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Full text of "Dictionnaire universel d'histoire naturelle ..."

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DICTIONNAIRE 


UNIVERSEL 


D’HISTOIRE  NATURELLE, 

RÉSUMANT  ET  COMPLETANT 

1\  is  les  laits  présentés  par  les  Encyclopédies  ,  les  anciens  dictionnaires  scientifiques  , 

»  OEuvres  complètes  de  Euffon ,  et  les  meilleurs  traités  spéciaux  sur  les  diverses 
h  nclies  des'  sciences  naturelles  ;  —  Donnant  la  description  des  êtres  et  des  divers 
pli  omènesdela  nature,  l’étymologie  et  la  définition  des  noms  scientifiques,  les 
prit  Miles  applications  des  corps  organiques  et  inorganiques,  relatives  à  l’agriculture, 
à  la  -ecine,  aux  arts  industriels,  etc.  ; 

PAR  MESSIEURS 

ARAGO,  AUDOU1N ,  BAZIN,  BECQUEREL, 

BIBRON  ,  BLANCHARD  ,  J  E  BREBISSON  ,  AD.  BRONGNIART  , 

C.  B  R  0 1  S  I.  ULLF,  ,  CIIEVROLAT  ,  CORDIER  ,  DECATSNE  ,  DELAFOSSE  ,  DESIIAYES  , 

.1.  SNOv.  ALCIDE  ET  CHARLES  D’ORBIGNY  ,  DOYERE  ,  DUJARDIN, 

DUMAS,  "NCHEL,  DUYF.RNOY,  EDWARDS,  M1LNE  EDWARDS, 

K,,.  ~  BEAUMONT,  FLOURENS  ,  GERVAIS  , 

v  OFFROY  SAINT- HiLAIRE  ,  ISIDORE  GEOFFROY  SAINT-HILAIRE  , 

GUILLEMIN,  xL.  DE  HUMBOLDT,  DE  JUSSIEU,  DE  LAFRESNAYE ,  LAURILLARD  ,  LEMAIRE  , 
l.F.  VEILLÉ  ,  LUCAS,  MARTIN  SAINT-ANGE,  MONTAGNE  ,  PEI.LETAN, 

PELOUZE,  C.  PRÉVOST,  DE  QUATREFAGES  ,  A.  RICHARD, 

RIVIÈRE  ,  ROULIN  ,  SPACII  , 

VALENCIENNES  ,  etc. 


TOME  PREMIER. 


OUVRAGE 

iHrige  j >ur  If.  VMÆHlsÆS  SrOilHt f; 

Et  enrichi  d’un  Atlas  de  planches  gravées  sur  acier,  représentant  plus  de  1,200  sujets 


1841. 


PARIS, 


au  KllKllAU  PRINCIPAL  RE  l/ÉRIT 

RUE  DE  SEINE  SAINT-GERMAIN  ,  47. 


... 

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Digitized  by  the  Internet  Archive 
in  2019  with  funding  from 
Wellcome  Library 


. 


https://archive.org/details/b30454888_0005 


DICTIONNAIRE 


UNIVERSEL 


TOME  PREMIER. 


LISTE  DES  AUTEURS  PAR  ORDRE  DE  MATIÈRES. 

Avec  V indication  des  lettres  initiales  dont  leurs  articles  sont  signés. 


Zoologie  générale  »  Anatomie»  PIiy®îoîogie»  Tératologie 

et  Anthropologie» 


MM. 

CASIMIR  BROUSSAIS,  D.-M. ,  professeur  à  i'hôpital  militaire 
du  Val-de-Grâce.  ,  [C.  B.] 

DUPONCHEL  fils,  médecin  de  l’École  Polytechnique.  [A.  D.] 
DUVERNOY ,  D.-M.  professeur  d’IIistoire  naturelle  au  Collège 
royal  de  France,  etc.  [ Du v. ] 

EDWARDS,  (W-  E  ),  D.-M.,  membre  de  l’Institut,  etc.  [E.] 

FLOURENS,  D.-M.,  secrétaire  perpétuel  de  l’Acad.  royale  des 
Sciences;  membre  de  l’Académie  française,  professeur-adminis¬ 
trateur  au  Muséum  d’Histoire  naturelle.  [Fl.  s.] 

GEOFFROY  SAINT-HILAIRE,  membre  de  l’Institut.  [G.  S, H.] 


MM. 

ISIDORE  GEOFFROY  SAINT-HILAIRE  ,  D.-M.,  membre  de 
l’Institut,  inspecteur  de  l’Académie  de  Paris,  administrateur  au 
Muséum  d’Hist.  naturelle.  fl.  G.  S. -II.] 

DE  IIUMBOLDT  (le  baron  Alexandre],  membre  de  l’Institut,  de 
l’Académie  royale  de  Berlin,  de  la  Société  royale  de  Londres,  etc. 

BAZIN,  D.-M.,  membre  de  plus,  sociétés  savantes,  professeur  de 
zoologie  à  la  faculté  des  sciences  de  Bordeaux.  [Baz.J 

MARTIN  SAINT-ANGE,  D-M.,  membre  de  plusieurs  sociétés 
savantes.  [M.  S. -A. 


Mammifères  et  Oiseaux» 


ISIDORE  GEOFFROY  SAINT  HILAIRE  ,  D.-M„  membre  de 

l’Institut,  etc.  [I.  G.-S.-H.] 

DE  LAFRESNAYE  (le  baron,)  membre  de  plusieurs  sociétés  sa¬ 
vantes.  [Lafr]. 


LAURILLARD,  membre  de  la  Société  philomatique,  etc.  (Mam¬ 
mifères,  Oiseaux  et  Reptiles  fossiles.)  [L.  d.] 

DE  QÜATREFAGES,  doc.  en  médecine  et  ès-scietices.  [A  deQ.] 
ROULIN,  membre  de  la  Société  philomatique  ,  etc.  [Rol’l] 


Reptiles  et  Poissons. 


B1BF.ON,  professeur  d’Hisloire  naturelle,  aide-naturaliste  au  Mu¬ 
séum  d’IIisloire  naturelle.  [G.  B.] 


VALENCIENNES,  professeur-administrateur  au  Muséum  d’Histoire 
naturelle.  [Val.] 


Mollusques» 


ALCIDE  D’ORBIGNY,  auteur  du  Voyage  dans  l’Amérique-  mé¬ 
ridionale,  membre  de  la  Soc.  philomatique ,  etc.  [A.  d’O.] 


DESHAYrES,  membre  delà  Soc  philomatique,  etc. 
VALENCIENNES,  prof.-adm.  au  Mus,  d’Hist.  nat. 


[Desh  1 
[Val.] 


Articulé®. 

(Insectes,  Myriapodes,  Arachnides,  Crustacés,  Cirrhopodes ,  Annélides,  Helminthides ,  Systolides.  ) 


AUDOUIN,  D.-M.,  membre  de  l’Institut,  professeur  administra¬ 
teur  au  Muséum  d  Histoire-naturelle.  [Aud.] 

BLANCHARD,  membre  de  la  Soc.  entomologique  de  France.  [Br..] 
BRUL.LÉ,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences  de  Dijon.  [B.] 

CHEVROLAT  ,  membre  de  plusieurs  sociétés  savantes.  [C.J 

DOYÈBE,  prof.  d’Hist.  nat.  au  coll.  r.  de  Henri  IV.  [L.  D.  y.  r.J 


DUJARDIN,  docteur  ès-scienees ,  doyen  de  la  Faculté  des  sciences 
de  Bennes.  [Dnj.  j 

DUPONCHEL,  membre  de  plusieurs  sociétés  savantes.  [D.] 

GERVAIS,  membre  de  la  Société  philomatique.  [P.  G.] 

LUCAS,  membre  de  la  Société  entomologique  de  France.  [II.  L.j 
MILNE  EDWARDS,  D.-M.,  membie  de  l’Institut.  [M.  E.J 


Zoopliyte®  ou  Rayonné®» 

(Échinodermes,  Acalèphes,  Foraminifères ,  Polypes,  Spongiaires  et  Infusoires.) 


ALCIDE  D’ORBIGNY 
etc. 


membre  de  la  Société  philomatique, 

[A.  n’O.] 


DUJARDIN,  membre  de  la  Société  philomatique,  etc. 
MILNE  EDWARDS,  D.-M.,  membre  de  l’Institut. 


[Ddj.j 
[M.  E.J 


.Botanique» 


DE  BRÉRISSON,  membre  de  plusieurs  soc.  savantes.  [Bréd.] 
BRQNGMART,  D.-M.,  membre  de  l’Institut,  professeur-admi¬ 
nistrateur  au  Muséum  d’Hisloire  naturelle.  [Ad.  B.] 

DECAISNE,  aide-naturaliste  au  Muséum  d’Hisloire  naturelle, 
membre  de  la  Société  philomatique.  [J.  D.] 

GUILLEMIN,  D.-M.,  aide  de  botanique  au  Muséum  d’Histoire 
naturelle,  membre  de  la  Société  philomatique.  [Gs.] 

DEJUSSTEU,  D.-M.,  membre  de  l’Institut,  professeur-adminis¬ 
trateur  au  Muséum  d’Histoire  naturelle.  [Ad.  J.] 


LEMAIRE,  aneien  professeur  de  l’Université,  membre  de  plusieurs 
sociétés  savantes.  [G.  L.] 

LÉVEILLE,  D.-M.,  membre  de  la  Société  philomatique  et  de  plu¬ 
sieurs  autres  sociétés  savantes.  [L  fcV. 

MONTAGNE,  D.  M  ,  membre  de  la  Société  philomatique  et  de 
plusieurs  autres  sociétés  savantes  [C.  M.] 

RICHARD,  D.-M.,  membre  de  l’Institut,  professeur  à  la  Faculté 
de  médecine.  [A.  R.] 

SPACH  ,  aide-naturaliste  au  Muséum  d’Histoire  naturelle.  [Sp.J 


Géologie»  Minéralogie» 


CORDIER,  membre  de  l’Institut,  professeur-administrateur  au  Mu¬ 
séum  d’Histoire  naturelle  ,  pair  de  France,  inspecteur  général 
des  mines  ,  conseiller  d’État.  [L.  C.] 

DELAFOSSE  ,  professeur  de  minéralogie  à  la  Faculté  des  scien¬ 
ces,  etc.  [Del.] 

DESNOYERS,  bibliothécaire  au  Muséum  d’Hist.  nat.  (Questions 
géologiques  sous  le  point  de  vue  historique).  [J.  Desn.] 


ÉLTE  DE  BEAUMONT,  membre  de  l'Institut,  professeur  au 
Collège  royal  de  France,  ingénieur  en  chef  des  mines,  etc. 

[E.  de  B.] 

CHARLES  D’ORBIGNY  ,  membre  de  plusieurs  sociétés  savantes  , 
etc.  ^  [C.  d’O.] 

CONSTANT  PRÉVOST,  professeur  de  géologie  à  la  Faculté  des 
sciences,  etc.  [G.  P.] 


Chimie»  Physique  ©1  Astronomie» 


ARAGO,  secrétaire  perpétuel  de  l’Académie  des  sciences,  député, 
etc.  [Ab.] 

BECQUEREL,  membre  de  l'Institut,  professeur  administrateur  au 
Muséum  d’Ilistoire  naturelle.  [Becq. ] 

DUMAS,  membre  de  l’Institut,  professeur  de  chimie  à  la  Faculté 
de  médecine  et  à  la  Faculté  des  sciences,  etc.  [Dum.] 


PELLETAN,  D.-M.,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  de  mé¬ 
decine,  etc.  [P.] 

PELOUZE  ,  membre  de  l’Institut,  professeur  de  chimie  au  Col¬ 
lège  royal  de  France  et  à  l’École  Polytechnique,  etc.  [Pel.J 

RIVIÈRE,  professeur  de  sciences  physiques  de  J’Uuivcrsiic  royale] 

[RJ 


IMPRIMK  CHEZ  I’ATJI,  RENOUARD  ,  RT’E  GARAïîCIÉRE  ,  K°  5. 


DICTIONNAIRE 


UNIVERSEL 


RÉSUMANT  ET  COMPLÉTANT 

Tous  les  faits  présentés  par  les  Encyclopédies,  les  anciens  dictionnaires  scientifiques, 
et  les  meilleurs  traites  spéciaux  sur  les  diverses  branches  des  sciences  naturelles  ;  — 
Donnant  la  description  des  êtres  et  des  divers  phénomènes  de  la  nature,  l’étymologie 
et  la  définition  des  noms  scientifiques,  les  principales  applications  des  corps  organiques 
et  inorganiques,  relatives  à  l’agriculture,  à  la  médecine,  aux  arts  industriels,  etc.  • 

PAR  MESSIEURS 

ARAGO  AUDOUIN ,  BAZIN  ,  BECQUEREL  , 

BIBRON  ,  BLANCHARD  ,  DE  BREBISSON  ,  AD.  BRONGNIART  , 

C.  BROUSSAIS,  BRÜLI.É  ,  CHEYROLAT ,  CORDIER  ,  DECAISNE  ,  DELAFOSSE  ,  DESHAYES  , 

.T.  DESNOYERS,  ALCIDE  ET  CHARLES  d’oRBIGNY  ,  DOYERE  ,  DUJARDIN, 

DUMAS,  DUPONCHF.L  ,  DUVERNOY  ,  EDWARDS,  M1LNE  EDWARDS, 

ÉLIE  DE  BEAUMONT,  FLOURF.NS  ,  GERVAIS , 

GEOFFROY  SAINT-HILAIRE  ,  ISIDORE  GEOFFROY  SAINT-HILAIRE  , 

GUILLEMIN  ,  AL.  DE  HUMBOLDT  ,  I)F.  JUSSIEU,  DE  LAFRESNAYE  ,  I.AURILLARD  ,  LEMAIRE, 
LÉVEILLÉ  ,  LUCAS,  MARTIN  SAINT-ANGE,  MONTAGNE,  PELLETAN  , 

PELOUZE,  C.  PRÉVOST,  DE  QUATREFAGES ,  A.  RICHARD, 

RIVIÈRE ,  ROULIN  ,  SPACH , 

VALENCIENNES,  etc. 

OUVRAGE 

mrîgé  par  fl.  CHARLES  irORRlGWY, 

Et  enrichi  d’un  Atlas  de  planches  gravées  sur  acier,  représentant  plus  de  1 ,200  sujets. 


TOME  PREMIER 


PARIS , 

AU  BUREAU  PRINCIPAL  DE  L’ÉDITEUR, 

RUE  DE  SEINE  SAINT-GERMAIN,  47. 

1841.  <\ 


j  HISTORICAL 
y  MESMCAL 

n  tSy 


AVERTISSEMENT. 


Depuis  un  demi-siècle ,  les  Sciences  naturelles  ayant  fait  des  pro¬ 
grès  immenses  ,  leurs  éléments ,  jusqu’alors  dispersés  ,  ont  été  groupés 
dans  un  ordre  logique.  On  a  établi  des  nomenclatures  nouvelles ,  re¬ 
dressé  d’anciennes  erreurs;  et,  plus  sûrs  de  leur  point  de  départ,  les 
savants  se  sont  élancés  avec  confiance  vers  de  nouvelles  découvertes 
dont  F  ensemble  a  dû  finir  par  amener  une  véritable  révolution  scien¬ 
tifique. 

Pour  apprécier  la  valeur  de  cette  révolution  ,  dont  les  conséquences 
se  font  chaque  jour  sentir  davantage  ,  il  suffit  de  comparer  aux  con¬ 
naissances  modernes  celles  de  la  fin  du  siècle  dernier.  L’imperfection 
de  l’analyse  rendait  alors  toute  synthèse  impraticable.  Privée  des 
principes  immuables  qui  pouvaient  seuls  en  assurer  la  marche,  l’étude 
errait  à  l’aventure,  sans  rien  coordonner,  jetant  çà  et  là ,  en  les  iso¬ 
lant,  des  idées  qui  devaient  former,  de  nos  jours  ,  les  anneaux  d’une 
même  chaîne.  Des  faits ,  mal  interprétés ,  étaient  enregistrés  sans  or¬ 
dre  ,  et  souvent  à  côté  des  hypothèses  les  plus  insoutenables.  Les  écri¬ 
vains  même  les  plus  distingués  n’étaient  point  à  l’abri  de  ces  erreurs  ; 
et ,  comme  aucune  loi  n’était  posée,  si  la  science  avait  ses  adeptes,  elle 
comptait  aussi  beaucoup  d’incrédules.  Le  scepticisme ,  en  effet ,  ne  s’é¬ 
tait  point  arrêté  à  la  subversion  des  idées  morales  et  politiques  ;  il  avait 
aussi  envahi  les  sciences.  Toutes  les  vérités  reconnues  étaient  remises 

i 

en  question.  Que  l’on  me  fasse  un  grain  de  blé ,  s’écriait  Voltaire  ,  et 
je  croirai  à  la  chimie!  — Buffon  ,  à  la  même  époque  ,  dictait  des  écrits 
éblouissants  des  pompes  du  style,  et  qui,  déjà  souvent  critiqués  pour 
le  fond  ,  ne  doivent  plus  guère  qu’à  leur  mérite  littéraire  le  rang  qu’ils 
conservent  encore  dans  l’estime  publique. 


ï] 


AVERTISSEMENT. 


Cependant  (quelque  incompréhensible  que  cela  puisse  paraître  dans 
l’état  actuel  des  sciences) ,  beaucoup  d’hommes  ,  désireux  , d’acquérir 
des  connaissances  scientifiques ,  en  sont  encore  à  les  puiser  dans  les  œu¬ 
vres  des  naturalistes  de  cette  époque.  Ce  seul  fait  incontestable  suffirait 
pour  démontrer  F  urgence  d’une  publication  résumant  les  connaissances 
acquises  jusqu’à  ce  jour  sur  les  Sciences  naturelles.  Jamais  la  tendance 
des  esprits  vers  l’étude  sérieuse  de  la  nature  n’a  démontré  plus  évi¬ 
demment  l’opportunité  d’un  semblable  travail.  Partout,  une  réaction 
se  manifeste  en  faveur  de  la  Science.  Génie  multiple  et  puissant,  elle 
vient  sourire  à  tous,  se  mettre  à  la  portée  de  tous,  dispenser  à  tous  les 
innombrables  trésors  dont  elle  fut  si  long-temps  la  gardienne  avare 
et  jalouse.  Jamais  l’Histoire  naturelle  ne  fut  aussi  florissante  ;  ja¬ 
mais  elle  n’offrit  à  l’observateur  d’aussi  nombreux,  d’aussi  intéressants 
résultats. 

Cet  ouvrage  ne  pouvait  donc  paraître  sous  des  auspices  plus  favora¬ 
bles;  car,  indépendamment  de  son  mérite  intrinsèque,  qu’il  ne  nous 
appartient  pas  d’apprécier,  nous  pouvons  affirmer  qu’il  aura  du  moins 
le  mérite  assez  rare  et  non  moins  précieux  de  X à-propos. 

Pour  être  d’un  usage  facile  aux  érudits,  comme  aux  simples  amis 
de  la  Science ,  ce  vaste  panorama  des  Sciences  naturelles  devait  être 
à  la  fois  court  et  complet.  Nos  lecteurs  comprendront  sans  peine  les 
difficultés  que  présentait ,  dans  la  rédaction  d’un  Dictionnaire  de  ce 
genre  ,  la  solution  de  ce  double  problème  ;  et  pour  les  leur  faire  mieux 
sentir,  ils  nous  permettront  de  leur  soumettre  la  méthode  que  nous 
avons  suivie. 

Voulant  créer  un  ouvrage  vraiment  utile  ,  nous  nous  sommes  ef¬ 
forcés  de  le  rendre  aussi  exact  que  possible  ;  et  à  cet  effet  nous  avons 
réclamé  le  concours  des  premières  notabilités  scientifiques.  Chaque  ar¬ 
ticle  sera  traité  d’une  manière  neuve  et  pris  au  point  de  vue  le  plus 
élevé.  Nous  sommes  à  cet  égard  dispensés  de  toute  explication  :  la  pu¬ 
reté  des  doctrines  ,  la  justesse  des  aperçus,  pour  le  fond;  la  précision  , 


AVERTISSEMENT. 


îa  netteté  du  style,  pour  la  forme  ,  y  sont  assez  garantis  par  les  noms 
des  savants  qui  doivent  signer  les  diverses  parties  de  cet  ouvrage. 

Un  simple  coup  d’œil  jeté  sur  quelques  articles  pris  isolément,  con¬ 
vaincra  bientôt  le  lecteur  que,  grâce  à  la  précision  des  termes ,  à  l’ex¬ 
clusion  rigoureuse  de  toute  superfluité ,  à  la  combinaison  réfléchie  des 
moyens  typographiques ,  nous  sommes  parvenus  ,  sans  nuire  à  la  clarté 
des  sujets  traités,  à  dire  beaucoup  en  peu  de  mots,  à  faire  entrer  en 
une  colonne  ce  qui  eût  ailleurs  exigé  plusieurs  pages. 

Une  innovation  importante  ,  et  dont  nous  espérons  qu’on  nous  saura 
gré ,  a  été  de  donner ,  autant  que  possible  ,  l’étymologie  de  tous  les 
noms  de  genres ,  ainsi  que  celle  des  principaux  termes  scientifiques 
qu’on  chercherait  en  vain  dans  les  précédents  Dictionnaires. 

Notre  travail  à  cet  égard  a  été  parfois  pénible ,  en  raison  même  des 
erreurs  commises  dans  la  combinaison  de  ces  mots.  Nous  n’avons  néan¬ 
moins  négligé ,  parmi  les  étymologies ,  que  celles  dont  les  lois  de  l’ana¬ 
logie  ne  nous  ont  pas  permis  de  constater  directement  l’origine,  et  qu’il 
ne  faut  chercher  souvent  que  dans  l’imagination  bizarre  de  leurs  auteurs. 

Les  soins  apportés  k  l’exécution  des  planches  de  notre  Atlas  le  met¬ 
tront  de  beaucoup  au-dessus  de  tous  ceux  qui  ont  été  publiés  dans  le 
même  genre.  Plusieurs  de  nos  savants  collaborateurs  ont  bien  voulu  se 
charger  d’en  exécuter  diverses  parties;  ainsi  M.  Decaisne  dessinera  la 
plus  grande  partie  des  planches  de  botanique  relatives  aux  familles  dont  il 

N 

donnera  les  caractères  avec  la  précision  et  l’exactitude  consciencieuse  qui 
distinguent  ses  observations;  M.  A.  Richard  fera  tous  les  dessins  de  l’ana¬ 
tomie  et  de  la  physiologie  végétales,  et  les  traitera  avec  sa  supériorité 
accoutumée  ;  enfin  les  animaux  des  classes  inférieures  seront  presque 
tous  dessinés  par  M.  Dujardin  ,  qui  joint  au  mérite  de  bien  obser¬ 
ver  celui  de  représenter  avec  une  rare  habileté  les  objets  d’ Histoire 
naturelle  ;  qualité  précieuse  surtout  chez  les  naturalistes  appelés,  comme 
lui ,  k  enrichir  la  Science  de  nombreuses  découvertes  faites  k  l’aide  du 


microscope. 


IV 


AVERTISSEMENT. 


Parmi  les  artistes  auxquels  nous  avons  confié  les  autres  séries  ico¬ 
nographiques,  il  suffira  de  nommer  MM.  Meunier,  Prêtre,  Traviès, 
Werner,  etc. ,  dont  la  supériorité  comme  peintres  d’Histoire  naturelle 
est  Lien  reconnue.  La  gravure  sur  acier  de  ces  dessins ,  et  leur  coloriage, 
seront  exécutés  par  les  premiers  artistes  en  ce  genre  ,  dont  la  signature 
répondra  au  public  du  degré  de  perfection  apportée  à  cette  partie  de 
notre  publication. 

Quoique  nous  nous  soyons  fait  une  loi  de  rédiger  cet  ouvrage  avec 
une  extrême  concision  ,  les  articles  généraux ,  auxquels  se  rapporte¬ 
ront  particulièrement  les  planches ,  recevront  tous  les  développements 
qu’exige  l’état  actuel  de  la  Science.  Le  lecteur  trouvera  d’ailleurs  ,  à  la 
fin  de  chacun  de  ces  articles ,  une  liste  des  meilleurs  ouvrages  spéciaux 
sur  le  même  sujet.  Nous  nous  sommes  surtout  efforcés  de  coordonner 
l’ensemble  d’une  aussi  vaste  entreprise  ,  de  manière  à  ce  qu’une  har¬ 
monie  parfaite  en  liât  toutes  les  parties.  Nous  sommes  heureux  d’ajou¬ 
ter  que  nos  collaborateurs  entrent ,  à  cet  égard  ,  avec  empressement 
dans  nos  vues  ,  et  nous  aimons  a  penser  que  la  réunion  de  tant  d’efforts 
dotera  la  Science  d’un  livre  utile  à  tous ,  résumant  exactement  l’état 
actuel  de  nos  connaissances  sur  la  nature ,  et  susceptible  ,  en  raison  de 
son  peu  de  volumes  ,  de  devenir  le  vade  rriecum  du  savant  comme 
celui  de  l’homme  du  monde. 

Chaules  d’Orbigny. 


LISTE  DES  ABRÉVIATIONS 

EMPLOYÉES  DANS  CE  DICTIONNAIRE. 


Abd . 

.  Abdomen. 

Dipl.  .  .  4  • 

.  .  Diptères. 

Acal . 

.  Acalèphes. 

Div . . 

^ dj . 

.  Adjectif. 

/ 

Echin .... 

.  Échinodermes. 

Afriq . 

.  Afrique. 

Édit . 

Amér.  mérid.  . 

.  Amérique  méridionale. 

Élyt . 

Amèr.  sept. .  . 

.  Amérique  septentrionale. 

Esp . 

Amph . 

.  Amphibiens. 

Etam . 

Anal . 

.  Anatomie. 

Elym . 

Anim . 

.  Animal. 

Ex . 

Ann . 

.  Annales. 

Extér . 

Annél . 

.  Annélides. 

Fam.  .... 

Ant . 

.  Antennes. 

Fem . 

.  Féminin. 

Antér . 

.  Antérieur. 

Fig . 

Anth . 

.  Anthère. 

F.  mol.  .  .  . 

Arach . 

.  Arachnides. 

Foram.  .  .  . 

Art . 

.  Article. 

F oss . 

Astr . 

.  Astronomie» 

G.  ou  ÿ.  .  . 

Bot . 

.  Botanique. 

Gèol . 

Bot.  cr . 

.  Botanique  cryptogamîque» 

Haut . 

Bot.  pfi . 

.  Botaniq.  phanérogamique» 

Helm.  .... 

Bull . 

.  Bulletin. 

Hémipt.  .  .  . 

»  .  Hémiptères. 

C.-à-d . 

.  C’est-à-dire. 

Hélérom  .  .  . 

Cal . 

.  Calice. 

Hétéropt.  .  . 

C.  B.-E.  .  .  . 

»  Cap  de  Bonne-Espérance. 

Hist.  ...» 

Can . 

.  Canine. 

Hist.  nat.  .  . 

Capit . 

.  Capitule. 

Hyménopt.  . 

.  .  Hyménoptères. 

Caps . 

.  Capsule. 

Incert . 

Car.,  caract.  . 

.  Caractère. 

Incis . 

Carn . 

.  Carnassière. 

Indét . 

Calai . 

.  Catalogue. 

Inf.  .  ...  . 

.  .  Infusoires. 

Cf  lira . 

.  Chimie. 

Infér . 

Cirrk . 

.  Cirrhopodes. 

Infloresc.  .  . 

Cl . 

.  Classe. 

Ins . 

Classif.  .  .  .  . 

.  Classification.. 

Intèr . 

Col . 

.  Coléoptères. 

Invol . 

Cor . 

.  Corolle. 

Journ  .  .  .  . 

Cors . 

.  Corselet. 

TAg . 

Cotyl . 

.  Cotylédon. 

Légumin.  .  . 

.  .  Légumineuses 

Crust . 

.  Crustacés. 

Lépidopt.  .  . 

Crypl.  .'.... 

.  Cryptogameoucryptogamie 

Long . 

Dicotyl . 

.  Dicotylédones. 

Mâch  .  .  .  . 

Dict.  class.  .  . 

.  Dictionnaire  classique. 

Mandib  .  .  . 

Dict.  sc.  nat.  . 

.  —  des  sciences  naturelles. 

Mam . 

Dim . 

.  Diminutif. 

M.  ou  masc. 

.  .  Masculin. 

VJ 


LISTE  DES  ABREVIATIONS. 


Méditent. .  .  Méditerranée. 

Mém.  ....  Mémoire. 

Mèrid.  .  .  .  Méridional. 

Métèor.  .  .  .  Météorologie. 

Min  .....  Minéralogieouminéralogique. 

Mol . Molaire. 

Moll . Mollusque. 

Monocotyl.  .  Monocotylédones. 

Monog.  .  ..  .  Monographie. 

Mus.  ....  Muséum. 


Myriap..  .  .  Myriapodes. 
Myih.MyiholMy\\\o\o%\z}  Mythologique. 

Nat . Naturelle. 

N.-Holl.  .  .  Nouvelle-Hollande. 

Névropt .  .  .  Névroptères. 

Ois . Oiseaux. 

Ord  .....  Ordre. 

Orthopt..  .  .  Orthoptères. 

Pédonc.  .  .  .  Pédoncule. 

Pentam. .  .  .  Pentamères. 

Ph.ou.  Phan .  Phanérogame  ou  Phanéroga- 
mie. 


Phys.  .  .  . 

.  Physique. 

Physiol.  .  . 

.  Physiologie 

Pist  .... 

.  Pistil. 

Pl . 

.  Planche. 

Poiss.  .  .  . 

.  Poissons. 

Pol . 

.  Polypes. 

Postér .  .  . 

.  Postérieur. 

Récept .  .  . 

.  Réceptacle. 

Repl.  .  .  . 

.  Reptiles. 

V,  ou  subst. 

.  Substantif. 

Sc.  nat.  .  .  .  Sciences  naturelles. 

S. -Cl . Sous-classe. 

S.-Div.  .  .  .  Sous-division. 

Sect . Section. 

S. -G . Sous-genre. 

S. -Ord.  »  .  ,  Sous-ordre. 

Spécif .  .  .  .  Spécifique. 

Spong . Spongiaires. 

Siigm . Stigmate. 

5. -Tr . Sous-tribu. 

Supèr . Supérieure. 

Suppl . Supplément. 

Syn. .....  Synonyme. 

Systol . Systolides. 

Té  rat . Tératologie. 

Tétram.  .  .  .  Tétramères. 

Thor.  ....  Thorax. 

Tr . Tribu. 

F . Voyez. 

Far . Variété. 

Vèg.  .....  Végétal. 

Voy..  ....  Voyage. 

F ulg . Vulgaire. 

Zool . Zoologie  >  ou  zoologiste. 

Zooph . Zoophytes. 

1  . Uni. 

2  . Bi. 

3  . Tri. 

4  . Quatri,  ou  tétra. 

5  . Quinque,  ou  penta. 

6.  ......  Sex,  ou  hexa,  etc. 


LISTE  ABREVIATIVE 

DES  AUTEURS  LE  PLUS  FRÉQUEMMENT  CITÉS 


DAIMS  CET  OUVRAGE. 


A  la  fin  de  l’un  des 


premiers  volumes,  on  donnera  une  liste  complète 
les  noms  sont  abrégés. 


de  tous  les  auteurs  dont 


Adans . Adanson. 

Ad.  Brong. .  .  .  Adolphe  Brongniart. 

A.  d'O . Alcide  d’Orbigny. 

Agass . Agassiz. 

Ait . Aiton. 

A.J.ouA.Juss.  Adrien  de  Jussieu. 

A.  R . Achille  Richard. 

Argenv . d’Argenville. 

Art . Artédi. 

A.  St-Hil.  .  .  .  Auguste  de  Saint-Hilaire. 

Aubl . Aublet. 

Aud . Audouin. 

Azz . d’Azzara. 

Baril . Bartling. 

Betiih . Bentham. 

Bib . Bibron. 

Bl . Blume. 

Blainv . de  Blainville. 

Blh . Bloch. 

Blum . Blumenbach. 

Boisd . Boisduval. 

Bon . Bonelli. 

Bonap . Bonaparte. 

Bonn . Bonnaterre. 

Bonp . Bonpland. 

Br . Brown. 

Briss . Brisson.  ^ 

Brug . Bruguière. 

Brui . Brullé. 

B.  St-V . Bory  de  St-Vincent. 

Buff. . Buffon. 

Camb . Cambessèdes. 

Cass . Cassini. 

Cav . Cavendish. 

Cham . Chamisso. 

Chemn . Chemnitz. 

Comm . Commerson. 

Cram . Cramer. 

Cuv . Georges  Cuvier. 

Daud . Daudin. 

DC . de  Candolle. 

Def .  ......  Defrance. 

De] . Dejean. 


Desf. . Desfontaines. 

Desh . Deshayes. 

Desm . Desmarets. 

Desv . Desvaux. 

Drap . Draparnaud. 

Duh . Duhamel. 

Dura . Duméril. 

Dumt . Dumortier. 

Dup . Duponchel. 

Ehrenb . Ehrenberg. 

Endl . Endlicher. 

Fab . Fabricius. 

Fér.  ou  Fèruss.  de  Férussac. 

Fisch . Fischer  de  Waldheim. 

Forsk . Forskal. 

Forst . Forster. 

Fréd.  Cuv.  .  .  .  Frédéric  Cuvier. 

Gaert . Gærtner. 

Gaill . Gaillon. 

Gaud . Gaudichaud. 

Geof.  Sl-H.  .  .  Geoffroy  St-Hilaire. 

Germ . Germar. 

Gm . Gmelin. 

God . Godart. 

Goldf. . Goldfuss. 

Grav . Gravenhorst. 

Gré  v . Gréville. 

Guér . Guérin-Méneville. 

Gyll . Gyllenhall. 

Haw . Haworth. 

Hedw . Hedwig. 

Herb . Herbert. 

Hook . Hooker. 

Hubn . Hubner. 

FLumb . de  Humboldt. 

Illiy . Illiger. 

Is.  Geoff.  ....  Isidore  Geoffroy  St-Hilaire. 

Jacq . Jacquin. 

Juss . Jussieu. 

Kh . Koch. 

Kien . Kiener. 

Kir  b . Kirby. 

Kn . Knorr. 


viij 

Kth . 

Lnbill . 

Lacép . 

Lag . 

Lam.  ou  Lcimk.  . 

Lamx . 

Lap . 

Lapêr . 

Lat.  ou  Lutr.  .  . 

Latli . 

Lehm . 

Lepell . 

Less . 

Lessg . 

Z.  ou  Lin . 

L.  J.  ou  Z.  Jus  s. 

Lind . 

List . 

Lk . 

LjOur . 

Macq . 

Mann . 

Murcg . 

Mart . 

Max.  JP.  .... 

M.  Edw . 

Mich . 

Mirb . 

Mont  J. . 

Mail . 

N.  ab  E . 

JVeck . .  . 

IVuii . 

Oliv . 

On . 

Poil . 

Panz . 

Payk . 

P.  de  B . 

Perch . 

Pers  ....... 

Pfeif- . 


NOMS  DES  AUTEURS. 


Kunth. 

Labiliardière. 

Lacépède. 

Lagasca. 

Lamarck. 

Lamouroux. 

de  Laporte  de  Castelnau. 
Lapérouse. 

Latreille. 

Lathara. 

Lehman 

Lepelletier  de  St-Fargeau. 
Lesson. 

Lessing. 

Linné. 

Laurent  de  Jussieu. 
Lindley. 

Lister. 

Link. 

Loureiro. 

Macquart. 
de  Mannerheim. 
Marcgrav. 

Martius. 

Pr.  Maximilien  de  Wied. 
Milne-Edwards. 

Michaux, 
de  Mirbel. 

Denis  de  Montfort. 
Millier. 

Nees  ab  Esenbeck. 

Necker. 

Nuttal. 

Olivier. 

Ortéga. 

Pallas. 

Panzer. 

Payknll. 

Palissot  de  Beauvois. 
Percheron. 

Persoon. 

Pfeiffer. 


PLum.  .  .  . 
P.  Th.  .  . 
Pœpp.  .  .  . 
Raf.  .... 
R.  Br.  .  .  . 
Réaum.  .  . 
Reich.  .  .  . 
Robin.  .  .  . 
Rossm  .  .  . 
R.  etP.  .  . 
Rupp.  .  .  . 

Sav . 

Schl .... 
Schn.  .  .  . 
Schœn .  .  . 
Schrad.  .  . 
Schreb .  .  . 
Scop  .... 

Serv . 

Sm . 

Sold  .... 

Sow . 

Spin . 

Spr . 

Step . 

Sivt . 

Swz . . 

Tur . 

Temm.  .  .  , 
Thunb  .  .  . 
Tourn  .  .  .  , 
Vaill.  .  .  . 
Wag.  .  .  . 
Walck.  .  . 

Pal . 

Vent  .  .  .  . 

Pied . 

Pieill.  .  .  . 
TPestw.  .  . 
TVild.  .  .  . 

Zelt . 

Ziet . 


.  .  Plumier. 

.  .  Dupetit-Thouars. 

.  .  Pœppigg. 

.  .  Rafinesque. 

.  .  Robert  Brown. 

.  .  Réaumur. 

.  .  Reîchenbach. 

.  .  Robineau-Desvoidy. 
.  .  Pvossmaessler. 

.  .  Ruiz  et  Pavon. 

.  .  Ruppel. 

.  .  Savigny. 

.  .  Schlotheim. 

.  .  Schneider. 

.  .  Schœnherr. 

.  .  Schrader. 

.  .  Schreber. 

.  .  Scopoli. 

.  .  Serville. 

.  .  Smith. 

.  .  Soldany. 

.  .  Sowerby. 

.  .  Spinola. 

.  .  Sprengel. 

.  .  Stephens. 

.  .  Sweet. 

.  .  Swartz. 

.  .  Turton. 

.  .  Temminck. 

.  .  Thunberg. 

.  .  Tournefort. 

.  .  Vaillant. 

.  .  Wagner. 

.  .  Walckenaer. 

.  .  Valenciennes. 

.  .  Ventenat. 

.  .  Viedemann. 

.  .  Vieillot 
.  .  Westwood. 

.  .  Wildenow. 

.  .  Zetterstedt. 

.  .  Zieten. 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE 


PRÉAMBULE  *. 


L’histoire  naturelle  remonte  à  la  plus  haute  antiquité  :  l’homme  en 
effet,  dès  les  temps  les  plus  reculés,  dut  être  frappé  de  la  majesté  de 
la  nature ,  assemblage  inconnu  de  causes  et  d’effets  dont  il  ne  peut,  il 
est  vrai,  qu’imparfaitement  saisir  l’ensemble  et  le  but,  mais  qui,  con¬ 
templé  dans  ses  moindres  détails  comme  dans  ses  manifestations  les 
plus  puissantes,  le  remplit  d’admiration  par  sa  merveilleuse  harmonie. 

Lève-t-il  les  yeux  vers  les  régions  célestes?  il  y  voit  des  myriades  de 
globes  lumineux,  régis  dans  leurs  mouvements  éternels  par  des  lois  im¬ 
muables.  L’atmosphère  au  milieu  de  laquelle  il  respire  lui  offre  à  chaque 
instant  de  nouveaux  phénomènes  qui,  dans  leur  irrégularité  même,  sem¬ 
bleraient  résulter  d’un  ordre  mystérieux.  L’eau,  réduite  en  vapeur, 
tantôt  s’élève  dans  les  airs,  s’y  forme  en  nuages,  puis  retombe  en  pluie, 
pour  arroser  et  fertiliser  la  terre  ;  tantôt ,  suspendue  dans  les  régions 


1  Grâce  au  concours  éclairé  de  MM.  Delafosse,  A.  Duponchel,  Duvernoy ,  Isidore 
Geoffroy-Saint-Hilaire,  Gérard,  Gervais,  Guillemin,  etc.,  qui  ont  bien  voulu  ajouter  des 
notes  précieuses  aux  matériaux  que  nous  avions  réunis  pour  ce  travail,  nous  donnerons,  sur 
l’état  actuel  des  sciences,  un  ensemble  de  renseignements  que  n’aurait  pu  nous  fournir 
aucun  corps  d’ouvrage. 


X 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


inférieures,  elle  vient,  bienfaisante  rosée,  se  condenser  sur  le  sol;  rendue 
solide  par  le  froid,  elle  couvre  la  terre  de  flocons  de  neige,  ou,  durcie 
en  grêlons,  elle  frappe  et  brise  les  végétaux.  L’agitation  de  l’atmosphère, 
due  à  tant  de  causes  diverses,  tempère  parfois  par  sa  douceur  les  ardeurs 
du  soleil ,  parfois  devient  un  ouragan  terrible  qui  renverse  tout  sur  son 
passage.  La  foudre  alors  gronde  dans  les  airs;  elle  déchire  la  nue,  sil¬ 
lonne  l’espace,  sème  l’effroi  sur  la  terre,  consume  ou  pulvérise  tout  ce 
qu’elle  frappe  ;  mais  bientôt  le  calme  se  rétablit,  les  nuages  se  dissipent, 
et  sur  un  léger  rideau  de  vapeurs  se  dessinent  les  teintes  brillantes  de 
l’arc-en-ciel. 

L’homme  jette-t-il  ses  regards  autour  de  lui?  il  ne  peut  s’empêcher  de 
remarquer  la  variété  des  productions  et  la  multiplicité  des  êtres  vivants 
qui  l’environnent  :  l’air,  les  eaux,  la  terre  en  sont  peuplés  ;  s’il  fouille  le 
sol ,  il  retrouve  les  innombrables  débris  d’animaux  et  de  végétaux  con¬ 
temporains  d’âges  depuis  longtemps  écoulés  ,  et  ensevelis  au  milieu  de 
masses  minérales  dont  les  variétés  ne  sont  pas  moins  nombreuses. 

La  vie  remplit  l’espace  ;  le  rocher,  dont  la  masse  a  bravé  les  tempêtes, 
cède  à  la  puissance  incessamment  vivifiante  de  la  nature.  Les  lichens, 
les  mousses,  s’attachent  à  ses  flancs  robustes,  les  minent,  et  préparent 
ainsi  le  berceau  où  se  développent  des  végétaux  plus  complexes;  et 
quelquefois  même  l’arbre  s’élève  là  où  naguère  la  plus  humble  plante 
ne  pouvait  végéter. 

Voyez  le  chêne ,  ce  roi  des  forêts ,  qui  annonce  une  si  grande  puis¬ 
sance  vitale  ;  il  est  en  butte  aux  attaques  de  myriades  de  parasites  dont 
beaucoup  ne  doivent  leur  existence  qu’à  la  sienne.  Sous  son  écorce,  des 
scolytes  dessinent  mille  figures;  à  sa  surface,  des  kermès  se  fixent; 
dans  le  parenchyme  de  ses  feuilles  s’insinuent  des  cynips  qui  y  déter¬ 
minent  les  excroissances  appelées  noix  de  galles  ;  des  lichens  tapissent 
son  écorce,  et  des  mousses  s’établissent  à  sa  base.  Si  sa  vie  s’épuise, 
il  est  bientôt  assailli  par  une  foule  d’autres  insectes  et  de  végétaux  qui 
s’en  emparent  comme  lever  s’empare  du  cadavre.  Chaque  animal,  cha¬ 
que  plante  ,  devient  ainsi  la  proie  de  nombreux  ennemis,  et  particu¬ 
lièrement  de  certaines  espèces  qui  semblent  nées  avec  eux.  Le  cossus 
dévore  l’orme  ;  l’hépiale  détruit  les  houblonnières  ;  la  pyrale,  le  rhyn- 
chite  et  l’eumolpe,  la  vigne;  la  saperde,  les  lamies,  les  cérambyx,  ron¬ 
gent  le  peuplier,  le  bouleau  et  généralement  les  arbres  de  haute  futaie. 
Les  animaux  nourrissent  dans  leurs  tissus  les  plus  intimes  des  hel¬ 
minthes  qui  parfois  causent  leur  mort.  Les  insectes  eux-mêmes,  tout 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


XJ 

petits  qu’ils  sont,  ne  peuvent  se  soustraire  à  celte  loi  commune  :  le 
géotrupe  est  couvert  de  mites  ;  le  ver  à  soie ,  dans  nos  magnaneries, 
périt  de  la  muscardine  ;  les  chenilles  et  d’autres  larves  reçoivent  à  leur 
insu  les  œufs  des  ichneumons,  et  les  vers  qui  en  sortent  les  dévorent. 

À  peine  une  goutte  d’eau  est-elle  tombée  du  ciel  qu’elle  devient  un 
monde  organisé  ;  car  la  vie  existe  partout  et  se  manifeste  sous  toutes  les 
formes  ;  mais  chaque  règne  ou  chacune  des  classes  qui  le  composent  ne 
se  renferme  pas  dans  un  cercle  limité  de  formes  et  de  phénomènes.  Tous 
les  êtres,  au  contraire,  se  fondent  et  se  mêlent  à  l’infini  sans  qu’il  soit 
possible  d’assigner  les  bornes  où  une  série  finit  et  où  une  autre  com¬ 
mence.  Ainsi  les  chéiroptères  ont  des  ailes,  et  l’air  est  leur  élément 
comme  il  est  celui  de  l’oiseau  ;  le  polalouche  et  le  phalanger  volant, 
quoique  dépourvus  d’ailes  véritables,  franchissent,  en  déployant  leurs 
membranes  ,  un  espace  que  ne  saurait  franchir  aucun  animal  sauteur. 
L’ornithorhynque  se  rapproche  des  oiseaux  par  son  bec  ,  et  des  reptiles 
par  plusieurs  caractères  anatomiques  particuliers  à  certains  animaux  de 
celte  classe.  Les  phoques,  les  cétacés,  ont  une  vie  analogue  à  celle  des 
poissons;  doués  d’une  agilité  extrême  dans  l’eau,  ils  rampent  lentement 
sur  le  sol.  Privés  des  poils  que  présentent  la  plupart  des  autres  mammi¬ 
fères,  les  pangolins  sont  couverts  d’écailles;  les  tatous,  d’une  sorte  de 
cuirasse  ;  les  hérissons  et  les  porcs-épics ,  d’épines  qui  ne  sont  que  des 
faisceaux  de  poils. 

Parmi  les  oiseaux,  quelques-uns,  comme  le  casoar  et  l’autruche,  mar¬ 
chent,  courent,  mais  ne  volent  pas  ;  d’autres,  comme  le  cygne,  le  canard, 
et,  en  général,  les  palmipèdes,  vivent  à  la  surface  des  eaux.  Tels  pois¬ 
sons  ,  comme  les  exocets  et  les  dactyloptères  ,  abandonnent  la  surface 
des  ondes  et  se  soutiennent  quelques  instants  dans  l’air  au  moyen  de 
leurs  vastes  nageoires  pectorales.  Les  batraciens  ont  un  double  mode 
d’existence;  poissons  dans  le  premier  âge,  ils  respirent  comme  les  ani¬ 
maux  de  cette  classe  au  moyen  de  branchies,  que  des  poumons  viennent 
remplacer  après  leur  métamorphose;  et  quelques-uns,  comme  la  sirène 
et  le  protée,  restent  à  demi-poissons  pendant  toute  leur  vie. 

Parmi  les  invertébrés  et  les  végétaux,  même  variété  pour  les  milieux 
dans  lesquels  ils  vivent,  même  incertitude  sur  leur  enchaînement.  On  a 
vainement  essayé  de  tracer  une  classification  graduelle  des  êtres  orga¬ 
nisés,  en  marquant  le  passage  des  uns  aux  autres.  Quelques  naturalistes 
les  ont  rangés  sur  une  ligne  verticale  et  dans  un  ordre  ascendant;  d’autres 
les  ont  placés  sur  deux  ou  sur  plusieurs  lignes  parallèles,  ou  bien  ont 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


x'j 

tracé  des  lignes  convergentes  formant  des  cônes  emboîtés  les  uns  dans 
les  autres,  tous  créant,  tous  plaçant  et  déplaçant  tour-à-tour  des  familles 
et  des  genres  plus  ou  moins  naturels  et  qui  s’associent  plus  ou  moins 
bien  avec  les  groupes  voisins  ;  mais  aucune  de  ces  tentatives  de  classe¬ 
ment  qui  ne  convient  qu’à  telle  ou  telle  théorie,  n’a  paru  pleinement  sa¬ 
tisfaisante,  car  la  science  humaine  n’est  point  encore  assez  avancée  pour 
avoir  pu  embrasser  l’ensemble  de  tous  les  faits.  On  a  voulu  placer  les 
êtres  dans  l’ordre  de  leur  prétendue  perfection  ;  mais  les  mots  perfection 
et  imperfection  ont  donné  lieu  à  de  sérieuses  controverses;  qui  peut 
dire,  en  effet,  d’une  manière  absolue  ce  qui  est  parfait  et  imparfait?  Dans 
le  sens  philosophique  du  mot,  l’être  le  plus  parfait  serait  celui  dont  la 
structure  est  la  plus  simple,  et  dans  lequel  se  font,  avec  le  moins  d’or¬ 
ganes  possibles,  les  fonctions  complexes  de  la  nutrition,  de  la  respira¬ 
tion  ,  de  la  génération,  de  la  locomotion,  des  sensations  et  des  per¬ 
ceptions.  Dans  ce  cas,  le  polype  l’emporterait  sur  l’homme  ;  la  plante 
cryptogame  la  plus  simple,  sur  les  phanérogames.  Tant  que  nous  ne 
connaîtrons  pas  les  lois  qui  président  à  la  vie,  disons  que  chaque  animal, 
étant  organisé  pour  le  milieu  dans  lequel  il  doit  vivre,  possède  le  degré  de 
perfection  nécessaire  pour  que  les  phénomènes  qui  constituent  son  exis¬ 
tence  s’accomplissent  avec  ordre  et  régularité.  Ainsi,  les  quadrupèdes, 
que  leur  organisation  attache  à  la  terre,  ont  une  large  base  de  sustenta¬ 
tion;  les  uns,  destinés  à  se  nourrir  de  proie  vivante  ,  sont  souples  et 
légers;  les  autres,  se  nourrissant  d’herbes,  sont  moins  agiles.  Dans  l’oi¬ 
seau,  tout  concourt  à  rendre  son  vol  plus  facile  :  ses  os  creux  et  cellu¬ 
leux,  sa  poitrine  spacieuse,  ses  membres  inférieurs  admirablement  dis¬ 
posés  pour  leur  usage.  Les  poissons,  par  leur  forme  comprimée  et 
allongée,  par  la  queue  très  développée  et  flexible  qui  leur  sert  de  gouver¬ 
nail  et  par  des  nageoires  remplissant  l’office  de  rames,  ont  également 
les  mouvements  souples  et  faciles;  ils  divisent  le  fluide  en  offrant  le 
moins  possible  de  surface  résistante.  Leur  corps  est  le  plus  souvent  pro¬ 
tégé  par  des  écailles  sur  lesquelles  glissent  ou  s’amortissent  tous  les 
chocs.  Les  insectes  répandus  partout,  présentent  une  organisation  des 
mieux  appropriée  à  leur  genre  de  vie  :  ceux  dont  les  larves  vivent  sur  le 
tronc  des  végétaux  ligneux  sont  armés  d’une  tarière  pour  percer  le  bois; 
les  insectes  broyeurs  ont  deux  mandibules  et  deux  mâchoires  horizontales 
agissant  comme  des  ciseaux  ;  ceux  qui  se  nourrissent  du  sang  des  autres 
animaux  ou  du  suc  des  fleurs  ont  une  bouche  en  forme  de  suçoir,  propre 
à  entamer  les  peaux  les  plus  dures,  ou  une  trompe  déliée  qui  s’insinue 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


xii  j 

jusqu’au  fond  des  corolles.  Les  coléoptères,  dont  les  ailes  sont  de  fragiles 
membranes  qu’un  souffle  pourrait  détruire,  sont  munis  d’étuis  cornés  qui 
les  recouvrent  ;  les  papillons,  destinés  à  une  existence  éphémère,  ont  des 
ailes  qui  doivent  peu  durer.  Les  mollusques,  dont  le  corps  dépourvu  d’un 
soutien  osseux  serait  exposé  à  toutes  les  causes  de  destruction  ,  sont, 
pour  la  plupart,  protégés  par.une  coquille  calcaire  d’une  extrême  solidité. 
Enfin,  dans  les  derniers  degrés  de  l’échelle  animale,  les  polypes,  qui 
semblent  braver  la  mort  et  se  multiplient  à  mesure  qu’on  les  divise,  et 
les  infusoires,  vivant  par  milliers  au  sein  d’une  goutte  d’eau  qui  pour  eux 
est  un  monde,  sont  autant  de  preuves  de  l’admirable  diversité  des  moyens 
que  la  nature  emploie  pour  arriver  au  même  résultat,  la  vie. 

Si  notre  esprit  s’attriste  à  la  vue  des  scènes  de  destruction  dont  la 
nature  vivante  est  le  théâtre,  rappelons-nous  que  la  vie  n’est  qu’à  ce 
prix,  et  que  la  mort  ne  fait  rentrer  tous  les  êtres  dans  le  sein  de  la 
matière  que  pour  qu’ils  en  sortent  de  nouveau  après  d’innombrables  mé¬ 
tamorphoses.  La  vie  est  à  la  fois  but  et  moyen  ;  aussi  les  êtres  organisés 
sont-ils  nés  pour  se  servir  mutuellement  de  pâture  :  le  végétal  pousse  plus 
vigoureusement  lorsque  ses  racines  sont  plongées  dans  un  sol  fertilisé 
par  des  débris  animaux.  L’animal  à  son  tour  vit  soit  de  végétaux,  soit 
de  chair.  L’homme  même,  tout  puissant  qu’il  est,  l’homme  qui  met  à 
contribution  pour  sa  nourriture  et  pour  ses  autres  besoins  toute  la 
nature  organique,  devient  l’objet  de  terribles  représailles  5  mais  chaque 
fois  qu’un  être  est  exposé  à  beaucoup  de  chances  fatales,  il  se  mul¬ 
tiplie  avec  plus  de  rapidité.  Les  portées  des  petits  quadrupèdes  sont 
plus  fréquentes  et  plus  nombreuses  que  celles  des  grands  ;  certains 
oiseaux  pondent  une  assez  grande  quantité  d’œufs.  On  connaît  l’éton¬ 
nante  fécondité  des  poissons  et  des  insectes;  mais  on  ne  peut  encore 
la  comparer  à  celle  des  plantes,  qui,  chaque  année,  produisent  d’in¬ 
nombrables  graines  qu’emportent  au  loin  les  eaux ,  les  vents  et  les 
animaux. 

La  nature  ne  se  préoccupe  pas  des  individus  ;  sa  sollicitude  s’arrête  à 
la  conservation  de  l’espèce  ;  011  pourrait  même  dire,  avec  quelque  raison, 
qu’elle  ne  s’en  inquiète  que  faiblement;  pourvu  que  la  vie  se  multiplie, 
se  répande,  peu  lui  importent  les  transformations,  les  destructions  ;  elle 
ne  connaît  d’autre  privilège  que  celui  de  la  force  et  11’a  de  prédilection 
particulière  pour  aucun  type  d’espèce.  Mais,  comme  un  lien  intime 
unit  l’individu  à  l’espèce,  elle  a  donné  à  chaque  classe  d’êtres  les 
moyens  de  conserver  sa  vie  ;  une  course  prompte  comme  la  flèche 


XIV 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


ou  des  ruses  nombreuses  à  ceux  qui  n’ont  pas  d’armes  défensives  ; 
aux  autres,  des  dents  tranchantes,  des  ongles  aigus,  un  cuir  impéné¬ 
trable,  de  solides  écailles,  des  appareils  électriques,  des  glandes  veni¬ 
meuses,  etc. 

Le  caractère  essentiel  de  la  nature  est  d’être  une,  immuable,  quoique 
multiple  dans  ses  manifestations.  Sa  loi,  c’est  la  variété  de  l’unité;  la 
matière  organique  est  comme  une  cire  molle  qu’elle  pétrit  ou  combine  de 
mille  façons,  en  produisant  toujours  des  êtres  nouveaux,  qui  ne  res¬ 


semblent  à  leurs  devanciers  que  par  l’identité  de  leurs  conditions  phy¬ 
siologiques  d’existence.  Nous  ne  pouvons  faire  un  pas  sans  découvrir  une 
de  ces  créations,  ancienne  sans  doute,  mais  qui  nous  était  restée  incon¬ 
nue.  Quel  vaste  champ  ouvert  à  l’observation!  quel  aliment  pour  l’in¬ 
satiable  curiosité  de  l’homme  !  Voir,  voir  encore,  et  découvrir  tou¬ 
jours  ;  ne  soulever  que  peu-à-peu  le  voile  dont  la  nature  a  couvert  ses 
trésors ,  c’est  une  de  ces  joies  qu’il  n’est  donné  qu’au  naturaliste  de 
connaître. 

Les  sciences  naturelles  ne  sont  pas  arrivées  à  leur  état  actuel  de  per¬ 
fection  sans  avoir  subi  l’épuration  des  siècles.  Il  a  fallu  bien  des  tâton¬ 
nements,  bien  des  théories  hasardées,  reçues  longtemps  comme  des  vé¬ 
rités,  puis  rejetées  avec  dédain  comme  autant  d’erreurs  grossières,  pour 
réunir  le  petit  nombre  de  faits  authentiques  sur  lesquels  repose  la  science 
moderne.  Ce  n’est  que  de  loin  en  loin,  qu’ont  apparu  ces  naturalistes 
philosophes  qui ,  devançant  l’expérience  par  la  haute  portée  de  leur 
génie,  ont  indiqué  avec  assurance  la  marche  à  suivre  pour  arriver  à 
la  vérité. 

Quand  l’homme,  nu,  faible,  exposé  à  mille  causes  d’anéantissement, 
eut  une  idée  moins  confuse  des  objets  qui  l’entouraient,  il  dut  examiner 
avec  attention  chacun  de  ces  objets  afin  d’en  reconnaître,  par  rapport  à 
lui,  les  qualités  utiles  ou  nuisibles.  Tous  les  fruits  n’avaient  pas  la 
même  saveur  et  n’étaient  pas  également  propres  à  servir  d’aliments  ; 
les  animaux  dont  il  fit  plus  lard  sa  nourriture  et  qu’il  tua  pour  se 
couvrir  de  leurs  fourrures,  n’étaient  pas  des  victimes  résignées  rece¬ 
vant  la  mort  sans  résistance.  Ceux-ci  lui  échappaient  par  la  fuite  ou 
la  ruse  ;  ceux-là,  carnassiers  comme  lui,  ne  cédaient  qu’à  la  supériorité 
de  la  force  ou  de  l’intelligence.  Il  les  observa  donc  d’abord  isolément, 
comme  de  simples  individus,  avant  de  remarquer  entre  eux  des  rapports 
plus  ou  moins  éloignés. 

Les  premières  observations  comparatives  furent  les  commencements 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


\v 

île  la  science;  elles  ne  remontent,  sans  doute,  qu’à  l’époque  où  une  vie 
sociale  moins  agitée  permit  à  la  pensée  de  prendre  une  direction  spé¬ 
culative. 

Les  peuples  chasseurs,  plus  rapprochés  que  les  autres  de  la  vie  sau- 
vage,  étudièrent  seulement  l’instinct  propre  aux  animaux  de  proie.  Epier 
un  animal  avec  une  patience  infatigable,  lutter  avec  lui  de  ruse  et  d’agi¬ 
lité,  telle  fut  leur  occupation  journalière.  Celle  vie  turbulente  s’opposait 
au  développement  de  la  pensée. 

Les  peuples  pasteurs,  au  contraire,  déjà  descendus  dans  les  plaines  et 
sur  le  bord  des  eaux,  groupés  par  tribus  nombreuses,  menant  une  exis¬ 
tence  plus  douce  et  plus  régulière,  furent  portés  par  leur  position  même 
à  la  contemplation  et  à  l’observation.  Ils  durent  choisir  pour  eux  des 
lieux  d’habitation  salubres,  et  des  pâturages  abondants  pour  leurs  trou¬ 
peaux  ;  veiller  à  la  multiplication  de  ces  derniers,  les  soigner  dans  leurs 
maladies;  assister  à  toutes  les  phases  de  la  vie  animale,  éloigner  de  leurs 
tentes  les  animaux  nuisibles;  toutes  ces  occupations  étaient  autant  d’ali¬ 
ments  pour  l’intelligence.  Ainsi,  par  exemple,  les  bergers  de  la  Chaldée, 
condamnés  à  l’oisiveté  des  gardiens  de  troupeaux,  cherchèrent  dans  l’é¬ 
tude  des  astres  une  diversion  à  la  monotonie  de  leur  existence  :  aussi 
cultivèrent-ils  très  anciennement  l’astronomie. 

Les  peuples  agriculteurs,  en  combinant  l’exploitation  du  sol  avec  l’é¬ 
ducation  des  troupeaux,  ajoutèrent  de  nouvelles  observations  sur  la 
zoologie  et  la  botanique  à  celles  déjà  faites  par  les  peuples  pasteurs.  Les 
villes,  bâties  pour  servir  d’abri  contre  les  incursions  des  tribus  voisines, 
virent  naître  dans  leur  sein  des  hommes  qui  consacraient  leur  vie  aux 
travaux  de  l’intelligence  ;  et  les  sciences,  dépouillées  de  leur  grossière 
et  rude  enveloppe,  prirent  la  forme  dogmatique.  L’écriture,  remplaçant 
la  tradition,  fixa  les  faits  empiriquement  acquis  et  assit  la  science  sur 
une  base  inébranlable  ;  mais  la  superstition,  les  mauvaises  mœurs,  les 
institutions  vicieuses,  qui  se  reflètent  nécessairement  sur  les  connais¬ 
sances  humaines,  faussèrent  bien  des  idées  et  engendrèrent  bien  des 
croyances  erronées. 

On  conçoit  que  sur  un  tel  canevas  il  dut  être  brodé  beaucoup  de 
fables,  que  d’une  telle  source  il  dut  découler  beaucoup  d’erreurs.  Les  an¬ 
ciens  naturalistes,  nés  au  milieu  de  peuples  amis  du  merveilleux,  ont 
rempli  leurs  ouvrages  de  rêves  souvent  aussi  poétiques  que  leur  mytho¬ 
logie.  Tantôt  ils  disent  qu’un  petit  poisson  (le  rémora),  malgré  sa  fai¬ 
blesse,  arrête  méchamment  la  marche  des  navires,  tandis  que  le  rémora 


XVj 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE* 


n’est  en  réalité  qu’un  paresseux,  qui,  pour  s  épargner  la  peine  de  nager, 
s’attache  aux  corps  flottants,  aux  gros  poissons  même,  par  le  moyen  d’une 
sorte  de  ventouse  dont  sa  tête  est  armée  ;  tantôt  des  lamantins,  aux  for¬ 
mes  lourdes  et  grossières,  sont  métamorphosés,  par  l’imagination  bril 
lante  des  Grecs,  en  vigoureux  tritons  ou  en  gracieuses  sirènes.  N’accu¬ 
sons  pas  ces  hommes  des  erreurs  auxquelles  ils  se  sont  laissé  prendre  ; 
l’expérience  ne  s’acquiert  qu’avec  le  temps  ;  et,  pour  voir  les  faits  tels 
qu’ils  sont,  dépouillés  de  tout  prestige,  il  faut  s’affranchir  des  préjugés 
qui  obscurcissent  la  raison  et  des  hypothèses  qui  l’égarent.  Notre  époque 
même  n’en  est  pas  exempte,  et  bien  des  fictions  sont  données  pour  des 
réalités;  ainsi  l’on  a  vu  une  reine  dans  la  femelle  féconde  d’une  ruche,  et 
l’on  a  cru  y  trouver  un  emblème  de  la  monarchie  ;  ainsi  l’on  a  fait  des 
pucerons,  dont  les  fourmis  sucent  la  liqueur  sucrée  qui  transsude  de 
leurs  tubes  abdominaux,  les  chèvres  e t  les  vaches  de  ces  insectes. 

L’histoire  des  progrès  des  sciences  naturelles  est  celle  de  l’esprit  hu¬ 
main  et  de  la  civilisation.  Les  sciences,  mystérieuses  d’abord,  envelop¬ 
pées  du  même  voile  que  la  religion,  furent  exploitées  par  les  prêtres 
seuls  au  profit  d’un  petit  nombre  d’adeptes  ;  elles  furent  ensuite  profes¬ 
sées  par  les  philosophes  sous  les  formes  obscurément  ambitieuses  de 
l’antiquité.  Le  peuple  demeurait  étranger  à  leur  développement,  et  l’on 
ne  lui  livrait  que  des  fictions  propres  à  perpétuer  son  ignorance.  Le  mou¬ 
vement  des  esprits,  cette  tendance  continuelle  de  l’humanité  vers  le  per¬ 
fectionnement  de  l’intelligence,  a  vaincu  les  préjugés.  Longtemps  voi¬ 
lées  par  le  charlatanisme,  l’orgueil  et  la  mauvaise  foi,  les  lumières  ont 
peu-à-peu  éclairé  les  nations  et  agrandi  la  sphère  de  la  pensée.  À  chaque 
réforme,  à  chaque  grand  mouvement  social,  les  sciences  naturelles  ont 
vu  s’accroître  leur  domaine,  et  l’on  a  compris  que  leur  propagation  in¬ 
téressait  tous  les  hommes  qui,  vivant  au  milieu  de  la  nature,  puisent 
dans  l’étude  des  lois  qui  président  à  la  vie  et  au  développement  des  êtres, 
de  nouveaux  moyens  de  satisfaire  leurs  besoins  et  d’augmenter  leurs 
jouissances. 

L’agriculture,  le  premier  des  arts,  emprunte  aux  sciences  naturelles 
ses  connaissances  et  ses  améliorations  les  plus  précieuses.  La  botanique 
lui  fournit  des  renseignements  exacts  non-seulement  sur  les  végétaux 
cultivés  à  raison  de  leur  utilité  pour  l’homme,  mais  aussi  sur  ceux  que 
leurs  propriétés  nuisibles  doivent  faire  soigneusement  extirper.  C’est  la 
physiologie  végétale  qui  le  guide  dans  ses  opérations  principales,  telles 
que  les  labours,  les  assolements,  les  engrais;  c’est  encore  d’elle  que  dé- 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


xvij 

rivent  tous  les  perfectionnements  de  la  culture  des  forêts  et  des  jardins. 
La  zoologie  lui  indique  les  races  propres  au  labourage,  ou  celles  dont 
l’éducation  lui  est  avantageuse;  elle  lui  dit  comment  on  obtient,  par 
le  croisement,  des  sujets  plus  forts  dont  la  chair  est  plus  savoureuse, 
ou  dont  les  enveloppes  sont  d’une  plus  grande  valeur.  Elle  lui  fait 
connaître  ses  ennemis,  leurs  ruses,  leurs  moyens  de  multiplication,  les 
animaux  qu’on  peut  dresser  pour  les  détruire.  Elle  lui  fait  voir  que  les 
oiseaux  qui  vivent  d’insectes  doivent  être  épargnés,  parce  qu’ils  lui 
rendent  d’immenses  services;  tandis  que  ceux  qui  dévorent  les  grains 
sont  des  pillards  qu’il  faut  éloigner  des  champs  ensemencés  et  des  ré¬ 
coltes.  L’étude  de  la  géologie,  qui  conduit  à  la  découverte  des  trésors 
que  le  globe  recèle ,  lui  fournit  les  connaissances  nécessaires  pour  dé¬ 
terminer  la  nature  des  terrains  et  les  mélanges  qui  peuvent  les  amélio¬ 
rer  ;  elle  facilite  le  forage  des  puits  artésiens  et  les  diverses  exploita¬ 
tions,  soit  des  pierres  qui  servent  à  élever  nos  édifices ,  soit  des  mé¬ 
taux  dont  l’emploi  est  si  général.  La  météorologie  enseigne  fimmense 
influence  que  les  saisons  et  leurs  variations  exercent  sur  la  culture,  et 
le  rôle  que  jouent  dans  la  végétation  les  phénomènes  atmosphériques. 

Il  n’est  pas  une  branche  d’industrie  qui  ne  tire  le  même  parti  de 
l’étude  de  la  nature.  Les  ouvriers  qui  travaillent  le  bois  doivent  con¬ 
naître  les  lois  de  l’accroissement  des  végétaux  ligneux,  l’action  des 
climats  et  des  terrains  sur  leur  dureté,  la  finesse  de  leur  grain,  la  ri¬ 
chesse  de  leurs  veines.  Les  ouvriers  en  métaux  puisent  dans  la  miné¬ 
ralogie  des  notions  précieuses  ;  elle  leur  révèle  les  gisements  des  divers 
minerais,  leurs  propriétés,  leur  mode  d’épuration  ,  l’influence  des  di¬ 
verses  agrégations  métalliques  sur  leur  valeur  industrielle ,  leur  abon¬ 
dance  ou  leur  rareté.  Les  ouvriers  qui  travaillent  la  pierre  tirent  de  la 
même  science  et  de  la  géologie  la  juste  appréciation  des  matériaux 
qu’ils  mettent  en  œuvre.  C’est  à  ces  données  pratiques  que  les  anciens 
durent  le  choix  judicieux  et  la  merveilleuse  variété  des  matériaux  qu’ils 
employaient  à  la  construction  et  à  la  décoration  de  leurs  édifices.  Les 
arts  industriels,  le  commerce,  enfin  tout  ce  qui  concourt  à  accroître 
la  prospérité  des  nations,  trouve  donc,  dans  l’étude  de  la  nature,  des 
enseignements  profitables. 

Nous  ne  parlerons  pas  du  médecin ,  pour  qui  la  nature  ne  doit  pas 
avoir  de  mystères,  s’il  veut  remplir  avec  conscience  ses  devoirs  envers 
l’humanité.  Les  sciences  spéculatives  elles-mêmes  ne  peuvent  trouver 

de  base  solide  et  rationnelle  que  dans  l’observation  des  fails.  Long- 

b 


xviij  DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 

temps  égarés  par  ies  vagues  rêveries  d’une  métaphysique  obscure,  les 
philosophes  ont  enfin  abandonné  les  régions  de  l’hypothèse  pour  se 
livrer  à  l’observation.  Leur  main  s’est  armée  du  scalpel,  leur  œil  du 
microscope  ;  ils  ont  interrogé  tous  les  êtres ,  scruté  toutes  les  décou¬ 
vertes;  et,  après  avoir  vu,  comparé,  jugé,  ils  ont  rejeté  comme  autant 
d’erreurs  tout  ce  que  leur  doigt  ne  pouvait  toucher,  tout  ce  que  leur 
œil  ne  pouvait  voir,  tout  ce  que  leur  esprit  ne  pouvait  comprendre  : 
chaque  fois  que  la  nature  leur  a  fermé  son  livre  ,  ils  ont  su  attendre 
patiemment  qu’elle  le  rouvrît.  Cest  ainsi  que  l’industriel  et  le  savant 
puisent  dans  les  sciences  naturelles  des  lumières  qui  multiplient  leurs 
moyens  d’application  ou  contribuent  au  perfectionnement  de  leur  es¬ 
prit  ;  c’est  ainsi  que  l’homme  du  monde  y  trouve  une  source  d’inépui¬ 
sables  jouissances  qui  embellissent  la  vie,  sans  laisser  après  elle  de 
repentir  ou  de  satiété.  Elles  ont  sur  toutes  les  autres  connaissances 
l’avantage  d’être  toujours  neuves,  toujours  attrayantes. 

Les  anciens  comprenaient  toutes  les  sciences  sous  le  nom  de  Philo¬ 
sophie,  et  l’histoire  naturelle  n’en  était  qu’une  branche  sans  importance, 
qui  disparaissait  dans  les  sciences  purement  spéculatives.  A  cette  épo¬ 
que,  encore  si  rapprochée  du  berceau  de  la  civilisation,  les  faits  étaient 
peu  nombreux  et  l’esprit  pouvait  sans  peine  en  embrasser  l’universalité. 
Les  temps  ont  bien  changé.  Chaque  partie  de  la  science  est  devenue  si 
riche,  que  l’intelligence  de  son  ensemble  et  de  ses  détails  demande  de 
longues  et  sérieuses  études.  Le  plus  mince  ouvrage  élémentaire  de 
notre  époque  contient  plus  de  faits  que  n’en  connaissait  l’homme  le 
plus  érudit  de  l’antiquité;  ainsi  l’on  trouve  dans  le  traité  de  botanique 
de  Théophraste  l’énumération  de  quatre  cents  plantes  seulement,  tandis 
que  nous  comptons  aujourd’hui  plus  de  cent  mille  végétaux.  On  connaît 
quatre  mille  espèces  d’oiseaux  ;  deux  fois  autant  de  poissons  ;  la  seule 
classe  des  insectes  comprend ,  d’après  les  calculs  de  M.  Burmeisler, 
quatre-vingt  mille  espèces ,  et  les  collections  en  renferment  encore  une 
grande  quantité  d’inédites.  Les  crustacés,  les  myriapodes,  les  arach¬ 
nides,  quoique  moins  abondants,  sont  aussi  très  multipliés,  et  les  mol¬ 
lusques,  réunis  aux  zoophyles,  ne  le  cèdent  pas  en  nombre  aux  insectes. 
Cependant  on  est  bien  loin  encore  de  pouvoir  énumérer  tous  les  êtres 
qui  peuplent  le  globe,  et  chaque  jour  ajoute  une  découverte  nouvelle 
aux  découvertes  antérieures. 

Aujourd’hui  que  les  progrès  des  sciences  ont  contraint  de  les  diviser, 
on  ne  trouve  plus  de  ces  têtes  encyclopédiques  capables  d’en  embrasser 


XIX 


DISCOURS  PRELI VI  IN  A I RE. 

l’ensemble,  et  chacun  doit  se  borner  aux  généralités  ou  spécialiser  ses 
études.  M.  Isidore  Geoffroy  Saint-Hilaire  a  calculé  que,  pour  se  faire 
une  idée  seulement  superficielle  de  tous  les  animaux,  il  faudrait  qua¬ 
rante  années  d’étude,  en  y  employant  dix  heures  par  jour  ;  et  la  vie  de 
plusieurs  hommes  y  suffirait  à  peine.  Il  a  donc  fallu  diviser  les  sciences 
en  coupes  nombreuses,  fondées  sur  leurs  affinités. 

Les  sciences  naturelles  proprement  dites  comprennent  l’étude  des 
êtres  organisés  et  des  corps  inorganiques,  considérés,  les  uns  sous  le 
rapport  de  leur  structure  externe  et  interne,  de  leurs  conditions  d’exis¬ 
tence,  de  leur  mode  de  reproduction,  de  leurs  métamorphoses,  de  leurs 
mœurs,  des  analogies  qui  les  rapprochent  ou  des  dissemblances  qui  les 
séparent;  les  autres,  sous  le  rapport  de  leur  formation,  de  leur  forme, 
de  leur  structure  cristalline,  de  leur  mode  d’agrégation  et  de  leurs  ap¬ 
plications.  Autour  de  ces  sciences  se  groupent  l’Astronomie,  complète¬ 
ment  soumise  aux  mathématiques  ;  la  Physique,  qui  s’occupe  de  l’action 
que  les  corps  exercent  les  uns  sur  les  autres,  sans  que  leur  compo¬ 
sition  en  soit  altérée,  et  la  Chimie,  dont  l’objet  est  l’étude  des  actions  in¬ 
times  qui  ont  lieu  entre  ces  mêmes  corps.  Ces  trois  sciences  constituent 
les  sciences  physiques  ;  leur  manière  de  procéder  dans  leurs  recherches 
les  distingue  des  sciences  naturelles ,  qui  ne  considèrent  que  les  phé¬ 
nomènes  révélés  par  l’observation  immédiate,  appliquée  à  des  êtres  spé¬ 
ciaux  et  déterminés,  ou,  par  la  généralisation,  à  des  choses  identiques; 
cependant  leurs  principes  généraux  doivent  être  connus  du  naturaliste, 
qui  sans  elles  ne  pourrait  s’expliquer  un  grand  nombre  de  faits. 

Une  énumération  rapide  des  principales  divisions  des  sciences  natu¬ 
relles  fera  comprendre  combien  leur  étude  présente  de  points  de  vue 
différents,  et  comment  on  a  pu  voir  dans  chacune  d’elles  une  science 
à  part. 

En  tête  de  ces  sciences  se  trouvent  celles  qui  se  rapportent  aux  êtres 
organisés,  dont  le  mode  d’accroissement  a  lieu  par  intus-susception , 
soit  au  moyen  d’un  tube  digestif  absorbant  les  parties  assimilables  des 
aliments  ingérés,  soit  au  moyen  de  racines  qui  pompent  les  sucs  nour¬ 
riciers  contenus  dans  le  sol,  ou  par  des  feuilles  absorbant  les  gaz  qui 
entrent  dans  la  composition  de  l’atmosphère. 

La  Zoologie  embrasse  la  généralité  des  animaux,  les  compare  entre 
eux,  les  divise,  les  groupe,  établit  les  méthodes  de  classification,  et 
réunit,  dans  son  domaine,  toutes  les  branches  de  la  science  qui  se  rap¬ 
portent  à  ces  êtres  organisés.  U  Anatomie,  soit  spéciale,  soit  comparée, 


XX 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


étudie  leurs  parties,  cherche  à  en  connaître  la  structure  intime  et  les 
relations  réciproques.  La  Physiologie  conduit  à  surprendre  les  mystères 
de  la  vie  et  à  en  expliquer  les  phénomènes  ;  elle  étudie  le  jeu  et  les  fonc¬ 
tions  des  organes.  La  Tératologie ,  sorte  d’anatomie  comparée,  observe 
les  diverses  anomalies  organiques,  et  en  recherche  les  lois.  Après  ces 
sciences,  qui  embrassent  l’universalité  des  êtres  vivants,  en  viennent 
d’autres  plus  spéciales  qui  ne  considèrent  qu’une  partie  du  règne  ani¬ 
mal  ;  ainsi  V Anthropologie  prend  l’homme  pour  but  particulier  de  ses 
méditations  :  elle  constate  l’influence  des  climats,  des  sexes,  de  l’âge, 
des  moeurs,  du  mode  d’alimentation,  de  la  civilisation  et  de  l’état  sau¬ 
vage  sur  les  diverses  races  humaines.  La  Mammalogie  s’occupe  des 
Mammifères  considérés  indépendamment  des  autres  classes.  L 'Orni¬ 
thologie  en  fait  autant  pour  les  Oiseaux.  L’ Erpétologie  a  pour  objet  la 
série  des  Reptiles,  comprenant  les  Serpents,  les  Lézards,  les  Tortues  et 
les  Batraciens.  JJIchthyologie  traite  de  tous  les  autres  vertébrés  qui 
peuplent  les  eaux,  et  ont  des  branchies  au  lieu  de  poumons  pour  or¬ 
ganes  respiratoires;  ce  sont  les  Poissons  qui  viennent  clore  la  classe 
des  vertébrés.  On  a  placé  les  animaux  à  vertèbres  à  la  tête  des  êtres 
organisés,  comme  étant  ceux  chez  lesquels  les  fonctions  sont  les  plus 
distinctes  et  l’intelligence  la  plus  développée. 

Viennent  ensuite  les  Invertébrés,  tous  privés  d’un  support  osseux 
interne,  et  dont  beaucoup  n’ont  que  des  masses  ganglionnaires  et  pas 
de  centre  commun  d’innervation.  Ils  ont  été  classés  suivant  l’ordre  de 
perfection  de  leur  système  nerveux. 

La  Conchyliologie  ou  Malacologie  est  la  science  qui  traite  des  Mol¬ 
lusques  à  coquille  ou  sans  coquille.  L’ Entomologie  étudie  les  insectes 
et  plus  généralement  les  animaux  articulés,  parmi  lesquels  on  com¬ 
prend,  outre  les  véritables  insectes  ou  hexapodes,  les  Myriapodes , 
les  Arachnides ,  les  Crustacés ,  les  Cirrhopodes  et  les  Annélides . 

Enfin  ,  une  dernière  branche  ,  Y Actinologie ,  embrasse  une  série 
d’êtres  dont  l’organisation  est  excessivement  simple ,  doués  de  la  fa¬ 
culté  locomotive  ou  fixés  au  sol ,  et  présentant  certains  caractères  spé¬ 
ciaux;  ce  sont  les  Zoophytes  ou  Animaux  Rayonnés,  qu’on  a  dû 
partager  en  plusieurs  classes ,  comprenant  les  Échinodermes ,  les  Aca- 
lèphes ,  les  Polypes ,  les  Spongiaires ,  les  Infusoires  homogènes  et 
les  Oscillariéesy  qui,  sans  organes  musculaires  et  nerveux,  jouissent  de 
la  propriété  d’exercer  des  mouvements  oscillatoires ,  et  ont  été  consi¬ 
dérés  comme  établissant  le  passage  du  règne  animal  au  règne  végétal. 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


**J 

On  a  désigné  sous  le  nom  de  Botanique  ou  de  Phytologie  la  science 
qui  traite  des  végétaux,  êtres  organisés  et  vivants,  mais  privés  de  mou¬ 
vement  vol  on  taire  et  de  sensibilité  apparente.  Elle  a,  comme  la  zoologie, 
son  anatomie,  sa  physiologie,  sa  tératologie  et  sa  nosologie.  Si  Ton  ne 
considère  que  la  botanique  proprement  dite  ou  la  connaissance  des  vé¬ 
gétaux  indépendamment  de  toute  application,  c’est  encore  une  vaste 
science  qui  peut  se  subdiviser  en  autant  de  sections  qu’il  y  a  de  classes 
ou  de  grands  groupes  de  végétaux.  Ainsi  les  Acotylédones  comprennent 
tous  les  végétaux  dépourvus  de  feuilles  séminales  ou  cotylédons;  les 
organes  sexuels  n’y  sont  pas  apparents  ou  du  moins  ne  ressemblent  pas 
à  ceux  des  plantes  plus  élevées  dans  l’échelle  de  l’organisation;  d’où  le 
nom  de  Cryptogames,  appliqué  aussi  à  cette  classe,  à  laquelle  ap¬ 
partiennent  les  familles  si  étendues  et  si  polymorphes  des  algues,  des 
champignons,  des  lichens,  des  mousses,  des  fougères,  etc.  Les  plantes 
pourvues  de  cotylédons  forment  deux  divisions  principales,  les  Monoco- 
tylédones  et  les  Dicotylédones.  Leurs  organes  sexuels  sont  si  apparents 
qu’on  a  pu  en  déterminer  les  fonctions  avec  une  certitude  presque  abso¬ 
lue  ;  ce  qui  a  valu  le  nom  de  Phanérogame  s  h.  l’ensemble  des  plantes  qui 
composent  ces  grandes  classes.  Elles  renferment  les  grands  végétaux  qui 
peuplent  nos  forêts  et  nos  vergers,  les  fleurs  qui  décorent  nos  parterres, 
la  plupart  des  plantes  d’où  nous  tirons  notre  nourriture,  nos  vêtements, 
et  de  celles  qui  nous  guérissent  ou  nous  soulagent  dans  nos  maladies. 

Ici  finit  la  nature  vivante  et  commence  la  nature  morte,  inerte,  à 
laquelle  appartiennent  les  corps  qui  croissent  par  juxta-position.  A  la 
tête  de  cette  nouvelle  branche  des  sciences  naturelles  se  place  la  Géo¬ 
logie,  qui  a  pour  objet  l’histoire  du  globe  ;  elle  en  fait  connaître  la  forme 
extérieure,  la  nature,  la  structure,  et  cherche  à  découvrir  les  révolutions 
qu'il  a  éprouvées  depuis  son  origine.  A  la  Géologie  se  rattache  la  Pa¬ 
léontologie,  ou  la  science  des  êtres  organisés  conservés  à  l’état  fossile: 
ils  offrent  de  précieux  caractères  pour  distinguer  les  terrains  des  diffé¬ 
rents  âges.  La  Minéralogie  vient  fermer  l’étude  de  l’histoire  naturelle; 
elle  s’occupe  des  corps  inorganiques,  non  pas  sous  le  rapport  de  leur 
gisement,  mais  sous  celui  de  leur  composition  et  de  l’agrégation  de 
leurs  molécules;  elle  indique  et  détermine,  sous  le  nom  de  Cristallo¬ 
graphie,  la  figure  géométrique  des  cristaux  et  recherche  leur  forme 
primitive.  On  ne  peut  faire  un  pas  de  plus  sans  entrer  dans  les  sciences 
physiques. 

On  voit  que  l’étendue  des  sciences  naturelles,  la  multiplicité  des  ob- 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


xxij 

jets  qu’elles  renferment  et  leurs  progrès  journaliers,  rendent  indis¬ 
pensable  la  publication  d’annales  nouvelles,  qui  enregistrent  soigneuse- 
ment  les  faits  récemment  acquis  et  viennent  remplir  les  lacunes  des 
anciennes,  devenues  insuffisantes.  L’introduction  tout  à  la  fois  la  plus 
instructive  et  la  plus  intéressante  pour  nos  lecteurs,  comme  la  plus 
propre  à  les  initier  aux  progrès  des  sciences  naturelles  et  de  la  partie 
des  sciences  physiques  qui  s’y  rattachent,  serait  donc  un  tableau  qui 
présenterait  le  développement  successif  de  ces  sciences  dans  l’ordre 
et  suivant  le  cours  des  siècles,  tableau  mouvant,  dont  nous  allons  ten¬ 
ter  de  crayonner  l’esquisse,  et  que  son  caractère  même  nous  fera  natu¬ 
rellement  diviser  en  trois  parties  :  l’état  de  l’histoire  naturelle  dans 
V antiquité,  au  moyen  âge,  et  dans  les  temps  modernes . 


PREMIÈRE  PARTIE. 


ANTIQUITÉ. 


35es  temps  historiques  jusqu’au  VIIe  siècle  de  l’ère  vulgaire  . 

Les  générations  ne  disparaissent  pas  de  la  terre  sans  y  laisser  des 
traces  de  leur  passage.  Dans  tous  les  lieux  où  les  hommes  ont  formé 
des  établissements,  on  retrouve  le  souvenir  et  les  leçons  d’une  civi¬ 
lisation  plus  ou  moins  parfaite ,  suivant  la  durée  de  leur  existence  en 
corps  de  nation. 

L’homme  l’emporte  sur  tous  les  autres  êtres  organisés  par  le  déve¬ 
loppement  de  son  intelligence  et  par  la  rapidité  de  ses  moyens  de  ma¬ 
nifestation  ;  aussi  existe-t-il  chez  l’espèce  humaine,  depuis  la  formation 
des  premières  sociétés,  un  mouvement  continu  et  progressif,  ralenti 
quelquefois  par  des  guerres  désastreuses,  par  des  invasions  perturba¬ 
trices  ;  mais  elle  n’en  a  pas  moins  grandi  en  science ,  en  sagesse ,  et 
tout,  jusqu’aux  fautes  du  passé,  a  profité  aux  générations  successives. 

On  peut  donc  dire  que  les  sciences  naturelles  remontent  aux  pre- 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


XXI  lj 


mières  sociétés ,  et  que  les  faits  recueillis  un  à  un ,  réunis  sans  ordre 
et  sans  choix  par  les  premiers  observateurs,  se  sont  progressivement 
classés  et  ont  formé  les  fondements  de  la  science  moderne ,  fécondée 
par  la  généralisation,  la  plus  belle  et  la  plus  précieuse  des  facultés  de 
l’intelligence. 

Il  existe  bien  des  systèmes  sur  l’origine  des  nations  qui,  les  pre¬ 
mières,  habitèrent  les  terres  de  l’ancien  continent.  Quelques  auteurs 
veulent  qu’il  y  ait  eu  dans  chaque  pays  une  population  autocthone , 
c’est-à-dire  née  sur  le  sol  qu’elle  habitait  ;  mais  l’opinion  la  plus  gé¬ 
néralement  admise ,  quoiqu’elle  manque  de  preuves  positives  et  que 
l’existence  des  races  distinctes,  aujourd’hui  reconnue  par  les  savants, 
semble  la  contredire,  c’est  qu’il  y  a  eu,  dans  la  haute  Asie,  un  point 
central,  berceau  de  l’espèce  humaine,  d’où  elle  se  répandit  sur  la  sur¬ 
face  du  globe.  Sans  connaître  ni  l’ordre  ni  l’époque  de  ces  migrations, 
on  admet  que  les  premières  tribus  qui  s’éloignèrent  du  sol  natal  des¬ 
cendirent  du  plateau  thibélain  et  s’établirent  au  pied  de  ses  hauteurs, 
sur  les  terrasses  où  le  Gange  prend  sa  source;  ou  bien  que,  franchis¬ 
sant  la  chaîne  orientale  de  i’Himâlayâ ,  elles  jetèrent  les  fondements 
du  vaste  empire  de  la  Chine.  Celles  qui  avaient  peuplé  l’Indoustan  se 
répandirent  sur  toute  la  surface  de  l’Asie  occidentale  ;  deux  courants, 
l’un  méridional  et  l’autre  septentrional,  s’écoulèrent  en  Afrique  et  en 
Europe.  Les  populations  commencèrent  alors  à  se  mêler  et  à  se  con¬ 
fondre;  elles  passèrent  et  repassèrent  sur  les  mêmes  traces,  de  sorte 
que  ,  faute  de  lumières,  on  est  obligé  de  se  contenter  de  l’hypothèse 
la  plus  généralement  adoptée.  Quoi  qu’il  en  soit,  il  est  incontestable 
que  l’Asie  a  été  le  berceau  de  la  civilisation  du  monde  ;  les  monuments 
qui  nous  restent  de  l’état  de  ces  sociétés  primitives  semblent  du  moins 
le  démontrer. 


XXIV 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


ŒAPITOB  F1IM1I1. 

État  des  sciences  naturelles  en  Orient,  chez  les  Chinois,  les  Indiens,  les  Assyriens 
et  les  Babyloniens,  les  Mèdes  et  les  Perses,  les  Égyptiens,  les  Hébreux,  les 
Phéniciens. 

Les  peuples  dont  la  nationalité  est  puissante  et  vivace,  et  dont  le 
caractère,  fortement  tranché,  se  perpétue  par  leurs  institutions,  sont 
ceux  chez  lesquels  l’observation  scientifique  se  développe  sous  la  forme 
la  plus  originale  ;  mais  il  faut  y  joindre ,  comme  condition  essentielle 
du  progrès ,  le  contact  de  peuple  à  peuple ,  la  liberté  absolue  de  la 
pensée,  l’affranchissement  de  toute  entrave  politique  ou  religieuse; 
c’est  le  seul  moyen  d’arriver  à  la  connaissance  de  la  vérité  ;  aussi 
l’Orient,  enchaîné  par  ses  préjugés  religieux  et  par  ses  formes  gou¬ 
vernementales,  est-il  resté  stationnaire,  et  n’a-t-il  pas  joué  dans  la 
civilisation  du  monde  le  rôle  auquel  il  semblait  appelé. 

Les  Chinois  sont  de  tous  les  peuples,  sinon  le  plus  ancien,  du  moins 
celui  dont  les  annales  ont  le  caractère  le  plus  authentique,  et  dont  la 
civilisation  remonte  le  plus  haut.  Cette  nation ,  froide  et  positive,  qui 
ne  s’est  jamais  plongée,  comme  l’Indou,  dans  une  stérile  contempla¬ 
tion,  s’attacha,  depuis  plus  de  quatre  mille  ans,  à  perfectionner  ses 
institutions,  sans  tenir  compte  de  celles  de  ses  voisins  ;  et  si  quelques- 
unes  des  bonnes  et  saines  pensées  de  l’Europe  eussent  été  fécondées 
par  ce  rameau  persévérant  de  la  race  jaune  ,  la  Chine  aujourd’hui 
pourrait  se  voir  à  la  tête  des  nations. 

Les  Chinois  possèdent,  comme  monuments  écrits  d’une  haute  an¬ 
tiquité,  les  Ring,  où  sont  déposés  les  secrets  de  leur  civilisation. 
D’après  ces  livres ,  c’est  à  Chin-Noung  (  laboureur  divin  ) ,  qui  suc¬ 
céda  à  Fou-Hi  (3218  ans  avant  J.-C.J,  que  remontent  les  premières 
inventions  utiles  à  l’homme  ;  il  enseigna  à  ses  peuples  l’usage  de  la 
charrue,  leur  apprit  à  cultiver  les  champs,  à  se  nourrir  de  blé,  et 
à  extraire  du  sel  de  l’eau  de  la  mer.  On  lui  attribue  l’invention  de  la 
médecine  et  la  distinction  de  toutes  les  plantes  avec  la  connaissance  de 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE.  xvij 

leurs  propriétés.  Il  mesura  le  premier  la  figure  de  la  terre  et  lui  trouva 
900,000  li  de  l’est  à  l’ouest  et  850,000  du  nord  au  sud.  Le  rapport  de  ces 
deux  nombres,  dont  on  peut  déduire  l’aplatissement  des  pôles  ,  est  fort 
remarquable,  et  ce  fait  scientifique  paraît  avoir  été  très  anciennement 
connu  chez  les  Chinois. 

On  trouve  dans  leurs  Annales  des  détails  pleins  d’intérêt  sur  leurs 
relations  avec  les  peuples  voisins.  Sous  Hoang-Ti  (  2785  ans  avant 
notre  ère),  il  vint  du  sud  un  étranger  voyageant  sur  un  cerf  blanc, 
qui  offrit  comme  tribut  une  coupe  et  des  peaux.  Les  Youé-Yéou,  dont 
les  cheveux  étaient  courts  et  le  corps  tatoué,  apportèrent  de  Lest  des 
caisses  de  peaux  de  poissons ,  des  épées  courtes  et  des  boucliers  ;  et  du 
sud  des  perles,  des  écailles  de  tortues,  des  dents  d’éléphants,  des  plu¬ 
mes  de  paons,  des  oiseaux  et  de  petits  chiens.  Hoang-Ti  fut,  disent  les 
anciens  livres,  l’inventeur  d’un  char  qui,  de  quelque  côté  qu’on  le  tournât, 
indiquait  toujours  le  nord,  allusion  évidente  à  la  boussole.  Ce  prince, 
qui  établit  dans  ses  états  le  système  décimal  pour  les  divisions  terri¬ 
toriales  et  les  mesures  linéaires,  forma  le  premier  collège  d’astrono¬ 
mie  chargé  d’observer  les  astres  et  les  phénomènes  célestes;  on  lui  at¬ 
tribue  encore  la  découverte  de  la  période  enseignée  plus  tard  aux  Grecs 
par  Méton.  On  dressa,  sous  son  règne,  d’après  des  calculs  exacts,  le  ca¬ 
lendrier  qui  servait  à  régler  l’ordre  des  travaux  agricoles.  On  s’occu¬ 
pait  alors  beaucoup  de  l’observation  des  éclipses,  et  l’on  mesurait  le  temps 
avec  des  clepsydres.  Ce  fut  en  2155,  dans  la  troisième  année  du  règne 
de  Tchoung-Kang ,  qu’arriva  l’éclipse  de  soleil  dont  il  est  fait  mention 
dans  le  Chou-King. 

Yao  (2357  ans  avant  J.-C.)  s’occupa  aussi  beaucoup  d’astronomie. 
On  voit  avec  étonnement  que,  sous  son  règne  (Chou-King,  chap.  Yao- 
Tien),  les  savants  chinois  avaient  une  connaissance  exacte  du  cycle  que 
l’Occident  a  postérieurement  nommé  période  julienne. 

Yu,  qui  régnait  2200  ans  avant  notre  ère,  enseigna  au  peuple  à  culti¬ 
ver  les  nouvelles  terres ,  c’est-à-dire  les  terres  conquises  sur  le  dé¬ 
sert;  et  le  Chi-King  parle  de  la  culture  générale  qui  consistait  en  blé, 
riz,  panis,  mil  noir  (sans  doute  le  sorgho),  chanvre,  pois,  fèves  et 
coton.  Déjà,  chez  ce  peuple,  l’agriculture  n’était  pas,  comme  chez  nous, 
livrée  au  caprice  du  cultivateur  :  le  gouvernement  réglait  et  surveil¬ 
lait  la  production.  Chun ,  associé  à  l’empire  par  Yao,  nomma  Heou- 
Tsi  directeur  de  l’agriculture;  et,  en  l’investissant  de  ces  fonctions 
(Chou-King,  chap.  Ch  un- Tien)  il  lui  dit  :  «  Vous  connaissez  les  besoins 


I )ISCO IJ RS  PRÉLIMÜN AIR E. 


?,  viij 


du  peuple;  apprenez-lui  à  culliver  les  cent  espèces  de  grains  suivant  les 
saisons.  »  Ce  meme  Heou-Tsi  introduisit  de  nouvelles  cultures  et  perfec¬ 


tionna  les  méthodes. 

Il  est  souvent  question  ,  dans  les  anciens  ouvrages  d’asironomie  chi¬ 
noise,  de  la  sphère  de  Chun,  qui  est  conforme  au  système  de  Ftolémée. 

Il  existe  en  Chine  un  herbier  attribué  à  Chin-Noung,  et  un  ouvrage 
d’Histoire  naturelle,  le  Ch  an- H  a  i-Kin  g ,  attribué  à  Yu.  Quand  bien 
même  cet  ouvrage  ne  remonterait  pas  à  une  si  haute  antiquité,  il  est 
toujours  de  beaucoup  antérieur  à  tout  ce  que  nous  avons  en  Europe.  Le 
style  en  est  aussi  simple  que  celui  des  Ring,  et  il  comprend,  en  deux 
cent  soixante  volumes ,  la  description,  souvent  fort  exacte,  toujours 
pittoresque  ,  mais  quelquefois  mêlée  de  fables,  de  presque  toutes  ies 
productions  des  trois  règnes. 

Les  connaissances  anatomiques  des  Chinois  paraissent  remonter  à  la 
plus  haute  antiquité.  On  en  peut  juger  par  leur  système  médical  qu’ils 
appellent  la  médecine  moderne  et  qui  date  déplus  de  200  ans  avant  notre 
ère.  Leurs  anciens  livres  d’anatomie,  tout  en  renfermant  de  graves  er¬ 
reurs,  portent  le  caractère  d’un  esprit  d’observation  fort  minutieux  ;  et  le 
gouvernement,  qui  est  intervenu  à  toutes  les  époques  dans  la  marche 
des  sciences ,  s’est  beaucoup  intéressé  à  ce  qui  concerne  les  études 
médicales.  Plusieurs  siècles  avant  notre  ère,  un  gouverneur  de  province 
ayant  fait  saisir  quarante  brigands  qui  avaient  ouvert  le  ventre  à  des 
femmes  et  à  des  enfants,  les  condamna  au  même  genre  de  mort  ;  mais, 
pour  que  leur  supplice  fût  utile  à  la  science  ,  il  chargea  des  peintres 
de  représenter  leurs  viscères,  et  ordonna  à  des  médecins  de  guider  le  fer 
du  bourreau. 

La  circulation  du  sang  était  connue  des  Chinois  dans  l’antiquité.  Ils 
ont  calculé  depuis  bien  longtemps  la  rapidité  de  la  progression  du  sang- 
dans  les  artères  à  chaque  pulsation  ,  et  les  variations  qu’il  éprouve 
suivant  les  saisons,  l’âge,  le  sexe,  le  tempérament,  le  genre  de  vie,  etc.; 
le  tout  mêlé  à  du  merveilleux.  Ils  possèdent  de  nombreux  traités  sur 
le  pouls  qu’ils  ont  de  tout  temps  considéré  comme  le  signe  diagnostique  le 
plus  sûr  dans  ies  maladies. 

Le  Tcha-tchin,  introduit  en  Europe  sous  le  nom  d’acupuncture,  est  un 
des  moyens  curatifs  le  plus  anciennement  employés  en  Chine;  il  en  est 
question  dans  le  livre  des  Pcheou  ,  plusieurs  siècles  avant  l’incendie 


des  Ring. 


Les  livres  d’anatomie,  de  physiologie  et  de 


médecine  ayant  été 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


MX 


exceptes  de  la  proscription  prononcée  par  Tsing-chi-hoang-ti  ,  qui 
(221  ans  avant  J.-C.)  fit  brûler  les  livres  et  persécuta  les  lettrés  ,  les 
observations  qui  y  sont  consignées  remontent  à  plus  de  vingt  siècles. 

Nous  11e  savons  pas  à  quelle  époque  îa  culture  du  thé  a  commencé 
en  Chine;  mais  elle  doit  y  être  fort  ancienne;  car,  au  vnc  siècle  de  notre 
ère,  l’usage  en  était  devenu  si  commun  que  l’empereur  Té-lsong  le  frappa 
d’un  droit  dont  le  produit  fut  consacré  à  l’entretien  des  greniers  publies 
et  des  gens  de  guerre. 

Les  vers  à  soie  ne  furent  connus  en  Occident  qu’au  temps  de  Pline  le 
naturaliste.  Il  est  historiquement  démontré  que  l’art  d’en  tirer  parti 
est  connu  en  Chine  depuis  plus  de  4,000  ans.  On  en  attribue  la  décou¬ 
verte  à  Si-ling ,  lune  des  femmes  de  l’empereur  Hoang-ti.  Les  versa 
soie  sauvages  qui  vivent  sur  l’arbre  que  les  missionnaires  appellent 
fagara  ou  poivrier  de  Chine,  sut*  le  frêne  et  le  chêne,  ont  été  long¬ 
temps  les  seuls  connus,  parce  qu’ils  sont  moins  délicats.  On  11e  sait  à 
quelle  époque  le  bombyx  mori  a  été  élevé  artificiellement;  on  trouve 
seulement  en  1456  de  notre  ère  une  ordonnance  qui  fixe  la  quantité  de 
soie  que  chaque  canton  doit  fournir. 

La  méthode  scientifique  des  Chinois  est  positive;  iis  s’arrêtent  de¬ 
vant  ce  qui  leur  semble  impossible;  et  leurs  théories,  quoique  mêlées  à 
< les  préjugés,  ont  toujours  un  coté  positif  :  ainsi  les  annales  qui  foui 
mention  du  déluge  arrivé  sous  Yao  regardent  ce  phénomène  comme 
une  inondation  partielle  et  non  comme  un  cataclysme  universel,  dont  ils 
11e  paraissent  pas  avoir  eu  l’idée. 

La  philosophie  chinoise,  essentiellement  panthéiste,  est  renfermée 
tout  entière  dans  l’Y-king  ou  le  livre  de  l’Unité,  dont  Kong-fu-Tsé 
(550  ans  avant  J.-C.)  est  le  plus  moderne  commentateur.  Elle  con¬ 
sidère  la  monade  combinée  avec  elle-même  pour  produire  la  diade  et  la 
triade,  comme  la  cause  génératrice  de  tous  les  phénomènes  qui  frap¬ 
pent  notre  vue.  C’est  un  jeu  numéral  dont  les  combinaisons  infi¬ 
nies  roulent  sur  deux  principes:  Yang ,  lumière  ou  mouvement;  et 
Yn,  obscurité  et  repos;  le  tout  dominé  par  Tao  ou  la  raison  ,  qui  rap  ¬ 
pellerait  V absolu  des  philosophes  modernes. 

Lorsque  Leibnitz  inventa  ses  monades,  il  ne  savait  pas  que  f  Y-Ring, 
qui  lui  est  antérieur  de  2,500  ans,  contient  une  partie  de  son  système. 

A  l’occident  de  l’empire  céleste,  nous  trouvons,  dès  les  premiers  temps 
de  l’histoire,  les  Hindous,  qui  sont  peut-être  antérieurs  aux  Chinois;  mais 
le  silence  de  leurs  monuments  laisse  la  priorité  à  ces  derniers.  La 


XX 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


division  des  Hindous  en  castes  étrangères  les  unes  aux  autres  a  sans  doute 
empêché  leur  développement  scientifique  d’être  aussi  complet  que  chez 
leurs  voisins;  et  les  formes  mystiques  de  leur  religion,  en  les  enlevant  à 
la  vie  positive  pour  les  plonger  dans  les  rêveries  contemplatives,  ont  ab¬ 
sorbé  l’activité  de  leur  esprit,  et  donné  naissance  à  des  compositions  où 
l’obscurité  de  la  pensée  le  dispute  au  vague  de  l’expression. 

Les  richesses  littéraires  de  l’Hindoustan  nous  sont  peu  connues;  car 
à  peine  y  a-t-il  quarante  années  que  l’étude  des  langues  indiennes  s’est 
répandue  en  Europe.  Au  milieu  de  la  confusion  inséparable  des  pre¬ 
miers  travaux,  et  par  suite  de  l’obscurité  des  textes  sanscrits  ,  on  a 
jusqu’à  présent  tiré  peu  de  parti  de  ces  découvertes.  Nous  savons  seu¬ 
lement  aujourd’hui  que  les  Hindous  n’étaient  pas  étrangers  aux 
sciences  d’observation,  et  qu’ils  possédaient  des  traités  didactiques,  dont 
la  perte  mérite  des  regrets.  Le  recueil  encyclopédique  connu  sous  le 
nom  général  de  Vëdas ,  qui  remonte  à  quatorze  siècles  avant  notre 
ère,  contenait  les  quatre  Oupavëdas  ou  Sous-Yédas,  dont  il  n’existe 
plus  que  des  fragments.  Le  deuxième,  Ayouch,  comprenait  la  méde¬ 
cine  ,  la  chirurgie,  la  botanique,  la  minéralogie  et  l’histoire  des 
animaux.  Le  quatrième,  Sthâpâtyâ ,  traitait  des  arts  mécaniques,  au 
nombre  de  soixante-quatre.  UJyotich ,  un  des  six  Védângâs ,  était  re¬ 
latif  à  l’astronomie.  La  théorie  des  atomes ,  reprise  quelques  siècles  plus 
tard  par  les  Grecs,  appartient  à  l’école  physique  nommée  Kanadas. 

C’est  aux  Hindous  que  nous  devons  les  signes  numériques  appelés  im¬ 
proprement  chiffres  arabes.  On  sait  qu’ils  se  sont  de  tout  temps  oc¬ 
cupés  avec  succès  de  la  science  du  calcul ,  que  les  Arabes  leur  ont  em¬ 
prunté  l’algèbre,  et  qu’ils  passent  généralement  pour  avoir  inventé  le  jeu 
des  échecs. 

Leur  ancienne  philosophie,  selon  l’école  Brahma -Mimansa ,  est 
panthéiste  et  prouve  une  observation  attentive  de  l’évolution  des  êtres 
et  des  phénomènes  naturels.  Dans  ce  système,  la  vie  et  la  mort  ne  sont 
qu’une  émanation  et  une  absorption.  Tous  les  phénomènes  s’accom¬ 
plissent  dans  le  sein  de  l’être  infini  ;  et  les  mondes,  emportés  pour  l’éter¬ 
nité  dans  un  courant  circulaire,  naissent  et  s’éteignent  sans  que  ces 
manifestations  multiples  épuisent  la  fécondité  de  la  force  créatrice. 
Manou  dit ,  en  parlant  de  l’action  de  Brahma  dans  les  phénomènes 
cosmologiques  :  «  Échangeant  tour-à-tour  le  sommeil  et  la  veille, 
constamment  il  fait  naître  à  la  vie  tout  ce  qui  a  le  mouvement  et 
tout  ce  qui  ne  l’a  pas,  puis  il  l’anéantit  et  demeure  immobile....  11  y  a  des 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE.  xxj 

mondes  qui  se  développent  sans  fin,  des  créations  et  des  destructions  ; 
Brahma  fait  tout  cela  presque  en  se  jouant,  lui,  le  plus  grand  créateur.  » 

Nous  11e  savons  pas  comment  la  science  périt  chez  les  Hindous  ni 
quelles  furent  leurs  relations  avec  les  peuples  voisins;  car  nous  ne  pou¬ 
vons  les  suivre  à  travers  les  temps,  et  riiistoire  primitive  des  Assyriens 
et  des  Babyloniens  est  trop  remplie  d’obscurité  pour  qu’on  y  trouve  la 
lumière  ;  nous  voyons  seulement ,  comme  trait  de  ressemblance  entre 
eux,  l’autorité  religieuse  toute  puissante  et  dépositaire  des  secrets  de  la 
science  et  la  nation  divisée  en  castes;  ce  qui  semblerait  indiquer  le  con¬ 
tact  des  Hindous. 

Chez  ces  peuples ,  la  science  paraît  avoir  eu  la  même  physionomie , 
et  leur  histoire  se  résume  dans  celle  des  Babyloniens  qui  étaient  parvenus 
au  plus  haut  degré  de  la  civilisation. 

L’astronomie  était  cultivée  chez  eux  par  les  Chaldéens ,  qui  pa¬ 
raissent  y  avoir  joué  le  même  rôle  que  les  prêtres  en  Égypte.  On  attri¬ 
bue  à  ces  savants  la  détermination  exacte  de  l’année  solaire.  Aristote 
reçut  d’Alexandre  un  registre  d’observations  astronomiques  non  inter¬ 
rompues,  qui  remontaient  à  1903  années.  Cette  assertion  est  exagérée 
sans  doute  ;  mais  il  est  certain  que,  700  ans  avant  notre  ère,  ils  observè¬ 
rent  des  éclipses  de  lune  qui  ont  été  constatées  par  des  calculs  récents. 
Chez  eux  ,  l’astronomie  faisait  partie  de  la  religion  ,  et  se  confondait , 
comme  chez  les  Perses,  avec  l’astrologie. 

Leur  médecine  était  toute  empirique.  Exposés  sur  la  voie  pu¬ 
blique  ,  les  malades  demandaient  aux  passants  s’ils  n’avaient  pas  été 
atteints  d’un  mal  semblable,  et  par  quel  moyen  ils  s’étaient  guéris.  S’ils 
revenaient  à  la  santé ,  ils  plaçaient  dans  le  temple  du  dieu  de  la  mé¬ 
decine  un  tableau  indicatif  des  remèdes  dont  ils  s’étaient  servis.  Hip¬ 
pocrate  fit  copier  ces  observations  qui  lui  fournirent  d’excellentes  no¬ 
tions  thérapeutiques. 

Nous  trouvons  chez  ces  peuples  une  agriculture  étendue  et  variée  , 
un  vaste  système  d’éducation  du  bétail,  tant  pour  leur  nourriture  et 
leur  service  que  pour  le  commerce.  Ils  avaient  des  villes  populeuses  et 
magnifiques,  et  entre  autres  Babylone  avec  ses  splendides  monuments, 
ses  tours  gigantesques ,  ses  vastes  canaux,  ses  jardins  suspendus;  tout 
cela  atteste  des  connaissances  déjà  précises  dans  les  sciences  physiques 
et  naturelles;  mais  ce  qui  prédominait  chez  eux,  c’était  le  commerce  ;  la 
position  de  Babylone  la  rendait  maîtresse  de  tout  celui  qui  se  faisait 
avec  les  pays  limitrophes  fie  la  Mésopotamie.  Les  marchands  venaient  de 


X\IJ 


DISCOURS  PRELIMINAIRE 


tous  les  points  de  l’Asie  acheter  à  Babylone  les  objets  qu’on  y  fabriquait 
avec  une  rare  perfection.  Saint  Jean  dit,  dans  ses  Révélations ,  qu’ils  con¬ 
sistaient  en  objets  d’or  et  d’argent,  en  pierres  précieuses,  perles-,  crêpes, 
pourpre,  soie,  écarlate,  bois  odoriférants;  vases  d’ivoire,  de  bois  pré¬ 
cieux,  d’airain,  de  fer  et  de  marbre;  encens,  parfums,  vin,  huile,  blé, 
farine,  brebis,  chevaux,  chariots  et  esclaves.  Il  ajoute  au  sujet  de  la  chute 
de  cette  superbe  cité:  et  Babylone  la  grande  est  tombée...  Les  marchands 
de  la  terre  pleureront  et  seront  en  grand  deuil  à  cause  d’elle...  Hélas! 
diront-ils,  elle  est  tombée,  la  grande  cité  qui  était  vêtue  de  lin,  de  pour¬ 
pre,  d’écarlate;  qui  était  parée  d’or,  de  pierres  précieuses  et  de  perles...  » 

Nous  ignorons  ce  que  devinrent  les  arts  que  Babylone  avait  poussés  si 
loin  et  quels  furent  les  héritiers  de  cette  grande  renommée;  car  nous  ne 
possédons  aucun  ouvrage  qui  expose  l’état  des  sciences  à  cette  époque  et 
chez  ce  peuple;  nous  voyons  seulement  que  les  progrès  de  rhumanité 
ne  s’étaient  pas  ralentis,  mais  que  chez  les  Babyloniens  comme  chez  tous 
ceux  que  le  besoin  du  moment  captive  et  qui  appliquent  les  efforts  de 
leur  intelligence  à  produire  pour  le  présent  sans  s’occuper  de  l’avenir, 
il  ne  s’est  rien  manifesté  de  durable  comme  généralisation  d’une  grande 
pensée.  Ces  nations  ont  vécu  sans  rien  laisser  qu’un  peu  de  poussière  et 
quelques  souvenirs  vagues  et  incomplets. 

A  côté  des  Babyloniens,  et  vers  le  même  temps,  nous  trouvons  les 
Mèdes  et  les  Perses  dont  l’histoire  nous  fournit  à  peine  quelques 
renseignements  sur  l’état  des  sciences  chez  ces  peuples  au  temps  de 
leur  grandeur.  La  doctrine  des  mages  ,  qui  remonte  à  l’an  1500  avant 
J.-C.  ,  n’eut  pas  son  siège  dans  la  Perse  proprement  dite,  mais 
dans  les  pays  qu’arrosent  l’Euphrate  et  le  Tigre.  Le  Parsisme ,  d’a¬ 
bord  transmis  par  la  voie  orale,  fut  plus  lard  fixé  par  l’écriture,  et 
l’on  y  retrouve  des  idées  de  philosophie  numérale.  XdAvesta,  plus  connu 
sous  le  nom  d aZend-Avesta  (parole  Zend),  est,  comme  les  livres  in¬ 
diens,  une  encyclopédie  où  domine  la  pensée  religieuse;  car  on  a  vu 
qu’à  ces  époques  ihéocratiques  ia  science  n’était  pas  séparée  de  la  reli¬ 
gion.  On  remarque  parmi  les  21  Naskas  (nombre  formé  des  chiffres  7  et  3 
qui  jouent  un  grand  rôle  chez  les  Parsis  ou  Guèbres),  le  6e,  DJader ,  com¬ 
prenant  tout  ce  qui  se  rapporte  à  l’astronomie,  à  la  médecine  et  à  l’in- 
ftuence  des  planètes  sur  les  événements  humains  ;  le  7e,  Pardjem,  relatif 
aux  quadrupèdes  qu’il  est  permis  de  manger;  le  Sephand, qm  traite 
de  l’homme  et  de  l’humanité,  et  le  18e,  Davarsoudjed \  qui  contient  le 
tableau  des  infirmités  auxquelles  sont  sujets  les  hommes  elles  animaux. 


DISCOURS  P  R  É  L  IM  1 N  A I R  F . 


XXIIJ 

Quelques  autres  livres  se  rattachent  plus  ou  moins  directement  aux 
sciences  d’observation ,  le  tout  mêlé  à  des  pratiques  superstitieuses  et 
aux  spéculations  d’une  grossière  cosmogonie.  Nous  trouvons  néanmoins 
dans  Zoroasire  quelques  idées  sur  la  formation  des  montagnes  par 
soulèvement.  Il  dit,  dans  le  Boun-Dehesch  :  «  Ormusd  fit  d’abord  le  mont 
Albordj...,  et  les  autres  montagnes  se  multiplièrent  comme  étant  sorties 
de  sa  racine.  Elles  sortirent  de  la  terre  et  parurent  dessus  comme  un 
arbre  dont  la  racine  croît  tantôt  en  haut,  tantôt  en  bas.  »  Malheureuse¬ 
ment  l’Avesta  que  nous  possédons  n’est  qu’une  altération  de  l’œuvre  pri¬ 
mitive,  et  nous  n’y  trouvons  aucun  des  livres  qui  avaient  trait  aux  scien¬ 
ces;  cependant  les  ruines  si  brillantes  encore  des  anciennes  villes  perses, 
qui  attestent  un  grand  talent  architectural,  semblent  prouver  que  les 
nations  orientales,  ayant  puisé  leur  civilisation  à  un  fonds  commun  ,  en 
ont  toutes  joui  à  un  degré  presque  égal,  et  que  leurs  institutions  civiles 
et  religieuses,  les  agitations  politiques  qui  les  ont  fait  disparaître  de  la 
surface  du  globe,  les  ont  seules  privées  de  sciences  formulées  et  de  mo¬ 
numents  scientifiques. 

Les  doctrines  de  l’Inde  paraissent  avoir  profondément  empreint  les  in¬ 
stitutions  des  peuples  qui  dès  les  premiers  temps  s’étaient  répandus  sur  la 
terre  et  nous  en  retrouvons  des  traces  chez  les  Égyptiens,  descendus,  d’une 

f  r 

colonie  venue  de  la  Haute-Ethiopie  ,  ou  subjugués  par  des  Ethiopiens  qui 
introduisirent  dans  le  pays  conquis  le  gouvernement  théocratique.  Les 
enseignements  scientifiques  mystérieusement  confinés  dans  les  temples, 
la  division  du  peuple  en  cinq  classes  qui  ne  s’alliaient  jamais,  l’obligation 
imposée  auxhommesdescastes  laborieuses  de  suivre  l’état  de  leur  père, tout 
enfin  contribuait  à  rendre  chez  eux,  comme  chez  les  Hindous,  la  science 
étrangère  à  la  majorité  de  la  nation,  en  en  faisant  l’apanage  d’une  minorité 
intéressée  à  ne  pas  la  répandre;  mais,  quand  on  considère  les  vastes  tra¬ 
vaux  publics  exécutés  par  ce  peuple,  sous  la  direction  de  ses  chefs,  les  mo¬ 
numents  gigantesques  qu’il  a  élevés  depuis  tant  de  siècles  et  qui  néan¬ 
moins  sont  encore  debout,  on  y  reconnaît  une  civilisation  avancée  et  des 
études  sérieuses.  L’art  de  rembaumement,  qu’il  a  poussé  si  loin,  exigeait 
des  études  d’anatomie  générale  sinon  étendues,  du  moins  précises,  et  ces 
pratiques  initiaient  nécessairement  les  hommes  qui  en  étaient  chargés, 
à  la  connaissance  de  la  splanchnologie,  de  la  myologie  et  de  l’ostéologie. 
Ce  qui  cependant  s’opposait  au  progrès  de  la  science  de  l’organisation,  c’est 
que  les  médecins  égyptiens  ne  pouvaient  prescrire  que  les  remèdes  re¬ 
connus  par  la  loi,  ne  devaient  s’occuper  que  d’un  seul  organe,  afin  de  mieux 


XXIV 


DISCOU  RS  PR  CUMIN  AIRE. 


connaître  les  maladies  qu’ils  traitaient  ;  ils  devaient  enfin  n’employer, 
dans  leur  traitement,  qu’un  seul  remède,  et  si  le  traitement  étant  changé 
le  malade  venait  à  mourir,  on  punissait  le  médecin  du  dernier  supplice. 
Quelques-unes  de  leurs  hérésies  scientifiques  sont  assez  étranges  pour 
mériter  d’être  citées  :  ils  croyaient  qu’il  part  du  cœur  un  nerf  se  rendant 
au  petit  doigt  et  soumis  à  l’influence  de  ce  viscère;  c’est  sans  doute  par 
suite  de  cette  relation  sympathique  qu’ils  portaient  leur  anneau  nuptial 
à  ce  doigt  ;  et  ils  expliquaient  la  cause  pour  laquelle  la  vie  humaine  ne 
va  pas  au-delà  d’un  siècle,  par  une  diminution  régulière  et  constante  du 
cœur,  dont  il  résulte  qu’à  cent  ans ,  cet  organe  ,  complètement  atrophié, 
11e  peut  plus  entretenir  la  vie.  Ils  avaient  cependant  fait  assez  de  pro¬ 
grès  en  anatomie  pour  avoir  construit  un  squelette  de  bronze  que  Galien 
alla  visiter. 

Le  plus  ancien  médecin  égyptien  dont  l’histoire  ait  conservé  le  souvenir 
est  Sésostris,  roi  de  Memphis.  Athotès  fut  aussi,  dit-on,  un  médecin  cé¬ 
lèbre,  et  composa  quelques  livres  d’anatomie.  O11  assure  également  que, 
parmi  les  livres  hermaïques  ou  attribués  à  Hermès  Trismégiste,  il  y  en 
avait  six  qui  traitaient  de  la  médecine  et  de  l’anatomie. 

Le  culte  des  animaux  et  des  plantes,  le  choix  qu’ils  en  faisaient  comme 
emblèmes  ou  comme  objets  d’adoration  ou  de  mépris ,  dénote  un  certain 
esprit  d’observation.  Parmi  les  hiéroglyphes  gravés  sur  leurs  monu¬ 
ments,  on  trouve  des  figures  d’animaux  représentés  avec  exactitude, 
tels  par  exemple  que  l’anlilope,  la  girafe,  l’épervier,  le  vautour,  l’ibis, 
des  silures,  des  cyprins,  etc.  Notre  célèbre  entomologiste  Latreille  y  a 
reconnu  des  insectes,  et  surtout  le  scarabœus  sacer ,  dont  les  caractères 
étaient  indiqués  avec  une  scrupuleuse  fidélité. 

La  nécessité  de  rétablir  la  délimitation  de  leurs  champs  après  la  re¬ 
traite  des  eaux  du  Nil  ,  le  partage  des  terres  exécuté  par  Sésostris , 
les  conduisirent  à  l’étude  de  la  géométrie  ;  ils  se  livrèrent  avec  une 
application  extraordinaire  à  l’astronomie  ,  qui  finit  par  dégénérer  chez 
eux  en  astrologie  judiciaire  ;  ils  connurent  l’année  solaire  1325  ans  avant 
Père  chrétienne. 

Leurs  lumières  sur  la  géologie ,  la  minéralogie ,  la  métallurgie , 
découlant  de  leur  position  même,  se  retrouvent  dans  leurs  monuments 
et  leurs  procédés  industriels.  Nous  ignorons  quelles  étaient  leurs  con¬ 
naissances  en  chimie  générale,  car  les  traités  d’alchimie,  attribués  à 
Hermès,  ne  sont  rien  moins  qu’authentiques,  et  semblent  être  le  fruit  des 
élucubrations  des  savants  alexandrins.  Cependant  on  y  trouve  une  cer- 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


XXXIlj 


laine  forme  philosophique  ,  dont  sans  doute  l’idée-mère  remontait  tra¬ 
ditionnellement  à  une  haute  antiquité;  mais  nous  savons  qu’ils  étaient 
fort  avancés  dans  les  applications  industrielles  de  la  chimie  empirique;  ils 
fabriquaient,  comme  nous,  des  émaux,  des  faïences  ,  et  savaient  compo 
ser  des  couleurs  à  la  fois  solides  et  brillantes.  Il  paraît  que  leurs  procé¬ 
dés  se  perdirent  avec  eux,  car  les  arts  chimiques  ne  furent  jamais  aussi 
perfectionnés  chez  les  Grecs. 

Les  Égyptiens,  subjugués  par  les  Perses,  ne  recommencèrent  à  s’occu¬ 
per  sérieusement  de  science  que  lorsque  des  relations  suivies  furent  éta¬ 
blies  entre  eux  et  les  Grecs;  mais,  à  cette  époque,  ils  avaient  perdu  leur 
caractère  primitif,  et  les  sciences  qu’ils  cultivaient  étaient  des  importa¬ 
tions  européennes. 

La  civilisation,  fin  dernière  des  sociétés  humaines,  ne  se  propage 
que  par  le  contact:  la  guerre,  la  conquête,  la  servitude,  ces  fléaux  de 
l’humanité,  sont  souvent  des  moyens  de  diffusion  des  lumières  ;  aussi 
voyons-nous  les  Israélites,  dont  les  ancêtres  habitaient  la  Mésopotamie 
et  n’étaient  que  des  pasteurs  d’une  civilisation  douteuse  ,  recevoir  de 
l’Égypte,  où  ils  gémirent  en  esclavage,  les  connaissances  que  nous 
trouvons  répandues  dans  la  Bible;  mais  les  institutions,  en  se  transplan- 

r 

tant,  perdent  de  leur  caractère  primitif,  et  celles  de  l’Egypte  ne  furent 
pas  conservées  par  Moïse,  qui,  élevé  par  les  prêtres  égyptiens,  était  le 
seul  d’entre  les  Israélites  qui  connûtleursscienceset  le  sens  caché  de  leurs 
doctrines  philosophiques.  Les  autres  chefs  du  peuple  d’Israël,  associés 
à  l’entreprise  du  grand  législateur ,  n’étaient  initiés  qu’aux  sciences 
pratiques  connues  du  vulgaire ,  et  ne  secondèrent  Moïse  que  parce  qu’ils 
avaient  la  conscience  de  sa  supériorité. 

Les  livres  sacrés  des  Hébreux  portent  les  marques  d’une  connaissance 
aussi  parfaite  de  la  nature  qu’on  pouvait  l’avoir  alors.  Les  théories  géo¬ 
géniques  qu’ils  renferment  prouvent  que  l’Orient  avait  des  idées  assez 
justes  sur  le  soulèvement  des  montagnes  et  la  présence  des  eaux  sur  les 
continents. 

Le  Pentateuque  est  la  partie  des  textes  hébraïques  dans  laquelle  se 
trouve  le  plus  grand  nombre  d’observations,  et  qui  fait  le  mieux  connaître 
l’état  des  lumières  chez  les  Hébreux  primitifs.  Quoique  Moïse  ait 
avancé  des  faits  erronés  dans  son  classement  des  animaux  en  purs  et 
impurs  ,  on  y  reconnaît  une  étude  attentive  de  la  nature;  ses  nombreux 
exemples  sont  tirés  de  la  mammalogie,  de  l’ornithologie,  del’ichthyologie 

et  de  l’entomologie,  le  tout  appuyé  sur  des  considérations  hygiéniques 

d 


XXXI V 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


d’une  assez  haute  portée.  La  Bible  contient  l’énumération  de  soixante- 
dix  espèces  de  plantes  qu’on  a  pu  rapporter  à  des  espèces  connues. 

Les  rois  d’Égypte  étaient  communément  les  plus  savants  de  leur 
royaume  ,  et  les  rois  juifs  eurent  la  même  réputation.  Le  troisième 
livre  des  Rois  dit  que  Salomon  connaissait  tous  les  végétaux  et  tous 
les  animaux  de  la  terre  ,  les  oiseaux ,  les  reptiles  et  les  poissons  ; 
les  alchimistes  lui  attribuent  de  profondes  connaissances  dans  les  sciences 
occultes  et  dans  l’art  de  transmuer  les  métaux  :  c’est  ainsi  même  qu’ils 
veulent  expliquer  la  prodigieuse  quantité  d’or  qui  se  trouvait  répandue 
dans  les  temples  et  les  édifices  publics. 

La  culture  chez  les  Israélites  consistait  en  blé,  orge,  légumes  de  diverses 
sortes,  lin,  vin ,  dattes,  olives ,  grenades,  figues  ;  et  ils  nourrissaient  de 
nombreux  troupeaux  d’ânes,  de  bœufs,  de  chameaux  et  de  brebis.  Leur 
commerce  avec  Tyr,  en  parfums  et  en  plantes  tinctoriales,  et  le  cas  qu’ils 
faisaient  de  l’art  du  teinturier,  indiquent  des  procédés  d’application  et  un 
commencement  d’industrie.  L’art  métallurgique  devait  aussi  leur  être 
familier  dans  ses  procédés  les  plus  simples,  car  les  livres  juifs  parlent 
d’armures  de  fer,  de  chariots  garnis  de  fer,  etc.  :  or,  la  mise  en  œuvre 
de  ce  métal  suppose  des  connaissances  spéciales  appuyées  sur  une  lon¬ 
gue  pratique. 

Tout  chez  ce  peuple  démontre  qu’il  était  attentif  aux  beautés  de  la  na¬ 
ture:  Job  décrit ,  avec  un  talent  d’observation  très  remarquable  et  un 
coloris  aussi  brillant  que  celui  de  Buffon,  le  cheval  dont  il  peint  la  noble 
fierté,  le  rhinocéros  au  caractère  stupidement  farouche,  et  l’insouciante 
autruche  qui  confie  ses  œufs  aux  sables  brûlants  du  désert.  Les  images 
dont  se  servent  les  poètes  hébreux  sont  presque  toujours  empruntées  aux 
objets  naturels.  Les  noms  donnés  aux  saisons  ne  sont  pas  même  arbi¬ 
traires:  ils  sont  relatifs  au  temps  des  semailles  et  des  récoltes,  et  aux  mo¬ 
difications  de  la  température. 

Les  vicissitudes  politiques  de  ce  peuple,  ses  longues  et  successives 
captivités,  puis,  en  dernier  lieu,  l’occupation  de  son  territoire  par  toutes 
les  nations  guerrières  qui  mettaient  le  pied  en  Syrie,  ont  sans  doute  em¬ 
pêché  qu’il  ne  donnât  à  ses  connaissances  scientifiques  une  forme  arrêtée, 
occupé  qu’il  était  à  défendre  son  indépendance  et  sa  vie. 

Nous  ne  savons  par  quel  lien  rattacher  à  l’histoire  générale  des  peuples 
celle  des  Phéniciens,  que  nous  trouvons  déjà  puissants  avant  d’avoir  pu  les 
suivre  en  remontant  à  leur  origine.  Leur  position  sur  le  bord  de  la  Mé¬ 
diterranée  les  avait  portés  à  devenir  commerçants,  et  ils  ne  restèrent  sans 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


XXXV 


cloute  pas  étrangers  au  mouvement  des  esprits.  Comme  ils  étaient  fort  ha¬ 
biles  dans  l’art  de  la  navigation  et  réputés  les  marchands  les  plus  expé¬ 
rimentés  ,  ils  ont  dû  approfondir  les  sciences  dans  leurs  moyens  d’appli¬ 
cation;  mais  l’histoire  se  tait  à  leur  égard  sous  le  rapport  scientifique,  et  il 
ne  nous  reste  d’eux  aucun  monument  qui  nous  fasse  connaître  quelle  part 
ils  ont  prise  aux  progrès  de  l’humanité.  On  ne  peut  citer  parmi  leurs  phi¬ 
losophes  queCadmus,  qui  passe  généralement  pour  l’inventeur  de  l’écri¬ 
ture,  mais  dont  l’histoire  est  enveloppée  de  merveilleux;  et  Sanchoniathon, 
hiérophante  de  Tyr,  des  œuvres  duquel  nous  ne  connaissons  que  quel¬ 
ques  fragments  conservés  par  Pliilon  de  Biblos,  quoiqu’un  savant  allemand 
ait  prétendu  les  avoir  retrouvées.  Les  écrits  de  Sanchonialhon  sont  loin 
d’avoir  un  caractère  positif;  il  mêle  des  fables  grossières  à  tous  ses  récits, 
et  le  fragment  de  chronologie  qui  nous  reste  sous  son  nom  n’est  rien 
moins  qu’authentique. 

Ici  s’arrête  l’histoire  des  sciences  chez  les  anciens  peuples  de  l’Asie  et 
de  l’Égypte  ;  esquisse  incomplète,  où  manque  souvent  la  lumière,  mais 
qui  n’est  pas  sans  intérêt  quand  on  songe  que  c’est  chez  ces  peuples  pri¬ 
mitifs,  au  milieu  de  ces  sociétés  naissantes,  que  les  sciences  eurent  leur 
berceau ,  et  que  c’est  de  là  quelles  ont  été  importées  dans  l’Europe 
barbare.  Si  l’on  en  excepte  les  Chinois  qui  seuls  peuvent  lier  leur  pré¬ 
sent  à  leur  passé,  tous  ces  peuples,  jadis  si  pleins  de  vie,  sont  inconnus 
à  leurs  descendants  ou  à  leurs  successeurs ,  et  les  grands  monuments 
qu’ils  ont  laissés,  incompris  de  ceux  qui  errent  dans  leurs  ruines,  sont 
des  feuillets  épars  de  l’histoire  de  l’humanité. 


lia 


État  des  sciences  naturelles  chez  les  Grecs  et  chez  les  BLomains. 


Il  est  impossible  de  dire  à  quel  peuple  les  Grecs  doivent  leur  origine,  et 
à  quelle  époque  précise  ils  s’établirent  en  Europe.  Leurs  historiens  n’ayant 
écrit  que  long  temps  après  que  la  civilisation  orientale  eut  pénétré  dans 
leur  pays,  et  lorsque  la  tradition  de  l’origine  de  leur  nation  était  déjà  per¬ 
due,  sont  restés  muets  sur  celte  question.  Les  premiers  temps  de  la 
Grèce,  tels  que  les  peint  Thucydide,  nous  montrent  une  agglomération  de 


X  \  X  M 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


peuplades  barbares,  sans  établissements  fixes,  sans  agriculture,  sans  in¬ 
dustrie,  vivant  en  état  d’hostilité  perpétuelle,  et  ne  reconnaissant  d’autre 
loi  que  la  force.  Les  Pélasges,  qui  les  avaient  précédés  dans  le  Pélopo- 
nèse,  nous  sont  encore  moins  connus.  Aujourd’hui  que  l’étude  de  l’an¬ 
tique  langue  des  Brahmes  a  remplacé  l’hébreu  dans  les  spéculations  phi¬ 
lologiques  ,  on  croit  retrouver  en  eux  un  peuple  Hindou.  Sans  recher¬ 
cher  ce  que  cette  hypothèse  a  de  plausible  ,  nous  pouvons  affirmer, 
d’après  le  témoignage  d’Hérodote,  qu’ils  avaient  une  origine  différente , 
parlaient  une  autre  langue  que  les  Grecs,  et  paraissaient  être  venus  à 
une  époque  antérieure.  Les  premières  lumières  de  lacivilisation  précédè¬ 
rent  sans  doute  l’époque  historique  ;  car  on  a  quelques  fragments  informes 
sur  les  Pélasges  et  sur  les  premiers  chefs  de  nations  qui  gouvernèrent  ces 
petites  tribus  sauvages.  Nous  ne  répéterons  aucune  de  ces  fables;  nous 
citerons  seulement  un  nom  auquel  se  rattache  un  grand  événement;  c’est 
celui  d’Ogygès,  sous  le  règne  duquel  eut  lieu  l’inondation  de  la  Béotie  et 
d’une  partie  de  l’Atlique  ,  qui  (  1832  ans  avant  J.-C.)  fit  périr  la  nation 
presque  entière  des  Hectènes.  On  attribue  cet  événement  à  l’état  d’aban¬ 
don  dans  lequel  étaient  restés  les  canaux  creusés  par  les  Pélasges,  au 
travers  du  mont  Ptoiis,  à  l’effet  de  donner  une  issue  aux  eaux  du  lac  Copaïs. 

Sans  nous  arrêter  aux  différents  systèmes,  plus  ou  moins  spécieux,  in¬ 
ventés  par  les  historiens  pour  expliquer  la  présence  des  Grecs  en  Eu¬ 
rope,  nous  nous  bornerons  à  dire  que  c’est  à  Cécrops,  l’Égyptien,  le 
premier  chef  dont  il  soit  fait  mention  dans  les  marbres  deParos  (1643  ans 
avant  Père  chétienne),  et  qui  vint  apporter  la  civilisation  dans  l’Attique  ; 
à  Deucalion,  venu  de  la  Haute-Asie  en  Thessalie,  quelques  années  après 
Cécrops  ;  à  Danaïis,  qui  quitta  l’Égypte  (1572  ans  avant  J.-C.)  pour  venir 
s’établir  dans  l’Argolide  ,  et  aux  Orientaux  enfin  qui  affluèrent  de  toutes 
parts  en  Grèce ,  que  les  Hellènes  furent  redevables  des  premières  con¬ 
naissances  auxquelles,  plus  tard,  ils  durent  leur  supériorité  sur  les  autres 
nations. 

Les  chefs  égyptiens  ne  semblent  pas  avoir  importé  en  Grèce  la  domina¬ 
tion  de  la  caste  sacerdotale,  et  être  restés  en  possession  des  mystères  reli¬ 
gieux  et  des  arcanes  de  la  science  ;  ou ,  s’il  en  fut  ainsi,  cette  institution 
dura  peu,  puisque  nous  voyons  dans  l’Iliade,  dix  siècles  avant  notre  ère, 
Agamemnon,  Nestor,  et  tous  les  autres  chefs  de  tribus,  immoler  de  leurs 
propres  mains  les  victimes  des  sacrifices.  La  liberté  de  la  pensée  permit 
aux  sciences  de  se  développer  sans  entraves;  et  la  religion  publique  ayant 
revêtu  les  dieux  des  attributs  extérieurs  de  l’humanité,  et  cessé 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


XXX  Y  IJ 


d’être  un  mythe  inaccessible  au  vulgaire  ,  l’émancipation  de  l’intelli¬ 
gence  fut  plus  complète  quelle  ne  l’avait  été  chez  aucun  autre  peuple. 

Les  premiers  hommes  de  science  dont  parlent  les  poèmes  grecs  sont 
Esculape,  Orphée  et  Chiron  le  Thessalien,  qui  passent  pour  avoir  connu 
les  propriétés  médicinales  des  plantes;  mais  on  ne  sait  si  ces  hommes 
ont  réellement  existé,  ou  s’ils  ne  sont  que  des  personnifications  de  dé¬ 
couvertes  utiles  à  l’humanité.  Machaon  et  Podalyre  recueillirent  ces  pre¬ 
miers  préceptes  de  médecine  et  les  mirent  en  pratique  :  le  premier 
étudia  surtout  la  chirurgie ,  le  second  s’appliqua  à  connaître  les  causes 
internes  des  maladies  ;  ils  furent  attachés  à  l’expédition  contre  Troie. 
Leurs  successeurs  furent  Nicomaque  et  Gorgasus. 

Les  relations  qui,  par  la  force  des  choses,  s’établirent  entre  les  Grecs, 
les  peuples  deiaColchideetceuxdescôtesde  l’Asie,  initièrent  rapidement 
les  premiers  aux  mystères  des  sciences  de  l’Orient.  Du  temps  d’Homère, 
les  connaissances  en  histoire  naturelle  étaient  déjà  assez  répandues  pour 
qu’on  trouve  dans  ce  poète  des  descriptions  de  végétaux  et  d’animaux,  des 
détails  anatomiques,  agricoles  et  industriels,  fruits  d’une  observation 
positive  et  non  de  l’imagination. 

Hésiode,  qu’on  croit  postérieur  à  Homère,  donne,  dans  sa  Théogonie , 
une  explication  symbolique  de  la  création  du  monde,  où  l’on  retrouve 
les  idées  orientales  ;  dans  son  poème  des  travaux  et  des  jours ,  il 
décrit  les  principales  opérations  de  l’agriculture,  les  divers  procédés  de 
l’économie  rurale ,  et  il  énumère  un  certain  nombre  de  plantes  dont  il 
indique  les  propriétés. 

Pendant  plus  de  trois  siècles,  la  Grèce  fut  le  théâtre  de  troubles  san¬ 
glants  causés  par  l’ambition  des  Héraclides,  qui  voulaient  étendre  leur  do¬ 
mination  sur  tout  le  Péloponèse.  Ces  guerres  eurent  pour  résultat  l’émi¬ 
gration  des  Doriens,  des  Éoliens  et  des  Ioniens  en  Asie-Mineure.  Des 
colonies  grecques  s’établirent  aussi  dans  la  grande  Grèce,  et  la  civilisation 
répandit  partout  sa  lumière.  Pendant  cette  longue  tourmente,  la  science 
sommeilla,  et  ne  dut  son  réveil  qu’à  l’émigration  des  prêtres  égyptiens 
fuyant  les  persécutions  de  Cambyse,  et  aux  Grecs  d’Asie,  tels  que  Thalès, 
Pythagore,  Démocrite,  Anaxagore,  et  un  grand  nombre  d’autres  qui 
avaient  visité  l’Égypte  et  pénétré  dans  les  temples,  lorsque  Psamméticus 
ouvrit  aux  étrangers  les  portes  de  son  royaume. 

Les  théories  mystiques  de  l’Orient,  en  s’établissant  sur  le  sol  euro¬ 
péen,  ne  conservèrent  pas  leur  caractère  primitif,  peut-être  parce  qu’a 
lors  les  prêtres  égyptiens  en  avaient  eux-mêmes  perdu  le  sens.  Sous  l’in- 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE, 


xxxviij 

llueiice  de  la  liberté  de  la  pensée,  qui  renverse  tous  les  obstacles,  elles 
subirent  de  grandes  modifications  ;  mais,  avant  de  s'élever  à  la  hauteur 
de  sciences  positives ,  elles  flottèrent  pendant  plusieurs  siècles,  sans 
presque  enfanter  autre  chose  que  des  fictions  poétiques. 

Thalès,  le  fondateur  de  l’école  ionique,  et  le  premier  qui  enseigna 
la  philosophie  en  Grèce,  professait  des  idées  systématiques  et  pure¬ 
ment  orientales  sur  l’origine  du  monde  par  les  eaux;  il  démontra 
la  sphéricité  de  la  terre,  expliqua  les  éclipses,  et  fixa  l’année  à  365 
jours.  Il  connaissait  les  propriétés  attractives  du  snccin  et  de  l’aimant. 
Anaximandre,  son  disciple,  qui  introduisit  à  Sparte  l’usage  des  cadrans 
solaires ,  et  dressa  le  premier  avec  Anaxagore  des  cartes  géographiques, 
voulait  que  les  hommes  eussent  d’abord  été  poissons,  puis  successivement 
reptiles  et  mammifères.  Héraclite,  au  contraire,  prétendait  que  le  monde 
n’est  l’ouvrage  ni  des  dieux  ni  des  hommes,  que  c’est  un  feu  qui  s’allume 
et  s’éteint  suivant  un  certain  ordre ,  et  que  notre  globe  est  un  astre  re¬ 
froidi.  Il  s’occupait  d’observations  positives;  et,  pour  éviter  les  persé¬ 
cutions  de  l’ignorance,  il  errait  dans  les  cimetières  afin  d’y  étudier  sur 
ia  nature  morte  les  mystères  de  l’organisation  humaine. 

r 

Pythagore,  qui  avait  vécu  22  années  en  Egypte  et  y  avait  été  admis  aux 
enseignements  des  prêtres,  vint  à  Crotone,  dans  la  grande  Grèce,  fonder 
l’école  italique.  Sa  métaphysique,  toute  empreinte  des  formes  égyptiennes, 
se  rapproche  par  son  caractère  numéral  de  l’Y-King  des  Chinois.  Il  pro¬ 
fesse  une  sorte  de  panthéisme  spiritualiste,  allié  à  des  idées  de  trans¬ 
migration  des  âmes  avec  souvenir  de  l’existence  antérieure.  On  lui  attri¬ 
bue  un  ouvrage  sur  les  végétaux,  dans  lequel  il  parle  de  la  culture  du 
chou,  de  la  moutarde  et  de  l’anis.  Il  connaissait  le  double  mouvement 
de  la  terre  sur  elle-même  et  autour  du  soleil,  et  savait  fort  bien  qu’elle 
est  sphérique.  Suivant  les  philosophes  de  cette  école,  non-seulement  les 
planètes,  mais  les  comètes  même  sont  de  véritables  astres  en  mouve¬ 
ment  autour  du  soleil.  Ils  avaient  des  notions  assez  précises  sur  la  théo¬ 
rie  de  la  réfraction  et  sur  la  production  des  couleurs. 

Alcméon  de  Crotone,  disciple  de  Pythagore  (520  ans  avant  J. -C.),  fil  des 
dissections  d’animaux  pour  arriver  par  analogie  à  la  connaissance  de  la 
structure  de  l’homme.  Il  professait  des  idées  assez  exactes  en  physio¬ 
logie,  etavait  reconnu  que  chez  les  animaux  la  tête  est  la  partie  qui  se  dé¬ 
veloppe  la  première.  On  lui  attribue,  sans  preuves,  la  découverte  de  la 
trompe  d’Eustache. 

Empédoclc  fut  un  des  observateurs  les  plus  exacts  de  l’école  italique. 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


XXXIX 


Il  écrivit  sur  les  plantes  médicinales,  leur  attribua  un  sexe  et  du  senti¬ 
ment  ,  reconnut  l’analogie  qui  existe  entre  la  semence  desplanles  et  l’œuf 
des  animaux,  découvrit  l’amnios,  paraît  avoir  entrevu  le  limaçon  de 
l’oreille,  et  composa  un  poème  de  la  nature  ,  connu  de  Lucrèce,  qui  en 
parle  avec  admiration.  Cet  ouvrage  ne  nous  est  pas  parvenu. 

L’école  éléatique,  fondée  par  Xénophane ,  à  peu  près  vers  la  même 
époque  que  l’école  italique,  compta  beaucoup  de  disciples  qui  s’appli¬ 
quèrent  surtout  a  la  philosophie  spéculative.  Ainsi  que  presque  tous  les  phi¬ 
losophes  de  son  temps,  Xénophane  avait  son  système  géogénique;  et,  ayant 
observé  les  débris  de  mollusques  fossiles  qui  couvrent  le  sol  de  la  Sicile,  il 
en  conclut*  que  toutes  les  terres  avaient  originairement  été  couvertes  par 
les  eaux.  Parménide  professait  le  système  de  la  non-existence  des  corps; 
d’après  ce  philosophe,  les  manifestations  matérielles  émanent  de  l’in¬ 
telligence  et  sont  le  résultat  unique  de  l’illusion ,  doctrine  qui  se  rap¬ 
proche  de  la  théorie  indienne,  dont  Maïa  est  la  déesse. 

Anaxagore,  le  maître  de  Socrate,  appartenait  a  cette  école.  Tl  paraît 
avoir  possédé  des  notions  anatomiques  assez  étendues;  il  a  exposé, 
sous  le  nom  d’homœoméries ,  des  idées  saines  sur  les  molécules  con¬ 
stituantes  des  corps  ;  il  prétendait ,  comme  le  croient  plusieurs  savants 
modernes,  que  la  lune  et  les  planètes  sont  habitées. 

Leucippe  ,  de  l’école  d’Élée ,  est  le  créateur  de  l’école  atomistique  ; 
il  croyait  l’univers  composé  d’atomes,  dont  le  mode  d’agrégation  suffît 
pour  constituer  les  différents  corps  de  la  nature.  Il  eut  pour  disciple 
le  célèbre  Démocrite  ,  qui  étudia  avec  soin  l’organisation  d’un  grand 
nombre  d’animaux ,  découvrit  les  conduits  biliaires  et  le  rôle  que  joue 
la  bile  dans  la  digestion  ;  mais  ,  abandonné  à  l’empirisme  comme  tous 
les  savants  de  son  époque,  il  n’eut  que  des  idées  très  bornées  en  phy¬ 
sique  générale.  Ses  conjectures  en  astronomie  offrent  plus  d’intérêt;  car 
il  disait  que  la  voie  lactée  est  formée  par  la  réunion  d’une  multitude 
d’étoiles ,  et  que  les  taches  de  la  lune  sont  produites  par  l’ombre  de 
ses  montagnes.  Il  s’occupa  également  de  botanique,  et  traita  de  plu¬ 
sieurs  parties  de  cette  science. 

Ces  quatre  écoles  eurent  la  gloire  de  jeter  les  fondements  des  études 
scientifiques  en  Grèce;  maison  y  découvre,  malgré  l’unité  de  but, 
deux  principes  opposés.  Les  Leucippe  et  les  Atomistes,  tout  en  faisant 
de  la  science  à  priori,  rejetaient  la  métaphysique  et  cherchaient  à  ex¬ 
pliquer  tous  les  phénomènes  par  l’action  réciproque  des  agents  sensibles  ; 
Pythagore  et  lesÉléates,  au  contraire,  étaient  des  idéalistes  purs,  qui 


xl 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


allaient  chercher  dans  le  monde  immatériel  la  base  de  leurs  théories. 
Ces  systèmes,  fondés  sur  des  hypothèses  et  non  sur  l’observa  lion  réfléchie 
des  faits,  avaient  accoutumé  les  Grecs  aux  créations  fantastiques  de  l’es¬ 
prit,  entravé  les  progrès  de  l’observation,  et  les  sophistes  étaient  les  con¬ 
tinuateurs  de  ces  éludes  stériles.  Socrate  (  470  ans  avant  notre  ère)  mit 
fin  à  leurs  vaines  déclamations.  Bien  qu’on  ne  lui  doive  aucun  travail 
sur  les  sciences  naturelles,  il  leur  rendit  un  service  immense,  en  atta¬ 
quant  toutes  les  théories  qui  ne  s’appuient  pas  sur  des  données  posi¬ 
tives.  On  peut  le  regarder,  sous  ce  rapport,  comme  le  créateur  de  la 
méthode  expérimentale. 

Quoique  philosophe  et  historien  plutôt  que  naturaliste,  Xénophon,  l’un 
de  ses  disciples ,  s’est  beaucoup  occupé  de  sciences  naturelles.  Sous  le 
titre  de  Cynégétiques ,  il  a  composé  sur  la  chasse  un  ouvrage  qui  traite 
de  l’éducation  des  chiens  et  des  ruses  des  animaux.  Il  nous  apprend  que 
jadis  la  Macédoine  et  le  nord  de  la  Grèce  renfermaient  des  lions,  des 
panthères,  et  quelques  autres  mammifères  qui  ont  cessé  d’exister  en 
Europe,  et  ne  se  trouvent  plus  qu’en  Afrique  et  en  Asie. 

Platon  (430  ans  avant  J.-C.)  fut  le  fondateur  de  l’école  académique. 
Ce  philosophe  n’était  pas  né  pour  les  sciences  d’observation.  Une  imagi¬ 
nation  ardente  et  poétique,  un  penchant  irrésistible  à  l’idéalisme,  le  dé¬ 
tournèrent  de  la  méthode  expérimentale;  aussi  ses  œuvres  fourmillent- 
elles  de  paradoxes  que  le  charme  de  l’exposition  ne  lui  fait  pas  toujours 
pardonner.  Son  limée ,  le  seul  de  ses  écrits  qui  ait  un  caractère  scien¬ 
tifique,  est  un  mélange  confus  d’idées  bizarres  bien  au-dessous  des  con¬ 
naissances  de  son  époque;  cependant  il  résulta  de  cet  essai  encore  informe 
de  classification  méthodique  des  sciences  une  impulsion  dont  nous  trou¬ 
vons  les  résultats  dans  Aristote.  Son  Atlantide ,  qu’on  a  sérieusement 
cherchée  de  nos  jours,  n’est  peut-être  qu’une  fiction  de  poète.  On  peut 
considérer  Platon  comme  le  créateur  de  cette  philosophie  purement  spé¬ 
culative  qui,  ne. tenant  aucun  compte  des  faits,  se  crée  un  monde  idéal 
où  viennent  trop  souvent  s’égarer  les  meilleurs  esprits. 

A  côté  de  ces  écoles  philosophiques  grandissait  la  famille  des  Asclé- 
piades,  descendant  d’Esculape  ,  investie  des  fonctions  médicales  comme 
d’un  sacerdoce.  On  y  trouve  une  observation  plus  attentive,  un  jugement 
plus  froid ,  plus  de  pratique  que  de  spéculation ,  plus  de  faits  que  de 
théories  ;  les  membres  de  cette  caste  sont  donc  de  véritables  naturalistes. 
L’école  de  Cos  a  compté  parmi  ses  plus  illustres  disciples  plusieurs  mé¬ 
decins  du  nom  d’Hippocrate,  de  sorte  que  nous  ne  savons  auquel  attribuer 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


xU 


les  écrits  qui  nous  restent  sous  ce  nom  ;  quelques  auteurs  pensent  qu’on 
les  doit  au  second  ,  contemporain  de  Socrate,  de  Platon  et  d’Aristote. 
En  thérapeutique  et  en  hygiène,  Hippocrate  est  un  homme  d’une  supé¬ 
riorité  incontestable  J  mais  n’ayant  pas  visité  l’Égypte,  oit  l’anatomie 
était  très  avancée,  tandis  qu’en  Grèce  les  préjugés  religieux  en  arrê¬ 
taient  les  progrès,  il  est  d’une  profonde  ignorance  sur  cette  science  et 
sur  la  physiologie.  Il  prend  le  cerveau  poiir  une  masse  spongieuse  desti¬ 
née  à  absorber  l’humidité  du  corps  ;  il  ne  connaît  pas  les  nerfs,  surtout 
ceux  qui  naissent  de  l’encéphale ,  et  ne  donne  ce  nom  qu’aux  tendons  et 
aux  ligaments.  Son  angéiologie  et  sa  physiologie  ne  sont  nullement  fon¬ 
dées  sur  l’observation:  ce  sont  des  théories  bizarres.  Il  mentionne  dans 
ses  ouvrages  environ  cent  cinquante  plantes  employées  en  médecine  ou 
comme  aliments;  et  le  premier  parmi  les  anciens  il  nous  a  donné  l’état 
des  connaissances  botaniques  à  son  époque. 

Ctésias,  attaché  en  qualité  de  médecin  à  l’expédition  des  Dix  mille, 
et  qui  fut  fait  prisonnier  à  la  bataille  de  Cunaxa,  a  écrit  un  ouvrage 
sur  l’Inde,  dont  il  ne  nous  reste  qu’un  fragment.  On  y  trouve  des 
descriptions  de  plantes  et  d’animaux  quelquefois  très  exactes;  mais  cet 
écrivain  admet  aussi  des  fables  ridicules  qui  montrent  un  homme  cré¬ 
dule  ou  un  observateur  fort  inattentif. 

Les  sciences,  confuses,  et  dénuées  de  méthode,  ne  sortent  du  chaos 
dans  lequel  elles  étaient  plongées  qu’à  l’apparition  d’Aristote  (384  ans 
avant  notre  ère).  Ce  grand  homme,  à  qui  ses  prodigieux  travaux  ont 
valu  l’immortalité,  appliqua  le  premier  à  l’histoire  naturelle  la  méthode 
expérimentale  créée  par  Socrate.  Il  fit  cesser  l’anarchie  qui  régnait  dans 
les  sciences,  en  les  classant  avec  un  ordre  admirable,  assignant  à  chacune 
d’elles  les  limites  rigoureuses  de  ses  attributions,  et  en  en  faisant  l’objet 
d’études  spéciales,  sans  méconnaître  jamais  le  lien  étroit  qui  les  unit. 

Tous  ses  renseignements  sont  fondés  sur  l’observation;  jamais  il  n’é¬ 
tablit  de  théorie  à  priori ;  il  généralise  les  faits  qu’il  a  lui-même  obser¬ 
vés,  et  l’on  trouve  rarement  dans  ses  écrits  une  déduction  hasardée. 

Ses  travaux  sur  toutes  les  branches  des  connaissances  humaines  sont 
immenses;  peu  de  savants  ont  plus  vu  et  plus  produit  que  lui.  Si  ses 
ouvrages  nous  offrent  quelques  parties  qui  nous  semblent  faibles  aujour¬ 
d’hui,  il  faut  attribuer  cette  faiblesse  à  l’impossibilité  où  il  se  trouvait  de 
• 

faire  les  expériences  que  nous  facilite  la  supériorité  de  nos  moyens 
d’observation;  mais  son  histoire  des  animaux  restera  comme  un  des 
monuments  de  la  puissance  du  génie. 


DISCOURS  FR  K  LIMINAIRE. 


xlij 

IJ  ne  faut  pas  chercher  dans  Aristote  une  véritable  classification  mé¬ 
thodique  des  êtres  organisés;  mais  on  ne  peut  trop  admirer  la  haute 
portée  de  son  esprit,  qui  lui  avait  fait  entrevoir  les  caractères  fondamen¬ 
taux  sur  lesquels  repose  la  méthode  naturelle.  Il  divise  les  animaux  en 
deux  classes  :  ceux  qui  ont  du  sang  (Ivai^a)  et  ceux  qui  n’en  ont  pas 
(aval  a  a)  ;  ce  qui  répond  à  nos  vertébrés  et  invertébrés.  La  première 
comprend  les  quadrupèdes,  les  oiseaux,  les  reptiles,  les  amphibies  et  les 
poissons.  Il  avait  fort  bien  reconnu  que  les  cétacés  forment  une  classe 
distincte  de  celle  des  poissons;  sa  sagacité  est  en  défaut  quand  il  place 
parmi  les  quadrupèdes  des  animaux  de  la  classe  des  reptiles  ;  mais 
comme  ils  sont  ovipares,  il  fait  remarquer  leur  analogie  avec  cesderniers. 

Les  animaux  à  sang  blanc  (àvatu.a)  forment  quatre  sections  :  les  mol¬ 
lusques  sans  coquilles  (p.ccxà/.ia) ,  les  testacés  (ôarpouM&pjMi)  »  les  crustacés 
(p.aXaKocTpa>ca) ,  et  les  articulés  (ê'vTopi.a).  Ces  derniers  sont  divisés  en 
ailés  et  en  aptères  ,  et  les  ailés  appartiennent  à  des  ordres  différents, 
suivant  qu’ils  ont  deux  ou  quatre  ailes,  que  ces  ailes  sont  membra¬ 
neuses  ou  recouvertes  d’ély  très.  Il  semble  aussi  avoir  entrevu  leur  dis¬ 
tinction  en  broyeurs  et  en  suceurs. 

L’anatomie  d’Aristote  est  moins  avancée  ;  toutefois  on  trouve,  dans 
cette  partie  de  ses  œuvres,  une  bonne  description  du  cerveau.  Ses  con¬ 
naissances  en  névrologie  sont  plus  étendues  que  celles  de  ses  prédéces¬ 
seurs,  et  l’on  reconnaît  qu’il  a  étudié  avec  soin  le  trajet  des  veines  et  des 
artères.  C’est  lui  qui  le  premier,  pour  faciliter  l’intelligence  des  descrip¬ 
tions  anatomiques,  accompagna  son  texte  de  figures  avec  renvois. 

Ses  monographies,  malheureusement  trop  rares,  sont  pour  la  plupart 
remarquables  par  leur  précision;  et  sa  description  de  l’éléphant  l’em¬ 
porte  sur  celle  de  Buffon,  qui  s’est  presque  toujours  trompé  en  le  con¬ 
tredisant. 

Sa  classification  des  oiseaux  est  celle  qu’ont  adoptée  les  ornithologistes 
modernes,  surtout  Brisson;  il  avait  remarqué  avec  sa  sagacité  ordinaire 
que  les  ailes  sont  les  analogues  des  membres  antérieurs  des  quadrupèdes. 

Ses  connaissances  en  ichthyologie  sont  en  général  presque  aussi  com¬ 
plètes  que  celles  que  nous  possédons;  car  il  s’étend  beaucoup  sur  les 
migrations  des  poissons ,  sur  leurs  maladies  ,  et  donne  sur  leurs  mœurs 
des  détails  qu’on  a  longtemps  crus  erronés,  mais  dont  quelques  obser¬ 
vations  récentes  ont  démontré  l’exactitude. 

Son  traité  d’anatomie  comparée,  qui  fut,  avec  celui  de  Galien,  le  seul 
jusqu’au  xvie  siècle,  prouve  combien  il  avait  fait  d’observalions  di- 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


\lu 


recles.  Il  décriviL  l’œil  de  la  taupe,  qu’après  lui  encore  on  a  cru  long¬ 
temps  privée  de  la  vue,  et  il  constata  l’existence  de  la  faculté  auditive 
chez  les  poissons  et  chez  les  insectes. 

Dans  son  traité  de  la  voix,  il  distingue  fort  bien  le  son  résultant  de 
l’expulsion  de  l’air  à  travers  le  larynx,  et  le  bruit  produit  chez  les  in¬ 
sectes  soit  par  le  frottement  des  pattes  sur  les  élytres,  soit  par  un 
appareil  vibrant,  comme  chez  la  cigale. 

Il  traite  en  maître  de  l’hibernation  et  de  la  génération  des  animaux, 
du  sommeil  des  poissons,  des  métamorphoses  des  insectes.  11  avait  soi¬ 
gneusement  observé  les  mœurs  des  abeilles  et  des  guêpes,  et  les  phases 
de  l’évolution  du  poulet  dans  l’œuf.  Il  fait  naître  tous  les  insectes  par  la 
voie  de  la  génération  spontanée,  n’en  exceptant  que  les  araignées ,  les 
criquets  et  les  cigales;  opinion  que  nous  retrouvons  dans  toute  l’an¬ 
tiquité. 

Les  notes  qu’il  avait  recueillies  étaient  rangées  par  ordre  alpha¬ 
bétique  ,  et  formaient  comme  une  espèce  de  dictionnaire  ;  malheu¬ 
reusement  cette  partie  si  intéressante  de  ses  œuvres  ne  nous  est  pas 
parvenue. 

Aristote  essaya  le  premier  de  ranger  avec  ordre  les  corps  bruts;  il  eu 
forma  deux  grandes  classes ,  les  fossiles  et  les  métalliques ;  les  premiers 
étaient  considérés  par  lui  comme  d’origine  terrestre  et  les  seconds  comme 
d’origine  aqueuse  ,  parce  qu’ils  se  liquéfient  par  la  fusion. 

En  géogénie ,  Aristote  est  neptunien ,  c’est-à-dire  qu’il  attribue  à 
l’eau  la  formation  du  globe.  Ayant  vu  que  la  mer  a  laissé  çà  et  là  des 
coquilles,  et  que  les  alluvions  des  fleuves  s’accroissent  avec  rapidité,  il 
en  conclut  que  les  terres  ont  été  alternativement  découvertes  ou  enva¬ 
hies  par  les  eaux.  Cette  opinion  fut  celle  de  la  plupart  des  naturalistes 
anciens;  le  système  contraire  ou  vulcanien ,  qui  attribue  au  feu  l’origine 
de  tout  ce  qui  existe,  ne  comptait  chez  eux  que  pende  partisans.  Aristote 
admet,  avec  les  autres  philosophes  grecs,  quatre  éléments,  auxquels  il  en 
joint  un  cinquième,  qui  est  l’éther. 

Il  avait  écrit  deux  livres  sur  les  végétaux,  mais  ils  ont  péri  avec 
la  plus  grande  partie  de  ses  ouvrages,  et  ceux  qui  sont  arrivés  jusqu’à 
nous  ont  été  altérés  par  de  fréquentes  interpolations  ,  qui  en  dénatu¬ 
rent  le  sens  primitif. 

Celte  rapide  esquisse  des  travaux  les  plus  remarquables  de  ce  philo¬ 
sophe  sur  les  sciences  naturelles  a  pour  but  de  prouver  que  l’admira¬ 
tion  dont  il  a  été  l’objet  n’est  pas  fondée  sur  un  frivole  engouement, 


1 1  i  v 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


mais  sur  un  mérite  réel.  Peut-être  faut-il  ajouter  que  sans  Alexandre, 
qui  envoyait  à  son  maître  les  productions  les  plus  rares  des  pays  qu’il 
parcourait  en  vainqueur,  et  qui  consacra  plusieurs  millions  à  faciliter  ses 
recherches,  Aristote  n’aurait  jamais  pu  leur  donner  autant  de  développe¬ 
ment.  Comme  le  jeune  conquérant  avait  puisé  dans  les  leçons  du  philo¬ 
sophe  le  goût  des  sciences  naturelles,  il  voulut  contribuer  à  leurs  pro¬ 
grès  en  les  enrichissant  de  nouvelles  découvertes.  Il  fil  faire,  dans 
ce  but,  par  l’amiral  Néarque  ,  sous  la  direction  d’Onésicrite ,  homme 
d’un  profond  savoir,  une  exploration  des  côtes  de  la  Perse,  qui  procura 
la  connaissance  de  plantes  et  d’animaux  jusqu’alors  inconnus,  et  entre 
autres  du  cotonnier  et  du  tigre  rayé.  Il  introduisit  en  Europe  les  paons, 
qu’on  n’y  avait  jamais  vus ,  et  une  espèce  de  perruche  verte,  à  collier 
rouge,  qui  a  reçu  le  nom  de  Psiitacus  Alexandrie 

Les  contemporains  les  plus  célèbres  d’Aristote  furent  Démocrite  d’Ab- 
dère,  Hippocrate,  Xénophon  et  Platon.  Quand  on  lit  les  œuvres  de  ces 
grandshommes,  on  s’étonne  de  voir  combien  étaient  rares  leur  commerce 
scientifique  et  la  lecture  de  leurs  écrits  ;  car  chacun  d'eux  a  des  opinions 
indépendantes  de  celles  de  ses  contemporains,  et  l’expérience  acquise 
par  l’un  est  complètement  perdue  pour  les  autres. 

On  attribue  à  Dioclès,  à  Epicure,  à  Épiménide,  à  Métrodore  et  à  Cra- 
tœvus ,  des  traités  de  botanique  descriptive  ;  mais  ces  ouvrages  ont  péri 
comme  la  plupart  des  chefs-d’œuvre  de  l’antiquité;  on  dit  que  le  dernier 
avait  joint  à  ses  descriptions  des  figures  coloriées. 

Théophraste  (320  ans  avant  J.-C.),  d’abord  disciple  de  Platon,  puis 
d’Aristote,  et  chef  du  Lycée,  où  il  réunit  plus  de  deux  mille  élèves,  fit 
pour  la  botanique  et  la  minéralogie  ce  que  le  philosophe  de  Stagyre  avait 
fait  pour  la  zoologie.  Il  écrivit  sur  les  plantes  deux  traités  que  nous  pos¬ 
sédons  tout  entiers.  L’un,  sous  le  titre  $  Histoire  des  plantes, 
commence  par  l’exposé  de  ses  idées  sur  l’organographie  végétale;  idées 
fort  incomplètes  à  cause  de  l’absence  d'instruments  d’observation,  et 
inexactes  parce  qu’il  était  beaucoup  trop  enclin  à  voir  dans  les  végétaux, 
comme  dans  les  animaux,  des  fibres  et  des  veines.  Il  dispose  ensuite  les 
plantes  non  pas  avec  cette  méthode  savante  et  philosophique  qui  fait  la 
gloire  de  son  maître,  c’est-à-dire  d’après  une  profonde  étude  des  analogies, 
mais  en  les  divisant  suivant  leur  grandeur  en  arbres ,  arbrisseaux,  sous- 
arbrisseaux  etherbes.  Ce  système,  tout  faux  qu’il  est,  fut  cependant  le  seul 
adopté  jusqu’à  la  renaissance  des  lettres.  Il  traite  ensuite  de  leur  inflo¬ 
rescence,  de  leur  mode  de  reproduction;  parle,  entre  autres,  de  la  fé- 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


■xlv 


condation  artificielle  du  dattier;  et  quoiqu’il  n’ait  qu’une  idée  vague  du 
sexe  des  plantes,  il  en  désigne  quelques-unes  sous  le  nom  de  mâles  et 
de  femelles  ;  mais  quelquefois  il  appelle  mâles  celles  qui  portent  des 
fruits.  Il  mêle  à  ses  observations  sur  la  fécondité  des  végétaux  ,  sur  la 
durée  de  leur  vie  et  sur  leurs  maladies,  des  descriptions  qui,  bien  que  pla¬ 
cées  sans  ordre  et  souvent  hors  de  propos,  ne  manquent  pas  d’intérêt. 
Il  parle  de  la  sensibilité  de  certains  mimosas,  différents  de  notre  sensi¬ 
tive;  décrit  le  citronnier  ,  le  figuier  des  pagodes,  le  bananier,  le  co¬ 
tonnier,  le  lotus,  etc.  Il  énumère  toutes  les  plantes  connues  de  son 
temps  ;  et  dans  la  partie  de  son  ouvrage  où  il  traite  des  arbres  fores¬ 
tiers,  il  cite  quelques-uns  des  insectes  qui  les  dévorent,  ce  qui  prouve 
qu’il  avait  beaucoup  observé. 

Son  autre  ouvrage  ,  intitulé  des  Causes  des  plantes  ,  est  plus  philoso¬ 
phique.  C’est  une  sorte  de  traité  de  physiologie  végétale,  dont  on  ne  peut 
nier  l’intérêt  ;  mais  l’auteur  s’étant  souvent  écarté  des  voies  expéri¬ 
mentales  s’est  égaré  dans  le  champ  des  hypothèses. 

On  a  encore  de  ce  philosophe  un  grand  nombre  de  traités  séparés  sur 
la  zoologie,  relatifs  surtout  aux  productions  de  l’Inde. 

Après  ses  écrits  sur  la  botanique  ,  son  livre  sur  les  pierres  est  d’une 
haute  importance,  en  ce  qu’il  est  le  premier  que  nous  connaissions  sur  cette 
matière.  Il  y  suit  la  méthode  d’Aristote;  seulement  il  divise  les  minéraux 
en  pierres  et  en  terres ,  et  les  groupe  d’après  leur  densité  et  la  manière 
dont  ils  se  comportent  au  feu.  Il  connaissait  les  propriétés  attractives 
de  l’aimant  et  de  l’ambre  jaune ,  et  comme  il  les  attribuait  à  une  même' 
cause,  il  les  rangeait  dans  la  même  classe.  La  partie  relative  aux  pierres 
précieuses  renferme  des  détails  fort  intéressants.  On  y  trouve  aussi 
l’indication  de  débris  paléontologiques  tirés  du  sein  de  la  terre. 

Théophraste  n’était  pas  étranger  à  la  technologie  ;  il  s’occupe  de 
l’emploi  des  substances  minérales,  de  la  fabrication  du  verre,  de  l’usage 
en  peinture  des  oxydes  métalliques,  et  de  celui  du  plâtre  dans  le  mou¬ 
lage. 

L’élégance  et  la  pureté  du  style  sont  le  principal  mérite  de  cet  écri¬ 
vain  ,  car  il  est  loin  de  s’élever  à  la  hauteur  d’Aristote  :  son  esprit  a 
moins  de  profondeur  ;  c’est  un  observateur  exact,  attentif,  mais  man¬ 
quant  souvent  de  pénétration.  Il  réunit  dans  un  même  emplacement  des 
plantes  indigènes  et  exotiques  ,  qu’à  sa  mort  il  légua  à  la  république, 
méritant  ainsi  d’être  signalé  comme  l’inventeur  des  jardins  botaniques. 

Les  troubles  qui  déchirèrent  la  Grèce,  par  suite  des  rivalités  des  succès- 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


xlvi 

seursd’ Alexandre,  forcèrent  les  savants,  amis  de  la  paix,  à  quitter  un  pays 
livré  à  tant  de  sanglantes  discordes.  lisse  retirèrent  en  Égypte  (300  ans 
avant  notre  ère),  où  ils  furent  accueillis  par  Ptolémée  Lagus,  élève  d’Aris¬ 
tote.  Ce  prince,  fondateur  de  la  célèbre  bibliothèque  d’Alexandrie,  où  l’on 
comptait  quatre  cent  mille  volumes,  favorisa  de  tout  son  pouvoir  l’étude 
des  sciences  et  attira  dans  sa  capitale  des  savants  de  divers  pays,  aux¬ 
quels  il  assura  une  existence  honorable,  pour  qu’ils  pussent  se  consacrer 
entièrement  à  des  travaux  scientifiques.  Cette  institution,  qui  prit  le  nom 
de  Musée ,  aurait  dû  contribuer  puissamment  aux  progrès  des  études 
sérieuses  j  mais,  malgré  les  efforts  de  Ptolémée,  les  sciences  d’observa¬ 
tion  ,  étudiées  en  Grèce  avec  tant  de  succès,  grâce  à  la  méthode  expé¬ 
rimentale,  perdirent  de  leur  éclat  après  leur  translation  à  Alexandrie. 
Les  théories  remplacèrent  de  nouveau  l’observation  et  la  lecture  des  livres 
fut  souvent  substituée  aux  travaux  directs  :  aussi  cette  école  ne  produisit- 
elle  pas  un  seul  naturaliste  distingué;  de  toutes  les  sciences  naturelles, 
la  médecine  et  la  partie  de  la  botanique  qui  concerne  les  propriétés  mé¬ 
dicinales  des  végétaux  y  furent  seules  cultivées. 

Ptolémée  Philadelphe  se  livra  à  l’étude  des  sciences  naturelles  sous 
la  direction  de  Straton,  disciple  d’Aristote.  On  lui  attribue  un  ouvrage 
de  critique  sur  les  animaux  vrais  et  fabuleux;  la  perte  de  ce  livre  est 
regrettable  pour  la  science  qui  lui  eût  emprunté  des  documents  pré¬ 
cieux.  Il  établit  le  premier  une  ménagerie,  dans  laquelle  il  réunit  à 
grands  frais  un  nombre  prodigieux  d’animaux  de  tous  les  pays. 

L’anatomie,  si  sévèrement  proscrite  en  Grèce,  où  le  respect  dû  aux  ca¬ 
davres  était  sous  la  sauvegarde  des  magistrats  ,  prit  de  l’essor  dès  que 
l’Égypte  fut  visitée  par  les  médecins  grecs,  avides  de  connaissances  qu’ils 
ne  pouvaient  acquérir  dans  leur  patrie.  Proxagoras,  qu’on  prétend 
avoir  été  disciple  d’Aristote ,  alla  le  premier  y  étudier  celte  science.  Ce  fut 
lui  qui  donna  le  nom  d’artères  aux  vaisseaux  partant  de  l’aorte ,  et  qui 
découvrit  qu’ils  sont  le  siège  du  pouls.  Il  les  distingua  fort  bien  des  veines 
et  constata  leur  vacuité  après  la  mort. 

Hérophile  de  Chalcédoine  ,  disciple  de  Proxagoras,  ayant  longtemps 
étudié  en  Égypte,  poussa  plus  loin  que  son  maître  les  découvertes  en 
anatomie.  Il  distingua  les  nerfs  des  ligaments,  avec  lesquels  on  les  avait 
jusqu’alors  confondus,  et  découvrit  qu’ils  président  à  la  volilion  et  à  la 
sensation.  Il  a  laissé  une  bonne  description  du  cerveau,  et  l'on  a  con¬ 
servé  le  nom  de  pressoir  cV Hérophile  au  confluent  des  sinus  de  la  dure- 
mère.  Il  décrivit  les  tuniques  internes  de  l’œil,  l’os  hyoïde  et  la  veine 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


\!vij 


pulmonaire;  il  donna  le  nom  de  duodénum  à  L’inleslin  qui  suit  l’estomac 
et  aboutit  au  pylore.  Il  découvrit  l’isochronisme  des  battements  du  cœur 
etde  la  pulsation  des  artères;  mais  sans  se  rendre  compte  de  la  cause  de 
ce  phénomène. 

Êrasislrate  de  Céos,  petit-fils  d’Aristote  et  disciple  de  Théophraste,  est 
généralement  connu  par  la  sagacité  arvec  laquelle  il  découvrit  qu’Antio- 
chus ,  fils  de  Séleucus  Nicanor,  était  malade  d’amour  pour  sa  belle- 
mère  Stratonice  ;  mais  il  a  d’autres  titres  au  souvenir  des  hommes  : 
c’est  à  lui  qu’on  doit  la  découverte  de  la  communication  médiate  et 
immédiate  des  nerfs  avec  le  cerveau ,  dont  il  fit  le  siège  de  la  pensée  et 
du  sentiment;  on  lui  doit  encore  celle  des  vaisseaux  lactés,  retrouvés 
seulement  au  xvne  siècle  par  Aselius.  Il  fit  un  pas  de  plus  qu’Hérophile 
dans  la  connaissance  de  la  structure  du  cœur  ;  car  il  reconnut  le  mou¬ 
vement  de  systole  et  de  diastole,  mais  sans  s’être  douté  de  la  circulation 
du  sang;  il  pensait,  au  contraire,  que  l’air  inspiré  par  les  poumons  se 
rend  dans  le  cœur. 

Aucun  des  ouvrages  de  ces  célèbres  médecins  ne  nous  est  parvenu  ; 
nous  ne  connaissons  leurs  travaux  que  par  les  ouvrages  de  Galien,  qui 
parle  aussi  de  leur  grande  instruction  en  botanique. 

A  la  même  époque  eut  lieu  le  voyage  de  Mégasthes ,  qui  enrichit 
l’histoire  naturelle  de  nouvelles  découvertes. 

Si  les  sciences  naturelles  ne  brillèrent  pas  d’un  grand  éclat  après  leur 
translation  à  Alexandrie,  il  n’en  fut  pas  de  même  des  sciences  physiques. 
Timocharis  et  Aristillus  étudièrent  le  mouvement  des  planètes  et  jetè¬ 
rent  les  fondements  du  système  de  Ptolémée  ;  Aristarque  de  Samos  en¬ 
seigna  le  double  mouvement  de  la  terre;  Ératosthènes  essaya  de  calculer 
la  grandeur  du  degré  terrestre,  et  observa,  ainsi  que  Pithéasde  Marseille, 
l’obliquité  de  l’écliptique.  Hipparque  (200  ans  avant  J.-C.)  estima  l’année 
solaire  à  365  jours  5  heures  35  minutes  12  secondes,  découvrit  la  pré¬ 
cession  des  équinoxes,  observa  plusieurs  éclipses,  dressa  des  tables  du 
soleil  et  de  la  lune,  et  entreprit  une  nomenclature  des  étoiles  fixes.  Hé¬ 
ron,  le  plus  célèbre  physicien  de  l’antiquité,  à  qui  l’on  doit  l’appareil  hy¬ 
draulique  qui  porte  son  nom ,  et  Ctésibius ,  l’inventeur  des  pompes , 
appartiennent  à  la  même  époque.  Depuis  lors,  jusqu’au  milieu  du  ii‘ 
siècle  de  l’ère  chrétienne ,  nous  ne  connaissons  plus  aucun  savant  alexan¬ 
drin  digne  d’être  cité. 

Nous  trouvons,  en  dehors  des  savants  de  l’école  d’Alexandrie,  dans  le 
111e  siècle  avant  notre  ère,  Archimède  de  Syracuse ,  qui  s’occupa  avec  un 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


\lviij 

prodigieux  succès  de  la  mécanique  et  de  l’hydrostatique,  dont  il  est  le  vé¬ 
ritable  créateur.  On  lui  doit  la  vis  qui  porte  son  nom,  et  qui  sert  à  faire 
monter  l’eau;  les  mouffles,  les  roues  dentée*  et  peut-être  le  miroir  ardent. 

Les  rois  d’Égypte  s’occupaient  avec  un  zèle  infatigable  de  l’accroisse¬ 
ment  de  leur  bibliothèque  ;  PtoléméeÉvergète  en  fonda  même  une  seconde 
dans  le  temple  de  Sérapis.  Jaloux  de  voir  les  Alt  ale  de  Pergame  rivaliser 
d’ardeur  avec  lui  pour  augmenter  leurs  richesses  littéraires,  il  défendit 
l’exportation  du  papyrus,  que  l’Égypte  seule  produisait.  Cette  prohibi¬ 
tion  fit  inventer  le  parchemin  {char  ta  j)  erg  amena).  C’est  donc  à  cette 
rivalité  et  à  la  découverte  précieuse  qui  s’ensuivit  que  nous  devons  la 
conservation  de  tant  de  trésors  de  l’antiquité,  qui,  confiés  aux  fragiles 
et  périssables  membranes  du  papyrus,  eussent  été  perdus  pour  nous. 
Privés  de  ce  secours,  la  plupart  des  autres  peuples  faisaient  usage  de  ta¬ 
blettes  de  métal  onde  bois  enduites  de  cire  et  sur  lesquelles  on  traçait  des 
caractères  avec  un  style  de  fer;  mais  l’imperfection  de  ces  moyens  était 
un  obstacle  aux  progrès  des  sciences. 

Sous  le  règne  de  six  princes  successifs,  elles  jouirent  d’une  protec¬ 
tion  éclairée;  mais  Physcon,  quoique  versé  lui-même  dans  la  connais¬ 
sance  de  la  nature,  puisqu’il  avait  écrit  un  ouvrage  sur  les  poissons  de 
l’Afrique,  persécuta  les  savants  avec  un  tel  acharnement  que  la  plupart 
d’entre  eux  retournèrent  en  Grèce,  à  laquelle  ils  rendirent  momentané¬ 
ment  sa  prépondérance  scientifique. 

Lathyre  ,  encore  plus  impitoyable  que  son  prédécesseur,  chassa  d’ɬ 
gypte  le  petit  nombre  de  savants  qui  ne  l’avaient  pas  quittée;  un  seul, 
Agatharchides,  échappa  à  la  proscription.  Ce  philosophe  a  composé  un 
ouvrage  ethnographique  sur  les  peuples  qui  habitaient  les  bords  de  la 
mer  Rouge ,  et  a  laissé  des  descriptions  zoologiques  assez  exactes,  quoi¬ 
que  souvent  mêlées  à  des  créations  fabuleuses. 

Nous  devons  à  Nicandre  (100  ans  avant  J.-C.),  médecin  d’Attale  IIJ, 
deux  poèmes  relatifs  à  l’histoire  naturelle.  Le  premier,  Theriaca,  traite 
des  animaux  venimeux,  et  donne  des  descriptions  d’ophidiens,  de  crus¬ 
tacés  et  d’aranéides,  assez  précises  pour  que  plusieurs  espèces  soient  fa¬ 
ciles  à  reconnaître.  Dans  son  Alexipharmaca ,  il  étudie  l’action  des  poi¬ 
sons  ingérés  et  surtout  des  poisons  végétaux.  Il  fait  mention  de  quelques 
plantes  dont  ne  parle  pas  Théophraste,  ce  qui  prouve  qu’à  cette  époque 
la  botanique  avait  fait  des  progrès;  mais  ce  dernier  ouvrage  renferme 
beaucoup  d’erreurs.  C’est  Nicandre  qui  a  donné  le  nom  de  phalène  aux 
papillons  de  nuit. 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


X  MX 


Attale  III  ei  Mithridate,  le  célèbre  roi  du  Pont,  peuvent  être  comptés 
parmi  les  botanistes;  ce  dernier  s’était  beaucoup  occupé  de  toxico¬ 
logie.  On  lui  doit  une  drogue  composée  qui  porte  encore  son  nom. 

Ici  finit  le  règne  des  sciences  en  Grèce  et  en  Égypte.  L’anarchie  qui 
déchirait  les  petites  républiques  grecques  et  leurs  colonies,  la  déprava¬ 
tion  toujours  croissante  des  mœurs  qui  avait  étouffé  les  vertus  guerrières, 
les  mirent  hors  d’état  de  résister  aux  armes  romaines. 

Nous  allons  maintenant  parler  de  Rome,  cette  reine  des  cités,  qui  eut 
des  commencements  si  humbles,  et  grandit  au  point  de  11e  connaître 
d'autres  bornes  à  sa  puissance  que  les  limites  du  monde. 

Les  Romains  descendent  d’une  tribu  gallo-grecque  (750  ans  avant 
J. -G.),  chez  laquelle  l’élément  grec  finit  par  dominer.  Les  Étrusques, 
qui  sont  peut-être  des  Pélasges  émigrés  de  l’ancienne  presqu’île  du  Pé- 
loponèse,  paraissent  avoir  occupé  la  Péninsule  italique  à  une  époque 
très  reculée ,  et  s'être  plus  lard  confondus  avec  les  Grecs,  dont  de  nom¬ 
breuses  colonies  s'étaient  établies  dans  la  partie  méridionale  de  l’Italie  ; 
aussi  y  avait-il  au  sud  des  Etrusques  et  des  Grecs,  tandis  que  le  centre  et 
le  nord  étaient  habités  par  des  Celtes.  Denis  d’Halicarnasse  nous  ap¬ 
prend  que  lesSabins,  ennemis  de  Rome  naissante,  étaient  descendus  des 
Ombriens,  dont  l’origine  celtique  n’est  pas  douteuse;  de  là  cette  lutte 
entre  des  peuplades  de  race  différente.  Numa,  qui  était  Sabin,  favorisa 
les  usages  et  la  religion  des  Celtes;  mais  les  rois  qui  lui  succédèrent  et 
la  famille  des  Tarquins,  qui  était  corinthienne ,  firent  pencher  la  balance 
en  faveur  de  la  civilisation  grecque.  Il  résulta,  du  mélange  de  ces  peu¬ 
ples  ,  des  institutions  et  des  coutumes  qui  participèrent  de  leur  double 
origine  ;  et  nous  savons  aujourd’hui  que  la  langue  romaine  n’est  qu’un 
mélange  de  grec  et  de  celte  dans  lequel  dominent  les  formes  plus  harmo¬ 
nieuses  du  premier  idiome. 

Ce  n’est  sans  doute  pas  aux  Gaulois  transalpins  que  les  Romains 
durent  leur  première  civilisation;  car  le  peu  que  nous  savons  des  inslitu- 
t  ions  druidiques  nous  montre  des  prêtres  sans  instruction  investis  des  fonc¬ 
tions  les  plus  importantes  de  l’état.  Médecins,  philosophes,  législateurs, 
ils  tenaient  leurs  disciples  dans  une  dure  dépendance ,  exigeaient  d’eux 
des  études  orales  de  vingt  années  ;  et ,  pour  prévenir  la  diffusion  des 
connaissances  dont  ils  étaient  dépositaires,  ils  en  avaient  défendu  la  pro¬ 
pagation  par  l’écriture.  Il  ne  nous  est  resté  aucun  monument  caracté¬ 
ristique  de  leurs  arts ,  si  ce  n’est  leurs  Dolmen  et  leurs  Menhir.  On  peut 
donc  avancer  avec  certitude  que  les  barbares  guerriers  de  Rome  furent 

/ 


l  DISCOURS  PRELIMINAIRE. 

redevables  de  leurs  premiers  progrès  aux  Étrusques,  dont  les  vastes  tra¬ 
vaux  architectoniques  et  les  ouvrages  fictiles  attestent  lè  génie  créateur; 
mais  ils  empruntèrent  aux  Grecs  leurs  connaissances  scientifiques,  et 
encore  ne  fut-ce  que  fort  tard;  car  la  constitution  romaine,  dont  le  but 
exclusif  était  l’agrandissement  par  la  conquête,  et  qui  bannissait  le  luxe, 
les  arts,  le  commerce,  comme  pouvant  distraire  l’esprit  des  citoyens  des 
occupations  guerrières,  s’opposa  long-temps  à  la  culture  des  sciences. 

Caton  le  censeur  (130  ans  avant  J.-C.)  est  le  premier  écrivain  latin 
qui  se  soit  occupé  des  sciences  naturelles ,  mais  seulement  comme 
agriculteur.  Son  ouvrage  ,  de  re  rustica  ,  est  un  petit  traité  d’agri¬ 
culture  pratique,  d’économie  rurale  et  de  médecine  vétérinaire  ;  essai 
bien  informe  pour  un  homme  qui  avait  été  en  contact  avec  les  Grecs. 
Rome  cependant  commençait  à  perdre  de  sa  rudesse  et  à  devenir  sen¬ 
sible  aux  richesses  intellectuelles  des  vaincus  ;  car,  après  la  prise  de  Car¬ 
thage,  le  sénat  fit  traduire  en  latin  un  traité  de  Magon  sur  l’agriculture. 
Cet  ouvrage  et  le  périple  d’Hannon ,  qu’on  trouve  dans  le  recueil  des 
petits  géographes  grecs  ,  et  dont  l’authenticité  longtemps  contestée  pa¬ 
raît  aujourd’hui  hors  de  doute,  sont  les  seuls  monuments  scientifiques 
qui  nous  restent  de  cette  puissante  rivale  de  Rome. 

Varron  (116  ans  avant  J.-C.),  qui  avait  étudié  à  Athènes,  a  écrit,  sous 
le  titre  de  l’ouvrage  de  Caton,  un  traité  qui  l’emporte  de  beaucoup, 
quant  au  style  et  à  la  méthode,  sur  celui  de  cet  écrivain.  Il  doit  sa  supé¬ 
riorité  aux  relations  fréquentes  qui  s’étaient  établies  avec  Athènes,  de¬ 
puis  la  conquête  de  la  Grèce  par  les  Romains. 

Lorsque  Pompée  eut  vaincu  Mithridate,  il  trouva,  dans  les  trésors  de 
ce  prince,  des  livres  de  médecine  écrits  en  plusieurs  langues  et  qu’il  fit 
traduire.  Les  doctrines  d’Hippocrate,  généralement  admirées ,  eurent  à 
Rome  un  succès  prodigieux  ;  mais  elles  y  rencontrèrent  un  vigoureux 
antagoniste  dans  la  personne  d’Asclépiades  l’épicurien,  qui  enseignait, 
contrairement  à  l’opinion  d’Hippocrate,  l’inaltérabilité  de  la  matière, 
et  admettait  dans  l’organisme  le  jeu  incessant  des  atomes. 

Jules  César,  guerrier  plutôt  que  naturaliste ,  mais  observateur  attentif 
et  écrivain  judicieux,  nous  a  laissé,  dans  ses  Commentaires,  des  rensei¬ 
gnements  très  curieux  sur  les  animaux  de  la  Germanie;  il  nous  apprend 
que  certaines  espèces,  exilées  par  la  civilisation,  ont  disparu  en  même 
temps  que  la  race  humaine  s’est  accrue.  A  l’époque  où  il  pénétra  dans 
ses  forêts  séculaires,  elles  étaient  peuplées  d’aurochs,  d’élans  et  de 
rennes,  qui  de  nos  jours  ne  se  trouvent  plus  que  dans  les  pays  septen- 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


LJ 

trionaux  ;  encore  l’aurochs  n’habite-t-il  que  les  forêts  de  la  Lithuanie. 

Lucrèce,  contemporain  de  César,  et  représentant  à  Rome  des  doctrines 
d’Epicure,  a  exposé,  dans  son  poème  de  rerum  nalura ,  un  système 
complet  de  philosophie  naturelle.  Il  forme  la  terre ,  les  mers  et  l’atmos¬ 
phère,  de  la  réunion  d’atomes  élémentaires,  mus  par  les  lois  de  l’affinité; 
et,  quoiqu’il  n’eût  aucune  connaissance  positive  en  paléontologie ,  il  dit 
qu’avant  que  les  hommes  et  les  choses  actuelles  existassent ,  la  terre 
avait  nourri  des  êtres  d’une  forme  extraordinaire  et  des  végétaux  mon¬ 
strueux;  mais  à  des  doctrines  générales  pleines  de  sens  et  de  logique, 
et  dénotant  un  esprit  aussi  profond  que  judicieux,  se  mêlent  les  plus 
graves  erreurs.  La  physique  de  Lucrèce  n’est  pas  moins  arriérée  que 
celle  de  tous  ses  contemporains  ;  il  cherche  ses  explications  dans  les 
théories  faites  à  priori  et  non  dans  l’observation  des  faits. 

A  mesure  que  nous  approchons  de  l’époque  où  le  gouvernement  subit 
à  Rome  une  nouvelle  métamorphose ,  la  philosophie  et  l’étude  des  scien¬ 
ces  disparaissent.  Les  Romains  dégénérés  ne  sont  plus  qu’un  peu 
pie  voué  au  culte  des  sens;  et  c’est  désormais  dans  les  parcs,  les  vo¬ 
lières,  les  viviers,  et  jusque  dans  les  traités  culinaires,  qu’il  faudra  cher¬ 
cher  la  science  antique  pour  en  retrouver  quelques  traces. 

Ces  maîtres  de  la  terre,  longtemps  les  premiers  du  monde  par  leur 
sage  tempérance,  ne  se  contentèrent  plus  des  mets  simples  et  salubres 
qui  avaient  entretenu  chez  leurs  ancêtres  la  force  du  corps  et  la  puissance 
de  l’esprit.  Leur  imagination  dépravée  ,  leur  sensualité  blasée  par 
l’excès  des  jouissances,  durent  mettre  la  terre  entière  à  contribution 
pour  satisfaire  leurs  caprices.  Les  paons ,  les  faisans ,  les  gangas,  les 
grues,  les  cigognes  et  les  autruches ,  étaient  élevés  dans  des  volières, 
pour  concourir  au  faste  des  banquets.  Des  viviers  d’eau  douce  ou 
salée  construits  à  grands  frais,  et  amenant  le  poisson  jusque  dans  les 
salles  de  festin,  étaient  remplis  de  truites,  de  dorades,  de  soles,  de  mol¬ 
lets,  dont  trois  individus  furent  payés ,  sous  Tibère ,  une  somme  égale  à 
6000  fr.  de  notre  monnaie  ;  et  Pollion  nourrissait  des  murènes  de  la  chair 
de  ses  esclaves.  On  portait  si  loin  cette  coupable  folie  que  la  mort  d’un 
de  ces  poissons  fit  prendre  le  deuil  à  un  certain  Crassus. 

Le  luxe  des  parures,  des  ameublements  et  des  constructions  égalait 
celui  de  la  table.  On  tirait  des  pays  étrangers  des  tissus  précieux,  des 
pierres  fines,  des  parfums  et  des  bois  recherchés  pour  satisfaire  les  fantai¬ 
sies  les  plus  puériles. 

Depuis  longues  années  (216  ans  avant  J. -C.),  les  Romains  avaient 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


L*j 

adopté  l’usage  d’introduire  dans  le  cirque  des  animaux  qu’ils  tuèrent 
d’abord  à  coups  de  flèches,  et  qu’ensuite  ils  firent  combattre  ensemble 
ou  même  avec  des  hommes.  Les  premiers  qu’on  y  lança  furent  des 
éléphants  pris  sur  Pyrrhus,  et  qui  ne  furent  exposés  à  la  vue  des  citoyens 
que  pour  les  accoutumer  à  affronter  ces  animaux  ;  plus  tard,  on  y  intro¬ 
duisit  des  lions  et  des  panthères  ;  mais  le  goût  de  ces  sanglants  spec¬ 
tacles  s’étant  répandu  avec  la  facilité  de  le  satisfaire ,  il  s’accrut  jus¬ 
qu’à  la  démence,  et  c’était  à  qui  ferait  paraître  à-la-fois,  dans  le  cirque, 
un  plus  grand  nombre  d’animaux.  A  cette  joie  féroce,  se  mêlait  aussi 
la  curiosité,  et  l’on  attachait  un  grand  prix  à  l’apparition  d’animaux  nou¬ 
veaux.  Quintus  Sextus  fit,  le  premier,  descendre  dans  le  cirque,  des 
hommes  qui  combattirent  contre  quarante  lions,  Emilius  Scaurus,  pour 
flatter  cette  passion  populaire,  y  montra,  pendant  son  édilité,  des  hippopo¬ 
tames  et  des  crocodiles  ;  sous  Pompée,  on  y  réunit  des  rhinocéros  et  un 
nombre  considérable  de  lions  ,  d’éléphants,  de  panthères.  Sous  les  em¬ 
pereurs,  époque  d’exagération  en  toutes  choses,  on  alla  plus  loin  en¬ 
core.  Auguste  y  fit ,  en  un  seul  jour,  périr  3,500  animaux  sauvages; 
et ,  après  les  victoires  de  Trajan  sur  les  Parthes  ,  on  mit  à  mort 
en  vingt-trois  jours  de  fête,  11,000  animaux  domestiques.  On  vit  succes¬ 
sivement  figurer  dans  les  jeux,  des  girafes,  des  hyènes,  des  strepsicères, 
des  ibis  et  des  autruches.  Ces  fêtes  barbares  continuèrent  sous  les  em¬ 
pereurs  chrétiens;  mais,  au  milieu  de  ces  fréquentes  apparitions  d’a¬ 
nimaux  curieux,  avec  des  occasions  si  répétées  d’étudier  leurs  mœurs, 
leur  structure,  les  variétés  des  races  suivant  les  pays  de  provenance, 
on  ne  voit  paraître  aucun  observateur,  on  ne  trouve  aucune  description 
exacte. 

Parmi  les  rares  auteurs  qui  écrivirent  sur  les  sciences  naturelles,  nous 
pouvons  considérer  comme  des  naturalistes  Musa  ,  médecin  d’Auguste  , 
savant  botaniste,  à  qui  l’on  a  dédié  le  bananier  ( Musa  sapienlium )  ,  et 
Apuleius  Celsusqui  écrivit  un  traité  sur  les  plantes,  leurs  noms  et  leurs 
propriétés.  L’empereur  Auguste  lui-même  n’était  pas  étranger  à  la  science  ; 
il  avait  fait  recueillir  dans  l’île  de  Caprée ,  des  restes  de  mastodontes , 
regardés  comme  des  ossements  de  géants. 

Virgile  cite,  dans  ses  Géorgiques,  un  grand  nombre  déplantés  et  d’a¬ 
nimaux  ;  mais  il  en  parle  plutôt  en  poète  qu’en  naturaliste;  cependant 
quelques-unes  de  ses  descriptions  sont  pleines  d’exactitude. 

Ovide  présente  encore  plus  d’intérêt  comme  descripteur.  Dans  son 
poème  sur  la  pêche,  Halieuticon ,  dont  il  ne  nous  reste  que  cent  trente- 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


i.iij 

quatre  vers ,  ou  trouve  cinquante-trois  poissons  décrits  avec  assez  de 
précision  pour  qu’on  puisse  les  reconnaître.  Il  parle  du  physis  ( g  obi  us 
niger )  qui  se  construit  un  nid  comme  les  oiseaux.  Ce  fait,  déjà  mentionné 
par  Aristote ,  et  qu’on  avait  toujours  regardé  comme  une  fable ,  a  été 
confirmé,  il  y  a  environ  dix  ans,  par  un  naturaliste  italien. 

Diodore,  de  Sicile,  a  laissé  dans  ses  écrits  quelques  descriptions  d’ani¬ 
maux,  de  plantes  et  de  minéraux.  Il  a  le  premier  parlé  du  riz. 

Strabon ,  né  en  Cappadoce,  cinquante  ans  avant  notre  ère,  s’est  acquis 
une  juste  célébrité  par  sa  géographie,  ouvrage  fort  étendu ,  disposé  avec 
une  méthode  remarquable.  Il  joint  à  la  description  de  chaque  pays  une 
esquisse  de  leurs  productions  naturelles.  Ainsi,  il  cite  le  muge,  en  par¬ 
lant  de  la  Gaule-Narbonnaise ,  et  l’élan  en  parlant  des  Alpes.  En  décri¬ 
vant  les  monts  Taygètes,  il  rappelle  les  carrières  de  marbre  qui  servaient 
à  décorer  les  édifices  romains;  et,  à  propos  de  Byzance,  il  parle  de  la  route 
que  suivaient  les  bancs  de  poissons  qui  venaient  tomber  dans  les  filets 
des  pêcheurs  byzantins.  Il  a  décrit  le  premier  la  canne  à  sucre,  et  fait  men¬ 
tion  de  la  soie  ,  qu’il  regardait  comme  le  produit  d’un  arbre.  Cet  auteur 
a  donné  une  description  assez  exacte  des  poissons  du  Nil  pour  que,  lors 
de  l’expédition  des  Français  en  Égypte,  la  plupart  aient  été  retrouvés. 
Tous  les  faits  consignés  dans  ses  écrits  et  qui  ne  sont  pas  le  résultat 
d’observations  personnelles,  sont  des  compilations  faites  avec  un  choix 
judicieux. 

Diodore  et  Strabon  devraient  se  rattacher  à  la  littérature  grecque, 
puisqu’ils  ont  écrit  dans  cette  langue  ;  mais ,  comme  ils  ont  vécu  long¬ 
temps  à  Rome  et  qu’ils  appartiennent  à  la  civilisation  romaine,  nous 
n’avons  pas  cru  devoir  les  séparer  des  naturalistes  latins. 

Un  ouvrage  précieux  pour  l’histoire  naturelle,  quoique  d’un  carac¬ 
tère  bien  différent,  est  le  traité  de  l’art  culinaire  d’Apicius,  ce  cé¬ 
lèbre  gastronome  du  siècle  d’Auguste,  qui  se  donna  la  mort  quand  ses 
prodigalités  eurent  épuisé  sa  fortune.  Il  y  décrit  minutieusement  tous  les 
mets  en  usage  chez  les  Romains.  C’est  un  bon  catalogue  à  consulter  pour 
un  naturaliste. 

Columelle  a  écrit  un  ouvrage  d’agriculture  sur  le  même  plan  que  ceux 
de  Caton  et  de  Varron  ;  il  v  donne  des  détails  fort  intéressants  sur  la  cou- 
struction  des  viviers,  et  des  instructions  étendues  sur  la  direction  des 
ruches.  En  général,  ses  descriptions  sont  beaucoup  plus  complètes  que 
celles  de  Varron. 

Sénèque  pourrait  prendre  place  parmi  les  naturalistes  anciens,  si,  dans 


I.iV 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


son  livre  sur  les  questions  naturelles,  où  il  traite  de  physique  générale,  il 
11’avait  fait  trop  souvent  preuve  d’une  profonde  ignorance  de  la  matière. 

On  doit  à  Arétée,  de  Cappadoce,  qui  vivait  sous  Néron,  de  bonnes  des¬ 
criptions  anatomiques,  entre  autres  celles  de  la  veine  cave  et  de  la  veine 
porte  ;  mais,  par  une  erreur  singulière,  il  fait  partir  toutes  les  veines  du 
foie,  quoique  Aristote  ait  dit  expressément  qu’elles  partent  du  cœur. 

Dioscoride,  médecin  des  armées  romaines  sous  Néron  (75  ans  de  J. -G.), 
fut  un  botaniste  célèbre.  Il  a  décrit  environ  six  cents  plantes ,  mais  avec 
une  telle  inexactitude  qu’on  a  pu  à  peine  en  reconnaître  le  quart  ;  sui¬ 
vant  la  coutume  de  cette  époque,  il  attribue  aux  plantes  des  propriétés 
imaginaires,  erreur  que  l’autorité  des  auteurs  anciens  a  perpétuée  presque 
jusqu’à  nos  jours.  Ce  botaniste  a  joui  jusqu’au  xve  siècle  d’une  célébrité 
pourtant  bien  contestable  ;  mais  il  était  le  seul  dont  les  écrits  nous 
fussent  parvenus  par  des  traductions  illustrées,  et  les  Arabes  n’ont  eu 
long-temps  aucun  autre  traité  de  botanique.  Il  s’occupa  aussi  de  mi¬ 
néralogie,  et  divisa  les  corps  bruts  d’après  leur  nature  en  terrestres  et  en 
marins.  On  l’accuse  d’avoir  emprunté  cette  classification  à  Sextus  Niger. 

La  plupart  des  empereurs  romains,  depuis  Auguste  jusqu’à  Yespasien, 
favorisèrent  peu  les  sciences;  maisce  dernier  institua  des  écoles  destinées 
à  répandre  le  goût  des  études ,  et  rétribua  les  professeurs  sur  le  trésor 
public.  C’est  sous  son  règne  que  vécut  Pline,  dont  le  nom  est  aussi  ré¬ 
pandu  que  celui  d’Aristote. 

Ce  naturaliste  est  un  des  hommes  les  plus  laborieux  qui  aient  existé. 
Quoique  mort  dans  un  âge  peu  avancé ,  puisqu’il  périt  à  56  ans ,  lors  de 
l’éruption  du  Vésuve  qui  détruisit  Pompéia  et  Herculanum ,  il  a  laissé 
sur  différentes  matières  cent  soixante  gros  volumes  extraits  des  écrivains 
qu’il  avait  lus.  Son  ouvrage  sur  l’histoire  naturelle  est  la  compilation  de 
plus  de  deux  mille  ouvrages,  et  il  cite  un  grand  nombre  d’auteurs  dont 
sans  lui  les  travaux  auraient  été  perdus  pour  nous  :  c’est  un  titre  à 
la  reconnaissance  de  la  postérité.  Mais  il  n’est  pas  scrupuleux  sur  le 
choix  des  matériaux;  chaque  fois  qu’il  compulse  un  observateur  judi¬ 
cieux  ses  descriptions  sont  exactes  ;  quand,  au  contraire,  il  a  entre  les 
mains  un  auteur  fabuleux ,  il  consigne  les  faits  qu’il  lui  emprunte  sans  la 
moindre  critique,  et  mêle  ainsi  sans  cesse  la  vérité  à  l’erreur.  Les  écrits 
de  Pline ,  dont  le  but  est  évidemment  d’amuser  plutôt  que  d’instruire, 
offrent  une  lecture  très  agréable  ;  mais  il  n’y  faut  pas  chercher  de  la 
science  sérieuse  ;  il  a  copié  dans  Aristote  tout  ce  qu’il  renferme  de  bon. 

Son  septième  livre,  qui  est  le  commencement  de  sa  zoologie,  est 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


i„v 


une  espèce  d’anthropologie  informe  el  remplie  de  fables.  Il  y  fait  men¬ 
tion  d’hommes  à  pieds  d’autruche,  sans  bouche,  à  oreilles  gigantes¬ 
ques,  etc.  Ses  détails  ethnographiques  et  son  esquisse  de  l’histoire  des 
inventions  et  des  arts  présentent  un  intérêt  plus  réel. 

Sa  classification  des  êtres  organisés  n’est  pas  fondée  sur  leurs  carac¬ 
tères  anatomiques,  mais  sur  leur  mode  d’existence.  Il  divise  les  animaux 
en  terrestres,  aquatiques  et  aériens;  et  de  cette  classification  arbi¬ 
traire  naît  une  confusion  facile  à  comprendre. 

Le  neuvième  livre  renferme  de  précieux  détails  sur  les  cétacés  de  la 
mer  du  nord  et  de  la  Méditerranée.  Nous  y  voyons  que  de  son  temps  ces 
animaux  venaient  jusque  dans  notre  golfe  de  Gascogne.  Il  parle  aussi  d’un 
boa  qui  fut  tué  par  Régulus,  près  du  fleuve  Bagrada,  non  loin  de  Car¬ 
thage. 

Son  ornithologie  est  faible  ;  mais  elle  contient  des  choses  fort  cu¬ 
rieuses.  Il  donne  du  phénix  une  description  assez  exacte  pour  qu’on 
y  puisse  reconnaître  le  faisan  doré,  et  fait  mention  du  tragopan  ,  oi¬ 
seau  cornu,  long-temps  regardé  comme  fabuleux. 

Dans  son  entomologie,  il  décrit  longuement  les  mœurs  des  abeilles 
que,  d’après  un  préjugé  commun  à  l’antiquité ,  il  croyait  pouvoir  être 
spontanément  engendrées  par  la  putréfaction  du  ventre  d’un  bœuf.  Il 
parle  aussi  de  la  soie  qui  venait,  dit-il,  d’un  pays  fort  éloigné ,  et  que 
produisaient  des  insectes  différents  du  bombyx  mort. 

Si  la  zoologie  de  Pline  est  confuse,  sa  botanique  l’est  plus  encore.  Sa 
classification  est  arbitraire  et  ses  descriptions  sont  trop  inexactes  pour 
que  les  plantes  qu’il  cite  puissent  être  reconnues.  Il  a  cependant  le  mé¬ 
rite  de  cette  ingénieuse  remarque  qu’il  serait  possible,  par  l’époque  de  la 
floraison  des  végétaux,  de  reconnaître  les  mois  de  l’année;  Linné  pour¬ 
rait  bien  y  avoir  pris  l’idée  de  son  calendrier  de  Flore. 

La  thérapeutique  de  Pline  est  pleine  d’erreurs.  Il  multiplie  à  l’infini 
les  remèdes  qu’on  peut  tirer  des  plantes  et  des  animaux;  selon  lui,  la 
tortue  seule  en  fournit  soixante-six. 

Sa  minéralogie  est  intéressante  sous  le  rapport  technique  et  comme 
histoire  des  beaux-arts  ;  car  il  a  sauvé  de  l’oubli  les  noms  d'un  grand 
nombre  de  sculpteurs,  de  peintres  et  de  graveurs,  en  donnant  la 
description  d’édifices,  de  statues  et  de  pierres  gravées  qui  n’existent 
plus  pour  nous.  Il  nous  fait  connaître  le  mode  d’extraction  des  métaux, 
l’emploi  de  l’amalgame  du  mercure  pour  l’exploitation  des  mines  d’or  eî 
d’argent,  la  fabrication  du  laiton,  de  l’acier,  du  bronze ,  de  l’airain  de 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


Lvj 

Corinthe;  celle  du  blanc  de  céruse  et  du  minium.  Il  parle  des  propriétés 
de  l’aimant ,  de  celles  de  la  pierre  de  touche,  du  soufre,  du  cinabre ,  de 
la  îitharge,  etc. 

On  trouve  dans  ses  ouvrages  une  foule  d’observations  sur  les  aéro- 
lithes,  les  aurores  boréales,  et  sur  d’autres  phénomènes  météoriques. 

Plutarque  a  consigné,  dans  ses  Propos  de  table  et  dans  son  ouvrage  sur 
T Industrie  des  animaux  et  sur  la  raison  dont  ils  sont  doues ,  certains 
faits  d’histoire  naturelle  qui  ne  sont  pas  dépourvus  d’intérêt  ;  mais  il  traite 
toutes  ces  questions  plutôt  en  philosophe  qu’en  naturaliste.  Il  a  laissé 
deux  traités  de  physique  générale,  sous  le  titre  de  Questions  naturelles 
et  de  Recherches  sur  le  froid ,  et  un  petit  écrit  fort  curieux,  à  cause  de 
certaines  observations  très  justes  concernant  la  nature  du  globe  lunaire, 
et  qui  est  intitulé  :  De  la  face  qui  paraît  dans  la  haie. 

À  cette  époque,  où  l’empire  romain  touchait  à  la  grande  crise  qui 
devait  se  terminer  par  sa  dissolution,  la  plus  déplorable  anarchie  régnait 
dans  les  esprits,  et  Alexandrie  était  le  principal  théâtre  de  cette  confu¬ 
sion.  Les  Juifs,  dont  l’établissement  dans  cette  ville  remontait  au  règne 
de  Physcon,  y  avaient  apporté  le  goût  des  éludes  de  pure  spéculation. 
Plus  tard,  sous  le  règne  de  Trajan  et  d’Adrien  ,  la  philosophie  indienne 
devenue,  sans  doute ,  plus  incompréhensible  à  mesure  qu’elle  s’éloignait 
de  sa  source,  et  le  néo-platonisme  qui,  de  son  côté,  se  livrait  aux  concep¬ 
tions  les  plus  insaisissables,  vinrent  ajouter  au  vertige  qui  poussait  les  es¬ 
prits  vers  ces  études  sans  nom  qu’on  a  tenté  de  nos  jours  de  rajeunir. 
I)e  ce  conflit  d’idées  toujours  vagues  et  rarement  profondes  naquit  la 
philosophie  cabalistique ,  cette  déplorable  aberration  de  la  raison  hu¬ 
maine  dont  le  règne  fut  si  long  et  qui  n’occupe  plus  aujourd’hui  que 
quelques  cerveaux  vides.  Ces  stériles  études,  mortelles  pour  l’intelli¬ 
gence,  firent  oublier  les  sciences  d’observation,  qui  tombèrent  bientôt 
dans  l’oubli. 

Au  ii«  siècle  de  l’ère  chrétienne,  nous  ne  trouvons  que  trois  écrivains, 

r 

Athénée,  Elien  et  Oppien,  dont  les  ouvrages  intéressent  directement  les 
naturalistes;  mais,  lorsqu’ils  parurent  ,  la  langue  latine  avait,  comme 
langue  scientifique,  fait  place  à  la  langue  grecque. 

L’ouvrage  d’Athénée  ,  le  Banquet  des  sages ,  n’est  autre  chose  qu’une 
compilation  indigeste  et  confuse  ;  mais  il  renferme  beaucoup  de  détails 
précieux.  L’auteur  fait  raconter  à  chacun  des  convives  tout  ce  qu’il  sait 
sur  les  mets  qui  paraissent  sur  la  table  ,  et  de  là  des  détails  souvent  fort 
piquants.  C’est  ainsi  qu’il  nous  donne  la  description  de  quatre-vingt-dix 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


r.vij 

poissons  et  d’un  grand  nombre  d’oiseaux,  le  lout  mêlé  d’anecdotes  qui 
varient  agréablement  son  récit. 

Élien  n’est,  comme  Athénée,  qu’un  simple  compilateur.  Pour  rendre 
son  livre  plus  original,  il  a  eu  la  malencontreuse  idée  de  mêler  toutes 
les  matières  sans  ordre  ni  méthode.  Il  cite  soixante-dix  espèces  de 
mammifères  ,  entre  autres  le  bœuf  sans  cornes,  l’yak ,  le  babiroussa  et 
la  souris  épineuse.  Sur  les  cent  neuf  espèces  d’oiseaux  dont  il  fait  men¬ 
tion,  quelques-unes  n’ont  été  constatées  que  dans  les  temps  modernes  : 
tels  sont  ceux  qu’il  appelle  les  paons  de  mer  ,  et  dans  lesquels  on  a  re¬ 
connu  les  combattants.  Il  donne  la  description  de  cinquante  espèces  de 
reptiles  qui  n’ont  pas  tous  été  retrouvés,  et  il  n’y  a  guère  que  dix  années 
qu’on  a  découvert  aux  Indes  son  crocodile  à  museau  cornu.  Il  décrit 
cent  trente  poissons;  quelques-uns  le  sont  pour  la  première  fois,  tels 
que  le  diodon  ,  le  citharodon  et  l’anchois.  Les  détails  qu’il  présente  sur 
les  animaux  de  cette  classe  sont  d’autant  plus  importants  que  les  Grecs 
étaient  presque  aussi  avancés  que  nous  en  ichthyologie. 

Oppien,  né  en  Cilicie,  vers  la  fin  du  règne  de  Marc-Aurèle,  a  écrit  les 
Cynégétiques ,  les  Halieutiques  et  les  Ixeutiques ,  poèmes  tous  trois 
précieux  pour  les  sciences  naturelles  ;  mais  dont  le  dernier  est  perdu. 

Les  Cynégétiques  nous  font  connaître  les  races  de  chevaux  et  de 
chiens  dont  on  se  servait  alors  pour  la  chasse,  et  le  nom  des  ani¬ 
maux  qui  étaient  l’objet  de  ce  délassement.  L’auteur  y  cite  entre  au¬ 
tres  le  bison  et  le  mouflon,  qui  vivaient  alors  en  Italie.  Les  Halieu¬ 
tiques  contiennent  des  détails  d’un  plus  grand  intérêt.  Le  poète  y 
décrit  le  lieu  d’habitation  des  poissons  et  de  certains  mollusques ,  leur 
mode  de  reproduction  et  leurs  mœurs  ;  ainsi,  il  rappelle  les  propriétés 
électriques  de  la  torpille,  la  ruse  si  connue  de  la  baudroie  pour  attirer 
les  petits  poissons ,  celle  de  la  sèche  qui  teint  l’eau  de  son  encre,  afin 
d’échapper  à  ses  ennemis,  et  le  dangereux  aiguillon  dont  la  pastenade  est 
armée.  Les  développements  dans  lesquels  il  entre  sur  la  manière  de 
pêcher  les  diverses  espèces  de  poissons  et  sur  leurs  migrations  sont  fort 
intéressants  pour  la  science.  L’ouvrage  d’Oppien  contient  la  description 
de  cent  soixante  poissons  ;  et  il  est  à  remarquer  que,  parmi  tant  de 
détails,  on  ne  trouve  que  peu  de  fables  ;  cependant  certains  faits  deman¬ 
dent  à  être  vérifiés. 

Ce  jeune  poète  est  l’un  des  derniers  naturalistes  distingués  de  l’an¬ 
tiquité  ;  nous  ne  trouvons  plus  après  lui  que  Galien  de  Pergame,  savant 
médecin  de  Marc-Aurèle  et  de  Lucius  Vérus. 

8 


DISCO  U  HS  PRELIMIN  AIRE. 


r.viij 


Galien  se  fixa  à  Rome  après  avoir  successivement  visité,  pour  s’in¬ 
struire,  Corinthe,  la  Lycie,  laPalestine  et  l’Égypte.  A  l’époque  où  il  étudia 
l’anatomie  à  Alexandrie,  cette  science  y  était  en  décadence  ;  mais  par  son 
seul  génie  il  la  soutint  et  lui  fil  faire  d’étonnants  progrès.  Il  a  considé¬ 
rablement  écrit,  en  suivant  toujours  dans  ses  travaux  un  ordre  méthodi¬ 
que  :  il  commence  par  l’anatomie  5  viennent  ensuite  la  physiologie,  l’hy¬ 
giène,  la  pathologie,  la  séméiotique  et  la  thérapeutique. 

Ses  administrations  anatomiques ,  dont  nous  n’avons  qu’une  partie, 
sont  pleines  de  faits  qui  annoncent  une  merveilleuse  sagacité  et  une 
persévérance  opiniâtre.  Les  difficultés  qui  entouraient  l’étude  étaient 
cependant  alors  fort  grandes.  On  ne  pouvait  disséquer  des  adul¬ 
tes,  et  l’on  était  réduit  à  ouvrir  les  cadavres  des  enfants  morts  dans 
les  lieux  où  on  les  avait  exposés,  ou  bien  ceux  des  ennemis  restés 
sur  le  champ  de  bataille  ;  toutes  ces  ressources  étant  insuffisantes  , 
Galien  conseilla  d’étudier  l’organisation  des  animaux  qui  se  rap¬ 
prochent  le  plus  de  l’homme,  surtout  les  singes  de  l’espèce  appelée 
magot.  Il  en  résulte  que  ,  dans  ses  descriptions  myologiques  et  ostéolo- 
giques,  il  rapporte  souvent  à  l’homme  des  détails  organiques  qui  ne  sont 
vrais  que  pour  le  singe.  Son  livre  de  la  Digestion  contient  des  indica¬ 
tions  fort  précises  sur  l’anatomie  comparée;  il  fait  remarquer,  après 
Aristote,  que  tous  les  animaux  qui  n’ont  pas  d’incisives  à  la  mâchoire  su¬ 
périeure  ont  plusieurs  estomacs.  Il  soutient  aussi,  contre  l’opinion  géné¬ 
ralement  admise  de  son  temps,  que  les  éléphants  ont  une  vésicule 
biliaire.  Ses  travaux  relatifs  à  la  respiration  donnent  une  haute  opinion 
de  son  habileté.  Il  avait  fait  de  nombreuses  expériences  sur  la  pro¬ 
duction  de  la  voix,  et  coupé,  chez  des  porcs,  les  deux  branches  du  nerf 
pneumo-gastrique  qui  montent  le  long  du  larynx,  pour  démontrer  leur 
influence  dans  la  formation  du  son.  Nous  n’avons  qu’une  partie  de  sa 


description  du  cerveau  ;  mais  elle  est  assez  remarquable  pour  nous  faire 
regretter  la  perte  de  ce  qui  ne  nous  est  pas  parvenu. 

Galien  fait  preuve  d’une  grande  pénétration  dans  son  ouvrage  in¬ 
titulé  :  De  V usage  des  parties  du  corps  humain.  Il  a  signalé  le  pre¬ 
mier  la  perforation  du  cœur  dans  le  fœtus.  Toutes  ses  erreurs  sur 
la  structure  et  les  fonctions  de  cet  organe  et  de  ses  dépendances  vien¬ 
nent  de  ce  qu’il  n’expérimentait  que  sur  des  animaux,  et  n’avait  au¬ 
cune  idée  de  la  circulation  du  sang  ;  aussi  ne  peut-il  expliquer  le 
mouvement  d’élévation  et  d’abaissement  du  cerveau ,  qu’il  attribue  â 
l’afflux  de  l’air.  Il  a  aussi  le  premier  parlé  des  nerfs  optiques ,  et 


1)IS(  :ü  LJ  RS  lJ  R  ELIMINAI  K  E. 


I  - 1  x 


décrit  avec  exactitude  les  couches  optiques.  Il  traite  ensuite  de  l’u¬ 
sage  des  parties  de  la  tète,  des  dents,  de  la  moelle  épinière  ,  des  nerfs 
auxquels  celle-ci  donne  naissance  ,  des  organes  de  la  reproduction, 
de  la  différence  qui  existe  entre  le  fœtus  et  l’adulte,  de  la  distribution 
générale  des  nerfs,  des  artères  et  des  veines.  Chacun  de  ces  sujets  par¬ 
ticuliers  prouve  le  même  talent  d’observation  et  la  même  puissance  de 
déduction.  Dans  son  écrit  sur  les  opinions  d’Hippocrate,  il  fait  de  la 
tète  le  siège  de  toutes  les  facultés,  contrairement  à  la  théorie  des  stoï¬ 
ciens,  qui  le  plaçaient  dans  le  cœur. 

Son  traité,  relatif  aux  propriétés  des  aliments,  renferme  une  foule  de 
détails  intéressants  sur  les  substances  nutritives  tirées  des  deux  règnes. 

Ce  grand  homme,  qui  eût  peut-être  égalé  Aristote,  si,  au  lieu  de  spé¬ 
cialiser  ses  éludes,  il  les  avait  généralisées,  dut  au  hasard  d’un  songe 
survenu  à  son  père  d’avoir  étudié  la  médecine.  Il  est  du  petit  nombre 
de  ceux  qui  ont  personnellement  joui  de  leur  gloire  et  dont  le  nom  est 
le  plus  long-temps  demeuré  populaire.  Admiré  pendant  sa  vie,  il  fut 
jusqu’au  xvie  siècle  une  autorité  toute-puissante  ;  et  jusqu’à  nos  jours 
les  Arabes  n’eurent  pas  d’autre  guide.  Galien  est  le  dernier  savant  qui 
se  soit  occupé  des  sciences  naturelles  avec  distinction;  à  sa  mort,  elles 
tombèrent  dans  la  barbarie,  pour  ne  se  relever  qu’au  xvie  siècle  :  aussi 
n’entrerons-nous  pas  dans  de  grands  détails  sur  les  hommes  qui  lui  suc¬ 
cédèrent. 

Justin,  écrivain  du  11e  siècle,  à  qui  nous  devons  la  conservation  de  plu¬ 
sieurs  passages  fort  curieux  de  l’historien  Trogue-Pompée,  semble  adopter 
son  opinion  sur  l’origine  ignée  de  notre  planète,  et  pense  que  le  refroidis¬ 
sement  du  globe  ayant  d’abord  eu  lieu  aux  pôles  ,  les  Scythes  doivent 
avoir  été  les  premiers  habitants  de  la  terre. 

Au  me  siècle,  nous  trouvons  fort  peu  d’écrivains  remarquables;  ce 
qu’il  faut  attribuer  à  la  lutte  qui  s’engagea  entre  les  chrétiens  et  les  sec¬ 
tateurs  du  paganisme.  Cependant  quelques  hommes  se  montrèrent 
encore  sensibles  aux  attraits  de  la  sience  :  Philostrate  de  Lemnos,  philo¬ 
sophe  pythagoricien,  qui  vivait  à  Rome  sous  l’empereur  Sévère ,  a  consi¬ 
gné,  dans  la  vie  d’Apollonius  de  Thyanes ,  de  fort  bonnes  observations 
sur  les  productions  naturelles  de  l’Inde,  qu’ Apollonius  avait  visitée 
en  compagnie  de  quelques  philosophes.  Tout  ce  qu’il  rapporte  sur 
les  mœurs  des  éléphants  est  très  exact.  Il  décrit  avec  précision  plusieurs 
des  poissons  de  l’Indus ,  et  donne  quelques  détails  curieux  sur  les 
mœurs  des  singes;  mais  ces  vérités  sont  mêlées  aux  fables  si  communes 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


LX 

à  cette  époque.  Nemesianus  le  Carthaginois  a  écrit  un  poème  sur  la  chasse 
aux  mammifères  et  un  autre  sur  l’aviceptologie,  dont  il  ne  nous  reste  que 
quelques  vers.  Titus  Calpurnîus,  élève  de  Nemesianus,  a  composé  des 
élégies ,  dont  la  septième  renferme  des  détails  sur  les  lièvres  blancs  et 
sur  le  babiroussa  ;  il  y  cite  un  bœuf  à  bosse  et  à  crinière,  qu’on  suppose 
être  le  bison. 

A  cette  époque,  la  chimie,  dont  il  n’a  pas  encore  été  question,  occu¬ 
pait  beaucoup  les  savants  d’Égypte,  et  avait  puissamment  contribué  aux 
progrès  de  la  métallurgie.  Déjà,  sous  le  nom  d 'art  hermétique ,  converti 
plus  tard  en  celui  d’ alchimie ,  elle  rêvait  la  transmutation  des  mé¬ 
taux:  et  Dioclétien  fut  tellement  effrayé  de  ses  progrès,  qu’après  la 
prise  d’Alexandrie,  il  fit  brûler  tous  les  livres  qui  en  traitaient. 

Les  plus  anciens  ouvrages  d’alchimie,  échappés  à  la  proscription,  et 
qu’on  attribue  faussement  à  Hermès,  mais  qui  appartiennent  évidem¬ 
ment  à  l’école  d’Alexandrie,  sont  le  Pimandre,  le  Traité  des  sept  chapi¬ 
tres ,  et  la  fameuse  Tahle  d’ 'émeraude  tant  de  fois  commentée  sans  avoir 
été  comprise.  Tous  ces  ouvrages  sont  empreints  du  panthéisme  primitit 
particulier  à  l’Orient,  et  l’on  aurait  peine  à  reconnaître,  sous  leur  forme 
apocalyptique,  les  premiers  âges  de  la  chimie  moderne;  mais  nous  sui¬ 
vrons  pas  à  pas  cette  science,  et  nous  montrerons  comment  la  vérité  sans 
cesse  mêlée  à  l’erreur  finit  par  triompher. 

Après  quinze  siècles  d’une  gloire  toujours  croissante ,  l’empire  romain 
succombait  sous  le  poids  de  sa  propre  grandeur.  Travaillé  au  dedans  par 
des  factions  politiques  et  des  querelles  religieuses  auxquelles  venait  se 
joindre,  comme  une  cause  inévitable  de  dissolution,  la  profonde  cor¬ 
ruption  de  la  société  païenne;  harcelé  par  les  invasions  déplus  en  plus 
menaçantes  des  barbares,  il  touchait  à  sa  ruine.  Depuis  le  commence¬ 
ment  de  notre  ère ,  les  populations  teuto-cimbriques ,  qui  s’étendaient 
du  Danube  jusqu’à  l’Elbe,  s’étaient  incessamment  précipitées  sur  l’Ita¬ 
lie;  leur  nombre  et  leur  audace  allaient  toujours  croissant.  Au  ive  et  au 
ve  siècle,  les  Ostrogoths  et  les  Hérules,  les  Vandales,  les  Alains,  les 
Suèves,  les  Visigoths  et  les  Francs,  inondèrent  l’Italie,  les  Gaules,  l’Afri¬ 
que,  l’Espagne;  et  Attila  (Etzel)  vint  à  son  tour,  comme  un  torrent 
dévastateur,  sillonner  le  sol  de  la  péninsule  italique.  Pour  l’éloigner, 
les  Romains,  qui  ne  pouvaient  plus  supporter  le  poids  d’un  glaive,  le 
gorgèrent  de  riches  présents.  Genserich  et  Odoacre  vinrent  enfin  s’as- 
seoir  sur  le  trône  des  Césars,  mais  ne  prirent  des  vaincus  que  la  foi  chré¬ 
tienne. 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE.  Lxj 

Cependant  vers  le  milieu  du  iv®  siècle,  Constantinople  avait  recueilli 
les  débris  de  la  civilisation  romaine;  et  l’Occident,  en  proie  aux  guerres 
acharnées  des  tribus  germaniques  qui  se  disputaient  la  possession  du  sol, 
tomba  pour  huit  siècles  dans  la  plus  affreuse  barbarie.  La  lutte  engagée 
entre  les  chrétiens  et  les  païens  absorbait  l’attention  de  tous  les  hom¬ 
mes  d’intelligence,  et  ne  laissait  aux  esprits  aucun  loisir  pour  s’oc¬ 
cuper  de  science.  Toutefois,  Eustathius,  archevêque  d’Antioche ,  com¬ 
posa,  sous  le  titre  de  Commentaire  de  l’Hexameron,  un  traité  d’histoire 
naturelle,  où  les  êtres  sont  rangés  suivant  l’ordre  de  leur  création  et  dont 
tous  les  détails  sont  empruntés  aux  naturalistes  anciens.  Saint  Ambroise 
(370)  publia  un  ouvrage  semblable,  mais  dans  un  but  exclusivement 
théologique.  Vegèce  et  Gargilius  écrivirent  sur  l’art  vétérinaire  deux  trai¬ 
tés  d’une  grande  médiocrité,  etPalladius  a  laissé  un  ouvrage  intitulé  :  De 
re  rusticâ ,  qui  mérite  à  peine  une  mention.  Ausone,  précepteur  de  l’em¬ 
pereur  Gratien,  est  l’auteur  d’un  poème  sur  la  Moselle,  dans  lequel  il 
décrit  quatorze  espèces  nouvelles  de  poissons,  entre  autres  la  truite  com¬ 
mune,  la  truite  saumonée  et  le  barbeau.  Oribase,  médecin  de  l’empe¬ 
reur  Julien,  fut  un  des  hommes  les  plus  remarquables  de  ce  siècle;  il 
réunit  en  un  seul  corps  divers  traités  de  médecine,  qui  sans  lui  ne  fussent 
pas  parvenus  jusqu’à  nous. 

Saint  Augustin,  l’illustre  évêque  d’Hippone  et  l’un  des  plus  célè¬ 
bres  pères  de  l’Église,  a  décrit  quelques  poissons,  et  mentionne  la 
découverte  faite  en  Afrique  de  débris  de  mastodontes  qu’il  croit  être  des 
ossements  de  géants.  On  a  de  lui  un  traité  sur  la  génération.  Macrobe 
a  écrit  deux  ouvrages  sur  les  sciences:  le  premier,  sous  le  titre  de 
Commentaire  du  songe  de  Scipion ,  contient  un  exposé  des  opinions 
des  anciens  sur  l’astronomie  ;  le  second,  intitulé  Saturnales,  rédigé 
sur  le  même  plan  que  celui  d’Athénée ,  fait  connaître  certaines 
opinions  scientifiques ,  que  sans  lui  nous  aurions  toujours  ignorées. 
Sidoine  Apollinaire  a  laissé  des  détails  topographiques  sur  l’Auvergne. 
Orose,  de  Tarragone,  n’est  intéressant  que  par  une  assertion  qui  justifie 
le  calife  Omar  de  l’incendie  de  la  bibliothèque  d’Alexandrie  ;  car  il 
déclare  que ,  dans  son  voyage  en  Égypte ,  il  visita  cette  bibliothèque 
et  la  trouva  vide,  les  Arabes  l’ayant  dévastée  depuis  deux  siècles. 
Martianus  Capella  a  écrit ,  à  la  fin  du  ve  siècle,  un  poème  intitulé  : 
Noces  de  la  philologie  avec  Mercure.  On  y  trouve  une  division  des  con¬ 
naissances  humaines  en  sept  branches  appelées  les  sept  arts  libéraux  , 
division  adoptée  par  les  universités  dans  tout  le  cours  du  moyen  âge  ; 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


I.Xlj 

et  Saint  Cyrille  a  laissé  un  petit  traité  sur  les  plantes  et  les  animaux. 

Les  efforts  des  empereurs  n’avaient  pu  empêcher  les  Gaules  de  tomber 
sous  la  domination  des  Francs  ni  soustraire  l’Italie  au  joug  des  barbares. 
Cependant  les  chefs  des  conquérants  n’étaient  pas  tous  insensibles  aux 
avantages  de  la  civilisation.  Sous  le  règne  de  Théodoric,  roi  desOstrogoths, 
le  calme  se  rétablit  un  peu  ;  et  ce  sage  prince,  non  content  de  favoriser 
dans  ses  états  les  progrès  des  lumières,  s’efforça  de  les  faire  pénétrer 
chez  ses  voisins  ;  mais  les  querelles  suscitées  par  l’arianisme  occupaient 
l’attention  des  esprits  et  les  détournaient  de  l’étude.  Aux  dissensions 
causées  par  ce  schisme  se  mêlèrent  de  plus  graves  préoccupations  : 
les  institutions  politiques  cherchaient  à  se  régulariser;  la  féodalité  s’or¬ 
ganisait  sur  toute  la  face  de  l’Europe,  et  tandis  qu’en  Occident  une  aristo¬ 
cratie  puissante  renfermait  le  pouvoir  royal  dans  les  bornes  les  plus 
étroites ,  le  despotisme  régnait  à  Constantinople. 

Le  fameux  commentaire  de  la  Misnah,  le  Talmud,  code  civil  et  cano¬ 
nique  des  Juifs,  remonte  à  cette  époque,  et  eut  une  très  grande  influence 
sur  la  direction  des  idées  philosophiques  de  l’Europe.  C’était  un  mélange 
informe  de  la  philosophie  néo-platonicienne  ,  avec  les  idées  supersti¬ 
tieuses  des  Juifs,  qui  attribuaient  aux  caractères  alphabétiques,  à  leur 
combinaison,  à  certains  mots  barbares,  une  puissance  refusée  à  l’homme, 
et  mettaient  à  son  service  les  êtres  supérieurs.  Les  études  théologiques, 
fondées  sur  la  lecture  des  gloses  de  la  Bible  et  sur  celle  des  livres  juifs, 
entretenaient  cette  déplorable  erreur.  Il  en  naquit  la  cabale  que  le 
xvne  siècle  seul  vit  s’éteindre,  etqui  fascina  certains  esprits  faibles  au  point 
de  les  faire  croire  à  leur  propre  supériorité.  De  là  les  astrologues  ,  les 
magiciens  et  les  sorciers  qui  souvent  expièrent  dans  les  flammes  leur  cou¬ 
pable  crédulité. 

La  littérature  ecclésiastique  ,  qui  avait  eu  pour  brillants  interprètes 
les  pères  de  l’Église,  commençait  à  décliner.  Dans  les  premiers  temps  du 
vie  siècle,  on  ne  comptait  d’hommes  célèbres  que  Cassiodore  et  Boëce, 
qui  firent  de  vains  efforts  pour  tirer  les  lettres  de  la  barbarie  ;  et  vers 
la  fin  brilla  le  savant  saint  Grégoire,  dont  le  palais  était  devenu  l’asile  des 
sciences.  Nous  ne  trouvons  aussi  à  cette  époque  que  deux  médecins  célè¬ 
bres,  Aétius  d’Amède  et  Alexandre  de  Tralles.  La  corruption  toujours 
croissante  des  mœurs  fut  suivie  d’un  abrutissement  général.  Les  écoles, 
abandonnant  les  études  sérieuses,  s’étaient  laissé  envahir  par  les  dispu¬ 
tes  théologiques,  et  une  fausse  dialectique  rendait  les  discussions  verbeu¬ 
ses  et  sans  profondeur. 


DISCüU  RS  P  R  ELI  MI  N  AIR  E . 


LXlij 

Les  disciples  de  saint  Benoît ,  dégoûtés  d*un  monde  d’on  la  vertu  était 
bannie,  se  retirèrent,  en  543,  sur  le  mont  Cassin  et  se  consacrèrent  à 
l’éducation  de  la  jeunesse  et  à  l’étude;  ils  rendirent  d’immenses  services 
a  la  civilisation  ,  en  multipliant  les  manuscrits,  précieux  monuments  de 
l’antiquité. 

Ce  siècle  fut  pourtant  signalé  par  une  importation  d’un  grand  in¬ 
térêt  pour  les  arts.  Deux  moines  ,  envoyés  à  Ceylan  ,  en  rapportèrent  à 
Constantinople  les  vers  à  soie  ,  se  livrèrent  à  leur  éducation  et  fabri¬ 
quèrent  les  premiers  tissus.  Le  commerce,  abandonné  aux  Syriens  dont 
l’influence  était  alors  considérable,  consistait  en  aloès,  épices,  ivoire, 
pierres  précieuses,  etc.  ;  mais  bientôt  toute  relation  avec  l’Orient  cessa. 

Le  règne  des  sciences  chez  les  anciens  finit  lors  de  la  translation  du 
siège  de  l’empire  à  Constantinople.  Une  ère  nouvelle  va  commencer,  em¬ 
preinte  du  caractère  de  mysticité  sauvage  émanant  de  son  origine.  Sa 
lutte  contre  les  ténèbres  et  le  besoin  d’asseoir  ses  institutions  l’absorbent 
tout  entière,  et  elle  semble  un  pont  jeté  entre  deux  âges  pour  les  réunir. 


SECONDE  PARTIE. 

MOYEN  AGE. 


Histoire  des  sciences  naturelles,  depuis  le  VIIe  jusqu’au  XVIe  siècle  de  l’ère 

vulgaire. 


Le  moyen  âge,  cette  époque  si  peu,  si  mal  connue,  et  pendant  si  long» 
temps  jugée  avec  une  injuste  prévention ,  est  cependant  digne ,  comme 
époque  de  transition,  de  fixer  nos  regards.  Il  nous  présente,  d’un  côté, 
la  lente  et  laborieuse  élaboration  de  la  civilisation  au  sein  d’une  société 
qu’aucun  fil  ne  guide  à  travers  des  routes  inconnues;  de  l’autre,  la  lutte 
acharnée  de  l’intelligence  contre  l’abrutissement  qui ,  sous  toutes  les 
formes,  vient  s’opposer  à  sa  marche  progressive.  Nous  commencerons 
l’histoire  de  cette  longue  période  par  celle  des  Orientaux ,  qui  devinrent 
de  nouveau,  pour  quelques  siècles,  les  maîtres  ou  plutôt  les  conserva¬ 
teurs  de  la  science.  Les  peuples  de  l’Occident  n’occupant  que  la  seconde 
place,  ne  viendront  qu’après  eux. 


E.X1V 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


État  des  sciences  naturelles  en  Orient  et  chez  les  Arabes  d’Espagne. 


Au  milieu  des  révolutions,  les  peuples  antiques  de  l’Orient  avaient 
perdu  le  goût  des  études  scientifiques.  La  barbarie  étouffait  lentement 
les  lumières  que  tant  de  siècles  avaient  si  péniblement  fait  éclore,  et  l’Eu¬ 
rope  était  devenue  l’héritière  de  ces  trésors;  mais  lorsque  les  hordes  dé¬ 
vastatrices  vomies  par  le  Nord,  se  jetant  comme  une  troupe  de  vautours 
sur  Rome  agonisante,  l’eurent  mise  en  lambeaux,  l’Europe ,  à  son  tour, 
occupée  des  luttes  de  ses  maîtres  et  de  la  constitution  d’une  société  nou¬ 
velle  ,  demeura  pendant  plusieurs  siècles  étrangère  aux  travaux  de 
l’esprit,  et  la  science  retourna  à  son  berceau.  Les  Arabes  alors  la 
recueillirent,  la  cultivèrent  avec  succès,  et  peuvent  en  être  regardés 
comme  les  fidèles  dépositaires  pendant  la  nouvelle  enfance  de  l’Eu¬ 
rope.  Les  travaux  des  Grecs  leur  servirent  de  guide ,  et  ils  embrassèrent 
dans  leurs  études  toutes  les  sciences  d’observation  ;  mais  ils  n’avaient 
pas  l’esprit  positif  et  indépendant  des  peuples  occidentaux.  Leur  ima¬ 
gination  brûlante  suppléa  souvent  à  l’observation  ;  les  erreurs  de  l’astro¬ 
logie  et  de  l’alchimie,  qui  commençaient  à  dominer  à  l’époque  de  la 
chute  de  l’empire  ,  furent  accueillies  et  développées  par  eux  avec  un 
enthousiasme  extraordinaire,  et  arrêtèrent  les  progrès  des  éludes  positi¬ 
ves.  Le  vu6  siècle  compte  parmi  les  savants  Arabes,  Persans  et  Juifs, 
Ahmed-ben-Ibrahim,  Ibn-Sirin,  Ibn-el-Mocaffa,  Dchafer,  médecins,  bota¬ 
nistes  et  alchimistes ,  Ahron ,  auteur  des  pandectes  de  médecine ,  Jean- 
!e-Grammairien,  traducteur  des  oeuvres  de  Galien,  El-Kinâni,  professeur 
de  médecine  à  Alexandrie,  Dcliâbir  (Géber),  qui  réforma  la  chimie 
et  dont  les  opérations  sont  d’une  exactitude  remarquable.  On  lui  attri¬ 
bue  la  découverte  de  l’acide  sulfurique  et  la  connaissance  empirique  de 
l’augmentation  du  poids  des  métaux  par  la  calcination.  Livré  aux  chimè¬ 
res  de  la  transmutation ,  il  a  écrit  sur  cette  matière  avec  une  netteté  et 
une  précision  qui  feraient  croire  à  des  opérations  sérieuses.  Il  fut  aussi 
fort  habile  en  astronomie ,  corrigea  plusieurs  erreurs  de  l’almageste  de 
Ptolémée,  et  donna  une  exposition  du  système  de  cet  astronome. 


L\  v 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 

L’un  des  événements  les  plus  importants  de  ce  siècle  est  la  fondation 
de  l’islamisme  par  Mahomet,  Ce  législateur,  qui  révolutionna  l’Orient 
tant  par  la  force  de  son  bras  que  par  la  puissance  de  sa  parole,  acheva  de 
détruire  les  anciennes  constitutions  religieuses  et  politiques  de  ces  con¬ 
trées.  Longtemps  occupé  de  la  tache  laborieuse  d’asseoir  le  nouvel  em¬ 
pire  des  Arabes,  incessamment  menacé  par  Héraclius,  et  de  propager  sa 
religion,  il  livra  le  pays  à  des  luttes  qui  étouffèrent  toute  manifestation 
scientifique.  Son  Coran,  qui  défendait  les  représentations  d’hommes  et 
d’animaux,  priva  pour  longtemps  l’histoire  naturelle  du  dessin,  l’un  de 
ses  plus  puissants  auxiliaires.  Les  Égyptiens  ne  soumirent  à  son  joug 
que  six  cent  mille  têtes,  débris  d’une  population  immense  ;  ils  virent 
s’éteindre  à  jamais  leurs  institutions  théocratiques  successivement  modi¬ 
fiées  par  les  Grecs  et  les  Romains,  et  devinrent  les  esclaves  d’un  peuple 
pour  lequel  les  sciences  positives  avaient  peu  d’attrait. 

Pendant  les  vnr  et  ixe  siècles,  on  trouve  peu  de  savants  parmi  les 
sectateurs  de  Mahomet  ;  la  plupart  sont  chrétiens.  Au  milieu  d’une 
foule  de  médecins,  pleins  de  savoir,  se  distingue  la  famille  des  Bachli- 
ehoua,  qui  pendant  trois  siècles  fit  la  gloire  de  la  Perse.  Les  plus 
célèbres  sont  Dehordchis  Ben  Bachlichoua,  Dehabril  Ben  Bachlichoua, 
médecin  d’Haroun-el-Rachid,  et  Dehabril  Ben  Obeidallah,  médecin  de 
Ben  Buneih.  Sous  le  calife  El  Mamoun  (815),  plusieurs  savants  tradui¬ 
sent  les  ouvrages  d’Euclide,  d'Hippocrate,  d’Aristote,  et  l’almageste de 
Plolomée.  Un  observatoire  est  élevé  à  Bagdad. 

En  dehors  de  la  famille  des  Bachtichoua  se  trouvent  des  Indiens,  des 
Juifs  et  des  Arabes.  Un  de  ces  derniers,  El  Kindi,  fut  l’un  des  plus  fé¬ 
conds  ;  il  a  écrit  au  moins  deux  cents  ouvrages  sur  la  médecine,  la  toxico¬ 
logie,  la  pharmacologie,  la  météorologie  et  la  physiologie,  tant  humaine 
que  générale.  Ben  Mésué,  élève  de  Dehabril  Ben  Bachtichoua,  a  laissé 
plusieurs  traités  de  médecine  et  d’anatomie  comparée.  Abou  Othman 
Amr,  plus  connu  sous  le  nom  d’El  Dchâdidh,  était  si  célèbre  par  l’é¬ 
tendue  et  la  variété  de  ses  connaissances,  que  le  calife  El  Mottakkil 
voulut  lui  confier  l’éducation  de  son  fils  ;  mais  son  excessive  laideur  l’em¬ 
pêcha  d’obtenir  cet  emploi.  Ses  ouvrages  contiennent  un  grand  nombre 
de  faits  scientifiques;  le  plus  estimé  est  une  histoire  des  animaux.  Abou 
Zeid  Honein,  d’El  Ilira,  est  aussi  savant  qu’El  Dchâdidh  ;  on  a  de  lui  plu¬ 
sieurs  traités  spéciaux  sur  divers  points  de  médecine;  et,  comme  il  était 
bon  helléniste,  il  traduisit  Hippocrate  et  Galien.  Ben  Corra  (836), 
d’IIarran  en  Mésopotamie,  le  chef  d’une  famille  connue  sous  le  nom  de 

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h\  VJ 


D I SCOU  RS  PR  Ê  LIM  l  N  A I K  E . 


Sabéens  d’IIarran  ,  parce  qu’il  était  attaché  à  cette  secte,  est  un  auteur 
d’une  fécondité  prodigieuse  ;  on  lui  doit  un  ouvrage  sur  l’anatomie  des 
oiseaux.  Abou  Hanit'a  a  écrit  sur  l’agriculture,  l’hippiatrique  et  la  bota¬ 
nique  j  Ibn  Wahchijd,  sur  la  zoologie  générale  et  sur  la  magie.  On 
compte  parmi  les  nombreux  astronomes  de  cette  époque  le  célèbre  El 
Baten,  qui  détermina  l’aphélie  ;  et  dans  le  même  temps  d’autres  sa¬ 
vants  calculaient  l’inclinaison  de  l’écliptique,  composaient  des  tables 
astronomiques,  faisaient  des  observations  sur  les  étoiles  fixes  et  sur  les 
clipses. 

On  doit  d’autant  plus  s’étonner  de  trouver  en  Orient  un  si  grand  nombre 
de  savants  du  premier  ordre,  que  les  califes,  accoutumés  à  une  domination 
despotique,  traitaient  avec  une  barbarie  révoltante  ceux  d’entre  eux  qui 
encouraient  leur  disgrâce  en  s’exprimant  avec  trop  de  liberté.  El 
Dchâdidh  fut  emprisonné  sur  un  simple  soupçon.  Said  Ben  Naufel , 
médecin  de  l’émir  Ben  Touloun,  lui  ayant  reproché  un  écart  de  régime 
qui  s’opposait  à  sa  guérison,  fut  condamné  à  recevoir  deux  cents  coups 
de  fouet,  et  mourut  pendant  l’exécution.  Isaac  Ben  Amran,  que  ses  con¬ 
temporains  nommaient  le  refuge  de  son  siècle,  ayant  eu  le  malheur  de 
déplaire  au  prince  dont  il  était  le  médecin,  fut  condamné  à  être  saigné 
aux  quatre  veines;  et  son  cadavre,  attaché  à  une  croix,  devint  la  pâture 
des  vautours. 

Au  commencement  du  xe  siècle,  les  mahométans  se  livrent  pour  la 
première  fois  à  l’étude  des  sciences.  El  Bazi  (Rhazès),  le  Galien  de  son 
époque,  leur  ouvre  la  voie.  Le  nombre  de  ses  ouvrages  excède  deux 
cents.  On  a  de  lui  d’excellentes  monographies  anatomiques,  et  une  foule 
d’autres  travaux  sur  les  diverses  branches  de  l’art  de  guérir ,  renfermés 
dans  un  corps  d’ouvrage  qui  forme  un  cours  complet  de  médecine.  Il  a 
écrit  sur  la  médecine  talismanique,  et  sa  crédulité  lui  fut  bien  funeste  : 
le  calife  El  Manzour  lui  ayant  demandé  de  répéter  une  des  expériences 
indiquées  dans  son  livre,  et  Rhazès  n’ayant  pas  réussi,  le  calife  le  frappa 
si  rudement  sur  la  tête  ,  qu’une  cécité  complète  fut  la  suite  de  cette 
brutalité. 

El  Fàrâbi  (950)  a  écrit  sur  l’alchimie ,  et  sur  un  grand  nombre  d’autres 
sujets.  On  a  de  lui  un  ouvrage  fort  curieux  relatif  à  la  classification  des 
sciences.  Ibn  Abul  Achath  (970)  a  laissé  un  traité  de  zoologie  générale. 
El  Madchrili  (975)  ,  de  Madrid ,  fut  le  premier  mathématicien  et  le  plus 
célèbre  astronome  de  l’Espagne  ;  il  est  l’auteur  d’un  livre  concernant  la 
génération  des  animaux,  l’alchimie  et  les  pierres  précieuses.  Le  célèbre 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


l.XVIJ 


Ferdrousi,  à  qui  l’on  doit  un  traité  sur  l’origine  de  la  terre,  a  soutenu 
l’opinion  du  soulèvement  des  montagnes. 

L’activité  des  Arabes  embrassait  toutes  les  parties  des  connaissances 
humaines,  et  ils  s’occupaient  de  l’agriculture  avec  un  soin  particu¬ 
lier.  Le  code  agricole  des  Arabes  d’Espagne  est  un  modèle  de  per¬ 
fection  ;  on  y  trouve  une  comparaison  judicieuse  entre  les  théories  des 
divers  peuples,  calculées  d’après  les  climats  et  la  nature  du  sol. 
La  fermentation  causée  par  les  croisades  n’interrompit  pas  leurs  tra¬ 
vaux  ;  pendant  que  l’Europe  occidentale  courait  aux  armes  pour  venger 
la  cause  du  Christ,  l’Orient  poursuivait  ses  progrès  scientifiques.  Depuis 
1006  jusqu’à  1210,  les  Arabes  de  Syrie,  de  Perse,  d’Égypte  et  d’Espagne 
sont  à  la  tête  des  sciences. 

Le  plus  célèbre  médecin  de  cette  époque  est  Mésué  le  jeune,  ou  Ibn 
Sina  (Avicenne),  de  Bokhara  dans  le  Turkestan.  Son  principal  ouvrage, 
intitulé  Canon ,  eut  une  réputation  prodigieuse  dans  toute  l’Asie,  et 
sa  doctrine  fut  longtemps  la  seule  qu’on  enseignât  dans  les  écoles 
de  médecine.  Sa  physiologie  est  cependant  fausse  et  erronée,  et  ses 
divisions  se  multiplient  sans  nécessité.  On  reconnaît  que  Galien  lui  a 
servi  de  guide  dans  les  explications  qu’il  donne  des  causes  des  maladies, 
ibn  Sina  a  laissé  de  plus  trois  traités  sur  l’alchimie.  El  Biruni, astrologue 
et  alchimiste  plutôt  que  médecin,  a  écrit  un  traité  sur  les  propriétés  des 
métaux,  des  minéraux  et  des  plantes.  Ibn  Dchezla  (1074)  a  laissé  une 
liste  alphabétique  des  plantes  officinales. 

La  plus  grande  partie  des  savants  de  ce  temps  appartient  à  l’Es¬ 
pagne,  dont  les  écoles  étaient  fréquentées  par  tous  les  Européens  avides 
de  connaissances  :  ce  sont  surtout  des  médecins  praticiens  qui  ont  tous 
laissé  des  travaux  généraux  sur  l’anatomie  et  la  médecine. 

La  célèbre  famille  des  Ibn  Zohr  (Avenzoar),  dont  le  chef  s’établit  en 
Espagne  au  commencement  du  xe  siècle,  a  produit  un  grand  nombre  de 
médecins.  Avenzoar  (1140),  un  des  plus  zélés  partisans  de  Galien, 
est  plus  original  que  les  autres  médecins  arabes;  il  s’est  occupé 
à  la  fois  de  médecine,  de  chirurgie  et  de  pharmacie,  quoique  ce  ne 
fût  pas  la  coutume  d’alors.  Les  préjugés  s’opposaient  déjà  chez  eux 
aux  progrès  de  la  science  ;  car  ils  regardaient  comme  infâmes  cer¬ 
taines  opérations,  entre  autres  celle  de  la  pierre.  Ibn  el  Awwam,  de  Sé¬ 
ville,  fut  un  des  naturalistes  célèbres  du  xne  siècle;  il  a  écrit  sur  l’agricul¬ 
ture.  Ibn  Matran ,  médecin  du  sultan  Salah-ed-din  (1189  à  1201),  a 
écrit  sur  les  plantes  médicinales.  Ibn  Roschel  (Averrhoës)  (1195),  de 


Lsvi,j  DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 

Cordoue,  a  laissé  un  Compendium  de  médecine  et  une  foule  d’autres 
traités  ;  il  s’est  livré  à  l’étude  de  la  philosophie.  Son  anatomie  est  calquée 
sur  celle  de  Galien,  qu’il  a  augmentée  ;  il  s’est  aussi  beaucoup  occupé  de 
médecine  spéculative.  Il  comptait  parmi  ses  disciples  les  plus  distingués 
le  célèbre  Ben  Maïmon  (Maïmonidès). 

Fahr-ed-din  el  Razi  (1149),  de  Rai  dans  le  Taberistan  ,  est  un  médecin 
d’une  fécondité  remarquable.  Il  s’est  occupé  de  philosophie  et  de  science 
générale.  La  réputation  de  sa  famille  était  telle  que,  lorsque  Dchingiz 
kan  eut  battu  Chowarcyn  Schah,  il  excepta  la  postérité  de  Fahr-ed-din 
du  massacre  général  des  habitans  de  Hérat.  Il  figurait  parmi  les  plus  cé¬ 
lèbres  alchimistes  de  son  temps. 

Pendant  le  xme  siècle,  nous  trouvons  chez  les  Arabes  peu  de  travaux 
originaux  sur  les  sciences  naturelles  ;  nous  en  excepterons  cependant 
ceux  de  Kazwyny  (1283)  ,  descendant  d’Ana  Ben  Malest,  compagnon  de 
Mahomet,  et  que  sa  vaste  érudition  a  fait  surnommer  le  Pline  des  Orien¬ 
taux.  Il  a  composé  un  grand  nombre  d’ouvrages,  dont  le  plus  estimé  est 
son  grand  traité  d’histoire  naturelle,  qui  comprend  l’astronomie,  la  mé¬ 
téorologie  et  l’histoire  des  trois  règnes.  Nous  citerons  encore  MuwafFic- 
ed-din  qui  a  écrit  l’histoire  de  tous  les  médecins  arabes,  syriens,  persans 
et  indiens  jusqu’au  xnP  siècle,  avec  un  coup-d’œil  sur  l’origine  de  la 
médecine  et  sur  l’état  de  la  science  à  Alexandrie  :  il  cite  quatre  cent 
deux  médecins. 

Au  xive  siècle,  les  sciences  tombèrent  en  décadence  chez  les  Arabes;  le 
joug  des  Qsmanlis  devint  mortel  aux  travaux  de  l’intelligence;  cependant 
les  derniers  efforts  des  savants  brillèrent  encore  d’un  vif  éclat.  Ibn  el 
Doreihim  publia  à  Mossoul,  sous  le  titre  de  X Utilité  des  Animaux , 
une  histoire  des  mammifères,  des  oiseaux,  des  poissons  et  des  in¬ 
sectes.  Ibn  el  Wardi  a  laissé  un  ouvrage  scientifique  fort  remarquable 
intitulé  :  Unio  rerum  mirabilium ,  et  un  extrait  des  ouvrages  d’Abul 
Féda,  célèbre  géographe  syrien.  El  Demiri  de  Cahira,  le  plus  célèbre 
naturaliste  arabe  ,  a  composé  un  dictionnaire  d’histoire  naturelle  ,  qui 
comprend  la  description  de  neuf  cent  trente-un  animaux.  Bochart  s’en 
est  beaucoup  servi  pour  la  rédaction  de  son  Hierozoicon. 

Les  Arabes  d’Espagne  furent  les  derniers  et  les  plus  brillants  repré¬ 
sentants  de  la  science  orientale  au  moyen  âge;  mais,  lorsque  les  chrétiens 
eurent  détruit  leur  empire,  la  plupart  n’emportèrent  pas  dans  leur  exil 
le  goût  des  études,  et  depuis  le  xve  siècle,  jusqu’à  la  fin  du  xvie,  nous 
ne  trouvons  à  citer  que  quatre  naturalistes  :  El  Calcachendi  (1418),  qui  a 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


IA  IX 


écrit  une  histoire  des  animaux  ;  El  Seliebi,  dont  nous  avons  un  supplément 
à  l’histoire  naturelle  d’El  Demiri;  El  Sojuti  (1445),  auteur  du  Codex  ani- 
malium ,  extrait  d’El  Demiri,  avec  un  supplément  et  des  indications  sur 
l’utilité  des  animaux;  et  enfin,  El  Antaki,  surnommé  l’Aveugle  (1596),  cé¬ 
lèbre  médecin  de  Misr,  qui  a  écrit  un  traité  général  de  médecine.  A  partir  de 
cette  époque  jusqu’à  nos  jours,  les  Arabes,  plongés  dans  la  plus  profondo 
ignorance  furent  obligés  de  venir  emprunter  à  l’Europe,  leur  ancienne 
élève ,  le  peu  de  connaissances  répandues  parmi  eux  ;  et  ce  n’est  qu’en 
1841  que  les  descendants  d’Othman,  sentant  la  nécessité  de  s’appuyer  sur 
la  civilisation  européenne ,  ont  permis  les  dissections. 


État  des  sciences  chez  les  peuples  occidentaux  et  septentrionaux. 

Le  vne  siècle  est  complètement  mort  pour  la  science  ;  nous  n’y  voyons 
partout  que  luttes  sanglantes  et  acharnées  qui  troublent  dans  leurs 
projets  civilisateurs  les  apôtres  de  l’évangile;  et,  au  commencement  du 
vme  siècle,  l’Europe  centrale,  déjà  déchirée  par  ses  querelles  intestines, 
est  obligée  de  repousser  l’invasion  des  Sarrasins  que  Charles-Martel 
défait  dans  les  plaines  de  l’Aquitaine. 

Les  sciences  avaient  vainement  cherché  un  refuge  à  Constantinople  ; 
elles  y  furent  persécutées  par  Léon  l’Isaurien ,  qui  fit  brûler  dans  la 
grande  bibliothèque  les  livres  et  les  savants.  On  ne  connaît  à  cette  époque 
d’autre  ouvrage  sur  les  sciences  naturelles  qu’un  mauvais  poème  de 
George  Pisidès,  qui  traite  de  la  création. 

Le  milieu  de  ce  siècle  (768)  vit  paraître  Charlemagne ,  ardent  propaga¬ 
teur  des  lumières  et  des  croyances  religieuses.  Sous  son  règne,  les  lettres 
commencèrent  à  renaître;  il  établit  une  règle  des  études,  et  poussa  si  loin 
l’amour  des  sciences,  qu’il  changea  son  palais  d’Aix-la-Chapelle  en  une 
académie,  dans  laquelle  il  réunit  des  savants  de  tous  les  pays  ;  il  fit  re¬ 
copier  les  manuscrits  précieux  sous  la  direction  d’Alcuin,  moine  anglais, 
son  maître  et  son  ami  ;  et  ses  filles  elles-mêmes  prirent  part  à  ces  travaux. 
La  tendance  générale  des  esprits  est  néanmoins  toute  religieuse;  et  si  les 


L\X 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


éludes  philosophiques  sont  quelque  peu  cultivées,  c’est  pour  lutter  sans 
désavantage  contre  les  théologiens  grecs,  avec  lesquels  était  engagée 
une  polémique  active.  L’érudition  la  plus  vaste  de  cette  époque  embras¬ 
sait  le  trivium ,  qui  renfermait  la  grammaire,  la  rhétorique,  la  dialec¬ 
tique;  et  le  quadrivium ,  qui  comprenait  la  musique,  l’arithmétique, 
la  géométrie,  l’astronomie.  Il  n’y  avait  qu’un  petit  nombre  d’élèves 
qui  terminassent  le  trivium.  Quant  au  quadrivium,  regardé  comme  le  nec 
plus  ultra  de  la  science  humaine,  peu  d’élèves  osaient  s’élever  à  cette 
hauteur;  encore  n’avait-on  aucun  livre  pour  ces  études,  et  les  maîtres 
manquaient  partout. 

A  cette  époque,  la  médecine  était  tombée  dans  la  barbarie,  même  en 
Grèce  ;  ses  doctrines ,  privées  de  l’appui  des  sciences  d’observation , 
n’étaient  plus  qu’une  réunion  d’erreurs  et  de  pratiques  superstitieuses. 
Charlemagne ,  frappé  de  ce  vice,  fonda  la  célèbre  école  de  médecine  de 
Salerne,  où  il  appela  les  Grecs  qui  cultivaient  les  sciences  médicales.  Ses 
efforts  furent  tous  impuissants,  malgré  la  protection  dont  il  entoura  les 
études;  l’intelligence  humaine  semblait  frappée  de  stérilité.  La  métal¬ 
lurgie  seule  avait  conservé  quelques-uns  de  ses  secrets  ;  mais  des  créa¬ 
tions  grossières  remplaçaient  l’art  si  délicat  des  Grecs. 

L’agriculture  était  aussi  retombée  dans  l’enfance.  De  vastes  et  sombres 
forêts  qui  descendaient  des  montagnes  jusqu’au  fond  des  plaines,  et  des 
marais  infects  couvraient  la  face  de  l’Europe,  et  en  abaissant  la  tempé¬ 
rature  s’opposaient  aux  progrès  des  sciences  agricoles.  Les  fleuves  et  les 
rivières,  dont  aucune  digue  n’arrêtait  les  eaux,  débordaient  à  la  moindre 
crue  et  inondaient  les  terres  basses.  Le  défrichement  avait  lieu  , 
comme  aujourd’hui  encore  dans  le  Nouveau-Monde  ,  par  l’incendie  des 
arbres  qui  couvraient  le  sol,  et  cette  terre  vierge,  qui  aurait  dû  tant 
produire,  si  elle  avait  été  cultivée  par  des  mains  habiles,  fournissait  à 
peine  à  la  subsistance  de  l’homme  ;  il  n’en  sortait  que  des  miasmes  putri¬ 
des,  sources  de  maladies  mortelles.  L’art  d’élever  les  troupeaux  était 
le  plus  répandu  ;  mais  on  multipliait  seulement  les  produits  sans  amé¬ 
liorer  les  races. 

La  division  des  terres,  en  rendant  indispensable  l’étude  de  la  géométrie, 
avait  sauvé  cette  science  d’un  entier  oubli  ;  mais  on  négligeait  les  autres 
parties  des  mathématiques,  et  l’astronomie  n’était  cultivée  dans  les  cloî¬ 
tres  que  pour  celle  de  ses  parties  qui  servait  à  la  supputation  du  retour 
périodique  des  fêtes  religieuses.  Sous  l’influence  des  idées  astrologi¬ 
ques,  on  n’observait  plus  les  mouvements  des  corps  célestes  pour  en 


I)  1  SCO  II  RS  P  R  F  LIM I N  AI  R  F.. 


i.xxj 

étudier  les  lois,  mais  dans  le  but  d’en  découvrir  l’influence  sur  les  desti¬ 
nées  humaines.  L’apparition  des  comètes  passait  pour  un  événement  fu¬ 
neste;  et  Charlemagne,  malgré  son  génie,  prononça  une  sentence  contre 
une  aurore  boréale  ,  regardée  par  les  théologiens  du  temps  comme  un 
maléfice  du  duc  de  Bénévent,  destiné  à  ensorceler  la  France. 

Sous  les  faibles  successeurs  de  Charlemagne,  le  mouvement  des  esprits 
vers  le  progrès  s’arrête  ,  et  les  sciences  retombent  dans  l’obscurité.  Des 
dérangements  survenus  dans  les  saisons  causent  des  famines  qu’accom¬ 
pagne  la  peste;  et  le  commerce,  privé  d’appui,  reste  impuissant  contre 
ces  maux. 

Les  seigneurs,  étrangers  aux  occupations  de  l’esprit,  consacraient  à  la 
chasse  les  moments  qu’ils  pouvaient  enlever  aux  travaux  guerriers;  ils 
dressaient  pour  cet  exercice  le  faucon,  l’épervier,  l’émérillon  et  même 
le  vautour. 

Les  damoiselles  cependant  s’occupaient  de  l’art  de  soigner  les  bles¬ 
sures,  et  étudiaient,  d’après  des  données  empiriques,  les  propriétés  des 
végétaux.  Les  mires  ou  médecins,  méprisables  charlatans,  étrangers 
aux  sciences  d’observation  ,  allaient  criant  leurs  remèdes  par  les  rues, 
suivis  de  femmes  qui  faisaient  métier  d’accoucher  et  de  saigner.  L’ana¬ 
tomie  était  complètement  négligée,  parce  que  retombant,  sous  ce  rap¬ 
port  ,  dans  les  préjugés  de  l’antiquité  grecque ,  on  regardait  comme  un 
sacrilège  l’étude  sur  le  cadavre. 

La  géographie  était  dans  le  même  état  de  délaissement,  et  l’on  croyait 
fermement  à  l’existence  de  quatre  parties  du  monde,  par  le  motif  que  ce 
nombre  correspondait  aux  divisions  de  la  croix. 

D’un  autre  côté,  la  guerre  avait  embrasé  toute  l’Europe.  Les  Anglais 
repoussaient  les  invasions  des  Danois,  les  Français  combattaient  les  Nor¬ 
mands,  les  Espagnols  luttaient  contre  les  Musulmans  ,  et  les  rois  chré¬ 
tiens  s’armaient  les  uns  contre  les  autres  sous  les  plus  frivoles  prétextes. 

Les  savants  des  ixe  et  xe  siècles  sont  Raban  Maur ,  archevêque  de 
Mayence  ;  Agobard,  archevêque  de  Lyon;  Méthodius;  Scott  Erigène,  et 
saint  Hérié,  moine  d’Auxerre,  que  sa  méthode  philosophique ,  pour  arri¬ 
ver  à  la  découverte  de  la  vérité,  a  fait  comparer  à  Descaries. 

Constantinople,  quoique  riche  encore  en  débris  de  la  science  anti¬ 
que,  semblait  frappée  de  la  même  torpeur  ;  mais  celte  ville  sortit  de  son 
engourdissement  sous  Constantin  Porphyrogénète.  Ce  prince  y  rassembla 
les  manuscrits  les  plus  précieux,  en  fit  faire  des  copies,  et  s’entoura 
d’hommes  qui  consacraient  leur  vie  à  l’élude.  Eutychius,  patriarche 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


i.xxij 

d’Alexandrie,  qui  cultiva  avec  succès  la  physique  et  la  philosophie,  ap- 
partient  à  cette  époque.  Pholius,  patriarche  de  Constantinople  en  857, 
a  laissé  sous  le  titre  de  Bibliothèque  un  ouvrage  remarquable  par  l’éru¬ 
dition  qu’il  y  déploie.  Il  cite  cent  soixante-sept  auteurs,  dont  la  moitié 
nous  sont  inconnus.  Nous  lui  devons  la  conservation  de  quelques  frag¬ 
ments  de  Ctésias  et  d’Agatharchides.  Constantin  fit  composer  par  Cas- 
sianus  Bassus  un  traité  d’agriculture,  qui  n’est  qu’une  compilation  des 
ouvrages  antérieurs  au  sien.  Cassianus  fait  connaître  les  noms  de  plus  de 
trente  auteurs  anciens  qui  ont  écrit  sur  cet  art. 

Quittons  un  instant  l’Occident,  pour  nous  occuper  de  ces  fiers  enfants 
du  Nord  qui,  pendant  plusieurs  siècles,  ravagèrent  le  littoral  de  l’Océan. 
Un  voile  épais  couvre  l’origine  des  peuplades  septentrionales  ;  leurs 
sagas  nous  apprennent  seulement  que  les  Ases,  dont  la  tradition  fît  plus 
tard  des  divinités  ,  étaient  une  tribu  asiatique ,  qui,  sous  la  conduite 
d’Odin,  quitta  les  bords  du  Tanaïs,  et  vint  apporter  aux  populations  encore 
sauvages  de  l’Europe  septentrionale  une  religion  et  des  lois.  Leur  cos¬ 
mogonie,  éminemment  originale,  diffère  de  toutes  les  autres,  et  indique 
que  ces  peuples  appartenaient  aune  civilisation  exceptionnelle.  Les  pre¬ 
mières  strophes  de  la  Voluspa  présentent  un  caractère  solennel  :  «  Faites 
silence ,  dit-elle ,  divines  créatures,  enfants  d’HeimdalI,  je  vais  vous  ap¬ 
prendre  les  secrets  de  Yalfodur  ;  je  connais  les  mystères  des  premiers 
temps.... 

cc  Au  commencement,  lorsque  vivait  Ymir,  il  n’y  avait  ni  sable,  ni 
mer,  ni  vent.  En  bas,  pas  de  terre;  en  haut,  pas  de  ciel  :  partout  le  vide  ; 
de  verdure  nulle  part... 

cc  Ymir,  le  géant,  est  formé  au  sein  du  chaos,  du  froid  et  de  la  chaleur, 
l’un  venu  de  Niflheim,  l’autre  de  Muspelheim,  et  qui  se  rencontrent  dans 
le  Ginumgagap,  l’abîme,  le  vide.  Ymir  est  la  matière  dont  fut  composé  le 
monde.  Son  sang  forma  les  mers,  les  lacs  et  les  fleuves  ;  ses  os  les  mon¬ 
tagnes;  ses  dents  les  minéraux,  les  pierres,  les  rochers;  son  crâne  la 
voûte  céleste  ;  son  cerveau  les  nuages ,  et  ses  sourcils  le  Midgard , 
derrière  lequel  sont  réfugiés  les  Ases,  pour  se  mettre  à  l’abri  des  at¬ 
taques  des  géants.  »  Toute  leur  cosmogonie  est  dans  ce  goût  mythique  ; 
mais  ôtez-lui  sa  forme  mythique,  et  vous  n’y  verrez  plus,  comme  chez  les 
autres  peuples ,  qu’une  personnification  des  agents  naturels.  Les  Scandi¬ 
naves  ,  guerriers  intrépides ,  accoutumés  à  regarder  comme  un  déshon¬ 
neur  de  mourir  dans  leur  lit ,  furent  longtemps  livrés  à  une  vie  vaga¬ 
bonde,  et  s’occupèrent  peu  de  sciences. 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


LXXÜj 

Cependant,  lorsque  la  tyrannie  d’Harald  aux  beaux  cheveux  (ixe  siècle) 
eut  forcé  les  populations  norvégiennes  à  fuir  la  terre  natale  ,  elles 
commencèrent  à  former,  dans  l’Europe  occidentale  et  dans  les  îles  de 
l’océan  glacial,  des  établissements  fixes;  et  leurs  guerriers  parcoururent 
les  mers.  Ce  fut  sans  doute  dans  ces  longues  excursions  qu’ils  apprirent 
à  connaître  le  lion  et  le  serpent,  qui  figurent  souvent  sur  leurs  monu¬ 
ments;  ce  dernier  joue  un  grand  rôle  dans  leurs  sagas,  surtout  le  lin- 
cjorm,  serpent  monstrueux,  sous  lequel  croissait  for  à  mesure  qu’il 
grandissait,  et  qu’on  retrouve  en  bagues,  en  anneaux,  en  bracelets,  sur 
les  haches  de  pierre,  sur  la  poignée  des  épées. 

Jusqu’au  xie  siècle,  époque  de  ces  grandes  migrations ,  leurs  sagas 
toutes  mythiques,  ou  tout  au  plus  semi-historiques,  ne  nous  apprennent 
rien  sur  l’état  des  sciences  chez  ces  peuples.  Nous  y  voyons  une  agricul¬ 
ture  pauvre  et  improductive ,  une  éducation  des  troupeaux  assez  peu 
étendue,  mais  une  pêche  déjà  réglée,  où  figure  la  baleine,  qu’ils 
osent, sur  leurs  frêles  embarcations,’  attaquer  corps  à  corps,  et  la  chasse,  , 
destinée  à  garantir  les  troupeaux  de  la  dent  des  loups  et  des  ours;  ce  qui 
exige  certaines  connaissances  pratiques.  Navigateurs  audacieux,  iis  cou¬ 
rent  les  mers  d’abord  en  forbans,  puis  en  marchands,  enfin  en  pèlerins  et 
en  curieux.  Ils  vont  former  des  colonies  au  Groenland ,  et  leur  humeur 
aventureuse  les  porte  jusque  dans  l’Amérique  du  nord. 

Leurs  sagas  contiennent  quelques  noms  d’animaux  ou  de  plantes,  mais 
les  traités  spéciaux  leur  manquent  ;  cependant  les  Islandais,  qui  poussè¬ 
rent  leurs  institutions  au  plus  haut  degré  de  perfection ,  étaient  des 
observateurs  assez  attentifs  pour  qu’on  ait  trouvé  chez  eux  l’indication 
nominale  de  toutes  les  plantes  et  de  tous  les  animaux  de  leur  île, 
sous  une  forme  qui  prouve  que  certaines  analogies  ne  leur  avaient 
pas  échappé.  Un  peuple  aussi  belliqueux,  dont  la  vie  n’était  au 
dehors  qu’un  long  combat,  au  dedans  qu’un  duel  continu,  devait  avoir 
étudié  la  partie  de  la  science  médicale  qui  touche  à  la  guérison  des  bles¬ 
sures.  On  trouve  dans  X Havamal,  doctrine  morale  d’Odin,  une  indi¬ 
cation  de  l’emploi  du  chêne  dans  les  dysurics.  Le  Rafn  Svenn  hioern- 
sens  saga  nous  apprend  que  Rafn  était  renommé  pour  la  guérison 
des  blessures  et  des  maladies.  Il  guérit  par  l’application  d’un  fer  rouge 
sur  la  poitrine ,  sur  la  tête  et  entre  les  épaules,  un  homme  atteint  d’une 
enflure  générale,  et  par  une  saignée  sur  le  dos  de  la  main,  une  femme 
dont  les  mamelles  étaient  engorgées.  Le  fait  le  plus  remarquable  consi¬ 
gné  dans  cette  saga  est  l’opération  de  la  pierre  par  la  taille  périnéale 

J 


T.XXIV 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


avec  un  simple  couteau.  Il  paraît  que,  dans  beaucoup  de  cas,  les  maladies 
étaient  traitées  par  les  sorcières  ( spdkona ),  qui  connaissaient  les  runes 
(formules)  propres  à  les  guérir.  Les  fonctions  n’étant  pas  distinctes  chez 
ces  peuples,  le  même  homme  se  trouvait  à-la-fois  agriculteur,  pêcheur, 
navigateur,  guerrier,  poète,  savant  ;  d’où  il  suit  que  les  études  avaient 
un  caractère  trop  vague  pour  constituer  une  science  véritable.  La  vie  du 
Scandinave  se  passait  à  acquérir  quelques  connaissances  élémentaires, 
et  rien  de  plus. 

Comme  dans  les  combats  qu’ils  livraient  aux  peuples  chez  lesquels  ils 
faisaient  des  descentes  ils  se  vengeaient  cruellement  de  ceux  qui  tom¬ 
baient  entre  leurs  mains,  ils  avaient  trouvé  le  moyen  de  prolonger  les 
souffrances  du  prisonnier  avec  sa  vie ,  et  certains  hommes  se  livraient  à 
cette  barbare  pratique  ;  ainsi,  l’on  voit  dans  Ragnar  Lodbroks  saga ,  que 
le  roi  Elli,  qui  avait  fait  mourir  Ragnar,  en  le  jetant  dans  une  fosse  pleine 
de  vipères,  fut  condamné  par  les  fils  du  pirate  à  un  supplice  qu’ils  appe¬ 
laient  tailler  un  aigle  de  sang.  Cette  opération  consistait  à  faire  sépa¬ 
rer,  par  un  homme  habile  dans  cet  art,  les  côtes  de  la  colonne  vertébrale 
et  à  les  déployer  ensuite,  pour  figurer  les  ailes  d’un  oiseau. 

Nous  avons  dit  que  les  Islandais  étaient  grands  amateurs  de  voyages; 
aussi  méprisaient-ils  ceux  qui  ne  quittaient  pas  leur  pays,  et  ils  les  appe¬ 
laient  injurieusement  Heimsker  (casaniers).  Dans  le  Miroir  du  roi  {Kong s 
skuggsio ) ,  il  est  expressément  recommandé  à  tous  les  voyageurs  d’étu¬ 
dier  les  mouvements  des  corps  célestes,  la  diversité  des  climats,  la  confi¬ 
guration  des  côtes  ,  l’époque  des  marées ,  les  phases  lunaires ,  les  vents 
dominants ,  les  productions  des  pays  qu’ils  visitent,  les  mœurs  ainsi  que 
la  langue  des  habitants,  et  d’en  faire  un  minutieux  rapport  à  leur  retour, 
afin  de  servir  aux  navigateurs  qui  viendront  après  eux. 

Comme  il  n’a  été  traduit  qu’un  très  petit  nombre  de  sagas,  qu’il  y  en  a 
même  encore  beaucoup  d’inédites,  et  que  toutes  celles  qui  ont  été  com¬ 
mentées  ne  l’ont  été  que  sous  le  rapport  philologique,  il  reste  à  faire  un 
travail  spécial  sur  l’état  des  connaissances  scientifiques  chez  les  peuples 
du  Nord.  Plus  tard,  les  Scandinaves  ayant  adopté  les  mœurs  de  l’Europe 
occidentale ,  leurs  institutions  perdirent  leur  caractère  primitif;  ils  en¬ 
trèrent  dans  la  grande  famille  européenne  et  prirent  les  occidentaux 
pour  guides  dans  leurs  études. 

Un  grave  événement  qui  eut  en  Europe  un  retentissement  universel , 
et  favorisa  le  développement  des  pensées  d’émancipation  qui  fermentaient 
parmi  le  peuple ,  eut  lieu  à  l’instant  où  l’on  s’y  attendait  le  moins,  et  mit 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


r.xxv 


fin  aux  querelles  intestines.  Les  chrétiens  d’Orient ,  opprimés  par  les 
sectateurs  de  Mahomet ,  poussèrent  un  long  cri  de  détresse  qui  retentit 
dans  tout  l’Occident.  L’esprit  actif  et  aventureux  des  Francs  fut  le 
premier  à  céder  aux  prédications  de  l’ermite  Pierre.  Hauts  barons, 
vassaux,  serfs  attachés  à  la  glèbe,  tous  prirent  les  armes  pour  la  défense 
du  christianisme  ;  cette  longue  et  sanglante  guerre,  qui  dura  plusieurs 
siècles  et  dévora,  dit-on ,  près  de  deux  millions  d’hommes ,  eut  pourtant 
pour  effet  de  rattacher  l’une  à  l’autre  ces  deux  parties  de  l’ancien  monde, 
longtemps  demeurées  étrangères,  de  lier  le  présent  au  passé,  et  de  per¬ 
fectionner  les  intelligences,  en  étendant  les  relations  des  peuples. 

Les  sciences,  cultivées  par  les  Arabes  avec  tant  d’éclat,  ne  furent  pas 
perdues  pour  l’Occident.  On  allait  puiser  dans  les  écoles  de  Séville  et  de 
Cordoue ,  regardées  comme  le  foyer  des  lumières ,  une  éducation  supé¬ 
rieure  à  celle  de  l’Europe  occidentale.  Les  ouvrages  des  savants  arabes, 
versions  souvent  infidèles  de  ceux  des  Grecs,  étaient  traduits  en  latin, 
se  répandaient  en  Italie ,  en  France ,  en  Allemagne ,  en  Angleterre ,  et  y 
propageaient  le  goût  des  études  sérieuses;  aussi  les  hommes  remarquables 
sont-ils  moins  rares  au  xie  siècle  qu’aux  époques  précédentes.  L’activité 
règne  dans  les  cloîtres ,  où  les  moines  écrivent  des  chroniques  en  se 
livrant  à  des  travaux  d’érudition;  et  tout  ce  qu’il  y  a  de  science  humaine 
est  l’apanage  du  clergé.  Au  premier  rang  brillent  Fulbert,  évêque  de 
Chartres;  Guy  d’Arezzo,  l’inventeur  de  l’échelle  musicale;  Thieddas, 
qu’on  regarde  comme  un  médecin  distingué  ;  l’alchimiste  Hortulanus, 
qui  alla  étudier  en  Espagne,  et  à  son  retour  écrivit  un  commentaire 
sur  la  table  d’Émeraude;  Constantin  l’Africain ,  qui,  banni  de  sa  patrie 
par  la  jalousie  de  ses  concitoyens,  se  réfugia  en  Sicile,  où  il  devint 
l’ornement  de  l’école  de  Salerne,  fut  un  des  plus  célèbres  compila¬ 
teurs  en  médecine,  et  passe  pour  avoir  introduit  en  Italie  la  méde¬ 
cine  grecque  arabe  ;  Gerbert  (Siivestre  II)  enfin  ,  élève  de  l’école 

i 

de  Cordoue ,  qui  importa  en  France  les  horloges  à  rouage ,  les  chiffres 
et  la  numération  empruntés  aux  Indiens.  C’est  sans  doute  à  l’épo¬ 
que  où  l’Europe  alla  puiser  dans  les  écoles  arabes  la  science  qui  lui 
manquait  que  la  langue  s’enrichit  des  termes  scientifiques  qui  y  sont 
restés,  tels  qu’almanach,  algèbre,  azimuth,  nadir,  alcool,  etc.  Au  dehors 
des  cloîtres ,  on  ne  trouve  guère  que  des  hommes  d’armes  et  des  serfs , 
les  uns  abrutis  par  l’habitude  d’une  domination  tyrannique  ;  les  autres, 
par  celle  de  l’obéissance  passive. 

Un  autre  service  rendu  à  la  civilisation  par  les  Arabes,  et  qui  con- 


IAXVJ 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


tribua  à  la  diffusion  des  lumières,  fut  l’invention  du  papier  de  coton,  et 
plus  tard  celle  du  papier  de  lin.  Ce  fut  encore  l’Espagne  qui  jouit  la  pre¬ 
mière  de  ce  bienfait;  car  l’Europe  barbare,  après  s’être  longtemps  servie 
de  papyrus,  avait  été  obligée,  par  suite  de  la  disette  de  cette  substance , 
d’employer  à  la  copie  des  missels  et  des  psautiers  les  manuscrits  grecs 
et  latins,  ce  qui  hâta  la  décadence  des  lettres. 

Une  des  causes  qui  s’opposait  à  la  propagation  de  la  science  était  l’in¬ 
stabilité  des  formes  du  langage.  La  langue  latine ,  défigurée  par  les  bar¬ 
bares  ,  avait  perdu  sa  pureté  primitive  ;  et  celle  des  Francs,  longtemps 
mêlés  à  des  populations  d’origine  différente,  n’avait  pu  encore  atteindre 
une  parfaite  unité.  Tant  que  dura  cette  incertitude  dans  les  moyens  de 
manifestation,  les  sciences  restèrent  brutes,  et  le  peuple,  chez  qui  se 
trouvent  ces  nobles  intelligences,  auxquelles  il  ne  manque  que  les  occa¬ 
sions  pour  s’élever  aux  plus  hautes  conceptions  du  génie,  languissait 
dans  l’ignorance  la  plus  profonde. 

Vers  la  fin  de  ce  siècle  (1094),  une  horrible  maladie,  le  mal  des  ar¬ 
dents,  espèce  d’anthrax  contagieux,  préparé  sans  doute  par  plusieurs 
siècles  de  misère,  dépeupla  l’Europe,  et  cette  fois  encore  la  médecine  fut 
impuissante  ;  on  ne  trouva  d’autre  digue  à  opposer  à  ce  fléau  que  des 
prières  publiques  qui ,  en  augmentant  les  contacts ,  propagèrent  l’épi¬ 
démie  avec  une  effrayante  rapidité. 

Au  xne  siècle,  la  philosophie  s’est  répandue  partout  sous  la  forme 
péripatéticienne.  Elle  a  pénétré  au  sein  des  écoles;  et  les  théologiens,  la 
métamorphosant  au  gré  de  leur  caprice,  en  forment  la  doctrine  sco¬ 
lastique,  doctrine  étroite  et  inféconde  ,  qui  étreignit  longtemps  la  pen¬ 
sée  ,  mais  ne  fut  pourtant  pas  aussi  funeste  au  progrès  qu’on  l’a  voulu 
faire  croire. 

Pendant  cette  période  les  études  conservent  le  même  caractère  d’in¬ 
certitude  ,  et  tous  les  savants  sont  divisés  par  les  querelles  des  réa¬ 
listes  et  des  nominaux.  Les  hommes  les  plus  remarquables  sont  An¬ 
selme,  Guillaume  de  Champeaux,  saint  Bernard  de  Clairvaux,  et  le 
célèbre  Abeiîard,  homme  d’une  trop  grande  indépendance  d’esprit  pour 
ne  pas  s’attirer  les  persécutions  des  partisans  de  la  philosophie  étroite 
et  mesquine  qui  s’agitait  sur  les  bancs  de  l’école.  Nous  trouvons  cepen¬ 
dant  aussi  quelques  auteurs  qui  ont  écrit  sur  l’histoire  naturelle  :  ce  sont 
l’abbesse  Hildegarde  de  Pinguia,  qui  vivait  en  1180,  et  a  laissé,  sous  le 
titre  de  Physica  S.  Hildegardis ,  un  traité  complet  d’histoire  natu¬ 
relle;  Alexandre  Neckarn  de  Hartford,  qui  écrivit  sur  la  nature  des  choses 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


r.xxvij 


un  ouvrage  mêlé  de  prose  et  de  vers;  Alfred,  qui  commenta  la  physique 
d'Aristote  et  publia  un  livre  sur  le  mouvement  du  cœur,  et  Robert  Capi¬ 
ton  ,  versé  dans  toutes  les  sciences  de  son  temps ,  ce  qui  le  fit  accuser 

de  magie.  A  la  même  époque,  le  juif  Benjamin  de  Tudèle  publia  une  rela- 

/ 

lion  de  ce  qu’il  avait  vu  de  curieux  dans  son  voyage  en  Syrie ,  en  Egypte 
et  aux  Indes. 

Le  xme  siècle  fut  signalé  par  quelques  nouveaux  progrès  ;  les  sciences 
commencèrent  à  se  répandre,  et  l’on  vit  naître  à  Paris  l’Université,  qui 
jouit  de  toute  la  faveur  de  Philippe- Auguste,  et  devint  l’école  la  plus 
célèbre. 

Sous  le  règne  de  ce  prince,  Gioja  Flavio  d’Amalfl  découvrit  ou  perfec¬ 
tionna  la  boussole.  Cet  instrument  en  facilitant  la  navigation,  favorisa  les 
progrès  des  sciences  géographiques,  si  puissantes  auxiliaires  des  sciences 
naturelles;  mais  la  prise  de  Constantinople  par  les  Croisés  fut  encore  fatale 
aux  éludes,  en  ce  que  la  soldatesque  latine  détruisit  un  grand  nombre  de 
bibliothèques.  Toutefois  les  lettres,  quoique  languissantes,  n’y  périrent 
pas  entièrement,  et  Byzance  continua  d’être  jusqu’au  xve  siècle,  le  foyer 
d’où  sortirent  les  lumières  pour  se  répandre  sur  l’Europe.  Le  dernier  des 
auteurs  byzantins  de  cette  époque  est  Manuel  Phylis  d’Éphèse ,  qui  a 
donné  un  abrégé  d’Élien  ,  sous  le  litre  De  la  Nature  des  Animaux . 

Dans  l’Espagne  chrétienne,  Alphonse  le  Sage  se  livra  à  l’étude  des 
sciences,  surtout  de  l’astronomie.  Il  lit  établir  de  nouvelles  tables  astrono¬ 
miques,  qui  furent  appelées  tables  alphonsines ,  et  il  fonda  huit  chaires 
à  l’Université  de  Salamanque. 

A  la  tête  des  hommes  illustres  de  ce  siècle  se  place  Roger  Bacon , 
qui  tint  longtemps  le  sceptre  de  la  philosophie  hermétique ,  et  mérite 
en  partie  sa  brillante  réputation.  Ses  ouvrages  ,  quoique  empreints 
quelquefois  d’une  crédulité  sans  égale  et  de  toutes  les  erreurs  de  l’al¬ 
chimie,  frappent  par  l’universalité  du  savoir  qu’il  y  déploie.  Son 
Opus  majus  contient  un  chapitre  remarquable  sur  l’art  d’expéri¬ 
menter.  On  y  trouve  aussi  l’idée  de  découvertes  qui  n’ont  eu  lieu  que 
bien  longtemps  après.  «  L’art,  dit-il,  peut  fournir  aux  hommes  des 
moyens  de  naviguer  plus  promptement  et  sans  le  secours  des  bras;  il  y  a 
telle  construction  de  chars  à  l’aide  desquels  il  est  possible  de  se  passer 
d’animaux;  on  peut  traverser  les  airs  en  volant  comme  les  oiseaux.  Il  y  a 
des  verres  qui  approchent  les  objets,  les  éloignent,  les  agrandissent,  les 
diminuent  ou  les  multiplient  à  volonté.»  On  pourrait  voir  dans  ces  prophé¬ 
ties  la  vapeur,  les  aérostats  et  tous  nos  instruments  d’optique.  On  lui 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


LXXVUj 

attribue  le  secret  de  la  composition  de  la  poudre  à  canon  dont  l'indi¬ 
cation  se  trouve  ,  dit-on ,  dans  ses  Œuvres  décrites  de  l'art  et  de  la 
nature  et  de  la  nullité  de  la  magie.  Il  tenait  sans  doute  ce  procédé 
des  Arabes,  dont  les  ouvrages  lui  étaient  familiers.  On  lui  prête  aussi 
Finvenlion  de  la  chambre  obscure  et  du  télescope;  mais  ce  qui  est  positif 
c’est  qu’il  ramena  les  sciences  dans  la  voie  de  l’observation,  et,  sous  ce 
rapport,  il  peut  être  considéré  comme  le  précurseur  de  son  immortel  ho¬ 
monyme.  Ses  connaissances  en  astronomie  étaient  très  étendues;  il  si¬ 
gnala  l’erreur  qui  existait  dans  le  calcul  de  l’année  solaire  depuis  la  ré¬ 
forme  du  calendrier  par  Jules  César,  et  ce  fut  seulement  trois  siècles 
plus  tard  qu’eut  lieu  la  rectification  qu’il  avait  indiquée. 

Un  contemporain  de  Roger  Bacon  non  moins  célèbre  que  lui,  est 
Arnauld  de  Villeneuve,  médecin  de  Montpellier  (1246),  qui  a  laissé  sur 
la  médecine  de  nombreux  ouvrages  remplis  d’observations  pleines  d’in¬ 
térêt  et  un  traité  de  pharmacologie  qui  prouve  de  vastes  lumières 
en  chimie.  Ses  écrits  sont  difficiles  à  lire  à  cause  de  l’obscurité  de  son 
style.  On  y  trouve  la  recette  de  la  pierre  philosophale  et  le  mode  de 
transmutation  des  métaux.  Il  y  parle  de  l’émétique  et  du  sublimé  cor¬ 
rosif,  et  on  lui  attribue  la  découverte  de  l’alcool. 

Son  plus  brillant  disciple ,  le  type  de  l’alchimiste,  l’inventeur  du  four¬ 
neau  nommé  athanoret  delà  médecine  universelle,  est  Raymond Lulle de 
Barcelone,  qui,  pendant  cinquante  années,  parcourut  l’Europe  pour  ob¬ 
tenir  l’assistance  des  princes  dans  son  projet  de  convertir  les  Algériens  à 
la  foi  chrétienne  et  d’abolir  l’esclavage  ,  et  qui  fut  enfin  lapidé  par  le 
peuple  de  Bougie.  Malgré  cette  existence  aventureuse  et  vagabonde  ,  il 
trouva  le  moyen  d’écrire  sur  la  médecine,  la  physique,  la  chimie,  la 
théologie  ;  et,  en  dégageant  ses  écrits  des  rêveries  alchimiques  qu’ils 
renferment ,  on  est  surpris  de  l’érudition  et  de  la  méthode  qui  y  régnent. 
Il  rendit  de  grands  services  à  la  chimie  en  employant  la  voie  humide 
dans  la  recherche  de  la  pierre  philosophale,  procédé  qui  attira  l’atten¬ 
tion  des  alchimistes  sur  les  produits  que  fournissent  les  corps  par  la 
distillation. 

Albert  le  grand ,  évêque  de  Ratisbonne ,  fut  encore  un  des  auteurs  les 
plus  remarquables  de  ce  siècle.  Il  quitta  la  chaire  épiscopale  pour  se 
livrera  l’étude  des  sciences,  dont  il  a  embrassé  toutes  les  branches;  et  il 
écrivit  plusieurs  livres  sur  l’alchimie.  Son  ouvrage  sur  les  minéraux  est 
composé  avec  plus  de  sagesse  qu’on  n’en  pouvait  attendre  de  celte  époque. 
Il  partage,  il  est  vrai,  l’opinion  de  Geber  sur  la  nature  des  métaux;  niais 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE.  vxxlx 

ses  observations  sont  souvent  fort  judicieuses  et  indiquent  un  homme 
versé  dans  les  procédés  métallurgiques  employés  de  son  temps.  Ses 
traités  sur  les  plantes  ,  les  animaux  ,  le  sommeil  et  la  veille  ,  les  prin¬ 
cipes  du  mouvement  progressif  chez  les  animaux,  les  aliments  et  l’ali¬ 
mentation  , suffisent  pour  le  disculper  de  l’accusation  de  magie  portée 
contre  lui.  On  voit  qu’ Albert  était  un  homme  d’une  science  profonde, 
et  que  toutes  les  erreurs  répandues  sous  son  nom,  et  qui  le  rabaissent  au 
rôle  de  charlatan,  sont  autant  d’injures  faites  à  sa  mémoire.  Ses  disciples 
les  plus  célèbres  furent  Thomas  de  Chantepré,  Ambrosius  Senensis,  Al¬ 
bert  de  Saxe,  qui  fit  paraître  un  traité  sur  les  plantes,  les  pierres  et  les 
minéraux  et  qui  commenta  Aristote  ,  Thomas  d’Aquin,  qu’on  suppose 
avoir  été  pénétré  des  doctrines  de  son  maître.  On  attribue  à  ce  dernier, 
sur  l’autorité  de  Pic  de  la  Mirandole  ,  un  ouvrage  d’alchimie,  intitulé 
De  re  metallicâ;  ce  travail,  s’il  en  était  l’auteur,  ferait  plus  d’honneur  à 
son  jugement  que  sa  fameuse  Somme  théologique.  Parmi  ses  plus  il¬ 
lustres  contemporains,  se  trouvent  Vincent  de  Beauvais,  dont  le  Miroir 
doctrinal  renferme  l’idée  d’une  classification  méthodique  des  sciences , 
sur  lesquelles  il  donne  de  précieux  détails  ;  Pierre  d’Abano  ,  philo¬ 
sophe  et  médecin  ,  et  Conrad  d’Halberstadt  qui  écrivit  sur  l’ensemble 
des  sciences  naturelles  avec  beaucoup  de  succès.  On  cite  encore  un  frère 
prêcheur,  nommé  Théodoric,  qui  expliqua  la  cause  des  arcs-en-ciel  aussi 
bien  que  le  fit  plus  tard  Antoine  Dominis. 

A  la  fin  de  ce  siècle  brillent  Jes  Trouvères  dont  les  chants  annoncent 
le  réveil  de  l’intelligence,  et  favorisent  les  progrès  des  lumières  en  don¬ 
nant  aux  langues  de  l’Europe  une  forme  plus  arrêtée. 

Les  républiques  italiennes,  Gênes  et  Venise  surtout,  contribuèrentpar 
l’étendue  de  leur  commerce  à  la  diffusion  des  lumières  et  aux  progrès 
de  la  géographie.  Quelques  voyageurs  visitèrent  l’Asie.  Guillaume  Ruys- 
broek  ou  Rubruquis,  moine  franciscain,  fut  envoyé  en  1258,  par  le  roi 
Louis  IX,  au  Khan  des  Tartares ,  qui  voulait,  disait-on,  se  convertir  à  la 
foi  chrétienne,  et  la  relation  qu’il  publia  de  son  voyage  fit  connaître  l’O¬ 
rient.  Marco  Polo  visita  le  Japon  et  quelques  provinces  de  la  Chine,  où 
personne  n’avait  pénétré  avant  lui.  Ce  voyage  est  d’un  grand  intérêt 
pour  la  science;  car  Marco  Polo  était  un  homme  d’un  profond  savoir,  et 
ses  observations  sur  les  productions  naturelles  des  pays  qu’il  a  parcourus 
sont  d’une  exactitude  remarquable. 

Frédéric  II,  le  puissant  empereur  d’Allemagne  (1250),  fut  un 
des  plus  ardents  protecteurs  de  la  science.  Il  établit  plusieurs  écoles  en 


ï.\XV 


D ISOOURS  iJ R KLIMIN AIRE. 


Sicile,  augmenta  leclat  de  celles  de  Saîerne  et  du  Mont-Cassin  et  fonda 
à  Païenne  une  académie  poétique ,  dans  laquelle  il  sollicita  la  faveur 
detre  admis  avec  ses  fils.  Il  composa  sur  lâchasse  à  l’oiseau  un  ouvrage 
qui  traite  des  oiseaux  de  terre,  d’eau  et  de  passage,  de  leur  structure, 
de  leur  vol  et  de  leurs  mœurs. 

Sous  le  règne  de  ce  prince ,  les  mines  d’Allemagne  furent  exploitées 
avec  une  grande  activité.  Il  favorisa  beaucoup  la  médecine,  recom¬ 
manda  l’étude  d’Hippocrate  et  défendit  de  pratiquer  à  ceux  qui  ignoraient 
l’anatomie  humaine.  Il  ordonna  le  premier  des  dissections  dans  les 
écoles  de  l’empire  ;  mais,  pour  obtenir  l’autorisation  d’en  faire  une  seule 
par  an ,  il  fallait  une  bulle  du  pape,  ce  qui  dura  jusqu’à  la  fin  du  xve  siè¬ 
cle.  Comme  il  ne  pouvait  retrouver  le  texte  grec  de  l’almageste  de  Fto- 
lémée,  il  en  fit  traduire  en  latin  la  traduction  arabe. 

Au  xive  siècle  appartiennent  un  grand  nombre  d’alchimistes,  parmi 
lesquels  nous  citerons  Nicolas  Flamel ,  maître  écrivain  de  Paris ,  qui 
fut  en  outre  peintre,  architecte,  poète,  philosophe  et  mathémati¬ 
cien.  Il  raconte,  dans  son  livre  des  hiéroglyphes,  qu’en  faisant  des 
inventaires  pour  gagner  sa  vie,  il  lui  tomba  sous  la  main  un  ou¬ 
vrage  d’alchimie  ayant  appartenu  à  des  Juifs  et  contenant  le  se¬ 
cret  de  la  pierre  philosophale.  Ne  comprenant  pas  les  caractères 
mystérieux  dont  ce  livre  était  rempli  ,  il  fit  le  voyage  d’Espagne 
et  alla  trouver  un  rabbin  qui  lui  apprit  que  ce  livre  était  du  célèbre 
Abraham  le  Juif,  et  lui  en  expliqua  le  sens.  A  partir  de  cette  époque, 
Flamel  acquit  de  grandes  richesses  que  l’ignorance  publique  attribua  à 
l’alchimie ,  mais  dont  l’origine  est  inconnue.  On  croit  qu’il  fut  chargé 
par  les  Juifs  encore  exilés  de  France  du  recouvrement  de  leurs  créances; 
et,  si  ce  fait  est  exact,  les  causes  de  sa  fortune  seraient  moins  douteuses. 

Nous  mentionnerons  aussi  un  certain  Riplée,  qui  donne  dans  ses 
œuvres  la  recette  de  la  pierre  philosophale,  recette  que  nous  citerons  en 
entier  comme  un  des  monuments  les  plus  curieux  de  la  science  du  moyen 
âge.  «  Pour  faire,  dit-il,  F élixir  des  sages ,  la  pierre  philosophale,  il  faut 
prendre,  mon  fils,  le  mercure  des  philosophes  (plomb),  et  le  calciner 
jusqu’à  ce  qu’il  soit  transformé  en  lion  vert  (massicot).  Après  qu’il  aura 
subi  cette  transformation,  tu  le  calcineras  davantage  et  il  se  changera 
en  lion  rouge  (minium).  Fais  digérer  au  bain  de  sable  ce  lion  rouge 
avec  Y  esprit  aigre  des  raisins  (vinaigre),  évapore  ce  produit,  et  le  mercure 
se  prendra  en  une  espèce  de  gomme  qui  se  coupe  au  couteau  (acétate  de 
plomb).  Mets  cette  matière  gommeuse  dans  une  cucurbite  lutée,  et  con- 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


I-XXXj 


(Juis  la  distillation  avec  lenteur.  Recueille  séparément  les  liqueurs  qui 
te  paraîtront  de  diverses  natures.  Tu  obtiendras  d’abord  un  flegme  insi¬ 
pide,  puis  de  l’esprit,  puis  des  gouttes  rouges.  Les  ombres  cymériennes 
couvriront  la  cucurbite  de  leur  voile  sombre  ,  et  tu  trouveras  dans  l’in¬ 
térieur  un  véritable  dragon  ;  car  il  mange  sa  queue.  Prends  ce  dragon 
noir,  broie-le  sur  une  pierre ,  touclie-le  ensuite  avec  un  charbon  rouge, 
il  s’enflammera,  et  prenant  bientôt  une  couleur  citrine  glorieuse,  il 
reproduira  le  lion  vert.  Fais  qu’il  avale  sa  queue  et  distille  de  nouveau 
le  produit  ;  enfin,  mon  fils,  rectifie  soigneusement,  et  tu  verras  paraître 
Veau  ardente  et  le  sang  humain  (acide  pyroacétique  brut).  »  On  voit 
que  le  langage  mystique  des  alchimistes,  la  singularité  des  transforma¬ 
tions  qu’ils  ne  pouvaient  comprendre,  ont  dû  longtemps  exciter  la  curio¬ 
sité  et  l’admiration  des  ignorants. 

En  1345,  les  navigateurs  génois  et  catalans  retrouvèrent  les  îles  des 
Canaries,  bien  connues  des  Phéniciens  et  dés  Carthaginois.  Cette  décou¬ 
verte  donna  une  nouvelle  activité  au  commerce  ,  et  favorisa  les  progrès 
des  études  en  multipliant  les  relations  des  peuples. 

Ce  siècle  vit  paraître  un  traité  d’anatomie  ,  resté  classique  jusqu’en 
1500  ;  c’est  celui  de  Mundinus,  de  Bologne,  qui  avait  emprunté  ses  con¬ 
naissances  à  la  science  informe  des  Arabes.  Il  y  avait  cependant  ajouté 
quelques  observations  directes  ;  mais  elles  devaient  être  bien  peu  nom¬ 
breuses,  puisque,  dans  le  cours  de  onze  années,  il  ne  disséqua  que  trois 
corps.  Nous  trouvons  aussi,  parmi  les  botanistes  de  cette  époque,  Gia- 
copo  di  Dondis,  médecin  de  Padoue ,  qui  inventa  une  horloge  indiquant 
les  jours ,  les  mois ,  les  fêtes  de  l’année ,  le  cours  du  soleil  et  les  phases 
lunaires.  Il  fit  paraître,  sous  le  titre  (V Herbier  vulgaire ,  un  traité  de 
botanique  descriptive  qui  n’est  qu’une  compilation  ,  à  laquelle  sont 
ajoutées ,  pour  les  plantes  naturelles  de  l’Italie  ,  des  descriptions  plus 
exactes  que  celles  qui  avaient  été  faites  avant  lui. 

Le  xve  siècle  fut  un  des  plus  féconds  en  événements  propres  à  in¬ 
fluer  sur  les  progrès  de  l’esprit  humain.  En  1431,  Guttenberg  découvre 
l’imprimerie,  et  vient  ainsi  en  aide  aux  esprits  qui,  de  toutes  parts,  se 
montraient  plus  que  jamais  avides  de  lumières.  Les  chefs-d’œuvre  an¬ 
tiques,  écrits  sur  du  papyrus  ou  du  parchemin  ,  et  reproduits  en  petit 
nombre  par  des  copistes  inexacts  ou  ignorants  ,  avaient  presque  entiè¬ 
rement  disparu  dans  les  commotions  du  moyen-âge  ;  l’art  typogra¬ 
phique,  en  en  facilitant  la  reproduction,  les  garantit  d’une  ruine  com¬ 
plète  ,  et  mit  les  trésors  de  la  science  à  la  portée  de  tous  les  hommes» 

k 


<9 


iiXxxij  DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 

Bientôt  ce  ne  forent  plus  seulement  les  rois  et  les  seigneurs  qui  purent 
avoir  des  livres  ;  le  peuple  commença  à  jouir  des  bienfaits  de  l’instruc¬ 
tion,  et  les  belles  intelligences,  restées  stériles  faute  de  culture,  vinrent 
puiser  à  cette  nouvelle  source  de  précieuses  connaissances  qu’elles  ac¬ 
crurent  à  leur  tour. 

Le  Bas-Empire,  sans  cesse  menacé  par  les  Ottomans  et  livré  au  scan¬ 
dale  de  la  plus  honteuse  dépravation,  finit  par  succomber.  En  1453,  Con¬ 
stantinople  tomba  sous  le  joug  de  Mahomet  II;  et  les  savants  grecs, 
chassés  de  leur  patrie  par  le  vainqueur,  cherchèrent  un  refuge  en  Eu¬ 
rope,  où  ils  répandirent  les  sciences  de  l’antiquité  et  firent  mieux  con¬ 
naître  la  langue  d’Aristote.  Au  xme  siècle,  un  concile  avait  anathématisé 
les  écrits  du  philosophe  de  Stagyre,  en  en  défendant  la  lecture  sous 
peine  d’excommunication  ;  mais,  trente  ans  à  peine  après  la  proscrip¬ 
tion  de  ses  oeuvres ,  une  réaction  s’était  opérée  en  sa  faveur  dans  la 
partie  éclairée  du  clergé;  il  devint  l’idole  du  xve,  l’oracle  de  la  philoso¬ 
phie;  et  le  pape  Nicolas  V  ordonna  de  traduire  ses  ouvrages  en  latin. 
Quand  on  songe  aux  discussions  puériles,  aux  conceptions  étroites, 
aux  querelles  intolérantes  dont  le  nom  d’Aristote  était  devenu  l’occasion 
ou  le  prétexte,  on  s’étonne  de  voir  l’émancipateur  de  la  pensée  devenu, 
après  deux  mille  ans,  un  obstacle  à  l’affranchissement  de  l’esprit. 

L’Amérique  ,  connue  des  anciens  Scandinaves  depuis  plus  de  quatre 
siècles,  sans  que  le  souvenir  de  sa  découverte  eût  été  conservé  par  l’Eu¬ 
rope,  est  retrouvée,  en  1492,  par  Christophe  Colomb  qui  cherchait  un 
passage  pour  aller  aux  Indes.  Le  nouveau  continent,  en  ajoutant  un 
monde  à  celui  que  connaissaient  les  anciens,  fut  pour  les  sciences  phy¬ 
siques  une  nouvelle  cause  de  progrès ,  pour  l’histoire  naturelle  une  mine 
féconde  par  la  nouveauté  de  ses  productions,  et  un  heureux  stimulant 
pour  les  esprits.  La  cupidité  des  Portugais ,  enflammée  par  le  succès  des 
navigateurs  espagnols,  leur  fit  braver  les  dangers  d’une  traversée  longue 
et  périlleuse,  afin  de  découvrir  des  pays  inconnus.  La  fortune  sourit  à  ces 
audacieux  aventuriers.  Vasco  de  Gama  osa  le  premier  parcourir  l’im¬ 
mense  étendue  des  côtes  de  l’Afrique,  doubla  le  cap  de  Bonne-Espérance; 
et,  après  des  fatigues  sans  nombre  ,  fit  connaître  à  l’Europe  la  route 
des  Indes.  Ces  nouvelles  voies  ouvertes  à  l’humanité  ne  furent  d’abord 
fréquentées  que  par  des  hommes  avides  de  richesses;  mais  ceux-ci  fi¬ 
rent  bientôt  place  a  des  observateurs,  qui  les  parcoururent  en  tous  sens, 
au  grand  avantage  de  la  science. 

Les  œuvres  des  naturalistes  anciens,  regardées  alors  comme  infail- 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


1.XXX1!! 


libles  et  dispensant  de  toute  observation,  furent  en  partie  traduites 
dans  le  cours  de  ce  siècle  et  trouvèrent  de  nombreux  commentateurs  , 
dont  les  plus  célèbres  sont  :  Théodore  Gaza ,  qui  traduisit  en  latin 
I  histoire  des  animaux  d’Aristote,  celle  des  plantes  de  Théophraste,  et  les 
aphorismes  d’Hippocrate;  George  Yalla,  médecin  de  Venise,  célèbre  par 
son  livre  De  expetendis  et  fugiendis  rébus ;  Hermolaiis  Barbaro  ,  pa¬ 
triarche  d’Aquilée,  qui  a  laissé  une  traduction  de  Dioseoride,  des  para¬ 
phrases  sur  Aristote  et  une  édition  de  Pline  le  naturaliste,  dans  laquelle 
il  corrigea  cinq  mille  passages,  en  substituant  cependant  quelques  er¬ 
reurs  à  celles  qu’il  faisait  disparaître.  Jean  de  Cuba  publia,  sous  le  litre 
de  Jardin  de  la  saute,  un  traité  de  botanique  médicale,  qu’il  accompa¬ 
gna  de  figures  sur  bois. 

La  chimie,  que  nous  avons  vue  naître  à  Constantinople,  puis  cultivée  par 
les  Arabes  d’Espagne  qui  la  transmirent  à  l’Europe,  se  répandit  au  com¬ 
mencement  du  xve  siècle  en  Italie  et  en  Allemagne ,  où  ses  applica¬ 
tions  métallurgiques  la  firent  accueillir  favorablement  ;  elle  y  arriva 
mêlée  à  de  grossières  superstitions;  mais  ce  furent  ces  erreurs  même  qui 
la  firent  adopter  par  les  amis  du  merveilleux.  La  transmutation  des  mé¬ 
taux  ,  la  recherche  de  la  pierre  philosophale  et  de  la  panacée  univer¬ 
selle  devinrent  pour  celte  science  autant  de  causes  de  progrès.  Les  peu¬ 
ples  ignorants  s’inclinèrent  avec  respect  devant  l’appareil  mystérieux  et 
imposant  dont  s’entouraient  les  alchimistes,  et  les  princes  se  déclarè¬ 
rent  les  protecteurs  d’une  science  qui  leur  promettait  de  faciles  richesses. 

La  véritable  science  naît  cependant  de  ces  creuses  rêveries  ;  et  les  ou¬ 
vrages  de  Basile  Valentin,  qu’on  suppose  avoir  été  un  bénédictin  d’Erfurt, 
ont  fait  connaîtreles  propriétés  pharmaceutiques  de  l’antimoine  ainsique 
certaines  préparations  médicinales  encore  en  usage  de  nos  jours,  et  dont 
le  nom  vulgaire  s’est  même  conservé.  Sa  théorie  chimique  n’est  qu’une 
reproduction  de  celle  des  trois  principes,  adoptée  par  les  Arabes  d’Es¬ 
pagne,  et  les  manipulations  chimiques  qu’il  avait  décrites,  conservèrent 
la  même  forme  jusqu’au  xviT  siècle. 

Les  astronomes  les  plus  célèbres  de  ce  temps  furent  George  van 
Purbach  et  Jean  Millier,  son  disciple,  plus  connu  sous  le  nom  de  Régio- 
montanus  ;  ils  préparèrent  la  grande  réforme  que  Copernic  devait  ac¬ 
complir.  Ce  furent  aussi  d’habiles  physiciens  ;  ils  laissèrent  des  ouvrages 
estimés  sur  les  poids  et  mesures,  la  conduite  des  eaux,  les  miroirs  ar¬ 
dents,  etc.;  et  Wallher,  un  de  leurs  contemporains,  étudia  les  effets  de  la 
réfraction.  Ce  fut  à  celte  époque  (1456)  que  parut  la  fameuse  comète 


I.XXXl  V 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


dont  la  périodicité  a  été  constatée,  et  qui  a  reparu  en  1835.  Son  appa¬ 
rition  répandit  dans  toute  l’Europe  la  plus  profonde  consternation,  et  fut 
considérée  comme  le  présage  de  grandes  calamités  publiques. 

Ici  finit  le  moyen  âge  et  commence  l’époque  moderne.  Nous  y  ver¬ 
rons  la  science  se  créer  lentement,  sans  secousses,  sans  perturbations 
violentes;  et,  après  de  nombreuses  transformations,  de  longues  et  pénibles 
études,  devenir  ce  qu’elle  est  aujourd’hui  ;  c’est-à-dire  riche  en  faits, 
riche  en  expérience,  et  non  plus  fondée  sur  des  hypothèses. 


TROISIÈME  PARTIE. 

TEMPS  MODERNES. 


Histoire  des  sciences  naturelles  depuis  le  XVIe  siècle  jusqu’à  nos  jours. 


Les.  temps  modernes  dont  les  premiers  âges  se  lient  d’une  manière 
presque  immédiate  à  l’antiquité,  où  ils  cherchent  à  puiser  de  nouvelles 
connaissances,  succédèrent  à  une  longue  et  ténébreuse  époque  qui  n’avait 
guère  laissé  dans  la  science  que  de  vagues  souvenirs,  des  réminiscences 
incomplètes  et  des  erreurs  sans  nombre.  Par  l’effet  d’une  sorte  de  pré¬ 
destination  qui  semble  être  le  résultat  de  la  tendance  de  l’homme  au 
progrès,  les  études,  enchaînées  l’une  à  l’autre  par  des  liens  étroits,  se 
développent  dans  l’ordre  nécessaire  de  leur  importance  ou  en  raison  in¬ 
verse  des  entraves  qui  les  ont  comprimées.  Chaque  siècle  est  dominé 
par  une  série  d’études  qui  absorbent  toutes  les  autres,  jusqu’à  ce  qu’au 
milieu  de  commotions  politiques ,  religieuses  ou  sociales  qui  sont  au¬ 
tant  d’excitations  nouvelles  ,  les  sciences  qui  composent  le  savoir 
humain ,  ayant  acquis  un  égal  degré  de  développement  et  se  servant 
mutuellement  d’auxiliaires,  finissent  par  former  un  réseau  tellement 
étroit  qu’on  ne  peut  se  renfermer  dans  une  spécialité  sans  devenir  in¬ 
complet. 

L'histoire  des  siècles  précédents  a  un  caractère  scientifique  négatif,  et 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


I.WXV 


se  trouve  mêlée  à  des  faits  qui  intéressent  le  perfectionnement  général  de 
l’humanité;  mais  dans  l’histoire  des  trois  derniers  siècles  nous  n’aurons 
pas  besoin  de  beaucoup  de  digressions  pour  lier  entre  elles  les  diverses 
époques ,  la  science  seule  suffira  pour  opérer  cette  liaison  et  nous  ne 
mentionnerons  les  grands  événements  extérieurs  qu’autant  qu’ils  pour¬ 
ront  nous  en  expliquer  les  progrès. 


ffi. 


Etat  des  sciences  naturelles  au  XVIe  siècle. 


Le  xvie  siècle  riche  des  découvertes  du  xve,  stimulé  par  les  con¬ 
quêtes  transocéaniennes  de  l’Europe  et  violemment  agité  par  les  ar¬ 
dentes  querelles  de  la  réformation  ,  ne  resta  pas  oisif  au  milieu 
des  trésors  qui  l’environnaient  de  toutes  parts  et  sollicitaient  son 
activité  ;  mais  son  émancipation  était  de  trop  fraîche  date  pour  qu’iî 
pût  se  délivrer  de  toutes  ses  entraves;  aussi  fut-il  longtemps  soumis  à 
l’autorité  des  anciens  dont  les  travaux  incomplets  servaient  de  texte  à 
mille  commentaires ,  et  soulevaient  d’âcres  controverses.  Peu-à-peu 
cependant  l’autorité  s’ébranla;  les  hommes  de  science  ne  se  contentèrent 
plus  de  croire  sur  parole  des  auteurs  dont  les  œuvres  avaient  été  mutilées 
par  les  copistes  ou  qui  s’étaient  trompés  eux-mêmes;  les  défenseurs  de 
l’antiquité  furent  obligés  de  s’avouer  vaincus  et  de  reconnaître  qu’en 
fait  de  science  il  n’y  a  pas  de  révélation ,  et  que  l’expérience  est  l’unique 
source  du  savoir. 

L’astronomie,  cultivée  avec  éclat  par  les  Arabes  d’Espagne,  passa 
en  Europe  sous  la  forme  dont  ils  l’avaient  revêtue,  et  jusqu’au  xvie  siècle 
on  suivit  Ptolémée,  sans  songer  à  le  réformer. 

Copernic,  qui  appartient  plus  au  xvie  siècle  qu’au  xve,  fut  choqué  de 
la  contradiction  que  le  système  de  Ptolémée  présentait  avec  les  lois  phy¬ 
siques,  en  faisant  tourner  les  planètes  autour  de  la  terre.  Il  renouvela  le 
système  des  pythagoriciens,  plaça  le  soleil  immobile  au  centre  du 
monde ,  et  lit  de  la  terre  une  planète,  qui  se  meut  comme  les  autres  au¬ 
tour  de  l’astre  central.  Il  détermina  les  dimensions  des  orbes  décrits  par 


lxxxv]  DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 

les  corps  planétaires ,  et  réduisit  la  révolution  diurne  du  ciel  à  une  sim¬ 
ple  illusion  d’optique. 

Ce  système,  si  simple  et  si  logique,  rencontra  cependant  des  contra¬ 
dicteurs.  Tycho-Brahé  ,  auquel  la  science  doit  de  grandes  découvertes, 
telles  que  la  variation  de  la  lune,  le  mouvement  de  ses  noeuds,  l’inclinai¬ 
son  de  son  orbite,  etc.,  ne  l’adopta  pas.  Tout  en  avouant  les  vices 
de  celui  de  Ptolémée,  il  ne  voulut  pas  reconnaître  au  soleil  sa 
place  au  centre  du  monde.  Il  y  mit  la  terre,  autour  de  laquelle  il  lit 
tourner  le  soleil ,  entraînant  avec  lui  les  planètes  dans  sa  révolution 
annuelle.  Ce  système,  contraire  aux  lois  de  la  saine  physique,  mais  qui 
ne  change  pas  l’apparence  des  phénomènes ,  fut  soutenu  avec  chaleur 
par  Longomontanus,  Morin  et  Riccioli. 

En  1519,  le  voyage  autour  du  monde  ,  commencé  par  Magellan  et 
terminé  par  son  lieutenant,  mit  hors  de  doute  la  sphéricité  de  la  terre  ; 
et  à  la  fin  du  xvie siècle,  sous  le  pontificat  de  Grégoire  XIII,  eut  lieu  la 
réforme  du  calendrier,  réclamée  depuis  longtemps  avec  instance  par  les 
astronomes.  En  \  582,  on  était  de  dix  jours  en  retard  sur  les  phénomènes 
qui  règlent  le  retour  des  saisons.  Pour  rentrer  dans  l’ordre  normal  ,  on 
supprima  dix  jours  au  mois  d’octobre  ;  et  l’Europe  entière,  à  l’exception 
des  Grecs  et  des  Russes,  adopta  cette  réforme. 

Les  grands  travaux  en  physique  ne  sont  pas  nombreux  à  cette  époque; 
les  connaissances  des  anciens  forment  encore  le  fond  de  la  science,  et 
il  n’y  fut  ajouté  que  peu  de  choses.  Cependant  nous  y  trouvons  l’impor¬ 
tante  découverte  de  la  déclinaison  de  l’aiguille  aimantée,  observée  par 
Sébastien  Cabot  dans  un  voyage  au  nord  de  l’Amérique,  pour  chercher  un 
passage  qui  pût  conduire  en  Chine.  Frascator  découvrit  le  principe  de 
la  décomposition  du  mouvement  ;  Stévin  trouva  le  véritable  rapport: 
qui  existe  entre  la  puissance  et  le  poids  dans  le  plan  incliné.  En  1560,  le 
Napolitain  Porta,  qui  s’occupait  de  magie  et  de  sciences  occultes,  per¬ 
fectionna  la  chambre  obscure  et  forma  le  plan  d’une  encyclopédie.  Mau- 
rolicode  Messine  publia,  sur  le  mécanisme  de  la  vision,  une  théorie  fort 
avancée  qui  lui  fit  découvrir  les  moyens  de  remédier  aux  défauts  de  la 
vue,  en  employant  des  verres  concaves  pour  les  myopes  et  convexes  pour 
tes  presbytes.  A  la  fin  de  ce  siècle ,  Gilbert  de  Colcliester  fit  paraître  un 
traité  sur  le  magnétisme  et  l’électricité  ,  et  Dominis,  évêque  de  Spalatro, 
donna  une  bonne  théorie  de  la  formation  de  l’arc-en-ciel  intérieur. 

L’alchimie,  fondée  sur  une  idée  peut-être  mal  définie  plutôt  qu’erronée, 
mais  sérieusement  occupée  d’études  sur  l’analyse  et  la  synthèse  des  corps, 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


I.XXXVlj 

était  devenue  un  moyen  d’acquérir  des  richesses  aux  dépens  des  hommes 
crédules;  à  Basile  Valentin,  véritable  chimiste,  avaient  succédé  d’indignes 
charlatans.  Les  attaques  d’Érasme  de  Rotterdam  et  de  Ben  Johnson 
contre  les  alchimistes  jetèrent  sur  leurs  recherches  un  tel  ridicule,  que 
Y  art  de  faire  de  l’or  tomba  bientôt  dans  le  discrédit.  Il  n’en  fut  pas  de 
même  delà  préparation  du  remède  universel  qui  occupait  toutes  les  têtes. 

Au  commencement  du  xvie  siècle,  les  Rosecroix  parurent  en  Alle¬ 
magne.  Cette  mystérieuse  société,  bravant  le  ridicule,  s’occupa  active¬ 
ment  d’alchimie,  d’astrologie  et  de  cabale;  et,  quoiqu’elle  ait  poussé  celte 
manie  jusqu’à  une  exaltation  maladive,  elle  rendit  quelques  services  à  la 
science. 

Cardan,  habile  mathématicien,  dont  les  découvertes  indiquent  un  vaste 
génie,  se  jeta  à  corps  perdu  dans  les  sciences  occultes,  et  y  entraîna 
un  grand  nombre  de  savants,  surtout  parmi  les  médecins,  qui  cherchaient 
alors  de  bonne  foi  la  panacée  universelle  et  s’évertuaient  à  préparer  des 
remèdes  secrets. 

C’est  à  l’influence  de  ces  idées  qu’on  dut  Paracelse ,  un  des  plus  célè¬ 
bres  médecins-alchimistes  de  cette  époque.  Plutôt  aventurier  que  savant, 
il  courait  par  les  chemins,  hantant  les  cabarets  et  les  bouges,  deman¬ 
dant  aux  vieilles  femmes  si  elles  connaissaient  des  secrets,  et  travaillant 
sérieusement  au  grand  œuvre.  A  travers  les  absurdités  cabalistiques 
répandues  dans  ses  ouvrages,  on  trouve  de  bonnes  et  saines  idées  de 
chimie,  noyées  dans  un  langage  ridicule.  On  doit  cependant  à  Paracelse 
une  heureuse  innovation,  celle  des  cours  publics  en  langue  vulgaire;  ce 
qui  contribua  à  populariser  les  études  scientifiques. 

Il  introduisit  l’un  des  premiers  dans  la  thérapeutique  des  sub¬ 
stances  préparées  chimiquement  ;  mais  un  des  plus  fâcheux  résul¬ 
tats  de  la  médecine  alchimique  fut  de  faire  croire  à  l’inutilité  des 
études  pathologiques.  On  se  contentait  de  préparer  des  remèdes  se¬ 
crets;  et,  comme  les  malades  sont  toujours  portés  à  ajouter  foi  aux  pro¬ 
messes  des  charlatans,  la  nouvelle  médecine  eut  un  succès  prodigieux. 

A  la  renaissance  des  lettres,  l’Italie,  qui  avait  été  si  longtemps  à  la 
tête  des  nations,  reprit  son  antique  renommée  ;  ce  fut  dans  ce  pays  que 
les  sciences  naturelles,  et  surtout  l’anatomie,  furent  cultivées  avec  le 
plus  de  succès. 

Zerbis  et  Achillini  (1500  à  1512)  se  contentèrent  de  commenter 
Mundinus;  mais  Bérenger  de  Carpi  fit  des  études  sérieuses,  et  porta 
par  ses  travaux  un  coup  terrible  à  l’autorité  de  Galien,  encore  toute 


r.xxxvnj 


DÏSCO  l)  R  S  PRE  L  [MINAI  R  E . 


puissante.  A  cette  époque,  les  grands  artistes  italiens  étudiaient  l’ana¬ 
tomie  avec  enthousiasme. 

Vésale ,  disciple  de  Sylvius  ,  fut  un  des  anatomistes  les  plus  célèbres 
du  xvie  siècle.  Ï1  s’attacha  à  relever  les  erreurs  de  Galien ,  et  détruisit 
pour  toujours  son  influence  sur  les  études.  Il  publia,  en  1543,  sa  grande 
anatomie,  remarquable  par  les  planches  magnifiques  dont  elle  est  ornée. 
Ses  nombreuses  observations  apportèrent  dans  la  science  d’impor¬ 
tantes  rectifications;  mais  l’acharnement  qu’il  mit  à  attaquer  Galien, 
afin  de  prouver  que  les  descriptions  de  ce  médecin  se  rapportent,  pour 
la  plupart ,  à  des  animaux  et  non  à  l’homme  ,  lui  valurent  de  cruelles 
persécutions.  La  fin  de  Vésale  ,  dont  la  vie  avait  été  une  longue  polé¬ 
mique,  fut  déplorable  :  ayant  ouvert  le  corps  d’un  gentilhomme  espagnol 
dont  on  vit  palpiter  le  cœur  sous  le  scalpel, il  fut  accusé  de  l’avoir  disséqué 
vivant  et  se  vit  condamner  à  faire  un  pèlerinage  à  la  Terre-Sainte.  A  son 
retour,  il  mourut  de  faim  dans  l’île  de  Zante,  où  l’avait  jeté  la  tempête. 

Après  Vésale,  dont  les  travaux  régénérèrent  la  science,  tous  les 
anatomistes  le  prirent  pour  guide;  deux  de  ses  contemporains,  Fallope 
et  Eustache ,  acquirent  une  juste  célébrité.  Le  premier ,  successeur 
de  Vésale  à  l’école  de  Padoue,  a  laissé  d’excellents  travaux  sur  l’os- 
téologie  du  fœtus  et  sur  la  structure  de  l’oreille  interne.  Un  des 
mérites  de  cet  anatomiste  est  d’avoir  discuté  avec  une  modération 
et  une  bonne  foi  inconnues  à  cette  époque.  On  trouve  dans  ses 
écrits  que  le  grand-duc  de  Toscane  livrait  aux  anatomistes  des  criminels, 
pour  qu’ils  les  missent  à  mort  comme  ils  le  jugeraient  convenable  et  en 
fissent  le  sujet  d’observations.  Princeps  jubet,  dit-il,  ut  nobis  dent  ho- 
minem  quem  nostro  modo  interficimus  et  ilium  anatomisamus . 

Eustache  se  livra  à  des  travaux  spéciaux  sur  diverses  parties  de  l’orga¬ 
nisme  ;  et,  quoique  ses  recherches  sur  l’organe  de  l’ouïe  laissent  encore 
dans  le  doute  sur  certaines  découvertes  qu’on  lui  attribue ,  on  a  donné 
le  nom  de  trompe  d’ Eustache  au  canal  qui  va  de  l’oreille  interne  à  l’ar¬ 
rière-bouche.  Il  s’occupa  avec  beaucoup  de  succès  d’anatomie  comparée, 
et  il  est  certain  qu’il  avait  découvert  et  décrit  le  canal  thoracique  du  che¬ 
val,  retrouvé  chez  l’homme  par  Pecquet,  et  qui  porte  le  nom  de  cet  anato¬ 
miste.  Par  suite  d’une  fatalité  qui  nuisit  à  la  science  et  à  la  gloire 
de  ce  grand  homme ,  son  traité  d’anatomie  est  resté  inédit  jusqu’au  com¬ 
mencement  du  xvme  siècle  ;  de  sorte  que  ,  pendant  un  siècle  et  demi,  il 
perdit  le  droit  de  priorité  pour  ses  propres  découvertes.  Eustache  eut 
le  défaut  de  discuter  avec  aigreur  ,  et  montra,  dans  la  polémique  qu’il 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE.  Ixxxix 

I 

soutint  contre  Vésale,  un  acharnement  indigne  d’un  homme  supérieur. 

Fabrizio  d’Aquapendente  s’occupa  avec  succès  d’anatomie  comparée, 
et  n’isola  pas ,  comme  l’avaient  fait  Vésale  et  Sylvius  ,  l’homme  des 
autres  mammifères.  Il  étudia  avec  soin  la  structure  des  veines,  sans 
découvrir  le  phénomène  de  la  circulation  ;  mais  il  facilita  beaucoup  cette 
découverte  ,  et  ce  furent  ses.  travaux  qui  mirent  Harvey  sur  la  voie. 
Il  a  laissé  un  beau  travail,  accompagné  de  planches,  sur  le  développe¬ 
ment  du  poulet,  et  il  avait  dessiné  trois  cents  planches  d’anatomie  com¬ 
parée,  qui  ont  été  perdues  après  sa  mort.  Casserius  et  Spiegel  furent 
les  derniers  professeurs  de  l’école  de  Padoue  qui,  après  eux,  tomba  en 
décadence. 

Ingrassias  de  Palerme  fut  célèbre  par  ses  connaissances  générales  en 
anatomie,  et  particulièrement  par  ses  descriptions  ostéologiques  ;  on 
lui  doit  l’institution  des  lazarets.  Botal  d’Asti  décrivit  le  premier  avec 
exactitude  la  perforation  du  cœur  dans  le  fœtus,  déjà  connue  de  Galien  ; 
et  l’on  a,  par  reconnaissance,  donné  le  nom  de  trou  de  Botal  à  cette  dis¬ 
position  organique.  Varole,  professeur  de  Bologne,  a  laissé,  dans  son 
livre  de  Resolutione  corporis  humani,  une  méthode  nouvelle  de  dissé¬ 
quer  le  cerveau  :  au  lieu  de  le  couper ,  comme  les  anatomistes  de  son 
temps,  en  tranches  horizontales,  en  commençant  par  la  partie  su¬ 
périeure  ,  il  le  prend  par  la  base ,  part  de  la  moelle  allongée ,  et 
suit  les  fibres  à  travers  la  protubérance  annulaire  jusqu’aux  cou¬ 
ches  optiques  où  elle  paraît  s’épanouir.  Colombo  et  Césalpin  se  dis¬ 
tinguèrent  aussi  par  leurs  travaux;  tous  deux  décrivirent  la  petite 
circulation,  et  entrevirent  vaguement  la  grande. 

La  France  peut  opposer  à  ces  savants  Italiens,  Ambroise  Paré,  le  père 
de  la  chirurgie ,  le  premier  qui  se  soit  occupé  d’ostéologie  comparée ,  et 
qui  ait  prouvé  que  dans  le  squelette  de  l’oiseau  il  y  a  des  parties  ana¬ 
logues  à  celles  des  mammifères. 

Servet,  un  des  plus  habiles  élèves  de  l’Allemand  Gïinther,  qui  vint  à 
Paris,  en  1530,  professer  l’anatomie,  et  eut  pour  élèves  les  plus  célèbres 
anatomistes  du  xvi*  siècle,  a  décrit  fort  nettement  la  circulation  pulmo¬ 
naire;  il  eût  fait  faire  un  grand  pas  à  la  science  si,  poursuivi  par 
l’implacable  Calvin,  comme  anti-trinitaire ,  il  n’eût  été  brûlé  à  Genève, 
en  1553.  Il  faut  noter  encore  parmi  les  hommes  distingués  de  l’école  de 
Günther ,  Charles  Étienne,  parent  des  célèbres  imprimeurs  de  ce  nom  ; 
Dubois  d’Amiens,  plus  connu  sous  le  nom  de  Sylvius ,  et  cité  pour  l’é¬ 
clat  de  son  talent,  la  brutalité  de  ses  manières  et  l’âcreté  de  ses  contro- 


xc 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


verses;  Dulaurens,  médecin  d'Henri  IV,  dont  les  ouvrages  brillent  plus 
parla  forme  que  par  le  fond,  et  le  célèbre  botaniste  G.  Bauhin,  dont  on 
a  une  excellente  description  du  cerveau. 

L’Allemagne  est  représentée  dans  les  études  anatomiques  par  Leon- 
bard  de  Tubingue,  Plater  de  Bâle  et  Coiier  de  Groningue,  qui  s’est  li¬ 
vré  à  de  grands  travaux  d’ostéologie  comparée. 

L’Espagne  compte  parmi  ses  anatomistes  Collado,  qui  s’attribua  la 
découverte  de  l’étrier  de  l’oreille,  et  André  de  Laguna  de  Ségovie,  com¬ 
mentateur  d’Hippocrate,  d’Aristote,  de  Galien,  et  traducteur  de  Dios- 
coride.  On  voit  dans  son  Anatomica  metliodus  qu’il  s’était  approché 
de  bien  près  de  la  découverte  de  la  circulation. 

A  côté  des  anatomistes  viennent  se  placer  les  physiologistes  qui  cher¬ 
chent  à  expliquer  par  des  théories  les  causes  de  la  vie  et  le  jeu  des 
organes.  Argentier  introduisit  dans  cette  science  la  méthode  salutaire 
de  soumettre  les  idées  théoriques  à  la  discussion  la  plus  libre,  sans  recon* 
naître  d’autre  autorité  que  celle  de  la  raison.  Il  démontra  l’absurdité 
du  principe  de  la  pluralité  des  esprits  animaux,  et  prouva  qu’une  seule 
force  vitale  explique  d’une  manière  satisfaisante  l’action  des  organes. 

Paracelse  fonda  sa  physiologie  sur  les  idées  cabalistiques.  Il  dé¬ 
daigna  l’étude,  dans  la  pensée  que  la  contemplation  suffît  pour 
acquérir  toutes  les  connaissances.  Cette  doctrine  inintelligente,  mais 
flatteuse  pour  les  esprits  paresseux,  fit  école  et  trouva  beaucoup  d’a¬ 
deptes. 

Quoique  l’anatomie  ait  plus  spécialement  occupé  le  xvie  siècle,  la 
zoologie  eut  sa  part  dans  les  études  générales  ;  et  c’est  encore  en  Italie 
qu’on  en  publia  les  premiers  travaux.  En  1524,  Paul  Jove,  de  Corne, 
donna  une  description  des  poissons  qui  se  trouvent  sur  les  marchés 
d’Italie  ;  mais  son  ouvrage  n’offre  d’intérêt  que  comme  nomenclature. 
Dans  le  même  temps,  Massaria,  médecin  vénitien,  écrivait  un  com¬ 
mentaire  sur  le  9e  livre  de  Pline  ;  et  Pierre  Gilles,  d’Alby,  voyageur 
instruit  et  intelligent,  à  qui  l’on  doit  quelques  travaux  monographiques, 
mettait  Élien  en  ordre. 

Ces  premiers  essais  servirent  de  guide  à  l’Anglais  Édouard  Wotton , 
qui  écrivit  un  traité  de  zoologie  particulière  et  comparée ,  dans  lequel 
il  prit  Aristote  pour  guide. 

Bientôt  parurent  des  ouvrages  plus  importants.  Pierre  Belon,  du  Mans, 
écrivit  une  histoire  naturelle  des  poissons  marins,  dont  les  figures  furent 
empruntées  à  Daniel  Barbaro,  ambassadeur  de  Venise  à  la  cour  d’ Angle- 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


xcj 


terre  et  patriarche  d’Aquilée,  qui  avait  fait  peindre  trois  cents  poissons 
de  l’Adriatique.  Belon  inséra  dans  les  relations  de  ses  voyages  en  Orient 
et  en  Grèce  de  nombreuses  descriptions  d’animaux,  et  publia,  en  1555, 
une  histoire  naturelle  des  oiseaux,  dédiée  à  Henri  II ,  avec  un  traité  de 
la  chasse  à  l’oiseau  de  proie ,  alors  fort  en  vogue.  Il  s’occupait  de  la 
traduction  de  Théophraste  et  de  Dioscoride ,  lorsqu’il  fut  assassiné  en 
1566,  sur  la  route  du  bois  de  Boulogne,  où  il  habitait  le  château  de 
Madrid.  Belon  est  un  écrivain  d’une  naïveté  remarquable;  ses  travaux 
portent  toutefois  le  cachet  d’une  critique  fort  saine ,  pour  lepoque  où  il 
écrivait.  Il  peut  être  regardé  comme  ayant  le  premier  ouvert  la  voie 
aux  anatomistes  philosophes  par  ses  observations  comparatives  sur  les 
organes  des  animaux. 

Salviani,  de  Borne,  écrivit  aussi  sur  l’ichLhyoiogie,  et  accompagna  son 
ouvrage  de  planches  assez  bonnes  comme  exécution,  mais  d’une  ex¬ 
trême  faiblesse  sous  le  rapport  de  la  précision  des  caractères. 

Rondelet,  de  Montpellier,  contemporain  de  ces  deux  naturalistes,  fut 
un  des  hommes  les  plus  érudits  de  son  temps.  Il  publia,  en  même  temps 
que  Belon  et  Salviani,  un  ouvrage  d’ichthyologie,  accompagné  de  plan 
ches  d’une  grande  perfection  sous  le  rapport  des  caractères.  Son  texte 
est  savant,  et  ses  descriptions  sont  très  exactes,  surtout  pour  les  poissons 
de  la  Méditerranée.  On  trouve  dans  Rondelet,  qui  avait  des  connaissances 
anatomiques  assez  étendues ,  une  ébauche  de  méthode  naturelle  :  il  avait 
établi  ses  coupes  sur  les  rapports  existant  entre  les  espèces.  Son  ouvrage, 
classique  jusqu’à  la  moitié  du  xvme  siècle,  peut  encore  être  consulté 


avec  avantage. 


A  la  même  époque,  Longolius,  d’Utrecht,  et  Turner,  de  Morpeth,  écri¬ 
virent  de  petits  traités  d’ornithologie,  dénués  d’importance. 

Le  flambeau  du  xvT  siècle  est  Conrad  Gessner,  de  Zurich,  homme  d’une 
érudition  profonde.  Après  avoir  passé  sa  jeunesse  dans  une  misère  qui 
le  força  de  recourir  à  la  charité  des  chanoines  de  Zurich  et  d’un  Bernois, 

O 

son  ami,  il  s’occupa  d’études  médicales,  d’histoire  naturelle,  de  biblio¬ 
graphie,  de  philologie  et  de  géographie  descriptive  ;  il  traduisit  du  grec 
et  de  l’arabe  des  ouvrages  de  botanique  et  de  médecine  ;  mais  son  œuvre 
capitale  est  son  histoire  des  animaux,  en  5  volumes  in-folio.  C’est  un  traité 
de  zoologie  générale  comprenant  la  synonymie,  des  descriptions,  des  dé¬ 
tails  physiologiques,  anatomiques,  nosologiques  et  ethnographiques  qui 
supposent  des  recherches  immenses.  On  n’a  de  lui  que  des  rapproche¬ 
ments  et  pas  de  classification;  mais  il  indique  avec  précision  les  rapports 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


xcij 

sur  lesquels  elle  peut  être  établie.  Gessner  brille  par  la  justesse  de  son 
esprit.  C’est  un  compilateur  habile,  un  critique  plein  de  finesse  et  de  sa¬ 
gacité  ;  aussi  son  ouvrage  doit-il  être  souvent  consulté. 

Aldrovande,  d’une  famille  patricienne  de  Bologne,  fut  contemporain 
de  Gessner.  Il  publia  une  longue  série  de  travaux  sur  les  sciences  natu¬ 
relles.  Ses  écrits  indiquent  une  grande  facilité,  mais  il  n’a  pas  la  saga¬ 
cité  de  Gessner,  et  il  a  moins  observé  par  lui-même.  Uterverius,  deDeift, 
successeur  d’ Aldrovande  ;  Barthélemy  Ambrosinus  et  Thomas  Dunster, 
professeur  de  Bologne,  publièrent,  après  sa  mort,  aux  frais  de  la  ville, 
les  dix  volumes  in-folio  qui  forment  le  complément  des  quatre  qu’il  avait 
fait  paraître  pendant  sa  vie,  et  dans  lesquels  leurs  travaux  sont  mêlés 
aux  siens.  On  ne  voit  pas  de  traces  de  méthode  dans  Aldrovande;  il  suit 
l’ordre  adopté  par  Aristote,  et  n’a  fait  un  essai  de  classification  que  pour 
les  insectes  ;  encore  a-t-il  pris  ce  philosophe  pour  guide. 

L’apparition  de  ces  deux  célèbres  zoologistes  contribua  beaucoup 
aux  progrès  des  études  zoologiques,  dont  ils  furent  les  plus  intelligents 
promoteurs. 

Olaüs  Magnus  a  donné ,  dans  son  histoire  des  nations  septentrionales, 
des  détails  fort  curieux  sur  la  zoologie  du  Nord.  On  trouve  cependant  en¬ 
core  dans  son  livre  des  préjugés  empruntés  aux  anciens.  Il  parle,  entre 
autres  animaux  fabuleux,  du  Kraken ,  poulpe  gigantesque  qui  de  ses 
longs  bras  enlace  les  navires  et  les  entraîne  dans  l’abîme.  Cet  écrivain 
n’est  pas  très  scrupuleux  ;  car  il  donne  comme  résultat  d’observations 
personnelles  des  faits  empruntés  à  Gessner  et  à  Aldrovande. 

Clusius  (De  f  Écluse),  d’Arras,  quoique  n’ayant  jamais  quitté  son  cabi¬ 
net,  a  écrit,  sous  le  titre  d ' Exoticorum  librix ,  quibus  animalium  his¬ 
toriée  describuntur ,  un  ouvrage  fort  intéressant  sur  toutes  les  branches 
des  sciences  naturelles.  On  y  trouve  un  grand  nombre  de  faits  nouveaux. 
Il  a  décrit  le  premier  la  roussette,  espèce  de  chauve-souris  à  ailes  gi¬ 
gantesques. 

Nous  comptons  au  nombre  des  naturalistes  les  voyageurs  que  l’Amé¬ 
rique  appelait  dans  ses  vastes  déserts,  et  nous  citerons,  parmi  ceux  qui 
ont  laissé  une  relation  de  leurs  observations  ,  Gonzalès ,  d’Oviédo , 
d’Acosta  et  Hernandez.  Nous  y  joindrons  Bernard  de  Breidenbach ,  Gui- 
landinus  et  Rauwolf  qui  ont  visité  le  Levant,  et  ont  consigné  dans  la  re¬ 
lation  de  leurs  voyages  des  détails  fort  curieux  sur  l’histoire  naturelle 
de  ces  contrées.  Ce  dernier  a  laissé  un  herbier  très  précieux  des  plantes 
recueillies  par  lui  dans  ses  excursions  ;  cet  herbier  se  voit  encore  aujour- 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


xeiij 

d’hui  à  Leyde.  Prosper  Alpin  a  donné  une  histoire  naturelle  de  l’Égypte. 
L’Europe  septentrionale,  où  se  répandait  la  civilisation,  ayant  assez 
adouci  ses  mœurs  pour  qu’on  pût  la  visiter,  Herberstein  et  Possevin  par¬ 
coururent  la  Moscovie  et  les  pays  du  nord ,  et  en  firent  les  premiers 
connaître  les  productions  naturelles. 

A  cette  époque  si  voisine  encore  de  la  découverte  du  Nouveau-Monde 
et  de  celle  de  la  route  des  Indes  orientales,  la  manie  des  colonisations  s’é¬ 
tait  emparée  de  tous  les  esprits.  Elle  ne  tarda  pas  à  gagner  les  Français. 
En  1555  ,  l’amiral  Coligny  favorisa  l’émigration  au  Brésil  de  quelques 
familles  protestantes.  Cet  établissement,  qui  n’eut  qu’une  courte  durée, 
produisit  deux  ouvrages  d’histoire  naturelle,  ceux  deThevet  et  de  Jean 
de  Léry. 

Ici  s’arrêtent  les  travaux  zoologiques  de  ce  siècle.  Nous  passerons  ra¬ 
pidement  en  revue  les  botanistes  qui  sont  plus  nombreux,  la  phytologie 
descriptive  étant  d’une  observation  beaucoup  plus  facile,  parce  que  les 
plantes  peuvent  être  transportées  dans  des  jardins  où  elles  s’acclimatent 
et  que  leur  dépouille  se  conserve  sans  autant  d’altération. 

L’Italie,  qui  avait  produit  les  premiers  anatomistes,  eut  la  gloire  de 
fournir  aussi  les  premiers  botanistes.  Leonieenus,  Monardus  et  Brasa- 
vola,  plus  connu  sous  le  nom  d’Antonius  Musa,  sont  de  simples  com¬ 
mentateurs  des  auteurs  anciens.  Ce  dernier  posséda  le  premier,  depuis 
Théophraste,  un  jardin  botanique. 

Matthiole,  de  Sienne  (1550),  célèbre  commentateur  de  Dioscoride,  a 
publié  un  nombre  considérable  de  figures  ombrées  assez  exactes  ;  mais 
on  n’avait  pas  encore  songé  à  faire  connaître  les  caractères  botaniques 
des  plantes;  on  ne  les  représentait  que  sous  leur  aspect  général.  Do- 
doens  Rembert,  professeur  à  Leyde,  est  encore  un  commentateur  de  Dios¬ 
coride.  Ruel,  qui  vivait  au  commencement  du  xvie  siècle,  publia  une 
compilation  des  botanistes  anciens,  et  il  confondit  souvent  les  plantes 
décrites  par  ces  auteurs  avec  celles  qui  croissent  en  France.  Son  traité 
De  naturâ  stirpium  est  l’un  des  plus  volumineux  ouvrages  de  botani¬ 
que  publiés  à  cette  époque. 

L’Allemagne  comptait  alors  plusieurs  botanistes  distingués  :  Brun- 
fels,  auteur  d’une  iconographie  végétale;  Tragus,  les  deux  Cordus  et 
Fuchs,  qui  joignirent  à  leurs  commentaires  sur  les  anciens  des  descrip¬ 
tions  résultant  de  leurs  observations,  et  accompagnèrent  leurs  ouvrages 
de  figures  au  trait  gravées  avec  beaucoup  de  soin. 

L’exploration  des  Indes  orientales  par  les  Portugais  donna  naissance 


XC1V 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


à  des  travaux  botaniques  d’un  grand  intérêt.  Gardas  publia  à  Goa,  en 
1563  ,  une  histoire  des  plantes  médidnales  des  Indes.  Acosta  en  fit 
autant  et  y  joignit  une  bonne  description  de  la  sensitive. 

Oviédo  et  Monardès,  de  Séville,  firent  connaître  la  Flore  des  Indes  occi¬ 
dentales;  ce  dernier  retraça  l’histoire  du  tabac,  plante  dont  les  jongleurs 
indiens  usaient  souvent  pour  se  procurer  une  ivresse  prophétique;  on 
trouve  aussi  dans  son  ouvrage  la  description  du  haricot ,  inconnu  des 
anciens. 

Clusius  fit  connaître  plusieurs  plantes  d’Amérique  et  donna  le  premier 
la  figure  delà  pomme  de  terre.  Nous  ferons  remarquer  à  cette  occasion  que 
cette  plante,  dont  on  a  attribué  l’importation  à  Raleigh,  en  1585 ,  était 
déjà  très  répandue  en  Italie  en  1586 ,  et  qu’elle  y  servait  à  la  nourriture 
des  hommes  et  des  animaux.  Il  est  évident  que  ce  sont  les  Espagnols 
qui  l’ont  apportée  en  Italie.  Gomara,  écrivain  espagnol,  nous  apprend 
que  ce  précieux  tubercule  était  employé  comme  plante  alimentaire  chez 
les  habitants  du  Pérou  septentrional. 

Au  xvie  siècle,  des  jardins  botaniques  s’établirent  en  Europe  et  le  goût 
de  l’horticulture  commença  à  s’y  répandre.  Il  se  forma  des  jardins  en 
Italie,  en  Allemagne  et  en  France.  Jusqu’à  cette  époque,  ce  n’avaient 
été  que  des  établissements  particuliers  ;  mais  le  grand-duc  Corne  Ier  en 
créa  un  public,  à  Pise,  en  1543.  d’après  les  conseils  de  Luc  Ghini.  Pa- 
doue,  Ferrare,  Florence  et  Bologne  eurent  bientôt  les  leurs.  La  ville 
de  Leyde  suivit  cet  exemple;  en  1597  seulement,  l’université  de  Mont¬ 
pellier  en  eut  un  qui  tomba  bientôt  faute  de  protection. 

Dès  que  ces  établissements  eurent  été  créés,  on  délaissa  les  ouvrages 
si  obscurs  et  si  incomplets  des  anciens,  pour  étudier  les  plantes  sur 
la  nature.  Conrad  Gessner ,  déjà  célèbre  par  ses  travaux  en  zoologie, 
fut  le  premier  à  poser  en  principe  que  c’est  dans  les  organes  de  la  fruc¬ 
tification,  les  seuls  vraiment  caractéristiques,  qu’on  doit  chercher  la 
base  de  la  méthode  de  classification  des  végétaux.  Ce  principe  si  fécond 
en  applications  utiles  ne  fut  cependant  pas  adopté.  On  continua  à  classer 
les  plantes  d’après  certaines  méthodes  artificielles  qui  les  groupaient 
en  raison  de  leur  ressemblance  extérieure.  Les  figures  des  plantes  que 
ce  botaniste  avait  fait  graver  suivant  son  système  furent  publiées  par 
Camerarius,  savant  directeur  du  jardin  botanique  d’Altorf,  qui  les  mit 
dans  un  abrégé  de  Matthiole,  qu’il  édita  en  1586. 

Lobel ,  médecin  du  prince  d’Orange ,  puis  botaniste  de  Jacques  Ier, 
publia,  en  1581 ,  un  ouvrage  dans  lequel  on  reconnaît,  pour  la  première 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


xcv 


fois,  quelques  familles  naturelles,  telles  que  les  graminées,  les  mousses, 
les  orchidées,  les  labiées,  les  ombellifères,  etc.  Il  a  séparé  d’une  ma¬ 
nière  nettement  tranchée  les  monocotylédones  des  dicotylédones.  Za- 
luzianski  entrevit  le  premier  les  organes  sexuels  des  végétaux. 

Césalpin,  d’Arezzo  (1583),  suivit  la  méthode  expérimentale  d’Aristote 
et  fut  le  créateur  d’un  système  de  botanique  complet,  avec  des  divisions 
vicieuses  encore,  mais  qui  cependant  furent  un  acheminement  vers  la 
méthode  naturelle.  On  doit  d’autant  plus  s’étonner  que  Césalpin  ait  pu 
établir  un  tel  système,  qu’il  n’avait,  pour  faciliter  ses  études,  qu’un 
faible  herbier  de  quinze  cents  plantes,  dont  sept  à  huit  cents  avaient  été 
recueillies  par  lui-même. 

Dalechamps,  Desmoulins  son  continuateur,  etTabernæmontanus  sont 
des  botanistes  routiniers,  serviles  imitateurs  de  l’ancienne  méthode. 
Jean  Bauhin  donna,  dans  son  histoire  générale  des  plantes,  un  tra¬ 
vail  de  synonymie  encore  utile  à  consulter  ;  mais  Gaspard  Bauhin ,  son 
frère,  rendit  à  la  science  phytologique  un  plus  grand  service  en  publiant 
son  Pincix  tlieatri  botcmici ,  composé  sur  le  même  plan  que  l’ouvrage 
de  Jean,  et  qui  lui  avait  coûté  plus  de  quarante  ans  de  travail.  On  ne 
trouve  pas,  il  est  vrai,  dans  Bauhin  un  système  complet  de  classification, 
mais  il  contient  un  essai  de  classement  par  genres  qui  ne  manque  pas 
d’intérêt.  Ce  botaniste  a  le  mérite  d’avoir  essayé  de  fixer  par  un  travail 
d’une  critique  judicieuse,  la  synonymie,  déjà  si  multipliée,  et  il  mit  au 
dessous  du  nom  de  chaque  espèce  une  petite  phrase  caractéristique  ré 
digée  avec  soin.  Son  ouvrage,  qui  contient  la  description  de  près  de  six 
mille  espèces  de  plantes,  fit  oublier  tous  ceux  qui  l’avaient  précédé  ;  et, 
jusqu’à  Linné  il  servit  de  guide  aux  botanistes. 

Nous  citerons,  à  la  suite  des  botanistes,  l’agronome  Olivier  de  Serres, 
à  qui  l’on  doit  la  propagation  du  mûrier  et  des  vers  à  soie. 

C’est  encore  en  Italie  que  la  science  des  minéraux  prit  naissance  ;  mais 
elle  n’y  fut  qu’ébauchée.  En  1502  ,  Leonardi,  de  Pesarro,  écrivit  un 
ouvrage  sur  les  minéraux;  imbu  des  préjugés  de  l’époque,  il  a  rempli 
son  livre  d’erreurs  et  de  fables  sur  les  pierres  gravées,  ainsi  que  sur 
leurs  vertus.  Scudalupi  et  Stella  suivirent  ses  traces. 

L’Allemagne ,  si  riche  en  gisements  métallifères,  dont  les  trésors  ex¬ 
citaient  la  cupidité  des  princes ,  fut  bientôt  à  la  tête  de  la  science  et  lui 
fit  faire  de  grands  progrès. 

Le  premier  qui  s’occupa  avec  succès  de  minéralogie  fut  Bauer,  plus 
connu  sous  le  nom  d’Agricola.  Son  ouvrage  De  re  metallicâ  (15Û6) 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


Xcvj 

resta  longtemps  classique  sans  être  exempt  de  bien  des  erreurs;  il 
consacre  un  long  chapitre  à  la  baguette  divinatoire  ,  au  moyen  de  la¬ 
quelle  on  découvre  les  eaux  et  les  trésors  cachés.  Cette  croyance  a  été 
longtemps  répandue ,  et  nous  trouvons  encore  dans  nos  campagnes  des 
ignorants  qui  y  ajoutent  foi.  Cet  ouvrage  est  plutôt  un  traité  de  métal¬ 
lurgie  que  de  minéralogie;  mais  il  n’en  est  pas  de  même  de  son  livre 
sur  la  nature  des  fossiles,  mot  par  lequel  il  désigne  tous  les  minéraux  ; 
c’est  un  véritable  traité  systématique  de  minéralogie,  et  la  méthode  qu’il 
y  suit  domina  la  science  jusqu’à  l’époque  où  les  substances  minérales 
furent  classées  d’après  leurs  propriétés  chimiques. 

L’ouvrage  d’Encelius  (1557),  De  re  metallicâ ,  est  mêlé  à  des  idées 
d’alchimie  sur  la  composition  des  minéraux;  mais  on  y  rencontre  des 
vues  de  classification  générale  fort  judicieuses. 

Nous  retrouvons  le  célèbre  Gessner  parmi  les  minéralogistes  ;  il  peut 
être  regardé  comme  le  premier  qui  ait  écrit  sur  la  cristallographie.  A 
cette  époque ,  on  croyait  généralement  que  les  fossiles  se  forment  natu¬ 
rellement  au  sein  des  masses  minérales.  Gessner  n’avait  pas  adopté  l’o¬ 
pinion  vulgaire  ;  il  admettait  comme  possible  que  ces  dépouilles  eussent 
appartenu  à  des  êtres  vivants. 

La  France  a  eu  la  gloire  de  donner  le  jour  au  célèbre  Bernard  Pa- 
lissy,  créateur  de  la  géologie,  mais  plus  connu  comme  auteur  de  ces 
charmantes  faïences  à  figures  en  relief  encore  recherchées  de  nos  jours. 
Palissy ,  dont  le  nom  doit  être  cher  aux  sciences ,  n’était  qu’un  pauvre 
artisan  sans  études  qui  s’était  formé  seul  ;  aussi  ne  le  voyons-nous  pas 
entiché  des  préjugés  dominants  parmi  les  savants  de  son  époque.  Chez 
lui  la  science  a  toujours  un  côté  pratique  ;  il  est  avant  tout  applicateur, 
et  ses  ouvrages  sont  exempts  de  ces  formes  ambitieuses  qui  hérissent 
l’étude  de  difficultés  inutiles. 

Nous  trouvons  Palissy,  dans  sa  jeunesse,  forcé  de  faire  pour  vivre  divers 
métiers,  et  parcourant  la  France,  tantôt  comme  arpenteur,  tantôt  comme 
dessinateur  et  peintre  d’images.  Dans  ses  longues  excursions,  il  avait  re¬ 
cueilli  un  grand  nombre  de  pétrifications.  En  1575,  il  fit  à  Paris  un  cours 
de  minéralogie ,  et  combattit  l’idée  que  les  fossiles  fussent  de  simples 
jeux  de  la  nature.  Il  soutint  que  les  coquilles  qui  se  trouvent  au  sommet 
des  montagnes  sont  des  restes  d’animaux  marins ,  et  que  les  mers  ont 
jadis  couvert  les  continents,  vérité  dès  ce  moment  acquise  à  la  science, 
mais  dont  l’établissement  rencontra  de  grands  obstacles  dans  les  préjugés 
existants.  C’est  à  lui  que  l’agriculture  doit  l’emploi  de  la  marne  comme 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


xcvjj 


amendement.  Ses  ouvrages  renferment  beaucoup  de  choses  restées  long¬ 
temps  inconnues,  et  leur  lecture  excite  encore  l’intérêt. 

Césalpin,  le  botaniste,  et  Schwenckfeld,  de  Silésie,  ont  publié  des 
essais  de  classification  minéralogique  assez  satisfaisants  pour  une  épo¬ 
que  où  la  chimie  était  fort  peu  avancée. 

On  voit  que  le  xvie  siècle ,  si  rapproché  des  temps  d’ignorance  pro¬ 
fonde,  a  produit,  dans  presque  toutes  les  branches  des  sciences,  des  tra¬ 
vaux  d’une  haute  importance  et  que  déjà  les  naturalistes  de  l’antiquité 
avaient  été  laissés  en  arrière  sous  beaucoup  de  rapports  ;  aussi  n’aurons- 
nous  plus  que  des  progrès  à  signaler,  et  les  siècles  suivants  ne  feront 
souvent  que  confirmer  les  savantes  prévisions  des  hommes  de  génie  qui 
ont  ouvert  à  l’humanité  les  portes  de  la  science. 


ŒâlPïïfl!  22. 


État  des  sciences  naturelles  au  XVIIe  siècle. 


Le  xvie  siècle,  absorbé  tout  entier  dans  des  travaux  d’analyse,  occupé 
de  sa  lutte  contre  l’autorité  despotique  des  anciens,  n’a  créé  aucune 
théorie.  Si  l’on  en  excepte  l’astronomie,  qui  était  plus  avancée  que  les 
autres  sciences,  on  ne  trouve  nulle  part  de  synthèse.  Cependant  l’impul¬ 
sion  était  donnée  :  sur  tous  les  points  les  études  renaissaient  et  trou¬ 
vaient  dans  les  souverains  un  salutaire  appui.  Il  restait  néanmoins 
à  combattre  une  ennemie  redoutable  dont  l’existence  était  un  obs¬ 
tacle  au  progrès  :  nous  voulons  parler  de  l’autorité  dont  la  philosophie 
scolastique  était  la  représentante.  Renfermée  dans  le  cercle  étroit  d’un 
dogmatisme  sans  portée,  étouffée  par  les  formes  verbeuses  et  décolorées 
de  sa  méthode  syllogistique,  elle  s’opposait  à  toute  pensée  qui  ne  ren¬ 
trait  pas  dans  le  cadre  de  ses  théories.  Argentier  l’avait  bien  attaquée 
en  refusant  de  reconnaître  d’autre  autorité  que  celle  de  la  raison;  mais  sa 
voix  n’était  pas  assez  puissante  pour  donner  le  signal  de  la  réforme  ;  il 
fallait  pour  cela  un  homme  d’un  génie  supérieur  ;  et,  comme  dans  l’hu¬ 
manité  il  n’est  pas  un  cri  qui  ne  soit  entendu,  Bacon,  le  réformateur  des 
sciences,  le  créateur  de  la  physique  et  de  la  philosophie,  vint  porter 


m 


xcviij  DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 

les  premiers  coups  à  la  scolastique.  Il  publia  dans  ce  but ,  en  1606 
et  1620,  les  deux  parties  d’un  meme  ouvrage  composé  sous  le  titre 
général  d ' Instauratio  magna ;  la  première,  De  êignitate  et  augmentis 
scientiarum ,  est  une  classification  méthodique  des  sciences ,  des¬ 
tinée  à  montrer  qu’elles  découlent  les  unes  des  autres  et  ont  entre 
elles  une  connexion  intime  ;  la  deuxième ,  JSovum  organum  scientia¬ 
rum,  est  la  méthode  philosophique  à  employer  pour  arriver  à  la  vérité. 
Bacon  procède  par  induction,  c’est-à-dire  qu’il  n’arrive  à  la  généra¬ 
lisation  qu’après  avoir  rassemblé  des  faits  assez  nombreux  pour  qu’il 
soit  permis  d’en  tirer  des  conséquences.  Sa  méthode  est  toute  expérimen¬ 
tale  ;  et  l’on  remarque  dans  ses  écrits  une  foule  d’aperçus  profonds  ou 
ingénieux  qui  l’ont  fait  regarder  comme  le  prophète  des  vérités  dé¬ 
montrées  par  Newton.  Cependant  il  n’a  pas  toujours  été  heureux  en 
application  ;  ses  ouvrages  sur  les  vents,  et  sur  la  vie  et  la  mort,  sont 
pleins  d’erreurs.  Sans  s’en  apercevoir,  il  s’est  appuyé  sur  l’autorité  qu’il 
avait  si  victorieusement  combattre  ;  car  il  y  a  reproduit  sans  choix 
l’opinion  d’autres  auteurs,  et  non  le  résultat  de  ses  propres  obser¬ 
vations. 

Sa  l\ova  Atlantis  est  la  description  d’un  établissement  consacré  au 
perfectionnement  des  sciences  naturelles,  et  son  Sylva  sylvarum  sive 
Historia  naturalis ,  un  recueil  d’observations  et  d’expériences  dont 
les  unes  lui  sont  personnelles  et  les  autres  étrangères.  Cet  ouvrage  a 
été  publié  après  sa  mort. 

René  Descartes,  né  en  1596,  est  encore  un  des  principaux  instiga¬ 
teurs  de  la  grande  révolution  du  xvne  siècle;  ce  fut  un  habile  mathémati¬ 
cien^  un  philosophe  d’une  haute  intelligence  ;  il  rendit  aux  sciences  de 
grands  services,  en  achevant  de  secouer  le  joug  de  l’autorité  scolastique, 
et  en  conseillant ,  dans  sa  méthode  pour  arriver  à  la  connaissance  de  la 
vérité,  de  prendre  le  doute  pourpoint  de  départ.  Cependant  il  semblerait 
avoir  cessé  de  reconnaître  la  vérité  dès  qu’elle  ne  revêtit  plus  les  formes 
absolues  et  infaillibles  du  calcul.  Lui,  à  qui  l’on  doit  l’admirable  sim¬ 
plicité  du  langage  algébrique ,  et  qui  enrichit  l’application  de  l’algè¬ 
bre  à  la  géométrie  de  si  heureuses  découvertes;  lui ,  le  créateur  d’une 
méthode  philosophique  où  l’erreur  est  impossible,  il  ne  fit  pourtant, 
faute  de  s’être  appuyé  sur  l’expérience,  qu’imprimer  aux  esprits  un  mou¬ 
vement  salutaire.  Ses  travaux  en  physiologie,  entachés  des  plus  graves 
erreurs,  ne  lui  ont  pas  survécu,  non  plus  que  la  théorie  qu’il  inventa 
pour  expliquer  le  secret  du  mécanisme  planétaire.  On  peut  lui  repro- 


DISCOURS  PR  ÉLIMINA  IRE. 


XC1X 


cher  l’entêtement  qui  l’empêcha  de  rendre  justice  à  Galilée,  et  le  porta 
à  répandre  le  faux  système  de  Tycho-Brahé.  Substituant  des  hypothèses 
à  celles  qu’il  avait  contribué  à  détruire ,  il  introduisit  dans  la  science 
des  erreurs  nouvelles.  On  lui  doit  néanmoins  la  découverte  de  la  force 
centrifuge,  l’explication  de  la  réfraction  de  la  lumière,  un  excellent 
traité  de  dioptrique  et  une  bonne  explication  de  l’arc-en-ciel  inté¬ 
rieur,  mal  décrit  par  Dominis.  C’est  en  modifiant  la  théorie  de  Des¬ 
cartes  sur  la  production  de  la  lumière,  qu’Huyghens  créa  celle  des  vibra¬ 
tions  aujourd’hui  adoptée.  Descartes  fit  école,  et  sa  doctrine,  longtemps 
répandue  sous  le  nom  de  cartésianisme ,  compta  de  nombreux  disciples. 

Pendant  tout  le  cours  du  xvne  siècle,  la  physique  et  l’astronomie  furent 
cultivées  avec  ardeur. 

Galilée,  de  Pise,  contemporain  de  Bàcon,  fut  comme  lui  l’un  des  plus 
redoutables  adversaires  de  la  philosophie  scolastique,  et  l’un  des  plus 
habiles  astronomes  de  cette  époque.  Il  étudia,  avec  la  profondeur  d’un 
homme  de  génie,  la  mécanique  céleste  ;  et  la  découverte  qu’il  fit  du  mou¬ 
vement  accéléré,  des  satellites  de  Jupiter,  de  Tanneau  de  Saturne,  des 
phases  de  Vénus,  et  des  mouvements  de  cette  planète,  lui  firent  adopter 
le  système  de  Copernic.  Ses  fameux  dialogues  dans  lesquels  il  développe 
ce  système  furent  publiés  à  Florence  en  1617  ,  malgré  l’improbation 
des  théologiens.  Il  l’enseigna  depuis  à  ses  élèves  et  en  devint  un  des 
plus  ardents  propagateurs.  Il  se  vit ,  à  soixante-dix  ans ,  obligé  de  faire 
amende  honorable  pour  avoir  osé  démontrer  le  mouvement  de  la  terre, 
que  les  livres  saints  regardaient  comme  immobile  au  centre  du  monde, 
et  fut  contraint  d’abjurer  sa  doctrine  taxée  d’hérésie.  Il  fit  connaître 
les  taches  du  soleil,  les  inégalités  de  la  lune,  sa  ressemblance  avec  la 
terre,  etc.  Ses  découvertes  en  physique  sont  également  importantes;  on 
lui  doit  la  connaissance  des  propriétés  du  pendule ,  la  balance  hydrosta¬ 
tique  et  le  perfectionnement  du  télescope. 

Képler,  élève  de  Tycho-Brahé,  physicien  d’une  haute  intelligence,  dont 
les  recherches  portent  sur  les  points  élevés  de  la  science,  s’occupa  avec 
succès  d’optique  et  d’astronomie  ;  il  détermina  la  véritable  nature  de 
la  courbe  que  les  planètes  décrivent,  découvrit  les  lois  générales  aux¬ 
quelles  leurs  mouvements  sont  soumis,  et  démontra  que  les  orbites  pla¬ 
nétaires  sont  des  ellipses  dont  le  soleil  occupe  l’un  des  foyers.  La  théorie 
des  planètes,  contenue  dans  les  trois  propositions  qui  portent  le  nom  de 
lois  de  Kepler,  expliquait  déjà  une  partie  des  phénomènes  célestes  ;  il 
ne  restait  plus  qu’à  découvrir  le  principe  des  lois  qui  régissent  le  mou- 


ç  DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 

veinent  des  corps  planétaires  ;  et  il  le  fit  presque  en  attribuant  au  soleil 
une  force  motrice  qui  les  anime  tous  et  une  puissance  qui  les  retient  dans 
leurs  orbites.  Il  expliquait  les  irrégularités  de  la  lune  par  les  actions 
combinées  du  soleil  et  de  la  terre,  et  les  marées  par  l’attraction  lunaire  ; 
hypothèses  dont  une  seule  eût  suffi  à  la  gloire  d’un  physicien.  Les  décou¬ 
vertes  de  Képler  ruinèrent  le  système  de  Tycho-Brahé  et  répandirent  les 
idées  de  Copernic. 

Stévin ,  de  Bruges ,  se  livra  à  des  travaux  importants  sur  l’hydrosta¬ 
tique  et  découvrit  l’égale  pression  des  fluides  dans  tous  les  sens.  En  1621, 
Drebbel  inventa  le  premier  thermomètre,  construit,  non  pas  comme  les 
nôtres,  avec  de  l’alcool  ou  du  mercure;  mais  consistant  simplement  en 
un  tube  plongé  dans  l’eau,  et  contenant  de  l’air  dans  sa  partie  supé¬ 
rieure.  On  attribue  à  Zacharie  Jan  et  à  Jean  Lapprey,  opticiens  de  Mid- 
delbourg,  la  découverte  du  microscope  et  celle  du  télescope. 

Salomon,  de  Caus,  mort  à  Bicètre,  jeta  les  premières  idées  de  l’emploi 
de  la  vapeur  comme  force  mécanique,  dans  son  ouvrage  intitulé  :  Rai 
son  des  forces  mouvantes .  En  1629,  le  physicien  italien  Branca  donna 
la  description  d’un  éolipyle,  dont  le  jet  de  vapeur  faisait  mouvoir  une  roue 
horizontale.  En  1663,  le  marquis  de  Worcester  décrivit  un  appareil  re¬ 
gardé  par  les  Anglais  comme  la  première  machine  à  vapeur,  mais  dont 
on  suppose  que  l’idée  a  été  empruntée  à  Salomon  de  Caus  ;  et ,  en  1690  , 
le  Français  Papin  inventa  la  première  machine  à  vapeur  fonctionnant 
avec  un  piston. 

Toricelli,  disciple  de  Galilée,  en  démontrant  la  pesanteur  de  l’air,  dé¬ 
truisit  l’idée  absurde  de  l’horreur  du  vide ,  encore  professée  dans  les 
écoles.  Il  donna  aussi  la  théorie  du  baromètre  dont  Pascal  devait  faire 
une  heureuse  application  à  la  mesure  des  hauteurs,  et  posa  les  bases  de 
la  théorie  du  mouvement  des  fluides. 

L’académie  del  Cimento  confirma  quelques  années  après,  par  de  nou¬ 
velles  expériences,  les  découvertes  de  Toricelli. 

Gassendi ,  qui  fit  école  comme  Descartes ,  s’occupa  de  l’étude  de  la 
lumière  et  expliqua  avec  bonheur  quelques-uns  des  phénomènes  qu’elle 
présente.  Il  contribua  aussi  aux  progrès  de  l’acoustique. 

Otto  de  Guerike,  que  son  désintéressement  place  au  nombre  des 
savants  les  plus  honorables  du  xvne  siècle,  s’occupa  d’hydrostatique, 
d’électricité  et  de  magnétisme.  Tous  ses  travaux  indiquent  une  sagacité 
prodigieuse.  Sa  découverte  de  la  machine  pneumatique  et  ses  expérien¬ 
ces  sur  l’électricité,  pour  la  production  de  laquelle  il  se  servit  d’un  globe 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


de  soufre ,  avancèrent  beaucoup  la  physique.  La  première  de  ces  inven¬ 
tions  devint  pour  Boyle ,  qui  la  perfectionna  ,  la  source  4’ une  foule 
d’expériences  ingénieuses. 

Le  jésuite  Kircher  s’occupa  avec  succès  de  catoplrique,  inventa  la 
lanterne  magique  et  plusieurs  autres  machines  ayant  un  même  principe. 
Il  établit  d’une  manière  incontestable  la  possibilité  de  faire  des  miroirs 
ardents,  substitua  au  porte  voix  un  miroir  parabolique  qui  renvoie  les 
sons  à  une  grande  distance ,  et  fit  faire  quelques  progrès  à  cette  partie 
si  obscure  de  la  science  concernant  la  déclinaison  de  l’aiguille  aimantée. 

Huyghens  appliqua  le  pendule  aux  horloges,  calcula  les  lois  de  la 
force  centrifuge ,  inventa  le  micromètre ,  perfectionna  le  baromètre ,  et 
confirma  la  découverte  faite  par  Galilée  de  l’anneau  de  Saturne  et  des 
satellites  de  Jupiter.  On  lui  doit  l’ingénieuse  théorie  des  vibrations  de 
la  lumière,  dont  l’idée  est  due  à  Descartes. 

Hook  de  Freshwater  perfectionna  le  microscope,  inventa  le  baromètre 
à  cadran  et  le  ressort  en  spirale  qui  sert  à  régler  les  montres  ;  il  décou¬ 
vrit  les  taches  de  Jupiter  et  de  Mars ,  et  soupçonna  le  mouvement  de 
rotation  de  ces  planètes.  Wall  s’occupa  d'électricité  et  proposa,  comme 
un  moyen  facile  de  développer  ce  fluide ,  les  morceaux  de  drap  et  les 
peaux  d’animaux. 

Cassini,  conquis  à  la  France,  comme  Huyghens,  par  la  munificence 
de  Louis  XIV,  fit  faire  de  grands  progrès  à  toutes  les  branches  de  l’astro¬ 
nomie;  il  établit  la  théorie  du  mouvement  des  satellites  de  Jupiter, 
compléta  la  découverte  de  ceux  de  Saturne,  et  calcula  la  vitesse  du 
temps  que  la  lumière  met  à  parvenir  du  soleil  jusqu’à  nous.  Il  con¬ 
struisit  la  célèbre  méridienne  de  Bologne. 

Mariotte,  physicien  d’une  haute  sagacité,  détermina  dans  quelles  pro¬ 
portions  J’air  peut  se  dilater  et  se  condenser;  il  fit  voir,  à  l’aide  de  la 
machine  pneumatique,  que  la  pesanteur  de  l’air  retarde  l’ébullition  de 
l’eau,  et  s’occupa  de  la  loi  des  vitesses  dans  l’écoulement  des  fluides. 
Romer.  de  Copenhague,  découvrit  le  mode  de  propagation  de  la  lu¬ 
mière.  Picard  mesura  un  degré  terrestre,  qu’il  trouva  équivalent  à  25 
lieues,  et  en  conclut  que  le  diamètre  de  la  terre  est  de  2,864  lieues. 

Newton  fit  une  révolution  dans  la  science  par  ses  admirables  découver¬ 
tes  sur  la  gravitation  et  la  lumière.  On  sait  qu’en  1665,  la  peste  ayant 
éclaté  à  Londres,  Newton,  alors  âgé  de  24  ans,  se  relira  à  Woolstrop,  et 
que  ce  fut  là  qu’une  pomme  lui  étant  tombée  sur  le  visage,  il  se  demanda 
pourquoi  la  puissance  d’attraction  qui  déterminait  celte  chute  ne  s’étem 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


C'J 

drait  pas  aux  corps  planétaires ,  et  si  la  loi  de  la  pesanteur  qui  les 
attire  vers  le  soleil,  ne  suffisait  pas  pour  les  retenir  dans  leurs  orbites. 
De  cette  idée ,  il  fut  conduit  à  la  théorie  de  la  tendance  des  molécules 
à  se  rapprocher,  ou  de  la  gravitation  moléculaire.  Il  découvrit  la  cause 
de  l’élasticité  de  l’air  atmosphérique  ,  donna  à  l’étude  de  la  lumière 
une  étendue  et  une  précision  nouvelles  ,  et  démontra ,  au  moyen 
du  spectre  solaire  ,  que  chaque  rayon  lumineux  est  composé  d’un  fais¬ 
ceau  de  rayons  diversement  colorés  et  réfrangibles  à  un  degré  diffé¬ 
rent;  il  expliqua  les  phénomènes  de  la  réfraction ,  ceux  de  la  réflexion 
et  créa  la  théorie  de  l’émission,  opposée  à  celle  des  ondulations ,  qu’elle 
balança  longtemps.  Ses  travaux  sur  la  théorie  des  interférences  datent 
de  1674.  Les  opinions  de  Newton  rencontrèrent  des  contradicteurs , 
et  ne  furent  admises  qu’au  milieu  du  xvme  siècle.  La  méthode  dont 
il  se  servit  est  empreinte  d’une  profonde  sagesse  ;  il  découvre  la  loi 
de  la  pesanteur,  qui,  combinée  avec  la  force  de  projection  des  corps 
célestes ,  leur  fait  décrire  une  courbe  elliptique  ;  mais  il  ne  connaît 
pas  la  cause  de  cette  pesanteur,  non  plus  que  l’origine  de  la  projection 
des  corps  planétaires;  et,  comme  il  ne  veut  pas  devancer  l’expérience, 
il  ne  cherche  point  à  expliquer  ces  phénomènes  par  des  hypothèses. 

Leibnitz,  contemporain  de  Newton,  fut  la  gloire  de  l’Allemagne.  A 
vingt-deux  ans  il  publia  un  traité  complet  de  physique  générale  qui  dé¬ 
note  une  perspicacité  admirable,  mais  qui  est  rempli  de  subtilités  méta¬ 
physiques  pour  lesquelles  l’auteur  avait  un  penchant  décidé. 

Vers  le  même  temps ,  plusieurs  physiciens  s’occupèrent  d’hygromé¬ 
trie  ,  et  c’est  au  père  Mersenne  qu’on  doit  les  hygromètres  en  corde  à 
boyau.  Flamsteed  augmenta  considérablement  la  liste  des  étoiles  visibles 
connues  et  détermina  leur  position. 

Hauksbée  perfectionna  la  pompe  de  Boyle  et  la  machine  de  Papin,  et 
acheva  de  détruire  le  préjugé  de  l’horreur  du  vide  qui  existait  encore 
dans  quelques  esprits.  Il  s’occupa  avec  succès  d’électricité,  et  substi¬ 
tua  au  globe  de  soufre  d’Otto  de  Guerike  d’abord  un  tube ,  puis  un  globe 
de  verre.  Ce  fut  lui  qui  vit  jaillir  la  première  étincelle  électrique,  et  en 
ressentit  la  commotion.  Il  découvrit  aussi  la  phosphorescence  électrique. 

Appliquant  la  méthode  de  Newton  à  la  détermination  des  orbites  pa¬ 
raboliques  des  comètes,  Halley  prédit  le  retour,  en  1758  ou  1759,  de  la 
comète  observée  en  1531 ,  en  1607  et  en  1682.  Clairaut  en  fixa  l’appa¬ 
rition  pour  le  mois  d’avril  ;  mais  il  commît  une  erreur  de  calcul  et  la 
comète  ne  parut  que  dans  les  premiers  jours  de  mai.  Bernouilli  observa 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


ciij 

aussi  la  marche  des  comètes,  et  annonça  le  retour  de  celle  de  1680  pour 
1719.  Il  développa  les  principes  de  Leibnitz  sur  le  calcul  différentiel,  et 
présenta  les  premiers  exemples  de  calcul  intégral.  Son  frère  Jean  con¬ 
tribua  au  perfectionnement  des  découvertes  de  Leibnitz.  Amontons  com¬ 
posa  un  traité  sur  la  théorie  des  frottements,  et  donna  les  premières 
idées  sur  la  construction  du  télégraphe. 

Paracelse,  en  enseignant  publiquement  la  chimie ,  avait  répandu  le 
goût  de  cette  science  et  en  avait  assuré  les  progrès.  Les  luttes  ouvertes 
auxquelles  elle  donnait  lieu  devenaient  pour  elle  une  cause  de  durée.  A 
mesure  qu’elle  se  dépouillait  de  sa  forme  mystique,  les  préjugés  dispa¬ 
raissaient;  cependant  l’idée  de  la  transmutation  des  métaux  resta 
dans  quelques  esprits,  mais  sous  une  forme  scientifique.  Cette  idée  sub¬ 
siste  encore  de  nos  jours,  et  peut-être  n’est-ce  pas  sans  raison,  car  on 
ne  peut  dire  absolument  que  les  corps  considérés  comme  simples  soient 
véritablement  élémentaires  ;  et  qui  sait  si  ces  corps  indécomposables 
ne  sont  pas  seulement  des  corps  indécomposés? 

Van  Helmont,  grand  partisan  de  Paracelse,  est  encore  un  alchimiste  , 
ou  plutôt ,  comme  ce  dernier  ,  un  médecin-chimiste,  travaillant  à  la  re¬ 
cherche  de  la  panacée  universelle.  Cet  homme  ,  qui  possédait  une  vaste 
érudition,  rendit  de  grands  services  à  la  chimie;  il  créa  le  mot  de  gaz , 
resté  dans  la  science,  et  qu’il  appliqua  d’abord  à  la  vapeur  d’eau  ;  mais 
ensuite  il  donna  le  même  nom  à  l’acide  carbonique  qu’il  appelait  gaz 
sylvestre  et  au  gaz  hydrogène.  Plusieurs  des  grandes  vérités  de  la 
chimie  moderne  lui  étaient  connues  ,  mais  confusément;  de  sorte  qu’il 
n’a  pu  les  développer. 

En  Allemagne  les  Rosecroix  continuaient  à  travailler  avec  persé¬ 
vérance  à  la  recherche  de  la  pierre  philosophale;  et  en  1614,  ils  an¬ 
noncèrent  qu’ils  devaient  régénérer  le  monde  en  s’emparant  de  l’esprit 
des  princes ,  au  moyen  des  trésors  que  leur  procurerait  cette  décou¬ 
verte.  Oughtred  parle  dans  ses  ouvrages  de  la  préparation  de  la  terre- 
vierge  destinée  à  faire  la  pierre  philosophale,  par  l’évaporation  de  l’eau 
pure.  A  côté  d’eux,  nous  trouvons  des  hommes  qui  cherchent  vérita¬ 
blement  à  s’éclairer,  et  ne  considèrent  plus  le  secret  de  la  transmuta¬ 
tion  comme  le  but  de  leurs  efforts;  tels  sont  :  Cassius,  Libavius  et  Glau- 
ber  dont  le  sulfate  de  soude  a  conservé  le  nom  ;  Crollius  ,  Rivère , 
Rarner  et  Rohnius,  déjà  les  représentants  de  la  science  expérimentale  ; 
Kunckel  qui,  en  cherchant  encore  la  pierre  philosophale,  retrouva  le 
phosphore  dont  Brand  avait  emporté  le  secret  dans  la  tombe,  et  publia 


Civ  DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 

un  ouvrage  fort  estimé  sur  l’art  de  faire  le  verre  ;  Becher  qui,  toujours 
un  des  zélés  partisans  de  la  doctrine  de  Paracelse ,  jeta ,  par  la  publi¬ 
cation  qu’il  fit  en  1669  de  sa  Physica  subterranea ,  les  premiers  fonde¬ 
ments  de  la  science  ;  Botticher  enfin,  qui,  sur  le  bruit  qu’il  connaissait  le 
secret  du  grand-œuvre,  fut  renfermé  par  l’électeur  de  Saxe  jusqu’à  ce 
qu’il  eût  transmué  des  métaux;  en  découvrant  la  porcelaine,  il  dota 
la  Saxe  d’une  industrie  plus  précieuse  que  l’art  de  faire  de  l’or.  La  plu¬ 
part  de  ces  chimistes  connaissaient  Boyle,  et  l’on  doit  s’étonner  qu’au¬ 
cun  d’eux  n’ait  abandonné  les  doctrines  alchimiques  pour  adopter  une 
théorie  plus  conforme  à  la  vérité. 

Le  paracelsisme  fut  sinon  introduit ,  du  moins  répandu  en  France 
par  Joseph  Duchêne ,  médecin  de  Henri  IV,  et  y  trouva  un  grand 
nombre  de  partisans.  Riolan,  qui  s’était  déclaré  l’antagoniste  de  toutes 
les  idées  nouvelles,  ne  manqua  pas  d’attaquer  la  thérapeutique  de  Pa¬ 
racelse.  Il  combattit,  avec  son  emportement  ordinaire,  l’emploi  des 
préparations  pharmaceutiques  empruntées  au  règne  minéral ,  et  son 
influence  était  si  grande  qu’il  fit  interdire  par  la  faculté  un  médecin 
paracelsiste ,  nommé  Mayerne ,  et  obtint  du  parlement  la  déclaration 
que,  dans  tous  les  cas,  l’antimoine  est  un  poison. 

Les  paracelsistes  n’étaient  cependant  pas  tous  exclusifs  ;  il  y  avait 
parmi  eux  beaucoup  d’hommes  vraiment  instruits ,  et  la  France  peut  re¬ 
vendiquer  l’honneur  d’avoir  vu  naître  ou  d’avoir  accueilli  dans  son  sein 
Béguin,  Davidson,  Lefèvre,  dont  les  ouvrages  jouirent  d’un  succès  mé¬ 
rité  ;  Sylvius ,  Digby,  Glazer  et  Lemery,  son  élève.  Ce  dernier  chimiste, 
quoique  fondant  ses  explications  sur  le  paracelsisme  et  sur  le  cartésia¬ 
nisme  ,  fut  longtemps  classique;  et  Homberg,  tout  en  suivant  la  même 
voie,  fut  plus  savant  que  ses  prédécesseurs. 

Jean  Rey,  médecin  du  Périgord,  écrivit,  en  1630,  une  petite  brochure, 
dans  laquelle  il  expliqua ,  par  une  théorie  semblable  à  celle  de  Lavoi¬ 
sier,  la  cause  de  l’augmentation  du  poids  des  métaux  par  la  calcination  ; 
aussi  lorsque  ce  dernier  publia  sa  découverte ,  lui  opposa-t-on  la  théorie 
de  Rey. 

En  Angleterre ,  nous  trouvons  à  la  tête  de  la  science  Boyle ,  qui  ap¬ 
pliqua  à  la  chimie  la  méthode  expérimentale  de  Bàcon ,  c’est-à-dire  qu’il 
commença  par  de  nombreuses  expériences  peur  en  tirer  des  déductions. 
Il  s’occupa  de  l’influence  de  l’air  dans  la  respiration  et  la  combustion, 
et  fit  servir  à  ses  expériences  la  cuve  pneumato-chimique  ;  il  reconnut 
l’augmentation  du  poids  des  métaux  par  la  calcination,  sans  se  rendre  un 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


cv 


compte  exact  de  ce  phénomène  ,  qu’il  attribuait  à  la  fixation  du  feu  et 
de  la  flamme  rendus  pondérables  ;  mais  ses  travaux  firent  à  peine  sen¬ 
sation  à  l’époque  où  ils  parurent;  et  la  chimie  suivit  son  ancienne  rou¬ 
tine.  Cependant  l’école  anglaise  était  dans  la  meilleure  voie  ;  et  si  tous 
les  chimistes  en  eussent  suivi  les  traces  avec  persévérance,  il  en  fût  ré¬ 
sulté  une  régénération  complète  de  la  science. 

Mayow,  enlevé  aux  sciences  à  la  fleur  de  son  âge,  a  laissé  dans  ses 
écrits  la  relation  d’expériences  fort  intéressantes  sur  le  rôle  de  l’air 
dans  la  combustion  et  la  respiration,  phénomènes  qu’il  attribuait  à  un 
principe  appelé  par  lui  sel  nitro-aérien ,  correspondant  à  l’oxygène,  et 
qu’il  considérait  comme  la  cause  de  la  formation  des  acides,  de  la  com¬ 
bustion  et  de  la  motilité  animale. 

Dans  le  cours  du  xvie  siècle,  l’anatomie  descriptive  avait  fait  de 
rapides  progrès.  Affranchie  des  erreurs  du  galénismè,  cette  science  avait 
marché  à  pas  de  géant  dans  la  voie  des  découvertes;  mais  le  xvne  pré¬ 
luda  par  une  conquête  qui  forme  dans  la  science  une  ère  nouvelle  :  nous 
voulons  parler  de  la  circulation  du  sang. 

L’Angleterre,  qui  n’avait  joué  jusqu’alors  qu’un  rôle  secondaire  dans 
les  révolutions  scientifiques  de  l’Europe  ,  se  trouva  tout-à-coup  illustrée 
par  la  grande  découverte  d’Harvey.  Ce  célèbre  anatomiste,  élève  de  Fa- 
brizio  d’Aquapendente ,  avait  assisté  son  maître  dans  ses  recherches 
sur  les  valvules  des  veines;  il  fut  frappé  de  la  direction  constante  de 
ces  valvules  vers  le  cœur,  et  en  conclut  quelles  servaient  à  diriger  le 
sang  vers  cet  organe.  Le  premier  pas  fait ,  la  seule  inspection  des  val¬ 
vules  qui  garnissent  les  artères  à  leur  départ  du  cœur  lui  prouva  que 
le  sang  est  porté  de  celui-ci  dans  les  vaisseaux  artériels.  Le  principe  de 
la  circulation  démontré  par  Harvey  avait  déjà  été  entrevu  par  l’infor¬ 
tuné  Servet,  par  Colombo,  par  Césalpin ;  mais  ces  auteurs  n’en  avaient 
qu’une  idée  vague,  confuse,  qu’il  eut  la  gloire  de  développer.  L’envie  se 
déchaîna  contre  lui ,  plusieurs  anatomistes  cherchèrent  à  lui  enlever  le 
mérite  de  ses  observations.  Ses  contradicteurs  luttèrent  en  vain  ;  ils 
ne  tardèrent  pas  à  se  voir  condamnés  au  silence,  et  sa  découverte  fut 
unanimement  adoptée. 

Harvey  compléta  les  travaux  de  Fabrizio  sur  le  développement  du 
poulet  dans  l’œuf  ;  il  avait  écrit  sur  l’embryologie  un  traité  plein  d’idées 
neuves  qui  eût  suffi  à  son  illustration.  On  trouve  dans  ses  écrits  les  pre¬ 
mières  lueurs  de  la  théorie  des  inégalités  de  développement.  Il  avait 
composé  un  ouvrage  sur  la  génération  des  insectes  ;  mais  cet  ouvrage 


n 


CVj 


DISCOU  R  S  PR  ÉLIMINA  IRE, 


fut  perdu  dans  le  pillage  de  sa  maison,  à  la  chute  de  Charles  Ier,  dont  il 
était  devenu  le  médecin,  et  qui  l’avait  beaucoup  favorisé.  Har  vey,  trop 
âgé  pour  recommencer  ses  travaux,  ne  put  réparer  cette  perte. 

La  France  comptait  alors  parmi  ses  anatomistes  le  célèbre  Riolan  qui 
passa  toute  sa  vie  à  lutter  contre  les  modernes,  en  faveur  des  anciens,  et 
contredit,  non  par  ignorance  mais  par  envie,  la  découverte  d’Harvey,, 
Ne  pouvant  contester  un  fait  admis  par  tous  les  savants,  il  nia  qu’il  y 
eût  une  circulation  dans  les  vaisseaux  capillaires  ;  question  qui,  du 
reste,  n’est  pas  encore  résolue. 

Jacques  Primerose  ,  élève  de  Riolan ,  fut  un  des  antagonistes  les  plus 
acharnés  de  Harvey.  Les  défenseurs  de  la  circulation  ,  Georges  Ent  et 
Willis ,  contribuèrent  beaucoup  à  faire  adopter  les  doctrines  de  l’anato¬ 
miste  anglais. 

Les  autres  découvertes  de  ce  siècle  ne  sont  pas  moins  importantes  : 
Aselius  retrouva  dans  l’homme  les  vaisseaux  lactés ,  dont  le  souvenir 
s’était  perdu  depuis  Érasistrate  ;  Wirsung  fit  connaître  le  canal  pan¬ 
créatique.  En  1650,  Pecquet  rectifia  les  fausses  idées  de  son  époque 
en  démontrant  que  le  sang  ne  se  forme  pas  dans  le  foie,  et  que  le  chyle 
est  conduit  aux  veines  par  le  canal  thoracique,  réunion  de  tous  les  vais¬ 
seaux  lactés,  pour  être  de  là  conduit  par  la  veine  sous-clavière  au 
cœur  et  non  au  foie,  ainsi  qu’on  le  croyait  alors.  Riolan  attaqua  encore 
la  découverte  de  Pecquet  ;  mais  les  expériences  de  Van  Horn  la  confir¬ 
mèrent. 

Olaüs  Rudbeck  et  Th.  Bartholin,  tous  deux  médecins  suédois,  se  dis¬ 
putèrent  la  découverte  des  vaisseaux  lymphatiques  du  foie,  du  thorax, 
des  lombes  et  du  réservoir  du  chyle ,  ainsi  que  celle  de  la  circulation 
de  la  lymphe  dans  l’économie  animale.  On  croit  devoir  rendre  à  Rudbeck 
l’honneur  de  cette  découverte,  et  l’on  suppose  que  Bartholin  en  avait  eu 
connaissance  par  un  de  ses  élèves. 

Sténon,  disciple  de  Th.  Bartholin,  continua  d’étendre  la  découverte  des 
vaisseaux  lymphatiques,  et  essaya  le  premier  de  calculer  les  forces  mé¬ 
caniques  des  muscles.  Il  fit  connaître  les  ossements  fossiles  qui  se  trou¬ 
vent  en  abondance  dans  le  val  d’Arno. 

Le  système  nerveux,  à  peine  connu  des  anciens ,  étudié  d’une  manière 
superficielle  par  les  anatomistes  du  moyen-âge  et  du  xvie  siècle,  le  fut 
plus  sérieusement  vers  le  milieu  du  xvne.  Wepfer  et  Schneider  (de  1658 
à  1668)  rectifièrent  les  idées  des  anciens  sur  la  prétendue  communi¬ 
cation  du  cerveau  avec  la  cavité  nasale,  sur  la  nature  du  nerf  olfactif,  et 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE.  cvij 

sur  l’usage  des  ventricules  du  cerveau  qu’ils  regardaient  comme  le  siège 
de  l’âme. 

Willis  étudia  le  cerveau  avec  beaucoup  de  soin ,  en  perfectionnant  la 
méthode  de  Varole.  Ses  idées  sur  les  fonctions  de  cet  organe  se  rappro¬ 
chent  de  celles  de  Gall  ;  non-seulement  il  le  considère  comme  le  siège 
de  l’intelligence,  mais  encore  il  localise  les  facultés,  met  la  mémoire 
dans  les  replis  des  hémisphères ,  l’imagination  dans  le  corps  calleux  et 
la  perception  dans  le  corps  strié.  Il  a  donné  une  figure  de  l’appareil 
nerveux  bien  supérieure  à  celle  de  Yésale. 

Vieussens,  médecin  de  Montpellier,  consigna  ses  découvertes  sur  le 
système  nerveux  dans  un  ouvrage  intitulé  :  Nevrographia  universalis . 
Il  avait  une  méthode  de  dissection  préférable  à  celle  de  Willis.  Cet 
anatomiste  était  partisan  des  idées  physiologico-chimiques  de  Sylvius. 

Malpighi ,  professeur  à  Bologne  et  à  Pise,  quoique  attaché  encore  à 
l’école  de  Sylvius,  fit  faire  un  pas  immense  à  la  science  enappliquant  le 
microscope  à  l’étude  de  la  structure  intime  des  organes  ;  mais,  par  suite 
d’une  erreur  difficile  à  comprendre,  il  croyait  tous  les  tissus  composés 
de  petites  glandes  ;  et  cette  opinion  domine  tous  ses  écrits.  Ses  travaux 
sur  les  poumons,  les  systèmes  nerveux  et  veineux,  le  tissu  tégumen- 
taire  et  les  viscères,  s’appliquent  à  divers  animaux  aussi  bien  qu’à 
l’homme.  Il  publia  le  premier  une  anatomie  du  ver  à  soie  et  de  son 
insecte  parfait  ;  il  fit  connaître  que ,  dans  les  animaux  de  cette  classe, 
la  respiration  a  lieu  par  des  stigmates  aboutissant  à  des  vaisseaux  con¬ 
tournés  en  spirale,  appelés  trachées,  et  que  l’air,  au  lieu  de  se  rendre  dans 
un  réservoir  commun,  est  distribué  dans  toutes  les  parties  du  corps.  Il 
suivit  avec  une  patience  admirable  ce  même  insecte  dans  ses  métamor¬ 
phoses,  et  fit  l’anatomie  des  organes  qui  se  développent  successivement 
dans  le  papillon,  pendant  ses  transformations.  Il  appliqua  le  microscope 
à  l’observation  du  développement, du  poulet  dans  l’œuf,  et  en  donna  une 
représentation  exacte. 

Ruysch,  professeur  d’anatomie  à  Amsterdam  en  1665,  contribua  aux 
progrès  de  la  science  par  ses  admirables  injections  dont  il  emporta  le 
secret  dans  la  tombe.  On  a  de  lui  des  travaux  monographiques  estimés 
sur  des  questions  isolées  d’anatomie.  Il  fit  plusieurs  découvertes  sur 
la  structure  intime  des  organes,  constata  le  premier  que  dans  l’homme, 
destiné  à  se  tenir  debout,  la  distribution  des  vaisseaux  sanguins  est  dif¬ 
férente  de  celle  des  animaux  dont  la  station  est  horizontale  ,  et  il  dé¬ 
couvrit,  au  moyen  des  injections,  que  la  substance  corticale  du  cerveau 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


cviij 

est  un  lacis  de  vaisseaux  et  non  une  masse  glanduleuse,  ainsi  que  le  pré¬ 
tendait  Malpighi  ;  aussi  fut-il  un  des  plus  ardents  antagonistes  du  sys¬ 
tème  de  cet  auteur ,  qu’il  attaqua  dans  toutes  les  occasions.  On  peut 
le  considérer  comme  une  des  illustrations  du  xvne  siècle. 

Leuwenhoek,  né  à  Delft  en  1638,  était  un  homme  de  peu  d’instruc¬ 
tion,  mais  doué  d’une  patience  qui  lui  permit  de  faire  les  obser¬ 
vations  les  plus  minutieuses,  au  moyen  de  lentilles  qu’il  polissait  avec 
une  perfection  admirable.  Il  fit  connaître  la  composition  globuleuse  des 
fluides  animaux,  révéla  à  la  science  les  innombrables  animalcules  qui 
les  peuplent,  étudia  la  structure  des  poils,  celle  de  la  fibre  musculaire,  dé¬ 
couvrit  les  pores  de  l’épiderme,  observa  la  circulation  dans  les  animaux 
transparents,  et  connut  la  multiplication  de  plusieurs  générations  de  pu¬ 
cerons  par  une  seule  fécondation  et  celle  des  polypes  par  bourgeons. 

Toutes  ses  observations  indiquent  une  patience  infatigable;  mais  il 
s’est  plusieurs  fois  laissé  entraîner  par  son  imagination  ;  ce  qui  arrive 
trop  souvent  aux  micrographes. 

Redi,  d’Arezzo,  publia,  en  1664,  de  belles  recherches  sur  le  venin  des 
vipères;  mais  son  travail  capital  a  pour  objet  le  développement  spontané 
des  insectes  dans  les  substances  putréfiées  et  des  helminthes  dans  le  corps 
des  animaux.  Il  se  prononça  pour  la  négative,  et  son  opinion  fut  adop¬ 
tée  par  la  plupart  des  savants ,  quoique  la  grave  question  des  généra¬ 
tions  équivoques  soit  encore  un  mystère  pour  tous  les  hommes  qui  recher¬ 
chent  la  vérité  sans  se  laisser  égarer  par  des  hypothèses.  Tous  les  tra¬ 
vaux  de  Redi  sur  les  questions  d’anatomie  et  de  physiologie  indiquent 
un  esprit  judicieux  et  un  bon  observateur.  Grew  est  un  anatomiste  com¬ 
parateur,  dont  les  travaux  ont  servi  de  base  aux  diverses  théories  pro¬ 
posées  de  son  temps  sur  la  digestion. 

Needham,  Nuck,  Warton,  Graaf,  Drelincourt  et  Ridloo,  sont  encore  des 
anatomistes  de  cette  époque.  L’ouvrage  de  ce  dernier  est  accompagné 
de  belles  planches  dessinées  par  Guillaume  de  Lairesse.  Perrault,  le 
célèbre  architecte  à  qui  l’on  doit  la  colonnade  du  Louvre  ,  a  publié 
quelques  travaux  anatomiques  qui  font  voir  qu’il  était  animiste ,  et 
considérait  lejeu  des  organes  sous  lepointdevue  physique  et  mécanique. 
Lorenzini  de  Florence,  Caldesi ,  médecin  toscan,  Tyson,  de  Londres, 
Muralto  ,  de  Zurich  ,  et  Schcllhammer,  de  Helmsladt ,  se  sont  occupés 
de  monographies  anatomiques.  C’est  alors  seulement  qu’a  commencé 
l’étude  sérieuse  des  animaux  invertébrés.  Martin  Lister,  médecin  de 
la  reine  Anne,  a  laissé,  sous  le  litre  d ' Exercitatio  anatomica  ,  des  re- 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE.  cix 

cherches  anatomiques  sur  certaines  espèces  de  mollusques  nus  ou  à  co¬ 
quille. 

Swammerdam  est  un  des  plus  habiles  observateurs  du  xvne  siècle.  Il 
a  écrit  une  histoire  générale  des  insectes,  pleine  de  recherches  intéres¬ 
santes  sur  la  structure  intime  de  ces  animaux,  dont  il  a  suivi  les  métamor¬ 
phoses  avec  une  étonnante  sagacité.  On  a  de  lui  une  anatomie  du  pou, 
du  limaçon,  que  de  son  temps  on  comptait  encore  parmi  les  insectes,  du 
scarabée  nasicorne,  de  l’abeille,  du  taon,  etc.  Les  travaux  de  Swammer¬ 
dam  sur  la  chenille  et  le  papillon  sont  admirables.  En  suivant  les  méta¬ 
morphoses  des  insectes,  il  a,  le  premier,  démontré  que  la  chrysalide 
existe  toute  formée  dans  la  chenille,  à  l’époque  où  doit  s’opérer  sa  mé¬ 
tamorphose,  et  que  le  papillon  existe  dans  la  chrysalide  avec  les  organes 
qui  lui  sont  propres.  Cette  observation  eut  une  grande  influence  sui¬ 
tes  idées  relatives  à  la  génération  ,  et  jeta  tes  fondements  du  système 
de  l’évolution.  On  a  aussi  de  lui  quelques  traités  séparés  d’anatomie 
humaine. 

Aces  travaux  d’observations,  presque  toujours  dominés  par  tes  théories 
de  l’époque,  s’unissent  des  travaux  spéciaux  dans  un  but  philosophique. 

Sylvius  Leboë ,  professeur  de  médecine  à  Leyde  en  1658 ,  fut  1e  créa¬ 
teur  d’une  application  à  la  physiologie  de  la  chimie,  étudiée  d’après  tes 
principes  de  Descartes.  Il  réduit  tous  tes  phénomènes  à  de  la  chimie  pure, 
et  ne  voit  dans  tes  fonctions  des  viscères  que  des  opérations  semblables 
à  celtes  qui  ont  lieu  dans  un  laboratoire.  Son  système  fut  longtemps 
à  la  mode  ;  et,  en  1e  simplifiant,  Otto  Tackenius,  un  de  ses  élèves,  perpé¬ 
tua  ses  erreurs  dans  tes  écoles  de  médecine,  jusqu’à  la  moitié  du  xvme 
siècle. 

Glisson  ,  médecin  anglais  ,  rejeta  la  théorie  purement  physique  du 
mouvement  des  muscles,  et  leur  reconnut  la  propriété  qu’il  appela  irri¬ 
tabilité ,  nom  qui  a  été  conservé  à  ce  phénomène.  Il  étudia  avec  soin  tes 
contractions  musculaires  tant  extérieures  qu’intérieures. 

Borelli  de  Florence  publia,  en  1681,  un  ouvrage  sur  tes  fonctions  phy¬ 
siques  des  muscles ,  travail  remarquable  ,  en  ce  qu’il  s’applique  aux 
animaux  de  toutes  tes  classes.  Il  reconnaît  que,  par  suite  de  la  position 
désavantageuse  des  muscles,  il  faut,  pour  exécuter  te  moindre  mouve¬ 
ment  et  soulever  un  poids  léger,  une  dépense  de  force  bien  supérieure  à 
la  résistance  à  vaincre;  mais  il  montre  en  meme  temps  que  la  nature  n’a 
pu  procéder  autrement.  Chaque  fois  que  Borelli  sort  de  la  théorie  du 
levier,  ses  explications  perdent  de  leur  justesse,  el  il  avance  parfois  des 


ex 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


idées  étranges;  il  dit,  entre  autres  choses,  que  par  l’effet  de  la  volonté 
et  de  l’habitude  nous  pourrions  maîtriser  les  mouvements  physiques  du 
cœur.  Sa  théorie  de  la  contraction  des  muscles  n’est  pas  aussi  satisfai¬ 
sante  que  la  partie  purement  mathématique  de  ses  travaux. 

Laurent  Bellini,  disciple  de  Borelli,  et  Pitcairne,  médecin  d’Edim¬ 
bourg  et  professeur  à  Leyde,  furent  aussi  des  iatro-mathématiciens ,  mais 
d’une  moindre  portée  que  Borelli  ;  et  leurs  expériences  ne  sont  nul¬ 
lement  concluantes  ;  ils  ne  tenaient  aucun  compte  des  forces  vives  des 
muscles,  et  les  comparaient  aux  forces  mortes.  Pitcairne  pensait  que  la 
chaleur  animale  est  le  résultat  d’un  simple  frottement,  et  que  la  force 
vitale  n’est  autre  que  celle  du  cœur.  Toutes  ces  théories  pèchent 
par  leur  caractère  absolu,  et  les  explications  qui  en  découlent  sont  pres¬ 
que  toujours  absurdes. 

Jusqu’au  commencement  du  dix-septième  siècle,  les  savants  avaient 
travaillé  isolément,  et  ne  devaient  souvent  leur  position  qu’à  la  faveur 
d’un  souverain  ou  d’un  prince.  Les  avantages  qui  devaient  résulter  pour 
la  science,  d’une  simultanéité  d’efforts,  les  déterminèrent  alors  à  se  réu¬ 
nir  en  sociétés  nommées  académies.  Nous  trouvons  en  Italie  l’académie 
des  Lyncées,  établie  en  1603.  Vers  1648,  au  milieu  de  la  révolution  qui 
précipita  Charles  Ier  du  trône,  se  constitua  la  Société-Royale  de  Lon¬ 
dres  ,  qui ,  interrompue  pendant  le  paroxisme  de  la  fièvre  révolution 
naire,  reprit  ses  travaux  à  la  restauration  de  Charles  II.  Un  des  élèves 
de  Galilée  établit  à  Florence,  en  1651,  l’académie  del  Cimento ,  ou  de 
Y  Expérience.  En  1652  ,  un  médecin  de  Schweinfurt,  nommé  Bausch , 
fonda  l’académie  impériale  des  Curieux  de  la  Nature ,  qui  siège  aujour 
d’hui  à  Bonn.  L’Académie  des  Sciences  de  Paris  ne  fut  régulièrement 
constituée  qu’en  1666,  mais  elle  remonte  plus  haut.  Dans  ces  sociétés, 
les  travaux  sont  régularisés,  et  les  efforts  réunis  des  savants  ont  le  dou¬ 
ble  avantage  de  prévenir  l’extinction  des  lumières  et  d’en  amener  la  dif¬ 
fusion.  Comme  complément  nécessaire  de  ces  créations  utiles  se  pré¬ 
sente  l’établissement  de  musées  destinés  à  favoriser  les  travaux  des 
savants  auxquels  est  refusée  la  facilité  de  voyager. 

Partout  on  s’occupe  de  science,  et  les  terres  du  Nouveau-Monde,  sil¬ 
lonnées  pendant  un  demi-siècle  par  d’avides  conquérants  ou  d’audacieux 
aventuriers,  deviennent  aussi  le  théâtre  d’observations  scientifiques. 

La  colonie  formée  par  les  Hollandais  dans  la  province  de  Pernambouc, 
au  Brésil,  produisit  un  travail  d’une  haute  importance,  celui  de  Marg- 
graf,  qui  parut  en  1648,  sous  le  titre  d 'Histoire  naturelle  du  Brésil.  Pi- 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


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son,  médecin  de  l’expédition,  a  publié  sur  le  même  sujet  un  ouvrage  peu 
méthodique.  On  eut  alors  pour  la  première  fois  la  description  avec  figu¬ 
res  de  l’ananas,  du  cactus,  de  la  grenadille,  du  manioc,  végétaux  d’un 
grand  intérêt  à  cause  de  leur  nouveauté  ;  l’on  joignit  aux  mammifères 
connus  le  fourmilier,  le  tapir,  dont  la  lèvre  supérieure,  prolongée  en  une 
sorte  de  petite  trompe,  rappelle  l’éléphant,  le  coëndou,  le  lama,  le  cabiaï 
et  le  jaguar;  aux  oiseaux,  le  kamichi,  dont  les  ailes  sont  armées  d’épe¬ 
rons,  le  toucan,  au  bec  monstrueux,  etc.  L’erpétologie,  l’ichthyologie  et 
l’entomologie  s’enrichirent  également  d’un  grand  nombre  d’espèces  nou¬ 
velles. 

Le  prince  de  Nassau ,  gouverneur  de  la  colonie ,  envoya  au  gouverne¬ 
ment  deux  recueils  de  figures,  peintes  avec  soin,  qui  servirent  à  illus¬ 
trer  les  ouvrages  de  Marggraf  et  de  Pison. 

Un  défaut  capital  dans  ces  publications,  et  qui  peut  avoir  de  graves  in¬ 
convénients  pour  l’étude  ,  c’est  que  Marggraf,  Pison  et  Laët  ont  sou¬ 
vent  fait  servir  les  mêmes  planches  pour  représenter  des  objets  n’ayant 
que  de  la  similitude.  Laët  était  directeur  de  la  Compagnie  des  Indes,  et 
a  écrit,  avant  Marggraf  et  Pison,  un  ouvrage  sur  le  même  sujet,  et  digne 
d’estime  quoique  moins  important. 

Bonlius  (1631)  a  laissé  sur  les  Indes  Orientales  un  travail  qui  fait  con¬ 
naître  le  tigre  royal,  lebabiroussa  aux  défenses  retroussées,  le  casoar 
à  crins  au  lieu  de  plumes,  le  rhinocéros  de  Java,  le  dronte,  oiseau  lourd 
et  massif  qu’on  croit  avoir  complètement  disparu,  et  l’orang-outang. 
On  lui  doit,  en  botanique,  la  description  du  cannellier,  de  la  noix  mus¬ 
cade  et  du  monstrueux  coco  des  Maldives.  Son  ouvrage ,  quoique  plus 
faiblement  écrit  que  celui  de  Marggraf ,  n’en  est  pas  moins  d’un  grand 
intérêt.  Bernier,  médecin  d’Aureng-Zeb,  a  consigné  dans  la  relation 
si  intéressante  de  son  séjour  en  Asie,  des  descriptions  de  plantes  et  d’ani- 
nimaux  qui  peuvent  encore  être  consultées  avec  avantage. 

Gaspard  Schwenkfeld  décrivit  les  animaux  de  la  Silésie  ;  Merrett,  les 
productions  naturelles  de  la  Grande-Bretagne  ;  Wagner,  celles  de  la 
Suisse.  Sibbald  écrivit  une  histoire  naturelle  de  l’Écosse  et  un  livre  très 
curieux  sur  les  cétacés  qui  de  son  temps  échouaient  fréquemment  sur  les 
côtes.  Neuhof  nous  a  fait  connaître  l’histoire  naturelle  des  Indes  orien¬ 
tales,  et  Dutertre,  celle  des  Antilles. 

En  1649,  Jonston,  naturaliste  polonais,  publia  un  grand  ouvrage 
où  il  résume,  en  les  récapitulant,  tous  les  travaux  qui  ont  paru  jus¬ 
qu’au  milieu  du  xvne  siècle.  C’est  un  compilateur  laborieux,  mais  d’une 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


cxij 

critique  peu  sévère;  ii  fait  souvent  mention  d’animaux  fabuleux  et 
semble  même  s’être  complu  à  rassembler  des  faits  extraordinaires. 

Nieremberg ,  jésuite  espagnol,  a,  comme  Clusius  et  Jonston ,  écrit 
un  ouvrage  dans  lequel  il  résume  les  connaissances  de  son  époque;  mais 
on  lui  doit  de  plus  la  description  de  plantes  et  d’animaux  nouveaux. 

Après  lui  paraît  Fabius  Colonna,  devenu  naturaliste  et  médecin ,  par 
suite  de  l’idée  qu’il  se  guérirait  d’une  épilepsie  qui  le  tourmentait  beau¬ 
coup  ,  s’il  retrouvait  la  plante  que  les  anciens  considéraient  comme  un 
spécifique  contre  cette  maladie.  Il  commença  par  étudier  la  botanique, 
puis  la  zoologie ,  et  il  a  laissé  sur  les  mollusques  un  travail  très  remar¬ 
quable  pour  son  temps.  Les  planches  qui  accompagnent  son  texte  sont 
fort  belles,  comme  toutes  celles  de  cette  époque. 

Olina  était  un  ornithologiste  d’un  grand  mérite  ,  dont  l’ouvrage  est 
fort  estimé  sous  le  rapport  graphique.  Un  médecin  anglais,  Th.  Moufet, 
s’est  occupé  avec  succès  d’entomologie.  On  a  de  lui  le  Theatrum  insec- 
torum ,  qui  ne  fut  publié  qu’après  sa  mort.  Sa  classification  est  judi¬ 
cieuse  ;  mais  la  science  était  trop  neuve  encore  pour  qu’on  pût  espérer 
un  travail  parfait;  cependant  on  trouve  dans  Moufet  d’excellents  ren¬ 
seignements. 

La  fin  du  xvue  siècle  ne  nous  offre  comme  naturalistes  classificateurs 
d’une  haute  portée  que  Jean  Ray  et  François  Willughby,  qui  ont  toujours 
travaillé  en  commun. 

Jean  Ray  est  le  premier  naturaliste  qui  ait  modifié  la  classification 
d’Aristote,  et  sa  méthode  a  servi  de  modèle  à  tous  les  classificateurs 
venus  après  lui.  Il  partit  du  même  point  que  le  Stagyrite,  en  adop¬ 
tant  pour  caractéristique  d’une  partie  des  mammifères  la  forme  des 
pieds;  mais  il  y  joignit  les  caractères  tirés  des  dents.  Sa  distribu¬ 
tion  des  quadrupèdes  ovipares  est  encore  suivie  aujourd’hui;  seule¬ 
ment  il  réunit  les  salamandres  aux  lézards  au  lieu  de  les  rapporter  aux 
grenouilles. 

Willughby,  dont  les  ouvrages  ont  été  publiés  par  Ray  qui  y  avait  ap¬ 
pliqué  sa  méthode,  fit  pour  les  oiseaux  ce  que  son  ami  avait  fait  pour 
les  mammifères;  mais  on  trouve  dans  cet  ouvrage  peu  d’observations  qui 
appartiennent  à  Fauteur.  Il  jeta  les  bases  d’une  classification  fondée 
sur  la  forme  du  bec  et  des  ongles  pour  les  oiseaux  terrestres,  et  sur 
celle  des  jambes  et  des  pieds  pour  les  oiseaux  aquatiques.  Linné  n’y 
apporta  que  quelques  modifications  insignifiantes;  et,  jusqu’à  ce  jour, 
les  Anglais  ont  conservé  la  méthode  de  Ray. 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


cxiij 

Willughby  s’occupa  aussi  d’ichlhyologie  ;  et,  en  1686,  la  Société  royale 
de  Londres  publia  son  Iiistoria  piscium  dont  la  mise  en  ordre  appartienl 
à  Ray.  Cet  ouvrage  est  bien  au-dessus  de  son  ornithologie,  en  ce  qu’il  a 
beaucoup  observé  par  lui-même.  Il  joignit  aux  figures  empruntées  aux 
ichthyologistes  anciens,  tels  que  Rondelet  ,  Aldrovande,  Belon  et  Marc- 
grav ,  un  grand  nombre  de  planches  qui  lui  appartiennent.  Sa  classi¬ 
fication,  la  seule  suivie  jusqu’à  ce  jour,  n’a  subi  d’autres  modifications 
qu’un  simple  changement  dans  les  noms  :  ses  cartilagineux  sont  les 
ckondroptéry cjiens ;  ses  osseux  sont  divisés  d’après  leur  forme:  les  ronds 
sont  les  anguilliformes ,  et  les  plats  avec  une  nageoire  ventrale  sont  les 
malacoptérygiens  ou  à  rayons  mous,  et  les  acanthoptérygiens  ou  à 
rayons  épineux.  Willughby  avait  seulement,  suivant  la  coutume,  rappro¬ 
ché  les  cétacés  des  poissons.  Son  îchthyologie  a  été  compilée,  jusqu’à 
Cuvier,  par  tous  ceux  qui  ont  écrit  sur  cette  matière. 

Nous  avons  parlé  avec  éloge  de  Swammerdam  comme  anatomiste  ; 
mais,  comme  classificateur,  il  est  fort  incomplet,  et  l’on  ne  trouve  de  mé¬ 
thode  générale  de  classification  des  insectes  que  dans  Ray,  dont  le  travail 
fut  publié  en  1710.  Sa  méthode  entomologique  porte  le  même  caractère 
de  précision  que  ses  autres  travaux,  et  a  servi  de  base  à  notre  classifica¬ 
tion  actuelle. 

Nous  voyons  que  les  sciences  abandonnent  peu  à  peu  l’Italie  pour  se 
répandre  en  Europe,  et  que  la  France  et  l’Angleterre,  malgré  les  guerres 
quelles  eurent  à  soutenir,  prennent  une  large  part  aux  travaux  géné¬ 
raux  de  l’époque.  L’Allemagne ,  déchirée  par  des  guerres  intestines,  ne 
paraît  qu’à  de  rares  intervalles  sur  la  scène  scientifique.  Quant  à  l’Es¬ 
pagne  et  au  Portugal ,  courbés  sous  le  joug  du  despotisme  inquisitorial 
et  de  la  superstition  ,  ils  restent  étrangers  au  mouvement  des  esprits. 

La  botanique,  qui,  dans  le  cours  du  xvie  siècle,  comptait  beaucoup  de 
descripteurs,  n’avait  fait  que  peu  de  progrès  sous  le  rapport  de  la 
connaissance  de  la  structure  intime  des  plantes.  L’anatomie  végétale 
attendait,  pour  sortir  du  néant,  l’invention  du  microscope.  En  1661, 
Henshaw,  de  la  Société  royale  de  Londres,  découvrit  les  trachées  des 
végétaux  à  l’aide  de  cet  instrument  perfectionné  par  Hook;  mais 
les  essais  de  cet  observateur  ne  furent  que  le  prélude  de  découvertes  im¬ 
portantes  ,  dues  surtout  à  Grew  et  à  Malpighi. 

En  1682,  Grew  publia  un  traité  de  l’anatomie  des  plantes,  dans  lequel 
il  indiqua  le  tissu  végétal  comme  composé  de  cellules  qui  en  for¬ 
ment  le  fond.  Il  reconnut  les  vaisseaux  et  les  fibres  qui  le  traversent  , 


rxiv 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


vie  de  la  plante;  il  confirma  l’existence  des  trachées,  et  découvrit  les 
pores  corticaux.  Malpighi  étudia  avec  succès  la  structure  intime  des  vé¬ 
gétaux  et  surtout  la  germination  ;  il  connut  fort  bien  le  mode  d’accrois¬ 
sement  du  tissu  ligneux;  mais,  entraîné  par  la  similitude  des  trachées 
des  plantes  avec  celles  des  insectes,  il  les  prit  pour  des  organes  de 
respiration.  Ses  opinions  erronées  en  physiologie  végétale  viennent  de 
ce  qu’il  cherchait  un  rapprochement  entre  la  structure  des  végétaux  et 
celle  des  animaux. 

Une  découverte  d’un  plus  grand  intérêt  encore  fut  celle  du  sexe 
des  plantes,  entrevu  par  Zaluzianski  dans  le  cours  du  siècle  précé¬ 
dent,  mais  dont  les  premières  idées  formelles  appartiennent  aux  Anglais. 
Millington,  professeur  à  Oxford,  l’avait  déjà  indiqué  ;  Grew  avait  dé¬ 
fendu  l’importance  des  anthères  comme  organes  fécondateurs  ;  Bobart 
l’avait  mise  hors  de  doute  par  des  expériences  sur  le  Lychnis  dioica. 
En  1685,  Bay  appuya  de  l'autorité  de  son  nom  la  théorie  du  sexe  des 
plantes.  Depuis  que  cette  vérité  eut  pénétré  dans  la  science,  les  bota¬ 
nistes  de  tous  les  pays  s’occupèrent  d’expériences  tendant  à  la  confirmer. 
En  1694,  Camerarius,  professeur  à  Tubingue,  en  parla  dans  une  thèse, 
et  vérifia  la  nouvelle  découverte  par  de  nombreuses  expériences  sur 
la  fécondation  du  chanvre.  En  1697,  Boccone,  naturaliste  sicilien , 
en  fit  autant  pour  le  palmier.  Tournefort  et  Malpighi  repoussèrent 
cependant  cette  doctrine  ;  ce  dernier  considérait  les  étamines  et 
les  anthères  comme  de  simples  organes  excrétoires.  Malgré  son  erreur, 
le  naturaliste  de  Bologne  n’en  est  pas  moins  l’un  des  plus  savants 
phytologistes  de  la  fin  de  ce  siècle. 

On  doit  à  Leuwenhoek  d’excellents  travaux  micrographiques  sur 
l’anatomie  végétale.  Il  avait  aperçu,  mais  mal  formulé,  la  distinction, 
aujourd’hui  fondamentale  en  botanique,  des  végétaux  à  fibres  longitu¬ 
dinales  et  éparses  qui  correspondent  à  nos  monocotylédones ,  et  à  fibres 
rangées  par  cercles  concentriques  qui  sont  nos  cotylédones.  Sa  théo¬ 
rie  de  1’évolution  des  plantes  ne  fut  point  adoptée,  faute  de  dévelop¬ 
pements  convenables.  TJn  grand  tort  de  Leuwenhoek  est  de  n’avoir  pas 
coordonné  ses  observations ,  qu’il  faut  chercher  éparses  dans  ses  lettres 
à  la  Société  royale  de  Londres. 

Claude  Perrault  confirma  l’existence  de  la  sève  descendante.  Dodart 
chercha  sans  succès  la  loi  en  vertu  de  laquelle  le  végétal  dirige  tou¬ 
jours  ses  tiges  vers  te  ciel  et  ses  racines  vers  le  centre  de  la  terre  ; 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


c\v 


il  essaya  d’analyser  les  végétaux  par  le  feu;  mais Mariotte  mit  fin  à 
ees  essais  inutiles ,  en  démontrant  aux  botanistes  que  cette  méthode  ne 
pouvait  les  conduire  à  aucun  résultat. 

Woodward  répéta  les  expériences  de  Van  Helmont ,  qui  tendaient  à 
prouver  que  les  végétaux  subsistent  avec  de  l’air  et  de  l’eau  seule¬ 
ment  ;  ou,  en  d’autres  termes,  que  la  plante  décompose  l’eau  et  l’acide 
carbonique,  pour  en  extraire  le  carbone  et  l’hydrogène. 

Nous  avons  vu  ,  dans  la  partie  de  ce  travail  relative  à  la  zoologie, 
que  Ray  avait  établi  une  méthode  sur  tous  les  embranchements  des 
sciences  naturelles.  Tl  vint  tirer  la  science  taxonomique  du  chaos  dans 
lequel  elle  était  plongée ,  et  il  se  place  encore  à  la  tête  des  classifica¬ 
teurs  du  xvne  siècle;  car  nous  ne  trouvons,  après  l’essai  de  Bau- 
hin ,  d’autres  systèmes  botaniques  que  ceux  encore  bien  arbitraires 
de  Johnston  et  de  Morison.  On  reconnaît  dans  sa  méthode  le  prin¬ 
cipe  dichotomique  ;  il  prend  pour  base  de  ses  divisions  le  nombre  et  la 
forme  des  pétales,  la  quantité  des  semences,  la  nature  du  péricarpe,  etc.  ; 
mais,  entraîné  parla  routine,  il  sépare  encore  les  végétaux  ligneux  des 
plantes  herbacées. 

Magnol  développa  avec  sagacité,  dans  son  Prodrome  d’une  histoire  gé¬ 
nérale  des  plantes,  les  principes  sur  lesquels  doit  être  établie  une  mé¬ 
thode  naturelle;  mais,  dans  l’application,  il  s’en  écarta  sans  cesse,  et 
longtemps  après  il  publia  un  système  tout  artificiel. 

Malgré  l’imperfection  de  son  système,  Rivin  fut  le  seul  botaniste  de 
son  temps  qui  ne  séparât  pas  les  végétaux  ligneux  des  plantes  herba¬ 
cées  ;  ce  qui  était  déjà  un  grand  progrès.  La  simplicité  de  sa  méthode  la 
fit  adopter  par  un  grand  nombre  d’auteurs,  surtout  en  Allemagne. 

Pitton  de  Tournefort  publia,  en  1694,  ses  Institutiones  rei  herbariœ, 
dans  lesquelles  il  donna  un  système  entièrement  fondé  sur  l’absence  ou 
la  présence  de  la  corolle,  sa  configuration,  le  nombre  de  ses  divisions  et 
son  mode  d’inflorescence  ;  on  y  trouve  un  certain  nombre  de  familles  na¬ 
turelles.  Malheureusement,  il  ne  donna  aucune  importance  aux  affinités 
qui  unissent  les  plantes  herbacées  aux  végétaux  ligneux,  et  il  en  forma 
deux  groupes  distincts.  Le  petit  nombre  de  plantes  qu’il  connaissaitl’em- 
pêcha  de  perfectionner  son  système,  dans  lequel  ne  peuvent  entrer  la 
plupart  de  celles  qui  ont  été  récemment  découvertes.  La  forme  attrayante 
des  ouvrages  de  Tournefort  et  la  lucidité  de  ses  démonstrations  lui  va¬ 
lurent  une  réputation  qu’éclipsèrent  à  peine  les  admirables  travaux  des 
phylologistes  du  xvuT  siècle;  car  la  plupart  des  botanistes  adoptèrent 


CX  VJ 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


ses  idées,  et  jusqu’en  1740,  P  Académie  les  suivit  dans  ses  Mémoires. 
Tournefort  eut,  en  outre,  le  mérite  d’avoir  le  premier  fixé  l’idée  des  gen¬ 
res  en  botanique  et  d’en  avoir  donné  d’excellents  modèles  dans  ses  Insti- 
tutiones  rei  herbariœ. 

La  botanique  s’enrichit,  dans  le  cours  de  ce  siècle,  des  découvertes 
faites  par  les  voyageurs.  Hermann  décrivit  les  plantes  du  Cap  de  Bonne 
Espérance  et  de  Ceylan  ;  Kæmpfer  rassembla  dans  ses  Amœnitates  exo 
ticœ  le  résultat  de  ses  observations  faites  au  Japon  et  en  Asie.  Tour¬ 
nefort  et  Shérard  parcoururent,  surtout  en  botanistes,  la  Grèce  et 
l’Asie-Mineure  ;  Banister  visita  l’Amérique  ;  Van  Bheede  décrivit  les 
plantes  des  Moluques  et  celles  du  Malabar,  et  Bumph  celles  d’Amboine. 
Plumier  fit  connaître  les  végétaux  des  Antilles.  Sloane  parcourut  la 
Jamaïque,  et  en  rapporta  une  nombreuse  collection  de  plantes  ;  on  vit 
paraître  des  flores  générales  et  particulières  de  toutes  les  parties  de 
l’Europe.  Barrelier  publia  une  flore  du  midi  de  l’Europe  ,  contenant 
environ  1400  végétaux,  et  Lœsel,  une  flore  de  Prusse.  Ce  fut  lui  qui 
employa  le  premier  le  nom  de  flotte. 

Les  jardins  botaniques,  ces  puissants  auxiliaires  de  la  science,  étaient 
nombreux  en  Italie  et  en  Hollande.  Montpellier  avait  eu  le  sien  ;  mais 
Paris  en  manquait  ;  ce  11e  fut  qu’en  1634,  après  huit  années  d’instances, 
que  Guy  de  la  Brosse  y  en  établit  un,  qui,  par  des  agrandissements 
successifs,  est  devenu  notre  célèbre  Jardin  des  Plantes.  L’Allemagne  en 
fonda  aussi  quelques-uns,  ainsi  que  l’Espagne  et  le  Portugal. 

Vers  la  fin  du  xvne  siècle ,  nous  avons  peu  de  progrès  à  signaler  en 
minéralogie  et  en  géologie. 

Scilla,  peintre  napolitain  ,  défendit  en  1670  ,  dans  un  ouvrage  fort  re¬ 
marquable  ,  l’opinion  de  Bernard  Palissy  sur  les  coquilles  fossiles ,  et 
trouva  pour  contradicteurs  le  célèbre  conchyliologiste  Martin  Lister ,  et 
Edouard  Lhuyde. 

Cesius,  Georgius  de  Stockholm  et  Aldrovande  ont  écrit  sur  la  minéra¬ 
logie  en  classificateurs.  Ils  divisent  les  minéraux  en  terres,  sucs  concrets, 
pierres  et  métaux  ;  leurs  idées  souvent  raisonnables  sont  mêlées  aux 
erreurs  de  l’alchimie  et  de  la  cabale. 

Ce  siècle ,  qui  avait  si  bien  commencé  à  secouer  le  joug  qui  écrasait  la 
pensée,  s’était  peu  à  peu  assez  émancipé  pour  laisser  un  libre  cours  à  son 
imagination  ;  et,  quoique  la  minéralogie  fut  dans  l’enfance  ,  que  la  géo¬ 
logie  n’existât  pour  ainsi  dire  pas,  nous  trouvons  plusieurs  théories  sur 
l’origine  de  la  terre.  Thomas  Burnel  et  Jean  Ray  publient  deux  théories 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


CX  VI] 


génésiaques,  dans  lesquelles  ils  cherchent  à  expliquer  le  déluge  et  la 
conflagration  du  globe  à  la  fin  des  siècles. 

Leibnitz,  partant  de  l’opinion  de  Descartes,  qui  faisait  de  notre 
planète  un  soleil  éteint ,  admit  dans  son  Protogea  que  la  terre , 
enveloppée  d’une  croûte  épaisse  dont  la  chaleur  centrale  ne  pouvait 
empêcher  le  refroidissement,  avait  vu  les  eaux  se  former  à  sa  surface 
par  suite  de  la  condensation  des  vapeurs  qui  l’entouraient  à  l’époque  de 
son  incandescence;  il  suppose  qu’attaquant  les  diverses  parties  du 
noyau  vitrifiable,  elles  changèrent  successivement  de  nature,  et  dépo¬ 
sèrent  les  montagnes  secondaires.  Suivant  cet  auteur,  c’est  dans  les 
profondeurs  des  mers  qu’auraient  vécu  les  animaux  dont  nous  trouvons 
les  restes  dans  les  dépôts  de  seconde  formation. 

A  Leibnitz  succéda  Whiston,  qui  publia  aussi,  en  1698,  une  théorie 
de  la  terre.  Quoiqu’il  se  renferme  dans  le  même  cercle  d’idées  que  Bur- 
net,  il  se  montre  plus  rationnel.  D’après  lui,  la  terre,  née  de  l’atmosphère 
d’une  comète,  ne  vit  les  êtres  organisés  s’établir  à  sa  surface  qu’après 
avoir  été  retenue  dans  une  orbite  qui  en  égalisa  les  saisons.  Les 
matières  qui  constituent  le  globe  et  son  atmosphère  sortirent  alors  du 
chaos  et  se  rangèrent  dans  l’ordre  de  leur  pesanteur.  Il  donne  pour 
cause  au  déluge  la  rencontre  de  la  terre  avec  la  queue  d’une  comète  qui 
noya  tous  les  êtres  vivants,  et  il  explique  la  disparition  des  eaux  par 
de  larges  ouvertures  qui  se  formèrent  dans  la  croûte  terrestre  et  les 
absorbèrent. 

Woodward  fut  le  dernier  géologue  de  ce  siècle.  Son  hypothèse,  toute 
génésiaque,  est  insoutenable;  mais  il  a  le  mérite  d’avoir  développé 
mieux  que  ses  prédécesseurs  l’histoire  des  couches  de  la  terre. 

On  n’a  pas  rendu  au  xvne  siècle  la  justice  qui  lui  est  due,  et  l’on  attri¬ 
bue  au  xvme  une  influence  sur  le  développement  de  la  pensée  qui  ne 
fut  que  le  résultat  des  travaux  du  siècle  antérieur.  C’est  dans  le  cours 
de  ce  siècle  encore  absorbé  par  les  travaux  d’analyse,  mais  qui  a  déjà 
ouvert  les  portes  de  la  synthèse ,  que  les  théories  scientifiques,  fécon¬ 
dées  par  les  plus  heureuses  découvertes,  prennent  une  forme  plus  po¬ 
sitive,  et  que  se  préparent  tous  les  travaux  qui  font  la  gloire  du  siècle 
présent. 


CXVllj 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


œajpjetoi  m 


.‘Ci 


État  des  sciences  naturelles  depuis  le  commencement  du  XVIIIe  siècle 

jusqu’en  1789. 


Plus  nous  approchons  de  l’époque  contemporaine,  plus  l’analyse  des 
travaux  en  histoire  naturelle  devient  difficile.  Non  seulement  toutes  les 
branches  de  la  science  se  perfectionnent,  mais  encore  le  champ  s’en 
agrandit,  et  l’on  en  voit  se  développer  dont  nous  avons  à  peine  entrevu 
le  germe.  Le  xvme  siècle  est  pour  les  sciences  une  des  époques  les  plus 
fécondes.  Une  activité  fébrile  s’est  emparée  de  tous  les  esprits  :  dans  le 
silence  du  cabinet ,  dans  les  académies,  dans  les  laboratoires,  dans  les 
champs,  dans  les  forêts,  au  sein  des  mines,  sur  les  eaux,  des  hommes 
laborieux  travaillent  avec  un  accord  admirable  au  grand-œuvre ,  à  l’u¬ 
nion  des  peuples  par  la  science.  D’intrépides  voyageurs  parcourent  toutes 
les  parties  du  globe  :  les  uns  gravissent  les  sommets  glacés  des  mon¬ 
tagnes  pour  en  mesurer  les  hauteurs  ;  les  autres  s’égarent  dans  les  forêts 
vierges  ,  dans  les  savanes  du  Nouveau-Monde  ,  ou  dans  les  steppes 
inhospitalières  de  la  Tartarie;  d’autres  encore  bravent  les  climats 
brûlants  et  meurtriers  des  tropiques,  les  âpres  frimas  du  nord,  ou  les 
dangers  d’une  longue  navigation  dans  des  parages  inconnus  ;  tous 
veulent  enrichir  la  science  de  leurs  découvertes. 

Anson,  Wallis,  Carteret,  Vancouver,  Cook,  Bougainville,  Lapeyrouse, 
parcourent  les  mers  et  découvrent  des  terres  et  des  productions  nou¬ 
velles.  Pallas,  Gmelin,  Messerschmidt,  Steller,  explorent  la  Russie  et 
la  Sibérie  ;  Gulden,  le  Caucase;  G.  Shaw,  la  Nouvelle-Hollande;  le  père 
Labat,  les  Antilles;  Osbeck,  la  Chine;  Olivier  et  Chardin ,  la  Perse  ; 
Sonnerat,  la  Nouvelle-Guinée  et  les  Indes-Orienlaies;  Hasselquist,  For- 
skal,  l’Arabie  et  la  Syrie  ;  Levaillant,  Sparrmann,  l’Afrique  méridionale; 
Adanson,  le  Sénégal  ;  Olafsen,  l’Islande;  Thunberg,  le  Japon  ;  Bruce, 
l’Abyssinie,  etc. 

Les  collections  s’augmentent  et  se  multiplient;  les  musées,  les  ména¬ 
geries  s’établissent  ;  on  crée  de  nouveaux  jardins  botaniques,  et  partout 


les  corps  savants  s’organisent. 

Les  souverains  eux -mêmes  prennent 


part  à  l’activité  générale. 


DISCO  URS  PR  ÉU  M  IN  A  IR  E. 


(MX 


Louis  XIY  et  ses  successeurs  se  déclarent  protecteurs  des  sciences,  et 
leur  exemple  est  suivi  par  les  autres  princes  de  l’Europe.  En  Angleterre, 
Charles  II  encourage  la  Société  de  Londres,  établie  pendant  les  troubles 
de  la  révolution.  George  III  ordonne  des  circumnavigations ,  et  crée 
l’un  des  plus  beaux  jardins  botaniques  de  l’Europe.  En  Suède ,  Chris¬ 
tine  accueille  les  savants,  encourage  leurs  efforts,  et  la  science  ré¬ 
compense  généreusement  son  hospitalité.  En  Danemark,  Frédéric  V  fait 
exécuter  des  voyages  de  découvertes.  La  Russie,  elle-même,  apparaît 
pour  la  première  fois  sur  la  scène,  et  se  mêle  avec  intelligence  aux  tra¬ 
vaux  scientifiques  de  cette  époque.  Pierre  Ier  établit  à  Saint-Pétersbourg 
une  académie  ;  et  ,  comme  il  ne  trouve  pas  parmi  son  peuple  d’hom¬ 
mes  capables  d’y  siéger,  il  y  appelle  des  étrangers.  L’impératrice  Anne 
et  Catherine  II  continuent  à  encourager  les  sciences  ;  et  c’est  d’après 
leurs  ordres  que  Gmelin  et  Pallas  font  connaître  au  monde  savant  les 
productions  naturelles  de  la  Sibérie.  En  Prusse,  Frédéric  Ier  établit 
l’académie  de  Berlin  qui ,  sous  Frédéric  II ,  obtient  de  grands  encoura¬ 
gements.  En  Autriche,  François  Ier  et  Marie-Thérèse  favorisent  les  pro¬ 
grès  des  sciences,  et  la  Hollande  met  à  leur  service  ses  plus  grands 
artistes. 

Le  caractère  le  plus  frappant  du  xvme  siècle,  héritier  des  travaux 
du  siècle  précédent,  est  son  allure  libre  et  dégagée.  Il  accepte  avec  em¬ 
pressement  l’émancipation  que  lui  a  léguée  son  devancier;  et,  sans  se 
laisser  arrêter  par  une  autorité  dont  il  ne  connaît  plus  la  voix,  il  pénètre 
au  fond  de  toutes  les  questions  et  sonde  tous  les  mystères  ;  aussi  le 
voyons-nous,  dès  ses  premiers  pas,  reviser  la  cosmogonie  génésiaque, 
faiblement  défendue  par  les  hommes  de  science,  et  que  les  orthodoxes 
eux-mêmes  cherchent  à  faire  concorder  avec  les  connaissances  de  leur 
époque.  Des  cosmogonies,  auxquelles  la  tradition  n’a  nulle  part,  sur¬ 
gissent  de  tous  côtés  ;  l’homme  cherche  à  pénétrer  le  mystère  de  son 
origine,  en  interrogeant  les  monuments  du  passé.  Les  physiologistes, 
élevés  à  l’école  du  doute,  ne  se  contentent  plus  des  vaines  hypothèses 
par  lesquelles  on  a  cru,  jusqu’à  ce  moment,  expliquer  le  phénomène  de 
la  vie  ;  ils  ont  pénétré  dans  les  profondeurs  de  l’organisation  ;  et,  sous  le 
nom  $  animistes ,  ils  attribuent  à  une  force  particulière  le  phénomène 
des  mouvements  involontaires  non  perçus  par  l’intelligence  ou,  sous 
celui  de  sulidistes ,  ils  en  cherchent  la  cause  dans  la  contractilité  mus¬ 
culaire.  Feu-à-peu  le  doute  se  formule  et  s’élève  à  l’état  de  doctrine  :  son 
expression  la  plus  élevée  est  l’encyclopédie,  qui  paraît  vers  le  milieu  du 


ex  v 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


xviiic  siècle  et  fut  le  triomphe  des  penseurs.  De  profonds  philosophes 
la  dirigent  et  lui  impriment  un  grand  caractère  d’unité.  Ces  vastes  tra¬ 
vaux  portent  bientôt  des  fruits  :  Locke  et  son  écoie,  qui  enfanta  le  sen¬ 
sualisme  en  France ,  dissèquent  la  pensée  et  n’y  voient  qu’un  jeu  des 
organes  ;  Mably ,  dans  un  autre  ordre  d’idées ,  est  encore  le  champion 
de  la  pensée  émancipée.  Rousseau  jette  à  la  foule  ses  brillants  para¬ 
doxes  voilés  sous  la  magie  de  son  style.  Enfin  tous  les  travaux  viennent 
se  résumer  dans  une  vaste  et  puissante  synthèse  qui  domine  toute  la 
science. 

L’abondance  des  matériaux  ne  nous  permet  pas  de  donner  une  es¬ 
quisse  étendue  des  travaux  de  ce  siècle.  Nous  nous  contenterons  donc 
de  tracer  à  grands  traits  les  progrès  des  sciences,  et  nous  ne  nous  arrê¬ 
terons  qu’à  leurs  plus  brillants  interprètes. 

Astronomie .  —  L’astronomie,  à  laquelle  les  découvertes  de  Newton 
avaient  imprimé  une  impulsion  nouvelle,  s’enrichit  d’observations  qui 
en  augmentent  l’exactitude,  Keil,  émule  de  Locke ,  professe  publique¬ 
ment,  en  1704,  la  physique  de  Newton  ,  et  popularise  ainsi  les  vérités 
répandues  dans  les  ouvrages  de  ce  grand  homme ,  mais  combattues  par 
les  ignorants  et  les  envieux.  Cette  doctrine  eut  bientôt  dans  toute  l’Eu¬ 
rope  le  plus  grand  retentissement;  cependant  jusqu’au  milieu  du  xvme 
siècle,  le  cartésianisme  en  paralysa  l’influence. 

Halley  découvre  350  étoiles  australes;  il  constate  le  passage  de  Mer¬ 
cure  sur  le  soleil,  et  développe  la  théorie  de  Newton  sur  les  comètes. 
Bradley  fait  connaître,  en  1727,  la  cause  de  l’aberration  de  la  lumière;  et, 
quelques  années  plus  tard,  il  explique  le  phénomène  de  la  nutation  de 
l’axe  terrestre.  Moskelin  calcule  la  densité  de  la  terre  et  trouve  qu’elle 
n’est  supérieure  à  celle  de  l’eau  que  de  quatre  fois  et  demie.  Euler 
et  Bernouilli ,  tous  deux  géomètres  habiles,  portent  la  lumière  dans 
plusieurs  parties  obscures  de  la  science.  En  1736,  La  Condamine  et 
Bouguer  mesurent  un  degré  du  méridien  sous  l’équateur  ;  Maupertuis, 
Clairaut,  Camus  et  Lemonnier  font  le  même  travail  au  pôle  arctique. 
D’Alembert  publie  ses  recherches  sur  la  précession  des  équinoxes. 

Fontenelle,  quoique  n’étant  ni  physicien,  ni  astronome,  fait  pour  les 
sciences  physiques  ce  que  Buffon  fit  pour  les  sciences  naturelles;  il  en  fait 
disparaître  l’aridité  et  sait  les  populariser  en  les  rendant  aimables. 

De  1750  à  1754,  Lacaille  fait  un  voyage  au  cap  de  Bonne-Espérance, 
et  détermine  la  position  de  9,800  étoiles  situées  autour  du  pôle  austral. 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


oxxj 

En  1780,  Herschell  calcule,  d’après  les  observations  laites  avec  son 
immense  télescope,  la  hauteur  des  montagnes  de  la  lune.  Un  an  après, 
il  découvre  la  planète  Uranus,  et  aperçoit,  en  1785,  deux  nouveaux  satel¬ 
lites  de  Saturne.  Il  étudie  les  étoiles,  surtout  celles  qu’on  nomm  ^doubles 
et  nébuleuses ,  la  nature  du  soleil,  la  formation  des  corps  célestes,  etc. 

Les  découvertes  que  Newton  avait  léguées  à  ses  successeurs  étaient 
immenses  :  il  leur  avait  laissé  le  soin  de  déduire  les  conséquences  de  la 
loi  de  gravitation  ;  de  rendre  compte  de  toutes  les  inégalités  des  mou¬ 
vements  des  planètes  et  de  ceux  de  la  lune,  de  «trouver  une  démon¬ 
stration  de  la  stabilité  et  de  la  permanence  de  notre  système  ,  au  mi¬ 
lieu  des  influences  qu’exercent  sur  lui  les  perturbations  auxquelles 
il  est  sujet.  Ce  travail  et  la  gloire  qui  s’y  rattachait  étaient  réservés 
au  xviïi6  siècle  et  furent  successivement  partagés  par  Clairaut,  d’AJem- 
bert,  Euler,  Lagrange,  Herschell,  Laplaee,  etc.  Les  recherches  de 
Laplace  et  celles  de  Lagrange  ont,  entre  autres,,  mis  hors  de  doute 
que  la  distance  moyenne  de  chaque  planète  au  soleil  et  par  conséquent 
la  durée  moyenne  de  ses  révolutions  périodiques  sont  absolument  inva¬ 
riables.  Par  la  suite,  nous  mentionnerons  d’autres  découvertes  faites 
par  ces  savants  qui  appartiennent  à  la  fois  aux  xvme  et  xixe  siècles. 

Météorologie .  —  La  météorologie  se  lie  intimement  aux  études  de 
physique  générale  ;  mais  les  travaux  spéciaux  sur  cette  branche  des 
sciences  d’observations  ont,  pendant  longtemps,  été  peu  nombreux.  Ce¬ 
pendant,  vers  le  milieu  duxvni®  siècle,  nous  voyons  les  expériences  se 
régulariser  et  la  météorologie  prendre  place  dans  la  science  en  se  sépa¬ 
rant  de  la  physique.  Demaison  étudia  les  phénomènes  de  la  congélation, 
et  expliqua,  d’une  manière  satisfaisante,  l’augmentation  de  volume  de 
l’eau  solidifiée.  Saussure  se  livra  à  des  travaux  intéressants  sur  la  pluie 
les  nuages  et  la  formation  des  vapeurs.  Franklin  et  Mairan  obser- 
v  rent  les  aurores  boréales.  Le  premier  découvrit  l’identité  de  la  foudre 
et  de  l’électricité.  Il  soutira  aux  nuages  des  étincelles  électriques  au 
moyen  d’un  cerf-volant,  à  la  queue  duquel  était  un  fil  de  fer  terminé 
en  pointe.  Il  répéta  les  expériences  faites  avant  lui,  par  Dalibard  et 
Romas,  sur  le  pouvoir  des  barreaux  de  fer  pointus  pour  soutirer  i’élec 
tricité  des  nuages  orageux  ;  mais  c’est  à  lui  qu’on  doit  la  précieuse 
application  de  cette  propriété  à  la  préservation  de  nos  édifices.  Voila 
étudia  la  formation  de  la  grêle  ;  Dufay  celle  de  la  rosée  ;  et  Kraaf  la 
vitesse  des  vents,  et  Halley,  les  effets  du  mouvement  de  la  terre  sur  les 

P 


cxxs\  DJSeOURS  PKK  LIMINAIRE. 

vents.  Pugh  et  Kirwan  publièrent  des  travaux  sur  la  température,  et 
le  dernier  donna  un  essai  sur  les  variations  de  l’atmosphère.  Toaldo, 
Van  Swinden,  Réaumur,  Mairan,  Gautier,  de  Lalande,  Mercier,  D am¬ 
ple  r,  etc.,  s’occupèrent  d’observations  météorologiques.  Duhamel  du 
Monceau  publia  ses  observations  botanico-météorologiques;  Malouin 
s’occupa  de  travaux  médico-météorologiques  ;  le  P.  Cotte  fit  de  nom¬ 
breux  mémoires  sur  cette  science ,  et  se  distingua  par  la  précision  de 
sa  méthode.  En  France  et  en  Angleterre,  des  registres  soigneusement 
tenus  apportèrent  de  la  régularité  dans  les  observations  ;  enfin  il  s’éta¬ 
blit  sur  plusieurs  points  des  Sociétés  de  météorologie. 


Physique.  —  Les  progrès  de  la  physique  furent  rapides  dans  le  xvm® 
siècle  ;  mais,  de  toutes  les  branches  de  cette  science,  l’électricité  et  le 
magnétisme  furent  celles  qui  se  perfectionnèrent  le  plus.  En  1729,  Gray 
fit  connaître  un  plus  grand  nombre  de  corps  électrisables  par  le  frotte¬ 
ment;  il  découvrit  les  bons  et  les  mauvais  conducteurs  de  ce  fluide, 
ainsi  que  le  moyen  de  le  développer  dans  les  corps  organiques.  Wheeler 
partagea  ses  travaux.  Desaguliers  donna  le  premier  le  nom  de  conduc¬ 
teurs  aux  corps  qui  s’électrisent  par  communication,  et  Dufay  reconnut 
deux  sortes  d’électricités;  il  appela  l’une  vitrée ,  parce  quelle  cor¬ 
respond  à  l’état  électrique  du  verre ,  et  l’autre  résineuse ,  parce  qu’elle 
se  dégage  de  la  résine.  En  1746,  Cuneus  découvrit  la  bouteille  de  Leyde, 
et  répéta  ses  expériences  avec  Musschenbroek  ;  ce  dernier  alors  com¬ 
para  la  commotion  produite  par  cette  bouteille  aux  secousses  vives 
que  produisent  la  torpille,  le  gymnote  et  divers  autres  poissons; 
bientôt  cet  instrument  fut  perfectionné  par  Wilson  •  Watson  et  Bevis 
furent  les  premiers  qui  le  garnirent  à  sa  surface  d  une  feuille  mé¬ 
tallique  ,  et  qui  imaginèrent  les  jarres  électriques. 

Boze,  professeur  à  Wittemberg,  perfectionna  la  machine  électrique, 
en  substituant  un  globe  de  verre  au  tube  employé  par  Hawkesbee ,  et 
en  y  adaptant  un  conducteur  métallique.  Klingstierna  et  Stroema  y 
ajoutèrent  des  frottoirs. 

Nollet,  expérimentateur  intelligent,  qui  popularisa  la  physique  géné¬ 
rale,  répéta  le  premier  en  France  l’expérience  de  la  bouteille  de  Leyde 
sur  cent  quatre-vingts  personnes  qui  se  donnaient  la  main.  Il  fit  voir 
que  le  fluide  électrique,  auquel  on  avait  reconnu  la  propriété  d’accé¬ 


lérer  le  mouvement  des  fluides  jaillissants  et  d’activer  la  végétation , 
augmentait  aussi  la  transpiration  cutanée  ;  il  inventa  un  électromètre, 


DISCOURS  PR  K  LIM  UN  A I  RE. 


CWHj 


perfectionné  d’abord  par  Waitz,  puis  laissé  en  arrière  par  celui  de 
Coulomb.  Watson  essaya  de  calculer  la  rapidité  de  la  marche  de  l’étin¬ 
celle  électrique  ;  mais  ne  put  constater  que  son  instantanéité. 

Cependant,  malgré  les  perfectionnements  de  cette  science  dans  sa 
partie  expérimentale,  la  partie  théorique  était  restée  stationnaire;  et, 
jusqu’à  Franklin,  on  n’eut  que  des  idées  vagues  sur  la  nature  de  l’elec- 
tricilé.  Le  philosophe  de  Philadelphie  ,  frappé  des  phénomènes  de  la 
bouteille  de  Leyde,  fit  de  l’électricité  l’objet  spécial  de  ses  éludes.  Il 
admit  qu’un  fluide  électrique  existe  partout  ;  que  tous  les  corps  en  sont 
plus  ou  moins  chargés  ;  qu’aussitôt  qu’on  les  frotte,  l’équilibre  électrique 
est  rompu;  que  de  cette  quantité  en  plus  ou  en  moins  il  résulte  deux 
états  électriques  différents  :  l’un,  qu’il  appelle  électricité  négative ,  et 
l’autre  qu’il  nomme  électricité  'positive;  ce  qui  répond  aux  électricités 
vitrée  et  résineuse  de  Dufay. 

Œpinus  ,  physicien  russe,  fit  des  expériences  sur  l’électricité,  et 
expliqua,  par  une  hypothèse  ingénieuse,  le  phénomène  de  répulsion  que 
présentent  deux  corps  doués  d’électricité  de  même  nature. 

Jusqu’à  Symmer,  les  physiciens  admettaient  qu’il  n’existe  qu’un  seul 
fluide  électrique  susceptible  de  changer  d’état  ;  il  admit  le  premier 
l’existence  de  deux  fluides,  et  son  hypothèse  a  obtenu  la  préférence. 
Beccaria,  Richman,  Canton ,  Ammersin  s’occupèrent  encore  d’électri¬ 
cité  ,  et  Ramsden  construisit  sur  un  plan  nouveau  la  machine  à  pla¬ 
teau  de  glace  en  usage  aujourd’hui. 

L’existence  du  fluide  galvanique,  indiquée,  en  1767,  par  Sulzer,  et, 
en  1786,  par  Colugno,  fut  confirmée  par  Galvani,  qui  crut  y  voir  un 
fluide  particulier;  mais  Volta,  professeur  de  Pavie,  renversa  bientôt  la 
théorie  de  Galvani,  en  rétablissant  l’identité  du  galvanisme  avec  le  fluide 
électrique. 

Le  magnétisme,  qui  avait  peu  occupé  les  physiciens  dans  le  siècle  pré¬ 
cédent,  devint  l’objet  d’études  suivies.  Ilalley  observa,  à  Sainte-Hélène, 
les  variations  de  l’aiguille  aimantée  ;  Taylor  détermina,  de  concert  avec 
Hawkesbee,  la  décroissance  de  l’intensité  de  la  force  magnétique  en  rai¬ 
son  des  distances;  Musschenbroek  se  livra  aux  mêmes  recherches  et  in¬ 
venta  le  tribomètre. 

En  1746 ,  Knight  perfectionna  les  aimants  artificiels  et  tint  son  pro¬ 
cédé  secret,  ce  qui  n’empêcha  pas  Duhamel  et  Antheaume,  en  France,  de 
composer  des  barreaux  magnétiques.  Michell,  en  Angleterre,  arriva  au 
même  résultat  et  calcula  le  décroissement  de  la  force  magnétique. 


cxxi v  DISCOURS  PRELIMINAIRE. 

OEpinus  apporta  des  perfectionnements  à  la  méthode  de  Michel  1  pour 
l’aimantation  des  barreaux  d’acier. 

Jusqu’à  Coulomb,  on  avait  cru  que  le  fer  seul  était  attirable  à  l’ai¬ 
mant.  Ce  physicien  écrivit  que  tous  les  corps  terrestres  sont  doués 
de  la  même  propriété,  mais  à  des  degrés  inégaux.  Il  perfectionna  la 
méthode  d’aimantation,  et  admit  que  le  phénomène  magnétique  est  dû 
à  un  fluide  analogue  à  celui  de  l’électricité.  Ce  fut  lui  qui  indiqua  d’une 
manière  précise  les  dimensions  que  doit  avoir  l’aiguille  aimantée  pour 
recevoir  avec  la  plus  grande  intensité  possible  la  vertu  magnétique. 

Au  milieu  du  xvne  siècle,  François  de  Lana  et,  plus  tard,  le  père  Ga- 
liani  avaient  admis  la  possibilité  de  former  des  corps  plus  légers  que 
l’air.  Cavendish  et  Black,  ayant  reconnu  la  légèreté  de  l’air  inflammable, 
supposèrent  qu’en  en  remplissant  une  vessie  elle  s’élèverait  en  l’air. 
En  1782,  les  frères  Montgoifier  d’Annonay,  auxquels  on  doit  le  béli&r 
hydraulique,  enlevèrent  les  premiers  un  ballon  de  papier  contenant  de 
l’air  raréfié.  Pilastre  Desrosiers  et  d’Arîande  osèrent  monter  dans  cet 
appareil.  Peu  de  temps  après,  Charles  substitua  avantageusement  le 
gaz  hydrogène  à  l’air  raréfié. 

En  1769,  Watt  perfectionna  la  machine  à  vapeur  de  Newcomen  et  de 
Savery,  et  imagina  le  condensateur  isolé.  De  1775  à  1781  divers  essais 
eurent  lieu  en  France  pour  appliquer  la  vapeur  à  la  navigation;  essais  qui 
ne  furent  répétés  que  plustard  aux  Etats-Unis,  mais  avec  plus  de  succès. 

Réaumur  et  Haies  construisirent  des  thermomètres  à  alcool,  et 
Fahrenheit  inventa,  en  1724,  le  thermomètre  à  mercure;  il  donna  à 
cet  instrument  deux  termes  fixes  à  l’aide  d’une  solution  d’hydrochlorate 
d’ammoniaque  et  d’eau  bouillante.  Delisîe  en  construisit  un  n’ayant 
qu’un  terme  fixe,  celui  de  l’eau  bouillante.  Malgré  leur  imperfec¬ 
tion,  ces  instruments  sont  encore  de  pratique  usuelle.  Pour  apprécier 
les  hautes  températures,  Musschenbroek  construisit  un  pyromètre  qui 
fut  pendant  longtemps  le  seul.  Wedgwood  en  donna  un  d’argile,  bien 
supérieur  à  celui  de  Musschenbroek,  et  Guyton-Morveau  en  fit  un  de 
platine,  plus  sensible  encore  que  celui  de  Wedgwood. 

Stahl  ,  Crawford,  Wilkes  et  Black  démontrèrent  l’existence  du  calo¬ 
rique  latent.  Hawkesbee  étudia  le  poids  spécifique  des  corps  et  recon¬ 
nut  les  différents  degrés  de  dilatation  que  la  chaleur  fait  éprouvera 
Pair  atmosphérique. 

Amontons,  auquel  appartient  ta  première  idée  du  télégraphe,  con¬ 
struisit  un  hygromètre  de  corne,  qui  fut  bientôt  abandonné;  l’hygro- 


DISCOURS  P  R  ÉU  M I N  A 1 1\  E . 


(XXV 


mélrie  doit  surtout  ses  progrès  à  Saussure,  observateur  attentif,  qui 
construisit  le  premier  un  hygromètre  à  cheveu  ,  et  étudia  tous  les  phé¬ 
nomènes  que  présentent  les  vapeurs  en  se  répandant  dans  l’atmosphère. 

Halley  et  Hawkesbee  étudièrent  la  réfraction  des  rayons  lumineux  à 
leur  passage  du  vide  dans  l’atmosphère.  Euler,  physicien  habile  et  plein 
de  sagacité,  partant  des  idées  et  des  travaux  deDescarteset  d’Huyghens. 
chercha  à  substituer  à  la  théorie  de  Newton  sur  l’origine  de  la  lu¬ 
mière  une  autre  théorie,  fondée  sur  l’analogie  du  mode  de  transmission 
des  sons  et  du  fluide  lumineux  ;  mais  elle  eut  peu  de  succès.  Il  con¬ 
struisit,  à  force  de  soins  et  d’expériences,  des  lunettes  achromatiques; 
mais  il  ne  réussit  pas  entièrement.  Son  invention  fut  perfectionnée  par 
Dollond,  qui  obtint  un  achromatisme  complet,  en  combinant  ensemble 
des  lentilles  de  flintglass  et  de  croivnglass.  Rochon  et  Iierschell  analy¬ 
sèrent  les  propriétés  des  rayons  lumineux.  Ce  dernier  confirma  l’opinion 
de  Newton,  que  tous  les  rayons  ne  chauffent  pas  avec  la  même  intensité  ; 
que  les  jaunes  possèdent  la  plus  haute  puissance  calorifique  ;  que  quel¬ 
ques-uns  donnent  de  la  chaleur  et  d’autres  seulement  de  la  lumière. 

Buffon  fut,  avec  le  cardinal  de  Polignac,  Sigorgue  et  Mauperluis,  le 
propagateur  de  la  philosophie  de  Newton  ;  il  construisit  des  miroirs  ar¬ 
dents  et  fit  des  expériences  intéressantes  sur  les  ombres  coloriées. 

Vossius,  Borelli ,  Hawkesbee,  Carré  et  Clairaut cherchèrent  sans  suc¬ 
cès  à  expliquer  le  phénomène  de  la  capillarité.  Weibrechl  en  donna  une 
explication  plus  simple  et  plus  satisfaisante,  fondée  sur  l’attraction  mo¬ 
léculaire  de  l’eau  sur  elle-même  et  par  le  verre.  A  la  fin  de  ce  siècle, 
Laplace  fit,  sur  le  même  phénomène,  des  observations  dont  il  conclut 
que  tout  liquide  renfermé  dans  un  tube  a  de  l’action  sur  lui-même ,  et 
que  la  capillarité  est  due  à  celte  cause  et  non  à  l’attraction  des  molé¬ 
cules  du  liquide  par  le  verre. 

L’Académie  des  sciences  entreprit  des  expériences  d’acoustique. 
Taylor,  à  qui  l’on  doit  des  travaux  sur  le  magnétisme,  appliqua  l’analyse 
au  mouvement  vibratoire  des  corps  sonores  et  créa  la  théorie  des  sons. 
Sauveur  découvrit  les  nœuds  de  vibration.  Tarlini  et  Bernouilli  ont  aussi 
rendu  de  grands  services  à  l’acoustique. 

Chimie.  —  Pendant  le  xvme  siècle,  la  chimie  fit  de  rapides  progrès; 
mais  ce  fut  surtout  vers  sa  fin  qu’elle  subit  une  métamorphose  complète. 
L’empirisme  en  fut  banni,  les  théories  anciennes  furent  repoussées,  et 
les  nouvelles  furent  assises  sur  des  découvertes  confirmées  par  tous  les 


CXXVJ 


DISCO  U  RS  I*  K  ELI  M I N  A I K  E 


chimistes.  Dépouillée  de  ses  vieux  préjugés,  la  science  put  alors  mar¬ 
cher  à  grands  pas.  La  méthode  de  Bacon,  la  seule  capable  de  con¬ 
duire  à  la  vérité,  devint  générale.  On  cessa  de  compter  les  écoles; 
il  n’y  en  eut  plus  qu’une,  celle  de  l’expérience.  La  France ,  l’Alle¬ 
magne,  l’Angleterre  oubliaient  leurs  rivalités  quand  il  s’agissait  de 
science;  et  il  y  avait,  pour  ainsi  dire,  solidarité  entre  tous  les 
savants  de  l’Europe.  Malgré  ses  doctrines  erronées,  nous  mettrons 
en  tête  des  hommes  qui  imprimèrent  un  grand  mouvement  a  la  chimie 
Stahl,  le  commentateur  de  Becher,  le  créateur  d’une  philosophie  chi¬ 
mique,  et  de  la  théorie  du  phlogistique ,  vaste  généralisation  qui  em¬ 
brassait  la  science  entière.  Par  malheur  pour  les  progrès  de  la  chimie , 
Stahl,  dont  les  ouvrages  indiquent  une  grande  sagacité,  partit  d’une  base 
fausse  en  considérant  les  oxydes  comme  des  corps  simples  et  les  mé¬ 
taux  comme  des  corps  composés.  De  là  toutes  ses  erreurs.  D’après  sa 
théorie,  les  métaux  sont  formés  de  l’union  du  phlogistique  avec  les  terres 
et  les  oxydes  ,  et  la  combustion  n’est  autre  chose  que  le  dégagement  du 
phlogistique  ;  il  s’en  dégage  d’autant  plus  que  le  corps  est  plus  inflam¬ 
mable.  Le  phénomène  de  l’oxydation  n’était  alors,  suivant  Stahl,  que 
l’effet  d’un  métal  qui  se  déphlogistiquait.  Ce  renversement  de  toutes  les 
idées  rationnelles  entravales  progrès  de  la  science,  en  substituant 
une  fausse  explication  à  la  théorie  véritable ,  qui  avait  pour  base  les 
faits  observés;  et,  pendant  tout  le  xvm®  siècle  ,  la  théorie  du  phlo¬ 
gistique  compta  de  nombreux  partisans.  Le  célèbre  Boerhaave,  de 
Leyde,  marcha  sur  les  pas  de  Stahl  ;  malgré  ses  erreurs,  il  contribua 
à  la  création  de  la  chimie  philosophique.  Ses  expériences,  quoique 
neuves  et  habilement  conduites ,  restèrent  presque  sans  résultat  par 
suite  de  ses  fausses  idées  sur  le  calorique,  sur  la  constitution  de  l’air 
atmosphérique  et  de  son  ignorance  complète  de  la  diversité  des  gaz. 

Haies,  inventeur  d’appareils  ingénieux,  est  faussement  considéré 
comme  le  créateur  de  la  chimie  pneumatique  ;  car  il  ne  connaissait  point 
la  constitution  des  gaz,  qu’il  regardait  comme  de  simples  modifications 
de  l’air  atmosphérique.  Haies  et  Venel  n’avaient  d’abord  vu  que  de  l’air 
dans  les  fluides  élastiques  dégagés  par  la  distillation.  Malgré  cette 
lenteur  dans  la  marche  des  études,  les  idées  se  rectifiaient  peu  à  peu, 
et  l’on  était  à  la  veille  d’une  réforme,  dont  les  premiers  essais  sont 
dus  à  Black  ,  l’illustre  professeur  d’Édimbourg ,  qui ,  loin  de  cher¬ 
cher  à  voiler  la  science  sous  une  phraséologie  ambitieuse ,  s’efforça , 
au  contraire,  de  la  populariser  par  la  clarté  de  sa  méthode  d’expo- 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


rx\ V!  j 


si  lion  ,  et  sut  la  rendre  attrayante  par  le  charme  dont  il  l’entoura. 
Il  découvrit,  après  Van  Helmont,  le  gaz  acide  carbonique ,  auquel  il 
donna  le  nom  Ü air  fixe,  en  le  distinguant  de  l’air  atmosphérique  où 
néanmoins  il  le  retrouvait  comme  partie  constituante;  il  fit  de  nombreu¬ 
ses  et  savantes  expériences  sur  les  gaz  ;  il  découvrit  aussi  le  calorique 
latent  (1762),  qui  fait  passer  les  corps  solides  à  l’état  de  fluidité  et 
vice  versâ,  sans  que  leur  température  en  soit  sensiblement  changée. 

En  1764,  Mac-Bride  généralisa  les  propriétés  de  l’air  fixe ,  et  en  fit 
une  ingénieuse  application  à  la  médecine.  Meyer  d’Osnabrïick ,  cher¬ 
chant  à  expliquer  le  principe  de  la  chaux  et  des  alcalis,  fit  de  l’air  fixe 
de  Black  un  être  de  raison  qu’il  appela  causticum  ou  aciduin  pingue. 
Celte  prétendue  découverte  causa  un  schisme  parmi  les  chimistes  ;  mais 
les  expériences  successives  de  Jacquin,  de  Venel  et  de  Cavendish  firent 
triompher  la  doctrine  de  Black.  Cavendish  alla  plus  loin  que  le  chimiste 
d’Édimbourg.  En  1766,  il  présenta  à  la  Société  royale  un  mémoire  dans* 
lequel  il  disait  positivement  ce  que  l’air  n’est  pas  un  élément  et  qu’il 
existe  plusieurs  espèces  d’airs.  »  Il  reconnut  que  l’air  fixe  est  plus 
pesant  que  l’air  atmosphérique  et  qu’il  est  dégagé  par  la  combus¬ 
tion  du  charbon.  Il  ajouta  à  cette  découverte  celle  du  gaz  acide  hydro- 
chlorique,  fit  connaître  le  premier  les  propriétés  de  l’air  inflammable  (hy¬ 
drogène)  ,  ainsi  que  la  composition  de  l’acide  nitrique.  Dans  ses  Ex¬ 
périences  sur  l’air,  présentées  à  la  Société  royale,  en  1784,  il  annon¬ 
ça  qu’il  avait  brûlé  par  l’étincelle  électrique  de  l’air  inflammable  en 
vase  clos,  en  le  mêlant  avec  de  l’air  respirable,  et  qu’il  avait  vu  le  tout 
se  résoudre  en  une  quantité  d’eau  égale  au  poids  des  airs  absorbés. 

Cette  expérience,  dont  le  résultat  eut  un  grand  retentissement  porta 
les  chimistes  à  s’occuper  de  la  décomposition  de  l’eau,  et  les  mit  sur 
la  voie  des  transformations  des  corps  organisés  et  inorganiques. 

Un  contemporain  de  Cavendish,  non  moins  célèbre  que  lui,  est  le 
modeste  Schèele,  l’habile  et  patient  expérimentateur,  qui  résolvait 
les  problèmes  les  plus  obscurs  de  la  chimie  et  de  la  physique ,  avec  les 
instruments  les  plus  simples.  Son  Traité  de  V air  et  du  feu  (1780)  con 
tient  des  idées  d’une  grande  profondeur  sur  la  composition  de  l’air  et  sur 
la  théorie  de  la  chaleur.  On  peut  cependant  lui  opposer  l’étrangeté  de 
ses  conclusions  qui  font  ombre  à  ses  admirables  talents  comme  observa¬ 
teur.  Il  fit  la  découverte  d’un  grand  nombre  d’acides  organiques  et  de 
quelques  corps  simples. 

Priestley  fut  encore  un  chimiste  profond.  Il  étudia  les  gaz  avec  une 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


cxxvii» 

grande  habileté,  et  découvrit,  en  1774,  l’oxygène  qu’il  nomma  air  déphlo- 
gistiqué ,  l’acide  sulfureux,  l’azote ,  le  protoxyde  et  le  bioxyde  d’azote  et 
le  gaz  oxyde  de  carbone  j  mais,  malgré  ses  grandes  découvertes,  on  le 
trouve,  à  cause  de  son  attachement  à  la  théorie  chimique  de  Stahl,  in¬ 
certain  dans  ses  principes  et  cherchant  partout  le  phiogistique. 

Bergmann,  le  généreux  protecteur  de  Schèele,  celui  qui  reconnut  un 
grand  chimiste  dans  l’obscur  préparateur  d’un  pharmacien,  démontra 
que  l’air  fixe  est  un  acide ,  et  l’appela  acide  aérien.  Il  découvrit  l’a¬ 
cide  oxalique  et  plusieurs  acides  végétaux  et  métalliques;  il  fit  de  nom¬ 
breuses  expériences  sur  la  chaleur  et  la  lumière.  La  théorie  qu’il  essaya 
de  substituer  à  celle  de  Stahl  n’eut  aucun  succès  à  cause  de  sa  bizarrerie. 

A  ces  savants,  on  doit  joindre  Smith,  qui  essaya  de  classer  les  différentes 
espèces  d’air  qu’il  nomma  gaz,  à  l’exemple  de  Van  ïïeîmont;  Woolfe,  qui 
perfectionna  les  opérations  de  la  chimie,  en  améliorant  les  appareils; 
Rouelle,  savant  chimiste  et  habile  praticien,  le  maître  de  Lavoisier, 
qui  s’occupa  de  recherches  sur  les  gaz  et  les  sels,  et  auquel  il  ne  manqua, 
pour  tirer  plus  de  parti  de  ses  expériences,  que  de  les  avoir  faites  la  ba¬ 
lance  à  la  main;  Bayen  (1774),  qui  avait  obtenu  l’oxygène  sans  en 
avoir  reconnu  les  propriétés,  et  qui  attaqua  la  théorie  de  Stahl,  en  démon¬ 
trant  l’inutilité  du  phiogistique  dans  la  réduction  des  chaux  métalliques, 
et  Wenzel,  qui  publia,  à  Dresde,  en  1777,  une  théorie  sur  l’affinité  des 
corps,  dans  laquelle  il  expliqua  l’action  réciproque  des  sels  neutres. 
Ce  fut  Wenzel  qui  le  premier  se  servit  de  balances  dans  ses  analyses  ; 
il  se  distingua,  parmi  les  chimistes  de  son  temps,  par  la  précision  des 
résultats  numériques  de  ses  expériences.  Le  tableau  des  affinités  chi¬ 
miques,  publié  par  Geoffroy,  en  1778,  est  encore  un  des  ouvrages  qui 
ont  fait  époque  dans  la  science. 

Le  plus  illustre  chimiste  du  xvme  siècle  fut  Lavoisier,  l’élève  de 
Rouelle,  et  dont  la  vie,  malheureusement  trop  courte,  fut  une  suite  de 
découvertes.  Il  renversa  la  doctrine  chimique  de  Stahl,  en  déclarant  que 
le  phiogistique  n’existe  pas,  que  l’air  déphlogistiqué  est  un  corps  simple; 
que  cet  air  se  combine  avec  les  métaux  dans  la  calcination,  qu’il  con¬ 
vertit  en  acide  le  soufre,  le  phosphore  et  le  charbon,  qu’il  entretient 
la  combustion  et  la  vie,  qu’il  forme  les  parties  essentielles  de  la  croûte 
du  globe,  de  l’eau,  des  plantes  et  des  animaux.  11  répéta  les  expérien¬ 
ces  de  Black  sur  les  gaz,  démontra  la  combustibilité  du  diamant  et  les 
produits  qui  en  résultent,  et  fit  connaître  la  nature  de  l’acide  carbonique; 
il  étudia  les  phénomènes  de  la  respiration  et  de  la  combustion  ,  analysa 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


CXXIX 


l’eau  et  la  recomposa.  Les  chimistes,  attachés  aux  anciennes  idées,  ne 
les  abandonnèrent  pas  sans  combattre  le  hardi  novateur  ,  et  Lavoisier 
eut  à  soutenir  une  rude  polémique;  mais,  malgré  l’opposition  que  la  doc¬ 
trine  pneumatique  rencontra  surtout  en  Allemagne  et  en  Angleterre, 
elle  se  répandit  dans  toute  l’Europe. 

Berthollet ,  l’habile  applicateur  de  la  science  à  l’industrie ,  aban¬ 
donna  le  premier  la  doctrine  du  phlogistique  pour  embrasser  celle  de 
Lavoisier. 

Fourcroy,  dont  la  carrière  scientifique  appartient  plus  au  xvme  siècle 
qu’au  xixe,  fut  un  digne  émule  de  Lavoisier  ;  la  science  lui  doit  de  nom¬ 
breuses  expériences  sur  les  combinaisons  salines ,  sur  la  combustion 
de  l’air  inflammable  ;  et  aussi  de  vastes  essais  de  chimie  animale  ;  ce 
fut  en  1792,  qu’associé  à  Vauquelin  et  à  Séguin,  il  obtint  de  l’eau 
composée  de  toutes  pièces. 

La  science  était  devenue  assez  riche  en  découvertes;  mais  sa  langue, 
empreinte  des  formes  de  l’alchimie,  manquait  encore  de  précision; 
c’était  un  mélange  incohérent  de  noms  bizarres,  n’indiquant  jamais  les 
relations  des  corps  constituants.  Nous  citerons  entre  autres  la  laine  phi¬ 
losophique  (oxyde  de  zinc),  et  la  lune  cornée  (chlorhydrure  d’argent). 

Sur  un  travail  et  d’après  les  idées  de  Guyton-Morveau,  Lavoisier, 
Berthollet  et  Fourcroy  changèrent  la  nomenclature  chimique.  Les 
noms  se  simplifièrent  et  eurent  une  signification  arrêtée.  Un  petit 
nombre  de  terminaisons  unies  aux  radicaux  suffirent  pour  faire  connaître 
la  composition  des  substances.  Il  y  eut  une  même  terminaison  pour  les 
acides;  on  appela  oxydes  les  corps  combinés  avec  l’oxygène  sans  acidité  ; 
les  alcalis  et  les  corps  terreux  eurent  des  noms  féminins  et  les  métaux 
des  noms  masculins.  On  désigna  par  des  noms  du  même  genre  les 
substances  de  nature  semblable.  Il  en  résulta  pour  l’étude  un  avantage 
immense  ;  aussi  tous  les  savants  s’empressèrent-ils  d’adopter  la  nouvelle 
nomenclature;  mais,  plus  tard,  cette  langue,  qu’on  avait  cru  pouvoir 
toujours  suffire  aux  besoins  de  la  science,  subit  d’importantes  modifi¬ 
cations,  et  de  nos  jours  elle  en  exige  beaucoup  encore. 

Les  dernières  années  du  xviii®  siècle  virent  la  chimie  se  perfectionner 
surtout  en  ce  qui  concerne  son  application  aux  arts  et  à  l’industrie. 
La  minéralogie  et  la  géologie  ne  pouvaient  marcher  sans  elle  ;  la  science 
des  êtres  organisés  y  puisait  des  connaissances  précieuses  ;  enfin,  on  re¬ 
connut  qu’elle  sert  de  lien  à  toutes  les  sciences  naturelles  ;  aussi 
lui  assigna-t-on  la  première  place  parmi  les  autres  sciences ,  et 

H 


» 


CX  XX 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


les  progrès  du  xix®  siècle  ont,  à  cet  égard,  confirmé  le  jugement  du 

XVIIIe. 

Anatomie .  — Dans  le  cours  du  xvme  siècle,  les  anatomistes  furent 
très  nombreux.  Nous  ne  citerons  que  les  plus  éminents.  Le  premier 
dans  l’ordre  chronologique  est  Heister,  le  professeur  d’Altorf,  qui  pu¬ 
blia  un  Compendium  analomicum.  Après  lui  vient  le  célèbre  Win  s- 
low,  qui  doit  sa  gloire  à  la  France,  et  qui  fit  paraître,  en  1732,  son  Expo - 
sition  anatomique  de  la  structure  du  corps  humain.  Dans  cet  ouvrage, 
traduit  en  plusieurs  langues,  il  laissa  derrière  lui  tous  les  anatomistes 
qui  l’avaient  précédé,  sous  le  rapport  de  la  perfection  de  ses  travaux  en 
ostéologie,  en  angéiologie,  en  névrologie  et  en  splanchnologie.  Il  n’a 
été  surpassé  en  myologie  que  par  Albinus. 

Ce  dernier  (dont  le  véritable  nom  est  Weiss),  professeur  à  Leyde  en 
1719  ,  où  il  occupa  la  chaire  d’anatomie  pendant  cinquante  années , 
contribua  aux  progrès  dé  jà  science  non  seulement  par  ses  études  per¬ 
sonnelles,  car  on  lui  doit  entre  autres  travaux  un  recueil  de  planches  de 
myologie  et  d’ostéologie  d’une  perfection  admirable,  mais  encore  en 
publiant  les  travaux  des  anatomistes  du  siècle  antérieur,  et  en  publiant 
aussi,  de  concert  avec  Boerhaave,  de  belles  éditions  de  Yésale,  d’Harvey 
et  de  Fabrizio  d’Aquapendenle. 

Haller ,  de  Berne ,  disciple  de  Boerhaave  et  d’ Albinus,  un  des  hom¬ 
mes  les  plus  distingués  du  xvme  siècle,  est  celui  dont  les  connais¬ 
sances  étaient  à  la  fois  le  plus  variées  et  le  plus  profondes.  Il  commença, 
en  1729,  par  commenter  les  institutes  de  Boerhaave;  et,  pour  s’aider  dans 
son  travail,  il  fit  de  nombreuses  dissections  de  cadavres  d’hommes  et 
d’animaux.  On  a  de  lui  des  travaux  étendus  sur  toutes  les  parties  de  la 
science  de  l’organisation  ;  il  ne  se  contenta  pas  d’observer  il  critiqua, 
scruta,  pesa  toutes  les  découvertes ,  et  son  jugement  fut  constamment 
celui  d’un  homme  supérieur. 

En  1753,  il  abandonna  l’université  de  Goetlingue,  et  se  retira  à  Berne, 
où,  faute  de  cadavres  humains,  il  fit  des  expériences  sur  les  animaux  vi¬ 
vants.  Il  recueillit  des  observations  importantes  sur  les  mouvements 
du  cœur  et  la  respiration ,  sur  la  circulation  dans  les  animaux  inverté¬ 
brés,  sur  la  formation  du  poulet,  et  sur  celle  des  os  dans  les  mam¬ 
mifères. 

Il  avait  des  idées  particulières  sur  l’irritabilité,  qu’il  distinguait  ex¬ 
pressément  de  la  sensibilité;  ainsi  il  niait  l’irritabilité  des  nerfs,  qu’il 
regardait  seulement  comme  sensibles,  et  ne  reconnaissait  d’irritables 


DISCOURS  PRÉL1 M I N  AIRE. 


<xx\] 


que  la  fibre  musculaire,  et  surtout  le  cœur.  Il  soutint,  à  l’occasion  de 
sa  doctrine,  une  polémique  très  vive  contre  les  Stahliens.  Il  combattit 
aussi,  dans  un  grand  ouvrage  sur  le  développement  du  fœtus,  le  système 
de  Buffon  sur  la  génération  ;  et,  s’il  ne  le  détruisit  pas,  il  l’ébranla 
fortement. 

Santorini,  médecin  de  la  république  de  Venise,  fut  un  des  anatomistes 
dont  les  travaux  en  myologie  ont  le  plus  de  délicatesse.  Morgagni  (174*0) 
s’occupa  également  avec  talent  de  la  dissection  des  parties  tles  plus  té¬ 
nues  de  l’organisme,  et  réhabilita  l’anatomie.  Nous  devons  citer  encore 
comme  anatomistes  d’une  grande  distinction  Lieulaudet  Sabatier. 

Monro,  Bertin,  Hunauld,  se  sont  occupés  d’osléologie  ;  Douglas,  Fai¬ 
sons,  Dupelit,  Josué,  de  myologie;  Forterfield  et  Hovius  ont  écrit  sur 
i’œil  ;  Cassebohm,  sur  l’oreille  interne.  Valsalva,  professeur  de  Bo¬ 
logne,  a  publié,  sur  l’ouïe  humaine,  un  traité  qui  lui  coûta  seize  années 
de  travail  et  la  dissection  de  mille  têtes.  Vieussens  décrivit  le  cerveau 
avec  un  talent  remarquable;  Sénac  fit  connaître  l’anatomie  et  la  physio¬ 
logie  du  cœur  ;  Dodart  et  Ferrein  ont  publié  chacun  un  système  sur  le 
mécanisme  de  la  voix;  Pecquet  et  Aslrue  ont  étudié  la  digestion,  et 
Lieberkïihn  a  observé  la  structure  des  organes  servant  à  cette  fonction 

Anatomie  comparée.  —  Pendant  les  deux  tiers  du  xvme  siècle,  l’ana¬ 
tomie  descriptive  fut  la  seule  cultivée:  et,  vers  sa  lin,  on  recommença  à 
cultiver  l’anatomie  comparée,  que  Boerhaave  avait  attaquée  comme  tout- 
à-fait  inutile.  Jusqu’alors  elle  n’avait  pas  eu  un  caractère  bien  arrêté  ; 
les  anatomistes  se  livraient  à  des  travaux  comparatifs,  mais  trop  incom¬ 
plets  pour  que  cette  science  pût  se  régulariser.  Cependant  le  xvme 
siècle  compta  un  assez  grand  nombre  d’anatomistes  comparateurs. 

Duverney,  professeur  d’anatomie  au  Jardin  du  roi  depuis  1679  jusqu’en 
1730,  se  livra  à  des  travaux  considérables  sur  l’anatomie  comparée.  Il 
publia  d’abord  l’anatomie  des  animaux  de  la  ménagerie  de  Versailles,  lit 
connaître  la  structure  des  organes  de  la  respiration  chez  les  poissons,  et 
surtoutchez  la  carpe,  où  son  étonnante  complication  est  une  merveille. 
Il  compara  différentes  parties  du  corps  humain  aux  parties  correspon¬ 
dantes  chez  les  animaux.  Pour  expliquer  les  phénomènes  de  la  cir¬ 
culation  du  fœtus  ,  dans  lequel  elle  a  lieu  d’une  manière  analogue  à 
celle  des  reptiles  ,  il  fit  la  dissection  d’une  tortue  et  d’un  crocodile.  Sa 
théorie  l’exposa  à  de  vives  attaques  de  la  part  de  Méry,  qui  s’occupait 
du  même  sujet.  Douglas  et  Garengeot  composèrent  une  myographie 


CXXXlj 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


dans  laquelle  le  chien  est  comparé  à  l’homme.  Pourfour-Dupetit  publia 
un  mémoire  comparatif  sur  l’organe  visuel  de  tous  les  vertébrés,  et  un 
travail  sur  le  cerveau  ;  Cheselden  est  l’auteur  d’une  osléographie  qui  con¬ 
tient  les  squelettes  de  différents  animaux  ;  Haller,  à  qui  l’on  doit  tant  de 
travaux  comparatifs,  s’occupa  de  recherches  sur  l’appareil  visuel  et  l’en¬ 
céphale  des  poissons,  en  essayant  de  déterminer  les  rapports  qui  existent 
entre  leur  cerveau  et  le  nôtre.  Scarpa,  Comparetli,  publièrent  de  beaux 
travaux  sur  l’ouïe  ;  Ebel  fit  paraître  des  observations  de  névrologie  com¬ 
parée  d’un  grand  intérêt.  Monro  père  et  Yalentini  essayèrent  de  petits 
traités  d’anatomie  comparée.  On  doit  à  Monro  fils  trois  ouvrages  capitaux, 
sur  le  système  nerveux,  sur  l’anatomie,  sur  la  physiologie  des  poissons 
comparés  aux  autres  vertébrés,  et  sur  l’organe  de  l’ouïe  dans  les  animaux 
supérieurs.  William  Hunier  s’occupa  avec  succès  de  travaux  anatomiques, 
et  étudia  la  structure  des  dents  chez  différentes  classes  d’animaux.  Blair 
donna  une  ostéologie  de  l’éléphant;  Sarrasin,  l’anatomie  du  castor  et  du 
porc-épic;  Berlin  Bourgelat,  celle  du  cheval.  Cavolini  étudia  la  généra¬ 
tion  des  poissons  et  des  crustacés.  On  doit  àMorgagni  l'anatomie  du  lom¬ 
bric  ;  Abildgaard  et  Neergaard  se  livrèrent  à  de  sérieuses  études  sur  lés 
intestins  des  mammifères  et  des  oiseaux;  Réaumur  observa  les  phénomè¬ 
nes  de  la  digestion  chez  les  granivores  et  les  propriétés  électriques  de  la 
torpille  ;  Albert  de  Brême  fit  connaître  la  structure  anatomique  du 
phoque;  Townson  étudia  la  respiration  des  reptiles;  Hachett,  la  struc¬ 
ture  des  os  et  des  coquilles  ;  Broussonnet,  celle  des  écailles  de  poissons, 
le  mode  de  respiration  de  ces  animaux  et  leur  reproduction.  Richer, 
Waish,  Allamand  et  Patterson  s’occupèrent  des  poissons  électriques. 
Pierre  Camper ,  élève  d’Albinus ,  laissa  d’admirables  travaux  sur  l’or¬ 
ganisation  des  animaux.  On  a  de  lui  une  anatomie  de  l’éléphant,  de 
l’orang-outang,  de  plusieurs  espèces  de  cétacés,  d’oiseaux,  de  cra¬ 
pauds,  etc.  On  lui  doit  aussi  des  observations  sur  l’angle  facial  qui  a 
servi  de  base  à  une  classification  des  races  humaines. 

Daubenton,  l’un  des  illustres  collaborateurs  de  Buffon,  est  l’auteur  de 
tous  les  travaux  d’anatomie  comparée  qui  accompagnent  les  œuvres  du 
grand  naturaliste,  et  il  contribua  ainsi  à  leur  donner  plus  d’importance. 
Pallas,  qui  s’occupa  avec  tant  de  succès  de  toutes  les  branches  de  l’histoire 
naturelle,  concourut  également  aux  progrès  de  l’anatomie  comparée,  en 
démontrant  son  utilité  pour  la  partie  caractéristique.  Yicq  d’Azyr, 
écrivain  aussi  disert  qu’habile  anatomiste ,  l’aurait  sans  doute  élevée 
à  la  hauteur  qu’elle  atteignit  au  commencement  du  siècle  suivant,  si 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE.  cxxxiij 

une  mort  prématurée  11e  l’eût  enlevé  aux  sciences  avant  qu’il  eût  pu 
réaliser  le  projet  de  donner  une  anatomie  et  une  physiologie  com¬ 
plètes.  On  lui  doit  un  excellent  mémoire  sur  l’analogie  qui  existe  entre 
les  membres  inférieurs  et  supérieurs  chez  l’homme  et  les  animaux, 
de  meme  qu’un  travail  complet  sur  l’anatomie  du  cerveau,  science 
dont  il  peut  être  considéré  comme  le  créateur;  il  fit  aussi  plusieurs 
découvertes  sur  la  structure  des  poissons  et  sur  celle  des  oiseaux.  Sa 
classification  des  mammifères,  tout  artificielle  et  non  fondée  sur  l’or¬ 
ganisation,  n’est  pas  digne  de  lui. 


Physiologie.  —  Nous  avons  vu  qu’à  la  lin  du  xvne  siècle,  les  médecins 
mathématiciens  avaient  cherché  à  appliquer  le  calcul  à  la  physiologie  ; 
mais  cette  école  ne  tarda  pas  à  tomber  dans  le  discrédit;  car,  tandis 
que  Borelli  portait  à  cent  trente-cinq  mille  livres  la  puissance  du  cœur, 
Keill,  professeur  d’anatomie  à  Oxford,  ne  l’évaluait  qu’à  cinq  onces.  A 
côté  de  ce  calcul,  qui  atténue  si  singulièrement  celui  de  Borelli,  Keill 
estimait  à  cinq  mille  deux  cent  trente-trois  pieds  par  minute  la  vitesse 
du  sang  dans  l’aorte.  Ces  contradictions  résultant  de  ce  qu’il  manquait 
aux  calculs  des  bases  suffisantes,  et  de  ce  que  les  assertions  devançaient 
l’expérience,  causèrent  la  ruine  de  l’école  iatro-mathémalique. 

Baglivi,  sans  appartenir  positivement  à  cette  école ,  s’en  rapproche 
cependant  en  ce  qu’il  admet,  comme  une  vérité  absolue,  l’action  impul¬ 
sive  des  solides  dans  les  phénomènes  vitaux;  ce  qui  donna  lieu  à  une 
secte  médicale  nommée  solidiste.  Il  est  tombé  dans  de  graves  erreurs 
en  faisant  de  la  dure-mère  un  centre  de  mouvement  antagoniste  du 
cœur. 

Boerhaave,  un  des  plus  célèbres  médecins  de  celte  époque,  se  rat¬ 
tacha  encore  à  l’école  mathématique  et  chercha  à  expliquer  certains 
phénomènes  morbides  par  des  actions  mécaniques.  Il  avait  peu  disséqué 
par  lui-même;  mais  il  suivait,  pour  ses  études  personnelles,  les  travaux 
anatomiques  de  Ruysch.  Cependant  il  adopta  les  opinions  de  Malpighi. 
Bernouilli ,  Michelotti ,  Haies,  sont  encore  des  iatro-malhématiciens  ; 
mais  moins  célèbres. 

Slahl,  que  nous  avons  vu  en  chimie  créer  le  phlogistique,  est  l’auteur 
d’une  théorie  psychique  qui  a  beaucoup  occupé  les  physiologistes  : 
il  substitua  aux  esprits  animaux  de  Descartes  une  âme  présidant  à 
la  formation  du  corps  et  à  tous  les  actes  vitaux,  et  se  servant  comme 
agent  de  la  tonicité  qui  en  émane. 


CXXX1V 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


Parmi  les  disciples  de  Slahl,  il  faut  distinguer  Gohl,  Juneker  et  AI- 
berti,  qui  adoptèrent  sans  examen  la  doctrine  de  leur  maître  ;  Shell,  qui 
plaça  Famé  à  l’origine  du  système  nerveux,  auquel  elle  transmet  sa  vo¬ 
lonté,  et  enfin  François  Nicliols,  le  plus  extravagant  de  tous,  qui 
personnifia  l’âme  et  lui  donna  des  volontés  entièrement  indépendantes 
de  l’action  des  organes. 

Porterfield  et  Robert  While  adoptèrent  ces  idées  avec  plus  de  ré¬ 
serve  ;  et  ce  dernier  s’en  écarta  sous  plusieurs  rapports.  La  théorie 
de  Stahl  11e  pénétra  pas  en  France  dans  sa  forme  primitive.  Vers  le 
milieu  du  xvme  siècle,  le  célèbre  Sauvages,  professeur  à  Montpellier, 
adopta  les  principes  de  While  sur  l’action  de  l’âme  dans  les  mouvements 
involontaires,  et  modifia  le  système  de  Stahl,  en  admettant  l’intermé¬ 
diaire  des  nerfs  dans  les  mouvements  physiologiques. 

Bordeu,  stahlien  comme  Sauvages,  répandit,  dans  ses  ouvrages,  l’idée 
que  chaque  organe  est  doué  d’une  sensibilité  spéciale,  et  que  du  con¬ 
cours  de  ces  sensibilités  particulières  et  des  volontés  propres  à  chaque 
organe,  émane  la  volonté  physiologique  qui  est  sans  relation  avec  le 
centre  nerveux. 

Lacaze,  médecin  de  Louis  XV,  ajouta  à  la  théorie  de  Bordeu  l’idée 
d’un  centre  nerveux  particulier  pour  les  mouvements  involontaires;  il 
choisit  le  diaphragme,  en  faveur  duquel  il  dépouilla  le  cerveau  de  ses 
prérogatives.  Lecat,  fondateur  de  l’académie  des  sciences  de  Rouen,  at¬ 
tribua  les  mouvements  involontaires  aux  ganglions,  qu’il  se  représentait 
comme  autant  de  petits  cerveaux  agissant  sans  la  participation  de  l’en¬ 
céphale,  en  vertu  d’une  espèce  de  spontanéité  qui  leur  est  propre. 

Le  dernier  stahlien  est  Barthez  (1773),  chancelier  de  la  faculté  de 
médecine  de  Montpellier;  il  admit  un  principe  vital  différent  de  l’âme, 
et  exécutant  les  mouvements  involontaires. 

On  voit  que  ces  théories  sont  fondées  sur  l’idée  que  les  mouve¬ 
ments  physiologiques,  n’étant  pas  perçus  par  le  cerveau,  n’en  peuvent 
émaner.  Cet  embarras  vient  évidemment  des  difficultés  que  présentait, 
â  une  époque  peu  avancée  de  la  science,  l’accord  des  idées  psycho¬ 
logiques  avec  les  phénomènes  vitaux. 

A  côté  de  l’école  de  Stahl  il  en  existait  une  autre  qui,  pendant  tout  le 
xvme  siècle,  a  fait  beaucoup  de  bruit  sous  le  nom  ÏÏirritabiliste  ;  elle 
attribuait  les  phénomènes  physiologiques  â  une  âme  sensitive  dont  l’a¬ 
gent  était  le  fluide  nerveux.  Celte  école  eut  pour  créateur  Glisson,  pour 
promoteur  Hoffmann,  et  pour  disciples,  Gorter,  Gaubius,  Kaau,  Hart- 


DISCOURS  JPRÉLI M I N  A I R  E . 


CX  XXV 


ley,  et  Haller,  qui  l’éclaira  en  considérant  l’irritabilité  comme  une  pro¬ 
priété  de  la  fibre  musculaire,  entretenue  par  les  nerfs  et  différant  de 
leur  action. 

A  la  physiologie  se  rattachent  les  divers  systèmes  sur  la  génération  . 
Vallisnieri  voulait  que  le  fœtus  préexistât  dans  l’œuf  ;  Hartsoeker  et 
Leuwenhoek  admirent  la  préexistence  des  germes  dans  le  sperme,  par 
suite  de  la  découverte  des  animalcules  qu’il  contient,  et  ils  représentent 
la  théorie  de  l’emboîtement  des  germes,  comme  Maupertuis  et  Buffon 
représentent  celle  de  l’épigénèse  ou  de  la  formation  des  corps  par 
juxta-position.  Plus  tard,  le  système  des  germes  fut  reproduit  par 
Haller,  Bonnet  et  Spallanzani,  dernier  auteur  auquel  on  doit  des  expé¬ 
riences  pleines  d’intérêt. 

Ces  théories  générales,  qui  ne  sont  pour  les  savants  qu’un  délasse¬ 
ment  de  l’esprit,  et  indiquent  l’insatiable  tendance  de  l’humanité  vers  le 
perfectionnement  de  son  intelligence  ,  n’entravèrent  pas  les  travaux 
de  l’anatomie  d’observation,  bien  que  Stahl  et  tous  les  physiologistes 
affectassent  de  la  mépriser.  Le  xvne  siècle  avait  glorieusement  acquis 
à  la  science  des  vérités  incontestables  ;  il  ne  restait  au  xvme,  possesseur 
d’instruments  plus  parfaits,  qu’à  terminer  ce  qui  avait  été  commencé. 


Zoologie  générale.  —  Nous  mettrons  à  la  tête  des  zoologistes  du  xvme 
siècle,  Linné  et  Buffon,  qui  en  furent  le  plus  bel  ornement;  ils  donnèrent 
tous  deux  aux  études  de  cette  époque  le  caractère  qui  leur  est  propre. 
Le  premier,  homme  d’analyse,  plein  de  patience  et  de  sagacité,  étudiales 
faits  avec  une  méthode  lente  mais  sûre,  les  coordonna  sans  précipita¬ 
tion,  sans  illusion,  et  ne  se  permit  pas,  comme  son  rival,  de  brillantes 
hypothèses  ;  il  éleva  sans  bruit,  avec  une  simplicité  et  une  modéra¬ 
tion  admirables,  l’édifice  de  la  science  dont  il  embrassait  l’ensemble. 
Son  Systema  naturœ,  qui,  pendant  sa  vie,  eut  douze  éditions,  exerça 
une  grande  influence  sur  l’étude  des  êtres  organisés.  Il  substitua  au 
désordre  des  méthodes  une  classification  fondée  sur  les  véritables 
caractères  ,  et  qui  a  servi  de  base  à  celles  qui  ont  été  créées  depuis. 

Un  autre  mérite  de  Linné  est  d’avoir  réformé  la  nomenclature  ,  et 
substitué  à  ces  longues  phrases  descriptives  ,  difficiles  à  conserver 
dans  la  mémoire  ,  un  double  nom  ,  l’un  générique ,  exprimant  les  ca¬ 
ractères  généraux  qui  lient  les  êtres  entre  eux,  et  l’autre  spécifique , 
énonçant  les  qualités  par  lesquelles  ils  diffèrent  les  uns  des  autres. 

Le  Systema  naturœ ,  qui  apportait  dans  la  science  une  véritable  ré- 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


cxxxvj 

forme,  fut  critiqué,  lors  de  sa  publication,  avec  une  aigreur  sans  égaie. 
Buffon  et  Haller ,  les  deux  plus  célèbres  contemporains  de  Linné ,  le 
traitèrent  avec  injustice  ;  mais  son  triomphe,  fondé  sur  la  raison,  ne 
se  fit  pas  attendre,  et  condamna  au  silence  tous  ses  détracteurs. 

Buffon,  l’émule  de  Linné,  encore  regardé  comme  l’oracle  de  la  nature, 
fut  un  généralisateur  hardi  et  brillant ,  doué  d’une  pénétration  prodi¬ 
gieuse.  Dédaignant  les  méthodes  et  l’aridité  des  descriptions  scien¬ 
tifiques,  il  ne  s’arrêta  pas  à  la  froide  observation  de  chaque  objet:  il 
contempla  la  nature  dans  son  ensemble,  s’éleva,  avec  l’audace  du  gé¬ 
nie,  à  des  conceptions  sublimes  et  devina  souvent  ce  qu’il  n’avait  pas 
vu.  Sa  Théorie  de  la  terre  et  ses  Époques  de  la  nature ,  qui  datent  de  la 
moitié  du  xvme  siècle,  eurent  un  succès  prodigieux  ;  son  histoire  de 
l’homme  et  celle  des  mammifères  et  des  oiseaux  sont  des  chefs-d’œuvre 
de  style ,  pleins  d’observations,  où  il  fait  briller  sa  sagacité  et  son  éru¬ 
dition.  Ses  travaux  eurent  pour  résultat  de  réconcilier  avec  les  sciences 
naturelles  les  hommes  du  monde,  que  l’aridité  des  écrivains  antérieurs 
en  avait  détournés,  et  ses  écrits  resteront,  comme  des  modèles  de  des¬ 
cription. 

Après  ces  deux  grands  hommes  vient  Bonnet,  qui  contribua,  par 
ses  découvertes ,  aux  progrès  de  la  science.  Son  ouvrage  le  plus  remar¬ 
quable  sur  la  philosophie  des  sciences  naturelles  est  sa  Contemplation 
de  la  nature  y  dans  lequel  il  présenta  sa  célèbre  hypothèse  de  l’emboî¬ 
tement  des  germes,  théorie  plus  ingénieuse  que  vraie  de  la  reproduction 
des  êtres.  Ce  même  écrivain,  pénétré  de  la  pensée  que,  dans  ses  créa¬ 
tions,  la  nature  procède  régulièrement,  avait  établi  une  échelle  de 
dégradation  naturelle  des  animaux,  destinée  à  représenter  Tordre  dans 
lequel  ils  s’enchaînent  entre  eux. 

Hermann  publia  une  Table  des  affinités  des  animaux.  Il  prétend, 
dans  cet  ouvrage,  que  chaque  espèce  se  rapproche,  par  quelques  détails 
organiques,  d’espèces  quelquefois  fort  éloignées.  On  a  de  lui  de  nom¬ 
breux  mémoires;  mais  il  s’est  surtout  occupé  de  mammalogie.  Darwin 
fit  connaître,  dans  sa  Zoonomie ,  les  lois  de  la  nature  organique. 

Aux  zoologistes  généraux  appartiennent  Réaumur,  qui  embrassa 
dans  ses  minutieuses  observations  des  animaux  de  toutes  les  classes  ; 
Needham,  dont  les  travaux,  quoique  moins  étendus,  sont  aussi  variés ,  et 
Sarrasin  ,  qui  a  publié  quelques  observations  sur  les  animaux  d’A¬ 
mérique. 

De  1751  à  1756,  Klein  et  Brisson  publièrent  chacun  un  système  du 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


OXXXA  ij 

règne  animal  différent  de  celui  de  Linné.  Brisson  sépara  le  premier  les 
cétacés  des  poissons,  et  les  mit  à  la  suite  des  quadrupèdes  vivipares. 
En  1777,  Erxleben  compléta  la  synonymie,  en  citant  l’histoire  de  cha¬ 
que  animal. 

Mammalogie.  —  Le  premier  auteur  de  ce  siècle  qui  ait  écrit  sur  la 
mammalogie  est  Séba ,  dont  l’ouvrage  indigeste  a  néanmoins  le  mérite 
de  renfermer  de  bonnes  figures.  Tous  les  travaux  antérieurs  furent 
éclipsés  par  la  publication  du  Sijstema  nalurœ ,  qui  fixait  les  vérita¬ 
bles  rapports  réciproques  des  mammifères.  A  ce  traité  succéda  la  magni¬ 
fique  histoire  de  Buffon  qui,  par  le  charme  et  la  poésie  de  ses  descrip¬ 
tions,  vint  compléter  l’œuvre  de  Linné. 

Storr  établit  ensuite  un  système  fondé  sur  les  organes  de  sustentation. 
Boddaert  modifia  sans  avantage  le  système  de  Linné;  Gmelin  en  publia 
aussi  une  édition  avec  de  bonnes  additions  ;  Bîumenbach  fit  paraître  un 
traité  d’histoire  naturelle  qui  eut  un  immense  succès  :  il  sépara  le  pre¬ 
mier,  sous  le  nom  de  bimane,  l’homme  du  singe,  en  se  fondant  sur  la 
disposition  du  pouce  du  pied,  opposable  chez  l’un,  tandis  que  chez  l’au¬ 
tre  il  n’a  que  le  mouvement  commun  des  doigts.  Il  décrivit  pour  la  pre¬ 
mière  fois  l’ornithorhynque,  ce  singulier  quadrupède  à  bec  de  canard. 
Zimmermann  essaya  de  présenter  un  tableau  de  la  distribution  géogra¬ 
phique  des  mammifères  ;  première  tentative  encore  imparfaite,  mais  qui 
fut  le  point  de  départ  d’une  série  de  travaux  d’une  haute  importance  sur 
la  même  matière. 

Ornithologie.  —  Les  progrès  de  l’ornithologie  furent  plus  rapides 
que  ceux  de  la  mammalogie.  En  1707,  Sloane  décrivit  des  oiseaux 
américains  inconnus  jusqu’à  lui;  Marsigli  donna,  en  1728,  une  monogra¬ 
phie  des  oiseaux  du  Danube;  Galesby  fit  paraître,  en  1731,  une  ornitho¬ 
logie  de  l’Amérique  septentrionale. 

Albin  publia,  vers  la  même  époque,  une  histoire  des  oiseaux  classés 
d’après  le  système  de  Willughby  ;  mais  il  ne  rectifia  pas  les  erreurs  de 
son  modèle. 

En  1734,  Frisch,  naturaliste  allemand,  observateur  philosophe,  com¬ 
mença  la  publication  d’une  histoire  naturelle  des  oiseaux  de  l'Europe 
centrale,  qui  ne  fut  terminée  que  trente  années  après.  La  méthode  sui¬ 
vie  par  le  naturaliste  de  Berlin  est  inférieure  à  celle  de  Ray. 

Séba  prend  place  parmi  les  ornithologistes,  mais  seulement  à  cause 


CXXXVilj 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


de  la  beauté  des  figures  qui  ornent  son  ouvrage ,  car  son  texte  est  en 
général  d’ifne  grande  inexactitude. 

Barrère  publia ,  en  1745,  à  l’époque  où  le  nom  de  Linné  était  tout 
puissant  dans  la  science,  un  essai  de  classification  ornithologique  ex¬ 
clusivement  fondée  sur  la  structure  des  pieds.  Son  système,  mis  en 
tête  de  son  Histoire  naturelle  de  la  France  équinoxiale ,  ne  fut  pas 

adopté. 

L’histoire  des  oiseaux  d’Edwards,  publiée  à  Londres,  contient  la  des¬ 
cription  et  la  figure  de  beaucoup  d’espèces  nouvelles. 

Les  systèmes  donnés,  en  1750  et  1752,  par  Klein  et  par  Mœhring,  ont 
le  défaut  d’être  purement  artificiels  et  de  faire  reculer  la  science  de  plus 
d’un  siècle.  Il  n’en  est  pas  de  même  de  la  méthode  de  Brisson  publiée, 
en  1760  ,  dans  son  ornithologie  ;  elle  est  fondée  sur  la  forme  du  bec  et 
des  pieds,  sur  le  nombre  des  doigts  et  leur  mode  d’union.  L’ouvrage  de 
Brisson,  qui  a  devancé  notre  époque  en  établissant  beaucoup  découpés 
génériques  admises  aujourd’hui,  est  encore  fort  estimé  pour  l’exactitude 
des  descriptions. 

Le  système  ornithologique  de  Linné,  dans  lequel  les  caractères  sont 
établis  avec  précision,  quoiqu’il  s’appuie  également,  comme  signes  ca¬ 
ractéristiques  de  première  importance  ,  sur  la  forme  du  bec  et  sur  celle 
des  pieds,  éclipsa  tous  ceux  qui  l’avaient  précédé  ou  qui  étaient  contem¬ 
porains  de  son  Systema  naturœ.  Les  vrais  principes  de  classification 
naturelle  se  retrouvent  dans  ce  système,  qui,  encore  aujourd’hui,  est  le 
plus  suivi  sous  le  rapport  des  divisions  principales. 

Schæffer  essaya  une  méthode  incertaine,  fondée  sur  la  forme  des 
pattes.  Scopoli  (1777)  ne  prit  pour  base  de  sa  distribution  systématique 
des  oiseaux  que  les  écailles  qui  leur  couvrent  les  pieds.  Ce  système,  fort 
incomplet  et  d’une  étude  peu  facile,  n’eut  aucun  succès. 

Le  Synopsis  général  de  Latham  est  une  description  systématique  à 
peine  différente  de  celle  de  Linné,  et  à  laquelle  ont  été  ajoutés  quelques 
genres  nouveaux.  Il  publia  plus  tard  son  Index  ornithologie  us,  qui 
est  une  judicieuse  épuration  du  premier  ouvrage. 

Mauduit ,  chargé  de  la  rédaction  de  la  partie  ornithologique  de  l’En¬ 
cyclopédie,  adopta  un  système  de  classification  imaginé  par  Bonnaterre, 
mais  bien  inférieur  à  celui  de  Brisson. 

Ces  divers  travaux  ne  sont  pas  de  stériles  nomenclatures,  fondées  sur 
un  déplacement  arbitraire  et  plus  ou  moins  heureux  des  oiseaux;  ce  sont 
toujours  des  travaux  d’ensemble,  généralement  enrichis  de  nouveaux 


DISCOURS  PR  ELI  M I N  A I R  E. 


CXXXLV 


genres,  et  que  les  méthodistes  ont  cherché  à  classer  de  manière  à  éviter 
les  fautes  dans  lesquelles  sont  tombés  les  auteurs  précédents. 

Buffon,  en  se  servant  des  observations  de  ses  devanciers  et  de  ses  con¬ 
temporains,  peignit,  avec  son  magique  pinceau,  les  couleurs  brillantes 
des  oiseaux,  leurs  mœurs,  tous  les  phénomènes,  jusqu’nîors  imparfaite¬ 
ment  connus,  de  leur  existence,  et  initia  les  hommes  du  monde  à  cette 
partie  si  intéressante  de  l’histoire  de  la  nature  ;  mais  il  procéda  pour 
eux  comme  pour  les  mammifères  ;  aussi  n’exerça-t-il  aucune  influence 
sur  le  cours  des  études  systémalologiques.  Il  fut  assisté  dans  ses  tra¬ 
vaux  par  Guéneau  de  Montbéliard  qui,  dans  ses  descriptions,  emprunta 
quelquefois  le  pinceau  de  son  maître. 

Erpétologie.  —  L’erpétologie,  informe  au  temps  de  Ray,  ne  reçut 
point  de  Linné  une  impulsion  nouvelle.  Son  système  de  classification  est 
fautif,  et  la  dernière  édition  du  Systema  naturœ ,  publiée  par  Gmelin, 
tout  en  y  ayant  apporté  de  grandes  modifications,  par  suite  des  progrès 
toujours  croissants  de  la  science  erpétologique  ,  renferme  encore  un 
grand  nombre  d’erreurs.  Le  premier  auteur  méthodiste  auquel  l’erpéto¬ 
logie  doit  ses  véritables  progrès  est  Laurenti,  naturaliste  autrichien, 
qui,  par  la  publication  de  son  Systema  reptilium  emendatum ,  apporta, 
dans  la  méthode  encore  imparfaite  de  Linné,  des  modifications  qui  ont 
servi  de  base  à  tous  les  travaux  postérieurs.  Il  ne  désigna  plus  les  ani¬ 
maux  de  cette  classe  sous  le  nom  d’amphibies,  mais  sous  celui  de  rep¬ 
tiles;  il  omit  néanmoins  dans  son  système  le  genre  tortue .  Scopolî  es¬ 
saya,  en  1777,  une  classification  qui  ne  mérite  aucune  attention. 

Nous  ne  trouvons  guère  d’autres  travaux  généraux  sur  les  reptiles  ; 
mais  de  bonnes  observations  sur  des  genres  et  des  familles  appartenant 
à  cette  classe  ;  ainsi  Vallisnieri  publia  un  excellent  mémoire  sur  le  camé¬ 
léon;  Dufay,  un  ouvrage  remarquable  sur  les  salamandres.  On  doit  à 
Catesby  de  très  bonnes  figures  de  divers  ordres  de  reptiles  ,  insérées 
dans  son  histoire  naturelle  de  la  Caroline;  Levin  Vincent  a  décrit  le 
pipa  et  son  singulier  mode  de  propagation  ;  Scheuchzer,  dans  sa  Phy- 
sica  sacra,  a  donné  de  bonnes  figures  d’ophidiens. 

Rœsel,  l’un  des  observateurs  les  plus  attentifs  de  cette  époque,  publia 
un  travail  monographique  sur  les  grenouilles  d’Europe,  et  Schneider, 
une  monographie  des  tortues.  Daubenton,  quoiqu’on  puisse  lui  repro¬ 
cher  de  manquer  souvent  de  coup  d’œil ,  s’acquitta  avec  sa  précision  or¬ 
dinaire  de  la  rédaction  de  la  partie  erpétologique  de  l’Encyclopédie. 


CXL 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


Ichthyologie.  —  Nous  avons  vu,  dans  le  xvne  siècle,  Willughby  s’oc¬ 
cuper  avec  succès  d’ichthyologie ,  tant  descriptive  que  systématique  , 
et  ouvrir  la  voie  à  ses  successeurs.  L’écrivain  le  plus  distingué  du  xvme 
siècle,  sur  richthyoîogie ,  est  P.  Artedi,  l’ami  de  Linné,  qui  commença 
à  poser  les  principes  qu’on  suit  encore  dans  l’étude  de  cette  science.  I! 
indiqua  les  véritables  caractères  d’après  lesquels  les  groupes  doivent 
être  établis.  Il  avait  seulement  confondu,  parmi  les  poissons,  sous  le 
nom  de  pîagiures  ou  poissons  à  queue  plate,  les  grands  mammifères 
aquatiques. 

Artedi  ayant  été  enlevé  à  la  science  avant  d’avoir  pu  terminer  son 
ouvrage,  ce  fut  Linné  qui  publia  sa  Bihliotheca  ichthyologica,  histoire 
complète  de  i’ichthyologie ,  et  sa  Philosophia  ichlhyologica ,  qui  éta¬ 
blit  les  bases  sur  lesquelles  elle  est  fondée. 

Linné,  dans  les  premières  éditions  de  son  Systema  naturæ ,  avait 
adopté  la  classification  d’ Artedi 5  mais,  dans  la  dixième  (1758),  il  chan¬ 
gea  complètement  de  système,  et  créa  une  méthode  ichthyologique  nou¬ 
velle  ;  il  abandonna  les  divisions  établies  par  son  prédécesseur,  sous  les 
noms  d’acanlhoptérygiens ,  de  malacoptérygiens ,  de  chondroptérygiens 
et  de  branchiostéges.  Il  tira  les  caractères  d’après  lesquels  il  forma  ses 
divisions,  de  la  présence  ou  de  l’absence  des  nageoires  ventrales,  et  de 
leur  position  relativement  à  celle  des  pectorales.  Il  fit  la  faute  de  trans¬ 
porter  dans  la  classe  des  reptiles,  sous  le  nom  d'amphibies  nageurs, 
plusieurs  genres  qui  ne  peuvent  être  séparés  des  poissons. 

Gmelin  apporta  au  système  de  Linné  des  modifications  importantes, 
en  rétablissant  les  branchiostéges  et  les  chondroptérygiens  ;  Klein 
(1750),  l’adversaire  de  Linné,  Gronow  et  Brünnich  (1752)  proposè¬ 
rent  des  classifications  qui  eurent  peu  de  succès  ou  de  durée.  En  1770, 
Gouan  publia  un  système  dans  lequel  il  combina  les  caractères  d’ Artedi 
et  ceux  de  Linné.  Son  travail  l’emporte  sur  celui  de  ses  devanciers. 
Scopoli  (1777)  prit  pour  base  de  son  système  la  position  de  l’anus  ;  il 
lira  les  caractères  secondaires  de  Gouan  et  les  tertiaires  de  Linné. 

Après  ces  ichthyologistes  méthodistes,  les  auteurs  qui,  dans  ce  siècle, 
se  sont  occupés  d’ichlhyotogie  sont  très  nombreux.  Nous  citerons,  parmi 
les  plus  célèbres,  Bloch,  qui  a  publié,  sur  l’histoire  générale  et  particu¬ 
lière  des  poissons,  douze  volumes  in-folio,  contenant  des  descriptions 
exactes  et  des  figures  dessinées  avec  soin.  C’est  encore  un  des  auteurs 
les  plus  recherchés  ;  il  a  suivi  le  système  de  Linné.  Le  troisième  vo- 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


CX  LJ 

grand  nombre  de  poissons  des  Indes.  Louis  Renard  a  publié ,  en  1754, 
une  iconographie  ichlhyologique  des  Indes  orientales;  Cornide,  une 
histoire  des  poissons  de  la  côte  de  Galice  ;  Parra,  un  travail  sur  l’ich- 
thyologie  du  golfe  du  Mexique.  Les  faunes  ichthyologiques  de  Wulf, 
Fischer  ,Birkholz,  Seetzen  pour  l’Allemagne  ;  d’Ascanius  pour  le  Dane¬ 
mark  ;  deBrünnich  pour  la  Méditerranée  ;  de  Meidinger  pour  l’Autriche  ; 
de  Garden,  de  Schœpf  et  de  Forstcr  pour  l’Amérique  du  Nord;  de 
Pennant  pour  tout  le  nord  du  globe,  méritent  d’ôtre  citées  en  raison 
de  leur  exactitude. 

Conchyliologie.  —  Dans  le  cours  du  siècle  précédent ,  Columna , 
Lister,  Welles  et  Swammerdam  s’étaient  occupés  de  conchyliologie; 
mais  n’avaient  laissé  que  des  descriptions  isolées  et  pas  de  travail  d’en¬ 
semble.  Au  commencement  duxvme  siècle  ,  Petiver,  Sloane  et  Rumph 
donnèrent  de  bonnes  observations ,  et  les  naturalistes  sentirent  le 
besoin  de  systématiser  la  conchyliologie.  On  vit  alors  (1742)  Guai- 
tieri  appliquer  aux  coquilles  la  méthode  de  Tournefort,  en  prenant  le 
test  pour  base  de  son  système.  D’Argenville,  Klein,  Martini,  Chemnitz, 
Born,  Walch  et  Knorr,  Schrœter,  Spengler  ,  etc.,  suivirent  cet  exe m- 
ple.  On  n’avait  pas  encore  compris  la  nécessité  d’établir  la  classification 
des  coquilles  sur  la  structure  de  l’animal  ;  mais  bientôt  des  essais  furent 
faits  dans  cette  voie  :  en  1743  ,  Daubenton  lut  à  l’Académie  des  sciences 
un  mémoire  sur  la  nécessité  d’étudier  les  animaux  pour  former  un  sys¬ 
tème  complet  de  conchyliologie  ;  mais  il  ne  présenta  pas  de  classification. 
En  1756,  Guettard  mit  ce  principe  en  pratique,  et  établit  certains  genres 
sur  le  double  caractère  de  la  coquille  et  de  l’animal.  Réaumur,  Adanson, 
Geoffroy,  Millier  et  Pallas  appuyèrent  ces  idées  de  réformation  qui  ne 
furent  adoptées  qu’à  la  fin  du  xvme  siècle;  car  la  classification  artificielle 
de  Linné,  fondée  sur  la  coquille,  fut  indistinctement  admise  par  tous 
les  conchylioîogistes  jusqu’à  Bruguière,  qui,  le  premier,  essaya  pourtant 
d’apporter  une  réforme  dans  les  genres  établis  par  Linné. 

Nous  comptons,  parmi  les  travaux  particuliers,  ceux  de  Rumph,  sur 
les  coquilles  de  la  mer  des  Indes;  de  Breynius,  sur  les  coquilles 
chambrées;  de  Deslandes,  de  Roussel  et  de  Selîius,  sur  les  tarets  ; 
le  travail  de  Mœhring,  sur  l’animal  des  moules;  les  expériences  de 
Duhamel  du  Monceau  sur  la  pourpre;  les  observations  d’Admann,  sur 
les  huîtres  ;  les  travaux  importants  de  Plancus  et  de  Soîdani,  sur  les 
coquilles  microscopiques  ;  de  Ginnani,  sur  les  coquilles  marines  de  l’A- 


CXL1J 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


driatique,  et  sur  les  coquilles  terrestres  et  fluviatiles  des  environs  de  Ra- 
venue  ;  de  Bohadsch,  sur  certains  mollusques  dont  il  décrit  les  animaux  ; 
de  Geoffroy,  sur  les  coquilles  dés  environs  de  Paris;  de  Forskal  , 
sur  les  mollusques  des  mers  d’Orient;  de  Fabricius,  sur  ceux  du  Groen¬ 
land,  et  d’Adanson  sur  les  coquilles  du  Sénégal. 

Entomologie.  — L’entomologie,  qui,  sous  le  rapport  de  l’étude  mi¬ 
croscopique,  avait  fait  des  progrès  sensibles  pendant  le  xvne  siècle, 
prit,  dans  le  xvme,  un  essor  extraordinaire,  et  compta  dans  toute^s 
ses  parties  des  hommes  remarquables.  Cette  période  nous  offre  des 
observateurs  minutieux  qui  passent  leur  vie  à  étudier  les  mœurs  de 
quelques  genres  ;  et,  à  côté  d’eux,  des  descripteurs  et  des  méthodistes . 
on  peut  donc  dire  que  cette  branche  de  la  science  lui  appartient  tout 
entière.  Vallisnîeri,  Petiver,  Hans-SIoane  et  Albin  sont  les  premiers 
entomologistes  du  xviii6  siècle.  On  leur  doit  des  observations  et  des  re¬ 
cueils  iconographiques  ;  mais  leurs  travaux  ne  firent  point  époque.  Avec 

Linné  s’ouvre  une  nouvelle  ère  pour  l’entomologie  ;  les  insectes  sont 

|  . 

par  lui  divisés  en  ordres  qui,  presque  tous,  subsistent  encore  aujourd’hui. 
Ï1  désigne  et  caractérise,  pour  la  première  fois,  d’une  manière  claire  et 
rigoureuse,  les  groupes  ,  les  genres  ,  les  espèces. 

Réaumur  fut  un  des  observateurs  les  plus  sagaces  et  celui  qui  con¬ 
tribua  le  plus  à  populariser  le  goût  de  l’entomologie.  Personne  ne  le 
surpassa  pour  la  patience  avec  laquelle  il  préparait  et  suivait  ses  expé¬ 
riences;  mais  on  peut  souvent  lui  reprocher  sa  prolixité  et  son  profond 
dédain  de  toute  méthode  ;  ce  qui  a  rendu  plusieurs  parties  de  ses  travaux 
inutiles  ;  car  on  ne  sait  pas  toujours  à  quelles  espèces  d’insectes  les  rap¬ 
porter.  On  lui  doit  une  foule  d’observations  curieuses  sur  les  mœurs  des 
insectes  ,  sur  leur  structure  et  sur  leur  industrie,  consignées  dans  ses 
Mémoires  pour  servir  à  V histoire  des  insectes. 

Un  de  ses  contemporains,  comme  lui  contempteur  des  méthodes ,  est 
le  célèbre  Bonnet,  de  Genève.  Observateur  aussi  minutieux,  mais  pen¬ 
seur  plus  profond,  il  a  consigné  dans  ses  nombreux  écrits  le  résultat 
de  ses  longues  éludes.  On  lui  doit  la  découverte  de  la  fécondation  des 
pucerons  sans  accouplement  pour  plusieurs  générations.  Son  Traite 
d’insectologie  est  d’un  grand  intérêt;  mais  il  est  dans  les  détails  d’une 
prolixité  souvent  fatigante. 

Nous  mettrons  sur  la  même  ligne  que  ces  deux  observateurs  Lyonnet, 
qui  a  laissé,  comme  l’un  des  monuments  les  plus  admirables  de  la  saga- 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


CXLÜj 

cité  humaine,  son  anatomie  de  la  chenille  du  saule  (1760),  de  beaucoup 
supérieure  aux  meilleurs  travaux  de  Swammerdam  ,  surtout  pour  la 
royologie  qui  était  à  créer.  Toutefois,  Lyonnet  ayant  borné  ses  études  a 
une  seule  espèce ,  son  travail  n’a  pas  fait  beaucoup  avancer  la  science. 
Cet  auteur  avait  laissé,  sur  les  métamorphoses  des  insectes,  un  grand 
nombre  de  notes  manuscrites  qui  ont  été  publiées,  il  y  a  peu  d’années, 
par  les  soins  de  M.  de  Ilaan,  dans  les  mémoires  du  Muséum. 

Rœsel  a  donné  des  observations  intéressantes  sur  les  insectes,  mais 
sans  aucune  méthode.  Son  ouvrage  est  accompagné  de  planches  admira¬ 
blement  exécutées  pour  le  temps. 

De  Geer,  entomologiste  suédois,  l’emporte  sur  les  observateurs  que 
nous  venons  de  citer  par  son  esprit  méthodique.  On  a  de  lui  une 
classification  des  insectes,  inférieure  à  celle  de  Linné,  à  cause  de  leur 
enchaînement  peu  naturel  et  de  l’attention  trop  minutieuse  qu’il  apporte 
aux  modifications  de  leurs  ailes  ;  mais  on  lui  doit  d’avoir  séparé  les  hé¬ 
miptères  des  orthoptères ,  avec  lesquels  Linné  les  avait  confondus ,  et 
d’avoir  le  premier  fait  usage  des  caractères  pris  de  la  forme  des  parties 
de  la  bouche,  dont  il  n’a  toutefois  tiré  qu’un  parti  médiocre. 

En  1762,  Geoffroy  publia  la  Faune  entomologique  des  environs  de 
Parus ,  avec  un  essai  de  classification ,  qui  n’est  qu’une  modification  peu 
importante  du  système  de  Linné.  Il  classa  le  premier  les  coléoptères  par 
le  nombre  des  articles  des  tarses.  Ce  moyen,  plus  artificiel  que  naturel, 
n’a  été  adopté  en  France  que  parce  que  Lalreille  l’a  employé  dans  ses 
ouvrages;  mais  il  n’est  guère  en  usage  ailleurs.  Cependant  l’entomologie 
en  a  tiré  un  grand  parti,  et  la  méthode  tarsienne ,  quoique  peu  natu¬ 
relle,  est  encore  loin  d’être  abandonnée. 

A  ces  hommes  succéda  Fabricius,  qui  introduisit  dans  la  science  une 
classification  fondée  sur  les  caractères  de  la  bouche.  Pendant  toute  sa 
vie,  il  poursuivit  cette  idée,  dont  l’inconvénient  est  d’apporter  une  grande 
hétérogénéité  dans  les  insectes  qui  composent  la  plupart  des  groupes , 
par  suite  de  l’unité  absolue  de  caractère,  prise  pour  base  du  système; 
mais  il  n’en  a  pas  moins  rendu  de  grands  services  à  l’entomologie,  en 
faisant  connaître  tout  le  parti  qu’on  en  peut  tirer. 

Fabricius  joignit  à  ces  travaux  systématiques  des  traités  séparés  sur 
chacun  des  ordres  qu’il  avait  créés ,  et  décrivit  un  nombre  consi¬ 
dérable  d’espèces  nouvelles.  Ses  descriptions  ,  habilement  imitées  de 
Linné,  pèchent  cependant  par  un  excès  de  concision.  Il  est  le  seul  jus¬ 
qu’à  nos  jours  qui  ait  présenté  des  species  généraux  des  divers  ordres 


CXL1V 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


d’inseclés;  et,  quoique  aujourd’hui  ses  ouvrages  ne  soient  plus  au  niveau 
des  connaissances,  ils  n’en  sont  pas  moins  la  base  de  tout  travail  des¬ 
criptif.  Ses  principaux  ouvrages  datent  des  dernières  années  du  xviii6 
siècle  et  des  premières  du  xixe. 

A  ces  hommes  distingués  soit  comme  classificateurs ,  soit  comme  des¬ 
cripteurs,  s’enjoignent  d’autres  qui  traitèrent  de  la  science  en  général, 
ou  publièrent  des  descriptions  et  des  monographies.  Mlle  Sybille  de  Mé- 
rian  est  l’auteur  d’une  iconographie  des  insectes  de  Surinam  ;  Frisch  a 
décrit  ceux  de  l’Allemagne  ;  Wilkes  a  écrit  sur  les  lépidoptères  de 
l’Angleterre  ;  Clerck  a  traité  le  même  sujet  dans  un  ouvrage  fort  rare 
aujourd’hui;  Sepp  a  laissé  une  faune  des  insectes  de  la  Hollande;  Lad- 
miral  est  l’auteur  d’un  recueil  d’observations  curieuses  sur  les  méta¬ 
morphoses  des  insectes;  Scopoli  a  publié  l’entomologie  de  la  Carniole; 
Schæffer,  celle  de  Ratisbonne;  Schrank,  celle  de  Bavière;  Pallas,  l’en¬ 
tomologie  de  la  Russie  et  de  la  Sibérie;  Laicharting  a  fait  connaître  les 
insectes  du  Tyrol  ;  Paykull,  les  coléoptères  de  Suède;  Illiger,  ceux  de 
Prusse  ;  et,  de  plus,  cet  auteur  a  cherché  à  combiner  le  système  de  Fa- 
bricius  avec  celui  de  Linné.  Denis  et  Schiffermülîer ,  en  publiant  leur 
catalogue  systématique  des  lépidoptères  des  environs' de  Vienne,  ont 
fait  faire  de  grands  progrès  à  l’histoire  des  papillons. 

De  toutes  parts  on  publia  des  faunes  entomologiques;  chaque  pays  eut 
bientôt  la  sienne;  et  si  la  science  n’était  pas  faite  à  cette  époque,  tout 
du  moins  annonçait  qu’elle  était  près  de  l’être. 

Actinologie.  —  L’aclinologie  resta  dans  l’enfance  jusqu’au  xvme 
siècle.  Tous  les  botanistes  réclamaient  les  polypiers  comme  apparte¬ 
nant  au  règne  végétai.  Marsigli  décrivit  la  prétendue  inflorescence  des 
coraux  ;  Tournefort  publia,  en  1700,  un  mémoire  ayant  pour  objet  d’éta¬ 
blir  les  différences  qui  existent  entre  les  plantes  marines  et  les  plantes 
maritimes,  et  il  y  expliquait  la  manière  dont  il  supposait  que  croissent 
les  madrépores.  Cependant  quelques  auteurs  commencèrent  à  entrevoir 
cette  erreur  :  Rumph  démontra,  le  premier,  la  nature  animale  des  coraux; 
mais  ce  ne  fut  qu’en  1727  que  Réaumur  fit  connaître  à  l’Académie  des 
sciences  la  découverte  faite,  par  Peysonnel,  de  l’animalité  des  lithophy- 
tes,  en  assurant  que  les  prétendues  fleurs  du  corail,  figurées  par  Marsi¬ 
gli,  sont  des  animaux  agrégés,  et  que  les  madrépores,  les  millépores  et 
tous  les  lithophytes  sont  des  tests  agglomérés,  qui  semblent  servir  d’habi¬ 
tation  à  ces  animaux.  Toutefois  Réaumur  n’adopta  pas  cette  opinion,  et 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


exi.v 


publia  un  mémoire  sur  la  manière  dont  peuvent  végéter  les  coraux. 
Linné  hésita  longtemps  à  l’adopter,  et  Shavv  décrivit  la  croissance  du 
madrépore  rameux  ;  mais  la  découverte  des  polypes  d’eau  douce,  publiée 
par  Trembley,  en  1740,  triompha  des  répugnances  des  naturalistes,  et 
l’on  reconnut  que  ces  polypes  sont  le  type  nu  des  animaux  des  coraux. 
Eu  1742,  Bernard  de  Jussieu  constata  l’animalité  de  divers  êtres  rangés 
jusqu’alors  parmi  les  fucus,  et  il  adopta  le  nom  de  pohjpe  pour  désigner 
ces  petits  animaux.  Réaumur  finit  par  se  rendre  à  l’évidence;  il  reconnut 
l’exactitude  de  la  découverte  de  Peysonnel,  et  créa  le  nom  de  polypier , 
adopté  depuis  pour  désigner  la  partie  solide  des  zoophytes.  Dès  ce  mo¬ 
ment,  les  polypes  furent  rapportés  à  la  classe  des  animaux.  Linné  suivit 
l’exemple  général  ;  dans  la  sixième  édition  de  son  Systema  naturœ ,  il 
comprit  les  coraux  dans  le  règne  animal  ;  mais  il  rompit  les  rapports 
naturels  qui  unissent  les  divers  genres  des  zoophytes,  en  les  séparant 
par  son  ordre  des  vernies  testacei. 

Le  premier  auteur  systématique  est  Hill,  bien  que  son  travail  soit  très 
diffus.  Dans  les  éditions  du  Systema  naturœ ,  qui  suivirent  la  sixième, 
Linné  fit  peu  de  changements  à  sa  classification  première,  et  laissa  les 
zoophytes  parmi  les  vers.  Pallas  publia,  sur  le  même  sujet,  un  ouvrage 
aussi  remarquable  que  tous  ceux  qu’on  doit  à  cet  homme  célèbre;  ses 
genres  sont  bien  établis;  mais  il  les  a  rangés  entre  eux  presque  au 
hasard,  et  il  a  laissé  les  corallines  parmi  les  végétaux.  Roques  de 
Maumont ,  dans  son  mémoire  sur  les  polypiers  de  mer,  a  exposé  d’une 
manière  convenable  le  système  de  Pallas.  Othon  Muller  a  également 
beaucoup  contribué  aux  progrès  de  la  zoophytologie ,  surtout  sous  le 
rapport  de  l’étude  micrographique  de  ces  animaux;  et  son  ouvrage, 
quoique  contenant  un  grand  nombre  d’erreurs,  est  encore  regardé 
comme  classique.  Scopoli  fit  quelques  heureuses  modifications  au  sys¬ 
tème  de  Linné,  sans  néanmoins  rien  ajouter  à  la  science.  Blumenbach 
et  Batch  firent  un  essai  semblable,  quoique  moins  heureux. 

Les  auteurs  les  plus  célèbres  en  actinologie  sont  :  Ellis,  dont  l’ou¬ 
vrage  ,  terminé  plus  tard  par  Solander ,  offre  de  bonnes  descriptions 
et  d’excellentes  figures  de  polypiers  ;  Forskal,  qui  a  donné,  dans  son 
voyage  en  Orient,  des  détails  intéressants  sur  les  zoophytes,  et  qui  a  fait 
connaître  plusieurs  genres  nouveaux;  Vitali  et  Donati,  qui  décrivirent 
un  grand  nombre  de  polypiers;  Cavolini,  auquel  on  doit  un  bon  mémoire 
sur  les  polypes ,  travail  remarquable  sur  les  madrépores ,  les  coraux , 
les  lithophytes,  distribués  d’après  l’étude  des  animaux.  Esper,  Link, 


CXLVJ 


DIS  COU  RS  PR  K  LIM I  MAIRE. 


Bianchp  Klein,  Bohadsch,  les  voyageurs  Sloane,  Brown  et  Lœffling  con¬ 
tribuèrent  aussi  par  leurs  travaux,  tant  descriptifs  qu’iconographi¬ 
ques,  aux  progrès  de  cette  science  qui,  nce  dans  la  première  moitié 
du  xvnie  siècle,  avait,  cinquante  ans  après,  une  forme  arrêtée. 

Botanique.  Si,  dans  le  cours  du  xvme  siècle,  la  zoologie  fit  des 
progrès  dans  toutes  ses  parties,  la  botanique,  toujours  plus  avancée,  ne 
s’arrêta  pas,  et  ses  plus  grands  perfectionnements  datent  de  cette  époque. 

La  physiologie  végétale  ,  qui  devait  son  premier  essor  aux  travaux 
micrographiques  de  Grew,  de  Malpighi  et  de  Leuwenhoek,  avait  encore 
beaucoup  à  faire  pour  éclairer  certains  points  de  la  vie  des  végétaux. 
Le  xvme  siècle  ne  manqua  pas  d’observateurs  attentifs  qui  se  livrèrent 
exclusivement  à  l’étude  des  phénomènes  organiques  propres  aux  végé¬ 
taux.  Woodward  constata  que  les  plantes  absorbent  l’eau  ;  Wolff  vit  que 
les  fibres  se  composent  de  cellules,  reconnut  la  circulation  ascendante 
et  descendante  de  la  sève,  et  fit  voir  par  des  expériences,  au  moyen  de 
la  pompe  pneumatique,  que  les  trachées  contiennent  de  l’air. 

Haies  publia  à  Londres,  en  1727,  sa  Statique  des  végétaux,  qui  valut 
à  son  auteur  une  réputation  justement  méritée,  par  la  précision  de  ses 
expériences  sur  la  nutrition  des  plantes,  sur  les  phénomènes  de  la  trans¬ 
piration  et  de  l’exhalaison,  et  sur  la  puissance  ascensionnelle  de  la  sève. 
Les  expériences  de  ce  physiologiste  ont  toujours  été  fort  estimées  ;  tous 
les  auteurs  qui  lui  ont  succédé  les  ont  mentionnées  avec  éloge. 

En  1733,  Sarba,  plus  connu  sous  le  pseudonyme  de  La  Baisse, 
démontra  que  la  sève  monte  par  le  corps  ligneux,  et  non  par  la  moelle 
et  par  l’écorce.  Duhamel,  dans  sa  physique  des  arbres  (1758)  ,  répéta 
avec  succès  les  expériences  de  La  Baisse.  Guettard,  en  reproduisant 
de  son  côté  celles  de  Haies ,  reconnut  l’influence  de  la  lumière  solaire 
sur  la  production  du  phénomène  de  la  transpiration.  Ses  travaux 
sur  les  organes  excrétoires  ont  un  grand  intérêt.  Seligmann  suivit 
la  marche  de  la  sève  dans  les  feuilles  ;  Bœhmer  étudia  le  tissu  cellu¬ 
laire  ;  Bonnet  fît  de  nombreuses  expériences  sur  l’exhalaison  des  feuilles 
et  sur  leur  mode  d’absorption.  H.  de  Saussure  (1762)  multiplia  les  ob¬ 
servations  sur  l’usage  de  l’épiderme  des  feuilles  et  des  pétales  ;  il  en¬ 
richit  la  science  d’un  fait  important,  en  démontrant  que  l’exhalaison  a 
lieu  par  des  pores  nommés  stomates.  Martin  van  Marum  (1773) 
étudia  le  mouvement  des  fluides  dans  les  végétaux,  et  le  compara  avec 
ceux  des  animaux.  Corti  (1775)  observa  la  circulation  dans  les  plantes 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


l‘XI.\  i 


aquatiques.  A  la  même  époque,  Kœlreuter  éclaircit,  par  de  nombreuses 
expériences,  la  théorie  de  l’hybridité  chez  les  végétaux.  En  1780,  Priest¬ 
ley  découvrit  que  les  parties  vertes  des  plantes  versent  dans  l’air  du 
gaz  oxygène ,  sous  l’influence  de  l’action  solaire.  Muslel  publia,  en 
1781,  un  traité  théorique  de  la  végétation;  Gleichen  et  Ludwig  observè¬ 
rent  le  pollen;  Sennebier,  expérimentateur  précis  et  intelligent,  lit 
connaître  le  résultat  de  ses  observations  relativement  à  l’action  de  la  lu¬ 
mière  sur  les  végétaux.  Hedwig,  un  des  plus  célèbres  botanistes  de  la  fin 
du  xvme  siècle,  a  enrichi  la  science  de  ses  immortels  travaux  sur 
l’anatomie  des  cryptogames  ;  mais  il  s’est  peu  occupé  des  phanérogames. 

L’étude  de  la  structure  des  organes  des  végétaux  et  de  leurs  fonctions, 
malgré  son  importance,  n’occupait  cependant  pas  aussi  généralement 
les  phytologistes  que  la  botanique  descriptive  et  la  méthodologie.  Nous 
avons  vu  qu’à  la  fin  du  xvne  siècle,  Tournefort  avait  établi  un  système 
de  classification  fondé  sur  certains  rapports  naturels ,  et  que  les  défauts 
de  sa  méthode  viennent  de  ce  qu’il  a  omis  des  caractères  d’une  véritable 
importance  pour  leur  en  substituer  qui  en  ont  une  beaucoup  moindre. 
Sa  réputation  fut  éclipsée  par  Linné ,  qui,  non  moins  célèbre  en  bo¬ 
tanique  qu’en  histoire  naturelle  générale,  changea  la  face  de  celte 
science.  Les  uns  exaltèrent  ses  travaux,  et  cherchèrent  jusque  dans  ses 
fautes  un  sujet  d’admiration;  les  autres  furent  à  son  égard  d’injustes  dé¬ 
tracteurs.  Sa  méthode  de  classification,  fondée  sur  le  nombre  des  orga¬ 
nes  sexuels,  sur  les  rapports  réciproques  de  ces  organes  et  leur  réunion 
dans  un  même  individu,  ou  leur  séparation  sur  deux  individus  diffé¬ 
rents,  est  entièrement  artificielle  ;  elle  a  l’inconvénient  de  séparer  des 
plantes  liées  entre  elles  par  les  plus  étroites  affinités,  de  présenter  des 
anomalies  dans  le  nombre  des  organes  pris  pour  caractère  unique,  et 
de  comprendre  dans  une  même  classe  un  nombre  trop  considérable  de 
végétaux.  Ce  système  est  pourtant  le  plus  commode,  et  celui  dont  l’é¬ 
tude  permet  à  l’élève  de  rapporter  le  plus  facilement  les  plantes  à  des 
classes  déterminées.  Il  appliqua  aux  végétaux  le  même  mode  de  no¬ 
menclature  binaire  qu’aux  animaux  ,  joignait  au  nom  de  chaque  plante 
une  phrase  concise,  qui  en  contient  la  description  succincte. 

Quoique  Linné  ait  attaché  une  grande  importance  à  la  propagation 
de  son  système  artificiel  ,  il  regardait  la  méthode  naturelle  comme  le 
dernier  mot  de  la  science;  il  en  publiait  des  fragments,  l’enseignait  à  ses 
plus  chers  élèves,  et  professait  l’admiration  la  plus  profonde  pour  Ber¬ 
nard  de  Jussieu. 


exLviij  DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 

Haller,  aussi  habile  botaniste  qu’anatomiste  profond,  n  adopta  pas  le 
système  de  Linné,  qu’il  attaqua  avec  aigreur;  et,  comme  la  méthode 
naturelle,  qui  n’était  encore  qu’ébauchée,  ne  présentait  pas  un  ensemble 
satisfaisant,  il  proposa  dans  ses  ouvrages  une  méthode  particulière,  mais 
dont  l’insignifiance  est  telle  qu’elle  ne  mérite  aucun  développement. 

En  1753,  époque  du  plus  grand  triomphe  de  Linné,  Adanson  établit  ses 
familles  naturelles  et  chercha  à  délivrer  la  botanique  des  classifications 
arbitraires  ,  pour  ne  suivre  que  les  indications  de  la  nature.  Il  divisa 
les  végétaux  en  cinquante-huit  groupes  ou  familles,  subdivisées  en  seize 
cent  quinze  genres  qu’il  s’efforça  de  ranger  dans  un  ordre  tel  que  ceux 
qui  commençaient  une  famille  fussent  liés  par  l’analogie  à  ceux  qui  ter¬ 
minaient  la  famille  précédente.  Ce  système,  qui  semble,  au  premier  coup 
d’œil,  remplir  toutes  les  conditions  d’exactitude,  a  le  grave  inconvénient 
de  ne  tenir  aucun  compte  de  la  subordination  des  caractères,  en  donnant 
une  égale  importance  à  tous  les  organes,  tandis  qu’il  s’en  faut  de  beau¬ 
coup  qu’il  en  soit  ainsi.  Adanson  réforma  la  nomenclature ,  mais  d’une 
manière  trop  arbitraire  pour  être  adoptée.  Son  ouvrage  est  conçu  sur 
un  plan  large  et  empreint  d’une  profonde  philosophie;  cependant  il  ne 
put  lutter  contre  la  méthode  artificielle  de  Linné  ;  et  il  n’eut  qu’un  mé¬ 
diocre  succès,  quoiqu’il  puisse  toujours  être  consulté  avec  fruit. 

Le  savant  et  modeste  Bernard  de  Jussieu,  qui  s’occupait  dans  la  re¬ 
traite  du  perfectionnement  du  système  naturel  existant  déjà  en  germe 
dans  les  bons  esprits,  et  qui  le  répandait  parmi  ses  élèves,  n’eût  jamais 
osé  le  présenter  au  public,  s’il  n’avait  été  chargé  par  Louis XV,  en  1759, 
de  disposer  à  Trianon  un  jardin  botanique,  qui  n’eut  qu’une  existence 
éphémère.  Cet  essai  eut  peu  de  retentissement,  et  la  véritable  divulga¬ 
tion  de  la  méthode  naturelle  est  due  à  Antoine-Laurent  de  Jussieu.  Ce 
dernier  rangea,  d’après  cette  méthode,  le  Jardin  des  plantes  de  Paris; 
il  fit  paraître,  en  1789,  le  Généra  plantarum ,  immortel  ouvrage, 
qui,  suivant  le  témoignage  de  Cuvier,  a  eu  la  même  influence  sur  les 
sciences  naturelles  que  les  travaux  de  Lavoisier  sur  les  sciences  physi¬ 
ques.  Tl  comprend  cent  ordres  naturels,  divisés  en  quinze  classes,  et 
présentant  un  ensemble  de  dix-sept  cents  genres.  On  a  rejeté  à  la  fin, 
comme  incertæ  sedis,  un  certain  nombre  de  genres  qui  n’ont  pu  trou¬ 
ver  place  dans  les  ordres.  Ce  travail  était  un  résumé  complet ,  quoique 
succinct ,  de  tout  ce  qu’on  connaissait  sur  les  végétaux  à  cette  époque. 

Ludwig  contribua  puissamment  à  la  réforme  de  la  phytologie.  Après 
la  philosophie  botanique  de  Linné,  les  Institutiones  historiœ  phy si*- 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


CXLIX 


cæ  regni  cegetabilis  de  Ludwig  sont  un  des  ouvrages  les  plus  pro¬ 
fonds  sur  cette  science. 

J. -J  .  Rousseau  a  consacré  quelques  pages  éloquentes  à  la  botanique. 
Il  a  voulu  ainsi  venger  cette  science  aimable  du  reproche  qu’on  lui  fai¬ 
sait  de  n’être  qu’une  nomenclature  aride. 

Lamarck  publia,  en  1778,  un  système  dichotomique,  au  moyen  duquel 
on  arrive  à  la  connaissance  du  nom  de  la  plante,  par  une  série  de  ques¬ 
tions  et  sans  aucune  opération  complexe  de  l’intelligence.  Ce  système 
fut  modifié  et  simplifié  quelques  années  plus  tard  par  Lestiboudois- 

Gærtner  publia,  en  1789,  sa  Carpologie ,  dans  laquelle  il  examina  et 
décrivit  avec  une  patience  admirable  la  structure  de  la  graine  et  du 
fruit.  Son  ouvrage  fut  d’un  intérêt  tout  particulier  pour  la  méthode  na¬ 
turelle  qui  lire  ses  caractères  principaux  de  la  structure  de  la  graine,  et 
il  jouit  encore  de  toute  l’estime  des  botanistes  modernes. 

Lamarck  et  Jacquin  s’occupèrent  avec  succès  de  botanique  descriptive. 
Le  premier  rédigea  la  partie  botanique  de  l’Encyclopédie;  et  Jacquin 
fit  paraître  un  grand  nombre  de  figures  de  plantes,  dessinées  avec  un 
talent  remarquable.  L’Héritier,  Willdenow,  Cavanilles,  Duchesne,  etc., 
publièrent  des  recueils  de  descriptions  d’une  grande  exactitude.  Michéli, 
Dillwin,  Hedwig,  Gmelin,  Bulliard  étudièrent  les  cryptogames. 

A  ces  travaux,  qui  embrassent  l’ensemble  et  les  détails  de  la  science, 
se  joignent  les  flores,  plus  nombreuses  pendant  ce  siècle  qu’à  toutes  les 
époques  précédentes.  Pontedera  décrivit  les  plantes  d’Italie  ;  Gleditsch, 
celles  des  environs  de  Leipzig;  OEder,  celles  du  Danemark;  Jacquin, 
celles  d’Autriche;  Allioni,  celles  du  Piémont;  Smith,  celles  d’Angleterre; 
Lamarck  et  De  Candolle  firent  paraître  leur  Flore  française. 

Géologie.  —  La  direction  que  les  éludes  antérieures  avaient  donnée 
à  la  pensée  eut  une  influence  bien  prononcée  sur  les  travaux  du 
xviif  siècle.  On  s’y  occupa  beaucoup  de  géogénie,  et  la  manie  des 
théories  cosmogoniques  y  fut  poussée  si  loin  que  chaque  savant  se 
crut  obligé  d’en  inventer  une.  Loin  d’arrêter  cette  tendance ,  les  progrès 
de  la  géologie,  en  jetant  quelques  lumières  sur  l’histoire  primitive  du 
globe,  furent,  pour  les  géologues,  la  cause  d’hypothèses  nouvelles. 

Vallisnieri,  qui  donna  l’un  des  premiers  (1721)  une  esquisse  générale 
des  dépôts  marins  de  l’Italie,  fut  tellement  frappé  de  la  continuité  de  ces 
terrains,  dans  toute  cette  presqu’île,  qu’il  arriva  à  conclure  que  l’Océan 
avait  primitivement  recouvert  la  terre  tout  entière  pendant  un  très 


CL 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 

long  espace  de  temps,  et  que  son  niveau  s’élaiL  ensuite  graduellement 
abaissé. 

De  Maillet  publia,  en  1735,  sous  le  titre  de  Telliamed ,  ses  idées  sur 
les  révolutions  de  notre  planète.  Il  partit  du  principe  que  le  globe  a  été 
originairement  couvert  par  des  eaux  marines  qui,  par  leur  diminution 
progressive,  formèrent  les  terrains  d’alluvion,  et  abandonnèrent  sur  les 
hautes  montagnes  les  coquilles  qu’on  y  rencontre.  Étranger  aux  idées 
de  soulèvement,  ne  voyant,  dans  tous  les  phénomènes  géogéniques,  que 
le  résultat  de  l’action  des  eaux,  il  veut  que  les  reliefs  du  globe  aient  été 
lentement  accumulés  au  fond  de  la  mer  par  des  courants  chargés  de  li¬ 
mon,  et  il  ne  voit  pas  d’autres  révolutions.  Ces  explications  forcées  le 
conduisirent  à  des  résultats  plus  extraordinaires  encore  pour  expliquer 
la  présence  des  plantes  et  des  animaux.  Comme  il  donne  une  origine 
aquatique  à  tout  ce  qui  existe,  il  voit  les  végétaux  marins,  mis  à  décou¬ 
vert  par  la  retraite  des  eaux,  devenir  des  végétaux  terrestres.  Il  en  est 
de  même  des  animaux  qui ,  d’après  lui ,  se  modifièrent  à  mesure  que 
changea  le  milieu  dans  lequel  ils  vivaient;  ainsi,  les  poissons,  restés  à 
sec  sur  des  roseaux,  se  métamorphosèrent  en  oiseaux;  leurs  nageoires 
devinrent  des  ailes  et  leurs  écailles  des  plumes;  tandis  que  ceux  qui 
étaient  restés  sur  les  hauts  fonds  prirent  la  forme  d’animaux  terres¬ 
tres.  Pour  appuyer  son  système ,  De  Maillet  ne  recule  pas  devant  les 
exagérations  les  plus  grossières  ;  il  accueille  toutes  les  fables ,  se  com¬ 
plaît  dans  des  détails  absurdes ,  et  raconte  avec  une  étonnante  naïveté 
les  aventures  d’hommes  marins  ou  devenus  tels  par  accident  ;  aventures 
qui  occupèrent  les  esprits  crédules  du  xvme  siècle  et  amusèrent  encore 
notre  enfance. 

Cet  auteur  n’est  guère,  au  reste,  que  le  reproducteur  du  système 
d’Anaxagore,  qui  ne  voyait  dans  tous  les  animaux  que  des  poissons  trans¬ 
formés  ;  et  ses  idées  sur  le  rôle  des  eaux  dans  les  révolutions  du  glo¬ 
be  sont  celles  qui  ont  dominé  de  tout  temps.  Scheuchzer,  l’un  des 
plus  ardents  défenseurs  des  idées  diluviennes,  chercha  à  soutenir  cette 
théorie  par  des  suppositions  prises  en  dehors  de  la  science.  Il  rendit 
cependant  de  grands  services  à  la  géologie,  en  publiant  un  catalogue 
raisonné  des  fossiles  qu’il  avait  déterminés,  quoique  souvent  d’une 
manière  erronée  ;  car  on  y  trouve  Yhorno  diluvii  testis ,  reconnu  depuis, 
par  Cuvier,  pour  les  restes  d’une  salamandre  gigantesque. 

L’habile  minéralogiste  Henckel  essaya,  dans  sa  Fyritologi  (1725), 
d’expliquer  les  faits  consignés  dans  la  Genèse;  mais  sa  théorie  est  vide 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


et  fausse  ;  seulement,  en  sa  qualité  de  minéralogiste,  il  a  donné  de  bons 
renseignements  sur  la  direction  des  filons  métalliques. 

Lazaro  Morro  (1740)  est  l’auteur  d’une  théorie  géogénique  fort  ingé¬ 
nieuse.  Il  admet  le  soulèvement  de  montagnes  primitives  el  secondaires 
par  l’action  des  feux  souterrains  ;  les  premières,  avant  l’existence  des 
êtres  organisés  ;  les  secondes,  après  leur  apparition  ,  ce  qui  explique 
leur  présence  sur  le  sommet  de  ces  dernières  montagnes. 

Fontenelle  reproduisit  en  partie  l’opinion  de  Leibnitz  dont  nous  avons 
parlé  plus  haut. 

Linné,  tout  positif  qu’il  était,  fit  aussi  sa  cosmogonie  ;  mais  son  sys¬ 
tème  géogénique  porte  la  trace  de  l’imperfection  de  ses  études  primi¬ 
tives,  bornées  à  l’observation  des  phénomènes  géologiques  naturels  qui 
se  manifestent  en  Suède.  Il  ne  connaissait,  pas  suffisamment  la  disposi¬ 
tion  des  roches  et  ne  pouvait  demander  de  lumières  à  la  minéralogie 
pour  en  déterminer  la  nature.  Il  admettait  l’inondation  primitive  du 
globe  et  la  formation  des  continents  par  la  retraite  successive  des  eaux. 

Linné  déclare  que ,  malgré  toutes  ses  recherches ,  il  n’a  pu  décou¬ 
vrir  de  trace  du  déluge.  Suivant  cet  auteur,  les  roches  quartzeuses , 
quelquefois  les  gneiss,  déposées  par  les  eaux,  forment  l’assise  la  plus 
profonde  du  globe  ;  puis  viennent  les  schistes ,  devant  leur  origine  à 
la  destruction  des  plantes  marines  accumulées  au  fond  des  eaux  ;  la  troi¬ 
sième  assise,  composée  de  substances  calcaires  et  de  matières  animales 
fossiles,  est  formée  par  les  mollusques,  les  zoophytes  et  les  animaux  ma¬ 
rins;  la  quatrième  est  encore  de  nature  schisteuse  ;  la  cinquième  est  for¬ 
mée  de  roches  dures  ,  composées  de  parties  hétérogènes ,  réunies  par 
un  ciment  ;  la  sixième  et  la  septième,  de  nature  siliceuse  ou  argileuse, 
ont  recouvert  les  débris  animaux  et  constitué  les  vastes  plages  marines 
sur  lesquelles  s’accumulent  les  fucus,  dont  la  destruction  forme  la  terre, 
quand  ils  sont  pulvérulents,  et  les  roches  quand  ils  sont  réunis  par  un 
ciment.  Ses  idées  théoriques  ont  beaucoup  influé  sur  sa  classification 
des  minéraux.  On  reconnaît  dans  ce  système,  en  le  comparant  à  celui 
de  Buffon ,  la  différence  de  méthode  qui  séparait  ces  deux  grands 
hommes,  Linné  toujours  analyste,  Buffon  synthétiste  audacieux. 

Ce  dernier,  chez  lequel  la  fécondité  de  l’imagination  s’unissait  à  une 
grande  puissance  de  déduction  ,  ne  put  résister  au  désir  de  créer  une 
théorie  géogénique ,  et  il  écrivit  ses  Époques  de  la  nature  ;  conception 
hardie  ,  souvent  juste  ,  et  monument  précieux  de  littérature.  Il  admet 
que  notre  planète ,  détachée  du  soleil  dans  un  état  d’incandescence, 


Ci.ij  DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 

s’aplatit  sur  les  pôles  >  pendant  sa  période  de  fluidité ,  et  que,  s’étant 
peu  à  peu  refroidie ,  elle  se  couvrit  d’eau  par  suite  de  la  condensation 
des  vapeurs  que  finirent  par  absorber  les  caviLés  intérieures.  Après 
quarante-trois  mille  années  de  refroidissement  qui  n’éteignirent  pas  le 
feu  central ,  mais  qui  recouvrirent  le  globe  d’une  croûte  possédant  une 
chaleur  tempérée,  les  végétaux  et  les  animaux  se  produisirent  à  sa  sur¬ 
face.  Vinrent  ensuite  les  formations  secondaires.  Pendant  celte  longue 
période  eurent  lieu  de  nouvelles  révolutions  et  les  reliefs  du  globe  se 
formèrent.  Les  courants,  les  éruptions  volcaniques  et  d’autres  phéno¬ 
mènes  déterminèrent  les  montagnes,  creusèrent  les  vallées  et  donnèrent 
lieu  aux  différents  mouvements  de  terrain.  Buffon  n’a  point  admis  la 
théorie  de  la  formation  des  montagnes  par  soulèvement;  il  pensait  que 
toutes  les  causes  modificatrices  de  la  surface  du  globe  se  produisaient 
au  sein  des  mers,  dont  le  déplacement  laissait  à  la  nature  organique  le 
moyen  de  se  développer.  Un  des  principaux  mérites  de  Buffon ,  comme 
géologue,  est  d’avoir  inspiré  le  goût  de  cette  science  par  le  charme  ré¬ 
pandu  dans  ses  écrits. 

Vallerius,  compatriote  et  contemporain  de  Linné,  admet  que  les  iné¬ 
galités  de  la  surface  du  globe  sont  dues  à  l’action  du  déluge  et  «à  la  puis¬ 
sance  érosive  des  eaux. 

Guettard  dressa  le  premier,  en  1746,  des  cartes  géologiques,  desti¬ 
nées  à  représenter  la  nature  des  terrains.  Il  divisa  la  terre  en  trois  ban¬ 
des  :  la  bande  schisteuse,  correspondant  aux  formations  primitives  et 
intermédiaires;  la  bande  marneuse  comprenant  nos  terrains  secondai¬ 
res  ;  et  la  bande  sablonneuse  ou  formation  tertiaire.  On  lui  doit  les  pre¬ 
mières  études  attentives  du  bassin  parisien. 

Needham  (1769)  admet  la  formation,  par  soulèvement,  des  monta¬ 
gnes  dont  les  couches  étaient  originairement  horizontales,  et  il  trouve 
une  preuve  de  leur  origine  ncptunienne  dans  la  présence  des  corps 
organisés  qui  s’y  rencontrent. 

Sulzer  attribue  les  diverses  modifications  de  la  surface  du  globe  à  des 
cataclysmes  successifs  dont  l’un ,  qui  eut  lieu  à  l’époque  où  la  na¬ 
ture  était  organisée,  est  le  déluge  universel. 

Boueîle ,  dont  les  opinions  géogéniques  nous  ont  été  transmises  par 
Desmarest,  son  disciple,  a  divisé  l’écorce  du  globe  en  deux  groupes, 
qu’il  appelle  l’ancienne  et  la  nouvelle  terre,  séparées  par  un  massif 
intermédiaire  composé  des  masses  argileuses  et  schisteuses,  au  sein 
desquelles  il  place  les  houillères.  Dans  le  premier  se  trouvent  le  gra 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


CL!  IJ 

nite,  le  gneiss,  etc.  ;  dans  le  second,  il  place  les  divers  dépôts  calcaires 
marneux,  argileux,  quarlzeux,  etc.,  divisés  depuis  en  terrains  secon¬ 
daires  et  tertiaires.  Cet  habile  chimiste  possédait  des  connaissances 
paléontologiques  assez  exactes;  il  avait  remarqué  que  la  plupart  des 
empreintes  des  végétaux  qui  se  trouvent  dans  les  houillères  n’ont  leurs 
analogues  que  dans  des  climats  éloignés.  Voyant  qu’il  en  était  de  meme 
pour  les  débris  d’éléphants  et  d’une  multitude  d’autres  mammifères 
qu’on  trouve  dans  les  terrains  diluviens,  il  crut  pouvoir  en  conclure 
le  déplacement  graduel  de  Taxe  de  notre  planète. 

La  théorie  de  Lehmann  (1759)  est  à  peu  près  celle  de  Rouelle;  mais 
une  erreur  de  ce  géologue  est  d’avoir  cru  que,  de  l’étude  géognostique 
des  montagnes  du  Harz  et  de  la  chaîne  de  l’Erzgebirge ,  il  pouvait  dé¬ 
duire  la  structure  de  toute  l’écorce  du  globe. 

Micliell,  Whitehurst  et  Kier  firent  des  études  géologiques  attentives 
sur  les  diverses  formations  des  îles  Britanniques.  On  doit  aux  deux 
derniers  des  travaux  intéressants  sur  les  calcaires  carbonifères. 

Robiquel  (1761),  dépourvu  de  connaissances  scientifiques,  tenta  d’ex¬ 
pliquer  la  formation  de  l’homme  comme  fin  dernière  de  la  nature  ;  il 
emprunta  une  partie  de  ses  idées  à  De  Maillet,  et  les  accompagna  des 
extravagances  les  plus  puériles. 

En  1772,  Bergmann ,  neptunien  comme  presque  tous  les  géologues 
de  son  époque  ,  exposa  avec  une  grande  justesse  d’observation ,  dans 
sa  géographie  physique  ,  les  changements  successifs  que  la  terre  a 
éprouvés  depuis  sa  solidification.  Il  connaissait  un  grand  nombre  de 
faits  relatifs  à  l’histoire  paléontologique  du  globe. 

La  Théorie  de  la  terre ,  publiée  par  Hutton,  en  1785,  eut  une  grande 
influence  sur  la  géologie.  Cet  auteur  repoussa  une  partie  des  hypothèses 
qui  attribuaient  à  l’eau  l’origine  de  certaines  roches  ;  il  expliqua  par 
l’action  du  feu  central,  non  seulement  la  formation  d’une  foule  de  roches 
et  de  minéraux,  mais  aussi  celle  de  nos  continents,  qu’il  considère 
comme  soulevés  du  fond  des  eaux.  Les  raisonnements  de  Hutton  ont 
souvent  une  grande  solidité  ;  mais  quelquefois  aussi  ce  géologue  se 
perd  dans  les  hypothèses;  ce  qui  détruit  l’impression  favorable  produite 
par  ses  assertions  sérieuses.  Il  fut  le  chef  de  l’école  des  mdcanistes . 

A  ces  géologues  succéda  Werner,  dont  le  système  éclipsa  ceux  qui 
l’avaient  précédé.  En  1787,  il  publia  sa  théorie  qui,  jusqu’en  1796, 
reçut  de  grands  perfectionnements.  Il  distingua,  comme  Lehmann,  les 
terrains  en  plusieurs  époques:  il  appela  primitifs  ou  à  liions,  les  terrains 

t 


cuv 


DI  SCO  UIÀS  PRÉLIMINAIRE. 


granitiques;  secondaires  ou  à  couches,  les  terrains  stratifiés  d’origine 
plus  récente  et  présentant  des  restes  organiques.  Plus  tard,  il  désigna, 
sous  le  nom  de  terrains  intermediaires  ou  de  transition  ,  des  dépôts 
intercalés  entre  les  terrains  primitifs  et  secondaires,  et  présentant  cer¬ 
tains  caractères  particuliers.  Il  eut,  comme  Lehmann,  le  tort  de  croire 
que  les  montagnes  du  Harz  offrent  le  type  de  toutes  celles  delà  terre, 
et  il  tomba  dans  l’erreur  opposée  à  celle  d’Hutton ,  en  attribuant  toutes 
les  formations  au  fluide  aqueux  ;  d’où  le  nom  de  neptunistes  donné  à  ses 
disciples. 

Werner  dut  son  influence  à  la  forme  arrêtée  de  son  système,  et 
surtout  au  talent  avec  lequel  il  enseigna  a  déterminer  la  composition 
minéralogique  des  roches;  mais,  comme  tous  les  hommes  à  conceptions 
élevées,  il  inspira  à  ses  disciples,  non  pas  celte  vénération  indépendante 
qui  doit  caractériser  les  vrais  savants,  mais  l’admiration  fanatique  qui 
préconise  jusqu’aux  plus  grossières  erreurs.  Ce  servilisme  scientifique 
nuisit  beaucoup  aux  progrès  de  la  géologie. 

De  Saussure  et  Pallas,  dont  l’un  explora  les  Alpes  et  l’autre  les  monts 
Durais  et  la  Sibérie,  contribuèrent  aux  progrès  de  la  science  par  leurs 
nombreuses  observations.  Ils  s’accordèrent  à  reconnaître  la  formation 
des  montagnes  par  l’action  du  feu  ou  des  autres  fluides  élastiques, 
qui,  renfermés  dans  l’intérieur  du  globe,  en  soulevèrent  la  masse. 

O11  voit,  malgré  la  diversité  des  théories  géogéniques  de  cette  époque, 
qu’à  mesure  que  nous  approchons  du  xixe  siècle,  les  systèmes  acquiè¬ 
rent  quelques  degrés  de  certitude  de  plus,  et  que  les  théoriciens,  même 
les  plus  hardis,  ne  se  croient  pas  dispensés  de  l’observation  ;  aussi  les 
progrès  de  la  géologie  se  trouvèrent-ils  préparés  par  la  nombreuse 
collection  de  faits  que  nos  pères  avaient  amassés. 


Minéralogie .  —  La  minéralogie,  cette  compagne  inséparable  de  la 
géologie,  existait  à  peine  au  commencement  du  xvmc  siècle.  Son  carac¬ 
tère  purement  descriptif,  favorisant  peu  les  hypothèses,  n’avait  au¬ 
cun  attrait  pour  les  créateurs  de  systèmes  ;  mais  on  reconnut  bientôt  les 
étroites  relations  qui  l’unissent  à  l’étude  des  masses  inorganiques,  et  les 
recherches,  dirigées  dans  cette  voie,  amenèrent  d’heureuses  découvertes. 
Ce  fut  alors  que  parurent  les  premiers  essais  tentés  pour  systématiser 
celte  science  ;  essais  qui  allèrent  toujours  en  se  perfectionnant. 

Bromel  (en  1730)  fut  le  premier  des  auteurs  méthodiques  qui  divisa 
les  minéraux  d’après  leurs  caractères  pyrognoslîqucs,  combinés  avec 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


CLV 


leurs  caractères  extérieurs.  ^Quelques  années  après,  Linné,  qui  perla 
le  meme  esprit  d’investigation  sur  toutes  les  branches  des  sciences  na¬ 
turelles,  introduisit,  dans  la  classification  des  minéraux,  l’importante 
considération  de  la  forme  cristalline.  Malgré  l’imperfection  de  son  sys¬ 
tème,  qui  tient  à  la  nature  de  ses  idées  cristallogéniques,  il  peut  être 
considéré  comme  l’un  des  fondateurs  de  l’école  géométrique,  qui  a  pris 
un  développement  si  marqué  vers  la  fin  du  xvme  siècle.  Déjà,  cepen¬ 
dant,  Sténon  et  Capeller  avaient  émis,  sur  les  cristaux,  des  idées  dignes 
de  fixer  l’attention  des  physiciens. 

Le  mode  de  division  proposé  par  Bromel  fut  adopté,  à  quelques  mo¬ 
difications  près,  par  Cramer,  Wallersdorff,  Gellert,  Cartlieuser  et  Waîie- 
rius.  L’ouvrage  de  ce  dernier  atteste  un  véritable  progrès,  sous  le  double 
rapport  du  choix  des  caractères  et  de  la  précision  delà  nomenclature. 

L’élan  était  donné,  et  la  minéralogie  allait  enfin  sortir  de  l’enfance.  En 
1758  commença  pour  cette  science  une  nouvelle  période  :  Cronstedt  eut 
recours  à  un  principe  de  classification  inconnu  jusqu’alors ,  auquel  il 
subordonna  tous  les  caractères  ;  le  premier ,  il  prit  en  considération  la 
composition  élémentaire  des  minéraux  ;  il  fut  suivi  dans  cette  voie  par 
Bergmann ,  de  Boni  et  Karsten.  Après  lui ,  Kirwan ,  Wenzel  et  Richter 
firent  sentir  la  nécessité  de  déterminer  avec  soin  les  proportions  des 
éléments.  Buffon  (1755),  qui  répandait  tant  de  charmes  sur  les  sujets 
les  plus  arides,  s’occupa  aussi  de  minéralogie  ;  mais  l’état  peu  avancé 
de  la  science  ne  lui  permit  pas  de  s’élever  à  la  même  hauteur  que  pour 
les  autres  branches  de  l’histoire  naturelle. 

En  1774,  Werner,  le  célèbre  fondateur  de  l’école  de  Freyberg,  entre¬ 
prit  de  ramener  à  des  principes  réguliers  la  détermination  empirique 
des  espèces  minérales ,  et  il  en  définit  les  caractères  extérieurs  avec 
une  précision  inconnue  avant  lui. 

Vers  le  même  temps,  Roulé  de  Lille  publia  son  Essai  de  cristallo¬ 
graphie ,  dans  lequel  il  établit  le  principe  de  la  constance  des  angles 
dans  les  cristaux,  et  celui  de  la  dépendance  mutuelle  des  formes  cristal¬ 
lines  dans  la  même  espèce.  En  1779  et  1780  ,  Monnet  et  Fourcroy  éta¬ 
blirent  chacun  une  classification  des  minéraux,  fondée  sur  leur  com¬ 
position  chimique.  Daubenton  (1784)  essaya  un  système  de  cristalli¬ 
sation  qui  fut  bientôt  oublié.  Haïiy,  son  élève,  le  véritable  créateur 
de  la  cristallographie,  fut  plus  heureux;  il  fit  concourir  à  la  distinction 
des  substances  minérales  les  caractères  géométriques,  physiques  et  chi¬ 
miques;  il  donna  !o  premier  une  définition  rigoureuse  de  l’espèce  mi- 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


OIAJ 

jiérale  ;  et  la  science  eut  des  lois  pour  diriger  sa  marche ,  des  règles 
fixes,  des  principes  solides  et  incontestables. 

Les  études  sérieuses  auxquelles  se  livrèrent  les  minéralogistes,  guidés 
dans  leurs  recherches  par  les  lumières  de  la  chimie,  firent  chaque  jour 
découvrir  de  nouvelles  substances  ;  ainsi,  en  1723,  Brandi  avait  fait  con¬ 
naître  l’arsenic  ,  et  Wood  ,  le  platine  ;  en  1730  ,  Delnyard  découvrit  le 
tungstène  ;  Grégor ,  le  titane  ;  Muller ,  le  tellure  ;  Hielm,  le  molybdène  ; 
Bergmann,  la  magnésie  et  la  baryte;  Riehter  essaya  de  déterminer  la 
saturation  des  acides  et  des  bases. 

On  voit ,  par  ce  rapide  exposé  des  vastes  travaux  du  xvme  siècle , 
que  l’esprit  humain,  se  dégageant  peu  à  peu  de  ses  entraves,  n’était  plus 
enchaîné,  comme  d$ns  les  siècles  précédents,  par  l’autorité  des  maîtres 
de  la  science  ;  que  la  parole  des  Haller,  des  Linné ,  des  Buffon ,  quelque 
puissante  et  quelque  respectée  quelle  fut,  ne  pouvait  plus  arrêter  le 
progrès,  et  que  chaque  jour  une  découverte ,  une  révision  nouvelles, 
apportaient,  dans  les  systèmes  les  plus  goûtés,  des  modifications  tantôt 
heureuses,  tantôt  simplement  hardies,  ou  les  renversaient  sans  pitié. 
Le  xvine  siècle  a  donc  ouvert  aux  sciences  la  voie  de  la  vérité,  et  le 
iixe  n’a  pas  déserté  les  larges  routes  qui  lui  étaient  frayées. 


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^  % 

JEUat  des  sciences  naturelles  depuis  1789  jusqu’à  nos  jours. 


Les  doctrines  philosophiques  du  xvnri  siècle,  l’indépendance  née  de 
l’esprit  d’observation,  affranchi  du  joug  de  toute  autorité  que  n’avouait 
pas  la  raison,  avaient  répandu  partout  une  vague  inquiétude,  avant- 
courrière  d’une  crise  prochaine.  Les  études  générales  n’absorbaient 
plus  l’attention  des  esprits  méditatifs;  chacun  prenait  part  aux  agita¬ 
tions  de  la  politique,  comme,  dans  le  siècle  précédent,  les  savants 
avaient  mêlé  à  leurs  travaux  de  vastes  questions  sociales.  Celte  sourde 
fermentation  devenait  sans  cesse  plus  active.  D’un  côté,  mouvement, 
agitation;  de  l’autre,  compression,  résistance.  De  ce  choc  d’intérêts  et 
d’opinions  résulta  la  plus  grande  commotion  politique  qui  ait  ébranlé  le 


DIS  CO  U  RS  PRELIMINAIRE. 


CLVIj 


monde.  La  révolution  française  portait  dans  son  sein  le  germe  de  la 
guerre,  et  bientôt  toute  l’Europe  fut  embrasée.  Pendant  près  de  vingt-cinq 
ans,  il  y  eut  dans  les  sciences  une  perturbation  violente.  Le  commerce 
entre  les  savants  fut  interrompu  ,  les  communications  des  peuples 
perdirent  tout  caractère  pacifique ,  les  souverains  n’eurent  plus  le  loisir 
de  s’occuper  de  science  ,  et  tous  les  esprits  parurent  agités  du  souffle 
révolutionnaire,  qui  se  mêlait  même  à  la  vie  intime.  Les  savants  étran¬ 
gers  se  trouvèrent  d’abord  dans  une  position  plus  favorable  que  les 
savants  français ;  mais  bientôt  la  science,  plus  puissante  chez  nous 
que  tous  les  obstacles,  anima  de  son  esprit  des  hommes  dignes  d’elle. 

Au  milieu  de  la  tourmente,  à  l’époque  où  l’Europe  entière  armée 
contre  nous  semblait  avoir  concentré  l’énergie  nationale  dans  le  senti¬ 
ment  exclusif  de  la  défense ,  les  sciences  trouvèrent  encore  des  repré¬ 
sentants  que  n’effrayèrent  ni  le  tumulte  des  armes,  ni  la  vie  des  camps, 
ni  les  hasards  d’une  lutte  acharnée.  Nous  voyons  notre  glorieuse  expédi¬ 
tion  d’Orient  devenir  une  nouvelle  occasion  d’études.  Des  géographes , 
des  astronomes ,  des  naturalistes,  se  pressent  à  l’envi  sur  les  pas  de  nos 
guerriers.  Savigny,  Geoffroy  Saint-Hilaire ,  Cordier ,  Belille ,  dressent 
l’inventaire  des  richesses  naturelles  de  l’Égypte.  Des  expéditions  loin- 
Urnes  ont  lieu  dans  le  même  but  :  d’Entrecasleaux  vole  à  la  recherche 
de  l’infortuné  La  Pérouse ,  et  La  Biilardière  rapporte  de  ce  voyage  des 
plantes  et  des  animaux  nouveaux;  Baudin  visite  les  Antilles,  la  Nouvelle- 
Hollande  et  l’archipel  indien;  et,  grâce  au  zèle  infatigable  de  Pérou  et  de 
Lesueur,  ce  voyage  ne  reste  point  stérile  pour  la  science  ;  Bosc  visite 
l’Amérique;  Bernardin  de  Saint-Pierre,  l’Ile-de-France;  Olivier ,  le  Le¬ 
vant;  Paiisot  de  Beauvois  ,  la  Guinée  et  Saint-Domingue;  Poiteau  et 
Turpin  explorent  aussi  cette  dernière  colonie  ;  Desfontaines  et  Poire t 
parcourent  la  Barbarie  ;  Levaillant  et  Delalande,  l’Afrique  et  le  Cap  ;  La 
Biilardière,  la  Syrie;  Michaux,  Cayenne  et  l’Ile-de-France;  Sonnerat, 

4 

Commerson  et  Dombey  enrichissent  nos  musées  du  fruit  de  leurs  pénibles 
recherches.  Les  étrangers  ne  nous  le  cèdent  pas  en  activité  :  les  Portu¬ 
gais  Loureiro  et  Velîozo  visitent,  i’un  la Cochinchine,  l’autre  le  Brésil; 
les  Espagnols  Ruiz  et  Pavon ,  le  Chili  et  le  Pérou  ;  Mocéran,  le  Mexique. 
Les  Anglais,  mettant  à  profit  leur  puissance,  visitent  leurs  vastes 
colonies  dans  un  intérêt  scientifique  ;  Roxburgh  parcourt  l’Inde  ; 
Masson,  le  Cap  ;  Smith  et  Shaw,  la  Nouvelle-Hollande,  si  riche  en 
animaux  inconnus. 

Les  résultats  obtenus  par  les  divers  voyages  antérieurs,  f accumula- 


(’LVllJ 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


tion  des  trésors  dont  nos  musées  sont  le  vaste  dépôt,  le  goût  toujours 
croissant  des  sciences  naturelles,  excitent  le  zèle  des  voyageurs.  Dif¬ 
férentes  contrées  sont  plus  soigneusement  explorées.  L’Amérique  sep¬ 
tentrionale  est  successivement  parcourue  par  le  prince  Paul  de  Wur¬ 
temberg;  par  les  Français  Milbert ,  Lesueur,  Michaux,  de  la  Pylaie, 
Charles  Bonaparte  ;  parles  Anglais  Lyon ,  Franklin ,  Richardson,  Sabine; 
par  les  Américains  Mitchill,  Lewis,  Clarke,  Harlan,  Bertram,  Say  et 
Wilson,  qui  s’avancent  jusque  dans  les  parties  les  plus  reculées  de  ce 
continent. 

Rengger  visite  le  Paraguay,  que  la  jalouse  défiance  du  docteur  Fran¬ 
cia  ferme  aux  voyageurs;  Bertero  et  Jurieu  explorent  le  Chili;  Aug. 
Saint-Hilaire,  Spix,  Martius,  Pohl,  le  prince  de  Neuwied,  le  Brésil; 
de  Ilumboldt ,  Bonpland  ,  Boussingault ,  Boulin ,  Alcide  d’Orbigny , 
Lacordaire,  Pœppig,  parcourent  les  nouvelles  républiques  de  l’Amé¬ 
rique  méridionale  ;  Descourtilz,  Moreau  de  Jonnès ,  Lachesnaye,  Pley, 
Ricord  et  Poey  nous  font  connaître  les  richesses  naturelles  des  Antilles. 

Russel,  Buchanan,  Raftles,Leschenault,  Diard,  Duvaucel,  Jacquemont, 
Dussumier,  Ad.  Delessert,  visitent  les  Indes,  Sumatra,  les  îles  de  la 
Sonde;  Biumhof  et  Siébold,  le  Japon;  Reinwardt,  Blum ,  Kuhl ,  Van 
Hasselt,  affrontent  le  climat  mortel  de  Java.  Ehrenberg,  Hemprich, 
Rïippel  et  Schimper  choisissent  l’Égypte,  la  Nubie,  l’Abyssinie,  la  Syrie, 
l’Arabie,  pour  théâtre  de  leurs  explorations  seientiüques  ;  Mungo-Park, 
Denham  ,  Clapperton  ,  Caillé ,  pénètrent  dans  l’intérieur  de  l’Afrique  ; 
Webb  et  Berlhelot  visitent  les  Canaries  ;  Durville  et  Gauthier,  les 
côtes  de  la  mer  Noire.  Le  vaste  empire  de  Russie  est  parcouru  par 
Klaproth  ,  Parrot,  Fischer  et  Vrangel.  Ehrenberg  et  Rose  explorent, 
en  compagnie  de  de  Humboldt ,  les  régions  de  l’Oural  et  de  l’Altaï. 

A  chaque  expédition  s’attachent  des  naturalistes.  Des  explorations 
scientifiques  sont  même  organisées  par  les  gouvernements.  Krusenstern 
et  Kotzebue  font  les  premiers  voyages  de  circumnavigation  entrepris  par 
la  Russie,  et  sont  accompagnés  par  Tilesius  et  Chamisso;  Parry ,  Ross, 
Back,  visitent  les  mers  arctiques;  Freycinet,  Duperrey,  Dumont  d’Ur- 
ville,  Laplace,  accompagnés  des  naturalistes  Quoy,  Gaimard ,  Gaudi- 
chaud ,  Garnot ,  Lesson ,  Eydoux ,  nous  font  successivement  connaître , 
avec  plus  de  détails,  les  îles  de  l’Océanie,  découvrent  de  nouvelles 
terres  et  rapportent  de  précieuses  collections  d’histoire  naturelle. 

En  1829,  une  commission  scientifique  parcourt  la  Morée.  Quelques 
années  plus  lard,  le  voyage  de  circumnavigation  delà  Bonite  fournit  à 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


CI.JK 


Eydoux ,  Souley ,  Gaudichaud  et  Chevalier,  l’occasion  de  recueillir 
d’importantes  observations  sur  les  trois  règnes  et  de  rapporter  de  nom¬ 
breuses  collections.  Nos  nouvelles  conquêtes  d’Afrique,  explorées  en  pre¬ 
mier  lieu  par  le  capitaine  Rozet  et ,  plus  tard ,  par  Maurice  Wagner,  sont 
visitées  en  ce  moment  par  une  commission  scientifique.  Dumont  d’Ur- 
ville  et  Dupetit-Thouars  reviennent  riches  d’abondantes  récoltes  de 
leur  dernier  voyage  au  pôle  austral  ;  et  à  peine  deux  ans  se  sont  écoulés 
depuis  qu’une  expédition  a  visité,  sous  la  direction  de  Gaimard,  l’Is¬ 
lande,  le  Groenland,  les  îles  Féroé  et  la  Scandinavie. 

Parmi  ces  nombreux  voyageurs ,  à  qui  nous  devons  de  si  précieuses 
découvertes,  on  compte  un  grand  nombre  de  martyrs.  Delalande  meurt 
à  Madagascar;  Godefroy,  à  Manille;  Noël  de  LaMorinière,  en  Nor- 
wége;  Bowdich,  sur  la  Gambie;  Mungo-Park  sur  le  Niger;  les  cendres 
de  Kuhl  et  de  Van  Hasseït  reposent  dans  l’île  de  Java  ;  Duvaucel,  Jacque- 
mont  et  Roux  sont  dévorés  par  le  climat  brûlant  de  l’Inde;  Pley,  Lcs- 
chenault,  Eydoux  et  d’autres  encore  périssent  victimes  de  leur  zèle. 
Honneur  à  leur  mémoire!  Leurs  noms  ne  périront  pas  ;  ils  figureront 
glorieusement  dans  le  martyrologe  de  la  science. 

L’analyse  des  travaux  de  ce  siècle ,  quelque  rapide  quelle  soit , 
nous  forcera  d’entrer  dans  des  détails  que  nous  avons  dû  négliger  en 
parlant  des  époques  antérieures.  Nous  parlerons  moins  des  hommes 
qui,  depuis  quarante  années,  enrichissent  la  science  du  fruit  de  leurs  la¬ 
borieuses  recherches,  que  de  l’état  des  connaissances  actuelles,  afin 
qu’on  puisse  mieux  apprécier  les  résultats  obtenus  par  quatre  siècles 
d’études  sérieuses. 

Astronomie .  —  Les  progrès  de  l’astronomie  ne  dépendent  plus  au¬ 
jourd’hui,  comme  ceux  des  autres  sciences,  de  nombreuses  et  fréquentes 
découvertes,  appuyées  sur  des  théories  se  renouvelant  sans  cesse.  Ses 
bases  ont  été  irrévocablement  posées  ;  et  toutes  les  recherches,  toutes  les 
observations,  ne  sauraient  plus  tendre  qu’à  les  confirmer;  aussi  l’étude 
des  phénomènes  restés  sans  explication,  celle  des  mouvements  anomaux 
des  corps  célestes  est-elle  l’objet  spécial  et  presque  exclusif  de  tous 
les  efforts.  Le  système  de  Copernic,  vérifié  par  les  travaux  de  Galilée, 
de  Képler,  de  Newton,  d’Euler,  etc.,  avait  atteint,  au  commencement  du 
xixe  siècle,  un  degré  de  certitude  qui  ne  laissait  de  place  à  aucun  doute  ; 
l’astronomie  mathématique  se  perfectionnait  chaque  jour.  En  1789, 
Laplacc  publia  sa  mécanique  céleste;  et,  en  1800,  son  système  du 


CT.K, 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


monde.  En  1801 ,  Piazzi  découvrit  Gérés  ;  Olbers,  en  1803,  aperçut 
Pallas;  en  1807,  Vesta;  en  1811,  Harding  signala  Junon.  Ces  décou¬ 
vertes,  paraissent  avoir  complété  le  système  des  planètes  qui  gravitent 
autour  du  soleil. 

Les  différents  arcs  du  méridien,  mesurés  en  France,  en  Angleterre, 
au  Pérou,  au  cap  de  Bonne-Espérance,  aux  Indes-Orientales  et  en  Pcn- 
sylvanie  ;  les  perpendiculaires  à  la  méridienne,  imaginées  pour  arriver 
au  meme  but,  l’observation  des  irrégularités  du  mouvement  de  la  lune, 
la  comparaison  des  variations  locales  de  la  longueur  du  pendule  ,  ont 
fait  connaître  que  la  figure  de  îa  terre  se  rapproche  d’un  ellipsoïde  de 
révolution  autour  de  Taxe  qui  passe  par  les  pôles  ;  l’un  des  avantages 
pratiques  de  ces  travaux  est  d’avoir  fourni  la  base  du  système  métrique. 

Les  comètes  que  Newton  et  Halîey  avaient  ramenées  aux  conditions 
générales  du  système  planétaire  ont  été  étudiées  de  nouveau  par  La- 
place.  Olbers  a  donné  un  catalogue  complet  de  celles  dont  on  a  pu  cal¬ 
culer  la  marche,  et  qui  sont  aujourd’hui  fort  nombreuses,  par  suite  des 
découvertes  récentes.  Néanmoins  il  n’y  en  a  que  trois,  celles  de  Haîley, 
d’Enke  et  de  Gambart,  dont  on  puisse  prédire  le  retour  avec  certi¬ 
tude.  On  doit  à  M.  Lambert,  géomètre  prussien,  et  à  AL  Cournot, 
des  recherches  curieuses  sur  la  distribution  des  comètes  dans  l’es¬ 
pace.  M.  Yaîz  a  reconnu  que  le  diamètre  de  la  comète  à  courte  période 
allait  en  diminuant  à  mesure  quelle  s’approchait  du  soleil  ;  M.  Ara  go , 
dont  les  études  ont  embrassé  toutes  les  parties  de  la  science,  a  composé 
sur  les  comètes  une  notice  pleine  d’intérêt. 

Plusieurs  astronomes  ont  dressé  des  catalogues  d’étoiles  bien  supé¬ 
rieurs  à  ceux  des  anciens  ;  mais,  jusqu’à  ce  jour,  on  a  vainement  essayé 
d’en  déterminer  la  parallaxe.  Leur  mouvement,  découvert  par  Haîley, 
avait  d’abord  été  considéré  par  MM.  Herschel  et  Prévost  comme  dé¬ 
nué  de  réalité  5  mais  ce  point  de  la  science  a  été  mis  hors  de  doute 
par  MM.  Piazzi,  Bessel-Struve,  Argelunder  et  par  tous  les  observateurs 
modernes.  Les  travaux  importants  de  Bradley  sur  les  étoiles  ont  servi  à 
M.  Bessel  de  Kœnigsberg  à  établir  un  des  meilleurs  catalogues  que 
nous  possédions.  MM.  Piazzi,  Herschel,  Struve  et  South  ont  étudié 
avec  succès  les  étoiles  composées,  et  réuni  sur  ces  astres  une  longue 
série  d’observations.  Le  catalogue  d’Herschel,  continué  par  son  fils, 
contient  l’énumération  de  2500  nébuleuses.  M.  Arago  a  présenté  , 
il  y  a  un  an,  une  théorie  fort  ingénieuse  pour  expliquer  la  scintillation 
des  étoiles.  MAL  Arago,  Mathieu  et  Bessel  ont  calculé  la  distance  de 


DISCOURS  PR  tf  LI M  IN  AI  R  E . 


CI.XJ 


l’étoile  du  Cygne  à  la  terre  ;  et  ils  ont  trouvé  que  sa  lumière  met  dix 
ans  pour  arriver  jusqu’à  nous. 

Le  globe  lunaire  a  été  l’objet  d’observations  pleines  d’intérêt.  La¬ 
grange  a  découvert  la  cause  physique  qui  fait  que  la  lune  nous  présente 
toujours  la  même  face  ;  MM.  Olbers,  Brandes,  Rode,  Lamarck,  ont  étu¬ 
dié  son  influence  sur  notre  planète;  M.  Schroeter  a  mesuré  la  hauteur 
de  ses  montagnes,  que  M.  Éiie  de  Beaumont  a  essayé  de  classer  comme  il 
l’a  fait  pour  celles  de  la  terre;  MM.  Riccioli  et  Gruithuisen  ont  observé 
la  configuration  de  cet  astre  avec  une  patience  infatigable,  et  M.  Beei* 
en  a  donné  une  des  meilleures  cartes. 

M.  Schrœter  a  étudié  Vénus,  dont  la  surface  est  hérissée  de  montagnes 
élevées.  Mercure  l’a  été  avec  le  même  soin.  Les  astronomes  romains 
ont  cru  remarquer  plusieurs  anneaux  autour  de  Saturne.  Il  reste  à  véri¬ 
fier  si  ce  fait  est  réel  ou  si  ce&  anneaux  multiples  ne  sont  effectivement 
que  des  zones  noires  placées  sur  la  masse  de  l’anneau. 

Les  étoiles  filantes  occupent  depuis  quelques  années  l’attention  de  nos 
astronomes.  On  a  remarqué  que  ces  phénomènes  sont  plus  fréquents  a 
certaines  époques,  surtout  au  10  août  et  du  10  au  13  novembre.  M.  Er- 
man,  de  Berlin,  explique  les  étoiles  filantes  par  la  présence  d’une  mul¬ 
titude  de  petits  bolides  circulant  autour  du  soleil,  et  ne  devenant  visibles 
qu’au  moment  où  ils  s’enflamment ,  en  pénétrant  dans  notre  atmos¬ 
phère.  Cette  théorie  n’est  pas  généralement  admise,  et  l’on  y  fait  plu» 
sieurs  objections  auxquelles  il  est  difficile  de  répondre. 

Il  reste  à  l’astronomie  à  nous  apprendre ,  comme  fait  d’observation 
directe ,  si  Uranus  est  la  limite  de  notre  système  planétaire ,  s’il 
n  existe  rien  au-delà;  et,  comme  résultat  d’études  plus  profondes,  si  les 
théories  d’Herschel  sont  confirmées  par  l’observation,  et  si  la  force  qui 
enchaîne  les  globes  dans  l’espace  est  le  résultat  d’une  impulsion  pre¬ 
mière  ou  d’un  fluide  universellement  répandu;  mais,  arrivée  à  ce  point, 
c’est  à  la  physique  que  l’astronomie  doit  avoir  recours  pour  trouver 
l’explication  de  ces  derniers  phénomènes. 


Méléoi'olorjie.  —  La  météorologie  est  la  branche  des  sciences  physi¬ 
ques  qui  laisse  le  plus  à  désirer,  et  celle  dans  laquelle  les  lacunes  sont 
les  plus  nombreuses.  L’étude  des  phénomènes  atmosphériques  a,  de 
tout  temps,  été  pour  l’homme  d’un  haut  intérêt;  et,  quoique  les  premiè¬ 
res  observations  remontent  à  une  époque  fort  reculée ,  il  règne  encore 
dans  plusieurs  parties  une  obscurité  profonde  ;  certains  météores  ne 


U 


OLXIJ 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


sont  même  pas  mieux  connus  que  du  temps  d’Aristote.  Les  faibles  pro¬ 
grès  de  cette  science  ne  proviennent  pas  de  l’indifférence  qu’elle  in¬ 
spire,  mais  des  difficultés  qui  l’entourent,  et,  le  plus  souvent  même,  de 
1  impuissance  des  moyens  d’exploration. 

Toutes  les  parties  de  la  météorologie  ne  présentent  pas  les  mêmes 
difficultés;  ainsi  les  observations  barométriques ,  thermométriques,  et 
celles  du  magnétisme  terrestre ,  se  font  avec  succès  ;  mais  la  mesure 
précise  des  vapeurs  contenues  dans  l’atmosphère  attend  encore  un  in¬ 
strument  exact,  et  les  météores  ignés  n’ont  été  que  très  imparfaitement 
étudiés.  Dans  ces  derniers  temps,  on  a  institué  en  Europe  des  observa¬ 
tions  réglées;  des  correspondances  se  sont  établies  entre  les  observa¬ 
teurs  ;  on  peut  donc  espérer  que  la  météorologie,  sortant  enfin  de  l’en_ 
tance,  pourra  diminuer  le  mal  que  causent  les  intempéries  des  saisons 
et  tes  désastres  qu’entraînent  avec  eux  le£  ouragans  et  les  tempêtes. 

MM.  Leslie,  Fourier,  Brewster,  Arago,  Cordier,  de  Humboldt,  Pré¬ 
vost,  Six,  Legrand  et  Walferdin ,  ont  recherché  les  lois  de  la  tempéra¬ 
ture  dans  les  diverses  régions ,  à  différentes  hauteurs ,  et  jusque  dans 
les  profondeurs  de  la  croûte  terrestre  et  des  bassins  des  mers. 

Depuis  Bacon  jusqu’à  Iïorsburg,  la  théorie  des  vents  réguliers  a  été 
bien  étudiée  et  bien  établie.  D’Alembert,  Ramond,  Dunbar,  MM.  de 
Humboldt,  Bouvard,  Morin,  Capper,  etc.,  se  sont  occupés  de  cet  inté¬ 
ressant  sujet;  mais  il  n’en  est  pas  de  même  des  bourrasques  et  des 
rafales  qu’on  a  voulu  à  tort  expliquer  par  des  changements  de  tempéra¬ 
ture,  qui  ne  produisent  que  les  vents  réglés,  les  brises  et  les  moussons. 
Une  telle  cause  11e  peut  convenir  à  ces  coups  de  vent,  dont  la  brusque 
énergie  est  précédée  et  suivie  d’un  calme  presque  complet,  pour  repa¬ 
raître  soudainement,  après  quelques  instants  de  repos  ;  elle  ne  peut  pro¬ 
duire  ces  grains  blancs  dévastateurs ,  dont  la  subite  apparition  ne  laisse 
pas  même  le  temps  de  carguer  les  voiles  d’un  navire.  M.  Peltier  a  com¬ 
mencé  à  publier  sur  ce  sujet  une  suite  d’observations  et  d’expériences, 
au  moyen  desquelles  il  rattache  la  cause  de  ces  actions  brusques  et  ca¬ 
pricieuses  à  la  puissante  tension  électrique  des  masses  de  vapeurs  opa¬ 
ques  ou  diaphanes  qui  nagent  dans  l’espace. 

Les  météores  aqueux  ont  été  observés  par  MM.  Dalton  etGay-Lussac, 
qui  ont  déterminé  les  lois  des  vapeurs.  M.  Daniel,  en  étudiant  les  lois 
de  l’évaporation  dans  l’air,  a  cherché  à  appliquer  les  résultats  de  ses 
observations  à  l’horticulture. 

MM.  Howard,  Th.  Forsler  et  divers  autres  ont  classé  les  nuages 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE.  cr.xiij 

d’après  certaines  formes  qu’ils  revêtent.  MM.  Leslie,  Dalton,  et  surtout 
H.  Davy,  ont  donné  une  bonne  théorie  des  brouillards.  MM.  Dalton  et 
Bouvard  se  sont  occupés  des  quantités  d’eau  pluviale  qui  tombent  sur 
différents  points,  et  M.  Kœnitz  a  rassemblé  les  résultats  de  ces  obser¬ 
vations  dans  sa  Météorologie. 

De  toutes  les  théories  de  la  grêle,  c’est  celle  de  Volta  qui  résista 
le  plus  au  temps ,  quoiqu’elle  ne  pût  répondre  d’une  manière  satis¬ 
faisante  ni  à  la  cause  du  froid,  ni  à  la  formation  des  épines  ou  des 
crêtes  des  grêlons,  ni  au  bruit  qui  précède  leur  chute.  M.  Peltier  ayant 
rempli  ces  lacunes,  cette  théorie  rend  compte  maintenant  de  toutes  les 
parties  du  phénomène. 

Malgré  les  expériences  contradictoires  de  de  Saussure,  de  Guthrie  et 
d’Erman,  on  persistait  à  considérer  l’air  comme  le  réceptacle  d’une 
quantité  prodigieuse  d’électricité,  lorsque  M.  Peltier  est  venu  démontrer 
que,  sous  un  ciel  serein,  on  n’obtenait  qu’une  électricité  d’influence 
transitoire  et  non  permanente,  dans  laquelle  la  terre  jouait  le  rôle  d’un 
corps  chargé  d’une  puissante  électricité  négative.  Depuis  Volta,  Laplace 
et  Lavoisier,  on  avait  pensé  que  l’électricité  des  nuages  provenait  d’une 
évaporation  spontanée  à  la  surface  du  globe  ;  cette  hypothèse  ré¬ 
gnait  sans  contrôle,  malgré  l’observation  judicieuse  de  Guthrie;  mais 
M.  Peltier  a  fait  voir  que  la  vapeur  produite  par  une  température 
au-dessous  de  110  degrés,  ne  s’échappe  pas  assez  promptement  pour 
conserver  de  l’électricité  libre,  et  que  celle  qu’on  trouve  dans  les  nuages 
est  emportée  par  les  vapeurs,  lorsqu’elles  se  forment  sous  l’influence 
de  l’électricité  positive  de  l’espace,  et  de  l’électricité  négative  du 
globe  terrestre. 

C’est  le  Dr  Wells  qui  a  donné  la  véritable  théorie  de  la  rosée,  fondée 
sur  les  lois  du  rayonnement  de  la  chaleur. 

M.  Arago  a  jeté  beaucoup  de  jour  sur  un  grand  nombre  de  ces  ques¬ 
tions,  et  le  magnétisme  terrestre  lui  devra  une  partie  de  ses  progrès, 
ainsi  qu’à  MM.  Ilansleen,  Biot,  Duperrey  et  Gauss.  Les  expériences  de 
ce  dernier  ont  constaté  que  le  fluide  magnétique  est  dans  un  état  con¬ 
stant  et  incessant  d’agitation,  ce  qui  en  rend  l’étude  difficile. 

Les  halos,  les  parhélies,  les  couronnes,  ont  été  étudiés  par  MM.  Les¬ 
lie,  Young,  Wollaston,  Frauenhœfer,  Babinet,  Arago  ;  les  phénomènes 
du  mirage  ont  été  complètement  éclaircis  par  les  observations  de  Monge, 
dans  la  campagne  d’Égypte.  M.  Chladni  a  fait  de  fort  beaux  travaux  sur 
les  aérolithes,  et  M.  Moreau  de  Jonnès,  de  nombreuses  recherches  sur  les 


CI, XIV 


DISCOU  RS  PRÉLIMINAIRE. 


ouragans,  les  tremblements  de  terre,  et  sur  le  résultat  des  déboisements. 
Les  ouragans  sont,  dans  ce  moment,  un  grand  sujet  de  discussions  entre 
MM.  Bâche,  Redfield,  Espy,  Peltier,  etc.;  mais  ce  sujet  présente  de  telles 
difficultés,  qu’on  ne  peut  encore  entrevoir  l’époque  de  sa  solution. 


Physique.  —  La  physique,  suivant  l’impulsion  que  lui  avait  imprimée 
le  xvine  siècle,  n’est  point  demeurée  stationnaire.  Quelques  génies  pri¬ 
vilégiés  ont  pu  seuls,  il  est  vrai,  en  embrasser  le  vaste  ensemble  ;  mais 
la  plupart  des  savants,  en  en  étudiant  les  diverses  parties,  ont  recueilli 
de  nombreuses  observations  et  reculé  les  limites  de  la  science. 

L’étude  des  propriétés  générales  des  corps  a  fait  de  grands  progrès  ; 
les  lois  en  sont  mieux  connues  et  les  théories  établies  sur  des  bases 
plus  solides.  Depuis  le  commencement  de  ce  siècle,  d’immenses  recher¬ 
ches  ont  été  faites  pour  trouver  l’explication  des  phénomènes  qui  se 
reproduisent  à  chaque  instant  sous  nos  yeux.  Nous  voyons  Laplace 
étudier  la  physique  générale;  après  lui,  MM.  Lehot,  Dubuat,  Bossut, 
Prony,  se  livrent  à  l’étude  de  l’écoulement  des  fluides;  Couiomb  expli¬ 
que  les  propriétés  des  corps,  appelées  élasticité,  ressort,  vibration, 
ébranlement  ;  M.  Brunacci  publie  un  travail  sur  la  théorie  des  tubes 
capillaires  ;  M.  Girard  calcule  la  résistance  des  cylindres  creux  métal¬ 
liques,  et  recherche  la  loi  de  l’écoulement  uniforme  de  l’air  atmos¬ 
phérique  et  de  l’hydrogène,  dans  des  tuyaux  de  conduite.  M.  Navier 
donne  un  mémoire  sur  la  flexion  des  lames  élastiques,  théorie  d’une 
application  si  importante  dans  les  arts;  plus  tard,  il  fait  connaître  le 
résultat  de  ses  recherches  sur  la  résistance  de  diverses  substances  à  la 
rupture  causée  par  une  tension  longitudinale.  M.  Vicat  publie  ses  ob¬ 
servations  sur  la  rupture  des  corps  ;  et  aux  deux  résistances  admises 
par  les  physiciens,  il  en  ajoute  une  troisième ,  qu’il  appelle  résistance 
transverse .  Poisson  se  livre  à  des  recherches  sur  l’équilibre  et  le 
mouvement  des  corps  élastiques;  M.  Morin  étudie  le  frottement  et  le 
choc  des  corps.  MM.  Savary,  Cauchy  et  Ampère  nous  donnent  des  idées 
nouvelles  sur  leur  constitution  intime;  MAL  Poncelet  et  Piobert  font 
de  nombreuses  expériences  sur  la  mécanique. 

L’acoustique,  créée  par  Bacon  de  Vérulam,  qui  découvrit  la  propa¬ 
gation  et  la  réflexion  du  son,  sans  en  connaître  la  loi,  a  reçu  d’Eu¬ 
ler  sa  forme  actuelle.  MM.  Cagniard-Latour ,  Chladni ,  Paradisi , 
OErsted,  Delaroche ,  Biot  et  Savart,  s’en  sont  beaucoup  occupés;  mais 
c’est  principalement  ce  dernier  qui  l’a  enrichie  d’une  foule  de  recher- 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


cix  v 


ches  qui  rectifient  les  théories,  et  établissent  sur  des  bases  mieux  con¬ 
statées  cette  branche  encore  si  neuve  de  la  physique. 

L’optique  ,  quoique  moins  connue  ,  a  fait  d’immenses  progrès.  La 
théorie  des  ondulations  ,  créée  par  Huyghens,  perfectionnée  par  Her- 
schel,  Laplace,  MM.  Younget  Fresnel,  confirmée  par  les  expériences 
des  plus  habiles  physiciens  ,  l’a  emporté  sur  celle  de  l’émission,  à 
laquelle  la  théorie  des  interférences  et  celle  des  équivalents  optiques, 
établie  par  M.  Arago,  a  porté  le  dernier  coup.  La  coloration  des  corps, 
opposée  comme  une  objection  au  système  des  vibrations,  paraît  expli¬ 
quée  d’une  manière  satisfaisante  par  M.  Young,  qui  l’attribue  à  l’inéga¬ 
lité  de  propagation  des  ondes  dans  les  corps  imparfaitement  élastiques. 

Les  physiciens  qui  ont  succédé  à  Newton  ont  donné  une  grande  atten¬ 
tion  à  la  décomposition  de  la  lumière  blanche  par  le  prisme,  et  ont 
bien  déterminé  le  rapport  de  la  longueur  des  ondulations  dans  chaque 
couleur.  M.  Wollaston  a  étudié  les  propriétés  chimiques  des  rayons  lu¬ 
mineux,  et  M.  Frauenhœfer  les  lignes  transversales  qui  les  coupent. 
MM.  Herschel  et  Leslie  ont  pensé  que  les  rayons  calorifiques  correspon¬ 
daient  au  rayon  rouge  et  les  rayons  chimiques,  au  rayon  violet  ;  mais  les 
beaux  travaux  de  M.  Melloni  ont  fait  voir  que  le  maximum  de  chaleur 
varie  avec  la  source  et  la  substance  du  prisme. 

C’est  à  la  puissance  des  rayons  chimiques  qu’on  doit  la.  photographie 
(fixation  des  images  par  la  lumière,  au  moyen  du  daguerréotype ),  décou¬ 
verte  si  favorablement  accueillie  par  les  savants,  et  qui  n’est  sans  doute 
qu’un  premier  pas  vers  des  applications  plus  parfaites. 

La  diffraction  de  la  lumière,  découverte  par  Grimaldi,  que  Newton 
chercha  vainement  à  expliquer,  et  qui  donna  lieu  seulement  à  quelques 
hypothèses  de  S’Gravesand,  de  Marat,  de  Brougham  et  de  Mairan,  avait 
reçu  une  nouvelle  impulsion  des  études  de  MM.  Flaugergues,  Biol, 
Pouillet  et  Parrot;  mais  il  était  réservé  à  MM.  Young  et  Fresnel  de 
mettre  fin  à  ces  hésitations,  en  proclamant  le  principe  des  interférences, 
qui  montre  que  deux  rayons  lumineux  émanant  d’une  même  source  , 
sous  une  faible  obliquité  ,  ont  pour  résultat  de  s’entredétruire  lorsque 
le  mouvement  des  ondes  a  lieu  en  sens  contraire,  ou  de  produire  une 
clarté  plus  intense  lorsqu’il  a  lieu  dans  le  même  sens.  Les  expériences 
les  plus  concluantes  des  physiciens  modernes  ont  confirmé  cette  théo¬ 
rie,  et  c’est  dans  ce  phénomène  que  M.  Arago  a  cherché  l’explication 
de  la  scintillation  des  étoiles. 

Newton  avait  reconnu  que  la  plupart  des  corps  combustibles  jouis- 


CLXVj 


DISCO U  RS  PRÉLIMINAIRE. 


sent  cl’une  grande  réfrangibilité  ;  par  suite  de  cette  observation,  il  soup¬ 
çonna  la  combustibilité  du  diamant,  et  l’existence,  dans  l’eau,  d’un 
principe  combustible.  Des  études  plus  profondes  sur  la  loi  de  la  réfrac¬ 
tion  ont  fait  reconnaître  que  le  pouvoir  réfringent  des  différents  corps 
est  très  variable;  qu’il  n’est  en  raison  de  la  densité  que  dans  un  milieu 
homogène;  mais  que  néanmoins  il  est  en  rapport  avec  les  proportions 
des  parties  constituantes  ;  d’où  il  résulte  que,  par  cette  voie,  on  peut  se 
faire  une  idée  de  la  composition  des  corps. 

La  double  réfraction  dont  la  loi,  découverte  par  Huyghens,  fut  rejetée 
par  tous  les  physiciens,  jusqu’à  ce  que  Malus  et  Wollaston  en  eussent 
démontré  l’exactitude ,  a  été  confirmée  parles  travaux  de  MM.  Biot, 
Arago ,  Brewster  et  Fresnel.  Les  modifications  qu’éprouve  la  lumière 
dans  la  double  réfraction  et  dans  la  réflexion  sous  certains  angles,  phé¬ 
nomènes  inconnus  avant  Malus,  qui  leur  donna  le  nom  de  polarisation , 
ont  pris,  dans  ces  derniers  temps,  de  grands  développements.  Les  plus 
savants  physiciens  en  ont,  en  partie,  déterminé  les  lois  par  des  expérien¬ 
ces  multipliées.  M.  Biot  a  donné  d’excellents  travaux  sur  la  polarisation 
des  liquides  et  des  cristaux;  il  a  continué  les  recherches  de  M.  Fres¬ 
nel  sur  l’analyse  chimique,  au  moyen  de  la  polarisation  de  la  lumière. 

Ces  nombreuses  études,  si  fertiles  en  découvertes,  ont  déterminé,  dans 
la  construction  des  instruments  d’optique ,  d’importantes  améliorations 
qui,  à  leur  tour,  ont  donné  lieu  à  de  nouveaux  progrès.  Les  plus  habiles 
physiciens  n’ont  pas  dédaigné  de  s’occuper  de  l’application  de  l’optique 
aux  besoins  usuels  ou  à  la  confection  d’instruments  de  pur  agrément. 
M.  Fresnel  a  appliqué  la  loi  des  réfractions  à  la  construction  des  phares. 
Les  microscopes  simples  ou  composés  ont  pu  être  perfectionnés ,  grâce 
aux  verres  achromatiques  dus  à  Dollond.  Les  télescopes  ont  également 
été  modifiés  ;  celui  d’Herschel,  avec  lequel  ce  savant  astronome  a  fait 
les  plus  belles  découvertes,  possède  un  pouvoir  amplifiant  de  six  cents 
fois.  La  caméra  lucida ,  plus  commode  que  la  chambre  noire ,  a  été 
inventée  par  Wollaston. 

La  chaleur  est  un  phénomène  d’un  trop  haut  intérêt  pour  qu’on  n’ait 
pas  recherché  les  lois  de  sa  propagation ,  ainsi  que  les  modifications 
quelle  éprouve  et  fait  éprouver  aux  corps  qu’elle  pénètre  ou  aban¬ 
donne.  La  nature  n’en  est  pas  encore  connue  avec  certitude,  bien  que  ce 
problème  ait  exercé  la  sagacité  de  la  plupart  des  physiciens.  Herschei, 
Lamarck  et  Thompson  n’y  ont  vu  qu’une  simple  modification  de  la  lu- 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE.  ci.xvij 

au  contraire,  l’ont  considérée  comme  un  mouvement  intérieur  détermi¬ 
nant  le  rapprochement  ou  l’éloignement  des  molécules  des  corps.  Rum- 
ford  et  Davy  ont  étudié  la  production  du  calorique  par  le  frottement. 
MM.  Dulong  et  Petit  ont  cherché  à  en  établir  l’analogie  avec  les  phé¬ 
nomènes  galvaniques  ou  électriques;  et  M.  Peltier  a  démontré  le  rapport 
existant  entre  un  courant  et  la  température  qu’il  produit.  On  sait  aujour¬ 
d’hui  que  les  rayons  solaires  et  la  combustion  ne  sont  plus  les  uniques 
sources  de  chaleur  ;  que  le  frottement,  la  percussion  et  les  combinaisons 
chimiques  sont  accompagnés  d’émission  de  calorique.  M.  Herschel  a 
également  constaté  que  les  rayons  du  calorique  sont  susceptibles  de 
réfraction,  et,  comme  les  rayons  lumineux,  inégalement  réfrangibles  ; 
M.  Bérard  a  cru  reconnaître  qu’ils  peuvent  aussi  se  polariser;  mais 
ce  fait  important  n’a  encore  été  démontré  que  par  M.  Mellon i  et 
presque  en  même  temps  par  M.  Forbes.  Ainsi,  le  calorique  reproduisant 
les  mêmes  phénomènes  que  la  lumière,  ayant  ses  corps  opaques  et  ses 
corps  diaphanes,  se  polarisant,  se  difîractant  et  se  dispersant  comme 
elle  ,  on  en  a  conclu  qu’il  n’a  pas  plus  quelle  de  substance  spéciale,  et 
qu’il  n’est  qu’une  des  modifications  que  peut  subir  la  substance  impon¬ 
dérée  qui  remplit  les  espaces  et  qu’on  nomme  éther. 

Les  lois  de  la  distribution  du  calorique  et  ses  divers  modes  de  trans¬ 
mission  ont  été  étudiés  avec  soin  par  MM.  Leslie,  Bérard,  Arago, 
et  réduits  par  M.  Prévost  en  une  théorie  satisfaisante  qu’il  'a  nommée 
Doctrine  des  échanges .  Suivant  son  opinion,  généralement  admise, 
le  rayonnement  du  calorique  est  soumis  aux  mêmes  lois  que  la  lumière  ; 
cette  observation  a  servi  au  docteur  Wells  à  établir  la  théorie  de  la 
rosée  et  de  la  gelée  blanche,  et  à  AL  Arago,  à  expliquer  certains 
phénomènes  météorologiques.  Il  est  aujourd’hui  bien  démontré  que , 
contrairement  à  la  théorie  de  Newton,  le  refroidissement  ne  s’opère  pas 
en  proportion  géométrique  décroissante. 

MM.  Despretz,  Fourier  et  Poisson  ont  étudié  la  transmission  du  ca¬ 
lorique  à  travers  les  corps  non  élastiques;  MAI.  Nicholson,  Pictet  et 
Alurray  ont  établi  par  des  expériences  réitérées  la  propriété  conduc¬ 
trice  des  liquides. 

La  capacité  des  corps  pour  le  calorique,  établie  par  Black,  déve¬ 
loppée  par  Wilkes,  a  été  savamment  calculée  par  Dulong  et  M.  Petit. 
Al.  Dalton  a  prouvé  que  celte  propriété  augmente  avec  la  température. 

La  détermination  de  la  chaleur  latente  et  spécifique  a  occupé  beau¬ 
coup  de  physiciens.  AIM.  Leslie,  Delaroche,  Bérard,  Bussy,  Dulong 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


('I.XVllj 

et  Petit  Pont  étudiée  avec  soin,  sans  être  arrivés  à  des  résultats  bien 
décisifs;  tout  récemment,  M.  Régnault  a  publié  un  beau  travail  sur  le 
calorique  spécifique  des  corps.  La  chaleur  spécifique  des  gaz  a  occupé 
MM.  Marcel,  de  La  Rive,  et  Bérard,  dont  les  travaux  ont  été  perfec¬ 
tionnés  par  MM.  Gay-Lussac,  Dulong,  Petit,  Clément  Desormes  et 
Ilaycraft.  M.  Gay-Lussac  a  également  étudié  les  phénomènes  que  pré¬ 
sente  le  calorique  dans  le  vide. 

On  doit  à  M.  Mellonî,  de  Parme,  et  à  M.  Forbes,  d’Edimbourg, 
la  connaissance  des  lois  du  calorique  rayonnant  ;  ces  importantes  dé¬ 
couvertes  sur  les  propriétés  calorifiques  des  rayons  solaires  et  des  au¬ 
tres  sources  de  chaleur  ont  été  faites  au  moyen  de  la  pile  thermo-élec¬ 
trique  inventée  par  Nobili.  Le  premier  a  également  fait  des  recherches 
pleines  d’intérêt  sur  les  corps  diathermaux  et  alhermaux. 

Le  phénomène  de  la  dilatabilité  des  corps  a  été  l’objet  de  nombreux 
travaux:  Ramsden,  Dulong  et  M.  Petit,  s’en  sont  occupés  avec  succès. 
Ces  deux  derniers  ont  employé  ,  pour  déterminer  cette  propriété  ,  une 
méthode  fondée  sur  l’observation  de  la  durée  du  temps  nécessaire  au  re¬ 
froidissement  des  corps.  En  combinant  leurs  recherches  avec  la  théorie 
chimique,  ils  sont  arrivés  à  plus  de  précision  qu’aucun  de  leurs  devan¬ 
ciers.  La  construction  des  pyromètres  repose  sur  ce  principe. 

Le  phénomène  de  la  caléfaction,  en  vertu  duquel  une  goutte  d’eau, 
projetée  sur  une  plaque  métallique  chaude,  conserve  longtemps  sa 
forme  globuleuse  avant  de  s’évaporer,  et  sans  mouiller  la  plaque,  a  été 
étudié  par  divers  savants,  surtout  par  M.  Boutigny;  mais  la  cause  de  ce 
phénomène  est  encore  inconnue. 

L’étude  de  l’expansion  des  gaz  et  des  liquides  a  conduit  au  perfection¬ 
nement  du  thermomètre.  MM.  Leslie,  Rumford,  Howard,  ont  construit 
avec  l’air,  la  vapeur  d’eau,  l’alcool  ou  l’éther,  un  thermomètre  différentiel 
et  le  thermoscope.  M.  Gay-Lussac  est  l’inventeur  des  thermomètres  à 
minimâ  et  à  ma  xi  nul  ;  MM.  Rietsen,  Houriel  et  Bréguet  ont  construit 
des  thermomètres  métalliques.  Dans  ces  derniers  temps,  MM.  Roth  et 
Walferdin  ont  apporté  dans  la  construction  du  thermomètre  centigrade 
une  précision  extraordinaire;  ce  dernier  a  construit  un  thermomètre 
a  déversoir  très  utile  pour  l’appréciation  de  la  température  des  profon¬ 
deurs  ,  et  il  a  commencé  une  série  d’expériences  tendant  à  substituer 
le  thermomètre  au  baromètre ,  dans  la  mesure  des  hauteurs. 

Deîuc,  à  qui  l’on  doit  le  perfectionnement  de  plusieurs  instruments, 
substitua  la  baleine  au  cheveu  dans  la  construction  de  l’hygromètre; 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


CLX1X 


MM.  Wilson,  Leslie  et  Babin,  ont  cherché  à  rendre  cel  instrument  moins 


irrégulier  dans  ses  effets. 

MM.  Dallon  et  Gay-Lussac  ont  trouvé  la  loi  de  la  dilatation  des  gaz, 
sur  laquelle  repose  le  principe  des  aérostats. 

Les  tensions  des  vapeurs,  sous  des  pressions  différentes,  ont  été  dé¬ 
terminées  avec  soin  par  MM.  OErsted  et  Perkins,  Dulong,  Arago,  de 
Humboldt,  etc.  On  connaît  l’application  de  cette  étude  à  Part  du 
chauffage  en  général,  à  la  mise  en  mouvement  des  machines,  des  voi¬ 
lures,  à  la  navigation ,  et  même  à  l’émission  des  projectiles. 

Les  études  du  xvme  siècle  avaient  fait  faire  de  grands  progrès  à 
la  science  de  l’électricité;  toutes  les  expériences,  toutes  les  découvertes 
étaient  un  pas  de  plus  vers  la  connaissance  des  innombrables  effets  de 
ce  fluide  si  subtil  et  si  puissant  à  la  fois.  Franklin ,  en  découvrant  l’iden¬ 
tité  de  l’étincelle  électrique  et  de  la  foudre,  inventa  le  paratonnerre,  es¬ 
sayé  pour  la  première  fois  en  France  par  Dalibard.  Romas  et  Richmann 
répétèrent  les  expériences  du  philosophe  américain  sur  l’électricité  des 
nuages  ;  le  dernier  même  périt  victime  de  son  ardeur  pour  la  science.  La 
théorie  de  Dufay  sur  l’existence  de  deux  fluides  distincts,  systématisée 
par  Symmer ,  fut  d’abord  accueillie  peu  favorablement  par  les  savants  ; 
mais  bientôt  elle  remplaça  en  France  celle  de  Franklin.  Les  appareils 
destinés  à  produire  l’électricité  furent  perfectionnés.  La  machine  élec¬ 
trique  reçut  différentes  modifications  de  MM.  Nicholson,  Adams, 
Wildt,  Kohlreif,  Ramsden  et  Van  Marum.  MM.  Henley,  Bohnenberger 
et  Brooke,  apportèrent  à  la  bouteille  de  Leyde  d’heureux  perfectionne¬ 
ments.  Wilkes  découvrit  l’électrophore  ;  Bergmann  constata  la  nature 
électrique  de  la  tourmaline;  Fïenley  inventa  l’électromètre;  Volta,  le 
condensateur;  Coulomb,  la  balance  de  torsion;  Bennet,  l’électromètre 
condensateur  statique  ;  Cavallo,  le  multiplicateur  et  le  doubleur,  que 
perfectionnèrent  MM.  Nicholson  et  Bohnenberger. 

Volta,  qui,  comme  Galvani,  n’avait  vu  d’abord  dans  le  galvanisme 
qu’une  électricité  animale,  en  reconnut  bientôt  l’identité  avec  le  fluide 
électrique,  et  ne  trouva  de  différence  que  dans  le  mode  d’excitation  ;  il 
construisit  l’appareil  nommé,  d’après  son  inventeur,  pile  de  Volta ,  ap^ 
pareil  qui  a  si  puissamment  contribué  aux  progrès  de  la  science. 

Cruikshanks ,  voulant  remédier  aux  vices  de  la  pile  à  colonne,  in¬ 
venta  la  pile  à  auge.  Plus  lard,  Wollaston  en  doubla  l’effet,  en  en¬ 
tourant  l’élément  positif  par  l’élément  négatif.  Après  la  découverte 
vinrent  les  applications  :  Banks  et  Nicholson  constatèrent  que  la  pile 


V 


i 


OLXX 


DISCOUR  S  PR  ELIMIN  AIRE. 


de  Volta  possède  la  propriété  de  décomposer  l’eau  ;  Cruikshanks  obtint  ie 
même  résultat  pour  les  sels.  MM.  Tromsdorf,  Van  Marum ,  Pfaff, 
Ghildren ,  Erman ,  etc. ,  s’en  servirent  pour  brûler  des  métaux.  Les  chi¬ 
mistes  Davy,  Berzelius,  Gay-Lussac,  Thénard,  et  beaucoup  d’autres  en¬ 
core  ,  ont  changé  la  face  de  la  chimie  par  la  découverte  des  métaux 
alcalins  et  terreux,  ainsi  qu’on  le  verra  en  parlant  des  progrès  de  cette 
science.  Bichat,  Nysten,  Legallois,  MM.  Nobili,  Prévost,  Dumas, 
Breschet,  Magendie,  Donné,  ont  expérimenté  les  effets  physiologiques  de 
la  pile.  M.  Becquerel ,  un  des  physiciens  français  qui  s’occupent  le  plus 
spécialement  d’électricité,  a  cherché  les  lois  qui  président  au  déve¬ 
loppement  de  l’électricité  par  la  pression ,  en  a  étudié  le  développement 
et  l’effet  dans  les  actions  chimiques,  a  appliqué  la  théorie  électro-chimi¬ 
que  aux  phénomènes  de  combinaison  des  corps,  et  a  cherché  le  rôle  que 
joue  ce  fluide  dans  les  grandes  combinaisons  naturelles.  Comme  toutes 
les  piles  humides  ont  l’inconvénient  de  se  détruire  promptement,  Dé- 
sormes  et  Hachette  imaginèrent  les  premiers  une  pile  sèche  ;  Deluc  en 
construisit  une  d’une  autre  sorte,  qu’il  appela  colonne  électrique  ;  Zam- 
boni  répéta  avec  succès  ces  expériences,  et  Bohnenberger  se  servit 
de  cet  appareil  pour  construire  un  électroscope. 

La  connaissance  de  l’identité  du  magnétisme  et  de  l’électricité  ne 
remonte  qu’à  l’époque  de  la  découverte  de  l’électro- magnétisme  ; 
mais  depuis ,  cette  science  a  fait  de  si  rapides  progrès  ,  que  les  tra¬ 
vaux  dont  elle  a  été  l’objet  sont  innombrables  ;  aussi  ne  citerons-nous 
que  les  principaux.  L’action  des  courants  électriques  n’avait  pas  été 
assez  étudiée  pour  qu’on  ait  pu  sortir  du  cercle  des  faits  connus  :  les 
travaux  de  Flinders,  de  Sabine,  de  Barlow,  de  Coulomb,  avaient  été  sans 
succès;  MM.  OEpinus,  Prévost,  Eschenmayer,  Hansteen,  avaient  vaine¬ 
ment  essayé  de  jeter  du  jour  sur  les  points  obscurs  de  la  science;  aussi 
la  nature  du  fluide  magnétique  était-elle  toujours  un  mystère  ,  lorsque 
M.  OErsted,  qui  étudiait  depuis  vingt  années  les  questions  de  haute  phy¬ 
sique,  et  qui  avait  annoncé,  en  1807,  qu’il  voulait  vérifier  si  l’électricité, 
dans  son  état  le  plus  latent,  n’a  pas  une  action  sur  l’aiguille  aimantée , 
découvrit,  en  1819,  que  le  courant  qui  se  dégage  de  l’appareil  voltaïque 
exerce  sur  elle  une  influence  sensible,  et  que  la  déclinaison  dépend  de  la 
position  du  fil  conducteur  relativement  à  l’aiguille.  La  découverte  du  sa¬ 
vant  danois  fut ,  sur  tous  les  points  de  l’Europe ,  le  signal  de  nombreux 
travaux.  Ampère,  qui  avait  étudié  avec  une  infatigable  persévérance  les 
phénomènes  électro-dynamiques  ,  et  à  qui  cette  science  est  redevable 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE.  (’lxx) 

d’une  partie  de  ses  progrès,  reconnut  que  les  courants  électriques  agis¬ 
sent  les  uns  sur  les  autres  comme  des  aimants;  qu’ils  s’attirent  ou  se  re¬ 
poussent,  suivant  qu’ils  ont  lieu  dans  le  même  sens  ou  en  sens  opposé. 
M.  Berzelius  vérifia  la  découverte  d’OErsted  et  d’ Ampère;  MM.  de  La 
Rive,  Ferré  et  Faraday,  se  livrèrent  à  l’élude  de  ces  phénomènes;  dès  ce 
moment,  une  nouvelle  période  scientifique  commença.  M.  Scliweigger 
inventa  le  multiplicateur  au  moyen  duquel  M.  Becquerel  constata  qu’il 
y  a  production  de  courants  électriques  dans  toutes  les  actions  chimi¬ 
ques.  La  brillante  découverte  de  M.  OErsted  fut  suivie  de  celle  du 
magnétisme  de  rotation  par  M.  Arago,  qui  parvint  à  aimanter  des  bar¬ 
reaux  d’acier,  en  les  soumettant  soit  aux  courants  d’un  conducteur  en 
spirale,  soit  aux  décharges  successives  de  la  bouteille  de  Leyde.  Ces  ex 
périences  démontrèrent  complètement  l’identité  de  l’électricité  et  du  ma¬ 
gnétisme.  Seebeck,  en  reconnaissant  qu’on  peut  établir  un  courant 
électrique  dans  les  métaux  par  la  seule  action  de  la  chaleur,  donna 
une  nouvelle  preuve  de  l’identité  de  l’électricité ,  du  calorique  et  de  la 
lumière.  M.  Kuplfer, professeur  à  l’Université  de Casan,  s’est  occupé  de  la 
détermination  de  l’influence  que  la  chaleur  exerce  sur  la  distribution  du 
magnétisme  libre  des  aiguilles  ;  en  1828,  il  a  été  construit  pour  la  pre¬ 
mière  fois  des  aimants  électro-dynamiques.  MM.  Moll,  Lardner,  Web¬ 
ster,  Hare,  Henri  et  Ten-Eyck,  se  sont  aussi  occupés  de  cette  question. 

Jusqu’ici  la  science  de  l’électricité  porte  les  marques  de  son  en¬ 
fance  ;  elle  s’appuie  encore  sur  un  ou  deux  fluides  spéciaux  ;  mais  tout  fait 
espérer  qu’il  en  sera  de  l’électricité  comme  de  la  lumière  et  de  la  chaleur; 
que  sa  cause  sera  ramenée  à  une  modification  particulière  de  Y  Ether. 
Déjà  nous  savons  produire  les  phénomènes  de  lumière  et  de  chaleur,  et 
nous  croyons  qu’on  arrivera  aussi  à  simplifier  cette  dernière  partie  de  la 
science  ;  c’est  du  moins  ce  que  les  travaux  actuels  de  M.  Peltier  laissent 
entrevoir,  lorsqu’il  produit  à  volonté  du  froid  ou  de  la  chaleur  avec  le 
même  courant,  et  qu’il  démontre  que  toute  perturbation  moléculaire,  de 
quelque  nature  qu’elle  soit,  fait  naître  un  phénomène  électrique. 

Les  applications  usuelles  du  fluide  électrique  sont  encore  peu  nom¬ 
breuses  ;  cependant  M.  Jacobi  s’en  est  servi  comme  d’une  force  motri¬ 
ce,  qu’on  a  déjà  appliquée  à  des  machines  d’une  certaine  puissance.  Le 
même  savant  est  le  créateur  de  la  galvano-plastique,  au  moyen  de  laquelle 
on  obtient  des  reliefs  en  cuivre  d’une  pureté  admirable.  Ce  procédé,  en  se 
perfectionnant,  a  produit  des  applications  utiles;  car  on  s’en  est  servi 
pour  faire  des  caractères  d’imprimerie ,  et  M.  de  La  Rive  en  a  fait  usage 


CJ.XXIJ 


DISCOURS  PRÉLIM  IN  AIRE. 


dans  la  dorure  des  métaux,  que  l’emploi  du  mercure  rend  si  funeste  aux 
ouvriers.  On  a  meme  fait  plusieurs  essais  fort  ingénieux  sur  les  té¬ 
légraphes  électriques. 

La  physique  n’est  pas,  sans  doute,  encore  arrivée  au  plus  haut  point  de 
perfection  :  il  lui  reste  beaucoup  à  faire  pour  découvrir  les  vérités  les 
plus  importantes  de  la  science  ;  mais,  si  les  travaux  de  la  fin  de  ce  siècle 
répondent  à  ceux  de  ses  quarante  premières  années,  nous  touchons  de 
bien  près  à  la  solution  de  questions  d’une  grande  importance  en  philo¬ 
sophie  naturelle. 

Chimie .  —  La  chimie  pneumatique,  qui  avait  renversé  le  phlogistique 
de  Stahî ,  contribua  à  de  nouveaux  progrès  ;  mais,  comme  elle  se 
montrait  absolue,  exclusive,  en  faisant  de  l’oxygène  l’unique  cause  de 
l’acidification  et  de  la  combustion,  elle  fut  fortement  ébranlée  par  les  dé¬ 
couvertes  nouvelles.  Nous  savons  maintenant  que  ce  n’est  pas  l’oxygène 
seul  qui  produit  de  la  chaleur  et  des  acides  en  se  combinant  avec  un 
corps,  mais  que  tous  les  corps  dégagent  de  la  chaleur  et  quelquefois 
même  de  la  lumière,  en  se  combinant  entre  eux,  et  qu’en  outre  un  grand 
nombre  de  ces  corps  peuvent  former  des  acides.  Après  la  découverte  de  la 
pile  deVolta,  on  avait  soupçonné  que  l’électricité  joue  un  rôle  dans  la 
combinaison  des  corps.  Nicholson  etCarîisle  avaient  décomposé  l’eau  par 
la  pile  voltaïque  ;  Cruikshanks,  après  eux,  décomposa  les  hydrochlorates 
de  magnésie,  de  soude,  etc.  MM.  Hisinger  et  Berzelius  découvrirent  que 
les  solutions  alcalines  neutres  sont  décomposées  par  l’électricité;  mais 
ce  fut  Davy,  qui,  depuis  1800,  poursuivant  ces  expériences ,  embrassa 
le  premier  l’ensemble  des  phénomènes  de  décomposition  des  corps 
paria  pile  voltaïque,  et  établit  la  connexion  intime  qui  existe  entre 
les  effets  électriques  et  les  changements  chimiques  qui  ont  lieu  par  la 
pile.  On  avait  vu  que  l’eau,  soumise  à  faction  d’une  pile  électrique,  se 
décompose  ;  que  f  hydrogène  est  attiré  au  pôle  négatif  et  l’oxygène  au 
pôle  positif.  Par  suite  de  ses  travaux,  Davy  reconnut  que  tous  les  corps 
composés  se  comportent  de  la  même  manière  ;  il  parvint  à  isoler  les  mé¬ 
taux  de  tapotasse  et  de  la  soude,  qu’on  avait  jusque-là  considérées  comme 
des  corps  simples,  et  il  indiqua  ainsi  la  voie  d’une  série  de  découvertes 
intéressantes.  D'autres  savants  reconnurent  que  l’acidité  n’est  pas 
une  qualité  absolue,  mais  relative,  et  qu’il  existe  des  substances  qui, 
combinées  avec  certains  corps ,  jouent  le  rôle  d’acide,  et,  avec  d’au¬ 
tres,  celui  de  base.  Les  admirables  résultats,  dus  à  finlroduclion  de 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE.  CLXxiij 

l’usage  de  la  pile  voltaïque  dans  la  science,  y  déterminèrent  une  révolu¬ 
tion  complète  ;  M.  Berzelius,  qui  n’avait  pas  interrompu  ses  travaux  sur 
cette  importante  matière,  posa,  en  1813,  les  bases  de  la  théorie  électro- 
chimique,  à  l’infaillibilité  de  laquelle  on  crut  pendant  quelque  temps; 
mais  qui  cependant  ne  devait  avoir  qu’une  existence  éphémère. 

Depuis  que  les  études  chimiques  se  sont  étendues,  on  a  découvert  des 
lois  qui  ne  sont  encore,  il  est  vrai,  que  les  premiers  pas  de  la  science 
vers  des  vérités  nouvelles,  mais  qui  n’en  constituent  pas  moins  des  décou¬ 
vertes  d’une  haute  importance.  Ce  sont  :  X isomérisme,  loi  encore  vague 
et  assez  douteuse,  en  vertu  de  laquelle  des  corps  ayant  une  même  con¬ 
stitution  moléculaire  et  un  même  poids  atomique ,  ont  des  propriétés 
physiques  différentes  ;  V isomorphisme,  si  important  en  chimie,  en  géo¬ 
logie  et  en  minéralogie,  et  dont  il  résulte  qu’un  nombre  égal  d’atomes, 
se  combinant  de  la  même  manière,  peuvent  donner  naissance  à  des  for¬ 
mes  cristallines  semblables,  bien  que  les  éléments  constituants  soient 
de  nature  différente  ;  la  loi  des  équivalents  ,  d’après  laquelle  les 
corps  se  combinent  entre  eux  en  des  quantités  constantes  et  inva¬ 
riables,  et  qui  tend,  depuis  quelques  années,  à  remplacer  la  théorie 
atomique,  dont  les  bases  avaient  d’abord  été  posées  par  Wenzel  et 
Bergmann  ;  plus  tard,  cette  théorie  fut  confirmée  par  les  expériences  de 
Berthollet  et  de  Proust;  mais  elle  ne  pénétra  dans  le  domaine  de  la 
science,  qu’apr.ès  que  M.  Dalton  l’eût  formulée;  enfin,  la  loi  des 
substitutions ,  appelée  à  tort  peut-être  théorie  des  substitutions ,  qui 
fait  voir  que  les  éléments  constituants  se  substituent  les  uns  aux 
autres,  sans  qu’il  en  résulte  de  changement  dans  la  nature  du  com¬ 
posé.  Cette  loi,  découverte  par  M.  Dumas,  et  qui  n’est  peut-être 
qu’un  cas  particulier  de  la  loi  des  équivalents,  a  porté  un  coup  mortel 
à  la  théorie  électro-chimique  de  M.  Berzelius ,  en  ce  qu’on  voit  des 
corps  électro-positifs  se  substituer  à  des  corps  électro-négatifs  et  vice 
versâ.  Une  autre  cause  de  ruine  pour  cette  dernière  théorie,  c’est  qu’on 
a  reconnu  qu’il  est  impossible  de  dégager  de  l’électricité  en  mettant 
deux  corps  en  contact ,  et  que  c’est  à  leur  combinaison  avec  les  corps 
ambiants  qu’il  faut  attribuer  les  phénomènes  électriques  qui  se  ma¬ 
nifestent  dans  la  plupart  des  cas.  Les  expériences  de  Zamboni  sur  la  pile 
sèche  ont  constaté  cette  vérité;  de  sorte  qu’aujourd’lmi  l’on  en  revient 
à  l’affinité,  loi  en  vertu  de  laquelle  des  atomes  différents  s’unissent 
avec  émission  de  chaleur,  de  lumière  et  d’électricité,  l’électricité  n’é¬ 
tant  alors  que  l’effet  et  non  la  cause  de  la  combinaison. 


et-xxiv 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


Pour  simplifier  leur  langage,  les  chimistes  ont  adopté  des  formules, 
espèce  d’algèbre  chimique ,  qui ,  comme  formule  empirique ,  indiquent 
la  quantité  des  éléments  qui  entrent  dans  un  composé;  ou,  comme 
formule  rationnelle ,  cherchent  en  même  temps  à  rendre  raison  de  la 
manière  dont  a  eu  lieu  la  combinaison  des  éléments. 

Les  méthodes  de  classification  suivies  par  les  chimistes  ayant  été 
reconnues  fausses,  on  a,  depuis  quelques  années,  sérieusement  songé 
à  adopter  une  méthode  naturelle.  MM.  Ampère  et  Desprelz,  pénétrés 
de  cette  vérité ,  ont  essayé  de  donner  une  meilleure  classification  des 
corps  chimiques,  M.  Hœfer,  dans  les  éléments  de  chimie  minérale 
qui  viennent  de  paraître ,  a  présenté  une  classification  naturelle ,  fondée 
sur  l’isomorphisme  et  les  propriétés  chimiques  des  corps.  Tous  les  tra¬ 
vaux  des  chimistes  les  plus  distingués  d’Allemagne  et  d’Angleterre  ten¬ 
dent  vers  ce  but. 

Par  suite  de  ces  nombreux  efforts ,  la  chimie  s’est  enrichie  de  nou¬ 
veaux  corps  élémentaires.  En  1787,  nous  ne  connaissions  que  dix-sept 
corps  simples  ;  en  1802 ,  nous  en  comptions  vingt-huit,  et  aujourd’hui 
nous  en  avons  cinquante-cinq.  Il  n’est  pas  certain  cependant  que  le 
dernier  corps  annoncé  par  M.  Mosander  soit  réellement  simple.  Toute¬ 
fois  ,  on  peut  dire  qu’un  grand  nombre  de  corps  réputés  simples  ne  sont 
que  des  corps  composés,  qui  jusqu’à  présent  ont  résisté  à  nos  moyens 
d’analyse ,  mais  que  des  instruments  plus  parfaits ,  des  réactifs  plus 
puissants ,  mettront  probablement  à  découvert. 

Les  découvertes  en  chimie  minérale  se  sont  multipliées  à  un  tel  point 
qu’il  serait  impossible  d’en  faire  l’énumération  :  nous  ne  citerons  donc 
que  les  plus  importantes.  Fourcroy  et  Yauquelin  trouvèrent  le  moyen 
de  distinguer  et  d’obtenir  à  l’état  de  pureté  la  baryte  et  la  strontiane, 
et  firent  d’immenses  recherches  sur  les  combinaisons  salines.  Yauque¬ 
lin  découvrit  la  glucne  et  le  chrome;  le  zirconium,  le  titane,  l’urane 
(décomposé  récemment,  par  M.  Peligot,  en  oxygène  et  uranium), 
le  tellure,  sont  découverts  par  MM.  Klaproth,  Berzelius  et  Grégor  ;  Ten- 
nant  et  Wollaston  isolent  du  platine  quatre  corps  nouveaux  dont  un 
seul,  le  palladium,  possède  les  propriétés  d’un  métal  ductile  et  mal¬ 
léable;  Del  liio  découvre  l’érythronium,  retrouvé  en  1830  par  Selfstrœm, 
qui  l’appelle  vanadium.  En  1804,  le  chlorure  de  soufre  est  décrit  pour  la 
première  fois  par  Thompson  ;  le  cérium  est  découvert,  au  moyen  de  la  pile,, 
par  M.  Hisinger,  dans  le  cours  de  ses  expériences  avec  M.  Berzelius. 
En  1805,  MM.  de  Humboldl  et  Gaf-Lussac  donnent  l’analyse  de  Pair  ; 


CLXXV 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 

ils  démontrent  que  l’hydrogène  et  l’oxygène  se  combinent  dans  le  rap¬ 
port  de  deux  volumes  à  un.  M.  Gay-Lussac  fait  connaître  sa  belle 
loi  sur  la  combinaison  des  gaz  en  rapports  simples.  En  1807,  Davy  ob¬ 
tient,  par  l’emploi  de  la  pile,  les  éléments  des  alcalis  et  des  terres,  et 
le  potassium,  le  sodium,  le  barium,  le  strontium  et  le  calcium,  entrent 
dans  la  nomenclature  des  corps  simples.  En  1808  ,  MM.  Gay-Lussac 
et  Thénard  démontrent  que  le  chlore  est  un  corps  simple  ;  ces  mêmes 
chimistes  isolent,  les  premiers,  le  bore  de  l’acide  borique  ;  M.  Gay- 
Lussac  découvre  de  plus  le  cyanogène  et  M.  Thénard  l’eau  oxygénée  ; 
M.  Th.  de  Saussure  donne  l’analyse  du  gaz  oléfiant;  et,  en  1812,  il  exa¬ 
mine  la  propriété  que  possède  le  charbon  d’absorber  les  gaz.  En  1813  , 
M.  Gay-Lussac  fait  de  beaux  travaux  sur  l’iode  découvert  par  Courtois; 
l’année  suivante,  ces  travaux  sont  complétés  par  ceux  de  MM.  Sérullas, 
Colin  et  Gaultier  de  Claubry.  Davy  publie  le  résultat  de  ses  expériences 
sur  les  fluorures. 

En  1816,  M.  Berzelius  découvre  le  sélénium;  M.  Stromeyer,  en 
même  temps  que  MM.  Roloff  et  Hermann ,  le  cadmium ,  dont  il  fait 
connaître  les  propriétés.  M.  Robiquet  étudie  l’acide  borique.  M.  Arf- 
wedson  annonce  la  découverte  du  lithium  ;  MM.  Dulong  et  Berzelius 
déterminent,  avec  plus  de  précision,  la  composition  de  l’eau.  En  1824, 
MM.  Liebig  et  Gay-Lussac  obtiennent  l’acide  fulminique.  M.  Berzelius 
continue  ses  recherches  sur  l’acide  fïuorique.  En  1826,  M.  Balard  décou¬ 
vre  le  brome.  En  1827,  M.  Mitscherlîch  fait  connaître  l’acide  sélénique. 
M.  Wœhler  opère  la  réduction  de  l’alumine  et  de  la  glucyne,  et  M.  Bussy 
celle  de  la  magnésie.  Depuis  cette  époque,  M.  Dumas  fait  des  recher¬ 
ches  sur  les  sels  de  phosphore  ;  M.  Pelouze  démontre  l’existence  d’un 
seul  oxyde  de  phosphore;  M.  Thilorier  liquéfie  et  solidifie  l’acide  car¬ 
bonique;  M.  Kullman  compose  de  l’acide  azotique  au  moyen  d’ammo¬ 
niaque  soumis  à  l’action  de  l’éponge  de  platine  et  vice  versâ.  M.  Gaudin 
étudie  la  cristallisation  de  certaines  pierres  précieuses  ;  il  observe  l’ac¬ 
tion  lumineuse  d’un  courant  de  gaz  oxygène  et  d’hydrogène  sur  un  glo¬ 
bule  de  chaux  vive  ;  il  découvre  la  lumière  sidérale  et  trouve  le  moyen 
de  filer  le  quartz.  Enfin  nous  devons  citer  encore,  comme  ayant  contribué 
aux  progrès  de  la  chimie,  MM.  Thénard,  Orfila,  Berthier,  Régnault, 
Baudrimont,  Laurent,  Faraday,  Person,  etc.,  etc. 

La  chimie  organique,  qui  n’était,  il  y  a  quelques  années,  qu’une  branche 
peu  importante  de  la  chimie  générale,  a  tout  récemment  acquis  de  grands 
perfectionnements  ;  néanmoins  elle  attend  encore  un  système  qui  unisse 


clxxvj  DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 

entre  elles  les  lois  isolées  que  nous  connaissons.  La  plupart  des  chimistes 
du  commencement  de  ce  siècle  s'étaient  occupés  de  la  décomposition  em¬ 
pirique  des  corps  organisés,  et,  jusqu7en  1835,  on  avait  suivi  les  mêmes 
errements  que  les  premiers  observateurs.  M.  Raspail  publia  alors  une 
nouvelle  théorie  de  la  chimie  organique,  dans  laquelle  il  rectifia  beau¬ 
coup  d’erreurs,  et  qui  fit  faire  un  grand  pas  à  cette  science.  M.  Liebig  a 
publié,  l’année  dernière,  une  chimie  organique  fondée  sur  un  certain 
nombre  de  radicaux  composes  encore  hypothétiques  ;  mais  tous  les  sa¬ 
vants  ont  pris  pour  bases  de  la  chimie  organique  les  formules  ration¬ 
nelles  qui  conduisent  à  la  connaissance  des  radicaux  composés,  et  ils 
ont  joint,  à  la  méthode  ordinaire  d’analyse,  le  microscope,  qui  fait  con¬ 
naître  la  structure  intime  des  corps. 

Les  travaux  en  chimie  organique  remontent,  pour  cette  dernière  pé¬ 
riode,  à  Fourcroy,  qui  étudia,  avec  une  merveilleuse  sagacité,  les  sub¬ 
stances  organiques,  isola  la  gélatine,  l’albumine  et  l’urée,  et  associa 
à  ses  travaux  le  célèbre  Vauquelin.  En  1812,  M.  Boullay  découvre  la 
picrotoxine  ;  Vauquelin  et  Parmentier  font  connaître  leurs  expériences 
sur  le  sucre  de  betterave;  M.  Lecoq  analyse  l’orseille,  et  M.  Robiquet 
le  kermès.  M.  Berzelius  fait  connaître,  en  1813,  ses  travaux  sur  les 
fluides  animaux;  MM.  Pelletier,  Robiquet  et  Séguin  font  de  nombreuses 
expériences  sur  l’opium  et  le  quinquina.  En  1815,  M.  Chevreul  com¬ 
mence  ses  travaux  sur  les  corps  gras  et  découvre  la  stéarine,  la  mar¬ 
garine,  l’oléine  et  les  acides  gras  produits  par  la  saponification ,  dont 
il  explique  la  théorie,  et  il  donne  le  nom  de  glycérine  au  corps 
appelé  par  Schéele ,  principe  doux  des  huiles  ;  plus  lard,  il  reconnaît 
en  même  temps  trois  acides  volatils  dans  le  beurre ,  un  dans  la  graisse 
de  marsouin,  etc.  En  1817,  M.  Sertuerner  trouve  dans  l’opium  l’alcali 
végétal  qu’il  appelle  morphine;  en  1819,  MM.  Pelletier  et  Caventou 
réussissent  à  extraire  de  nouveaux  alcalis  végétaux  de  la  noix  vomique 
et  du  quinquina.  Vauquelin  ,  pendant  sa  longue  carrière,  fait  d’im¬ 
portantes  expériences  sur  les  corps  organiques ,  et  une  foule  de  com¬ 
binaisons  nouvelles  enrichissent  la  science.  En  1826  ,  MM.  Robiquet 
et  Colin  publient  leurs  observations  sur  la  garance  dont  ils  extraient 
l’alizarine  ;  M.  Pelouze  distingue  pour  la  première  fois  les  périodes 
successives  dans  l’action  de  la  chaleur  sur  les  corps  organiques;  il  dé¬ 
couvre  les  acides  pyrogènes  et  établit  les  lois  de  leur  production.  De 
1820  à  1830,  MM.  Pelletier  et  Caventou,  OErsted  et  Robiquet,  décou¬ 
vrent  de  nouveaux  alcalis  végétaux,  tels  que  la  vératrine,  la  pipérine, 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


ci.xxvij 


la  caféine,  etc.  En  1833,  MM.  Biol,  Person  el  Payen  font  d’intéres¬ 
sants  travaux  sur  la  dextrine  et  la  diastase.  La  science  doit  aussi  à 
M.  Dumas  une  foule  d’observations  et  de  découvertes  importantes  en 
chimie  organique. 

Malgré  tous  ces  travaux,  nous  n’avons  encore  aucune  idée  de  la  ma¬ 
nière  dont  la  nature  opère  ses  diverses  transformations.  Nous  connais¬ 
sons  la  vie,  mais  rien  de  plus,  et  nous  ignorons  comment,  par  suite  de 
la  divergence  des  espèces  ,  il  existe  des  végétaux  ou  des  animaux 
qui,  croissant  et  vivant  dans  des  conditions  semblables,  présentent  des 
différences  tranchées  dans  leur  nature,  leur  forme  et  leurs  propriétés. 
Nous  avons  bien  pu  former  artificiellement  quelques  produits  semblables 
à  ceux  de  l’organisme ,  tels,  par  exemple,  que  l’urée,  l’acide  prussique, 
etc.,  qu’on  peut  produire  en  partant  de  leurs  principes  constituants 
auxquels  on  fait  subir  diverses  transformations  successives  ;  mais  la 
synthèse  de  la  chimie  vivante  nous  est  impossible  :  aussi  cette  science, 
qui  touche  aux  plus  hautes  questions,  est-elle  encore  dans  un  étal  d’im¬ 
puissance  qui  appelle  de  nouveaux  efforts. 

Depuis  un  demi-siècle,  la  chimie  a  marché  plus  vite  que  toutes  les  au¬ 
tres  sciences  ensemble,  sous  le  rapport  de  ses  applications  aux  arts  et 
aux  besoins  sociaux  ;  elle  doit  une  partie  de  ces  résultats  aux  guerres 
de  la  république  el  à  la  séquestration  à  laquelle  nous  avait  réduits  le 
blocus  continental. 

A  l’époque  où  les  armées  républicaines  se  portaient  aux  frontières 
pour  repousser  les  coalisés,  la  poudre  manquait,  faute  de  salpêtre.  La 
Convention  ordonna  la  démolition  des  vieux  édifices ,  l’enlèvement  des 
terres  des  caves  et  des  écuries,  et  leur  lixiviation  en  fournit  d’énormes 
quantités.  Les  canons  étaient  rares,  et  les  cloches  des  églises,  de¬ 
venues  inutiles  par  suite  de  l’abolition  du  culte,  contenaient  trop  d’étain 
pour  être  employées  à  la  fabrication  des  pièces  d’artillerie  :  on  décou¬ 
vrit  des  procédés  propres  à  séparer  letain  du  cuivre  ,  et  nos  parcs  se 
remontèrent.  La  plupart  de  nos  soldats  n’avaient  pas  de  chaussures,  et 
l’ancien  procédé  exigeait  plus  d’une  année  pour  la  préparation  du 
cuir,  Séguin  trouva  le  moyen  de  Je  tanner  en  un  mois. 

Plus  tard,  lorsque  la  marine  anglaise  nous  eut  fermé  le  chemin  de 
nos  colonies,  on  vint  à  manquer  de  sucre,  substance  devenue  de  première 
nécessité.  Parmentier  fit  de  nombreux  essais  pour  obtenir  du  sucre  de 
fruits;  Proust  obtint  le  sucre  de  raisins  ;  et  le  sucre  de  betterave,  décou¬ 
vert  par  Marcgraf,  fut  bientôt  fabriqué.  On  perfectionna  les  procédés  de 


(V 


Cf.XXVlIJ 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


fabrication  du  fer  et  de  l’acier.  On  découvrit  le  moyen  de  se  procurer 
la  soude  artificielle,  les  matières  tinctoriales,  etc.  Quand  le  retour  de 
la  paix  eut  rétabli  les  relations  avec  les  pays  qui  nous  avaient  été  si 
longtemps  fermés,  on  conserva  la  plupart  des  procédés  dont  la  nécessité 
avait  doté  notre  industrie.  Ils  sont  encore  en  usage  maintenant  ;  et  les 
hommes  éminents  dans  la  science  font  toujours  de  leur  perfectionnement 
l’objet  de  leurs  recherches. 

Toutes  les  applications  de  la  science  à  l’industrie  datent  de  cette 
époque.  M.  Chevreul  perfectionne  les  procédés  de  saponification  ;  Vau- 
quelin  introduit  le  jaune  de  chrome  dans  la  teinture;  Chaptal,  Davy  , 
Boussingault ,  Payen,  etc.,  appliquent  la  chimie  à  l’agriculture;  Mol- 
lerat  purifie  les  vinaigres  provenant  de  la  distillation  du  bois;  Lam- 
padius  ,  Bréant  ,  Berlhier  ,  Karsten  ,  Fournet ,  etc.  ,  perfectionnent 
les  procédés  métallurgiques.  On  parvient  à  affiner  la  fonte  avec  les 
gaz  perdus  qui  s’échappent  des  gueulards  des  hauts  fourneaux;  le  pla¬ 
tine  est  rendu  malléable  et  laminé  comme  les  autres  métaux.  On  dé¬ 
couvre  un  grand  nombre  d’alliages  ;  Deyeux,  Pelletier,  Hagen,  s’appli¬ 
quent  à  la  préparation  des  substances  pharmaceutiques,  etc. 

Ajoutez  à  ces  services  éminents  l’application  à  l’éclairage  des  villes  du 
gaz  hydrogène  tiré  delà  houille,  de  l’huile,  de  la  résine,  des  bitumes,  des 
matières  animales,  de  l’eau,  etc.;  la  préparation  des  couleurs  propres  à 
la  teinture  des  tissus;  l’extraction  de  l’indigo  du  polygonum  tinctorium ; 
l’admirable  découverte  de  Senefelder,  la  lithographie,  devenue  le  signal 
d’une  ère  nouvelle  pour  les  arts  graphiques;  la  substitution  des  amorces 
fulminantes  au  silex,  dans  les  armes  à  feu;  l’emploi  du  chlore  comme 
moyen  de  désinfection  et  de  blanchiment  ;  l’invention  et  le  perfectionne¬ 
ment  de  la  lampe  de  Davy,  pour  empêcher  l’explosion  de  l’hydrogène  car¬ 
boné  dans  nos  houillères  ;  la  saccharification  de  la  fécule  et  l’emploi  de 
ce  produit  à  la  fabrication  de  la  bière;  la  substitution  de  la  soude  à  la 
potasse,  dans  la  fabrication  du  verre  ;  la  conversion  des  substances  orga¬ 
niques  en  engrais  inodores  ;  la  préparation  de  l’acide  stéarique,  qui  sert 
à  la  confection  de  bougies  aussi  belles  que  la  cire  ;  l’emploi  du  caout¬ 
chouc,  si  longtemps  resté  inutile,  pour  la  préparation  de  tissus  imper¬ 
méables;  la  fabrication  des  alliages;  l’emploi  de  réactifs  pour  recon¬ 
naître  la  sophistication  des  substances  alimentaires;  l’emploi  du  galva¬ 
nisme  pour  préserver  le  fer  de  l’oxydation,  et  la  nouvelle  découverte  de 
M.  Boucherie  pour  rendre  les  bois  inaltérables  ,  etc. 

Nous  avons,  à  côté  de  ces  applications  générales,  une  science  toute 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


CLXX1X 


nouvelle,  la  chimie  légale,  dont  les  résultats  sont  trop  incertains  encore 

9 

pour  que  nous  fassions  autre  chose  que  la  mentionner. 

Nous  ne  saurions  dire  quelles  découvertes  le  temps  réserve  à  la  chi¬ 
mie;  mais  elle  a  déjà  rendu  d’assez  grands  services,  et  éclairé  assez  de 
questions  obscures,  pour  qu’il  soit  permis  de  la  proclamer  la  première 
des  sciences. 


Minéralogie.  —  L’école  géométrique,  créée  par  Haüy,  avait  fait  con¬ 
naître  d’une  manière  plus  parfaite  la  structure  cristallographique  des 
minéraux;  elle  complétait  ainsi  tous  les  éléments  des  méthodes  jusque-là 
fondées  sur  les  caractères  extérieurs  et  la  composition  chimique  ;  mais 
la  science  avait  un  pas  de  plus  à  faire.  Les  progrès  de  la  chimie,  en  faci¬ 
litant  les  analyses,  avaient  procuré  la  connaissance  de  nouveaux  corps. 
Au  commencement  du  xixe  siècle,  Vauquelin  avait  découvert  le  chrome; 
Hatchett,  le  colombium  ;  Wollaston,  le  palladium  et  le  rhodium  ;  Desco- 
tils,  l’iridium;  Tennant,  l’osmium.  Peu  après,  M.  Berzelius  fit  connaître 
le  cérium,  le  sélénium  et  le  thorium;  Courtois,  l’iode;  M.  Arfwedson,  le 
lithium  ;  M.  Stromeyer,  le  cadmium  ;  M.  Balard,  le  brome  ;  M.  Selfstroem, 
le  vanadium.  En  même  temps  que  le  nombre  des  éléments  chimiques 
augmentait,  celui  des  espèces  minérales  s’accroissait,  et  la  minéralogie 
subissait  une  révolution  complète  dans  ses  principes  de  classification. 

Davy,  qui  avait  compris  l’importance  de  la  pile  comme  moyen  de  dé¬ 
composition  des  minéraux,  obtint  les  éléments  des  alcalis  et  des  terres  ; 
le  potassium,  le  sodium,  le  calcium,  etc.,  entrèrent  dans  la  science 
comme  éléments  nouveaux.  M.  Berzelius  reconnut  les  lois  de  la  combi¬ 
naison  mutuelle  des  terres  ;  et,  dès  ce  moment,  la  silice,  ce  principe  si 
commun  dans  les  composés  naturels,  prit  rang  parmi  les  acides.  En  même 
temps,  l’analyse  chimique  se  perfectionnait  par  les  nombreux  travaux  de 
Klaprolh,  de  Vauquelin,  de  Laugier,  de  M.  Berzelius  et  de  plusieurs 
autres  chimistes  encore  vivants.  Les  simples  essais  de  minéraux  par  la 
voie  sèche  ou  par  la  voie  humide  acquéraient  une  merveilleuse  préci¬ 
sion  entre  les  mains  de  Wollaston  et  celles  du  célèbre  chimiste  suédois. 

Bientôt,  s’appuyant  sur  les  idées  de  Dalton,  et  sur  la  doctrine  des  pro¬ 
portions  définies,  M.  Berzelius  développa  les  principes  de  la  théorie 
atomique,  et  introduisit  dans  la  science  l’usage  des  formules  pour  re¬ 
présenter,  d’une  manière  simple  et  rigoureuse,  la  composition  des  corps. 
En  1819,  il  proposa  une  nouvelle  classification  des  minéraux,  fondée 
sur  les  propriétés  électro-chimiques  des  corps.  M.  Mitscherlich,  de  son 


tiLXXX 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


côté,  faisait  faire  un  pas  immense  à  la  science,  en  publiant  sa  belle  loi  de 
l’isomorphisme  (1820),  qui  amena  bientôt  une  réforme  dans  les  mé¬ 
thodes  minéralogiques.  M.  Berzelius  avait  choisi  pour  base  du  genre, 
dans  sa  classification,  l’élément  électro-positif;  M.  Beudant,  s’appuyant 
sur  les  travaux  de  MM.  Mitscherlich,  Bose,  Bonsdorff,  Wachtmeisler, 
etc.,  comprit  qu’il  y  avait  plus  d’avantage  à  adopter  l’élément  électro¬ 
négatif,  et  M.  Berzelius  ne  tarda  pas  à  se  rendre  à  cette  opinion.  Peu  de 
temps  après,  ce  chimiste  enrichit  la  science  d’un  nouveau  principe  im¬ 
portant,  celui  de  l’isomérisme,  et  M.  Mitscherlich  signala  de  nombreux 
exemples  d’un  autre  fait,  déjà  connu,  le  dimorphisme,  qui  n’est  peut- 
être  qu’une  manière  d’être  particulière  de  l’isomérisme. 

Pendant  que  s’opérait  cette  grande  révolution  dans  les  principes  de 
la  science  et  dans  la  marche  des  méthodes  ,  la  cristallographie  et  la 
physique  des  minéraux  ne  demeuraient  pas  stationnaires.  Wollaston 
avait  doté  les  cristallographes  dvun  instrument  précieux,  le  gonio¬ 
mètre,  qui  porte  son  nom.  M.  Weiss  avait  fait  valoir  l’importance  de  la 
considération  des  axes  dans  les  cristaux,  en  établissant  sur  cette  consi¬ 
dération  la  distinction  et  la  classification  des  systèmes  cristallins;  il  avait 
publié  une  théorie  des  zones ,  propre  à  faciliter  le  développement  des 
formes  composées,  et  qui  a  servi  de  base  à  certaines  représentations  gra¬ 
phiques  des  cristaux,  proposées  par  deux  de  ses  élèves,  MM.  Neumann 
et  Quenstedt.  M.  Mohs,  de  son  côté,  donna  un  nouvel  exposé  des  prin¬ 
cipes  de  la  cristallographie,  et  publia  une  classification  remarquable  des 
minéraux,  fondée  uniquement  sur  leurs  caractères  physiques  et  exté¬ 
rieurs.  Il  fut  suivi  dans  cette  voie  par  MM.  Breithaupt,  Haidinger  et 
Zippe.  M.  Neumann  proposa  une  nouvelle  notation  des  formes  cris¬ 
tallines  ,  beaucoup  plus  simple  que  celles  de  Weiss  et  de  Mohs  ;  pu¬ 
blia,  en  1830,  un  traité  de  cristallographie,  l’ouvrage  le  plus  savant  et 
le  plus  complet  qu’on  ait  sur  cette  matière. 

Les  faits  si  importants  de  la  polarisation  et  de  la  double  réfraction  de 
la  lumière  ont  été  reconnus  par  Malus,  Wollaston,  ainsi  que  par 
MM.  Biot  et  Brewster,  qui  ont  donné  les  moyens  de  reconnaître  le  nom¬ 
bre  et  les  caractères  particuliers  des  axes  de  réfraction  ;  le  dernier 
u  signalé  la  dépendance  mutuelle  qui  existe  entre  les  propriétés  op¬ 
tiques  et  les  formes  cristallines.  M.  Mitscherlich  a  déterminé  l’in¬ 
fluence  de  la  chaleur  sur  les  variations  de  la  forme  des  cristaux  ; 
MM.  Frankenheim  et  Savart  ont  étudié,  l’un  les  modifications  delà 


dureté  dans  le  même  cristal, 


l’autre  celles  de  l’élasticité.  Plusieurs  au- 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


CLXXXJ 


très  savants  ont  enrichi  la  science  d’observations  neuves  et  impor¬ 
tantes  ;  et  la  minéralogie ,  qui  a  dû  tant  de  progrès  à  MM.  Brongniart , 
Dufrénoy,  Delafosse ,  Haidinger,  Kupffer,  G.  Rose ,  etc. ,  attend  encore 
d’eux  de  nouveaux  perfectionnements. 

Anatomie .  —  Le  xvme  siècle  n’avait  pas  cessé  de  mettre  à  profit 
les  travaux  des  siècles  précédents  déjà  riches  en  découvertes ,  et  ses 
efforts  avaient  été  couronnés  de  succès;  car  la  connaissance  de  la  struc¬ 
ture  particulière  des  organes  était  arrivée  à  un  haut  degré  de  perfection; 
mais,  jusque-là  tous  les  travaux  n’avaient  eu  pour  but  que  l’anatomie 
descriptive,  et  l’on  peut  dire  que  l’anatomie  générale  n’existait  pas ,  bien 
que  quelques  points  de  cette  science  eussent  été  entrevus  par  les  an¬ 
ciens.  Bichat,  élève  de  Pinel,  qui,  dans  sa  nosographie  philosophique , 
avait  classé  les  maladies  d’après  l’analogie  des  tissus ,  développa  l’idée 
de  son  maître  et  eut  la  gloire  de  donner  aux  études  anatomiques  une 
direction  nouvelle.  Après  avoir  étudié  isolément  les  divers  tissus,  il  les 
compara  entre  eux  et  les  groupa  suivant  leur  affinité  ;  il  comptait  jusqu’à 
vingt-et-un  tissus  élémentaires  ,  quoique  la  plupart  paraissent  dériver 
du  tissu  cellulaire.  La  mort  l’empêcha  de  mettre  la  dernière  main  à 
cette  puissante  création  ;  mais  ses  travaux  ne  furent  pas  stériles  ,  et  les 
routes  qu’il  ouvrit  à  la  science  sont  les  seules  aujourd’hui  suivies. 

L’étude  de  la  structure  intime  des  organes  avait  beaucoup  plus  de 
progrès  à  accomplir  que  l’anatomie  générale,  et  notre  siècle  n’a  point 
manqué  d’hommes  capables  de  descendre  jusque  dans  les  particularités 
de  l’organisation.  Sans  faire  précisément  des  découvertes  nouvelles,  ils 
ont  beaucoup  contribué  au  perfectionnement  de  la  science  de  l’orga¬ 
nisme.  Nous  citerons,  parmi  ceux  qui  se  sont  le  plus  occupés  d’ana¬ 
tomie  générale  et  descriptive,  MM.  Chaussier,  Boyer,  Marjolin,  J.  et 
H.  Cloquet,  Meckel,  Serres,  Lauth ,  Tiedemann,  Magendie,  Bourgery, 
Jacob,  Gerdy,  Treviranus,  Arnol,  etc.  A  ces  noms  peuvent  se  joindre 
ceux  des  savants  qui  se  sont  occupés  de  zootomie,  et  qui  ont  répandu,  sur 
les  connaissances  d’anatomie  générale,  un  intérêt  qui  ne  pouvait  naître 
que  d’un  vaste  point  de  vue  comparateur.  Nous  passerons  légèrement 
sur  l’anatomie  des  régions ,  créée  par  Béclard  ,  qu’une  fin  préma¬ 
turée  empêcha  de  réaliser  complètement  son  idée  ,  et  qui  eut  pour  in¬ 
terprètes  MM.  Velpeau  et  Blandin,  Nous  ne  mentionnerons  pas  ici  les 
travaux  des  hommes  distingués  qui  se  sont  occupés  et  s’occupent  encore 
d’anatomie  pathologique,  parce  que  celte  science,  malgré  son  intérêt 


CLXXX1J 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


et  la  réputation  justement  méritée  de  Morgagni  ,  Mascagni,  Lieutaud , 
Scarpa,  Corvisart,  Laënnec,  Broussais,  de  MM.  Andral,  Cruveilhier, 
etc.,  n’entre  point  dans  le  cadre  de  notre  travail. 


Anatomie  comparée.  —  Dans  le  xvme  siècle,  l’anatomie  comparée, 
alors  à  ses  premiers  essais,  avait  trouvé  pour  défenseurs  les  naturalistes 
les  plus  célèbres  qui  l’avaient  sauvée  du  dédain  et  de  l’oubli.  Vicq-d’Azyr, 
le  savant  et  brillant  anatomiste,  avait  conçu  le  plan  d’une  anatomie 
comparée  qui  devait  embrasser  tous  les  faits  relatifs  à  l’organisation  des 
êtres.  Ce  projet,  ajourné  par  la  mort  de  son  auteur,  fut  réalisé  par  G.  Cu¬ 
vier  qui,  en  1795,  fut  adjoint  à  la  chaire  d’anatomie  comparée  du  Muséum 
national.  Dès  ses  premières  leçons  on  comprit  ce  qu’il  y  avait,  entre  ses 
mains,  d’avenir  pour  cette  science.  Employant  tour  à  tour  l’analyse  et  la 
synthèse,  il  arrivait  à  la  classification  des  animaux  par  l’étude  de  leurs 
organes,  et  à  la  division  de  leurs  fonctions  par  l’étude  des  actes  qu’ils 
accomplissent  ;  il  rangeait  ces  fonctions  dans  l’ordre  de  leur  succession 
naturelle  ;  car  l’animal  a  deux  grandes  fins  à  remplir ,  sa  conservation 
propre  et  celle  de  son  espèce;  c’est  ainsi  qu’un  lien  de  perpétuité  rattache 
les  générations  les  unes  aux  autres.  Guidé  par  ces  hautes  considérations, 
il  disposa  les  faits  dans  un  ordre  tel  que  de  leur  simple  rapprochement 
sortirent  ces  lois  admirables  qui  donnèrent  à  l’anatomie  comparée  une 
certitude  presque  mathématique.  En  1800  et  1805,  ses  leçons,  publiées 
par  les  soins  et  la  collaboration  de  MM.  Duméril  et  Duvernoy,  furent 
pour  la  science  une  époque  non  seulement  de  régénération,  mais 
encore  de  création  ,  puisqu’elles  l’embrassèrent  dans  toutes  ses  parties, 
et  que  les  principes  qui  y  étaient  renfermés  devinrent  les  régulateurs  de 
toutes  les  études  qui  ont  pour  objet  la  connaissance  des  êtres  orga¬ 
nisés.  Ce  précieux  monument  scientifique  n’a  pas  perdu  de  sa  valeur: 
car,  depuis  1835  ,  M.  Duvernoy  surtout  s’occupe  de  mettre  à  la  hauteur 
de  la  science  les  leçons  d’anatomie  comparée  de  Cuvier,  dont  le  1er  vo¬ 
lume  avait  été  revu  par  lui-même.  M.  Laurillard  a  coopéré  pour  une 
part  importante  à  cette  nouvelle  édition. 

L’anatomie  comparée  a  pris  une  telle  importance,  qu’elle  forme 
aujourd’hui  la  base  des  études  de  tous  les  hommes  qui  s’occupent  de  la 
science  des  êtres.  Dans  tous  les  pays  il  en  a  été  entrepris  des  traités  com¬ 
plets  :  Blumenbach,  MM.  de  Blainville,  Meckel ,  Carus,  Treviranus, 
.lacobi,  Home,  Wagner,  Wilbrand,  Grant,  ont  publié,  sur  son  ensemble, 
des  traités  généraux  plus  ou  moins  satisfaisants;  mais  tous  ces  travaux 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


CLXXXllj 


n’ont  pas  été  terminés,  et  nous  devons  regretter  surtout  celui  que  la 
mort  de  Meckel  laisse  incomplet.  Les  mêmes  auteurs  ,  auxquels  nous 
joindrons  MM.  Duméril,  Rudolphi ,  Albers,  Oken,  Kuhl,  DelleChiaje, 
ont  publié  des  mélanges  d’anatomie  et  de  physiologie  comparées  qui 
sont  pour  la  science  autant  de  conquêtes  nouvelles. 

Pour  des  travaux  plus  spéciaux  encore,  se  groupent  une  foule  d’au¬ 
teurs.  MAI.  Rudolphi,  Home,  Duméril,  Lherminier,  Girou  de  Buza- 
rcingues,  Spix,  Mayer,  Oken,  Meckel,  Nitzsch,  etc.,  se  sont  occupés 
d’ostéologie  générale  et  comparée.  La  structure  et  le  développement  des 
os  ont  été  l’objet  des  études  de  MM.  Béclard,  Serres,  Bailly,  Steinmïil- 
len,  etc.  L’application  de  l’osléologie  comparée  à  la  paléontologie,  déjà 
entrevue  par  P.  Camper  et  si  bien  démontrée  par  les  beaux  travaux  de 
G.  Cuvier,  a  été  reprise,  dans  ces  derniers  temps,  par  M.  de  Blainville. 
MAL  Schreger  et  Ilg  ont  étudié  la  syndesmologie  ;  nous  trouvons  en 
myologie,  MM.  Hauch  et  Alïiller. 

La  névroîogie,  qui  met  sur  la  voie  des  mystères  de  la  sensibilité  et 
de  l’intelligence,  a  occupé  un  grand  nombre  d’anatomistes.  Nous  cite¬ 
rons,  parmi  les  plus  célèbres,  AIM.  G.  Cuvier,  Gall  et  Spurzheim,  Bell, 
Desmoulins,  Rolando,  Bailly,  Alagendie,  Treviranus,  Roth,  etc. 

AIM.  E.  Geoffroy  Saint-Hilaire,  Foville,  Serres,  Vimont,  Flourens, 
Tiedemann,  Burdach,  Rolando,  Bellingieri,  ont  fait  une  étude  spéciale 
du  cerveau  et  de  ses  dépendances. 

La  structure  et  la  distribution  des  nerfs  ont  occupé  AIM.  Raspail  et 
Breschet,  Prost,  Girard,  Jacobson,  Kilian,  Lobstein,  Hirzel,  Weber, 
Canaveri ,  etc.  Nous  citerons,  en  parlant  de  chaque  branche  de  la 
zoologie  ,  les  travaux  qui  se  rapportent  spécialement  à  chaque  classe 
d’êtres. 

L 'anthropologie  ou  la  connaissance  des  races  humaines  est  une 
science  due  tout  entière  aux  travaux  de  ce  siècle,  et  trop  jeune  encore 
pour  mériter  une  longue  mention.  En  effet,  soit  résultat  de  l’influence 
des  milieux,  soit  dissemblance  originelle  dans  les  races,  il  existe  entre 
les  peuples  qui  couvrent  la  surface  du  globe  une  diversité  sur  laquelle 
devait  se  porter  l’attention  des  savants  ;  il  en  est  résulté  plusieurs  sys¬ 
tèmes  de  classification  qui,  sans  satisfaire  pleinement  la  raison,  servent, 
comme  toutes  les  méthodes ,  à  ne  pas  s’égarer  dans  le  dédale  de  la 
science.  Les  principaux  auteurs  qui  se  sont  occupés  d’anthropologie 
sont  :  MAL  Rudolphi,  Virey,  Edwards,  Bory  de  Saint-Vincent,  Lesson, 


cr.xxxiv 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


Desmoulins,  Prichard,  Alcide  d’Orbigny,  d’Omalius  d’Halloy,  Knor, 
Roussel,  Gruilhuisen ,  etc. 

Anatomie  philosophique.  —  Porté  naturellement  à  la  généralisa¬ 
tion,  notre  siècle  a  vu  naître  une  science  belle,  attrayante,  heureux  ré¬ 
sultat  de  l’union  de  l’étude  des  faits  et  de  la  philosophie  5  nous  voulons 
parler  de  l’anatomie  et  de  la  zoologie  philosophiques,  dont  les  éléments, 
entrevus  de  siècle  en  siècle  par  divers  naturalistes,  n’ont  été  réunis 
en  corps  de  doctrine  que  dans  le  nôtre.  Aristote  avait  vaguement 
pressenti  l’unité  décomposition  organique;  en  1555  ,  Belon  compara 
l’homme  à  l’oiseau;  en  1704,  Newton,  frappé  de  l’uniformité  des  lois 
qui  régissent  les  masses  du  système  planétaire,  avait  pensé  que  le 
meme  mode  d’uniformité  devait  régner  chez  les  animaux;  en  1756, 
Buffon  formula,  le  premier,  avec  netteté,  le  principe  de  l’unité  de 
composition  ;  ïlerder,  le  grand  philosophe ,  était  persuadé  que,  dans 
tous  les  êtres,  il  domine  une  conformité  d’organisation  qui,  formant 
un  type  exemplaire ,  se  modifie  à  l’infini.  En  1786,  Yicq-d’Azyr  pro¬ 
clama  la  même  loi ,  et  reconnut  dans  la  nature  un  modèle  primitif  et 
général  qu’on  retrouve  partout.  Camper,  un  morceau  de  craie  à  la  main, 
métamorphosait  un  chien  en  cheval,  un  cheval  en  homme,  etc.  ;  mais 
le  grand  développement  de  cette  idée  est  du,  en  zoologie,  à  M.  Geoffroy 
Saint-Hilaire,  et,  en  botanique,  à  Goethe. 

M.  Geoffroy  Saint-Hilaire  ,  collaborateur  de  G.  Cuvier,  avait  publié 
avec  lui  la  classification  des  mammifères.  Frappé,  dans  le  cours  de  ce 
travail,  de  l’arbitraire  qui  régnait  dans  la  division  des  groupes,  il  aban¬ 
donna,  dès  lors,  toutes  les  études  de  nomenclature  pour  se  livrer  à  celles 
du  rapport  des  êtres  entre  eux.  Une  fois  dans  cette  route,  il  repassa  dans 
son  esprit  ses  impressions  antérieures; il  fit  des  observations  nouvelles, 
et  vit  que  des  animaux,  considérés  comme  différents,  ne  se  distinguent 
que  par  des  modifications  dans  la  forme,  la  proportion,  la  disposition, 
et,  d’une  manière  générale,  dans  le  degré  de  développement  de  parties 
qui,  au  fond,  restent  les  mêmes.  Ainsi  ont  lieu  des  variations  infinies 
dans  f arrangement ,  et  par  conséquent  dans  le  jeu  des  organes,  sans 
que  les  rapports  essentiels  soient  changés  ;  de  là  l’idée  de  l’unité  de 
composition  dans  les  êtres  organisés.  Partant  de  ce  principe,  il  reconnut 
que  les  os  élémentaires  des  membres  antérieurs  se  retrouvent  dans  les 
nageoires  pectorales  des  poissons ,  que  la  tête  des  vertébrés  est  formée 
chez  tous  de  parties  analogues,  et  que,  chez  les  poissons,  l’opercule 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


CT.XXV 


de  l’ouïe  n’est  que  la  série  des  osselets  de  cet  organe,  poussés  au  dehors 
pour  servir  à  d’autres  usages.  Une  découverte  fort  remarquable,  et  qu’il 
avait  en  partie  prévue  depuis  longtemps,  est  celle  qu’il  fit,  en  1821,  d’un 
véritable  système  dentaire  chez  les  jeunes  oiseaux.  Par  suite  d’études 
faites  dans  une  direction  semblable,  il  fut  constaté  que,  dans  toutes  les 
classes  des  vertébrés  (mammifères,  oiseaux,  reptiles  ou  poissons),  il  y  a 
un  type  de  formation  primitive  pour  les  membres  antérieurs:  ainsi,  chez 
les  mammifères  terrestres ,  ce  sont  des  organes  de  préhension  ou  de  lo¬ 
comotion  ;  ensevelis  dans  l’intérieur  des  chairs,  comme  chez  les  mam¬ 
mifères  aquatiques,  il  n’en  sort  que  la  main  pour  fendre  l’eau  ;  chez  les 
oiseaux,  ce  sont  des  leviers  destinés  à  frapper  l’air;  chez  les  poissons, 
des  nageoires  ayant  pour  fonction  de  faciliter  les  mouvements  de  pro¬ 
gression.  Cette  identité  est  si  rigoureuse,  que,  chez  les  mammifères, 
dont  le  pied  est  enveloppé  d’une  corne ,  on  reconnaît  les  os  du  méta¬ 
tarse  et  ceux  des  doigts  réunis  dans  le  sabot.  Il  en  est  de  même  de 
la  colonne  vertébrale  qu’on  retrouve  toujours,  avec  des  modifications 
corrélatives,  suivant  les  différentes  classes  d’animaux  et  la  diversité 
de  leurs  conditions  d’existence,  et  dont  le  développement  résulte  de 
la  prépondérance  plus  ou  moins  grande  du  système  sanguin  ou  du 
système  cérébro-spinal. 

La  même  loi  s’applique  encore  aux  articulés  :  l’insecte,  le  crustacé, 
vivent  au  dedans  de  leur  colonne  vertébrale,  dont  les  pièces  différentes 
sont  représentées  par  leurs  divers  anneaux.  Nous  trouvons  dans  les  tor¬ 
tues,  parmi  les  vertébrés,  un  exemple  de  cette  singularité  de  structure  ; 
et  l’on  peut  comparer  les  segments  articulés  du  homard  et  de  la  sco¬ 
lopendre  à  une  série  de  vertèbres  constituant  une  colonne  vertébrale, 
dont  les  pattes  figurent  les  côtes  ;  mais,  pour  continuer  l’analogie  et  la 
trouver  jusque  dans  les  organes  intérieurs,  il  faut  renverser  ces  animaux 
sur  le  dos,  si  l’on  veut  placer  dans  le  même  ordre  les  systèmes  nerveux 
et  sanguin;  car,  chez  eux,  le  système  viscéral  est  en  dessus,  et  c’est  sous 
le  ventre  que  se  trouvent  les  ganglions  qui  remplacent  la  moelle  épinière 
et  le  cerveau.  Chez  eux  comme  chez  les  vertébrés,  ces  ganglions  don¬ 
nent  naissance  aux  nerfs  sensitifs  ;  et,  ce  qui  rend  plus  frappante  l’idée 
d’unité  de  plan,  c’est  que  les  vertébrés,  encore  dans  l’œuf,  sont  fixés 
par  le  ventre  au  vitellus,  tandis  que  les  insectes  le  sont  par  le  dos. 

Après  cette  grande  découverte  de  l’unité  de  plan  du  système  osseux 
vient ,  comme  complément  indispensable ,  celle  du  balancement  des 
organes,  cause  inépuisable  de  diversité  dans  les  êtres.  Parmi  tant  de 


X 


CLXXXVj 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


faits  d’une  si  admirable  fécondité  pour  l’explication  des  données  phi¬ 
losophiques,  nous  citerons  seulement  celui  de  révolution  du  foetus,  qui, 
avant  d’arriver  à  l’état  que  lui  assigne  son  origine,  passe,  pour  ainsi  dire, 
par  la  forme  des  animaux  des  classes  inférieures.  L’idée  du  plan  unique 
remonte  à  1796  ;  en  1807,  elle  avait  une  forme  plus  arrêtée  ;  depuis, 
son  auteur  n’a  pas  cessé  d’en  poursuivre  la  démonstration  avec  une 
patience  infatigable.  Il  a  recherché  les  analogies  non  seulement  dans 
la  comparaison  des  organes,  mais  encore  dans  leurs  éléments,  ne  négli¬ 
geant  pas  plus  ceux  qui  restent  à  l’état  rudimentaire  que  ceux  qui  ac¬ 
quièrent  le  plus  grand  développement. 

Pendant  que  cette  science  se  créait  en  France,  l’illustre  Goethe  prélu¬ 
dait,  en  1792,  aune  semblable  découverte,  par  son  ouvrage  sur  les  mé¬ 
tamorphoses  des  plantes ,  écrit  dans  la  même  pensée.  Bientôt  après , 
il  démontra  la  nécessité  de  fondre  ensemble  l’anatomie  humaine  et 
l’anatomie  comparée;  et,  pour  donner  à  la  science  une  base  plus  cer¬ 
taine,  d’établir,  d’après  les  fonctions,  un  type  anatomique,  un  modèle 
universel,  qui  pût.  servir  de  guide  dans  l’étude  des  animaux.  Les  travaux 
de  ce  grand  philosophe,  mal  compris  de  ceux  à  qui  il  les  avait  soumis, 
ne  parurent  qu’en  1820,  quoiqu’ils  eussent  été  terminés  en  1796. 

En  1807  et  1808,  M.  Oken  en  Allemagne  et  M.  Duméril  en  France, 
urent  conduits,  par  des  considérations  différentes,  à  l’idée  de  la  com¬ 
position  vertébrale  de  la  tête,  que  Goethe  avait  entrevue,  plusieurs  an¬ 
nées  auparavant,  d’après  le  témoignage  de  quelques  auteurs  allemands. 
Cette  théorie  est  aujourd’hui  généralement  admise  en  principe  ;  et  les 
auteurs  les  plus  opposés  à  l’anatomie  philosophique  reconnaissent  que  la 
tête  est  composée ,  sinon  de  vertèbres  agrandies ,  au  moins  de  ceintures 
osseuses,  comparables  à  des  vertèbres.  MM.  de  Blainville,  Geoffroy 
Saint-Hilaire,  Spix,  Carus  et  Meckel,  ont  contribué  au  développement 
de  la  première  idée ,  mais  ils  n’ont  pas  encore  pu  s’entendre  sur  le 
nombre  des  vertèbres  crâniennes.  Une  autre  question  ,  moins  impor¬ 
tante  ,  il  est  vrai ,  mais  à  la  solution  de  laquelle  Goethe  fit  faire  un 
grand  pas ,  est  la  démonstration  de  l’existence  de  l’os  intermaxillaire 
chez  l’homme.  Cette  découverte  a  fait  disparaître  la  différence  établie 
par  Blumenbach  entre  l’homme  et  le  singe.  A  la  même  époque,  Vicq- 
d’Azyr  constata  le  même  fait. 

A  peine  cette  voie  fut-elle  ouverte,  qu’un  grand  nombre  de  savants 
dirigèrent  leurs  recherches  dans  le  but  de  pousser  plus  loin  les  découver¬ 
tes  récentes  ;  dans  l’article  Mammifères  du  Dictionnaire  de  Déterville, 


DISCOURS  P  R  ÉL  IM  UN  Al  K  K.  CLXXxvij 

M.  deBlainvillc  posa  les  bases  d’une  morphologie  rationnelle  des  ani¬ 
maux  supérieurs  ;  M.  Serres  contribua  aux  progrès  de  cette  science 
par  ses  ouvrages  sur  les  Lois  de  V ostéogénie ,  et  sur  X Anatomie  compa¬ 
rative  du  cerveau  dans  les  quatre  classes  d’ animaux  vertébrés .  Le 
point  de  vue  de  M.  Serres  est  le  développement  centripète  de  l’or¬ 
ganisme,  d’après  lequel  on  voit  tout  tendre  de  la  circonférence  au 
centre.  Partant  de  cette  base,  l’auteur  poursuit,  à  travers  la  modi¬ 
fication  infinie  des  formes,  la  concordance  des  parties  analogues  ;  mais 
l’Allemagne,  dont  les  esprits  sont  si  propres  aux  spéculations,  a 
fourni  les  conceptions  les  plus  hardies.  En  1821,  M.  Oken  publia, 
sous  le  titre  de  Système  d’anatomie,  de  physiologie  et  d’histoire  na¬ 
turelle y  un  exposé  de  ses  vues  d’unité ,  dans  lequel  la  nature  entière 
est  l’objet  de  ses  méditations.  Il  prend  pour  point  de  départ  les  quatre 
éléments  des  anciens,  l’air,  le  feu,  l’eau  et  la  terre,  dont  il  explique 
toutefois  la  nature  ;  il  trouve  quatre  classes  correspondantes  pour  le 
règne  minéral ,  trois  pour  le  règne  végétal  ,  quatre  pour  le  règne 
animal.  Dans  les  animaux,  les  parties  organiques  élémentaires  sont  les 
intestins,  les  veines,  les  trachées  ou  poumons,  et  les  organes  de  la  vie 
de  relation,  qui  sont  eux-mêmes  des  répétitions  des  éléments  typiques, 
et  passent  à  travers  cette  répétition  de  parties  organiques.  Il  montre 
ensuite,  comme  conséquence  de  ce  principe,  que  le  règne  animal  s’est 
développé  dans  le  même  ordre  que  les  organes  dans  le  corps  des  ani¬ 
maux.  Ce  sont,  d’après  lui,  ces  organes  qui  caractérisent  les  classes, 
et  il  y  a  autant  de  classes  d’animaux  qu’il  y  a  d’organes  ;  en  conséquence 
ses  trois  grandes  divisions  sont  :  les  animaux  à  viscères  qui  forment  les 
invertébrés  ;  les  animaux  à  chair  ou  les  poissons,  les  reptiles  et  les  oi¬ 
seaux;  enfin  les  animaux  à  sens  ou  les  mammifères.  Ces  mêmes  caractères 
se  retrouvent  dans  les  différentes  classes.  Ce  système,  dont  les  idées 
paraissent  étranges  au  premier  abord,  est  d’une  grande  profondeur 
philosophique. 

M.  Carus  prend  l’œuf  ou  la  sphère  creuse,  figure  des  êtres  les  plus  élé¬ 
mentaires,  comme  la  base  de  tout  le  développement  de  l’organisme. 
D’après  ses  idées,  la  partie  molle  de  la  sphère  tend  à  conserver  sa 
forme,  tandis  que  la  partie  solide  ou  l’axe ,  susceptible  de  déplace¬ 
ment,  tend  à  produire  des  figures  terminées  par  des  lignes  droites  qui 
modifient  la  forme  de  la  sphère. 

M.  Spix  a  suivi  une  voie  semblable,  c’est-à-dire  qu’il  s’est  lancé  dans 
le  champ  des  abstractions  ;  aussi  son  système  est-il  peu  en  harmonie  avec 


(‘LXXXVIIJ 


DISCO  U  K  S  I»R  É  L I M I N  A I K  E . 


nos  idées  positives.  La  marche  de  l’anatomie  philosophique  française  est 
toute  différente  :  elle  déduit  plus  froidement,  et  remonte  des  faits  à  la 
généralisation ,  au  lieu  de  prendre  l’inconnu  pour  point  de  départ. 

Cette  grande  et  puissante  création,  à  laquelle  il  ne  reste  qu’à  se 
développer  par  l’observation  ,  n’a  pas  trouvé  partout  des  partisans  ;  en 
effet,  elle  a  encore  à  répondre  à  des  objections  puissantes.  G.  Cuvier 
se  montra  l’un  de  ses  antagonistes  les  plus  sévères  ;  il  admettait  que 
les  êtres  organisés ,  loin  de  former  une  ligne  continue,  sans  interrup¬ 
tions  ,  en  forment  plusieurs  marchant  parallèlement  ;  qu’alors  un  seul 
plan  ne  suffit  plus,  et  qu’il  en  faut  plusieurs,  puisqu’il  y  a  plusieurs 
gradations  parallèles.  Il  disait  que  les  zoologistes  philosophes  cher¬ 
chaient  en  vain  l’unité  dans  les  organes  ;  qu’elle  réside  dans  les  fonc¬ 
tions  générales  et  essentielles  ,  qui  sont  les  conditions  absolues  de 
l’animalité.  La  divergence  qui  sépare  les  deux  écoles  existe  encore,  et 
ce  n’est  pas  à  nous  de  décider  ia  question  :  nous  dirons  seulement  de 
l’anatomie  philosophique  que  si ,  comme  les  théories  générales,  elle  a 
procédé  d’une  manière  peut-être  trop  absolue ,  elle  renferme  assez  de 
vérités  pour  qu’on  ne  puisse  la  repousser  sans  examen. 

Physiologie .  —  Nous  avons  vu,  dans  les  siècles  précédents,  la  physio¬ 
logie  soumise  aux  hypothèses  des  sectes  chimiques  et  mécaniques,  ou  al¬ 
lant  puiser,  dans  des  théories  plus  ou  moins  spécieuses,  l’explication  des 
phénomènes  de  la  vie.  Les  progrès  des  sciences  ne  lui  ont  pas  en¬ 
core,  il  est  vrai,  permis  d’asseoir  ses  explications  sur  des  démonstra¬ 
tions  toujours  rigoureuses;  mais  elle  a  cessé  d’être  l’esclave  des  systèmes 
dominants  en  philosophie  et  dans  les  sciences  physiques,  et  elle  do¬ 
mine  toutes  celles  qui  ont  pour  but  la  connaissance  de  l’être  et  de  ses 
fonctions  :  aussi  la  métaphysique  et  la  philosophie  transcendante,  qui  s’é¬ 
puisent  en  vains  efforts  pour  trouver,  dans  des  hypothèses,  l’explication 
des  faits  de  l’ordre  le  plus  élevé,  sont-elles  obligées  de  venir  demander  à 
la  physiologie  les  lumières  qui  leur  manquent.  Cette  science  intéresse 
donc  profondément  tous  ceux  qui  voient  dans  l’étude  de  la  nature  l’u¬ 
nique  base  de  la  certitude  humaine  ;  et  la  société  civile  elle-même  peut 
en  attendre  des  modifications  importantes  dans  sa  constitution  orga¬ 
nique. 

A  la  tête  des  hommes  du  siècle  qui  ont  rendu  le  plus  de  services  à 
la  physiologie,  se  place  naturellement  Bichat.  Observateur  judicieux, 
sachant  tirer  des  inductions  profondes  de  simples  rapprochements  ou 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


CLXXX1X 


de  simples  analogies ,  il  rapporte  tous  les  phénomènes  de  la  vie  à 
des  propriétés  dont  les  unes  résident  dans  les  organes,  tandis  que  les 
autres  sont  répandues  dans  le  reste  de  l’économie  vivante.  Les  dis¬ 
tinctions  qu’il  fait  entre  les  tissus  et  leur  rôle  dans  l’état  normal  et  pa¬ 
thologique  sont  devenues  la  source  des  révolutions  qui ,  depuis  le 
commencement  de  ce  siècle,  ont  régénéré  la  médecine. 

La  physiologie  touche  de  si  près  aux  phénomènes  appelés  psychologi¬ 
ques,  que  presque  tous  les  physiologistes  ont  abordé  cette  grande  ques¬ 
tion.  L’un  des  plus  célèbres  sous  ce  rapport,  Cabanis,  fit  principa¬ 
lement  servir  ses  vastes  connaissances  à  l’explication  des  phénomènes 
de  l’intelligence;  dans  son  éloquent  ouvrage  sur  le  rapport  du  physi¬ 
que  et  du  moral  de  l’homme,  il  remplit  la  lacune  laissée  par  les  philo¬ 
sophes  sensualisles  dans  l’explication  du  mécanisme  mystérieux  de  la 
pensée.  De  Laméthrie,  Priestley  et  Darwin,  ne  virent  dans  les  phéno¬ 
mènes  de  l’économie  vivante  que  des  propriétés  de  la  matière  organique. 
Baumes,  Ackermann,  suivant  la  même  voie,  rentrèrent  dans  les  théories 
des  physiologistes  chimistes  et  mécaniciens,  tandis  que  d’autres  y  cher¬ 
chaient  des  explications  prises  en  dehors  de  la  science.  Nous  ne  sommes 
pas  tout  à  fait  affranchis  de  ces  idées  exclusives  ;  chacun  explique  encore 
par  une  théorie,  résultat  de  ses  études,  de  ses  croyances  ou  de  ses  pré¬ 
jugés,  les  phénomènes  de  la  vie;  mais  il  n’en  résulte  pas  moins  des 
travaux  de  ce  siècle  que  chacun  contribue ,  par  ses  recherches  labo¬ 
rieuses,  à  enrichir  la  science  de  faits  nouveaux,  abstraction  faite  de  toute 
théorie. 

MM.  Buisson,  Grimaud,  Magendie,  Richerand,  Adelon  ,  Dumas, 
Broussais,  Breschet,  Bourdon,  Sprengel,  Burdach,  de  Blainville,  Dugès, 
Millier,  ont  écrit  des  traités  généraux  qui  se  rapportent  aussi  bien  aux 
animaux  qu’à  l’homme,  et  embrassant  l’ensemble  de  la  science;  mais  ces 
grands  travaux  n’ont  pas  empêché  les  études  spéciales ,  et  les  fonc¬ 
tions  particulières  des  organes  ont  été  observées  avec  soin.  MM.  Leroy, 
Dhéré,  Duncan,  Edwards,  etc.,  ont  étudié  les  phénomènes  de  la  nu¬ 
trition  en  général  ;  MM.  Chaussier,  Montègre,  Magendie,  Tiedemann, 
Gmelin,  Schwann,  ceux  de  la  digestion;  MM.  Barry,  Legallois,  Davy, 
Allen,  Edwards,  Martin  Saint-Ange,  Goodwyn,  Pépys,ont  fait  de  nom¬ 
breuses  recherches  sur  la  respiration  et  la  circulation  ;  M.  Poiseuille  a 
calculé  la  force  impulsive  du  cœur  sur  le  fluide  sanguin  ;  MM.  Legal¬ 
lois,  Prévost,  Dumas,  Donné,  Schullz,  Kaltenbrunner ,  Wilson,  Mill¬ 
ier,  Andral,  etc.,  ont  réuni  un  grand  nombre  d’observations  sur  le 


t'XC 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


sang;  Bichat,  MM.  Magendie,  Fohrnann ,  Tiedemann,  Gmelin,  Lippi, 
Panizza,  Antomarchi,  Bell,  Parsons,  Configliachl,  ont  traité  des  sécré¬ 
tions  et  des  excrétions  dans  des  ouvrages  généraux  ou  des  mémoires 
particuliers;  MM.  Despretz,  Coutanceau,  Brodie et Chossat,  se  sont  oc¬ 
cupés  de  la  chaleur  animale;  MM.  Breschet  et  Becquerel  ont  détermi¬ 
né,  par  des  expériences  délicates,  la  température  des  tissus  animaux  ; 
MM.  Dutrochet,  Fodera,  Home,  Tiedemann,  Carlisle,  Lauth,  Meckel, 
Blainville,  Tilesius  ,  Séguin  ,  etc. ,  ont  fait  de  nombreuses  recherches 
sur  l’absorption;  MM.  Scarpa,  Gaillardi,  Flourens  et  Serres,  sur  la 
formation  des  os;  M,  Flourens  s’est  livré  à  des  expériences  pleines 
d’intérêt  sur  la  coloration  des  os  par  la  garance;  MM.  Dumas,  Prévost, 
Prochaska,  Carlisle,  ont  étudié  le  mouvement  musculaire;  MM.  Gau¬ 
tier,  de  Blainville,  Belle  Chiaje,  Mojon,  Breschet,  Roussel  de  Vauzème 
et  Flourens,  ont  donné  des  travaux  intéressants  sur  la  structure  de  la 
peau;  MM.  Pinel,  Gall ,  Spurzheim ,  Broussais ,  Legallois,  Jaeobson, 
Rolando,  Bell,  Béclard,  Desmoulins,  Flourens,  Burdach  ,  Bouillaud , 
Adelon,  Bailli,  Breschet,  ont  fait  une  profonde  étude  du  système  ner¬ 
veux.  Gall  est  le  créateur  de  la  phrénologie,  science  nouvelle,  en¬ 
trevue,  il  est  vrai,  par  plusieurs  physiologistes  anciens,  mais  qui  s’est, 
de  nos  jours,  établie  comme  doctrine  philosophique  au  milieu  des 
théories  existantes,  et  qui  attend  de  ses  laborieux  sectateurs  la  confir¬ 
mation  des  premières  vérités  dont  elle  a  posé  les  bases.  MM.  Cuvier, 
de  Blainville  ,  Duméril,  Home,  Froriep,  Lehmann,  Knox,  Houston, 
Broussais,  Breschet,  Flourens,  Cloquet,  Dugès,  Muller,  etc.,  ont  étudié 
spécialement  les  organes  des  sens. 

Les  fonctions  si  complexes  de  la  génération  ont  occupé  un  grand 
nombre  de  physiologistes  ;  mais  les  premiers  travaux  entrepris  dans 
cette  direction  se  sont  bornés  à  des  recherches  plus  ou  moins  spéciales. 
Nous  citerons,  parmi  les  hommes  qui  s’y  sont  livrés,  MM.  Pander, 
Baër,  Meckel,  Rathke,  Tiedemann,  Bojanus,  Purkinje,  Huschke,  Cu¬ 
vier,  Dutrochet,  Serres,  Weber,  Breschet,  Prévost,  Dumas,  Velpeau , 
Flourens,  Martin  Saint-Ange,  etc.  D’autres  physiologistes  ont  étendu 
leurs  études  à  toute  la  série  animale  ,  et  des  traités  spéciaux  ont  été 
publiés  sur  cette  matière  par  MM.  Burdach,  Muller,  Valentin,  etc., 
en  France,  M.  Coste  a  fait  de  l’embryogénie  et  de  l’ovologie  comparée 
l’objet  d’un  enseignement  dans  la  chaire  d’anatomie  comparée  de  M.  de 
Blainville,  au  Jardin  du  Roi.  Un  brillant  avenir  est  promis  à  cette  par¬ 
tie  de  la  science. 


i 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


CXCJ 


Tl  est  une  autre  branche  de  la  science  physiologique  qui ,  de  nos 
jours,  vient  se  heurter  contre  un  scepticisme  bien  naturel,  mais  poussé 
trop  loin,  sans  doute:  c’est  le  somnambulisme  magnétique,  qui  a  oc¬ 
cupé  MM.  Deleuze,  Bertrand,  Puységur,  Frappart,  Teste,  Ricard,  etc., 
et  qui  compte  encore  un  grand  nombre  d’adeptes.  Depuis  les  mystifica¬ 
tions  de  Mesmer,  l’Académie  des  sciences  et  celle  de  médecine  sont 
intervenues,  par  intervalle,  dans  cette  question,  chaque  fois  qu’il  s’est 
présenté  des  magnétiseurs  annonçant  de  nouveaux  prodiges;  jusqu’à  ce 
jour,  le  problème  n’est  pas  résolu;  ce  qui  vient  peut-être  de  ce  qu’on 
cherche  dans  un  phénomène  réel  des  effets  imaginaires. 

Tératologie.  —  Une  nouvelle  branche  de  la  science  ,  d’un  puissant 
intérêt  et  destinée  à  révéler  les  mystères  de  l’évolution  des  êtres,  est 
la  tératologie ,  qui  repose  sur  le  principe  dont  il  a  été  question  en  trai¬ 
tant  de  l’anatomie  philosophique,  c’est-à-dire  que  les  embryons  passent, 
dans  le  cours  de  leur  développement,  par  la  forme  des  animaux  des 
classes  inférieures.  Il  résulte  de  ce  principe  que,  s’il  survient  un  temps 
d’arrêt,  il  naît  un  être  incomplet  dans  son  espèce. 

Les  anciens  tératologistes  (  si  l’on  peut  donner  ce  nom  à  des  hommes 
qui  n’ont  recueilli  que  des  faits  mal  vérifiés ,  au  lieu  d’aller  cher¬ 
cher  dans  un  principe  sûr  les  causes  de  ces  anomalies)  voyaient,  dans 
tous  ces  monstres ,  les  fruits  de  l’œuvre  du  démon  ou  d’unions  anti¬ 
naturelles  :  Montaigne  et  Bacon ,  doués  d’une  raison  plus  froide,  ne 
virent  dans  les  êtres  anomaux  que  les  résultats  de  lois  différentes  de 
celles  qui  sont  communes  à  l’espèce.  Au  xviii6  siècle,  la  tératologie 
prit  une  marche  plus  rationnelle;  mais  avant  Haller,  le  régénérateur  de 
celte  importante  partie  de  la  science  ,  on  ne  trouve  qu’à  glaner  parmi 
des  absurdités  ;  ou,  si  quelques  faits  vraisemblables  se  présentent ,  on 
flotte  entre  l’affirmation  des  uns  et  la  négation  des  autres.  Ce  fut  ce 
savant  anatomiste  qui  démontra  l’utilité  de  l’étude  des  anomalies  orga¬ 
niques  pour  le  progrès  de  la  physiologie. 

Les  anatomistes  philosophes  ont  cherché  dans  les  inégalités  de  dé¬ 
veloppement  de  l’embryon  l’explication  des  phénomènes  tératologi¬ 
ques.  MM.  Meckel,  Geoffroy  Saint-Hilaire,  Serres  et  Isidore  Geoffroy, 
ont  démontré,  à  l’aide  d’un  grand  nombre  de  faits,  que  les  anomalies  ré¬ 
sultent  presque  toujours  d’un  arrêt  survenu  dans  le  développement 
d’un  certain  nombre  d’organes,  ayant  conservé  jusqu’à  la  naissance 
les  caractères  qui  cessent  ordinairement  d’exister  pendant  les  premiè- 


excij 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


res  périodes  fœtales  ou  même  embryonnaires.  Il  suit  de  là  que  la 
monstruosité  n’est  pas  un  aveugle  désordre ,  mais  un  ordre  régulier, 
soumis  à  des  lois  précises ,  à  des  règles  constantes.  Toute  loi  tératolo¬ 
gique  a  sa  loi  correspondante  dans  l’ordre  normal ,  et  les  monstres 
peuvent  être  classés  d’après  le  principe  des  méthodes  linnéennes  ;  il 
existe  donc  un  rapprochement  forcé  entre  les  divers  degrés  de  mons¬ 
truosité  et  ceux  de  l’échelle  animale.  Cette  idée  de  classification,  due  à 
M.  Geoffroy  Saint-Hilaire,  a  été  développée  et  complétée  par  M.  Isi¬ 
dore  Geoffroy.  En  l’étendant  à  tous  les  groupes,  et  en  les  échelonnant 
suivant  le  principe  de  la  subordination  des  caractères ,  il  a  rendu  la 
classification  tératologique  plus  régulière  que  la  classification  zoo¬ 
logique. 

Il  existe  à  notre  époque  de  nombreux  travaux  tératologiques  : 
MM.  Geoffroy  Saint-Hilaire  père  et  fils,  Meckel ,  Serres  et  Otto,  ont 
écrit  des  traités  généraux.  MM.  Belle  Chiaje,  Meckel,  Otto,  Anto- 
marchi,  Burkard,  Herold,  ont  étudié  les  monstres  doubles  et  simples. 

L’hermaphrodisme  et  l’hémitérie  ont  occupé  MM.  Jacobi,  Martin 
Saint- Ange,  Weese,  Stampini,  Nicati,  etc.  MM.  Breschet  et  Geoffroy, 
Orth  et  Hirnly,  ont  recherché  les  lois  des  monstruosités  par  inclusion. 

Zoologie  générale .  — •  La  zoologie,  cultivée  avec  un  succès  toujours 
croissant  depuis  la  renaissance  des  lettres,  ne  prit  un  véritable  carac¬ 
tère  de  stabilité  qu’après  que  le  génie  de  Linné  eut  jeté  les  bases  de  la 
méthode  naturelle  ;  mais  les  travaux  de  l’illustre  Suédois  et  les  perfec¬ 
tionnements  successifs  qu’il  avait  apportés  à  sa  classification  dans  les 
diverses  éditions  de  son  Systema  naturœ ,  n’avaient  pas  empêché  les 
essais  d’autres  méthodistes.  G.  Cuvier  qui,  pendant  longtemps,  résuma 
toute  la  science  française,  ou,  pour  mieux  dire,  fut  la  plus  haute  expres¬ 
sion  scientifique  du  commencement  de  ce  siècle,  commença  par  réviser, 
en  1795,  de  concert  avec  M.  Geoffroy  Saint-Hilaire,  la  classification  des 
mammifères ,  puis  il  fit  des  études  semblables  sur  les  êtres  de  la  série 
animale ,  et  partout  il  apporta  une  réforme  depuis  longtemps  désirée, 
Linné  avait  formé  sans  choix  sa  classe  des  vers  de  tous  les  animaux  qui 
n’avaient  pu  trouver  place  dans  les  classes  précédentes  5  cette  classifi¬ 
cation  vicieuse  réclamait  d’importantes  modifications.  Cuvier,  qu’un 
séjour  sur  les  côtes  de  Normandie  mit  à  portée  d’étudier  les  animaux 
marins,  prépara,  de  1790  à  1795,  pour  la  classe  des  vers,  un  nouveau 
mode  de  classification,  qui,  dès  sa  publication  (1795),  obtint  l’adhésion 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE.  cxciij 

de  lous  les  naturalistes.  Ce  grand  et  beau  travail  remplit  toutes  les 
conditions  d’une  méthode  naturelle,  quelle  que  soit  la  disposition  des 
groupes  intermédiaires;  mais  il  a  déjà  subi  d’inévitables  perfectionne¬ 
ments,  par  suite  des  progrès  qu’ont  amenés  des  éludes  de  plus  en  plus 
profondes  sur  les  êtres  des  diverses  classes.  En  1797,  Cuvier  publia 
son  tableau  élémentaire  de  l’histoire  naturelle  des  animaux;  il  présenta, 
en  1817  et  en  1830,  dans  la  2e  édition  du  Régné  animal ,  ouvrage 
aussi  capital  dans  la  science  que  le  Systema  naturœ  de  Linné,  une 
classification  complète  de  tous  les  animaux,  fondée  sur  leur  organi¬ 
sation,  d’après  le  principe  des  affinités  naturelles. 

Le  système  de  Cuvier  est  fondé  sur  l’ordre  descendant,  c’est-à-dire 
qu’on  y  trouve  le  type  le  plus  complexe  au  sommet  et  le  plus  simple  à 
la  base;  il  a  été  adopté  par  la  plupart  des  naturalistes,  comme  le  mieux 
approprié  aux  besoins  de  l’étude,  en  ce  qu’il  va  du  connu  à  l’inconnu. 
Cependant  tous  les  zoologistes  n’ont  pas  accepté  ce  système  ;  ils  ont  fait 
des  efforts  constants  pour  arriver  à  une  classification  plus  parfaite  et 
plus  philosophique  encore;  et,  si  leurs  tentatives  n’ont  pas  toujours  été 
accompagnées  de  succès,  du  moins  ont-elles  contribué  au  progrès  de 
la  science ,  en  variant  les  points  de  vue.  Lamarck,  porté  par  sa  nature  à 
l’abstraction,  a  adopté  l’ordre  inverse  de  Cuvier  ;  il  a  établi  un  système 
général  de  classification  des  animaux,  en  suivant  l’ordre  ascendant, 
comme  celui  qui  répondait  le  mieux  à  la  théorie  de  la  génération  suc¬ 
cessive  des  êtres. 

Toutefois,  ce  renversement  de  l’ordre  de  classification  générale  n’a  pas 
exercé  une  bien  grande  influence  sur  les  divisions  des  groupes  fonda¬ 
mentaux,  et  la  méthode  naturelle  a  triomphé  de  toutes  les  tentatives 
faites  en  dehors  de  ses  principes.  Différentes  modifications  y  ont 
été  apportées  par  plusieurs  auteurs,  sans  l’altérer  profondément  ;  mais 
M.  de  Blainville  est  venu,  avec  l’autorité  de  son  profond  savoir,  pro¬ 
poser  de  nouvelles  bases  de  classification,  en  opposition  avec  celles  de 
Cuvier.  Selon  cet  auteur,  le  règne  animal  doit  être  partagé  en  trois 
groupes  primordiaux  seulement,  fondés  sur  les  formes  générales  des 
animaux  et  sur  leur  relation  avec  la  disposition  du  système  nerveux. 
Plusieurs  des  hommes  éminents  dans  la  science  inclinent  vers  l’opinion 
de  M.  de  Blainville,  etquoique  son  système  n’ait  pas  obtenu  une  adhésion 
générale  ,  la  plupart  des  naturalistes  flouent  entre  les  deux  systèmes 
qui  se  disputent  la  prééminence. 

Il  est  une  aulre  manière  d’envisager  la  connexion  des  êtres  vivants  : 


7 


cxuv 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


c’est  celle  de  MM.  Oken  et  Mac-Leay.  Nous  avons  fait  connaître  les 
idées  du  premier,  en  parlant  de  l’anatomie  philosophique;  il  nous  reste 
à  exposer  la  méthode  de  Mae-Leay  :  cet  auteur  base  son  système  sur 
ce  principe  déduit  des  affinités  naturelles  des  êtres ,  que  tous  les 
groupes  organiques  affectent  la  forme  circulaire  ;  d’après  son  arrange¬ 
ment,  chacun  de  ces  cercles  contient  cinq  autres  groupes  formant  un 
nouveau  cercle  ;  aux  points  où  ces  cercles  se  touchent  par  leur  cir¬ 
conférence,  se  trouvent  des  groupes  intermédiaires  qui  les  lient  entre 
eux.  Ainsi,  il  y  a  affinité  entre  les  êtres  d’un  même  cercle,  et  analogie  seu¬ 
lement  entre  ceux  de  deux  cercles  différents.  D’après  ce  système,  tous 
les  êtres  organisés  sont  divisés  en  deux  grands  cercles  comprenant  l’un 
le  règne  végétal,  l’autre  le  règne  animal,  et  chacun  d’eux  est  ensuite 
partagé  en  groupes  secondaires.  Ce  mode  de  classification,  appelé  sys¬ 
tème  quinaire  et  exposé  dans  les  Horœ  entomologicœ ,  publiées  de  1819 
à  1821,  a  été  étendu  et  appliqué  à  tout  le  règne  animal  par  plusieurs  na¬ 
turalistes  anglais,  et  entre  autres  par  M.  Swainson. 

Après  les  ouvrages  systématiques,  résultats  des  efforts  des  maîtres  de 
la  science,  viennent  ceux  des  naturalistes  qui,  sans  créer  de  systèmes, 
acceptent  les  méthodes  généralement  admises,  ou  se  contentent  de  mo¬ 
difications  de  peu  d’importance.  Nous  citerons  les  éléments  de  zoologie 
générale  de  MM.  Latreille,  Duméril,  Milne  Edwards,  Pouchet,  Van-der 
Ilœven,  Grant,  Hollard,  Hemprich,  Kaup,  Munck,  Reichenbach;  mais 
il  manque  un  Syslema  animalium ,  contenant  l’indication  de  tous  les 
animaux  décrits  ou  renfermés  dans  les  collections  et  les  traités  séparés. 

Mammalogie.  — Le  nombre  toujours  croissant  des  animaux  dont  se 
sont  enrichis  les  collections  a  nécessité  la  division  de  la  zoologie 
en  plusieurs  branches.  En  tête,  se  trouve  la  mammalogie.  Cette  science, 
perfectionnée  sous  le  rapport  de  la  méthode  par  les  classificateurs  géné¬ 
raux,  a  vu  le  système  de  G.  Cuvier  modifié  par  MM.  Desmarest,  Dumé- 
rii,  Duvernoy.  Latreille,  Ranzani,  Desmoulins,  Fréd.  Cuvier  et  Van-der 
Hœven,  qui  tous  sont  partis  d’un  point  de  vue  commun,  fondé  sur  les 
principes  de  la  méthode  naturelle  ;  mais,  comme  la  science  n’arrive  pas 
d’un  seul  coup  à  un  degré  de  certitude  tel  que  toute  contradiction  soit 
impossible,  d’autres  essais  ont  eu  lieu  pour  donner  une  classification 
plus  parfaite  des  mammifères.  En  1811,  Illiger  publia  son  Prodromus 
systemalis  mammalium ,  qui  contenait  une  nouvelle  méthode,  fon¬ 
dée  sur  les  organes  de  préhension  et  de  sustentation  ;  ce  travail,  quoique 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


cxcv 


remarquable  sous  plusieurs  rapports,  a  le  défaut  d’être  empreint  d’un 
néologisme  qui  ajoute  à  l’étude  des  difficultés  nouvelles.  M.  de  Blain- 
ville  a  publié,  en  1816,  une  classification  différente  de  celle  de  Cu¬ 
vier,  et  basée  sur  l’unité  ou  la  dualité  de  l’utérus,  ainsi  que  sur  une  ap¬ 
préciation  rigoureuse  de  la  valeur  des  principaux  caractères  mam- 
malogiques.  M.  Desmoulins  a  cherché,  en  1825,  à  concilier  le  système  de 
Cuvier  et  celui  de  M.  de  Blainvillc,  sans  que  cette  modification  ait  été 
adoptée.  M.  Isidore  Geoffroy  a  divisé  les  mammifères  en  trois  séries  pa¬ 
rallèles,  commençant,  chacune,  par  les  êtres  les  plus  complets  et  descen¬ 
dant  jusqu’aux  plus  simples.  Le  prince  Charles  Bonaparte  a  également 
établi  une  classification  naturelle  dans  laquelle  on  retrouve  la  plupart 
des  ordres  de  Linné,  mais  qui  est  divisée  en  deux  séries  fondées  sur  le 
mode  de  reproduction  des  mammifères.  Dans  son  état  actuel,  la  mé¬ 
thode  mammalogique  doit  subir  les  perfectionnements  depuis  longtemps 
proposés  par  les  zoologistes ,  et  qui  tendent  à  séparer  ou  à  unir  cer¬ 
tains  ordres  ou  certaines  familles  dont  la  structure  et  les  détails  d’orga¬ 
nisation  sont  aujourd’hui  mieux  connus.  Les  travaux  généraux  sur  les 
mammifères  sont  fort  nombreux.  Les  ouvrages  deBuffon,  malgré  leur 
charme,  sont  aujourd’hui  surannés  et  ne  sont  plus  en  harmonie  avec 
la  forme  sérieuse  qui,  à  notre  époque,  domine  toutes  les  études.  Les 
ouvrages  généraux  renferment  tous  l’histoire  des  mammifères;  mais  il 
y  a  aussi  quelques  traités  spéciaux  :  tels  que  ceux  de  Desmarest ,  de 
MM.  Lesson  et  Schinz;  la  grande  histoire  naturelle  des  mammifères  par 
M.  Geoffroy  Saint-Hilaire  et  F.  Cuvier,  un  des  plus  précieux  monu¬ 
ments  de  la  science  mammalogique,  et  le  Systema  mammalium  de 
M.  Fischer,  encore  incomplet,  peut-être,  à  cause  des  progrès  rapides  de 
la  science,  mais  qui  peut  donner  une  idée  des  espèces  connues.  On  doit 
compter  parmi  les  travaux  qui  ont  contribué  le  plus  puissamment  à 
faire  avancer  la  mammalogie,  les  monographies  et  les  faunes,  parmi 
lesquelles  nous  citerons  celles  de  MM.  d’Audebert,  Geoffroy  père  et 
fils,  Temminck,  Lichtenstein,  de  Blainville,  Desmarest,  F.  Cuvier,  Du- 
vernoy,  Bennett,  Gray,  Rengger,  le  prince  Maximilien  de  Neuwied, 
Roulin ,  Savi,  Spix,  Bowdich,  Ritgen,  Waterhouse,  etc. 

On  a,  de  tout  temps,  attaché  une  grande  importance  à  l’étude  de  la 

£ 

structure  des  mammifères  ;  mais,  de  nos  jours  plus  que  jamais,  des 
recherches  spéciales  ont  été  faites  pour  arriver  à  une  connaissance 
plus  intime  de  l’organisation  des  grands  vertébrés.  M.  Meckel  a 
publié  une  monographie  anatomique  de  Fornilhorhynque  et  de  le- 


ÇXCVJ 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


çhidné  ;  MM.  E.  Home,  Georges  Cuvier,  de  Blainville,  ont  traité  le 
même  sujet.  F.  Cuvier  a  composé,  sur  les  dents  des  mammifères, 
considérées  comme  caractère  zoologique ,  un  ouvrage  destiné  à  faire 
apprécier  l’importance  du  système  dentaire  dans  les  diverses  familles 
du  règne  animal  ;  M.  Rousseau  en  a  fait  connaître  le  développement 
dans  les  différents  âges  chez  plusieurs  espèces.  MM.  Fietzius,  de  Stock¬ 
holm,  Owen  et  Dujardin,  en  ont  étudié  la  structure  intime.  G.  Cuvier 
a  rédigé  un  grand  nombre  de  mémoires  sur  des  particularités  organiques 
propres  à  certains  ordres  ou  à  certains  genres,  entre  autres  sur  Foreille 
interne  des  cétacés,  sur  les  narines  des  mêmes  animaux,  sur  la  rate  des 
marsouins,  sur  l’ostéologie  des  hippopotames,  des  paresseux,  et  sur  celle 
des  mammifères  en  général.  M.  Fischer  a  donné  une  anatomie  des 
makis  ;  MM.  Pander  et  Dalton  ont  publié  un  traité  d’ostéologie  des 
mammifères;  M.  Weber  a  contribué,  par  ses  travaux,  à  la  connaissance 
de  leur  charpente  osseuse.  M.  Wolf  a  étudié  la  production  de  la  voix 
dans  les  animaux  de  cette  classe;  M.  Gurtl  a  donné  une  anatomie  des 
animaux  domestiques,  ainsi  qu’un  beau  travail  sur  les  glandes  des 
canaux  sudorifères,  sur  les  glandes  sébacées  de  la  peau  dans  les  ani¬ 
maux  domestiques ,  et  sur  la  structure  des  ongles  et  des  cornes.  M. 
Walch  a  traité  de  l’organisme  animal  dans  les  mammifères.  MM.  Lob- 
stein  et  Duvernoy  ont  publié  des  détails  fort  intéressants  sur  l’anatomie 
des  phoques,  et  M.  Rapp,  sur  celle  des  cétacés.  M.  Otto  a  étudié  la  dis¬ 
position  particulière  des  artères  encéphaliques  dans  les  animaux  hiber¬ 
nants;  il  a  découvert,  dans  une  espèce  de  singe,  une  disposition  particu¬ 
lière  de  l’estomac,  que  les  travaux  de  MM.  OwenetDuvernoy  ont  démon- 
tré  caractériser  les  semnopithèques.  Le  premier  a  découvert  le  sphincter 
œsophagien  du  diaphragme  dans  les  mammifères  grimpeurs.  MM.  Bres- 
chet  et  Roussel  de  Vauzème  ont  étudié  l’appareil  tégumentaire  des  mam¬ 
mifères.  MM.  Meckel,  Lauth,  Savart,  Gerdy,  Bennati,  Cagniard-Latour 
et  surtout  J.  Millier,  le  savant  professeur  de  Berlin,  ont  avancé,  par 
leurs  travaux,  la  théorie  de  la  voix  dans  l’homme  et  dans  les  autres 
vertébrés  à  mammelles.  MM.  Flourens,  Henle,  Bischof  et  Turpin,  ont 
étudié  les  membranes  muqueuses  ;  MM.  E.  Geoffroy  Saint-FIilaire,  de 
Blainville,  Owen  et  plusieurs  autres  ont  fait  des  recherches  sur  le  mode 
de  génération  des  marsupiaux  et  des  monotrêmcs.  *M.  Martin  Saint- 
Ange  a  fait  des  villosités  du  chorion  des  mammifères  le  sujet  d’un  grand 
mémoire.  MM.  Coste,  Eschricht,  Gluge,  se  sont  occupés  du  même  sujet. 
MM.  Baër  et  Rathke  ont  recueilli  des  observations  sur  l’embryogénie 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


cxcvjj 


des  mammifères.  MM.  Dujardin  et  Verger  ont  entrepris  des  recherches 
sur  la  structure  intime  du  foie  de  ces  animaux.  MM.  Rathke,  Baèr, 
Weber  et  J.  Millier,  se  sont  servis  du  microscope  pour  étudier  la 
structure  des  organes  des  sécrétions.  MM.  Ehrenberg,  Th.  Schwann, 
Valentin,  Burdach  et  Mandl,  ont  exercé  leur  sagacité  sur  l’anatomie 
microscopique  des  nerfs. 

M.  Boulin,  continuant  les  observations  d’Azara  sur  les  mœurs  des 
animaux  de  l’ancien  monde,  transportés  en  Amérique,  s’est  occupé  des 
changements  qu’ont  produits  sur  les  espèces  les  nouvelles  circonstances 
dans  lesquelles  elles  se  sont  trouvées. 

L’histoire  des  mœurs  des  mammifères  est  la  partie  la  moins  étudiée 
et  par  conséquent  celle  sur  laquelle  il  règne  le  plus  d’obscurité.  Nous 
trouvons  bien,  dans  les  relations  des  voyageurs,  des  détails  épars  sur 
certaines  particularités  concernant  la  manière  de  vivre  des  animaux 
qu’ils  ont  observés;  mais  nous  ne  connaissons  d’ouvrage  complet,  sous  ce 
rapport,  que  l’histoire  naturelle  des  mammifères  dont  il  a  été  question 
plus  haut,  et  pour  laquelle  F.  Cuvier  a  observé  à  l’état  vivant  la  plu¬ 
part  des  animaux  qu’il  a  décrits.  Al.  Flourens  a  publié  un  résumé  plein 
d’intérêt  des  nombreux  travaux  de  F.  Cuvier  sur  le  moral  des  animaux 
et  sur  leurs  caratères  zoologiques.  MAI.  d’Obsonville,  Leroy,  Virey  et 
Pougens,  se  sont  aussi  occupés  de  l’instinct  des  animaux.  MAL  Dureau 
de  La  Alalle  et  Isidore  Geoffroy  Saint-Hilaire  ont  traité,  après  Buffon  et 
F.  Cuvier,  de  leur  domestication. 

L’appréciation  des  phénomènes  intellectuels,  entreprise  d’abord  par 
Buffon  ,  a  occupé  l’attention  de  Dupont  de  Nemours  et  plus  récemment 
de  F.  Cuvier.  Depuis,  les  phrénologistes  ont  essayé  de  vérifier  leur 
doctrine  ,  en  cherchant,  dans  la  structure  du  crâne  des  mammifères , 
l’indication  de  leurs  penchants  et  de  leurs  facultés. 


Ornithologie . — L’ornithologie  n’est  pas  moins  cultivée  que  les  autres 
branches  de  l’histoire  naturelle.  Quoique  les  hommes  spéciaux  dans  celte 
science  soient  généralement  peu  nombreux,  les  travaux  systématolo- 
giques  ont  occupé  plusieurs  savants  qui,  presque  tous,  ont  pris  pour  base 
la  classification  linnéenne  ,  lapins  naturelle  de  toutes.  En  1790,  Lalliam 
fit  paraître  son  Index  ornithologie  us ,  remarquable  par  sa  clarté  et 
sa  précision.  Cuvier  vint  ensuite  et  fit,  pour  la  classification  des  oi¬ 
seaux,  ce  qu’il  avait  fait  pour  toutes  les  autres  classes  du  règne  ani¬ 
mal,  c’est-à-dire  qu’il  commença  par  ébaucher  un  système  appelé, 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


cxcvïij 

comme  ses  autres  travaux ,  à  faire  époque  dans  la  science  ;  il  le  per¬ 
fectionna  plus  tard  ,  en  mettant  à  profit  ses  propres  observations  et 
les  études  des  autres  ornithologistes.  Lacépède,  Illiger,  M.  Duméril, 
ont  attaché  aussi  à  leurs  travaux  ornithologiques  une  méthode  de 
classification  particulière,  fondée,  comme  toutes  celles  de  l’époque,  sur 
les  caractères  tirés  du  bec  et  des  pattes.  En  1812  ,  M.  de  Blain- 
ville  parla,  pour  la  première  fois,  de  l’avantage  de  l’étude  de  l’appareil 
sternal  dans  la  distribution  systématique  des  oiseaux.  Cette  idée  fut 
mise  à  profit  par  le  docteur  Lherminier,  qui  la  prit  pour  base  d’un  sys¬ 
tème  ornithologique.  M.  Merrem  est  arrivé  en  même  temps  que  M.  de 
Blainville  à  un  résultat  semblable  dans  son  Tentamen  systematis  na- 
turalis  avium.  Les  deux  classes  fondamentales  de  sa  méthode  sont 
basées  sur  la  présence  ou  l’absence  du  bréchet.  M.  Ranzani  de  Bologne 
a  également  eu  égard  aux  caractères  résultant  de  la  forme  de  l’appareil 
sternal,  dans  la  classification  des  oiseaux  faisant  partie  de  ses  éléments 
de  zoologie.  Vieillot,  Latreille,  MM.  Kuhl,  Horsfield,Vigors,  Swainson, 
Ch.  Bonaparte,  Temminck,  Isidore  Geoffroy  Saint-Hilaire  et  Wagler,  ont 
aussi  joint  à  leurs  descriptions  une  classification  systématique  ;  nous 
pouvons  citer ,  parmi  les  ornithologistes  qui  contribuent  par  leurs 
études  au  perfectionnement  de  la  méthode  naturelle,  M.  de  Lafresnaye, 
qui  a  publié,  dans  le  Magasin  zoologique,  un  grand  nombre  d’articles 
d’ornithologie  et  plusieurs  mémoires  fort  estimés. 

Les  travaux  descriptifs  généraux  d’ornithologie  sont  moins  abondants 
que  les  monographies  ou  les  faunes  ornithologiques.  Buffon,  dont  les 
nombreuses  éditions  se  sont  chaque  fois  enrichies  des  nouvelles  décou¬ 
vertes  de  la  science,  a  toujours  été  un  ouvrage  fondamental  en  ornitho¬ 
logie.  Les  méthodologistes  ont  aussi  pour  la  plupart  donné  un  tableau 
raccourci,  mais  aussi  complet  que  possible,  du  nombre  des  oiseaux 
connus.  Divers  manuels  d’ornithologie  ont  été  publiés,  et  les  diction¬ 
naires  des  sciences  naturelles  sont  devenus  des  répertoires  complets. 

Les  monographies  ornithologiques  sont  d’un  haut  intérêt,  et  presque 
toutes,  surtout  de  nos  jours,  sont  accompagnées  de  figures  d’une  grande 
beauté  et  d’une  parfaite  exactitude.  Levaillant  avait  publié,  en  1799,  une 
monographie  des  perroquets;  depuis  cette  époque  jusqu’en  1807,  on 
a  eu  de  lui  l’histoire  des  oiseaux  de  paradis,  des  rolliers,  des  toucans, 
des  couroucous,  des  promerops,  des  guêpiers,  etc.;  Desmarets  a  fait  pa¬ 
raître  la  monographie  des  langaras,  des  manakins  et  des  todiers;  Dau- 
din,  celle  des  langaras,  des  moucherolles,  etc-  ;  Vieillot,  celle  des  oiseaux 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


cxctx 


chanteurs  de  la  zone  torride;  Temminck  a  donné  l’histoire  des  pigeons; 
M.  Lesson,  celle  des  oiseaux-mouches;  M.  Gould  a  publié,  dans  ces  der¬ 
nières  années,  la  monographie  des  ramphastidés,  des  couroucous  et  de 
plusieurs  autres  genres  ou  familles;  MM.  Wagler,  Lea  et  Bourjot  Saint- 
IIilaire,  celle  des  perroquets;  M.  Swainson,  celle  des  tyrans  d’Amérique. 
M.  Ménétrier  est  l’auteur  d’une  monographie  des  fourmiliers. 

Les  auteurs  de  faunes  ornithologiques  sont  très  nombreux  :  Levail- 
lant  a  donné  l’histoire  des  oiseaux  d’Afrique  ;  Savigny  nous  a  fait  con¬ 
naître  ceux  de  l’Égypte  et  de  la  Syrie  ;  Shaw,  ceux  de  la  Nouvelle- 
Hollande  ;  M.  Gould  a  publié  une  centurie  des  oiseaux  de  l’Hima- 
laya  ainsi  que  la  faune  des  oiseaux  de  la  Nouvelle-Hollande;  M.  Al¬ 
cide  d’Orbigny  a  publié  line  partie  de  l’ornithologie  des  Antilles;  il  a 
commencé  et  il  continue  la  description  des  oiseaux  de  l’Amérique 
méridionale.  MM.  Rüppel,  Smith,  Ehrenberg,  ont  étudié  les  oiseaux 
de  l’Afrique;  MM.  Vieillot,  Wilson,  Audubon,  Ch.  Bonaparte,  ceux 
de  l’Amérique  du  Nord;  le  prince  de  Neuwied  et  M.  Spix,  ceux  du 
Brésil  ;  M.  Siebold,  ceux  du  Japon  ;  M.  Sykes,  ceux  du  pays  des  Mahrat- 
tes;  Sonnerat,  ceux  des  Indes  et  de  la  Chine;  MM.  Temminck,  Brehm, 
Gould,  etc.,  ont  publié  l’histoire  naturelle  des  oiseaux  d’Europe;  MM.Gé- 
rardin,  Vieillot,  Folydore  Roux,  Crespon  et  Degland,  la  faune  orni¬ 
thologique  de  la  France;  MM.  Brehm,  Schilling,  Borkhausen,  Spalowsky, 
Naumann,  Meyer  et  Wolf,  celle  de  l’Allemagne;  MM.  Lewin,  Lord, 
Bewick,Selby,Pennant, etc., celle  de  l’Angleterre;  MM.  Nuccavi,  Boneîîi, 
Ch.  Bonaparte  et  Savi,  l’ornithologie  de  l’Italie  ;  M.  Schinz  a  décrit  les 
oiseaux  de  la  Suisse;  M.  Meyer,  ceux  de  la  Livonie  et  de  l’Esthonie; 
M.  Besecke,  ceux  de  la  Courlande.  M.  Nilson  est  l’auteur  d’une  orni¬ 
thologie  suédoise; MM.  Rafles,  Kuhl  et  Horsfleld  ont  donné  des  descrip¬ 
tions  d’oiseaux  de  Java;  M.  Faber  a  publié  un  prodrome  des  oiseaux  de 
l’Islande  et  une  faune  des  oiseaux  du  Nord  ;  M.  Kittlitz  a  fait  connaître 
quelques  oiseaux  du  Chili.  La  plupartdes  voyageurs,  tels  que  MM.Quoy, 
Gaimard,  Lesson,  Bellanger,  Garnot,  et  en  général  tous  les  circumna- 
vigateurs,  ont  consacré,  dans  leurs  relations,  une  place  importante  à 
la  description  des  oiseaux. 

Nous  ne  connaissons  que  fort  peu  de  savants  qui  se  soient  spéciale¬ 
ment  occupés  d’ornithotomie.  Nous  ne  trouvons  guère  que  M.  Tiede¬ 
mann  qui  en  ait  fait  l’objet  d’études  particulières  ;  nous  ajouterons  seu¬ 
lement  que  les  plus  célèbres  anatomistes  comparateurs  se  sont 
occupés  de  la  structure  des  oiseaux.  G.  Cuvier  a  fait  connaître  leur 


oc 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


larynx  inférieur,  et  a  publié  un  mémoire  sur  l’ossification  du  sternum 
dans  les  animaux  de  cette  classe;  M.  Geoffroy  Saint-Hilaire  s’est  livré 
à  de  nombreux  travaux  sur  leur  squelette  et  sur  leurs  organes  repro¬ 
ducteurs;  M.  Breschet  a  étudié  chez  eux  l’organe  de  l’ouïe;  M.  Brandt, 
de  Saint-Pétersbourg,  a  publié  un  grand  travail,  avec  iconographie, 
sur  leur  osléologie.  MM.  Lauth,  Millier  et  Duvernoy  ont  découvert  les 
tissus  élastiques  qui,  dans  l’aile  des  oiseaux  en  général  et  dans  la  poche 
sous-mandibulaire  du  pélican  en  particulier.,  remplissent  la  meme  fonc¬ 
tion  que  les  ligaments  dénués  de  force  vive.  Le  dernier  de  ces  anato¬ 
mistes  a  décrit  les  nombreuses  modifications  osseuses  et  musculaires 
que  présente  la  langue  des  oiseaux.  MM.  Cuvier,  Dutrochet,  Flourens 
et  Coste,  ont  cherché  les  analogies  qui  existent  entre  l’œuf  de  l’ovipare  et 
celui  du  mammifère  ;  M.  Bichard  Owen  a  donné  l’anatomie  zoologique 
de  plusieurs  espèces;  M.  Nitzseh  a  étudié  les  pennes  des  oiseaux;  M. 
Thienemann  a  fait  l’histoire  de  la  reproduction  des  oiseaux  d’Europe; 
M.  Schinz  est  l’auteur  d’un  travail  sur  leurs  nids  et  leurs  œufs,  etc.,  etc. 

Une  partie  bien  importante  et  encore  peu  connue  de  l’ornithologie, 
est  la  partie  ethnographique.  On  peut  dire  que ,  sous  ce  rapport,  la 
science  ornithologique  présente  une  grande  lacune  que  le  temps  seul 
pourra  remplir.  Les  migrations  des  oiseaux  ont  bien  été  l’objet  des 
études  de  quelques  observateurs;  mais  nos  connaissances  à  ce  sujet  sont 
encore  fort  incertaines. 

Erpétologie .  —  Nous  avons  vu  la  science  erpétologique  naître  au 
xviif  siècle  sous  l’inspiration  de  Laurenti  ;  depuis  elle  a  grandi,  et 
le  xixe  siècle  est  riche  en  observations  de  toutes  sortes.  Nous  passe¬ 
rons  rapidement  en  revue  les  méthodoîogistes  qui  sont  très  nom¬ 
breux.  Lacépède,  le  premier  dans  l’ordre  chronologique,  a  donné, 
dans  sa  continuation  des  œuvres  de  Buffon ,  une  histoire  naturelle  des 
quadrupèdes  ovipares  et  des  serpents;  il  a  fondé  sa  classification,  pour 
les  premiers,  sur  la  présence  ou  l’absence  de  la  queue,  pour  les  autres 
sur  la  présence  ou  l’absence  des  pieds.  En  1799,  M.  Brongniart  a  pu¬ 
blié  un  arrangement  systématique  des  reptiles,  fondé  sur  les  carac¬ 
tères  anatomiques ,  affranchissant  ainsi  la  science  des  entraves  d’une 
étroite  routine.  Latreilfe  n’a  donné  qu’une  modification  du  système  de 
Lacépède;  Daudin  afait  paraître,  en  1802  et  1803 ,  une  histoire  générale 
des  reptiles,  où  il  a  suivi  la  méthode  de  M.  Brongniart.  Il  est  à  regretter 
que  ce  travail,  fait  avec  rapidité,  soit  quelquefois  inexact.  G.  Cuvier  a 


DISCOURS  PRELIMINAIRE, 


CC) 


publié, en  1798,  dans  son  Tableau. élémentaire  de  l’histoire  naturelle  des 
animaux,  une  classification  qui  se  rapproche  de  celle  de  Lacépède.  Il 
adopta,  plus  tard,  celle  de  M.  Brongniart;  et,  vingt  années  après,  il  publia 
un  nouvel  arrangement  des  reptiles  fondé  sur  la  subordination  des  ca¬ 
ractères.  M.  DumériJ,  qui  a  succédé  à  Lacépède,  et  qui,  depuis  près 
de  quarante  années  ,  occupe  la  chaire  d’erpétologie ,  a  successivement 
perfectionné  la  méthode  naturelle  qu’il  a  suivie  dans  les  nouvelles  suites 
à  Buffon,  publiées  en  1834,  conjointement  avec  M.  Bibron.  Oppel,  natu¬ 
raliste  bavarois,  a  fait  paraître,  en  1811,  un  travail  systématique  sur 
les  reptiles.  M.  Merrema  donné,  en  1820, son  T  entame  nsystematis  am~ 
phibiorum  ;  cet  ouvrage,  peu  au  courant  de  la  science,  n’est  que  la  re¬ 
production  d’un  autre  qui  lui  est  antérieur  ;  le  système  qu’il  a  suivi  est 
presque  celui  d’Oppel.  M.  de  Blainville  a  apporté,  dans  sa  classification, 
la  science  et  la  sagacité  qui  le  distinguent.  M.  Gray  a  publié  plusieurs 
essais  de  classification  qui  n’ont  pas  été  adoptés.  Le  docteur  Harlan  est 
l’auteur  d’une  faune  erpétologique  de  l’Amérique  du  Nord,  dans  la¬ 
quelle  il  propose  un  système  de  classification  fondé  sur  les  organes 
respiratoires.  On  distingue  surtout  dans  son  travail  la  partie  rela¬ 
tive  aux  genres  grenouille,  rainette  et  crapaud.  M.  Haworth  a  pro¬ 
posé  un  système  dichotomique  de  la  classe  des  reptiles ,  emprunté  en 
partie  à  Merrem.  M.  Fitzinger,  auteur  doué  d’une  saine  critique,  a 
proposé  un  nouvel  arrangement  systématique ,  dans  son  catalogue  des 
reptiles  que  renferme  le  musée  zoologique  de  Vienne.  M.  Ritgen  est  l’au¬ 
teur  d’une  méthode  inadmissible,  par  suite  des  nombreuses  particula¬ 
rités  qu’il  y  a  introduites.  Il  nous  reste  à  citer  avec  éloge  le  travail  de 
M.  Wagler  sur  la  classification  des  reptiles,  comme  étant  conforme  aux 
vrais  principes  de  la  méthode  naturelle.  On  voit  que  les  travaux  systéma¬ 
tiques  relatifs  aux  animaux  de  cette  classe  ont  beaucoup  exercé  la  saga¬ 
cité  des  naturalistes,  à  cause  des  modifications  nombreuses  que  présente 
leur  organisation.  Chacun  des  auteurs  que  nous  venons  de  citer  ne  s’est 
point  contenté  d’un  simple  travail  de  nomenclature;  mais  il  y  a  joint  des 
descriptions  augmentées,  chaque  fois,  des  genres  nouveaux  dont  la 
science  s’était  enrichie.  L’erpétologie  compte  aussi ,  au  nombre  de  ses 
historiens,  MM.  Meyer,  Kaup,  Reuss,  en  Allemagne  ;  Lichtentein,  Gra- 
venhorst  etWiegmann,  en  Prusse;  Schîegel,  Boié,  en  Hollande;  Bell,  en 
Angleterre;  Rusconiet  Ch.  Bonaparte,  en  Italie;  Cocteau,  en  France,  etc. 

Les  travaux  d’anatomie  relatifs  aux  reptiles  sont  nombreux,  et  ont 
puissamment  contribué  au  perfectionnement  des  méthodes.  En  1794  et 


DISGO  U  RS  PR  É  LI  MINA  ï  R  E . 


ccij 

1795,  Townson  R  publié  des  observations  physiologiques  sur  la  respira¬ 
tion  de  ces  animaux.  M.  Geoffroy  Saint-Hilaire  père,  dans  sa  philosophie 
anatomique,  a  décrit  leurs  organes  respiratoires;  il  a  fait  aussi  une  étude 
comparative  des  organes  de  rouie  chez  les  reptiles,  chez  l’homme  et  chez 
les  poissons.  M.  Windischmann  a  fait  paraître,  en  1831,  un  traité 
sur  la  structure  de  l’oreille  dans  les  amphibies.  En  1832,  M.  Breschet 
a  publié  un  travail  semblable.  M.  Jacobson  a  donné  des  recherches  sur 
un  système  veineux  particulier  aux  reptiles.  Nous  devons  à  M.  Martin 
Saint-Ange  un  travail  comparatif  sur  la  circulation  des  quatre  classes 
des  animaux  vertébrés.  M.  Panizza,  de  Pavie,  a  étudié  leur  système  lym¬ 
phatique.  MM.  Schœpf,  Schneider  et  Bojanus,  ont  publié  l’anatomie  des 
tortues;  MM.  Jules  Cloquet  et  Meckel ,  celle  des  glandes  lacrymales  et 
venimeuses  des  serpents.  En  1832,  le  professeur  Muller,  de  Bonn,  a 
donné,  sur  les  ordres  des  batraciens  et  des  serpents,  un  excellent  tra¬ 
vail  anatomique  et  descriptif.  M.  Meyer  a  découvert,  dans  plusieurs  es¬ 
pèces  de  ces  ordres,  des  rudiments  de  membres  postérieurs;  M.  Serres  a 
publié  une  anatomie  du  cerveau  des  reptiles,  comparé  à  celui  des  autres 
classes  des  vertébrés.  Un  travail  semblable  est  dû  à  M.  Treviranus.  Du¬ 
moulin  et  M.Bischopf  ont  fait  connaître  le  système  nerveux  de  ces  ani¬ 
maux.  Les  mémoires  de  l’Académie  des  sciences  de  Naples  contiennent 
un  travail  de  Cavolini  sur  la  génération  des  amphibies.  On  doit  à  M.  Du- 
trochet  des  observations  très  intéressantes  sur  l’œuf  des  reptiles  et 
sur  les  enveloppes  du  fœtus  dans  les  êtres  de  cette  classe.  M.  Fricket 
nous  en  a  fait  connaître  l’organe  de  la  vue.  M.  Dugès  est  l’auteur 
d’un  travail  sur  leur  mode  de  déglutition;  M.  Schlegel,  de  Leyde, 
a  publié  le  résultat  de  ses  recherches  sur  les  glandes  salivaires  des 
serpents  venimeux  et  non  venimeux;  M.  Duvernoy  a  composé  un  mé¬ 
moire  sur  les  caractères  anatomiques  qui  distinguent  les  premiers  de  ces 
animaux  des  seconds.  M.  Busconi  a  étudié  le  développement  de  l’œuf  des 
grenouilles.  M.  Sébastien  a  donné  une  anatomie  du  lézard,  appelé  dra¬ 
gon  par  Linné.  MM.  Siebold,  Funck  et  Busconi,  ont  publié  des  mémoires 
pleins  d’intérêt  sur  l’organisation  des  salamandres.  MM.  Isidore  Geof¬ 
froy  Saint-Hilaire  et  Martin  Saint-Ange  ont  découvert,  dans  le  crocodile, 
les  canaux  péritonéaux,  déjà  observés  par  M.  Duvernoy  dans  les  tortues. 
MM.  Emmert,  Weber,  Tiedemann  et  Gravenhorst,  ont  contribué,  par 
leurs  travaux,  à  la  connaissance  de  l’organisation  des  reptiles. 

Nous  possédons  aujourd’hui  un  grand  nombre  de  faunes  erpélologi- 
ques,  intéressantes  sous  le  double  rapport  de  l’histoire  naturelle  des 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


cciij 

reptiles  et  de  leur  distribution  géographique.  Kuhl,  Van  Hasselt  et 
Boié,  morts  à  Java,  ont  laissé,  sur  l’erpétologie  de  cette  île,  des  ma¬ 
nuscrits  dont  on  a  publié  plusieurs  extraits  dans  divers  journaux  alle¬ 
mands  et  particulièrement  dans  l’Isis.  M.  Russel  a  enrichi  l’iconogra¬ 
phie  de  magnifiques  gravures  représentant  plus  de  vingt  espèces  de 
serpents  du  Bengale.  On  doit  au  D1  Green  la  description  de  beaucoup 
d’espèces  de  reptiles  de  l’Amérique  du  Nord.  M.  Lesson  a  publié  la 
partie  erpétologique  du  voyage  de  Bélanger  aux  Indes  orientales  ;  il  a 
donné  la  description  des  reptiles  apportés  des  Indes  et  de  l’Afrique 
par  M.  Lamare-Piquot ,  et  rédigé  l’erpétologie  du  voyage  de  la  Co¬ 
quille.  M.  Lindaker  est  l’auteur  d’une  faune  erpétologique  de  la  Bo¬ 
hême;  M.  Risso  a  publié  celle  des  environs  de  Nice  ;  M.  Van  Ilayden, 
celle  du  nord  de  l’Afrique.  MM.  Spix  de  Munich,  Roddi  de  Pise,  nous 
ont  fait  connaître  diverses  espèces  nouvelles  de  tortues  et  de  grenouil¬ 
les  propres  au  Brésil.  Le  prince  Maximilien  de  Neuwied  a  aussi  doté 
la  sçjence  de  nombreuses  découvertes  faites  par  lui-même  dans  celle 
partie  de  l’Amérique  méridionale.  Nous  ne  parlerons  pas  ici  des  rela¬ 
tions  de  voyages,  renfermant  des  descriptions  de  zoologie  générale,  et 
dans  lesquelles  la  classe  des  reptiles  se  trouve  naturellement  comprise. 

Ichthyologie. — A  l’époque  où  les  études  d’anatomie  comparée  vinrent 
apporter  à  la  science  les  lumières  dont  elle  était  privée,  l’ichthyo- 
logie  était  sèche  et  aride,  et  l’histoire  naturelle  générale  des  poissons 
se  bornait  presque  à  leur  classification.  Néanmoins,  dans  le  cours  du 
xvme  siècle,  surtout  vers  sa  fin,  il  avait  paru  des  ouvrages  d’une  haute 
importance  ;  et  les  anatomistes  comparateurs  avaient  réuni ,  sur  les 
particularités  de  la  structure  des  poissons ,  des  observations  assez  nom¬ 
breuses,  pour  que  les  progrès  de  notre  siècle  fussent  faciles  à  pré¬ 
voir.  Lacépède  comprit  qu’il  était  possible  de  rendre  la  science  plus  at¬ 
trayante,  sans  lui  rien  ôter  de  sa  précision  ;  dans  l’ichlhyologie  qui  fait 
suite  aux  œuvres  de  Buffon,  il  décrivit  la  structure,  les  mœurs  et  les  mi¬ 
grations  des  poissons  dans  un  style  souvent  aussi  riche  que  celui  de  son 
modèle.  Malheureusement  la  méthode  qu’il  a  suivie,  quoique  simple,  ré¬ 
gulière,  et  permettant  de  classer  sans  peine  tous  les  genres  nouveaux, 
est  purement  artificielle,  et  son  travail  présente  au  moins  deux  cents 
doubles  emplois,  ce  qui  vient  du  trop  de  confiance  qu’il  avait  eue  en  ses 
devanciers;  mais  cette  histoire,  malgré  ses  imperfections,  a  servi  de  base 
a  tous  les  travaux  qui,  jusqu’à  ce  jour,  ont  été  faits  sur  celle  science. 


mv 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


Sonnini  deManoncourt  a  publié,  dans  son  édition  de  Buffon,  la  partie  re¬ 
lative  aux  poissons,  qui  n’est  qu’une  copie  de  Lacépède.  On  peut  encore 
considérer  comme  conçus  sous  son  influence,  la  partie  ichthyologique  de 
la  zoologie  générale  de  Shaw  et  les  ouvrages  élémentaires  de  M.  Du» 
méril,  dans  lesquels  le  système  de  Lacépède  est  cependant  présenté  avec 
plus  d’ordre,  et  qui  sont  enrichis  de  toutes  les  acquisitions  successives 
de  la  science.  Beaucoup  de  nomenclateurs  ont  encore  suivi  ce  système  ; 
M.  Rafïinesque  a  successivement  fait  paraître,  en  1810  et  1815,  un 
catalogue  des  poissons  de  la  Sicile,  dans  lequel  la  méthode  qu’il  a  adop¬ 
tée,  tout  en  s’écartant  de  celle  de  Lacépède,  est  fondée  sur  les  mêmes 
principes. 

G.  Cuvier  a  publié  une  classification  qui  reçut  son  perfectionnement 
en  1817,  et  qui  se  distingue ,  comme  tous  les  travaux  de  ce  naturaliste, 
par  la  supériorité  de  sa  méthode,  basée  sur  la  subordination  des  ca¬ 
ractères.  Schneider  a  donné,  en  1820  ,  sous  le  titre  de  Systema 
ichthyologiœ  Blochii ,  un  essai  de  classification  trop  bizarre  pour  qu’on 
ait  pu  l’adopter.  Le  système  de  M.  de  Biainville,  publié  en  1816,  se  rap¬ 
proche  beaucoup  de  celui  de  Gmelin,  sous  le  rapport  des  caractères  gé¬ 
néraux  des  grandes  classes,  et  de  celui  de  Linné,  pour  le  reste  des  sub¬ 
divisions.  MM.  Goldfuss  et  Risso  ont  également  pris  pour  modèle  de 
classification,  dans  des  ouvrages  récents,  le  système  de  Gmelin,  auquel 
ils  ont  fait  quelques  modifications  peu  importantes.  M.  Oken,  dont 
nous  avons  exposé  les  principes  en  parlant  de  l’anatomie  philosophique, 
a  appliqué  son  système  général  à  la  classification  des  poissons;  il  a  pu¬ 
blié,  en  1822,  sa  quatrième  distribution  ichthyologique,  plus  essentiel¬ 
lement  fondée  sur  les  principes  qu’il  suppose  dominer  dans  les  êtres  des 

diverses  classes;  en  1837,  le  prince  Charles  Bonaparte  a  lu  à  la  So~ 

* 

ciété  linnéenne  de  Londres,  un  travail  systématique  comprenant  les 
quatre  classes  de  vertébrés.  Dans  sa  classification  des  poissons,  il  a  pris 
pour  base  de  ses  trois  grandes  divisions  la  structure  des  branchies,  et 
il  a  apporté  quelques  modifications  dans  l’ordre  des  genres  entre  eux. 

L’anatomie  et  la  physiologie  des  poissons  ont,  de  tout  temps,  été 
l’objet  des  études  des  naturalistes  :  nous  trouvons  le  xvme  siècle  déjà 
riche  en  observations  ;  cependant,  la  zoologie  de  cette  classe  existait 
à  peine  au  commencement  du  xixe  siècle  ;  les  plus  grands  travaux  sur 
ce  sujet  sont  dus  à  la  fois  aux  anatomistes  comparateurs  et  philoso¬ 
phes.  En  1800,  M.  Autenrieth  donna  une  anatomie  de  la  plie  ;  en  1807, 
M.  Geoffroy  Saint-Hilaire  publia  des  travaux  comparatifs  sur  Fana- 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


ccv 


logie  des  os  qui  portent  la  nageoire  pectorale  avec  ceux  qui ,  dans  les 
autres  vertébrés,  soutiennent  les  membres  antérieurs.  De  1811  à  1818, 
cet  anatomiste  arriva  au  même  résultat  que  M.  Spix,  sur  la  correspon¬ 
dance  des  pièces  operculaires  avec  les  osselets  de  l’oreille,  et  sur  l’ana¬ 
logie  de  l’appareil  des  branchies  avec  le  sternum,  l'os  hyoïde,  le  larynx, 
la  trachée  et  les  bronches.  En  1824  et  1825,  après  de  nouvelles 
observations,  M.  Geoffroy  reproduisit  son  travail  sur  les  opercules, 
en  y  joignant  sa  théorie  générale  sur  la  composition  de  la  vertè¬ 
bre.  De  1811  à  1822,  M.  Rosenthal  a  publié  de  beaux  travaux  sur 
l’ostéologie  des  poissons:  de  1812  à  1817,  G.  Cuvier,  qui  s’était  beau¬ 
coup  occupé  de  ce  sujet  (il  avait  déjà  rassemblé  plus  de  trois  cents  sque¬ 
lettes  de  poissons),  publia  ses  idées  sur  l’ostéologie  de  la  tête.  Au  com¬ 
mencement  du  xixe  siècle,  M.  Duméril  découvrit  les  rapports  du  crâne 
avec  les  vertèbres.  Les  anatomistes  philosophes  s’étant  emparés  de 
cette  donnée  nouvelle  pour  l’appliquer  à  la  structure  de  la  tête  des  ani¬ 
maux,  M.  Spix  la  développa  dans  sa  Céphalogénésie,  publiée  à  Munich, 
en  1815;  il  avança  le  premier  l’opinion,  adoptée  depuis,  sur  la  signifi¬ 
cation  des  pièces  operculaires.  MM.  Bojanus,  Fenner,  Carus,  Weber, 
Van  der  Hœven,  Bakker  et  Meckel,  ont  fait  aussi  de  grands  travaux 
sur  l’ostéologie  ichthyologique.  Nous  ne  trouvons  que  G.  Cuvier  et 
M.  Carus  pour  la  myologie  des  poissons;  mais  leur  névrologie  a  été 
l’objet  d’études  plus  nombreuses.  MM.  Weber,  Kuhl,  Fenner,  Sœmme- 
ring,  Apostole-Arsaki,  Desmoulins,  Duméril,  Serres,  Magendie,  s’en  sont 
occupés  avec  succès;  MM.  d’Alton  et  Schlemme  ont  fait  un  beau  tra¬ 
vail,  accompagné  de  planches,  sur  le  système  nerveux  du  saumon.  Les 
descriptions  particulières,  relatives  aux  autres  détails  anatomiques  des 
poissons,  ne  manquent  pas  non  plus.  MM.  Home  et  de  Blainville  se  sont 
occupés  de  la  splanchnologie  de  cette  classe;  MM.  Duméril  et  Rathke 
ont  donné  celle  des  lamproies.  M.  Rathke  a  publié,  en  1824  et  1825, 
des  travaux  du  plus  haut  intérêt  sur  le  système  circulatoire  et  diges¬ 
tif,  et  sur  les  organes  génitaux  des  poissons.  M.  Breschet  a  composé  un 
mémoire  sur  l’organe  de  l’audition  dans  ces  animaux;  MM.  Tiedemann 
etDœllinger  ont  particulièrement  étudié  leur  cœur,  et  M.  Fohmann  a 
fait  une  étude  spéciale  de  leurs  vaisseaux  lymphatiques  ;  M.  Rosenthal 
a  fait  des  recherches  sur  la  structure  de  leurs  branchies,  et  M.  Flou- 
rens  sur  le  mécanisme  de  leur  respiration. 

Les  autres  particularités  relatives  aux  animaux  de  cette  classe  n’ont 
pas  été  moins  observées.  Bailly  a  fait  connaître  le  mécanisme  des  filets 


CCVj 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


de  la  baudroie.  MM.  Geoffroy,  de  Ilumboldt,  Rudolphi  et  Valenciennes, 
ont  étudié  les  organes  qui,  chez  les  poissons  électriques,  développent  de 
l’électricité.  MM.  Biot,  Treviranus,  G.  Cuvier,  ont  réuni  de  nombreuses 
observations  sur  la  vessie  natatoire  des  poissons  ;  fair  qu’elle  renferme  a 
été  l’objet  d’expériences  particulières.  MM.  Kunzmann  et  Agassiz  ont 
publié  le  résultat  de  leurs  recherches  sur  les  différences  de  forme  et  de 
structure  que  présentent  leurs  écailles.  Quelques  expériences  ont  eu 
lieu  sur  la  composition  chimique  des  divers  organes  de  ces  animaux. 

Les  faunes  et  les  travaux  descriptifs  sont  nombreux  :  De  la  Roche 
a  publié,  en  1809,  l’ichthyologie  des  Baléares;  M.  Risso,  celle  de  Nice  ; 
M.  Yarrell,  celle  d’Angleterre;  M.  Thompson,  celle  d’Irlande  ;  M.  Nil- 
son, celle  de  la  Suède;  MM.  Fries  et  Eskstrœm, celle  delà  Norwège;  M.  Raf- 
finesque-Schmaltz ,  un  catalogue  d’ichthyologie  sicilienne.  MM.  Otto, 
Bonelli,  Ranzani,  Giorna ,  etc.,  ont  contribué  à  faire  connaître  les 
poissons  de  la  Méditerranée;  MM.  Naccari  et  Nardo  ont  décrit  ceux  de 
l’Adriatique.  On  doit  à  M.  Low  une  faune  des  Orcades  et  la  description 
de  quelques  poissons  de  la  mer  du  Nord;  M.  Monlagu  a  décrit  plusieurs 
espèces  rares  des  côtes  méridionales  de  la  Grande-Bretagne  ;  MM.  Geof¬ 
froy  Saint-Hilaire,  Ehrenberg  et  Rïippell,  nous  ont  fait  connaître  les 
poissons  du  Nil  et  de  la  mer  Rouge;  M.  Tilesius,  ceux  de  la  mer  du 
Kamschatka.  M.  Milchiîl  a  donné  une  histoire  des  poissons  qui  se 
pêchent  aux  environs  de  New-York.  Lesueur  et  Raffinesque  ont  publié 
de  nouveaux  détails  sur  l’ichthyologie  des  États-Unis.  AI.  Buchanan 
nous  a  fait  connaître  les  poissons  du  Gange;  AL  Russel  ceux  du  Ben¬ 
gale;  AI.  John  Ai’Clelîand,  les  cyprins  de  l’Inde,  et  M.  Heckel  les 
poissons  de  Kashmir;  AI.  Bailli  a  exploré  la  Grèce  sous  le  rapport 
ichthyologique.  Les  diverses  expéditions  autour  du  monde  et  les 
explorations  des  voyageurs  ont  également  enrichi  nos  collections  de 
genres  nouveaux  ou  incomplètement  connus.  Un  assez  grand  nombre 
d’amateurs  d’ichthyologie  ont  réuni  les  poissons  de  leurs  côtes  ou  de 
leurs  localités,  pour  contribuer  à  compléter  cette  partie  si  intéressante 
de  l’histoire  des  animaux.  Les  Dictionnaires  d’histoire  naturelle  qui  ont 
paru  depuis  le  commencement  du  siècle,  contiennent  tous,  à  mesure 
qu’ils  se  rapprochent  de  notre  époque,  des  descriptions  plus  fidèles,  des 
ligures  plus  exactes,  ainsi  que  des  indications  de  genres  nouveaux;  mais 
le  travail  le  plus  grand  et  le  plus  beau  qui  ait  paru  sur  cette  science, 
et  qui  en  renferme  à-la-fois  l’ensemble  et;  les  détails,  est  l’histoire 
naturelle  des  poissons,  commencée  par  G.  Cuvier,  conjointement  avec 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE.  ccvij 

M.  Valenciennes,  qui  l’a  continuée,  après  la  mort  de  son  illustre  colla¬ 
borateur. 

Une  partie,  moins  connue  et  récente  encore,  est  l’ichthyologie  fossile, 
dont  M.  Agassiz  s’est  occupé  avec  beaucoup  de  succès,  et  à  laquelle 
il  faut  joindre  les  essais  de  MM.  de  Blainville,  Buckland,  Sedgwick, 
Murchison,  Valenciennes,  Bronn,  etc. 


Conchyliologie.  —  A  la  fin  du  xvme  siècle,  la  conchyliologie  sortait 
à  peine  du  chaos.  Les  coquilles,  assez  bien  connues,  étaient  considé¬ 
rées,  par  la  plupart  des  auteurs,  comme  offrant  les  seuls  caractères  pro¬ 
pres  à  établir  la  classification  ;  mais  quelques  savants  de  premier  ordre, 
aussi  bons  observateurs  que  philosophes  profonds,  avaient  reconnu 
que  les  véritables  caractères  sur  lesquels  doit  être  fondée  la  classifica¬ 
tion  naturelle  des  mollusques,  ne  se, trouvent  pas  dans  le  test,  mais 
dans  les  animaux.  Cependant,  tous  les  auteurs  ne  crurent  pas  devoir 
abandonner  le  système  linnéen,  et  la  modification  qu’y  avait  apportée 
Bruguière,  fut  encore  adoptée  par  Bosc  dans/  les  suppléments  à  Buffon. 

L’histoire  des  testacés  des  Deux-Siciles  par  Poli,  publiée  en  1791, 
donna  une  impulsion  nouvelle  à  la  conchyliologie.  Les  trois  groupes  éta¬ 
blis  par  lui,  sur  la  considération  de  l’animal,  abstraction  faite  de  la 
coquille,  ont  été  admis  par  tous  les  naturalistes,  quoique,  dans  ce  sys¬ 
tème,  il  y  ait  des  rapprochements  peu  naturels/ En  1798,  G.  Cuvier 
s’occupa  de  la  classification  des  mollusques.  Ce  nouveau  système,  dans 
lequel  le  grand  naturaliste  avait  mis  à  profit  les  travaux  des  conchyliolo- 
gistes  antérieurs,  fut  pour  la  science  un  progrès  de  plus;  mais,  comme 
tous  les  hommes  supérieurs,  et  par  suite  de  ce  sage  point  de  vue  scien¬ 
tifique  qui  fonde  sur  l’expérience  le  perfectionnement  ultérieur  des 
méthodes,  il  ne  cessa  de  travailler  à  la  classification  dont  il  avait  jeté 
les  premières  bases.  Profitant  des  divers  travaux  des  hommes  qui 
s’occupaient  de  conchyliologie,  il  arriva  à  établir  une  méthode  dont  les 
naturalistes  classificateurs  ne  se  sont  que  peu  écartés.  Vers  la  même 
époque  que  lui ,  mais  se  fondant  toujours  sur  les  principes  immuables 
de  la  méthode  naturelle,  Denys  de  Montfort ,  Lamarck,  Péron,  Dau- 

debard  de  Férussac  père  et  fils,  Latreiîle,  MM.  de  Roissy,  Duméril, 

< 

de  Blainville,  Alcide  d’Orbigny,  Deshayes,  établirent  des  systèmes  de 
malacologie,  qui  sont  pour  la  plupart  des  modifications  du  système  pri¬ 
mitif;  enfin  les  travaux  particuliers  de  tous  les  savants  ont  mieux  fait 
connaître  certains  ordres,  certains  genres,  placés  d’abord  au  hasard, 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


ccviij 

faute  d’études  suffisantes.  Ces  travaux  ont  servi  à  établir  les  classifica¬ 
tions  généralement  adoptées  aujourd’hui. 

L’Allemagne  vit  paraître,  en  1810,  le  travail  de  M.  Oken,  qui  n’in¬ 
troduisit  dans  la  classification  aucun  point  de  vue  neuf,  et  qui  ne  fit 
qu’augmenter  ou  diminuer  les  genres  établis.  La  classification  de 
M.  Raffinesque-Schmaltz  est  peu  précise  et  difficile  à  comprendre. 
MM.  Schweigger  et  Goldfuss  sont  encore  des  compilateurs  qui  ont  plus 
ou  moins  heureusement  modifié  le  système  de  Lamarck  et  celui  de  Cu¬ 
vier.  M.  Say,  en  Amérique,  le  docteur  Leach  et  M.  Gray,  en  Angleterre, 
ont  proposé  des  modifications  dans  les  genres  ou  des  dénominations 
nouvelles  de  peu  d’influence  sur  la  classification ,  mais  qui  ont  néan¬ 
moins  contribué  à  perfectionner  la  science. 

Parmi  les  travaux  généraux ,  nous  citerons  l’histoire  naturelle  des 
animaux  sans  vertèbres  de  Lamarck,  dont  MM.  Deshayes  et  Milne 
Edwards  ont  donné  une  nouvelle  édition  ;  la  conchyliologie  générale  de 
AVood;  celle  des  coquilles  terrestres  et  fluviatiles  de  l’Europe  par  Ross- 
massler  ;  l’histoire  des  mollusques  terrestres  de  Férussac  ;  la  monogra¬ 
phie  des  hélicines,  des  porcelaines,  etc.,  de  M.  Gray;  celle  des  bulimes 
et  d’une  foule  d’autres  genres  exotiques  de  M.  Sowerby;  la  conchy¬ 
liologie  appliquée  à  la  géognosie  que  publie  Al.  Deshayes;  le  beau  species 
général  des  coquilles  marines  vivantes  entrepris  par  AI.  Kiener,  etc. 

Les  conchyliologistes  anatomistes  ou  descripteurs  n’ont  pas  travaillé 
avec  moins  d’ardeur.  On  trouve  naturellement  à  leur  tête  tous  les  sa¬ 
vants  que  nous  avons  cités  plus  haut  ;  nous  y  joindrons  ceux  qui,  sans 
avoir  fait  des  travaux  de  méthodologie,  ont  publié,  soit  des  traités  gé¬ 
néraux,  soit  des  observations  particulières.  Draparnaud  modifia,  en 
1803, dans  son  grand  travail  sur  les  mollusques  terrestres  et  fluviatiles 
de  la  France,  le  mode  de  description  des  coquilles ,  et  abandonna  le  sys¬ 
tème  vicieux  suivi  par  Linné  et  ses  disciples.  Cuvier  publia  successi¬ 
vement,  dans  les  Annales  du  Muséum ,  depuis  1802  jusqu’en  1810,  des 
travaux  très  nombreux  sur  l’anatomie  de  différents  genres  de  mollus¬ 
ques.  En  1813,  M.  Meckeljeta  du  jour  sur  la  structure  des  pleurobran- 
ches  et  des  ptéropodes.  En  1814,  M.  Home  inséra,  dans  ses  Mémoires 
d'anatomie  comparée  ,  des  observations  relatives  aux  mollusques  ; 
AI.  Erman  a  publié  un  mémoire  sur  leur  sang;  MAL  Lesueur  et  Desma- 
rest  ont  donné  des  détails  anatomiques  sur  la  botrylle  étoilée;  M.  Stiebel 
est  l’auteur  d’un  travail  sur  la  lymnée  des  étangs.  M.  de  Rlainville  a 
le  premier  donné  une  juste  appréciation  des  organes  respiratoires  des 


DÏSCOTJ  R  S  PRKLI M  IN  AIR  IL 


<'CI\ 


malaeozoaires  ;  il  a  publié,  dans  le  Dictionnaire  des  Sciences  naturelles, 
des  détails  précieux  sur  l’anatomie  et  la  physiologie  de  ces  animaux  ; 
M.  Ranzani  a  fait  un  mémoire  très  intéressant  sur  les  mollusques  ar¬ 
ticulés  et  les  acéphales;  M.  de  Haan  a  étudié  les  ammonites  et  les 
gonialiles;  Alcide  d’Orbigny  et  de  Férussac  ont  donné  un  travail  très 
étendu  sur  les  céphalopodes.  Pérou  et  Lesueur,  voyageurs  infatigables, 
firent  paraître  d’importants  travaux  sur  divers  genres  de  mollusques 
recueillis  ou  observés  par  eux.  Pérou,  le  premier,  et,  après  lui,  Des- 
marest  et  M.  Savigny ,  ont  fait  connaître  les  mollusques  agrégés ,  sur  la 
structure  et  la  classification  desquels  M.  Milne  Edwards  a  donné  tout 
récemment  un  travail  considérable.  MM.  Olfers  et  Leach  ont  publié 
des  travaux  spéciaux  sur  les  genres  balane  et  anatife  ;  M.  Martin 
Saint-Ange  s’est  occupé  de  l’anatomie  de  ces  animaux,  et  MM.  Thomp¬ 
son  et  Burmeister  ont  fait  connaître  les  métamorphoses  qu’ils  subissent 
dans  leur  jeune  âge.  MM.  Quoy  et  Gaimard  ont  étudié,  dans  leurs  longs 
voyages,  les  mollusques  de  plusieurs  points  du  globe.  MM.  DelleChiaje, 
A.  d’Orbigny,  Richard  Owen,  Deshayes,  Valenciennes,  Rang,  Milne 
Edwards,  Audouin,  Van  Beneden,  Lesson,  Grateloup,  Charles  Desmou¬ 
lins,  etc. ,  ont  contribué,  par  leurs  laborieuses  recherches,  au  progrès 
de  la  conchyliologie  ;  et ,  depuis  que  l’étude  de  l’animal  est  devenue  la 
partie  la  plus  importante  de  la  science  des  mollusques  ,  la  plupart  des 
conchyliologistes  ont  étudié  avec  soin  l’anatomie  de  ces  animaux,  dont 
certaines  particularités  ont  été  découvertes  par  MM.  Néry  et  Bojanus , 
qui  en  ont  étudié  l’appareil  générateur,  ainsi  que  par  MM.  Van  Bene¬ 
den,  Siebold,  etc. 

On  compte  un  grand  nombre  de  faunes  conchylioîogiques.  Geoffroy, 
le  médecin,  a  réuni,  dans  un  ouvrage,  les  mollusques  de  la  France,  et 
surtout  ceux  des  environs  de  Paris.  M.  Michaud  a  continué  le  travail  de 
Draparnaud  sur  les  coquilles  fluviatiles  et  terrestres  de  la  France  ; 
MM.  Desmoulins,  Bouillet,  Goupil,  Millet,  de  Gerviîle,  Collard  des 
Chères,  Payraudeau,  Brard,  Pouret,  Bouchard,  Chanlereaux,  d’Orbigny 
père,  Hécart,  Dillwyn,  etc.,  ont  rédigé  des  catalogues  départementaux 
ou  laissé  de  bons  travaux  sur  les  mollusques  de  diverses  contrées. 
M.  Nilson  a  publié  une  histoire  des  mollusques  terrestres  et  fluviatiles 
de  la  Suède;  MM.  Pfeiffer,  Kleb,  Muhlfield,  Aller,  Gæriner,  en  ont 
fait  autant  pour  l’Allemagne  ;  AI.  Millier  a  décrit  les  espèces  de  Dane¬ 
mark;  AI.  Hartmann,  celles  de  la  Suisse;  Bowdich,  celles  de  Porlo- 
Santo  ;  MAI.  Poli,  Costa  et  Philippi,  celles  de  la  Sicile;  MM.  Montagu, 

aa 


p 


OCX 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


da  Cosla,  Fermant,  Donovan,  eîc.,  celles  de  la  Grande-Bretagne;  M.  Des- 
îiayes,  celles  de  Morée.  MM.  Spix,  Wagner  et  Moricand,  ont  décrit  et 
figuré  quelques  mollusques  terrestres  qui  habitent  le  Brésil  ;  M.  Loavc, 
ceux  de  Madère  ;  M.  Rang  a  fait  connaître  les  mollusques  terrestres  nou¬ 
veaux  propres  à  la  côte  d’Afrique.  MM.  Say,  Isaac  Lea,  Raffinesque,  ont 
publié  une  faune  malacologique  des  États-Unis.  M.  Alcide  d’Orbigny  a 
décrit  tous  les  mollusques  qu’il  a  trouvés  dans  l’Amérique  méridionale,  et 
publié  des  faunes  maîacologiques  des  Antilles  et  des  Canaries  ;  MM.  Eh¬ 
renberg,  Botta,  Ruppel,  ont  recueilli  les  mollusques  de  la  mer  Rouge,  etc. 


Entomologie.  —  L’entomologie,  si  jeune  encore  au  xvnic  siècle,  mal¬ 
gré  ses  brillantes  découvertes ,  et  alors  si  fort  dédaignée  que  Réau- 
mur  croyait  devoir  se  justifier  de  rentraînement  irrésistible  qui  l’at¬ 
tirait  vers  cette  science,  a  fait  de  rapides  progrès  depuis  1789.  Fabri- 
cius  ,  qui,  pendant  vingt  années,  avait  dominé  la  science  ,  fut  détrôné 
par  Latreillc.  Dans  son  Précis  des  caractères  génériques  des  insectes , 
publié  en  1796,  ce  dernier  appliqua,  pour  la  première  fois,  aux  ani¬ 
maux  articulés,  les  principes  de  la  méthode  naturelle.  Cet  essai,  qui 
s’écartait  du  système  artificiel  de  Fabricius,  révéla  dans  son  auteur  un 
sentiment  profond  des  affinités  ;  mais  il  ne  fut  perfectionné  qu’en 
1806,  quand  Cuvier  eut  indiqué  la  séparation  nécessaire  entre  les 
insectes  et  les  crustacés,  et  que  Lamarck  l’eut  réalisée.  Pendant  toute 
sa  vie,  et  jusqu’en  1862,  Latreiîle  remania  son  système,  et  y  introdui¬ 
sit  successivement  la  classe  des  arachnides,  créée  par  Lamarck,  et 
celle  des  myriapodes  ,  établie  par  Leach.  Le  Généra  crustaceorum  et 
insectomun ,  son  véritable  titre  de  gloire,  est  admirable  pour  la  ma¬ 
nière  dont  les  divers  genres  s’enchaînent  dans  chaque  ordre,  et  dont  les 
caractères  sont  présentés.  Dans  le  Règne  animal  de  Cuvier  et  notam¬ 
ment  dans  la  seconde  édition,  dont  la  partie  entomologique  a  été  écrite 
par  Latreiîle,  ce  dernier  a  encore  perfectionné  sa  méthode,  qui  ne  pèche 
guère  que  par  les  points  où  toute  idée  systématique  n’a  pas  complète¬ 
ment  disparu.  Bien  que  Latreillc  fut  exclusivement  méthodiste  et  qu’il 
ne  prît  aucune  part  aux  travaux  des  anatomistes  et  des  physiologistes, 
il  sut  habilement  tirer  parti  de  leurs  observations.  M.  Duméril  adonné 
aussi,  dans  sa  Zoologie  analytique  (1806),  un  système  de  classifica¬ 
tion  des  insectes  qui  ressemble  beaucoup  à  celui  de  Linné.  D’accord 
avec  plusieurs  naturalistes,  il  assigne  aux  insectes  la  première  place 
dans  la  série  des  invertébrés. 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


ccx  j 

Leach  publia,  en  1817,  un  système  dans  lequel  il  prit  la  métamorphose 
pour  point  de  départ  ;  mais  les  imperfections  de  cette  classification  la 
firent  bientôt  tomber  dans  l’oubli.  Celle  de  MM.  Kirby  et  Spence  n’est 
pas  fondée  ,  non  plus,  sur  les  véritables  rapports  naturels.  Dans  ces 
derniers  temps,  MM.  Burmeister  et  Westwood  ont  donné,  l’un  dans  son 
Manuel  d! Entomologie ,  l’autre  dans  sa  Classification  des  insectes ,  un 
arrangement  qu’ils  croient  devoir  se  rapprocher  le  plus  de  la  méthode 
naturelle.  M.  Burmeister  part  comme  Leach,  de  la  métamorphose  incom¬ 
plète  ou  complète  des  insectes,  en  comprenant,  dans  la  première  classe , 
les  espèces  qu’on  regarde  comme  n’en  subissant  aucune;  il  en  résulte 
deux  séries  parallèles  entièrement  indépendantes  l’une  de  l’autre.  L’au¬ 
teur  donne,  comme  un  grand  pas  vers  la  classification  philosophique, 
la  disposition  de  ses  séries,  en  tête  desquelles  il  met  les  ordres  les  moins 
parfaits  sous  le  rapport  de  l’organisation ,  ce  qui  avait  été  fait  avant  lui 
par  Lamarck  ;  on  voit  du  reste  dominer  chez  cet  auteur  certaines 
idées  systématiques,  qui  empêcheront  sans  doute  sa  méthode  d’être 
généralement  adoptée. 

L’école  philosophique  est  représentée ,  en  entomologie  spéculative, 
par  MM.  Oken  et  Mac-Leay.  Le  premier,  fidèle  au  système  que  nous 
avons  développé  en  parlant  de  sa  classification  générale  des  êtres  orga¬ 
nisés  ,  a  disposé  les  insectes  en  trois  ordres,  en  tête  desquels  sont  les 
insectes-germes  ou  à  métamorphose  imparfaite;  les  insectes-sexes,  à 
métamorphose  complète  et  à  ailes  égales,  et  les  insectes-poumons  ou 
à  métamorphose  complète  et  à  ailes  et  élytres. 

M.  Mac-Leay,  dont  nous  avons  exposé  la  théorie  en  parlant  des  mé- 
thodologistes ,  a  appliqué,  dans  ses  Horœ  entomologicœ ,  le  système 
circulaire  à  la  classification  des  insectes;  sa  méthode,  qui  contient  des 
aperçus  souvent  profonds ,  a  fait  peu  de  sensation  sur  le  continent;  mais 
elle  a  obtenu  beaucoup  de  succès  en  Angleterre: 

L’anatomie  et  la  physiologie  des  insectes ,  que  les  travaux  de  Lyonnel 
étaient  venus  clore  au  xvme  siècle,  furent  reprises  par  Cuvier  dans  son 
mémoire  sur  la  nutrition  des  articulés,  où  il  montra  que  cette  fonc¬ 
tion  ne  peut  avoir  lieu  que  par  imbibition.  Dans  son  traité  d’anatomie 
comparée,  il  présenta  le  résumé  des  connaissances  de  son  époque  sur 
l’organisation  des  hexapodes. 

A  la  même  époque,  Lehmann  publia  deux  dissertations  sur  l’usage 
des  antennes  dans  les  animaux  de  cette  classe  ;  M.  Posselt  fit  connaître 
quelques  particularités  de  leur  structure;  MM.  Haussmann  et  Sorg 


CCXIj 


DISCOU  RS  P  K  É  LI U I N  A 1 R  E . 


étudièrent  leur  mode  de  respiration;  M.  Treviranus  s’occupa  de  leur 
anatomie,  et  publia  un  mémoire  sur  leurs  organes  de  succion  et  d’ol¬ 
faction.  M.  Marcel  de  Serres  composa  une  série  de  mémoires  sur  les 
yeux  lisses  et  composés  des  insectes,  sur  les  usages  du  vaisseau  dor¬ 
sal  ,  sur  les  organes  de  l’odorat  et  le  tube  intestinal  dans  les  hexa¬ 
podes.  Ramdhor  s’est  occupé  de  leur  anatomie  et  de  leur  système  di¬ 
gestif,  et  M.  Strauss  a  publié  un  fort  beau  travail  sur  l’anatomie  du 
hanneton  ;  mais  c’est  à  M.  Léon  Dufour  qu’appartiennent  les  travaux 
les  plus  complets  sur  cette  matière.  Il  avait  déjà  fait  connaître  la  struc¬ 
ture  des  coléoptères  et  des  hémiptères,  et  il  vient  de  publier  tout  récem¬ 
ment  l’anatomie  des  orthoptères,  des  névroptères  et  des  hyménoptères. 

Des  naturalistes  philosophes,  tels  que  MM.  Geoffroy  Saint-Hilaire  et 
Robineau-Desvoidy,  n’ont  pris  part  aux  travaux  des  entomologistes  que 
pour  rechercher  l’unité  de  plan  dans  tout  le  règne  animal ,  tandis  que 
d’autres  l’ont  cherchée  dans  la  classe  des  insectes  seulement  ;  ainsi 
M.  Savigny  s’est  livré  dans  ce  but  à  des  études  sur  la  bouche  des  hexa¬ 
podes;  MM.  Âudouin  et  Mac-Leay  en  ont  fait  sur  le  thorax  de  ces  ani¬ 
maux;  La  treille  sur  leurs  pattes  et  leurs  ailes,  et  Newman  sur  leur 
ostéoîogie.  C’est  au  commencement  du  xixe  siècle  qu’on  a  le  mieux  étu¬ 
dié  la  structure  des  ailes  ,  et  qu’on  s’en  est  servi  comme  moyen  de 
classer  certains  groupes  ;  Jurine  est  le  naturaliste  qui  a  donné  le  plus 
grand  développement  à  cette  étude,  bien  qu’il  l’ait  bornée  à  l’ordre  des 
hyménoptères. 

Nous  devrions  ajouter  à  ce  qui  précède  la  longue  série  de  travaux 
spéciaux  sur  les  insectes  ,  ainsi  que  les  faunes  entomologiques  ,  etc.  ; 
nous  nous  bornerons  à  citer  parmi  les  faunes  :  l’entomologie  helvétique 
de  Clairville;  celle  des  lépidoptères  de  Géorgie  ,  par  Smith-Abbot;  la 
description  des  insectes  de  la  Chine  ,  de  l’Inde  et  de  la  Nouvelle-Hol¬ 
lande,  par  Donovan,  qui  avait  précédemment  publié  la  faune  entomo- 
logique  de  l’Angleterre  ;  la  faune  d’Ingrie  par  Cederhielm  ;  celle  de 
Prusse  par  Illiger  et  Kugellan  ;  celle  d’Autriche  par  Duftschmidt  et 
Schrank  ;  de  l’Italie  supérieure  par  Rossi  ;  des  coléoptères  de  Suède  par 
Paykull ,  et  surtout  par  Gyllenhall ,  qui  a  donné  le  meilleur  ouvrage 
parmi  les  faunes;  la  faune  d’Allemagne  par  Panzer  ,  continuée  par 
MM.  Germar  et  Herrich-Sehœffer  ;  la  description  des  insectes  de  la  Rus¬ 
sie  et  de  la  Sibérie  par  AI.  Fischer;  de  ceux  d’Angleterre  par  MM.  Spence 
et  Curtis;  de  Laponie  par  M.  Zetterstedt;  de  Danemark  parM.  Schiodteq 
du  Brandebourg  par  M.  Erichson;  de  la  Morée  par  M.  Brullé;  de  l’A- 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE.  ccxiij 

inérique  boréale  par  M.  Say  ;  la  description  ,  publiée  par  M.  Guérin- 
Méneyillé,  des  animaux  articulés  de  T  Australasie  et  des  Iles  de  la 
mer  du  Sud,  recueillis  pendant  le  voyage  de  la  Coquille  autour  du 
monde  ;  celle  des  articulés  de  l’Amérique  méridionale  ,  faisant  partie 
du  voyage  de  Spix  et  Martius,  par  M.  Perty  ;  la  partie  entomologique 
du  voyage  de  M.  Alcide  d’Orbigny,  par  MM.  Blanchard  et  Brullé.  Parmi 
les  travaux  spéciaux  sur  les  divers  ordres,  nous  citerons  l’entomologie 
d’Olivier  dont  l’ouvrage  a  été,  après  les  travaux  de  Fabricius,  l’un  des 
plus  utiles  pour  la  connaissance  des  espèces  de  l’ordre  des  coléoptères  ; 
les  intéressantes  observations  de  M.  Duméril  sur  les  insectes  ;  ceux  des 
deux  Huber  sur  les  abeilles  et  les  fourmis  ;  la  synonymie  des  insectes 
par  Schœnherr;  la  magnifique  collection  iconographique  des  papillons 
indigènes  et  exotiques  parHubner;  l’histoire  des  papillons  d’Europe, 
commencée  par  Godart  et  continuée  par  M.  Duponchel  ;  celle  de 
Treitschke  ;  le  catalogue  méthodique  des  papillons  d’Europe  par  M. 
Boisduval  ;  le  species  et  l’iconographie  des  coléoptères  par  M.  Dejean, 
continués  par  M.  Aube  ;  l’ouvrage  de  Stoll  sur  les  orthoptères  et  les 
hémiptères;  ceux  de  M.  Serville  sur  le  premier  de  ces  ordres;  de 
MM.  Lepelletier  de  Saint-Far geau  et  Kirby,  sur  les  hyménoptères;  de 
Hahn,  sur  les  hémiptères;  de  MM.  Fallen ,  Meigen  ,  Wiedemann  , 
Macquart,  sur  les  diptères;  de  M.  Pictet ,  sur  les  névroptères;  le 
Manuel  d’entomologie  et  le  Généra  de  M.  Burmeister;  Fhistoire  des 
insectes  de  M.  Brullé;  celle  des  animaux  articulés  de  MM.  Laporte, 
de  Castelnau,  Brullé,  Lucas  et  Blanchard,  présentant  un  Généra  com¬ 
plet  pour  tous  les  ordres  ;  plusieurs  grands  travaux  entomologiques  de 
M.  Guérin-Méneville  ;  l’iconographie  des  coléoptères,  par  MM.  La¬ 
porte  et  Gory.  Nous  devons  mentionner  aussi  l’introduction  à  l’ento¬ 
mologie  de  M.  Lacordaire  ,  qui ,  dans  cet  ouvrage ,  a  présenté,  avec 
beaucoup  d’habileté,  un  ensemble  de  considérations  générales  sur  toute 
la  classe  des  insectes. 

Il  importe  encore  d’ajouter  que  c’est  à  notre  époque  qu’appartiennent 
les  applications  de  l’entomologie  à  l’agriculture  ;  déjà  les  plus  brillants 
succès  ont  été  obtenus  par  MM.  Audouin,  Ratzebourg,  etc. 

Arachnides.  —  L’histoire  des  animaux  articulés  compris  sous  le  nom 
d’arachnides,  de  crustacés  et  d’annélides,  avait  toujours  été  confondue 
dans  celle  des  insectes  et  des  vers  de  Linné,  jusqu’au  moment  où  les  tra¬ 
vaux  de  Muller,  de  Fabricius  et  de  Pallas  commencèrent  à  faire  com- 


cexiv 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


prendre  que,  par  suite  de  leurs  rapports  naturels,  ces  animaux  devaient 
former  une  classe  distincte  dans  le  règne  animal.  Jusqu’à  Cuvier  et 
Lamarck,  on  continua  de  suivre  les  errements  de  Linné;  ces  animaux 
se  trouvaient  donc  dispersés  dans  trois  divisions  de  la  classe  des 
vers.  Lamarck  a  le  premier  séparé  les  arachnides  des  insectes,  pour  en 
former  une  classe  à  part  ;  mais  c’est  à  M.  Walckenaër  que  nous  devons 
les  progrès  de  cette  branche  de  la  science.  Son  tableau  des  aranéides 
fut  le  premier  ouvrage  important  sur  cette  matière,  et  son  histoire  des 
aptères,  faisant  partie  des  suites  à  Buffon  et  presque  entièrement  pu¬ 
bliée  ,  est  un  travail  complet  sur  les  araignées.  Latreille,  dans  ses  ou¬ 
vrages,  a  généralement  adopté  la  méthode  de  M.  Walckenaër,  avec  peu 
de  modifications.  Nous  sommes  redevables  à  Hermann  père  et  fils,  à  Sa- 
vigny  et  à  Dugès,  de  travaux  importants  sur  les  arachnides  inférieures; 
àM.  Ehrenberg,  de  bonnes  études  sur  les  scorpions  ;  à  M.  Koch,  de 
la  description  et  de  la  représentation  des  arachnides  indigènes  ;  à 
M.  Savigny,  de  l’iconographie  de  celles  d’Égypte,  etc.  G.  Cuvier,  Vin¬ 
cent  Àmoreux,  A.  Lepelletier,  Treviranus,  Lyonnet,  MM.  Marcel  de 
Serres,  Léon  Dufour,  Brandt  et  Batzebourg,  ont  aussi  contribué,  par 
leurs  recherches  anatomiques ,  à  la  connaissance  de  la  structure  inté¬ 
rieure  de  ces  animaux. 

Crustacés .  Linné  avait  le  premier  tiré  la  carcinoiogie  du  néant , 

en  indiquant  les  caractères  distinctifs  des  crustacés;  mais  sa  méthode 
était  défectueuse.  Fabricius  vint  après  lui  établir  les  divisions  encore  en 
usage  aujourd’hui  ;  mais  on  doit  à  G.  Cuvier  d’avoir  assigné  à  ces  ani¬ 
maux  le  rang  qu’ils  occupent  dans  l’ordre  naturel  des  êtres.  Lamarck, 
Latreille  et  Leach,  ont  ensuite  établi  des  divisions  génériques  et  con¬ 
tribué  à  faire  connaître  ces  animaux.  Desmarest  est  l’auteur  de  considé¬ 
rations  générales  sur  les  crustacés,  avec  la  description  des  espèces  qui 
habitent  le  littoral  de  la  France.  Herbst  a  publié,  sur  les  animaux  arti¬ 
culés  de  cette  classe,  un  ouvrage  iconographique  encore  précieux  à  con¬ 
sulter,  malgré  ses  nombreuses  erreurs.  M.  Jurine  a  décrit  et  étudié  les 
mœurs  de  plusieurs  espèces  microscopiques  ,  telles  que  les  monocles 
d’eau  douce;  M.  Strauss  a  étudié  le  développement  et  l’organisation 
de  quelques  crustacés  ;  M.  Bisso  a  fait  connaître  les  espèces  de  la  mer  de 
Nice,  M.  Savigny  a  fait  représenter  les  espèces  d’Égypte  ,  dont  les  dé¬ 
terminations  sont  dues  à  M.  Audouin  ;  M.  Milne  Edwards  a  publié  les 
détails  relatifs  à  leur  organisalior* 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


ccxv 


MM.  Audouin,  Milne  Edwards  et  Duvernoy,  ont  étudié  plusieurs 
points  importants  de  l’organisation  des  crustacés.  On  leur  doit  la  con- 
naissance  du  véritable  mode  de  circulation  chez  ces  animaux.  M.  Milne 
Edwards  vient  de  donner,  dans  les  suites  à  Buffon ,  une  histoire  com¬ 
plète  des  crustacés,  dans  laquelle  il  a  établi  une  classification  qui  paraît 
reposer  sur  des  bases  beaucoup  plus  naturelles  que  celles  présentées  par 
ses  devanciers.  Enfin,  nous  devons  citer  encore  les  travaux  de  M.  Bell, 
qui  a  représenté  et  décrit  des  espèces  remarquables,  et  ceux  deM.  Hahn, 
qui  a  donné  fa  description  de  celles  du  Japon. 

Annëlides .  —  Lamarck  a  le  premier  donné  le  nom  d’annélides  à 
ces  animaux,  que  G.  Cuvier  avait  d’abord  désignés  sous  le  nom  de  vers 
à  sang  rouge.  Depuis  la  réforme  introduite  par  G.  Cuvier,  dans  la  ma¬ 
nière  de  les  envisager,  et  après  qu’il  en  eut  formé  une  classe  distincte, 
plusieurs  naturalistes  s’en  sont  occupés  avec  succès.  M.  Montègre, 
dans  ses  observations  sur  les  lombrics ,  MM.  de  Blainville ,  Caréna , 
Delle  Chiaje,  Moquin-Tandon  et  Thomas,  par  leurs  travaux  sur  les  liiru- 
dinées,  en  ont  mieux  fait  connaître  la  structure.  Leach,  MM.  de  Blain¬ 
ville,  Audouin,  Milne  Edwards,  ont  contribué  à  en  perfectionner  la 
connaissance;  mais  c’est  principalement  M.  Savigny  qui,  dans  son 
système  général  des  annélides ,  faisant  partie  du  grand  ouvrage  sur 
l’Égypte  ,  en  a  assuré  les  progrès;  car  non-seulement  il  a  augmenté  le 
nombre  des  espèces,  mais  il  en  a  décrit  avec  détail  l’organisation  ex¬ 
térieure.  Les  travaux  les  plus  récents  sur  l’anatomie  de  ces  animaux  sont 
dus  à  Dugès,  à  M.  Milne  Edwards,  et  surtout  à  M.  Grube. 

Zooplujtes.  —  La  connaissance  des  zoophytes  ,  née  des  sérieuses 
éludes  du  xviii6  siècle,  a  reçu,  dans  le  cours  du  xixe,  une  partie  de 
la  perfection  à  laquelle  elle  pouvait  atteindre.  Non -seulement  elle 
s’est  enrichie  de  faits  nouveaux,  mais  encore  elle  a  fait  des  progrès 
dans  sa  partie  philosophique  ;  il  en  résulte  que  le  lien  qui  unit  entre 
eux  les  êtres  de  cette  vaste  catégorie  a  été  mieux  connu. 

En  1789,  quand  Gmelin  publia  sa  nouvelle  édition  du  Systema  na- 
turœ ,  il  profita  peu  des  travaux  antérieurs;  Bruguière  eut  le  même  tort; 
nous  ne  trouvons  donc,  au  commencement  de  cette  dernière  époque, 
parmi  les  zoophytologistes  distingués,  qu’Olivi  ,  à  qui  l’on  doit  beau¬ 
coup  d’observations  nouvelles;  il  a  éclairci  l’histoire  de  plusieurs  gen¬ 
res,  et  a  compris  que  les  lithophytes  et  les  zoophytes  ne  doivent  for- 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


ecxvj 

mer  qu’un  seul  groupe.  Il  avait  déjà  été  produit  divers  travaux  sur 
cette  matière,  lorsque  G.  Cuvier  publia  son  Règne  animal ,  dans  lequel 
on  trouve  ,  pour  la  première  fois  ,  les  zoophytes  classés  d’après  leur 
organisation  ,  avec  un  coup-d’œil  remarquable  ;  aussi ,  depuis  l’appa¬ 
rition  de  ce  travail,  la  classification  n’a-t-elle  eu  de  changements  à 
subir  que  dans  les  divisions  secondaires  ;  car  Lamarck ,  en  y  introdui¬ 
sant  des  modifications  qui  portaient  sur  les  groupes  fondamentaux, 
a  détruit  en  partie  la  précision  de  la  classification  de  Cuvier.,  Les  nou¬ 
velles  richesses  apportées  par  Péron  et  Lesueur  le  portèrent  plus  tard 
à  réformer  son  système  ;  mais  il  ajouta  aux  inconvénients  de  sa  pre¬ 
mière  publication  au  lieu  d’y  remédier.  M.  Duméril  se  borna ,  dans  sa 
zoologie  analytique,  à  adopter  la  méthode  de  Lamarck. 

Plusieurs  mémoires,  parmi  lesquels  nous  distinguerons  ceux  de 
MM.  Savigny  et  Meekel,  ayant  pour  objet  des  genres  spéciaux,  vin¬ 
rent  ensuite  contribuer  aux  progrès  de  la  science 5  ils  eurent  pour  ré¬ 
sultat,  en  1812,  le  grand  travail  de  Lamouroux,  qui,  par  malheur, 
est  basé  sur  une  méthode  tout  artificielle.  En  Allemagne,  M.  Oken, 
dont  nous  avons  déjà  eu  l’occasion  de  parler,  fit  un  essai  de  classifica¬ 
tion  naturelle  des  zoophytes  ;  mais,  dominé  par  sa  théorie,  il  a  pré¬ 
senté  des  coupes  forcées;  toutefois  il  s’éloigne  peu  de  Lamarck,  dont  il 
adopte  jusqu’aux  erreurs. 

Il  parut,  presque  en  même  temps,  une  classification  de  M.  de  Blain- 
ville ,  fondée  sur  la  considération  des  animaux,  et  repoussant  de  la 
classe  des  zoophytes  les  corallines,  comme  étant  des  végétaux  et  non  des 
animaux.  La  distribution  systématique  de  Cuvier,  dans  le  dernier  vo¬ 
lume  de  son  Règne  animal  qui  traite  des  animaux  rayonnés ,  se  rap¬ 
proche  davantage  de  celle  de  Lamarck,  et  est  jugée  moins  naturelle  que 
son  premier  essai.  Le  travail  de  Schweigger ,  publié  en  1819,  et 
fondé  sur  le  mode  d’agrégation  de  ces  animaux,  contient  quelques 
familles  peu  naturelles.  Il  en  est  de  même  de  celui  de  M.  Goldfuss  :  cet 
auteur,  malgré  son  éclectisme,  n’a  pas  établi  un  système  propre  à  con¬ 
tribuer  au  perfectionnement  des  méthodes.  On  pourrait  même  dire  que, 
loin  d’avoir  fait  avancer  la  science,  il  a  augmenté  l’incertitude  qui 
y  régnait.  Latreille  est  dans  le  même  cas  ;  il  y  a  jeté  la  confusion  ,  en 
introduisant  des  mollusques  dans  la  classe  des  zoophytes.  A  côté  de  ces 
essais  systématiques,  nous  trouvons  des  études  spéciales  et  attentives 
sur  certaines  familles  ou  sur  certains  genres.  M.  Delle  Chiajc  a  donné 
un  travail  plein  d’intérêt  sur  les  actinies,  les  oursins,  les  astéries  et  les 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


OCX  V'J 


holothuries,  qu’il  a  puissamment  contribué  à  faire  connaître.  M.  Gaillon 
a  étudié  au  microscope  les  thalassiophyles  ;  M.  Bory  de  Saint-Vincent , 
les  infusoires,  auxquels  il  a  donné  le  nom  de  psychodiaires ;  il  a,  en 
outre,  créé  un  grand  nombre  de  genres  nouveaux.  M.  Nilzsch  a  jeté 
du  jour  sur  quelques  points  obscurs  de  la  science.  D’autres  genres  ont 
été  étudiés  par  MM.  Dutrochet,  Leclerc,  Losana,  etc.  M.  Miller  a  fait  un 
travail  intéressant  sur  les  encrines  dont  M.  A.  d’Orbigny  a  commencé 
la  monographie  complète  des  espèces  vivantes  et  fossiles;  M.  Grant  s’est 
livré  à  des  recherches  importantes  sur  les  zoophytes  du  nord  de  l’An¬ 
gleterre.  En  1828,  MM.  Audouin  et  Milne  Edwards  ont  fait  connaître 
l’existence  de  deux  orifices  digestifs  chez  certains  polypes,  et  publié 
un  premier  essai  de  classification  naturelle  de  ces  animaux,  fondée  sur 
leur  structure  intérieure.  M.  Bapp  a  publié,  en  1829,  une  classifica¬ 
tion  des  polypes  et  des  actinies ,  où  il  a  surtout  pris  pour  caractère  la 
forme  des  animaux  des  polypiers.  La  même  année,  M.  Eschscholtz  a 
donné  une  classification  des  êtres  réunis  par  Cuvier  sous  le  nom  d’a- 
calèphes.  Aujourd’hui  que  l’organisation  des  zoophytes  est  mieux  con¬ 
nue  ,  la  méthode  de  distribution  de  Cuvier  est  insuffisante  ;  et  ceux 
qui  la  suivent  encore  y  ont  apporté  des  modifications  que  les  progrès 
de  la  science  rendaient  indispensables.  En  1834,  M.  de  Blainville  a 
fait  paraître  son  traité  d’aclinologie ,  qui,  tout  en  paraissant  n’être 
qu’une  nouvelle  édition  de  l’article  zoophyte  du  Dictionnaire  des  scien¬ 
ces  naturelles,  est  un  ouvrage  complet  sur  celte  matière.  AL  Milne 
Edwards  a  donné  une  nouvelle  édition  de  la  partie  zoophytologique 
des  animaux  sans  vertèbres  de  Lamarck. 

Les  ouvrages  généraux  d’aciinologie  sont  peu  nombreux  ;  nous 
ne  citerons  que  ceux  de  AIM.  Esper,  Lamarck,  Lamouroux,  de  Blain¬ 
ville  et  Johnston.  Les  monographies  au  contraire  sont  en  grand  nombre. 
Lesueur  et  Péron  ont  les  premiers  abordé  avec  succès  l’étude  des  mé¬ 
duses  et  autres  animaux  pélagiens  observés  aujourd’hui  avec  soin  par 
les  naturalistes.  MM.  de  Blainville  ,  Desmoulins  ,  Agassiz  ,  ont  écrit 
sur  les  oursins;  AL  Brandt,  sur  les  holothuries;  AIM.  Agassiz,  Millier, 
Troschel  et  Gray,  sur  les  astéries;  MM.  Ehrenberg  et  Dujardin,  sur  les 
infusoires  rotateurs  ;  AIM,  Budolphi,  Nordmann,  Siebold,  Diesing  et 
Bremser,  sur  les  entozoaires;  AIM.  Quoy  et  Ehrenberg,  sur  les  polypiers 
coralligènes.  Il  faut  noter,  de  plus,  les  travaux  faits  sur  les  polypiers 
marins,  par  AIM.  Milne  Edwards,  Lister,  etc.  ;  sur  les  bryozoaires  d’eau 

douce,  par  MM.  Gervais,  Nordmann,  etc.  AI.  Grant  a  donné  sur  les 

l>b 


CGXVllj 


DIS  CO  uns  PR  E I  /IM  I N  AIRE. 


éponges  un  fort  beau  travail  relatif  à  la  physiologie  des  espèces  marines; 
la  seule  éponge  d’eau  douce  a  occupé  plus  de  quinze  observateurs  qui 
n’en  ont  pas  encore  épuisé  l’histoire. 

En  général,  malgré  tous  ces  travaux,  l’obscurité  règne  encore 
sur  les  phénomènes  physiologiques  de  l’existence  des  zoophytes.  L’his¬ 
toire  de  leurs  mœurs,  quoique  nécessairement  très  bornée,  vu  la  simpli¬ 
cité  de  leur  structure ,  est  fort  peu  avancée.  Cependant  l’étude  de  ces 
êtres  dont  l’existence  même  a  été  si  longtemps  douteuse  et  qui  jouent 
néanmoins  un  rôle  si  important  dans  la  modification  de  la  surface  de  la 
terre,  est  digne  de  l’attention  du  philosophe.  On  sait  que  les  coraux,  les 
madrépores  et  les  millépores,  forment  des  bancs  calcaires  d’une  puis¬ 
sance  considérable,  des  écueils,  des  îles,  et  que  leur  exploitation  sert 
à  la  construction  de  villes  entières. 

Les  infusoires  ont  de  nos  jours  donné  naissance  au  grand  ouvrage 
de  M.  Ehrenberg.  La  partie  la  plus  intéressante  de  ce  travail  est  la 
découverte  de  la  formation  de  terrains  d’une  étendue  considérable 
par  le  dépôt  d’infusoires  à  carapaces  siliceuses,  au  fond  des  eaux 
tranquilles.  La  plupart  des  tripolis,  et  des  silex ,  n’ont  pas  d’autre 
origine  ;  et  l’auteur  dit  avoir  reconnu  qu’ils  sont  le  résultat  de  l’a¬ 
grégation  des  tests  de  ces  animaux,  dont  la  petitesse  est  telle  que, 
dans  un  millimètre  cube,  on  en  trouve  près  de  trois  millions.  On  voit 
se  former  encore  aujourd’hui  de  semblables  dépôts,  car  ceux  qui  sont 
connus  sous  le  nom  de  farine  de  montagne,  sont  dus,  d’après  M.  Ret- 
zius,  à  l’accumulation  de  cadavres  d’infusoires.  Néanmoins,  dans  l’é¬ 
chantillon  de  farine  fossile  chinoise  adressé  à  l’Académie  des  sciences 
par  M.  Stanislas  Julien,  M.  Peltier  a  déclaré  n’y  en  avoir  trouvé 
aucune  trace.  L’histoire  de  ces  êtres  insaisissables  a  également  oc¬ 
cupé  d’autres  naturalistes  :  M.  Dujardin  a  fait  un  travail  fort  inté¬ 
ressant  sur  les  animaux  microscopiques  ;  MM.  Dujardin  et  Ehrenberg 
ont  étudié  quelques  divisions  des  coquilles  foraminifères ,  que  leur 
structure  singulière  a  fait  rapprocher  des  infusoires  homogènes.  M.  Al¬ 
cide  d’Orbigny,  qui  a  publié  sur  cette  matière  plusieurs  ouvrages  géné¬ 
raux,  ainsi  que  les  faunes  locales  des  Antilles,  des  Canaries ,  de  l’Amé¬ 
rique  méridionale,  et  de  la  craie  blanche  du  bassin  parisien,  a  reconnu 
que  ces  petites  coquilles  sont  si  abondantes  à  l’état  fossile  ,  qu’elles 
forment  seules  des  chaînes  de  collines  et  des  bancs  immenses  de  pierres 
à  bâtir. 

Arrivé  à  un  certain  degré  de  l’échelle  animale,  l’incertitude  commen- 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


cexix 


ce;  aussi  a-t-on  mis  à  la  fin  des  zoophytes,  les  pseudozoaires,  tels  que  les 
corallines  et  les  nématophytes,  que  MM.  Bory  de  Saint-Vincent  et  Gaillon 
ont  regardés,  l’un,  comme  appartenant  à  un  règne  intermédiaire  servant 
de  passage  aux  végétaux,  l’autre,  comme  des  animalcules  simples,  libres, 
doués  de  vie,  s’agglutinant  de  manière  à  former  des  filaments  sans  que 
pour  cela  leur  animalité  cesse  ;  mais  les  divers  travaux  fails  depuis  par 
MM.  de  Blainville,  Marquis,  Rennie,  Chamisso,  Eysenliardt,  Leuckart, 
Ruppell ,  Raspail,  Fries  etTurpin,  les  ont  décidément  fait  ranger  parmi 
les  végétaux. 

En  dernier  lieu  se  présentent  les  zoospermes,  dont  l’histoire  se 
lie  intimement  à  celle  de  la  génération,  et  qui  ont  été  étudiés  avec  une 
attention  toute  particulière  par  Spallanzani  et  par  Gleiehen.  Depuis, 
MM.  Prévost  et  Dumas,  dont  l’opinion  est  partagée  par  M.  Raspail,  ont 
considéré  les  zoospermes  comme  les  rudiments  du  système  nerveux  s’u¬ 
nissant  au  système  viscéral  contenu  dans  l’œuf  de  la  femelle,  ce  qui 
détruisait  leur  animalité,  et  ils  s’en  sont  servis  pour  reconnaître  les 
sexes  dans  les  mollusques  acéphales.  MM.  Dutrocliet  et  de  Blainville 
avaient  d’abord  cru  à  la  non-animalité  des  zoospermes;  mais  des  expé¬ 
riences  plus  récentes  ont  porté  ces  deux  observateurs  à  modifier  leur  opi¬ 
nion,  et  à  les  considérer  comme  le  dernier  degré  de  petitesse  auquel 
puissent  se  montrer  les  êtres  organisés.  En  1832,  M.  Czermack  a  annoncé 
qu’il  regardait  les  zoospermes  comme  un  élément  aussi  essentiel  à  la 
semence  que  les  globules  le  sont  au  sang  ;  celle  opinion  est  aussi  celle 
de  M.  Treviranus,  qui  pense  que  ces  animalcules  sont  aux  êtres  organisés 
ce  que  le  pollen  est  aux  plantes  ;  M.  Burdach,  au  contraire  ,  n’y  voit 
que  des  parasites  accidentels  de  la  semence  ,  et  il  diffère  en  cela  de  la 
plupart  des  physiologistes,  qui  ne  regardent  plus  les  zoospermes  comme 
des  animaux,  mais  comme  des  machines  destinées  à  transporter  dans 
l’ovule  le  germe  fécondant  du  male.  M.  Duvernoy  a  même,  depuis  plu¬ 
sieurs  années,  changé  le  nom  de  zoospermes  en  celui  de  spermazoides. 
Dans  ces  derniers  temps,  MM.  Wagner,  Siebold,  Milne  Edwards,  Pe¬ 
ters,  etc.,  ont  étudié  les  zoospermes  dans  les  animaux  inférieurs,  et  iis 
ont  découvert  le  sexe  male  dans  des  zoophytes  que  jusque-là  on  en  avait 
cru  privés.  M.  Lallemand  vient  de  publier  sur  ce  sujet  un  travail  d’une 
haute  importance;  il  considère  l’intervention  du  mâle  dans  la  généra¬ 
tion  comme  ayant  lieu  par  les  zoospermes ,  et  celle  de  la  femelle  par 
les  ovules.  Il  a  cherché  la  confirmation  de  son  assertion  dans  les  géné¬ 
rations  anomales  ;  et ,  si  sa  théorie  se  vérifie ,  on  verra  disparaître  en 


ccxx 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


partie  i’obseurité  qui  règne  sur  le  rôle  des  zoospermes  dans  la  repro¬ 
duction  des  êtres. 


Botanique .  —  L’étude  de  la  botanique ,  à  laquelle  la  méthode  de 
Tournefort,  celle  de  Linné,  et  l’ouvrage  fondamental  de  Jussieu,  si  fé¬ 
cond  en  heureux  résultats,  avaient  donné  de  l’éclat,  poursuit  sa  marche 
progressive  dans  le  xixe  siècle. 

La  botanique  descriptive ,  favorisée  par  les  explorations  des  voya¬ 
geurs  dans  toutes  les  parties  du  globe,  fait  d’abord  plus  de  progrès  que 
les  études  d’organographie  et  de  physiologie  végétales,  ce  qui  s’expli¬ 
que  par  les  difficultés  d’étude  que  présentent  à  la  fois  la  ténuité  des  or¬ 
ganes  intérieurs  des  plantes,  l’emploi  du  microscope,  et  la  possession 
si  rare  d’un  bon  instrument;  toutefois,  celte  partie  de  la  science  ne 
reste  pas  stérile.  Priestley ,  Senebier ,  Ingenhouz,  Th.  de  Saussure,  qui 
appartiennent  en  grande  partie  au  xixc  siècle ,  guidés  par  les  lumières 
de  la  chimie  pneumatique ,  nous  font  voir  que  toutes  les  parties  des  vé¬ 
gétaux  sont  formées  d’oxygène ,  d’hydrogène  et  de  carbone ,  et  quel¬ 
quefois  aussi  d’une  petite  quantité  d’azote  ;  que  les  parties  vertes  exha¬ 
lent,  pendant  la  nuit,  de  l’oxygène  et  du  carbone,  sous  l’influence 
de  la  lumière  ;  que  les  plantes  décomposent  l’acide  carbonique  contenu 
dans  le  milieu  ambiant ,  et  que  leurs  racines  s’emparent  de  celui  que  le 
sol  récèle  ;  enfin ,  que  le  tissu  ligneux  doit  sa  force  à  l’assimilation 
du  carbone.  On  avait  reconnu  que  l’électricité,  la  lumière  et  la  cha¬ 
leur,  jouent  un  rôle  important  dans  la  vie  du  végétal  ;  les  admirables 
travaux  du  siècle  précédent  sur  cette  matière  sont  continués  par  M.  De 
Candolle.  M.  de  Mirbel,  dont  la  vie  tout  entière  a  été  consacrée  à 
l’étude  de  la  structure  interne  des  plantes  et  de  leurs  conditions  d’exis¬ 
tence,  fait  de  belles  et  nombreuses  découvertes.  Ses  premiers  travaux 
donnent  lieu  à  des  controverses  qui  tournent  au  profit  de  la  science. 
Daubenton  ,  et  principalement  Desfontaines,  découvrent  les  différences 
de  structure  de  la  tige  des  monocotylédones  et  des  dicotylédones.  Rudol- 
phi,  MM.  LinketTreviranus,  étudient  l’organisation  des  plantes  dans  tou¬ 
tes  ses  parties,  et  enrichissent  l’anatomie  et  la  physiologie  de  découvertes 
nouvelles  ;  mais  ils  sont  souvent  en  désaccord  avec  M.  de  Mirbel,  qui  leur 
répond,  en  1809,  par  l’exposition  de  sa  théorie  de  l’organisation  végétale. 
A  la  même  époque,  paraissent  les  observations  d’Aubert  Dupetit-Thouars, 
de  Palisot  de  Beauvois,  de  Kieser  et  Moldenhawer,  qui  publient  diffé¬ 
rents  travaux  sur  la  structure  des  végétaux.  En  1812,  la  Société  Tev- 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


cexxj 


lériennc  de  Harlem  propose  un  prix  pour  le  mémoire  qui  rectifierait 
les  erreurs  que  renferme  l’anatomie  végétale  ;  car  la  polémique  engagée 
entre  les  phytotomistes  français  et  allemands  durait  toujours  ;  le  prix 
est  décerné  au  mémoire  de  Kieser.  En  1814,  M.  Nees  d’Escnbeck  fait 
connaître  la  structure  des  algues  d’eau  douce;  en  1817,  il  publie  son 
grand  travail  sur  les  champignons.  En  Angleterre,  Smith  donne  un 
traité  de  physiologie  végétale  ;  en  Allemagne,  Kurt  Sprengel,  Treviranus 
et  Martius,  font  paraître  des  traités  généraux  et  spéciaux  sur  la  struc¬ 
ture  des  plantes. 

Vers  1815,  l’anatomie  végétale  subit  une  révolution  par  suite  de  l’em¬ 
ploi  général  du  microscope  qui  permit  de  pénétrer  plus  profondément 
dans  la  structure  intime  des  végétaux,  et  de  rectifier  beaucoup  de  fausses 
idées.  Il  est  vrai  que  l’emploi  de  cet  instrument  est  devenu  aussi  la  cause 
d’erreurs  nouvelles;  mais  les  services  qu’il  a  rendus  sont  incalculables. 
En  1818,  M.  Amici  de  Modène  publie,  au  moyen  du  microscope  perfec¬ 
tionné,  un  mémoire  sur  la  circulation  du  ckara ,  ainsi  que  diverses  obser¬ 
vations  sur  les  végétaux  ;  mais  ces  travaux  physiologiques  sont  éclipsés 
par  ceux  de  M.  Treviranus,  qui  fait  paraître  divers  mémoires  sur  le  mou¬ 
vement  de  la  matière  verte  dans  les  végétaux,  sur  l’épiderme  des  plantes, 
sur  leurs  sucs  propres  et  sur  la  structure  des  organes  de  reproduction. 
M.  Meyen  publie  ses  recherches  sur  la  métamorphose  des  vaisseaux  spi¬ 
raux,  et  M.  Schultz  fait  connaître ,  dans  un  mémoire  couronné  par  l’aca¬ 
démie  des  sciences  de  Paris,  ses  observations  sur  la  circulation  du  latex. 
M.  Eschweiler  publie,  en  1824 ,  son  mémoire  sur  les  lichens;  M.  Guille- 
min,  ses  recherches  microscopiques  sur  le  pollen;  plus  tard,  MM.  R. 
Brown,  Brongniart,  Fritzsche,  Mohl  et  Purkinje,  approfondissent  et 
éclaircissent  complètement  le  même  sujet.  MM.  R.  Brown,  Treviranus, 
Mirbel  et  Brongniart,  publient  des  vues  nouvelles  sur  le  développement  et 
la  structure  de  l’ovule.  M.  Dutrochet  fait  connaître  ses  ingénieuses  théo¬ 
ries  sur  la  structure  interne  des  végétaux  et  sur  l’agent  immédiat  de  leur 
vie,  ainsi  que  ses  recherches  anatomiques  sur  la  structure  intime  des  ani¬ 
maux  et  des  végétaux  et  sur  leur  motilité.  M.  Raspail  publie  son 
mémoire  sur  le  développement  de  la  fécule  dans  les  organes  de  fructi¬ 
fication  des  céréales ,  ses  analyses  microscopiques  de  [cette  substance , 
et  ses  recherches  chimiques  et  physiologiques  sur  la  structure  et  le 
développement  des  tissus  végétaux.  M.  Decaisne  fait  connaître,  dans 
un  mémoire  couronné  par  l’académie  de  Bruxelles  ,  le  développe¬ 
ment  des  tissus  et  du  principe  colorant  de  la  garance.  M.  De  Can- 


CCXXlj 


DISCOURS  PRELIMINAIRE. 


dolle,  à  qui  la  science  phytologique  doit  de  si  précieux  travaux,  fait 
paraître,  en  1827,  son  organographie  végétale  ,  et,  quelques  années 
plus  tard,  sa  physiologie  ;  M.  Brongniart,  son  mémoire  sur  la  géné¬ 
ration  et  le  développement  de  l’embryon  dans  les  végétaux  phanéro¬ 
games.  M.  Agardh,  botaniste  suédois,  dote  la  science  de  son  travail 
sur  l’anatomie  des  plantes.  En  1834,Turpin  l’enrichit  de  son  organo- 
graphie  végétale.  En  1836,  M.  Meneghini  fait  paraître  un  travail  très 
remarquable  sur  la  tige  des  monocotylédones.  En  1837,  M.  Gaudichaud 
publie,  sous  le  titre  de  Recherches  sur  V or g ano graphie  f  la  physiologie 
et  lf organogénie  des  végétaux  ,  un  ouvrage  dans  lequel  il  développe 
et  agrandit  le  système  de  Dupetit-Thouars  sur  l’influence  du  bourgeon 
dans  la  production  du  corps  ligneux.  A  la  même  époque,  MM.  de  Jus¬ 
sieu  et  Decaisne  fixent  l’attention  sur  la  structure  anomale  de  quelques 
liges  grimpantes,  appartenant  à  des  végétaux  dicotylédones.  M.  Raspail 
publie  un  nouveau  système  de  physiologie  végétale,  dans  lequel  il  attri¬ 
bue  la  formation  successive  de  toutes  les  parties  du  végétal  à  une  vésicule 
primordiale,  en  vertu  de  l’évolution  moléculaire,  et  explique  la  modifica¬ 
tion  des  organes  par  transformation.  M.  Boussingault  se  livre  à  des  éludes 
expérimentales,  qui  ont  déjà  jeté  beaucoup  de  lumières  sur  certains  points 
obscurs  de  la  science.  Dans  une  leçon  pleine  d’intérêt,  M.  Dumas  a  ré¬ 
cemment  résumé  le  rôle  important  que  joue  l’atmosphère  dans  la  vé¬ 
gétation.  M.  Auguste  de  Saint-Hilaire  vient  de  publier  une  morphologie 
végétale.  M.  Moquin-Tandon,  appliquant  aux  végétaux  les  idées  de 
MM.  Geoffroy  Saint-Hilaire,  Serres  et  Isidore  Geoffroy,  dont  il  a  em¬ 
prunté  la  classification  et  la  nomenclature,  a  donné  depuis  peu,  après 
M.  De  Candolle,  des  éléments  de  tératologie  végétale.  On  peut  prédire , 
sans  crainte  de  se  tromper,  que  la  tératologie  animale  et  végétale  tendent 
à  se  confondre  en  une  seule  et  même  science ,  la  tératologie  comparée. 

Des  considérations  nouvelles  sur  la  disposition  spirale  des  feuilles  et 
des  autres  organes  appendiculaires  ont,  dans  ces  derniers  temps, 
exercé  la  sagacité  des  savants  les  plus  recommandables.  C’est  à 
MM.  Schimper  et  A.  Braun  qu’on  doit  les  premiers  fondements  de  ces 
éludes,  poursuivies  avec  succès  par  nos  compatriotes ,  MM.  Martins 
et  Bravais,  et  d’une  autre  part,  soumises  à  une  ingénieuse  critique  par 
M.  Steinheil.  Des  travaux  du  plus  haut  intérêt  sur  l’inflorescence  sont 
dus  à  MM.  R.  Brown  et  Rœper. 

Pour  terminer  ce  qui  a  rapport  à  l’examen  de  la  plante  en  général , 
nous  parlerons  en  peu  de  mots  des  théories  philosophiques  qui  cher- 


DISCOURS  RUÉ  LIMINAIRE. 


ecxxuj 


client  à  expliquer  les  phénomènes  de  révolution  du  végétal.  Gœihe, 
MM. DeCandolle,  Brown,  Cassini,  Turpin,  Auguste  de  Saint-Hilaire, 
ont  adopté  la  théorie  de  la  métamorphose,  entrevue  par  Linné,  qui  avait 
dit  dans  sa  philosophie  botanique  :  Principium  florum  et  foliorum 
idem  est  ;  elle  est  aujourd’hui  admise  par  la  plupart  des  botanistes  , 
après  soixante  ans  d’incrédulité.  D’après  cette  théorie,  tous  les  organes 
appendiculaires  des  végétaux  ne  sont  que  la  transformation  de  la  feuille. 

La  théorie  de  la  fécondation ,  qu’on  croyait  définitivement  établie, 
et  dans  laquelle  l’étamine  joue  le  rôle  de  mâle  et  le  pistil  le  rôle  de 
femelle,  n’a  pas  été  à  l’abri  de  la  critique.  D’après  M.  Schleiden,  c’est  le 
pollen  qui  contient  l’embryon,  et  l’ovule  est  l’utérus  dans  lequel  il  se 
développe.  Cette  théorie  qui,  sans  détruire  celle  des  sexes,  change  ce¬ 
pendant  les  fonctions  des  organes,  a  été  combattue  par  MM.  Meyen, 
Brongniart  et  Mirbel.  MM.  Griffith  et  Decaisne  publient  des  recherches 
sur  la  structure  anomale  de  l’ovule  des  Sanlalacées  et  Loranlhacées. 
M.  Ad.  de  Jussieu  suit,  avec  le  soin  qui  caractérise  chacun  de  ses  tra¬ 
vaux,  le  développement  et  la  structure  des  embryons  des  végétaux  mo- 
nocotylédones. 

M.  Dulrochet  avait  remarqué,  dans  une  série  d’expériences,  que,  tou¬ 
tes  les  fois  que  deux  liquides  de  densité  différente  sont  séparés  par 
une  membrane  organique,  il  s’établit  entre  eux  un  courant  qui  fait  que 
le  moins  dense,  attiré  par  celui  qui  l’est  le  plus,  traverse  la  membrane, 
et  que  le  mélange  a  lieu.  Ce  courant  se  manifeste  de  dedans  en  dehors  et 
de  dehors  en  dedans,  suivant  que  l’un  ou  l’autre  des  deux  liquides  est 
contenu  dans  la  membrane  ;  dans  le  premier  cas,  il  a  reçu  le  nom  d 'en¬ 
dosmose,  dans  le  second  celui  d’ exosmose.  C’est  sur  ces  deux  fails, 
qui  paraissent  être  le  résultat  d’une  action  électrique ,  que  l’auteur  a 
établi  ses  principes  sur  la  statique  des  végétaux;  selon  lui,  l’ascension 
de  la  sève  est  le  résultat  de  V endosmose.  C’est  une  hypothèse  nouvelle 


à  ajouter  à  toutes  celles  qui  ont  déjà  été  émises  sur  ce  sujet;  mais  elle 
ne  paraît  pas  pouvoir  expliquer,  seule,  tous  les  phénomènes  de  ce  mou¬ 
vement.  Les  expériences  récentes  de  M.  Boucherie,  sur  les  injections 
des  bois,  sont  appelées  à  éclaircir  la  question  encore  si  obscure  et  si 
complexe  de  la  circulation  de  la  sève  dans  les  végétaux. 

Les  travaux  de  classification  ,  fondés  sur  une  étude  de  plus  en  plus 
profonde  des  organes  caractéristiques,  avaient  successivement  pro¬ 
duit  les  systèmes  de  Tournefort,  d’Adanson,  de  Jussieu.  Malgré  les 
nombreuses  découvertes  de  la  botanique,  qui  en  ont  incessamment 


coxxir 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


agrandi  le  domaine,  la  méthodologie  n’a  éprouvé  de  changements  remar¬ 
quables  ,  ni  dans  ses  principes  ni  dans  sa  direction.  A  part  quelques 
essais  de  classification  artificielle  destinés  à  faciliter  l’étude,  le  sys¬ 
tème  de  Jussieu,  ou  la  méthode  rationnelle,  qui  doit  être  l’objet  de 
tous  les  efforts  des  botanistes ,  a  prévalu  et  a  servi  de  but  à  des  modi¬ 
fications  sans  nombre.  Le  célèbre  R .  Brown,  dans  ses  remarques  géné¬ 
rales  et  sa  Flore  de  la  Nouvelle-Hollande ,  a  non-seulement  fait  connaître 
les  plantes  de  cette  contrée  ,  mais  il  a  contribué  ,  par  une  foule  d’ob¬ 
servations  intéressantes,  à  fixer  les  limites  des  familles  et  à  déterminer 
les  affinités  des  plantes  en  général.  Nous  citerons  encore  parmi  les  bo¬ 
tanistes  qui  ont  le  plus  contribué  au  perfectionnement  de  la  méthode  na¬ 
turelle  ,  MM.  De  Candolle ,  A.  Richard,  Lindley,  Bartling,  Kunth, 
Endlicher  et  Meissner.  Par  suite  de  ces  travaux ,  qui  sont  autant  de  pas 
faits  vers  une  méthode  plus  parfaite,  de  nombreuses  transpositions  ont 
eu  lieu  dans  les  familles ,  ainsi  que  dans  les  genres  et  dans  les  espèces. 
Le  nombre  des  familles  s’est  élevé  successivement  de  cent  à  plus  de 
deux  cents.  Ces  travaux  sont  résumés  dans  deux  ouvrages  immenses 
récemment  publiés,  le  Prodromus  de  M.  De  Candolle,  et  le  Généra 
plan/arum  de  M.  Endlicher.  Nous  devons  mentionner  d’autres  ou¬ 
vrages  qui,  quoique  moins  étendus ,  n’en  ont  pas  moins  un  mérite  in¬ 
contestable.  Ainsi  nous  citerons  le  travail  de  M.  Spach  sur  les  phané¬ 
rogames  ,  faisant  partie  des  suites  à  Buffon,  et  les  ouvrages  élémentaires 
de  MM.  A.  Richard,  Bernhardi,  Treviranus,  Agardh,  Meyen,  Lindley, 
Bischoff,  A.  St.-Hilaire. 

Pour  mettre  un  terme  à  l’instabilité  des  méthodes,  les  botanistes 
font  des  éludes  complètes  sur  les  diverses  familles  du  règne  végé-* 
tal ,  afin  de  mieux  établir  les  rapports  qui  existent  entre  elles.  M.  De 
Candolle  a  publié  diverses  monographies ,  particulièrement  celles  des 
Légumineuses,  des  Crucifères,  des  Ombellifères,  des  Combrélacées  et 
d’un  grand  nombre  d’autres;  son  fils,  M.  Alph.  De  Candolle,  celle  des 
Campanulacées  ;  M.  Dunal  a  étudié  les  Solanées  et  les  Anonacées  ; 
M.  Adrien  de  Jussieu,  les  Rutacées,  les  Méliacées  et  les  Euphorbiacées  ; 
Cassini  et  M.  Lessing,  les  Composées  ;  MM.  Martius,  Molli,  Blume, 
les  Palmiers;  M.  Nees  d’Esenbeck,  les  Laurinées;  M.  A.  Richard,  les 

f 

Rubiacées  et  les  Eléagnees  ;  M.  E.  Chavannes ,  les  Antirrhinées  ;  M.  A. 
de  Saint-Hilaire,  les  Résédacées ,  les  Sapotées ,  les  Passiflorées  et  les 
Cucurbitacées  ;  MM.  de  Saint-Hilaire  et  Moquin-ïandon ,  les  Polyga- 
lées  ;  MM.  Richard  et  Lindley,  les  Orchidées;  M.  Brongniart,  les  Rham- 


DISCO  U  KS  P  K  ÉLIMINAI  II  E. 


OCX  XV 


nées;  MM.  Miquel  et  Kunth  ont  fait  connaître  les  Pipéracées;  M.  Mo- 
quin-Tandon,  les  Chénopodées  ;  M.  Decaisne  ,  les  Lardizabalées  ;  M . 
Gay,  les  Byttnériacées  vraies;  MM.  Palisot  de  Beauvois,  Baspail, 
Kunth  et  Trinius,  les  Graminées;  M.  Kunth,  les  Mimosées ;  M. L.-C. 
Richard,  les  Conifères;  M.  Lemaire,  les  Cactées;  Lamouroux,  MM. 
Agardh,  Meyen,  Greville,  Decaisne,  les  Algues;  Persoon,  Paulet,  Bul- 
liard,  MM.  Brongniart,  Corda,  Léveillé,  les  Champignons  ;  MM.  Mon¬ 
tagne,  Schwægrichen,  Bruch  et  Schimper,  les  Mousses;  MM.  Acharius, 
Fries,  Fée,  les  Lichens;  Gaudichaud,  Presl,  Kunze,  Schkuhr,  Kaulfuss, 
ïlooker  et  Greville,  les  Fougères  ;  MM.  de  Brébisson,  Morren,  Mene- 
ghini,  les  Algues  microscopiques;  Lindenberg,  Lehmann,  Bischoff, 
les  Hépatiques.  D’autres  ont  étudié  de  simples  genres  ;  M.  Lambert 
a  publié  un  travail  monographique  sur  les  genres  Pinus  et  Cinchona  ; 
M.  Bonafous,  sur  le  Mais;  M.  Bonpland,  sur  les  Mélastomes  et  les 
Rhexia;  Salm-Dyck  sur  les  Ficoïdes;  M.  Jacquin,  sur  les  Oxalis, 
etc.,  etc. 

La  botanique  fossile,  science  nouvelle  encore,  se  fonde  sur  les  études 
et  les  découvertes  de  MM.  Ad.  Brongniart,  Sternberg,  comme  elle  s’en¬ 
richit  des  travaux  de  MM.  Hutton,  Lindley,  Schlotheim,  Schimper,  Gœp- 
pert,  etc. 

Les  voyageurs  et  les  botanistes  sédentaires  ont  composé  des  flores, 
des  herbiers,  qui  rendent  l’étude  plus  facile,  et  l’iconographie  végétale 
a,  dans  ces  derniers  temps,  fait  de  rapides  progrès,  réclamés  par  l’état 
avancé  de  la  science.  MM.  Walhenberget  Fries  ont  publié  la  flore  de 
Suède;  AL  Ledebour,  celle  des  monts  Altaï  et  de  la  Russie  ;  Sibthorp  et 
Smith,  celle  de  la  Grèce  ;  AIM.  Schrader,  Sturm,  Mertens,  Koch,  Reichen- 
bach,  celle  d’Allemagne;  AIM.  Larharck,  De  Candolle,  Loiseleur-Des- 
lonchamps,  celle  de  France;  AIM.  Lesliboudois ,  Lejeune  et  Courtois, 
celle  de  Belgique  ;  AIAI.  Koch ,  Suter  et  Gaudin,  celle  de  Suisse  ;  Smith  , 
ïlooker,  celle  d’Angleterre;  MM.  Tenore  et  Bertoloni,  celle  d’Italie; 
Près!  et  Gussone,  celle  de  Sicile;  MM.  Delile,  Desfontaines,  R.  Brown, 
Perrottet,  Guillemin,  Palisot  de  Beauvois,  Harvey,  nous  ont  fait 
connaître  les  plantes  de  l’Afrique;  AIM.  Bojer  et  Bouton,  celles  de  Ma¬ 
dagascar,  de  Bourbon  et  de  Maurice;  MAL  Webb  et  Berthelot,  celles 
des  Canaries  ;  M.  Low,  celles  de  Aladère  ;  AIM.  Wallich ,  Wight  et  Ar- 
nott,Roy!e  et  Jacquemont,  celles  de  l’Inde-Orientale  ;  M.  Bennett  et 
surtout  M.  Blume,  celles  des  îles  de  l’Archipel  indien  ;  M.  Decaisne, 
celles  de  Timor  ;  MAI.  de  Humboldt ,  Bonpland ,  Kunth ,  de  Jussieu ,  A. 


cc 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


ccxxvj 

de  Sainl-ïïilaire  et  Martius,  celles  de  l’Amérique  équinoxiale  ;  MM.  Nutq 
lal,  Torrey ,  Michaux  et  Asa-Grey,  celles  des  États-Unis;  le  docteur 
Ilooker,  celles  de  l’Amérique  arctique  ;  Descourtilz  et  Swarlz,  celles  des 
Antilles;  MM.  Gay  et  Bertero,  celles  de  Juan-Fernandez.;  M.  d’Urville 
a  composé  la  flore  des  îles  Malouines  ;  M.  Meyer  ,  celle  du  Labrador  ; 
MM.  Labillardière,  Brown,  celle  d’Australie  ;  M.Endlicher,  celle  de 
l’île  Norfolk  ;  AI.  Guillemin,  celle  de  Taiti ,  ou  îles  des  Amis  ;  MM.  Sie- 
bold  et  Zaccharini,  celle  du  Japon;  M.  Ach.  Bichard  a  donné  Fessai 
d’une  flore  de  la  Nouvelle-Zélande. 

La  géographie  botanique,  qui  concourt  si  bien  à  la  connaissance  phy¬ 
sique  du  globe,  doit  ses  premiers  fondements  à  Tournefort  et  à  Linné. 
Depuis,  MM.  de  Humboldt,  De  Candolle,  Brown,  de  Mirbel,  Walhen- 
herg,  deBuch,  Link,  Schouw  et  Meyer,  ont  donné  à  cette  science  une 
importance  qui  s’accroît  chaque  jour. 

Géologie.  —  Nous  avons  vu,  pendant  tout  le  xvme  siècle,  la  géo¬ 
logie,  encore  si  près  de  son  berceau ,  revêtir  la  forme  de  théories 
géogéniques  auxquelles  l’expérience  n’avait  nulle  part.  Cependant, 
vers  la  fin  de  cette  période,  les  diverses  formations  commencèrent  à  être 
mieux  connues,  et  les  descriptions  de  géologie  locale  remplacèrent  les 
théories  générales.  Les  systèmes  ne  cessèrent  pas  pour  cela ,  tant 
l’homme  est  porté  à  substituer  à  la  vérité  les  rêves  de  son  imagination , 
tant  il  lui  répugne  d’avouer  son  ignorance  ;  mais  ils  prirent  un  carac¬ 
tère  plus  positif,  et  l’on  ne  voit  plus  se  renouveler  les  ridicules  théories 
dont  De  Maillet  et  Robiquet  nous  ont  laissé  des  exemples. 

De  Lamétherie,  regardant  les  faits  acquis  comme  suffisants  et  assez 
bien  constatés,  crut  pouvoir  essayer  l’histoire  des  révolutions  de  notre 
planète,  et  publia  une  Théorie  de  la  terre  (1791)  qui  ressemble  à  la 
plupart  de  celles  de  cette  époque. 

En  1792,  Dolomieu  consigna,  dans  1  v  Journal  de  physique ,  ses  opinions 
sur  la  formation  de  notre  globe.  Il  admit  la  dissolution  de  tous  les  élé¬ 
ments  qui  en  composaient  l’écorce  ,  dans  un  liquide  où  ils  s’agglomé¬ 
rèrent  par  suite  d’une  cristallisation  confuse.  Les  montagnes  et  les 
vallées  primitives  furent  le  résultat  de  mouvements  d’élévation  et  de 
déchirement  dans  l’écorce  terrestre,  et  les  vallées  secondaires  furent 
creusées  par  d’immenses  courants.  Il  ne  croyait  pas  au  séjour  de  la  mer 
sur  nos  continents  ;  mais  il  pensait  que  le  dépôt  des  couches  marines 
que  nous  y  remarquons  était  dû  à  des  marées  d’une  hauteur  prodigieuse. 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


CCXW  Ij 


Deluc  est  plus  original  :  il  suppose  l’étal  complet  de  congélation  du 
globe  à  son  origine.  De  la  fonte  successive  des  glaces  par  le  soleil  de¬ 
venu  lumineux,  résulta  la  dissolution  des  terres  et  autres,  substances, 
qui,  en  se  cristallisant,  formèrent  les  terrains  primitifs;  puis  les  êtres 
organisés  parurent,  et  leurs  dépouilles  vinrent  se  mêler  aux  terrains  se¬ 
condaires,  qui  se  déposèrent  au  fond  des  eaux.  Les  glaces  continuant  à 
fondre  dans  la  croiite  du  globe,  il  se  forma  d’immenses  cavernes  dont 
l’affaissement  successif  fut  l’origine  des  montagnes  et  des  vallées. 

De  Saussure,  dont  nous  avons  déjà  parlé  au  xvme  siècle,  termina,  en 
1796,  son  immortel  ouvrage,  intitulé  :  Voyage  dans  les  Alpes ;  mais 
dans  lequel  il  traite,  en  outre,  de  toutes  les  parties  de  la  science  géolo- 
gique.  Il  y  donne  l’exemple  d’une  précision  remarquable  dans  sa  des¬ 
cription  de  la  structure  et  de  la  composition  des  terrains. 

Faujas  de  Saint-Fond ,  dont  les  travaux  sont  encore  bons  à  consulter, 
avança  le  premier  que  beaucoup  de  coquilles  fossiles  ont  leurs  analogues 
vivants  dans  les  mers  ;  mais  ses  idées  sur  la  formation  des  couches  de 
l’écorcedu  globe  et  sur  celle  des  inégalités  de  sa  surface  sont  le  résultat 
d’une  théorie  que  démentent  tous  les  faits.  Ses  travaux  les  plus  impor¬ 
tants,  ceux  qui  ont  été  le  plus  profitables  à  la  science,  sont  ses  observa¬ 
tions  sur  les  volcans. 

Spallanzani,  qui  s’est  attaché  à  étudier  les  volcans  et  les  laves  qui  en 
jaillissent,  a  le  premier  reconnu  la  présence  de  l’acide  hydrochlorique 
dans  les  productions  volcaniques.  Nous  ne  devons  pas  oublier  Albert 
Fortis,  qui,  sans  avoir  traité  les  hautes  questions  de  la  géologie,  a  rendu 
de  grands  services  à  la  science,  par  ses  travaux  sur  la  constitution  géo¬ 
logique  du  Vicentin  et  de  plusieurs  parties  de  l’Italie. 

Scipion  Breislak,  de  Rome,  publia,  en  1811,  sous  le  titre  d 'Intro¬ 
duction  à  la  géologie ,  le  premier  traité  régulier  qui  ait  paru  sur  celle 
science.  Dans  son  ouvrage  Su r  la  structure  extérieure  du  globe ,  il  ne 
se  prononce  pas  exclusivement  pour  la  formation  par  le  feu  ou  par 
l’eau;  mais  il  admet  d’abord  la  fluidité  ignée  primitive  du  globe,  comme 
cause  de  sa  forme  sphéroïdale,  puis  le  concours  des  eaux  dans  les  phé¬ 
nomènes  dont  sa  surface  a  été  le  théâtre.  Il  commence  par  développer 
la  série  des  phénomènes  résultant  de  la  fluidité  ignée,  tels  que  les  soulè¬ 
vements  de  montagnes,  etc.;  ensuite  il  examine  ceux  qui  sont  dus  à 
Faction  de  l’eau.  Ce  système  est  celui  qui  a  prévalu.  Les  hommes  les  plus 
éminents  dans  la  science  ont  dirigé  leurs  études  vers  la  confirmation 
de  celle  théorie,  qui  s’appuie  déjà  sur  tant  de  faits. 


CCXXV1!) 


DISCO U  R  S-  P  R  É  LI VI  IN  A  IR  E . 


Pour  faire  connaître  l’état  de  la  synthèse  géologique,  nous  donne¬ 
rons  une  esquisse  rapide  de  la  théorie  généralement  admise  aujourd’hui. 

La  terre  fut  dans  le  principe  une  masse  incandescente  de  matière 
liquéfiée,  qui  prit,  sous  la  double  puissance  de  l’attraction  centrale 
et  de  la  force  centrifuge,  la  forme  d’un  sphéroïde  aplati  vers  les  pôles 
et  renflé  vers  f équateur.  Pendant  cette  période  d’incandescence,  que 
démontrent  les  traces  d’ignilion  des  roches  primitives  et  l’élévation 
successive  de  la  température  à  mesure  qu’on  pénètre  dans  les  entrailles 
de  la  terre,  l’atmosphère  exerçait  sur  le  globe  une  pression  cin¬ 
quante  fois  plus  grande  environ ,  et  occupait  un  espace  beaucoup  plus 
considérable  qu’aujourd’hui.  Elle  tenait  en  suspension,  ainsi  que  la 
masse  ignée,  les  diverses  substances  élémentaires  des  roches  et  des 
minéraux.  Cette  atmosphère  était  dense,  impropre  à  la  vie,  et  nul 
rayon  lumineux  ne  pouvait  la  pénétrer.  Un  commencement  de  re¬ 
froidissement  s’étant  manifesté ,  il  se  forma,  autour  de  la  masse  en 
fusion,  et  de  haut  en  bas,  une  couche  solide,  composée  de  gneiss, 
granités,  etc.  (roches  primordiales).  La  température  continuant  à  s’a¬ 
baisser,  les  vapeurs  aqueuses  contenues  dans  l’atmosphère  se  conden¬ 
sèrent,  et  les  premières  eaux  tombèrent;  elles  furent  mises  en  ébul¬ 
lition  par  l’état  encore  incandescent  de  la  croûte  du  globe;  de  là  résul¬ 
tèrent  des  combinaisons  chimiques,  semblables  à  celles  qui  ont  lieu  par 
la  voie  humide,  et  qui  donnèrent  lieu,  au  point  de  contact  et  de  bas  en 
haut,  à  des  dépôts  ou  couches  plus  ou  moins  puissantes.  C’est  ainsi  que 
se  formèrent  les  premières  roches  sédimentaires.  Des  fentes  et  des  cre¬ 
vasses,  formées  dans  la  croûte  du  globe  par  suite  des  contractions  qu’il 
éprouvait  en  se  refroidissant,  jaillirent  des  masses  minérales  liquides  qui 
donnèrent  naissance  à  des  roches  pyrogènes,  telles  que  les  granités,  les 
syénites,  les  porphyres,  etc.  Aces  influences  dynamiques  furent  dus  les 
soulèvements  des  montagnes  qui  eurent  lieu,  non  par  un  mouvement 
lent  et  continu,  mais  par  suite  de  secousses  brusques  et  rapides.  Ces 
phénomènes  paraissent  avoir  augmenté  de  plus  en  plus  d’intensité,  de 
telle  sorte  que  les  chaînes  les  plus  élevées  sont,  en  général,  les  plus  ré¬ 
centes.  De  ces  soulèvements,  il  résulta  des  changements  dans  la  confi¬ 
guration  du  sol,  et  dans  le  niveau  des  eaux  des  modifications  qui  durent 
causer  des  inondations  partielles,  d’où  résultèrent  des  courants  dont  la 
puissance  érosive  vint  modifier  puissamment  le  relief  du  sol. 

Beaucoup  de  filons  métalliques  et  pierreux  ont  dû  être  formés,  comme 
ceux  des  roches  ignées,  par  une  éruption  de  bas  en  haut,  qui  remplissait 


DISCO  ü  R  S  I'R  ELI  MI  N  A  IR  F. . 


CCXXIX 


les  fissures  du  globe  de  vapeurs  ei  de  gaz  résultant  de  la  sublimation  de 
métaux  qui  se  cristallisaient  en  se  refroidissant  . 

Tant  que  la  chaleur  de  la  surface  du  globe  fut  considérable  (et  l’on  es¬ 
time  à  265  degrés,  sous  une  pression  de  50  atmosphères,  celle  qui  a  pré¬ 
cédé  la  formation  des  dépôts  calcaires),  il  ne  se  forma  aucun  être  orga¬ 
nisé  ;  mais,  quand  la  pression  atmosphérique  fut,  par  une  condensation 
successive  des  vapeurs,  descendue  à  peu  près  à  l’état  actuel,  et  que  la 
température  des  eaux  ne  dépassa  pas  90  degrés,  la  vie  se  manifesta.  La 
terre  se  couvrit  alors  de  végétaux  appartenant  aux  espèces  inférieures. 
Les  eaux  se  peuplèrent  de  nombreux  animaux  sans  vertèbres,  zoophytes , 
mollusques ,  etc.,  au  milieu  desquels  on  remarque  une  seule  famille  d’ar¬ 
ticulés,  les  trilobites.  Vers  la  fin  de  cette  période,  parurent  les  pre¬ 
miers  animaux  vertébrés  :  ce  sont  les  sauroïdes,  poissons  aux  formes  de 


lézard,  tels  que  les  ichthyodorulites.  La  végétation  prit  alors  un  nou¬ 
veau  caractère  ;  des  fougères ,  des  équisétacées ,  etc.,  commencèrent  à 
déployer  leurs  formes  gigantesques. 

A  celle  période  succéda  la  formation  des  terrains  anthraxifères , 
comprenant  le  terrain  houiller  si  riche  en  végétaux  d’une  dimension 
souvent  considérable  mêlés  à  des  débris  d’animaux. 

Une  aussi  puissante  végétation  enlève  successivement  à  l’atmosphère 
une  énorme  quantité  de  gaz  acide  carbonique;  des  êtres  plus  com¬ 
plexes  peuvent  désormais  y  respirer  ;  c’est  alors  qu’apparaît,  dans  toute 
sa  variété  et  dans  toute  sa  force,  le  grand  type  des  reptiles  d’espèces  per¬ 
dues:  Yichthyosaure  à  la  tête  de  lézard,  au  corps  de  poisson,  et  vivant 
dans  l’eau  ;  le  plésiosaure  à  la  tête  grêle,  portée  sur  un  col  flexueux 
comme  le  corps  d’un  serpent;  le  ptérodactyle ,  sorte  de  lézard  volant,  au 
museau  allongé,  aux  dents  aiguës,  aux  ongles  crochus  ;  puis  d’énormes 
crocodiliens,  le  mégalosaure ,  Je  géosaure ,  le  mosasaure ;  des  tortues 
géantes,  appartenant  aux  genres  Emys  et  Chelonia ,  le  monstrueux  igua¬ 
nodon ,  etc.  Les  mers  sont  habitées  par  des  clupes ,  des  anguilles ,  des 
brochets ,  des  chétodons ,  et  par  la  puissante  famille  des  squales. 

Quelques  rares  oiseaux  de  l’ordre  des  échassiers ,  et  un  seul  mammifè¬ 
re  appartenant  aux  didelphes paraissent  à  la  fin  de  cette  époque,  c’est-à- 
dire  quand  l’atmosphère  est  devenue  plus  propre  encore  à  la  vie;  quelques 
végétaux  dicotylédones,  de  la  famille  des  conifères ,  viennent  aussi  rom¬ 
pre  l’uniformité  de  la  végétation.  Déjà  de  violents  soulèvements  avaient 
élevé  de  nouveaux  continents  au-dessus  des  mers  et  couvert  la  terre  de 
nombreuses  aspérités;  des  sources  thermales  coulaient  de  toutes  parts. 


ccxxx 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


L’époque  arrive  enfin  où  l’almosphère,  suffisamment  purifiée,  peut 


naître  les  grands  mammifères  aquatiques  et  terrestres  Les  lamantins , 
les  dauphins ,  les  phoques ,  partagent  le  domaine  des  eaux  avec  les 
poissons  devenus  plus  nombreux.  De  lourds  pachydermes,  auxquels  se 
mêlent  des  carnassiers,  des  rongeurs,  des  marsupiaux,  habitent  la  terre, 
que  couvre  une  riche  végétation  de  dicotylédones.  C’est  alors  que  vi¬ 
vent  tous  ces  animaux  dont  les  genres,  maintenant  perdus,  ont  été 
recréés  par  les  admirables  travaux  de  Cuvier  :  tels  sont  les  palœo- 
thères ,  les  anoplothères,  les  lophiodons,  les  anthracothères ,  les  mas¬ 
todontes ,  etc.;  d’autres  appartiennent  à  des  genres  existants  encore, 
mais  leurs  espèces  n’existent  plus  5  ce  sont  des  tapirs ,  des  éléphants , 
des  rhinocéros ,  des  ours ,  des  hyènes ,  et  des  singes ,  dont  les  restes  ont 
été  récemment  découverts  dans  le  midi  de  la  France,  etc. 

Puis  enfin,  quand  le  globe  se  trouva  dans  des  conditions  atmosphé¬ 
riques,  qui  permirent  aux  êtres  organisés  de  se  développer  librement,  et 
qu’ils  eurent  épuisé  toutes  les  transformations  auxquelles  était  appelée 
l’animalité,  l’homme  parut.  Bientôt,  soumettant  la  nature  à  la  puissance 
de  l’esprit,  il  établit  son  empire  sur  tout  ce  qui  existe,  et  chaque  jour 
encore  il  lutte  contre  elle  pour  lui  arracher  ses  secrets. 

Les  savantes  recherches  de  MM.  Fourièr,  W.  Fox,  Arago  et  Cor- 
dier,  sur  la  chaleur  centrale,  et  surtout  le  grand  travail  de  ce  der¬ 
nier,  ont  donné  à  cette  opinion  un  tel  degré  de  certitude,  que  la  théorie 
de  l’incandescence  du  noyau  du  globe,  adoptée  aujourd’hui  par  pres¬ 
que  tous  les  savants,  est  devenue  le  principe  fondamental  de  la  géolo¬ 
gie  moderne.  En  effet ,  comme  il  est  suffisamment  démontré  que  la 
température  s’accroît  à  mesure  qu’on  pénètre  plus  profondément  dans 
le  sol,  on  est  porté  à  admettre  que  le  noyau  du  globe  doit  avoir  con¬ 
servé  sa  fluidité  primitive.  Indépendamment  des  nombreuses  observa¬ 
tions  thermométriques  sur  lesquelles  s’appuie  cette  théorie,  les  volcans, 
les  tremblements  de  terre,  les  puits  artésiens,  les  eaux  thermales,  con¬ 
firment  l’existence  d’une  immense  chaleur  dans  l’intérieur  du  globe. 
Suivant  M.  Cordier,  l’accroissement  de  celte  chaleur  serait  d’un  degré 
centigrade  par  27  mètres;  d’où  il  résulterait  qu’à  2,700  mètres  de  pro¬ 
fondeur  (un  peu  plus  d’une  demi-lieue),  la  température  de  la  terre  se¬ 
rait  celle  de  l’eau  bouillante,  et  qu’à  6,500  mètres  (une  lieue  et  demie), 
le  plomb  serait  constamment  en  fusion.  L’écorce  terrestre  continue  à 
se  consolider  cl  acquiert  une  épaisseur  d’autant  plus  grande  que  le  ré- 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


CCXXXJ 


froidissement  augmente  davantage;  mais,  comme  celte  épaisseur,  qu’on 
suppose  avoir  environ  vingt  lieues  métriques,  n’est  pas  la  même  par¬ 
tout,  il  en  résulte  une  différence  dans  la  température  des  climats,  et 
dans  l’écorce  minérale,  une  plus  ou  moins  grande  flexibilité  qui  aide  à 
expliquer  les  volcans,  ainsi  que  le  soulèvement  de  certaines  parties  des 
continents  et  l’abaissement  de  certaines  autres.  Nous  en  avons  pour 
exemples  récents  la  formation  des  îles  de  Santorin  ,  le  soulèvement  de 
la  Scandinavie,  l’abaissement  du  Groenland,  etc. 

La  belle  théorie  des  soulèvements  ,  appuyée  sur  les  travaux  de 
MM.  de  Buch  et  Élie  de  Beaumont,  a  pris  place  dons  la  science  comme 
une  vérité  démontrée  ;  les  anciennes  théories  ont  donc  disparu  pour 
faire  place  à  celle  que  toutes  les  observations  concourent  à  confirmer. 
M.  Élie  de  Beaumont,  qui  a  fait  de  nombreuses  études  sur  cet  impor¬ 
tant  sujet,  est  parvenu  à  calculer  et  assigner  facilement  l’âge  relatif 
du  soulèvement  de  la  plupart  des  chaînes  de  montagnes. 

La  théorie,  dont  on  peut,  ajuste  titre,  considérer  Hutton  comme  le 
père,  celle  du  métamorphisme,  ou  transformation  de  roches  stratifiées, 
d’origine  neptunienne,  en  roches  stratiformes  cristallines,  d’apparence 
plutonienne ,  occupe  beaucoup  les  géologues  depuis  quelques  années. 
Plusieurs  d’entre  eux  se  livrent  à  des  recherches  tendant  à  établir  la 
vérité  de  celte  théorie  ,  qui  chaque  jour  prend  plus  de  consistance. 
Parmi  les  travaux  qui  ont  été  publiés  sur  ce  sujet  ,  nous  citerons 
ceux  de  MM.  de  Buch,  Lyell,  Élie  de  Beaumont,  Dufrénoy,  Virlct, 
Boblaye,  Studer,  Gras,  Coquand,  etc. 

La  transformation  des  calcaires  en  gypse  et  en  dolomie  occupe  aussi 
beaucoup  les  géologues,  depuis  la  publication  du  travail  de  M.  de  Buch. 
Cette  question  a  été  récemment  l’objet  de  plusieurs  mémoires  de  MM. 
Élie  de  Beaumont,  Gueymard,  Coquand,  etc. 

A  côté  des  grands  travaux  généraux  qui  embrassent  dans  leur  do- 
maine  l’histoire  entière  du  globe,  il  y  en  a  d’autres  très  nombreux  qui 
se  rapportent  aux  détails  de  la  science. 

La  plupart  des  géologues  ont  étudié  la  structure  des  montagnes,  en  ont 
mesuré  la  hauteur,  et  les  ont  classées  d’après  leurs. directions.  L’origine 
des  vallées  a  occupé  MM.  d’Omalius  d’IIalloy,  Conybeare,  Lyell  et  Mur- 
chison  :  les  deltas,  les  alluvions,  ont  eu  des  explications  rationnelles. 
MM.  Hugi,  Yenetz,  de  Charpentier,  Agassiz  et  Rendu,  ont  étudié  les 
glaciers  ;  les  eaux  qui  coulent  à  la  surface  du  glofie ,  comme  fleuves , 
rivières  ou  ruisseaux,  ou  qui  y  séjournent,  comme  mers,  lacs,  eaux 


CCXXXIJ 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


stagnantes,  ont  été  le  sujet  d’observations  pleines  d’intérêt  de  MM. 
Dick,  Sander,  Knight,  Merian,  Arago,  Strelke,  Silliman,  Horner,  Eve¬ 
rest,  Taylor,  Stevenson,  Lyell,  etc. 

On  a  reconnu  que  toutes  les  mers  ne  sont  pas  au  même  niveau  et 
qu’à  diverses  époques,  elles  sont  revenues  couvrir  les  mêmes  pays  ;  leur 
température  a  été  mesurée.  Les  sources  minérales  ont  aussi  donné  nais¬ 
sance  à  de  nombreux  ouvrages  de  MM.  Alibert,  Osann,  Stifft,  Sigwart  et 
Leipprand,  Gardner,  Anglada,  Boussingault,  etc. 

Les  tremblements  de  terre  ont  été  observés  et  leurs  causes  recher¬ 
chées  par  MM.  Lambert,  Kries,  de  Hoff.  Les  volcans,  phénomènes  mys¬ 
térieux,  qui,  dans  leurs  jours  d’effervescence ,  glacent  d’épouvante  tous 
les  êtres  vivants ,  ont  été  l’objet  d’études  fort  nombreuses.  MM.  Cor- 
dier,  Élie  de  Beaumont,  Davy,  Brongniart,  Gay-Lussac,  de  Humboldt, 
Ampère,  Huot,  Poulett  Scrope,  Melograni,  Maravigna,  Marcel  de  Serres, 
etc.,  ont  observé  les  phénomènes  qu’ils  produisent,  étudié  les  lois  aux¬ 
quelles  ils  doivent  leur  origine,  cherché  à  déterminer  leur  âge  et  essayé 
des  théories  pour  en  expliquer  la  cause. 

Les  blocs  erratiques  ont  été  le  sujet  de  mémoires  de  MM.  Brochant, 
Sedgwiek,  De  La  Bêche,  Brongniart,  Kloden,  Bernhardi,  Buckland,  etc. 

Les  cavernes  à  ossements  ont  de  nos  jours  été  explorées  dans  toutes 
leurs  parties  et  ont  donné  lieu  à  des  travaux  spéciaux  de  MM.  Buckland, 
Marcel  deSerres,  de  Christoî,  Tessier,  Buchet,  Laurens,  Schmerling, 
Rosenmïiller,  Scina,  Hoffmann,  Coulibine,  Claussen. 

La  connaissance  des  roches  est  devenue  l’un  des  plus  puissants  auxi¬ 
liaires  de  la  géognosie.  Leur  classification  et  leur  description  ont  été 
l’objet  de  travaux  importants  de  MM.  Jameson,  Haüy,  de  Buch  ,  Bro¬ 
chant,  de  Leonhard,  Boué,  Huot,  Rivière,  etc.,  et  surtout  de  MM. 
Cordier,  Al.  Brongniart  et  d’Omalius  d’Halloy.  Leur  structure,  leur 
composition,  tous  les  accidents  qu’elles  présentent  et  les  modifications 
qu’elles  subissent,  ont  été  également  l’objet  des  travaux  de  MM.  Hall, 
Peghoux ,  Fleuriau  de  Bellevue,  Koch ,  Haussmann ,  Conybeare,  Miller, 
Haldat,  Brocchi,  Gaudin,  Mitscherlich ,  etc. 

Les  principales  difficultés  de  ce  genre  de  recherches  ont  d’ailleurs 
été  levées  par  un  travail  spécial ,  d’une  très  grande  importance,  dû  à 
M.  Cordier.  En  combinant  les  procédés  d’une  analyse  mécanique  toute 

nouvelle  avec  l’emploi  du  microscope  sous  certaines  conditions,  ce 

# 

géologue  a  donné  le  moyen  de  déterminer  avec  certitude  la  nature  de 
la  plupart  des  masses  compactes  qui,  sur  beaucoup  de  points,  jouent 


DISCOURS  PRELIMINAIRE.  ccxxxiij 

un  si  grand  rôle  dans  la  constitution  des  terrains ,  surtout  dans  celle 
des  terrains  pyrogènes.  Ces  masses,  jusque-là  problématiques,  sont  de¬ 
venues  des  roches  hétérogènes,  à  parties  individuelles  microscopiques  ; 
elles  ont  cessé  d’appartenir  à  la  minéralogie  où  elles  avaient  long¬ 
temps  constitué  de  fausses  espèces.  On  est  ainsi  arrivé  à  la  théorie  de 
la  consolidation,  de  la  composition  et  de  la  contexture  des  couches  et 
des  amas  volcaniques  de  tous  les  âges.  Les  divers  produits  de  ce  genre 
se  sont  trouvés  réunis  par  des  liens  communs,  et  la  solution  des  ques¬ 
tions  depuis  longtemps  controversées  entre  les  neptunistes  et  les  vul- 
canistes  est  devenue  dès  lors  simple  et  facile. 

Tous  les  terrains  ont  été  aussi  mieux  étudiés,  mieux  divisés  et  mieux 
groupés.  Les  terrains  inférieurs  aux  terrains  houillers  ont  été  examinés 
d’une  manière  spéciale  par  MM.  Sedgwich,  Murchison,  Dumont,  Boué, 
d’Omalius  d’Halloy,  Dufrénoy,  Rivière,  Boblaye,  de  Verneuil,  etc. 

Les  topographies  géognostiques  se  sont  multipliées  dans  ces  derniers 
temps  :  nous  citerons  parmi  les  plus  importantes,  pour  la  France,  celles 
de  MM.  Éliede  Beaumont,  Dufrénoy,  Al.  Brongniart,  d’Omalius  d’Halloy, 
Constant  Prévost,  Desnoyers,  Passy,  de  Bonnard,  Graves,  Dujardin  , 
Boué,  Thirria,  de  Caumonl,  Lecoq,  Bouillet,  Rozet,  Puillon  Boblaye, 
d’Arehiac,  Triger,  Leymerie,  Fournet,  Manès,  Rivière,  Bertrand-Geslin, 
Yoltz ,  etc.  ;  pour  les  Pyrénées,  celle  de  M.  Charpentier  ;  pour  les  Alpes 
et  la  Suisse,  celles  de  MM.  de  Saussure,  Studer,  Thurmann  ;  pour  l’Al¬ 
lemagne  ,  celles  de  MM.  Boué,  Keferstein,  Steininger,  Klœden,  de  Buch, 
de  Bonnard,  Beudant;  pour  l’Italie  et  les  îles  adjacentes,  celles  de 
MM.  de  Buch  ,  Sismonda,  Hoffmann,  Reynaud  ;  pour  l’Angleterre,  celles 
de  MM.  Phillips,  Murchison,  Mantell,  De  La  Bêche,  Fitton,  Sedgwick, 
Greenough,  Boué;  pour  la  Belgique,  celles  de  MM.  Dumont,  Davreux, 
Galeotti;  pour  la  Scandinavie,  celles  de  MM.  Esmark,  de  Buch,  Hisin- 
ger;  pour  la  Russie,  celles  de  MAI.  Puseh,  de  A'erneuil,  Huot;  pour  la 
Turquie  et  la  Grèce ,  celles  de  MM.  Virlet,  Boblaye  et  Boué  ;  pour  l’Es¬ 
pagne,  celles  de  M.  Leplay  ;  pour  l’Inde,  celles  de  MM.  Fraser,  Hardie 
et  Jacquemont  ;  pour  le  Groenland  et  l’Islande ,  celles  de  MM.  Giesecke, 
Robert;  pour  les  États-Unis,  celles  de  AIM.  Maclure ,  Rogers,  Troost; 
pour  le  Mexique  et  l’Amérique  du  Sud  ,  celles  de  MAI.  de  Ilumboldt, 
Alcide  d’Orbigny,  Darwin;  pour  l’Afrique,  celles  de  AIM.  Rozet,  de 
Buch,  Berthelol,  Boblaye,  Smith;  et  sur  l’Australasie,  celles  de  MAI. 
Fitton  et  de  Buch. 

Enfin  l’étude  de  la  géologie  a  été  facilitée  par  des  caries  géologiques, 

dd 


CCXXXIV 


DISCOU  RS  PRELIM  IN  AIR  E. 


exécutées,  pour  la  France  entière  ou  quelques-unes  de  ses  parties,  par 
MM.  Boué,  d’Qmaüus  d’Halloy,  Élie  de  Beaumont,  Dufrénoy,  Bron- 
gniart,  d’Archiac,  Triger,  de  Caumont,  Lecocq,  Rivière,  Raulin , 
Desmarets,  de  Charpentier;  pour  diverses  parties  de  l’Europe,  par 
MM.  William  Smith,  Greenough,  Murchison,  Dumont,  de  Buch, 
Hoffmann,  Naumann  ,  Partsch,  Beudant,  Virlet,  Keilhau,  Hisinger; 
pour  les  États-Unis ,  par  Maclure,  etc. 

La  paléontologie  est  aujourd’hui  une  partie  essentielle  de  la  géologie; 
elle  a  jeté  un  grand  jour  sur  les  questions  relatives  à  l’âge  des  terrains, 
à  leurs  divisions,  à  la  température  de  la  surface  du  globe,  pendant  les 
diverses  époques  géologiques,  etc.  Nous  parlerons  de  ses  progrès  à 
l’article  qui  lui  est  spécialement  consacré. 

La  géologie,  dont  la  haute  importance  ne  peut  être  niée,  a  successive¬ 
ment  absorbé  des  sciences  qui  jadis  en  étaient  distinctes.  Elle  embrasse 
aujourd’hui  la  géographie  physique ,  la  géographie  mathématique ,  la 
géologie  spéculative,  l’oryctognosie,  la  géognosie,  la  géogénie,  etc.  ;  en 
un  mot,  elle  s’occupe  de  tous  les  faits  et  de  toutes  les  hypothèses  relatifs 
à  l’histoire  du  globe.  La  forme  de  la  terre,  sa  densité,  sa  température 
extérieure  et  intérieure ,  les  phénomènes  magnétiques  dont  elle  est  le 
théâtre  ,  les  mouvements  oscillatoires  de  son  écorce  ,  le  relief  de  sa 
surface,  les  phénomènes  volcaniques,  l’atmosphérologie,  la  répartition 
des  eaux,  rentrent  dans  le  domaine  de  cette  science. 

Paléontologie.  —  La  paléontologie,  cette  science  si  neuve  encore  et 
qui  n’avait  pas  même  été  systématisée  à  la  fin  du  xviii3  siècle,  a  grandi 
avec  la  géologie ,  dont  elle  est  devenue  le  plus  puissant  auxiliaire.  Elle 
soulèvera  sans  aucun  doute  le  voile  mystérieux  dont  sont  encore  couverts 
les  premiers  âges  de  l’histoire  du  monde.  Ici  encore  nous  nommerons 
G.  Cuvier.  Cet  illustre  naturaliste,  faisant  de  l’anatomie  comparée  l’ap¬ 
plication  la  plus  neuve  et  la  plus  brillante,  tire  des  mondes  entiers  de 
leurs  ruines,  de  leurs  débris ,  et  devient  ainsi  le  créateur  de  la  paléon¬ 
tologie  positive,  dont  personne  jusqu’à  lui  n’avait  compris  toute  l’impor¬ 
tance.  En  1796,  il  publia  son  premier  mémoire  sur  les  éléphants  fossiles, 
et  il  est  à  remarquer  que  ce  travail,  qui  ouvrait  la  carrière  aux  plus  gran¬ 
des  découvertes,  fut  lu  le  jour  même  où  l’Institut  tenait  sa  première  séance 
publique.  Deux  ans  après,  il  commençait  la  publication  de  ses  beaux 
ravaux  sur  les  ossements  des  platrières  des  environs  de  Paris.  Depuis 
celle  époque,  Cuvier  ne  cessa  de  s’occuper  de  la  recherche  des  osse- 


DISCOURS  PR  RUMINAI  RE. 


ccxxxv 


menls  fossiles;  scs  différents  mémoires,  qu’il  publia  d’abord  dans  les 
Annales  du  Muséum ,  ont  été  réimprimés  par  lui  de  1821  à  1824,  et 
forment  un  grand  ouvrage  en  cinq  volumes  in-4°. 

L’impulsion  donnée  par  le  naturaliste  français  à  la  paléontologie 
s’étendit  rapidement;  un  grand  nombre  de  savants,  tant  français  qu’é¬ 
trangers  ,  s’occupèrent  de  cette  branche  importante  de  la  zoologie.  MM. 
Meyer,  Bojanus,Goldfuss,  deHumboldt,  Sœmmering,  Schlolheim,  Jæger, 
Buckland,  l’abbé  Croizet,  Jobert,  Kaup,etc.,  ont  publié,  sur  les  vertébrés 
fossiles,  des  renseignements  d’un  grand  intérêt.  L’ornithologie  fossile 
est  encore  peu  avancée;  et  l’on  ne  connaît,  dans  les  terrains  secondai¬ 
res,  qu’un  petit  nombre  de  débris  d’oiseaux  appartenant  à  l’ordre  des 
palmipèdes,  comme  ceux  du  calcaire  de  Fappenheim  ;  à  celui  des  échas¬ 
siers,  enfouis  dans  les  terrains  de  l’Angleterre;  à  ceux  des  rapaces,  des 
passereaux  et  des  gallinacés,  trouvés  dans  les  gypses  de  Paris ,  eii, 
Auvergne,  en  Provence  et  en  Italie.  Sir  Everard  Home,  MM.  Buckland, 
De  La  Bêche  ,  Conybeare  ,  ont  étudié  les  reptiles  et  les  sauriens  ; 
MM.  Agassiz,  de  Munster,  Buckland,  Sedgwick,  Murchison,  de  Blain- 
ville,  etc.,  se  sont  occupés  des  poissons;  MM.  Desmarets,  Alexandre 
Brongniart,  Green,  ont  étudié  les  crustacés.  Les  invertébrés  fossiles  de 
l’embranchement  des  mollusques  ont  été  l’objet  d’études  attentives  de 
la  part  de  MM.  Lamarck,  Sowerby,  Parkinson,  de  Schlolheim,  Des- 
hayes,  d’Orbigny  père  et  fils  ,  de  Basterot ,  Voltz,  Dujardin ,  d’Archiac, 
Phillipi,  de  Buch,  de  Munster,  Rœmer,  Zieten  ,  Goldfuss,  Pander, 
Brocchi ,  Filippi ,  etc.  Les  échinodermes  ont  été  étudiés  par  MM.  Gold¬ 
fuss,  Agassiz,  Charles  Desmoulins,  Grateloup,  etc.;  les  crinoïdes,  par 
Miller  et  M.  Alcide  d’Orbigny.  Les  zoophytes  sont  le  but  de  travaux 
spéciaux  de  la  part  de  MM.  Goldfuss,  de  Blainville,  Michelin,  etc. 
MM.  Agardh,  Ad.  Brongniart,  Sternberg  et  Gœppert,  ont  surtout  étudié 
les  végétaux  fossiles.  Enfin,  depuis  ces  dernières  années,  tous  les  êtres 
organisés  fossiles  ont  été  observés  avec  un  soin  particulier. 

Les  collections  paléontologiques  se  sont  formées  partout  ,  et  des 
recherches  habilement  dirigées  sur  tous  les  points  habités  par  des  sa¬ 
vants  laborieux,  ou  que  parcourent  des  voyageurs  intelligents,  ont  déjà 
jeté  les  fondements  d’une  faune  paléontologique.  Lorsqu’elle  sera  com¬ 
plète,  nous  pourrons  sans  doute  pénétrer  plus  avant  dans  l’histoire 
primitive  de  notre  planète.  Les  fossiles  d’Europe  commencent  à  être 
passablement  connus.  MM.  Gaillardot,  Darlu,  l’abbé  Croizet ,  Lartel, 
de  Blainville,  Dechen,  Constant  Prévost,  Brongniart,  de  Chrislol , 


ccxxxvj 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


Boue,  Lamouroux  ,  Grateloup,  de  Basterot,  Dujardin,  Marcel  de 
Serres,  de  Laizer,  d’Orbigny  père,  etc. ,  ont  fait  pour  quelques-uns  de 
nos  départements  et  pour  certains  terrains,  ce  qu'a  fait  Cuvier  pour  les 
ossements  du  bassin  de  Paris.  M.  de  Blainville  a  commencé  l’histoire  de 
tous  les  vertébrés  fossiles;  M.  Alcide  d’Orbigny  entreprend  celle  de  tous 
les  animaux  mollusques  et  rayonnés  fossiles  de  France;  M.  Deshayes  en 
a  fait  autant  pour  les  coquilles  fossiles  tertiaires  des  environs  de  Paris  ; 
MM.  Drapiez,  Bory  de  Saint-Vincent,  Delaunay,  Morren,  Schmerling, 
Knitz  et  de  Koninck,  pour  plusieurs  points  de  la  Belgique  ;  MM.  Ritter, 
Sœmmering,  Hermann  de  Meyer,  Razoumowski ,  Keferstein ,  Germar, 
Siedemann,  de  Schîolheim,  Rosenmiiller,  Rœmer,  le  comte  de  Mïinster, 
pour  rAlîemagne;  AI.  Kaup,  pour  les  environs  de  Darmstadt;  MM. 
Zieten  et  Hehl ,  pour  le  Wurtemberg;  MM.  Buckland,  Owen,  Cony- 
beare,  Phillips,  De  La  Bêche,  Parkinson,  Sowerby,  Murchison,  Fitton 
et  Manie!! ,  pour  l’Angleterre;  M.  Iiugi ,  le  docteur  Lavater  et  M.  Bur- 
det ,  pour  la  Suisse  ;  MM.  Nilson ,  Hisinger  et  Walhenberg,  pour  la 
Suède;  MM.  Brocchi ,  Philippi ,  A.  Fortis,  Spinoîa,  Cortesi,  Miche- 
lotti ,  etc.,  pour  l’Italie;  MM.  Nesli,  Pander,  Eichwald,  Gotthelf, 
de  Fischer,  Bojanus,  Adams,  pour  la  Russie  d’Europe  et  la  Russie  d’Asie. 
L’Afrique  n’a  jusqu’ici  donné  que  peu  de  fossiles;  mais  l’Asie  et  surtout 
Flnde  ont  fourni  de  riches  collections,  et  ses  gisements  ne  le  cèdent  en 
rien  aux  nôtres.  MM.  Falconer,  Cautley,  Baker,  Durand,  etc.,  nous  en 
ont  fait  connaître  les  intéressantes  productions,  et  y  ont  découvert  des 
animaux  inconnus  aux  savants.  L’Amérique  du  Nord,  cette  sœur  de  l’an¬ 
cien  monde  sous  le  rapport  de  la  civilisation,  n’est  point  restée  en  arrière 
de  nous  dans  la  connaissance  des  ossements  fossiles  qu’elle  renferme 
dans  son  sein.  En  1797,  Jefferson,  président  des  États-Unis,  fit  le  pre¬ 
mier  connaître  les  débris  du  mégalonyx.  Depuis  cette  époque,  le  sol  des 
États-Unis,  où  les  fossiles  se  trouvent  généralement  à  une  moindre  pro¬ 
fondeur  que  chez  nous,  a  été  fouillé  sur  plusieurs  points  ;  les  cavernes 
ont  été  visitées,  les  alluvions  des  fleuves  et  des  marais  sondées;  on  y  a 
trouvé  un  nombre  considérable  d’animaux  antérieurs  aux  temps  histo¬ 
riques.  Les  plus  laborieux  paléontologistes  américains  sont  :  MM.  Har- 
lan,  Fink,  Peale,  Hitchcock,  Cooper,  Barton,  etc.  ;  la  connaissance  des 
débris  paléontologiques  que  renferme  l’Amérique  méridionale  est  due 
principalement  à  MM.  de  Ilumboldt,  Darwin,  Owen,  Laraga,  Lund, 
Cfaussen ,  etc.;  ce  dernier  a  découvert  récemment,  dans  les  cavernes  du 
Brésil ,  plus  de  cent  espèces  de  mammifères. 

Nous  n’entrerons  ici  dans  aucun  détail  sur  l’existence  des  hommes 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE.  ccxxxvij 

fossiles,  malgré  l’intérêt  que  présente  cette  question  ;  nous  dirons  seule¬ 
ment,  sans  chercher  à  en  pénétrer  la  cause,  qu’aujourd’hui  les  hommes 
faisant  autorité  dans  la  science  sont  à  ce  sujet  d’opinion  diamétralement 
opposée. 

Distribution  géographique  des  animaux.  —  Les  animaux  sont 
répandus  sur  la  surface  du  sol  conformément  à  des  lois  toujours  en 
harmonie  avec  les  conditions  de  leur  existence;  il  est  certaines  limi¬ 
tes  que  beaucoup  d’entre  eux  ne  peuvent  franchir,  malgré  leur  lon¬ 
gévité  et  le  puissant  développement  de  leurs  forces  musculaires.  Quant 
à  l’homme,  il  couvre  le  globe  entier;  et,  sauf  quelques  dissemblances 
dans  les  races,  il  vit  sous  toutes  les  latitudes  ,  dans  les  climats  glacés 
des  pôles  ,  au  milieu  des  neiges  éternelles ,  aussi  bien  que  dans  les 
pays  brûlants  des  tropiques.  Les  animaux  qu’il  a  attachés  à  son  sort 
par  la  domestication ,  le  suivent  presque  tous  dans  ses  migrations  et 
s’identifient,  comme  lui,  avec  la  diversité  des  températures;  mais, 
pour  ceux  qu’il  n’a  pas  réduits  en  esclavage  et  qui  vivent  libres 
au  sein  de  la  nature,  une  inflexible  loi  les  retient  dans  certains 
climats  ;  partout  ailleurs ,  ils  languissent  ou  meurent.  La  connais¬ 
sance  de  la  distribution  géographique  des  animaux  est  une  science  qui 
intéresse  le  naturaliste ,  et  dont  on  peut  regarder  Buffon  comme  le 
créateur,  bien  qu’il  ait  souvent  exagéré  l’influence  des  milieux  sur  le 
développement  de  l'organisme.  Depuis  Buffon,  tous  les  voyageurs  qui 
ont  exploré  les  diverses  contrées  du  globe  ont  concouru  aux  progrès 
de  cette  science.  La  distribution  géographique  des  mammifères  est  gé¬ 
néralement  bien  connue,  leur  nombre  étant  assez  borné  ,  et  leurs  con¬ 
ditions  d’existence  les  mettant  constamment  en  rapport  avec  l’homme  ; 
MM.  Bory  de  Saint-Vincent ,  Minding,  Lesson,  Desmoulins,  Fischer, 
Desmarets,  Lyell,  ont  publié  des  travaux  spéciaux  sur  ce  sujet.  Les 
oiseaux,  moins  sédentaires,  vivant  plus  loin  de  l’homme  ,  sont  moins 
bien  connus;  Illiger,  MM.  Lesson,  Alcide  d’Orbigny,  Quoy  et  Gaimard,  se 
sont  occupés  de  leur  distribution  sur  le  globe.  Les  deux  derniers  ont  étu¬ 
dié  la  distribution  des  reptiles,  et  M.  Wiegmann  a  publié  un  mémoire 
fort  intéressant  sur  celle  des  sauriens.  Les  poissons  sont  bien,  comme 
les  autres  êtres,  soumis  à  des  lois  constantes  d’habitation,  quoique 
certaines  espèces  émigrent;  mais,  malgré  les  travaux  de  MM.  Nouel, 
Macculloch,  Forbes,  de  Humboldt,  et  Valenciennes,  leur  répartition 
dans  les  eaux  du  globe  n’est  encore  qu’incomplètement  connue.  A  me- 


ccxxxviij  DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 

sure  que  nous  descendons  dans  l’échelle  animale,  rincer lilude  devient 
plus  grande;  cependant,  les  travaux  sur  cette  matière  ne  manquent  pas 
entièrement,  mais  ils  sont  encore  incomplets.  Fabricius  et  Lalreilîe  , 
ont  donné  les  premiers  une  géographie  des  insectes,  poussée  plus  loin 
par  MM.  Kirby,  Spence,  Mac-Leay  et  Lacordaire.  Dans  ces  derniers 
temps ,  elle  a  été  l’objet  de  nouveaux  travaux  de  MM.  Milne  Edwards 
et  Blanchard  ;  MM.  Quoy  et  Gaimard  en  ont  fait  autant  pour  les  crusta¬ 
cés.  MM.  Broderip,  de  Férussac,  de  Blainville,  A.  d’Orbigny,  etc.,  ont 
donné  la  géographie  des  mollusques;  MM.  Quoy  et  Gaimard,  celle  des 
polypiers,  et  M.  Ehrenberg,  celle  des  infusoires. 

Il  reste  à  résoudre  un  problème  qui,  à  toutes  les  époques,  a  beaucoup 
occupé  les  hommes  de  science,  et  qu’enveloppe  la  plus  grande  obscu¬ 
rité;  nous  voulons  parler  de  la  distribution  primitive  des  êtres  sur  la 
terre  ;  c’est  de  la  paléontologie  que  nous  attendons  la  connaissance 
de  ces  faits  primordiaux  de  l’histoire  de  notre  globe.  Quand  nous  sau¬ 
rons  ce  qu’a  été  l’animalité  à  sa  naissance,  peut-être ,  en  comparant  son 
état  primitif  à  son  état  présent,  pourrons-nous  pressentir  ses  destinées 
futures;  mais  jusqu’à  ce  moment  les  hypothèses  qui  ont  été  hasardées 
manquent  absolument  de  certitude. 

Conclusion.  —  Arrivés  au  terme  de  notre  tâche,  il  nous  reste  à  recon¬ 
naître  quel  but  s’est  proposé  la  science  et  quel  parti  l’humanité  a  tiré  de 
ses  longs  travaux.  Déjà  bien  des  progrès  se  sont  accomplis,  depuis 
que  nous  ne  la  voyons  plus,  renfermée  dans  les  cabinets,  devenir,  sous 
l’inspiration  de  quelques  hommes,  un  arcane  inaccessible  à  l’intelli¬ 
gence  de  tous,  et  un  monopole  profitable  seulement  à  la  vanité  des 
maîtres  et  des  disciples.  Elle  est  descendue  des  hauteurs  des  théories 
philosophiques  pour  devenir  pratique  ,  et  elle  a  abordé  jusqu’aux  dé¬ 
tails  les  plus  humbles  de  la  vie  ;  car  elle  a  compris  qu’entre  la  vie 
scientifique  et  la  vie  civile ,  il  existe  une  étroite  solidarité.  Le  savant  est 
donc  devenu  tour  à  tour  agriculteur,  mineur,  distillateur,  chaufournier, 
tanneur,  teinturier,  etc.  Tous  les  arts,  toutes  les  industries,  sont  venus 
lui  demander  des  lumières,  et  il  a  répondu  à  tous.  L’économie  politique, 
quoique  paraissant  fondée  sur  des  besoins  d’un  autre  ordre,  s’appuie 
également  sur  la  science,  qui  en  est  le  principal  levier,  et  toutes  les  in¬ 
stitutions  reposent  sur  ses  progrès.  Depuis  qu’elle  est  entrée  dans  cette 
large  et  noble  voie,  les  intelligences  se  sont  agrandies,  les  préjugés 
ont,  sinon  complètement  disparu,  du  moins  diminué,  et  la  civilisation  a 


DISCO  CRS  PR  ÉU  M I N  AI  R  E 


CCXXXIX 


marché  à  grands  pas.  L’admiration  n’est  plus  fondée  sur  un  fol  en¬ 
gouement  :  la  célébrité  du  savant  est  proportionnée  au  degré  d’utilité  de 
ses  travaux  ;  les  hommes  les  plus  populaires  sont  ceux  qui  ont  fait  con¬ 
tribuer  la  science  au  bien-être  de  tous,  et  qui  ont  compris  quelle  n’est  pas 
seulement  un  but,  mais  quelle  doit  être  aussi  un  moyen.  L’homme 
ne  veut  plus  être  livré  à  l’empirisme,  depuis  qu’il  a  reconnu  que 
l’expérience  et  l’observation,  en  vivifiant  l’intelligence,  le  préservent  du 
malheur  d’errer  à  l’aventure  ;  aussi  les  peuples  civilisés  se  sont-ils  jetés 
à  l’envi  dans  les  voies  que  leur  ouvrait  la  science ,  et  se  sont-ils  em¬ 
pressés  de  réunir  tout  ce  qui  pouvait  contribuer  à  ses  progrès.  Les 
bibliothèques  s’enrichissent  chaque  année  de  tous  les  trésors  de  l’es¬ 
prit;  les  musées  accumulent,  conservent  et  classent  les  produits  des 
trois  règnes,  et  offrent  le  tableau  de  plus  en  plus  complet  de  la  variété 
de  la  nature.  Chaque  ville  de  quelque  importance  a  son  cabinet  d’his¬ 
toire  naturelle,  son  jardin  botanique,  sa  bibliothèque,  son  académie. 
Des  chaires  d’enseignement  sont  confiées  aux  hommes  les  plus  éclairés  et 
les  plus  dévoués  aux  progrès  de  la  science  ;  des  voyageurs  rétribués  par 
les  gouvernements,  récompensés  par  les  Sociétés  savantes,  parcourent 
le  monde  et  rapportent  le  fruit  de  leurs  longues  et  périlleuses  recher¬ 
ches  ;  de  nombreux  recueils,  dans  lesquels  sont  consignées  les  décou¬ 
vertes  nouvelles,  sont  publiés  dans  toutes  les  parties  du  globe;  des 
ouvrages  didactiques  vont  chaque  année  porter  à  une  multitude  de 
lecteurs  les  connaissances  les  plus  propres  à  développer  leur  intelli¬ 
gence.  Dans  l’éducation  même  la  plus  humble,  l’étude  de  la  nature  a  sa 
part.  Tous  les  arts  se  sont  mis  au  service  de  la  science  :  la  gravure  et 
la  peinture  enrichissent  les  collections,  de  précieuses  iconographies  ; 
l’art  plastique,  imitant  la  nature,  multiplie  les  préparations  anatomi¬ 
ques  qui  facilitent  l’étude,  en  en  éloignant  le  dégoût  et  le  danger;  enfin 
le  règne  de  la  science  est  établi  ;  son  domaine  s’est  agrandi ,  et  nul 
n’oserait  plus  lui  disputer  son  empire. 

Nous  sommes  loin  de  l’époque  où  les  travaux  scientifiques,  regardés 
comme  le  fruit  d’une  révélation,  laissaient  l’esprit  errer  dans  le  vide. 
Après  avoir  laborieusement  passé  plusieurs  siècles  dans  les  secs  et  arides 
travaux  d’analyses  que  venaient  çà  et  là  égayer  quelques  théories ,  nous 
en  sommes  arrivés  à  posséder  une  telle  collection  de  faits  que  nous 
avons  cru  la  généralisation  permise  ;  aussi  notre  époque  est-elle  deve¬ 
nue  synthétique,  trop  synthétique  peut-être.  Nous  avons  voulu,  devan¬ 
çant  le  temps,  prévoir  ce  qu’il  n’est  donné  qu’à  nos  neveux  de  connaître  : 


CICXL 


DISCOURS  PRÉ  LIMINAIRE. 


dans  notre  ignorance  sur  le  principe  et  l’essence  des  choses,  nous  avons 
énoncé  l’existence  d’une  unité  absolue,  dont  nous  n’avons  aucune  idée. 
Le  physicien,  en  admettant  la  molécule  qu’il  ne  connaît  ni  ne  comprend, 
cède  à  cette  tendance  vers  l’unité:  le  chimiste  prend,  pour  un  type  d’u¬ 
nité,  l’atome  quijn’existe,  sous  une  forme  arrêtée,  que  dans  son  esprit  ; 
le  naturaliste,  soit  qu’il  s’occupe  de  la  nature  inerte,  soit  qu’il  étudie 
la  nature  vivante,  cherche  sans  cesse  à  remonter  des  unités  indivi¬ 
duelles  aux  unités  collectives,  pour  arriver  systématiquement  à  une  sorte 
d’unité  phénoménale;  mais  ces  essais,  si  louables  par  la  bonne  foi  de 
ceux  qui  les  hasardent,  et  tout  infructueux  qu’ils  puissent  être,  sont 
une  preuve  de  progrès. 

Voici  quatre  mille  ans  que  la  science  s’organise:  et,  depuis  près  de 
quatre  siècles,  notre  Europe  marche  à  la  tête  de  la  civilisation.  La 
science  a  dévoré  bien  des  générations;  elle  ne  compte  même  plus 
aujourd’hui  ses  martyrs;  cependant,  après  tant  de  sacrifices,  pou¬ 
vons-nous  dire  que  nous  soyons  arrivés  à  la  certitude  scientifique  ? 
N’errons-nous  pas  encore  dans  un  dédale  de  nomenclatures  diffuses,  de 
synonymies  nombreuses ,  de  langues  imparfaites  qui  augmentent  les 
difficultés  de  l’étude,  de  théories  contradictoires,  de  préjugés  qui 
voilent  la  raison  et  retardent  le  progrès?  Mais  à  côté  du  mal ,  suite 
inévitable  de  l’isolement  des  premiers  peuples  et  de  l’imperfection  des 
moyens  de  manifestation,  nous  avons,  pour  remèdes,  les  causes  qui  ont 
amené  l’émancipation  de  la  pensée,  les  causes  qui  cimentent  et  garan¬ 
tissent  l’union  des  peuples.  Depuis  ce  moment,  les  conquêtes  de  l’es¬ 
prit  humain  ne  sont  plus  livrées  au  bon  vouloir  d’un  aréopage  scientifique 
et  à  l’existence  incertaine  d’une  nation.  Tous  les  peuples  en  sont  soli¬ 
dairement  les  dépositaires  ;  et  quand  les  rivalités  qui  les  séparent  et  les 
arment  les  uns  contre  les  autres  auront  à  jamais  cessé  ;  quand  tous  les 
hommes,  jouissant  des  bienfaits  des  lumières,  marcheront  d’un  pas  égal 
dans  les  voies  delà  science,  alors  seulement  on  connaîtra  les  limites 
de  la  puissance  de  l’esprit  humain.  La  science,  quelque  incomplète 
quelle  nous  paraisse  aujourd’hui,  n’en  est  pas  moins  l’ancre  de  salut  de 
l’humanité  :  dans  la  science  pratique,  expérimentale,  repose  la  vérité, 
tandis  qu’en  dehors  il  11e  peut  y  avoir  qu’incertitude,  erreur  ou  men¬ 
songe. 

Charles  d’Orbigny. 


DICTIONNAIRE 


UNIVERSEL 

D’HISTOI R E  NATURELLE. 


AAL.  bot.  pii.  (1). — Nom  donné  par  Rum- 
jshius  à  deux  arbres  dcl’ïnde,  qu  i!  a  décrits 
très  incomplètement,  et  qu’on  suppose  ap¬ 
partenir  à  la  famille  des  Térébinthacées. 

(G.  d’O.) 

*  AAL.  poiss.  —  Nom  allemand  de  l’an¬ 

guille  ,  d’où  dérivent  ceux  d ’Aalquappe  ou 
de  Aalquabbe,  pour  la  Lotte  ( Gadus  lotta  L.), 
et  de  Aal  formigen  platû  leib ,  cité  par  Lacé- 
pède,  pour  le  Plotose  anguillé  (. Plotosus  an- 
guillaris  Bloch).  (Val.) 

ABACA.  bot.  pii.  —  Selon  Sonnerai ,  ce 
nom,  aux  îles  Philippines,  est  donné  à  une 
espèce  de  Bananier  ( Musa  textilis ).  (G.  d’O.) 

*A  BAC  A  TUBA  TACAPA.  poiss. — On  dis¬ 
tingue  sous  ce  nom,  suivant  le  prince  Mau¬ 
rice  de  Nassau,  le  poisson  que  Cuvier  a  nom¬ 
mé  Vomer  de  Brown  [V.  Browniï),  et  qu’on 
a  confondu  avec  Y  Argyréiose  vomer.  (Val.) 

*  ABACRTU5  (  àSaxv 'ç ,  taciturne),  ins. — 
G.  de  Coléoptères  pentamères,  famille  des 
Carabiques,  tribu  des  Féroniens ,  établi  par 
M.  Dejean,  et  dont  voici  les  caract.  :  les  3 
premiers  articles  des  tarses  antérieurs  dila¬ 
tés  dans  les  mâles ,  moins  longs  que  larges  et 
fortement  triangulaires  ou  cor di formes.  Der¬ 
nier  article  des  palpes  allongé ,  presque  cy¬ 
lindrique  et  tronqué  à  l’ extrémité.  Antennes 
filiformes,  assez  allongées  et  légèrement  com¬ 
primées;  lèvre  supérieure  en  carré  moins 
long  que  large.  Mandibules  peu  avancées  , 
légèrement  arquées  et  assez  aiguës; menton 
trilobé;  lobe  intermédiaire  arrondi.  Cors, 
trapézoïde,  presque  aussi  large  à  sa  base  que 
les  élytres.  Élyt.  peu  allongées  ,  se  rétrécis- 

(i)  Les  abréviations  en  petites  capitales,  placées  au  com¬ 
mencement  de  chaque  article,  indiquent  la  grande  classe  à 
laquelle  il  appartient. 

*  Les  astérisques  qui  précèdent  un  très  grand  nombre 
d’articles  ,  désignent  ceux  qui  n’avaient  pas  encore  figuré 
dans  les  Dictionnaires  d’IIistoire  naturelle  déjà  publiés  en 
France. 


A 

sarst  un  peu  vers  l’extrémité  et  arrondies 
postérieurement.— Ce  g.,  auquel  M.  Dejean 
ne  rapporte  que  4  espèces,  a  pour  type  Y  A. 
Gagates  Dej. ,  qui  se  trouve  en  Guinée  et  au 
Sénégal.  îl  est  d’un  noir  brillant  en  dessus, 
et  ressemble  un  peu ,  pour  la  forme  et  la 
taille,  à  la  Feronia  abaxoïdes.  (D.) 

ABAJOUES.  mam.  —  Poches  que  certains 
g.  de  Mammifères  portent  aux  5  côtés  de  la 
bouche.  Presque  tous  les  Singes  de  l’ancien 
continent ,  quelques  Rongeurs  américains 
appelés  Diplostomes  ou  animaux  à  double 
bouche ,  enfin  les  Nyctères,  parmi  les  Chau¬ 
ves-souris  ,  sont  pourvus  d’ Abajoues  qui  dif¬ 
fèrent,  dans  les  divers  genres,  par  leur  for¬ 
me,  leur  capacité,  elles  fonctions  physiolo¬ 
giques  qu’elles  remplissent.  Elles  servent  à 
la  plupart  de  ces  animaux  comme  de  garde- 
manger  pour  la  conservation  et  le  transport 
momentané  des  aliments  dont  ils  se  nour¬ 
rissent.  (G.  d’O.) 

ABALON  ,  Adans,  bot.  pii.  —  Synonyme 
d’iiELONiAs.  (G.  d’O.) 

ABAMA.  bot.  pu. —  Ce  g.  de  Plantes,  créé 
par  Adanson  pour  Y Anthericum  ossifragum 
L. ,  a  été  adopté  par  M.  De  Caodolle  ( Flore 
française )  ;  mais  avant  Adanson  ,  Mœhring 
(. Ephern .  natur .  Curios.)  en  avait  déjà  fait  son 
g.  IVarthecium  qui  paraît  aujourd’hui  géné¬ 
ralement  adopté.  V.  Narthecium.  (C.  L.) 

ABAPUS,  Adans.  bot.  pii.  —  Syn.  de  ge- 
tiiyllis.  (C.  d’O.) 

*  AB  ARIDE.  Abaris  (àSap-fg,  léger),  iss. 
—  Genre  de  Coléoptères  pentamères,  fa¬ 
mille  des  Carabiques,  tribu  des  Féroniens, 
établi  par  M.  Dejean  et  qui  a  pour  caract.  : 
Les  3  premiers  articles  des  tarses  antérieurs 
diîatésdans  les  mâles,  triangulaires,  ctamsi 
longs  que  larges;  dernier  article  des  palpes 
presque  cylindrique  et  tronqué  à  l’extrémité. 

l 


T.  I. 


0 


ABA 


ABD 


Ant.  assez  courtes,  légèrement  comprimées 
et  presque  filiformes.  Lèvre  super,  en  carré 
moins  long  que  large ,  et  coupée  presque 
carrément  dans  sa  partie  antér.  Mandib.  peu 
avancées ,  légèrement  arquées  et  assez  ai¬ 
guës;  une  dent  simple  et  presque  obtuse 
au  milieu  de  l’échancrure  du  menton.  Tête 
triangulaire.  Yeux  assez  gros  et  lèvres  sail¬ 
lantes.  Corselet  carré.  Élyt.  en  ovale  peu  al¬ 
longé.  —  Ce  g.  se  rapproche  un  peu  par  le 
faciès  du  g.  Pogonus  ;  mais  il  en  diffère  beau¬ 
coup  par  les  caract.  génériques.  Il  a  pour 
type  et  unique  espèce,  Y  A.  œnea  Dej., 
trouvé  dans  les  environs  de  Carthagène ,  en 
Amérique ,  par  M.  Lebas.  (D.) 

*  ABASICARPON ,  Andrz.  (à  priv.  ;  Sa¬ 
ut;,  base;  xapiroç,  fruit).  BOT.  PH.  —  G.  ou  s.- 
g.  de  la  famille  des  Crucifères,  très  voisin  de 
YArabis  et  de  X Arabidium ,  dont  il  paraît  ne 
différer  que  par  sa  silique  subcylindrique 
ou  peu  comprimée.  Il  est  composé  de  6  ou  7 
espèces  détachées  du  g.  Arabis,  (Sp.) 

*ABASOLOA.  bot.  pii. — G.  de  Plantes  ap¬ 
partenant  à  la  famille  des  Composées,  mais 
sur  l’organisation  duquel  on  ne  possède  en¬ 
core  que  des  données  très  vagues.  M.  de  Can- 
dolle  le  caractérise  de  Sa  manière  suivante  : 
Capitule  radié.  Fleurs  du  rayon  femelles , 
capillaires,  bi-tri-sériées ;  celles  du  disque 
hermaphrodites,  tubuleuses,  à  4  dents.  In- 
volucre  à  écailles  bi-sériées.  Réceptacle  plan, 
couvert  de  paillettes  linéaires,  aiguës,  den- 
ticulées ,  ciliées  à  leurs  bords.  Akènes  télra- 
gones,  rhomboïdaux  et  terminés  supérieu¬ 
rement  par  un  disque  ombiliqué.  — IJ  Aba- 
soloa  est  une  plante  à  feuilles  opposées  li¬ 
néaires,  légèrement  scabres,  présentant  des 
dents  de  distance  en  distance;  les  capitu¬ 
les  sont  solitaires  ,  longuement  pédonculés  ; 
les  fleurs  du  disque  et  du  rayon  sont  blan¬ 
ches.  On  n’en  connaît  qu’une  espèce,  origi¬ 
naire  du  Mexique.  (J.  D.) 

ABÂTIA,  Ruiz  et  Pav.  bot.  pii.— G.  sur  la 
classification  duquel  les  auteurs  ne  sont  pas 
d’accord;  les  uns  le  placent  dans  les  Tilia - 
cées  ;  les  autres  dans  les  Bixacêes  ;  M.  Don 
pense  qu’il  appartient  dMxLythracées.  Suivant 
M.  Kunth  ,  ce  g.  offre  les  caract.  essentiels 
suivants:  Cal.  4-parti,  coloré  en  dessus; 

t 

estivation  valvaire.  Pétales  nuis.  Elam.  très 
nombreuses ,  insérées  au  fond  du  calice  :  les 
.extérieures  stériles  (ananthères) ,  cordi for¬ 
mes.  Ànth.  ovales,  dithèques.  Ovaire  inad¬ 


hérent  ,  monostyle.  Style  filiforme.  Stigm. 
simple.  Capsule  1-loculaire,  2-valve,  poly- 
sperme,  à  2  placentaires  pariétaux,  linéaires. 
Graines  oblongues,  striées. — Ce  g.  ne  renfer¬ 
me  que  2  esp.  de  l’Arnér.  équatoriale.  (Sp.) 

ABAX  (<x6 »£,  table),  ins. — G.  de  Coléoptè¬ 
res  pentamères,  établi  par  Bonelli  dans  la  fa¬ 
mille  des  Carabiqucs ,  mais  non  adopté  par 
Latreille  qui  ne  l’a  pas  trouvé  assez  carac¬ 
térisé  pour  le  séparer  de  son  grand  g.  Féro- 
nic,  où  il  ne  forme  qu’une  division.  M.  De- 
jean  a  suivi  cet  exemple  dans  son  Species 
et  dans  la  dern.  édit,  de  son  Catalogue.  — 
V.  les  mots  Féronie  et  Feroniens.  (D.) 

ABÔERA  (  aSS-npa ,  nom  d’une  ancienne 
ville  de  Thrace  ).  ins.  —  G.  de  l’ordre  des 
Coléoptères,  section  des  Hétéromères ,  éta¬ 
bli  par  Stéphens  et  adopté  par  Westwood.  ï  1 
ne  renferme  que  quelques  esp.  indigènes  , 
dont  le  type  est  VA.  bifasciata  ( Mordellci  bi- 
fasciata  Marsh.),  que  M.  Curtis  considère 
comme  appartenant  au  g.  Hypalus  de  Pay- 
kull.  V.  ce  mot.  (El.) 

ABDÏTOLARVES.  Abdilolarvœ  (. Abdilus , 
caché;  lama,  larve),  ins.  —  Nom  donné  par 
M.  Duméril  ( Zool .  analytique)  à  une  famille 
d’Hyinénoptères  dont  les  larves  naissent  dans 
le  tissu  de  certains  végétaux,  où  elles  ont  été 
primitivement  déposées  à  l’état  d’œufs.  Cette 
famille  correspond  aux  3  dernières  tribus  de 
la  famille  des  Pupivores  de  Latreille  :  les 
Gallicoles  ,  Chalcidites  et  Oxyures.  (B.) 

ABDOMEN  ou  ventre  ( abdomen ;  d’abdo, 
je  cache).  Anat. — On  a  donné  ce  nom  à  la  ré¬ 
gion  du  corps  des  animaux  qui,  plus  ou  moins 
distincte,  suivant  les  espèces,  offre  une  cavité 
d’une  étendue  très  différente,  destinée  à loger 
constamment  une  portion  du  canal  digestif, 
et  le  plus  souvent  d’autres  organes  impor¬ 
tants.  En  général,  dans  la  série  animale, 
l’abdomen  fait  suite  au  thorax  ;  mais  là  où 
ce  dernier  manque,  comme  par  exemple 
dans  la  classe  des  Annélides,  il  est  difficile 
d’assigner  des  limites  au  ventre  proprement 
dit;  alors  les  naturalistes  emploient  le  mot 
corps  pour  désigner  l’animal  tout  entier. 

Ce  que  l’on  nomme  improprement  queue 
chez  tous  les  Crustacés ,  n’est  autre  chose 
que  l’abdomen.  Elle  fait  suite  en  effet  au 
thorax,  et  contient  une  portion  du  canal  in¬ 
testinal.  On  peut  donc  réserver  le  nom  de 
queue  à  des  appendices  articulés  ou  non  , 
mobiles  ou  immobiles,  et  qui  ne  renferment 


ABÜ 


A  BD 


3 


jamais  aucune  portion  du  canal  intestinal. 
De  cetle  manière  ,  le  mot  abdomen  aura  plus 
d’extension ,  et  le  mot  queue  se  trouvera 
plus  rigoureusement  défini. 

Sous  le  point  de  vue  physiologique,  on  peut 
dire  que,  dans  l’abdomen,  la  solidité  est  en 
général  sacrifiée  à  la  souplesse.  Du  reste  , 
comme  dans  la  série  animale  ,  il  est  impos¬ 
sible  d’assigner  à  une  même  région  du  corps 
des  limites  bien  tranchées,  et  que  ces  mêmes 
limites  ne  renferment  pas  toujours  le  nombre 
ni  la  disposition  de  certains  appareils  orga¬ 
niques  ,  il  est  indispensable ,  pour  se  faire 
une  idée  générale  et  précise  de  l’abdomen  , 
de  l’étudier  dans  les  diverses  classes  d’ani¬ 
maux.  Comme  il  sera  parlé  des  organes 
digestifs  et  de  l’abdomen  aux  articles  Mam¬ 
mifères  ,  Oiseaux,  Reptiles,  Poissons ,  Arti¬ 
culés,  Mollusques  et  Zooplnjtes ,  nous  y  ren¬ 
voyons  le  lecteur.  On  trouvera  aussi  au  mot 
Tératologie,  tout  ce  qui  a  rapport  aux  vi¬ 
ces  de  conformation  et  au  développement  du 
ventre.  (M.  S.  A.) 

ABDOMINAL  ou  ABDOMINAUX.  Abdo¬ 
minales  {abdomen,  ventre  ;  d’abdo,  je  cache). 
poiss. -Linné  comprenait  sousce  nom,  dans  le 
4eOrd.  de  sa  classification  ichthyologique  les 
Poissons  pourvus  d’une  membrane  branchios- 
tège,  ayant  les  nageoires  ventrales  insérées  en 
arrière  des  pectorales.  Les  g.  qu’il  réunissait 
dans  cet  Ordre  (12e  édition  du  SysternaJYatu- 
rœ )  sont  les  suivants  :  Cobilis,  Amia,  Silurus, 
Teulhis,  Loricaria,  Salrno ,  Fislularia,  Esox, 
Elops,  Argentina,  Atherina ,  Mugil ,  Mormy- 
rus,  Exocœlus,  Polynernus,  Clupea ,  Cyprinus . 
Mais,  dans  la  classification  qu’ils  imaginè¬ 
rent,  les  successeurs  de  Linné  ont  tous  em¬ 
ployé  cette  expression  en  lui  donnant  une 
autre  valeur.  Ainsi  Bloch,  auteur  d’une  mé¬ 
thode  artificielle  pour  la  distribution  des 
Poissons,  fondée  uniquement  sur  le  nombre 
de  nageoires,  a  employé  l’épithète  dé  Abdo¬ 
minal  pour  désigner  les  divisions  de  quelques 
uns  des  1 1  Ordres  que  cette  méthode  lui  four¬ 
nissait.  Dans  le  11e  Ordre  des  Decaplerygii , 
la -3e  famille  comprend  comme  Abdominaux 
le  g.  Polynernus.  Dans  le  4e  Ordre,  des  Octo- 
plenygii ,  les  Abdominaux  renferment  les  g. 
suivants  :  Cataphraclus ,  Sphyrœnd ,  Athe¬ 
rina,  Centriscus ,  Fislularia ,  Mugil ,  Gaste- 
rosteus ,  Loricaria,  Squalus.  Le  5e  Ordre  des 
Ileptapterygii  a  aussi  sa  famille  des  Abdomi¬ 
naux,  composée  des  g.  Acipenser,  Chimœra  , 


Pristis,  Rhina  ,  Rhinobatus ,  Raia ,  Platy- 
s  tac  us  ,  Silurus,  Anableps  ,  Acanthonotus , 
Esox,  Synodus ,  Salrno  ,  Clupea,  Exocœlus, 
Chauliodus,  Elops,  Albula,  Cobilis,  Cyprinus, 
Amia,  Pœcilia,  Pegasus,  Mormyrus,  Polyo- 
don,  Argentma.  Il  n’y  a  pas  de  Poissons  à  ven¬ 
trales  sous  l’abdomen  dans  les  autres  Ordres. 

Lacépède  ,  combinant  la  méthode  de  Pen- 
nant ,  qui  subdivise  les  Poissons  en  osseux 
et  en  cartilagineux,  avec  celle  de  Linné 
fondée  sur  la  position  des  nageoires  paires 
inférieures ,  a  donné  aussi  une  autre  valeur 
au  mot  abdominal.  Il  comprend  sous  ce 'nom 
les  esp.  qui  font  partie  du  4e  ordre  de  cha¬ 
cune  des  divisions  de  chaque  sous -classe, 
dans  lesquelles  sa  méthode  range  les  Pois¬ 
sons.  Dans  les  Cartilagineux,  les  Abdominaux 
de  sa  lre  div.  sont  :  les  Raies,  les  Squales  et  les 
Aodon  ;  ceux  de  la  2me  sont  les  Chimères ; 
ceux  de  la  3e  :  les  Polyodons  et  les  Esturgeons ; 
enfin  dans  sa  4e  di vis.,  il  range  sous  le  nom 
d’ Abdominaux ,  les  Macrorhynques  ,  les  Pé¬ 
gases  et  les  Centrisques.  La  sous -classe  des 
poissons  osseux  a  aussi  ses  Abdominaux  ex¬ 
trêmement  nombreux  dans  la  lre  division  ; 
car  cet  ordre,  le  20me  de  sa  méthode,  se  com¬ 
pose  des  genres  :  Cirrhite,  Chéilodactyle,  Co- 
bite  ,  Misgurne  ,  Anableps  ,  F ondule  ,  Colu- 
brine  ,  Amie,  Butyrin ,  Triylèronote  ,  Om- 
pock ,  Silure,  Macroptèronote  ,  Malaptère, 
Pimélode  ,  Doras  ,  Pogonalhe  ,  Calaphracle  , 
Plolose  ,  Agénèiose  ,  Macroramphose ,  Cen- 
tranodon,  Loricaire ,  Hypostome ,  Corydoras  , 
Tachysure  ,  Salmone,  Osmère ,  Corrégone  , 
Characin  ,  Serrasalrne  ,  Elope,  Mégalope  , 
JSotacanthe,  Esoce,  Synode,  Sphyrène,  Lépi- 
soslêe  ,  Polyptère  ,  Scombrésoce  ,  Fislulaire  , 
Aulostome  ,  Solénoslome  ,  Argentine  ,  Alhé- 
rine ,  Hydrargyre ,  Stoléphore,  Muge,  Mugi- 
loïde ,  Chanos,  Mugilomore  ,  Exocet,  Poly- 
nème ,  P oly dactyle  ,  Buro,  Clupèe,  Myste  , 
Clupanodon ,  Serpe,  Méné ,  D  or  suaire ,  Xys- 
lère,  Cyprinodon  ,  Cyprin.  Enfin  le  g:  Moi— 
myre  appartient  seul  au  4e  ordre  de  la  3e  div. 
des  osseux,  ou  le  28e  de  la  méthode  générale. 

M.  Duméril,  dans  ses  ouvrages  généraux 
sur  l’Histoire  naturelle,  et  surtout  dans  sa 
Zoologie  analytique  ,  a  rendu  la  méthode  do 
Lacépède  plus  facile  à  retenir,  par  la  préci  ¬ 
sion  qu’il  a  donnée  aux  différentes  subdi¬ 
visions,  ou  aux  divers  ordres.  Il  a  conservé 
le  mot  Abdominaux  pour  le  4me  sous-ordre 
des  Holobranches.  Ces  Abdominaux  sont  ici 


4 


AËD 


A  BD 


subdivisés  en  8  familles,  qui  comprennent 
les  g.  énumérés  plus  haut  pour  représenter 
l’ordre  du  même  nom  delà  3mesubdi  vision  de 
la  s.-classe  des  Osseux  de  Lacépcde.  Les  fam. 
de  M.  Duméril  sont  :  les  Siphonostomes,  Cy - 
lindrosomes,Oplophores,Diniérèdes,Lépidopo- 
mes,  Gyrnnopomes,  Dermopteres et Siagonoles. 

Ce  n’est  pas  le  lieu  de  parler  des  auteurs 
postérieurs  à  ceux-ci,  dont  les  méthodes  ne 
sont  que  des  complications  qui  ne  servirent 
nullement  les  sciences  naturelles,  tant  que 
l’observation  de  la  nature  ne  vint  pas  éclai¬ 
rer,  par  une  critique  saine  et  savante  ,  des 
méthodes  imaginées  précédemment.  Mais 
j’arrive  de  suite  à  Cuvier,  qui  a  fondé  sa  mé¬ 
thode  ichthyologique  sur  les  grandes  divi¬ 
sions  adoptées  par  Artédi ,  et  qui,  par  consé¬ 
quent,  ne  pouvait  donner  au  mot  Abdominal 
la  môme  extension  que  y  attachait  Linné. 

C’est  le  1er  ordre  de  ses  Malacopiêrygiens  ; 
il  retranche,  par  conséquent,  de  l’ordre  de 
Linné,  les  Teuthis  ,  Fistulaires,  Argentines, 
Athérines,  Muges  et  Polynèmes ,  qui  sont 
pour  lui  des  Acanthoptérygiens  à  nageoires 
ventrales  abdominales,  mais  appartenant  à 
différentes  fam.  de  cette  grande  division.  Les 
Malacoplérygiens  abdominaux  sont  divisés  en 
5  tribus  qui  correspondent  aux  g.  Salrno , 
Clupea,  Esox,  Cyprims  et  Silurus  de  Linné. 
Ces  familles  sont  elles-mêmes  divisées  en  g., 
subdivisés  en  s.-g.,  et  ces  derniers  en  grou¬ 
pes  auxquels  *  dans  sa  méthode  ,  il  n’a  plus 
donné  de  noms  distincts.  Il  faut  avouer  que 
ces  s.-g.  de  s.-g.  sont  un  très  grand  défaut 
de  nomenclature.  Je  me  suis  toujours  étonné 
que  Cuvier,  d’un  esprit  si  juste,  si  sévère, 
ait  ainsi  altéré  la  nomenclature  binaire  ,  ce 
qui  a  souvent  empêché  de  bien  comprendre 
son  œuvre  immortelle  du  Règne  animal. 

Ainsi,  la  lre  famille,  celle  des  Salmones,  se 
partage  dans  les  2  g.  Saumon  et  Sternoptyx. 
Or,  le  g.  des  Saumons  se  divise  dans  les  s.- 
g.  Saumons  proprement  dits  (dont  les  Trui¬ 
tes  sont  une  s.-div.),  les  Eperlans ,  Ombres  , 
A rgentines ,  Characins ,  subdivisés  eux-mêmes 
en  Carimates ,  Anoslomes ,  Serrasalmes ,  Pia- 
b uques ,  Tétragonoptères ,  Raies,  Hydrocyns  , 
Cytharines ,  Sauras  ,  Scop'eles  ,  Aulopes  et 
Serpes. 

La  2e  famille,  celle  des  Chipes ,  se  compose 
des  g.  Hareng,  Etape ,  Chirocentre  ,  Erylh- 
rin  ,  Amie  ,  JA  astres ,  Lépi  sostée ,  Polypfere  ; 
les  Harengs  sont  divisés  en  s.-g.  :  Harengs 


propres,  Mégalopes  ,  Anchois,  Thrisses , 
Odonlognathes  ,  Prisligastres ,  Notoptères. 

La  3e  famille  ,  celle  des  Esoccs,  ne  com¬ 
prend  que  3  g. ,  les  Brochets,  les  Exocets  , 
les  Mormyres  ;  mais  les  Brochets  se  compo¬ 
sent  des  s.-g.  :  Brochets  propres  ,  Galaxies  , 
Microstomes,  Stomias,  Chauliodes ,  Salanx, 
Orphies,  Scornbrésoces ,  Demi-becs. 

La  famille  des  Cyprins  se  compose  des  2  g. 
Carpes  et  Loches  ;  le  1 or  subdivisé  en  :  Carpes 
propres ,  Barbeaux,  Goujons,  Tanches,  Cir- 
rhines ,  Brèmes,  Labéons ,  Ables  et  Gono- 
rhynques .  Celui  des  Loches  comprend  les 
s.-g.  :  Anableps ,  P œcilie ,  Lebias ,  Cyprino - 
don.  Enfin ,  sous  le  nom  de  Siluroides,  dans  la 
dernière  famille,  il  a  réuni  les  g.  Silure,  Ma - 
laptérure  ,  Asprède  et  Loricaire.  Le  g.  Silure 
a  pour  s.-g.  les  Silures  propres,  divisés  eux- 
mêmes  en  Silures  spécialement  dits  et  en 
Sckilbés  ;  le  2e  s.-g.,  celui  des  Machoirans  , 
est  subdivisé  en  Pirnélodes,  Agénioses  et  Do¬ 
ras  ;  mais  ces  Pirnélodes  sont  encore  scindés 
en  S  hais ,  Pirnélodes  propres  et  Bagres;  le  3e 
s.-g.,  celui  des  Hétérobranches,  se  subdivise 
aussi  en  Macropléronoles  et  en  Hétérobranches 
propres.  Viennent  ensuite  les  s.-g.  Plotose  et 
Callichte.  Enfin  les  Loricaires  ont  pour  s.-g. 
les  Hyposlomes  et  les  Loricaires  propres. 

On  voit  donc  par  cet  examen  que  le  mot  ab¬ 
dominal,  employé  par  Linné  dans  sa  méthode 
artificielle,  avait  une  première  signification 
précise,  dont  tous  les  auteurs  ont  altéré  plus 
ou  moins  le  sens  ,  parce  que  ees  derniers , 
essayant  de  réunir  les  Poissons  suivant  les 
principes  de  la  méthode  naturelle,  se  sont 
servi  d’un  caractère  artificiel.  Cette  position 
abdominale  des  nageoires  ventrales  est  en 
effet  peu  importante  dans  l’organisation  des 
Poissons,  et  la  preuve  la  plus  directe  en  est 
dans  l’absence  si  fréquente  de  ees  nageoires, 
ou  quand  elles  existent ,  dans  la  variation  de 
leur  position.  On  doit  donc  ,  selon  moi,  ne 
plus  se  servir  désormais  du  mot  abdominal, 
que  comme  d’un  adjectif  commode  dans  une 
description  ichthyologique  ,  sans  y  attacher 
l’idée  d’une  grande  division  naturelle  de  la 
classe  des  Poissons.  (Valenciennes.) 

ABBGA1I V  A !)\.  Abdominales  (  abdomen , 
ventre;  d 'abdo,  je  cache  ).  ins.  —  Section 
établie  par  Latreille,  dans  la  famille  des  Ca- 
rabiques,  adoptée  par  Eicnwall,  et  qui  cor¬ 
respond  aux  Simplicimanes  de  Bonelli,  ainsi 
qu’aux  Simplicipèdes  de  M.  Dejean.Tous  les 


ABE 


ABE 


o 


Coléoptères  de  eette  section  ont  l’abdomen 
très  grand  relativement  au  prothorax.  (I).) 

ABEILLE.  Apis  (Pline),  uns.  —  Ce  genre , 
qui  dans  le  système  de  Linné  réunissait  un 
grand  nombre  d’insectes  ,  est  aujourd’hui 
restreint  aux  seuls  Hyménoptères ,  offrant 
pour  caract.  :  1°,  Antennes  filiformes  et  bri¬ 
sées,  c’est-à-dire  faisant  un  coude;  2°,  Man¬ 
dibules  en  forme  de  cuiller  chez  les  individus 
neutres  ou  ouvriers,  et  au  contraire  biden- 
tées  dans  les  mâles  elles  femelles;  3°,  enfin  le 
ltr  article  des  tarses  des  jambes  postérieures 
très  développé  et  quadrilatère  dans  les  indi¬ 
vidus  neutres,  où  il  présente  intérieurement 
une  sorte  de  brosse  formée  de  poils  régulière¬ 
ment  rangés  en  bandes  transversales.  Ces 
caract.  et  plusieurs  autres  permettent  de  dis¬ 
tinguer  les  Abeilles  proprement  dites,  des  In¬ 
sectes  qui  les  avoisinent  et  qui  appartiennent 
aujourd’hui  à  des  g.  différents.  L’espèce  qui 
sert  de  type  au  g.  Abeille,  est  l’Abeille  com¬ 
mune,  Apis  mellifica  des  auteurs.  Nous 
allons  donner  brièvement  l’histoire  de  ses 
moeurs  ;  mais  avant  d’entrer  dans  ces  détails, 
nous  devons  jeter  un  coup  d’oeil  sur  l’organi¬ 
sation  de  ces  Insectes,  ne  fùt-eeque  pourfaire 
connaître  les  instruments  à  l’aide  desquels 
ils  exécutent  leurs  merveilleux  ouvrages. 

Et  d’abord,  tout  le  monde  sait  qu’outre 
les  mâles  et  les  femelles,  il  existe  parmi  les 
Abeilles  une  autre  sorte  d’individus  qu’on 
distingue  sous  le  nom  d 'Ouvrières ;  celles-ci 
composent  la  très  grande  majorité  des  habi¬ 
tants  d’une  ruche.  Ces  trois  sortes  d’indivi¬ 
dus  ,  savoir:  les  A  Aies,  qu’on  nomme  aussi 
Bourdons ,  les  Femelles ,  appelées  vulgaire¬ 
ment  les  Reines  ,  et  enfin  les  Ouvrières , 
Neutres  ou  Mulets ,  se  distinguent  facile¬ 
ment  entre  eux  par  divers  traits  de  leur  or¬ 
ganisation.  Tassons  rapidement  en  revue 
ceux  qui  les  caractérisent  davantage. 

Les  Mâles ,  généralement  plus  gros  que 
les  Ouvrières,  ont  la  tête  arrondie,  ce  qui 
est  dù  surtout  au  développement  des  yeux 
presque  contigus  sur  le  vertex.  Toujours  ils 
manquent  d’aiguillon  ;  le  thorax  est  très 
velu;  le  ventre  plus  convexe  que  dans  les 
femelles  ;  enfin  le  premier  article  des  tarses 
postérieur  a  une  forme  allongée  et  non 
quadrilatère  comme  dans  les  ouvrières. 

Les  Femelles  ont  les  ailes  proportionnelle¬ 
ment  plus  courtes  que  celles  des  mâles  et  des 
ouvrières;  leur  tête  est  triangulaire  cl  non 


arrondie;  leurs  yeux  sont  écartés  sur  le  ver- 
lex  ;  leur  ventre,  prolongé  en  pointe,  est 
armé  d’un  aiguillon  ;  le  premier  article  des 
tarses  postérieurs  manque  de  la  brosse  dont 
sont  pourvues  les  ouvrières. 

Les  Ouvrières  ou  Neutres  se  reconnais¬ 
sent  à  une  taille  moindre;  elles  ont  un  ai¬ 
guillon  avec  lequel  elles  produisent  une 
piqûre  très  douloureuse;  mais  ce  qui  les 
distingue  surtout  des  femelles  et  des  mâles  , 
c’est  la  conformation  de  leur  dernière  paire 
de  pattes.  Le  premier  article  du  tarse  offre 
une  structure  curieuse  que  nous  avons  déjà 
signalée ,  mais  qui  mérite  d’être  décrite  avec 
détail,  à  cause  du  rôle  important  qu’il  joue 
dans  les  divers  actes  que  l’abeille  ouvrière 
exécute.  Ce  premier  article,  qui  a  reçu  le 
nom  spécial  de  pièce  carrée ,  est  en  effet 
de  forme  quadrilatère.  Supérieurement  il 
s’articule  par  son  angle  antérieur  avec  la 
jambe,  de  manière  à  exécuter  sur  elle  un 
mouvement  de  ginglyme  ,  à  la  manière 
d’une  lame  de  couteau  qu’on  fermerait  et 
ouvrirait  alternativement.  L’angle  opposé, 
ou  postérieur,  est  libre  et  prolongé  en  une 
petite  pointe  légèrement  recourbée.  Ces 
deux  parties  ,  la  jambe  et  le  premier  article 
du  tarse,  forment  ainsi  une  sorte  de  pince  , 
dont  nous  indiquerons  l’usage  en  parlant  de 
la  construction  des  gâteaux  de  cire.  Ce  mê¬ 
me  article,  si  différent  des  quatre  suivants, 
présente  une  autre  particularité  très  cu¬ 
rieuse  :  lisse  extérieurement,  il  est  garni , 
sur  sa  face  interne  ,  de  plusieurs  rangées 
transversales  de  poils  raides  et  parallèles 
qui  ont  valu  à  cette  face  le  nom  de  brosse; 
la  jambe  elle-même ,  à  cause  de  la  forme 
qu’elle  affecte,  a  été  appelée  palette  triangu¬ 
laire,  et  comme  elle  présente  à  sa  surface 
externe  un  léger  creux,  ce  petit  enfoncement 
a  reçu  le  nom  de  corbeille. 

C’est  au  moyen  de  ces  instruments  bien 
simples,  n’existant  que  dans  la  caste  ou¬ 
vrière,  que  se  fait  la  récolte  d’une  poussière 
particulière  nommée  pollen.  Ce  pollen , 
fourni  par  l’anthère  des  étamines  d’un  grand 
nombre  de  plantes,  s’attache  d’abord  natu¬ 
rellement  aux  poils  qui  recouvrent  le  corps 
de  l’Abeille;  il  est  ensuite  balayé  au  moyen 
des  tarses  des  jambes,  et  surtout  par  la 
brosse  qu’on  distingue  à  la  troisième  paire. 
L’insecte  parvient  à  réunir  cette  pous¬ 
sière  en  petits  globules,  déposés  successi- 


6 


ABE 


vement  par  la  2e  paire  de  pattes  dans  la 
corbeille,  jusqu’à  ce  que  celle-ci  en  soit 
bien  garnie.  C’est  aussi  le  même  appareil 
qui  sert  à  la  récolte  d’une  autre  substance 
résineuse,  odorante,  nommée  propolis,  que 
les  Abeilles  emploient  principalement  pour 
clore  leur  demeure.  Le  tarse,  outre  la  pièce 
carrée,  est  encore  formé  par  4  autres  arti¬ 
cles  beaucoup  moins  développés,  et  se  ter¬ 
mine  par  2  crochets  bidentés  que  sépare 
une  pelote  charnue. 

Tels  sont  les  caractères  extérieurs  les  plus 
saillants  des  3  sortes  d’Abeilles  qu’on  ren¬ 
contre  dans  une  ruche.  Jetons  maintenant 
un  coup  d’œil  sur  les  organes  de  ces  insec¬ 
tes,  dont  les  fonctions  se  lient  davantage 
aux  merveilleux  phénomènes  que  présente 
leur  industrie. 

Le  système  nerveux  des  Abeilles  se  com¬ 
pose,  suivant  Swammerdam  ,  d’un  cerveau 
formé  de  8  parties  rangées  par  paires ,  et 
d’une  portion  moyenne  qui  est  l’origine  de 
la  moelle  épinière.  La  moelle  épinière  pré¬ 
sente  7  ganglions.  Du  cerveau  et  des  gan¬ 
glions  naissent  les  principaux  nerfs  qui  se 
distribuent  aux  divers  organes. 

Huber  a  tenté  sur  les  organes  des  sens 
quelques  expériences  qui  lui  ont  fait  penser 
que  la  cavité  de  la  bouche  était  le  siège  de 
l’odorat,  et  les  antennes  celui  du  toucher. 
Il  n’a  pu  reconnaître  l’organe  de  l’ouïe,  et 
cependant  tout  porte  à  croire  que  les  Abeil¬ 
les  entendent,  à  moins  de  n’admettre  au¬ 
cun  but  dans  les  sons  qu’elles  produisent. 
Cette  sorte  de  voix  n’est  autre  chose  qu’un 
bourdonnement  très  nuancé;  tantôt  c’est  la 
Reine  seule  qui  le  fait  entendre ,  et  alors 
elle  prend  une  attitude  particulière  qui 
frappe  les  Abeilles  d'immobilité  ;  tantôt  ce 
sont  les  jeunes  Reines  qui,  retenues  captives 
dans  les  cellules,  produisent  un  son  très 
singulier;  d’autres  fois,  c’est  un  bruit  gé¬ 
néral  qui  a  lieu ,  dans  certaines  circon¬ 
stances,  à  l’intérieur  de  la  ruche;  souvent 
enfin,  c’est  le  bourdonnement  d’une  ou  de 
plusieurs  ouvrières,  qui  font  part  d’un  dan¬ 
ger.  Quoi  qu’il  en  soit,  cette  faculté,  chez  ces 
animaux,  est  toujours  en  rapport  avec  leur 
instinct;  car  le  brait  du  tonnerre,  d’une 
arme  à  feu,  et  même  la  vibration  de  divers 
corps  métalliques ,  ne  paraissent  pas  les  af¬ 
fecter. 

Un  sens,  sur  le  siège  duquel  il  n’est  plus 


ABE 

permis  d’élever  aucun  doute,  est  celui  de  la 
vue.  On  sait  que  les  Abeilles  aperçoivent  de 
très  loin  leur  habitation,  qu’elles  distin¬ 
guent  leur  ruche  entre  toutes  les  autres,  et 
qu’elles  y  arrivent  en  ligne  droite  et  avec  ra¬ 
pidité. 

Le  siège  de  l’organe  du  goût,  placé  par 
Swammerdam  dans  la  trompe  ,  n’est  pas ,  à 
beaucoup  près,  aussi  bien  déterminé  que 
celui  de  \a  vue.  On  se  rend  même  difficile¬ 
ment  raison  de  l’existence  d’un  tel  sens, 
lorsque  ,  jugeant  d’après  ses  propres  sensa¬ 
tions  ,  on  considère  que  l’abeille ,  pour  se 
désaltérer ,  préfère  une  eau  croupie  à  une 
eau  limpide,  et  qu’elle  se  nourrit  indistinc¬ 
tement  du  suc  d’un  grand  nombre  de  plantes 
ayant  des  propriétés  très  différentes  :  de  là 
aussi  les  nombreuses  variétés  de  miel  que 
l’on  observe  dans  des  ruches  placées  les  unes 
auprès  des  autres.  Les  Abeilles,  en  effet,  se 
nourrissent  de  liquides  végétaux,  et  princi¬ 
palement  de  liqueurs  sucrées;  c’est  du  nec¬ 
taire  des  plantes  qu’elles  retirent,  au  moyen 
de  leur  trompe,  un  suc  qui  sera  bientôt 
converti  en  miel. 

La  trompe  n’est  pas  exclusivement  formée, 
comme  celles  des  Papillons,  par  le  prolonge¬ 
ment  des  mâchoires,  mais  surtout  par  celui 
de  la  lèvre  inférieure.  Au  reste,  la  bouche 
est  formée  des  mêmes  parties  que  celle  des 
autres  Insectes.  On  y  trouve  :  une  lèvre  su¬ 
périeure  ,  une  paire  de  mandibules  biden- 
tées  à  leur  sommet  dans  les  mâles  et  dans 
les  femelles  ,  mais  qui,  chez  les  ouvrières , 
ont  une  terminaison  très  différente;  en  ef¬ 
fet  ,  celles-ci  les  ont  tranchantes  par  leur 
bord  et  creusées  intérieurement  d’une  fos¬ 
sette  divisée  en  2  portions  par  une  arête 
longitudinale.  Les  mandibules  viennent- 
elles  à  se  rapprocher,  l’une  de  ces  portions  , 
l’antérieure  ,  s’applique  exactement  contre 
celle  qui  correspond  à  la  mandibule  oppo¬ 
sée,  et  forme  avec  elle  une  pince  tranchante. 
Au  contraire,  l’autre  portion  ou  postérieure, 
ne  se  rapprochant  pas  également  bien  de 
celle  qui  lui  fait  face,  constitue  une  sorte 
d’intervalle  ou  de  gouttière. 

C’est  au  moyen  de  cette  conformation  de 
leurs  mandibules,  que  les  ouvrières  con¬ 
struisent  avec  tant  d’art  les  cellules  qui  gar¬ 
nissent  l’intérieur  d’une  ruche.  Nous  re¬ 
viendrons  plus  loin  sur  ia  manière  dont 
elles  mettent  en  jeu  ces  instruments.  Les 


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ABE 


7 


mâchoires  qu’on  voit  en  arrière  des  mandi¬ 
bules  sont  réduites  à  des  lamelles  envelop¬ 
pant  et  protégeant  la  trompe  beaucoup  plus 
longue  qu’elles.  Celle-ci,  qui  est  l’analogue 
de  la  lèvre  inférieure  des  autres  insectes, 
présente  les  mêmes  pièces,  mais  à  des  de¬ 
grés  divers  de  développement.  L’Abeille  sait, 
à  l’aide  de  cette  trompe,  extraire  le  suc  des 
Heurs  et  le  porter  dans  la  cavité  buccale, 
située  plus  en  arrière.  Swammerdam  s’é¬ 
tait  mépris  sur  les  fonctions  de  ces  parties. 
Réaumur  en  a  mieux  observé  le  jeu  ,  et 
nous  a  appris  que  la  trompe  proprement 
dite  était  une  sorte  de  langue  qui  ,  en 
léchant  ou  lapant ,  se  chargeait  de  la  li¬ 
queur  miellée  ;  que  cette  liqueur  passait 
entre  elle  et  les  étuis  extérieurs  ou  les  m⬠
choires,  et  qu’elle  gagnait  ainsi  une  ou¬ 
verture  qui  avait  échappé  à  Swammer¬ 
dam.  Celte  ouverture,  placée  au-dessus  et 
à  la  base  de  la  trompe,  est  recouverte  par 
une  sorte  de  langue  charnue  et  doit  être 
considérée  comme  l’entrée  pharyngienne  ou 
le  pharynx  lui -même;  c’est  par  elle  que 
s’échappe  ordinairement  une  gouttelette  de 
miel ,  lorsqu’on  presse  une  Abeille  entre  les 
doigts. 

Le  canal  intestinal  consiste  en  un  œso¬ 
phage  aboutissant  à  un  jabot  renflé,  ordi¬ 
nairement  plein  d’une  liqueur  jaune,  lim¬ 
pide,  ayant  toutes  les  propriétés  du  miel. 
Après  ce  premier  renflement ,  en  vient  un 
second  que  Swammerdam  nommait  colon  , 
et  qui  a  beaucoup  plus  de  longueur  et  de 
capacité  que  le  précédent  :  c’est  l’estomac 
proprement  dit;  il  se  continue  avec  l’intes¬ 
tin  grêle ,  et  vers  le  point  de  leur  réunion 
on  remarque  un  grand  nombre  de  vais¬ 
seaux  biliaires.  Le  canal  intestinal  est  ter¬ 
miné  par  l'intestin  grêle  ,  le  cæcum  et  le 
rectum. 

La  respiration  a  lieu,  comme  dans  les  au¬ 
tres  Hyménoptères ,  au  moyen  de  trachées 
naissant  des  stigmates  que  l’on  observe 
sur  les  côtés  du  thorax  et  sur  les  parties 
latérales  de  l’abdomen  ;  elles  aboutissent  à 
quelques  vésicules  aériennes  très  dévelop¬ 
pées,  et  à  un  grand  nombre  d’autres  plus 
petites. 

A  cette  fonction  se  rattachent  quelques 
phénomènes  très  curieux  ,  qui  nous  ont  été 
transmis  par  Huber.  Cet  observateur,  ayant 
remarqué  qu’une  ouverture  d’un  assez  grand 


diamètre  ,  pratiquée  dans  une  boîte  ou  une 
cloche  de  même  capacité  qu’une  ruche  or¬ 
dinaire,  était  tout-à-fait  inutile  pour  le  re¬ 
nouvellement  de  l’air,  ayant  appris  aussi, 
par  plusieurs  expériences,  que  les  Abeilles  ne 
pouvaient  continuer  de  vivre  dans  un  espace 
où  l’air  ne  se  renouvelait  pas,  et  sachant, 
en  outre ,  que  dans  une  ruche  peuplée  quel¬ 
quefois  de  25,000  habitants,  ce  fluide  est , 
à  peu  de  chose  près,  toujours  aussi  pur  à 
l’intérieur  qu’à  l’extérieur,  parvint  à  expli¬ 
quer  ce  phénomène  par  la  ventilation  que 
les  ouvrières  produisent  presque  continuel¬ 
lement,  en  agitant  leurs  ailes  à  la  partie  in¬ 
férieure  de  la  ruche.  Sans  pénétrer  dans 
cette  demeure  ,  on  peut ,  à  l’époque  des 
chaleurs,  surprendre  en  dehors  et  prés  des 
portes  de  la  ruche  quelques  Abeilles  dans 
cette  singulière  action.  Ce  mouvement , 
quelquefois  général,  suffit,  suivant  Huber, 
pour  établir,  entre  l’air  extérieur  et  l’air 
intérieur,  des  courants  au  moyen  desquels 
celui-ci  est  sans  cesse  renouvelé.  Ce  phéno¬ 
mène,  qui  n’a  encore  été  observé  que  dans 
les  Abeilles  et  dans  quelques  Bourdons,  était 
un  fait  digne  d’être  noté.  Il  est  une  consé¬ 
quence  immédiate  de  la  respiration ,  ainsi 
que  la  chaleur  des  ruches ,  qu’il  ne  faut 
plus  maintenant  attribuer  à  la  fermentation 
du  miel.  Si  le  système  respiratoire  est  re¬ 
marquable  par  son  développement  et  ses 
fonctions,  celui  de  la  circulation  se  réduit, 
de  même  que  dans  tous  les  Insectes  hexa¬ 
podes  ,  à  un  simple  vaisseau  dorsal  n’offrant 
rien  de  particulier. 

Aux  différentes  fonctions  que  nous  avons 
jusqu’ici  fait  connaître,  il  faut  en  ajouter 
une  très  importante,  celle  des  sécrétions. 
Nous  avons  dit  que  les  gâteaux  sont  formés 
de  cire.  On  a  pensé ,  pendant  long-temps  , 
que  l’ingrédient  principal  de  cette  cire  était 
le  pollen,  dont  les  ouvrières  se  nourrissent 
quelquefois ,  et  qu’elles  mettent  le  plus  sou¬ 
vent  en  magasin  dans  certaines  cellules.  Ce 
pollen,  disait-on ,  était  élaboré  dans  leur  es¬ 
tomac  ,  et  dégorgé  ensuite  par  la  bouche  sous 

la  forme  d’une  bouillie  blanchâtre  ,  qui  était 
• 

delà  véritable  cire. Telle  futl’opinion  de  tous 
les  savants,  jusqu’à  ce  qu’un  cultivateur  de 
Lusace ,  et  par  suite  John  Hunter,  eussent 
découvert  des  lamelles  de  cire  engagées  en¬ 
tre  les  arceaux  inférieurs  de  l’abdomen. 
Cette  observation  fixa  l’attention  de  II u- 


8 


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ABE 


ber,  qui  confirma  cette  importante  décou¬ 
verte  en  l’étayant  de  nouvelles  preuves. 

Non  content  d’avoir  connu  dans  tous  scs 
détails  cet  appareil  singulier,  des  expériences 
ingénieuses  lui  apprirent  que  les  Abeilles , 
nourries  uniquement  de  pollen ,  ne  sécré¬ 
taient  jamais  de  cire  ,  et  que  celles  ,  au 
contraire,  auxquelles  on  donnait  une  li¬ 
queur  sucrée  ,  en  fournissaient  en  grande 
abondance.  Une  preuve  d’un  autre  genre 
vint  à  l’appui  des  observations  de  Huber:  il 
vit  que  l’ouvrière  qui  rentrait  à  la  ruche 
l’estomac  plein  de  miel  et  avec  l’intention 
de  construire ,  se  gardait  bien  de  dégorger 
le  produit  de  sa  récolte  dans  les  magasins  , 
comme  si  elle  n’ignorait  pas  qu’en  agissant 
autrement  elle  ne  pourrait  produire  des 
matériaux  de  construction. 

C’est  avec  cette  cire  ,  dont  l’origine  e’est 
plus  maintenant  douteuse,  que  les  ouvriè¬ 
res  bâtissent  les  cellules  ,  dont  le  princi¬ 
pal  usage  est  de  contenir  les  œufs  pondus 
par  la  femelle ,  quelque  temps  après  son 
accouplement  avec  le  mâle.  Les  mâles , 
dont  nous  avons  déjà  fait  connaître  les  ca¬ 
ractères  extérieurs  ,  se  distinguent  princi¬ 
palement  des  femelles  par  leurs  organes 
génitaux.  Swammerdam  ,  Réaumur  et  Hu¬ 
ber  les  ont  étudiés  avec  beaucoup  de  soin. 
Les  organes  femelles  se  composent  de  deux 
ovaires  subdivisés  en  plusieurs  oviductes  et 
réunis  en  un  canal  commun;  ils  contien¬ 
nent  un  nombre  prodigieux  d’œufs.  Une 
femelle,  qui  en  avait  déjà  pondu  plus  de 
28,000,  offrit  à  Réaumur  son  abdomen  en¬ 
core  plein  de  plusieurs  milliers  d’autres.  A 
ces  organes  se  joignent  un  sac  sphérique  et 
deux  vaisseaux  aveugles  s’ouvrant  dans  le 
canal  commun  des  oviductes,  et  que  Swam¬ 
merdam  suppose  renfermer  une  liqueur  vis¬ 
queuse  propre  à  enduire  les  œufs.  Huber 
ne  partage  pas  cette  opinion,  et  quelques 
recherches  que  j’ai  faites  sur  cet  organe  ,  ne 
me  permettent  pas  non  plus  de  lui  attribuer 
cet  usage. 

Il  suffit  d’avoir  jeté  un  coup  d’œil  sur  les 
organes  mâles  et  femelles  pour  penser  que 
de  tels  appareils  sont  faits  dans  un  but  déter¬ 
miné.  Swammerdam  et  Réaumur  n’ont  pu 
être  spectateurs  de  la  jonction  des  sexes  ; 
mais  Huber,  plus  heureux  sans  doute,  recon¬ 
nut  que  cette  union  avait  toujours  lieu  hors 

la  ruche  ;  il  en  eut  des  preuves  certaines, 


quand ,  ayant  tenu  captives  des  femelles  , 
soit  isolées,  soit  avec  des  mâles,  elles  res¬ 
tèrent  toujours  stériles  ;  quand  ,  au  con¬ 
traire,  leur  ayant  laissé  toute  liberté,  elles 
prirent  leur  essor,  s’envolèrent  au  loin  et 
revinrent  fécondées  ;  quand,  enfin,  il  re¬ 
trouva,  dans  la  vulve  des  mêmes  femelles , 
l’organe  copuiateur  du  mâle,  qui  y  adhérait 
encore. 

Si  les  mâles  sont  inutiles  à  la  ruche, 
parce  que,  n’étant  pas  pourvus  des  instru¬ 
ments  de  travail,  ils  ne  récoltent  ni  miel  , 
ni  pollen,  et  se  nourrissent  au  contraire  des 
provisions  amassées  par  les  ouvrières  :  si , 
dis-je,  ils  sont  inutiles  sous  ce  rapport,  ils 
ne  le  sont  pas  sous  celui  de  la  propagation 
de  l’espèce.  Aussi  voit-on  les  ouvrières,  à 
une  certaine  époque ,  donner  un  soin  parti¬ 
culier  à  leurs  larves.  Je  dis  a  une  certaine 
époque;  car  il  arrive  un  autre  moment  où 
elles  percent  de  leur  aiguillon  tous  les  mâles 
et  détruisent  même  ceux  qui  étaient  près  d’é¬ 
clore.  C’est  ordinairement  dan^  les  mois  de 
juin ,  de  juillet  et  d’août  que  se  fait  au  fond 
de  la  ruche  ce  grand  carnage.  Après  cette 
époque,  on  ne  trouve  plus  de  mâles  dans  les 
ruches,  et  ce  n’est  qu’en  avril  et  en  mai  sui¬ 
vants  que,  de  nouveaux  œufs  ayant  été  pon¬ 
dus  ,  on  en  voit  reparaître ,  d’abord  en  petit 
nombre,  et  ensuite  en  grande  quantité.  Ils 
éclosent  dans  les  ruches  avant  les  Reines  : 
celles-ci  sont  aussi  impropres  que  les  mâles 
à  toute  espèce  de  travailleur  seule  fonc¬ 
tion  est  de  perpétuer  l’espèce  ;  aussi  ne  res¬ 
tent-elles  que  très  peu  de  temps  dans  l’état 
de  virginité.  Cet  état  peut  être  prolongé 
par  certaines  circonstances;  mais  ordinaire¬ 
ment,  cinq  ou  six  jours  après  leur  naissance, 
et  un  jour  après  qu’elles  se  sont  établies  dans 
une  nouvelle  demeure ,  à  la  tête  d’une  colo¬ 
nie  (ce  qui  a  Heu  vers  le  mois  de  mai,  juin 
et  juillet),  on  les  voir  sortir  pour  aller  à  îa 
recherche  d’un  mâle.  Elles  reviennent  à  la 
ruche  ordinairement  fécondées ,  et  la  perte 
de  leur  virginité  n’est  pas  équivoque.  Elles 
reçoivent  alors  ,  de  la  part  des  ouvrières , 
des  hommages  et  des  soins  empressés  qu’on 
ne  leur  avait  pas  encore  rendus.  C’est  géné¬ 
ralement  46  heures  après  l’acte  de  la  copu¬ 
lation  que  la  ponte  a  lieu  ;  elle  se  continue 
jusqu’au  printemps  suivant ,  sans  que  la  fe¬ 
melle  ait  été  fécondée  de  nouveau  ;  car  nous 
avons  dit  qu’à  dater  du  mois  d’août  on  ne 


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9 


rencontrait  plus  de  mâles.  La  ponte  peut  i 
donc  avoir  lieu  il  mois  après  l’accouple- 
ment  ;  et  ce  terme  n’est  pas  le  plus  éloigné, 
car  Huber  nous  apprend  qu’un  seul  accou¬ 
plement  peut  rendre  une  femelle  féconde 
pendant  2  ans. 

Si  la  femelle  est  fécondée  dans  les  15  pre¬ 
miers  jours  de  sa  vie,  elle  ne  pond  guère, 
jusqu’au  printemps,  que  des  œufs  d’ouvriè¬ 
res.  A  cette  époque  ,  elle  fait  une  copieuse 
ponte  de  mâles,  et,  immédiatement  après, 
a  lieu  celle  des  Reines  ;  mais  à  un  jour  d’in¬ 
tervalle  ,  afin  que  ces  Reines ,  conductrices 
des  colonies  qui  doivent  sortir  de  la  ruche  , 
ne  naissent  pas  toutes  en  même  temps.  Si , 
au  contraire,  la  fécondation  de  la  Reine  est 
retardée  au-delà  du  21 me  jour  qui  suit  sa 
naissance,  ou  bien  si  la  ponte  éprouve  quel¬ 
que  retard  à  cause  de  la  température  trop 
peu  élevée ,  elle  ne  produit  plus  que  des  œufs 
de  mâles ,  et  les  dépose  indistinctement  dans 
toutes  les  cellules,  mais  avant  de  parler  de 
la  ponte  et  des  phénomènes  qui  l’accompa¬ 
gnent,  nous  devons  jeter  un  coup  d’œil  dans 
la  ruche  et  faire  connaître  les  cellules  des 
gâteaux,  dans  lesquels  sont  déposés  les  œufs. 

Nous  avons  déjà  parlé,  sous  plusieurs  rap¬ 
ports,  des  3  sortes  d’individus  qui  s’observent 
dans  une  ruche  ,  c’est-à-dire  des  mâles,  des 
femelles  ou  Reines,  et  des  ouvrières.  Ces  der¬ 
nières  ne  diffèrent  des  Reines  que  par  un 
moindre  développement  des  organes  géni¬ 
taux.  Leurs  fonctions  principales  sont  d’al¬ 
ler  à  la  récolte  du  miel  et  du  pollen ,  de 
bâtir  les  cellules,  de  soigner  les  larves,  de 
faire  la  police  extérieure  de  la  ruche,  et  de 
la  défendre  contre  ses  ennemis.  Réaumur 
avait  remarqué  qu’elles  n’étaient  pas  toutes 
de  même  grosseur,  ce  qu’il  attribuait  à  une 
plus  ou  moins  grande  quantité  de  matière 
contenue  dans  leurs  intestins  ;  mais  Huber 
donna  plus  de  valeur  à  cette  différence  , 
quand  il  découvrit  qu’elle  constituait  deux 
variétés,  plus  distinctes  encore  par  les  fonc¬ 
tions  qu’elles  étaient  appelées  à  remplir.  Les 
unes,  dont  l’abdomen  est  habituellement 
dilaté  et  qu’il  nomme  Civières  ,  s’occupent 
uniquement  de  la  construction  des  gâteaux  ; 
les  autres,  dont  l’abdomen  a  moins  de  vo¬ 
lume,  et  qu’il  appelle  les  Nourrices ,  ont 
pour  emploi  de  soigner  le  produit  de  la  con¬ 
ception  jusqu’à  son  entier  accroissement. 

Les  alvéoles  ou  cellules ,  lorsqu’elles  sont 


réunies,  portent,  ainsi  que  tout  le  monde 
le  sait,  le  nom  de  gâteau. r.  Chacune  d’elles 
constitue  ordinairement  un  petit  godet  hexa¬ 
gone,  ouvert  d’un  côté  et  fermé  de  l’autre 
par  un  fond  ou  calotte  pyramidale ,  résul¬ 
tant  de  la  réunion  de  3  rhombes,  qui  au¬ 
raient  chacun  de  leurs  angles  obtus  au  cen¬ 
tre  de  ce  fond  pyramidal,  et  seraient  réunis 
entre  eux  par  les  côtés  qui  renferment  cet 
angle.  Le  contour  de  la  base  de  cette  pyra¬ 
mide  présenterait  alors  six  angles  rentrants 
et  saillants  alternativement,  qui ,  se  joignant 
à  la  circonférence  d’un  tuyau  hexagonal  for¬ 
mé  par  six  trapèzes ,  et  auquel  on  remarque 
les  mêmes  angles,  l’emboîteraient  et  seraient 
à  leur  tour  emboîtés  par  lui. 

Ces  gâteaux  présentent  deux  faces  sembla¬ 
bles  ,  c’est-à-dire,  qu’ils  résultent  de  l’ados¬ 
sement  de  deux  couches  ou  séries  de  cellules. 
Les  Abeilles  ,  dans  leur  construction  ,  sont 
surteut  étonnantes  par  l’économie  qu’elles 
savent  faire  de  la  matière  et  de  l’espace;  à 
cet  effet  les  fonds  des  cellules  de  l’une  des 
couches  constituent  les  fonds  des  cellules  de 
l’autre;  par  cela  même  la  base  de  chaque 
cellule  est  formée  par  la  réunion  de  3  cellu¬ 
les  opposées.  Ceci  peut  être  rendu  palpable 
et  très  intelligible ,  au  moyen  d’une  expé¬ 
rience  fort  simple  :  introduisez  3  longues 
épingles  dans  l’intérieur  d’une  cellule  et  per¬ 
cez-en  le  fond  au  centre  des  trois  rhombes 
qui  le  constituent ,  chacune  d’elles  aboutira 
alors  à  une  cellule  distincte  du  côté  op¬ 
posé. 

Ces  ouvrages  admirables  ont  ordinaire¬ 
ment  une  très  grande  régularité  ;  et  à  la  ré¬ 
gularité  du  travail  se  joignent  dans  l’exécu¬ 
tion  un  fini  et  une  délicatesse  qu’on  a  peine 
à  concevoir.  L’admiration  n’est  pas  moindre 
quand  on  observe  la  simplicité  des  instru¬ 
ments  de  construction;  les  ayant  précédem¬ 
ment  décrits  avec  assez  de  détail,  nous  n’au¬ 
rons  plus  qu’à  considérer  ici  leur  action. 

Lorsque  l’Abeille  veut  construire,  elle 
prend  successivement  les  plaques  de  cire 
sécrétées  et  tenues  en  réserve  entre  les  an- 
|  neaux  inférieurs  de  son  ventre  ,  les  porte 
entre  ses  dents  pour  les  mâcher  et  leur 
faire  subir  une  certaine  préparation;  mais 
son  ventre  étant  éloigné  de  sa  bouche  , 
celle-ci  ne  saurait  atteindre  les  lamelles  de 
cire.  La  nature  a  pourvu  à  cette  difficulté, 
•  en  conformant  la  dernière  paire  de  pattes , 

t* 


T.  I. 


10 


ABE 


ABE 


de  telle  sorte  qu  elle  devient  un  instrument 
commode,  à  l’aide  duquel  l’Abeille  saisit 
ces  lamelles.  Noos  avons  dit  que  le  1er  ar¬ 
ticle  du  tarse  était  très  allongé  ,  mobile  sur 
la  jambe,  de  manière  à  former  avec  elle 
une  sorte  de  pince;  l’Abeille  insinue  cette 
pince  entre  Scs  anneaux  de  son  ventre, 
s’empare  d’une  plaque  do  cire  ,  la  porte 
aussitôt  à  sa  bouche,  et  la  rompt  avec  le 
bord  tranchant  de  ses  mandibules.  Lors¬ 
que  la  lamelle  de  cire  a  passé  et  repassé  en¬ 
tre  ses  dents ,  elle  en  sort  de  nouveau  sous 
forme  d’un  filament  mou  que  l’insecte  ,  s’il 
commence  à  construire  ,  applique  contre  la 
voûte  de  la  ruche  ,  ou* bien  qu’il  ajoute  aux 
lamelles  déjà  posées.  Plusieurs  Abeilles  agis¬ 
sent  de  concert  à  la  même  place  ,  et  la  ma¬ 
tière  qu’elles  y  déposent  ne  tarde  pas  à  for¬ 
mer  une  masse  dans  laquelle  elles  commen¬ 
cent  à  creuser  les  cellules  du  premier  rang. 
Celles-ci  n’ont  plus  les  formes  que  nous 
avons  décrites ,  et  cette  sorte  d’anomalie  a 
pour  but  de  fournir  une  base  plus  solide  à 
la  masse  qui  va  bientôt  se  montrer;  en  ef¬ 
fet  ,  les  ouvrières  ajoutent  successivement 
au  travail  que  l’une  d’elles  a  commencé  ; 
d’antres  posent  les  fondements  de  nouvelles 
constructions  à  des  distances  égales;  et  tous 
ces  gâteaux,  ordinairement  parallèles  entre 
eux  et  perpendiculaires  au  fond  de  la  ruche , 
s’agrandissent  en  très  peu  de  temps.  Réau- 
mur  nous  apprend  qu’un  gâteau  de  huit  à 
neuf  pouces  de  diamètre  est  quelquefois 
l’ouvrage  d’une  seule  journée.  Nos  architec¬ 
tes  toutefois  ne  mettent  pas  de  suite  la  der¬ 
nière  main  à  l’œuvre  :  lorsque  tout  nous  pa¬ 
rait  achevé,  on  voit  d'autres  Abeilles  ciriè- 
res  entrer  dans  chaque  alvéole  pour  en  ra¬ 
boter  et  polir,  en  quelque  sorte,  les  parois. 
Elles  s’occupent  aussi  à  encadrer  les  pans 
des  cellules  et  leur  orifice  de  propolis  qu’elles 
recueillent  sur  certains  végétaux ,  et  entre 
autres  sur  les  bourgeons  du  peuplier  sau¬ 
vage.  Elles  se  servent  aussi  de  cette  gomme 
résine  pour  boucher  toutes  les  ouvertures 
de  leur  ruche,  et,  à  une  certaine  époque, 
elles  l’emploient  pour  consolider  la  base  des 
gâteaux. 

Si ,  comme  il  convient  de  le  faire ,  nous 
distinguons  les  cellules  en  petites ,  moyen¬ 
nes  et  grandes  ,  nous  devrons  observer  ,  que 
ce  qui  vient  d’être  dit  de  leur  construction 
et  de  leur  forme  s’applique  uniquement  aux 


deux  premières.  En  effet,  les  grandes  cel¬ 
lules,  qu’on  nomme  aussi  cellules  royales, 
outre  qu’on  n’en  compte  jamais  plus  de  27 
(leur  nombre  étant  ordinairement  de  16  à 
20),  diffèrent  des  autres  sous  plusieufs  rap¬ 
ports.  Elles  sont  en  général  oblongues,  pin- 
formes  et  très  amples.  Rien  n’est  épargné 
pour  leur  solidité,  et,  dans  leur  construc¬ 
tion  ,  on  ne  se  montre  avare  ni  d’espace  ,  ni 
de  matière;  à  tel  point  que  le  poids  d’une 
loge  royale  équivaut  au  moins  à  celui  de 
cent  cellules  ordinaires.  Leur  position  en¬ 
suite  est  bien  différente  :  au  lieu  d’être  pla¬ 
cées  horizontalement  comme  les  alvéoles  des 
ouvrières  et  des  mâles ,  elles  le  sont  verti¬ 
calement.  Quelquefois  elles  ressemblent  à 
une  stalactite,  et  paraissent  détachées  du 
gâteau. 

L’observation  a  appris  que  la  plupart  des 
alvéoles,  tant  petites  que  moyennes,  re¬ 
çoivent  les  œufs.  La  ponte  a  lieu  pendant 
toute  l’année,  mais  principalement  au  prin¬ 
temps  et  dès  le  mois  de  mars ,  lorsque  la 
température  est  un  peu  élevée.  La  reine  par¬ 
court  alors  les  gâteaux,  regarde  et  palpe 
avec  ses  antennes  les  cellules  sur  lesquelles 
elle  passe,  y  enfonce  profondément  son 
abdomen,  et  lorsqu’elle  les  trouve  vides, 
elle  y  dépose  un  œuf  qu’elle  colle  par  l’un 
de  ses  bouts  au  fond  de  l’alvéole.  Elle  pond 
d’abord  dans  les  petites  cellules  des  œufs 
d’ouvrières;  ensuite,  dans  les  cellules  moyen¬ 
nes,  des  œufs  de  mâles;  et,  en  dernier 
lieu ,  des  œufs  de  femelles  dans  les  cellules 
royales. 

Il  n’est  personne  qui  n’ait  entendu  parler 
des  hommages  rendus  au  Roi  par  ses  sujets 
fidèles.  Ce  Roi  ou  plutôt  cette  Reine,  car  l’in¬ 
dividu  auquel  ils  s’adressent  est  toujours 
une  femelle,  en  reçoit  en  effet  delà  part  des 
ouvrières,  surtout  au  moment  de  la  ponte. 
Il  est  curieux  de  voir  les  soins  assidus  que 
rendent  à  leur  femelle  les  Abeilles  du  cor¬ 
tège ,  pendant  cette  importante  opération; 
elles  la  nettoient ,  la  frottent  avec  leur 
trompe ,  et  lui  présentent  de  temps  en  temps 
du  miel  qu’elles  dégorgent.  S’il  arrive  que  la 
femelle  soit  très  féconde,  et  qu’au  contraire 
les  cirières  soient  en  trop  petit  nombre  pour 
bâtir  une  quantité  de  cellules  égale  à  celle 
des  œufs,  la  femelle,  pressée  de  pondre,  en 
dépose  2 , 3  et  même  4  dans  les  memes  al¬ 
véoles.  Les  ouvrières,  qui  s’en  aperçoivent, 


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11 


ne  tardent  pas  à  enlever  tous  les  œufs  sur¬ 
numéraires  et  à  les  détruire. 

Les  œufs  sont  oblongs,  un  peu  courbés  et 
d’un  blanc  bleuâtre.  Une  fois  pondus,  ils 
sont  abandonnés  aux  soins  de  celte  variété 
d’ouvrières  qu’on  appelle  nourrices;  celles- 
ci  ne  commencent  leurs  fonctions  que  lors¬ 
que  les  vers  sont  éclos  ,  c’est-à-dire  3  jours 
après  qu’ils  ont  été  pondus.  Alors,  selon 
Swammerdam  ,  elles  apportent  à  plusieurs 
heures  du  jour  une  sorte  de  bouillie,  diffé¬ 
rente  suivant  l’âge  de  la  larve.  D’abord  insi¬ 
pide  et  blanchâtre,  puis  légèrement  sucrée 
et  transparente,  d’une  couleur  jaune  ver¬ 
dâtre,  elle  devient  ensuite  très  sucrée;  la 
quantité  de  cette  bouillie  est  proportionnée 
d’une  manière  si  exacte  aux  besoins  du  ver, 
que,  selon  Huber,  il  la  consomme  toujours 
en  entier.  Le  même  auteur  a  observé  que  le 
pollen  des  étamines  des  plantes  était  la  vé¬ 
ritable  nourriture  des  larves  ;  les  nourrices 
en  remplissent  leur  estomac  et  le  dégor¬ 
gent,  sans  doute  après  l’avoir  mêlé  avec  une 
certaine  quantité  de  miel. 

La  nourriture  varie  non  seulement  sui¬ 
vant  les  âges ,  mais  encore  suivant  les  sexes. 
Celle  des  mâles  et  des  ouvrières  paraît  ana¬ 
logue  ;  mais  celle  des  larves  de  Reines  est  une 
bouillie  toute  particulière,  dont  l’influence 
sur  le  développement  de  l’individu  est  telle 
qu’elle  rend  fécondes  les  ouvrières  qui  en 
ont  été  nourries  à  l’état  de  larves.  Il  n’est 
plus  permis  de  douter  de  ce  fait,  depuis  que 
Huber  a  confirmé  les  expériences  de  Riem 
et  de  Schirach.  Ce  dernier  avait  observé  que, 
lorsqu’une  ruche  se  trouve  privée  de  Reine, 
les  Abeilles  agrandissent,  aux  dépens  des 
cellules  voisines  ,  les  alvéoles  de  quelques 
ouvrières ,  dans  lesquelles  se  trouve  une 
Jeune  larve  ,  et  qu’elles  lui  apportent  en 
outre,  avec  abondance,  une  bouillie  sem¬ 
blable  à  celle  dont  elles  nourrissent  les  vers 
royaux;  qu’enfin  il  naît  bientôt  de  ces  larves 
des  Reines  ou  Abeilles  femelles.  Si,  pendant 
que  les  ouvrières  sont  occupées  à  réparer 
une  perte  qui  entraînerait  celle  de  la  colonie 
tout  entière,  on  introduit  une  Reine  dans 
la  ruche,  aussitôt  ces  travaux  cessent,  comme 
si  elles  sentaient  que  leur  précaution  est 
devenue  désormais  inutile.  Riem  avait  re¬ 
marqué  un  fait  non  moins  extraordinaire  : 
il  vil  plusieurs  ouvrières,  absolument  sem¬ 
blables  aux  autres,  pondre  dans  les  al¬ 


véoles.  Huber  observa  le  même  fait,  mais 
i!  remarqua  que  ces  ouvrières  ne  pondaient 
i  jamais  que  des  œufs  de  mâles,  et  supposa 
?  que  celte  fécondité  était  due  à  une  petite 
portion  de  bouillie  royale ,  tombée  comme 
par  accident  dans  leurs  étroites  demeures , 
toujours  situées  dans  le  voisinage  des  cellu¬ 
les  royales.  Ces  Abeilles  ouvrières  ne  devien¬ 
nent  fécondes  que  dans  les  ruches  privées  de 
Reines;  car  celles-ci  ont  grand  soin  de  dé¬ 
truire  ces  chétives  rivales.  Les  Abeilles  ou¬ 
vrières  sont  donc  réellement  des  femelles 
dont  les  organes  génitaux  et  quelques  au¬ 
tres  parties  n’ont  pas  atteint  tout  leur  ac¬ 
croissement. 

La  larve  ou  le  ver  ,  objet  de  tant  de 
soins,  et  qui  nous  présente  des  faits  si  re¬ 
marquables,  est  blanchâtre,  apode,  com¬ 
posé  de  14  anneaux,  y  compris  la  tête  : 
celle-ci  est  munie,  selon  Réaumur,  de 
deux  mandibules  rudimentaires,  d’une  lèvre 
supérieure  et  d’une  lèvre  inférieure  tri— 
fide. 

Ce  ver,  contenu  dans  l’alvéole,  après  avoir 
changé  plusieurs  fois  de  peau,  arrive  vers  le 
6e  jour  au  dernier  terme  de  son  accroisse¬ 
ment.  Pendant  ce  temps  il  s’est  approché 
petit  à  petit  de  l’ouverture  de  sa  loge,  et 
n’en  est  plus  qu’à  deux  lignes;  à  cette  épo¬ 
que  ,  les  ouvrières  bouchent  l’alvéole  au 
moyen  d’un  petit  couvercle  de  cire,  plus  bom¬ 
bé  pour  les  cellules  de  mâles  que  pour  celles 
d’ouvrières;  alors  le  ver  lui-même  file  en 
trente-six  heures  une  coque  de  soie  ,  com¬ 
plète,  lorsqu’il  appartient  à  une  ouvrière 
ou  à  un  mâle,  et  incomplète,  s’il  doit  don¬ 
ner  une  Reine.  Trois  jours  après  seulement 
il  se  métamorphose  en  nymphe.  La  nymphe 
est  le  passage  de  la  larve  à  l’insecte  parfait; 
il  dure  7  jours  et  demi;  ce  temps  écoulé,  on 
voit  paraître  l’insecte  parfait  20  jours  après 
que  l’œuf  qui  l’a  produit  a  été  pondu.  Au 
contraire,  les  femelles  ne  mettent  que  IG 
jours  à  prendre  tout  leur  accroissement. 
L’insecte,  pour  arriver  à  son  état  parfait, 
doit,  sans  auxiliaire,  se  débarrasser  de  son 
enveloppe ,  percer  sa  coque  soyeuse  ainsi 
que  le  couvercle  de  cire  qui  fermait  son  al¬ 
véole.  A  peine  est-il  né  ,  que  les  autres 
Abeilles  lui  prodiguent  mille  soins,  l’essuient 
ou  le  lèchent,  et  lui  offrent  du  miel.  Il  ne 
tarde  pas  lui-même,  s’il  appartient  à  la 
caste  ouvrière,  à  se  mettre  à  l’ouvrage  ,  et 


12 


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ABE 


n’a  pas  besoin  de  leçons  pour  remplir  ses 
devoirs  :  son  instinct  est  son  maître. 

Un  grand  nombre  d’Abeilles  sont  nées, 
l’habitation  ne  peut  plus  contenir  tous  les 
habitants;  le  nombre  en  est  prodigieux;  car, 
selon  Réaumur,  une  ruche  peut  contenir  alors 
plus  de  2(5,426  Abeilles  ouvrières,  700  m⬠
les  et  une  seule  femelle.  Une  émigration  de¬ 
vient  nécessaire  ;  elle  ne  peut  toutefois  s’ef¬ 
fectuer  que  lorsqu’une  nouvelle  Reine ,  qui 
remplacera  celle  qui  va  partir  en  tête  de  la 
colonie,  est  sur  le  point  d’éclore.  Quelles 
que  soient  les  incommodités  résultant  de 
cette  nombreuse  réunion ,  le  départ  est  tou¬ 
jours  retardé  jusqu’à  cette  époque.  A  peine 
cet  événement  attendu  est-il  arrivé,  qu’un 
grand  nombre  d’Abeilles,  ayant  à  leur  tête 
la  vieille  Reine,  abandonnent  l’habitation. 
Cette  colonie  errante  porte  le  nom  d ’ Es¬ 
saim  ;  les  insectes  qui  la  composent  ne  tar¬ 
dent  pas  à  s’arrêter  dans  un  endroit  quel¬ 
conque,  souvent  sur  une  branche  d’arbre; 
là ,  ils  forment  une  sorte  de  grappe  ou  de  cône 
en  se  cramponnant  les  uns  aux  autres  au 
moyen  de  leurs  pattes.  Au  moment  où  ce 
groupe  se  fixe ,  la  femelle  reste  ordinaire¬ 
ment  dans  le  voisinage ,  et  ne  se  réunit  à  la 
masse  que  quelque  temps  après.  C’est  le  mo¬ 
ment  que  doit  choisir  le  cultivateur,  pour 
s’emparer  de  l’essaim  et  lé  placer  dans  une 
demeure  convenable. 

Le  départ  est  précédé  de  phénomènes  as¬ 
sez  singuliers,  et  s’annonce  par  des  signes 
non  équivoques.  Les  mâles,  qui  viennent  de 
naî  tre,  paraissent  alors  en  grand  nombre;  plu¬ 
sieurs  milliers  d’habitants,  ne  trouvant  plus 
de  place  dans  la  ruche,  se  groupent  par  tas 
au  dehors.  Un  bourdonnement  particulier  se 
fait  souvent  entendre  le  soir  et  la  nuit  dans 
l'intérieur  de  l’habitation ,  ou  bien  on  y  re¬ 
marque  un  calme  qui  n’est  pas  ordinaire  ; 
enfin,  dès  le  matin  du  jour  où  la  colonie  doit 
s'expatrier,  le  calme  est  encore  plus  parfait, 
et  le  repos  succède  à  l’activité  générale 
qu’on  remarquait  îa  veille. 

Les  Abeilles  qui  doivent  émigrer  semblent 
ainsi  prévoir  l’heure  du  départ,  qui  a  ordi¬ 
nairement  lieu  vers  le  milieu  do  jour,  par 
un  temps  chaud  et  un  ciel  pur.  il  paraîtrait 
aussi  qu’elles  jugent  inutile  d’entreprendre 
ou  d’achever  des  travaux  dont  elles  ne  doi¬ 
vent  pas  jouir.  La  même  inaction  a  lieu, 
lorsqu’un  essaim ,  après  s’être  établi  dans 


une  demeure  et  y  avoir  commencé  quel¬ 
ques  travaux ,  se  décide  à  l’abandonner. 
Une  ruche  donne  ordinairement,  pendant 
le  printemps,  trois  ou  quatre  essaims;  quel¬ 
quefois  aussi  elle  n’en  fournit  aucun  ,  lors¬ 
que  les  habitants  sont  en  trop  petit  nombre. 
Dans  le  premier  cas,  les  vieilles  femelles 
se  mettent  toujours  à  îa  tête  de  la  lre  colo¬ 
nie;  les  autres  essaims  se  forment,  quand 
de  nouvelles  ouvrières  et  une  nouvelle 
Reine  étant  nées,  la  ville  est  de  nouveau  trop 
petite  pour  contenir  la  population.  Ces  émi¬ 
grations  se  succèdent  par  conséquent  dans 
des  intervalles  plus  ou  moins  longs,  mais 
qui  ne  dépassent  pas  9  jours,  et  il  est  curieux 
de  remarquer  que  les  ouvrières  savent  re¬ 
tarder  la  naissance  des  Reines,  jusqu’à  ce 
qu’il  soit  éclos  un  assez  grand  nombre  d’ou¬ 
vrières  pour  former  une  nouvelle  colonie  : 
elles  les  constituent  prisonnières  dans  leurs 
propres  cellules ,  en  renforçant  le  couvercle 
qui  bouche  les  alvéoles,  et  ne  leur  permet¬ 
tent  d’en  sortir  que  successivement,  à  quel¬ 
ques  jours  de  distance  les  unes  des  autres. 
En  vain  les  femelles  se  débattent-elles  dans 
leurs  cellules,  en  vain  font-elles  entendre  un 
son  particulier,  les  ouvrières  ne  les  délivrent 
quelorsque  le  besoin  Ieréclame,  etnelaissent 
pas ,  pendant  cette  captivité ,  de  leur  prodi¬ 
guer  les  soins  indispensables  à  leur  exi¬ 
stence  :  un  trou  pratiqué  dans  le  couvercle 
de  l’avéole  permet  à  la  Reine  d’y  passer  l’ex¬ 
trémité  de  sa  trompe  ;  les  ouvrières,  qui  s’en 
aperçoivent,  dégorgent  du  miel  et  en  répan¬ 
dent  sur  cet  organe. 

Nous  avons  rendu  compte  des  phénomè¬ 
nes  qui  précèdent  la  sortie  d’un  essaim,  et  de 
quelques  unes  des  causes  auxquelles  semble 
due  cette  émigration.  La  cause  prochaine  et 
en  quelque  sorte  déterminante  de  départ, 
est  l’antipathie  ou  plutôt  la  haine  que  les 
femelles  se  portent  réciproquement,  et  l’in¬ 
quiétude  qui  en  résulte  pour  les  ouvrières 
qui  font  la  garde.  Ces  sentinelles  vigilantes 
harcellent  de  toutes  parts  la  femelle  qui  doit 
émigrer,  la  poursuivent  avec  opiniâtreté  ;  ne 
sachant  plus  où  se  retirer,  elle  parcourt  avec 
vitesse  les  gâteaux,  et  met  en  mouvement 
'  toutes  les  Abeilles  qu’elle  rencontre  sur 
son  passage.  L’agitation  est  bientôt  géné¬ 
rale  ;  plusieurs  individus  se  précipitent  vers 
l’entrée  de  la  ruche  ;  la  Reine  cédant  à 
cette  impulsion,  sort,  s’envole  ,  et  est  aussi- 


ABE 


ABE 


13 


tôt  suivie  par  un  grand  nombre  d’ouvrières. 

La  chaleur  qui  résulte  de  l’agitation  dont 
nous  venons  de  parler,  semble  aussi  contri¬ 
buer  beaucoup  à  la  sortie  des  essaims.  Le 
thermomètre  de  Réaumur,  qui,  dans  une 
ruche  habitée,  est  ordinairement,  l’été,  de 
»  27  à  29  degrés,  s’élève  dans  ces  circonstan¬ 
ces  jusqu’à  32. 

On  serait  dans  l’erreur  si  l’on  pensait  que 
le  nombre  des  femelles  est  toujours  exacte¬ 
ment  proportionné  à  celui  des  colonies;  il 
n’est  pas  rare  d’en  trouver  2  et  même  3  dans 
un  seul  essaim.  Si  un  essaim  de  ce  genre  est 
mis  dans  une  ruche,  on  remarque  bientôt 
que  les  Reines,  toutes  les  fois  qu’elles  se  ren¬ 
contrent,  se  livrent  des  combats  à  mort.  Les 
circonstances  qui  accompagnent  ces  com¬ 
bats,  les  ruses  qu’emploient  les  2  champions, 
le  rôle  qu’y  jouent  les  ouvrières,  qui  en 
sont  spectatrices,  mériteraient  des  descrip¬ 
tions  détaillées  qu’il  nous  est  impossible  de 
donner  ici.  Nous  nous  bornerons  à  ajouter, 
que  lorsqu’une  ruche  est  réduite  à  une 
seule  Reine,  si  l’on  enlevait  celle-ci,  au  mo¬ 
ment  où  les  travaux  sont  déjà  en  pleine  ac¬ 
tivité,  et  à  une  époque  où  les  œufs  n’ont 
pas  encore  été  pondus,  on  verrait  l’oisiveté 
succéder  au  trav  ail ,  l’espoir  de  perpétuer  l’es¬ 
pèce  serait  détruit,  la  langueur  atteindrait 
les  ouvrières  laborieuses;  elles  ne  construi¬ 
raient  plus  d’alvéoles ,  ne  feraient  plus  de 
provisions  ,  vivraient  au  jour  le  jour,  et  ne 
tarderaient  pas  à  mourir.  Leur  rend-on  une 
femelle  dans  une  telle  circonstance,  ou,  ce 
qui  revient  au  même,  leur  présente-t-on  des 
gâteaux  contenant  des  cellules  royales  ou 
de  jeunes  larves,  capables  d’être  converties 
en  femelles,  à  la  manière  déjà  indiquée, 
tout  aussitôt  les  travaux  reprennent  leur 
activité,  et  ce  peuple  découragé  recouvre 
son  énergie.  Les  ouvrières  ne  sont  donc  pas 
seulement  instruites  par  la  présence  d’une 
femelle,  qu’elles  doivent  compter  sur  une 
postérité;  mais  cet  espoir  se  réveille  encore 
par  la  présence  des  œufs  ou  des  larves  con¬ 
tenues  dans  les  alvéoles. 

L’histoire  des  Abeilles ,  comme  on  voit , 
présente  trop  d’intérêt,  pour  qu’il  soit  né¬ 
cessaire  de  l’embellir  de  suppositions  idéa¬ 
les  et  merveilleuses.  Ce  peuple  industrieux, 
si  remarquable  par  l’union  et  l’ensemble 
qui  régnent  dans  chaque  habitation ,  ne  l’est 
pas  moins,  lorsqu’il  s’agit  de  défendre  sa  pro¬ 


priété  contre  les  ruses  des  ennemis  nom¬ 
breux  qu’il  doit  combattre.  Suivant  quel¬ 
ques  observateurs,  une  Abeille  ne  vit  pas 
plus  de  5  ans.  Il  est  probable  que  lorsqu’elle 
meurt,  les  ouvrières  adoptent  une  jeune 
Reine,  qui  ne  quitte pasla  ruche.  Sil’insecle, 
comme  quelques  uns  l’ont  prétendu,  était 
une  simple  machine,  et  privé  de  toute  fa¬ 
culté  intellectuelle ,  serait-il  susceptible  de 
modifier  ses  actes,  saurait-il  prévoir,  calcu¬ 
ler  l’événement,  le  juger  lorsqu’il  se  pré¬ 
sente  ,  proportionner  les  moyens  de  défense 
à  ceux  de  l’attaque  ,  et  substituer  mille  stra¬ 
tagèmes  à  la  force,  quand  l’infériorité  du 
nombre  ne  lui  permet  pas  de  triompher  avec 
ses  armes?  C’est  pourtant  là  ce  qui  arrive, 
lorsque  des  Frelons,  des  Guêpes,  des  Souris, 
des  Teignes,  des  Sphinx  Tête-de-Mort,  etc., 
cherchent  à  s’introduire  dans  sa  demeure. 
Tous  les  moyens  sont  alors  mis  en  usage 
pour  s’opposer  à  leur  entrée  ;  tous  les  efforts 
sont  dirigés  vers  ce  but;  car,  une  fois  que 
ces  redoutables  ennemis  ont  pénétré  dans 
la  ruche,  il  est  bien  difficile  aux  Abeilles  de 
s’opposer  à  leurs  dégâts;  elles  n’ont  plus 
d’autre  parti  à  prendre  que  de  fuir,  et  de 
transporter  ailleurs  leur  industrie.  Les  ou¬ 
vrières,  comme  on  le  pense  bien,  sont  les 
seuls  combattants  ;  elles  veillent  sans  cesse 
à  la  ruche  ,  et  font  une  reconnaissance  scru¬ 
puleuse  de  tous  les  individus  qui  y  entrent , 
en  les  touchant  de  leurs  antennes. 

Réaumur  et  Hubert  ont  été  les  historiens 
de  leurs  victoires  et  de  leurs  défaites ,  et 
nous  ont  donné  des  détails  curieux  sur  leurs 
combats.  Nous  engageons  de  nouveau  à  re¬ 
courir  à  leurs  intéressants  ouvrages. 

Tout  ce  que  nous  avons  dit  des  Abeilles 
s’applique  à  celle  de  notre  pays,  c’est-à- 
dire  à  l’Abeille  mellifique,  Apis  mellifica 
Linn.Fab.  ( V. .  PI.  14,  fig.  1,  le  mâle;  fig.2, 
la  femelle;  fig.  3,  une  ouvrière  ou  neutre.  ) 
Parmi  les  autres  espèces  d’abeilles  qu’on  a 
distinguées  jusqu’à  présent  de  la  précé¬ 
dente,  les  plus  remarquables  sont  : 

l’abeille  ligurienne,  Apis  liguslica Spin., 
cultivée  dans  toute  l’Italie  ,  et  qui  habite 
peut-être  aussi  la  Morée,  l’Archipel ,  etc. 

l’abeille  unicolore,  Apis  unicolor  Lat. , 
qui  habite  les  îles  de  France,  de  Mada¬ 
gascar  et  de  Bourbon,  et  qui  fournit  un 
miel  vert  très  estimé. 

l’abeille  indienne,  Apis  indica  Fab., 


ÂBI 


14  ABE 

que  l’on  rencontre  au  Bengale  et  à  Pondi¬ 
chéry. 

l’abeille  fascike,  Apis  fcisciata  Bat., 
domestique  en  Égypte,  et  qu'on  faisait  voya¬ 
ger  sur  le  Nil,  de  la  basse  Egypte  dans  la 
haute,  pour  obtenir  une  double  récolte  de 
miel. 

l’abeille  d’adanson,  Apis  Adansonii  Lat., 
trouvée  au  Sénégal.  ' 

l’abeille  de  péron  ,  Apis  Peronii  Lat. , 
qui  se  trouve  à  Timür,  d’où  elle  a  été  rap¬ 
portée  par  Péron.  (Y.  Aubquin.) 

*  ÂBEMA  (Dédié  au  doct.  Abel  Clarke). 
bot.  pii. — G.  delà  famille  des  Caprifoliaeées, 
tribu  des  Lonicérées,  établi  par  R.  Brown  , 
qui  en  donne  les  caractères  essentiels  sui¬ 
vants  :  Cal.  à  tube  linéaire,  oblong,  adhé¬ 
rent,  un  peu  comprimé,  urcéolé  au  sommet; 
limbe  Ô-parti,  persistant,  à  segments  folia¬ 
cés.  Cor.  infundibuliforme ,  subréguîière; 
limbe  à  5  divisions  ovales,  étalées.  Étain.  4, 
subdidynames  ,  incluses  ou  à  peine  saillan¬ 
tes,  insérées  au  tube  de  la  corolle.  Ovaire 
3-loculaire;  2  des  loges  pluriovulées;  la  3e 
uniovulée  et  seule  séminifère;  ovules  axi- 
les  :  ceux  des  2  loges  pluriovulées,  1-sériés; 
les  infér.  suspendus,  le  supér.  ascendant; 
l’ovule  de  la  loge  séminifère  suspendu,  ana- 
trope.  Style  court;  stigm.  disciforme.  Baie 
coriace,  3-loculaire,  couronnée  par  le  limbe 
caîicinal  ;  deux  des  loges  aspermes  par  avor¬ 
tement  ;  la  3me  plus  grande ,  monosperme. 
Graine  suspendue,  anatrope,  subcylindri¬ 
que.  —  Arbrisseaux  à  feuilles  opposées ,  pé- 
tiolées,  crénelées.  Pédoncules,  soit  axillaires 
et  trichotomes  ou  trifides;  soit  terminaux 
et  indivisés.  Fleurs  accompagnées  d’un  in¬ 
vol.  polyphylle.  On  connaît  3  espèces  d’A- 
bclia  :  une  indigène  en  Chine  ,  les  2  autres 
dans  l’Himâlâyâ.  (Sp.) 

ABELICEA  (  corruption  dWs>tx/a,Théo- 
ph.  ;  arbre  indét.) .  bot.  pii. — Honorius  Belli 
(  Glus.  Eist. Plant.)  a  donné  ce  nom  à  un  arbre 
qu’il  trouva  dans  le  Péloponèse,  où  il  croît 
dans  les  endroits  les  plus  escarpés  des  mon¬ 
tagnes.  Smith  le  rapporte  à  l’ Ulmus  nemora- 
lis  d’ Ai  ton;  Pailas  à  son  Rhamnus  car pini  fo¬ 
lia,  etc.  Les  botanistes  modernes  le  réunis¬ 
sent  au  g.  Planera  de  Gmelin,  dans  lequel  ils 
en  font  un  s. -g.  sousle  nom  d'Abelicca.  (C.  L.) 

AB-EL-MOSCH.  Abelmoschus,  Medik.  Ra- 
mia ,  R.  Br.  (En  arabe,  père  du  musc,  à  cause 
de  rôdeur  de  ses  graines),  bot.  ph. — G.  de  la 


famille  des  Malvacées,  tribu  des  Hibiscées , 
Reich,  il  ne  diffère  essentiellement  des  Hi¬ 
biscus  ou  Ketmia  que  par  son  calice  conique- 
cylindracé,  légèrement  5-denté,  se  fendant 
irrégulièrement  d’un  côté,  vers  l’époque  de 
l’épanouissement  de  la  corolle.  Graines  gla¬ 
bres. — Ce  g.,  propre  aux  régions  équatoria¬ 
les,  renferme  environ  40esp.,  la  plupart  im¬ 
parfaitement  connues.  Les  graines  del’^. 
moschatus  Moench,  sont  employées  en  par¬ 
fumerie  sous  le  nom  d’Ambrette.  (Sp.) 

ABEÏi.  moll. — Dans  son  voyage  au  Séné¬ 
gal,  Adanson  donne  ce  nom  à  une  petite  esp. 
de  moule,  le Mytilus puniceus  (Gmelin,  Dil- 
wyn) ,  qui,  peut-être,  est  la  même  que  le 
Mytilus  senega'lensis  de  Lamarck.  (Desh.) 

ABEBAS,  Gesner.  bot.  pu.  —  Syn.  d’ ana¬ 
nas.  (G.  d’O.) 

ABEREMOA,  Aubl.  (nom  Galibi).  bot.  ph. 
—  Syn.  du  g.  Guatteria. 

*  ABIE.  Abia  (a Scog,  doux,  frêle),  ins. — 

G.  d’insectes  Hyménoptères,  famille  des 
Tenthrédines,  établi  par  Leach  ( zool .  miscell .) 
aux  dépens  du  g.  Cimbex,  sur  des  espèces 
qui  ont  la  massue  des  antennes  formée  de 
5  articles.  K.  Cimbex.  (B.) 

ABIES.  bot.  ph. —  /G  Sapin.  (Ad*  B.) 

*  ABIÉTÏMÉES.  Abictineæ.  bot.  ph.  — 
Nom  d’une  des  tribus  établies  par  L.  C.  Ri¬ 
chard  dans  la  famille  des  Conifères.  (Ad.  B.) 

ABILDGAARD  (  Abildgaard ,  naturaliste 
danois).  Poiss.  —  Nom  donné  par  Bloch  à  un 
poisson  d’Amérique ,  qu’il  a  représenté  pl. 
2£9,  et  que  Lacépède  a  reproduit  sous  le 
même  nom  ( Sparus  Abildgaardii).  C’est  un 
poisson  d’une  tout  autre  famille  et  du  g. 
Scare .  Il  revient  en  double  emploi  dans  La¬ 
cépède,  comme  espèce  nominale,  sous  le  nom 
de  Spare  rouge  or  (III,  xxxm,  3).  C’est  aussi 
le  Scarus  coccineus  de  Bloch  Schn. ,  établi 
d’après Parra  (xxyiii,  fig.  2).  (Y al.) 

ABILDGAARDÏE.  Abildgaardia  (dédié  à 
Abildgaard,  savant  danois),  bot.  pii. — G.  de 
la  famille  des  Cypéracées,  établi  par  Yahl  et 
adopté  par  tous  les  botanistes.  Il  est  très  voi¬ 
sin  du  g.  Fimbnstylis ,  dont  il  diffère  par 
les  caract.  suivants  :  Epis  multiflores,  com¬ 
posés  d’écailles  distiques ,  mais  devenant 
presque  trisériés,  par  suite  de  la-torsion  du 
rachis  ou  axe  de  l’épi;  écailles  carénées, 
caduques;  mais  leur  base,  persistant  de  cha¬ 
que  côté,  avait  fait  dire  à  Yahl  que  l’axe  of¬ 
frait  des  fossettes  membraneuses  sur  les 


AB L 


15 


bords;  les  plus  inférieures  sont  seules  voies 
et  stériles.  Les  fleurs  manquent  de  soies  ou 
d’écailles  hypogynes.  Étain,  au  nombre  de  1 
à  3.  Style  trifide,  renflé  à  sa  base,  et  comme 
triangulaire,  caduc  et  articulé  avec  l’ovaire. 
Fruit  piriforme  ou  triangulaire.  —  Les  es¬ 
pèces  de  ce  g.,  au  nombre  de  12  environ  , 
ont  leur  chaume  rarement  aphylle  et  plus 
souvent  pourvu  de  feuilles  à  sa  base.  Les 
épis  sont  solitaires  ou  géminés,  ternés,  ou 
enfin  réunis  soit  en  capitule,  soit  en  une 
ombelle  simple  ou  décomposée.  Toutes  ces 
espèces  sont  exotiques  et  habitent  pour  la 
plupart  les  régions  tropicales.  (A.  R.) 

ABIME,  géol.  C.  Abyme. 

*  ABLABERA  (  àSAaSy innocent),  ins. 
— •  G.  de  Coléoptères  pentamères ,  famille 
des  Lamellicornes,  établi  par  M.  Dejean  dans 
la  dernière  édition  de  son  Catalogue,  mais 
dont  il  n’a  pas  publié  les  caractères.  Il  ne 
renferme  que  des  espèces  du  Cap  de  Bonne- 
Espérance,  à  l’exception  d’une  seule  [A. 
myrmidon )  qui  est  du  Sénégal.  (D.) 

ABLAÎMIA,  Aubl.;  Trichocarpus ,  Schreb. 
(. Ablani ,  nom  Galibi  de  cette  plante  dans  les 
Guyanes).  bot.  ph.  —  G.  incomplètement 
connu ,  rapporté  avec  doute ,  par  la  plupart 
des  auteurs,  à  la  famille  des  Tiliacées,  mais 
qui  peut-être  est  plus  voisin  des  Bixacées. 
Suivant  la  description  d’Aublet,  ses  carac¬ 
tères  sont  les  suivants  :  Cal.  4-  ou  5-parti , 
persistant.  Corolle  nulle.  Étam.  nombreuses, 
hypogynes  ;  filets  libres ,  capillaires;  anth. 
petites,  suborbiculaires.  Ovaire  ovale;  sty¬ 
les  2,  bifides.  Capsule  1-Ioculaire,  4-vaîve, 
polysperme ,  hérissée  de  sétules  caduques  ; 
placenta  central,  libre.  Graines  recouvertes 
d’une  membrane  (arille?)  muqueuse.  —  Ce 
g.  n’est  fondé  que  sur  une  seule  espèce,  in¬ 
digène  à  la  Guyane.  C’est  un  arbre  attei¬ 
gnant  environ  50  pieds  de  hauteur,  remar¬ 
quable  par  son  bois  de  couleur  rouge ,  tan¬ 
dis  que  l’aubier  en  est  blanc.  Les  feuilles 
sont  grandes ,  alternes,  indi visées  ;  les  fleurs 
disposées  en  panicules  axillaires.  (Se.) 

ABLAQEE.  moll.  —  Nom  vulgaire  de  la 
soie  que  fournit  le  byssus  des  Pinnes  ma¬ 
rines.  (Desh.) 

AELE  (i albus ,  blanc),  poiss.— Ce  nom  a  été 
employé  par  Bonnaterre  comme  épithète  du 
Salmo  albula  L.  dontLacépède  a  fait  son  Cor- 
régone  able.  La  même  espèce  est  reproduite 
par  Bloch  ,  sous  le  nom  de  Salmo  Murœnu- 


ABL 

la,  qui  est  le  Corrêgone  Murénule  de  Lacé- 
pède.  Ce  nom  est  encore  employé ,  dans 
Bonnaterre  et  dans  Lacépède ,  comme  épi¬ 
thète  du  Cyprin  Able,  plus  connu  sous  le 
nomd 'Ablette.  Enfin,  Cuvier  s’est  servi  de  ce 
mot  Able,  corruption  d 'Albas,  pour  un  g.  de 
Poissons  de  la  famille  des  Cyprins,  connus  des 
pêcheurs  de.  nos  rivières  sous  la  dénomina¬ 
tion  de  Poissons  blancs,  et  que  Klein  avait 
déjà  mal  indiqués  sous  le  nom  de  Leuciscus. 
Ce  g.  comprenait,  dans  1  o  Règne  animal,  tous 
les  Cyprins  à  doysale  et  à  anale  courtes,  man¬ 
quant  d’épines  et  de  barbillons ,  et  à  lèvres 
simples.  Cuvier  établissait  plusieurs  subdi¬ 
visions  dans  lesquelles  étaient  rangées  un 
grand  nombre  d’esp.  européennes  ou  étran¬ 
gères  connues. 

Depuis ,  M.  Agassiz  a  donné  des  noms  à 
quelques  unes  des  subdiv.  de  Cuvier,  et  en 
a  lui-même  établi  de  nouvelles;  d’où  il  suit 
que  le  g.  Able  se  divise  aujourd’hui  en  : 
Cliondrosloma  (Cyprinus  JVazns  Bl.),  en  As* 
plus  [Cyprinus  aspius  L.),  en  Plioxinus  (  Cyp . 
phoxinus  L.),  en  Pelœus  [Cyp.  cullratus  L.) 
[V.  ces  mots)  ;  et  que  les  Ables  ( Leuciscus )  ne 
comprennent  plus  maintenant  que  les  Cy¬ 
prinus  dobulaL.,  argenleus  Agass.  [C.  Leu¬ 
ciscus  Knoiox.),  orfus  L. ,  Jeses  L.,  erylhro- 
phihalmus  L.,  et  un  grand  nombre  d’autres 
espèces  européennes  ou  étrangères.  La  chair 
de  tous  ces  poissons  est  en  général  peu  es¬ 
timée. 

M.  Agassiz  cite  une  quinzaine  d’esp.;  mais 
j’en  ferai  connaître  un  bien  plus  grand  nom¬ 
bre  dans  V Histoire  naturelle  des  Poissons.  Il 
décrit  plusieurs  espèces  d’ Ables  fossiles  :  Les 
Leuciscus  œningensis ,  L.  papillus  et  L.  lie- 
terurus,  viennent  d’OEningen;  le  Leuciscus 
papyrciceus  des  lignites  tertiaires,  les  Leucis¬ 
cus  lepius  du  Habichtswald;  enfin  les  Leucis¬ 
cus  gracilis  et  L.  Harmannii  viennent  de 
Steinheim.  (Val.) 

*  ABLENNES.  (à  priv.;  SX/vva,  mucus). 

poiss.  —  On  trouve  ce  nom  dans  Lacépède 
comme  l’un  des  synonymes  de  Y  Orphie 
[Esox  belone  L.).  .  (Val.) 

*  ABÎÆPHARE-  Ablepharus  (à§X/<papoç, 
sans  paupières),  rept.  — C’est  le  nom  d’un 
g.  appartenant  à  la  lre  division  de  la  famille 
des  Scincoidiens,  celle  des  Qphiophthalmes. 
Il  a  pour  caract.  :  4  pattes  terminées  chacune 
par  5  doigts  inégaux,  simples,  cylindriques. 
Le  museau  conique;  l’oreille  distincte  exlé- 


/ 


16 


ABL 


ABU 


rieurement,  etla  langue  squameuse. — Ce  g., 
établi  par  Fitzinger  dans  ïe  recueil  des  tra¬ 
vaux  de  la  Société  des  naturalistes  de  Ber¬ 
lin  (Ferhand.  der  Gesel,  natur.  Freunde  in 
Berlin,  in-F,  etc.),  ne  se  compose  que  de 
3  espèces  :  F  A.  de  Kitaibel,  l’A.  de  Pérou,  et 
l’A.  de  Leschenault ,  dont  il  existe  d’excel¬ 
lentes  figures  dans  les  études  sur  les  Scin- 
coides  par  Th.  Cocteau  (Paris,  1836).  Les 
2  premiers  méritent  particulièrement  d’ê¬ 
tre  cités  comme  les  seuls  reptiles  connus 
dont  l’espèce  soit  répandue  en  des  contrées 
où  toutes  les  autres  productions  naturelles 
présentent,  au  contraire,  les  plus  grandes  dif¬ 
férences;  ainsi,  l’Abléphare  de  Kitaibel  se 
trouve  en  Hongrie,  en  Morée,  à  la  N. -Hol¬ 
lande  ;  et  l’A.  de  Péron,  outre  ces  2  der¬ 
niers  pays  ,  habite  encore  nie  de  France  , 
Java ,  et  presque  toute  l’Océanie.  —  Ce 
sont  de  fort  petits  sauriens  tout-à-fait  in¬ 
nocents,  qui  vivent  à  la  manière  de  nos 
lézards  communs.  F".  Opi-iiophthalmes. 

(G.  B.) 

*  ABLEP'H ÂïU S .  rept.  —  Cocteau  a  em¬ 
ployé  ce  nom  au  lieu  d 'Ablepharus  pour  dé¬ 
signer  le  g.  précédent,  dont  une  des  princi¬ 
pales  particularités  se  trouve  peut-être  par 
là  moins  bien  exprimée ,  attendu  que  Ç>\é- 
cpaptç ,  en  grec,  signifie  seulement  les  cils, 
tandis  que  jSX/cpapov  veut  dire  la  paupière, 
et  àÇA/cpapoç  celui  qui  en  est  privé.  (G.  B.) 

ABLET  ou  ABLETTE  (Dim.  d’Able  ,  cil- 
bus).  poiss.  —  Poisson  connu  par  Linné  sous 
le  nom  de  Cyprinus  Alburnus ,  et  par  Lacé- 
pède  sous  celui  de  Cyprin  able.  Cuvier  le 
rangeait  dans  les  Ables,  et  M.  Agassiz  le 
place  aujourd’hui  parmi  ses  Aspius.  Il  est 
long  de  5  à  8  pouces ,  très  commun  dans 
toutes  les  eaux  douces  de  l’Europe;  à  corps 
comprimé,  à  ligne  latérale  très  arquée  et 
très  infléchie  vers  le  ventre;  vert  jaunâtre 
sur  le  haut  du  dos,  brillant  du  plus  bel  éclat 
d’argent  sur  tout  le  corps  ainsi  que  sur  tout 
le  péritoine.  Cette  matière,  recueillie  au 
moyen  de  l’Ammoniaque,  produit  l’essence 
d’Oricnt,  employée  pour  la  fabrication  des 
perles  fausses.  On  prend  l’Ablette  à  la  li¬ 
gne  ,  ou  souvent  avec  des  filets  en  nappe  ou 
dans  des  nasses.  Elle  se  réunit  quelquefois 
en  grandes  troupes. 

Il  parait  que  sous  ce  nom  d 'Ablette  on 
désigne  aussi  quelquefois  l’Epinoche,  Gas- 
terosleus  aculealus  de  Bloch.  (Val.) 


ABLETTE  DE  MER.  poiss. — Nom  spécif. 
dans  Bonnaterre  du  Perça  alburnus  L.,  figuré 
par  Catesby  sous  le  nom  d’ Alburnus  arneri- 
canus  ;  c’est  le  Centropome  Alburne  Lacép. 
Nous  avons  démontré ,  dans  YHist.  nat.  des 
Poiss.  que  cette  espèce  est  du  g.  Ombrine  et 
de  la  famille  des  Sciénoïdes,  et  non  Je  celle 
des  Percoïdes.  (Val.) 

ABOE  ou  ABOE-BETMA.  poiss.  —  Mots 
de  la  langue  malaise ,  dont  l’un  ,  Aboe  ,  veut 
dire  gris  ou  plus  spécialement  cendré,  et  Be- 
lina ,  femelle.  Lacépède  les  a  trouvés  extraits 
par  Bloch ,  qui  les  avait  fort  mal  copiés  dans 
Valentyn,  en  les  tirant  d’une  petite  phrase 
malaise  citée  par  le  Naturaliste  Hollandais  : 
Ikan  Batoe  jang  Aboe  belina,  femelle  d’un 
poisson  de  roche  gris. 

Ces  noms  des  Malais  d’Amboine  ou  de 
Java  ,  et  point  du  tout  des  Hindous ,  se  rap¬ 
portent  à  une  figure  de  Valentyn  qui  re¬ 
présente  2  fois,  dans  son  ouvrage,  le  Chœ- 
todon  Meyeri  de  Bloch  ,  et  non  l’holaeanthe 
annulaire ,  auquel  cet  auteur  et  Lacépède 
son  copiste  l’ont  mal  à  propos  rapportée.  La¬ 
cépède  a  commis  d’ailleurs  une  autre  erreur 
sur  ce  poisson;  car,  ne  connaissant  pas  le 
système  de  Bloch  ,  édité  par  Schneider  ,  il  a 
regardé  ce  Chætodon  Meyeri  comme  une 
espèce  non  décrite  ,  et  l’a  placée  dans  le  g. 
Holacanthe  ,  dont  il  n’a  aucun  des  carac¬ 
tères,  sous  le  nom  d  AI.  jaune  et  noir,  déno¬ 
mination  impropre,  puisque  Valentyn  nous 
apprend  que  le  fond  de  la  couleur  est  gris. 
C’est  aussi  le  Douwing-Marquis  de  Renard. 

(Val.) 

ABOIEMENT.  Lalralio.  mam.  —  L’a¬ 
boiement  est  moins  le  cri  naturel  qu’une 
sorte  de  langage  particulier  au  chien,  et  plus 
ou  moins  parfait  suivant  l’intelligence  des 
races.  La  preuve  de  cette  assertion,  c’est  que 
les  chiens  qui  naissent  chez  les  nations  sau¬ 
vages  n’aboient  point ,  et  que ,  promptement 
dégénérés ,  les  chiens  d’Europe,  perdus  dans 
les  îles  de  l’Océan  Pacifique  ,  cessent  d’a¬ 
boyer,  ne  proférant  plus  qu’un  long  hurle¬ 
ment  plaintif,  qui  rappelle  celui  des  nôtres, 
lorsqu’on  les  bat  ou  qu’on  les  renferme. 

(C.  d’O.) 

ABOLA,  Adans.  bot.  pii.  — Synon.  de 

CI  VN  A. 

ABOLBODA  (Nom  indien?),  bot.  pii.  — 
G.  de  la  famille  des  Xyridacées ,  créé  par 
Humboldt  et  Bonpland  [Pi.  œquin.  Il,  1. 114.) 


ABO 


ABR 


17 


qui  le  plaçaient  parmi  les  Restiaeées,  avec 
lesquelles  il  offre  beaucoup  d’affinités  ;  mais 
Agardh  ( Aphor .)  et  Desvaux  {Ann.  Sc.  nai. 
1823)  l’en  ont  séparé  ,  parce  qu’entre  autres 
caract.  différentiels,  son  ovaire  triloculaire 
pluriovulé,  le  développement  plus  parfait  de 
ses  enveloppes  florales,  et  la  structure  de  ses 
graines,  l’en  éloignent  suffisamment.  En 
voici  les  caract.  constitutifs  :  Glume  du  péri- 
gone  externe  adverse,  roulée  sur  elle-même 
et  caduque;  les  latérales  plus  petites,  na- 
viculaires ,  persistantes.  Périgone  interne 
corollacé ,  hypocratériforme,  pourvu  d’un 
tube  filiforme  assez  allongé,  à  limbe  tri¬ 
lobé,  étalé,  dont  les  lobes  sont  nus  ou  crê- 
tés-barbus.  Etam.  3,  oppositives,  insérées 
au  tube  du  périgone  interne.  Ovaire  trilo¬ 
culaire,  surmonté  d’un  style  trifide  ,  que 
terminent  des  stigm.  simples,  2  ou  3-lobés, 
contenant  plusieurs  ovules  dressés,  sessi- 
les,  nichés  dans  l’angle  infér.  de  chaque  lo- 
gette.  Caps,  triquêtre  ,  triloculaire,  à  colu- 
melle  séminifère,  devenant  libre  par  déhis¬ 
cence  loculicide;  graines  anguleuses  et  en 
petit  nombre.  —  Les  Abolboda  sont  des 
plantes  herbacées,  vivaces ,  à  feuilles  ra¬ 
dicales  graminéennes ,  distiques,  à  hampe 
nue  ou  bi-bractéolée  au  milieu  ,  et  termi¬ 
née  par  un  capitule  solitaire  dont  les  fleurs 
sont  bleues.  On  en  connaît  2  ou  3  espèces 
qui  se  plaisent  dans  les  marais  montagneux 
de  l’Amérique  tropicale.  Link  rapporte  cà  ce 
g.  le  Chloerum  de  Willdenow.  (C.  L.) 

*  ABORIGÈNE.  Aborigènes  ( ab ,  de;  origo, 
origine). — On  nomme  ainsi  les  hommes,  les 
animaux,  et  même  les  plantes  qu’on  suppose 
originaires  de  la  contrée  qu’ils  habitent. 

(C.  u;0.) 

*  ABORTIF.  Abortivus. — Un  corps  orga¬ 
nisé,  un  organe  quelconque  sont  abortifs, 
lorsqu’ils  n’ont  point  reçu  leur  entier  déve¬ 
loppement,  et  qu’il  leur  manque  certaines 
conditions  indispensables  à  leur  perfection. 

(C,  D’O.) 

ABOU-BURS  ou  Abu-burs  (  en  arabe , 
p'ere  de  la  lèpre),  rept. —  C’est  le  nom  que 
les  habitants  du  Kaire  donnent  au  Piyo - 
dactyle  d’Hasselquist  ,  parce  qu’on  pré¬ 
tend  que  l’usage  de  quelques  aliments  sur 
lesquels  il  aurait  passé,  suffit  pour  produire 
la  lèpre.  (G.  B.) 

ABOU-HANNES.  Ois. — Nom  égyptien  de 
l’Ibis  sacré.  (C.d’O.) 


ABOYEER  ou  Aboyeuse  (  Abbaubo ,  j’a¬ 
boie  ;  b.  Lat.  ).  ois.— Échassiers.  Nom  d’une 
espèce  du  g.  Chevalier  (  Toianus ,  Cuv.  ) 
dont  le  cri  a  quelque  rapport  avec  l’aboie¬ 
ment  du  chien.  C’est  le  Totanus  gloitis  de 
Bechstein  ,  la  Barge  aboyeuse  de  Buffon  , 
le  Chevalier  aux  pieds  verts  de  plusieurs  au¬ 
teurs  modernes.  Cette  esp.  est  très  com¬ 
mune  en  Europe,  sur  les  bords  des  rivières, 
surtout  lorqu’elles  sont  débordées.  On  la 
trouve  aussi  dans  l’Inde.  (F.  P.) 

*  ABRA.  moll.  —  G.  proposé  par  Risso 

(. Hist .  nat.  des  principales  productions  de  l’Eu¬ 
rope  méridionale ),  pour  2  espèces  de  très  pe¬ 
tites  coquilles  bivalves  de  la  Méditerranée. 
D’après  les  caractères  qui  leur  sont  assignés 
et  dont  nous  n’avons  pu  vérifier  l’exac¬ 
titude  sur  nature,  ces  coquilles  rentre¬ 
raient  assez  bien  dans  le  g.  Erycina  de  La¬ 
ma  rck.  (Desïi.) 

*  ABR  AMIS  (àSpotfnç,  nom  chez  les  an¬ 

ciens  d’un  poisson  indéterminable).  Poiss. — 
Genre  de  la  famille  des  Cyprins ,  proposé  par 
Cuvier.  C’est  aussi  le  nom  grec  d’un  poisson 
du  Nil ,  cité  par  Athénée  et  par  Oppien  ,  et 
que  la  plupart  des  modernes,  trompés  par  la 
ressemblance  de  nom  ,  ont  cru  correspondre 
à  notre  Brême ,  qui  est  un  poisson  d’eau 
douce,  vivant  solitaire,  tandis  que  l’à£pa- 
piç  vivait  en  troupe  dans  la  mer  et  entrait 
dans  les  rivières.  Quelques  passages,  et  en¬ 
tre  autres  celui  d’un  auteur  arabe  de  la  Re¬ 
naissance,  pourraient  faire  croire  que  les 
Grecs  désignaient  sous  ce  nom  certaines  es¬ 
pèces  de  Muges.  (Val.) 

ABRANCHES.^èranc/uce(àpriv.;  {3pciyxt<x » 
branchies).  Annél.— L’absence  des  branchies 
a  paru àCuvierunmotifsuffisantpourréunir 
sous  ce  nom ,  en  un  seul  ordre ,  d’une  part, 
les  Lombrics  et  les  Naïs,  constituant  sa  fa¬ 
mille  des  Abranches  sétigères ,  et  de  l’autre 
les  Sangsues  et  les  Gordius  composant  la 
famille  des  Abranches  sans  soies.  Considé¬ 
rée  sous  le  rapport  de  sa  séparation  d’a¬ 
vec  les  autres  Annélides ,  cette  division 
serait  excellente;  mais  il  n’en  est  pas  de 
même  du  rapprochement  des  divers  genres 
qui  la  constituent.  M.  Milne  Edwards,  dans 
ses  Eléments  de  zoologie,  a  formé  avec  ces 
deux  familles  deux  ordres  distincts ,  sous  le 
nom  d’ Annélides  terricoles  et  d’ Annélides 
suceurs,  en  excluant  toutefois  deces  derniers 
les  Gordius,  qu’il  renvoie  parmi  les  Ilel- 

2 


TOM.  I. 


18 


ABU 


AB  R 


minthes.  V.  Annélides  (leur  classification), 
lombrics,  nais,  hirudinées,  gordius,  et  l’ar- 
ticle  vers.  (L-  D.y.r.) 

*  ABU  AXA  S  (Nom  d’une  divinité  de  la 

secte  des  Basilidiens).  ins.— G.  de  l’ordre  des 
Lépidoptères,  famille  des  Nocturnes,  tribu 
des  Pfialénites ,  établi  par  Leach,  et  corres¬ 
pondant  en  partie  au  g.  ZérènedeTreitschke, 
et  que  nous  avons  adopté  ,  avec  modifica¬ 
tions,  dans  notre  Hisi.  nat.  des  Lépidoptères 
de  France.  (D.) 

*ABRAZITE.  min. — Syn.  du  Gismondine. 

(C.  D’O.) 

*ABRÉE.  Abræus  (àopoç ,  élégant,  etc.  Il 
faudrait  écrire  Abræus  par  H,  ici ,  et  dans 
les  mots  suivants  dont  le  radical  est  à£p ôç). 
ins. — G.  de  Coléoptères  pentamères,  famille 
des  Clavicornes,  tribu  des  Hystérides,  établi 
par  Leach  aux  dépens  du  g.  Hyster  (  Escar- 
bot  )  des  auteurs,  et  adopté  par  M.  Dejean 
(derniers  édition  de  son  Calai.).  Il  a  pour  type 
Y  Hyster  globosus  Payk.,  qui  se  trouve  aux  en¬ 
virons  de  Paris.  Les  caract.  de  ce  g.  sont  : 
Mandib.  retirées.  Antennes  à  massue  ovale 
un  peu  comprimée;  fossettes  placées  au  mi¬ 
lieu  du  thorax  pour  recevoir  les  antennes. 
Prosternum  court,  large,  tronqué  antérieu¬ 
rement.  Pieds  assez  longs;  tibias  postérieurs 
cylindriques  ;  les  antér.  comprimés.  Extré¬ 
mité  de  l’abdomen  courbée.  Corps  menu,  ar¬ 
rondi.  (D.) 

ABRICOTIER,  bot.  pii. — Nom  vulgaire 
du  Prunus  armeniaca  L.  (Sp.) 

*'ABROBAPTE.  Abrobapla  (  otépoç ,  ma¬ 
gnifique;  6ocutoç,  teint,  coloré). — ins.  G.  de 
Coléoptères  pentamères ,  famille  des  Ster- 
noxes,  tribu  des  Buprestides,  établi  par 
M.  Dejean  dans  la  dern.  édit,  de  son  Catal., 
mais  dont  il  n’a  pas  publié  les  caractères. 
Ce  g.  a  pour  type  le  Bupreslis  chrysoplera 
Lat.,  espèce  de  la  Nouvelle-Hollande.  (D.) 

*  ABRÜCOMA  (<xSpoç,  mou;  xôyri ,  four¬ 
rure),  mam. —  Waterhouse  (  Proceed .  Zool. 
Soc.  Lond.  1837)  a  formé  sous  ce  nom  un  g. 
de  Mammifères  qui  lui  paraît  très  voisin,  d’un 
côté  de  YOctodon,  du  Clenomyss t  du  Pæpba- 
yomys ,  et  de  l’autre  des  Chinchillidés  ;  mais 
son  organisation  dentaire  l’éloigne  suffisam¬ 
ment  des  uns  et  des  autres. 

Il  diffère  du  Ctenomys  et  du  Pœphugomys 
par  la  grandeur  de  ses  oreilles,  la  délicatesse 
de  ses  ongles  et  la  petitesse  de  ses  incisives; 
de  YOctodon  par  la  longueur  uniforme  des 


poils  de  sa  queue.  Toutefois  il  se  rapproche 
de  ce  dernier  genre  par  la  conformation  de 
ses  patîes  qui  sont  nues  ,  et  dont  le  dessous 
est  couvert  de  petits  tubercules  ronds  et 
charnus;  mais  le  genre  Octodon  présente 
sous  l’orteil  des  incisions  transverses  qui 
manquent  dans  YAbrocoma.  Chez  celui-ci  le 
dessous  des  orteils,  ainsi  que  le  reste  du 
dessous  de  la  patte ,  est  couvert  de  tuber¬ 
cules. 

L’extrême  finesse  de  la  fourrure  des  deux 
esp.  (A.  Benne  ni ,  et  A.  Cuvieri,  du  Chili) 
qui  composent  ce  nouveau  g  a  suggéré  à 
l’auteur  le  nom  spécif.  qu’il  lui  a  donné. 
Cette  fourrure  est  composée  de  deux  sortes 
de  poils,  dont  les  plus  longs  sont  tellement 
déliés  que  l’on  peut  presque  les  assimiler  aux 
fils  d’une  toile  d’araignée.  (C.  d’O.) 

ABROMA  (à  priv.;  j3P  S  y  a ,  nourriture  ; 
plante  non  alimentaire  ,  par  antithèse  à 
Theobroma ).  bot.  pii. — G.  de  la  famille  des 
Byttnériacées,  tribu  des  Byttnériées ,  établi 
par  Linné  fils,  et  dont  les  caract.  essentiels 
sont  les  suivants  :  Cal.  5-parti.  Pétales  5  , 
à  onglets  sacciformes.  Androphore  urcéo- 
laire,  fendu  au  sommet  en  10  lanières  alter¬ 
nativement  stériles  (pétaloïdes)  et  3-anthé- 
rifères.  Styles  5.  Caps,  pentaptère,  tronquée 
au  sommet,  mucronée ,  5-loculaire,  poly¬ 
spermie;  placenta  barbu.  Graines  ovaies- 
globuleuses,  arillées ,  périspermées  ;  coty¬ 
lédons  foliacés ,  transversalement  plissés. — 
Arbrisseaux  à  feuilles  grandes ,  lobées.  Pé- 
donc.  oppositifoliés  et  terminaux  ,  uniflores 
ou  pluriflores.  Ce  g.  renferme  3  esp.  indi¬ 
gènes  dans  les  régions  intertropicales  de 
l’ancien  continent  L’écorce  de  ces  végétaux 
est  filandreuse,  et  sert  dans  l’Inde  à  faire 
des  cordages.  (Sp.) 

ABROMA  (àoooç ,  délicat,  élégant,  etc.). 
bot.  pii. — G.  de  la  famille  des  Nyctaginées  , 
fondé  par  Jussieu  (Gen.  et  Ann.  Mus.  t.  u) 
et  adopté  par  les  auteurs  postérieurs,  qui 
le  préférèrent  au  g .Tricratus,  que  L’Héritier 
a  établi  sur  le  même  type.  Voici  ses  caract. 
essentiels:  Invol.  persistant,  pentaphylie, 
mullifiorei  Cor.  longuement  tubulée,  renflée 
à  sa  base,  à  limbe  hypocratériforme,  étalé, 
5-lobé,  à  div.  obovales,  décidues.  Etam.5, 
hypogynes,  incluses,  connées  à  la  base  en 
une  gaine  courte  soudée  avec  le  tube  de  la 
corolle.  Anthères  oblongues.  Ovaire  unilocu¬ 
laire,  surmonté  d’un  style  simple  ,  que  ter- 


AB  R 


A  RR 


19 


mine  un  stigmate  en  massue,  et  contenant 
un  ovule  unique ,  dressé,  à  micropyle  infère. 
Le  fruit  est  un  akène  libre  dans  la  base  pen- 
taptère  de  la  corolle.  Graine  unique,  dressée, 
à  test  conné  avec  l’endocarpe.  Embryon  à 
'  colyl.  condupliqués ,  enveloppant  un  albu¬ 
men  amylacé,  à  radicule  infère  et  saillante. 
—  Les  Abronia  sont  des  plantes  herbacées, 
vivaces,  indigènes  dans  la  Californie;  leurs 
feuilles  sont  opposées,  pétiolées,  très  en¬ 
tières;  leurs  fleurs  remarquables,  longue¬ 
ment  pédonculées ,  et  disposées  en  bouquets 
terminaux.  On  n’en  connaît  bien  qu’une 
seule  espèce  que  la  beauté  de  ses  fleurs  fait 
rechercher  dans  les  jardins  :  c’est  VA.  um- 
beltala  Juss.  (G.  L.) 

¥  ARROSTOEE.  Abrostola  (  <xSpoç,  élé¬ 
gant,  etc.;  g-toK,  vêtement),  ins.  — G.  de 
l’ordre  des  Lépidoptères,  famille  des  Noctur¬ 
nes,  tribu  des  Plusides,  établi  par  Ochsen- 
heimer  aux  dépens  des  Plusies ,  dont  il  se 
rapproche  beaucoup  à  l’état  parfait ,  mais 
dont  il  s’éloigne  par  ses  chenilles  qui  ont  IG 
pattes,  tandis  que  celles  des  Plusies  n’en 
ont  que  12.  Il  a  pour  type  la  Noclua  tri- 
plasia  L.  et  Fabr. ,  qui  se  trouve  aux  envi¬ 
rons  de  Paris,  et  dont  la  chenille  vit  sur  la 
grande  ortie.  M.  Treitschke  rapporte  à  ce  g. 
le  Bombyx  celsiab.,  lépidoptère  très  remar¬ 
quable  du  nord  de  l’Europe ,  que  peu  de  col¬ 
lections  possèdent.  M.  Guénée  ,  qui  a  adopté 
ce  genre  dans  sa  nouvelle  classification  des 
Nocturnes  d’Europe  [Annal,  de  la  Soc.  en- 
lom.  de  France)  ,  lui  assigne  les  caraet.  sui¬ 
vants  :  Chenilles  rases,  très  atténuées  in¬ 
férieurement,  à  incisions  profondes ,  ayant 
le  11e  anneau  très  élevé  ,  munies  de  5  paires 
de  pattes  membraneuses ,  mais  ne  s’ap¬ 
puyant  au  repos  que  sur  les  2  ou  3  derniè¬ 
res  paires,  tenant  la  partie  antérieure  du 
corps  très  arquée  et  globuleuse;  la  tête  pe¬ 
tite.  Elles  vivent  à  découvert  sur  les  plantes 
basses.  Chrysalides  luisantes,  déprimées  par 
places,  incolores,  ayant  la  partie  postérieure 
très  conique,  et  l’antérieure  terminée  par 
une  gaine  ventrale,  un  peu  renflée.  Elles  sont 
renfermées  dans  des  coques  molles,  compo¬ 
sées  de  soie  et  de  corps  étrangers,  et  placées 
entre  les  mousses  ou  les  écorces.  Insectes 
parfaits  :  Ant.  filiformes  dans  les  deux  sexes. 
Palpes  dépassant  la  tête,  très  ascendants, 
mais  point  ou  médiocrement  recourbés  ;  leur 
•dernier  article  très  long.  Thorax  peu  robuste, 


subcarré,  à  collier  arrondi ,  un  peu  relevé  , 
et  offrant,  entre  les  ptérigodes,  2  crêtes  de 
poils  très  saillantes.  Abdomen  déprimé, 
crêté,  velu  latéralement  dans  les  mâles.  Ai¬ 
les  supérieures,  aigiies  au  sommet,  un  peu 
luisantes,  mais  sans  taches  métalliques;  au 
repos ,  elles  couvrent  les  inférieures  et  sont 
disposées  en  toit  très  déclive.  (D.) 

*  ABROT  A  NIELLA  (  dim.  d  ’abrotanum  ; 
odipoxovov,  aurone;  espèce  de  plante),  bot. 
pii. — Cassini  a  établi  ce  g.  sur  une  petite 
plante  de  la  famille  des  Composées ,  origi¬ 
naire  des  îles  Malouines.  Elle  présente,  par 
ses  petites  touffes,  l’aspect  des  Bryum  qui 
couvrent  nos  toits  humides;  elle  a  pour  ca¬ 
ractères:  Capit.  à  5  fleurs;  les  3  plus  exter¬ 
nes  femelles ,  les  2  internes  mâles  par  avor¬ 
tement;  les  unes  et  les  autres  tubuleuses. 
L’invol.  à  5  folioles  quinconciales. Piéceptacle 
nu.  Cor.  des  fleurs  femelles  3-dentée,  celle  des 
fleurs  mâles  4  ou  5-fide.  Etam.  obtuses,  dé¬ 
pourvues  de  prolongement  basilaire.  Styles, 
dans  les  fleurs  femelles,  dépassant  la  corolle 
et  bifides  au  sommet;  ceux  des  fleurs  m⬠
les  ,  évasés  en  forme  d’entonnoir.  Akènes 
comprimés  et  nus.  Une  seule  espèce.  (J.  D.) 

ABROTANUM ,  Tourn.  (àSporovov,  au¬ 
rone;  espèce  de  plante),  bot.  pii.  —  Syn. 
d’ Anemisia.  (C.  L.) 

*  ABROTHRIX  (àSpo'ç,  mou,  etc.;  SpfÇ, 

poil),  mam. — Waterhouse  a  proposé  de  for¬ 
mer  sous  ce  nom,  dans  le  grand  g.  Mus,  un 
s. -g.  dont  il  cite  comme  type  le  M.  lon- 
yipilis ,  et  auquel  il  réunit  8  espèces.  Voici  les 
caractères  différentiels  qu’il  lui  assigne  :  Plis 
de  l’émail  pénétrant  profondément  dans  les 
côtés  des  molaires  ;  lres  molaires  de  la  m⬠
choire  inférieure  ayant  3  plis  d’émail  à  leur 
côté  interne ,  et  2  à  l’externe  ;  la  2me  mo¬ 
laire  en  ayant  2  au  côté  interne  et  1  à  l’ex¬ 
terne,  et  la  dernière  un  de  chaque  côté. 
Fourrure  longue  et  douce.  Queue  courte, 
bien  fournie  de  poils.  Pouce  ayant  l’ongle 
arrondi.  Oreilles  touffues.  ( Proceed .  Soc. 
Zool.  Lond. ,  1837.  )  (C.  d’O.) 

ABROYCAYN.  ois. — Ancien  nom  sous  le¬ 
quel  Gesner  a  désigné  l’Hirondelle  de  ri¬ 
vage  ( Hirundo  riparia  L.).  (C.  d’O.) 

*  ABRUPTI-  PENNÉ.  Abnipti-pennatus. 
bot.  pu.- Cette  épithète  s’emploie  pour  dési¬ 
gner  les  feuilles  pennées  terminées  par  une 
paire  de  folioles  opposées,  et  non  par  une 
foliole  unique.  C’est  dans  le  même  sens 


20 


A  BR 


ABU 


qu’on  dit  feuille  mri-pennée.  Ex.  :  le  Carou¬ 
bier.  (A.  R.) 

ABRUS,  L.  (âSpoç,  élégant,  etc.) bot.  pii.  ] 
—  G.  delà  famille  des  Légumineuses,  s.-or¬ 
dre  des  Papilionacées  ,  tribu  des  Phaséolées. 
Wight  et  Arnott  (  Prodr .  Flor.  Penins  Ind.  ) 
assignent  à  ce  g.  les  caract.  suivants  :  Cal. 
campanulé ,  à  4  lobes  peu  marqués  ;  le  lobe 
supér.  plus  large  ou  2-fide.  Étendard  ovale. 
Étam.  9,  monadelphes  (gaine  fendue,  le 
10me  filet  manquant),  adnées  par  la  base  à 
l’onglet  de  l’étendard.  Style  court;  stigm. 
cap  1  tel  lé.  Légume  oblong,  comprimé,  4-6- 
sperme,  septulé  transversalement  entre  les 
graines.  Graines  subglobuleuses. — Arbustes 
volubiles  ou  diffus;  feuilles  abrupti-pen- 
nées,  multifoliolées  ;  fleurs  rouges ,  dispo¬ 
sées  en  grappes  axillaires. 

Ce  g.  est  propre  à  la  zone  équatoriale.  On 
en  connaît  aujourd’hui  5  espèces.  Leurs  ra¬ 
cines  ont  une  saveur  douceâtre  et  les  mêmes 
propriétés  que  les  racines  de  Réglisse  ;  aussi 
l’espèce  la  plus  commune  (  A.  precalorius 
L.  )  est-elle  connue  aux  Antilles  sous  le 
nom  de  Liane  à  réglisse.  Les  graines  des 
A  brus  servent  à  faire  des  colliers,  des  cha¬ 
pelets  ,  etc.  ;  elles  sont  du  volume  d’un  gros 
pois ,  luisantes ,  et  en  général  d’un  beau 
rouge  de  corail,  avec  une  grande  tache  noire 
à  l’une  des  extrémités.  En  Egypte  et  dans 
l’Inde ,  ces  graines  se  mangent  en  guise 
d’autres  légumes  secs  ,  quoiqu’elles  soient 
bien  inférieures  sous  ce  rapport  aux  hari¬ 
cots.  (Sp.) 

ABSINTHE.  Absinthium  (à^fvQcov,  sorte 
d’herbe  amère  ,  dans  Dioscoride).  bot.  pij. — 
G.  de  plantes  établi  par  Tournefort ,  et  que 
les  Botanistes  modernes  ont  réuni  au  grand 
g.  Artemisia  L.  (C.  L.) 

ABSINTHION ,  Adans.  bot.  pu. — Synon, 
d’ Absinthe.  (C.d’O.) 

ABSORPTION  ( absorptio  ;  ab-sorbeo ,  j’a- 
vale).  piiysiol. — Action  par  laquelle  certains 
corps  se  pénètrent  et  s’empreignent  de  flui¬ 
des  ou  de  solides  très  divisés.  L’absorp¬ 
tion  est  le  phénomène  le  plus  général  dans 
tous  les  êtres  vivants  ;  en  effet ,  sans  la  fonc¬ 
tion  d’aspirer  ou  de  faire  pénétrer  dans  son 
intérieur  les  matériaux  du  monde  extérieur, 
sans  la  faculté  de  rejeter  simultanément  les 
substances  à  éliminer ,  comment  concevoir 
l’accroissement  et  l’entretien  des  animaux 
et  des  végétaux?  Une  foule  d’expériences 


indiquent  comment  s’effectue  cet  accroisse¬ 
ment  ,  et  de  quelle  manière  se  comportent 
les  fluides  absorbés.  Nous  ne  citerons  qu’un 
exemple  :  si  l’on  mêle  pendant  quelque  temps 
de  la  racine  de  garance  aux  aliments  d’un 
animal ,  on  voit  bientôt  ses  os  prendre  une 
coloration  rose,  qui  devient  de  plus  en  plus 
intense  ,  pour  diminuer  ensuite  successive¬ 
ment,  dès  qu’on  cesse  l’usage  de  cette  racine. 

Il  est  bien  évident  que,  dans  cette  expérien¬ 
ce,  les  molécules  nutritives  ont  été  charriées 
dans  toutes  les  parties  du  corps  ;  qu’elles  s’y 
sont  fixées  pour  en  devenir  parties  intégran¬ 
tes,  jusqu’à  ce  que,  expulsées  et  remplacées 
par  de  nouvelles  ,  elles  aient  été  rejetées  au 
dehors.  Cela  prouve  non  seulement  l’absorp¬ 
tion  des  molécules  nutritives  par  les  orga¬ 
nes  digestifs,  mais  aussi  la  reprise  ou  l’ex¬ 
pulsion  des  matériaux  anciens  ,  qui  doi¬ 
vent  cesser  à  leur  tour  de  faire  partie  des 
organes.  On  a  donné  à  cette  dernière  sorte 
d’absorption  le  nom  d 'interstitielle ,  décom¬ 
posante  ,  organique ,  par  opposition  à  la  pre¬ 
mière  ,  appelée  absorption  alimentaire.  Il 
nous  reste  maintenant  à  indiquer  les  condi¬ 
tions  physiques  ou  vitales  sous  l’influence 
desquelles  la  substance,  mise  en  contact  avec 
les  organes ,  pénètre  les  tissus  au  point  de 
parvenir  jusqu’aux  systèmes  vasculaires. 
D’après M.  Magendie,  toutes  les  fois  qu’une 
substance  liquide  est  en  contact  avec  un 
point  quelconque  des  tissus,  elle  s’introduit 
dans  les  porosités  physiques  qui  s’y  trou¬ 
vent.  En  un  mot,  l’absorption  est,  suivant 
le  physiologiste  cité ,  un  simple  phénomène 
d’imbibition ,  d’où  il  résulte  que  tous  les 
vaisseaux  peuvent  s’imbiber,  les  lympha¬ 
tiques  comme  les  veines;  ce  qui  explique 
comment  les  observateurs  ont  vu  les  matiè¬ 
res  absorbées  dans  l’un  et  l’autre  ordre  de 
vaisseaux  ;  et  que  tous  les  tissus  enfin  sont 
doués  de  la  propriété  d’absorber.  Ces  faits 
ont  amené  les  physiologistes,  qui,  jusqu’à 
ce  jour,  avaient  considéré  tous  les  actes 
d’absorption  comme  le  résultat  d’une  pro¬ 
priété  vitale  particulière,  à  modifier  cette 
opinion  exclusive  dans  sa  généralité. 

(M.  S.  A.) 

ABU-BURS.  REPT.  V.  ABOU-BURS. 

ÂKBMON  (étym.  incert.).  bot.  pn.-Adan- 
son  donnait  ce  nom  au  Crinum  africanum  L. 
Plus  tard,  Lhérilier  fit  de  cette  même 
plante  un  g.  distinct,  sous  le  nom  d’Agapan - 


ABY 


21 


ABU 

thiis ,  adopté  depuis  par  tous  les  Botanistes. 

ce  mot.)  (C.  L.) 

*  ABESSEAIJ.  poiss. — Nom  yulgaire  d’une 
espèce  particulière  d’Athérine  (  Atherina 
presbyter  Nob.),  commune  sur  les  côtes  de 
La  Rochelle  et  dans  les  îles  du  golfe  de  Gas¬ 
cogne.  Ce  mot,  qui  vient  probablement  de 
celui  d’Àbbé,  rappellerait  la  dénomination 
de  Presire,  sous  laquelle  on  désigne  les 
Athérines  et  autres  petits  Poissons  à  raies 
argentées  sur  les  flancs,  que  les  pêcheurs  ont 
comparées  à  l’étole  d’un  prêtre.  L’Abusseau 
de  La  Rochelle  est  estimé  sur  cette  côte  et 
sur  celles  de  Bretagne.  A  Lorient  on  la  com¬ 
pare  à  l’Eperlan  pour  le  goût.  Elle  paraît  en 
mars,  époque  de  son  frai,  et  s’éloigne  de  la 
côte  en  octobre  ou  en  novembre.  On  la  prend 
sur  tous  les  fonds,  par  4  brasses  de  pro¬ 
fondeur  et  k  une  lieue  de  la  côte.  Elle  se 
nourrit  de  vers ,  de  petits  crustacés,  etc. 
C’est  le  Roseret  ou  le  Roseré  des  côtes  de 
Normandie.  Il  parait  que  les  Anglais  de 
Southampton ,  la  comparent  aussi  à  l’Éper- 
lan ,  car  ils  la  désignent  sous  le  nom  de 
Smell.  comme  ce  poisson.  (Val.) 

ABUTA,  Aubl.  ( Abatua ,  nom  de  cette 
plante  chez  les  Indiens  de  la  Guyane),  bot. 
pu.  —  G.  de  la  famille  des  Ménispermacées, 
lequel,  suivant  M.  Aug.  de  St. -Hilaire,  doit 
être  réuni  au  Cocculus  dont  il  ne  diffère  que 
par  l’absence  de  pétales.  (Sp.I 

ABUTILON,  Tourn.,  Gærtn  bot.  pii. — 
G.  de  la  famille  des  Malvacées,  tribu  des  Si- 
dées.  Il  diffère  des  Sida  par  son  ovaire  à 
loges  pluriovulées,  ainsi  que  par  son  péri¬ 
carpe  ,  dont  les  coques  s’ouvrent  parla  su¬ 
ture  dorsale  ,  sans  se  désunir  latéralement. 
La  plupart  des  Abuiilon  croissent  dans  la 
Zone  équatoriale  ;  on  en  connaît  environ 
60  espèces.  Plusieurs  se  cultivent  comme 
plantes  d’ornement.  Leur  écorce  est  en  gé¬ 
néral  filandreuse  et  peut  servir  à  des  usages 
économiques.  (Sp.) 

*  ABYLE.  Abyla.  (Nom  d’une  des  colon¬ 
nes  d’Hercule,  près  desquelles  on  a  trouvé 
ces  animaux.)  acal.  —  G.  de  Diphydes,  établi 
par  MM.  Quoy  et  Gaymard,  pour  un  animal 
marin  observé  par  eux  dans  le  détroit  de 
Gibraltar.  Les  Abyles  se  distinguent  des  Cal- 
pés  parce  que,  des  deux  corps  distincts  dont 
ils  se  composent,  celui  qui  emboîte  l’autre 
est  en  forme  de  cloche  et  un  peu  plus  petit 
que  l’emboîté.  Le  filament  ou  la  production 


cirrhigère  et  ovigère  est  très  long.  Eschs- 
choltz  réunit  les  2  g.  en  un  seul  sous  le 
nom  d’Abyla,  qu’il  place  dans  la  famille 
des  Dyphides,  la  3e  de  l’ordre  des  Siphono- 
phores.  Il  lui  donne  les  caract.  suivants  : 
Conduit  nourricier  ou  suçoir,  entouré  de 
plusieurs  tubes  en  manière  de  branchies  ; 
partie  du  corps  servant  à  la  nutrition  ,  mu¬ 
nie  d’une  petite  cavité  natatoire  intérieure 
et  s’ouvrant  au  dehors.  — Il  n’y  comprend 
que  les  espèces  décrites  par  MM.  Quoy  et 
Gaymard  (  Ann .  s'c.  nat . ,  t.  x.  1827).  V. 
ESCHSCiiOLTZ  ,  Syst.  der  Akalephen.  1829. 
p.  130.  (Duj.) 

ABYME  (aSWuoç ,  Eccl.,  1  ’Abisme;  à  priv.  ; 
jSvacroç ,  fond),  géol.  —  Lçs  anciens  écri¬ 
vains,  et  notamment  les  historiens  sacrés, 
ont  appelé  abÿme  la  masse  des  eaux  formée 
en  même  temps  que  la  terre,  ou  bien  le 
réservoir  immense  qu’ils  supposaient  exister 
sous  celle-ci  ou  dans  son  intérieur,  celui 
qui ,  suivant  la  Genèse ,  s’ouvrit  pour  pro¬ 
duire  en  partie  le  Déluge  mosaïque. 

Un  abyme  est  aujourd’hui,  pour  les  natu¬ 
ralistes  et  pour  les  géologues,  une  cavité 
généralement  verticale  ,  une  sorte  de  puits 
naturel ,  dont  l’ouverture  est  à  la  surface  du 
sol,  et  dont  le  fond  n’est  pas  connu.  L’ abyme 
est  à  sec  ou,  soit  en  tout,  soit  en  partie, 
rempli  d’eau.  C’est  quelquefois  un  lac  tran¬ 
quille,  d’autres  fois  un  gouffre  où  vont  se 
perdre  les  eaux  qui  ont  coulé  à  la  surface 
du  sol  ;  c’est  aussi  une  bouche  de  laquelle 
sortent  continuellement  ou  d’une  manière 
intermittente  des  torrents  d’eau  froide  ou 
d’eau  bouillante,  pure  ou  chargée  de  sub¬ 
stances  minérales. 

Il  est  difficile  de  fixer  une  limite  entre  ce 
qu’il  faut  appeler  abyme  et  les  autres  an¬ 
fractuosités  du  sol ,  depuis  les  immenses  et 
profondes  dépressions  qui  servent  de  bassin 
aux  mers  et  aux  lacs,  jusqu’aux  cavernes , 
aux  puits  naturels ,  aux  fondrières.  —  V.  ces 
mots,  et  anfractuosités  du  sol ,  où  seront  in¬ 
diquées  les  causes  auxquelles  on  peut  attri¬ 
buer  les  diverses  cavités  qu’il  présente. 

(C.  P.) 

*  ABY'SSIQUES  ou  Terrains  isèmiens  abys- 
siques  (aSuaaoç ,  sans  fond),  géol.  — Déno¬ 
mination  employée  par  M.  Alex.  Brongniart, 
pour  désigner  les  dépôts  qui  auraient  été 
formés  ,  par  la  voie  aqueuse,  dans  le  sein 
de  la  lrc  mer  ou  l’abyme.  Ce  sont  les  for- 


ACÆ 


AÇA 


22 

mations  aqueuses  des  terrains  inférieurs  ou 
primaires.  Le  même  auteur  appelle  Ter¬ 
rains  isèmiens  pélagiques ,  les  terrains  se¬ 
condaires ,  et  Terrains  isèmiens  lhalassiques , 
les  terrains  tertiaires.  (C.  P.) 

ACACIA,  Neck.  {Acacia,  Pline  ;  arbre  épi¬ 
neux  indét.  ;  ôtxv},  pointe  ;  a xœg,  non  sujet  aux 
vers),  bot.  ph. — G.  de  la  famille  des  Légumi¬ 
neuses,  s.-ordre  des  Mimosées. Linné  et  beau¬ 
coup  d’auteurs  plus  modernes  le  confondent 
avec  les  Mimosa.  M.  Kunth.  ( IVov .  Gen.  et 
Spec.)  lui  assigne  les  caract.  suivants  :  Cal. 
turbiné  ou  urcéolé ,  ou  campanulé,  5-denté 
(moins  souvent  2  ou  4-denté).  Cor.  infundibu- 
liforme,  ou  turbinée  ou  subcampanulée,  ré¬ 
gulière,  plus  longue  que  le  calice,  à  limbe 
5-fide  ou  moins  souvent  4-fide.  Etam.  en 
nombre  indéfini  (  de  8  à  200),  insérées  soit 
au  stipe  de  l’ovaire,  soit  au  réceptacle,  so  t 
au  fond  de  la  corolle;  filets  libres,  ou  moins 
souvent  monadelphes  par  la  base,  capillaires, 
saillants.  Ovaire  (abortif  dans  les  fleurs  uni- 
sexuelles)  unistyle  ,  en  général  stipité.  Stig¬ 
mate  simple.  Légume  inarticulé ,  continu  , 
sec,  uniloculaire,  2-valve.  Graines  en  nom¬ 
bre  indéfini.  —  Arbres  ou  arbrisseaux  iner- 
mes  ou  armés  d’aiguillons  ;  feuilles  simples 
ou  composées  ou  décomposées  ,  stipulées  ; 
pétiole  et  rachis  souvent  glanduleux;  stipu¬ 
les  souvent  spinescentes.  Inflorescence  axil¬ 
laire  ou  terminale  très  variée;  fleurs  sessi- 
les  ou  rarement  pédicellées,  bractéolées, 
jaunes,  blanches,  rouges  ou  verdâtres. 

La  plupart  des  Acacia  croissent,  soit  dans 
la  zone  équatoriale,  soit  dans  les  contrées 
extra-tropicales  de  la  N.-Hollande.  On  en  a 
énuméré  près  de  300  espèces ,  dont  la  plu¬ 
part,  toutefois,  ne  sont  que  très  superficiel¬ 
lement  connues  et  pourront  fournir  des  g. 
nouveaux.  Une  foule  d’espèces  se  cultivent 
comme  plantes  d’ornement  de  serre  ou  d’o¬ 
rangerie.  Beaucoup  sont  remarquables  par 
la  dureté  de  leur  bois,  ou  par  les  produits 
immédiats  qu’ils  fournissent  à  la  thérapeuti¬ 
que.  La  gomme  arabique  provient,  suivant 
MM.  Guillemin  et  Perrotlet,  de  plusieurs 
esp.  d 'Acacia.  (Sp.) 

*  ACÆNA  (  axoceva  ,  pointe),  ins.  —  Nom 
donné  par  MM.Treîtschke  à  un  g.  de  Lépidop¬ 
tères  Nocturnes ,  tribu  des  Phalénites,  que 
Leach  avait  nommé  précédemment  Ourap- 
lerix.  V.  ce  mot.  (D.) 

ACÆNA,  L.  C àxGct'voc ,  pointe),  bot.  pii.  — 


G.  de  la  famille  des  Rosacées,  tribu  des 
Sanguisorbées ,  DC.  Ses  caract.  essentiels 
sont  les  suivants  :  Calice  tubuleux,  inadhé¬ 
rent,  indivisé,  hérissé  d’une  multitude  de 
spinelles  oncinées.  Pétales  4  ou  5,  soudés  en 
corolle  rotacée,  insérée  à  la  gorge  du  calice. 
Étam.  au  nombre  de  2  à  10.  Ovaires  solitai¬ 
res  ou  géminés,  distincts;  stigmates  péni- 
cilliformes.  Akènes  l  ou  2,  monospermes, 
inadhérents ,  inclus.  —  Herbes  vivaces  ,  ou 
sous-arbrisseaux.  Feuilles  ïmparipennées , 
à  folioles  dentelées.  Fleurs  petites,  herma¬ 
phrodites  ,  disposées  en  épis,  en  capitules 
ou  en  grappes.  —  Ce  g.,  propre  à  l’Améri¬ 
que,  renferme  environ  10  espèces.  Les  ca¬ 
ractères  exposés  ci-dessus  ne  s’appliquent 
point  aux  Ancistres ,  que  plusieurs  auteurs 
y  ont  réunis.  (Sp.) 

ÀCÆNITES  (axatva,  pointe),  ins.  — 
Syrien.  d’AcÆNiTüs.  (B.) 

*  ACÆNITUS  (  axatva ,  pointe),  ins.  —  G. 
delà  famille  des  Ichneumoniens,  de  l’ordre 
des  Hyménoptères,  établi  par Latreille ,  qui 
le  distingue  des  g.  voisins  par  la  tête  ne  pré¬ 
sentant  point  en  avant  de  saillie  en  forme 
de  bec,  et  par  les  antennes  droites  et  fili¬ 
formes.  —  Le  type  de  ce  genre  est  Y  A.  du- 
bitor  (  Cryptus  dubitaior  Fab.  ) ,  répandu 
dans  la  plus  grande  partie  de  l’Europe. 

(Bl.) 

ACAJOU  ou  Pommier  d’acajou,  bot.  ph. 
—  Noms  vulgaires  de  Y  Anacardier.  (Sp.) 

*  ACAJUBA,  Gærtn.  bot.  pii.  —  Syn.  du 

g.  Anacardier.  (Sp.) 

ACALÈPHES.  Acalephœ  (àxa K<p),  ortie 
de  mer),  zool.  —  Classe  d’animaux  sans  ver¬ 
tèbres  ,  comprenant  plusieurs  ordres  ,  qui 
n’ont  guère  d’autre  lien  commun  que  des  ca¬ 
ractères  négatifs  par  rapport  aux  autres  ani¬ 
maux  rayonnés ,  aux  Polypes  et  aux  Mollus¬ 
ques  ;  de  sorte  qu’on  pourrait  notamment 
considérer  comme  des  classes  distinctes  les 
ordres  des  Mèdusides  ,  des  Béroïdes  et  des 
Pbysograc.es  ou  Acalèphes  hydrostatiques. 

Le  nom  d’ Acalèphes  fut  donné  par  Aris¬ 
tote  aux  Actinies,  puis  appliqué  par  exten¬ 
sion  aux  animaux  que  nous  considérons  ici. 
Cuvier  dans  la  lre  édit,  de  son  Règne  animal, 
faisait  des  Actinies  un  1er  ordre  de  cette 
classe,  sous  le  nom  A’ A.  fixes  ;  mais  plus  tard, 
danssa2eédit.,  à  l’exemple  d’Eisenhardt  et  de 
Chamisso,il  reporta  les  Actinies  dans  la  classe 
des  Polypes ,  et  ne  divisa  plus  les  Acalèphes 


qu’en  2  ordres,  savoir  :  les  A.  simples,  com¬ 
prenant  les  Méduses  ,  les  Béroés,  les  Porpi- 
tes ,  les  Vélelles;  et  les  A.  hydrostatiques, 
comprenant  les  Physales  et  les  Diphyes. 

Lamarck,  dès  1816  (  Hist.  des  Anim.  sans 
vert-.),  avait  établi,  sous  le  nom  dé  Rcidiaires 
mollasses,  une  division  correspondant  assez 
exactement  à  la  classe  des  Acalèphes.  Une 
ire  sect.  (  R.  anormales )  comprenait  les  Bé- 
roés,  les  Physales ,  les  Vélelles,  et  en  outre 
la  Lucernaire ,  qui  peut-être  devrait  rester 
dans  le  voisinage  des  Méduses ,  quoiqu’elle 
soit  toujours  fixée  aux  corps  marins.  Une 
2e  section  était  formée  des  R.  médusaires. 
M.  de  Blainville,  dans  le  Dict.  des  sc.  nat., 
et  plus  tard,  en  1834,  dans  son  Man.  d'Ac- 
tin .,  sépara  formellement  du  type  des  Zoo- 
phytes,  pour  les  rapprocher  des  Mollusques, 
les  Béroides ,  dont  il  fait  l’ordre  des  Cilio- 
rjrades  ;  les  Pkysalides,  qui  forment  son  or¬ 
dre  des  Physogrades,  et  enfin  les  Diphyes. 
Il  ne  laissa  parmi  les  Zoophytes  que  les  Mé¬ 
duses  et  les  Vélelles,  formant  la  classe  des 
Arachnodermaires. 

Cependant,  en  1829,  Eschscholtz  avait 
publié  à  Berlin,  sous  le  titre  de  System  der 
Akalephen,  un  ouvrage  méthodique  d’au¬ 
tant  plus  précieux,  que,  dans  son  voyage 
de  circumnavigation,  ce  naturaliste  avait  pu 
observer  lui-même  la  plus  grande  partie  de 
ces  animaux.  Son  travail  peut  être  considéré 
comme  une  base  solide  pour  des  recherches 
ultérieures.  Tout  en  les  rectifiant,  surtout 
quant  à  la  disposition  et  à  la  caractéristique 
des  familles ,  les  Naturalistes,  qui  ont  écrit 
depuis  sur  ce  sujet,  ont  adopté  la  même 
marche  et  les  mêmes  idées  générales. 

Brandt,  dans  ses  mémoires  récents  qui  font 
partie  du  Recueil  de  l’Acad.  de  St.  Péters- 
bourg,  a  notamment  conservé  pour  les  Mé- 
dusides  les  familles  établies  par  Eschscholtz, 
en  les  disposant  dans  un  ordre  qui  se  rap¬ 
proche  de  celui  adopté  par  Cuvier. 

Eschscholtz  définit  ainsi  les  Acalèphes,  dont 
il  forme  une  classe  intermédiaire  à  celles  des 
Zoophytes  et  des  Echinodermes  :  Animaux 
rayonnés,  pourvus  d’organes  digestifs,  dis¬ 
tincts  dans  la  masse  du  corps,  et  d’organes 
locomoteurs  qui  leur  permettent  de  se  mou¬ 
voir  librement  dans  la  mer. —  D’ailleurs  les 
animaux  compris  sous  cette  dénomination 
commune  doivent  former  des  groupes  dis¬ 
tingués  par  les  caractères  les  plus  différents. 


Ainsi  le  même  auteur  les  partage  en  3  gran¬ 
des  divisions,  qu’à  tort  sans  doute  il  nomme 
des  ordres. 

Ce  sont  :  1°,  les  Cténophores,  qui  sont  sy¬ 
métriques,  pourvus  d’une  grande  cavité 
digestive  centrale,  et  qui  ont  pour  organes 
locomoteurs  des  rangées  de  lamelles  vibra- 
tiles  à  la  surface  extérieure;  ils  compren¬ 
nent  les  3  familles  des  Callianirides ,  des 
Mnémiides  et  des  Béroides,  et  seraient  mieux 
désignés  comme  classe  par  cette  dernière 
dénomination. 

2°,  Les  Discophores ,  qui  sont  circulaires, 
rayonnés,  avec  une  grande  cavité  digestive 
centrale ,  et  n’ont  pour  organes  locomoteurs 
que  le  disque  gélatineux  en  forme  de  cham¬ 
pignon  ou  de  cloche,  qui  constitue  la  masse 
principale  de  leur  corps.  Us  comprennent 
toutes  les  Méduses,  et  devraient  former 
une  classe  sous  la  dénomination  de  Médu- 
sides. 

3°,  Les  Siphonophores  ,  dont  la  forme  est 
plus  ou  moins  irrégulière  et  anormale,  qui 
n’ont  pour  organes  digestifs  que  des  suçoirs 
séparés,  sans  cavité  centrale  commune,  et 
pour  organes  locomoteurs  qu’une  cavité 
particulière  contractile,  ou  des  vessies  rem¬ 
plies  d’air.  Us  comprennent  3  familles  ayant 
si  peu  de  rapports  entre  elles,  qu’on  en  de¬ 
vrait  faire  au  moins  des  ordres,  savoir  : 
les  Diphyides ,  dont  le  corps  mou  est  con¬ 
tenu  dans  une  sorte  de  caisse  polyédrique, 
cartilagineuse,  et  possède  une  2e  partie  res¬ 
semblant  à  un  2e  corps  engagé  dans  le  1er; 
de  sorte  qu’on  les  a  prises  pour  les  assem¬ 
blages  de  deux  animaux;  les  Physophorides 
ou  Physalides ,  dont  le  corps  mou  est  pourvu 
à  l’extrémité  antérieure  d’une  vessie  nata¬ 
toire  remplie  d’air;  les  Vélellides,  dont  le 
corps  contient  une  pièce  cartilagineuse  ou 
calcaire,  creusée  à  l’intérieur  de  cellules 
remplies  d’air.  (Du.t.) 

*  ACALICAL.  Acalicalis  (  à  priv.;  xcüv£, 

calice),  bot.  —  L’insertion  des  étamines  est 
acalicale,  lorsque  ces  organespartent  du  ré¬ 
ceptacle  ,  sans  contracter  d’adhérence  avec 
le  calice.  (C.  u’O.) 

*  AC  AI  AC  IXE.  Acalicinus  («priv.  ;  xoû v£, 

calice),  bot. — Se  dit  d’une  plante  dépour¬ 
vue  de  calice.  (C.  d’Q.) 

*  ACALICULÉ.  Acaliculalus  (  à  priv.; 
xa>v£,  calice),  bot.  ru.  —  Ce  mol  s’emploie, 
par  opposition  à  celui  de  caHcnfé,  pour  ex- 


24 


ACA 


ACA 


primer  un  genre  ou  une  fleur  en  général  dé¬ 
pourvue  decalicule,  comme  certains  g.  de 
la  famille  des  Malvacées,  comparés  à  ceux 
dans  lesquels  le  calicule  environne  la  fleur. 

(A.  R.) 

*ACALLE.  Acalles  (àxaUnîç,  qui  n’est  pas 
beau),  ins. — G.  de  Coléoptères  tétram.,  fam. 
des  Curculionides ,  établi  par  Schoenherr 
dans  sa  div.  des  Cryptorhynchides  ,  et  dont 
voici  les  caract.  :  Ant.  médiocres,  assez  min¬ 
ces;  leur  funicuîe  composé  de  7  art.  ;  les  2 
premiers  allongés ,  obconiques,  les  autres 
courts,  presque  ronds ,  peu  séparés  ;  mas¬ 
sue  subovale.  Rostre  assez  long ,  robuste  , 
presque  cylindrique,  s’aplatissant  insensi¬ 
blement  vers  la  pointe,  légèrement  arqué. 
Yeux  placés  latéralement,  ovales,  un  peu 
déprimés.  Prothorax  un  peu  court  ou  pres¬ 
que  oblong,  tronqué  à  la  base ,  légèrement 
arrondi  sur  les  côtés ,  un  peu  saillant  au 
milieu  antérieurement,  lobé  plus  ou  moins 
distinctement  derrière  les  yeux.  Ecusson 
nul  ou  tellement  petit  qu’on  peut  à  peine 
l’apercevoir.  Elyt.  presque  ovales  ,  conjoin¬ 
tes,  convexe  en  dessus.  Pattes  médiocres , 
presque  d’égale  longueur,  robustes;  cuisses 
un  peu  épaisses,  et  quelquefois  denticulées. 
— M.  Dejean  a  adopté  ce  g.  dans  la  dernière 
édit,  de  son  Catal.;  mais  la  majeure  partie 
des  espèces  qu’il  y  rapporte,  au  nombre  de 
17,  sont  différentes  de  celles  qui  composent 
ce  même  g.  dans  l’ouvrage  de  Schoenherr , 
et  même  il  place  parmi  les  Tylodes,  2  esp. 
(T.  obesus  Dej.,  et  T.apicalis  Dej.),  qui  sont 
des  Acalles  pour  l’auteur  suédois.  Au  reste, 
celle  qui  a  servi  de  type  à  ce  dernier  pour 
établir  le  g.  dont  il  s’agit ,  est  le  Curculio 
camelus  Fab.,  qui  se  trouve  en  Styrie.  (D.) 

LACALLOPISTUS  (  àxa^Rü7rii7Toç,  sans  pa¬ 
rure).  ins. — G.  de  l’ordre  des  Coléoptères 
tétramères,  famille  des  Curculionides,  div. 
desErirhinides,  établi  par  Schoenherr.  Ce  g. 
a  pour  type  VA.  vellicosus  Gyll.,  esp.  des  In¬ 
des  orientales.  M.  Dejean,  qui  l’adopte,  en 
mentionne  une  autre  du  Sénégal,  qu’il  nom¬ 
me  A.  senegalensis.  Les  caract.  assignés  à  ce 
g.  par  Schoenherr  sont:  Ant.  de  longueur  mé¬ 
diocre,  peu  fortes,  insérées  vers  le  milieu  du 
rostre  ;  leur  funicuîe  composé  de  7  art.;  les  2 
premiers  peu  longs,  subconiques,  le  suivant 
un  peu  épais  ,  les  autres  transverses,  pres¬ 
que  perfoliés,  serrés,  s’épaississant  graduel¬ 
lement  jusqu’à  la  massue,  qui  est  subova¬ 


laire.  Rostre  assez  long,  robuste,  linéaire, 
un  peu  courbe.  Yeux  écartés,  presque  ronds, 
point  proéminents.  Prothorax  un  peu  plus 
court  que  sa  largeur  postér.,  bisinué  à  sa 
base,  légèrement  arrondi  sur  les  côtés,  beau¬ 
coup  plus  étroit  antérieurement.  Élyt.  un  peu 
plus  larges  que  le  thorax  à  sa  base,  oblon- 
gues,  presque  carrées,  arrondies  à  leur  ex¬ 
trémité,  avec  les  angles  huméraux  obtus. 
Cuisses  antér.  offrant  en  dessous  une  dent 
dans  leur  milieu,  et  serratiformes  après 
cette  dent;  tibias  antérieurs  courbés  en  de¬ 
dans.  (D.) 

*ACALLUS  [axcAkrtq,  qui  n’est  pas  beau). 
ins. — M.  Dejean  avait  d’abord  appelé  ainsi 
un  g.  de  Coléoptères  de  la  famille  des  Lamel¬ 
licornes  ;  mais  attendu  la  trop  grande  res¬ 
semblance  de  ce  nom  avec  celui  d 'Acalles , 
donné  antérieurement  à  un  g.  de  la  famille 
des  Curculionides,  il  lui  a  susbtitué  celui 
d  ’Atimus.  (D.) 

ACALYPMA  (àxodvcpoc ,  corruption  dans 
Théophraste  d’àxaDjcpyj,  ortie  de  mer,  ou 
plante  épineuse  indét.).  bot. pii. — C’est  le  nom 
grec  de  l’ortie,  que  Linné  a  transporté  à  un 
g.  de  la  famille  des  Euphorbiacées,  et  type  de 
la  tribu  des  Acaîyphées,  dont  quelques  espè¬ 
ces  présentent  une  ressemblance  extérieure 
avec  l’ortie  commune  sans  que  leurs  poils 
aient  la  même  propriété.  Ce  même  g.  porte 
en  français  le  nom  de  Ricinelle.  Ses  caract. 
sont  :  Fleurs  monoïques  ou  dioiques;  dans  les 
mâles  :  un  cal.  4-parti  ;  de  8  à  16  étam., 
dont  les  filets  se  soudent  entre  eux  par  leurs 
bases  épaissies  et  dont  les  anth.  offrent,  sus¬ 
pendues  sur  les  deux  côtés  d’un  connectif 
qui  termine  le  filet,  2  loges  distinctes,  libres, 
allongées,  flexueuses  et  en  forme  de  vers  ; 
dans  les  femelles  :  un  cal.  3-parti  ;  un  ovaire 
à  3  loges  1-ovulées,  surmonté  de  3  styles 
qui  se  découpent  en  une  foule  de  lanières 
fines,  inégales,  irrégulières ,  le  plus  souvent 
rouges  ;  il  devient  une  capsule  à  3  coques. 
Les  espèces,  dont  on  connaît  un  grand  nom¬ 
bre  (plus  de  60),  pour  la  plupart  originaires 
de  l’Amérique  et  surtout  des  régions  tropi¬ 
cales,  sont  arborescentes,  frutescentes  et  plus 
souvent  encore  herbacées,  et  rappellent  par 
leur  aspect  l’ortie,  ainsi  que  nous  l’avons 
dit,  ou  souvent  encore  les  Amarantes.  Leurs 
feuilles,  accompagnées  de  stipules,  sont  al¬ 
ternes,  le  plus  souvent  dentées,  glabres  ou 
velues  ;  leurs  fleurs  disposées  en  épis  axil- 


I 


AO  A 


25 


ACA 

lairesou  terminaux,  amentiformes;  épis  dans 
lesquels  les  fleurs  milles  extrêmement  petites 
se  groupent  en  petits  pelotons  scssiles  à  l’ais¬ 
selle  de  courtes  bractées,  tandis  que  les 
femelles  sont  solitaires,  environnées  chacune 
d’une  bractée  plus  longue  qu’elles,  persis¬ 
tante,  ordinairement  dentée  ou  lobée.  Lors¬ 
que  le  même  épi  porte  des  fleurs  des  deux 
sexes,  ce  sont  les  femelles  qui  sont  infé¬ 
rieures.  (Ad.  J.) 

*  ACALYPIIÉES.  Acalypheœ,  bot.  ni,  — 

F.  ACALYPIIA  et  EUPIIORBIACÉES.  {Aü.  J.) 

*  ACALYPTÈRES.  Acalyplerœ  (àxdftuwToç 
nu;  itt tpôv ,  aile),  ms. — Section  établie  par 
M.  Macquart  dans  la  tribu  des  Muscides  (Dip¬ 
tères),  et  renfermant  elle-même  17  s.-tribus 
dont  les  noms  suivent:  Dolichoceres ,  Loxo- 
cérides,  Cordylurides ,  Scatomysides  ,  Psilo- 
mydes ,  Ortalidées,  Téphritides  ,  Sepsidèes , 
Leptopodiles  ,  Thyréophoride.s  ,  Ulidiens  , 
Lauxanides  ,  Hydromysides  ,  Prophilides , 
Sphœrocêrides ,  Hèlèromysides  et  Hypoc'e- 
res.  Cette  section  comprend  le  plus  grand 
nombre  des  Muscides;  les  autres  sont  ré¬ 
parties  dans  celles  des  Créophiles  et  des 
Anthomyzides.  Outre  les  caract.  généraux 
delà  tribu  à  laquelle  ils  appartiennent,  les 
Acalyptères  présentent  les  caract.  particu¬ 
liers  suivants  :  Style  des  ant.  composé  de  1 
ou  2  articles  distincts  ;  front  large;  cuillerons 
nuis  ou  rudimentaires;  lre  cellule  postérieure 
des  ailes  ouverte.  L’absence  des  cuillerons  a 
donné  lieu  au  nom  appliqué  à  cette  section. 

Le  grand  nombre  de  divisions  qu’on  a  été 
obligé  d’établir  parmi  les  Acalyptères  prouve 
combien  leurs  formes  sont  variées.  Pour  ne 
pas  nous  répéter  à  cet  égard,  nous  renvoyons 
à  chacun  de  leurs  g.  et  de  leurs  sous-tribus, 
nous  bornant  à  parler  ici  de  leurs  habitudes 
qui  se  ressentent  généralement,  suivant 
M.  Macquart,  de’ l’infériorité  de  leur  orga¬ 
nisation  et  de  la  délicatesse  de-  leur  corri- 
plexion.  Ils  vivent  le  plus  souvent  sous  l’om¬ 
brage  des  bois,  l’épaisseur  des  gazons  et  dans 
les  plantes  aquatiques.  On  en  rencontre  peu 
sur  les  fleurs.  Ils  s’exposent  rarement  aux 
rayons  du  soleil ,  dont  l’éclat  et  la  chaleur 
semblent  trop  vifs  pour  leurs  faibles  organes. 
Leur  vol  est  énervé,  et  ne  s’étend  qu’à  de 
courtes  distances:  jamais  on  ne  les  voit, 
comme  beaucoup  d’autres  Diptères ,  s’élan¬ 
cer  à  la  poursuite  d’une  proie  fugitive.  La  na¬ 
ture,  en  les  condamnant  à  une  vie  obscure,  en 

TOM.  i. 


a  cependant  varié  la  destination.  On  peut  les 
séparer  en  2  grandes  div.  sous  le  rapport  de 
leur  manière  de  vivre  :  les  uns  se  nourrissent 
de  substances  animales  et  végétales  en  dé¬ 
composition  ,  les  autres  de  substances  végé¬ 
tales  seulement,  mais  vivantes.  Les  premiers 
cherchent  leur  nourriture  et  placent  le  ber¬ 
ceau  de  leurs  larves,  tantôt  sur  les  cadavres, 
comme  les  Thyrêophores ,  ou  sur  les  excré¬ 
ments,  comme  les  Scciiophages ;  tantôt  sur  les 
détritus  des  plantes,  sur  les  champignons  en 
déliquescence,  comme  les  Sapromyzes.  Les 
liqueurs  spiritueuses  nourrissent  les  larves 
des  Drosophiles,  et  les  laitages  fermentés  cel¬ 
les  des  Piophiles.  Les  Acalyptères  de  l’autre 
div.  déposent  leurs  œufs  sur  les  Plantes.  Les 
larves  des  Ortalidées  et  des  Téphritides sedé- 
veloppent  dans  les  organes  de  la  fructifica¬ 
tion  et  y  déterminent  souvent  des  excrois¬ 
sances  galliformes;  celles  des  Hydromysides 
et  d’une  partie  des  Hèlèromysides  pénètrent 
dans  l’intérieur  des  tiges  et  en  dévorent  la 
substance  médullaire.  Ainsi  les  Chlorops 
dévastent  quelquefois  les  céréales  et  particu¬ 
lièrement  l’orge  dans  les  plaines  delà  Suède. 
Un  grand  nombre  de  ces  Diptères,  tels  que  les 
Dolichoceres ,  vivent  sur  les  plantes  aquati¬ 
ques.  Les  larves  des  Doricères  ont  été  obser¬ 
vées  sur  les  lentilles  des  étangs.  Les  Calohales 
semblent  pourvus  de  la  faculté  de  marcher 
sur  les  eaux.  Enfin  les  Adores  sont  propres 
aux  plages  maritimes  ;  elles  habitent  les  fu¬ 
cus,  et  marchent  même  sur  l’écume  des  flots. 

(D.) 

ACALYPTUS  (axaWroç,  non  couvert), 
ixs.. — G.  de  l’ordre  des  Coléoptères  tétramè- 
reSjfamill.  des  Curculionides,  div.  des  Erirhi- 
nides,  établi  par  Schoenherr  et  adopté  par  M. 
Dejean.  Il  a  pour  type  le  Rhynchœnus  Carpini 
Gyll.  espèce  de  la  Suède.  M.  Dejean  en  men¬ 
tionne  2  autres  dans  son  Catal.,  l’une  qu’il 
nomme  A.  canescens,  et  l’autre  appelée  .zC 
rafipennis  par  Schoenherr.  Toutes  deux  sont 
du  midi  de  la  France.  Voici  les  caract.  assi¬ 
gnés  à  ce  g.  par  l’auteur  suédois  :  Ant.  médio¬ 
cres,  assez  minces;  leur  funicule  composé  de  7 
art.;  les  2  basilaires  allongés,  obeoniques, 
dont  le  premier  plus  long  et  plus  épaisses  au¬ 
tres  courts,  tronqués  au  sommet,  resserrés , 
s’élargissant  insensiblement  ;  massue  ovale. 
Rostre  allongé,  un  peu  mince,  linéaire,  ar¬ 
qué.  Yeux  placés  latéralement,  arrondis,  peu 
convexes.  Prothorax  légèrement  bisinué  à  la 

2* 


ACA 


26 

base,  plus  étroit  par  devant,  un  peu  arrondi 
sur  les  côtés,  tronqué  au  sommet.  Élyt.  car¬ 
rément  ovales,  légèrement  convexes,  arron¬ 
dies  à  leur  extrémité  et  ne  couvrant  point 
l’anus.  (D.) 

AGAMARGHIS  (nommyth.  d’une  fille  de 
l’Océan),  polyp.-  Lamouroux  a  établi  sous  ce 
nom  une  div.  générique,  comprenant  les  Cel- 
lariées  à  polypiers  dichotomes  dont  les  cellu¬ 
les  unies,  alternes  et  terminées  par  1  ou  2 
pentes  latérales,  portent  une  vésicule  à  leur 
ouverture,  comme  cela  se  voit  dans  le  Cel- 
laria  nerelina ,  figuré  par  Ellis  (  Corail .  pl. 
19).  Mais  ce  g.  ne  me  paraît  pas  devoir 
être  adopté;  carie  seul  caract.  qui  le  distin¬ 
gue  est  la  vésicule  qui  surmonte  l’ouver¬ 
ture  des  cellules,  et  cette  vésicule  n’est  évi¬ 
demment  autre  chose  qu’un  récept.  gem- 
mifère  analogue  à  ceux  qui  se  développent 
chez  les  Escliarres ,  etc.  Si  l’on  en  faisait  abs¬ 
traction,  ces  Polypiaires  ne  différeraient  en 
rien  de  diverses  Cellariées,  rangées  à  tort  par 
Lamouroux  dans  son  g.  CmaÉqetdésignées  par 
M.  de  Blainville  sous  le  nom  de  Bicellaires. 
Ainsi,  suivant  toute  probabilité,  ce  sont  les 
mêmes  polypes,  dont  on  a  formé  2  g.,  sui¬ 
vant  qu’on  les  observa  avant  ou  après  le 
développement  de  la  vésicule  ovarienne. 

(M.  E.) 

*ACAMATUS  (  axa,u.ctç,  infatigable),  ins. 
— Schœnherr  fait  précéder  sa  Monographie 
des  Curculionidcs  d’une  table  synoptique 
des  g.  dont  il  la  compose,  et  y  fait  mention 
du  g.  Acamatus ,  créé  par  lui,  et  auquel  il 
donne  pour  type  le  Monomus  scutellciris  de 
Say;  mais,  soit  oubli,  soit  qu’il  ait  jugé  à 
propos  de  le  supprimer  ensuite,  il  n’en  est 
plus  question  dans  la  partie  descriptive  de 
ces  mêmes  genres.  (D.) 

ACAME.  Acamas.  moll. — Dans  sa  Con¬ 
chyliologie  systématique ,  Monlfort  a  proposé 
ce  genre,  dont  on  a  reconnu  depuis  l’inu¬ 
tilité,  pour  une  espèce  de  Béleinnite  ayant 
naturellement ,  ou  peut-être  accidentelle¬ 
ment,  un  pore  au  sommet.  (Diïsii.) 

* ACANACÉES.  Acanaceœ,  Césalpin.  bot. 
pii. — Syn.  de  Chicoracées.  (G.  u’O.) 

*ACAMDES.  poiss. — Nom  mai  écrit  par 
Bonnaterre,  et  qui  a  été  ainsi  copié  par  tous 
ses  successeurs.  P.  alchandes.  (Val.) 

*  ACAATJT1A  (  axavOa,  épine),  ins.  —  G.  de 
l’ordre  des  Coléoptères  pentamères,  fam.  des 
Slernoxcs ,  tribu  des  Buprcstides,  établi  par 


ACA 

MM.  Gory  et  de  Laporte ,  qui  lui  assignent 
les  caract.  suivants  :  Palpes  maxillaires  assez 
longs,  grêles,  formés  de  3  art.  visibles;  le 
basilaire  1res  long,  cylindrique  et  grêle;  le 
2e  conique;  le  3e  en  ovale  allongé.  Palpes  la¬ 
biaux  de  3  art.;  le  1er  à  peine  visible,  le  2e 
cylindrique,  le  3me  ovalaire.  Labre  en  carré 
transversal ,  très  échancré  en  avant.  Menton 
large,  transversal.  Lèvre  pointue  et  ciliée. 
Mâchoires  formées  de  2  lobes,  dont  l’externe 
très  grand  ,  arqué;  l’interne  petit  et  pointu. 
Mandib.  fortes ,  arquées ,  armées  intérieure¬ 
ment  à  l’extrémité  de  3  fortes  dents.  Anten¬ 
nes  de  i  l  articles  :  le  1er  gros;  le  2me  assez  pe¬ 
tit,  allongé;  les  3me  et  4me  égaux,  longs  et 
coniques  ;  les  autres  transversaux,  dilatés  in¬ 
térieurement.  Tarses  à  1er art.  allongé;  les  3 
suivants  échancrés,  triangulaires.  —  Ce  g., 
qui  ne  figure  pas  dans  le  Catal.  de  M.  Dejean, 
ne  renferme  qu’une  seule  espèce,  celle  de 
Cayenne  ,  que  les  auteurs  appellent  A.  octo- 
punciata ,  et  que  M.  Dejean  rapporte  à  son  g. 
Prionophora  sous  le  nom  spécifique  de  P . 
calachlora.  (D.) 

AC  AN  TH  AC  ÉE  S .  Acanihaceœ.  bot.  pii. 
—  Famille  de  plantes  dicotylédones,  à  corolle 
monopétale  hypogy ne,  offrant  les  caract.  sui¬ 
vants  :  Cal.  à  4  ou  5  div.,  souvent  complète¬ 
ment  distinctes  et  ordinairement  imbri¬ 
quées,  quelquefois  mullifides;  d’autres  fois  , 
mais  rarement,  entier  et  réduit  à  un  petit 
anneau,  persistant.  Cor.  tubuleuse,  à  limbe 
quelquefois  personné,  plus  souvent  bilabié, 
offrant  plus  rarement  ou  une  seule  lèvre ,  ou 
des  div.  presque  égales.  Etam.  4,  didynames, 
la  paire  antér.  plus  courte  ,  quelquefois  dé¬ 
pourvue  d’anthères,  d’autres  fois  manquant 
tout-à-fait.  Anthères  à  2  loges  symétriques 
ou  non,  ou  à  une  seule,  s’ouvrant  par  une 
fente  longitudinale.  Ovaire  surmonté  d’un 
style  simple  que  termine  un  stigmate  2-lobé 
ou  plus  rarement  indivis,  environné  d’un  dis¬ 
que  à  sa  base,  à  2  loges  contenant  chacune 
2  ou  plusieurs  ovules.  Fruit  capsulaire,  bilo- 
culaire,  s’ouvrant  en  2  valves  opposées  à  la 
cloison,  qui  se  sépare  elle-même,  suivant 
son  axe,  en  2  moitiés  restant  chacune  atta¬ 
chées  à  la  valve  correspondante,  ou  d’autres 
fois  s’en  séparant  avec  élasticité.  Graines  at¬ 
tachées  à  l’axe ,  et,  après  la  déhiscenc'e ,  por¬ 
tées  sur  le  bord  inlér.  de  chaque  demi-cloi¬ 
son  ,  au  moyen  d’appendices  qui  en  partent , 
et  qui  offrent  le  plus  souvent  la  forme  d’un 


ACA 


ACA 


27 


crochet  sous-tendant  la  graine,  plusrarement 
celle  d’une  cupule  ou  d’un  simple  mamelon  , 
et  qu’on  a  distingués  par  le  nom  de  réti- 
nacles.  Ces  graines,  recouvertes  d’un  test 
lâche,  sont  dépourvues  de  périsperme,  à  em¬ 
bryon  droit  ou  courbe,  dont  les  cotylédons 
sont  droits  et  arrondis  ;  la  radicule  droite  ou 
courbe  elle-même  est  dirigée  en  bas. 

Les  esp.  de  cette  famille  sont  des  plantes 
herbacées  ou  frutescentes,  à  feuilles  oppo¬ 
sées,  simples,  indivises,  entières  ou  dentées, 
rarement  sinueuses  ou  tendant  à  se  partager 
en  lobes,  souvent  obliques  à  leur  base  et  in¬ 
égales  dans  chaque  paire  par  une  alternation 
régulière,  qui  les  fait  quelquefois  paraître 
distiques  ;  à  intloresc.  axillaire  ou  termi¬ 
nale,  quelquefois  uniflore,  plus  souvent 
disposée  en  panicules,  faisceaux,  grappes  ou 
épis,  dans  lesquels  les  fleurs,  ordinairement 
opposées,  sont  accompagnées  de  1  ou  3  brac¬ 
tées,  quelquefois  très  développées,  folifor- 
mes ,  et  venant  suppléer  le  calice  alors  di¬ 
minué. —  Elles  habitent,  pour  la  plupart, 
les  régions  tropicales ,  quoiqu’un  petit  nom¬ 
bre  vienne  se  montrer  en  Europe,  jusque 
sur  les  bords  du  bassin  méditerranéen,  et 
en  Amérique  jusqu’en  Pensylvanie.  Leurs 
propriétés  n’offrent  rien  de  remarquable  ni 
de  général. 

Le  travail  le  plus  complet  et  le  plus  récent 
dont  elles  aient  été  l’objet,  est  celui  de  Nees 
d’Esenbeck,  qui,  en  décrivant  les  nombreu¬ 
ses  esp.  de  l’Inde,  dans  l’ouvrage  de  Wallich 
( Pl.asiat.rarior .),  a  donné  delà  famille  une 
monographie  à  laquelle  nous  empruntons 
les  div.  ultérieures  et  le  catalogue  des  g.,  tel 
qu’il  a  été  présenté  avec  additions  par  Lind- 
ley.  Il  partage  les  Acanthacées  en  3  tribus, 
dont  le  principal  caract.  distinctif  est  em¬ 
prunté  à  la  forme  des  rétinacles,  qui  est  un 
crochet  sous-tendant  la  graine  dans  les  Ec- 
rnatacanihées ,  un  petit  mamelon  la  portant 
suspendue  dans  les  Nelsonièes ,  une  cupule 
cornée  la  soutenant  dans  les  77 lunbergiées. 
La  3me  tr.,  qui  renferme  la  plus  grande  partie 
des  g.,  a  été  subdivisée  elle-même  en  7  sect., 
d’après  des  considérations  tirées  des  combi¬ 
naisons  diverses  qu’offrent  la  forme  du  ca¬ 
lice  et  surtout  de  la  corolle,  le  nombre  des 
étamines,  fertiles  ou  stériles ,  la  hauteur  à  la¬ 
quelle  leurs  filets  s’insèrent  sur  la  corolle,  le 
nombre  ,  la  forme  et  la  direction  relative  des 
loges  de  l’anthère,  la  proportion  et  la  situa¬ 


tion  des  graines,  ainsi  que  d’après  quelques 
modifications  secondaires  des  rétinacles  et 
de  l’inflorescence. 

GENRES. 

lre  tribu.  TîiUNBERGlÉES.  —  Tlmnber- 
gia ,  L.;  Meyenia ,  Nees.;  Hexacenlris ,  Nees.; 
Mendoza ,  R.  et  P.;  Ciistcix ,  Mart. 

2me  trib.  NELSONIÈES . — E  ly  t  ra  ri  a ,  Vahl.^ 
Nelsonia  ,  R,  Br.  ;  Adenosma ,  R.  Br.;  Eber- 
rnayera,  Nees.;  Erythraconlhus,  Nees.;  Gyrn- 
nacanihus ,  Nees. 

3mc  trib.  ECMATACANTHÉES. —  1 .  iiygro- 
piiilées.  Herniadelphis ,  Nees.;  Hygrophila , 
R.  Br.  ;  Geissomeria ,  Lindl.  ;  —  2.  ruelliées. 
Dyschoriste,  Nees.;  Chœiacanlhns ,  Nees.  ; 
Dipteracanlhus ,  Nees.;  Aphragmia,  Nees.; 
Petalidium ,  Nees.;  Slephanophysum ,  Pohl.; 
Haberlea,  Friw.;  Colophanes,  Don.  ;  Ruellia , 
L.  ;  Phlebophyllum ,  Nees.  ;  Buterœa ,  Nees.; 
Adenacanlhus ,  Nees;  Stenosiphonium,  Nees.; 
Slrobilanlhes,  RI .•Slenandrium,  Nees.  ;  Æch- 
manlhera ,  Nees.  ;  Goldfussia ,  Nees  ;  Asy sla- 
sia  ,  Nees.  ;  Echinacanihus,  Nees.  ;Lepiacan- 
thus,  Nees.  —  3.  barlériées.  Asteracanlha  , 
Nees.  \Barleria,  L .-Lophostacliys,  Pohl.;  iVo- 
maphila  ,  Bl.  ;  Ætheliema  ,  R.  Br.  ;  Lepidaga- 
this ,  W.;  Aphelandm ,  R.  Br.;  Neuracanlhus, 
Nees.;  Conjthacanihus ,  Nees.  —  4.  acan- 
thÉes.  Blepharis ,  J.  ;  Blepharacanihus,  Nees.; 
Acanthus ,  h.  -  Acanthodium ,  Del.;  Diliva- 
ria ,  J. —  5.  justiciées.*  Ruellioïdes:  Cros- 
sandra,  Sal.;  Endopogon ,  Nees.  ;  Loxanlhus, 
Nees .  ;  Phlogacanthus ,  Nees.;  Crypiophrag - 
mium,  Nees.  **  Gendarussiées  :  Rostellaria , 
Nees.;  Hemichorisie ,  Nees.;  Grapiophyllmn , 
Nees.;  Beloperone ,  Nees.;  Adhatoda,  Nees.; 
Gendarussa,  Nees.  ;  Bhyliglossa,  Nees.  ;  Lep- 
toslachya  ,  Nees.  ;  Gymnoslachyum  ,  Nees-. 
***  Eranthémées  :  Eranihemum,  R.  Br.;  Cha- 
meranlhemum ,  Nees.  ;  Jusücia,  L.;  Bhinacan- 
thus  ,  Nees.  — 6.  dicliptérées.  Blechum ,  J.^ 
Rungia ,  Nees.  ;  Dicliptera ,  J.  ;  Amphiscopia, 
Nees.-,Peristrophe,  Nees .^Sauiiera,  Decaisne.f 
Hypoestes,So\.;  Rlmphidospora,  Nees. — 7.  an- 
dkographidées.  Erianlhera,  Nees.  ;  Haplan - 
thus  ,  Nees.  ;  Andrographis ,  Wall. 

(Ad.  J.) 

*ACÂNTHÂGEIVYS  (axocvOa ,  épine  ;  ysvvç-, 
mâchoire),  ois.  —  Nouveau  g.,  établi  par 
Gould  (Proceedings  1 837) ,  sur  une  esp.  du  g. 
Philedon  de  Cuvier  et  dont  les  caract.  sont  : 
Bec  de  la  longueur  de  la  tête,  comprimé  , 
aigu,  légèrement  arqué;  narines  basales  ; 


28 


ACA 


ACA 


mandib.  super,  éehancrée  vers  son  extrémité 
et  finement  denticulée  en  scie  ;  une  partie 
sous-oculaire,  nue,  en  forme  de  bandelette 
depuis  la  base  du  bec  ;  les  joues  garnies  de 
pointes  rigides  au  dessous  de  celte  nudité. 
Pieds  robustes;  pouce  fort,  plus  grand  que 
le  doigt  médian.  Ailes  courtes,  obtuses.Queue 
médiocre,  égale  à  son  extrémité. — Ce  g.,  voi¬ 
sin  de  VAnihochcira  de  Yigors,  ayant  pour 
type  le  Merops  carunculalus  ou  pie  à  pende¬ 
loques,  en  diffère  par  sa  queue  égale,  sa  nu¬ 
dité  sous-oculaire  et  ses  joues  épineuses. 
L’esp.  type  est  VA.  rufo-gularis  Gould,  de 
laN.-Galle  du  Sud  ( Synops .  ois.  de  l’Aust.). 

(Lafr.) 

*  AGANTHARHINUS  (axavGa ,  épine  ;  pc'v, 
bec,  nez  ).  ins. — G.  de  l’ordre  des  Coléoptères 
tétramères ,  famille  des  Curculionides,  établi 
par  Schœnnerr,  qui  lui  donne  les  caract.  sui¬ 
vants  :  Ant.  de  médiocre  longueur,  peu  for¬ 
tes;  le  1er  article  de  leur  funicule  turbiné, 
les  autres  transverses ,  un  peu  tronqués  et 
serrés  au  sommet,  s’épaississant  graduel¬ 
lement  en  dehors;  massue  presque  sécuri- 
forme.  Rostre  assez  court,  robuste,  se 
courbant  subitement  vers  la  pointe,  presque 
gibbeux,  bidenté  au  dessous  de  l’insertion 
des  antennes.  Prothorax  oblong,  légèrement 
bisinué  à  la  base,  plus  étroit  dans  sa  moi¬ 
tié  antérieure,  un  peu  convexe  en  dessus; 
écusson  assez  grand ,  triangulaire.  Elyt.  ova- 
les-oblongues,  arrondies  à  leur  extrémité, 
légèrement  convexes  en  dessus.  Pattes  ro¬ 
bustes,  presque  d’égale  longueur;  le  pé¬ 
nultième  article  des  tarses  presque  rond. 
—  Ce  g.,  qui  ne  figure  pas  dans  le  Calai,  de 
M.  Dejean,  a  pour  type  une  esp.  unique  du 
Cap  de  B.-E.  ,  nommée  A.  Dregei  par 
Schœnherr.  (D.) 

ACANTHE.  Acanthus ,  Juss.  (axavOoç,  nom 
de  cette  plante  chez  les  Grecs),  bot.  pii.  — 
G.  de  la  famille  des  Acanthacécs,  dont  il  est 
le  type.  Voici  comment  Nees  d’Esenbeck 
( PL.  asiai.  rarior.,  t.  3)  en  circonscrit  les  ca¬ 
ract.  :  Cal.  4-fide  ;  la  div.  supér.  et  l’infér. 
beaucoup  plus  grandes,  cette  dernière  2-fide 
au  sommet.  Cor.  1— labiée  ;  lèvre  3-fidc  ou  3- 
lobée,  quelquefois  auriculée  à  la  base,  à  bord 
supérieur  très  entier.  Étain.  4,  subdidyna- 
mes,  à  filaments  infères,  infléchis  au  som¬ 
met;  Anlh.  1-loculaires,  ciliées,  les  supér. 
dressées,  les  infér.  transverses,  à  l’extrémité 
du  filament  en  crochet.  Capsule  ovale,  2-lo- 


eulaire,  comprimée,  4-sperme,  loculicide- 
bivalvc  ;  cloison  ligneuse,  1-sulquéc,  dilatée 
au  sommet,  obliquement  tronquée,  s’écar¬ 
tant  des  valves.  Graines  ovales,  comprimées, 
tuberculées,  sous- tendues  par  des  tinacles 
épais,  obtus,  un  peu  dressés.  Inflorescence 
en  épi  terminal,  aphylle;  fleurs  3-bractéi- 
fères;  une  bractée  commune,  ciliée-soyeuse. 
—  Les  Acanthes  sont  des  plantes  herbacées, 
vivaces  ou  suffrutescentes,  remarquables  par 
la  beauté  de  leur  port.  On  en  connaît  envi¬ 
ron  une  douzaine  d’esp.,  presque  toutes  par¬ 
ticulières  aux  régions  tropicales.  Deux  d’en¬ 
tre  elles,  les  A.  mollis  et  spinosus ’,  croissent 
naturellement  dans  le  midi  de  l’Europe  et 
de  la  France.  Ces  espèces  portent  le  nom 
vulgaire  de  Branc-ursine ,  à  cause  ,  dit-on, 
d’une  prétendue  ressemblance  avec  une  patte 
d’ours.  Vitruve  a  rendu  la  lre  célèbre  par 
l’historiette  qu'il  raconte  à  son  sujet,  et  d’où 
il  résulte  que  le  sculpteur  Callimaque  ,  d’a¬ 
près  une  feuille  de  cette  Acanthe  roulée  par 
accident  en  volute,  aurait  imaginé  le  mo¬ 
dèle  du  beau  chapiteau  corinthien.  Dans 
nos  officines ,  elles  sont  aujourd’hui  peu 
employées  comme  plantes  médicinales. 

(C.  L.) 

*ACANTHÉES.  Acantheœ.  bot.  pu. — Une 
des  sect.  de  la  tribu  des  Ecmatacanthées , 
dans  la  famille  des  Acanthacées.  (Ad.  J.) 

*  ACANTHÉPHIPPIE.  Acanthephippium 
(oocavôa ,  épine;  ècptmciov ,  selle  ;  on  trouve 
souvent  écrit  par  erreur  acanlhophippium ). 
bot.  pii. — Ce  g.,  de  la  famille  des  Orchidées, 
tribu  des  Vandées,  a  été  établi  par  Blume, 
dans  sa  Flore  de  Java,  pour  une  plante  non 
parasite,  dépourvue  de  tige,  croissant  dans 
les  forêts  montueusès  de  Java,  et  à  laquelle 
ce  botaniste  donne  les  caract.  génériquessui- 
vants  :  Cal.  globuleux  et  renflé,  à  div.  extér. 
soudées;  les  2  latérales  attachées  à  la  base 
du  gynostème;  la  supér.,  réunie  aux  2  intér. 
et  latérales  qui  sont  spatulées,  forme  une 
sorte  de  voûte.  Labelle  unguiculé  ,  atta¬ 
ché  à  la  base  très  prolongée  du  gynostème  ; 
limbe  à  3  lobes.  Anth.  charnue  ,  à  2  loges , 
contenant  8  masses  polliniques  inégales  et 
sessiles. —  L’espèce  la  ï,e  connue  est  VA. 
javanicum  Bl.  Une  2e  espèce  [A.  sylhetense 
Lindl.),  a  été  trouvé  dans  leSylhet  parWal- 
lich.  (A.  R.) 

ACANTÏIÏAS  (  àxoivQta ç  ).  poiss.  —  Nom 
grec  employé  par  Aristote  (  FJ  b.  vi ,  cap.  x. 


AGA 


ACA 


29 


comme  épithète,  d’un  de  scs  yaieoç,  et  que 
Gaza  explique  ainsi  :  Spinaces  vero  Musteli, 
sic  à  spina  quam  liabent ,  nuncupali.  Ronde¬ 
let  a  appliqué  cette  expression  au  Squale  que 
nous  désignons  actuellement  sous  le  nom 
d’ Aiguillât  (  Squalus  acanthias  L.  ).  Il  me 
semble  cependant  que  Rondelet  et  ses  sue^ 
cesseurs  auraient  pu  tout  aussi  bien  l’attri¬ 
buer  au  Squale  Humantin  (  Squalus  centrina 
Lin.),  qu’il  a  regardé  comme  le  VLtvrplvn 
d’Athénée.  En  adoptant,  avec  tous  les  Ich- 
thyologistes ,  l’application  actuelle  du  mot 
Acanthias ,  je  ferai  remarquer  qu’on  ne  peut, 
dans  aucun  cas,  le  traduire  ,  comme  l’ont 
fait  tant  de  Glossaires,  par  le  mot  de  Re¬ 
quin  ;  le  poisson  désigné  sous  ce  nom  ,  et  si 
connu  des  navigateurs  et  des  naturalistes, 
n’ayant  aucune  épine. 

Gmelin  s’est  aussi  servi  du  mot  Acan- 
thias  comme  épithète  de  sa  dernière  esp.  de 
Gastérostée  ;  mais  ce  Gasterosteus  acanthias , 
dont  Lacépède  a  fait  un  Centronote  sous  ie 
même  nom,  n’est  autre  que  l’Épinoche 
commune  (  Gasterosteus  aculeatus  L.) 

(Val.) 

ACANTHIE.  Acanthia  (axavGa,  épine). 
uns.  —  G.  de  l’ordre  des  Hémiptères ,  établi 
par  Latreille,  appartenant  à  la  famille  des 
Leptopodiens  de  Rrullé  ou  Riparii  de  Rur- 
mcister,  et  ayant  pour  caract.  propres  à  le 
distinguer  de  ses  congénères  :  la  forme  de 
son  bec  long  et  dépourvu  d’épines,  et  les 
cuisses  des  pattes  antérieures  qui  sont  iner- 
mes.  —  On  ne  connaît  de  ce  g.,  dont  le  type 
est  VA.  saltatoria  L.,  que  7  ou  8  esp.  euro¬ 
péennes,  qui  sont  de  petite  taille;  elles  vi¬ 
vent  dans  le  voisinage  des  eaux  douces  ou 
salées,  courent  très  vite  et  sautent  avec  beau¬ 
coup  d’agilité.  A  cantine  est  aussi  le  nom  d’un 
g.  créé  parFabricius  pour  la  punaise  des  lits. 
Panzer,  de  son  côté,  l’applique  aux  Tingis 
et  Syrtis  de  Fabricius  et  au  Piesma  de  l’En¬ 
cyclopédie.  (Bl.) 

*  ACAATÜLVA  (àxavGtvoç,  épineux),  ins. 
—  G.  de  l’ordre  des  Diptères,  div.  des  Bra- 
chocères,  famille  des  Notacanthes,  tribu  des 
Stratiomydes, établi  par  Wiedemann  et  adop¬ 
té  par  M.  Macquart,  qui  le  caractérise  ainsi  : 
3nie  article  des  ant.  cylindrique,  à  5  div., 
dont  la  lre  allongée;  les  3  suivantes  plus 
courtes,  et  la  5e  conique,  dirigée  oblique¬ 
ment.  Thorax  allongé,  assez  étroit;  écusson 
à  4  pointes.  Abdomen  assez  large  ,  ovalaire. 


Ailes  à  4  cellules  postérieures.  Les  4  pointes 
de  l’écusson  et  la  forme  allongée  du  thorax 
rendent  ce  g.  très  remarquable.  Il  a  pour  type 
VA.  elongata  Wicd. ,  qu’on  trouve  dans  l’A¬ 
mérique  méridionale.  (D.) 

ACANTÏIINIÜN ( axavGa,  épine;  Ivtov, oc¬ 
ciput).  poiss.  —  Nom  donné  par  Lacépède  à 
un  g.  de  Poissons,  qu’il  croyait  voisin  des 
Chétodons,  parce  que  Bloch  avait  placé  par¬ 
mi  lesChétodons  les  2  esp.  sur  lesquelles  le 
naturaliste  français  établissait  cette  coupe. 
Ce  g.,  quant  à  ces  2  esp.  [VA.  Rhomboïde, 
et  VA.  bleu ) ,  n’est  qu’un  double  emploi  de 
2  autres  qu’il  établissait  sous  les  noms  de 
Trachinote  et  de  Cœsiomore;  quant  à  la 
3me  esp.  (VA.  orbiculaire ) ,  elle  est  du  g.  des 
Platax,  de  la  famille  des  Squamipennes  ;  ce 
qui  a  engagé  Cuvier  à  ne  point  conserver  le 
g.  Acanthinion  dans  la  classif.  des  poissons 
du  Règne  animal.  (Val.) 

*  ACANTIIIQUE.  Acanthicus  (àxavGtxoç , 

épineux),  ins. — G.  de  l’ordre  des  Hémiptères, 
section  des  Homoptères,  famille  des  Cica- 
delles,  dont  l’établissement  est  dû  à  M.  de 
Laporte,  qui  en  a  tiré  les  principaux  caract. 
de  la  formedes  antennes  (composées  de  3  art., 
dont  les  2  premiers  très  courts,  elle  3me  ayant 
l’apparence  d’une  soie) ,  et  de  celle  du  corse¬ 
let,  surmonté  d’un  prolongement  dirigé  en 
avant  et  bifide  à  l’extrémité.  Ce  g.  se  rap¬ 
proche  beaucoup  des  Centrotus;  les  esp.  en 
sont  peu  nombreuses  et  propres  à  l’Améri- 
rique  méridionale.  Il  a  pour  type  VA.Stollii 
Lap.,  figuré  dans  l’ouvrage  de  Stoll  (. Icon . 
cim.).  (Rl.) 

*  AC  ANTHÏZE .  Acanthiza  (axavGa,  épine  ; 

,  je  place),  ois.  —  G.  de  Vigors  et  Hors- 
field,  faisant  partie  des  Becs-fins  de  Cuvier, 
et  ayant  pour  caract.  :  Bec  court,  grêle, 
droit,  déprimé  à  la  base,  comprimé  vers  la 
pointe  ;  mandib.  supér.  à  peine  échancrée  ; 
narines  linéaires  recouvertes  d’une  mem¬ 
brane  ,  en  partie  cachées  par  les  petites  plu¬ 
mes  et  les  soies  de  la  base  du  bec  ;  ailes  mé¬ 
diocres  ou  longues,  arrondies;  lres  rémiges 
étagées,  la  2me  plus  courte  que  les  4  sui¬ 
vantes  dont  les  3,4,  et  5me  sont  les  plus 
longues  et  à  peu  près  égales;  queue  médio¬ 
cre  ,  légèrement  échancrée  ou  arrondie;  l’ex¬ 
trémité  des  rectrices  et  des  rémiges  finissant 
quelquefois  en  une  petite  pointe  courte  ; 
plumes  du  front  et  du  vertex  souvent  arron¬ 
dies  en  forme  de  petites  écailles;  pieds  de 


30 


ACA 


A  CA 

longueur  moyenne;  doigts  et  ongles  annon¬ 
çant  assez  de  force  de  préhension.  Ce  petit 
groupe  australien  semble  établir  le  passage 
des  Roitelets  aux  Mêlions  et  se  compose  au¬ 
jourd’hui  de  U  esp.,  dont  8  sont  figurées 
dans  le  Synop .  des  ois.  de  V Auslr.  deGould, 
qui  a  retiré  du  g.  VA.  frontalis  de  Yigors 
pour  en  former  le  type  de  son  nouv.  g.  Ser- 
ricornis  ( même  ouvr.  part.  4).  (Lafr.) 

* ACANTHOBOTRYA,  Eckl.  et  Zeyh. 
(axavOoc,  épine;  So-pvç,  grappe),  bot.  pii. — 
G.  de  la  famille  des  Légumineuses,  s. -ordre 
des  Papilionacées,  tribu  des  Lotées,  s.-tribu 
des  Génistées.  Suivant  Ecklon  et  Zeyher 
[Plant  Cap.  1,  p.  192),  ce  g.,  dont  ils  décrivent 
0  esp.,  est  voisin  des  Cebeckia ,  et  offre  les 
caract.  suivants:  Cal.  à5  dents  presque  éga¬ 
les.  Corolle  (glabre)  à  étendard  suborbicu- 
laire,  onguiculé;  ailes  courtes  ;  carène  dicé- 
phale,  subrectiligne.  Étam.  monadelphes, 
à  gaine  fendue  antérieurement.  Ovaire  6-8- 
ovulé;  style  filiforme,  glabre;  sligm.  capi- 
tellé.  Légume  presque  membraneux,  sti- 
pité,  linéaire-oblong,  comprimé,  apieuîé, 
subacinaciforme.  Graines  réniformes,  dé¬ 
primées. — Arbrisseaux  :  Feuilles  non  stipu¬ 
lées,  trifoliolées.  Fleurs  jaunes,  disposées 
en  grappes.  Pédicelles  dibractéolés  vers  leur 
milieu.  (Sp.) 

,  *  ACANTHOCRPHAIÆ.  Acanthocephala 

(  « xavGa,  épine;  xeyaXvj,  tête),  ins. — G.  de  l’or¬ 
dre  des  Hémiptères  ,  sect.  des  Hétéroptéres, 
famille  des  Coréens,  établi  par  M.  de  Laporte 
(  Essai  sur  la  classif.  des  Hémipt.  hétêropl.),  qui 
le  place  dans  sa  famille  des  Anisoscèlites.  Ce 
g.,  qui  renferme  25  à  30  esp.,  difîère  à  peine 
des  Anisoscelis  ;  le  seul  caract.  propre  à  l’en 
faire  distinguer  existe  dans  les  pattes  pos¬ 
térieures,  dont  les  cuisses  sont  armées  d’é¬ 
pines,  et  les  jambes  dilatées  dans  toute  leur 
longueur. — Le  type  de  ce  g.  estiez.  compres¬ 
sées  [Ligœus  comp.  Fab.).  Cette  esp.,  ainsi 
que  ses  congénères,  se  trouvent  dans  l’Amé¬ 
rique  méridionale.  (Bl.) 

ACANTHOCÉPIIALES.  Acanthocephala 
(axavOa,  épine  ;  xecpoôLî,  tête),  helm. — Rudol- 
phi  avait  réuni  sous  ce  nom  les  2  g.  Echino- 
rynchus  et  Tetrarhynchus ;  plus  tard  il  sentit 
que  ce  rapprochement  n’était  point  naturel, 
et  il  reporta  ce  dernier  g.  parmi  les  Cestoïdes. 
Cuvier  lui  avaitassigné,  parmi  les  Tœniôïdes, 
une  place  qui  parait  lui  convenir  mieux.  Par 
suite  de  ce  changement,  la  div.  des  Acan- 


thocéphales,  adoptée  maintenant  par  tous 
les  auteurs,  reste  composée  du  seul  grand 
g.  Echinorhynchus  Pmd.,  comprenant  les  2 
g.  Heruque  Gm.  et  Echinorhynque  propre¬ 
ment  dit.  Rudolphi  en  faisait  son  2e  ord.  des 
Entozoaires.  Dans  la  classif.  adoptée  par  Cu¬ 
vier.  Ils  constituent  la  lre  des  4  familles  de 
l’ordre  des  Parenchymateux,  et,  dans  celledc 
M.  de  Blainville,  le  2e  ord.  de  la  classe  des 
Subannélidaires  ou  Gastrorhyzaires.  Voici 
comment  ce  dernier  auteur  les  caractérise  : 
Corps  plus  ou  moins  sacciforme  ,  peu  ou 
point  articulé,  obtus  aux  2  extrémités;  l’an¬ 
térieure  avec  une  sorte  de  renflement  cé¬ 
phalique  ou  de  trompe  céphaloïde  ,  garnie 
d’aiguillons  recourbés,  et  percée  d’un  pore 
médian  extrêmement  petit  ;  la  postérieure 
percée  d’un  orifice  médian,  également  ter¬ 
minal  ,  souvent  très  petit.  Canal  intestinal  P 
Sexes  séparés  ?  (L.  D.y.r.) 

*  ACANTHOCERA  (axavGa  ,  épine  ;  xfpaç, 

corne),  ins. — G.  de  l’ordre  des  Diptères,  div. 
dcsBraehocères,  famille  des  Tabaniens,  établi 
par  M.  Macquart  aux  dépens  du  g.  Hœma- 
topoda  Wied.,  et  qu’il  caractérise  ainsi  :  Face 
à  callosité  de  chaque  côté  ;  front  à  callosité 
antér.  et  une  autre  postér.  Antennes  de  la 
longueur  du  thorax;  1er  article  un  peu  plus 
étroit  à  sa  base  ;  2me  article  subeyathiforme, 
une  pointe  longue  et  courbée  à  la  base  des 
2  premiers  ;  le  3e  fusiforme ,  à  G  div.  ;  point 
d’ocelles.  Abd.  cylindrique;  lre  cellule  sous- 
marginale,  appendiculée. — Ce  g.  présente  le 
faciès  des  Chrysops ,  et  a  pour  type  une  esp. 
du  Brésil,  nommée  A.  longicornis  Macq. 
( Tabanus  longicornis  Fabr.).  (D.) 

*  ACATCTHOCERUS  (axavGa,  épine;  xe- 

P aç,  corne).  —  G.  de  l’ordre  des  Hémiptères, 
sect.  des  Hétéroptéres,  famille  des  Coréens, 
créé  par  Palissot  de  Bcauvois ,  et  adopté  par 
M.  de  Laporte.  Ce  g.,  fondé  sur  la  forme  des 
antennes  dont  le  dernier  art.  est  dilaté  et  le 
premier  muni  d’une  dent ,  répond  en  par¬ 
tie  au  g.  Midis  de  Leach,  ou  Crinocerus  de 
Burmeister.  (Bl.) 

•ACANTHOCERUS  (axa vGa,  épine;  x/paç, 
corne),  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Coléoptères 
pentamères,  famille  des  Lamellicornes,  tribu 
des  Scarabéides ,  établi  par  Mac-Leay ,  et 
adopté  par  M.  Dejean.  Il  correspond  au  g. 
tSphœromorphus ,  Germ.  Les  Acanthocères  se 
rapprochent  beaucoup,  par  le  faciès,  des 
Trox  de  Fabricius  ;  cependant ,  d’après  Mac- 


i 


ACA 


ACA 


31 


Leay,  ils  en  diffèrent  par  une  foule  de  ca¬ 
ractères  [K.  Horœ  enlomologicœ).  Il  nous  a 
paru  qu’une  des  principales  différences  ré¬ 
sidait  dans  les  antennes,  dont  le  1er  article 
est  chez  eux,  nu,  épais,  triangulaire,  et 
dont  un  des  angles  se  prolonge  en  pointe  ai¬ 
guë,  tandis  qu’il  est^grêle  et  velu  chez  les 
Trox.  —  Mac-Leay  donne  pour  type  de  ce 
g.  VA.  Æneus ,  de  l’Aniér.  septentrionale, 
et  lui  associe  le  Trox  spinicornis  Fab.  M.  De- 
jean  y  rapporte  9  esp.  de  différentes  parties 
de  l’Amérique ,  dont  nous  ne  citerons  qu’une 
seule,  rapportée  de  Cayenne  par  M.  Lacor- 
daire,  VA.  Dejeanii.  (D.) 

* AC ANTHOCH  il  E .  Acanthochites  (axav- 
0a,  épine  ;  x£T‘0Vj  tunique),  moll. — M.  Risso 
propose  de  former  sous  ce  nom  un  g.  parti¬ 
culier  pour  les  Oscabrions  qui  ont  de  chaque 
côté  du  corps  des  fascicules  de  poils.  Ce  g. 
ne  peut  être  adopté.  (Desii.) 

*  ACANTHOCINUS  (  axav0a,  épine  ;  xiv/co, 
je  meus;  allusion  à  la  mobilité  de  l’épine 
du  corselet),  ins. — G.  de  Coléoptères  tétra- 
mères ,  établi  par  Mégerle  dans  la  grande 
famille  des  Longicornes ,  et  supprimé  par 
M.  Serville ,  qui  l’a  remplacé  par  le  g.  Acan- 
thoderus.  K.  ce  mot.  (D.) 

#  ACANTHODACTYLE.  Accmlhodactij- 
lllS  (axavQx,  épine;  eJaxrvAo;,  doigt).  REPT. 

—  Nom  donné  par  Fitzinger  à  un  g.  de  la 
sous-famille  des  Lacertiens  Cœlodontes.  Ses 
caract.  sont  :  Dents  intermaxillaires ,  coni¬ 
ques  ,  simples  ;  dents  maxillaires  et  mandi- 
bulaires  comprimées,  3-cuspides;  palais 
lisse;  langue  plate,  en  fer  de  flèche,  échan- 
crée  à  sa  pointe,  couverte  de  papilles  squa- 
miformes  ,  imbriquées.  Narines  percées  , 
chacune  entre  3  plaques,  une  naso-rostrale, 
une  naso-frénale  et  la  lre  labiale.  Des  pau¬ 
pières;  oreille  ouverte  extérieurement;  cinq 
doigts  à  chaque  patte ,  carénés  en  dessous 
et  dentelés  latéralement;  des  pores  fémo¬ 
raux.  Ils  offrent  un  ensemble  de  formes  sem¬ 
blables  à  celles  de  nos  lézards  ordinaires. 
Parmi  les  plaques  qui  revêtent  leur  crâne , 
on  ne  remarque  pas  d’occipitale  ;  celles 
qu’on  nomme  palpébrales  sont  au  nombre 
de  2  seulement ,  et  forment  un  disque  sub¬ 
circulaire  qu’un  cordon  granuleux  envi¬ 
ronne  plus  ou  moins  complètement  ;  la  fron¬ 
tale,  toujours  rétrécie  en  arrière,  est  ordi¬ 
nairement  canaliculée  dans  sa  longueur  et 
arrondie  en  avant.  Les  lamelles  squameu¬ 


ses  qui  protègent  le  ventre  de  ces  petits 
sauriens  sont  moins  grandes  et  plus  nom¬ 
breuses  que  chez  les  lézards  proprement  dits; 
mais  elles  sont  de  même  quadrilatères  et  dis¬ 
posées  en  quinconce.  L’écaillure  dorsale  sc 
compose  de  petites  pièces  rhomboïdales , 
imbriquées,  avec  ou  sans  carène.  Il  existe  , 
sous  le  cou,  un  repli  delà  peau  garni  de 
squamelles ,  formant  une  espèce  de  demi- 
collier,  qui  tantôt  s’étend  simplement  en 
travers,  tantôt  se  brise  en  angles  plus  ou 
moins  obtus. — Les  Acanthodactyles  fréquen¬ 
tent  de  préférence  les  lieux  secs ,  arides ,  sa¬ 
blonneux.  On  en  connaît  4  esp.,  dont  3  sont 
d’Égypte  ;  la  4me  se  trouve  en  Espagne,  en 
Italie  et  dans  le  midi  de  la  France.  C’est 
VA.  commun ,  Dum.  et  Rib.  (  Erpét.  cjèn.  , 
t.  v.  )  V.  Pristidactvles.  (G.  B.) 

*  ACANTÏIODERMA  (  axavOct  ,  épine  ; 
S/pfia ,  peau  ).  poiss.  foss.  —  G.  de  Poissons 
fossiles  établi  par  M.  Agassiz  pour  un  Ich- 
thyolithe  de  Claris  que  l’auteur  range  dans 
la  famille  des  Sclérodermes  de  Cuvier.  On 
n’en  cite  qu’une  espèce ,  VA.  spinosum  , 
dans  le  Calai,  des  Poissons  fossiles  de  Lord 
Cole  et  de  Sir  Philip  Grey  Egerton.  (Val.  ) 

*ACANTHOBERUS  (axavQa,  épine  ;  isfa, 
cou),  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Orthoptères, 
famille  des  Spectres ,  établi  par  Gray,  et  ayant 
pour  principal  caract.  la  présence  de  nom¬ 
breuses  épines  situées  sur  le  corselet.  Ce  g. , 
dont  toutes  les  espèces  connues  sont  dépour¬ 
vues  des  organes  du  vol,  pourrait  bien, 
comme  le  pense  M.Brullé,  ne  renfermer  que 
des  larves  d’esp.  appartenant  au  g.  Cyplio- 
crane.  Burmeister  (. Hanclb .  der  Entom.  t.  n) 
adopte  le  g.  Acanthodère  de  Gray  ,  en  y  réu¬ 
nissant  le  g.  Eurycanlha  Boisd.  (Bl.) 

*  AC  A  NTHO  DE1UJ  S  (axavGoc ,  épine  ;  osp-fi , 
cou),  ins.  —  G.  de  Coléoptères  tétramères, 
famille  des  Longicornes,  tribu  des  Lamiai- 
res ,  établi  par  M.  Serville  (. Monog .  des  Lon¬ 
gicornes)  et  adopté  par  M.  Dejean,  dans  la 
dernière  édition  de  son  Catalogue.  Ses  caract. 
sont  :  Corps  déprimé  ;  corselet  presque  aussi 
long  que  large,  uni-épineux  latéralement; 
son  disque  inégal  ou  tuberculé.  Ant.  glabres, 
sétacées,  distantes  à  leur  base  de  la  longueur 
du  corps  dans  les  femelles ,  plus  longues 
que  lui  dans  le  mâle;  de  ll  art.  :  le  1er  grand, 
renflé;  le  2me  court,  cylindrique,  ainsi  que 
les  suivants;  le  3mo  le  plus  long  de  tous. 
Palpes  maxillaires  assez  courts;  leurs  2  der- 


32 


ACA 


ACA 


niers  articles  à  peu  près  égaux.  Mandib.  as¬ 
sez  courtes,  aiguës.  Abd.  sans  tarière  sail¬ 
lante.  Élyt.  déprimées ,  plus  ou  moins  rétré¬ 
cies  vers  leur  extrémité  ;  écusson  sémicircu- 
laire.  Pattes  de  longueur  moyenne,  les  an  ter., 
dans  les  mâles,  un  peu  plus  grandes  que  les 
autres;  cuisses  en  massue  ;  tarses  antér.  très 
houppeux  dans  les  mâles.  — Ce  g. ,  auquel 
M.  Dejean  rapporte  27  esp.  toutes  exotiques, 
à  l’except.  del’^.  varius  qui  est  d’Europe,  a 
pour  type  le  Cerambyx  Daviesii  (  Oliv.  En- 
tom .;  t.  iv,  fig.  42 ,  ci  >  b.)  de  Cayenne.  (D.) 

*  ACANTHODES  (  ebcavOwÆvjç ,  épineux). 
poiss.  ross.  —  Genre  établi  par  M.  Agassiz 
dans  le  groupe  des  Hétérocerques  de  la  fa¬ 
mille  des  Lépidoides ,  la  lere  de  l’ordre  des 
Ganoides.  Ils  ont  la  gueule  très  fendue  ,  la 
mâchoire  inférieure  plus  longue  que  la  su¬ 
périeure  ,  les  dents  en  brosse,  les  écailles 
très  petites,  la  dorsale  opposée  à  l’anale,  ou 
meme  en  arrière  de  cette  nageoire  sur  le 
tronçon  de  la  queue;  les  ventrales  très  pe¬ 
tites,  attachées  un  peu  au-dessus  du  milieu 
de  l’abdomen,  et  au  tiers  de  l’espace  compris 
entre  l’anale-  et  l’insertion  des  pectorales.  Le 
1er  rayon  de  la  dorsale  ,  de  l’anale  ,  des  pec¬ 
torales,  est  osseux,  épais,  fort;  celui  des  ven¬ 
trales,  quoique  osseux,  est  très  petit  ;  ceux  de 
la  caudale  sont  très  fins  et  à  peine  distants. 
Les  écailles  sont  très  petites;  ce  sont  des 
plaques  rhomboidales  et  presque  carrées, 
disposées  par  rangées  obliques  du  dos  vers 
l’abdomen,  et  formant  ainsi  des  ceintu¬ 
res  transverses  dirigées  d’avant  en  arrière. 
M.  Agassiz  cite  2  esp.  dans  ce  genre.  L’une 
est  son^.  Bronnii  (Poiss.  foss .,  t.  xi),  qui  a 
les  écailles  lisses ,  et  qui  vient  des  mines 
houillères  des  environs  de  Saarbruck.  L’au¬ 
tre,  A.Sulcatus  ( ibid .),  aies  écailles  striées. 
Elle  a  été  découverte  par  M.  Greennock  dans 
les  géodes  de  New-Haven.  (Val.) 

ACAXTUODIOX  (àxav0w^-/)ç ,  épineux). 
bot.  pii.  — G.  de  la  famille  des  Acanthacées, 
établi  par  M.  Delille,  dans  sa  Flore  d' Egypte , 
sur  une  seule  esp.  (A.  spicalum ),  trouvée  par 
lui  dans  une  plaine  déserta  près  de  Soueys , 
et  dont  il  donne  la  description  suivante  : 
Plante  presque  ligneuse  à  la  base,  à  épis  ter¬ 
minaux,  beaucoup  plus  longs  que  la  tige. 
Cal.  4-parti,  persistant,  à  div.  concaves:  les 
2  latérales  intér.  plus  petites,  les  2  extér. 
plus  grandes,  unguiformes,  dont  la  supér. 
plus  longue  ,  acuminée  ;  3  bractées,  dont  les 


2  latérales  sétacées,  la  3mo  intermédiaire  fo¬ 
liacée  ,  dentée,  épineuse.  Cor.  unilabiée,  à 
tube  court,  rétréci  à  l’ouverture,  velu,  échan- 
cré  supérieurement,  à  lèvre  dilatée,  3-lobée 
au  sommet.  Étam.  4,  à  antb.  barbues,  con- 
niventes;  les  2  filaments  infér.  acinaciformes 
et  se  prolongeant  au-delà  de  l’anthère  en 
une  dent  aigüe.  Capsule  ovale ,  aiguë ,  bilo- 
culaire  ,  bivalve  ;  valvules  élastiqueinent 
déhiscentes  par  le  sommet.  Graine  unique 
dans  chaque  logette,  ovale,  comprimée,  in¬ 
sérée  sur  un  rétinacle  en  crochet  et  couverte 
de  poils  couchés;  radicule  placée  vers  le 
point  d’attache  de  la  graine.—  Ce  g.  diffère 
principalement  de  YAcanthus,  dont  il  a  le 
port  et  les  formes  générales,  parla  structure 
des  graines,  leur  nombre  dans  chaque  cloi¬ 
son  et  la  position  de  la  radicule.  C’est  une 
plante  suffrutescente ,  à  feuilles  opposées-, 
ovales,  dentées-épineuses ,  à  inflorescence 
en  épis  quadrifariés ,  munis  de  bractées  fo¬ 
liacées  et  de  bractéoles  sétacées.  (C.  L.) 

*ACA1VTH0DIS  (àxavOw^c,  épineux),  iiss. 
—  G.  de  la  famille  des  Locnslaires  de  l’ordre 
des  Orthoptères,  créé  par  M.  Serville  (Rev. 
mélhod.  des  Orihopt.)  aux  dépens  du  grand 
g.  Locusla,  Lat.  Ses  principaux  caract.  sont 
tirés  de  la  forme,  1°  des  palpes  dont  le  der¬ 
nier  art.  des  maxillaires  est  une  fois  plus  long 
que  celui  des  labiaux;, 2°  des  élytres,  qui 
sont  fort  étroites;  3°  des  pattes,  toujours  ar¬ 
mées  d’épines  robustes. — Le  g.  Acanihodis 
renferme  une  douzaine  d’espèces  répandues 
dans  toutes  les  parties  du  monde.  L’espèce 
type  est  Y  A.  aqnilina  (  Telligonia  aquilina 
L.;),  provenant  de  Surinam).  (Bl.) 

*  ACAA'TIÏODOX  (dtxavGa,  épine;  bSovç, 
ôcÎovtoç,  dent).  ARAcii. — G.  de  la  famille  des 
Aranéidcs,  tribu  desThéraphoses,  section  des 
Acutilabrcs,  créé  parM.  Guérin  (Æeaue  Zool.). 
et  dont  voici  les  caract.  :  Yeux  au  nombre 
de  8,  dont  2  très  rapprochés  sur  le  bord  an¬ 
tér.  du  céphalothorax,  et  6  beaucoup  plus  en 
arrière,  formant  un  triangle  transŸerse  très 
étroit.  Palpes  presque  aussi  longs  que  les 
pattes,  insérés  à  l’extrémité  supér.  des  m⬠
choires  ,  ayant  les  2  derniers  articles  aplatis 
et  armés  en  dessous  d’épines  fortes  et  cour¬ 
tes,  en  forme  de  râteau.  Mandib.  saillantes, 
avec  leurs  crochets  repliés  en  dessous,  le 
long  de  leur  tranche  inférieure.  Pattes  robus¬ 
tes,  otîrant  entre  elles  ces  rapports  de  lon¬ 
gueur  :  4, 1,  3,  2;  armées  en  dessous,  comme 


ACA 


ACA 


33 


les  palpes,  d'une  sorte  de  râteau  que  présen¬ 
tent  seulement  les  deux  derniers  articles  des 
jies  et  2mes  pattes.  —  On  n’en  connaît  encore 
qu’une  seule  espèce  {A.  Peùiii  Guér.),  du 
Brésil.  (H.  L.) 

*  ACANTHOESSUS  (  ôcxavGïîstç,  ea-aa,  épi¬ 

neux).  roiss.  ross.— Nom  donné  par  M.  Agas- 
siz  (2e  Zeilsch.  fur  Min.)  à  un  g.  de  Poissons 
découvert  dans  les  géodes  de  fer  hydraté  des 
houillères  de  Saarbrück,  et  qu’il  a  changé 
en  celui  d ’ Acanthodes.  (Yal.) 

*  ACANTIIOGBOSSE.  Acanthoglossum 

( axavGa ,  épine;  yXScrtra ,  langue).  BOT.  PII. 
—G.  de  la  famille  des  Orchidées,  établi  par 
Blume,  dans  sa  Flore  de  Java,  et  adopté  par 
Bindley,  dans  son  travail  sur  les  Orchidées. 
11  ne  se  compose  que  d’une  seule  esp.  {A. 
nervosum  Bl.).  C’est  une  plante  parasite  crois¬ 
sant  sur  les  arbres  des  forêts  les  plus  élevées 
de  l’île  de  Java.  Sescaract.  sont:  Calice  éta¬ 
lé;  les  2  div.  intér.  et  latérales  plus  étroites 
que  les  extérieures.  Labelle  ventru  à  sa  base, 
à  limbe  réfléchi,  à  2  lobes,  à  2  callosités  in¬ 
térieures.  Gynostème  libre  supérieurement , 
prolongé  en  2  ailes  latérales  et  courtes.  Anth. 
bi-loculaire  ,  appliquée  sur  un  rostellum 
échancré.  Masses  polliniques  au  nombre  de  4, 
obovoides ,  avec  une  glande  recourbée  en  ha¬ 
meçon. —  Ce  g.  appartient  à  la  grande  tribu 
des  Yandées.  (A.  R.) 

*  ACANTHOLEPïS  (  axa v0a,  épine  ;  >£- 
t rtÇ,  écaille  ).  bot.  ph.  —  Plante  annuelle, 
grêle,  laineuse,  à  feuilles  terminées  par  une 
petite  épine.  Ce  g.,  appartenant  à  la  famille 
des  Composées ,  tribu  des  Cynarées  ,  a  pour 
caract.  génériques  :  Capit.  uniflores,  réunis 
en  glomérules  au  sommet  de  la  plante,  et  en¬ 
tourés  de  feuilles  épineuses  en  leurs  bords. 
Involucre  comprimé ,  composé  de  plusieurs 
séries  d’écailles  frangées  ou  plumeuses  sur 
les  côtés,  et  terminées  en  pointe.  Corolle  5- 
tide.  Anthères  terminées  à  la  base  par  des 
appendices  courts  et  ciliés.  Style  presque 
entier.  Akène  oblong  et  couvert  de  poils , 
terminé  par  une  aigrette  uni-sériée ,  très 
courte ,  composée  de  paillettes  elliptiques 
et  fimbriées.— La  seule  espèce  connue  est 
originaire  de  la  Perse  et  de  l’Arménie. 

(J.  D.) 

*  ACANTHOLIS  (axavGa,  épine  ;  olis ,  ter¬ 
minaison  d 'Anolis;  nom  défectueux),  rept. 
—G.  établi  par  Cocteau  pour  une  petite  es¬ 
pèce  de  Saurien  de  l’île  de  Cuba  [A.  Loy- 


siana ),  qui,  selon  nous,  ne  doit  pas  être  dis¬ 
traite  du  groupe  des  Anolis.  Ce  g.  n’est  ef¬ 
fectivement  fondé  que  sur  un  seul  caract.  : 
celui  d’avoir  le  dos  semé  de  petits  tubercu¬ 
les  pointus  parmi  les  petites  écailles  qui  le 
revêtent.  (G.  B.) 

*  ACANTIIOLOFHES  (  axavGa  ,  épine  ; 
Xocpoç,  crête),  ins. — G.  de  Coléopt.  tétramè- 
res  ,  de  la  fam.  des  Curculionides ,  établi  par 
M.  Mac-Leay  et  adopté  par  M.  Dejean.  Ce  g., 
dont  les  caract.  ne  nous  sont  pas  connus,  ne 
renferme  que  des  espèces  de  la  N.-Hollande, 
dont  nous  ne  citerons  qu’une  seule,  VA. 
echinalus,  rapportée  par  M.  d’Urville.  (D.) 

*  ACANTHOMERA  (  axavGa,  épine;  [xnpoç, 
cuisse),  ins. — G.  de  l’ordre  des  Diptères,  div. 
des  Brachocères ,  subdiv.  des  Hexachcetes  , 
famille  des  Tabaniens.  Ce  g.,  établi  par  Wie- 
demann,  et  adopté  par  M.  Macquart,  a  pour 
typeet  unique  esp.  YA.picta, qu’on  rencontre 
au  Brésil.  Ses  caract.  sont  :  Trompe  entiè¬ 
rement  retirée  dans  la  bouche.  Palpes  de  4 
articles,  les  2  premiers  velus;  le  1er  très  court, 
le  2e  assez  long,  et  le  3e  le  plus  long  de  tous. 
Face  à  tubercule  conique ,  raboteuse  à  sa 
partie  inférieure,  avec  un  sillon  de  chaque 
côté;  3e  article  des  antennes  long,  conique, 
un  peu  comprimé,  à  8  div.,  dont  la  dernière 
est  la  plus  longue.  Des  ocelles.  Abdomen  lar¬ 
ge,  déprimé,  les  3  derniers  segments  petits , 
formant  l’oviducte.  Pieds  grêles  ;  cuisses  pos- 
tér.  allongées,  un  peu  en  massue,  velues  en 
dessous  ;  jambes  intermédiaires  garnies  de 
2  petites  épines  à  leur  extrémité  ;  cuisses 
postérieures  munies  d’une  épine  en  dessous 

j  dans  les  mâles  ;  4e  cellule  postérieure  des 
ailes  fermée.  (D.) 

*ACANTHOJYEMUS  axavGa,  épine;  vvjjaa, 
fil,  tissu),  poiss. — Nom  donné  par  M.  Agassizà 
un  g.  de  Poissons  fossiles  du  Monte-Bolca,  et 
dont  on  trouve  la  figure  de  plusieurs  indivi¬ 
dus  dans  l’Ichthyologie  véro»aise  de  Gaz- 
zola.  Le  plus  grand  et  le  mieux  conservé  est 
figuré  sous  le  nom  de  Zeus  gallus  L.,  et 
un  plus  petit  sous  le  nom  de  Chælodon  au- 
reus  Gm.  M.  Agassiz  a  rapporté  avec  doute  à 
ce  genre  les  Chœtodon  orbis,  macrolepidotus , 
rostratus.  Ces  3  derniers  individus  sont  très 
incomplets,  et  on  ne  peut  émettre  à  leur  sujet 
qu’une  opinion  douteuse.  Quant  au  rappro¬ 
chement  des  deux  premiers  entre  eux ,  et 
des  deux  derniers,  il  avait  été  déjà  éta¬ 
bli.  M.  de  Blainville  avait  en  effet  recon- 

3 


T.  I. 


34 


ACA 


ACA 


nu  l’identité  spécifique  des  deux  individus 
figurés  sous  les  noms  de  Zeus  gallus  et  de 
Chœiodon  aureus,  et  cet  ichthyolithe  est  de¬ 
venu,  dans  son  travail  sur  les  poissons  fossi¬ 
les,  son  Chœiodon  subaureus.  Il  a  de  même 
rapproché,  mais  avec  hésitation,  le  Chœiodon 
rostralus  (p.  50,  n°  76)  du  prétendu  Chœto¬ 
don  macrolepidotus  qui  est  devenu  son  Chœ¬ 
todon  ignotus  (p.  50,  n°  72);  mais  cet  auteur 
ne  me  paraît  pas  avoir  saisi  les  vrais  rapports 
de  cet  ichthyolithe  ;  car  les  dents  ne  sont  pas 
semblables  àcelles  des Chétodons,  ni,  comme 
l’avance  M.  Agassiz,  à  celle  des  Equida  qui 
les  ont  en  velours  ou  en  brosse  très  fine 
et  serrées  comme  les  Chétodons.  Celles  de 
Y  Acanthonèrne  sont  fortes,  un  peu  crochues, 
et  sur  un  seul  rang.  La  crête  impaire  du 
crâne  n’est  pas  à  beaucoup  près  aussi  élevée 
que  celle  des  Zeus  et  des  Eguula-,  les  apo¬ 
physes  épineuses  des  vertèbres  sont  diffé¬ 
rentes  ,  celles  de  YEquula  étant  dilatées  par 
une  crête  placée  sur  le  haut  de  l’apophyse  , 
tandis  que  cette  crête  est  vers  le  bas  dans 
V Acanthonèrne.  Si  je  suis  de  l’avis  de  M.  Agas¬ 
siz  en  regardant  ce  dernier  g.  comme  dis¬ 
tinct,  je  le  considère  comme  devant  appar¬ 
tenir  à  la  famille  des  Teuthies ,  comme  très 
voisin  des  Amphacanthes ,  et  je  ne  le  place¬ 
rais  ni  prés  des  Chétodons ,  avec  lesquels  il 
n’a  aucun  rapport ,  ni  avec  les  Scombé- 
roïdes,  voisins  des  Yomers  et  des  Olistes. 
La  longueur  des  coracoidiens  arrondis , 
courbés  et  dirigés  en  arrière  vers  la  pointe 
avancée  des  premiers  interépineux  de  l’a¬ 
nale,  établit  la  ressemblance,  qui  est  corro¬ 
borée  par  la  forme  du  crâne,  par  les  granu¬ 
lations  et  par  les  ciselures  de  ces  os,  par  la 
conformation  des  mâchoires ,  la  disposition 
des  dents  qui  les  garnissent,  la  brièveté  des 
côtes,  la  largeur  des  crêtes  des  apophyses 
épineuses  des  vertèbres  dilatées  vers  le  bas , 
et  tout-à-fait  semblables  à  celles  des  Acan- 
thures.  Je  crois  même  voir  sur  le  petit  in¬ 
dividu  figuré  (tab.  51,  n°  3),  del’Ichthyologie 
véronaise,  prétendu  Chœiodon  aureus ,  que  la 
ventrale  avait  2  rayons  épineux,  un  externe 
et  un  interne.  Ce  dernier  caract.  compléte¬ 
rait  la  ressemblance,  et  le  g.  Acanthonèrne 
ne  différerait  des  Amphacanthes  que  par  la 
forme  des  dents  sur  1  seul  rang,  coniques, 
en  pointes  recourbées,  mais  simples,  et  sans 
bord  dentelé  ou  festonné  comme  l’ont  celles 
des  Amphacanthes.  Toutefois  ,  si  je  présente 


avec  quelque  hésitation  l’existence  du  ea- 
ract.  des  2  rayons  épineux  à  la  ventrale, 
les  autres  caract.  que  j’ai  signalés  sont  d’une 
telle  évidence,  qu’ils  ne  peuvent  laisser  au¬ 
cun  doute  dans  l’esprit  de  l’Ichthyologiste. 

M.  Agassiz  cite  une  2e  esp.  de  ce  g.,  Y  A. 
Bertrandi ,  trouvée  dans  un  calcaire  tertiaire 
bleuâtre,  très  siliceux,  près  deSchio,  dans  le 
Vicentin  ;  mais  cette  espèce  n’a  été  détermi¬ 
née  que  par  l’inspection  du  dessin.  (Val.) 

ACMATHOXOTE.  poiss.— Syn.  de  Nota- 
canthe.  (Val.) 

*  ACANTHONOTUS  (axavôa,  épine;  vâ>- 
toç,  dos,  surface  convexe),  crust. — M.  Owen 
a  établi  sous  ce  nom  un  petit  g.  de  Crusta¬ 
cés  de  l’ordre  des  Amphipodes,  famille  des 
Crevettines,  très  voisin  des  Talitres;  il  n’en 
diffère  guère  que  par  la  longueur  des  an¬ 
tennes  supér.;  mais  il  se  rapproche  encore 
davantage  des  Lysianasses.  On  n’en  connaît 
bien  qu’une  espèce  trouvée  à  Igloolik. 

(M.  E.) 

*ACAi\TIIO\YCSI!A  ,  DC.  (  axavÔa,  epi— 
ne;  ovvx‘°v  i  onglet),  bot.  ph.  —  V.  penta- 

CÆNA.  (SP.) 

*ACANTHONYX(âxav0«,  épine;  3wÇ,  on¬ 
gle).  crust.  —  G.  de  Crustacés  décapodes 
brachyures,  delà  famille  des  Oxyrhynques  et 
de  la  tribu  des  Maiens ,  établi  par  Latreille  et 
caractérisé  par  :  Des  yeux  non  rétractiles,  lo¬ 
gés  dans  des  orbites  circulaires  qu’ils  dé¬ 
passent  à  peine  ;  des  antennes  extér.  dont 
l’article  basilaire ,  soudé  avec  les  parties  voi¬ 
sines  de  la  carapace,  est  étroit  en  avant,  et 
dont  la  tige  mobile  s’insère  en  dehors  du  ni¬ 
veau  du  bord  du  rostre ,  de  façon  à  n’être  pas 
recouvert  par  ce  prolongement;  la  forme 
élargie  du  pénultième  art.  des  pattes  des 
4  dernières  paires,  article  qui  est  tronqué  en 
dessous  près  du  haut  et  porte  un  tubercule 
ou  dent,  vestige  d’un  doigt  immobile  contre 
lequel  le  tarse  vient  se  replier.  —  Par  leur 
forme  générale,  ces  Crustacés  se  rapprochent 
beaucoup  des  Pises  ;  on  en  connaît  3  esp.  qui 
sont  toutes  de  très  petite  taille  ;  l’une  habite 
la  Méditerranée,  la  2me  les  côtes  de  l’Amé¬ 
rique,  et  la  3me  le  Cap  de  B.-E.  (M.  E.) 

* AC AATHOFE  .Acan  thops  (axavQa,  épine; 
ty,  œil),  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Orthoptères, 
famille  des  Mantides ,  créé  par  M.  Serville,  et 
ayant  pour  caract.  essentiels  :  La  forme  des 
yeux  avancés  en  pointe  et  terminés  par  une 
petite  épine  ;  les  ély  1res  larges  avec  leur  côte 


ACA 


ACA 


35 


sinueuse,  et  l’abdomen  dilaté  latéralement. 
—Ce  g.  ne  renferme  que  3  esp.  propres  à  l’A- 
mér.  méridionale ,  et  dont  le  type  est  XA. 
fuscifolius  {Menais  fusci folia)  Oviv.).  (Bl.) 

ACAIVTHOPHIS  (axavQa,  épine  ;  oeptç,  ser¬ 
pent).  REPT.-Daudin  a  établi  sous  ce  nom  un 
g.  d’Ophidiens  de  la  famille  des  Vipères,  dont 
un  des  principaux  caract.  est  de  porter  une 
forte  épine  à  l’extrémité  de  la  queue.  Il  se 
distingue  d’ailleurs  par  :  Un  corps  court , 
épais  ,  revêtu  d’écailles  carénées  ;  par  des  la¬ 
melles  sous-caudales  non  divisées;  par  des 
narines  simples,  ouvertes  latéralement  cha¬ 
cune  dans  une  seule  plaque  ;  par  l’existence 
de  scutelles  sur  la  région  antérieure  de  la 
tète;  par  des  yeux  à  pupille  verticale  et  en¬ 
tourés  d’un  cercle  de  petites  plaques ,  parmi 
lesquelles  il  en  est  une  ,  la  surcillaire,  qui 
forme  comme  une  sorte  d’auvent  au-dessus 
du  globe  de  l’œil.  —  La  seule  espèce  qui  ap¬ 
partienne  encore  à  ce  genre ,  XA.  cerastinus 
Daud.,  habite  la  N.-Hollande.  On  en  trouve 
des  figures  dans  plusieurs  ouvrages  ;  la  meil¬ 
leure  est  celle  de  Xlcon .  du  Règne  animal  de 
M.  Guérin.  (G.  B.) 

ACANTHOPHORA  (axocvOot,  épine  ;  c popoç 
porteur),  bot.  cr.  —  G.  de  l’ordre  des  Flo- 
ridées,  famille  des  Phycées,  établi  par  La- 
mouroux ( Thalass.  nonart.,  Paris,  1813), né¬ 
gligé  par  Agardh  qui  en  fait  la  4me  tribu  de 
son  g.  Chondria;  puis  récemment  repris  et 
admis  comme  distinct  par  Gréville  qui,  dans 
le  Synopsis  qu’il  a  placé  en  tête  de  ses  Alg. 
briiannicœ,  le  caractérise  ainsi  :  Fronde  con¬ 
tinue,  cylindracée,  cartilagineuse ,  garnie  de 
petites  épines.  Fructification  immergée  ou 
placée  à  la  base  des  épines,  et  consistant, 
soit  en  capsules  ou  conceptacles,  soit  en  gra¬ 
nules  ternés,  c’est-à-dire  disposés  3  par  31e 
long  de  la  fronde.  Deux  ou  trois  esp.  com¬ 
posent  ce  genre.  Comme  il  n’existe  point  de 
différence  notable  entre  la  fructification  des 
Acanthophora  et  celle  des  Chondria,  et  que 
d’ailleurs  l’organisation  des  frondes  est  ab¬ 
solument  la  même  dans  les  uns  et  dans  les 
autres,  nous  ne  saurions  adopter  le  g.  de  La- 
mouroux,  uniquement  fondé  sur  la  forme 
et  le  port  de  ces  mêmes  frondes,  et,  à  l’exem¬ 
ple  d’Agardh,  Martius  et  Endlicher,  nous 
n’en  faisons  qu’une  section  ou  tribu  du  genre 
Chondria.  (C.  M.) 

*  AC  ANTIFOPHORUS  (à'xavôa,  épine;  <popoç, 
porteur),  ins.  —  G.  de  Coléoptères  tétramè- 


res ,  famille  des  Longicornes,  tribu  des  Prio- 
niens,  établi  par  M.  Serville  et  adopté  par 
M.  Dejean.  Il  a  pour  type  le  Prionus  serra- 
licomis  Oliv.,  espèce  des  Indes  orientales. 
Les  principaux  caractères  de  ce  g.,  suivant 
M.  Serville,  sont  :  Cors,  tri-épineux  latérale¬ 
ment.  Mandib.  allongées ,  plus  ou  moins  ar¬ 
quées,  multidentées  intérieurement.  Anten¬ 
nes  de  3  à  10  articles  prolongés  en  épines, 
au  côté  interne.  Dernier  art.  des  tarses  de  la 
longueur  des  3  autres  réunis.  (D.) 

*  ACANTHOPHYLLUM  (axavGa ,  épine  ; 
epvMov ,  feuille),  bot.  ph. — MM.  Hooker  et  Ar- 
nott  {Bot.  Mag.  comp.  1. 1)  ont  proposé  d’éta¬ 
blir  sous  ce  nom  un  g.  de  plantes  delà  fam. 
des  Composées,  qui  ne  contiendrait  qu’une 
espèce  de  l’Amérique  méridionale  {A.  axil- 
lare )  ;  mais  avant  eux,  Meyen  avait  déjà  em¬ 
ployé  cette  dénomination  pour  un  g.  qu’il 
plaçait  parmi  les  Silénées.  Endlicher  ( Gen . 
PL),  bien  qu’adoptant  X Acanthophyllum , 
le  rapporte  comme  simple  section  au  Tripti- 
lion  de  Ruiz  et  Pavon.  M.  de  Candolle  {Prod. 
t.  vii)  a  élevé  cette  section  au  rang  de  g., 
sous  le  nom  de  Strongyloma.  (C.  L.) 

*  ACANTHOPHYTON  (  «x av0« ,  épine  ; 

cpvTov,  plante),  bot.  pu. — G.  proposé  par  Les- 
sing  ( Synops .)  pour  une  plante  de  la  famille 
des  Composées ,  qui  a  été  réunie  au  Cicho- 
rium  L.  dans  le  Prodrome  de  M.  De  Candolle. 
Cependant  MM.  Lindley  et  Endlicher  ont 
adopté  depuis  ce  genre  comme  tout-à-fait 
distinct.  Voici  les  caract.  que  lui  assigne  le 
second  {Gen.  Pt.).  :  Capit.  homocarpe ,  d’en- 
viron  6  fleurs.  Involucre  cylindracé ,  imbri¬ 
qué;  squames  presque  égales.  Récept.  pla- 
niuscule ,  épaléacé  ;  cor.  ligulée.  Akènes 
uniformes,  érostres,  turbinés ,  un  peu  ru¬ 
gueux  transversalement;  aigrette  uniforme , 
très  courte,  multipaléacée,  ceinte  à  la  base 
d’un  rebord  prolongé  de  l’akène  ;  paillettes 
elliptiques,  obtuses  ,  assez  distantes.  —  VA. 
spinosum,  seule  esp.  du  g.,  est  une  plante 
herbacée  bisannuelle ,  appartenant  au  bas¬ 
sin  méditerranéen.  (C.  L.) 

ACAA’TIIOPODE.  Acanthopodus  (axavQoç 
épineux;  ttqvç,  7roc?o;,  pied),  poiss.  —  Lacé- 
pède  a  établi  sous  ce  nom  un  g.  dans  lequel 
il  réunissait  2  espèces  déjà  mentionnées  dans 
son  ouvrage  sous  d’autres  dénominations  et 
dans  des  g.  différents.  L’une,  XA.  argenieus 
(  Chœtodon  argenieus  L.) ,  est  la  même  que 
le  Monodactyle  falciforme;  c’est  le  Psettus 


36 


ACA 


ACA 


Commersoni  de  notre  Ichthyoîogie  (t.  vu). 
La  2me  espèce,  VA.  Boddaerti,  est  d’un  tout 
autre  g.  que  la  lre  :  c’est  YHolacanthe  Duc  de 
Lacépède.  Ce  g.,  ainsi  formé  de  2  espèces 
nominales  d’ailleurs  dissemblables,  n’a  pu 
être  conservé.  (Val.) 

ACANTHOPOMES. Acanthopoma  (  axavGa, 
épine  ;  7rt3,aa,  opercule),  poiss. —  Nom  de  la 
ïlme  famille  du  s.-ordre  des  Thoraciques,  la 
14 me  del’ordre  des  Holobranches,  et  la  2tme 
de  la  classe  des  Osseux,  dans  la  méthode  de 
M.  Duméril.  Elle  comprend  les  g.  de  Pois¬ 
sons  de  ces  groupes  à  opercules  épineux  ou 
dentelés.  Voici  les  noms  des  g.  que  l’auteur 
y  rapportait  :  Holocenlre  ,  Persèque  ,  Tœnia- 
note ,  Bodian ,  Microptère  ,  Sciène ,  Lut] an 
et  Centropome ,  tous  pris  de  Lacépède  et 
adoptés  sans  aucune  critique.  (Val.) 

ACANTHOPS  (axavôa,  épine  ;  o^,  aspect). 
poiss.  — Nom  spécifique  imaginé  par  Lacé¬ 
pède  pour  une  esp.  de  ses  Holocentres.  (Val.) 

*  ACANTHOPS  (« xav6« ,  épine  ;  ty ,  œil). 
INS.  —  V.  acanthope. 

*ACAMTHOPSïDES.  Acanthopsidœ  (àW 
0a,  épine  ;  ’ty ,  œil),  ins.  —  Le  docteur  Bur- 
meister  donne  ce  nom  à  un  petit  groupe  de  la 
famille  des  Mantides  (ordre  des  Orthoptères), 
dont  le  caract.  est  d’avoir  les  yeux  terminés 
en  pointe.  Ce  groupe  renferme  les  g.  Acan- 
thops  et  S  chizocephalus .  (Bl.) 

* ACANTHÛPSIS  (a xavGa,  épine;  ’ty, 
œil),  poiss. —  G.  démembré  des  Cobitis  par 
M.  Agassiz ,  et  qui  comprend  les  espèces  de 
Loches  à  sous-orbitaires  épineux.  Le  corps 
est  comprimé  et  glissant  ;  la  bouche  est  en¬ 
tourée  de  petits  barbillons  ;  les  dents  pha¬ 
ryngiennes  sont  très  pointues  et  sur  une 
seule  rangée. — La  Loche  de  nos  rivières  [A, 
tœnia  Àgass.  (  Cobitis  iœnia  L.)  est  répandue 
dans  toute  l’Europe.  C’est  un  petit  poisson 
qui  vit  sur  les  fonds  sablonneux.  Plusieurs 
esp.  de  ce  g.  vivent  dans  les  eaux  douces  de 
l’Inde,,  et  ont  été  décrites  par  Buchanan.  On 
n’en  connaît  pas  de  marines.  M.  Agassiz  en 
cite  une  esp.  fossile  d’OEningen  ,  A.  Angus- 
lus  (Poiss.  foss .,  vol.  V).  (Val.) 

*  ACAIVfTHOPTÈRE.  Acanthopterus  (a- 

xavGa ,  épine;  Tvzspov ,  aile).  —  ins.  G.  de 
l’ordre  des  Coléoptères  tétramères,  famille 
des  Longicornes,  établi  parM.  Gory,  mais 
non  adopté  par  M.  Dejean,  qui  l’a  réuni  au 
g.  Purpuricenus.  (Dup.) 

AC ANTHOPTÉRYGIENS.  Acan ih opte - 


rygii  (axavGa,  épine;  ■nrepvyiov,  petite  aile,  na- 
geoire).  poiss.  —  Nom  donné  par  Arfédiàl’un 
de  ses  ordres  d*1  Poiss.,  pour  exprimer  que  les 
rayons  des  nageoires  sont  durs  et  piquants, 
tandis  qu’ils  sont  mous  et  flexibles  chez  d’au¬ 
tres  Poissons.  Pour  bien  comprendre  la  va¬ 
leur  de  ce  mot  qui  désigne  encore,  dans  l’état 
actuel  de  la  science,  le  groupe  le  plus  natu¬ 
rel  que  l’on  puisse  établir  dans  la  classe  des 
Poissons,  il  faut  faire  attention  à  l’observa¬ 
tion  si  juste  d’Artédi,  que  les  rayons,  sou¬ 
tiens  des  nageoires,  sont  toujours  de  deux 
natures  dans  ces  animaux;  tantôt,  et  c’est 
même  le  cas  le  plus  général,  ils  sont  com¬ 
posés  de  petits  ossicules  doubles,  plus  ou 
moins  quadrilatères  et  articulés  par  synchon- 
drose  à  la  suite  les  uns  des  autres ,  de  façon 
que  ces  articulations  n’ont  aucune  mobi¬ 
lité,  mais  que ,  le  plus  souvent ,  il  résulte  du 
peu  d’épaisseur  des  rayons ,  et  même  de  la 
longueur  des  pièces  articulées ,  une  sorte  de 
flexibilité  qui  a  fait  donner  à  ces  rayons  l’é¬ 
pithète  de  mous  ou  de  flexibles.  On  leur  a 
substitué  aussi  la  dénomination  de  rayons 
articulés ,  qui  est  certainement  meilleure , 
car  elle  donne  une  idée  juste  de  la  nature  et 
de  la  composition  du  rayon  quelle  que  soit 
sa  rigidité.  En  effet,  on  conçoit  qu’un  rayon 
très  épais,  c’est-à  dire  composé  d’articula¬ 
tions  à  pièces  très  larges  et  de  très  petite 
épaisseur,  forme  un  rayon  dur  et  poignant , 
tels  que  ceux  des  Barbeaux  (  Cyprinus  bar¬ 
bus  L.) ;  quelques  Silures  en  offrent  l’exemple. 

Mais  il  est  aussi  des  Poissons  dont  les  rayons 
sont  simples,  inarticulés  et  composés  de 
fibres  osseuses  plus  ou  moins  parallèles  à 
leur  axe.  Ces  rayons,  qui  ne  sont  jamais 
divisés  à  leur  extrémité,  sont  tantôt  de  vé¬ 
ritables  épines,  par  leur  rigidité,  tantôt  de 
simples  filets,  grêles,  mous,  flexibles,  etbeau- 
coup  moins  rigides  que  les  rayons  articu¬ 
lés  de  plusieurs  espèces ,  désignées  sous  le 
nom  de  Poissons  à  rayons  mous.  Cependant, 
la  rigidité  de  l’épine  pouvant  être  opposée, 
dans  le  plus  grand  nombre  de  cas,  à  la 
flexibilité  et  à  la  mollesse  du  rayon  arti¬ 
culé  ,  Artédi  donna  avec  raison  au  2me  or¬ 
dre  de  ses  Poissons  osseux  l’épithète  d’A- 
canthoptérygiens ,  ordre  qui ,  dans  sa  mé¬ 
thode  ,  comprenait  les  g.  Blennie ,  Gobie , 
Xiphias,  Scombre,  Mugil ,  Labre,  Spare  , 
Sciène,  Perche,  Vive ,  Trigle ,  Scorpène, 
Colle,  Zèe,  Chélodon  et  Gastérostée.  Linné- 


ACA 


ACA 


37 


ayant  cessé  d’établir  la  classification  des 
poissons  sur  les  caractères  tirés  de  la  nature 
des  rayons ,  le  néologisme  d’Artedi  fut  ou¬ 
blié  dans  le  Syslema  JYaturœ;  mais  nous 
le  retrouvons  dans  la  méthode  suivie  par 
Gronovius  (  Muséum  ichlhyologicum  ).  Ses 
Àcanthoptérygiens  comprennent  les  genres 
d’Àrtédi,  sauf  les  Gobies;  il  y  ajoute  ce¬ 
pendant  les  g.  Polynemus ,  Mysius  et  Holo- 
cenirus.  Depuis  cet  auteur  jusqu’à  Cuvier, 
les  Ich  thyologistes  ne  se  sont  pas  servis  du  ca¬ 
ractère  tiré  de  la  nature  des  rayons  pour 
classer  les  Poissons  ;  mais,  dans  sa  classifica¬ 
tion,  l’auteur  du  Règne  animal  a  fait,  sous 
le  nom  d’Acanthoptérygiens,  le  3me  ordre  des 
Poissons  osseux.  Il  lui  a  donnéla  même  valeur 
qu’Artédi,  et  en  a  fait  comme  lui  un  ordre  tel¬ 
lement  naturel ,  qu’on  ne  peut  le  diviser  que 
très  difficilement  en  familles.  Néanmoins  je 
crois  que  celles  établies  dans  notre  Hist.  nat. 
des  Poiss.  seront  généralement  admises  par 
les  Naturalistes.Cuvier  compte  dans'cet  ordre 
15  familles,  dont  nous  donnerons  les  princi¬ 
paux  caractères  en  traitant  dans  cet  ouvrage 
de  chacune  de  ces  familles.  La  plupart  ont 
pour  type  les  g.  établis  et  rangés  par  Artédi 
dans  le  groupe  du  même  nom  ,  et  auxquels 
nous  en  avons  ajouté  quelques  uns ,  en  grou¬ 
pant  dans  une  même  famille  plusieurs  des  g. 
de  cet  auteur ,  tels  que  les  Scombres  et  les 
Xiphias,  qui  appartiennent  à  nos  Scombé- 
roïdes. 

Depuis  Cuvier,  M.  Risso  a  fait  usage  du 
mot  Acanthoptérygien,  mais  en  s’en  servant 
pour  désigner  une  subdiv.  des  différentes 
familles  qu’il  a  établies,  en  ayant  égard  à  la 
position  des  ventrales,  d’où  il  est  résulté 
qu’il  y  a  des  Poissons  jugulaires  acanthopté- 
rygiens,  placés  à  côté  des  jugulaires  mala- 
coptérygiens ,  etc.  (Val.) 

*  ACANTHOPUS  (axavGa,  épine;  7rovç, 
pied.)  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Coléoptères 
hétéromères ,  fam.  des  Mélasomes ,  établi  par 
Megerle  et  adopté  par  M.  Dejean.  Il  ne  ren¬ 
ferme  qu’une  seule  esp.  qui  se  trouve  en  Dal- 
matie  et  en  Italie;  c’est  le  Btaps  caraboïdes 
Germ.  ou  VHelops  dentipes  Panz.  (D.) 

ACANTHORIIINE.  Acanllio ,  'inus  (axav¬ 
Ga  ,  épine;  p'v/j ,  ange,  nom  d’un  poisson 
de  mer),  roiss.  —  M.  de  Rlainviîle  a  établi 
sous  ce  nom  une  coupe  générique  que  Cu¬ 
vier  a  subdivisée  en  Acanihias ,  Centrina  et 
Scymnium  (Journ.phys.  lxxxiii,  1816).  (Val.) 


*  ACANTnorjnNCPS  (&cavGa,  épine; 
pvy^oç,  bec),  ois. — Nouveau  genre  formé  par 
Gould  (Proceedings ,  1837),  dans  la  famille 
des  Melliphages  ou  Philcédons  de  Cuvier  et 
synon.  du  g.  Phylidonyre  de  Lesson  (  7V. 
d’Orn.  ).  Ce  dernier  nom  nous  parait  devoir 
être  préféré  comme  antérieur  et  comme  ex¬ 
primant  le  rapport  intime  de  ces  oiseaux 
avec  2  g.  connus.  V.  Piiylidonyre.  (Lafr.) 

*  ACANTHOSCELIS  (  axavGa  ,  épine  ; 
axAoç,  cuisse),  ins.  G.  de  l’ordre  des  Coléop¬ 
tères  pentamères ,  établi  par  Latreille  dans 
sa  famille  des  Carnassiers  (Carabiques  de 
M.  Dejean),  tribu  des  Scaritides.  Latreille  n’a 
fait  qu’indiquer  ce  g.  dans  ses  familles  natu¬ 
relles;  il  est  fondé  sur  une  seule  espèce  du  Cap 
de  B. -Esp.,  le  S  cavités  ruficornis  Fab.  M.  De¬ 
jean,  en  l’adoptant,  lui  donne  lescaract.  sui¬ 
vants  :  Menton  articulé,  presque  plane  et  for¬ 
tement  bi-lobé  ;  lèvre  supér.  très  courte  et  bi- 
dentée.  Mandib.  grandes,  avancées,  forte¬ 
ment  dentées  intérieurement;  dernier  art.  des 
palpes  labiaux  presque  cylindrique.  Antennes 
moniliformes  ;  le  1er  art.  très  grand  ,  les  au¬ 
tres  beaucoup  plus  petits  et  grossissant  in¬ 
sensiblement  vers  l’extrémité.  Corps  court  et 
convexe.  Cors,  bombé,  transversal  etpresque 
carré.  Elyt.  courtes  et  très  convexes.  Jambes 
antérieures  très  fortement  palmées;  les  pos¬ 
térieures  courtes,  larges ,  arquées  et  cou¬ 
vertes  d’épines;  trochanters  presque  aussi 
grands  que  les  cuisses  postérieures.  (D.) 

*ACANTIIOSOMA  (axavGa,  épine;  awp.a, 
corps),  ins.  — G.  de  la  famille  des  Scutellai- 
res,  de  l’ordre  des  Hémiptères,  établi  par 
Curtis  ,  adopté  par  MM.  de  Laporte  et  Bur- 
meister.  Ce  g.  détaché  des  Pentatoma  Latr., 
ne  s’en  distingue  que  par  la  présence  d’une 
pointe ,  située  à  la  base  de  l’abdomen  et  se 
prolongeant  sur  lesternum.  — On  y  rapporte 
une  douzaine  d’esp.  répandues  dans  toutes 
les  parties  du  monde.  Le  type  en  est  VA. 
hœmorroïdale  (  Cirnex  hæmorroïdalis  Fab.  ) , 
qui  se  rencontre  dans  la  plus  grande  partie 
de  l’Europe.  (Bl.) 

*  AC AIMTHOSOME .  Acanthosoma  (axav¬ 
Ga,  épine  ;  aco jaa,  Corps).  CRUST.  —  Petit  g. 
de  l’ordre  des  Amphipodes  ,  famille  dès  Cre- 
vettines,  établi  par  M.  Owen,  et  ne  différant 
guère  des  Amphitoés,  que  parce  que  le  front 
est  orné  d’un  rostre  assez  saillant,  que  les 
pattes  des  deux  premières  paires  sont  fili¬ 
formes,  et  que  la  griffe  de  l’une  de  ces  paires 


38 


ACA 


A  CA 


(la  lre)  est  ornée  d’un  petit  ongle.  Le  type 
de  cette  dernière  est  Y  A.  Hystrix  des  mers 
polaires.  (M- E-) 

*  ACANTIIOSPERMA  (axavGa ,  épine  ; 

tsnépy. a,  semence),  bot.  phan. —  Synonyme 
d ’Acicarpha.  V.  ce  mot.  (J.  D.) 

*  ACAXTHOSPORA  (axotvôa,  épine;  criro- 
pa,  semence,  graine),  bot.  ph.  —  Sprengel 
(. Anleit .  t.  n)  a  proposé  ce  g.  pour  une  plante 
dont  Dietricha  formé  son  g.  Misandra;  mais 
Ruiz  et  Pavon  avaient,  avant  ces  auteurs, 
fondé  sur  le  même  type  leur  g.  Bonapartea , 
aujourd’hui  préféré  par  tous  les  Botanistes. 

(G.  L.) 

*ACANTHOTHECA  (axavOa,  épine  ;  Qwr„ 
boîte),  bot. pu. -Ce  g.  de  la  fam.  des  Compo¬ 
sées,  renferme  plusieurs  esp.  particulières  à 
l’Afrique  australe.  M.  De  Candolleïe  caracté¬ 
rise  de  la  manière  suiv.  :  Capit.  multiflore  , 
radié;  les  fleurs  du  rayon  1 -sériées,  ligulées; 
celles  du  disque  stériles,  tubuleuses,  à  5  dents. 
Invol.  l-sérié ,  à  écailles  linéaires,  dépassant 
les  fleurs  du  disque.  Récept.  nu.  Fleurs  ligu¬ 
lées,  ciliées-hispides  à  la  base.  Styles  bifides, 
très  glabres  ;  ceux  des  fleurs  du  disque,  sim¬ 
ples,  capités,  légèrement  hispides.  Akènes 
du  rayon,  les  seuls  développés,  3-gones  et 
armés,  surtout  aux  angles,  d’aiguillons  épais 
et  acérés.  Fleurs  jaunes  ;  celles  du  rayon  sou¬ 
vent  marquées  de  brun  à  la  base.  —  Ce  g.  est 
voisin  du  Steirodiscus,  dont  il  diffère  par  les 
akènes  du  rayon ,  qui  sont  anguleux  et  épi¬ 
neux  ;  il  a  aussi  quelques  affinités  avec  les 
Dimorphotheca  et  Y Osleospermum  ;  mais  la 
conformation  de  ses  fruits  l’en  éloigne  éga¬ 
lement.  (J.  D.) 

*  ACANTHOTHECA  (axotvGa,  épine; 
0yjxy) ,  fourreau),  zooph.  intest.  —  Nom  pro¬ 
posé  par  M.  Diesing  dans  sa  Monog.  du  g. 
Pentastorne ,  pour  établir  un  ordre  dans  la 
classe  des  vers  intestinaux,  intermédiaires 
entre  les  Trématodes  et  les  Nèmaloïdes  y  et 
dans  lequel  il  place  le  seul  g.  Pentastome. 

(Val.) 

*  ACANTHOTHORAX  («xocvGa  ,  épine  ; 

SwpctÇ,  tronc),  ins.  — G.  de  Coléoptères  té- 
tramères,  famille  des  Curculionides ,  établi 
par  Gaede ,  mais  non  adopté  par  M.  Dejean. 
Ce  g.  répond  au  g.  Mecocerus  de  Schocnherr. 
V.  ce  mot.  (  D.) 

AC  ANTHERE. (axavGa,  épine; 
ovpct ,  queue),  poiss.  —  G.  de  la  famille  des 
Teuthics,  tenant  des  Scombéroïdes  et  un  peu 


des  Squamipennes,  Ce  nom  ,  imaginé  par 
Forskal,  adopté  par  Bloch  etLacépède,  et 
exprimant  le  caractère  le  plus  saillant  de  ces 
poissons,  est  tiré  de  la  forte  épine  mobile 
dont  laqueue estarmée  dechaquecôté.  Dans 
l’état  de  repos,  elle  est  couchée  dans  une  rai¬ 
nure  qui  la  reçoit,  et  sa  pointe  postér.  assez 
courte  fait  seule  saillie.  Mais  quand  le  Pois¬ 
son  redresse  son  arme,  la  pointe,  dirigée  du 
côté  de  la  tête,  s’écarte  du  corps,  et  fait 
souvent  une  saillie  de  plusieurs  millimètres. 
Il  est  d’ailleurs  assez  difficile  de  concevoir 
l’usage  de  cet  organe.  Cet  aiguillon  tran¬ 
chant,  en  forme  de  lancette,  a  fait  donner 
aux  espèces  qui  le  portent  le  nom  de  Chirur¬ 
gien ,  de  Barbier  ou  de  P  or  te- lancette. 

Ce  genre,  très  naturel,  comprend  de  nom¬ 
breuses  esp.,  originaires  des  mers  des  Tro<- 
piques  et  plus  abondantes  dans  celles  de 
l’Inde  que  sur  les  côtes  de  l’Océan  Atlantique. 
Elles  ont  toutes  le  corps  comprimé,  la  tête 
haute,  l’œil  élevé,  la  bouche  petite,  année  de 
dents  le  plus  souvent  crénelées  sur  le  bord  , 
tranchantes,  et  sur  un  seul  rang.  La  mem¬ 
brane  branchiostége  est  soutenue  par  5 
rayons.  Une  seule  dorsale  étendue  sur  tout 
le  dos,  et  non  écailleuse.  —  Linné  plaçait  les 
2  ou  3  esp.  qu’il  en  connaissait,  parmi  les 
Cliétodons;  rapprochement  qu’il  avait  fait 
d’après  la  forme  générale  du  corps ,  quoique 
les  dents  et  l’organisation  interne  ne  justi¬ 
fiassent  ces  rapports  en  aucune  manière.  Il 
avait  aussi  connaissance  d’une  belle  espèce 
indienne ,  qu’il  classait  avec  une  espèce 
d’Amphacanthe  dans  un  même  g. ,  sous  le 
nom  de  Teuthis,  qu’il  plaçait  dans  l’ordre 
des  Abdominaux.  Il  aura  sans  doute  été 
trompé  par  une  mauvaise  interprétation  de 
cette  phrase  de  Gronovius  :  Pinnœ  ventra¬ 
les  in  injïmo  abdomine  medio  inter  regionem 
pinnarum  brancliiam  et  ani  pinnam ,  mox  ante 
anum  sitæ ,  etc.  Les  ventrales  sont  bien  voi¬ 
sines  de  l’anus,  mais  elles  n’en  sont  pas 
moins  thoraciques ,  parce  que  l’anus  de  ces 
poissons  est  ouvert  très  en  avant,  à  cause 
de  l’enroulement  en  spirale  de  leur  canal  in¬ 
testinal. 

Ce  g.  devait  donc  être  réformé  ;  mais  il  l’a 
été  peu  habilement  par  Lacépède,  puisqu’il 
a  placé  le  Teuthis  javus  parmi  ses  Chéto- 
dons  ;  quant  au  Teuthis  hepatus,  il  l’a  rangé 
dans  ses  Acanthures.  C’est  ainsi  que  le  nom 
générique  de  Teuthis  a  été  effacé  de  la  no- 


ACA 


ACA 


39 


menclature  ichthyologique  ,  et  c’est  avec 
raison  ;  car  on  sait  que  cette  expression  était 
appliquée,  chez  les  anciens,  à  un  mollus¬ 
que  (le  Calmar).  Il  faut  aussi  remarquer 
ici  que  le  g.  Aspisure  de  Lacépède  n’est 
qu’un  double  emploi  de  son  g.  Acanthure. 
On  connaît  aujourd’hui  3  ou  4  espèces  de 
ce  g.  dans  l’Océan  atlantique,  et  plus  de 
40  dans  l’Océan  Indien.  On  en  a  reconnu 
aussi  parmi  les  poissons  fossiles.  L’Ichthyo- 
lithe  du  Monte  -  Bolca  (  Ichthyologie  véro- 
naise),  que  Yolta  avait  déjà  rapproché  du 
Chœlodon  lineatus,  est  en  effet  un  Acan¬ 
thure  que  M.  Agassiz  nomme  Acanthurus 
tennis.  (Val.) 

* ACANTHURUS  (  axavGa  ,  épine;  ovpa  , 
queue),  ins.  —  Nom  donné  par  Kirby  à  un 
g.  de  Coléoptères,  famille  des  Lamellicornes, 
précédemment  appelé  Valgus  par  Scriba.  (D.) 

*  AC  ANUS  (  axavoç,  crête  épineuse  de 
poissons  ).  poiss.  foss.  —  G.  de  poissons 
fossiles  de  Glaris,  établi  par  M.  Agassiz,  qui 
le  range  dans  la  famille  des  Percoïdes  de  Cu¬ 
vier,  et  dont  il  reconnaît  3  espèces.  L’une 
est  son  A.  oblongus.  Le  nom  spécif.  de  la 
2e  n’est  pas  encore  cité  dans  le  Catal.  du  ca¬ 
binet  de  lord  Cole  et  de  sir  Phillipp  Eger- 
ton.  (Val.) 

ACARA.  poiss.  —  Nom  en  quelque  sorte 
générique  que  l’on  trouve  dans  Marcgrav,  le 
plus  souvent  accompagné  d’une  èpithète,  et 
qui  désigne  des  Poissons  de  g.  et  d’espèces 
fort  différents.  Celui-ci  se  trouve  seul  et 
sans  épithète  dans  Marcgrav  pour  un  poisson 
d’eau  douce  du  Brésil,  que  Bloch  a  nommé 
Perça  bimaculata  ( Sparus  Acara  Lacép.  ) , 
et  qui  à  notre  avis  est  un  poisson  du  g.  Chro - 
mis.  (Val.) 

ACARAUNA.  poiss.  —  Esp.  de  Marcgrav 
qui  appartient  certainement  à  un  Acanthure 
et  que  nous  croyons  être  notre  Acanthurus 
phlebotomus  ;  mais ,  ce  qu’il  y  a  de  sûr,  c’est 
qu’il  ne  faut  pas  rapporter  cette  synonymie 
au  Chœlodon  nigricans  de  Bloch,  et  encore 
moins  au  Chœlodon  nigricans  L.  qui  est  dif¬ 
férent  de  celui  de  Bloch.  (  V.  à  ce  sujet  Cuv. 
et  Val.  Ichth.  X,  p.  209.) 

Sous  ce  même  nom  ,  M.  Sebastianof  a  pu¬ 
blié  dans  les  lYovaacta  P etropolilana  (t.  xm, 
p.  257,  pl.  xi) ,  un  g.  de  Poissons  identique 
au  g.  établi  par  Lacépède ,  et  adopté  par  tous 
les  Ichthyologistes  sous  le  nom  de  Gomphose 
(V.  ce  mot).  (Val.) 


ACARDE.  Acardo  (à  priv.;  cardo  ,  char¬ 
nière;  mot  hybride),  moll. — On  a  voulu 
désigner,  par  cette  dénomination  vicieuse  , 
une  coquille  sans  charnière.  Bruguière  pa¬ 
raît  être  le  1er  qui  ait  fait  usage  de  ce  mot. 
il  l’appliqua  à  deux  choses  très  distinctes  que 
l’on  confondit  pendant  quelque  temps  :  l’une, 
que  l’on  croyait  être  les  valves  sans  char¬ 
nière  et  sans  ligament  d’un  mollusque  par¬ 
ticulier,  a  été  reconnue  pour  des  épiphyses 
vertébrales  de  grands  Cétacés;  l’autre  est  le 
corps  fossile  dont  Lamarck  a  fait  depuis  son 
g.  Sphérulite.  Dans  le  Système  des  animaux 
sans  vertèbres,  Lamarck  adopta  le  g.  Acar- 
de,  dont  il  avait  éliminé  les  Sphérulites  ; 
mais  il  les  remplaça  par  la  coquille  dont  il 
fît  par  la  suite  son  g.  Ombrelle.  Lamarck  re¬ 
vint  bientôt  à  des  idées  plus  justes  sur  ces 
différents  g. ,  et  celui  d’Acarde  disparut  de 
ses  autres  ouvrages.  (Desii.) 

ACARIDES.  Acaridœ  (Acarus,  axa pc,  sorte 
de  petits  ins.;  s?<îoç,  forme),  aracii. —  Cette 
famille  que  M.  Walckenaër  regarde  comme 
le  dernier  ordre  de  la  classe  des  Acérés, 
a  été  établie  par  Latreille  avec  ces  caract.  : 
Palpes  grêles ,  surnuméraires  à  la  lèvre 
qui  est  échancrée.  Mandibules  en  forme  de 
pince.  Yeux  nuis.  Hanches  distantes.  Pieds 
caronculés.  —  Les  Arachnides  qui  com¬ 
posent  cette  famille  sont  microscopiques , 
parasites,  et  pullulent  beaucoup.  Quelques 
unes  vivent  sur  des  Insectes,  notamment 
sur  les  Coléoptères  orduriers  ou  fouisseurs  ; 
d’autres  rongent  les  provisions  de  bouche, 
comme  la  farine,  le  vieux  fromage,  les 
viandes  desséchées.  Les  collections  d’insec¬ 
tes,  placées  dans  les  lieux  froids  et  humides, 
sont  également  exposées  à  leurs  ravages. 
On  attribue  avec  raison  à  quelques  espèces 
la  maladie  de  la  gale ,  qui  se  manifeste 
chez  l’Homme  comme  chez  divers  animaux 
domestiques.  Certaines  Acarides  propres  à 
quelques  Mammifères  peuvent  aussi  se  mul¬ 
tiplier  sur  l’Homme  et  l’incommoder  ex¬ 
trêmement.  D’autres  esp.  sont  errantes  et  se 
trouvent  sur  les  plantes  ,  les  écorces  des  ar¬ 
bres,  dans  la  terre,  sous  les  pierres,  etc. 
Plusieurs  naissent  avec  6  pattes,  les  2  au¬ 
tres  se  développent  peu  de  temps  après; 
leurs  tarses  se  terminent  souvent  de  diver¬ 
ses  manières.  Les  g.  que  cette  famille  ren¬ 
ferme  sont  au  nombre  de  9.  (H.  L.) 

ACARIDIENS,  ACARIDIES ,  ACA- 


ACA 


40  ACA 

RIENS  ,  ACARINS.  arach.  —  Syn.  d’ACA- 

RIDES.  (H*  L.) 

AC  ARN  A  (nom  du  chardon  ?  dans  Théo¬ 
phraste).  bot.  ph.  —  Vaillant  (  Act .  Acad. , 
1718)  a  fondé  sous  ce  nom  un  g.  de  la  fa¬ 
mille  des  Composées,  qui  est  1  e  Picnomon 
de  Lobel  etd’Adanson,  adopté  depuis  par 
tous  les  botanistes.  Linné  réunit  YAcarna 
au  g.  Cnicus ,  en  l’y  appliquant  comme  nom 
spécifique  d’une  espèce.  Willdenow  reprit 
cette  dénomination  pour  désigner  un  nou¬ 
veau  g.  qu’il  forma  aux  dépens  de  Y  Atrac¬ 
tylis  de  Linné,  et  que  Lessing  admit  dans  son 
Synopsis.  Cassini,  en  adoptant  ce  g.  ,1e  li¬ 
mita  à  une  seule  espèce,  Y  A.  cancellata 
(. Atractylis  cane.  L.).  VAcarna  paraît  avoir 
été  définitivement  réuni  au  g.  Atractylis 
(DC. ,  Prodr. ,  vi).  (C.  L.) 

ACARNE.  poiss.  —  Nom  tiré  littérale¬ 
ment  de  Pline,  qui  lui-même  l’avait  pris 
des  auteurs  grecs ,  et  que  Rondelet  a  appli¬ 
qué  assez  arbitrairement  à  un  poisson  de  la 
Méditerranée,  (le  Pagellas  acarne  Cuv.  et  Val. 
Hist.  Poiss.  VI).  Salviani  a  donné  le  nom 
à' Acarne  à  la  Vive  commune  (  Ttachinus 
draco ).  (Val.) 

AC  ARES  (axapt,  sorte  de  petits  insectes). 
arach.— G.  de  l’ordre  des  Acarides,  créé  par 
Linné,  adopté  par  Degéer,  Hermann  et  La- 
treille,  et  placé  par  ce  dernier  dans  sa  4e  fa¬ 
mille,  celle  des  Acarides.  Les  caractères  dis¬ 
tinctifs  de  ce  g.  sont  ainsi  exprimés  :  Labre  et 
palpes  cachés  parles  mandibules.  Corps  entre 
le  2e  et  le  3e  pied ,  entouré  par  un  sillon, 
mou,  légèrement  renflé,  hanches  à  peine  dis¬ 
tantes;  3e  pied  plus  petit  que  le  4e.  Caron¬ 
cules  membraneuses ,  pointues.  Larves  très 
semblables  à  l’animal  adulte.  —  Ce  g.  ren¬ 
ferme  3  ou  4  espèces,  dont  une,  Yacarus  sca- 
àzeiFab.,  se  trouve  ordinairement  dans  la 
poussière  du  vieux  fromage.  On  a  regardé , 
à  tort ,  cette  dernière  espèce  comme  YAca- 
ms  de  la  gale.  C’est  ce  qu’a  pleinement  dé¬ 
montré  M.  Raspail.  V.  Sarcopte.  (H.  L.) 

ACASTE.  Acasta  (  nom  d’une  nymphe  de 
l’Océan  mythol.).  cirrh.— Genre  établi  par 
le  docteur  Leach,  appartenant  à  la  classe  des 
Cirrhopodes  (ou  Cirrhipédes),  et  dont  voici 
les  caractères  essentiels  :  Coquille  sessile , 
ovale,  subconique,  composée  de  pièces  sépa¬ 
rables.  Cône  formé  de  6  valves  latérales  , 
inégales,  réunies;  ayant  pour  fond  une  lame 
orbiculaire,  concave  au  côté  interne ,  et  res¬ 


semblant  à  une  patelle  ou  à  un  gobelet. 
Opercule  quadri valve.  —  Ce  genre,  non  ad¬ 
mis  par  M.  de  Blainville ,  qui  en  fait  une 
division  desBalanes,  est  composé  de  3  ou  4 
espèces  qui  paraissent  vivre  toutes  dans  des 
éponges.  (M.  S.  A.) 

ACAELE  Acaulis  (  à  priv.;  xavÀoç,  tige). 
bot.  pii.  —  Cette  expression  s’applique  aux 
Plantes  qui  paraissent  dépourvues  de  tige  , 
c’est-à-dire  dont  les  feuilles  et  les  fleurs 
semblent  naître  du  collet  de  la  racine , 
comme,  par  exemple,  dans  le  pissenlit,  la 
primevère  des  jardins,  etc.  Mais  nous  de¬ 
vons  faire  remarquer,  que ,  même  dans  ces 
plantes,  la  tige  existe  constamment;  seule¬ 
ment  elle  est  réduite  à  de  très  petites  pro¬ 
portions  et  cachée  sous  la  terre,  où  elle  con¬ 
stitue  une  souche  ou  rhizome  (  V .  ces  mots); 
car  les  feuilles  et  les  supports  de  la  fleur 
naissent  toujours  de  la  tige.  (A.  R.) 

AGAVE.  Acavus.  moll.  —  G.  inutile 
proposé  par  Montfort,  dans  sa  Conchylio¬ 
logie  systématique,  pour  les  Hélices  qui  ont 
l’ouverture  grande  et  la  columelle  très  ar¬ 
quée,  telles  que  les  Hélix  hœmastoma  et  as  - 
persa  de  Muller.  (Desh.) 

ACCENTEER.  AccentorJ ois.  —  G.  établi 
par  Bechstein  sur  le  Pégot  ou  fauvette  des 
Alpes  (  Buff.  pl.  enl .  668,  fig.  2  ;  Motacilla 
alpina  Gm.),  formant  le  30e  de  l’ordre  des 
Insectivores  de  la  méthode  de  Temminck  , 
et  l’un  des  s.-g.  des  Becs-fins  (  Motacilla  , 
Lin.)  de  la  famille  des  Dentirostres  du  Règne 
animal  de  Cuvier.  Les  caract.  de  ce  g.  sont  : 
Bec  droit,  pointu;  mandibule  supérieure 
échancrée  à  l’extrémité ,  comprimée  sur  ses 
bords;  narines  nues  ;  pieds  assez  robustes; 
doigt  externe  réuni  à  sa  base  à  celui  du  mi¬ 
lieu  ;  ongle  postérieur  assez  allongé  et  très 
arqué;  les  ailes,  de  moyenne  grandeur,  ont 
leur  lre  rémige  très  petite ,  la  3e  la  plus  lon¬ 
gue  de  toutes  ;  queue  égale  et  de  moyenne 
longueur.  —  Ce  g.  se  compose  actuellement 
de  3  espèces  :  celle  qui  en  est  le  type  est 
l’Accenteur  des  Alpes  [A.  alpinus  Bechst.  ), 
les  deux  autres  sont  :  l’A.  mouchet  (  A.  mo- 
dularis  Cuv.  )  et  l’A.  montagnard  (  A.  mon- 
tanellus  Temm.  ).  Quelques  auteurs  y  ont 
ajouté  la  Fauvette  Calliope  (. Motacilla  Cal- 
liope  Pall.  );  mais  les  caract.  essentiels  de 
cet  oiseau  ,  qui  a  toutes  les  proportions 
des  Sylvia  et  leur  système  de  coloration  ,  ne 
nous  permettent  pas  de  l’admettre  comme 


ACC 


4  î 


ACC 


appartenant  véritablement  au  genre  Acccn- 
teur. 

Le  plumage  des  Accenteurs,  généralement 
terne,  est  d’un  gris  roussâtre,  parsemé  de 
taches  brunes,  noires  ou  blanches,  dont  la 
position ,  la  forme  et  l’étendue  varient  sui¬ 
vant  les  espèces.  Les  femelles  sont  sem¬ 
blables  aux  mâles,  et  les  jeunes  n’ont  pas 
de  livrée.  Les  Accenteurs  n’émigrent  point 
et  semblent  ne  pas  craindre  le  froid.  Néan¬ 
moins  l’hiver  amène  dans  leurs  habitudes 
un  changement  remarquable  :  le  Pégot  et 
l’Accenteur  montagnard,  qui  ne  se  trouvent 
que  dans  les  montagnes  du  midi  de  l’Europe 
etde  l’Asie,  descendent  alors  dans  les  vallées, 
et  le  Mouchet,  qui  habite  toutes  les  par¬ 
ties  tempérées  des  mêmes  pays  ,  quitte 
seulement  le  sommet  des  arbres  pour  se 
réfugier  dans  l’épaisseur  des  taillis  ,  ce  qui 
lui  a  fait  donner  le  nom  vulgaire  de  traîne- 
buissons. 

Les  Accenteurs  se  nourrissent  de  larves  et 
de  graines  pendant  l’hiver,  d’insectes  pen¬ 
dant  l’été.  Ils  construisent  leur  nid  avec 
de  la  mousse,  dans  les  fentes  des  rochers, 
sous  les  toits  des  maisons  et  sur  les  plus 
hautes  branches  des  arbres,  principalement 
des  arbres  verts.  Us  pondent  4  ou  5  œufs  d’un 
bleu  verdâtre.  (F-  P*) 

ACCÏPITSIES  (  Accipiler ,  épervier;  acci- 
piiro,  je  déchire),  ois.  —  Traduit  du  latin 
accipitres  de  Linné,  adopté  par  Vieillot  dans 
sa  méthode ,  et  répondant  aux  Oiseaux  de 
proie  de  Cuvier  et  aux  Rapaces  de  Tem- 
minck.  V.  Rapaces.  (Lafr.) 

ACCIPITIUNÉES.  Accipitrinœ  (  Accipi- 
ter ,  épervier,  oiseau  de  proie),  ois. — Ce  mot 
désigne  pour  nous,  comme  pour  Willughby, 
le  seul  g.  Epervier.  C’est  une  s. -famille  de  la 
famille  des  Falconidées,  répondant  en  par¬ 
tie  à  la  sect.  des  Autours  de  Cuvier  et  aux 
Autours  de  Temminck  ( Pl .  col.  ).  Cette  s.-fa¬ 
mille  de  Swainson  que  nous  adoptons,  mais 
avec  des  additions  et  des  soustractions  de  g. 
nous  paraît  offrir  les  caract.  suivants  :  Bec 
en  général  court  et  fortement  crochu,  courbé 
dès  la  base.  Mandib.  supér.  comprimée,  non 
dentée,  mais  dilatée  vers  le  milieu  de  ses 
bords  en  un  simple  feston  plus  ou  moins  pro¬ 
noncé  ;  mandib.  infér.  tronquée  et  retrous¬ 
sée  à  son  extrémité  ;  narines  ovalaires ,  ou 
orbiculaires  ettuberculées  dans  leur  milieu. 
Pieds  à  tarses  longs  et  grêles ,  ou  de  lon¬ 


gueur  médiocre  ,  écussonnés  ou  réticulés, 
garnis  en  dessous  de  pelotes  saillantes.  On¬ 
gles  des  doigts  antér.  très  inégaux;  l’interne 
souvent  de  moitié  plus  grajjflt  que  l’externe 
et  presque  aussi  fort  que  celui  du  pouce. 
Tête  généralement  petite,  mais  grosse  dans 
un  des  g. ,  ornée  quelquefois  d’une  huppe 
tombant  postérieurement.  Ailes  longues, 
obtuses  ou  sub-obtuses,  à  primaires  mé¬ 
diocres  ou  courtes,  atteignant,  dans  le  re¬ 
pos  ,  la  moitié  de  la  queue ,  quelquefois  le 
tiers  seulement;  queue  longue  ou  médiocre 
arrondie  ou  étagée.  La  plupart  des  esp.  qui 
composent  ce  groupe  sont  en  général  des 
Rapaces  chasseurs  et  les  plus  courageux 
après  les  vrais  faucons  ;  ils  poursuivent  leur 
proie  à  lire  d’ailes,  la  saisissent  au  vol,  sou¬ 
vent  même  au  milieu  des  bois  et  des  endroits 
couverts.  Nous  regardons  à  l’exemple  de  Tem¬ 
minck  et  d’Azara  les  Aigles-autours  comme 
de  véritables  Autours  ou  grands  Éperviers  à 
tarses  emplumés ,  courageux  et  entrepre¬ 
nants  comme  eux  ,  d’après  les  observations 
d’Azara,  de  Le  Vaillant  et  de  d’Orbigny. 
Nous  les  réunissons  donc  dans  ce  groupe  et 
y  joignons  encore  le  g.  Harpye  de  Cuvier, 
qui  n’offre  d’autre  différence  avec  les  Ai¬ 
gles-autours  que  des  tarses  plus  gros.  Le  g. 
Macagua,  malgré  ses  mœurs  plus  analogues 
à  celles  des  Buses  reptivores,  nous  paraît 
d’après  ses  formes  devoir  aussi  y  être  rangé. 
—  Notre  sous-famille  des  Accipitrinées  se 
compose  donc  des  g.  Epervier,  Autour,  Ai¬ 
gle-autour,  Harpye  et  Macagua.  V.  ces  mots. 

(Lafr.) 

*  ACCIPITRÏNS.  ois.  — C’est  dans  la  mé¬ 

thode  de  Vieillot  la  3me  famille  de  ses  Acci¬ 
pitres  ou  Oiseaux  de  proie.  (Lafr.) 

*  ACCLIMATEMENT  {xVty. oc,  climat.). 
piiysiol.  —  La  nécessité  et  l’usage  ont  déjà 
consacré  dans  les  sciences  ce  mot,  dont  l’A¬ 
cadémie  n’a  point  encore  sanctionné  l’em¬ 
ploi.  On  appelle  Acclimatement,  le  conflit  qui 
s’exerce  à  chaque  transition  entre  les  corps 
organisés  et  les  climats.  Ici  se  présentent 
à  la  fois  une  question  médico-industrielle , 
omise  dans  les  autres  Dictionnaires  de  ce 
genre,  et  l’étude  philosophique  des  rapports 
des  formes  organisées  avec  les  milieux  am¬ 
biants.  Ce  double  titre  commande  l’atten¬ 
tion  des  naturalistes. 

Il  suffit  d’un  regard  jeté  autour  de  nous , 
d’un  simple  coup  d’œil  sur  l’étendue  du 

3* 


T.  I. 


42 


ACC 


ACC 


globe,  pour  voir  chaque  saison  ,  chaque  lo¬ 
calité,  chaque  région  varier  ses  produits.  Les 
éléments  de  l’air,  de  la  terre  et  des  eaux,  sont 
aussi  les  éléments  de  la  vie  ;  elle  doit  sui  vre 
l’inégalité  de  leurs  conditions.  La  végétation, 
moins  indépendante  que  l’être  animé,  inca¬ 
pable  de  se  soustraire  aux  influences  qui  l’en¬ 
vironnent,  fournit  de  ces  exemples  qui  frap¬ 
pent  chaque  jour  nos  yeux.  Chaque  plante 
subit  l’alternative  des  lieux  et  des  saisons  ; 
l’humidité  fait  prédominer  l’absorption  :  la 
sécheresse,  l’exhalation;  l’eau,  que  pompent 
les  racines,  et  qui  sert  de  véhicule  à  l’ali¬ 
ment,  emprunte  plus  ou  moins  les  qualités 
du  sol  et  fait  varier  ainsi  les  qualités  des  vé¬ 
gétaux;  ceux  d’entre  eux  qui  vivent  dans  les 
eaux  chargées  d’acide  carbonique,  contien¬ 
nent  beaucoup  de  carbone  et  sont  plus  durs; 
les  champignons  qui  naissent  sur  le  fumier 
et  les  détritus  d’animaux  sont  essentielle¬ 
ment  azotés;  d’autres  absorbent  des  matières 
siliceuses;  enfin  ceux  qui  avoisinent  les  mers 
contiennent  du  sel.  On  sait  aussi  que  l’ex¬ 
cès  d’humidité  donne  un  tissu  aqueux  et  l⬠
che;  que  son  défaut  nuit  à  la  nutrition,  et 
rend  les  plantes  chétives  et  misérables.  La 
constitution  de  l’air  opère  donc  selon  son 
degré  de  température  ou  son  état  hygromé¬ 
trique;  mais  une  des  influences  les  plus  mar¬ 
quées  est  celle  de  la  lumière.  Elle  doit  être 
regardée  comme  déterminant ,  en  grande 
partie ,  l’absorption  de  la  sève ,  si  l’on  con¬ 
sidère  que  les  plantes  pompent  peu  d’hu¬ 
midité  pendant  la  nuit  et  à  l’obscurité  , 
que  l’exhalation  aqueuse  est  aussi  plus  con¬ 
sidérable  de  jour,  et  surtout  aux  rayons 
directs  du  soleil.  C’est  encore  la  lumière 
qui ,  dans  les  cas  les  plus  connus ,  déter¬ 
mine,  dans  le  parenchyme  des  parties  ver¬ 
tes  ,  la  décomposition  de  l’acide  carboni¬ 
que  ,  et ,  conséquemment ,  la  fixation  du 
carbone  dans  les  végétaux.  Elle  détermine  en¬ 
core  leur  coloration ,  le  degré  de  leur  allon¬ 
gement  et  de  leur  consistance,  l’intensité  des 
propriétés  sensibles  et  la  direction  de  plu¬ 
sieurs  de  leurs  organes. 

Ce  que  nous  disons  des  localités ,  nous 
pourrions  l’étendre  aux  zônes  de  la  terre 
oumises  à  de  plus  vastes  vicissitudes  sidé¬ 
rales;  mais  les  bornes  de  cet  ouvrage  nous 
arrêtent.  Il  reste  démontré,  quant  à  pré¬ 
sent,  qu’une  intime  relation  lie  le  sol  à  ses 
produits  comme  la  cause  à  l’effet ,  et  que 


cette  étude  approfondie  doit  fournir  de  pré¬ 
cieuses  inductions  à  celle  des  acclimate¬ 
ments.  C’est  pourquoi  nous  renvoyons  au 
mot  Climat ,  n’ayant  à  nous  occuper  ici  que 
des  effets  qui  résultent  des  translations. 

Tout  le  monde  sait  qu’arrachée  au  lieu 
de  sa  naissance,  une  plante  ne  parvient  à 
vivre  ailleurs  qu’après  avoir  vaincu  les  pre¬ 
miers  effets  de  la  souffrance,  et  qu’elle  ac¬ 
quiert  aussi  un  aspect  et  des  propriétés 
en  harmonie  avec  sa  nouvelle  habitation. 
Mille  faits  de  culture  appuieraient  au  besoin 
cette  assertion;  mais  la  nature  elle-même, 
nous  offre  encore  des  exemples  de  ces  trans¬ 
formations.  Que  quelques  feuilles,  larges 
organes  respiratoires,  viennent  à  être  sub¬ 
mergées  et  privées  du  contact  de  l’air,  leur 
tissu,  désormais  sans  action,  s’atrophie  et 
prend  la  forme  linéaire.  L ’Ulva  compressa 
devient,  suivant  les  circonstances,  plante 
marine,  d’eau  douce,  ou  même  terrestre  ; 
on  la  voit  se  dégrader  selon  la  profon¬ 
deur  de  sa  situation  marine;  elle  perd  déjà 
de  sa  taille  ,  devient  crépue  et  raccourcie 
vers  les  dernières  lames  liquides;  jetée  dans 
les  terres  par  les  hautes  marées ,  elle  vit 
dans  quelques  ruisseaux,  dans  les  eaux  sau¬ 
mâtres,  et  enfin  dans  les  eaux  douces ,  où 
elle  devient  YUlva  confervoïdea ;  que  l’eau 
disparaisse  ,  elle  se  transforme  en  YUlva 
lerrestris.  Ceci  suffira  pour  donner  une  idée 
de  la  puissance  des  milieux  ;  les  effets  des 
changements  de  climats  sur  les  végétaux  sont 
d’ailleurs  trop  connus  pour  nous  y  arrêter 
davantage. 

Les  animaux  ne  subissent  pas  des  effets 
moins  marqués  de  ces  sortes  de  translations, 
mais  les  observations  de  ce  genre,  loin  d’ê¬ 
tre  nombreuses  et  complètes,  comme  celles 
qu’on  trouve  dans  les  traités  d’Agricuiture, 
sont,  au  contraire,  d’une  extrême  rareté,  et 
d’autant  plus  rares,  qu’elles  ont  trait  à  des 
êtres  plus  inférieurs;  aussi  en  viendrons- 
nous  de  suite  à  quelques  faits  qui  se  rappor¬ 
tent  aux  animaux  des  ordres  supérieurs,  et 
sur  l’authenticité  desquels  le  caractère  même 
des  personnes  qui  ont  bien  voulu  nous  les 
communiquer  ne  nous  permet  pas  d’éîever 
le  moindre  doute.  Ces  faits  sont  très  con¬ 
cluants,  bien  qu’ils  naissent  sous  l’influence 
assez  peu  differente  de  deux  de  nos  provin¬ 
ces  :  les  chevaux  et  les  bêtes  à  cornes  qu’on 
transporte  de  Bretagne  en  Normandie  ,  ac- 


ACC 


ACC 


quièrent  «ne  taille  plus  élevée  et  les  carac¬ 
tères  de  la  race  normande;  et  réciproquement 
les  animaux  transférés  de  Normandie  en  Bre¬ 
tagne  n’atteignent  ordinairement  qu’à  une 
taille  inférieure  à  celle  qu’ils  eussent  acquise 
dans  leur  pays  natal.  Il  y  a  quelques  années, 
le  département  du  Finistère  donna  à  la  So¬ 
ciété  d’Agriculture  de  Morlaix  un  taureau  et 
une  vache  du  Poitou,  d’une  taille  très  éle¬ 
vée.  Ces  animaux  furent  placés  chez  les  cul¬ 
tivateurs  qui  pouvaient  inspirer  le  plus  de 
confiance  pour  les  soins  qu’exigeait  l’intro¬ 
duction  de  cette  nouvelle  race.  A  la  3me  gé¬ 
nération,  les  caractères  distinctifs  étaient 
entièrement  effacés ,  et  les  descendants  ne 
différaient  plus  des  bêtes  du  pays,  ni  par  la 
taille,  ni  par  les  formes.  On  peut  ajouter,  à 
cet  égard,  que  l’abondance  de  nourriture, 
qui  produit  de  grandes  espèces  animales 
dans  les  pays  fertiles,  n’est  pas  toujours  la 
seule  cause  agissante,  non  plus  que  les  au¬ 
tres  soins  qui  forment  nos  variétés  domesti¬ 
ques,  puisque,  dans  les  exemples  que  nous 
venons  de  rapporter,  elle  n’a  pu  prévenir  la 
dégénérescence  des  races. Il  faut  tenir  compte, 
sans  doute,  d’autres  circonstances  dépendan¬ 
tes  de  l’action  générale  des  climats.  C’est 
ainsi  que  l’Amérique ,  qui  ne  manque  pas 
de  fécondité,  présente  néanmoins  des  races 
plus  petites  que  celles  de  l’ancien  continent, 
et  qu’elle  a  même  vu  diminuer  la  taille  des 
races  importées. 

Rien  n’est  plus  curieux  relativement  à  ces 
sortes  de  modifications  des  formes  animales 
sous  l’influence  des  climats,  que  les  obser¬ 
vations  recueillies  par  M.  Roulin  sur  les  es¬ 
pèces  transportées  de  l’ancien  continent  dans 
le  Nouveau-Monde.  Selon  cet  auteur,  des 
poulets  importés,  depuis  plusieurs  siècles,  à 
Cusco,  où  ils  se  sont  perpétués  dans  une 
température  qui  ne  descend  pas  au-dessous 
de  20°  centig.,  n’offrent  plus ,  en  souvenir 
de  leur  vêtement  originaire,  qu’un  léger 
duvet,  qui  tombe  bientôt  pour  laisser  l’a¬ 
nimal  entièrement  nu,  sauf  les  plumes  de 
l’aile,  qui  croissent  comme  à  l’ordinaire. 
Le  chat  a  éprouvé  peu  de  modifications, 
par  son  importation  à  la  Nouvelle-Grenade 
depuis  Colomb,  si  ce  n’est  qu’il  n’a  pas  de 
saison  marquée  pour  la  reproduction ,  et 
qu’il  ne  miaule  plus  comme  dans  nos  pays. 
Quant  aux  autres  Mammifères,  les  obser¬ 
vations  à  faire  présentent  quelques  difficul¬ 


tés,  à  cause  de  l’influence  qu’exerce  l’homme 
sur  les  animaux  domestiques,  en  les  pro¬ 
tégeant  contre  l’action  du  climat.  Néan¬ 
moins,  on  peut  remarquer  que  dans  les  con¬ 
trées  chaudes  de  l’Amérique,  dans  les  plaines 
du  Méta,  il  est  très  difficile  d’élever  des 
agneaux  ,  et  que  les  brebis  sont  peu  fécon¬ 
des.  Ici  encore  la  nature  opère  rapidement, 
sous  nos  yeux,  les  effets  ordinairement  lents 
mais  constants  des  climats  sur  le  pelage  de 
ces  animaux,  plus  abondamment  fourni  de 
poils  dans  les  pays  froids,  plus  nu  dans  les 
pays  chauds.  Si  la  main  de  l’homme  ne  tou¬ 
che  pas  à  leur  toison,  la  laine  s’épaissit,  se 
feutre,  et  finit  par  se  détacher  en  plaques  qui 
laissent  au-dessous  d’elles,  non  une  laine 
naissante,  non  une  peau  nue  et  dans  un 
état  maladif,  mais  un  poil  court,  brillant, 
bien  couché,  très  semblable  à  celui  de  la 
chèvre  ,  sous  ces  mêmes  climats.  Dans  les 
places  où  ce  poil  a  paru ,  la  laine  ne  renaît 
jamais. 

Il  résulte  aussi  des  observations  deM.  Rou¬ 
lin  ,  que  les  animaux  domestiques,  trans¬ 
portés  en  Amérique,  lors  de  sa  découverte  , 
ont  fini  par  s’y  acclimater,  et  que  leur  fé¬ 
condité  devint  même  bientôt  telle,  qu’af¬ 
franchis  par  cette  surabondance,  la  plupart 
reprirent  leur  vie  sauvage.  De  ce  nouveau 
cas  résultèrent  de  nouvelles  modifications  : 
les  oreilles  du  porc  se  sont  redressées,  son 
crâne  s’est  élargi  ;  l’agilité  du  cheval  s’est 
développée  ,  le  courage  de  l’âne  a  reparu  , 
la  vivacité  de  la  chèvre  a  augmenté  ;  enfin 
le  pelage  ,  perdant  ses  variétés  dans  chaque 
espèce,  y  est  devenu  uniforme.  Pœmarquons 
à  cette  occasion  que  là  se  trouve  la  contre- 
épreuve  de  la  proposition  avancée  par  M.  Isi¬ 
dore  Geoffroy-Saint-Hilaire  :  que  les  nom¬ 
breuses  variétés  du  bœuf ,  du  cheval ,  du 
porc,  de  la  chèvre,  etc.,  ne  sont  que  des 
produits  de  la  domesticité. 

Il  reste  évident  que  les  formes  organiques 
sont,  d’une  part,  modifiées  par  les  agents 
extérieurs  chez  les  êtres  qui  ont  acquis  leur 
développement ,  et  de  l’autre,  que  la  géné¬ 
ration  finit  par  transmettre  ces  mêmes  mo¬ 
difications  ;  mais  le  succès  des  acclimate¬ 
ments  offre  souvent  des  difficultés  ;  et ,  bien 
que  les  éléments  ambiants  aient  toujours 
une  grande  puissance ,  la  vie  résiste  quel¬ 
quefois,  et  succombe  même  au  lieu  de  plier. 
11  se  développe  dans  ce  conflit  des  réactions 


44 


ACC 


maladives  qu’il  importe  de  connaître.  Labat 
avait  déjà  observé  la  nécessité  de  n’opérer 
les  translations  en  des  climats  différents, 
que  graduellement  et  par  stations  intermé¬ 
diaires,  afin  de  prévenir  les  déchirements, 
produits  par  une  transition  trop  brusque. 
Ainsi,  la  vigne,  importée  directement  de 
France  dans  nos  colonies  des  Antilles ,  a  eu 
bien  de  la  peine  à  s’y  naturaliser,  tandis  que 
le  Muscat,  venu  de  Madère  et  des  Canaries, 
y  mûrit  parfaitement  bien.  Le  même  auteur 
fait  aussi  observer  que  le  temps  est  quelque¬ 
fois  une  condition  indispensable  pour  com¬ 
pléter  certains  acclimatements.  «  J’ai  expéri¬ 
menté,  dit-il,  qu’ayant  semé  des  pois  qui 
venaient  de  France,  ils  rapportaient  très  peu; 
les  seconds  rapportaient  davantage  ;  les  troi¬ 
sièmes  rapportaient  d’une  manière  extra¬ 
ordinaire  par  le  nombre  et  la  grosseur.  » 
Puis  il  ajoute  :«  Un  habitant  de  ma  paroisse, 
nommé  Sellier,  sema  du  froment  qui  était 
venu  de  France;  il  vint  très  bien  en  herbe; 
mais  la  plupart  des  épis  étaient  vides  et  les 
autres  avaient  très  peu  de  grains;  ceux-ci, 
nés  dans  le  pays,  étant  semés,  poussèrent 
à  merveille,  et  produisirent  les  épis  les  plus 
beaux  et  les  mieux  fournis  qu’on  puisse  ima¬ 
giner.  » 

Bien  n’a  été  plus  négligé  que  ces  sortes 
d’observations  appliquées  aux  animaux  des 
classes  inférieures.  La  plupart  vivent  dans 
l’eau,  il  est  vrai;  mais  les  différentes  eaux 
ne  sont-elles  pas  pour  eux  autant  de  cli¬ 
mats  ?  On  n’en  a  pas  fait  davantage  pour  les 
insectes  qui  appartiennent  éminemment  au 
domaine  de  l’air.  Il  ne  sera  pas  sans  intérêt, 
sans  doute,  de  rappeler  ici  les  expériences 
de  M.  Beudant  sur  les  Mollusques.  Quelques 
uns  de  ces  animaux  pris  dans  des  eaux  dou¬ 
ces  et  placés  immédiatement  dans  de  l’eau 
salée  au  degré  de  celle  de  la  mer,  ne  tardè¬ 
rent  pas  à  périr;  mais  si,  au  contraire,  on 
n’opérait  que  par  une  transition  graduée 
dans  des  eaux  de  plus  en  plus  salées,  l’accli¬ 
matement  avait  lieu  avec  quelques  diffé¬ 
rences  relatives  aux  espèces  soumises  à  l’ex¬ 
périence.  Les  mêmes  effets  ont  eu  lieu  pour 
les  Mollusques  marins  plongés  dans  l’eau 
douce,  à  la  seule  différence  près  que  les  es¬ 
pèces  vivant  sur  des  rochers  couverts  et  dé¬ 
couverts  alternativement  par  la  marée,  sou¬ 
vent  hors  de  l’eau,  ont  résisté  plus  long-temps 
à  l’effet  de  l’immersion  brusque.  L’acclima- 


ACC 

ternent  gradué,  au  contraire,  s’opéra  fort 
bien  :  M.  Beudant  conserva  5  mois  des  Pa¬ 
telles,  des  Arches,  des  Huîtres,  des  Moules, 
des  Balanes  bien  portantes  ,  en  compagnie 
de  Planorbes  et  de  Lymnées.  L’Auteur  a  fait 
plus  :  il  est  parvenu  à  faire  vivre,  dans  des 
eaux  chargées  de  0,31  de  sel,  des  Mollusques 
marins,  qui  vivaient  dans  celles  qui  n’en 
contenaient  que  0,04.  La  formation  des  cris¬ 
taux  a  été  la  dernière  limite  de  l’acclimate¬ 
ment. 

En  ce  qui  touche  les  animaux  supérieurs, 
on  voit  encore,  dans  le  Mémoire  de  M.  Bou¬ 
lin,  que  des  Oies  et  des  Paons  apportés  en  Co¬ 
lombie  éprouvèrent,  dans  les  premi ers  temps, 
toutes  les  difficultés  de  l’acclimatement  :  les 
pontes  étaient  rares,  composées  d’un  petit 
nombre  d’œufs,  dont  un  quart  à  peine  ve¬ 
nait  à  éclore,  et  plus  de  la  moitié  des  jeunes 
oisons  mourait  dans  le  premier  mois.  Plus 
tard  les  générations  s’améliorèrent;  et,  pour 
la  fécondité,  l’espèce  aujourd’hui  diffère  peu 
de  celle  d’Europe.  Les  Poulets  éprouvèrent 
les  mêmes  effets  :  à  Cusco  et  dans  toute  la 
vallée,  on  fut  plus  de  trente  ans  sans  pou¬ 
voir  en  obtenir,  tandis  qu’aujourd’hui  les 
races  importées  sont  devenues  fécondes.  La 
race  anglaise,  amenée  depuis  peu  d’années, 
n’en  est  pas  à  ce  point;  et,  dans  les  com¬ 
mencements,  on  s’estimait  heureux  d’avoir 
deux  ou  trois  Poulets  sur  toute  une  cou¬ 
vée.  Il  est  enfin  d’observation  vulgaire  que 
beaucoup  de  Mammifères  étrangers  s’accli¬ 
matent  parfaitement  chez  nous ,  tandis  que 
d’autres  ne  s’y  reproduisent  pas  ou  n’y  vi¬ 
vent  qu’environnés  des  plus  grands  soins. 
L’Homme  lui-même ,  quoique  appelé  cos¬ 
mopolite,  n’a  pas  moins  à  souffrir  de  ces 
déplacements,  et  il  n’échappe  le  plus  souvent 
à  la  mort  que  par  les  précautions  que  son 
intelligence  lui  indique.  Deux  grandes  fonc¬ 
tions  sont  principalement  intéressées,  selon 
qu’on  passe  sans  intermédiaire  d’un  climat 
chaud  dans  un  climat  froid ,  ou  de  celui-ci 
dans  un  climat  chaud  :  la  respiration  et  la 
digestion.  Dans  le  premier  cas ,  le  poumon 
éprouve  un  surcroît  d’activité,  soit  parce 
que  la  vitalité  de  la  peau  étant  diminuée,  le 
sang  reflue  vers  les  organes  intérieurs,  soit 
parce  que  les  animaux  consomment  plus 
d’air  sous  un  même  volume  à  une  basse  tem¬ 
pérature.  Lorsqu’on  passe,  au  contraire,  dans 
un  climat  chaud ,  l’excitation  du  poumon 


45 


ao; 

diminue,  celle  de  la  peau  augmente  ;  elle  de¬ 
vient  le  siège  de  la  fluxion,  et  reste  expo¬ 
sée  à  toute  sorte  d’exanthèmes.  Les  mouve¬ 
ments  étant  ainsi  portés  à  la  périphérie  ,  la 
digestion  perd  de  son  activité  ;  c’est  ce  que 
nous  observons  même  dans  nos  climats,  par 
le  seul  effet  des  changements  de  saisons.  Si 
donc  on  ne  diminue  la  quantité  d’aliments, 
si  l’on  ne  les  choisit  légers,  ou  si  l’on  se  livre 
à  quelques  excès,  cette  fonction  se  trouble, 
les  organes  digestifs  s’irritent,  et  il  en  ré¬ 
sulte  ces  gastro-entérites  et  ces  hépatites  si 
communes  dans  les  pays  chauds.  D’un  autre 
côté,  le  poumon  continue  de  produire  une 
trop  grande  somme  de  chaleur,  la  circula¬ 
tion  s’accélère ,  il  se  manifeste  une  pléthore 
générale  et  des  symptômes  de  congestion  au 
cerveau.  Le  régime  végétal,  les  boissons 
tempérantes,  les  bains  froids,  etc.,  prévien¬ 
nent  ordinairement  ces  accidents  et  favori¬ 
sent  l’acclimatement. 

Tel  est  l’exposé  succinct  des  principaux 
faits  de  l’acclimatement  :  partout  des  agents 
modificateurs ,  partout  des  êtres  modifiés.  Il 
n’en  faut  pas  davantage,  sans  doute,  pour 
faire  sentir  que  nous  ne  posons  pas  ici  une 
simple  question  d’économie  industrielle  ; 
nous  touchons  au  fond  même  de  la  science. 
La  puissance  des  milieux  ambiants  ,  dans  la 
modification  des  formes  organiques ,  n’est 
qu’un  fait  secondaire,  comparativement  à  la 
loi  universelle  de  l’instabilité  de  toutes  cho¬ 
ses  ;  mais  c’est  un  fait  dont  l’étude  approfon¬ 
die  peut  concourir  à  nous  mettre  sur  la  voie 
d’une  immense  genèse.  Remarquons  d’abord, 
que  lorsqu’un  être  se  développe  dans  un  mi¬ 
lieu  favorable  ,  c’est-à-dire  dans  celui  qui  a 
vu  ses  plus  antiques  générations,  il  parcourt 
sans  efforts  ses  diverses  périodes.  Que  ce  mi¬ 
lieu  vienne  à  changer,  aussitôt  il  souffre,  et 
une  lutte  s’engage  entre  lui  et  la  circonstance 
nouvelle.  Il  semblerait ,  en  n’y  regardant 
pas  de  près,  que  l’organisme  jouit  d’une 
force  propre,  antagoniste  de  celle  des  mi¬ 
lieux  et  de  nature  différente;  mais  l’observa¬ 
tion  prouve  le  contraire.  Que  l’être  acclimaté, 
et  dont  les  générations  ont  subi  l’empreinte 
du  nouveau  climat,  soit  replacé  dans  son  mi¬ 
lieu  primitif,  aussitôt  même  lutte  ,  même 
résistance  ,  même  difficulté  pour  ce  nou¬ 
vel  acclimatement;  d’où  il  suit  que  la  forme 
organisée  ne  tient  rien  d’elle-même ,  et  que 
le  nisus  formalivus  n’est  qu’un  jeu  des  élé- 


ACC 

inents.  Que  si  les  formes  du  ressort  de  la  Bo¬ 
tanique  et  de  la  Zoologie  sont  renfermées, 
de  nos  jours,  dans  une  certaine  limite  de 
variations  relatives  à  l’état  actuel  de  notre 
planète,  celte  question  de  quantité  ne  lou¬ 
che  au  principe  que  pour  le  consacrer.  L’ad¬ 
mirable  relation  des  formes  et  des  milieux  a 
fait  demander  quelquefois  lequel  des  deux 
était  fait  pour  l’autre.  Il  ne  peut  y  avoir  là 
qu’une  question  de  priorité  facile  à  résou¬ 
dre  :  le  monde  physique  ne  suppose  que  lui- 
même;  l’organisation,  au  contraire,  sup¬ 
pose  le  monde  physique. 

Une  grande  découverte  ne  naît  pas  dans 
les  sciences  sans  ébranler  au  loin  les  princi¬ 
pes  déjà  posés.  Dès  que  l’unité  de  composi¬ 
tion  organique  fut  reconnue;  dès  qu’il  fut 
établi  que  tous  les  êtres ,  quelque  variés 
qu’ils  soient ,  sont  composés  des  mêmes  élé¬ 
ments  organiques,  et  que  la  nature  n’a  fait 
qu’en  diversifier  les  proportions  pour  les 
approprier  à  différentes  relations  avec  le 
monde  extérieur,  c’est  à  celui-ci  qu’il  fal¬ 
lut  demander  la  raison  des  formes,  et  la 
création  se  présenta  comme  un  vaste  aecli  - 
maternent.  La  philosophie  dans  les  sciences 
doit  couronner  l’œuvre  des  détails;  espérons 
pour  notre  gloire  que  l’étude  de  la  nature 
entre  aujourd’hui  dans  cette  voie.  (Ant.) 

ACCORTE  ( Curtus ,  écourté),  ins.  — Nom 
donné  par  Godard  à  une  Chenille  qui  se 
nourrit  des  feuilles  du  Rosier  d’hiver.  (D.) 

ACCOUCHEMENT,  zool.  Expulsion  na¬ 
turelle  ou  extraction  d’un  fœtus  et  de  ses  dé¬ 
pendances  hors  de  la  matrice.  (A.  T.) 

ACCOUCHEUR,  rept.  —  C’est  le  nom 
spécif.  d’un  batracien  anoure  de  notre  pays, 
appartenant  au  g.  Alytes.  (G.  B.) 

ACCOUPLEMENT.  Copulalio.  piiysiol. 
Rapprochement  du  mâle  et  de  la  femelle 
pour  accomplir  l’acte  de  la  génération.  L’ac¬ 
couplement  n’est  point  indispensable  dans 
toutes  les  espèces  ;  certains  animaux  sont 
pourvus  des  deux  sexes  à  la  fois  et  peuvent 
se  féconder  isolément.  Comme  il  existe  une 
différence  très  grande  dans  le  mode  que 
suit  la  Nature  dans  la  reproduction  des  di¬ 
verses  espèces,  les  Naturalistes  ont  établi 
les  divisions  suivantes  :  1°  accouplement 
simple,  pour  désigner  l’union  du  mâle  avec 
la  femelle  ;  2°  réciproque,  lorsque  deux  ani¬ 
maux  hermaphrodites  donnent  et  reçoi¬ 
vent  à  la  fois  ;  3°  composé,  lorsque  le  même 


46 


AOC 

animal  hermaphrodite  se  féconde  sans  le  se¬ 
cours  d’un  autre  individu.  La  durée  de  l’ac¬ 
couplement  varie  à  l’infini  en  raison  des 
espèces.  Il  est  instantané  dans  beaucoup  d’oi¬ 
seaux  ,  et  dure  très  long-temps  dans  le  li¬ 
maçon  et  dans  un  grand  nombre  d’insectes. 
Le  mode  de  l’accouplement,  et  l’époque  à 
laquelle  il  a  lieu  chez  les  animaux,  sont 
subordonnés:  dans  le  1er  cas,  à  la  conforma¬ 
tion  générale  du  corps,  et  particuliérement 
à  celle  des  organes  de  la  génération;  dans  le 
2e,  aux  saisons ,  à  la  température  et  à  la  do¬ 
mesticité.  La  plupart  des  animaux  sauvages 
s’accouplent  une  fois  l’an,  à  une  époque  fixe. 
Il  en  est  qui  s’unissent  entre  variétés  d’une 
même  espèce  ,  ou  entre  espèces  voisines  ;  et 
dans  ce  cas  on  emploie  ce  moyen  pour  obte¬ 
nir  de  plus  beaux  produits. 

L’influence  de  l’accouplement  sur  la  géné¬ 
ration  est  très  variable  :  tantôt  un  seul  acte 
féconde  un  très  grand  nombre  d’œufs;  tantôt 
son  action  est  limitée  à  une  seule  portée,  tan¬ 
dis  que  pour  certaines  espèces  un  seul  acte 
féconde  plusieurs  générations  successives. 

Les  moyens  qu’emploient  les  animaux,  et 
particulièrement  les  Insectes  ,  sont  aussi  in¬ 
téressants  que  curieux  à  connaître  dans  tous 
les  détails  ;  aussi  renvoyons-nous  aux  arti¬ 
cles  qui  traiteront  des  diverses  classes  d’a¬ 
nimaux.  (M.  S.  A.) 

ACCRESCENT.  Accrescens.  bot.  pii.  — 
Cet  adjectif  est  usité  pour  caractériser  les 
parties  ou  organes  qui  continuent  de  s’ac¬ 
croître,  quand  les  autres  parties  du  même 
système  organique  s’arrêtent  dans  leur  dé¬ 
veloppement.  Ainsi ,  le  calice  est  accres- 
cent  dans  l'Alkékenge,  les  Rumex  ;  le  style, 
dans  les  Clématites  et  les  Pulsatilles,  etc., 
parce  que  ces  organes  continuent  à  se  déve¬ 
lopper  postérieurement  à  la  fécondation, 
c’est-à-dire  au  moment  où  les  autres  parties 
constituantes  de  la  fleur  s’arrêtent  dans  leur 
développement.  (A.  R.) 

ACCROISSEMENT.  Accrelio ,  incremen- 
lum.  physiol.  — Augmentation  de  l’étendue 
d’un  corps  parle  dépôt  successif  de  nouvel¬ 
les  molécules  constituantes.  L’accroissement 
des  corps  organisés  est  soumis  aux  lois  de 
l’absorption.  Les  molécules  qui  doivent  ser¬ 
vir  à  nourrir  et  à  augmenter  le  volume  des 
corps  ,  entrent  dans  leur  intérieur,  y  subis¬ 
sent  une  élaboration  particulière,  sont  mises 
en  mouvement  dans  les  canaux  ou  cellules 


ACC 

dont  ces  corps  sont  composés ,  s’assimilent 
à  eux,  et  en  augmentent  la  masse  de  dedans 
en  dehors.  Si  on  compare  entre  eux  les  ani¬ 
maux  et  les  végétaux ,  on  voit  que  les  uns  et 
les  autres  reçoivent  et  élaborent  à  l’intérieur 
les  matériaux  de  leur  accroissement;  mais 
que ,  dans  les  animaux ,  il  est  plu»  rigoureu¬ 
sement  assujetti  à  des  conditions  fixes,  tandis 
que  la  qualité  du  sol  et  la  culture  peuvent 
changer  entièrement  l’aspect,  la  taille  et  la 
nature  des  productions  du  végétal.  La  tem¬ 
pérature  et  les  climats  ont  aussi  une  in¬ 
fluence  remarquable  sur  l’accroissement  des 
animaux  et  des  végétaux;  toutefois,  celte  in¬ 
fluence  n’apporte  que  des  modifications  lé¬ 
gères  à  la  masse  et  à  la  forme  de  l’homme  et 
des  animaux  ,  tandis  qu’elle  en  a  une  très 
grande  sur  le  développement  des  végétaux. 

(M.  S.  A.) 

ACCROISSEMENT  dans  les  végétaux. 
bot.  —  Les  végétaux  ,  comme  tous  les  autres 
êtres  organisés,  s’accroissent  dans  tous  les 
sens  ,  c’est-à-dire  que  les  différents  organes 
qui  les  composent  éprouvent  une  augmen¬ 
tation  de  volume  plus  ou  moins  considéra¬ 
ble.  Cet  accroissement  est,  comme  on  sait, 
l’un  des  caract.  communs  à  tous  les  corps 
naturels  ;  seulement  dans  les  Végétaux , 
comme  dans  les  Animaux,  il  est  contenu 
dans  de  certaines  limites  qu’il  ne  saurait 
dépasser.  Cette  augmentation  se  fait  dans 
tous  les  organes  des  végétaux,  et  simulta¬ 
nément  dans  tous  les  sens.  Ainsi,  tandis  que 
la  tige  et  la  racine ,  c’est-à-dire  la  partie 
centrale  et  axile  du  végétal ,  s’accroissent  en 
hauteur,  elles  augmentent  aussi  en  diamè¬ 
tre.  Il  en  est  de  même  des  feuilles  et  de  tous 
les  autres  organes  foliacés  et  appendiculai¬ 
res,  où  l’accroissement  se  fait  également  en 
tous  sens. 

C’est  particulièrement  dans  la  tige  des 
Végétaux  que  cet  accroissement  est  le  plus 
remarquable,  et  c’est  dans  cet  organe  qu’il 
a  été  étudié  avec  le  plus  de  soin;  aussi  est-ce 
decelui-là  quenousallons  nous  occuperavec 
quelques  détails.  Nous  l’étudierons  succes¬ 
sivement,  1°  dans  les  plantes  Dicotylédo¬ 
nes;  2°  dans  les  plantes  Monocotylédones , 
où  il  offre  des  différences  notables;  et,  dans 
chacune  de  ces  grandes  divisions  du  Règne 
végétal,  nous  parlerons  successivement  de 
l’accroissement  en  diamètre ,  et  de  l’accrois¬ 
sement  en  hauteur. 


ACC 


ACC 


47 


§  I.  tige  des  végétaux  dicotylédons. 

1°  Accroissement  en  diamètre. 

Pour  faire  bien  connaître  les  phénomènes 
de  l’accroissement  dans  la  tige  des  Végé¬ 
taux  dicotylédonés ,  il  est  indispensable  d’a¬ 
bord  que  nous  exposions  ici  en  peu  de  mots 
la  structure  anatomique  de  cette  tige,  et  les 
différentes  parties  qui  la  composent,  afin  de 
mieux  faire  comprendre  le  mode  de  forma¬ 
tion  et  le  développement  de  chacune  de  ces 
parties. 

Une  tige  ligneuse  dicotylédonée,  coupée 
transversalement ,  celle  d’un  chêne ,  par 
exemple,  se  compose  des  trois  parties  sui¬ 
vantes ,  immédiatement  unies  entre  elles: 
1  °  a  l’extérieur,  l’écorce  ;  2°  le  corps  ligneux; 
3°  le  canal  médullaire ,  qui  en  occupe  le 
centre.  « 

I.  L’écorce,  formée  de  feuillets  minces, 
intimement  soudés  entre  eux,  est  la  partie 
la  plus  extérieure  de  la  tige.  En  procédant 
de  l’extérieur  à  l’intérieur,  elle  offre  :  1°1’^ 
piderme  ,  membrane  celluleuse  et  incolore, 
souvent  fendillée  et  se  détachant  par  frag¬ 
ments^0  Y  enveloppe  herbacée ,  couche  as¬ 
sez  mince  de  tissu  utriculaire,  prenant  quel¬ 
quefois  beaucoup  de  développement  dans 
certains  végétaux,  comme  l’orme  ,  le  chêne- 
liége,  et  plusieurs  autres,  contenant,  dans 
les  jeunes  individus,  des  granulations  ver¬ 
tes  qui  finissent  par  disparaître  avec  l’âge  ; 
3°  les  couches  corticales ,  ou  le  liber,  plus  ou 
moins  nombreuses,  quelquefois  formées  de 
feuillets,  qu’on  sépare  facilement  les  uns 
des  autres  ,  ou  soudés  en  une  masse  peu 
distincte.  Ces  couches  corticales  se  compo¬ 
sent  d’un  réseau  de  fibres  vasculaires,  anas¬ 
tomosées  entre  elles,  et  formant  des  mailles 
remplies  par  du  tissu  utriculaire.  Ces  vais¬ 
seaux  de  l’écorce  sont  :  1°  des  tubes  ligneux, 
très  allongés ,  très  grêles  ,  mais  à  parois 
épaisses ,  qui  en  constituent  la  majeure  par¬ 
tie  ;  2°  des  tubes  lalicif'eres  ,  ou  vaisseaux  du 
laley ,  épars  dans  le  tissu  utriculaire,  ou  au 
milieu  des  faisceaux  ligneux  corticaux  ;  3°  en¬ 
fin  des  vaisseaux  ou  lacunes  du  suc  propre  , 
qui  n’existent  que  dans  un  certain  nombre 
de  végétaux  à  suc  propre.  L’épiderme,  l’en¬ 
veloppe  herbacée  et  les  couches  corticales 
sont  unis  de  manière  à  former  un  seul  et 
même  corps,  dont  les  diverses  parties  ne 
sont  distinctes  que  par  la  différence  de  leur 
organisation. 


II.  Le  corps  ligneux  est  toute  la  partie  de 
la  tige  située  entre  l’écorce  et  le  canal  mé¬ 
dullaire.  Il  se  compose  de  couches  ou  de 
zones  plus  ou  moins  circulaires  et  concen¬ 
triques  ,  disposées  autour  du  canal  médul¬ 
laire.  Ces  couches,  dont  l’épaisseur  est  va¬ 
riable  et  souvent  inégale  dans  les  différents 
points  de  leur  circonférence,  sont  distinguées 
en  deux  parties  :  l’une,  intérieure,  composée 
de  couches  plus  denses  et  plus  colorées , 
porte  les  noms  de  cœur  du  bois ,  duramen  ou 
bois  proprement  dit;  l’autre,  extérieure, 
appelée  aubier  ,  est  formée  des  couches  li¬ 
gneuses  les  plus  extérieures,  dont  la  cou¬ 
leur  est  plus  pâle  et  le  tissu  moins  dense. 
Quelquefois  cette  différence  de  coloration  et 
de  dureté  est  très  marquée  entre  le  bois  et 
l’aubier;  c’est  ce  qu’on  observe  surtout  dans 
les  bois  très  durs,  et  particulièrement  dans 
ceux  dont  la  couleur  est  plus  foncée.  Dans 
les  bois  blancs  et  mous ,  au  contraire , 
on  n’observe  presque  aucune  différence  de 
coloration  entre  ces  deux  parties  du  corps 
ligneux.  Du  centre  à  la  circonférence ,  les 
couches  ligneuses  sont  coupées  par  des  li¬ 
gnes,  rayonnant  et  divergeant  du  canal  mé¬ 
dullaire  vers  l’écorce,  et  qu’on  désigne  sous 
le  nom  de  rayons  médullaires.  Ces  rayons 
médullaires  se  prolongent  jusque  dans  l’in¬ 
térieur  de  l’écorce ,  où  ils  viennent  se  perdre, 
et  servent  à  établir  une  communication  di¬ 
recte  entre  la  moelle  et  le  tissu  cellulaire 
de  l’écorce.  Us  sont  eux-mêmes  uniquement 
composés  de  tissu  utriculaire,  mais  offrant 
une  disposition  fort  remarquable  :  leurs 
utricules  sont  allongées  transversalement  et 
disposées  en  lignes  parfaitement  parallèles. 
Le  bois  se  compose  de  deux  éléments  ana¬ 
tomiques  :  1°  le  tissu  ligneux ,  proprement 
dit,  ou  les  fibres  ligneuses  qui  sont  des  tu¬ 
bes  courts,  à  parois  très  épaisses,  coupés 
obliquement  en  biseau  à  leurs  deux  extré¬ 
mités  ,  ou  se  terminant  en  pointe,  mais  unis 
entre  eux  bout  à  bout,  de  manière  à  former 
des  fibres  très  longues  et  très  résistantes  ; 
2°  les  vaisseaux  aériens,  épars  au  milieu  du 
tissu  ligneux,  et  généralement  désignés  sous 
le  nom  de  fausses  trachées  ou  vaisseaux  ponc¬ 
tués.  Ces  deux  éléments  sont  combinés  en¬ 
tre  eux  sans  intermédiaire  d’aucun  tissu  utri¬ 
culaire,  lecorps  ligneux  ne  contenant  ce  der¬ 
nier  tissu  que  dans  les  rayons  médullaires. 

III.  V étui  médullaire,  c’est-à-dire  les  parois 


48 


ACC 


ACC 


du  canal  ligneux  dans  lequel  la  moelle  se 
trouve  contenue,  occupe,  en  général,  le 
point  à  peu  près  central  de  la  tige.  Il  est 
composé  de  faisceaux  vasculaires  générale¬ 
ment  contigus  entre  eux  latéralement ,  et 
qui,  indépendamment  des  tubes  ligneux  et 
des  fausses  trachées ,  contiennent  encore  de 
véritables  trachées;  c’est  même  la  seule  par¬ 
tie  de  la  tige  où  l’on  trouve  ces  derniers  vais¬ 
seaux.  La  moelle  n’est  que  du  tissu  utricu- 
laire  dans  lequel  existent  quelquefois  des 
fibres  vasculaires.  Telles  sont  les  diverses 
parties  dont  se  compose  la  tige  dicotylé- 
done  ligneuse.  Une  tige  dicotylédonée  her¬ 
bacée  présentera  les  mêmes  parties  essen¬ 
tielles  que  la  tige  ligneuse,  c’est-à-dire  une 
écorce,  une  couche  de  tissu  ligneux  et  un 
étui  médullaire.  Mais  ces  parties  y  sont 
moins  distinctes,  et  surtout  le  canal  médul¬ 
laire  y  est  proportionnellement  beaucoup 
plus  grand. 

Chaque  année,  il  se  produit  une  nouvelle 
couche  ligneuse  à  l’extérieur  de  celles  qui 
existaient  déjà  dans  la  tige  des  arbres  dico- 
tylédonés.  Cette  couche  se  forme  successive¬ 
ment  ,  à  mesure  que  les  bourgeons  se  déve¬ 
loppent  sous  la  forme  de  jeunes  branches  ou 
de  scions,  par  l’addition  de  fibres  nouvelles, 
qui  tendent  constamment  à  en  augmenter 
l’épaisseur.  Mais  pour  bien  nous  rendre 
compte  des  phénomènes  de  cet  accroisse¬ 
ment,  étudions  d’abord  la  manière  dont  se 
produisent  et  se  montrent,  dès  la  première 
année,  les  diverses  parties  dont  se  compose 
la  jeune  tige. 

Si  l’on  examine  une  jeune  tige  dès  le  mo¬ 
ment  de  son  apparition  ,  ou,  ce  qui  est  la 
même  chose  ,  un  jeune  scion  tout-à-fait  à 
son  extrémité ,  par  exemple  dans  son  dernier 
entre-nœud  ou  mérithalle  ,  on  y  trouve  l’or¬ 
ganisation  suivante  :  Le  canal  médullaire 
excessivement  grand  occupe ,  en  général ,  la 
majeure  partie  de  la  tige.  Ses  parois,  sont 
formées  de  faisceaux  ligneux,  souvent  peu 
nombreux,  généralement  très  petits,  dis¬ 
tincts  les  uns  des  autres  et  séparés  par  du 
tissu  utriculaire,  qui  d’un  côté  vient  de  ce¬ 
lui  qui  remplit  le  canal  médullaire,  et  s’é¬ 
tend  jusque  dans  la  couche  celluleuse  pla¬ 
cée  sous  l’épiderme.  Disposés  sur  une  coupe 
transversale  comme  autant  de  coins  ou  de 
figures  ovales,  dont  la  petite  extrémité  est 
tournée  vers  le  centre  de  la  tige,  ces  fais¬ 


ceaux  sont  à  la  fois  î’orîgine ,  par  leur  par¬ 
tie  intérieure,  de  l’étui  médullaire,  et  par 
leur  partie  externe  de  la  première  couche  li¬ 
gneuse  ;  mais  ces  2  parties  ne  sont  nullement 
distinctes;  et  dès  lors,  il  est  évident  que  le 
canal  médullaire  n’est  pas  originairement 
un  organe  à  part  des  faisceaux  ou  compar¬ 
timents  ligneux ,  mais  qu’il  n’en  est  que  la 
partie  la  plus  intérieure.  Déjà  à  cette  pre¬ 
mière  époque  ,  où  l’organisation  de  la  tige 
n’est  en  quelque  sorte  qu’ébauchée,  la  par¬ 
tie  la  plus  intér.  des  compartiments  ligneux 
montre  des  trachées  à  l’état  rudimentaire, 
ainsi  que  les  autres  vaisseaux  aériens.  En 
dehors  de  ces  faisceaux  ligneux ,  déjà  dispo¬ 
sés  circulairement  et  formant  les  rudiments 
de  la  première  couche  de  bois,  sevoitunezône 
plus  ou  moins  épaisse  d’un  autre  tissu  cellu¬ 
laire  rempli  de  granulations  vertes.  Quelque¬ 
fois  à  cette  première  période,  ce  tissu  forme  à 
lui  seul  toute  l’écorce.  D’autres  fois,  à  la  partie 
intérieure  de  ce  tissu  cellulaire  herbacé,  on 
aperçoit  des  faisceaux  fibreux  disposés  éga¬ 
lement  en  une  zone,  plus  souvent  interrom¬ 
pue  ,  rarement  continue,  qui  constitue  le 
premier  liber.  Cette  couche  fibreuse  de  l’é¬ 
corce  est  toujours  séparée  de  la  zone  des 
faisceaux  ligneux  par  du  tissu  utriculaire 
dépourvu  de  granulations  vertes ,  et  à  la¬ 
quelle  on  peut  donner  le  nom  de  zône  géné¬ 
ratrice,  parce  que  c’est  en  effet  en  elle  que 
se  passent  les  phénomènes  de  la  formation 
et  de  la  multiplication  des  fibres  ligneuses 
et  corticales.  Le  liber,  ou  la  partie  fibreuse 
de  l’écorce ,  a  quelquefois  une  autre  origine. 
Il  provient  de  la  partie  la  plus  extérieure  de 
chacun  des  faisceaux  ligneux  qui  se  séparent 
du  tissu  du  bois  par  l’interposition  d’une 
couche  de  tissu  utriculaire  sans  granulations, 
qui  représente  la  zône  génératrice.  C’est  ce 
que  nous  avons  observé  dans  plusieurs  vé¬ 
gétaux  ,  comme  la  vigne ,  l’épine-vinette,  etc. 
Ces  faisceaux  du  liber  se  distinguent  facile¬ 
ment  des  faisceaux  ligneux,  en  ce  qu’ils  ne 
contiennent  aucune  trace  des  vaisseaux  aé¬ 
riens  qui  n’existent  que  dans  les  compar¬ 
timents  du  bois. 

Les  faisceaux  ligneux  augmentent  succes¬ 
sivement  de  volume  et  de  nombre.  A  leur 
côté  externe,  en  effet,  c’est-à-dire  du  côté 
qui  regarde  l’écorce,  s’ajoutent  successive¬ 
ment  de  nouvelles  fibres  ligneuses ,  au  mi¬ 
lieu  desquelles  se  montrent  des  vaisseaux 


ACC 


49 


aériens.  Lorsqu’on  examine,  sur  la  coupe 
transversale  d’une  jeune  branche  ,  la  dispo¬ 
sition  du  bois  et  de  l’écorce,  on  voit  que 
ces  deux  organes  sont  parfaitement  contigus 
l’un  à  l'autre,  sans  que,  par  conséquent ,  l’œil 
puisse  discerner  entre  eux  aucune  ligne  de 
séparation.  Ainsi ,  les  faisceaux  ligneux 
sont  unis  aux  faisceaux  corticaux  par  une 
couche  plus  ou  moins  épaisse  d’un  tissu 
utriculaire  fin  et  comme  à  l’état  rudimen¬ 
taire  ,  dont  les  utricules  se  continuent  et  se 
transforment  en  tubes  ligneux ,  par  le  côté 
qui  touche  au  bois ,  et  en  fibres  corticales , 
par  la  partie  tournée  du  côté  de  l’écorce. 
C’est  cette  couche  de  tissu  utriculaire,  véri¬ 
table  matrice  où  se  forment  les  fibres  nou¬ 
velles,  que  nous  avons  désignée  sous  le  nom 
de  zône  génératrice. 

A  mesure  que  les  faisceaux  ligneux  s’ac¬ 
croissent  par  leur  côté  extérieur,  le  diamètre 
de  la  tige  ou  de  la  branche  augmente  pro¬ 
portionnellement.  Cet  accroissement  en  dia¬ 
mètre  se  poursuit,  tant  que  la  tige  s’allonge, 
par  le  développement  de  son  bourgeon  ter¬ 
minal,  et  ne  s’arrête  que  quand  elle  cesse 
de  croître  en  hauteur.  Un  développement 
analogue  a  lieu  simultanément  dans  la  par¬ 
tie  fibreuse  et  vasculaire  de  l’écorce,  mais 
cependant  avec  une  différence  remarquable. 
Ainsi,  toutes  les  fibres  qui  s’ajoutent  à  cha¬ 
cun  des  faisceaux  ligneux  primitifs  se  sou¬ 
dent  et  se  confondent  tellement  avec  eux , 
qu’elles  ne  forment,  au, bout  de  l’année, 
qu’une  seule  et  même  couche  circulaire,  dans 
laquelle  il  est  à  peu  près  impossible  de  re¬ 
connaître  les  traces  de  cet  accroissement 
successif.  Quelquefois  les  choses  se  passent 
ainsi  pour  le  liber,  qui ,  lorsque  la  première 
période  d’accroissement  est  achevée,  n’offre 
aussi  qu’une  seule  couche  de  faisceaux  fi¬ 
breux.  Il  arrive  aussi  que  dans  le  même 
temps  ou  il  ne  se  forme  qu’une  seule  cou¬ 
che  ligneuse,  il  se  développe  plusieurs  cou¬ 
ches  de  liber,  ou ,  pour  mieux  dire ,  plu¬ 
sieurs  zones  de  faisceaux  corticaux.  C’est  un 
fait  qui,  à  notre  connaissance,  n’avait  pas 
encore  été  signalé  et  dont  nous  avons  eu 
l’occasion  d’observer  de  nombreux  exemples. 
Ainsi,  dans  le  laurier-rose,  le  noyer  commun, 
le  peuplier  noir  et  une  foule  d’autres  arbres 
différents,  nous  avons  remarqué  qu’à  la  fin 
de  la  première  année  l’écorce  se  composait 
de  plusieurs  couches  de  faisceaux  vasculaires. 


A(X 

Mais  l’addition  de  nouvelles  fibres  à  la  partie 
externe  de  chaque  faisceau  ligneux,  ou  à  la 
partie  interne  de  chaque  faisceau  de  l’écorce, 
n’est  pas  la  seule  origine  de  l’accroissement 
en  diamètre.  Si,  en  effet,  on  observe  attenti¬ 
vement  ces  faisceaux  ligneux  primitifs,  on 
voit  que  leur  nombre  augmente  peu  à  peu. 
Ce  fait  avait  été  déjà  observé  par  M.  de  Mirbel 
pour  les  faisceaux  ligneux  des  racines ,  et 
pour  ceux  de  la  tige  par  le  professeur  Link 
de  Berlin.  M.  Du  Trochet  a  ,  par  de  nouvel¬ 
les  observations,  appelé  l’attention  sur  ce 
point.  Ce  savant  a  remarqué  que,  dans  la 
jeune  tige  de  la  clématite,  il  y  avait  d’abord 
six  faisceaux  ligneux  disposés  en  un  cercle 
autour  du  canal  médullaire,  faisceaux  sépa¬ 
rés  les  uns  des  autres  par  de  larges  rayons 
médullaires.  Peu  à  peu,  au  milieu  de  chacun 
de  ces  espaces  remplis  de  tissu  utriculaire, 
se  montre  un  nouveau  faisceau  de  fibres  lon¬ 
gitudinales  ;  de  sorte  qu’au  bout  d’un  an  la 
jeune  tige  offre  12  faisceaux.  A  la  fin  de  la 
2me  année  on  en  compte  30  :  chacun  des  G  fais¬ 
ceaux  primitifs  s’est  partagé  en  3  par  la  pro¬ 
duction  de  2  rayons  médullaires ,  et  les  6 
faisceaux  secondaires  se  sont  eux-mêmes 
partagés  chacun  en  2.  Cet  accroissement  est 
aussi  très  visible  dans  la  tige  de  la  vigne. 
Dans  une  jeune  branche  de  cet  arbrisseau  , 
les  faisceaux  vasculaires,  dont  le  nombre  est 
considérable ,  sont  séparés  les  uns  des  autres 
par  des  rayons  médullaires  très  marqués. 
Peu  à  peu,  il  se  forme  au  milieu  de  chaque 
faisceau  vasculaire  une  ligne  de  tissu  utricu- 
laire  rempli  de  granulations  vertes,  et  paral¬ 
lèle  aux  rayons  médullaires.  D’abord  peu 
étendue  dans  l’intérieur  du  faisceau ,  elle 
gagne  de  proche  en  proche ,  et  finit  par  le 
séparer  en  deux.  A  mesure  que  cette  lame 
de  tissu  utriculaire  s’accroît,  ses  granula¬ 
tions  vertes  disparaissent  insensiblement,  de 
sorte  qu’elle  finit  par  se  changer  en  un  véri- 
ble  rayon  médullaire  qui  offre  les  caractères 
de  tous  les  autres  rayons  médullaires  déjà 
existants.  Cet  accroissement  latéral,  résul¬ 
tat  de  la  multiplication  des  faisceaux  li¬ 
gneux,  tend  à  diminuer  l’épaisseur  des  es¬ 
paces  cellulaires  qui  séparent  ces  faisceaux, 
c’est-à-dire  les  rayons  médullaires.  On  con¬ 
çoit  qu’il  ne  peut  avoir  lieu  que  tant  que 
les  faisceaux  vasculaires  sont  encore  tendres 
et  à  l’état  récent,  et  qu’il  s’arrête  dès  que 
cur  tissu  s’est  lignifié. 


T.  i. 


4 


50 


ACC 


ACC 


Ainsi,  l’augmentation  en  volume  d’une 
jeune  lige  es I  le  résultat  de  deux  accroisse¬ 
ments  s’exerçant  en  deux  sens  différents  ; 
1°  un  accroissement  en  épaisseur,  qui  a  lieu 
par  l’addition  de  nouvelles  fibres  vasculai¬ 
res  à  la  partie  externe  de  chaque  faisceau 
ligneux,  dans  cette  ligne  circulaire  et  cellu¬ 
leuse  que  nous  avons  appelée  zône  généru- 
trice ;  2°  un  accroissement  latéral  ou  en  lar¬ 
geur,  qui  résulte  de  l’augmentation  du  nom¬ 
bre  des  faisceaux  vasculaires,  soit  par  la 
division  des  faisceaux  primitifs  en  2  ou  3 
faisceaux  secondaires ,  soit  par  la  formation 
de  nouveaux  faisceaux  de  fibres  au  milieu 
des  espaces  ou  rayons  médullaires.  Ainsi 
une  tige  d’une  année,  quand  les  phénomè¬ 
nes  de  son  accroissement  sont  terminés,  se 
compose  :  1°  d’un  nombre  ordinairement  très 
considérable  de  compartiments  ligneux,  sé¬ 
parés  par  des  rayons  médullaires  minces  et 
formant  une  couche  dont  l’épaisseur  varie; 
2°  d'une  écorce  dont  la  partie  interne  pré¬ 
sente  des  faisceaux  de  fibres  anastomosées 
dans  tous  les  sens  et  formant  souvent,  dès  la 
première  année ,  plusieurs  couches  minces 
ou  feuillets  ,  qu’on  peut  artificiellement  sé¬ 
parer  les  uns  des  autres;  de  là  le  nom  de 
liber  donné  à  cette  partie. 

Si  nous  suivons  l’accroisëement  de  la  tige 
pendant  les  années  qui  suivent  la  pre¬ 
mière  ,  dont  nous  venons  d’exposer  les  phé¬ 
nomènes,  nous  verrons  que  chaque  an¬ 
née  ,  il  se  forme  une  nouvelle  couche  li¬ 
gneuse  qui  s’ajoute  à  celles  qui  existaient 
déjà.  Cette  nouvelle  couche  s’est  dévelop¬ 
pée  dans  la  zône  génératrice  en  dehors  de 
celle  qui  l’a  précédée,  et  n’en  est  séparée 
par  aucun  tissu  interposé.  Si ,  sur  une  jeune 
branche  de  l’année  précédente ,  on  examine, 
au  premier  printemps,  la  manière  dont  la 
nouvelle  couche  ligneuse  va  se  former  ,  on 
observe  les  phénomènes  suivants.  Le  tissu 
cellulaire,  interposé  entre  la  surface  externe 
de  la  couche  ligneuse  et  la  partie  interne  de 
l’écorce,  et  qui  sert  de  moyen  d’union  entre 
le  bois  et  l’écorce,  éprouve  de  notables  mo¬ 
difications;  ainsi  sa  portion  en  contact  avec 
la  couche  ligneuse ,  qui  en  est  d’abord  fort 
distincte,  prend  peu  à  peu  des  caractères 
qui  l’assimilent  au  tissu  ligneux.  Ce  tissu  de 
nouvelle  formation  diffère  sensiblement  des 
tubes  ligneux,  dont  plus  tard  il  est  destiné  à 
prendre  les  caractères.  Ainsi,  sur  une  coupe 


horizontale  examinée  au  microscope,  cette 
zône  présente  un  tissu  à  mailles  inégales, 
non  seulement  par  leur  grandeur,  mais  en¬ 
core  par  leur  irrégularité.  Leurs  parois 
sont  minces  et  transparentes,  et  le  dia¬ 
mètre  de  leur  canal  est  assez  grand.  Si  au 
contraire  nous  examinons  le  bois  en  contact 
avec  ce  tissu ,  nous  verrons  qu’il  présente 
faire  de  tubes  très  serrés  les  uns  contre  les 
autres,  à  parois  excessivement  épaisses,  ayant 
un  canal  d’une  extrême  ténuité.  Ce  qui  n’est 
pas  moins  remarquable,  c’est  que  les  rayons 
médullaires  du  bois  se  continuent  sans  in¬ 
terruption  dans  cette  nouvelle  couche  de 
tissu,  qui  commence  à  peine  à  s'ébaucher, 
et  qu’ils  la  traversent  de  part  en  part  pour 
aller  se  terminer  dans  la  couche  herbacée 
superficielle.  Cette  disposition  est  extrême¬ 
ment  remarquable  dans  un  grand  nombre 
de  végétaux  ligneux,  et  entre  autres  dans  le 
faux  platane  (  Acer  Plaianoïdes ).  Sur  une 
jeune  branche  de  l’année  précédente,  on 
voit,  dès  la  fin  de  février,  au  moment  où  les 
bourgeons  commencent  à  se  gonfler  pour 
se  développer,  que  les  rayons  médullaires 
sont  encore  remplis  de  matière  verte,  et 
qu’ils  se  continuent ,  sans  aucune  interrup¬ 
tion,  à  travers  la  nouvelle  couche  qui  tend  à 
se  former  et  dans  laquelle  on  les  distingue  , 
non  seulement  parce  qu’ils  forment  autant 
de  lignes  vertes,  mais  encore  par  la  régu¬ 
larité  de  leur  tissu  ,  composé  d’utricules  ré¬ 
gulières,  allongées  de  dehors  en  dedans; 
en  un  mot,  offrant  les  caractères  du  tissu 
des  rayons  médullaires  déjà  tout  consti¬ 
tués. 

Peu  à  peu  ce  tissu  de  nouvelle  forma¬ 
tion  prend  tous  les  caractères  des  tubes  li¬ 
gneux,  et  cette  transformation  se  fait  par  un 
mouvement  excentrique  ,  c’est-à-dire  que 
c’est  la  portion  la  plus  rapprochée  de  la  sur¬ 
face  de  la  couche  ligneuse  qui  s’organise  la 
première  en  bois.  A  mesure  que  le  bourgeon 
terminal  et  les  bourgeons  latéraux  de  la  jeune 
branche  se  développent,  en  donnant  nais¬ 
sance  à  autant  de  scions,  la  nouvelle  couche 
ligneuse  gagne  en  épaisseur,  et  cet  accrois¬ 
sement  ne  s’arrête  que  quand  ces  jeunes 
scions  ont  acquis  tout  leur  développement. 
Au  milieu  de  cette  nouvelle  couche  ligneuse, 
qui,  au  premier  abord,  ne  paraît  composée 
que  de  tubes  ligneux ,  on  voit  peu  à  peu  se 
dessiner  des  vaisseaux  aériens  (  ce  sont  or- 


ACC 


51 


dinairement  des  vaisseaux  ponctués  )  qui , 
sur  une  coupe  transversale,  se  distinguent 
bientôt  des  tubes  ligneux  par  la  largeur  de 
leur  canal  et  le  peu  d’épaisseur  de  leurs 
parois. 

De  même  que,  la  première  année ,  il  s’est 
formé  une  couche  de  liber  en  même  temps 
qu’une  couche  ligneuse,  de  même  aussi, 
dans  les  années  suivantes,  il  s’ajoute  un  ou 
plusieurs  feuillets  d’écorce  à  la  face  interne 
de  ceux  qui  existaient  déjà.  En  effet,  ces 
deux  parties  constituantes  delà  tige,  l’écorce 
et  le  corps  ligneux,  ont  un  accroissement 
simultané,  qui  ne  peut  avoir  lieu  dans  une 
de  ces  deux  parties  sans  se  montrer  égale¬ 
ment  dans  l’autre. 

Les  couches  ligneuses  récemment  formées 
sont  d’abord  composées  de  tubes  et  de  vais¬ 
seaux  aériens  plus  ou  moins  mous,  et  qui 
conservent,  pendant  quelques  années,  les 
caractères  d’un  bois  imparfait.  En  un  mot  , 
elles  sont  d’abord  à  l’état  d 'aubier-,  mais  par 
les  progrès  de  l’âge,  elles  finissent  par  ac¬ 
quérir  plus  de  dureté,  plus  de  ténacité,  et 
par  prendre  une  teinte  plus  foncée.  Ce  n’est 
que  quand  elles  ont  acquis  ces  dernières  qua¬ 
lités,  que  les  couches  ligneuses  sont  passées  à 
l’état  de  bois  parfait  ou  de  duramen.  Ainsi , 
dans  les  premières  années,  la  jeune  tige  n’est 
composée  que  d’aubier.  Plus  tard,  la  couche 
d’aubier  la  plus  intérieure  se  convertit  en 
vrai  bois;  et  chaque  année,  en  même  temps 
qu’il  se  développe  à  l’extérieur  une  nouvelle 
couche  d’aubier,  la  couche  la  plus  intérieure 
se  convertit  en  une  nouvelle  couche  de  bois. 
Le  nombre  des  couches  ligneuses,  dans  une 
tige  dicotylédonée,  exprime  donc  le  nombre 
des  années  de  la  tige ,  puisque  tous  les  ans  il 
s’en  est  formé  une  nouvelle. 

Nous  nous  sommes  contenté  jusqu’à  pré¬ 
sent  d’exposer  les  faits,  c’est-à-dire  de  donner 
la  suite  des  phénomènes  que  présente  la  tfge 
dans  la  formation  successive  de  ses  couches 
ligneuses.  Les  observations  nombreuses  aux¬ 
quelles  nous  nous  sommes  livré  pour  éclai¬ 
rer  ce  point  important  de  la  physiologie  des 
végétaux,  nous  ont  permis  de  l’exposer  peut- 
être  d’une  manière  assez  précise  pour  avoir 
été  bien  compris  de  chacun.  Mais  si  tous  les 
physiologistes  sont  d’accord  sur  le  fait  de  la 
formation  ,  chaque  année  ,  d’une  nouvelle 
couche  ligneuse,  la  plus  grande  dissidence 
règne  au  contraire  parmi  eux,  quand  il  s’a- 


ACC 

git  d'expliquer  ces  phénomènes,  d’en  recon¬ 
naître  la  source  et  de  les  rapporter  à  une 
théorie  générale.  Ici ,  en  effet,  les  opinions 
sont  assez  différentes  ,  et  nous  allons  voir 
comment  on  a  pu  donner  au  même  fait  des 
causes  presque  opposées.  Sans  entrer  dans 
des  détails  que  ne  comporte  pas  la  nature 
de  ce  livre,  nous  allons  brièvement  exposer 
les  principales  théories  proposées  pour  ex¬ 
pliquer  la  formation  des  couches  annuelles 
du  bois. 

On  peut  rapporter  à  trois  chefs  diffé¬ 
rents,  les  opinions  diverses  émises  sur  l’o¬ 
rigine  des  couches  ligneuses  qui  se  for¬ 
ment  chaque  année.  1°  Selon  Malpighi  et 
Duhamel,  le  liber  ou  la  partie  la  plus  inté¬ 
rieure  de  l’écorce  se  change  en  bois.  2°  Selon 
Lahire  et  Dupetit-Thouars ,  les  nouvelles 
couches  ligneuses  sont  dues  au  développe¬ 
ment  des  bourgeons,  qui  de  leur  base  émet¬ 
tent  des  fibres  glissant  entre  le  corps  li¬ 
gneux  et  l’écorce.  3°  Enfin  ,  Grexv  a  émis 
l’opinion  que  le  bois  provenait  de  l’organi¬ 
sation  du  cambium,  sorte  de  liquide  orga¬ 
nisé  ou  de  tissu  à  l’état  liquide,  qui,  cha¬ 
que  année,  donne  à  la  fois  naissance  à  une 
couche  d’aubier  et  à  une  couche  de  liber. 

1°  Le  liber  se  change  en  aubier. 

Malpighi,  comme  nous  venons  de  le  dire  , 
est  le  premier  qui  ait  émis  l’opinion  que  le 
liber  ou  la  partie  intérieure  et  vasculaire 
de  l’écorce  se  transformait  chaque  année  en 
bois,  tandis  qu’un  nouveau  liber  se  déve¬ 
loppait  pour  remplacer  l’ancien.  Mais  cette 
théorie  est  généralement  attribuée  à  Duha¬ 
mel  ,  qui  l’a  en  effet  développée  en  l’ap¬ 
puyant  sur  un  nombre  considérable  d’expé¬ 
riences,  qui  font  de  sa  Physique  des  arbres 
un  des  ouvrages  les  plus  importants  de  phy¬ 
siologie  végétale  expérimentale.  Quoique 
celte  théorie  de  la  formation  des  couches 
ligneuses  ait  été  pendant  fort  long-temps 
adoptée  presque  universellement  par  les 
physiologistes ,  un  grand  nombre  d’obser¬ 
vations  plus  précises  ont  prouvé  qu’elle  n’é¬ 
tait  pas  fondée,  ou  plutôt  qu’elle  reposait 
sur  une  observation  entachée  d’erreur.  Du¬ 
hamel  ayant  fait  passer  des  fils  d’argent  très 
minces  dans  la  partie  extérieure  de  l’écorce, 
s’aperçut  qu’au  bout  de  quelques  années 
ils  étaient  rejetés  en  dehors  de  l’écorce.  En 
ayant  engagé  d’autres  dans  sa  partie  la  plus 
intérieure,  ou  dans  le  liber,  il  les  retrouva, 


52 


AGC 


ACG 


au  bout  de  quelques  années ,  dans  les  cou¬ 
ches  ligneuses  les  plus  extérieures.  Duha¬ 
mel  avait  tiré  de  celte  observation  les  deux 
conséquences  suivantes  :  1°  la  partie  exté¬ 
rieure  de  l’écorce  est  douée  d’un  mouvement 
d’accroissement  centrifuge  qui  tend  à  rem¬ 
placer  par  de  plus  intérieures  celles  de  ses 
parties  externes  qui  se  détruisent';  2°  le  li¬ 
ber,  parles  progrès  de  la  végétation  ,  se  con¬ 
vertit  chaque  année  en  bois ,  et  chaque  an¬ 
née  il  se  produit  entre  le  bois  nouvellement 
formé  et  l’écorce ,  un  liquide  organisé  nom¬ 
mé  cambium  qui  reproduit  un  nouveau  li¬ 
ber.  Cette  théorie  serait  en  effet  à  l’abri  de 
toute  attaque,  si  le  fait  sur  lequel  elle  re¬ 
pose  et  dont  elle  semble  une  conséquence  na¬ 
turelle  ,  était  bien  établi.  Malheureusement 
l’expérience  de  Duhamel,  au  sujetdes  fils  en¬ 
gagés  dans  le  liber,  a  été  répétée  un  grand 
nombre  de  fois  ;  et,  contrairement  à  ce  qui 
avait  été  annoncé  par  le  savant  expérimen¬ 
tateur,  on  les  a  toujours  retrouvés  dans  le  li¬ 
ber,  même  après  plusieurs  années  d’expé¬ 
rience,  quand  on  s’était  assuré  qu’en  effet  ils 
avaient  été  placés  dans  cette  partie.  Ainsi 
le  liber  une  fois  formé  n’éprouve  plus  de 
changement  notable,  et  surtout  ne  se  trans¬ 
forme  pas  en  bois,  puisque  les  fils  que  l’on  y 
passe  y  sont  retrouvés  au  bout  de  plusieurs 
années.  La  théorie  de  Maîpighi  et  de  Duha¬ 
mel  ne  repose  donc  pas  sur  un  fondement 
solide.  Duhamel, dans  son  expérience,  n’avait 
pas  fait  assez  d’attention  à  cette  couche  cel¬ 
luleuse  interposée  entre  le  corps  ligneux  et  la 
partie  interne  de  l’écorce,  couche  que  nous 
avons  nommée  zone  génératrice.  C’est  en  effet 
dans  cette  zône,  comme  nous  le  verrons  bien¬ 
tôt,  que  se  passent  les  phénomènes  de  l’ac¬ 
croissement  en  diamètre,  c’est-à-dire  en  de¬ 
dans  du  liber.  Dans  l’expérience  de  Duhamel, 
les  fils  d’argent  avaient  été  engagés,  non  dans 
la  partie  vasculaire  de  l’écorce  qui  constitue 
le  liber  proprement  dit,  mais  dans  cette  zône 
génératrice  où  les  fibres  ligneuses  se  repro¬ 
duisent  ;  et  c’est  ainsi  qu’au  bout  d’un  cer¬ 
tain  nombre  d’années  ils  avaient  été  retrou¬ 
vés  plongés  au  milieu  des  fibres  ligneuses. 
Nous  n’insisterons  pas  davantage  sur  cette 
théorie.  Duhamel  a  fait,  particulièrement  sur 
le  développement  de  l’écorce,  un  grand  nom¬ 
bre  d’autres  expériences  que  nous  ferons 
connaître  plus  tard ,  quand  nous  parlerons 
spécialement  de  l’organisation  de  l’écorce. 


2°  La  formation  des  couches  annuelles  du  bois 

est  due  au  développement  des  bourgeons. 

Cette  ingérdeuse  théorie  a  d’abord  été  pré¬ 
sentée  par  Laliire  dans  les  Mémoires  de  l’A¬ 
cadémie  des  sciences  (année  1719).  Entière¬ 
ment  oubliée,  Dupetit-Thouars  la  développe 
plus  d’un  siècle  après  comme  tout-4-iait  nou¬ 
velle.  Enfin,  après  des  vicissitudes  variées  , 
tantôt  combattue  et  sapée  dans  ses  bases , 
elle  vient  d’être  de  nouveau  soutenue  par 
des  observateurs  du  plus  grand  mérite,  en  An¬ 
gleterre  par  Knight  et  Lindley,  et  en  France 
surtout  par  M.  Gaudichaud ,  qui  néanmoins 
l’a  sensiblement  modifiée  en  quelques  points. 
Exposons  d’abord  brièvement  les  idées  de 
Dupetit-Thouars. 

Les  bourgeons  qui  naissent  sur  les  jeunes 
branches,  à  l’aisselle  des  feuilles,  sont  ap¬ 
pliqués  sur  le  parenchyme  extérieur,  et  leurs 
fibres  communiquent  avec  celles  des  jeunes 
scions  qui  les  supportent. 

Il  existe  un  bourgeon  à  l’aisselle  de  toutes 
les  feuilles;  mais  ce  bourgeon  n’est  apparent 
que  dans  les  plantes  dicotylédonées,  et  parmi 
les  monocotylédonées,  dans  la  famille  des 
Graminées  seulement.  Dans  les  autres  plan¬ 
tes  de  ce  dernier  embranchement ,  ce  bour¬ 
geon  est  latent ,  et  ne  consiste  qu’en  un  point 
vital ,  susceptible,  dans  certaines  circonstan¬ 
ces,  de  se  développer  à  la  manière  des  bour¬ 
geons  apparents  des  dicotylédons. 

Par  leur  développement ,  ces  bourgeons 
donnent  naissance  à  des  scions  ou  jeunes 
branches  chargées  de  feuilles  et  souvent  de 
fleurs.  Chacun  d’eux  a  une  existence  en 
quelque  sorte  indépendante  de  celle  des  au¬ 
tres.  Dupetit-Thouars  les  regardait  comme 
analogues,  dans  leur  développement  et  leur 
structure,  aux  embryons  renfermés  dans 
l’intérieur  des  graines ,  qui  par  leur  germi¬ 
nation  donnent  naissance  à  une  jeune  tige 
que  l’on  peut  comparer  au  scion  produit  par 
le  développement  d’un  bourgeon.  Aussi 
donne-t-il  à  ces  derniers  le  nom  d 'embryons 
fixes  ou  adhérents ,  par  opposition  à  celui 
dé  embryons  libres  ,  conservé  pour  ceux  que 
renferme  l’intérieur  de  la  graine. 

Sur  un  jeune  scion  ,  ces  bourgeons,  exa¬ 
minés  dans  leur  structure  intérieure ,  com¬ 
muniquent  directement  avec  le  parenchyme 
intérieur  ou  la  moelle.  Or,  cette  moelle  est 
d’abord  verte,  et  scs  cellules  sont  remplies 
de  sucs  aqueux.  C’est  dans  ces  fluides  aqueux 


ACC 


ACC 


53 


que  les  bourgeons  puisent  les  premiers  ma¬ 
tériaux  de  leur  développement.  Ils  se  nour¬ 
rissent  donc  aux  dépens  du  parenchyme  in¬ 
térieur,  et,  en  absorbant  les  fluides  qu’il 
contient,  ils  le  dessèchent  et  le  font  passer  à 
l’état  de  moelle  proprement  dite,  plus  ou 
moins  opaque  et  sèche. 

Dès  que  ces  bourgeons  se  manifestent,  ils 
obéissent  à  deux  mouvements  généraux , 
l’un  montant  ou  aérien,  l’autre  descendant 
ou  terrestre.  C’est  ici  que  Dupetit-Thouars 
rapproche  la  structure  et  les  usages  des 
bourgeons  de  ceux  des  embryons-graines. 
Il  considère  en  quelque  sorte  les  bourgeons 
comme  des  embryons  germant.  La  couche 
de  cambium,  située  entre  l’écorce  et  le  bois, 
est ,  pour  le  bourgeon  ,  analogue  au  sol  sur 
lequel  la  graine  commence  à  germer.  Son 
évolution  aérienne  donne  naissance  à  un 
scion  ou  jeune  branche  ;  tandis  que  de  sa 
base  ,  c’est-à-dire  du  point  par  lequel  il 
adhère  à  la  plante-mère,  partent  des  fibres 
analogues  à  la  radicule  de  l’embryon ,  qui , 
glissant  dans  la  couche  humide  du  cam¬ 
bium  ,  entre  le  liber  et  l’aubier,  descendent 
jusqu’à  la  partie  la  plus  inférieure  du  vé¬ 
gétal.  Or,  chemin  faisant,  ces  fibres  rencon¬ 
trent  celles  qui  descendent  des  autres  bour¬ 
geons,  s’y  réunissent,  s’anastomosent  entre 
elles ,  et  forment  ainsi  une  couche  plus  ou 
moins  épaisse  ,  qui  prend  de  la  consistance , 
de  la  solidité,  et  constitue  chaque  année  la 
nouvelle  couche  de  bois.  Quant  au  liber, 
une  fois  formé ,  il  ne  change  plus  de  nature 
et  n’éprouve  aucune  transformation. 

D’après  ce  court  exposé  ,  on  voit  que  ce 
sont  les  bourgeons  qui  jouent  ici,  par  leur 
développement ,  le  rôle  essentiel  dans  la 
formation  annuelle  et  successive  des  couches 
ligneuses.  Les  fibres  qui  partent  de  leur 
point  de  contact  avec  la  jeune  branche  se 
convertissent  donc  en  fibres  ligneuses.  Quand 
on  fait  une  ligature  circulaire  à  une  lige  di- 
cotylédonée,  il  se  forme,  comme  chacun  le 
sait,  un  bourrelet  au-dessus  de  cette  liga¬ 
ture,  et  des  couches  ligneuses  cessent  de  se 
former  au-dessous  du  point  embrassé.  Du¬ 
petit-Thouars  expliquait  de  la  manière  sui¬ 
vante  ce  phénomène  :  Les  fibres  qui  descen¬ 
dent  de  la  base  des  bourgeons  sont  arrêtées 
par  la  ligature.  Elles  s’accumulent  donc  sur 
ce  point  et  y  forment  un  bourrelet,  d’autant 
plus  épais  que  l’arbre  est  plus  vigoureux  et 


plus  en  sève.  La  cessation  de  la  formation 
des  couches  ligneuses  au-dessous  de  la  liga¬ 
ture,  provient  de  ce  que  les  fibres  qui  les 
forment  ne  peuvent  franchir  l’obstacle  que 
leur  oppose  la  ligature. 

De  nombreuses  objections  ont  été  présen¬ 
tées  contre  cette  théorie.  Nous  les  reprodui¬ 
rons  ici  en  peu  de  mots.  1°  Rien  ne  prouve 
que  les  fibres  qui  établissent  la  communica¬ 
tion  entre  les  bourgeons  et  les  branches  qui 
les  supportent,  descendent  depuis  la  base  de 
ces  bourgeons  jusque  dans  les  racines.  2°  Les 
phénomènes  du  bourrelet  circulaire  formé 
à  la  suite  de  la  ligature  du  tronc  peuvent 
s’expliquer  par  l’interception  de  la  sève  des¬ 
cendante,  et  de  son  accumulation  au-dessus 
de  l’obstacle  ;  de  là ,  la  non-formation  de 
nouvelles  couches  ligneuses  au-dessous  de 
la  ligature.  3°  il  est  presque  impossible  de 
concevoir  comment  des  fibres  aussi  grêles  et 
aussi  molles  au  moment  de  leur  formation , 
que  celles  qui  unissent  les  bourgeons  aux 
tiges,  peuvent,  dans  un  espace  de  temps 
aussi  court  que  celui  durant  lequel  la  tige 
s’accroît  en  diamètre,  descendre  de  leur 
propre  poids,  ou  par  une  propriété  inhé¬ 
rente  en  elles,  du  sommet  d’un  arbre  de 
80  pieds,  par  exemple,  jusqu’à  sa  base. 
4°  Si  ce  sont  les  fibres  descendant  de  la  base 
des  bourgeons,  qui  constituent  les  couches  li¬ 
gneuses,  lorsque  dans  la  greffe  en  écusson  on 
insère  un  bourgeon  d’un  arbre  à  bois  coloré 
sur  un  individu  à  bois  blanc,  les  fibres  qui 
partent  de  ces  bourgeons  devraient  conser¬ 
ver  leur  couleur,  et  les  nouvelles  couches 
ligneuses  qu’elles  forment  en  présenter  une 
semblable  ;  ce  qui  n’a  pas  lieu.  5°  Enfin  si 
c’est  le  développement  des  bourgeons  qui 
donne  lieu  à  la  formation  du  bois,  comment 
la  première  couche  ligneuse  a-t-elle  pu  se 
former  sur  le  jeune  scion  de  l’année,  puis¬ 
que  aucun  des  bourgeons  qu’il  porte  ne  s’est 
encore  développé ,  ou  bien  dans  la  tige  des 
plantes  annuelles,  où  les  bourgeons  sont  à 
l’état  latent? 

Telles  sont  les  principales  objections  faites 
à  la  théorie  de  Dupetit-Thouars.  Il  est  vrai 
que  cesavant  avait  répondu  à  chacune  d’elles 
d’une  manière  qu’il  croyait  péremptoire, 
mais  qui  n’a  pas  paru  telle  à  la  plupart  des 
physiologistes. 

M.  Gaudichaud,  comme  nous  l’avons  dit 
précédemment,  a  adopté  l’opinion  de  Du- 


54 


A  CG 


ACC 


petit-Thouars,  sur  l’origine  des  couches  li¬ 
gneuses.  Néanmoins  les  nombreuses  obser¬ 
vations  que  cet  habile  physiologiste  a  faites 
pendant  le  cours  de  ses  lointains  voyages 
dans  les  régions  tropicales  du  globe,  l’ont 
amené  à  présenter  quelques  modifications 
à  la  théorie  de  Dupetit-Thouars ,  dont  ce¬ 
pendant  il  admet  les  bases  générales.  Pour 
bien  faire  connaître  les  opinions  de  M.  Gau- 
dichaud,  nous  allons  transcrire  ici  l’aperçu 
suivant,  qui  résume  les  idées  de  l’auteur, 
et  qu’il  a  eu  la  bonté  de  nous  communi¬ 
quer,  pour  être  inséré  dans  la  6me  édition 

r 

de  nos  Eléments  de  Botanique. 

1°  Tout  dans  les  végétaux  dicotylédonés 
et  monocotylédonés  se  forme  dans  les  em¬ 
bryons  et  les  bourgeons. 

2°  Le  végétal  phanérogame  le  plus  simple 
et  le  plus  réduit  (  l’individu  vasculaire),  est 
représenté  par  une  feuille  cotylédonaire. 

3°  Une  feuille  cotylédonaire  se  compose  , 
outre  ses  autres  tissus,  d’un  système  vascu¬ 
laire  ,  qui  peut  être  divisé  en  inférieur  et  en 
supérieur. 

4°  Le  système  supérieur  se  divise  de  plus 
en  trois  parties  ou  mérithalles,  qui  sont  le 
mérithalle  inférieur  ou  tigellaire,  le  méri- 
thalle  moyen  ou  pétiolaire,  et  le  mérithalle 
supérieur  ou  lirnbaire. 

5°  Les  lignes  de  démarcation  de  ces  mé¬ 
rithalles  sont,  le  mésophyte,  qui  sépare  la 
tigelle  du  pétiole,  et  le  mésophylle ,  qui  sé¬ 
pare  le  pétiole  du  limbe. 

6°  Le  système  descendant  des  embryons 
ne  se  développe  que  dans  l’acte  de  la  ger¬ 
mination  ,  en  sorte  que  jusqu’à  ce  moment 
l’embryon  tout  entier  appartient  au  système 
ascendant.  La  ligne  qui  sépare  le  système 
ascendant  du  système  descendant,  est  le 
mêsocauléorhize. 

7°  Les  vaisseaux  des  deux  systèmes  par¬ 
tent  donc  du  même  point,  et  se  développent 
en  sens  contraire.  Ils  sont  alternes  entre  eux, 
ainsi  que  ceux  des  mérithalles  qui  changent 
de  direction  dans  les  mésophytes  et  les  mé- 
sophylles. 

Ils  sont  aussi  diversement  nombreux  et 
réticulés  suivant  les  groupes  végétaux. 

8°  Dans  quelques  cas ,  la  radicule  et  la  ti¬ 
gelle  avortent  en  totalité  ou  en  partie;  dans 
d’autres,  ce  sont  le  pétiole  ou  le  limbe  ,  ou 
tous  les  deux. 

9°  Dans  un  embryon  rnonoeotylédoné,  il 


n’y  a  originairement  qu’un  système  vascu¬ 
laire  mérithallien  enveloppant. 

10°  Il  y  en  a  2  ou  plusieurs  dans  les  em¬ 
bryons  dicotylédonés  ou  polycotylédonés. 

11°  Un  système  vasculaire  est  l’ensemble 
des  vaisseaux  primitifs  d’une  feuille  quelcon¬ 
que,  considérée  comme  plante  distincte. 

12°  Les  cotylédons  s’associent  dans  les 
embryons  dicotylédonés  ou  polycotylédo¬ 
nés  ;  comme  les  sépales ,  dans  les  calices 
monosépales;  comme  les  pétales,  dans  les 
corolles  monopétales  ;  comme  les  étami¬ 
nes  ,  dans  les  plantes  monadelphes ,  diadel- 
phes  ou  polyadelphes  ;  comme  les  carpelles, 
dans  les  ovaires  composés;  enfin  comme  les 
feuilles  ellesr-mêmes ,  les  stipules,  les  brac¬ 
tées. 

Ces  sortes  de  soudures  ont  lieu  par  les 
bords ,  comme  par  les  deux  surfaces. 

13°  Du  nombre  des  cotylédons,  puis  des 
feuilles ,  de  la  disposition  de  leur  tissu  vas¬ 
culaire  ,  résultent  les  deux  ordres  principaux 
d’organisation  des  tiges  phanérogames ,  et 
leurs  modifications  diverses. 

14°  Ce  qu’on  a  dit  de  l’embryon  s’appli¬ 
que  surtout  au  bourgeon. 

15°  Indépendamment  du  bourgeon  axi- 
fère ,  chaque  nœud  vital  (  mêsocauléorhize , 
mésophyte ,  mésophylle)  peut,  dans  les  plan¬ 
tes  vivaces ,  donner  naissance  à  des  bour¬ 
geons  axillaires. . 

16°  Il  y  en  a  normalement  un  dans  les 
embryons  monocotylédonés. 

17°  Il  y  en  a  deux  ou  plusieurs  dans  les 
embryons  dicotylédonés ,  un  pour  chaque 
feuille. 

18°  Les  bourgeons  axillaires  avortent  sou¬ 
vent  dans  les  deux  grands  ordres  de  végé¬ 
taux,  les  monocotylédons  et  les  dicotylédons, 
mais  rarement  à  l’aisselle  de  leurs  feuilles. 
Leur  nombre  peut  s’accroître  par  des  causes 
accidentelles. 

19°  Les  bourgeons  axifères  et  axillaires 
représentent  des  scions  ou  rameaux  à  l’état 
rudimentaire. 

20°  Ils  sont  composés  d’un  nombre  déter¬ 
miné  de  feuilles  régulièrement  disposées  en 
spires  ou  verticilles. 

21°  Les  feuilles,  selon  qu’elles  croissent 
dans  la  terre ,  dans  les  eaux  ou  dans  l’air,  où 
elles  éprouvent  des  modifications  diverses  , 
selon  leur  position  ou  leur  état  particulier 
de  développement,  peuvent  être  dites  :  feuib 


ACG 


ACC 


55 


les  bulbeuses,  tubéreuses,  squamelleuses  , 
primordiales,  propres  ou  normales  ,  termi¬ 
nales,  écailleuses,  stipulâmes ,  bractéales  , 
calicinales ,  nectarifères ,  discoïdes ,  toru- 
siennes,  péialoïdes,  staminales,  carpellai- 
res,  ovulaires;  et  ces  dernières  se  divisent 
en  funiculaires  ou  arillaires ,  en  priminai- 
res,  secondinaires,  tercinaires  ou  nucléines, 
quartinaires ,  quintinaires,  embryofères  et 
cotylédonaires. 

22°  Elles  ne  sont  que  les  divers  états  de 
modification  d’un  organe  originel  unique, 
l’individu  vasculaire  ,  ou  phy ton. 

23°  Elles  se  divisent,  comme  les  cotylé¬ 
dons  ,  en  système  supérieur  et  en  sys¬ 
tème  inférieur,  et  ce  dernier  en  trois  méri- 
thalles. 

Elles  se  développent  de  bas  en  haut  à  par¬ 
tir  d’un  point  donné,  et  constituent  le  sys¬ 
tème  ascendant  des  végétaux ,  système  ca¬ 
ractérisé  par  la  présence  de  vaisseaux  par¬ 
ticuliers  ,  au  nombre  desquels  sont  les 
trachées  (  les  véritables  trachées  ne  se  ren¬ 
contrent  que  dans  le  système  ascendant). 

25°  L’accroissement  des  mérithalles  est  si¬ 
multané  et  régulier  dans  quelques  cas,  isolé 
et  très  irrégulier  dans  d’autres. 

26°  Toutes  les  parties  de  la  feuille  peuvent 
subir  les  modifications  exprimées  au  §  T. 

27°  De  la  base  du  système  ascendant  ou 
aérien  de  chaque  feuille  part  un  système 
descendant  ou  terrestre  qui  se  distingue  par 
des  vaisseaux  tubuleux ,  tous  plus  ou  moins 
déroulables  naturellement  ou  par  déchire¬ 
ment  ,  mais  qui  ne  sont  pas  de  vraies  tra¬ 
chées. 

28°  Chaque  espèce  de  feuille  a  son  sys¬ 
tème  descendant  propre,  sa  racine. 

29°  Ce  système  descendant ,  dont  l’abon¬ 
dance  ou  la  rareté  dépendent  des  corps  ap¬ 
pendiculaires  d’où  il  provient ,  glisse  dans 
des  voies  particulières  (par  exemple  entre 
l’écorce  et  le  bois  des  végétaux  déjà  formés), 
et  contribue,  en  grande  partie,  à  la  forma¬ 
tion  des  couches  ligneuses  du  bois  et  fibreu¬ 
ses  de  l’écorce,  ou  autrement  dit,  a  l’ac¬ 
croissement  en  épaisseur  du  tronc  des  végé¬ 
taux  dicotylédonés  et  de  leurs  racines. 

3°  D’après  cela,  une  tige  ligneuse  dicoty- 
lédone  est  formée  de  feuilles  régulièrement 
ou  irrégulièrement  opposées  et  situées  les 
unes  au-dessus  des  autres  (d’ou  l’accroisse¬ 
ment  en  hauteur)  dont  les  mérithalles  infé¬ 


rieurs  ou  tigellaires  persistants  et  plus  ou 
moins  développés,  sont  successivement  cou¬ 
verts  par  les  tissus  radiculaires  ou  descen¬ 
dants  des  feuilles  de  tous  les  verticilles  su¬ 
périeurs,  soit  de  l’année,  soit  des  années 
subséquentes,  et  par  des  couches  également 
successives  de  tissu  cellulaire  (d’où  l’accrois¬ 
sement  en  largeur  des  tiges  ét  en  épaisseur 
des  couches  concentriques). 

31°  Les  tiges  ligneuses  des  monocotylédo- 
nés  sont  à  peu  de  chose  près  comme  celles 
des  dicotylédonés  ,  et  s’accroissent  de  la 
même  manière ,  c’est-à-dire  par  un  système 
ascendant,  par  un  système  descendant ,  et 
par  un  développement  utriculaire  excentri¬ 
que,  improprement  nommé  rayonnement 
médullaire. 

32°  Un  embryon  monocotylédoné  n’a  pri¬ 
mitivement  qu’un  système  vasculaire  enve¬ 
loppant  ,  parce  qu’alors  il  n’est  formé  que 
d’une  seule  feuille  rudimentaire  roulée. 
Au  centre  de  cette  lre  feuille ,  centre  uni¬ 
quement  formé  de  tissu  cellulaire  naissant, 
il  s’en  développe  bientôt  une  2e,  puis  une  3e, 
et  enfin  un  nombre  déterminé ,  normal  pour 
chaque  espèce  végétale. 

33°  De  la  base  de  la2me  feuille,  base  indi¬ 
quée  par  le  tissu  cellulaire  naissant  par  des 
points  sphéroïdes  transparents,  fluides  ou 
gélatineux ,  et  qui  sont  en  rapport  avec  les 
nervures  de  la  feuille,  partent  obliquement 
du  haut  en  bas  et  du  centre  à  la  circonfé¬ 
rence,  des  sortes  de  tubes  vermiculés,  dicho- 
tomes  d’abord,  puis  rameux,  à  rameaux 
généralement  sinueux ,  anastomosés ,  qui 
vont  sortir  au-dessous  du  pétiole  de  la  lre 
feuille,  entre  les  vaisseaux  de  son  méri thalle 
tigellaire,  et  descendent  ainsi  parallèlement 
et  extérieurement  à  ces  vaisseaux,  jusqu’à 
la  racine.  Les  vaisseaux  descendants  de  la 
3me  feuille  s’agencent  avec  ceux  de  la2me, 
comme  ceux-ci  l’ont  fait  avec  les  vaisseaux 
de  la  lre,  et  ainsi  de  suite. 

34°  Les  vaisseaux  tubuleux  ou  radiculaires 
ne  descendent  pas  toujours  aussi  réguliers 
jusqu’à  la  racine.  Il  arrive  souvent ,  surtout 
dans  les  tiges  articulées  creuses  et  à  méri¬ 
thalles  ordinairement  très  développés,  que , 
rencontrant  sur  certains  points  des  voies 
plus  humides  ou  plus  convenablement  pré¬ 
parées,  ils  se  détournent  de  leur  route  na¬ 
turelle  pour  se  porter,  en  tout  ou  en  partie, 
tantôt  à  la  circonférence  des  tiges ,  pour 


56 


ACC 


ACC 


former  des  faisceaux  ligneux  particuliers  ou 
des  racines,  tantôt  vers  le  centre  pour  for¬ 
mer  des  articulations,  des  diaphragmes  ou 
cloisons. 

35°  Gomme  dans  les  mônocotylédons,  le 
mérithalle  tigellaire  ou  inférieur  de  la  feuille, 
est  généralement  très  réduit  ou  manque  to¬ 
talement  ,  les  vaisseaux  du  système  descen¬ 
dant  ou  radiculaire  des  feuilles  supérieures 
se  croisent  immédiatement  avec  ceux  du 
système  ascendant  des  feuilles  inférieures, 
d’où  résultent  ces  lacis  inextricables  offerts 
par  presque  toutes  les  tiges  des  grandes  mo- 
nocotyiédonées  ligneuses  dans  leur  coupe 
verticale. 

Telle  est  en  résumé  la  théorie  à  l’aide  de 
laquelle  M.  Gaudichaud  explique  les  phé¬ 
nomènes  de  l’accroissement  des  tiges  et  la 
formation  des  couches  ligneuses.  Cette  théo¬ 
rie,  comme  il  est  facile  de  le  reconnaître, 
repose  sur  l’idée  fondamentale  de  Lahire  et 
de  Dupetit-Thouars ,  l’émission  des  fibres 
ligneuses  par  la  base  des  bourgeons.  Mais 
cependant  M.  Gaudichaud  a  introduit  une 
idée  neuve  dans  cette  théorie  phylogéni¬ 
que  ;  c’est  la  distinction  qu’il  établit  entre  le 
système  ascendant  et  le  système  descendant 
de  la  tige.  En  effet ,  selon  ce  savant  physio¬ 
logiste  ,  le  système  ascendant  se  compose  de 
trachées,  de  fausses  trachées,  et  de  tous  les 
vaisseaux  qui  constituent  le  canal  médul¬ 
laire  :  c’est  par  son  développement  qu’a  lieu 
l’accroissement  en  hauteur  de  la  tige.  Quant 
au  système  descendant ,  il  se  compose  des 
vaisseaux  rayés  ,  ponctués ,  et  des  tubes  li¬ 
gneux  qui  partent  et  descendent  de  la  base 
des  bourgeons,  et  forment  les  couches  li¬ 
gneuses  et  les  feuillets  vasculaires  de  la  par¬ 
tie  intérieure  de  l’écorce. 

Dans  l’état  actuel  de  la  science,  nous  ne 
saurions  avoir  une  opinion  bien  arrêtée  sur 
les  idées  de  M.  Gaudichaud.  Les  objections 
soulevées  contre  la  théorie  de  Dupetit  - 
Thouars,  subsistent  tout  entières  contre 
celle  de  M.  Gaudichaud,  qui  n’en  est  qu’une 
modification.  Le  grand  travail  qui  sert  de 
base  à  cette  théorie,  et  dans  lequel  l’auteur 
a  consigné  les  faits  nombreux  et  les  expé¬ 
riences  qui  l’ont  conduit  à  ses  idées ,  n’a 
point  encore  été  publié.  Lés  amis  des  scien¬ 
ces  doivent  désirer  ardemment  cette  publi¬ 
cation  •  car  ce  n’est  qu’alors  qu’il  sera  possi¬ 
ble  de  porter  un  jugement  sur  une  théorie 


ingénieuse,  mais  contre  laquelle  s’élèvent 
des  objections  qui  n’ont  point  encore  été  dé¬ 
truites. 

3 0  La  formation  annuelle  des  couches  ligneuses 

est  due  au  cambium  qui,  chaque  année,  four¬ 
nil  les  matériaux  d’une  nouvelle  couche  d’au¬ 
bier  et  d’une  nouvelle  couche  de  liber . 

Cette  opinion  est  celle  qu’indiquent  plu¬ 
sieurs  passages  des  ouvrages  deGrew,  et  que 
plus  récemment  ont  adoptée  MM.  Kieser  et 
de  Mirbel. 

Yoici  comment  ces  auteurs  expliquent 
cette  manière  d’envisager  les  phénomènes 
de  l’accroissement  en  diamètre.  Dans  une 
jeune  branche  en  état  de  végétation  on 
trouve ,  entre  le  liber  et  l’aubier,  une  cou¬ 
che  d’un  fluide  d’abord  clair  et  limpide,  qui 
peu  à  peu  s’épaissit  et  prend  de  la  consis¬ 
tance;  ce  fluide  ,  nommé  cambium,  est  formé 
par  la  sève  descendante,  mélangée  à  une  par¬ 
tie  des  sucs  propres  des  végétaux.  Cette  opi¬ 
nion  sur  la  nature  du  cambium  était  celle 
admise  généralement  depuis  Grew  et  Du¬ 
hamel;  mais,  dès  Tannée  18 16,  M.  de  Mir¬ 
bel  en  avait  émis  une  autre.  Pour  ce  savant, 
en  effet,  le  cambium  n’est  pas  un  liquide  s’é¬ 
panchant  entre  le  bois  et  l’écorce;  c’est  un 
véritable  tissu  qui  naît  à  la  fois  de  ces  2  par¬ 
ties  de  la  tige,  il  se  forme ,  dit-il ,  entre  le  li¬ 
ber  et  le  bois  une  couche  qui  est  la  conti¬ 
nuation  du  liber  et  du  bois.  Cette  couche  ré¬ 
génératrice  a  reçu  le  nom  de  cambium.  Le 
cambium  n’est  donc  pas  une  liqueur  qui 
vienne  d’un  endroit  ou  d’un  autre  :  c’est  un 
tissu  très  jeune  qui  continue  le  tissu  plus  an¬ 
cien.  Il  se  nourrit  et  sedéveloppe  à  2  époques 
de  Tannée,  au  printemps  et  en  automne.  Son 
organisation  paraît  identique  dans  tous  ses 
points;  cependant  la  partie  qui  touche  à  l’au¬ 
bier  se  change  insensiblement  en  bois ,  et 
celle  qui  touche  au  liber  se  transforme  peu  à 
peu  en  liber.  Cette  transformation  est  percep¬ 
tible  àTœil  de  l’observateur.  Ainsi,  en  résu¬ 
mé,  il  se  forme  chaque  année,  dans  le  tronc 
des  arbres  dicotylédonés,  une  nouvelle  cou¬ 
che  ligneuse  et  une  nouvelle  couche  d’aubier. 
Ces  nouvelles  couches  sont  une  production 
de  l’aubier  et  du  liber  qui  s’organisent  et  se 
solidifient.  L’aubier  formé  Tannée  précé¬ 
dente  acquiert  plus  de  densité  et  se  change 
en  bois;  mais  le  liber  n’éprouve  aucune 
transformation  ;  seulement  il  se  sépare  et 
s’accroît  par  sa  face  interne,  au  moyen  du 


ACC 


ACC 

cambium  ,  et  forme  successivement  de  nou¬ 
veaux  feuillets. 

Cette  dernière  opinion  paraît  être  celle  qui 
se  rapproche  le  plus  des  faits  observés;  ce¬ 
pendant  nous  croyons  devoir  la  modifier  en 
un  point.  Nous  admettons,  avons-nous  dit 
dansla  6me  édit. de  nos  Éléments  de  Botanique 
(p.  174),  que  les  nouvelles  couches  qui  se  for¬ 
ment  soient  une  production,  une  sorte  d’ex¬ 
tension  de  la  face  externe  de  l’aubier  et  delà 
face  interne  du  liber;  mais  nous  ne  saurions 
donner  le  nom  de  cambium  à  ce  tissu  de 
nouvelle  formation.  Pour  nous,  le  cambium 
est  toujours  ce  fluide  nutritif,  produit  de  la 
sève  élaborée,  qui  s’épanche  au  printemps  et 
en  automne  entre  le  bois  et  l’écorce.  Mais 
nous  n’admettons  pas  pour  cela  que  le  cam¬ 
bium  se  transforme,  d’une  part,  en  une  nou¬ 
velle  couche  d’aubier,  et  d’autre  part,  en  une 
nouvelle  couche  de  liber.  Le  cambium  est  le 
fluide  essentiellement  nourricier  du  végétal , 
commelesangest  celui  desanimaux;  mais,  de 
même  que  ce  dernier  fluide  ne  se  transforme 
ni  en  muscles,  ni  en  tissu  cellulaire,  ni  en 
graisse,  en  un  mot  en  aucun  des  tissus  élé¬ 
mentaires  des  animaux,  fournissant  seule¬ 
ment  à  chacun  de  ces  tissus  les  matériaux 
propres  à  leur  développement,  à  leur  entre¬ 
tien  ;  de  même  aussi  nous  pensons  que  le 
cambium,  dont  on  ne  peut  nier  la  similitude 
avec  le  sang  des  animaux  ,  fournit  à  la  fois  à 
l’aubier  et  au  liber,  dont  il  baigne  les  sur¬ 
faces,  les  principes  nécessaires  à  leur  déve¬ 
loppement.  Il  ne  devient  pas  tissu  cellulaire 
ni  tissu  vasculaire  ;  mais  ces  tissus  déjà  exis¬ 
tants  y  puisent  les  principes  au  moyen  des¬ 
quels  ils  s’accroissent  et  se  multiplient. 

L’observation  confirme  d’ailleurs  pleine¬ 
ment  la  nouvelle  théorie  que  nous  émettons 
ici.  En  effet,  que  l’on  examine  attentivement 
une  jeune  branche  d’arbre,  quand,  au  prin¬ 
temps,  l’afflux  du  cambium  en  détermine 
l’accroissement  en  diamètre,  on  verra  que  la 
surface  externe  de  l’aubier  et  la  surface  in¬ 
terne  de  l’écorce  sont,  en  quelque  sorte, 
dans  un  état  de  turgescence.  Elles  sont  re¬ 
couvertes  l’une  et  l’autre  d’une  couche  plus 
ou  moins  épaisse  de  tissu  cellulaire  à  l’état 
naissant,  abreuvée  d’une  grande  quantité  de 
sucs.  Ce  tissu  de  nouvelle  formation,  analo¬ 
gue  à  la  couche  de  bourgeons  charnus  qui 
s’élèvent  de  la  surface  d’une  plaie  tendant  à 
se  cicatriser,  est  non  seulement  adhérentaux 


deux  surfaces  sur  lesquelles  on  le  voit,  mais 
en  est  évidemment  une  production,  une  vé¬ 
ritable  continuation. 

C’est  en  effet  le  tissu  de  l’aubier  ou  du  li¬ 
ber,  qui,  recevant  alors  une  plus  abondante 
nourriture,  produit  à  sa  surface  ce  nouveau 
tissu.  Ce  mode  de  multiplication  du  tissu 
cellulaire  entre  tout-à-fait  dans  le  mode  de 
développement  auquel  le  professeur  Mirbel 
a  donné  le  nom  de  développement  extra- 
utriculaire. 

Si  c’était  le  suc  épanché  ou  cambium  qui 
s’organisât  chaque  année,  au  printemps,  en 
nouvelles  couches  ligneuses  et  corticales,  il 
devrait  nécessairement  former,  entre  le  bois 
et  l’écorce,  une  masse  continue  qui  souderait 
ces  deux  parties  de  la  branche;  et  c’est  ce 
qui  n’a  pas  lieu.  A  aucune  époque  de  l’an¬ 
née,  ainsi  que  tout  le  monde  le  sait,  l’écorce 
ne  se  détache  plus  facilement  de  la  surface 
du  corps  ligneux  qu’au  printemps  et  en  au¬ 
tomne  ,  c’est-à-dire  au  moment  où  se  for¬ 
ment  les  couches  ligneuses  et  corticales. 
Loin  d’ètre  une  masse  continue,  interposée 
entre  ces  deux  parties  de  la  branche,  le 
nouveau  tissu  cellulaire  forme  2  couches 
simplement  contiguës.  Ainsi  l’accroissement 
en  épaisseur  de  la  tige  des  arbres  dicotylé— 
donés  provient  de  nouvelles  couches  que 
produisent  la  surface  externe  de  l’aubier  et 
la  surface  interne  du  liber,  et  dont  le  cam¬ 
bium  fournit  les  matériaux. 

Nous  avons  déjà  parlé,  au  commencement 
de  cet  article,  de  l’accroissement  latéral  ou 
en  largeur,  quand  nous  avons  exposé  le  mode 
de  formation  des  diverses  parties  qui  com¬ 
posent  la  tige,  la  lre  année  de  son  existence. 
Nous  ne  reviendrons  pas  sur  ce  point,  ce 
que  nous  avons  dit  de  l’accroissement  en 
largeur  pour  la  ïre  couche  ligneuse  et  pour 
la  lre  couche  du  liber  s’appliquant  égale¬ 
ment  à  toutes  celles  qui  sont  produites  cha¬ 
que  année.  L’accroissement  en  diamètre  de 
la  tige  a  donc  sa  source  dans  deux  phéno¬ 
mènes  :  1°  la  formation  de  nouvelles  fibres 
ligneuses  venant  s’ajouter  à  la  surface  de 
celles  qui  existaient  déjà  ;  et  20  l’écartement 
latéral  des  fibres  déjà  formées  par  la  produc¬ 
tion  de  fibres  nouvelles  qui  s’interposent 
entre  elles. 

2°  Accroissement  en  hauteur. 

L’accroissement  en  hauteur  de  la  jeune 
tige  a  lieu  par  suite  de  l’élongation  et  du 

4* 


T.  I. 


58 


ACC 


développement  du  bourgeon  qui  la  termine,  . 
et  qui,  en  s’allongeant,  forme  un  scion  dont 
la  hauteur  s’ajoute  à  celle  de  la  tige  primi¬ 
tive.  Ce  bourgeon  terminal  communique 
avec  les  diverses  parties  de  la  tige  ou  de  la 
branche  qui  le  supporte,  de  sorte  que,  lors¬ 
qu'il  se  développe,  les  parties  du  jeune  scion 
communiquent  avec  les  parties  correspon¬ 
dantes  de  la  branche  placée  immédiatement 
au-dessous;  mais  à  mesure  que  le  jeune 
scion  s’est  allongé  et  qu’il  s’est  formé  en  lui 
une  couche  ligneuse  et  un  liber,  les  parties 
de  la  tige  placées  au-dessous  ont  éprouvé 
leur  accroissement  annuel  en  diamètre,  c’est- 
à-dire  qu’une  nouvelle  couche  ligneuse  s’est 
ajoutée  â  celles  qui  existaient  déjà,  en  s’ar¬ 
rêtant  au  point  d’où  le  nouveau  scion  est 
parti.  Chaque  année  ,  un  nouveau  bourgeon 
terminal,  en  se  développant,  donne  nais¬ 
sance  à  un  nouveau  scion,  qui  augmente 
ainsi  successivement  la  hauteur  de  la  lige. 

Si  l’on  se  représente  la  forme  allongée  de 
chaque  couche  ligneuse  plus  large  à  sa  par¬ 
tie  inférieure ,  insensiblement  amincie  vers 
son  sommet,  on  reconnaîtra  que  le  tronc 
d’un  arbre  dicotylédoné  est  formé  par  une 
suite  de  cônes  creux  dont  le  sommet  est  en 
haut  et  qui  sont  emboîtés  et  superposés  les 
uns  aux  autres;  mais  le  sommet  du  cône  le 
plus  intérieur  s’arrête  à  la  base  de  la  seconde 
pousse;  celui  de  cette  seconde  pousse  au 
commencement  de  la  troisième,  et  ainsi  suc¬ 
cessivement;  en  sorte  que  ce  n’est  qu’à  la 
base  du  tronc  que  le  nombre  des  couches  li¬ 
gneuses  représente  exactement  le  nombre 
des  années  du  végétal.  Ainsi ,  par  exemple, 
une  tige  de  chêne  ou  de  tout  autre  arbre 
de  dix  ans  présentera  dix  couches  ligneuses, 
quand  on  l’examine  tout-à-fait  à  sa  base; 
elle  n’en  offrira  que  neuf  à  la  hauteur  de  la 
seconde  pousse,  huit  à  la  troisième  ,  sept  à 
la  quatrième,  et  ainsi  de  suite,  jusqu’au 
sommet, où  elle  n’en  présentera  qu’une  seule. 
Cette  disposition  explique  la  forme  conique 
du  tronc  des  arbres  dicotylédonés. 

§  IL  Tige  des  végétaux  monocotylédonés. 

N<»us  nous  sommes  livré ,  dans  ces  der¬ 
niers  temps,  à  des  recherches  persévérantes 
sur  ce  point  important  de  la  physiologie  des 
végétaux ,  recherches  que  nous  avons  pu¬ 
bliées  en  grande  partie  dans  la  6e  édition  de 
nos  Éléments  de  Botanique  et  de  Physiologie 


ACC 

végétale.  Nous  en  extrairons  ici  les  points  les 
plus  importants. 

La  tige  d’un  végétal  monocotylédoné  offre 
des  différences  très  tranchées ,  quand  on 
compare  sa  structure  interne  avec  celle  des 
dicotylédonés.  En  effet ,  le  stipe  ou  tige  li¬ 
gneuse  d’un  palmier  ou  de  tout  autre  arbre 
monocotylédoné,  ne  présente  pas,  sur  une 
coupe  transversale,  cette  succession  de  cou¬ 
ches  emboîtées  régulièrement  les  unes  dans 
les  autres,  avec  un  canal  médullaire  au 
centre  et  à  l’extérieur  une  écorce  com¬ 
posée  de  feuillets  superposés.  Toute  la 
masse  se  compose  d’un  tissu  utriculaire  dans 
lequel  les  fibres  ligneuses  sont  éparses 
sous  la  forme  de  faisceaux  plus  ou  moins 
épais.  Chacun  de  ces  faisceaux,  plus  nom¬ 
breux  et  plus  serrés  les  uns  contre  les  au¬ 
tres  à  la  partie  externe  de  la  tige ,  con¬ 
tient  à  la  fois  des  fibres  ligneuses,  des 
vaisseaux  aériens  de  différente  nature ,  et 
des  vaisseaux  laticifères.  Tout-à-fait  à  l’ex¬ 
térieur  de  la  tige  on  trouve  une  véritable 
écorce,  comme  nous  l’avons  démontré  et 
comme  nous  le  prouverons,  en  traitant  spé¬ 
cialement  de  l’organisation  de  la  tige  et  de 
celle  de  l’écorce,  r.  Écorce, 

Ainsi,  en  résumé,  la  tige  des  plantes  mo¬ 
rs  ocot  y  lédonées  se  compose  de  faisceaux  vas¬ 
culaires  ,  épars  au  milieu  d’un  tissu  utricu¬ 
laire  qui  en  forme  la  masse ,  sans  apparence 
de  couches  emboîtées.  L’écorce  y  existe  égale¬ 
ment,  quoique  moins  distincte  que  dans  les 
dicotylédonés. Elle  se  compose  d’un  épiderme 
de  tissu  utriculaire,  et  enfin  de  faisceaux  de 
tubes  fibreux  (  qui  manquent  quelquefois) , 
mais  ne  formant  jamais  de  feuillets.  Le  corps 
ligneux  est  une  masse  de  tissu  utriculaire 
dans  laquelle  sont  épars  des  faisceaux  vas¬ 
culaires  longitudinaux  et  plus  ou  moins 
flexueux,  distincts  les  uns  des  autres,  plus 
nombreux,  plus  rapprochés  et  plus  durs  vers 
la  partie  externe  de  la  tige.  Chaque  faisceau 
vasculaire  se  compose  :  1°  de  faisceaux  aé¬ 
riens;  2°  de  tubes  fibreux;  3°  de  vaisseaux 
laticifères  ;  4°  de  tissu  utriculaire.  Ces  diffé¬ 
rents  vaisseaux  finissent  par  se  lignifier  avec 
le  temps. 

Leur  direction  dans  l’intérieur  de  la  tige 
est  partout  à  peu  près  la  même.  Ils  forment, 
à  partir  de  la  base  des  feuilles  auxquelles  ils 
vont  tous  aboutir,  des  arcs  très  allongés  ,  à 
convexité  tournée  vers  le  centre,  de  telle. 


ACC 


ACC 


59 


sorte  que  leurs  deux  extrémités  sont  diri¬ 
gées  vers  la  partie  la  plus  extérieure  de  la 
tige.  Dans  toute  leur  longueur,  ces  faisceaux 
n’ont  pas  la  même  organisation.  A  leur  ex¬ 
trémité  inférieure,  ils  ne  sont  composés  que 
de  tubes  tibreux  ;  plus  haut  se  montrent  d’a¬ 
bord  les  laticifères,  puis  les  vaisseaux  aé¬ 
riens,  d’abord  les  fausses  trachées,  et  enfin 
les  vraies  trachées  à  spiricule  déroulable. 

Examinons  maintenant  l’accroissement  de 
la  lige  monocotylédonée  dans  ses  2  direc¬ 
tions,  c’est-à-dire  en  hauteur  et  en  épais¬ 
seur. 

1°  Accroissement  en  hauteur. 

Nous  avons  démontré  dans  un  ouvrage 
( Nouv.EUm.de  Bot. et  dePhys.  végét.,6e  éd., 
p.  181)  que  pour  les  végétaux  monocotylédo- 
nés ,  la  plupart  des  physiologistes  qui  ont 
parlé  de  la  formation  et  de  l’accroissement 
de  la  tige  destinée  à  devenir  ligneuse,  sont 
partis  d’une  erreur.  Tous,  en  effet,  disent 
que  la  tige  n’existe  pas  primitivement,  et 
qu’elle  se  forme  à  la  fin  de  la  lre  année  qui 
suit  la  germination  de  la  graine,  par  suite 
de  la  soudure  delà  base  du  petit  nombre  de 
feuilles  qui  résultent  de  l’évolution  de  la 
gemmule.  D’après  cette  opinion,  le  stiped’un 
palmier  ne  serait  pas  une  véritable  tige , 
mais,  en  quelque  sorte,  un  organe  accidentel, 
résultant  de  la  base  des  pétioles  confondus 
en  une  masse  de  tissu  utriculaire  et  de  vais¬ 
seaux.  Dès  lors  l’accroissement  en  hauteur 
proviendrait,  en  quelque  sorte  aussi,  d’une 
suite  de  disques  ayant  tous  la  même  origine 
que  celui  de  la  lre  année,  placés  les  uns  sur 
les  autres ,  et  se  réunissant  de  manière  à 
constituer  une  tige  plus  ou  moins  allongée. 

Les  observations  que  nous  avons  faites 
nous  ont  amené  à  un  tout  autre  résultat  sur 
l’origine  de  la  tige  dans  les  monocotylédo- 
nés.  Le  palmier  qui  commence  à  se  déve¬ 
lopper,  a  bien  réellement  une  tige  dès  la 
lre  année,  et  cette  tige  n’est  pas  formée  par 
la  soudure  de  la  base  des  feuilles  qui  persis¬ 
teraient  pour  former  une  sorte  d’anneau  , 
origine  de  tous  ceux  qui  lui  succéderont 
chaque  année,  et  dont  la  réunion  doit  con¬ 
stituer  le  stipe.  En  étudiant  la  structure  d’un 
jeune  palmier  pendant  la  première  année  de 
sa  végétation  ,  nous  avons  reconnu  qu’il  se 
composait  de  3  parties  bien  distinctes  :  une 
tige ,  des  fibres  radicales  et  des  feuilles. 

La  tige  est  d’abord  excessivement  peu  dé¬ 


veloppée.  Elle  se  montre  sous  la  forme  d’un 
corps  charnu,  cylindracé,  très  court,  arrondi 
et  comme  tronqué  à  son  extrémité,  qui  est 
nue.  Celte  lige  rudimentaire  et  déprimée 
porte,  dans  ses  deux  tiers  supérieurs,  de 
larges  écailles  redressées,  terminées  en  pointe 
à  1  eur  sommet,  d’autant  plus  grandes  et  plus 
longues  qu’elles  sont  plus  supérieures ,  et  de 
plus,  5  ou  6  feuilles  longuement  péliolées , 
semi-amplexicaules  à  leur  base,  très  rap¬ 
prochées  les  unes  des  autres.  En  écartant 
ces  feuilles ,  on  voit  qu’elles  sont  placées  sur 
une  partie  de  la  tige  en  forme  de  cône  très 
déprimé  ,  et  qu’au  centre  de  leur  réunion  se 
trouve  une  sorte  d’étui  ou  de  gaine  tronquée 
obliquement  à  son  sommet ,  d’où  sortent 
deux  feuilles  ;  enfin,  dans  l’intérieur  de  cette 
gaine  on  distingue  un  petit  bourgeon  termi¬ 
nal  très  allongé,  contenant  des  feuilles  ru¬ 
dimentaires  ,  et  destiné  à  pourvoir  au  déve¬ 
loppement  ascensionnel  qui  aura  lieu  l’an¬ 
née  suivante.  Le  tiers  inférieur  de  la  tige 
donne  naissance  à  un  grand  nombre  de  fibres 
radicales. 

Il  y  a  donc  bien  réellement ,  dans  un 
jeune  palmier  d’un  an,  une  tige  primitive, 
parfaitement  distincte  des  écailles  et  des 
feuilles.  Seulement,  cette  tige  est  excessive¬ 
ment  courte  et  déprimée,  mais  sa  structure 
intérieure  est  la  même  que  celle  de  toutes 
les  autres  tiges  monocotylédonées.  Mainte¬ 
nant,  l’année  suivante,  lebourgeon  terminal 
dont  nous  avons  signalé  l’existence  au  centre 
de  l’assemblage  des  feuilles  provenant  de 
l’évolution  de  la  gemmule,  se  développe, 
donne  naissance  à  un  certain  nombre  de 
feuilles  très  rapprochées  les  unes  des  autres, 
par  suite  du  peu  d’élongation  de  l’axe  qui  les 
supporte.  Les  feuilles  de  la  première  année 
sont  un  peu  rejetées  en  dehors  par  l’accrois¬ 
sement  excentrique  de  la  portion  de  tige  qui 
les  supporte,  et  dont  celle  qui  vient  de  se 
former  la  seconde  année  n’est  que  la  conti¬ 
nuation.  Il  y  a  donc  ici ,  comme  dans  toutes 
les  autres  tiges,  développement  simultané  en 
épaisseur  et  en  hauteur;  mais,  nous  le  ré¬ 
pétons ,  l’accroissement  en  hauteur  estdù  à 
l’élongation  d’un  axe  caulinaire  déjà  exis¬ 
tant;  et  non  pas  aux  disques  formés  par  la 
partie  inférieure  des  feuilles  qui  persisterait 
et  se  souderait. 

Ce  développement  est ,  en  conséquence , 
le  même  que  celui  que  nous  avons  déjà  ob~ 


60 


À  CG 


AGC 


servé  dans  la  tigedicotylédonée  qui  s’accroît 
en  hauteur.  C’est  une  suite  d’axes  verticaux 
qui  se  continuent  sans  interruption  les  uns 
les  autres,  et  dont  l’ensemble  constitue  le 
stipe.  Seulement,  dans  le  plus  grand  nom¬ 
bre  de  cas  ,  ces  axes  étant  fort  courts  et  s’al¬ 
longeant  peu,  la  tige  croît  lentement  en  hau¬ 
teur,  en  sorte  que  les  mérithalles  restent  con¬ 
fondus  les  uns  avec  les  autres.  C’est  pour 
cette  raison  que  la  tige  ligneuse  des  mono- 
cotylédonés  est  recouverte  extérieurement, 
dans  toutes  ses  parties,  de  feuilles  générale¬ 
ment  persistantes.  Cependant,  à  mesure  que 
de  nouvelles  feuilles  se  développent,  les  plus 
anciennes,  qui  sont  en  même  temps  les  plus 
inférieures,  finissent  par  se  détacher  de  la 
tige  ,  en  y  laissant  une  cicatrice  ou  des  ves¬ 
tiges  dont  les  traces  ne  s’effacent  jamais  com¬ 
plètement  ;  aussi  la  surface  d’un  stipe  n’of¬ 
fre-t-elle  jamais  cette  netteté  etcepoli  qu’on 
observe  généralement  dans  le  tronc  des  ar¬ 
bres  dicotylédonés.  Les  feuilles  qui  recou¬ 
vrent  ainsi  la  tige  monocotylédonée  parais¬ 
sent  au  premier  abord  dispersées  sans  ordre, 
parce  qu’elles  sont  extrêmement  rapprochées 
et  serrées  les  unes  contre  les  autres.  Néan¬ 
moins  elles  ont  ordinairement  une  disposition 
spirale  plus  ou  moins  régulière,  analogue  à 
celle  des  feuilles  des  végétaux  à  2  cotylédons, 
que  l’on  reconnaît  très  facilement  dans  quel¬ 
ques  arbres,  comme  le  Pandanus ,  par  exem¬ 
ple,  et  que  l’on  retrouve  également  dans  les 
cicatrices  qu’elles  laissent  à  la  surface  de 
la  tige,  quand  elles  viennent  à  s’en  déta¬ 
cher. 

La  tige  des  palmiers  et  des  autres  mono¬ 
cotylédons  ligneux  est,  comme  on  sait ,  gé¬ 
néralement  simple  ;  cela  provient  de  ce  qu’il 
ne  se  développe  pas  de  bourgeons  à  l’aisselle 
de  leurs  feuilles,  ou  du  moins  de  ce  que  ces 
bourgeons  restent  à  l’état  rudimentaire.  C’est 
un  des  caractères  qui  distinguentle  mieux  la 
tige  des  monocotylédons  de  celle  des  dicoty- 
lédons,  dans  lesquels  un  ou  plusieurs  bour¬ 
geons,  existant  à  l’aisselle  de  chaque  feuille, 
s’allongent  chaque  année  pour  donner  nais¬ 
sance  à  des  scions  ou  des  branches.  Cepen¬ 
dant  il  y  a  certains  cas  ou  certaines  circon¬ 
stances  particulières  où  quelques  uns  des 
bourgeons  qui  existent  à  l’état  latent  dans 
l’aisselle  des  feuilles  de  monocotylédons  ve¬ 
nant  à  se  développer,  la  tige  est  alors  ra¬ 
meuse.  C’est  ce  qu’on  observe  constamment 


dans  le  Palmier  doum  de  la  Thébaîde  (Cru- 
cifera  thebaïca  Del.)  ;  dans  quelques  Dracœ- 
na,  Yucca ,  Atoë,  etc.  Cette  ramification  de 
la  tige  peut  également  se  montrer  quand  on 
vient  à  retrancher  le  bourgeon  terminal  d’un 
monocotylédon,  et  en  particulier  des  Dra- 
cœnci  ou  des  Aletris.  Un  ou  plusieurs  des 
bourgeons  latents,  dont  les  rudiments  exis¬ 
tent  à  l’aisselle  des  feuilles,  se  développent 
et  forment  la  base  d’autant  de  nouvelles  ra¬ 
mifications  ,  qui  continueront  à  s’accroître 
absolument  de  la  même  manière  que  la  tige 
principale. 

2°  Accroissement  en  diamètre. 

Quant  à  l’accroissement  en  diamètre  du 
stipe,  il  a  lieu  parla  production  de  nou¬ 
veaux  faisceaux  de  fibres  ou  de  vaisseaux 
dans  la  masse  utriculaire  qui  forme  la  base 
de  la  tige.  On  comprend  qu’il  ne  peut  avoir 
lieu  que  dans  la  portion  de  cette  tige  non 
encore  entièrement  solidifiée,  et  qu’il  s’ar¬ 
rête  dans  celles  qui  sont  devenues  ligneuses. 
Les  fibres  nouvelles,  se  formant  toujours 
vers  la  partie  centrale  de  la  tige,  doivent 
tendre  constamment  à  rejeter  vers  la  péri¬ 
phérie  les  fibres  plus  anciennes,  qui  s’y  ac¬ 
cumulent  et  se  pressent  les  unes  sur  les  au¬ 
tres,  de  manière  à  constituer  la  partie  la 
plus  solide  et  la  plus  résistante  de  la  tige. 
Aussi  arrive-t-il  fréquemment  que,  tandis 
qu’une  tige  ligneuse  monocotylédonée  offre 
à  l’extérieur  une  zône  plus  ou  moins  épaisse 
de  fibres  dures ,  compactes  et  très  serrées , 
sa  partie  intérieure  est  composée  d’un  tissu 
cellulaire  lâche ,  présentant  des  fibres  li¬ 
gneuses  éparses  et  sans  liaison  entre  elles. 
Le  contraire  a  lieu,  comme  on  sait,  dans  la 
tige  dicotylédonée,  dont  la  partie  ligneuse 
est  d’autant  plus  solide  qu’on  l’observe  plus 
près  du  centre. 

Si  l’accroissement  en  hauteur  des  Mono¬ 
cotylédons  se  fait  par  une  cause  semblable  à 
celle  qui  détermine  l’élongation  de  la  tige 
des  Dicotylédons,  savoir  :  le  développement 
d’un  bourgeon  terminal;  il  n’en  est  pas  tout- 
à-fait  de  même  de  l’accroissement  en  dia¬ 
mètre.  Dans  les  premiers,  en  effet ,  les  nou¬ 
velles  fibres  se  forment  toujours  vers  la  par¬ 
tie  centrale  de  la  tige,  seul  point  véritable¬ 
ment  végétant  de  cet  organe,  tandis  que 
dans  les  secondes ,  c’est  à  la  partie  externe  , 
c’est-à-dire  à  la  surface  extérieure  du  corps 
'  ligneux  et  à  la  surface  intérieure  de  l’écorce, 


ACE 


ACE 


61 


que  se  développent  les  nouvelles  fibres,  dont 
l’accumulation  constitue  les  couches  annuel¬ 
les  du  bois  et  les  feuillets  de  l’écorce.  Ainsi, 
dans  la  tige  monocotylédonée,  il  n’y  a  qu’un 
seul  système  de  développement ,  tandis  qu’il 
en  existe  deux  dans  la  tige  des  arbres  dico- 
tylédons. 

Plusieurs  points,  simplement  énoncés  dans 
cet  article ,  seront  développés  plus  en  détail 
aux  mots.  Tige,  Stipe,  Bourgeon,  Bulbe,  Mo¬ 
nocotylédons,  Dicolylédons,  etc.  (A.  Richard.) 

ACCROISSEMENT  dans  les  minéraux. 
min.  —  L’accroissement  dans  les  minéraux , 
ou  plus  généralement  dans  les  corps  inorga¬ 
niques,  diffère  sous  deux  rapports  de  l’ac¬ 
croissement  dans  les  corps  organisés.  Chez 
ces  derniers,  le  phénomène  est  renfermé  dans 
de  certaines  limites,  et  il  s’opère  par  intus- 
susception,  c’est-à-dire  par  le  dépôt  de  nou¬ 
velles  molécules  dans  toutes  les  parties  de 
l’être  à  la  fois.  Dans  le  corps  inorganique,  au 
contraire,  l’accroissement  n’a  pas  de  limite, 
et  il  n’a  lieu  que  par  juxta-position ,  c’est-à- 
dire  seulement  à  l’extérieur;  les  molécules 
additionnelles  ne  faisant  qu’envelopper  de 
nouvelles  couches  la  masse  déjà  formée,  qui 
demeure  invariable  pendant  toute  la  durée 
du  phénomène.  Ce  n’est  pas  qu’il  n’y  ait 
quelquefois  dans  l’intérieur  des  minéraux 
des  déplacements  et  des  transports  de  molé¬ 
cules  ,  occasionnés  par  les  actions  électro¬ 
chimiques;  mais  alors  le  minéral  éprouve 
une  surcomposition  ou  une  décomposition  ; 
c’est  un  changement  de  nature  qui  en  ré¬ 
sulte,  et  non  plus  un  simple  accroissement. 

V.  MINÉRAL  et  MINÉRALOGIE.  (DEL.) 

*  ACEMYIA  (àxvj,  pointe  ;  p.v?a,  mouche). 

ins.  —  G.  de  Diptères  de  la  section  des  Ta- 
chinariœ,  Rob.  Desv.,  correspondant  au  g. 
Tachina,  Macq.  (D.) 

*ACÈ1\E.  Acœna  (axa ivoc,  pointe),  ins. — 
C’est  le  nom  que  donne  Treitschke  à  un  g. 
de  Lépidoptères  de  la  famille  des  Nocturnes, 
tribu  des  Phalénites,  qui  antérieurement 
avait  été  appelé  Ourapleryx  par  Leach.  (D.) 

*  ACEXTROPTERLS  (à  priv.  ;  x/vrpov , 
aiguillon  ;  Trrepov  ,  aile),  ins.  —  G.  de  l’ordre 
des  Coléoptères  pentamères, famille  des  Chry- 
somélines,  proposé  par  M.  Chevrolat  et  adopté 
par  M.  Dejean.  Il  est  fondé  sur  une  seule  esp. 
du  Brésil  nommée  par  M.  Dejean  A.  Lacor- 
dairii ,  et  regalis  par  M.  Chevrolat.  (D.) 

*  ACENTRUS  (à  priv.;  xeWpov ,  aiguillon). 


ins.  —  G.  de  Coléoptères  pentamères,  fa¬ 
mille  des  Curculionides,  proposé  par  M.  Che¬ 
vrolat  et  adopté  par  M.  Dejean.  Il  est  fondé 
sur  une  seule  esp.  du  midi  de  la  France, 
VA.  hisirio  Schoënh.  (D.) 

ACÉPHALE.  Acephalus  (àx/cpa)oç,  sans 
tête),  térat.  —  On  appliquait  autrefois  ce 
nom  à  tous  les  monstres  dépourvus  de  tête, 
ou  pourvus  seulement  d’une  tête,  soit  in¬ 
complète,  soit  même  complète,  mais  mal 
conformée.  Il  appartient  aujourd’hui  en 
propre  à  l’un  des  principaux  g.  de  la  famille 
des  Acéphaliens.  (I.-G.  St.-H.) 

ACÉPHALE  (à  priv.;  xstpaK,  tête),  bot. 
ph.  —  M.  de  Mirbel  applique  cette  épithète 
à  l’ovaire,  quand  il  ne  porte  point  immédia¬ 
tement  le  style ,  comme  on  le  remarque  dans 
les  l  abiées,  les  Ochnacées,  etc.  (C.L.) 

*ACÉPHALÉNIE  (à  priv.;  xwpaW,  tête; 
Iyjvqç,  creux),  térat.  —  V.  acépiialobraciiie. 

(I.-G.  S.-H.) 

ACÉPHALES.  Acephali  (a  priv.;  xecpaDj , 
tête),  moll.  —  Animaux  sans  tête ,  comme 
le  sont,  en  effet,  les  Mollusques  auxquels 
Cuvier  (  Tabl.  élèm.  de  l’hist.  nat.  des  anim., 
1798)  a  le  premier  imposé  ce  nom.  Les  Acé¬ 
phales  contiennent  tous  les  Mollusques  à  co¬ 
quilles  bivalves,  et  constituent  un  des  grands 
embranchements  des  Mollusques;  c’est  à  ce 
mot  que  nous  en  traiterons.  D’abord  admis 
par  Lamarck  comme  grande  division  de  ces 
animaux,  ce  savant  Naturaliste  en  fit  plus 
tard  une  classe  particulière  du  règne  animal, 
pour  laquelle  il  proposa  le  nom  de  Conchi- 
f'eres.  Nous  exposerons ,  en  traitant  des  gé¬ 
néralités  des  Mollusques ,  les  motifs  qui  ne 
nous  permettent  pas  d’adopter  la  classe  de 
Lamarck.  (Desii.) 

ACÉPHALES  (à  priv.;  xeepa \r>  ,  tête). 
arachn.  —  Nom  donné  par  Latreille  à  un 
groupe  d’insectes,  dont  Lamarck  a  fait  de¬ 
puis  l’ordre  des  Arachnides  palpistes.  C’est  à 
la  classe  des  Arachnides  que  répond  aujour¬ 
d’hui  cette  division.  V.  arachnides.  (H.  L.) 

*  ACÉPHALIENS.  Acephalœi  (àxecpaXoç, 
sans  tête),  térat.  —  Famille  de  Monstres 
unitaires ,  appartenant  au  second  ordre,  ce¬ 
lui  des  Omphalosites,  et  comprenant  un  très 
grand  nombre  d’êtres  anomaux,  dont  l’or¬ 
ganisation  singulière  a  fixé  également,  mais 
sous  des  points  de  vue  très  différents,  l’at¬ 
tention  des  Tératologues  de  tous  les  temps. 
Les  Acéphaliens  ne  sont  pas  seulement  ca- 


m 


ACE 


ACE 


ractérîsés ,  comme  l’indique  leur  nom,  par 
l’absence  de  la  tête ,  dont  il  existe  tout  au 
plus  quelques  vestiges  appréciables  seule¬ 
ment  par  l’analyse  anatomique.  A  ce  carac¬ 
tère  premier  et  fondamental  qui  distingue 
nettement  ces  monstres  des  Paracéphaliens, 
s’ajoutent  généralement  les  anomalies  sui¬ 
vantes,  dont  l’ensemble  fait  des  Acépha- 
liens  les  plus  imparfaits  de  tous  les  êtres 
tératologiques,  après  les  Parasites  elles  Ani- 
diens. 

Le  corps,  plus  ou  moins  imparfait,  sou¬ 
vent  très  incomplet ,  est  constamment  de 
forme  binaire;  et  c’est  même  ce  qui  distin¬ 
gue  principalement  les  Acéphaliens  des  Ani- 
diens.  Mais ,  malgré  les  figures  faites  de  fan- 
•  taisie  et  les  assertions  fausses  de  quelques 
auteurs ,  cette  forme  binaire  est  toujours 
mal  symétrique.  Les  régions  droite  et  gau¬ 
che  présentent  constamment  des  anomalies 
plus  ou  moins  nombreuses  de  forme  ou  de 
proportions ,  qui  ne  se  répètent  pas  ou  se 
répètent  mal  d’un  côté  ou  de  l’autre.  Il  existe 
souvent ,  sur  une  grande  partie  de  la  surface 
du  corps,  et  aussi  des  membres,  des  émi¬ 
nences  irrégulières  provenant  de  l’accumu¬ 
lation  locale  du  tissu  cellulaire,  et  sur  d’au¬ 
tres  points,  des  plis  de  la  peau  et  des  enfon¬ 
cements  dont  la  disposition  est  très  variable. 
L’imperfection  de  la  symétrie  peut  même 
être  portée  au  point  qu’il  devienne  presque 
nécessaire  de  recourir  à  l’analyse  anatomi¬ 
que,  pour  distinguer  les  deux  moitiés  du 
corps,  ou  plus  exactement,  les  deux  parties 
homologues,  mais  dissemblables,  en  les¬ 
quelles  il  se  divise.  L’extrémité  supérieure 
du  corps  est  arrondie,  recouverte  de  tégu¬ 
ments,  et  quelquefois  garnie  de  poils,  qui 
sont  de  véritables  cheveux  ;  car,  au-dessous 
d’eux,  on  trouve  parfois  quelques  osselets 
en  connexion  avec  l’extrémité  cervicale  du 
rachis,  et  dans  lesquels  il  est  impossible  de 
méconnaître  les  rudiments  du  crâne. 

Le  nombre  des  membres  varie  de  4  à  1. 
Lorsqu’il  n’en  existe  qu’un,  c’est  toujours 
un  membre  abdominal.  Les  membres,  quel 
qu’en  soit  le  nombre  ,  sont  mal  proportion¬ 
nés,  contournés,  presque  toujours  pourvus 
de  moins  de  5  doigts,  et  surtout  terminés 
par  des  pieds-bots.  Le  renversement  du  pied 
en  dedans  est  le  cas  le  plus  commun;  mais 
les  autres  genres  de  pieds-bots,  et  surtout  le 
renversement  en  dehors,  s’observent  aussi 


chez  les  Acéphaliens.  Nous  avons  vu  quel¬ 
quefois  les  deux  pieds  du  même  sujet  ren¬ 
versés  en  sens  contraire,  et  les  auteurs  rap- 
portent  plusieurs  exemples  de  cette  dispo¬ 
sition. 

L’anus  est  le  plus  souvent  perforé,  mal¬ 
gré  l’assertion  contraire  de  quelques  au¬ 
teurs  ,  parmi  lesquels  on  est  étonné  d’avoir 
à  citer  Elben,  dont  l’ouvrage  sur  les  Acépha- 
liensest  d’ailleurs  fait  avec  tant  de  soin.  Les 
organes  externes  de  la  génération  existent 
presque  toujours ,  mais  si  imparfaitement 
conformés  dans  beaucoup  de  cas,  que  la 
détermination  du  sexe  est  impossible  sans 
dissection. 

Avec  ces  anomalies  extérieures  coïncide 
constamment  l’état  imparfait  de  tous  les 
viscères,  soit  de  la  région  sous -ombilicale 
de  l’abdomen,  soit,  et  cette  distinction  est 
très  importante,  de  la  région  sus-ombili¬ 
cale  et  du  thorax.  Les  viscères  de  la  région 
sous-ombilicale,  l’intestin  ,  les  organes  uri¬ 
naires,  les  organes  génitaux  intérieurs,  exis¬ 
tent  d’ordinaire;  et  l’intestin  même  con¬ 
stamment,  au  moins  en  ce  qui  concerne  la 
plus  grande  partie  du  gros  intestin  et  la 
fin  de  l’iléum.  Au  contraire ,  les  viscères  de 
la  région  sus-ombilicale  de  l’abdomen ,  la 
portion  supérieure  de  1  intestin,  l’estomac, 
la  rate,  le  foie,  le  pancréas ,  et  surtout  les 
organes  thoraciques,  les  poumons  et  le  cœur, 
sont,  le  plus  souvent,  non  seulement  mal 
conformés,  incomplets,  plus  ou  moins  ru¬ 
dimentaires,  mais  même  entièrement  ab¬ 
sents.  Pendant  long-temps  même  on  a  re¬ 
gardé  tous  les  Acéphaliens  comme  totale¬ 
ment  dépourvus  de  cœur,  et  Elben  a  cru 
pouvoir  présenter  comme  exactement  équi¬ 
valentes  ces  deux  expressions  :  Monstres  acé¬ 
phales  et  Monstres  privés  de  cœur;  mais  il 
est  incontestable  aujourd’hui  qu’un  cœur  ru¬ 
dimentaire  peut  exister,  aussi  bien  que  des 
poumons  rudimentaires  ,  chez  un  véritable 
acéphalien. 

Le  développement  de  tous  les  autres  appa¬ 
reils  organiques  est  proportionnel  à  celui 
des  viscères  digestifs ,  respiratoires  et  circu¬ 
latoires.  Le  squelette  est  toujours  très  in¬ 
complet,  et  le  rachis  lui -même  peut  man¬ 
quer  presque  complètement.  Un  auteur  as¬ 
sure  même  avoir  constaté  dans  un  cas  l’ab¬ 
sence  complète  de  la  colonne  vertébrale ,  y 
compris  le  sacrum.  La  moelle  épinière  est 


4 


ACE 


ACE 


ordinairement,  comme  le  rachis,  très  in¬ 
complète,  et  paraît  aussi  pouvoir  manquer 
en  entier.  Les  nerfs  existent  au  contraire 
constamment,  de  même  que  le  grand  sym¬ 
pathique  ;  mais  ils  sont  imparfaits.  Les  mus¬ 
cles,  toujours  peu  distincts  dans  la  plupart 
des  régions  du  corps,  sont  souvent  tout-à- 
fait  confondus,  comme  chez  les  jeunes  em¬ 
bryons.  Enfin  le  système  vasculaire  présente 
une  multitude  d’imperfections,  comme  on 
peut  le  prévoir  par  ce  qui  a  été  dit  plus  haut 
des  divers  viscères,  et  spécialement  du  cœur. 

Les  faits,  dont  nous  venons  d’offrir  le  ré¬ 
sumé,  démontrent  la  liaison  intime  qui 
existe,  chez  les  Acéphaliens,  entre  les  modi¬ 
fications  extérieures  de  l’être  et  les  anoma¬ 
lies  de  ses  organes  intérieurs.  Tout  monstre 
de  cette  famille,  en  même  temps  qu’il  est  à 
l’extérieur  irrégulièrement  conformé  et  im¬ 
parfaitement  symétrique,  présente  à  l’inté¬ 
rieur  une  organisation  très  simple  et  très 
imparfaite,  les  viscères  thoraciques  man¬ 
quant  plus  ou  moins  complètement ,  et  les 
viscères  abdominaux  étant,  les  uns  absents, 
les  autres  incomplets.  Ce  résultat  est  aussi 
général,  aussi  rigoureusement  établi,  que 
l’est  en  Zoologie  la  possibilité  de  ramener 
un  animal  à  son  type  sur  le  seul  examen  de 
ses  caractères  extérieurs ,  et  de  déterminer 
immédiatement,  avant  tout  examen  anato¬ 
mique  ,  les  principales  modifications  de  son 
organisation  interne. 

Tous  semblables  entre  eux,  comme  il  ré¬ 
sulte  de  cette  remarque  ,  par  les  conditions 
générales  de  leur  organisation,  les  Acépha¬ 
liens  le  sont  aussi,  et  d’une  manière  singu¬ 
lièrement  frappante,  par  les  circonstances 
de  leur  naissance ,  sur  lesquelles  Elben  et 
surtout  Geotîroy  St.-Hilaire  ont  appelé  l'at¬ 
tention  des  Tératologues.  Ces  monstres ,  qui 
presque  toujours  tiennent  au  monde  avant 
ternie,  naissent  jumeaux,  quelquefois  même 
plus  que  bijumeaux,  et  en  outre,  comme  on 
va  le  voir,  dans  des  rapports  constants  avec 
leur  jumeau.  Celui-ci  est  bien  conformé,  et 
beaucoup  plus  volumineux  que  son  frère. 
L’un  et  l’autre  n’ont  en  commun  qu’un  seul 
placenta,  et  des  deux  c’est  le  jumeau  bien 
conformé  qui  naît  le  premier  ;  l’acéphalien 
le  suit,  soit  immédiatement,  soit  après  un 
intervalle  de  plusieurs  minutes,  ou  même 
de  plusieurs  heures.  Une  autre  circonstance 
extrêmement  remarquable  par  sa  constance 


63 

est  la  similitude  des  sexes  des  deux  jumeaux. 
En  effet,  dans  les  cas  où  les  sexes  sont  in¬ 
diqués  par  les  auteurs ,  on  trouve  tou¬ 
jours  que  les  jumeaux  sont  extérieurement , 
tous  deux  mâles ,  tous  deux  femelles,  ou, 
comme  l’a  rapporté  Eatzky  ,  tous  deux  her¬ 
maphrodites  ;  et  même,  si  un  acéphalien 
sans  sexe  naît  avec  un  jumeau  ,  soit  mâle, 
soit  femelle,  on  peut  être  presque  assuré, 
en  soumettant  l’acéphalien  à  une  dissection 
exacte,  de  trouver  au  moins  quelques  par¬ 
ties  d’un  appareil  générateur,  mâle  dans  le 
premier  cas,  femelle  dans  le  second.  Quand 
un  acéphalien  naît  avec  2  ou  3  frères,  il  res¬ 
semble  pareillement  par  son  sexe,  soit  à  l’un 
d’eux  ,  soit  même  à  tous  à  la  fois. 

Le  jumeau  d’un  acéphalien  naît  ordinai¬ 
rement  plein  de  vie ,  et  souvent  même  com¬ 
plètement  viable.  L’acéphalien,  au  contraire, 
dont  l’organisation  réalise  à  tant  d’égards 
celle  d’un  jeune  embryon  ,  non  seulement 
n’est  pas  viable,  mais  encore  ne  saurait  pro¬ 
longer  sa  vie  au-delà  du  moment  même  de 
sa  naissance.  Une  fois  hors  des  eaux  de 
l’amnios,  il  meurt  avec  une  extrême  promp¬ 
titude,  et  sans  même  avoir  donné  de  signes 
de  vie.  Deux  auteurs  italiens  parlent  seuls 
de  quelques  mouvements  qu’aurait  exécutés 
un  acéphalien  en  naissant  ;  encore  leur  té¬ 
moignage  doit-il  être  révoqué  en  doute;  car 
toutes  les  relations  bien  faites  attestent  que 
les  Acéphaliens  ,  comme  les  Paracéphaliens 
et  les  Anidiens,  ne  sauraient  vivre  un  seul 
instant  au  milieu  des  conditions,  pour  eux 
inharmoniques ,  du  monde  extérieur. 

Après  avoir  fait  connaître  les  principaux 
faits  relatifs  à  l’organisation  et  aux  circon¬ 
stances  de  la  naissance  des  Acéphaliens  con¬ 
sidérés  en  général ,  il  nous  reste  à  indiquer 
les  principaux  caractères  distinctifs  sur  les¬ 
quels  repose  la  division  en  genres  de  cette 
famille,  composée  dès  a  présent  d’un  très 
grand  nombre  d’êtres  anomaux.  Les  genres 
auxquels  nous  avons  cru  devoir  les  rappor¬ 
ter  sont  au  nombre  de  trois,  et  sont  dénom¬ 
més  et  caractérisés  comme  il  suit  : 

I.  acéphale.  Acephalus  (àx/tpa )oç).  Caract.: 
Corps  imparfaitement  symétrique,  irrégu¬ 
lier,  mais  dont  les  diverses  régions  sont  bien 
distinctes;  thorax  existant  complètement  ou 
presque  complètement,  et  portant  les  mem¬ 
bres  thoraciques  ou  au  moins  l’un  d’eux.  Ce 
g.  comprend  les  Acéphaliens  les  moins  éloi- 


64 


ACE 


ACE 


gnés  de  l’état  normal  :  ils  sont  privés  seule¬ 
ment  de  la  tête  et  des  organes  qui  manquent 
généralement  avec  elle ,  et  par  conséquent 
sont  encore  aussi  complets,  aussi  entiers 
que  peuvent  l’être  des  Acéphaliens.  On  con¬ 
naît  dès  à  présent  un  assez  grand  nombre 
d’ Acéphales,  tous  nés  dans  l’espèce  humaine. 

II.  péracéphale.  Peracephalus  (.7 r/pa  ,  au- 
delà;  àxscpodoç,  acéphale).  Caract.  :  Corps  im¬ 
parfaitement  symétrique,  irrégulier,  ayant 
ses  diverses  régions  bien  distinctes;  point 
de  membres  thoraciques. 

Ce  genre,  dont  les  conditions  ont  été  déjà 
observées  dans  50  individus ,  et  qui  est  l’un 
des  groupes  tératologiques  les  plus  nom¬ 
breux  ,  présente  un  degré  de  plus  d’anoma¬ 
lie  que  le  genre  précédent.  Ce  n’est  plus 
seulement  ici  la  tête,  mais  aussi  les  mem¬ 
bres  supérieurs,  et  avec  eux  une  partie  sou¬ 
vent  très  considérable  du  tronc,  qui  man¬ 
quent  entièrement ,  ou  dont  la  dissection 
fait  retrouver  tout  au  plus  quelques  vesti¬ 
ges.  Dans  quelques  uns  même  l’anomalie 
est  portée  si  loin,  que  le  tronc  semble  réduit 
au  tronçon  pelvien  du  corps.  Ce  genre  a  été 
surtout  observé  chez  l’homme  ;  mais  on  en 
connaît  aussi  quelques  exemples  chez  le 
mouton  et  le  cerf. 

III.  mylacéphale.  Mylacephalus  (c’est-à- 
dire  :  acéphale  -  môle;  pv\n,  môle;  àxt- 
cpoc \oq).  Caract.:  Corps  non  symétrique,  très 
irrégulier,  informe,  ayant  ses  diverses  ré¬ 
gions  peu  ou  point  distinctes  ;  membres  très 
Imparfaits,  rudimentaires,  ou  même  pres¬ 
que  tous  nuis.  — Ce  genre,  par  lequel  la 
famille  des  Acéphaliens  se  lie  avec  celle,  plus 
anomale  encore,  des  Anidiens,  ne  se  com¬ 
pose  que  d’un  très  petit  nombre  de  cas ,  la 
plupart  observés  dans  l’espèce  humaine,  un 
autre  chez  la  chèvre.  „ 

Ainsi ,  des  trois  genres  de  monstruosités 
acéphaliques ,  l’un  n’est  connu  que  chez 
l’homme;  et  deux  observés  surtout  dans 
cette  même  espèce ,  se  sont  présentés  en  ou¬ 
tre  chez  quelques  ruminants,  tous  unipares, 
plus  rarement  bipares,  et  par  conséquent 
offrant  avec  l’espèce  humaine  une  similitude 
très  marquée  dans  l’une  des  conditions  les 
plus  importantes  de  leur  reproduction. 

Les  au  leurs  principaux  qui  ont  écrit  sur  les 
monstres  Acéphaliens  sont  :  Meckel  ,  Hand- 
buch  der  path.  Anal.,  t.  I.  —  Tiedemann, 
Anal.derkopflosen  Misgeb.  (Landshut,  1813). 


—  Béclard,  Mèm.  sur  les  Acéph.  dans  les 
Bull,  de  la  fac.  de  Med.,  ann.  1815  et  1817. 
■ —  Elben  ,  de  Acephalis  sive  Monst.  corde 
carent.,  Berlin,  1821  ;  ouvrage  spécial  dans 
lequel  sontrésumées  toutes  les  connaissances 
acquises  avant  Elben. — Geoff.  S.-Hil.,  Phil. 
anal.  t.  II,  et  Note  sur  V Acéph.  dans  la  Re¬ 
vue  méd.,  I,  1826.  — Vernière  ,  sur  les  fœtus 
acéph.  dans  le  Répert.  génér.  d’ Anal.,  t.  III, 

—  V.  aussi  notre  Hist.  génér.  des  Anoma¬ 
lies,  t.  II,  p.  464-528.  (Is.-G. S.-H.) 

*  ACÉPSiALOBRÂCHIE.  Acephalobra- 
chia  (à  priv.  ;  xt^aîkfi  ,  tête;  Sp  a^twv  ,  bras). 
térat.  —  Par  ce  nom  et  ceux  d'Acéphalé- 
nie  ,  d ’Acéphalochéirie  et  d ’ Acéphalénie  , 
M.  Breschet  a  proposé  de  désigner  les  mon¬ 
struosités  acéphaliques  compliquées  de  di¬ 
vers  états  imparfaits  des  membres.  V .  acé- 
phaliens.  (Is.-G.  S.-H.) 

ACÉPH  ALOCYSTES .Acephalocystis  (àxe- 
yaàoç,  sans  tête;  xua-T tç,  vessie).  IIELM. — 
G.  fondé  par  Laënnec  pour  renfermer  cer¬ 
tains  êtres  si  simples,  que  l’on  peut  mettre 
en  doute  s’ils  doivent  réellement  être  placés 
au  nombre  des  animaux.  Ils  consistent  en 
une  simple  vessie  plus  ou  moins  transparente  , 
sans  fibres  apparentes ,  sans  corps  ni  tête ,  et 
sans  aucun  orifice  naturel,  comme  remplie  d’un 
liquide  très  limpide,  et  toujours  renfermée  dans 
un  kyste  fibreux  ayant  des  communications  vas¬ 
culaires  avec  les  organes  qui  la  contiennent. 
Jamais  on  n’y  a  observé  de  mouvements 
spontanés,  même  dans  l’acception  la  plus 
simple  de  ce  mot;  jamais  on  n’y  a  pu  re¬ 
connaître  aucun  organe,  ni  rien  qui  ressem¬ 
ble  à  des  fonctions  digestives.  Cette  vessie 
constitue  à  elle  seule  l’organisme  tout  entier; 
elle  est  mince ,  fort  délicate,  et  se  laisse  dé¬ 
chirer  en  tous  sens  avec  une  égale  facilité , 
sans  j  amais  offrir  aucune  apparence  de  struc¬ 
ture  fibreuse.  On  peut  la  diviser  en  lamelles 
ou  feuillets ,  dont  le  nombre  varie  suivant  le 
degré  de  développement  des  individus.  Cou¬ 
pée  transversalement ,  et  examinée  ainsi  au 
microscope ,  on  y  reconnaît  alors  cette  divi¬ 
sion  en  feuillets ,  ce  qui  prouve  qu’elle  n’est 
pas  purement  artificielle,  comme  le  pensent 
certains  auteurs. 

Sont-ce  là  des  organismes  à  part?  et  pou¬ 
vons-nous  donner  le  nom  d’animaux  à  des 
êtres  chez  lesquels  la  vie  ne  se  manifeste  par 
aucune  des  fonctions  propres  à  la  vie  ani¬ 
male?  Beaucoup  d’auteurs ,  en  effet,  n’v  ont 


I 


ACE 


ACE 


65 


vu  autre  chose  que  des  productions  morbi¬ 
des.  Rudolphi  et  Blumenbach  sont  de  ce 
nombre;  et,  bien  que  ceux  qui  professent 
l’opinion  contraire  soient  en  très  forte  ma¬ 
jorité,  nous  devons  reconnaître  qu’elle  ne 
s’appuie  sur  aucune  preuve  positive  ;  il  nous 
semble  même  impossible  de  l’adopter  sans 
restriction.  On  a  cité  ce  fait,  que  le  liquide 
interne  est  tou t— à  fait  limpide  et  fort  diffé¬ 
rent  de  celui  dans  lequel  la  vessie  est  plon¬ 
gée  à  l’intérieur  du  kyste  qui  l’enveloppe; 
et  Laënnec  voit  là  une  véritable  assimila¬ 
tion.  On  a  allégué  aussi  l’espèce  de  parenté 
intime  qui  semble  unir  ces  êtres  si  singu¬ 
liers  avec  les  vessies  des  Floriceps  ,  des  Cœ- 
nures,  des  Cysticerques  et  des  Echinoco- 
ques;  enfin  Kuhn,  médecin  àNiederbronn 
(Alsace),  a  fait  voir  qu’ils  ont  un  mode  de 
reproduction  bien  déterminé ,  et  qui  sem¬ 
blerait  démontrer  en  effet  que  ce  sont  là  des 
êtres  complets,  bien  que  réduits  à  une  ex¬ 
cessive  simplicité.  Cette  reproduction  se  fait 
par  des  gemmes  qui  se  développent  entre  les 
feuillets  de  la  vésicule  mère,  et  qui,  une 
fois  parvenus  à  un  certain  degré  d’accrois¬ 
sement,  se  détachent,  soit  en  dehors  de 
cette  même  vésicule,  soit  dans  l’intérieur  de 
sa  cavité  ,  suivant  qu’ils  appartiennent  à 
l’espèce  que  Kuhn  a  désignée  sous  le  nom 
d 'Endogène,  et  que  l’on  ne  rencontre  que 
chez  l’homme;  ou  à  celle  que  l’on  trouve 
chez  le  bœuf  et  le  mouton  ,  et  qui  a  reçu  du 
même  observateur  le  nom  d 'Exogène. 

De  ces  3  arguments,  le  ïer  nous  semble  peu 
concluant;  le  2me  l’est  peut-être  davantage. 

Les  rapports  intimes  qui  existent  entre 
les  êtres  qui  nous  occupent  et  les  vers  que 
Laënnec  a  désignés  sous  le  nom  de  Vésicu¬ 
laires,  et  qui  portent  colleetivemeut ,  dans 
une  foule  d’ouvrages ,  celui  d ’  Hydatides,  ces 
rapports,  disons -nous,  sont  incontesta¬ 
bles;  or,  nous  avons  vu  nous-même,  au  mi¬ 
croscope,  et  Leblond  avait  signalé  avant 
nous,  des  mouvements  propres  dans  l’espèce 
de  vésicule  albumineuse  où  les  Floriceps 
sont  enfermés  [V.  floriceps).  Quantau  mode 
de  reproduction  signalé  par  Kuhn  ,  il  rap¬ 
pelle  complètement  celui  des  utriculcs  du 
tissu  cellulaire  des  plantes ,  tel  que  les  Bo¬ 
tanistes  le  conçoivent  aujourd’hui. 

Ce  qui  nous  semble  ressortir  de  ces  faits , 
c’est  que  les  Acéphalocystes  ont  une  exi¬ 
stence  propre  et  distincte  de  celle  des  organes 


dans  lesquels  on  les  trouve  enfermées  ;  mais 
il  nous  paraît  aussi  que ,  pour  arriver,  du 
moins  dans  l’état  actuel  de  la  question ,  à 
dire  que  ce  sont  des  animaux,  il  faudrait  dé¬ 
pouiller  ce  dernier  terme  de  tout  ce  que  sa 
définition  renferme  de  précis.  Ce  sont  des 
êtres  équivoques,  dont  la  science  n’a  pro¬ 
bablement  pas  encore  su  saisir  les  véritables 
caractères,  et  qui  nous  paraissent  rester  en 
dehors  de  ces  définitions  des  3  règnes ,  dans 
lesquels,  au  premier  coup  d’œil,  tous  les 
êtres  sembleraient  devoir  naturellement  ve¬ 
nir  se  grouper. 

Les  2  esp.  d’ Acéphalocystes  que  nous  avons 
déjà  mentionnées  d’après  Kuhn ,  se  rencon¬ 
trent  dans  les  principaux  viscères  ;  mais  sur¬ 
tout  dans  le  foie,  les  poumons,  la  rate,  les 
épiploons,  etc.  Elles  y  sont  l’origine  d’une 
maladie  désignée,  dans  les  bœufs,  sous  le 
nom  de  pommelière ,  ou  vulgairement  sous 
celui  de  poches  d’eau.  En  général ,  elles  sont 
enkystées;  on  en  a  pourtant  trouvé  qui 
étaient  complètement  libres,  dans  la  cavité 
des  plèvres  (Dr  Freteau),  dans  la  vessie  uri¬ 
naire  (Béclard),  dans  la  cavité  de  l’arach¬ 
noïde  (Rostan),  dans  les  veines  pulmonaires 
(Andral)  ;  mais  la  lecture  que  nous  avons 
faite  des  mémoires  où  ces  faits  sont  déposés 
ne  nous  a  pas  paru  démontrer  suffisamment, 
ou  que  ce  fussent  véritablement  des  Acé¬ 
phalocystes,  ou  qu’elles  ne  fussent  pas  tom¬ 
bées  des  poumons  dans  la  cavité  pleurale , 
des  reins  dans  la  vessie,  etc. 

Lorsque  les  Acéphalocystes  sont  renfer¬ 
mées  dans  un  kyste ,  on  les  y  trouve  isolées 
ou  réunies  au  nombre  de  2 ,  3 ,  4 ,  et  même 
6  ou  8,  dans  un  même  kyste,  suivant  que 
celle  qui  la  lre  a  occupé  le  kyste,  a  déjà  été 
ou  non  fécondée.  On  rencontre  quelquefois 
les  débris  de  l’Acéphalocyste  mère ,  surtout 
lorsqu’elle  appartient  à  l’espèce  endogène 
qui  se  développe  par  l’emboîtement  des  gem¬ 
mes.  Kuhn  a  fait  voir  comment  certains  tu¬ 
bercules  peuvent  devoir  leur  existence  à  la 
présence  et  à  la  destruction  successive  de  ces 
productions  dans  le  parenchyme  des  organes. 

M.  H.  Cloquet  a  le  1er  proposé  de  regarder 
comme  des  Acéphalocystes,  les  vésicules  qui 
se  développent  dans  l’affection  de  l’utérus, 
désignée  communément  sous  le  nom  de 
môle  hydatique  ;  elles  constituent  l’esp.  qu’il- 
a  appelée  A.  en  grappe  (A.  racemosa ).  La 
plupart  des  auteurs  qui  ont  traité  ce  sujet 

5 


T.  I. 


GG 


ACE 


depuis  M.  H.  Cloquet,  ont  refusé  d’admet¬ 
tre  celte  opinion ,  qui  ne  pourra  être  discu¬ 
tée  d’une  manière  définitive  que  lorsque  de 
nouveaux  travaux  auront  mieux  fait  con¬ 
naître  les  caractères  génériques  des  Acépha- 
locystes ,  et  la  nature  des  productions  dont 
il  s’agit.  Nous  nous  contenterons  donc ,  pour 
cette  question ,  ainsi  que  pour  plusieurs  au¬ 
tres  relatives  au  même  sujet,  de  renvoyer 
aux  ouvrages  spéciaux  des  auteurs  suivants  : 
Laënnec,  Mém ,  sur  les  vers  vésiculaires,  in-4°, 
p.  96  et  170,  avec  planches.  —  H.  Cloquet, 
Faune  des  médecins,  art.  Acéphalocystes.  — 
Cruveilhier,  Anal,  path.,  art.  Maladies  du 
foie ,  de  la  raie  et  du  grand  épiploon  ;  art.  Acèr 
phalocystes  du  Dict.  de  Mèd  et  de  Chir. 
prat.  —  Kuhn,  Recherches  sur  les  Acéphalo- 
ct/s<e.s,etc.,dansles  Mém.  de  la  Soc.  d’hist.  nat. 
de  Strasbourg  ,  i.  \  ;  art.  reproduit  en  grande 
partie  dans  les  Ann.  de  la  Soc.  d’Ilist.  nat., 
t.  XXIX,  lre  série.  —  Leblond  ,  Allas  de 
l’ouvrage  de  Brernser,  pl.  10  et  11,  et  p.  17 
et  suiv.,  29etsuiv.  du  texte  explicatif,  etc., 
etc.  —  Nous  reviendrons  nous-même,  à  l’art. 
Hydutides,  sur  diverses  questions  qui  nous 
semblent  devoir  gagner  à  être  traitées  d’une 
manière  plus  générale,  et  notamment  sur 
celle  du  développement  originaire  de  ces 
êtres  singuliers  au  sein  des  organes. 

(L.  Doyère.) 

*  ACÉPÎIALOGASTRIE.  Acephalogas- 
tria  (  à  priv.  ;  xscpaXv),  tête  ;  yaa-Tvip ,  rp6q,  ven¬ 
tre).  ter at.  —  Nom  proposé  par  M.  Breschet 
pour  les  Monstruosités  acéphaliques  avec 
absence  du  thorax  et  de  l’abdomen.  V.  acé- 
PHALLENS.  (ï.  G.  S. -H.) 

"ACÉPHALOMIE.  Acephalomia  (à  priv.; 
x£tpaXvj ,  tète  ;  âXwfxat ,  s’écarter  du  type;  de¬ 
venir  monstrueux),  térat.  —  V .  acépiialo- 
BRACIIIE.  (I.  G.  S.-H.) 

ACÉPîIALOFHORES.  Acephalophori  (à 
priv.;  xîcpoc  Xy)  ,  tête;  «popoç ,  porteur),  moll. 
—  M.  de  Blainville,  dans  son  Manuel  de  Ma¬ 
lacologie  ,  a  substitué  à  tort  ce  nom  à  celui 
d’ Acéphales.  Ce  mot  Acéphale  convient  très 
bien  à  des  animaux  dépourvus  de  tête,  tandis 
qu’Acéphalopbore  signifierait,  à  la  rigueur, 
animal  portant  une  tête  ,  et  cependant  sans  tête. 
Nous  pensons  que  M.  de  Blainville  n’a  créé 
ce  mot  défectueux  que  pour  le  mettre  en 
consonnance  avec  celui  de  Céphalophores , 
qu’il  propose  pour  les  Mollusques  qui  ont 
véritablement  une  tête.  (Desh.) 


AGÉ 

*  ACÉPHALOSTOMIE.  Acephalostomia 
(à  priv.;  xs<pa Xv?  ,  tête  ;  c rropoc ,  bouche).  Tɬ 
RAT.  —  Syn.  de  Monstruosité  acéphalique, 
proposé  par  M.  Breschet,  qui  a  voulu,  par  ce 
mot,  rappeler  spécialement  l’absence  de  la 
bouche,  nécessairement  liée,  chez  tous  les 
Acéphaliens  ,  à  l’absence  de  la  tête.  F.  acé- 

PHALIENS.  (LG.  S.-H.) 

“  ACÉPIf  ALOTHORIE.  Acephalolhoria 
(à  priv.;  xe< paXvf,  tête;  3wpaÇ,  tronc),  térat. 

—  Nom  proposé  par  M.  Breschet  pour  les 
Monstruosités  acéphaliques  avec  absence  du 
thorax.  V.  acéphaliens.  (I.  G.  S. -H.) 

ACER  [Acer,  vigoureux),  bot.  pii.  —  Nom 
latin  du  g.  Érable.  (Sp.) 

*  ACÉRACÉES.  Aceraceæ.  bot.  pii.  — 

Bindley  a  substitué  ce  nom  à  celui  d ’Acéri- 
nées.  (Ad.  J.) 

*  ACERANTHUS  («  priv.  ;  x/paç ,  corne  ; 
avôoç,  fleur;  sans  cornets  ou  éperons),  bot.  pii. 

—  Nous  avons  établi  ce  g.  sur  une  plante 
de  la  famille  des  Berbéridées,  voisine  des 
Epimedium  ,  dont  elle  diffère  par  ses  feuil¬ 
les  munies  seulement  de  2  folioles ,  et  sur¬ 
tout  par  ses  fleurs  dépourvues  de  cornets  et 
formées  de  2  verticilîes  alternes,  composés 
chacun  de  deux  pétales  blancs,  étalés.  Les  au¬ 
tres  caract.  sont  communs  au x Epimedium.— 
On  n’en  connaît  qu’une  esp.  du  Japon,  in¬ 
troduite  dans  nos  jardins  par  Siebold.  (J.D.) 

ACERAS  (à  priv.;  x/paç ,  corne),  bot.  pii. 

—  R.  Brown  a  proposé  d’établir,  sous  ce 

nom,  dans  la  famille  des  Orchidées ,  un  g. 
que  plus  tard  L.  C.  Richard  a  décrit  sous  le 
nom  de  Loroglossum.  11  se  rapproche  singu¬ 
lièrement  des  vrais  Orchis,  dont  il  diffère 
surtout:  1°  par  son  labelle  dépourvu  d’épe¬ 
ron,  ou  n’en  ayant  qu’un  excessivement 
court;  2°  par  ses  deux  masses  polliniques  ve¬ 
nant  se  terminer  sur  une  glande  ou  rétinacle 
unique  (comme  dans  le  g.  Serapias),  et  non 
chacune  sur  une  glande  distincte,  caract.  des 
véritables  esp.  du  g.  Orchis.  —  À  ce  g.  ap¬ 
partiennent  le  Salyrium  hircinum  L.,  l’O- 
pkrys  anthropophora  Wild.,  et  YOphrys  an- 
thropomorpha  du  même,  qui  n’en  est  peut- 
être  qu’une  simple  variété.  (A.  R.) 

ACERATES,  Elliot.  (à  priv.  ;  x/paç,  p a- 
toç,  corne),  bot.  ph.  —  G.  de  plantes  de  la 
famille  des  Asclépiadées ,  particulier  aux 
provinces  méridionales  de  l’Amérique  sep¬ 
tentrionale.  Il  diffère  des  Asc.lepias  par  l’ab¬ 
sence  des  petites  pointes  qu’on  remarque  à 


ACE 


ACE 


l’intérieur  des  cornets  qui  composent  la  cou¬ 
ronne  staminale  dans  ces  derniers.  —  Le  g. 
Acerales  renferme  aujourd’hui  plusieurs  es¬ 
pèces ,  la  plupart  inédites  ou  confondues 
avec  celles  du  g.  Asclepias .  Il  a  pour  syno¬ 
nyme  V Ananlherix  Nutt.  (J.  D.) 

“ACERATIUM,  DG.  (à  priv.  ;  xspartov  , 
petite  corne),  bot.  pii.  —  G.  ou  s. -g.  de  la 
famille  des  Éléocarpées,  ne  différant  du  g. 
Elœocarpus  que  par  des  pétales  à  onglets  ve¬ 
lus  et  des  anthères  non  sétifères  au  sommet. 
Wight  et  Arnott  ( Prodr .  flor.  penins.  Ind.,  v, 
I,  p.  82)  sont  d’avis  que  les  Aceratium  doi¬ 
vent  être  réunis  aux  Elœocarpus.  M.  DeCan- 
dolle  n’en  signale  qu’une  espèce.  (Sp. 

*  ACERDÈSE  (àxep&jç,  non  profitable; 

c.-à-d.  d’un  mauvais  emploi  dans  les  arts). 
min.  —  Même  chose  que  Manganite  ou  Man¬ 
ganèse  oxydé  hydraté.  (Del.) 

*  ACERE.  A  cents  (à  priv.  ;  x/paç ,  corne). 

ins.  —  G.  de  l'ordre  des  Coléoptères  penta¬ 
mères,  famille  des  Lamellicornes,  établi  par 
M.  Dejean  (3e  édit,  de  son  Catal .),  qui  n’en  a 
pas  publié  les  caractères.  Il  renferme  2  esp. 
du  Brésil,  nommées  par  lui ,  l’une  A.  dams, 
et  l’autre  A.  monachus.  (D.) 

*  ACERE.  Akera  et  mieux  'Accra  (axspoç, 
sans  cornes;  animal  sans  tentacules  .  moll. 
—  L’absence  des  tentacules  n’est  pas  propre 
seulement  au  g.  Accra  de  Muller,  mais  en¬ 
core  à  toute  la  famille  des  Bulléens  de  La- 
inarck.  Muller  donnait  le  nom  d’ Acéré  à  2 
esp.  fort  distinctes,  1  ’Acera  bullosa,  qui  ap¬ 
partient  au  g.  Bulla  Lamk.,  eti ’A.  carnosa, 
qui  est  le  g.  Doridium  ,  Mick.  (Desh.) 

ACÉRÉ.  Acerosus  ( acus ,  aiguille),  bot. — 
On  appelle  feuilles  acérées  celles  qui  sont 
étroites,  aigues,  dures  etpersistantes,  comme 
celles  de  beaucoup  de  Pins  et  de  Sapins. 

(A.  R.) 

ACÉRÉES.  Acera  (a xtpoç,  sans  cornes). 
moll.  —  Tel  est  le  nom  que,  dans  ses  fa¬ 
milles  naturelles  du  règne  animal,  Latreille 
a  donné  à  une  famille  qui  correspond  à  celle 
des  Bulléens  de  Laniarck.  (Desh.) 

ACÉRÉS.  Acera  (à  priv.;  x/paç,  corne). 
arachn.' — M.  Walckenaër  [Uisl.  nat.  des  Ap¬ 
tères)  désigne  sous  ce  nom  la  lre  classe  des 
insectes  aptères  ,  ainsi  caractérisée  :  Ani¬ 
maux  ne  subissant  point  de  métamorphoses, 
privés  d’ailes  et  ayant  un  corselet  réuni ,  en 
entier  ou  en  partie,  à  la  tète,  conformation 
qui  a  fait  désigner  cette  partie  sous  le  nom 


67 

de  céphalothorax.  —  Cette  classe,  qui  cor¬ 
respond  aux  Arachnides ,  comprend  :  les 
Aranéides,  Phrynéides,  Scorpionides ,  Sol- 
pugides,  Phalangides  et  Acarides.  (H.  L.) 

ACÉREVE.  poiss.  —  Nom  spécif.  d’une 
esp.  de  Percoides  à  une  seule  dorsale,  à  7 
rayons  branchiaux,  à  dents  en  velours,  et 
dont  Cuvier  a  fait  le  nom  générique  latin 
d’un  g.  qui  comprend  aujourd’hui  3  esp., 
VA.  vulgaris,  VA.  Schreizeri  et  VA.  Ilossiœ, 
celle-ci  était  le  Perça  acerina  de  Gulden- 
stædt.  (Val.) 

ACÉRINE.  Acerina.  crust. —  G.  de  l’or¬ 
dre  des  Isopodes,  établi  par  M.  Rafinesque, 
qui  n’en  a  pas  indiqué  les  caractères. 

(H.  L.) 

ÂCEUIWEES.  Acerineœ.  BOT.  PU.  —  La 
famille  des  Erables  ou  Acérées  de  Jussieu 
contenait  deux  sections  ayant  pour  types, 
l’une  l’Erable,  l’autre  le  Marronnier.  Cha¬ 
cune  de  ces  sections  est  devenue  plus  tard 
une  famille  distincte ,  dont  la  lre,  qui  a  reçu 
le  nom  d’Acérinées  ,  présente  lescaract.  sui¬ 
vants  :  Cal.  divisé  ordinairement  en  5  ,  plus 
rarement  en  4-9  parties,  à  préfloraison  im¬ 
briquée.  Pétales  en  nombre  égal,  insérés  sur 
le  pourtour  d’un  disque  charnu,  hypogyni- 
que  ,  manquant  quelquefois.  Etam.  insérées 
sur  le  même  disque,  en  nombre  toujours  dé¬ 
fini,  quelquefoiségaî  à  celui  des  autres  parties 
de  la  fleur,  ordinairement  plus  grand,  mais 
cependant  non  proportionnel,  généralement 
celui  de  8.  Ovaire  à  2  lobes,  entre  lesquels 
s’élève  le  style,  partagé  à  son  sommet  en  2 
stigmates  ;  chacun  de  ces  lobes  répond  à  une 
loge  contenant  2  ovules  collatéraux,  adnés 
par  leurs  faces  internes  à  un  large  placenta. 
Le  fruit  se  sépare  en  2  samares  mono  ou  di- 
spermes.  Graines  attachées  à  l’angle  interne 
de  la  loge,  dressées,  à  tégument  un  peu 
charnu,  dépourvues  de  périsperme ,  à  2  co¬ 
tylédons  foliacés,  chiffonnés ,  superposés  et 
recourbés  au-dessus  de  la  radicule  inférieure. 
—  Les  esp.  de  cette  famille  sont  des  arbres  à 
feuilles  opposées,  simples,  rarement  pennées, 
dépourvues  de  stipules,  à  fleurs  souvent  po¬ 
lygames,  quelquefois  même  complètement 
dioïques,  disposées  en  corymbes  ou  grappes 
axillaires  ,  dans  lesquels  les  latérales  sont  le 
plus  souvent  réduites  aux  étamines  avec  un 
pistil  avorté.  Elles  habitent  les  parties  tem¬ 
pérées  de  l’hémisphère  septentrional.  — 
genres  :  Acer ,  I i.;lVegundium  ,  Raf.  (Ad.  J.) 


68 


ACE 


ACE 


*  ACEBGMM  (  axspoç ,  sans  cornes  ou 

pointes  ;  b$o-ûq,  «ïov toç,  dent),  mam. — M.  Jour¬ 
dan,  de  Lyon,  appelie  ainsi  un  g.  ou  plu¬ 
tôt  une  section  qu’i!  a  proposé  d’établir  par¬ 
mi  les  Roussettes  pour  une  espèce  de  Pile 
Luçon,  assez  voisine  par  le  port  et  la  taille 
du Pteropus  fuscus  ou  edulis,et  qui  est  carac¬ 
térisée  surtout  par  la  saillie  des  tubercules 
mousses  de  ses  molaires.  Cette  espèce  avait 
reçu  de  feu  Eschscholtz  le  nom  de  Pteropus 
subu  la  lus ,  et  M.  Meyer  l’a  nommée  depuis 
Pt.  pyrocephalus.  fC.  d’O.) 

*  ACEROT1IERÏUM  (axcpoç,  sans  cornes; 

Qviplov  ;  animal),  mam.  ross.  —  Nom  donné 
par  M.  Ivaup  à  un  animal  dont  les  dents  sont 
tout-à-fait  semblables  à  celles  des  Rhinocé¬ 
ros ,  mais  qui  avait,  comme  les  Tapirs,  4 
doigts  aux  pieds  de  devant,  3  à  ceux  de  der¬ 
rière  ,  et  dont  les  os  du  nez,  minces,  étroits 
et  recourbés  en  dehors,  ne  portaient  vrai¬ 
semblablement  pas  de  cornes.  L’espèce  dé¬ 
crite,  qui  paraît  être  le  Rhinocéros  incisivus 
de  Cuvier,  porte  le  nom  d 'A.  incisivum. 
M.  Lartet  a  trouvé  dans  les  environs  d’Auch 
une  espèce  de  rhinocéros  à  4  doigts  aux  pieds 
de  devant,  qui  est  probablement  du  même 
g.,  sinon  de  la  même  espèce.  V.  rhinocéros 
fossile.  (L.  d.) 

ACÉTABUL AHUB .  bot.  or.  —V.  acé- 

TABULE. 

ÂCÉTABEEABÏÉES  [Aceiabulum ,  petit 
vase),  bot.  cr.  —  Famille  d’Aigues  marines, 
que  nous  proposons  pour  renfermer  le  seul 
g.  Acétabuîe.  (Buj.) 

ACÉTABULE  ou  acétabulaire  {Aceiabu¬ 
lum  y  espèce  de  petit  vase),  bot.  cr.  —  G.  de 
Cryptogames  marines  (algues),  classé  à  tort 
parmi  les  Zoophytes,  mais  rapporté  au  règne 
végétal  par  M.  Raffeneau-Delilie ,  qui  a  pu 
l’étudier  vivant,  et  par  d’autres  observateurs 
plus  récents.  L’Acélabule,  en  acquérant  son 
entier  développement,  s’encroûte  de  sels  cal¬ 
caires  comme  les  Corailines  elles  Nulüpores, 
et,  comme  ces  objets, elle  avait  dû  être  prise 
pour  un  Zoophyte  par  Lamarck,  Lamou- 
roux,  Cuvier,  etc.,  qui  ne  l’avaient  vue  que 
sèche  dans  les  collections;  mais,  quand  on 
l’observe  encore  jeune  dans  les  eaux  de  la 
mer,  on  ne  peut  conserver  de  doute  sur  sa 
nature  végétale.  Alors,  en  effet,  elle  a  le  port 
et  la  forme  d’un  petit  agaric  vert,  demi- 
transparent,  composé  d’unstipe  creux,  épais 
de  7  à  -f  de  millimètre,  haut  de  5  à  !0  cen¬ 


timètres,  et  d’un  disque  en  ombrelle  un  peu 
concave  ou  en  soucoupe,  formé  de  60  à  90 
rayons  tubuleux  en  cônes  allongés ,  termi¬ 
nés  à  la  circonférence  par  une  extrémitéclose, 
arrondie,  et  se  mettant  en  communication 
avec  le  stipe,  par  leurs  pointes  réunies  à  un 
disque  central  de  1  à  2  millimètres.  De  ce 
disque  partent  des  filaments  confervoides, 
dichotomes ,  extrêmement  fins ,  que  divers 
naturalistes  ont  pris  pour  les  tentacules  des 
polypes  supposés.  Dans  les  rayons  tubuleux 
se  forment  des  gongyles  verts  du  même  cali¬ 
bre  que  ces  rayons ,  et  destinés  à  reproduire 
le  végétal.  Quand  ils  sont  devenus  libres, 
par  suite  de  la  destruction  des  bords  du  dis¬ 
que,  ces  gongyles  se  fixent  sur  des  pierres 
ou  sur  des  coquilles ,  et  se  développent  sous 
la  forme  d’une  tige  simple  d’abord  ,  d’où 
partent  des  filaments  confervoides,  et  à  l’ex¬ 
trémité  de  laquelle  se  forme  successivement 
l’ombrelle  qui  se  montre  d’abord  très  étroite, 
turbinée,  puis  de  plus  en  plus  évasée. 

On  ne  peut  encore  indiquer  avec  précision 
les  affinités  des  Acétubules  avec  les  autres 
Algues;  on  voit  bien  que,  par  leur  mode 
d’encroûtement,  elles  se  rapprochent  des 
Corailines,  et  que  par  la  production  de  leurs 
gongyles  ou  corps  reproducteurs ,  elles  ont 
des  affinités  avec  les  Conjuguées  ;  mais  on  ne 
pourrait,  comme  vient  de  le  faire  Moneghini, 
dans  son  ouvrage  sur  l’organographie  et  la 
physiologie  des  Algues,  réunir  dans  une 
même  famille,  sous  le  nom  de  Siphonées , 
les  Acèlabules ,  les  V^auchéries ,  les  V alonia  , 
les Codium,  les  Halimeda  et  les  Anadyomènes. 
Lemieuxserait  de  constituer  provisoirement 
pour  ce  seul  genre  une  famille  des  Acétabu- 
lariées,  (Duj.) 

ACÉTABULÏFÈBES  (. Aceiabulum  ,  gobe¬ 
let,  coupe  ;  fero,  je  porte),  moll.  —  Division 
des  Céphalopodes,  renfermant  tous  les  ani¬ 
maux  de  cet  ordre  pourvus  de  cupules  ou  ven¬ 
touses.  Cette  coupe  correspond  aux  Cnjpio- 
dibranches  de  M.  de  Blainville,  et  aux  Di- 
branchiaia  de  M.  Owen.  V.  céphalopodes. 

(A.  d’Q.) 

ACÉTATES  (  Aceias ,  d’Acelum,  vinaigre). 
chim.  —  On  nomme  ainsi  les  combinaisons 
de  f  Acide  acétique  avec  les  diverses  bases. Les 
Acétates  sont  tous  très  solubles  dans  l’eau  , 
exceptécelui  d’argentet  celui  de  protoxyde  de 
mercure,  quile  sont  peu.  L’Acide  sulfurique 
en  dégage  une  odeur  de  vinaigre, vive,  agréa- 


AC  H 


ble  et  caractéristique.  La  chaleur  les  décom¬ 
pose  tous.  Ceux  qui  résistent  le  mieux  à  son 
influencesont  les  Acétates  alcalins.  L’Acétate 
d’argent  est,  au  contraire,  un  de  ceux  dont 
la  décomposition  est  la  plus  facile.  Parmi  les 
produits  de  ces  décompositions,  on  remar¬ 
que  particulièrement  l’Acide  acétique,  l’A¬ 
cétone,  l'Acide  carbonique  et  l’eau. 

On  croit  que  l’Acétate  de  potasse  se  ren¬ 
contre  en  petite  quantité  dans  la  sève  des 
végétaux.  Tous  les  autres  sont  le  produit  de 
l’art. 

Les  principaux  sont:  1°  V Acétate  d’alu¬ 
mine,  fréquemment  employé  dans  la  fabri¬ 
cation  des  toiles  peintes  ;  2°  l’ Acétate  de 
cuivre  neutre ,  connu  sous  le  nom  de  V erdet 
cristallisé,  et  que  l’on  prépare  en  traitant  le 
vert-de-gris  (sous-acétate  de  cuivre)  par  une 
dissolution  bouillante  de  vinaigre  distillé  ; 
3°  l’ Acétate  de  fer,  ou  pyrolignite  de  fer, 
dont  on  se  sert  beaucoup  en  teinture,  et  que 
l’on  substitue  avantageusement,  dans  beau¬ 
coup  de  cas,  au  Sulfate  de  fer;  4°  enfin,  les 
Acétates  neutre  et  tri-basique  de  plomb  ,  em¬ 
ployés  en  médecine  ou  dans  les  arts,  le  pre¬ 
mier  sous  le  nom  de  sel  ou  de  sucre  de  Sa¬ 
turne  ,  et  le  second  sous  le  nom  d’extrait  de 
Saturne.  (Pel.) 

*  ACÈTES  (nom  mytholA  crust.  —  G.  de 
la  famille  des  Crustacés  Décapodes  Macrou¬ 
res  et  de  la  tribu  des  Salicoques,  établi  par 
nous ,  et  remarquable  par  l’absence  des  2 
dernières  paires  de  pattes  thoraciques  et  le 
développement  considérable  des  pattes-m⬠
choires  externes  ,  qui  remplissent  les  fonc¬ 
tions  des  pattes  ordinaires.  —  On  n’en  con¬ 
naît  qu’une  seule  esp.,  Y  A.  indicus,  M.  Edw. 
(Ann  des  se.  nat.,  t.  xix,  pi.  11),  qui  habite 
l’embouchure  du  Gange.  (M.  E.) 

*ACETOSA  ( Acetum ,  vinaigre),  bot.  pii. 
—  Tournefort  a  donné  ce  nom  à  une  sous- 
div.  du  g.  Rumex,  caractérisée  par  des  fleurs 
dioïques.  (Sp.) 

ACIIÆUS,  Leach.  crust. — Syn.  latin  d’A- 
chée.  V.  ce  mot.  (C.  d’O.) 

ACHAMA,  Sw.  (à^avïfç,  qui  ne  s’ouvre  pas; 
allusion  à  la  corolle),  bot.  ph.  —  Syn.  du  g. 

Mauvisque  ou  Malvaviscus  Dill.  (Sp.) 

ACHAWTILLES.  Achantillœ.  ins.  —  La- 
treille  (G en.  Crust.  et  Insect.)  donne  ce  nom 
à  uneseet.  de  sa  famille  des  Cimicides,  com¬ 
prenant  les  g.  Cimex ,  Punaise  proprement 


AC  i  5  G9 

dite,  Macrorephalus,  Phijmala,Tingis,  Ara- 
dus.  (Bl.) 

ACHARIA  ( Acharius ,  naturaliste  sué¬ 
dois).  bot.  ph.  —  G.  fondé  par  Thunberg 
(Prodr.)  et  si  incomplètement  caractérisé  , 
que  l’on  n’a  pu,  jusqu’ici,  le  rapporter  à 
aucune  des  familles  naturelles.  (G.  L.) 

*  ACHA11IDIS  («xocptç,  repoussant),  ins. 

—  G.  de  l’ordre  des  Coléoptères  tétramères, 
famille  des  Longicornes, tribu  des  Lamiaires, 
établi  par  M.  Dejean  (Calai.,  3œe  édit.)  qui 
n’en  a  pas  publié  les  caract.  —  Il  est  fondé 
sur  une  seule  esp.  (  Y  A.  lunifera  Dej.  )  de 
l’Amér.  septentrionale.  (D). 

A  C  II  A  II  IT  E  UÏLIÏ .  bot.  pii.  —  Ce  g.  a 
été  réuni  par  M.  BeCandolle  au  Filago,  et 
rentre  comme  synonyme  dans  l’ Ogli fa, Cass. 

(J.  D.) 

ACUITE  (nom  myth.).  ins. — Nom  d’une 
esp.  de  Lépidoptères  diurnes  du  g.  Papillon. 

(D.) 

*  ACHATIA  (Achate,  nom  myth.).  ins. — 

G.  de  l’ordre  des  Lépidoptères,  famille  des 
Nocturnes,  établi  par  Stephens  dans  la  grande 
tribu  des  Noctuélites  Latr.,  et  qui  corres¬ 
pond  aux  g.  Trachea  de  M.  Treitschke  et 
Parus  de  M.  Boisduval.  (D.) 

ACIIE.  Apiurn,  Tourn.  (Apion ,  eau;  mot 
celtique  ;  allusion  à  l’habitation  de  ces  plan¬ 
tes).  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des  Ombel- 
lifères,  tribu  des  Amminées.  Koch  (Deutsch. 
flora)  a  assigné  à  ce  g.  les  caract.  suivants  : 
Bord  calicinal  inapparent.  Pétales  égaux, 
planes,  arrondis,  non  échancrés,  acuminés 
et  enroulés  au  sommet. Disque  presque  plane, 
sinuolé  au  bord.  Styles  très  courts,  recour¬ 
bés.  Péricarpe  solide,  subglobuleux,  didyme; 
méricarpes  subhémispbériques,  à  cinq  côtes 
filiformes ,  un  peu  tranchantes  ;  les  latérales 
marginales;  périsperme  très  convexe;  carpo- 
phore  indivisé  ;  vallécules  en  général  à  une 
seule  bandelette.  Fleurs  blanches ,  très  pe¬ 
tites,  en  ombelles  sessiles  ou  courtement 
pédonculées,  de  6  à  12  rayons;  collerette  gé¬ 
nérale  nulle  ou  réduite  à  2  ou  3  folioles; 
point  d’involucelles.  Feuilles  pennées,  3-7- 
foliolées.  —  M.  Koch  ne  comprend  dans  ce 
g.  qu’une  seule  esp.,  connue  sous  le  nom  de 
Céleri.  M.  De  Candolle  ( Prodr. v .4) en  a  ajou té 
3  autres  dont  les  caractères  génériques  pa¬ 
raissent  ne  pas  être  les  mêmes.  (Sp.) 

*  AC3IÉE.  Achœus  (  nom  cité  par  les 
Anciens,  comme  celui  d’un  Grec  paresseux 


70 


act-i 


ACH 


et  stupide  ).  mam.  —  F.  Cuvier  a  proposé 
ce  nom  générique  pour  un  groupe  de  Bra- 
dypiens,  dont  F  Ai  est  le  type.  Le  nom  de 
Bradypus  appartiendrait  ainsi  en  propre  à 
l’Unau  ;  mais  déjà  Illiger  avait  divisé  les  Bra- 
dypiens  en  deux  g.  ( Cholœpus  et  Bradypus), 
dont  le  dernier  correspond  précisément  à 
YAcheus  de  F.  Cuvier.  (I.  G.  S. -H.) 

*  ACSIÉE.  Achœus{ nom  mythol.).  crust. 

—  G.  de  Crustacés  Décapodes  Brachyures  de 
la  famille  des  Oxyrhinques  et  de  la  tr.  des 
Macropodiens,  établi  par  Leacii  et  ayant  pour 
caract.  principaux:  Yeux  non  rétractiles.  3ine 
art.  des  pattes-mâchoires  externes  presque 
triangulaire,  fortement  tronqué  en  avant, 
à  peine  plus  long  que  large,  et  portant  l’ar¬ 
ticle  suivant  à  son  angle  externe.  Rostre  mé¬ 
diocre  et  laissant  à  découvert  de  chaque  côté 
le  point  d’insertion  de  la  tige  mobile  des  an- 
termes  externes.  Pattes  des  2  dernières  paires 
terminées  par  un  tarse  presque  falciforme. 
Abdomen  composé  de  6  art.  dans  les  2  sexes. 

—  On  n’en  connaît  qu’une  esp.  de  très  pe¬ 
tite  taille,  VA.  Cranchii  (Leach,  Malac.,  pl. 
22,  jiy.  C),  qui  habite  la  Manche.  (M.  E.) 

ACHEE.  annél.  —  Nom  vulgaire  des  Lom¬ 
brics,  dans  quelques  parties  de  la  France; 
d’où  les  pêcheurs  ont  appelé  Achêes  ouAches 
les  vermisseaux,  larves  et  insectes,  dont  ils 
font  des  appâts  pour  amorcer  le  poisson. 

(C.  d’O.) 

ACUÉLOITE.  Acheloïs  (  Acheloüs ,  nom 
myth.  d’un  fleuve),  moll. — G.  de  Céphalopo¬ 
des  siphonifères,  établi  par  Montfort  (Con¬ 
chyliologie  systématique),  sur  une  figure  de 
Knorr,  pour  une  coquille  fossile  appartenant 
aux  Orthocér alites.  F~.  ce  mot.  (A.  d’O.) 

*  ACHENIUM  («x^v ,  pauvre),  ins.  —  G. 

de  Coléoptères  pentamères,  famille  des  Bra- 
chélytres,  établi  par  Leach,  qui  n’en  a  pas 
publié  les  caractères,  et  adopté  par  M.  De- 
jean.  Ce  g.  est  composé  de  4  esp.,  dont  VA. 
cordatum  Dahl.,  qui  se  trouve  aux  environs 
de  Paris.  (D.) 

*  ACflERONTI A  (■àZepovTioç ,  de  l’Aché- 
ron  ;  myth.).  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Lépi¬ 
doptères,  famille  des  Crépusculaires,  tribu 
des  Sphingides  ,  établi  par  Ochsenheimer  et 
adopté  par  Latreille.  ïl  a  pour  type  le  Sphinx 
a  trop  os  L.  et  Fabr.,  vulgairement  appelé  Pa¬ 
pillon  à  tête  de  mort ,  parce  que  la  tache  de 
son  corselet  en  représente  assez  bien  la  figure. 
En  adoptant  ce  g.  dans  notre  Catal.  métho¬ 


dique  des  lApid.  d’Europe ,  nous  l’avons  ca¬ 
ractérisé  ainsi  :  Chaperon  large  et  très  proé¬ 
minent. Yeux  gros  et  saillants.  Ant.  très  cour¬ 
tes,  droites,  presque  d’égale  grosseur  dans 
leur  longueur,  légèrement  striées  transver¬ 
salement  du  côté  interne  et  terminées  en 
crochet.  Palpes  épais,  séparés  à  leur  extré¬ 
mité  et  dépassant  à  peine  le  chaperon.Trompe 
courte  et  large.  Ailes  supérieures  entières  et 
lancéolées  ;  angle  anal  des  inférieures  arron¬ 
di.  Cors,  ovale,  peu  convexe ,  avec  un  double 
collier  bien  marqué  et  les  épaulettes  peu  dis¬ 
tinctes.  Abdomen  ovalaire  et  légèrement 
aplati.  Pattes  courtes,  épaisses,  avec  les  cro¬ 
chets  du  bout  des  tarses  très  forts;  cuisses 
grosses  et  garnies  de  poils  longs  et  touffus; 
ergots  des  4  jambes  postér.  très  courts.  — - 
Chenilles  lisses,  rayées  obliquement,  avec  la 
tête  plate  et  ovalaire,  et  une  corne  rocail¬ 
leuse  ,  contournée  en  queue  de  chien  sur  le 
11 me  anneau.  Elles  se  métamorphosent  dans 
la  terre  sans  former  de  coque.  Chrysalide  dé¬ 
primée  sur  la  poitrine,  avec  fine  pointe  anale 
bifurquée.  V.  atropos.  (D.) 

ACHERUSIA  (  Achèrusie ,  caverne.  My¬ 
thol.)  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Coléoptères 
pentamères,  famille  des  Sternoxes,  tribu  des 
Buprestides,  établi  par  MM.  Gory  et  Dela¬ 
porte,  qui  lui  assignent  les  caract.  suivants: 
Palpes  maxillaires  de  4  articles  ;  le  1er  à  peine 
visible;  le  2me  long,  cylindrique,  arqué;  le 
3me  court,  triangulaire;  le  dernier  assez  grand, 
renflé,  ovalaire;  palpes  labiaux  de  3  arti¬ 
cles  ;  les  2  premiers  très  courts,  grêles,  égaux; 
le  dernier  grand,  renflé,  ovalaire.  Labre  car¬ 
ré;  à  angles  antér.  arrondis;  menton  large, 
rétréci  en  avant,  élargi  en  arrière,  arrondi; 
lèvre  petite,  un  peu  transversale  ;  mâchoire 
bilobée,  velue;  lobe  extérieur  grand,  l’in¬ 
térieur  petit,  triangulaire.  Mandib.  fortes, 
arquées  intérieurement,  échancrées  à  l’ex¬ 
trémité.  Ant.  de  11  art.  :  le  1er  très  grand; 
les  2  suivants  courts,  égaux  et  globuleux  ;  les 
4me  et  5me  grêles,  cylindriques,  d’égale  lon¬ 
gueur;  les  suivants  triangulaires,  transver¬ 
saux,  élargis  extérieurement.  Tarses  assez 
petits,  à  articles  presque  cylindriques,  le  pé¬ 
nultième  bilobé,  ce  dernier  portant  des  cro¬ 
chets.  Corps  assez  court ,  épais.  —  Ce  g.,  qui 
ne  figure  pas  dans  le  catalogue  de  M.  Dejcan, 
a  pour  type  VA.  Childrenii,  espèce  unique , 
communiqué  aux  auteurs  par  Children ,  en¬ 
tomologiste  de  Londres.  (D.) 


ACH 


À  CH 


71 


ACHETA  (à^sTa,  éolien,  pour  , 
bruyant;  épithète  donnée  par  les  Grecs  à 
plusieurs  insectes  qui  produisent  une  stridu¬ 
lation,  tels  que  les  Cigaleset  les  Sauterelles). 
ins.  —  Cette  dénomination  est  donnée  par 
Fabricius  ( Ent .  syst .)  au  g.  Gryllus  de  Geof¬ 
froy.  Burmeistcr  (. Handb .  der  Eut.)  l’appli¬ 
que  au  g.  Schizodactylus  de  M.  Brullé.  V.  ces 
mots.  (Bl.) 

*ACHETARIA  (à explétif;  xvrr/G  cavité; 
allusion  à  l’échancrure  du  pistil),  bot.  pii. 
—  G.  de  la  famille  des  Scrophularinées,  R. 
Br.,  tribu  des  Gratiolées,  Behth.,  fondé  par 
Chamisso  (. Linn .  u,  5(j7),  qui  en  limite  ainsi 
les  caract.  :  Cal.  pentaphylle,  bi-bractéolé. 
Cor.  hypogyne,  bi-labiée;  lèvre  supér.  dres¬ 
sée,  plus  courte,  entière;  l’infér.  trilobée. 
Étain.  2,  incluses,  insérées  antérieurement 
au  tube  de  la  corolle;  filaments  simples; 
parallèles  aux  loges  des  anthères.  (Étam.  sté¬ 
riles,  nulles).  Ovaire  bi-loculaire;  placentas 
multi-ovulés,  soudés  de  chaque  côté  à  la  cloi¬ 
son.  Style  simple;  stigmate  échancré.  Caps, 
bi-loculaire,  septifrage,  bi-valve;  valves  en¬ 
tières  ou  courtement  bi-fides  au  sommet, 
parallèles  à  la  cloison  placentifère.  Graines 
nombreuses,  très  petites. — Ce  g.  ne  contient 
qu’une  esp.;  c’est  une  plante  herbacée,  un 
peu  hirsutée,  dont  le  port  imite  celui  d’une 
mélisse;  ses  tiges  sont  tétragones,  à  feuilles 
opposées,  courtement  pétiolées ,  ovales-ai- 
giies,  crénelées  les  pédicelles  axillaires,  so¬ 
litaires,  uni-flores,  opposés;  les  corolles 
pubescentes.  Indigène  au  Brésil.  (C.  L.) 

*  ACHÉTIBES.  Achetidii  (àyjra ,  éol. 
pour  yj^eV/jç,  bruyant),  ins.  —  Nom  adopté 
par  quelques  auteurs  pour  désigner  la  famille 
des  Grylloniens  de  Latreille.  (Bl.) 

ACIIEUS,  Cuv.  mam. —  Syn.  latin  d’A- 
CIIÉE.  (C.  d’O.) 

ACHIAS.  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Diptè¬ 
res,  établi  par  Bosc  et  adopté  par  M.  Mac- 
quart,  qui  le  place  dans  sa  div.  des  Bracho- 
cères,  subdiv .  des  Dichoètes,  famille  des 
Athéricères,  tribu  des  Muscides.  Ce  g.  se 
distingue  principalement  par  une  modifica¬ 
tion  singulière  de  la  tête,  qui  se  dilate  de 
chaque  côté  en  un  long  pédoncule  supportant 
l’œil.  Cette  forme  lui  est  commune  avec  le  g. 
Diopsis,  dont  il  se  distingue  par  l’insertion 
des  antennes  sur  le  front.  Du  reste  ,  ses  ca¬ 
ract.,  suivant  M.  Macquart,  sont  :  Trompe 
grande.  Palpes  filiformes,  delà  longueur  de 


la  trompe.  Épistomc  saillant;  front  transver¬ 
sal,  dont  les  côtés  prolongés  forment  un  pé¬ 
doncule  oculifère.  Ant.  distantes,  n’attei¬ 
gnant  pas  l’épistome ;  3nie  art.  allongé,  cy¬ 
lindrique  ;  style  très  court,  inséré  à  la  base. 
—  Ce  g  a  pour  type  VA.  oculatus  Fab.,  ori¬ 
ginaire  de  Java.  Depuis  cet  auteur,  2  autres 
esp.  du  même  g.  ont  été  découvertes  au  Bré¬ 
sil ,  savoir:  VA.  lobularis  Wiedm.,  et  VA. 
di.spar  du  même.  (D.) 

ACIIILLEE.  Achillea  (  A’^tDî-Jç,  Achilles , 
élève  du  centaure  Chiron,  qui  lui  enseigna 
la  médecine  ;  allusion  aux  vertus  attri¬ 
buées  à  l’A.  Mille-feuille),  bot.  rir.  —  Les 
Achillea  sont  des  herbes  vivaces,  commu¬ 
nes  aux  2  continents;  mais  la  partie  orien¬ 
tale  de  l’Europe  australe  est  le  point  où  les 
esp.  de  ce  g.  se  rencontrent  en  plus  grande 
quantité.  Elles  ont  pour  caract.  génériques  : 
Capit.  multiflores,  hétérogames,  disposées 
en  corymbe;  fleurs  du  rayon  au  nombre  de 
quatre  à  six ,  ligulées ,  souvent  très  courtes, 
difformes,  et  même  parfois  complètement 
avortées;  celles  du  disque  tubuleuses,  à  5 
dents,  à  tube  obcomprimé.  Les  fruits  ou  akè¬ 
nes  sont  oblongs ,  glabres ,  obcomprimés,  dé¬ 
pourvus  d’aigrette,  munis  de  nervures  mar¬ 
ginales,  qui  cependant  ne  les  rendent  pas 
ailés. Bécept.  étroit,  quelquefois  presque  plan, 
et  même  allongé  en  forme  de  rachis,  portant 
des  paillettes  oblongues,  hyalines,  placées 
entre  les  fleurs.  —  Le  g.  Achillea ,  aux  dé¬ 
pens  duquel  on  a  formé  le  g.  Ptarmica ,  etdont 
on  a  également  retranché  un  grand  nombre 
d’espèces  pour  les  reporter  principalement 
parmi  les  Pyrelhrum  ,  en  renferme  encore 
aujourd’hui  plus  de  60.  On  emploie  la  Mille- 
feuille  comme  médicament.  (J.  D.) 

ACHILLÉES.  Achillea?  (Achilles,  myth.). 
bot.  ph. — Nom  donné  par  Jussieu  à  une  tribu 
de  la  famille  des  Composées ,  dont  le  type 
était  le  g.  Achillée.  Les Synanthérographes  ont 
fondu  depuis  cette  tribu  dans  celle  des  An- 
thémidées,  appartenant  à  la  même  famille 
(DC.,  Procl.  vi  ;  Endl.  Gen.  Pl.  vii).  (C.  L.) 

*  ACHILLE UM.  zoopii.  —  Ce  g.,  de  la  fa¬ 
mille  des  Spongiaires  ,  a  été  établi  par 
Schweiggen  pour  recevoir  les  espèces  dont  le 
tissu  est  lacuneux  et  composé  de  fibres  réti¬ 
culaires  ,  à  surface  recouverte  d’une  cou¬ 
che  glutineuse  continue,  ou  ne  présentant 
que  des  pores  très  petits.  L’Eponge  commune 
est  le  type  de  cette  division  qui,  du  reste, 


s 


72 


ACH 


AGI! 


n’a  guère  été  adoptée  que  par  Goldfuss ,  et 
qui ,  en  effet,  ne  repose  pas  sur  des  caractè¬ 
res  suffisants.  Ce  dernier  auteur  y  rapporte 
plusieurs  Spongiaires  fossiles  qui  ne  présen¬ 
tent  ni  tube,  ni  excavation  centrale,  et 
paraissent  être  des  Eponges  proprement 
dites.  (M.  E.) 

*ACHILUS  (axaXoç,  dépourvu  de  lèvre). 
ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Hémiptères,  section 
des  Homoptères,  famille  des  Fulgoreîles, 
établi  par  Kirby  (Cent,  oflns .)  sur  une  seule 
espèce ,  provenant  de  la  Nouv.-Hollande,  et 
qui  présente  les  mêmes  caractères  que  Ses 
Cixia  de  Latreille.  V.  ce  mot.  (Bl.) 

ACHÏMEIMES  (Étym.  incert.).  bot.  pu. — 
Brown  a  créé  sous  ce  nom  un  g.  qu’il  plaçait 
parmi  les  Scrophulaires  de  Jussieu,  et  que 
L’Héritier  nomma  ensuite  Cyrilla.  Scopoli  le 
réunit  au  Buchnera,  L.,  et  Lamarck  au  Co- 
lumneci.  D’un  autre  côté,  Wildenow  fonda 
sur  le  même  type  son  g.  Trevirana ,  qui,  mal¬ 
gré  l’antériorité  acquise  au  premier  de  ces 
auteurs,  paraît  être  adopté  de  préférence. 
Vahl  appliqua  ensuite  la  dénomination  d ' A- 
chimenesk un  nouveau  g.  delà  même  famille, 
tribu  des  Gratiolées,  qui  comprend  quelques 
espèces  du  g.  Columneu  de  Linné  3  il  a  pour 
synonymes  le  Diceros  de  Persoon  (. Encheir .), 

Y Arianema  de  Don  (ex  Benth.).  En  voici  les 
caract.  essentiels  :  Cal.  à  5  segments  égaux. 
Cor.  hypogyne ,  infundibuliforme  ou  cam- 
panulée,  à  limbe  subquadrifide,  subbilabié; 
division  supér.  plus  large;  tube  pourvu  in¬ 
térieurement  de  4  écailles.  Etamines  4,  ferti¬ 
les  ,  didynames,  insérées  au  tube  de  la  co¬ 
rolle;  les  infér.  plus  courtes,  à  filaments  sim¬ 
ples;  les  supér.  insérées  à  la  base  de  la  lèvre 
infér.,  à  filaments  allongés,  pourvus  à  la 
base  d’un  appendice  courtet  obtus.  Anthères 
biloculaires ,  soudées  par  paires;  loges  con- 
niventes,  divariquées.  Ovaire  biloculaire; 
placentas  multi-ovulés,  insérés  des  deux  cô¬ 
tés  sur  le  milieu  de  la  cloison.  St)  le  simple, 
à  stigmate  bilamellé.  Capsule  subglobuleuse, 
biloculaire,  septifrage,  bivalve  ;  valves  mem¬ 
braneuses,  entières,  planes  sur  les  bords, 
parallèles  à  la  cloison  qui  devient  libre.  Grai¬ 
nes  nombreuses.  —  Les  Achimènes  sont  des 
plantes  herbacées,  glabres,  ajant  le  port  des 
Sésames;  leurs  feuilles  sont  opposées,  den¬ 
tées;  leurs  fleurs  en  grappes  terminales  op¬ 
posées  ,  courtement  pétiolées.  On  les  trouve 
dans  l’Inde.  (G.  L.) 


*  ACIIIRITE.  min.  —  Nom  emprunté  de 

celui  d’Achir  Mahmed ,  qui  a  découvert  ce 
minéral.  /L  dioptase.  (Del.) 

ACHIRUS  (à  priv.;  x«tp,  main),  poiss.  — 
G.  de  la  famille  des  Pleuronectes,  établi  par 
Lacépède,  et  adopté  depuis  par  les  Ichthyo- 
logistes.  Semblables  aux  Soles,  les  Achirus 
en  diffèrent  par  l’absence  des  pectorales.  Ce 
sont  des  poissons  des  mers  équatoriales  ;  on 
en  connaît  4  ou  5  espèces.  (Val.) 

*  ACHITOIM  (oc  priv.;  x‘twv,  tunique ,  en¬ 
veloppe).  bot.  cr. — G.  de  la  famille  des  Hé¬ 
patiques,  proposé  par  Corda,  et  qui  ne  peut 
être  adopté,  puisque  Baddi  l’avait  plus  an¬ 
ciennement  désigné  sous  le  nom  de  Rtboul- 
lia.  D’ailleurs,  comme  le  remarque  Bischoff, 
le  nom  de  Corda,  d’après  son  étymologie, 
serait  inadmissible,  la  capsule  du  genre  lie- 
boullia  étant  munie  d’une  calyptre.  (C.  M.) 

ACIIITOAILAI.  Kunze  (à  priv.;  x^wvtov, 
petite  tunique),  bot.  cr.  —  G.  de  Champi¬ 
gnons  dont  les  spores  sont  petites,  globuleu¬ 
ses ,  vides,  transparentes,  d’une  couleur 
blanche  ou  légèrement  jaune,  ou  rouge.  Elles 
n’ont  aucune  enveloppe  ,  et  composent ,  par 
leur  réunion,  de  petites  masses  d’une  forme 
indéterminée,  quelquefois  sphéroïde,  d’au¬ 
tres  fois  étalée.  —  Ce  g.,  dont  JL  Nees  d’E- 
senbeck  avait  indiqué  l’existence  dans  son 
Systema  der  Pilze,  et  qui  a  été  établi  par  G. 
Kunze  ( Flora  oder  Bolanische  Zeilung ,  n.  4, 
28  janv.  1819),  est  encore  problématique. 
L’auteur  n’en  a  fait  connaître  qu’une  seule 
espèce  qui  croît  sur  les  feuilles  du  P  mus  syl¬ 
vestres,  et  qu’il  a  trouvée  dans  les  environs 
de  Leipzig.  (Lév.) 

ACHLIS.  mam.  —  Nom  sous  lequel  les  an¬ 
ciens  désignaient  l’Elan  (  Ce r vus  alces). 

(C.  d’O.). 

*  ACHEVA  («x^uç,  nom  mythol.  de  la 
déesse  de  l’obscurité),  bot.  cr.  —  Ce  g.,  de 
la  famille  des  Phycées,  établi  par  Nees  cl’E- 
senbeck  (llme  vol.  des  Nov.  acl.  nat.  Cur.), 
diffère -t-il  effectivement  des  Leptomilus  d’A- 
gardh?  Comme  il  est  conservé  par  Gréville 
dans  Lindley,nous  en  donnerons  une  défini¬ 
tion  prise  dans  l’auteur  lui-même  :  Filaments 
tubuleux, continus,  simples  ou  devénan  t  pro¬ 
lifères  au  sommet  un  peu  renflé,  contenant 
des  spores  qui,  après  leur  sortie  du  tube, 
se  réunissent  en  globules  par  un  mouvement 
insensible. — L’auteur  compare  au  Mycélium 
de  certains  champignons,  l’unique  espèce  de 


ACI I 


ACIi 


73 


ce  genre  qui  habite  l’eau  douce.  (C.  M.) 

ACHLl'S,  I)G.  (àx>vç,  obscurité),  bot.  ph. 
—  G.  fondé  sur  une  seule  esp.  incomplète¬ 
ment  connue  ;  aussi  M.  De  Candolle,  tout  en . 
le  plaçant  à  la  fin  de  ses  Podophyllées,  a-t- 
il  voulu,  parce  nom  ,  faire  allusion  à  l’incer¬ 
titude  de  sa  classification.  Depuis,  MM.  Hoo- 
ker  et  Lindley  ont  considéré  cette  plante 
comme  une  Berbéridée,  voisine  des  Leon- 
tice.  Bernhardi ,  au  contraire,  pense  qu’elle 
doit  être  regardée  comme  le  type  d’un  nou¬ 
veau  groupe,  tenant  le  milieu  entre  les  Re- 
nonculacées  et  les  Berbéridées.  A  notre  avis, 
YAchlys  ne  saurait  être  éloigné  des  Actœa  ; 
opinion  déjà  émise  par  Bartling.  D’après  la 
description  donnée  par  M.  Hooker  ( Flor . 
bor.  Amer.  ) ,  cette  plante  offre  les  caract. 
suivants  :  Calice  et  cor.  nuis.  Étam.  en  nom  - 
bre  indéfini,  hypogynes;  filets  filiformes, 
flexueux.  Anth.  subglobuleuses,  didymes, 
introrses,  dithèques,  bivalves  de  bas  en 
haut;  bourses  confluentes  antérieurement  ; 
connectif  étroit.  Pistil  à  ovaire  solitaire, 
l-loculaire,  1-ovu!é,  couronné  par  un  stig¬ 
mate  ovale  ,  concave  ;  ovule  attaché  au  fond 
de  la  loge  ;  fruit  et  graines  inconnus. — Herbe 
vivace,  acaule;  feuilles  radicales,  longue¬ 
ment  pétiolées,  3— foliotées  ;  folioles  grandes, 
flabelliformes ,  sessiles,  incisées- dentées; 
hampe  nue  ,  dressée  ,  terminée  en  épi  nu  ; 
fleurs  petites ,  rapprochées.  L’Achlys  est  in¬ 
digène  dans  le  N. -O.  de  l’Amérique.  (Sp.) 

ACHLYSIA  (Achlys ,  déesse  de  l’obscu¬ 
rité;  d’àx^ç,  brouillard),  arachn.  —  M.  Au- 
douin  a  désigné  sous  ce  nom  un  g.  d’ Arach¬ 
nides  appartenant  à  l’ordre  des  Acarides  ; 
mais  M.  Dugès,  dans  les  Mémoires  qu’il  a 
publiés  sur  cet  ordre,  a  démontré  que  le  g. 
Achlysia  n’était  autre  chose  qu’un  Hydrachne 
qui  n’avait  pas  encore  atteint  son  entier  dé¬ 
veloppement.  (H.  L.) 

ACHMITE,  et  mieux  AK.MITE  (  OCX  U. 77  , 
pointe,  à  cause  de  la  forme  aiguë  de  ses 
cristaux),  min. —Minéral  découvert  par  Strom 
dans  la  commune  d’Eger,  en  Norvège.  Il  est 
d’un  brun  noirâtre  ou  d’un  vert  sombre,  en 
prismes  obliques  rhombo'idaux,  très  allon¬ 
gés  ,  clivables  parallèlement  à  leurs  faces 
longitudinales.  Ces  prismes  se  terminent  par 
des  sommets  très  aigus,  à  2  ou  à  4  faces.  L’in¬ 
clinaison  des  faces  latérales  est  de  86°  5G',et 
celle  de  la  base  sur  chacune  d’elles  est  de 
t00°.  Il  est  vitreux  et  assez  dur  pour  rayer 


le  verre.  Sa  pesanteur  spécifique  est  de  3,24. 
Il  fond  aisément  au  chalumeau  en  un  glo¬ 
bule  noir.  Ce  minéral  est,  d’après  Berzélius, 
composé  de  silice  55,25,  d’oxyde  de  fer  31, 25, 
de  soude  10,40,  d’oxyde  de  manganèse  1,08, 
et  de  chaux  0,72.  —  On  le  trouve  engagé 
dans  du  quartz  ,  au  milieu  de  roches  grani¬ 
tiques  et  syénitiques.  Il  est  remarquable  par 
l’analogiede  sa  forme  avec  celle  du  Pyroxène, 
malgré  la  différence  décomposition  de  ces  2 
espèces.  (Del.) 

*  ACHNANTHELLA.  Dimin.  d ’Achnan- 
thes  (a^vv),  duvet;  av0Y),  fleur),  bot.  cr.  — 
G.  de  la  famille  des  Algues ,  proposé  par 
Gaillon,  et  réuni  au  g.  Achnanthes.  (C.  L.) 

ACIÏAAimiES  (a  xv/),  paillette;  avGr; , 
fleur),  bot.  cr.  —  G.  établi  parM.  Bory-St- 
Vincent  pour  une  Algue  microscopique  qui 
se  présente  sous  la  forme  d’une  petite  lame 
rectangulaire ,  pédicellée  latéralement  et 
obliquement,  de  manière  à  former  une  sorte 
de  petit  étendard.  La  lame  n’est  point  con¬ 
tinue  ,  mais  composée  de  plusieurs  petites 
bandes  parallèles  qui  paraissent  être  autant 
d’articles  composant  la  plante.  —  On  en 
connaît  8  ou  10  espèces,  différant  entre  elles 
parla  longueur  du  pédicule  et  par  le  nombre 
ou  la  courbure  des  pièces  dont  se  compose 
leur  lame  rectangulaire.  Les  unes  sont  ma¬ 
rines,  les  autres  se  trouvent  fixées  aux  plan¬ 
tes  marécageuses  dans  les  eaux  douces. 
M.  Ehrenberg,  qui  les  range  parmi  les  Infu¬ 
soires,  ainsi  que  les  autres  Diatomées ,  leur 
suppose  des  estomacs  non  réunis  par  un  in¬ 
testin,  et  des  prolongements  charnus  et  va¬ 
riables  servant  de  pieds.  (Duj.) 

ACHNATHERUM  ( ,  duvet,  etc.; 
0/poç ,  été,  etc.),  bot.  pii.  — Le  g.  établi  sous 
ce  nom  par  Palissot  de  Beauvois  dans  son 
AgrosLographie ,  et  qui  comprenait,  entre 
autres  esp.  :  les  Agrostis  calarnagrostis  L., 
miliacea,  ou  Arundo  lanceolata  Kœh,  11’a  pas 
été  généralement  adopté.  Les  diverses  esp. 
que  Beauvois  y  avait  réunies  appartiennent 
en  effet  à  des  g.  différents.  (A.  R.) 

ACIIYERIA  (a xvv),  duvet),  bot.  rn.  —  G. 
de  la  famille  des  Graminées,  proposé  par 
Palissot  de  Beauvois  pour  quelques  esp.  du 
g.  Eriachne  ,  auquel  les  auteurs  le  laissent 
réuni.  (C.  L.) 

ACII\ODO\TO\  («xvï»,  paillette;  liovg , 
ovtoç,  dent),  bot.  pii.  —  G.  de  la  famille  des 
Graminées,  établi  par  Palissot  de  Beauvois 

5* 


T.  I. 


ACH 


74  AC  Fl 

pour  quelques  esp.  de  Phleum,  mais  qui  n’a 
pas  été  gôn  oralement  adopté.  (A.  R.) 

ACHORUTES-(«XoPey  'roç»  dui  saute 
pas  ;  triste  ).  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Thysa- 
noures ,  famille  des  Podurellcs,  établi  pai 
Templeton  [Truns.  Soc.  Eut.  Lond.),  et  dont 
les  caract.  distinctifs  sont  :  Ant.  de  4  art., 

I  lus  courtes  que  la  tête.  Queue  obsolète. 
L’esp.  type  de  ce  g.  est  VA .  dubius  Ternp., 
trouvée  sur  l’eau,  à  Cranmore.  (II.  L.) 

*  ACMFiAS.  bot.  pii.  —  Syn.  latin  de  Sa- 

potillier.  (G*  L.) 

* AGS I KO AYTIIE S  (aXp«ç,  incolore;  av- 
Gv, ,  fleuri,  bot.  pii.  —  G.  de  la  famille  des 
Orchidacées ,  Lindl.,  fondé  par  Rafmesque 
[New-York  Med.  Rep.)  ,  et  réuni  au  g.  Mi- 
crosiylis ,  Nutt.  Y .  ce  mot.  (G.  L.) 

*  ACHROIA  (aXpota,  pâleur),  ins.  —  Dé¬ 

nomination  appliquée  par  Curtis  (Brit.  En- 
lom.)  à  un  g.  de  l’ordre  des  Lépidoptères, 
tribu  des  Tinéites,  trop  voisin  des  Galleria 
pour  en  être  distingué ,  et  dont  le  type  est  le 
G.  alvearia  Fab.  (BL0 

*  ACHROMOLÆNA  (à  priv.;  XP<¥«>  cou" 
leur  ;  XaTv a  ,  enveloppe),  bot.  ph.  —  H.  Cas- 
sini  a  donné  ce  nom  à  un  g.  de  plantes  de 
la  famille  des  Composées,  originaires  de  la 
Nouv. -Hollande  ;  M.  De  Candolle  le  réunit 
comme  section  au  g.  Cassinia  de  R.  Brown. 

(J.  D.) 

*  ACIIUYSOX  (a xpv<roç ,  sans  or),  ins.  — 
G.  de  Coléoptères  tétramères,  famille  des 
Longicornes,  tribu  des  Cérambycins,  établi 
par  M.  Serviile  dans  sa  monog.  de  cette  fa¬ 
mille.  Ses  caract.  sont  :  Palpes  4,  courts, 
égaux.  Cors,  cylindrique,  mutique,  point 
inégal  ni  rugueux  en  dessous,  allongé,  évi¬ 
demment  plus  long  que  la  tête.  Ant.  velues, 
plus  longues  que  le  corps;  dans  les  mâles 
(femelles  inconnues)  de  11  art.;  le  3me  et  le 
1  jme  assez  longs.  Pattes  longues;  cuisses 
point  en  massue,  un  peu  élargies  et  compri¬ 
mées.  Élyt.  terminées  chacune  par  une  épine 
médiane  et  non  suturale,  très  distincte;  elles 
ont  leur  angle  huméral  saillant  et  accompa¬ 
gné  intérieurement  d’une  excavation  arron¬ 
die  ,  très  prononcée  ;  écusson  petit ,  triangu¬ 
laire.  Corps  allongé.  —  Ce  g.  a  pour  type  le 
Stenocorus  circumflexus  Fab .{Cerambyx  cir- 
c unifie x us  Olliv.)  de  V Amér.  méridionale.  (D.) 

*ACHYUACHÆNA(axupov,  paille  ;  à  priv.; 
^atvto,  j’ouvre. L’akène  est  indéhiscente),  bot. 
pii, — plante  delà  famille  des  Composées ,  ori¬ 


ginaire  de  la eôteN.-O.de  l’Amérique,  ayant 
le  port  des  Scorzonères,  blanchâtre,  à  tige 
simple, monocéphale;  voici  ses  caract.:  Capit. 
multiflore  ;  fleurs  du  rayon  stériles ,  petites  ; 
celles  du  disque  hermaphrodites.  Anth.  dé¬ 
pourvues  d’appendices  basilaires.  Branches 
desstylespulkscentes, presque  cylindriques. 
Akènes  allongés ,  atténués  à  la  base  ,  striés 
longitudinalement  ;  ceux  du  rayon  dépour¬ 
vus  d’aigrettes  ;  ceux  du  disque  surmontés 
par  une  large  aigrette  2-sériée,  composée  de 
10  écailles  membraneuses ,  obtuses  ;  les  5  ex- 
tér.  au  moins  de  moitié  plus  courtes  queles 
5  intér.  qui  entourent  le  tube  de  la  corolle. 
Récept.  plan  ,  portant  une  rangée  d’écailles 
placées  entre  les  fleurs  du  rayon  et  celles  du 
disque;  le  reste  de  sa  surface  nu,  marqué 
d’alvéoles  bordées  de  fimbrilles  très  fines. 

(J.  D.) 

ACIIYliAXTIIES,  L.  (aXupov,  paille  ;  &0vj, 
floraison),  bot.  pii.  —  G.  de  la  famille  des 
Amarantacées.  Martius,  dans  sa  monog.  de 
cette  famille,  luiassigne  les  caract.  suivants  : 
Cal.  5-sépale ,  régulier,  accompagné  d’un 
calicule  de  2  folioles  en  général  spinescentes. 
Androphore  cupuliforme;  10  filets,  alterna¬ 
tivement  anthérifères  et  stériles;  ceux-ci 
dentés  ou  fimbriés;  anth.  dithèques. Style  in- 
divisé;  stigmate  capitellé.  Péricarpe  mem¬ 
braneux,  indéhiscent,  monosperme. —  Her¬ 
bes  ou  sous-arbrisseaux  ;  feuilles  opposées  ; 
fleurs  scarieuses ,  disposées  en  épis  aphylles. 
Dans  ses  limites  actuelles,  ce  g.  ne  renferme 
qu’environ  12  esp.,  dont  la  plupart  croissent 
dans  la  zone  équatoriale,  et  quelques  unes 
dans  la  région  méditerranéenne.  (Sp.) 

*  ACHYRASTRUM  (aXuPov,  paille  ;  w— 
rpov ,  étoile),  bot.  ph.  —  Ce  nom  a  été  pro¬ 
posé  par  Necker  pour  quelques  plantes  du 
groupe  des  Chicoracées ,  qu’il  séparait  des 
Hyoseris  et  élevait  au  rang  de  genre  ;  M.  De 
Candolle,  au  contraire,  le  regarde  comme 
synonyme.  L’aigrette  qui  surmonte  le  fruit 
est  formée  alternativement  par  des  écailles 
membraneuses ,  plus  courtes  les  unes  que 
les  autres,  et  présentant,  lorsqu’elles  sont 
étalées  ,  quelque  ressemblance  avec  une 
étoile  :  disposition  qui  a  servi  à  Necker  pour 
caractériser  ces  plantes.  (J.  D.) 

ACHYRIDÉES  (aXvpov,  paillette),  bot. 
pii.  —  S.-division  des  Chrysocomées,  appar¬ 
tenant  à  la  tribu  des  Astéroïdées ,  de  la  fa¬ 
mille  des  Composées.  ,  (J.  D.) 


ACM 

ACHYRITES.  min.  —  Syn.  de  Calcaire 
oolitique,  (Del.) 

*  ACHYROCLI1YE  (à'XvPov,  paille;  xMvyj  , 
lit),  bot.  pii.  — Ce  g.,  qui  appartient  à  la  fa¬ 
mille  des  Composées,  diffère  des  Gnaphaiium 
par  les  fleurs  1-sériées  du  rayon  ,  des  Heli- 
chrysum  par  ses  fleurs  femelles,  plus  nom¬ 
breuses  que  les  hermaphrodites,  et  de  tous 
deux  par  un  port  particulier  qui  les  rappro¬ 
che  presque  des  Sienocline.  —  Ce  sont,  en 
général ,  des  végétaux  de  l’Amérique ,  à 
feuilles  sessiles  ou  décurrentes,  alternes,  li¬ 
néaires,  presque  toujours  tomenteuses ,  à  fo¬ 
lioles  de  l’involucre  jaunes  ou  rousses.  (J.  D.) 

*  ACHYROCOMA  (aXvPov ,  paille  ;  xop.7) , 
chevelure),  bot.  pii.  —  G.  de  la  section  des 
Vernoniées -prototypes  de  Cassini ,  et  que 

M.  De  Candolle  réunit  aux  Vernonia.  (J.  D.) 

ACHYROIVIA,Wendl.(«XuPov,  paille),  bot. 

ph.  —  G.  de  la  famille  des  Légumineuses, 
s.-ord.  des  Papilionacées  ,  tribu  des  Lotées, 
section  des  Génistées.  Ce  g.  a  été  superficiel¬ 
lement  constitué  par  Wendland ,  qui  lui  at¬ 
tribua  lescaract.  sui  vants  :  Cal.  5-denlé  ;  dent 
inférieure  allongée,  2-fide.  Étamines  dia- 
delphes  (9  et  1).  Légume  comprimé,  poly- 
sperme.  —  On  n’en  signale  qu’une  seule  es¬ 
pèce  ;  c’est  un  arbrisseau  indigène  dans  la 

N.  -Hollande ,  à  feuilles  simples ,  à  fleurs 

jaunes,  axillaires,  pédicellées.  (Sp.) 

ACHYROPAPPUS  (aXvPov,  paille;  «owr- 
7 roç,  aigrette),  bot.  pii.  —  Ce  g.,  delà  famille 
des  Composées,  semble  à  peine  différer  du 
Schkuhria;  il  a  pour  caract.  :  Invol.  à  5  fo¬ 
lioles  très  obtuses ,  quinconciales.  Récept. 
nu,  alvéolé.  Fleurs  du  rayon,  au  nombre  de 
3  ou  5  ,  femelles;  celles  du  disque  dépassant 
à  peine  l’aigrette,  qui  est  composée  de  6-8 
écailles  membraneuses,  obovées,  mutiques. 
Branches  des  styles  terminées  par  de  courts 
appendices.  Akènes  noirs,  linéaires,  à  3-4 
angles- assez  prononcés.  —  Les  Achyropappus 
sont  des  herbes  annuelles,  originaires  du 
Mexique.  (J.  D.) 

ACII YROPÏIOR1S  (aXvPov,  paille  ;  cpopoç, 
porteur),  bot.  ph. —  D’après  M.  De  Candolle, 
ce  g.  diffère  uniquement  des  Hypochæris  par 
son  aigrette  I -sériée,  plumeuse  et  non  dila¬ 
tée,  par  son  invol.  hémisphérique  ou  cam- 
panulé.  Il  est  intermédiaire  entre  ce  dernier 
elle  Seriola,  avec  lequel  il  a  del’alfinité  par 
son  invol.  1-sérié.  —  Les  18  à  20  esp.  qui 
composent  ce  g.  sont  pour  la  plupart  des 


ACÏ  75 

herbes  vivaces ,  communes  aux  deux  hémi¬ 
sphères.  (J-  D.) 

*ACIIYR0SPER\1LYI,  Bl.(àXvPov,  paille; 
(jTzeppa ,  graine),  bot.  pii.  —  G.  de  la  famille 
des  Labiées,  tribu  des  Stachydées ,  s.-tr.  des 
Ballotées.  Suivant  Bentham  ( Labiat .,  643), 
les  caract.  de  ce  g.  sont  :  Cal.  ample,  subbi- 
labié;  lèvre  supér.  dressée,  3-fide;  lèvre  in- 
fér.  un  peu  plus  courte,  horizontale, 2-fide. 
Cor.  plus  longue  que  le  calice  ;  lèvre  supér. 
courte,  dressée,  échancrée  ;  lèvre  infér.  se- 
mi-3-fide,  concave,  à  lobe  moyen  plus  grand. 
Étam.  4,  subisomètres,  ascendantes;  filets 
nus;  ant.  à  bourses  confluentes.  Style  très 
légèrement  2-fide.  Akènes  garnis  au  sommet 
et  au  dos  de  paillettes  membraneuses.  — 
Herbes  ou  sous-arbrisseaux  à  feuilles  den¬ 
tées,  mollement  pubescentes.  Faux  verticil- 
les  agrégés  en  épi  terminal.  Les  espèces  de 
ce  g.  habitent  Java  et  Madagascar.  (Sp.) 

*ACIA  bot.  pii.  — Syn.  du  g.  Acioa  Aubl. 

(Sp.) 

ACIANTHE.  Acianlhus  (  axiç ,  pointe  ; 
avGoç,  fleur),  bot.  pii.  —  R.  Brown  a  nommé 
ainsi  {Prodr.  Florœ  lY.-Holl.,  t ,  i,  p.  321) 
un  g,  de  la  famille  des  Orchidées ,  tribu  des 
Malaxidées,  qui  se  compose  de  4  esp.,  toutes 
originaires  de  l’Australie.  Ce  sont  de  petites 
plantes  grêles  et  dépourvues  de  poils,  ayant 
des  tubercules  charnus,  entiers  et  nus,  une 
tige  portant  à  sa  base  une  seule  feuille  cordi- 
forme ,  réticulée,  brune  en  dessous,  et  des 
fleurs  également  brunes,  tantôt  solitaires, 
tantôt  disposées  en  épis.  Les  3  div.  extér.  du 
calice,  longuement  acuminées  et  libres,  sont 
rapprochées  ;  les  2  intér.  très  petites,  égale¬ 
ment  acuminées  ;  labelle  libre ,  entier,  of¬ 
frant  2  callosités  à  sa  base.  Gynostème  se¬ 
mi-cylindrique  ,  un  peu  renflé  dans  sa  partie 
supér.,  qui  porte  une  anthère  terminale  et 
2-loculaire.  Stigm.  ovoïde  et  transversal. 
Masses  polliniques  au  nombre  de  8.  (A.  R.) 

ACÏCARPHA  (àxïî,  pointe;  xaPcpoç,  fétu 
de  paille),  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des 
Calycérées,  établi  par  Jussieu  {Ann.  Mus., 
2,  p.  347)  et  adopté  par  L.  C.  Richard [Mém. 
Cal.),  qui  en  a  donné  les  caract.  suivants  : 
Fleurs  réunies  en  capitule;  invol.  de  4  à  5  fo¬ 
lioles  soudées  par  leur  face  interne  avec  les 
ovaires  les  plus  extérieurs.  Fleurs  de  la  cir¬ 
conférence  fertiles;  les 'Centrales  beaucoup 
pius  nombreuses  et  stériles;  ovaires  tous  sou¬ 
dés  ensemble.  Divisions  du  calice  terminées 


76 


ACi 


AGI 


en  pointe  épineuse  dans  les  fleurs  fertiles. 
Cor.  longuement  tubuleuse  ,  à  5  div.  égales. 
Étam.  soudées  par  leurs  filets  et  la  plus 
grande  partie  de  leurs  anthères ,  insérées 
vers  la  partie  supér.  du  tube  de  la  corolle. — 
Ce  g.  se  compose  de  2  espèces  herbacées ,  à 
feuilles  alternes;  l’une,  A.  tribuloïdes  Juss., 
croît  aux  environs  de  Buénos-Ayres  ;  l’autre, 
A.  spathulata,  est  commune  dans  les  lieux 
sablonneux  aux  environs  de  Rio-de-Janeiro. 

On  ne  sait  trop  pourquoi  Cassini  a  substi¬ 
tué  le  nom  de  Cnjpiocarpha  à  celui  A’Aci- 
ccirpha.  (A.  R.) 

*  ÂCSCUL AIRES  (Feuilles).  Folia  acica- 
laria  (c’est-à-dire  en  forme  d’aiguille,  acus ). 
bot.  pu.  —  On  appelle  ainsi ,  en  botanique, 
des  feuilles  étroites,  linéaires,  à  peu  près 
cylindriques,  ayant  une  certaine  rigidité, 
comme  celles  de  plusieurs  espèces  de  Pins. 
—  Se  dit  aussi  en  minéralogie  d’un  cristal 
tirant  son  origine  d’un  prisme  qui  s’est  amin¬ 
ci  et  allongé  en  forme  d’aiguilles.  (C.d’O.) 

r 

*  ACÏCLXE.  Aciculaïus  (acus,  aiguille; 

d’axt'ç,  pointe),  bot.  pii.  —  Se  dit  quand  la 
surface  du  tégument  propre  de  la  graine  est 
marquée  de  lignes  ou  raies  très  fines  et  sans 
ordre,  qui  semblent  avoir  été  tracées  avec 
la  pointe  d’une  aiguille.  (C.  n’O.) 

ACÏCIJLES.  Aciculi  (acus ,  aiguille;  d’à- 
xi 'ç,  pointe),  annél. —  Les  Àcicules,  ainsi 
nommés  par  Savigny,  sont  des  soies  subulées 
ou  sans  crochets  qui  se  distinguent  des  soies 
proprement  dites,  parce  qu’elles  sont  plus 
grosses,  droites,  coniques  et  d’une  couleur 
plus  foncée.  ïl  en  existe  seulehient  1  ou  2  à 
chaque  pied  ;  elles  sont  renfermées  dans  une 
gaine  particulière,  et  le  plus  souvent  ren¬ 
trées  dans  l’intérieur  des  mamelons  sétigè— 
res,  qui  portent  le  nom  de  pieds  chez  les 
Annélides.  (L.  D.  y.  r.) 

*  ACID  AME.  Acidalia  (surnom  de  Vénus). 
ins.  —  G.  de  Lépidoptères  nocturnes  de  la 
tribu  des  Phalénites  de  Latreille,  qui  corres¬ 
pond  au  grand  g.  des  Phalènes -géomètres 
de  Linné  ,  établi  par  Treitsclike  et  que  nous 
avons  adopté  avec  quelques  modifications 
(. Hist.nat .  des  Lèpid.  de  France),  en  lui  assi¬ 
gnant  les  caract.  suivants  :  Ant.  ciliées  dans 
les  mâles  et  simples  dans  les  femelles.  Bords 
terminaux  des  ailes  simples  et  entiers.  Cors, 
étroit  et  squameux.  Les  4  ailes  traversées 
par  des  lignes  parallèles,  tantôt  droites,  tan¬ 
tôt  ondulées  ou  sinuées,  et  dont  le  nombre 


varie  de  trois  à  cinq  sur  un  fond  uni;  un 
point  au  milieu  de  chaque  aile  sur  le  plus 
grand  nombre  des  espèces.  Palpes  très  courts. 
Trompe  longue.  Chenille  effilée ,  sans  tuber¬ 
cules,  à  anneaux  bien  distincts  et  à  tête  ar¬ 
rondie.  Chrysalide  contenue  ordinairement 
entre  des  feuilles  retenues  par  quelques  fils. 
La  plupart  des  Acidalies  se  trouvent  dans 
les  clairières  des  bois  ,  où  croissent  de  hautes 
herbes;  quelques  unes  seulement  volentdans 
les  prairies  ;  toutes  ne  paraissent  qu’une  fois 
par  an,  et  le  plus  grand  nombre  en  juillet. 
Nous  en  avons  fait  connaître  19  esp. ,  parmi 
lesquelles  nous  citerons  comme  type  :  VA. 
pallidaria  des  auteurs,  très  commune  en  juin 
et  juillet  dans  tous  les  bois.  (U.) 

*ACIBA1LIE.  Acidalia  (surnom  de  Vénus). 
ins.  —  G.  de  Coléoptères  tétramères,  famille 
des  Chrysomélines ,  proposé  par  M.  Chevro- 
lat  et  adopté  par  M.  Dejean ,  mais  dont  les 
caractères  n’ont  pas  été  publiés.  Il  ne  com¬ 
prend  qu’une  esp.,  VA.  varions  Sturm.,  ori¬ 
ginaire  du  Brésil.  Si  ce  g.  est  conservé,  le 
nom  d’ Acidalia  devra  être  changé,  attendu 
qu’il  a  été  appliqué  depuis  long-temps  à  un 
g.  de  Lépidoptères.  (D.) 

*  ACIDAADRA  Mart.  (àxfç,  pointe;  àvvîp, 
âvSpoç,  homme,  par  extension  étamine),  bot. 
pu. —  Syn.,  suivant  Yogel ,  du  g.  Zollernia, 
Nees.  (Sp.) 

ACIDES  uiiim.  et  min.  —  Dans  l’état  ac¬ 
tuel  de  la  Chimie,  il  n’est  peut-être  pas  pos¬ 
sible  de  définir  rigoureusement  ce  que  l’on 
entend  par  Acides;  mais  on  applique  géné¬ 
ralement  cette  dénomination  à  des  substan¬ 
ces  composées,  douées  d’une  saveur  aigre, 
rougissant  la  couleur  du  tournesol  et  celle 
de  la  violette ,  neutralisant  d’une  manière 
plus  ou  moins  prononcée  les  propriétés  des 
Oxydes  métalliques  et  produisant  avec  eux 
des  Sels,  c’est-à-dire  des  combinaisons  dont 
les  Acides  sont  négatifs  et  les  bases  positives. 
Lorsque  la  solubilité  manque  dans  un  Acide, 
comme,  par  exemple,  dans  la  Silice  ,  la  pro¬ 
priété  de  rougir  les  papiers-réactifs  fait  éga¬ 
lement  défaut;  mais  celle  de  s’unir  avec  les 
bases  n’en  existe  pas  moins,  et  c?est  là  le  ca¬ 
ractère  essentiel  de  l’acidité. 

Les  Acides  sont  très  nombreux,  et  quel¬ 
ques  uns  occupent  une  place  importante 
dans  les  applications  de  la  chimie  aux  arts , 
à  l’industrie  et  à  la  médecine.  Tels  sont 
les  Acides  sulfurique ,  nitrique,  hydrochlo- 


ACÏ 


ACI 


77 


rique ,  acétique,  oxalique,  hydrocyanique ,  etc. 

Les  uns  sont  produits  exclusivement  par 
la  nature,  les  autres  exclusivement  par  l’art. 
Quelques  uns  sont  tout  à  la  fois  les  produits 
de  l’art  et  de  la  nature. 

Les  Acides  que  la  nature  nous  présente  et 
que  les  Chimistes  ne  sont  pas  encore  parve¬ 
nus  à  produire,  appartiennent  au  règne  or¬ 
ganique;  ce  sont  les  Acides  rnalique ,  pecti- 
que,  butirique,  caprique,  caproïque,  cévadique, 
hircique,  phocénique,  valèrique,  stéarique,  mar- 
garique,  olèique ,  ricinique ,  palrnique  ,  esculi- 
que  ,  tarlrique ,  citrique  ,  tannique  ,  gallique, 
quinique,  hippurique  et  urique.  Ceux  qui  sont 
les  seuls  produits  de  l’art  sont  les  Acides 
chloreux,  chlorique,  perchlorique,  hyposulfuri- 
que, phosphoreux,  hypophosphoreux ,  sélènieux , 
sélénique ,  bromique ,  iodique ,  périodique ,  ni¬ 
treux,  chromique ,  pyrogallique  ,  oxalhydrique 
ou  saccharique  ,  subérique,  carbazotique,  indi¬ 
go  tique ,  manganique  ,  permanganique  ,  muci- 
que,  osmique;  enfin  la  plupart  des  Acides 
pyrogénés. 

Les  Acides  qui  sont  tout  à  la  fois  les  pro¬ 
duits  de  la  nature  et  de  l’art  sont  les  Acides 
suif ureux, suif  urique ,  phosphorique , carbonique , 
borique,  chromique,  acétique,  allantoïque, arsé¬ 
nieux,  arsénique,  benzoïque,  succinique ,  oxa¬ 
lique,  fumarique,  aconitique  et  hydrocyanique. 

Il  n’est  pas  douteux  que  l’on  ne  puisse 
parvenir  un  jour  à  préparer  artificiellement, 
non  seulement  tous  les  Acides,  mais  encore 
toutes  les  matières  organiques  que  l’on 
trouve  dans  la  nature.  C’est  au  moins  ce  que 
tendent  à  faire  croire  les  découvertes  qui  se 
sont  succédé  depuis  un  demi-siècle. 

La  plupart  des  Acides  contiennent  de  l’Oxy¬ 
gène  au  nombre  de  leurs  éléments;  et  jus¬ 
qu’à  Berthollet ,  on  avait  même  cru  qu’ils 
en  renfermaient  tous;  mais  cet  illustre  chi¬ 
miste  a  démontré  que  le  Soufre,  le  Chlore 
et  quelques  autres  corps,  en  s’unissant  àl’Hy- 
drogène,  formaient  des  composés  véritable¬ 
ment  acides.  On  leur  a  donné  le  nom  d ’Hy- 
draddes,  pour  les  distinguer  des  autres  qu’on 
appelle  Oxacides.  Les  principaux  Hydraci- 
dessont  les  Acides  hydrochlorique,  hydrobro¬ 
mique,  hydriodique ,  hydrofluorique  et  hydro¬ 
sulfurique.  Les  4  premiers  sont  fortement 
acides  au  goût,  rougissent  le  papier  de  tour¬ 
nesol  ,  et  neutralisent  complètement  les  pro¬ 
priétés  des  Alcalis,  de  la  Potasse  et  de  la 
Soude,  par  exemple. 


Les  opinions  des  Chimistes  sont  partagées 
sur  la  nature  des  combinaisons  qui  résultent 
du  contact  des  Hydracides  avec  les  Oxydes 
métalliques,  quand  la  combinaison  s’efiec- 
tue  dans  l’eau  et  que  cette  combinaison  se 
dissout.  Les  uns  admettent  que  l’IIydracide 
et  l’Oxyde  s’unissent  purement  et  simple¬ 
ment  ,  de  telle  sorte  que  l’Acide  Hydrochlo¬ 
rique  et  la  Soude,  par  exemple,  forment  de 
l’Hydrochlorate  de  Soude ,  tandis  que  les 
autres,  et  c’est  le  grand  nombre,  pensent 
que  l’Hydrogène  de  l’Hydracide  forme,  avec 
l’Oxygène  et  l’Oxyde,  de  l’eau  qui  se  sépare, 
tandis  que  le  métal  s’unit  à  l’autre  élément 
de  l’Hydracide;  qu’ainsi,  dans  l’exemple  pré¬ 
cédent  ,  l’Hydrogène  de  l’Acide  hydrochlo¬ 
rique  forme  de  l’eau  avec  l’Oxygène  de 
la  Soude  (Oxyde  de  Sodium) ,  et  le  Sodium 
avec  le  Chlore  du  Chlorure  de  Sodium.  Nous 
aurons  occasion  de  discuter  plus  tard  ces  deux 
théories. Nous  verrons  au  mot  Sel,  que  l’on 
a  proposé  de  considérer  tous  les  Acides 
aqueux  comme  de  véritables  Hydracides. 

Parmi  les  Acides,  il  n’en  est  qu’un  petit 
nombre  que  l’on  soit  parvenu  à  obtenir  sans 
eau.  Ils  en  contiennent  presque  toujours  une 
certaine  quantité  qu’on  ne  peut  leur  enlever 
sans  les  détruire.  C’est  ainsi  que  l’Acide  ni¬ 
trique  le  plus  concentré  en  renferme  un 
atome.  Il  a  pour  formule  AZ2  O3  -f-  H2  O. 
Lorsqu’on  la  lui  enlève  par  l’Acide  sulfuri¬ 
que  ,  ou  par  tout  autre  moyen  ,  il  se  change 
aussitôt  en  Acide  hyponitrique  et  en  Qx)- 
géne  ;  AZ2  O5  devient  AZ2  04  +  O.  L’A¬ 
cide  oxalique  desséché  dans  le  vide  ou  su¬ 
blimé,  a  pour  formule:  C^  O3  -4-  H2  O, 
c’est-à-dire  qu’il  renferme  un  atome  d’ Acide 
réel,  anhydre,  et  un  atome  d’eau.  Quand  on 
enlève  cette  dernière ,  Ca  O3  se  change  en 
CO  et  CO2,  c’est-à-dire  en  Oxyde  de  Car¬ 
bone  et  en  Acide  carbonique. 

L’eau  de  cristallisation  des  Acides  est  tou¬ 
jours  en  proportion  définie,  et  il  y  a  con¬ 
stamment  un  rapport  simple  entre  l’Oxy¬ 
gène  de  cette  eau  et  l’Oxygène  de  l’Acide 
même.  Ordinairement  pour  un  atome  d’A- 
cide,  on  rencontre  un  atome  d’eau.  Le 
même  Acide  offre  quelquefois  plusieurs  de¬ 
grés  d’hydration,  comme ,  par  exemple  ,  les 
Acides  oxalique  ,  borique,  sulfurique  ;  mais 
ces  cas  sont  assez  rares. 

Il  y  a  des  Acides  qu’on  ne  connaît  que  dans 
les  sels;  lorsqu’on  cherche  à  les  séparer  des 


78 


A  CI 


ACI 


bases  ,  ils  se  décomposent  aussitôt  par  suite 
d’une  réaction  qui  s’opère  entre  leurs  élé¬ 
ments.  L’Acide  hyposuifureux  est  de  ce  nom¬ 
bre.  Il  a  pour  formule  S2  O2  dans  les  hy- 
posulfites  ;  aussitôt  qu’on  l’en  retire ,  il  se 
change  en  atomes  égaux  de  soufre  et  d’ Acide 
sulfureux. 

Les  Acides  se  combinent  toujours  avec 
une  quantité  déterminée  de  base  (d’Oxyde 
métallique) ,  et  cette  quantité  dépend  con¬ 
stamment  de  celle  de  l’Oxygène  contenue 
dans  la  base.  Plus  il  y  a  d’Oxygène  dans 
celle-ci  pour  la  même  quantité  de  métal,  et 
plus  il  faut  d’ Acide  pour  la  saturer;  ainsi 
quand  on  sature  de  l’Acide  nitrique,  de  l’A¬ 
cide  sulfurique  ou  tout  autre  Acide  avec 
plusieurs  bases  différentes ,  un  poids  donné 
d’ Acide  se  combine  avec  une  quantité  de 
ces  bases ,  qui  varie  de  l’une  à  l’autre ,  mais 
où  la  quantité  contenue  d’Oxygène  est  la 
même  pour  toutes. 

Si  l’on  cherche  le  poids  des  différentes  ba¬ 
ses  nécessaires  pour  neutraliser  501,  IG  d’A- 
csde  sulfurique  réel,  on  trouve  qu’il  en 
faut  : 

356,03  de  Chaux. 

258,35  de  Magnésie. 

390,90  de  Soude. 

589.92  de  Potasse. 

956.93  de  Baryte....  etc.,  etc. 

Si  l’on  cherche  maintenant  les  quantités 
des  différents  Acides  nécessaires  pour  neu¬ 
traliser  356,03  de  Chaux  ,  on  voit  qu’il  en 
faut  : 

677,02  d’ Acide  nitrique. 

401,16  d’ Acide  sulfureux. 

902,32  d’ Acide  hyposulfurique. 

276,43  d’Acide  carbonique. 

En  outre, l’expérience  prouve  que  ces  quan¬ 
tités  d’Acide  conviennent  très  exactement  à 
la  saturation  de  l’une  quelconque  des  bases 
du  premier  tableau. 

D’où  il  suit  que  :  «  Les  quantités  pondéra¬ 
bles  de  deux  Acides  nécessaires  pour  procurer 
un  degré  de  saturation  avec  un  alcali ,  conser¬ 
vent  le  même  rapport  dans  leur  combinaison 
avec  un  alcali  nouveau  quelconque.  » 

Raisonnant  d’une  manière  générale,  j’ai 
deux  Acides  A  et  B,  et  une  certaine  quantité 
M  d’ Alcali.  Pour  neutraliser  M,  il  me  faudra, 
par  exemple,  2  kilog.  de  A  et  6  kilog.  de  B. 

Si  l’on  me  donne  un  poids  N  d’une  nou¬ 
velle  base,  je  dis  que  s’il  faut  4  kilog.  de 


l’Acide  A,  il  en  faudra  nécessairement  le  tri¬ 
ple  de  B  ,  c’est-à-dire  12  kilog. 

Car  4:  12  :  :  2  :  6. 

Une  autre  loi  relative  aux  Acides  est  celle- 
ci  :  «  Lorsqu’un  Acide  s’unit  à  une  base  sali- 
fiable  en  plusieurs  proportions,  c’est  en  un  pe¬ 
tit  nombre,  et  ces  proportions  toujours  simples 
sont  des  multiples  par  1  ~,  2,  3,  4,  5,  6,  7, 
de  la  proportion  d’Acide.  »  Pour  plus  de  dé¬ 
tails,  F.  les  articles  Sels,  Oxydes  ,  Alcalis. 

Acide  acétique.  —  Tout  le  monde  sait  que 
le  vin  abandonné  à  lui-même  au  contact  de 
l’air,  s’aigrit  peu  à  peu  et  se  change  en  vi¬ 
naigre.  Celui-ci  doit  sa  saveur  et  la  plupart 
de  ses  autres  propriétés  à  un  Acide  particu¬ 
lier,  qu’on  a  appelé  Acide  acétique.  Le  vi¬ 
naigre  concentré  par  des  distillations  et  des 
refroidissements  successifs ,  représente  de 
l’Acide  acétique  sensiblement  pur. — C’est  un 
liquide  incolore,  d’une  saveur  forte  et  caus¬ 
tique,  d’une  odeur  pénétrante,  agréable,  so¬ 
luble  en  toutes  proportions  dans  l’eau  et 
l’Alcool,  susceptible  de  cristalliser  en  lames 
confuses  par  un  froid  de  16°,  7;  lorsqu’il 
est  pur  ,  il  a  pour  formule  O  H6  03  -J-  H2 
O.  Sa  densité  est  de  1,063.  Elle  ne  diminue 
pas  par  son  mélange  avec  l’eau  en  certaines 
proportions.  Un  mélange  de  parties  égales 
d’Acide  concentré  et  d’eau  présente  la  même 
pesanteur  spécifique  que  l’Acide  pur;  d’où 
il  suit  que  l’Aréomètre  ne  peut  être  employé 
pour  déterminer  le  degré  de  concentration 
de  l’Acide  acétique.  Il  bout  à  119°,  3,  et 
distille  intégralement.  A  une  température 
blanche  ,  il  est  entièrement  décomposé  en 
eau,  Acide  carbonique  et  Oxyde  de  carbone. 
A  une  chaleur  moins  élevée  ,  il  se  convertit 
en  Acide  carbonique  et  en  Acétone  (  Esprit 
pyro-acétique  ). 

L’Acide  acétique  concentré  n’attaque  la 
craie  ni  à  chaud  ni  à  froid.  Etendu  d’eau, 
il  la  décompose  au  contraire  avec  vivacité  , 
ainsi  que  les  autres  carbonates.  Toutefois  les 
affinités  changent,  et  l’Acide  carbonique 
l’emporte  à  son  tour ,  lorsque  le  milieu  dans 
lequel  on  opère  est  l’Alcool;  ainsi  une  dis¬ 
solution  alcoolique  d’ Acétate  de  potasse  est 
décomposée  par  l’Acide  carbonique  qu’il  dé¬ 
place.  —  L’Acide  acétique  se  produit  dans 
une  foule  de  réactions. La  distillation  du  bois, 
celle  de  l’immense  majorité  des  autres  sub¬ 
stances  organiques  ,  donnent  naissance  , 
entre  autres  produits ,  à  des  quantités  plus 


ACI 


ACI 


79 


ou  moins  considérables  d’ Acide  acétique. 
Extrait  du  bois  ,  par  la  décomposition  de 
celui-ci ,  car  il  n’y  préexiste  pas  ,  il  porte  le 
nom  d ’ Acide  pyroligneux.  —  Préparé  par  la 
ealcination  de  l’Acétate  de  cuivre  ,  il  porte 
celui  de  vinaigre  radical;  c’est  de  l’Acide 
acétique  très  concentré,  mêlé  d’un  peu  d’A- 
cétone.  —  Toutes  les  liqueurs  fermentées 
donnent  de  l’Acide  acétique  par  l’exposition 
à  l’air.  Il  paraît  que,  dans  ce  cas,  il  contient 
quelquefois  une  petite  proportion  d’Éther 
acétique.  Quand  il  provient  du  vin  et  qu’il 
n’a  pas  été  distillé,  il  est  mêlé  nécessaire¬ 
ment  de  toutes  les  matières  fixes  renfermées 
dans  le  vin  même.  Telles  sont  particulière¬ 
ment  les  matières  colorantes,  la  Crème  de 
tartre  et  le  Tartrate  de  chaux. 

Il  paraît  que  l’Acide  acétique  est  l’un  des 
produits  constants  de  la  décomposition  des 
matières  organiques  sous  l’influence  de  l’air 
et  de  l’humidité. 

Lorsqu’on  chauffe  ces  mêmes  matières  or¬ 
ganiques  avec  un  excès  de  Potasse  ou  de 
Soude  caustique,  on  observe  fréquemment 
la  production  d’une  grande  quantité  d’ Acide 
acétique. 

Acide  borique.  —  Il  se  présente  en  petites 
paillettes  micacées ,  douces  au  toucher,  ino¬ 
dores  ,  à  peine  acides  au  goût ,  très  peu  so¬ 
lubles  à  froid,  assez  solubles  à  chaud  ,  con¬ 
tenant  44  centièmes  d’eau  de  cristallisation. 
Soumis  à  la  chaleur,  l’Acide  borique  perd 
d’abord  son  eau ,  puis  entre  en  fusion  au 
rouge,  et  présente,  après  le  refroidissement, 
l’aspect  du  verre.  Il  est  d’ailleurs  à  peu  près 
fixe  et  tout-à-fait  indécomposable.  Il  existe 
en  grande  quantité  dans  les  Lagoni  ou  sour¬ 
ces  thermales  de  la  Toscane.  C’est  de  là 
qu’on  le  retire  pour  les  besoins  delà  Chimie 
ou  pour  préparer  le  Borax,  en  l’unissant 
avec  la  Soude  artificielle.  On  l’extrait  aussi 
quelquefois  parl’Acide  sulfurique  d’une  dis¬ 
solution  chaude  de  Borax. 

Acide  carbonique.  —  Il  a  pour  formule 
CO’,  ou  en  d’autres  termes  il  est  formé 
de  1  atome  de  carbone  =  76,44  et  de  2 
atomes  d’oxygène. 

C’est  un  gaz  parfaitement  incolore,  d’une 
saveur  et  d’une  odeur  très  légèrement  pi¬ 
quantes,  d’une  densité  de  1,524.  Un  corps 
en  combustion  plongé  dans  le  gaz  acide  car¬ 
bonique,  s’y  éteint  rapidement;  un  animal 
cesse  d’y  vivre  au  bout  de  quelques  instants. 


Le  froid,  quelque  intense  qu’il  soit,  ne 
change  pas  l’état  aériforme  de  l’acide  carbo¬ 
nique,  mais  une  pression  de  36  atmosphères 
suffit  pour  le  liquéfier  à  la  température  or¬ 
dinaire.  M.  Thilorier  à  imaginé,  il  y  a  peu 
de  temps ,  un  appareil  en  fonte  dans  le¬ 
quel  on  peut  obtenir  en  quelques  heures 
plusieurs  litres  d’acide  carbonique  liquide. 
On  le  prépare  en  décomposant  le  bi-carbo- 
nate  de  soude  par  l’acide  sulfurique.  C’est 
le  gaz  qui  produit  lui-même  ,  en  s’accumu¬ 
lant  de  plus  en  plus  dans  l’appareil,  la  pres¬ 
sion  énorme  qui  détermine  sa  liquéfaction. 
L’acide  carbonique  liquéfié  présente  le  fait 
étrange  et  unique  d’un  liquide  4  fois  plus 
dilatable  cpie  le  gaz.  En  effet ,  en  passant  de 
0  à  30°  ,  le  volume  de  ce  liquide  devient  de 
moitié  plus  considérable. 

L’acide  carbonique  devient  solide  à  une 
température  voisine  du  100e  degré  au  des¬ 
sous  de  la  glace  fondante.  Dans  cet  état ,  il 
ressemble  à  des  flocons  de  neige,  et  se  main¬ 
tient  à  l’air  libre  pendant  assez  long-temps 
sans  qu’il  soit  besoin  d’exercer  sur  lui  au¬ 
cune  compression.  Cet  énorme  refroidisse¬ 
ment  se  produit  par  l’acide  carbonique  li¬ 
quéfié  ,  dans  le  passage  subit  et  instantané 
de  l’état  liquide  à  l’état  gazeux.  Il  suffit  de 
diriger  un  jet  d’acide  carbonique  dans  l’in¬ 
térieur  d’une  petite  fiole  de  verre,  pour 
que  celle-ci  se  remplisse  promptement  d’a¬ 
cide  solide. 

L’eau  absorbe  une  quantité  de  gaz  acide 
carbonique,  d’autant  plus  grande  que  la 
température  est  plusbasse  et  la  pression  plus 
forte.  A  la  température  et  à  la  pression  or¬ 
dinaires,  elle  en  dissout  à  peu  près  son  vo¬ 
lume.  Dans  le  vide ,  l’eau  perd  sa  faculté  de 
dissoudre  l’acide  carbonique  ;  elle  la  perd 
également  à  100  degrés. 

La  nature  présente ,  dans  un  assez  grand 
nombre  de  localités,  de  l’eau  plus  ou  moins 
chargée  d’ Acide  carbonique.  Les  eaux  miné¬ 
rales  gazeuses,  telle  que  l’eau  de  Seltz , 
doivent  presque  entièrement  à  la  présence 
de  l’acide  carbonique  les  propriétés  qui  les 
font  si  souvent  employer.  On  peut  préparer 
artificiellement  des  eaux  semblables  à  celles 
de  la  nature  en  foulant  du  gaz  carbonique, 
sous  des  pressions  diverses,  soit  dans  l’eau 
pure,  soit  dans  l’eau  chargée  de  sels. 

La  solution  de  l’Acide  carbonique  dans 
l’eau  est  sans  couleur,  d’une  saveur  aigre- 


80 


ACi 


AGI 


iette,  agréable,  d’une  odeur  piquante  ;  elle 
communique  à  la  couleur  bleue  du  tourne¬ 
sol  une  teinte  vineuse;  l’ébullition  ou  le 
contact  de  l’air  en  dégagent  l’acide  carboni¬ 
que.  Le  gaz  carbonique  se  reconnaît  facile¬ 
ment  à  la  propriété  qu’il  possède  de  former 
dans  l’eau  de  chaux  un  précipité  blanc  inso¬ 
luble  dans  l’eau  pure,  soluble  avec  efferves¬ 
cence  dans  les  acides,  même  dans  l’Acide 
carbonique,  si  l’excès  de  ce  dernier  est  con¬ 
sidérable;  les  Alcalis  l’absorbent  sans  résidu 
lorsqu’il  est  pur. 

Le  Potassium,  à  une  température  élevée , 
en  absorbe  l’Oxygène,  et  en  sépare  le  char¬ 
bon  sous  la  forme  d’une  poussière  noire  fa¬ 
cilement  reconnaissable. 

L’Acide  carbonique  est  un  des  corps  les 
plus  abondants  et  les  plus  répandus  dans  la 
nature  ;  il  n’est  pour  ainsi  dire  pas  d’eau 
qui  n’en  renferme  une  petite  quantité  en 
dissolution.  Combiné  à  la  chaux,  il  consti¬ 
tue  le  Carbonate  de  chaux,  dont  les  variétés 
sont  si  nombreuses  et  les  masses  quelquefois 
si  prodigieuses.  Il  est  également  uni  dans  la 
nature  avec  une  foule  d’autres  Oxydes.  On  le 
trouve  accumulé  dans  les  parties  inférieu¬ 
res  de  beaucoup  de  cavités  ou  de  grottes  des 
pays  volcanisés  ou  des  terrains  calcaires  de 
sédiment. 

L’air  atmosphérique  en  renferme  constam¬ 
ment  une  petite  proportion  qu’on  peut  éva¬ 
luer  aux  4/!000ede  son  volume  .Cet  Acide  car¬ 
bonique  atmosphérique  joue  un  rôle  extrê¬ 
mement  important  dans  les  phénomènes  de 
la  végétation.  C’est  dans  l’air  que  les  plan¬ 
tes  puisent  la  presque  totalité  du  Carbone 
qu’elles  renferment. 

L’Acide  carbonique  se  forme  dans  une 
multitude  de  circonstances  ;  c’est  un  des 
produits  de  la  respiration  des  animaux;  de 
la  combustion,  de  la  décomposition  sponta¬ 
née  des  substances  organiques ,  de  la  fer¬ 
mentation  alcoolique,  de  la  calcination  des 
pierres  à  chaux,  etc.,  etc. 

On  le  prépare  ,  soit  en  calcinant  le  Carbo¬ 
nate  de  chaux,  soit  en  décomposant  les  Car¬ 
bonates  naturels  par  l’Acide  sulfurique  ou 
par  l’Acide  hydrochlorique. Pour  le  dépouil¬ 
ler  complètement  de  la  petite  proportion  de 
ces  deux  derniers  acides  qu’il  pourrait  en¬ 
traîner,  on  le  lave  ordinairement  dans  un 
flacon  rempli  d’eau  ;  il  passe  de  ce  flacon 
dans  les  vases  où  l’on  veut  le  recueillir,  soit 


comme  gaz,  soit  en  dissolution  dans  l’eau. 
La  grande  densité  de  i’Acide  carbonique  ex¬ 
plique  les  accidents  si  fréquents  qui  arri¬ 
vent  dans  les  cuves  à  vendanges,  et  dans  les 
caves  où  fermentent  le  vin  et  en  général  les 
liqueurs  sucrées.  Ce  gaz  se  mêle  très  lente¬ 
ment  à  l’air  atmosphérique,  et  l’on  peut  le 
faire  passer  d’un  vase  qu’on  incline  dans  un 
autre  vase  ,  absolument  comme  si  c’était  un 
liquide.  Dès  lors  on  conçoit  qu’il  puisse  des¬ 
cendre  d’un  lieu  supérieur  dans  un  autre 
moins  élevé  ,  dans  une  cave,  par  exemple, 
et  y  causer  des  accidents.  Une  ventilation  ou 
une  injection  d’ Ammoniaque  dans  l’air  vicié 
par  l’Acide  carbonique  l’assainit  en  peu 
d’instants. 

Acide  citrique.  —  Il  existe  dans  beaucoup 
de  fruits,  particulièrement  dans  les  citrons , 
d’où  il  tire  son  nom,  dans  les  oranges,  dans 
les  groseilles,  d’où  on  l’extrait  en  saturant  le 
suc  de  ces  fruits  avec  de  la  craie  et  décom¬ 
posant  ensuite,  par  l’Acide  sulfurique,  le  ci¬ 
trate  de  chaux  préalablement  lavé.  On  l’em¬ 
ploie  pour  les  limonades  et  pour  l’impres¬ 
sion  sur  toile.  Il  avive  certaines  couleurs, 
telle  que  celle  duCarthame,  et,  pour  cet 
objet,  il  est  préféré  à  tous  les  autres  Acides. 

Acide  fluorique,  aussi  appelé  Acide  hydro- 
fluorique. 

Acide  hydro fluorique. — Il  est  composé  d’Hy- 
drogéne  et  de  Fluor,  corps  simple  non  encore 
isolé.  C’est  un  liquide  incolore,  très  véné¬ 
neux,  fumant  à  l’air,  bouillant  vers  30°, 
soluble  en  toutes  proportions  dans  l’eau ,  et 
l’un  des  plus  violents  corrosifs  que  l’on  con¬ 
naisse.  Il  attaque  avec  facilité  la  silice,  cir¬ 
constance  qui  le  fait  employer  avec  succès 
pour  graver  sur  le  verre.  On  le  prépare  dans 
des  vases  de  plomb,  en  décomposant  à  chaud 
le  Spath-fluor  par  un  excès  d’ Acide  sulfuri¬ 
que  concentré. 

Acide  hydrochlorique  ou  Acide  muriatique. 
—  L’Acide  hydrochlorique  pur  est  gazeux , 
mais  ce  qu’on  désigne  sous  ce  nom  dans  le 
commerce  est  un  liquide  saturé  de  ce 
gaz.  Le  gaz  hydrochlorique  est  incolore , 
excessivement  acide,  d’une  odeur  piquante; 
il  répand  à  l’air  des  fumées  blanches  très 
épaisses,  et  il  est  si  soluble  dans  l’eau  que  ce 
liquide  en  prend  quatre  cents  fois  son  vo¬ 
lume.  Cette  dissolution  est  incolore ,  et 
jouit  de  toutes  les  propriétés  du  gaz  lui- 
même.  Elle  est  caractérisée  principalement 


AU 


81 


AU 

par  la  propriété  de  former  dans  les  sels  d’ar¬ 
gent,  un  précipité  blanc,  caillebolté,  inso¬ 
luble  dans  l’eau  et  dans  les  Acides  ,  très  so¬ 
luble  au  contraire  dans  l’ammoniaque,  et  se 
colorant  en  violet  foncé  par  le  contact  de  la 
lumière.  Cet  Acide,  outre  ses  usages  fré¬ 
quents  dans  le  laboratoire  du  chimiste,  est 
employé  à  la  préparation  du  chlore,  à  celle 
de  la  gélatine  des  os,  etc. ,  etc.  On  l’extrait 
particulièrement  du  sel  marin,  à  l’aide  de 
l’Acide  sulfurique  concentré. 

Indépendamment  des  compositions  salines 
dont  il  fait  partie,  l’Acide  hydrochlorique 
se  rencontre  assez  fréquemment  dans  la  na¬ 
ture.  C’est  lui,  par  exemple,  qui,  à  l’état 
gazeux,  constitue  en  grande  partie  les  va¬ 
peurs  épaisses  et  asphyxiantes  qu’on  voit 
s’échapper  du  cratère  de  certains  volcans. 
Les  sources  chaudes  qu’on  rencontre  du 
lac  Cusco  à  Valladolid  (Nouvelle-Espagne) 
le  contiennent  en  dissolution  et  à  l’état  li¬ 
bre,  d’après  Humboldt.  Enfin  on  î’a  égale¬ 
ment  trouvé  en  Pologne  ,  dans  les  fameuses 
mines  de  sel  de  Wieliczka. 

-Acide  nitrique  ou  azotique;  eau  forte,  es¬ 
prit  de  nitre. — Liquide  incolore,  d’une  odeur 
particulière,  très  acide,  décomposé  complè¬ 
tement  parla  chaleur  et  en  partie  parla  lu¬ 
mière,  en  Acide  hyponi  trique  et  en  Oxygène. 
Concentré,  il  bout  d’abord  à  86°  ;  mais  son 
point  d’ébullition  s’élève  peu  à  peu  à  122°; 
circonstance  remarquable,  qui  tient  à  ce 
qu’une  partie  de  cet  Acide  se  détruit ,  tandis 
que  l’autre  forme  avec  la  totalité  de  l’eau  un 
Hydrate  défini,  plus  stable.  Cet  Acide  est 
caractérisé  par  sa  propriété  de  détruire  le  sul¬ 
fate  bleu  d’indigo  ;  de  produire  avec  le  cui¬ 
vre  des  vapeurs  rutilantes,  avec  l’Acide  sul¬ 
furique  et  le  Protosulfate  de  fer  une  couleur 
rose,  ou  ,  suivant  les  proportions ,  une  cou¬ 
leur  pourpre,  et ,  avec  les  bases,  des  sels  qui 
activent  beaucoup  la  combustion  du  char¬ 
bon  [V.  nitrate).  On  le  prépare  en  décom¬ 
posant  le  Nitrate  de  potasse  par  l’Acide  sul¬ 
furique  et  condensant  le  produit  de  la  dis¬ 
tillation,  qui  est  l’Acide  nitrique  même. 
Comme  le  Nitrate  qu’on  emploie  contient 
presque  toujours  des  Chlorures ,  l’Acide  ni¬ 
trique  est  mêlé  d’Acide  hydrochlorique, 
dont  on  le  dépouille  par  un  peu  de  Nitrate 
d’argent  et  par  une  seconde  distillation. 

Acide  oxalique.  —  On  l’emploie  pour  en¬ 
lever  les  taches  de  rouille  sur  le  linge,  pour 


doser  la  chaux,  et  comme  réserve  dans  les 
fabriques  de  toiles  peintes.  Il  existe  dans  un 
très  grand  nombre  de  végétaux,  mais  plus 
particulièrement  dans  les  Oxalis ,  dans  les 
fruits  du  Sorbier,  dans  la  Joubarbe,  dans  les 
Lichens.  Il  est  tantôt  libre,  tantôt  à  l’état 
salin.  On  le  prépareartificiellement  de  beau¬ 
coup  de  manières  diverses  ,  mais  surtout  en 
traitant  certaines  matières  végétales,  telles 
que  le  sucre ,  l’amidon  ,  le  ligneux  ,  par  l’A¬ 
cide  nitrique  ou  par  la  Potasse  caustique. 

Acide  stéarique.  —  Cet  acide  est  le  pro¬ 
duit  de  la  saponification  de  la  stéarine  par 
les  alcalis  hydratés.  On  le  prépare  ordi¬ 
nairement,  dans  les  arts,  en  décomposant 
par  l’acide  sulfurique  le  savon  qui  résulte 
de  l’action  de  la  chaux  sur  le  suif.  11  en 
résulte  une  masse  formée  de  3  acides  gras, 
qui  sont  le  stéarique,  le  margarique  et  l’o- 
léique.  Cette  masse  est  comprimée,  d’abord 
à  froid ,  puis  à  chaud  ;  ce  qui  la  débarrasse 
de  la  plus  grande  partie  de  l’acide  liquide  , 
de  l’acide  oléique  ;  on  la  fond  avec  de  l’eau, 
on  la  clarifie  ,  après  l’avoir  de  nouveau  la¬ 
vée  avec  de  l’eau  aiguisée  d’acide  sulfuri¬ 
que.  La  masse  stéarique  refroidie  est  parfai¬ 
tement  blanche;  on  la  fond  au  bain-marie, 
on  la  mêle  avec  3  ou  4/100cs  de  son  poids 
de  cire  blanche,  et  on  la  coule,  comme  les 
chandelles  ,  dans  des  moules  préalable¬ 
ment  chauffés  à  50  ou  55°.  Les  mèches  doi¬ 
vent  être  nattées  et  contenir  une  petite 
quantité  d’acide  borique  et  de  bi-phosphale 
d’ammoniaque.  C’est  ainsi  qu’on  fabrique 
les  bougies  connues  sous  les  noms  de  bougies 
de  l’étoile ,  bougies  stéariques,  bougies  marga- 
riques,  etc.,  etc.  Elles  sont  certainement  des¬ 
tinées  à  remplacer  les  bougies  de  cire,  dont 
elles  présentent  tous  les  avantages,  leur 
prix  étant  d’ailleurs  beaucoup  moins  élevé. 

Acide  sulfureux.  —  Gaz  caractérisé  parti¬ 
culièrement  par  son  odeur  piquante,  sa  ré¬ 
sistance  à  la  chaleur,  la  facilité  avec  laquelle 
on  le  liquéfie.  Il  sert  au  blanchiment  de  la 
laine  et  de  la  soie,  et  en  médecine  dans  le 
traitement  des  maladies  de  la  peau.  On  le 
prépare,  soit  en  brûlant  du  soufre  dans  l’air, 
soit  en  désoxygénant  partiellement  l’Acide 
sulfurique  par  les  métaux ,  ou  certaines  ma¬ 
tières  organiques,  telles  que  le  bois. 

Acide  sulfurique.  —  C’est  le  plus  impor¬ 
tant  de  tous  les  Acides,  et  celui  dont  les  arts 
consomment  partout  la  plus  grande  quan¬ 
ti 


TOM.  1. 


82 


A  Ci 

li Lé.  Il  n'est,  pour  ainsi  dire,  pas  d’industrie 
qui  n’en  emploie.  On  le  désigne  souvent  sous 
le  nom  d'huile  de  Vitriol.  C’est  un  liquide 
incolore,  inodore,  d’une  énorme  causticité, 
d’une  densité  de  1,845,  bouillant  à  320°,  so¬ 
luble  dans  l’eau  en  toutes  proportions,  et 
avec  production  d’une  chaleur  considérable. 
Une  température  élevée  le  décompose  en 
Acide  sulfureux  et  en  Oxygène.  Il  attaque  et 
dissout  la  plupart  des  métaux,  détruit  sans 
retour  une  foule  de  matières  organiques  et 
décompose  la  plupart  des  sels.  Cet  Acide, 
dans  son  état  de  concentration  ,  a  pour  for¬ 
mule  :  S03H20,  c’est-à-dire  qu’il  contient 
un  atôme  d’ Acide  sulfurique  anhydre  et  un 
atome  d’eau.  L’Acide  anhydre  SO3  a  été 
isolé.  Il  se  combine  avec  2  et  avec  3  atomes 
d’eau,  de  sorte  qu’il  y  a  3  Hydrates  d’Acide 
sulfurique.  L’Acide  sulfurique  se  prépare 
en  faisant  rencontrer,  dans  de  vastes  cham¬ 
bres  de  plomb,  de  l’Acide  sulfureux,  de  l’air, 
des  vapeurs  aqueuses  et  nitreuses.  On  le 
concentre  dans  des  chaudières  de  platine.  Il 
sert  à  la  préparation  de  presque  tous  les  au¬ 
tres  Acides ,  de  la  Soude  artificielle ,  de  l’A¬ 
lun,  des  Sulfates,  des  Éthers,  du  Phos¬ 
phore  ,  etc.  (Pelouze.) 

ACÏDIFÈRES  ( Acidam ,  acide;  fero ,  je 
porte).  Haüy  s’est  servi  de  cette  épithète  pour 
désigner  une  grande  division  des  substances 
minérales,  contenant  un  acide,  soit  libre, 
soit  combiné  avec  un  ou  plusieurs  autres 
corps.  Ce  nom  a  également  été  donné  par 
Maraschini  à  un  ordre  de  sa  classification 
géognostique.  (C.  d’O.) 

*  ACIDCMTIÜM  (  àxtç  ,  pointe  ;  oSovç, 
ôSovvoç,  dent),  bot.  cr.  —  G.  de  Mousses,  de 
la  div.  des  Acrocarpes,  caractérisé  ainsi  qu'il 
suit  par  Schwægrichen  dans  la  2me  partie  de 
son  second  supplément  au  Specie-s  Muscomm 
d’Hedwig;  Péristome  double;  l’extér.  com¬ 
posé  de  16  dents  obtuses,  mucronées,  inflé¬ 
chies;  l’intér.  consistant  en  une  membrane 
réticulée,  pliée  en  carène  et  fendue  en  16 
processus,  entre  chacun  desquels  se  voit  un 
cil,  ou,  ce  qui  est  la  même  chose  ,  ces  pro¬ 
cessus  sont  inégalement  divisés  en  2  por¬ 
tions ,  dont  la  plus  longue  représente  une 
dent,  et  la  plus  courte  un  cil.  Epiphragme 
membraneux,  hémisphérique.  Coiffe  cucul- 
li forme  ou  en  capuchon.  Capsule  égale,  por¬ 
tée  sur  une  apoph  se  linéaire  et  munie  d’un 
anneau.  Fleurs  dioiques  terminales.  —  La 


AC! 

seule  esp.  connue  de  ce  g.  a  le  port  d’un 
Bryum ,  g.  auquel  Rooker  l’avait  rapportée  ; 
ses  feuilles  sont  larges  ,  nervées,  entières. 
La  capsule  est  très  longuement  pédicellée, 
penchée  horizontalement  etmunie  d’un  oper¬ 
cule  convexe,  mucronulé.  Elle  croît  sur  la 
terre ,  dans  la  chaîne  des  Andes  de  l’Améri¬ 
que  méridionale,  où  l’ont  découverte  MM.  de 
Humboldt  et  Bonpland.  (C.  M.) 

*  ACIDOTE.  Acidota  (àxc^wroç ,  taillé  en 
pointe),  ins.  —  G.  de  Coléoptères  pentamè¬ 
res,  famille  des  Rrachélytres  ou  Staphylli- 
niens,  établi  par  Kirby ,  adopté  par  M.  De- 
jean,  et  qui  a  pour  type  le  Staphylinus  cre - 
natus  Fab.,  qui  se  trouve  aux  environs  de 
Paris.  (D.) 

ACIDOTON  (àxi&oToç,  aigu),  bot.  pii.  — 
G.  d’Euphorbiacées  établi  par  Swartz  et 
ainsi  caractérisé  :  Fleurs  monoïques  ou  dioï- 
ques  sans  pétales.  Dans  les  mâles :CaL  pro¬ 
fondément  5-parti ,  réfléchi.  Étam.  nom¬ 
breuses,  dont  les  filets,  insérés  sur  un  ré¬ 
ceptacle  glanduleux,  portent  des  anthères 
dressées.  Dans  les  femelles  :  Cal.  à  6  divisions 
profondes  et  étalées  ;  style  court,  3-fide,  et  3 
stigmates  réfléchis ,  tomenteux  ;  capsule  à  3 
coques  monospermes  et  bivalves. —  La  seule 
espèce  de  ce  g.  est  un  arbuste  de  la  Jamaï¬ 
que,  à  feuilles  stipulées,  alternes,  entières, 
glabres,  à  fleurs  en  grappe,  ordinairement 
terminales  et  unisexuées.  Des  poils  forts  et 
roides,  dont  la  piqûre  cause  une  sensation 
brûlante,  hérissent  les  rameaux,  les  pétio¬ 
les,  les  pédoncules  et  le  bord  des  feuilles.  Ce 
sont  eux,  sans  doute,  qui  ont  fourni  l’éty¬ 
mologie  du  nom  générique.  (Ad.  J.) 

ACIER  (qcies[oLxyi],  tranchant),  chim. — On 
donne  ce  nom  à  une  matière  métallique  in¬ 
termédiaire  par  sa  composition  entre  les 
fontes  et  les  fers  du  commerce.  L’acier  con¬ 
tient  ,  terme  moyen  ,  99  centièmes  de  fer  et 
depuis  5  millièmes  jusqu’à  un  centième  de 
carbone.  On  peut  regarder  comme  étrangères 
à  la  composition  de  l’Acier  les  autres  matiè¬ 
res  qu’il  renferme  souvent,  telles  que  le 
Phosphore ,  le  Soufre,  Y  Arsenic,  Y  Alumi¬ 
nium,  le  Calcium ,  etc. 

Il  y  a  dans  le  commerce  beaucoup  d’esp. 
d’ Acier;  mais  ces  esp.  peuvent  être  réduites 
à  4  principales,  qui  sont  : 

1°  Acier  de  cémentation  ou  Acier  poule.  — 
On  le  fabrique  dans  des  caisses  construites 
en  terre  très  réfractaire,  qu’on  remplit  avec 


ACÏ 


8.3 


ACI 

des  couches  alternatives  de  fer  de  bonne 
qualité  et  de  poussier  de  charbon.  Le  fer  le 
plus  propre  à  cet  usage  est  celui  de  Suède. 
Le  charbon  est  quelquefois  remplacé  par  du 
cément,  mélange  de  substances  très  diver¬ 
ses,  mais  qui  consistent  ordinairement  en 
charbon  ,  suie,  sel  et  cendre.  On  élève  peu  à 
peu  la  température  des  caisses  jusqu’au  rouge 
vif,  mais  en  ayant  soin  toutefois  qu’elle  soit 
insuffisante  pour  fondre  l’acier.  L’opération 
dure  de  10  à  20  jours.  Le  carbone  pénètre 
jusqu’au  centre  des  barres  de  fer  et  les  acière. 

L’Acier  ainsi  obtenu  est  nécessairement 
carburé  d’une  manière  inégale.  Il  offre  à 
l’œil  comme  à  l’analyse  une  masse  hétéro¬ 
gène  ;  et  c’est  à  ce  défaut  d’homogénéité 
qu’on  doit  attribuer  les  qualités  générale¬ 
ment  mauvaises  de  cet  Acier. 

2°  Acier  fondu.  —  L’Acier  de  cémentation , 
étant  fondu  et  brassé  ,  se  présente,  après  le 
refroidissement,  sous  la  forme  d’une  masse 
homogène,  à  grain  fin  et  serré.  Il  est  devenu 
propre  à  la  confection  des  objets  les  plus  dé¬ 
licats.  On  le  connaît  sous  le  nom  d’ Acier 
fondu. 

3°  Acier  naturel,  confondu  avec  les  Aciers 
de  forge  et  defonte. — Qnle  prépare  par  beau¬ 
coup  de  procédés  différents,  parmi  lesquels 
on  peut  distinguer  : 

1°  La  réduction  des  minerais  de  fer  riches 
et  fusibles  dans  des  foyers  peu  différents  des 
forges  catalanes. 

2°  L’affinage  des  fontes,  particulièrement 
des  fontes  blanches  et  lamelleuses. 

3° -La  fusion  de  la  fonte  avec  du  fer,  de 
l’oxyde  de  fer ,  de  la  fonte  grillée,  etc. ,  etc. 

Souvent  des  objets  en  fonte  moulés  sont 
aciérés  par  cémentation  avec  du  fer  ,  de 
l’oxyde  de  fer  ou  de  manganèse,  et  en  géné¬ 
ral  avec  des  corps  susceptibles  d’enlever  à  la 
fontela  quantité  de  carbone  qu’elle  contient, 
en  sus  de  celle  qui  entre  dans  la  composi¬ 
tion  de  l’Acier. 

4^  Acier  Wooiz ,  Acier  indien  ou  damassé. 
—  C’est  avec  cet  acier  que  se  font  les  lames 
de  sabre  si  renommées,  qu’on  appelle  Da¬ 
mas  ,  et  qui  présentent  des  dessins  excessi¬ 
vement  variés. 

M.  Bréant  a  le  premier  fait  connaître  à 
quelle  circonstance  est  du  le  moiré  de  l’A¬ 
cier  indien  ,  et  il  a  indiqué  plusieurs  procé¬ 
dés  propres  à  la  fabrication  d’un  Acier  en¬ 
tièrement  semblable  à  celui  de  Damas.  D’a- 


I  près  cet  habile  observateur,  l’Acier  damassé 
est  un  mélange  d’ Acier  ordinaire  et  d’un 
carbure  de  fer  régulièrement  cristallisé.  L’A¬ 
cier  est-il  poli  ?  le  carbone  qu’il  renferme  est 
invisible.  Le  soumet-on  dans  cet  état  à  l’ac¬ 
tion  d’un  Acide  très  affaibli?  le  carbone  se 
trouve  à  découvert,  et  l’on  voit  des  dessins 
grisâtres  se  détacher  sur  un  fond  clair. 

M.  Bréant  a  fait  d’excellent  Acier  Wooiz  : 

1°  En  fondant  un  mélange  de  100  parties 
de  fer  doux  de  bonne  qualité  et  de  2  parties 
de  noir  de  fumée  ou  de  coke. 

2°  En  fondant  100  parties  de  fonte  grise 
avec  100  parties  de  même  fonte  préalable¬ 
ment  grillée. 

3°  En  fondant  un  Acier  du  commerce,  ri¬ 
che  en  carbone  ,  et  le  laissant  refroidir  très 
lentement.  Un  refroidissement  rapide  laisse¬ 
rait  le  carbone  uni  ou  disséminé  dans  la 
masse  entière. 

L’introduction  de  certains  métaux  ,  tels 
que  le  Platine,  l’Argent,  dans  l’Acier  ordi¬ 
naire,  lui  communique  la  propriété  de  pren¬ 
dre  le  moiré. 

Il  y  a  dans  les  Aciers  damassés  ,  comme 
dans  les  autres  Aciers,  des  qualités  très  dif— 
rentes,  et  le  moiré  ne  doit  en  aucune  ma¬ 
nière  être  considéré  comme  le  cachet  d’une 
bonne  qualité. 

Propriétés  de  l'Acier.  Sa  couleur  est  plus 
blanche,  plus  éclatante  que  celle  du  fer.  Son 
grain  doit  être  fin ,  serré,  brillant  et  homo¬ 
gène.  Il  est  plus  malléable,  mais  moins  duc¬ 
tile  que  le  fer.  Il  est  aussi  beaucoup  moins 
tenace  et  moins  oxydable.  Sa  densité  varie 
de  7,7  à  7,9.  il  entre  en  fusion  vers  130° 
pyrom.  Avant  la  chaleur  blanche,  il  devient 
cassant,  se  soude  alors,  moins  bien  toutefois 
que  le  fer.  Soudé  ,  soit  avec  d’autre  Acier, 
soit  avec  du  fer,  il  forme  les  éiotfes.  Mais  de 
toutes  les  propriétés  de  l’Acier,  la  plus  impor¬ 
tante  ,  sans  contredit,  est  celle  que  lui  fait 
acquérir  l’opération  de  la  trempe.  L’Acier, 
s’il  a  été  chauffé,  pins  refroidi  lentement, 
n’est  guère  plus  dur  que  le  fer;  mais  s’il  a 
été,  au  contraire,  refroidi  subitement,  il  ac¬ 
quiert  une  dureté  excessive,  en  même  temps 
qu’il  devient  très  cassant.  C’est  ce  refroidis¬ 
sement  rapide  de  l’Acier  dans  l’eau ,  l’eau 
salée,  le  mercure,  etc.,  qu’on  appelle  trempe. 
Elle  est  d’autant  plus  forte  ,  ou  en  d’autres 
termes,  l’Acier  est  d’autant  plus  dur  et  plus 
cassant ,  que  le  refroidissement  s’est  cffec- 


84 


AGI 


AGI 


tué  plus  promptement.  La  densité  de  l’Acier 
diminue  par  suite  de  cette  opération.  S’il  est 
porté  de  nouveau  au  rouge  vif  et  refroidi 
lentement,  il  est  détrempé  ;  il  ne  l’est  qu’im- 
parfaitement  si  la  température  n’a  pas  été 
très  élevée.  Ordinairement  on  trempe  trop 
l’Acier,  puis  on  le  recuit  plus  ou  moins,  sui¬ 
vant  l’usage  auquel  on  le  destine.  L’Acier 
prend  plus  facilement  couleur  que  le  fer, 
lorsqu’on  le  chauffe  au  contact  de  l’air.  Re¬ 
cuit  à  220  —  230°  ,  sa  couleur  devient  d’un 
jaune  paille;  il  a  alors  le  degré  de  dureté 
qu’on  recherche  dans  les  rasoirs,  les  canifs, 
etc.  A  300°,  il  devient  d’un  bleu  très  clair; 
c’est  la  teinte  des  ressorts.  Cette  série  de 
couleurs  est  due  à  l’absorption  d’un  peu 
d’oxygène  par  une  couche  très  mince  d’a¬ 
cier. 

L’Acier  fondu  présente  une  propriété  re¬ 
marquable:  il  se  trempe  très  dur  par  la  seule 
action  de  l’air;  mais  on  conçoit  qu’alors  il 
faut  n’agir  que  sur  des  lames  très  minces. 
Un  autre  fait  bien  connu  et  également  cu¬ 
rieux,  consiste  en  ce  qu’on  peut,  avec  une 
feuille  de  fer  doux  (  tôle) ,  couper  une  barre 
de  l’Acier  le  plus  dur  et  le  plus  fortement 
trempé.  A  cet  effet,  on  prend  une  barre  d’A- 
cier,  on  la  fixe  bien  et  l’on  fait  frotter  contre 
elle ,  par  un  mouvement  de  rotation ,  une 
feuille  de  tôle.  Au  bout  de  quelques  in¬ 
stants,  la  barre  d’Acierest  coupée.  Cela  tient 
à  ce  que  l’Acier  frotté  par  la  lame  de  tôle , 
s’échauffe,  se  détrempe,  et  s’adoucit,  tandis 
que  le  disque,  offrant  une  large  surface  et 
d’ailleurs  sans  cesse  en  mouvement ,  s’é¬ 
chauffe  peu,  et  présente  conséquemment 
plus  de  dureté  que  l’Acier.  (Pel.) 

* ACILEPIS  (àxvj,  pointe;  Wtç,  écaille). 
bot.  pii. — M.  Don  a  formé  ce  g.  aux  dépens  du 
F ernonia  squarrosa  L.  ;  il  a  pour  earact.  d’a¬ 
voir  des  capitules  multiflores  sessiles;  les 
squames  de  l’involucre  imbriquées,  multi- 
sériées  et  pointues;  le  réceptacle  alvéolé;  les 
akènes  velus  et  anguleux,  surmontés  d’une  ai¬ 
grette  bisériée  dont  la  série  extér.  très  courte. 
— M.  De  Candolle  réunit  1  ’Acilepis  aux  Ver- 
nonia  pour  en  former  la  première  section  de 
ce  vaste  genre.  (J.  D.) 

*  ACILÏE.  Acilius  (Mythol.;  fleuve  de  Si¬ 
cile  \  ins.  —  G.  de  Coléoptères  pentamères  , 
famille  des  Hydrocanthares,  tribu  desDytis- 
cides,  établi  par  Leach  et  adopté  par  M.  De- 
jean  ainsi  que  par  M.  Aubé,  qui  lui  donne 


pour  principaux  caract.  :  Dernier  art.  des 
palpes  maxillaires  un  peu  plus  long  que  les 
autres.  Prosternum  droit,  arrondi  postérieu¬ 
rement.  Pattes  postér.  terminées  par  deux 
crochets  inégaux,  dont  le  supér.  fixe;  tarses 
intermédiaires  simples  dans  les  deux  sexes. 
—  M.  Aubé  rapporte  à  ce  g.  17  esp.  qu’il 
partage  en  deux  divisions.  Celles  qui  font 
partie  de  la  lre  ont  les  élytres  sillonnées 
dans  les  femelles,  tandis  que  celles  de  la  2e 
les  ont ,  dans  le  même  sexe,  couvertes  à  la 
base  de  petites  impressions  linéaires  assez 
profondes  ou  entièrement  lisses.  Ces  der¬ 
nières  sont  toutes  exotiques.  Nous  citerons 
comme  type  de  la  ire  division  ;  VA.  sulcatiis 
Leach,  qui  se  trouve  dans  toute  l’Europe;  et 
comme  type  de  la  2me,  VA.  medialus  Say., 
de  l’Amérique  septentrionale.  (D.) 

AC1WCEA  (  àxivaxr,; ,  sabre).  P01SS.  — 
G.  de  poissons  établi  par  M.  Bory  de  St-Yin- 
cent  [Voyage  aux  îles  des  mers  d'Afrique ). 
Il  se  compose  d’un  seul  poisson  de  l’Atlanti¬ 
que,  à  corps  allongé  en  forme  de  lame  de 
sabre  et  qui  appartient  à  la  famille  des 
Scombéroïdes.  L'auteur  lui  ayant  trouvé 
des  traits  de  ressemblance  avec  les  Orphies 
et  les  Scombres,  l’a  nommé  Acinacée  b⬠
tarde.  Malheureusement  la  figure  en  est  si 
incorrecte  et  la  description  si  incomplète , 
qu’il  est  impossible  de  rien  dire  de  certain 
de  ce  poisson.  J'ai  cru  d’abord  pouvoir  le 
rapprocher  du  g.  Thyrsite  ,  dont  les  espèces 
avancent  dans  l’Atlantique  jusqu’aux  Aço¬ 
res.  Mais  la  différence  dans  le  nombre  des 
rayons  est  trop  grande  pour  que  je  me  décide 
à  admettre  aujourd’hui  ce  rapport.  Ce  nom¬ 
bre  et  la  forme  générale  conviennent  mieux 
auxGempyles ,  et  surtout  aux  Gempylus  co- 
luber ,  poissons  de  l’Atlantique.  Cependant  la 
manière  dont  les  fausses  pinnules  sont  ren¬ 
dues  laisse  beaucoup  d’hésitation.  Je  crois 
néanmoins  que  cette  2e  supposition  vaut 
mieux  que  celle  que  nous  avons  émise  dans 
l'Hist.  des  Poissons  ,  Cuv.  et  Val.  (  Val.  ) 

A  \TC  I.\  A  GIF  OU  AIE.  Acinaeiformis  ( Aci - 
naces  [  àxivaxvjç"),  cimeterre  ;  forma ,  forme). 
bot.  pii. — Se  dit  des  organes  foliacés  des  vé¬ 
gétaux,  qui,  comme  les  feuilles,  les  sépales, 
les  styles,  etc.,  approchent  de  la  forme  d’un 
sabre,  c’est-à-dire  sont  comprimés ,  à  3  an¬ 
gles,  à  carène  tranchante,  et  un  peu  redres¬ 
sés  vers  la  partie  supérieure.  (  A.  R.  ) 

*  A  CI  X  ÊTES  (  àxfvyjroç,  fixe  ).  INF.  —  G. 


« 


* 


AC  I 

établi  par  Ehrenberg,  pour  la  Voviicella  lu- 
berosa  Müll.,  qui  méritait  bien,  en  effet,  d’ê¬ 
tre  considérée  comme  un  type  particulier,  en 
raison  de  la  fixité  et  de  la  quasi-immobilité 
de  ses  appendices  ciliformes.  Une  2e  esp., 
A.  Lingbyi ,  qui  comme  la  lre  se  trouve  sur 
les  plantes  marines  et  sur  les  sertulaires,  a 
été  décrite,  en  1832,  par  le  même  auteur. 
Les  caract.  qu’il  assignait  alors  aux  Acinètes 
étaient  d’être  «  des  Infusoires  polygastri- 
ques  anentérés,  épitriques,  cuirassés,  pour¬ 
vus  de  soies  roides ,  mais  non  de  cils,  et 
ayant  une  cuirasse  de  forme  diverse ,  mem¬ 
braneuse,  pédicellée.  »  Il  les  plaçait ,  quoi- 
qu’avec  doute,  dans  la  famille  des  Péridinées; 
mais  en  1838  ( Hist.  des  Int.),  il  les  plaça 
dans  la  famille  des  Bacillariées;  puis  enfin  , 
dans  le  même  ouvrage ,  dont  l’impression 
s’était  prolongée  ,  il  annonce  par  une  note , 
p.  316  ,  que  la  découverte  d’une  nouvelle 
forme,  le  Dendrosoma  radians,  l’a  déterminé 
à  séparer  l’Acinète  des  Bacillaires,  et  ies  g. 
Podophrya  et  Tricho discus  des  Enchélydées 
pour  en  former,  avec  le  nouveau  g.,  une  fa¬ 
mille  particulière  sous  le  nom  d ’Acinêlines, 
qui  serait  placée  entre  les  Bacillariées,  et  les 
Vorticellines ,  et  serait  caractérisée  par  la 
présence  d’une  seule  ouverture ,  pour  l’en¬ 
trée  et  la  sortie  des  aliments,  sans  orifice 
anal.  (  Duj.  ) 

*  ACHVÉTINES  [oo«vy}toç,  immobile), 
i vf.  —  Famille  dont  l’établissement  a  été 
proposé  par  Ehrenberg,  pour  plusieurs  g. 
d’infusoires  à  une  seule  ouverture  et  à  cils 
allongés ,  roides  ,  non  vibratiles.  (  Duj.  ) 

*  ACIIVIA.  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Dip¬ 

tères,  div.  des  Brachocères,  subdiv.  des 
Dichœtes,  famille  des  Atbéricères ,  tribu  des 
Muscides.  Selon  M.  Macquart ,  ce  g.  formé 
aux  dé  >ens  des  genres  Musca ,  L.,  Tephri- 
tis ,  Fabr. ,  Typeta ,  Meig. ,  et  dans  lequel  se 
trouve  fondu  le  genre  Urellia  ,  Rob.  Desv. , 
renferme  14  espèces,  toutes  européennes,  et 
vivant  ordinairement  sur  des  plantes  de  la 
famille  des  Synanthérées  et  des  Ombellifères 
( Heracleum ,  etc.);  ses  caract.  sont  les  sui¬ 
vants  :  Trompe  à  lèvres  épaisses  ;  épistome 
non  saillant.  Ant.  n’atteignant  pas  l’épi— 
stome  ,  3e  article  double  du  2e.  Oviducte 
déprimé,  large,  court,  peu  velu;  ailes  réti¬ 
culées.  Nous  citerons  pour  type  :  YAcinia 
cnrniculala  Fab.,  n°  1 1  ,  ou  VA.  Ja  ecc  Rob. 
Desv.  (D.) 


ACi  86 

ACINIER  ,  pointe),  bot.  pii. —  Nom 
donné  dans  quelques  cantons  de  la  France 
à  l’Aubépine  (  Cralægus  oxyacaniha  L. ,  Mes - 
pilus  oxyacantha  Gaert,  ).  (G.  L.) 

*  ACUVIPE  (  Nom  d’une  anc,  ville  d’Espa¬ 

gne).  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Orthoptères, 
famille  des  Acridiens ,  établi  par  M.  Rambur 
( Faune  de  l’Andalousie )  sur  deux  esp.  du 
midi  de  l’Espagne,  dont  les  caract-  généri¬ 
ques  sont  tout-à-fait  identiques  avec  ceux  du 
g.  Porlheiis ,  Serv.  ou  Pamphagus ,  Brui,  et 
Burm.  (Bl.) 

*  ACINOCOIUS  (  axtvoç ,  thym  sauvage, 
basilic;  xoptç,  punaise),  ins. — G.  de  la  fa¬ 
mille  des  Lygéens ,  de  l’ordre  des  Hémiptères, 
établi  par  Hahn ,  et  ayant  pour  caract.  essen¬ 
tiels  :  La  forme  des  yeux  qui  sont  comme 
pédiculés,  et  la  longueur  du  1er  art.  des 
antennes.  Ce  g.  ne  renferme  que  trois  esp. , 
qui  habitent  l’Amérique  méridionale.  Le 
type  est  VA.  calidus  Hahn.  C’est  par  erreur 
que  quelques  auteurs  ont  attribué  à  ce  g» 
pour  caract.  générique  la  présence  d’ocelles. 

(Bl.) 

ACÏNOPHORA  (  axcvoç,  pépin;  epopoç,  por¬ 
teur).  bot.  cr.  —  G.  de  Champignons  établi 
par  Rafinesque  Schmaltz,  et  appartenant  à 
la  famille  des  Lycoperdacées.  Il  est  caracté¬ 
risé  par  un  péridium  stipité  d’abord  globu¬ 
leux,  s’ouvrant  ensuite  en  plusieurs  valves. 
Il  renferme,  dans  son  intérieur  et  à  la  partie 
supérieure,  des  gongyles  mous  et  aciniformes. 
L '  A  cinophora  auranliaca  ,  qui  croît  dans  les 
bois  en  Pensylvanie,  a  le  pédicule  cylindri¬ 
que,  légèrement  réticulé;le  péridium  se  divise 
en  six  parties;  les  spores  sont  arrondies  et 
rouges. — M.  Desvaux  ( Journ .  de  Bol.  vol.  6.) 
lui  trouve  de  l’analogie  avec  le  genre  Tylo- 
stoma.  M.  Ad.  Brongniart  pense  au  contraire 
qu’il  est  plus  voisin  du  g.  Polysaccum.  Les 
caract.  exposés  par  Piafinesque  ne  sont  pas 
suffisants  pour  établir  des  rapprochements 
certains.  Ce  g.  serait  fort  remarquable,  s’il 
était  vrai  qu’il  eût  la  fructification  des  Poly- 
s  ace  iirn  ,  et  le  mode  de  déhiscence  des  Geas- 
trum.  (Lév.  ) 

ACINOPUS  (axtvoç,  grain  de  fruit  en 
grappe;  novq,  pied  ).  ins.  — G. de  Coléoptè¬ 
res  pentamères,  famille  des  Carabiques , 
tribu  des  Harpaliens,  établi  par  Ziegler  aux 
dépens  des  Harpales  de  Bonelli ,  et  adopté 
par  M.  Dejean  ,  qui  le  caractérise  ainsi  (  Spe- 
cics.,  t.  4)  :  Les  4  lfil*  art.  des  4  tarses  antér. 


86 


ACI 


À  Cl 


triangulaires  ou  cordiformes  et  assez  forte¬ 
ment  dilatés  dans  les  mâles  seulement.  Der¬ 
nier  art.  des  palpes  assez  allongé,  très  légè¬ 
rement  ovalaire ,  presque  cylindrique  et 
tronqué  à  l’extrémité.  Ant.  filiformes  et  assez 
courtes.  Lèvre  supér.  carrée  ou  trapézoide, 
échancrée  antérieurement.  Mandib.  fortes, 
assez  avancées,  assez  arquées  et  assez  aiguës; 
une  dent  simple,  obtuse  et  plus  ou  moins 
marquée  ,  au  milieu  de  l’échancrure  du  men¬ 
ton.  Corps  convexe  et  épais.  Tête  grosse, 
presque  carrée  et  comme  renflée  postérieu¬ 
rement.  Cors,  plus  ou  moins  carré.  Elyt. 
presque  parallèles,  plus  ou  moins  allongées. 
—  M.  Dejean  rapporte  à  ce  g.  7  espèces, 
dont  la  plus  connue  est  VA.  megacephaliis 
d’Illiger  ou  le  picipes  d’Olivier ,  qui  se  trouve 
dans  le  midi  de  la  France  et  quelquefois  aux 
environs  de  Paris.  (D.) 

ACÏNOS ,  Mœnch  (àxcvoç,  esp.  de  Thym  , 
ou  de  Basilic),  bot.  pii.  —  G.  de  la  famille 
des  Labiées,  tribu  des  Métissées,  Benth.,  of¬ 
frant  les  caract.  suivants  (Mœnch,  Benth.; 
Reich  Flor.  germ.  excurs.  )  :  Cal.  tubuleux, 
gibbeux  en  dessous  à  sa  base;  lèvre  supér. 
sinuée,  tridentée;  lèvre  infér.  bi-dentée; 
gorge  poilue.  Cor.  à  tube  un  peu  renflé; 
lèvre  supér.  presque  plane  ;  lèvre  infér.  3- 
lobée.  Branche  infér.  du  stigm,  recourbée, 
aplatie,  embrassant  par  la  base  la  branche 
supér.,  laquelle  est  très  courte.  Faux-verti- 
cilles  axillaires.  —  Ce  g. ,  propre  à  l’ancien 
continent,  a  été  confondu  par  Linné  avec 
les  Thyms.  Bentham,  à  tort  selon  nous, 
en  fait  dans  sa  Monog.  des  Labiées,  un  s.-g. 
des  Mélisses.  (Sp.  ) 

*ACIMJLA  (dimin. d’Acinum  [àxtvoç]  grain 
de  fruit  à  grappe),  bot.  pu. -Les  Champignons 
de  ce  g.  sont  globuleux ,  sessiles  et  sans  raci¬ 
nes.  Leur  intér.  est  formé  d’un  corps  charnu 
plus  ou  moins  coloré,  persistant  et  enveloppé 
d’une  couche  de  matière  blanche  composée 
de  granules ,  qui  se  séparent  facilement  et 
tombent  en  dissolution  avec  l’âge.  Comme 
Se  nom  l’indique,  ils  donnent  l’idée  d’un 
pépin  renfermé  dans  une  pulpe.  —  On  ne 
connaît  encore  qu’une  espèce  de  ce  g.,  VA. 
candicans  Fries,  que  Weinmann  a  trouvée 
en  Russie  sur  les  feuilles  pourries  de  1  ’Alnus 
incana.  Elle  est  du  volume  d’une  tête  d’é¬ 
pingle.  Les  organes  de  la  fructification  ne 
sont  pas  encore  connus;  c’est  sans  doute 
pour  cette  raison  que  M.  Fries  a  rangé  ce 


genre  dans  l’ordre  des  Sclérotiaeées.  (Lév.) 

*  ACIOA,  Aubi.,  À  cia,  Willd.;  Dalacia , 

Neck.  (nom  caraïbe),  bot.  pu.  —  G.  de  la 
famille  des  Chrysobalanacées.  D’après  la 
description  d’Aublet  (  Flor.  guyan .) ,  ses  ca¬ 
ract.  sont  les  suivants  :  Cal.  turbiné,  courbé, 
inégalement  5-lobé.  Pétales  5,  arrondis, 
inégaux.  Disque  charnu,  unilatéral ,  situé 
entre  les  pétales  les  plus  courts.  Environ  12 
étam.  insérées  au  disque  ;  filets  subulés  au 
sommet,  soudés  par  leur  moitié  infér.  en 
androphore  liguliforme.  Pistil  latéral  (situé 
du  côté  du  disque  )  ;  ovaire  à  stipe  adhérent 
d’un  côté;  style  filiforme,  flexueux,  courbé. 
Drupe  coriace,  monosperme,  à  noyau  fra¬ 
gile.  —  Arbres  à  feuilles  entières;  stipules 
caduques;  fleurs  en  cymes  terminales,  sub- 
trichotomes;  cal.  blanchâtre;  cor.  petite, 
violette;  graine  grosse,  huileuse.  L’unique 
esp.  de  ce  genre  est  indigène  dans  les  Guva- 
nes.  L’amande  de  ses  graines  est  bonne  à 
manger.  (Sp.) 

ACIONA.  moll.  —  Ce  g.  proposé  par 
Leach  (  Miscell.  zool.  t.  n)  ne  pouvait  être 
accepté  ;  Lamarck  l’avait  créé  depuis  long¬ 
temps  sous  le  nom  de  Scalaire.  (  Desh.  ) 

ACIOTIS,  Don  (dimin.  d’àxt'ç,  pointe). 
bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des  Mélastoma- 
cées  ,  tribu  des  Osbeekiées,  DC.  Don  (  Mèm. 
Wern.  Soc.)  assigne  à  ce  g.  les  caract.  sui¬ 
vants  :  Tube  calicinal  globuleux,  charnu; 
limbe  urcéolé,  persistant,  4-denté.  Pétales 
4 ,  obliquement  aristés  au  sommet.  Etam.  8, 
comme  articulées  au  milieu;  anthères  dres¬ 
sées,  imberbes  à  la  base.  Baie  charnue,  4- 
loculaire;  graines  cymbiformes.  —  Herbe 
vivace  à  feuilles  pétiolées  ,  trinervées,  rou¬ 
ges  en  dessous;  fleurs  petites,  roses,  dispo¬ 
sées  en  grappes  terminales.  —  L’unique  esp. 
qui  constitue  ce  g.  est  indigène  aux  Antilles. 
Ses  baies  sont  acidulés  et  mangeables.  (Sp.) 

*  ACIPïïOîlÉES.  Aciphoreæ  (àxt'ç,  pointe; 

cpo poç ,  porteur),  ins.  dipt.  —  Nom  donné  par 
M.  Robineau  Desvoidy  à  la  s.-tribu  des  Te- 
phritides  de  M.  Macquart.  (  D.  ) 

*ÂCIS  (àxt'ç,  pointe,  dard),  ois. — G.  formé 
par  M.  Lesson  pour  quelques  esp.  de  la  fam. 
des  Gobe-mouches  de  Cuvier,  ayant  pour 
syn.  le  g.  Ph.ocnicorn.is  de  Swainson,  plus 
généralement  adopté,  et  exprimant  bien  un 
des  caract.  communs  aux  esp.  du  g.  V.moE- 

NICORNIS.  (LAFR.) 

*  AGIS  (àxt'ç,  pointe),  ins.  —  G.  de  Co- 


act 


87 


AC], 

léoptèrcs  tétramères,  famille  des  Chrysomé- 
lines,  établi  par  M.  Chevrolat  et  adopté  par 
M.  Dejean;  mais  dont  les  caract.  n’ont  pas 
été  publiés.  M.  Dejean  y  rapporte  7  espèces 
dont  nous  ne  citerons  qu’une  seule,  VA. 
rnodesta  ( Eumolpus  modeslus  Fabr.  ),  des 
Indes  orientales.  (D.) 

ACISANTHERA,  Br.  (  àxtç ,  pointe  ;  an - 
tliera,  anthère,  d ’àvGvjpoç,  a,  de  fleur),  bot. 
pii.  —  G.  de  la  famille  des  Lythracées  ou 
Lythraires,  tribu  des  Salicariées,  et  dont 
les  caract.  sont:  Cal.  5-fide,  renflé  à  la  base. 
Pétales  5,  égaux,  obovales.  Etam.  10,  sail¬ 
lantes,  insérées  (de  même  que  les  pétales) 
à  la  gorge  du  calice;  anthères  sagittiformes, 
versatiles.  Style  court;  stigm.  pointu.  Cap¬ 
sule  subglobuleuse ,  biloculaire  ,  recouverte 
par  le  calice;  2  placentaires  polyspermes. 
—  Herbe  à  feuilles  opposées;  fleurs  axillai¬ 
res,  alternes,  rameaux  4-gones.  Ce  g.  qui, 
malgré  son  calice  inadhérent ,  serait  proba¬ 
blement  mieux  placé  parmi  les  Mélastoma- 
cées  que  parmi  les  Lythracées,  n’est  fondé 
que  sur  une  seule  espèce,  qui  croît  à  la  Ja¬ 
maïque,  et  que  Linné  comprenait  dans  le 
genre  Rhexia.  (Sp.) 

'  *  ACÏSBA.  iins.  —  G.  de  Coléoptères  hé- 
téromères,  famille  des  Mélasomes,  établi 
par  Ziegler  et  adopté  par  M.  Dejean.  Il  ré¬ 
pond  aux  g .  Lop borna  ,  Sol.  et  Pachyc.hita , 
Esch. ,  et  a  pour  type  VAkis  punciaia  Fab., 
espèce  qu’on  trouve  à  Tanger.  (D.) 

*  ACISPERMUM  (  àxlç  ,  pointe  ;  crn/ppa  , 
semence),  bot.  pu.  —  C’est  un  g.  établi  par 
Necker  sur  quelques  pl.  de  l’Amér.  du  nord 
que  M.  De  Candolle  réunit  au  g.  Coreopsis. 

(J.  D.) 

*  ACKA.MA  (nom  nouveau -zélandais.  ) 

bot.  ph.  —  G.  que  Cunningham  ( Prod.jlor . 
Nov.  Zeel.  in  Hook.  Ann.)  rapporte  à  la  fa¬ 
mille  des  Cunoniacées,  et  auquel  il  assigne 
les  caract.  suivants:  Cal.  5-parti ,  persis¬ 
tant;  div.  linéaires-spatulées.  Pét.  5,  indi- 
visés  ,  non  persistants.  Etam.  10,  isomètres, 
insérées  sur  un  disque  hypogyne,  cyathi- 
forme  ,  à  10  dents.  Capsule  septiciile  de  haut 
en  bas;  loges  polyspermes.  Graines  petites, 
ovoïdes,  rostrées;  test  coriace,  glabre. — 
Arbre  à  feuilles  imparipennées;  fleurs  en 
panicules  terminales,  rameuses,  lâches,  lai¬ 
neuses.  Une  seule  esp. ,  indigène  dans  l’île 
Ikanamawi,  Nouv.-Zélande.  (Sp.) 

ACLADIUM  (à  priv.;  xXa^oç,  rameau). 


bot.  cr.  —  Ainsi  que  l’indique  l’étymologie, 
ces  Champignons  bissoïdes  sont  composés  de 
filaments  simples,  droits,  transparents  et 
cloisonnés,  sur  lesquels  sont  fixés  çà  et  là 
des  spores  ovales  et  pellucides.  Comme  les 
spores  ont  à  peu  près  la  même  grosseur  que 
les  filaments,  il  est  probable  qu’elles  résul¬ 
tent  de  l’isolement  spontané  des  cellules  su¬ 
périeures  des  filaments  sur  lesquels  elles 
restent  adhérentes  en  tombant.  —  On  n’en 
connaît  que  2  espèces  qui  ont  été  décri  tes  par 
Link ,  et  qui  se  trouvent  sur  le  bois  pourri. 

(LÉv.) 

ACLADODEA  (à  priv.  ;  xXMS-nç ,  ra- 
meux).  bot.  ph.  —  Ruiz  et  Pavon  ( Prodr . 
Fl.  Per.),  ont  décrit  sous  ce  nom  un  genre 
de  la  famille  des  Sapindacées  que  l’on  s’ac¬ 
corde  aujourd’hui  à  réunir  au  g.  Talisia 
d’Aublet.  Toutefois,  son  fruit  est  encore  in¬ 
connu;  ce  qui  a  fait  penser  à  quelques  Bo¬ 
tanistes  que  cette  plante  est  dioïque  et  que 
l’individu  mâle  a  été  seul  observé.  (C.  L.) 

*  ACLÉE.  Aclees  (àxWç ,  obscur),  ins. 
—  G.  de  Coléoptères  tétramères ,  famille  des 
Curculionites ,  div.  des  Érirhinides,  établi 
par  M.  Schœnherr  et  adopté  par  M.  Dejean. 
Ses  caract.  sont  :  Ant.  médiocres ,  fortes  ; 
leur  funicule  composé  de  7  articles  :  les  2  pre¬ 
miers  assez  courts,  obconiques;  les  5  sui¬ 
vants  transverses,  serrés;  la  massue  oblon- 
gue,  ovale,  paraissant  spongieuse,  biarti— 
culée.  Rostre  allongé,  cylindrique,  arqué  et 
pourvu  de  chaque  côté  ,  dans  la  moitié  de  sa 
longueur,  d’un  sillon  qui  part  du  milieu  de 
l’œil.  Prothorax  long,  subconique,  bisinué 
à  sa  base  et  presque  tronqué  antérieurement; 
écusson  arrondi  au  sommet,  distinct.  Élyt. 
oblongues ,  subovalaires,  légèrement  con¬ 
vexes  en  dessus,  calleuses  vers  leur  extré¬ 
mité  ;  les  angles  des  épaules  obtus.  Pattes  ro¬ 
bustes;  cuisses  dentées;  tibias  onguiculés 
intérieurement  à  leur  extrémité.  —  Ce  g.  est 
fondé  sur  une  seule  esp.  rencontrée  à  Java, 
et  nommée  par  M.  Dejean  A.  cribravis.  (D.) 

* ACLEIA  (àx)etoc,  Obscurité).  BOT.  PH.  — 
Ce  g.  a  été  formé  avec  le  Senecio  Belbeysius 
Del.;  il  a  pour  caract.,  d’après  M.  De  Can¬ 
dolle  :  Des  capitules  multiflores,  homoga- 
mes,  à  fleurs  tubuleuses;  un  invol.  unisérié, 
cylindrique  et  globuleux ,  muni  à  sa  base  de 
2  ou  3  écailles.  Pour  fruit,  des  akènes  com^ 
primés  ,  étranglés  au  sommet ,  puis  dilatés 
en  une  urcéole  discoïde.  L’aigrette,  cadu- 


88 


ACM 


ACN 


que  ,  se  compose  de  poils  presque  denticu- 
lés.  —  Celle  plante  ,  qui  a  le  port  du  Séne¬ 
çon  d’Arabie,  est  glabre,  rameuse,  dressée, 
et  porte  inférieurement  des  feuilles  pétio— 
lées ,  crénelées ,  tandis  que  les  supér.  sont 
amplexicaules ,  incisées-dentées.  (J.  D.) 

ACLÉIDIEAS  (à  priv.;  xXsi'ç,  Joç,  clavi¬ 
cule).  mamm.  —  Expression  abrégée  de  Mam¬ 
mifères  sans  clavicules.  (A.) 

*  ACLÏSIA  (àxàevjç ,  obscur),  bot.  pii.  — G. 

de  la  famille  des  Commélinacées ,  fondé  par 
E.  Meyer  [Reliq.  Haenk.  2,  t.  xxv),  réuni  avec 
doute  par  quelques  auteurs  au  g.  Pollia  de 
Thunberg,  et  que  Lindley  considère  comme 
distinct.  V.  pollia.  (C.  L.) 

*  ACLOPES  (àxÀ£-/7ç,  obscur;  cty,  otcoç,  as¬ 

pect).  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Coléoptères 
pentamères,  famille  des  Lamellicornes,  éta¬ 
bli  par  Erichson,  qui  le  place  dans  la  tr.  des 
Géotrupides  de  Mac-Leay.  Il  contient  2  esp., 
les  A.  vittaïus  et  Brunneus.  Ce  g.  ne  figure 
pas  dans  le  dernier  Catal.  de  M.  Dejean,  et 
parmi  ceux  de  cet  auteur  nous  ne  savons  au¬ 
quel  le  rapporter.  (D.) 

ACLYSIE.  ins.  V.  aciilysie.  (C.  d’O.) 

*ACMADE1\IA  (àx/uivj,  pointe;  à&o'v,  glande). 
bot.  ph.  —  Sous  cette  dénomination,  Bar- 
tling  et  Wendland  ,  dans  leur  monographie 
des  Diosmées,  ont  établi,  dans  cette  famille, 
un  g.  qui  doit  son  nom  aux  glandes  pointues 
qui  terminent  les  anthères,  et  est  ainsi  ca¬ 
ractérisé  :  Cal.  S-parti ,  adné  par  sa  base  à 
un  disque  dont  le  bord  supér.  est  libre  et 
entier.  Pétales  5,  dont  les  onglets  larges  pré¬ 
sentent  une  touffe  de  poils  en  dedans.  Filets 
10,  inclus  ;  5  opposés  aux  pétales,  stériles, 
courts  ou  presque  nuis ,  insérés  au  bord  du 
disque;  5  alternes ,  plus  longs,  portant  cha¬ 
cun  une  anthère  ovale  dont  le  connectif  se 
prolonge  en  dessus  en  une  glande  conique. 
Style  plus  court  que  les  filets ,  élargi  à  son 
sommet  en  un  stigmate  en  tête ,  à  5  sillons 
peu  marqués.  Ovaires  5,  soudés  ensemble, 
mais  prolongés  chacun  à  leur  sommet  en  une 
masse  ovoïde,  libre,  hispide,  glabre  du 
reste,  et  renfermant  2  ovules  superposés. 
Fruit  à  5  coques  comprimées,  dont  le  som¬ 
met  s’allonge  en  dehors  en  une  sorte  de  corne. 
—  5  esp.  de  ce  g.  se  trouvent  au  C.  de  B.-E. 
Ce  sont  des  arbrisseaux  à  feuilles  décussées, 
imbriquées  sur  4  rangs,  courtes ,  épaisses  , 
carénées ,  ponctuées  en  dessous ,  à  fleurs 
blanches  ou  rouges,  terminales,  solitaires, 


presque  sessiles,  accompagnées  de  bractées 
imbriquées  qui  simulent  des  sépales.  (Ad.  J.) 

*ACMÆODEUA(àx£/.atoç,  vigoureux;  «J/pyj, 
cou),  ins.  —  G.  de  Coléoptères  pentamères, 
famille  desSternoxes,  tribu  des  Buprestides, 
établi  par  Eschscholtz  et  adopté  par  M.  De¬ 
jean  ainsi  que  par  M.  Solier,  dans  son  Essai 
sur  les  Buprestides  {Annal.  Soc.  ent.  de  Fr., 
t.  2n-e).  Ce  dernier  auteur  lui  assigne  pour 
principaux  caract.  :  Menton  subtriangulaire, 
avancé  en  pointe  vers  la  languette.  Dernier 
art.  des  palpes  maxillaires ,  allongé ,  ova¬ 
laire  ,  subsubulé.  Cors,  tronqué  postérieu¬ 
rement  ;  mésosternum  non  avancé  en  pointe 
antérieurement.  —  Ce  g. ,  d’après  le  Catal. 
de  M.  Dejean,  renferme  44  esp.  dont  nous 
ne  citerons  que  VA.  teniaia  ( Buprestis  lœ- 
niata  Fab.),  qui  a  servi  de  type  à  M.  Solier 
pour  en  établir  les  caractères.  (D.) 

ACMELLA (àxp.yj,  pointe),  bot.  ph.  — Syn. 
du  g.  Spilalthes.  (J.  D.) 

*  ACME  Y  A,  DC.  (nom  mythol.).  bot.  pii. 

—  G.  de  la  famille  des  Myrtacées  ,  tribu  des 
Myrtées  de  M.  De  Candoile  (. Prodr .  3)  qui  lui 
assigne  les  caract.  suivants  :  Tube  calicinal 
turbiné;  limbe  tronqué,  involuté  en  préflo¬ 
raison.  Pétales  5  (quelquefois  moins  par 
avortement),  minimes,  distants.  Étam  en 
nombre  indéfini,  libres.  Style  court,  cylin¬ 
drique;  ovaire  3-loculaire.  Baie  subglobu¬ 
leuse,  monosperme  par  avortement.  Graine 
grosse  ,  subglobuleuse  ;  cotylédons  soudés. 

—  Arbrisseaux  à  feuilles  opposées ,  très  en¬ 

tières.  Infloresc.  terminale  ,  thyrsiforme , 
composée  de  cymules  triflores.  Fleurs  petites, 
blanches.  L’unique  esp.  de  ce  g.  est  indigène 
dans  la  N.-Hollande.  (Sp.) 

*ACMOCERA  (àxp.vj,  pointe  ;  x/paç,  corne). 
ins.  —  G.  de  Coléoptères  tétramères,  famille 
des  Longicornes ,  établi  par  M.  Dejean  ,  qui 
n’en  a  pas  publié  les  caractères.  Il  est  fondé 
sur  une  seule  espèce,  VA.  compressa  Fab., 
qui  se  trouve  en  Guinée.  (D.) 

*  ACYEPHALCM  (à  priv.;  xv/cpadlov  ,  flo¬ 
con  de  laine),  ins.  —  G.  de  Diptères,  division 
des  Aplocères,  subdivision  des  Tétrachætes, 
famille  des  Tanystomes,  tribu  des  Asiliques, 
s.  tribu  des  Dasypogonites,  établi  parM.  Mac- 
quart  {Dipi.  exot.  nouv.  ou  peu  connus) .  Ce  g., 
formé  aux  dépens  des  Dasypogon ,  a  pour 
caract.  :  Corps  large.  Tête  basse.  Moustache 
couvrant  toute  la  face.  Tubercule  du  front 
muni  de  longs  poils.  Article  1er  des  antennes 


AC  N 


ACO 


89 


plus  ou  moins  court  ;  2,ne  cyathiforme  ; 
3me  allongé ,  subulé;  style  un  peu  allongé 
et  épais.  Thorax  assez  élevé.  Abd.  large,  dé¬ 
primé  et  ponctué.  Pieds  velus  ;  point  de  pe¬ 
lotes  aux  tarses.  Cellule  2me  sous-marginale 
des  ailes  ordinairement  appendiculée;  lre 
postér.  quelquefois  fermée,  4me  ouverte  ou 
fermée. — Le  faciès  des  Acnéphales  leur  donne 
une  ressemblance  singulière  avec  les  Apiai- 
res  et  surtout  avec  les  Andrènes.  Leur  nom 
générique  est  tiré  de  l’absence  de  pelotes 
aux  tarses:  caract.  qui  les  distingue  de  toute 
leur  tribu,  à  l’exception  des  Gonypes.  Parmi 
les  5  esp.  décrites  par  l’auteur,  nous  ne  ci¬ 
terons  que  celle  qu’il  appelle  A.  Glivieri, 
et  qui  a  été  trouvée  dans  l’île  de  Paxos  par 
Olivier.  (D.) 

ACTVÏDA,  Mitch.  L.  (à  priv.;  xvtSy,  ortie; 
c.-â-d.  sans  aiguillon  ;  la  plante  ressemble  à 
une  ortie),  bot.  pu.  —  G.  de  la  famille  des 
Chénopodées,  tribu  des  Atriplicées,  Meyer  ; 
M.  Endlicher  (Gen.  Plant.)  lui  assigne  les 
caract.  suivants  :  Fleurs  dioïques  ,  non  brac- 
léolées  ;  dans  les  mâles  :  Cal.  à  5  sépales 
égaux ,  inappendiculés  ;  5  étam.  insérées  au 
réceptacle  ;  dans  les  femelles  :  Cal.  persis¬ 
tant,  à  3  sépales  égaux.  Ovaire  3  ou  5-gone, 
uniloculaire,  uniovulé.  Stigm.  3  ou  5,  linéai¬ 
res  ,  sessiles ,  révolutés.  Akène  3  ou  5-gone. 
Graine  verticale,  comprimée;  test  crustacé  ; 
embryon  périphérique,  courbé  en  fer  à  che¬ 
val. —  Herbes  vivaces,  à  feuilles  alternes 
très  entières.  Grappes  axillaires  :  les  fructi¬ 
fères  nutantes.  Ce  genre  appartient  à  l’Amé¬ 
rique  septentrionale.  On  en  connaît  2  es¬ 
pèces.  (Sp.) 

*  ACNISTUS  (  axvvjCTTtç ,  nom  grec  d’une 
PI.  aujourd’hui  indéterminée),  bot.  ph.  — 
G.  de  la  famille  des  Solanacées,  Endl.,  pro¬ 
posé  par  Schott  (  fVien .  Zeilschr.  iv,  1180, 
Lirmœa,  1831) ,  et  dont  voici  les  caract.:  Cal. 
campanulé  ,  5-fide.  Cor.  hypogyne  ,  infun- 
dibuliforme  ,  à  tube  court,  dilaté  à  la  base, 
à  limbe  5-parti ,  étalé  ou  réfléchi ,  à  estiva¬ 
tion  imbricative.  Étam.  5,  exsertes,  insé¬ 
rées  au  tube  de  la  corolle,  un  peu  au-dessus 
de  sa  base;  filaments  simples;  anth.  longi¬ 
tudinalement  déhiscentes.  Ovaire  bilocu- 
laire;  placentas  subglobuleux,  pluriovulés, 
adnés  à  la  cloison.  Style  simple  à  stigmate 
capité,  subconcave.  Baie  biloculaire,  entou¬ 
rée  du  calice  persistant.  Graines  peu  nom¬ 
breuses ,  réniformes,  comprimées.  —  Le  g. 


Acnisius ,  peu  nombreux  en  esp.,  se  compose 
d’arbustes  appartenant  à  l’Amér.  tropicale  ; 
leurs  feuilles  sont  alternes,  très  entières; 
les  fleurs  fasciculées,  axillaires,  blanches, 
odorantes,  les  fruits  rouges.  (C.  L.) 

*ACOCEPHALUS (  àxo-n,  oreille;  xecpaA*?, 
tête),  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Hémiptères  do 
la  section  des  Homoptères,  famille  des  Cica- 
delles ,  établi  par  Germar  (Mag.)y  adopté  par 
Burmeister  ( Handb .  der  Ent.  2),  et  ayant 
pour  principaux  caract.  :  1°  le  sommet  de  la 
tête  triangulaire;  2°  des  ocelles  placées  de¬ 
vant  les  yeux  ;  3°  les  parties  latérales  du 
corps  couvertes  d’aspérités.  —  Ce  g.  renferme 
une  quinzaine  d’esp.  tant  européennes  qu’a¬ 
méricaines.  Lesplus  connues  sont  VA.  costa¬ 
tus  ( Cicada  costata  Panz.,  Faun.  Germ.),  et 
VA.  striatus  (  Cercopis  striata  Fab.,  Syn.  Rh.), 
toutes  deux  répandues  dans  la  plus  grande 
partie  de  l’Europe.  (Bl.) 

*ACOCHLIDES  (à  priv.;  ,  coquille). 

moll.  —  Latreille  a  nommé  ainsi  une  fa¬ 
mille  de  Céphalopodes  acétabulifères ,  dans 
laquelle  il  place  ceux  de  ces  animaux  qui 
ont  8  pieds  et  qui  sont  dépourvus  de  co¬ 
quilles.  V.  OCTOPODES.  (A.  d’O.) 

*  ACOELIUS  (à  priv.;  xotJe'a,  cavité;  àxot- 
Aoç,  non  creux),  ins.  — Syn.  d’ADELius.  (Bl.) 

*ACOÈTE.  Acoëtes  (àxo>j,  onie;  allusion 
aux  branchies),  annélid.  errantes.-G.  établi 
par  MM.  Audouin  etMilne  Edwards  (Mèm. 
pour  servir  à  VHist.  nat.  du  lia.  de  la  France , 
t.2,p.99,  pl.  2  A,  fig.  7-14),  et  formant,  avec 
leur  g.  Sigalion ,  la  tribu  des  Aphrodisiens 
vermif ormes.  V.  aphrodisiens.  Les  caract. 
qu’ils  lui  assignent  sont  les  suivants  :  Pieds 
pourvus  d’élytres ,  mais  n’ayant  pas  de  cirres 
supérieurs,  au  nombre  de  50  paires  ou  plus, 
alternant  régulièrement  avec  des  pieds  sans 
élytres,  mais  garnis  d’un  cirre  supérieur. 
Antennes  5;  4  mâchoires  grandes  et  cor¬ 
nées.  Des  branchies  tuberculeuses  sur  tous 
les  segments  du  corps.  —  Ce  g.  a  été  adopté 
par  Cuvier  (  Règ.  anim.,  2me  édit.,  t.  3,  p. 
207).  On  n’en  connaît  qu’une  seule  esp.  qui 
se  trouve  aux  Antilles  ;  elle  habite  un  long 
fourreau  ayant  l’aspect  et  la  consistance  du 
cuir  ;  c’est  VA.  de  Plèe,  A.  Pleei.  (L.  D.  y.r.) 

*ACOLASTE  (àxoAaçToç,  impudique;  allu¬ 
sion  au  développement  considérable  de  l’or¬ 
gane  copulateur  chez  les  mâles),  ins. — G.  de 
l’ordre  des  Diptères ,  tribu  des  Muscides , 
établi  par  Meigen  dans  son  ieT  ouvrage  [Ess. 

6* 


T.  I. 


90 


ACO 


ACO 


d’une  nouv.  classif.des  Dipt.  europ .,  2me  V.), 
fondu  depuis  dans  le  g.  Cordylura  Fall., 
adopté  par  Macquart.  (D.) 

*  ACOLE A  (à  priv.;  xo \eoç ,  gaine),  bot.  cr. 
—G.  d’Hépatiques  établi  par  Dumortieraux 
dépens  des  Jongermanniées  de  Linné,  et 
qu’il  avait  d’abord  fait  entrer  lui-même  dans 
son  g.  Schlsma.  La  priorité  étant  acquise  au 
Gymnomilrium  de  Corda,  c’est  à  ce  mot  qu’il 
en  faut  chercher  les  caractères.  (C.  M.) 

ACOLEÆ.  bot.  cr.  S. -tribu  des  Jon— 
germanniées,  famille  des  Hépatiques,  qui 
comprend,  selon  M.  Dumortier,  ses  3  g.  Mui- 
opsis  [Haplomitriurn ,  N.  ab.  E.),  Acolea  et 
Schisma.  Cette  div.  n’est  point  admise  par 
M.Nees  d’Esenbeck,  dans  son  nouvel  et  im¬ 
portant  ouvrage  sur  les  Hépatiques  d’Eu¬ 
rope  ( Europt .  Leberm.)  (C.  M.) 

*  ACOLI.  ois.  —  C’est  le  nom  donné  par 
Levaillant  à  une  esp.  d’oiseau  de  proie  d’A¬ 
frique  ,  figuré  dans  ses  oiseaux  d’Afrique , 
etqu’oncroitappartenirau  g. Busard.  (Lafr.) 

ACOLIUMJ(àpriv.;  x5>ov,  pied,  support). 
Nom  sous  lequel  Achar  réunissait ,  dans  son 
g.  Calycium,  famille  des  Lichens ,  toutes  les 
espèces  à  apothécies  sessiles.  M.  Fée  a  tenté 
d’élever  ce  s.-g.  à  la  dignité  de  g.,  ce  qui  n’a 
pas  été  adopté.  (C.  M.) 

ACOMA,  Adans .^Homalium  Jacq.;  liacou- 
bea,  Aubl.  bot.  pii.  —  G.  considéré  comme 
type  de  la  famille  des  Homalinées.  Ses  ca¬ 
ract.  sont  les  suivants  :  Cal.  tubuleux-tur- 
biné,  adhérent;  limbe  6  ou  7-parti,  persis¬ 
tant.  Pétales  en  même  nombre  que  les  sé¬ 
pales,  persistants,  insérés  à  la  gorge  du 
calice,  uni-glanduleux  à  la  base.  Etam.  insé¬ 
rées  par  faisceaux  (de  3  à  6)  devant  les  lobes 
calicinaux;  filets  filiformes;  anth.  suborbicu- 
laires  Ovaire  semi-infère,  uniloculaire  ;  par¬ 
tie  inadhérente  conique  :  3  styles  filiformes; 
stigm.  capitellés.  Capsule  seminifère,  tri- 
valve  au  sommet ,  uni-loculaire  ,  3  placen¬ 
taires  pariétaux ,  polyspermes.  Graines  pe¬ 
tites,  ovoïdes.  —  Arbrisseaux  à  feuilles  den¬ 
telées;  fleurs  petites,  disposées  en  grappes, 
soit  terminales,  soit  axillaires  et  terminales. 
Ce  g.  appartient  à  la  zone  équatoriale  ;  on  en 
connaît  4  espèces.  (Sp.) 

*  ACOMPSIA  (axojj^oç,  sans  ornements). 
ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Lépidoptères,  fa¬ 
mille  des  Nocturnes ,  tribu  des  Tinéites , 
établi  par  nous  aux  dépens  du  g.  Lita  de 
Treitsehke,  et  dont  voici  les  caract.  :  Palpes 


infér.  très  minces,  arqués  et  relevés  au-des¬ 
sus  de  la  tête  ;  les  deux  1ers  art.  à  peine  ve¬ 
lus;  le  3me  nu,  subuliforme,  plus  long  que 
les  deux  1ers  réunis.  Trompe  longue  et  très 
visible.  Ant.  filiformes  dans  les  deux  sexes. 
Tête  courte.  Cors,  arrondi.  Abd.  cylindrique, 
mince,  terminé  par  une  touffe  de  poils  dans 
les  mâles  et  en  pointe  dans  les  femelles. 
Pattes  postér.  longues  et  peu  velues.  Ailes 
supér.  assez  larges ,  à  bord  postér.  presque 
droit  et  brièvement  frangé  ;  ailes  infér.  plus 
larges  et  garnies  également  d’une  frange 
étroite.  Premiers  états  inconnus.  —  Ce  g. 
renferme  très  peu  d’esp. ,  et  a  pour  type  la 
Teigne  cendrée ,  Tinea  cinerella  L. ,  figurée 
par  Hubner  sous  le  nom  d 'Ardeliella.  (D.) 

*ACOAIYS  (àxvj ,  pointe;  yvç,  rat),  mamm. 

—  G.  de  l’ordre  des  Rongeurs,  famille  des 
Muriens,  établi  par  M.  Isid.  Geoffroy-St- 
Hilaire.  Ses  caract,  sont  :  Membres  postér. 
un  peu  plus  longs  seulement  que  les  antér., 
non  palmés;  queue  arrondie;  molaires  au 
nombre  de  3  à  chaque  mâchoire  de  chaque 
côté  ;  point  d’abajoues  ;  corps  revêtu  ,  sur  le 
dos  et  sur  les  côtés ,  de  poils  entremêlés  d’é¬ 
pines  carénées.  —  Ces  animaux  diffèrent 
donc  des  véritables  Rats  par  les  piquants, 
des  Hamsters  par  l’absence  d’abajoues,  et 
des  Echimys  par  le  nombre  de  dents. — L’A- 
comys  du  Caire ,  A.  cahirinus ,  appelé  aussi 
Rat  du  Caire ,  Souris  du  Caire ,  décrit  par 
Geoffroy  St-Hilaire  ,  appartient  à  ce  genre. 
Son  pelage  est  gris  cendré;  sa  taille  de  qua¬ 
tre  pouces  ;  sa  queue  de  pareille  longueur. 

—  On  connaît  encore  YAcornys  perchai ,  le 
Rat  perchai  de  Buffon  ;  il  est  roussâtre  en 
dessus,  gris  en  dessous;  sa  taille  est  de  15 
pouces  non  compris  sa  queue  qui  en  a  9.  Il 
habite  dans  les  maisons  à  Pondichéry.  (A.) 

*ACONïOPTEIUS  (àxovtov,  objet  terminé 
en  pointe;  tt xspiç,  fougère;  allusion  à  la 
forme  des  pinnules).  bot.  cr.  —  G.  établi 
par  Presl  (  Ptéridog.  )  dans  la  tribu  des 
Acrostichacées,  pour  une  fougère  décrite  par 
Hooker  et  Gré  ville ,  sous  le  nom  d  ’Acrosti- 
chum  subdia^hanum ,  qui  croît  à  l’île  Sainte- 
Hélène  et  dans  l’Inde  ;  elle  se  distingue  des 
Acrostichurn  proprement' dits,  tels  que  les 
définit  Presl,  par  ses  nervures  pinnées,  bi- 
furquées  et  anastomosées  seulement  auprès 
du  bord  de  la  feuille  ;  leurs  anastomoses  don¬ 
nant  naissance  à  une  petite  nervure  exté¬ 
rieure ,  tuberculeuse.  —  Ce  g.  est  ainsi  in- 


ACO 


ACO 


01 


termédiaire  entre  les  (Jljersia  et  les  Acro- 
a  lie  hum  de  cet  auteur.  La  seule  esp.  qu’il 
renferme  est  herbacée,  à  feuilles  simples, 
lancéolées,  coriaces  et  plus  étroites  lors¬ 
qu’elles  sont  chargées  de  fructification. 

(Ad.  B.) 

ACONIT.  Aconitum ,  L.  (  àxovtToç,  aconit , 
d’àxovv) ,  rocher),  bot.  ph. — G.  de  la  famille 
des  Helléboracées,  renfermant  des  végétaux 
en  général  très  vénéneux,  remarquables  tant 
par  la  beauté  que  par  la  singulière  structure 
de  leurs  fleurs.  Ses  principaux  caract. 
(Spach,  Hist.  des  PL  ph.  Suites  à  Buffon , 
tom.  7.)  sont:  Sépales  5,  non  persistants 
(excepté  dans  Y  Aconitum  Anlhora ),  bisériés 
(3  extérieurs  et2  intérieurs),  subonguiculés, 
dissemblables,  anisomètres:  lesupér.  grand, 
ascendant ,  voûté  en  forme  de  casque  com¬ 
primé  ou  naviculaire ,  très  obtus  ,  rostré  ou 
acuminé  antérieurement  ;  les  2  latéraux  (in¬ 
térieurs)  moins  grands,  un  peu  bombés, 
inéquilatéraux,  presque  égaux,  horizontaux, 
connivents,  recouvrant  les  organes  sexuels; 
les  2  inférieurs  petits,  inégaux,  déclinés, 
subnaviculaires.  Pétales  (staminodes  ou 
nectaires  de  beaucoup  d’auteurs)  2,  libres, 
égaux,  insérés  devant  le  sépale  supérieur 
(lequel  les  enveloppe  complètement),  lon¬ 
guement  onguiculés,  renversés  ,  petits,  cu- 
culliformes ,  unilabiés  antérieurement  , 
éperonnés  postérieurement;  onglets  fili¬ 
formes,  ascendants,  plus  ou  moins  arqués 
en  avant  ou  inclinés  au  sommet.  Etam. 
courtes,  nombreuses,  un  peu  déclinées, 
ascendantes  pendant  l’anthèse,  puis  déflé¬ 
chies:  les  extér.  parfois  ananthères;  filets 
subulés  ,  ailés  jusque  vers  leur  milieu  ;  anth. 
elliptiques  ou  suborbieulaires,  échancrées 
aux  2  bouts  ,  comprimées,  latéralement  dé¬ 
hiscentes;  connectif  filiforme.  Ovaires  dis¬ 
joints,  pluriovulés,  verticillés  au  nombre 
de  3  à  6  ;  ovules  horizontaux,  bisériés.  Styles 
subulés,  subrectilignes,  terminés  chacun 
par  un  stigmate  minime  ,  bidenticulé.  Péri¬ 
carpe  de  3  à  6  follicules  verticillés ,  subey- 
lindracés,  obscurément  trigones,  non  stipi— 
tés,  chartacés,  réticulés,  corniculés  au  som¬ 
met,  univalves,  polyspermes ,  persistant 
après  la  déhiscence.  Graines  subcylindriques 
ou  trièdres  ,  carénées  ou  ailées  aux  angles , 
lisses  ou  légèrement  rugueuses,  ou  trans¬ 
versalement  squamelleuses ,  horizontales, 
bisériées;  embryon  petit  ou  ponctiforme,  à 


cotylédons  plus  ou  moins  divergents.  — 
Herbes  vivaces  à  racines  rhizomateuses  ou 
tuberculeuses;  tige  feuillée ;  feuilles  pal- 
malifides,  ou  palmatiparties,  ou  pédati- 
parties  (  par  exception  indivisées)  :lesinfér. 
longuement  pétiolées;  les  autres  courte- 
ment  pétiolées  ou  sessiles;  grappes  termi¬ 
nales  ou  axillaires  et  terminales ,  solitaires, 
tantôt  feuillées ,  tantôt  bractéolées;  pédi— 
celles  ascendants  ou  résupinés,  dihrac- 
téolées  tantôt  vers  leur  milieu,  tantôt  plus 
haut  ou  plus  bas,  cupuliformes  au  sommet , 
plus  ou  moins  inclinés  au  sommet  durant 
la  floraison.  Fleurs  grandes,  jaunâtres,  ou 
blanchâtres,  ou  bleues,  ou  violettes,  ou  rou¬ 
geâtres,  ou  panachées. 

Nous  n’avons  pu  reconnaître  parmi  les 
nombreuses  esp.  rapportées  à  ce  g.  que  8  ou 
9  esp.  distinctes ,  offrant  chacune  une  foule 
de  variétés.  (Sp.  ) 

*  ACONITELLE.  Aconitella  ,  Sp.  (dim. 
d’aconit),  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des 
Helléboracées ,  tenant  exactement  le  milieu 
entre  les  Aconits  et  les  Dauphinelles  [Delphi¬ 
nium,  Sp.)  ;  il  diffère  de  ces  derniers  par  le 
calice  ,  conforme  à  celui  des  Aconits  ,  et  de 
ceux-ci  par  la  corolle  semblable  à  celle  des 
Dauphinelles.  Les  graines  sont  transversale¬ 
ment  squamelleuses;  les  fleurs,  assez  petites 
et  de  couleur  rougeâtre,  sont  disposées  en 
panicule  divariquée,  très  lâche  et  aphylle. 

—  La  seule  esp.  qui  constitue  ce  g.  est  indi¬ 
gène  en  Orient.  (  Sp.  ) 

ACONITUM,  Lin.  bot.  ph. — Syn.  latin 

d’ACONIT. 

*  ACONOGONUM,  Meisn.  bot.  ph.— G.  ou 
s.-g.  delà  famille  des  Polygonées;  ses  caract. 
différentiels,  suivant  Meisner,  sont  les  sui¬ 
vants:  Périgone  profondément  5-fide;  div. 
planes,  étalées.  Etam.  8.  Style  trifide.  Akène 
trièdre ,  recouvert  à  la  base  par  le  périgone. 
Cotylédons  accombants,  larges. — Herbes  ou 
sous-arbrisseaux,  à  gaines  stipulaires  cylin¬ 
driques,  nues  ;  fleurs  en  grappes  paniculées. 

—  Ce  g.  est  fondé  sur  le  Polygonum  alpinum 
L.,  et  sur  quelques  esp.  voisines.  Sp.) 

* ACONTEA  [Aconle,  nom  mythol.  ). 
uns. — G.  de  l’ordre  des  Lépidoptères  Diurnes, 
tr.  des  Nymphalides,  proposé  par  Horsfield 
(  Lepid .  of  Java)  et  qui  a  pour  type  la  iV. 
acontea  des  auteurs  ,  qu’il  désigne  sous  le 
nom  de  primaria.  Ainsi,  d’un  nom  spéci¬ 
fique,  il  a  fait  un  nom  générique.  Cette 


92 


ACO 


ACO 


marche,  suivant  nous,  est  vicieuse  en  ce 
qu’elle  jette  de  la  confusion  dans  la  syno¬ 
nymie.  Au  reste,  le  g.  Aconlea  est  le  même 
que  celui  d ’Adolias,  créé  par  M.  Boisduval. 
V.  ce  mot.  (  D.) 

*  ACONTIA  (  àxovTcaç  tenant  du  serpent; 

allusion  à  la  rapidité  des  mouvements  de 
l’insecte),  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Lépidop¬ 
tères  ,  famille  des  Nocturnes ,  établi  par 
Ochsenheirner  et  Treitschke  ( Hist .  nat.  des 
Lépid.  d’Eur.  )  et  adopté  par  M.  Boisduval , 
qui  le  range  dans  sa  tribu  des  Héliotides, 
mais  sans  en  avoir  fait  connaître  les  carac¬ 
tères. Voici  ceux  qu’en  donne  M.  Treitschke: 
Abd.  court ,  mince  chez  les  mâles  ;  épais  et 
cylindrique  chez  les  femelles.  Ant.  presque 
filiformes  et  finement  crénelées.  Ailes supér. 
étroites,  les  inférieures  larges  et  arrondies. 
—  Il  ajoute  que  les  Acontia  sont  blanches 
ou  jaunes  avec  des  taches  noires  ou  brunes, 
en  forme  de  bandes ,  et  que  leurs  chenilles 
ne  sont  pas  encore  connues.  Les  Acontia 
sont  des  Noctuélides  de  petite  taille,  dont  le 
blanc  et  le  noir  forment  toute  la  parure  ,  à 
l’exception  d’une  seule,  VA.  Malvœ ,  qui  est 
jaune.  On  les  voit  voler  en  plein  jour ,  avec 
la  plus  grande  rapidité  ,  dans  les  endroits 
arides  et  exposés  au  soleil.  On  en  compte  7 
ou  8  esp.  dont  les  plus  connues  sont  VA.  So¬ 
laris  et  VA.  luctuosa,  qui  se  trouvent  aux 
environs  de  Paris.  (D.) 

ACONTIAS  (àxovTcaç,  sorte  de  serpent). 
rept. — C’était ,  chez  les  Grecs ,  le  nom  d’un 
serpent  qu’on  disait  s’élancer  des  arbres  sur 
les  passants.  Aujourd’hui  on  l’emploie  pour 
désigner  un  genre  de  la  s.-famille  des  Scin- 
coidiens  saurophthalmes  ,  lequel  a  pour  ca- 
ract.:  Corps  dépourvu  de  pattes,  allongé, 
cylindrique,  à  écailles  lisses;  queue  courte, 
pointue;  dents  simples,  coniques,  obtuses, 
palais  non  denté;  langue  squameuse,  à 
peine  incisée  à  sa  pointe;  paupière  supé¬ 
rieure  rudimentaire;  museau  emboîté  dans 
une  très  grande  plaque  percée  de  chaque 
côté  par  les  narines,  qui  sont  petites  et  en 
arrière  desquelles  est  un  sillon  longitudinal. 
A  l’intér.  les  Acontias  n’offrent  ni  épaules  , 
ni  sternum,  ni  bassin;  les  côtes  antér.  sont 
réunies  en  dessous  par  des  prolongements 
cartilagineux.  U  A.  pintade ,  espèce  type  de 
ce  g.  est  très  commune  au  cap.  de  B.-Espé- 
rance.  (G.  B.) 

*  ACONTIAS  (  àxovTt'ocç,  sorte  de  serpent  ; 


allusion  aux  taches  des  tiges),  bot.  ru.  — G. 
de  la  famille  des  Aroïaées,  Juss.  (Aracées  , 
Schott) ,  tribu  des  Caladiées ,  fondé  par  cet 
auteur  qui  en  établit  ainsi  les  caract.  : 
Spathe  dressée,  convolutée  à  la  base.  Spa- 
dice  interrompu ,  androgyne  ;  les  fleurs  fe¬ 
melles  occupant  la  partie  infér.  et  les  fleurs 
mâles ,  la  partie  supér.  sans  appendice  sté¬ 
rile.  Anth.  nombreuses,  bi-loculaires,  dis¬ 
tinctes  ,  adnées  en  verticilles  au  moyen  de 
connectifs  en  cône  tronqué,  à  logettes  conti¬ 
nues  et  déhiscentes  au  sommet  par  des  fentes 
transversales.  Ovaires  nombreux,  pressés, 
subtriloculaires ,  adhérents  entre  eux  par  des 
styles  très  épais,  placentiformes.  Ovules  as¬ 
cendants  ,  insérés  vers  le  milieu  de  l’axe  et 
en  grand  nombre  dans  chaque  loge.  Stigm. 
exigu,  orbiculaire ,  jaune-glutineux.  Baie 
inconnue.  —  Ce  g.,  dont  le  Caladium. helle- 
bori folium  Jac.  (  Icon.  rar.  t.  631  )  est  le  type, 
comprend  quelques  autres  esp.  du  g.  Cala¬ 
dium ,  Vent.,  appartenant  au  Brésil.  Ce  sont 
des  plantes  à  Rhizomes  tubéreux ,  à  feuilles 
lobées-pédalées ,  partant  toutes  de  la  base, 
à  pédoncules  nus,  et  à  spathe  verte.  (C.  L.) 

*  ACONTISTES  (  àxovTtaWç ,  qui  lance  le 
javelot),  ois. — Nouveau  g.  créé  par  M.  Sun- 
deval ,  et  indiqué  par  Bonaparte  comme 
syn.  de  son  g.  Scolopacinus  [Proceed.  1837  ) 
qui  l’est  lui-même  du  g.  Ramphoc'ene  de 
Vieillot  ( JYouv .  Dict.  et  Gai.)  V.  rampiio- 

CÈNE.  (  LAFR.  ) 

*  ACONTISTES  (  àxovTto-r/iç ,  lanceur  de 

javelots),  ins. — Ce  nom  est  donné  par  Bur- 
meister  à  une  div.  qu’il  a  établie  dans  le  g. 
Mantis.  (Bl.) 

*  ACOHACÉES.  Acoraceoe.  bot.ph. —  C . 

ACOROÏDÉES.  (A.  R.) 

*  ACORIUS  ( àxopvfç ,  insatiable),  ins.  — 

G.  de  Coléoptères  pentamères,  famille  des 
Carabiques,  établi  par  Zimmerman,  qui  le 
place  dans  sa  tribu  des  Zabroïdes  et  le  carac¬ 
térise  ainsi  :  Dent  bifide  au  milieu  du  men¬ 
ton.  Extrémité  du  tibia  sans  aucune  dent. 
Les  3  premiers  art.  des  tarses  antér.  dilatés 
dans  le  mâle ,  triangulaires,  tronqués  par 
devant.  —  Il  ne  rapporte  à  ce  g.  qu’une  seule 
espèce  trouvée  en  Egypte  par  Ehrenberg, 
Y  A.  metallescens.  (D.  ) 

*  ACOROIDÉES.  Acoroideœ.  bot.  pii.  — 
Agardh  (  Aphor .  133),  et  plus  tard  Schott  et 
Endlicher  (. Meleth .  22) ,  Link  ( HandbAA  44), 
ont  proposé  d’établir  sous  ce  nom  une  famille 


ACO 


ACO 


93 


distincte  des  Aroïdées ,  pour  y  placer  le  g. 
Acorus.  Lindley  ( Nai  syst.  3G5)  adopte  cette 
famille,  qu’il  nomme  Acoraceœ,  et  lui  donne, 
d’après  Schott,  les  caract.  suivants  :  Spathe 
en  forme  de  feuille,  non  roulée.  Fleurs  herma¬ 
phrodites  ,  formées  d’écailles.  Étam.  com¬ 
plètes,  opposées  aux  écailles,  anth.  bilocu- 
laires,  introrses.  Ovaires  distincts.  Fruit 
charnu.  Graines  ayant  leur  embryon  placé 
au  centre  d’un  endosperme  charnu.  —  Indé¬ 
pendamment  du  g.  Acorus,  Lindley  réunit 
dans  cette  famille  les  suivan  ts  :  Gymnostachys, 
R.  Br.,  Tupistra ,  Ker;  Aspidisira  ,  Ker.  Les 
caract.  précédents  nous  paraissent  être  ceux 
qu’on  a  attribués  à  la  tribu  des  Orontiacées , 
famille  des  Aroïdées.  (A.  R.) 

ACORUS  (  à  priv.  ;  xopyj ,  prunelle  ;  parce 
que,  selon  Dioscoride,  cette  plante  était 
employée  à  la  guérison  des  maux  d’yeux). 
bot.  ph.  —  G.  de  plantes  de  la  famille  des 
Aroïdées,  dont  on  a  voulu  récemment  faire  le 
type  d’une  famille  distincte  sous  les  noms 
d '  Acoracèes  ou  d ’ Acoroïdées  (  V .  acoboÏdées). 
Voici  les  caract.  du  g.  Acorus ,  tels  que  nous 
les  avons  observés  sur  les  Acorus  calamus  et 
gramineus  :  Fleurs  hermaphrodites,  complè¬ 
tement  sessiles  èt  très  rapprochées  les  unes 
des  autres,  disposées  en  une  esp.  de  spadice 
simple  et  cylindrique.  Cal.  composé  de  6 
écailles  dressées,  inégales,  dont  3  un  peu 
plus  grandes  et  un  peu  plus  extér.  Étam.  G, 
hypogynes,  à  peine  plus  longues  que  les  écail¬ 
les  ,  en  face  desquelles  elles  sont  placées ,  et 
ayant  les  filets  larges  et  planes;  anth.  in¬ 
trorses  ,  à  une  (  A.  gramineus  )  ou  à  2  loges. 
Pist.  unique,  sessile  au  fond  de  la  fleur, 
ordinairement  3-angulaire.  Ovaires  à  3  lo¬ 
ges ,  contenant  chacune  un  certain  nombre 
d’ovules  renversés.  Stigm.  simple,  comme 
tronqué,  placé  sur  le  sommet  court  et  aminci 
de  l’ovaire.  Le  fruit  est  charnu,  et  contient 
ordinairement  3  graines  ou  petits  nucules, 
environnés  de  fibrilles.  L’embryon  est  cylin¬ 
drique,  placé  au  centre  d’un  endosperme 
charnu.  —  Ce  g.  ne  se  compose  que  des  2 
esp.  déjà  nommées,  vivaces,  à  feuilles  roi- 
des  et  rubanées  ,  engainantes  à  leur  base,  et 
à  tige  3-angulaire,  portant  latéralement  un 
seul  spadice  et  se  terminant  par  une  feuille. 
L’une  A.  calamus  L. ,  originaire  de  l’Inde, 
croît  également  en  Europe,  dans  les  lieux 
inondés.  Sa  racine  ou  souche  souterraine  est 
très  odorante  et  aromatique.  On  l’emploie  en 


médecine  comme  excitante  et  sudorifique. 
L 'A.  gramineus  vient  de  la  Chine.  (A.  R.) 

ACORYAUS  (à  priv.;  xopuvyj ,  massue; 
allusion  à  la  forme  des  antennes).  ins.  — 
G.  de  l’ordre  des  Coléoptères  tétramères, 
famille  des  Curculionites ,  div.  des  Antribi- 
des,  établi  par  Schoenherr ,  qui  lui  donne 
les  caract.  suivants  :  Ant.  peu  longues,  grê¬ 
les,  insérées  dans  une  fossette  profonde, 
oblongue,  au  milieu  du  rostre,  et  ayant  les 
3  derniers  art.  étroits,  presque  contigus, 
dont  le  pénultième  très  court.  Rostre  peu 
allongé  ,  3-caréné  en  dessus ,  avec  le  sommet 
presque  tronqué.  Yeux  oblongs  ,  convexes, 
un  peu  rapprochés.  Prothorax  presque  coni¬ 
que,  présentant,  bien  avant  la  base,  un  sil¬ 
lon  élevé,  transversal,  courbé  antérieure- 

! 

ment  des  2  côtés.  Elyt.  oblongues,  presque 
ovales ,  3-sinuées  à  la  base ,  légèrement  con¬ 
vexes  en  dessus. — Ce  g.,  adopté  par M.  De- 
jean  ,  a  pour  type  VA.  sulciroslris  du  même 
auteur,  espèce  qui  se  trouve  à  Java.  (D.) 

*  ACOSMÉTIE.  Acosmetia  (  àxocjp.Y)Toç, 

qui  est  sans  ornement  ).  ins.  —  G.  de  l’ordre 
des  Lépidoptères,  famille  des  Nocturnes, 
établi  par  Stephens ,  dans  sa  tr.  des  Noctui- 
des ,  aux  dépens  du  g.  Anthophile  d’Ochsen- 
heimer ,  et  qui  a  pour  type  la  JY.  caliginosa 
d’Hubner.  (D.  ) 

*  ACOSMIA.  bot.  ph.  —  G.  indiqué  par 
Lindley  (  Sysl.  of  Bot. ,  ed.  ii  ) ,  comme  fondé 
par  Bentham  et  appartenant  à  la  famille  des 
Silénacées  (Caryophyllées).  Il  ne  paraît  pas 
que  les  caractères  en  aient  été  publiés.  (C.  L.) 

*  ACOSMIUM ,  Schott  .;  Sweetia ,  Spreng. 

( àxoa-fjua ,  défaut  de  parure),  bot.  pii.  —  G. 
de  la  famille  des  Légumineuses,  s.-ord.  des 
Césalpiniées,  R.  Br.;  Vogel  ( Linnœa ,  1837) 
en  donne  les  caract.  suivants  :  Cal.  cupuli- 
forme,  5-denté.  Pétales  5,  disposés  comme 
ceux  d’une  corolle  papilionacée ,  un  peu 
divergents,  insérés  (de  même  que  les  éta¬ 
mines  )  un  peu  au-dessus  de  la  base  du  ca¬ 
lice  :  les  infér.  obovales-oblongs,  rétrécis  à 
la  base;  les  latéraux  oblongs-linéaires , 
comme  stîpités ,  inéquilatéraux  ,  un  peu  plus 
longs  que  les  infér.;  le  supér.,  grand,  arrondi, 
échancré,  courtement  onguiculé.  Etam.  10, 
toutes  fertiles;  filets  filiformes;  anthères 
arrondies.  Ovaire  courtement  stipité ,  com¬ 
primé  ;  style  subcylindrique  ,  onciné  ;  Stigm. 
simple.  Fruit  inconnu.  Infioresc.  terminale, 
ample,  en  grappes  rameuses;  pédonc.  coin- 


94 


ACO 


ACR 


primés,  effilés.  Fleurs  petites.  —  L'unique 
esp.  de  ce  genre  croit  au  Brésil.  (Sp.) 

*  ACOSMIJS  (ocxocrj7.oç ,  sans  ornement). 

ins.  —  G.  de  Coléoptères  hétéroméres,  famille 
des  Trachélides,  établi  parM.  Dejean,  dans 
son  dernier  Catalogue,  mais  dont  il  n’a  pas 
publié  les  caractères.  Ce  g.  est  fondé  sur  une 
seule  espèce  du  Cap  de  B.-Espérance  qu’il 
nomme  A.  capensis.  (D.) 

*  ACOSMUS.  BOT.  PH.  —  V.  ASPICARPA. 

(Ad.  J.) 

ACOSTA  (nom  d’homme),  bot.  pii.  —  G. 
de  la  famille  des  Chaillétiées ,  fondé  par  Ruiz 
et  Pavon  ( Flor .  Peruv.)  et  réuni  définiti¬ 
vement  au  g.  Moutabea,  Aubl.  — Nom  donné 
par  Loureiro  à  un  arbre  indéterminé  de  la 
Cochinchine,  voisin  du  Vaccinium.  —  Adan- 
son,  et  plus  tard,  Scopoli  formèrent  aussi  sous 
cette  dénomination ,  un  g.  de  Composées , 
dont  le  type  était  le  Cenlaurea  spinosa  L.,  et 
qui  n’a  point  été  adopté.  —  Enfin  ce  nom  a 
été  donné ,  par  M.  De  Candolle ,  à  un  g.  dont 
les  caract.  sont  restés  inédits  et  qu’on  a 
réuni  depuis  au  g.  Spiracantha  H.  B.  K.,  de 
la  famille  des  Composées-Vernoniacées. 

(C.  L.) 

ACOTYLÉDON  ou  Acotylédone  ou  Aco- 
tylédoné.  Acotyledoneus  (à  priv.  ;  xoru^cîwv, 
articulation  creuse,  et,  ici  par  extension, 
sorte  de  petite  feuille),  bot.  cr.  —  C’est-à- 
dire  embryon  privé  de  cotylédons  ,  la  partie 
étant  ainsi  prise  pour  le  tout  ;  car  les  plantes 
privées  de  cotylédons  sont ,  en  effet,  dépour¬ 
vues  d’embryon.  Aussi  quelques  botanistes 
ont-ils  substitué  le  nom  d ’lnembryonés  à 
celui  d’Acotylédons  ou  Acotylédonés,  pour 
ce  grand  embranchement  du  règne  végétal , 
qui  comprend  toutes  les  plantes  que  l’on  a 
tour  à  tour  désignées  sous  les  noms  de  Cryp¬ 
togames  ,  Agames,  etc.  (A.  R.) 

*  ACOT1XÉDONIE.  Acotyledonia  (  à 

priv. ;  xozvhSwv ,  petite  feuille),  bot.  cr.  — 
Nom  de  la  lre  classe  du  règne  végétal ,  en 
suivant  la  série  des  familles  naturelles,  telle 
qu’elle  a  été  établie  par  Jussieu ,  et  qui  com¬ 
prend  toutes  les  familles  de  Plantes  Acoty- 
lédones  ou  Inembryonées.  (A.  R.) 

ACOUCHI.  mam.  —  Syn.  du  g.  Agouti. 

(C.  d’O.) 

VCOl'IîOA,  Aubl.  bot.  pii.  —  Syn.  du  g. 
Geoffroya.  (Sp.) 

*  ACOURTIA  (Madame  A’Court,  zélée 
promotrice  de  la  Bot.),  bot.  pii.  —  Le  g. 


Acourtia ,  établi  par  Don,  fait  partie  de  la 
tr.  des  Nassauviées ,  parmi  les  Composées  , 
et  comprend  plusieurs  sous-arbrisseaux  du 
Mexique  à  feuilles  épineuses  ,  dentées ,  cor¬ 
dées  ou  amplexicaules.  Ces  pl.  ont  pour  ca¬ 
ract.  :  Capit.  groupés  en  corymbes  au  nom¬ 
bre  de  3-10;  écailles  de  l’involucre  couleur 
de  sang ,  ciliées  et  souvent  dilatées  à  la  base, 
articulées  avec  le  rachis  dont  elles  se  déta¬ 
chent.  Cor.  pourpres  ou  roses,  hermaphro¬ 
dites,  bilabiées;  lèvre  externe  à  3  dents, 
dont  l’interne  à  lobes  linéaires,  obtus,  révo- 
lutés.  Anth.  terminée  supérieurement  par 
un  appendice  lancéolé,  cartilagineux,  infé¬ 
rieurement  par  des  soies  simples ,  filiformes. 
Akènes  allongés,  légèrement  anguleux  et 
couverts  de  papilles.  (J.  D.) 

*  ACRACHNE ,  W.  et  W.  Arn.  (  «xpoç ,  au 

sommet  ;  a^vv? ,  duvet),  bot.  pii.  —  G.  de  la 
famille  des  Graminées ,  tribu  des  Chloridées, 
ainsi  indiqué  par Lindley  (Syst.of  Bot. ,  ed. 
ii),  et  dont  les  caract.  n’ont  probablement 
pas  encore  été  publiés.  (C.  L.) 

*  AERANTE  (axpav-roç,  mutilé),  rept.  — 

On  désigne  ainsi,  d’après  Wagler,  un  g.  de 
Lacertiens,  appartenant  à  la  sous-famille 
des  Pléodontes,  parce  qu’il  n’a  en  effet  que 
4  doigts,  au  lieu  de  5,  aux  pattes  postér. , 
caract.  assez  rare  parmi  les  Sauriens.  Ses 
autres  marques  distinctives  sont  :  Dents  in¬ 
ter-maxillaires  coniques,  simples;  lres  dents 
maxillaires  et  mandibulaires  de  même  for¬ 
me  ;  les  suivantes  élargies ,  bifides  ;  palais 
denté;  langue  plate,  en  fer  de  flèche,  non 
engainée,  à  extrémité  antér.  divisée  en  2 
filets ,  couverte  de  papilles  squamiformes, 
imbriquées;  narines  latérales  percées  cha¬ 
cune  dans  une  seule  plaque ,  la  naso-ros- 
trale  ;  des  paupières  ;  une  ouverture  externe 
de  l’oreille,  quelques  plis  non  scutellés  en 
travers  de  la  région  inférieure  du  cou  ;  ven¬ 
tre  garni  de  plaques  quadrilatères,  lisses, 
en  quinconce;  des  pores  fémoraux;  queue 
cyclo-tétragone.  —  Ce  g.  ne  comprend 
qu’une  seule  esp.,  l’A.  vert,  ou  Teyou  vert 
d’Azara.  Elle  est  représentée  pl.  5,  Erpét.  du 
Voyage  d’A.  d’Orbigny  dans  l’ Amérique  mé¬ 
ridionale.  (G.  B.) 

*  ACRANTIIER A  (ocxpoç,  au  sommet;  an- 
thera ,  d’a v0-/)poç ,  a ,  fleuri  ).  bot.  pii.  —  G.  de 
la  famille  des  Rubiacées,  établi  par  Arnott 
(  Hooker  Ann.  Nat.  Hist.  1839  )  qui  en  donne 
les  caract.  suivants  :  Cal.  tubuleux,  oblong- 


ACR 


95 


turbiné;  limbe  5-fide,  à  div.  linéaires.  Cor. 
tubuleuse,  glabre  en  dedans,  très  hérissée 
en  dehors  ,  profondément  5-fide  ;  lobes  dres¬ 
sés  ,  spatulés ,  rétus.  Étam.  5 ,  érigées  >  inclu¬ 
ses,  insérées  au  fond  de  la  corolle;  filets 
filiformes,  papilleux;  anth.  innées,  oblon- 
gues-linéaires,  mucronées.  Ovaire  incom¬ 
plètement  2-loculaire;  cloisons  opposées, 
chacune  donnant  attache  à  un  placentaire 
2-lamellé  ;  ovules  très  nombreux.  Style  fili¬ 
forme  ,  porté  sur  un  disque  bulbiforme; 
stigm.  claviforme,  muriqué.  Péricarpe  hé¬ 
rissé,  membraneux,  indéhiscent,  linéaire- 
oblong,  un  peu  comprimé  ,  un  peu  pulpeux 
en  dedans,  incomplètement  2-loculaire, 
couronné  parle  limbe  calicinal.  Graines  très 
nombreuses,  petites,  nidulantes,  papilleu- 
ses.  —  Herbe  basse,  hérissée;  feuilles  oppo¬ 
sées,  pétiolées,  très  entières;  stipules  in- 
terpétiolaires,  indivisées  ;  pédonc.  courts, 
axillaires,  pédicelles  courts,  subfastigiés , 
Cor.  grande ,  bleue.  Arnott  dit  que  ce  g.  a 
de  l’affinité  avec  les  Mussœnda  ;  il  n’en  si¬ 
gnale  qu’une  esp.,  indigène  à  Ceylan.  (Sp.) 

*  ACRANTHES (axpoç ,  au  sommet;  avGoç, 
fleur).  —  Même  signification  qu’  Acrocarpes. 

(C.  M.) 

*  ACRATIIERUM  (axpa  ,  sommet  ;  àSvj'p  , 

tpoq,  barbe  d’épi),  bot.  pu.  —  Link  a  nommé 
ainsi  ( Hort .  Berol.  i,  p.  320)  un  g.  de  la  fa¬ 
mille  des  Graminées  ,  qui  se  compose  d’une 
seule  esp.  originaire  du  Népaul.  Elle  porte 
des  chaumes  hauts  de  2  à  3  pieds;  des  fleurs 
disposées  en  panicule,  ayant  les  épillets  bi- 
flores;  l’une  des  fleurs  est  hermaphrodite, 
garnie  à  sa  base  de  2  bouquets  de  poils; 
l’autre  est  stérile.  Glume  à  2  valves  caré¬ 
nées;  l’extér.  aigüe,  trinerve,  scabre  sur  la 
nervure  moyenne,  plus  courte  que  la  fleur 
stérile;  l’intér.  lancéolée,  aiguë,  glabre, 
plus  longue  que  la  fleur  fertile.  Dans  la  fleur 
hermaphrodite,  2  écailles  toutes  couvertes 
de  poils  ;  l’extér.  allongée ,  obtuse  et  termi¬ 
née  à  son  sommet  par  une  arête  tordue  à  sa 
base,  génieulée,  brune,  plus  longue  que  la 
glume;  l’interne  plus  courte,  obtuse,  un 
peu  bifide.  Squamules  hypogynes ,  tron¬ 
quées  et  denticulées.  Étamines  3,  à  anth. 
longues  et  d’un  rouge  foncé.  —  La  seule  esp. 
de  ce  g.  [A.  miliciceum  Link.  I.  c.)  est,  comme 
nous  l’avons  dit ,  originaire  du  Népaul. 
Kunth,  dans  son  Agrostographie ,  place  ce  g. 
parmi  les  incertains.  (A.  R.) 


ACR 

ACREE.  Acrœa  (axpa,  sommet),  ins.  — 
G.  de  l’ordre  des  Lépidoptères,  famille  des 
Diurnes,  sect.  des  Tétrapodes,  tribu  des  Hé- 
liconiens,  établi  par  Fabricius  et  adopté  par 
Latreille  ( Encyclopéd .  méihod.  9),  qui  le  ca¬ 
ractérise  de  la  manière  suivante  :  Bord  in¬ 
terne  des  ailes  infér.  n’embrassant  pas  le 
dessous  de  l’abdomen.  Palpes  infér.  grêles  et 
presque  cylindriques.  Ant.  peu  allongées  et 
terminées  brusquement  en  bouton.  —  Les 
Acrées  ont  au  1er  aspect  quelque  ressem¬ 
blance  avec  les  Héliconies  qui  ne  se  trouvent 
qu’enAmérique,  tandis  que  les  lres  paraissent 
particulièrement  propres  à  l’Afrique.  Cepen¬ 
dant  on  en  trouve  aussi  dans  les  Indes  orien¬ 
tales  ,  et  Godart  en  décrit  plusieurs  comme 
originaires  de  l’Amér.  méridionale  ;  mais  il 
est  à  croire,  relativement  à  ces  dernières, 
qu’il  aura  été  induit  en  erreur  par  les  au¬ 
teurs  qui  en  ont  parlé  avant  lui.  Quoi  qu’il 
en  soit,  ce  sont  des  Lépidoptères  aux  ailes 
oblongues  et  arrondies,  où  le  fauve  et  le 
brun  dominent;  plusieurs  ont  le  disque  des 
ailes  plus  ou  moins  transparent.  Godart  en 
décrit  37,  dont  nous  ne  citerons  que  VA.  hor- 
ta  Fab.,  figurée  par  Cramer  ( Pap .  25,  p.  13, 
pi.  298,  fig.  F.  g.).  Elle  se  trouve  auC.  de  B.- 
Esp.  et  dans  d’autres  parties  de  l’Afrique.  (D.) 

ACREMONIUM,  Link  (àxpipwv,  sommité). 
bot.  cr.  —  G.  de  Bissoides ,  dont  les  fila¬ 
ments  principaux  sont  étalés,  rameux,  cloi¬ 
sonnés  et  transparents.  D’espace  en  espace, 
ils  émettent  des  rameaux  simples ,  courts  et 
disposés  en  verticilles,  au  sommet  de  chacun 
desquels  est  fixée  une  spore  ovale  ou  globu¬ 
leuse. —  On  en  connaît  jusqu’à  ce  jour  6  esp. 
qui  naissent  sur  les  feuilles  décomposées  ou 
les  bois  pourris,  (Lév.) 

ACRIDIE.  Acridium  (àxpiç ,  têoç,  saute¬ 
relle).  ins.  —  Ce  nom,  dans  Fabricius  (Ent. 
syst.),  répond  à  celui  de  Tetrix  de  Latreille. 

K.  CRIQUET  et  TETRIX.  (Bl.) 

ACRIDIENS.  Acridii  (àxpfç,  ISoç,  saute¬ 
relle).  ins.  —  Famille  de  l’ordre  des  Orthop¬ 
tères  établie  par  Latreille  (  Gen.  Crust.  et 
Ins.),  ayant  pour  caract.  :  1°  Antennes  fili¬ 
formes  ou  prismatiques,  n’ayant  jamais  plus 
de  longueur  que  la  tête  et  le  thorax  réunis  ; 
2°  Tardes  de  3  articles;  3°  Cuisses  renflées  et 
propres  au  saut;  4°  Abdomen  ne  présentant 
jamais  de  tarière  apparente  chez  les  femelles. 
—  Cette  famille  renferme  aujourd’hui  un  as¬ 
sez  grand  nombre  de  genres.  Latreille  (. Fam . 


96 


ACR 


ACR 


nat.  du  Règne  anim .)  n’en  avait  distingué  que 
5  et  autant  de  s.-genres.  M.  Serville  {Rev. 

rnèth.  des  Orthopt.)  porta  leur  nombre  à  23. 
M.  Brullé  [Hisl.  nat.  des  Ins.)  le  réduisit  à  1  ï  ; 
dans  2  ouvrages  qui  ont  paru  tout  récem¬ 
ment  (Burmeister,  Handb.  der  Entom.),  l’on 
en  compte  18;  tandis  que  dans  YHist.  des 
Ins.  Orthopt  ,  suites  àBuffon,  nouvel  ouvrage 
de  M.  Serville,  le  nombre  des  g.  ne  s’élève 
pas  à  moins  de  30. 

Les  Acridiens  sont  répandus  dans  toutes 
les  parties  du  monde,  et  dans  presque  toutes 
en  très  grand  nombre.  Plusieurs  esp.  se  mul¬ 
tiplient  quelquefois  en  si  prodigieuse  quan¬ 
tité,  qu’elles  ravagent  des  champs  entiers, 
et  réduisent  ainsi  des  campagnes  à  la  der¬ 
nière  misère,  surtout  dans  les  parties  mé¬ 
ridionales  du  globe.  Quelques  insectes  de 
cette  famille,  propres  aux  contrées  équato¬ 
riales,  ont  de  très  grandes  dimensions  ;  mais 
les  esp.  qui  se  trouvent  dans  le  nord  de  l’Eu¬ 
rope  sont  presque  toutes  de  taille  moyenne. 

Les  Acridiens  ne  parviennent  à  leur  état 
parfait  que  vers  l’automne.  Au  printemps  et 
pendant  l’été  ,  on  les  trouve  à  l’état  de  larve 
ou  de  nymphe ,  c’est-à-dire  dépourvus  d’ai¬ 
les  ou  n’en  ayant  que  des  rudiments  ;  mais 
à  la  fin  de  la  belle  saison  ,  ils  subissent  leur 
dernière  mue  et  deviennent  aptes  à  la  re¬ 
production.  Tous  alors  ont  la  faculté,  au 
moins  les  mâles ,  de  faire  entendre  un  son 
aigu  qui  retentit  au  loin  et  sert  à  prévenir 
les  femelles  de  leur  présence. 

Beaucoup  d’insectes  de  l’ordre  des  Orthop¬ 
tères  produisent  des  sons  ;  mais  ceux-ci  ne 
sont  pas  tous  produits  par  les  mêmes  orga¬ 
nes.  La  plupart  des  Acridiens  exécutent  leur 
chant  par  le  frottement  des  pattes  postér. 
contre  les  élytres.  Ces  dernières  présentent 
des  nervures  très  saillantes  et  .'rés  épaisses; 
les  pattes  au  côté  interne  sont  munies  de 
dentelures  et  de  carènes  très  rudes  et  très 
serrées,  qui ,  venant  à  passer  contre  les  ély¬ 
tres,  produisent  une  stridulation  plus  ou 
moins  pénétrante.  Dans  un  g.  de  cette  fa¬ 
mille  (  Pneumorci  ) ,  on  trouve  des  mâles 
qui  ont  également  la  faculté  de  faire  en¬ 
tendre  un  chant;  mais  chez  eux  les  élytres 
sont  de  très  faible  consistance  et  ne  pour¬ 
raient  être  soumises  à  aucun  frottement  ; 
aussi  un  autre  organe  est-il  disposé  pour  les 
remplacer  avantageusement.  L’abdomen  est 
vésiculeux  et  offre  entièrement  l’aspect  d’un 


tambour,  ce  qui  fait  retentir  davantage  le 
son  et  le  rend  plus  perçant.  Ses  côtés  sont 
munis  de  petites  plaques  de  stries  élevées, 
contre  lesquelles  frottent  les  pattes  que  l’on 
peut  comparer  à  l’archet  d’un  violon.  Les 
insectes  de  ce  dernier  g.  (  Pneumora  )  sont 
tous  exotiques  ;  ceux  que  l’on  trouve  dans 
notre  pays  et  que  l’on  entend  dans  les  cam¬ 
pagnes  pendant  les  belles  soirées  d’automne, 
exécutent  leur  chant  par  le  frottement  de 
leurs  pattes  contre  leurs  élytres. 

Ils  attaquent  de  préférence  les  légumineu¬ 
ses  ,  et  font  quelquefois  beaucoup  de  tort 
aux  luzernes. 

Nous  avons  figuré  dans  notre  Atlas  (  Ins. 
orthopt.,  pl.  6,  fig.2),  pour  représentant  de 
la  famille,  Y  picridium  mœuum  Serv.,  espèce 
nouvellement  décrite  et  qui  n’avait  pas  en¬ 
core  été  figurée  ;  les  détails  sont  pris  dans 
YAcridium  dux ,  l’une  des  plus  grandes  esp. 
et  l’une  des  plus  communes.  !'Bl.) 

*  ACRIDIODEA  (àxpTç,  lêoq ,  sauterelle; 

zïSoc;,  forme),  ins.  —  Cette  dénomination, 
appliquée  par  Burmeister,  répond  à  celle 
d’ Acridiens  de  Latreille,  ainsi  que  le  nom 
d ’Acridites  de  Serville.  (Bl.) 

ACRIDIUM.  ins.  —  Syn.  latin  d’ACRiDiE. 

*  ACRÏDOCARPUS  (àxptç,  (Soç ,  saute¬ 
relle;  xap-jroç,  fruit),  bot.  ph.  —  G.  de  la  fa¬ 
mille  des  Malpighiacées,  établi  par  MM.Guil- 
lemin  et  Perrotet  dans  la  Flore  de  Sénégam- 
bie  (ï .  123,  t.  29) ,  et  le  même  que  G.  Don  a 
nommé  Anomalopteris.  Ses  caract.  sont  les 
suivants  :  Calice  profondément  5-fide ,  of¬ 
frant  à  la  base  d’une  ou  de  deux  de  ses  div. 
deux  impressions  glanduleuses.  Pétales  plus 
longs  que  le  calice,  onguiculés  ,  presque  en¬ 
tiers,  inégaux.  Étamines  10,  toutes  anthéri- 
fères  ,  à  filets  courts,  roides  et  libres;  à  an¬ 
thères  grandes,  lancéolées  en  cœur,  légère¬ 
ment  recourbées  ,  glabres.  Stigmates  2,  di¬ 
vergents,  très  longs,  flexueux,  filiformes  et 
un  peu  aplatis,  aigus  au  sommet, roulés  en 
crosse  dans  la  préfloraison;  de  plus,  le  ru¬ 
diment  d’un  3m*.  Style  à  peine  visible;  3 
ovaires  amincis  en  ailes  à  leur  sommet,  ve¬ 
lus,  soudés  entre  eux  par  leurs  faces  inter¬ 
nes.  Fruit,  par  l’avortement  de  1  ou  2  ovai¬ 
res,  réduit  à  1  ou  2  samares  qui  sont  sur¬ 
montés  d’une  longue  aile  droite  ou  oblique, 
dont  le  bord  supér.  est  épais.  Dans  le  cas  de 
2  samarres  à  ailes  obliques,  le  fruit  offre  une 
sorte  de  ressemblance  avec  certains  insectes, 


AC  R 


AC  R 


97 


d’où  l’on  a  tiré  son  nom.  —  Ce  g.  comprend 
G  esp.,  toutes  originaires  de  l’Afrique  tropi¬ 
cale,  depuis  la  côte  occidentale  jusqu’à  Ma¬ 
dagascar.  Ce  sont  des  arbres  ou  des  arbris¬ 
seaux  quelquefois  grimpants ,  à  feuilles  or¬ 
dinairement  alternes  (  caract.  exceptionnel 
dans  la  famille),  entières,  obovales,  gla¬ 
bres  ou  plus  rarement  velues  ,  avec  des  im¬ 
pressions  glanduleuses  à  la  surface  infér. , 
portées  sur  de  courts  pétioles  et  dépourvues 
de  stipules.  Les  fleurs  jaunes  sont  disposées 
en  grappes  terminales  ou  latérales  que  l’a¬ 
vortement  des  dernières  feuilles  fait  ordinai¬ 
rement  paraître  composées.  Leurs  pédicelles, 
pius  ou  moins  grêles  sont  réfléchis  au  som¬ 
met,  et  offrent  à  la  base  une  bractée  extér. 
avec  2  bractéoles  latérales  plus  intérieure¬ 
ment.  (Ad.  J.) 

ACRIDOTHÈRE.  Acridolh  erus  (  àxpt’ç , 
ISoq ,  sauterelle  ;  ôvjpaw ,  je  chasse),  ois.  —  G. 
de  Vieillot,  synonyme  du  g.  Gracula  de  Cu¬ 
vier  et  du  g.  Pasior  deTemmink.M.  Swain- 
son ,  dans  sa  nouvelle  classification ,  l’a 
adopté  et  restreint  aux  seules  esp.  de  Mar- 
tins  qui  ont  la  tête  nue  et  garnie  de  mem¬ 
branes  charnues.  V.  Martin.  (Lafr.) 

*  ACRÏOPSIDE.  Acriopsis  (axpt'ç ,  som¬ 

met;  o\p  ,  tç ,  forme),  bot.  pii.  —  G.  de  la 
famille  des  Orchidées,  tribu  des  Vandées , 
établi  par  M.  Blume  (  Bijdr .  376  ,tcib.  71) ,  et 
qui  ne  se  compose  encore  que  d’une  seule 
esp.  (' YA.Javanica  Bl.),  croissant  en  parasite 
sur  les  arbres,  dans  les  forêts  montueuscs  de 
la  région  occidentale  de  Java.  —  C’est  une 
plante  dont  les  feuilles  naissent  de  faux  bul¬ 
bes.  Elles  sont  linéaires  lancéolées*,  obtuses; 
les  fleurs  forment  une  panicule  naissant  de 
la  racine.  Leur  calice  est  étalé,  à  peu  près 
égal  ;  le  labelle  forme  une  sorte  de  tube  avec 
la  base  du  gynostème.  Celui-ci  est  droit, 
terminé  supérieurement  par  2  cornes  glan¬ 
duleuses  au  sommet.  L’anthère,  à  2  loges  , 
estcachée  dans  uneexcavation  du  clinandre. 
Elle  contient  2  masses  polliniques  fusifor¬ 
mes,  dont  la  caudicule  se  termine  à  une 
glande  petite  et  arrondie.  (A.  R.) 

*  ACRÏPEZA (  ùxp  i'ç,  sauterelle;  n eÇoç,  pié¬ 
ton).  ins.  — G.  de  la  famille  des  Locustaires, 
de  l’ordre  des  Orthoptères,  créé  par  M.  Gué¬ 
rin  (Foyage  de  Duperr.),  adopté  parM.  Brullé 
(Hisi.  des  1ns.,  t.  ix) ,  et  qui  offre  la  plus 
grande  dissemblance  dans  les  deux  sexes. 
Les  mâles  ont  une  forme  allongée  et  des  ailes 


fort  grandes  comme  dans  les Locusia  ;  le  seul 
caractère  générique  propre  à  les  distinguer 
des  g.  voisins,  est  tiré  des  pattes  postér.  qui 
ne  sont  pas  renflées;  leurs  jambes  présen¬ 
tent  aussi  une  cavité  fermée  par  une  mem¬ 
brane  très  mince.  Les  femelles,  au  contraire, 
offrent  les  plus  grandes  différences  avec  tous 
les  autres  g.  de  la  même  famille  :  leur  corps 
est  ramassé;  les  élytres,  larges  et  courtes, 
sont  cintrées  de  manière  à  envelopper  l’ab¬ 
domen  ;  les  ailes  entièrement  nulles;  la  ta¬ 
rière  est  si  courte  qu’on  l’aperçoit  difficile¬ 
ment.  —  La  seule  esp.  connue  est  VA.  reti- 
culaia  Guér.  (Voyage  Dup. ,  et  Brui  1.,  Hist. 
Ins. ,  t.  îx,  pl.  14,  fig.  2  et  3),  propre  à  la 
Nouvelle-Hollande.  (Bl.) 

*ACRITES.  Acrita  (axptroç, confus).  /OOl. 
—  Nom  donné  par  Mac-Leay  à  une  division 
du  règne  animal,  comprenant  les  Infusoires, 
les  Polypes,  et  une  partie  des  Intestinaux. 

(C.  D’O.) 

*  ACROBRYA  (axpoç,  au  sommet;  (3 p-Jw  , 
je  bourgeonne),  bot.  pii.  — M.  Molli ,  dans  la 
Flore  du  Brésil  de  M.  Martius,  a  créé  ce  nom, 
admis  par  M.  Endlicher  (  Gen.  Plant.)  pour 
caractériser  un  groupe  de  végétaux  dont 
l’accroissement  a  lieu  uniquement  par  le 
sommet  de  la  plante.  Voici  comment  il  le 
définit  :  Accroissement  de  la  tige  par  son 
sommet;  la  partie  infér.  n’éprouvant  que 
peu  ou  point  de  changement  et  n’étant 
chargée  que  de  transmettre  les  sucs  nourri¬ 
ciers;  vaisseaux  nuis  parmi  les  plantes  in¬ 
fér.  de  ce  groupe,  plus  ou  moins  parfaits 
dans  les  supér.;  feuilles  à  peine  séparées  et 
distinctes  ( discreta )  ('es  liges  dans  les  plus 
infér. Organes  delà  propagation  environnés 
de  feuilles  plus  ou  moins  transformées,  dis¬ 
posées  en  cercle  ou  soudées  ensemble;  les 
mâles  susceptibles  de  répandre  une  humeur 
fécondante  ;  nuis  dans  les  plantes  vasculai¬ 
res  du  groupe  en  question.  Spores  dépour¬ 
vues  de  test  et  d’embryon  ,  renfermées  dans 
des  sporanges  des  cellules  pariétales  intér. 
desquelles  elles  proviennent,  et  s’allongeant 
par  la  germination,  soit  en  filaments  con- 
fervoides ,  soit  en  lames  membraneuses. 

Ce  groupe  comprend  :  1°  les  Hépatiques 
et  les  Mousses  :  végétaux  purement  cellu¬ 
laires,  mais  dont  pourtant  les  organes  mâles 
sont  assez  manifestes;  2°  les  Équisétacées , 
remarquables  tout  à  la  fois  par  une  organi¬ 
sation  plus  parfaite  et  par  l’absence  de  l’un 


t.  i. 


98 


ACR 


ACR 


des  sexes.  M.  Endlichery  réunit,  sous  forme 
d’appendice,  les  Gycadées,  famille  tout-à- 
fait  anomale,  elles  Rhizanthées,  que  leur  vé¬ 
gétation  terminale  rattache  bien  à  cette  sec¬ 
tion,  mais  que  la  structure  plus  compliquée 
des  organes  de  la  fructification  place  sur  la 
limite  d’une  nouvelle  période  de  la  vie  vé¬ 
gétale,  quoique  ,  quant  au  mode  d’accrois¬ 
sement  et  à  tous  les  autres  phénomènes  vi¬ 
taux,  elles  aient  la  plus  grande  analogie 
avec  les  Thallophytes  iiystéropiiytes. 

Nous  nous  sommes  chargé  de  cet  article , 
qu’une  plume  plus  habile  et  plus  exercée 
traitera  sans  doute  plus  au  long  ,  quant  à  ce 
qui  touche  les  acotylédonées  vasculaires  , 
parce  que,  nous  étant  spécialement  engagé 
à  faire  connaître  ,  dans  ce  Dictionnaire,  les 
Mousses  et  les  Hépatiques  qui  font  partie  du 
même  groupe,  nous  ne  devions  pas  omettre 
de  nous  en  occuper  un  instant.  (G.  M.) 

*ACROCARPES  (axpoç,  au  sommet  ;  xap- 
TToç ,  fruit),  bot.  cr.  —  Nom  donné  à  une 
subdiv.  de  la  famille  des  Mousses,  dans  la¬ 
quelle  le  pédoncule  qui  supporte  la  cap¬ 
sule,  ou  celle-ci,  quand  elle  est  sessile,  ter¬ 
mine  la  tige  ou  les  rameaux.  C’est  ce  qu’on 
exprime  encore  par  les  mots  capsule  termi¬ 
nale.  Il  arrive  quelquefois  que  de  nouvelles 
pousses  ou  rejets ,  nés  dans  ou  sous  le  bour¬ 
geon  terminal ,  en  imposent  au  point  de 
faire  penser  que  le  fruit  est  latéral,  tandis 
qu’il  est  réellement  terminal.  Dans  ce  cas, 
on  dit  la  capsule  pseudolatérale.  On  évitera 
l’erreur  en  examinant  bien  le  lieu  précis 
d’où  partent  les  rejets  qui  continuent  la  tige 
ou  les  rameaux.  V .  pleurocàrpes.  (G.  M.) 

*  ACR  RC EXTROX  (axpoç,  qui  est  au  som¬ 
met;  xEvrpov,  pointe),  bot.  pii.  —  Ce  g.  a 
pour  type  ,  d’après  Cassini  qui  l’a  établi ,  le 
Centaurea  collina,  et  diffère  du  Lopholoma 
du  même  auteur  par  le  sommet  des  appen¬ 
dices  des  squames  intermédiaires  de  l’invo- 
lucre,  formant  une  véritable  épine  bien  ma¬ 
nifeste  et  très  différente  des  lanières  laté¬ 
rales.  M.  De  Gandolle  le  considère  comme 
section  du  g.  Centaurea  ,  en  y  comprenant 
une  trentaine  d’espèces ,  parmi  lesquelles 
nous  citerons  les  C.  collina ,  diffusa ,  cenlau- 
roides ,  orientais ,  que  l’on  cultive  fréquem¬ 
ment  dans  les  jardins  de  botanique.  (J.  D.) 

*  ACROCEPHALUS  (axpoç,  au  sommet  ; 
xscpaXiç ,  tête),  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille 
des  Labiatées  de  Bentham,  tribu  des  Oci- 


moïdées,  s.-tribu  des  Mochosmées  du  même, 
proposé  par  cet  auteur  pour  quelques  espè¬ 
ces  du  g.  Ocimum  de  Linné,  et  dont  il  cir¬ 
conscrit  ainsi  les  caract.  :  Cal.  ovale  après 
l’anthèse ,  allongé  et  tubuleux  lors  de  la 
fructification  ,  gibbeux  à  la  base ,  bilabié  ; 
lèvre  supér.  presque  entière,  plane;  l’infér. 
entière  ou  quadridentée,  à  gorge  nue  inté¬ 
rieurement.  Cor.  aussi  longue  que  le  calice; 
limbe  subilabié  ;  lèvre  supér.  4-dentée,à 
lobes  égaux;  l’infér.  entière.  Etam.  4,  dé¬ 
clinées;  les  infér.  plus  longues;  filaments 
libres,  non  denticulés;  anth.  presque  ova- 
les-réni  formes ,  à  logettes  subconfluentes. 
Style  courtement  bifide  au  sommet  ;  lobe 
infér.  subdilalé,  presque  plan;  stigm.  sub¬ 
marginaux.  Akènes  glabres  et  lisses.  —  Les 
Acrocéphales  sont  des  plantes  herbacées  à 
tiges  et  à  feuilles  hérissées-velues  ou  pres¬ 
que  glabres,  à  fleurs  petites,  serrées,  imbri¬ 
quées  en  capitules  terminaux,  subglobuleux. 
Elles  appartiennentà  l’Inde  et  àMadagascar. 

(C.  L.) 

ACROCÈRE.  Acrocera  (  axpoç.  qui  est  au 
sommet  x/paç,  corne),  ins.  -  G.  de  l’ordre  des 
Diptères,  div.  des  Brachocères,  subdiv.  des 
Tétrachœtes ,  famille  des  Tanystomes ,  tribu 
des  Vésiculeux.  Ce  g.  établi  par  Meigen,  aux 
dépens  du  g.  i/enopsdeFabricius  et  Fallen, 
a  été  adopté  par  Latreille,  ainsi  que  par 
M.  Macquart  qui  lui  assigne  les  caract.  sui¬ 
vants  :  Point  de  trompe  apparente.  Ant. 
insérées  sur  le  haut  du  front ,  de  2  articles 
distincts;  le  dernier  fusiforme,  terminé  par 
un  style.  Yeux  nus.  Abd.  sphérique  et  plus 
large  que  le  thorax.  Ordinairement  point  de 
celluie  discoidale  aux  ailes;  2  sous-margi- 
nales;  3  postér.  imparfaites.  —  Le  nom 
d 'Acrocera  fait  allusion  à  l’insertion  des  an¬ 
tennes  sur  le  sommet  de  la  tête.  Ces  diptè¬ 
res  sont  petits  et  habitent  les  lieux  aquati¬ 
ques.  M.  Macquart  en  décrit 3  espèces,  dont 
nous  ne  citerons  qu’une,  qui  peut  être  con¬ 
sidérée  comme  le  type  du  genre  :  X A.  glo- 
bulus  Latr.  (Syrphus  globulus  Panz.,  Faun. 
germ .)  (D.) 

*  ACR0CÉR1DES.  Ac  roceridæ  (axpoç, 
au  sommet  ;  x/paç ,  corne;  eT^oç  ,  forme),  ins. 
—  Nom  d’une  famille  établie  par  Leach  dans 
l’ordre  des  Diptères,  mais  non  adopté  par 
M.  Macquart.  Elle  ne  comprend  que  les  g. 
Henops ,  Illig.,  et  Acrocera,  Meigen.  V.  ces 
mots.  (D.) 


AC  R 


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*  ACRGCILETA  (  axpoç ,  au  sommet  ;  ^at- 
tt)  ,  crin  ).  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Diptères, 
div.  des  Brachocères,  subdiv.  des  Tétrachœ 
tes,  famille  des  Notacanthes,  tribu  desSlra- 
lyomides,  établi  par  Wiedmann  et  adopté 
par  M.  Macquart.  11  a  pour  type  VA.  fasciatci, 
qui  se  rencontre  au  Brésil.  Ses  caract.  sont  : 
Ant.  longues;  1er  article  allongé,  cylindri¬ 
que  ;  2me  peu  allongé,  conique;  3me  un  peu 
plus  long  que  le  1er,  renflé  à  la  base  et  un 
peu  à  l’extrémité.  Style  terminal,  assez  épais, 
pubescent,  subulé.  Ecusson  mutique.  Abd. 
rétréci  à  sa  base.  (D.) 

ACROCHORDE.  Acrochordus  (  àxpo^op- 
verrue),  rept.  —  G.  d’Ophidiens  non 
venimeux,  dont  toutes  les  parties  du  corps 
sont  effectivement  revêtues  d’éc.ailles  ayant 
tout-à-fait  l’apparence  de  verrues;  ces  écail¬ 
les  ou  mieux  ces  tubercules  squameux  sont 
petits,  nombreux ,  rhomboidaux,  juxtaposés 
et  surmontés  d’une  petite  corne  ou  seule¬ 
ment  d’une  petite  pointe  plus  ou  moins  aiguë. 
Voici  les  caract.  essentiels  du  g.  Acrochorde, 
le  seul  qu’on  puisse  encore  rapporter  aujour 
d’hui  à  la  famille  des  Enhydrophides  :  Dents 
infcermaxillaires  nulles;  dents  maxillaires 
courtes,  égales;  narines  tubuleuses,  simples, 
libres,  situées  fort  près  l’une  de  l’autre  sur 
le  dessus  du  bout  du  museau;  yeux  verti¬ 
caux;  pas  de  plaques  sur  la  tête,  sous  le 
ventre,  ni  sous  la  queue;  pas  de  fossettes 
aux  lèvres;  corps  comprimé  et  caréné  à  sa 
partie  inférieure.  Queue  pointue,  préhen¬ 
sile,  aplatie  latéralement;  pas  de  crochets  à 
l’anus.  —  Les  Acrochordes  ont  le  corps  fort 
gros  au  milieu  ,  aminci  aux  deux  bords;  le 
dos  arrondi ,  le  ventre  tranchant  et  parcouru 
dans  toute  sa  longueur  par  une  carène  den- 
ticulée;la  tête  petite,  aplatie;  le  museau 
court,  large,  arrondi;  les  yeux  très  petits, 
à  pupille  circulaire;  la  queue  courte,  assez 
fortement  comprimée,  carénée  en  dessus  et 
enroulante  en  dessous,  à  la  manière  de  celle 
des  Boas.  La  bouche  de  ces  Ophidiens  est 
médiocrement  fendue;  les  bords  latéraux  en 
sont  droits.  En  avant,  la  lèvre  supérieure 
offre,  comme  chez  les  autres  serpents,  une 
petite  gouttière  par  laquelle  ces  reptiles 
poussent  leur  langue  hors  de  la  bouche,  sans 
que  celle-ci  ait  besoin  d’être  ouverte;  mais 
ici,  cette  petite  gouttière  se  trouve  naturel¬ 
lement  remplie  par  une  protubérance  corres¬ 
pondante,  mobile  à  la  volonté  de  l’animal, 


laquelle  existe  à  la  partie  médiane  de  l’ex¬ 
trémité  antérieure  delà  mandibule  ;  en  sorte 
que  ,  d’autre  part ,  la  lèvre  infér.  ayant  son 
bord  rentré  en  dedans,  la  bouche  peut, 
pour  ainsi  dire  ,  se  fermer  hermétiquement. 
Celte  disposition  ,  évidemment  propre  à  em¬ 
pêcher  l’eau  de  s’introduire  dans  la  cavité 
buccale,  est  parfaitement  en  rapport  avec 
plusieurs  autres  points  de  l’organisation  des 
Acrochordes,  qui  sont  tout-à-fait  conformés 
pour  vivre  dans  les  eaux.  Mais  ce  sont  seu¬ 
lement  les  eaux  douces  qu’habitent  ces  rep¬ 
tiles  enhydrophides,  bien  différents  en  cela 
des  espèces  de  serpents  énoliophides  qui  ont 
pour  demeure  la  vaste  étendue  des  mers. 
C’est  à  tort  que  quelques  voyageurs  ont  si¬ 
gnalé  les  Acrochordes  comme  des  serpents 
dont  la  morsure  pourrait  occasionner  la  mort; 
car  il  est  bien  constaté  aujourd’hui  que 
parmi  les  dents  de  ces  Ophidiens  ,  il  n’en 
est  aucune  venimeuse.  La  science  n’est  en¬ 
core  en  possession  que  de  2  esp.  d’ Acrochor¬ 
des;  l’une ,  qu’on  appelle  l’A.  de  Java,  habite 
les  rivières  de  cette  île;  l’autre  l’A.  à  ban¬ 
des  ,  y  existe  également  ;  mais  on  l’a  trouvée 
aussi  dans  des  rivières  et  des  étangs  à  Pon¬ 
dichéry  ,  à  la  Nouvelle-Guinée ,  à  Timor  et 
à  Sumatra.  (G.  B.) 

ACROCSXE.  Acrocinus  ( axpov ,  pointe; 
xiv/co,  je  meus  ).  ins.  —  G.  de  l’ordre  des 
Coléoptères  tétramères,  établi  par  fliiger  et 
adopté  par  M.  Dejean  (  Calai.  3e  édit.),  ainsi 
que  par  M.  Servilie  ( ]\ouv .  classif.  des  Lon - 
gic.).  Ce  dernier  le  range  dans  sa  tribu  des 
Lamiaires,  sous-tribu  des  Déprimés,  et  lui 
donne  pour  caract.  essentiels  :  Cors,  armé 
d’une  épine  latérale  posée  sur  un  mamelon 
mobile  (dans  l’insecte  vivant).  Angles  humé¬ 
raux  des  élytres  uni-épineux.  —  Ce  g.  ne 
renferme  qu’une  esp. ,  le  Cerambyx  lonyi- 
manus  Fab.  ;  Prionus  longimanus  Oliv.  ;  La- 
mia  longimana  Latr. ,  vulgairement  appelée 
le  grand  Arlequin  de  Cayenne.  Cet  insecte, 
de  grande  taille,  est  surtout  remarquable 
par  les  couleurs  agréablement  bariolées  de 
ses  élytres  et  par  la  longueur  de  ses  deux 
pattes  antérieures.  Voici  ce  qu’en  dit  M.  La- 
cordaire ,  qui  a  eu  occasion  de  l’observer  sur 
les  lieux  :  Il  se  trouve  toujours  sur  le  tronc 
des  arbres  ou  auprès  d’eux,  rarement  sous 
les  écorces;  sa  démarche  est  très  lourde,  et 
il  se  traîne  plutôt  qu’il  ne  marche.  Son  vol , 
qu’il  prend  quelquefois  à  l’entrée  de  la  nuit, 


100 


AC  II 


ACii 


est  bruyant,  peu  rapide,  et  l’insecte  ne  paraît 
pas  toujours  maître  de  le  diriger  à  son  gré, 
caril  se  heurte  souvent  contre  les  arbres,  et 
tombe  alors  à  terre.  Le  bruit  qu’il  produit 
avec  le  corselet  s’entend  d’assez  loin  ;  la  mo¬ 
bilité  des  mamelons  latéraux  de  cette  partie 
est  indépendante  de  la  volonté  de  l’insecte 
et  ne  lui  est  d’aucun  usage.  J’ai  observé 
cependant  que,  dans  l’accouplement,  le 
mâle  appuie  ses  longues  pattes  antérieures 
sur  ces  organes,  et  peut-être  est-ce  un  moyen 
que  la  nature  lui  a  donné  pour  assujettir  et 
exciter  sa  femelle.  Chez  celle-ci,  en  effet, 
ces  parties  sont  un  peu  plus  mobiles  que  dans 
le  maie.  ( Mèm .  sur  les  habitudes  des  Coléopt. 
deVAmér.  mérid.  Ann.  des  sciences  nalur. 
î.  xx.)  (D.) 

*  AGROCOMIA  (axpov,  sommet;  xop.Yj , 
chevelure  ).  bot.  pii.  —  Ce  g.  de  Palmiers  a 
été  ainsi  nommé  par  M.  Martius  [Palm.  p.  G6 
t.  5G  et  57  )  à  cause  de  l’élégante  masse  de 
feuilles  qui  couronne  sa  tige  ;  il  ne  comprend 
qu’une  seule  esp.  qui  croît  depuis  la  Guyane 
jusqu’à  Rio-Janeiro.  Elle  avait  été  désignée 
par  Aublet  sous  le  nom  de  Palmier  mocaya, 
décrite  par  Jacquin  sous  celui  de  Cocos  acu- 
leaia  et  par  Willdenow  sous  celui  de  Cocos 
fusiformis.  Martius  la  nomme  Acrocomia 
sclerocarpa.  Ce  g.  appartient  à  la  tribu  des 
Cocoïnées  et  est  ainsi  caractérisé  :  Fleurs 
monoïques  sur  le  même  spadice,  renfermées 
dans  une  spathe  simple,  dure  et  presque 
ligneuse;  les  mâles  formant  des  épis  serrés 
sur  les  parties  supér.  des  rameaux  du  spa¬ 
dice.  Cal.  court,  trisépale.  Cor.  cylindrique 
a  3  pétales  oblongs-lancéolés.  Etam.  6 ,  in¬ 
cluses;  filaments  comprimés;  anlh.  linéai¬ 
res,  oblongues,  presque  sagittées;  un  rudi¬ 
ment  d'ovaire  au  centre.  Les  fleurs  femelles 
sont  sessiles,  en  petit  nombre  et  assez  espa¬ 
cées  à  la  base  des  rameaux  du  spadice.  Ce 
cal.  à  3  sépales  ovales-arrondi  es.  La  cor.  à 
3  pétales  ovales-imbriqués;  un  disque  annu¬ 
laire  ,  en  forme  de  capsule  à  G  dents,  entoure 
l’ovaire,  qui  est  velu,  ovale,  à  3  loges.  Style 
court;  3  stigmates  lancéolés,  recourbés.  Le 
fruit  est  un  drupe  monosperme ,  à  mésocarpe 
fibro-mucilagineux  et  dont  le  noyau  épais, 
lenticulaire,  est  percé  sur  les  côtés  de  3 
trous,  dont  un  seul  pénètre  dans  sa  cavité.  Le 
périsperme  est  uniforme  et  dur;  l’embryon 
correspond  au  trou  latéral.  —  Ce  palmier 
croit  dans  les  terrains  secs  et  découverts, 


rarement  dans  les  bois.  Sa  tige  s’élève  à  20  ou 
30  pieds,  sur  1  de  diamètre  ;  elle  est  souvent 
renflée  vers  son  milieu. Ses  feuilles  nombreu¬ 
ses  ont  10  à  15  pieds  de  long,  et  sont  gar¬ 
nies  d’un  grand  nombre  de  folioles  (70  à  SO 
de  chaque  côté  )  étroites ,  longues  et  flexueu 
ses.  Le  pétiole  et  la  base  des  folioles  sont  hé¬ 
rissés  de  longues  épines  noires.  Les  jeunes 
feuilles  cuites  de  ce  palmier  passent  pour 
fournir  un  des  meilleurs  choux-palmistes.  On 
fai c  avec  son  péricarpe  et  avec  l’amande  une 
émulsion  qui  passe  au  Brésil  pour  avanta¬ 
geuse  dans  les  affections  catarrhales.  (Ad.  B.) 

ACRODACTYLA  (axpo;,  à  l’extrémité; 
daxTv),oç ,  doigt),  ins.  —  G.  de  la  famille  des 
Icbneumoniens ,  de  l’ordre  des  Hyménop¬ 
tères,  établi  par  Haliday  pour  2  esp.  indi¬ 
gènes  dont  l’une  est  VA.  degener  Halid. 

(Bl.) 

*  ACRODÏCLÏDUJM  (  axpov ,  sommet  ; 
SiAlq ,  lêoç,  porte  à  deux  battants  :  allusion 
au  mode  d’ouverture  des  anthères  ).  —  C. 
de  la  famille  des  Lauracées,  fondé  par  Nees 
(  Prog.  13,  Laur.  266  ) ,  qui  lui  assigne  les 
caract.  suivants  :  Fleurs  hermaphrodites  : 
cal.  urcéolé,  à  limbe  quinquéfide,  infléchi, 
persistant.  Étam.  9,  très  courtes,  insérées 
au  sommet  du  tube;  6  extér.  stériles  ,  péta- 
îoïdes,  églandulées;  3  intér.  fertiles ,  pour¬ 
vues,  sur  le  dos  et  à  la  base,  de  glandules 
géminées,  disposées  presque  carrément  ;  an¬ 
thères  sessiles,  tronquées,  tétragones,  con- 
niventes  au  sommet  en  pores  orbiculaires 
binés  ,  et  déhiscentes  extérieurement ,  au 
moyen  de  valvules  dressées.  Ovaire  unilocu¬ 
laire,  uniovulé  ,  entièrement  couvert  par  le 
tube  du  calice;  stigmate  simple,  aigu,  Ca- 
riopse  monosperme ,  enveloppé  par  le  calice 
persistant  et  accru.  —  Ce  g.,  dont  le  Launis 
triandra  de  Swartz  est  le  type ,  comprend 
quelques  arbres  de  l’Amérique  tropicale  ,  à 
feuilles  alternes,  penninervées,  à  fleurs  dis¬ 
posées  en  petits  thyrses  axillaires.  (C.  L.) 

* ÂCROBON  (a  xpoç ,  au  sommet;  oSovçr 
oSovzoç .  dent)  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  tétramères ,  famille  des  Carabi- 
ques,  tribu  des  Amaroïdes ,  établi  par  Zim¬ 
mermann  aux  dépens  du  g.  Amara  de 
Bonelli  et  auquel  il  donne  pour  caract.  es¬ 
sentiels  :  Dent  simple  au  milieu  du  menton. 
Thorax  dilaté  et  suborbiculaire.  —  11  est 
fondé  sur  une  seule  espèce ,  YHarpalm  brun- 
riens  Gy  IL  (  Amara  brunnea  Dej.  ) ,  qui  est 


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101 


commune  dans  beaucoup  de  contrées.  (D.) 

*  AÇRODRY 01V  (àxpoSpvov,  qui  porte  des 
fruits  au  sommet). —  bot.  pu.  —  G.  fondé 
par  Sprengel  (Linn.  Syst.  pl.  1825)  et  que  la 
majorité  des  Botanistes  réunit  aujourd’hui 
au  g.  Cephalanthus.  V.  ce  rnot.  (C.  B.) 

*  ACRODUS  (axpoç,  au  sommet;  ocîovç', 
dent),  poiss.  foss. — G.  dont  M.  Agassiz  con¬ 
naît  aujourd’hui  5  espèces;  l’une,  VAcro- 
dus  nobilis,  est  décrite  et  figurée  dans  les 
Transactions  géologiques  de  Londres  (2e  sér. 
1er  vol.  pl.  4,  fig.  6).  Elle  vient  du  Lias  de 
Bath  et  de  Lyme-Begis.  Une  2e  de  la  même 
époque  géologique  est  son  Acrodus  gibberu- 
lus  ;  une  3e  esp. ,  à  laquelle  il  n’a  pas  encore 
donné  de  nom,  vient  du  Lias  inférieur  d’Ax- 
mouth  Enfin  il  en  signale  deux  autres  de 
formations  plus  anciennes  ,  Y  Acrodus  Bron- 
nii,  et  Y  A.  Gaillardoli,  du  grès  bigarré  de 
Brunswick.  Ce  g.  appartient  à  la  famille  des 
Ccstraciontes,  ordre  des  Placoïdes.  (Val.) 

*  ACROGASTER  (axpoç,  au  sommet; 

yaoTvjp ,  vendre),  poiss.  foss.  —  G.  de  Pois¬ 
sons  fossiles  de  la  craie  de  Westphalie,  établi 
par  M.  Agassiz  (. Tahrb .  1834,  p.  306),  dans  la 
grande  famille  des  Percoïdes.  Il  appartient, 
selon  M.  Bronn,  à  la  4e  période.  Il  est  en  ef¬ 
fet  cité  par  cet  auteur,  parmi  les  autres 
exemples  donnés  dans  le  Lœthea ,  p.  563  et 
747.  ^  (Val.) 

* ACROGÈTCES.  Acrogeneœ  (axpoç,  au  som¬ 
met  ;  yivoç ,  progéniture;  ici,  par  extension, 
croissance  J.  bot.  cr. — Expression  introduite 
par  Bindley,  pour  désigner  la  grande  division 
des  Acotylédones  de  Jussieu,  par  un  mot  ana¬ 
logue  à  ceux  d’Endogènes  et  d’Exogènes , 
adoptés  par  M.  De  Candolle,  pour  les  Mo- 
nocotylédones  et  les  Dicotylédones;  mais  ce 
mot ,  qui  signifie  croissant  par  le  sommet , 
s’applique  difficilement  aux  plantes  pure¬ 
ment  celluleuses,  telles  que  les  Algues  et 
les  Champignons ,  qui  croissent  réellement 
dans  tous  les  sens;  elle  est,  au  contraire, 
exacte  lorsqu’on  ne  l’emploie  que  pour  les 
Mousses,  les  Fougères ,  les  Lycopodes ,  etc., 
dont  la  tige,  en  effet,  ne  s’accroît  que  par 
*  l’allongement  de  son  extrémité,  sans  éprou¬ 
ver  aucun  changement  dans  les  parties  déjà 
formées  ;  mais  c’est  spécialement  à  ces  plan¬ 
tes  que  Mohl  avait  précédemment  appliqué 
le  nom  d ’Acrobriœ;  et  l’ensemble  de  leur 
organisation  est  si  différent  de  celui  des 
plantes  celluleuses  ,  que  presque  tous  les 


Botanistes  s’accordent  à  en  former  2  gran¬ 
des  classes  sous  des  noms  différents.  Ce 
sont  encore  les  Acoiyledoneœ  et  les  Pseudo- 
colyledoneœ  d’Agardh;  les  Homonemeœ  et 
les  Heieronemeœ  de  Fries  ;  les  Agames  et  les 
Cryptogames ,  les  Thallophyla  et  les  Acro- 
brya  d’Ungeret  d’Endlicher,  etc.  (Ad.  B.) 

*  ACROGLOCIim,  Schrad.  (  obcpoç  ,  au 

sommet;  yÀw^tç,  pointe),  bot. pu. —  Syn.  du 
g.  Lkcanocarpüs  Nees.  (Sp.) 

*  ACROGYRATÆ  (  axpoç  ,  au  sommet  ; 

yvpoç ,  cercle),  bot.  cr.  —  Ce  nom  a  été  don¬ 
né  par  Bernhardi  à  la  tribu  des  Osmunda- 
cées ,  parmi  les  fougères.  (Ad.  B.) 

*ACROEASIA  Presl.  (axpoç,  au  sommet  ; 
XocCTtoç ,  velu)  bot.  pii.  —  G.  de  la  fa¬ 
mille  des  Loasées,  sous-tribu  des  Bartoni- 
nées  ,  Spach;  Presl  (  Bel .  Hcenk.  2,  p.  39) 
lui  assigne  les  caract.  suivants  :  Limbe  ca- 
licinal  5— parti  ,  persistant.  Pétales  5 ,  très 
courtement  onguiculés ,  planes,  barbus  au 
sommet.  Étam.  10,  toutes  fertiles;  les  5  ex¬ 
térieures  plus  longues,  à  anth.  suborbicu- 
laires.  Filets  filiformes,  libres.  Ovaire  cylin- 
dracé.  Style  filiforme ,  trigone,  non  tordu  , 
trifide  à  la  base.  Stigm.  obtus.  Caps,  cylin- 
dracée,  trivalve  au  sommet,  oligosperme. 
Graines  anguleuses ,  rugueuses.  —  Herbes 
annuelles,  hérissées  de  poils  scabres.  Feuil¬ 
les  sessiles  ,  oblongues,  pennatifides.  Fleurs 
terminales  et  latérales,  non  bractéolées,  pe¬ 
tites ,  solitaires.  L’unique  esp.  qui  consti¬ 
tue  le  g.,  habile  le  Chili.  (Sp.) 

*  ACROLÉPIDE.  Acrolepis  (  axpoç,  au 

sommet;  hnlç,  écaille),  bot.  pii. — G.  de  la 
famille  des  Cypéracées,  voisin  des  Dulichium 
et  Gahnia,  établi  par  Schrader  (Annal.  Cap. 
Cyp.  42.  t.  2.  f.  5.)  pour  une  plante  du  Cap 
(A.  trichodes),  désignée  successivement  sous 
les  noms  de  Hypophialium  capilli folium  et 
d’ Hemichlœna  capilli folict.  En  voici  les  caract. 
génériques  :  Épillets  2-ou  3-flores;  écailles 
imbriquées,  distiques,  la  plus  inférieure 
vide.  Les  fleurs  manquent  d’écailles  ou  de 
soies  hypogynes.  Étamines  au  nombre  de 
3,  style  profondément  3-fide,  caduc.  Fruit 
dur,  crustacé,  3-gone,  entouré  à  sa  base 
d’un  disque  persistant,  3-angulaire,  à  bord 
crénelé.  (A.  R.) 

*  ACROEEP1S  (axpoç ,  au  sommet;  hniç, 
écaille),  poiss.  foss.  —  G.  établi  par  M.  Agas¬ 
siz  dans  la  famille  des  Sauroides,  et  voi¬ 
sin,  dans  la  création  actuelle,  du  Polypte- 


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ACR 


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rus  et  du  Lepisosieus.  Ces  poissons  fossiles 
ont  les  écailles  surmontées  d’une  quille,  et 
diffèrent  des  Pygoptères  par  une  anale  très 
courte.  —  On  n’en  connaît  qu’une  espèce  , 
YAcrolepis  Sedgwichi ,  Ag.  (  Poiss .  foss. ,  vol. 

1,  tab.  D,  fig.  1 ,  et  Tram.  géol. ,  2me  série , 
vol.  3  ,  pl.  18).  Elle  vient  du  Magnesian  Li- 
mestone  d’Angleterre,  près  East  Thickley. 

(Val.) 

*ACROLOPHE.  Acrolophus  (  axpoç  ,  au 
sommet  ;  ioyoç,  aigrette),  ins.  —  G.  de  l’or¬ 
dre  des  Lépidoptères ,  famille  des  Noctur¬ 
nes,  tribu  des  Tinéites,  établi  par  M.  Poey 
[Cent,  des  Lèpid.  de  Cuba),  qui  lui  donne 
pour  caract.:  Point  de  langue  distincte.  Ant. 
simples.  Palpes  très  longs,  couchés  sur  le 
dos,  avec  tous  les  articles  barbus  jusqu’à  l’ex¬ 
trémité.  Frange  longue  vers  l’angle  del’anus. 
—  Ce  g.  a  pour  type  une  esp.  que  M.  Poey 
n’a  prise  qu’une  seule  fois ,  et  à  laquelle  il  a 
donné  le  nom  de  A.  vitellus ,  à  cause  de  la 
position  de  sa  tête  qui  ressemble  à  celle  d’un 
jeune  taureau.  Elle  a  les  ailes  d’un  jaune 
brun ,  avec  les  supérieures  couvertes  d’ato¬ 
mes  bruns,  plus  distincts  sur  la  côte.  Cet 
auteur  rattache  au  même  g.  la  Teigne  Hami- 
ferella  ,  Hubn.  Zutr.  441.  2.  (D.) 

*ACROMIQ]V.  Acromium  (  axpoç ,  au  som¬ 
met;  et  Su.oq,  épaule),  anat.  — Apophyse 
considérable  qui  termine  l’épine  de  l’omo¬ 
plate  en  haut  et  en  dehors.  (A.  T.) 

*  ACROMIS  ( àxpcojjuç ,  sommet),  ins.  — 

C.  de  l’ordre  des  Coléoptères  tétramères , 
famille  des  Chrysomélines ,  proposé  par 
M.  Chevrolat  et  adopté  par  M.  Dejean  (  Ca¬ 
lai.  3e  édit.  ) ,  mais  dont  les  caract.  ne  sont 
pas  connus.  Il  ne  renferme  qu’une  esp.,  VA. 
carnifex  Fab. ,  de  Cayenne.  (D.) 

ACROMYIE.  Acromyia  (axpoç,  élevé; 
fjaiïa ,  mouche  ).  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Dip¬ 
tères,  établi  par  Bonelli ,  et  correspondant 
au  g.  Hybos  de  Fabricius ,  adopté  par 
M.  Macquart.  V.  ce  mot.  (D.) 

*  ACRONIE.  Acronia  (  axpov,  pointe,  som¬ 
met).  bot.  ph.  —  G.  peu  connu,  rapporté 
avec  doute  à  la  famille  des  Orchidacées, 
fondé  par  Presl  (  Rel.  Haenk.  U  104  ;  Symb. 

2.  9.  t.  57),  et  ainsi  caractérisé  :  Sépales  la¬ 
téraux,  étalés,  allongés-acuminés,  connés 
entre  eux;  le  supér.  adhérent  aux  intér. 
(pétales).  Labelle  bifide  jusqu’à  la  base,  à 
segments  linéaires,  divergents.  Gynostème 
court,  un  peu  dressé ,  dilaté-arrondi  au  som¬ 


met.  Anth.  sessile,  décidue.  Masses  pollini- 
ques  2,  poudreuses.  —  L’auteur  ne  comprend 
dans  ce  g.  qu’une  seule  esp.  ;  c’est  une  plante 
herbacée  péruvienne,  qui  paraît  épigée,  à 
scape  solitaire,  dressée,  monophylle;  feuille 
ample,  ovale,  nervée,  amplexicaule ;  inflo¬ 
rescence  en  épi  terminal ,  lâche;  fleurs  assez 
grandes,  légèrement  pourprées.  (C.  L.) 

*  ACRONfODIA ,  Blum.;  Acrozus,  Spreng. 

(axpoç ,  au  sommet;  vwSoç,  non  denté),  bot. 
pii.  —  G.  appartenant  suivant  M.  Blume 
(  Bi'jdr .  3,  p.  123.),  à  la  famille  des  Éléo- 
carpées,  et  auquel  ce  botaniste  assigne  les 
caract.  suivants  :  Sépales  4.  Pétales  4  ,  petits, 
linéaires,  érosés  au  sommet.  Etam.  au  nom¬ 
bre  de  8  à  12;  anthères  linéaires,  pubéru- 
les,  mutiques  au  sommet.  Fleurs  dioiques; 
fleurs  femelles  et  fruits  inconnus.  —  Ce  g. 
n’est  fondé  que  sur  une  seule  esp.  qui  croît 
à  Java.  (Sp.) 

*  ACRONYCHIA.  bot.  ph.  —  M.  Blume  a 

changé  en  ce  nom  celui  du  g.  Cyminosma 
de  Gærtner.  (Ad.  J.) 

*  ACRONIYCTE.  Acronycta  (àxpovv£,  wx- 
toç  ,  commencement  de  la  nuit  ).  ins.  —  G. 
de  l’ordre  des  Lépidoptères,  famille  des  Noc¬ 
turnes  ,  tribu  des  Bombycoïdes ,  établi  par 
Ochsenheimer  et  adopté  par  M.  Boisduval 
(  Index,  méthod.  des  Lépidopt.  d’ Eur .),  ainsi 
que  par  MM.  Stephens  et  Curtis(  Calai,  des 
Insectes  de  l’Anglet .);  mais  dont  aucun  de 
ces  auteurs  n’a  publié  les  caractères.  Quant 
à  ceux  qu’en  donne  M.  Treitschke,  continua¬ 
teur  de  l’ouvrage  d’Ochsenheimer  ,  ils  sont 
si  vagues  qu’il  ne  servirait  à  rien  de  les  rap¬ 
porter  ici.  Cependant  il  est  vrai  de  dire  que 
toutes  les  esp.  qu’il  y  comprend  ont  la  plus 
grande  analogie  entre  elles,  et  forment,  par 
conséquent,  un  groupe  très  naturel,  mais 
seulement  à  l’état  parfait;  car  leurs  chenilles 
présentent,  au  contraire, les  plus  grandes  ano¬ 
malies.  Du  reste  les  Acronyctes  ne  peuvent 
être  placées  ailleurs  que  dans  la  grande  tribu 
des  Noctuélites,  si  on  ne  les  considère  que 
sous  forme  de  papillons;  tandis  qu’elles  ap¬ 
partiendraient  à  celle  des  Bombycites,  si  l’on 
n’avait  égard  qu’à  la  forme  de  leurs  che¬ 
nilles  et  à  leur  manière  de  se  transformer. 
Elles  se  filent  toutes  des  coques ,  dans  la 
construction  desquelles  quelques  unes  font 
entrer  des  parcelles  d’écorce  ou  de  bois 
pourri.  Toutes  les  espèces  que  ce  g.  renferme 
sont  figurées  dans  l’ouvrage  d’Hubner,  ainsi 


ACR 


ACR 


103 


que  dans  l’ Histoire  naturelle  des  Lépidoptères 
de  France.  Nous  ne  citerons  que  quelques 
unes  des  plus  connues:  VA.  leporina 
Fabr. ,  vulgairement  appelée  le  Flocon  de 
laine,  à  cause  de  sa  chenille  qui  est  cou¬ 
verte  de  longs  poils  blancs;  VA.  psi  Fabr. , 
ainsi  nommée  parce  que  la  lettre  grecque  ^ 
est  fidèlement  représentée  sur  ses  ailes  supé¬ 
rieures  ;  VA.  megacephala  Fabr.,  tirant 
son  nom  de  la  tête  de  sa  chenille,  et  enfin 
l'A.  Aceris  ou  Noctuelle  de  l’Érable  ,  dont 
la  chenille  est  très  remarquable.  Son  corps 
est  d’un  beau  jaune  citron  et  marqué  dans 
toute  sa  longueur  d’une  suite  de  taches  dor¬ 
sales  blanches ,  bordées  de  noir,  de  chaque 
côté  desquelles  s’élèvent  perpendiculaire¬ 
ment,  sans  être  implantés  sur  des  tuber¬ 
cules,  des  faisceaux  de  poils  très  longs  en 
forme  de  cônes,  d’un  jaune  citron  et  lavé 
de  rose  du  côté  interne.  Presque  toutes  les 
esp.  se  trouvent  aux  environs  de  Paris. 

(D.) 

*  ACROPELTIS  (axpor,  à  l’extrémité; 
wAt yj,  petit  bouclier),  bot.  cr. — Nous  avons 
imposé  ce  nom  à  un  g.  d’ Algues  appartenant 
à  la  sous-famille  des  Floridées ,  ordre  des 
Phycées,  et  nous  le  caractérisons  ainsi  qu’il 
suit,:  Sporidies  proportionnément  assez  gran¬ 
des,  piriformes,  nichées  dans  .des  espèces  de 
disques  en  forme  de  bouclier  ou  de  raquette, 
placés  à  l’extrémité  des  frondes.  Le  point 
d’attache  consiste  en  unépatement  d’où  s’é¬ 
lèvent  plusieurs  frondes  filiformes  à  leur 
naissance,  puis  planes,  linéaires,  dentées 
et  presque  ciliées  en  leurs  bords ,  souvent 
tronquées  au  sommet  et  prolifères  du  milieu 
de  la  troncature ,  terminées  par  un  évase¬ 
ment  orbiculaire  en  forme  de  bouclier,  dans 
lequel  les  séminules  ou  sporidies  sont  im¬ 
mergées.  Celles-ci ,  en  forme  de  poire  ou  de 
massue  raccourcie,  sont  d’abord  entièrement 
cachées  dans  le  tissu  de  la  fronde;  maïs 
bientôt  elles  dépassent  l’une  et  l’autre  face, 
qu’elles  rendent  raboteuses  et  inégales.  Dans 
un  état  avancé  de  la  plante ,  cette  portion 
de  la  fronde  se  replie  sur  elle-même,  comme 
une  main  qui  se  ferme.  Une  seule  esp.  a 
été  trouvée  dans  la  mer  Pacifique,  près  de 
Coquimbo.  Nous  en  avons  donné  une  figure 
analytique  dans  la  pl.  vi.  fig.  3.  de  la  Bot. 
du  voyage  dans  V Amér.  mèrid.  par  M.  Aie. 
d’Orbigny.  La  couleur  normale  de  cette 
Algue  doit  être  rose.  —  Ce  g.  tel  que  nous 


venons  de  le  circonscrire ,  ne  saurait  ren¬ 
trer  dans  aucun  de  ceux  qui  résultent  du 
démembrement  qu’a  fait  subir  M.  Gréville 
au  g.  Sphœrococcus  d’Agardh.  Voisin  des 
Délesseries,  il  s’en  distingue  aisément  par 
sa  fructification.  (C.  M.) 

*  ACROPÈRE.  Acropera  (axpoç,  au  som¬ 
met;  7TYîpa ,  sac,  poche  ).  bot.  pji.  —  Lin- 
dley  ( Gen .  et  Sp.  Orch.  p.  172.)  désigne 
sous  ce  nom  un  g.  nouveau  de  la  famille 
des  Orchidées  ,  tribu  des  Vandées  ,  auquel 
il  donne  les  caract.  suivants:  Divisions  ex¬ 
ternes  du  calice  étalées;  la  supér.  creusée 
en  forme  de  casque;  les  2  latérales  divari- 
quées;  les  divisions  intér.  très  petites,  éta¬ 
lées,  obliques  et  tronquées  au  sommet;  la- 
belle  onguiculé  ,  articulé  avec  la  base  du 
gynostème;  il  est  3-lobé,  et  le  lobe  moyen 
est  plus  petit,  concave  et  en  forme  de  sac. 
Gynostème  droit,  mince  sur  les  bords,  et 
concave  à  sa  base.  Masses  polliniques  2  ,  li¬ 
néaires,  convolutées,  terminées  par  une  cau- 
dicule  subulée,  portant  un  très  petit  réti- 
nacle  externe.  — La  seule  esp  qui  compose 
ce  genre  [A.  Loddigesii  Lindl.)  est  une 
plante  parasite  assez  semblable,  pour  le  port, 
aux  espèces  du  g.  Maxillaria  et  qui  croît 
aux  environs  de  Xalapa,  au  Mexique.  (A.  R.) 

*  ACROFHORUS  (  axpoç ,  au  sommet  ; 
«popo'ç,  qui  porte),  bot.  pu.  —  Presl  a  éta¬ 
bli  sous  ce  nom ,  dans  sa  Ptéridographie , 
un  g.  qu’il  place  dans  la  tribu  des  Asplé- 
niacées,  auprès  du  Cistopteris,  et  qui,  ainsi 
que  ce  g.,  a  peut-être  plus  de  rapports  avec 
le  Dicksonia  ;  il  diffère  du  Cistopteris,  en  ce 
que  les  groupes  de  capsules  sont  placés  près 
du  bord  de  la  foliole,  à  l’extrémité  d’une 
des  nervures.  Ces  groupes  de  capsules,  dis¬ 
posés  en  rond ,  sont  recouverts  d’un  tégu¬ 
ment  arrondi  s’ouvrant  en  dehors,  et  fixé 
à  sa  base  sur  la  nervure  ,  comme  dans  le 
Cistopteris  fragilis.- — Ce  g.  est  établi  sur  une 
plante  de  Java,  décrite  par  Elume,  sous  le 
nom  d ’Aspidium  nodosum ;  c’est  une  petite 
fougère  à  fronde  herbacée  ,  très  découpée. 

(  Ad.  B.  ) 

*  ACROPIIYLLE.  Acrophylla  (axpov,  ex¬ 
trémité  ;  cpvXXov,  feuille),  ins. —  Cette  déno¬ 
mination  a  été  appliquée  par  Gray,  comme 
nom  générique,  à  quelques  esp.  de  la  fa¬ 
mille  des  Spectres  ou  Phasmiens  ,  qui  ne 
peuvent  être  séparées  des  Cyphocranes , 
dont  elles  réunissent  tous  les  caractères. 


ACR 


1 04  ACR 

MM.  Brullé  et  Burineister  les  ont  réunies  à 
ce  dernier  genre.  (Bl.) 

*  ACIIOPOBIIJM ,  Desv.  (le xPW,  au  som¬ 

met;  rc ouç,  tto^ûç,  pied  ).  bot.  pu. —  Desvaux 
(  Ann.  des  Sc.  nat.  9 ,  p.  408  )  a  érigé  sous  ce 
nom  ,  un  g.  fondé  sur  Y  Aspalalus  stiffruticosu 
DG.,  et  qui,  d’après  le  caract.  qu’il  lui  as¬ 
signe,  ne  paraîtrait  pourtant  différer  essen¬ 
tiellement  des  Aspalathus  que  par  un  stipe 
ovarien  capillaire.  —  Reichenbach  (  Consp. 
llegni  Veget.  )  a  admis  ce  g.  en  le  plaçant 
à  côté  des  Lotus.  (  Sp.  ) 

*  ACROPTERÏS  (  oexpoç ,  au  sommet; 

irrspt'ç,  fougère),  bot.  cr.  —  G.  de  Fougères 
institué  par  Link,  et  dans  lequel  il  place  les 
Asplénium  australe  L.,  radiatum  Kœn.  et 
septentrionale  L.  Ce  g.  n’a  pas  été  générale¬ 
ment  adopté;  suivant  Presl,  les  deux  lres  esp. 
sont  des  Blechnum,  et  la  dernière  un  véri¬ 
table  Asplénium .  (Ad.  B.) 

* AGROPTERON  (axp oç ,  au  sommet; 
Tirepov ,  aile),  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  tétrâmères,  famille  des  Hélopiens, 
établi  par  Perty ,  et  correspondant  au  g. 
Phenosoma  de  M.  Dejean.  V.  ce  dernier  mot. 

(D.) 

*  ACROPTILON  (axp  ov,  sommet;  tvz'i- 
Aov,  plume),  bot. pii.  —  C’est  une  plante  vi¬ 
vace,  rameuse,  originaire  de  l’Europe  orien- 
taîeet  qui,  avantl’épanouissement  des  fleurs, 
a  la  plus  grande  ressemblance  avec  le  Cen- 
laurea  Jacea.  Elle  a  pour  caract.  de  présen¬ 
ter  des  capituleshomogames,  dont  les  folioles 
infér.  de  l’involucre  sont  fortement  imbri¬ 
quées,  arrondies,  mutiques ,  concaves, 
presque  entièrement  membraneuses  et  cou¬ 
vertes  d’un  duvet  blanc  ;  les  moyennes  sont 
lancéolées  et  les  plusintér.  linéaires-lancéo- 
lées,  membraneuses  sur  les  bords,  ciliées 
et  terminées  par  un  appendice  presque  plu¬ 
meux  :  caract.  quia  contribué  à  séparer  cette 
plante  des  Centaurea  et  Serratula  ,  avec  les¬ 
quels  on  l’avait  placée.  Le  récep.  est  couvert 
de  fïmbriîles  linéaires  ;  la  cor.  est  glabre , 
presque  régulière,  à  5  divisions.  Les  étam. 
à  filets  glabres  ou  pourvus  de  quelques 
poils,  supportent  des  anthères  terminées 
supérieurement  par  des  appendices  obtus  et 
inférieurement  par  de  courts  prolongements 
membraneux  et  entiers.  Les  branches  du 
style  se  recourbent  après  l’épanouissement. 
Le  fruit  est  obovale-oblong ,  comprimé, 
glabre;  l’aigrette  se  compose  de  plusieurs 


rangées  de  poils  blancs ,  inégaux  ;  les  exté¬ 
rieurs  scabres,  ceux  de  la  rangée  interne  plus 
longs  que  les  autres  et  presque  plumeux  au 
sommet.  —  h’  Acroptilon  [  Centaurea  Picris 
L.)  se  cultive  au  Muséum;  Cassini  en  a 
décrit  plusieurs  esp.  que  M.  De  Candolle 
considère,  peut-être  à  tort,  comme  de 
simples  variétés.  (J.  D.) 

*  ACROSANTHE.  Acrosanthes ,  Eckl.  et 
Zeyh.  (  oexpoç ,  au  sommet  ;  avGvj ,  fleur)  bot. 
ph.  —  G.  de  la  famille  des  Ficoïdées ,  voi¬ 
sin  des  Aizoori.  Ecklon  et  Zeyber  [Plant. 
Cap .  1 ,  p.  328,  1837.)  lui  assignent  les  ca¬ 
ract.  suivants:  Cal.  profondément  quinqué- 
fide;  segments  dressés,  acuminés,  mucro- 
nés,  pétaloïdes  en  dessus.  Cor.  nulle.  Etam. 
20  à  40,  polyadelpbes,  insérées  au  sommet 
du  tube  calicinal;  filets  capillaires.  Ovaire 
uniloculaire,  biovulé.  Stigm.  2,  filifor¬ 
mes,  sessiles.  Caps,  globuleuse,  un  peu  com¬ 
primée,  uniloculaire,  bivalve,  recouverte 
par  le  calice;  valves  submembraneuses. 
Graines  géminées  ou  solitaires  par  avorte¬ 
ment,  ascendantes,  obliquement  obovales, 
orbiculaires ,  tuberculeuses  vers  leur  base. 
— Sous-arbrisseaux  dichotomes,  diffus ,  très 
glabres.  Feuilles  opposées  ou  verticillées, 
quaternées,  subconnées,  un  peu  charnues. 
Pédoncules  axillaires  ou  dichotoméaires ,  so¬ 
litaires,  uniflôres.  Ce  g.  est  propre  aux  ex¬ 
trémités  australes  de  l’Afrique;  on  en  con¬ 
naît  3  espèces.  (Sp.) 

ACROSPERMUM  (axpov,  sommet  ;  aWp- 
p.a,  graine.)  bot.  cr.  —  Ce  g.,  que  Tode 
a  caractérisé  par  la  phrase  suivante  :  Fungus 
simplicissirnus  suberectus  apice  extus  frucli- 
ficante,  réunit  différents  individus  que  l’on 
doit  séparer.  Déjà  M.  Fries  a  rapporté  au  s.- 
genre  Coryne  des  Trémelles,  Y  Acrospermum 
unguinosum  Tode  ;  Y  A.  pyramidale  Tode  ,  et 
VA.  cornutum  Fries,  qui  ne  sont  qu’une  mo¬ 
dification  del ’Agaricus  tuberosus  arrêté  dans 
son  développement.  L’A.  lichenoides  Tode, 
paraît  être  une  monstruosité  de  quelque  Li¬ 
chen.  L’A.  cornpressum  sert  de  type  au  g. 
Scleroglossum  de  Persoon ,  qui  doit  être 
conservé.  Il  ne  reste  donc  plus  que  2  esp. 
qui  ont  été  figurées  par  Persoon  (plan¬ 
che  xi ,  Mycolog.  Europ.  )  Y  A.  sclerotioi- 
des  Fries  [Fig.  3  et  4),  qui  pourrait  bien 
être  un  Pislillaria  ,  et  Y  A.  conicum  Fries 
(  Fig.  0  et  7) ,  qui  seul  présente  les  caract. 
génériques  donnés  par  Tode.  Cette  dernière 


ACR 


ACR 


105 


esp. ,  qui  est  très  rare ,  se  trouve  sur  les 
tiges  sèches  des  plantes.  (  Lév.  ) 

ACROSPORIUM  (axpoç,  au  sommet; 
tr-rropa,  semence),  bot.  cr.  —  G.  de  Byssoï- 
dées  que  le  professeur  Link  a  réuni  peut- 
être  à  tort  au  g.  Oidium.  Dans  l’un  et  dans 
l’autre,  les  spores  sont  articulées  et  placées 
les  unes  à  la  suite  des  autres,  comme  les 
grains  d’un  chapelet;  mais,  dans  l’^cro- 
poritim ,  la  première,  ou  plutôt  celle  qui  sup¬ 
porte  les  autres,  est  allongée;  les  autres  sont 
ovales  et  d’autant  plus  grosses  qu’elles  ap¬ 
prochent  plus  du  sommet;  tandis  que  dans 
l’ Oidium ,  elles  sont  toutes  égales.  On  ne 
connaît  encore  que  Y  A.  monilioides  Nees, 
qui  croît  sur  les  feuilles  vivantes  des  grami¬ 
nées,  qu’il  finit  par  tuer.  Dans  cet  état,  les 
feuilles  sont  blanches  et  paraissent  saupou¬ 
drées  de  sucre  pulvérisé.  (Lév.) 

ACR08TIC.  Acroslichum  (axpoç,  au  som¬ 
met;  < m'^oç,  rangée),  bot.  cr.  —  Les  Fou¬ 
gères  qui  composent  ce  g.  appartiennent 
à  la  div.  des  Polypodiacées  à  capsules 
nues  ;  il  fut  établi  par  Linné  pour  toutes 
les  plantes  de  cette  division,  dont  les  cap¬ 
sules  couvraient  toute  la  surface  înfér.  des 

% 

feuilles  pu  du  moins  la  plus  grande  partie 
de  leur  étendue.  Depuis  lors,  on  en  a  séparé 
plusieurs  esp.  dont  les  capsules  sont  fixées 
le  long  des  nervures  comme  dans  les  He- 
mionitis ,  et  le  g.  Acroslichum  s’est  trouvé  ré¬ 
duit  aux  espèces  dans  lesquelles  les  capsules 
sont  fixées  sur  toute  la  surface  infér.  des 
feuilles,  sur  les  espaces  mêmes  qui  séparent 
les  nervures.  On  a  encore  séparé  des  Àcro- 
stics,  les  Polyboirya, Humb.  et  Bonpl.,  dans 
lesquels  les  divisions  des  feuilles  fertiles  sont 
beaucoup  plus  étroites  que  dans  les  feuilles 
stériles  et  tellement  couvertes  de  capsules 
qu’elles  forment  presque  de  petits  épis;  les 
Olfersia ,  Raddi ,  dans  lesquels  les  capsules 
sont  insérées  sur  les  2  faces  des  folioles  fer¬ 
tiles  et  très  étroites.  Ce  dernier  g.,  qui  ren¬ 
ferme  plusieurs  esp.  brésiliennes,  paraît  mé¬ 
riter  d’être  adopté;  enfin  Desvaux  ,  sous  le 
nom  de  Plalycerium ,  et  M.  Gaudichaud,  sous 
celui  d’Alcicornium,  ont  distingué  un  groupe 
d’esp.  très  remarquables  par  leur  forme  et 
leur  nervation  ;  ce  sont  les  A.  alcicome,  siem- 
maria  et  biforme.  Les  autres  esp.  très  nom¬ 
breuses  constituaient  jusque  dans  ces  der¬ 
niers  temps  le  g.  Acroslichum ;  mais  la 
considération  de  la  distribution  des  nervures 


et  l’introduction  de  ce  caractère  dans  la 
définition  des  genres,  a  conduit  M.  Près! 
à  créer  dans  sa  Ptèridographie  ,  un  grand 
nombre  de  g.  aux  dépens  des  Acrostics,  et  à 
reporter  dans  le  g.  Olfersia  ,  défini  autre¬ 
ment  que  ne  l’avaient  fait  Raddi  et  Schott, 
la  plupart  des  esp.  A’ Acroslichum  des  auteurs 
précédents  ;  ainsi ,  outre  les  g.  Polyboirya  , 
Olfersia  et  Plalycerium ,  il  a  créé  ou  admis 
les  g.  Aconiopleris  ,  Slenosemia,  Campium , 
Pœcilopteris  ,  Eschw.  (  Bolbitis ,  Schott.  )  et 
Gymnopteris ,  Bernh.  —  V.  ces  mots. 

Pour  cet  auteur,  les  vrais  Acrostics  se  ré¬ 
duisent  à  un  petit  nombre  d’esp.  (  lO  envi¬ 
ron)  ,  dont  Y  Acroslichum  aureum  peut  être 
considéré  comme  le  type.  Leur  fronde  est 
simple  ou  plus  souvent  pinnée,  coriace,  à 
nervures  secondaires  réticulées,  formant  un 
réseau  régulier  et  uniforme  qui  s’étend  de 
la  nervure  moyenne  jusqu’au  bord  de  la  fo¬ 
liole  ;  les  feuilles  fertiles  ont  tantôt  toutes 
leurs  folioles,  tantôt  une  partie  seulement, 
couvertes  de  capsules  sur  toute  leur  surface 
infér.  ;  ces  folioles  fertiles  sont  quelque¬ 
fois  plus  étroites  que  les  stériles.  Ces  fougè¬ 
res  sont  de  belles  esp.  dont  les  feuilles,  d’une 
assez  grande  dimension,  naissent  d’un  Rhi¬ 
zome  rampant.  Elles  croissent  entre  les  tro¬ 
piques,  ou  peu  au-delà,  dans  les 2 continents. 

—  Le  g.  Pœcilopteris  d’Eschweiler,  ou  Bol¬ 
bitis  de  Schott,  ne  mérite  peut-être  pas  d’en 
être  séparé,  quoiqu’il  s’en  distingue  facile¬ 
ment  par  la  texture  herbacée  de  ses  frondes. 

(ad.  B.) 

*  ACROSTICH AGEES.  Acrostichaceœ 
(axpoç ,  au  sommet;  a-r^oç,  rangée),  bot.  cr. 

—  Tribu  de  la  famille  des  Fougères,  section 

des  Polypodiacées,  établie  par  M.  Gaudi¬ 
chaud,  dans  le  Voyage  de  l’Uranie ,  et  adop¬ 
tée  avec  quelques  changements  dans  ses 
limites  par  Près!,  dans  sa  Pteridographia. 
Elle  correspond  à  peu  près  au  grand  g.  Lin- 
néen  Acroslichum;  elle  est  caractérisée  par 
l’insertion  des  capsules  sur  toute  la  face 
infér.  des  folioles  ou  des  frondes  fertiles,  et 
par  l’absence  de  téguments  ;  elle  comprend, 
d’après  cet  auteur,  les  g.  Polyboirya ,  Olfer¬ 
sia  ,  Aconiopleris  ,  Slenosemia ,  Campium  , 
Plalycerium,  Acroslichum,  Pœcilopteris  ( Bol¬ 
bitis ,  Schott.  )  Gymnopteris  {Hymenolepis  et 
Leptochilus ,  Kaulf.).  (Ad.  B.) 

*  ACROSTOMES.  Acrosloma  (  axpoç ,  qui 
est  au  sommet;  aropa,  bouche  ).  helm. —  G. 

7* 


T.  I. 


106 


ACR 


ACT 


établi  par  M.  Lesauvage  (  Ann .  des  sc.  na- 
lur.  xviii,  433.  pl.  xi),  qui  le  caractérise 
ainsi:  Bouche  simple,  terminale,  plus  ou 
moins  irrégulièrement  bilabiée;  corps  cy- 
lindroïde,  légèrement  cannelé,  terminé  par 
une  et  quelquefois  deux  vessies  caudales. 
Yoisin  à  beaucoup  d’égards  desCysticerques, 
et  n’offrant  comme  eux  aucune  apparence  de 
viscères  dans  la  vessie  qui  termine  le  corps , 
ni  tlans  le  corps  lui-même ,  il  en  diffère  en 
ce  que  ces  deux  parties  sont  beaucoup  moins 
distinctes,  en  ce  que  son  extrémité  antér. 
est  sans  renflement,  sans  ventouses  et  sans 
crochets ,  en  ce  qu’au  lieu  d’être  renfermé 
dans  un  kyste,  il  flotte  dans  l’intér.  d’une 
cavité,  à  la  paroi  membraneuse  de  laquelle 
il  est  seulement  fixé  par  la  bouche  ,  qui  y 
exerce  une  succion  assez  forte  pour  y  déter¬ 
miner  la  formation  d’un  mamelon  à  vais¬ 
seaux  capillaires  très  développés,  et  péné¬ 
trant  souvent  jusqu’à  plus  de  la  moitié  de 
la  longueur  du  corps ,  à  l’intérieur  duquel 
il  se  moule.  Les  lèvres,  arrondies  dans  leur 
pourtour,  peuvent  fermer  la  bouche,  en  s’ap¬ 
pliquant  l’une  contre  l’autre.  On  n’en  a 
encore  signalé  qu’une  seule  espèce,  VA. 
amnii ,  qui  se  rencontre  dans  l’amnios  des 
vaches;  et  c’est  une  raison  suffisante  pour 
que  la  caractéristique  du  g.  ne  puisse  être 
admise  que  comme  provisoire.  V.  cysti- 

CERQUES  et  HYDATIDES.  (L.  D.Y.R.  ) 

ACROTHAMNÏUM,  Nees  (à'xpoç,  au  som¬ 
met;  5a jtxviov,  arbrisseau),  bot.  cr.  — Ce  g. , 
que  je  n’ai  jamais  eu  l’occasion  d’étudier,  a 
les  filaments  couchés ,  rameux,  opaques  et 
faiblement  entrelacés  les  uns  dans  les  au¬ 
tres.  VA.  violaceum,  seule  esp.  qu’on  en  con¬ 
naisse  ,  a  été  trouvée  en  Allemagne,  parmi 
les  mousses,  au  pied  des  arbres.  M.  F  ries  con¬ 
sidère  ce  g.  comme  une  des  nombreuses 
modifications  qu’éprouve  1  v  Mycélium,  avant 
de  donner  naissance  à  un  champignon  par¬ 
fait.  V.  ce  mot.  (Lév.) 

ACROTREMA,  Jack  (« xpog,  au  sommet; 
rp%.a,  cavité),  bot.  pii. — G.  rapporté  à  tort 
ou  à  raison  à  la  famille  des  Dilléniacées. 
MM.  Wight  et  Arnott  ( Prodr .  Flor.  Penins. 
Ind.  ii.  p.  6.)  lui  assignent  les  caract.  sui¬ 
vants:  Sépales  ô.  Pétales  5.  Etamines  5; 
filets  filiformes,  courts;  anthères  adnées, 
déhiscentes  par  2  pores  apicilaires.  Ovai¬ 
res  3  ,  bi-ovulés,  distincts.  Péricarpe  de  3 
follicules  uni-locu!aires.  —  Herbes  acau- 


les;  hampes  nues,  radicales.  Fleurs  en 
grappe.  Ce  g.,  dont  on  connaît  2  espèces, 
appartient  à  l’Jnde.  (Sp.) 

ACROTRÏCÏIE  (  axpoç,  au  sommet;  0pt£, 

Tpi^oç,  poil),  bot.  ph. — G.  de  la  famille  des 

/ 

Epacridacées ,  tribu  des  Styphéliées,  fondé 
par  R.  Brown  qui  en  circonscrit  ainsi  les 
caract:  Cal.  5-fide,  2-braetéé.  Cor.  infundi- 
buliforme,  à  segments  terminés  par  des  poils 
fasciculés,  réfléchis.  Disque  périgyne  ,  sub¬ 
lobé.  Drupe  charnue,  bacciforme,  à  5  loges 
celluleuses.  —  Ce  g.,  créé  aux  dépens  du  g. 
Slyphelia ,  Labill.  ,  renferme  une  dizaine 
d’espèces;  ce  sont  de  petits  arbustes,  origi¬ 
naires  de  la  Nouv.-Hollande,  très  rameux, 
à  fleurs  en  épis  courts,  axillaires  et  latéraux, 
à  fruits  petits,  globuleux,  un  peu  déprimés. 

(C.  L.) 

ACROZUS,  Spreng.  (axpoç,  au  sommet; 
oÇoç,  rameau  ).  bot.  ph.  —  Syn.  du  g.  Acro- 
nodia,  Blume.  (Sp.) 

*  ACRYPHYLLUM.  bot.  ph.  —  Suivant 

Bindley  {Nat.  Syst.  of  bot.  ed  2) ,  ce  serait 
un  g.  créé  par  Loureiro  ,  et  syn.  du  Rhyn- 
chosia;  mais  Loureiro  n’ayant  point  signalé 
de  g.  de  ce  nom  ,  il  est  à  présumer  qu’au 
lieu  d’ Acrypliyllum  Lour.,  il  faut  lire  Arcy- 
phyllum,  Elliot.  (Sp.) 

ACTÆA  (  àxTOt  t'a,  sureau),  bot.  pu.  — Sy- 
non.  latin  d' Actée.  —  C’est  aussi  un  g.  de 
la  famille  des  Dilléniacées,  formé  par  Lou¬ 
reiro  (Lindl.  N.  Syst.  Ed.  2.  App.)  et  qui 
n’a  point  été  adopté ,  parce  qu’il  en  existai 
un  autre  du  même  nom  dans  la  famille  des 
Helléboracées.  C’est  en  outre  un  des  nom¬ 
breux  sj non.  du  genre  Retracera  de  Linné. 

(C.  L.) 

*  ACTÉBIE.  Actebia  (  àxr^' ,  rivage  ;  |3i5 , 

je  vis),  ijns  —  G.  de  l’ordre  des  Lépidoptè¬ 
res,  famille  des  Nocturnes,  établi  par  Ste¬ 
phens  dans  sa  tribu  des  Noctuidcs ,  et  qui 
a  pour  type  la  Noctua  prœcox  de  Linné. 
C’est  un  démembrement  du  genre  Trachea 
d’Ochsenheimer.  V.  ce  mot.  (D.) 

ACTÉE.  Actœa  L.,  Fisch.  et  Mey.  (  àxrata, 
sureau),  bot.  ph. — G.  de  lafam.  des  Hellébo¬ 
racées,  tribu  des  Helléborées,  Sp.,  sous-tri¬ 
bu  des  Actéariées  ,  Sp.  Ce  g. ,  avec  lequel  on 
en  a  confondu  plusieurs  autres  très  distincts 
{V.  Traulveileria  [Renonculacées],  Actinos- 
pora ,  Botrophis  et  Cimicifuga) ,  offre  les  ca¬ 
ract.  suivants  :  Sépales  4,  pétaloides,  caducs 
dès  l’épanouissement.  Pétales  (accidentelle- 


ACT 


ACT 


107 


ment  nuis)  1  à  6,  petits,  longuement  ongui¬ 
culés  ,  planes ,  caducs  en  môme  temps  que 
les  étamines  (plus  tard  que  les  sépales). 
Étam.  en  nombre  indéfini  (20  à  40),  toutes 
fertiles  ;  filets  filiformes -spatulés  ;  anthères 
suborbiculaires,  obtuses,  latéralement  dé¬ 
hiscentes.  Ovaire  solitaire,  oblique,  ovoïde, 
6-12  ovulé;  ovules  horizontaux,  opposés,  bi- 
sériés.  Stigm.  gros,  sessile,  adné,  transver¬ 
salement  oblong  ou  elliptique,  oblique, 
subterminal,  1-sulqué.  Péricarpe  ovoïde  ou 
ellipsoïde,  non  stipité,  charnu,  indéhis¬ 
cent,  6-12-sperme,  couronné  par  le  stig¬ 
mate.  Graines  analropes ,  horizontales ,  op¬ 
posées,  bisériées,  non  squamelleuses,  fine¬ 
ment  chagrinées,  3-gones,  plus  ou  moins 
comprimées  bi-latéralement ,  convexes  au 
dos.  Embryon  minime,  obeordiforme. 

Les  Aciées  sont  des  herbes  vivaces,  à  rhi¬ 
zome  souterrain,  rampant,  et  à  tige  simple, 
oligophylle.  Les  feuilles  sont  décomposées  ou 
surdécomposées,  à  pétiole  en  général  d’a¬ 
bord  trifurqué.  Les  fleurs,  blanchâtres  et  de 
grandeur  médiocre,  sont  disposées  en  grappe 
terminale.  Ce  g. ,  propre  aux  régions ,  soit 
froides,  soit  tempérées,  de  l’hémisphère  sep¬ 
tentrional  ,  ne  renferme  que  3  ou  4  espèces 
qu’il  faudra  peut-être  réunir  en  une  seule. 
Toutes  les  parties  de  ces  végétaux  sont  véné¬ 
neuses  ,  et  aujourd’hui  totalement  négligées 
en  thérapeutique.  (Sp.) 

*ACTEGETON,  Blum.  bot.  pu.  — G. 
rapporté  par  son  auteur  aux  Rhamnées  ,  et 
par  Don  aux  Célastrinées.  Ses  caract.  sont  : 
Cal.  infère,  urcéolé,  4-denté.  Cor.  à  4  pé¬ 
tales.  Étam.  4  ,  submonadelphes  par  la  base, 
alternes  avec  les  pétales;  anthères  incom¬ 
bantes.  Ovaire  ï-loculaire,  4-ovulé.  Stigm. 
2,  sessiles.  Baie  subglobuleuse,  1-3-sperme. 
Graines  apérispermées;  hile  saillant ,  basi¬ 
laire  ;  radicule  infère.  —  Arbrisseau  sarmen- 
teux,  armé  d’aiguillons  axillaires ,  géminés, 
horizontaux.  Feuilles  opposées,  très  entiè¬ 
res,  grappes  axillaires  et  terminales;  fleurs 
petites,  dioïques.  On  n’en  connaît  qu’une 
seule  esp.  qui  habite  Java.  (Blume ,  Bijd.) 

(Sp.) 

*ACTÈNE.  Aclena  (àpriv. ;  xxsfç,  evoç, 
objet  dentelé,  peigne),  uns. —  G.  de  l’ordre 
des  Coléoptères  pentamères,  famille  des  Ca- 
rabiques,  tribu  des  Troncatipennes ,  établi 
par  M.  Dejean  (  Calai.,  3me  édit.),  qui  n’en 
a  pas  publié  les  caractères.  Il  est  fonde  sur 


une  espèce  unique  de  Java  nommée  par 
M.  Lucien  Buquet,  si.  airata.  Ce  g.  vient 
immédiatement  après  le  g.  Orthogonias.( D.) 

*ACTÉNISTE  (Acténista,  «xteWto;,  non 
peigné),  ms.  —  G.  de  l’ordre  des  Coléoptères 
pentamères,  famille  des  Malacodermes,  établi 
parM.  Dejean  (Calai.,  3n,e  édit  );  mais  dont 
il  n’a  pas  donné  les  caractères.  Il  y  rapporte 
7  esp.,  toutes  nommées  par  lui,  dont  2  de 
Cayenne  et  5  du  Brésil.  Nous  n’en  citerons 
qu’une,  VA.  melanoptera  Dej.,  de  Cayenne. 

(D.) 

*  ACTENODE.  Actenodes  (  àmvoîccîvjç , 
étoilé),  ms.  —  G.  de  l’ordre  des  Coléoptères 
pentamères,  famille  des  Buprestides  ,  établi 
par  M.  Dejean  (3me  édit,  de  son  Catal.),  qui 
n’en  a  pas  donné  les  caractères.  Il  y  rapporte 
11  esp.,  toutes  de  l’Amérique,  dont  nous  ne 
citerons  qu’une  seule,  VA.  bellula  Dej.  (D.) 

ACTÉON.  Aclæon  (Mythol.).  moll.  — 
L’animal  que  M.  Ocken  a  pris  pour  type  du 
g.  auquel  il  donne  ce  nom  a  d’abord  été  dé¬ 
crit  d’une  manière  incomplète  par  Montagu 
(  Trans.  Soc.  Linn.  de  Londres ,  t.  8)  ;  il  pa¬ 
raît  voisin  des  Aplysies.  Malheureusement 
l’auteur  anglais  ne  parle  pas  des  branchies; 
il  ne  dit  rien  des  organes  de  la  génération , 
ni  du  rudiment  testacé  destiné  à  protéger 
l’appareil  branchial.  Sans  avoir  examiné  de 
nouveau  le  Mollusque  de  Montagu  (Aplysia 
viridis ),  M.  Ocken  s’est  cru  autorisé  à  forme? 
pour  lui  un  g.  particulier  qu’il  place  ,  on  ne 
sait  pourquoi,  parmi  les  Gastéropodes  pul- 
monés.  Aucun  Zoologiste  n’a  adopté  l’opi¬ 
nion  d’Ocken.  Il  paraît  que  M.Rissode  Nice 
a  découvert,  dans  la  Méditerranée  ,  un  petit 
Mollusque  qui,  si  l’on  en  juge  par  les  figu¬ 
res,  est  très  voisin  de  celui  de  Montagu; 
mais  les  caractères  que  lui  assigne  M.  Risso 
sont  si  peu  en  harmonie  avec  ce  qu’on  con¬ 
naît  des  Gastéropodes  marins,  qu’il  est  de 
toute  nécessité  de  revoir  et  d’étudier  avec 
soin  ce  Mollusque ,  dont  il  fait  un  g.  Elysie. 
Comme  on  le  voit,  rien  encore  n’est  certain 
sur  le  g.  Actéon  ;  aussi,  tout  en  le  rappro¬ 
chant  des  Aplysies,  M.  Rang  ,  dans  sa  bonne 
Monographie  des  Aplysiens  ,  a  soin  de  ne 
l’admettre  qu’avec  doute.  (Desh.) 

ACTÉON  (Axtouwv;  Actéon;  Mythol.). 
moll.  —  G.  proposé  par  Montfort  dans  sa 
Conchyliologie  systématique ,  pour  des  co¬ 
quilles  auxquelles  Lamarck  a  donné  le  nom 
de  Tornatelle.  Ce  dernier  genre  a  été  gé- 


108 


ACT 


ACT 


néralement  adopté.  Voij.  ce  mot.  (Desh.) 

*  ACTEPIIILA  (àxTïî,  rivage;  cpfXn,  amie; 

plante  qui  aime  les  rivages),  bot.  pii.  —  G. 
de  la  famille  des  Euphorbiacées,  établi  par 
M.  Blume  et  caractérisé  ainsi  :  Fleurs  monoï¬ 
ques.  Cal.  divisé  jusqu’en  bas  en  6  parties 
disposées  sur  2  rangs.  Pétales  0,  plus  courts, 
insérés  autour  d’un  disque  sinué  qui  porte 
dans  les  mâles,  sur  le  pourtour,  6  étamines 
à  filets  subulés,  à  anthères,  dont  les  loges 
arrondies  s’ouvrent  en  dedans ,  et  au  centre 
trois  rudiments  pistillaires,  dans  les  femel¬ 
les  :  ovaire  à  3  loges  renfermant  chacune  2 
ovules,  surmonté  de  3  styles  courts,  diva- 
riqués,  semi-bifides,  et  qui  devient  une 
capsule  à  3  coques.  La  seule  esp.  connue  est 
un  arbrisseau  de  15  pieds,  trouvé  sur  le  ri¬ 
vage  d’une  des  îles  dépendantes  de  Java,  et 
nommé  dans  le  pays  Sikattang.  Il  a  des 
feuilles  alternes,  bistipulées  ,  elliptiques- 
oblongues,  très  entières  ,  coriaces ,  glabres , 
veinées;  des  fleurs  en  pelotons  axillaires, 
accompagnées  de  plusieurs  bractées  ;  les 
mâles  à  peu  près  sessiles  ;  les  femelles  lon¬ 
guement  pédonculées.  (Ad.  J.) 

*  ACTEPHIEUS  ( àxryj  ,  rivage;  «pOios, 
ami),  ins.  —  G.  de  Coléoptères  pentamères, 
famille  des  Carabiques,  tribu  des  Harpa- 
liens,  établi  par  Stephens  aux  dépens  du  g. 
Argutor  de  Megerle,  et  auquel  il  assigne  les 
caract.  suivants  :  Cors,  transverse,  à  angles 
postér.  arrondis.  Jambes  antérieures  fortes. 
Antennes  courtes.  Palpes  avec  le  dernier  ar¬ 
ticle  très  long.  —  Ce  g.  a  pour  type  le  Ca- 
rabus  vernalis  Fabr.,  qui  appartient  au  g. 
Pœcilus ,  Bonelli  et  Feronia,  Lat.  (D.) 

*  ACTÏA.  ins.  —  G.  de  la  section  des 
Thryptoceralœ,  Rob.  Desv. ,  de  l’ordre  des 
Diptères,  section  correspondante  au  g.  Thryp- 
tocera  de  Macquart.  V .  ces  mots.  (D.) 

ACTIDIUM  (àxnv ,  rayon  ;  eTîoç ,  forme). 
bot.  cr.  —  M.  Fries  décrit  sous  ce  nom  un 
g.  de  Champignons  de  l’ordre  des  Phacidia- 
cés  et  de  la  tribu  des  Cliostomes,  dont  le 
périthécium  est  sessile,  de  forme  arrondie, 
et  qui  s’ouvre  en  plusieurs  fentes  étendues 
du  centre  à  la  circonférence.  Les  organes  de 
la  fructification  se  composent  d’utricules  ou 
de  thèques  dressées ,  très  petites  et  cylindri¬ 
ques,  qui  renferment  des  spores  globuleuses. 
—  On  n’en  connaît  encore  que  2  espèces  qui 
se  trouvent  sur  les  bois  morts.  Je  n’ai  pas  eu 
l’occasion  d’analyser  ce  genre.  (Liv.) 


ACTSGEA  (àxTtv,  rayon  ;  y  (a,  terre),  bot. 
cr.  —  Rafinesque  Schmallz  a  fait  connaître 
sous  ce  nom  un  g.  de  Champignons,  de  la  fa¬ 
mille  des  Lycoperdacés,  dont  le  péridium 
est  sessile ,  sans  volva ,  déprimé  et  étoilé. 
La  fructification  est  pulvérulente  et  située 
dans  le  centre  de  la  partie  supérieure,  qui 
se  déchire  pour  la  répandre.  Cette  descrip¬ 
tion  n’est  pas  suffisante  pour  établir  un  rap¬ 
prochement  avec  aucun  des  g.  de  la  même 
famille.  L’auteur  en  décrit  2  espèces:  VA. 
mullifida  qui  croît  à  New-Gersey,  et  X A. 
sicula  qu’il  a  rencontré  à  Palerme.  (Lév.) 

*  ACTÏMERIS,  Rafin.  (contraction  d ’Ac- 
linomeris ).  bot.  pii.  —  V.  actinomeris. 

(J.  D.) 

ACTI1YA  (àxTtv,  rayon),  ins.  —  G.  de  Dip¬ 
tères  établi  par  Meigen  dans  son  1er  ouvrage, 
et  qu’il  a  réuni  depuis  au  g.  Beris,  formé  an¬ 
térieurement  par  Lalreille.  V .  ce  mot.  (D.) 

*  ACTLYA  YTUE.  Actinanthus ,  Ehrenb. 

(  àxTtV  ,  îvoç,  rayon,  avQvj ,  fleur),  bot.  pii.  — 
G.  de  la  famille  des  Ombeliifères;  M.  Ehren¬ 
berg  (. Linnœa ,  1829,  p.  398),  lui  assigne  les 
caract.  suivants  :  Fleurs  monoïques,  les  fe¬ 
melles  agrégées  en  capitules  ;  les  mâles  en 
ombelles  capitellées ,  à  fleurs  marginales 
abortives  et  spinescentes.  Récept.  sans  pail¬ 
lettes.  Cal.  à  dents  persistantes.  Pétales 
oblongs,  condupliqués  et  cuspidésau  som¬ 
met.  Péricarpe  comprimé  des  côtés  ;  méri- 
carpes  à  5  côtes;  les  suturales  plus  grosses; 
vaîlécules  à  un  seul  canal  résinifère;  com¬ 
missure  plane,  à  2 canaux  résinifères.  Car- 
pophore  adné.  —  Plante  roide.  Feuilles  infé¬ 
rieures  ternati-bipennées.  Collerette  géné¬ 
rale  nulle.  Collerettes  partielles  polyphylles. 
Fleurs  blanches.  Ce  g.,  très  voisin  des  Echi- 
nophora ,  n’est  fondé  que  sur  une  espèce  qui 
croît  en  Syrie.  (Sp.j 

ACTIAEA  (  àxrtv ,  rayon),  bot.  pii.  —  A.  L. 
de  Jussieu  a  proposé  ce  g.  pour  quelques 
plantes  voisines  de  1  ’Hymenopappus.  Elles  se 
distinguent  par  leur  involucre  court,  poly- 
phylle  et  unisérié;  les  fleurs  du  rayon  sont 
ligulées,  femelles  et  tri-dentées  au  sommet; 
celles  du  centre  hermaphrodites  à  5-denls  ; 
les  akènes,  velus  sur  toutes  leurs  surfaces  , 
sont  couronnés  par  plusieurs  paillettes  subu- 
lées  au  sommet,  élargies,  et  comme  ailées 
à  la  base.  Le  réceptacle  est  nu.  VAciinea, 
décrite  par  A.  L.  de  Jussieu,  est  une  herbe 
haute  d’un  demi-pied,  à  feuilles  alternes, 


ACT 


ACT 


109 


non  décurrentes;  elle  a  été  recueillie  par 
Commerson  aux  environs  de  Buenos-Ayrcs. 
Ce  g.  fait  aujourd’hui  partie  des  Cephalo- 
phora  dont  il  constitue  une  section. 

(J.D.) 

*  ACTI1VECTE.  Actinecia  (àxTtv,  rayon; 
vvjxtoç, vj,  nageur),  polyp.  —  G.  établi  par 
M.  Lesueur  pour  les  animaux  que  Cuvier 
avait  placés,  sous  le  nom  de  Minyas ,  parmi 
les  Echinodermes.  Les  Àctinectes  ,  très  voi¬ 
sins  des  Actinies,  et  qui  sont,  en  quelque 
sorte  des  Actinies  libres  et  flottantes  comme 
l’indique  leur  nom  ,  ont  le  corps  court ,  plus 
ou  moins  globuleux,  marqué  de  côtes  sail¬ 
lantes,  terminé  en  arrière  par  une  vessie 
qui  les  soutient  dans  les  eaux,  et  présentant 
en  avant  un  disque  couvert  d’un  grand  nom¬ 
bre  de  tentacules  courts,  au  milieu  desquels 
est  l’ouverture  buccale.  —  M.  Lesueur  en  a 
décrit  3  espèces  {A.,  olivacea,  ullramarina, 
(lava),  descôtes  de  l’Amérique  septentrionale. 
MM.  Quoy  et  Gaimard  en  ont  observé  une 
4e  dans  l’Océan  Pacifique  ;  mais  en  outre,  ils 
en  ont  décrit  une  autre  qui ,  en  raison  des 
suçoirs  dont  sa  surface  est  pourvue,  devra 
peut-être,  suivant  M.  de  Blainville ,  conser¬ 
ver  le  nom  de  Minyas.  V.  ce  mot.  (Duj.) 

ACTINELLA  (  àxrcv,  rayon),  bot.  pu.  — 
Synonyme  d 'Actinea.  V.  ce  mot.  (J.  D.) 

*  ACTI1VERIE.  Actineria  (àxxtv,  ?voç, 
rayon),  polyp.  —  G.  de  la  famille  des  Acti- 
niens  ou  Zoanthaires  mous,  établi  par  M.  de 
Blainville ,  pour  recevoir  Y  Actinia  villosa  de 
MM.  Quoy  et  Gaimard  et  caractérisé  de  la 
manière  suivante  :  Corps  cylindique,  court, 
élargi  aux  deux  extrémités  et  pourvu,  dans 
tout  son  disque  supérieur,  de  tentacules  très 
petits,  villeux,  lanugineux,  ramifiés  et  réu¬ 
nis  en  petites  masses  fusiformes  et  radiaires. 

(M.  E.) 

ACTINIAIRES  ou  ACTININES  (  àxTCV  , 
tvoç ,  rayon),  polyp.  —  Famille  de  Polypes 
comprenant,  avec  les  Actinies  proprement 
dites,  plusieurs  g.  qui  en  ont  été  démembrés 
et  qui  tous  étaient  appelés  autrefois  Ané¬ 
mones  de  mer.  Les  Actiniaires  sont  des  ani¬ 
maux  mous  ou  un  peu  coriaces,  isolés ,  libres 
ou  rampants,  ou  temporairement  fixés  aux 
corps  marins,  ovipares  ou  vivipares,  rare¬ 
ment  gemmipares,  pourvus  à  l’intér.  de  la¬ 
mes  rayonnantes,  fibreuses,  auxquelles  sont 
fixés  les  ovaires,  et  présentant,  autour  de 
leur  unique  ouverture  stomacale  ou  buccale, 


des  tentacules  nombreux.  M.  de  Blainville 
place  dans  cette  famille ,  qu’il  nomme  Zoan¬ 
thaires  mous  ou  Actinies ,  les  g.:  1 0  Lucernaire; 
2°  Moschate  ;  3°  Actinecte  ;  4°  Discosorne  ; 
5°  Actinodendron  ;  6°  Métridie  ;  7°  Thalas- 
sianthe;  8°  Actinèrie  ;  9°  Actinolobe  ;  10°  Ac¬ 
tinie  ;  1 1 0  Aclinocère.  M.  Ehrenberg,  qui  n’ad¬ 
met  pas  tous  ces  genres,  mais  qui  subdivise  ses 
Actinies  propres  en  plusieurs  s.-g. ,  complète 
sa  famille  des  Actinines  avec  les  g.:  —  1°  Me- 
tridium  (  auquel  il  réunit  Y  Actinèrie  VAaünv 
2°  Megalaclis ;  3°  Thalassiantkus ;  4°  Cribrina ; 
lesquels ,  comme  les  Actinies  propres ,  n’ont 
point  de  tubercules  suceurs  sur  le  disque,  et 
dont  le  dernier  seul  (  Cribrina  )  a  des  pores 
latéraux  (  pour  la  respiration ,  Ehr.  ).  Ce 
dernier,  ainsi  que  les  Actinies,  ont  des  tuber¬ 
cules  simples,  les  autres  les  ont  ramifiés  ou 
pinnés.  Les  4  g.  suivants  :  Actinodendron , 
Epicladia  ,  Heterodaclyla ,  Lucernaria  ,  sont 
munis  de  tubes  suceurs  particuliers  sur  le 
disque.  (Duj.) 

*  ACTIMDIY ,  Lindl.  (àxrcv ,  ~voç,  rayon; 
eï$ oç ,  forme  ).  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des 
Dilléniacées  ;  M.  Lindley  (  J\a.t.  6'yst.  édit.  2, 
p.  439)  en  donne  les  caract.  suivants  :  Sépa¬ 
les  5.  Pétales  5.  Êtam.  en  nombre  indéfini  ; 
anthères  ciliées,  extrorses.  Ovaire  à  22 loges 
pluri-ovulées;  ovules  bisériés  ;  placentaire 
grand,  central,  fibreux  cellulaire.  Stigm.  en 
même  nombre  que  les  loges  ,  libres  ,  clavi- 
formes ,  rayonnants.  —  Ce  g.,  qui  paraît  à 
peine  différer  des  Dillenia ,  n’est  fondé  que 
sur  une  seule  esp. ,  qui  habite  l’Inde. 

.  (Sp.) 

ACTINIE.  Actinia  (àxrtv  ,  rayon  ).  polyp. 
—  G.  de  la  famille  des  Actiniaires ,  rangé  par 
Lamarck  dans  les  Radiaires  Echinodermes, 
section  des  Fistulides,  et  par  Cuvier,  d’abord 
parmi  les  Acalèphes,  mais  plus  tard  (2IJie 
édit,  du  règne  animal)  parmi  les  Polypes 
charnus  ;  ce  qui  est  en  effet  la  véritable  place 
qu’il  doit  occuper.  M.  Ehrenberg  le  place  en 
tête  de  sa  division  des  Polypes  Anthozoaires. 
M.  de  Blainville ,  de  son  côté  ,  lui  assigne  le 
même  rang  dans  sa  classe  des  Zoanthaires. 
On  ne  peut,  en  effet,  méconnaître  aujour¬ 
d’hui  les  rapports  des  Actinies  avec  les  Poly¬ 
pes  des  madrépores  et  des  coraux.  Les  Acti¬ 
nies,  nommés  aussi  Orties  de  mer  ou  Anémo¬ 
nes  de  mer,  à  cause  de  leur  contact  brûlant 
et  de  leur  aspect  si  semblable  à  celui  d’une 
belle  Anémone ,  se  composent  d’une  masse 


110 


ACT 


ACT 


charnue,  contractile,  plus  ou  moins  coriace  en 
dehors,  et  passant  successivement  de  la  forme 
d’un  cylindre  court  à  celle  d’un  conoide 
aplati  ou  d’une  demi-sphère,  ou  même  de¬ 
venant  tout-à-fait  globuleuse  en  se  contrac¬ 
tant.  Cette  masse  se  fixe  temporairement  par 
sa  base  sur  les  corps  marins ,  et  se  termine 
supérieurement  par  des  tentacules  nombreux, 
plus  ou  moins  allongés,  entourant  une  ouver¬ 
ture  centrale  qui  est  la  bouche,  ou  mieux 
l’orifice  unique  de  l’estomac,  et  servant  à 
arrêter  par  leur  simple  contact  les  petits  ani¬ 
maux  marins  qui  viennent  à  les  toucher  en 
traversant  les  eaux.  Le  tégument,  en  se  re¬ 
pliant  à  l’intérieur,  forme  la  paroi  de  l’esto¬ 
mac  qui  ne  se  trouve  fermé  au  fond  que 
par  la  contraction  de  cette  membrane,  et 
peut,  en  temps  convenable,  livrer  passage 
aux  œufs  ou  aux  jeunes  polypes  qui  se  sont 
développés  entre  le  tégument  extérieur  et 
l’estomac.  Dans  cet  intervalle  se  trouvent 
des  lames  ou  cloisons  imparfaites,  partant 
du  tégument  externe  pour  converger  vers  le 
centre,  et  formées  d’un  tissu  fibreux  assez 
résistant.  A  ces  cloisons  sont  fixés  les  organes 
reproducteurs,  consistant  en  une  sorte  de 
tralse  ou  en  un  cordon  parenchy  mateux, plats, 
repliés  un  grand  nombre  de  fois ,  munis  de 
cils  vibratiles  et  dans  lesquels  se  développent 
les  œufs.  M.  Wagner  y  a  vu  des  tubes  pelo¬ 
tonnés  qu’il  regarde  comme  les  organes  géni¬ 
taux  mâles.  Les  Actinies  se  trouvent  en  grand 
nombre  fixées  aux  rochers  situés  le  long 
des  côtes ,  à  une  faible  profondeur.  Les  plus 
communes  sont  :  l’Actinie  rousse,  A.  rufa 
Lamk ,  ou  A.  equina  L. ,  qui  est  large  de  3 
pouces  environ;  et  l’Actinie  coriace,  A.  se- 
nilis,  qui  est  de  même  grandeur,  mais  dont 
la  peau,  au  lieu  d’être  lisse  et  molle,  est 
coriace  et  tuberculeuse.  M.  Ehrenberg  l’a 
séparée  des  Actinies ,  ainsi  que  plusieurs 
espèces  voisines ,  pour  en  faire  le  g.  Cribrina 
{  F.  ce  mot).  Il  en  a  en  outre  divisé  les 
vraies  Actinies  en  4  genres,  suivant  la  lon¬ 
gueur  relative  des  tentacules,  savoir  :  lo  les 
Isacmœa ,  qui  ont  les  tentacules  très  petits 
et  très  nombreux;  2°  les  Entamœa ,  qui  ont 
les  tentacules  intérieurs  très  forts,  et  les 
marginaux  peu  à  peu  ou  progressivement 
plus  petits;  3°  les  Mesacmæa ,  qui  ont  les 
tentacules  moyens  très  forts ,  les  internes  et 
Ses  externes  plus  petits;  4°  enfin  les  Ectac- 
mæa  ,  qui  ont  les  tentacules  externes  très 


forts,  les  moyens  et  les  internes  plus  petits. 
A  ce  dernier  groupe  appartient  une  espèce 
que  l’on  mange  en  Provence  et  à  Nice,  et  que 
M.  Risso  a  nommée,  pour  cette  raison,  A. 
edulis ;  elle  est  très  molle,  verte  avec  des 
teintes  brunes  sur  le  corps ,  et  l’extrémité 
des  tentacules,  qui  sont  très  longs,  est  sou¬ 
vent  teinte  de  rose.  (Duj.) 

*  ACTIXOCAMAX  (  àxrtv ,  Tvoç ,  rayon; 

jcap.a£,  bâton;  allusion  à  la  structure ).  moll. 
—  G.  proposé  par  Miller  ( Mèm .  de  la  Soc. 
Géolog.  de  Londres ) ,  pour  les  Bélemnites  qui 
n’ont  pas  de  cavité  alvéolaire.  Comme  on 
passe  par  des  nuances  insensibles  des  espèces 
à  cavité,  profondes  à  celles  qui  n’en  ont  pas, 
la  plupart  des  Zoologistes  ont  rejeté  ce  g. 
pour  en  faire  une  simple  section  des  Bélem¬ 
nites.  V.  ce  mot.  (Desii.) 

ACTINOCARPE.  Actinocarpus  (àxrtv,  Tvoç;, 
rayon;  xap^oç,  fruit),  bot.  pii.  —  R.  Brown 
( Prodr .  Fl.  JVov.  Holl.  1 ,  p.  442)  appelle  ainsi 
un  g.  de  la  famille  des  Alismacées  qui  a 
pour  type  YAlisma  Damasonium  de  Linné; 
mais  ce  g.  avait  déjà  été  établi  par  Jussieu 
( Gen.Pl .  46),  sous  le  nom  de  Damasonium  , 
qui  nous  paraît  devoir  être  préféré.  Il  est 
vrai  que  Schreber  a  établi  sous  ce  même 
nom  un  g.  de  la  famille  des  Hydrocharidées 
qui  a  pour  type  le  Stratiotes  alismoides  de 
Linné;  mais  ce  dernier  g.  a  été  appelé  Oi- 
telia  par  le  professeur  L.  C.  Richard  ,  dans 
son  travail  sur  la  famille  des  Hydrochari¬ 
dées.  Le  nom  de  Damasonium  nous  paraît 
donc  devoir  être  restitué  à  celui  qui  a  pour 
type  YAlisma  Damasonium  L.  V .  Damaso¬ 
nium.  (A.  R.) 

*  ACTUXOCENIA  (  àxTt'v  ,  tvoç ,  rayon  ; 

xevïÎ,  vide  ).  bot.  ph.  —  C’est  une  section  du 
g.  Cenia,  Commers.  (J.  D.) 

*ACTI!\OCÈRE.  Actinocera  (àxvfv  ,  Tvoç , 
rayon;  xypoç,  cierge;  allusion  à  la  forme). 
pol vp.  —  Nom  donné  par  M.  de  Rlainville  à 
une  div.  de  la  famille  des  Actiniens  ,  carac¬ 
térisée  par  un  corps  fixe ,  cylindrique ,  al¬ 
longé  ,  élargi  aux  deux  extrémités,  très  con¬ 
tractile  et  pourvu,  à  la  circonférence  du  dis¬ 
que  buccal,  d’un  seul  rang  de  tentacules 
plus  ou  moins  pétaliformes.Ocken  avait  pré¬ 
cédemment  établi  un  groupe  semblable  sous 
le  nom  de  Cereus.  (M.  E.) 

*  ACTIIXOCHLOA  (  àxrtv ,  Tvoç ,  rayon  ; 
X^ovj,  herbe  verte),  bot.  ph.  —  Ce  g. ,  pro¬ 
posé  par  Willdenow,  dans  la  famille  des 


ACT 


ACT 


m 


Graminées ,  est  le  même  que  le  Chondro- 
sium  de  Desvaux.  Voy.  Chondrosium. 

(A.  R.) 

ACTINOCLAMUM  (àxTi'v  ,  t~vo ç ,  rayon  ; 
xlâêiov ,  petite  branche),  bot.  cr.  —  G.  de 
Champignons  appartenant  aux  Mucédinés  , 
établi  par  M.  Ehrenberg  ( Link .  lahrb.  p.51) 
et  caractérisé  par  des  filaments  épars ,  droits, 
roides  et  divisés  en  ombelles  à  leur  extré¬ 
mité.  Les  spores  sont  simples ,  se  détachent 
promptement  et  se  répandent  çà  et  là.  — 
L’A.  rhodospermum,  qui  lui  a  servi  de  type  , 
est  d’une  couleur  rose  très  agréable.  M.  Eh¬ 
renberg  l’a  trouvé  à  Berlin  sur  le  tronc  d’un 
charme  Ce  g. ,  quoique  parfaitement  dis¬ 
tinct,  a  besoin  d’un  nouvel  examen,  parce 
qu’on  ne  connaît  pas  le  mode  d’insertion 
des  spores  sur  les  rameaux.  On  n’en  connaît 
encore  que  3  esp.  qui  ont,  quant  à  la  for¬ 
me  ,  la  plus  grande  analogie  avec  le  Pe- 
nicilium ,  dont  les  filaments  sont  cloison¬ 
nés  ,  et  les  rayons  formés  de  spores  articu¬ 
lées.  (Lév.) 

*  ACTINOCRÏXïTES  (àxrtv,  îvoç,  rayon; 
xpt'vov ,  lis).  Ecii in. — G.  de  Crinoïdes  fossiles, 
établi  par  Miller  pour  des  débris  d’Encrinites 
des  terrains  de  transition  ,  dont  les  pièces 
principales  montrent  au  centre  de  leur  face 
externe  des  côtes  saillantes  en  étoile.  Les  ca¬ 
ractères  indiqués  d’après  des  morceaux  plus 
ou  moins  complets  sont  les  suivants  :  Co¬ 
lonne  ou  pédoncule  cylindrique  ,  traversé 
par  un  canal  rond;  bras  auxiliaires  épars; 
bassin  à  3  articles;  6  pièces  costales  primai¬ 
res,  dont  5  sont  hexagones  et  la  6me  penta¬ 
gone;  11  pièces  costales  secondaires  et  in¬ 
tercostales;  pièces  scapulaires  penta-hexa- 
gones  ;  10  bras  bimanes.  —  L’ouvrage  de 
Goldfuss  sur  les  pétrifications  du  Musée  de 
Bonn  contient  la  description  et  la  figure  de 
quelques  débris  attribués  à  9  espèces  dis¬ 
tinctes,  dont  6,  nouvellement  établies  par 
l’auteur  sur  de  simples  fragments  de  la  co¬ 
lonne,  pourraient  bien  n’être  que  des  va¬ 
riétés  plus  ou  moins  noueuses  ou  épineuses. 

(Düj.) 

ACTINOCYCLUS  (  «xrfv  ,  Tvoç ,  rayon; 
xvxAoç,  cercle),  bot.  foss. — G.  de  la  fam.  des 
Bacillariées,  qui  n’a  été  trouvé  jusqu’à  ce 
jour  qu’à  l’état  fossile  dans  les  tripolis  d’O- 
ran.  11  est  ainsi  caractérisé  par  Ehrenberg , 
dans  son  grand  ouvrage  sur  les  Infusoires  : 
Animal  de  la  famille  des  Bacillariées,  libre, 


ayant  une  carapace  simple,  bivalve  (sili¬ 
ceuse),  déformé  cylindrique  (discoïde),  di¬ 
visée  à  l’intérieur  par  plusieurs  cloisons 
rayonnantes ,  se  multipliant  par  division 
spontanée,  imparfaite,  en  forme  de  chaîne. 
—  Ce  g.  ressemble  aux  articles  détachés  de 
plusieurs  esp.  de  Gaillonella ;  mais  il  paraît 
toujours  isolé  et  libre.  Cependant,  comme 
on  ne  le  connaît  qu’à  l’état  fossile,  on  peut 
douter  si,  dans  l’état  de  vie,  les  disques 
nummuliformes  qui  le  constituent  n’étaient 
pas  empilés  les  uns  sur  les  autres,  comme 
dans  les  Gaillonelles ,  de  manière  à  former 
un  filament  cylindrique  se  séparant  en  arti¬ 
cles  libres  à  une  certaine  époque  de  leur 
vie.  Ehrenberg  en  décrit  2  esp.;  VA.  sena- 
rius ,  d’environ  JL  à  A-  de  ligne  de  diamètre, 
est  divisée  en  six  compartiments  par  les  cloi¬ 
sons  rayonnantes;  l’autre,  A.  oclonarius , 
est  divisé  en  8  compartiments  par  8  cloi¬ 
sons  rayonnantes,  et  atteint  ~  de  ligne  en 
diamètre.  (Ad.  B.) 

*  ACTIXOD APHYE  (ax-rtv ,  ~voç ,  rayon  ; 
tîoctpvv) ,  laurier),  bot.  pu. — G.  de  la  famille 
des  Laurinées,  tribu  des  Tétranlhérées,  fon¬ 
dé  par  Nees  (in  JVallich,  Pl.  As.  rat.) ,  qui 
lui  assigne  les  caract.  suivants  :  Fleurs  dioï- 
ques ,  naissant  en  nombre  d’une  gemme  im¬ 
briquée.  Cal.  à  6  segments  égaux,  membra¬ 
neux  ou  chartacés,  persistants  j usqu’au  point 
de  division ,  ou  caducs  jusqu’à  la  base.  Dans 
les  fleurs  mâles  :  Etam.  9,  bisériées;  toutes 
fertiles  ;  6  extérieures  nues  à  la  base;  3  in¬ 
térieures  pourvues  à  la  base  de  glandules 
binées,  sessiles  ou  stipitées  ;  anthères  oblon- 
gues,  introrses ,  quadrilocellées ,  déhiscen¬ 
tes  par  autant  de  valvules  ascendantes  , 
ovaire  rudimentaire.  Dans  les  fleurs  fe¬ 
melles  :  Etam.  stériles,  spatulées ,  semi-sa- 
gittées  ou  pétaloïdes  ;  ovaire  uniloculaire , 
uniovulé;  style  un  peu  épais;  stigm.  dis¬ 
coïde,  sinué  ;  baie  monosperme,  envelop¬ 
pée  par  le  tube  calicinal  cyathiforme  et  muni 
d’appendices  résultant  des  segments  laciniés 
du  limbe. — Ce  g. ,  auquel  on  a  réuni  le  g. 
Jozosie  du  même  auteur,  comprend  plusieurs 
espèces  des  g.  Tetranthera ,  Wall.,  et  Lilsœa , 
Bl.;  ce  sont  des  arbres  de  l’Inde  ,  à  feuilles 
rarement  alternes,  plus  souvent  agrégées  ou 
verticillées  par  intervalles,  penninervées,  ou 
subtripli-multiplinervées,  à  fleurs  panicu- 
lées,  fasciculées  ou  en  grappe.  Les  ombcl- 
lules  des  faisceaux  sont  enveloppées  avant 


ACT 


11*2  ACT 

l’an  thèse  par  les  squamules  d  une  gemme 
axillaire.  (G-  E.) 

*  ACTINODE.  Aciinodium,  Schauer  (àx- 
vtvoziMç,  semblable  à  des  rayons),  bot.  pu. 
—  G.  de  la  famille  des  Myrtacées  ;  tribu  des 
Chamélauciées,  DG.  L’auteur  de  ce  g.  en 
donne  les  caract.  suivants  (  Lindley,  Nat. 
Syst.  édit.  2,  p.  440)  :  Fleurs  capïtellées ,  ac¬ 
compagnées  chacune  d’une  bractée  basi¬ 
laire;  les  bractées  de  la  série  la  plus  externe 
plus  larges  que  les  suivantes  ;  les  pédicelles 
qui  naissent  à  leurs  aisselles  sont  stériles , 
allongés,  tri-  ou  pluri-bractéolés  au  som¬ 
met,  et  forment  une  sorte  de  rayon  autour 
du  capitule.  Tube  calicinal  urcéolé,  adhé¬ 
rent  jusqu’au-delà  du  milieu,  à  4  angles  ai¬ 
lés;  limbe  à  4  lanières  linéaires,  très  étroi¬ 
tes,  conniventes,  persistantes.  Pétales  4,  ova¬ 
les,  connivents  ,  membranacés ,  persistants. 
Étam.  8,  toutes  fertiles,  rapprochées  2  à  2; 
filets  subulés,  plus  courts  que  la  corolle; 
anthères  globuleuses,  basifixes.  Style  sail¬ 
lant,  capillaire,  glabre.  Stigmate  poncti- 
forrne.  Fruit  inconnu.— Arbuste  nain ,  grêle, 
ayant  le  port  du  Diosma  virgata.  Feuilles 
imbriquées,  lancéolées,  mucronées,  ponc¬ 
tuées.  Ce  g.,  que  M.  Schauer  dit  voisin  du 
Genetyllis  ,  appartient  à  la  Nouv.-Hollande  ; 
et  n’est  fondé  que  sur  une  seule  espèce.  (Sp.) 

*  ACTINODENDRE.  Actinodendron  (àx- 

Ttv ,  Tvoç ,  rayon  ;  êévSpov  ,  arbre  ).  polyp.  — 
V.  Syn.  d’ Actinodendron.  (M.  E.) 

*  ACTINODENDRON  (Àxtlv,  Tvoç,  rayon; 
otvSpov,  arbre). polyp. -G.  établi  parMM.Quoy 
et  Gaimard  pour  des  Actinies  dont  les  ten¬ 
tacules  simples,  très  longs,  sont  munis  de 
papilles  vésiculeuses  latérales  qui  les  ren¬ 
dent  branchus.  Le  disque  est  en  outre  muni 
de  tubercules  suceurs.  On  en  connaît  2  esp., 
l’une  (  A.  alcyono'ideum  )  des  îles  des  Amis  , 
l’autre  ( A .  arboreum )  de  la  Nouv. -Guinée, 
qui  sont  remarquables  par  leur  taille  gigan¬ 
tesque  ,  relativement  aux  autres  Actinies, 
car  elles  ont  souvent  plus  d’un  pied  de  large. 

(Du j.  ) 

ACTÎNODERMIUM  (àxrt'v  ,  Tvoç ,  rayon  ; 
Sépp a,  peau),  bot.  cb. —  M.  Nees,  dans  son 
tSyslema  der  Pilze  ,  a  donné  ce  nom  à  une 
espèce  de  Geastrum ,  dont  M.  Link  avait  fait 
auparavant  le  g.  Sterrebeckia ,  qui  lui-même 
ne  pouvait  subsister,  puisque  Willdenow 
avait  déjà  décrit  sous  ce  nom  un  g.  des 
Phanérogames,  E.  Geastrum.  (Lév.) 


*  ACTINODIUM,  Schauer.  bot.  pu.  —  V. 

ACTINODE. 

*  ACTINODON  (àxTiv  rayon;  o$ovç,  dent). 

bot.  cr.  —  G.  de  la  famille  des  Mousses  créé 
par  Bridel  [Musc.)  et  qui  semble  devoir  être 
réuni  au  g.  Aclinodontium ,  Schwaegr.  V.  ce 
mot.  (G.  L.) 

*  ACTINODONTIIJM  (  âxriv,  rayon;  6- 
Sovç ,  Sov to;  ,  dent),  bot.  cr.  —  G. 'de Mousses, 
de  la  division  desPleurocarpes  et  voisin  des 
Leskées,  ainsi  caractérisé  par  M.  Schwægri- 
chen  ( Supp .  2.  Part.  2.  p.  75.  t.  clxxiv.  fig. 
12,  13,  14,  15,  16):  Péristome  double,  com¬ 
posé,  l’extérieur  de  16  dents  étalées,  l’inté¬ 
rieur  d’autant  de  cils  aussi  longs  que  les 
dents ,  dressés  et  partant  d’une  membrane 
très  étroite  qui  leur  sert  de  base.  Coiffe  mi- 
tri  forme,  laciniéeen  son  bord.  Capsule  égale 
dépourvue  d’anneau.  Fleur  hermaphro¬ 
dite  latérale.  Anthères  nombreuses.  Pis¬ 
tils  dont  un  seul  fertile,  moins  nom¬ 
breux,  dépourvus  de  paraphyses.  —  Ces 
Mousses  ont  le  port  des  Leskées;  elles  sont 
remarquables  par  leurs  tiges  courtes,  cou¬ 
chées,  rameuses,  à  rameaux  légèrement 
comprimés.  Les  feuilles  sont  serrées,  entière¬ 
ment  binervées.  La  capsule,  longuement pé- 
donculée,  est  étroite  et  dressée;  l’opercule, 
assez  long,  est  aciculaire.  —  Elles  vivent  sur 
la  terre  dans  l’Archipel  indien.  Une  seule 
espèce,  propre  à  l’île  de  Java,  compose  le  g. 
Selon  Bridel ,  ce  g.,  voisin  de  l’ Anacampto- 
don  ,  en  diff  ère  par  sa  coiffe  mitriforme,  par 
les  dents  de  son  péristome  interne ,  unies  à 
la  base,  au  moyen  d’une  membrane;  enfin 
par  ses  fleurs  hermaphrodites.  (C.  M.) 

*ACTINODURA  (àxTiv,  Tvoç  ,  rayon  ;  ovpà, 
queue),  ois.  —  G.  nouveau  de  Gould  {Pro- 
ceed.  1836),  démembré  du  g.  Tardas,  et 
ayant  pour  caractères  :  Bec  arqué ,  com¬ 
primé,  à  mandibule  supérieure  échancrée; 
narines  basales  linéaires,  recouvertes  d’une 
large  membrane;  ailes  courtes,  concaves,  à 
rémiges  molles,  la  lre  très  courte,  les  4me 
et  5me  les  plus  longues;  queue  allongée, 
étagée,  à  rectrices  molles  ;  tarses  longs;  doigts 
grands,  surtout  le  pouce  et  son  ongle;  plu¬ 
mage  mollet  et  peu  serré  ;  les  ailes  et  la  queue 
sont  barrées  et  les  espèces-types  sont  hup¬ 
pées.  L’auteur  en  décrit  une  seule  espèce,  du 
Népaul,  sous  le  nom  d’A.  Egertoni.  (Lafr.) 

*  ACTINOLEPIS  (  àxriv  ,  Tvoç ,  rayon  ; 
hniç,  écaille;  les  akènes  du  rayon  étant  sur- 


ACT 


A€T 


113 


montés  d’écailles  aiguës),  dot.  pii. — Gc  g.  a 
été  établi  par  M.  De  Candolle  sur  une  petite 
plante  originaire  de  la  Californie,  à  tiges 
grêles,  aranéeuses  au  sommet,  à  feuilles  op¬ 
posées,  ovales,  entières  à  la  base,  obtuses  et 
5-dentées  au  sommet.  Les  capitules,  qui 
naissent  à  l’aisselle  de  ces  feuilles ,  sont  soli¬ 
taires,  ramassés,  petits,  et  portent  des  fleurs 
jaunes.  Ce  g.,  encore  imparfaitement  connu, 
ne  renferme  qu’une  espèce.  M.  De  Candolle 
le  caractérise  de  la  manière  suivante  :  Capil. 
pluriflores;  flpurs  du  rayon  3-5-ligulées,  fe¬ 
melles;  celles  du  disque  tubuleuses,  à  5 
dents,  bisexuées  ;  les  fleurs  mâles  ont  leur 
style  avorté.  Involucre  ovale- oblong,  en¬ 
touré  à  la  base  de  quelques  bradées  folia¬ 
cées,  couvertes  sur  le  dos  d’un  duvet  tomen- 
teux  et  mou.  Réceptacle  étroit  ,  dépourvu 
d’écailles.  Ligules  larges,  courtes,  2-3-den- 
tées.  Style  bifide  et  exsert.  Les  fleurs  tu¬ 
buleuses,  cylindriques  inférieurement,  se  di¬ 
latent  au  sommet ,  renferment  des  anthères 
blanches  et  un  style  presque  nul  ou  simple, 
terminé  par  une  petite  tête.  Fruits  oblongs, 
légèrement  anguleux;  ceux  du  rayon  pubes- 
cents,  toujours  surmontés  d’une  aigrette  for¬ 
mée  par  environ  5  écailles  scarieuses  ,  ai¬ 
guës,  tandis  que  les  fleurs  du  disque  en  sont 
dépourvues.  (J.  D.) 

*  ACTIAOLOBE.  Aclinoloba  fàxn'v,  Tvoç, 
rayon;  XoSoç,  lobe),  polyp.  —  G.  delà  fa¬ 
mille  des  Actiniens  ou  Zoanthaires ,  éta¬ 
bli  par  M.  de  Blainviîle  et  caractérisé  de 
la  manière  suivante  :  Corps  déprimé,  très 
élargi  à  sa  base  et  plus  ou  moins  lobé  à  son 
disque  buccal,  couvert  de  tentacules  très 
courts  et  presque  tuberculeux.  Ce  g.  a  pour 
type  l’A.  œillet  [A.  Dianihns  Ellis).  (M.  E.) 

*  ACTIiYOMERïS  ( àxrt'v ,  îvoç,  rayon; 
fxeptç,  partie;  les  fleurs  sont  incomplètement 
radiées),  bot.  ph.  —  C’est  le  nom  donné  par 
Nuttal  à  plusieurs  plantes  de  la  famille  des 
Composées,  originaires  de  l’Amér.  septen¬ 
trionale  et  ayant  appartenu  au  g.  Coreop- 
sis,  L.  Elles  ont  pour  caractères  :  Capitules 
radiés,  multiflores;  ligules  neutres,  en  petit 
nombre  (4-8),  allongées  et  t-sériées.  Fleurs  du 
disque  hermaphrodites, tubuleuses,  à  5  dents. 
Involucre  formé  par  1-3  séries  d’écailles  fo¬ 
liacées,  aiguës,  de  grandeur  inégale. Récep¬ 
tacle  petit,  convexe,  couvert  d’écailles  qui 
embrassent  le  bord  des  fruits.  Rameaux  des 
styles  appendieulés.  Akènes  comprimés  , 


bord-és  par  une  aile  étroite  et  surmontés  par 
deux  arêtes  triangulaires,  persistantes  et 
presque  lisses.  —  Le  g.  Acünomeris  se  com¬ 
pose  aujourd’hui  d’une  dizaine  d’espèces  , 
particulières  à  l’Amérique  septentrionale.  Ce 
sont  des  herbes  vivaces  ou  bisannuelles,  à 
tiges  dressées  et  à  feuilles  scabres  et  décur- 
rentes,  à  capitules  en  corymbes,  et  à  fleurs 
jaunes.Ce  g.  diffère  des  Coreopsis  par  la  forme 
des  akènes ,  et  des  Verbesina  par  ses  rayons 
neutres.  On  cultive  au  jardin  du  Muséum  de 
Paris,  les  A.  aller  ni  folia,  lelrctptera,  etc.  (J.D.) 
ACTINOAEMA  (àxTi'v,~vc.ç,  rayon;  vTîfxa,  fil). 
bot. cr.  — G.  deChampignonsbissoïdes,  créé 
parPersoon  ( Mycolog .  Europ.).  Il  se  compose 
de  fibres  solides,  rameuses,  parsemées  de  tu¬ 
bercules,  et  s’étendant  sous  forme  de  rayons 
du  centre  à  la  circonférence.  Ces  fibres  adhè¬ 
rent  très  intimement  à  la  surface  sur  laquelle 
elles  se  sont  développées.  On  ne  connaît  pas 
encore  les  organes  delà  fructification;  mais 
il  est  probable  qu’ils  existent  dans  les  nom¬ 
breux  tubercules  qu’on  y  observe,  quoique 
Persoon  n’y  ait  trouvé  ni  thèques,  ni  spores. 
L’A.  Cratœgi  se  trouve  très  abondamment 
à  la  fin  de  l’automne  sur  les  feuilles  de  l'A¬ 
lisier,  où  il  forme  des  taches  noires  assez 
étendues. L’A.  caulicolurn  se  rencontre  sur  les 
tiges  des  grandes  Ombelliféres;  mais  il  est 
assez  rare.  On  pourrait,  jusqu’à  ce  que  la 
fructification  des  uns  et  des  autres  fût  par¬ 
faitement  connue  ,  le  réunir  sans  inconvé¬ 
nient  aux  genres  Doiliidea  et  Asieroma  avec 
lesquels  il  a  la  plus  parfaite  analogie.  (Lév.) 

*ACTI1\I0PE.  Aclinopus  (  àxr iv,  Tvoç,  rayon  ; 
wovç,  pied),  arachn.  —  G.  de  la  famille 
des  Aranéides,  tribu  des  Théraphoses ,  éta¬ 
bli  par  Perty  avec  ces  caractères  :  Yeux  au 
nombre  de  8  ,  formant  un  groupe  dilaté 
transversalement  sur  le  devant  du  céphalo¬ 
thorax,  entre  les  mandibules  :  3  de  chaque 
côté  formant  un  triangle  dont  l’angle  le  plus 
aigu  est  dirigé  en  avant;  les  2  autres  situés 
entre  les  latéraux  antérieurs  sur  une  ligne 
transverse.  Lèvre  allongée,  étroite,  s’avan¬ 
çant  entre  les  mâchoires  :  ces  dernières  di¬ 
vergentes,  allongées,  fusiformes.  Palpes  très 
allongés,  pédiformes  ,  insérés  latéralement 
à  l’extrémité  des  mâchoires.  Pattes  grosses, 
courtes  et  renflées.  Les  espèces,  qui  compo¬ 
sent  ce  g.,  sont  des  Arachnides  chasseuses 
qui  courent  après  leur  proie ,  et  se  creusent 
|  des  souterrains  qu’elles  garnissent  d’un  sac 


T.  1. 


114 


A€T 


ACT 


de  soie,  dont  la  moitié  sort  du  sol  et  dans 
lequel  elles  se  renferment.  Ce  g.  comprend 
6  espèces;  celle  qui  en  est  le  type,  est  Y  A. 
tarsalis  Pert.  (Delect.  Anim.  2,  198,  pl.  39, 
fig.  G.)  trouvé  au  Brésil.  (H.  L.) 

"ACTINOPHORA  (  àxrtv,  Tvoç,  rayon  ;  <po- 
poç ,  porteur),  bot.  pii. — G.  désigné  par  Bind¬ 
ley  (Syst.  of  bot.,  édit,  ii)  comme  fondé  par 
Wallich,  et  appartenant  à  la  famille  des 
Sterculiacécs,  tribu  des  Byttnériées,  DC. 
Toutefois  il  paraît  que  les  caractères  n’en 
ont  pas  encore  été  publiés.  (C.  L.) 

ACTUVOPHORE.  Actinophorus  (àxrtv, 
Tv®ç,  rayon;  yopo; ,  porteur),  ins.  —  G.  de 
Coléoptères  pentamères,  famille  des  Lamel¬ 
licornes,  tribu  des  Scarabéides  Copropha- 
ges,  établi  par  Sturm  et  correspondant  au 
g.  Aieucus  des  auteurs.  V.  ce  mot.  (D.) 

*  ACTÏNOPHRY  S  (àxrtv ,  îvoç ,  rayon  ;  oÿ- 

pvç,  sourcil),  infus.  —  G.  établi  par  Ehren¬ 
berg  pour  le  Trichoda  sol  de  Müller,  dont 
M.  Boryde  St-Vincent  avait  déjà  précédem¬ 
ment  fait  le  g.  Peritricha.  Ce  type,  en  effet, 
méritait  bien  d’être  distingué;  car  les  cils 
très  fins  et  très  longs ,  dont  cet  infusoire  est 
entouré,  ne  sont  nullement  vibratiles;  ils 
sont  cependant  un  peu  mobiles  et  contrac¬ 
tiles  ;  mais  les  changements  qu’ils  éprou¬ 
vent  ne  s’opèrent  qu’avec  une  lenteur  ex¬ 
trême.  Ces  cils,  d’ailleurs,  sont  exactement 
de  même  nature  que  les  prolongements  fili¬ 
formes  des  Rhizopodes ,  des  Àrcelles ,  des 
Trinema ,  etc.  A  l’intérieur,  ces  infusoires  ne 
présentent  que  des  vacuoles  sphériques  ir¬ 
régulièrement  placées  et  des  corpuscules 
étrangers,  engagés  dans  la  masse  charnue. 
Ehrenberg  cependant  leur  a  assigné  la  même 
organisation  qu’aux  Enchélydes,  dans  la  fa¬ 
mille  desquels  il  les  plaçait.  Il  leur  donne 
donc  un  intestin  s’ouvrant  au-dehors  par 
une  bouche  et  un  anus  opposés ,  et  soutenant 
à  l’intérieur  une  grappe  d’estomacs.  Il  dé¬ 
crit  dans  son  ouvrage  (  Die  Infusions  Thier- 
schen,  1838)  3  espèces  d’Actinophrys  :  A. 
sol,  viridis,  difformis  ;  toutes  3  des  eaux  dou¬ 
ces  stagnantes.  Nous  pensons  que  leur  vraie 
place  dans  la  classification  est  auprès  des 
Arcelles  et  des  Amibes.  (Duj.) 

ACTINOPÏIYLLUM ,  Ruiz  et  Pav.  (àx- 
rtv,  Tvoç ,  rayon  ;  «puUo»  ,  feuille),  bot.  ph.  — 
Syn.,  suivant  M.  De  Candolle,  du  g.  Sciado- 
phyllum.  (Sp.) 

*  ACTIÏVOPIIYTUM  (  àxrtv  ,  Tvoç,  rayon; 


yvTov ,  plarfie),  bot.  pu.  —  Nom  sous  lequel 
Necker  désignait  les  Composées  ou  plantes 
dont  les  fleurs  sont  disposées  en  rayons. 

(J.  D.) 

*  ACTIIYOPTERA  (àxrtv,  Tvoç,  rayon; 
Tcvtpov,  aile),  bot.  ph.  —  Nom  donné  par 
M.  De  Candolle  à  une  section  du  g.  ÏVede- 
lia;  elle  a  pour  caractères  d’avoir  les  akènes 
du  rayon  entourés  d’une  aile  étroite  non 
membraneuse ,  tandis  que  ceux  qui  appar¬ 
tiennent  aux  fleurs  du  rayon  en  sont  dépour¬ 
vus;  tous  sont  couronnés  par  une  aigrette  en 
forme  de  coupe  membraneuse,  oblique,  den¬ 
tée.  Le  W.helianthoïdes  Kth.  appartient  seul 
à  cette  section.  (J.  D.) 

•ACTIIVORHYZE.  Aclinorhyza  (àxrtv,  Tvoç, 
rayon;  pt'Ça,  racine),  polyp.  —  Nom  pro¬ 
posé  par  M.  de  Blainville  pour  remplacer  ce¬ 
lui  de  Zoanthe.  V .  ce  mot.  (M.  E.) 

*ACTHYOSPERMUM  (àxrtv  ,  Tvoç,  rayon  ; 
GTctptAu ,  graine),  bot.  bii.  —  C’est  une  sec¬ 
tion  du  g.  Balduina,  Nutt.,  caractérisée  par 
son  aigrette  courte,  formée  de  12-14  pail¬ 
lettes  obtuses,  disposées  en  une  sorte  de 
coupe  étalée;  l’involucre  est  bisérié.  (J.  D.) 

•ACTÎYOSPORA,  Fisch.  et  C.  A.  Mey.  (àx¬ 
rtv,  Tvoç,  rayon  ;  ern-opà,  semence),  bot.  pii. — 
Syn.  du  g.  Cimicaire  ou  Cirnicifuga ,  L.  (Sp.) 

*  ACTIÏVOSTACHYS  (  àxrtv,  Tvoç,  rayon  ; 
ct a'x^ç,  épi),  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille 
des  Schizæacées,  Mart.  (Fougères),  fondé 
par  Wallich  (Cal.  1.)  et  réuni  depuis  au  g. 
Schizœa  de  Smith.  V.  ce  mot.  (C.  L.) 

ACTINOTE  (àxTtvcoToç,  disposé  en  rayons). 

MIN.  —  V.  AMPHIBOLE.  (C.  u’O.) 

ACTINOTE.  A  ai  notas ,  Labill.;  Eriocalia, 
Smith  ( àxrtvwroç ,  rayonnant),  bot.  pii.  —  G. 
de  la  famille  desOmbellifères,  dans  lesquelles 
M.  De  Candolle  le  classe  en  tête  de  sa  tribu 
des  Sanieulées,  en  lui  assignant  les  caract. 
suivants  ( Prodr .  vol.  4,  p.  83)  :  Tube  cali- 
cinal  ovale,  contracté  au  sommet;  limbe  à 
5  lobes  ovales-oblongs.  Corolle  nulle ,  Éta¬ 
mines  5 ,  insérées  devant  les  lobes  du  ca¬ 
lice.  Ovaire  uniovulé  (dès  la  floraison). 
Styles  2,  épaissis  et  velus  à  la  base,  subulés 
au  sommet.  Péricarpe  ovoïde  ,  couronné 
par  le  limbe  calicinal ,  velu,  quinquéstrié. 
Graine  inconnue. — Herbes  rameuses ,  dres¬ 
sées.  Feuilles  pennées ,  ou  ternatisectées  , 
alternes,  pétiolées.  Ombelles  simples,  multi- 
flores,  capituliformes,  entourées  d’une  col¬ 
lerette  rayonnante  plus  longue  que  les  fleurs. 


ACT 


ACU 


115 


Meurs  subsessiles.  Ge  g.  est  propre  à  la  Nou¬ 
velle-Hollande.  On  n’en  connaît  que  2  espè¬ 
ces;  leur  inflorescence  ressemble  à  celle  des 
Radiées.  (Sp.) 

#ACTIIVOTHYItIUM  (axrt'v,  “voç,  rayon  ; 
Svpsoç ,  bouclier),  bot.  pii.  —  G.  de  Champi¬ 
gnons  (Runze,  Myc.  Hefi.  2,  p.  81.),  de  l’or¬ 
dre  des  Xylomacés,  et  parfaitement  distinct. 
Le  périlhécium  en  forme  de  bouclier  est 
membraneux,  inné,  composé  de  fibres  unies 
les  unes  aux  autres," et  qui ,  sous  le  micro¬ 
scope,  divergent  du  centre  à  la  circonférence. 
A  l’époque  de  la  maturité  et  dans  les  temps 
humides,  ce  Périthécium  se  détache  comme 
une  écaille  et  laisse  à  découvert  une  couche 
composée  de  spores  allongées,  fusiformes 
et  transparentes.  —  L 'A.  graminis,  seule  es¬ 
pèce  connue,  croît  au  printemps  sur  les  gra¬ 
minées;  son  plus  grand  diamètre  ne  dé¬ 
passe  pas  une  demi-ligne.  (Lév.) 

*  ACTIXOTLS  ( àxTivwTo; ,  rayonnant). 
polyp.  —  Gravenhorst  a  formé  ce  nouveau 
g.  de  Polypes  à  polypiers  pour  une  esp.  qu’il 
a  trouvée  sur  les  bords  de  la  mer,  aux  en¬ 
virons  de  Trieste,  et  qu’il  a  nommée  A.  coc- 
cineus.  Les  caract.  qu’il  assigne  à  ce  g.  sont: 
Partie  pierreuse  cylindrique,  fixe ,  bifour- 
chue  à  l’extrémité  ;  orifice  terminal  des 
branches  infundibulaires;  strié  en  rayons. 

(G.  b’O.) 

ACTIXOTES.  bot.  pii.  —  V.  Actinote. 

ACTIAOZOAIRES.  Aclinozoa  (âxrc'v,  Tvoç 
rayon  ;  Ç£ov ,  animal). — zoopii.  M.  deBlain- 
ville  donne  ce  nom  à  l’embranchement  ou 
type  du  règne  animal,  qui  comprend  tous 
les  Radiaires  proprement  dits  et  se  compose 
par  conséquent  des  Echinodermes,  des  Aca- 
lèphes  et  des  Polypes.  V.  le  mot  radiés. 

(M.  E.)  - 

•  ACTIATJRUS  (  àx™  ,  rayon  ,  ofya' , 
queue),  systol.  —  G.  voisin  des  Rotifères, 
établi  par  Ehrenberg  dans  sa  classe  des  Ro¬ 
tateurs,  section  des  Rotateurs  nus  à  dou¬ 
ble  roue,  famille  des  Philodinés.  Il  est  ca¬ 
ractérisé  par  sa  queue  divisée  à  l’extrémité 
en  trois  pointes  égales  ;  ce  qui ,  avec  les  2 
autres  pointes  latérales  qui  se  trouvent  un 
peu  en  avant ,  forme  une  queue  à  5  pointes. 
Les  mâchoires  sont  d’ailleurs  semblables  à 
celles  des  Rotifères  ,  et  les  yeux  sont  égale¬ 
ment  placés  en  avant;  de  sorte  que  la  seule 
différence  paraît  être  dans  la  pointe  mé¬ 
diane,  qui  répond  à  la  ventouse  terminale 


de  la  queue  du  Rotifère.  Une  seule  espèce 
est  décrite  sous  le  nom  d ’Actinurus  IVepiuni. 
Sa  longueur  peut  aller  jusqu’à  ’  de  millimé»- 
tre.  (Duj.) 

*  ACTORE.  Adora  (àx-rv),  rivage;  opoç  , 
bord;  qui  habite  les  bords  de  la  mer.  Ici  et 
dans  le  mot  suivant,  il  eût  fallu  écrire  Ac- 
thore).  ins. -G.  de  l’ordre  des  Diptères,  div.  des 
Brachocères,  subdiv.  des  Dichœles,  famille 
des  Athéricères,  tribu  des  Muscides,  section 
des  Acaliptères,  s. -tribu  des  Ulidiens.  Ce 
g.,  établi  parMeigen,  adopté  par  Latreilleet 
par  M.  Macquart,  ne  renferme  qu’une  seule 
esp.  (  VA.  œstuum  ),  remarquable  par  l’en¬ 
semble  de  son  organisation,  et  surtout  par 
sa  manière  de  vivre;  car,  jusqu’à  présent, 
on  ne  l’a  trouvée  que  sur  les  bords  de  la 
mer ,  et  même  sur  l’écume  des  flots,  dans  le 
nord  de  l’Allemagne  et  en  Angleterre.  Le 
g.  Adore  a  pour  caract.  :  Corps  allongé. 
Tête  assez  grande;  trompe  épaisse;  palpes 
élargis;  face  nue,  un  peu  inclinée,  allon¬ 
gée  en  dessous,  présentant  des  fossettes  an- 
tennaires  et  plusieurs  petits  sillons  longi¬ 
tudinaux;  épistome  non  saillant,  et  dé¬ 
pourvu  de  soies  ;  front  fort  large,  plat,  ob¬ 
tus,  avancé;  quelques  soies  sur  le  verîex. 
Antennes  avancées  obliquement;  3me  article 
tentaculaire,  un  peu  transversal.  Abdomen 
allongé,  de  6  segments  distincts;  organe 
sexuel  peu  développé.  Pieds  velus,  à  l’ex¬ 
ception  des  jambes  intermédiaires;  cuisses 
assez  épaisses  ;  pelotes  des  tarses  élargies. 
Ailes  grandes  ;  bord  extérieur  muni  de  soies 
le  long  de  la  tunique  médiastine.  (D.) 

*  ACTORE  (àxryj ,  rivage;  opoç ,  bord.) — 
ins.  —  G.  de  la  famille  des  Coréens,  groupe 
des  Anisoscélites,  de  l’ordre  des  Hémiptères, 
ayant  pour  caractères  essentiels  la  forme  li¬ 
néaire  du  corps;  la  tête  obtuse  antérieure-^ 
ment;  les  antennes  dont  le  1er  article  est 
plus  court  que  la  tête;  le  corselet  cylindri¬ 
que;  les  cuisses  renflées  et  les  jambes  très 
grêles.  On  ne  connaît  qu’une  seule  espèce 
de  ce  genre,  c’est  VA.  fossularum  ( Hydrome - 
ira  fossularum  Fab.  )  qui  se  trouve  dans  la 
France  méridionale,  où  il  habite  le  bord  des 
eaux.  (El.) 

ACULEATA  (  Aculeatus ,  qui  est  muni 
d’un  aiguillon),  ins.  —  Section  établie  par 
Latreille  dans  l’ordre  des  Hyménoptères.  V. 
Porte-Aiguillon.  (El.) 

4  ACLLÉIFORA1E.  Aculeiformis  (Acu- 


116 


AC  U 


ADA 


leu»,  aiguillon  ;  forma,  forme).  Se  dit  1°,  en 
botanique  des  rameaux  raides  et  aigus,  des 
stipules  persistantes,  raides  et  pointues,  etc., 
qui  ressemblent  à  des  aiguillons;  tels  sont 
les  rameaux  du  prunellier,  les  stipules  de 
l’épine-vinette  et  du  groseiller  à  maquereau; 
2°,  en  zoologie,  des  écailles  de  certains  pois¬ 
sons  qui  ont  la  forme  de  pointes  recour¬ 
bées,  etc.  (A.  R.) 

ACUMINE.  Acuminalus .  bot.  pu.  —  On 
appelle  ainsi  une  feuille ,  un  pétale  ou  tout 
autre  organe  végétal  foliacé,  qui  se  termine 
brusquement  en  pointe  à  son  sommet,  c’est- 
à-dire  dont  les  deux  bords,  après  avoir  in¬ 
sensiblement  convergé  l’un  vers  l’autre,  se 
prolongent  pendant  quelque  temps  pour  for¬ 
mer  une  pointe  plus  ou  moins  allongée  et  dis¬ 
tincte.  Il  est  important  de  ne  pas  confondre 
une  feuille  acuminée  (  folium  acuminalum  ) 
avec  une  feuille  simplement  aiguë  (  folium 
acutum  ).  Dans  cette  dernière  ,  les  2  bords 
convergent  insensiblement  l’un  vers  l’autre, 
jusqu’à  ce  qu’ils  se  rencontrent  pour  former 
une  pointe;  ainsi  le  Noisetier  a  des  feuilles 
acuminèes  et  le  Laurier  rose  des  feuilles  ai¬ 
guë s,  —  Se  dit  aussi  en  zoologie,  des  ailes 
des  Insectes  lorsqu’elles  se  terminent  en 
pointe  aiguë  et  prolongée.  (A.  R.) 

ACUNA  ou  ACUNNA  (P.  d’Acuna,  Espa¬ 
gnol,  zélé  promoteur  de  la  botanique),  bot. 
pji.— Ce  g.,  fondé  par  Ruiz  et  Pavon,  dans 
leur  Flore  péruvienne ,  pour  2  plantes  de  la 
famille  des  Ericacées ,  a  été  réuni  depuis  au 
g.  Bejciria  ou  Befaria  de  Mutis.  (C.  L.) 

*ACUPALPE.  Acupalpus  (acus ,  aiguille  , 
pointe;  palpo,  je  touche),  ins.  —  G.  de  Co¬ 
léoptères  pentamères  ,  famille  des  Carabi- 
ques,  tribu  des  Harpaliens ,  établi  par  La- 
treille  dans  ses  derniers  ouvrages  et  adopté 
par  M.  Dejean,  qui,  dans  le  4me  volume  de 
son  Species,  le  caractérise  de  la  manière 
suivante  :  Les  4  premiers  articles  des  4  tar¬ 
ses  antérieurs  assez  fortement  dilatés  dans 
les  mâles,  et  triangulaires  ou  cordiformes. 
Dernier  art.  des  palpes  allongé ,  légèrement 
ovalaire  et  terminé  en  pointe.  Antennes  fili¬ 
formes.  Lèvre  supérieure  en  carré  moins 
long  que  large.  Mandibules  peu  avancées, 
arquées  et  assez  aiguës.  Une  dent  simple  au 
milieu  de  l’échancrure  du  menton.  Corps 
oblong,  plus  ou  moins  allongé.  Tête  or¬ 
dinairement  triangulaire ,  quelquefois  ar¬ 
rondie  ,  rétrécie  postérieurement.  Corse¬ 


let  plus  ou  moins  carré,  cordiforme  ou  ar¬ 
rondi.  Elytres  plus  ou  moins  allongées  et 
presque  parallèles. — Ce  genre  est  très  nom¬ 
breux;  M.  Dejean  y  rapporte  49  espèces 
dont  la  plupart  étaient  réparties  aupara¬ 
vant  dans  les  genres  Stenelophus  et  Trechus. 
Les  Acupalpes  sont  ordinairement  de  cou¬ 
leur  brune,  rarement  noirâtre.  On  les  trouve 
communément  dans  les  endroits  humides, 
sur  le  bord  des  rivages,  dans  le  sable, 
sous  les  pierres  et  les  'débris  des  végétaux. 
Le  plus  grand  nombre  appartient  au  nord 
de  l’Europe  et  de  l’Amérique.  Nous  n’en  ci¬ 
terons  que  2  :  VA.  rufi thorax  Mannerheim, 
de  la  Finlande,  et  VA.  exiguus  Dej.,  de  la 
Sibérie.  (D.) 

ACIJMIER.  bot.  pii. — Ce  mot ,  dans  quel¬ 
ques  parties  du  midi  de  la  France,  est  syno¬ 
nyme  de  Cornouille.  V.  ce  mot.  (C.  L.) 

ACUSCHI.  mam.  —  Syn.  d’Acouchi  dans 
les  auteurs  systématiques.  (C.  d’O.) 

*  ACI'TAXGILÉ.  Acutangulalus  {acutus  , 
aigu  ;  angulus  ,  angle  ).  bot.  —  Se  dit  de 
tout  organe  qui  offre  des  angles  aigus.  Cette 
expression  est  l’inverse  df  Obtus  angulé.  (A.  R.) 

*ÂCUTIFOLIÉ.  Aculifolius  {acutum ,  aigu; 
folium,  feuille),  bot. —  Épithète  peu  usitée, 
qui  qualifie  les  plantes  dont  les  feuilles  sont 
aiguës,  c’est-à-dire  terminées  en  pointe; 
c’est  le  plus  grand  nombre.  (C.  L.) 

*  ACUTILABIIES.  Acutilabri.  { acutum  , 

pointu;  labrum ,  lèvre),  arach.  —  Epithète 
employée  par  M.  Waîckenaër  pour  désigner 
de  petites  divisions  d’Aranéides  dans  les  g. 
Sphodros  et  Drassus.  (H.  L.) 

"ACUTILOBÉ.  Aculilobatus  {acutus,  aigu  , 
lobas,  lobe,  division),  bot.  —  Adjectif  peu 
usité,  qui  qualifie  les  feuilles  dont  les  lobes 
sont  aigus  ,  comme  celles  des  Passiflorées  , 
de  quelques  Renonculacées  ,  Papavéra- 
cées,  etc.  (C.  L.) 

*  ADA  (à%,  Dor.  pour&fy,  mort;  enfer; 
on  aurait  du  écrire  Hada).  ois. — Nouveau  g. 
formé  par  M.  Lesson  dans  son  Traité  d’ Orni¬ 
thologie,  pour  quelques  esp.  de  la  famille  des 
Gobe-Mouches,  et  synonyme  du  g.  Blechro- 
pus  de  Swainson  {Monogr.  des  Gobe-mouches 
ou  Flycatchers  )  ;  ses  caractères  sont  :  Bec 
triangulaire  en  cône  allongé  ,  mais  un  peu 
déprimé  ,  à  arête  supérieure  arrondie  ;  na¬ 
rines  arrondies  ,  ouvertes  dans  la  substance 
cornée  du  bec,  recouvertes,  ainsi  que  sa  base, 
de  soies  assez  épaisses  et  divergentes;  ailes 


A  DA 


ADA 


117 


obliges  ou  sub-obtuses,  à  rémiges  primaires 
de  longueur  médiocre  ;  queue  arrondie  ;  tar¬ 
ses  et  doigts  assez  développés,  annonçant  des 
esp.  marcheuses.  Quatre  ou  6  esp.,  dont  le 
Moucherolle  à  bec  bleu  de  Vieillot,  ou  Suiriri 
noir  à  bec  bleu  de  ciel  d’Azara,  composent 
ce  petit  groupe  et  se  font  remarquer  par  un 
plumage  entièrement  noir,  sauf  une  tache 
d’un  blanc  pur  sur  les  barbes  internes  de 
quelques  rémiges,  et  qui  n’est  visible  en 
dessus  que  lorsque  l’aile  est  déployée.  Les 
seuls  renseignements  de  mœurs  que  nous 
ayons  sur  ces  oiseaux,  se  bornent  à  ce  qu’A- 
zara  nous  a  appris  de  son  Suiriri  noir  à 
bec  bleu  qui,  d’après  lui,  est  un  oiseau  buis¬ 
sonnier  ,  se  tenant  sur  la  lisière  des  bois , 
saisissant  les  insectes  au  vol  et  descendant 
quelquefois  à  terre  pour  les  y  prendre.  Nous 
regardons  ce  petit  groupe  comme  servant  de 
transition  entre  les  Gobe-mouches  sylvains 
et  les  Gobe-mouches  marcheurs  ;  de  plus 
nous  partageons  l’opinion  de“M.  Swainson, 
qui  en  exclut  le  Traquet  à  lunettes  ouïe 
Clignot  de  Vieillot,  malgré  ses  grands  rap¬ 
ports  de  coloration.  Ses  tarses  bien  plus  dé¬ 
veloppés,  sa  queue  plus  courte  et  carrée,  ses 
ailes  surobtuses  et  surtout  ses  mœurs  maré¬ 
cageuses  l’en éloignentsuffisamment.  (Lafr.) 

ADAMANTIN  [Spath]  (  à^a^.comvcç,  de 
diamant;  à  priv.  ;  ,  je  dompte  ). 

min.  —  Nom  sous  lequel  on  a  désigné  d’a¬ 
bord  ,  en  les  considérant  comme  formant 
une  espèce  à  part ,  les  variétés  de  Corindon 
opaques  et  clivables  en  .rhomboèdre,  qui 
nous  viennent  de  l’Inde  et  de  la  Chine. 
N.  corindon.  (Del.) 

AD  AMAS  (oc&xfxaç,  diamant,  plus  ancien¬ 
nement  :  acier  ;  à  priv.  ;  SaycHÇo) ,  je  dompte). 
min.  —  Nom  du  diamant  chez  les  Grecs  et 
les  Romains.  Ce  nom  ,  qui  veut  dire  invin¬ 
cible ,  fait  allusion  à  la  grande  dureté  de  cette 
substance,  laquelle  surpasse  celle  de  tous  les 
autres  minéraux.  (Del.) 

ADAMBÉ  ou  ADAMBOÉ.  Adambea , 
Lamk.  bot.  pii.  —  G.  ou  s.-genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Lytlirariées  ou  Lythracées  ;  il  dif¬ 
fère  des  Lagerstrœmia ,  auxquels  le  réunis¬ 
sent  la  plupart  des  auteurs,  par  un  calice 
longitudinalement  plissé  et  sillonné,  ainsi 
que  par  des  étamines  isomètres.  (Sp.) 

*  ADAMIA  ,  Wallich.  bot.  pii.  —  G.  de  la 
famille  des  Saxifragacées ,  tribu  des  Hy- 
drangées  ,  DC.  —  Wallich  (  Tcnl.  Flor.  Né¬ 


pal,  p.  4(!  )  lui  assigne  les  caractères  sui¬ 
vants  :  Calice  adhérent,  à  5  denlicules  sé¬ 
parées  par  des  sinus  obtus.  Pétales  5.  Eta¬ 
mines  10.  Ovaire  semi-supère.  Styles  5,  ter¬ 
minés  chacun  par  un  stigmate  clavifornie , 
subbilobé.  Raie  subquinquéloculairc  ,  po- 
lysperme,  couronnée  par  les  dents  calicina- 
les.  Graines  petites,  piriformes,  striées. — 
Arbrisseaux;  feuilles  opposées,  pétiolées , 
non  stipulées.  Inflorescence  terminale,  co- 
rymbiforme  ,  subtrichotome  ,  mulliflore. 
Fleurs  non  bractéolées,  d’un  bleu  tirant  sur 
le  rose.  Baie  petite,  globuleuse,  de  couleur 
bleue. — M.  De  Candolle  ( Prodr .  vol.  4,  p.  IG) 
présume  que  ce  g.  n’est  pas  suffisamment 
distinct  du  Cyanilis.  On  n’en  connaît  qu’une 
espèce,  indigène  au  Népaul,  et  qui  se  cul¬ 
tive  depuis  quelques  années  en  Angleterre  , 
comme  arbuste  d’ornement.  (Sp.) 

*  ADAMSIA  ,  Willd.  bot.  pii. — Syn.  du  g. 

Puschkinia.  (Sp.) 

*  ADAMSIA,  Fisch.  bot.  pii. — Section  des 

Bénoites  ou  Geurn.  (Sp.) 

ADANSONIA ,  L.  (Dédié  à  Adanson ,  cé¬ 
lèbre  botaniste  du  17me  siècle),  vulgaire¬ 
ment  Baobab,  bot.  pii. — G.  delà  famille  des 
Sterculiacées ,  tribu  des  Rombacées ,  Endl. 
(famille  des  Bombacées  ,  Ivunth;  famille 
des  Malvacées,  tribu  des  Bombacées,  Baril.). 
Les  caractères  de  ce  g.  sont  les  suivants 
(. Hooker ,  in  Bot.  Mag.  sub.  lab.  2791.  Schott 
et  Endl.  Melct.  Bot.  1  ,  p.  3G)  :  Calice  co¬ 
riace,  cyathiforme,  non  persistant,  profon¬ 
dément  quinquéfide;  lanières  oblongues, 
révolutées.  Pétales  5,  ovales-arrondis.  Éta¬ 
mines  très  nombreuses,  monadelphes ,  ré¬ 
volutées,  soudées  jusque  vers  leur  milieu. 
Androphore  tubuleux ,  évasé  au  sommet  ; 
filets  terminaux,  grêles,  étalés;  anthères 
réniformes,  mobiles.  Style  très  long,  ascen¬ 
dant.  Stigmate  pelté,  multifide,  rayonnant. 
Péricarpe  gros,  indéhiscent,  ovoïde,  li¬ 
gneux,  10-14-loculaire;  loges  poly spermes, 
remplies  d’une  pulpe  farineuse,  qui  se  sé¬ 
pare,  par  la  dessiccation,  en  quantité  de 
polyèdres  monospermes.  Graines  rénifor¬ 
mes,  très  dures. — Arbre  à  tronc  peu  élevé, 
mais  acquérant  avec  l’âge  une  grosseur  dé¬ 
mesurée.  Feuilles  digitées  ,  3-7-foliolécs  ; 
folioles  pétiolulées,  coriaces;  pétiole] long  , 
cylindrique.  Stipules  petites,  caduques.  Pé¬ 
doncules  solitaires ,  axillaires  ,  unifiores  , 
pendants,  bi-  ou  tri— bractéolés  au  sommet  ; 


118 


ADA 


bractées  éparses,  linéaires,  caduques.  Fleurs 
très  grandes.  Calice  verdâtre  à  la  surface 
interne.  Corolle  blanche  ainsi  que  l’andro- 
phore.  Filets  des  étamines  rabattus  en  forme 
de  parasol.  Anthères  rougeâtres. 

Ce  fameux  colosse  végétal  constitue  à 
lui  seul  le  g.  Adansonia.  Cet  arbre,  d’abord 
observé  par  Adanson  dans  la  Sénégambie, 
a  été  retrouvé  depuis  au  Soudan,  au  Dar¬ 
four  et  dans  l’Abyssinie.  Son  tronc  acquiert 
jusqu’à  25  pieds  de  diamètre,  et,  d’après 
les  calculs  d’Adanson ,  dont  l’exactitude  pa¬ 
raît  d’ailleurs  assez  douteuse,  des  milliers 
d’années  sont  nécessaires  pour  que  l’arbre 
parvienne  à  ce  monstrueux  développement. 
Ce  tronc  immense  est  couronné  d’un  grand 
nombre  de  branches  étalées  horizontale¬ 
ment,  remarquables  par  leur  grosseur,  et 
plus  encore  par  leur  longueur,  qui  est  de 
50  à  GO  pieds  j  d’où  il  résulte  que  souvent 
leur  propre  poids  en  entraîne  l’extrémité 
jusqu’à  terre;  aussi  l’arbre,  vu  de  loin,  se 
présente-t-il  sous  la  forme  d’une  masse  hémi¬ 
sphérique  assez  régulière,  de  GO  à  70  pieds 
de  hauteur,  et  dont  le  diamètre  a  le  dou¬ 
ble.  Quant  aux  racines,  qui  courent  pres¬ 
que  à  fleur  de  terre  ,  leur  longueur  est  en 
harmonie  avec  celle  des  branches.  Adanson 
estime  qu’elles  s’étendent  jusqu’à  la  dis¬ 
tance  de  ï GO  pieds. 

L’écorce  et  les  feuilles  du  Baobab  possè¬ 
dent  des  vertus  émollientes  qui  les  font  fré¬ 
quemment  employer  par  les  nègres  du  Sé¬ 
négal.  Le  fruit,  nommé  vulgairement  pain 
de  singe,  fournît  aux  Africains,  dans  la  chair 
fongueuse  qui  enveloppe  les  graines,  un  ali¬ 
ment  qu’ils  estiment  beaucoup.  L’écorce  li¬ 
gneuse  de  ce  fruit  et  le  fruit  lui-même,  lors¬ 
qu’il  est  gâté,  servent  aux  nègres  à  faire  du 
savon,  en  tirant  la  lessive  de  ses  cendres,  et  en 
la  faisant  bouillir  avec  de  l’huile  de  palmier. 
Enfin,  les  habitants  du  Sénégal  ont  coutu¬ 
me  de  déposer  dans  les  troncs  creux  du  Bao¬ 
bab,  les  cadavres  de  ceux  qu’ils  jugent  in¬ 
dignes  des  honneurs  de  la  sépulture.  (Sp.) 

AD  APIS.  mam.  ross. — Nom  employé  quel¬ 
quefois  pour  le  Daman  et  que  Cuvier  a  ap¬ 
pliqué  à  un  Pachyderme  fossile  d’une  taille 
un  peu  moindre  que  celle  du  Daman ,  et  dé¬ 
couvert  par  lui  dans  le  plâtre  des  environs  de 
Paris.  Il  avait  à  chaque  mâchoire  4  incisi¬ 
ves,  2  canines  et  14  molaires  en  séries  conti¬ 
nues.  Les  collines  pointues  de  ses  dents  le 


AÜE 

rapprochaient  jusqu’à  un  certain  point  des 
Insectivores.  (L.  d.) 

ADDUCTEUR  (  Ad  ,  vers;  duclor ,  con¬ 
ducteur).  anat.  —  Nom  de  plusieurs  muscles 
qui  rapprochent  de  l’axe  du  corps  une  par¬ 
tie  qui  en  avait  été  écartée;  ex.  :  adducteur 
de  l'œil ,  adducteur  de  la  cuisse ,  etc.  (C.  n’O.) 

•ABDUCTÛRES  (. Adduco ,  j’amène),  bot. 
cr. — Hedwig  appelait  ainsi  les  pistils  avortés 
qu’on  rencontre  souvent  le  long  ou  au  bas 
de  la  gaine,  d’où  part  le  pédoncule  qui  sup¬ 
porte  la  capsule  dans  les  Mousses.  C’est  ce 
que  M.  Bischoff  désigne  sous  le  nom  d’^r- 
chegones.  Y.  ce  mot.  (C.  M.) 

ADÈLE.  Adela.  ms.  —  G.  de  l’ordre  des 
Lépidoptères,  famille  des  Nocturnes,  tribu 
des  Tinéites ,  établi  par  Latreille  et  que 
nous  caractérisons  ainsi  (  Hist.  natur.  des 
Lépidoptères  de  France  )  :  Palpes  inférieurs 
grêles  ,  cylindriques,  de  la  longueur  de-  la 
tête  et  très  garnis  de  poils.  Trompe  longue. 
Antennes  très  rapprochées  à  leur  base,  très 
longues,  et  se  terminant  en  un  fil  impercep¬ 
tible  dans  les  mâles  ;  dans  les  femelles ,  beau¬ 
coup  plus  courtes  et  garnies  d’écailles  qui 
les  épaississent  dans  une  grande  partie  de 
leur  longueur.  Tête  petite  ,  presque  pyrami¬ 
dale  avec  les  yeux  gros  et  presque  contigus 
dans  les  mâles.  Corselet  ovoïde.  Abdomen 
cylindrique,  court  et  tronqué  dans  les  m⬠
les,  plus  long  et  conique  dans  les  femelles. 
Pattes  postérieures  longues  et  plus  ou  moins 
velues  ,  suivant  les  espèces.  Ailes  supérieu¬ 
res,  elliptiques  ;  ailes  inférieures  plus  cour¬ 
tes  et  ayant  à  peu  près  la  même  forme.  Tou¬ 
tes  les  quatre  garnies  d’une  frange  courte. 

Ce  g.  est  un  démembrement  des  Alucites 
deFabricius,  qui  formaient  un  groupe  assez 
incohérent  ;  ce  dont  cet  auteur  s’est  aperçu 
lui-même,  en  divisant  depuis  ses  Alucites  en 
2  g.,  comme  l’avait  fait  Latreille;  mais,  sans 
tenir  compte  du  travail  de  ce  dernier,  il  con¬ 
serva  le  nom  d ’Alucile  aux  Adèles  de  l’en¬ 
tomologiste  français,  et  imagina  le  nom 
à’Ypsolophe  pour  l’appliquer  aux  espèces 
auxquelles  Latreille  avait  religieusement 
conservé  celui  d 'Alucite.  —  Les  Adèles  sont 
des  Lépidoptères  très  petits,  ornés,  la  plu¬ 
part,  de  couleurs  métalliques  très  brillan¬ 
tes.  Us  se  reconnaissent  au  premier  coup 
d’œil  à  la  longueur  démesurée  de  leurs  an¬ 
tennes  et  à  leur  port  de  friganes.  On  les  ren¬ 
contre  au  printemps  dans  les  bois,  voltigeant 


ADE 


ADE 


119 


en  troupe  autour  des  buissons.  Leurs  che¬ 
nilles,  encore  peu  connues,  vivent  dans  des 
fourreaux  portatifs,  revêtus  extérieurement 
de  fragments  de  feuilles.  —  Un  grand  nom¬ 
bre  d’Adèles  sont  figurées  dans  l’ouvrage 
d’Hubner,  ainsi  que  dans  l’ Histoire  naturelle 
des  Lépidoptères  de  France.  Nous  n’en  ci¬ 
terons  que  deux  :  1°  la  Coquille  d’or  de 
Geoffroy,  qui  eslYAlucita  Degeerellaâc  Fa- 
bricius  ou  l’Adèle  Dégéerelle  de  Latreille  ; 
2°  l’Adèle  Réaumurelle,  Adela  Reaumurella 
de  Latreille,  qui  est  la  Teigne  noire  bronzée 
de  Geoffroy,  ou  Y  Alucila  Reaumurella  de 
Fabricius,  laquelle  sert  de  type  au  g.  dont  il 
s’agit.  (D.) 

ADELÏA  (a^vAoç,  inapparent;  plantes  à 
fleurs  peu  apparentes  ).  bot.  pii.  —  Ce  nom 
a  été  donné  ,  ainsi  que  celui  de  Bernar - 
d/a,  par  P.  Browne  à  un  g.  de  la  famille  des 
Euphorbiacées  ,  ainsi  caractérisé  :  Fleurs 
dioïques;  Calice  5-6-parli,  à  préfloraison 
valvaire  ;  pas  de  corolle.  Dans  les  mâles:  Fi¬ 
lets  nombreux  ,  dressés,  soudés  à  leur  base, 
terminés  chacun  par  une  anthère  globuleuse. 
Dans  les  femelles  :  Ovaire  porté  sur  un  dis¬ 
que  ,  à  3  loges  uniovulées  ,  surmonté  de  3 
courts  stigmates  déchiquetés;  une  capsule  à 
3  coques.  —  On  compte  dans  ce  g.  7  espè¬ 
ces,  presque  toutes  américaines,  mais  la 
plupart  mal  connues.  Ce  sont  des  arbris¬ 
seaux  dont  les  rameaux  se  terminent  quel¬ 
quefois  en  épines.  Leurs  feuilles  sont  alter¬ 
nes,  entières  ou  légèrement  dentelées,  tan¬ 
tôt  glabres  ,  tantôt  couvertes,  ainsi  que  les 
pédoncules  et  les  calices  ,  d’un  duvet  tomen- 
teux,  formé  de  poils  étoilés;  les  fleurs  ac¬ 
compagnées  de  bractées,  axillaires  ou  termi¬ 
nales,  en  épis  ou  en  faisceaux,  quelquefois 
même  solitaires.  (Ad.  J.) 

«A  DEUX  A  (dt&Aoç, obscur).  ins.-G.  de  l’or¬ 
dre  des  Coléoptères  tétramères ,  famille  des 
Xylophages,  établi  par  M. Chevrolat  eîadopté 
parM.  Dejean  (3me  édit,  de  son  Catal.).  Ce  g., 
dont  les  caractères  n’ont  pas  été  publiés,  est 
un  démembrement  de  celui  auquel  Fabri¬ 
cius  a  donné  le  nom  de  Cucujus.  ( V .  ce 
mot.)  M.  Dejean  y  rapporte  4  espèces,  toutes 
de  l’Amérique  ;  nous  ne  citerons  que  VA. 
plana,  de  Cayenne,  qui  est  l’ancien  Cucujus 
planus  de  Fabricius.  (D.) 

*  ADELIUM  (acè/Aoc,  obscur),  ins.  —  G. 
de  l’ordre  des  Coléoptères  hétéromères,  fa¬ 
mille  des  Hélopicns,  établi  par  Kirby  et 


adopté  par  M.  Dejean  (3,ne  édit,  de  son  Ca¬ 
tal.).  Ce  g.  ne  renferme  que  des  espèces  de 
la  Nouv.- Hollande ,  dont  nous  ne  citerons 
que  deux  :  l'A.  caraboïdes  Kirby,  qui  est  la 
même  que  le  Calosoma  porculatum  de  Fabri¬ 
cius,  et  V A.  virescens  Latr.  que  M.  Dejean 
avait  placé  (  1er  catalogue  )  dans  le  genre 
Helops.  —  Les  caractères  du  g.  Adelium  , 
sont,  d’après  Kirby  :  Labre  presque  carré, 
un  peu  échancré.  Lèvre  bifide;  mandibules 
courtes ,  conniventes  au  sommet,  bidentées. 
Mâchoires  découvertes  à  la  hase.  Dernier 
article  des  palpes  maxillaires  très  grand , 
presque  triangulaire  ,  un  peu  aplati.  Palpes 
labiaux  très  courts ,  filiformes;  menton  pres¬ 
que  trapéziforme ,  inégal.  Antennes  filifor¬ 
mes  avec  leur  dernier  article  oblong.  Pro¬ 
thorax  très  court.  Corps  oblong,  aptère.  — 
Ce  g.,  ajoute  Kirby,  a  peu  d’aflini tés  avec 
ceux  de  la  même  tribu;  si  l’on  n’examinait 
pas  attentivement  les  espèces  qui  le  com¬ 
posent,  on  pourrait  renouveler  l’erreur  com¬ 
mise  par  Fabricius ,  en  les  rapportant  aux  g. 
Calosoma  ou  Carabus  ;  cependant  tous  ces 
insectes  sont  hétéromères  et  appartiennent , 
suivant  Kirby,  aux  Ténébrionides.  (D.) 

"ADELIUS  (acJvAoç,  obscur),  ins. — G.  de  la 
famille  des  Ichneumoniens,  de  l’ordre  des  Hy¬ 
ménoptères,  établi  par  Haliday  (Ent.  Mag.) 
et  adopté  par  Wesmael  [Mon.  des  Brac.) , 
ne  différant  des  Microgaster ,  Lat.,  que  par 
un  très  petit  nombre  de  caract.  ;  ce  sont  : 
1°  les  ant.  composées  de  20  articles;  2°  la 
cellule  radicale  incomplète  ;  3°  l’abdomen 
plus  large  et  plus  arrondi.  —  On  ne  connaît 
de  ce  g.  qu’une  seule  espèce,  A.  subfascia- 
tus  Wesm.  [Mon.  des  Br.  p.  68,  pl.  3,  f.  7) 
trouvée  en  France,  en  Belgique  et  en  Angle¬ 
terre.  (Bl.) 

MDELOBOTRYS,  DC.  (a^oç,  obscur, 
Gorpvç,  grappe),  bot.  pii.  —  G.  delà  famille 
des  Mélastomacées,  tribu  des  Rhexiées  de 
M.  De  Candolle,  qui  ( Prodr .  vol.  3,  p  127) 
en  donne  les  caractères  suivants  :  Cal.  inad¬ 
hérent,  subcampanulé  ,  à  5  dents  courtes  et 
obtuses.  Pétales  5,  elliptiques-oblongs.  Éta¬ 
mines  10;  anthères  bifurquées à  la  base  (bi¬ 
valves  au  sommet).  Pistil  inconnu.  Capsule 
quinquévalve;  axe  central  finalement  libre 
et  terminé  par  5  fibres  originairement  en 
communication  avec  le  style.  Graines  incon¬ 
nues. —  Arbuste  grimpant.  Rameaux  cylin¬ 
driques.  Feuilles  cordiformes,  quinquéner- 


120 


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vées,  pétioiées  ,  denticulées  -  spinellcuses. 
Fleurs  blanches  ,  disposées  en  cymes  termi¬ 
nales.  L’unique  espèce  sur  laquelle  se  fonde 
ce  g.  croît  dans  la  Guyane.  (Sp.) 

ADÉLOBRANCHES.  Adelobranchia  (orlV 
loq ,  obscur;  Gody/."**  branchies).  moll.  — 
Ce  nom,  créé  par  M.  Duméril  dans  son  Traité 
d! Histoire  Naturelle ,  aurait  pu  convenir  à 
un  petitgroupe  de  Mollusques;  mais  M.  Du¬ 
méril  ayant  fait  de  ses  Adélobranches  un  or¬ 
dre  dans  lequel  on  rencontre  des  Mollusques 
puimonés  mélangés  avec  des  Mollusques 
branchifères ,  on  a  abandonné  l’ordre  éta¬ 
bli  par  M.  Duméril  et  le  nom  qui  servait  à 
le  désigner.  (Desii.) 

*  ADELOCEPHALA  («Woç,  invisible; 

x£cpocK,  tête),  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Lé¬ 
pidoptères,  famille  des  Nocturnes,  tribu  des 
Bombycites,  établi  parM.  Boisduval,  aux  dé¬ 
pens  du  g.  Bombyx  de  Fabricius,  ayant  pour 
type  le  TL  slygma  du  même  auteur,  del’Àmér. 
septentrionale,  et  qui  a  été  figuré  par  Smith- 
Abbot.  Ses  caractères  principaux  sont  :  Tête 
cachée  et  rétractée  sous  le  thorax  ou  corse¬ 
let;  chenilles  pourvues  de  tentacules  char¬ 
nus.  (D.) 

*  ADEEOCERA  (  a^vjXoç ,  caché;  k/pxç , 
corne),  ins.  — G.  de  Coléoptères  pentamè¬ 
res,  famille  des  Sternoxes,  tribu  des  Élaté- 
rides,  établi  par  Latreille,  mais  sans  indi¬ 
cation  de  caract. ,  et  auquel  il  donne  pour 
type  une  espèce  de  Java  qu’il  rapporte  à 
YElaler  f usons  de  Fabricius.  Il  comprend 
dans  le  même  g.  une  autre  espèce  très  voi¬ 
sine  de  Y E.  marmoratus  du  même  auteur, 
si  ce  n’est  pas  lui;  et  enfin  une  3n,e  espèce 
figurée  par  M.  Guérin  ( Iconographie  du  Ré¬ 
gné  animal ,  Easc.  4,  pl.  12,  fig.  4.),  sous  le 
nom  de  Chabanii.  Ce  g.  ne  figure  pas  dans 
le  dernier  catalogue  de  M.  Dejean.  (D.) 

*ADEE0GÈ1\E.  Adelogenus  (  à<^7)Àoç ,  ca¬ 
ché;  yevoç ,  éléments),  geol.  —  Ce  nom  est 
donné,  par  MM.  Cordier  et  Brongniart,  aux 
roches  résultant  d’un  mélange  de  parties  tel¬ 
lement  fines,  qu’elles  semblent  formées  d’une 
seule  substance ,  ne  présentant  point  les  ca¬ 
ractères  d’un  minéral  connu,  et  dont  par  con¬ 
séquent  la  composition  est  non  apparente  à 
l’œil.  ^  (C.  d’0.) 

*  ADEEOPNEUMONÉS.  Adelopneumona 
(a<$vAoç,  caché;  7tvtv[Awv,  poumon),  moll. — 
Tous  les  Mollusques  qui  respirent  l’air  en 
nature,  et  qui  ont  l’organe  respiratoire  dis¬ 


posé  pour  recevoir  le  contact  de  ce  fluide , 
ont  été  réunis  depuis  long-temps  en  un 
groupe  auquel  chacun  des  classificateurs  a 
donné  un  nom  particulier.  Dans  sa  classifi¬ 
cation  fondée  sur  la  structure  des  Mollus¬ 
ques,  M.  Gray  a  proposé  le  nom  qui  fait  le 
sujet  de  cet  article,  pour  réunir  tous  les 
Mollusques  pulmobranches.  Il  divise  ces 
Mollusques  en  3  s.  ordres,  d’après  les  tenta¬ 
cules  :  1°  Ceux  qui  ont  des  tentacules  rétrac¬ 
tiles  et  qui  sont  terrestres;  ils  correspondent 
aux  familles  des  Limaces  et  des  Limaçons  de 
Lamarck.  2°  Ceux  qui  ont  les  tentacules  con¬ 
tractiles  seulement  et  qui  sont  amphibies  ; 
ce  groupe  correspond  assez  bien  à  celui  des 
Auricules  de  Lamarck.  3°  Enfin  ceux  qui  ont 
les  tentacules  comprimés  et  contractiles  et 
qui  sont  aquatiques  ;  ce  dernier  groupe  re¬ 
présente  la  famille  des  Limnèens  de  Lamarck. 
A  l’article  mollusques  ,  auquel  nous  ren¬ 
voyons,  nous  discuterons  la  valeur  du  groupe 
principal  et  de  ses  subdivisions.  (Desii.) 

*  ADELOFS  (  a<î-/A°ç,  invisible;  o'I ,  œil). 
ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Coléoptères  penta¬ 
mères,  famille  des  Lamellicornes,  tribu  des 
Scarabéides,  établi  par  M.  Dejean  (3me  édit, 
de  son  Calai.)  qui  n’en  a  pas  donné  les  ca¬ 
ractères.  Il  est  fondé  sur  une  seule  espèce 
originaire  de  Carthagène  en  Amérique,  qu’il 
nomme  R.  carinatus.  (D.) 

*ADELOSIA  (oc obscur),  ins. — - 
G.  de  Coléoptères  pentamères,  famille  des 
Carabiques ,  tribu  des  Féroniens  ,  établi 
par  Stephens ,  aux  dépens  du  g.  Ptero- 
stichus  Bonelli,  et  auquel  il  donne  les  carac¬ 
tères  suivants  :  Corps  très  déprimé.  Corselet 
très  rétréci  postérieurement.  Antennes  plu¬ 
tôt  courtes  que  longues.  Palpes  très  grêles. 
—  Il  a  pour  type  le  P.  macer  de  Marsham, 
qui  se  trouve  en  Angleterre.  (D.) 

*ADELOSII\TE.  Adelosina,  A.  d’Orb.  foram. 
— G.  de  Foraminifères,  de  l’ordre  des  Aga- 
thistèques,  familledes  Multiloculidées.  Ceg., 
voisin  dans  l’âge  adulte  des  Quinquélocu- 
lines,  par  le  pelotonnement  de  ses  loges  sur 
5  faces  opposées,  s’en  distingue  par  sa  co¬ 
quille  formée  d’abord  de  grandes  loges  spi¬ 
rales,  arrondies,  comprimées,  pourvues 
d’un  prolongement  au  bout  duquel  est  une 
ouverture  armée  d’une  dent.  —  Nous  con¬ 
naissons  4  espèces  de  ce  g.  dont  2  vivantes 
dans  l’Adriatique  et  2  fossiles  des  terrains  ter¬ 
tiaires  subapennins  de  l’Italie.  (A.  d’O.) 


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121 


*  ADELOSTOMA  (  «Jyi  Xoç  ,  invisible-, 
crrop.a,  bouche).  ins.  —  G.  de  l'ordre  des 
Coléoptères  hétéromères,  famille  des  Méla- 
somes,  tribu  des  Adélostomites.  Ce  g.,  établi 
par  moi  dans  un  Mémoire  inséré  dans  les 
Ann.  de  la  Soc.  Linn.  de  Paris,  1827,  a  été 
adopté  par  Latreille  et  M.  Dejean,  ainsi  que 
par  M.  Solier,  qui  en  a  développé  et  figuré 
les  caractères  ,  tom.  vi  des  Ann.  de  la  Soc. 
Entomol.  de  France,  2me  trimestre,  1837. 
Il  a  pour  type  une  csp.  que  j’ai  appelée 
A.  Sulcalum  et  que  mon  fils  a  trouvée  dans 
les  environs  de  Cadix  en  1824.  Depuis  M.  So¬ 
lier  y  a  réuni  4  autres  espèces,  toutes  décri¬ 
tes  par  lui  dans  les  Annales  précitées,  dont 

t 

une  d’Egypte,  une  du  Sénégal,  et  les  2  au¬ 
tres  dont  il  ignore  la  patrie.  Ce  qui  carac¬ 
térise  principalement  le  g.  qui  nous  occupe, 
c’est  la  petitesse  de  ses  palpes ,  de  sa  lan¬ 
guette  et  de  ses  mâchoires,  cachées  presqu’en 
entier  par  le  menton  ,  de  sorte  que  les  in¬ 
sectes  qui  en  font  partie  paraissent  à  la  vue 
simple  dépourvus  de  bouche.  De  là  le  nom 
générique  d ’Adelostoma  que  je  leur  ai 
donné.  (D.) 

*  ADELOSTOMITES  (  cWyAoç  ,  caché  ; 

aTopca ,  bouche),  ins.  —  Nom  de  la  8me  tri¬ 
bu  établie  par  M.  Solier  dans  sa  famille  des 
Collaptérides ,  qui  correspond  en  partie  à 
celle  des  Mélasomcs  de  Latreille.  M.  Solier 
partage  cette  tribu  en  2  divisions  :  l’une 
composée  des  g.  Eurychora  et  Pogonobasis, 
et  l’autre  ne  comprenant  que  le  g.  Ade- 
lostoma.  La  lre  a  pour  caractères  :  Tergum 
du  prothorax  fortement  dilaté  et  notable¬ 
ment  aminci  latéralement,  avec  le  bord 
antérieur  profondément  échancré  pour  re¬ 
cevoir  la  tête  qui  s’y  enfonce  jusqu’au-delà 
des  yeux;  palpes  en  partie  apparents.  Les 
caractères  de  la  seconde  division  sont  :  Pro¬ 
thorax  caréné  latéralement,  mais  non  dilaté, 
et  tronqué  presque  carrément  dans  la  partie 
antérieure  et  à  sa  base  :  les  angles  antérieurs 
font  cependant  de  chaque  côté  une  petite 
saillie  peu  sensible.  —  Les  Adélostomites  ont 
en  outre  pour  caractères  communs:  Antennes 
de  10  articles  ,  dont  le  dernier  notablement 
plus  gros  que  le  pénultième  et  tronqué  car¬ 
rément  ou  en  forme  d’angle.  (D.) 

*  ADELOTOPUS  (àc ÎvjXoç,  obscur;  to- 
ttoç,  lieu),  ins.  —  G.  de  Coléoptères  pen¬ 
tamères,  famille  des  Gyriniens,  établi  par 
M.  Hope,  qui  lui  donne  pour  caractères:  An- 

T.  I. 


tennes  de  11  articles;  le  1er  très  grand  ;  le 
second  moindre,  arrondi  ;  le  3mc  petit;  les 
autres  formant  une  massue  en  ovale  allongé, 
comprimé.  Tète  petite,  enfoncée  dans  le  pro¬ 
thorax  jusqu’aux  yeux.  Labre  transverse 
avec  le  bord  antérieur  presque  droit  ;  man¬ 
dibules  robustes,  cornées,  convexes  extérieu¬ 
rement,  subaigües  à  l’extrémité,  munies  in¬ 
térieurement  de  2  dents  obluses.  Lobe  in¬ 
terne  des  mâchoires  aigu,  falciforme,  garni 
intérieurement  de  cils  rigides;  lobe  interne 
palpiforme  ,  de  2  articles.  Palpes  maxil¬ 
laires  courts ,  de  4  articles  :  les  3  premiers 
égaux;  le  dernier  ovale,  tronqué.  Menton 
grand,  corné,  fortement  échancré,  avec  une 
dent  obtuse  au  milieu.  Palpes  labiaux  de  3 
articles  :  le  1er,  puis  le  second,  un  peu  plus 
grands,  !e3me  très  grand,  tronqué.  Corps  pe¬ 
tit,  oblong,  arrondi  extérieurement  et  pos¬ 
térieurement.  Prothorax  conique,  fortement 
fléchi  sur  les  côtés,  brusquement  tronqué 
antérieurement  ,  la  partie  postérieure  éga¬ 
lant  la  longueur  des  élytres..  Prosternum 
aigu,  prolongé  entre  les  pieds  postérieurs; 
piedscourts  ;  cuisses  renflées,  recevant  dans 
un  sillon  la  base  des  tibias.  Tarses  simples, 
de  5  articles ,  qui  égalent  ensemble  la  lon¬ 
gueur  des  tibias.  Ongles  droits.  —  Ce  g.  est 
fondé  sur  une  espèce  de  la  Nouv.-Hollande, 
nommée  par  l’auteur  :  A.  Gyrinoides  et  fi¬ 
gurée  dans  le  ter  vol.  des  Transactions  de 
la  Soc.  eniom .  de  Londres  pouf  1834,  pl.  1, 
fig.l.  (D.) 

*  ADELPHE S  (  ûcâfd.cpoç,  frère),  bot.  ph. 
—  Se  dit  des  étamines  réunies  en  certain 
nombre  sur  un  ou  plusieurs  androphores; 
de  là  les  épithètes  de  monadelphes ,  diadel- 
phes ,  triadelphes ,  etc.  ,  pour  exprimer  com¬ 
bien  les  étamines  forment  de  faisceaux  ou 
androphores  divers.  V.  ces  mots,  et  adel- 

PHIE  ,  ANDROPHORE.  (C.  L.) 

ADELPMIE  ( à<M<poc,  frère),  bot.  pii.  — 
Réunion  de  plusieurs  étamines  sur  un  sup¬ 
port  commun ,  auquel  M.  de  Mirbel  a  donné 
le  nom  d ’Androphore.  Lorsque  ce  support 
est  unique,  la  réunion  des  étamines  prend 
le  nom  d  a  Monadelphie;  lorsqu’il  est  double, 
elle  prend  celui  de  Diadelphie ;  triple  ,  celui 
de  Triadelphie ,  etc.  Cette  disposition  des 
étamines  a  fourni  à  Linné  3  classes  de  son 
Système  sexuel  :  monadelpiiie,  diadelphie, 

POLYADELPIIIE,  etc.  (C.  L.) 

*  ADELPHII9  (  à&Vs  »  frère),  ins.  — 

8* 


122 


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ADE 


G.  de  l’ordre  des  Coléoptères  hétéromères , 
famille  des  Hëlopiens ,  établi  par  M.  De- 
jean  (Calai.  3e  édit.),  qui  n’en  a  point 
donné  les  caractères.  Ce  g.,  qu’il  place  im¬ 
médiatement  avant  YHelops,  se  compose 
de  10  espèces,  dont  3  de  l’Amérique  bo¬ 
réale,  une  de  la  Guinée,  5  du  Sénégal  et  2  de 
Madagascar.  Nous  ne  citerons  qu’une  de  ces 
dernières,  YAdelp.  Crœsus  de  M.  Dupont. 

(D.) 

*  ADELUS  (oMoç,  invisible),  ras.— 

G.  de  l’ordre  des  Coléoptères  tétramères, 
famille  des  Curculionites,  tribu  des  Erirhi- 
nides,  établi  par  Schœnherr,  qui  lui  donne 
pour  caractères  :  Antennes  médiocres ,  min¬ 
ces  ,  terminées  en  massue  courbe  ;  leur  fu- 
eicule  de  G  articles  :  le  1er  épais  ;  le  2me  très 
brièvement  obconique;  les  autres  plus  courts, 
perfoliés,  resserrés,  et  s’élargissant  graduel¬ 
lement  ;  massue  brièvement  ovale.  Pros¬ 
tré  peu  long,  peu  fort,  cylindrique,  arqué. 
Tête  allongée  postérieurement.  Yeux  ronds, 
peu  saillants.  Prothorax  oblong,  tronqué  à 
la  base  et  au  sommet ,  légèrement  arrondi 
sur  les  côtés,  plus  étroit  antérieurement.  Ely- 
tres  oblongues-ovales,  avec  les  angles  hu¬ 
méraux  obtus;  extrémité  ovale,  nue,  oblon- 
gue,  arrondie  — Ce  g.,  non  adopté  par  M.  De- 
jean,  est  fondé  sur  une  seule  espèce  que 
l’auteur  nomme  A.  Cupreus  et  qui  a  un  peu 
le  fades  d’un  Apion.  (D.) 

*  ÂDEMON  (à&îpov,  triste),  ras.— G.  de 

Sa  fam.  des  Ichneumoniens,  de  l’ordre  des  Hy¬ 
ménoptères,  établi  par  Haliday ,  aux  dépens 
du  g.  lîogas  de  Nees  von  Esenbeck  et  adopté 
par  Westwood  ( Synops .  ofthe  gen.  Br.  Ins.)-, 
ses  caract.  principaux  sont  tirés  de  l’abdo¬ 
men  dont  les  2me  et  3me  segments  sont  tra¬ 
versés  par  un  sillon  ,  et  des  ailes,  qui  sont 
pourvues  de  3  cellules  cubitales  et  d’une  ra¬ 
diale  incomplète.  —  On  ne  connaît  de  ce  g. 
que  quelques  esp.  européennes;  celle  que 
l’on  en  peut  considérer  comme  le  type,  est 
VA.  decrescens  Haï.  Westw.  ( Rogas  decres- 
cens  de  Nees  von  Esenbeck  Berl.  Mag. 
lom.b ,  tab.fig.  10).  (Bl.) 

*  ADENACAMT1IÏJS  (ûtôvfv ,  evoç,  glande; 
a xav^oç,  acanthe),  bot.  pii.  — G.  de  la  fam. 
des  Acanthacées,  tribu  dcsEchmatacanthées, 
Nees,  s.-tribu  des  Ruelliées,  DC,  fondé  par 
Nees  ab  Esenbeck  (in  Wall.  Plant.  Asiat. 
rar.  ni.)  qui  lui  assigne  les  caractères  sui¬ 
vants  :  Calice  triparti,  à  segments  postérieurs 


trifldes.  Corolle  hypogyne ,  infondibulifor- 
me ,  à  limbe  presque  égal ,  quinquéfide  ,  à 
divisions  obtuses.  Etamines  4,  incluses,  di- 
dynames  ,  insérées  au  tube  de  la  corolle  ; 
anthères  bilocuiaires,  ovales,  grandes,  à  lo- 
gettes  parallèles.  Ovaire  büoculaire,  à  loges 
biovulées;  ovules  comprimés.  Style? —  Ce 
g.,  encore  peu  connu,  ne  se  compose  que 
d’une  seule  plante  herbacée,  à  tige  dressée  , 
noueuse,  à  rameaux  opposés,  grêles,  por¬ 
tant  des  feuilles  opposées,  inégales,  courte- 
ment  pétiolées ,  oblongues-lancéolées ,  acu- 
minées,  sinuées-dentées,  glabres,  couvertes 
sur  les  2  faces  de  points  glanduleux.  L’inflo¬ 
rescence  de  cette  plante,  trouvée  dans  l’em¬ 
pire  Birman,  est  disposée  en  un  épi  termi¬ 
nal  (long  d’un  pouce)  muni  de  bractées  her¬ 
bacées,  opposées,  et  de  bractéoles  à  peu  près 
semblables.  (C.  L.) 

*  ADENACHÆNA  ( à&jv  ,  cvoç,  glande; 
à  priv.;  xatvtû,  je  m’entr’ouvre;  le  fruit  estin- 
déhiscent).  bot.  pii.  —  G.  de  la  famille  des 
composées-Sénécionidées  ,  s.-tribu  des  An- 
théraidées ,  division  des  Chrysanthémées  , 
fondé  par  M.  De  Candolle,  qui  lui  assigne 
les  caractères  suivants  (  Prodr.  vi,  49)  :  Ca¬ 
pitule  multiflore  hétérogame  ;  fleurs  du 
rayon  imisériées,  ligulées,  femelles;  celles 
du  disque  hermaphrodites.  Involucre  bi- 
tri— sérié  ;  squames  presque  égales,  linéai¬ 
res— lancéolées  ,  plus  courtes  que  le  disque  ; 
les  internes  obtusiuscules.  Réceptacle  plan, 
convexe  ,  légèrement  papilleux,  devenant 
quelquefois  subglobuleux.  Corolles  du  rayon 
ligulées;  celles  du  disque  tubuleuses;  tube 
cylindracé;  limbe  4-5-fide.  Anthères  écau- 
dées.  Stigmates  exappendiculés.  Akènes  con¬ 
formes,  cylindriques,  obtus,  couverts  de 
granules  glanduleux.  Aigrette  nulle. — M.  De 
Candolle  ( loc .  cit.  )  divise  ce  g.  en  2  sections, 
sous  les  noms  de  Leucanthêmoïdes  et  d ’Eu- 
morphoïdes,  caractérisées  principalement  par 
le  nombre  des  fleurs  du  disque  (30  environ 
dansla  lie,  et  12-15  dans!a2mc  ).Ce  sont  des 
plantes  suffrutiqueuses ,  dressées  ,  glabres  , 
rameuses,  à  feuilles  alternes,  rigidules,  tri¬ 
fldes,  munies  de  chaque  côté  d’une  grande 
dent.  Les  capitules,  à  rayon  blanc,  réfléchi, 
rappellent  ceux  de  la  Matricaire.  Ce  g.  est 
intermédiaire  entre  les  g.  Leucanlhemam  et 
Matricaria;  il  diffère  du  premier  par  le  tube 
cylindrique  de  la  corolle,  du  second  par  ses 
akènes  non  anguleux ,  et  de  tous  deux  par 


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123 


ses  fruits  recouverts  de  papilles  glanduleu¬ 
ses.  Il  renferme  3  ou  4  espèces ,  appartenant 
à  l’Afrique  centrale.  (G.  L.) 

ADENAIMDRA  (àWv ,  /voç,  glande  ;  àvv?p, 
àvSpéç,  mâle.  Plante  dont  les  organes  m⬠
les  sont  munis  d’une  glande),  bot.  pii. — G. 
appartenant  aux  Diosmées  du  Cap, le  même 
que  le  Glandulifolia  de  Wendland père,  que 
l’ Ockia  et  l’ Okenia  de  Dietrich et  ainsi  ca¬ 
ractérisé  :  Calice  5-parti,  ponctué,  au  fond 
duquel  est  accolé  un  disque  dont  le  bord 
supérieur  libre  porte  les  étamines.  Pétales  6, 
plus  longs  que  le  calice,  courtement  onguicu¬ 
lés,  ouverts  ;  10  filets  velus  :  les  5  opposés  aux 
pétales,  stériles  et  portant  à  leur  sommet,  au 
lieu  d’anthères ,  une  glande  globuleuse  ou 
concave;  les  5  autres  alternes,  plus  courts, 
terminés  chacun  par  une  anthère  grande  et 
ovoïde  que  surmonte  une  glande  pédicellée , 
d’abord  dressée  et  plus  tard  réfléchie.  Style 
plus  court  que  le  calice,  élargi  à  son  extrémité 
en  un  stigmate  à  6  lobes.  Ovaires  5,  soudés 
entre  eux  par  leurs  faces  internes,  couverts, 
surtout  supérieurement,  de  glandes  stipitées, 
contenant  chacun  2  ovules  collatéraux.  Fruit 
à  5  coques. — Onze  espèces,  originairesdu  Cap 
de  Bonne-Espérance ,  peuvent  se  distribuer 
en  2  sections  caractérisées ,  l’une  par  des 
fleurs  presque  sessiles  et  par  les  glandes  ter¬ 
minales  des  anthères,  en  forme  de  cuillère; 
l’autre  par  des  pédoncules  plus  longs  et  par 
des  glandes  en  forme  de  boule.  Ce  sont  des 
arbrisseaux  à  feuilles  éparses  ou  plus  rare¬ 
ment  opposées,  planes , coriaces,  criblées  de 
points  glanduleux  qui  dessinent,  sur  leurs 
bords,  comme  de  petites  crénelures ,  portées 
sur  un  court  pétiole  muni  de  2  glandes  à  sa 
base.  Les  fleurs,  de  couleur  blanche,  de  cou¬ 
leur  de  chair  ou  rougeâtre,  sont  assez  grandes, 
solitaires  à  l’extrémité  des  rameaux  qui  se 
divisent  quelquefois  en  manière  d’ombelle, 
et  souvent  accompagnées  de  2  bractées  op¬ 
posées.  .  (Ad.  J.) 

ADEIVANTHERA ,  L.  (à&îv ,  /voç,  glande; 
àvGvjpa  ,  fleurie  ;  d’àvôvjpoç  par  extension  : 
anthère  ).  bot.  pu.  —  G.  de  la  famille  des 
Légumineuses  ,  sous-ordre  des  Mimosées. 
M.  Kunth  lui  assigne  les  caractères  suivants 
(  Nov .  Gen.  el  Spec.  vol.  6,  p.  310.)  :  Calice 
cupuliforme,  à  5  dents  peu  marquées.  Pétales 
5,  égaux,  hypogynes.  Étamines  dont  5  (op¬ 
posées  aux  pétales)  plus  courtes;  filets  libres; 
anthères  suborbiculaires ,  couronnées  par 


une  glandule  stipitée.  Ovaire  non  stipité, 
linéaire,  pluri-ovulé.  Style  long.  Stigmate 
simple.  Légume  très  long,  comprimé,  mem- 
branacé,  torulcux,  uni-loculaire ,  bi-valve, 
8-12-sperme.  Graines  éloignées,  lenticulai¬ 
res;  tégument  écarlate,  dur,  crustacé. — 
Arbres  incrmcs.  Feuilles  bi-pennées.  Fleurs 
en  épis  axillaires  ou  terminaux.  Les  Adé- 
nanlhères  se  cultivent,  dans  la  zone  équa¬ 
toriale,  comme  arbres  d’agrément;  leurs 
graines,  qui  sont  d’un  beau  rouge  de  co¬ 
rail,  servent  à  faire  des  colliers  et  autres  ob¬ 
jets  de  parure.  On  en  connaît  4  espèces. 

(Sp.) 

ADEAAATnOS  (  à<$/v  ,  glande  ;  à'vQoç  , 
fleur  ).  bot.  pu.  —  G.  de  la  famille  des  Pro- 
téacées,  R.  Br.  (Protées,  Juss.),  s.-ordre  des 
Nueamentacées,  Endl.,  tribu  des  Protéinées  , 
fondé  par  Labillardière  (  Nov.  Holl.  1  ,  28 , 
t.  30 ,  38  ) ,  adopté  par  R.  Brown  (  Linn. 
Trans.  x,  151.  et  Prodr.  367,  etc.)  et  ainsi 
caractérisé  :  Invol.  4-8-phylle,  uniflore.  Pé- 
rigorie  quadrifide  ,  circoncis  à  la  base.  Eta¬ 
mines  4 ,  insérées  dans  chaque  cavité  api- 
cillaire  des  divisions  périgonales.  Squamu- 
les  4 ,  hypogynes ,  adnées  à  la  base  persis¬ 
tante  du  périgone.  Ovaire  uniloculaire,  uni- 
ovulé.  Style  filiforme,  dépassant  le  périgone  ; 
Stigmate  vertical.  Noix  renflée,  sessile,  mo¬ 
nosperme. — Ce  g. renferme  4  ou  5  arbrisseaux , 
trouvés  dans  la  partie  S.-O.  delà  Nouv.-Hol- 
lande,  et  distingués  par  des  feuilles  éparses, 
indivises  ou  trifides ,  par  des  fleurs  rouge⬠
tres,  renfermées  dans  desinvolucres  axillai¬ 
res,  solitaires,  ou  plus  rarement  par  des  fleurs 
jaunâtres  dans  des  involucres  terminaux  sub¬ 
agrégés.  Le  fruit  est  entouré  à  sa  base  de  4 
glandes  squamîformes.  Labillardière  [Loc. 
cit .)  en  a  figuré  3.  (C.  L.) 

*  ADENARIA,  Kunth  (àd\(v,  /voç,  glande). 
bot.  pii.  —  G.  de  la  famille  des  Lythra- 
riées,  tribu  des  Salicariées,  DC. — M.  Kunth 
[Nov.  Gen.  el  Spec.  vol.  6,  p.  185)  en 
trace  ainsi  les  caractères  :  Tube  calicinal 
turbiné  -  campanulé;  limbe  à  4  ou  5  lobes 
égaux.  Pétales  4  ou  5,  égaux,  onguiculés, 

r 

insérés  entre  les  lobes  calicinaux.  Etamines 
8  ou  10,  uni-sériées,  saillantes,  insérées  un 
peu  au-dessus  de  la  base  du  calice.  Filets 
libres.  Anthères  dorsifixes,  latéralement  dé¬ 
hiscentes,  suborbiculaires.  Ovaire  stipité, 
biloculaire,  multi- ovulé.  Style  terminal, 
inclus,  persistant;  stigmate  bilobé.  Péri- 


124 


ADE 


carpe  (indéhiscent?)  globuleux,  en  partie 
recouvert  par  le  calice,  mucroné,  membra¬ 
neux,  polysperme.  Graines  cunéiformes- 
obovées,  anguleuses,  attachées  à  un  pla¬ 
centaire  central  subglobulcux.  —  Arbres 
inermes.  Feuilles  opposées ,  très  entières , 
parsemées  en  dessous  (ainsi  que  le  calice,  la 
corolle  et  le  pistil)  de  glandules  ponctifor- 
mes.  Fleurs  blanches,  disposées  en  ombel¬ 
les;  pédoncules  axillaires,  opposés.  Ce  g., 
dont  on  connaît  aujourd’hui  4  espèces,  ap¬ 
partient  à  l’Amér.  équatoriale.  (Sp.) 

*  ADEAARIUM,  Rafin.  (à&j'v,  «Voç , 
glande  ).  bot.  pii.  —  Syn.  du  g,  Eonckenya , 
Ehrh.  (non  Willd.).  (Sp.) 

*ADEMA  (à&/v,  glande;  ou  ade:xy  nom 
prétendu  de  cette  plante  chez  les  Arabes)., 
bot.  ph.  —  Dénomination  imposée  par  Fors- 
kahl  (  Fl.  Ægypt,  ) ,  à  un  arbrisseau  qu’il 
trouva  en  Arabie,  et  qu’il  caractérisa  d’une 
manière  trop  vague ,  pour  qu’on  puisse  au¬ 
jourd’hui  le  rapporter  avec  certitude  à  l’une 
des  familles  naturelles,  d’autant  plus  qu’il 
ne  paraît  pas  avoir  été  retrouvé.  Suivant  cet 
auteur,  les  jeunes  pousses  de  cet  arbrisseau, 
réduites  en  poudre,  sont  très  vénéneuses t 
et  ont  pour  antidote  certain  le  Câprier 
épineux  ( Capparis  spinosa  L.).  (C.  L.). 

«ÂBEMIIÆMA,  Blume  (à^v, /voç,  glande; 
,  sécrétion),  bot.  ph.  —  G.  appartenant, 
soit  à  la  famille  des  Rosacées,  soit  à  celle 
des  Cunoniacées.  Il  a,  dit  M.  Blume,  le 
port  des  Rosacées  ;  mais  ses  graines  péri- 
spermées  semblent  le  rapprocher  davantage 
des  Cunoniacées.  M.  Lindley  le  met  parmi 
les  g.  non  classés  et  incomplètement  connus; 
M.  Don  (  Gen.  Syst.  n ,  p.  522)  pense  qu’il 
diffère  à  peine  des  JSfeillia  (  de  la  fam.  des 
Rosacées-Spiréacées ).  Quoi  qu’il  en  soit, 
voici  les  caract.  que  lui  assigne  M.  Blume 
(. Bijdr.xYii ,  p.  1120):  Cal.  campanuîé,  inad¬ 
hérent  ,  5-fide,  persistant,  parsemé  à  la 
surface  externe  de  poils  glandulifères.  Pé¬ 
tales  5 ,  petits  ,  insérés  à  la  gorge  du  calice. 
Étam.  en  nombre  indéfini ,  ayant  même  in¬ 
sertion  que  les  pétales.  Ovaire  1-loculaire , 
pluri-ovulé.  Style  indivisé;  stigm.  pelté. 
Péricarpe  folliculaire,  8-12-sperme,  rostre 
par  le  style,  latéralement  déhiscent,  re¬ 
couvert  par  le  calice.  Graines  bisériées,  at¬ 
tachées  a  la  suture,  1-costées,  périsper- 
rnées.  —  Arbrisseau  sarmenteux ,  ayant  le 
port  des  llubus.  Fleurs  en  panicules  termi- 


ADE 

naîes.  Une  seule  espèce,  indigène  de  Java. 

(Sp.) 

*  ABEAÎUM  (  Iden,  nom  de  cette  plante 
chez  les  Arabes),  bot.  pii. — G.  de  la  famille 
des  Apocynacées,  Lindl.,  tribu  des  Apocy- 
nées  vraies,  s.-tribu  des  Echitées,  proposé  par 
Roemer  et  Schultes  {Syst.  iv,  p.  35),  qui 
en  circonscrivent  ainsi  les  caractères  :  Calice 
quinqué-parti,  à  divisions  lancéolées.  Tube 
de  la  corolle  rétréci  à  sa  base,  s’élargissant 
ensuite,  pubescent,  marqué  intérieurement 
de  5  lignes  longitudinales,  velues  ;  segments 
du  limbe  arrondis.  Filaments  des  étamines 
très  courts ,  insérés  sur  la  partie  rétrécie 
du  tube.  Anthères  sagittées,  cohérentes  su¬ 
périeurement  avec  le  stigmate,  et  portant 
au  sommet  une  soie  hérissée,  de  la  longueur 
de  la  corolle.  Ovaires  2,  globuleux.  Style 
unique,  de  la  longueur  des  anthères.  Stig¬ 
mate  eapité,  bidenté  au  sommet,  quinqué- 
denté  latéralement.  —  Ce  g.  ne  renferme 
encore  qu’une  seule  esp.,  le  lYerium  obesum 
Forsk. ,  qui  avait  déjà  été  indiquée  par 
R.  Brown  comme  ne  devant  plus  faire  par¬ 
tie  du  g.  Dïerium .  C’est  une  plante  indigène 
en  Arabie,  à  souche  molle,  produisant  un 
bulbe  épigé  de  la  grosseur  d’une  tête  hu¬ 
maine  ,  à  rameaux  ligneux,  garnis  de  feuil¬ 
les  éparses  ,  rapprochées  au  sommet  des 
tiges ,  oblongues,  resserrées  à  la  base,  mu- 
cronées ,  toraenteuses ,  velues  en-dessous , 
munies  de  soies  roides  dans  les  aisselles  ;  à 
inflorescence  en  corymbcs  terminaux,  multi- 
flores.  Ce  g.  paraît  devoir  être  adopté. (C.  L.) 

*  ADE AT ÛB A  SIU M ,  Presl.  (  àovjv ,  /voç  y 

glande;  ScHaiç,  base),  bot.  ph.  —  G.  de  la 
famille  des  Homalinées  ou  Flomaliacées. 
M.  Près!  ( Syntb .  Bot.  vol.  î.  p.  36)  lui  assi¬ 
gne  les  caractères  suivants  :  Calice  4-parti; 
les  2  sépales  intérieurs  (pétales,  en  adop¬ 
tant  la  manière  de  voir  de  M.  Lindley)  plus 
étroits.  Etamines  au  nombre  de  36,  4-sé- 
riées,  libres.  Ovaire  4-loculaire,  multi- 
ovulé,  inséré  sur  un  disque  annulaire ,  de 
substance  glanduleuse.  Styles  4 ,  subulés , 
étalés.  Raie  4-loculaire,  oîigosperme. — Ar¬ 
brisseaux  à  rameaux  et  à  feuilles  tantôt  al¬ 
ternes,  tantôt  opposés,  tantôt  verticillés.  Sti¬ 
pules  sétacées,  caduques.  Fleurs  axillaires, 
fasciculées. — L’auteur  de  ce  g.  n’en  signale 
qu’une  seule  espèce,  qui  habite  l’Amér.  mé¬ 
ridionale.  (Sp.) 

*ADENOCALYX,  Bcrtero  (  à&jv,  /voç  , 


ADE 


ADE 


125 


glande  ;  xa>vf ,  bouton  de  fleur  ).  bot.  pii.  — 
Double  emploi  du  g.  Coulteria,  Kunth. 

(  Sp.  ) 

A I)É\()C  ARl’K.  Adenocarpus ,  DC.  (ocAvjv  > 
évoç,  glande;  xapnoç,  fruit),  bot.  pii. — G.  de 
la  fam.  des  Légumineuses,  s. -ordre  des  Pa- 
pilionacées,  tribu  des  Génistées,  DC. — M.Dc 
Candolle  (  Flor.  Franc.  Suppl,  p.  549,  et 
Prodr.  vol.  3,  p.  158  )  assigne  à  ce  g.  les  ca¬ 
ractères  suivants  :  Calice  obconique  ,  bila- 
bié  ,  souvent  glanduleux  ;  lèvre  supérieure 
bipartie;  lèvre  inférieure  plus  longue,  tri— 
fide.  Carène  obtuse,  recouvrant  les  organes 
sexuels.  Etamines  monadelphes.  Légume 
oblong,  comprimé,  couvert  de  glandules 
stipitées.  —  Arbrisseaux.  Feuilles  trifolio- 
lées;  folioles  souvent  condupliquées.  Grap¬ 
pes  terminales.  Fleurs  jaunes.  Pédicelles 
bractéolés.  —  Ce  g.,  extrêmement  voisin  des 
Cytises,  renferme  7  ou  8  espèces  qui  habi¬ 
tent  la  région  méditerranéenne  et  les  Cana¬ 
ries.  (Sp.) 

*  ADEXOGAULOX  (  à&jv ,  évoç,  glande  ; 
xavitoç ,  tige  ).  bot.  ph.  —  M.  Lessing  a 
donné  ce  nom  à  une  plante  originaire  du 
Chili  et  appartenant  à  la  famille  des  Compo¬ 
sées,  tribu  des  Eupatoriées.  Elle  a  pour  ca¬ 
ractères  de  présenter  des  capitules  pourvus 
de  9-10  fleurs  tubuleuses  de  2  sortes,  divi¬ 
sées  supérieurement  en  4-5  dents;  celles 
du  rayon,  au  nombre  de  5,  sont  femelles, 
tandis  que  les  4  ou  5  autres  qui  occupent  le 
centre  du  capitule  sont  mâles.  L’involucre 
est  formé  par  un  seul  rang  d’écailles  qui  se 
réfléchissent  à  la  maturité.  Le  réceptacle  est 
nu  ;  les  fruits  dépourvus  d’aigrettes  sont 
oblongs- obovés  et  munis  au  sommet  de 
glandes  stipitées.  — On  connaît  2  espèces  du 
g.  Adenocaulon ,  l’une  du  Chili,  sur  laquelle 
le  g.  a  été  établi;  l’autre  rapportée  de  la  côte 
N.-O.  de  l’Amér.  septentrionale,  des  envi¬ 
rons  du  fort  Vancouver,  par  le  52°  N. 

(J.  D.) 

*  ÂDENOCREP’ïS  (  à'Ivîv  ,  évoç,  glande; 
xpvjirtç ,  base  ;  fleur  à  réceptacle  glandu¬ 
leux).  bot.  pii.  —  M.  Blume  a  établi  ce  g. 
de  la  fam.  des  Euphorbiacées,  qu’il  carac¬ 
térise  ainsi  :  Fleurs  dioïques  ;  calice  profon¬ 
dément  quadriparti  ;  pas  de  corolle.  Dans  les 
mâles  :  6  filets  libres,  dressés  ,  terminés 
par  des  anthères  didymes  et  introrses,  in¬ 
sérés  sous  un  rudiment  de  pistil  central  et 
cyathiforme,  alternant  avec  autant  de  glan¬ 


des.  Dans  les  femelles:  un  ovaire  globuleux 
à  2  loges  biovulées;  un  stigmate  simple  et 
sessile,  obtus,  velu.  Le  fruit  n’a  pas  été  ob¬ 
servé.  —  La  seule  espèce  connue  est  un  ar¬ 
bre  de  Java,  haut  de  40  pieds,  à  feuilles  al¬ 
ternes,  oblongues,  obscurément  crénelées, 
glabres,  accompagnées  de  2  petites  stipules 
caduques.  Ses  fleurs  courtement  pédicellées 
se  rapprochent  en  général  3  par  3  sur  des 
grappes  axillaires.  (Ad.  J.) 

*  ADENOCYCLUS  (Wo  évoç,  glande; 
xvxàoç,  cercle),  bot.  pii.  —  Lessing  a  désigné 
sous  ce  nom  un  g.  de  plantes  appartenant 
aux  Composées ,  section  des  Vernoniées.  Il 
a  pour  caractères,  d’offrir  des  capitules  uni- 
flores,  des  involucres  assez  petits,  oblongs  ou 
cylindracés,  formés  d’écailles  fortement  im¬ 
briquées,  coriaces,  sèches,  paléacées,  uni- 
nervées  ;  celles  de  l’intérieur  presque  linéai¬ 
res.  Le  réceptacle  punctiforme.  La  corolle  est 
régulière,  a  tube  profondément  divisé  en  5 
lobes,  plus  courts  cependant  que  la  portion 
entière.  Les  filets  des  étamines  sont  lisses. 
Le  fruit  court,  obconique,  sillonné,  glabre 
et  dépourvu  d’aigrette,  est  couronné  par  un 
disque  épigyne  ,  charnu  et  légèrement  on¬ 
dulé  sur  le  contour.  —  L ’Adenocyclus  est  un 
arbrisseau  originaire  de  i’île  de  la  Trinité, 
dont  les  rameaux,  munis  de  feuilles  alter¬ 
nes,  ovales -oblongues  et  acuminées,  sont 
terminés  par  des  corymbes  plusieurs  fois  di- 
chotomes.  (J.  D.) 

"ADENODUS,  Loureir.  (  àc f/;v,  évoç,  glande; 
oSovç ,  dent),  bot.  pii. — Suivant  M.  De  Can¬ 
dolle  ,  c’est  un  double  emploi  du  g.  Flœo- 
carpas,  L.  (Sp.) 

*  ADEX  OGR  AMM  A,  Reichenb.  fa^v,  évoç, 
glande;  ypau.A ,  ligne),  bot.  pii.  —  G.  de  la 
famille  des  Portulacacées,  tribu  des  Steudé- 
liées,  Reich.;  M.  Rcichenbach  (. Horl .  Bol.  sub 
tab.  109  )  en  donne  les  caractères  suivants  : 
Cal.  pétaloïde,  non-persistant,  à  5  sépales 
striés.  Corolle  nulle.  Etamines  au  nombre 
de  5,  alternes  avec  les  sépales,  insérées  au 
fond  du  calice.  Péricarpe  oblong  ,  compri  ¬ 
mé,  monosperme,  indéhiscent,  glanduleux 
aux  bords,  gibbeux  de  chaque  côté  à  la  base. 
Embryon  renversé,  curviligne.  —  Herbe  an¬ 
nuelle,  ayant  le  port  des  Pharnaceum.  Feuil¬ 
les  verticillées.  Fleurs  petites.  Ce  g.  n’est 
constitué  que  par  une  seule  espèce.  (Sp.) 

* ADENOIiEPIS ,  Less.  (à<Wv,cvoç,  glande; 
Wtç,  écaille),  bot.  pii.  — G.  de  plantes  de  la 


126 


ADE 


AME 


fam.  des  Composées,  tribu  des  Sénécionées  et 
originaire  des  îles  Sandwich.  Ses  caracL  sont 
d’avoir  des  capitules  pluriflores,  hétéroga- 
mes  ;  les  fleurs  du  rayon,  au  nombre  de  4  en¬ 
viron,  sont  neutres,  à  ligules  subelliptiqucs, 
échancrées;  celles  du  disque  tubuleuses,  her¬ 
maphrodites,  à  limbe  renflé  à  la  base  et  di¬ 
visé  en  5  dents.  Le  réceptacle  est  plan,  brac- 
téolé.  Les  anthères  dépassent  la  corolle;  les 
fruits,  tous  semblables  entre  eux,  sont  pres¬ 
que  triangulaires  -  obeomprimés ,  dépour¬ 
vus  d’ailes,  légèrement  atténués  au  sommet 
en  forme  de  bec  ,  et  manquent  d’aigrette  ; 
ceux  du  disque  sont  souvent  linéaires  par 
avortement.  La  seule  espèce  de  ce  g.  a  été 
rapportée  d’O-Wahou  par  de  Chamisso. 

(J.  D.) 

*  ADENOLINUM ,  Reichb.  (  à^'v,  /voÇj 
glande;  L'vov ,  lin),  bot.  ph.  —  M.  Reichen- 
bach  (Syst.  Nat.  p.  307)  donne  ce  nom  à  un 
g.  qu’il  fonde  sur  plusieurs  espèces  de  Li- 
num  des  auteurs  [L.  austriacum ,  perenne  et 
espèces  voisines);  mais  il  n’en  expose  point 
les  caractères.  (Sp.) 

*ADE\0\C0S  (à<îy)v,  glande;  oyxoç,  corpus¬ 
cule).  bot.  pii. — G.  de  la  fam.  des  Orchidées, 
établi  par  M.Blume  (. Bijd . ,  381) ,  adopté  par 
M.  Lindley  et  placé  dans  la  tribu  des  Van- 
dées.  Il  se  compose  d’une  seule  espèce  (  A .  vi- 
rens  Bl.).  C’est  une  plante  parasite  excessive¬ 
ment  petite  qui  croît  dans  les  forêts  de  l’île 
de  Java.  Ses  tiges  simples  portent  des  feuilles 
étroites,  linéaires,  aigües,  distiques,  creu¬ 
sées  en  gouttière  en  dessus;  des  pédoncules 
solitaires,  opposés  aux  feuilles  et  terminés  par 
un  petit  nombre  de  fleurs  vertes  et  sessiles. 
Les  divisions  calicinales  sont  presque  égales 
et  dressées;  le  labclle  concave,  charnu,  éga¬ 
lement  dressé,  glanduleux  à  sa  face  supé¬ 
rieure  et  entier.  Le  gynostème  court  se  ter¬ 
mine  par  une  anthère  presque  bi-loculaire, 
contenant  4  masses  polliniques  globuleuses, 
un  peu  comprimées,  avec  une  caudicule 
courte  qui  s’insère  sur  un  rétinacle  pelté. 

(A.  R.) 

*ADE]\(MEMA  (à^'v,  evoç,  glande;  v%a, 
blâment),  bot.  pii.  —  G.  de  la  famille  des 
Alsinacées,  fondé  par  Bunge  ,  indiqué  par 
Lindley  (  New  syst.  of  Bot.  ),  et  dont  les  ca- 
ract.  ne  nous  paraissent  pas  avoir  été  pu¬ 
bliés.  (C.  L.) 

•ADENOPELTIS  (à<Mv,  /vo5,  glande;  WA- 
t  vj,  bouclier;  planté  à  bractées  accompagnées 


de  2  glandes  peltées).  bot.  pii. — G.  de  la  fam. 
des  Euphorbiacées  que  distinguent  les  ca- 
ract.  suivants  :  Fleurs  monoïques  amentifor- 
mes;  pas  de  calice.  Les  mâles  consistent  en 
2  étamines  dont  les  blets  se  soudent  infé¬ 
rieurement  en  un  seul  articulé  à  sa  base;  les 
femelles  en  un  ovaire  à  3  loges  biovulées, 
surmonté  de  3  styles  simples,  réfléchis,  et  qui 
devient  une  capsule  a  3  coques. — Ce  g.  a  été 
formé  d’après  un  arbrisseau  connu  au  Chili 
sous  le  nom  de  Colliguay  Macho.  Les  filets 
alternes  sont  bordés  de  dents  glanduleuses. 
Les  chatons  présentent  à  leur  base  une  ou  2 
fleurs  femelles,  et  sont  couverts  de  mâles 
dans  tout  le  reste  de  leur  étendue;  toutes 
ces  fleurs  sont  sessiles  à  faisselle  d’une  brac¬ 
tée  écailleuse,  accompagnée  intérieurement 
de  2  glandes  pédicellées,  et  offrent  un  peu 
plus  haut,  au-dessous  de  l’articulation  dans 
les  mâles,  2  bractéoles  sous  forme  de  la¬ 
nières  filiformes.  (Ad.  J.) 

"  ADEAOPHOiiA  (  â&j'v  ,  ev oç,  glande; 
epopog ,  porteur  ).  bot.  pii.  — G.  de  la  famille 
des  Campanulacées,  tribu  des  Campanulées, 
formé  par  Fischer  (  Act.  Acad.  Mosq.  vi. 
1G5  ) ,  ayant  pour  synonyme  le  g .  Flœrkea 
de  Sprengel  ( Aleit .  ii  ,  523)  et  comprenant 
quelques  espèces  du  g.  Campanula,  L.  et 
Aiior.  En  voici  les  caract.  essentiels  :  Calice 
à  tube  ovale  ou  hémisphérique,  conné  avec 
1  ovaire,  à  limbe  supère  ,  quinquéfide.  Co¬ 
rolle  insérée  à  l’extrémité  supérieure  du 
tube  calicinal,  campanulée  ou  infondibu- 
liforme,  quinquélobée  au  sommet.  Etam.  5, 
insérées  sur  la  corolle;  filaments  étroitement 
connivents ,  à  base  dilatée ,  membraneuse , 
à  sommet  filiforme  ,  à  anthères  libres. 
Ovaire  infère ,  triloculaire  ;  ovules  anatro- 
pes ,  nombreux ,  portés  sur  des  placentas 
dans  l’angle  central  des  logettes.  Etui  annu¬ 
laire  épigyne  ,  cylindrique,  nectarifère,  en¬ 
gainant  la  base  du  style.  Celui-ci  souvent 
exsert,  couvert  au  sommet  de  10  séries  de 
poils  rapprochés,  et  bientôt  glabre;  stig¬ 
mates  3  ,  linéaires.  Capsule  ovoïde  ou  sub- 
sphérique,  triloculaire,  à  loges  déhiscentes 
auprès  de  la  base  par  une  valvule  pariétale. 
Graines  nombreuses,  ovales ,  plus  ou  moins 
comprimées.  Embryon  orthotrope,  dans  l’axe 
d’un  album  charnu,  à  cotylédons  très  courts, 
obtus,  à  radicule  centripète,  rapprochée  de 
l’ombilic.  —  Les  Adénophorcs  sont  des  her¬ 
bes  vivaces ,  ou  quelquefois  bisannuelles , 


ADE 


ADE 


127 


ayant  le  port  des  Campanules,  et  habitant  , 
à  l’exception  d’une  seule  espèce  qui  se  trouve 
dans  l’Europe  orientale ,  le  nord  de  la  Sibé¬ 
rie  ,  de  la  Daourie  et  de  la  Chine.  Leurs  ra¬ 
cines  sont  souvent  comestibles;  leurs  tiges 
dressées ,  garnies  de  feuilles  alternes  ou 
rarement  verticillées;  les  radicales  pétio- 
lées,  arrondies;  les  caulinaires  souvent  ses- 
siles;  les  supérieures  plus  étroites,  plus  cour¬ 
tes.  Leur  inflorescence  est  en  grappes  ou  en 
panicules  terminales  et  axillaires  ;  leurs  fleurs 
pédicellées,  nutantes.  (C.  L.) 

*  ADEAOPIIORUS  (ocd\jv,  /voç,  glande; 
<popoç,  porteur),  bot.  cr.  —  Les  plantes  qui 
composent  ce  g.  de  la  famille  des  Fougères 
diffèrent  très  peu  par  leurs  caractères  des 
Polypodes  avec  lesquels  Kaulfuss  et  Preslles 
ont  réunis;  mais  leur  aspect  est  si  particu¬ 
lier  qu’on  les  distingue  immédiatement  de 
toutes  les  autres  espèces  de  ce  g.  si  nom¬ 
breux,  et  qu’on  est  porté  par  là  à  donner  de 
la  valeur  aux  caractères  sur  lesquels M.  Gau- 
dichaud  l’a  fondé.  Ce  sont  de  petites  fou¬ 
gères  croissant  sur  les  troncs  des  arbres,  à 
fronde  découpée  en  lanières  fines,  ordinai¬ 
rement  arrondies  et  spathulées  ,  coriaces  , 
traversées  par  une  seule  nervure  renflée  à 
son  extrémité,  et  qui  portent  à  cette  extré¬ 
mité  un  seul  groupe  de  capsules.  En  ou¬ 
tre  la  surface  de  la  fronde  est  couverte  de 
poils  vésiculeux,  renflés  et  presque  glandu¬ 
leux  qui  ont  motivé  le  nom  donné  à  ce  g.  — 
On  connaît  3  espèces  de  ce  g.  ou  de  ce  groupe 
de  Polypodes ,  qui ,  toutes  3  ,  ont  été  décou¬ 
vertes  dans  les  îles  Sandwich  par  M.  Gau- 
dichaud  et  figurées  dans  le  Voyage  de  l’U¬ 
ranie.  (Ad.  B.) 

ADEAOPHORUS  (ôJvjv ,  /voç,  glande;  <po- 
poçi  porteur),  bot.  cr.  —  G.  d’ Algues,  pro¬ 
posé  par  P.  de  Beauvois  et  non  adopté  par 
les  Botanistes.  (C.  L.) 

ADEÎVOPHYLLUM  (àd\)'v ,  /voç,  glande  ; 
et  (pvUov,  feuille),  bot.  ph.  —  Ce  g.,  encore 
fort  mal  connu,  est  originaire  du  Mexique  ; 
ce  sont  des  herbes  ayant  le  port  des  Tagetes , 
munies  de  feuilles  opposées  dont  les  supé¬ 
rieures  alternes  sont  découpées  en  segments 
ovales  linéaires  ,  terminés  par  une  petite 
pointe  que  l’on  retrouve  également  çà  et  là 
sur  le  rachis. Les  pédoncules,  renflés  au  som¬ 
met,  portent  un  seul  capitule  radié,  dont 
l’involucre  se  compose  d’écailles  linéaires , 
presque  soudées  entre  elles  et  terminées  au 


sommet  en  une  arête  subulée,  glanduleuse  à 
la  base  ;  le  capitule  est  muni  inférieurement 
d’une  rangée  de  bractées  présentant  des  ca¬ 
ractères  semblables  à  ceux  des  folioles  de 
l’involucre.  Les  fruits  sont  allongés,  couron¬ 
nés  par  une  double  aigrette  dont  les  paillettes 
extérieures  sont  courtes  et  tronquées  ;  celles 
delà  rangée  intérieure  sontallongées,  à  som¬ 
met  aigu  et  trifide.  (J.  D.) 

*  ADENOPIS,  DC.  (  âcîvjv,  /voç,  glande; 
oÿ  ,  otto'ç  ,  aspect  ).  bot.  pii.  —  M.  De  Can- 
dolle  (  Prodr.  2 ,  p.  44G  )  donne  ce  nom  à 
une  section  du  genre  Prosopis ,  L.  (Sp.) 

*  ADENORHOPIEM  (àSïj'v,  /voç,  glande; 

pwTnov,  branche  ;  arbrisseaux  munis  de  glan¬ 
des  sur  leurs  différentes  parties),  bot.  pii.  — 
Ce  g.,  établi  par  M.  Pohl  (  Pl.  Bras.  p.  12  , 
tab.  9  ) ,  l’est  aux  dépens  du  Jatropha  dont  il 
prendrait  la  plupart  des  espèces.  Les  carac¬ 
tères  qu’il  lui  assigne  sont  les  suivants  :  Fleurs 
monoïques  :  Calice  5-parti ,  ordinairement 
muni  de  dents  glanduleuses  sur  ses  bords  ; 
5  pétales.  Dans  les  mâles  :  8-10  étamines, 
dont  les  filets  se  soudent  jusqu’à  la  moitié 
de  la  corolle  en  une  colonne  entourée  à  sa 
base  de  5  glandes.  Dans  les  femelles  :  3  styles 
surmontés  chacun  d’un  stigmate  pelté,  en 
cœur  et  ondulé.  Capsule  à  3  coques.  —  Les 
esp.  de  Jatropha  qui  présentent  ces  carac¬ 
tères,  font  partie  de  ce  nouveau  g.  qui  nous 
paraît  distingué  bien  légèrement ,  par  la 
forme  de  la  corolle  et  un  degré  de  plus  d’é¬ 
lévation  dans  la  soudure  des  filets.  M.  Poli! 
en  compte  24 ,  la  plupart  nouvelles  et  brési¬ 
liennes.  Ce  sont  des  arbrisseaux  originaires, 
à  très  peu  d’exceptions  près ,  des  régions 
tropicales  de  l’Amérique.  Leur  suc  est  lai¬ 
teux;  leurs  feuilles  sont  simples,  lobées  ou 
multiparties,  garnies  sur  leurs  bords  de  glan¬ 
des  visqueuses  qu’on  retrouve  au  sommet  des 
stipules  et  au  bord  des  calices  ;  leurs  fleurs 
en  cymes  axillaires  ,  assez  belles,  rouges  ou 
jaunâtres.  V.  jatropha.  (Ad.  J.) 

*  ADENOSACME,  Wall.  (  à^'v  ,  /voç, 
glande;  adyp.ci,  enveloppe),  bot.  pii.  —  G. 
de  la  famille  des  Rubiacées ,  tribu  des  Hé- 
dyotidées.  M.  Endlicher  (  Gen.  Plant,  i , 
p.  552)  en  donne  les  caractl  suivants  :  Tube 
calicinal  ovoïde,  adhérent;  limbe  supère  , 
5-fide,  persistant;  segments  lancéolés,  bor¬ 
dés  de  glandules  globuleuses.  Cor.  infundi- 
buliforme;  tube  cylindrique,  pubéruïe  à  la 
surface  externe,  velu  en  dedans  ;  gorge  éva- 


128 


ADE 


ADE 


sée,  nue  ;  limbe  Ô-fide;  lobes  étalés,  poin¬ 
tus,  valvaires  en  préfloraison.  Etam.  5,  in¬ 
cluses,  insérées  à  la  base  du  tube  de  la 
corolle;  filets  très  courts;  anth.  oblongues. 
Ovaire  2-loculaire  ;  placentaires  rnulti-ovu- 
lés,  charnus ,  adnés  à  la  cloison.  Style  fili¬ 
forme.  Stigm.  bifide;  lobes  linéaires,  dres¬ 
sés.  Caps,  ovoïde,  2-loculaire  ,  polysperme, 
couronnée,  s’ouvrant  au  sommet  par  une 
fente  loculicide.  Graines  petites.  —  Arbris¬ 
seau.  Feuilles  opposées.  Stipules  bidentées 
à  la  base.  InOoresc.  dichotome,  panicu- 
lée,  lisse,  garnie  de  bractées  glanduleu¬ 
ses.  Cor.  grande,  jaune.  L’unique  esp.  sur 
laquelle  se  fonde  ce  g.  croît  au  Népaul.  (Sp.ï 
ADENOSMA  (  à^v ,  évoç ,  glande  ;  6œ;j. A  , 
odeur;  allusion  à  l’odeur  qu’exhalent  les 
feuilles),  bot.  pii.  —  G.  de  la  famille  des 
Acanthacées  ,  tribu  des  Nelsoniées,  Nees , 
fondé  par  R.  Brown  ( Prod .  442),  qui  lui  as¬ 
signe  les  caractères  suivants  :  Calice  quin- 
qué-parti ,  dont  le  segment  postérieur  plus 
grand  ou  égal.  Corolle  hypogyne,  ringente  , 
à  lèvre  supérieure  indivise  ;  l’inférieure  tri¬ 
lobée,  égale.  Étamines  4,  didynames,  inclu¬ 
ses,  insérées  au  tube  de  la  corolle.  Anthères 
rapprochées ,  bi-loculaires,  cà  logettes  paral¬ 
lèles.  Ovairebi-!oculaire,à  loges  mu Ui-o vo¬ 
lées.  Style  simple;  stigm.bilabié,  bilobé.Caps. 
étroite,  rostrée,  biloculaire  ,  polysperme,  lo- 
culicide-bivalve;  valves  septifères  au  milieu. 
Graines  privées  de  rétinacles.  — Ce  g.,  dont 
le  Ruellia  uliginosa  L.,  est  le  type ,  renferme 
quelques  espèces  annuelles,  indigènes  en 
Asie  et  à  la  Nouvelle-Hollande  tropicales  ; 
elles  exhalent  une  odeur  de  menthe  par  les 
glandules  dont  elles  sont  parsemées.  Leurs 
feuilles  sont  opposées,  ovales  ou  oblongues  , 
crénelées  ou  denticulées;  leurs  fleurs,  sessi- 
les  dans  l’aisselle  des  feuilles  supérieures 
plus  petites,  sont  solitaires  ou  ternées,  op¬ 
posées,  et  forment  un  épi  feuillé;  les  calices 
en  sont  bibractéolés.  (C.  L.) 

*  ADENfOSÛÏÆN  ( àcîvjv ,  /voç,  glande; 
crojh î'v  ,  tube]),  bot.  pii.  —  Ce  g.,  créé  par 
M.  De  Candolle,  d’après  un  sous-arbrisseau 
originaire  du  Cap  de  Bonne  -  Espérance  ,  a 
pour  caractères  d’avoir:  des  capitules  multi- 
Slorcs  d’une  seule  sorte;  un  involucre  formé 
d’environ  3  rangées  d’écailles  imbriquées , 
un  réceptacle  convexe  et  nu;  des  corolles 
dont  le  tube  est  muni  de  glandes  dilatées  à 
la  base  par  laquelle  il  adhère  fortement  au 


I  fruit;  la  gorge  est  dilatée-campanulée  et  le 
limbe  5-fide.  Les  anthères  dépourvues  d’ap¬ 
pendices  basilaires  sont  exsertes  dans  les 
fleurs  stériles  et  presque  incluses  dans  les 
fleurs  fertiles;  le  style  qui  dépasse  les  éta¬ 
mines  se  divise  en  2  branches  terminées 
chacune  par  une  petite  tête.  Les  fruits  cy¬ 
lindriques  manquent  d’aigrettes.  On  ne  con¬ 
naît  encore  qu’une  seule  espèce  de  ce  genre. 

(J.  D.) 

*  ADEXOSTEGIA  (àSAv ,  ivoq,  glande; 
dey n  ,  toit,  couvercle),  bot.  pii.  —  G.  de  la 
famille  des  Scrophularinées ,  tribu  des  Gé- 
rardiées  de  Bentham  ,  créé  par  cet  auteur 
(in  Lindl..  New  Syst.  Edit.  11  ),  qui  lui  as¬ 
signe  les  caractères  suivants  :  Calice  bifide, 
à  segments  aigus,  entiers,  dépassant  un  peu 
la  corolle.  Corolle  hypogyne,  bilabiée,  à  lè¬ 
vres  presque  égales,  dont  la  supérieure  ob- 
longue,  galéiforme,  dressée,  courtement  bi¬ 
fide.  Etamines  4 ,  incluses ,  didynames ,  in¬ 
sérées  sur  le  tube  de  la  corolle.  Anthères 
biloculaires ,  à  logettes  disjointes  ;  l’une  mé- 
difixe,  terminale  ;  l’autre  fixée  en  dessous 
au  filament.  Ovaire  et  style  inconnus.  Cap¬ 
sule  biloculaire j  loculicide-bivalve;  à  val¬ 
ves  portant  au  milieu  des  cloisons  placenti- 
fères.  Graines  inconnues.  —  Ce  g.,  qui  a 
besoin  d’être  mieux  déterminé,  ne  se  com¬ 
pose,  selon  l’auteur,  que  d’une  seule  espèce 
indigène  dans  la  Nouvelle-Californie;  c’est 
une  plante  roide  et  légèrement  pubescente  , 
à  feuilles  étroitement  linéaires,  souvent  tri— 
fides  ;  ses  fleurs  sont  rares,  disposées  en  ca¬ 
pitules  au  sommet  des  rameaux,  accompa¬ 
gnées  de  bractées  appliquées  ,  trifides  , 
glanduleuses ,  ciliées  ;  les  filaments  et  les 
anthères  velus.  (C.  L.) 

ABENOSTEMMA  (  â<?vjv  ,  glande  ;  v-ég- 
g.a ,  couronne),  bot.  pii.  —  Ce  g.  se  compose 
aujourd’hui  d’une  trentaine  d’espèces  assez 
difficiles  à  circonscrire  et  la  plupart  origi¬ 
naires  de  l’ancien  continent;  on  le  recon¬ 
naît  facilement  à  ses  fruits  surmontés  de 
3-5  arêtes  terminées  par  une  glande  globu¬ 
leuse  ou  ciaviforme,  d’où  Forster  a  tiré  son 
nom  générique.  Ses  autres  caractères  sont 
d’offrir  des  capitules  multiflores  d’une  seule 
sorte  ;  un  involucre  campanulé,  formé  d’é- 
caiîles  1-sériées,  foliacées  et  oblongues,  un 
peu  plus  courtes  que  les  fleurs  et  se  réflé¬ 
chissant  après  l’anthèse.  Les  corolles  sont 
tubuleuses,  presque  cylindriques  cteouver- 


ADE 


ADE 


129 


tes  de  quelques  poils  dans  la  partie  infé¬ 
rieure  aux  dents.  Les  branches  du  style,  di¬ 
latées  et  colorées,  dépassent  de  beaucoup 
la  corolle.  Les  fruits  sont  obovés-oblongs, 
plus  ou  moins  anguleux  et  surmontés  par 
3-5  pointes  terminées  par  une  glande  glo¬ 
buleuse  ou  en  forme  de  massue.  Les  Ade- 
nostemma  sont  des  herbes  annuelles  ou 
vivaces,  couvertes  de  poils  visqueux,  munies 
de  feuilles  opposées,  souvent  rhombo'idales 
et  trinerviées;  les  capitules,  disposés  en  co- 
rymbe,  renferment  des  fleurs  blanches , 
comme  la  plupart  des  genres  de  la  tribu  des 
Eupatoriées,  à  laquelle  ils  appartiennent. 

(J.  D.) 

*  ADEXOSTEMUM  (Wv,  /voç,  glande, 
r7Tvîf/.a ,  étamine),  bot.  pii.  —  G.  de  la  famille 
des  Laurinées,  formé  par  Persoon  (  Ench .  i, 
467)  et  réuni  depuis  au  g.  Cryptocarya  de 
R.  Brown.  Lindley  [Syst.  of  Bol. Édit.,  n.)  le 
cite  à  tort  comme  distinct  de  celui-ci.  V . 

CRYPTOCARYA.  (G.  L.) 

*  ADEXOSTOMA,  Hook.  et  Arn.  (àWv , 
/voç,  glande;  <tt oaa,  bouche;  oritice).  bot. 
pii.  —  G.  de  la  famille  des  Rosacées  ,  tribu 
des  Spiréacées.  D’après  la  description  de 
MM.  Hooker  et  Arnott  [Bot.  of  Beecheif  s 
Ployage,  p.  139),  ce  g.  offre  les  caract.  sui¬ 
vants  :  Gai.  inadhérent,  infondibuliforme  , 
5-flde,  coriace,  5-gone;  lobes  courts,  arron¬ 
dis,  mucronulés;  gorge  couronnée  de  5  glan¬ 
des  charnues.  Pétales  5,  suborbiculaires,  à 

peine  onguiculés  ,  insérés  à  la  gorge  du  ca- 
/ 

lice.  Etam.  au  nombre  de  1 5 ,  ayant  meme 
insertion  que  les  pétales.  Ovaire  obové, 
l-loculaire,  obliquement  tronqué  au  som¬ 
met.  Style  latéral.  Stigm.  obtus.  (Péricarpe 
inconnu.)  —  Arbrisseau.  Feuilles  fascicu- 
lées,  linéaires-filiformes  ;  chaque  fascicule 
accompagné  d’une  stipule  bifide.  Fleurs  fas- 
ciculées;  fascicules  disposés  en  épis  termi¬ 
naux,  aphylles.  L’unique  esp.  sur  laquelle  est 
fondé  ce  g.  croît  en  Californie.  (Sp.) 

ADEXOSTYLÉES.  bot.  pu.  —  C’est  la 
3e  division  de  la  tribu  des  Eupatoriées  de 
M.  De  Candoile  ;  elle  correspond  aux  Eupa¬ 
toriées  de  M.  Lessing,  aux  Eupatoriées  pro¬ 
totypes  de  Cassini  qui  désigna  ces  plantes 
sous  le  nom  d’Adénostylées.  (J.  D.) 

ADEXOSTYLES  (occÎyjv  ,  /voç,  glande  ;  mv- 
Xoç,  style),  bot.  ph. — Cassini  a  établi  ce  g.  sur 
plusieurs  plantes  d'Europe  faisant  partie  des 
Tussilago  de  Linné.  I!  a  pour  caractères  d'a¬ 


voir  des  capitules  discoïdes,  ne  renfermant 
qu’un  petit  nombre  de  fleurs;  un  involucre 
cylindracé,  formé  par  un  petit  nombre  d’é- 
cailles  disposées  sur  un  rang.  Les  corolles  de 
couleur  blanche  ou  rose  sont  tubuleuses,  à 
limbe  campanulé,  5-dcntô;les  branches  des 
styles ,  qui  dépassent  de  beaucoup  ces  co¬ 
rolles,  sont serni- cylindriques  et  couvertes, 
sur  toute  leur  surface ,  de  papilles  glanduli- 
formes,  qui  ont  servi  à  nommer  et  à  carac¬ 
tériser  ce  g.  —  Les  esp.  qui  en  font  partie  , 
telles  que  VA.  [Tussilago)  glabra ,  Petasites, 
leucophy l.la,  etc.,  sont  des  plantes  vivaces  qui 
habitent  les  prairies  tourbeuses  des  monta¬ 
gnes.  (J.  D.) 

*  ADEXOSTYLIS  (à&îv,  /voç,  glande; 
orvAt'ç,  style),  bot.  pii. — G.  de  la  famille 
des  Orchidacées,  tribu  des  Néottiécs,  Lindl., 
fondé  par  Blume  [Bijdr.,  4 1 4  ,  fig.  17)  qui 
lui  assigne  les  caractères  suivants  :  Divisions 
périgonales  conniventes  ;  les  externes  laté¬ 
rales  insérées  sous  le  labelie ;  la  supérieure 
voûtée,  connivente  avec  les  inférieures. 
Labelie  ventru  a  la  base,  pubesccnt  à  l’inté¬ 
rieur  ,  conné  avec  le  gynostème.  Limbe  spa- 
tuîé,  indivis,  étalé  ,  épaissi.  Gynostème 
court,  échancré  au  sommet,  glanduleux, 
renflé  latéralement. Anthère  dorsale,  bilocu- 
laire  ,  ovale.  Pollinies 2,  ovales,  subbilobées  ; 
caudicule  commune  ;  glandule. 

Il  est  singulier  que  l’auteur  n’ait  pas  dé¬ 
fini  ce  dernier  organe ,  d’après  lequel  il  a 
cependant  caractérisé  et  nommé  son  g.,  qui 
ne  contient  encore  qu’une  plante  herbacée 
de  Java,  à  tige  rhizornatcuse  à  la  base,  à 
feuilles  linéaires  acuminées;  ses  fleurs  sont 
sessiles,  bractéées,  blanches  et  disposées  en 
épi  spiral.  Selon  Endlicher  ( Gener.pl .  1548), 
ce  g.  a  pour  synonyme  le  g.  cionisaccus  , 
Kuhl.  et  Hass.  [Qrch.  edid.  Breda,  t.  yiïi.) 
V.  ce  mot.  (C.  L.) 

*  ADEXOTIUCHIA  (  àSr'y ,  /voç ,  glande  ; 
3pc£,  rpc^oç,  poil),  bot.  pii. — M. De  Candoile 
a  réuni  ce  g.  au  Senecio.  On  cultive  dans 
les  jardins  de  botanique  les  A.  amplexicaulis 
et  sinualiloba.  Ce  sont  des  plantes  annuelles, 
couvertes  de  poils  entremêlés  de  glandes  qui 
répandent  une  odeur  assez  agréable  lorsque 
l’on  en  touche  les  tiges  et  les  feuilles.  (J.  D.) 

ADÉOXE.  Adeona  (  Adeona ,  nom  my¬ 
thologique).  polyp.  —  G.  de  Polypes  bryo¬ 
zoaires  de  la  famille  des  Eschares ,  à  po- 
lypierpierreux,  étroit  vers  sa  base,  où  i  !  s’en- 

9 


T.  I. 


130 


ADE 


ADE 


croûte  progressivement;  frondescent  ou  fla- 
beîliforme  à  l’extrémité  supérieure,  et  com¬ 
posé  de  petites  cellules  serrées ,  sériales  ou 
en  quinconce,  percées  de  pores  irréguliers  sur 
leur  disque  ventral  à  oscule  rond  ,  et  dispo¬ 
sées  en  2  plans  adossés.  La  manière  donts’en- 
croûtentles  parties  inférieuresdu  polypier  est 
tout-à-fait  analogue  à  ce  qui  arrive  chez  les 
Eschara  fascialis ,  lichenoïdes ,  etc.,  et  l’exa¬ 
men  de  quelques  échantillons,  où  cette  par¬ 
tie  était  extraordinairement  allongée,  avait 
fait  croire  à  l’existence,  chez  ces  polypiers, 
d’une  tige  pierreuse,  articulée,  et  d’une  struc¬ 
ture  particulière.  En  conséquence,  Lamou- 
roux  plaça  l’Adéone  dans  la  famille  des  îsis, 
qui  ont  des  polypiers  corticifères.  Lamarck, 
tout  en  assignant  leur  véritable  place,  con¬ 
tre  les  Eschares,  indiqua  mal  à  propos  un 
rapport  entre  les  Adéones  et  les  Rétépo- 
res,  rapport  qui  ne  serait  fondé  que  sur  les 
perforations  des  lames  d’ Adéones,  comparées 
aux  mailles  des  Rétépores.  On  a  rangé  dans 
ce  g.  plusieurs  espèces  :  A.  foliifera  ,  cri- 
briformis,  elongata,  qui  pourraient  bien  ap¬ 
partenir  à  des  g.  différents.  (Duj.) 

ABÉPH AGE S  (à^vppayoç ,  vorace),  ins. 
—  Nom  donné  par  Glairville  et  Eschswald  à 
une  famille  de  Coléoptères  pentamères,  la 
même  que  celle  des  Entomophages  de  La- 
treille.  V.  ee  mot.  (D.) 

*  ABEKUS  (à,  priv.;  Sépn ,  cou),  ins. — G. 
de  Coléoptères  îiétéromères  ,  famille  des 
Sténélytres,  établi  par  M.  Westwood ,  aux 
dépens  du  g.  Xylophilus  de  Bonelli ,  et  au¬ 
quel  il  donne  pour  caractères  :  Corps  ovoïde. 
Antennes  médiocrement  longues,  de  It  ar¬ 
ticles,  dont  le  2me  et  le  3me  minces  ;  yeux  mé¬ 
diocres,  entiers. — Ce  g.  a  pour  type  la  Lytta 
boleli  Marsham ,  espèce  propre  à  l’Angle¬ 
terre.  M.  Stephens,  qui  l’adopte,  le  place  dans 
sa  tribu  des  Notoxides ,  et  y  rapporte  2  au¬ 
tres  espèces  qui  nous  sont  inconnues.  (D.) 

*  ADESMACÉS.  Adesmacei  (  a&apoç  , 
sans  ligament  ).  moll.  —  M.  de  Blainviilea 
senti,  l’un  des  premiers,  que  les  familles 
des  Photadaires  etdesTubicolés  de  Lamarck, 
n’étaient  point  naturelles.  0  s’est  aperçu  que 
lesTarcts  et  les  Térédines  avaient  beaucoup 
plus  d’analogie  avec  les  Pholades  qu’avec 
les  Fistulanes  elles  Arrosoirs.  Voulant  ras¬ 
sembler  dans  un  même  groupe  tous  les  g. 
de  Mollusques  bivalves  qui,  comme  les  Pho- 
ladcs,  n’ont  point  de  ligament  pour  réunir 


les  deux  valves,  il  a  donné  à  ce  groupe  un 
nom  caractéristique  qui  exprime  très  bien 
son  caractère  principal.  Nous  faisions  ces 
observations  en  même  temps  que  M.  de 
Blainville,  et  nous  avons  pu  réformer,  dans 
la  famille  des  Adesmacés,  un  g.  qu’il  nomme 
Eistulane,  et  qui  n’est  qu’un  double  emploi 
du  g.  Taret  lui-même,  puisqu’il  a  été  formé 
sur  le  Teredo  nucivorus  de  Spengler.Nous  au¬ 
rions  été  un  des  premiers  à  adopter  le  nom 
proposé  par  M.  de  Blainville ,  si  nous  ne  nous 
étions  fait  une  loi  de  n’admettre  un  nom  dans 
la  nomenclature  qu’âutant  qu’il  ne  s’y  trouve 
rien  d’équivalent.  Lamarck  ayant  fait  une 
famille  des  Pholadaires,  il  nous  a  para  plus 
convenable  de  la  conserver  en  l’améliorant. 

(Desii.) 

*  ABESMÏA  ( à^Arfjuoç ,  qui  n’est  pas  lié). 
ins. — G.  de  Ford,  des  Coléoptères  hétéromè- 
res,  famille  des  Mélasomes,  établi  parFischer 
et  adopté  par  M.  Dejean  ( Catal .  3e  édit.),  ainsi 
que  par  M.  Solier  qui  le  place  dans  sa  tribu 
des  Macropodites,  et  lui  assigne  pour  caractè¬ 
res  distinctifs  des  autres  g.  de  la  même  tribu 
savoir  :  Les  mandibules  sans  sillon  en  des¬ 
sus;  le  menton  anguleux  sur  les  côtés,  et  à 
échancrure  profonde  ;  le  labre  tronqué  ou 
échancré,  non  recourbé  à  son  extrémité.  — 
Ces  caractères  sont  plus  développés  et  repré¬ 
sentés  grossis  par  l’auteur  dans  le  t.  iv  des 
Ann.  de  la  Soc.  ent.  de  France ,  p.  .522  , 
pl.  15.  M.  Solier  ne  décrit  que  24  espèces 
comme  se  rapportant  à  ce  g.;  mais  M.  De¬ 
jean  en  désigne  32.  Nous  n’en  citerons  qu’une 
qui  paraît  avoir  servi  de  type  à  M.  Solier.  : 
c’est  son  Ad.  dubia  qui ,  d’après  M.  De¬ 
jean  ,  est  la  Pîmelia  longipes  Fabr.  (D.) 

*  ABESMÏA,  DC Patagonium,  Sehrank; 
Hcleroloma  ,  Desvaux.  (  à-h'a-y.toç ,  sans  lien  ; 
parce  que  les  étamines  sont  libres),  bot.  pii. 
—  G.  de  la  famille  des  Légumineuses;  s.- 
ordre  des  Papilionacées ,  tribu  des  Hédy- 
sarées,  sous-tribu  des  Euhédysarées ,  DC. 
M.  De  Candolle  {Ann.  des  Sc.  X al.  Janv. 
1825  ,  et  Prodr.  v.  2,  p.  318)  assigne  à  ce  g. 
les  caract.  suivants  :  Calice  5-fide  ,  lanières 
pointues,  presque  égales.  Corolle  papiliona- 
cée  :  étendard  enveloppant  (avant  l’épanouis¬ 
sement)  les  autres  pétales  ;  carène  tronquée 
au  sommet.  Étamines  libres ,  contiguës.  Lé¬ 
gume  comprimé  transversalement,  pluri- 
articulé  :  suture  supérieure  subrectiiigne , 
épaissie;  suture  inférieure  sinuéc-lobée  ; 


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131 


articles  monospermes ,  suborbiculalres  ,  fi¬ 
nalement  désunis.  Graines  comprimées,  ré- 
niformes-orbiculaires.  —  Herbes  annuelles 
ou  vivaces.  Feuilles  abrupté-pennées ;  pé¬ 
tiole  sélifèrcau  sommet.  Stipules  lancéolées. 
Pédoncules  uniflores,  axillaires  ou  en  grappe 
terminale.  Fleurs  petites,  jaunâtres.  Ce  g. 
appartient  à  l’Amér.  méridionale.  On  en  con¬ 
naît  environ  15  espèces.  (Sp.) 

ÂDESMUS(a<?£a-p.oç,  qui  n’est  pas  lié),  ms. 
— M .  Dejedn  avait  désigné  sous  ce  nom  (  Calai, 
de  1821  )  un  g.  de  l’ordre  des  Coléoptères 
tétramères,  famille  des  Longicornes,  fondé 
sur  une  seule  espèce  du  Brésil  qu’il  avait 
appelée  Ad.  luciuosus  ;  mais  dans  la  3me  éd. 
de  son  Calai.,  il  a  compris  cette  espèce  dans 
son  g .  Amphiomjcha,  et  lui  a  restitué  le  nom 
d ’Hesmipila,  qui  lui  avait  été  donné  précé¬ 
demment  par  Germar.  (D.) 

*  ADEXIUS (à^toç,  maladroit),  ins. — G. 
de  Coléoptères  tétramères,  famille  des  Cur- 
culionides,  division  des  Molylides,  établi  par 
Schœnherr,  qui  lui  donne  les  caract.  sui¬ 
vants  :  Ant.  médiocres;  les  2  premiers  art.  du 
funicule  assez  longs,  presque  obeoniques,  les 
autrescourts, presque  turbinés,  s’élargissant 
peu  à  peu  ;  massue  presque  ronde ,  à  articles 
peu  distincts.  Rostre  allongé  ,  robuste  ,  cy¬ 
lindrique,  légèrement  arqué.  Yeux  oblongs, 
déprimés.  Prothorax  transversal  ,  presque 
tronqué  à  la  base  et  au  sommet,  plus  étroit 
par-devant,  et  un  peu  rétréci  près  de  la 
base;  écusson  nul.  Élytrcs  grandes,  ovoïdes, 
très  convexes.- Ce  g.  est  fondé  sur  une  seule 
espèce  que  l’auteur  nommer.  Scrobipennis, 
et  qui  lui  a  été  communiquée  par  M.  Schup- 
pel  comme  originaire  des  Alpes  de  Carin- 
thie.  Le  g.  Adexius  ne  figure  pas  dans  la 
dernière  édit,  du  Calai,  de  M.  Dejean.  (D.) 

*  ADHATODA.  bot.  pii.  —  Dénomina¬ 

tion  spécifique  d’une  espèce  de  Justicia  {J. 
Adhatoda  L.)  dont  Tournefort  avait  fait 
un  g.  qui  n’a  pas  été  adopté.  Selon  Duchesne, 
ce  mot  signifie  à  Ceylan,  expulsion  du  fœtus, 
d’après  la  vertu  que  les  habitants  attribuent 
à  cette  plante.  (G.  L.) 

*  ADIANTACÉES.  bot.  cr. — Tribu  de  la 
famille  des  Fougères  ,  diversement  limitée 
parles  divers  botanistes  qui  se  sont  occupés 
de  cette  famille;  M.  Gaudichaud  n’y  com¬ 
prend  sous  le  nom  d’Adiantées ,  que  les  g. 
Adiantum  et  Cheilanihes.  Presl,  au  contraire, 
réunit  sous  ce  nom  ,  les  Adiantées,  une 


grande  partie  des  Ptéridées,  des  Blechnées 
et  des  Notholænées  de  cet  auteur,  et  les  ca¬ 
ractérise  par  leurs  capsules  en  groupes  mar¬ 
ginaux  ,  continus  ou  interrompus,  recou¬ 
verts  d’un  tégument  formé  par  le  bord  replié 
de  la  feuille  ,  et  sur  lequel  les  capsules 
sont  le  plus  souvent  insérées.  Presl  divise 
cette  tribu  en  2  sections,  les  Adianfacées 
et  les  Lonchitidées.  Les  principaux  g.  de 
la  lre  sont  :  Lomaria,  Pteris  et  ses  sub¬ 
divisions,  Adiantum  et  Cheilanihes.  K.  Fou¬ 
gères.  (Ad.  B.) 

*  ADIAATITES.  bot.  foss.  —  M.  Gœp- 
pert  a  désigné  sous  ce  nom  un  groupe  nom¬ 
breux  de  Fougères  fossiles,  qu’il  considère 
comme  assez  analogues  aux  fougères  vivan¬ 
tes  du  g.  Adiantum,  pourleur  avoir  appliqué 
ce  nom.  Quoiqu’il  y  ait  pour  plusieurs  d’en¬ 
tre  elles  une  assez  grande  probabilité,  ce¬ 
pendant  la  plupart  ont  très  peu  de  rapport 
par  la  forme  deîeurs  frondes  avec  les  Adian- 
tum  vivants;  et  la  fructification  n’étant  indi¬ 
quée  sur  aucune  de  ces  espèces,  il  nous  pa¬ 
raît  très  douteux  que  la  majorité  d’entre  elles 
puisse  être  rapprochée  des  Adiantum.  La  plu¬ 
part  de  ces  fougères  fossiles  avaient  été  pré¬ 
cédemment  décrites  dans  mon  Histoire  des 
végétaux  fossiles  sous  le  nom  de  Cyclopieris. 
Quelques  unes  étaient  placées  dans  le  g. 
Sphenopleris.  K.  fougères  fossiles. 

(Ad.  B.) 

ADIANTUM  {àShxvrov ,  sorte  de  fougère 
chez  les  Grecs;  d’à^'avT oç,  toujours  sec),  bot. 
cr. — Linné,  qui  a  établi  ce  g. ,  y  plaçait  un 
grand  nombre  de  fougères,  désignées  par  les 
anciens  botanistes  sous  le  nom  de  Capil¬ 
laires  et  toutes  remarquables  par  la  finesse 
de  leur  pétiole  et  de  ses  divisions,  ainsi  que 
par  la  couleur  ordinairement  noire  et  par 
le  brillant  de  ce  pétiole.  Toutes  ces  plan¬ 
tes  avaient  en  outre  leurs  capsules  portées 
sur  le  bord  de  la  fronde  et  séparées  en  grou¬ 
pes  distincts;  mais  depuis  lors,  l’étude  do 
l’insertion  du  tégument  qui  couvre  ces  cap¬ 
sules  a  conduit  à  diviser  ce  g.  en  plu¬ 
sieurs  autres ,  dont  les  principaux  sont  les 
Cheilanihes  et  les  Lindsea.  Le  g.  Adiantum 
ainsi  limité,  est  encore  un  des  plus  nom¬ 
breux  et  des  plus  élégants  de  la  famille  de-s 
Fougères  ;  il  comprend  ,  en  effet ,  environ 
70  espèces  presque  toutes  des  pays  chauds 
ou  de  l’hémisphère  austral  ;  très  peu  d’espè¬ 
ces  croissent  dans  les  parties  tempérées  ou 


132 


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froides  de  l’hémisphère  boréal.  De  ce  nom¬ 
bre,  sont  cependant  Y  Adianium  Capillus  V'e- 
neris,  qui  croît  dans  tout  le  bassin  de  la 
Méditerranée;  Y  Ad.  pedatum  du  Canada,  et 
Y  Ad.  boreale  des  îles  Aléou  tiennes.  Toutes 
ces  plantes  ont  des  pétioles  grêles  ,  naissant 
d’une  souche  rampante  et  se  subdivisant  en 
rameaux  nombreux  très  lins ,  presque  tou¬ 
jours  glabres  ,  lisses  et  d’un  noir  d’ébène  , 
qui  portent  des  folioles  souvent  cunéiformes 
à  nervures  flabelli formes  dichotomes  ;  ces 
folioles  sont  presque  toujours  glabres,  mem¬ 
braneuses,  très  minces,  d’un  vert  tendre  ; 
elles  présentent ,  sur  le  bord  de  leur  face  in¬ 
férieure  ,  des  groupes  de  capsules  margi¬ 
naux,  arrondis  et  égaux,  ou  oblongs  et  iné¬ 
gaux  ,  recouverts  par  un  tégument  membra¬ 
neux  brunâtre  ,  obîong ,  arrondi  ou  lunulé  , 
s’ouvrant  intérieurement,  faisant  suite  au 
bord  de  la  feuille,  et  sur  lequel  sont  insérées 
les  capsules. — La  finesse,  le  brillant  et  la  cou¬ 
leur  noire  des  divisions  du  pétiole  dans  la  plu¬ 
part  de  ces  plantes,  les  ont  fait  comparer  à  des 
cheveux,  et  leur  ont  fait  donner  le  nom  de 
Capillaires.  Le  parfum  léger  qu’exhalent  leurs 
feuilles  ,  joint  à  leurs  qualités  mucilagi rieu¬ 
ses,  les  font  employer  en  médecine  pour  fa¬ 
briquer  des  sirops  ou  des  tisanes  émollien¬ 
tes.  Ce  sont  particulièrement  :  Y  Adianium 
Capillus  Feneris  du  midi  de  l’Europe ,  ou 
Capillaire  de  Montpellier,  et  V Adianium  pe¬ 
dalum  ou  Capillaire  du  Canada,  qu’on  em¬ 
ploie  à  cet  usage.  Plusieurs  espèces  sont  ac¬ 
tuellement  cultivées  fréquemment  dans  les 
serres  à  cause  de  l’élégance  de  leurs  fron¬ 
des.  L’une  des  plus  jolies  et  des  plus  faciles 
à  cultiver  est  Y  Ad.  cunealum  du  Brésil,  qui 
forme  des  touffes  charmantes  dans  les  serres 
chaudes.  (  Ad.  B.  ) 

*  ADIE.  Adia.  ins.  —  G.  de  Diptères 
de  la  section  des  Anlhomidœ  herbicolæ  de 
M.  Robineau  Desvoidy,  section  qui  répond 
au  g.  Choriophila ,  Macq.  F.  ce  mot.  (D.) 

ABIMOME.  Adimonia  (<x£yiu.ov t'a,  crainte), 
uns.  —  G.  de  Coléoptères  tétramères  ,  fa¬ 
mille  des  Chrysomélines,  établi  par  Lai- 
charting ,  et  adopté  par  M.  Dejean  (  Ca¬ 
lai.  3me  édit.  ).  Ce  g. ,  démembrement  des 
Galléruques  de  Geoffroy  ,  a  pour  type  la 
Galleruca  Tanaceli  de  Fabricius.  M.  De- 
jean  y  rapporte  21  espèces ,  toutes  d’Europe, 
à  l'exception  de  deux  :  Y  A.  venlricosa  Klug, 
de  Mexico,  et  Y  A.  persica  Faldcrm. ,  de 


la  Perse  occidentale.  M.  Westwood ,  qui 
adopte  également  le  g.  Adimonia,  dont  il 
attribue  mal  à  propos  la  création  à  Sehrank, 
le  caractérise  ainsi  :  Antennes  ayant  le  2me 
et  le  3me  article  également  courts;  labre 
échancrô. — Il  lui  donne  pour  type  la  C/iry- 
somela  Halensis  L.  (D.) 

*ABINA,  Salisb.  (àchvoç,  nombreux),  bot. 
pii.  —  G.  de  la  famille  des  Rubiacées  ,  très 
voisin  des  JYauclea  ,  auxquels  le  réunissent 
plusieurs  auteurs.  Salisbury  {Farad.  Fond. 

1 15  )  le  fonde  sur  les  caract.  suivants  :  Tube 
calicinal  oblong;  limbe  supère  ,  campanulé, 
5-parti,  persistant,.  Cor.  infundibuliforme , 
5-lobée  ;  gorge  nue  ;  estivation  valvaire. 
Anth.  sessiles,  insérées  entre  les  lobes  de  la 
corolle.  Style  saillant.  Stigm.  capitellé.Caps. 
membranacée,  obpyramidale ,  2-3oculaire, 
4-valve  de  haut  en  bas  ;  l’axe  central  per¬ 
sistant  avec  le  limbe  du  calice.  Loges  2-4- 
spermes.  Graines  marginées  ,  suspendues 
au  sommet  des  loges  moyennant  des  funi- 
cules  spongieux.  —  Sous-arbrisseaux  gla¬ 
bres  ,  menues.  Feuilles  opposées.  Stipules 
géminées,  cohérentes  par  la  base.  Pédon¬ 
cules  axillaires  ou  terminaux  ,  solitaires. 
Fleurs  sessiles ,  agrégées  en  capitule  sur  un 
réceptacle  commun,  poilu  et  dépourvu  d’in- 
volucre.  Capsules  (de  chaque  capitule)  non 
cohérentes.  —  Ce  g.  renferme  2  csp.,  indi¬ 
gènes  en  Chine,  et  cultivées  comme  arbustes 
d’ornement.  (Sp.) 

*  ADI  W  ANDRA,  Jack  (à&voç,  nombreux; 
ôcvyjp ,  àv^pôç,  homme),  bot.  pii.  — G.  de 
la  famille  des  Ternstrœmiacées,  très  voisin 
des  Cleyera.  Jack  (  Malay.  Mise,  in  Aook. 
Comp.Bot.31ag.  l,p.  15)en  donne  les  caract. 
suivants  :  Cal.  5-parti,  persistant,  2-brac- 
téolé  à  la  base  ;  segments  suborbiculaires  , 
épais,  imbriqués  en  préfioraison.  Pétales  5, 
dressés,  connivents,  élargis  à  la  base.  Etam. 
en  nombre  indéfini,  pluri-sériées,  subpolya- 
delphes;  anthères  dithèques,  adnées ,  gla¬ 
bres,  mucronées  au  sommet.  Style  indivisé, 
persistant,  subulé;  stigm.  simple.  Baie  5-1  o- 
culaire,  polysperme  ;  placentaires  axiles  , 
septiformes  ,  partageant  chaque  loge  en 
2  compartiments  presque  complets.  —  Ar¬ 
bre.  Feuilles  alternes  ,  non  stipulées  ,  à 
peine  dentées.  Pédoncules  axillaires,  subso¬ 
litaires,  1-llores. — Le  g.  n’est  fondé  que  sur 
une  seule  esp.,  indigène  de  Sumatra.  (Sp.) 

*  ADINOÎÆ  ou  mieux  ADINIIOLE  (à&- 


ADL 


ADO 


133 


vo-,  compacte;  Zloç,  entier),  min. — M.  Beu¬ 
dant  a  décrit  sous  ce  nom,  comme  espèce 
minérale,  une  substance  compacte,  homo¬ 
gène,  à  cassure  aciéreuse,  rouge,  translucide 
sur  les  bords,  que  l’on  trouve  à  Sahlberg, 
en  Suède.  D’après  l’analyse  queM.  Berthier 
en  a  faite,  ce  n’est  qu’une  Albile  mêlée  de 
quartz  ,  et  par  conséquent  une  variété  de  la 
roche  nommée  Petrosilex.  V.  ce  mot. 

(Del.) 

ADIPEUX.  Adiposi  ( Adeps ,  ipis,  graisse). 
poiss. — On  donne  cette  épithète  à  des  Pois¬ 
sons  qui  ont  les  nageoires  adipeuses,  c’est- 
à-dire  formées  par  un  repli  de  la  peau  sans 
aucun  rayon  pour  les  soutenir.  Toutes  les 
espèces  de  Silures  et  de  Saumons  offrent  des 
exemples  de  ces  sortes  de  nageoires,  plus  ou 
moins  étendues  sur  le  tronçon  dorsal  de  la 
queue.  (Val.) 

ADIPOCIRE  [Minéral],  (adeps,  ipis, 
graisse;  cera,  cire),  min. — Synonyme  de  Hat- 
chétine.  •  (Del.) 

*  ADÏSCA  (  à ,  priv.  ;  Æia-xoç ,  disque  ).  bot. 

pii.-M.  Blume  décrit,  sous  ce  nom  générique, 
5  espèces  d’arbres  ou  arbrisseaux  de  Java  , 
qu’il  distingue  des  Roulera,  en  ce  que  leurs 
fleurs  sont  monoïques,  et  que  les  étamines 
des  mâles  ne  s’insèrent  pas  sur  un  récepta¬ 
cle  ou  disque.  Du  reste ,  les  deux  g.  offrent 
absolument  les  mêmes  caractères.  F.  Rot- 
TLERA.  (AD.  J.) 

*  ADLERIA ,  Neck.  bot.  pu.  —  Double 

emploi  du  g.  Parivoa,  Aubl.  (  Sp.  ) 

ADLUMIA ,  Rafin.  bot.  ph.  - —  G.  de  la 
famille  des  Fumariacées,  tribu  des  Fuma- 
riées,  Bernh.;  S. -tribu  des  Diélytrinées , 
Reichb.  Ses  caractères  essentiels  sont  les 
suivants  (Spach  ,  Hist.  des  Pl.  ph.  t.  vu)  : 
Sépales  2  ,  denticulés  ,  supra-basifixes.  Co¬ 
rolle  marcescente,  ovale  -  oblongue  ,  rin- 
gente  au  sommet,  comprimée,  composée 
de  4  pétales  soudés  presque  jusqu’à  leur 
sommet  :  les  2  pétales  extérieurs  gibbeux  à 
la  base;  les  2  pétales  intérieurs  linéaires- 
spatulés.  Etamines  6,  diadelphes  ;  filets 
soudés  presque  jusqu’au  sommet  en  2  an- 
drophores  linéaires-lancéolés ,  adnés  infé¬ 
rieurement  à  la  corolle,  prolongés  chacun 
postérieurement  en  glandulc.  Ovaire  tétra- 
gone-ancipité,  rétréci  aux  deux  bouts  ;  ovu¬ 
les  campylotropes  ,  renversés,  uni  -  sériés 
sur  chaque  placentaire.  Style  grêle,  télra- 
èdre-ancipité.  Stigmate  comprimé,  cunéi- 


formc-rhomhoïdal ,  échancré,  4-denticulé. 
Silique  grêle,  fusiforme,  tétragone-ancipi- 
tée  (comprimée  bilatéralement),  cuspidée, 
bivalve,  5-12-sperme;  valves  naviculaires , 
un  peu  carénées.  Graines  subréni formes  , 
un  peu  comprimées,  lisses,  non  strophio- 
lées. — Racine  vivace  ;  tiges  sarmenteuses  ; 
feuilles  bi-pennées  ou  tri-pennées,  à  rami¬ 
fications  pétiolaires  souvent  terminées  en 
vrille  spiralée,  tantôt  simple,  tantôt  rameu¬ 
se.  Inflorescence  corymbiforme  ou  panicu- 
lée,  à  évolution  centrifuge.  Pédicelles  fili¬ 
formes  et  pendants  sur  un  pédoncule  com¬ 
mun,  court  et  plus  ou  moins  incliné.  Corolle 
assez  grande  et  de  couleur  rose. —  Ce  g.  ne 
renferme  qu’une  seule  espèce,  indigène  dans 
l’Amér.  septentrionale.  (Sp.) 

ADNE.  Adnalus  ou  Adnexus.  bot.  pii.  — 
Un  organe  est  adné  à  un  autre,  quand  il  y 
est  collé  ou  soudé  latéralement  par  sa  super¬ 
ficie  entière;  ainsi,  par  exemple,  le  disque 
périgynique  de  la  plupart  des  Rosacées  est 
adné  au  calice.  On  dit  des  2  loges  compo¬ 
sant  une  anthère,  qu’elles  sont  adnées  au 
filet,  quand  elles  sont  soudées  avec  ce  der¬ 
nier  dans  toute  leur  longueur,  comme  dans 
la  plupart  des  plantes  de  la  famille  des  Re- 
nonculacées.  (A.  R.) 

ADOLIA.  bot.  pii.  —  Nom  brachmane , 
employé  par  Lamarck  pour  désigner  un  g. 
qu’il  a  fondé  (. Encycl .)  sur  2  plantes  figurées 
dans  Rhéede  (  Mort.  Mal.  t.  v.  pl.  30  et  31  ) 
et  dont  les  descriptions  sont  tellement  va¬ 
gues  ,  qu’il  est  impossible  de  les  rapporter  à 
l’une  des  familles  naturelles.  Le  nombre 
même  de  leurs  étamines  est  inconnu.  La¬ 
marck  leur  trouve  de  l’affinité  avec  les  Ner¬ 
pruns.  (C.  L.) 

*ADOLÏAS  (à  priv.  3o\ioq,  a,  rusé,  e;  non 
trompeur),  ins. — G.  de  Lépidoptères,  famille 
des  Diurnes,  section  des  Tétrapodes,  tribu  des 
Nymphalides,  établi  par  M.  Boisduval  qui 
n’en  a  pas  encore  publié  les  caractères.  Nous 
savons  seulement  qu’il  correspond  en  partie 
au  g.  Aconihea  de  Horsfield ,  dont  il  n’a  pu 
conserver  le  nom ,  parce  que  c’est  celui  d’une 
espèce  bien  connue.  Ce  g.  renferme  un  as¬ 
sez  grand  nombre  de  Lépidoptères  propres 
au  continent  et  à  l’archipel  Indiens,  ainsi 
qu’à  la  côte  occidentale  d’Afrique,  parmi 
lesquels  nous  citerons  seulement  les  Papilio 
Aconihea,  Lubenlina  et  Adonis  de  Cramer. 

(»•) 


134 


ADO 


ADO 


*  ÂDOLUS  (aWoç,  sincère),  ms. — G.  de 
l’ordre  des  Coléoptères  pentamères ,  famille 
des  Carabiques,  tribu  des  Simplicipèdes, 
établi  par  Escbscholtz  et  non  adopté  par 
M.  Dejean,  qui  ( Catal .  3me  édit.)  comprend 
l’espèce  qui  lui  sert  de  type  (  A.  brumieus ) 
dans  le  g.  Leistus.  V.  ce  dernier  mot.  (D.) 

*  ADONANTHE  ,  Sp.  (  Ââonç,  Adonis  ; 
à'vQ-/] ,  fleur),  bot.  pii.  —  G.  de  la  famille 
des  Renonculacées ,  immédiatement  voisin 
des  Adonis.  Ses  caractères  différentiels  sont 
les  suivants  ( Spach ,  Bi  t.  des  Pt.  ph.  t.  vii.): 
Sépales  5-8,  non  prolongés  au  delà  de  leur 
base.  Pétales  8-20.  Étamines  très  nombreu¬ 
ses  :  filets  filiformes,  épaissis  au  sommet, 
toujours  rectilignes;  anthères  non  arquées 
après  l’anthèse.  Styles  recourbés  après  la  flo¬ 
raison.  Étairion  ovoïde  ou  subglobuleux  : 
nucules  oncinées,  un  peu  comprimées  bi¬ 
latéralement.  —  Les  Adonanthes  sont  des 
herbes  vivaces,  âcres,  vénéneuses,  en  gé¬ 
néral  pluricaules,  à  feuilles  bi-ou  tri-pen- 
natiparlies,  ou  palmatiparties  etmultifides. 
Les  fleurs  sont  grandes,  jaunes,  antéméri- 
diennes  ,  solitaires,  terminales,  subsessiïes. 
Ce  g.  renferme  3  ou  4  espèces,  dont  l’une, 
A.vernalis  Sp.  ( Adonis  vernalis  L.),  se  cul¬ 
tive  fréquemment  dans  les  parterres.  (Sp.) 

ADOMI.S,  L.;  Sp.  (A^&mç,  Adonis;  My- 
thol.  ).  bot.  pii.  —  G.  de  la  famille  des  Re- 
nonculacées,  tribu  des  Renonculées,  Sp.,  s.- 
tribu  des  Adoninées ,  Sp.  ;  ses  caractères 
essentiels  sont  les  suivants  :  Sépales  5,  suh- 
pétaloïdes,  non  persistants,  un  peu  prolon¬ 
gés  au  delà  de  leur  base.  Pétales  5  à  9  (acci¬ 
dentellement  moins  de  5)  :  lame  non  fovéo- 
îée.  Etamines  en  nombre  indéfini ,  paucisé- 
riées  ;  filets  subulés ,  infléchis  au  sommet 
pendant  l’anthése  ,  puis  réfléchis.  Anthères 
elliptiques,  très  obtuses,  latéralement  dé¬ 
hiscentes,  arquées  après  l’anthèse.  Ovaires 
nombreux ,  ascendants ,  irrégulièrement  té- 
iragones,  contenant  chacun  un  ovule  sus¬ 
pendu,  attaché  un  peu  au  dessous  du  som¬ 
met  de  l’angle  interne.  Styles  coniques-suhu- 
lés  ou  pyramidaux  ,  obliques ,  rectilignes , 
dressés  oujincîinés  en  avant  après  la  flo¬ 
raison.  Péricarpe  spiciforme,  composé  de 
quantité  de  nucules  coriaces ,  fovéoléês,  ré¬ 
ticulées,  subpyramidales,  en  général  im¬ 
briquées,  pluri-sériées.  —  Les  Adonis  sont 
des  plantes  âcres  et  vénéneuses,  qu’on  em¬ 
ploie  parfois  en  guise  d’épispastiques.  Leur 


racine  est  annuelle.  Les  feuilles  inférieures 
sont  bipennées  ou  tripennées,  pétioîées;  les 
feuilles  supérieures  digitées  ou  palmatipar¬ 
ties,  subsessiïes.  Les  fleurs,  en  général  élé¬ 
gantes,  sont  solitaires  et  immédiatement 
terminales;  leur  corolle  ,  de  couleur  jaune 
ou  rouge,  n’est  épanouie  qu’au  soleil,  à  cer¬ 
taines  heures  de  la  matinée.  Ce  genre,  se¬ 
lon  nous,  ne  renferme  que  4  ou  5  espèces. 

(Sp.) 

ADORETUS.  ins. — G.  de  Coléoptères  pen¬ 
tamères,  famille  des  Lamellicornes ,  établi 
par  Escbscholtz,  mais  non  adopté  par  M.  De- 
jean  qui  [Catal.  3me  édit.)  le  réunit  à  son  g. 
Trigonostoma.  V .  ce  dernier  mot.  (D.) 

ÂDOME.  Adorium  ( Adorea ,  nom  myth.). 
ins. — G.  de  l’ordre  des  Goléopt.  tétram.  fam. 
des  Chrysomélines  ,  établi  par  Weber,  sous 
le  nom  d ’Oïdes,  auquel  Fabricius  a  sub¬ 
stitué  celui  d’ Adorium  qui  a  prévalu.  Ses 
caractères,  suivant  Latreille  ,  sont:  Anten¬ 
nes  très  rapprochées  à  leur  base,  insérées 
entre  les  yeux  ;  pénultième  article  des  pal¬ 
pes,  surtout  des  maxillaires,  dilaté;  le  der¬ 
nier  court,  tronqué.  Les  antennes  sont  fili¬ 
formes;  le  corps  est  presque  orbiculaire  ou 
ovoïde,  avec  les  élytres  larges  et  arquées  , 
ou  dilatées  au  bord  extérieur.  • —  Les  Insec¬ 
tes  de  ce  g.  sont  très  voisins  des  Galléru- 
ques  et  tous  exotiques.  M.  Dejean  [Ca¬ 
tal.  3me  édit.)  en  désigne  G  espèces;  nous 
ne  citerons  que  celle  qui  a  servi  de  type 
à  l’établissement  du  genre  }\vkd.  bipuncta- 
tum  Fabr. ,  des  Indes-Orientales.  Latreille 
l’a  figurée  [Gen.  Crust.  et  Ins.,  t.  ii,  tab.  11, 
fig.  100.)  (D.) 

ADORIUM.  bot.  ph.  —  G.  imparfaite¬ 
ment  connu  de  la  famille  des  Ombellifères, 
établi  par  Rafinesque  (  in  Seringe  ,  Bullet. 
de  Bot.  1,  p.  217)  sur  une  plante  de  l’Amé¬ 
rique  septentrionale  ,  et  appartenant  peut- 
être  à  quelque  autre  g.  plus  anciennement 
établi.  Les  caract.  que  lui  assigne  son  au¬ 
teur  sont  :  Galice  5-denté.  Pétales  obeordi- 
formes.  Méricarpes  ovoïdes,  gibbeux,  an¬ 
guleux  ,  glabres.  (Sp.) 

AD0XA,  L.;  Moschatellina ,  Tourn.  (à 
priv.  36% a,  gloire),  bot.  pii.  —  G.  voisin  des 
Yiburnées,  des  Araliacéesetdes  Saxifragées. 
Ses  caract.  sont  les  suivants  (Spach ,  Obs. 
inéd.):  Tube  calicinal  turbiné,  adhérent; 
limbe  accrescent,  2-ou  3-parli,  périgyne.  Co¬ 
rolle  rotacée  ,  profondément  4-ou  5-lobée  , 


ADR 


ADR 


135 


non  persistante,  insérée  à  la  gorge  du  calice; 
lobes  anisomètres;  estivation  imbricative. 
Disque  mince,  annulaire,  adné  au  tube  de 
la  corolle-  Étamines  8  ou  10  ,  insérées  2  à  2 
devant  les  lobes  de  la  corolle  :  filets  très 
courts,  filiformes;  anthères  minimes,  pel- 
tées,  transversalement  elliptiques,  monothé- 
ques,  transversalement  bivalves.  Ovaire  se- 
mi-supère,  3-5-loculaire  ;  cloisons  formées 
par  les  angles  d’un  gros  placentaire  central; 
ovules  solitaires  dans  chaque  loge,  anatro- 
pes ,  suspendus  au  sommet  de  l’axe.  Styles 
3,  ou  4  ,  ou  5,  persistants,  coniques-subu- 
lés,  divergents,  terminés  chacun  par  un  pe¬ 
tit  stigmate  capitellé.  Baie  charnue,  2  ou  3- 
corne  vers  le  milieu  (par  le  limbe  calicinal 
amplifié),  finalement  1-loculaire,  3-6- 
sperme.  Graines  comprimées,  marginées, 
suspendues  au  sommet  d’un  axe  central  : 
tégument  testacé;  radicule  supère.- — Plante 
vivace,  succulente.  Puacine  rhizomateuse  , 
rampante.  Tiges  basses,  grêles ,  solitaires , 
diphylles.  Feuilles  trifoliolées  :  les  radicales 
longuement  pétiolées  ;  les  caulinaires  cour- 
tement  pétiolées.  Folioles  flasques  ,  luisan¬ 
tes  ,  trifides.  Fleurs  petites ,  d’un  jaune  ver¬ 
dâtre,  disposées  (au  nombre  de  4  à  7)  en 
capitule  terminal  ;  pédoncule  nu,  recourbé 
après  la  floraison.  L’unique  espèce,  sur  la¬ 
quelle  ce  g.  est  fondé,  est  indigène  et  con¬ 
nue  sous  le  nom  vulgaire  de  Moscatelle  : 
nomdù  à  ce  que  toute  la  plante  exhale  une 
légère  odeur  de  musc.  La  racine  était  jadis 
préconisée  comme  vulnéraire.  (Sp.) 

A  DU  A  G  A  AT ,  ADRAGAATE  ou  ABU  A- 
G  A  ATI  SE  [gomme],  bot.  pii. — Matière  gom¬ 
meuse,  qui  découle  naturellement  de  plu¬ 
sieurs  esp.  du  g.  Astragale  (fam.  des  Légumi¬ 
neuses)  et  particulièrement  des  Astragalus 
Iragacanlha  L.,  crelicus  L. ,  verus  01iv„  Elle 
est  en  petits  fragments  opaques,  rubanés, 
étroits  ou  cylindro'ides,  de  couleur  blanche, 
se  gonflant  considérablement  dans  l’eau,  s’y 
dissolvant  en  partie  et  lui  communiquant 
une  très  grande  viscosité.  Autrefois  em¬ 
ployée  dans  les  arts  pour  apprêter  les  étof¬ 
fes,  elle  est  encore  usitée  en  médecine  pour 
donner  de  la  consistance  aux  pâtes  pilulai- 
res,  ou,  dans  certaines  potions,  pour  tenir 
en  suspension  des  poudres,  des  huiles  ou  des 
résines.  La  gomme  adragante  nous  est  appor¬ 
tée  de  l’Asie  mineure.  (A.  R.) 

ADRAGA  ATÏIÏ  AE .  chim.  —  M.  Desvaux 


a  donné  ce  nom  au  principe  immédiat  de  la 
gomme  Adragante  (T7*,  ce  mot),  principe  exis¬ 
tant  aussi  dans  la  gomme  qui  exsude  de  la 
plupart  de  nos  arbres  fruitiers  à  noyaux. 

(C.  d’O.) 

ADRASTÉE.  Adraslea ,  DG.  (Adrastea , 
nommythol.).  bot.  pii.- G.  de  la  fam.  desDil- 
léniacées.  M.  De  Candolle  ( Prodr .  1  ,  p.  73) 
le  caractérise  ainsi  :  Étamines  10,  libres, 
égales;  filets  planes;  bourses  de  l’anthère 
adnées  latéralement.  Ovaires  2  ;  styles  rec¬ 
tilignes  ,  coniques,  subulés.  — L’unique  es¬ 
pèce  qui  constitue  le  g.  a  été  observée  dans 
la  Nouvelle-Hollande  extra-tropicale.  (Sp.) 

*  ADRASTUS  (nom  d’un  roi  grec),  ins. 

—  G.  de  l’ordre  des  Coléoptères  pentamères, 
famille  des  Sternoxes,  tribu  des  Élatérides, 
établi  par  Eschschoîtz  et  adopté  par  Latrcilie, 
dans  sa  Distribution  méthodique  des  Serricor- 
nés,  ouvrage  posthume  de  ce  célèbre  natura¬ 
liste,  et  inséré  dans  le  t.  ni  des  Ann.  de  laSoc. 
eut.  de  France,  lertrimestre,  1834.  Ha  pour 
type  ŸElater  Umbatus  de  Fabricius ,  et  pour 
caractères  principaux,  suivant  Latreille  : 
Corps  presque  linéaire.  Corselet  cylindrique. 
Chaperon  frontal  presque  de  niveau  avec  le 
labre.  Ant.  simples,  à  articles  obconiques 
allongés,  le  2me  plus  petit,  le  3me  de  la  forme 
et  presque  de  la  grandeur  des  suivants.  M. De- 
jean  a  adopté  ce  g.  ( Catal .  3 me  édit.),  au¬ 
quel  il  rapporte  6  espèces  ,  toutes  d’Eu¬ 
rope  ,  et  dont  2  se  trouvent  aux  environs 
de  Paris,  VA.  Umbatus,  déjà  cité,  et  VA.  um~ 
brinxis  de  Germar.  (D.) 

*  ADRÏAAA.  bot.  pii.  .> —  G.  d’Euphorbia- 
cées,  dédié  par  M.  Gaudichaud  à  l’auteur 
d’un  travail  sur  cette  famille  ,  et  caractérisé 
de  la  manière  suivante  :  Fleurs  dioïques» 
Dans  les  mâles  :  Calice  simple,  profondément 
5-parti,  irrégulier,  à  préfloraison  valvaire; 
pas  de  pétales  ni  de  glandes;  Etamines  nom¬ 
breuses  ,  dressées  dans  le  bouton,  à  filets 
courts,  libres ,  insérés  sur  un  réceptacle  co¬ 
nique  ,  à  anthères  oblongues ,  dressées,  bi- 
loculaires,  dont  le  connectif  se  prolonge  en 
languette  au-delà  dcsloges.Dans  les  femelles  : 
Calice  double;  l’un  et  l’autre  profondément 
5-parti,  à  peu  près  régulier,  persistant;  pas 
de  pétales;  3  styles  profondément  bipartis  , 
velus;  un  ovaire  à  3  loges  1-ovulées,  de¬ 
venant  une  capsule  à  3'  coques.  —  Les  es¬ 
pèces  connues  de  ce  g.  sont  au  nombre  de  3. 
Ce  sont  des  arbrisseaux  originaires  de  la 


136 


ÆC 


ÆC 


Nouvelle-Hollande  ,  à  rameaux  tomenteux  , 
à  poils  fins  étoilés,  à  feuilles  alternes,  por¬ 
tées  sur  un  pétiole  muni  de  deux  glandes  à 
sa  base  ,  entières  ou  3-5-lobées  ;  à  tleurs  en 
épis  terminaux;  les  mâles  sessiles,  accom¬ 
pagnées  de  3-5  bractées  imbriquées  et  iné¬ 
gales  ,  les  femelles  en  plus  petit  nombre , 
courtement  pédicellées.  (Ad.  J.) 

*  ADRÏMUS  (a (îpt/Auç,  non  âcre;  Adri- 
mys ,  eût  été  plus  correct),  ins.  —  G.  de 
Coléoptères  pentamères ,  famille  des  Ca- 
rabiques,  tribu  des  Féroniens,  établi  par 
M.  Dejean  [Calai.  3me  édit.);  mais  dont  il  n’a 
pas  donné  les  caractères.  Il  y  comprend  3 
espèces,  toutes  de  Cayenne  ,  dont  nous  ne 
citerons  que  VA.  fugax  de  M.  Lacordaire. 

(D.) 

*  ÂBSCïTÆ.  ins. — Nom  donné  par  Linné 

à  la  4me  division  de  son  grand  g.  Sphinx,  la¬ 
quelle  comprend  la  tribu  des  Zigènides  de 
Latreille.  V.  ce  mot.  (D.) 

'ADSCÏTÏ  (  adscilns  ,  d ’adscisco;  ajouter). 
ins.  —  Nees  von  Esenbeck  applique  cette 
dénomination  au  groupe  ou  sous-famille  des 
Braconides ,  de  l’ordre  des  Hyménoptères , 
et  semble  par  ce  nom  les  regarder  comme 
une  addition  à  la  famille  des  Ichneumo- 
niens.  -  (Bl.) 

ADULÂIRE  ( Mons  Adula,  le  Mont- 
Adule,  ou  le  St-Gothard).  min.  —  Nom 
donné  par  le  père  Pini  au  Feldspath  orthose 
transparent,  blanc  et  nacré,  dont  on  trouve 
de  beaux  cristaux  au  mont  St-Gothard  ,  en 
Suisse.  V.  feldspath.  (Del.) 

*  ABVENTIFS  [Bourgeons]  (  adventitius, 
qui  survient),  bot.  pii. — Dupelit-Thouars  a 
nommé  ainsi  les  bourgeons  qui  se  dévelop¬ 
pent  accidentellement  sur  certaines  parties 
des  végétaux,  où  on  ne  les  apercevait  pas 
d’abord,  et  sur  lesquelles  ils  apparaissent 
par  suite  de  causes  excitatrices  de  nature 
variée.  V.  embryon  et  bourgeon.  (A.  B.) 

ADYSETON,  Scopol.  bot.  ph. —  Double 
emploi  du  g.  Alyssum.  (Sp.) 

*  ÆCANTIIÜS.  V.  oec antiius.  (Bl.) 

*  ÆCIIMANTHERA  (  ou’XF,' ,  pointe  ; 
àv^npoc,  d’âvGyjpoç,  fleuri;  par  extension, 
anthère  ).  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des 
Acanlhacées  ,  tribu  des  Ecmatacanthées , 
sous -tribu  des  Buelliées,  fondé  par  Nees 
Von  Esenbeck ,  sur  le  Ruellia  gossypina  de 
Wallich  [Pi.  As.  rar.  m,  87)  et  auquel  il 
attribueles caractères  suivants:  Calice  quin- 


quéparti,  à  segments  égaux.  Cor.  hypogyne, 
infundibuli forme,  quinquéfide,  à  divisions 
égales.  Étamines  4 ,  incluses ,  insérées  au 
tube  de  la  corolle;  anthères  biloculaires, 
mucronulées  au  sommet,  à  logettes  paral¬ 
lèles.  Ovaire  biloculaire,  à  loges  quadriovu- 
lécs.  Style  simple;  stigmate  indivis,  caréné 
sur  le  dos.  Capsule  tétragone  ,  biloculaire  , 
octosperme,  loculicide-bivalve;  valves  sep- 
tifères  par  le  milieu.  Graines  lenticulaires, 
lisses,  sous-tendues  par  des  rétinacles  aigus. 
—  La  seule  espèce  connue  est  un  s.-arbris¬ 
seau  de  l’Inde,  à  tige  et  à  rameaux  coton¬ 
neux  ,  d’un  blanc  de  neige ,  garais  de  feuil¬ 
les  opposées,  pétiolées  ,  cordées,  denté-cré- 
nelées ,  pubescentes ,  blanches.  Ses  fleurs 
sont  disposées  en  capitules  paniculés  ou  co- 
rymbiformes,  terminaux,  garais  de  bractées 
et  de  bractéoles.  (C.  L.) 

ÆCHMEA  (atxpîj  pointe,  piquant  ;  les 
graines  et  les  bractées  sont  allongées  en 
pointe),  bot.  pii.  — Ce  g.  de  la  famille  des 
Broméliacées,  tribu  des  Broméliées,  {V. 
ce  mot),  a  été  institué  par  Buiz  et  Pavon 
Prodr.  47,  t-  8,  et  Fl.  Peruv.  m,  27  ,  t.  2G4), 
et  adopté  par  tous  les  auteurs  modernes.  En 
voici  les  caractères  essentiels,  tels  qu’ils  ont 
été  modifiés  par  Pœppig  et  Endlicher  [Nov. 
g.  et  Sp.  Pl.  Chil.  ii,  t.  clix)  :  Bractées 
roulées  en  coupe  sous  les  fleurs.  Périgone 
(corolle  et  calice  des  auteurs)  supère,  sex- 
fide.  Divisions  extér.  calicinales  ,  égales , 
roulées  en  spirale ,  mucronées  ou  aristées  , 
dilatées  obliquement  d’un  côté  au  sommet  ; 
les  intér.  pétaloïdes,  plus  longues,  enroulées 
inférieurement,  squameuses  ou  plus  rare¬ 
ment  nues  intérieurement  à  leur  point  d’in¬ 
sertion.  Etam.  G  ,  insérées  à  la  base  du  pé¬ 
rigone;  3  adnées  à  la  base  des  divisions  in¬ 
ternes.  Ovaire  infère ,  triloculaire.  Style 
filiforme.  Stigm.  3,  linéaires,  contournés. 
Baie  sèche,  subglobuleuse,  triloculaire,  poly- 
sperme.  Graines  suspendues  par  unfunicule 
grêle  à  l’angle  interne  des  loges,  à  test  co¬ 
riace.  Embryon  petit,  dressé  â  la  base  d’un 
albumen  farineux ,  à  extrémité  radiculaire 
supère,  atteignant  l’ombilic.  —  Ce  g.,  borné 
encore  à  un  très  petit  nombre  d’espèces, 
renferme  des  plantes  herbacées,  vivant  en 
faux  parasites  sur  le  tronc  des  arbres,  plus 
rarement  au  pied,  ou  même  dans  les  fentes 
des  rochers  ombrés.  Les  feuilles  sont  toutes 
radicales,  ensi formes  ou  ligulécs,  coriaces, 


AEC 


AEC 


137 


très  entières  ou  plus  souvent  dentées  en  scie. 
Les  fleurs,  en  général  de  peu  d’apparence, 
sont  disposées  en  épi  terminal  paniculé  ou 
rameux.  Elles  ont  toutes  pour  patrie  l’Amé¬ 
rique  tropicale.  (C.  L.) 

*ÆCHMIA  (a’xp.77 ,  pointe  ).  i?js.  —  G.  de 
Lépidoptères ,  famille  des  Nocturnes ,  tribu 
des  Tinéites,  établi  par  M.  Treitsehke,  et  que 
nous  avons  adopté  (. Hist.natur .  des  Lépiclopt. 
de  France ),  en  le  caractérisant  ainsi  :  Palpes 
inférieurs  courts,  falqués,  velus  jusqu’au 
bout ,  et  terminés  en  pointe  obtuse.  Trompe 
courte,  mais  visible.  Antennes  très  longues 
et  très  fines.  Tête  aussi  large  que  le  corselet. 
Corselet  mince.  Abd.  effilé  et  conico-cylin- 
drique.  Pattes  postérieures  longues  et  peu 
épaisses.  Ailes  supérieures  allongées  et  dont 
le  sommet  se  termine  en  lobe  arrondi.  Ailes 
inférieures  très  étroites,  lancéolées  et  lar¬ 
gement  frangées,  surtout  au  bord  interne.  — 
Ce  g.  ne  renferme  qu’un  petit  nombre  d’espè¬ 
ces,  toutes  remarquables  parles  lignes  et  les 
points  d’argent  dont  leurs  ailes  sont  ornées 
sur  un  fond  bronzé  très  luisant.  Nous  citerons 
pour  type  YÆchmia  Thrasonella  Scop.,  dé¬ 
crite  par  M.  Treitsehke  ,  sous  le  nom  d ’E- 
quiiella,  et  figuré  par  Hubner  sous  celui 
d '  Ayliella  ( tab .  G4,  fig.  431  ).  Elle  se  trouve 
en  Saxe  et  en  Bohême ,  ainsi  que  dans  le 
nord  de  la  France.  (D.) 

"ÆCIDINÉES  et  mieux  OECIDMÉES 
(  oixlSiov .  maisonnette  ;  par  extension  : 
loge,  cellule),  bot.  cr.  — Petite  famille  de 
Champignons  que  j’ai  formée  (  Ann.  des 
sc.  nat.,  janv.  1830)  aux  dépens  de  celle 
des  Urédinées.  Elle  se  compose  de  petits 
Champignons  parasites ,  qui  se  dévelop¬ 
pent  sur  les  feuilles,  les  tiges,  et  quelque¬ 
fois  sur  les  fleurs  et  sur  les  fruits.  Leurs  ré¬ 
ceptacles  ,  ordinairement  très  nombreux, 
sont  coriaces,  membraneux ,  arrondis  ou  tu¬ 
buleux.  Ils  s’ouvrent  de  différentes  ma¬ 
nières,  suivant  le  g. ,  et  laissent  échapper 
leurs  spores  sous  forme  de  poussière  blanche, 
jaune  ou  orangée. —  Cette  famille  comprend 
les  g.  Rœsielia,  Rebent.  ;  OEcidium,  Pers.  ; 
Peridermium ,  Link;  et  YUredo  sedi  DC. , 
dont  j’ai  fait  le  g.  Endophyllum.  (  Lév.) 

ÆCIDIUM  et  mieux  OECIDIUM  (  o ixl- 
êiov  ,  maisonnette;  par  extension  :  loge,  cel¬ 
lule  ).  bot.  cr.  —  Hill  (  Hislory  of  plants  ) 
a  le  premier  employé  cette  dénomina¬ 
tion  pour  désigner  un  genre  de  Champi¬ 


gnons  auquel  Haller  avait  donné,  quel- 
*  ques  années  auparavant,  le  nom  de  Sphæ- 
ria.  Plus  tard  Persoon  l’appliqua  à  un 
g.  de  la  même  famille,  dont  les  individus  , 
vivant  parasites  sur  plusieurs  espèces  de 
plantes,  avaient  été  rangés  avant  lui  parmi 
les  Lycoperdon  ,  parce  qu’ils  répandent, 
comme  eux ,  leurs  spores  sous  forme  de 
poussière.  Gmelin,  dans  la  13me  édition  du 
Systema  JYaturæ de  Linné,  fit  connaître  plu¬ 
sieurs  espèces  nouvelles  que  Persoon  lui  avait 
communiquées,  et  parmi  lesquelles  se  trou¬ 
vaient  des  Uredo  et  des  Puccinia ,  que  l’au¬ 
teur  du  Synopsis  Fungorum  fit  rentrer  dans 
leur  véritable  g.  Ces  distinctions  parais¬ 
saient  parfaitement  établies,  lorsque  M.  Link, 
considérant  le  péridium  des  OEcidium 
comme  une  altération  accidentelle  de  l’épi¬ 
derme,  les  réunit  avec  les  Uredo  sous  le  nom 
de  Cœoma.  L’opinion  du  célèbre  professeur 
de  Berlin,  adoptée  principalement  parles 
auteurs  allemands,  a  jeté  de  nouveau,  parmi 
ces  Champignons,  une  confusion  que  j’ai  es¬ 
sayé  de  dissiper  dans  un  mémoire  sur  le  dé¬ 
veloppement  des  Urédinées  (  Ann.  des  Sc. 
JYat.  janv.  1839)» 

Le  g.  OEcidium  appartient  à  la  famille  des 
OEcidinées  et  présente  les  caractères  sui¬ 
vants  :  Réceptacles  ou  péridies  isolés  ou  réu¬ 
nis,  cylindriques,  sessiles,  membraneux  et 
fragiles ,  s’ouvrant  à  leur  sommet  en  plu¬ 
sieurs  lanières  qui  se  réfléchissent  en  dehors, 
et  renfermant  dans  leur  intérieur  des  spores 
libres ,  globuleuses  ou  ovales  qui  se  ré¬ 
pandent  spontanément  sous  forme  de  pous¬ 
sière  blanche,  jaune  ou  orangée.  —  Dans 
toutes  les  espèces  que  j’ai  étudiées,  j’ai 
trouvé  constamment  les  spores  globuleuses. 
M.  Fries  assure  que  Y  OEcidium  Podophylli 
de  Schwein  les  a  biloculaires  comme  les 
Puccinies.  On  ne  trouve  ces  Champignons 
que  sur  les  plantes  vivantes.  Us  sc  dévelop¬ 
pent  sur  les  feuilles,  les  pétioles,  les  tiges, 
quelquefois  sur  le  calice,  et  même  sur  les 
fruits;  ils  sont  tantôt  épars ,  tantôt  groupés 
en  cercle,  et  cette  disposition  peut,  mieux 
que  la  couleur,  servir  à  les  diviser  en  2  sec¬ 
tions.  Si  l’on  suit  le  développement  d’un 
OEcidium,  on  voit  sur  les  feuilles  des  sur¬ 
faces  pâles  et  décolorées.  L’épiderme  étant 
enlevé,  on  distingue  à  la  loupe  sur  le  pa¬ 
renchyme  de  petits  filaments  blancs  qui  , 
d’abord  isolés ,  deviennent  ensuite  plus  nom- 

9* 


T.  i. 


138 


AED 


breux  et  s'anastomosent  entre  eux.  A  leur 
centre,  il  se  forme  un  ou  plusieurs  tuber¬ 
cules  qui  s’allongent,  percent  l’épiderme 
par  leur  sommet  qui  se  divise  ensuite  en  un 
nombre  plus  ou  moins  considérable  de 
dents  ou  de  lanières  ,  se  réfléchissant  en 
dehors  comme  le  péristome  des  Mousses,  et 
permettent  de  se  répandre  aux  spores  que 
Ses  péridies  renfermaient.  C’est  à  tort  que 
M.  Link  a  considéré  ce  péridium  comme  une 
altération  de  l’épiderme;  ces  2  parties  sont 
parfaitement  distinctes,  n’ont  aucune  con¬ 
nexion  entre  elles,  et  peuvent  être  isolées 
très  facilement  sur  un  grand  nombre  de 
plantes.  Ces  parasites  sont  peu  dangereux 
pour  les  végétaux  sur  lesquels  iis  vivent;  on 
les  voit  cependant,  quand  ils  sont  nombreux, 
causer  S’atrophie  des  feuilles  et  en  empê¬ 
cher  le  développement  complet.  L ’Euphorbia 
Cyparisias ,  que  d’anciens  auteurs  ont  ap¬ 
pelé  dans  cette  situation,  Euphorbia  degener, 
nous  en  offre  fréquemment  un  exemple.  On 
observe  pourtant  quelquefois  le  contraire  : 
les  feuilles  deviennent  plus  longues,  plus 
larges  et  beaucoup  plus  épaisses  qu’elles  ne 
le  sont  ordinairement.  J’ai  remarqué  la 
môme  bizarrerie  sur  1  eThesium' Imophyllum . 
On  a  aussi  accusé  Y  OEcidium  Berberidis  de 
causer  la  rouille  ( Uredo  rubigo)  des  céréales  ; 
cette  opinion,  quoique  erronée,  puisque  ces 
2  champignons  ne  sont  pas  du  même  g. , 
conserve  encore  des  partisans  ;  mais  elle  ne 
repose  manifestement  que  sur  le  préjugé. 

(Lév.) 

ÆBÉLITE  (  atS-nloq ,  obscur),  min.  — 
Kirwan  a  donné  ce  nom  à  une  substance 
qu’on  trouve  à  Ædelfors,  en  Suède,  où  elle 
sert  de  support  à  l’Apophyllite  ;  elle  se  pré¬ 
sente  en  petites  masses  tuberculeuses  à  tex¬ 
ture  fibreuse  ou  striée,  dont  les  couleurs  va¬ 
rient  entre  le  gris,  le  jaunâtre,  le  verdâtre 
et  Se  rouge  pâle.  Bergmann,  qui  i’a  analy¬ 
sée,  en  a  fait  une  variété  de  Zéolithe,  sous 
le  nom  de  Zéolithe  siliceuse.  Elle  est  généra¬ 
lement  classée  aujourd’hui  parmi  les  Méso- 
types.  V.  ce  mot.  (Del.) 

*  ÆMEMONUS  (  al  S u  wj  ,  ovoç ,  timide, 
pudibond  ).  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Coléop¬ 
tères  tétramères,  famille  des  Curculionites, 
tribu  des  Apostasimérides,  établi  par  Schocn- 
nerr,  qui  lui  adonné  les  caractères  suivants: 
Antennes  de  médiocre  longueur,  un  peu 
minces;  leur  funicule  de  7  articles;  les  5 


AED 

premiers  allongés,  subobeoniques,  dimi¬ 
nuant  graduellement  de  longueur  :  les  Gme 
et  7me  courts,  presque  tronques  à  leur  som¬ 
met  ;  massue  en  ovale,  allongée ,  amincie. 
Rostre  très  long,  assez  robuste ,  presque  cy¬ 
lindrique  ,  arqué.  Yeux  très  écartés,  abais¬ 
sés,  subovales,  déprimés.  Prothorax  légè¬ 
rement  bisinué  à  la  base,  un  peu  arrondi 
sur  les  côtés,  se  rétrécissant  brusquement 
par  devant,  resserré,  un  peu  allongé  au 
sommet ,  lobé  derrière  les  yeux.  Élylres 
oblongues,  ovales,  convexes,  déprimées  sur 
le  dos  avec  les  angles  huméraux  obtus. — Ce 
g.,  qui  ne  figure  pas  dans  le  dernier  Catalo¬ 
gue  de  M.  Dejean,  est  très  voisin  des  Crypto- 
rhynques,  dont  il  est  cependant  facile  de  le 
distinguer  parla  forme  des  antennes,  dont 
le  funicule  est  organisé  différemment,  ainsi 
que  par  les  yeux  qui  sont  très  écartés  et 
surbaissés.  Il  a  pour  type  une  espèce  de  l’A¬ 
frique  australe  que  l’auteur  nomme  Æde- 
monus  punclatus.  (D.) 

ÆDES  (  dtyjtîvjç ,  importun  ,  désagréable  ). 
ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Diptères ,  division 
des  Némocères,  famille  des  Culicides,  éta¬ 
bli  par  Hoffmansegg  et  adopté  par  Meigen 
ainsi  que  par  M.  Macquart,  qui  lui  donne 
pour  caractères  :  Palpes  à  base  épaisse,  très 
courts  et  pointus  dans  les  2  sexes.  —  Ces 
caractères  suffisent  pour  distinguer  les 
des  Cousins  ,  dont  ils  sont  d'ailleurs  très 
voisins,  en  ce  que  ces  derniers,  chez  les  m⬠
les  ,  ont  toujours  les  palpes  plus  longs  que  la 
trompe.  Ce  g.  ne  renferme  qu’une  seule  esp., 
qui  habite  le  nord  de  riUlemagne  ,  et  que 
M.  Hoffmansegg  a  nommée  :  Æ.  cinereus . 
Elle  est  longue  de  2  lignes  et  demie,  d’un 
brun  noirâtre,  avec  les  cuisses  jaunes  et  les 
ailes  grisâtres.  (D.) 

*  AEDÎA  (  à-/)d  toc,  désagrément;  par  ex¬ 
tension  ,  tristesse),  ins.  —  G.  de  l’ordre  des 
Lépidoptères  ,  famille  des  Nocturnes,  tribu 
des  Yponomeutides ,  établi  par  M.  Stephens 
aux  dépens  des  Yponorneuies  de  Latreille  , 
sous  le  nom  de  Melanoleuca.  En  adoptant  ce 
g.  (. Hist.nai .  des  Lépid.  de  France),  nous 
avons  cru  devoir  en  changer  le  nom,  attendu 
sa  trop  grande  ressemblance  avec  celui  de 
Melaleuca ,  que  porte  une  espèce  de  Noc¬ 
tuelle.  Voici  les  caractères  que  nous  lui  assi¬ 
gnons  :  Palpes  grêles,  très  arqués  ,  avec  le 
dernier  article  presque  filiforme.  Trompe 
assez  développée.  Corselet  robuste.  Abdo- 


AED 


AEG 


139 


men  cylindrique.  Bord  postérieur  des  lres 
ailes  plus  ou  moins  arrondi.  —  Les  Aédies 
se  distinguent  au  premier  coup  d’œil  des 
Yponomeutcs ,  en  ce  qu’elles  sont  largement 
tachetées  et  non  finement  ponctuées  de  noir, 
comme  celles-ci  ;  elles  en  diffèrent  plus  es¬ 
sentiellement  par  la  forme  de  leurs  palpes  , 
par  la  coupe  de  leurs  ailes,  et  en  outre  par 
les  mœurs  de  leurs  chenilles  qui  vivent  so¬ 
litairement  sur  des  plantes  basses,  tandis 
que  celles  des  Yponomeutes  vivent  en  so¬ 
ciété  sur  des  arbres  ou  des  arbrisseaux.  Des 
4  espèces  que  nous  rapportons  à  ce  g.,  nous 
ne  citerons  quel’Aédie  delà  Vipérine  [Alu- 
ci  ta  bipunclella  Fabr.),  A.  Ecliiella ,  dont 
la  chenille  vit  entre  les  touffes  des  fleurs 
de  la  Vipérine  ( Echium  vulgare).  Cette  es¬ 
pèce  est  figurée  dans  notre  ouvrage  précité 
(  l.  x,  pl.  285,  fig.  2  ).  (D.) 

*ÆDïLIS  (Magistrat  chargé,  chez  les  Ro¬ 
mains,  de  la  police  de  la  ville  et  de  la  con¬ 
servation  des  bâtiments  publics),  ins.  — 
G.  de  Coléoptères  tétramères,  famille  des 
Lorigicornes,  tribu  des  Lamiaires  ,  s.-tribu 
des  Déprimés,  établi  par  M.  Serville  et  dont 
voici  les  principaux  caractères  :  Tarières 
des  femelles  allongées,  toujours  saillantes 
dans  le  repos,  et  dépassant  l’abdomen.  An¬ 
tennes  glabres,  ordinairement  très  grandes 
dans  les  mâles.  Epine  latérale  du  corse¬ 
let  occupant  le  milieu  du  bord.  Toutes  les 
pattes  d’égale  longueur  avec  leurs  tarses 
glabres.  —  Ce  g.  a  pour  type  la Lamia  y Edi- 
lis  Fabr.,  ou  Cerambix  id.  Oliv.  ,  dont 
M.  Serville  a  converti  le  nom  spécifique  en 
nom  générique.  M.  Dejcan  en  l’adoptant 
en  a  changé  le  nom  en  celui  d '  Asiynomus 
[K.  ce  mot).  La  Lamia  dont  il  s’agit, 
habite  plus  souvent  l’intérieur  des  mai¬ 
sons  que  les  bois  ;  et  cela ,  parce  que 
sa  larve  continue  de  croître  et  de  se  dé¬ 
velopper  dans  les  poutres  et  les  solives  de 
sapin  qui  servent  à  construire  les  habi¬ 
tations  dans  les  contrées  du  Nord  et  les 
pays  de  montagnes;  delà,  sans  doute ,  le 
nom  d ’Ædilis  que  lui  a  donné  Fabricius. 

(D.) 

*  ÆDMANNTA,  Thunb.  bot.  rir. — Suivant 
M.  De  Candolle  ( Prodr.  2  p.  118),  c’est  un 
double  emploi  du  g.  Hafnia ,  Thunb.  (Sp.) 

ÆDOPEZA.  ins. —  Nom  générique  de  Co¬ 
léoptères,  mal  orthographié  dans  le  dernier 
Calai,  de  Dejean.  V.  le  mot  oedopeza.  (D.) 


ÆGA  (Ega,  nymphe,  nourrice  de  Jupi¬ 
ter;  acy?;,  peau  de  chèvre),  ckust. —  Leach 
(Linn.  Soc.,  irons,  t.  xi)  désigne  sous  ce  nom 
un  g.  de  l’ordre  des  îsopodes  ,  qui  est  ainsi 
caractérisé:  les  deux  1ers articles  des  antennes 
supérieures  très  larges  et  comprimés.  Yeux 
grands,  légèrement  convexes,  convergeant 
antérieurement.  Côtés  des  articles  de  l’ab¬ 
domen  imbriqués.  Lame  intérieure  des  ap¬ 
pendices  du  ventre  tronquée àson  extrémité 
interne.  —  Ce  g.  renferme  3  espèces,  dont 
une  a  été  trouvée  dans  les  mers  d’Ecosse  ; 
on  ignore  la  patrie  des  deux  autres.  (II.  L.) 

ÆGEJLUA  (nom  d’une  nymphe  dans  la 
Myth.).  ins. — G.  de  l’ordre  des  Lépidoptères, 
établi  par  Fabricius  (Sysi.  Gloss.),  aux  dé¬ 
pens  de  son  g.  Sésie ,  et  qui  a  pour  type  le 
Sphinx  apiforrnis  de  Linné.  Ce  g.  parut  trop 
peu  caractérisé  à  Latreille  pour  être  adopté. 
Il  n’aurait  pu  l’être  d’ailleurs  sans  en  chan¬ 
ger  le  nom,  déjà  employé  pour  désigner  un 
g.  de  Diptères  et  une  espèce  de  Papillons 
diurnes ,  et  qui  ne  se  distingue  que  par  l’or¬ 
thographe  de  celui  d 'Egeria,  appliqué  par 
Leach  à  un  g.  de  Crustacés  décapodes.  V.  le 
mot  Sésie.  (D.) 

*  ÆGERIÂ  (  nom  mythol.  d’une  nym¬ 
phe).  ins.  —  G.  de  Diptères  formé  par 
M.  Robmeau-Desvoidy,  auxdépensde  quel¬ 
ques  espèces  du  g.  Hylemyia,  Macq.,  et  qu’il 
a  converti  depuis  en  section  sous  le  nom 
d ' Hylemyiæ.  (  V .  ces  2  mots.)  (D.) 

ÆGERITA  (  a tyttpoç ,  peuplier  ;  parce 
que,  dit-on,  la  plante  fut  découverte  sur 
cet  arbre;  étym.  obscure),  bot.  ce.  —  G. 
de  Champignons,  établi  par  Pcrsoon  ,  nais¬ 
sant  sur  les  bois  ou  sur  les  écorces  en  dé¬ 
composition,  cl  sc  présentant  sous  la  forme 
de  corps  très  petits,  arrondis  ,  sessiîes  ,  nus 
ou  garnis  de  soies.  Leur  centre  est  com¬ 
posé  d’un  tissu  cellulaire  ,  irrégulier  et 
condensé,  dont  la  surface  est  couverte  d’une 
couche  de  spores  sphériques  ,  inégales  , 
transparentes,  qui  se  séparent  et  ressem¬ 
blent  à  de  la  farine.  On  n’en  connaît  que 
deux  espèces.  —  Persoon  m’a  dit  plusieurs 
fois  qu’il  ne  fallait  tenir  aucun  compte  de 
YÆgeriia  cæsia;  que  c’était  une  espèce 
qu’il  avait  décrite  sur  un  échantillon  en  mau¬ 
vais  étal,  et  qu’il  n’avait  jamais  retrouvée, 
même  dans  l’endroit  où  il  l’avait  prise  la  pre¬ 
mière  fois.  La  place  que  ce  g.  doit  occuper 
dans  la  classification  mycologique  est  en- 


140 


AEG 


AEG 


core  incertaine.  M.  Fries  le  range  dans  les 
Trichodermacés.  Comme  je  n’ai  jamais  pu 
trouver  dans  les  Æ  g  évita  candida  et  selosa ,  le 
voile  filamenteux  qui  est  censé  recouvrir  la 
couche  de  spores,  et  former  un  péridium 
fugace,  je  pense  qu’il  serait  mieux  placé  à 
côté  des  Tuberculaires,  dont  il  diffère  ce¬ 
pendant  par  la  forme  des  spores  et  par  l’ab¬ 
sence  du  pédicule  composé  de  cellules  allon¬ 
gées  ,  rapprochées  en  faisceaux  et  parfaite¬ 
ment  distinctes.  (lév.) 

ÆGIALUE.  Ægialia  (afyccJoç,  bord  de  la 
mer),  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Coléoptères 
pentamères ,  famille  des  Lamellicornes,  tribu 
des  Scarabéides,  créé  par  Latreille ,  aux  dé¬ 
pens  de  celui  des  Aphodies  de  Fabricius ,  et 
dont  il  s’éloigne  par  ses  mandibules  entiè- 
rement  cornées ,  par  son  labre  coriace  et 
saillant,  quoique  très  court;  par  ses  m⬠
choires  armées  intérieurement  d’un  crochet 
robuste  ,  terminé  par  2  dents  ,  et  enfin  par 
la  forme  de  son  chaperon.  Par  ses  autres  ca¬ 
ractères,  il  se  rapproche  des  Géotrupes ;  mais 
eeux-ci  ont  leurs  antennes  de  1 1  articles  tan¬ 
dis  qu’on  n’en  compte  que  9  à  celles  des  Æ- 
gialies. — Dans  son  dernier  Catalogue,  M.  De- 
jean  ne  rapporte  à  ce  g.  que  deux  espèces,  sa¬ 
voir:  YÆ.  globosa  Illig.,  qui  se  trouve  dans 
le  nord  de  la  France,  et  YÆ.  americana\PC\., 
de  l’Amérique  du  Nord.  Ainsi  que  leur  nom 
générique  l’indique ,  ces  Insectes  se  tiennent 
dans  le  sabie,  sur  le  bord  de  la  mer.  (D.) 

*  ÆGIALïMA  (aiyiAog,  bord  de  la  mer). 
bot.  ph.  —  Schultes  ( Mant .  2,  p.222)  avait 
proposé  d’établir  un  g.  sous  ce  nom,  dans  la 
famille  des  Graminées,  pour  une  variété  du 
Kœleria  villosa  de  Persoon  ;  mais  ce  g.  n’a 
pas  été  adopté.  V.  koeleria.  (A.  Pi.) 

*ÆGIALITES  (atytocArrvjç,  qui  vit  sur  les  ri¬ 
vages  de  la  mer  ).  ins.  —  G.  de  Coléoptères 
pentameres,  famille  des  Térédiles,  établi 
par  Eschscholtz,  sur  une  seule  espèce,  origi¬ 
naire  de  l’Amér.  occidentale  et  qu’il  nomme 
Æ.  debills .  Ce  g.,  dont  les  caractères  ne  nous 
sont  pas  connus,  est  placé  par  M.  Dejean 
[Calai.,  3me  édit.)  entre  le  g.  Gibbium  , 
ëcop.,  et  le  g.  M  asti  gu  s  ,  Hoffmansegg,  et 
appartiendrait  alors  à  la  tribu  des  Ptiniores 
de  Latreille.  (D.) 

ÆGÏALITES  (aiytaXtrvjç ,  qui  se  trouve  sur 
le  bord  de  la  mer),  ois.  — •  C’est,  dans  la 
Méthode  de|Vieillot,  sa  troisième  famille  de 
l’ordre  des  Echassiers,  répondant  en  partie 


à  celle  des  Pressirostres  de  Cuvier,  et  ren¬ 
fermant  les  G.  OEdicnème,  Échasse,  Huî- 
trier,  Érole,  Courevite,  Pluvian,  Sanderling 
et  Pluvier.  (Lafr.) 

*ÆGIALÏTIS  (odyiaXtT tç,  qui  se  trouve  sur 
le  bord  de  la  mer),  bot.  pii. — Ce  g.,  établi 
par  Trinius  (. Agrost .  fund.  127,  t.  9),  dans 
la  famille  des  Graminées,  pourje  Kœleria 
villosa  Pers.,  n’a  pas  été  adopté.  (A.  R.) 

*  ÆGIALITIS  (  atytaXnriç ,  qui  croît  sur  le 
bord  de  la  mer),  bot.  ph.  — G.  de  la  famille 
des  Plumbaginacées,  Lindî.  (Plumbaginées, 
Juss.) ,  tribu  des  Staticées,  fondé  par  R. 
Brown  ( Prod .  426),  qui  lui  assigne  les  ca¬ 
ractères  suivants  ;  Fleurs  tribractéées ,  en 
épis  paniculés.  Calice  tubuleux,  quinqué- 
fide,  plissé-anguleux,  coriace.  Corolle  hy- 
pogyne ,  pentapétale ,  à  onglets  cornés  à  la 
base.  Etamines  5,  insérées  sur  les  onglets 
des  pétales.  Ovaire  uniloculaire,  uniovulé  ; 
ovule  anatrope ,  suspendu  au  sommet  d’un 
placenta  libre ,  assez  épais.  Cinq  styles  ,  dis¬ 
tincts,  terminaux;  stigmates  en  tête.  Utri- 
cule  monosperme ,  coriace,  exsert,  subangu¬ 
leux  -cylindracé ,  se  rompant  au  sommet, 
lors  de  la  germination  de  la  graine.  Grai¬ 
ne  dépourvue  d’albumen,  germant  dans  le 
fruit;  radicule  supère;  plumule  diphylle,  assez 
grande.  —  Ce  g.  ne  se  compose  encore  que 
d’une  espèce:  c’est  un  petit  arbrisseau,  très 
glabre,  croissant  avec  les  Rhizophores  sur 
le  bord  de  la  mer,  dans  la  partie  tropicale 
de  la  Nouvelle-Hollande;  ses  rameaux  sont 
cylindriques,  fragiles,  marqués,  à  l’entour,  de 
cicatrices  résultant  de  la  chute  des  pétioles; 
ses  feuilles  sont  alternes ,  planes ,  coriaces , 
ovales,  très  entières,  sans  stipules;  leurs 
pétioles  sont  largement  marginés,  dilatés 
et  engainants  â  la  base  ;  les  fleurs  sont  blan¬ 
ches,  tribractéées,  subimbriquées,  alternes, 
et  disposées  en  épis  paniculés.  (C.  L.) 

*  ÆGIALITIS  (afyiaXtTiç,  qui  se  trouve 
sur  le  bord  de  la  mer),  ois.  —  Nouveau  g. 
formé  par  Gould  et  renfermant  des  espèces 
de  Pluviers  qui  me  paraissent  conformés 
comme  nos  Pluviers  à  trois  doigts,  sans  épi¬ 
nes  aux  ailes  et  sans  caroncules,  telles  que 
notre  Pluvier  à  collier.  Trois  espèces  de  la 
Nouv.-Hollande  sont  décrites  et  figurées  par 
Gould,  dans  son  Synopsis  d’Australie  (pari.  2). 
Une  d’elles  est  1  ’Ægialilis  nigrifrons  Gould, sy¬ 
nonyme  du  Cliaradrius  nigrifrons  Cuv.  [Mus. 
de  Paris  et  Tem.  Col.  47,  /.  1.)  Char,  me - 


AEG 


AEG 


141 


lanops  Vieillot,  Dict.  27,  p.  139.  (  Lafr.  ) 

"ÆGICERAS  (  aH;  ,  yoç  ,  chèvre  ;  xepocç  , 
corne  ).  bot.  c,r.  —  Nom  imposé  par  Green 
au  g.  Ceraiodon ,  Brid.  [V.  ce  nom),  et 
qui  s'appliquait  surtout  à  une  variété  du 
Ceraiodon  purpureus,  originaire  de  la  pro¬ 
vince  de  Cornouailles,  en  Angleterre.  Ne 
confondez  pas  ce  g.  avec  son  homonyme, 
établi  par  Gærtner.  (C.  M.  ) 

ÆGICERAS  (a’i^yoç,  chèvre  ;  x/pa;,  corne; 
allusion  à  la  forme  du  fruit  ).  bot.  pii.  — 
G.  de  la  famille  des  Myrsinacées  ,  Lindl. 
(  Myrsinées ,  R.  Br.  ;  Ardisiacées ,  Juss.),  dont 
M.  A.  De  Candolle  {Rev.  des  Myrs.)  a  fait  le 
type  d’une  tribu  (Ægicérées)  dans  la  même 
famille ,  et  qui  a  été  fondé  par  Gaerlner 
{Sem.  et  Fruct.  t.  4G  )  aux  dépens  du  Rliizo - 
phora  corniculata  L. En  voici  les  caract.  essen¬ 
tiels  :  Cal.  pentasépale  ,  coriace,  persistant. 
Cor.  infundibuliforme,  quinquépartie.  Éta¬ 
mines  5,  exsertes,  insérées  à  l’anneau  basi¬ 
laire  du  tube  de  la  corolle;  anth.  oblongues, 
biloculaires ,  déhiscentes  supérieurement; 
style  persistant;  stigm.  simple.  Follicule  ar¬ 
qué,  cylindrique,  acuminé,  monosperme. 
Funicule  terminé  en  une  arille  calyptri- 
forme.  Cotylédons  très  petits  ,  à  radicule 
très  grande. —  L’arbrisseau,  type  de  ce  g. 
Æ.rnajus  ( Rhiz .  corniculata  L.) ,  croît  parmi 
les  mangliers,  jusqu’au  34e  degré  de  lati¬ 
tude  australe.  Les  fleurs  en  sont  blanches  et 
disposées  en  faisceaux  axillaires.  Gaertner 
rapporte  au  même  g.,  sous  le  nom  d’Æ.  mi¬ 
nus  ,  Y Umbraculum  maris  de  Rumph  ( Amb . 
3  ,  t.  82),  dont  le  fruit  est  plus  petit. 

(C.  L.) 

*  ÆGICÉRÉES  («?£,  yoq ,  chèvre;  x/pocç, 

corne),  bot.  pii. — Tribu  formée  par  M.  A.  De 
Candolle  dans  la  famille  des  Myrsinacées, 
Lindley  (Ardisiacées,  Juss.),  et  comprenant  le 
seul  g.  Ægiceras.  (C.  L.) 

*  ÆGÎDIUM  (a’yi'^ov ,  chevreau).  i]\s.  — 
G.  de  l’ordre  des  Coléoptères  pentamères  , 
famille  des  Lamellicornes,  tribu  des  Scara- 
béides,  établi  par  M.Dejean  (Cala/.  3me  édit.) 
qui  n’en  a  pas  publié  les  caractères.  Il  y  rap¬ 
porte  2  espèces,  l’une  de  la  Guadeloupe, 
qu’il  nomme  /F..  Muticum,  et  l’autre  du  Bré¬ 
sil,  qu’il  appelle  Æ.  hœdulus.  Ce  g.  précède 
immédiatement  le  Phileurus  de  Latreillc. 

(D.) 

ÆGÎLOPS  >  espèce  de  Grami¬ 

nées).  bot.  ph. — G.  de  la  famille  des  Grami¬ 


nées  ,  voisin  du  Triticum  ,  établi  par  Linné, 
et  qui  comprend  5  ou  G  espèces  crois¬ 
sant  en  général  dans  les  régions  méridiona¬ 
les  de  l’Europe.  Ce  sont  des  plantes  annuel¬ 
les  ,  peu  élevées  ,  à  feuilles  planes ,  et  à  épi 
simple,  composé  d’épillets  sessiles ,  solitaires, 
et  en  général  distiques.  Les  épillets  contien¬ 
nent  de  3  à  5  fleurs,  dont  la  terminale  est 
stérile.  Les  2  écailles  de  la  glume  sont  anté¬ 
rieures,  collatérales,  égales  entre  elles,  con¬ 
caves,  coriaces,  tronquées  à  leur  sommet, 
qui  offre  3  ou  4  dents  terminées  par  une 
arête.  Les  paillettes  sont  herbacées  ;  l’infé¬ 
rieure  concave  est  tronquée  à  son  sommet 
qui  est  à  2  ou  à  3  dents  ordinairement  aris- 
tées;  la  paillette  supérieure  est  bicarénée. 
Les  stigmates  sont  sessiles,  plumeux.  La  ca- 
riopse  est  allongée  ,  nue ,  marquée  d’un  sil¬ 
lon  longitudinal.  —  Quatre  espèces  de  ce  g. 
croissent  naturellement  dans  les  provinces 
méridionales  de  la  France  :  savoir  :  Ægilops 
ovata  L.,  triarislala  Willd. ,  triuncialis  L.  et 
squarrosa  L. 

Nous  ne  discuterons  pas  ici  l’opinion  sin¬ 
gulière  émise  par  quelques  personnes,  et  en¬ 
tre  autres  par  le  professeur  Latapie  de  Bor¬ 
deaux,  qui  pensent  que  notre  blé  (  Triticum 
sativum  L.  )  n’est  qu’une  dégénérescence  de 
l’ Ægilops  ovata  L. ,  et  qu’en  cultivant  cette 
dernière  plante  et  semant  plusieurs  fois  ses 
graines,  on  finit,  au  moyen  de  dégradations 
successives,  par  obtenir  le  Triticum  sativum. 
De  semblables  opinions  doivent  paraître  au 
moins  paradoxales.  (A.  R.) 

*  ÆGINA  (nom  rnythol.  ).  acal.  —  G.  de 

Méduses  établi  par  Eschscholtz  dans  la  fa¬ 
mille  des  Equorides ,  la  3me  de  sa  division 
des  Discophores  cryptocarpes.  Ses  caractè¬ 
res  sont  :  Appendices  du  ventricule  larges  , 
sacciformes  ;  Cirrhes  alternes  dans  les  inter¬ 
valles  des  appendices.  Il  comprend  2  espèces 
de  l’Océan  pacifique  septentrional.  (  F. 
Eschs.  Sijst.  der  Acalepli.).  (Duj.) 

*  ÆGINETIA  Cavan.  (Nom  myth.).  bot. 
pii.  • —  Synon.  du  genre  Bouvcirdia ,  Salisb. 

(Se.) 

*  ÆGIAOPSIS  (  Ægina  ,  nom  rnythol.; 
o^iq ,  aspect),  acal.  —  G.  de  Méduses ,  éta¬ 
bli  par  Brandt  pour  une  espèce  (Æ.  Lauren - 
tii)  observée  par  Mertens  dans  son  Voyage  au¬ 
tour  du  Monde.  Il  se  rapproche  beaucoup  du 
g.  Ægina  ;  mais  il  s’en  distingue  par  la  pré¬ 
sence  de 4  bras,  dont  celui-ci  est  dépourvu. 


[V.  le  Mém.  desc.  de  Brandi,  Recueil  acad. 
Pélersb.  1838.)  (Duj.) 

ÆGÏPHILA  (ai'Ç,  yoc,  chèvre;  cplT/j,  amie; 
les  chèvres  en  broutent  les  jeunes  pousses 
de  préférence),  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille 
des  Verbénacées,  type  de  la  tr.  des  Ægiphi- 
lées,  Endl.(Yiticées,  Bartl.),  fondé  par  Jac- 
quin  (  Am .  edit.pict.  t.  16),  et  ayant  pour 
synonymes  les  g.  Manabea ,  Aubl.,  et  ()m- 
phalococca ,  Willd.  Ses  caract.  sont  ainsi 
circonscrits  :  Cal.  campanulé  ou  turbiné, 
quadridenté.  Corolle  hypogyne,  infundibuli- 
forme  ou  hypocratérimorphe,  à  tube  beau¬ 
coup  plus  long  que  le  calice  ,  à  limbe  qua- 
driparti,  égal.  Quatre  étam.,  exsertes,  égales, 
insérées  au  tube  de  la  corolle.  Ovaire  qua- 
driloculaire ,  à  logetles  uniovulées.  Style 
bifide,  terminal. Baie quadriloculaire ou  bi- 
toculaire  par  avortement;  graines  solitaires 
dans  chaque  loge.  —  On  connaît  environ 
une  vingtaine  déplantés  de  ce  genre,  toutes 
particulières  à  l’Amérique  tropicale;  ce  sont 
des  arbres  ou  des  arbrisseaux  à  feuilles  op¬ 
posées,  simples,  à  fleurs  jaunes  ou  blanches, 
disposées  en  corymbes  dichotomes,  panicu- 
îés ,  axillaires  et  terminaux.  Le  nom  vul¬ 
gaire  de  quelques  espèces  dans  les  Antilles 
est  Bois-cabri.  (C.  L.) 

*AE(sîHÂ  (ctXyiq,  écusson).  BOT.  CR.  — 
G.  de  la  tribu  des  Batracliospermées,  famille 
des  Phycées,  créé  par  M.  Fries  {PL  hornon.) 
et  dont  les  caractères  sont  ainsi  exprimés  : 
Thalle  continu,  entouré  de  mucus;  filaments 
articulés,  simples,  naissant  tout  autour  d’une 
couche  médullaire  centrale.  —  Ce  g.,  fondé 
sur  une  seule  espèce  des  mers  du  Nord,  le 
Linckia  Zosteræ  Lyngb.  (  Hydroph .  t.  66.), 
nous  semble  devoir  être  rapporté  au  g.  Me- 
sogloia.  (Bréb.) 

ÆGrlKME  (Ægir,  divinité  Scandinave). 
min.  — Esmark  a  donné  ce  nom  à  un  miné¬ 
ral  dont  l’espèce  n’est  pas  encore  détermi¬ 
née,  et  dont  les  cristaux  ont  de  l’analogie 
avec  ceux  de  l’amphibole  hornblende.  Il  a 
été  découvert  dans  une  île,  près  de  Skans- 
üord.  Selon  Berzélius,  il  contient  de  la  si¬ 
lice  ,  du  manganèse ,  du  fer  et  de  l’acide 
phosphorique.  (Del.) 

ÆGÏTHALES  (  aîytGaXoç ,  mésange  ).  ois. 
— C’est ,  dans  la  Méthode  de  Vieillot,  la  9me 
famille  de  l’ordre  des  Oiseaux  sylvains. 

(Lafr.) 

*  ÆGITHALUS  (ouytGodoç,  mésange),  ois. 


—  G.  formé  par  Yigors  aux  dépens  du  Pa¬ 
rus  (  Mésange),  ayant  pour  type  la  Mé¬ 
sange  rérniz  ou  p enduline  de  Buffon  (  Pi. 
Enl.  618  et  708  ),  Parus  Pendulinus  L. 
Nous  croyons ,  en  adoptant  ce  g. ,  devoir  lui 
adjoindre  la  Mésange  moustache  ( Parus  biar- 
micuslAn.)  quoiqu’elle  en  diffère  par  le  bec 
et  la  queue;  mais  qui  a  de  commun  avec 
elle,  la  forme  toute  particulière  des  pattes 
et  des  ailes  et  la  coloration  du  plumage. 
Toutes  deux  demeurent  habituellement  dans 
les  roseaux  et  les  marais,  où  elles  suspen¬ 
dent  aux  branches  flexibles  ou  aux  roseaux, 
leurs  nids  très  artistement  construits  en 
forme  de  bourse  ou  de  cornemuse  ,  à  entrée 
latérale. Ils  sont  composés  du  duvet  des  fleurs 
de  saule  et  de  diverses  plantes  aquatiques,  et 
entrelacés  de  filaments.  A  l’exemple  de  Tem- 
minck  ,  nous  avons  rapproché  ces  2  espèces 
sous  le  nom  de  Mésanges  riveraines  et  ren¬ 
fermant  notre  g.  Ægithale ,  dont  les  carac¬ 
tères  sont  alors  :  Ailes  arrondies,  subobtu¬ 
ses  ,  à  rémiges  primaires  courtes  ;  la  lre  très 
petite,  presque  nulle.  Pieds  robustes  à  doigts 
antérieurs  presque  égaux  et  armés  d’ongles 
longs  et  forts;  le  postérieur  le  plus  fort  de 
tous.  Queue  ou  courte  et  légèrement  échan- 
crée ,  ou  longue  et  fortement  étagée.  Bec 
grêle,  entier,  comprimé  ou  très  droit  et  en 
cône  allongé,  très  aigu,  ou  arqué  en  des¬ 
sus  avec  la  mandibule  supérieure  plus  lon¬ 
gue  que  l’inférieure.  Ce  g.,  comme  on  le  voit, 
répond  aux  2  sections  Rérniz  et  Moustaches 
des  Mésanges  de  Cuvier  et  à  celle  des  Mé¬ 
sanges  riveraines  de  Temminck. 

On  réunit  ordinairement  au  Bémiz, 
le  Parus  capensis  L.,  Sonnerai  (2me  V. 
pi.  112),  ou  Petit  deuil ,  Bufî.  Nous  sommes 
étonné  que  le  Figuier  bec-fleurs  de  Vaillant 
[Afr.  3,  142,  pl.  134),  qui,  d’après  ses  for¬ 
mes  générales  et  particulièrement  celle  de 
son  bec,  nous  paraît  un  véritable  Ægithale  ou 
Rérniz,  et  probablement  même  ce  Parus  ca¬ 
pensis  des  auteurs,  n’ait  cependant  été  si¬ 
gnalé  comme  tel  ou  même  comme  Mésange 
par  aucun  auteur.  Il  est  fort  petit,  moindre 
que  notre  Roitelet,  d’un  gris  cendré  ter¬ 
reux  en  dessus  plus  foncé  sur  la  tète  et  avec 
les  plumes  du  front  noires  et  blanches  arron¬ 
dies,  comme  écailleuses  et  relevées.  Il  a  le 
ventre  d’un  jaunâtre  terne  ,  mêlé  de  rous- 
sâtre.  C’est  encore,  nous  le  pensons,  YÆgi- 
thalus  Smithii  (Will.  Jardine,  pl.  113).  Nous 


AEG 


devons  convenir  cependant  que  dans  ce  que 
Vaillant  nous  apprend  sur  les  mœurs  de  cet 
oiseau,  qui  vit  habituellement  en  petites  ban¬ 
des,  faisant  entendre  sans  cesse  un  faible  cri 
de  rappel,  et  visitant  toutes  les  fleurs  pour 
y  saisir  les  insectes  qu’elles  recèlent ,  nous 
retrouvons  bien  des  mœurs  analogues  à  celles 
de  nos  Mésanges ,  mais  rien  qui  nous  retrace 
l’habitant  de  nos  espèces  riveraines,  quoi¬ 
qu’il  en  ait  tous  les  caractères  extérieurs. 

A  ces  espèces,  M.  Burton  en  ajoute  une 
nouvelle  :  Y  Æyithalus  flammiceps  des  monts 
Hymalaya ,  qu’il  décrit  dans  les  Proceed. 
Lond.  Zool.  Soc.  1835.  Le  Parus  rnelanoce- 
phalus  de  Gould  (Cent,  of  birds  from  Hyma- 
laya  ),  d’après  son  bec  grêle,  mais  légère¬ 
ment  arqué  en  dessus,  nous  paraît  une  es¬ 
pèce  de  transition  entre  ce  g.  et  le  Parus. 

(Lafr.) 

ÆGITTIÏME.  Ægilhina  (  afytQoç  ,  nom  de 
la  Linotte  chez  les  Grecs),  ois.  — G.  de  l’or¬ 
dre  des  Oiseaux  syl vains  et  de  la  famille  des 
Chanteurs  dans  la  méthode  de  Vieillot;  of¬ 
frant  pour  caractères  :  Bec  en  cône  allongé, 
robuste,  presque  droit,  à  mandibules  supé¬ 
rieures,  légèrement échancrées.  Ailes  sur-ob¬ 
tuses  à  rémiges  courtes;  la  lre  n’atteignant, 
comme  chez  les  mésanges,  que  le  tiers  de  la 
5nie.  Queue  courte ,  terminée  carrément. 
Tarses,  ainsique  les  doigts,  peu  allongés, 
mais  robustes  ,  terminés  par  des  ongles 
forts,  Irès  arqués;  celui  du  pouce,  plus 
que  les  autres.  Plumage  lâche,  allongé, 
très  épais,  surtout  sur  le  dos  et  le  croupion, 
comme  chez  les  mésanges.  —  Ces  caract. 
nous  ont  paru  suffisants  pour  conserver  le 
genre  ;  mais  nous  le  plaçons  près  des  Mé¬ 
sanges,  avec  lesquelles  il  a  les  plus  grands 
rapports.  Deux  espèces  seulement  sont  con¬ 
nues  :  V Ægilhina  quadricolor  Vieill.  (JV. 
Dieu  i,  176,  Faill.  Afr.  pl.  141.)  et  l’Æ. 
alricapilla  Vieill.  (Ibid,  et  Vaill.  Id.  pl.  140.) 

(Lafr.) 

ÆGÏTIIUS  (  ouVQoç ,  nom  de  la  Linotte  , 
chez  les  Grecs),  ins.  —  G.  de  Coléoptères  té- 
tramères ,  famille  des  Clavipalpes ,  tribu  des 
Erotylènes,  établi  par  Fabricius.  Dans  ma 
Monographie  des  Érotyles ,  qui  a  paru  en 
1825 ,  j’avais,  d’après  l’autorité  d’Olivier  et 
du  célèbre  Lalreille,  réuni  à  ces  insectes  les 
Ægiihus  de  Fabricius,  comme  ne  présentant 
pas  de  caractères  suffisants  pour  en  être  sé¬ 
parés.  En  effet  ils  n’en  diffèrent  que  parce 


AEG  143 

que  leur  corps  est  plus  hémisphérique,  in¬ 
dépendamment  d’une  légère  modification 
dans  la  forme  de  leurs  palpes  inférieurs. 
Cependant  le  nombre  des  esp.  connues  dans 
ces  2  g.,  ayant  plus  que  doublé  depuis  la 
publication  de  ma  monographie,  on  a  senti  la 
nécessité,  pour  s’y  reconnaître,  non  seule¬ 
ment  de  rétablir  le  G.  Ægiihus ,  mais  encore 
de  créerde  nouvelles  coupes  génériques  par¬ 
mi  les  Érotyles  proprement  dits  ;  en  sorte  que 
les  espèces  que  j’avais  réunies  en  un  seul  g. 
se  trouvent  réparties  aujourd’hui  en  10,  y 
compris  celui  des  Ægithes  dont  il  est  seule¬ 
ment  ici  question.  D’après  M.  Dejean ,  ce 
dernier  g., qui  se  borne  à  3  ou  4  espèces  dans 
Fabricius,  en  contient  aujourd’hui  17,  toutes 
de  l’Amérique  intertropicale.  Nous  citerons 
ici  comme  les  plus  connues  :  Y  Ægiihus  suri- 
namensis  Fabr. ,  de  Cayenne;  YÆg.  gua- 
dalupensis  Fabr.,  de  la  Guadeloupe.  Ces  2 
espèces  sont  figurées  dans  ma  Monographie, 
pl.  7,  fig.  59  et  76.  (D.) 

ÆGLE ,  Corr.  (ouylri ,  lustre  ,  éclat  ;  nom 
d’une  nymphe  de  la  Mythol.  et  de  l’une  des 
Hespérides).  bot.  pii.  — G.  de  la  famille  des 
Àurantiacées.  Corréa  (  Act.  Soc.  Linn.  5  , 
p.  222)  et  Roxburgh  (  Corom.  2,  n°  143;  Flor. 
Ind.  2,  p.  579),  lui  assignent  les  caractères 
suivants  :  Calice  campanulé,  4  ou  5-den- 
té.  Pétales  4  ou  5.  Etamines  environ  40;  fi¬ 
lets  courts,  libres;  anthères  dressées,  linéai¬ 
res,  mucronées.  Ovaire  8  -  15»  loculaire  ; 
loges  multi-ovulées.  Stigmate  subsessile.  Pé¬ 
ricarpe  coriace,  indéhiscent,  subglobu¬ 
leux,  8-15-Soculaire;  loges  6-10-  spermes  et 
remplies  d’une  pulpe  visqueuse.  Graines 
oblongues,  comprimées,  laineuses  ;  cotylé¬ 
dons  à  oreillettes  très  courtes.  — Arbre  or¬ 
dinairement  armé  d’épines  axillaires,  soif 
solitaires,  soit  géminées.  Feuilles  trifoîio- 
lées.  Fleurs  blanches,  semblables  à  celles  de 
l’Oranger ,  disposées  en  courtes  panicules 
terminales.  —  Le  g.  n’est  fondé  que  sur  une 
seule  espèce;  c’est  un  grand  arbre  indigène 
dans  les  montagnes  de  la  côte  de  Coroman¬ 
del.  Son  fruit  est  très  estimé  dans  toute 
l’Inde,  tant  à  cause  de  sa  saveur  délicieuse 
et  de  son  arôme,  qu’à  raison  de  ses  proprié¬ 
tés  relâchantes  et  dépuratives;  ce  fruit  at¬ 
teint  le  volume  d’un  petit  melon.  (Sp.) 

*ÆGLEE.  Æglea  (a tyXvj,  lustre,  éclat;  nom 
d’une  nymphe  de  la  Mythol.  et  de  l’une  des 
Hespérides).  crust.  —  G.  de  l’ordre  des  Dé- 


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AEG 


144 

capodes,  famille  des  Ptérygures,  créé  par 
Leach  et  ainsi  caractérisé  :  Carapace  dépri¬ 
mée  ,  beaucoup  plus  longue  que  large,  à  ré¬ 
gions  branchiales  fort  dilatées.  Front  armé 
d’un  rostre ,  avec  une  échancrure  à  sa  base, 
représentant  l’orbite.  Pédoncules  oculaires 
très  courts ,  dirigés  en  avant.  Antennes  in¬ 
ternes  ayant  leur  tige  très  courte  et  s’insé¬ 
rant  au-dessous  des  pédoncules  oculaires  ; 
antennes  externes  s’insérant  sur  la  même  li¬ 
gne  que  les  dernières;  mais  ayant  leurs  pé¬ 
doncules  composés  de  4  articles.  Cadre  buc¬ 
cal  ,  plus  large  en  avant  qu’en  arrière ,  non 
séparé  del’épistome.  Pieds-mâchoires  exter¬ 
nes  pédiformes.  Plastron  sternal  triangu¬ 
laire,  très  large  à  sa  base,  situé  entre  les 
pattes  de  la  4me  paire.  Pattes  antérieures  mé¬ 
diocres  ,  renflées ,  dirigées  en  avant  et  se  re¬ 
ployant  en  dessous;  pattes  des  3mes paires 
suivantes  grêles;  les  postérieures  cylindri¬ 
ques  ,  terminées  par  une  pince  rudimen¬ 
taire.  Abdomen  moins  long  que  la  carapace, 
recourbé  en  dessous,  composé  de  7  segments, 
avec  la  nageoire  qui  le  termine  très  large. 
Les  5  premiers  segments  dans  le  mâle  sont 
dépourvus  d’appendices,  tandis  que  dans  la 
femelle  il  existe  4  paires  de  fausses  pattes 
ovifères.  —  On  n’en  connaît  qu’une  seule 
espèce,  VÆ.  lævis  Lair.,  qui  se  trouve  sur 
les  côtes  du  Chili.  (H.  L.) 

ÆGOCÈRE.  Ægocera  (aie,  yoç,  bouc,  chè¬ 
vre  ;  x/paç,  corne),  ins.  —  G.  de  l’ordre  des 
Lépidoptères,  famille  des  Crépusculaires, 
fondé  par  Latreille  qui  d’abord  l’avait  placé 
dans  sa  tribu  des  Zygénides,  et  qui  l’en  a  re¬ 
tiré  depuis  pour  le  mettre  avec  doute,  il  est 
vrai,  dans  celle  des  Sésiades.  Le  fait  est 
qu’elle  n’a  pas  le  moindre  rapport  avec  les 
Sésies;  aussi  M.  Boisduval,  en  l’adoptant, 
l’ a-t-il  comprise  d’abord  parmi  les  Zygénides 
et  ensuite  dans  sa  tribu  des  Ægocérides.  Il 
lui  donne  pour  caractères  :  Palpes  dépassant 
le  chaperon  d’une  manière  remarquable;  le 
2me  article  très  velu,  garni  de  poils  fascicu- 
lés ,  réunis  en  une  sorte  de  bec.  Antennes 
fusiformes,  en  cornes  de  bélier,  renflées  au 
milieu.  Ailes  un  peu  en  toit  dans  le  repos; 
les  supérieures  triangulaires.  Jambes  re¬ 
couvertes  d’écailles  allongées. — Ce  ganre  ne 
renferme  qu’une  seule  espèce  qui  se  trou¬ 
ve  au  Bengale ,  et  que  Cramer  a  figurée 
sous  le  nom  de  Bombyx  V emilia.  Elle  est 
aussi  fort  bien  représentée  dans  la  Mono¬ 


graphie  de  M.  Boisduval  (  pl  ï;  fig.  3  ).  (D.) 

*  ÆGOCERIDES.  Ægoceridœ  (dll,yk, 
chèvre;  x/paç,  corne;  sT<?oç,  apparence). — 
ins.  —  Tribu  des  Lépidoptères  crépusculai¬ 
res  ,  établie  par  M.  Boisduval ,  qui  n’en  a 
pas  encore  publié  les  caractères.  Elle  se 
compose  des  g .Ægoccre,  Amalthocère ,  Aga- 
risle,  Calhesia ,  et  Eudricis.  (K.  ces  mots.) 

(D.) 

*  ÆGOGHLOA,  Bentb.  (ail,  yk,  bouc; 
,  herbe  ;  parce  que  ces  plantes  ont  en 

général  une  odeur  fétide  ).  bot.  pii.  —  G. 
de  la  famille  des  Polémoniacées  ;  M.  Ben¬ 
tham  (  Bot.  Beg.  sub.  tab.  1G22.  )  en  donne 
les  caractères  suivants  :  Calice  tubuleux , 
campanulé,  membranacé  à  la  base,  quin- 
quéfide  au  sommet  :  lanières  indivisées  ou 
pennatifides,  roides,  inégales,  spinescentes. 
Corolle  hvpocratériforme  :  tube  à  peu  près 
de  la  longueur  du  calice  ;  limbe  quinqué- 
parti  :  lanières  oblongues  ,  entières.  Cinq 
étamines ,  insérées  au  dessous  du  sommet 
du  tube  de  la  corolle  ;  anthères  ovales- 
orbiculaires.  Capsule  à  3  loges  polysper- 
mes.—  Herbes  annuelles,  en  général  vis¬ 
queuses.  Feuilles  pennaliparties  ;  lanières 
acérées,  incisées.  Fleurs capitellées,  accom¬ 
pagnées  de  bractées  spinescentes  multifides. 
— Ce  g.,  que  M.  Bindley  confond  très  mal  à 
propos  avec  le  JYavarelia  ,  Ruiz  et  Pav.,  ap¬ 
partient  aux  côtes  occidentales  de  l’Améri¬ 
que  septentrionale  et  au  Chili.  M.  Bentham 
en  a  énuméré  6  espèces.  (Sp.) 

ÆGOIÆTHFWM  (alyohOpoç,  nom  chez  les 
Grecs  d’une  plante  indéterminée;  dll ,  yoç, 
chèvre;  oledpog,  mort),  bot.  pii. — On  trouve 
mentionnée  sous  ce  nom,  dans  Pline,  une 
plante  qu’on  a  cherché  en  vain  à  rapporter 
avec  certitude  à  des  espèces  fort  différentes. 
On  en  a  fait  successivement  une  Renoncule, 
une  Azalée  ,  une  Clandestine  ,  etc.  Le  natu¬ 
raliste  latin  dit  qu’elle  croissait  aux  envi¬ 
rons  d’Héraclée,  qu’elle  était  dangereuse 
pour  les  chevaux ,  les  chèvres ,  etc. ,  et 
qu’elle  communiquait  au  miel  des  qualités 
vénéneuses ,  quand  les  Abeilles  en  suçaient 
les  fleurs.  (C.  L.) 

*  ÆGOMARÂTHRUM ,  Koch  («?£,  yog, 
chèvre,  bouc;  pocpaQpov,  nom  grec  du  Fe¬ 
nouil).  bot.  ph. — S.-division  du  g.  Cachrys. 

(Sp.) 

*ÆGOMORPHUS  (ou G  yk,  chèvre;  pop- 
«pvj,  forme),  ins.  — G.  de  Coléoptères  tétra- 


AEG 


mères,  famille  des  Longicornes,  créé  par 
M.Dcjean,  qui  n’en  a  pas  publié  les  carac¬ 
tères.  D’après  la  place  qu’il  occupe  dans 
son  dernier  catalogue,  il  paraîtrait  appar¬ 
tenir  à  la  tribu  des  Lamiaires  de  M.  Serville. 
L’auteur  y  rapporte  7  esp.,  toutes  nommées 
par  lui,  dont  4  du  Brésil,  2  de  Cayenne  et  une 
de  l’Amér.  septentrionale.  Nous  n’en  cite¬ 
rons  qu’une,  YÆ.  infusealus ,  rapportée  de 
Cayenne  par  M.  Lacordaire,  qui  l’avait  ap¬ 
pelée  Æ.  lilillcitor.  (D.) 

ÆGOPODIUM,  L.  («fÇ,  yo'ç,  chèvre;  ttovç, 
Troc îoç,  pied;  parce  que  les  folioles  sont  fen¬ 
dues  de  manière  à  offrir  quelque  ressem¬ 
blance  avec  un  pied  de  chèvre),  bot.  pii.  — - 
G.  de  la  famille  des  Ombellifères ,  tribu  des 
Amminées,  DC.,  et  qui  devrait  probablement 
être  réuni  aux  Carum  ,  dont  il  ne  diffère  que 
par  l’absence  des  canaux  résinifères  du  fruit. 
L’unique  espèce  (  Ægopodium  Podagraria 
L.  )  sur  laquelle  il  se  fonde,  est  commune 
en  Europe ,  et  connue  sous  le  nom  de  Poda- 
graire ,  parce  que  jadis  on  lui  attribuait  la 
propriété  de  guérir  la  goutte.  Ses  feuilles 
ont  une  saveur  aromatique ,  analogue  à  celle 
de  l’Angélique  ;  dans  plusieurs  contrées  on 
en  mange  les  jeunes  pousses  en  salade. 

(Sp.) 

ÆGOPOGON  (ou£ ,  yoç,  chèvre;  irwywv , 
barbe),  bot.  pii. — G.  de  la  famille  des  Gra¬ 
minées,  établi  sous  ce  nom  par  Willdenow, 
adopté  par  Eunth  (  Nov .  gen.  1,  p.  132  )  et 
faisant  partie  de  la  tribu  des  Agrostidées.  Il 
se  distingue  par  les  caractères  suivants  : 
Épillets  uniflores,  géminés  ou  ternés;  les  la¬ 
téraux  ordinairement  stériles  et  composés  de 

> 

fleurs  mâles.  Glumes  presque  égales,  bifides 
au  sommet ,  plus  courtes  que  la  fleur  qui 
est  un  peu  pédicellée  ,  et  terminée  par  une 
arête  ;  paillette  inférieure  trinervée ,  por¬ 
tant  à  son  sommet  3  arêtes,  dont  la  moyenne 
la  plus  longue  ;  paillette  supérieure  binervée 
et  biaristée.  Étamines  au  nombre  de  3.  Squa- 
mules  hypogynes ,  glabres  et  bilobées.  Fruit 
nu  et  glabre.  —  Ce  g.  se  composait  d’abord 
de  2  espèces  originaires  de  l’Amér.  méridio¬ 
nale,  d’où  elles  avaient  été  rapportées  par 
MM.  de  Humboldt  et  Bonpland.  Rœmer 
et  Schultes  en  ont  décrit  quelques  autres. 
Quant  à  Palissot  de  Bcauvois,  la  plupart 
des  espèces  qu’il  y  a  ajoutées  appartiennent 
au  g.  Arnphipogon  de  Brown.  V .  ampiiipo- 
gon.  (A.  R.)  1 


AEG  145 

ÆGOFIUCON.  BOT.  PH. —  V .  MAPROUNEA. 

(Ad.  J.) 

*  ÆGOPROSOPU S  (ocfS, yoç ,  chèvre;  ttPo- 

o-c oTCov  ,  face),  ins.  —  M.  Dcjean  (  Calai .  3me 
édn.)r  nomme  ainsi  un  g.  de  Coléoptères 
tétramères,  créé  par  M.  Serville  dans  la  fa¬ 
mille  des  Longicornes,  sous  le  nom  de  Clos- 
terus  qu’il  n’a  pas  adopté,  nous  ignorons 
pour  quelle  raison.  —  Quoi  qu’il  en  soit,  V. 
le  mot  clostère,  où  nous  faisons  connaître 
les  caractères  assignés  à  ce  g.  par  M.  Ser¬ 
ville  ,  ainsi  que  l’espèce  qui  lui  a  servi  de 
type  pour  l’établir.  (D.) 

* ÆGORIIIXUS  (af|,  yoç,  chèvre;  p»'v, 
voç,  nez),  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Coléop¬ 
tères  tétramères ,  famille  des  Longicornes  , 
tribu  des  Cérambyeins,  établi  par  M.  Dejean 
[Calai.  3me  édit.),  mais  dont  il  n’a  pas  pu¬ 
blié  les  caractères.  Il  le  place  entre  le  g. 
Oregosioma  de  M.  Serville  et  le  g.  Rhinoiragus 
de  Germar.  Il  n’y  rapporte  qu’une  seule  es¬ 
pèce  de  la  Nouvelle-Hollande  qu’il  nomme 
Æ.  dimidiatus.  Le  nom  d’ Ægorhinus  ayant 
été  donné  par  Ericbson  à  un  g.  de  Curculio- 
nites  dont  il  a  publié  les  caractères,  celui 
dont  il  est  ici  question  devra  recevoir  un  au¬ 
tre  nom.  (D.) 

*  ÆGORHINUS  (af£,  yoç,  chèvre;  pG , 

vo'ç,  nez  ).  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Coléop¬ 
tères  tétramères  ,  famille  des  Curculionites  , 
établi  par  M.  Erichson,qui  le  caractérise  ainsi  : 
Antennes  médiocres,  insérées  à  la  partie  su¬ 
périeure  du  rostre;  article  du  funicule  di¬ 
minuant  peu  à  peu  de  longueur  jusqu’à  la 
massue,  qui  est  petite  et  terminée  en  pointe. 
Rostre  court,  épais,  caréné,  avec  les  scrobi- 
cules  antennales  obsolètes.  Yeux  ronds  , 
saillants.  Prothorax  oblong,  tronqué  à  sa 
base,  avancé  au  sommet,  légèrement  échan- 
cré  en-dessous.  Écusson  ponctiforme,  im¬ 
mergé.  Elytres  allongées.  —  Ce  g.  est  voisin 
des  Aterpus  de  Schœnherr  et  appartiendrait 
par  conséquent  à  sa  division  des  Cléonides. 
Il  est  fondé  sur  une  espèce  du  Chili,  nom¬ 
mée  par  Ericbson,  /E .  phaleralus,  décrite  et 
figurée  dans  le  1er  supplément  au  16me  vol. 
des  Nov.  Acl.  Acad.  imp.Leop.  Car.  Nat. 
pag.  282,  tab.  39,  fîg.  1.  (D.) 

*  ÆGOSOMA  («?£,  yoç,  chèvre;  ™p.a, 
corps),  ins.  — G.  de  l’ordre  des  Coléoptères 
tétramères,  famille  des  Longicornes,  tribu 
des  Prioniens  ,  établi  par  M.  Serville  et 
adopté  par  M.  Dejean  [Calai.  3me  édit.).  Ce 

10 


T.  I. 


146 


AEG 


AEG 


g.  est  un  démembrement  du  g.  Prionus  de 
Fabricius,  dont  il  diffère  principalement 
par  les  antennes,  qui  sont  filiformes  et  sem¬ 
blables  dans  les  2  sexes  ;  par  le  corselet ,  qui 
est  mutique ,  presque  trapézoïdal,  rétréci 
par  devant;  et  par  la  tarière  des  femel¬ 
les  ,  longue  ,  toujours  saillante  et  dépassant 
de  beaucoup  l'anus.  —  Les  Ægosomes  ont 
d’ailleurs  la  forme  allongée  ,  et  des  pat¬ 
tes  de  longueur  moyenne  ;  ils  ont  le  faciès 
des  Cérambycins.  On  n’en  connaît  encore 
que  2  espèces  :  l’Æ.  scabricorne  ( Prionus 
scabricornis ,  Fabr.),  ou  Lepture  rouillée  de 
Geoffroy,  qui  se  trouve  dans  la  forêt  de  Fon¬ 
tainebleau,  et  l’Æ.  affine,  originaire  de  Java. 

(D.) 

*ÆGOSTETHA  («?£,  yoç,  chèvre;  ar9i- 
Goç,  poitrine),  uns.  —  G.  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  pentamères ,  fam.  des  Lamellicor¬ 
nes,  tribu  des  Scarabéïdes  ,  section  des 
Pliyllophages ,  établi  par  M.  Dejean  (  Calai. 
3me  édit.) ,  mais  dont  il  n’a  pas  publié  les 
caractères.  Ce  g.  ne  renferme  que  3  espèces, 
toutes  du  Gap  de  Bonne-Espérance  .  savoir  : 
Æ.  maritima  Burschell.,  dislincta  Dej.  et 
longicornis  Fabricius.  (D.) 

*  ÆGOTHÈLE  (afÇ,  yoç,  chèvre;  W, 
mamelle),  ois.  —  G.  formé  par  Vigors  sur 
une  espèce  d’Engoulevent  de  la  Nouvelle- 
Hollande  ,  le  Caprimulgus  Novæ-Hollandiœ 
Lat. ,  dont  les  caract.  sont  :  Tarses  et  doigts 
grêles;  ceux-ci  allongés,  l’externe  surtout 
qui  l’est  presque  autant  que  le  médian  ;  l’in¬ 
terne  plus  court;  tous  parfaitement  libres  et 
séparés  dès  leur  base;  le  pouce  également 
grêle  et  plus  allongé  que  chez  aucun  autre 
g.  de  la  famille  des  Engoulevents  (nos  Ca- 
primulgidœ).  Ongles  assez  courts,  mais  éle¬ 
vés.  très  comprimés,  subitement  arqués  et 
très  acérés ,  assez  analogues  à  ceux  des  oi¬ 
seaux  réellement  grimpeurs.  Bec  très  élargi 
dans  le  genre  de  celui  des  Podarges ,  mais 
la  partie  cornée  supérieure  s’étendant  moins 
vers  le  crâne  et  ses  côtés.  Vu  d’en  haut, 
ce  bec  décrit,  un  arc  légèrement  saillant, 
depuis  l’ouverture  jusqu’à  la  pointe,  dont  le 
prolongement  forme  en  tombant,  une  es¬ 
pèce  d’onglet  cylindracé.  La  mandibule  in¬ 
férieure,  plus  large  que  la  supérieure,  pos¬ 
sède  un  rebord  corné,  peu  élevé,  que  re¬ 
couvre,  dans  toute  sa  longueur,  celui  de  la 
mandibule  supérieure  dont  la  pointe  s’ap¬ 
puie  sur  celle  de  dessous  qui  fîécîiit  pour  la 


recevoir.  Les  Lonim  et  tout  l’espace  subocu¬ 
laire,  garnis  d’une  rangée  de  très  longs  poils, 
munis  de  barbes  décomposées  à  leur  base  ; 
une  partie  de  ces  poils  retombant  sur  la 
mandibule  inférieure  ,  et  l’autre  se  relevant 
au-dessus  des  Lorum,  en  forme  de  crête  fron¬ 
tale.  Ailes  obtuses ,  à  rémiges  courtes  et  ar¬ 
rondies,  offrant  peu  de  fermeté.  Queue  for¬ 
tement  étagée ,  à  rectrices  faibles  et  molles. 
— Ce  g.,  fondé  sur  des  caractères  bien  suffi¬ 
samment  importants,  n’avait  cependant  été 
adopté  et  France  ni  par  Cuvier,  ni  par  Tem- 
minck  et  Lesson,  lorsqu’on  janvier  1837  nous 
publiâmes,  dans  le  Magasin  de  Guérin  ,  un 
mémoire  détaillé  sur  la  famille  des  Engoule¬ 
vents,  que  nous  partagions  en  2  sections  : 
les  Humicoles  et  les  Préhenseurs ,  et  dans  le¬ 
quel  nous  faisions  ressortir  les  caractères  du 
g.  Ægothèle,  qui  y  faisait  partie  delà  2me 
section. 

Une  seule  espèce  compose,  jusqu’à  ce  mo¬ 
ment,  ce  g.;  c’est  l’Ægothèle  delà  Nouvelle- 
Hollande  (  Ægolheles  Novæ-Hollandiœ  Vi- 
gors  et  Hors.  Lin .  Trans.  tome  15,  page  197. 
Crested  goalsucker  Philipp.  il.  pl.  et  p.  170. 
Wite’s  Noyage  lo  new  South  Wales ,  pl.  29. 
L’Engoulevent  à  crête,  Caprimulgus  Novœ - 
Hollandiæ  Vieillot,  N.  Dicl.  t.  10,  p.  234,  de 
Lafr.  Notice  sur  la  famille  des  Engoulevents  , 
Caprimulgidæ ,  Magaz.  de  Guérin ,  janvier 
1837  ,  pl.  82  ,  83).  Cet  oiseau  est  d’un  quart 
environ  plus  petit  que  notre  Engoulevent 
d’Europe.  Son  dos  est  d’un  gris  ardoisé  , 
très  finement  vermiculé  de  gris-cendré  ;  un 
gris  roussâtre  couvre  la  tête  et  est  inter¬ 
rompu  par  3  bandes  noires  longitudinales, 
dont  une  médiane,  et  2  parlant  de  dessus  les 
yeux,  pour  se  réunir  sur  le  sinciput.  Ce  noir 
est  terminé  sur  la  nuque  par  un  demi  col¬ 
lier  roussâtre.  Le  dessous  est  d’un  gris-rous- 
sâtre  pâle  ,  vermiculé  de  gris-ardoisé  jus¬ 
qu’à  l’abdomen,  dont  le  centre  est  blanc.  La 
queue  est  noirâtre  ,  traversée  par  un  grand 
nombre  de  bandes  grises.  Les  longs  poils  à 
barbules,  qui  forment  la  crête  frontale  ou  re¬ 
tombent  sur  l’ouverture  du  bec ,  sont  noirs 
et  terminés  de  roussâtre  au-dessous  des 
yeux.  Les  pattes  sont  d’un  jaune  pâle  et  les 
ongles  noirs.  L’Ægothèle  se  trouve  à  la  Nou¬ 
velle-Hollande,  aux  environs  du  port  Jack¬ 
son.  (Lafr.) 

*  ÆGUS  (  o«£,yoç,  chèvre),  ins.  —  G.  de 
l’ordre  des  Coléoptères  pentamères  ,  famille 


A  EG 


AEG 


i  47 


des  Lamellicornes,  tribu  des  Lucanides,  éta¬ 
bli  par  Mac-Leay ,  qui  lui  assigne  les  ca¬ 
ractères  suivants  :  Massue  des  antennes  pres¬ 
que  perfoliée,  à  peine  quadrilamellée,  avec  le 
dernier  article  plus  grand  et  semi-circulaire. 
Lèvre  supérieure  non  distincte.  Mandibu¬ 
les  avancées,  falquées ,  inermes.  Mâchoi¬ 
res  ayant  leur  saillie  apicale  cachée  sous  le 
menton.  Palpes  maxillaires  courts,  avec  le 
dernierarticle  dépassant  seul  le  menton.  Men¬ 
ton  carré  transversalement,  échancré  anté¬ 
rieurement.  Corps  déprimé.  Chaperon  échan¬ 
cré  ou  plutôt  bidenté.  Écusson  petit.  Jam¬ 
bes  quadridentées.  —  M.  Mac-Leay  place  ce 
g.  entre  les  g.  Dorcus  et  Lucanus ,  et  y  rap¬ 
porte  4  espèces ,  dont  3  de  la  Nouvelle-Hol¬ 
lande  et  une  de  Sumatra,  qui  est  le  Luca¬ 
nus  inermis  de  Fabricius.  Le  g.  Ægus  ne  fi¬ 
gure  pas  dans  le  dernier  Catalogue  de  M.  De- 
jean.  (D.) 

ÆGYPIUS  (  afyuTïioç,  vautour),  ois.  —  G. 
formé  par  Savigny  (Syst.  des  Ois.  d’ Égypte) 
sur  le  Vautour  Arrian  (  Vultur  cinereus 
Gmel.),  et  dont  les  caractères  sont:  Bec  gros, 
élevé  ,  comprimé  vers  le  sommet ,  à  dessus 
très  convexe.  Narines  presque  rondes  ou 
ovalaires ,  placées  en  travers;  leur  bord  an¬ 
térieur  peu  ou  point  étalé,  et  le  milieu  de 
leur  ouverture  pourvu  d’une  lame  épaisse, 
cartilagineuse,  qui  s’élève  du  fond.  Langue 
large  sans  aiguillon.  Bouche  très  grande  et 
fendue  jusque  sous  les  yeux.  Tarses  épais  , 
complètement  réticulés.  Doigts  forts,  le  mé¬ 
dian  allongé,  les  latéraux  courts,  presque 
égaux.  Ongles  antérieur  et  postérieur  beau¬ 
coup  plus  grands  que  celui  du  milieu.  Mem¬ 
brane  interdigitale  et  basale,  du  médian 
à  l’externe,  très  développée;  du  médian  à 
l’interne  presque  nulle.  Ailes  épaisses,  très 
longues,  obtuses,  à  rémiges  primaires  de 
longueur  médiocre  ,  les  secondaires  gran¬ 
des  ,  voûtées ,  atteignant  dans  le  repos  le 
bout  des  primaires.  Queue  à  12  rectrices  éta¬ 
gées,  à  baguettes  très  fermes.  Jabot  garni 
d’un  duvet  à  barbes  roides,  touffues  et  cou¬ 
chées  sur  la  peau.  Tête  large  et  fort  épaisse. 
Cou  médiocrement  allongé,  couvert  en  partie 
de  duvet  ainsi  que  la  tête ,  ou  en  partie  nu  et 
coloré.  Des  plumes  étroites,  flottantes,  for¬ 
mant  au-dessus  de  la  nuque  lin  demi  collier 
Cervical.  — Quoique  ce  g.  de  Savigny  ne  soit 
adopté  par  presque  aucun  Ornithologiste 
moderne,  il  nous  paraît  néanmoins  devoir 


l’être  à  plus  d’un  titre  ;  car  il  diffère  par  des 
caractères  nombreux  ,  comme  on  vient  de  le 
voir,  du  g.  Vautour  proprement  dit,  ou 
Gyps ,  Savigny  (ayant  pour  type  le  Vautour 
fauve);  caractères  évidents  dans  la  forme  de 
la  tête ,  du  bec,  des  narines ,  et  même  de  la 
langue ,  comme  aussi  dans  celle  de  la  queue 
etdesongles.il  ne  faut  que  jeter  un  coup 
d’œil  sur  un  Vautour  du  g.  Ægypius ,  poul¬ 
ie  distinguer  au  premier  abord  ,  à  sa  tète 
épaisse  et  large,  et  à  son  bec  très  élevé,  d’un 
autre  sujet  du  g.Vautour,à  tête  et  bec  effilés. 

L’espèce  prise  pour  type  par  Savigny  est 
le  Vautour  arrian  (  Vultur  arricimis  Picot  de 
La  Peyrouse,  Encycl.  méth.),  nom  spécif.  sous 
lequel  il  devrait  être  désigné  désormais  pour 
éviter  la  confusion  des  noms  cinereus  et  ni- 
ger  de  Linné,  adoptés  l’un  et  l’autre  par  dif¬ 
férents  auteurs  ;  car  c’est  le  V ultur  cinereus 
de  Cuvier  (/G  Règ.  anim.),  et  de  Temminck 
[Man.),  le  Vultur  niger  de  Vieillot  ( Galerie , 
pl.  1),  Y  Ægypius  niger  de  Savigny  (Syst.  des 

t 

ois.  d’Egypte,  p.  74).  Ce  sera  donc  pour  nous 
Y  Ægypius  arrianus  (Enl. ,  425)  d’Europe, 
d’Afrique  et  d’Asie. 

On  doit  ranger  encore  dans  ce  g.  le  Vau¬ 
tour  Oricou  d’Afrique  ( Vultur  auricularis  , 
Daud.);  l’Oricou  ,  Vaill.  (  Afr. ,  pl.  9),  ou 
Vautour  Ægypius  Tem.  (Col.  407  ),  non 
adulte,  malgré  l’indication  de  la  planche  , 
puisqu’il  n’a  point ,  sur  les  côtés  du  cou  , 
de  crête  charnue,  longitudinale,  et  que  sa 
tête  et  son  cou  sont  encore  duveteux.  11  est 
bien  constant  que  le  Vultur  '  auricularis  et 
le  Vultur  Ægypius  ne  sont  que  cette  seule 
et  même  espèce,  et  nous  sommes  étonné 
que  M.  Temminck  (  Pl.  col.,  et  Index  des  es¬ 
pèces  du  g.  Vautour)  ait  indiqué  son  Vul¬ 
tur  Ægypius  ou  l’Oricou,  comme  synonyme 
de  Y  Ægypius  niger  de  Savigny,  tandis  que 
celui-ci  est  l’Arrian  ,  ainsi  que  l’indique  Savi¬ 
gny;  ce  qu’il  est  facile  encore  de  reconnaî¬ 
tre  dans  la  pl.  îl  de  ce  grand  ouvrage,  et 
comme  l’indique  M.  Temminck  lui-même 
dans  son  Manuel  (p.  5)  aux  synonymes  de  son 
Vautour  arrian. 

Le  V autour  royal  (  Vultur  Pondicerianus 
Gmel.;Tem.;C’o/.  2;  Sonnerat,  V. lnd.pl.  1 04) 
en  fait  encore  partie.  Nous  en  avons  reconnu 
les  caractères  sur  ces  trois  espèces,  que  nous 
possédons,  et  nous  croyons ,  d’après  l’in¬ 
spection  des  planches  de  Temminck,  que 
son  Vautour  à  calotte  (Vultur  galericulalus  , 


148 


AEL 


AEG 


Col.  13)  et  son  Vautour  impérial  ou  Chincou 
(  jFullur  monacûus  Gmel.,  Col.  426;  Vaiîl,,  pl. 
12)  doivent  aussileurêtre  réunis.Temminck 
(Man.  3me  partie ),  fait  observer,  à  l’égard 
des  Vautours  d’Europe,  qu’ils  ne  sont  pas 
aussi  lâches  qu’on  le  dit  ;  qu’attaqués,  ils  se 
défendent  courageusement  et  se  précipitent 
même  sur  l’homme,  en  se  servant  du  bec  et 
des  serres  ;  qu’ils  enlèvent  souvent  de  jeunes 
chèvres  et  des  agneaux ,  et  que  les  pâtres  de 
la  Dalmatie  et  des  Iles  de  la  Méditerranée 
les  redoutent  beaucoup  comme  dévastateurs 
de  leurs  troupeaux.  VÆgijpius  arrianus  est 
commun  en  Sardaigne ,  surtout  en  hiver  ; 
mais  on  ne  connaît  pas  encore  son  mode 
de  nidification,  ni  même  le  pays  où  elle  a 
lieu.  On  croit  cependant  que  c’est  dans  les 
contrées  montueuses  de  l’Asie.  (Lafr.) 

ÆLIA.  ins.  —  G.  de  la  Famille  des  Scu- 
tellériens ,  de  l’ordre  des  Hémiptères ,  sec¬ 
tion  des  Hétéroptères ,  établi  par  Fabricius 
(i Syst.Pihyng .),  pour  quelques  espèces  qui  ont 
la  partie  antérieure  de  la  tête  très  prolon¬ 
gée  en  avant ,  et  dont  la  plupart  ont  été 
réparties  dans  différents  g.  Celui  d’Ælia  fut 
conservé  pour  le  Cimex  acuminatus  L . ,  et  placé 
dans  le  groupe  des  Pentatomites  par  M.  de 
Laporte  ( Ess .  s.  les  Hémipt.)  et  par  de  Hahn 
(JEanzenartigen  Ins.) ,  réuni  au  g.  Cimex , 
Fab.,  ou  Pentatoma,  Lat. ,  par  Burmeister 
(  Handb.  der  Eut.  )  ;  réuni  encore  au  g.  Scu- 
tellera  par  M.  Brullé  (Ilist.  des  Ins.),  et  enfin 
regardé  de  nouveau  comme  g.  distinct  par 
nous  (Ilist.  des  Anim.  art.  t.  iv)  qui  le  pla¬ 
çons  dans  la  famille  des  Scutellêriens,  groupe 
des  Pentatomites.  Scs  principaux  caractères 
sont  tirés  de  la  forme  de  la  tête ,  qui  est 
épaisse  et  prolongée  en  museau  arqué  ;  du 
rostre,  dont  l’extrémité  atteint  la  base  de  la 
dernière  paire  de  pattes  ;  des  antennes  com¬ 
posées  de  5  articles  grossissant  vers  le  bout, 
et  enfin  de  l’écusson ,  qui  est  assez  grand  , 
mais  qui  ne  recouvre  pas  entièrement  les 
élytres.  —  Ce  g.  réunit  du  reste  une  partie 
des  caractères  des  P entatomes  et  des  Scutel- 
t'eres  ;  ce  qui  l’a  fait  rapprocher,  par  diffé¬ 
rents  auteurs  tantôt  de  l’un  ,  tantôt  de  l’au¬ 
tre  de  ces  genres.  Le  type  est  YÆlia  aeu- 
minala ,  Fab.  (Cimex  acuminatus,  L.),  es¬ 
pèce  très  commune  dans  toute  l’Europe,  le 
nord  de  l’Afrique  et  une  grande  partie  de 
l’Asie.  (Bl.) 

*  AELLO.  mam. —  G.  de  l’ordre  des  Chéi¬ 


roptères,  famille  des  Vampiriens,  établi  par 
Leach  d’après  les  caractères  suivants  :  2  inci¬ 
sives,  2  canines  et  4  molaires  à  chaque  m⬠
choire  ;  une  4me  phalange  au  doigt  alaire  mé¬ 
dius  seulement  ;  membrane  interfémorale 
droite;  oreilles  rapprochées,  courtes,  très 
larges;  point  d’oreillons;  queue  ne  dépas¬ 
sant  pas  la  membrane,  et  formée  de  5  ver¬ 
tèbres  dans  la  partie  visible.  —  L’établisse¬ 
ment  de  ce  g.  ne  repose  d’ailleurs  que  sur 
une  seule  espèce  très  imparfaitement  con¬ 
nue.  (A.) 

*  AELLOPOS  (  àzWoTzoç ,  nom  mytholo¬ 
gique  de  l’une  des  Harpies).  poiss.-Sous ce 
nom,  M.  Agassiz  (Feuill.  p.  98),  fera  connaître 
un  nouveau  genre  de  Squale  fossile ,  dont 
on  doit  la  découverte  au  comte  de  Munster. 
Le  squelette  presque  entier  de  cet  Ichthyo- 
lithe  provient  des  schistes  de  Kelheim. 

(Val.) 

*  ÆLUROPUS  (a ftovpoç,  chat;  *rovç, 
pied  ).  bot.  pii.  —  Trinius  (  Fund.  Agrost. , 
143)  a  proposé  d’établir  sous  ce  nom,  dans 
la  famille  des  Graminées, un  g.  pour  le  Dac- 
lylis  lagopodioïdes  L.  (Mant.  33),  qui  a  été 
placé  successivement  dans  les  g.  Kœleria  et 
Poa.  Ce  g.  n’a  pas  été  adopté.  (A.  R.) 

*  ÆMIDIIJS  (. Æmidus ,  gonflé),  ins.  — 

Genre  de  Coléoptères  pentamères,  famille 
des  Serricornes  ,  Latr.,  ou  Sternoxes,  Dej.  , 
tribu  des  Élatérides  ,  établi  par  Latreille 
qui  lui  donne  pour  caractères  :  Extrémité 
du  chaperon  manifestement  plus  élevée 
que  le  labre.  Antennes  simples  { articles 
presque  carrés  ,  un  peu  plus  larges  supé¬ 
rieurement  ) ,  de  la  longueur  au  plus  de?la 
tête  et  du  corselet.  Abdomen  presque  de  la 
même  longueur,  arrondi  et  obtus  au  bout. 
—  Ce  g.,  qui  ne  figure  pas  dans  le  dernier 
Catal.  de  M.  Dejean,  a  le  port  des  Agrioies, 
suivant  Latreille,  et  a  pour  type  et  uni¬ 
que  espèce  :  YEucnemis  gigas  de)  Manner- 
heim.  (D.) 

*  ÆOLANTHUS ,  Mart.;  Orolanthus ,  E. 
Meyer  (  a lêloç, ,  panaché  ;  avGoç,  fleur),  bot. 
ph.  —  G.  de  la  famille  des  Labiées,  tribu  des 
Ocymoïdées ,  s.-tribu  des  Plectranthées  , 
Benth.  Ses  caractères  sont  les  suivants  (Mar- 
tius,  Amœn.  Monac.  4.;  Bentham,  Labial., 
p.  61):  Calice  ovoide-campanulé,  à  dents 
peu  marquées,  à  gorge  nue,  close  après  la 
floraison;  le  fructifère  se  détachant  de  sa 
base  par  scission  circulaire.Corolle  bilabiéej: 


AEO 


149 


tube  saillant,  décliné;  gorge  renflée;  lèvre 
supérieure  quadridentée  ;  lèvre  inférieure 
indivisée,  plus  longue,  concave.  Étamines  4, 
déclinées  :  les  2  inférieures  plus  longues. 
Filets  libres,  non  dentés.  Anthères  ovales- 
réniformes,  à  bourses  confluentes.  Style  bi¬ 
fide  au  sommet:  branches  subulées.  Stigma¬ 
tes  petits,  subterminaux.  Akènes  concaves 
au  dos,  carénés  antérieurement. — Herbes  an¬ 
nuelles,  aromatiques  ,  très  finement  pubes- 
centes.  Feuilles  entières  ou  à  peine  dentées. 
Inflorescence  cymeuse.  Pédicelles  unilaté¬ 
raux.  Fleurs  petites  ,  odorantes.  —  Ce  g. , 
propre  à  l’Afrique  australe,  n’est  fondé  que 
sur  une  espèce.  (Sp.) 

*  ÆOLOTHRIPS  (  odolo; ,  bigarré  ;  0Pty , 

ver  qui  ronge  le  bois  ).  ins.  —  Genre  de  no¬ 
tre  famille  des  Thripsiens  [Thysanoptera , 
Halid.),  établi  par  Haliday  ( Ent .  Mag.), 
adopté  par  Burmeister  [Handb.  der  Eut.), 
et  par  nous  (  Hist .  des  anim.  arlicul.).  Il  ne 
diffère  des  Thrips ,  que  par  les  ant.,  qui 
sont  composées  de  9  articles,  et  par  les  ailes, 
pourvues  de  nervures  transversales.  Tous 
les  anciens  auteurs,  Linné,  De  Géer,  Fabri- 
cius ,  Geoffroy,  confondaient  les  esp.  de  ce 
g.  avec  les  Thrips.  Elles  sont  peu  nombreu¬ 
ses  et  toutes  indigènes.  Les  principales  sont 
VÆ.  fasciata ,  Hal.,  Burm. ,  Bl.  ( Thrips  fas- 
ciciia,  L.;  D.  G.  ;  Fab.  ) ,  qui  se  trouve  sur 
les  fleurs  des  Composées,  et  particulière¬ 
ment  sur  les  Résédas;  et  XÆ.  vitiata  Hal. 
Burm.,  Bl.,  que  l’on  rencontre  aussi  sur  les 
fleurs  de  différentes  plantes.  (Bl.) 

*  ÆOLUS  (a’ioloç ,  prompt,  léger;  de  là 
Eolus ,  dieu  des  vents.)  ins. — G.  de  l’ordre 
des  Coléoptères  pentamères ,  famille  des 
Sternoxes,  tribu  des  Elatérides,  établi  par 
Eschscholtz ,  qui  lui  donne  pour  caractères  : 
Tarses  dépourvus  de  pelotes;  ongles  sim¬ 
ples.  Front  défléchi,  le  plus  souvent  plan 
ou  concave.  Bouche  avancée  ou  infléchie. 
Carène  frontale  mince.  Lames  pectorales 
lancéolées,  non  subitement  dilatées  en  des¬ 
sous.  Tarses  poilus  ou  sétuleux,  à  4me  art. 
bilobé.  Sternum  plan.  — M.  Dejean  (  Ca¬ 
lai.  3ine  édit.),  qui  a  adopté  ce  genre,  y 
comprend  15  espèces  presque  toutes  exoti¬ 
ques;  nous  n’en  citerons  qu’une,  XElaier 
scriptus  de  Fabricius,  que  M.  Dejean,  par 
erreur,  avait  appelée  amabilis  dans  son  pré¬ 
cédent  catalogue.  Elle  est  du  Brésil.  (D.  ) 

*ÆONIE.  bot.  ph. — Mot  mal  orthographié 


AEQ 

chez  quelques  auteurs.  —  V.  obonie.  (C.  L.  ) 

"ÆPHNIDIUS  (atyvèîioç,  inattendu,  rapide). 
ins. — S.-g.  de  Coléoptères  pentamères,  fam. 
des  Carabiques,  tribu  des  Harpaliens,  éta¬ 
bli  par  Mac-Leay  (. Annul .  Javan.),  et  auquel 
il  assigne  les  caractères  suivants  :  Antennes 
2  fois  aussi  longues  que  la  tête,  plus  épais¬ 
ses  à  l’extrémité,  pubescentes,  monilifor- 
mes,  avec  le  2me  et  le  3me  articles  égaux. 
Labre  carré  transversalement,  à  peine  échan- 
cré  antérieurement. Mandibules  larges,  trian¬ 
gulaires  ,  courbées  extérieurement.  Dernier 
article  des  palpes  maxillaires  allongé ,  plus 
mince  que  les  précédents  et  presque  subulé. 
Sinus  du  menton  simple.  Tête  triangulaire, 
très  petite,  non  bisillonnée  entre  les  yeux. 
Prothorax  bordé ,  2  fois  plus  large  que  long, 
échancré  antérieurement,  presque  sinué , 
lobé  postérieurement,  très  légèrement  cana- 
liculé  et  à  peine  sillonné  de  chaque  côté 
postérieurement.  Tout  le  corps  faiblement 
déprimé,  oblong,  avec  l’abdomen  pédiculé. 
Élytres  à  peine  bordées,  striées,  avec  la 
lre  strie  qui  avoisine  l’écusson  ,  courte  et  à 
peine  distincte.  Les  4  pattes  postérieures 
spinuleuses.-  Ce  s.-g.  est  fondé  sur  une  seule 
espèce  ,  nommée  par  l’auteur  JE .  Adelioï- 
des ,  et  figurée  dans  son  ouvrage  ( pl .  5, 
fîg.  2).  Elle  a  été  rapportée  de  Java  par  le 
Dr  Horsfieîd.  (D.) 

*AEPUS  (  cJtzoç,  élévation  ;  étym.  incert.  ). 
ins.  —  G.  de  Coléoptères  pentamères,  fa¬ 
mille  des  Carabiques ,  tribu  des  Subulipal- 
pes,  Dej.,  et  des  Harpalides, Mac-Leay,  éta¬ 
bli  par  Leach  sur  une  seule  espèce,  nommée 
par  lui  Æ .  fulvescens ,  et  que  M.  Dejean, 
dans  son  Species,  rapporte  au  g.  Trechus  de 
Clairville  ,  après  l’avoir  d’abord  placée  dans 
le  g.  Blemus  de  Ziegler  {Calai,  de  J 821  ), 
qu’il  a  supprimé ,  et  dont  il  a  réparti  les 
espèces  entre  les  g.  Trechus  et  Bembi- 
dium  ,  dans  son  dernier  Calai,  de  183G.  V . 
les  mots  BLEMUS,  TRECHUS  et  BEMBIDIUM. 

(D.) 

*  ÆQUmmiTE.  MIN.  —  On  a  apporté 
sous  ce  nom ,  de  l’Amérique  en  Europe ,  un 
minéral  qui  se  rencontre  dans  les  cavités  de 
l’obsidienne  du  Mexique,  et  qui  parait  avoir 
quelque  analogie  avec  la  substance  appelée 
Sphéruliie  ou  Sphéroliie.  E.  ce  dernier  mot. 

(  Del.  ) 

*  ÆQUOHEA  ( œquor ,  la  mer),  acal. — G. 

de  Méduses.  V.  équorée.  (Dijj.) 


150 


AER 


AER 


*  ÆQIJORIDES  (  œquor,  la  mer),  acal. 
—  Famille  de  Méduses.  F'.equorides.  (Duj.) 

*AÉRANTHE.  Aeranthus  (Ap,  /poc,  air  ; 
ocvOoç,  fleur),  bot.  pii.  —  M.  Liudley  a  éta¬ 
bli  sous  ce  nom  (Bot.  Beg.,  t.  817),  un  g.  de 
la  fam.  des  Orchidées,  tribu  des  Yandées, 
pour  2  plantes  décrites  et  figurées  par  Du- 
petit-Thouars  ( Orch .  d’Afriq.),  sous  le  nom 
de  Dendrobium  Arachnilis ,  et  Angrœcum 
sesquipedale.  Leur  caractère  générique  peut 
être  défini  de  la  manière  suivante  :  Ca¬ 
lice  connivent  ;  les  2  divisions  latérales 
externes  obliques  à  leur  base,  insérées  au 
prolongement  de  la  base  du  gynostème. 
Labelle  creusé  en  forme  de  capuchon  et  en¬ 
tier,  assez  semblable  aux  divisions  latéra¬ 
les  internes,  portant  à  sa  partie  inférieure 
un  long  éperon  ,  articulé  avec  la  base  pro¬ 
longée  du  gynostème.  Celui-ci  court,  por¬ 
tant  une  anthère  à  2  loges,  contenant  2  mas¬ 
ses  polliniques  globuleuses ,  perforées  d’un 
côté  et  sessiles  sur  2  rétinacles  distinctes. — 
Quand  on  considère  le  port  des  2  plantes  que 
M.  Lindîey  réunit  dans  ce  g.,  il  est  impos¬ 
sible  de  ne  pas  croire  qu’elles  appartiennent 
à  2  g.  bien  différents.  L’une  ( Dendrobium 
Arachnilis  Dupetit-Th.  ,  t.  87)  est  dé¬ 
pourvue  d’éperon,  et  se  rapproche  beaucoup 
des  vrais  Dendrobium  ;  l’autre  (  Angrœcum 
Sesquipedale  Dupetit-Th. ,  t.  66  et  G9)  a  un 
éperon  excessivement  long ,  et  donne  peut- 
être  les  fleurs  les  plus  grandes  de  toute  la 
famille.  Malheureusement  ces  2  espèces  , 
qui  croissent  à  Madagascar,  sont  fort  rares 
et  ne  sont  guère  connues  que  par  les  figures 
de  Dupelit-Thouars.  [A.  R.) 

*ÆREI\TÆA  (dpYivciïoç ,  pacifique.  Il  aurait 
fallu  écrire  Irenœa ).  ins.  — G.  de  l’ordre  des 
Coléoptères  pentamères,  famille  des  Lamel¬ 
licornes,  établi  par  M.  Dejean  (  Calai.  3me 
édition),  qui  n’en  a  pas  publié  les  caractè¬ 
res.  Ce  g.,  qui  appartient  à  la  tribu  des 
Lamiaires  de  M.  Serville ,  ne  renferme  que 
des  espèces  du  Brésil,  au  nombre  de  4,  et 
toutes  nommées  par  fauteur ,  savoir  :  Æ. 
incrassala,  flavopunclala,  ferrugata  et  ingrala. 

(D.) 

*  ÆRENICA  (  Etpvjvixoç,  pacifique.  Il  au¬ 
rait  fallu  écrire  Irenica).  ins.  —  G.  de  l’or¬ 
dre  des  Coléoptères  tétramères,  famille  des 
Longicornes,  établi  par  M.  Dejean  (Calai. 
3me  édit.),  qui  n’en  a  pas  publié  les  ca¬ 
ractères.  Ce  g.,  qui  appartient  à  la  tribu 


des  Lamiaires  de  M.  Serville,  ne  renferme 
que  3  espèces,  toutes  du  Brésil,  et  nommées 
par  M.  , Dejean  savoir  :  Æ.  mullipunctata , 
canescens  et  obliquata.  (D.) 

AERIOES  (àsptç,  habitante  de  l’air),  bot. 
pii.  —  G.  de  la  famille  des  Orchidées,  établi 
par  Loureiro  (Fl.  Cochin,  525),  et  adopté 
parM.  Bindley,  qui  y  réunitle g.  Dendrocolla 
de  M.  Blume.Yoici  les  caract.  du  g .Aerides, 
tel  que  les  définit  le  célèbre  monographe  des 
Orchidées:Calice  étalé  ou  quelquefois  dressé, 
ayant  les  sépales  latéraux  ordinairement 
obliques  à  leur  base  ,  et  se  soudant  avec  la 
base  allongée  du  gynostème.  Labelle  con¬ 
cave  et  quelquefois  un  peu  éperonné,  s’ar¬ 
ticulant  avec  le  prolongement  basilaire  du 
gynostème,  et  offrant  3  lobes,  dont  les  2 
latéraux  très  petits.  Gynostème  court,  sans 
ailes,  couché  sur  le  sommet  de  l’ovaire. 
Masses  polliniques  2  ,  marquées  d’un  sillon 
dans  leur  face  postérieure ,  se  terminant  par 
une  caudicule  qui  s’attache  sur  un  rétïnacle 
arrondi  et  pelté.  — Toutes  les  espèces  de  ce 
g.,  au  nombre  d’environ  26,  et  originaires 
des  Indes  orientales ,  sont  des  plantes  para¬ 
sites  et  épidendres,  ayant  des  tiges  simples, 
des  feuilles  distiques  et  coriaces,  et  des  fleurs 
en  épis  ou  en  grappes.  (A.  R.) 

*AERORION  (Ap,  spoç.  air;  &'oÇ,  vie;  qui 
vit  dans  l’air),  bot.  pii.  —  Le  g.  ainsi  nommé 
par  Sprengel  (Syst.  3,  p.  716),  estle  même  que 
celui  que  Dupelit-Thouars  appelle  Angrœ¬ 
cum,  et  qui  a  été  maintenu  sous  ce  dernier 
nom  dans  la  famille  des  Orchidées.  V.  an- 
grec.  (A.  R.) 

*  AÉROGAOSIE  (  Ap  ,  epoç ,  air;  >v£- 
ctç ,  connaissance),  météor.  —  Branche  des 
sciences  naturelles,  qui  traite  des  propriétés 
de  l’air,  et  du  rôle  qu’il  joue  dans  la  nature. 

(C.d’O.) 

*AÉROLITHE  et  non  AÉROEÏTE  (Ap , 
/poç,  air; K0oç,  pierre),  min.  géol.astrün. — 
On  comprend  généralement  sous  cette  déno¬ 
mination,  des  massés  minérales  plus  ou  moins 
grandes,  qui,  des  régions  élevées  se  précipi¬ 
tent  à  la  surface  de  la  terre,  avec  un  ensem¬ 
ble  assez  constant  de  phénomènes  lumineux 
et  de  détonation. 

Cette  définition  est  incomplète;  car  on 
confond  souvent  divers  phénomènes  plus  ou 
moins  analogues,  que  nous  offrent  les  Aéro- 
lithes,  les  Bolides  ou  Météorites,  les  Etoiles 
filantes ,  celles  qui  disparaissent  ou  s’étei- 


AER 


151 


AER 

t 

gncnt,  et  peut-être  même  d’autres  phéno¬ 
mènes  semblables  aux  feux  follets,  aux  feux 
Saint-Elme,  etc.  Il  est  vrai  que  sous  la 
même  expression  on  doit  réunir  plusieurs 
d’entre  eux  ;  mais  il  y  en  a  qui  ne  présen¬ 
tent  aucune  similitude,  lorsqu’on  y  fai  t  at¬ 
tention.  C’est  pourquoi  nous  devons,  avant 
tout,  définir  exactement  les  principaux  de  ces 
phénomènes,  puis  les  décrire  et  parler  en¬ 
suite  de  leur  origine. 

Nous  trouvons  d’abord  3  ordres  de  phé¬ 
nomènes  bien  tranchés  :  dans  le  1 C1  nous  ran¬ 
geons  les  Aérolithes,  les  Bolides,  les  Météo¬ 
rites,  les  Étoiles  filantes;  dans  le  2lue  nous 
avons  les  feux  Saint-Elme,  les  feux  fol¬ 
lets,  etc.;  dans  le  3me  nous  pouvons  mettre 
les  Etoiles  qui  disparaissent  ou  qui  s’étei¬ 
gnent,  etc.  Quoi  qu’il  en  soit,  les  mots  Mé¬ 
téorite  et  Aérolithe ,  ne  donnant  pas  une 
idée  exacte  de  l’origine  des  phénomènes  du 
premier  ordre,  doivent  être  rejetés  ;  de  plus 
celui  d’étoile  filante ,  outre  cette  inexacti¬ 
tude,  en  présente  encore  une  autre  :  car 
il  ne  s’agit  nullement  d’étoiles,  mais  bien 
de  petits  corps  ou  astres  qui  nagent  dans 
l’espace.  La  dénomination  de  Bolide  doit 
donc  seule  subsister,  pour  désigner  les  phé¬ 
nomènes  qui  se  rapportent  à  ceux  du  1er  or¬ 
dre.  Au  reste,  nous  allons  dire  un  mot  des 
principaux  phénomènes  mentionnés  ci-des¬ 
sus  ;  ce  qui  éclaircira  les  réflexions  précé¬ 
dentes. 

On  donne  le  nom  de  feu  Saint-Elme  à 
des  aigrettes  lumineuses  qui,  dans  les  temps 
orageux,  paraissent  à  l’extrémité  d’objets 
élevés  et  terminés  en  pointe.  Le  pouvoir  des 
pointes  sur  l’électricité  atmosphérique  étant 
connu,  on  expliquera  aisément  le  phéno¬ 
mène. 

Les  feux  follets  sont  des  lumières  sembla¬ 
bles  à  des  flammes  qui  voltigent  dans  l’air  à 
une  petite  distance  du  sol.  On  les  attribue 
à  la  combustion  de  certains  gaz.  Il  est  facile 
de  concevoir  que  des  combustions  analo¬ 
gues  peuvent  aussi  avoir  lieu  dans  les  ré¬ 
gions  élevées  de  l’atmosphère  et  produire 
par  conséquent  des  phénomènes  semblables. 

Quant  aux  étoiles  qui  disparaissent  de  la 
voûte  des  deux  ,  après  y  avoir  brillé  d’un 
éclat  plus  ou  moins  vif,  nous  ne  saurions 
expliquer  le  phénomène,  puisque  nous  som¬ 
mes  encore  dans  le  vague  sur  le  fait  en  lui- 
même. 


On  appelle  Bolides,  des  corps  qui  semblent 
enflammés,  qui  se  meuvent  dans  le  ciel  avec 
une  extrême  rapidité ,  et  qui  ont  une  gran¬ 
deur  apparente  assez  considérable  pour 
ne  point  être  confondus  avec  des  étoiles. 
On  croit  avoir  reconnu  que  les  Bolides  se 
montrent  quelquefois  à  des  distances  beau¬ 
coup  plus  éloignées  que  les  limites  de  l’at¬ 
mosphère.  Dans  leurs  mouvements,  ils  sem¬ 
blent  lancer  des  étincelles  et  laissent  quel¬ 
quefois  derrière  eux  une  queue  brillante , 
qui  paraît  être  de  la  flamme  retenue  par  la 
résistance  de  l’air.  Souvent  le  Bolide  dispa¬ 
raît  sans  que  l’on  ait  remarqué  d’autres 
phénomènes;  mais  quelquefois  on  entend 
une  ou  plusieurs  fortes  détonations  pareilles 
à  des  coups  de  canon.  Ces  détonations  sui¬ 
vies  d’un  roulement  très  fort,  semblable  à 
celui  de  plusieurs  voitures  roulant  sur  un 
pavé,  se  prolongent  pendant  quelques  mi¬ 
nutes,  en  suivant  la  direction  du  Bolide. 
Enfin,  si  l’on  est  suffisamment  rapproché 
du  lieu  où  se  passe  le  phénomène,  on  en¬ 
tend  des  sifflements  et  des  bruits  analo¬ 
gues  à  ceux  que  produit  la  chute  de  corps 
pesants,  et  l’on  voit  tomber  des  pierres  en 
quantité  variable. 

Les  Bolides  possèdent ,  au  moment  de 
leur  chute,  une  température  très  élevée  et 
s’enfoncent  plus  ou  moins  dans  le  sol.  Leur 
volume  est  extrêmement  variable  :  il  en  est 
de  très  petits  et  de  très  grands;  on  en  cite 
même  un  de  200  mètres  de  longueur.  Leurs 
formes  sont  irrégulières  et  ne  présentent 
aucun  caractère  particulier,  sauf  l’usure  de 
leurs  arêtes  et  de  leurs  angles.  A  l’extérieur, 
les  Bolides  sont  généralement  couverts  d’une 
écorce  noire,  quelquefois  terne,  d’autres  fois 
luisante  comme  un  vernis  ;  l’intérieur  est 
toujours  terne,  d’un  gris  plus  ou  moins  fon¬ 
cé,  rarement  uni ,  souvent  veiné  ou  tacheté 
de  differentes  manières.  Leur  texture  est 
ordinairement  grenue;  parfois  les  grains 
sont  très  adhérents  et  comme  fondus  l’un 
dans  l’autre  ;  d’autres  fois  ils  sont  très  dis¬ 
tincts  et  se  séparent  facilement.  On  recon¬ 
naît  dans  ces  pierres  le  mélange  de  sub¬ 
stances  différentes,  et  l’on  y  aperçoit  très 
souvent  des  parcelles  de  fer. On  a  cru  aussi  y 
voir  de  petits  cristaux  de  pyroxène  et  de  la- 
bradorite.  La  composition  chimique  des  aé¬ 
rolithes  est  très  variable  :  leur  élément  le  plus 
constant  et  le  plus  abondant  est  la  silice  qui 


152 


AER 


AER 


forme  ordinairement  plus  du  tiers  de  leur 
poids.  On  peut  ensuite  citer  le  fer,  qui  con¬ 
stitue  quelquefois  près  d’un  autre  tiers , 
et  qui  se  présente  tantôt  à  l’état  métalli¬ 
que,  tantôt  à  l’état  d’oxide.  On  y  trouve 
aussi  de  l’alumine,  de  la  magnésie,  de  la 
chaux,  de  l’oxide  de  manganèse,  du  nickel 
souvent  à  l’état  d’oxide,  quelquefois  à  l’état 
métallique,  du  chrome  ou  de  l’oxide  de 
chrome,  du  soufre,  delà  soude,  de  la  po¬ 
tasse,  du  cuivre,  du  carbone  ;  mais  ces  prin¬ 
cipes  n’y  sont  pas  constants,  et  les  derniers 
notamment  ne  s’y  montrent  que  très  rare¬ 
ment  et  en  petite  quantité. 

On  nomme  étoiles  filantes  ou  étoiles  tom¬ 
bantes,  des  lumières  qui  se  meuvent  dans 
le  ciel  avec  une  extrême  vitesse  et  qui  pré¬ 
sentent  un  point,  un  trait  lumineux,  d’un 
diamètre  apparent  assez  petit  pour  être  en¬ 
core  comparé  aux  étoiles.  Dans  ce  dernier 
cas,  ce  corps  laisse  derrière  lui ,  comme  les 
Bolides,  une  traînée  lumineuse  qui  se  dis¬ 
sipe  plus  lentement  que  la  lumière  princi¬ 
pale.  Ce  phénomène  ne  dure  ordinairement 
que  quelques  secondes;  mais  on  cite  des 
cas  où  il  a  duré  plusieurs  minutes.  Il  se 
passe,  à  ce  qu’il  paraît,  à  des  distances  très 
différentes. 

Indépendamment  des  Bolides  ordinai¬ 
res,  tels  que  nous  venons  de  les  décrire, 
et  dont  on  a  souvent  observé  la  chute,  on 
trouve,  à  la  surface  du  sol  ou  à  de  très  pe¬ 
tites  profondeurs  ,  des  blocs  de  fer  plus  ou 
moins  volumineux,  que  l’on  désigne  souvent 
sous  le  nom  de  fer  météorique,  parce  qu’on 
leur  suppose  la  même  origine  qu’aux  Aé- 
rolithes.  Cependant  leur  chute  n’est  pas  con¬ 
statée  par  des  observations  aussi  positives  ; 
mais,  outre  les  rapprochements  tirés  de  leur 
nature  et  de  leur  position  ,  il  est  à  remar¬ 
quer  que  beaucoup  de  relations  historiques 
parlent  de  blocs  de  fer  tombés  du  ciel. 

L’origine  des  Bolides,  encore  loin  d’être  ex¬ 
pliquée  d’une  manière  irrécusable,  a  donné 
lieu  néanmoins  à  plusieurs  hypothèses  in¬ 
génieuses.  Entre  autres,  ces  corps  ont  été 
attribués  à  des  volcans  terrestres;  mais  une 
pareille  supposition  ne  paraît  pas  soutena¬ 
ble  ,  lorsqu’on  observe  que  les  Bolides  tom¬ 
bent  dans  des  lieux  extrêmement  éloignés 
des  contrées  volcaniques,  qu’ils  diffèrent 
de  tous  les  produits  volcaniques  connus, 
et  qu’il  est  impossible  de  supposer  que  des 


objets  aussi  lourds  parcourent  horizonta¬ 
lement  l’atmosphère  par  des  temps  calmes 
et  clairs  comme  ceux  qui  régnent  souvent 
quand  on  voit  passer  les  Bolides.  D’autres  sa¬ 
vants  ont  supposé  que  les  Bolides  étaient  pro¬ 
duits  par  les  volcans  de  la  lune,  et  ils  ont  cal¬ 
culé  qu’un  corps  lancé  de  cette  planète  avec 
une  vitesse  quintuple  de  celle  d’un  boulet  de 
canon  ,  pouvait  parvenir  à  un  point  de  l’es¬ 
pace  où  l’attraction  de  la  terre  serait  pré¬ 
pondérante  à  celle  de  la  lune;  de  sorte  que 
ce  corps,  au  lieu  deretomber  sur  la  lune,  se¬ 
rait  donc  entraîné  vers  la  terre  et  acquerrait 
danssachuteunerapiditéqui,  combinée  avec 
la  résistance  de  l’air,  développerait  une  cha¬ 
leur  suffisante  pour  produire  l’état  d’inflam¬ 
mation  dans  lequel  se  trouvent  les  Bolides 
lorsqu’ils  approchent  de  la  surface  de  la 
terre.  Cette  hypothèse  n’a  en  sa  faveur  que 
la  possibilité,  et  n’est  fondée  sur  aucune  ob- 
.  servation  qui  la  rende  probable.  On  a  éga¬ 
lement  vu  dans  la  formation  des  Bolides  le 
résultat  de  la  condensation  de  matières  vo¬ 
latiles  qui  flottent  dans  l’atmosphère;  or,  si 
d’un  côté ,  l’on  conçoit  difficilement  la  pré¬ 
sence,  dans  ces  régions,  d’une  telle  quantité 
de  matières  aussi  pesantes;  d'un  autre  côté, 
la  formation  des  grêlons  nous  prouve  que 
la  nature  a  des  moyens  de  produire  des 
condensations  dont  il  est  difficile  de  nous 
rendre  compte.  Enfin ,  d’après  des  recher¬ 
ches  sur  les  nébuleuses,  on  pense  que  la  ma¬ 
tière  éthérée  a  pu  former  les  étoiles,  le  so¬ 
leil,  les  planètes,  les  comètes  et  les  Bolides 
qui  circulent  dans  l’espace  {V.  les  mots  éther 
et  cosmogonie).  Ainsi  la  matière  éthérée, 
d’abord  répandue  dans  toute  l’immensité, 
aurait,  par  ses  divers  degrés  de  condensa¬ 
tion  ,  donné  naissance  aux  nébuleuses,  aux 
étoiles  ou  soleils,  aux  comètes  ,  aux  planè¬ 
tes,  aux  satellites ,  et  à  cette  infinité  de  Bo¬ 
lides  qui  semblent  errer  dans  l’univers,  mais 
qui  cependant  nous  apparaissent  plus  parti¬ 
culièrement  à  certaines  époques ,  suivant 
des  directions  déterminées ,  revenant  mê¬ 
me  sur  la  route  qu’ils  ont  parcourue ,  et  par¬ 
fois  tombant  à  la  surface  de  la  terre.  Telle 
est  l’opinion  la  plus  large  et  la  plus  ration¬ 
nelle  dans  l’état  présent  des  sciences  cosmo¬ 
goniques.  (R.) 

AEI10PE.  Æropus  (Ærope,  nom  myth.), 
crust.  —  C’est  un  g.  de  l’ordre  des  Am- 
phipodcs,  établi  par  Leach;  mais  qui  n’a 


A  ER 


pas  été  caractérisé  par  cet  auteur.  (H.  L.) 

AÉRQPIÏOXES  (cxepotpwvoç,  qui  a  une  voix 
retentissante),  ois. — C’estdans  laMéthode  de 
Vieillot  la  8me  famille  de  l’ordre  des  Echas¬ 
siers  ,  renfermant  les  genres  Anthropoïde  et 
Grue,  répondant  à  la  lre  tribu  de  la  famille 
des  Cultrirostres  du  même  ordre  de  Cuvier, 
et  faisant  partie  de  la  2me  famille  des  Grades 
de  Temminck.  (  Lafr.) 

*  AÉllOPI  I YTES  (  àyjp  ,  tpoq,  air;  C PUTOV, 
plante),  bot.  pii.  —  Dénomination  appli¬ 
quée  par  Lamouroux  à  toutes  les  plantes  qui 
vivent  sur  la  terre,  par  opposition  à  celle 
d’Hydrophytes,  par  laquelle  il  désignait  les 
plantes  aquatiques.  Ces  expressions,  sur¬ 
tout  la  première,  sont  peu  usitées.  (C.  L.) 

*  AEROP1IYTOX  ( àrïp ,  /poç,  air;  cpvxcv  , 

plante),  bot.  pii. — G.  de  Champignons,  ap¬ 
partenant  à  l’ordre  des  Mucédinés,  décrit 
par  M.  Eschweiler  (  Flora  ,  1823,  et  Syllog. 
Fl.  Ratisb.,  1 ,  p.  163,  tab.  1,  fig.  1  ).  Les  fi¬ 
laments  ( Flocci )  qui  le  composent  sont  très 
nombreux,  transparents,  cloisonnés,  ramifiés 
sans  ordre  ;  leur  sommet  est  renflé  en  forme 
de  massue ,  et  couvert  de  sporanges  globu¬ 
leux,  remplis  de  spores  extrêmement  petites. 
VA  E.  Principis ,  seule  espèce  de  ce  g.  con¬ 
nue  jusqu’à  ce  jour,  se  développe  sur  les 
feuilles  du  Cassellia  brasiliensis.  Ses  fila¬ 
ments  sont  blancs ,  rameux,  et  très  souvent 
stériles;  les  cloisons  ont  2  ou  3  fois  la  lon¬ 
gueur  de  leur  diamètre  ;  on  remarque  parmi 
eux  un  très  grand  nombre  d’autres  filaments 
sans  cloisons  et  beaucoup  plus  petits,  que 
l’on  peut  considérer  comme  une  modifica¬ 
tion  des  premiers ,  déterminée  par  quelque 
cause  atmosphérique.  (Lév.) 

*ÂÉROSïTE.  miis. — Nom  donné  par  Selb 
à  une  variété  d’argent  rouge  sombre,  ou 
d’Argyrythrose.  V.  ce  mot.  (Del.) 

AÉRUA  ou  AE11VA,  Forsk.  (  nom  donné 
par  les  Arabes  à  l’une  des  espèces  du  g.). 
bot.  pii.  —  G.  de  la  famille  des  Amaran- 
tacées,  tribu  des  Achyranthées  ,  s. -tribu 
des  Aervées,  Endlich. — M.  Endlicher  ( Gen . 
Plant.,  I.  p.  303  )  assigne  à  ce  g.  les  carac¬ 
tères  suivants  :  Fleurs  hermaphrodites,  tri- 
bracléolécs.  Périgone  pcntaphylle  :  folioles 
égales,  laineuses.  Etamines  10,  monadcl- 
phes  ;  androphore  court,  cupuliforme.  Fi¬ 
lets  alternativement  anthérifères  et  anan- 
thères:  les  fertiles  subulés,  les  autres  planes, 
dentés.  Anthères  dithèques.  Ovaire  unilo- 


AES  153 

culaire,  uniovulé.  Style  court.  Stigmate  bi¬ 
fide.  Péricarpe  mcmbranacé,  évalve,  mo- 
nospenne.  Graines  lenticulaires;  test  crus¬ 
tacé.  Embryon  périphérique,  à  radicule 
supère. —  Herbes  ou  s. -arbrisseaux  couverts 
d’un  duvet  laineux.  Feuilles  alternes.  Fleurs 
petites,  disposées  en  épis  denses,  axillaires 
ou  terminaux.  —  Ce  g.,  dont  M.  de  Martius 
énumère  6  espèces,  est  propre  aux  régions 
intertropicales  ou  subtropicales  de  l’ancien 
continent.  (gPt) 

ÆSALE.  yE salas  (  a’o-a^wv,  émcrillon; 
épervier).  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Coléop¬ 
tères  pentamères  ,  famille  des  Lamellicor¬ 
nes,  tribu  des  Lucanides,  établi  par  Fabri- 
cius,  et  adopté  parLatreille  qui  lui  donne 
les  caractères  suivants  :  Labre  apparent. 
Langue  entière  et  très  petite.  Tcte  reçue 
dans  une  échancrure  du  corselet.  Antennes 
courtes  ;  le  1er  article  long  et  courbe  (ce  qui 
le  distingue  du  g.  Lamprima  ) ,  formant  à 
leur  extrémité  une  massue  denticulée.  Man¬ 
dibules  avancées  ,  différentes  dans  les  2 
sexes.  Mâchoires  présentant  à  leur  extrémité 
libre  un  lobe  court ,  arrondi  et  velu.  Men¬ 
ton  grand  et  carré.  Prothorax  plus  large  que 
long  ,  à  bords  relevés.  Corps  ovoïde  (ce  qui 
l’éloigne  des  g.  Plalyc'ere  et  Lucane,  qui 
ont  le  leur  déprimé).  —  Ce  g.  ne  renferme 
qu’une  seule  espèce,  YÆsalus  Scarabœoides 
de  Fabricius,  qui  se  trouve  principalement 
en  Autriche.  C’est  un  petit  Insecte  de  3  li¬ 
gnes  au  plus  de  long,  très  bombé,  de  cou¬ 
leur  marron,  avec  les  élytres  finement poin- 
tillées.  Panzer  l’a  figuré  dans  sa  Faune 
germanique  (  Tab.  xxvi ,  /zf/.  15  et  il)).  (B.) 

ÆSÂLIBEg.  y. Esalidce  (  ouœûO.cov  ,  éme- 
rillon;  épervier,  eTooç,  forme),  ins. — Famille 
ou  tribu  de  Coléoptères  pentamères,  établie 
par  Mac-Leay  dans  sa  division  des  Rectocères 
Thalérophages,  poury  placer  le  seul  g.  ÆWe. 
Il  lui  donne  pour  caractères  :  Article  basi¬ 
laire  des  antennes  courbé,  comprimé.  Labre 
distinct.  Saillie  apicale  des  mâchoires  très 
courte;  l’interne  nulle  et  non  exserte.  Lè¬ 
vre  entière  ,  minime  ,  glabre.  Menton  carré 
transversalement.  Corps  très  convexe  en 
dessus.  —  E.  æsale.  (b.) 

*  AEsCSIROTES  ( a’o-^poTvîç ,  sale;  laid). 
INS.— G.  de  l’ordre  des  Coléoptères  ,  famille 
des  Lamellicornes  ,  tribu  des  Scarabéides 
Coprophages,  établi  par  Mac-Leay,  qui 
lui  donne  pour  caractères  distinctifs  de 

10* 


TOM.  I. 


AES 


AES 


154 

ceux  des  Onites  et  des  Oniticelles  :  Massue 
des  antennes  ayant  ses  2  diamètres  presque 
égaux.  Bords  latéraux  du  corselet  fortement 
échancrés  depuis  leur  milieu  jusqu’à  la 
partie  postérieure.  Élytres  ayant  leur  dessus 
absolument  plan,  et  leurs  côtés  rabattus 
subitement.  —  Ce  g.  a  pour  type  1’  (Juins 
planus  de  M.  Dejean,  que  celui-ci  (Calai. 
3me  èdii.  )  place  dans  le  g.  Euryslernus  de 
Dalman.  Cette  espèce  est  de  Cayenne.  (D.) 

*  ÆSCHYWANTMU8  (  ,  pudeur  ; 

avGoç ,  fleur  ).  bot.  pu. — G.  de  la  famille  des 
Cyrtandracées  de  Jack  ( Linn .  Tram.  14, 
23),Gesnéracées,  Lindl.,  etc.,  fondé  par  Jack 
(l.c.  42 ,  t.  2,  f.  3  ) ,  et  auquel  Endlicher 
(Gen.jP/. 41 34)  rapporte  ensyn.  le  g .Tricho- 
sporum  de  Don ,  et  YIncarvillœa  parasilica 
lloxb. ,  qui  en  serait  le  type  ;  il  y  ajoute  en¬ 
core  ,  mais  avec  doute ,  les  g.  Orithya  et 
Agalmyla  de  Blurne.  (  V.  ces  mots.  )  Voici 
les  caract.  constitutifs  du  g.  Æschynanihus  : 
Cal.  tubuleux,  5-flde,  égal.  Cor.  hypogyne; 
tube  un  peu  fléchi  ;  gorge  dilatée  ;  limbe  bi- 
labié,  à  lèvre  supér.  dressée ,  bilobée  ;  l’in- 
fér.  trifide,  à  lobes  presque  égaux.  Elam.  in¬ 
sérées  sur  le  tube  delà  cor.,  dont  4  didyna- 
mes  ,  exsertes  ou  incluses;  filaments  filifor¬ 
mes  ;  anth.  basifixes,  bilocuîaires,  cohéren¬ 
tes  par  paires;  5e  étam.  incluse,  ananthère. 
Ovaire  faussement, 4-loculaire,  ceint  d’un  dis¬ 
que  annulaire,  hypogyne ,  charnu;  placentas 
2,  larges,  pariétaux,  stipités,  contigus  à  l’axe, 
multiovulés  le  long  de  leurs  bords  révolutés. 
Style  simple;  stigm.  en  massue,  bilamellé. 
Caps,  stipitée  par  le  calice,  faussement  4-1  o- 
cuîaire,  en  forme  de  silique,  bivalve; pla¬ 
centas  parla  suite  développés,  séminifères  sur 
leurs  bords  ,  et  portés  sur  la  partie  moyenne 
des  valves.  Semences  nombreuses,  cylindri¬ 
ques  ,  aristées  de  part  et  d’autre  par  un  fu- 
nicule  filiforme  et  une  chaîaze  renflée  et  ter* 
minée  en  un  filet  simple  ou  bifide.  Embryon 
orthotrope  dépourvu  d’albumen ,  cotylé¬ 
dons  courts ,  obtus  ;  radicule  cylindracée , 
atteignant  l’ombilic.  —  Ce  g.  renferme  un 
petit  nombre  d’espèces  remarquables  parla 
beauté  de  leurs  fleurs ,  et  appartenant  à 
l’Asie  tropicale.  Ce  sont  des  arbrisseaux  vo- 
lubiles  ou  grimpants,  à  articulations  ren¬ 
flées,  radicantcs;  leurs  feuilles  sont  opposées, 
pétiolées,  un  peu  charnues  et  coriaces,  très 
entières;  leurs  fleurs  sont  orangé-coceinécs, 
visqueuses ,  velues ,  disposées  en  ombelle  , 


et  les  pédoncules  axillaires,  solitaires,  bï- 
flores,  rarement  terminaux;  les  pédicelles 
bibractéolés.  (C.  L.) 

*  ÆSCHYNÎTE  et  AïSCHYXîTE  (afr- 
je  méprise),  min.  —  Nom  donné  par 
Berzélius  à  un  minéral  rapporté  pat  Menge 
des  Monts  Ilmen ,  près  de  Miask ,  dans  la 
chaîne  de  l’Oural ,  et  qui  a  été  pris  d’abord 
pour  une  variété  de  Gadolinite.  Berzélius 
en  a  indiqué  les  caract.  pyrognostiques  dans 
son  Traité  sur  l’emploi  du  chalumeau  ,  et  une 
analyse  approximative,  faite  dans  son  labo¬ 
ratoire  parHartwal!,a  montré  qu’il  était  com¬ 
posé  d’acide  titanique,  de  zircone,  d’oxyde  de 
cérium,  de  chaux  et  d’oxydule  de  fer.  Cette 
analyse  n’ayant  offert  aucune  certitude  re¬ 
lativement  à  la  détermination  quantitative, 
à  raison  de  la  difficulté  de  séparer  complè¬ 
tement  l’acide  titanique  de  la  zircone,  Berze- 
lius  a  tiré  de  cette  circonstance  le  nom  qu’il  a 
imposé  à  ce  minéral.  Il  est  noir  par  réflexion, 
d’un  jaune  brunâtre  par  transparence;  celle- 
ci  ne  se  manifeste  que  sur  les  bords;  son 
éclat  est  résineux;  sa  cassure  imparfaite¬ 
ment  conchoïdale.  Sa  dureté  est  comprise 
entre  celles  de  l’Apatite  et  du  Feldspath. 
Pes.  spécif.  =  5,14.  Sur  le  charbon  ou  sur 
la  pince ,  il  se  gonfle  et  prend  une  couleur 
d’un  jaune  de  rouille;  il  est  infusible  et  se 
change  seulement  sur  les  bords  les  plus  min¬ 
ces  en  une  scorie  noirâtre.  Il  cristallise  dans 
le  système  rhombique,  et  se  rencontre  sous 
la  forme  d’un  prisme  de  127°,  combiné  avec 
les  faces  d’un  octaèdre  rhomboïdal.  (Del.) 

*  ÆSCIi YYOMÈ.YE ,  L.  (a l^voyevoç, 
vy],  pudibond  ;  Pline  a  désigné  par  ce  nom 
une  certaine  plante  dont  les  feuilles  sont  sen¬ 
sitives).  bot.  pii. — G.  de  la  famille  des  Lé¬ 
gumineuses,  s.- ordre  des  Papilionacées , 
tribu  des  Hédysarées,  s.-tribu  des  Éuhé- 
dysarées.  M.  Vogel,  dans  son  travail  sur 
les  Légumineuses  du  Brésil  (. Linnœa ,  v.  12, 
p.  81.  1838),  expose  ainsi  les  caractères  de 
ce  genre  :  Calice  courtement  campanulé, 
quinquéfide-bilabié ,  dibractéolé.  Corolle 
(  papilionacée  )  à  pétales  subisomètres.  Ai¬ 
les  rugueuses,  fovéolées.  Étamines  10.  Gaine 
de  l’androphore,  en  général,  entière  à  sa 
base,  fendue  plus  haut,  soit  postérieure¬ 
ment,  soit  postérieurement  et  antérieure¬ 
ment.  Anthères  conformes  ,  oblongues. 
Ovaire  stipité.  Style  filiforme,  courbé.  Stig¬ 
mate  presque  entier.  Légume  stipité ,  com- 


AES 


155 


primé,  «aillant,  transversalement  articulé, 
subsinué,  onciné  par  le  style(réfléchi  en  ar 
rière);  articles  déhiscents  ou  indéhiscents  , 
monospermes  ,  finalement  désunis.  Graines 
lenticulaires.  Périsperme  très  mince.  Radi¬ 
cule  à  peine  infléchie. — Herbes  ou  s.-arbris¬ 
seaux.  Feuilles  bistipulées,  subimparipen- 
nées.  Grappes  axillaires  ou  rarement  termi¬ 
nales. — Ceg.,  propre  à  la  région  équatoriale, 
paraît  être  assez  riche  en  espèces;  les  au¬ 
teurs  en  ont  énuméré  GO  environ.  Quel¬ 
ques  unes  offrent  dans  leurs  feuilles  des  phé¬ 
nomènes  d’irritabilité  analogues  à  ceux 
qu’on  observe  dans  les  Mimoses  sensitives. 

(Sr.) 

*  ÆSCULACEES.  bot.  pu.  —  M.  Lindloy 

a  changé  en  ce  nom  celui  de  la  famille  des 
Hippoeastanées.  (Ad.  J.) 

*  ÆSCULUS,  L.;  Spach  (  corruption  d ’Es- 
culentus  ,  comestible  ;  les  anciens  donnaient 

1  e  nom  d ’Esculus ,  ou  par  corruption  Æscu- 
l us ,  à  un  Chêne  dont  les  glands  sont  man¬ 
geables.  Il  serait  difficile  de  deviner  par 
quelle  raison  Linné  a  jugé  convenable  de 
nommer  ainsi  le  g.  qui  fait  le  sujet  de  cet  ar¬ 
ticle).  bot.  pu.  —  G.  de  la  famille  des  Hippo- 
castanées  (ou  Æscuîacées  ).  A.  Laurent  de 
Jussieu  l’avait,  dans  l’origine,  compris  dans 
sa  famille  des  Erables.  Ce  g.  offre  les  carac¬ 
tères  suivants  (Spach,  Suites  à  Buffon  ,  v.  3, 
p  18  ;  et  Revis.  Hippocastanearum  ,  in  Ann. 
des  Sciences  nat.  1 834  )  :  Calice  campanulé  , 
renflé,  fendu  presque  jusqu’au  milieu  en 
5  lobes  inégaux  et  très  obtus.  Pétales  4  ou  5  , 
courtement  onguiculés,  dissemblables:  les 

2  supérieurs  redressés  ou  réfléchis,  plus 
grands,  elliptiques;  les  2  ou  3  inférieurs 
déclinés,  étalés,  ovales-orbiculaires.  Onglets 
concaves.  Étamines  7,  déclinées,  arquées  en 
arrière.  Capsule  ordinairement  spinelleuse. 
—  Arbre.  Feuilles  digitées.  Folioles  septé- 
nées ,  doublement  dentelées.  Fleurs  blan¬ 
ches,  disposées  en  particules  thyrsiformes. — 
Dans  les  limites  que  nous  lui  assignons,  ce 
g.  ne  renferme  que  Y  Æsculus  Hippocastanum 
L.,  végétal  indigène  dans  l’Asie-Mineure,  et 
connu  de  tout  le  monde  sous  le  nom  très 
impropre  de  Marronnier  d’Inde.  Ce  fut  l’ɬ 
cluse  qui  le  premier  cultiva  cet  arbre  en 
France;  les  graines  lui  en  furent  envoyées  de 
Constantinople  en  1550.  Les  autres  espèces 
d' Æsculus  des  auteurs  constituent  les  g.  Pa¬ 
ria  et  Macrothyrsus.  Æ.  ces  mots.  (Sp.) 


AET 

ÆSHJMA.  ins.  —  G.  appartenant  à  la  fa¬ 
mille  des  Libelluliens,  ordre  des  Névroptè- 
res,  groupe  des  Libelluli tes ,  établi  par  Fa- 
bricius,  adopté  par  Latreille  et  tous  les  En¬ 
tomologistes  modernes ,  confondu  avec  les 
Libellula  par  Linné,  Geoffroy,  De  Géer,  Oli¬ 
vier,  etc. ,  et  dont  les  caractères  sont  tirés  : 
De  la  position  des  ocelles,  situés  sur  une 
simple  élévation  transversale,  en  forme  de 
carène;  de  la  forme  du  labre,  dont  le  lobe 
intermédiaire  est  beaucoup  plus  grand  que 
dans  les  Libellules,  et  de  l’abdomen  étroit  , 
allongé  et  en  forme  de  baguette  presque 
cylindrique.  —  Les  larves  d’Æshna  ont 
le  corps  plus  court  que  celles  des  g.  voi¬ 
sins;  les  palpes  sont  moins  grand»;  la  lan¬ 
guette  l’est  beaucoup  plus  ,  et  l’abdomen 
est  terminé  par  5  appendices  ,  dont  l’un  est 
tronqué  à  l’extrémité.  Elles  vivent  dans  les 
marais,  et  se  nourrissent  de  la  même  ma¬ 
nière  que  les  larves  de  Libellules.  Ce  g. 
renferme  une  très  grande  quantité  d’espè¬ 
ces  réparties  dans  toutes  les  contrées  du 
monde.  On  en  connaît  une  vingtaine  pro¬ 
pres  à  notre  pays,  et  dont  la  plus  commune 
est  YÆshna  grandis  Fab.  ( Libellula  gran¬ 
dis  L.  ) ,  que  l’on  peut  en  considérer  comme 
le  type.  (Bl.) 

*ÆSSUS  (àiffdû),  je  m’élance),  ins. — Noms 
de  g.  cité  en  synonymie  par  M.  Dejean  ( Spec . 
et  Calai.  3me  édit.  ),  au  sujet  d’un  petit  Ca- 
rabique  placé  par  lui  dans  le  g.  Trechus , 
et  que  Leach  a  nommé  fulvescens  ;  mais  , 
d’après  le  catal.  de  Stephens,  le  nom  géné¬ 
rique  donné  à  cette  espèce  par  Leach,  serait 
Aëpus  et  non  Aessus ;  ainsi  ce  dernier  nom 
ne  lui  appartiendrait  pas;  peut-être  est  ce 
un  mot  altéré?  V.  le  mot  aepus.  (D.) 

AETÉE.  Aelea  (Nom  myth.).  polyp.  — 
G.  établi  par  Lamouroux  pour  un  Polype  à 
cellules  solitaires,  tubuleuses  ou  en  massue 
arquée,  à  ouverture  fort  grande,  ovale-obli¬ 
que,  naissant  d’une  tige  cornée,  et  rampant 
sur  les  fucus.  —  Ce  g.,  qui  a  pour  type  la 
Cellaria  anguina  L.,  a  reçu  de  Lamarck  le 
nom  d 'Anguinaria  ,  qui  doit  être  conserve. 
V.  ce  mot.  (Du.t.) 

*  ÆTISAEES  (aiôaMç ,  couleur  de  suie). 
ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Coléoptères  hété- 
romères,  famille  des  Mélasomes,  tribu  des 
Piméliaires,  établi  par  M.  Dejean  {Catal. 
3me  édit.)  aux  dépens  du  g.  Epitragus  de 
Latreille,  mais  dont  il  n’a  pas  publié  les  ca- 


156 


AET 


AET 


ractères.  Il  n’y  rapporte  que  2  espèces,  Y  Æ. 
tomenïosus  Dej.  et  YÆ.  brunnicornis  ou 
epitragus  kl.  Latr.,  toutes  deux  de  l’Amé¬ 
rique  équinoxiale.  (D.) 

ÆTHALIA.  ins. — Syn.  d’Æthalion.  (Bl.) 

*  ÆTHALION  (  alOalloyv ,  grillé ,  réticu¬ 
lé;  allusion  à  la  réticulation  des  élytres). 
ins.  —  G.  de  la  famille  des  Cicadelliens, 
de  l’ordre  des  Hémiptères,  section  des  Ho- 
moptères ,  établi  par  Latreille  (  Foyage  de 
Flumb.  et  Bonpl.).  Les  caract.  qui  le  distin¬ 
guent  de  ses  congénères  sont  tirés  :  de  la  forme 
delà  tête,  tronquée  et  inclinée  en  avant;  des 
antennes  très  petites,  situées  au-dessous  des 
yeux  ;  des  ély très  plus  larges  que  le  corps  , 
couvertes  de  cellules  assez  grandes,  formées 
par  les  nervures.  On  n’en  connaît  que  2  es¬ 
pèces  américaines,  dont  le  type  est  YÆiha- 
lion  reticulatum  (  Cicada  reticidala  L.  ;  Tet- 
ligonia  reticulata  Fab.  ),  espèce  propre  au 
Brésil.  (Bl.) 

ÆTifÂLÏUM  (a ISdï-a  ,  suie),  bot.  ck.  — 
Dénomination  que  le  professeur  Link  a  pro¬ 
posé  de  substituer  à  celle  de  Fuligo ,  parce 
que  celle-ci  signifie  de  la  suie  proprement 
dite.  Le  nom  de  Fuligo ,  imposé  par  Haller 
et  généralement  adopté,  donne  une  idée  si 
parfaite  de  ce  g.  de  Champignons,  que  je  re¬ 
garde  ce  changement  comme  inutile.  (  F.  Fu¬ 
ligo.  )  (LÉv.) 

*ÆTffEILEMÂ  (  odOvjetç,  couleur  de  suie; 
\Fp:rh  sécrétion),  bot.  pii. — G.  de  la  famille  des 
Acanlhacées ,  tribu  des  Echmatacanthées , 
Nées,  s.-tribu  des  Barlériées,  fondé  par  Robert 
Brown  {Prodr.  478,  in  nol.),  adopté  par  Nees 
{Wall.  PL  asiat.  rar.  m,  94),  ayant  pour  type 
le  Ruellia  imbricata  Wahl ,  et  ainsi  caracté¬ 
risé  par  l’auteur:  Cal.  5-parti;  la  division 
postérieure  très  grande,  bractéiforme.  Co¬ 
rolle  hypogyne,  bilabiée  ou  ringente;  lèvre 
supér.bidentée  ou  bifide;  l’inférieure  trifide. 
Etant.  4,  incluses,  didynames,  rapprochées 
parpaireet  insérées  sur  le  tube  delà  corolle. 
Anth.  biloculaires,  à  logettes  parallèles,  con¬ 
tiguës.  Ovaire  biîoculaire,  à  loges  biovulées. 
Style  simple  ;  stigm.  aigu.  Caps,  membra- 
nacée,  biîoculaire,  tétraspcrrae,  loculicide- 
bivalve;  segments  cloisonnaires  par  la  suite 
bipartibles  spontanément.  Graines  compri¬ 
mées,  sous-tendues  par  des  rétinacles. — Les 
Ætheilema  sont  des  plantes  herbacées,  assez 
rares ,  indigènes  dans  l’Asie  et  l’Afrique  tro¬ 
picales  ,  à  feuilles  opposées,  à  fleurs  dis¬ 


posées  en  épis  ou  en  petites  grappes  axillai¬ 
res  feuillées,  munies  dans  l’aisselle  des  feuil¬ 
les  de  bractées  alternes,  unilatérales,  bi- 
quinqué-fiores,  veinées,  sans  bractéoles. 

(O.  L.) 

ÆTHÉOGAMIE  (  àvjOyjçf,  insolite  ;  yapoç  , 
mariage),  bot.  cr.  —  Palissot  de  Reauvois 
a  proposé  ce  nom  pour  remplacer  celui  de 
Cryptogamie;  mais  ce  changement  n’a  pas 
été  approuvé.  (A.  B.) 

•AETHEOLAENA  (àv>0Yiç,  insolite;  Aoûva, 
tunique),  bot.  pu.  —  Cassini  a  formé  ce  g. 
aux  dépens  du  Cacalia  involucrala  deïùmth. 
Plus  tard,  dans  son  Prodrome,  M.  De  Can- 
dolle  l’a  réuni  au  Senecio.  (J.  D.) 

*  AETBEOPAPPUS  (  ônj'Qyjç ,  insolite; 

TrocVrroç,  aigrette  ).  bot.  pii.  —  Ce  nom  avait 
été  donné  par  Cassini  à  un  g.  qu’il  axait 
établi  sur  le  Cenlaurea  pulcherrima  Willd. 
M.  De  Candolle  en  forme  sa  9-ue  section  du 
g.  Cenlaurea,  caractérisée  par  les  folioles  de 
î’involucre  ,  qui  sont  scarieuses  et  presque 
transparentes;  par  l’aigrette  des  fleurs  du 
disque,  qui  est  simple  et  formée  de  soies  fi¬ 
liformes,  distantes,  barbelées  à  la  base,  tan¬ 
dis  que  les  fruits,  appartenant  aux  fleurs  du 
rayon  comme  à  celles  du  centre,  en  sont 
privés.  (J.  D.) 

*  ÂETHEÛîlHÏZÂ  (  àdFnc ,  insolite;  p l- 

Ça,  racine  ).  bot.  pii.  —  Le  Leontodon  bulbo- 
sum  L.  constitue  seul  le  g.  établi  sous  ce  nom 
par  Cassini;  c’est  une  plante  vivace,  com¬ 
mune  dans  la  région  méditerranéenne,  qui, 
d’un  rhizome  très  court,  émet  des  feuilles 
ovales-oblongues ,  entre  lesquelles  s’élèvent 
des  hampes  dressées ,  recouvertes  au  som¬ 
met  de  poils  glanduleux  accompagnant  la 
base  des  folioles  de  î’involucrc.  Les  capitules 
sont  multiflores  ;  l’involucre  est  double; 
l’extérieur  caliculé,  beaucoup  plus  court  que 
l’intérieur,  contre  lequel  il  est  appliqué. 
Le  réceptacle  est  nu.  Les  fruits  presque  té- 
tragones,  atténués  en  bec,  supportent  une 
aigrette  composée  de  plusieurs  rangées  de 
poils  très  blancs.  (J.  D.) 

*ÆTHEïtïA  (aîS/pcoç,  éthéré).  bot.  pu.  — 
G.  de  la  famille  des  Orchidacées,  Lindî. , 
tribu  desNéottiées,  Lindl., institué  parBlume 
( Bydr .  409.  fig.  14),  qui  lui  assigne  les  ca¬ 
ract.  suivants  :  Périanthe  (Cal.  et  Cor.)  rin- 
gent;  div.  extér.  (sépales)  latérales  plus  lar¬ 
ges,  supposées  au  labelîe;  la  supér.  voûtée, 
conglutinée  avec  les  intér,  Labelle  ventru  , 


AET 


AET 


157 


allongé  à  la  base,  biglandulifèrc  intérieure¬ 
ment;  limbe  indivis,  un  peu  voûté,  renflé 
sur  les  bords  qui  sont  roulés  et  glanduleux. 
Gynostème  court,  très  épais,  semitrifide  au 
sommet,  à  lobe  intermédiaire  profondément 
échancré.  Anth.  dorsale,  biloculaire.  Polli¬ 
nies  2,  oblongues,  subbilobées,  fixées  par 
une  glande  commune  à  l’écliancrure  inter¬ 
médiaire  du  gynostème,  à  caudicules  cour¬ 
tes. — Ce  g.,  fort  limité  en  espèces,  renferme 
quelque  plantes  herbacées  de  Java,  à  tiges 
radicantes  inférieurement  ,  garnies  de  feuil¬ 
les  alternes,  ncrvées ,  membraneuses;  à 
fleurs  en  épis ,  souvent  glanduleuses  ,  pu- 
bescentes  extérieurement.  (C.  L.) 

ÆTHIONEMA,  DC.  (  ,  insolite; 

v9jp.a,  filament),  bot.  pii.  —  G.  de  la  fa¬ 
mille  des  Crucifères  (  Silicuîeuses  ) ,  très 
voisin  des  Thlaspi  et  des  Iberis ,  dont  il 
diffère  surtout  par  les  filets  des  étamines 
paires,  qui  sont,  ou  cohérents,  ou  ailés 
du  côté  antérieur.  La  situation  de  la  ra¬ 
dicule  a  été  employée  à  tort  comme  ca¬ 
ractère  distinctif;  car  elle  est  très  varia¬ 
ble  dans  plusieurs  espèces,  et  peut-être 
dans  toutes. —  On  en  connaît  environ  12  es¬ 
pèces,  la  plupart  indigènes  en  Orient.  (Sp.) 

*ÆTHÏ0PÏS,  Benth.  (Nom ,  dans  Pline, 
d’une  plante  indéterminée),  bot.  ph.  — 
M.  Bentham  nomme  ainsi  une  s.-division 
g.  Satvia.  (Sp.) 

*  AETIïONf A  (  afôœv ,  Æthon;  nom  my- 

thol.  )  bot.  ph.  • —  M.  Don  avait  fondé  ce 
g.  aux  dépens  du  Crépis  filiformis  Ait.,  que 
M.  De  Candoîle  fait  rentrer  dans  la  2me  sec¬ 
tion  du  g.  Tolpis ,  tel  qu’il  l’a  établi  dans 
son  Prodrome.  (J.  D.) 

*  AETHOPHYLLUM  (àvîSvjç,  inusité;  «puX- 
Xov ,  feuille),  bot.  foss.  —  Ce  nom  a  été 
donné  dans  mon  Prodrome  de  l’Histoire  des 
Végétaux  fossiles  à  un  g.  de  plantes  fossiles 
du  Grès  bigarré,  dont  on  ne  connaît  qu’un 
seul  échantillon  ,  remarquable  par  la  dispo¬ 
sition  insolite  de  ses  feuilles.  Cette  plante, 
malgré  son  état  imparfait ,  semble  devoir  se 
rapporter,  par  ses  feuilles  alternes  et  ruba¬ 
nées,  et  par  l’apparence  de  l’épi  de  fleurs 
qui  termine  sa  tige,  à  une  plante  mono- 
cotylédonc.  Elle  ressemblerait  surtout  même 
à  quelques  orchidées;  mais  ses  feuilles  sont 
accompagnées  à  leur  base  de  2  plus  petites 
folioles,  semblables  par  leur  position  à  des 
stipules  linéaires. — Cette  plante,  donton  n’a  * 


jamais  trouvé  qu’un  seul  échantillon,  forme 
du  reste  un  g.  très  douteux  et  dont  il  est 
fort  à  désirer  qu’on  retrouve  des  échan¬ 
tillons  plus  parfaits.  Il  est  figuré  dans  les 

Ann .  des  Scitnc.  naiur.  t.  xv  pl  .xviii.  (Ai).  B.) 

*ÆTI!KE.  Æihra  (  Fille  de  l’Océan  et  de 
Thétis).  crust. — Leach  désigne  sous  ce  nom 
un  g.  de  Crustacés  qui  appartient  à  l’ordre  des 
Décapodes,  famille  des  Brachyures  et  que 
M.  Edwards  place  dans  la  tr.  des  Cancériens 
cryptopodes.  Ce  g.  remarquable  se  distin¬ 
gue  de  tous  ceux  de  la  tribu  des  Cancériens 
par  sa  carapace  ovalaire,  horizontale,  forte¬ 
ment  bordée  en  dessusavec  les  bords  latéraux 
dentés  et  courbés  un  peu  en  haut;  ceux-ci 
et  les  postérieurs  tellement  prolongés  qu’ils 
forment,  au-dessus  des  4  dernières  paires  de 
pattes,  une  voûte  assez  prononcée  pour  ca- 
cher  entièrement  ces  derniers  organes.  Yeux 
petits,  avec  le  front  saillant,  les  fossettes 
antérieures  presque  carrées  et  l’article  ba¬ 
silaire  des  antennes  externes  très  grand. 
Pieds-mâchoires  externes  formant  complète¬ 
ment  le  cadre  buccal.  Plastron  sternal  beau¬ 
coup  plus  long  que  large.  Pattes  antér.  ayant 
environ  une  fois  et  un  quart  la  longueur 
de  la  portion  post-frontale  de  la  carapace. 
Abdomen  composé  de  7  articles  dans  la  fe¬ 
melle  et  de  5  seulement  dans  le  mâle. — La 
seule  espèce  connue,  est  YÆthra  scntposa 
L. ,  qui  habite  l’Océan  indien  et  les  mers 
d’Afrique.  (FL  L.) 

ÆTHUSE.  Ælhusa  ,  L.;  Koch  (a îGua-o-w  , 
j’enflamme;  allusion  à  l’âcreté  du  suc  de 
cette  plante;  il  aurait  fallu  écrire  Æihysa ). 
bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des  Ombellifères, 
tribu  des  Sésélinées,  DG.;  M.  Koch  ' Deutsch. 
Flor.  2,  p.  418;  Umb.,  p.  95)  en  trace  ainsi 
les  caractères  :  Limbe  calicinal  inapparent. 
Pétales  inégaux ,  obcordiformes ,  couron¬ 
nés  d’un  appendice  apicillaire  infléchi.  Dis¬ 
que  convexe.  Styles  courts,  finalement  ré¬ 
fléchis.  Péricarpe  ovale -globuleux,  solide. 
Méricarpes  à  5  côtes  saillantes,  grosses,  pres¬ 
que  contiguës,  carénées  ;  les  latérales  mar¬ 
ginales,  un  peu  plus  larges  que  les  médianes; 
vallécule  à  une  seule  bandelette;  commissure 
plane,  à  2  bandelettes.  Carpophore  finale¬ 
ment  libre,  biparti. — Herbe  tantôt  annuelle , 
tantôt  bisannuelle.  Feuilles  bi  ou  tripen- 
nées.  Ombelles  opposi  tifoliées,  10-20-radiées, 
planes;  collerette  générale  nulle;  collerettes 
partielles  dimidiées,  triphylles,  réfléchies. 


158 


A  FF 


AGA 


Fleurs  blanches,  —  Dans  ses  limites  actuel¬ 
les,  ce  g.  n’est  constitué  que  par  une  seule 
espèce  (triplée  par  quelques  auteurs)  qui 
est  très  vénéneuse,  et  connue  sous  le  nom 
vulgaire  de  petite  Ciguë.  —  Le  nom  d’Æ- 
thusa  était  donné  par  les  anciens  à  diverses 
Ombellifères  vénéneuses.  (Sp.) 

ÂETIA,  Adans.  bot.  pu.  —  Synonyme  du 
g.  Combretum.  (Sp.) 

ÆTITE,  ou  Pierre  d’ Aigle  (ocetoç,  aigle). 
min.  — •  Variété  géodique  de  fer  hydroxidé  , 
renfermant  un  Noyau  mobile  ,  et  ainsi  nom¬ 
mé  par  les  Anciens,  parce  qu’ils  supposaient 
qu’on  la  trouvait  fréquemment  dans  le  nid 
des  Aigles,  lis  lui  attribuaient  beaucoup  de 
vertus  imaginaires,  entre  autres  celle  de  fa¬ 
ciliter  l’accouchement  et  la  ponte.  On  en  ren¬ 
contre  assez  abondamment  en  France  près 
de  Trévoux  et  aux  environs  d’Aîais.  (Del.) 

AFFINAGE,  métallurgie. — La  fabrication 
du  fer  comprend  deux  opérations  bien  dis¬ 
tinctes  :  1°  la  formation  de  la  fonte;  2°  la 
conversion  de  la  fonte  en  fer.  (  V.  les  mots 
fer,  fonte  et  acier.)  Néanmoins  il  existe 
une  méthode  particulière,  nommée  méthode 
catalane,  au  moyen  de  laquelle  on  obtient 
le  fer  doux  et  malléable  en  un  seul  feu,  c’est- 
à-dire  en  une  seule  opération. 

La  conversion  de  la  fonte  ou  gueuse  en 
fer,  qui  a  pour  but,  en  brûlant  son  car¬ 
bone,  de  la  purger  des  matières  vitrifiées  , 
engagées  dans  ses  pores  ,  est  l’opération 
qu’on  nomme  affinage.  Fm  général,  pour 
pratiquer  l’affinage,  on  se  sert  du  procédé 
suivant,  dont  les  détails  varient  selon  les 
pays.  On  refond  la  fonte  dans  un  bassin 
large  et  peu  profond,  en  faisant  arriver,  sur 
la  surface  du  bain,  un  courant  d’air  qui,  par 
son  oxigène,  brûle  le  carbone  et  le  silicium 
contenus  dans  la  fonte.  On  réunit  toutes  les 
parties  métalliques  en  une  seule  masse  ou 
loupe  ;  ensuite  ,  pour  chasser  les  scories  vi¬ 
treuses,  renfermées  dans  les  pores  de  la  fonte, 
on  fait  passer  la  loupe  incandescente  sous 
un  martinet.  Après  quelques  coups,  on  ré¬ 
chauffe  la  loupe,  et  enfin  on  façonne  le  fer 
en  barres,  en  lames ,  etc.  (R.) 

AFFINITÉ.  Affinitas.  ciiim.  —  Attraction 
qui  a  lieu  entre  les  parties  des  corps  d’es¬ 
pèces  differentes;  c’est,  en  d’autres  termes, 
la  force  inconnue  qui  sollicite  les  molécules 
d’espèces  différentes  à  se  porter  les  unes  vers 
les  autres.  K.  attraction.  (R,) 


*  AFFLEUREMENT,  géol.— Portion  ap¬ 

parente  à  la  surface  du  sol,  d’un  banc , 
d’un  amas  ou  d’un  filon  dont  les  autres  par  ¬ 
ties  sont  plus  ou  moins  profondément  ca¬ 
chées  sous  d’autres  masses  minérales;  l’affleu¬ 
rement  d’une  substance  utile,  ou  des  roches 
qui  ordinairement  lui  servent  de  gangue  et 
l’accompagnent,  devient  une  indication  pré¬ 
cieuse  pour  les  travaux  de  recherches  et  d’ex¬ 
ploitation  des  mines.  (G.  P.) 

A  FOURMILION,  ois.  — Ce  nom  a  été  in¬ 
diqué  dans  le  Dictionnaire  classique,  comme 
synonyme  de  Grimpereau  ( Cerlhia  familia- 
ris  L.)  en  plusieurs  parties  de  la  France. 

(G.  d’O.) 

*  AFRICAINES.  Africanœ.  araciin.  — 
Nom  donné  par  M.  Walckenaër  à  une  petite 
division  du  g  .Anus,  dans  les  Arachnides. 

(H.  L.) 

ÂFROUSA.  bot.  pii.  —  Nom  vulgaire  du 
Fraisier  (. Fragaria ,  L.),  dans  quelques  par¬ 
ties  de  la  France.  (C.  L.) 

AFZELIA  (  Afzelius ,  Botaniste  suédois). 
bot.  cr. — Ehrhart ,  dans  ses  plantes  crypto¬ 
games  publiées  par  Fascicules ,  avait  tenté 
d’introduire  ce  nom  pour  désigner  quel¬ 
ques  espèces  de  Mousses,  appartenant  au  g. 
Weissia  [V.  ce  mot);  mais,  outre  que  ce  nom 
générique  n’a  pas  pour  lui  la  priorité  ,  il  ne 
peut  être  admis,  puisqu’il  désigne  déjà  un 
g.  parmi  les  plantes  vasculaires.  (C.  M.) 

AFZELIA,  Smith.;  Pancovia ,  Willd.  (Dé¬ 
dié  au  DrÀdam  Afzelius,  botaniste  suédois). 
bot.  pii.  —  G.  de  la  famille  des  Légumineu¬ 
ses,  s. -ordre  des  Césaîpiniées  ,  R.  Br.,  tribu 
des  Cassiées,  DC.  Smith  (. Linn .  Trans.  1 798) 
donne  à  ce  g.  les  caractères  suivants  :  Calice 
tubuleux;  limbe  quadrifide,  caduc.  Péta¬ 
les  4,  onguiculés  :  le  supérieur  plus  court. 
Etamines  10,  libres:  les  2  supérieures  stéri¬ 
les.  Style  subulé.  Stigmate  pointu.  Légume 
transversalement  pluriloculaire  ,  ligneux. 
Graines  recouvertes  jusqu’à  moitié  par  un 
arille  cupuliforme;  embryon  (suivant  M.  De 
Candolle)  rectiligne;  radicule  subincluse; 
cotylédons  charnus.  —  L’auteur  de  ce  g.  en 
a  signalé  2  espèces,  indigènes  dans  l’Afrique 
équatoriale.  (Sp.) 

AFZELIA,  Grael.  ( Afzelius ,  Botaniste  sué¬ 
dois).  bot.  pii.— Synonyme  du  g.  Seymeria  , 
Pursh.  (Sp.) 

AG  A  RUS  (Nom  d’homme),  ins.  —  G.  de 
Coléoptères  pentamères,  famille  des  Hydro- 


I 


AGA 

canthares,  tribu  des  Dytiscides,  établi  par 
Leach  et  adopté  par  M.  Aubé,  qui,  dans  son 
ouvrage  faisant  suite  au  Species  général  de 
M.  Dejean,  lui  assigne  les  caractères  sui¬ 
vants:  Ecusson  apparent  ;  prosternum  droit, 
fortement  comprimé  latéralement  et  formant 
la  carène.  Dernier  article  des  palpes  labiaux 
entier;  derniers  articles  des  palpes  maxil¬ 
laires  à  peine  inégaux.  Crochets  des  tarses 
postérieurs  égaux  ou  presque  égaux,  mo¬ 
biles.  —  Ce  g.  a  été  fondé  par  Leach  sur  une 
seule  espèce  dont  les  antennes  sont  dilatées 
dans  les  mâles  ( D  y  lisais  serricornis  Pay- 
kull);  mais  Erichson  y  a  compris  tous  les  an¬ 
ciens  Colymbetes  de  Clairville,  qui  réunissent 
les  caractères  précités,  de  sorte  qu’il  se  com¬ 
pose  aujourd’hui  de  60  espèces,  dont  plus 
de  moitié  appartiennent  à  l’Europe;  les  au¬ 
tres  sont  réparties  dans  l’Asie,  l’Amérique 
et  l’Afrique.  Les  Agabes  ont  la  même  ma¬ 
nière  de  vivre  que  les  Colymbetes  et  les  Ily- 
bius.  Nous  ne  citerons  que  l’espèce  la  plus 
commune,  qui  se  trouve  dans  toute  l’Eu¬ 
rope,  YAgabus  oblongus  Illiger,  que  M.  De¬ 
jean  (  Catal .  3me  édit.)  place  dans  le  g .Leiop- 
terus.  (D.) 

*  A GACEPHALA  (  a yav  ,  trop  ;  xeçpaFyj  , 
tête),  ins. —  G.  de  Coléoptères  pentamères, 
famille  des  Lamellicornes  établi  par  le 
comte  de  Mannerheim,  et  adopté  parM.  De¬ 
jean  [Calai.,  3me  édit.),  qui  le  place  entre  les 
Cyclocéphales  et  les  Rutèles  de  Latreille;  de 
sorte  qu’il  appartiendrait  à  la  tribu  desSca- 
rabéides  Xylophiles  de  ce  dernier.  Les  carac¬ 
tères  qui  distinguent  ce  g.  des  Scarabées  pro¬ 
prement  dits  sont  d’avoir  les  mâchoires 
non  dentelées  intérieurement;  les  pattes 
antérieures  (chez  les  mâles)  sensiblement 
plus  longues  que  les  suivantes,  et  les  élytres 
ne  recouvrant  pas  entièrement  l’abdomen. 
M.  Dejean  n’y  rapporte  que  2  espèces  :  A. 
Latreillei  Dej.,  et  A.  cornigera  Mannerh., 
toutes  deux  du  Brésil.  M.  Delaporte  [Ann. 
Soc.  ent.  de  France  ,  v.  l)  en  décrit  2  autres: 
l’une  sous  le  nom  de  Duponti,  et  l’autre  sous 
celui  de  Goryi ,  sans  en  indiquer  la  patrie. 

(D). 

AGALANCÉE  ou  AGALANCIÉ.  BOT.  PII. 
—  Nom  vulgaire  de  l’Eglantier  ( liosa  eglan- 
teria  L.) ,  dans  quelques  cantons  du  midi  de 
la  France.  (C.  L.) 

AGALLOCHE  ou  AYALOLDJIA.  bot. 
pu. — C’est  ainsi  ou  à  peu  près  que  lesOrien- 


AG  A  1 59 

taux  appellent  une  substance  balsamique 
qu’ils  ont  estimée,  de  temps  immémorial  , 
comme  un  parfum  précieux,  et  à  laquelle 
ils  ont  en  outre  attribué  les  vertus  médica¬ 
les  les  plus  merveilleuses.  Jadis,  ccttç  sub¬ 
stance  n’était  pas  moins  préconisée  en  Eu¬ 
rope,  où  on  la  désignait  par  le  nom  très 
impropre  de  bois  d’Aloës.  D’ailleurs,  jus¬ 
qu’à  une  époque  encore  très  récente,  on 
a  été  dans  le  doute  et  dans  l’erreur  rela¬ 
tivement  à  l’origine  de  ce  parfum.  La  plu¬ 
part  des  auteurs  modernes  avançaient , 
sans  aucun  fondement,  que  l’Agalloche  pro¬ 
vient  de  Y Excœcaria  Agallocha ,  euphor- 
biacée  indigène  aux  Moluques  et  remar¬ 
quable  seulement  par  ses  propriétés  délétè¬ 
res..  Plus  récemment  Loureiro,  trompé  sans 
doute  par  de  fausses  informations,  a  décrit 
sous  le  nom  d ’ Aloëxylon  Agallocha  ,  un  ar¬ 
bre  de  la  famille  des  Légumineuses,  indi¬ 
gène  dans  les  montagnes  du  nord  de  la  Co- 
chinchine,  et  qui,  à  l’en  croire,  Serait  le 
végétal  en  question.  Il  est  hors  de  doute  au¬ 
jourd’hui  que  l’Agalloche  est  le  produit 
d’une  ou  de  plusieurs  espèces  d ’Aquilaire. 

(Sp.) 

AGALLOCHITES.  bot.  foss.  —  On  avait 
désigné,  sous  ce  nom ,  dans  d’anciens  ou¬ 
vrages,  des  bois  fossiles  auxquels  on  trouvait 
quelque  ressemblance  avec  le  Bois  d’Aloës 
ou  Agalloche;  ressemblance  qui  n’a  été  nul¬ 
lement  constatée.  (Ad.  B.) 

*  AG  A  IA!  A  (âyalpa. ,  ornement),  acal. — 
G.  d’Acalèphes  de  la  famille  des  Physopho- 
rides,  établi  par  Eschscholtz  (S  y  si.  der  Aca- 
lephen ,  1829),  pour  un  animal  qu’il  ob¬ 
serva  en  détail  dans  l’Océan  pacifique  sep¬ 
tentrional,  près  des  côtes  du  Kamtschatka. 
Le  caractère  de  ce  g.  est  d’avoir  des  tenta¬ 
cules  pourvus  de  rameaux  renflés  en  massue 
à  l’extrémité  et  terminés  par  2  pointes ,  avec 
des  pièces  cartilagineuses  natatoires,  dont 
les  supérieures  sont  creuses,  distiques,  et 
les  inférieures  pleines ,  irrégulières  et  rap¬ 
prochées  sans  ordre.  A  l’intérieur  de  cha¬ 
que  rameau  des  tentacules,  on  distingue  un 
canal  de  couleur  foncée ,  tourné  en  hélice. 
Les  pièces  cartilagineuses  creuses  forment 
2  séries  à  la  partie  supérieure,  au  nombre 
de  15  de  chaque  côté  et  servent  au  mouve¬ 
ment  de  l’animal.  Elles  ont  la  forme  d’une 
large  massue  aplatie,  dont  l’extrémité  la 
plus  épaisse  se  rétrécit  et  présente  une  ou- 


160 


A  GA 


AGA 


verture  tubuleuse ,  tandis  que  le  bord  op¬ 
posé  est  élargi  et  profondément  écliancré. 
Les  2  parties  saillantes  de  ce  bord  tran¬ 
chant  s'adaptent  à  celles  de  la  pièce  corres¬ 
pondante  de  la  rangée  opposée ,  de  telle 
sorte  qu’elles  forment  ensemble  une  ouver¬ 
ture  centrale  servant  au  passage  du  canal 
nutritif.  La  cavité  de  ces  pièces  est  tapissée 
de  vaisseaux  qui  font  penser  que  ces  or¬ 
ganes  tiennent  lieu  de  branchies.  Les  plus 
antérieures  de  ces  pièces  diffèrent  des  moyen¬ 
nes,  parce  qu’elles  sont  plus  courtes,  plus 
épaisses,  plus  bombées,  avec  une  cavité  plus 
grande,  prolongée  en  2  appendices  latéraux. 
Après  la  série  des  pièces  natatoires  creuses, 
se  trouve  un  grand  nombre  de  pièces  carti¬ 
lagineuses,  solides,  plus  petites  et  de  diver¬ 
ses  formes ,  tellement  rapprochées  qu’elles 
forment  ensemble  un  tube  servant  au  pas¬ 
sage  des  suçoirs  et  des  tentacules.  C’est  dans 
la  disposition  irrégulière  de  ces  pièces  soli¬ 
des  que  gît  la  différence  entre  les  Agalma  et 
les  Slephanomia. 

L’espèce  type,  Agalma  Okenii  (Esctas .Acal. 
tab.  13.  —  Isis.  1825.  tab.  5)  a  3  pouces  de 
longueur.  Eschscholtz  propose  de  rappor¬ 
ter  à  ce  même  g.  :  1°  Le  Slephanomia  Am- 
phüritis  de  Chamisso  {IV.  Acta  Natures  Cu- 
rios.  t.  x.,  tab.  32,  fig.5),  dont  les  pièces  nata¬ 
toires  séparées  ont  été  prises  pour  type  du 
nouveau  g.  Cuneolaria,  Eysenh.;  2° les  frag¬ 
ments  qui  ont  servi  à  rétablissement  du  g. 
P oniocardia  de  M.  Lesson.  (Dtjj.) 

AGALMATOLITHE  (a y«Va ,  orne¬ 

ment;  ).c0oç,  pierre),  min.  —  Synon.  de  Pa- 
godite.  (Del.) 

AGALMYLA  (  oyalua ,  ornement;  Zl-o, 
bois;  agalmhyla!).  Selon  Endiicher  (  Gen. 
pi.  4,  134),  ce  g.  est  un  double  emploi  du  g. 
Æschynanthus  de  Jack  (  K.  ce  mot).  Lind- 
ley  le  cite  néanmoins  comme  distinct  et  le 
place  dans  la  famille  des  Cyrtandracées.  Ce 
g.  a  donc  besoin  d’être  mieux  étudié  pour 
permettre  déjuger  la  question.  (C.  L.) 

ÂGÂE01JSSÉ8.  bot.  pii. — Selon  M.  Bory 
(. Dicl .  cl.).  Cette  dénomination  s’applique  à 
divers  arbrisseaux  ou  plantes  épineuses , 
qui  croissent  en  buisson  ou  en  touffe ,  tels 
que  le  Houx  (Ilex  aquifolium) ,  la  Bugrane 
(Ononis  spinosa  L.),  etc.  (C.  L.) 

AG  AME.  rept.  —  Ce  nom  ne  vient  pas, 
ainsi  qu’on  pourrait  le  supposer  ,  du  mot 
grec  ayagoç, ,  cœlebs ,  qui  n’est  pas  marié.  On 


croit  qu’il  a  été  employé  pour  la  lre  fois  par 
les  colons  de  la  Guyane  ,  pour  désigner 
une  espèce  de  Lézard  que  Daudin  a  pré¬ 
tendu,  mais  à  tort,  être  celle  qu’il  a  appelée 
Agame  des  colons  ;  car  cet  Agame  des  co¬ 
lons  est  une  espèce  africaine.  Quoi  qu’il  en 
soit,  elle  a  conservé  ce  nom  et  demeure  le 
type  du  g.  établi  par  Daudin  sous  le  nom 
d’ Agame.  Ce  g.,  qui,  depuis  sa  création,  a 
subi  beaucoup  de  modifications,  fait  partie 
de  la  s.-famille  des  Iguaniens  Acrodontes  ; 
en  voici  les  caractères  essentiels  :  Langue 
fongueuse,  rétrécie  et  échancrée  en  avant  ; 
narines  simples,  latérales;  2  à  5  incisives  su¬ 
périeures;  membrane  du  tympan  enfoncée 
dans  le  conduit  auditif;  6  doigts  inégaux  à 
chaque  patte;  un  pli  en  long  sous  la  gorge  , 
un  autre  souvent  double  en  travers  du  cou  ; 
des  pores  anaux;  point  de  pores  fémoraux. — 
Les  ïO  ou  12  espèces  d’Agames  que  l’en  con¬ 
naît  aujourd’hui,  viennent  des  Indes  orien¬ 
tales  et  d’Afrique.  Elles  son!  pour  la  plupart 
revêtues  de  fortes  écailles  carénées,  parmi 
lesquelles  il  en  est  qui  forment  des  groupes 
d’épines  sur  les  régions  voisines  de  la  nu¬ 
que  et  des  oreilles.  Quelques  espèces  ont  la 
queue  simplement  arrondie;  toutes  les  au¬ 
tres  l’ont  plus  ou  moins  comprimée  et  par¬ 
fois  surmontée  d’une  petite  crête  ou  carène. 
Le  g.  Agame,  tel  que  nous  venons  de  le 
caractériser ,  comprend  les  Agames  sans  po¬ 
res  aux  cuisses ,  de  Cuvier,  et  les  Chan¬ 
geants  du  même  auteur.  (  G.  B.  ) 

*  AGAMES.  Agama.  (  ayapoq,  célibataire; 
par  extension,  sans  organes  sexuels). moll. 
—  Dans  les  familles  naturelles  du  Règne 
animal,  Latreille  a  divisé  les  Mollusques 
en  2  grands  embranchements  et  a  donné, 
au  second  le  nom  d’Agames.  Ces  Agames 
ne  répondent  à  aucune  des  divisions  pré¬ 
cédemment  établies  par  les  auteurs;  car 
Latreille  place  ,  à  côté  des  Mollusques  acé- 
phalés  ou  conchifères  de  Lamarck  ,  qui 
sont  réellement  Agames,  ceux  des  Mollus¬ 
ques  gastéropodes  céphalés  ,  qui  sont  égale¬ 
ment  Agames  ou  réputés  tels.  Cette  singu¬ 
lière  agglomération  contraint  l’auteur  à 
diviser  ses  Agames  en  2  sections  principales  : 
ceux  qui  ont  une  tête  et  ceux  qui  n’en 
ont  point.  Cette  création  du  célèbre  En¬ 
tomologiste  n’a  point  été  adoptée  ;  néan¬ 
moins  elle  peut  être  utile,  en  indiquant 
d’une  manière  formelle  les  rapports  de  ccr- 


AGA 


161 


AGA 

tains  Mollusques  touchant  les  phénomènes 
de  la  génération.  (Desii.) 

AGAMES  (à  priv.,  yapoç,  noces;  c’esl-à- 
dirc  plantes  dépourvues  d’organes  sexuels). 
bot. cr.  —  Plusieurs  Botanistes  adoptant  en 
principe  général,  à  l’exemple  de  Necker,  que 
les  plantes  désignées  par  Linné  sous  le  nom 
de  Cryptogames ,  et  par  Jussieu,  sous  celui 
d’Acotylédonées ,  sont  entièrement  dépour¬ 
vues  d’organes  sexuels  semblables  à  ceux  des 
plantes  phanérogames  ,  ont  proposé  ce  nom 
comme  synonyme  de  Cryptogames;  mais 
celte  substitution  n’a  pas  été  généralement 
adoptée.  Nous  discuterons  au  mot  crypto¬ 
games,  l’opinion  sur  laquelle  elle  est  fon¬ 
dée.  (A.  R.) 

AGAMI.  Psophia  (^o<p/w,  faire  du  bruith 
ois.  —  G.  de  l’ordre  des  Échassiers,  que 
Cuvier  a  placé  en  tête  de  sa  tribu  des  Grues, 
et  Temminck  dans  son  llme  ordre  des  Alec- 
torid.es  et  dans  sa  division  des  Alectorides 
campestres.  Ses  caractères  sont  :  Bec  court , 
voûté,  conique,  courbé,  comprimé  et  élevé 
à  la  base  ,  très  fléchi  à  la  pointe  où  la 
mandibule  supérieure  dépasse  l’inférieure  ; 
fosse  nasale  large  et  très  étendue  ;  narines 
vers  le  milieu  du  bec,  grandes,  obliques  , 
ouvertes  en  avant  et  fermées  en  arrière  par 
une  membrane  nue;  pieds  longs,  grêles; 
le  doigt  du  milieu  etl’extérieur  unis  à  la  base 
par  une  membrane  ;  l’interne  séparé;  pouce 
articulé  intérieurement  au-dessus  des  au¬ 
tres  doigts  ;  ailes  arrondies  ,  concaves,  sur¬ 
obtuses  ,  à  rémiges  courtes,  très  étagées,  les 
premières  courbées  en  dedans  en  faucille  ; 
queue  courte,  à  rectrices  molles. — Ce  g.  est 
sans  contredit  tout-à-fait  de  transition,  et 
par  conséquent  très  embarrassant  à  clas¬ 
ser  méthodiquement;  son  bec,  ses  ailes  et  sa 
queue  sont  ceux  d’un  Gallinacé;  mais  ses 
pieds,  évidemment  ceux  d’un  Échassier, 
ainsi  que  ses  dernières  rémiges  très  dé¬ 
veloppées  et  à  longues  barbes  décomposées, 
établissent  entre  lui  et  les  Grues  des  rap¬ 
ports  évidents  qui  n’avaient  point  échappé 
au  savant  coup  d’œil  de  Cuvier  ,  dont  la 
classification  des  Echassiers  nous  paraît 
ce  qu’on  a  fait  de  mieux,  quant  à  cet  ordre. 
La  place  qu’il  y  a  assignée  à  l'Agami,  près 
des  Grues,  est  bien  encore  la  plus  naturelle. 

L’espèce  la  plusconnue  est  Y  si  garni  trom¬ 
pette  ( Psophia  crepitans  L.;  Y  Agami,  Buff., 
Pl.  Enl.  109  ;  et  Vieill.,  Gai.  PL  sans  n°  )  , 
TOM.  i. 


qui  se  trouve  à  la  Guyane.  A  l’état  sau¬ 
vage  ,  cette  espèce  vit  en  troupes  assez  nom¬ 
breuses  dans  les  forêts  les  plus  épaisses ,  sur 
les  lieux  élevés,  et  non  dans  les  parties 
marécageuses.  Elle  se  nourrit  d’insectes  et 
de  fruits  sauvages,  court  rapidement;  mais 
son  vol  est  lourd ,  de  peu  de  durée ,  et  elle 
ne  se  perche  que  sur  les  arbres  de  moyenne 
hauteur.  Elle  est  d’un  naturel  très  peu  dé¬ 
fiant,  en  sorte  qu'elle  fuit  à  peine  devant  le 
chasseur,  qui  parvient  souvent  à  en  abattre 
un  grand  nombre.  Outre  son  cri  ordinaire  , 
elle  a  la  faculté,  sans  ouvrir  le  bec,  d’en  émet¬ 
tre  un  autre  intérieur,  sourd  et  produit 
sans  doute  par  une  conformation  parti¬ 
culière  de  sa  trachée-artère;  ce  qui  lui  a 
valu,  cà  Cayenne,  le  nom  Oiseau  trompette. 
Elle  s’apprivoise  avec  la  plus  grande  faci¬ 
lité,  devient  un  des  habitants  les  plus  so¬ 
ciables  de  la  basse-cour,  reconnaît  son  maî¬ 
tre  et  s'y  attache,  dit-on,  au  point  de  venir 
réclamer  ses  caresses.  On  assure  qu’elle  de¬ 
vient  un  guide  et  un  protecteur  courageux 
pour  tous  les  autres  oiseaux  de  la  basse-cour, 
qu’elle  défend  avec  intrépidité,  même  con¬ 
tre  les  chiens. 

Dans  la  plupart  des  ouvrages  d’Ornitho- 
logie ,  on  ne  cite  que  cette  espèce  dans  le  g. 
Agami.  Cependant  Cuvier  [Derrière  édit,  du 
R.  anim.)  en  cite  deux  autres,  le  Psophia  vi- 
ridis  Spix  ,  pl.  83  ,  et  le  Ps.  leucoptera  id. , 
pl.  84.  M.  A.  d’Orbigny  en  a  rapporté ,  de 
son  voyage  en  Amérique,  une  4me  qu’il  pu¬ 
bliera  incessamment  dans  sa  relation.  Ce  g. 
est  particulier  au  Nouveau-Monde.  (Lafr.) 

*  AGAMIE  (à,  priv.,  yay.oç,  noces;  sans 
organes  sexuels),  bot.  cr.  —  Nom  donné  par 
le  professeur  L.-C.  Richard  à  la  25e  et  der¬ 
nière  classe  du  système  sexuel  de  Linné  ré¬ 
formé.  Cette  classe  correspond  exactement 
à  la  Cryptogamie  de  Linné.  V.  cryptogamie 

et  SYSTÈME  SEXUEL.  (A.  R.) 

*  AG  AMIENS,  rept.  —  Cuvier  désignait 
ainsi  la  ïre  des  2  sections  qu’il  avait  établies 
parmi  les  Iguaniens,  selon  que  ceux-ci 
étaient  ou  n’étaient  pas  armés  de  dents  pa¬ 
latines.  Les  Agamiens  comprenaient  les  g. 
à  palais  lisse,  tels  que  les  suivants  :  Cor- 
dyle,  Stellion,  Doryphore,  Fouctte-Queue, 
Agame,  Tapaye,  Changeant,  Leiolepis,  Tro- 
pidolepis,  Léposome ,  Galéote  ,  Lophyre, 
Gonocéphale,  Lyriocéphale  ,  Brachylophe, 
Physignathe ,  Ystiure,  Dragon,  Sitane  et 

11 


162 


AGA 


AGA 


Ptérodactyle;  ce  dernier  est  fossile.  L’un  de 
ces  g.,  celui  appelé  Brachylophe  ,  n’aurait 
pas  dû  être  placé  dans  cette  section,  mais 
dans  celle  des  Iguaniens  proprement  dits; 
car  il  a  le  plafond  de  la  bouche  denté  de 
la  môme  manière  que  les  Iguanes.  Le  g. 
Gonocéphale  était  un  double  emploi  de  ce¬ 
lui  des  Lophyres.  (G.  B.) 

*AGAXAIS  (àyavo'ç,  gracieux).  uns.  —  G.  de 
Lépidoptères,  fam.  des  Nocturnes,  établi  par 
M.  Boisduval  aux  dépens  du  g.  Erèbe  de  La- 
treille,  et  qu’il  caractérise  ainsi  :  Tête  médio¬ 
cre.  Yeux  saillants.  Antennes  ordinairement 
un  peu  pectinées  dansles  mâles.  Palpes  longs, 
ascendants  ;  leur  dernier  article  très  long  , 
nu,  grêle,  comprimé  latéralement.  Trompe 
longue.  Corselet  velu,  ponctué  sur  les  épau¬ 
lettes.  Abdomen  cylindrique ,  ponctué  de 
noir,  un  peu  plus  long  que  les  ailes  infé¬ 
rieures.  Ailes  oblongues  ,  les  supérieures 
ponctuées  à  leur  base,  soit  en  dessus,  soit 
en  dessous.  Pattes  longues.  —  Les  espèces 
de  ce  g.  habitent  à  la  fois  le  Sénégal,  Mada¬ 
gascar,  nie  Bourbon ,  la  Chine,  la  Terre  des 
Papous  et  la  Nouvelle-Guinée.  M.  Boisduval 
en  décrit  et  figure  4  dans  la  partie  entomo- 
logique  du  Voyage  de  V Astrolabe,  et  2  dans 
la  Faune  enlornologique  de  Madagascar. 
Nous  n’en  citerons  qu’une  qui  sert  de  type 
au  g.,  l’A.  du  figuier  ( Nociaa  Caricæ  Fabr.), 
qui  se  trouve  dans  une  grande  partie  des  pays 
précités.  (D.) 

AGANIDES.  Aganides  (àyavoç,  agréable). 
MOLL.-Montfort  a  établi  ce  g.  ( Conchyl .  syst., 
t.  ier  p.  30)  pour  une  coquille  nautiloïde 
qu’il  a  recueillie  dans  les  calcaires  de  transi¬ 
tion  des  environs  de  Namur.  Il  est  à  présu¬ 
mer  que  cette  coquille  appartient  au  g.  Go- 
niatite  de  M.  deBuch;  mais  la  description  et 
la  figure  en  sont  peu  propres  à  jeter  quelque 
lumière  sur  ce  g.  incertain.  Montfort  repré¬ 
sente  un  siphon  au  centre  des  cloisons,  et 
jusqu’à  présent  il  est  sans  exemple  que 
les  coquilles  multiloculaires,  à  cloisons  si¬ 
nueuses,  aient  le  siphon  placé  de  cette  ma¬ 
nière.  Celles  des  coquilles  à  cloisons  sinueu¬ 
ses  ,  qui  appartiennent  aux  Ammonés ,  ont 
le  siphon  dorsal;  celles  qui  dépendent  des 
Nautilacés  ont  toujours  le  siphon  ventral. 

V.  AMMONITE  Cl  GONIATITE.  (DESII.) 

*AGANIPPEA  (Nom  Myth.  d’une  nymphe 
changée  en  fontaine),  bot.  pii.  —  Ce  nom 
fait  allusion  au  lieu  où  l’on  a  découvert 


la  lr*  espèce  de  ce  g.,  qui  se  rencontre  au 
bord  des  sources  des  environs  de  Mexico. 
Ce  sont  des  herbes  à  feuilles  opposées  ; 
de  l’aisselle  des  supérieures  s’élèvent  des 
pédicelles  nus,  portant  un  seul  capitule  as¬ 
sez  analogue  à  celui  des  Bellis.  En  voici  les 
caract.  :  Capitules  multiflores ,  radiés  ;  ligu¬ 
les  1-sériées,  femelles  ;  fleurs  du  disque  tubu¬ 
leuses,  hermaphrodites,  à  5-dents;  involucre 
composé  d’une  double  série  d’écailles  ;  l’exté¬ 
rieure  formée  d’environ  1 5  folioles  lancéolées, 
presque  soudées  à  la  base  ;  celles  de  la  rangée 
intérieure,  en  nombre  à  peu  près  égal  à  celui 
des  ligules,  courtes,  membraneuses,  et  res¬ 
semblant  assez  bien  aux  paillettes  qui  en¬ 
tourent  les  fruits.  Réceptacle  plan,  couvert 
d’écailles  membraneuses  qui  enveloppent 
les  fruits:  anthères  dépourvues  d’appendices 
basilaires;  branches  du  style  prolongées  en 
une  sorte  de  cône  assez  court  ;  fruits  oblongs 
et  dépourvus  d’aigrette.  —  Ce  g.  ren¬ 
ferme  2  espèces.  (J.D.) 

*  AGAMSTHOS.  ins. — G.  de  l’ordre  des 
Lépidoptères,  famille  des  Diurnes ,  section 
des  Tétrapodes,  tribu  des  Nymphalides, 
créé  par  M.  Boisduval ,  mais  dont  il  n’a  pas 
encore  publié  les  caractères.  Il  est  fondé  sur 
une  seule  espèce,  la  Nymphalis  Orion  God. 
[Papilïo  O  ion  Fabr.),  figurée  par  Herbst, 
sous  le  nom  de  P.  odius ,  et  par  Cramer  sous 
celui  de  P.  Danae  (pl.  34,  fig.  A.  B.).  — 
Ce  g.,  suivant  M.  Boisduval,  doit  être  placé 
entre  son  g.  Prepona  et  le  g.  Charaxes  , 
Ochsenh.  (I).) 

AGAXOX  (  àyavoç ,  agréable).  Moll. — 
D’après  Rondelet,  dans  le  le'r  livre  des  Pois¬ 
sons  couverts  d’un  test  dur,  ce  nom  aurait 
été  employé  vulgairement  par  les  Grecs 
modernes  pour  désigner  le  Coucha  imbricata, 
nommé  aussi  Tridacne  par  les  Cénobites  de 
l’Arabie.  Ce  dernier  nom  a  été  consacré  dans 
la  science,  et  appliqué  au  g.  auquel  nous 
renvoyons.  V.  Tridacne.  (Desii.) 

*AGAOX  (Corruption  d’àyavov ,  admi¬ 
rable).  ins.  —  G.  de  la  famille  des  Chalci- 
diens,  de  Fordre  des  Hyménoptères,  établi 
par  Dalmann  ( Annal  entomol.),  et  adopté 
par  Latreille  (  Feg.  anim.).  Les  caract.  qu’il 
présente  sont  très  nombreux  et  tirés  de  la 
structure  de  plusieurs  parties  qui  affeclent 
les  formes  les  plus  singulières.  On  peut  les 
résumer  ainsi  :  Corps  grêle  et  allongé.  Tète 
très  grande  en  forme  de  carré  long,  une  fois 


AG  À 


AGA 


163 


plus  longue  que  large,  ayant  sa  partie  infér. 
couverte  par  2  lamelles.  Mandib.  tridentées 
au  côté  interne.  Ant.  un  peu  plus  longues 
que  la  tête  et  le  corselet  réunis,  et  ayant 
leur  1er  article  excessivement  grand  et  en 
forme  de  palette  triangulaire;  les  suivants 
extrêmement  petits;  les  trois  derniers  fort 
grands,  presque  globuleux,  couverls  de 
poils  et  formant  une  massue  allongée.  Cors, 
muni  de  2  épines  latérales.  Ailes  antér. 
larges;  les  postér.  très  étroites  et  ciliées. 
Pattes  très  grêles  avec  les  cuisses  plus  épais¬ 
ses.  Abd.  très  étroit,  presque  conique, 
ayant  en  dessous  une  épine  dépassant  un 
peu  son  extrémité.  Tarière  de  la  femelle  en 
forme  de  soie,  plus  longue  que  le  corps.  — 
Le  g.  Agaon  est  l’un  des  plus  extraordi¬ 
naires  de  tout  l’ordre  des  Hyménoptères.  Les 
formes  que  présentent  ses  diverses  parties, 
sont  presque  toutes  différentes  de  celles  des 
genres  voisins.  La  seule  espèce  que  l’on  en 
connaisse  encore,  estl’Æ  pamdoxwn  Daim. 
{Annal,  enl.) ,  Bl.  ( Hist .  des  Anim .  art.), 
trouvé  sur  la  côte  occidentale  d’Afrique. 

(Bl.) 

AGAPANTHE.  Agapanthus  (  aya^vj  , 
amour  ;  avôo; ,  fleur.  Fleur  d’amour;  allu¬ 
sion  à  la  beauté  de  la  fleur),  bot.  pu. — 
L’Héritier  [Serturn  Angl. ,  t.  xvm)  a  nommé 
ainsi  un  g.  qu’il  a  établi  pour  le  Crinum 
africanurn  de  Linné ,  et  qui  fait  partie  de  la 
tribu  des  Hémérocallidées ,  dans  la  grande 
famille  des  Liliaeées.  Ce  g.  diffère  des  vrais 
Crinum  qui  appartiennent  à  la  famille  des 
Amaryllidées ,  par  son  ovaire  libre  et  non 
adhérent;  son  calice  est  tubuleux  et  infun- 
dibuliforme,  pétaloïde ,  à  6  divisions  a  peu 
près  égales  ;  ses  6  étamines  sont  déclinées. 
CA.  umbellatus  L’Hérit.,  I.  c.  { Crinum  afri- 
canum  L.)  est  une  belle  plante  originaire 
du  cap  de  Bonne  -  Espérance ,  très  com¬ 
mune  aujourd’hui  dans  nos  jardins,  et 
que  l’on  rentre  dans  l’orangerie,  pour  l’a¬ 
briter  contre  les  froids  trop  rigoureux  de 
nos  hivers.  Ses  fleurs  ,  très  nombreuses 
et  de  grandeur  moyenne,  sont  d’un  beau 
bleu  d’azur,  disposées  en  sertule  au  som¬ 
met  d’une  hampe  de  2  pieds  d’élévation. 
Il  en  existe  une  seconde  espèce  ( Agapanthus 
prœcox  Willd.  )  également  du  cap  de  Bonne- 
Espérance.  (A.  R.) 

*  AGAPAIVTIIIA  (  ôcyairato  ,  j’aime  ;  avOoç, 
fleur),  ins.— G.  de  Coléoptères  tétram.,  fam. 


des  Longicornes, tribu  des  Lamiaires,s.-tribu 
des  Convexes,  établi  par  M.  Serville,  qui  le 
caractérise  ainsi  :  Corps  convexe  en  dessus, 
ailé,  cylindrique ,  pubescent.  Antennes  sé- 
tacées ,  frangées  en  dessous ,  de  la  longueur 
du  corps  dans  les  femelles ,  beaucoup  plus 
longues  que  lui  dans  les  mâles,  et  de  12  ar¬ 
ticles  :  le  1er  allongé,  peu  en  massue  ;  le  2me 
très  petit, le  3me  grand,  les  suivants  cylin¬ 
driques  ;  le  12me  court  dans  les  femelles,  très 
long  dans  les  mâles.  Corselet  mutique  laté¬ 
ralement,  presque  cylindrique,  souvent  un 
peu  rétréci  vers  sa  partie  antérieure;  son 
disque  uni.  Palpes  de  longueur  moyenne. 
Mandibules  pointues.  Elytres  linéaires ,  ar¬ 
rondies  et  mutiques  à  leur  extrémité.  Pattes 
égales,  de  longueur  moyenne;  cuisses  point 
en  massue  ;  tarses  glabres.  Mœurs  et  habi¬ 
tudes  des  Saperdes.  —  M.  Dejean  qui  a 
adopté  ce  g.  [Calai.  3me  édit.),  y  rapporte  16 
espèces  la  plupart  du  midi  de  l’Europe 
et  vivant  toutes  sur  les  fleurs.  Nous  n’en 
citerons  qu’une  :  Y  A.  Cardui  [  Saperda 
id.  Fab.),  qui  se  trouve  presque  dans  toute 
la  France  ,  et  notamment  aux  environs  de 
Paris  sur  les  chardons,  dans  l’intérieur  des¬ 
quels  vit  sa  larve.  (D.) 

*AGAPETE8  («yairnToç,  aimable),  bot.ph. 

—  G.  de  la  famille  des  Ericacées,  établi  par 

Don  (  Syst.  ni.  862  ),  et  qui  n’a  pas  été 
adopté.  Les  espèces  qui  le  composaient  ont 
été  réparties  entre  les  g.  Thibaudia  et  Gay- 
lussacia.  V.  ces  mots.  (C.  L.) 

*  AGAPETUS  (  àya Trvjroç ,  aimable  ).  ins. 

—  G.  de  Coléoptères  hétéromères,  famille 

des  Hélopiens,  établi  par  M.  Dejean  [Calai. 
3me  édit.),  mais  sans  indication  de  caractè¬ 
res.  Il  y  rapporte  2  espèces  nommées  par  lui 
l’une,  A.  decoralus ,  de  Java;  et  l’autre, 
A.  hilaris  ,  de  l’île  Bourbon.  (D.) 

AGAPETUS  (àya-irvjTo'ç ,  agréable;  à  cause 
des  formes  gracieuses  de  ces  insectes),  ins. 

—  G.  de  la  famille  des  Phryganicns ,  de 
l’ordre  des  Névroptères ,  établi  par  Curtis 
[Desc.  of  some  hist.  nond.'Bmt.  sp.  in  Lond. 
and  Edinb.  philos.  Mag.)  ,  qui  lui  assigne 
les  caract.  suivants  :  Ant.  épaisses ,  bifides , 
moins  longues  que  le  corps.  Abd.  du  mâle 
ayant  une  longue  épine  recourbée;  celui  de 
la  femelle  ayant  son  extrémité  terminée  en 
pointe.  Ailes  courtes  et  arrondies;  les  jambes 
intermédiaires ,  et  postér.  avec  2  paires  de 
fortes  épinesl  II  y  rapporte  3  espèces  d’An- 


164 


AGA 


AG  A 


gleterre.  A.  fuscipes  Curt.  ;  ochripes ,  Curt., 
et  funereus?  Qliv.,  Geoff.  Les  caract.  que 
M.  Curtis  assigne  à  ce  g.,  ainsi  qu’à  beau¬ 
coup  d’autres  de  cette  famille ,  ne  sont  pas 
appréciables,  et  ne  sauraient  offrir  des  dif¬ 
férences  bien  tranchées  d’un  g.  à  l’autre, 

(Bl.) 

*  AGAPHITE.  min.  —  Fischer,  de  Mos¬ 
cou,  aainsi  nommé,  en  l’honneur  de  Démé- 
trius  Agaphi,  une  variété  de  la  pierre  bleue 
qu’on  trouve  désignée  dans  Pline  sous  la 
dénomination  de  Caiaïle  ,  et  qui  porte  dans 
le  commerce  de  la  joaillerie  le  nom  de  Tur¬ 
quoise  orientale.  V.  turquoise.  (Del.) 

*AGAPOPHYTA (  àya.rt'xoi,  aimer;  cpurov, 
plante  ).  ins.  —  G.  de  la  famille  des  Scutel- 
lériens ,  de  l’ordre  des  Hémiptères  ,  sec¬ 
tion  des  Hétéroptères,  établi  par  M.  Guérin 
[Voyage  deDup.),  adopté  parM.  de  Laporte 
(Ess.  sur  les  Hém .) ,  Eurmeister  ( Handb .  d.er 
Eut.),  et  nous  [Hist.  des  Anim.  art.),  réuni 
au  g.  Tesseraloma  par  M.  Brullé  (  Hist.  des 
lus.).  Ses  principaux  caractères  sont  tirés 
e  la  forme  de  la  tête,  plus  avancée  que  dans 
es  g.  voisins;  des  antennes  composées  de  4  ar¬ 
ides  ;  et  du  thorax ,  rétréci  en  avant ,  élargi 
postérieurement  et  déprimé,  avec  l’écusson 
triangulaire  terminé  en  pointe  bifide.  —  On 
n’en  connaît  qu’une  seule  esp.,  qui  est  VA. 
bipunciaia  Guér.,  Burm.,  Bl. ,  provenant  des 
lies  océaniques.  (Bu.) 

*  AGAPORNÏS  (àya7Tvj ,  amabilité;  opvtç, 
oiseau),  ois.  —  G.  de  l’ordre  des  Grimpeurs 
et  de  la  famille  des  Perroquets ,  formé  par 
Selby  et  adopté  par  Swainson  (  Class.  of 
Birds  ).  Ce  g.  fait  partie  de  la  s.-famille  des 
Psiltacinœ  ou  Perroquets  à  queue  courte,  et 
comprend  ceux  d’entre  eux  qui  sont  de  petite 
taille  et  particuliers  à  l’Amérique  du  sud. 
Ses  caractères  sont  :  Mandibule  inférieure 
très  épaisse;  ailes  longues,  mais  plus  courtes 
que  la  queue;  les  3 premières  rémiges  égales 
et  les  plus  longues  ;  queue  courte ,  arrondie  ; 
rectrices  lancéolées  et  pointues.  (Lafr.) 

AGARDIIIA  (Agardh,  Botaniste  suédois). 
bot.  cr. — Nom  proposé  par  le  chanoine  Ca¬ 
brera  pour  un  g.  de  Thalassiophytes,  de  la 
tribu  des  Siphonées ,  famille  des  Phycées  , 
mais  qui  avait  déjà  été  désigné  sous  ceux  de 
Codium  par  Stackhouse,  de  Larnarckia  par 
Oiivi ,  et  de  Spongodium  par  Lamouroux. 
V.  CODIUM. 

Meneghini ,  que  nous  voyons  avec  plaisir 


partager  et  confirmer,  par  ses  observations, 
notre  opinion  sur  plusieurs  productions 
marines  considérées  à  tort  comme  des  Poly¬ 
piers,  et  qui  ne  sont  en  effet  que  des 
Algues  encroûtées ,  a  donné  le  nom  d’A- 
gardhia  à  un  g.  qu’il  établit  aux  dépens 
de  plusieurs  Millépores  de  Lamarck  et  sur¬ 
tout  de  ses  Nullipores.  Voici  comme  il  le 
définit  ( Cenni  sut.  organ.  et  fisiol.  delle  Al- 
ghe)  .-Frondes indéfinies,  épaisses,  sinueuses, 
entortillées,  encroûtées,  composées  de  cel¬ 
lules  allongées  et  disposées  en  séries  paral¬ 
lèles,  percées  de  pores,  et  au  fond  desquelles 
se  trouve  la  fructification.  Meneghini  ne  dit 
pas  en  quoi  celle-ci  consiste;  il  place  cette 
production  dans  la  tribu  des  Dictyolées ,  à 
côté  du  g.  Haliseris.  Le  nom  d’Agardhia, 
ayant  déjà  été  consacré  par  Sprengel  à  un  g. 
de  la  Phanérogamie ,  ne  saurait  être  con¬ 
servé.  (C.  M.) 

*  AGARDHÏA,  Spreng.  (Agardh,  Bota¬ 
niste  suédois),  bot.  pii.  —  Double  emploi , 
suivant  M.  Sprengel  lui-même  ( Gen .  Plant . 
p.  8) ,  du  g.  Amphilochia,  Mart.  (Sp.) 

*  AGARIMU.YE1XA.  bot.  cr.  —  Un  des 

diminutifs  proposés  par  Gaillon ,  et  non 
adoptés.  V.  le  g.  aoardhia.  (C.  L.) 

AGARIC .  Agaricus  (àyotpixov).  bot.  cr. 
—  L’étymologie  de  ce  mot,  employé  par 
Dioscoride  et  par  tous  les  auteurs  jusqu’à 
nos  jours,  paraît  assez  obscure.  On  le  fait  dé¬ 
river  d ’Agarici,  contrée  de  la  Sarmalie,  dans 
laquelle  croissait  très  abondamment  le  cham¬ 
pignon  auquel  on  avait  donné  primitive¬ 
ment  ce  nom.  Le  célèbre  Scaliger  a  contesté 
cette  étymologie ,  parce  qu’il  ignorait  où 
était  située  Agaria  ;  mais  Saumaise  a  levé 
ces  difficultés,  et  maintenant  elle  est  généra¬ 
lement  adoptée.  Ce  mot  a  servi  pendant  long¬ 
temps  à  désigner  un  champignon  dontl’hy- 
menium  est  poreux  et  dont  on  faisait  un 
grand  usage  comme  purgatif;  c’est  le  Bolet 
du  Mélèze,  Bolelus  purgans  de  Persoon  ou 
Agaric  des  Pharmaciens  [V.  ceùnot).  Plus 
tard  il  a  été  donné  à  une  autre  esp.  de  Bo¬ 
lets,  qui  croît  sur  le  chêne  et  sur  d’autres  ar¬ 
bres,  et  auquel  on  a  accordé  bien  gratuite¬ 
ment  la  propriété  d’arrêter  les  hémorrha¬ 
gies.  Persoon  le  désigne  sous  le  nom  de  Po- 
lyporus  igniarius.  Qn  le  nomme  encore  Agaric 
des  Chirurgiens  [V.  ce  mot).  Linné,  sans  que 
l’on  puisse  en  deviner  le  motif,  a  jugé  con¬ 
venable  d’appliquer  ce  nom  à  un  autre  g.. 


AGA 


165 


AGA 

de  champignons,  dont  I’hymenium  est  com¬ 
posé  de  lames  parallèles  qui  s’étendent  du 
centre  à  la  circonférence,  comme  les  rayons 
d’une  roue  ou  d’une  ombrelle.  Tous  les  au¬ 
teurs  ont,  depuis  cette  époque,  conservé  le 
mot  Agaric ;  Paulet  seul  a  tenté  de  lui  sub¬ 
stituer  celui  d 'Hypophyllum. 

Ce  g.  est  le  plus  nombreux  en  esp.  que 
l’on  connaisse.  Les  sections  que  l’on  a  éta¬ 
blies,  et  les  différents  noms  sous  lesquels 
on  les  trouve  indiquées  dans  les  auteurs  du 
18me  et  du  19me  siècle,  comme  Amanita, 
Petrona  ,  Keuma ,  Gelona ,  Voir  a ,  Lacta- 
rius ,  Russula,  etc.,  reposent  sur  des  par¬ 
ties  trop  secondaires  pour  que  l’on  puisse 
les  considérer  comme  genres,  puisque  dans 
toutes  on  trouvelemême  plan  d’organisation. 
Persoon  était  tenté  de  diviser  les  Agarics  en 
plusieurs  g.,-  mais  il  a  reculé  devant  cette 
innovation.  Nous  savons  trop  peu  de  chose, 
disait-il,  sur  les  organes  de  la  reproduc¬ 
tion,  sur  la  structure  et  les  fonctions  des 
ditiérentes  parties ,  pour  établir  des  g.  véri¬ 
tables.  Ce  que  Persoon  n’avait  osé,  M.  Fries 
vient  de  le  faire  dans  un  ouvrage  extrême¬ 
ment  remarquable,  publié  h  Upsal  en  1836- 
1838,  sous  le  titre  d ’ Epicrisis  Systemalis  My- 
cologici.Je  laisse  aux  savants,  plus  versés  que 
moi  dans  la  Mycologie,  le  soin  de  décider  si 
le  célèbre  professeur  en  a  rendu  l’étude  plus 
facile. 

L’hymenium  est  la  partie  principale  des 
agarics;  celle  sur  laquelle  repose  le  ca¬ 
ractère  du  genre.  Toutes  les  autres  peu¬ 
vent  éprouver  des  modifications  extrêmes  , 
et  c’est  sur  ces  modifications,  quand  elles  se 
présentent  d’une  manière  normale  et  à  peu 
près  constante,  que  les  subdivisions  ont  été 
établies.  Il  est  donc  nécessaire  d’entrer  dans 
quelques  détails  au  sujet  de  ces  parties.  On 
peut  considérer  les  Agaricus  Cœsareus,  bul- 
bosm ,  etc.,  comme  les  esp.  qui  présentent 
l’organisation  la  plus  parfaite.  On  y  distin¬ 
gue  le  mycélium,  le  pédicule,  la  volve,  Van¬ 
neau  et  Y  hyménium. 

Le  mycélium  est  une  production  blanche, 
filamenteuse,  qui  se  développe  dans  la  terre, 
sur  le  bois  pourri,  etc.  Il  se  forme  sur  cet 
organe,  à  une  certaine  époque  de  l’année  et 
sous  l’influence  de  circonstances  qui  ne 
sont  pas  encore  connues,  des  tubercules 
charnus  qui,  par  l’évolution  successive  des 
différentes  parties  qui  les  composent  ,  don¬ 


nent  naissance  à  un  Agaric  ou  à  un  autre 
champignon.  On  a  considéré  pendant  long¬ 
temps  le  mycélium  comme  des  racines;  main¬ 
tenant  on  le  regarde  généralement  comme 
remplissant  les  fondions  d’une  tige  souter¬ 
raine  ou  rhizome. 

La  volve,  volva,  bourse,  voile  général,  enve¬ 
loppe  générale  ou  radicale  est  une  membrane 
qui  renferme  toutes  les  parties  du  champi¬ 
gnon,  comme  la  coquille  renferme  tous  les 
éléments  de  l’œuf.  Il  paraît  qu’elle  existe 
dans  tous  les  champignons;  mais  elle  est 
d’une  texture  si  délicate  dans  le  plus  grand 
nombre,  qu’elle  disparait  complètement 
pendant  la  lre  évolution,  sans  que  l’on  puisse 
en  trouver  le  moindre  vestige.  On  n’y  atta¬ 
che  donc  de  l’importance  que  quand  ses  dé¬ 
bris  restent  manifestes  à  la  base  du  pédi¬ 
cule  ou  sur  le  chapeau.  Le  mot  volve  ou 
volva  paraît  dériver  du  verbe  latin  volvo,  j’en¬ 
veloppe.  La  volve  est  composée  de  cellules 
allongées  et  rameuses  qui  s’anastomosent  en¬ 
tre  elles.  Elle  est  complète ,  quand  elle  se  dé¬ 
chire  pour  laisser  passer  le  chapeau  et  le  pé¬ 
dicule,  et  qu’elle  reste  à  la  base  de  celui-ci  ; 
incomplète,  quand  elle  ne  recouvre  pas  le 
champignon  en  entier;  elle  est caduqueou  per¬ 
sistante  ,  épaisse  ou  mince  ;  ample ,  quand  elle 
représente  un  vase  dont  le  bord  est  évasé;  va- 
ginée  lorsqu’elle  est  assez  étroite  et  longue  , 
et  enfin  ochrée  ou  en  forme  de  guêtre,  quand 
elle  est  exactement  appliquée  sur  le  pédi¬ 
cule.  On  ne  connaît  guère  que  V Agaricus 
ochreatus  qui  soit  dans  ce  cas.  Dans  les  cham¬ 
pignons  comestibles  on  rejette  toujours  cette 
partie  ;  mais  elle  est  de  la  plus  haute  impor¬ 
tance  pour  l’étude;  aussi  faut-il  toujours 
enlever  un  champignon  de  terre  avec  pré¬ 
caution  pour  constater  l’existence  de  cette 
membrane. 

Le  pédicule,  stipe  ou  pied  (stipes ,  caulis, 
petiolus,  pediculus) ,  est  la  partie  qui  sup¬ 
porte  le  chapeau  et  qui  fixe  le  champignon 
au  lieu  où  il  a  pris  naissance.  Il  est  central, 
excentrique,  latéral  ou  ascendant ,  quand  il 
occupe  le  centre,  un  point  plus  ou  moins 
éloigné  du  centre  ou  le  côté  du  chapeau.  Sa 
partie  moyenne  est  nue  ou  munie  d’un  an¬ 
neau  ou  d’une  cortine.  Il  est  court  ou  long , 
plein  ou  fistuleux ;  on  le  dit  creux  quand  sa 
partie  centrale  vient  à  disparaître.  Dans 
quelques  esp.,  il  est  floconneux  ou  traversé 
dans  toute  sa  longueur  par  un  filament  bys- 


166 


AGA 


AGA 


solde.  La  forme  du  pédicule  est  très  varia¬ 
ble  :  il  est  simple,  rameitx ,  bulbeux ,  fusi¬ 
forme,  atténué  à  l’une  ou  à  l’autre  extré¬ 
mité;  gros ,  épais,  long,  court ,  filiforme ,  etc. 
Sa  surface  est  lisse,  rude,  écailleuse,  tomen- 
teuse,  villeuse,  etc.  Sa  consistance  est  le  plus 
ordinairement  molle  ,  spongieuse  ,  cassante, 
quelquefois  fibreuse,  élastique,  etc.  Cette 
partie  se  dilate  à  sa  partie  super,  et  forme 
le  chapeau.  Il  arrive  quelquefois  que  dans  les 
endroits  profonds  et  obscurs,  comme  les  sou¬ 
terrains,  elle  s’allonge,  se  ramifie  même  et 
ne  produit  pas  de  chapeau.  Dans  cet  état 
de  monstruosité,  les  agarics  ressemblent  à 
des  clavaires. 

L’anneau,  le  collet,  voile  partiel  [annulas, 
vélum  partiale ),  est  cette  partie  membra¬ 
neuse  qui  entoure  le  pédicule  comme  d’une 
manchette.  Bulliard  a  dit  que  :  «  le  collet 
paraît  être  au  champignon,  ce  que  le  ca¬ 
lice  et  les  pétales  sont  aux  fleurs.  C’est  un 
abri  sûr  pour  les  graines  qui  sont  probable¬ 
ment  fécondées  avant  que  le  collet  se  déta¬ 
che  du  chapeau.» — Rien  ne  prouve  jusqu’à 
ce  jour  cette  assertion,  parce  qu’il  y  a  beau¬ 
coup  plus  d’agarics  qui  n’ont  pas  de  collet 
que  de  ceux  qui  en  ont;  et  dans  ceux-ci, 
la  fécondation,  s’il  en  existe  une,  s’opère 
également  bien.  Si  l’on  étudie  l’anneau 
dans  les  esp.  qui  l’ont  parfaitement  déve¬ 
loppé,  comme  les  Amanites,  YAgaricus  cam¬ 
pes  tris  :  etc.;  on  voit  que  son  extrémité  supér. 
s’insère  au  sommet  du  pédicule,  le  recouvre 
dans  une  certaine  étendue  ;  puis  ce  même 
anneau  s’en  éloigne,  s’élargit  et  se  fixe  à  la 
marge  du  chapeau  dont  il  se  détache  plus 
tard,  et  reste  adhérent  au  pédicule.  Il  est 
composé  de  cellules  très  allongées,  pres¬ 
que  toutes  parallèles.  Son  épaisseur  et  sa 
consistance  varient  dans  un  grand  nom¬ 
bre  d’espèces.  Il  retient  l’impression  des 
lames,  et  il  est  persistant  ou  fugace  ;  libre  ou 
adhérent.  Sa  couleur  est  généralement  blan¬ 
che.  Le  collet  présente  de  très  bons  caract. 
pour  établir  des  sous-divisions  dans  le  g. 
Agaric. 

La  cortine,  voile  partiel,  voile  ou  collet  ara- 
néeux  ou  arachnoïde  [corlina,  vélum  partiale, 
vélum  araneosum ) ,  doit  être  regardée  comme 
un  anneau  imparfait  qui  unit  les  bords  du 
chapeau  avec  le  pédicule,  et  qui  se  com¬ 
pose  de  filaments  blancs  ou  colorés  ,  res¬ 
tant  adhérents  sur  le  pédicule  ou  à  la  marge 


I  du  chapeau,  quand  le  champignon  est  dé¬ 
veloppé.  Persoon  fait  observer  qu’on  peut 
trouver  une  amanite  qui  ait  en  même  temps 
une  volve  et  un  collet,  mais  jamais  un  aga¬ 
ric  pourvu  simultanément  d’une  cortine  et 
d’un  anneau.  La  cortine ,  organe  générale¬ 
ment  assez  fugace,  fournit  pourtant  de  très 
bons  caractères  de  sous-genres. 

Le  chapeau,  chapiteau,  table  [pileus ,  pi- 
leum  ,  pileolus  ,  pileolum  ,  umbraculum  ,  capi- 
tulum  ou  mieu x  hymenophorum  du  professeur 
Fries),  considéré  d’une  manière  générale, 
forme  presque  à  lui  seul  ce  que  l’on  nomme 
un  champignon.  C’est  la  partie  qui  frappe 
la  vue,  et  celle  que  l’on  mange.  Ce  chapeau 
est  formé,  comme  je  l’ai  dit,  par  l’expansion 
de  la  partie  supér.  du  pédicule.  Il  se  com¬ 
pose  d’une  partie  charnue  et  de  l’hymenium. 
La  forme  du  chapeau  ou  de  l’hyménophore 
est  arrondie,  conique,  campaniforme ,  con¬ 
vexe,  plane,  déprimée  ,  in fundibuli forme  ,  ma¬ 
melonnée,  etc.  La  surface  en  est  lisse  ,  striée, 
villeuse,  écailleuse  ,  rugueuse,  sèche  ou  vis¬ 
queuse.  L’épiderme  qui  la  recouvre  s’en¬ 
lève  dans  quelques  espèces,  et  fait,  dans 
d’autres,  corps  avec  la  chair.  Sa  couleur  et 
sa  consistance  sont  extrêmement  variables. 
11  est  plus  ou  moins  charnu,  épais  ou  mem¬ 
braneux,  se  dessèche  facilement,  se  pourrit, 
ou  tombe  en  déliquescence.  La  marge  de 
cette  partie  est  très  importante  aussi  à  étu¬ 
dier  dans  ses  formes,  surtout  quand  elle 
est  roulée  en  dedans,  ou  qu’elle  est  ap¬ 
pliquée  immédiatement  sur  le  pédicule. 
M.  Fries  a,  dans  son  Epicrisis  ,  tiré  un 
parti  très  avantageux  de  celte  disposition  , 
à  laquelle  aucun  Mycologiste ,  jusqu’à  ce 
jour,  n’avait  fait  attention.  La  structure  du 
chapeau  est  la  même  dans  tous  les  Aga¬ 
rics.  On  n’y  trouve  que  des  cellules  plus  ou 
moins  allongées;  dans  les  uns,  elles  sont 
lâches,  éloignées;  dans  les  autres,  au  con¬ 
traire,  elles  sont  petites  et  très  rapprochées. 
Elles  renferment  des  liquides  de  différentes 
natures  et  très  probablement  de  l’air  ou  des 
gaz. 

Les  lames  ou  feuillets  (  laminœ,  lumellæ 
sulci  deBatarra),  sont  les  prolongements 
membraneux  et  parallèles  de  la  partie  infér. 
du  chapeau,  qui  se  dirigent  du  centre  à  la 
circonférence.  C’est  sur  cette  disposition  que 
reposent  les  caract.  du  g.  Agaric.  Elles  sont 
composées  de  3  couches,  une  médiane  ou 


AGA 


AGA 


trame  formée  de  cellules  qui  se  continuent 
avec  celles  du  chapeau ,  et  2  latérales  for¬ 
mées  par  I’hymenium.  Cette  organisation 
existe  dans  tous  les  Agarics,  et  ne  man¬ 
que  dans  aucune  espèce ,  malgré  l’asser¬ 
tion  du  plus  célèbre  Mycologiste  de  notre 
époque.  Si  dans  les  Coprins ,  X  Agaricus 
conliguus ,  Bull. ,  et  quelques  autres  esp.,  les 
lames  paraissent  dépourvues  de  trame ,  c’est 
que  les  cellules  qui  la  composent,  sont  moins 
abondantes,  et  qu’elles  forment  un  tissu 
moins  dense  et  moins  résistant  que  ce¬ 
lui  de  l’hymenium  ;  ce  qui  permet  de  sépa¬ 
rer  quelquefois  cette  membrane  du  cha¬ 
peau.  Dans  aucune  esp.  d’Agarics,  ni  dans 
aucun  des  sous-genres  établis,  les  2  cou¬ 
ches  de  l’hymenium  ne  sont  en  contact  im¬ 
médiat.  Elles  sont  toujours  séparées  par  la 
trame,  et  tout  caract.  fondé  sur  l’absence 
de  cette  partie  est  un  prétendu  caract.  ana¬ 
tomique,  qu’il  faut  soigneusement  élimi¬ 
ner,  dans  la  crainte  que  quelque  botaniste 
ne  soit  tenté  d’en  faire  usage  pour  former 
de  nouveaux  g.  dans  les  Bolets ,  les  Polypo¬ 
res,  les  Hydnes,  etc.  — On  distingue  dans 
une  lame  ,  deux  bords  :  l’un  ,  adhérent  au 
chapeau  ou  à  la  base;  l’autre,  libre,  et  que 
l’on  appelle  marge  ou  tranche  ;  deux  ex¬ 
trémités  :  une  interne  qui  répond  au  pé¬ 
dicule  et  que  quelques  auteurs  regardent 
comme  la  base;  l’autre,  qui  répond  à  la 
marge  du  chapeau  ;  deux  surfaces  qui  sont 
parallèles  et  qui  forment  les  côtés.  L’Hyme- 
nium  ou  membrane  sporulifère  recouvre  la 
trame  des  lames  dans  toute  leur  étendue. 
Son  tissu  est  composé  de  cellules  superpo¬ 
sées  en  plus  ou  moins  grand  nombre  et  de 
formes  qui  varient  suivant  les  espèces.  Sur 
les  surfaces  examinées  au  microscope,  dans 
les  sous-genres  Amanila  ,  Lepiola  ,  Gymno- 
pus ,  Russula ,  etc.,  on  remarque  un  nom¬ 
bre  considérable  de  Basides ,  ou  petites 
éminences  qui  se  divisent  en  4  pointes,  à 
l’extrémité  de  chacune  desquelles  est  fixée 
une  spore.  Dans  les  Coprins ,  on  trouve 
parmi  les  basides,  des  Cyslides  ou  vé¬ 
sicules  allongées  transparentes,  qui  pa¬ 
raissent  vides  et  dont  la  forme  est  tantôt 
celle  d’un  cylindre  et  tantôt  celle  d’une 
massue,  etc.  Ces  organes,  sur  lesquels  j’ai 
donné  ailleurs  ( Mèm .  sur  X Hyménium ,  A’oc. 
Philorn. ,  12  mars  1837  ,  et  Ann.  des  Sc. 
nui.  décembre  1837.)  des  détails  assez  éten- 


167 

dus,  n’avaient  pas  échappé  à  la  sagacité 
de  Micheli;  mais  ce  célèbre  Botaniste  ne 
les  avait  vus  et  dessinés  que  d’une  manière 
incomplète.  Les  observations  de  MM.  As- 
cherson  ,  Bekerley  et  Corda  ,  du  moins 
pour  X Agaricus  pelasiformis ,  sont  parfaite¬ 
ment  conformes  aux  miennes.  C’est  mainte¬ 
nant  un  point  d’organisation  acquis  à  la 
science ,  il  ne  faut  pas  le  considérer  comme 
le  caract.  propre  du  g.  Agaricus ,  mais  bien 
comme  le  caract.  d’une  grande  famille  à  la¬ 
quelle  j’ai  donné  le  nom  de  Basidiospores 
et  qui  comprend  les  Agarics,  les  Bolets , 
les  Polypores,  les  Hydnes ,  les  Clavaires ,  etc., 
Les  spores  ou  sporules  ( sporœ ,  sporulœ ),  ou 
organes  reproducteurs,  sont  d’une  ténuité 
extrême  et  seulement  visibles  au  microscope. 
Leur  forme  est  constamment  ronde  ou  ovale. 
Elles  sont,  comme  je  l’ai  dit,  fixées  aux  di¬ 
visions  des  basides,  et  dans  quelques  esp. , 
à  l’aide  d’un  fort  grossissement,  on  en  dis¬ 
tingue  le  point  d’insertion.  La  couleur  des 
spores  a  été  pour  le  professeur  Fries  un 
moyen  très  ingénieux  d’établir  les  caract.  des 
différents  groupes  du  g.  Agaric.  Elles  sont 
blanches ,  rosées ,  ochracées  ,  ferrugineuses , 
noires  ou  d’un  roux  pourpre.  Pour  constater 
ces  couleurs,  il  suffît  de  mettre  pendant 
quelques  heures  un  Agaric  sur  une  glace  ou 
sur  une  feuille  de  papier,  de  manière  que 
les  lames  regardent  en  bas,  les  spores  se  dé¬ 
tachent  spontanément  et  forment  une  légère 
couche  qui  présente  une  des  couleurs  que 
je  viens  d’indiquer.  Ces  spores  renferment 
quelquefois ,  dans  leur  intérieur,  d’autres 
corps  beaucoup  plus  petits  que  l’on  nomme 
sporidioles;  d’autres  fois  elles  paraissent  né¬ 
buleuses;  mais  le  plus  souvent  elles  sont 
transparentes.  Telle  est  la  structure  des  la¬ 
mes  des  Agarics;  mais  ces  parties,  sous  le 
rapport  de  leur  proportion,  de  leur  forme 
et  de  leur  mode  d’insertion  avec  le  pédicule, 
présentent  des  caract.  très  précieux.  On  les 
dit  simples  ou  égales,  quand  elles  ont  toutes 
la  même  longueur ,  et  composées  quand  en¬ 
tre  2  lames  qui  s’étendent  du  pédicule  à  la 
marge  du  chapeau  on  en  trouve  un  cer¬ 
tain  nombre  d’inégale  longueur.  Kromb- 
holtz,  dans  ce  cas,  les  nomme  didynami- 
ques,  Iridynamiques ,  télradynamiques  et  po- 
ly dynamiques ,  suivant  que  l’on  trouve  des 
lamelles  ou  portions  de  lames  qui  ont  la 
moitié,  le  tiers  ou  le  quart,  ou  moins  d’une 


168 


Â(jtA 


AGA 


lame  entière.  Dans  quelques  esp.  elles  sont 
bifurquées  à  la  base  ,  et  dans  d’autres  elles 
s’anastomosent  à  l’aide  de  divisions  ou  pro¬ 
longements  latéraux.  Cette  dernière  dispo¬ 
sition  est  rare ,  et  doit  être  plutôt  considé¬ 
rée  comme  un  accident  que  comme  un  ca- 
ract.  particulier.  Quand  les  lames  sont  écar¬ 
tées  les  unes  des  autres,  on  les  dit  rares  ou 
peu  nombreuses  ;  dans  le  cas  contraire  elles 
sont  nombreuses  ou  rapprochées.  Suivant  leur 
forme,  elles  sont  minces  ou  épaisses,  larges 
ou  étroites,  aiguës,  tronquées ,  arrondies  ou 
obtuses  à  l’une  ou  à  l’autre  extrémité.  Rela¬ 
tivement  aux  rapports  qu’elles  ont  avec  le 
pédicule,  on  les  dit  décurr  entes ,  quand  leur 
extrémité  interne  se  prolonge  en  pointe  sur 
une  étendue  plus  ou  moins  grande  du  pé¬ 
dicule.  Libres  [remotœ ,  distantes,  discrelœ), 
quand  elles  n’ont  aucune  connexion  avec 
cette  partie,  et  qu’elles  en  sont  séparées  par 
un  certain  intervalle.  Quand  elles  adhèrent 
au  pédicule  par  toute  l’étendue  de  leur  ex¬ 
trémité  interne,  on  les  nomme  adnées  (adna- 
tœ)  et  adnexes  ( adnexæ ),  quand  l’insertion  est 
incomplète,  et  enfin  onguiculées,  lorsqu’elles 
adh  rent  au  pédicule  parle  moyen  d’un  pe¬ 
tit  prolongement;  la  base,  ou  le  bord  supér. 
des  lames  ne  présente  pas  de  caract.  Dans 
quelques  esp.  seulement ,  il  est  marqué  de 
petites  saillies  ou  veines  qui  se  continuent 
avec  le  chapeau.  Le  bord  libre  ou  tranche 
est  régulier,  denté,  onduleux,  droit.  Dans 
un  grand  nombre  d’esp.,  on  remarque  à  sa 
partie  interne  une  échancrure  ou  sinus  (  la- 
niellas  sinuatœ).  Persoon  et  M.  Fries,  dans  plu¬ 
sieurs  circonstances,  se  sont  servis  de  ce  ca¬ 
ract.  avec  le  plus  grand  avantage.  La  sub¬ 
stance  des  lames  est  toujours  la  même  que 
celle  du  chapeau,  puisqu’elle  n’en  est  que 
le  prolongement;  comme  celui-ci,  elles  sont 
charnues,  coriaces,  fragiles,  succulentes, 
aqueuses,  lactescentes ,  etc.  Leur  couleur  est 
en  général  celle  des  spores;  mais  pourtant 
il  ne  faut  pas  juger  la  couleur  des  spores 
d’après  celles  des  lames.  On  devra  toujours 
recevoir  ces  organes  sur  une  feuille  de  pa¬ 
pier,  afin  de  ne  pas  être  induit  en  erreur. 

M.  Fries  admet  G  couleurs  dans  les  lames. 

Le  blanc,  le  rosé,  1  e  jaune,  le  rouillé,  le 
brun  pourpre,  le  noir  et  le  noirâtre.  Quelque¬ 
fois  elles  sont  nébuleuses  ou  tachetées.  On  en 
rencontre  aussi  qui  conservent  la  même 
couleur  pendant  toute  leur  durée  (  immuta- 


biles  ),  et  d’autres  au  contraire  qui  pâlissent 
ou  qui  en  changent  (  décolorantes  )  comme 
dans  les  Corlinaires  et  les  Pratelles.  Enfin 
on  dit  que  les  lames  sont  persistantes  (  per - 
sislentes) ,  quand  elles  durent  autant  que 
le  chapeau,  et  fugaces  [fugaces),  dissolubles 
(  diffluenies ,  liquescenles  )  ,  quand  elles  dis¬ 
paraissent  avant  le  chapeau  ou  qu’elles  se 
liquéfient  comme  on  le  voit  dans  les  Co¬ 
prins. 

Le  g.  Agaric,  établi  par  Linné  et  adopté 
par  tous  les  botanistes,  présente  les  caract. 
que  j’ai  indiqués  plus  haut.  Comme  les  esp. 
sont  très  nombreuses,  tous  les  auteurs  ont 
senti  la  nécessité  de  subdiviser  ce  g.  pour  en 
faciliter  l’étude.  Micheli,  Gleditsch  ,  Ra¬ 
ta  rra,  Haller,  Schæffer,  Ratsch,  Scopoli,  Âl- 
îioni ,  Gmelin,  etc.,  n’ont  guère  consulté 
que  la  couleur  des  différentes  parties.  Per¬ 
soon  le  premier,  dans  son  Synopsis  fungorum, 
a  saisi  avec  une  admirable  sagacité  les  affi¬ 
nités  des  différentes  esp.,  et  en  a  formé  10 
sous-genres.  Malheureusement,  comme  les 
auteurs  qui  l’avaient  précédé,  il  a  plus  at¬ 
taché  d  importance  aux  couleurs  qu’à  la  dis¬ 
position  des  lames  qui  présentent,  comme 
je  l’ai  dit,  des  caract.  précieux.  Ce  célèbre 
botaniste  a  cru  devoir  séparer  les  Amanites 
du  g.  Agaric ,  par  rapport  à  la  volve  dans 
laquelle  le  champignon  est  renfermé  dans 
son  jeune  âge;  mais  comme  cet  organe  finit 
presque  par  disparaître  dans  quelques  esp., 
je  pense,  comme  M.  le  professeur  Fries, 
qu’il  ne  doit  pas  former  un  g.  particulier. 
Le  g.  Agaric  présentera  donc  11  s. -genres. 

1.  Amanita.  Agaric  à  volve.  Chapeau 
charnu ,  le  plus  souvent  verruqueux.  Lames 
nombreuses,  serrées,  pédicule  allongé,  nu 
ou  muni  d’un  anneau.  Ex.  A.  vaginatus  , 
Rull.;  phalloïdes  ,  Rull.  etc. 

2.  Lepiota  :  Pas  de  volve.  Pédicule  muni 
d’un  anneau  membraneux.  Lames  ni  nébu¬ 
leuses  ni  fuligineuses  ,  dépourvues  de  sucs. 
Ex.  A.  procerus  Scop.,  hæmalospermus  Bull., 
cristatus  Fries ,  etc. 

3.  Cortinaria.  Chapeau  le  plus  souvent 
charnu.  Lames  émarginées  ou  sinuées  à  leur 
extrémité  interne,  unicolores  et  enfin  couleur 
de  cannelle.  Pédicule  souvent  bulbeux  en¬ 
touré  d’une  cortine  ou  anneau  arachnoïde. 
Ex.  :  A.  violaceus  Lin. ,  liercynicus.  Pers. , 
collinilus,  Sow. ,  etc. 

4.  Gymnopus  :  Chapeau  charnu  entier  et  con- 


AGA 


AG  A 


169 


vexe.  Lames  unicolores,  marcescentes.  Pé¬ 
dicule  sans  anneau  iÿ  cortine.  Ex.  :  A.  Leu- 
cophyllus  Pers.;  gymnopodius  Bull,  sulphu- 
reus  Bull.  ;  etc. 

Mycena  :  Chapeau  le  plus  souvent  mem¬ 
braneux,  strié,  presque  transparent,  con¬ 
vexe  et  persistant.  Lames  unicolores,  se  des¬ 
séchant  facilement.  Pédicule  allongé,  fistu- 
lcux  et  nu.  Ex.  :  A.  alliaceus  Pers.;  polygram- 
mus  Bull.  ;  citrinellus  Pers.;  etc. 

Coprinus  :  Chapeau  membraneux  ou  à 
peine  charnu  ,  fugace.  Lames  noires  ,  se  li¬ 
quéfiant.  Pédicule  blanc,  nu  ou  muni  d’un 
anneau.  Ex.  :  A.  comalus  Pers.  ;  picaceus 
Bull .  ;  ferrugineus  Pers.;  etc. 

Pratella  :  Chapeau  charnu'  ou  presque 
membraneux,  persistant.  Lames  nébuleuses 
et  enfin  noires.  Pédicule  nu  ou  muni  d’un 
anneau.  Ex.  :  A.  campestris  Linn.;  œruginosus 
Pers.  ;  corrugis  Pers. 

Lactifluus  :  Chapeau  charnu,  le  plus  sou¬ 
vent  déprimé  au  centre.  Lames  lactescentes. 
Ex.  :  A.  torminosus ,  Pers.;  theïogalus  Bull.; 
plumbeus  Bull.  ;  etc. 

Russula  :  Chapeau  charnu,  le  plus  sou¬ 
vent  déprimé  au  centre.  Lames  dépourvues 
de  suc  et  toutes  de  la  même  longueur.  Pédi¬ 
cule  nu.  Ex.  :  A.  niveus  Pers.  ;  aluiaceus  Pers.; 
furcaïus  Pers.;  etc. 

Omphalia  :  Chapeau  entier,  charnu  ou 
membraneux,  infundibuliforme  ou  déprimé 
au  centre.  Lames  d’inégale  longueur,  ni 
succulentes,  ni  lactescentes,  le  plus  souvent 
décurrentes.  Pédicule  nu  et  central.  :  Ex. 
A.  involutus  Batsch.  ;  cupularis  Bull.;  lentas 
Fries. 

Pleuropus  :  Chapeau  charnu  ,  déprimé  , 
oblique,  entier  ou  dimidié.  Pédicule  excen¬ 
trique,  latéral  ou  nul.  Ex.  A.  ulmarius  Bull.; 
ostreatus  Curt.;  applicalus  Batsch. 

Cette  distribution  des  Agarics  a  été  adop¬ 
tée  par  tous  les  auteurs  ;  et,  en  effet,  malgré 
les  imperfections  qu’elle  présente,  celui  qui 
l’adopte  pour  étudier  les  Champignons,  rap¬ 
porte  avec  la  plus  grande  facilité  les  diffé¬ 
rentes  esp.  aux  sections  qui  leur  convien¬ 
nent.  Persoon  l’a  à  peu  près  conservée  dans 
son  Traité  des  Champignons  comestibles.  Il 
lui  a  fait  subir  quelques  modifications  dans 
son  Mycologia  europœa,  mais  comme  cet 
important  ouvrage  n’a  malheureusement  pas 
été  terminé,  je  crois  inutile  d’indiquer  les 
corrections  que  cet  auteur  a  été  obligé  d’y 

TOM.  i. 


faire,  par  suite  de  sa  grande  expérience  et 
des  immenses  progrès  de  la  science.  M.  Fries, 
dans  un  ouvrage  imprimé  en  1821 ,  sous  le 
titre  de  Syslemamycologicum ,  a  présenté  une 
nouvelle  distribution  du  g.  Ayaricus,  basée 
principalement  sur  la  couleur  des  spores,  et 
qui  lui  permet  d’établir  5  grandes  sections 
divisées  en  36  sous-genres,  à  la  suite  des¬ 
quels  viennent  les  g.  Coprinus  et  Gom- 
phus.  Je  renvoie  à  l’ouvrage  de  M.  Fries 
ceux  qui  désireraient  connaître  l’étendue 
et  la  hardiesse  de  ce  travail ,  dont  une 
analyse  ne  pourrait  que  donner  une  idée 
très  imparfaite.  Plus  tard  ,  en  1825  ,  l’au¬ 
teur,  dans  le  Systema  Orbis  vegetabilis,  éta¬ 
blissant  le  g.  Agaricus  (sur  les  caract.  sui¬ 
vants  : Lamellœ  simplices ,  inœquales,  exsuccœ , 
persistentes  ,  a  pileo  discretæ ) ,  en  éloigna  les 
sous-genres  Coprinus ,  Galorrheus  ,  Russula, 
Lentinus  ,  pour  en  former  des  g.  distincts  , 
qui  par  leurs  caractères  particuliers  sem¬ 
blaient  rompre  la  continuité  des  séries  for¬ 
mées  dans  les  Agarics.  Enfin  M.  Fries,  dans 
Y  Epicrisis  Systematis  mycologici ,  a  non  seu¬ 
lement  conservé  ces  g. ,  mais  encore  en  a 
formé  de  nouveaux  ,  comme  Montagnites , 
Bolbilius ,  Paxillus,  Gomphidius,  Sty lobâtes , 
Hygrophorus  ,  etc. ,  d’après  des  caract.  que 
l’œil  le  plus  exercé  ne  saisit  pas  toujours  et 
que  l’examen  anatomique  ne  démontre  pas 
constamment.  Il  en  résulte,  je  ne  dirai  pas 
de  la  confusion  ,  mais  un  bouleversement 
général  dans  cette  partie  de  la  Mycologie. 

Voici  la  nouvelle  disposition  des  Agarics, 
proposée  par  le  professeurFries.  Elle  repose 
sur  les  lames,  et  principalement  sur  leur 
trame,  c’est-à-dire  sur  la  structure  de  la 
cloison  qui  sépare  les  2  couches  d’hyme- 
nium  dont  chaque  lame  est  composée.  Les 
sous-genres  sont  établis  sur  la  couleur  des 
spores,  la  forme  et  les  rapports  des  lames 
avec  les  autres  parties,  sur  la  présence  ou 
l’absence  d’une  volve,  d’un  anneau  mem¬ 
braneux  ou  aranéeux  et  sur  des  états  parti¬ 
culiers  du  chapeau  et  du  pédicule. 

AGARÏGI LEUGOSPORI  (spores  blanches). 

amanita  :  Une  volve.  Pédicule  nu  ou  muni 
d’un  anneau.  Hyménophore  séparé  du  pédi¬ 
cule.  —  A.  cœsareus  Scop.;  rubeseens  Pers.; 
vciginatus  Bull.;  etc. 

Lepiota  :  Voile  général,  uni  avec  l’épi¬ 
derme  du  chapeau.  Pas  de  volve.  Pédi¬ 
cule  muni  d’un  anneau.  Hyménophore  éloi- 

il* 


170 


A  GA 


gné  du  pédicule.  Lames  libres.  — A.  proce- 
rus  Scop.  ;  clypeolarius  ,  Bull.  ;  granulosus 
Batsch.;  etc. 

Armillaria  :  Pas  de  volve.  Pédicule  muni 
d’un  anneau.  Hyménophore  contigu  avec  le 
pédicule.  Lames  décurrentes  ou  sinuées  à 
leur  extrémité  interne.  —  A.  ramentaceus 
Bull.  ;  rhagadiosus  Fries;  A.  millus  Sow.;  etc. 

Triciioloma:  Voile  partiel,  nul  ou  filamen¬ 
teux,  adhérent  à  la  marge  du  chapeau.  Pé¬ 
dicule  charnu.  Hyménophore  contigu  avec 
le  pédicule.  Lames  sinuées  à  leur  extré¬ 
mité  interne.  • —  A.  equeslris  L.  ;  frumenla- 
ceus  Bull.;  gambosus  Fries;  etc. 

Clitocybe  :  Ni  volve  ni  anneau.  Pédicule 
fibreux,  élastique  ;  marge  du  chapeau  rou¬ 
lée  en  dedans.  Hyménophore  contigu  avec 
l’extrémité  supérieure  du  pédicule  qui  est 
dilatée.  Lames  atténuées  à  leur  extrémité 
interne ,  adnées  ou  décurrentes  et  jamais 
sinuées.  —  A.nebulans  Batsch;  molybdinus 
Bull.;  gilvus  Pers.;  etc. 

Collybia  :  Pédicule  fistuleux  ,  recouvert 
d’une  couche  corticale  ferme  et  comme  car- 
tilagineuse.Chapeau  peu  charnu,  convexe  ou 
plan  ;  marge  roulée  en  dedans.  Lames  mem¬ 
braneuses,  molles,  libres  ou  adnées.  — 
A.  radicalus  Bull.  ; collinus  Scop.  ;  ocellatus 
Fries  ;  etc. 

Mycena  :  Pédicule  fistuleux ,  cartilagi¬ 
neux.  Chapeau  presque  membraneux,  plus 
ou  moins  strié.  Chapeau  conique  ou  para¬ 
bolique;  marge  droite,  couchée  sur  le  pédi¬ 
cule.  Lames  non  décurrentes,  mais  adhé¬ 
rentes  par  le  moyen  d’un  petit  onglet.  — 
A.  punis  Pers.;  galeriçulatus  Bull. ;  citrinel- 
lus  Pers.;  etc. 

Omphalia  :  Pédicule  cartilagineux,  dilaté 
à  sa  partie  supér.  Lames  décurrentes.  — 
A.  hydrogamus  Bull .-hepalicus  Batsch.; onis- 
cus  Fries  ;  etc. 

Pleurotus  :  Pédicule  excentrique ,  latéral 
ou  nul. — A .  ulmarius  Bull.;  petaloïdes  Bull.; 
applicalus  Batsch.  ;  etc. 

AGARIC!  HYPORRHODII  (spores  rosées!. 

V olvaria  :  Une  volve.  Hyménophore  dis¬ 
tant  du  pédicule.  Lames  libres. — Ce  s. -genre, 
ne  diffère  des  Amanites  que  par  la  couleur 
des  spores. — A.volvaceus  Bull.;  conicus Pico.; 
glojocephalus  DC.  ;  etc. 

Pluteus  :  Voile  nul  ou  faisant  corps  avec 
l’épiderme  du  chapeau.  Pédicule  fibreux. 
Hyménophore  isolé.  Lames  libres.—-//,  plu- 


AGA 

(eus  Batsch.  ;  umbrosus  Pers.  ;  phlebophoms 
Dittm. ;  etc. 

Entoloma  :  Voile  nul.  Pédicule  charnu 
ou  fibreux.  Hyménophore  contigu  avec  le 
pédicule.  Lames  sinuées  à  leur  extrémité  in-  , 
terne  ,  rapprochées  du  pédicule  et  s’en  éloi¬ 
gnant  ensuite.  — A.sinuatus  Bul!.;  placenta 
Batsch.  ;  rhodopolius  Fries  ;  etc. 

Clitopilus  :  Pédicule  charnu  ou  fibreux, 
se  dilatant  en  haut  pour  former  le  chapeau; 
marge  roulée  en  dedans.  Hyménophore  con¬ 
tigu  avec  le  pédicule.  Lames  décurren- 
tes,  atténuées  à  leur  extrémité  interne. — 
A.  prunulus  Scop.;  orce'llus  Bull.;  popinalis 
Fries;  etc. 

Leptonia  :  Pédicule  cartilagineux  ,  à  sur¬ 
face  lisse,  brillante.  Chapeau  mince,  om¬ 
biliqué  ,  ou  d’une  couleur  plus  intense  sur 
le  disque;  marge  roulée  en  dedans.  Lames 
adhérentes  ou  rapprochées  du  pédicule  et 
s’en  séparant  ensuite. —  A.  lampropus  Fries  ; 
chalibœus  Pers.  ;  nefreus  Fries.  ;  etc. 

Nolanea  :  Pédicule  fistuleux ,  cartilagi¬ 
neux.  Chapeau  presque  membraneux,  cam- 
panulé,  strié,  quelquefois  lisse;  marge  droite. 
Lames  rapprochées  du  pédicule  et  libres 
ensuite. — A.  pascuus  Pers.;  icterinus  Frics; 
pleopodius  Bull.  ;  etc. 

Eccilea  :  Pédicule  cartilagineux  ,  évasé  à 
sa  partie  supérieure  pour  former  le  chapeau 
qui  est  presque  membraneux;  marge  cour¬ 
bée  en  dedans.  Lames  atténuées  à  leur  ex¬ 
trémité  interne  et  décurrentes.  —  A.polilus 
Pers.;  atropunctatusI)ers.;nigrellus Pers.;  etc. 

AGARICI  DERMINI  (  spores  ferrugineu¬ 
ses  ,  rarement  rousses  ou  brunes  ). 

Piioliota  :  Pédicule  cylindrique,  écail¬ 
leux,  muni  d’un  anneau  membraneux  ou 
floconneux.  Chapeau  convexe,  puis  plan. 
Lames  inégales  et  changeant  de  couleur. 
— A.  aureus  Pers.;  togularis  Bull.;  radicosus 
Bull.  ;  etc. 

Hebeloma  :  Voile  filamenteux  ou  à  peine 
visible.  Pédicule  charnu  ou  fibreux.  Lames 
adhérentes  et  sinuées  à  leur  extrémité  in¬ 
terne.  Leur  marge  est  le  plus  souvent  blan¬ 
che  ou  d’une  couleur  différente  de  celle  des 
surfaces.  — A.  lanuginosus  Bull.  ;  pyriodorus 
Pers.;  rimosus  Bull.;  etc. 

Flammula  :  Voile  filamenteux  ou  peu  vi¬ 
sible.  Pédicule  charnu ,  fibreux,  furfuracé 
à  sa  partie  supérieure.  Chapeau  charnu  ; 
marge  roulée  en  dedans.  Lames  décurrentes 


AGA 


AG  A 


171 


non  sinuées ,  leur  tranche  étant  de  la  même 
couleur  que  les  surfaces.  —  A.  gymnopodius 
Bull  .;  vinosus  Bull. ;  pulverulentus  Bull.;  etc. 

Naucoria  :  Voile  nul  ou  fugace.  Stipe  car¬ 
tilagineux,  tistuleux  ou  spongieux  en  de¬ 
dans.  Chapeau  plus  ou  moins  charnu,  con¬ 
vexe,  puis  plan  ou  conique;  marge  roulée 
en  dedans.  —  A.  cucumis  Pers.  ;  melinoïdes 
Bull.;  serni-orbicularis  Bull.;  etc. 

Galera  :  Voile  nul  ou  fibrilleux.  Pédicule 
cartilagineux,  tubuleux.  Chapeau  plus  ou 
moins  membraneux,  conique  ou  ovale,'  strié. 
Marge  droite  appliquée  sur  le  pédicule.  — 
A.  campanulatus  Bull. ;pity reus  Fries;  pellu- 
cidas  Bull.  ;  etc. 

Crkpidotus  :  Voile  nul.  Chapeau  excen¬ 
trique,  latéral  ou  résupiné. — A.  olearius  UC.; 
mollis  Schoeff.  ;  variabilis  Bull.  ;  etc.  Ce  sous- 
genre  ne  diffère  des  Pleurotus  que  par  la 
couleur  des  spores. 

AGARICI  PRATELLI  (  spores  brunes  ou 
d’un  noir  pourpre). 

Psaliota  :  Pédicule  charnu  ,  ferme,  muni 
d’un  anneau.  Chapeau  plus  ou  moins  charnu, 
convexe.  Lames  libres  ou  adhérentes.  — 

A.  campestrish .;  hœmalospermus  Bull.;  mer- 
darius  Fries  ;  etc. 

Hypholoma:  Voile  aranéeux,  adhérent  à  la 
marge  du  chapeau.  Pédicule  charnu  ou  fi¬ 
breux.  Chapeau  plus  ou  moins  charnu;  marge 
roulée  en  dedans.  Lames  adnées  ou  émargi- 
nées.  —  A.  silaceus  Pers.  ;  lacrymabundus 
Bull.;  candolleanus  Fries.;  etc. 

Psilocybe  :  Voile  nul.  Pédicule  presque 
cartilagineux,  tubuleux,  souvent  prolongé 
en  racine.  Chapeau  plus  ou  moins  charnu  , 
glabre;  marge  courbée  en  dedans.—^.  planus 
Sow.  ;  fœ nisecii  Pers.;  coprophilus  Bull.;  etc. 

Psathyra  :  Voile  nul.  Pédicule  presque 
cartilagineux,  tubuleux,  poli,  fragile.  Cha¬ 
peau  conique  ou  campanulé,  membraneux; 
marge  droite,  appliquée  sur  le  pédicule.  La¬ 
mes  pourpres  ou  brunes. — A.  corrugis Pers.; 
obtusalus  Pers. ;  gossypinus  Bull.;  etc. 

AGARICI  COPRIN  ARH  (spores  et  lames 
noires  ). 

Panoeolus.:  Voile  membraneux  ou  nul. 
Pédicule  poli  et  ferme.  Chapeau  légèrement 
charnu,  sans  stries;  marge  saillante.  Lames 
marbrées.  —  A.  fimiputris  Bull.  ;  campanu¬ 
latus  L.  ;  p  api  lionne  dûs  Bull.;  etc. 

Psatiiyrella  :  Voile  nul  ou  à  peine  visi¬ 
ble.  Chapeau  membraneux,  strié  ;  marge  ne 


dépassant  pas  les  lames,  qui  sont  d’une  cou¬ 
leur  noire  fuligineuse  uniforme.  —  A.  hy- 
drophorus  Bull.;  caudalus  Fries;  disseminatus 
Pers. 

Les  Agarics  sont  des  Champignons  très  com¬ 
muns,  croissant  presque  partout.  Comme 
beaucoup  d’espèces  servent  à  la  nourriture 
de  l’homme,  on  a  cherché  aies  reproduire; 
mais  on  n’a  réussi  jusqu’à  ce  jour  que  pour 
un  très  petit  nombre  d’entre  elles.  Le  cham¬ 
pignon  de  couche  (. Agaricus  edulis)  est  celui 
que  l’on  obtient  le  plus  facilement.  On  fait 
pour  cela  un  mélange  de  terreau  ,  de  fumier 
pourri  et  de  crottin  de  cheval,  et  on  en  forme 
dans  une  cave  des  couches  de  2  pieds  ou 
plus  de  haut,  auxquelles  on  donne  la  forme 
d’un  triangle  dont  on  arrondit  l’angle  supé¬ 
rieur.  On  étend  sur  toute  cette  surface  du 
blanc  de  Champignons,  que  l’on  recouvre  en¬ 
suite  d’une  couche  de  terreau.  Il  faut  avoir 
soin  d’arroser  de  temps  en  temps  pour  en¬ 
tretenir  la  fermentation,  la  chaleur  et  l’hu¬ 
midité  ;  trois  circonstances  essentielles  au 
développement  des  Champignons.  Dans  un 
très  court  espace  de  temps ,  la  couche  se 
recouvre  de  filaments  blancs  et  byssoïdes  , 
sur  lesquels  naissent  en  nombre  immense  , 
de  petits  tubercules  qui  croissent  et  se  suc¬ 
cèdent  rapidement.  Quelques  personnes 
n’emploient  pas  le  blanc  de  champignons  , 
mais  arrosent  les  couches  avec  de  l’eau  dans 
laquelle  elles  ont  fait  macérer  les  Champi¬ 
gnons.  Ce  moyen  réussit  également  ;  seule¬ 
ment,  ces  couches  produisent  peu,  et  ces¬ 
sent  de  produire  peu  de  temps  après  leur 
préparation.  Quand  le  nombre  des  cham¬ 
pignons  diminue,  il  faut  songer  à  former 
une  nouvelle  couche,  car  c’est  un  signe  de 
l’épuisement  de  l’ancienne ,  qu’on  arrose¬ 
rait  désormais  en  vain  :  les  éléments  de  la 
fermentation  n’existant  plus  ,  la  chaleur 
n’est  plus  suffisante  pour  ce  g.  de  végéta¬ 
tion.  On  trouve  quelquefois  avec  Y  Agari¬ 
cus  edulis  différentes  espèces  de  Coprins , 
Y  Agaricus  volvaceus  Bull.,  le  Faligo  vapora- 
ria  Pers.  Dans  ce  cas  il  ne  faut  pas  hésiter 
à  détruire  les  couches  et  à  en  faire  de  nou¬ 
velles.  Enfin  on  en  rencontre  quelques  unes 
qui  sont  rempliesde  Scolopendres,  d’iules,  de 
Cloportes  et  de  différentes  autres  esp.  d’in¬ 
sectes.  Il  faut  également  en  faire  le  sacrifice, 
nettoyer  parfaitement  l’endroit ,  l’enfumer, 
et  même  l’abandonner  pendant  quelque 


172 


AGA 


AGA 


temps.  On  voit  assez  souvent  les  Champi¬ 
gnons  s’allonger ,  devenir  difformes  ;  leurs 
chapeaux  se  former  avec  peine  ;  ou  bien  ils 
se  recouvrent  d’im  duvet  blanc  plus  ou  moins 
épais.  Ces  accidents  s’observent  quand  l’air 
n’est  pas  suffisamment  renouvelé  et  que  les 
couches  sont  trop  humides.  Comme  celles-ci 
sont  alors  d’un  mauvais  rapport,  il  faut  les 
placer  dans  un  lieu  mieux  aéré  ,  et  les  arro¬ 
ser  moins  abondamment.  L’établissement  de 
couches  est  un  moyen  très  avantageux  pour  se 
procurer  des  Champ!  gnons  pendant  toute  l’an¬ 
née. On  vend  le  blanc  de  Champignons  comme 
les  graines  des  plantes,  et  il  peut  se  conserver 
pendant  très  long-temps  sans  perdre  de  ses 
propriétés.  M.  TolSard  en  a  vu  qui  avait  20 
ans  de  conservation,  et  qui  produisit  des 
champignons  comme  s’il  eût  été  récent.  On 
peut  encore,  quand  des  Champignons  crois¬ 
sent  dans  certaines  localités ,  enlever  la  terre 
avec  le  mycélium  qu’elle  renferme ,  et  la 
transporter  dans  des  circonstances  sembla¬ 
bles.  C’est  un  moyen  qui  m’a  parfaitement 
réussi  pour  me  procurer  abondamment  et 
sans  avoir  la  peine  de  le  chercher,  1  'Agaricus 
albelius.  Thore  rapporte  que,  dans  le  dépar¬ 
tement  des  Landes,  on  sème  Y  Agaricus  pa- 
lomet  et  le  Bolelus  edulis.  Pour  cela,  on  se 
contente  d’arroser  la  terre  d’un  bosquet 
planté  de  chênes,  avec  de  l’eau  dans  laquelle 
on  a  fait  bouillir  une  grande  quantité  de 
ces  deux  Champignons.  La  culture  n’exige 
d’autres  soins  que  d’éloigner  de  ce  lieu  les 
chevaux,  les  porcs,  et  toute  espèce  de  bê¬ 
tes  à  cornes,  qui  sont  très  friandes  de  ces  2 
plantes.  Ce  moyen  ne  manque  jamais  de 
réussir;  mais  nous  laissons  aux  physiciens  à 
nous  expliquer  pourquoi  l’ébullition  n’a  pas 
fait  mourir  les  germes  de  ces  Agarics.  [V. 
Pers.  Champ,  com.  p.  16).  M.  Tenore ,  dans 
une  lettre  à  Persoon,  indique  le  moyen  que 
l’on  emploie  pour  se  procurer  Y  Agaricus 
neapolitanus ,  dont  on  fait  une  grande,  con¬ 
sommation  à  Naples.  Je  ne  puis  m’empê¬ 
cher  de  rapporter  ce  passage;  quelques  per¬ 
sonnes  seront  peut-être  tentées  de  répéter 
l’expérience.  —  «  Le  champignon  que  vous 
trouverez  ci-joint,  se  développe  sur  le  marc 
de  café  pourri  et  gardé  dans  un  endroit  hu¬ 
mide,  pendant  8  ou  10  mois.  Ce  n’est  que 
depuis  peu  d’années  que  le  hasard  le  fit 
découvrir.  De  jeunes  religieuses  d’un  cou¬ 
vent  de  Naples  l’ont  trouvé  sur  un  tas  de 


marc  de  café  mis  a  l’écart  dans  un  coin  om¬ 
bragé  de  leur  jardin.  Dès  lors  elles  en  ont 
répandu  la  nouvelle ,  et  à  présent  on  se  le 
procure  artificiellement;  car  ici,  on  a  pris 
l’habitude  de  ramasser  ce  marc  pendant 
quelque  temps,  en  employant  aussi  celui  des 
boutiques  pour  en  faire  une  provision  plus 
considérable.  On  le  fait  pourrir  dans  un  pot 
de  terre  cuite,  non  vernissé,  déposé  à  l’om¬ 
bre,  et  on  l’arrose  pour  y  entretenir  une  hu¬ 
midité  constante.  Les  Champignons  parais¬ 
sent  au  bout  de  6  mois  environ;  ils  sont  bons 
à  manger  et  d’un  goût  assez  agréable.  ( V . 
Persoon,  Myc.  Europ.  secl.  tert.  p.74.) 

Rumphius  (  Herb.  amb.  )  nous  fournit  2 
exemples  semblables.  Une  seule  espèce  d’A- 
garics ,  qu’il  désigne  sous  le  nom  de  Bolelus 
moschocary anus ,  croît  à  Amboine  et  dans 
les  îles  voisines  ,  sur  les  brous  de  noix  mus¬ 
cades  que  l’on  entasse  dans  les  forêts,  lors  de 
la  récolte  de  ces  fruits.  A  l’époque  des  pluies 
chaudes ,  la  décomposition  s’opère  et  il  se 
développe  sur  ces  matières  des  Champignons 
très  délicats  que  l’on  ramasse  et  qui  se  ser¬ 
vent  sur  la  table  des  riches.  L’autre  espèce 
d’ Agarics  ou  Bolelus  saguarius  se  trouve  éga¬ 
lement  à  Amboine  et  dans  toutes  les  îles  où 
croît  le  Sagas  farinacea.  Il  naît  sur  les  débris 
entassés  et  pourris  qui  proviennent  de  cet 
arbre  quand  on  prépare  le  sagou.  Il  est  moins 
délicat  que  le  précédent ,  et  les  habitants  le 
récoltent  pour  leur  propre  nourriture  ou  pour 
en  engraisser  les  cochons  et  les  poules.  Les 
sangliers  en  sont  très  avides.  Les  personnes 
qui  désirent  cultiver  cette  esp. ,  emportent 
dans  leurs  jardins  des  débris  de  sagou,  les 
entassent,  et,  comme  les  Napolitains ,  ob¬ 
tiennent  en  tout  temps  un  aliment  agréa¬ 
ble.  J’ai  cru  devoir  rapporter  ces  faits,  parce 
qu’ils  sont  généralement  peu  connus,  et  qu’il 
serait  possible  que  dans  nos  pays  on  ren¬ 
contrât  quelque  espèce  qui  offrît  les  mêmes 
avantages. 

Les  Agarics  ne  sont  pas  remarquables  seu¬ 
lement  parleur  forme  et  leur  mode  de  dé¬ 
veloppement.  Rumphius  a  le  premier  ob¬ 
servé  qu’une  espèce  ,  qu’il  appelle  Fungus 
igneus,  est  phosphorescente  pendant  la  nuit. 
Ce  phénomène ,  dont  on  ne  possède  pas  en¬ 
core  une  théorie  satisfaisante,  malgré  les 
expériences  de  M.  Becquerel,  a  été  observé 
également  par  M.  De  Candolle  sur  Y  Agari¬ 
cus  olearius ,  qui  croît  très  communément 


AGA 


173 


AGA 

dans  le  midi  de  la  France  et  dans  le  Levant. 
Les  lames  seules  sont  phosphorescentes  ; 
mais  la  lueur  qu’elles  répandent  n’est  pas 
due  à  la  décomposition  du  champignon  ni  au 
développement  du  Cladosporium  umbrinum , 
comme  M.  Fries  semble  le  soupçonner;  au 
contraire,  plus  l’Agaric  est  vigoureux,  plus 
elle  est  brillante.  M.  Delille  dit  que  cette 
phosphorescence  se  manifeste  seulement 
pendant  la  nuit,  et  qu’elle  n’est  pas  visi¬ 
ble  pendant  le  jour  dans  les  souterrains  les 
plus  obscurs.  Les  expériences  que  j’ai  faites 
à  Smyrne  ne  me  permettent  pas  de  partager 
l’opinion  du  célèbre  professeur  de  Montpel¬ 
lier ,  et  mon  ami  Steinheil,  qui  vient  d’être 
enlevé  si  malheureusement  aux  sciences, 
avait  fait  en  Afrique  les  mêmes  observations 
que  moi. 

Tous  les  jours  on  demande  aux  personnes 
qui  s’occupent  de  l’étude  des  Champignons, 
comment  on  peut  distinguer  ceux  qui  sont 
vénéneux  de  ceux  qui  ne  le  sont  pas.  Cette 
question  m’a  mis  bien  des  fois  dans  l’em¬ 
barras,  et  j’avoue  que  je  ne  sais  encore 
comment  y  répondre.  On  peut  bien  donner 
quelques  caract.  généraux  ;  mais  il  est  im¬ 
possible  ,  quand  on  ne  connaît  pas  suffisam¬ 
ment  ces  végétaux,  d’en  faire  une  juste  appli¬ 
cation  ;  car  les  caract.  sont  souvent  si  légers, 
qu’il  faut  en  avoir  une  grande  habitude  pour 
les  saisir.  Mathiole  dit  que  l’on  doit  considé¬ 
rer  comme  Champignons  vénéneux,  ceux 
qui  croissent  dans  un  endroit  où  il  se 
trouve  un  clou  rouillé,  du  drap  moisi,  au¬ 
près  d’un  trou  de  serpent  ou  au  pied  de 
quelque  arbre  à  propriétés  vénéneuses.  Les 
auteurs  modernes  conseillent  de  repousser 
ceux  que  l’on  trouve  dans  les  lieux  humi¬ 
des,  ou  à  l’ombre  dans  les  bois  touffus; 
ceux  qui  au  contact  de  l’air  changent  de 
couleur  quand  on  les  brise;  ceux  qui  ont  les 
lames  colorées  en  brun, ‘en  jaune  clair  ou 
en  bleu.  Enfin,  on  doit  regarder  comme  sus¬ 
pects  ceux  qui  changent  la  couleur  du  pa¬ 
pier  de  tournesol;  ceux  qui  colorent  en  brun 
une  cuiller  d’étain  ou  d’argent;  ceux  enfin, 
qui  donnent  une  couleur  noire  àl’ognon  avec 
lequel  on  les  fait  cuire.  La  saveur  ne  fournit 
pas  beaucoup  de  renseignements ,  car  on 
mange  plusieurs  espèces  de  Galorrheus  et  de 
Russula  qui  ont  une  saveur  extrêmement 
âcre,  mais  qui  disparaît  par  la  cuisson.  On 
conseille  au  contraire  de  manger  les  Cham¬ 


pignons  qui  croissent  dans  les  prés,  sur  le 
bord  des  forêts  ;  ceux  dont  les  lames  sont 
blanches  ou  rosées,  ou  jaune  citron,  dont  la 
saveur  rappelle  celle  du  champignon  de 
couche.  Il  est  évident  que  de  semblables  ca¬ 
ractères  ne  peuvent  être  d’aucune  utilité;  il 
faut,  pour  manger  des  Champignons,  suivre 
la  routine  du  pays  qu’on  habite,  ou  les  con¬ 
naître  par  leurs  caract.  particuliers  ;  autre¬ 
ment  on  s’expose  aux  plus  grands  accidents. 
Pour  les  usages  domestiques,  on  accommode 
les  Champignons  de  différentes  manières  que 
je  ne  décrirai  pas.  M.  Schwægrichen ,  dans 
une  lettre  à  Persoon,  dit,  que  dans  un  voyage 
qu’il  fit  en  Allemagne  ,  il  remarqua  dans  les 
environs  de  Nuremberg,  que  les  paysans 
mangeaient  des  Champignons  crus  avec  leur 
pain  noir  assaisonné  d’anis  ou  de  carvi.  Ce 
célèbre  botaniste  les  imita,  et  loin  d’en 
éprouver  une  influence  nuisible,  il  sentit 
croître  ses  forces.  J’ai  observé,  dit-il,  que 
les  Champignons,  si  l’on  en  use  sobrement, 
sont  très  nourrissants  ;  mais  qu’ils  perdent 
leur  bonne  qualité  par  la  préparation  culi¬ 
naire,  qui,  de  plus,  enlève  leur  goût  na¬ 
turel. 

J’ai  goûté  bien  souvent  en  effet  des  Cham¬ 
pignons  crus,  et  je  leur  ai  trouvé  un  goût 
plus  délicat  et  plus  prononcé  que  quand  ils 
étaient  cuits  ;  mais  on  ne  peut  disconvenir 
qu’un  grand  nombre  d’esp.  détermineraient 
l’inflammation  de  la  bouche  et  de  l’estomac, 
si  on  ne  détruisait  par  la  coction  le  prin¬ 
cipe  âcre  et  irritant  qu’elles  contiennent. 
Dans  quelques  pays,  les  Champignons  sont 
d’une  grande  ressource  comme  aliment  ou 
comme  assaisonnement;  aussi  les  conserve- 
t-on  en  les  faisant  sécher,  ou  en  les  mettant 
dans  de  l’huile,  du  vinaigre,  ou  de  la  saumu¬ 
re.  On  les  boucane  même  quelquefois.  Par  ces 
différents  moyens  on  fait  ses  provisions  pour 
toute  l’année.  Les  Champignons  secs  for¬ 
ment  même  une  branche  de  commerce  as¬ 
sez  étendue  et  qui  mériterait  un  peu  plus 
de  surveillance  de  la  part  de  l’autorité.  On 
croit  généralement  que  la  dessiccation  dé¬ 
truit  leur  principe  vénéneux;  c’est  une  er¬ 
reur,  et  il  est  d’observation  aujourd’hui, 
que  les  esp.,  qui  à  l’état  frais  sont  dangereu¬ 
ses,  le  son  légalement  après  leur  dessiccation. 

On  dit  aussi  que  la  cuisson  détrui  t  les  pro¬ 
priétés  vénéneuses  des  Champignons,  ce  qui 
est  vrai  ;  mais  il  faut  alors  les  couper  par 


174 


A  (jA 


morceaux,  les  faire  bouillir,  etjeler  beau  qui 
a  servi  à  les  faire  cuire.  C’est  dans  cet  état, 
je  pense,  que  l’on  peut  considérer  tous  ces 
végétaux  comme  comestibles.  Mais  quelles 
peuvent  être  leurs  qualités  nutritives  quand 
on  les  a  dépouillés  de  tous,  leurs  principes  ? 
On  ne  peut  y  avoir  recours  que  dans  les 
moments  de  nécessité.  D’après  Braconnot,  on 
peut  obtenir  le  même  résultat  en  les  fai¬ 
sant  cuire  dans  de  l’eau  légèrement  alcaline. 
Le  principe  actif  n’est  pas  encore  assez  connu 
pour  qu’on  ait  une  confiance  entière  dans 
ce  moyen.  Tous  les  auteurs  conseillent  aux 
amateurs  de  Champignons  de  les  mettre  dans 
du  vinaigre  étendu  d’eau  avant  de  les  ac¬ 
commoder.  C’est  une  précaution  qu’il  ne 
faut  pas  négliger,  surtout  pour  ceux  que  l’on 
ne  connaît  pas  ;  car  aujourd’hui  on  a  la  cer¬ 
titude  que  le  vinaigre  dissout  parfaitement 
bien  le  principe  délétère  de  plusieurs  espè¬ 
ces  ;  et  M.  le  professeur  Kunth  (  Ojjicin. 
Gewœchse )  dit  qu’on  les  ren.d  tous  inno¬ 
cents  en  les  faisant  cuire  dans  cet  acide. 

On  a  observé  que  des  Champignons  que 
l’on  mange  tous  les  jours  avaient  été 
quelquefois  pernicieux.  Ceci  peut  tenir  à 
des  circonstances  dont  on  n’a  pas  su  se  ren¬ 
dre  compte.  Ainsi  ne  doit-on  jamais  les  ré¬ 
colter  quand  ils  sont  trop  vieux,  quand  leurs 
couleurs  sont  altérées  ,  ou  quand  ils  ont 
éprouvé  un  commencement  de  décomposi¬ 
tion,  mais  bien  quand  ils  sont  jeunes, 
parce  qu’alors  ils  sont  plus  tendres,  plus 
parfumés  et  d’une  digestion  plus  facile. 

Les  accidents  qui  arrivent  tous  les  ans,  et 
les  expériences  faites  sur  les  animaux,  nous 
apprennent  seulement  à  connaître  les  dan¬ 
gers  et  les  avantages  qui  peuvent  résulter  de 
ce  genre  d’aliment.  Dans  le  premier  cas  , 
malheureusement  pour  la  science,  les  esp. 
sont  le  plus  souvent  caractérisées  d’une  ma¬ 
nière  si  vague  qu’il  est  impossible  de  les  re¬ 
connaître.  Les  expériences  sont  précieuses 
pour  la  science  et  la  pratique ,  quand  elles 
ont  été  faites  par  des  hommes  comme  Schæf- 
fer,  Paul  et,  Bul!iard,MM.  Schwœgrichen , 
Orfila,  Herhvig,  Cordier,  etc.  L’analyse  chi¬ 
mique  nous  a ,  jusqu’ici ,  peu  éclairés  sur  le 
principe  vénéneux  des  Champignons.  Les 
travaux  de  Bouillon-Lagrange,  de  Vauque- 
lîn  et  surtout  de  Braconnot,  renfermés  dans 
les  tomes  79  et  87  des  Annales  de  Physique 
et  de  Chimie  ,  nous  ont  appris  que  ces  végé¬ 


taux  renferment  une  grande  quantité  d’eau 
de  végétation;  de  la  fungine  que  l’on  peut 
considérer  comme  un  principe  immédiat; 
un  acide  particulier  ou  fungique  ,  le  plus 
souvent  uni  à  la  potasse;  2  matières  ani¬ 
males  ,  l’une  insoluble  dans  l’alcool  et  dont 
la  nature  est  peu  connue,  l’autre,  qui  au 
contraire  s’y  dissout  très  facilement ,  et  qui 
est  l’Osmazomc;  de  l’huile,  de  l’adipocire, 
de  l’albumine,  une  espèce  particulière  de 
sucre ,  et  enfin  quelques  autres  substances, 
mais  en  très  petite  quantité.  Le  célèbre 
Schrader  a  trouvé  dans  YAgaricus  musca- 
rius  une  substance  rouge ,  âcre  ,  soluble 
dans  l’eau  et  l’alcool  et  qu’il  croit  être  la  par¬ 
tie  vénéneuse,  puisque,  administrée  à  de 
petits  oiseaux,  elle  en  a  déterminé  la  mort. 
M.  le  docteur  Letellier,  dans  sa  dissertation 
inaugurale  ( Essai  sur  les  propriétés  chimiques 
et  toxiques  du  poison  des  Agarics  à  volva)  a 
trouvé  un  nouvel  alcali  végétal  auquel  il  a 
donné  le  nom  d ’ Amanitine  et  dans  lequel , 
selon  lui,  réside  la  propriété  vénéneuse.  Les 
nombreuses  expériences  qu’il  a  faites  ne  lais¬ 
sent  aucun  doute  à  cet  égard;  mais  l’alca¬ 
linité  de  ce  principe  n’est  cependant  pas  en¬ 
core  parfaitement  démontrée.  Espérons  que 
notre  estimable  confrère ,  qui  consacre  à  la 
Mycologie,  avec  tant  de  zèle  et  de  succès, 
les  moments  de  loisir  que  lui  laisse  le  péni¬ 
ble  exercice  de  la  médecine,  répétera  ses 
expériences  sur  un  plus  grand  nombre  d’es¬ 
pèces. 

Comme  quelques  personnes,  passionnées 
pour  les  Champignons,  ne  craignent  pas  d’ex¬ 
périmenter  sur  elles-mêmes,  je  dois  les  pré¬ 
venir  que  ces  essais  ne  sont  jamais  sans  dan¬ 
ger.  Le  poison,  en  effet,  n’agit  pas  immédia¬ 
tement,  mais  constamment  plusieurs  heures 
après  l'ingestion,  et  même  quelquefois  quand 
la  digestion  est  terminée.  Les  vomitifs  et  les 
purgatifs  sur  lesquels  on  compte  le  plus  pour 
en  détruire  les  effets ,  sont  sans  action , 
parce  qu’alors  le  poison  circule  avec  le  sang. 
On  doit  donc  agir  avec  la  plus  grande  pru¬ 
dence  ,  comparer  l’odeur ,  le  goût ,  et  les 
caract.  du  champignon  que  Ton  essaie  ,  à 
ceux  des  espèces  dont  les  propriétés  sont 
parfaitement  connues  et  avec  lesquels  il 
offre  le  plus  d’affinités.  Trattinnick ,  con¬ 
seille  de  garder  long -temps  un  morceau 
de  champignon  dans  la  bouche ,  et  de  le 
rejeter  comme  suspect,  si  la  saveur  en  est 


P 


AGA 

âcre  ou  repoussante.  Il  vaut  mieux  n’en 
manger  qu’une  petite  quantité  et  sans  mé¬ 
lange  d’autre  aliment.  Alors  on  observe  les 
phénomènes  qui  ont  lieu  ;  et  s’il  survient 
le  plus  léger  symptôme  du  côté  du  cer¬ 
veau  ou  des  voies  digestives,  il  faut  im¬ 
médiatement  recourir  aux  évacuants  par  le 
haut  et  par  le  bas;  ne  pas. chercher  à  facili¬ 
ter  la  digestion  ni  à  en  neutraliser  les  effets 
par  le  thé,  le  café,  l’huile,  le  lait,  le  vinai¬ 
gre,  etc.  C’est  en  agissant  ainsi  que  l’on 
parviendra  à  connaître  les  propriétés  des 
Champignons.  Les  expériences  faites  sur  des 
animaux,  comme  les  chiens,  les  chats,  don¬ 
nent  des  résultats  avantageux;  mais  je  n’o¬ 
serais  accorder  la  même  confiance  à  celles 
que  l’on  tenterait  sur  des  grenouilles,  ou 
sur  des  animaux  d’un  ordre  inférieur. 

On  croit  que  les  mauvais  Champignons  ne 
sont  jamais  attaqués  par  les  limaces  et  les 
insectes  :  c’est  une  erreur;  tous  sont  attaqués 
par  des  esp.  différentes.  Si  1  '  Aqaricus  mus- 
carius  tue  les  mouches,  s’il  a  causé  la  tor¬ 
peur  à  un  triton  lacustre  ,  comme  on  pour¬ 
rait  le  penser  d’après  M.  Ascherson ,  je  puis 
assurer  qu’il  n’a  aucune  action  sur  la  limace 
grise;  car  pendant  huit  jours  j’en  ai  nourri 
une  avec  ce  champignon,  sans  que  sa  santé  et 
son  appétit  en  aient  été  altérés.  Il  est  donc 
impossible  de  tirer  aucune  conclusion  for¬ 
melle  des  faits  de  ce  genre. 

Presque  tous  les  empoisonnements  par  les 
Champignons  dont  parlent  les  auteurs,  et 
dont  les  journaux  rapportent  malheureu¬ 
sement  chaque  année  un  trop  grand  nom¬ 
bre  d’exemples,  sont  produits  par  des  in¬ 
dividus  du  g.  Agaric,  que  des  personnes 
imprudentes  ramassent  et  mangent  ordinai¬ 
rement  avec  confiance  en  assez  grande  quan¬ 
tité,  et  souvent  on  n’observe  que  des  symp¬ 
tômes  d’indigestion  ,  qui  disparaissent  après 
le  vomissement  ;  car  beaucoup  d’estomacs 
ne  peuvent  supporter  les  Champignons.  Mais 
quand  les  esp.  que  l’on  a  mangées  sont  vé¬ 
néneuses,  les  symptômes  sont  bien  dif¬ 
férents.  «  Les  Champignons  vénéneux,  dit 
M.  Orfila  (Toxicol.  t.  1,  p.  409),  ne  manifes¬ 
tent  leur  pernicieuse  action  qu’un  certain 
temps  après  qu’ils  ont  été  mangés.  Ce  n’est 
le  plus  souvent  que  5  ou  7  heures  après.  Il 
s’en  écoule  quelquefois  12,  16,  plus  rare¬ 
ment  24,  sans  qu’on  éprouve  aucun  symp¬ 
tôme.  Les  altérations  graves  de  presque  tous 


AGA  1 75 

les  viscères  prouvent  que  ce  venin ,  ayant 
acquis  toute  son  énergie  par  le  moyen  de  la 
digestion,  se  répand  dans  toute  l’économie, 
y  excite  l’irritation  la  plus  violente  et  une 
inflammation  qui  dégénère  promptement  en 
gangrène;  ce  qui  a  lieu  surtout  avec  plus 
d’intensité  dans  les  voies  digestives  qui  ont 
reçu  le  poison,  et  qui  en  conservent  les  res¬ 
tes  dissous  pendant  plus  long-temps.  Les 
symptômes  que  l’on  observe  sont  des  nau¬ 
sées,  des  envies  de  vomir,  une  salivation 
plus  ou  moins  abondante  ,  un  malaise  gé¬ 
néral,  des  sueurs  tantôt  chaudes,  tantôt 
froides,  une  soif  vive,  des  douleurs  dans  le 
trajet  de  l’œsophage  à  l’estomac,  ou  dans 
tout  le  ventre;  l’urine  est  rosée,  quelquefois 
sanguinolente;  les  selles  sont  fréquentes, 
fétides,  accompagnées  de  ténesme  ;  le  pouls 
est  petit,  fréquent,  irrégulier.  Quelque 
temps  après,  agitation  extrême,  anxiété, 
refroidissement  des  membres,  sueurs  froi¬ 
des  générales,  altération  des  traits,  colora¬ 
tion  en  violet  du  nez  ,  des  lèvres  et  de  la 
face,  hoquets  fréquents ,  aberration  des  sens, 
vertiges,  délire,  stupeur;  enfin,  la  mort  ter¬ 
mine  cet  affreux  tableau  ,  que  l’on  observe 
le  plus  ordinairement  sur  plusieurs  mem¬ 
bres  de  la  môme  famille.  » 

Dans  un  rapport  fait  enjuin  1809  à  la  So¬ 
ciété  de  médecine  à  Bordeaux,  l’auteur  ré¬ 
sume  ainsi  toutes  les  altérations  pathologi¬ 
ques  qui  ont  été  observées  jusqu’à  ce  jour 
sur  les  cadavres  des  personnes  empoison¬ 
nées  parles  Champignons.  «Taches violettes 
très  étendues  et  nombreuses  sur  les  tégu¬ 
ments  ;  ventre  très  volumineux  ;  conjonctive 
comme  injectée;  pupille  contractée  ;  esto¬ 
mac  et  intestins  phlogosés  et  parsemés  de  ta¬ 
ches  gangréneuses;  sphacèle  dans  quelques 
portions  de  ce  viscère;  contractions  très  for¬ 
tes  de  l’estomac  et  des  intestins,  au  point 
que  dans  ceux-ci,  les  membranes  épaissies 
avaient  entièrement  oblitéré  le  canal;  œso¬ 
phage  phlogosé  et  gangrené  chez  l’un  des 
sujets;  chez  un  autre,  iîéum  invaginé  de 
haut  en  bas ,  dans  l’étendue  de  3  pouces;  un 
seul  individu  avait  les  intestins  gorgés  de 
matières  fécales.  On  n’a  trouvé  chez  aucun 
des  vestiges  de  Champignons  :  ils  avaient  été 
complètement  digérés  ou  évacués.  Les  pou¬ 
mons  étaient  enflammés  et  gorgés  d’un  sang 
noir.  Le  même  engorgement  avait  lieu  dans 
presque  toutes  les  veines  des  viscères  abdo- 


\ 


176 


AGA 


AGA 


mi  «aux  ,  dans  le  foie  ,  dans  la  rate ,  dans  le 
mésentère;  taches  d’inflammation  et  taches 
gangréneuses  sur  ies  membranes  du  cer¬ 
veau  ,  dans  ses  ventricules ,  sur  la  plèvre , 
les  poumons ,  le  diaphragme  ,  la  matrice  et 
même  sur  le  fœtus  d’une  femme  enceinte  ; 
le  sang  était  très  fluide  chez  cette  femme;  la 
flexibilité  extrême  des  membres  n’a  pas  été 
constante.  » 

J’aurais  pu  passer  sous  silence  ces  dé¬ 
tails  qui  se  rapportent  plus  à  la  médecine 
qu’à  l’histoire  naturelle;  mais  on  voit  un  si 
grand  nombre  de  personnes  manger  des 
Champignons  sans  les  connaître ,  qu’elles 
prendront  peut-être  quelques  précautions , 
en  voyant  quelles  peuvent  être  les  suites  de 
leur  imprudence.  Quand  on  est  appelé  au¬ 
près  d’une  personne  qui  a  mangé  quelque 
espèce  vénéneuse ,  et  qui  éprouve  des  symp¬ 
tômes  d’empoisonnement,  il  faut  à  l’instant 
même  provoquer  le  vomissement  par  une 
potion  émétisée,  ou  avec  l’ipécacuanha;  ad¬ 
ministrer  un  éméto-cathartique,  afin  d’éva¬ 
cuer  les  Champignons ,  s’il  en  restait  encore 
dans  l’estomac  et  les  intestins.  On  fait  en¬ 
suite  boire  assez  abondamment  au  malade 
une  infusion  de  thé,  de  café,  ou  du  bouillon 
de  poulet.  On  conseille  également  de  don¬ 
ner  de  l’eau  vinaigrée  ou  une  potion  éthé- 
rée.  Comme  on  ne  connaît  encore  ni  la  na¬ 
ture  du  principe  délétère,  ni  son  antidote, 
il  faut  combattre  les  symptômes  les  plus 
alarmants  parles  moyens  que  l’on  jugera  les 
plus  convenables.  Les  anciens  praticiens  ac¬ 
cordaient  une  grande  confiance  à  l’ammo¬ 
niaque  liquide.  Mirabelli  la  recommandait 
particulièrement ,  et ,  tout  récemment,  un 
médecin  de  Bordeaux,  dont  je  regrette  beau¬ 
coup  de  ne  pouvoir  citer  le  nom,  en  a  obtenu 
des  résultats  si  avantageux,  qu’iln’hésite  pas 
à  regarder  cette  substance  comme  le  contre¬ 
poison  des  Champignons  vénéneux.  Les  ex¬ 
périences  de  Paulet  et  de  M.  Orfila  ont  prouvé 
que  ce  médicament  était  dangereux  dans 
les  premiers  moments.  On  ne  devra  donc 
l’employer  qu’aprèsles  émétiques  et  les  pur¬ 
gatifs.  M.  Courhaut  en  a  remarqué  égale¬ 
ment  les  bons  elîets  dans  le?  empoisonne¬ 
ments  par  le  seigle  ergoté.  On  le  donne  à  la 
dose  de  5  ou  6  gouttes  dans  un  verre  d’eau 
sucrée  ou  de  bouillon.  Maintenant  que  quel¬ 
ques  observations  parlent  en  faveur  de  l’am¬ 
moniaque  ,  un  médecin  aurait  peut-être 


quelques  reproches  à  se  faire ,  s’il  négligeait 
de  l’employer  dans  ces  tristes  circonstances. 

J’aurais  désiré  donner  les  caract.  des  es¬ 
pèces  d’ Agarics  comestibles  ou  vénéneuses  ; 
mais  la  nature  de  cet  ouvrage  ne  le  permet¬ 
tant  pas,  je  me  contenterai  de  les  indiquer 
en  suivant  les  divisions  qui  ont  été  établies 
dans  ce  genre  par  Persoon. 

Amanites  :  YAgaricus  auranliacus  Bull.  , 
et  VA.  cœsareus  Schœlî. ,  que  l’on  connaît 
sous  le  nom  d’oronges,  ne  diffèrent  que  par 
la  couleur  du  chapeau ,  qui  est  rouge  dans 
la  lre,  et  jaune  dans  la  2me,  Les  Romains  en 
étaient  très  friands  et  les  regardaient  comme 
les  meilleurs  Champignons.  Chacun  sait  que 
l’empereur  Claude  mourut  après  en  avoir 
mangé  :  les  historiens*  accusent  Agrippine 
d’y  avoir  ajouté  du  poison;  Paulet  pense 
qu’on  a  pu  servir  à  cet  empereur  un  mets 
préparé  avec  1  ’Agaricus  muscarius.  C’est  le 
champignon  dont  on  fait  la  plus  grande  con¬ 
sommation  après  l’Agaric  des  couches. 

A.  ovoïdes  Bull,  ou  Oronge  Manche,  est 
une  espèce  aussi  délicate  et  aussi  recherchée 
que  la  véritable  oronge,  dont  elle  est  peut- 
être  une  variété. 

A.  solitarius  Bull.  J’ai  rencontré  quel¬ 
quefois  cette  esp.  dans  les  environs  de  Paris. 
Bulliard  et  M.  De  Candolle  disent  qu’elle  est 
délicieuse.  Dans  quelques  pays  ,  cependant, 
on  la  regarde  comme  vénéneuse  ;  peut-être 
la  confond-on  avec  d’autres  espèces. 

A.  rubescens  Pers.  ou  Agaric  verruqueux 
de  Bulliard  ;  très  commun  dans  les  environs 
de  Paris.  Vittadini  dit  que  l’on  mange  cette 
esp.  en  Italie.  M.  Cordier  m’a  dit  en  avoir 
mangé  plusieurs  fois,  qu’elle  est  excellente 
et  qu’il  n’en  avait  jamais  été  incommodé. 
Krombhotz  au  contraire  la  regarde  comme 
vénéneuse. 

A.  muscarius  L. ,  ou  fausse  oronge;  c’est 
une  esp.  très  dangereuse.  On  trouve  dans 
les  au  teurs  un  grand  nombre  d’observations 
qui  le  prouvent.  Loesel  dit  que  (1  hommes 
perdirent  la  vie  après  en  avoir  mangé.  Le 
docteur  Yadrot ,  dans  sa  dissertation  inau¬ 
gurale  ,  rapporte  l’histoire  de  plusieurs  sol¬ 
dats  français  qui  eurent  le  même  sort  en  Rus¬ 
sie.  Les  expériences  de  M.  Letellier  prou¬ 
vent  également  que  ce  champignon  est  vé¬ 
néneux.  Mon  confrère  Cordier  a  vu  cette  an¬ 
née  ,  dans  2  maisons  différentes  et  le  même 
jour ,  10  personnes  empoisonnées  par  ces 


AGA 


AGA 


177 


Champignons,  et  un  seul  a  sufll  pour  causer 
des  accidents  alarmants  chez  7  d’entre  elles. 
Quelques  auteurs  disent  que  les  Russes  le 
mangent  sans  en  éprouver  aucun  accident. 
Pallas  ditau  contraire  très  positivement  :«On 
mange  généralement  en  Russie  toutes  les  esp. 
de  Champignons  et  même  ceux  qui  sont  passés 
ou  verreux.  Le  Champignon  aux  mouches , 
le  Champignon  puant  du  fumier  et  plusieurs 
autres  petits  entièrement  dénués  de  chair, 
sont  les  seuls  dont  on  ne  fait  point  usage.  » 
Schoeffer  rapporte  qu’une  troupe  de  comé¬ 
diens  italiens  achetèrent  à  Ratisbonne  VA- 
garicu-s  muscarius  pour  la  véritable  Oronge, 
et  qu’ils  n’éprouvèrent  aucun  accident  après 
l’avoir  mangé.  Rulliard  dit  qu’il  est  agréa- 
ble  au  goût  et  à  l’odorat.  II  n’a  rien  éprouvé 
après  en  avoir  mangé  2  onces.  D’après  Mur¬ 
ray,  les  brebis  le  mangent  impunément. Hert- 
wig,  après  en  avoir  fait  prendre  à  des  chiens 
et  à  des  brebis,  a  seulement  observé  des  nau¬ 
sées  et  des  vomissements  chez  quelques  uns 
de  ces  animaux.  M.  Mérat  m’a  dit  avoir 
vu  des  gardes-du-corps  en  manger  plusieurs 
fois  et  en  abondance  sans  le  moindre  in¬ 
convénient.  On  ne  sait  véritablement  quel 
parti  prendre  ,  en  présence  de  résultats  si 
différents,  basés  sur  le  témoignage  d’hommes 
aussi  respectables. 

Mais  ce  qu’il  y  a  de  plus  singulier  dans 
l’histoire  de  ce  champignon,  c’est  l’usage 
que  l’on  en  fait  au  Ramtschatka.  Krasche- 
ninnikow,  dans  sa  description  de  ce  pays, 
rapporte,  et  ces  détails  sont  confirmés  par 
Langsdorf,  que  les  habitants  coupent  YA- 
manita  muscarïa  en  petits  morceaux,  qu’ils 
la  font  sécher  pour  la  conserver,  ou  qu’ils  en 
préparent  avec  le  suc  du  Vaccinium  uligino- 
sum ,  ou  en  le  faisant  infuser  avec  les  feuilles 
d’une  esp .d’Epilobium,  une  boisson  dont  ils 
se  servent  au  lieu  de  vin.  Quand  ils  ont  bu 
de  ces  liqueurs ,  ou  mangé  le  champignon 
sec,  il  se  manifeste  chez  eux  une  ivresse  par¬ 
ticulière,  dans  laquelle  les  facultés  intellec¬ 
tuelles  sont  anéanties  ;  il  survient  des  trem¬ 
blements,  des  soubresauts  dans  les  tendons, 
quelquefois  des  convulsions.  Les  uns  sont 
gais,  chantent  ou  sautent;  les  autres  au  con¬ 
traire  sont  tristes  et  abattus.  On  les  voit,  les 
armes  à  la  main,  se  précipiter  les  uns  sur  les 
autres,  ou  se  blesser  eux-mêmes  ;  ils  ne  con¬ 
naissent  plus  aucun  danger,  et  divulguent  au 
premier  venu  leurs  plus  intimes  secrets. 

T.  i. 


Les  forces  musculaires  paraissent  considé¬ 
rablement  augmentées.  Langsdorf  a  vu  un 
de  ces  individus  qui  dans  l’état  ordinaire 
ne  pouvait  porter  un  sac  de  120  livres  , 
le  porter,  après  s’être  enivré,  à  une  dis¬ 
tance  de  15  werstes  (  5  lieues  ).  Enfin  les 
malades  tombent,  le  sommeil  s’en  empare, 
calme  cette  étrange  exaltation ,  et  bientôt 
ils  se  réveillent  dans  leur  état  naturel.  On 
a  observé  qu’il  survient  quelquefois  des  vo¬ 
missements  ,  mais  l’ivresse  n’en  est  pas  di  ¬ 
minuée.  L’urine  de  ceux  qui  se  sont  ainsi 
enivrés  jouit  des  mêmes  propriétés  que  le 
champignon;  aussi  voit-on  les  indigents  re¬ 
chercher  celle  des  personnes  riches  afin  d’y 
puiser  cette  ivresse;  et  quelques  uns  même 
prolongent  ce  triste  état  par  des  libations 
successives.  Langsdorf  fait  observer  que 
ceux  qui  s’adonnent  habituellement  à  ce 
genre  de  crapule  finissent  par  devenir 
fous.  On  a  remarqué  que  la  chair  des  ren¬ 
nes,  tués  quelque  temps  après  avoir  mangé 
de  ce  champignon  ,  avait  aussi  la  propriété 
d’enivrer.  Enfin,  Y Agaricus  muscarius  a  été 
administré  avec  succès  dans  l’épilepsie  et 
dans  quelques  affections  nerveuses.  On  l’a 
conseillé,  réduit  en  poudre,  pour  combattre 
les  ulcères  de  îa  cornée,  les  ulcères  phagé- 
déniques,  les  affections  scrofuleuses.  On  a 
donné  sa  teinture  contre  la  teigne,  les  af¬ 
fections  cutanées  ,  les  catarrhes  chroni¬ 
ques  f  etc.  On  doit  donc,  malgré  quelques1 
observations  qui  militent  en  sa  faveur, 
s’abstenir  de  le  manger,  et  le  considérer 
comme  dangereux. 

Amanita  venenosa  :  Persoon  (  Champ,  com .) 
réunit  sous  ce  nom  3  esp.  que  les  auteurs 
reconnaissent  comme  distinctes  :  1°  A.  bul- 
bosus  vernus  Bull.,  ou  Oronge  ciguë  blan¬ 
che  de  Paulet;  2°  A.  citrinus  Schæff. ,  ou 
Oronge  ciguë  jaunâtre  de  Paulet  ;  3 °A.  phal¬ 
loïdes  Bull.,  ou  Oronge  ciguë  verte  de  Paulet. 
Ces  3  esp.  ou  variétés  sont  vénéneuses  au 
plus  haut  degré.  Ce  sont  elles  qui  causent 
presque  tous  les  empoisonnements  dont  on 
entend  parler  chaque  année. 

A .  pantherinus  Fries  :Esp.  assez  rare  dans 
les  environs  de  Paris.  J.  Bauhin  la  regarde 
comme  vénéneuse.  Hertwig  n’a  obtenu  au¬ 
cun  résultat  en  la  donnant  à  des  animaux,  à 
la  dose  de  dix  gros. 

A.  cnix  melitensis ,  ou  Agaric  croix  de 
Mcdie  Paul.  :  Je  mentionne  cette  espèce  qui 

12 


178 


AG  A 


AGA 


n’a  encore  été  trouvée  que  par  Paulet,  parce 
que,  après  en  avoir  mangé  ia  moitié  d’un  in¬ 
dividu,  il  ne  larda  pas  à  éprouver  une  grande 
faiblesse  et  à  perdre  connaissance.  L’éméti¬ 
que,  pris  une  demi-heure  après  l’ingestion, 
lui  fît  rendre  les  morceaux  du  champignon; 
malgré  cela,  il  conserva  pendant  plusieurs 
jours  de  la  faiblesse  à  l’estomac ,  des  coli¬ 
ques  et  du  dévoiement. 

A .  excelsus  Fries  ;  Ara.  ampla  Pers.  :  Il 
est  vénéneux,  quoique  Se  goût  en  soit  assez 
agréable. 

Toutes  les  espèces  d'Amanites  que  je  viens 
de  citer  ont  le  pédicule  entouré  d’en  an¬ 
neau.  Parmi  celles  qui  n’en  ont  pas,  et  qui 
sont  comestibles  ,  on  distingue  : 

VA.  vaginalus  Bull.  :  La  couleur  du  cha¬ 
peau  est  jaune-orangée  ou  grise.  Cîusius  re¬ 
gardait  cette  esp.  et  ses  variétés  comme 
dangereuses.  On  les  mange  en  Allemagne, 
en  Italie  et  à  Montpellier. 

A.  incarnants  Batsch  :  Se  mange  très  fré¬ 
quemment  en  Toscane. 

A.  leïocephalus  DC.  :  Esp.  assez  commune 
dans  le  midi  de  la  France ,  et  que  l’on  mange 
à  Montpellier. 

A.  regius  Fries  :  Commun  dans  l’Europe 
méridionale.  On  dit  cette  esp.  délicieuse. 

A.  s/jeciosus  Fries  :  C’est  une  des  plus  belles 
Amanites.  Elle  est  comestible;  mais  M.  Frics 
la  regarde  comme  suspecte  à  cause  de  son 
odeur  nauséabonde. 

On  peut  considérer  comme  vénéneuses  les 
esp.  suivantes  : 

A.  volvaceus  Bull,  qui  croît  très  abondam¬ 
ment  sur  la  tannée  des  serres  chaudes;  l’o¬ 
deur  de  ce  champignon  est  très  désagréa¬ 
ble,  et,  conservé  dans  les  appartements,  il 
m’a  causé  plusieurs  fois  des  maux  de  tête  très 
violents. 

A.  gloïocephalus  DC.  :  M.  Lctellier  en  a 
constaté  plusieurs  fois  sur  des  lapins  les  pro¬ 
priétés  vénéneuses. 

A.  insidiosus  Letcll.  :  Croît  solitaire  dans 
les  environs  de  Paris.  Quelques  grains  de 
son  extrait  aqueux,  injectés  dans  le  tissu  cel¬ 
lulaire  d’une  grenouille,  l’ont  fait  périr  dans 
les  convulsions  (Letel.  ). 

A.  malejicus  Roques:  Celte  esp.  a  été  trou¬ 
vée  dans  les  bois  du  département  de  la  Gi¬ 
ronde.  L’auteur  la  cite  comme  ayant  empoi¬ 
sonné  cinq  personnes,  dont  une  mourut. 

A .  viperinus  Frics;  A.  conicus  Picco.  Celte 


esp.  que  je  ne  connais  pas,  et  que  Picco  [Me- 
letlim .  et  Mèm.  de  la  Soc.  roy.  de  Méd.  1780- 
81.)  regarde  comme  vénéneuse ,  a ,  suivant 
cet  auteur,  un  pédicule  garni  d’un  anneau 
très  fugace.  Les  personnes  empoisonnées  par 
ce  champignon  se  ressentaient  encore,  un 
an  après,  des  maux  qu’elles  avaient  souf¬ 
ferts. 

Lepiotâ.  Les  esn.  que  l’on  mange  le  plus 
communément  dans  cette  section  sont  les 
suivantes  : 

A.  procerus  Pers.  Cette  belle  esp.,  qui  croît 
solitaire  dans  les  bois,  est  une  des  plus 
grandes  que  l’on  connaisse.  Dans  chaque 
pays,  elle  porte  un  nom  différent;  elle  est 
généralement  recherchée,  quoique  un  peu 
coriace.  On  ne  la  mange  pas  en  Allemagne. 
La  Gazelle  médicale  (1839)  rapporte  un  cas 
d’empoisonnement  causé  par  ce  champi¬ 
gnon.  C’est  un  des  accidents  les  plus  singu¬ 
liers  que  je  connaisse ,  et  j’avoue  que  si  le 
nom  de  M.  Gréville  ne  corroborait  pas  cette 
observation,  je  conserverais  plus  que  des 
doutes  sur  la  détermination  de  ï’esp.  cause 
de  l’accident.  Je  rappellerai  pourtant,  dans 
cette  circonstance,  qu’en  1823,  dans  le  dé¬ 
partement  de  la  Nièvre  ,  j’ai  garanti,  peut- 
être  des  plus  graves  accidents,  une  famille 
entière  qui  était  sur  le  point  de  manger 
un  plat  préparé  avec  V  Agaricus  clypeolarius 
Bull.,  qu’un  développement  considérable 
avait  fait  prendre  pour  VA.  procerus. 

A.  excoriants  Schæfî.  :  Cette  espèce  croît 
en  automne  dans  les  bois,  et  quelquefois 
sur  les  pelouses.  C’est  un  champignon  plus 
tendre  et  plus  délicat  que  le  précédent.  Je 
l’ai  mangé  très  souvent  et  en  grande  quan¬ 
tité,  sans  en  avoir  jamais  éprouvé  la  plus 
légère  incommodité. 

A.  caudicinus  Pers.  :  Croît  dans  les  bois  sur 
les  vieux  troncs.  C’est  un  des  Champignons 
dont  on  fait  la  plus  grande  consommation 
en  Allemagne. 

A.  polymyces  Pers.  :  Cette  esp.  ressemble 
beaucoup  à  la  précédente.  Paulet,  qui  la 
nomme  Tête  de  Méduse ,  dit  qu’un  chien 
à  qui  il  en  avait  fait  manger  une  certaine 
quantité,  mourut  12  heures  après.  Persoon 
la  considère  aussi  comme  délétère.  Trattin- 
nick ,  au  contraire  (  Essb.  schwcem.  ),  dit  que 
ce  champignon  est  très  agréable  à  manger, 
qu’il  a  le  goût  de  la  chair  d’agneau ,  et  que 
c’est  lui  que  l’on  trouve  le  plus  abondam- 


AGA 


ment  et  au  plus  bas  prix  sur  le  marché  de 
Vienne.  Mon  confrère  Cordicr  m’a  dit  en 
avoir  mangé  plusieurs  fois  celte  année ,  et 
l’avoir  trouvé  très  bon  et  parfaitement  inno¬ 
cent. 

A .  squamtisus Bull.  :Beau  champignon  qui 
croît  également  par  groupes  sur  les  arbres. 
Bulliard  dit  qu’il  a  le  goût  et  l’odeur  du 
champignon  comestible.  M.  Cordier  en 
a  mangé,  et  l’a  trouvé  excellent. 

A.  attenuatus  DC.  :  Croît  en  automne  sur 
les  troncs  de  Saules.  On  le  mange  à  Mont¬ 
pellier  sous  le  nom  de  pivoulade,  ainsi  que 
VA.  cylindraceus  DC. ,  que  je  ne  connais 
pas. 

A.  albo-nifus  Pers.  [Ciiamp.  com.):  Agaric 
paillet  de  Thore  :  croît  dans  les  environs  de 
Dax ,  au  printemps  et  en  automne ,  par  grou¬ 
pes  nombreux,  au  pied  des  Sureaux.  11  est 
très  recherché  par  quelques  personnes. 

Les  esp.  vénéneuses  de  cette  section  sont 
peu  connues.  On  cite  particulièrement  VA. 
Vitiadini  Fries,  qui  croît  dans  les  bois  en 
ïtalie. 

A.  echinocephalus  Fries  :  Assez  fréquent 
dans  l’Europe  méridionale. 

A.  clypeolarius  Bull.  :  très  commun  dans 
les  endroits  humides  des  bois.  Son  odeur  pé¬ 
nétrante  et  vircuse  le  fait  généralement  re¬ 
garder  comme  vénéneux;  soupçon  qui  n’est 
du  reste  autorisé  ,  jusqu’à  ce  jour,  par  au¬ 
cune  observation  directe. 

Cortinaria.  Les  auteurs  ne  citent  aucune 
esp.  vénéneuse  dans  cette  section  et  il  n’y 
en  a  qu’un  petit  nombre  de  comestibles. 

A.  lurbinatus  Bull.  :  Croît  solitaire  dans  les 
bois.  Il  est  surtout  remarquable  par  le  ren¬ 
flement  de  la  base  de  son  pédicule.  Sa  sa¬ 
veur  est  assez  agréable. 

A.  caslaneus  Bull.  :  Petite  esp.  très  jolie, 
de  couleur  marron.  Elle  croît  assez  abondam¬ 
ment  dans  les  bois.  Persoon  lui  trouve  une 
saveur  très  agréable  et  la  croit  comestible. 

A.  violacetis  Bull.  :  Micheli  dit  qu’on  le 
mange  en  Italie. 

A.  violaceo-cinereus  Pers.  :  Se  mange  éga¬ 
lement  en  Italie. 

Gymaopus.  Cette  section  fournit  le  plus 
grand  nombre  des  champignons  comesti¬ 
bles,  et  s’il  y  en  a  quelques  uns  vénéneux  , 
ils  ont  été  probablement  mal  déterminés. 

A.  fu&ipes  Bull.  :  Très  commun  dans  les 
bois.  Àllioni  le  regarde  comme  oomcstible  ; 


AGA  179 

il  a  le  goût  du  champignon  de  couche;  mais 
il  est  coriace. 

A.  russula  Pers.  :  Comme  son  nom  l’indi¬ 
que,  ce  champignon  ressemble  à  un  Russula , 
mais  ses  lames  sont  composées  et  sa  saveur 
n’est  ni  acre  ni  poivrée.  On  le  mange  en  Al¬ 
lemagne,  surtout  à  Vienne. 

A.  graveolens  Pers.  :  Assez  rare  en  France, 
mais  très  commun  en  Allemagne  où  on  le 
mange  communément. 

A.  albellus  DC.  :  C’est  un  des  premiers 
Champignons  qui  croissent  au  printemps  en 
France.  On  !e  nomme  Mousseron.  Il  se  fait 
remarquer  par  sa  forme ,  sa  blancheur  et 
surtout  son  parfum.  Les  insectes  en  sont  très 
friands.  On  le  sèche  très  facilement  ;  et , 
comme  dans  cet  état  il  conserve  son  odeur, 
on  s’en  sert  pour  les  besoins  de  la  cuisiqe. 

A.  orcades  Bat.  :  Petit  champignon,  que 
l’on  nomme  Mousseron  godaille  ou  de  Dieppe, 
et  qui  croît  presque  toute  l’année  sur  les  pe¬ 
louses.  Il  se  sèche  et  se  conserve  comme  le 
précédent.  Son  pédicule  se  tourne  comme 
une  corde  en  se  desséchant;  ce  qui  l’a  fait 
nommer  A.  tortilis,  par  M.  De  Candollc. 

A.  prunulus  Scop.  :  Cette  esp.  est  remar¬ 
quable  par  l’épaisseur  de  sa  chair,  et  par 
ses  lames  décurrentes ,  d’un  rouge  tendre. 
Son  odeur  rappelle  celle  de  la  farine.  C’est 
un  des  meilleurs  Champignons  que  l’on 
puisse  manger. 

A.  orcella  Bull.  :  Croît  sur  les  pelouses. 
Il  pourrait  bien  n’être  qu’une  variété  du 
précédent,  ainsi  queYAgaricusauricula  I)ub., 
qui  a  les  lames  blanches,  et  que  l’on  mange 
dans  les  environs  d’Orléans.  Ces  3  Champi¬ 
gnons,  qui  croissent  à  la  même  époque  et 
dans  les  mêmes  endroits,  se  ressemblent  en¬ 
core  par  le  goût  et  l’odeur. 

A.  anïsatus  Pers.  :  Croît  assez  abondam¬ 
ment  parmi  les  feuilles  en  automne.  Son 
odeur,  qui  est  très  agréable  et  rappelle  celle 
de  l’anis,  disparaît  quand  on  le  fait  cuire. 

A.  nebularis  Batsch.  :  Ce  champignon 
croit  très  abondamment  dans  les  bois  des 
environs  de  Paris.  Bulliard  dit  qu’il  est  très 
agréable  au  goût,  et  qu’il  a,  quand  il  est  jeu¬ 
ne,  l’odeur  du  champignon  comestible.  Il  est 
promptement  attaqué  parles  insectes,  et  s’il 
était  reconnu  innocent,  on  pourrait  en  reti¬ 
rer  les  plus  grands  avantages.  Malheureuse¬ 
ment  de  nombreuses  expériences  faites  ré¬ 
cemment  ont  démontré  à  M.  Cordier  qu’il 


180 


AGA 


AGA 


fallait  s’en  abstenir.  Lui-même  et  plusieurs 
personnes  après  en  avoir  mangé  ont  éprouvé 
de  violentes  coliques  ,  accompagnées  de 
diarrhée  abondante. 

A.  eburneus  Bull.  :  Commun  dans  les  bois 
en  automne.  M.  De  Candolle  dit  qu’on  le 
mange  en  Italie  sous  le  nom  de  gozzolo. 

A.  colmnbetla  Fries  :  L’auteur  donne  cette 
esp.  comme  comestible.  Son  odeur  et  sa  sa¬ 
veur  sont  peu  prononcées. 

A.  imbricalus  Fries  :  Commun  en  automne 
dans  les  forêts  de  Paris.  On  le  mangeait  au¬ 
trefois. 

A.  carderella  Fries:  Cette  esp.,  que  Ba- 
tarra  a  fait  connaître,  se  mange  fréquem¬ 
ment  en  Italie. 

A.  ilicinus  DC.  :  Croît  assez  abondam¬ 
ment  dans  le  midi  de  la  France,  et  se  mange 
à  Montpellier  sous  le  nom  de  pivoulade 
d’eousse.  On  rejette  le  pédicule,  parce  qu’il 
est  trop  coriace. 

A.  praiensis  Pers.  :  Très  commun  sur  les 
pelouses.  Son  volume  est  extrêmement  va¬ 
riable.  Comme  ce  champignon  a  lamême  sa¬ 
veur  que  celui  de  couche,  et  qu’il  croît  dans 
les  lieux  exposés  au  soleil,  Persoon  pense 
qu’il  est  comestible. 

A.  palomet  Thore,  viridis  Fries.  :  On  le 
mange  habituellement  dans  le  Béarn  et  dans 
les  Landes,  sous  les  noms  de  Palomet,  Pa- 
îombette  ou  Blavet. 

A.  alliatus  Pers.  :  Très  répandu  dans  toute 
l’Allemagne.  Il  croît  au  printemps  et  en  au¬ 
tomne.  On  s’en  sert  comme  condiment  à 
cause  de  son  odeur. 

On  trouve  dans  les  ouvrages  de  Micheli, 
de  Batarra  et  d’autres  auteurs,  un  grand 
nombre  de  Champignons  de  cette  section  re¬ 
gardés  comme  comestibles  ;  mais  nous  ne  les 
connaissons  pas  assez  en  France,  pour  les 
indiquer  ici,  sous  leur  véritable  nom  scien¬ 
tifique. 

A.  rimosus  Bull.  :  Balbis  rapporte  que  cette 
esp.  a  empoisonné  toute  une  famille  à  Turin. 

Mycena.  Cette  section  ne  renferme  que 
de  petits  Champignons  dont  le  chapeau  est 
presque  membraneux.  Ils  ne  pourraient  être 
que  d’une  faible  ressource  pour  ceux  qui 
voudraient  en  manger. 

A.  esculentus  Jacq. ,  ou  Agaric  clou  :  Très 
petite  esp.  que  l’on  mange  en  Allemagne. 
Trattinnick  dit  que  c’est  le  moins  délicat  des 
Champignons. 


A.  fœniculaceus  Fries  :  Cette  esp.  a  beau¬ 
coup  de  rapports  avec  YA.orcades,  et  comme 
lui ,  elle  sert  d’assaisonnement  dans  quel¬ 
ques  pays. 

A.  cepaceus  Fries  :  Il  a,  comme  quelques 
autres  esp.,  une  odeur  d’ail  qui  fait  qu’on 
le  mange  quelquefois;  mais  il  n’est  pas  re¬ 
cherché. 

A.  arens  Bull.  :  Cette  esp.  a  une  saveur 
âcre  et  brûlante;  j’ai  vu  néanmoins,  dans 
le  département  de  la  Nièvre,  des  charbon¬ 
niers  la  faire  cuire  sur  des  charbons  et  la 
manger  sans  aucun  inconvénient. 

Coprintjs.  Tous  ces  Champignons  sont  re¬ 
poussés,  par  rapport  à  leur  ténuité  et  à  la 
prompte  décomposition  qu'ils  éprouvent. 
Les  anciens  les  regardaient  tous  comme 
pernicieux. 

A.  comalus  Schæff.  :  Paulet  regarde  cette 
esp.  comme  comestible  dans  le  jeune  âge  ; 
mais  il  conseille  de  s’en  abstenir,  si  les  la¬ 
mes  sont  rouges.  Les  expériences  de  Hert- 
wig  sur  des  brebis  et  des  chiens  prouvent 
que  ce  champignon  n’est  pas  vénéneux, 
lors  même  qu’il  se  fond  en  eau  noire.  Bux- 
baum  dit  que  dans  cet  état  on  peut  s’en  ser¬ 
vir  au  lieu  d’encre.  On  lui  a  accordé,  mais 
sans  fondement ,  la  propriété  de  guérir  les 
ulcères  de  mauvaise  nature. 

A.  atramentarius  Bull.  :  Quand  ce  cham¬ 
pignon  est  jeune  ,  dit  Bulliard,  il  n’est  dé¬ 
sagréable  ni  au  goût  ni  à  l’odorat.  En  vieil¬ 
lissant  il  prend  une  odeur  de  pourri,  se  fond 
en  une  eau  noire  avec  laquelle  j’ai  fait  une 
très  bonne  encre  pour  le  lavis  ;  elle  porte  sa 
gomme  avec  elle;  mais  il  faut  la  filtrer. 

Pratella.  Ce  groupe  ne  renferme  aucune 
esp.  vénéneuse,  et  quelques  unes  sont  co¬ 
mestibles. 

A.  campestris  L.  :  Ce  champignon  est  le 
plus  connu  de  tous  ,  on  l’appelle,  suivant  les 
pays,  Paturon ,  Potiron,  Champignon  de 
couche,  de  pré ,  de  fumier,  etc.  ;  c’est  aussi 
celui  dont  on  fait  la  plus  grande  consomma¬ 
tion.  N’y  a-t-il  qu’une  esp.  dePratelle  à  col¬ 
lier,  dit  M.  De  Candolle  ,  comme  je  l’ai  ad¬ 
mis  d’après  Linné  et  Bulliard  :  y  en  a-t-il  2, 
comme  le  veut  Persoon  ;  5,  comme  le  pense 
Paulet  ;  10 ,  comme  le  dit  Micheli  ?  Peu  nous 
importe,  quant  à  la  question  actuelle  ;  toutes 
sont  mangeables  et  ne  peuvent  se  confondre 
avec  aucune  esp.  vénéneuse.  Il  existe  cepen¬ 
dant  quelques  observations  qui  prouvent 


AGA 


que  YAgaricus  campesiris  peut  causer  les 
plus  graves  accidents.  Dardana ,  dans  une 
lettre  à  Pico  (  Melethemala) ,  cite  plusieurs 
personnes  qui  se  seraient  empoisonnées  en 
en  mangeant.  Il  rapporte  en  outre  une  ob¬ 
servation  de  Crolla,  médecin  à  Verceil, 
dans  laquelle  il  est  fait  mention  de  9  per¬ 
sonnes  chez  lesquelles  ce  champignon  aurait 
aussi  produit  des  symptômes  d’empoison¬ 
nement,  et  la  mort  de  2  d’entre  elles.  La 
description  que  l’auteur  donne  du  champi¬ 
gnon  qui  aurait  causé  ces  accidents  se  rap¬ 
porte  trop  bien  à  YAgaricus  campestris  pour 
que  l’on  puisse  avoir  des  doutes  sur  l’esp. 
dont  il  s’agissait.  Willdenow  (. Prodrom .  Fl. 
Berol. ),  dit  aussi  que,  dans  quelques  cir¬ 
constances  ,  il  peut  être  vénéneux. 

Lactifluus.  Tous  ces  Champignons,  quand 
on  les  brise,  versent  un  suc  plus  ou  moins 
abondant,  âcre  ou  sans  saveur.  Ils  sont  vé¬ 
néneux  ou  comestibles  ;  et  sur  ce  sujet  il 
existe  la  plus  grande  confusion  parmi  les 
auteurs. 

A.  piperatus  Pers.,  A.  acris  Bull.  :  Cette 
esp. ,  entièrement  blanche,  renferme  un  suc 
blanc,  très  âcre  ;  malgré  cela,  on  la  mange 
en  Allemagne,  en  Russie  et  même  en  France. 
On  n’a  jamais  remarqué  qu’elle  ait  causé 
d’accidents. 

A.  controversus  Pers.  :  C’est  un  des  plus 
gros  champignons  que  l’on  connaisse.  Son 
suc  est  si  âcre ,  que  dans  quelques  pays 
où  on  le  mange,  on  lui  donne  le  nom  de 

Lathyron. 

A.  deliciosus  L.  :  Ainsi  nommé  probable¬ 
ment  par  les  habitants  du  nord,  parce  qu’ils 
aiment  les  saveurs  fortes  ;  il  croît  rarement 
dans  les  environs  de  Paris.  Indépendamment 
des  caract.  propres  qui  lui  appartiennent,  les 
lames  prennent  une  couleur  verte  très  foncée 
quand  on  les  brise.  C’est  une  esp.  très  re¬ 
cherchée.  Dufresnoy,  médecin  à  Valencien¬ 
nes  ( Caract .  et  trait,  dequelq.  mal .),  dit  avoir 
administré  la  poudre  de  cet  Agaric  à  des  ma¬ 
lades  affectés  de  phthisie  tuberculeuse  et  en 
avoir  obtenu  les  plus  heureux  résultats. 
L’esp.  d’Agarics  que  l’auteur  a  employée 
avait  le  suc  blanc ,  tandis  que  dans  Y  A. 
deliciosus,  il  est  d’une  couleur  jaune  safra- 
née.  Il  y  a  donc  ici  des  doutes  sur  l’identité 
de  l’espèce. 

A. lactifluus  aureus Hoff.,  A.  volemus  Fries: 
On  le  mange  très  fréquemment  en  Allema-  ' 


AGA  1 8 1 

gne.  Son  suc  est  doux  et  si  abondant  qu’on 
lui  donne  le  nom  de  vache. 

A.  flexuosus  Pers,  :  Commun  dans  l’Eu¬ 
rope  méridionale.  Il  a  une  odeur  très  pronon¬ 
cée  de  cannelle.  Bongard  dit  qu’il  est  comes¬ 
tible. 

A.  subdulcis  Bull.  :  C’est  l’esp.  la  plus 
commune.  On  dit  qu’elle  sert  d  aliment  dans 
quelques  cantons  (DC.). 

A.  torminosus  Schæff.  :  Très  commun  dans 
les  bois.  Schæffer,  Paulet,  regardent  cette 
esp.  comme  très  dangereuse.  Bulliard ,  au 
contraire,  dit  qu’elle  ne  l’est  pas;  en  effet, 
dans  quelques  pays  on  la  mange  aussi  abon¬ 
damment  que  possible  et  jamais  elle  ne  cause 
d’accidents.  M.  Fries  (  Epie.  syst.  myc.  )  l’a 
vu  manger  en  Suède  au  lieu  de  Y  A.  delicio¬ 
sus,  sans  qu’il  en  soit  résulté  aucun  accident. 
Dufrénoy  l’a  employée  aussi  dans  le  traite¬ 
ment  de  la  phthisie  tuberculeuse. 

A.  necator  Bull.  :  Ce  champignon,  dont  le 
nom  seul  épouvante,  passe  pour  très  dan¬ 
gereux.  Il  paraît  pourtant  qu’il  n’en  est  pas 
ainsi ,  car  M.  Weinmann  dit  qu’on  le  mange 
en  Russie;  ce  qui  a  engagé  M.  Fries  ù,lui 
donner  un  autre  nom  ;  mais  je  ne  crois  pas 
que  celui  de  turpis  le  réhabilite  beaucoup 
dans  l’opinion  publique. 

A.  iheïogalus  Bull..-  Il  est  très  commun  dans 
nos  bois  en  automne.  On  ne  sait  rien  sur 
ses  propriétés.  Persoon  dit  qu’il  peut  être 
dangereux,  tandis  que  M.  Fries  le  regarde 
comme  innocent. 

A.pyrogalus  Bull.  :  Comme  son  nom  l’in¬ 
dique,  le  suc  de  ce  Champignon  a  une  sa¬ 
veur  brûlante.  On  le  regarde  généralement 
comme  vénéneux. 

A.  campylus  Fries  :  Cette  esp.  n’est  pas 
très  commune.  Paulet  la  signale  comme  vé¬ 
néneuse. 

A.  aspideus  Fries  :  Petite  esp.  qui  croît 
dans  les  lieux  humides.  Suivant  Pico  ( Mèm . 
Soc.  méd.  Par.,  1780, 1. 12),  elle  aurait  causé 
de  graves  accidents. 

A.  rufus  Scop.  :  Ce  champignon  est  très 
commun,  et  passe  pour  le  plus  dangereux 
des  Lactaires. 

Toutes  les  esp.  qui  composent  cette  section 
sont  assez  difficiles  à  distinguer  ;  de  plus,  les 
opinions  sont  extrêmement  divisées  sur  leurs 
propriétés.  On  ne  saurait  donc  prendre  trop 
de  précautions  quand  on  veut  en  faire  usage, 
quoique  Krapf  prétende  que  l’ébullition 


AGÀ 


18 2  AGA 

dans  l’eau  en  détruise  Se  principe  véné¬ 
neux. 

PtussuLA.  Les  esp.  de  cette  section  sont 
aussi  difficiles  à  distinguer  que  celles  de  la 
précédente.  Parmi  les  auteurs  ,  les  uns  veu¬ 
lent  que  celles  qui  ont  les  lames  jaunes  puis¬ 
sent  être  mangées  sans  inconvénient ,  et 
que  celles  qui  les  ont  blanches  soient  véné¬ 
neuses  ;  d’autres  prétendent  le  contraire.  On 
ne  peut  donc  tirer  aucun  avantage  de  ce 
caractère.  Les  uns  sont  sans  saveur  pronon¬ 
cée,  les  autres  en  ont  une  extrêmement  pi¬ 
quante,  et  doivent  être  rejetés. 

A.  lacieus  Pers.  :  Ce  champignon  n’est  pas 
très  commun  ;  il  est  tout  blanc  et  sans  sa¬ 
veur.  Qo  le  mange  en  Allemagne. 

A.  esculentus  Pers.  :  Cette  espèce,  dit  Per- 
soon ,  est  d’une  dimension  assez  grande  et 
d’une  consistance  fragile.  On  la  trouve  fré¬ 
quemment  en  Allemagne,  où  elle  est  d’un 
usage  peu  général. 

A.  aureus  Pers.  :  Ce  champignon  est  re¬ 
marquable  par  la  belle  couleur  jaune  de  son 
chapeau.  On  le  dit  excellent. 

A .  virescens  Pers.  :  Assez  rare  ;  on  le  re¬ 
garde  comme  comestible;  mais  il  est  peu 
recherché.  M.  le  professeur  Fries  dit  que  l’on 
mange  VA.  depallens  Schæff.  et  VA.  hetero- 
pkyllus  que  l’on  peut  regarder  comme  une 
variété  de  VA.  furcalus. 

A.  emeticus  Bull.  :  Cette  esp.  est  très  com¬ 
mune  dans  les  environs  de  Paris  ;  sa  saveur 
est  extrêmement  âcre. 

A.  roseus  Bull.  :  Ressemble  beaucoup  au 
précédent,  croît  à  la  même  époque  et  dans 
les  mêmes  endroits.  Les  expériences  de  Pau- 
let  sur  des  animaux,  et  celles  que  Krapf  a 
faites  sur  lui-même  ,  et  dont  il  a  failli  être 
victime ,  prouvent  que  ees  deux  esp.  sont 
extrêmement  dangereuses.  Toutes  les  autres 
esp.  sont  suspectes. 

Ompiialia.  On  ne  connaît  dans  cette  sec¬ 
tion  aucune  esp.  vénéneuse ,  et  il  n’y  en  a 
qu’un  très  petit  nombre  qui  soient  comes¬ 
tibles. 

A.  infundibuliformis  Bull.  :  Très  commun 
dans  les  bois,  parmi  les  feuilles  ;  sa  saveur 
est  assez  agréable. 

A.  virgineus  Pers.  :  Il  croît  assez  abon¬ 
damment  dans  les  prés,  sur  les  pelouses. 
Bulliard  et  M.  De  Candolle  disent  qu’on  le 
mange  dans  plusieurs  contrées  de  la  France, 
où  il  porte  le  nom  de  petite  oreille. 


A.  Garidelli  Fries  :  Cette  esp.  est  dite  co¬ 
mestible  par  Fauteur. 

A.  neapolitanus  Pers.  :  Ce  champignon 
est  très  recherché  à  Naples ,  où  on  le  cultive, 
comme  je  l’ai  dit,  sur  du  marc  de  café. 
M.  Fries  le  regarde  comme  une  variété  de 
VA.  phyllophilus. 

il  est  probable  que  si  l’on  tentait  quel¬ 
ques  expériences,  on  augmenterait  de  beau¬ 
coup  le  nombre  des  esp.  d’Omphalies  co¬ 
mestibles,  car  dans  aucune  d’elles  on  ne 
trouve  d’odeur  ni  de  saveur  désagréable. 

Pleuropus.  Cette  section  fournit  un  assez 
grand  nombre  d’esp.  comestibles  ;  on  n’en 
cite  que  deux  qui  soient  vénéneuses. 

A.  ostreaius  Jacq.  :  Croît  sur  les  vieux  ar¬ 
bres.  Il  est  assez  commun,  et  on  le  mange 
surtout  en  Allemagne. 

A.  glandulosus  Bull.  :  Très  belle  et  très 
rare  esp.  Je  ne  i’ai  trouvée  qu’une  seule  fois 
dans  l’espace  de  vingt  ans,  sur  un  marron¬ 
nier  d’Inde ,  et  j’ai  pu  constater  l’exactitude 
de  la  figure  qu’en  a  donnée  Bulliard.  Per- 
soon  pense  qu’on  peut  îa  manger  sans  in¬ 
convénient. 

A.  ulmarius  Bull.  :  On  le  trouve  ordinai¬ 
rement  sur  le  tronc  des  ormes,  par  groupes 
composés  de  4  à  5  individus.  Son  chapeau 
est  très  grand,  sa  chair  blanche  et  compacte; 
son  odeur  et  sa  saveur  sont  très  agréables. 
On  le  mange  très  fréquemment  dans  le  dé¬ 
partement  de  la  Nièvre.  Je  l’ai  mangé  moi- 
même  plusieurs  fois  avec  plaisir. 

A.  tessellatus  Bull.  :  Assez  rare;  croît  or¬ 
dinairement  sur  les  vieux  pommiers.  Persoon 
pense  que  l’on  pourrait  en  faire  usage  sans 
avoir  rien  à  craindre. 

A.  salignus  Pers.  :  Assez  commun.  Comme 
il  ressemble  beaucoup  à  VA.  ostreaius  pour 
le  goût  et  la  saveur  ,  Persoon  le  consi¬ 
dère  comme  pouvant  être  mangé  sans  dan¬ 
ger. 

A.  Eryngii  DC.,  ou  l’oreille  de  chardon 
de  Pauîet  :  Singulier  champignon  dont  le 
pédicule  est  central  ou  excentrique,  et  qui 
croît  sur  les  racines  de  VEryngium  campes- 
tre.  I!  est  fort  rare  dans  les  environs  de  Pa¬ 
ris.  Depuis  long-temps  on  le  cite  comme 
un  des  meilleurs  Champignons. 

A.  Aquifolii Paul.  :  Il  croît  sous  le  houx; 
c’est  une  esp.  assez  grande,  que  l’on  dit  déli¬ 
cieuse. 

A.  translucens  DC.:  Les  pauvres  le  mari» 


AGA 


183 


AGA 

gent  à  Montpellier  sous  le  nom  de  Pivou- 
lade  du  saule. 

A.  peialoïdes  Bull.  :  Cette  csp.,  assez  rare, 
croît  en  automne,  à  Saint-Cloud,  près  de 
la  Lanterne  de  Diogène.  Son  odeur  et  sa  sa¬ 
veur  sont  très  agréables.  J’en  ai  mangé 
plusieurs  fois  des  morceaux  crus  et  assez 
considérables ,  sans  en  avoir  ressenti  au¬ 
cun  mal.  Je  ne  serais  pas  étonné  qu’elle 
fût  annoncée  un  jour  comme  comestible. 

A.  olearius  DC.  :  Champignon  très  com¬ 
mun  dans  l’Europe  méridionale.  Il  croît  par 
groupes  nombreux  sur  les  racines  de  l’oli¬ 
vier.  Ses  lames  sont  phosphorescentes  pen¬ 
dant  la  nuit.  M.  De  Candolle  le  regarde 
comme  vénéneux.  M.  Orfila  rapporte  qu’à 
Florence  un  dessinateur  et  sa  femme,  ayant 
mangé  de  ce  champignon  fricassé  ,  éprouvè¬ 
rent,  2  heures  après,  de  vives  coliques  et 
furent  très  mal.  On  les  traita  avec  succès 
par  de  l’huile  et  de  la  thériaque.  A  Smyrne, 
on  m’a  parlé  de  3  personnes  qui  étaient  mor¬ 
tes  après  en  avoir  mangé. 

A.  styplicus  Bull.  :  Très  petite  esp.  qui 
croît  en  automne  et  en  hiver  sur  le  tronc 
des  chênes.  Sa  saveur  styptique  fait  croire 
qu’elle  est  vénéneuse.  Paulet ,  qui  S’a  fait 
prendre  à  des  animaux,  a  remarqué  qu’elle 
les  purgeait ,  mais  ne  les  tuait  pas. 

Je  termine  ici  l’énumération  des  Agarics 
vénéneux  et  comestibles.  Il  m’eût  été  facile 
d’en  augmenter  le  nombre  ;  mais  la  synony¬ 
mie  de  beaucoup  d’esp.  est  si  obscure  dans 
les  auteurs ,  que  j’aurais  craint  de  faire  quel¬ 
ques  citations  erronées.  (Léveillé.) 

AGARIC  des  pharmaciens  (àyaptxov.  Aga¬ 
ric,  dans  Dioscoride  ).  bot.  cr.  et  tiiérap.  — 
Depuis  long-temps  on  donne  en  Médecine 
et  en  Pharmacie  le  nom  d’Agaric  à  une  esp. 
de  Champignons  qui  croît  sur  les  troncs  du 
Larix  Earopœa.  On  le  trouve  abondamment 
dans  les  Alpes,  sur  les  hautes  montagnes  du 
Dauphiné.  Il  est  aussi  très  commun  dans  Se 
Levant,  d’oû  il  nous  arrivait  autrefois  par 
le  commerce  de  Yenise.  On  a  cependant  tou¬ 
jours  attaché  plus  de  prix  à  celui  qui  venait 
d’Agaria,  contrée  de  Sarmatie,  d’où  il  a  tiré 
son  nom.  Ce  champignon  est  le  premier  que 
l’on  ait  connu  sous  le  nom  d’Agaric.  Depuis 
que  Linnéa  donné  ce  nom  à  un  autre  genre, 
on  l’a  rangé  parmi  les  Bolets  :  c’est  le  Bole- 
tus  Laricis  de  Jacquin  ,  de  Bulliard  ;  le  Bole- 
t us  purgans  de  Pcrsoon;  le  Polyportts  officina¬ 


ux  du  professeur  Frics.  Il  forme  le  plus  ordi¬ 
nairement,  surle  tronc  des  Mélèzes,  des  mas¬ 
ses  charnues  et  irrégulières;  mais  quand  il 
esta  l’état  normal,  il  se  présente  sous  forme 
de  coussins  scmi-orbiculai res,  très  épais,  con¬ 
vexes  et  fixés  latéralement.  Sa  face  super, 
est  glabre,  d’un  blanc  jaunâtre,  marquée 
de  zones  concentriques  ;  la  peau  qui  le  cou¬ 
vre  est  dure ,  friable  ,  et  se  laisse  difficile¬ 
ment  pénétrer  par  la  pluie.  Sa  chair  est 
blanche,  épaisse,  friable,  et  se  réduit  en  pou¬ 
dre  avec  la  plus  grande  facilité  quand  elle 
est  sèche.  La  face  infér.  du  chapeau  est  gar¬ 
nie  de  pores  courts  et  petits,  quelquefois 
même  à  peine  visibles,  et  qui  ont  une 
légère  teinte  jaune.  Sa  saveur,  douce  et  fa¬ 
rineuse  d’abord  ,  devient  bientôt  amère 
et  désagréable.  Quand  on  le  livre  au  com¬ 
merce,  il  est  ordinairement  dépouillé  de 
ses  pores,  de  la  peau  qui  recouvre  le  cha¬ 
peau  ,  et  assez  souvent  brisé  en  morceaux 
blancs  et  légers.  Pour  le  réduire  en  poudre, 
il  ne  faut  pas  le  contondre  dans  un  mortier 
avec  un  pilon ,  mais  le  frotter  fortement  sur 
un  tamis  de  crin.  Braconnot  en  a  donné  l’a¬ 
nalyse  suivante  en  1812  (Bulle lin  de  Phar¬ 
macie,  p.  304)  :  Matière  résineuse  particu¬ 
lière  72  ;  Extrait  amer  2;  matière  fon¬ 
gueuse  26. 

M.  Bouillon-Lagrange  (Ann.  de  Phys,  eide 
Cliim.  vol.  li,  p.  75)  l’a  trouvé  composé  d’un 
Acide  libre  indéterminé,  d’ Acide  benzoïque, 
de  Sels  ammoniacaux,  d’Hydrochlorate  de 
potasse,  de  différents  sulfates,  de  matière 
animale,  d’extractif,  etc.  Le  grand  nombre 
de  produits  que  donne  ce  bolet,  et  qui  ne 
sont  pas  exactement  déterminés ,  laisse  à  dé¬ 
sirer  une  nouvelle  analyse. —  C’est  à  la  ma¬ 
tière  résineuse  signalée  par  Braconnot,  que 
le  Bolet  du  Mélèze  doit  ses  propriétés.  C’est 
un  drastique  assez  violent  et  qui  demande 
de  la  prudence  dans  son  administration. 
Fréquemment  aussi  il  cause  des  vomisse¬ 
ments.  Dans  les  pharmacies,  on  ne  le  garantit 
qu’avec  la  plus  grande  difficulté  des  atteintes 
des  Insectes,  mais  il  paraît,  d’après  un  grand 
nombre  d’observations,  que  ces  sortes  d’al¬ 
térations  ne  lui  ôtent  rien  de  son  activité. 
On  faisait  autrefois  un  grand  usage  de  ce 
médicament  comme  vermifuge  et  comme 
purgatif.  De  ISaèn  l’a  préconisé  comme  ayant 
la  propriété  de  modérer  et  d’empêcher  les 
sueurs  chez  les  Phthisiques.  Pour  en  corn- 


184 


AGA 


ger  l’âcreté,  les  anciens  l’unissaient  aux  aro¬ 
matiques  comme  la  Cannelle  et  le  Gingembre. 
Lémeryconseillerhydrochlorated' Ammonia¬ 
que  comme  le  meilleur  correctif.  La  torré¬ 
faction  que  quelques  auteurs  ont  indiquée 
pour  obtenir  le  même  effet,  a  l’inconvénient 
d’affaiblir  ses  propriétés  en  décomposant  sa 
matière  résineuse.  On  l’administre  à  la  dose 
d’un  demi-gros  à  un  gros.  La  poudre  du  Bo¬ 
let  du  Mélèze  fait  la  base  des  Trochisques  de 
Mésué;  elle  entre  dans  la  composition  de  la 
Thériaque,  etc.  Ce  médicament  est  depuis 
long-temps  généralement  abandonné.  On 
trouve  pourtant  dans  le  Miscell.  Taurin. 
vol.  3,  p.  203,  une  observation  très  cu¬ 
rieuse,  où  son  administration  a  déterminé 
la  mort  d’une  sangsue  qui  avait  été  impru¬ 
demment  avalée.  (Lév.) 

AGARIC  des  chirurgiens  (  àyaptxov ,  aga¬ 
ric).  bot.  cr.  et  thérap.  —  On  désigne  sous 
ce  nom,  dans  les  Pharmacies,  l’Amadou 
qui  n’a  pas  été  trempé  dans  une  solution 
d’Azotate  de  potasse.  On  le  prépare  avec  la 
chair  du  Boletus  fomêntarius  L. ,  qui  est  un 
Polyporus  des  auteurs  modernes.  On  en  re¬ 
tire  de  plusieurs  autres  esp. ,  et  particuliè¬ 
rement  du  Polyporus  igniarius.  Dans  le  com¬ 
merce  ,  il  est  impossible  de  les  distinguer  , 
quoique  le  dernier  passe  généralement  pour 
être  de  mauvaise  qualité.  Le  Polyporus  fo- 
mentarius  est  un  des  Champignons  qui  pren¬ 
nent  le  plus  grand  développement;  habi¬ 
tuellement  il  pèse  12  ou  15  livres,  et  j’en  ai 
vu  un  qui  en  pesait  25  ;  mais  ce  poids  est  du 
principalement  à  une  grande  quantité  d’eau 
devégétation;  car,  quand  il  est  sec,  il  diminue 
considérablement.  On  l’a  nommé  Agaric  du 
chêne,  parce  qu’il  croît  sur  cet  arbre;  on  Se 
rencontre  aussi  sur  les  saules ,  les  peupliers, 
les  marronniers ,  les  poiriers  ;  mais  plus 
souvent  sur  les  hêtres.  Il  est  attaché  par  le 
côté,  et  forme  un  coussin  très  épais,  semi- 
circulaire.  Sa  surface  est  d’un  blanc  gris  et 
marquée  de  zones  plus  prononcées  vers  le 
bord;  la  peau  qui  le  recouvre  est  dure,  cas¬ 
sante,  très  mince,  et  d’un  brun  noir  très 
foncé  dans  sa  tranche.  La  chair  est  épaisse, 
fibreuse,  d’une  couleur  rousse,  et  formée 
de  cellules  allongées  qui  s’anastomosent  en¬ 
tre  elles.  La  marge  du  chapeau  est  obtuse  , 
arrondie  ,  et  la  couche  de  pores  qui  re¬ 
couvre  la  face  inférieure  du  chapeau  est , 
dans  le  jeune  âge,  d’un  vert  glauque;  elle 


devient  rousse  quand  on  la  froisse.  Les  tu¬ 
bes  qui  la  composent  sont  courts  et  d’un 
diamètre  extrêmement  petit.  Pour  préparer 
cet  amadou,  on  enlève  la  couche  de  pores  et 
la  peau  dure  du  chapeau  avec  un  instrument 
tranchant,  et  l’on  bat  la  chair  avec  un  mail¬ 
let  de  bois  ,  après  l’avoir  fait  séjourner 
dans  l’eau,  pour  l’aplatir.'  On  répète  cette 
opération  jusqu’à  ce  que  l’on  ait  réduit  cette 
substance  en  une  lame  plus  ou  moins 
épaisse ,  très  molie  et  parfaitement  souple. 
Puis  on  la  fait  sécher  et  on  la  con«erve.  On 
conseille  de  récolter  le  Boletus  fomêntarius 
en  août  ou  en  septembre;  mais  je  pense  que 
cette  époque  est  de  peu  d’importance.  Les 
plus  gros  sont  les  meilleurs ,  pourvu  qu’ils 
ne  soient  pas  mangés  par  les  insectes.  L’A¬ 
garic  de  chêne  a  été  regardé  comme  un  des 
meilleurs  moyens  pour  arrêter  les  hémor¬ 
rhagies  ,  même  celles  qui  sont  la  suite  des 
anévrismes  et  des  amputations.  Vers  le  mi¬ 
lieu  du  xvme  siècle  ,  Brossard  ,  chirurgien 
de  Chartres  ,  le  présenta  comme  un  secret , 
Des  expériences  furent  faites.  Les  résultats 
parurent  avantageux,  et  Louis  XV  ordonna 
d’en  faire  l’acquisition.  Ce  moyen  se  répan¬ 
dit  bientôt  et  les  expériences  se  multiplièrent 
en  France,  en  Angleterre,  en  Allemagne. 
Le  résultat  ne  répondit  pas  toujours  à  l’at¬ 
tente  des  chirurgiens;  il  eut  ses  apologistes  et 
ses  détracteurs;  mais  l’avantage  est  demeuré 
à  ces  derniers.  Maintenant  on  ne  l’emploie 
plus  que  comme  un  remède  populaire  pour 
arrêter  le  sang  qui  coule  des  piqûres  de 
sangsues  ou  de  légères  coupures  ,  con¬ 
curremment  avec  la  toile  d’araignée ,  les 
chiffons  à  moitié  brûlés  et  la  colophane. 
On  pensait  qu’il  agissait  comme  astringent, 
comme  styptique ,  tandis  qu’il  n’agit  que 
comme  moyen  mécanique ,  et  encore  sans 
effet,  s’il  n’est  aidé  de  la  compression.  (Lév.) 

*  AGARIC  minéral.  (  àyapucov,  agaric  ). 
min.  —  Nom  donné  par  les  anciens  minéra¬ 
logistes  à  une  variété  de  calcaire,  blanche 
et  spongieuse  comme  la  chair  d’un  champi¬ 
gnon.  On  la  trouve  ordinairement  dans  les 
fentes  de  certaines  roches  calcaires ,  d’où  on 
la  retire  le  plus  souvent  humide  et  molle  ; 
ce  qui  lui  a  valu  aussi  les  noms  de  farine 
fossile ,  de  lait  de  lune  ,  de  lait  de  montagne 
et  de  moelle  de  pierre.  (Del.) 

*AGARICRS.  bot.  cr.  —  F.  agaricinés. 

(Lév.) 


AGA 


AGARICIE.  A  go  rida  (àyapixov  ,  agaric  ; 
allusion  à  mie  sorte  de  ressemblance  que  pré¬ 
sentent  les  polypes  suivants  avec  ce  g.  de 
Champignons).  polyp. — G.  de  Polypes  antho- 
zoaires,  à  polypier  calcaire,  lamellifère,  fixé, 
composé  d’expansions  aplaties,  lobées ,  sub¬ 
foliacées,  ayant  une  seule  face  garnie  de  sil¬ 
lons  ou  de  rides  ,  et  parsemée  d’étoiles 
lamelleuses ,  sériales  ,  sessiles ,  souvent  im¬ 
parfaites  et  peu  distinctes.  Les  Agaricies  ne 
différent  des  Pavonies  qu’en  ce  qu’elles  ont 
des  étoiles  sur  une  seule  face,  tandis  que 
les  Pavonies  en  ont  sur  les  deux  faces  ;  ce¬ 
pendant  on  trouve  quelquefois  des  lames 
d’Agaricies  adossées  de  manière  à  figurer 
une  lame  de  Pavonie.  Les  principales  esp. 
sont:  l°l’Agarieie  contournée  (. Agarida  cu- 
cullaia  Lamk. ,  figurée  par  Ellis  et  Solan- 
der ,  tab.  42,  et  par  M.  de  Blainville,  Man. 
d’Aclin.,  pi.  56);  2Ù  L’Agaricie  ondée,  Aga¬ 
rida  undata  Lamk.  (  Lamouroux  ,  Exp. 
melh.,  pl.  40);  3°  L’Agaricie  ridée,  Agari¬ 
da  rugosa  Lamk.  —  On  trouve  six  espèces 
d’Agaricies  fossiles  ,  décrites  et  figurées 
dans  l’ouvrage  de  Goldfuss  ,  sous  les  noms 
d 'Agarida  lob  ata  ,  boletiformis  ,  sioinder  - 
niqua ,  granulala,  roiata,  crassa.  M.  Ehren¬ 
berg  place  les  Agaricies  dans  sa  douzième 
famille  des  Anthozoaires ,  les  Dédalines  , 
qui,  avec  les  Ocellines,  composent  la  tribu 
des  Phytocoraux  polyactiniés.  Il  sépare  des 
esp.  de  Lamarck,  X Agarida  ampliata ,  pour 
en  former  son  g.  Merulina  ( V .  ce  mot) ,  et  il 
doute,  avec  raison ,  que  les  esp.  fossiles  de 
Goldfuss  appartiennent  réellement  au  g. 
Agaricie.  VA.  granulala  lui  semble  devoir 
être  reportée  au  g.  Favia  ou  Explanaria  ; 
les  autres  pourraient  être  des  Astrées;  mais 
VA.  roiata  pourrait  aussi,  suivant  cet  au¬ 
teur,  former  le  type  d’un  nouveau  genre. 

(Duj.) 

*  AGARICINÉS,  Agaricés,  Agaricoïdes, 
Agarics.  Agaricini ,  Agarid,  Agaricoïdei. 
bot.  cr.  —  Les  auteurs  désignent  sous  ces 
différents  noms,  une  tribu  ,  un  ordre  ou  un 
sous-ordre  de  la  famille  des  Champignons. 
Cette  tribu  comprenait,  dans  le  Synopsis  Fun- 
gorurn  dePersoon,  les  g.  Amanila ,  Ayaricus 
et  Merulius.  Plus  tard ,  ce  célèbre  mycolo- 
giste ,  dans  son  Mycologia  europæa ,  en  sé¬ 
para  le  g.  Merulius  pour  en  former  un  ordre 
particulier,  et  composa  les  Agaricinés  des  g. 
Dœdalea,  Schizonia  et  Ayaricus.  Cet  impor- 
t.  i. 


AGA  185 

tant  ouvrage  était  à  ce  point  lorsque  la  mort 
enleva  son  auteur. 

M.  Fries,  dans  son  Sÿsiema  mycologicum ,  et 
les  auteurs  qui  l’ont  pris  pour  guide,  ont  for¬ 
mé  des  Agaricinés  le  premier  ordre  des  Hy- 
menomycetes.  En  1 825,  le  Sysiema  ürbisveye- 
tabilis  présentait  cet  ordre  sous  un  nouveau 
point  de  vue  ;  et  enfin  la  réforme  fut  complète 
dans  VEpicrisis  Syst.  myc.  publié  de  1836  à 
1838.  Dans  cet  ouvrage,  les  Champignons 
sont  divisés  par  familles,  et  les  Agaricinés 
forment  le  premier  ordre  des  Hymenomyceies , 
qui  sont  à  la  tête  des  Champignons.  Cet  or¬ 
dre  se  compose  des  g.  Ayaricus ,  Monlagnites , 
Coprinus ,  Bolhilius ,  Corlinarius  ,  Paxillus  , 
Gomphidius,  S iy lobâtes ,  Hygrophorus ,  Lac- 
tarius ,  Russula ,  Canlharellus ,  Nyctalis,  Ma- 
rasmius  ,  Lentinus ,  P  anus ,  Xerolus ,  Trogia, 
Schizophyllum  et  Lenzites  (  V.  ces  mots).  Dans 
la  classification  que  je  proposerai  plus  tard, 
les  Agaricinés  formeront  également  le  pre¬ 
mier  ordre  des  Basidiospores ,  c’est-à-dire 
des  Champignons  dont  les  spores  sont  libres 
et  supportées  par  des  basides  répandues  sur 
la  surface  de  l’hymenium.  (Lév.) 

AGARIC1TE.  polyp.  —  Dénomination 
employée  par  d’anciens  auteurs ,  pour  dé¬ 
signer  des  Polypiers  fossiles  plus  ou  moins 
voisins  des  Agaricies.  F .  ce  mot.  (Duj.) 

agaricoïdes  (  àyapixov  ,  agaric  ;  £Î(Joç  , 
aspect),  bot.  cr. — Ce  mot  devrait  servir  à 
désigner  les  Champignons  qui  ressemblent 
aux  Agarics,  comme  les  Merulius,  les  Can¬ 
lharellus,  etc.  ;  mais  on  l’emploie  ordinaire¬ 
ment  comme  syn.  d’ Agaricinés.  V.  ce  mot. 

(Lév.) 

AG  ARICOA'  (  àyapixov  ,  agaric  ;  d’Agaria, 
contrée  de  la  Sarmatie  ).  V.  agaric  des  phar¬ 
maciens.  (Lév.) 

AGARISTA  (ocyav ,  très  ;  a piazoç ,  le  meil¬ 
leur).  ins.— G.  de  l’ordre  des  Lépidoptères, 
tribu  des  Hespéri-Sphingides  ,  établi  par 
Leach  ( Zool .  Mise,  xv)  et  adopté  parLatreille 
( Enc .  mélh.  Entom.  t.  îx,  p.  802),  qui  lui 
donne  pour  caract.  :  Palpes  inférieurs  longs  , 
avec  le  2me  article  comprimé  et  barbu  ;  le 
3me  subcylindrique  et  nu.  —  Il  y  rapporte 
3  espèces,  dont  une  du  Brésil,  une  de  la 
Nouv.-Hollande  et  une  de  l’Amérique  sep¬ 
tentrionale.  Nous  ne  citerons  que  la  lrc,  VA. 
Leachii,  dédiée  au  savant  Naturaliste  an¬ 
glais  Leach,  par  M.  de  Lagsdorf.  (D.) 

*  AGARISTA  (  corrupt.  d’à^aptcjToç,  désa— 

12* 


186 


AGA 


AG  A 


gréable).  bot.pii. — D’après  M.  DcCandolle,  ce 
g.  s’éloigne  de  presque  toutesles  Hélianthées, 
par  son  aigrette  formée  d’écailles  scarieuses, 
comme  dans  les  Helenium ,  au  lieu  d’être 
aristées  comme  celles  de  la  tribu  à  laquelle 
il  rapporte  son  nouveau  g.  U  Agarisia  est 
une  herbe  annuelle  de  la  Californie,  qui  a  le 
port  des  Calliopsis  ou  des  Coreopsis,  et  dont 
voici  les  caractères  :  Tiges  rameuses ,  por¬ 
tant  des  feuilles  multifîdes  ;  rameaux  dé¬ 
pourvus  de  feuilles  au  sommet  et  terminés 
par  un  capitule  multiflore,  radié.  Ligu¬ 
les  i-sériées,  neutres,  obovales-tronquécs  et 
parcourues  par  plusieurs  nervures.  Fleurs 
du  disque  hermaphrodites,  tubuleuses,  à 
5  dents.  Involucre  campanulé,  formé  par 
une  double  rangée  d’écailles  aiguës;  les  ex¬ 
térieures  ovoïdes ,  presque  fondées  à  la  base, 
les  intérieures  au  nombre  de  8,  ovales-oblon- 
gues,  membraneuses,  dépassant  presque  du 
double  les  extérieures.  Écailles  membra- 

I 

neuses,  couvrant  le  réceptacle  et  s’en  déta¬ 
chant  avec  les  fruits  qu’elles  enveloppent 
sur  un  côté.  Branches  du  style  terminées  par 
un  cône.  Fruits  obcomprimés;  ceux  du  rayon 
ovales,  avortés,  glabres  et  dépourvus  d’ai¬ 
grette  ;  ceux  du  disque  oblongs,  glabres  sur 
la  partie  recouverte  par  l’écaille,  velues  sur 
les  bords  et  la  face  interne.  Aigrette  bi-squa- 
mellée;  squam elles  allongées,  membraneu¬ 
ses,  un  peu  plus  courtes  que  la  corolle  et  par¬ 
tant  des  angles  du  fruit.  (J.  D.) 

AGAIiOX.  moll.  —  Dans  son  voyage  au 
Sénégal  (p.  64,  pl.  4  ,  f.  7),  Adanson  donne 
ce  nom  à  une  Olive  que  Lamarck  a  nommée 
Oliva  hiatula.  On  trouve  cette  coquille  fos¬ 
sile  aux  environs  de  Bordeaux,  et,  dans  cet 
état ,  Lamarck  l’a  nommée  Oliva  plicaria. 
V.  olive.  (Desh.) 

AGARUM.  bot.  cr.  —  Rumphius  nous 
apprend  ( Herb .  Amboin.  vi.  186.  2)  que  les 
Malais  des  îles  de  la  Sonde,  désignent  par 
le  mot  Agar  toute  espèce  de  fucus.  C’est 
à  ce  qu’il  paraît  la  véritable  étymologie  du 
mot.  Link  avait  proposé  ce  nom  pour  un  g. 
de  la  s.-famille  des  Floridées ,  dont  le 
Sphœrococcus  rubens  Ag.  est  le  type.  Il  le 
caractérisait  de  la  manière  suivante  :  Con- 
ceptacles  situés  sur  les  plus  petits  ra¬ 
meaux  ,  presque  sphériques  et  chargés  à 
leur  périphérie  de  cellules  contenant  des 
séminules.  Ce  g. ,  qui  forme  aussi  le  type 
du  g.  Phyllophora,  Grév.  ,  rentre  dans 

\ 


une  section  des  Sphoerococcus.  ( V '.  ce  mot.) 
M.  Bory  a  encore  tenté  d’établir  sous  le 
mêmenomung.  delamêmefamille,  tribu  des 
Laminariées  ,  auquel  il  donne  pour  carac¬ 
tères  :  Lame  ou  fronde  parcourue  dans  toute 
sa  longueur  par  une  ou  plusieurs  nervures 
très  saillantes.  Selon  ce  savant  Algologue , 
aucun  autre  signe  ne  distinguerait  les  Aga- 
res  des  vraies  Laminaires,  ou  du  moins  de 
celles  auxquelles  il  conserve  ce  nom.  Le 
même  auteur  établit  encore  2  sous  -  genres 
pour  y  répartir  les  6  ou  8  espèces  qu’il 
place  dans  le  g.  A  g  arum  ;  l’un  est  carac¬ 
térisé  par  un  stipe  nu  entre  la  racine  et 
l’expansion  de  la  lame  ;  l’autre  est  remar¬ 
quable  par  un  stipe  muni  de  pinnules  en 
forme  d’ailes.  Ce  g.,  quoiqu’il  ait  été  admis 
et  même  subdivisé  par  M.  Gréville  (A/g. 
Brit.),  ne  nous  paraît  pas  devoir  être  séparé 
des  Laminaires.  La  nervure  qui  parcourt  les 
frondes  est  en  effet,  selon  nous,  d’une  va¬ 
leur  très  secondaire  quand  la  fructification 
n’offre  pas  de  différence  manifeste.  Si  nous 
admettions  ainsi ,  comme  distinctions  géné¬ 
riques,  toutes  les  modifications  que  subit  la 
forme  du  thalle  ou  des  frondes,  ne  rétro¬ 
graderions-nous  pas  vers  le  temps  où  l’on 
fondait  des  genres  sur  la  grandeur  relative 
des  plantes,  et  ne  devrions-nous  pas  craindre 
de  voir  bientôt  autant  de  genres  que  d’espè¬ 
ces  ?  Nous  ne  considérons  donc  le  g.  Aga- 
rurn  que  comme  une  bonne  section  du  g. 

LAMINAIRE.  V.  Ce  mot  ,  et  ALARIA  et  COSTA- 
RIA.  (C.  M.) 

AGAS.  bot.  pii.  —  Nom  vulgaire  de  l’E¬ 
rable  champêtre  (Acer  campestris,  L.)  dans 
une  partie  du  midi  delà  France.  (C.  L.) 

*AGASSÏZIA,  Chav.  (Agassiz,  savant 
Zoologiste  suisse  ).  bot.  pii.  —  Suivant 
M.  Bentham ,  ce  g.  est  le  même  que  le  Gal- 
vezia ,  Juss.  (Sp.) 

*AGASSIZÏA ,  Spach.  (Agassiz,  savant 
Zoologiste  suisse),  bot.  pii.  — Double  em¬ 
ploi  du  g.  Camissonia ,  Link.  (Sp.) 

AGASTACHYS  (  contraction  d’ocj'ocçoç , 
admirable  ;  épi),  bot.  pii.  —  G.  de 

la  famille  des  Protéacées ,  tribu  des  Persoo- 
niées ,  créé  par  R.  Brown  (Linn.  Tram,  x  , 
158,  et  Prodr.  371.  Suppl,  n),  qui  le  ca¬ 
ractérise  ainsi  :  Périgone  (cal.  et  cor.  des  au¬ 
teurs)  simple,  tétraphylle,  régulier,  à  folioles 
cohérentes  à  la  base.  Étam.  4,  insérées  au  mi¬ 
lieu  des  folioles  périgoniales  ;  filaments  dis- 


AGA 


AGA 


187 


tincts.  Glandules  hypogynes  nulles.  Ovaire 
sessile,trigone,uni-loculairc,uni-ovulé.  Style 
filiforme;  stigmate  bilobé. Fruit  inconnu. — 
Ce  g.,  qui  a  besoin  d’un  plus  mûr  examen  , 
a  été  formé  pour  un  seul  arbrisseau  trouvé 
sur  la  terre  de  Diémen  ;  il  est  très  glabre, 
couvert  de  feuilles  éparses,  très  entières,  pla¬ 
nes,  munies  de  glandules  sur  la  face  infé¬ 
rieure.  Ses  fleurs  sont  jaunes  ,  alternes, 
sessiles,  unibractéées,  disposées  en  épis  nom¬ 
breux,  terminaux;  style  plus  court  que  les 
étamines,  à  bractées  persistantes,  en  forme 
de  capuchon.  (C.  L.) 

AGASTRAIRES  (oc,  pi'iv.  ;  yao-rvjp,  rpoç, 
ventre),  infus.  —  Nom  proposé  en  1810 
(  Bull .  Soc.  philom.  )  par  M.  de  Blainville  , 
pour  une  classe  de  son  sous-règne  des  Agas- 
trozoaires,  comprenant  les  Infusoires  qui 
n’ont  point  de  canal  intestinal  proprement 
dit.  Ce  nom  n’est  plus  employé  dans  les  der¬ 
niers  ouvrages  de  M.  de  Blainville.  (Duj.) 

AG ASTROZO AIRES  (à,  prix.;  yacrryip  , 
rpoç ,  ventre  ;  Ç«ov,  animal  J.  inf.  —  Déno¬ 
mination  proposée  par  M.  de  Blainville  [L  su¬ 
pra  c.)  pour  son  3e  sous-règne,  comprenant  les 
animaux  sans  cavité  digestive ,  et  formé 
des  deux  classes  des  Spongiaires  et  des 
Agaslraires.  Cette  dénomination  n’a  pas  été 
conservée.  (Duj.) 

AGASYLLIS,  Hoffm.,  Koch  (  àyatruDiç  , 
nom,  chez  les  Grecs,  d’un  arbrisseau  indét.). 
bot.  pii. — G.  de  la  famille  des  Ombellifères, 
très  voisin  du  Silery  dont  il  ne  diffère  essen¬ 
tiellement  que  par  des  méricarpes  à  côtes  se¬ 
condaires,  en  partie  oblitérées,  et  par  un  plus 
grand  nombre  de  bandelettes.  Au  surplus , 
V Agasyllis  n’est  fondé  que  sur  une  seule  es¬ 
pèce.  (Sp.) 

*  AGATE  et  non  AGATHE  (  Corruption 
d’à^aTYiç ,  Agate),  min.  —  C’est  le  nom  que 
l’on  donne  à  toutes  les  variétés  de  quartz,  qui 
n’ônt  pas  l’aspect  vitreux,  qui  sont  compactes, 
demi-transparentes,  ont  la  cassure  sembla¬ 
ble  à  celle  de  la  cire,  et  se  distinguent  des 
Silex  ordinaires  par  la  finesse  de  leur  pâte, 
le  brillant  de  leur  poli,  et  la  vivacité  de  leurs 
couleurs. Ce  nom  leur  vient,  si  l’on  en  croit 
Théophraste  et  Pline,  de  celui  du  fleuve 
Achates  en  Sicile,  aujourd’hui  Drillo,  sur 
les  bords  duquel  les  premières  Agates  au¬ 
raient  été  trouvées.  Ces  pierres  sont  un  peu 
moins  dures  que  le  cristal  de  roche  et  le  si¬ 
lex;  néanmoins  elles  font  feu  avec  le  bri¬ 


quet.  Elles  ne  se  présentent  jamais  dans  la 
nature  que  sous  la  forme  de  rognons  ovoï¬ 
des,  de  stalactites,  de  masses  mamelon¬ 
nées,  assez  souvent  encroûtées  extérieure¬ 
ment  d’une  terre  verte.  Elles  ont  été  for¬ 
mées  généralement  par  couches  successives, 
qui  se  sont  déposées  dans  les  cavités  de  cer¬ 
tains  tufs  volcaniques  ou  d’anciennes  ro¬ 
ches  d’origine  ignée,  décomposées  et  rema¬ 
niées  par  le  travail  des  eaux. Un  des  gisemen  ts 
d’Agates  les  plus  célèbres,  est  celui  d’Ober- 
stein  sur  les  bords  du  Rhin,  où  se  trouvent 
de  grands  ateliers  pour  la  taille  et  le  polis¬ 
sage  de  ces  pierres.  Étant  susceptibles  d’un 
beau  poli,  elles  sont  très  recherchées  pour 
l’ornement  dans  la  bijouterie  et  pour  la  gra¬ 
vure  sur  pierre. 

Les  Agates  prennent  des  noms  différents, 
suivant  les  variations  de  couleur  ,  de  trans¬ 
parence  et  les  jeux  de  lumière  qu’elles  pré¬ 
sentent.  Lorsqu’elles  sont  d’un  blanc  laiteux 
légèrement  bleuâtre ,  on  les  nomme  Calcé¬ 
doines-,  on  appelle  Cornalines  celles  qui  sont 
d’un  beau  rouge  cerise;  Sardoines,  celles 
qui  sont  d’un  beau  jaune  fauve  ou  orange; 
on  nomme  Chrysoprases  les  Agates  vert- 
pomme  ,  et  Héliotropes  celles  d’un  vert  ob¬ 
scur,  qui  sont  le  plus  souvent  ponctuées  de 
rouge.  La  coloration  en  rouge  des  cornali¬ 
nes  et  de  certaines  parties  des  héliotropes 
paraît  due  à  une  matière  organique.  La 
chrysoprase  doit  sa  couleur  à  quelques  cen¬ 
tièmes  d’oxyde  de  nikel;  cette  belle  variété 
se  trouve  à  Kosemütz  en  Silésie  ,  au  milieu 
de  roches  magnésiennes.  —  Les  Agates  sont 
souvent  composées  de  couches  de  différen¬ 
tes  couleurs.  Si  elles  ont  été  taillées  de  ma¬ 
nière  à  offrir  une  série  de  bandes  droite^ , 
à  bords  nettement  tranchés ,  on  leur  donne 
le  nom  d’Ag.  rubanées  ;  quand  les  bandes 
sont  circulaires  et  concentriques,  ce  sont  des 
Agates  Onyx  ;  celles-ci  étaient  très  recher¬ 
chées  par  les  anciens  pour  la  gravure  en  ca¬ 
mée.  On  a  trouvé  à  Ghampigny ,  près  Paris, 
sur  les  bords  de  la  Marne,  des  Ag.  ruba¬ 
nées  et  de  véritables  onyx  à  3  couches  ,  2 
brunes  et  l’autre  bleuâtre;  mais  le  gîte  en 
est  maintenant  épuisé.  —  Quelques  Agates 
montrent  dans  l’intérieur  de  leur  masse  des 
dessins  noirs  ou  rouges ,  qui  simulent  de 
petits  arbrisseaux  dépouillés  de  feuilles  ;  se 
sont  les  Ag.  arborisées.  Ces  arborisations  sont 
dues  à  des  particules  métalliques ,  qui  ont 


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pénétré  dan?'  l’Agate  à  une  époque  où  elle 
n'était  pas  encore  entièrement  consolidée, 
et  qui  se  sont  disposées  à  la  file  les  unes 
des  autres ,  en  se  ramifiant  en  divers  sens. 
Cette  formation  rappelle  parfaitement  ces 
cristallisations  que  (orme  l’humidité  de  l’air 
pendant  l’hiver,  en  se  congelant  à  la  surface 
des  vitres.  Seulement,  ces  dernières  arbori¬ 
sations  ne  sont  que  superficielles,  tandis 
que  les  premières  s’étendent  dans  la  profon¬ 
deur  de  la  pierre.  On  donne  le  nom  û’Ag. 
mousseuses  à  des  Agates  communément  ver¬ 
tes  ou  jaunâtres  qui,  vues  par  transparence, 
montrent  intérieurement  des  apparences  de 
mousses,  ou  plutôt  de  conferves  et  autres 
plantes  aquatiques,  que  quelques  natura¬ 
listes  prennent  pour  des  réalités.  Il  est  cer¬ 
taines  Agates  qui  renferment  des  cavités 
en  partie  remplies  d’eau;  ce  sont  les  En- 
hydres  du  Vicentin  ,  qui  ont  ordinairement 
la  forme  de  petites  amandes.  —  On  distin¬ 
guait  autrefois  les  Agates  en  orientales  et  oc¬ 
cidentales,  d’après  la  persuasion  où  l’on  était 
que  les  plus  belles  ne  se  trouvaient  que  dans 
l’Inde;  aujourd’hui  ces  épithètes  ne  servent 
plus  qù’à  désigner  dans  le  commerce  les 
Agates  de  première  et  de  seconde  qua¬ 
lité;  quels  que  soient  les  lieux  d’où  elles 
proviennent.  Les  Agates,  en  perdant  de  leur 
_  transparence  ,  passent  insensiblement  à  ces 
variétés  de  quartz  plus  grossières,  qu’on 
nomme  Af/ea:  et  Jaspes.  V.  ces  mots.  (Del.) 

AGATE  d’Islande,  min.  —  Synon.  d’Ob- 
sidienne.  (Del.) 

AGATE  noire,  min.  —  Synon.  de  Jayet. 

(Del.) 

AGATHE,  min.  —  /A  agate.  (Del.) 

AGATHE A  (  àyoiOtoq,  divin),  bot.  pii.  — 
Cassini  a  formé  ce  g.  aux  dépens  du  Cine- 
raria  arnelloïdes  L.,  petit  arbrisseau  du  Cap, 
que  l’on  cultive  fréquemment  comme  plante 
d’ornement ,  à  cause  du  nombre  considéra¬ 
ble  de  jolies  fleurs  bleues  qu’il  produit  toute 
l’année.  Ce  g.,  qui  fait  partie  de  la  tribu  des 
Astéroïdées  parmi  les  Composées ,  a  pour 
caractères  :  Capitules  multiflores  hétéroga¬ 
mies.  Fleurs  du  rayon  ligulées,  bleues  et  fe¬ 
melles  ;  celles  du  disque  tubuleuses,  jaunes, 
à  5  dents,  hermaphrodites,  fertiles  ou  plus 
rarement  stériles.  Récept.  nu,  plan,  ou  à 
peine  alvéolé.  Involucre  campanulé,  com¬ 
posé  d’i-2  séries  d’éeailles  herbacées,  assez 
roides,  appliquées  les  unes  contre  les  autres, 


et  creusées  en  gouttière  à  leur  face  interne. 
Fruits,  lors  de  la  maturité,  aplatis,  compri¬ 
més  etentourés  d’une  nervure  proéminente. 
Aigrette  1 -sériée,  formée  de  soies  scabres  , 
rudes  ,  caduques  ou  persistantes.  Le  g.  Aya- 
thea  renferme  aujourd’hui  environ  20  espè¬ 
ces,  qui  toutes  sont  originaires  du  Cap  et 
portent  des  capitules  â  fleurons  bleus  et  à 
disque  jaune.  (J.  D.) 

* AG ATHELEPI S  et  non  Agcithelpis  (ày<x- 
Goç ,  vj,  bon  ;  Wi'ç,  écaille),  bot.  pii.  —  G.  de 
la  famille  des  Sélaginacées ,  créé  par  M.  Choi- 
sy  ( Mém .  Soc.  H.nat.  Genèv.  n ,  95,  t.  i, 
f.  3,  etc.),  qui  le  caractérise  ainsi  :  Cal.  tu¬ 
buleux  ,  plissé,  5-denté,  adhérent  antérieu¬ 
rement  à  la  bractée  par  son  milieu.  Cor.  hy- 
pogyne;  tube  très  long  ,  cylindrique  ,  cour¬ 
bé,  à  limbe  hypocratérimorphe ,  5- parts, 
égal.  Etam.2,  incluses,  insérées  au  sommet 
du  tube  de  la  corolle;  filaments  très  courts  ; 
anth.  uni-loculaires.  Ovaire  bi-loeulaire.  Ovu¬ 
les  solitaires,  anatropes,  suspendus  au  som¬ 
met  des  loges.  Style  terminal,  simple;  stigm. 
aigu.  Akène  unique  par  avortement,  mo¬ 
nosperme,  sémicylindrique,  subéreux,  épais. 
Graine  inverse.  Embryon  orthotrope,  dans 
un  albumen  charnu,  peu  abondant;  àcotyl. 
sémicylindriques,  à  radicule  cylindrique, 
supère.  —  Ce  g. ,  formé  aux  dépens  du  g. 
Eranthemum  L.,  renferme  quelques  s.-ar¬ 
brisseaux  du  Gap,  à  feuilles  alternes,  11- 
néaires-filiformes ,  à  fleurs  en  épis  termi¬ 
naux  ,  bractéés.  (C.  L.) 

AG  A  TH  ID I  LAS  (àyaQtç ,  looq ,  petite  po¬ 
lo  tte).  ins.  —  G.  de  Coléoptères  tétramères, 
établi  par  Ilîiger  aux  dépens  des  Anisostomes 
de  Fabricius  et  adopté  par  Latreille  (. Fam . 
natar .)  qui  le  place  dans  celle  des  Clavipal- 
pes ,  tribu  des  Erotylènes.  Ses  caractères 
sont  :  Antennes  composées  de  11  articles  dis¬ 
tincts  ,  courtes  et  terminées  par  une  massue 
perfoliée  de  3  articles.  Mâchoires  bifides  dont 
la  division  interne  a  la  forme  d’une  dent. 
Palpes  filiformes.  Articles  des  tarses  entiers. 
M.  Duméril  met  ce  g.  dans  sa  famille  des 
Fongivores  ou  Mycétobies,  et  le  caractérise 
ainsi  :  Corps  ovale,  plat  en  dessous  ;  élytres 
ne  couvrant  pas  tout  l’abdomen  ;  masse  des 
antennes  de  3  articles  seulement. — Mais  c’est 
à  tort  qu’il  le  range  parmi  les  Hétéroméres; 
car  il  a  le  même  nombre  d’articles  à  tous  les 
tarses.  Les  Agathidies  sont  de  petits  insec¬ 
tes  de  forme  hémisphérique ,  qu’on  trouve 


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189 


dans  les  bois,  sous  les  écorces,  et  dans  les 
Champignons.  Au  moindre  danger,  ils  cour¬ 
bent  leur  abdomen  vers  la  poitrine ,  et  con¬ 
trefont  les  morts,  en  conservant  une  immobi¬ 
lité  parfaite.  M.  Dejean  ( Catal .  3me  édit.)  en 
mentionne  19  espèces,  toutes  du  nord  ou  du 
centre  de  l’Europe,  et  dont  3  se  trouvent  aux 
environs  de  Paris.  Nous  citerons  parmi  ces 
dernières  :  VA.  globus  ou  sphœridium,  id. 
Fabr.  (D.) 

AGATÏIIS  (ocyaQiç,  faisceau  j  disposition 
des  anthères),  bot.  pii.  —  Créé  par  Salis- 
burg  (. Linn .  Trans.)  et  adopté  par  L.  C.  Ri¬ 
chard  dans  son  beau  trav.  sur  les  Conifères. 
Ce  g.  a  pour  type  le  Dammara  alba  de  Rum- 
phius;  voici  les  caract.  qu’on  peut  lui  as¬ 
signer  :  Fleurs  dioïques  ;  les  mâles  formant 
des  chatons  alternes,  nus,  extra-axillaires, 
composés  d’écailles  imbriquées,  portant  à 
leur  base  interne  de  8  à  15  anth.  disposées 
en  double  série,  renversées  et  intimement 
soudées  entre  elles  et  avec  l’écaille.  Chaton 
femelle  terminal ,  offrant  des  écailles  im¬ 
briquées  sans  petite  squamule  intérieure, 
portant  à  leur  face  interne  une  seule  fleur 
renversée.  Cône  ovoïde  subglobuleux;  péri¬ 
carpes  coriaces  et  prolongés  en  une  aile 
membraneuse  et  uni-latérale.  —  Une  seule 
esp.  compose  ce  g.;  c’est  1  ’Agalhis  Dammara 
Rich.  Conif.  t.  xix.  Grand  arbre  originaire 
de  l’ Inde,  portant  des  feuilles  éparses,  oblon- 
gues,  lancéolées,  épaisses,  coriaces,  très  en¬ 
tières  ,  à  nervures  longitudinales  et  paral¬ 
lèles.  (A.  R.) 

AGATIIÏS  àyaôt'ç,  peloton  de  fil;  par 
allusion  à  la  forme  des  antennes),  ins. — 
G.  de  la  famille  des  Ichneumoniens ,  de 
l’ordre  des  Hyménoptères ,  dont  l’établisse¬ 
ment  est  dû  à  Latreille  (  G  en.  Crusl.  et  Ins.) 
qui  en  a  tiré  les  principaux  caract.  :  1°  des 
ant.  sétacées  et  roulées  à  leur  extrémité  ; 
2°  des  mâchoires  prolongées  en  avant  en 
forme  de  bec;  3°  des  ailes,  qui  n’offrent 
qu’une  seule  cellule  cubitale  étroite  ,  et 
3  cellules  radiales,  dont  la  dernière  incom¬ 
plète.  —  Ce  g.  est  confondu  par  certains 
auteurs  avec  les  Bracons ,  et  par  d’autres 
avec  les  Ichneumons.  Le  type  est  VA.  Mal- 
vacearum ,  Lat.  (  Hist .  des  Cr.  et  des  Ins. 
t.  xm  )  Bracon  purgaior  Fab.  ,  esp.  répan¬ 
due  dans  la  plus  grande  partie  de  l’Europe. 

(Cl.) 

*  AGATHISANTHES  ,  Blumc  (  àyocGfç, 


faisceau  ;  dn/Goç,  fleur),  bot.  pii.  —  G.  de  la 
famille  des  Combrétacées,  tribu  des  Termi- 
naliées,  De  Cand.;  M.  Blume  ( Bijdr .  p.  645) 
assigne  à  ce  g.  les  caract.  suivants  :  Fleurs 
dioiques,  apétales  ;  Mâles  :  Cal.  5— parti  ;  seg¬ 
ments  imbriqués,  connivents.  Etam.  en  gé¬ 
néral  10;  filets  très  courts,  insérés  sur  un 
disque  plane  ;  anth.  didymcs.  Femelles  : 
Limbe  calicinal  court,  supère,  5-denlé. 
Ovaire  uni-ovulé,  couronné  par  un  disque 
plane.  Style  court,  bifide.  Drupe  charnu  , 
ombiliqué;  noyau  comprimé,  monosperme. 
Embryon  apérispermé,  Radicule  supère.  — 
Arbre  très  élevé.  Feuilles  oblongucs ,  très 
entières,  coriaces,  agrégées  vers  l’extrémité 
des  ramules.  Fleurs  disposées  en  capitules 
longuement  pédonculés  ;  pédoncules  axil¬ 
laires  ou  latéraux,  solitaires  ou  géminés, 
Ce  g.,  qui,  suivant  M.  Blume,  tient  le  mi¬ 
lieu  entre  les  g.  Bucida  et  Ceratostachy  , 
n’est  fondé  que  sur  une  seule  esp.  indigène 
à  Java.  ’  (Sp.) 

*  AG  ATHÏSTÈGUE  (àya6tç,  peloton;  ar  érn, 
chambre),  foramin.  — Nous  avons  donné  ce 
nom  à  notre  6me  ordre  des  Foraminifères  , 
comprenant  toutes  les  coquilles  dont  les  lo¬ 
ges  sont  pelotonnées  sur  2,  3  ,  4  ou  5  faces 
et  sur  un  axe  commun  ;  faisant  chacune  , 
dans  leur  enroulement,  la  longueur  totale 
de  la  coquille  ,  ou  la  moitié  de  sa  circonfé¬ 
rence.  Par  ce  moyen,  l’ouverture,  presque 
toujours  munie  d’un  appendice  ,  se  trouve 
alternativement  à  une  extrémité  ou  à  l’autre. 
(  F.  notre  ouvrage  sur  les  Foraminifères  de 
Cuba.) 

Ainsi ,  toutes  les  esp.  de  coquilles  de  cet 
ordre  ont  un  mode  d’accroissement  tout-à- 
fait  particulier,  mode  qui  est  bien  réelle¬ 
ment  un  pelotonnement,  et  qui  les  distin¬ 
gue  nettement  de  toutes  les  autres  divisions. 
Ces  esp.  extrêmement  nombreuses  ,  et  tou¬ 
tes  microscopiques,  peuvent  être  divisées 
en  2  familles.  L’une  sous  le  nom  de  Milioti- 
dées ,  à  coquille  équilatérale,  comprend  nos 
g.  :  U nilocidina ,  Biloculina,  Fabularia,  Spiro- 
loculina  ;  l’autre,  sous  la  dénomination  de 
Multiloculidées  ,  à  coquille  inéquilatérale  , 
dont  le  pelotonnement  a  lieu  sur  3,  4  ou  5  fa¬ 
ces,  renferme  les  g.  :  Triloculina ,  Arliculinc: , 
Spheroïdina  ,  Quinqueloculina  ,  Adelosina. 
Nous,  avons  observé  186  esp.  de  cet  ordre, 
savoir  :  130  vivantes  et  56  à  l’état  fossile. 

Les  esp.  vivantes  sont  ainsi  réparties: 


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39  des  Antilles,  18  de  la  Méditerranée,  16 
de  l'Inde,  14  de  l’Adriatique,  il  des  Ca¬ 
naries,  6  des  côtes  de  l’Océan  sur  le  littoral 
de  la  France,  6  de  Pile  de  Ste-Hélènc  ,  5  de 
la  Patagonie,  5  de  Rawack  dans  la  mer  du 
Sud,  4  de  la  mer  Rouge,  4  du  Pérou;  les 
autres  sont  de  Pile  de  France  ,  du  cap  de 
Bonne-Espérance,  de  Madagascar  et  des  îles 
Sandwich.  Pour  les  espèces  fossiles,  elles 
sont  toutes  des  terrains  tertiaires,  et  au¬ 
cune  ne  se  voit  dans  les  couches  inférieures. 
Nous  les  avons  trouvées  ainsi  réparties:  25 
du  bassin  de  Paris,  8  de  Dax,  8  des  terrains 
subapennins  de  l’Italie  ,  dont  le  plus  grand 
nombre  ont  leurs  analogues  encore  vivantes, 
5  des  environs  de  Bordeaux,  et  6  du  Crag 
anglais  de  Suffolk. 

C’est.  Plancus  (en  1739),  qui  le  premier 
figura  une  esp.  de  cet  ordre,  sous  le  nom 
de  Conchula  minima.  Linné  (12me  édition 
Syst.  nat.  ) ,  en  fit  une  Serpula  ,  de  même 
que  Gmelin.  Lamarck  ,  sans  parler  de  cette 
espèce ,  en  décrivit  4  fossiles ,  et  en  forma 
le  g.  Miliola.  Si ,  maintenant ,  on  ajoute 
quelques  figures  données  par  Soldani ,  on 
aura  tout  ce  qu’on  connaissait  sur  ces  co¬ 
quilles,  lorsqu’en  1825,  nous  présentâmes 
à  l’Académie  des  sciences  notre  premier 
travail  sur  les  Foraminifères.  Nous  créâmes 
alors  ,  pour  les  différentes  modifications  ,  la 
famille  des  Agathistègues  dont  nous  faisons 
aujourd’hui  un  ordre  distinct  ,  considérant 
les  Foraminifères  comme  une  classe  séparée 
des  Mollusques,  et  par  conséquent  des  Cé¬ 
phalopodes  ,  parmi  lesquels  nous  les  clas¬ 
sions  de  même  que  Cuvier,  Lamarck  et  M.  de 
Blainville  (A.  d’O.) 

*AGATHODES  (contraction  d ’àyaQouSvç , 
qui  est  bon  en  apparence),  bot.  pu.  —  G.  de 
la  famille  des  Gentianacées,  tribu  des  Chi- 
roniées,  fondé  par  Griesebach  (  Observ .  32), 
et  dont  voici  les  caract.  :  Cal.  4-parti.  Cor. 
hypogyne,  marcescente,  rotacée,  4-fide; 
couronne  nulle;  divisions  munies  à  la  base 
d’une  fossette  glandulifère  couverte  d’une 
squamule  frangée.  Etam.  4 ,  insérées  à  la 
gorge  de  la  corolle;  filaments  égaux  à  la  base; 
anthères  immutées.  Ovaire  uni-loculaire. 
Ovules  nombreux,  attachés  à  des  placentaires 
suturaux,  spongieux.  Stigm.  terminal,  ses- 
sile,  bilobé.  Capsule  subconique,  uni-locu¬ 
laire,  bi-valve.  Graines  nombreuses,  très  pe¬ 
tites.  —  Une  seule  esp.,  le  Swerlia  angusli- 


folia  de  Vallich.  (PL  asiat.  rar .,  t.  204),  com¬ 
pose  ce  g.  C’est  une  plante  herbacée  de 
l’Inde,  à  tige  4-gone,  à  feuilles  opposées, 
linéaires-lancéolées,  tri-nervées,  à  fleurs  pa¬ 
ri  ic  idées.  (C.  L.) 

AGATUOMERIS  (  ày«Q6z  ,  bon  ;  gtplq , 
morceau),  bot.  ph. — G. de  la  famille  des  Com¬ 
posées,  proposé  par  Delaune  (Bon  Jard., 
1805),  et  qui,  n’ayant  pas  été  adopté,  est 
réuni  au  g .Hurnea  de  Smith. V.  ce  mot.  (C.L.) 

*AGATHOPHOLIDOPHIDE$  (  àyxOé;  , 
bon;  cpoh'ç ,  !£oç,  écaille;  ofiç,  serpent). 
rept.  —  Nom  donné  par  J.-A.  Ritgen  à  une 
famille  de  Reptiles  Ophidiens,  comprenant 
les  Serpents  écailleux  qui  n’ont  pas  de  cro¬ 
chets  à  venin.  (C.  d’O.) 

AGATHOPHYLLLM  (  âyocdoç ,  bon  ;  ?v\- 
Aov,  feuille),  bot.  pu.  —  G.  de  la  famille  des 
Lauracées,  tribu  des  Cryptocaryées ,  Nees  , 
créé  par  de  Jussieu  (Gen.  PL  431  ),  adopté 
par  Nees  Non  Esenbeck  (Prog.  12.  Laur. 
231) ,  et  ainsi  caractérisé  :  Fleurs  herma¬ 
phrodites.  Périgone  (cal.  et  cor.  des  auteurs) 
infundibuliforme,  resserré  à  la  gorge,  à 
limbe  sex-fide  ,  égal,  persistant  ou  décidu. 
Etam.  12,  quadrisériées  ;  9  extér.  fertiles  ; 
3  intér.  stériles;  3  des  fertiles  les  plus  in¬ 
ternes  ,  munies  de  chaque  côté  de  glandes 
géminées,  sessiles,  subglobuleuses;  anth. 
des  deux  lres  séries  introrses ,  ovales  ,  mem¬ 
braneuses  au  sommet;  celles  de  la  3me  ex- 
trorses ,  subulées  au  sommet  ;  toutes  bilo- 
culées,  déhiscentes  par  autant  de  valvules 
ascendantes;  les  étam.  stériles  subsessiles  , 
triangulaires,  acuminées.  Ovaire  uni-locu¬ 
laire,  uni-ovulé.  Style  un  peu  épais;  stigm. 
capité.  Caryopse  monosperme ,  anguleux- 
lobé  à  la  base ,  inclus  dans  le  tube  périgo- 
nial ,  qui  est  coriace ,  renflé ,  plissé  5  ou 
6  fois  intérieurement,  et  nu  ou  couronné 
de  ses  segments  persistants.  Cotyl.  confor¬ 
mes  ,  lobés  à  la  base.  —  Ce  g.  ne  renferme 
encore  qu’un  seul  arbre  (A.  aromaticum 
Lam.  )  à  feuilles  alternes,  serrées;  à  bour¬ 
geons  stipités ,  bivalves  ;  à  fleurs  très  peti¬ 
tes,  disposées  en  panicules  terminales,  con¬ 
tractées.  Il  croît  à  Madagascar  ,  où  les  na¬ 
turels  le  nomment  Ravensara ,  et  se  servent 
de  ses  feuilles  comme  condiment  culinaire. 
Son  fruit  est  aromatique,  et  renferme  une 
amande  d’une  saveur  âcre  et  caustique.  C’est 
YEvodia  Ravensara  deGaertner,  le  Rav.  aro- 
maiica  de  Sonnerat,  etc.  (C.  L.) 


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*  AGATÜOPHYTUM ,  Moq.  Tant].  (  àya- 
Oo'ç.  bon;  (pvrov,  plante).  Sous  ce  nom  M.  Mo- 
quin-Tandon  a  élevé  au  rang  de  g.  le  Che- 
nopodium  bonus -Henricus  ,  L.;  esp.  que  nous 
considérons ,  à  l’exemple  de  M.  C.-A.  Meyer 
{in  Ledeb.  Flor.  Ali.)  comme  appartenant 
au  g.  Blitum.  •  (Sp.) 

AGATHOSMA  (àyaôoç,  bon  ;  oo-fxyj,  odeur). 
bot.  ph.  —  L’odeur  forte  et  le  plus  ordinai¬ 
rement  agréable  quiadonnésonnomàceg., 
est  un  attribut  des  Diosmées  du  Cap,  par¬ 
mi  lesquelles  il  prend  place.  C’est  aussi  le 
Bucco  de  Wendland.  Ses  caractères  sont  : 
Calice  5-parti,  au  fond  duquel  est  accollé 
un  disque  court  et  glanduleux.  Pétales  5, 
à  filets  étroits,  longs,  souvent  hispides ,  à 
limbe  plus  large,  entier  et  ouvert.  Filets  10; 
les  5  opposés  aux  pétales  plus  courts  qu’eux; 
eux-mêmes  pétaloides,  spatulés  et  obscuré¬ 
ment  glanduleux  à  leur  sommet;  les  5  alter¬ 
nes  à  peu  près  cylindriques,  saillants  à  des 
degrés  souvent  inégaux,  terminés  par  des 
anthères  presque  globuleuses  que  surmonte 
une  petite  glande  sphérique.  Style  s’élevant 
à  la  hauteur  des  étamines ,  glabre,  aminci 
à  son  sommet  en  un  petit  stigmate  2-3-lobé. 
Ovaires  2-3,  soudés  ensemble,  prolongés  à 
leur  sommet  et  au-delà  de  l’insertion  du  style 
en  une  corne  velue,  glabre;  du  reste,  ren¬ 
fermant  chacun  2  ovules  collatéraux.  Fruit 
composé  de  2-3  coques ,  terminées  par  une 
cornp. — On  adécritplus  de  30  espèces  de  ce 
g. ,  toutes  originaires  du  Cap  de  Bonne-Es¬ 
pérance  ,  et  plusieurs  d’entre  elles  sont  cul¬ 
tivées  dans  nos  orangeries.  Ce  sont  des  ar¬ 
brisseaux  à  feuilles  alternes,  petites,  courtes 
■ 

et  d’autant  plus  étroites,  que  les  bords  de 
leur  limbe,  ordinairement  roulés  en  dessous, 
diminuent  leur  largeur  en  augmentant  leur 
épaisseur,  d’autres  fois  planes,  entières  ou 
bordées  de  petites  dents  glanduleuses,  le 
plus  souvent  criblées  de  points  transparents. 
Les  fleurs,  de  couleur  rougeâtre  ,  lilas  ou 
plus  souvent  encore  blanches,  sont  rappro¬ 
chées  en  têtes  ou  en  ombelles  à  l’extrémité 
des  rameaux.  Leurs  pédoncules  1-flores  sont 
accompagnés  à  la  base  de  bractées  écailleu¬ 
ses,  et  offrent  souvent  en  outre  vers  leur 
milieu  2  bractéoles  alternes ,  très  petites  , 
sétacées.  (Ad.  J.) 

*  AG  A  THYRSE .  A  ga  thyrsus  (àyaSoç,  bon; 
0-Jpc 7oç ,  thyrse).  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille 
des  Composées ,  proposé  par  Don  (  Edinb. 


AGA  191 

N.  Phil.  Journ.  vi),  adopté  et  réuni  au 
g.  Mulgedium  de  Cassini.  V.  ce  mot. 

(  C.  L.  ) 

AGATHYRSE.  Agathyrsus  (  àyoc 9o;,  bon  ; 
Ovpeoç,  thyrse).  moll.  —  Montfort  a  placé  à 
la  fin  de  ses  coquilles  polythalames  un  Ver- 
met  fossile  que  presque  tous  les  auteurs,  à 
l’exemple  de  Lamarck  ,  ont  rangé  parmi  les 
serpules.  On  a  cru  que  ,  selon  son  habi¬ 
tude,  Montfort  avait  voulu  en  imposer  aux 
naturalistes  en  disant  que  son  Agathyrseest 
cloisonné;  mais  Montfort  est  dans  le  vrai  cette 
fois,  nous  nous  en  sommes  assuré  sur  plu¬ 
sieurs  exemplaires  de  la  même  espèce,  qui 
se  trouve  rarement  à  Grignon.  Si  Montfort 
y  eût  fait  attention,  il  aurait  reconnu  que 
les  cloisons  de  son  Agathyrse  n’ont  rien  de 
semblable  à  celles  des  véritables  coquilles 
cloisonnées.  Cette  coquille  appartient  évi¬ 
demment  au  g.  Yermet  dont  toutes  les  esp. 
présentent  des  cloisons  semblables.  V.  ver- 
met.  (Desh.) 

*  AG  ATI  ou  AGATY,  Rheed.,  Adans.(Nom 
hindou,  usité  sur  la  côte  de  Malabar  pour 
désigner  l’une  des  esp.  du  g.),  bot.  pn.-G.de 
la  famille  des  Légumineuses,  s.-ordre  des 
Papilionacées ,  tribu  des  Lotées,  s.-tribu  des 
Galégées,  DC.-M.  Desvaux  {Journ.  de  Bot.  3, 
p.  120)  en  a  tracé  les  caract.  comme  il  suit  : 
Cal.  campanulé,  tronqué,  à  5  dents  séparées 
par  des  sinus  obtus.  Étendard  ovale-oblong. 
Ailes  oblongues,  débordant  l’étendard.  Ca¬ 
rène  rectiligne,  dicèphale.  Etam.  diadel- 
phes  (9  et  1  ; ,  peu  saillantes.  Androphore 
bi-auriculé  à  la  base.  Style  filiforme,  rectili¬ 
gne.  Légume  substipité,  linéaire,  comprimé, 
submoniliforme ,  transversalement  seplulé 
(mais  inarticulé),  bivalve,  polysperme.  Grai¬ 
nes  comprimées,  ovales,  solitaires  dans  cha¬ 
que  compartiment. — Arbres.  Feuilles  abrup- 
ti-pennées,  multi-foiiolées.  Stipules  lancéo¬ 
lées.  Grappes  pauciflores,  subsessiles.  Fleurs 
très  grandes. Les  2  esp.  qui  constituent  ce  g. 
habitent  l’Asie  équatoriale.  Parmi  toutes  les 
Papilionacées  connues,  il  n’en  existe  aucune 
qui  puisse  rivaliser  avec  L’Agcili  grandiflora , 
quant  à  l’ampleur  des  fleurs  ;  la  cor.  de  cette 
esp.  a  4  à  5  pouces  de  long ,  sur  2  à  3  pouces 
de  large  ;  blanche  au  moment  de  l’épanouis¬ 
sement,  elle  passe  successivement  du  jaune 
au  rose  et  au  pourpre.  La  dimension  de  la 
gousse  est  proportionnée  à  celle  de  la  fleur; 
quoique  à  peine  large  d’un  demi  pouce,  elle 


192 


AGA 


atteint  de  un  pied  et  demi  à  2  pieds  de  long. 
Les  fleurs  âel’Agaii  coccinea,  sont  moins 
grandes  que  celles  de  son  congénère,  mais 
d’une  écarlate  brillante.  Les  graines  de  l’une 
et  de  l’autre  esp.  sont  comestibles,  et  se  rap¬ 
prochent  des  haricots  par  leur  saveur. 

(Se.) 

AGATI.  bot.  ph.  —  Synon.  du  g.  Æschy- 
nomene.  (G.  L.) 

AGATINE  et  non  Agathine.  Achatina  (à- 
Xcctyjç,  agate),  moll. —  C’est  à  Lamarck  que 
l’on  doit  la  création  du  g.  Agatine-,  admis 
dans  presque  toutes  les  méthodes  ,  il  a  été 
placé  dans  le  voisinage  des  Bulimes.  Ayant 
eu  occasion  de  faire  à  son  sujet  un  assez 
grand  nombre  d’observations,  nous  pensons 
à  présent  que  ce  g.  peut  être  supprimé  sans 
inconvénient  et  rentrer  dans  le  g.  Bulime. 
Nous  appuyons  notre  opinion  ,  sur  ce  que 
les  animaux  des  Bulimes  et  des  Agatines 
sont  identiquement  semblables,  non  seule¬ 
ment  à  l’extérieur,  mais  encore  dans  toutes 
les  parties  de  l’organisation.  Ace  fait  impor¬ 
tant,  nous  en  ajoutons  un  autre  qui  a  aussi 
quelque  valeur;  c’est  qu’il  existe  un  passage 
tout-à-fait  insensible  entre  les  2  g.;  à  ce 
point  qu’un  assez  grand  nombre  d’espèces 
peut  indifféremment  être  rapporté  à  l’un  et 
à  l’autre  g.  Nous  discuterons  plus  en  détail 
le  g.  Agatine  au  g.  bulime.  (Desh.) 

AGATSUSE.  moll.  V .  Aoatiiirse. 

*AGATOIDE.  min. -Épithète  qu’on  ajoute 
au  nom  de  certaines  pierres  qui  ont  quelque 
ressemblance  d’aspect  avec  l’Agate,  quoi¬ 
qu’elles  en  différent  par  leur  nature  chimi¬ 
que.  Tel  est  entre  autres  l’Adinole  ou  Pétro- 
silex  rouge  de  Sahlberg  en  Suède.  (Del.) 

AGAVE.  Agave  (àyavoq,  magnifique),  bot. 
ph.  —  G.  de  la  famille  des  Amaryllidées,  où 
il  forme  une  petite  tribu  établie  par  Her¬ 
bert  ( App.to  lhe  Bol.mag.  1821)  sous  le  nom 
d '  Agaveœ.  Ce  g.  offre  les  caract.  suivants  : 
Ovaire  infère.  Cal.  coloré,  pétaîoïde,  à  6 
divisions,  infundibuliforme,  portant  6  étam. 
saillantes,  attachées  à  la  partie  supér.  du  tube. 
Le  fruit  est  une  capsule  obovoide,  oblongue, 
couronnée  par  le  limbe  calicinal ,  à  3  loges 
contenant  chacune  un  grand  nombre  de 
graines  planes,  disposées  sur  2  rangs.  —  Les 
esp.  de  ce  g.  au  nombre  d’environ  15,  sont 
toutes  originaires  de  l’Amérique  méridio¬ 
nale.  Ce  sont  de  grandes  plantes  vivaces,  à 
racine  fibreuse  ,  ayant  le  port  des  esp.  du  g. 


AQ  A 

Aloës ,  c’est-à-dire  présentant  des  feuilles  al¬ 
longées,  aiguës,  très  épaisses  et  succulentes, 
réunies  en  rosette,  et  généralement  une  tige 
extrêmement  courte.  C’est  du  centre  de  ces 
feuilles  que  part  une  hampe  florifère  et  dé¬ 
pourvue  de  feuilles. 

Parmi  les  esp.  de  ce  g.,  nous  citerons  par¬ 
ticulièrement  l’Agave  d’Amérique  (  Agave 
americana  L.),  originaire  de  l’Amérique  mé¬ 
ridionale  ,  mais  aujourd’hui  naturalisée  et 
devenue  presque  indigène  dans  toute  la  ré¬ 
gion  méditerranéenne.  Elle  y  croît  sur  les 
rochers  maritimes  dans  les  endroits  exposés 
au  midi.  Onia  cultive  aussi  pour  en  faire  des 
haies  de  clôture  autour  des  champs  ou  autour 
des  vignes  dans  les  régions  méridionales  de 
l’Europe ,  en  Espagne  ,  en  Portugal,  dans  le 
royaume  de  Naples  et  surtout  en  Sicile.  Ses 
larges  feuilles  épineuses  sur  les  bords,  pous¬ 
sant  par  touffes  très  serrées  et  ayant  quel¬ 
quefois  7  à  8  pieds  de  longueur,  forment  des 
clôtures  presque  impénétrables.  C’est  du  mi¬ 
lieu  de  ces  groupes  de  feuilles  qu’on  voit  s’é¬ 
lever  avec  une  étonnante  rapidité,  une 
hampe  gigantesque  qui,  dans  l’espace  quel¬ 
quefois  d’une  quinzaine  dejours ,  acquiert 
jusqu’à  20  ou  25  pieds  d’élévation.  Les  fleurs 
très  nombreuses  sont  d’un  jaune  sale.  La  flo¬ 
raison  épuise  tellement  la  plante  qu’elle  pé¬ 
rit  toujours  après  avoir  développé  sa  hampe. 
—  On  retire  des  feuilles  de  cette  plante,  que 
l’on  connaît  sous  les  noms  vulgaires  de  Pille 
ou  d’ Aloës,  des  filaments  soyeux  très  soli¬ 
des  ,  avec  lesquels  on  fabrique  des  cor¬ 
des  et  des  étoffes,  —  Une  2me  esp.  de  ce  g. 
non  moins  intéressante,  c’est  le  Maguey 
des  Mexicains ,  Agave  cubensis  Jacq.  (  Am . 
p.  100),  qui  croît  au  Mexique  et  dans  l’île 
de  Cuba.  Elle  ressemble  beaucoup  à  la  pré¬ 
cédente,  quoique  plus  petite  dans  toutes  ses 
parties.  Ses  fleurs,  d’un  blanc  jaunâtre,  sont 
disposées  en  une  sorte  de  panicule  lâche , 
et  répandent  une  odeurtrès  suaye.  Ses  feuil¬ 
les  fournissent  aussi  des  fibres  très  résistan¬ 
tes  avec  lesquelles  on  fait  des  cordes  et  des 
tissus.  Les  Mexicains  retirent  de  cette  plante 
une  liqueur  sucrée,  qui  fermente  facilement 
et  dont  la  saveur  rappelle  un  peu  celle  du  ci¬ 
dre.  Pour  l’obtenir  on  enlève  les  feuilles  intér. 
de  la  touffe,  et  par  la  cicatrice  qui  en  ré¬ 
sulte  ,  s’écoule  un  liquide  transparent,  d’une 
saveur  douce,  qui,  abandonnée  à  elle-même, 
fermente;  mais  qui,  réduite  par  l’action  du 


feu,  fournit  une  grande  quantité  de  sucre. 

(A.  R.) 

AGAVÉES.  Agaveœ  (àyavoç,  -n  ,  magnifi¬ 
que).  —  bot.  ph.  —  Tribu  de  la  famille  des 
Amaryllidacées  (anomales),  renfermant  les 
seuls  g.  Agave,  L.  etFourcroya,  Vent.  (G.L.) 

‘AG  AVON.  bot.  ph.  —  M.  Bory  (. Dici .  cl.) 
dit  qu’on  nomme  ainsi,  dans  quelques  can¬ 
tons  méridionaux  de  la  France,  l’Ononide 
Arrête  -  Bœuf ,  ou  Bugrane  (  Ononis  s pi- 
nosa  LA  (G.  L.) 

*  AGCYLOPUS  (  oc yxvXoq  ,  crochu  ;  7r ouç  , 
pied.  Il  aurait  fallu  écrire  Ancylopus). 
ins.  —  G.  de  Coléoptères  trimères ,  établi 
par  M.  Chevrolat  et  adopté  par  M.  Dejeàn  , 
qui  n’y  rapporte  qu’une  espèce  dans  son 
dernier  catalogue  :  YEndomicus  melanoce- 
phalus  Oliv. ,  de  Sicile.  Les  caractères  de  ce 
g.  n’ont  pas  encore  été  publiés.  (D.) 
AGDESTIS  (Nom  myth.),  Moç.  etSess.,  DC. 
bot.  ph.  —  G.  incomplètement  connu,  que 
M.  De  Candolle  rapporte,  avec  doute,  à  la 
famille  des  Ménispermées  ,  et  dont  il  donne 
les  caract.  suivants [Proclr.  1,  p.  103):  Fleurs 
hermaphrodites,  apétales.  Sépales  au  nom¬ 
bre  de  4.  Étam.  au  nombre  de  24.  Anth. 
bifides  aux  2  extrémités.  Ovaire 4-sulqué ,  à 
4  styles  terminés  chacun  par  un  stigm.  un 
peu  réfléchi  au  sommet.  —  L’unique  esp. 
sur  laquelle  se  fonde  ce  g.  est  un  arbuste 
indigène  de  la  Nouvelle-Espagne ,  à  fleurs 
roussâtres  et  semblables  à  celles  de  la  Clé¬ 
matite  Flammule.  (Sp.) 

AGE  relatif  des  montagnes,  géol.  — 

F.  MONTAGNES.  (C.  D’O.) 

*AGELAIA  (àyeXaToç ,  a  ,  quiviten  troupe; 
allusion  à  la  manière  de  vivre  de  ces  insec¬ 
tes).  ins.  —  G.  de  la  famille  des  Polyslides, 
St-Farg.,  ou  Guêpiaires ,  Lat.,  de  l’ordre  des 
Hyménoptères,  établi  parM.  Lepelletier  de 
Saint-Fargeau  (  Mist.  des  Hym. ,  Suites  à 
B u if.) ,  qui  en  a  tiré  les  principaux  caractè¬ 
res  :  1°  Des  ailes,  dont  la  cellule  radicale  s’a¬ 
vance  beaucoup  plus  près  de  l’extrémité  que 
la  3me  cellule  cubitale  ,  dont  la  2me  cellule 
cubitale  est  peu  dilatée  vers  le  disque,  et  la 
3me  presque  carrée  ;  2°  de  l’abd.  pédiculé. 
Ce  pédicule  est  formé  par  le  1er  segment  tout 
entier,  qui  est  uni-tuberculé  latéralement. — 
On  Reconnaît  encore  de  ce  g.  qu’une  seule 
espèce  (. Agelaïa  fuscicornis ,  Lep.  St-Farg.) 
dont  on  ignore  la  patrie.  (Bl.) 

*AGÉL AINEES,  ois.— C’est,  dans  la  classi¬ 


fication  de  Swainson  ,  le  nom  d’une  des  s.- 
familles  de  sa  famille  Sturnidœ.  (Lafr.) 

*AGÉLAINÉES:  Agelaineœ  [àyù.aïoq,  qui 
vit  en  troupe),  ois.  —  C’est  une  des  s.-fa- 
milles  de  notre  famille  des  Sturnidées.  C’est 
en  grande  partie  cà  M.  Swainson  que  nous 
empruntons  la  formation  de  cette  s.-famille, 
que  nous  adoptons  d’autant  plus  volon¬ 
tiers,  qu’elle  est  fondée  sur  l’observation  des 
mœurs  et  sur  la  forme  des  pattes.  Tous  les 
g.  qui  en  font  partie,  sont  essentiellement 
marcheurs,  vivent  en  troupe  et  cherchent 
habituellement,  comme  nos  Etourneaux, 
leur  nourriture  à  terre,  sur  les  terrains  dé¬ 
couverts,  souvent  humides  ,  tandis  qu’une 
autre  partie  de  cette  nombreuse  famille,  con¬ 
nue  généralement  sous  les  noms  deTroupia- 
les,  Carouges,  Cassiques,  etc.,  ayant  des  pat¬ 
tes  conformées  différemment,  présente  des 
Oiseaux  percheurs  et  sylvains,  non  mar¬ 
cheurs,  ne  vivant  point  habituellement 
en  troupe.  Ce  nom  d’Agélainées  exprime 
donc  un  de  ses  principaux  caractères  de 
mœurs  ,  et  n’est  que  l’application  à  une 
sous-famille,  du  nom  générique  Agelaius 
formé  par  Vieillot  pour  une  partie  des  es¬ 
pèces  qu’elle  renferme.  Ses  caractères  de  for¬ 
me  sont  :  Bec  assez  allongé,  épais  à  la  base, 
entier ,  conique  ,  quelquefois  déprimé  et 
arrondi  à  son  extrémité;  l’arête  supérieure 
assez  mousse  et  aplatie  à  sa  base;  pieds 
longs ,  grêles  et  disposés  pour  la  marche , 
les  ongles  étant  longs,  minces  et  peu  cour¬ 
bés.  —  Cette  s.-famille  renferme  les  g.  : 
Stournelle  ,  Vieill.;  Troupiale ,  Vieill.;  Doli- 
chonyx ,  Swains.  ;  Leïstes ,  Vig.,  et  Molo- 
thrus,  Swains.  V.  ces  mots.  (Lafr.) 

AGELAIUS  (àysWoç,  qui  vit  en  troupe), 
ois.  —  C’est,  dans  la  Méthode  de  Vieillot, 
un  g.  appartenant  à  sa  lôme  famille,  celle  des 
Tisserands ,  et  répondant  au  g.  Carouge 
( Xanthornus  )  de  Cuvier.  C’est  pour  nous  le 
nom  latin  de  notre  g.  Troupiale,  faisant  par-  , 
tie  de  notre  s. -famille  des  Agélaïnées .  V. 
Troupiale.  (Lafr.) 

*  AGELASTICA.  (  àysO.aortxoç,  qui  vit  en 
troupe),  ins.  —  G.  de  Coléoptères  tétra- 
mères,  famille  des  Chrysomélines ,  établi 
par  M.  Chevrolat  et  adopté  par  M.  Dejean 
(  Calai.  3e  édit.),  qui  y  rapporte  3  espèces, 
dont  une  d’Europe (Galeruca  AlniF&br.),  et 
2  d’Amérique.  Les  caractères  de  ce  g.  n’on! 
pas  encore  été  publiés.  (D.) 

13 


T.  I. 


194 


AGE 


AGE 


AGELENA  (  xytU  ,  troupe),  aracii. — 
G.  de  l’ordre  des  Aranéides  ,  établi  par 
M.  Walckenaer ,  et  se  distinguant  des  Te- 
genaria  par  les  caract.  suivants  :  Yeux  8 , 
presque  égaux  entre  eux  ,  occupant  le  de¬ 
vant  du  céphalo  thorax.  Lèvre  grande  ,  car¬ 
rée,  presque  aussi  large  que  haute.  Mâchoi¬ 
res  légèrement  inclinées  sur  la  lèvre,  cour¬ 
tes  et  arrondies  à  leur  extrémité.  Pattes  de 
longueur  médiocre;  la  4me  paire  sensible¬ 
ment  plus  longue  que  la  lre,  laquelle  sur¬ 
passe  la  2me  ;  la  3me  est  la  plus  courte.  — 
Ces  Aranéides  sont  sédentaires;  elles  forment 
sur  les  buissons  et  les  plantes,  une  toile 
grande  ,  horizontale,  à  tissu  serré  ,  à  la  par¬ 
tie  supér.  de  laquelle  est  un  tube  où  elles 
se  tiennent  immobiles. Ceg.  renferme  3  esp., 
dont  la  plus  connue  cstl’.^.  lalnjrinlhica  L., 
qui  se  trouve  assez  communément  aux  en¬ 
virons  de  Paris.  (H.  L.) 

*AGÈNE.  Agenes  (à  priv.;  y/voç,  race). 
térat.  —  Syn.  â’Agénosome.  (I.  G.  St-H.) 

*  AGÉNÉIENS.  Agenii  (à,  priv.;  yt- 
velxç,  barbe),  ois.  — Pianzoni  a  donné  ce 
nom  à  une  famille  de  l’ordre  des  Oiseaux 
grimpeurs  ,  comprenant  ceux  qui  n’ont  pas 
de  soie  à  la  base  du  bec.  (C.  d’O.) 

AGÉNÉIOSE  (ày/vstoç,  sans  barbe),  poiss. — 
G.  établi  par  Lacép.,  pour  des  Siluroïdes  voi¬ 
sins  des  Pirnélodes,  qui  n’ont  pas  de  barbil¬ 
lons  sous  la  mâchoire  infér.,et  dont  le  maxil¬ 
laire,  suivant  Bloch,  ne  se  prolongerait  pas  en 
filet  comme  dans  la  plupart  des  Siluroïdes. 
Or,  il  faut  remarquer  que  le  filet  maxillaire 
existe  dans  l’esp.  que  Bloch  a  désignée  sous 
le  nom  de  Silurus  inermis  (  pl.  363);  je  l’ai 
vu  moi-mème  sur  l’individu  conservé  dans 
le  cabinet  de  Berlin.  Pour  le  Silurus  milito¬ 
ns  Bl.  (pl.  362),  le  maxillaire  denté  se  re¬ 
dresse  en  une  sorte  de  corne  sur  la  bouche, 
condition  qui  rentre  dans  celle  des  autres 
Siluroïdes.  Ce  g.  a  donc  peu  de  valeur.  Les 
deux  esp.  connues  par  Lacépède  viennent 
des  eaux  douces  d’Amérique.  (Val.) 

*AGÈ1\ES.  Ageni  (à,  priv.;  yevoç ,  posté¬ 
rité  ).  bot.  cr.  —  Nom  proposé  par  M.  Les- 
tiboudois  pour  désigner  les  végétaux  cellu¬ 
laires,  à  l’instar  des  épithètes  d’Endogènes  et 
d’Exogèncs,  créées  parM.  De  Candolle  pour 
remplacer  celles  de  Monocotylédones  et  de 
Dycotylédones.  Cette  dénomination  n’a  pas 
été  adoptée  ,  parce  qu’elle  exprime  une  idée 
complètement  fausse;  en  effet,  bien  que 


l’acte  de  la  fécondation  dans  les  végétaux 
cellulaires  ,  soit  encore  un  mystère  pour  les 
botanistes,  il  n’en  est  pas  moins  certain 
que  ces  végétaux  émettent  de  véritables 
graines ( spores)  capables  de  reproduire  les 
mêmes  individus.  (C.  L.) 

*  AGÉNÉSIE  (à  priv.;  y/veonç,  généra¬ 

tion).  térat.  —  Synon.  de  Monstruosité 
par  défaut.  (1.  G.  St-H.) 

*AGENIUM  (ày/voç,  stérile),  bot.  pii.  — 
G.  de  la  famille  des  Graminacées,  tribu 
des  Andropogonées ,  proposé  par  Nees  von 
Esenbeck  (Suppl.  Fl.  bras,  ex  Herb.  Reg . 
Berl.)  et  qui  n’a  pas  été  adopté,  parce 
qu’il  ne  diffère  du  g.  Andropogon,  L.  (Sect. 
A.  anatherum) ,  auquel  il  est  réuni,  que 
par  scs  épillets  subhomogames  conformes. 

(C.  L.) 

*  AGENIUS  (  ocys'vsioç ,  sans  barbe),  ins. 
—  G.  de  Coléoptères  pentamères  ,  fa¬ 
mille  des  Lamellicornes,  tribu  des  Scara- 
béides ,  division  des  Mélitophiles ,  établi 
dans  l’Encyclopédie  par  MM.  Le  Peletier  de 
Saint-Fargeau  et  Serville,  aux  dépens  du  g. 
Trichius,  Fabr.,  et  dont  les  caractères  sont: 

t 

Mandibules  membraneuses.  Ecusson  en 
triangle  curviligne,  à  peine  plus  long  que 
large.  Tarses  postérieurs  aussi  longs  que 
les  jambes,  ou  guère  plus  longs  qu’elles. 
Jambes  antérieures  tridentées  au  côté  ex¬ 
terne.  Menton  nu.  Dernier  article  des  pal¬ 
pes  un  peu  dilaté  extérieurement.  —  Ce  g., 
le  même  que  le  g.  Campulipus,  Kirb.,  a  pour 
type  la  Melolontha  lirnbala  Oli\.;  ou  Trichius 
limbaïus  Schoenh. ,  auquel  se  réunissent 

2  autres  espèces,  savoir  :  Y  A.  erythropterus 
Dej. ,  ou  rufipennis  Gory  et  Perch.  ,  et  le 
flàvipennis  de  ces  derniers  auteurs,  esp.  que 
M.  Dejean  rapporte  au  g.  Stripsifer.  Ces 

3  espèces  sont  du  cap  de  Bonne-Espérance. 

(D.) 

*  AGÉNOR  (  Agénor  ,  roi  des  Phéniciens; 
Myth.;  à yvjvMç,  vaillant),  crust.  — M.  Au- 
douin  et  moi ,  avons  désigné  sous  ce  nom 
un  g.  de  Crustacés  qui  appartient  à  l’or¬ 
dre  des  Décapodes,  famille  desOxyrhinques, 
et  dont  les  caractères,  encore. inédits ,  doi¬ 
vent  paraître  incessamment  dans  l’ouvrage 
que  publie  M.  Alcide  d’Orbigny,  sur  les 
animaux  qu’il  a  recueillis  pendantson  voyage 
dans  l’Amérique  méridionale.  (H.  L.) 

*  AGENOU  A  (Agénor.  Myth.  ;  àyrivwq  , 
brave,  fier),  bot.  pii. — G.  de  la  famille  des 


AGE 


AGL 


195 


Composées  -Cichoracées  ,  proposé  par  Don 
( Edinb .  phil.  Jour.  1829),  non  adopté  et 
réuni  au  g.  Seriola ,  L.  j^.  ce  mot,  (C.  L.) 

*AGENORIA  ( Agenor .  K.  la  Myth.;  àyrj- 
vcoç,  fier,  brave),  bot.  pu.  —  Selon  Lindley 
(JYat.Syst.  Bot.  Edit,  il  ,  app.  ) ,  ce  g.,  de  la 
famille  des  Asclépiadacées,  proposé  parM.  De 
Candolle  ,  doit  être  réuni  au  g.  Apieranthes 
de  Mikan  (  N.  A.  JS.  C.  xvii.  544  ,  t.  4l). 
A  l’article  Stapelia  nous  discuterons  cette 
opinion.  V.  ce  mot.  (C.  L.) 

*AGÉNOSOME,  Agenosoma  (à  priv.j  y(~ 
voç ,  race,  sexe;  o-uaa ,  corps),  térat.  — 
G.  de  Monstres  unitaires  ,  appartenant  à  la 
famille  des  Célosomiens.  (I.-G.  St-H.) 

*  AGÉRATÉES  (ocyyjparoç,  qui  ne  vieillit 
pas),  bot.  th. —  Une  des  divisions  de  la  tribu 
des  Eupatoriées,  delà  famille  des  Composées, 
caractérisée  par  des  fruits  surmontés  d’une 
aigrette  paléacée, formée  de squamelles mem¬ 
braneuses  ou  rigides,  distinctes,  ou  plus  ou 
moins  soudées  entre  elles.  V.  Agératum. 

(J.  D.) 

AGERATUM  (otynpu toç,  qui  ne  vieillit 
pas),  bot.  pii.  —  Ce  nom,  qui  semble  avoir 
été  donné,  dans  le  principe,  par  Dioscoride, 
à  une  esp.  d’immortelle,  fut  appliqué  par 
Linné  à  des  plantes  originaires  de  l’Amé¬ 
rique,  et  appartenant  à  la  tribu  des  Eupato¬ 
riées  de  la  famille  des  Composées.  Leurs  ca- 
ract.  sont  :  Invol.  formé  de  plusieurs  fo¬ 
lioles  étroites,  aigues,  imbriquées.  Piécep- 
tacle  nu,  portant  des  fleurs  à  5  divisions. 
Branches  du  style  terminées  par  des  appen¬ 
dices  cylindracés,  obtus.  Fruits  à  5  angles 
légèrement  atténués  à  la  base,  surmontés 
d’une  aigrette  paléacée,  formée  par  5-10 
écailles  libres,  plus  ou  moins  aiguës,  quelque 
fois  même  atténuées  en  pointe.  —  On  compte 
dans  ce  g.  environ  10  esp.,  toutes  d’origine 
américaine;  l’une  d’elles,  VA.  conyzoides , 
se  rencontre  néanmoins  dans  presque  toutes 
les  parties  équinoxiales  des  deux  continents. 
On  cultive  depuispeu  d’années, commeplante 
annuelle  d’ornement,  VA.  cœruleum  ou  mexi- 
canurn.  (J.  D.) 

AGERÏA,  Adans.  (àyvjpœç ,  qui  ne  vieillit 
pas),  bot.  ph. — Synonyme  du  g.  Prinos  ,  L.  ; 
M.  De  Candolle  donne  ce  nom  à  une  sect.  des 
Prinos ,  caractérisée  par  des  corolles  6-fides, 
et  des  feuilles  non  persistantes.  (Sp.) 

*  AGESTRATA  (  àyérrpocToç  ,  général 
d’armée),  uns.  —  G.  de  Coléoptères  pen¬ 


tamères,  famille  des  Lamellicornes,  tribu 
des  Scarabéides  mélitophiles,  s.-tribu  des 
Gymnétides ,  établi  par  Eschscholtz  ,  et 
adopté  parM.  Dejean  [Calai.  3e  édit.),  ainsi 
que  par  MM.  Gory  et  Percheron  (  Monogr. 
des  Cét.),  qui  lui  donnent  pour  principaux 
caractères  :  Chaperon  carré.  Mâchoire  à  lobe 
terminal  bidenté.  Antennes  beaucoup  plus 
longues  que  la  tête.  Corselet  recouvrant 
presque  tout  l’écusson. — Ils  en  décrivent  et 
figurent  3  espèces,  dont  2  de  Java  et  une 
de  la  Chine.  Nous  citerons  seulement  cette 
dernière,  qui  est  la  Celonia  chinensis  Oliv., 
ou  nigrita  Fabr.  ;  elle  est ,  comme  les  2  au¬ 
tres,  d’un  vert  cuivreux  très  brillant,  mais 
avec  les  pattes  et  le  chaperon  d’un  rouge  cui¬ 
vreux.  (D.). 

AGGLOMÉRAT  ou  CONGLOMÉRAT  , 
Agglomeralio.  géol.  —  Expression  générale 
qui  sert  à  désigner  toute  roche  visiblement 
composée  de  débris  d’inégales  dimensions 
et  de  diverses  textures ,  accumulés  sans  or¬ 
dre;  les  Poudingues  ,  les  Brèches  ,  les  Pépé- 
rino  sont  des  Agglomérats.  On  peut  égale¬ 
ment  donner  ce  nom  à  beaucoup  de  Calcaires 
coquilliers  grossiers  ,  aux  f aluns  solides,  etc. 
Lorsque  les  débris  de  roches  et  de  fossiles 
ont  été  finement  triturés,  et  qu’ils  ont  été 
distribués  en  raison  de  leur  volume,  de  ma¬ 
nière  à  composer  des  masses  homogènes 
plus  ou  moins  terreuses  et  grenues ,  celles- 
ci  prennent  les  noms  de  Grès  et  de  Sédi¬ 
ments  proprement  dits.  V.  ces  mots  et  agré¬ 
gation.  (C.  P.) 

AGGRÉGÉS.  zool.  —  V.  Agrégés. 

AGI  URINES,  poiss.  —  M.  Piafînesque  a 
donné  ce  nom  au  1er  ordre  de  sa  lre  sous- 
classe  des  Pomniodi .  Il  y  place  le  seul  g. 
Symphurus ,  établi  par  lui  pour  un  Pleuro- 
necte,  nommé  en  Sicile  Linguatidda  ,  et  qui 
est  voisin  de  la  Pégouse  (  Monochirus  Pe- 
gusa ,  Piisso  )  ;  mais  qui  en  diffère  par  la  po¬ 
sition  des  yeux.  Ils  sont  à  droite  dans  la 
Pégouse,  et  M.  Piafînesque  les  indique  à  gau¬ 
che  pour  le  Symphurus.  V.  ce  mot.  (Val.) 

AGILES.  Agiles.,  mam.  —  Nom  donné  par 
Illiger  à  la  9me  famille  du  4me  ordre  des 
Mammifères.  Cette  famille  élait  composée 
de  Plongeurs  qui  appartiennent  aujourd’hui 
à  2  familles  différentes ,  celle  des  Sciuriens 
et  celle  des  Muriens.  C .  ces  mots.  (A.) 

AGLAEA  [àyldia ,  élégance),  bot.  pii. — 
G.  de  la  famille  des  Iridacées,  fondé  par 

\ 


196 


AGL 


AGL 


Persoon  (. Ench î.  46),  et  réuni  par  les  au¬ 
teurs  au  g.  Diasia,  DC.  [V.  ce  mot  (G.  L.) 

*  AGLAÏA  ( àylaia  ,  beauté),  ois.  — G. 
formé  par  M.  Swainson ,  aux  dépens  de  ce¬ 
lui  de  Tanagra  [Tangara  ,  Vieillot,  Cuv.), 
et  dont  les  caractères  sont  :  Taille  petite;  bec 
court,  trigone  à  sa  base,  menu,  échancré 
à  sa  pointe ,  garai  à  sa  base  de  petites  plu¬ 
mes  frontales  serrées,  un  peu  hérissées ,  re¬ 
couvrant  plus  ou  moins  les  narines; ailes  as¬ 
sez  allongées,  la  ire,  et  quelquefois  les  2  P’es 
rémiges  un  peu  plus  courtes  que  les  sui¬ 
vantes;  queue  courte,  terminée  carrément; 
pieds  en  général  petits  ;  le  doigt  interne  plus 
court  que  l’externe;  ongles  élevés  et  très 
arqués.  On  reconnaît  sans  peine  ,  à  cette 
forme  de  pattes ,  des  oiseaux  sylvains ,  es¬ 
sentiellement  percheurs;  aussi  les  espèces 
qui  composent  ce  g.  particulier  au  Nou¬ 
veau-Monde  ,  se  tiennent-elles  habituelle¬ 
ment  dans  ses  forêts  tropicales  et  sur  la 
cime  des  arbres.  Elles  sont  remarquables 
par  la  vivacité  et  la  variété  des  couleurs 
de  leur  plumage  qui  reflète  souvent  des 
teintes  dorées  et  métalliques.  Les  espèces  les 
plus  connues  sont  les  Aglaïa  septicolur , 
tricolor,  à  tête  bleue,  etc. 

Les  Euphones',  qui  en  ont  toujours  été 
distinguées  génériquement  ,  s’y  lient  si 
étroitement  par  des  espèces  intermédiaires, 
qu’Üs  devraient  peut-être  n’en  former  qu’une 
section.  V.  euphones.  (Lafr.) 

AGLAÏA  (  àylala ,  éclat).  BOT.  PH.  — 
Nom  de  l’une  des  3  Grâces,  donné  par 
Loureiro  a  un  arbre  que  son  port  élégant 
et  ses  fleurs  parfumées  font  cultiver  dans 
les  jardins  des  riches  de  la  Chine.  On  le 
retrouve  dans  Rumph  ,  sous  le  nom  de 
Camunium  ,  mais  confondu  génériquement 
avec  un  arbre  appartenant  à  une  autre  fa¬ 
mille.  Plus  récemment,  M.  Blume  a  fait 
connaître  5  autres  espèces  d’ Aglaïa,  toutes 
de  Java.  Le  g.  ainsi  composé ,  et  classé 
parmi  les  Aurantiacées  par  M.  De  Candolle, 
se  place  mieux  auprès  des  Méliacées,  et  of¬ 
fre  les  caractères  suivants  :  Calice  5-denté 
ou  5 -parti.  Pétales  5,  connivents,  disposes  en 
quinconce.  Étamines  5,  dont  les  filets  élar¬ 
gis  se  soudent  en  un  urcéole  entier  ou 
5-denté,  dans  lequel  sont  cachées  les  anthè¬ 
res.  Stigmate  presque  sessile  ,  obtus.  Ovaire 
à  une  seule  loge,  et  à  2  ovules  qui  ne  se  dé¬ 
veloppent  pas  dans  beaucoup  de  fleurs  m⬠


les  ainsi  par  avortement.  Fruit  charnu ,  pres¬ 
que  sec.  Graines  dépourvues  d’arille  et  de  pé- 
risperme. Embryon  à  cotylédons  très  épais. — 
Les  Aglaïa  sont  des  arbres,  ou  plus  rarement 
des  arbrisseaux  à  feuilles  pennées  ,  dans 
lesquelles  les  folioles  sont  opposée»  par  pai¬ 
res  avec  une  impaire  terminale,  à  panicules 
axillaires.  Souvent  les  rameaux,  les  feuilles 
et  les  inflorescences  sont  couvertes  de  peti¬ 
tes  écailles  brillantes.  Les  pétales ,  ordinai¬ 
rement  distincts  ,  se  soudent  entre  eux  assez 
rarement.  (Ad,  J.) 

AGLAÏA  (oqAaTa,  élégance),  acal.  —  V. 

AGLAISMA.  (DüJ.) 

*  AGLAÏNÆ.  ois.  —  C’est  le  nom  que 

Swainson  donne  vers  la  fin  du  2me  vol.  de  sa 
ciassif.  à  la  s. -famille  qu’il  nomme  au  com- 
mencement  Agelaïnce.  Nous  ne  nous  rendons 
pas  compte  de  ce  changement  que  nous  n’a¬ 
vons  pas  adopté.  (Lafr.) 

*  AGLAIS.  (  aykcioç, ,  orné),  ins.  —  G.  de 
Lépidoptères  Diurnes  ,  créé  par  Dalrnan,  et 
qui  a  pour  type  la  Vanessa  Urlicœ,  vulgai¬ 
rement  la  Petite  Tortue.  V.  vanesse.  (D.) 

'AGLAISMA  ( àyWùjfjia ,  ornement),  acal. 
— ■  G.  de  Diphyides  ,  établi  d’abord  par  Es- 
cbscholtz  en  1825,  sous  le  nom  d’ Aglaïa, 
puis  en  1 829,  sous  la  dénomination  actuelle 
pour  éviter  un  double  emploi.  Ses  caract. 
sont  d’avoir  :  Un  conduit  nourricier  ou  su¬ 
çoir  unique,  et  une  petite  cavité  natatoire 
dans  l’intérieur  de  la  partie  du  corps  ser¬ 
vant  à  la  nutrition.  ïl  ne  contient  qu’une 
esp.,  VA.  Baeri  (/sis,  1825.  —  System,  der 
Akal.  1829,  p.  129),  trouvée  dans  l’Océan 
atlantique  entre  les  tropiques.  (Duj.) 

*AGLAOMOKPHA  (àyWç,  élégant;  gcP- 
cpvj,  forme),  bot.  cr. — Division  du  g.  Polypo- 
dium,  proposée  par  Schott  et  caractérisée  par 
des  veines  fourchues ,  à  embranchements 
monosores  ,  combinés  au  sommet.  Ce  g.  n’a 
pas  encore  été  adopté.  (G.  L.) 

*AGLAÔNEMA  (àyWç,  élégant;  v%«,  fil  ; 
par  extension  étamine),  bot.  pii. — G.  de  la  fa¬ 
mille  des  Aroïdées,  tribu  des  Anaporées  Sch., 
s.-tr.  des  Richardiées,  id.,  fondé  par  Schott 
( Melelh .)  sur  Y  Arum  integri  folium  de  Link 
(. Ag.integ  Sch.;  Ag.  simplexYA.),  et  dont  voici 
les  caractères  essentiels  :  Spathe  entrouver¬ 
te,  se  fermant  ensuite.  Spadice  androgyne, 
sans  interruption.  Étam.  rudimentaires,  mê¬ 
lées  aux  ovaires  ;  appendice  stérile  nul.  An- 
Ibères  nombreuses,  libres,  sessiles,  4-lo- 


AGL 


AGL 


197 


culaires;  logettes  opposées  par  paires,  dé¬ 
hiscentes  par  un  pore  situé  au-dessous  du 
sommet,  immergées  au  moyen  d’un  connec¬ 
tif  cunéiforme,  dilaté  supérieurement  en 
un  disque  ondulé.  Ovaires  nombreux,  libres, 
uni-loculaires.  Ovule  unique,  basilaire,  ana- 
trope.  Stigmate  sessile,  largement  discoïde. 
Baies  uni-loculaires ,  monospermes  (graine 
inconnue).  —  Ce  g.  renferme  2  ou  3  espèces. 
Ce  sont  des  plantes  subligneuses,  dressées,  à 
feuilles  oblongues,  nervées,  dont  les  pétio¬ 
les  sont  vaginants  jusque  près  du  sommet; 
à  pédoncules  très  courts ,  à  spathe  blan¬ 
châtre.  On  cultive  au  Muséum  de  Paris  les 
A.  simplex  et  marantæfolia ,  décrites  et  fi¬ 
gurées  dans  la  Rhumphia  de  M.  Blume  (  pl. 
G5-6G  ).  Elles  habitent  l’Archipel  malais  et 
les  Moluques.  (C.  L.) 

AGLAOPE  (Nom  d’une  Sirène  de  l’Océan. 
Mythol.).  crust.  —  M.  Rafinesque  désigne 
sous  ce  nom  un  g.  de  Crustacés  qui  appar¬ 
tiendrait  à  l’ordre  des  Décapodes  macroures, 
mais  qui  n’a  pas  été  caractérisé  d’une  ma¬ 
nière  assez  complète  pour  pouvoir  prendre 
place  dans  une  méthode  naturelle.  (H.  L.) 

AGLAOPE  (Nom  d’une  sirène.  Myth.). 
ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Lépidoptères, 
famille  des  Crépusculaires,  tribu  des  Zy- 
génides,  établi  par  Latreille  aux  dépens 
du  g.  Procris  de  Fabricius,  et  que  nous 
avons  adopté  (  Catal.  méth.  des  Lépid.  d'Eu¬ 
rope),  en  lui  donnant  les  caractères  sui¬ 
vants  :  Tète  plus  étroite  que  le  corselet. 
Yeux  assez  saillants.  Palpes  très  petits ,  sépa¬ 
rés  et  n’atteignant  pas  jusqu’au  chaperon, 
ayant  le  dernier  article  plus  grêle  etpresque 
nu.  Trompe  nulle.  Antennes  bi-pectinées 
dans  les  2  sexes.  Corselet  avec  un  collier 
très  distinct ,  et  les  épaulettes  très  petites  et 
peu  adhérentes.  Abdomen  ne  dépassant  pas 
les  ailes  inférieures.  Les  4  ailes  à  angles  ar¬ 
rondis  ,  presque  d’égale  grandeur,  et  beau¬ 
coup  plus  larges  que  dans  les  autres  Zygéni- 
des. — Chenilles  courtes,  ramassées,  garnies 
de  petits  bouquets  de  poils  implantés  sur 
des  tubercules.  Chrysalides  renfermées  dans 
une  coque  ovoïde  d’un  tissu  très  serré.  — 
Ce  g.  ne  renferme  qu’une  espèce,  VA.  in- 
fausta  L.  ,  qui  habite  la  partie  centrale  et 
méridionale  de  l’Europe.  Elle  paraît  en  juin 
et  juillet.  Sa  chenille  est  un  fléau  pour  les 
Amandiers  dans  le  midi  de  la  France. 

Dalman,  dans  son  travail  sur  les  Lépidop¬ 


tères  de  la  Suède,  qui  n’a  paru  qu’en  181 G ,  a 
aussi  créé  un  g.  Aglaope  qui  répond  au  g. 
Procris  de  Fabricius.  (F.) 

AGLAÛPIlEME.^/aop/iema(ày}aoçbeau; 
«poci'vw ,  anémone),  polyp.  —  G.  de  la  famille 
desSertulariées,  établi  par  Lamouroux  pour 
des  animaux  analogues  à  ceux  des  Sertulai- 
res  ,  mais  produisant  un  Polypier  corné  , 
dont  les  cellules  axillaires  sont  toutes  dispo¬ 
sées  d’un  seul  côté  des  rameaux;  ce  qui  lui 
donne  l’apparence  d’une  plume  â  barbes 
lâches ,  comme  l’indique  le  nom  de  Plurnu- 
laria ,  antérieurement  donné  par  Lamarck 
à  ce  même  g.,  et  qui  doit  être  conservé.  V . 
ce  mot.  (Duj.) 

A  GLA  EUE  (  Aglaure,  Myth.  ;  vpoç,  a, 
beau  ).  annél.  —  G.  établi  par  Savigny 
(i Syst.  des  Annèlid.,  in-folio,  p.  54).  ïl  ap¬ 
partient  à  la  famille  des  Euniciens ,  et  à  la 
tribu  des  Euniciens  abranches  (Aud.  etMilne 
Edw.,  Rech.  pour  servir  à  l’hist.  nat.  du 
Lut.  de  la  Fr.,  t.  n,  p.  131).  La  tête  cachée 
sous  le  1er  anneau  du  corps,  le  nombre  et 
la  disposition  des  mâchoires  distinguent  les 
Aglaures  des  Lysidices  et  des  Lombrinères  , 
et  l’existènce  d’antennes  ne  permet  pas  de 
les  confondre  avec  les  OEnones.  On  peut  les 
caractériser  de  la  manière  suivante  :  Tête 
cachée  sous  le  1er  segment  du  corps,  qui 
est  bilobé.  Antennes  presque  rudimentaires. 
Bouche  armée  de  mâchoires ,  5  d’un  côté  ,  4 
de  l’autre,  et  d’une  esp.  de  lèvre  sternale  for¬ 
mée  de  2  pièces  cornées. — La  seule  esp.  con¬ 
nue,  VA.  fulgida  (  Voyage  enEgypt.,  Annèl. 
pl.  y,  fig.  2),  longue  de  10  pouces,  ale 
corps  formé  de  253  anneaux.  Elle  a  été  trou¬ 
vée  à  Suez.  Cuvier,  en  adoptant  cette  dé¬ 
signation  générique ,  en  a  complètemen  t 
changé  la  signification;  car  il  a  réuni  sous 
le  nom  d’ Aglaure  ( Règ .  an.  2me  édit.,  t.  m, 
p.  201) ,  les  Aglaures  et  les  OEnones  de  Sa¬ 
vigny ,  avec  quelques  autres  espèces.  Il  les 
définit  de  la  manière  suivante  :  Dorsibran- 
ches  voisins  des  Eunices  par  leur  trompe 
fortement  armée  ,  mais  dont  les  branchies 
sont  réduites  à  leurs  cirrhes  ,  et  qui  man¬ 
quent  de  tentacules.  (L.  D.y.r.) 

AGLAET.EV  (Aglaure,  Myth.;  àjAavpoç,  a, 
beau),  acal.  —  G.  établi  par  Olten,  pour 
une  espèce  deRataire  [F.  ce  mot),  sous  le 
nom  d’ A glaura  crista.  (Duj.) 

*  AGLIA  (ayYm  ,  taie  blanche  dans  l’œil  ; 
allusion  à  une  tache  blanche  occupant  lecen- 


AGL 


AGN 


198 

tre  d’une  autre  plus  grande, et  en  forme  d’œil, 
qui  existe  sur  chacune  des  4  ailes  de  l’ïn- 
secte).  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Lépidoptè¬ 
res,  famille  des  Nocturnes,  établi  par  Och- 
senheimer  et  adopté  par  M.  Boisduval,  qui, 
dans  son  Index  methodicus  ,  le  place  dans  sa 
tribu  des  Endromides;  mais  aucun  de  ces 
2  auteurs  n’en  a  donné  les  caractères.  Il  est 
fondé  sur  une  seule  espèce,  le  Bombyx  Tau 
de  Fabricius,  qui  se  trouve  dans  une  grande 
partie  de  l’Europe,  et  principalement  dans 
les  forêts  plantées  de  Hêtres.  Ce  Bombyx  est 
figuré  dans  Y  Histoire  naturelle  des  Lépidop¬ 
tères  de  France ,  t.  iv,  p.  73  ,  pl.  6  ,  fig.  1-3. 

(D.) 

AGLOSSE.  Aglossa  (  ayXwo-o-o; ,  sans  lan¬ 
gue;  par  extension  ,  Sans  trompe  ).  ins.  — 
G.  de  l’ordre  des  Lépidoptères,  famille  des 
Nocturnes ,  établi  par  Latreille  aux  dé¬ 
pens  des  Crambes  de  Fabricius,  et  que  nous 
avons  adopté  en  le  plaçant  dans  notre  tribu 
des  Pyralites.  Voici  les  caractères  que  nous 
.  lui  assignons  :  Palpes  inférieurs  un  peu  plus 
longs  que  la  tête  ;  leur  2me  article  presque 
aussi  large  que  long,  en  forme  de  losange; 
le  3me  subuliforme.  Trompe  nulle,  ou  seu¬ 
lement  rudimentaire.  Antennes  ciliées  chez 
le  mâle.  Oviducte  de  la  femelle  térébriforme. 
Chenille  à  peau  luisante  et  coriace.  Chrysa¬ 
lide  contenue  dans  un  tissu  de  soie  blanche, 
et  recouvert  de  débris  des  substances  envi¬ 
ronnantes.  —  Ce  g.  ne  renferme  que  2  es¬ 
pèces ,  dont  les  chenilles,  par  leur  peau 
glabre  et  coriace ,  ressemblent  à  des  larves 
de  Coléoptères  carnassiers;  aussi  se  nourris¬ 
sent-elles  ,  comme  celles-ci ,  de  substances 
animales ,  au  lieu  de  vivre  de  végétaux 
comme  les  autres  chenilles.  Degéer  a  donné 
une  histoire  détaillée  de  la  tre ,  qu’il  a  con¬ 
fondue  mal  à  propos  avec  la  2me,  décrite  par 
Piéaumur.  L’une  est  1  ’Aglosse  de  la  graisse 
(  Crambns  pinguis  Fabr.  )  ,  dont  la  chenille 
se  nourrit  principalement  de  beurre  et  de 
lard,  et  qui,  d’après  Linné,  pénètre  quel¬ 
quefois  dans  les  intestins  de  l’homme  ;  l’au¬ 
tre  est  Y  A.  cuivrée  ( Pyr .  cuprealis  Hubn.) , 
dont  Réaumur  a  décrit  la  chenille  sous  le 
nom  de  Fausse-Teigne  des  cuirs,  parce  que 
les  premiers  individus  qu’il  en  trouva,  s’é¬ 
taient  établis  sur  quelques  livres  qu’il  avait 
oubliés  à  la  campagne,  en  avaient  rongé  la 
couverture  et  s’étaient  construit,  comme 
les  Fausses-Teignes  de  la  cire  (  Galleria 


cerella  ),  un  long  tuyau  attaché  à  cette 
couverture,  et  composé  presque  en  totalité 
de  leurs  excréments.  Mais  il  trouva,  depuis, 
des  chenilles  de  la  même  espèce ,  logées 
également  dans  des  tuyaux  semblables,  sous 
l’écorce  de  vieux  ormes,  où  elles  n’avaient 
pour  se  nourrir  que  des  débris  d’insectes 
morts.  Ainsi,  il  paraît  qu’elles  vivent  aux 
dépens  de  toutes  les  substances  animales 
desséchées,  tandis  que  celle  de  VA.  pingui- 
nalis  ne  vit  que  de  substances  grasses ,  telles 
que  le  beurre,  le  lard  ,  la  graisse  ,  etc.  D’a¬ 
près  leur  manière  de  vivre ,  les  Aglosses  ne 
se  trouvent  guère  que  dans  l’intérieur  des 
cuisines  et  des  offices  tenus  malpropre¬ 
ment.  (D.) 

AGMAR.  poiss.  —  M.  Ruppel  indique  ce 
nom  pour  la  dénomination  vulgaire  du 
Diacope  coccineak  Djedda. (Ruppel,  AU.  75.) 

(Val.) 

*  AGMENELLUM  ( Agmen ,  bataillon). 
bot.  cr.  —  G.  de  la  tribu  des  Pleurococcoï- 
dées,  famille  des  Phycéées,  que  nous  avions 
proposé  en  lui  assignant  les  caractères  sui¬ 
vants  :  Corpuscules  globuleux  ou  ovoïdes , 
rapprochés  dans  un  ordre  quaternaire  (16, 
32,  64  et  au-delà) ,  formant  une  lame  mu¬ 
queuse;  accroissement  par  duplication  des 
corpuscules. —  L’algue  microscopique  qui  a 
donné  lieu  à  ce  g.,  ( Agmenellum  quadruplica- 
tum  Bréb. ,  seule  espèce  qui  nous  soit  con¬ 
nue  jusqu’à  ce  jour),  se  trouve  dans  les  eaux 
douces  de  l’Europe  ,  parmi  les  Conferves  et 
les  Diatomées;  c’est  le  Gonium  tranquillum 
d’Ehrenberg.  Elle  se  rapproche  effectivement 
beaucoup  du  g.  Gonium  ;  mais  elle  est  tou¬ 
jours  sans  mouvement.  M.  Meneghini  l’a 
réunie  aux  Trochiscia ,  et  a,  en  même  temps, 
décrit  une  seconde  espèce  qui  n’est  peut- 
être  que  celle-ci ,  au  moment  de  son  ac¬ 
croissement,  qui  a  lieu  par  division  trans¬ 
versale  (  déduplication  )  des  corpuscules  pré¬ 
sentant  alors  une  forme  hémisphérique  ou 
demi-ovoïde.— Le  mode  d’accroissement  des 
Pleurococcoïdées  et  la  disposition  de  leurs 
corpuscules  ne  nous  permettent  pas  de  les 
réunir  aux  Desmidiées  dont  le  g.  Trochiscia 
fait  partie.  Il  est  probable  que  le  g.  Agme¬ 
nellum  devra  être  réuni  au  g.  Gonidium,  ré¬ 
cemment  proposé  par  M.  Ehrenberg  et  qui 
renfermera  alors  4  ou  5  espèces.  (Bréb.) 

AGN  ATÎIES.  Agnatha  (à,  priv.;  yvaOoç , 
mâchoire),  ins.  —  M.  Duméril  (  Considér. 


AGO 


AGO 


génér.  s.  les  Ins.)  emploie  cette  dénomination 
comme  nom  de  fam.  pour  désigner  les  Éphé¬ 
mères  et  les  Phryganiens  qui  ont,  en  effet, 
les  organes  de  la  bouche  rudimentaires. 

(Bl.) 

*  AGNATIIUS  (à priv.; yva'0oç,  mâchoire). 
ins.  — G.  de  Coléoptères  hétéromères,  fa¬ 
mille  des  Trachélides,  établi  par  Germar  aux 
dépens  du  g.  JVotoxus  Fabr.,  dans  sa  Faune 
des  Ins.  d’Europe;  mais  sans  indication  de 
caractères.  Il  le  fonde  sur  une  seule  espèce  , 
dont  il  donne  la  figure  dans  cette  Faune 
[Fasc.  12.  tab.  4),  et  qu’il  nomme  A.  decora- 
lus.  M.  Dejean  a  adopté  ce  g.  dans  son  der¬ 
nier  Catalogue.  (D). 

*AGNE,  Reichenb.  (  àyvv},  fém.  d’àyvoç  , 
chaste;  il  aurait  fallu  écrire  Hagne ).  bot. 
ph. — M.  Reichenbach  ( Conspect .  p.  157)  dési¬ 
gne  sous  ce  nom  un  g.  (ou  s.-g.)  à  créer  aux 
dépens  des  Mimosa ,  dont  il  diffère  par  le 
légume  comprimé  et  moniliforme.  Ce  g. 
correspond  à  la  lre  section  ( Eumimosœ )  des 
Mimosa  de  M.  DeCandolle^rodr.  2,  p.  425), 
qui  en  signale  16  esp.,  toutes  indigènes  de 
l’Amérique  équatoriale.  (Sp.) 

AGNEAU  D’ISRAËL,  mam.  —  Nom  sous 
lequel  on  a  quelquefois  désigné  une  esp.  de 
Daman.  (C.  n’O.) 

AGNEAU.  Agnus.  mam.  —  Nom  du  petit 
de  la  brebis  domestique  et  du  bélier. 

(C.  d’O.) 

AGNOSTE,  Agnostus  (ayvoxrr oç,  inconnu). 
crust. —  G.  de  l’ordre  des  Trilobites,  créé 
par  M.  Al.  Rrongniart,  et  dont  le  seul  caract. 
de  l’espèce  unique  qui  compose  ce  g.  est  la 
division  trilobaire  de  son  corps.  L’espèce 
type  de  ce  g.  est  YAsaphus  piriformis ,  Al. 
Brongn.  Elle  se  trouve  en  très  grande  quan¬ 
tité  à  Heltris ,  en  Suède  ,  dans  un  calcaire 
sublamellaire,  noirâtre  et  fétide.  (H.  L.) 

* AGNOTIIERIL  AI  (àyvwç,  ot oç,  inconnu; 
•S’vjptov ,  animal),  mam.  foss.  — Nom  donné 
par  M.  Kaup  à  un  nouveau  g.  de  Carnas¬ 
siers  fossiles,  qui  se  rapproche  du  chien  et 
qui  pourrait  être  celui  que  M.  Lartet  a  nom¬ 
mé  Amphicyon.  V .  ce  mot.  (L.  D.) 

AGON  ou  AGONE,  des  Italiens,  poiss. — 
Nom  vulgaire  d’une  espèce  de  Clupéoïdes, 
voisin  de  l’Alose  ,  et  que  Lacépède  a  fait 
eonnaître  sous  le  nom  de  Clupèe  finie.  V.  ce 
mot.  (Val.) 

AGONATES.  Agonata  (àyovaroç,  non  gé- 
jniculé;.  crust.  —  C’est  un  nom  qui  a  été 


1 99 

employé  par  Fabricius ,  dans  les  premières 
éditions  de  ses  ouvrages  ( Eniom .  Syst.  édit. 
1793),  pour  désigner  une  classe  d’animaux 
articulés  qui  comprenait  les  g.  :  Crabe ,  Pa¬ 
gure,  Galathée  ,  Hippe ,  Scyllare,  Ecrevisse, 
Limule ,  Monocle ,  Cymotlioë  ,  Squille  et 
Chevrette.  Depuis  [Eniom.  Syst.  supp.),  il  a 
distribué  ces  animaux  en  3  ordres  :  les  Po¬ 
lygonales,  les  Kleistagnathes  et  les  Exochna- 
tes.  Ces  3  ordres  répondent  à  peu  près  à  la 
classe  des  Crustacés.  (H.  L.) 

*  AGONES.  Agonce  (à  priv. ,  yovn ,  articu¬ 
lation,  nœud),  acer.  —  Ce  nom  a  été  em¬ 
ployé  par  Walckenaër  pour  désigner  un  pe¬ 
tit  groupe  du  g.  Dysdera,  lequel  est  ainsi 
caractérisé  :  Yeux  de  la  ligne  antérieure  peu 
gros  ;  lèvre  échancrée  à  son  extrémité  ;  m⬠
choires  divergentes  et  pointues  à  leur  ex¬ 
trémité  ;  mandib.  divisées  en  avant.  Ce 
groupe  renferme  2  esp.  qui  habitent  indis¬ 
tinctement  l’Europe  et  l’Afrique.  (H.  L.) 

*AGONIONEURUS  (àyomoç ,  sans  angles  ; 
vevpoç ,  nervure.  Allusion  aux  ailes  de  ces 
insectes  qui  n’ont  qu’une  seule  nervure  sans 
ramifications.)  ins.  —  G.  de  la  famille  des 
Chalcidiens,  de  l’ordre  des  Hyménoptères, 
établi  par  M.  Westwood  (  Lond .  Mag.)  sur 
une  esp.  d’Angleterre  qui  rentre  parfaite¬ 
ment  dans  le  g.  Aphelinus  de  Dalmann.  V. 
ce  mot.  (El.) 

*  AGONIS,  DC.  (sub-Leptospermo).  bot. 
ph.  —  G.  de  la  famille  des  Myrtacées,  voisin 
des  Leptospermum ,  dont  il  diffère  notam¬ 
ment  par  la  disposition  des  fleurs,  qui ,  au 
lieu  d’être  solitaires  et  éparses,  sont  agré¬ 
gées  en  capitules;  la  capsule  (4-5-locu- 
laire  dans  les  Leptospermum )  est  3-loculaire. 
—  Ce  g.,  propre  à  la  Nouvelle-Hollande ,  ne 
renferme  que  3  espèces  ;  on  les  cultive 
comme  arbrisseaux  d’ornement.  (Sp.) 

*  AGONODEMUS  [ctyovoç,  non  anguleux; 

,  corps),  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  pentamères ,  famille  des  Carabi- 
ques,  tribu  des  Féroniens,  établi  par  M.  le 
baron  de  Chaudoir  aux  dépens  du  g.  Fero- 
nia  de  Latreille ,  et  auquel  il  donne  les  ca¬ 
ractères  suivants  :  1er  article  des  antennes 
plus  long  que  le  3me.  Pattes  médiocres.  Labre 
bien  avancé.  4me  article  des  antennes  pres¬ 
que  cylindrique.  —  Il  y  comprend  2  espè¬ 
ces ,  le  Plalysma  picimanum  ,  Creutz.,  et 
le  Graïum,  Bonelli.  (D.) 

*  AGONODERUS  (  aywvoç,  non  angu- 


200 


AGO 


AGO 


leux  ;  S £p*o  »  cou  ).  ins.  —  G.  de  Coléoptères 
pentamères ,  famille  des  Carabiques ,  tribu 
des  Harpaliens,  établi  par  M.  Dejean  dans 
son  Species  général ,  et  auquel  il  donne  les 
caractères  suivants  :  Les  4  premiers  arti¬ 
cles  des  4  tarses  antérieurs  très  légèrement 
dilatés  dans  les  mâles ,  triangulaires  et 
cordiformes.  Dernier  article  des  palpes  très 
légèrement  ovalaire,  presque  cylindrique  et 
tronqué  à  l’extrémité.  Antennes  filiformes 
et  assez  courtes.  Lèvre  supérieure  en  carré 
moins  long  que  large.  Mandibules  peu  avan¬ 
cées  ,  assez  arquées  et  peu  aiguës  ;  point  de 
dent  au  milieu  de  l’échancrure  du  menton. 
Corps  assez  allongé  et  presque  cylindrique. 
Tête  presque  triangulaire,  non  rétrécie  pos¬ 
térieurement.  Corselet  ovalaire  ou  carré, 
dont  les  angles  sont  arrondis.  Elytres  assez 
allongées  et  presque  parallèles.  —  Les  In¬ 
sectes  qui  composent  ce  g.  ont  presque  la 
forme  du  Stenolophus  vaporarionim  ;  mais  ils 
s’en  éloignent  beaucoup  par  les  caractères 
génériques,  qui  les  rapprochent  plutôt  des 
Daptus.  M.  Dejean  (  Calai.,  3me  édit.  )  en 
mentionne  3  espèces,  toutes  de  l’Amérique 
septentrionale.  Nous  ne  citerons  que  VA. 
lineola  ou  Carabus  id.  Fabr.  ,  qui  a  servi 
de  type  au  genre.  (D.) 

*AGOAO$OMA  (ayiovoç  ,  non  anguleux  ; 
a-wf/.o t,  corps),  ins.  —  M.  Laporte  applique 
cette  dénomination  à  un  s.-genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Scutellériens  (ordre  des  Hémiptè¬ 
res)  dont  le  type  est  une  espèce  des  Indes 
orientales,  qu’il  désigne  sous  le  nom  de 
Aflavo-lineatum .  Les  caract.  qu’il  assigne  à  ce 
g.  n’étant  pas  appréciables,  il  n’a  été  adopté 
par  aucun  Entomologiste.  Le  docteur  Bur- 
meisler  ( Hand .  der  Ent.)  le  réunit  au  g.  Tri- 
gonosorna  Burm.  et  nous  [Hist.  des  Anim. 
ciriic.)  au  g.  Tetyra,  Fab.  V.  ces  mots.  (Bl.) 

*AGOAOSTOME  (ayœvoç,  non  anguleux; 
o-rop.a ,  bouche  ).  poiss.  —  Nom  donné  par 
M.  Bennett  à  un  poisson  que  ce  savant  zoo¬ 
logiste  a  regardé  comme  voisin  des  Muges , 
et-avec  lesquels  il  a  les  plus  grandes  affini¬ 
tés,  mais  dont  le  museau  est  un  peu  avancé, 
la  bouche  en  dessous,  et  les  deux  mâchoires 
garnies  de  petites  dents  sur  plusieurs  ran¬ 
gées.  M.  Bennett  en  indique  une  seule  esp., 
des  eaux  de  l’Iîe  de  France,  et  qu’il  a  dédiée 
à  sir  Charles  Telfair,  président  delà  Société 
d’Histoire  naturelle  de  file  de  France,  et 
donateur  de  ce  poisson  au  cabinet  de  la  So¬ 


ciété  zoologique  de  Londres.  U  A.  Telfairii 
est  noirâtre  en  dessus  et  brunâtre  à  reflets 
argentés  en  dessous.  {V.  Bennett,  Proceed. 
ofZool.  Soc.  of  London ,  lre  part.,  p.  166.) 
Ce  g.  me  paraît  très  voisin  des  IV  es  iis  ;  mais 
l’auteur,  qui  le  caractérise  trop  brièvement, 
ne  mentionne  pas  de  dents  au  palais  ni  au 
vomer.  Faute  de  ces  renseignements,  je  n’ai 
pu  en  parler  dans  l’Histoire  des  Poissons. 

(Val.) 

AGO  AU  AI  (  àywv  ,  wvoç ,  combat).  INS. 

—  G.  de  Coléoptères  pentamères,  famille 
des  Carabiques,  établi  par  Bonelli  et  adopté 
par  M.  Dejean,  qui ,  dans  son  Species  géné¬ 
ral  ,  le  place  dans  la  tribu  des  Féroniens  , 
en  lui  assignant  les  caractères  suivants:  Les 
3  premiers  articles  des  tarses  antérieurs  di¬ 
latés  dans  les  mâles,  plus  longs  que  larges, 
et  légèrement  triangulaires  ou  cordiformes. 
Dernier  article  des  palpes  allongé ,  cylin¬ 
drique,  plus  ou  moins  ovalaire  ,  et  tronqué 
à  l’extrémité.  Antennes  filiformes  et  assez 
allongées.  Lèvre  supérieure  légèrement  con¬ 
vexe,  en  carré  moins  long  que  large,  et  pres¬ 
que  transversale.  Mandibules  peu  avancées, 
légèrement  arquées  et  assez  aigües.  Une 
dent  simple  au  milieu  de  l’échancrure  du 
menton.  Corselet  plus  ou  moins  arrondi  ; 
point  d’angles  postérieurs  marqués.  Elytres 
en  ovale  plus  ou  moins  allongé.  —  Les  Ago- 
nes  ont  de  si  grands  rapports  avec  les  An- 
chom'enes ,  que,  d’après  M.  Dejean,  il  serait 
peut-être  convenable  de  les  réunir.  Tous 
ceux  que  l’on  connaît  sont  des  Insectes  au- 
dessous  de  la  taille  moyenne.  Leur  démarche 
est  assez  agile,  leur  couleur  est  souvent  mé¬ 
tallique  et  très  brillante  ,  ou  noire ,  et  rare¬ 
ment  brune  ou  variée.  On  les  trouve  ordi¬ 
nairement  dans  les  endroits  humides  et  aux 
bords  des  eaux,  courant  sur  la  vase,  ou  sous 
les  pierres  et  les  débris  de  végétaux.  M.  De¬ 
jean  (  Calai.  3me  édit.  )  en  mentionne  61  es¬ 
pèces  ,  dont  le  plus  grand  nombre  est  d’Eu¬ 
rope;  les  autres  sont  de  la  Sibérie,  de 
l’Amérique  septentrionale  et  du  nord  de 
l’Afrique.  Nous  ne  citerons  que  VA.  margi- 
natum,  Fabr.,  qui  se  trouve  aux  environs  de 
Paris,  et  qui  est  figuré  dans  Olivier  ainsi  que 
dans  Ylconog.  des  Coléopt.  d'Eur.  (D.) 

AGOAUS  (aywvoç,  non  anguleux),  poiss. 

—  Nom  latin  d’un  g.  de  poisson  fondé  par 
Bloch  en  1801,  dans  son  Système  posthume , 
pour  des  espèces  rangées  par  Linné  dans 


AGO 


AGR 


201 


le  g.  des  Cottes.  Lacépède  établissait  de  son 
côté  le  même  g.  sous  le  nom  d '  Aspïdo- 
phore,  que  nous  avons  adopté  comme  dé¬ 
nomination  française,  dans  notre  Ichihyo- 
logie.  V.  ce  mot.  (Val.) 

*  AGOHES.  Agorœ  (  ayop atoç ,  grossier). 
arach. — Walckenaër  a  employé  ce  nom  pour 
désigner  un  petit  groupe  du  g.  Dysdera.  Les 
caract.  qu’il  lui  assigne  sont  :  Yeux  de  la  li¬ 
gne  anlér.  les  plus  gros;  mâchoires  arron¬ 
dies  à  leur  extrémité.  Côtés  intér.  parallèles 
et  non  divergents;  mandib.  inclinées  perpen¬ 
diculairement.  Les  esp.  que  renferment  ce 
groupe  habitent  l’Europe  et  l’Amérique. 

(H.  L.) 

AGOSERIS  (corruption  d ’Ægoseris,  , 

chèvre;  o-eptç,  espèce  de  chicorée),  bot. 
pu.  —  Suivant  M.De  Candolie,  ce  g.,  éta¬ 
bli  par  Rafinesque  ,  serait  synonyme  du 
Troximon  de  Gaertner.  (J.  D.) 

AGOUTI,  Aguii  ou  Cavia,  L.  ;  Dasy¬ 
procta,  111.  mam.  —  G.  de  l’ordre  des  Ron¬ 
geurs,  famille  des  Caviens.  Ces  jolis  ani¬ 
maux,  de  la  taille  et  presque  de  la  forme 
de  nos  Lapins ,  en  diffèrent  par  une  tête 
plus  arquée  ,  plus  comprimée;  des  conques 
auditives  courtes,  presque  nues;  un  corps 
plus  étroit  vers  les  épaules,  plus  développé 
en  arrière;  ils  sont  aussi  remarquables  par 
leurs  poils  droits,  roides  et  cassants,  géné¬ 
ralement  de  couleur  noire  à  la  base,  jaune 
à  la  pointe,  ce  qui  donne  à  quelques  espè¬ 
ces  un  aspect  verdâtre.  Leurs  caract.  gé¬ 
nériques  sont  :  Brièveté  des  conques  auditi¬ 
ves  ;  état  rudimentaire  de  la  queue;  3  doigts 
aux  pieds  postérieurs,  de  forme  palmée; 
structure  compliquée  des  dents  molaires. 
L’émail  exécute,  en  effet,  dans  la  substance 
osseuse  ,  des  plissements  nombreux  et  variés 
qui  ne  permettent  pas  de  confondre  les 
Agoutis  avec  les  Cobayes  et  les  Kérodons , 
qui  partagent  avec  eux  les  autres  caractères. 

L’Amérique  méridionale  ,  les  Antilles,  et 
même  le  Mexique,  sont  la  patrie  des  Agoutis. 
Ils  représentent  là  nos  lièvres  et  nos  lapins, 
autant  par  leurs  allures  et  leurs  mœurs  que 
par  la  qualité  de  leur  chair,  recherchée 
comme  un  excellent  gibier.  Ils  vivent  dans 
les  bois,  se  nourrissent  d’écorces  et  de  fruits, 
et  ne  se  creusent  pas  de  terriers  ;  ils  se  reti¬ 
rent  dans  des  troncs  d’arbres  creux.  On  les 
élève  facilement  en  captivité;  ils  vivent  alors 
dans  nos  climats,  mais  ne  perdent  jamais 


complètement  leur  naturel  craintif.  Le  Mu¬ 
séum  d’hist.  nat.  de  Paris  en  a  possédé  et  en 
possède  encore,  qui  s’accouplent  souvent , 
mais  ne  se  reproduisent  que  très  rarement. 
Le  nombre  de  leurs  petits  est  ordinairement 
peu  considérable:  il  est  de  deux  seulement 
selon  Buffon  et  Azara,  de  quatre  à  cinq 
s’il  faut  en  croire  Laborde.  On  assure  que 
ces  animaux  se  défendent  bien  ,  qu’ils  mor¬ 
dent  cruellement  quand  on  les  touche  ;  il  est 
certain  qu’ils  manifestent  leur  colère,  soit 
en  grognant ,  soit  en  hérissant  leurs poilsau 
point  de  les  faire  tomber,  comme  il  arrive 
aux  piquants  du  porc-épic.  Les  espèces  de 
ce  g.  sont  au  nombre  de  trois  :  1°  L’Agouti 
proprement  dit  ( Cavia  Aguti  des  auteurs  lin— 
néens;  Dasyprocta  Acuti ,  111.,  Desm.;  Buffon, 
t.  viii  ,  pl.  50  ;  Azara ,  t.  n,  p.  26)  ;  le  jaune 
domine  sur  son  pelage,  et  lui  donne  un  as¬ 
pect  verdâtre.  C’est  ce  qui  avait  fait  donner 
à  ce  g.  entier,  par  Fréd.  Cuvier,  le  nom  trop 
restreint  de  Chloromys  (rat  verdâtre).  2°  L’A- 
kouciii  ( Dasyprocta  Acuschy,  Desm.;  Buff., 
Suppl.,  t.  ni,  pl.  36;  Schreb,  pl.  171,  B), 
de  couleur  brune,  tiquetée  de  fauve,  les 
poils  du  dos  formant  un  manteau  plus 
foncé.  La  queue  est  un  peu  plus  longue  que 
celle  du  précédent.  3°  L’Agouti  huppé  ( Dasy¬ 
procta  cristata  Geoff.  St.-U.,Ménag.  du  Mu¬ 
séum, pl.  3,  livrai  son),  élsdaU  parM.  Geoffroy 
Saint-Hilaire  ;  de  couleur  très  foncée  ;  des¬ 
sus  de  la  tête,  col  et  pattes  tout-à-lait  noirs. 
Lorsqu’il  est  irrité,  il  relève  les  poils  de  sa 
nuque  et  de  son  cou  comme  une  sorte  de 
crinière. 

Le  Cavia  ruvestris  ,  rapporté  par  quelques 
auteurs  aux  Agoutis,  appartient  au  g.  ké- 
rodon  ,  et  X  Agouti  patagonien  au  g.  holi- 
ciioti.  K.  ces  mots.  (A.  Antelme.  ) 

*AGRA  (  aypa  ,  proie  ).  ins.  —  G.  de  Co¬ 
léoptères  pentamères ,  famille  des  Carabi- 
ques,  établi  par  Fabricius  et  adopté  par 
Latreille,  ainsi  que  par  M.  Dejean  qui  le 
place  dans  sa  tribu  des  Troncatipennes ,  en 
lui  assignant  les  caractères  suivants  :  Cro¬ 
chets  des  tarses  dentelés  en  dessous.  Dernier 
article  des  palpes  labiaux  très  fortement 
sécuriforme.  Les  3  premiers  articles  des  tar¬ 
ses  plus  ou  moins  larges,  triangulaires  ou 
cordiformes  ;  le  pénultième  bilobé.  Corps 
allongé  et  étroit.  Tète  ovale,  très  rétrécie 
postérieurement,  et  tenant  au  corselet  par 
un  col  court,  dont  elle  est  séparée  par  un 

13* 


T.  I. 


202 


AGR 


AG  R 


étranglement  très  marqué.  Corselet  allongé, 
plus  ou  moins  cylindrique  et  plus  ou  moins 
rétréci  antérieurement. — Ce  g.  se  distingue 
facilement  de  tous  ceux  de  la  même  famille, 
par  sa  forme  allongée,  qui  lui  donne  une  cer¬ 
taine  ressemblance  avec  quelques  espèces 
de  Brentes.  Il  ne  renferme  que  des  espèces 
exotiques,  toutes  des  régions  intertropicales 
de  l’Amérique.  Le  dernier  Catalogue  de 
M.  Dejeanen  mentionne  13  seulement;  mais 
Klug  en  a  décrit  35.  Nous  ne  citerons  que 
VA.  œnea  Fabr.,  qui  se  trouve  à  Cayenne. 
Cette  esp.  a  été  figurée  par  Olivier  sous  le 
nom  de  Carabus  cay ennemis ,  dans  son  ou¬ 
vrage  intitulé  :  Annales  pour  servir  à  la  con¬ 
naissance  des  Insectes ,  particulièrement  de 
ceux  du  Musée  de  Berlin  [pi.  12,  n°  1.  tab.  1, 
fig •  133).  (D.) 

AGRAM.  bot.  pii. — Selon  M.  Bory  (. Dict . 
cl.),  ce  mot  est  le  synonyme  vulgaire  du 
Chiendent ,  dans  quelques  cantons  de  la 
France.  V.  ce  mot.  (C.  L.) 

*  AGR  \  PUIS  (âpriv  .;  ypacpfç,  écriture).  BOT. 
pii.  —  G.  de  la  famille  des  Liliacées,  tribu 
des  Asphodélées,  s. -tribu  des  Hyacinthées, 
Endl.,  fondé  par  Link  (. Handb .  III,  166)  aux 
dépens  des  g.  Hyacinthus  et  S cilla  de  Linné, 
et  dont  les  caract.  sont  ainsi  établis  par  l’au¬ 
teur  :  Périgone  corollacé,  6-parti ,  à  divis. 
campanulé-  conni ventes ,  étalées  et  réflé¬ 
chies  au  sommet.  Étam.-6,  insérées  vers  la 
partie  moyenne  des  divisions  périgoniales , 
à  filaments  adné-décurrents ,  les  alternes 
subexscrts  ,  souvent  plus  longs.  Ovaire  tri— 
loculaire.  Ovules  nombreux,  bi-sériés,  ho¬ 
rizontaux,  anatropes.  Style  trigone,  droit; 
stigmate  papilleux ,  obtusément  trigone. 
Capsule  à  peu  près  trigone,  membraneuse, 
3-locuiaire,  loculicide-déhiscente  par  le  som¬ 
met.  Semences  peu  nombreuses,  subglobu¬ 
leuses,  à  test  crustacé,  noir,  à  ombilic  nu. 
Embryon  axile,  à  extrémité  radiculaire  at¬ 
teignant  l’ombilic.  —  Ce  g.  comprend  un 
petit  nombre  de  plantes  bulbeuses,  propres  à 
l’Europe  australe  et  au  Cap  de  B.-Espérance, 
à  fleurs  penchées  ,  disposées  en  un  épi  sim¬ 
ple  et  terminal ,  dont  les  pédicules  sont  bi- 
bractéés.  (C.  L.) 

*AGRAFHUS  (àypacpoç,  non  écrit),  ins. — 
G.  de  l’ordre  des  Coléoptères  tétramères,  fa¬ 
mille  des  Curculionides,  division  des  Ottio- 
rynchides ,  établi  par  Schœnherr ,  qui  lui 
donne  pour  caractères  :  Antennes  peu  lon¬ 


gues,  peu  fortes;  leur  funicule  composé  de 
6  articles  subcylindriques ,  avec  la  mas¬ 
sue  brièvement  obovale  ,  presque  ronde, 
composée  d’articles  très  étroitement  unis. 
Rostre  épais  au  sommet;  fossette  courte  et 
profonde.  Yeux  arrondis,  saillants.  Ecusson 
petit,  triangulaire.  Elytres  grandes,  obova- 
les,  convexes.  Tarses  longs,  étroits,  soyeux, 
non  spongieux  en  dessous.  —  Ce  g.,  adopté 
par  M.  Dejean  (  Catal.  3me  édit.  ) ,  ne  com¬ 
prend  qu’une  esp.  nommée  par  lui^.  leu- 
cophœus  ;  elle  est  de  l’Amérique  boréale. 

(D.) 

AGRASSOL  (grossulus ,  basse  lat. ,  petite 
figue),  bot.  pii.  —  On  lit  dans  le  Dict.  clas¬ 
sique,  que  telle  est,  dans  quelques  cantons 
du  midi  de  la  France,  la  dénomination  vul¬ 
gaire  du  Groseillier  à  maquereau.  V.  Ribes. 

(C.  L.) 

AGRAULE.  Agraulus  (  aypavXoç ,  rusti¬ 
que).  bot.  ph.  —  Palissot  de  Reauvois  a 
proposé  d’établir  sous  ce  nom  ,  un  g.  de  la 
famille  des  Graminées  pour  les  esp.  du  g. 
Agrostis ,  qui,  ayant  la  valve  supér.  très 
courte  ou  presque  nulle,  ont  la  glume  ter¬ 
minée  par  une  arête.  Telles  sont  entre  autres 
les  Agrostis  canina  et  A.  alpina  ;  mais 
Trinius  en  a  fait  une  simple  section  dans  le 
grand  g.  Agrostis ,  et  le  professeur  Kunth 
n’a  même  pas  distingué  ces  esp.  comme  un 
groupe  à  part.  V.  agrostide.  (A.  R.) 

*  AGRAULÏS  (ocyponAoç,  qui  vit  dans  les 

bois ,  les  champs),  ins.  —  G.  de  l’ordre  des 
Lépidoptères  ,  famille  des  Diurnes,  section 
des  Tétrapodes ,  créé  par  M.  Boisduval  aux 
dépens  des  Céthosies  de  Fabricius,  et  des 
Argynnes  de  Latreille,  et  qu’il  place  dans 
la  tribu  des  Nymplialides.  Ce  g.,  dont  ü 
n’a  pas  encore  publié  les  caractères,  com¬ 
prend  les  Argynnes  exotiques,  à  ailes  oblon- 
gues,  qui  vivent  sur  les  Passiflores ,  comme 
les  Héliconies ,  et  dont  la  forme  rappelle  celle 
des  Acrèes ,  qui  du  reste  en  sont  très  rap¬ 
prochées,  quoique  d’une  autre  tribu.  Telles 
sont  les  A.  Vanillæ ,  Dido  ,  Julia  et  Phe- 
rusa  ,  figurées  dans  Cramer.  (D.) 

AGRAULUS.  bot.  ph.  —  V.  Agraule. 

(C.  L.) 

*  AGR  Al  LE  A  (  àypavléw  ,  j’habite  les 
champs),  ins.  —  G.  de  la  famille  des  Phry- 
ganiens ,  de  l’ordre  des  Névroptères,  déta¬ 
ché  des  Hydroptila  de  Dalmann  par  Curtis 
(  Desc.  sorne  nond.  Br.  sp.  of  M.  B.  of  ang. 


AGR 


AGR 


203 


exir.  Lond.  and  Edinb.  phil.  Mag.).  Il  ne 
diffère  de  ces  derniers  que  par  la  présence 
d’une  épine  de  plus  aux  jambes  intermédiai¬ 
res.  Les  esp.  qu’il  renferme  sont  peu  nom¬ 
breuses,  toutes  indigènes  et  de  très  petite 
taille  ;  telles  sont  les  A.  tineoïdes  (  Hydro- 
plila  tineoïdes,  Daim.),  sparsu ,  veclis ,  cos- 
talis  ,  Curt.,  etc.  (Cl.) 

AGREFOUS  ou  AGRÏFOUS.  bot.  pu.  — 
Synonyme  vulgaire  du  Houx  dans  quelques 
cantons  du  midi  de  la  France.  Ce  mot  pa¬ 
raît  être  une  dorruption  d’Agri  folium  ou 
d’ A  qui  folium  ,  dénominations  que  les  an¬ 
ciens  Botanistes  appliquaient  à  cet  arbre. 
Linné  a  imposé  la  dernière  comme  nom 
spécifique  au  Houx  commun.  H.  Ilex  et 
Aquifolium.  (C.  L.) 

AGRÉGATION  (  Aggregalio  ,  amas  ). 
géol.  —  Juxta-position  des  particules  miné¬ 
rales  ou  de  fragments  de  corps  organisés 
fossiles  liés  entre  eux,  par  la  cohésion  ou  au 
moyen  d’un  ciment  plus  ou  moins  apparent. 
Quelques  géologues  ne  considèrent  comme 
roche  d'agrégation,  quecelles  qui  sontvisible- 
ment  composées  par  voie  mécanique  de  divers 
débris  de  masses  minérales  préexistantes  , 
et  ils  désignent  sous  le  nom  de  Pioches  de 
cristallisation  les  agrégations  de  cristaux 
simultanément  formés.  V.  roche  et  désa¬ 
grégation.  (C.  P.) 

AGRÉGATS  {Aggregalio ,  amas),  géol. 
—  Piésultat  de  l’agrégation.  V.  ce  mot  et 

ROCHE.  (  G.  P.  ) 

AGRÉGÉES.  Aggregatœ.  —  Se  dit  1°  en 
Géologie  ,  des  roches  dont  tous  les  indivi¬ 
dus  composants  sont  formés  sur  place,  par 
voie  de  cristallisation  sans  ciment  inter¬ 
médiaire  (ex.  le  Granité);  2°  en  botanique  , 
de  tous  les  organes  (  fleurs ,  fruits,  feuilles, 
etc.)  qui,  naissant  d’un  même  point,  ou 
ayant  une  insertion  très  rapprochée,  sont 
disposés  par  paquets  ou  capitules.  Quelques 
anciens  Botanistes  donnaient  aussi  ce  nom 
à  la  famille  des  Synanthérées,  etplus  récem¬ 
ment  M.  Bartling  {Ord.  Nat.)  imposa  cette 
même  dénomination  à  une  classe  qui  ren¬ 
ferme  des  plantes  de  cette  catégorie;  ex.  : 
les  Plantaginées  ,  les  Dipsacées,  etc. 

(G.  d’O.) 

AGRÉGÉS.  Aggregali.  zool.  —  Nom 
donné,  1°  par  Illiger  à  un  groupe  d’oiseaux 
marcheurs,  comprenant  ceux  qui  vivent 
habituellement  en  troupes;  2°  par  Cuvier 


à  une  famille  de  sa  classe  des  Acéphales  , 
composée  de  Mollusques  réunis  en  une 
masse  commune.  (C.  d’O.) 

AGREA  AS.  bot.  pu.  —  M.  Bory  rapporte 
( Dict .  cl.)  que  les  Provençaux  donnent  ce 
nom  au  prunier  sauvage ,  dont  ils  appellent 
aussi  les  fruits  Agreno.  (C.  L.) 

AGRETA.  bot.  pii. — Telle  est,  selon  M.  Bo¬ 
ry  {Dict.  cl.),  la  dénomination  vulgaire  du 
Rumex  scutaïus  L.,  dans  le  midi  de  la 
France.  Ce  mot  paraît  être  une  corruption 
d’ Aigrelet.  H.  Oseille.  (G.  L.) 

*  AGREIJTER  (aypevNp,  chasseur),  ins. 
—  G.  de  Coléoptères  pentamères,  famille  des 
Carabiques,trib.des  Patellimanes  établi  dans 
Y  Encyclopédie  par  MM.  Lepelletier  de  St- 
Fargeau  et  Serville,  aux  dépens  du  g.  Chlœ- 
nius  de  Bonelli,  dont  il  ne  diffère  que  par  le 
labre  fortement  échancré  elles  mandibules 
avancées,  étroites  et  presque  droites.  Ce  g., 
non  adopté  par  M.  Dejean  ,  a  pour  type  le 
Chlœnius  chlorodius  de  Mégerle.  (D.) 

AGRIA.  ins.  V.  Agrie. 

* AGRI ANTEIJ S  (aypcoç ,  sauvage  ;  a vôoç  , 
fleur),  bot.  ph. — M.  Martius  a  donné  ce  nom 
à  quelques  plantes  du  Brésil,  appartenant  à 
la  famille  des  Composées,  tribu  des  Eupato- 
riées.  M.  DeCandolîe  caractérise  ce  g.  delà 
manière  suivante  :  Capit.  renfermant  en¬ 
viron  20  fleurs;  invo'.  composé  de  1  ou  2 
rangées  d’écailles  presque  égales  entre  elles, 
linéaires,  acuminées  ;  récept.  nu  ;  corolles 
cylindracées  à  5  dents  ;  les  branches  des  styles 
longues,  arrondies,  obtuses.  Les  fruits  à  5 
angles  aigus  et  scabres,  présentent  une  aréole 
basilaire  ;  ils  sont  couronnés  par  une  aigrette 
plus  courte  que  la  corolle,  et  formée  par  une 
rangée  de  squamelles  inégales,  linéaires- 
lancéolées,  acuminées,  rigides,  fortement 
ciliées. — Le  g.  Agriantkus  renferme  3  esp., 
originaires  du  Brésil.  Ce  sont  des  arbrisseaux 
rameux,  glabres,  couverts  de  feuilles  alter¬ 
nes,  presque  imbriquées,  roides,  linéaires- 
lancéolées  ou  acérées.  Les  capitules  naissent 
sessiles  à  l’aisselle  des  feuilles  supérieures , 
ou  disposées  en  une  sorte  de  corymbe  assez 
dense.  Ceg.,  suivant  M.  DeCandolîe,  est  in¬ 
termédiaire  entre  les  Agératées  et  les  Adé- 
nostylées.  (.L  D.) 

AGRICOEA  (qui  habite  les  champs),  bot. 
pii.  —  G.  de  la  famille  des  Verbénacées,  tribu 
des  Lantanées ,  fondé  par  Schrank  {in  Re- 
gensb.  denksch.  ;  1808),  et  réuni  depuis  par 


AG  R 


204  AGR 

les  auteurs  au  g.  Clerodendron  de  R.  Brown. 
F.  ce  mot.  (G.  L.) 

*  AGRIDE9.  Agridæ  (aypioç,  sauvage). 

ins.  —  Section  établie  par  M.  Robineau- 
Desvoidy,  et  correspondant  à  une  portion 
du  g.  Senometopia,  Macq.,  de  l’ordre  des  Dip¬ 
tères.  V.  ce  mot.  (D.) 

*  AGRIE .  Agria  (ayptoç ,  ta,  sauvage). 

ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Diptères,  division 
des  Brachocères,  subdivision  des  Dichætes  , 
tribu  des  Muscides,  section  desCréophiles  , 
s. -tribu  des  Sarcophagiens  ,  formé  par 
M.  Macquart  de  quelques  esp.  du  g.  Sarco- 
phaga  de  Meigen,  et  présentant  les  caractè¬ 
res  suivants  :  Front  large  chez  les  femelles. 
Antennes  peu  allongées;  3me  article  large  , 
style  brièvement  velu.  Abdomen  non  dé¬ 
primé  chez  la  femelle.  Point  de  soies  dis¬ 
tinctes  au  bord  du  2me  segment.  Ailes  ordi¬ 
nairement  assez  courtes;  nervure  externo- 
médiaire  peu  arquée  après  le  coude.  —  Ce 
g.,  dont  M.  Robineau-Desvoidy  a  fait,  sous 
le  nom  de  Muscides  floricolœ ,  une  section 
de  sa  tribu  des  Muscides,  et  qui  contient 
quelques  espèces  du  g.  Musca  de  Fallen , 
renferme  une  douzaine  d’espèces,  toutes  eu¬ 
ropéennes.  Nous  n’en  citerons  qu’une  seule, 
VA.  affinis  de  Meigen ,  qui  se  trouve  en 
France  et  en  Suède.  (D.) 

AGRIFOUS.  BOT.  PII.  —  V.  AgREFOUS. 

(G.  L.) 

*  AGRILITES.  Agrililce  (dimin.  d ’Agri- 
lus).  ins.  —  MM.  Delaporte  et  Gory ,  dans 
leur  Iconographie  des  Coléoptères,  désignent 
ainsi  un  groupe  de  Buprestides ,  qui  se  com¬ 
posent  de  10  g.  dont  les  noms  suivent  :  Cas¬ 
io  lia,  Pœcilonola ,  Zemina ,  Slenogasler,  Eu- 
rybia ,  Agrilus,  Pseuclagrilus ,  Amorpho- 
soma  ,  Eumerus  et  Corœbus.  Ils  assignent 
pour  caract.  commun  à  tous  ces  g.,  d’avoir 
les  crochets  des  tarses  avec  une  dent.  (D.) 

\  GR 1  LORS  I  !  NUS  (  Rien  dans  la  langue 
grecque  ne  répondant  à  ce  mot,  exprimant 
bec  crochu ,  selon  M.  Bonaparte;  nous  pensons 
qu’il  y  a  eu  méprise  dans  la  manière  dont  on 
l’a  orthographié  et  qu’il  faudrait  l’écrire  An- 
cylorinus,  de  àyxvioç,  crochu  et  pfv,  tvoç,  bec), 
ois.  —  G.  formé  par  M.  C.-L.  Bonaparte  sur 
une  petite  espèce  du  Mexique,  de  l’ordre 
des  Passereaux  de  Cuvier,  et  synonyme  de 
notre  g.  Serrirostrum  ( Synops.desQis.d’Am . 
par  d'Orb.  et  de  Lafr. ,  Mag.  de  Guérin  , 
1838).  C’est  au  commencement  de  1838  que 


nous  publiâmes  ce  g.,  et  c’est  vers  le  milieu 
ou  la  fin  de  la  même  année  que  le  prince 
de  Musignano  publia  le  sien,  dans  le  3me 
[asc.  des  JSouv.  Annal,  des  Sc.  nalur.  de  Flo¬ 
rence.  Nous  avons  donc  la  priorité  de  la  pu¬ 
blication,  et  dés  lors,  nous  ne  pouvons  re¬ 
noncer  au  nom  générique  que  nous  lui 
avions  imposé.  Nous  le  formâmes  sur  2  es¬ 
pèces  rapportées  deBolivie,  par  M.  d’Orbigny; 
esp.  que  nous  nommâmes  Serrirostrum  car- 
bonarium  et  Siltoides.  M.  Bonaparte  a  formé 
le  sien  sur  une  espèce  du  Mexique,  qu’il 
nomme  A.  Sittaceus  ,  et  que  nous  avons 
publiée  no u s-même  dans  la  Revue  zoologique 
(1839,  n°  4),  sous  le  nom  d’ Unciroslrum 
Brelayi.  N’ayant  point  alors  connaissance  de 
la  publication  de  M.  Bonaparte,  et  ayant 
cru  devoir  changer  notre  nom  de  Serriros- 
tree n  celui  d 'Uncirostre  ,  comme  exprimant 
mieux  la  forme  toute  particulière  du  bec  des 
espèces  de  ce  g.,  tout  en  conservant  notre 
nom  générique,  comme  antérieur,  nous  re¬ 
nonçons  au  nom  spécifique  de  Brelayi  pour 
î’esp.  mexicaine,  et  adoptons  celui  de  Sil¬ 
taceus  ,  de  M.  Bonaparte  ,  qui  est  antérieur 
au  nôtre.  Les  caract.  de  ce  g.  tout-à-fait 
remarquable ,  sont  :  Bec  assez  haut ,  com¬ 
primé  dans  le  genre  de  celui  des  Sittines  ; 
mand.  supér.  un  peu  concave  à  sa  base,  puis 
parfaitement  rectiligne,  et  terminée  par  un 
crochet  très  long ,  très  aigu ,  comme  chez 
les  Oiseaux  de  proie;  ses  bords  munis  de 
3  petites  dents  immédiatement  avant  ce 
crochet  ;  mand.  infér.  beaucoup  plus  courte, 
ne  s’étendant  que  jusqu’au  point  où  com¬ 
mence  la  courbure  de  la  supérieure  ,  s’y 
trouvant  en  contact  avec  les  petites  dents  , 
recourbée  en  haut,  comme  dans  les  Sittines, 
et  très  aigüe;  langue  bifide  et  soyeuse  , 
comme  chez  les  Guitguits ,  entre  autres  le 
Guitguit  flaveola  ;  ailes,  queue  et  pieds  con¬ 
formés  comme  les  leurs  ;  le  dessous  du 
pouce  épaté  en  forme  de  petite  palette  ovale. 
—  M.  Bonaparte,  guidé  sans  doute  par  la 
forme  du  bec  et  surtout  par  la  coloration 
du  plumage,  pense  que  ce  g.  nouveau  ap¬ 
partient  à  la  famille  des  Certhidées,  et  à  la 
s. -famille  des  Sittinées,  quoique  se  rappro¬ 
chant  beaucoup  des  Sylvicolinées,  de  la  fa¬ 
mille  des  Turdidées. 

Quant  à  nous ,  la  forme  de  la  langue ,  que 
nous  avons  eu  l’avantage  de  pouvoir  ob¬ 
server,  celle  des  différentes  parties  exté- 


AGR 


AGR 


205 


Heures,  et,  bien  plus  encore,  les  communi¬ 
cations  que  nous  fit  M.  A.  d’Orbigny  sur  les 
mœurs  de  ces  oiseaux,  lors  de  notre  travail 
de  collaboration ,  ne  nous1  ont  laissé  aucun 
doute  sur  leur  analogie  avec  les  Guilguils 
d’Amérique,  leurs  compatriotes,  et  nous 
ont  décidé  à  former  du  g.  Guitguit  (  Cœ- 
reba ),  une  petite  famille  ,  sous  le  nom  de 
Cœrébidées  ,  se  subdivisant  en  Cœrèbidèes  à 
bec  argué,  et  en  Cœrébidées  à  bec  en  croc ; 
c’est  dans  cette  dernière  section  que  nous 
plaçons  notre  g.  Serrirostre  ,  ou  plutôt  Un- 
cirostre  ,  renfermant  aujourd’hui  à  notre 
connaissance  trois  espèces  ,  les  Uncirostres 
charbonnier  et  Silloïde  (d’Orb.  et  de  Lafr., 
Synopsis  de  Bolivie) ,  et  Y  Uncirostre  sittacé, 
Bonap.,  du  Mexique.  La  forme  des  pieds, 
entièrement  conformes  à  ceux  des  Guitguits, 
n’a  point  de  rapport  avec  ceux  des  Sittines 
ou  des  Sitelles;  ces  oiseaux  s’en  servent 
comme  les  premiers,  pour  se  cramponner 
aux  fleurs  des  arbres,  et  en  extraire  le  pol¬ 
len  ainsi  que  les  petits  insectes  qu’elles  re¬ 
cèlent,  et  dont  ils  se  nourrissent. 

L’intérêt  que  présente  ce  nouveau  genre 
par  la  conformation  toute  particulière  de 
son  bec,  et  le  long  délai  qu’eût  entraîné  sa 
publication  à  la  lettre  U ,  dans  ce  Diction¬ 
naire  ,  nous  a  engagé  à  faire  connaître  nos 
observations  sur  ce  sujet  à  l’article  Agrilorhi- 
nus  ,  son  synonyme.  (Lafr.) 

*  AGRILUS  (a yptoç,  rustique)  ins.  — G. 
de  Coléoptères  pentamères ,  famille  des  Ster- 
noxes,  tribu  des  Buprestides  ,  établi  par 
Mégerle  et  adopté  par  M.  Solier  dans  sa  Mo¬ 
nographie  de  cette  tribu,  ainsi  que  par  M.  De- 
jean  dans  son  dernier  Catalogue.  En  voici 
les  caractères  d’après  M.  Lacordaire  ( Faune 
enlorn.  des  environs  de  Paris ,  t.  i.)  :  1er  arti¬ 
cle  des  palpes  maxillaires  de  grandeur  varia¬ 
ble;  le  2me  court,  obconique;  le  dernier 
ovalaire,  plus  long  que  le  précédent.  La¬ 
bre  étroit,  presque  carré,  coupé  carré¬ 
ment  à  sa  partie  antérieure.  Mandibules  très 
courtes,  très  épaisses,  arquées  et  obtuses  à 
leur  extrémité.  Menton  plus  ou  moins  avan¬ 
cé,  triangulaire  ou  trapézoïdal,  souvent  ca¬ 
ché  par  le  prosternum.  Yeux  médiocres,  peu 
convexes  et  très  écartés  sur  le  vertex.  An¬ 
tennes  assez  grêles,  comprimées,  moins  lon¬ 
gues  que  le  prothorax  ;  les  3  1ers  articles 
peu  allongés,  obconiques  et  de  grandeur  re¬ 
lative  variable;  les  suivants  subfriangulaires, 


courts ,  assez  fortement  dilatés  à  leur  angle 
supérieur  interne,  diminuant  graduellement 
de  longueur.  Front  plus  ou  moins  canali- 
culé ;  épistome  légèrement  échancré  à  sa 
partie  antérieure.  Prothorax  plus  ou  moins 
transversal,  de  la  largeur  des  élytres  et  tri¬ 
lobé  à  sa  base  ;  prosternum,  qui  tantôt  laisse 
le  menton  à  découvert,  tantôt  le  recouvre 
entièrement,  ainsi  que  les  palpes.  Ecusson 
triangulaire,  transversal  à  sa  base  et  acu- 
miné  postérieurement.  Élytres  très  allon¬ 
gées,  plus  ou  moins  sinuées  vers  le  milieu  de 
leur  longueur,  dentées  en  scie  ou  simples  à 
leur  extrémité.  Pattes  médiocres,  grêles; 
tarses  courts  et  étroits;  le  1er  article  des  pos¬ 
térieurs  de  la  longueur  des  autres,  ou  seu¬ 
lement  un  peu  plus  long;  une  forte  dent 
aux  crochets  des  tarses  près  de  leur  extré¬ 
mité.  Pénultième  segment  abdominal  entier 
dansles2  sexes.Corps  très  allongé,  très étroi t, 
quelquefois  arqué  en  dessus. — Ce  g.  ,  ren¬ 
fermant  un  grand  nombre  d’espèces  (M.  De- 
jean  [  Calai.  3me  édit.  ]  en  mentionne  106)  a 
été  divisé  en  2  sections  :  La  lre  comprend 
celles  dont  le  prosternum,  tronqué  antérieu¬ 
rement,  laisse  le  menton  à  découvert  ;  exem¬ 
ple  :  A.  undatus  (. Elater  id.  Fabr.) ,  qui  se 
trouve  quelquefois  en  août  aux  environs  de 
Paris.  La  2me  se  compose  des  espèces  dont  le 
prosternum  recouvre  entièrement  le  menton, 
et  se  subdiv.  en  2  autres,  savoir  :  celles  dont 
le  prosternum  est  coupé  carrément  à  sa  par¬ 
tie  antérieure;  exemple  :  A.  Guerini  Dej., 
qui  se  trouve  vers  le  milieu  de  juin  ,  sur  le 
saule  Marceau  ,  mais  rarement  ;  celles  dont 
le  prosternum  est  échancré  antérieurement , 
exemple  :A.  biguüalus  Fabr.,  Richard  à  points 
blancs  de  Geoffroy,  qui  se  trouve  en  juin 
et  juillet  dans  la  forêt  de  Saint-Germain. 
Les  Agrilus  sont  des  insectes  de  moyenne 
taille,  de  forme  allongée  et  plus  ou  moins 
cylindrique;  la  plupart  d’un  vert  ou  bleu 
métallique,  ou  couleur  de  bronze  très  bril¬ 
lant.  Ils  ne  se  montrent  que  lorsqu’il  fait 
très  chaud.  (D.) 

AGMMOMA.  bot.  pu.  —  V .  aigremoine. 

(Se.) 

*AGIiIODAPIINE  (ayptoç  ,  sauvage  ;  Sacpvo, 
laurier),  bot.  pji.  —  G.  de  la  famille  des 
Laurinées,  proposé  par  Nees  ( Laur .,  304),  et 
qui  n’a  pas  été  adopté.  On  ne  le  regarde  que 
comme  une  div.  du  g.  Oreodaphne  du  même 
auteur.  V.  ce  mot.  (C.  L.) 


206 


AGR 


AGR 


AGRÏODENDIMM  (aypioç ,  cruel ,  farou¬ 
che;  SévSpov,  arbre  ;  allusion  aux  épines  dont 
sont  hérissées  les  feuilles),  bot.  pu.  —  G. 
de  la  famille  des  Liliacées ,  tribu  des  Aloï- 
nées,  formé  par  Haworth  de  quelques  es- 
**  pèces  d’Aloës,  et  qui  n’a  pas  été  adopté.  Æ. 
Rhipidodendron  et  Aloes.  (G.  L.) 

AGRION  (aypioç,  agreste,  farouche),  ins. 
— G.  appartenant  à  l’ordre  des  Névroptères, 
fam.des  Libelluîiens  ou  Subulicornes,  Lat., 
groupe  des  Libellulites,  établi  par  Fabricius 
et  adopté  par  Latreille  et  tous  les  entomolo¬ 
gistes  modernes,  confondu  avec  les  Libellala 
par  Linné,  Geoffroy,  de  Géer,  Olivier,  etc., 
séparé  en  plusieurs  autres  g.  par  MM.  Leach 
et  Erullé.  Les  caract.  qui  distinguent  ce  g. 
des  Libellulci  et  des  Æshna  sont  faciles  à 
saisir:  Le  corps  est  plus  grêle,  la  tête  est  dé¬ 
pourvue  de  vésicule  ou  d’élévation  trans¬ 
versale,  et  les  ocelles  sont  disposés  en 
triangle  sur  le  vertex.  Les  ant.  sont  compo¬ 
sées  seulement  de  4  articles;  la  lèvre  infér. 
est  assez  semblable  à  celle  des  Æshna  ;  mais 
le  lobe  intermédiaire  est  divisé  en  deux  jus¬ 
qu’à  sa  base;  les  mâchoires  ont  leur  côté 
intér.  pourvu  de  3  petites  épines  fortaigües  ; 
l’abd.  est  filiforme  et  toujours  fort  mince. 
Les  larves  et  les  nymphes  d’Agrions  vivent 
dans  l’eau  et  sont  au  moins  aussi  carnassiè¬ 
res  que  celles  des  Libellala  et  des  Æshna. 
Leur  corps  est  plus  grêle  et  plus  allongé  que 
celui  de  ces  derniers  ;  leur  masque  est  aplati  ; 
leur  languette  est  bifide  ,  et  leur  abd.  porte 
à  son  extrémité  3  feuillets  minces  en  forme 
de  nageoires.  —  Le  g.  Agrion  renferme  un 
grand  nombre  d’esp.  réparties  dans  toutes 
les  contrées  du  monde;  mais  la  plupart  des 
esp.  exotiques  sont  encore  inédites.  On  en 
connaît  une  vingtaine  propres  à  notre  pays, 
dont  plusieurs  ne  le  cèdent  pas  en  beauté 
aux  esp.  exotiques.  En  général ,  les  Agrions 
joignent  à  la  plus  grande  agilité,  aux  formes 
les  plus  sveltes ,  les  couleurs  les  plus  belles 
et  les  plus  éclatantes;  ce  qui  leur  a  valu  le 
nom  vulgaire  de  Demoiselles ,  qu’ils  parta¬ 
gent  avec  les  Libellules  et  les  Æshnes.  L’esp. 
que  l’on  doit  considérer  comme  le  type  du  g. 
est  V Agrion  virgo  Fab.  ( Libellala  virgo  Linn.) 
répandu  dans  presque  toute  l’Europe,  et  qui 
se  trouve  pendant  la  belle  saison  dans  les 
endroits  marécageux.  (Bl.) 

*AGRIOPE.  Agriopus  (  kypuanoc, ,  qui  a  le 
regard  farouche),  poiss.  —  G.  établi  par 


MM.  Cuvier  et  Valenciennes  (  Ichthyol .  gé- 
nér.  )  pour  des  Poissons  de  l’hémisphère 
austral,  dont  une  seule  espèce,  originaire 
du  Cap  ,  était  connue  depuis  long-temps  ; 
maisavaitété  placée  très  arbitrairement,  par 
Walbaum,  dans  le  g.  des  Blennies,  quoique 
les  ventrales  soient  soutenues  par  6  rayons. 
Les  Agriopes  sont  des  poissons  à  bouche  très 
petite,  presque  sans  dents;  à  nuque  relevée  ; 
à  tête  rugueuse,  surtout  sur  les  sous-orbi¬ 
taires;  à  dorsale  longue  et  élevée,  étendue 
depuis  le  sommet  de  la  tête  jusqu’à  la 
queue.  On  n’en  connaît  que  3  espèces , 
l’une  du  Cap,  le  Seepaard  des  Hollandais , 
Agriopus  torvus  Cuv.,etVal.;  une  2me,  ru¬ 
gueuse,  des  mêmes  côtes  ;  et  la  3me  du  Pé¬ 
rou.  (Val.) 

*AGRIOPHYLLE.  Agriaphyllum,  Marsch., 
Bieb.  (aypioç,  rude,  sauvage  ;  «pvMov,  feuille). 
bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des  Chénopo- 
dées ,  voisin  des  Corispermum,  dont  il  dif¬ 
fère  par  des  feuilles  et  des  bractées  spines- 
centes;  par  des  fleurs  disposées  en  épis 
axillaires ,  et  tout-à-fait  dépourvues  de 
périgone  ;  par  un  péricarpe  membranacé  , 
déhiscent  postérieurement,  au  moyen  d’une 
ouverture  basilaire  orbiculaire  ;  enfin  par 
l’embryon ,  lequel ,  au  lieu  d’être  complè¬ 
tement  annulaire  ,  ne  décrit  qu’un  demi- 
cercle  autour  du  périsperme.  —  Ce  g.  n’est 
fondé  que  sur  une  seule  espèce  (  Corisper¬ 
mum  squarrosum ,  L.),  qui  habite  la  Cri¬ 
mée  et  les  landes  voisines  du  Caucase. 

(Sp.) 

«  AGRIOPIS  (  ocypuonoç ,  qui  a  le  regard 
farouche),  ins. — G.  de  Lépidoptères,  famille 
des  Nocturnes  ,  tribu  des  Hadénides  ,  établi 
par  M.  Boisduval  aux  dépens  des  Miselia 
d’Ochsenheimer,  et  qu’il  caractérise  ainsi 
(  Généra  el  Index  Lepidopt.  )  :  Antennes  un 
peu  épaisses,  légèrement  crénelées.  Palpes 
de  la  largeur  du  front,  à  dernier  article 
grêle.  Corselet  quadrangulaire ,  velu.  Dos 
crêté  dans  les  2  sexes.  Ailes  robustes,  va¬ 
riées  de  noir  et  de  vert,  à  taches  ordinaires 
bien  écrites.  —  Ce  g.  est  fondé  sur  la  Noci. 
aprilina  de  Linné ,  qu’on  trouve  aux  envi¬ 
rons  de  Paris.  (D.) 

*AGRIORNIS  (aypioç,  sauvage,  farouche; 
opvtç,  oiseau),  ois.  —  G.  de  Gould  que  nous 
adoptons  comme  s.-g.  de  notre  g.  Pepoazae t 
répondant  à  notre  sect.  des  Pepoaza  rectiros- 
iris  (d’Orb.  et  de  Lafr.  Synopsis;  Mag.  de 


AGR 


AGR 


207 


Zool.  1837  ).  C’est  en  1839  que  Gould  a  pu¬ 
blié  ce  g.  dans  la  relation  intitulée  The  zool. 
of  ihe  voy.  of  H.  S.  M.  Beagle  ander  lhe 
command  of  cap  loin  Fitzory.  Il  cite  entre  au¬ 
tres  espèces ,  son  A.  guliuralis  d’après  notre 
Pepoaza  gutturalis,  Synops.  Tj.  C.  ( Tyrannus 
guliuralis  Eyd.  et  Gerv.,  Favor.  Ois.  PI.  n) 
et  son  A.  leucurus ,  qu’il  n’a  pas  reconnu 
être  notre  P.  marilima  ,  Synops.  p.  65.  V. 
Pepoaza.  (Lafr.) 

*  AGRIOTES  (a ypioç,  agreste).  Ins. — 
G.  de  l’ordre  des  Coléoptères  pentamères  , 
famille  des  Sternoxes ,  tribu  des  Elatérides , 
établi  par  Eschscholtz,  et  dont  voici  les 
caractères  :  Dernier  article  des  palpes  maxil¬ 
laires  et  labiaux  légèrement  sécuriformes. 
Labre  avancé ,  transversal ,  légèrement  ar¬ 
rondi  et  coupé  carrément.  Antennes  de  gran¬ 
deur  variable,  le  plus  souvent  composées 
d’articles  obconiques  et  toujours  faiblement 
en  scie,  munies  ordinairement  d’un  faux  ar¬ 
ticle  peu  distinct  à  leur  extrémité;  le  1er 
article  renflé ,  le  2me  et  souvent  le  3me  obco¬ 
niques.  Tête  inclinée,  arrondie  antérieure¬ 
ment,  sans  carène  frontale  ,  avec  la  bouche 
située  plus  ou  moins  en  dessous.  Prothorax 
plus  ou  moins  trapézoïde,  sans  rainures 
pectorales.  Elytres  arrondies  à  leur  extré¬ 
mité.  Pattes  médiocres;  les  hanches  posté¬ 
rieures  assez  fortement  dilatées  à  leur  côté 
interne  ,  tantôt  subitement ,  tantôt  insensi¬ 
blement;  articles  des  tarses  subcylindriques, 
presque  glabres  en  dessous,  tous  entiers  ; 
leurs  crochets  simples.  —  Ce  g.  figure  dans 
le  dernier  Catal.  de  M.  Dejean,  qui  y  rap¬ 
porte  17  espèces,  dont  plus  de  moitié  appar¬ 
tient  à  l’Europe,  et  les  autres  à  l’Amérique. 
Toutes  ces  espèces  sont,  en  général ,  de  pe¬ 
tite  taille,  rarement  de  moyenne  grandeur. 
Nous  citerons  d’abord  comme  type  :  YElater 
pilosus  Fabr. ,  et  ensuite  VE.  sputaior  du 
même  auteur,  qui  se  trouve ,  comme  le  1er, 
aux  environs  de  Paris;  et,  chose  assez  cu¬ 
rieuse,  il  a  été  rapporté  de  la  Perse  occiden¬ 
tale  par  Faldermann,  qui,  le  croyant  nou¬ 
veau  ,  l’avait  nommé  A.  lapicida.  (D.) 

*AGRIOTYPUS  ( A  gnon ,  g.  d’insectes; 
TUTTOÇ  ,  forme),  ins.  —  G.  de  la  famille  des 
Ichneumoniens,  de  l’ordre  des  Hyménop¬ 
tères,  établi  par  Walker,  qui  en  a  tiré  les 
principaux  caractères  de  l’écusson  présen¬ 
tant  une  large  épine,  et  de  l’abd.  épais  et 
ovalaire  ,  avec  ses  2me  et  3me  segments  réu¬ 


nis,  et  son  pédoncule  long,  grêle  et  recourbé. 
Ce  g.  a  été  formé  surune  seule  esp.,  indigène, 
décrite  par  Walker  sous  le  nom  d’A.  arma¬ 
nts.  (Bl.) 

AGRIPAUME.  rot.  pii.  —  V.  Léonure, 

(Sp.) 

AGRIPENNE  ou  Ortolan  de  riz,  Bulî.  ; 

( Emberiza  oryzivora  L.).  ois.  —  C’est  l’es¬ 
pèce  type  du  g.  Dolichonyx  S\v.,  que  nous 
adoptons.  V.  doliciionyx.  (Lafr.) 

AGRIPHYLLUM  (àypta  ,  houx;  cpuDov, 
feuille),  bot.  pu.  —  A.  L.  de  Jussieu  a  donné 
ce  nom  à  un  g.  appartenant  à  la  famille  des 
Composées,  considéré  aujourd’hui  comme 
une  section  du  Berckheya.  Celle-ci  se  distin¬ 
gue  par  son  involucre  à  folioles  à  peine  cohé¬ 
rentes  à  la  base  ,  denticulées  sur  les  bords  ; 
les  extérieures  foliacées,  les  intérieures  sca- 
rieuses.  Ce  sont  des  arbrisseaux  ou  des  her¬ 
bes  garnies  de  feuilles  dentées,  épineuses, 
assez  semblables  à  celles  du  houx ,  quelque¬ 
fois  blanches  en  dessous  ;  les  fleurs  sont 
jaunes.  Tous  sont  originaires  de  l’Afrique 
australe.  (J.  D.) 

AGRIPI1YLLUM.  bot.  ph.  —  Synon.  du 
g.  Bohria.  V .  ce  mot.  (C.  L.) 

* AGROBATES (  àypoÇocrvjç,  qui  erre  dans 
les  champs),  ois. — G.  formé  par  Swainson  , 
faisant  partie  de  sa  fam.  des  Sylviadœ  et  de 
sa  s. -famille  des  Philomelinœ,  et  ayant  pour 
type  le  Bec-fin  Galactote  (Temm.  col.  251 ,  1  ). 
Pour  Temminck,  cet  oiseau  n’est  qu’un  Bec- 
fîn  de  sa  section  des  Becs-fins  sylvains 
(A  an.,  -3me  part.,  p.  129),  où  il  change  son 
nom  en  celui  de  Bec-fin  rubigineux.  Les  ca¬ 
ractères  de  forme,  indiqués  par  Swainson  , 
diffèrent  peu  de  ceux  des  grandes  espèces 
de  Becs-fins  sylvains ,  tels  que  le  Rossignol 
et  autres,  et  les  derniers  renseignements 
fournis  par  Temminck  (Man.,  3me  part.), 
se  bornent  à  nous  apprendre  que  cette  es¬ 
pèce ,  commune  en  Andalousie,  s’y  tient 
dans  les  vallées  montueuses,  où  elle  niche 
dans  les  buissons  de  Laurier-rose  et  dans  les 
fentes  des  rochers.  Aussi  ne  voyons -nous 
pas  de  motifs  suffisants  pour  admettre  ce 
nouveau  g.,  qui  supposerait  à  cet  oiseau 
des  habitudes  toutes  marcheuses  ,  dont 
nous  n’avons  encore  aucune  connaissance. 

(Lafr.) 

*AGRODROMA  (  àypoç ,  champ  ;  <5pwu&> , 
je  cours),  ois. — G.  de  M.  Swainson,  démem¬ 
bré  de  celui  des  Anthus  (  Pipit  de  Cuvier, 


208 


AGR 


AGR 


Vieillot  et  autres  ) ,  et  dont  les  caractères 
sont:  Bec  mince,  très  comprimé;  les  2 man¬ 
dibules  d’égale  longueur  ;  pointe  de  la  su¬ 
périeure  non  recourbée  sur  l’inférieure,  et 
n’ayant  qu’une  petite  échancrure  à  peine 
visible.  Ailes  longues;  les  4  premières  rémi¬ 
ges  presque  égales;  les  autres  brusquement 
plus  courtes  et  échancrées  à  leur  sommet  ; 
les  tertiaires  allongées,  pointues,  de  la  lon¬ 
gueur  des  autres  rémiges.  Queue  moyenne  , 
coupée  carrément.  Pattes  longues,  grêles,  de 
couleur  pâle  ;  tarse  plus  long  que  le  doigt 
médian;  doigts  latéraux  égaux,  mais  l’ongle 
externe  plus  court  que  l’interne.  Couleur 
du  plumage  analogue  à  celui  des  Alouettes. 
Ce  g.  es  !  cosmopolite.  L’espèce  type  est,  d’a¬ 
près  Swainson ,  le  Pipit  rousseline  de  Tem- 
minck(Buff.  enl.GGG,  1),  à  laquelle  il  ajoute 
Y  Anthus  auslralis ,  et  son  Agrodroma  bistri- 
gata.  Sans  vouloir  prononcer  sur  le  plus  ou 
moins  d’importance  de  ce  nouveau  g.;  nous 
pensons  que  plus  d’un  Ornithologiste  a  sans 
doute  remarqué,  comme  M.  Swainson  et 
comme  nous-même,  que  le  Pipit  rousseline 
semblait,  d’après  son  plumage,  la  force  de 
son  bec  et  ses  formes  générales,  plus  voisin 
des  Alouettes  que  des  Anthus;  mais,  comme 
nous  croyons  devoir  rapprocher  des  Alouet¬ 
tes  les  Anthus ,  comme  s.-famille  sous  le  nom 
d '  Anlhusinées ,  ce  g.  Agrodroma,  qui  en  fait 
partie,  devient  pour  nous  un  des  g.  de  tran¬ 
sition  de  cette  s. -famille  à  celle  des  alau- 
dinées  ou  véritables  alouettes.  V .  ces 
mots.  (Lafr.) 

AGROECIA  (  àypoç  ,  champ';  olxi  x  ,  de¬ 
meure).  ins.  — G.  de  la  famille  de  Locustai- 
res ,  de  l’ordre  des  Orthoptères,  établi  par 
M.  Serville  (Rev.  mèlh.  de  Tordre  des  Orth.), 
adopté  par  le  docteur  Burmeister  ( Handb . 
der  Eut.),  et  réuni  au  g.  Locusla  par 
M.  Brullé  (Hist.  des  Ins .  ).  Ses  caract.  prin¬ 
cipaux  sont  tirés  :  1°  De  la  forme  de  la  tête 
prolongée  en  pointe  aigüe  ;  2°  des  jambes 
antér.  armées  d’épines  au  côté  interne;  3°  du 
prosternum  muni  de  2  épines.  — La  seule 
esp.  connue  est  Y  A.  punciaia  Serv.  Burm., 
propre  au  Brésil.  (Bl.) 

*AGROMYZE.  Agromyza  (àypoç,  champ; 
puÇw,  je  murmure  ;  allusion  au  bourdon¬ 
nement  de  ces  insectes),  ins.  —  G.  de  l’or¬ 
dre  des  Diptères,  division  des  Brachocères, 
subdivision  des  Dichœtes,  famille  des  Athé- 
ricèrcs,  tribu  des  Muscides,  section  des 


Acalyptères  ,  s.-tribu  des  Hétéromvzides  , 
existant  dans  les  ouvrages  de  Fallen  et  de 
Meigen,  et  adopté  par  M.  Macquart.  11  pré¬ 
sente  les  caract.  suivants.  Ouverture  buc¬ 
cale  petite;  face  descendant  à  peine  plus 
bas  que  les  yeux  ,  munie  de  soies  ainsi 
que  le  front.  Antennes  inclinées.  Style  nu 
ou  pubesccnt.  Abdomen  oblong.  Ailes  à 
nervure  médiastine  double  à  la  base  , 
soudée  à  l’extrémité,  et  à  nervures  trans¬ 
versales  rapprochées.  —  Ce  g.  ne  diffère 
guère  du  g.  Oscinis ,  que  parles  soies  qui 
garnissent  la  face  et  le  front.  Il  se  compose 
de  plus  de  40  espèces,  se  trouvant  toutes  en 
France  et  en  Allemagne  ,  et  vivant  sur  les 
herbes  des  prairies  et  des  bois.  Nous  n’en  ci¬ 
terons  qu’une  qui  est  très  commune ,  Y  A- 
gromyza  mobilis  Meigen.  (D.) 

*  AGUOPHILA  (  àypor ,  champ  ;  cp  tloç  , 
ami),  ins.  —  G.  de  Lépidoptères,  famille 
des  Nocturnes ,  tribu  des  Noctuo-Phaléni- 
des  ,  établi  par  M.  Boisduval  {  Généra  et 
Index  Lepidopt.  ) ,  qui  le  caractérise  ainsi  : 
Antennes  sétiformes  dans  les  2  sexes.  Palpes 
très  courts,  velus,  à  articles  non  distincts. 
Trompe  longue.  Corselet  petit,  arrondi,  as¬ 
sez  robuste.  Abdomen  lisse.  Chenilles  demi- 
arpenteuses  ,  vivant  de  plantes  basses. 
Chrysalide  renfermée  dans  un  cocon.  Port 
des  chenilles  du  g.  Tortrix. — Ce  g.  a  pour 
type  la  Pyralis  sulphuralis  de  Linné.  (D.) 

*AGR0P1IILUS  (  àypoç.  champ;  <pQoç,  ami), 
ois.  —  G.  de  M.  Swainson  ,  faisant  partie  de 
sa  famille  des  Fringillidœ ,  et  de  sa  s. -fa¬ 
mille  des  Fringillinæ ,  ayant  pour  caract.  : 
Bec  semblable  à  celui  des  individus  de  son  g. 
Chondesles,  c’est-à-dire  droit,  conique,  assez 
allongé,  mais  avec  la  mandib.  supér.  entière 
à  son  extrémité,  et  s’avançant  à  sa  base  as¬ 
sez  loin  au  milieu  des  plumes  frontales  ,  à 
commissure  sinueuse.  Ailes  un  peu  allon¬ 
gées;  la  lre  rémige  bâtarde,  et  n’étant  pas 
de  moitié  aussi  longue  que  la  2me;  la  2meet 
la  5me,  d’égale  longueur,  les  3™*  et  4me,  les 
plus  longues.  Queue  moyenne  ,  légèrement 
arrondie,  pieds  grands  et  forts;  doigt  mé¬ 
dian  un  peu  plus  long  que  le  tarse;  doigts 
latéraux  égaux,  mais  plus  courts  que  le 
pouce  ;  tous  les  ongles  forts  et  arqués. —  Le 
type  de  ce  g.  est  le  Ploceus  superciliosus 
de  Ruppel  {Allas,  pl.  15),  décrit  encore 
dans  les  Birds  of  western  Africa  de  Swain- 
'  son,  vol.  t,  p.  209.  Nous  possédons  cet 


AGR 


AGR 


209 


oiseau  africain  dont  Ruppel  a  fait  un  Tis¬ 
serin  ;  comme  il  nous  paraît  en  avoir  les  ca¬ 
ractères,  et  que  le  préparateur  qui  l’a  monté 
nous  a  dit  avoir  remarqué  qu’il  avait  la 
peau  forte  et  épaisse  des  Tisserins,  nous 
croyons  devoir  le  grouper  comme  sous-g.  à 
la  suite  du  g.  Tisserin  ( Ploceus ).  (Lafr.) 

AGROPYRON  (àypog,  Champ;  7 rvpoç,  blé; 
blé  sauvage),  bot.  pii. — G.  établi  par  Gaert- 
ner  dans  la  famille  des  Graminées  pour  quel¬ 
ques  esp.  de  froment  ( Triticum ) ,  dont  les 
glumes  sont  lancéolées  ou  linéaires  aiguës 
ou  obtuses,  les  épillets  multiflorês.  Ce  g. 
assez  nombreux  en  esp.  et  qui  renferme  en¬ 
tre  autres  les  Triticum  repens  L.,  junceum 
L.,  etc.,  a  été  adopté  par  Trinius,  Palissot 
de  Beauvois,  Rœmer  et  Schultes,  etc.  Mais 
le  professeur  Kunth  a  cru  devoir  le  réunir 
de  nouveau,  comme  une  simple  section,  au 
g.  Triticum.  F.  Froment.  (A.  R.) 

AGROSTEMM  A,  L.  (  àypoç,  Champ  ;  (jrép - 
p-ct ,  couronne),  bot.  pii.  —  G.  de  la  famille 
desSilénées,  à  peine  distinct  des  Lychnis , 
auxquels  il  a  été  réuni  par  plusieurs  auteurs 
modernes.  Suivant  Linné,  son  caract.  diffé¬ 
rentiel  consisterait  en  un  cal.  coriace,  au 
lieu  d’être  membraneux;  mais  si  l’on  admet¬ 
tait  cette  différence  comme  caract.  généri¬ 
que  ,  la  plupart  des  Lychnis  des  auteurs  ren¬ 
treraient  dans  le  g.  Agrostemma.  [F.  Lych¬ 
nis  ,  Spach  ,  Histoire  des  Plant,  phan.  v.  5, 
p.  164.)  (Sp.) 

*  AGROSTERA  (  kyp^ax-ép  ,  chasseur). 
ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Lépidoptères,  fa¬ 
mille  des  Nocturnes ,  établi  par  Schranck, 
et  qui  correspond  en  partie  au  g.  Asopia  de 
Treitschke,  que  nous  avons  adopté.  F.  ce 
mot.  (D.) 

*AGROSTICULA  (Di min.  d ’  Agrostis-,  ’dyp- 
wcrrtç,  nom  grec  du  chiendent),  bot.  pii.  — 
Sous  le  nom  d 'Agrosdcula  muralis ,  le  pro¬ 
fesseur  Raddi  ( Agrost .  brasil.,  33,  t.  1,  f.  2) 
a  décrit  une  petite  plante  de  la  famille  des 
Graminées,  très  voisine  des  Agrostis  ,  et  que 
Link  a  réunie  au  g.  Sporobolus ,  sous  le  nom 
de  S.  minutiflorus.  Elle  est  vivace  et  origi 
naire  du  Brésil.  (A.  R.) 

AGROSTIDE.  Agrostis  (aypwarc;,  nom 
grec  du  chiendent),  bot.  pii.  — Grand  g.  de 
la  famille  des  Graminées ,  qui  se  compose 
d’environ  une  centaine  d’esp.  éparses  dans 
presque  toutes  les  contrées  du  globe,  et  ayant 
des  représentants  sous  les  pôles  comme  dans 


les  régions  tropicales  de  l’un  et  de  l’autre 
hémisphère.  Établi  par  Linné,  ce  g.  a  été 
adopté  par  tous  les  Botanistes,  qui  en  ont 
successivement  retiré  un  certain  nombre 
d’esp.  devenues  les  types  de  g.  distincts. 
Voici  les  caract.  du  g.  Agrostis,  tel  qu’il  a 
été  circonscrit  par  les  auteurs  modernes  et 
en  particulier  par  Trinius  et  Kunth  dans 
leur  Agrostogrciphie  :  Fleurs  disposées  en  pa- 
nicule  tantôt  étalée  ,  tantôt  contractée.  Épil¬ 
lets  uniflores;  glumes  à  peu  près  égales  en¬ 
tre  elles  ,  ordinairement  plus  longues  que  la 
fleur,  carénées  et  nautiques,  c’est-à-dire  sans 
arête.  Écailles  au  nombre  de  2;  l’infér.  por¬ 
tant  une  arête  dorsale  ,  et  rarement  mu  ti¬ 
que  ;  la  supérieure  bi-carénée,  quelquefois 
très  petite  ou  même  complètement  nulle. 
Ce  dernier  caractère  se  remarque  dans  les 
espèces  dont  on  avait  fait  le  g.  Trichodium. 
On  trouve  quelquefois,  mais  rarement ,  un 
petit  appendice  subulé  à  la  base  de  la  fleur, 
et  qui  est  l’indice  d’une  seconde  fleur  avor¬ 
tée.  Étam.  1  à  3.  Ovaire  glabre.  Styles  2,  ex¬ 
trêmement  courts  et  plumeux.  Écailles  hy~ 
pogynes,  glabres  et  presque  entières.  Fruit 
glabre,  libre  et  nu. — Ainsi  que  nous  venons 
de  le  dire,  ce  g.  est  très  nombreux  en  espè¬ 
ces,  et  plusieurs  g.  ont  été  formés  d’espèces 
qu’on  y  avait  d’abord  réunies.  Nous  men¬ 
tionnerons  ici  quelques  uns  des  plus  re¬ 
marquables  :  1°  le  g.  Trichodium  ,  que  nous 
venons  de  citer  et  dans  lequel  on  avait 
placé  les  esp.  dont  la  paillette  supér.  est 
avortée.  2°  F il  fa  d’Adanson  ou  Sporobolus 
de  Brown  ,  qui  comprend  les  esp.  dont  les 
glumes  sont  plus  courtes  ou  tout  au  plus 
de  la  même  longueur  que  la  fleur.  Cette 
section  renferme  un  grand  nombre  d’espèces. 
3°  Mibora,  qui  comprend  Y  Agrostis  mini- 
ma  L.  4°  Anemagrostis  de  Trinius  ou  Apera 
de  Palissot  de  Beauvois,  dans  lequel  on  a 
rangé  les  Agrostis  spica  vend  et  interrupta 
L..  [V.  ces  différents  noms.  )  —  Parmi  les 
esp.  S  Agrostis ,  il  en  est  quelques  unes  qui 
sont  excessivement  communes  dans  pres¬ 
que  toutes  les  contrées  de  l’Europe  :  telles 
sont  les  Agrostis  vulgaris ,  alba ,  canina  , 
spica  vend ,  etc.  Aucune  des  esp.  de  ce  g. 
n’a  d’utilité.  Ce  sont  en  général  des  grami¬ 
nées  vivaces ,  qui  croissent  soit  dans  les 
bois,  soit  dans  les  champs  ou  les  lieux  in¬ 
cultes  et  sablonneux.  (A.  R.) 

*  AGROSTIDÉES.  Agroslideœ  (aypwartç , 

14 


TOM.  I. 


210 


AGR 


AGR 


chiendent),  bot.  pu.  —  Dans  sa  classifica¬ 
tion  des  Graminées,  le  professeur  Kunth  a 
nommé  ainsi  la  -5me  des  tribus  qu’il  a  éta¬ 
blies  dans  cette  famille  et  qui  comprend  les 
g.  Muehlenbergia  ,  Lagurus  ,  Coleanihus  , 
Phippsia,  Colpodium  ,  Cinna ,  Epicarnpes , 
Sporobolus ,  Agroslis ,  Gas Iridium  ,  Chœlo- 
tropis ,  Wowodworskyci ,  Polypogon ,  Chœtu- 
rus ,  Pereilema  et  OEgopogon.  E.  Grami¬ 
nées.  (A.  Fi.) 

AGROSTOGRAPHÏE  (typaxmç,  grami¬ 
née ,  en  général  ;  yp <x<pw ,  j’écris),  bot.  pu.  — 
La  famille  des  Graminées  est  tellement  vas¬ 
te  ,  son  organisation  offre  des  particularités 
si  remarquables,  qu’on  a  donné  un  nom 
spécial,  celui  d’Agrostographie,  à  la  partie 
de  la  botanique  qui  traite  de  ces  végétaux; 
le  même  nom  s’appliquant  aussi  aux  ouvra¬ 
ges  dans  lesquels  ils  sont  décrits.  Peu  de  fa¬ 
milles  ont  été  l’objet  d’autant  d’ouvrages  im¬ 
portants  que  les  Graminées.  Il  nous  suffira 
de  rappeler ,  parmi  les  modernes ,  ceux  de 
Host,  Gaudin  ,  Panzer,  Kœler ,  R.  Brown, 
Palissot  de  Beauvois,  Trinius,  Près!,  Kunth, 
Nees  d’Eseebeck,  etc.  A".  Graminées. 

(A.  R.) 

* AGROSTOPHYIXE .  Agrostophyllum  (à'r 
pœcmç,  graminée;  cpvUov,  feuille),  bot.  pii. 
■—G.  de  la  famille  des  Orchidées,  établi  par 
M.  Blurne  ,  dans  sa  Flore  de  Java  ,  et  que 
M.  Bindley  place  dans  sa  tribu  des  Vandées, 
entre  les  g.  Angrœcum  et  Calanthe.  Une 
■seule  esp.  (A.  javanicum  Bî.  Bijdr.  368, 
t.  53)  compose  ce  g.  Sa  racine  est  fibreuse  et 
épidendre;  sa  tige  porte  des  feuilles  linéai¬ 
res,  acjiminées,  et  des  fleurs  terminales  réu¬ 
nies  en  tête  et  entourées  de  bractées  paléa- 
cées.  Leur  calice  est  étalé  ;  les  sépales  extér. 
sont  égaux ,  larges  ;  les  intér.  sont  linéaires  ; 
le  labelîe  concave,  étranglé  dans  son  milieu, 
est  entier  et  soudé  avec  la  base  du  gyno- 
stème,  qui  est  dressé  et  semi-cylindrique. 
L’anthère  est  à  2  loges  subdivisées  chacune 
en  2  cavités.  Elle  contient  8  masses  polli— 
niques  allongées ,  cunéiformes  et  sessiies. — 
Cette  esp.  croît  dans  les  forêts  montueuses 
de  Hic  de  Java.  (A.  R.) 

*  ÂGR0ÏIS  (  àypozcç ,  qui  habite  les 
champs  ).  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Lépidop¬ 
tères  ,  famille  des  Nocturnes ,  tribu  des  Noc- 
tuélides,  établi  par  Ochsenlie'mer  etTreits- 
chke,  son  continuateur,  aux  dépens  du  g. 
Noctua  de  Fabricius,  et  adopté  par  M.  Gué- 


née  qui,  dans  son  Essai  pour  servir  à  la  clas¬ 
sification  des  espèces  de  cette  tribu  (  Ann. 
Soc.  entom.  de  France,  t.  vi  ) ,  lui  assigne 
les  caractères  suivants  :  Chenilles  (  à  16  pat¬ 
tes)  cylindriques,  peu  atténuées  aux  extré¬ 
mités,  à  peau  lisse,  ayant  les  points  or¬ 
dinaires  presque  toujours  subvariqueux  et 
luisants,  avec  une  plaque  écailleuse  bien 
distincte  sur  la  nuque.  Elles  vivent  de  raci¬ 
nes  ou  de  feuilles  de  plantes  basses ,  et  se 
tiennent  soigneusement  cachées  pendant  le 
jour,  tantôt  sous  les  touffes  de  ces  mêmes 
plantes  ou  sous  les  pierres,  tantôt,  et  le  plus 
souvent,  dans  des  cavités  qu’elles  se  prati¬ 
quent  dans  la  terre.  Leurs  chrysalides  sont 
luisantes, cylindrico-coniques, parfois  garnies 
de  petites  pointes,  et  enterrées  plus  ou  moins 
profondément,  sans  coques  sensibles,  ou  du 
moins  dans  des  coques  très  peu  solides.  — 
Ins.  parfaits.  Antennes  plus  ou  moins  ciliées 
ou  seulement  épaissies  dans  les  mâles,  fili¬ 
formes  dans  les  femelles.  Palpes  dépassant 
un  peu  la  tête,  droits  ou  très  peu  ascendants; 
le  2me  article  large,  velu,  tronqué  carré¬ 
ment  au  sommet;  le  3me  nu,  tronqué  à 
l’extrémité.  Toupet  frontal  serré,  d’une  seule 
touffe  ;  mais  offrant  quelques  dépressions. 
Spiritrompe  de  longueur  moyenne.  Thorax 
robuste,  carré,  à  collier  ordinairement  re¬ 
levé  et  bordé  de  noir.  Abdomen  un  peu  dé¬ 
primé  ,  non  crêté ,  subconique.  Pattes  lon¬ 
gues  ,  à  ergots  prononcés.  Ailes  supé¬ 
rieures  obtuses  a  l’angle  apical  ,  som¬ 
bres  ,  ayant  les  trois  taches  ordinaires 
plus  ou  moins  distinctes.  Ailes  inférieures 
souvent  luisantes,  et  comme  irisées,  avec 
les  nervures  bien  marquées.  Nous  ajouterons 
à  ces  caractères  que  les  ailes  supérieures, 
lorsqu’elles  sont  fermées,  sont  placées  sur 
le  corps  dans  une  position  horizontale  et 
croisées  l’une  sur  l’autre  à  leur  bord  interne, 
ce  qui  donne  à  cette  partie  de  l’insecte  la 
forme  d’un  carré  long.  Les  Agrolis ,  à  l’état 
parfait,  volent  rapidement  au  crépuscule  du 
soir,  et  se  tiennent  cachées  pendant  le  jour 
dans  les  broussailles  et  les  hautes  herbes, 
ou  appliquées  contre  les  arbres  et  les  murs. 
Quelques  unes  cependant  volent  à  l’ardeur 
du  soleil ,  comme  VA.  valligera ,  qui  aime  à 
se  reposer  sur  les  chardons.  M.  Guénée  rap¬ 
porte  à  ce  g.  une  soixantaine  d’espèces, 
parmi  lesquelles  nous  ne  citerons  que  VA. 
exclarnationis  des  auteurs,  qui  se  trouve 


AGR 


partout.  Elle  est  figurée  dans  YHist.  des  Lè- 
pidopt.  de  France,  t.  v,  pl.  67,  fig.  -3  et  4.  (D.) 

AGROUELLES.  crust.  —  Nom  donné 
à  la  Crevette  des  ruisseaux  ( Gammarus  P  li¬ 
iez  Fabr.),  par  le  vulgaire,  persuadé  que  l’on 
gagne  les  écrouelles  en  avalant  par  hasard 
ce  petit  Crustacé.  (H.  L.) 

'  AGllOLEIJ.ES.  bot.  pij.  —  Corruption 
d 'Ecrouelles.  On  donne,  dans  quelques  can¬ 
tons  de  la  France,  cette  dénomination  vul¬ 
gaire  à  la  Scrofulaire,  que  l’on  croit  à  tort 
propre  à  guérir  les  maladies  scrofuleuses , 
connues  anciennement  sous  le  nom  d  E- 
erouelles.  V.  Scrofulaire.  (C.  L.) 

AGRÏP1MIA  (àypvwvta,  veille,  insomnie; 
parce  que  ces  insectes  voltigent  la  nuit). 
ins.  —  G.  de  la  famille  des  Phryganiens,  de 
l’ordre  des  Névroptéres  (. Trichoptera ,  Kirb.) 
établi  par  Curtis.  Les  principaux  caract. 
qu’il  lui  assigne  sont:  Tête  et  corps  larges 
et  déprimés;  nervures  des  ailes  semblables 
à  celles  des  Anabolia  ;  jambes  épineuses.  — 
On  n’en  connaît  qu’une  seule  esp.  décrite 
par  M.  Curtis  sous  le  nom  d ’A.  pagelana, 
et  qui  est  d’Angleterre.  (Bl.) 

*  AGRIPIMUS  ( aj/puirvoç,  qui  veille),  ins. 
—  G.  de  Coléoptères  pentamères  ,  famille 
des  Sternoxes,  tribu  des  Élatérides,  établi 
par  Eschseholtz,  et  dont  voici  les  caractères: 
Dernier  article  des  palpes  maxillaires  et  la¬ 
biaux  légèrement  sécuriforme.  Labre  trans¬ 
versal  ,  coupé  carrément  à  sa  partie  anté¬ 
rieure.  Yeux  grands,  arrondis  et  saillants. 
Antennes  un  peu  moins  longues  que  le  pro¬ 
thorax  ,  se  logeant  au  besoin  dans  des  rai¬ 
nures  des  flancs  de  ce  dernier ,  fortement  en 
scie  et  comprimées,  sans  faux  article  à  leur 
extrémité;  leur  1er  article  très  gros,  sub- 
quadrangulaire;  le2me  et  quelquefois  le  3mf 
très  courts,  obconiques ;  les  suivants  trian¬ 
gulaires  et  égaux  entre  eux;  le  dernier 
ovoïde,  plus  ou  moins  allongé,  avec  les  an¬ 
gles  postérieurs  peu  saillants.  Prosternum 
avancé,  fléchi  et  arrondi  antérieurement. 
EL  très  allongées,  arrondies  à  leur  extrémité. 
Pattes  médiaires  peu  robustes;  hanches  pos¬ 
térieures  étroites;  articles  des  tarses  assez 
allongés,  subcylindriques,  légèrement  com¬ 
primés,  garnis  de  poils  courts  et  serrés  en 
dessous;  le  pénultième  entier,  presque  de  la 
grandeur  des  2  précédents;  crochets  sim¬ 
ples.  Corps  plus  ou  moins  allongé,  entière¬ 
ment  revêtu  de  poils  très  courts,  imitant  de  I 


AG  Y  ‘211 

petites  écailles.  —  M.  Dejean ,  qui  adopte  ce 
g.  {Calai.  3,lie  édit.),  y  rapporte  43  espèces, 
dont  6  seulement  sont  d’Europe;  les  autres 
sont  exotiques.  Nous  citerons  parmi  les  pre¬ 
mières:  YElater  aïomarius  Fabr., ou  carbona- 
rius  Qli  v. ,  qui  se  trouve  dans  le  midi  de  la 
France,  et  Y  Etat,  tnurinus  Fabr.,  très  com¬ 
mun  aux  environs  de  Paris.  Les  Agryp- 
nes  sont  des  insectes  de  moyenne  taille,  qui 
se  tiennent  pour  la  plupart  sous  les  écorces 
et  dans  les  troncs  des  arbres  cariés.  (D.) 

AGUAPEAZOS.  ois.  —  C’est  dans  l’his¬ 
toire  des  oiseaux  du  Paraguay,  par  Azara , 
le  nom  que  donnent  les  Guaranis  aux  Jaca- 
nas  d’Amérique  et  qui  vient  du  mot  Aguapé, 
par  lequel  ils  désignent  les  Nénuphars  et  au¬ 
tres  plantes  aquatiques,  à  larges  feuilles,  sur 
lesquelles  ces  oiseaux  marchent  avec  légè¬ 
reté,  à  cause  de  la  conformation  toute  parti¬ 
culière  et  bien  connue  de  leurs  énormes 
pattes.  V.  Jacana.  (Lafr.) 

*  AGU ASSIÈGE.  Hydrobata.  ois.  —  C’est 
le  nom  français  générique  employé  par  Vieil¬ 
lot  pour  le  merle  d’eau,  et  celui  que  porte  cet 
oiseau  dans  les  Pyrénées.  F .  Cincle.  (Lafr.) 

AGUSTITE  (mot  hybride  formé  de  àpriv. 
et  de  g  us  lus ,  goût),  min.  —  Nom  donné  par 
Tromsdorff  à  une  variété  bleuâtre  de  phos- 
phorite  en  cristaux  péridodécaèdres,  trou¬ 
vée  en  Saxe  ,  et  dont  on  a  fait  pendant  quel¬ 
que  temps  une  espèce  particulière.  On  l’a 
désignée  aussi  sous  le  nom  de  Béryl  de  Saxe. 
On  avait  cru  reconnaître  dans  ces  cristaux 
l’existence  d’une  nouvelle  terre,  que  l’on 
avait  nommée  Agustine ,  parce  qu’elle  ne 
communiquait  aucun  goût  aux  combinai¬ 
sons  salines  dans  lesquelles  elle  entrait. 
Vauquelin  s’est  assuré  que  la  substance  de 
ces  cristaux  n’était  autre  chose  que  du  phos¬ 
phate  de  chaux.  F.  Phosphorite.  (Del.; 
*AGYLOPHORA,  Neck.  (corruption  liltér. 
d’àyx^Ao; ,  crochu  ,  et  de  c popoç,  qui  porte.  îl 
eût  fallu  écrire  Ancylophora).  bot.  pii.  — 
Syn.  du  g.  Uncaria,  Schreb.  (Sp.) 

*  AG  AN  AIRE.  Agynarius  '(  à  priv.  ;  yvv  n , 
femme;  en  botanique,  pistil). bot.  pu. — Déno¬ 
mination  appliquée  par  M.  De  Candolle  aux 
fleurs  qu’il  appelle  permutées ,  c’est-à-dire 
dont  les  étamines  sont,  en  tout  ou  en  partie, 
transformées  en  pétales  et  où  manque  le  style. 

(C.  L.) 

AGYJ\EIA  (  àpriv.;  yuvvj.,  femelle.  Plante 
considérée  à  tort  comme  dépourvue  clés  or- 


212 


AGY 


AID 


ganes  femelles  ).  bot.  pïi.  —  G.  de  la  famille 
des  Euphorbiacées ,  qui  présente  les  ca¬ 
ractères  suivants  :  Fleurs  monoïques.  Calice 
6-parti.  Dans  les  mâles,  filets  réunis  en  une 
colonne  partant  inférieurement  d’un  disque 
membraneux ,  6-lobé,  qui  revêt  en  partie 
l’intérieur  du  calice,  terminée  supérieure¬ 
ment  par  3  lobes,  dont  chacun  porte  adnée 
une  anthère  extrorse.  Dans  les  femelles ,  un 
ovaire  à  3  loges  bi-ovulées,  creusé  au  som¬ 
met  d’une  concavité  d’où  partent  3  styles , 
ou  plutôt  3  stigmates  courts  et  bifides  (que 
Linné  auteur  du  g.  n’avait  pas  vus  bien  dis¬ 
tinctement).  Capsule  se  séparant  de  la  base 
au  sommet  en  6  valves  qui  laissent  à  leur 
centre  une  colonne  cannelée  formée  par  le 
placentaire.  —  Les  espèces  d 'Agyneia  sont 
originaires  de  la  Chine,  de  l’Inde,  des  îles 
delà  Sonde.  Ce  sont  des  végétaux  frutescents 
ou  herbacés,  à  feuilles  alternes  ou  presque 
opposées,  stipulées ,  petites  ;  à  fleurs  dispo¬ 
sées  en  faisceaux  axillaires  dans  lesquels  elles 
sont  entremêlées  de  bractées  en  petit  nom¬ 
bre;  une  ou  deux  femelles  plus  longuement 
pédonculées  pour  plusieurs  mâles.  (Ad.  J.) 

*AGYOTQUE.  Agynicus  (à  priv.  ;  .yvrn, 
femme;  en  botanique,  pistil),  bot.  pii. — 
M.  Lestiboudois  dit  ( Botcinog .  élém.  et  ali'o) 
l’insertion  staminal vagynique  quand  elle  ne 
contracte  pas  d’adhérence  avec  l’ovaire. 

(C.  L.) 

*AGYRIUM,  Fries  (à  priv.  ;yvpoç,  cercle, 
circonvolution),  bot.  cr.  —  Petit  g.  de  Cham¬ 
pignons  appartenant  à  l’ordre  des  Trémelli- 
nés,  ainsi  nommé  parce  qu’il  n’offre  pas 
de  circonvolutions,  comme  les  Trémelles. 
Il  se  présente  sous  la  forme  de  petits  corps 
plus  ou  moins  globuleux,  d’une  structure 
homogène  et  d’une  consistance  gélatineuse  ; 
toute  leur  surface  est  recouverte  par  un  hy¬ 
ménium  de  même  nature.  On  ne  connaît 
pas  encore  la  disposition  des  spores.  Ils  se 
dessèchent  avec  la  plus  grande  facilité,  et 
reviennent  à  leur  état  naturel  quand  on  les 
expose  à  l’humidité.  Si,  comme  quelques 
auteurs  le  prétendent,  l’Hvmenium  se  ré¬ 
sout  en  spores,  ils  auraient  alors  la  plus 
grande analogieavecles  /Fgeritav tles  Tuber- 
culcirict;  mais  ils  s’en  éloignent  par  leur  struc¬ 
ture  intérieure.  On  doit  donc  les  laisser  par¬ 
mi  les  Trémelles  jusqu’à  ce  qu’une  analyse 
rigoureuse  leur  assigne  une  autre  place.  On 
en  connaît  5  esp.,  qui  vivent  sur  les  herbes 


et  les  bois  morts,  F  Agyrium  cæsium  Fries 
( Ægerita  cæsia  Pers.),  qui  croît  abondam¬ 
ment  sur  le  vieux  bois  des  pins,  est  le  type 
du  genre.  (Lév.) 

AGYIiTES  (  àyupxyj;,  jongleur),  ms.  — 
G.  de  l’ordre  des  Coléoptères  pentamères  , 
famille  des  Clavicornes,  tribu  des  Peltoïdes, 
établi  par  Frœlich  aux  dépens  des  Mycé- 
tophages  de  Fabricius ,  dont  il  se  distingue, 
ainsi  que  des  autres  g.  voisins,  par  ses  an¬ 
tennes  en  massue  perfoliée,  allongée,  de 
5  articles  ;  par  ses  mandibules  fortes ,  très 
crochues  et  sans  dentelures;  par  ses  pal¬ 
pes  un  peu  plus  gros  à  leur  extrémité  ;  par 
son  corps  ovale ,  convexe ,  dont  le  prothorax 
est  en  trapèze  rebordé  ,  et  dont  les  pattes 
non  contractiles  ont  les  tibias  épineux.  — 
Ce  g.  a  pour  type  l’A.  marron  ,  Mycetopha - 
gus  castaneus  Fabr.  ,  figuré  par  Panzer 
(  Faim.  Insect.  German.  fascic.  24  ,  tab. 
20),  et  qui  se  trouve  quelquefois  aux  envi¬ 
rons  de  Paris.  M.  Dejean  (  Catal.  3ire  édit.) 
en  désigne  3  autres,  savoir:  VA.  subniger 
de  la  Belgique  ,  VA.  glaber  Paik  (  tritorna  ) 
de  la  Laponie,  et  VA.  latus  Esch.,  de  l’Amé¬ 
rique  boréale  occidentale.  (D.) 

AHÆTULA.  Nom  spécifique  d’un  Ophi- 
dien  du  g.  dendroptiis.  (G.  B.) 

AHOGAÏ  (nom  indien),  bot.  pii.  —  G.  de 
la  famille  des  Apocynacées,  fondé  par  Tour- 
nefort  {Inst.,  t.  434) ,  et  réuni  depuis  au  g. 
Thevetia  L.  F.  ce  mot.  (C.  L.) 

A  LU,' T.  bot.  pii  — .  Nom  vulgaire ,  dans 
quelques  cantons  de  la  France,  du  JVarcis- 
sus  pseudo-jy arcissus .  (C.  L.) 

*AIDEL.  Aid  élus ,  Spreng.  (ouA/^oç ,  obs¬ 
cur).  bot.  pii.  —  Suivant  M.  Bentham,  c’est 
un  double  emploi  du  g.  Veronica.  (Sp.) 

AIDIE.  Aidia,  Loureiro  {atSioq,  éternel). 
bot.  ph.  —  G.  incomplètement  connu ,  et 
sur  la  classification  duquel  on  n’est  pas  d’ac¬ 
cord.  M.  de  Candolle  le  range,  avec  doute, 
à  la  suite  des  Caprifoliacées.  Loureiro  en  a 
donné  les  caract.  suivants  {Flor.  Cochinch. 
ed.  Willd.  i,  p.  177)  :  Tube  calicinal  adhé¬ 
rent;  limbe  5-denté,  dressé.  Cor.  supère , 
hypocratériforme  ;  gorge  laineuse;  limbe  5- 
parti  ;  lanières  lancéolées.  Anth.  5  ,  linéai¬ 
res  ,  insérées  aux  lanières  de  la  corolle. 
Style  de  la  longueur  des  étamines.  Stigm. 
ovale-oblong.  Baie  ovale,  ombiliquée  ,  mo¬ 
nosperme.  —  Grand  arbre.  Feuilles  oppo¬ 
sées  ,  lancéolées ,  très  entières.  Fleurs  blan- 


AIG 


AIG 


213 


chcs  ,  disposées  en  courtes  grappes  axillai¬ 
res.  —  L’unique  esp.  sur  laquelle  se  fonde 
le  g.  est  indigène  en  Gochinchine.  Elle  four¬ 
nit  un  excellent  bois  de  construction.  (Sp.) 

AIEREBA  ou  Ajaroba.  poiss.  —  Nom  cité 
par  Marcgrave  pour  la  dénomination  vul¬ 
gaire  ,  au  Brésil,  d’une  esp.  de  Pastenague. 

(Val.) 

AIGLE.  Aqnila.  ois.  —  G.  de  l’ordre  des 
Rapaces,  de  la  famille  des  Falconidées  et  de 
la  s.-famille  des  Aquilinées,  dont  les  caract. 
sont  :  Bec  fort,  assez  élevé,  droit  d’abord  et 
ne  commençant  à  se  courber  qu’à  quelque 
distance  de  sa  base  garnie  d’une  cire  poi¬ 
lue,  assez  long  ,  comprimé,  avec  le  dos  un 
peu  anguleux;  mandibule  supér.  dilatée  sur 
ses  bords,  non  dentée,  légèrement  sinueu¬ 
se,  très  crochue,  et  se  terminant  en  une 
pointe  fortement  acuminéeet  tombante,  l’in- 
fér.  plus  courte,  droite  et  obtuse;  narines 
transverses,  elliptiques;  bouche  très  fen¬ 
due.  Tarses  robustes,  courts  ou  moyens, 
totalement  emplumés  jusqu’aux  doigts  ; 
doigts  forts,  mais  peu  allongés ,  l’externe 
réuni  à  sa  base  au  médian  par  une  mem¬ 
brane;  ongles  puissants,  très  arqués,  l’in¬ 
terne  et  le  postér.  surtout,  qui  sont  plus 
forts  que  le  médian;  l’extér.  le  plus  court  de 
tous;  tous  ces  ongles  canaliculés  ou  creusés 
en  dessous  en  gouttière  dont  les  bords  for¬ 
ment  des  lames  tranchantes  ;  celui  du  mi¬ 
lieu  à  double  gouttière  (  une  infér.  et  une 
latérale  interne),  et  muni  par  conséquent  de 
3  lames,  dont  l’interne,  souvent  ébréchée 
irrégulièrement ,  a  fait  dire  à  tort  à  Vieillot 
que  cet  ongle  était  pectiné  sur  le  bord  in¬ 
terne.  Ailes  longues ,  obtuses ,  à  rémiges 
primaires  allongées  ,  atteignant  à  peu  près 
dans  le  repos  l’extrémité  de  la  queue. 

Cette  conformation  de  pattes  et  d’ailes 
mérite  une  attention  particulière  ,  et  suf¬ 
fit  pour  faire  reconnaître  que  l’Aigle  n’est 
point  destiné,  comme  le  faucon,  le  gerfault, 
à  poursuivre  dans  les  airs  des  oiseaux  cher¬ 
chant  leur  salut  dans  une  fuite  rapide  , 
et  ne  doit  pas  nous  offrir  le  type  de  ce  cou¬ 
rage  entreprenant  qu’on  lui  a  si  gratuite¬ 
ment  accordé,  tandis  qu’il  est  le  partage 
de  ces  derniers ,  qui  ne  s’adressent  point 
comme  lui  à  de  jeunes  animaux,  mais  qui 
poursuivent  et  attaquent  intrépidement  des 
mammifères  et  des  oiseaux  souvent  beau¬ 
coup  plus  grands  qu’eux.  L’Aigle  n’est  point 
pourvu  comme  eux  des  deux  facultés  indis¬ 


pensables  pour  seconder  cette  sorte  de  té¬ 
mérité,  la  rapidité  du  vol  et  la  facilité  delà 
préhension,  favorisée  par  la  longueur  des 
doigts,  ce  que  nous  retrouvons  encore  chez 
les  Autours  et  Éperviers.  Chez  lui  l’aile  est 
obtuse,  elles  doigts,  quoique  forts,  sont  en¬ 
core  loin  d’avoir  une  grosseur  et  surtout  une 
longueur  proportionnelle  à  ceux  des  fau¬ 
cons.  Chez  le  faucon  pèlerin  femelle,  par 
exemple,  le  doigt  médian  est  tout  aussi  long 
que  ce  même  doigt  chez  l’Aigle  criard  fe¬ 
melle,  quoique  celle-ci  soit  d’un  volume  de 
plus  du  double  ;  ce  qui  indique  suffisam¬ 
ment  que  ce  dernier  oiseau  n’est  point  des¬ 
tiné,  comme  le  premier,  à  saisir  habituelle¬ 
ment  au  vol  de  gros  oiseaux,  qu’une  patte  à 
doigts  allongés  et  nerveux  pouvait  seule  ar¬ 
rêter  facilement  dans  leur  course  rapide. 

Si,  dans  la  forme  de  ses  doigts,  l’Aigle  n’a 
pas  de  grands  moyens  de  préhension,  il  en 
trouve  un  puissant  de  destruction  dans  celle 
de  ses  ongles,  dont  le  grand  développement 
et  les  lames  inférieures  comprimées  font  de 
ses  serres  comme  autant  de  poignards  acérés, 
à  plusieurs  tranchants. 

L’Aigle,  destiné  d’après  son  volume  à  se 
nourrir  de  mammifères  assez  gros,  avait  be¬ 
soin  plus  que  tout  autre  rapace,  d’armes 
meurtrières  pour  hâter  la  mort  de  ses  vic¬ 
times,  une  fois  qu’il  s’en  est  emparé;  mais, 
avouons-le,  ces  victimes  ne  sont  la  plupart 
du  temps  que  de  jeunes  animaux,  offrant 
bien  peu  de  résistance ,  tels  que  chevreaux, 
agneaux,  jeunes  cerfs  ou  jeunes  daims  ;  il  se 
rabat  même ,  dans  une  grande  disette  de 
proie  vivante,  sur  les  cadavres ,  et  l’Aigle 
criard  ,  mange  beaucoup  de  gros  insectes 
pendant  l’été. 

Les  Aigles  et  particulièrement  les  grandes 
esp.  ont  besoin,  dit  Temminck,  de  5  à  G 
années  ou  de  6  ou  7  mues  pour  se  revêtir 
de  la  livrée  parfaite  et  invariable  qui  les  dis¬ 
tingue.  Les  grandes  pennes  des  ailes  et  de 
la  queue  sont  les  dernières  parties  du  plu¬ 
mage  qui  changent  de  couleur;  ces  pennes 
portent  souvent  encore  les  teintes  de  l’âge 
moyen  ,  tandis  que  le  reste  de  la  livrée  est 
à  l’état  parfait. 

Nous  avons  remarqué  que,  dans  le  cours 
de  ces  différentes  mues,  non  seulement  les 
couleurs  du  plumage  varient  incontestable¬ 
ment,  mais  que  la  longueur  proportionnelle 
de  la  queue  et  même  des  ailes  offre  des 
différences  tranchées.  Ainsi  il  est  bien  cer- 


214 


A1G 


A1G 


tain  que  chez  l’adulte,  la  queue  est  beau¬ 
coup  plus  courte  que  chez  le  jeune,  et  que 
les  ailes  offrent  aussi  quelque  changement 
dans  les  proportions  des  rémiges.  Il  n’est 
pas  étonnant,  d’après  cela  ,  que  l’on  ait  fait 
autrefois  plusieurs  esp.  sur  des  individus  de 
la  même  en  livrée  différente. 

Les  véritables  Aigles  ne  se  rencontrent  guère 
que  dans  l’ancien  continent.  Cinq  esp.  habi¬ 
tent  l’Europe,  et  une  partie  d’entre  elles  se 
rencontrent  sur  la  chaîne  des  Alpes  et  des 
Pyrénées;  ce  sont  :  Y  Aigle  impérial ,  Y  Aigle 
royal  ou  Aigle  commun  ,  Y  Aigle  criard  , 
Y  Aigle  bonelli  et  Y  Aigle  botté.  Une  seule 
esp.  se  rencontre  à  la  Nouvelle-Hollande,  et 
présente,  dans  la  forme  de  sa  queue,  conique 
ou  très  étagée,  une  particularité  qui  se  re¬ 
trouve  également  chez  les  Pygargues  du 
même  continent;  c’est  l'Aigle  à  queue  étagée 
de  Cuvier,  Falco  fucosus  Tem.  col.  32.  Une 
autre  esp.  des  contrées  adjacentes,  Y  Aigle 
malais  (Tem.  Col.  117) ,  a  l’ongle  interne  si 
allongé  qu’il  dépasse  de  beaucoup  celui  du 
doigt  médian,  d’où  il  résulte  que  les  doigts 
semblent  diminuer  progressivement  de  lon¬ 
gueur  de  l’interne  à  l’externe.  Les  Aigles, 
comme  les  Vautours,  évitent  les  pays  de  plai¬ 
nes  où  leur  grand  volume  les  ferait  bientôt 
remarquer  et  détruire,  et  habitent  particu¬ 
lièrement,  comme  ceux-ci,  les  grandes  chaî¬ 
nes  de  montagnes.  C’est  dans  les  forêts  mon¬ 
tagneuses  ou  dans  les  rochers  les  plus  éle¬ 
vés  de  ces  montagnes  qu’ils  se  retirent  et 
nichent  de  préférence.  (Lafr.) 

AIGLE.  poïss.  —  Nom  vulgaire  d’une  esp. 
du  g.  Myliobate,  commune  dans  la  Méditer¬ 
ranée.  Lacépède  a  aussi  employé  ce  nom 
comme  épithète  de  son  Chéilodiptère  aigle, 
qui  est  un  Sciénoïde  de  nos  côtes  de  la  Man¬ 
che  ainsi  que  de  celles  de  la  Méditerranée, 
et  dont  l’esp.  est,  suivant  nous,  du  g.  Sciène 
[SciœUa  aquila  Guy.  Val.).  (Val.) 

AIGLE  royal,  moll. — Nom  vulgaire  du 
Bulimus  bicarinatus  de  Bruguière  ,  Achatina 
bicarinala  de  Lamarck.  Très  rare  autrefois, 
dans  les  collections,  avant  qu’on  en  connût  la 
patrie,  cettecoquille  est  aujourd’hui  très  com¬ 
mune  depuis  que  l’on  sait  qu’elle  habite  fré¬ 
quemment  l’Afrique  équatoriale.  (Desh.) 

AIGLES- AUTOURS.  Morphnus,  Cuv.^op- 
«pvoç,  sombre;  nom  d’une  esp.  d’oiseau  de 
proie  chez  les  Grecs),  ois.  —  Ce  g.  répond 
à  celui  de  Spizaëte  de  Vieillot  ;  il  fait  partie 


de  notre  famille  des  Falconidêes ,  et  de  no¬ 
tre  sous-famille  des  Accipitrinées.  Sescaract. 
sont  :  Bec  assez  fort,  droit  d’abord,  puis 
recourbé  à  quelque  distance  du  front,  garni 
d’une  cire  à  sa  base  ,  mandibule  supérieure 
comprimée  ,  à  arête  assez  anguleuse  ,  forte¬ 
ment  arquée  et  crochue  ,  se  terminant  en 
une  pointe  acuminée ,  tombante  ,  dilatée 
sur  ses  bords  qui  ne  sont  point  dentés, 
mais  légèrement  sinueux  ;  narines  ellipti¬ 
ques.  Tarses  allongés,  un  peu  grêles,  emplu¬ 
més  dans  toute  leur  longueur ,  comme  chez 
les  Aigles  ;  doigts  de  grosseur  médiocre  , 
courts,  mais  le  médian  et  le  postér.  allongés; 
l’externe  et  le  médian  unis  à  leur  base 
par  une  membrane;  ongles  puissants ,  très 
arqués,  le  postér.  et  l’interne  surtout,  qui 
surpassent  de  beaucoup  le  médian; l’externe 
le  moins  long  ;  le  médian  à  double  rigole  , 
comme  chez  les  Aigles;  ailes  sur-obtuses,  à 
rémiges  de  longueur  médiocre ,  les  4me  et 
5me  d’égale  longueur;  et  les  plus  longues  at¬ 
teignant  dans  le  repos  à  peu  près  le  tiers 
de  la  longueur  de  la  queue  qui  est  ordinai¬ 
rement  fort  longue  et  terminée  carrément. 
La  plupart  des  espèces  sont  ornées  d’une 
huppe  occipitale  tombante.  Ce  nom  d’ Aigle- 
Autour  convient  d’autant  mieux  à  ce 
groupe,  qu’il  offre  des  rapports  évidents 
a  vec  ces  deux  genres  ;  à  la  forme  du  bec  , 
aux  tarses  emplumés  des  Aigles,  ils  joignent 
la  hauteur  des  pattes,  la  brièveté  des  rémi¬ 
ges  et  la  longueur  de  queue  des  Autours , 
mais  le  tout  porté  à  un  degré  plus  éminent. 
Il  paraît  que  dans  leurs  mœurs  forestières , 
et  leur  manière  de  poursuivre  et  saisir  leur 
proie,  les  Aigles-Autours  se  rapprochent  en¬ 
tièrement  des  vrais  Autours  et  des  Éper- 
viers,  et  n’offrent  plus  de  contact  avec  les  Ai¬ 
gles;  ce  qui  nous  a  décidé  à  les  rapprocher 
des  premiers  dans  notre  classification. 

Nous  séparons  des  vrais  Aigles-Autours  , 
ou  Morphnus ,  à  tarses  toujours  emplumés , 
une  espèce  à  tarses  nus ,  YUrubitinga ,  non 
seulement  à  cause  de  cette  différence ,  qui 
a  paru  suffisante  pour  séparer  les  Pygargues 
des  Aigles,  mais  parce  que  ,  d’après  ce  que 
Azara,  et  après  lui  M.  d’Orbigny,  nous  ap¬ 
prennent  des  mœurs  de  l’Urubitinga  ,  cet  oi¬ 
seau  est  tout-à-fait  inférieur  en  courage  aux 
Aigles-Autours  rapaces ,  courageux  et  entre  - 
prenants  comme  les  Autours. Suivant  ces  deux 
voyageurs ,  l’Urubitinga  se  tient  constam- 


l 


AI  G 


AIG 


215 


ment  aux  bords  des  marais ,  des  lacs  et  des 
rivières  ,  en  embuscade  sur  quelque  ar¬ 
bre  mort,  en  attendant  patiemment  que 
quelque  reptile  aquatique ,  quelque  petit 
mammifère,  ou  quelque  oiseau  mort  se 
présente  à  sa  vue,  pour  se  laisser  tomber 
dessus  et  s’en  repaître;  ne  poursuivant  ja¬ 
mais  les  oiseaux  au  vol ,  s’abattant  souvent 
sur  la  fange  des  eaux  stagnantes  ,  probable¬ 
ment  afin  d’y  saisir  des  reptiles,  ce  qui  se 
reconnaît  facilement  à  ses  pattes  souvent 
couvertes  de  cette  vase.  D’après  ces  indica¬ 
tions  c’est,  sans  nul  doute,  un  rapace  à 
mœurs  de  Buse ,  et  qui  ne  peut  rester  avec 
d’autres  à  mœurs  d’Autour  ;  aussi  Azara 
l’avait-il  placé  dans  ses  Buses  mixtes,  sous 
le  nom  de  Buse  mixte  noire  (l’adulte),  et 
de  Buse  mixte  à  longues  taches  (le  jeune), 
tandis  qu’il  range  dans  ses  Eperviers,  sous  le 
nom  d '  Epervier  patin  ,  le  bel  Aigle-Autour 
Urutaurana ,  ou  varié  d’Amérique.  Nous 
croyons  donc  devoir  éloigner  des  Aigles- 
Autours  ,  Y  Urubitinga  ,  pour  le  grouper 
avec  ces  Buses  d’Amérique  reptilivores,  dé¬ 
signées  par  Azara  sous  le  nom  de  Buses  des 
savanes  noyées,  à  tarses  presque  aussi  longs 
que  les  siens,  et  dont  nous  formons  le  genre 
Busarellus  ou  Buses  des  marais.  Il  y  figurera 
comme  s. -genre,  à  cause  de  ses  ailes  plus 
courtes,  sous  le  nom  &  Urubitinga  ,  et  nous 
laisserons  le  nom  de  Spizaëte,  Vieill.,  qui  a 
la  même  signification  qu’Aigle-Autour,  àces 
autres  espèces  américaines  confondues  avec 
l’Urubitinga  dans  les  Morphnus  ou  Spizaë¬ 
te  à  tarses  nus,  tels  quel’ Aigle- Autour  Huppé 
de  la  Guyane  ( F .  guyanensis  Baud.),  qui 
ne  diffèrent  réellement  des  vrais  Morphnus 
que  par  l’absence  de  plumes  aux  tarses ,  et 
qui ,  par  suite  de  leur  grande  conformité 
avec  eux,  en  ont  probablement  aussi  les 
mœurs. 

Les  Aigles  -  Autours  habitent  l’ancien 
comme  le  nouveau  monde.  L’Amérique  nous 
en  offre  entre  autres  une  espèce  remarqua¬ 
ble  par  la  beauté  de  son  plumage  (l’ U ru- 
laurana);  l’Afrique  une  autre,  qui  semble  s’é¬ 
loigner  un  peu  des  espèces  américaines  par 
ses  ailes  plus  longues,  et  sa  queue  beaucoup 
plus  courte.  C’est  le  Huvpart  de  Levaillant, 
Afr.  pl.  11,  et  de  Bruce,  Abyss.,  pl.  32,  qui, 
d’après  Levaillant,  donne  la  chasse  aux  liè¬ 
vres  ,  perdrix  et  canards  sauvages.  En  es¬ 
pèces  indiennes ,  nous  citerons  V Autour  uni- 


colore  de  Tem.,  Col.  134,  Falco  limncelus 
Horsf.  L’Europe  et  la  Nouvelle  -  Hollande 
n’en  possèdent  point  jusqu’à  ce  moment,  à 
moins  qu’on  ne  doive  ranger  parmi  les  Ai¬ 
gles-Autours  l’oiseau  désigné  par  Yigors  et 
par  Horsfield  comme  un  Pygargue  ,  sous  le 
nom  de  Haliœlus  calei,  et  que  Gould  en  rai¬ 
son  de  la  forme  arrondie  de  ses  ailes  et  de 
ses  autres  caractères  rapproche  plutôt  des 
Autours.  (Lafr.) 

AIGREMOINE.  Agrirnonia,  Tourn.,  L. 
(Corrupt.  latine  d’oc pytyAn,  nom  chez  les 
Grecs  d’une  plante  que  les  modernes  rap¬ 
portent  à  leur  Argémone,  et  qui,  selon  Dio- 
scoride,  guérissait  les  taies  de  l’œil,  oc pysycç  ). 
bot.  pii.  —  G.  de  la  famille  des  Rosacées 
(Dryadées,  Bartl.),  tribu  des Dryadées, Vent. 
(Potentillées ,  DG.;  Fragariacées,  Rich.;  Rc- 
séées ,  Reichenb.).  Ses  caract.  sont  les  sui¬ 
vants  :  Tube  calicinal  turbiné  ou  subcylio- 
dracé,  accrescent,  fovéolé  à  la  surface  ex¬ 
terne,  hérissé  vers  son  sommet  de  spinales 
glochidiées;  limbe  5-parti,  resserré  après  la 
floraison.  Pétales  5,  courtement  onguiculés. 
Etam.  10-20;  filets  subulés;  anth.  suborbi- 
culaires ,  comprimées.  Ovaires  2  ,  inadhé¬ 
rents,  insérés  au  fond  du  calice,  inclus  , 
terminés  chacun  par  un  style  filiforme , 
saillant  et  couronné  d’un  stigm.  capitellé. 
Péricarpe  à  2  nucules  (  quelquefois  ,  par 
avortement,  une  seule)  chartacées,  re¬ 
couvertes  par  le  cal.  devenu  osseux.  Graine 
suspendue.  Herbes  vivaces.  Feuilles  inter- 
rupti-pennées.  Fleurs  en  grappe  terminale 
spiciforme.  Pédicelles  articulés  au  sommet, 
accompagnés  chacun  à  sa  base  d’une  brac¬ 
tée  trifide,  persistante.  Cor.  jaune  ou  blan¬ 
châtre.  —  Ce  g.,  propre  aux  contrées  extra- 
tropicales  de  l’hémisphère  septentrional ,  se 
compose  de  6  ou  7  espèces.  L’esp.  connue 
sous  le  nom  vulgaire  d ’Aigremoine  ( Agri - 
monia  Eupatoria  L.),  et  qui  est  commune  en 
Europe,  était  préconisée  jadis  comme  re¬ 
mède  tonique;  mais,  au  fond,  ses  propriétés 
se  réduisent  à  l’astringence  si  fréquente 
parmi  les  Rosacées  en  général.  (Sp.) 

AIGRETTE,  zool.  —  Sorte  d’ornement 
donné  par  la  nature  à  certains  oiseaux,  tels 
que  le  Paon,  les  Ducs,  quelques  esp.  de  Hi¬ 
boux,  etc.  L’existence  de  cet  ornement,  ou  de 
quelque  partie  ayant  de  l’analogie  avec  lui , 
a  motivé  la  désignation  individuelle  d’un 
assez  grand  nombre  d’animaux  de  toutes  les 


216 


AIG 


AIG 


classes.  C’est  ainsi  qu’on  a  appelé  Aigrette 
une  esp.  de  singe  ( Simia  aygula )  du  g.  Cer- 
coabas  de  Geoffroy ,  plusieurs  esp.  de  Hé¬ 
rons;  un  poisson  du  g.  Coris  ;  plusieurs  esp. 
de  coquilles,  etc.  —  Enfin,  les  entomolo¬ 
gistes  désignent  sous  le  nom  d’ Aigrette  ( Pap - 
pus),  les  petits  bouquets  de  poils,  plus  ou 
moins  touffus ,  que  l’on  remarque  sur  le 
corps  de  différents  insectes.  (A.  T.) 

AIGRETTE.  Pappus  (naTnzoç,  duvet). 
bot.  pu.  —  On  appelle  ainsi  la  réunion  de 
poils  ou  d’appendices  de  formes  si  variées  , 
qui  couronnent  le  fruit  dans  la  plupart  des 
plantes  de  la  famille  des  Synanthérées.  L’o¬ 
vaire  étant  infère  ou  adhérent  dans  toutes 
les  plantes  de  cette  famille,  l’aigrette,  quelle 
que  soit  la  diversité  de  forme  sous  laquelle 
elle  se  présente ,  n’est  en  réalité  que  la  par¬ 
tie  supérieure  ou  le  limbe  du  calice,  dont 
le  tube  ou  la  partie  inférieure  est  soudé 
avec  l’ovaire.  Les  formes  principales  sous  j 
lesquelles  l’aigrette  peut  se  présenter  sont 
les  suivantes  : 

1°  Aigrette  membraneuse  (  Pappus  mem- 
branaceus ).  Petite  membrane  entière,  ou  di¬ 
versement  lobée  ou  dentée,  qui  entoure  le 
sommet  du  fruit,  comme  dans  la  Tanaisie, 
la  Camomille ,  etc.  On  dit  encore  dans  ce 
cas  que  l’aigrette  est  marginale  ( Pappus  mar- 
ginalis). 

2°  Aigrette  squameuse  ( Pappus  squa- 
meus).  Nous  avons  désigné  sous  ce  nom  les 
aigrettes  formées  d’écailles  ou  de  petites 
folioles  distinctes  ,  qui  sont  évidemment 
les  dents  ou  les  divisions  du  limbe  calici— 
nal;  ainsi,  dans  le  g.  Helianthus ,  l’aigrette 
t  se  compose  de  2  écailles  aiguës  ;  dans  le  g. 
Tagetes  ou  OEillet  d’Inde ,  on  en  compte 
5,  etc.  Ces  écailles,  dont  la  forme  varie  beau¬ 
coup,  sont  quelquefois  minces  et  membra¬ 
neuses;  d’autres  fois  plus  épaisses  ou  roides 
et  comme  épineuses. 

3°  Aigrette  soyeuse  ( Pappus  setosus).  C’est 
la  forme  la  plus  habituelle  de  l’aigrette  qui 
se  compose  de  poils  ou  soies  très  fines  ordi¬ 
nairement  blanches,  nacrées  et  disposées  sur 
plusieurs  rangs.  Quand  on  examine  atten¬ 
tivement  ces  poils,  on  voit  que  les  uns  sont 
simples,  tandis  qu’il  en  est  d’autres  qui 
portent  sur  leur  côté  d’autres  poils  plus 
fins  et  plus  courts.  De  là  les  2  modifications 
qu’on  a  désignées  sous  les  noms  d’aigrette 
poilue  et  d’aigrette  plumeuse. 


Quelle  que  soit  la  nature  des  poils  qui  for¬ 
ment  l’aigrette  soyeuse,  on  la  dit  sessile 
( Pappus  sessilis ),  quand  les  poils  naissent 
immédiatement  du  sommet  du  fruit ,  et  sti- 
pitêe ,  quand  elle  est  portée  par  un  pro¬ 
longement  filiforme  du  sommet  du  fruit , 
plus  ou  moins  allongé  et  plus  ou  moins 
grêle. 

L’aigrette  ,  comme  nous  l’avons  déjà  dit, 
n’est  qu’une  forme  particulière  que  prend  le 
limbe  du  calice.  On  l’observe  spécialement 
dans  les  plantes  de  la  famille  des  Synan- 
thérées  ;  mais  quelques  autres  familles  en 
présentent  aussi  des  exemples,  comme  les 
Dipsacées  et  surtout  les  Yalérianées.  Quel¬ 
ques  auteurs  ont  désigné  sous  le  même  nom 
d’Aigrette  le  bouquet  de  poils  blancs  et  na¬ 
crés  qui  existent  à  la  base  de  la  graine  dans 
un  grand  nombre  de  genres  de  la  famille 
des  Apocynées;  mais  c’est  à  tort,  selon  nous, 

|  ce  nom  devant  être  réservé  pour  une  forme 
|  spéciale  du  limbe  caücinal.  (A.  R.) 

AÏGRQN.  ois. — Synon.  vulgaire  de  Cor¬ 
moran  et  de  Héron  dans  quelques  parties  de 
la  France.  (C.  d’O.) 

AIGUE-MARINE  (  Aqua,  eau  ;  marina , 
marine),  min. — Nom  que  donnent  les  bijou¬ 
tiers  à  certaines  variétés  d’émeraude  com¬ 
mune  ou  de  béryl,  dont  la  couleur  d’un  vert 
bleuâtre  rappelle  çelfe  de  l’eau  de  mer.  Ces 
pierres  font  un  assez  joli  effet,  quand  elles 
sont  bien  taillées  et  sans  défauts  ;  on  en  fait 
des  colliers,  des  bagues  ,  des  épingles,  des 
pendants  d’oreilles;  mais  tous  ces  objets  ont 
une  faible  valeur.Presque  toutes  les  Aigues- 
marines  qu’on  trouve  dans  le  commerce 
viennent  du  Brésil  et  de  la  Russie.  V Aigue- 
marine  orientale  des  lapidaires  est  une  va¬ 
riété  de  Corindon-hyalin  ,  dont  la  couleur 
est  analogue  à  celle  de  l’Aigue-marine  ordi¬ 
naire.  JA.  Emeraude  et  Corindon.  (Del.) 

AIGUILLAT,  poiss.  —  Nom  vulgaire  du 
Squalus  acanthias  et  des  esp.  voisines ,  qui 
ont  été  réunies  sous  la  dénomination  géné¬ 
rique  d ’  Acanthias.  Ce  g.  appartient,  dans  la 
méthode  de  MM.  Muller  et  Henle,  à  la  4e 
sect.  de  la  famille  des  Squales.  Ces  auteurs 
y  rapportent  Y  Acanthias  vulgaris ,  l’ A.  Blain- 
villii  et  VA.  ayatus ,  toutes  trois  de  nos 
mers.  (Val.) 

AIGUILLE  (corruption  d ' Acus ,  aiguille). 
poiss.  —  Nom  donné  à  plusieurs  poissons  de 
nos  côtes,  et  particulièrement  à  un  Syng- 


217 


AIG 

nathe  [Syng.  cicus  Lin.)  et  à  l’Orphie  (Esox 
Belone  Lin.).  (Val.) 

AIGUILLE,  Acus.  zool.  et  bot.  —  Déno¬ 
mination  vulgaire  donnée  à  quelques  Pois¬ 
sons  et  à  divers  animaux,  que  leur  forme  al¬ 
longée  et  pointue  a  fait  comparer  à  des  ai¬ 
guilles.  On  l’a  aussi  appliquée  à  divers 
végétaux  dont  les  fruits  affectent  cette  forme. 
Ex.  :  l’Aiguille  de  Vénus  ou  de  Berger  (Scan- 
dix  pecten  F&neris)-,  l’Aiguille  musquée  ( Gé¬ 
ranium  moschatum ),  etc.  (G.  d’O.) 

AIGUILLETTE,  moll.  —  Geoffroy,  dans 
son  traité  des  Coquilles  des  environs  de  Paris, 
a  donné  ce  nom  à  une  très  petite  esp.  d’A- 
gathine  que  l’on  rencontre  sous  les  mousses 
dans  presque  toute  l'Europe  :  C’est  Y  Acha- 
tina  acicula  de  Lamarck,  le  Buccinum  acicula 
de  Muller,  et  le  Bulimus  acicula  de  Bru¬ 
guière.  C’est  réunie  à  ce  dernier  g.  que  cette 
esp.  doit  rester,  dans  lasect.  des  Agathines. 

(Desh.) 

AIGUILLON.  Aculeus.  poiss.  —  Osselets 
formés  d’une  seule  pièce  et  terminés  par 
une  pointe  aigüe  qui ,  chez  certains  Pois¬ 
sons  tels  que  la  Vive,  remplacent  les  rayons 
des  nageoires.  —  Les  aiguillons  ne  font 
d’ailleurs  pas  indispensablement  partie  de 
l’appareil  natatoire.  C’est  ainsi  qu’on  les 
voit  rangés  isolément  sur  les  parties  latéra¬ 
les  qui  avoisinent  la  queue  des  Acanthures, 
et  répandus  sur  toute  la  surface  du  corps 
des  Raies  et  des  Pleuronectes.  Us  sont  alors 
implantés  sur  un  tubercule  nommé  Boucle. 

(A.  T.) 

AIGUILLON  (Aculeus).  ins.  —  Dès  les 
temps  les  plus  reculés,  cette  dénomination 
a  été  appliquée  à  l’organe  qui ,  chez  certains 
Hyménoptères  et  chez  les  Scorpions,  est  une 
arme  défensive  ou  même  quelquefois  offen¬ 
sive,  ayant  la  propriété  d’opérer  une  piqûre 
et  de  donner  passage  à  un  liquide  vénéneux, 
qui,  s’épanchant  dans  la  plaie,  occasionne 
une  douleur  des  plus  vives.  Considérée  d’a¬ 
bord  dans  les  Hyménoptères,  cette  partie 
se  montre  comme  une  dépendance  des  orga¬ 
nes  générateurs  externes  des  femelles,  et 
comme  l’analogue  de  l’appareil  qui.  chez  les 
autres  insectes ,  est  désigné  sous  les  noms 
d’oviductus  et  de  tarière;  elle  parait  servir éga- 
lement  à  la  copulation  et  à  la  ponte;  mais 
la  manière  dont  elle  agit  n’est  pas  parfaite¬ 
ment  connue.  D’après  une  observation  faite 
parM.  Audouin  sur  le  Bornbus  lapidarius ,  et 


AIG 

dont  nous  devons  la  communication  à  son 
obligeance,  l’Aiguillon,  pendant  l’accouple¬ 
ment  ,  est  relevé  sur  le  dos,  et  l’intromission 
de  l’organe  mâle  paraît  avoir  lieu  à  la  base; 
mais  l’on  devra  encore  l’observer  dans  di¬ 
verses  circonstances  avant  de  présenter  des 
détails  plus  minutieux.  Le  principal  carac¬ 
tère  qui  différencie  Y  Aiguillon  de  la  tarière 
consiste  dans  la  faculté  qui  lui  est  propre 
d’émettre  au-dehors  un  venin  redoutable 
pour  l’homme  et  pour  les  divers  animaux  , 
lorsqu’il  se  trouve  introduit  dans  une  piqûre 
ou  dans  un  endroit  quelconque  dénudé  d’é¬ 
piderme.  M.  Audouin  a  fait  ressortir  une 
double  analogie  bien  marquée  de  cet  organe 
avec  l’oviducte  ou  oviscapte  de  plusieurs 
autres  insectes ,  en  établissant  les  rapports 
qui  existent  entre  l’aiguillon  des  Abeilles, 
des  Guêpes,  etc. ,  et  la  tarière  d’autres  Hy¬ 
ménoptères  et  même  des  Cigales,  qui  ont 
aussi  la  propriété  d’opérer  une  blessure  sur 
les  végétaux  à  l’aide  de  cet  organe  ,  et  de  sé¬ 
créter  un  liquide  particulier  qui  occasionne 
une  exubérance  très  nuisible  au  végétal  qui 
en  a  été  atteint.  En  effet,  comme  M.  Lacor- 
daire  le  fait  remarquer,  la  transition  est 
nulle  ou  presque  insensible  de  l’oviscapte  des 
Cigales,  et  surtout  des  Cercopes,  à  l’aiguil¬ 
lon  des  Guêpes  et  des  Abeilles;  c’est  donc  à 
l’article  Tarière  qu’il  faut  chercher  de  plus 
grands  développements  sur  les  formes  qu’af¬ 
fecte  cet  organe,  et  sur  les  passages  insen¬ 
sibles  de  ces  formes,  quand  on  considère 
cette  même  partie  dans  toutes  les  familles  de 
la  classe  des  Insectes.  Ici  nous  nous  bornons 
à  décrire  les  diverses  pièces  qui  constituent 
l’aiguillon  et  l’usage  qu’en  fait  l’animal. 

Les  Hyménoptères  qui  en  sont  pourvus 
sont  les  Guêpes,  les  Frelons,  les  Abeilles , 
les  Bourdons ,  etc.;  mais  seulement  les  fe¬ 
melles,  puisque,  comme  nous  l’avons  dit, 
il  constitue  une  partie  essentielle  de  leurs 
organes  générateurs  ;  les  neutres  ou  les  ou¬ 
vrières  ,  qui  ne  sont  que  des  femelles  dont 
l’appareil  reproducteur  existe  à  l’état  rudi¬ 
mentaire,  en  sont  également  munies;  mais 
tout  le  monde  sait  que  l’on  peut  toucher 
sans  inconvénient  les  Abeilles  et  les  Bour¬ 
dons  mâles,  puisque  jamais  chez  eux  au¬ 
cun  organe  ne  se  convertit  en  aiguillon. 
Les  auteurs  anciens  avaient  reconnu  sa  pré-  . 
sence.  Aristote  prétendait  que  le  roi  des 
Abeilles,  c’est-à-dire  la  reine  ou  la  mère, 

H* 


T.  I. 


218 


A1G 


en  était  muni.  Columelle  assura  qu’Aris- 
tote  s'était  trompé,  et  qu’il  avait  pris  pour 
un  aiguillon  un  gros  poil  que  le  roi  a  dans 
le  ventre.  Pline  s’étonnait  que  les  mâles  en 
fussent  privés  ou  qu’ ils  n’en  tissent  pas  usage. 
Cette  arme,  que  l’on  désigne  aussi  vulgai¬ 
rement  sous  le  nom  de  dard,  est  toujours 
renfermée  dans  l’intérieur  du  corps  pen¬ 
dant  l’inaction,  et  elle  ne  se  montre  au-de- 
hors,  par  la  contraction  des  muscles  fixés  au 
dernier  segment  de  l’abdomen  ,  qu’au  mo¬ 
ment  où  l’insecte  veut  en  faire  usage  ou 
qu’on  l’inquiète,  tandis  que,  dans  beaucoup 
d’autres  insectes  et  particulièrement  chez 
les  ïchneumoniens  qui  ont  une  tarière  quel¬ 
quefois  très  longue  ,  elle  est  toujours  sail¬ 
lante. 

Cet  appareil  a  été  assez  bien  décrit  dans 
les  Abeilles  par  Swarnmerdarn  etRéaumur. 
Ce  dernier  a  donné  de  longs  détails  sur  sa 
structure  et  sur  les  effets  que  produit  le  ve¬ 
nin  qu’il  sécrète;  mais  c’est  seulement  dans 
X Abeille  commune  ( Apis  mellifica )  qu’il  a 
été  étudié  d’une  manière  assez  complète 
pour  faire  connaître  l’aiguillon  ,  car  dans 
les  autres  Hyménoptères  qui  en  sont  pour¬ 
vus  il  n’en  diffère  que  par  de  légères  mo¬ 
difications  dans  la  forme  des  pièces  qui  le 
constituent. 

En  effet,  l’Aiguillon,  qui,  à  la  vue  simple, 
paraît  d’une  si  grande  ténuité ,  est  composé 
de  plusieurs  pièces  qui  ont  reçu  des  noms 
différents.  Les  unes  sont  essentielles  comme 
les  Stylets ;  toutes  les  autres  sont  acces¬ 
soires.  Ainsi,  au  moment  où  l’Abeille  le  fait 
sortir ,  on  n’aperçoit  que  l’enveloppe  ou 
l’étui  de  l’aiguillon.  Les  pièces  que  l’on  dis¬ 
tingue  sont  une  base,  un  étui  et  deux  sty¬ 
lets,  qui  constituent  un  dard  renfermé  dans 
l’étui.  La  base  est  composée  de  plusieurs 
parties;  Swarnmerdarn  en  avait  compté  huit. 
etRéaumur  a  prétendu  qu’il  n’en  existait  que 
six;  mais,  d’après  d’autres  observations,  il 
paraît  évident  que  ce  dernier  a  confondu  en 
une  seule  2  pièces  que  Swarnmerdarn  avait 
distinguées.  Au  reste,  comme  M.  Audouin  l’a 
fait  observer,  il  existe  plusieurs  inexactitudes 
dans  les  figures  représentées  par  ces  deux 
auteurs,  mais  qui  cependant  sont  suffisan¬ 
tes  pour  donner  une  idée  assez  exacte  de 
l’aiguillon,  lorsque  l’on  fait  abstraction  des 
détails.  M.  Duméril  a  fait  connaître  une  nou¬ 
velle  pièce,  dont  l’existence  n’avait  pas  en- 


A1G 

eore  été  signalée,  et  que  nous  croyons  avoir 
bien  reconnue;  elle  est  située  sur  la  ligne 
médiane,  ayant  la  forme  d’un  V,  dont  les 
branches,  dirigées  en  avant,  s’articulent 
avec  Eétui ,  et  sont  très  probablement  des¬ 
tinées  à  Se  ramener  en  dedans.  Les  autres 
pièces,  au  nombre  de  quatre  de  chaque 
côté,  sont  jointes  par  une  membrane  so¬ 
lide,  et  forment  par  leur  réunion,  une 
sorte  d’enveloppe  qui  entoure  l’étui,  et  s’at¬ 
tache  au  dernier  segment  de  l’abdomen. 
Quelques  muscles  s’insèrent  à  cette  enve¬ 
loppe,  dont  les  pièces  en  s’articulant  entre 
les  stylets ,  leur  font  exécuter  la  plupart 
de  leurs  mouvements.  Deux  corps  dépen¬ 
dant  de  la  base  se  font  encore  remarquer 
par  leur  forme  allongée  et  leur  couleur 
blanchâtre;  ils  sont  aussi  membraneux, 
creusés  en  gouttière,  et  forment,  parleur 
réunion  ,  une  sorte  de  gaine  incomplète  , 
enveloppant  la  partie  antérieure  de  l'étui. 
Réaumur  pense  qu’elle  est  destinée  à  garan¬ 
tir  de  tout  contact  les  parties  molles  de  l’ab¬ 
domen  et  de  l’étui ,  et  Swarnmerdarn  croit 
qu’elles  servent  à  faire  mouvoir  l’étui  d’a¬ 
vant  en  arrière;  depuis,  l’usage  n’en  a  pas 
été  observé  d’une  manière  plus  satisfaisante. 

Vêlai  consiste  en  une  tige  cornée  présen¬ 
tant  à  sa  base  un  renflement  que  Réaumur 
désigne  sous  le  nom  de  talon  ,  et  qui ,  dimi¬ 
nuant  sensiblement  de  grosseur,  se  termine 
en  une  pointe  assez  aiguë.  Quand  on  exa¬ 
mine  cette  partie,  on  s’aperçoit  qu’elle  ne 
forme  pas  un  cylindre  parfait,  mais  qu’elle 
n’est  qu’une  sorte  de  gaine  dans  laquelle  est 
logé  le  dard  ;  car  il  existe  à  sa  partie  infé¬ 
rieure  une  gouttière  qui  se  prolonge  dans 
toute  sa  longueur. 

Le  dard  lui-même  n’est  pas  simple,  mais 
composé  de  deux  stylets  longs  et  effilés,  qui 
ne  remplissent  pas  complètement  l’inté¬ 
rieur  de  l’étui,  et  s’appliquent  l’un  contre 
l’autre  par  leur  face  interne ,  qui  est  lisse  , 
aplatie  et  parcourue  dans  sa  longueur  par 
un  si  lion  ;  leur  extrémité  est  très  aigiie  et 
munie  extérieurement  de  petites  dents  diri¬ 
gées  vers  la  base.  Ces  deux  stylets  ne  sont 
pas  réunis  dans  toute  leur  longueur ,  ils  s’é¬ 
cartent  près  du  talon,  et  décrivent  dans  tout 
leur  trajet  une  courbe  très  sensible.  Sw'am¬ 
merdam  et  divers  autres  observateurs  pen¬ 
saient  qu’au  moment  où  les  deux  stylets  s’é¬ 
taient  écartés,  ils  se  trouvaient  dégagés  de 


AfG 


AI  G 


21 9 


l’étui  et  rejetés  en  dehors.  Celte  opinion  de¬ 
venait  la  conséquence  nécessaire  de  la  pensée 
que  l’étui  était  un  cylindre  conique;  mais 
d’autres  observations  faites  plus  attentive¬ 
ment  ou  avec  des  instruments  plus  parfaits , 
ont  démontré  qu’il  n’en  était  pas  ainsi,  et 
que  l’étui ,  au  lieu  de  se  terminer  au  talon, 
fournissait,  comme  les  stylets,  deux  bran¬ 
ches  presque  aussi  longues  et  canaliculées 
l’une'  et  l’autre  ,  de  manière  à  recevoir 
les  deux  stylets,  comme  cela  a  lieu  dans  le 
reste  de  leur  étendue.  Maintenant  que  la 
composition  de  l’aiguillon  est  connue  dans 
l’Abeille  domestique,  on  peut  la  considérer 
comme  également  connue  dans  toutes  les 
autres  familles  et  genres  de  la  section  des 
Hyménoptères  porte  -  aiguillon  ;  car,  après 
avoir  comparé  cet  organe  dans  l’Abeille  do¬ 
mestique  avec  celui  des  Abeilles  perce- bois 
( Xylocopaviolacea ),  des  Guêpes,  des  Frelons 
(  f^espa  crabro ,  T^e.spa  communis  )  et  même 
de  quelques  autres  genres,  nous  avons  re¬ 
connu  une  structure  parfaitement  analogue 
quant  à  ce  qui  est  du  nombre  des  parties 
constituantes  et  de  leurs  connexions.  Ce  n’est 
que  dans  la  forme  que  quelques  différences 
peu  prononcées  se  font  remarquer  ,  ainsi  : 
dans  l’Abeille  perce-bois,  l’aiguillon  nous  a 
paru  plus  petit  et  peut-être  plus  conique 
proportionnellement  à  la  dimension  des  In¬ 
sectes;  dans  les  Guêpes ,  il  est  assez  court  et 
robuste,  et  les  deux  pièces  constituantes  de 
l’étui  sont  plus  larges  et  plus  fortement  ci¬ 
liées  sur  les  parties  latérales.  M.  Westwood, 
dans  son  ouvrage  intitulé  :  Introduct.  la  the 
modem  classif.  oflnsecis,  tome  2,  pag.  174, 
fig.  79,  n°  15  à  20  ,  a  représenté  avec  la  plus 
grande  exactitude  les  diverses  parties  de 
l’aiguillon  dans  cette  même  Guêpe  commune. 
On  conçoit  facilement  que  le  grand  nombre 
de  pièces  entrant  dans  la  composition  de 
cette  arme  si  utile  aux  Insectes  qui  en  sont 
pourvus,  doit  amener  la  plus  grande  mo¬ 
bilité.  En  effet,  outre  les  deux  principaux 
mouvements  dont  jouit  cet  organe,  celui 
de  protraction  et  de  rétraction  dus  à  la 
dilatation  et  à  la  contraction  des  muscles  in¬ 
sérés  à  la  base ,  il  existe  différents  mouve¬ 
ments  indispensables  à  l’Insecte  ,  car  si 
l’aiguillon  ne  pouvait  que  sortir  de  l’ab¬ 
domen  et  y  rentrer,  l’animal  qui  en  fait 
usage  n’atteindrait  que  très  difficilement  les 
corps  qu’il  veut  piquer;  mais  il  est  suscep¬ 


tible  de  directions  dans  tous  les  sens,  de  ma¬ 
nière  que  l’Abeille  ou  la  Guêpe  peut  le  tour¬ 
ner  également  de  tous  les  côtés,  étant  aidée 
encore  par  la  grande  mobilité  de  l’abdomen. 

Nous  avons  vu  l’aiguillon  consistant  prin¬ 
cipalement  en  un  dard  formé  par  deux  sty¬ 
lets  ayant  tout-à-fait  l’apparence  de  la  pointe 
d’une  aiguille  extrêmement  fine  ,  qui  serait 
engagée  dans  un  étui  dont  elle  pourrait  sor¬ 
tir  à  volonté;  mais  cette  arme  ne  produit  pas 
seulement  l’effet  que  produit  une  aiguille. 
Deux  vaisseaux  analogues  à  des  glandes  se 
réunissent  en  un  canal  commun  pour  aboutir 
à  une  vésicule  musculeuse,  réservoir  du  ve¬ 
nin,  et  éjaculant,  par  la  contraction  de  ses 
parties  latérales,  le  liquide  vénéneux  qui 
passe  par  un  canal  court  et  terminé  à  l’en¬ 
droit  où  les  deux  stylets  se  séparent ,  coule 
dans  le  sillon  qui  existe  à  leur  face  in¬ 
terne,  et  s’épanche  dans  la  piqûre  prati¬ 
quée  par  le  dard  lui-même.  Aussitôt  que 
le  poison  a  pénétré  sous  l’épiderme ,  il  oc¬ 
casionne  les  douleurs  les  plus  vives,  et  son 
action  est  suffisante  pour  paralyser,  en  quel¬ 
que  sorte, momentanément,  l’endroit  qui  en 
a  été  atteint;  il  suffit  pour  tuer  certains  Insec¬ 
tes  ,  ou  pour  les  engourdir  à  tel  point  qu’il  ne 
leur  reste  plus  qu’une  vie  toute  végétative. 
C’est  ce  que  nous  exposerons  avec  plus  de 
développements  à  l’article  Fouisseurs.  Nous 
avons  vu  que  dans  toute  la  classe  des  In¬ 
sectes,  la  tarière,  ou  mieux  l’oviduete,  n’é¬ 
tait  converti  en  véritable  aiguillon  que  dans 
l’ordre  des  Hyménoptères,  et  encore  que  ce 
n’était  seulement  que  dans  une  section  de 
cet  ordre,  dont  il  fournissait  le  principal 
caractère. 

Que  l’on  examine  donc  maintenant  si  les 
Insectes  qui  en  sont  pourvus"  n’ont  pas  dans 
leurs  habitudes  quelque  chose  qui  leur  soit 
propre,  et  l’on  verra  que  ce  sont  ceux-là 
mêmes  dont  l’instinct  est  le  plus  développé  , 
qui  doivent  prendre  soin  de  leur  progéni¬ 
ture  ,  élever  leurs  petits  ,  les  défendre  ou 
leur  apporter  leur  nourriture.  Le  Sphex  ou 
le  Crabro  ne  verra  jamais  sortir  la  larve  de 
ses  œufs,  car  déjà  il  aura  cessé  de  vivre.  La 
petite  larvene  peut  se  nourrir  que  d’insectes  î 
elle  est  privée  d’organes  de  locomotion,  elle 
ne  peut  aller  chercher  sa  nourriture,  et 
périrait  si  le  Sphex,  qui  lui  a  donné  le  jour, 
n’avait  apporté  autour  d’elle  des  Insectes 
en  quantité  suffisante  pour  sa  subsistance 


220 


AI  K 


AI  G 

pendant  tout  le  temps  qu’elle  doit  passer  à 
l’état  de  larve;  mais  elle  aurait  eu  beau¬ 
coup  de  peine  à  s’emparer  de  ceux  qui  de¬ 
vaient  lui  servir  de  pâture  ,  si  le  Sphex  ne 
les  eût  percés  de  son  aiguillon.  Le  venin  les 
a  plongés  dans  un  engourdissement  com¬ 
plet;  ils  vivent  encore,  mais  ils  sont  incapa¬ 
bles  d’exécuter  le  moindre  mouvement.  Des 
observations;des  plus  curieuses  ont  été  faites, 
par  M.  Audouin,  sur  ces  habitudes  dans  plu¬ 
sieurs  Hyménoptères.  La  Guêpe,  le  Bour¬ 
don  voient  leurs  petits  éclore;  ils  vont  cher¬ 
cher  leur  nourriture  et  la  leur  apportent; 
mais  à  combien  d’attaques  ces  larves  n’au¬ 
raient-elles  pas  été  exposées,  si  les  femelles 
et  les  neutres  n’avaient  pu  les  défendre  P 
Aussi  ce  sont  les  Insectes  chez  lesquels  l’on 
remarque  Se  plus  d’instinct ,  dont  la  plupart 
vivent  en  sociétés  nombreuses  où  tous  les 
individus  travaillent  en  commun  aux  soins 
de  la  progéniture. 

L’aiguillon,  en  sécrétant  ie  venin,  a  le 
pouvoir  de  tuer  ou  au  moins  d’engourdir 
complètement  les  Insectes  qui  en  ont  été  pi¬ 
qués.  Sur  l’homme  et  sur  les  divers  animaux 
vertébrés  il  peut  aussi  avoir  des  effets  assez 
fâcheux,  car  îa  piqûre  d’un  seul  Hyménop- 
tère  suffit  pour  faire  gonfler  la  partie  bles¬ 
sée  et  y  produire  des  douleurs  très  aigues  ; 
et  même,  dans  certains  cas,  elle  peut  occa¬ 
sionner  la  fièvre.  Plusieurs  naturalistes  et 
différentes  personnes,  pour  se  convaincre 
que  la  piqûre  de  l’aiguillon  n’était  réelle¬ 
ment  vulnérante  que  par  la  présence  de  la 
liqueur  venimeuse,  ont  introduit  dans  une 
piqûre  faite  avec  une  aiguille  une  pe¬ 
tite  quantité  de  venin  obtenu  en  pressant 
la  vésicule  qui  Se  contient,  et  les  effets 
qu’elles  ont  ressentis  ont  toujours  été  ana¬ 
logues  à  ceux  qu’occasionne  l’aiguillon  mê¬ 
me.  La  nature  de  ce  liquide  est  encore  in¬ 
connue.  On  sait  seulement  qu’il  se  coagule 
au  contact  de  l’air,  qu’il  a  une  saveur  styp- 
tique,  enfin  qu’il  ne  rougit  pas  îa  teinture  de 
tournesol  et  ne  verdit  pas  le  sirop  de  vio¬ 
lette  ;  mais  ses  effets  irritants  sont  connus  de¬ 
puis  bien  des  siècles.  Plusieurs  remèdes  ont 
été  préconisés  pour  apaiser  la  douleur  que 
produisent  ces  piqûres;  mais  il  est  évident 
qu’aucun  ne  donne  de  résultat  satisfaisant; 
l’huile,  l’eau-de-vie,  la  salive,  ont  été  em¬ 
ployés,  quelquefois,  dit-on ,  avec  succès; 
cependant  il  ne  faut  pas  trop  se  fier  à  ces  re¬ 


mèdes. 'L’ammoniaque  produit  de  meilleurs 
résultats;  mais  un  autre  moyen  qui  réussit 
assez  bien  et  que  l’on  conçoit  facilement , 
consiste  à  sucer  la  plaie  avant  que  le 
venin  ne  se  soit  complètement  épanché. 
Lorsque  l’aiguillon  est  resté  dans  la  plaie, 
il  faut  avoir  soie  de  S’arracher,  en  évitant 
de  presser  îa  vésicule  ,  car  alors  on  ferait 
couler  une  plus  grande  quantité  de  liquide; 
du  reste,  il  est  rare  que  l’animal  laisse  ainsi 
son  aiguillon.  Cela  arrive  pourtant  quel¬ 
quefois,  à  cause  des  épines  qui  garnissent 
le  dard  au  côté  externe,  et  qui  empêchent  sa 
sortie  du  corps  dans  lequel  il  a  pénétré.  Dans 
ce  cas,  l’insecte  périt  bientôt  à  cause  de  la 
déchirure  de  son  rectum  et  de  son  oviducte. 

On  rapporte  généralement  que  la  piqûre 
d’une  Guêpe  ou  d’une  Abeille  est  presque 
sans  résultat  fâcheux  chez  certaines  per¬ 
sonnes  ;  ce  qu’il  faut  attribuer  à  une  plus 
grande  dureté  de  l’épiderme,  qui  dès  lors 
empêcherait  l'aiguillon  de  pénétrer  autant. 
Il  est  presque  inutile  de  dire  qu’un  Hymé- 
noptère  ayant  piqué  plusieurs  fois  de  suite 
ne  peut  plus  causer  de  douleur  par  de  nou¬ 
velles  piqûres,  parce  que  le  liquide  s’épuise 
bientôt;  mais  il  se  reproduit  au  bout  de  très 
peu  de  temps. 

Chez  les  Scorpions ,  la  structure  de  l’ai¬ 
guillon  est  beaucoup  plus  simple  :  il  est  for¬ 
mé  par  le  dernier  segment  de  l’abdomen  , 
qui  se  termine  en  une  pointe  perforée,  don¬ 
nant  passage  à  un  liquide  très  venimeux,  dont 
les  effets  ne  paraissent  peut-être  plus  funes¬ 
tes  qu’en  raison  de  sa  plus  grande  abondance. 
Nous  ferons  connaître  sur  ce  sujet  quelques 
particularités  dignes  d’intérêt  en  traitant  de 
l’article  Scorpion.  (Emile  Blanchard.) 

AIGUILLON ,  Aculeus.  bot.  ph.  ■ —  On  ap¬ 
pelle  ainsi  les  piquants  qui  existent  sur 
certaines  parties  des  végétaux ,  quand  ils 
naissen  t  simplement  de  l’écorce  et  qu’ils  sem¬ 
blent  n’être  que  des  espèces  de  poils  endur¬ 
cis,  comme,  par  exemple,  dans  les  rosiers.  Il 
ne  faut  pas  confondre  les  aiguillons  avec  les 
épines,  qui  sont  ordinairement  des  parties 
avortées,  terminées  en  pointe  roide  et  pi¬ 
quante  à  leur  sommet,  et  qui  se  continuent 
intérieurement  avec  le  corps  ligneux  de  la 
tige.  V.  Épine.  (A.  R.) 

AIKIMl.  bot.  ph.  —  Le  g.  ainsi  nommé 
par  Wallich  (Pl.  asiat.  rarior.  3,  p.  4G, 
t.  273),  et  qui  fait  partie  de  la  famille  des 


AIL 


au 


221 


Graminées,  avait  été  décrit  et  figuré  par 
M.  Kunth  (Gram.  2  ,  p.  486  ,  t.  158) ,  sous  le 
nom  de  Ratzeburgia.  V .  ce  mot.  (A.  R.) 

AIL.  Allium. bot.  ph. — Grand  g.  delà  fam. 
naturelle  des  Àsphodélées ,  caractérisé  par 
des  fleurs  disposées  ensertuleou  en  ombelle 
simple ,  enveloppée  de  spathes  scarieuses. 
Le  cal.  est  coloré,  formé  de  6  sépales  égaux, 
étalés  ou  plus  ou  moins  dressés.  Les  étain,  au 
nombre  de  6  ,  à  peu  près  de  la  longueur  des 
sépales  ,  à  la  base  interne  desquels  elles  sont 
attachées  ,  ont  leurs  filaments  planes,  assez 
souvent  trifurqués  au  sommet;  la  pointe  du 
milieu  portant  une  anthère  allongée  et  à  2 
loges.  Le  fruit  est  une  capsule  à  3  côtes  ou 
comme  triangulaire,  ordinairement  enve¬ 
loppée  par  le  calice  qui  persiste ,  sans  pren¬ 
dre  d’accroissement,  à  3  loges  contenant  cha¬ 
cune  un  certain  nombre  de  graines  ordinai¬ 
rement  noires  et  anguleuses  et  s’ouvrant  en 
3  valves.  Le  bulbe  est  simple  ou  composé  ; 
les  feuilles  planes  ou  cylindriques  et  creuses; 
la  hampe  nue  ou  fouillée.  —  Dans  quelques 
espèces ,  les  fleurs  sont  en  partie  remplacées 
par  des  sortes  de  bourgeons  écailleux  ou  de 
petites  bulbes  qu’on  nomme  Bulbilles,  et  qui 
sont  autant  de  moyens  de  propagation  de  la 
plante.  On  dit  alors  que  ces  esp.  sont  vivi¬ 
pares. 

Le  nombre  des  esp.  de  ce  g.  est  très  consi¬ 
dérable  ;  il  dépasse  160.  Elles  sont  répandues 
dans  presque  toutes  les  contrées  du  globe  , 
mais  plus  particulièrement  dans  l’Europe 
méridionale  et  l’Asie.  Plusieurs  sont  culti¬ 
vées  dans  nos  jardins  comme  plantes  potagè¬ 
res.  Il  nous  suffira  de  citer  ici  les  esp.  sui¬ 
vantes,  dont  l’emploi  et  les  propriétés  sont 
connus  de  tout  le  monde. 

§  I.  Feuilles  planes. 

1.  L’ail  commun  (Allium  salivum  L.) ,  qui 
paraît  originaire  des  sables  de  la  Sicile.  Ses 
bulbes  sont  composés.  On  les  emploie  non 
seulement  comme  assaisonnement  ou  condi¬ 
ment,  mais  elles  font  aussi  partie  de  plu¬ 
sieurs  préparations  médicamenteuses. 

2.  La  Rocambole  (Allium  scorodopra- 
sum  L.),  qui  croît  sauvage  en  Grèce,  en 
Italie,  en  Portugal,  etc.,  a  également  des  bul¬ 
bes  composés;  ses  fleurs  sont  entremêlées  de 
bulbilles. 

3.  Le  Poireau  (Allium  porrum  L.),  dont 
la  patrie  paraît  être  aussi  le  midi  de  l’Eu¬ 
rope,  et  spécialement  la  Péninsule  ibérique. 


§  IL  Feuilles  cylindriques  et  creuses. 

4.  L’Ognon  commun  (Allium  cepa  L.).  C’est 
sans  contredit  l’esp.  la  plus  importante  et  la 
plus  utile  du  g.  par  son  emploi  journalier 
dans  nos  préparations  culinaires.  On  en  cul¬ 
tive  un  grand  nombre  de  variétés. 

5.  L’Eciialote  (Allium  ascalonicum  L.); 
on  la  croit  originaire  des  montagnes  de  la 
Palestine. 

6.  La  Ciboule  (Allium  fistulosum  L.). 

7.  La  Civette  ou  Ciboulette  (Allium 
Schœnoprasum  L.). 

Dans  nos  parterres  d’ornement  on  cultive 
fréquemment  une  belle  esp.  nommée  vul¬ 
gairement  Ail  doré.  C’est  Y  Allium  Moly  L. 
On  la  plante  en  bordure  ,  et  elle  fleurit  dés 
le  premier  printemps.  (A.  R.) 

AILANTUS.  bot.  pii.  —  Sous  le  nom 
d’ Allante  ou  arbre  du  ciel,  les  habitants  des 
Moluques  désignaient,  à  ce  que  nous  apprend 
Rumph,  le  grand  arbre  si  répandu  mainte¬ 
nant  dans  nos  promenades  et  nos  parcs ,  et 
nommé  vulgairement  Vernis  de  la  Chine.  On 
l’avait  pris  long-temps  pour  un  Sumac.  Des¬ 
fontaines,  en  l’en  distinguant  génériquement, 
lui  donna  le  nom  qu’il  porte ,  grécisé  mal  à 
propos  par  l’addition  d’unâ;  et,  lorsque  les 
familles  naturelles  furent  établies,  l’Ailante 
prit  place  auprès  des  Sumacs  dans  celle  des 
Térébinthacées.  Cette  famille  fut  divisée  plus 
tard,  et  plusieurs  de  ses  g.  durent  quitter  la 
classe  des  périgynes,  pour  prendre  place 
parmi  les  hypogynes,  où  les  appelait  l’in¬ 
sertion  de  leurs  étamines.  VAilantus  en 
fait  partie  et  se  classe  maintenant  à  la  suite 
des  Zanthoxylées ,  ainsi  que  semblent  l’in¬ 
diquer  les  caract.  suivants  :  Fleurs  polyga¬ 
mes;  mâles  :  cal.  5-fide;  5  pétales  plus  longs, 
ouverts  ;  étam.  10;  5  alternes  avec  les  péta¬ 
les,  et  les  égalant  en  longueur;  5  opposées 
plus  courtes.  Disque  central,  portant  en  de¬ 
hors  les  pétales  et  les  étam.,  prolongés  au- 
dessus  de  leur  insertion  en  un  rebord  annu¬ 
laire  qui  a  5  replis  sinueux  et  cachant  à 
l’intér.  5  petits  rudiments  d’ovaires.  Fleurs 
hermaphrodites  (ou  femelles):  cal.,  pétales  et 
disque  comme  dans  les  mâles.  Etamines  en 
moindre  nombre  par  avortement  ;  ovaires 
4-5  distincts,  comprimés,  portant  chacun 
inséré  sur  une  échancrure  de  leur  bord  in¬ 
terne,  un  style  que  termine  un  stigm.  réflé¬ 
chi.  Autant  de  samares  oblongues,  compri¬ 
mées ,  membraneuses,  diversement  réticu- 


222 


AIL 


AIL 


lées ,  renflées  au  milieu  qui  correspond  à  une 
loge  1 -sperme.  Graines  comprimées,  sus¬ 
pendues  ,  continuant  sous  un  tégument 
membraneux,  doublé  d’une  couche  mince 
de  périsperme,  un  embryon  droit  à  radicule 
courte  et  supérieure ,  à  cotylédons  planes,  fo¬ 
liacés. 

Outre  YAilantus  glandulosa  Desf.  ou  "Ver¬ 
nis  de  la  Chine  ,  on  en  connaît  3  autres  esp. 
originaires  de  Dinde  et  des  Moluques,  dont 
une  est  le  Pongelibn  de  Rheed.  Ce  sont  de 
grands  arbres,  à  feuilles  composées  de  folio¬ 
les  disposées  par  paires  avec  ou  sans  im¬ 
paire,  inéquilatérales,  entières  ou  dentées, 
sans  points  glanduleux.  Leurs  fleurs  d’un 
blanc  verdâtre  ou  jaunâtre  forment  de  gran¬ 
des  panicules  terminales.  (Ad.  J.) 

AILE.  Ala.  moll.  —  Nom  vulgaire  donné 
1 0  à  la  lèvre  de  certaines  coquilles  lorsqu’elle 
se  développe  d’une  manière  remarquable 
(ex.  :  Y  Aile  d’ Aigle ,  syn .  de  Strombus  gigas ); 
2°  à  diverses  coquilles ,  à  cause  des  couleurs 
dont  elles  sont  ornées  ,(ex.  :  Aile  de  Papil¬ 
lon  ,  syn.  de  Conus  genuànus) ,  ou  de  leur 
forme  générale  (ex.  :  Aile  de  corbeau  ,  syn. 
de  Pinna  nigrina )  ;  3°  aux  nageoires ,  ou 
membranes  latérales  de  quelques  Céphalo¬ 
podes  et  Ptéropodes.  Enfin,  parmi  les  Zoo- 
phytes,  on  a  nommé  la  Pennatule  Aile  de 
mer  ou  Aile  marine ,  etc.  (C.  d’O.) 

AILE.  Ala.  bot.  pu. — Toutes  les  fois  qu’un 
organe  présente  des  appendices  foliacés  ou 
membraneux ,  planes  ou  roides  qui  s’en 
élèvent  en  formant  des  angles  plus  ou  moins 
aigus,  ces  appendices  sont  appelés  Ailes ,  et 
l’organe  qui  les  porte  est  dit  ailé.  Ainsi  la 
tige  du  bouillon  blanc,  de  la  consoude;  le 
calice  de  quelques  Bégonia ,  le  fruit  des 
Erables,  des  Malpighiacées;  les  graines  des 
Quinquinas  et  de  plusieurs  autres  Rubiacées 
sont  ailées.  (A.  R.) 

AILE  DE  PIGEON,  bot.  cr.  —  Nom  vul¬ 
gaire  des  Agaricus  columbarius  et  argyra- 
ceus,  esp.  qui,  sans  être  vénéneuses,  ne  sont 
néanmoins  pas  comestibles.  (C.  L.) 

AILE  SINGULIÈRE,  ois.  —  C’est  dans 
Azara  le  nom  d’une  esp.  de  petit  oiseau  du 
Paraguay,  qu’il  décrit  à  la  suite  de  ses  7a- 
churis ,  espèces  de  petits  gobe-mouches.  Elle 
est  remarquable,  en  effet,  par  ses  ailes  mu¬ 
nies  d’un  grand  nombre  de  pennes  les  plus 
pointues  ,  les  plus  étroites  et  les  plus  faibles 
que  cet  auteur  eût  jamais  vues,  et  par  des 


tarses  comprimés  comme  ceux  d’un  oiseau 
aquatique.  Nous  ne  pensons  pas  que  depuis 
l’individu  cité  par  Azara  aucun  autre  de  cette 
espèce  ait  été  retrouvé  ou  indiqué  par  aucun 
naturaliste.  (Lafr.) 

AILÉES.  Alatœ.  moll.  — Lamarck  donne 
ce  nom  à  une  famille  de  Mollusques,  dont  les 
coquilles  sont  remarquables  par  la  dilatation 
du  bord  droit.  Cette  famille  renferme  les  g.  : 
Roslellaire ,  Plèrocère ,  et  Slrombe.  V.  ces 
mots.  (Desii.) 

AILERONS  ou  CUILLERONS.  ins. — On 
nomme  ainsi  2  lamelles  membraneuses  ,  ap¬ 
pliquées  l’une  sur  l’autre  en  forme  de  valves 
et  attachées  de  chaque  côté  du  mésothorax 
à  la  base  des  ailes  des  Diptères.  Ces  lamelles 
varient  pour  la  taille  suivant  les  familles , 
et  sont  d’autant  plus  grandes  que  les  balan¬ 
ciers  au-dessus  desquels  elles  sont  placées 
sont  plus  petits  et  vice  versa.  Ainsi  elles 
sont  très  développées  dans  lesMuscides,  dont 
les  balanciers  sont  très  courts,  tandis  qu’elles 
sont  rudimentaires  et  même  entièrement 
oblitérées  dans  les  Culicides  et  les  Tipulai- 
res,  dont  les  balanciers  sont  très  longs;  mais 
quelle  que  soit  la  taille  des  ailerons ,  leur 
lamelle  infér.  est  toujours  plus  grande  que 
la  supér.  Du  reste  ces  2  lamelles  sont  ovales, 
convexes  extérieurement  et  concaves  inté¬ 
rieurement;  elles  sont  plus  ou  moins  translu¬ 
cides,  ciliées  dans  leur  contour  et  atta¬ 
chées  ensemble  par  leurs  bords  antérieurs  , 
comme  les  2  valves  d’une  coquille.  Nous 
avons  dit  qu’elles  étaient  appliquées  l’une 
sur  l’autre,  mais  c’est  dans  l’inaction  ;  car, 
lorsque  l’insecte  vole,  elles  s’ouvrent  et 
se  placent  sur  un  même  plan.  —  Plusieurs 
naturalistes  ont  pensé  que  les  ailerons  des 
Diptères  remplaçaient  pour  eux  les  secondes 
ailes  des  Hyménoptères  ;  mais  c’est  une  er¬ 
reur  ;  car  il  faudrait  pour  cela  qu’ils  fussent 
insérés ,  comme  elles  ,  au  métathorax  ;  or  il 
est  aisé  de  s’assurer,  ainsi  que  Ta  fait  obser¬ 
ver  le  premier  M.  Audouin  ,  que  non  seule¬ 
ment  ils  tiennent  au  mésothorax,  mais  qu’ils 
font  corps  avec  les  ailes  dont  ils  ont  l’air  d’ê¬ 
tre  un  organe  distinct,  n’en  étant  séparés 
que  par  une  fissure  plus  ou  moins  profonde, 
qui  disparaît  même  entièrement  dans  beau¬ 
coup  d’espèces.  Ce  qui  confirme  encore  la 
vérité  de  cette  opinion ,  c’est  la  découverte 
faite  par  le  même  savant ,  ainsi  que  par  La- 
treille  ,  de  l’existence  des  ailerons  dans  cer- 


I 


AIL 

tains  Coléoptères  ;  en  effet ,  si  l’on  soulève 
les  élytres  des  grandes  espèces  de  Dystiques 
et  d’IIydrophiles  ,  on  apercevra  facilement 
à  leur  base  une  membrane  qui  leur  est  ad¬ 
hérente  ,  ayant  la  même  forme  et  la  même 
organisation  que  l’aileron  des  Diptères.  À  la 
vérité  cette  membrane  est  simple  ,  mais  elle 
l’est  également  dans  les  Taons  ,  ce  que  nous 
avons  oublié  de  dire  au  commencement  de 
cet  article. 

Quant  à  l’usage  des  ailerons  chez  les  Dip¬ 
tères  ,  des  expériences  ont  prouvé  qu’ils  ne 
contribuent  en  rien  à  leur  bourdonnement  , 
comme  plusieurs  naturalistes  l’ont  avancé. 
Tout  porte  à  croire  qu’ils  ne  servent  qu’à  di¬ 
riger  ou  à  modifier  le  vol.  K.  Balanciers. 

(D.) 

AILES  (  Ala ).  zool. — Ce  sont  des  membres 
modifiés,  pour  la  locomotion  aérienne. — Une 
analogie  incomplète  dans  les  fonctions  a  fait 
désigner  sous  le  nom  d 'Ailes,  des  appendices 
auxquels  ce  nom  doit  être  refusé  ,  tels  que 
les  parachutes  de  certains  mammifères  et 
de  quelques  petites  esp.  de  reptiles  sauriens, 
les  nageoires  élargies  des  dactyloptèresetdes 
exocets.  Les  premiers  ne  sont  pas  des  mem¬ 
bres  ;  et  les  uns  comme  les  autres  sont  des 
organes  de  soutien ,  mais  non  de  locomotion 
aérienne.  La  formule  que  nous  proposons 
les  rejette  donc  tous  également,  en  même 
temps  qu’elle  nous  parait  embrasser  toutes 
les  formes  organiques  auxquelles  est  dû  vé¬ 
ritablement  le  nom  $  Ailes,  à  savoir,  parmi 
les  vertébrés,  les  membres  antérieurs  des 
Chéiroptères ,  des  Oiseaux  et  des  Ptérodac¬ 
tyles,  et  deux  paires  de  membres  thoraci¬ 
ques  chez  les  Insectes. 

Le  vol  est  de  tous  les  modes  de  locomotion 
celui  qui  exige  le  déploiement  de  forces  le 
plus  considérable.  Dans  un  milieu  d’une 
densité  aussi  faible  que  l’air,  l’animal  qui 
vole  a  d’abord  à  supporter  par  une  action 
musculaire  tout  le  poids  de  son  corps  , 
comme  celui  qui  marche  à  la  surface  de  la 
terre  ;  mais  il  n’a  pas  ,  comme  ce  dernier, 
un  point,  un  appui  fixe.  Il  est  perpétuelle¬ 
ment  placé  dans  la  condition  d’une  masse 
qui  tombe;  et  pour  représenter  la  somme 
des  forces  qu’il  lui  a  fallu  dépenser  dans  un 
temps  donné,  seulement  pour  se  soutenir, 
il  faudrait  y  faire  entrer  comme  élément 
la  quantité  de  mouvement  qu’il  aurait  ac¬ 
quise,  d’après  les  lois  de  la  chute  des  corps, 


AIL  223 

en  tombant  dans  le  vide  pendant  le  même 
espace  de  temps.  Celte  dépense  de  for¬ 
ces  musculaires  qui  peut  être  exigée  d’un 
animal  pour  qu’il  obtienne  l’immobilité  rela¬ 
tive  dans  le  milieu  où  il  se  trouve  plongé,  est 
presque  nulle  chez  les  animaux  aquatiques, 
qui  ont  à  peu  près  le  même  poids  spécifique 
que  l’eau  dans  laquelle  ils  vivent.  Il  en  est 
de  même  dans  plusieurs  attitudes  pour  les 
animaux  terrestres,  et  elle  se  réduit  pour  eux, 
dans  les  cas  les  plus  défavorables,  à  l’effort 
musculaire  nécessaire  pour  empêcher  la 
flexion  des  pièces  mobiles  articulées  dont  se 
compose  la  charpente  de  leurs  membres. 
Elle  atteint  son  maximum  chez  les  animaux 
aériens. 

Aussi,  est-ce  à  ces  derniers  que  la  plus 
grande  puissance  musculaire  a  été  départie; 
et  ne  devons-nous  pas  nous  étonner  qu’ils  ap¬ 
partiennent  tous  aux  deux  seuls  embranche¬ 
ments  qui  aient  été  bien  partagés  sous  le 
rapport  de  la  solidité  de  la  charpente  et  de 
la  puissance  des  mécanismes,  l’embranche¬ 
ment  des  vertébrés  et  celui  des  articulés. 
Si  ,  au  lieu  de  considérer  l’ensemble  des 
êtres,  nous  entrions  dans  les  détails,  si  nous 
examinions  chaque  être  qui  vole  en  particu¬ 
lier,  en  le  comparant  à  ceux  qui  ne  volent 
point,  nous  verrions  que  cette  fonction  si  la¬ 
borieuse  est  une  sorte  de  centre  vers  lequel 
tend  à  se  porter  toute  l’énergie  muscu¬ 
laire,  au  détriment  des  autres  fonctions 
qui  ont  pour  principe  l’action  des  muscles. 
Les  Chéiroptères  comme  les  Oiseaux ,  et  ces 
derniers  comme  les  Insectes  qui  volent  bien, 
sont  des  animaux  faibles  partout  ailleurs  que 
dans  leurs  ailes,  dans  les  muscles  qui  meu¬ 
vent  celles-ci,  et  dans  les  autres  organes  qui 
s®  rapportent  à  la  fonction  du  vol.  Lorsque 
dans  un  groupe  créé  en  général  pour  le  vol 
nous  rencontrons  des  individus  propres  à 
quelque  autre  laborieuse  fonction ,  ce  sont 
des  êtres  détournés,  en  quelque  sorte,  de  la 
destination  générale  ;  car  chez  eux  la  locomo¬ 
tion  aérienne  est  nulle  ou  réduite  à  de  fai¬ 
bles  proportions.  Les  Gallinacés,  les  Echas¬ 
siers  coureurs,  les  Palmipèdes  plongeurs 
parmi  les  Oiseaux;  les  Fourmis  travailleuses , 
et  les  Insectes  fouisseurs ,  nageurs,  ou  sau¬ 
teurs,  mettent  dans  toute  son  évidence  ce 
fait,  qui  n’est  qu’un  cas  particulier  delà 
loi  beaucoup  plus  vaste  du  balancement  des 
organes,  établie  par  M.  Geoffroy  St-Hilaire. 


224 


AIL 


AIL 


Nous  n’avons  pas  à  nous  occuper  ici  de  l’é¬ 
tude  des  ailes  considérées  dans  chaque 
groupe  d’êtres  en  particulier,  ce  qui  nous 
entraînerait  en  des  détails  pour  lesquels  nous 
devons  renvoyer  aux  différents  articles  spé¬ 
ciaux  de  ce  Dictionnaire  ;  nous  nous  conten¬ 
terons  d’envisager  actuellement  ces  organes 
sous  leur  point  de  vue  le  plus  général.  Or,  ils 
présentent  à  étudier  un  premier  élément 
constant,  leur  charpente  solide,  qui  n’est 
autre  chose  que  celle  diversement  modifiée 
des  membres  mêmes  qu’ils  représentent, 
puis  un  second  élément  destiné  à  compléter 
le  premier ,  et  dont  toutes  les  formes  se  ré¬ 
duisent  à  deux. 

Tantôt,  en  effet,  cet  élément  est  fourni  par 
une  portion  de  l’enveloppe  générale  du  corps, 
par  la  peau  étendue  en  une  membrane  à  dou¬ 
ble  feuillet,  nue  ou  couverte  d’appendices  de 
nature  diverse.  Telles  sont  ou  ont  été  les 
ailes  des  Chéiroptères,  des  Ptérodactyles,  et 
de  la  presque  totalité  des  Insectes.  Le  rap¬ 
port  des  ailes  de  ce  type  avec  les  palmures 
qu’offrent  les  pattes  de  la  plupart  des  Ver¬ 
tébrés  nageurs  est  fort  remarquable. 

Tantôt  ce  sont  les  appendices  tégumen- 
taires  qui  sont  appelés  à  fournir  cet  élé¬ 
ment  important.  Les  ailes  des  Oiseaux, 
et  celles  de  certains  petits  lépidoptères  qui 
portent  le  nom  de  Ptérophores,  sont  dans  ce 
caset  ce  second  type  nese  montre  pas  moins 
fidèlement  représenté  que  le  premier  dans 
la  conversion  des  membres  en  appareils  spé¬ 
ciaux  de  locomotion  aquatique  ;  car  l'agran¬ 
dissement  des  membres  en  surface  ,  pour  la 
natation,  par  l’emploi  des  appendices  tégu- 
mentaïres,  dont  on  trouve  déjà  des  traces 
bien  manifestes  dans  la  classe  des  reptiles, 
est,  avec  l’élargissement  des  pièces  squelet¬ 
tiques  des  articles  eux- mêmes,  le  seul, 
que  nous  sachions,  qui  se  manifeste  chez 
les  articulés  proprement  dits,  ou  articulés  à 
membres  articulés.  ■ 

Mais  jusqu’à  quel  point  pouvons-nous  dire, 
comme  nous  l’avons  fait,  que  les  ailes  sont 
toujours  des  membres  modifiés?  C’est  là  ce 
qu’il  importe  que  nous  établissions,  si  nous 
voulons  donner  quelque  valeur  à  la  formule 
que  nous  avons  proposée.  Mais  c’est  là  aussi, 
nous  ne  devons  pas  le  taire,  ce  qu’il  y  a  de 
plus  difficile  dans  ]  histoire  philosophique 
des  Ailes,  et  nous  n’espérons  pas  faire  par¬ 
tager  à  tous  nos  lecteurs  la  conviction  que 


nous  avons  acquise  à  cet  égard;  ce  serait 
l’affaire  d’un  travail  bien  plus  développé 
que  ne  peut  l’être  un  article  de  la  nature 
de  celui-ci.  Entre  les  ailes  de  ceux  des  ver¬ 
tébrés  qui  en  possèdent  et  les  membres  an¬ 
térieurs,  il  y  a  sans  doute  une  analogie  de 
nature  à  frapper  les  yeux  les  moins  exercés; 
mais  il  n’en  est  plus  de  même  des  ailes  des 
Insectes.  Cependant ,  l’opinion  qu’on  doit 
les  regarder  comme  des  membres  modifiés 
n’est  pas  à  beaucoup  près  nouvelle  dans  la 
science.  Déjà  Jurine  avait  comparé  les  ailes 
des  Hyménoptères  aux  ailes  des  Oiseaux; 
mais  Latreille  était  allé  beaucoup  plus  loin, 
et  en  s’appuyant  sur  des  analogies  extérieu¬ 
res  ,  dans  un  mémoire  plein  de  cette  saga¬ 
cité  d’observation  extérieure  qui  n’appar¬ 
tenait  guère  qu’à  lui,  il  avait  réfuté  l’opi¬ 
nion  de  M.  de  Blainville  qui  voulait  que  ce 
ne  fussent  que  des  trachées  renversées,  et  il 
y  avait  fait  ressortir  une  foule  d’analogies 
frappantes  qui  existent  entre  certaines  ailes 
et  les  membres  de  certains  insectes  ;  mais  il 

A 

s’en  était  tenu  là.  Bien  plus,  craignant  d’a¬ 
voir  émis  des  doctrines  trop  audacieuses ,  il 
était  revenu  depuis  sur  ses  premières  asser¬ 
tions  pour  les  abandonner  en  partie.  M.  Au- 
douin,  tout  en  faisan  t  ressortir  les  nombreuses 
ressemblances  qu’il  y  a  entre  ces  deux  ordres 
d’organes,  combattit  fortement  l’idée  quel’un 
fût  l’analogue  de  l’autre;  mais  on  voit  assez 
combien  cette  opinion  avait  d’attraits  pour 
un  esprit  généralisateur  comme  le  sien,  car 
il  va  jusqu’à  dire  : 

«  Si  nous  ne  partageons  pas  sur  l’origine 
»  des  ailes  l’opinion  de  Latreille  ,  c’est  parce 
»  que  leur  position  sur  le  dos  et  sur  un  seg- 
»  ment  pourvu  déjà  d’une  paire  de  pattes, 

»  ne  nous  permettait  pas  de  les  considérer 
»  comme  les  analogues  de  celles-ci  ;  le  fait 
»  de  la  ressemblance  sous  tous  les  autres  rap- 
»  ports  n’en  existait  pas  moins,  etc.  » 

Une  seule  objection  a  donc  arrêté  M.  Au- 
douin,  et  l’a  conduit  à  proposer  une  autre 
théorie  des  ailes  des  insectes.  D’après  lui , 
les  ailes  seraient  des  appendices  bien  dis¬ 
tincts  des  pattes  par  tous  leurs  rapports  ana¬ 
logiques,  et  appartenant  en  propre  à  l’ar¬ 
ceau  supérieur  des  2me  et  3me  anneaux  du 
thorax;  chaque  anneau  devrait  donc  être 
considéré  analogiquement  comme  possédant 
deux  paires  d’appendices. 

Les  nombreuses  dissections  d’insectes  que 


AIL 


AIL 

nous  avons  faites  depuis  quelques  années, 
cl  qui  avaient  surtout  pour  but  d’obte¬ 
nir  de  l’investigation  du  système  nerveux 
de  nouvelles  données  pour  l’étude  philoso¬ 
phique  de  ces  animaux ,  nous  ontconduità 
une  conviction  différente ,  que  nous  nous 
contenterons  de  formuler  ici ,  mais  que  nous 
désirons  vivement  pouvoir  publier  plus  tard 
avec  tous  les  développements  nécessaires. 

Le  thorax  des  Insectes  s’offre  à  notre  es¬ 
prit  comme  représentant  5  anneaux  et  non  3 
seulement.  —  Le  1er  est  le  prothorax,  qui  ne 
porte  jamais  d’appendices  à  son  arceau  supé¬ 
rieur,  etdontM.  Audouina  fait  ressortir  toute 
la  simplicitéde  composition  relativement  aux 
autres. — Le2me  serait  l’anneau  des  lres  ailes  ; 
celles-ci  en  seraient  les  membres. — Le3me  se¬ 
rait  l’anneau  des  2mcs  pattes.  Ces  deux  an¬ 
neaux  ,  en  se  soudant  intimement  et  en  se 
portant,  le  1er  en  haut,  le  2me  en  bas,  pour 
obéira  des  nécessités  de  fonction,  constitue¬ 
raient  cet  anneau  si  compliqué  que  M.  Au- 
douin  a  désigné  sous  le  nom  d e  mésothorax. 
—  L’anneau  des  2mes  ailes  et  celui  des  3mes 
pattes  constitueraient,  par  une  soudure  toute 
pareille,  le  métathorax  ,  et  les  ailes,  d’après 
cette  manière  de  voir,  seraient  les  membres 
«les  2e  et  4e  anneaux  du  thorax.  (L.  D.  y.  r.) 

AILES.  Alœ.  ois. — Bien  qu’a  l’article  pré¬ 
cédent  on  ait  annoncé  que  le  mot  Aile , 
considéré  dans  ses  rapports  avec  les  diffé¬ 
rentes  classes,  ne  serait  traité  qu’aux  géné¬ 
ralités  de  chacune  d’elles,  il  acquiert  tant 
d'importance  dans  l’étude  comparée  des  fa¬ 
milles  diverses. des  Oiseaux  ,  que  nous  nous 
sommes  décidé  à  présenter  dès  ce  moment 
nos  observations  sur  ce  sujet. 

Les  Oiseaux  ne  pourraient  se  soutenir  et 
se  diriger  dans  le  fluide  aérien ,  si  les  rames 
qu’ils  ont  reçues  de  la  nature  n’avaient  été 
douées  d’une  étendue  et  d’une  vigueur  con¬ 
sidérables.  L’aile  à  forme  allongée  ,  mue  par 
12  muscles  d’une  incroyable  énergie,  ar¬ 
quée  antérieurement  et  d’une  légère  conca¬ 
vité,  produit,  à  l’aide  des  pennes  élastiques 
qui  la  terminent,  un  vol  puissant,  une 
force  capable  de  résister  aux  vents  les  plus 
impétueux.  Elle  se  compose  ,  comme  le 
bras  de  l’homme,  et  le  membre  antérieur 
des  autres  mammifères,  de 3 parties  analo¬ 
gues,  à  l’humérus  ou  bras  (pl.  C,fig.  1,  a.),  à 
l’avant-bras,  formé  de  2  os ,  le  radius  [b)  et  le 
cubitus  (c),  et  à  la  main  ou  carpe  ( d )  réduite, 


2  25 

[  selon  Cuvier  à  un  seul  doigt  et  aux  rudi¬ 
ments  de  2  autres.  Sur  toute  la  longueur  de 
ce  membre,  sont  implantées  de  longues  plu¬ 
mes,  fermes,  élastiques,  qui,  par  leur  rap¬ 
prochement,  forment  ces  rames  au  moyen 
desquelles  l’oiseau  frappe  et  fend  l’air.  Les 
plus  extérieures  de  ces  pennes  se  nomment 
primaires  ;  elles  sont  au  nombre  de  10  (e) 
et  sont  attachées  à  la  main.  Les  suivantes  , 
nommées  secondaires  (/) ,  varient  en  nom¬ 
bre  et  adhèrentà  l’avant-bras;  enfin  les  plus 
rapprochées  du  corps  ou  tertiaires  sont  fixées 
sur  l’humérus.  L’os  qui  représente  le  pouce, 
porte  encore  quelques  pennes  nommées 
bâtardes,  petites  ,  presque  atrophiées  ,  et 
que  M.  Swainson  dit  être  au  nombre  de  10 
comme  les  primaires  (g).  Toutes  ces  pennes 
sont  recouvertes  à  leur  base  par  plusieurs 
rangées  de  plumes  courtes  et  moyennes , 
désignées  sous  les  noms  de  petites ,  moyen¬ 
nes  et  grandes  couvertures.  Celles-ci  sont 
supérieures  et  inférieures  aux  pennes.  Tou¬ 
tes  les  inférieures  sont  faibles,  à  tuyaux 
très  déliés,  et  ne  donnent  à  l’aile  aucune  fer¬ 
meté.  Parmi  les  supérieures  ,  au  contraire , 
les  grandes ,  qui  sont  en  nombre  égal  à  ce¬ 
lui  des  pennes,  leur  sont  contiguës  à  leur 
base,  dans  une  certaine  étendue  de  leur 
tuyau,  et  semblent  les  doubler  en  dessus. 
Celles  qui  recouvrent  les  secondaires  leur 
sont  de  beaucoup  inférieures  en  grosseur; 
mais  celles  qui  sont  accolées  aux  primaires 
ont  un  tuyau  singulièrement  gros,  vu  leur 
peu  de  longueur,  égalant  presque  celui  de 
ces  primaires,  et  leur  sont  tellement  ad¬ 
hérentes  à  leur  base  ainsi  qu’entre  elles, 
qu’elles  doivent  doubler  la  fermeté  et  la 
force  résistante  de  la  main.  La  forme  des 
pennes,  leur  plus  ou  moins  de  longueur  et 
de  fermeté,  modifient  à  l’excès  l’action  du  vol 
chez  l’oiseau.  On  peut  toutefois  poser  en 
principe  que  les  ailes  allongées,  pointues  et 
étroites  par  suite  de  la  décroissance  rapide 
des  primaires  et  de  la  brièveté  des  secondai¬ 
res  et  des  tertiaires,  sont  les  plus  favorables 
au  mécanisme  d’un  vol  puissant  et  facile.  Les 
Martinets,  Hirondelles,  Colibris,  Oiseaux- 
Mouches  ,  les  vrais  Faucons ,  et ,  parmi  les 
Palmipèdes ,  les  Frégates,  les  Hirondelles  de 
mer,  lesAlbatros  et  les  Pétrels,  appuient  cette 
assertion  [V.  figA,  l’aile  du  Martinet;  les 
primaires  (/),  les  secondaires  (y).  Par  opposi¬ 
tion,  l’aile  courte,  arrondie  et  large,  est  l’in- 

15 


TOM.  1. 


226 


AIL 


dication  d’un  vol  court  et  faible,  comme  celui 
du  Troglodyte  (fig.  3),  ou  d'un  vol  précipité  et 
bruyant,  mais  de  peu  de  durée,  comme  celui 
des  Gallinacés  {fig.  4  ,  l’aile  de  la  Perdrix). 
Dans  ces  2  cas,  les  primaires  sont  courtes  , 
presque  égales  entre  elles,  et  d’une  dimen¬ 
sion  voisine  de  celle  des  secondaires  et  des 
tertiaires.  Ce  caract.  de  brièveté  se  remar¬ 
que  particulièrement  dans  les  Plongeurs  ou 
Brachyptères  de  Cuvier,  chez  les  Plongeons, 
les  Pingouins  ;  il  est  porté  au  maximum  chez 
les  Manchots  {fig.  5) ,  chez  les  Autruches  ,  et 
chez  tous  les  Brévipennes  de  Cuvier,  où  l’aile 
osseuse  est  tellement  réduite,  qu’elle  se  trouve 
hors  de  toute  proportion  avec  la  dimension 
de  l’oiseau.  Entre  ces  2  extrémités,  les  for¬ 
mes  et  les  propriétés  qui  en  dépendent  sont 
modiliées  à  l’infini. 

Chez  un  assez  grand  nombre  d’Oiseaux  , 
les  primaires  sont  échancrées  et  rétrécies  à 
quelque  distance  de  leur  sommet,  comme 
chez  les  Pigeons  et  les  Faucons  {fig.  6).  ïl  est 
présumable  que  ce  rétrécissement  des  pre¬ 
mières  pennes  vers  la  pointe  rend  ces  oiseaux 
aptes  à  fendre  l’air  avec  plus  de  puissance. 
Mais  il  en  est  d’autres  chez  lesquels  quelques 
unes  des  lves  pennes  se  rétrécissent  tellement 
tout-à-coup,  qu’elles  en  deviennent  quelque¬ 
fois  filiformes  à  leur  extrémité  ,  comme  chez 
les  Coqs  de  roche  {fig.  7).  Certains  Cotingas  , 
beaucoup  de  Tyrans ,  de  Pepoazas  et  de  Mou- 
cherolles  d’Amérique,  sont  dans  le  même 
cas.  Quelquefois,  la  2e  ou  même  la  4e  penne 
éprouvent  seules  cette  modification  comme 
chez  les  Bêcardes,  le  Colinga-ouelte  [fig.  8). 
Cette  particularité  a-t-elle  un  but  d’utilité,  ou 
n’est-elle  qu’un  jeu  de  la  nature,  comme  les 
huppes  et  autres  ornements?  c’est  ce  qu’on 
ignore  entièrement. 

En  observant  avec  attention  le  squelette 
de  l’aile,  nous  avons  reconnu  que  des  3  par¬ 
ties  qui  le  composent,  l’avant-bras  est  celle 
dont  la  longueur  ou  la  brièveté  influe  le  plus 
puissamment  sur  la  qualité  du  vol.  En  effet, 
quelles  que  soient  les  dimensions  comparati¬ 
ves  de  l’humérus ,  le  vol  est  facile  ou  même 
rapide  si  l’avant-bras  est  long,  soit  qu’il 
dépasse  de  beaucoup  la  longueur  de  cet  hu¬ 
mérus  comme  chez  les  Martinets,  Hirondel¬ 
les,  Colibris;  soit  qu’il  ne  la  dépasse  que 
modérément  comme  chez  les  Oiseaux  de 
proie  diurnes,  les  Totipalmes,  les  Échas¬ 
siers  voyageurs;  soit  enfin  qu’il  lui  soit  égal 


AIL 

comme  chez  les  grands  voiliers  ;  mais  dans 
ce  dernier  cas ,  ces  2  parties  et  même  la  3me 
sont  d  une  longueur  prodigieuse.  L’humé¬ 
rus,  au  contraire,  qui  fait  levier  dans  le  vol, 
peut,  sans  nuire  à  la  rapidité  ni  à  la  puis¬ 
sance  de  celui-ci ,  être  très  court,  réduit 
presque  à  ses  apophyses  d’articulations, 
comme  chez  les  Martinets,  Hirondelles,  Coli¬ 
bris  et  les  meilleurs  voiliers.  Alors,  toutefois, 
ces  apophyses  ont  un  développement  énorme, 
favorable  à  l’insertion  des  muscles  moteurs. 
Quant  aux  os  de  la  main,  ils  semblent  avoir 
!  gagné  en  longueur  et  en  largeur  ce  que  l’hu¬ 
mérus  a  perdu  de  ses  proportions.  Tous  les 
Oiseaux,  pourvus  de  ce  genre  d’aile  osseuse, 
ont  un  vol  très  rapide  ou  très  facile,  comme 
nous  l’avons  déjà  dit. 

Chez  les  Oiseaux  à  vol  précipité  et  bruyant , 
mais  de  peu  de  durée  (  Gallinacés) ,  l’avant- 
bras  est  très  court,  et  d’une  longueur  égale  à 
l’humérus  et  au  carpe  ;  ces  2  parties  sont 
par  conséquent  fort  peu  développées.  Chez 
les  Canards  dont  le  vol,  sans  être  très  fa- 
I  cile  ,  est  aussi  à  battements  précipités,  mais 
j  de  plus  longue  durée  que  chez  ces  derniers, 

\  on  retrouve  dans  ces  3  parties  des  propor¬ 
tions  presque  semblables  aux  leurs.  Chez 
les  Plongeons  et  les  Grèbes,  elles  ont  plus  de 
développement;  mais  chez  les  Guillemots 
et  les  Pingouins,  l’humérus,  dont  la  longueur 
est  médiocre  ,  se  termine  par  un  avant-bras 
plus  court  encore;  aussi  ces  esp.  volent- 
elles  très  faiblement.  L’avant-bras  du  grand 
Pingouin,  qui  ne  vole  pas  du  tout,  est  re¬ 
marquablement  court.  Enfin,  chez  les  Man¬ 
chots,  entièrement  privés  de  la  faculté  du 
vol  et  qui  n’ont  pas  même  vestige  de  plu¬ 
mes  sur  les  ailes  (fig.  5) ,  les  2  premières  par¬ 
ties  sont  très  courtes,  et  la  3n,e  plus  longue; 
mais  toutes  3  sont  élargies,  comprimées  et 
transformées  en  véritables  nageoires,  qui  ne 
servent  à  ces  oiseaux  que  pour  la  natation  ou 
l’immersion. 

Conduits  par  nos  propres  observations  à 
donner  à  Wdile,  considérée  sous  le  rapport  des 
formes  terminales,  des  qualifications  différen¬ 
tes  de  celles  dont  se  servent  habituellement 
les  ornithologistes,  nous  avons  adopté  les 
épithètes  dont  s’est  servi  M.  Ïsidore-Geoffroy- 
St-Hilaire  dans  la  même  occurrence.  Comme 
ces  expressions  sont  encore  peu  connues, 
nous  croyons  devoir  donner  ici  quelques  ex¬ 
plications  à  ce  sujet. 


AIL 


A  IM 


227 


On  est  dans  l’usage  de  désigner,  assez  im¬ 
proprement,  par  ailes  courtes  ou  longues, 
celles  dont  les  rémiges  primaires  ,  lorsque 
l’aile  est  pliée,  paraissent  telles  compara¬ 
tivement  à  la  queue,  sans  égard  à  l’ensem¬ 
ble  de  leurs  dimensions  réelles.  Cependant, 
l’aile  se  composant  de  3  parties  distinctes, 
reployées  l’une  sur  l’autre  dans  l’état  de  re¬ 
pos  ,  et  qui  sont  l’humérus  ou  le  bras ,  l’a¬ 
vant-bras  et  la  main,  il  arrive  souvent  qu’en 
les  déployant,  on  reconnaît  des  ailes  très 
longues,  quoique  les  pennes  primaires  im¬ 
plantées  sur  la  main  soient  assez  courtes. 
Souvent  aussi  le  contraire  se  présente,  et  une 
aile  de  longueur  médiocre  peut,  lorsqu’elle 
est  développée ,  se  terminer  par  de  longues 
rémiges.  Chez  les  Albatros,  par  exemple,  dont 
l’aile  est  démesurément  longue,  la  dimen¬ 
sion  modérée  des  primaires,  n’en  laisserait 
point  deviner  l’étendue  quand  elle  est 
pliée.  L’aile  des  Eperviers,  des  Autours, 
classée  jusqu’ici  parmi  les  moins  longues, 
courte,  il  est  vrai ,  quant  aux  rémiges,  pré¬ 
sente,  si  on  la  déploie,  une  envergure  pro¬ 
portionnellement  aussi  étendue  que  celle  des 
Faucons,  considérée  d’ordinaire  comme  lon¬ 
gue,  attendu  que  ses  primaires  sont  plus 
allongées  que  celles  des  Autours. 

En  comparant  un  squelette  d’Epervier  à 
celui  d’un  Faucon-cresserelle,  on  reconnaî¬ 
tra  facilement  que  chez  le  premier,  la  réu¬ 
nion  de  l’humérus,  de  l’avant-bras  et  du  mé¬ 
tacarpe,  offre  un  plus  grand  développement 
que  chez  le  second ,  expérience  à  laquelle  on 
ne  s’attend  pas,  d’après  les  définitions  ordinai¬ 
res  des  caractères  extérieurs  de  ces  Oiseaux. 

I)  nous  a  donc  paru  logique  de  ne  désigner 
par  longueur  d’une  aile,  que  celle  de  ce 
membre  entièrement  déployé  ;  et  par  lon¬ 
gueur  des  primaires,  ce  qu’on  a  appelé  jus¬ 
qu’ici  la  longueur  des  ailes  et  qui  n’était 
réellement  que  celle  de  ces  lres  pennes. 

En  employant  les  termes  d’aile  aiguë  ou 
obtuse,  pour  exprimer  la  manière  dont  se 
termine  l’organe  du  vol  chez  les  oiseaux  , 
nous  faisons  un  emprunt  à  M.  Isidore-Geof- 
froy-St-Hilaire,  qui  s’est  servi  de  ces  expres¬ 
sions,  dans  son  mémoire  intitulé  :  Considé¬ 
rations  sur  Les  caract.  employés  en  Orni¬ 
thologie,  etc.,  et  dans  son  dernier  Cours  d’Or- 
nithologie.  Nous  reconnaissons  donc  comme 
lui ,  2  formes  principales  dans  la  terminai¬ 
son  de  l’aile:  1°  L’aile  aiguë,  dont  la  seconde 


rémige  primaire  est  la  plus  longue  ,  connue 
chez  les  vrais  Faucons;  se  subdivisant  en 
aile  sur-aiguë,  dont  la  lrc  rémige  égale  ou 
surpasse  la  2me,  comme  chez  les  Langrayens, 
les  Hirondelles  ,  les  Colibris ,  et  en  aile  sub¬ 
aiguë,  dont  la  3me  égale  la  2me,  comme  chez 
les  Vautours  et  un  grand  nombre  de  Passe¬ 
reaux;  2°  en  aile  obtuse,  dont  la  4me  penne  est 
la  plus  longue  de  toutes ,  comme  chez  les 
Aigles  et  la  plupart  des  Gallinacés;  se  subdi¬ 
visant  en  aile  sub-obtuse,  où  la  3me  penne  de- 
vient  égale mu  supér.  à  la  4me  (Brèves,  vrais- 
Kakatoës,  etc.),  et  en  aile  sur-obtuse ,  etc.  Nous 
ajouterons  avec  le  même  auteur,  et  d’après 
nos  propres  observations ,  qu’en  établissant 
ces  6  types  dans  l’ordre  suivant  :  1°  Aile  sur¬ 
aiguë;  2°  aiguë  ;  3°  sub-aiguë  ;  4°  sub-obtuse; 
5°  obtuse;  6°  sur-obtuse,  chacun  d’eux  dif¬ 
fère  peu  de  celui  qui  le  précède  et  de  celui 
qui  le  suit  immédiatement.  Cette  différence 
ne  suffi  t  pas  pour  en  produire  une  notable  dans 
le  vol ,  tandis  qu’il  en  est  tout  autrement,  si 
l’on  compare  entre  elles  deux  de  ces  formes 
placées  à  quelque  intervalle  l’une  de  l’autre. 
11  en  résulte  encore  que  2  formes  voisines 
peuvent  se  trouver  réunies  dans  un  même 
genre,  tandis  qu’il  est  très  rare  que  dans  un 
genre  vraiment  naturel  on  puisse  remar¬ 
quer  des  formes  d’ailes  assez  différentes  pour 
ne  pas  figurer  immédiatement  à  la  suitel’une 
de  l’autre.  Ces  six  variétés  de  la  forme  de 
l’aile  ne  pouvant  au  premier  abord  se  graver 
dans  la  mémoire,  nous  avons  cru  rendre 
service  à  nos  lecteurs  en  les  dessinant  au 
bas  de  la  planche  (Oiseaux,  PL  G.  fig.  9.  ) 
dans  l’ordre  indiqué  ci-dessus.  (Lafk.) 

AILFEïC  bot.  ph.  —  Dénomination  vul¬ 
gaire,  appliquée  dans  le  midi  de  la  France  à 
deux  esp.  d’Aulx  (. Allium  sphœrocephalum , 
carinatum) .  (G-  L.) 

AILLAME.  b<Jt.  pii.  —  Nom  vulgaire, 
dans  quelques  parties  de  la  France,  du  Sor¬ 
bier  des  Oiseaux  (Sorbus  aucuparia  L.).  (C.L.) 

Aï  ELUES  (aftovpoç ,  chat,  belette),  mam. 
—  Syn.  latin  de  Panda.  C .  ce  mot. 

(l.G.S.  H.) 

AIMANT.  min.  —  On  donne  ce  nom  aux 
variétés  du  fer  oxydé,  qui  jouissent  de  la 
double  propriété  de  manifester  des  pôles 
magnétiques,  lorsqu’ils  sont  en  présence 
d’une  aiguille  aimantée,  et  de  pouvoir  com¬ 
muniquer  la  même  vertu  à  des  barres  d’a¬ 
cier  ,  à  l’aide  des  procédés  de  l’ aimantation 


228 


AiM 


AIM 


artificielle.  Les  aimants  naturels  appartien¬ 
nent  tous  à  l’esp.  de  minerai  de  fer  qui  est 
le  moins  oxygéné,  et  c’est  pour  cela  qu’on  a 
appelé  cette  esp.  fer  oxydulè magnétique.  Ce¬ 
pendant  les  propriétés  qui  caractérisent  les 
aimants  ne  se  montrent  pas  dans  toutes  les 
variétés  de  l’espèce.  Les  variétés  compactes 
et  terreuses,  celles  qui  offrent  dans  leur  cas¬ 
sure  une  apparence  lithoïde,  les  manifes¬ 
tent  surtout  au  plus  haut  degré  ;  d’où  la 
dénomination  vulgaire  ,  mais  assez  impro¬ 
pre,  de  Pierres  d’aimant ,  sous  laquelle  on 
désigne  les  aimants  naturels,  qui  sont  de 
véritables  minerais  ferrugineux.  Quoique  le 
mot  aimant  ne  soit ,  comme  on  vient  de  le 
dire,  qu’un  nom  de  variété,  Beudant  a  cru 
pouvoir  l’étendre  à  toute  l’espèce  du  fer 
oxydulé  magnétique,  qui ,  dans  sa  classifi¬ 
cation,  porte  le  nom  de  Fer  Aimant,  le 
mot  Fer.  (Del.) 

AIMANT.  pjiYSi  —  On  donne  ce  nom  aux 
minerais  de  fer  qui  jouissent  de  la  propriété 
d’exercer  une  action  polaire  sur  l’aiguille  ai¬ 
mantée  ;  c’est-à-dire  de  posséder  2  pôles  ma¬ 
gnétiques.  Quant  aux  minerais  qui  exercent 
seulement  une  action  attractive  sur  cha¬ 
cun  des  pôles  de  l’aiguille  aimantée  ,  ils  ont 
reçu  la  dénomination  de  substances  magné¬ 
tiques.  La  puissance  magnétique  n’appar¬ 
tient  pas  seulement  au  fer  et  à  quelques  uns 
de  ses  minerais,  mais  encore  au  cobalt  et  au 
nickel  à  l’état  métallique. 

La  plupart  des  substances  qui  renferment 
le  fera  l’état  métallique  ou  à  l’état  de  pro¬ 
toxyde,  sont  magnétiques  à  des  degrés  dé¬ 
pendants  de  la  quantité  qu’elles  en  contien¬ 
nent.  Le  peroxyde  non  hydraté,  ou  fer  oli— 
giste,  est  également  magnétique. 

L’aimant  proprement  dit ,  ou  pierre  d’ai¬ 
mant,  est  le  fer  oxydulé  amorphe,  taillé  et  en¬ 
touré  d’armures  de  fer  doux  ,  pour  former 
les  aimants  artificiels  qu’on  trouve  dans  les 
cabinets  de  physique. 

Les  variétés  de  fer  oxydulé  possèdent  éga¬ 
lement  la  propriété  polaire.  On  distingue 
particulièrement  le  fer  oxydulé  cristallisé  en 
octaèdres  réguliers,  que  l’on  trouve  en  abon¬ 
dance  dans  les  terrains  serpentineux  ;  ces 
terrains  possèdent  eux-mêmes  la  propriété 
polaire,  et  peuvent  en  conséquence  être  con¬ 
sidérés  comme  des  aimants  d’une  grandeur 
colossale.  Nous  citerons ,  entre  autres ,  les 
exemples  suivants  : 


Le  Heidelberg,  près  de  Zeli,  s’élève  au  mi¬ 
lieu  d’un  vaste  plateau,  à  la  pente  N.-O.  du 
Fichtelgebirge.  La  montagne  est  dirigée 
du  S.-O.  auN.-E.  comme  les  Roches  primiti¬ 
ves  et  intermédiaires  de  ces  contrées.  Elle 
appartient  au  groupe  des  Serpentines  en¬ 
clavées  dans  les  Schistes  chloriteux  et  am- 
phiboliques.  Dans  lachlorite,  les  parcelles 
de  fer  oxydulé  sont  visibles  à  l’œil  nu,  tandis 
que  dans  les  autres  roches  on  découvre  le 
fer  en  pulvérisant  la  masse  et  en  la  remuant 
avec  un  barreau  aimanté.  Les  strates  de  tou¬ 
tes  ces  roches  sont  parallèles  à  l’axe  longitu¬ 
dinal  de  la  montagne,  qui  agit  à  20  pieds  de 
distance. 

On  a  cru  observer  que  les  roches  du  Hei¬ 
delberg  qui  ont  le  plus  de  magnétisme  po¬ 
laire  sont  aussi  celles  dont  la  pesanteur  spé¬ 
cifique  est  la  plus  grande. 

Ce  qu’il  y  a  de  remarquable  dans  le  ma¬ 
gnétisme  de  cette  montagne ,  c’est  la  distri¬ 
bution  et  le  parallélisme  de  ses  axes  magné¬ 
tiques.  M.  de  Humboldt  a  observé  que  les 
pôles  nord  sont  tous  situés  à  la  pente  S.-E. , 
et  les  pôles  sud  à  la  pente  N.-O.;  de  sorte 
queles pôles  homonymes  occupentune même 
pente.  Le  parallélisme  des  axes  est  constant 
à  l’extrémité  N.-E.  et  dans  son  centre  ;  mais 
il  est  peu  sensible  a  l’extrémité  S.-O. ,  où  les 
roches  chloriteuses,  amphiboliques  et  tal- 
queuscs  passent  à  la  vraie  serpentine.  Les 
points  d’indifférence  sont  placés  aux  extrémi¬ 
tés  N.-E.  et  S.-O.  de  la  montagne,  c’est-à- 
dire  aux  extrémités  de  l’axe  longitudinal  du 
Heidelberg,  ou  selon  la  ligne  qui  détermine 
la  direction  des  couches.  Les  axes  magnéti¬ 
ques  sont  perpendiculaires  à  la  direction  de 
celles-ci. 

M.  Lichtenberg  a  supposé  que  ces  axes 
peuvent  bien  être  l’effet  de  tremblements 
de  terre,  qui,  dans  les  grandes  catastro¬ 
phes  de  notre  planète,  ont  agi  long-temps 
dans  les  mêmes  directions.  M.  de  Humboldt 
a  cru  voir  effectivement  changer,  dans  l’A¬ 
mérique  méridionale,  l’inclinaison  magné¬ 
tique,  à  la  suite  d’un  tremblement  de  terre, 
l’intensité  des  forces  étant  restée  la  même. 

H  serait  à  désirer  que  l’on  pût  savoir  si  la 
direction  de  l’axe  magnétique  est  constante, 
ou  si  elle  change  avec  la  direction  du  méri¬ 
dien  magnétique  de  la  contrée  voisine. 

Le  magnétisme  polaire  de  ces  roches,  qui 
renferment  des  parcelles  ou  de  petits  cris- 


AIN 


AI  P 


2*29 


taux  de  fer  oxydulé ,  est  souvent  bien  plus 
puissant  que  le  magnétisme  polaire  de  ces 
grandes  masses  de  fer  oxydulé,  qui  forment 
des  couches  dans  les  montagnes  primitives, 
et  qui  ne  sont  point  en  contact  avec  l’atmo¬ 
sphère  ou  rapprochées  de  la  surface  du  globe. 

M.  deHumboldt  a  trouvé  près  de  Yoisaco, 
entre  Almageur  etPasto,  à  1045  toises  de 
hauteur  au-dessus  de  la  mer,  une  roche  de 
porphyre  trachytiquc  qui  offrait  en  petit 
presque  les  memes  phénomènes  que  la  mon¬ 
tagne  magnétique  deFranconie.  Sur  la  pente 
orientale  du  Chimborazo ,  MM.  de  Humboldt 
et  Bonpland  ont  trouvé  aussi  un  groupe  de 
porphyre  trachytique,  en  colonnes  pentago¬ 
nes,  dont  le  magnétisme  polaire  agit  a  3  pieds 
de  distance. 

Enfin  ,  pour  dernier  exemple ,  je  citerai  le 
globe  terrestre,  qui  est  lui-même  un  aimant, 
dont  les  pôles  sont  situés  à  peu  de  distance 
des  pôles  terrestres.  (Becquerel.) 

*  AIMOPHILA  (  aifxoç ,  buisson  ,  haie  ; 
«pftoç,  v),  ami),  ois. — C’est,  dans  la  classifi¬ 
cation  de  Swainson ,  un  s.-g.  de  son  g.  Pyr- 
gita,  Cuv.  (Moineau)  et  dont  les  caract.  sont  : 
Bec  assez  allongé,  conique,  comprimé;  man- 
dib.  supér.  élevée  à  sa  base  entre  les  plu¬ 
mes  du  front,  légèrement  échancrée  à  la 
pointe  et  plus  épaisse  à  sa  base  que  l’infér.  ; 
commissure  sinueuse;  le  dessus  du  bec  lé¬ 
gèrement  courbé  depuis  la  base.  Ailes  ar¬ 
rondies,  à  rémiges  courtes;  les  2  premiè¬ 
res  pennes  étagées.  Queue  médiocre,  arron¬ 
die  ;  les  rectrices  assez  étroites.  Pieds  forts, 
les  doigts  latéraux  presque  égaux;  ongles 
légèrement  courbés  (chez  les  esp.  d’Améri¬ 
que  seulement).  L’auteur  cite  les  A.  mf encens 
et  superciliosa ,  de  la  5me  partie  de  sa  classifi¬ 
cation  ,  qui  n’est  pas  encore  publiée.  Nous 
soupçonnons  fortement  que  son  A.  rufes- 
cens  est  le  même  oiseau  que  celui  qu’il  * 
avait  déjà  décrit  ( Synops .  of  the  Birds  of 
Mexico)  sous  le  nom  de  Pipilo  rufescens , 
mais  comme  esp.  de  transition.  (Lafr.) 

*  AINSLIÆA  (  Whilelaw  Ainslie ,  auteur 
d’un  ouvrage  sur  la  matière  médic.  de  l’Inde.) 
bot.  pii. — M.  De  Candolle  établit  ce  g.  sur 
2  plantes  du  Népaul ,  réunies  antérieure¬ 
ment  par  M.  Don  aux  Liatris.  Il  le  caracté¬ 
rise  ainsi  :  Capit.3-flore,  homogamc;  réccpt. 
nu,  étroit;  invol.  cylindracé,  à  folioles  im¬ 
briquées,  lancéolées,  acuminées;  les  extér. 
courtes;  les  intér.  allongées,  cependant  moins 


longues  que  le  disque.  Les  corolles  sont  tu¬ 
buleuses  à  la  base ,  bilabiécs  ;  la  lèvre  extér. 
trifide,  l’intér.  2-fide ,  et  chacune  de  ces  di¬ 
visions,  allongée  ,  aiguë ,  souvent  révolutéc. 
Les  anthères,  terminées  par  des  appendices 
oblongs,  obtus,  présentent  à  leur  base  de 
longs  appendices  barbus.  Le  style  ,  égal  à  la 
base,  est  terminé  par  2  stigmates  très  courts, 
presque  glabres,  souvent  inégaux  par  avor¬ 
tement,  et  même  quelquefois  totalement 
avortés.  Le  fruit,  cylindrique,  àpeine  atténué 
aux  extrémités,  couvert  de  poils,  se  trouve 
couronné  par  une  aigrette  1  —sériée .  dont 
les  soies  sont  plumeuses.  —  Ce  g.  renferme 
2  esp.  originaires  des  montagnes  de  l’Inde. 
L’une  et  l’autre  sont  vivaces,  présentent  le 
port  des  Liatris  ou  des  Lobelia  ,  sont  munies 
de  feuilles  radicales,  longuement  pétiolées, 
cordiformes  ou  ovales,  et  de  hampes  sim¬ 
ples,  terminées  ordinairement  par  un  seul 
capitule.  (.LD.) 

"AIOLOTHECA  (odo'Jioç,  bigarré  ;  G**  , 
boîte,  capsule),  bot.  pii.  —  M.  De  Candolle 
décritsous  ce  nom  générique,  une  herbe  du 
Mexique  qui  présente  le  port  du  Parthenium 
incanum;  il  la  caractérise  de  la  manière  sui¬ 
vante  :  Capit.  monoïque,  mulliflorc;  fleurs 
du  rayon  au  nombre  de  5-G,  ligulées,  femel¬ 
les;  celles  du  disque,  mâles,  tubuleuses,  à 
5  dents.  L’invol.  bi-sérié,  à  8-10  folioles 
extér.  oblongues,  dressées,  plus  courtes  que 
le  disque;  les  intér.  simulant  des  paillettes 
et  embrassant  à  moitié  les  fruits  des  fleurs 
du  rayon.  Kécept.  petit  et  convexe,  couvert 
d' écailles  membraneuses ,  tronquées,  den¬ 
tées  ou  aiguës  au  sommet,  entourant  les 
fruits.  Ligules  courtes,  obtuses,  3-dentées. 
Les  fruits  du  rayon  velus ,  presque  triangu¬ 
laires,  dépourvus  d’aigrettes, mais  surmontés 
de  poils,  sont  renfermés  entre  les  écailles 
intér.  de  l’involucre  et  les  paillettes  extér.  du 
réceptacle  ;  ceux  du  disque  sont  grêles,  très 
glabres  et  dépourvus  d’aigrettes. — Ce  g.,  de 
la  tribu  des  Sénécionidées,  famille  des  Com¬ 
posées,  ne  renferme  qu’une  espèce.  (J.  D. 

AIPHANES  (àsicp avvj'ç,  toujours  appa¬ 
rent).  bot.  pii.  —  Genre  de  la  famille  des 
Palmiers,  établi  par  Willdenow  (  Mém.  de 
l’Acad.  de  Berlin ,  1801)  pour  une  plante  de 
l’Amérique  mérid. ,  qu’il  a  nommée  A.  acu ~ 
leala.  Kunlh  y  a  ajouté  une  2me  esp.  sous  le 
nom  d 'A.  prega.  C’est  un  petit  Palmier  grêle, 
à  feuilles  pinnées,  des  environs  de  Caripe, 


230 


AIR 


AIR 


dans  l’état  de  Venezuela.  Les  auteurs  ci  tés  plus 
haut  caractérisent  ainsi  ce  g.  :  Fleurs  herma¬ 
phrodites;  cal.  double  ;  l’un  et  l’autre  triparti. 
Étam.6,libres.Ovaire  triloculaire. Style  épais, 
trifide.  Drupe  globuleuse  ,  charnue  ,  mono¬ 
sperme.  Fronde  pinnée.  Spadice  rameux  ; 
spathe  monophylle.  —  Ce  g.,  dont  il  n’est 
plus  question  dans  la  partie  déjà  publiée  de 
l’ouvrage  de  Martius  sur  les  Palmiers,  ni 
dans  le  Généra  d’Endliclier  ,  parait  à  peine 
différer  par  ses  caract.  de  YOreodoxa,  auquel 
il  doit  peut-être  se  réunir.  (Ad.  B.) 

AÏPYSURE  (  at7rvç  ,  haut,  élevé;  o vpa  , 
queue),  rept.  — Lacépède  a  proposé  sous  ce 
nom  ,  l’établissement  d’un  g.  d’Qphidiens, 
renfermant  2  esp.  qu’on  a  réunies  depuis  aux 
Hydrophides  de  Daudin.  (G.  B.) 

AIR.  Aer  (àvjp,  air,  atmosphère),  pjiys.  et 
cniM.-L’air  est  invisible;  mais  cette  propriété 
tient  à  sa  transparence  et  à  sa  grande  divi¬ 
sion  ;  car  il  faut  croire  que  l’air  est  bleu  par 
réfraction,  et  qu’il  donne  lieu  à  la  cou¬ 
leur  bleue  que  nous  présente  le  ciel ,  lors¬ 
qu’il  n’y  a  pas  de  nuages  ;  tandis  qu’il  paraît 
rouge  par  réflexion,  quand  les  astres  sont 
dans  le  voisinage  de  l’horizon.  L’air  est  ex¬ 
trêmement  élastique  ;  on  peut ,  sans  qu’il 
perde  pour  cela  son  élasticité  ni  sa  forme  de 
gaz,  le  comprimer  à  tel  point  que  les  in¬ 
struments  les  plus  forts  n’aient  plus  la  puis¬ 
sance  de  le  retenir. 

L’air  est  composé  de  gaz  azote,  de  gaz 
oxygène ,  de  gaz  acide  carbonique  et  de  va¬ 
peur  d’eau.  Ces  matières  s’y  trouvent,  non 
dans  un  véritable  état  de  combinaison ,  mais 
à  l’état  de  simple  mélange ,  et  dans  des 
proportions  qui  ne  sont  pas  absolument 
fixes,  du  moins  à  l’égard  de  l’acide  carboni¬ 
que  et  de  la  vapeur  d’eau.  L’azote  et  l’oxy¬ 
gène  y  existent  toujours  à  peu  prés  dans  le 
rapport  de  0,79  à  0,21  ou  de  4  volumes  d’a¬ 
zote  et  de  1  volume  d’oxygène  ,  propor¬ 
tions  qu’on  rencontre  à  la  surface  de  la 
terre  aussi  bien  qu’aux  élévations  les  plus 
considérables  que  l’homme  ait  atteintes,  et 
dans  les  contrées  les  plus  chaudes  comme 
dans  les  plus  froides.  Néanmoins,  l’oxygène 
de  l’air  étant  absorbé  par  la  combustion  et 
la  respiration ,  on  sent  que  la  proportion 
énoncée  ci-dessus  doit  se  trouver  modiliée 
dans  les  lieux  où  ces  phénomènes  se  sont  exer¬ 
cés  sans  que  l’air  ait  eu  le  temps  de  se  re¬ 
nouveler;  mais  il  faut  qu’il  y  ait  dans  la 


nature  une  tendance  à  rétablir  la  composi¬ 
tion  normale  de  l’air;  car,  malgré  cette  ab¬ 
sorption  de  l’oxygène,  et  malgré  les  émana¬ 
tions  de  gaz  étrangers  qui  se  répandent 
continuellement  dans  l’atmosphère,  !a  pro¬ 
portion  d’azote  et  d’oxygène  citée  plus  haut 
se  rétablit  toujours;  ce  qui  annonce  qu’on 
peut  considérer  ces  2  corps  comme  formant 
les  éléments  essentiels  de  l’air.  D’un  autre 
côté  ,  les  variations  qu’éprouvent  les  propor¬ 
tions  d’acide  carbonique  et  de  vapeur  d’eau, 
indiquent  que  ces  2  matières  doivent  être 
regardées  comme  principes  accidentels.  Du 
reste  ,  à  la  surface  de  la  terre  et  à  la  tempé¬ 
rature  de  10°  centig. ,  l’air  est  ordinaire¬ 
ment  composé  en  poids  de  0,756  d’azote,  de 
0,233  d’oxygène,  de  0,010  de  vapeur  d’eau 
et  de  0,001  d’acide  carbonique.  La  quantité 
de  ce  dernier  corps  est  quelquefois  plus  con¬ 
sidérable  dans  les  lieux  bas  et  resserrés,  mais 
elle  diminue  promptement  à  mesure  qu’on 
s’élève  dans  l’atmosphère;  enfin,  elle  paraît 
être  plus  grande  en  été  qu’en  hiver. 

L’air  est  également  très  raréüable  ;  et,  à 
la  température  de  0°,  il  pèse  13  décigram- 
mes  pour  chaque  décimètre  cube ,  c’est-à- 
dire  770  fois  moins  que  l’eau  distillée.  Or, 
sous  nos  latitudes  moyennes  ,  l’atmosphère, 
au  niveau  de  la  mer,  faisant  équilibre  à  une 
colonne  de  mercure  de  762  millimètres  ,  et 
l’air  pesant  10440  fois  moins  que  le  mer¬ 
cure,  on  pourrait  en  conclure  que  la  hau¬ 
teur  de  l’atmosphère  serait  de  7,955  mètres, 
si  sa  densité  était  toujours  la  même.  Mais 
l’air  étant  un  corps  soumis,  comme  les  autres, 
aux  lois  de  la  pesanteur,  sa  densité  dimi¬ 
nue  à  mesure  qu’on  s’éloigne  de  la  surface 
de  la  terre ,  en  sorte  que  l'atmosphère  s’é¬ 
tend  à  une  hauteur  bien  plus  grande.  On  n’a 
pas,  jusqu’à  présent,  de  moyens  pour  cal¬ 
culer  d’une  manière  exacte  l’étendue  de  l’at¬ 
mosphère;  cependant,  l’étude  des  réfrac¬ 
tions  du  soleil  a  fait  connaître  que  cet  astre 
devient  visible  le  matin  ,  ou  qu’il  cesse  d’ê¬ 
tre  visible  le  soir,  lorsqu’il  est  à  18°  au- 
dessous  de  l’horizon  ,  ce  qui  semblerait  an¬ 
noncer  que  la  hauteur  de  l’atmosphère  est 
de  7  à  9  myriamètres  ;  d’autres  considéra¬ 
tions  portent  à  admettre  une  épaisseur  moins 
considérable.  Quoi  qu’il  en  soit,  il  paraît 
que  l’atmosphère,  au  lieu  de  finir  insensi¬ 
blement,  s’arrête  d’une  manière  tranchée  à 
sa  partie  supérieure. 


AIR 


AIR 

I/air  jouit  de  la  propriété  d’entretenir  la 
combustion  et  la  respiration;  mais  seule¬ 
ment  dans  la  proportion  de  l’oxygène  qu’il 
renferme  ,  ces  propriétés  cessant  après  l’ab¬ 
sorption  de  celui-ci.  Il  paraît  être  insipide; 
néanmoins  il  est  probable  qu’il  ne  nous  sem¬ 
ble  tel,  que  parce  que  nos  organes  y  sont  con¬ 
tinuellement  plongés;  car  les  cris  des  nou- 
veaux-nés  et  les  douleurs  occasionnées  parles 
plaies  ouvertes,  semblent  annoncer  que  l’air 
exerce  une  action  très  vive  sur  les  organes 
qui  ne  sont  pas  habitués  à  son  contact.  L’air 
manifeste  surtout  sa  présence  quand  il  est 
en  mouvement,  ou,  lorsqu’étant  en  repos , 
c’est  notre  corps  ou  tout  autre  objet  qui  se 
meut  avec  vitesse;  dans  l’un  et  l’autre  cas, 
l’air  résiste,  mais  bien  moins  que  les  liqui¬ 
des  et  les  solides. 

La  quantité  de  vapeur  d’eau  varie  davan¬ 
tage  et  diffère  selon  la  température ,  les  sai¬ 
sons  et  la  situation  plus  ou  moins  humide 
des  lieux.  Dans  les  zones  tempérées ,  elle  est 
souvent  de 0,055  cà  0,017  en  été;  tandis  que, 
en  hiver,  elle  n’est  habituellement  que  de 
0,005  à  0,007.  Dans  la  Zone  torride,  elle  forme 
fréquemment  plus  des  0,030  de  l'air;  elle  di¬ 
minue  à  mesure  qu’on  s’élève  dans  l’atmo¬ 
sphère. 

L’air  en  mouvement  évident  porte  en  gé¬ 
néral  le  nom  de  vent.  V.  ce  mot. 

Non  seulement  l’air  est  indispensable  à 
l’existence  des  êtres  organisés,  mais  encore 
l’homme  met  à  profit  sa  force  impulsive 
pour  faire  mouvoir  les  machines,  pour  na¬ 
viguer,  pour  griller  les  métaux,  etc. 

Pour  quelques  détails  sur  l’origine  de  l’air, 
V.  les  mots  Atmosphère  et  Géogénie;  enfin 
nous  renverrons  aux  mots  Moufettes  ,  Gri¬ 
sou.  Oxygène,  Acide  carbonique,  Hydro¬ 
gène,  Azote,  relativement  aux  mots  Air 
déphlogistiqué ,  Air  vital ,  Air  fixe ,  Air  mé¬ 
phitique,  Air  inflammable,  Air  phlogis  tiqué , 
Air  vicié ,  etc.  (R.) 

AIRA  (oiïpx,  ivraie),  bot.  ph.  —  G.  de  la 
famille  des  Graminées ,  de  la  tribu  des  Avé- 
nacées,  adopté  par  tous  les  Agrostographes, 
mais  dont  la  circonscription  et  lescaract.  ont 
été  successivement  modifiés.  Ainsi  Palissot 
de  Beauvois  ( Agroslog .  p.  89,  t.  18,  f.  4)  dit 
que  ce  g.  est  un  des  moins  naturels  de  toute 
la  famille  des  Graminées.  Il  ne  se  distingue 
du  g.  Avena  que  par  son  arête  insérée  près  de 
la  base  de  la  paillette.  Aussi,  le  même  auteur 


23  î 

a-t-il  réuni  au  g.  Triseturn ,  toutes  les  esp. 
d 'Aira  dont  la  paillette  supér.  se  termine  par 
2  soies,  et  un  grand  nombre  d’autres  au  g. 
Avena.  lia,  de  plus,  proposé  plusieurs  g. 
nouveaux  pour  un  certain  nombre  des  esp. 
d’abord  réunies  dans  ce  g. ,  et  qui  en  diffè¬ 
rent  par  des  caract.  assez  tranchés.  Ainsi,  les 
Air  a  canescens  et  arliculata  forment  le  g.  Co~ 
rynephorus  (V .  ce  mot)  ;  les  Aira  cœspitosa  , 
juncea  ,  etc.,  le  g.  Deschampsia  (V .  ce  mot). 
Trinius,  dans  son  Agrostographie ,  a  à  peu 
près  adopté  l’opinion  du  botaniste  français; 
mais  mon  savant  ami  le  professeur  Kunth 
l’a  modifiée ,  en  caractérisant  le  g.  Aira  de 
la  manière  suivante  :  Epillels  à  2  fleurs  pres¬ 
que  égales,  hermaphrodites  et  fertiles  ;  glu— 
mes  membraneuses,  carénées,  aussi  grandes 
ou  même  plus  grandes  que  les  fleurs;  paillet¬ 
tes  herbacées;  l’infér.  bifide  à  son  sommet, 
portant  une  arête  dorsale  et  tordue  à  sa  base, 
qui  manque  très  rarement;  paillette  supér. 
bicarénée.  Etam.  au  nombre  de  3;  ovaire 
glabre,  surmonté  de  2  stigm.  plumeux  ,  ter¬ 
minaux  et  presque  sessiles.  Glumelle  com¬ 
posée  de  2  paléoles  aiguës  et  glabres.  Ca¬ 
ryopse  glabre. 

Les  esp.  de  ce  g.  forment  en  général  des 
touffes  plus  ou  moins  épaisses ,  à  feuilles 
étroites  et  à  bords  souvent  roulés  en  des¬ 
sous,  à  panicule  étalée  ou  quelquefois  spi- 
ciforme.  M.  Kunth  ( Synops .  1,  p.  289)  rap¬ 
porte  à  ce  g.  32  esp.;  mais  11  seulement 
avec  certitude  ;  les  21  autres  avec  doute. 
Ainsi  caractérisé,  ce  g.  diffère  à  peine  du  g. 
Triseturn ,  qui  a  ses  épillets  composés  de  3  à 
4  fleurs,  et  non  biflores  comme  ceux  de 
Y  Aira. 

Presque  toutes  les  esp.  qui  font  réellement 
partie  du  g.  Aira  sont  originaires  des  di¬ 
verses  parties  de  l’Europe  ;  telles  sont  les  Aira 
prœcox  L.  (Sp.  97.  Fl.  dan.,  t.  383),  Aira  ca- 
ryophyllea  L.  (Sp.  97) ,  l’une  des  esp.  les  plus 
généralement  répandues,  puisqu’on  la  trouve 
en  Europe,  en  Asie,  au  Chili,  et  aux  îles 
Malouines  ;  Airaflexuosa  L.  (Sp.  96.  Host. 
gram.,  2,  t.  43) ,  si  commune  dans  tous  nos 
bois,  etc.,  etc.  Aucune  de  ces  esp.  n’offre 
d’utilité.  (A.  R.) 

AIRAIN.  chim.  V.  Bronze.  (C.  d’O.) 

AIRE.  ois.  —  Nom  que  l’on  donne  aux 
nids  des  grandes  espèces  d’oiseaux  de  proie, 
telles  que  les  Vautours,  les  Aigles,  et  autres, 
peut-être  d’après  leur  forme  aplatie  et  très 


/ 


232 


AIR 


large  que  l’on  aura  comparée  à  une  aire  de 
grange  ou  de  plancher.  Il  serait  diflicile 
qu’un  nid  à  bords  relevés  et  formant  la 
coupe  ne  s’affaissât  pas  promptement  sous 
le  poids  énorme  de  ces  grandes  espèces  de 
Rapaces,  qui  emploient  à  la  construction  du 
leur,  suivant  leur  force ,  des  branches  plus 
ou  moins  grosses  et  résistantes.  Les  Vau¬ 
tours,  les  Gypaètes,  les  Aigles  de  mer,  les  pla¬ 
cent  sur  des  rochers,  à  une  grande  hauteur  et 
au-dessus  de  précipices  ,  soit  entre  2  roches 
rapprochées ,  soit  dans  leurs  crevasses;  mais 
les  Aigles  proprement  dits  les  construisent 
plus  ordinairement  sur  les  arbres  élevés  des 
forêts  de  montagnes.  On  voit  par  là  que  ce 
sont  les  espèces  les  plus  marcheuses,  et  qui 
en  cela  offrent  quelque  analogie  avec  les  Gal¬ 
linacés,  qui,  comme  eux  aussi,  construi¬ 
sent  leurs  nids  à  plat,  soit  sur  des  roches  ou 
des  buissons  peu  élevés,  soit  sur  le  sol 
même,  tandis  que  les  espèces  pluspercheu- 
ses,  comme  les  Aigles  proprement  dits ,  les 
Aigles-autours ,  les  placent  sur  des  arbres. 
Le  même  nid  sert  très  long-temps  au  même 
couple  qui,  chaque  année,  le  restaure  et  l’aug¬ 
mente  de  volume.  C’est  ce  qui  explique  la 
forme  singulière  et  la  grande  hauteur  de  ce 
nid  de  Pygargue  décrit  et  figuré  dans  l’atlas 
historique  du  voyage  de  Freycinet  (  PL  13  ). 
M.  Quoy  y  raconte  que  dans  l’île  de  Dirck- 
haiichs ,  baie  des  Chiens  marins ,  à  la  Nou¬ 
velle-Hollande  ,  il  aperçut  sur  un  rocher 
isolé,  peu  élevé  du  côté  de  la  terre,  mais  do¬ 
minant  la  mer  du  côté  opposé,  de  150  à  200 
pieds,  un  vaste  nid  en  forme  de  tourelle,  de 
6  pieds  de  haut,  construit  en  branches  mor¬ 
tes  de  Mimosas  entrelacées  régulièrement , 
plein  jusqu’à  sa  partie  supér.,  et  dont  Faire 
était  peu  profonde.  L’oiseau  qui  s’en  échappa 
était,  dit-il,  un  Aigle  ou  un  Autour  à  ventre 
blanc  et  à  dos  gris.  Une  infinité  de  têtes  de 
kanguroos-rats ,  des  débris  d’oiseaux,  de 
serpents  ,  de  lézards,  de  crustacés,  de  pois¬ 
sons  même  couvraient  le  sol  au  bas  de  Faire. 
Il  est  facile  de  reconnaître  au  genre  de  nour¬ 
riture  en  partie  marine  de  cet  oiseau  ,  qu’il 
devait  être  un  Pygargue  et  non  un  Autour,  et 
nous  sommes  étonné  ,  que  M.  Quoy,  l’ayant 
vu  voler  à  plusieurs  reprises  au-dessus  de  sa 
tête  ,  ait  pu  avoir  à  cet  égard  la  moindre  in¬ 
certitude.  Ce  qu’il  dit  de  la  couleur  de  son 
plumage  nenous  laisse  d’ailleursaucun  doute 
que  ce  ne  fût  X Aigle  océanique  (  Falco  leu- 


cogaster  Temm.  Col.  49,  le  Blagre  de  Le 
Paillant  )  le  seul  de  ce  plumage  à  la  Nou¬ 
velle-Hollande.  Quant  à  l’élévation  de  ce 
nid ,  il  est  facile  de  s’en  rendre  compte. 
Elle  indique  tout  simplement,  que  jusqu’à 
l’époque  où  quelques  personnes  de  l’expé¬ 
dition  Freycinet  débarquèrent  dans  cette 
île,  un  couple  d’ Aigles  océaniques  avaient 
joui  paisiblement  et  depuis  longues  années 
de  cette  demeure  aérienne,  résultat  de  leurs 
premières  amours.  Pour  qu’elle  eût  atteint 
cette  hauteur  de  6  pieds ,  elle  avait  dû 
être  restaurée  et  augmentée  successivement 
pendant  bien  des  années  ,  et  fournissait  sur 
cette  petite  île  sauvage  une  preuve  des  plus 
étonnantes  de  la  constance  en  amour  de  ce 
bel  Aigle,  au  plumage  moitié  blanc  moitié 
gris-satin.  Cook,  dans  son  premier  voyage 
en  1770,  trouva  aussi  à  la  Nouvelle-Hollande, 
mais  sur  la  côte  opposée  et  orientale,  sur 
une  île  basse  et  sablonneuse,  un  nid  énorme, 
construit  à  terre  avec  des  morceaux  de  bois 
et  n’ayant  pas  moins,  suivant  ce  célèbre 
voyageur,  de  26  pieds  de  circonférence  sur 
2  pieds  8  pouces  de  haut.  Nous  tenons  de 
M.  le  capitaine  Duperrey  même  ,  que  pen¬ 
dant  son  séjour  à  la  presqu’île  Péron  et 
dans  le  voisinage  de  la  pointe  des  Hauts- 
Fonds  ,  il  avait  remarqué  et  dessiné  un  nid 
d’Aigle  d’une  énorme  proportion,  construit 
sur  les  rochers  de  la  côte,  dans  une  position 
presque  inaccessible,  et  que  d’après  cela 
il  avait  donné  à  cette  baie  le  nom  de  Baie 
de  l’Aigle.  Cook  nomma  également  Eagle 
Island ,  île  de  l’Aigle,  celle  où  il  avait  trouvé 
cet  énorme  nid. 

Ce  rapprochement  d’observations  à  peu 
près  semblables,  par  3  célèbres  navigateurs  , 
n’est  pas  sans  intérêt,  et  prouve  que  les  nids 
d’Aigles,  lorsqu’ils  ne  sont  pas  détruits  et 
que  leurs  premiers  constructeurs  ne  sont 
point  inquiétés  ni  tués ,  finissent  par  acqué¬ 
rir  une  dimension  vraiment  étonnante.  Par¬ 
mi  ces  nids  ou  aires  les  plus  remarquables , 
on  peut  encore  citer  celui  du  Messager  ou 
Secrétaire,  que  cet  oiseau  construit  en  Afri¬ 
que  dans  les  vastes  plaines  et  sur  quelques 
buissons  isolés  et  peu  élevés  ;  il  est  d’abord 
très  plat,  mais  d’un  diamètre  énorme;  il  ac¬ 
quiert  bientôt  de  l’épaisseur,  car  le  Secrétaire 
y  revient  chaque  année  au  moment  de  la 
reproduction,  et  l’augmente  en  hauteur,  en 
rebâtissant  toujours  sur  l’ancienne  construc- 


AIR 


AIT 


233 


tion.  Si  ces  nids  n’étaient  pas  détruits  ou  en¬ 
dommagés  par  les  Hottentots  et  les  voya¬ 
geurs,  ils  présenteraient,  sans  nul  doute*  au 
bout  d’un  certain  nombre  d’années,  la  même 
singularité  que  ceux  du  Pygargue  australien 
dont  nous  venons  de  parler.  Nous  tenons  de 
M.  J.  Verreaux,  qui  a  long-temps  habité  le 
Cap  de  Bonne-Espérance  ,  que  le  Vautour 
Oricou  est  également  dans  l’usage  de  pon^ 
dre  chaque  année  dans  le  môme  nid,  qu’il 
augmente  successivement  en  hauteur  par 
des  couches  de  branches  nouvelles.  Ce  voya¬ 
geur  en  a  trouvé  dont  les  différentes  cou¬ 
ches,  très  distinctes,  indiquaient  bien  une 
vingtaine  d’années  d’existence.  (  Lafr.  ) 

AIRELLE.  bot.  ph. —  Dénomination  vul¬ 
gaire  du  g.  Vaccinium,o. ten  particulier  du 
V.  Myriillus  L.  —  V.  vaccinium.  (C.  L.) 

*AIROCHLOA  (aioa,  ivraie;  jjXovj ,  herbe 
verte ,  verdure),  bot.  pii.  —  Le  professeur 
Link  ( Hort .  berol.  s.  p.  127)  a  nommé  ainsi 
un  g.  de  la  famille  des  Graminées ,  qui  a  pour 
type  Y Aira  cristata  L.,  et  qui  fait  partie  du  g. 
Kœleria  de  Persoon,  dans  lequel  il  constitue 
une  section  à  part,  caractérisée  surtout  par 
l’absence  de  l’arête.  V.  Koeleria.  (A.  R.) 

AIRGPSIS  (ou  p  ex.,  ivraie;  ctycç,  apparence). 
bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des  Graminées , 
établi  par  Desvaux  (, Journ .  bot.  1 ,  p.  200)  pour 
une  petite  plante  décrite  et  figurée  par  Ca- 
vanilles  (Icon.  3  ,  p.  299,  t.  274,  f.  1) ,  sous 
le  nom  de  Milium  lenellum.  Ce  g.,  adopté  par 
tous  les  agrostographes ,  peut  être  caracté¬ 
risé  de  la  manière  suivante  :  Chaque  épillet 
contient  2  fleurs  fertiles  ;  les  glumes,  mem¬ 
braneuses,  mutiques  et  plus  longues  que  les 
fleurs,  sont  égales  et  navieulaires.  Les  pail¬ 
lettes  membraneuses  et  presque  transpa¬ 
rentes,  à  peu  près  égales  entre  elles ,  sont 
privées  d’arêtes  ;  l’infér.  est  large,  concave, 
velue  et  comme  à  3  lobes  ;  la  supér.  est  plane 
et  bicarénée.  L’ovaire  est  glabre,  piriforme, 
surmonté  de  2  stigm.  sessiles et  plumeux.  La 
caryopse  est  orbiculaire,  convexe  d’un  côté, 
plane  de  l’autre,  glabre  et  luisante.  —  L’es¬ 
pèce  type  de  ce  g. ,  VA.  globosa  Desv. ,  est 
une  très  petite  plante  annuelle,  à  feuilles  su 
bulées  et  roulées ,  et  à  panicule  serrée.  Elle 
croît  dans  le  midi  de  la  France  et  en  Espagne. 
La  2e  esp.,  VA.  agroslidea  DC.  (Suppl.  Fl. 
fr.  p,  1 G9  )  ou  Poa  agroslidea  DC. ,  Icon. 
t.  i)  est  vivace  et  croît  dans  les  mares,  en 
France,  en  Espagne  et  en  Italie.  Je  suis  le 


premier  qui  l’ai  rencontrée  aux  environs  de 
Paris ,  dans  les  mares  de  Franchart,  dans  la 
forêt  de  Fontainebleau.  M.  le  professeur  Nees 
d’Esenbeck  (. Linnœa ,  7,  p.  317)  a  encore  rap¬ 
porté  à  ce  g.  2  esp.  originaires  du  Cap  de 
Bonne-Espérance;  mais  il  est  fort  douteux 
qu’elles  lui  appartiennent  en  effet.  (A.  R.) 

A1SCIIYMTE  (afor^vvû),  je  fais  rougir). 
MIN.  —  V.  Æsciiynite.  (C.  b’O.) 

AISSELLE.  Axilla.  bot.  ph. — C’est  l’an¬ 
gle  formé  par  la  feuille,  au  moment  où  elle 
se  sépare  de  la  tige ,  angle  plus  ou  moins 
aigu,  plus  ou  moins  ouvert ,  suivant  la  di¬ 
rection  de  la  feuille.  L’aisselle  des  feuilles 
contient  ordinairement  les  bourgeons  et  très 
souvent  les  fleurs,  qui  sont  alors  dites  axil¬ 
laires.  (A.  Ri) 

*AISSES.^wm  (à?<rcra),je  m’élancej.ARACHN. 
—  C’est  un  petit  groupe  qui  appartient  au  g. 
Penelops  et  qui  a  été  créé  parWalkenaër,  avec 
ces  caract.  :  Lèvre  courte,  semi-circulaire; 
mâchoires  droites,  peu  resserrées  à  leur 
base  ;  pattes  :  la  2me  paire  la  plus  longue  ;  la 
3me  ensuite;  la  4me  est  la  plus  courte.-— 
La  seule  esp.  que  ce  groupe  renferme ,  se 
trouve  à  la  Martinique.  (H.  L.) 

AÏTOMA,  Linn.  fils  (Ai ton,  bola?iiste  an¬ 
glais).  bot.  ph.  —  G.  compris  dans  les  Mélia- 
céesparA.L.  de  Jussieu,  mais  que  M.  Adr.de 
Jussieu  ,  sans  se  prononcer  sur  la  place  qu’il 
convient  de  lui  assigner, énumère, dans  sa  mo¬ 
nographie  de  cette  famille,  parmi  les  g.  qui 
doivent  en  être  exclus.  M.  De  Candolle  n’en 
fait  pas  mention  parmi  les  Dicotylédones  po- 
lypétales;M.  Bartling  le  met  parmi  les  Dico¬ 
tylédones  polypétales  non  classées.  M.  Lind- 
ley  continue  à  le  ranger  à  la  suite  des  Mé- 
liacées.  M.  Adr.  de  Jussieu  (Mém.  du  Mus., 
vol.  19,  p.  187)  expose  les  caract.  de  ce  g. 
comme  il  suit  :  Cal.4-parti.  Pétales  4,  ovales, 
plus  longs  que  le  calice.  Étam.  8,  plus  lon¬ 
gues  que  les  pétales;  filets  presque  planes, 
élargis  inférieurement  et  soudés  en  un  tube 
membraneux,  plus  court  que  la  portion  libre 
des  filets.  Anlh.  beaucoup  plus  larges  que  les 
filets,  ovales,  attachées  par  leur  dos  au- 
dessus  de  la  base,  dithèques,  latéralement 
déhiscentes  ;  pollen  trigone.  Ovaire  inadhé¬ 
rent  ,  hérissé  ,  4-loculaire  ,  engainé  à  sa  base 
par  un  disque  annulaire  membraneux  ;  loges 
2-ôvulées;  ovules  collatéraux,  ascendants, 
attachés  à  la  base  de  l’angle  interne.  Style 
indivisé,  un  peu  plus  long  que  les  étamines, 

15* 


t.  i. 


234 


A  JO 


Ai  Z 


Stigm.  tronqué.  Caps,  vésiculeuse,  profon¬ 
dément  4  ou  5-lobée,  4-loculaire,  4-valve 
(probablement  loculicide);  loges  2-spermes 
(2  ou  3  des  loges  souvent  aspermes).  Graines 
subréniformes ;  tégument  assez  épais,  un 
peu  charnu.  Raphé  nul.  Embryon  apéri- 
spermé,  courbé;  cotylédons  elliptiques-lan- 
céolés,  presque  planes;  radicule  infère,  3 
fois  plus  courte  que  les  cotylédons.  —  Ar¬ 
brisseau.  Feuilles  simples,  alternes,  en  gé¬ 
néral  comme  fasciculées  par  ravortement 
des  ramules.  Fleurs  solitaires,  axillaires,  as¬ 
sez  souvent  5-mères.  Pétales  convolutés  en 
préfloraison.  VA.  capensis  constitue  à  lui 
seul  ce  genre.  (Sr.) 

*AITONIA(Aiton ,  jardinier  royal  à  Kew). 
bot.  cr.  —  Ce  nom  ,  déjà  consacré  à  un  g. 
de  plantes  vasculaires ,  a  été  employé  par 
Forster  (  Plant,  ail.  ex.  Ins.  Madeira ,  etc. 
Comment.  Soc.  Reg.  Gott.  Ad.  Ann.  1787 
et  88,  vol.  ix.)  pour  désigner  une  Mar- 
chantiée  long-temps  douteuse.  Découverte 
plus  tard  aux  mêmes  lieux ,  et  dans  un 
état  de  développement  parfait,  parRaddi, 
cet  auteur  la  publia  avec  une  figure ,  sous  le 
nom  de  Reboullia  madeirensis  ( Mèm .  de  la 
Soc.  ital.  de  Modène  ,  t.  xx.  lab.  vii  ,  fiy.  7). 
Le  g.  Sedgiuickia ,  établi  par  Bowdich  (  Ex - 
cnrs,  in  Madeira  and  Porto  Santo,  Lond. 
1830,  in-4°  p.  35.),  et  auquel  la  Marchandée 
en  question  fut  rapportée  à  tort  par  M.  Bis- 
cholî,  n’est  que  la  Lunularia  vulgaris  ,  dont 
les  réceptacles  femelles  ne  sont  point  encore 
développés.  Elle  a  été  décrite  aussi  sous  le 
nom  de  Corsinia  lamellosa  par  MM.  Neeset 
Bischoff  (  Journ .  de  Bot.  de  Ratisb.  1830  ). 
M.  Nees  d’Esenbeck  (Eur.  Leberm.  iv,  p.  41  ) 
l’a  définitivement  placée  dans  le  g.  Playio- 
chamas  (F-,  ce  mot).  Cette  plante  est  un  exem¬ 
ple  manifeste  des  erreurs  grossières  aux¬ 
quelles  on  s’expose,  lorsqu’on  décrit  comme 
nouvelle,  une  esp.  que  l’on  n’a  pas  observée  à 
toutes  les  époques  de  son  existence.  (C.  M.) 

*  AIZOIDÉES.  Aizoideœ.  bot.  pii.  — 
M.  Reichenbach  (Syst.  Nat.  p.  238)  donne 
ce  nom  à  un  groupe  dans  lequel  il  réunit , 
comme  constituant  une  seule  famille  natu¬ 
relle:  1°  les  Oléracées ,  R.  (Chénopodées  , 
Amarantacées ,  et  Phytolaccées);  2°  les  Ai- 
zo  idées  vraies  R.  (c’est-à-dire  les  Ficoïdées, 
les  Neuradées ,  ainsi  que  les  g.  Giseckia  et 
Poranthera)  ;  3°  les  Tamariscinées.  (Sp.) 
AIZQON  ,  L.  Veslingia  ,  Fabr.  (  «ctÇwov  , 


joubarbe),  bot.  i*ii.  —  G.  de  la  famille  des 
Ficoïdées  (TéGagoniacées,  Lindl.),  auquel 
on  a  assigné  lescaract.  suivants  :  Cal.  inad¬ 
hérent,  5-parti,  coloré  en  dessus.  Cor.  nulle, 
Etam.  environ  20,  insérées  par  faisceauxau 
fond  du  calice.  Ovaire  pentagone;  stigm.  5, 
épais,  sessiles.  Caps,  à  5  loges  polyspermes, 
déhiscentes  au  sommet  par  5  fentes  rayon¬ 
nantes.  —  Herbes  quelquefois  suffrutescen- 
tes;  feuilles  alternes  ou  opposées,  charnues, 
très  entières;  fleurs  axillaires  ou  dichoto- 
méaires ,  sessiles  ou  rarement  pédonculées. 
—  On  connaît  environ  15  esp.  de  ce  g.;  la 
plupart  habitent  l’Afrique  austraie;  les  au¬ 
tres  croissent  dans  les  contrées  voisines  de  la 
Médilerrannée.  (Sp.) 

*AIZOO]\IA,  Tausch.,  Chondrosea,  Haw. 
(àetÇwov,  joubarbe),  bot.  pii.  — Genre  ou 
s.-genre  de  la  famille  des  Saxifragacées , 
établi  sur  plusieurs  esp.  du  g.  Saxifraga ,  L., 
telles  que  le  Saxifraga  Aizoon.  Le  caract. 
différentiel  consiste  en  un  calice  dressé,  per¬ 
sistant,  adhérent  presque  jusqu’au  sommet, 
légèrement  lobé  ou  denté  ;  les  graines  sont 
ovales-trièdres,  rugueuses;  les  feuilles  co¬ 
riaces,  sessiles,  munies  d’un  rebord  cartila¬ 
gineux  et  fovéolé.  (Sp.) 

*  AIZOOPSIS ,  DC.  ( ànÇcoov ,  joubarbe;' 
ofig,  apparence),  bot.  pii.  —  S.-div.  du  g. 
Draba  ,  L. ,  caractérisée  par  des  fleurs  jau¬ 
nes.  (Sp.) 

AJ  Alt.  moll. — Adanson  ( Voyage  au  Séné¬ 
gal ,  p.222,  pl.  16,  f.  2)  donne  ce  nom  à  une 
jolie  esp.  du  g.  Cardite  de  Bruguière,  à  la¬ 
quelle  ce  dernier  auteur  a  conservé  le  nom 
de  Cardita  ajar.  Bruguière  regarde  cette  esp. 
du  Sénégal,  comme  l’analogue  vivant  du 
Cardita  imbricata ,  fossile  des  environs  de 
Paris.  Il  a  commis  là  une  grave  erreur  :  ces 
2  esp.  sont  constamment  très  distinctes  l’une 
de  l’autre.  (Desh.) 

AJONC.  ZJlex,  L.  bot.  ph.  —  G.  de  la  fa¬ 
mille  des  Légumineuses,  s.-ordre  des  Papi- 
lionacées  ,  tribu  des  Lotées,  s.-tribu  des  Gé- 
nistées ;  il  offre  les  caract.  suivants:  Cal.  di- 
bracté'olé,  profondémentbilabié  ;lèvresupér. 
bidentée;  lèvre  infér.  tridentée.  Étendard  re¬ 
couvrant  les  ailes  et  la  carène.  Étam.  mona- 
delphes.  Légume  bouffi,  oligosperme,  à  peine 
plus  long  que  le  calice.  Les  3  esp.  (ou  plutôt 
variétés  d’une  seule  esp.)  qui  constituent  ce 
g. ,  habitent  l’Europe  occidentale  et  le  nord 
de  l’Afrique;  ce  sont  des  arbustes  très  ra~ 


AJU 


meux,  plus  ou  moins  velus,  aphylles,  mais 
très  épineux;  fleurs  jaunes  ,  solitaires.  Ces 
plantes  sont  excellentes  pour  former  des 
haies;  dans  les  localités  où  elles  abon¬ 
dent,  on  les  emploie  comme  fourrage  d’hi¬ 
ver.  On  les  cultive  aussi  comme  arbustes 
d'ornement.  (Sp.) 

A  JOUVÉ.  bot.  pu.  —  Nom  caraïbe  du  g. 
Ajovea.  V.  ce  mot.  (C.  L.) 

A JOVEA  ( Ajouvé ,  nom  de  cet  arbre  chez 
les  Caraïbes),  bot.  ph.  — G.  de  la  famille  des 
Laurinées,  tribu  des  Oréodaphnées,  fondé 
par  Aublet  ( Guy  an .,  I,  310,  t.  20)  sur  un  ar¬ 
bre  de  la  Guyane,  qui,  à  ce  qu’il  paraît, 
n’a  pas  été  retrouvé  depuis.  Les  auteurs 
pensent  qu’il  est  le  même  que  le  Donglassia 
de  Schreber,  le  Colomandra  deNecker,  Y Ehr- 
hardia  du  même,  enfin  que  \eLaurus  hexan- 
dra  de Swartz. Voici  les  caract.  établis  parAu- 
blet  :  Fleurs  hermaphrodites.  Périgone  in- 
fundibuliforme,  sexfide,  à  divisions  égales, 
persistantes.  Etam.  6,bisériées,  alternant 
avec  les  div.  périgoniales,  à  filaments  fili¬ 
formes,  allongés;  les  3  intér.  munis  à  la 
base  de  glandes  géminées,  subglobuleuses , 
sessiles,  velues;  à  anth.  introrses,  ovales, 
bilocellées,  déhiscentes  par  autant  de  val¬ 
vules  ascendantes.  Ovaire  inconnu.  Style  un 
peu  allongé;  stigm.  sexfide.  Baie  monosper¬ 
me,  ceinte  à  la  base  des  divisions  dressées 
du  périgone  immuté.  —  C’est  un  arbre  à 
feuilles  alternes,  veinées,  à  panicules  l⬠
ches,  axillaires  ou  terminales,  à  bractées 
dénudées,  promptement  caduques.  (C.  L.) 

*AJUGA,  Linn.  Bugula  et  Chamœpiiys , 
Tourn.,  Phleboanthe ,  Tausch.  bot.  ph.  —  G. 
de  la  famille  des  Labiées,  tribu  des  Ajugoï- 
dées  de  Bentham  ( Lubiat .  690),  qui  lui 
assigne  les  caract.  suivants  :  Cal.  ovoïde- 
campanulé  ,  ou  globuleux  -  campanulé  ,  à 
5  dents  presque  égales.  Corolle  à  tube  soit 
inclus,  soit  saillant,  droit  ou  subspiralé; 
lèvre  supérieure  courte  ou  presque  nulle , 
échancrée;  lèvre  inférieure  allongée,  hori¬ 
zontale  ,  trifide ,  à  lanières  latérales  oblon- 
gues,  à  lanière  médiane  échancrée  ou  bifide, 
plus  large.  Etamines  4  ,  ascendantes,  en  gé¬ 
néral  saillantes;  les  2  inférieures  plus  lon¬ 
gues;  anthères  à  2  bourses  divergentes  ou 
divariquéeset  finalement  confluentes.  Style 
bifide  au  sommet  ;  branches  presque  égales  ; 
stigmates  petits.  Nucules  réticulées.  —  Her¬ 
bes  quelquefois  suffrutescentes;  cymulesbi- 


AKE  235 

ou  pluri-flores,  denses,  tantôt  axillaires, 
tantôt  rapprochées  en  épi  bractéolé. 

Bentham  énumère  29  esp.  de  ce  g.  ;  üs 
croissent  dans  la  Nouv.  Hollande  ;  les  autres 
dans  les  contrées  extra-tropicales  de  l’ancien 
continent.  L'Ajuga  reptans  L.  ,  connu  sous 
le  nom  vulgaire  de  Bugule  ou  Bugle  ,  passe 
pour  un  excellent  vulnéraire.  (Sp.) 

AJUGOIDÉES.  Ajugoideœ.  bot.  pii.  — 
Tribu  de  la  famille  des  Labiées,  indiquée 
parBentham(Zaèïûi.)et  dont  le  type  est  1  ’A- 
juga.  (C.  L.) 

AKANTICONE.  Akanticonite  (d’âx«v0tç, 
serin, et  xovcç,  poussière),  min. — Nom  donné 
par  d’Andrada  à  l’épidote  d’Arendal,  en  Nor¬ 
vège,  dont  la  poussière  est  d’un  jaune  de 
serin  ou  jaune  verdâtre.  V.  Epidote.  (Del.) 

AKEBIA  (nom  japonais  de  la  plante  dont 
il  s’agit),  bot.  ph.  —  Ce  g.  a  été  établi  par 
M.  Decaisne  aux  dépens  des  espèces  de  Ra- 
jania  citées  par  M.  Thunberg  dans  sa  Flore, 
du  Japon.  L’Akebia  appartient  à  la  famille 
des  Lardibazaîées,  telle  que  l’a  constituée 
le  premier  de  ces  botanistes  dans  les  Archi¬ 
ves  du  Muséum.  Les  caract.  du  nouveau  g. 
sont  :  Fleurs  monoïques,  en  grappe  ;  les  fe¬ 
melles  placées  à  la  base  de  l’inflorescence. 
Dans  les  deux  sexes  :  Calice  à  3  folioles,  ar¬ 
rondies  et  concaves  dans  les  femelles ,  lan¬ 
céolées  dans  les  mâles.  Etam.  6-9,  extrorses, 
à  connectif  épais  et  recourbé  en  arrière  ,  à 
filets  libres,  au  milieu  desquels  on  trouve 
3-6  ovaires,  piriformes,  avortés.  Dans  les  fe¬ 
melles  ,  3-9  ovaires  cylindracés,  couronnés 
par  autant  de  stigmates  peltés  et  pupilleux. 
Ces  ovaires  sont  uniloculaires,  et  portent 
des  ovules  ortbotropes  sur  toute  la  superficie 
de  leur  paroi  interne,  qui  est  lisse  ou  filamen¬ 
teuse. — Les  espèces  qui  composent  ce  g.  sont 
au  nombre  de  3;  ce  sont  des  arbustes  sarmen- 
teux,  à  feuilles  palmées,  entières  ou  lobées, 
à  l’aisselle  desquelles  se  trouvent  des  grap¬ 
pes  de  fleurs  roses  ou  lilas.  Ils  sont  originai¬ 
res  du  Japon,  dont  les  habitants  les  cultivent 
pour  l’ornement  de  leurs  jardins ,  sous  le 
nom  de  Kadsura-Akebi.  (C.  L.) 

AKEESIA ,  Tussac  (  Akee,  Nom  donné 
par  les  nègres  à  ce  végétal),  bot.  pii.  Synon. 
du  g.  Cupania ,  Plum.  \Sp.) 

AKÈNE  ou  ACHAINE.  Akenium  (à  priv.; 
^aivw  ,  je  m’ouvre;  fruit  indéhiscent),  bot. 
ph.  —  On  nomme  ainsi  un  g.  de  fruit  dont 
les  exemples  sont  très  fréquents  dans  la  na- 


236 


AKÏ 


AR1 


ture  et  qui  offre  les  caractères  suivants  : 
Péricarpe  sec ,  à  une  seule  loge  ,  contenant 
une  seule  graine,  indéhiscent,  distinct  et 
non  soudé  avec  la  surface  de  la  graine.  C’est 
par  ce  dernier  caractère  que  l’akène  se  dis¬ 
tingue  de  la  caryopse,  qui  en  offre  tous  les 
caractères ,  mais  dont  le  péricarpe  est  inti¬ 
mement  soudé  avec  le  tégument  propre  de 
la  graine.  A  ce  genre  de  fruit,  appartient  ce¬ 
lui  des  Synanthérées,  des  Polygonées  ,  etc. 

L’akène  peut  provenir  d’un  ovaire  libre  ou 
d’un  ovaire  adhérent.  Cette  différence  n’en¬ 
traîne  aucun  changement  dans  l’organisa¬ 
tion  de  ce  fruit.  Cependant  M.  de  Mirbel 
donne  le  nom  de  Ojpsèle  à  l’akène  provenant 
d’un  ovaire  infère  qui  peut  être  alors  cou¬ 
ronné  soit  par  les  dents  du  calice,  soit  par 
une  aigrette;  celui  des  Synanthérées  est  dans 
ce  cas.  V.  Cypsèle. 

Le  même  fruit  peut  encore  offrir  quelques 
modifications  dont  on  a  fait  des  espèces  dis¬ 
tinctes  ;  mais  c’est  à  tort ,  selon  nous ,  car 
l’organisation  véritable  de  ce  fruit  reste  la 
même  dans  ses  parties  essentielles;  ainsi, 
M.  Desvaux  appelle  Sphalérocarpe  le  fruit 
des  g.  BUium  ,  Basella ,  Hippophae,  qui  n'est 
qu’un  véritable  akène  recouvert  par  un  ca¬ 
lice  persistant  et  devenu  charnu.  Il  en  est 
de  même  du  fruit  nommé  Sacelhts  par  M.  de 
Mirbel ,  Diclesïutn  par  M.  Desvaux ,  et  qui 
n’est  encore  qu’un  véritable  akène  envi¬ 
ronné  par  un  calice  ou  simplement  une  por¬ 
tion  du  calice  devenu  dur  et  résistant,  comme 
par  exemple  dans  la  Belle-de-nuit,  les  Sou¬ 
des  ,  l’Épinard ,  etc.  (A.  B.) 

*  AK.ICERA  (  àxeç,  glaive,  pointe;  x/pocç, 
corne;  allusion  à  la  forme  des  antennes),  ins. 
— G.  de  la  famille  des  Acridiens,  de  l’ordre  des 
Orthoptères,  établi  par  M.  Serville  ( Revue 
Mèlh.  de  l’Ordre  des  Orih.)  et  regardé 
comme  une  simple  division  du  g.  Pampha- 
ytts  de  Thunberg ,  par  M.  Brui  lé  (  Hist.  des 
Ins.  ) ,  par  nous  (  Hist.  des  Anim.  artic.  )  et 
par  Burmeister  (  Handb.  der  Enlom.).  Les 
ant.  fournissent  le  principal  caract.  de  ce  g., 
ou  plutôt  de  cette  division,  par  leurs  arti¬ 
cles  très  aplatis  et  dilatés.  Les  esp.  qu’elle 
renferme  sont  peu  nombreuses,  et  répandues 
dans  les  parties  méridionales  de  l’Europe  et 
en  Afrique.  Celle  que  l’on  peut  en  considé¬ 
rer  comme  le  type,  est  le  Pamphagus  yriseus 
(A.  yrisea  ,  Serv.)  propre  au  Cap  de  Bonne- 
Espérance.  (Bl.) 


AKIS  (axtç ,  pointe),  ins.  —  G.  de  Coléc" 
plères  hétéromères,  créé  par  Herbst  et  adopté 
par  tous  les  autres  entomologistes.  M.  Du- 
méril  le  place  dans  sa  famille  des  Lucifu- 
ges;  Latreille,  dans  celle  des  Mélasomes  , 
tribu  des  Piméliaires;  et  M.  Solier,  qui 
dans  ces  derniers  temps  s’est  occupé  d’une 
manière  spéciale  des  Hétéromères,  le  range 
dans  sa  famille  des  Collaptérides ,  tribu 
des  Akisites,  en  lui  assignant  pour  princi¬ 
paux  caract.  •  Epistome  échancré  antérieu¬ 
rement  ;  menton  plan ,  rétréci  à  sa  base  et 
cordiforme;  base  du  prothorax  ne  s’appli¬ 
quant  pas  contre  les  élytres  ;  jambes  antér. 
minces  ou  peu  épaisses;  prothorax  médio¬ 
crement  transverse ,  à  bords  latéraux  dila¬ 
tés,  relevés  en  dessus  et  à  base  tronquée,  avec 
les  angles  postérieurs  prolongés  en  arrière. 
M.  Solier  décrit  24  esp.  d’Akis,  qu’il  partage 
en  2  div.;  savoir  :  div.  A.  :  Esp.  à  élytres  sans 
côtes  dorsales  sensibles ,  ayant  seulement 
quelquefois  des  rangées  de  tubercules  ;  type 
A.  punctata  Thunb. ,  commune  dans  le 
midi  de  la  France.  —  Div.  B  :  Esp.  ayant  au 
moins  une  côte  dorsale  plus  ou  moins  mar¬ 
quée,  soit  longue,  soit  courte  et  posté¬ 
rieure. —  Subdiv.  a  :  côte  dorsale  plus  ou 
moins  tuberculeuse  ;  type,  A.  algeriana Du¬ 
pont,  de  Barbarie. — Subdiv.  b:  côte  dorsale 
entière  ou  peu  sensiblement  tuberculeuse  ; 
type  ,  A.  nitida  Sol.,  de  Barbarie. 

M.Dejean,  dans  son  dernier  Catalogue,  ne 
mentionne  que  17  espèces  d’Akis,  dont  7  sont 
différentes  de  celles  de  M.  Solier,  du  moins 
nominativement. Ainsi  le  nombre  total  serait 
de  31 ,  dont  une  seule  se  trouve  en  France. 
Les  autres  appartiennent  à  l’Espagne ,  au 
Portugal,  à  la  Sicile,  à  la  Sardaigne ,  au 
nord  de  l’Afrique,  à  la  Turquie  asiatique,  à  la 
Perse  occidentale  et  à  la  Russie  méridionale. 

Les  espèces  de  ce  g.  semblent  se  plaire 
parmi  les  ruines  et  les  décombres,  et,  comme 
la  plupart  de  celles  de  la  même  famille,  elles 
vivent  de  matières  en  décomposition ,  soit 
végétales,  soit  animales,  et  même  d’excré¬ 
ments.  C’est  ainsi  que  j’ai  trouvé  en  quantité 
VA.  italica  dans  leColysée  de  Rome  et  VA. 
punctata  dans  les  Arènes  d’Arles.  (D.) 

*  AlvïSITES  (axc'ç ,  pointe),  ins.  —  Tribu 
de  Coléoptères  hétéromères,  établie  par 
M.  Solier  dans  sa  famille  des  Collaptérides , 
démembrement  de  celle  des  Mélasomes  de 
Latreille.  Il  la  compose  de  6  g.  qu’il  partagée^ 


AK  Y 


ALA 


237 


2  divisions,  1°  :  les  g.  Cacicus  et Elenophorus, 
ayant  le  prothorax  subglobuleux  ,  tronqué 
ou  subtronqué  antérieurement  et  à  la  base  , 
et  l’épistome  trilobé  avec  le  lobe  intermé¬ 
diaire  très  large,  rectangulaire,  subtron¬ 
qué  ;  2°  les  g.  Morica ,  Akis ,  Cyphogenia  et 
Cryptoglossa  ,  ayant  le  prothorax  non  glo¬ 
buleux  .  plus  ou  moins  échancré  antérieure¬ 
ment  pour  recevoir  la  tête  qui  peut  s’y  en¬ 
foncer  jusqu’au-delà  des  yeux,  etl’épistome 
échancré  ou  arrondi.  Du  reste  les  princi¬ 
paux  caract.  de  cette  tribu  sont  :  Partie  an¬ 
térieure  de  la  tète  dilatée  et  couvrant ,  en 
grande  partie,  les  mandibules  qui  sont  bi- 
dentées;  labre  peu  saillant  et  pouvant  se  re¬ 
tirer,  dans  quelques  espèces,  sous l’épistome 
qui  est  très  développé.  Ecusson  formant  une 
saillie  assez  prononcée,  subtriangulaire  ,  lé¬ 
gèrement  arrondie.  Pattes  longues,  peu  ru¬ 
gueuses  et  généralement  minces.  Les  Akisi- 
tes  sont  des  Insectes  très  lents  dans  leurs 
mouvements.  Ils  fuient  la  lumière  et  habi¬ 
tent  le  plus  souvent  les  ruines  et  les  dé¬ 
combres.  Ils  se  nourrissent  de  matières  en 
décomposition  et  même  d’excréments.  La 
plupart  des  espèces  connues  sont  du  midi  de 
l’Europe  et  du  nord  de  l’Afrique.  (D.) 

AKODON.  mam.  —  Nouveau  g.  de  Pmn- 
geurs,  établi  parMeyen  danslafam.  des  Mu- 
riens.  L’esp.  qui  s’y  rapporte  (A.boliviense) , 
a  beaucoup  d’analogie  avec  notre  souris  do¬ 
mestique  ;  la  formule  dentaire  est  la  même; 
mais  la  disposition  des  replis  internes  de  l’é¬ 
mail  est  un  peu  différente,  et  les  oreilles,  très 
courtes,  sont  presque  cachées  sous  les  poils. 
Cette  esp.  est  longue  de  3  pouces,  y  compris 
la  queue  qui  forme  un  peu  plus  du  tiers  ; 
couverte  de  poils  gris-jaunâtres,  que  dépas¬ 
sent  d’autres  poils  noirs;  la  queue,  revêtue 
d’une  peau  écailleuse  et  annelée,  est  gar¬ 
nie  de  poils  fins;  les  oreilles  sont  velues  en 
dedans  et  la  plante  des  pieds  est  noire.  Cet 
animal  habite  le  Haut-Pérou.  (C.irO.) 

*AKYSTIQLTES  (à  priv.;  xvc-Ttç,  vessie), 
poiss.  — Nom  donné  par  Latreille  «à  la  2e  sec¬ 
tion  du  Ge  ordre  des  Poissons  Acanthoptéry- 
giens.  Les  g.  de  cette  sect.  devraient  être 
composés  d’esp.privées  de  vessie  aérienne;  or, 
du  propre  aveu  de  l’habile  entomologiste  qui 
a  occupé  les  derniers  loisirs  de  sa  vie  à  co¬ 
ordonner  en  familles  très  peu  naturelles 
tout  le  Règne  animal ,  d’après  l’ouvrage  de 
Cuvier,  plusieurs  g.  de  ce  groupe  des  AI<ys- 


liques  ont  une  vessie  natatoire.  Latreille 
aurait  dû  remarquer  que  la  sect.  qu’il  a 
nommée  Kyslophores,  comprend  un  très 
grand  nombre  de  Poissons  qui  n’ont  point  de 
vessie  aérienne.  Cet  organe,  en  effet,  si  con¬ 
sidérable  et  si  variable  dans  les  Poissons ,  et 
celui  sur  lequel  on  devait  le  moins  fonder 
de  divisions,  manque  souvent  dans  les  esp. 
les  plus  voisines.  (Val.) 

ALABAIMDINE  et  ALMANDINE  (  Ala- 
banda  ,  ville  de  l’Asie  mineure  ).  min.  — 
Nom  donné  par  les  anciens  à  une  pierre 
précieuse  dure,  d’un  rouge  foncé,  qu’on  li¬ 
rait  des  mines  d’Alabanda,  et  qui  paraît 
être  une  variété  de  Grenat.  —  M.  Beudant  a 
aussi  donné  le  nom  d’Alabandine  au  Man¬ 
ganèse  sulfuré.  V.  Manganèse.  (C.  d’O.) 

ALABASTRE.  Alabastrite  (  d’à^àS’aa’- 
T| pov).  min. —  Les  Grecs  nommaient  Alabas- 
tron,  une  sorte  de  vase  sans  anse,  que  l’on 
avait  souvent  de  la  difficulté  à  saisir ,  quand 
ils  étaient  polis.  Ils  donnaient  le  nom  d’A- 
labasirite  aux  pierres  avec  lesquelles  on  les 
fabriquait  ,  et  que  nous  connaissons  sous 
les  dénominations  d’ Albâtre  calcaire  et  d’ Al¬ 
bâtre  gypseux.  (Del.) 

ALABE  ou  AL ABÈS  (àXaSvjç ,  qu’on  ne  peut 
saisir),  pojss. — Nom  d’un  poisson  du  Nil  cité 
par  Strabon  (Lib.xy n,  823-1173),  et  que  l’on 
trouve  une  seule  fois  dans  Athénée,  mais 
écrit  àXÀaSvjç  (Lib.  vu,  c.  17,  p.  312,  A),  d’a¬ 
près  Archestrate  qui  l’indique  comme  un 
poisson  du  Nil  avec  le  Phragre ,  l’Oxyrhyn- 
que,  le  Silure,  etc.  Il  est  probable  que  Pline 
a  fait  du  mot  grec  le  nom  d ’Alabeta  (Lib.  v, 
cap.  10,  5),  poisson  qu’il  place  avec  les  Co- 
racins  et  les  Silures  dans  un  lac  d’Éthiopie 
appelé IVisides.  Il  est  difficile  de  reconnaître 
dans  ces  deux  seuls  passages  le  Harmouth 
ou  Silurus  anguillaris ,  comme  l’a  supposé 
M.  Geoffroy ,  et  comme  on  l’a  répété  après 
lui.  Aussi,  Cuvier,  regardant  ce  nom  comme 
un  des  mots  indéterminables  laissés  parles 
anciens,  l’a  appliqué  à  un  g.  de  Poissons  de 
la  famille  des  Anguilliformes ,  et  voisin  des 
Synbranches  de  Bloch.  —  Ce  g.  est  caracté¬ 
risé  par  une  seule  ouverture  pratiquée  sous 
la  gorge  pour  les  2  branchies,  la  présence 
de  petites  pectorales,  un  petit  opercule,  sous 
lequel  on  voit  3  rayons  branchiostéges.  — 
On  ne  connaît  encore  qu’une  seule  esp.  de 
ce  g.,  rapportée  par  Péron,  lors  du  voyage  du 
capitaine  Baudin  aux  terres  australes.  (Val.) 


ALA 


238  ALA 

ALACAMITE ,  pour  ATACAMITE.  V. 
ce  dernier  mot.  (Del.) 

ALACTAGA.  mam.  —  Esp.  du  g.  ger¬ 
boise.  V.  ce  mot.  (I.-G.  S.~H.) 

ALAFIA  [Alafiy  nom  de  cet  arbre  chez  les 
Madécasses).  bot.  pii.  —  G.  de  la  famille  des 
Apocynacées,  fondé  par  Du  Petit-Thouars, 
sur  un  arbrisseau  peu  commun,  qu’il  trouva 
à  Madagascar  et  qu’il  décrit  comme  dé¬ 
bile,  grimpant,  à  feuilles  opposées,  à  fleurs 
pourprées,  terminales,  nombreuses.  Voici 
les  caractères  que  lui  assigne  cet  auteur: 
Cal.  petit,  5-lobé.  Cor.  tubuleuse  ,  ventrue; 
à  limbe  5-parti,  contourné;  à  div.  tantôt 
entières,  tantôt  plissées-sinuées.  Etam.  5 ,  à 
filaments  courts,  attachés  au  pistil  sous  les 
anthères  qui  sont  aiguës,  distinctes,  mais 
conniventes.  Ovaires  2.  Style  filiforme,  adné 
aux  5  filaments  en  appendices;  stigm.  ca~ 
pité,  acuminé,  ne  dépassant  pas  les  anthè¬ 
res.  Fructification  inconnue.  (C.  L.) 

*ALAIRE  ou  ALARÏE.  A  (aria .  iiel- 
mint. — Proposé  d’abord  par  Schranck,  qui  y 
renonça  depuis  en  transportant  dans  le  g. 
Festucaria ,  le  Disloma  alatum  Pmd.  (  Ho-  \ 
lostomum  alatum  Nitzch)  pour  lequel  on 
l’avait  créé,  le  g.  Alaria  avait  été  réta¬ 
bli  par  M.  de  Blainville  ,  pour  quelques 
esp.  de  Distomes  cylindriques  pourvus  d’une 
assez  longue  queue,  et  d’une  expansion  en 
forme  d’aile  de  chaque  côté  du  corps;  type 
Fasciola  laciniala ,  du  Maimon  ( Appendice 
à  la  traduction  française  de  Bremser  ,  p.  518, 
pl.  2,  jig.  5.1824).  Mais  peut-être  M.  de  Blain¬ 
ville  a-t-il  lui-même  renoncé  ultérieure¬ 
ment  à  cette  coupe  générique;  car,  dans  l’ar¬ 
ticle  Vers  du  Dict.  des  Se.  nat.  (  t.  lvii  , 
p.  586,  1828),  les  Distomes  dont  il  s’agit 
ne  figurent  que  comme  une  division  du  g. 
Fasciole.  V.  Distome.  (L.  D.y.r.) 

ALALITE  (d’^/a,nom  d’une  vallée  dans 
le  Piémont),  min.  —  Variété  de  pyroxène 
Sahlite ,  d’un  gris  verdâtre,  que  l’on  trouve 
dans  le  val  d’Ala ,  et  qui  a  été  prise  d’abord 
pour  une  nouvelle  substance  appelée  Diop- 
side  par  Haüy.  (Del.) 

ALA  LONGA.  —  Dénomination  donnée 
par  les  Italiens,  et  entre  autres  citée  par 
Cetti,  pour  le  Germon  du  golfe  de  Gascogne, 
ou  le  Thon  aux  longues  pectorales.  Gmelin 
en  copiant  Cetti  a  fait  une  faute  d’impres¬ 
sion  ,  et  a  mis  Alatunga  ;  ce  qui  a  été  copié 
par  les  compilateurs  qui  ont  introduit  ainsi 


un  Scomber  Alatunga.  /'''.Germon.  (Val.) 

*  ALAMAME.  Alamania.  bot.  ph.-— C’est 
un  g.  de  la  famille  des  Orchidées  ,  tribu 
des  Vandées ,  proposé  par  MM.  La  Llave 
et  Lexarzca  (  2Yov.  veg.  31  ) ,  pour  une 
plante  parasite  originaire  du  Mexique, 
qu’ils  nomment  Alamania  punicea ,  et  à  la¬ 
quelle  ils  donnent  les  caract.  suivants  :  Pe¬ 
tite  plante  ayant  des  pseudobulbes  oblongs, 
couverts  d’écailles  scarieuses  ,  portant  cha¬ 
cun  2  feuilles  ovales-acuminées  ,  épaisses  ; 
une  hampe  terminale,  de  2  pouces  de  lon¬ 
gueur  et  colorée;  des  fleurs  rouges  et  ino¬ 
dores.  Le  calice  est  étalé;  les 2  divisions  ex¬ 
ternes  et  latérales  sont  soudées  à  leur  base, 
de  manière  à  simuler  une  sorte  d’éperon.  Le 
labelle  ,  semblable  aux  2  autres  divisions 
calicinales  internes,  estgianduleux  ou  tuber¬ 
culeux  à  sa  base.  Legynostème  est  charnu  , 
à  3  pointes  ,et  se  prolongea  sa  base  en  un 
éperon  tubuleux.  L’anthère ,  à  4  loges  ,  con¬ 
tient  4  masses polliniques  pédicellées.  (A.  R.) 

*  ALANDI1VA ,  Neck.  bot.  ph.  —  Synon. 

du  g.  Moringa,  Burm.  (Sp.) 

*  ALAAGIÉES  ou  ALANGIACÉES.  bot. 
pïi.  —  Un  g.  connu  depuis  long-temps  ,  YA- 
langium  ,  L.,  Lam. ,  avait  été  d’abord  placé 
en  tête  de  la  famille  des  Myrtacées;  mais 
avec  quelques  doutes  qui  résultaient  de  dif¬ 
férences  assez  notables  dans  les  caract.  de  sa 
végétation.  Ils  ont  été  pleinement  confirmés 
par  l’étude  de  sa  graine  ;  et,  en  conséquence, 
M.  De  Candolle  a  proposé  d’en  faire  le  type 
d’une  petite  famille  nouvelle  qui  s’est  depuis 
enrichie  d’un  second  g.,  et  qui,  se  rappro¬ 
chant  d’une  part,  des  Myrtées  par  l’intermé¬ 
diaire  des  Combrétacées,  de  l’autre,  des  Cor- 
nacées  et  des  Hamamélidées, devrait  peut-être 
venir  se  fondre  dans  ces  dernières.  Ses  ca¬ 
ract.  sont  les  suivants  :  Cal.  adhérent,  cam- 
panulé,  5-10-denté.  Pétales  en  nombre  égal, 
alternes,  linéaires,  à  préfloraison  valvaire, 
long-temps  réunis  ainsi ,  réfléchis  plus  tard. 
Etamines  en  nombre  égal ,  double  ou  quin¬ 
tuple,  à  filets  grêles,  dilatés  à  leur  base  en 
une  sorte  d’écaille  velue,  et  portant  plus 
haut  des  anthères  adnées ,  linéaires ,  bilo- 
culaires,  internes ,  souvent  vides  de  pollen. 
Disque  charnu  sur  le  sommet  de  l’ovaire  et 
contenant  l’insertion  du  style  simple,  que 
termine  un  stigmate  en  tète.  Une  seule  loge 
renfermant  un  seul  ovule  pendant  de  son 
sommet.  Drupe  ovoïde  ,  relevée  de  côtes  peu 


ALA 


ALA 


239 


saillantes,  couronnée  par  le  calice,  contenant, 
sous  une  couche  charnue,  un  noyau  unilo¬ 
culaire  ,  percé ,  au  sommet  duquel  pend  une 
graine  unique  où  l’on  observe,  dans  le  cen¬ 
tre  d’un  périsperme  charnu  et  faible,  un  em¬ 
bryon  droit,  à  longue  radicule  supère,  à  co¬ 
tylédons  planes  et  foliacés.  Le  petit  nom¬ 
bre  d’espèces  connues  de  cette  famille,  se 
compose  de  grands  et  beaux  arbres  origi¬ 
naires  de  l’Inde.  Leurs  feuilles  sont  alternes, 
sans  stipules  et  sans  points  glanduleux,  très 
entières,  à  nervures  pennées;  leurs  fleurs 
disposées  en  faisceaux  axillaires;  les  fruits 
de  plusieurs  sont  bons  à  manger.  (Ad.  J.) 

ALANGIUM,  Lamk.,  Angolam.,  Adans. 
{Alangi,  Angolam,  noms  hindous  du  végétal). 
bot.  pii.  —  G.  considéré  par  M.  De  Candolle 
comme  type  de  la  famille  des  Alangiées. 
Reichenbach  {Syst.  Nat.  p.  247) ,  à  plus  juste 
titre  peut-être ,  le  comprend  dans  les  Com- 
brétacées.  Ses  caract.  différentiels  sont  les 
suivants  :  Cal.  à  6  ou  7  dents;  pét.  6  ou  7  ; 
ovaire  adhérent,  t-loculaire,  contenant  un 
seul  ovule  suspendu  au  sommet  de  la  loge 
(Roxburgh,  Flor.  Ind.).  Drupe  monosperme. 
Arbres  à  rameaux  souvent  spinescents;  fleurs 
grandes,  odorantes.  —  Ce  g.  appartient  à 
l’Inde.  M.  De  Candolle  en  signale  3  esp.  ; 
Roxburgh  est  d’avis  qu’il  n’y  en  a  qu’une 
seule,  offrant  plusieurs  variétés.  (Sp.) 

*  ALAPTUS.  ins. — G.  de  l’ordre  des  Hy¬ 
ménoptères  appartenant  à  notre  famille  des 
Oxvuriens  (  Oxyures,  Lat.  ;  Proctotrupidœ  , 
Steph.  et  Westw.  ),  établi  par  Haliday  (Ent. 
Mag.)  adopté  par  Westwood  ( Synop .  of  the 
Brit.  Gen .)  et  par  nous  {Hist.  des  Anirn.  art.); 
il  se  distingue  du  g.  Mymar  avec  lequel  il  a 
beaucoup  d’analogie,  par  des  tarses  de  5  ar¬ 
ticles  et  par  des  antennes  filiformes,  compo¬ 
sées  seulement  de  10  articles  dans  les  mâles 
et  de  8  dans  les  femelles.  —  La  seule  esp. 
connue  jusqu’à  présent  est  VA.  minimus 
trouvé  en  Angleterre.  (Bl.) 

*ALARÇONIA  (Alarçon,  qui  aborda  un 
des  premiers  en  Californie,  en  1540).  bot.  pii. 
—  G.  de  Composées,  appartenant  à  la  tribu 
des  Sénécionidées,  établi  parM.  De  Candolle 
et  ainsi  caractérisé:  Capitule  multiflore,  hé- 
térogame;  fleurs  du  rayon  ligulées,  femelles, 
unisériées;  celles  du  disque  tubuleuses,  5- 
dentées,  hermaphrodites.  Involucre  campa- 
nulé,  formé  par  1-2  rangées  d’écailles  l⬠
ches,  foliacées,  égalant  ou  dépassant  les  fleurs 


du  disque  en  longueur;  les  intérieures  plus 
courtes,  analogues  aux  paillettes.  Réceptacle 
plane,  couvert  de  paillettes  à  peu  près  de 
même  fongueurque  les  fleurs  et  les  embras¬ 
sant  en  partie.  Les  ligules  sont  grandes,  3- 
dentées;  les  fleurs  du  disque  ont  un  tube 
court,  coriace,  terminé  par  des  divisions 
légèrement  velues  au  sommet.  Les  rameaux 
des  styles ,  appartenant  aux  fleurs  femelles, 
sont  courts  et  glabres,  tandis  que  ceux  des 
fleurs  hermaphrodites  sont  au  contraire  ai¬ 
gus,  très  hispides  et  recourbés  en  dehors  de 
la  corolle.  Les  fruits  sont  prismatiques,  al¬ 
longés,  épais,  terminés  par  une  aigrette  en 
forme  de  calice.  —  Les  Alarçonia  sont  des 
plantes  herbacées,  originaires  de  la  Califor¬ 
nie;  elles  ontle  port  de  l’Aulnéeetprésentent 
des  feuilles  très  entières ,  semi-amplexicau- 
les,degrands  capitules  de  fleurs  jaunes.  (J.D.) 

ALARÏA  [A la,  aile),  bot.  cr. — G.  de  ia 
famille  des  Phycées ,  créé  par  M.  Gréville 
aux  dépens  de  la  section  Agarum  (  V.  ce 
mot)  des  Laminaires,  et  dont  les  caract. 
sont:  Fronde  membraneuse,  parcourue  dans 
toute  sa  longueur  par  une  nervure  car¬ 
tilagineuse  ;  stipe  muni  de  pinnules  ;  fruc¬ 
tification  consistant  en  séminules  piri— 
formes  immergées  dans  les  pinnules  un 
peu  renflées  çà  et  là.  Trois  espèces,  qu’on 
pourrait  peut-être  réduire  à  2 ,  composent 
le  g.  Alana  dont  le  Fucus  esculentus  L.  est 
le  type.  Nous  avons  exposé  au  mot  Agarum 
les  raisons  pour  lesquelles  nous  rejetons  ces 
genres  qui  doivent  tout  au  plus,  dans  l’état 
de  la  science,  constituer  des  sect.  du  g.  La¬ 
minaire.  V.  ce  mot.  (C.  M.) 

ALARÏE.  HELM.  V.  Alaire,  (C.  d’O.) 

ALASMIDES.  Alasmidia.  moll.  —  On 
trouve  dans  les  Annales  générales  des  scien¬ 
ces  physiques  de  Bruxelles  (t.  vi,  p.  287) ,  un 
travail  assez  considérable  de  M.  Rafïinesque 
sur  le  g.  Unio  de  Bruguière  et  de  Lamarck. 
11  fait  de  ce  g.  très  naturel ,  une  grande  fa¬ 
mille  qu’il  partage  en  5  s.-familles  et  en  un 
très  grand  nombre  de  g.  Toutes  ces  divisions 
n’étant  fondées  sur  aucun  caract.  de  quel¬ 
que  valeur,  n’ont  pas  été  adoptées.  V.  Mo¬ 
lette.  (Desh.) 

ALASMIDONTES.  Alasmidonta  {13 ouç, 
ov-roç ,  dent),  moll.  —  C’est  à  M.  Say  que 
l’on  doit  la  création  de  ce  g.  On  le  trouve 
dans  le  Journal  de  l’Académie  des  sciences 
de  la  société  de  Philadelphie  (t.  i,  p.  459). 


240 


AL  A 


* 


Les  caract.  sur  lesquels  il  est  fondé,  ont  paru 
suffisants  à  quelques  zoologistes  qui  l’ont 
adopté.  Les  coquilles  de  ce  g.  ne  sont  autre 
chose  que  des  Mulettes  qui  manquent  tota¬ 
lement  de  la  dent  cardinale  postérieure.  Si 
l’on  ne  voyait  qu’un  petit  nombre  d’esp.  du 
g.  Uni o ,  on  pourrait  regarder  comme  fort 
important  ce  caract.  du  g.  Alasmidonte.  Mais 
parmi  le  grand  nombre  d’esp.  aujourd’hui 
connues,  on  voit  une  série  de  modifications 
dans  laquelle  la  dent  postér.  s’affaiblit  peu 
à  peu,  et  finit  par  disparaître  complètement. 
Si  à  cette  fusion  des  2  g.,  on  ajoute  la  res¬ 
semblance  parfaite  des  animaux  dans  tous 
leurs  caraet.  zoologiques ,  on  sera  bientôt 
convaincu  de  l’inutilité  du  g.  Alasmidonte , 
et  on  le  joindra ,  comme  nous  le  faisons  de¬ 
puis  long-temps,  aux  Mideties  proprement 
dites.  (Desh.) 

AL  ATA -LATA  (  Alatus  ,  ailé  ;  latus  , 
large),  moll.  —  Klein  est  l’auteur  de  ce  g. 
( Tent .  Ostrac .  p.  100).  11  l’a  établi  pour  quel¬ 
ques  esp.de  Strombes  dont  le  bord  droit  est 
largement  étalé.  Ce  g.  n’a  jamais  été  adopté, 
à  cause  de  l’insuffisance  de  ces  caractères.  V \ 
Strombe.  (Desh.) 

ALATERNE.  Alaternus  ,  Tourn.;  Mar- 
corella ,  Neck.  {Alaternus ,  nom  de  cet  ar¬ 
brisseau  dans  Pline),  bot.  ph.  —  A  l’exem¬ 
ple  de  Linné ,  la  plupart  des  auteurs  ont 
réuni  ce  g.  aux  Rhamnus  ,  dont  il  ne  diffère 
que  par  le  nombre  quinaire  des  organes  flo¬ 
raux.  (Sp.) 

ALATITE.  Alatites  [alalus ,  ailé),  moll. 
—  Dans  son  grand  ouvrage  sur  les  Pétrifica¬ 
tions,  Walch  donne  ce  nom  aux  Rostellai- 
res ,  aux  Ptérocères  et  aux  Strombes  fossiles. 
V.  ces  mots.  (Dssn.) 

ALÂUDA  (nom  donné  par  Pline,  à  un  oi¬ 
seau  que  les  modernes  rapportent  à  l’A¬ 
louette  commune).  ois. — Nom  latin  de  i’A- 
louette.  V '.  ce  mot.  (Lafr.) 

ALALDIDÉES.  Alaudidœ  (  d ' Alauda , 
alouette),  ois. — Famille  de  l’ordre  des  Pas¬ 
sereaux  et  de  la  tribu  des  Conirostres  de 
Cuvier.  Nous  la  subdivisons  en  2  s.-familles, 
celle  des  Alaudinées  et  celle  des  Anthusi- 
nées ,  renfermant  les  Anthusou  Pipis.  Quoi- 
qu’à  la  rigueur  et  en  se  renfermant  dans  les 
règles  de  la  méthode ,  ce  g.  Anihus  ne  dût 
pas  figurer  au  milieu  d’oiseaux  coniros¬ 
tres  ,  les  rapports  des  esp.  qui  le  compo¬ 
sent  avec  celles  du  g.  Alouette  sont  si  nom« 


ALA 

breux  et  si  intimes  ,  selon  nous ,  qu’on 
ne  pouvait  les  séparer,  sans  s’éloigner  de 
l’ordre  naturel ,  et  qu’elles  devaient  au 
moins  être  groupées  dans  la  même  famille. 
Cet  ancien  nom  d 'Alouette  de  pré ,  donné  à 
une  des  espèces  les  plus  connues ,  est  certai¬ 
nement  la  dénomination  la  plus  naturelle  et 
la  plus  vraie  des  Pipis;  car  en Jes  comparant 
avec  quelque  détail,  on  est  frappé  de  leur 
analogie  avec  les  Alouettes. Parmi  ces  esp.,  il 
en  est  quelques  unes, qui, telles  que  Y  Alouette 
sentinelle  du  Cap  ,  Y  Alouette  jaune  du  Séné¬ 
gal  ,  si  voisine  de  la  première ,  notre  Pipi - 
rousseline ,  forment  évidemment ,  d’après 
leur  bec  plus  fort  ou  la  teinte  de  leur  plu¬ 
mage,  le  chaînon  entre  les  2  g.,  et  ont  été 
placées,  par  divers  auteurs,  tantôt  avec  les 
Alouettes ,  tantôt  avec  les  Pipis.  Ces  derniè¬ 
res  ont  donc  de  commun  avec  les  Alouettes, 
quant  aux  formes ,  les  ongles  antérieurs 
courts  et  peu  arqués,  le  postérieur  plus  ou 
moins  allongé,  peu  arqué  ou  presque  droit; 
quelques  unes  des  rémiges  tertiaires  près- 
qu’aussi  longues  que  les  primaires;  un  plu¬ 
mage  sombre,  généralement  couvert  de  mè¬ 
ches  plus  foncées,  avec  les  pennes  latérales 
de  la  queue  en  partie  blanches;  et  quant 
aux  mœurs,  l’habitude  de  chanter  en  vo¬ 
lant  et  en  descendant  les  ailes  étendues ,  de 
se  tenir  souvent  à  terre,  d’y  nicher,  d’y 
pondre  des  œufs  grisâtres,  tout  couverts  de 
petites  taches  et  de  petites  lignes  plus  foncées, 
olivâtres  ou  roussâtres.  Elles  s’en  éloignent 
toutefois,  en  ce  que  la  plupart  se  perchent  et 
se  tiennent  dans  les  prairies  ,  les  vergers ,  et 
non  dans  les  plaines ,  ce  qu’exprime  très  bien 
leurancien  nom  d 'Alouettes  de  pré.  Les  nom¬ 
breux  rapports  que  nous  venons  d’énumé¬ 
rer  nous  paraissant  donc  des  rapports  d’af¬ 
finité  bien  plus  que  de  simple  analogie,  nous 
nous  sommes  décidé ,  au  risque  de  nous  éloi¬ 
gner  un  peu  des  règles  méthodiques  ,  à 
rapprocher  les  2  g.  dans  la  même  famille,  et 
comme  s.-familles  ,  sous  le  nom  à' Alaudi¬ 
nées  ou  Alouettes  arvicoles,  et  d 'Anthusi- 
nèes  ou  Alouettes  praticoles. 

Les  caract.  de  la  famille  sont  :  Un  bec  va¬ 
riant  singulièrement  dans  sa  forme,  ou  co¬ 
nique  et  non  échancré,  et  alors,  tantôt  pres¬ 
que  droit  et  un  peu  grêle,  tantôt  fort  éle¬ 
vé  et  arqué  en  dessus,  tantôt  allongé,  mince, 
et  arqué  dans  toute  sa  longueur,  ou  mince 
en  alêne  et  échancré;  des  pattes  organisées 


ALA 


ALA 


241 


pour  la  marche,  avec  l’ongle  postérieur  tou¬ 
jours  plus  ou  moins  allongé,  droit  ou  peu 
courbé,  et  les  ongles  antérieurs  courts;  ai¬ 
les  longues ,  moyennes  ou  courtes  ,  à  rémi¬ 
ges  secondaires  et  tertiaires  arrondies  et 
échancrées  à  leur  extrémité;  quelques  unes 
de  ces  dernières  atteignant  presque  l’ex¬ 
trémité  des  primaires  ;  plumage  généra¬ 
lement  sombre,  roussâtre  ou  roux  olivâtre, 
avec  des  mèches  plus  foncées  et  les  rectrices 
latérales  en  partie  blanches.  Voyez  les  2 
s.-familles  Alaudinées  et  Anthusinées. 

(Lafr.) 

#  ALAUDINÉES,  Alaudinœ.  ois.  —  C’est, 
dans  la  classification  de  Swainson ,  une  des 
s.-familles  de  sa  famille  Fringillidœ.  (Lafr.) 

*  ALAUDINÉES.  Alaudinœ  (  Alauda  , 
alouette  ).  ois.  —  S. -famille  faisant  partie 
de  la  famille  Alaudidées  et  ayant  pour  ca- 
ract.  :  Tête  assez  grosse  ,  arrondie  et  un  peu 
déprimée;  bec  très  variable  dans  sa  forme, 
non  échancré  ,  à  pointe  mousse  ou  conique  , 
presque  droit  et  un  peu  grêle,  ou  gros, 
élevé  ,  comprimé  et  arqué  en  dessus,  ou  très 
allongé ,  grêle  et  arqué  dans  toute  sa  lon¬ 
gueur  ;  narines  en  partie  recouvertes  par  les 
petites  plumes  serrées  et  couchées  de  leur 
base;  pattes  d’oiseaux  essentiellement  mar¬ 
cheurs,  à  tarses  de  longueur  moyenne,  mais 
assez  gros;  doigts  peu  allongés,  à  articula¬ 
tions  prononcées  ,  totalement  séparés  dès 
leur  base,  les  latéraux  courts  et  d’égale  lon¬ 
gueur;  ongles  presque  droits ,  les  antérieurs 
courts ,  les  latéraux  surtout  qui  sont  égaux 
entre  eux,  le  médian  plus  long,  le  postérieur 
souvent  très  allongé  ,  droit  ou  presque 
droit;  ailes  aiguës  ou  sub-aiguës  ou  sub¬ 
obtuses,  à  premières  rémiges  souvent  allon¬ 
gées  et  presque  égales ,  ayant  ou  non  la 
première  penne  bâtarde  quelquefois  de 
moyenne  longueur  ;  ou  courtes,  à  rémiges 
tertiaires  très  allongées  ,  atteignant  presque 
l’extrémité  des  primaires;  queue  un  peu 
fourchue  ou  terminée  carrément  ;  plumage 
généralement  teint  de  roux  ou  de  roussâtre, 
couvert  de  mèches  plus  foncées ,  avec  les 
rectrices  latérales  bordées  de  blanc  ou  de 
roux  pâle. 

Les  Alaudinées  sont  répandues  sur  tout  le 
globe.  On  a  cru  long-temps  que  dans  le  Nou- 
veau-Monde, elles  étaient  restreintes  à  l’Amé¬ 
rique  du  Nord,  tandis  que  les  Anthusinées 
étaient  communes  dans  celle  du  Sud  ;  mais 


nous  avons  reconnu,  parmi  les  espèces  rap. 
portées  de  ce  continent  par  M.  d’Orbigny  et 
M.  Gay,2  esp.  d’alouettes  du  s.-g .Sirly,  dont 
l’une  est  Y  Alouette  mineuse  de  Azara,  et  l’au¬ 
tre  est  nouvelle. 

Les  esp.  de  cette  s.-famille  offrent,  non  seu¬ 
lement  dans  la  forme  de  leur  bec,  mais  en¬ 
core  dans  celle  de  leurs  ailes  ,  tant  de  modi¬ 
fications  graduées,  qu’il  nous  paraît  presque 
impossible  d’y  établir  des  g.  basés  sur  de  bons 
caractères.  Les  plus  apparents  sont  ceux  qui 
se  tirent  de  la  forme  du  bec  et  qui  ont  de  tout 
temps  donné  lieu  aux  ornithologistes  de  si¬ 
gnaler  les  3  principales  modifications  dont 
nous  avons  parlé  ci-dessus;  elles  ont  été  indi¬ 
quées  par  Vieillot,  par  Cuvier  et  par  Lesson; 
mais  la  forme  des  ailes  varie  presque  autant 
et  avec  autant  de  gradations  que  celle  du  bec 
chez  la  plupart  des  espèces,  en  sorte  qu’en 
rapprochant  les  esp.  à  gros  bec  de  notre  Ca¬ 
landre, qui  l’a  effectivement  tel,  avec  les  ré¬ 
miges  fort  longues  ,  elles  en  diffèrent  to¬ 
talement  par  leurs  ailes  beaucoup  plus 
courtes;  et,  chez  l’Alouette  bateleuse  à  bec 
moyen ,  nous  trouvons  des  ailes  singuliè¬ 
rement  courtes  et  arrondies.  Il  en  est  de 
même  des  esp.  à  bec  grêle  ,  comme  notre 
Al.  arvensis ,  qui  présentent  également  la  plus 
grande  disparité  dans  leurs  ailes  tantôt  pour¬ 
vues,  tantôt  dépourvues  de  première  penne 
bâtarde,  avec  les  premières  rémiges  ou  très 
longues  ou  moyennes.  N’osant  donc  adop¬ 
ter  tous  les  g.  de  M.  Swainson,  nous  nous 
contenterons  d’abord  des  3  qui  répondent 
aux  3  modifications  principales  du  bec  et 
qui  sont:  Alouette  ( A .  arvensis ,  type);  — 
Calandre  (  Calendula  )  Swains.  ou  Alouet¬ 
te  à  gros  bec  (type,  Y  Alouette  à  gros  bec  de 
Levaillant,  notre  Calandre ).  M.  Swainson 
place  à  la  suite  les  s.-genres  Mirafre  (Mi- 
rafra),  Horsf.  et  Braconyx ,  Swainson;  ce 
dernier  s. -genre  ayant  pour  type  YA- 
louette  bateleuse  de  Levaillant.  Ces  2  s.- 
genres  diffèrent  principalement  de  notre 
Calandre  en  ce  qu’ils  ont  les  rémiges  très 
courtes  et  l’aile  très  obtuse.  Il  nous  pa¬ 
raît  indispensable  d’y  joindre,  comme 3me 
s. -genre,  le  g.  Megalolis  ou  Pyrrhulauda 
de  Swains.,  ayant  pour  types  le  Gros  bec 
croisé  et  le  Gros  bec  oreillon  blanc  de  Tem- 
minck.  M.  Swainson  les  range  dans  sa  s.- 
famille  des  Pyrrhulinœ  ■  mais  ces  oiseaux,  à 
ongle  du  pouce  droit,  à  tertiaires  aussi  lcn- 

1G 


T.  1. 


2-J2 


A  LA 


ALB 


gués  que  les  primaires ,  nous  ont  toujours 
paru,  comme  à  M.  Lichtenstein  (  Catal .),  de 
véritables  Alouettes,  se  rapprochant  singuliè¬ 
rement, par  leurs  doigts  et  par  leurs  ongles  fort 
courts,  del 'Al.  brachydacly la  ou  Calandrelle , 
et  le  colonel  Sykis  a  fait  connaître ,  dans  les 
Proceed.  1802,  p.  94,  que  ce  Fringiila  cruci- 
gera  de  l’Inde  a  l’étrange  habitude  de  se  te¬ 
nir  à  terre  sur  les  routes  élevées,  et  de  ne 
s’envoler  que  lorsqu’on  est  près  de  marcher 
sur  lui  ;  qu’il  ne  se  perche  jamais  ,  et  que  scs 
mœurs  l’éloignent  du  g.  Fringiila ;  détails 
qui  viennent  encore  à  l’appui  de  notre  sen¬ 
timent. 

Le  3me  g.  est  celui  de  Sirly,  Lesson  (Cer- 
thilauda,  Swainson);  type,  X  Alouette  Sirly  de 
Levaillant.  M.  Swainson,  qui  a  fait  de  XA- 
louette  sentinelle,  Vaill.  ,  son  g.  Macronyx,  et 
du  Pipi  rousseline  celui  d’ Agrodroma  ,  les 
a  retirés  des  Anthus  où  on  les  plaçait  généra¬ 
lement,  pour  les  mettre  avec  ses  Alaudinœ. 
Tout  en  conservant  ces  2  g.,  il  nous  semble 
pLus  naturel  de  les  laisser  dans  notre  s. -fa¬ 
mille  des  Anlhusinœ,  dont  ils  ont  l’ensemble 
descaract.de  formeetles  mœurs, etdontilsne 
diffèrent  que  par  un  bec  plus  fort  et  la  couleur 
roussâtre  de  leur  plumage.  Nous  les  consi¬ 
dérons  positivement  comme  un  petit  groupe 
de  transition  qui  lie  les  Anthusinées  aux 
Alaudinêes.  V.  les  mots  Alouette  ,  Calandre 
et  Sirly. — Comme  nous  l’avons  dit  plus  haut, 
la  forme  des  ailes  varie  beaucoup  suivant  les 
espèces.  On  peut  cependant  poser  en  thèse 
générale  que ,  chez  toutes  nos  esp.  euro¬ 
péennes,  elles  sont  toujours  longues,  à  rémi¬ 
ges  primaires  allongées,  à  penne  bâtarde 
nulle  ou  très  petite;  les  primaires  dépassant 
toujours  notablement  les  tertiaires  à  leur 
extrémité;  tandis  que,  chez  presque  toutes 
les  esp.  africaines  et  indiennes,  l’aile  est  sou¬ 
vent  arrondie,  les  primaires  de  longueur 
moyenne  ou  courtes ,  les  tertiaires  aussi  lon¬ 
gues  ou  presque  aussi  longues  qu’elles  à  leur 
extrémité ,  et  la  penne  bâtarde  égalant  sou¬ 
vent  la  moitié  de  celle  qui  la  suit.  (Laer.) 

*ALAUS.  Alaus  (àAxoç ,  aveugle),  ins.  — 
G.  de  l’ordre  des  Coléoptères  pentamères , 
famille  des  Sternoxes,  tribu  des  Élatérides, 
établi  par  Eschscholtz  qui  lui  donne  pour 
caract.  :  Tarses  dépourvus  de  pelotes ,  for¬ 
tement  soyeux  ou  velus  en  dessous;  on¬ 
gles  simples;  front  défléchi,  le  plus  souvent 
plan  ou  concave;  carène  frontale  très  fine. 


Lames  pectorales  lancéolées,  non  subitement 
dilatées  en  dessous;  thorax  entier  en  des¬ 
sous,  avec  l’écusson  oblong.  Ce  g.  figure  dans 
le  dernier  catal.  de  M.  Dejean,  qui  y  rap¬ 
porte  Il  esp.;  10  exotiques  et  1  delà  Russie 
méridionale;  nous  citerons  seulement  comme 
type,  YElater  oculalus  de  Fabricius.  (D.) 

*ALAUSTEM.  min.— V.  Alunite.  (Del.) 

ALBACOREA.  poiss. — Corruption  du  mot 
Albacoretta ,  sous  lequel  Pison  a  représenté 
un  Thon(  Thynnus  balleatus,  au  vol.  Poiss., 
vin,  p.  136),  et  qui  a  été  ensuite  appliqué 
par  les  Anglais  à  plusieurs  esp.  de  Scombé- 
roïdes.  On  lit  dans  quelques  auteurs  Albi- 
corre  au  lieu  d’Albacore;  mais  c’est  évidem¬ 
ment  une  faute  d’impression.  (Val.) 

ALBATRE  calcaire  (à)aSWTpoç ,  alb⬠
tre).  min.  —  Ce  que  Pline  dit  de  X Ala¬ 
bastrite  (F.  cemot)  paraît  se  rapporter  plus 
spécialement  à  la  substance  que  l’on  nomme 
aujourd’hui  albâtre  calcaire  ou  albâtre  orien¬ 
tal.  C’est  une  variété  de  calcaire ,  d’une  belle 
demi-transparence ,  et  formée  de  couches 
successives,  ondulées,  qui  se  dessinent  en 
veines  à  la  surface.  Sa  cassure  est  imparfai¬ 
tement  cristalline  et  comme  striée;  sa  cou¬ 
leur  est  le  blanc-laiteux,  un  peu  roux,  ou 
jaune  de  miel.  On  le  distingue  de  Xalbâtre- 
gypseux ,  en  ce  qu’il  est  assez  dur  pour  rayer 
le  marbre  blanc,  et  que,  par  l’action  d’un 
acide  puissant,  il  se  décompose  en  faisant 
une  vive  effervescence,  tandis  que  l’albâtre 
gypseux,  beaucoup  plus  tendre,  se  laisse 
rayer  par  l’ongle  et  n’est  point  attaqué  par 
les  acides.  On  donne  le  nom  d 'A.  oriental  à 
l’albâtre  calcaire  dont  les  couleurs  sont  vi¬ 
ves  ,  la  translucidité  parfaite,  et  qui  est  sus¬ 
ceptible  d’un  beau  poli.  Tel  est  celui  que  les 
anciens  tiraient  de  l’Égypte,  sous  le  nom 
de  marbre  onyx ,  et  dont  est  faite  la  statue 
égyptienne  que  possède  le  Musée  royal  de 
Paris.  On  a  trouvé  à  Montmartre ,  prés  de 
cette  capitale,  un  albâtre  d’un  beau  jaune 
de  miel,  tirant  sur  le  brun  ,  dont  on  a  pu 
faire  quelques  coupes  d’un  assez  bel  effet; 
mais  il  y  est  rare  ,  et  toujours  en  masses  peu 
volumineuses.  (Del.) 

ALBATRE  gypseux.  min,  —  Cet  alb⬠
tre  appartient  à  l’espèce  minérale  qu’on 
nomme  Gypse  (sulfate  de  chaux  hydraté). 
Il  perd  promptement  sa  transparence,  quand 
on  le  soumet  au  feu  ,  et  se  change  en  plâtre. 
Il  est  beaucoup  plus  tendre  que  l’albâtre  cal- 


ALB 


ALB 


243 


caire  ;  ce  qui  fait  que  le  moindre  frottement 
suffit  pour  lui  enlever  son  poli  et  son  éclat. 
Il  offre  souvent  la  blancheur  la  plus  parfaite, 
quoique  cette  qualité  ne  lui  soit  point  essen¬ 
tielle;  et  c’est  à  cette  variété  que  se  rapporte 
l’expression  proverbiale  blanc  comme  l’alb⬠
tre.  Celui  que  l’on  trouve  à  Volterra ,  en 
Toscane,  et  que  l’on  travaille  à  Florence,  est 
remarquable  par  la  finesse  de  son  grain ,  son 
blanc  de  lait  et  sa  douce  translucidité;  on 
en  fait  des  vases,  des  lampes,  des  pendules, 
et  de  petites  statues.  A  Lagny-sur-Marne  , 
près  de  Paris,  sont  des  carrières  d’un  alb⬠
tre  veiné,  de  couleur  grise  ou  blanc-jaun⬠
tre ,  qui  s’exploitent  avec  avantage;  on  en 
fait  des  pendules ,  des  socles  et  des  revê¬ 
tements  de  cheminée.  (Del.) 

ALBATROS.  Diomœdea  ,  L.  (corruption 
d’albaïus ,  vêtu  de  blanc),  ois.  —  G.  de 
l’ordre  des  Palmipèdes ,  de  la  famille  des 
Longipennes  ou  Grands-Voiliers  de  Cuvier, 
et  de  celle  des  Siphorins  de  Vieillot.  Ce  g., 
réuni  au  genre  Pétrel,  nous  paraît  former 
un  groupe  ou  une  s. -famille  des  plus  natu¬ 
relles  ,  tant  d’après  la  grande  analogie  de 
leurs  formes  et  surtout  de  leur  bec,  que  d’a¬ 
près  la  conformité  de  leurs  mœurs.  Nous 
donnerons  donc  à  cette  s.-famille  le  nom  de 
Siphonnées  ( Siphorince .  V.  ce  mot).  Les  ca- 
ract.  du  g.  sont  :  Bec  très  long,  très  robuste, 
suturé,  assez  élevé,  droit, comprimé;  man¬ 
dibule  supér.  à  arête  arrondie,  sillonnée  de 
chaque  côté  dans  presque  toute  sa  longueur, 
fléchie  vers  les  deux  tiers,  puis  relevée,  enfin 
fortement  recourbée  et  crochue  à  la  pointe; 
mandib.  infér.  droite  ,  un  peu  dilatée  verti¬ 
calement  à  son  extrémité, et  tronquée  de  ma¬ 
nière  à  s’emboîter  dans  le  crochet  puissant 
de  la  supér.;  leurs  bords  internes  coupants, 
surtout  vers  l’extrémité,  ets’emboîtant  lesuns 
dans  les  autres  au  moyen  de  rainures  internes 
assez  profondes;narines  tubuleuses,  en  forme 
de  rouleaux  courts,  couchées  dans  le  sillon 
latéral  du  bec  et  couvertes  en  partie  anté¬ 
rieurement  à  l’orifice  de  ces  tubes ,  et  en 
partie  latéralement  sous  un  repli  qui  leur  est 
contigu ,  environ  au  quart  de  la  distance 
du  front  à  l’extrémité.  Pieds  courts;  tarses 
réticulés;  point  de  pouce;  les  3  doigts  antér. 
réunis  par  de  larges  membranes  entières  ; 
les  latéraux  bordés  d’un  rudiment  de  peau 
en  forme  de  bande  ;  cette  peau  réticulée  , 
ainsi  que  le  dessus  des  doigts  en  majeure 


partie  scutellés;  d’ailleurs,  ongles  faibles  et 
presque  droits.  Ailes  sur-aiguës ,  très  lon¬ 
gues  par  suite  du  très  grand  développement 
de  Y  humérus  et  de  l’avant-bras,  à  rémiges 
primaires  et  secondaires  courtes ,  ce  qui  les 
rend  fort  étroites.  Queue  courte,  ne  dépas¬ 
sant  pas  ou  dépassant  peu  la  pointe  des  ailes.; 

Les  Albatros  sont  les  géants  des  Palmipè¬ 
des.  Malgré  leurs  énormes  proportions,  qui 
les  ont  fait  nommer  par  les  navigateurs  Mon¬ 
tons  du  Cap ,  K : aisseaux  de  guerre  ,  ils  sont 
doués  du  vol  le  plus  facile  et  le  plus  vigou¬ 
reux  en  même  temps.  C’est  ainsi  qu’on  les 
voit,  tantôt  se  balancer  avec  grâce  au-dessus 
des  vagues,  ou  les  effleurer  en  suivant  leurs 
ondulations  pour  y  saisir  les  petits  animaux 
qu’elles  amènent  à  leur  surface,  tantôt  vo¬ 
ler,  dans  les  tempêtes,  contre  le  vent  le  plus 
violent,  sans  effort  et  sans  que  leur  vol  en 
paraisse  ralenti.  Dans  toutes  ces  circonstan¬ 
ces  ,  ils  semblent  ne  faire  que  planer,  et  l’on 
ne  s’aperçoit  pas  qu’ils  impriment  le  moin¬ 
dre  battement  à  leurs  ailes.  Ce  sont  de  tous 
les  Oiseaux  pélagiens  ceux  qui,  sans  nulle 
comparaison,  s’éloignent  le  plus  des  côtes,  et 
on  les  rencontre  à  des  distances  immenses 
de  toute  terre.  Ils  n’habitent  que  les  vastes 
mers  du  Pôle  austral,  en  dehors  du  Tropique 
du  Capricorne ,  ou  les  mers  de  l’Océan  paci¬ 
fique  septentrional,  dans  les  parages  de  la 
Chine  et  du  Japon. 

Bufl'on  et  Vieillot  d’après  lui,  avaient  an¬ 
noncé  que,  malgré  leur  énorme  taille,  ces 
Palmipèdes  ne  se  nourrissaient  que  de  petits 
animaux  marins  et  de  Zoophytes  mueilagi- 
neux.  On  a  dit  depuis  qu’ils  enlevaient  une 
grande  quantité  de  poissons,  en  rasant  les 
flots,  et  qu’ils  faisaient  surtout  une  grande 
consommation  de  poissons  volants ,  qu’ils 
saisissaient  hors  de  l’eau  ;  mais  M.  Gaimard 
a  remarqué  que,  dans  des  parages  où  le  b⬠
timent  qu’il  montait  était  entouré  de  ces 
poissons,  ainsi  que  de  Méduses,  de  Bipho- 
res,  de  Physales  et  d’autres  mollusques,  on 
n’avait  jamais  trouvé  dans  l’estomac  des  Al¬ 
batros  qu’on  y  avait  tués,  aucuns  débris  de 
poissons  ni  de  mollusques,  mais  bien  de  Cé¬ 
phalopodes  ,  tels  que  des  Sèches  et  des  Cal¬ 
mars. 

M.  Temminck,  dans  son  intéressant  article 
sur  les  Albatros  (PL  col.),  cite  les  passages  de 
plusieurs  voyageurs  qui  les  ont  rencontrés 
par  bandes  sur  des  cadavres  de  Cétacés,  de 


244 


ALB 


ALB 


Phoques  et  autres  grands  animaux  marins, 
les  dépeçant  et  se  gorgeant  de  leur  chair 
déjà  corrompue.  On  pourrait  conclure  de  ces 
divers  récits,  que  les  Albatros  ne  sont  point 
piscivores;  que  les  seuls  animaux  vivants  qui 
font  partie  de  leur  nourriture  sont  des  Cé¬ 
phalopodes,  et  qu’en  général,  le  fond  de  leur 
nourriture  est  la  chair  déjà  corrompue  des 
grands  animaux  marins. 

La  forme  de  leurs  ailes  dont  l’humérus  et 
l’avant-bras  sont  si  prolongés,  celle  de  leur 
bec  assez  analogue  à  celui  des  Vautours,  sur¬ 
tout  des  Caihartes  et  des  Percnopteres ,  l’ha¬ 
bitude  de  se  gorger  de  nourriture,  comme  ces 
oiseaux,  au  point  de  ne  pouvoir  ni  prendre 
leur  essor  ni  fuir  en  nageant  lorsqu’on  les  ap¬ 
proche  (et  dans  ce  cas  ,  leur  seule  ressource 
consiste  à  rejeter  avec  effort  leurs  aliments) , 
tous  ces  rapports  nous  font  envisager  les  Al¬ 
batros  et  même  les  Pétrels  comme  de  véri¬ 
tables  Vautours  de  l’Océan ,  destinés  à  pur¬ 
ger  les  mers  des  animaux  morts  et  plus  ou 
moins  putréfiés  qui  flottent  à  leur  surface. 
Par  suite  de  l’immense  faculté  de  vol  qui  leur 
permet  de  les  parcourir  dans  tous  les  sens  , 
et  à  des  distances  énormes  de  toute  terre, 
ils  rencontrent  aisément  ces  cadavres  flot¬ 
tants,  qu’ils  ont  probablement  la  faculté  de 
sentir  de  très  loin.  En  effet,  l’ouverture  de 
leurs  narines  ,  que  protègent  un  tube  et  un 
repli  latéral ,  tendrait  à  faire  croire  que  chez 
eux,  le  sens  de  l’odorat  est  doué  d’une  grande 
perfection,  comme  chez  les  Vautours,  parmi 
lesquels  les  Cathartes  nous  offrent  une  ou¬ 
verture  de  narines  sous  une  arcade  com¬ 
mune  ,  un  peu  analogue  à  ce  qu’on  voit  chez 
les  Pétrels. 

C’est  surtout  au-delà  du  Tropique  du  Ca¬ 
pricorne,  vers  le  35me  degré  de  latitude  Sud 
que  l’on  commence  à  rencontrer  les  Alba¬ 
tros,  et  c’est  vers  le  40me  qu’ils  sont  le  plus 
nombreux.  Ils  paraissent  ne  se  rappro¬ 
cher  des  terres  qu’à  l’époque  de  leur  re¬ 
production.  L’île  Tristan  d’Acunha  ,  située 
au  35rae  degré ,  est  un  des  points  qu’ils 
choisissent  de  préférence,  et  où  le  voyageur 
Dougal-Carmichael  a  pu  les  observer  à  loi¬ 
sir.  Il  en  reconnut  3  esp.  distinctes,  Yexti- 
lans ,  le  chlororhynchos  et  le  fuliginosa  ,  cou¬ 
vant  dans  cette  île.  Cette  dernière  esp.  s’y 
trouvait  surtout  en  grand  nombre  ;  les  nids, 
très  rapprochés  les  uns  des  autres,  pou¬ 
vaient  être  évalués  à  plus  de  100  dans  un 


espace  d’un  acre  environ.  Ces  nids  étaient 
construits  avec  de  la  boue,  et  élevés  de  terre 
de5à6  pouces  seulement.  Ceux  du  chloro¬ 
rhynchos,  pyramidaux  et  plus  élevés  de  10  à 
1 2  pouces  environ,  étaient  plus  isolés  dans  les 
ravins  des  montagnes.  L ’exulans  ne  se  donne 
aucune  peine  pour  construire  le  sien;  ce  n’est 
le  plus  souvent  qu’un  endroit  sec ,  un  peu 
concave  pour  que  l’oeuf  n’y  roule  pas.  Tou¬ 
tes  ces  esp.  ne  pondent  jamais  qu’un  seul 
œuf,  blanc,  très  gros,  singulièrement  oblong 
et  d’égale  grosseur  aux  2  bouts.  Les  petits 
sont  nourris  très  long-temps  par  la  mère  et 
se  tiennent  chacun  sur  leur  petit  monticule 
delà  manière  la  plus  grotesque,  ne  parais¬ 
sant  nullement  effrayés  de  l’approche  des 
hommes,  retournant  incontinent  se  poster 
sur  leurs  nids  si  on  les  en  tire ,  et  ne  se 
défendant  pas  autrement  qu’en  lançant 
de  leur  estomac  un  déluge  d’huile  fétide. 
Dans  l’usage  de  dégorger  les  aliments  à 
leurs  petits  et  dans  l’obligation  de  courir 
l’espace  de  20  à  30  toises  avant  de  pouvoir 
prendre  leur  essor,  ces  oiseaux  ont  encore 
avec  les  Vulturidées  ,  de  nouveaux  rapports 
qui  nous  confirment  de  plus  en  plus  dans 
l’idée  que  notre  s.-famille  des  Siphonnées 
est  sur  l’Océan  le  représentant  de  l’autre 
sur  les  continents ,  et  constitue  un  groupe 
voisin  seulement  de  celui  des  Larinées  , 
mais  bien  distinct  de  tous  les  autres  Pal¬ 
mipèdes.  L’esp.  la  plus  forte  comme  la  plus 
généralement  connue,  est  V Albatros  com¬ 
mun,  Vieill.  (  Diomœdea  exulans ,  L.) ,  que 
M.  Temminck  propose  de  nommer  Alb.  mou- 
ion  ,  à  cause  de  cette  dénomination  vul¬ 
gaire  de  Mouton  du  Cap ,  adoptée  depuis  * 
long-temps  par  les  navigateurs ,  parce  que 
ce  n’est  guère  qu’à  la  latitude  du  Cap  de 
Bonne-Espérance  que  l’on  commence  à  l’a¬ 
percevoir.  Quatre  autres  esp.  sont  avec  celle- 
ci  tout  ce  qu’on  en  connaît  jusqu’à  ce  jour, 
d’après  Temminck  qui  les  indique  et  en  a 
figuré  quelques  unes  (PL  col.).  (Lafr.) 

ALBEN  (Albus ,  blanc),  min. — Nom  donné 
par  Petzl  à  un  tuf  calcaire  incrustant  et  de 
formation  récente,  dont  il  existe  des  cou¬ 
ches  considérables  près  d’Erding,  en  Ba¬ 
vière.  (Del.) 

ALBERGAME  DE  MER.  zoopii.  —  Nom 

donné  par  Rondelet  à  une  production  marine 
qu’on  doit  supposer  être  un  Alcyon  ou  une 
Lobulaire.  (Duj.) 


ALB 


245 


ALB 

ALBERGE.  bot.  ph.  —  Nom  d’une  variété 
de  l’Abricotier.  (Sp.) 

*  ALBERTA.  Alberta,  E.  Meyer  (Dédié 
à  Albertus  Magnus,  ancien  naturaliste),  bot. 
ph.  — G.  de  la  famille  des  Rubiacées ,  tribu 
des  Gardéniées.  Suivant  M.  E.  Meyer  (. Lin - 
naea  ,  1 838 ,  vol.  i  2  ,  p.  258  )  ,*  ce  g.  a  beau¬ 
coup  de  rapports  avec  les  Mussœnda  ,  mais 
Il  en  diffère  :  1°  par  le  cal.,  dont  les  2  la¬ 
nières  latérales  sont  plus  grandes  que  les 
trois  autres  ;  2°  par  une  cor.  à  gorge  nue ,  et 
à  limbe  court,  dressé;  3°  par  un  péricarpe 
sec,  couronné  de  toutes  les  lanières  cali- 
cinales  et  ne  renfermant  que  4  à  6  graines. 
— Ce  g.  n’est  fondé  que  sur  une  seule  esp. , 
découverte  en  Caffrerie  par  M.  Drège.  (Sp.) 

*  ALBERTIA  (Nom  propre....),  syst. 

—  G.  de  Systolides  établi  par  nous ,  pour  un 
ver  parasite  des  Lombrics  et  des  Limaces, 
et  voisin  des  Rotifères.  Il  est  vermiforme, 
contractile,  nu,  pourvu  d’un  appareil  inan- 
dibulaire  articulé,  et  présente  en  avant  une 
pièce  frontale ,  tantôt  saillante  en  forme  de 
capuchon ,  tantôt  rétractée  et  laissant  voir 
la  bouche  ciliée.  Il  est  aminci  en  arrière  et 
terminé  par  une  queue  courte,  conique. — La 
seule  esp.  connue  [A.  vermiculus )  est  longue 
d’un  1/2  millimètre  environ  ;  elle  est  vivipare 
et  renferme  ordinairement  2  ou  3  œufs  ou 
fœtus,  plus  ou  moins  développés  ( V '.  Ann. 
sc.  nat.  t.  ix  sept.  1 838).  (Duj.) 

ALBERTINIA  (nom  d’homme),  bot.  pii. 
— Ce  g.,  de  la  tribu  des  Yernoniées,  de  la  fa¬ 
mille  des  Composées,  a  été  établi  par  Spren- 
gel,  et  a  pour  caract.:  Des  capitules  composés 
d’1  ou  de  3  fleurs  ;  capitules  qui  sont  réunis 
en  glomérules  globuleux,  souvent  entourés  à 
la  base  d’un  involucre  commun,  formé  par 
un  grand  nombre  de  petites  folioles  soudées 
entre  elles  inférieurement.  L’involucre  par¬ 
tiel  qui  entoure  les  fleurs,  est  formé  d’écailles 
droites,  fortement  pressées  les  unes  contre 
les  autres  et  quelquefois  même  soudées 
aussi  entre  elles  dans  une  grande  partie  de 
leur  longueur,  de  manière  à  constituer  de 
petites  alvéoles  au  centre  desquelles  se  trou¬ 
vent  les  fleurs;  celles-ci  sont  tubuleuses, ré¬ 
gulières,  à  divisions  souvent  assez  longues, 
réfléchies.  L’aigrette  qui  surmonte  lefruit  est 
bi  ou  pluri-sériée,  composée  de  poils  filifor¬ 
mes,  légèrement  denliculés,  prenant  proba¬ 
blement  par  la  dessiccation  une  couleur  jau¬ 
nâtre  ou  rougeâtre.  —  Les  Albertinia  sont 


des  arbrisseaux  brésiliens ,  munis  de  feuilles 
alternes,  pétiolées,  elliptiques,  atténuées 
aux  deux  extrémités,  glabres  ou  blanchâtres 
en  dessous.  (J.  D.) 

ALBERTINIÉES.  bot.  ph. — Sous-division 
de  la  tribu  des  Yernoniées ,  appartenant  à 
la  famille  des  Composées,  et  caractérisée  par 
ses  capitules  pauciflores,  réunis  en  gloméru¬ 
les  arrondis.  L'inflorescence  des  Albertiniées 
offre  un  caractère  particulier  ;  celle  des  Com¬ 
posées  a  été  considérée  comme  un  épi  dé¬ 
primé  où  les  pédicelles  de  chacune  desfleurs, 
probablement  disposés  en  corymbe  tendant 
à  l’épi  ou  à  l’ombrelle  dans  certains  cas,  se¬ 
raient  intimement  soudés,  de  manière  à  con¬ 
stituer  un  réceptacle  plane,  quand  ils  attei¬ 
gnent  tous  le  même  niveau  (  Reine-Margue¬ 
rite,  Soleil) ,  un  réceptacle  convexe  ou  al¬ 
longé,  quand  ceux  du  centre  se  prolongent 
au-delà  de  ceux  du  bord  (  Rudbeckia ) ,  et , 
ce  qui  est  beaucoup  plus  rare ,  un  réceptacle 
concave,  quand  le  cas  contraire  se  présente. 
Dans  tous  ces  exemples ,  les  fleurs  s’épa¬ 
nouissent  de  la  circonférence  au  centre; 
dans  les  Albertiniées,  au  contraire,  cet  ordre 
est  en  partie  interverti  ;  on  voit  des  fleurs 
s’épanouir  en  même  temps  au  centre  et  à  la 
circonférence.  On  a  considéré  ces  cas  anor¬ 
maux  comme  une  inflorescence  en  grappes, 
dans  laquelle  la  soudure  primitive  des  pédi¬ 
celles  serait  à  un  moindre  degré,  et  où  cha¬ 
cun  pourrait  se  développer  dans  un  ordre 
moins  dépendant  de  l’ensemble.  Les  Alber¬ 
tiniées  présentent  donc,  pour  inflorescence, 
de  petites  têtes  globuleuses, formées  elles-mê¬ 
mes  de  plusieurs  petits  groupes  secondaires, 
composés  de  une  ou  trois  fleurs ,  qui  toutes 
sont ,  en  partie ,  indépendantes  des  groupes 
voisins.  (J.  D.) 

*  ALBÏKIA.  bot.  pii.  —  Le  g.  décrit  sous 

ce  nom  par  Presl  (  famille  des  Cypéracées  )  , 
est  le  même  que  Y Hypoelytrum  de  Richard. 
F.  Hypoelytrum.  (A.  R.) 

ALBIN  ou  ALBINE  (  Albus ,  blanc),  min. 
—  Variété  d’Apophyllite,  d’une  belle  cou¬ 
leur  blanche ,  que  l’on  trouve  à  Marienberg, 
près  d’Aussig ,  en  Bohême  ,  dans  les  cavités 
d’un  phonolite,  et  quia  été  prise  d’abord 
pour  une  esp.  particulière ,  puis  pour  une 
variété  de  mésotype.  V.  Apophyllite.  (Del.) 

*  ALBINIE.  Albinia  (  Albin  ,  naturaliste 
anglais),  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Diptères, 
établi  par  M.  Robineau-Desvoidy ,  dans  sa 


246 


ALB 


ALB 


tribu  des  Entomobies ,  famille  des  Myodai- 
res,  et  auquel  il  donne  les  caract.  suivants  : 
Ant.  ne  descendant  pas  tout-à-fait  jusqu’à 
l’épistome;  !e2meart.  un  peu  plus  épais  que 
le  3me ,  qui  est  double  en  longueur  et  pris¬ 
matique.  Front  carré;  péristome  développé; 
épistome  saillant,  en  carré  transverse; opti¬ 
ques  ciligères.  Corps  cylindriforme ,  noir 
avec  des  nuances  cendrées  ;  cellule  y  C  ou¬ 
verte  avant  le  sommet  de  l’aile.  —  Ce  g.  est 
fondé  sur  une  seule  esp.  nommée  par  l’au¬ 
teur  A.  buccalis ,  sans  indication  de  patrie  , 
et  dédié  à  la  mémoire  de  l’entomologiste 
anglais  Albin.  (D.) 

ALBINISME  (  Albus,  blanc),  têrat.  — 
M.  Isid.  Geoffroy-St-Hilaire  divise  les  Ano¬ 
malies  simples  ou  Hémitéries  en  cinq  clas¬ 
ses  :  ire  classe  :  Anomalies  relatives  au  vo¬ 
lume  des  parties;  2me,  à  la  forme;  3me,  à  la 
structure;  4me,  à  la  disposition;  ôme ,  au 
nombre  et  à  l’existence.  Dans  la  3me  classe, 
celle  à  laquelle  se  rapporte  cet  article,  il 
établit  deux  sections  :  les  Anomalies  de  cou¬ 
leur  et  celles  de  structure  proprement  dite; 
celle-là  comprend  trois  ordres ,  dont  le  pre¬ 
mier  est  relatif  à  la  diminution  de  la  ma¬ 
tière  colorante  :  c’est  I’Albinisme. 

«  L’Albinos....  est  une  espèce  de  singe,  de 
couleur  blafarde  ,  qui  a  la  taille  du  Lapon, 
la  peau  des  lépreux  et  les  yeux  du  hibou. 
Condamné ,  par  la  structure  de  son  organe 
optique,  à  fuir  la  lumière,  il  regarde  avec 
horreur  le  soleil  et  le  spectacle  de  la  nature, 
s’endort  le  jour,  dispute  la  nuit  quelques 
vils  aliments  aux  bêtes  féroces,  qu’il  n’égale 
ni  en  adresse  ni  en  courage,  et  termine  à 
30  ans  sa  malheureuse  carrière  sans  avoir 
vécu. 

»  Rien  n’égale  la  stupidité  de  l’Albinos  : 
tout  ce  qui  n’est  pas  renfermé  dans  le  cercle 
étroit  de  ses  besoins,  échappe  à  son  intelli¬ 
gence;  on  n’a  jamais  pu  lui  faire  expliquer 
de  quelle  couleur  il  voit  les  objets,  ou  seu¬ 
lement  s’il  a  deux  axes  de  vision.  Le  Nègre, 
que  nous  ne  regardons  qu’avec  l’oeil  du  dé¬ 
dain,  est  à  l’égard  de  l’Albinos  ce  que  serait 
à  côté  de  lui-même  un  Newton  ou  un  Mon¬ 
tesquieu.  » 

Tels  sont  les  termes  dans  lesquels  l’un  des 
philosophes  du  xvinme  siècle,  l’auteur  du 
volumineux  Recueil  de  la  Philosophie  de  la 
Nature ,  traite  de  l’histoire  de  l’Albinos. 

Nous  avons  pris  cette  description  presque 


au  hasard  ;  nous  aurions  pu  choisir  dans 
vingt  autres  fables  non  moins  absurdes  aux¬ 
quelles  l’anomalie  qui  nous  occupe  a  donné 
lieu  dans  le  siècle  dernier. 

Appelée  à  donner  une  description  de  l’Al¬ 
binos,  la  science  actuelle  sera  sans  doute 
moins  miraculeuse  que  la  philosophie  dont 
nous  invoquions  tout-à-l’heure  les  lumières  ; 
mais  en  échange  elle  acquerra  en  précision 
et  en  exactitude  autant  qu’elle  perdra  en 
merveilleux. 

L’Albinos,  en  effet,  n’a  presque  aucun  des 
traits  étranges  que  des  imaginations  rivales 
de  Telliamed  se  sont  plu  à  lui  prêter,  et  dont 
le  grossier  charlatanisme  des  foires  et  des 
places  publiques  perpétue  le  récit,  parmi  des 
espritsignorants  et  superstitieux.  Il  n’est  au¬ 
cun  des  traits  de  la  description  ou  plutôt  du 
tableau  qui  précède,  qui  ne  puisse  être  ré¬ 
futé,  ou  qui  du  moins  n’ait  besoin  d’être 
profondément  redressé.  Dans  ces  êtres,  dont 
l’amour  du  merveilleux  se  plut  à  faire  des 
miracles  ou  des  jeux  de  la  nature  ,  la  science 
ne  reconnaît  que  de  légères  modifications 
anatomiques,  qui,  quelle  quesoit  d’ailleurs 
leur  influence  sur  l’économie  et  le  genre  de 
vie  de  ceux  qui  les  présentent,  n’en  sont  pas 
moins  fort  simples  en  elles-mêmes  et  parfai¬ 
tement  appréciables. 

Ainsi  que  l’indique  laplace  quenous  avons 
dit  appartenir  à  l’Albinisme  dans  la  série  té¬ 
ratologique,  les  êtres  qui  présentent  ce  genre 
d’anomalies  sont  caractérisés  par  une  struc¬ 
ture  particulière  de  la  peau,  consistant  dans 
l’absence  ou  la  diminution  du  pigmenturn 
ou  matière  colorante. 

Quelques  mots  pour  bien  faire  compren¬ 
dre  ceci. 

La  peau  est,  comme  on  sait,  formée  de 
deux  feuillets  ,  l’un  externe  ,  X épiderme  ; 
l’autre  interne,  formant  presque  toute  son 
épaisseur,  le  derme.  Sa  trame  est  formée  par 
des  fibres  lumineuses ,  très  résistantes.  Elle 
contient  des  vaisseaux  artériels  et  veineux, 
exhalants  et  absorbants  ;  des  nerfs  qui 
s’épanouissent  à  sa  surface  en  forme  de  pa¬ 
pilles,  et  dans  lesquels  réside  sa  sensibilité. 

C’est  à  Malpighi  que  l’on  doit  la  notion  de 
la  superposition  et  de  la  relation  de  ces  dif¬ 
férentes  parties.  Suivant  ce  grand  anato¬ 
miste,  le  second  feuillet  de  la  peau,  le 
derme ,  est  formé  de  trois  couches  superpo¬ 
sées  ;  la  plus  interne  ,  qui  forme  la  partie  la 


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247 


plus  solide  du  derme,  est  constituée  par  des 
fibres  denses  ,  comme  feutrées ,  criblées 
d’une  infinité  de  trous  qui  livrent  passage 
aux  vaisseaux  et  aux  nerfs.  Celte  première 
couche  est  le  chorion . 

Les  vaisseaux  et  les  nerfs  qui  traversent 
le  chorion  forment  au-dessus  de  celui-ci , 
3n  se  réunissant  en  espèces  de  pinceaux  au 
;ein  d’un  tissu  spongieux,  érectile,  une  se¬ 
conde  couche  à  laquelle  il  donne  le  nom  de 
corps  papillaire. 

Vient  enfin,  en  troisième  lieu,  la  couche 
externe  du  derme.  C’est  un  mucus  sécrété 
par  les  papilles  que  forme  la  couche  précé¬ 
dente,  une  sorte  de  vernis  gras  et  mou, 
destiné  à  abriter  la  seconde  couche  et  à  lui 
conserver  sa  souplesse  ;  c’est  le  corps  mu¬ 
cineux  de  Malpighi. 

Nous  devons  dire  que,  sur  l’organisation 
de  cette  troisième  couche,  il  y  a  dissentiment 
parmi  les  anatomistes.  Ce  qui  reste  établi, 
c’est  qu’elle  est  le  siège  de  la  matière  colo¬ 
rante  de  la  peau  :  matière  diverse  suivant  les 
races,  puisque  c’est  à  elle  que  celles-ci  doi¬ 
vent  leur  diversité  de  couleurs.  —  Bichat 
lui-même  ,  qui  n’a  pas  vu  le  mucus  dont 
parle  Malpighi ,  et  pour  lequel  cette  couche 
(corps  muqueux)  est  un  réseau  de  vaisseaux 
artériels,  veineux,  exhalants  et  absorbants, 
la  regarde  toutefois,  comme  étant,  en  même 
temps  que  le  siège  de  l’exhalation  et  de  l’ab¬ 
sorption,  celui  de  la  matière  colorante,  ou 
du  pigmentum ,  suivant  l’expression  généra¬ 
lement  adoptée  par  les  anatomistes. 

Ce  pigmentum,  sous-jacent  à  l’épider¬ 
me  ,  est  répandu  partout  ;  la  peau  ,  sans  lui 
d’un  blanc  fade,  mat  et  blafard,  lui  doit 
sa  couleur;  les  poils  et  toutes  les  dépen¬ 
dances  de  la  peau  seraient  sans  lui  d’un 
blanc  de  lait;  il  tapisse  les  membranes  mu¬ 
queuses  ,  et  la  bouche  et  les  lèvres,  par 
exemple,  lui  doivent  leur  teinte  rosée.  Il 
recouvre  également  la  face  postérieure  de 
Viris  et  de  la  choroïde ,  et  ce  point  a  une 
grande  valeur  dans  l’histoire  de  l’Albinisme. 

L’œil,  qui  n’est  autre  chose  qu’un  véri¬ 
table  instrument  de  dioptrique  (et  cette 
comparaison  est  presque  triviale  à  force 
d’être  vraie),  l’œil ,  considéré  sous  ce  rap¬ 
port,  se  montre,  comme  on  sait,  formé  de 
membranes  qui  en  constituent  la  charpente, 
de  parties  faisant  office  de  ce  qu’on  appelle 
en  physique  corps  réfringents  enfin  d’un 


diaphragme  appelé  iris ,  percé  en  son  cen¬ 
tre  d’un  trou  qui  est  la  pupille  ,  destinée  à 
livrer  passage  aux  rayons  lumineux ,  dont 
la  direction  s’estdéjà  modifiée  en  traversant 
la  cornée  et  l’humeur  aqueuse.  L’iris,  tapissé 
à  sa  face  postérieure  par  le  pigmentum  , 
remplissant  dans  toute  son  étendue  l’office 
d’un  corps  opaque ,  réfléchit  les  rayons  qui 
viennent  frapper  sa  grande  circonférence,  et 
ne  laisse  arriver  jusqu’au  cristallin,  à  tra¬ 
vers  lequel  ils  se  réfractent,  que  les  rayons 
qui  ont  traversé  l’espace  étroit  que  leur  livre 
l’ouverture  pupillaire.  Si  au  contraire  le 
pigmentum  manque  ,  alors  l’iris ,  de  corps 
opaque  qu’il  était,  devient  transparent; 
et  passant  de  l’état  de  diaphragme  aux  con¬ 
ditions  de  corps  réfringent,  tel  que  la 
cornée,  l’humeur  aqueuse,  le  cristallin  et 
l’humeur  vitrée  ,  admet  dans  la  dernière 
chambre  de  l’œil,  les  rayons  qu’il  réfléchis¬ 
sait,  et  qui  maintenant  y  arrivant  comme 
à  travers  l’ouverture  pupillaire ,  subissent 
seulement  une  réfraction  de  plus,  et  bles¬ 
sent  alors  infailliblement,  par  leur  nombre 
et  leur  intensité,  les  nerfs  optiques  qu’aucun 
corps  opaquene  protège  plus. Supposons  qu’il 
existe  un  tel  être,  et  nous  devons  compren¬ 
dre  qu’en  même  temps  que  sa  peau  et  toutes 
les  parties  qui  en  dépendent  seront  décolo¬ 
rées,  sa  vue  sera  d’une  susceptibilité  ex¬ 
trême;  qu’une  intensité  de  lumière,  aisé¬ 
ment  suportée  par  un  être  bien  conformé 
le  blessera;  que  le  malaise  qu’il  éprouvera, 
imprimera  à  toute  sa  physionomie,  lorsqu’il 
sera  exposé  à  un  trop  vif  éclat,  des  mouve¬ 
ments  convulsifs;  que,  dès  lors,  il  fuira  la 
lumière,  et  qu’il  ne  jouira  enfin  de  toutes 
ses  facultés  qu’à  l’ombre  ou  dans  l’obscu¬ 
rité.  Or,  telles  sont  les  conditions  de  l’Albi¬ 
nos. 

La  valeur  réelle  de  cette  anomalie  étant 
appréciée,  quelle  est  maintenant  la  cause 
de  la  décoloration  de  la  peau  ? 

Le  siècle  dernier,  qui  a  vu  généraîemenl 
dans  les  Albinos,  une  race  ou  nation  à  part, 
inférieure  au  nègre  ,  n’a  guère  soulevé  cette 
question.  D’ailleurs  Waffer  assurait  qu’au 
Darien  l’Albinisme  était  héréditaire  (fai 
qui  au  reste  serait  en  rapport  avec  la  per¬ 
sistance  des  races  blanches  dans  les  espèces 
d’une  autre  couleur).  Fontenelle  donnait 
l’histoire  d’un  Albinos  de  Surinam,  fils  d’un 
nègre  blanc,  cl  l’auteur  de  la  Philos,  de  la 


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ALB 


ALB 


Nat.,  disait  tenir  des  officiers  de  la  Compa¬ 
gnie  française  des  Indes,  qu’il  existait  au 
centre  de  Madagascar  une  grande  peuplade 
d’ Albinos  qui ,  se  regardant  comme  supé¬ 
rieurs  au  reste  des  habitants  de  nie  ,  refu¬ 
saient  de  contracter  des  alliances  avec  eux. 
Buffon  lui-même,  retraçant  l’histoire  des  ra¬ 
ces  humaines,  adopta  cette  idée  erronée,  sur 
la  foi  de  Ribeiro ,  quand  il  en  vint  à  parler 
des  habitants  de  l’île  de  Ceylan  (dans  son 
juime  vol.) ,  et  chercha  à  expliquer  cette  exis¬ 
tance  anomale  d’une  peuplade  blanche  ,  au 
milieu  d’hommes  basanés ,  en  supposant 
qu’ils  provenaient  originairemeut  d’Euro¬ 
péens  qu’un  naufrage  avait  jetés  sur  la  côte. 
Ce  n’est  que  long -temps  après  qu’il  pen¬ 
cha  à  admettre  (  sans  toutefois  se  décider 
positivement  à  ce  sujet)  que  l’Albinisme 
pourrait  bien  n’être  qu’une  variété  acci¬ 
dentelle.  Quelques  philosophes  cependant, 
et,  entre  autres,  l’auteur  des  Recherchas 
philosophiques ,  le  considérèrent  comme  une 
dégénérescence  du  Nègre;  mais  cette  opi¬ 
nion  parut  insoutenable,  lorsque  Banks  et 
Solander  eurent  vu  des  Albinos  dans  la  mer 
du  Sud,  et  en  Amérique,  au  Darien.  Main¬ 
tenant,  il  n’est  plus  guère  de  contrée  du  globe 
où  on  n’ait  observé  des  Albinos. Suivant  le  re¬ 
levé  fait  parM.  Isidore-Geoffroy  St-Hiiaire, 
les  voyageurs  en  ont  rencontré  à  la  Nouv.- 
Guinée,  aux  îles  des  Amis  et  à  celles  de  la 
Société,  à  l’isthme  de  Panama,  aux  An¬ 
tilles,  dans  la  Guyane ,  au  Brésil ,  au  Mexi¬ 
que,  en  Virginie  et  à  la  Louisiane,  au  Cap 
de  Bonne-Espérance ,  au  Congo ,  et  dans 
différentes  autres  parties  de  l’Afrique,  à  Ma¬ 
dagascar,  à  l’île  de  France  à  Ceylan ,  à  Am- 
boine,  à  Manille,  à  Java,  au  Malabar,  etc. 
La  variété  des  noms  qu’on  leur  a  imposés 
(. Bedas  ou  Redos  à  Ceylan  ;  Chacrelas  ,  Ka- 
krelas  ou  Kakerlaques  à  Java  ;  Dondos  en 
Afrique  ;  Albinos  dans  l’isthme  de  Panama  ; 
sans  parler  des  synonymes  tels  que  Kaker¬ 
laquisme  ,  Leucœlhiopie  ,  Leucopalhie  ,  Leu¬ 
cose ,  que  plusieurs  auteurs  leur  ont  donnés), 
cette  variété,  dis-je,  témoigne  suffisam¬ 
ment  de  leur  peu  de  rareté.  Maupertuis,  de 
son  côté,  regarda  l’Albinisme  comme  pro¬ 
venant  d’une  maladie  héréditaire.  Blumen- 
bach ,  Winterbottom ,  Sprengel,  Otto,  etc., 
le  considèrent  comme  le  résultat  d’une 
maladie  particulière.  Hallé,  Jefferson,  Bé- 
clard,  rejetant  cette  opinion,  l’attribuent 


à  une  modification  de  la  peau  :  sentiment 
qu’adopte  Mansfeld ,  et  auquel  il  donne  une 
haute  importance  en  l’expliquant  par  la  théo¬ 
rie  de  l’arrêt  de  développement  ;  application 
à  laquelle  Meckel  avait  déjà  songé  antérieu¬ 
rement. 

Ainsi  que  le  remarque  l’auteur  du  Traité 
de  Tératologie ,  le  dissentiment  de  ces  sa¬ 
vants  célèbres  provient  probablement  de  la 
différence  des  cas  qu’il  leur  fut  donné  d’ob¬ 
server.  Nul  doute,  en  effet,  que  dans  cer¬ 
taines  circonstances,  la  peau  et  les  cheveux 
ne  soient  susceptibles  de  perdre  leur  cou¬ 
leur,  soit  sous  l’influence  de  causes  morbi¬ 
des,  soit  par  suite  (et  nous  pouvons  citer 
l’exemple  historique  et  célèbre  du  comte  de 
St-Vallier)  d’une  trop  vive  impression  mo¬ 
rale.  Partant  de  ces  vues,  M.  Isid.  Geoffroy 
divise  l’Albinisme  ,  sous  le  rapport  des  cau¬ 
ses  qui  le  font  naître,  en  deux  sections: 
l’une  dépendant  d’une  maladie  ,  et  c’est  à 
celle-ci  qu’il  faut  rapporter  le  résultat  des 
expériences  dans  lesquelles  il  a  pu  produire 
l’Albinisme  d’une  façon  plus  ou  moins  com¬ 
plète  à  l’aide  de  causes  débilitantes  ;  l’autre 
constituant  une  véritable  anomalie,  et  qui 
s’explique  par  l’absence  plus  ou  moins  com¬ 
plète  du  pigmentum,  c.-à-d.  par  l’arrêt  du 
développement  de  celui-ci ,  explications  que 
vient  encore  corroborer  la  persistance  mo¬ 
mentanée  de  la  membrane  pupillaire  et 
l’existence  permanente  du  duvet  qui  couvre 
le  fœtus  pendant  la  seconde  moitié  de  la  vie 
intra-utérine  et  qu’on  remarque  fréquem¬ 
ment  chez  les  Albinos ,  particulièrement 
chez  ceux  de  l’isthme  de  Panama.  Quant  à 
la  cause  même  de  cet  arrêt,  c’est  un  point 
resté  jusqu’à  ce  jour  sans  solution. 

On  le  voit,  réduit  à  n’être  plus  qu’un  sim 
pie  cas  d’anatomie,  l’Albinisme  perd  tout  soi 
prestige ,  et  n’a  plus  même,  on  peut  le  dire 
d’autre  titre  à  l’attention  du  vulgaire  que  k* 
singularité  d’habitudes  et  d’aspect  qu’il  im 
prime  nécessairement  à  ceux  qui  s’en  trou 
vent  atteints  et  qui  leur  a  fait  donner,  ei 
particulier  par  Buzzi ,  le  nom  d ’Héliophobes 
qui  rappelle  l’aversion  que  leur  inspire  ia 
lumière. 

L’Albinisme  ne  constitue  donc  pas,  comme 
on  l’a  cru  long-temps,  une  race  à  part, 
mais  une  simple  variété  individuelle  et 
accidentelle.  Alors  tombent  d’elles-mêmes 
toutes  les  théories  que  les  philosophes ,  les 


ALB 


249 


naturalistes  et  les  voyageurs  du  ivni™*  siè¬ 
cle  avaient  forgées  sur  les  prétendues  peu¬ 
plades  d! Albinos;  alors  s’écroulent  ces  opi¬ 
nions  absurdes  enfantées  par  des  imagi¬ 
nations  déréglées,  comme  celle  qui ,  dans 
Y  Encyclopédie ,  fait  de  l’Albinos  un  métis 
de  l’Orang-outang  et  de  la  femme;  celle  de 
l’auteur  des  Recherches  philosophiques ,  qui 
consacre  un  article  entier  à  démontrer  qu’il 
existe  dans  la  semence  des  Africains  un 
principe  vénéneux  qui ,  en  agissant  sur  le 
fluide  nerveux,  altère  l’organisation  du  fœ¬ 
tus;  celle  puisée  par  le  voyageur  Waffer,  chez 
les  Sauvages  de  Panama,  qui  lui  assurèrent 
que  les  Albinos  naissaient  de  femmes  qui, 
pendant  leur  grossesse ,  avaient  regardé  la 
pleine  lune;  et  enfin  cette  autre  opinion 
vraiment  délirante,  suivant  laquelle  la  na¬ 
ture  aurait  posé  dans  l’Albinos  une  intelli¬ 
gence  qui,  long-temps  latente,  se  fera  jour  à 
heure  marquée,  et  lui  assurera  l’empire  du 
monde,  après  la  destruction  préalable  de 
tout  le  reste  du  genre  humain  ,  sur  les  rui¬ 
nes  duquel  il  fondera  enfin  la  meilleure  des 
républiques. 

Toutefois,  l’opinion  qui,  dans  l’absence 
des  certitudes  de  la  science  et  de  données 
positives  de  la  part  des  voyageurs,  consistait 
à  considérer  les  Albinos  comme  constituant 
une  race  à  part,  n’était  pas  absolument  dé¬ 
pourvue  de  raison.  On  conçoit,  en  effet ,  que 
des  malheureux,  maltraités  et  proscrits  par 
leurs  semblables,  aientmis,  en  quelque  sorte, 
leur  infortune  en  commun,  et  que  la  réunion 
de  plusieurs  d’entre  eux  sur  un  môme  point, 
ait  pu  induire  les  voyageurs  en  erreur.  Mais 
il  est  remarquable  que,  par  un  singulier  con¬ 
traste,  tandis  que  dans  certaines  régions  de 
l’Afrique,  les  Albinos  étaient,  à  ce  qu’il  pa¬ 
raît  ,  méprisés  et  haïs ,  le  roi  de  Bantam ,  si 
l’on  en  croit  le  voyageur  Bruyn,  en  avait 
plusieurs  en  grand  honneur  à  sa  cour,  parmi 
ses  femmes  ;  qu’à  Loango,  ils  avaient  pour 
fonction  spéciale  de  faire  la  prière  en  pré 
sence  du  roi  ;  et  enfin  que  Montézuma  en 
entretenait  plusieurs  dans  son  palais. 

Loin  de  n’exister  que  dans  l’espèce  hu¬ 
maine,  l’Albinisme  s’observe,  au  contraire, 
et  très  fréquemment,  chez  un  grand  nombre 
d’animaux.  Il  n’est  personne  qui  n’ait  vu  des 
lapins  blancs  ;  il  n’est  personne  qui  ne  con¬ 
naisse  historiquement  les  célèbres  éléphants 
blancs  si  vénérés  dans  certaines  contrées  de 


ALB 

l’Orient.  Ce  sont  là  de  véritables  variétés 
albines.  Ajoutons  qu’il  est  même  plusieurs 
espèceschezlcsquelles,  comme  chez  le  daim, 
la  couleur  blanche  paraît  remplacer  con¬ 
stamment  la  couleur  normale.  On  trouvera 
dans  le  Traité  de  Tératologie,  l’énumération 
des  espèces  dans  lesquelles  l’Albinisme  a  été 
observé. Nous  citerons,  toutefois,  comme  étant 
les  plus  remarquables  :  parmi  les  Mammi¬ 
fères  ,  la  Taupe  et  la  Barbastelle  ;  parmi  les 
Oiseaux,  chez  lesquels  il  se  présente  plus 
fréquemment  encore  ,  le  Merle,  etc. ,  etc. 

L’auteur  de  l’ouvrage  cité,  divise  le  genre; 
d’anomalie  qui  nous  occupe  en  : 

ï°  A Ibinisme  complet ,  caractérisé  par  la 
décoloration  générale  et  complète  delà  peau. 
C’est  à  ce  genre  que  se  rapporte  plus  spécia¬ 
lement  tout  ce  qui  précède. 

2°  Albinisme  partiel ,  où  certaines  parties 
seulement  de  la  peau  sont  décolorées;  sec¬ 
tion  à  laquelle  doivent  être  rapportés  les 
hommes  ou  enfants  pies. 

3°  Albinisme  imparfait ,  qui  consiste  sim¬ 
plement  dans  une  diminution  de  la  matière 
colorante. 

On  trouvera  dans  l’ouvrage  déjà  cité  l’his¬ 
toire  de  chacun  de  ces  genres.  Nous  termi¬ 
nerons  en  mentionnant  les  cas  suivants  et 
nouveaux  d’ Albinisme ,  dont  nous  devons  la 
communication  à  l’obligeance  de  M.  Isidore 
Geoffroy  : 

1°  Une  anguille  frappée  d’ Albinisme  im¬ 
parfait  sur  tout  le  corps ,  sauf  l’extrémité  du 
nez  et  de  la  queue,  qui  étaient  noirs.  Tout 
le  corps  était  d’un  jaune  tirant  sur  le  nan¬ 
kin.  Ce  cas  est,  comme  on  le  voit,  tout  à  la 
fois,  un  exemple  d’ Albinisme  imparfait  et 
d’Albinisme  partiel.  Ce  poisson  avait  été 
pris  aux  environs  de  Paris,  et  envoyé  vivant 
au  Muséum  d’histoire  naturelle  par  made¬ 
moiselle  Taglioni. 

2°  Une  écrevisse  ,  frappée  également  d’Al¬ 
binisme  imparfait.  Elle  était  d’un  beau 
bleu. 

3°  Enfin,  plusieurs  cas  d’Albinisme  com¬ 
plet,  observés  dans  l’homme,  et  qui,  extraits 
d’une  lettre  de  M.  Retzius  à  M.Isid.  Geoffroy, 
ne  présentent  toutefois  rien  de  bien  remar¬ 
quable.  Deux  d’entre  eux  étaient  frères  et 
nés  à  un  an  de  distance.  Un  troisième,  ac¬ 
tuellement  vivant,  est  un  homme  de  50  ans , 
et  jouit  d’une  bonne  santé.  (V.  Meunier.) 

ALBINOS,  ter at.  -JT.  Albinisme.  (C.  d’O.) 

IG* 


T.  I. 


ALB 


ALB 


250 

*  ALBITE  (. Albidus ,  blanchâtre).  ivi î orn 

donné  au  Feldspath  à  base  de  soude,  l’an¬ 
cien  Schorl  blanc  du  Dauphiné,  et  dont  les 
premières  variétés  connues  étaient  toutes 
d’un  blanc  mat  ou  laiteux  ;  il  en  existe  au¬ 
jourd’hui  de  plusieurs  couleurs.  V.  Feld¬ 
spath.  .  (Del.) 

ALBOUR  ou  AEBOER.  bot.  piî.  — Noms 
vulgaires  du  Cytisus  Laburnum  L.  (Sp.) 

ALBR  WD  ou  HALEBRAND.  ois.  — 
C’est,  en  terme  de  chasse,  le  nom  des  jeu¬ 
nes  canards  sauvages  de  l’année,  qui  n’ont 
pas  encore  quitté  le  plumage  du  nid.  V.  Ca- 

N  'i BD.  (LAFR.) 

*  ALBRANDIA  (Nom  d’homme),  bot.  ph. 
—  Ce  g.  de  la  famille  des  Moréées,  Endl.  (Ur- 
ticacées,  Lindl.),  établi  par  M  Gaudichaud 
(  Voyage  de  V Uranie),  a  été  réuni  par  En- 
dlicher  à  Y  jEpicarpurus  de  Blume.  Lindley 
(Syst.),  toutefois,  l’adopte  comme  distinct, 
et  le  place  dans  la  tribu  des  Broussonétiées. 

(C.  L.) 

ALBECA  (. Albus ,  blanc),  bot.  pii.  —  G. 
de  la  fam.  des  Asphodélées,  composé  d’une 
vingtaine  d’espèces,  toutes  originaires  du 
Cap  de  Bonne-Espér. ,  une  seule  {A.  abys- 
sinica  Dryander)  croissant  en  Abyssinie.  Ce 
sont  des  plantes  à  bulbe  tuniqué  et  presque 
solide,  donnant  naissance  à  des  feuilles, 
tantôt  étroites,  tantôt  plus  ou  moins  élargies. 
Leur  tige  ou  hampe  est  nue,  d’une  longueur 
très  variable  suivant  les  espèces.  Les  fleurs, 
très  variées  en  couleur,  sont  tantôt  dispo¬ 
sées  en  épis  simples,  tantôt  en  grappes  ou  en 
panicules  plus  ou  moins  ramifiées.  Calice 
pétaloïde ,  formé  de  6  sépales  plus  ou  moins 
profondément  soudés  entre  eux;  les  3  ex- 
tér.  révolutés  dans  leur  partie  supér.,  les  3 
intér.  dressés,  rapprochés  entre  eux  vers 
leur  sommet  épaissi  et  concave.  Elam.  6 , 
attachées  à  la  face  interne  des  sépales;  fi¬ 
lets  plus  ou  moins  planes  et  élargis  à  leur 
base  ,  tantôt  tous  anthérifères ,  tantôt  3  seu¬ 
lement  portant  une  anthère  allongée;  ceux 
des  filets  fertiles ,  en  général  plus  épais  que 
ceux  qui  sont  dépourvus  cl’anthère.  Style 
triangulaire, insensiblement  épaissi  vers  sa 
partie  supér.  qui  porte  un  stigm.  triangu¬ 
laire  ,  glanduleux  et  velu  ;  rarement  il  pa¬ 
rait  comme  simple.  Le  fruit  est  une  capsule 
globuleuse  ou  à  3  angles,  à  3  loges,  s’ou¬ 
vrant  en  3  valves  ,  et  contenant  des  graines 
planes  et  ailées.  —  Les  Albuca  ont  de  grands 


rapports  avec  les  g.  Ornitkogalum  et  Anthe- 
ricum.  Ils  diffèrent  du  1er  par  les  divisions 
intér.  de  leur  cal. ,  qui  sont  dressées ,  épais¬ 
sies  et  concaves  à  leur  sommet,  et  par  leur 
style  triangulaire.  Quant  au  g.  Anthericum , 
sa  racine  fibreuse  et  non  bulbifère  le  distin¬ 
gue  suffisamment.  On  cultive  dans  les  jar¬ 
dins  d’amateurs,  plusieurs  esp.  d 'Albuca; 
telles  sont  les  A.  alba  ,  lutea  et  minor .  Elles 
doivent  être  placées  en  terre  légère,  dans  des 
pots,  et  soigneusement  garanties  du  froid 
pendant  l’hiver.  (A.  R.) 

ALBELE  (. Albulus ,  tirant  sur  le  blanc). 
poiss.  —  Nom  donné  à  plusieurs  poissons  à 
reflets  argentés  qui  les  font  paraître  tout 
blancs.  C’est  dans  le  même  sens  que  les  mots 
Albèle ,  Albelen,  Albulen  et  Alburne,  ont  été 
employés  par  divers  auteurs.  (Val.) 

ALBEME1V  (  albumen  ,  blanc  d’œuf),  bot. 
pii.  —  Plusieurs  Botanistes  désignent  sous  ce 
nom  ,  cette  partie  de  l’amande  de  certaines 
graines  qui  accompagne  l’embryon  et  qu’on 
appelle  plus  généralement  Périsperme  ou 
Endosperme.  V.  Endosperme.  (A.  R.) 

ALBEMINE  (  Albumen  ,  blanc  d’œuf  ). 
ciiim.  —  C’est,  de  toutes  les  substances  azo¬ 
tées,  la  plus  répandue  dans  l’économie 
animale;  le  blanc  d’œuf  et  le  sérum  du 
sang  la  renferment  en  très  grande  quan¬ 
tité;  il  n’est  peut-être  pas  de  liquide  sé¬ 
crété  par  le  corps  humain  qui  n’en  con¬ 
tienne  plus  ou  moins.  On  la  trouve  dans  la 
liqueur  du  péricarde,  dans  celle  des  hydro¬ 
piques,  des  ventricules  du  cerveau ,  enfin, 
dans  l’humeur  des  vésicatoires,  de  la  brû¬ 
lure,  des  hydatides,  etc. 

Elle  se  présente  sous  trois  étals  particu¬ 
liers,  et  affecte  des  propriétés  différentes, 
suivant  qu’elle  est  liquide,  desséchée  a  une 
douce  chaleur,  oucoagulée  par  le  feu,  ou  par 
l’alcool. 

L  Albumine  liquide  est  transparente,  ino¬ 
dore  et  insipide;  elle  présente  une  réaction 
alcaline  due  à  la  présence  d’un  peu  de  car¬ 
bonate  de  soude.  Conservée  en  vase  clos, 
elle  éprouve  assez  rapidement  la  décomposi¬ 
tion  putride,  et  répand  une  odeur  d’acide 
sulfhydrique,  qui  parait  due  à  la  présence 
d’une  faible  proportion  de  soufre. LesAcides, 
à  l’exception  toutefois  des  Acides  phospho- 
rique  et  acétique  ,  troublent  la  dissolu¬ 
tion  d’ Albumine.  Elle  forme  avec  certains 
sels  métalliques,  par  exemple  le  bi-chlorure 


I 


ALB 

de  mercure,  des  composés  insolubles  ;  aussi 
l’a-t-on  proposée  comme  contre-poison  de 
ces  substances. 

La  dissolution  d’ Albumine  évaporée  sponta¬ 
nément  se  concentre  et  se  prend  peu  à  peu 
en  une  masse  solide,  jaune  et  transparente. 
Cette  masse  est  soluble  dans  l'eau;  sa  dis¬ 
solution  jouit  de  toutes  les  propriétés  de 
l’Albumine  liquide.  Elle  possède,  comme 
elle,  la  propriété  de  se  coaguler  par  l’acool , 
ou  par  le  feu,  à  la  température  de  74  degrés 
centigrades. 

L'albumine  coagidèe  est  insoluble  dans 
l’eau  et  ne  peut,  dans  aucune  circonstance, 
reprendre  son  premier  état. 

On  a  mis  à  profit,  pour  clarifier  les  si¬ 
rops,  la  propriété  qu’a  l’Albumine  liquide 
d’être  coagulée  par  la  chaleur;  elle  forme  , 
en  s’agglomérant  ainsi ,  un  réseau  capable 
d’envelopper  toutes  les  substances  tenues 
en  suspension  dans  le  liquide.  La  clarifi¬ 
cation  des  vins  repose  sur  un  autre  prin¬ 
cipe.  L’opération  se  fait  à  froid;  aussi  l’Al¬ 
bumine  n’est- elle  pas  coagulée;  elle  est 
précipitée  par  le  tannin  du  vin;  du  reste  le 
résultat  est  le  même. 

L'Albumine  végétale  présente  toutes  les 
propriétés  de  l’Albumine  animale;  elle  est 
presque  toujours  accompagnée  de  sub¬ 
stances  étrangères  diverses ,  et  particulière¬ 
ment  de  gluten.  On  la  rencontre  en  grande 
quantité  dans  les  amandes  et  les  graines 
qui,  broyées  avec  l’eau,  produisent  des  émul¬ 
sions,  ainsi  que  dans  les  sucs  végétaux  que 
la  chaleur  coagule. 

M.  Denys  a  fait  l’observation  que  la 
fibrine,  particulièrement  celle  qu’on  extrait 
du  sang,  par  l’agitation  et  le  lavage  à  l’eau 
distillée,  se  dissout  peu  à  peu  dans  l’eau 
nitrée,  et  qu’elle  présente  alors  toutes  les 
propriétés  de  l’Albumine.  Ce  physiologiste 
croit  que,  dans  ce  cas,  la  fibrine  se  trans¬ 
forme  réellement  en  Albumine.  (Pel.) 

ALBUNÉE.  Albunea  (Nom  mythol.  ). 
crust.  —  G.  de  l’ordre  des  Décapodes,  fa¬ 
mille  des  Macroures,  tribu  des  Hippides, 
établi  par  Fabricius  et  adopté  par  tous  les 
Carcinologistes ,  avec  ces  caractères  :  Ca¬ 
rapace  droite  d’avant  en  arrière,  terminée 
antérieurement  par  un  bord  presque  droit; 
ovalaire  postérieurement  et  échancrée  pour 
l’insertion  de  l’abdomen.  Pédoncules  ocu¬ 
laires  larges  et  lamelleux  ;  yeux  extrême- 


ALC  251 

ment  petits,  situés  sur  leur  bord  externe. 
Ant.  internes  très  grandes,  terminées  par 
un  seul  filet  multi-articulé;  ant.  externes 
larges,  courtes,  terminées  par  une  tigelle 
composée  de  7  à  8  articles.  Pattes-mâchoi¬ 
res  externes  plus  ou  moins  pédiformes.  Pat¬ 
tes  courtes;  la  lre  paire  terminée  par  une 
main  subehéliforme;  les  suivantes  de  même 
forme,  mais  se  terminant  par  un  article  fal- 
ciforme.  Abdomen  composé  de  7  articles  dont 
le  1er  est  reçu  dans  une  échancrure  de  la  ca¬ 
rapace,  et  le  7me  pourvu  d’une  paire  de 
fausses  pattes.  On  n’en  connaît  encore  que 
2  esp.;  la  lre,  1  ’ A.  symnista  Fabr.,  habile  les 
mers  d’Asie,  et  la  2me,  dont  on  ne  connaît 
pas  la  patrie,  estl’^.  scutellata  Desm. 

(H.  L.) 

*  ALBURNOIDES ,  DC.  ( Alburnurn  ,  an¬ 

cien  nom  du  Cytise  aubours  ).  bot.  pii.  — 
M.  De  Candolle  {Prodr.  2,  p.  153  )  donne 
ce  nom  à  un  s.-genre  des  Cytises,  qu’il  ca¬ 
ractérise  ainsi  :  Cal.  campanulé  ;  légume 
1-4- sperme,  à  suture  supér.  non  dilatée. — 
Arbustes  presque  aphylles  ;  rameaux  iner- 
mes;  fleurs  blanches.  (Sp.) 

ALBURÎMUM.  bot.  pii.  —  Nom  latin  de 
l’aubier  ou  faux-bois.  (A.  Pu) 

ALCA.  ois.  —  V.  Pingouin.  (C,  d’O.) 

*  ALCADÉES  (  Aléa ,  pingouin),  ois.  — 
Famille  de  l’ordre  des  Nageurs  ou  Palmipé 
des  de  Cuvier  et  faisant  partie  de  sa  famille 
des  Brachyptères,  qui  devient  alors  pour  nous 
une  tribu  ;  ses  caract.  sont  :  Bec  comprimé, 
dont  l’arête  est  plus  ou  moins  élevée  et  tran¬ 
chante,  arquée  et  recourbée  à  son  extrémité 
qui  est  quelquefois  échancrée.  Pieds  implan¬ 
tés  très  en  arrière,  entièrement  palmés,  sans 
pouce;  les  ongles  non  déprimés ,  arqués  et 
pointus.  Ailes  courtes,  sur-aiguës,  parfois 
impropres  au  vol,  à  premières  rémiges  de 
longueur  moyenne,  décroissant  rapidement  ; 
les  secondaires  fort  courtes.  Cette  famille  se 
compose  des  g.  Pingouin ,  Guillemot,  Mer- 
gule,  Vieïll.,  ou  Cephus,C\i\.,  Macareux,  Cé- 
rorhynque,  Bonap.  ou  Chimerhina ,  Escholtz, 
et  Starique,  Tem.  {V.  ces  différents  mots). 
Tous  ces  g.  ainsi  réunis  forment  un  groupe 
des  plus  naturels ,  différant  un  peu  par  la 
forme  du  bec,  mais  ayant  les  ailes  et  les 
pattes  entièrement  conformées  de  même , 
tandis  que  les  Plongeons ,  qu’on  leur  a  quel¬ 
quefois  réunis,  en  différent  par  les  pattes,  et 
par  d’autres  caract.  assez  marquants ,  et  ne 


252 


A  LC 


ALC 


peuvent  être  séparés  des  Grèbes,  avec  lesquels 
ils  ont  des  rapports  manifestes  dans  tout  le 
squelette. On  doit  séparer,  au  contraire,  de  ces 
derniers  les  Héliornes  et  les  Grébifoulques  , 
qui  ne  peuvent  être  placés  naturellement 
que  près  des  Anhingas,  avec  lesquels  Gme- 
lin  les  avait  classés.  Ils  sont  le  passage  des 
Foulques  aux  Anhingas.  Le  grébifoulque  d’A¬ 
mérique  est  d’ailleurs  bien  positivement  to- 
tipalmé.  (Lafr.) 

ALCALIS,  ciiim.  — On  appelait  autrefois 
Alcalis  les  oxydes  du  Potassium ,  du  Sodium, 
du  Lithium ,  et  terres  alcalines  les  oxydes 
de  Barium,  de  Strontium,  de  Calcium  et  de 
Magnésium.  Aujourd’hui,  on  a  réuni  sous  le 
nom  A' Alcalis,  les  Protoxydes  des  métaux  de 
la  ire  section,  savoir:  le  Potassium,  le  So¬ 
dium  ,  le  Lithium,  le  Barium  ,  le  Strontium 
et  le  Calcium  ,  qui  absorbent  l’Oxygène  à  ia 
température  la  plus  élevée,  et  décompo¬ 
sent  l’eau  à  la  température  ordinaire.  Ces 
oxydes  ont  tous  la  propriété  de  ramener 
au  bleu  le  papier  de  tournesol  rougi  par  un 
acide;  de  verdir  le  sirop  de  violettes  et  la 
teinture  de  choux  rouges;  enfin,  de  colorer 
en  rouge-brun  l’infusion  jaune  du  Curcuma , 
du  Pastel,  du  bois  jaune,  etc. 

C’est  cette  propriété  qu’on  désigne  sous  le 
nom  de  réaction  alcaline.  Les  Alcalis  ne  sont 
pas  les  seuls  corps  qui  la  possèdent.  On  la 
retrouve  dans  certains  carbonates  des  mé¬ 
taux  alcalins,  et  même  dans  les  Sulfures  et 
les  Cyanures  simples  de  ces  mêmes  métaux, 
ainsi  que  dans  quelques  autres  oxydes  mé¬ 
talliques. 

On  appelle  Alcali  volatil  le  Gaz  Ammo¬ 
niac,  qui  se  rapproche  des  Alcalis  par  son 
alcalinité,  et  en  diffère  par  son  état.  Toutes 
les  autres  propriétés  communes  des  Alcalis 
sont  partagées  par  foutes  les  bases  salîfiables. 
{V.  Ammoniaque.)  —  Certaines  substances 
végétales  ont  la  propriété  de  neutraliser  les 
Acides  pour  former  des  sels  bien  définis,  et 
ramènent  au  bleu  la  teinture  de  tournesol 
rougie  par  un  Acide.  On  les  a  réunis  sous 
les  noms  d 'Alcalis  végétaux ,  d’ Alcaloïdes. 

Les  Alcaloïdes  sont  éliminés  de  leurs  sels 
par  tous  les  Alcalis,  et  même  parla  Ma¬ 
gnésie;  mais  ils  se  substituent  à  leur  tour 
aux  autres  oxydes. 

Les  Alcaloïdes  les  plus  importants  sont  : 

Cinchonine.  Vératrine. 

Quinine.  Narcéine. 


Arieine.  Narcotine. 

Sabadilline.  Atropine. 

Delphine.  Solanine. 

Strychnine.  Emétine. 

Codéine.  Mélamine. 

Brucine.  Amméiine. 

Morphine. 

Toutes  ces  substances  sont  formées  d’Oxy- 
gène,  d’Hydrogène,  d’ Azote  et  de  Carbone, 
excepté  la  Mélamine,  qui  n’est  pas  oxygé¬ 
née.  Toutes  sont  peu  solubles.  Quelques  uns 
de  leurs  sels  se  dissolvent  facilement  :  tels 
sont  les  Sulfates ,  Azotates ,  Acétates  ;  d’au¬ 
tres  comme  les  Tartrates ,  Gallates,  Oxalates 
neutres  sont  peu  solubles.  Toutes  se  décom¬ 
posent  par  l’action  de  la  chaleur  et  produisent 
de  l’Ammoniaque  ;  toutes  en  dégagent  sous 
l’influence  de  la  chaux. -C’est  en  1804  que  fut 
découverte  la  Morphine ,  par  M.  Sertuerner 
d’une  part  elSéguin  del'autre. Ce  futen  1816 
seulement  que  M.  Sertuerner  vit  qu’elle  pos¬ 
sédait  toutes  les  propriétés  des  Alcalis,  et  en 
fit  le  type  d’une  nouvelle  classe  de  corps. 
Les  Alcalis  se  préparent  tous  au  moyen  de 
la  décomposition  d’un  sel  par  un  autre  Al¬ 
cali,  plus  énergique  dans  les  circonstances 
de  l’opération.  C’est  ainsi  que  tous  les  Alca¬ 
loïdes  sont  séparés  de  leur  Acide  par  l’Am¬ 
moniaque.  Les  procédés  de  préparation  des 
Alcalis  inorganiques  sont  très  divers.  Us  se¬ 
ront  décrits ,  dans  les  articles  spéciaux  sur 
chacune  de  ces  substances.  ( V .  Ammoniaque, 
Ciiaux  ,  Baryte  ,  Strontiane  ,  Potasse  , 
Soude,  Alumine  et  Magnésie.  (Pel.) 

ALCALI  VOLATIL,  ciiim.  —  V.  Ammo¬ 
niaque.  (C.  d’O.) 

ALCAR0X  (Nom  arabe),  araciin.  — Syn. 
du  Scorpion  africain  ,  Butkus  a  fer,  L.  (H.  L.) 

ALCE  (cùxn,  élan),  mam.  —  Syn.  d’ALCES. 

(I.  G.-S.-H.) 


ALCÉE.  Alcæa,  L.  (ôcXxsot,  sorte  de  mauve^. 
bot.  pii.  —  G.  ou  s.-genre  de  la  famille  des 
Malvacées,  réuni  par  la  plupart  des  auteurs 
au xAlthœa,  dont  il  ne  diffère  que  par  un 
péricarpe  à  coques  marginées  ;  l’espèce  qui  le 
constitue  est  la  plante  d’ornement  connue 
sous  le  nom  de  Rose-irémière.  (Sp.) 

*ALCÉDIDÉES.  Alcedidœ  ( Alcedo ,  nom, 
chez  les  anciens ,  d’un  oiseau  que  l’on  di¬ 
sait  nicher  sur  la  mer;  aujourd’hui  le  Mar¬ 
tin-pêcheur),  ois.  —  Famille  de  l’ordre  des 
Passereaux  ,  faisant  partie  de  celle  des  Peî- 
matodes  de  Vieillot ,  ou  des  Alcyons  de 


au: 


ALC 


253 


Tcmminck  et  des  Syndactyles  de  Cuv  ier.  Ses 
caract.  sont:  Bec  fort,  allongé,  droit,  pres¬ 
que  quadrangulaire,  ou  très  droit,  comprimé, 
pointu,  à  commissure  parfaitement  droite, 
ou  enfin  conique,  assez  renflé  et  légère¬ 
ment  fléchi  à  la  pointe  avec  la  commissure 
plus  ou  moins  sinueuse  vers  cette  partie; 
bas  de  la  jambe  dégarni  de  plumes.  Pieds  à 
tarses  très  courts,  complètement  syndacty- 
les ,  sans  squarnelles  apparentes,  ou  revê¬ 
tus,  ainsi  que  les  doigts,  de  squarnelles 
très  faibles  et  très  petites;  le  doigt  ex¬ 
terne  presque  aussi  long  que  le  médian 
et  soudé  avec  lui  jusqu’aux  .2  tiers  de  sa 
longueur;  l’interne  beaucoup  plus  court  et 
soudé  seulement  jusqu’à  moitié  ;  pouce 
court,  mais  large  à  sa  base;  ce  qui,  joint  à 
la  soudure  des  doigts  antérieurs,  forme  en 
dessous  une  sorte  de  plante  prolongée;  son 
ongle  sensiblement  plus  petit  que  celui  du 
doigt  médian.  Ailes  de  longueur  moyenne, 
sub-aiguës  ou  sub-obtuses,  à  rémiges  pri¬ 
maires  ou  courtes  ou  moyennes  Queue 
courte  en  général  ou  de  longueur  moyenne 
et  arrondie ,  rarement  allongée  et  éta¬ 
gée,  etc.  —  Cette  famille  comprend  les  g. 
Martin-pêcheur  y  Alcedo ,  L.;  Ispida ,  S\v.  ou 
Cenjle ,  Bonap.;  Ceyx,  Lacép.;  Alcyone  , 
Sw.;  Dacelo,  Leach;  Halcyon,  S\v.;  Choucal- 
cyon  ,  Less;  Syma  ,  Less.  ;  Todiramplius  , 
Less.  ;  Tanysiplera ,  Vig.;  Melidora  ,  Less.; 
V.  ces  mots.  (Lafr.) 

ALCELAPHE  [hXA ,  élan;  SV>oç,  cerf). 
mam.  —  Nom  donné  par  M.  de  Blainville  à 
une  section  du  groupe  des  Antilopes. 

(I.  G.-S.-H.) 

*  ALCÉMÉRQPE ,  Alcemeropus  [Alcedo , 
Martin-pêcheur;  merops ,  g  épier),  ois. — G. 
formé  par  M.Is.  Geoff.-St-ïiilaire,  aux  dépeins 
du  g.  Guêpier,  répondant  au  JSyciiornis,  Sw., 
étayant  pour  type  le  Guêpier-à-fraise ,  Me¬ 
rops  amicius  ,Tem.  (col.  310).  Sescaract.  sont  : 
Bec  allongé ,  courbé  dans  toute  sa  longueur , 
presque  quadrangulaire ,  avec  l’arête  supér. 
légèrement  et  longitudinalement  canalicu- 
lée.  Pieds  complètement  syndactyles,  à  tarses 
très  courts,  à  doigt  externe  presque  aussi  long 
que  le  médian  et  lui  étant  réuni  jusqu’aux 
2  tiers;  l’interne  beaucoup  plus  court  et  soudé 
seulement  jusqu’à  moitié;  une  sorte  de  plante 
allongée  et  épatée;  l’ongle  du  pouce,  le  plus 
petit  de  tous.  Ailes  sub-obtuses,  à  rémiges 
primaires  courtes,  dépassant  à  peine  l’extré¬ 


mité  des  secondaires.  Queue  allongée  ,  cou¬ 
pée  carrément  à  l’extrémité.  —  Ce  g.  est  tel¬ 
lement  voisin  du  g.  Guêpier  par  ses  formes 
extér. ,  que  31.  Temminck  l’avait  confondu 
avec  lui.  Sescaract.  différentiels  ne  consis¬ 
tent  effectivement  que  dans  cette  légère  rai¬ 
nure  super-rostrale ,  car  celui  tiré  de  la  forme 
des  ailes  un  peu  plus  courtes  et  un  peu  plus 
arrondies,  nous  parait  insignifiant,  vu  que, 
dans  les  vrais  Guêpiers ,  nous  trouvons  2  mo¬ 
difications  de  ce  g,,  bien  prononcées  et  plus 
distinctes, aiguës  ou  même  sur-aiguës,  avec 
la  lre  rémige  presque  nulle  dans  les  esp.  à 
queue  à  filets,  sub-obtuses  dans  celles  à 
queue  coupée  carrément  ou  échancrée,  d’où 
il  résulte  une  différence  d’ailes  bien  plus 
marquée  entre  les  lres  et  les  secondes,  qu’en¬ 
tre  celles-ci  et  les  Alcéméropes.  Mais  des  ha¬ 
bitudes  nocturnes  ou  crépusculaires  analo¬ 
gues  à  celles  des  Engoulevents  et  distinctes 
de  celles  des  Guêpiers,  autorisent ,  à  plus 
juste  titre,  selon  nous,  la  séparation  généri¬ 
que  des  Alcéméropes.  M.  Swainson  en  a  for¬ 
mé  son  g.  JVyctiornis ,  mot  qui  exprime  bien 
leur  caract.  de  mœurs.  A  l’esp.  type,  le  Guê¬ 
pier-à-fraise,  vient  s’enjoindre  une  seconde, 
remarquable  comme  elle  par  la  rainure  su¬ 
per-rostrale  et  la  fraise  gutturale,  mais  qui  en 
diffère  surtoutpar  la  couleur  de  cette  fraise 
et  par  celle  du  front,  qui  sont  d’un  bleu  glau¬ 
que  et  non  rouge  vermillon  et  rose  violacé 
comme  chez  la  première.  C’est  le  Merops 
Ailierloni,  Will.  Jard.  ou  Nycliornis  cœru- 
leus,  Sw.  [lll.  Orn.  2  ,  pl.  58).  Le  1er  habite 
Sumatra,  le  second  l’intér.  du  continent  de 
l’Inde.  (Lafr.) 

ALCES  (à).xv 7,  élanh  mam.  — W.  Ogilby  a 
cru  devoir  faire  de  l’élan  [Cervus  Alces  des 
auteurs)  un  g.  particulier,  qu’il  place  dans 
sa  famille  des  Cervidées,  ordre  des  Rumi¬ 
nants.  Voici  les  caractères  qu’il  lui  attribue 
[Proceed.  Zool.  Soc.  Lond.,  1(886):  Cornes 
palmées,  caduques,  existant  dans  le  mâle 
seul.  Trompe  nulle.  Interdigitales  grandes. 
Follicules  inguinaux  nuis.  Mamelles  4.  — 
Le  type  de  ce  g.  serait  Y  Alces  machlis  [Cer¬ 
vus  Alces).  Le  nom  de  Machlis,  que  Pline 
donne  à  l’Élan,  n’est  probablement  qu’une 
altération  latine  de  son  nom  celtique  Elk. 
V.  Cerf.  (C.  d’O. 

ALCHAADëS.  pois.s.  —  Mot  probable¬ 
ment  d’origine  arabe  ,  et  que  Bonneterre  a 
écrit,  par  une  faute  de  copie,  Àlcandes,  or- 


254 


ALC 


ALC 


thographe  abusivement  reproduite  depuis 
dans  tous  les  Dictionnaires.  On  le  trouve 
dans  Cuba  ( Horlus  sanitatis,  98).  11  est  cité 
avec  celui  d ’Aùremon  pour  un  poisson  très 
soigneux  de  ses  petits,  qui  s’attache  aux  na¬ 
vires  et  les  rend  immobiles.  Ces  deux  der¬ 
nières  particularités  ont  fait  rapporter  cette 
dénomination  à  YEcheneis ,  et  quoique  rien 
ne  soit  moins  certain,  les  naturalistes  ont 
suivi  l’auteur  de  l’Encyclopédie.  (Val.) 

ALCHIMIE  ( alchemia  ;  étym.  arabe,  tirée 
de  chimie). — Cette  science,  qui  nous 

est  venue  par  les  Arabes ,  lesquels  l’avaient 
eux-mêmes  empruntée  aux  Grecs  comme 
toutes  leurs  connaissances ,  comprenait  d’a¬ 
bord  l’ensemble  de  toutes  les  connaissan- 
ceschimiques  et  physiques;  tandis  qu’aujour- 
d’hui  ce  nom  ne  s’applique  plus  qu’à  une 
science  qu’on  regarde  comme  illusoire ,  et 
dont  on  ne  peut  s’occuper  sans  ridicule.  Le 
but  de  notre  article  est  de  prouver  que  ce 
préjugé,  comme  tant  d’autres,  n’est  fondé 
que  sur  l’ignorance. 

Nous  considérons  l’ Alchimie  sous  trois 
points  de  vue  :  1.  son  histoire,  2.  ses  procé¬ 
dés,  3.  l’opinion  qu’on  doit  s’en  former,  et 
l’état  actuel  de  la  science. 

1.  Histoire.  Chercher  à  fixer  le  lieu  et  l’é¬ 
poque  où  l’Alchimie  a  pris  naissance,  se¬ 
rait  un  travail  aussi  fastidieux  qu’inu¬ 
tile.  Toutes  les  probabilités  se  réunissent 
pour  indiquer  l’Egypte  comme  le  berceau  de 
cette  science  et  de  beaucoup  d’autres  ;  et 
Hermès  a  reçu ,  dans  ce  pays ,  les  honneurs 
divins,  pour  s’être  présenté  comme  possé¬ 
dant  la  science  qui  donne  la  richesse  et  a 
santé ,  seuls  éléments  de  bonheur  pour  la 
plupart  des  hommes. 

Les  livres  attribués  à  Hermès  sont  nom¬ 
breux  :  St.-Clément  d’Alexandrie  ( Strom ., 
I.  6)  dit  que  de  son  temps  on  en  connaissait 
encore  42.  Si  les  deux  ouvrages  attribués  à 
Hermès  et  qui  sont  parvenus  jusqu’à  nous 
( Pymandre  et  la  Table  d’ Emeraude),  ne  sont 
pas  textuellement  de  cet  auteur,  ils  contien¬ 
nent  au  moins  la  doctrine  qui  lui  était  attri- 
buéeen Égypte,  au  commencement  de  notre 
ère.  Cinq  cents  ans  avant  cette  époque  ,  au 
rapport  de  Sénèque  ( lib .  xiv,  Épist.  19),  Dé- 
mocrite  d’Abdère  cultivait  l’alchimie.  Les 
prêtres  égyptiens  conservèrent  long-temps  le 
dépôt  de  ces  connaissances  ;  mais  Dioclétien , 
s’imaginant  que  les  fréquentes  révoltes  de 


l’Égypte  ne  se  renouvelaient  qu’à  l'aide  de 
l’argent  que  fabriquaient  ces  prêtres,  ne 
trouva  rien  de  mieux  que  de  faire  brûler  les 
livres  et  détruire  les  collèges.  V.  Paul  Diacre 
(in  Eita  Diocletiani ) ,  Orose  (ch.  xvi,  l.  7),  et 
Suidas  (au  mot  Chemia ). 

Parmi  le  grand  nombre  de  manuscrits  que 
possède  la  Bibliothèque  royale  sur  cette  ma¬ 
tière,  on  en  trouve  un  de  Synésius  (évêque 
de  Ptolémaïs  en  4 1 0) ,  qui  contient  une  ex¬ 
position  de  la  doctrine  et  un  commentaire, 
adressés  à  Dioscorus,  prêtre  de  Sérapis.  L’o¬ 
rigine  toute  sacerdotale  et  sacrée  de  la  phi¬ 
losophie  hermétique,  est  démontrée  par  le 
serment  qu’on  exigeait  des  adeptes,  de  ne 
rien  révéler  au  vulgaire ,  ainsi  qu’on  le  voit 
dans  les  Épîtres  de  Synésius,  et  notamment 
dans  la  142me,  où  il  réprimande  sévèrement 
Herculianus  d’avoir  parlé  trop  clairement 
des  secrets  de  la  philosophie  qu’il  lui  avait 
révélés. 

Tous  les  philosophes  grecs,  et  entre  autres 
Zozime  au  vme  siècle,  continuèrent  leurs 
travaux  jusqu’à  la  prise  d’Alexandrie  par  les 
Arabes  en  640.  Alors  les  arts  et  les  sciences 
disparurent  devant  ces  féroces  envahisseurs; 
et  ce  n’est  que  dans  le  xime  siècle  qu’on  re¬ 
trouve  des  traces  de  la  science  chez  les  Grecs 
et  les  Arabes  eux-mêmes. 

De  tous  les  Alchimistes  arabes,  le  plus  an¬ 
cien  est  incontestablement  Geber  ou  Giaber; 
car  tous  les  auteurs  le  citent  et  il  n'en  cite 
aucun.  De  ses  nombreux  ouvrages ,  trois 
seulement  sont  parvenus  jusqu’à  nous;  un 
autre  est  resté  en  manuscrit  à  la  Bibliothè¬ 
que  royale.  Si  ces  livres  ne  révèlent  pas  le  se¬ 
cret  hermétique  (ce  qu’au  demeurant  aucun 
livre  ne  fait),  au  moins  ils  nous  prouvent 
que  la  Chimie  était  très  cultivée  à  cette  épo¬ 
que.  Dans  son  ouvrage  intitulé  :  de  Investi - 
gatione  perfectionis  metallorum ,  on  trouve 
trente-trois  préparations  chimiques,  dont  le 
détail  est  fort  intéressant.  Un  autre  de  ses 
ouvrages,  son  Testament ,  contient  dix-huit 
préparations  de  l’or  et  des  métaux ,  pour  les 
approprier  à  l’œuvre.  Ces  préparations  dif¬ 
fèrent  peu  de  celles  qu’on  fait  subir  aujour¬ 
d’hui  à  ce  métal  pour  l’épurer  ou  l’oxyder. 
Il  est  l’auteur  de  la  découverte  de  l’acide  sul¬ 
furique,  ou ,  comme  on  l’appelait ,  Y  huile  de 
vitriol. 

Le  xme  siècle  nous  fournit  Al-Faraby,  sa¬ 
vant  homme ,  dont  les  ouvrages  manuscrits 


ALC 


A  LC 


255 


sont  à  la  Bibliothèque  de  Leydc.  Cent  ans 
plus  tard,  parut  Avicennes  ,  qui,  dans  son 
Traité  de  Congelaiione  et  Conglutinatione  La- 
pidum  ,  parle  du  fer  météorique,  avec  lequel 
on  a  fait  des  épées,  et  donne  une  théorie  des 
soulèvements  comme  cause  essentielle  de  la 
formation  des  montagnes  ( Theatr .  chimie., 
tom.  iv,  p.  884). 

Ce  ne  fut  qu’au  xmme  siècle,  que  la  science 
hermétique  pénétra  dans  l’Occident  avec  le 
retour  des  croisés.  Vers  cette  époque,  nous 
trouvons  Roger  Bacon  en  Angleterre,  Ar¬ 
nould  de  Villeneuve ,  Christophe  de  Paris  et 
Rupescissa  en  France;  Albert- le  -  Grand  en 
Allemagne;  saint  Thomas  d’Aquin  en  Ita¬ 
lie;  et  enfin  en  Espagne ,  le  fameux  Ray¬ 
mond  Bulle  qui  vint  en  France  pour  étudier 
sous  Arnauld  et  Roger  Bacon.  Le  premier 
ouvrage  que  l’on  trouve  vers  cette  époque 
n’appartient  cependant  à  aucun  de  ces  phi¬ 
losophes  :  c’est  le  Traité  d ' Arthèphius  ,  plus 
ancien  que  Roger  Bacon  ,  puisque  celui-ci  le 
cite,  mais  postérieur  à  Morien,  qu’il  cite  à 
son  tour.  Nous  n’en  parlons  que  parce  qu’il 
est  le  seul  entre  tous  les  écrivains  regardés 
comme  adeptes,  qui  se  soit  prononcé  sur  la 
longévité  que  peut  procurer  la  médecine 
hermétique.  Il  annonce  qu’il  écrit  ayant  plus 
de  mille  ans  ( sed  cum  per  mille  annos  aul  cir- 
citer ,  qui  jam  transierunt  super  me  a  nalivi- 
late  mea,  gralia  solins  Dei  omnipotenlis,  et  uni 
hujus  mirabilis  quiruas  essentiœ).  Tous  les  au¬ 
tres  auteurs  affirment  que  la  médecine  peut 
mener  un  homme  jusqu’au  terme  le  plus  éloi¬ 
gné  que  sa  constitution  comporte  en  l’affran¬ 
chissant  de  toutes  les  infirmités  qui  sont  le 
cortège  de  la  vieillesse;  mais  aucun  ne  sup¬ 
pose  que  ce  terme  puisse  être  dépassé ,  plu¬ 
sieurs  même  assurent  le  contraire  ;  et  Roger 
Bacon  déclare  très  explicitement  à  ce  sujet 
qu’il  n’y  a  ni  remède  ni  régime  contre  l’an¬ 
tique  corruption  de  nos  parents  que  nous 
apportons  en  naissant. 

Ce  même  Bacon  est  un  des  Alchimistes  les 
plus  remarquables.  Né  en  1214  en  Angle¬ 
terre,  il  a  fait  plusieurs  découvertes  de  la 
plus  haute  importance.  Son  Traité  [de  Spe- 
culis)  fait  connaître  la  nature  des  verres  à 
surface  courbe,  à  l’aide  desquels  il  brûlait 
des  matières  à  distance.  Son  travail  sur  la 
perspective  prouve  des  connaissances  en  op¬ 
tique.  Il  parle  de  la  réfraction  et  de  la  ré¬ 
flexion  de  la  lumière,  et  décrit  la  chambre 


obscure  et  la  théorie  des  télescopes  ;  mais  sa 
découverte  la  plus  populaire  est  celle  de  la 
poudre  à  canon  qu’il  décrit  ainsi  :  Sed  lu¬ 
men  salis  petree  luru  mofe  can  ubre  et  sulphu- 
ris  ;  et  sic  faciès  tonilru  et  corruscationern  , 
siscis  arlificium  (Bacon,  de  Secretis  operibus, 
cap.  xi).  Les  mots  :  luru  mope  can  ubre  sont 
l’anagramme  de  carbonum  pulvere. 

Après  les  hommes  dont  nous  venons  de 
parler,  paraît  en  France  le  plus  populaire  de 
tous ,  Nicolas  Flamel.  En  1357,  il  était  écri¬ 
vain  public.  Un  vieux  livre  d’Alchimie,  qui 
avait  appartenu  à  des  juifs,  lui  tomba  entre 
les  mains.  Il  fit  le  voyage  d’Espagne  pour 
avoir  l’explication  de  ce  livre;  et,  de  retour 
en  France,  il  se  mit  à  l’ouvrage,  et  fit  sa 
première  transmutation  le  17  janvier  1382. 
C’est  un  des  philosophes  les  plus  naïfs  :  il  ra¬ 
conte  que  sa  femme  Pernelle  l’aidait  dausses 
travaux.  Les  peintures  qui ,  jusqu’à  la  fin  du 
dernier  siècle,  décoraient  les  vitraux  du  char¬ 
nier  des  Innocents,  contenaient  la  descrip¬ 
tion  hiéroglyphique  de  l’œuvre.  Flamel  en  a 
donné  la  description  avec  commentaire. 

Le  xvme  siècle  fut  encore  plus  fécond  que 
le  xivme  en  philosophes  hermétiques;  les 
plus  illustres  sont  Basile  Valentin,  Isaac  Hol¬ 
landais,  Georges  Ripley  et  Trévisan.  Les  ar¬ 
tistes  deviennent  si  nombreux  dans  les  xvn,e 
et  xvime  siècles,  qu’il  est  difficile  de  faire 
un  choix.  Il  y  en  a  cependant  un  qui  les  do¬ 
mine  tous  et  dont  nous  devons  parler  :  c’est 
Paracelse.  Cet  homme,  né  près  de  Zurich, 
en  1493,  se  livra  de  bonne  heure  à  la  pratique 
de  la  médecine;  on  lui  doit  l’emploi  de  l’o¬ 
pium  et  du  mercure,  et  en  général  des  pré¬ 
parations  chimiques. 

Vers  le  milieu  du  xvume  siècle,  l’Angle¬ 
terre  produisit  l’homme  que  l’on  peut  regar¬ 
der  comme  le  dernier  des  adeptes  de  l’an¬ 
cienne  école;  c’est  lui  qui  ferme  la  longue 
série  d’hommes  étranges  dont  nous  avons 
cité  les  principaux  :  nous  voulons  parler  d’I- 
rénée  Philalèthe.  Son  nom,  sa  personne,  sa 
vie,  ses  ouvrages,  tout  est  chez  lui  une 
énigme  indéchiffrable.  On  croit  que  c’était 
le  même  que  Thomas  Waughan,  que  Starkey 
avaitconnucn  Amérique,  oùPhilalèthe avait 
été  de  bonne  heure. 

Beccher,  le  maître  deStahl,  et  Glauber, 
sont,  parmi  les  Allemands,  les  deux  derniers 
chimistes  qui  aient  osé  avouer  publique¬ 
ment  leurs  travaux  sur  l’Alchimie.  Glauber 


256 


ALC 


ALC 


a  beaucoup  écrit,  et  on  lui  doit  un  sel  qui 
porte  son  nom  :  c’est  le  sulfate  de  soude , 
fort  employé  dans  les  arts  et  en  médecine. 
A  compter  de  ces  deux  hommes ,  la  mé¬ 
decine  et  l’Alchimie  se  séparèrent.  Condam¬ 
née  à  l’obscurité  ,  cette  dernière  n’en  a  pas 
moins  continué  sa  carrière,  et,  de  temps  en 
temps,  quelques  adeptes  dévoués  n’ont  pas 
craint  de  se  livrer  au  ridicule  en  venant  pro¬ 
clamer  l’existence  perpétuée  d’une  science 
que  l’on  regarde  généralement  comme  per¬ 
due  avec  tant  d’autres.  Le  dernier  de  ces 
adeptes  est  le  docteur  James  Price,  membre 
de  la  Société  royale  de  Londres  et  chimiste 
distingué,  qui  a  publié,  sous  le  litre  de: 
Relation  de  plusieurs  expériences  faites  sur  le 
mercure,  l’or  et  l’argent ,  à  Cuilfort,  en  mai 
1781  ,  dans  le  laboratoire  du  docteur  James 
Price,  une  sorte  de  procès-verbal, constatant, 
qu’en  présence  des  magistrats  et  des  per¬ 
sonnes  notables  de  la  ville,  entre  autres  de 
lord  Palmerston  ,  on  a  fait  une  série  d’expé¬ 
riences  dans  lesquelles  on  a  converti  du  mer¬ 
cure  en  or  et  en  argent,  selon  la  nature  de 
la  poudre  que  l’on  employait.  Dans  une  de 
ces  expériences,  12  grains  de  poudre  blanche 
ont  produit  600  grains  d’argent,  et  deux 
grains  de  poudre  rouge  ontproduït  120  grains 
d’or.  Cette  relation  est  imprimée  tout  au  long 
dans  le  Mercure  de  France  (février  1783). 

Nous  n’irons  pas  plus  loin  dans  l’exposi¬ 
tion  des  faits;  ce  qui  précède  doit  suffire  pour 
prouver  que  tous  les  hommes  dont  nous  ve¬ 
nons  de  parler  n’étaient  pas  des  insensés  ou 
des  fourbes  :  ce  sont  simplement  des  hommes 
persévérants  ,  opiniâtres  ,  si  l’on  veut,  qui , 
étant  convaincus  soit  par  les  faits ,  soit  par 
leurs  lectures  de  la  réalité  de  la  science,  ont 
consacré  leur  vie  à  son  étude,  dans  l’espoir, 
souvent  déçu  il  est  vrai ,  d’arriver  à  la  pos¬ 
session  des  deux  plus  grands  biens  :  la  ri¬ 
chesse  et  la  santé. 

Mais  quelles  matières  employèrent- ils? 
quelles  préparations  leur  faisaient-ils  subir? 
et  le  travail  terminé,  comment  employaient- 
ils  d’une  manière  utile  le  résultat  obtenu? 
C’est  ce  que  nous  allons  tâcher  de  faire  com¬ 
prendre  dans  le  paragraphe  suivant. 

II.  Des  matières  et  des  procédés  de  l'œuvre. 

Tous  les  philosophes  s’accordent  en  ce 
point,  que  l’or  et  le  mercure  sont  les  deux 
métaux  sur  lesquels  ils  doivent  travailler. 
Quelques  uns  ajoutent  une  troisième  sub¬ 


stance,  l 'esprit  universel;  ce  sont  ceux  qui 
suivent  la  voie  humide,  et  qui  généralement 
habitent  les  pays  chauds.  Ceux  qui  vivent 
dans  le  nord  suivent  plus  particulièrement 
la  voie  sèche  :  on  verra  pourquoi.  Mais  on  se 
tromperait  grossièrement  sii’onunissaitsim- 
plement  l’or  au  mercure  pour  en  faire  un 
amalgame  :  on  le  cuirait  des  années  entières, 
comme  a  fait  Rob.  Boyle ,  qu’il  n’en  résulte¬ 
rait  que  de  l’or  et  du  mercure  amalgamés. 
Les  philosophes  se  hâtent  d’ajouter  :  Nos  mé¬ 
taux  sont  vifs,  et  les  métaux  vulgaires  sont 
morts;  l’or  vulgaire,  cependant,  est  la  mi¬ 
nière  de  notre  or,  comme  le  mercure  vul¬ 
gaire  est  la  minière  de  notre  mercure.  Pour 
que  ces  métaux  puissent  nous  servir,  il  faut 
les  réduire  à  leur  première  matière; 

Hoc  opus,  hic  labor  est, 
et  ce  grand  travail  ne  peut  se  faire  qu’à  l’aide 
de  Y esprit  universel,  de  Y âme  générale  du 
monde;  c’est  de  Y  air  qu’il  faut  extraire  l’ai¬ 
mant  qui  doit  attirer  cet  esprit  universel: 
Aer  générât  magnetem ,  magnes  ver'o  general 
vel  apparere  facil  aerem  nostrum.  Est  in  aere 
occultus  vilœ  cibus ,  etc.,  etc.  Or,  c’est  cette 
humidité  aérienne  qu’il  faut  recueillir  au 
moment  de  son  apparition  dans  l’atmo¬ 
sphère,  et  avant  qu’elle  ne  touche  à  aucune 
substance  ;  car  dès  qu’elle  est  en  contact  avec 
une  plante,  elle  a  perdu  son  caractère  d’uni¬ 
versalité,  et  ne  peut  plus  servir  à  l’œuvre. 
On  devine  qu’il  s’agit  de  la  rosée ;  mais  ce 
n’est  pas  la  rosée  de  nos  climats  froids  :  c’est 
la  rosée  des  pays  chauds ,  qui ,  par  une  éva¬ 
poration  ménagée,  laisse  un  résidu  de  10  à 
12  pour  cent  de  sel  ;  tandis  que  dans  le  nord 
on  en  obtient  à  peine  2  pourcent.  Ce  sel,  qui 
est  un  nitrate  de  potasse  ou  un  nitrate  de 
soude  sur  les  côtes  de  la  mer,  disparaît  en¬ 
tièrement  si  l’on  recueille  la  rosée  sur  des 
plantes.  C’est  ce  sel  qui,  après  avoir  subi 
plusieurs  préparations,  dont  quelques  unes 
sont  assez  curieuses,  sert  à  attirer  l’esprit 
universel  à  certaines  époques  de  l’année,  el 
dans  des  circonstances  atmosphériques  par¬ 
ticulières.  La  purification  de  ces  trois  sub¬ 
stances  est  ce  que  les  adeptes  appellent  les 
travaux  d' Hercule.  Alors  on  ne  compte  plus 
les  jours  et  les  nuits  ;  on  ne  quitte  le  labora¬ 
toire  que  quand  une  opération  est  terminée, 
et  elle  dure  souvent  plusieurs  jours.  Ces  tra¬ 
vaux  préparatoires,  auxquels  un  homme 
seul  ne  saurait  suffire,  se  prolongent  quel- 


ALC 


257 


quefois  pendant  un  an  ,  mais  au  moins  pen¬ 
dant  six  mois. 

Tout  ce  long  travail  doit  donner  en  résul¬ 
tat  un  triple  produit  :  1°  un  or  exailé,  réin- 
crudé  (ce  sont  les  expressions  consacrées) , 
pulvérulent ,  et  qui  doit  se  dissoudre  en  to¬ 
talité  dans  l’esprit  de  vin  (comme  preuve); 
2°  un  mercure  d’une  limpidité  et  d’une  flui¬ 
dité  sans  exemple  :  c’est  l’eau  qui  ne  mouille 
pas  les  mains  ;  3°  une  eau  visqueuse,  limpide, 
et  d’une  transparence  parfaite  :  c’est  le  lait 
de  la  vierge ,  qui  va  nous  servir  à  nourrir  le 
nouveau-né. 

Arrivés  à  ce  point,  le  reste,  disent-ils, 
n’est  plus  qu’un  travail  de  femme  et  un  jeu 
d’enfant.  Enfin  il  ne  s’agit  plus  que  de  réu¬ 
nir  les  matières ,  de  faire  le  mariage.  Il  y  a 
dansd’Espagnet  le  fameux  canon  58:  Recipe 
virginem  alatarn,  optimè  lotam  et  mundalam, 
etc.,  que  les  philosophes  regardent  comme 
le  vrai  mode  de  faire  la  conjonction  dont 
nous  parlons.  On  prend  un  vase  qui  peut  se 
boucher  hermétiquement ,  et  d’une  capacité 
assez  grande  pour  que  les  deux  tiers  restent 
vides;  on  y  met,  dans  des  proportions  re¬ 
quises,  les  deux  matières  solides,  savoir:  le 
serviteur  rouge  et  la  dame  blanche ,  le  roi  et 
la  reine,  Gabritius  et  Bega,  etc.,  etc.,  mille 
noms  divers,  et  on  y  ajoute  assez  d’humidité 
pour  que  l’aridité  stérile  ne  se  manifeste 
pas.  Tout  bien  clos  et  scellé,  on  dépose  le 
vase  dans  un  lieu  secret ,  assez  éclairé  pour 
que  l’artiste  puisse  voir  le  travail  intérieur 
à  mesure  qu’il  se  développe  ,  sans  que  le  so¬ 
leil  cependant  puisse  jamais  le  frapper. 

Le  vase  ainsi  déposé,  et  qu’on  appelle 
l’œuf ,  parce  qu’il  en  a  la  forme  ,  reçoit  une 
chaleur  qui  ne  doit  jamais  dépasser  32°  R., 
ou  la  chaleur  de  l’incubation  :  tout  serait 
perdu  si  la  matière  recevait  de  40  à  50°. 

Au  bout  de  quarante  jours  de  l’inhumation 
(quelques  uns  l’appellent  ainsi),  la  matière 
devient  noire,  puis  de  plus  en  plus  noire,  ni- 
grum  nigrius  nigro.  C’est  le  règne  de  Saturne, 
qui  dure  aussi  quarante  jours.  L’humide 
s’élève  dans  le  vase  et  retombe  en  gouttes  : 
il  pleut  sur  la  terre.  Au  noir  succèdent  des 
couleurs  très  variées  :  c’est  la  queue  de  paon, 
le  règne  de  Jupiter  et  de  Junon,  dont  la  du¬ 
rée  est  presque  égale  à  celle  de  leur  père  ;  un 
cercle  blanc  commence  à  paraître  à  la  cir¬ 
conférence  du  vase,  puis  il  augmente,  et  la 
totalité  de  la  matière  qui  avait  été  noire 


devient  blanche  :  c’est  le  règne  de  la  Lune. 
Vient  ensuite  Vénus  à  la  couleur  citrine  , 
laquelle  passe  successivement  à  l’orangé, 
puis  au  rouge  coquelicot,  puis  à  la  couleur 
de  rubis.  C’est  le  manteau  de  pourpre  qui 
recouvre  le  nouveau  roi  plus  vaillant  que 
son  père. 

Quelques  auteurs  ne  font  mention  que  de 
trois  couleurs  principales  :  le  noir,  le  blanc 
et  le  rouge  :  Tria  pulclierrimorum  florum  in 
liorto  sapienliurn  généra  per quirenda ,  imo  in- 
venienda  surit  :  puniceæ  violœ ,  candens  lilium 
et  purpureus  immorlalisque  arnarantus  ( Ar - 
can.  Herrnet.  philos,  canon. ,  liii).  Un  traité 
de  chimie  écrit  dans  ce  style  n’aurait  pas 
aujourd’hui  beaucoup  de  lecteurs  ;  à  l’épo¬ 
que  où  celui-ci  parut,  en  1608,  il  fit  l’admi¬ 
ration  des  amateurs  de  la  science. 

Le  plus  difficile  est  fait.  On  a  alors  la  vraie 
matière  de  la  pierre;  et  beaucoup  d’auteurs, 
Artéphius  entre  autres,  ne  commencent  leur 
livre  qu’à  l’époque  où  nous  sommes  arrivés, 
sans  faire  mention  de  tout  ce  qui  a  dû  pré¬ 
céder.  La  pierre,  dans  cet  état,  ne  peut  ser¬ 
vir  encore  ni  pour  la  médecine  ni  pour  la 
transmutation  :  afin  de  lui  donner  ces  quali¬ 
tés  ,  on  recommence  trois  fois  à  l’humecter 
et  à  la  cuire  comme  auparavant  :  coque  et  ite- 
rum  coque,  disent  quelques  auteurs;  c’est  là 
l’œuvre  tout  entier,  en  faisant  allusion  à 
cette  dernière  partie  du  travail.  Au  bout  de 
ces  trois  réitérations  ou  rotations,  comme  on 
les  appelle, on  a  la  médecine, qui  prend  le  nom 
d’ élixir  ;  lorsqu’on  l’a  fait  dissoudre  dans  le 
même  liquide  et  qu’on  l’a  tenue  au  feu  pen¬ 
dant  40  jours ,  la  couleur  se  fonce ,  et  l’on  a 
une  liqueur  couleur  de  grenat,  dont  quel¬ 
ques  gouttes  dans  un  véhicule  quelconque, 
vin,  bouillon,  eau  de  plantes,  suffisent,  disent 
les  auteurs,  pour  guérir  les  maladies  les  plus 
invétérées. 

Lorsqu’il  s’agit  de  la  transmutation,  on 
combine  la  poudre  avec  son  poids  d’or  fin; 
on  humecte  et  on  remet  cuire  encore  40  jours  ; 
et  on  a  alors  non  seulement  une  poudre  de 
projection  très  énergique,  mais  un  levain  des 
plus  actifs.  En  résumé ,  on  voit  qu’il  ne  s’a¬ 
git  que  de  faire  absorber  par  de  l’or  conve¬ 
nablement  préparé  une  proportion  considé¬ 
rable  de  cette  eau  céleste ,  recueillie  avec 
tant  de  précautions  et  conservée  à  l’abri  de¬ 
là  lumière.  C’est  au  moyen  de  cette  eau  que- 
for  devient  un  levain,  et  qu’il  est  rendu  vé~ 

1  i 


T.  I. 


258 


A  LC 

gétatif  ;  de  mort  qu’il  était  on  l’a  rendu  plus 
(pie  parfait,  vivant,  afin  qu’il  pût  agir  sur  les 
métaux  imparfaits  et  les  rendre  parfaits,  ce 
qu’il  ne  pouvait  faire  s’il  n’était  seulement 
qu e  parfait  lui-même. 

Nous  disons  un  levain ,  car  les  auteurs 
considèrent  la  matière  métallique  comme 
identique,  parfaite  seulement  dans  l’or,  im¬ 
parfaite  dans  les  autres  métaux,  et  n’ayant 
besoin  que  d’un  levain  pour  atteindre  la  per¬ 
fection. 

Voilà  ce  que  l’on  peut  démêler  de  plus  ra¬ 
tionnel  dans  l’obscurité  calculée  qui  règne 
dans  les  livres  des  philosophes  hermétiques. 
Si  les  limites  dans  lesquelles  nous  sommes 
circonscrits  nous  l’eussent  permis ,  nous  au¬ 
rions  pu  faire  connaître  quelques  modifica¬ 
tions  importantes  dans  le  travail  général  dont 
nous  avons  donné  une  courte  esquisse.  Nous 
terminerons  par  quelques  lignes  sur  l’état 
actuel  de  la  science  tant  en  France  qu’à  l’é¬ 
tranger. 

III.  Etat  actuel  de  la  science.  Opinion  des 
savants.  On  ne  se  douterait  pas  que  le  pays 
de  la  terre  où  la  science  hermétique  est  le 
plus  généralement  cultivée,  est  le  royaume 
des  Birmahs,  d’après  ce  que  nous  assurent 
les  Anglais  qui  ont  visité  ce  pays,  depuis  la 
conquête.  Mais,  sans  aller  si  loin,  occupons- 
nous  de  ce  qui  se  passe  chez  nous.  Bon  nom¬ 
bre  d’amateurs  travaillent  encore  à  Paris  ; 
et  en  1832,  il  a  paru  chez  Loquin  une  bro¬ 
chure  sous  le  titre  :  Hernies  dévoilé;  mais 
l’auteur,  en  véritable  adepte ,  est  aussi  obs¬ 
cur  que  les  anciens.  Nous  sommes  parvenu 
à  découvrir  cet  adepte  ;  il  a  fait  une  transmu¬ 
tation  en  notre  présence  ;  mais  sa  médecine 
n’étant  pas  arrivée  à  sa  perfection ,  n’a  pas 
pu  l’empêcher  de  mourir  l’année  dernière ,  à 
l’âge  de  70  ans.  Sir  Humphrey  Davy  pensait 
que  les  recherches  hermétiques  pouvaient 
avoir  un  résultat  satisfaisant;  mais  M.  Du¬ 
mas  a  été  plus  loin  :  voici  ce  qu’il  dit  dans 
ses  Leçons  de  Philosophie  chimique  en  par¬ 
lant  de  l’Isomérie  :  «  Serait-il  permis  d’ad- 
»  mettre  des  corps  simples  isomères  ?  Cette 
»  question ,  vous  le  voyez ,  touche  de  près  à 
»  la  transmutation  des  métaux.  Résolue  affir- 
»  mativement,  elle  donnerait  des  chances  de 
»  succès  à  la  recherche  de  la  pierre  philoso- 
»  phale....Il  faut  donc  consul  ter  l’expérience, 

»  et  l’expérience ,  il  faut  le  dire ,  n’est  point 
»  en  opposition  jusqu’ici  avec  la  possibilité 

* 


A  LC 

»  de  la  transmutation  des  corps  simples,  ou 
»  au  moins  de  certains  corps  simples.  »  C’est 
ce  dont  on  peut  juger  par  le  tableau  qu’il 
présente,  et  dans  lequel  on  trouve  le  même 
nombre  pour  l’or  que  pour  l’osmium,  pour 
le  zinc  et  l’antimoine,  etc.,  etc.,  et  avec  des 
différences  si  faibles,  qu’il  serait  fort  peu 
surprenant  que  la  cause  en  résidât  dans 
quelque  erreur  d’expérience.  Ces  rapproche¬ 
ments,  continue  M.  Dumas,  me  semblent 
fort  piquants ,  et  s’il  n’en  sort  aucune  preuve 
de  la  possibilité  d’opérer  des  transmutations 
dans  les  corps  simples,  du  moins  s’opposent- 
ils  à  ce  qu’on  repousse  cette  idée  comme  une 
absurdité  qui  serait  démontrée  par  l’état  ac¬ 
tuel  de  nos  connaissances.  (J,  Gilbert.) 

ALCHIMILLA  ,  Tourn.  (Mot  arabe).  At- 
chemilla  et  Aphanes,  L.  bot.  ph.  —  G.  de  la 
famille  des  Rosacées  (Dryadées,  Baril.),  tribu 
des  Sanguisorbées  (Rosées,  Reichb.).  Les  ca- 
ract.  en  sont  les  suivants  :Cal.  tubuleux,  4- 
fide;  lanières  alternant  avec  4  bracléoles  ad- 
nées  au  tube.  Cor.  nulle.  Étam.  1  à  4.  Ovai¬ 
res  1  ou  2,  libres,  insérés  au  fond  du  calice, 
munis  chacun  d’un  style  latéral  et  caduc. 
Stigm.  capitellés.  Nucules  1  ou  2,  mono¬ 
spermes,  recouvertes  parle  tube  calicinal  ; 
graine  suspendue  ;  radicule  supère.  —  Her¬ 
bes  annuelles  ou  vivaces  ;  feuilles  digitées 
ou  palmées;  fleurs  petites,  fasciculées,  ou 
en  corymbes  ou  en  grappe.  On  connaît  en¬ 
viron  20  esp.  de  ce  g.;  elles  sont  réparties 
entre  presque  toutes  les  contrées  du  globe. 
L’Alchemilla  vulgaris ,  L. ,  nommé  vulgaire¬ 
ment  Pied  de  lion  ,  était  jadis  préconisé 
comme  vulnéraire.  (Sp.) 

ALCHIMIMER.  bot.  ph. — Ancienne  dé¬ 
nomination  vulgaire  du  Néflier.  (C.  L.> 
ALCHIMISTE. ins. -Nom  sous  lequel  Geof¬ 
froy  désigne  une  esp.  de  Lépidoptères  noc¬ 
turnes  (IVoctua  Alchimista ,  Fabr.) ,  appar¬ 
tenant  au  g.  Catephia  d’Ochsenheimer.  V. 
ce  mot.  (D.) 

ALCHORNEA  (Nom  d’homme),  bot. 
pii.  —  Ce  g.  de  la  famille  des  Euphorbia- 
cées,  établi  par  Swartz,  consacré  par  So- 
lander  au  docteur  anglais  Alchorné ,  au¬ 
teur  de  quelques  travaux  d’histoire  natu¬ 
relle,  et  auquel  il  faut  réunir  YHermesia  de 
Bonpland ,  offre  les  caract.  suiv.  :  Fleurs 
dioïques;  Cal.  2-5-parti ,  réduit  souvent  à 
des  dents  dans  les  femelles;  dans  les  mâles  : 

8  étam.  dont  les  filets  se  soudent  en  un  an- 


259 


A  LC 

neau  à  leur  base  et  dont  les  anthères  sont 
introrses  ;  dans  les  femelles  :  1  ovaire  di- 
dyme  à  2  loges  1-ovulées,  surmonté  d’un 
style  profondément  biparti,  dont  les  branches 
ont  leur  surface  interne  stigmatique;  une 
caps,  à  péricarpe  un  peu  charnu  et  à  2  co¬ 
ques;  rarement  il  y  en  a  3  et  autant  de  stig¬ 
mates.  On  connaît  5  esp.  de  ce  g. ,  toutes  ori¬ 
ginaires  des  régions  tropicales  ;  3  de  l’Amé¬ 
rique  et  2  de  l’Afrique.  Ce  sont  des  arbres 
ou  des  arbustes,  à  feuilles  alternes,  presque 
entières  ou  dentées,  glabres,  cassantes, 
pourvues  de  nervures  saillantes  à  leur  face  in¬ 
férieure;  à  fleurs  axillaires  ou  terminales, 
les  mâles  disposées  sur  des  épis  ,  le  plus  sou¬ 
vent  rameux  ,  par  petits  pelotons  alternes  et 
accompagnés  de  bractées  ;  les  femelles  soli¬ 
taires  ou  sur  des  épis  simples.  (Ad.  J.) 

*ALCICORÏMIUM  ( Alce ,  élan  ;  cornu ,  cor¬ 
ne;  forme  des  frondes),  bot.  cr.  —  G.  de  la 
famille  ou  de  l’ordre  des  Fougères  (Polypo- 
diacées)  établi  par  M.  Gaudichaud  [  Voyage 
de  l’ U ran .) ,  aux  dépens  de  Y  Acrostichum  alci- 
come ,  etc.,  et  qui  ne  paraît  pas  avoir  été 
adopté.  Il  reste  réuni  au  g.  Acrostichum^ L., 
section  des  Neuroplatycérées.  V.  ces  mots. 

(C.  L.) 

*  ALCIDES  (Surnom  d’Hercule;  Myth.). 
ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Coléoptères  té- 
tramères,  famille  des  Curculionides ,  div. 
des  Cholides,  établi  par  Dalman  et  adopté 
par  Schoenherr  qui  lui  assigne  les  caract. 
suivants  :  Ant.  fortes  et  assez  courtes;  funi- 
cules  de  6  articles ,  les  2  premiers  assez  longs, 
presque  coniques,  les  autres  plus  courts, 
presque  ronds;  massue  subovale,  acumi- 
née,  composée  de  5  articles  ,  le  1er  allongé, 
les  autres  courts,  étroitement  unis.  Rostre 
médiocre,  cylindrique,  linéaire,  presque 
droit  ou  un  peu  arqué.  Yeux  placés  latérale¬ 
ment,  ovales,  déprimés.  Prothorax  oblong, 
plus  large  postérieurement ,  trilobé  et  plus 
étroit  antérieurement,  resserré ,  présentant 
une  éminence  arrondie  au  milieu,  lobé 
d’une  manière  obtuse  derrière  les  yeux  et 
échancré  profondément  en  dessous.  Elytres 
ou  allongées  subcylindriques,  ou  en  ovale 
oblong,  bossues,  fortement  sinuées  à  la  base, 
et  remplissant  exactement  les  échancrures 
du  thorax.  Pattes  antér.de  la  plupart  des  esp. 
très  longues;  cuisses  dentées  en  dessous;  ti¬ 
bias  comprimés,  armés  d’un  fort  ongle  à 
'extrémité,  souvent  dentés  du  côté  interne. 


A  LC 

—  Ce  g.,  suivant  le  Catal.  de  M.  IJejean  , 

renferme  22  esp.  dont  7  d’Afrique ,  2  de  la 
Nouv.-Guinée ,  7  de  Java,  1  dont  la  patrie 
est  inconnue,  et  les  autres  des  Indes-Orien¬ 
tales.  Schoenherr  en  décrit  de  son  côté  un 
grand  nombre  dont  les  noms  ne  figurent  pas 
dans  ce  Catalogue.  Parmi  toutes  ces  esp. , 
nous  ne  citerons  que  celle  qui  sert  de  type 
au  g.  :  VA.  dentipes  Rinchœnus  id.  Fabr.; 
Oliv.  VA.  dentipes  ( Rinchœnus  id.  Fabr.  ; 
Oliv.  Ins.  83 ,  pl.  8  ,  fig.  00).  (D.) 

*  ALCIDIOUf  (dimin.  d’àW,  élan),  ins. 

—  G.  de  Coléoptères  tétramères,  famille  des 

Longicornes,  établi  par  M.  Dejean  [Catal. 
3inc  édit.),  mais  dont  il  n’a  pas  publié  les 
caract.  D’après  la  place  qu’il  lui  donne,  ce 
g.  appartiendrait  à  la  tribu  des  Lamiaires  de 
M.  Serville.  L’auteur  y  rapporte  13  esp.,  dont 
10  du  Brésil ,  2  de  Cayenne  et  1  de  l’Améri¬ 
que  du  nord.  Toutes  ont  été  nommées  par 
lui  à  l’exception  d’une  seule,  appelée^,  sub- 
lineatum  par  M.  Lacordaire  qui  l’a  rappor¬ 
tée  de  Cayenne.  (D.) 

ALCIXE.  bot. — Cassini  a  établi  ce  g.  aux 
dépens  d’une  esp.de  Melampodium,  de  la  fa¬ 
mille  des  Composées,  et  cultivée  dans  les 
jardins  de  botanique.  M.  DeCandolle  l’yréu- 
nit  de  nouveau  pour  en  former  seulement 
une  section  à  laquelle  il  donne  pour  carac¬ 
tères  d’avoir  les  akènes  du  rayon  embrassés 
par  les  écailles  intérieures  de  l’involucre , 
qui  sont  ovales-oblongues  ,  lisses ,  terminées 
au  sommet  par  2-4  petites  glandes  formant, 
par  leur  réunion ,  un  très  petit  trou  rond  , 
entièrement  rempli  par  le  col  ou  disque  épi- 
gyne  de  l’ovaire.  —  La  seule  espèce  conser¬ 
vée  par  M.  De  Candolle  dans  la  section  du  g. 
Melampodium ,  à  laquelle  il  laisse  le  nom 
d Alcina,  est  originaire  du  Mexique.  (J.  D.) 

*ALCIIYOE  (Nom  mythol.).  acal.  —  G.  de 
la  famille  des  Mnémièdes  d’Eschscholtz,  qui 
elle-même  fait  partie  de  l’ordre  des  Béroï- 
des  ou  Cténophores.  Ce  g.  établi  par  M.  Rang 
est  caractérisé  ainsi  :  Corps  gélatineux, trans¬ 
parent  vertical ,  cylindrique ,  avec  8  côtes 
saillantes,  ciliées,  terminées  en  pointe,  et 
cachées  en  partie  sous  des  lobes  natatoires 
verticaux,  libres  à  la  base  et  sur  les  côtés 
seulement.  Ouverture  buccale  pourvue  de  4 
appendices  ciliés.  —  M.  Rey  a  décrit  sous  le 
nom.  d ' Alcinoe  vermicularis  [Mêm.soc.  hisl. 
nut.  de  Paris ,  i.  iv.  pl.  19) ,  l’esp.  servant  de 
type  à  ce  g.,  M.  Délie  chiaje en  faitconnaf- 


260 


au: 


A  LC 


tre  une  2mf,  observée  par  lui  à  Naples  :  Al- 
cinoe  papillosa  ( Mern .  sul.  anim.  senza  vert. 
t.  iv.  pl.  51).  (D.) 

*ALCïOPE  (Nom  mythol.).  crust.  — 
M.  Rafinesque  désigne  sous  ce  nom  un  petit 
g.  de  Crustacés ,  qui  viendrait  se  placer  dans 
la  tribu  des  Pénéens,  de  l’ordre  des  Décapo¬ 
des  Brachvures;  mais  comme  cet  auteur  n’a 
pas  donné  des  détails  suffisants  sur  la  struc¬ 
ture  de  ce  nouveau  g. ,  il  n’a  pas  été  adopté. 

(H.  L.) 

*ALCIOPE  (nom  d’une  nymphe,  mère  de 
Celmise).  bot.  ph. — M.  DeCandolle  a  formé 
ce  genre  aux  dépens  de  deux  espèces  du  g. 
Celrnisia  de  Cass.  ;  il  appartient  à  la  tribu  des 
Eupatoriées,  de  la  famille  des  Composées. 
On  le  caractérise  de  la  manière  suivante  : 
Capitule  multiflore,  fleurs  durayon  1-sériées, 
ligulées,  femelles,  mais  pourvues  de  fila¬ 
ments  presque  avortés.  Celles  du  rayon  sont 
tubuleuses,  à  5  dents,  hermaphrodites.  Le 
réceptacle  large  est  dépourvu  de  paillettes. 
Les  squames  de  l’involucre  sont  disposées  sur 
plusieurs  rangs  et  pressées  les  unes  contre 
les  autres.  Les  branches  du  style  sont  cour¬ 
tes,  obtuses,  glabres,  légèrement  papil- 
leuses  et  presque  conformes  dans  les  fleurs 
des  deux  sortes.  Les  fruits,  oblongs-cylindra- 
cés,  presque  obcomprimés  ,  sont  surmontés 
d’une  aigrette  pluri-sériée,  dont  les  poils  sca- 
bres  sont  légèrement  soudés  entre  eux  à  la 
base.  —  Les  Alciope  sont  des  herbes  sous- 
frutescentes,  originaires  du  cap  de  Bonne- 
Espérance  ,  à  tiges  couvertes  d’un  duvet  to- 
menteux  blanc  et  épais.  Les  feuilles  alternes 
pétiolées, entières  et  denticulées,  glabres  sur 
la  face  supérieure,  sont  couvertes,  ainsi  que 
les  pétioles,  d’un  duvet  semblable  à  celui 
des  tiges.  Les  capitules  sont  terminaux,  lai¬ 
neux,  et  portent  des  fleurs  jaunes.  (J.  D.) 

*  ALCIS  (Nom  mythol.)  ins.  - —  G.  de  Lé¬ 

pidoptères  ,  de  la  famille  des  Nocturnes , 
tribu  des  Phalénites,  établi  par  Curtis  et 
adopté  par  Stéphens  dans  son  Calai,  des 
Ins.  de  V Angleterre.  Ce  g.  correspond  en 
partie  au  g.  Boarmxa  de  Treitschke.  V.  ce 
mot.  (D.) 

*  ALCÏTHOE  (Nom  mythologique),  bot. 
ph.  —  C’est  le  nom  donné  par  M.  D.  Don 
à  une  section  du  g.  Trixis,  appartenant  à  la 
famille  des  Composées,  section  des  Nassau- 
viées.  Ses  caractères  sont  :  ïnvoîucre  à  folio¬ 
les  unisériées ,  entouré  à  la  base  de  5  gran¬ 


des  bractées  foliacées, dtsposéesen  verticilles. 
—  Toutes  les  espèces  qui  forment  cette  sec-, 
tion  sont  originaires  du  Mexique.  (J.  D.) 

ALCOOL.  ciiiM. — C’est  un  liquide  très  vo¬ 
latil,  qui  se  produit  simultanément  avec  l’a¬ 
cide  carbonique,  par  la  fermentation  du  su¬ 
cre.  Tel  qu’on  le  trouve  dans  le  commerce,  il 
n’est  pas  pur,  et  contient,  avec  beaucoup 
d’eau,  une  petite  quantité  d’autres  matières 
étrangères;  on  le  connaît  alors  sous  le  nom 
d 'eau-de-vie. 

On  obtient  l’eau-de-vie  par  la  distillation 
de  diverses  liqueurs  fermentées.  Les  vins 
du  midi  produisent  l’eau-de-vie  de  Cognac 
et  de  Montpellier;  la  mélasse  brune  donne 
le  taffia  ;  on  prépare  le  rhum  avec  les  sirops 
provenant  du  raffinage  du  sucre,  le  rack 
avec  le  riz  et  les  fruits  de  YAreca  catechu,  en  - 
fin  le  kirsch  avec  les  cerises  noires.  On  peut 
aussi  retirer  l’eau-de-vie  des  grains  et  de  la 
pomme  de  terre  ;  à  cet  effet  on  saccharifie 
la  fécule, et  l’on  fait  fermenter  le  sirop.  La  dis¬ 
tillation  s’opère  dans  un  appareil  particulier 
dù  à  Adam  et  perfectionné  par  Derosne  ; 
appareil  qui  a  le  précieux  avantage  de  dis¬ 
tiller  d’une  manière  continue,  et  de  fournir 
des  produits  de  la  richesse  alcoolique 
qu’on  désire.  Pour  concentrer  l’Alcool  faible, 
on  le  distille  sur  différents  corps  très  avides 
d’humidité;  on  préfère  ordinairement  la 
chaux  vive.  Sommering  indique  un  procédé 
très  curieux;  suivant  lui,  l’eau-de-vie,  con¬ 
servée  dans  une  vessie  de  bœuf  maintenue 
à  40  degrés  environ,  se  concentre  peu  à 
peu  :  l’eau  seule,  à  peine  imprégnée  d’ Alcool, 
traverse  la  vessie.  L’Alcool  peut  être  amené, 
par  ce  procédé,  à  ne  pas  contenir  plus  que  3  p. 
cent  de  son  poids  d’eau.  Seulement  il  est  im¬ 
prégné  de  matières  organiques  enlevées  à 
la  vessie;  pour  l’en  séparer,  il  faut  le  dis¬ 
tiller.  Pajol  Descharmes  a  proposé  de  placer 
de  l’Alcool  aqueux  contenu  dans  un  vase 
plat,  dans  un  espace  parfaitement  fermé,  «à 
côté  d’un  vase  rempli  de  chlorure  de  cal¬ 
cium  fondu.  Le  chlorure  de  calcium  con¬ 
dense  avec  énergie  les  vapeurs  aqueuses, 
et  ne  condense  que  très  peu  les  vapeurs  al¬ 
cooliques. 

L’Alcool  concentré  par  un  moyen  quel¬ 
conque  et  entièrement  privé  d’eau,  est 
connu  sous  le  nom  d’Alcool  absolu  ;  on  le 
distingue  de  l’Alcool  hydraté,  en  ce  que  la 
baryte  s’y  conserve  sans  se  déliter.  C’est  un 


A  LC 

liquide  d’une  odeur  vive,  d’une  saveur 
brûlante,  due  surtout  à  la  propriété  qu’il  a 
d’absorber  l’eau  des  tissus  vivants;  sa  densité, 
à  15°  est  de  0,7947,  celle  de  l’eau  étant  prise 
pour  unité.  Il  s’unit  à  l’eau  avec  dégage¬ 
ment  de  chaleur;  le  mélange  se  contracte 
sensiblement  ;  sa  combustion  par  l’oxygène 
de  l’air  ou  par  l’oxyde  de  cuivre,  donne  de 
l’eau  et  de  l’acide  carbonique.  La  potasse 
caustique  hydratée  le  convertit  en  Acide  acé¬ 
tique  qui  reste  uni  à  l’alcali  et  en  hydrogène 
qui  se  dégage;  enfin  sa  combustion  lente 
à  l’air  par  un  fil  de  platine  rouge,  donne 
naissance  à  un  acide  particulier.  Lorsqu’on 
fait  agir  le  noir  de  platine  au  contact  de 
l’air  sur  l’Alcool,  on  convertit  ce  liquide 
en  acide  acétique;  c’est  une  action  du  même 
genre  qui  se  manifeste  dans  la  fermentation 
acide;  seulement  elle  se  fait  plus  lente¬ 
ment.  L’Alcool  dissout  le  soufre  en  faible 
proportion  ;  la  dissolution  est  précipitée 
par  l’eau.  Le  phosphore  est  également  so¬ 
luble  dans  l’Alcool ,  et  le  rend  lumineux 
dans  l’obscurité,  surtout  lorsqu’on  y  ajoute 
de  l’eau.  Le  chlore  le  transforme  directe¬ 
ment  en  chloral  ,  indirectement  en  chlo¬ 
roforme.  L’Alcool  dissout  les  hydrates  de  po¬ 
tasse  et  de  soude,  et  ne  dissout  point  les  sels 
que  forment  ces  bases,  aussi  l’emploie-t-on 
pour  la  purification  de  ces  Alcalis.  Il  dissout 
avec  facilité  les  bases  végétales  ou  leurs  sels, 
et  sert  à  leur  préparation. 

Les  acides  agissent  différemment  sur 
l’Alcool  suivant  leur  nature  et  leur  propor¬ 
tion.  L’acide  sulfurique  peut  déterminer  la 
formation  de  2  équivalents  d’eau,  aux  dépens 
de  tout  l’oxygène  et  d’une  quantité  corres¬ 
pondante  d’hydrogène  ,  de  l’Alcool  absolu  ; 
on  obtient  alors  de  l’hydrogène  bicarboné. 

C’est  ce  qui  arrive  lorsqu’on  opère  sur  un 
mélange  de  4  parties  d’acide  sulfurique, 
sur  1  d’ Alcool.  Lorsqu’on  fait  le  mélange 
inverse,  on  détermine  la  séparation  d’un 
seul  équivalent  d’eau;  il  se  produit  dans  ce 
cas  de  l’éther  ordinaire,  éther  hydrique 
ou  hydratique. 

Les  hy diacides  éliminent  les  éléments  de 
2  équivalents  d’eau  et  produisent  des  éthers 
qu’on  peut  considérer  comme  formés  de 
volumes  égaux  de  gaz  oléfiant  et  d’hydra- 
cide,  ou  bien,  comme  des  combinaisons  du 
radical  de  l’hydracide  avec  l'éther  —  C4  H10. 

Les  acides  végétaux  éliminent  1  équivalent 


A LC  261 

d’eau  cl  s’unissent  à  l’éther  hydrique  (Y. 
Etiier  ). 

L’Alcool  peut  se  combiner  à  divers  sels , 
et  remplacer  quelquefois  l’eau  de  combi¬ 
naison. 

L’Alcool  dissout  les  essences;  ces  dissolu¬ 
tions  sont  connues  sous  le  nom  d’alcoolats 
(eau  de  Cologne);  et  il  est  très  employé  poui 
la  confection  des  vernis,  dits  à  l’esprit  de  vin, 
ainsi  que  pour  la  fabrication  des  savons  trans¬ 
parents.  On  en  fait  un  fréquent  usage  dans 
les  laboratoires,  pour  alimenter  les  lampes 
dites  à  Alcool ,  et  pour  opérer  ces  dissolu¬ 
tions  qui  ne  se  feraient  point  dans  l’eau; 
enfin  il  sert  à  conserver  les  pièces  d’anato¬ 
mie  et  diverses  substances  organiques. 

Les  usages  si  multipliés  de  l’eau-de-vie 
proprement  dite,  et  de  l’Alcool,  en  ont  fait 
un  objet  de  commerce  considérable.  Aussi 
est-il  d’une  grande  importance  de  pouvoir 
reconnaître  d’une  manière  rapide  et  exacte 
la  valeur  de  ces  produits  ou  leur  richesse 
en  Alcool  absolu. 

M.  Gay-Lussac  a  déterminé  la  densité  de 
divers  mélanges  de  l’eau  avec  l’Alcool.  Au 
moyen  de  l’instrument  qu’il  a  imaginé  (in¬ 
strument  qui  ne  diffère  du  pèse-liqueur  que 
par  la  graduation  )  et  des  tables  qui  l’accom¬ 
pagnent,  on  connaît  la  quantité  d’ Alcool 
absolu  que  peut  contenir  un  liquide,  à  une 
température  donnée.  La  densité  de  l’Alcool 
croîtavec  la  quantité  d’eau  que  l’on  y  ajoute, 
mais  d’une  manière  irrégulière.  Yoici  quel¬ 
ques  rapports  déterminés  par  M.  Gay-Lussac 
à  la  température  de  15  degrés  centigrades  ; 


de  la  liqueur. 

Alcool. 

Eau. 

0,7947.  .  .  . 

100.  .  . 

.  0 

0,8379.  .  .  . 

75.  .  . 

.  25 

0,9348.  .  .  . 

50.  .  . 

.  50 

Ü,9G56.  .  .  . 

30.  .  . 

.  70 

Le  vin,  le  cidre,  la  bière,  l’hydromel  et 
toutes  les  liqueurs  fermentées  naturelles  et 
artificielles,  doivent  leurs  principales  pro¬ 
priétés  à  la  présence  d’une  certaine  quantité 
d’Alcool.  (Pel.) 

ALCYON.  Alcyonium  et  Halcyonium  (àà- 
xumv  et  à). xucvetoç).  polyp. —  G.  de  la  famille 
des  Alcyoniens,  nommé  aussi  Lobulaire  par 
divers  auteurs ,  mais  devant  conserver  ex¬ 
clusivement  le  nom  d’Alcyon ,  donné  mal  à 
propos  à  des  Spongiaires,  à  des  Algues  et  à 
d’autres  productions  marines.  Il  comprend 


262 


ALC 


des  Polypiers  charnus,  en  masse  lobée  ou  ir¬ 
régulièrement  rameuse,  fixée  aux  rochers 
ou  aux  plantes  marines,  par  une  lige  courte 
et  garnie,  à  la  surface,  de  Polypes  rétractiles, 
à  8  tentacules  pectinés.  Leur  sac  alimentaire 
s'ouvre  en  dehors  par  une  seule  ouverture 
entre  la  base  des  tentacules,  et  commu¬ 
nique  par  son  fond,  qui  se  contracte  plus 
ou  moins,  à  une  cavité  commune  ramifiée 
à  l’intérieur.  Ce  sac  alimentaire  est  fixé  au 
milieu  du  corps  de  chaque  Polype  par  8  cloi¬ 
sons  membraneuses,  partant  de  la  paroi  ex¬ 
terne  ,  et  faisant  fonctions  d’ovaires.  La 
masse  commune  du  Polypier  est  consolidée 
par  des  cristaux  ou  des  concrétions  calcaires 
irrégulières.  M.  Milne-Edwards ,  qui  a  ré¬ 
cemment  étudié  avec  soin  [Ann.  Sc.  nat., 
i.  iv,  2me  série)  les  Alcyons  vivants  ,  attribue 
a  ces  Polypiers  un  système  de  vaisseaux 
communs,  servant  à  la  circulation  ou  au 
transport  d’un  liquide  nourricier.  Il  a  ob¬ 
servé  chez  ces  mêmes  Polypiers  un  mode  de 
développement  tout  particulier  et  différent 
de  celui  des  Alcyonides.  C’est  la  masse  com¬ 
mune  elle-même  qui  pousse  à  l’extérieurun 
tubercule  dans  lequel  on  ne  voit,  en  premier 
lieu,  que  les  vaisseaux  communs  ,  sans  au¬ 
cune  trace  de  Polypes  ;  ces  animaux  ne  s’y 
développent  que  plus  tard  et  successivement, 
de  manière  à  se  montrer  d’abord  complète¬ 
ment  renfermés  dans  la  masse  commune  et 
sans  communication  avec  l’extérieur,  jus¬ 
qu’à  ce  qu’une  ouverture  venant  à  se  for¬ 
mer,  leur  permette  d’épanouir  leurs  tenta¬ 
cules  au  dehors,  de  se  nourrir  par  eux-mêmes 
et  d’acquérir  ensuite  leur  entier  développe¬ 
ment.  Les  Alcyons  ont,  en  outre,  des  œufs 
qui  prennent  naissance  dans  les  cloisons 
membraneuses  prolongées  au-delà  de  l’esto¬ 
mac  ,  et  qui ,  détachés  à  leur  maturité  ,  sor¬ 
tent  de  la  cavité  abdominale  par  le  fond  de 
i’estomac;  puis,  arrivés  au-dehors,  nagent 
librement  dans  les  eaux  de  la  mer  au  moyen 
des  cils  vibratiles  dont  ils  sont  revêtus,  jus¬ 
qu’au  moment  où  ils  se  fixent  pour  former 
un  nouveau  Polypier. 

M.  Edwards  a  décrit  et  figuré  :  1°  l’Alcyon 
palmé  de  la  Méditerranée  (A.  palmalum;  A. 
exos  Pallas,  Lamouroux,  Gmel.,  ou  la  Lo- 
bularia  palmata  de  M.  Deslongchamps  et  de 
M.  Ehrenberg  ;  Lobularia  exos.  Blainv.).  2°  11 
a  décrit  aussi  une  nouvelle  esp.  de  l’Océan, 
l’Alcyon  étoilé.  A  ce  même  g.  apparticn- 


ALC 

nent  :  3°  l’Alcyon  digité  (Al.  exos  Spix  ;  AL 
lobalum  Lamour.  ;  Lobularia  digilala  Lamk., 
Blainv. ,  Ehr. ,  etc.)  ;  4°  L’Alcyon  conoïde 
(Al.  cydonium  Mull.;  Lobularia  Lamk.),  si 
ce  n’est ,  comme  le  pense  M.  Ehrenberg ,  le 
jeune  âge  de  l’esp.  précédente;  5°  l’Alcyon 
pauciflore  (Lobularia  Ehr.)  ;  6°  l’Alcyon  ar¬ 
borescent  (Al.  arboreum  Lamk.,  Lobularia 
Ehr.)  ;  7°  l’Alcyon  orangé  (Al.  aurantiacum 
Quoy  et  Gaim.) ,  et  peut-être  les  Comularia 
muhipennaia  et  C.  subviridis  des  mêmes  au¬ 
teurs;  tandis  qu’au  contraire,  leurs  Al- 
cyonium  glaucum,  jlexibile ,  flavum ,  flabeltum 
et  viride,  devront  former  un  g.  particulier 
de  la  même  famille  des  Alcyoniens,  si  réel¬ 
lement  leur  cavité  abdominale  ne  se  pro¬ 
longe  pas  en  tube,  comme  chez  les  vrais  Al¬ 
cyons. 

M.  Ehrenberg,  en  conservant  le  g.  Lobu¬ 
laire,  ne  veut  considérer  comme  apparte¬ 
nant  au  g.  Alcyon  que  les  esp.  dont  la  masse 
commune  est  épaisse  ,  charnue,  gonflée, 
simple  ou  plissée  et  non  découpée  en  lobes. 
M.  de  Blainville  ,  qui  attribue  aux  animaux 
de  son  g.  Alcyon  un  cercle  complet  de  ten¬ 
tacules  simples ,  longs ,  filiformes ,  et  qui  dit 
que  ces  animaux  sont  contenus  dans  des 
cellules  papilliformes,  prend  pour  type  l’Al¬ 
cyon  gélatineux  (Halodactyle,  Fare.),  et  rap¬ 
porte  au  même  g.  3  esp.  de  Fleming,  les  A. 
hirsutum,  echinalum  et  parasiticum  ,  lesquels 
sont  des  Spongiaires. 

Lamouroux  a  composé  son  g.  Alcyon  de 
diverses  Spongiaires  vivantes  ou  fossiles, 
et  de  l’Alcyon  arborescent,  qui  seul  mérite 
ce  nom  générique.  Des  4  esp.  décrites  dans 
l’histoire  des  animaux  sans  vertèbres  de  La- 
marck,  une  seule,  VA.  arboreum ,  n°  28,  est 
un  vrai  Alcyon;  un  autre,  VA.  bourse , 
n°  38 ,  est  une  Algue  (  Spongodium  bursa  )  ; 
une  3me ,  A.  orbiculé ,  n°  33  ,  a  été  établie 
sur  un  débris  de  vertèbre  de  Cétacé;  les  au¬ 
tres  sont  des  Spongiaires  ou  même  en  par¬ 
tie  de  vraies  Eponges. 

L’Alcyon  fluviatile  de  Bruguière  (Encycl. 
méih.)  est  l’Alcyonelle.  (Duj.) 

*ALCYON  AIRES.  Alcyon  aria  (  àÀxvwv). 
zoopii.  — Dénomination  employée  par  M.  de 
Blainville  (Man.  d’ Actinologie)  pour  dési¬ 
gner  la  4me  famille  de  ses  Zoophytaires , 
qu’il  nomme  aussi  Zoophytaires  sarcinoïdes, 
et  qui  comprend  les  g.  Briarée,  Lobulaire , 
Ammothéc,  Neptée  (Nephtée) ,  Anthélie  , 


ALC 


ALC 


Alcyon,  Cydonie  ,  Pulmonelle,  Massaire  et 
Clione.  Il  donne,  à  la  vérité,  pour  caract. 
commun  aux  animaux  de  celte  famille, d’être 
pourvus  de  8  tentacules  pinnés  ;  mais  ce  ca- 
ract.n’appartientréellementqu’aux  cinq  1ers, 
et  peut-être  au  g.  Cydonie.  La  Clione  est 
une  vraie  Spongiaire  ;  la  Pulmonelle  est  une 
Ascidie  composée  ;  l’Alcyon  qui  correspond 
à  l’Alcyonidie  de  Lamouroux  ou  au  g.  Ua- 
lodactylus ,  Farre,  est  un  Bryozoaire,  et  la 
Massaire  est  une  production  fort  douteuse 
(V.  ces  mots).  (Duj.) 

ALCYONCELLE.  Alcyoncellum.  (Dim. 
d’alcyon,  àXxvwv).  zoopii.  —  G.  de  la  famille 
des  Spongiaires,  établi  par  MM.Quoy  et  Gai- 
mard ,  pour  un  Zoophyte  qu’ils  ont  rapporté 
des  Moluques  et  décrit  sous  le  nom  d’Al- 
cyoncelle  spécieux  ( Koy .  c le  VAslrol.  t.  4. 
p.  302.  Zooph.  pl.  26).  C’est  un  réseau  déli¬ 
cat,  contourné  en  forme  de  corbeille  ou  de 
panier  profond  et  étroit,  et  dont  les  mailles 
nombreuses,  arrondies,  assez  régulières,  sont 
soutenues  par  des  spiculés  à  3  pointes.  M.  de 
Blainville  (Man.  d’ A  clin.  p.  529.  pl.  92), 
avait  nommécette  même  esp.,Alcyoncelle  gé¬ 
latineux,  pour  exprimer  que,  pendant  la  vie 
de  ce  Zoophyte,  le  réseau  solide  était  revêtu 
d’une  substance  molle  gélatineuse.  (  Duj.) 

*ALCYONE  (Nom  mythol.).  ois.  — G. 
formé  par  M.  Swainson  (  Classif .  of  Birds  ) , 
du  Martin-pêcheur  à  3  doigts,  de  la  Nouv.« 
Hollande,  connu  sous  le  nom  de  Martin- 
pêcheur  à  dos  bleu  ( Alcedo  iribrachys  Shaw. 
et  Vieill.) ,  et  placé  jusqu’ici  dans  le  g.  Ceyx 
sous  le  nom  de  Ceyx  azurea  Yig,  et  Hors. 
(  Trans.  Lin.  1,15-208),  à  côté  du  Ceyx  iridac- 
tyla  de  Sonnerat.  M.  Swainson  l’en  sépare 
en  laissant  le  Ceyx  tridactyla  dans  le  g. 
Ceyx  qu’il  adopte  également,  mais  comme 
faisant  partie  de  la  section  des  Martins- 
chasseurs;  tandis  qu’il  place  son  g.  Al- 
cyone  dans  celles  des  Martins-pêcheurs ,  se 
fondant  sur  ce  que  chacune  des  2  espèces 
a  le  bec  conformé  comme  celui  de  l’une 
ou  de  l’autre  de  ces  2  sections.  Tout  en  re¬ 
connaissant,  comme  ce  savant,  que  ces  2 
esp.  diffèrent  effectivement  un  peu  par 
la  forme  du  bec ,  il  nous  semble  qu’avant  de 
les  séparer  génériquement,  il  serait  bon  de 
s’assurer  s’il  y  a  chez  elles  différence  de 
mœurs  comme  de  forme  de  bec,  et  si  l’une 
a  les  habitudes  des  Martins-chasseurs  et  l’au¬ 
tre  celles  des  Martins-pêcheurs.  (Laf.) 


26^ 

ALCYONÉES.  Alcyonœ  (àixuwv,  alcyon). 
zooph.  polyp.  —  Dénomination  employée  par 
Lamouroux,  pour  désigner  un  ordre  ou  une 
famille  de  la  division  de  ses  Polypiers  sar- 
coïdes,  renfermant  les  g.  Alcyon,  Lobulaire, 
Ammothée,  Xénie,  Anthélie,  Palylhoé,  Al- 
cyonidie ,  Alcyonelle  et  Hallirhoé.  Cet  ordre 
est  fort  mal  caractérisé  par  l’auteur,  qui  lui 
attribue  des  animaux  peu  ou  point  con¬ 
nus,  pourvus  de  8  tentacules  ou  davantage, 
souvent  pectinés,  et  presque  toujours  garnis 
de  papilles  de  deux  sortes.  Si  l’on  en  re¬ 
tranche  les  g.  Alcyonidie  et  Alcyonelle,  qui 
font  partie  de  la  division  des  Bryozoaires, 
et  les  g.  Hallirhoé  et  Alcyon  ,  qui  sont  des 
Spongiaires ,  cet  ordre  répond  à  la  famille 
des  Alcyoniens.  (V.  ce  mot.)  (Duj.) 

ALCYONELLE.  Alcyonella  (Dim.  d’à).- 
xvwv  ).  polyp.  —  G.  de  la  famille  des  Plu- 
matelliens,  Edw.  (  ou  Polypes  Hippocrépiens, 
Gerv.,  faisant  partie  de  l’ordre  des  Tuniciens 
tentaculés,  Edw.  ,  ou  Bryozoaires,  Ehr.  ) , 
établi  par  Lamarck  pour  un  Polypier  d’eau 
douce ,  que  Bruguière  avait  nommé  Al¬ 
cyon  fluviatile.  L’Alcyonelle  a  été  l’objet 
d’un  travail  très  détaillé  de  M.  Raspail 
( Mèm .  Soc.  d'hist.  nat.  i.  4  ),  qui  considère 
comme  devant  lui  être  réunis,  les  Pluma- 
telles,  les  Cristatelles ,  la  Dilïlugie  et  la  Leu- 
cophra  heteroclita  de  Muller ,  laquelle  n’est 
bien  en  effet  qu’une  Crista  telle  jeune.  M.  Ger- 
vais,  qui  plus  récemment  (Ann.  d’Anat.  et 
de  Physiol.),  s’est  Occupé  des  Polypiers 
d’eau  douce  en  général,  conserve  les  g.  Cris- 
tatelle  et  Plumatelle  qui  composent,  avec  le 
g.  Alcyonelle,  sa  sous-classe  des  Polypes  Hip¬ 
pocrépiens ,  c’est-à-dire  ayant  les  tentacules 
ciliés ,  portés  par  un  double  appendice  en 
fer-à-cheval,  qui  surmonte  la  bouche  et  l’en¬ 
toure  de  chaque  côté.  lisse  multiplient  par 
des  œufs  non  ciliés ,  recouverts  d’une  en¬ 
veloppe  dure  et  entourés  d’une  sorte  de 
bourrelet;  mais,  en  même  temps,  M.  Gervais 
avoue  n’avoir  pu  trouver  de  différences  gé¬ 
nériques  entre  les  Plumatelles  et  les  Alcyo- 
nelles;  celles-ci  n’étant  que  des  Plumatelles 
dont  les  tubes  sont  plus  rapprochés  et  serrés 
les  uns  contre  les  autres,  de  manière  à  con¬ 
stituer  une  masse  alvéolaire. 

Les  polypes  des  Alcyonelles  et  des  Pluma¬ 
telles  ont  un  tube  digestif  complet,  s’ouvrant 
au-dehors  par  une  bouche  au  centre  du  fer- 
à-cheval,  près  du  sommet,  et  par  un  anus 


ALC 


ALG 


ci64 

situé  également  dans  l’axe,  au-dessous  de  la 
bouche.  Les  tentacules ,  au  nombre  de  42  à 
44,  forment  une  double  crête  épanouie  sur 
les  deux  bords  de  l’appendice  en  fer-à-che- 
vaî.  Ils  sont  formés  d’un  tube  membraneux, 
gonflé  par  les  fluides  intérieurs  de  l’animal, 
et  garni  sur  3  de  ses  faces  d’une  rangée  de 
lamelles  vibratiles  ,  dont  l’agitation  succes¬ 
sive  produit  l’effet  d’une  rangée  de  perles  ou 
d’une  chaîne  en  mouvement,  et  sert  à  exci¬ 
ter  dans  le  liquide  ambiant  des  tourbillons 
qui  amènent  à  la  bouche  les  corpuscules 
flottants  dont  l’animal  se  nourrit. 

Les  excréments  de  ces  Polypes  sont  rejetés 
fréquemment  sous  la  forme  de  globules  or¬ 
dinairement  verdâtres ,  dans  lesquels  on  re¬ 
connaît  des  débris  d’ Algues  microscopiques 
et  d’infusoires  cuirassés.  La  membrane  cor¬ 
née  ou  pergamentacée  des  tubes  du  Polypier 
n’est  que  la  partie  la  plus  ancienne  et  la 
plus  consolidée  du  tégument  externe  de 
chaque  Polype,  dont  la  partie  molle  et  ac¬ 
tive  est  complètement  rétractile  dans  ce  tube 
par  l’action  de  fibres  musculaires  bien  visi¬ 
bles. —  L’esp.  la  plus  commune  d’Alcyonelle 
a  reçu  le  nom  d 'Alcyonella  fluviaiilis  ;  les 
autres  esp.  doivent  être  reportées  au  g.  Pa- 
ludicella,  Gerv.,  ou  au  g.  Plumatelle  (  V .  ce 
mot) ,  auquel  nous  renvoyons  pour  de  plus 
amples  détails.  (Buj.) 

*  ALCYON  IDE.  Alcyonidia  (à>xu ovtç,  têoç). 
polyp.  —  G.  de  la  famille  des  Alcyoniens  , 
établi  par  M.  Milne- Edwards  pour  une  esp. 
de  Polypes  réunis  en  une  masse  molle  ,  cy¬ 
lindrique,  brunâtre,  simple  ou  rameuse, 
fixée  par  sa  base  à  des  fucus  ou  à  d’autres 
corps  marins.  Ces  Polypes,  très  petits,  blancs, 
demi-transparents  ainsi  que  l’extrémité  des 
rameaux,  sont  cylindriques,  terminés  par  un 
disque  étoilé,  composé  de  8  gros  tentacules 
pinnés,  au  milieu  desquels  on  distingue 
l’ouverture  buccale.  A  la  base  de  chaque 
tentacule,  on  remarque  quelques  lignes  sail¬ 
lantes  disposées  en  pyramide  ;  et  dans  l’in¬ 
térieur  ,  on  aperçoit  un  tube  jaunâtre  et 
opaque  qui  part  de  la  bouche,  pour  arriver 
jusqu’à  moitié  de  la  longueur  du  corps  cy¬ 
lindrique  de  chaque  Polype  ;  c’est  le  canal 
alimentaire,  présentant  8  stries  longitudi¬ 
nales  intérieures  avec  une  multitude  de  petits 
plis  transversaux ,  et  communiquant  par  en 
bas,  au  moyen  d’une  large  ouverture  con¬ 
tractile,  ayec  la  cavité  générale  et  commune 


qui  occupe  l’intérieur  du  Polypier.  Ce  canal 
intestinal  est  fixe  à  la  paroi  externe  par 
8  cloisons  membraneuses  ,  le  long  desquelles 
se  trouvent  des  cordons  flexueux,  et  dans 
l’épaisseur  desquelles  se  développent  les 
germes.  Les  polypes  et  l’extrémité  molle  des 
rameaux  sont  complètement  rétractiles  ;  la 
base  du  polypier  est  plus  charnue  ,  consis¬ 
tante  ,  et  contient  de  nombreuses  spiculés 
calcaires.  C’est  la  complète  rétractilité  de 
l’extrémité  de  l’Alcyonide,  qui  distingue  gé¬ 
nériquement  ce  polypier  des  autres  Alcyo¬ 
niens.  La  seule  esp.  connue,  V Alcyonidia 
elegans  ,  vit  dans  la  Méditerranée  ,  sur  les 
côtes  de  l’Algérie.  (  Duj.  ) 

ÂLGYONIDIE.  Alcyonidiurn  (  ouxvcmç  , 
têoç).  polyp.  —  G.  établi  par  Lamouroux , 
pour  divers  corps  marins  à  formes  massi¬ 
ves,  lisses,  lobées  ou  rameuses,  et  auxquels 
il  attribuait  des  Polypes  transparents,  à  corps 
infundibuliforme  ,  armés  de  12  tentacules 
égaux,  longs  et  filiformes.  Une  partie  des 
Alcyonidies  ont  été  reportées  par  Lamou¬ 
roux  lui-même  parmi  les  Algues,  dans  le  g. 
Dumontia.  Plusieurs  des  esp.  qu’il  conserve, 
comme  les  A.  jiostoch ,  A .  bullê,  sont  au 
moins  douteuses  quant  à  leur  nature.  Pour 
ce  qui  est  de  son  Aîcyonidie  gélatineuse , 
(  Alcyonium  gelatinosum  dePallas),  qui  avait 
été  nommée  d’abord  par  lui-même  Alcyoni- 
dium  diapkanum  et  rapportée  aux  Algues,  elle 
a  été  étudiée  récemment  par  M.  Art.  Farre, 
qui  en  a  fait  un  g.  des  Ciliobrachiés  ou 
Bryozoaires,  sous  le  nom  de  Halodactyle. 
V.  ce  mot.  Ainsi  le  nom  d’ Aîcyonidie  doit 
disparaître  de  la  science.  (Duj.  ) 

ALCYOMBIÉES.  Alcyonidieœ  (àXxvovlç, 
tSoç).  polyp.  —  Dénomination  créée  par  La¬ 
mouroux  pour  un  ordre  d’ Algues  marines , 
parmi  lesquelles  il  plaçait,  sous  le  nom  d’Al- 
cyonidie,  Y  Alcyonium  gelatinosum  ou  dia¬ 
phanum.  (Duj.) 

ALCYOMDÎOM  (àXxvovfç,  lèoq  ).  polyp.  — 
Nom  changé  par  Lamouroux  en  celui  d’Al- 
cyonidie,  lequel  est  remplacé  lui-même  par 
celui  de  Halodactyle.  H.  ce  mot.  (Duj.) 

*AJLC1  ONIE.YS.  Alcyonia  et  Alcyonina 
(àlxvoviov  ).  polyp.  —  Famille  de  Polypes 
parenchymateux  (Milne-Edwards)  ou  d’En- 
thozoaires  (Ehrenb.),dontla  cavité  digestive, 
limitée  par  l’enveloppe  parenchymateuse  du 
corps  et  s’ouvrant  au-dehors  par  une  seule 
ouverture,  présente  un  tube  œsophagien 


ALU 


ALU 


265 


parfaitement  distinct  et  a  ses  parois  garnies 
de  8  ou  G  lames  ovariennes.  Les  Alcyoniens 
ont  aussi  des  tentacules  pinnés,  mais  non 
ciliés,  au  nombre  de  G  ou  8. 

Cette  famille,  pour  M.  Milne-Edwards  ,  se 
divise  en  5  tribus,  savoir:  1°  les  Alcyoniens 
pierreux,  comprenant  les  g.  Tubipore,  Favo- 
site,  Caténipore,  etc.  ;  2°  les  Alcyoniens  den- 
droïdes,  tels  que  le  Corail ,  l’Isis ,  les  Gor¬ 
gones;  3°  les  Alcyoniens  libres,  comme  les 
Pennatules,  les  Vérétilles,  les  Rénilles;  4°  les 
Alcyoniens  rampants,  comme  la  Cornulaire  ; 
5°  les  Alcyoniens  massifs,  comprenant  les 
Alcyons  proprement  dits  ou  Lobulaires, 
les  Ammothées,  les  Nephtées  et  le  nouveau 
g.  Alcyonidc. 

M.  Ehrenberg,  qui  donne  le  nom  de  fa¬ 
milles  à  ces  diverses  tribus,  les  divise  et  les 
distribue  d’une  autre  manière.  Pour  lui,  les 
ïsidées  et  les  Gorgoniens ,  composent  la 
Gme  tribu  de  ses  phytocoraux  à  8  rayons; 
les  Caténipores  sont  placés  dans  la  famille 
des  Madréporiens,  et  les  Favosites  dans  la 
famille  des  Dædaliens,  qui  font  partie  des 
Phytocoraux  à  12  rayons.  Il  rapporte  au  con¬ 
traire  à  la  tribu  des  Zoocoraux  à  8  rayons , 
les  familles  des  Xéniens  (  Xenina  ),  répon¬ 
dant  en  partie  aux  Alcyoniens  rampants; 
des  Pennatuliens  (Alcyoniens  libres,  Edw.), 
des  Tubiporiens,  comprenant  le  seul  g.  Tu¬ 
bipore,  et  enfin  des  Alcyoniens  ( Ualcyonina ), 
comprenant  les  g .  Halcy onium  ,  Lobularia , 
Ammolhea ,  JXephlhya,  Sympodium  et  Cliona; 
de  sorte  qu’à  l’exception  de  ce  dernier  g. 
qui  est  véritablement  une  Spongiaire ,  cette 
famille  de  M.  Ehrenberg  répond  aux  Al¬ 
cyoniens  massifs  de  M.  Edwards.  (  Duj.  ) 

ALCYONITES  (  àLcvwv  ).  polyp.  foss.  — 
Dénomination  vague,  employée  autrefois  par 
les  géologues,  pour  désigner  des  Zoophyles 
fossiles  qui  appartiennent  réellement  à  la 
famille  des  Spongiaires  et  non  à  celle  des 
Alcyonaires.  Lamouroux  avait  fait  deces  pré¬ 
tendus  Alcyonites  les  g.  Hallirhoé,  Chenen- 
dopoé,  Hippalime,  Lymnorée,  etc.  M.  Gold- 
fuss  lésa  répartis  dans  les  g  .Siphonia,Cnemi- 
dium ,  Myrmecium  et  Tragos .  Un  des  plus 
fréquemment  observés  parmi  ces  Alcyonites 
est  la  Siphonia  piriformis,  que  sa  forme  avait 
fait  nommer  anciennement  Figue  pétrifiée 
ou  ficoïte.  (Duj.) 

ALCYONS.  Alcyoncs  (  àkvwv ,  alcyon), 
ois.  —  C’est  dans  la  méthode  de  Temminck 


son  7mc  ordre  renfermant  les  g.  Guêpier, 
Martin-pêcheur  et  Martin-chasseur ,  répon¬ 
dant  aux  Pelmatodes  de  Vieillot.  V.  alci- 

DIDEES  et  MÉROPIDÉES.  (LAFR.) 

* ALDAMA ,  Lallav.  bot.  ph. — Synonyme 
du  g.  Gymnopsis  de  M.  De  Candolle.  V.  ce 
mot.  (C.  L.) 

ALDEA  ou  ALDEÆA.  bot.  pii.  —  G.  de 
la  famille  des  Hydrophyllées ,  établi  par 
Ruiz  et  Pavon  (Fl.  Per.),  et  rapporté  en  sy¬ 
nonymie  au  g.  Phacelia  de  Jussieu.  V.  ce 
mot.  (C.  L.) 

ALDÏXA .  Adans.  bot.  pii.  —  Svn.  du  g. 
Brya  ,  P.  Br.  (Sp.) 

*  ALDINIA,  Pieichenb.  (Aldini,  savant 
physicien  italien),  bot.  pii. — S.-genre  fondé 
sur  quelques  esp.  de  Tacsonia;  c’est  le  même 
que  le  B racteogama,  DG.  (Sp.) 

ALDROVANBA,.  Mont.  (Aldrovandi,  na¬ 
turaliste  italien),  bot.  pii.  —  G.  de  la  famille 
des  Droséracées,  offrant  les  caract.  suivants  : 
Cal.  campanulé,  5-parti;  sépales  ovales,  con¬ 
caves;  pétales  5,  courts,  oblongs,  eonnivenls. 
Etam.  5.  Ovaire  ï-loculaire,  à  5  styles  courts, 
filiformes,  terminés  chacun  par  un  stigm.  ob¬ 
tus.  Caps,  globuleuse,  1-loculaire,  5-valve, 
10-sperme  ;  graines  pariétales.  L ’Aldrovanda 
vesiculosa ,  L. ,  est  la  seule  esp.  qui  constitue 
le  g.  Cette  plante,  remarquable  par  la  struc¬ 
ture  de  ses  feuilles ,  croît  dans  les  étangs  et 
les  lacs  de  la  Toscane,  ainsi  que  dans  quel¬ 
ques  localités  du  midi  de  la  France.  Atta¬ 
chée  à  la  vase  avant  sa  floraison  ,  elle  vient 
plus  tard  flotter  librement  à  la  surface  de 
l’eau.  Sa  tige  est  simple  ou  peu  rameuse. 
Ses  feuilles  sont  verticillées  et  se  composent 
d’un  pétiole  cunéiforme,  membraneux,  semi- 
diaphane,  cilié  au  sommet,  et  couronné 
d’une  vésicule  du  volume  d’un  gros  pois; 
c’est  à  l’aide  de  ces  vésicules  remplies  d’air, 
que  la  plante  se  maintient  à  la  surface  de 
l’eau.  (Sp.) 

ALEBRENNE.  rept.  —  Nom  que  l’on 
donne  à  la  Salamandre  commune,  dans 
certaines  parties  de  la  France.  (G.  B.) 

*ALECTHÉLIE.  Aleclhelia  (aXe'xr wp,  coq  ; 
rfhoç,  soleil;  allusion  à  la  patrie  de  ce  Gai- 
linacé,  située  immédiatement  sous  l’équa¬ 
teur).  ois.  —  S.-genre  formé  parM.  Lesson, 
voisin  de  celui  de  Mègapode  et  faisant  par¬ 
tie  de  son  s.-ordre  des  Passérigalles  et  de 
sa  famille  des  Mégapodes.  Une  seule  esp.  de 
l’île  de  Guébé  a  donné  lieu  à  la  formation 

1 7*  ‘ 


r  i. 


206 


ALE 


ALE 


de  ce  s.-gènre,  dont  les  caract.  sont,  d’après 
cet  auteur  :  Bec  petit,  droit,  comprimé, 
pointu,  à  mandib.  supér.  plus  longue  que 
l’infér.;  celle-ci  renflée  en  dessous;  fosses 
nasales  placées  à  la  base  du  bec  ,  séparées 
par  une  arête  étroite  et  bordées  par  les  plu¬ 
mes  avancées  du  front.  Tour  des  yeux  com¬ 
plètement  emplumé.  Ailes  courtes,  conca¬ 
ves.  Tarses  médiocres,  robustes,  scutellés,  à 
doigts  proportionnés  comme  ceux  des  Méga- 
podes.  Queue  à  rectrices  nulles;  toutes  les 
plumes  décomposées. —  L’oiseau  type  de  ce 
s.-genre  particulier  aux  Moluques  orientales, 
l’Alecthélie  de  d’Urville,  présente  dans  son 
ensemble  de  grands  rapports  avec  les  Méga- 
podes.  Il  est  figuré  dans  le  voyage  de  la  Co¬ 
quille  (pi.  37).  M.  Swainson  dans  sa  classifi¬ 
cation,  tout  en  adoptant  ce  sous-genre,  le 
place  à  la  suite  du  g.  Gallinula  dans  sa  fa¬ 
mille  des  Rallidce  et  non  dans  celle  des  Me- 
gapodinœ.  Nous  ignorons  sur  quoi  il  a  basé 
ce  changement,  le  seul  individu  connu  étant 
venu  à  la  suite  d’un  gros  temps  et  à  la  hau¬ 
teur  de  l’île  de  Guébé ,  se  jeter  épuisé  de  fa¬ 
tigue  sur  le  bâtiment  la  Coquille  ;  ce  qui  fe¬ 
rait  supposer  que  cet  oiseau,  habitant  des 
grèves,  comme  les  Mégapodes ,  en  aura  été 
repoussé  momentanément  par  une  cause 
quelconque,  qui  lui  aura  fait  prendre  son  vol 
au-dessus  des  flots,  où  les  vents  l’auront 
emporté  en  pleine  mer  jusqu’au  bâtiment. 

(  Lafr.) 

*  ALECTO  (Nom,  chez  les  Grecs,  d’une 
des  3  Furies),  ois.  —  G.  formé  par  31.  Lesson 
et  ayant  pour  type  le  Tisserin ,  Alecto  de 
Temminck  (Col.  446).  Ses  caract.  sont,  d’a¬ 
près  nous  :  Bec  robuste,  allongé,  conique  , 
comprimé,  à  mandib.  supér.  assez  élevée 
vers  le  front  et  l’entamant  angulairement , 
arqué  dans  toute  sa  longueur;  narines  ba¬ 
sales  ,  ovalaires,  ouvertes  et  entièrement 
nues;  commissure  sinueuse;  mandib.  infér. 
beaucoup  moins  haute  à  sa  base  que  la  su¬ 
pér.  Pieds  robustes,  à  doigts  latéraux  d’égale 
longueur  ;  ongles  faibles  et  courts.  Ailes  sub¬ 
obtuses,  à  primaires  courtes.  Queue  allongée 
et  arrondie.  —  Ghez  les  individus  adultes 
et  probablement  mâles ,  toute  la  base  du  bec 
devient  enflée  et  comme  boursouflée  jusqu’à 
la  moitié  de  sa  longueur;  elle  perd  son  aspect 
corné  pour  en  prendre  un  osseux  et  ru¬ 
gueux.  La  mandib.  supér.  offre  alors  3  ren¬ 
flements  :  un  frontal  entre  les  narines  et  un 


depuis  chaque  narine  jusqu’au  bord  latéral, 
de  sorte  que  leur  ouverture  se  trouve  singu¬ 
lièrement  rétrécie.  La  mandib.  infér.  en 
présente  2  :  un  sur  chaque  branche  mandi- 
bulaire  ,  à  sa  base  latérale  et  infér.  A  cette 
singularité  s’en  joint  une  autre  des  plus  re¬ 
marquables  chez  cet  oiseau  :  le  mâle  est 
muni  d’une  verge  extérieure,  longue  de  4 
à  6  lignes ,  très  apparente  dans  la  plupart 
des  peaux  sèches;  ce  qui  indique  qu’il  y  a 
très  probablement  cheiV  Alecto ,  plus  qu’un 
simple  contact  dans  l’acte  de  la  féconda¬ 
tion. 

Malgré  les  grands  rapports  de  forme  exis¬ 
tants  entre  cet  oiseau  et  les  Tisserins  ,  les  2 
anomalies  qui  lui  sont  particulières  nous 
paraissent  bien  suffisantes  pour  en  former 
le  type  d’un  g.  à  part,  et  il  serait  d’un  grand 
intérêt  que  quelque  naturaliste  pût  faire,  au 
Sénégal  sa  patrie,  des  observations  pré¬ 
cises  sur  son  mode  d’accouplement,  sur 
l’époque  du  renflement  du  bec,  et  reconnaî¬ 
tre  si  ces  particularités  sont  particulières  à 
l’un  des  sexes  seulement  ou  à  tous  deux. 
M.  Swainson,  dans  sa  classification,  a  fait  de 
cet  oiseau  son  g.  Deriroides ,  et  sans  égard 
pour  son  nom  antérieur  d’ Alecto,  il  le 
nomme  D.  albirostris.  Tout  en  citant  la  sy¬ 
nonymie  d ’ Alecto  de  Temminck  (faute  im¬ 
pardonnable,  puisque  l’on  doit  conserver 
les  noms  spécifiques  antérieurs),  il  le  retire 
de  la  famille  des  Tisserins,  pour  le  mettre 
dans  celle  des  Gros-Becs.  Il  est  certain  que 
la  brièveté  de  ses  ongles ,  très  développés 
au  contraire  chez  les  Tisserins,  la  longueur 
de  sa  queue,  toujours  courte  chez  ces  der¬ 
niers  ,  et  ses  ailes  plus  arrondies,  semblent 
autoriser  ce  changement  de  famille,  que 
nous  serions  tout  disposé  à  admettre;  mais 
avant  de  prononcer,  il  nous  semble  indis¬ 
pensable  d’attendre  sur  son  mode  de  nidifi¬ 
cation  ,  des  renseignements  qui  nous  fassent 
connaître  si,  comme  les  Tisserins,  il  con¬ 
struit  son  nid  avec  des  tiges  de  Graminées , 
finement  entrelacées,  à  ouverture  latérale 
ou  inférieure,  d’où  le  nom  de  Tisserins; ou 
si,  comme  les  Gros-Becs,  il  le  fait  en  forme 
de  coupe  ouverte  en  dessus. 

La  seule  esp.  du  g.,  connue  jusqu’ici,  est 
le  Tisserin  Alecto  de  Temminck.  Il  est  de  la 
grosseur  d’un  merle,  tout  noir,  avec  les 
bords  externes  des  primaires  et  quelques 
taches  irrégulières  blanches  sur  les  flancs, 


ALE 


ALE 


et  la  base  du  bec  jaunâtre.  Il  habite  le  Sé¬ 
négal  et  les  parties  occidentales  de  l’Afrique. 

(Lafr.  ) 

*  ALECTO.  ins. — G.  de  Coléoptères  pen¬ 

tamères,  famille  des  Malacodermes,  tribu  des 
Lampyrides,  établi  parM.  Delaporte,  et  dont 
cet  auteur  a  donné  les  caract.  dans  le 2“ e  vol. 
des  Ann.  de  la  Soc.  Entorn.  de  France, 
p.  135.  Il  est  fondé  sur  une  esp.  unique, 
A.  discoidalis  rapportée  de  Cuba  par  M.  Poey 
et  qui  fait  partie  delà  collection  de  M.  Che- 
vrolat.  Ce  g.  ne  figure  pas  dans  le  dernier 
Catal.  de  M.  Dejean.  (D.) 

*  ALECTO  (Nom  mythol.).  éciiin. — Nom 
donné  par  Leach  au  g.  Comaiule.  V.  ce  mot. 

(Duj.) 

ALECTO  (Nom  mythol.).  polyp.  —  G.  de 
Polypiers  fossiles  établi  par  Lamouroux  qui 
le  place  dans  l’ordre  des  Cellariées,  parmi 
les  Polypiers  flexibles.  M.  De  Blainville,  en 
l’adoptant,  l’a  classé  avec  les  Flustres,  les 
Crisies  et  les  Cellaires ,  dans  la  2e  famille  de 
ses  Polypiaires  membraneux,  celle  des  Cel¬ 
lariées.  M.  Milne-Edwards  enfin,  le  rapporte 
à  la  famille  des  Tubuliporiens,  avec  les  Cri¬ 
sies,  les  Hornères,  etc. 

Le  polypier  des  Alecio  se  compose  de  cel¬ 
lules  petites,  allongées,  tubuleuses,  à  orifice 
peu  saillant,  presque  terminal,  disposées  à  la 
suite  les  unes  des  autres  de  manière  à  for¬ 
mer  un  réseau  délicat  à  la  surface  de  divers 
corps  marins,  sur  lesquels  elles  sont  couchées 
et  adhérentes. 

Lamouroux  avait  nommé  Alecio  dichotoma , 
l’esp.  qu’il  observa  sur  les  Térébratules  du 
terrain  jurassique;  M.  De  Blainville  a  donné 
le  nom  d 'A.  ramea  à  une  esp.  presque  sem¬ 
blable  de  la  craie;  M.  Milne-Edwards  en  a 
reconnu  une  3e  esp,  A.  gracilù,  aussi  de  la 
craie,  et  une  4e,  A.  granulata  ,  du  grès  vert. 
M.Goldfuss  avait  cru  devoir  réunir  les  Alecio 
à  son  g.  Aulopore.  V.  ce  mot.  (Duj.  ) 
ALECTON.  Alecio  (Nom  mythol.). 
a r ac un.  —  Nom  donné  par  M.  Walkenaër, 
à  une  section  du  grand  g.  Mygale.  (H.  L.) 

ALECTORIA.  Alecloria.  bot.  cr. — Acha- 
rius  a  employé  ce  mot  pour  désigner  un 
groupe  de  Lichens  remarquables  par  un 
thalle  filiforme,  rameux,  cylindrique,  com¬ 
posé  d’une  substance  filamenteuse,  revêtue 
d’une  écorce  cartilagineuse  ;  par  des  apothé- 
cies  orbiculairfes ,  sessiles  le  long  des  ra¬ 
meaux,  entièrement  formées  par  le  thalle, 


2(>7 

munies  d’un  disque  plane  ou  convexe,  con- 
colore ,  et  dépourvues  de  marge  propre.  — 
Ce  g.,  qui  avait  déjà  fait  partie  des  Parmé- 
liacées  du  même  auteur,  que  Hoffmann  et 
M.  De  Candolle  avaient,  de  leur  côté ,  rangé 
parmi  les  Usnées ,  a  subi  de  nouvelles  vi¬ 
cissitudes  depuis  cette  époque.  M.  Fée,  après 
l’avoir  adopté  dans  sa  Méthode  lichénogra- 
phique ,  et  considéré  comme  appartenant  à 
sa  tribu  des  Corniculaires,  l’a,  plus  tard 
(Suppl,  à  l'Essai ,  etc.),  rejeté  parmi  les  Ra- 
malines.  Quand  ce  g.  a  été  créé,  l’on  avait 
peu  étudié  et  l’on  connaissait  mal  la  physio¬ 
logie  des  Lichens.  La  fructification,  dont  les 
caract.  sont  de  première  importance  dans 
toute  méth.  naturelle,  ne  venait  alors  qu’a- 
près  le  thalle  pour  la  classification.  En  con¬ 
séquence,  on  élevait  à  la  dignité  d’esp.  et 
même  de  g.,  des  plantes  que  leur  habitat 
avait  complètement  métamorphosées.  Meyer 
et  Wallroth  nous  ont  fait  connaître  les  cau¬ 
ses  de  ces  transformations,  et  nous  en  ont 
dévoilé  le  mode.  Il  est  donc  bien  prouvé 
maintenant  pour  les  botanistes,  qui  ont  étu¬ 
dié  les  Lichens  ailleurs  que  dans  les  her¬ 
biers,  que  les  Alectoriées  d’Acharius  ne  sont 
que  desÉvernies  ou  des  Ramalines  transfor¬ 
mées  et  atypiques;  aussi,  Fries  s’est-il  servi 
du  mot  Alecloria  pour  désigner,  parmi  les 
g.  Usnea ,  Evernia,  Ramalina  et  Celraria,  la 
sect.  de  chacun  d’eux,  où  viennent  se  ran¬ 
ger  les  esp.  ou  les  formes  à  thalle  filamen¬ 
teux,  capillacé,  pendant.  (G.  M.) 

ALECTORIDES  (  cdéxrcop  ,  coq  ;  el , 
forme),  ois.  —  C’est,  dans  la  méthode  de 
Temminck,  son  llme  ordre,  renfermant  les 
Échassiers  à  bec  court,  tels  que  les  g.  Agami, 
Cariama,  Glaréole,  Kamichi  el  Chavaria. 

(Lafr.) 

ALECTOROLOFHUS  («lexx opoAo<poç,  qui 
a  une  crête  de  coq),  bot.  ni.  —  Cette  déno¬ 
mination,  après  avoir  été  donnée  par  d’an¬ 
ciens  botanistes  à  diverses  plantes  européen¬ 
nes  ,  a  été  appliquée  par  Haller  ( üelv .)  à  un 
g.  de  la  famille  des  Scrophularinées,  tribu 
des  Rhinantées ,  qui  est  ainsi  caractérisé  : 
Cal.  membraneux,  comprimé-ventru,  de  4 
dents  inégales.  Cor.  hypogyne,  ringente; 
lèvre  supér.  en  casque  ,  comprimée,  biden- 
tée  au  sommet;  l’infér.  trifide,  presque  égale. 
Étam.  4,  insérées  sur  le  tube  de  la  corolle, 
didynames ,  cachées  sous  le  casque;  anth. 
horizontales,  biloculaires,  velues,  nautiques. 


268 


ALE 


ALE 


Ovaire  comprimé,  biloculaire,  pourvu  d’une 
glande  à  la  base;  placentas  linéaires,  pau- 
ci-ovulés,  attachés  des  deux  côtés  à  la  cloi¬ 
son.  Style  simple,  subexsert;  stigm.  sub-ca- 
pité.  Caps,  comprimée ,  loculicide-bivalve  ; 
valves  septifères  au  milieu.  Graines  rares, 
suborbiculaires,  comprimées,  pourvues  d’un 
bord  membraneux ,  appendues  par  l’ombilic 
marginé  au  sommet.  —  Ce  g.  a  pour  type  le 
Rhinanthus  crista-galli  L.  Il  comprend  un  pe¬ 
tit  nombre  de  plantes  herbacées  annuelles, 
propres  à  l’Europe  centrale  et  australe,  ainsi 
qu’à  l’Asie  limitrophe;  elles  sont  à  feuilles 
opposées,  sessiles ,  lancéolées,  dentées,  à 
fleurs  axillaires ,  solitaires ,  sessiles ,  jaunes. 

(C.  L.) 

ALECTORS  (àX/xTwp,  coq),  ois.  —  C’est 
dans  Merrem  et  dans  Cuvier  ( Reg .  anim.),  la 
lre  famille  de  l’ordre  des  Gallinacés,  ren¬ 
fermant  les  Hoccos ,  les  Pauxis ,  les  Yacous, 
les  Parraquas  et  l’Hoazin.  C’est  aussi  dans 
Gmelin  et  Latham  le  nom  du  Hocco  de  la 
Guyane.  (Lafr.) 

*AÏÆCTRA.  bot.  pii.— G.  établi  par  Thun- 
berg  (nov.  Gen.)  dans  la  famille  des  Scro- 
phularinées  ,  et  qui  ne  paraît  pas  être  géné¬ 
ralement  adopté.  Endlicber  [Gen.  PL)  le 
réunit  au  Glossostylis ,  Cbam.  et  Schlecht.  V. 
ce  mot.  (C.  L.) 

ALECTRIDES  (contraction  d’oAExrpvwv , 
coq  ;  tl'Soç ,  forme),  ois.  —  C’est  dans  la  mé¬ 
thode  de  Vieillot  sa  30e  famille  de  l’ordre 
des  Sylvains ,  composée  du  seul  g.  Yacou  ou 
Pénélope.  (Lafr.) 

ÂLECTRERUS  (  ôA/xtwo  ,  coq  ;  ovpd 
queue  ).  ois.  —  C’est  le  nom  latinisé  du  g. 
Gallite  de  Vieillot,  faisant  partie  de  ses 
Myothères,  18me  famille  de  son  ordre  des 
Sylvains.  ( V.  Gallite ).  (Lafr.) 

ALECTRYON.  Alectryon  (àhxrpv wv,  coq ) . 
moll.  —  Démembrement  inutile  du  g.  Buc¬ 
cin,  proposé  par  Montfort  ( Conchyl .  systém ., 
t.  h,  p.  566).  Le  type  de  ce  g.  est  le  Bucci- 
num  papillosum  ,  dont  les  caract.  s’accordent 
très  bien  avec  ceux  du  g.  Nasse  de  Lamarck. 
Les  caract.  du  g.  de  Montfort  étant  insuffi¬ 
sants,  il  a  été  depuis  long-temps  abandon¬ 
né.  [V.  Buccin.)  (Desh.) 

ALECTRYOIV,  Gærtn.  (oAcxrpvwv ,  coq). 
bot.  pii.— G.  delà  famille  des  Sapindacées  , 
tribu  desDodonéacées,  Camb.,  dont  les  fleurs 
sont  inconnues.  Le  fruit  est  une  baie  coriace, 
globuleuse ,  uniloculaire,  monosperme  ;  cou¬ 


ronnée  d’une  crête  coriace ,  qui  se  prolonge 
d’un  côté  jusque  vers  le  milieu;  la  graine  est 
attachée  au  fond  de  la  loge,  et  engainée  d’un 
arille  basilaire.  L’esp.  sur  laquelle  se  fonde 
ce  g.  est  un  arbre  indigène  dans  la  Nouv.~ 
Zélande.  (  Sp.  ) 

*  ALECTRYONIA  (àkxrpuovtov,  jeune  coq). 
moll.  —  G.  proposé  par  M.  Fischer  {Bull. 
Soc.  nat.  Mosc.)  pour  quelques  esp.  d’Huî- 
tres  qui ,  telles  que  les  Ostrea  perrata  et  di- 
luviana ,  ont  le  bord  des  valves  profondé¬ 
ment  dentelé.  Ce  g.  ne  peut  supporter  le 
moindre  examen,  et  ne  doit  pas  être  adopté. 
(, V .  Huître.)  (Desii.) 

*  ALECTURA  et  Alecturus.  ois.  —  C’est 
dans  la  classif.  de  M.  Swainson,  un  g.  répon¬ 
dant  à  l’ Alectrurus  de  Vieillot  (  V .  ce  mot). 
Nous  ignorons  pourquoi  cet  auteur,  adoptant 
ce  g.,  a  jugé  convenable  d’en  altérer  le  nom  : 
il  écrit  à  la  fois  Alectura  et  Alecturus.  (Lafr.) 

*  ALEGRÏA  ,  Moç.  et  Sess.  ex  D.  C.  bot. 

pii.  —  G.  queM.  De  Candolle  rapporte  avec 
doute  à  la  famille  des  Tiliacées,  et  dont  il 
expose  ainsi  les  caract.  ( Prodr .  ï ,  p.  517): 
Involucelle  de  12  folioles  lancéolées,  poin¬ 
tues  ,  étalées.  Sépales  au  nombre  de  5  ,  val- 
vaires  en  préfloraison,  finalement révolutés 
au  sommet.  Pétales  au  nombre  de  5,  planes, 
obovales.  Étam.  nombreuses ,  libres  ou  lé¬ 
gèrement  soudées  par  la  base  ;  les  extér. 
ananthères;  anth.  suborbiculaires.  Ovaire 
ovoïde,  monostyle;  stigm.  au  nombre  de  5, 
suborbiculaires,  rapprochés.  Caps.  5-gone, 
5-loculaire ,  loculicide,  5-valve.  Graines 
ailées.  Ce  g.  n’est  fondé  que  sur  une  seule 
esp.,  indigène  au  Mexique;  c’est  un  arbre  à 
feuilles  ovales,  dentelées  ;  les  fleurs,  blanches 
et  semblables  à  celles  des  Sparmannia ,  sont 
de  la  grandeur  d’une  rose.  (  Sp.  ) 

*ALESODES.  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Hyménoptères,  appartenant  à  la  famille  des 
Ichneumoniens ,  groupe  des  Braconiles ,  éta¬ 
bli  par  M.  Wesmael  ( Monographie  des  Bra- 
con.  de  Belgique),  qui  le  caractérise  princi¬ 
palement  par  une  2me  cellule  cubitale,  car¬ 
rée  ou  rectangulaire  aux  ailes  supérieures , 
et  par  un  abdomen  linéaire  et  non  compri¬ 
mé.  Cet  auteur  en  décrit  18  espèces  indi¬ 
gènes,  pour  lesquelles  M.  Wcstwood  [Syn.  of 
Gen.)  et  nous  [Hist.  des  An.  art.)  avons  con¬ 
servé  le  nom  générique  de  Rogas ,  qui  leur 
avait  été  déjà  appliqué  ptfr  M.  Nees  von 
Esenbcck.  [V.  ce  mot.)  (Bl.) 


ALÊNE,  poiss. — Nom  vulg.  d’une  I\aie  à 
museau  aigu.  (  F.  Raie  ).  (  Val.) 

ALÊNE.  Subula.  moll. — En  examinant  les 
coquilles  du  g.  Terebm  de  Lamarck,  M.  de 
Blainville  reconnut  dans  le  nombre  quel¬ 
ques  esp.  qui  réellement  n’appartiennent  pas 
à  ce  g.  et  qui  sont  de  véritables  Buccins.  Il 
aurait  sans  doute  suffi  de  retirer  ces  esp.  du 
g.  Terebra  ,  dont  elles  n’offrent  pas  les  ca- 
ract. ,  pour  les  remettre  parmi  les  Buccins. 
M.  de  Blainville,  néanmoins,  dans  son  traité 
de  Malacologie,  a  cru  devoir  faire  au  tremen  t  ; 
il  a  laissé  aux 2  ou  3  esp.  de  Buccins  le  nom 
de  Terebra ,  et  il  a  établi  un  nouveau  g. , 
celui  qui  nous  occupe,  pour  les  vrais  Terebra 
de  Lamarck.  Ces  changements  de  nomencla¬ 
ture  ne  pouvaient  être  adoptés  ;  aussi  le  g. 
Subula  n’a-t-il  été  admis  par  personne.  {F. 
Vis.)  (Desii.) 

AJLEOCHAIIA  (  ôt/éa ,  abri  ;  ^apaucrw  ,  je 
creuse),  ins.  —  G.  de  Coléoptères  penta¬ 
mères  ,  établi  par  Gravenhorst  et  placé  par 
Latreille  dans  la  grande  famille  des  Braché- 
ly très ,  tribu  des  Aplatis.  Ses  caract.  sont: 
Ant.  insérées  à  nu  entre  les  yeux  et  près 
de  leur  bord  intér.;  les  trois  1ers  articles  sen¬ 
siblement  plus  longs  que  les  suivants;  ceux- 
ci  perfoliés ,  le  dernier  allongé  et  conique. 
Palpes  terminés  en  alêne;  les  maxillaires 
avancées  avec  l’avant-dernier  art.  grand  et 
le  dernier  très  petit.  Cors,  presque  ovale  ou 
en  carré  arrondi  auxangles.Elyt.  très  courtes. 
Les  Aléochares  sont  de  petits  Brachélytres 
très  agiles,  qu’on  trouve  ordinairement  dans 
les  Champignons  ou  bolets  plus  ou  moins 
putréfiés;  on  en  rencontre  aussi  sous  les 
pierres  et  dans  les  débris  de  végétaux  qui 
sont  à  terre  ,  ainsi  que  dans  les  bouzes. 
M.Dejean  dans  son  dernier  catal.  en  men- 
tionne23  esp.,  dont5d’Amérique  elles  autres 
d’Europe.  Parmi  ces  dernières  nous  citerons 
les  A.  fuscipes ,  iris  lis ,  bipunctalu  et  nitida 
de  Gravenhorst,  quise  trouvent  toutes  4  aux 
environs  de  Paris.  (D.) 

*  ALÉOCIIARIDES  (  Aleochara  ,  F.  ci- 
dessus  ;  tîSoç,  forme),  ins. — Tribu  de  l’ordre 
des  Coléoptères  pentamères,  famille  des  Bra¬ 
chélytres,  établie  par  le  comte  Mannerheim 
et  qui  correspond  à  celle  des  Aplatis [Depressi] 
de  Latreille.  F.  cemot.  Elle  comprend  1 G  g. 
dont  voici  les  noms:  Dinarda ,  Lomechusa , 
Cymnusa ,  Gyrophœna,  Aleochara,  Oxypoda , 
Sphenorna ,  Microura ,  (J  ligota  ,  'Trie  hop  h  y  a, 


Hornalola ,  Culodera,  Bolilochara ,  Drusilla , 
Falagria  et  Aulalia.  Les  deux  premiers  g. 
ont  les  angles  du  prothorax  fortement  pro¬ 
longés,  tandis  que  les  14  autres  les  ont  au 
contraire  peu  prolongés  ou  nuis.  Du  reste, 
cette  tribu  se  compose  d’esp.  assez  dispa¬ 
rates,  la  tète  étant  chez  les  unes  non  rétrécie 
postérieurement,  tandis  que  chez  les  autres 
elle  offre  un  col  aussi  distinct  que  dans  les 
Staphylinides.  Les  ant.,  souvent  courtes,  ro¬ 
bustes  et  presque  fusiformes  ,  sont  insérées 
tantôt  dans  des  cavités  latérales  de  la  tcle , 
au  bord  antér.  des  yeux ,  tantôt  à  nu  ,  au 
mêmebord  ou  un  peu  plusavantsur  le  front; 
elles  se  trouvent  alors  situées  presque  au  bord 
interne  de  ces  organes.  Cette  tribu  se  distin¬ 
gue  parce  caract.  de  celle  des  Oxyiélides;  des 
Tachinicles  par  lesjambes,  qui  sont  toujours 
mutiques  ,  excepté  chez  les  Cymnusa ,  et  des 
ümalides  ,  par  la  brièveté  des  élytres ,  qui 
laissent  la  majeure  partie  de  l’abdomen  àdé- 
couvert;  celui-ci  est  constamment  relevé, 
même  pendant  l’inaction,  dans  la  plupart 
des  esp. ,  et  quelques  unes  le  ramènent  si 
complètement  sur  le  dos  qu’elles  paraissent 
alors  tout-à-fait  globuleuses  ou  sphériques. 
Le  corps  des  Aléocharides  est  en  général 
assez  allongé  ,  et  presque  parallèle  dans  la 
majorité  des  espèces.  Ce  sont  des  insectes  de 
très  petite  taille,  de  couleur  uniforme, 
brunâtre  ,  noirâtre  ou  ferrugineuse  et  d’une 
détermination  extrêmement  difficile.  (D.) 
*ALÈPE.  Alepas.  Triton,  L.  (àpriv.;À£- 
ttocç,  sorte  de  coquille),  moll.  —  G.  de  la 
classe  des  Cirrhipèdes,  famille  des  Lépa- 
diens,  Blainv.,  formé  par  Rang  {Man.  d’hisi. 
nat.  des  moll.)  qui  lui  assigne  les  caract.  sui¬ 
vants  :  Animal  ovale ,  comprimé ,  fabiforme, 
arrondi  près  du  pédicule;  celui-ci  médio¬ 
crement  allongé;  cirrhes  un  peu  courts,  se 
recourbant  à  peine  à  leur  sommet ,  et  com¬ 
posés  d’environ  10  à  12  art.  hispides  à  leur 
base.  Coquille  remplacée  par  une  enveloppe 
d’une  seule  pièee  épaisse ,  subgélatincuse  et 
un  peu  diaphane,  sans  autre  ouverture  que 
celle  qui  sert  au  passage  des  cirrhes ,  se  con¬ 
tinuant  avec  le  pédicule  et  ne  présentant 
aucune  trace  de  pièces  testacées.  — Ce  g.  ne 
se  compose  que  d’une  espèce,  trouvée  sur 
l’ombrelle  d’une  méduse;  ce  qui  indique 
suffisamment  qu’il  est  pélagien.  (C.  d’O.) 
ALEPIDEA,  Laroch.  (à  priv.;  WtY, 
écaille),  bot,  pii.  —  G.  delà  famille  des  Cm- 


270 


ALE 


ALE 


bellifères,  tribu  des  Saniculées ,  de  M.  De 
Candolle  ,  qui  en  donne  lescaract.  suivants 
(  Prodr.  4,  p.  87)  :  Tube  calicînal  légèrement 
tuberculeux.  Pétales  infléchis.  Péricarpe 
ovoide-cylindracé ,  tuberculeux;  méricarpe 
sans  côtes  ni  bandelettes  ;  carpophore  adné. 
L’unique  esp.  sur  laquelle  se  fonde  le  g. 
est  une  plante  herbacée,  du  cap  de  Bonne- 
Espérance,  dont  les  feuilles  radicales  sont 
pétiolées,  oblongues,  ciliées  de  soies  spines- 
eentes;  les  tiges  presque  nues  ,  ombellifères 
au  sommet;  les  ombelles  semblables  à  celles 
des  Astrantia.  (Sp.) 

ALÉPIDOTE  (ocWccÎwtoç  ,  non  écailleux). 
poiss.  —  Nom  donné  par  Linné  à  un  poisson 
qu’il  classait  parmi  les  Chétodons,  et  dont  la 
peau  est  sans  écailles.  Lacépède  a  fait  de  ce 
Ch.  Alepidotus  L. ,  un  g.  où  il  ne  plaçait  que 
cette  seule  esp. ,  son  Rhombe  Alépidote.  De¬ 
puis,  nous  en  avons  plusieurs  autres  qui 
viennent  toutes ,  comme  la  première,  des 
mers  d’Amérique.  (Val.) 

*  ALEPISAURUS  (à  priv.;  Wç,  écaille  ; 
craupoç,  g.  de  poissons),  poiss.  —  Nom  com¬ 
posé  par  le  Révérend  R. T.  Lowe  de  Madère, 
pour  exprimer  un  Saurus  sans  écailles ,  ou  à 
peau  nue.  Ce  nouveau  g.,  découvert  à  Ma¬ 
dère  en  1833,  décrit  et  figurédans  les  Trans. 
de  la  Soc.  Zool.  de  Londres  ,  a  le  museau 
avancé,  la  gueule  très  ouverte,  fendue  au- 
delà  des  yeux,  ornée  de  dents  très  longues, 
rangées  sur  les  mâchoires  et  sur  le  palais. 
Deux  dorsales,  l’une  très  haute;  l’autre  petite 
et  adipeuse;  de  petites  ventrales;  une  anale 
courte,  pointue  en  avant;  la  caudale  grande 
et  fourchue.  J’ajoute  encore  à  ce  caract. 
fourni  par  M.  Lowe ,  l’observation  faite  sur 
le  dessin  que  m’a  communiqué  feu  mon 
ami  31.  Bennett ,  que  les  pectorales  et  les 
ventrales  ont  les  rayons  internes  plus  longs 
que  les  externes.  Ce  caract.  est  décisif , 
quoique  paraissant  artificiel,  pour  détermi¬ 
ner  le  rapport  saisi  par  31.  Lowe  entre  ce  g. 
et  les  Saurus.  Il  a  comme  eux  une  adipeuse, 
des  ventrales  abdominales ,  forme  de  na¬ 
geoires  que  je  ne  connais  jusqu’à  présent 
que  chez  les  Saunes  ,  la  gueule  très  fendue. 
Nous  connaissons  déjà  un  g. voisin  des  Saurus, 
qui  a  la  peau  nue  et  sans  écailles.  Ajoutez  à 
cela  que  le  canal  intestinal  est  simple,  sans 
cæcum. 

Je  crois  donc  que  c’est  à  la  famille  des 
Salrnoïdes  qu’appartient  ce  g.,  et  non  à  celle 


des  Tænioïdes,  avec  lesquelles  cependant  il 
a  quelque  analogie  par  la  disposition  des 
dents.  On  n’en  connaît  encore  qu’une  seule 
esp.  nommée  A.  ferox  ;  elle  est  argentée 
avec  des  nageoires  bleues  ;  la  dorsale  est  très 
haute.  Elle  devient  très  grande,  on  en  a  vu  de 
5  pieds  de  long.  (  Val.  ) 

*ALÉPOCÉPHALE  (à  priv.;  h'nlq,  écaille-, 
xzcpalri ,  tête),  poiss. —  G.  de  Poissons  à  tête 
sans  écailles,  établi  par  M.  Risso  ( Mèm .  de 
l’ Acad,  de  Turin) ,  qui  le  caractérise  par  : 
Un  corps  ovale ,  oblong,  dont  le  tronc  est  cou¬ 
vert  d’écailles  ovales  et  caduques  ;  à  gueule 
bien  fendue  ;  à  mâchoires  et  palais  garnis 
de  dents  fines  et  aiguës  ;  à  ouïes  très  larges; 
8  rayons  branchiostèges;  la  dorsale  oppo¬ 
sée  à  l’anale,  et  toutes  deux  réticulées  sur 
le  tronçon  de  la  queue.  —  31.  Risso  a  placé 
ce  g.  dans  la  famille  des  Clupéoides;  mais 
il  est  facile  de  se  convaincre,  par  le  plus 
simple  examen,  que  c’est  dans  le  groupe  des 
Ésoces  ,  près  des  Microstomes,  qu’il  faut 
ranger  ce  g.  curieux,  dont  on  n’a  décrit 
jusqu’à  présent  qu’une  seule  esp.,  l’A.  ros- 
tré  (. A .  rostratus),  d’un  bleu  violacé,  à  na¬ 
geoires  noires.  Ce  Poisson,  selon  31.  Risso  , 
sort  des  plus  grandes  profondeurs  de  la  Mé¬ 
diterranée  (2,000  pieds).  Ses  yeux  sont  très 
grands.  La  femelle  pond  des  œufs  brunâtres, 
et  s’approche  des  rivages  en  juillet  ou  août. 

(Val.) 

ALEP1RUM  (à  priv.;  Wvpov  ,  cosse,  en¬ 
veloppe  de  fruit),  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille 
desRestiacées,  établi  par  Rob.  Brow  n  (Prodr. 
Fl.  JVov.  Holl.,  i,  p.  253),  voisin  des  g.  De- 
vauxia  et  Eriocaulon,  dont  il  se  distingue  par 
les  caract.  suivants  :  Spathe  bivalve,  conte¬ 
nant  une  ou  plusieurs  fleurs.  Glumes  nulles, 
fleurs  monandres,  à  anthère  simple,  de  6  à 
18  pistils  unilatéraux,  attachés  à  un  axe 
commun.  Styles  soudés  par  leur  base ,  dis¬ 
tincts  dans  leur  partie  supérieure.  Fruits 
secs  s’ouvrant  par  une  suture  longitudinale. 
—  Les  3  esp.  que  M.  Rob.  Brown  a  décrites 
sont  toutes  originaires  de  la  Nouvelle-Hol¬ 
lande.  Ce  sont  de  petites  plantes  grêles  et 
touffues ,  très  semblables  aux  esp.  du  g. 
Devciuxia,  dont  elles  diffèrent  surtout  par 
l’absence  des  glumes  et  leur  spathe  généra¬ 
lement  uniflore.  (A.  R.) 

ALETRIS  (àkrpt'ç,  qui  prépare  de  la  fa- 
|  rine;  allusion  à  l’une  des  espèces,  dont  les 
!  feuilles  sont  comme  saupoudrées  de  farine). 


ALE 


ALE 


271 


bot.  pii.  —  G.  de  la  famille  des  Liliacées  , 
qui  peut  être  caractérisé  de  la  manière  sui¬ 
vante  :  Cal.  pétaloîde  tubuleux,  formé  de 
G  sépales  égaux,  soudés  presque  en  totalité, 
rudes  à  l’extér.  Etam.  G,  insérées  au  haut  du 
tube  calicinal  et  incluses  ;  filets  très  courts, 
anth.  sagittées.  Ovaire  semi-infère  ,  aminci 
insensiblement  à  son  sommet  en  un  style 
triangulaire  assez  long,  terminé  par  un  stig¬ 
mate  obtus  et  à  3  angles.  Le  fruit  est  une 
capsule  en  partie  adhérente  au  calice,  qui 
est  persistant  et  la  recouvre  ;  elle  est  pyra¬ 
midale,  à  3  angles ,  terminée  en  pointe  à 
son  sommet,  à  3  loges ,  et  s’ouvre  en  3  val¬ 
ves  adhérentes  par  leur  partie  inférieure. 
Les  graines  sont  très  petites,  nombreuses, 
oblongues ,  arquées  et  striées.  —  Linné,  en 
établissant  ce  g.,  y  avait  rapporté  4  esp.  : 
A.  farinosa,  captmsis ,  hyacinthoides  et  fra- 
yrans.  La  lre  seule  en  fait  réellement  partie; 
la  2me  est  devenue  le  type  du  g.  Veliheimia  ; 
la  3me  celui  du  g.  Sanseviera  ;  et  enfin  la 
dernière  fait  partie  du  g.  Dracœna.  A  l’esp. 
primitive  (A.  farinosa  L.)  on  doit  joindre 
VA.  aurea  de  Walter  et  de  Michaux.  Ces  2 
esp. constituent  à  elles  seules  le  g.  Elles  sont 
originaires  de  l’Amérique  septentrionale. 
Willdenow  a  substitué  à  tort  le  nom  de 
Warmbea  à  celui  d ’Aletris  donné  par  Linné. 

(A.  R.) 

ALEERISMA,  Link  (aXevpov ,  farine;  fofxa 
construction,  par  ext.  amas;  il  faudrait  écrire 
Aleurhisma).  bot.  cr.  —  Petits  Champignons 
qui  ressemblent  à  des  amas  de  farine.  Ils  ne 
diffèrent  du  g.  Sporoirichum ,  auquel  on  les 
rapporte  maintenant,  que  par  la  finesse  de 
leurs  filaments  et  le  grand  nombre  des  pores 
qui  les  recouvrent.  (/^.Nees  d’Esenb.,  Syst. 
der  Pilze,  p.  25,  ed.  1837.)  (Lév.) 

*ALELRITES  (àXevptrïjç,  farineux  ;  plante 
couverte  d’un  duvet  farineux),  bot.  pu.  — 
Le  g.  de  la  famille  des  Euphorbiacées ,  ainsi 
nommé  par  Forster,  a  reçu  aussi  différents 
autres  noms  :  celui  de  Camirium  dePvumph, 
celui  d '  Ambinux  de  Commerson,  Ses  caract. 
sont  :  Fleurs  monoïques,  cal.  2-3-parti,  à 
préfloraison  valvaire;  5  pétales  colorés,  à 
préfloraison  imbriquée  ;  un  disque  à  5  lobes 
squamiformes.  Dans  les  mâles,  des  filets 
nombreux,  courts,  soudés  inférieurement 
en  une  seule  masse  conique,  libres  supé¬ 
rieurement,  et  terminés  par  des  anthères  ad- 
nées  et  introrses.  Dans  les  femelles,  un  ovaire 


à  2  loges  l-ovu!ées  ,  caché  dans  une  enve¬ 
loppe  distincte,  tomenteuse,  fendue  supé¬ 
rieurement  pour  laisser  passer  2  styles  courts 
et  bi-partis;  fruit  charnu,  contenant  à  l’in¬ 
térieur  2  noyaux  percés  d’une  ouverture  vers 
le  haut  de  leur  face  interne,  et  finissant  par 
se  séparer  chacun  en  2  valves.  On  connaît 
de  ce  g.  2  ou  3  esp.  répandues  dans  les  îles 
des  mers  tropicales,  depuis  Ceylan  jusqu’à 
l’Océan  Paeifique.Ce  sont  des  arbres  à  feuilles 
alternes,  entières  ou  lobées,  longuement  pé- 
tiolées  et  munies  de  2  glandes  à  leur  base. 
Les  fleurs  forment  de  grandes  panicules  com¬ 
posées ,  dans  lesquelles  les  femelles,  rares 
et  portées  sur  des  pédoncules  épais,  occupent 
le  bas  des  panicules  partielles;  tandis  que 
les  mâles ,  très  nombreuses ,  sont  supérieu¬ 
res.  Presque  toutes  les  parties  du  végétal 
sont  comme  poudrées  d’une  farine  dans  la¬ 
quelle  la  loupe  fait  reconnaître  de  très  pe¬ 
tits  poils  en  étoile.  (Ad.  J.) 

*ALEUROSTICTUS  («hvpov,  farine  ;  cmx- 
toç,  poudrée),  ins.  — G.  de  Coléoptères  pen¬ 
tamères  ,  famille  des  Lamellicornes ,  tribu 
des  Scarabéides  mélitophiles  ,  Latr. ,  établi 
par  Westwood  {Syn.  of  lhe  cjen.  of  Brit.  Ins.), 
et  qui  le  caractérise  ainsi: Corps  glabre.  Mé- 
tasternum  non  avancé.  Tibias  antér.  biden- 
tés.  Anus  échancré.  —  Ce  g.,  qui  a  pour  type 
le  Scarabœus  variabilis  L. , répond  au  g .Gno- 
rimus  de  MM.  Le  Peletier  et  Serville,  adopté 
parM.  Dejean,  dans  son  dernier  Catalogue. 

(D.) 

*  ALEAIA  (èih'Zta,  je  chasse,  j’écarte),  ins. 
—  G.  de  Coléoptères  tétramères,  famille  des 
Agathidides  de  Westwood,  et  de  celle  des 
Anisotomides  de  Stéphens,  établi  parce  der¬ 
nier  auteuraux  dépens  du  g .Tritoma,  Fabr., 
et  auquel  il  donne  les  caract.  suivants:  Corps 
très  convexe.  Dernier  art.  des  palpes  épais, 
obtus.  Massue  des  ant.  de  trois  articles.  Tète 
large,  défléchie.  Corselet  court,  sans  rebords. 
II  a  pour  tvpe  le  Triioma  pilifera  de  Germer. 

(D.) 

ALEYRODES  (aXsupov,  farine;  £T<?oç,  ap¬ 
parence  ;  allusion  à  la  matière  farineuse  dont 
ces  insectes  sont  couverts),  ins.  —  G.  de 
l’ordre  des  Hémiptères,  section  des  Homop- 
tères,  appartenant  à  notre  famille  des  Cor- 
riniens,  aux  Gallinsectes  de  Latreille,  éta¬ 
bli  par  ce  dernier  et  adopté  par  tous  les  en¬ 
tomologistes  modernes,  confondu  avec  les 
Tinea  par  Linné,  avec  les  Phalœna  par 


272 


ALG 


ALG 


Geoffroy,  et  principalement  caractérisé  par  : 
Des  antennes  filiformes,  composées  de  six 
articles ,  des  yeux  échancrés ,  des  ailes  ova¬ 
laires,  n’ayant  qu’une  seule  nervure  et  les 
tarses  formés  de  deux  articles. 

Les  mâles  et  les  femelles  sont  ailés  ;  les 
larves  sont  très  différentes  des  insectes  par¬ 
faits,  et  les  nymphes  demeurent  immobiles 
après  s’être  formé  une  couverture  de  leur 
peau  de  larve.  —  La  seule  esp.  connue  est 
1  ’Aleyrodes  Chelidonii  Latr.,  répandue  dans 
toute  l’Europe ,  où  elle  vit  sur  la  Grande- 
Eclaire  ( Chelidonium  majus).  (Bl.) 

ALFONSIA  (Alphonse  d’Est,  duc  de  Fer- 
rare).  bot.  ph.  —  G.  de_ Palmiers,  établi  par 
MM.  Kunth  et  Humboldt  dans  les  Nova  Gé¬ 
néra,  i,  p.  307.  Ce  g.  a  été  reconnu  par  M.  Mar¬ 
ti  us  comme  identique  avec  YElaïs  de  Jac- 
quin  et  la  seule  esp.  qu’il  comprenait,  YAl- 
fonsia  oleijera  Humb.  et  Kunth  LC.  ne  pa¬ 
rait  pas  différer  de  YElaïs  melanococca  de 
Gærtner.  Il  est  connu  sous  le  nom  vulgaire 
de  Corozo ,  et  fournit  une  huile  désignée 
dans  les  parties  basses  de  la  Colombie, 
où  il  croît ,  sous  le  nom  de  Manieca  del  Co¬ 
rozo.  /G  El  aïs.  (Ad.  Br.) 

ALFREDIA  (nom  d’homme),  bot.  ph.  — 
Nom  donné  par  Cassini  à  un  g.  de  Compo¬ 
sées  de  la  tribu  des  Cynarées.  Ses  caractères 
sont  :  Capitules  homogames,  multi  et  équa- 
liflores  ;  involucre  hémisphérique ,  composé 
d’écailles  scarieuses,  oblongues,  appendi- 
culées;  les  extérieures  lacérées,  spinescentes 
au  sommet;  les  intérieures  orbiculaires,  con¬ 
caves.  Le  réceptacle  couvert  de  fibrilles  li¬ 
bres.  Corolles  5-fides,  presque  régulières, 
à  limbe  du  double  plus  long  que  le  tube  ; 
filets  des  étamines  libres,  légèrement  sca- 
bres  ;  anthères  terminées  au  sommet  par  un 
appendice  long  et  aigu ,  à  la  base  par  des 
queues  plumeuses.  Les  branches  du  style 
presque  soudées  et  réunies  au  sommet.  Les 
fruits  obovés,  comprimés,  striés,  couronné 
par  une  aigrette  longue,  bisériée,  à  soies 
extérieures  plus  courtes,  barbellulées.  — 
L 'Alfredia  est  une  plante  vivace,  dressée, 
à  feuilles  blanches  en  dessous,  épineuses  sur 
les  bords  ;  les  inférieures  cordées,  à  pé¬ 
tiole  légèrement  ailé;  les  supérieures  sessi- 
les,  semi-embrassantes.  Capitules  penchés, 
à  corolles  jaunâtres.  La  seule  espèce  connue 
est  originaire  de  Sibérie.  (J.  D.) 

MLGAïlOlîIA,  DC.  bot.  ph. — M.DeCan-  ! 


dolle  ( Prodr .  ii,  p.  446)  donne  ce  nom  à  une 
sect.  du  g.  Prosupus ,  caractérisée  par  des 
anth.  non  glanduleuses.  (Sr.) 

ALGAZ'ELLE  (nom  arabe  de  la  Gazelle). 
mam.  —  Espèce  du  groupe  des  antilopes. 
V.  ce  mot.  (I.-G.  S.-H.) 

ALGÉRIENNE,  moll.  —  On  donne  vul¬ 
gairement  ce  nom  à  une  grande  esp.  de 
Moule  édule  que  l’on  trouve  particulière¬ 
ment  sur  les  côtes  d’Alger,  et  qui  probable¬ 
ment  est  une  variété  du  Mytilus  gallo-pro- 
vincialis.  (Desii.) 

ALGIRE.  rept.  —  Nom  donné  à  tort  par 
Cuvier  à  un  g.  de  Lacertiens,  déjà  établi 
sous  celui  de  Tropidosaure.  V.  ce  mot. 

(G.  B.) 

*ALGOLOGIE  ( Alga ,  algue;  Xoyoç,  dis¬ 
cours).  bot.  cr.  —  Mot  hvbride  qui  ne  doit 
pas  plus  être  conservé  que  celui  d’Algologue. 
V.  Phvcologie.  (C.  M.) 

ALGUE ,  Algues,  bot.  crypt.  —  Les  an¬ 
ciens  n’étaient  pas  bien  d’accord  sur  le  sens 
à  attacher  au  mot  Alga.  Ils  comprenaient  en 
effet  sous  ce  nom,  non  seulement  la  plupart 
des  végétaux  qui  croissent  dans  la  mer , 
mais  encore  quelques  Lichens ,  entre  autres 
l’Orseille  (  Rocella  ) ,  qu’ils  nommaient  Alga 
tincioria;  mais  Pline,  qui  a  introduit  ce  nom 
dans  l’histoire  naturelle,  désignait  les  ITlves 
par  le  nom  de  |3pvov.  Les  modernes  ne  s’en¬ 
tendent  guère  mieux  sur  la  signification  pré¬ 
cise  de  ce  mot.  Tournefort  plaçait  des  Pha¬ 
nérogames  et  des  Polypiers  parmi  ses  Algues, 
qui  forment  une  section  de  sa  17me  classe. 
Linné  vint  ensuite ,  qui  réunit  sous  le  nom 
A’Algœ  une  foule  d’êtres  hétérogènes  ,  tels 
que  les  Hépatiques ,  les  Lichens  ,  les  Phy- 
cées,  le  Char  a ,  les  Trémelles  et  les  Bys- 
sus. 

Dans  son  immortel  Généra ,  Jussieu  a  bien 
séparé  de  c efarrago,  les  Hépatiques,  dont 
il  a  fait  une  famille,  et  le  Chara ;  mais  il  a 
conservé  parmi  les  Lichens  ,  les  Hypoxylées 
d’une  part,  et  de  l’autre  les  Byssus ,  auxquels 
il  assimile  les  Conferves,  sans  doute  à  cause 
de  leur  texture  filamenteuse,  rapprochement, 
au  reste,  pardonnable  à  cette  époque,  où  l’on 
connaissait  mal  les  uns  et  les  autres.  De¬ 
puis  la  science  a  fait  d’immenses  progrès. 
Quoique  négligées  dans  beaucoup  de  pays , 
dédaignées  même  dans  quelques  uns,  et  re¬ 
gardées  comme  indignes  d’occuper  un  in¬ 
stant  l’esprit  d’un  homme  raisonnable,  les 


A  LG 


ALI 


273 


études  cryptogamiques  n’ont  heureusement 
pas  été  partout  frappées  de  la  même  répro¬ 
bation.  A  l’exemple  de  Fries  ,  nous  considé¬ 
rons  maintenant  les  Algues  comme  une 
sous-classe,  qui  se  subdivise  en  3  familles 
que  nous  examinerons  en  leur  lieu.  Ce  sont 
les  Phijcées  ou  Algues  submergées ,  les  Li¬ 
chens  ou  Algues  émergées,  et  les  Byssacées 
ou  Algues  amphibies  (qu’il  ne  faut  pas  con¬ 
fondre  avec  les  Byssinées  de  la  famille  des 
Champignons),  qui  tiennent  le  milieu  entre 
les  lres,  dont  elles  ont  le  thalle,  et  les  2es,  dont 
elles  ont  la  fructification. 

Les  Algues  sont  donc  pour  nous  des  plantes 
agames,  vivant  dans  l’air,  au  fond  des  eaux 
douces  ou  salées  ou  à  leur  surface  ,  le  plus 
souvent  vivaces ,  remarquables  par  une 
texture  cellulaire  ou  filamenteuse  dans  la¬ 
quelle  il  n’entre  jamais  de  vaisseaux;  en 
général  libres ,  vivant  isolément  ou  en  so¬ 
ciété  ,  nues  ou  enveloppées  dans  une  sorte 
de  substance  gélatiniforme;  à  végétation 
continue  ou  interrompue  par  intervalles  , 
puisant  dans  l’humidité  ou  le  liquide  am¬ 
biant  les  matériaux  propres  à  leur  accrois¬ 
sement,  et  dans  l’air  et  la  lumière  les  prin¬ 
cipes  de  leur  coloration,  susceptibles  eniin 
de  se  reproduire,  soit  par  des  gemmes  proli¬ 
fiques  développées  à  leur  surface  ( gonidia ) , 
soit  par  des  sporules  ou  des  séminules  résul¬ 
tant,  autant  du  moins  que  nous  en  pouvons 
juger,  du  seul  acte  de  la  nutrition  (germes 
non  fécondés),  soit  enfin  par  des  sporidies 
que  contient  un  nucléus  renfermé  lui-même 
dans  des  réceptacles  ou  apothécies  diver¬ 
sement  conformés. 

Cet  ordre,  tel  que  nous  venons  de  le  dé¬ 
finir,  est,  indépendamment  de  Y  habitus,  fort 
distinct  decelui  des  Fonginées  qui  comprend 
les  vrais  Champignons  elles  Hypoxylées.  Le 
caractère  essentiel  et  tranché  sur  lequel  est 
fondée  la  distinction,  consiste  dans  la  pré¬ 
sence  d’organes  gemmacés  que  Wallroth 
a  nommés  Gonidia  (  V .  ce  mot)  et  qu’on  ne 
rencontre  dans  aucun  Champignon.  Il  y  a 
encore  d’autres  différences  qui  dérivent  de 
celle-là,  comme  de  n’offrir  jamais  même 
un  simulacre  de  vraies  racines,  de  tiges  ni  de 
feuilles,  etc.,  qu’il  serait  hors  de  propos 
d’exposer  ici.  (C.  M.) 

ALGUES  SUBMERGÉES,  bot.  cr.  — 
Avec  Correa  deSerra  et  plusieurs  botanistes 
modernes ,  nous  comprenons  sous  ce  nom 


toutes  les  plantes  agames  vivant  dans  l’eau 
douce  ou  salée,  et  nous  lui  donnons  pour 
synonyme  le  mot  Phycèes ,  auquel  nous  ren¬ 
voyons  pour  de  plus  amples  détails.  (C.  M.) 

*ALÏIAGI,  Tourn.  Manna,  Desv.  (Nom 
arabe  de  ces  plantes),  bot.  pii. — G.  de  la  fa¬ 
mille  des  Légumineuses,  sous-ordre  des  Pa~ 
pilionacées,  tribu  des  Hédysarées  ,  D.C., 
s. -tribu  des  Alhagées,  D.C.  Ses  caract.  dif¬ 
férentiels  sont  les  suivants  :  Cal.  à  5  dents 
courtes,  presque  égales.  Pétales  subiso¬ 
mètres  ;  étendard  obovale;  carène  obtuse. 
Étam.  diadelphes.  Ovaire  pluri-ovulé;  légu¬ 
me  stipité,  coriace,  oligosperme,  à  plusieurs 
étranglements  inarticulés.  Herbes  suffrutes- 
centes  ou  sous-arbrisseaux;  feuilles  simples; 
stipules  minimes;  pédoncules  axillaires,  spi- 
nescents  ;  fleurs  rouges,  disposées  en  grappe. 
On  ne  connaît  que  3  esp.  de  ce  g.;  elles 
croissent  dans  les  déserts  de  l’Egypte  et  de 
l’Orient.  VAlhagi  Maurorurn,  Tourn.  ( Eedy - 
sarum  Alhagi  L.)  produit  une  substance 
gommeuse  et  sucrée  qui  suinte  de  l’écorce 
sous  forme  de  petits  grains  jaunâtres,  et 
qui,  à  ce  qu’il  paraît,  est  la  manne  dont  se 
nourrissaient  les  Hébreux,  pendant  leur  sé¬ 
jour  dans  les  déserts  del’Arabie-Pétrée.  (Sp.) 

*ÂLIBEIITÏE ,  Alihertia.  bot.  ph. — Nous 
avons  établi  ce  g.  qui  rappelle  la  mémoire 
du  professeur  Alibert ,  pour  une  plante  de 
la  famille  des  Rubiacées,  connue  à  la  Guyane 
française  sous  le  nom  de  goyave  noire.  Ce 
g.  qui  a  beaucoup  de  rapports  avec  les  Ge- 
nipa ,  en  diffère  surtout  par  des  fleurs 
unisexuées  par  avortement;  par  ses  5  stig¬ 
mates  et  par  son  fruit  à  5  loges.  Il  ne  com¬ 
prend  qu’une  esp.  A.  uiilis  A.  Rich.  ( mém . 
Rub.  p.  154,  i.  II,  P  1),  arbrisseau  origi¬ 
naire  de  la  Guyane,  portant  des  feuilles  op¬ 
posées,  oblongues,  acuminées,  et  des  fleurs 
terminales  solitaires  ou  réunies  en  petit 
nombre  et  presque  sessiles.  (A.  R.) 

*AL!BUM  (anagramme  de  Liabum).  bot. 
pii.  —  Ce  g.  diffère  du  Liabum  par  les  fleurs 
du  disque,  dont  l’aigrette  est  bisériée,  à  ran¬ 
gées  extérieures  en  forme  de  couronne  dentée, 
l’intérieur  garni  de  nombreuses  denticules 
sétacées,  tandis  que  les  fleurs  du  rayon 
sont  pourvues  d’une  aigrette  1  —sériée  et 
dentée.  L ’Alibum  est  une  herbe  à  rameaux 
triebotomes  cylindriques,  velus,  garnis  de 
feuilles  opposées,  presque  connées  et  auri- 
culées  cnl'è^es  ou  pinnatifides,  couvertes  en 

1S 


T.  I. 


ALI 


ALI 


274 

dessous  d’un  duvet  blanc  lomenteux;  les 
capitules  sont  solitaires  et  réfléchis.  La  seule 
espèce  connue  appartient  à  l’Amérique  Au¬ 
strale.  (J.  D.) 

*ALîCTÈRE.  Alicleres ,  Neck.  ,  Schott  et 
Endl.  (Le  nom  fait  allusion  à  l’ affinité  de  ce 
g.  avec  les  Hélictères).  bot.  pu.  —  G.  de  la 
famille  des  Sterculiacées,  tribu  des  Hélicté- 
rées.  — Endl.  Schott  et  Endlichcr(Me/c^em. 
bot.)  lui  assignent  les  caract.  suivants  :  Cal. 
oblong-campanulé ,  renflé,  irrégulièrement 
5-denté;  pétales  au  nombre  de  5,  ligulifor- 
mes,  à  onglet  nu  ou  appendiculé;  andro- 
phore  tubuleux;  filets  anthérifères  très  nom¬ 
breux;  filets  stériles  soudés  en  forme  de 
cupule  semi-5-fîde,  engainant  la  base  de 
l’ovaire.  Ovaire  longuement  stipité.  Styles 
5,  allongés,  soudés.  Péricarpe  de  5  follicules 
rectilignes,  polyspermes,  d’abord  soudés, 
finalement  disjoints.  Ce  g.,  propre  à  l’Amé¬ 
rique  équatoriale  ,  est  fondé  sur  YHelicteres 
carthaginensis  L.  et  quelques  autres  espèces. 

(Sr.) 

*  ALïCUIiÂlKE.  Alicularia ,  bot.  cr.  — 
Genre  de  la  famille  des  Hépatiques,  tribu 
des  Jongermanniées ,  établi  par  M.  Corda. 
( Sturm .  Fior.  germ.  II.  XIX  et  XX  p.  32)  et 
admis  par  M.  Nees  d’Esenbeck,  qui  le  carac¬ 
térise  ainsi  dans  ses  Europaïscher  Leber- 
moose ,  III.  p.  448:  Périanthe  terminal  in¬ 
clus  dans  un  invoîucre  urcéolé,  auquel  il  est 
adhérent  par  la  base.  Orifice  du  périanthe  ré¬ 
gulièrement  denticulé.Calyptre  incluse  mem¬ 
braneuse.  Capsule  divisée  jusqu’à  la  base  en 
4  valves.  Élatères  nues ,  dispires.  Anthère 
comme  dans  le  g.  Jongermanne.  Feuilles  dé- 
combantes.  Amphigastres  simples,  étalés,  en¬ 
tiers.  Tiges  ascendantes,  flexueuses,  garnies 
de  radicules  et  se  ramifiant  par  innovations. 
Une  seule  esp.  européenne  ,  le  Junger- 
mannia  scalaris  Schrad.  compose  ce  genre. 

(C.  M.) 

*  ALIME.  Alima  (altjxoç,  marin;  il  eût 
été  mieux  d’écrire  :  halima).  crust.  —  G. 
de  l’ordre  des  Stomapodes ,  famille  des 
Unicuirassés,  établi  par  Leach  avec  ces  ca¬ 
ract.  :  Carapace  étroite;  rostre  droit,  fili¬ 
forme,  avec  les  angles  antér.  et  postér. 
constituant  chacun  2  épines  ;  anneaux  oph¬ 
talmiques  et  antennulaires  se  voyant  à 
découvert  sous  le  ventre.  Yeux  dirigés  en 
dehors,  portés  sur  des  pédoncules  longs,  cy¬ 
lindriques.  Bouche  située  très  loin  du  front , 


vers  le  tiers  postér.  de  la  face  infér.  de  la  ca¬ 
rapace.  Abd.  étroit,  allongé.  Fausses  pattes 
grandes,  généralement  dépourvues  de  bran¬ 
chies.  —  Ce  g.  renferme  3  esp.,  habitant  les 
mers  d’Afrique,  des  Indes  et  de  la  Nouvelle- 
Hollande.  (H.  L.) 

ALIMENTS.  Alimenta  {alere ,  nourrir). 
physiol.  —  Les  Aliments  sont  les  substances 
qui,  introduites  dans  l’appareil  digestif, 
servent  à  l’entretien  de  la  vie.  Nous  les  con¬ 
sidérerons  sous  le  rapport  :  1°  des  éléments 
qui  les  constituent;  2°  des  combinaisons  les 
plus  simples  qui  les  composent,  et  que  nous 
appellerons  principes  alimentaires-,  3°  des 
principes  comparés  entre  eux  pour  former 
les  aliments  que  la  nature  nous  présente,  et 
que  nous  désignerons  par  le  nom  Ü Ali¬ 
ments  composés. 

f 

I.  Eléments  constitutifs.  Considérés  en 
général ,  les  Aliments  se  résolvent  dans  les 
corps  simples  suivants  :V  Oxygène,  Y  Hydro¬ 
gène,  le  Carbone ,  V Azote,  le  Phosphore ,  le 
Chlore ,  le  Soufre,  le  Potassium ,  le  Sodium, 
le  Calcium,  le  Magnésium ,  Y  Aluminium,  le 
Silicium,  le  Fer,  le  Manganèse. 

Aucun  de  ces  divers  principes,  à  l’état 
simple  et  élémentaire,  ne  sert  à  l’alimenta¬ 
tion.  Ils  font  partie  des  Aliments  à  l’état  de 
combinaisons  binaires,  ternaires,  quater¬ 
naires.  Les  combinaisons  binaires  sont  bor¬ 
nées  presque  exclusivement  à  l’union  avec, 
l’oxygène ,  formant  ainsi  des  oxydes  et  des 
acides.  Il  en  résulte  de  l’eau  ,  de  la  potasse, 
de  la  soude,  de  la  chaux,  de  la  magnésie, 
de  l’alumine ,  de  la  silice,  des  oxydes  de  fer, 
de  manganèse;  les  acides  carbonique,  phos- 
phorique  et  sulfurique  ,  etc. 

Les  combinaisons  de  ces  corps  binaires 
entre  eux  donnent  naissance  à  des  sels  de 
composition  ternaire  et  quaternaire,  qui  se 
trouvent  également  dans  le  règne  minéral 
et  dans  le  monde  inorganique;  mais  en  pro¬ 
portion  incomparablement  plus  grande  dans 
le  premier  que  dans  le  second.  Nous  appe¬ 
lons  cette  classe  les  principes  minéraux. 

II.  Les  autres  éléments  se  réunissent  pour 
former  une  seconde  classe.  lisse  distinguent 
des  précédents,  en  ce  qu’ils  se  trouvent  dans 
les  aliments  en  proportion  incomparable¬ 
ment  plus  grande,  et  qu’ils  en  forment  ainsi 
la  base  ;  ils  y  présentent  des  combinaisons 
n’existant  que  dans  le  monde  inorgani¬ 
que,  qu’ils  caractérisent  sous  le  rapport 


ALI 


de  la  composition  élémentaire  ;  c’est  pour¬ 
quoi  nous  nommerons  ces  combinaisons 
principes  organiques.  Ces  éléments  sont  le 
Carbone ,  l’Oxygène ,  l’Hydrogène  et  l’A- 
izote.  Parce  qu’ils  constituent  des  principes 
élémentaires  organiques  ,  il  faut  qu’ils  for¬ 
ment  des  combinaisons  ternaires  ou  quater¬ 
naires. 

Les  ternaires  sont  formées  de  Carbone, 
d’Oxygène  et  d’Hydrogène ;  les  quaternaires, 
des  mêmes  éléments  unis  à  l’Azote  ;  ainsi , 
îles  unes  ne  sont  pas  azotées,  les  autres  le 
sont, 

III.  Les  PRINCIPES  ORGANIQUES  TERNAIRES 

iforment  plusieurs  groupes  que  nous  pouvons 
désigner  de  la  façon  suivante  :  1°  les  acides; 
>2°  les  principes  hydrogénés  ;  3°  les  substances 
neutres. 

l°Les  acides  organiques  sont:  1°  Y  Oxali¬ 
que  ;  2°  Y  Acétique  ;  3°  le  Citrique  ;  4°  le  Tar- 
tarique  ;  5°  le  Mali  que  ;  6°  le  Gallique ;  7°  le 
-j  Tannique ;  8°  le  Lactique;  9°  le  Butirique. 

2°  Les  principes  hydrogénés  sont  :  1°  Y  Al¬ 
cool;  2°  les  Huiles  essentielles  ;  3°  les  Rési- 
?ies;  4°  les  Corps  gras.  Ils  forment ,  parleur 
composition  ,  un  groupe  qui  se  distingue  du 
1er,  dans  lequel  les  éléments  qui  prédomi¬ 
nent  sont  l’Oxygène  et  le  Carbone.  Dans  ce¬ 
lui-ci,  les  éléments  prépondérants  sont  l’Hy¬ 
drogène  et  le  Carbone. 

3°  Les  principes  neutres  sont  :  le  Sucre, 
la  Gomme,  la  Fécule,  le  Ligneux,  qu’on 
peut  représenter  exactement  comme  des 
combinaisons  de  Carbone  et  d’Eau. 

IV.  Principes  quaternaires.  Les  principes 
azotés  se  trouvant  en  abondance  dans  le  rè¬ 
gne  animal,  et  en  proportion  bien  inférieure 
dans  le  règne  végétal,  nous  commencerons 
par  les  premiers. 

I.  Ceux  du  règne  animal  sont  :  1°  la  Ma¬ 
tière  colorante  du  sang  ;  2°  la  Gélatine;  3°  le 
Caséum  ;  4°  Y  Albumen  ;  5°  la  Fibrine. 

il.  Les  principes  azotés  du  règne  végétal 
sont:  1°  la  Fungine  ;  2°  le  Caséum  végétal ; 
3°  Y  Albumine  végétale  ;  4°  le  Gluten. 

Les  Aliments  composés  tirés  du  règne  vé¬ 
gétal  consistent  dans  les  différentes  par¬ 
ties  des  plantes;  car  il  n’est  pas  une  de  ces 
parties  qui  ne  puisse  en  fournir  à  l’homme 
ou  aux  animaux;  mais  toutes  ces  parties  ne 
sont  pas  également  nutritives  ;  c’est  pour¬ 
quoi  nous  les  diviserons  en  groupes,  suivant 
les  degrés  de  cette  propriété  ;  ainsi  nous  les 


ALI  275 

rangerons  en  deux  grandes  classes ,  dont 
l’une  contiendra  : 

1°  Les  parties  herbacées ,  ou  les  feuilles  et 
les  tiges  ; 

2°  L’autre,  les  racines  et  les  fruits. 

V.  Les  parties  herbacées  des  plantes  ont 
pour  caractère  d’être  fort  aqueuses,  et  de 
contenir  une  matière  solide  moins  nutri¬ 
tive;  car  d’abord,  il  n’y  a  pas,  en  général , 
de  fécule,  qui  est  un  des  principes  alimen¬ 
taires  les  plus  nutritifs;  en  second  lieu,  il 
y  a  presque  toujours  moins  de  sucre  et  de 
gomme.  Il  en  résulte  que  les  aliments  de  ce 
groupe  sont  moins  nutritifs.  Aussi  l’homme 
n’est-il  pas  herbivore,  dans  le  sens  qu’i! 
puisse  faire  des  herbes  sa  nourriture  uni¬ 
que.  Pour  qu’il  en  fût  capable,  il  lui  fau¬ 
drait  une  organisation  fort  différente  (  V. 
Herbivores). 

1°  Les  parties  herbacées  des  Phanérogames 
ont,  indépendamment  des  formes,  un  carac¬ 
tère  manifeste  qui  les  distingue,  au  premier 
coup  d’œil ,  des  parties  correspondantes  du 
groupe  des  Cryptogames  :  c’est  la  couleur 
verte.  Elle  est  due  à  un  principe  qu’on  a  dé¬ 
signé  par  le  nom  de  matière  verte  ,  de  Chlo¬ 
rophylle ,  etc.  Elle  a  sans  doute  des  quali¬ 
tés  salutaires;  car  une  longue  expérience  a 
fait  connaître  aux  marins  combien  la  priva¬ 
tion  des  légumes  frais  dispose  au  scorbut, 
et  combien  leur  usage  est  puissant  pour  les 
guérir  de  cette  cruelle  maladie. 

Il  y  a  une  distinction  à  établir  sous  le  rap¬ 
port  des  vertus  nutritives  des  différentes 
parties  herbacées.  Les  herbes  et  les  feuilles 
sont  bien  moins  nourrissantes  que  les  tiges 
herbacées  consistantes  dans  leurs  parties 
décolorées  :  tels  sont  les  épinards  et  la  chico¬ 
rée  comparés  aux  cardons  et  aux  asper¬ 
ges  ,  etc. 

2°  Les  parties  herbacées  des  Cryptogames. 
Ici  tout  est  herbacé,  puisqu’ici  i!  n’y  a  sen¬ 
siblement  ni  racine  ni  fruit,  et  que  ces  végé¬ 
taux  alimentaires  sont  d’une  consistance 
molle.  Ici  encore  disparaît  la  matière  verte. 
Tout  est,  pour  ainsi  dire,  tige  ou  feuille 
décolorée. 

Ce  sont  :  les  Lichens,  expansions  folia¬ 
cées  ,  très  répandues  et  très  abondantes 
dans  les  pays  où  la  nature  produit  à  peine 
d’autres  végétaux.  Le  Lichen  d’Islande,  qui 
sert  à  la  nourriture  de  l’homme,  dans  les  ré¬ 
gions  inhospitalières  du  pèle  arctique,  est 


276 


ALI 


ALS 


naturellement  très  amer.  Lorsqu’une  partie 
de  son  amertume  est  enlevée  par  un  séjour 
prolongé  dans  l’eau  et  qu’il  est  réduit  en 
farine,  on  en  fait  une  bouillie  avec  le  lait 
de  Renne.  Sans  ce  Lichen,  ni  le  Lapon  ni  le 
renne  n’existeraient. 

Les  Champignons ,  qu’on  peut  regarder 
comme  des  tiges,  ont  plus  de  consistance 
que  les  expansions  foliacées.  Ils  la  doivent 
à  une  substance  qui  a  des  rapports  avec  le 
ligneux ,  la  f angine.  Cependant  c’est  à  cause 
de  ce  principe  que  les  Champignons  alimen¬ 
taires  ne  sont  pas  d’une  très  facile  digestion. 

YI.  Les  Racines  et  Fruits.  — Nous  n’em¬ 
ployons  pas  le  mot  racine  dans  le  sens  stric¬ 
tement  botanique,  mais  dans  une  acception 
plus  large,  tel  qu’il  est  usité  dans  le  monde. 
Ainsi,  nous  désignons  par  là  les  racines  pro¬ 
prement  dites,  et  en  même  temps  les  bulbes 
et  les  tubercules. 

Comme  les  racines  et  les  fruits  ont  des 
principes  communs,  nous  devons  les  réunir 
dans  une  seule  classe,  qu’on  sous-divisera 
selon  les  qualités  les  plus  saillantes.  Ils  for¬ 
ment  plusieurs  groupes,  suivant  que  les  uns 
ou  les  autres  sont:  1°  piquants  ;  2°  acidulés  ; 
3°  huileux;  4°  doux  (sans  être  farineux); 
5°  farineux y  quel  que  soit  d’ailleurs  le  goût 
accessoire. 

1°  Les  racines  piquantes  doivent  leur  goût 
à  la  présence  d’une  huile  essentielle,  qui  se 
trouve  surtout  dans  les  racines  ou  les  bulbes 
des  Crucifères  et  des Liliacées. Elles  servent, 
ajuste  titre,  de  hors-d’œuvre  ou  d’assai¬ 
sonnement;  car  l’huile  essentielle  âcre  les 
rend  trop  excitants. 

2°  Les  fruits  acidulés  réunissent  trois  prin¬ 
cipes  qui  les  caractérisent:  l’acide,  le  sucre 
et  la  gelée  végétale.  Sans  le  sucre ,  à  cause  de 
l’acide,  ces  fruits  ne  seraient  pas  alimen¬ 
taires.  On  peut  les  distinguer  en  :  1°  fruits 
gélatineux ,  tels  que  les  groseilles,  les  mûres, 
etc.  ;  2°  en  fruits  charnus ,  à  consistance 
molle ,  tels  que  les  cerises,  pêches,  etc.;  et 
3°  en  fruits  à  chair  ferme ,  tels  que  les  pom¬ 
mes,  les  poires,  les  ananas,  etc. 

3°  Fruits  huileux.  Ils  se  divisent  naturel¬ 
lement  en  deux  groupes,  suivant  que  la  par¬ 
tie  comestible  est  fournie  par  l’enveloppe, 
comme  les  olives,  ou  par  les  graines,  qui 
toutes  sont  des  noix.  Ils  contiennent  une 
huile  douce,  fort  agréable,  en  proportion 
telle ,  qu’elle  peut  souvent  en  être  tirée  oar 


expression  et  fournir  aux  besoins  du  com¬ 
merce.  Dans  les  climats  fortunés  voisins  de 
l’équateur,  il  est  de  ces  fruits  qui ,  par  leur 
grosseur,  leur  qualité  et  leur  abondance, 
offrent  à  l’homme  une  nourriture  qui  suffit, 
en  grande  partie,  à  sa  subsistance.  Le  fruit 
du  Copotier  est  celle  des  peuples  dans  l’en¬ 
fance  de  la  société,  le  lait  des  nations  en¬ 
core  au  berceau. 

4°  Racines  et  fruits  doux  (non  farineux). 
1 0  Presque  toutes  les  racines  de  cet  ordre 
sont  naturelles  à  nos  climats  tempérés;  mais, 
dans  l’état  de  perfection  où  elles  nous  ser¬ 
vent  d’aliment,  ce  sont  des  produits  de 
l’art.  2°  Les  fruits  doux  sont  tous  d’origine 
étrangère,  natifs  de  climats  chauds  et  pro¬ 
viennent  des  Figuiers ,  des  Courges,  des 
Dattiers,  etc.  La  datte  est  le  fruit  des  déserts 
brûlants  ;  le  dattier  ombrage  le  puits  soli¬ 
taire,  et  offre,  dans  ses  fruits  ,  au  voyageur 
exténué,  une  nourriture  suave  et  substan¬ 
tielle  qui  le  ranime,  lui ,  ses  compagnons, 
ses  esclaves,  ses  chevaux,  ses  chameaux;  et 
soutient  leurs  forces,  pendant  qu’ils  conti¬ 
nuent  à  parcourir  ces  plaines  arides. 

5°  Les  racines  et  les  fruits  farineux.  Les  ra¬ 
cines  farineuses  sont  :  Yigname,  le  manioc,  la 
pomme  de  terre ,  etc.,  toutes  natives  des  pays 
chauds.  Les  racines  farineuses  sont  beau¬ 
coup  plus  productives  que  les  graines  de 
même  ordre  ;  mais  la  supériorité  du  produit 
est  en  masse  et  non  en  qualités  nutritives. 

Les  fruits  farineux  proviennent  d 'arbres  , 
ou  sont  les  graines  de  plantes  herbacées.  Les 
premiers ,  comme  les  racines ,  sont  plus 
aqueux,  et  par  conséquent  moins  substan¬ 
tiels  et  nutritifs;  ce  sont  :  la  banane ,  Y  arbre 
à  pain  ,  le  baquois  (fruit  du  Pandanus  odo- 
ratissima ) ,  la.  châtaigne,  le  gland  doux ,  etc. 

Les  graines  farineuses  sont  presque  ex¬ 
clusivement  tirées  des  Légumineuses  et  des 
Céréales.  Les  graines  des  Légumineuses  diffè¬ 
rent  beaucoup  de  celles  des  Céréales,  en  ce 
qu’elles  ont  toutes  une  saveur  prononcée  ; 
ce  qui  les  rend  moins  nutritives  que  les  Cé¬ 
réales,  qui  sont  très  peu  sapides.  Les  seules 
espèces  susceptibles  d’une  bonne  panifica¬ 
tion  sont  le  Seigle  et  le  Froment,  surtout  ce 
dernier,  qui  est  l’aliment  par  excellence  de 
l’homme  ,  mais  qui,  seul ,  ne  suffirait  pas 
toujours. 

VII.  Les  Aliments  composés  tirés  du  règne 
animal  sont  : 


ALI 


ALI 


277 


1  °  Les  chairs  des  animaux.  Elles  présen¬ 
tent  plus  de  variétés  et  moins  de  différen- 
ces  essentielles  que  les  aliments  tirés  du 
règne  végétal.  Les  variétés  y  sont  presque 
infinies,  parce  que  les  espèces  qui  peuvent 
servir  à  notre  nourriture  y  sont,  pour  ainsi 
dire,  innombrables;  ainsi,  à  quelques  ex¬ 
ceptions  près,  les  Mammifères,  soit  herbi¬ 
vores,  soit  carnivores,  les  Oiseaux  de  tout 
plumage ,  les  Poissons  de  tous  genres ,  les 
Crustacés,  les  Mollusques,  et  même  quel¬ 
ques  Zoophytes ,  peuvent  assouvir  notre 
faim  et  sustenter  notre  corps.  La  plus  grande 
différence  dans  les  chairs  consiste  principa¬ 
lement  dans  l’arôme.  Nous  donnons  la  pré¬ 
férence  aux  animaux  domestiques  ;  d’abord, 
parce  que  nous  les  avons  sous  la  main;  en 
second  lieu ,  parce  qu’ils  sont  réellement 
plus  sains  par  leur  arôme  qui  est  d’une 
force  moyenne,  et  par  la  tendreté  moyenne 
de  leur  chair. 

2°  Le  sang  est  inférieur  aux  chairs  ;  d’a¬ 
bord,  par  la  grande  proportion  d’eau  qui  s’y 
trouve;  ensuite, parce  qu’il  y  manque  deux 
principes  :  en  premier  lieu  ,  la  graisse,  qui 
y  est  presque  en  quantité  insensible  ;  en  se¬ 
cond  lieu ,  la  gélatine. 

3°  Le  lait  est  également  inférieur  à  la 
chair;  d’abord,  par  la  grande  proportion 
d’eau,  puis  parce  qu’il  n’a  qu’une  seule  sub¬ 
stance  azotée  ;  aussi  est-ce  la  nourriture  des 
enfants  et  des  petits  des  Mammifères,  ainsi 
que  des  adultes  dont  les  fonctions  digestives 
sont  très  affaiblies. 

L’homme  peut  se  nourrir  exclusivement 
des  aliments  composés  tires  soit  du  règne 
végétal,  soit  du  régne  animal;  mais  il  est 
bien  plus  rare  qu’il  se  nourrisse  exclusive¬ 
ment  des  dernières.  En  général ,  un  aliment 
en  particulier  est  insuffisant  pour  sustenter 
l’homme  ;  c’est  l’ensemble  des  éléments  for¬ 
mant  son  régime  qui  est  capable  de  le  nour¬ 
rir.  V.  Nutrition.  (Edwards.) 

ALISE,  bot.  pu.  —  On  nomme  ainsi  le 
fruit  de  l’Alisier  (  Cratœgus),  que  l’on  mange 
dans  quelques  parties  de  la  France.  (G.  L.) 

ALISES  (Vents).  Météorol.  —  Dans  les 
mers  ouvertes,  et  au  large  des  côtes,  il 
existe  des  vents  qui  soufflent  perpétuelle¬ 
ment  suivant  la  même  direction ,  et  que 
l’on  nomme  vents  Alises ,  d’un  vieux  mot 
français  qui  exprime  l’uniformité  et  la  con¬ 
stance.  Gcs  courants  d’air  s’étendent  des 


deux  côtés  de  l’équateur  et  jusqu’au  tren¬ 
tième  degré  de  latitude  environ;  à  ce  der¬ 
nier  point,  leur  direction  est  inclinée  sur 
l’équateur,  comme  celle  des  moussons; 
mais,  à  mesure  qu’on  se  rapproche  delà 
ligne  équatoriale,  leur  direction  devient  de 
plus  en  plus  E.  ou  bien  O.  En  général,  la  ten¬ 
dance  des  vents  alisés  est  de  l’E.  à  l’O. , 
c’est-à-dire  dans  le  même  sens  que  le  mou-1 
vement  diurne  du  soleil.  Malgré  l’origine  du 
mot  alisé,  il  ne  faudrait  pas  croire  que  ces 
vents  soient  réellement  constants  en  force 
et  en  direction  ;  car  leur  vitesse  est  plus  ou 
moins  accélérée ,  et  leur  marche  a  quelque¬ 
fois  lieu  en  sens  contraire  de  la  direction 
principale.  Ainsi ,  dans  l’Océan  Atlantique, 
le  vent  souffle  habituellement  de  la  mer 
vers  le  continent;  il  est,  par  conséquent,  O. 
pour  l’Europe  et  le  Sénégal ,  S.  O.  pour  le 
golfe  de  Guinée,  et  N.-E.  pour  le  golfe  du 
Mexique.  Dans  l’Océan  Indien,  compris 
entre  l’Afrique ,  l’Asie ,  la  Nouvelle-Hol¬ 
lande,  nous  trouvons  un  vent  alisé  qui  or¬ 
dinairement  souffle  du  S.-E.  Dans  le  Grand 
Océan  ,  situé  entre  l’Asie  et  l’Amérique , 
on  observe  des  vents  dirigés  du  N.-E.  vers 
les  côtes  orientales  de  l’Asie,  et  du  S.-E. 
vers  les  côtes  orientales  de  la  Nouvelle- 
Hollande.  Ces  vents,  à  leur  point  de  ren¬ 
contre  sous  l’équateur,  prennent  la  direc¬ 
tion  de  l’E.  à  l’O.  Ils  s’affaiblissent  lors¬ 
qu’on  laisse  l’Asie ,  pour  aller  vers  l’A¬ 
mérique;  à  une  certaine  distance  de  ce 
dernier  continent  on  éprouve  des  calmes. 
Près  des  côtes  occidentales  du  Nouveau- 
Monde,  les  vents  sont  dirigés  d’une  manière 
plus  ou  moins  oblique  vers  l’intérieur  des 
terres.  Cette  obliquité  résulte  probablement 
du  voisinage  de  la  Cordillière  des  Andes. 
Au  reste,  le  vent  est  fréquemment  paral¬ 
lèle  à  cette  immense  barrière  que  la  nature 
oppose  aux  vents  d’O.,  en  les  forçant  à  se  re¬ 
plier,  soit  vers  le  N. ,  soit  vers  le  S.  Enfin  , 
dans  la  zône  tempérée  septentrionale,  les 
vents  soufflent  habituellement  de  l’O.,  c’est- 
à-dire  en  sens  contraire  des  vents  alisés  du 
Grand  Océan.  Ils  deviennent  N.-E.  et  S.-O. 
près  de  la  zône  glaciale;  mais  ils  offrent 
beaucoup  d’irrégularités. 

Si  notre  globe  était  entièrement  recouvert 
d’eau,  le  soleil,  agissant  sur  un  corps  par¬ 
faitement  homogène,  produirait  partout, 
entre  les  tropiques,  des  vents  alisés;  mais 


.278 


ALI 


l’Océan  est  interrompu  par  de  grandes 
masses  de  terre  qui ,  susceptibles,  par  leur 
nature,  de  s'échauffer  plus  que  l’eau,  et  par 
leurs  formes  montagneuses  d’interrompre  les 
courants  d’air  et  de  les  transformer,  modi¬ 
fient  singulièrement  la  direction  principale 
|de  ces  derniers ,  le  long  des  côtes  et  sur  la 
terre  ferme.  Tout  ce  que  nous  avons  dit  ne 
se  rapporte  donc  qu’aux  résultats  de  l’action 
du  soleil  sur  l’Océan ,  à  une  assez  grande 
distance  des  côtes.  C’est  ainsi  que,  sur  la 
côte  d’Afrique  ,  le  vent  souffle  toujours  vers 
la  terre  ,  à  cause  de  la  raréfaction  considé¬ 
rable  qu’y  subit  l’air  atmosphérique  de  ce 
continent,  tandis  qu’au  contraire  dans  le 
Grand  Océan,  qui  offre  la  plus  immense 
nappe  d’eau  du  globe ,  les  vents  alisés  sont 
réguliers,  et  présentent  les  effets  dont  nous 
avons  parlé  plus  haut. 

Les  vents  alisés  sont  très  favorables  à  la 
navigation,  lorsqu’il  s’agit  d’aller  de  l’E.  à 
Î’O.  ;  mais  les  navires  qui  doivent  se 
rendre  de  l’O.  à  l’E.  sont  obligés  de  sor¬ 
tir  de  la  zône  où  régnent  ces  vents, 

La  plus  ancienne  explication  de  la  ten¬ 
dance  générale  qu’ont  les  vents  alisés  à  se 
porter  de  l’E.  à  l’O.  est  la  suivante  :  l’air 
froid  des  régions  polaires  va  remplacer  à 
l’équateur  l’air  chaud,  qui  s’élève  et  se  dé¬ 
verse  de  droite  et  de  gauche,  vers  les  pôles 
de  la  terre.  L’air  froid  arrive  donc  en  des 
lieux  où  la  vitesse  de  rotation  du  globe  est  de 
plus  en  plus  grande  ;  et  alors,  il  paraît  mar¬ 
cher  en  sens  contraire,  c’est-à-dire  d’Orient 
en  Occident,  la  terre  le  heurtant  par  l’effet 
de  son  mouvement  d’Occident  en  Orient. 

Ce  raisonnement,  s’il  était  juste,  s’ap¬ 
pliquerait  à  merveille,  dit  M.  Saigey,  à  l’air 
de  nos  régions  tempérées ,  où  la  chaleur  et 
le  mouvement  de  rotation  croissent  beau¬ 
coup  plus  rapidement  que  vers  l’équateur; 
en  sorte  que  nous  devrions  éprouver  un  ou¬ 
ragan  perpétuel ,  dirigé  de  l’E.  à  l’O.  ;  mais 
au  contraire  le  vent  dominant ,  marche  de 
l’O.  à  l’E. 

Pour  résoudre  cette  difficulté,  on  a  pré¬ 
tendu  que  l’air  qui,  dans  la  zône  torride, 
s’élève  et  se  déverse  vers  les  pôles,  produit, 
dans  les  hautes  régions  de  l’atmosphère  ,  un 
vent  contraire  à  celui  qui  règne  dans  les 
couches  inférieures;  et  que  ce  vent  s’abais¬ 
sant  de  proche  en  proche,  finit  par  atteindre 
la  surface  de  la  terre ,  à  peu  près  vers  le 


quarantième  degré  de  latitude.  Mais  à  éga¬ 
lité  de  chaleur  du  sol,  le  décroissement 
de  température  des  couches  d’air  à  l’équa¬ 
teur  est  six  fois  trop  lent  pour  que  les  cou-' 
eues  inférieures  puissent  monter  vers  le  ciel; 

d’ailleurs  si  ces  couches  montaient,  elles  se 

| 

refroidiraient  par  leur  expansion,  et  il  n’y 
aurait  pas  de  motif  pour  qu’elles  se  déver¬ 
sassent  sur  des  couches  demeurées  plus 
chaudes.  On  donnait  donc  une  très  fausse 
idée  de  ces  mouvements,  lorsqu’on  les  assi¬ 
milait  à  ceux  de  l’air  dans  une  cheminée. 
Enfin,  les  molécules  placées  à  l’équateur 
tournent  plus  vite  que  celles  de  nos  régions, 
mais  elles  ne  peuvent  échanger  leur  place, 
sans  échanger  en  même  temps  leur  vitesse. 
Les  vents  ne  varieraient  ni  en  direction  ni 
en  intensité,  si,  toutes  les  autres  circon¬ 
stances  demeurant  invariables  ,  la  terre  ne 
tournait  pas  sur  son  axe,  ou  bien  changeait 
la  rapidité  et  le  sens  de  son  mouvement 
diurne. 

L’astronome  Halley  avait  déjà  rejeté  l’ex¬ 
plication  précédente  des  vents  alisés.  Il 
croyait  que  le  soleil,  échauffant  l’atmosphère 
d’Orient  en  Occident,  produisait  un  vent 
dans  cette  direction;  mais  il  oubliait  que 
les  actions  qui  se  passent  entre  les  molécules 
d’air  sont  nécessairement  réciproques,  en 
sorte  qu’une  molécule  qui  en  repousse  une 
autre  versl’O.,  doit  être  repoussée  par  celle- 
ci  vers  l’E.  avec  une  égale  force. 

L’explication  ordinaire  des  vents  alisés, 
des  moussons  et  des  brises,  repose  sur  ce 
fait  général,  que  l’air  froid  coule  par  le  bas 
vers  l’air  chaud ,  et  que  celui-ci  se  déverse 
par  le  haut  sur  le  premier.  A  l’appui  de 
cette  théorie,  on  cite  l’exemple  suivant: 
deux  chambres  contiguës  étant  inégalement 
échauffées,  si  l’on  vient  à  ouvrir  une  porte 
de  communication,  il  s’y  établit  aussitôt 
deux  courants  d’air,  l’un,  inférieur  ,  qui  va 
de  la  chambre  froide  à  la  chambre  chaude  , 
l’autre ,  supérieur ,  qui  marche  en  sens  con¬ 
traire,  et  tous  deux  pouvant  être  rendus 
sensibles  par  les  directions  que  prennent  les 
flammes  de  deux  bougies  placées  dans  ces 
courants. 

Il  résulterait  de  là  que,  dans  tous  les  lieux 
peu  élevés  au-dessus  du  niveau  des  mers, 
on  ne  devrait  ressentir  que  des  vents  froids 
se  dirigeant  des  pôles  vers  l’équateur,  et, 
sur  les  hautes  montagnes  ou  dans  les  cou- 


ALI 


ALI 


ches  supérieures  de  l’atmosphère,  des  vents 
chauds  marchant  en  sens  contraire.  Or , 
dans  tous  les  pays,  on  éprouve  indistincte¬ 
ment  des  vents  chauds  et  des  vents  froids , 
non  seulement  d’une  saison  à  l’autre  ,  mais 
encore  à  des  époques  très  rapprochées  ;  et 
ces  vents  peuvent  être  excessivement  chauds, 
aussi  bien  qu’excessivement  froids. 

Les  vents  alisés  ont  assurément  pour 
cause  principale,  les  températures  si  variées 
de  la  surface  du  globe;  mais  jusqu’à  pré¬ 
sent,  on  n’a  pu  faire  un  pas  dans  le  dé¬ 
veloppement  de  cette  théorie,  sans  heurter 
quelques  lois  de  la  mécanique.  (R.) 

ALISIER.  ou  Alizier.  Crcitœgus,  L.  Spach. 
bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des  Pomacées, 
offrant  les  caract.  suivants  (Spach ,  Monogr. 
Pom.  Suites  à  Buff.  Plant.  Phan.  2.  p.  98.  )  : 
Cal.  urcéolé ,  semi-infère,  5-denté  ;  dents 
marcescentes  ;  pétales  5,  cuculli formes,  bar¬ 
bus  au-dessus  de  l’onglet.  Étam.  divergentes 
ou  conniventes.  Ovaire  2-locuîaire;  styles  2, 
laineux  et  cohérents  inférieurement,  diver¬ 
gents  ou  arqués  en  dehors;  stigm.  petits, 
tronqués.  Péricarpe  ombiliqué  aux  2  bouts, 
2-loculaire  ;  loges  1  ou  2-spermes;  endocarpe 
membraneux.Feuillespenninervées,  simples, 
églanduleuses,  souvent  incisées  oupennati- 
fides.  Stipules  sétacées,  très  petites.  Ra- 
mules  florifères,  allongés.  Fleurs  odorantes, 
blanches  ou  rarement  rosées,  disposées  en 
cimes  eory mbi firmes  ;  anthères  jaunes;  mé¬ 
socarpe  farineux.  Ce  g.  est  propre  au  nord 
de  l’ancien  continent;  dans  les  limites  que 
nous  lui  avons  assignées,  il  renferme  8  ou 
9  esp.  qui  se  cultivent  comme  arbres  d’or¬ 
nement;  leurs  fruits  sont  mangeables,  mais 
insipides.  (Sp.  ) 

ALISMA oufluteau.  Alisma  (aWpa,  plan¬ 
tain  d’eau  ).  bot.  pii.  —  Ce  g.,  type  de  la  fa¬ 
mille  des  Alismacées,  se  compose  d’environ 
8  espèces.  Ce  sont  des  plantes  herbacées , 
vivaces,  qui  croissent  dans  les  lieux  maréca¬ 
geux,  sur  le  bord  des  étangs  et  des  rivières. 
Leurs  tleurs  forment  ordinairement  une  esp. 
de  grappe  ou  de  panicule  terminale,  au  som¬ 
met  d’une  hampe  nue.  Chacune  d’elles  pré¬ 
sente  un  calice  de  6  sépales;  3  extér.  verts 
et  de  nature  foliacée,  et  3  intér.  minces  , 
roses  et  tout-à-fait  semblables  à  des  pétales. 
Les  étam.  sont  au  nombre  de  G  ;  les  ovaires 
très  nombreux,  réunis  en  une  sorte  de  tête, 
au  centre  de  la  fleur,  deviennent  autant 


279 

d’akénes  indéhiscents.  On  a  retiré  de  ce  g. 
les  esp.  peu  nombreuses  qui  contiennent 
12  étam.  et  plus,  pour  en  former  un  g.  que 
le  prof.  L.  C.  Richard  a  désigné  sous  le  nom 
d ’  Echinodorus  (  V.  ce  mot).  Presque  toutes 
les  esp.  de  ce  g.  sont  européennes.  L 'A. 
plantago  L.,  vulgairement  plantain  d’eau,  est 
l’esp.  la  plus  commune  et  la  plus  générale¬ 
ment  répandue.  C’est  une  grande  et  belle 
plante,  à  feuilles  ovales,  aiguës,  marquées  de 
3  à  9  nervures  parallèles,  portées  sur  de 
longs  pétioles;  ses  fleurs  assez  petites  forment 
une  sorte  de  panicule  allongée.  La  racine 
de  cette  plante  a  été  considérée  dans  quel¬ 
ques  pays  et  particulièrement  en  Russie , 
comme  un  remède  efficace  contre  l’hydro- 
phobie.  3  esp.  sont  exotiques,  2  sont  ori¬ 
ginaires  d’Amérique,,  V A .parviflorum  Pursh* 
et  VA.  tenellum  Martius  ;  1  du  Népaul , 
VA.  rend forme  ,  Don.  ;  VA.  damasonium 
L.,  forme  un  g.  à  part.  Y.  Damasonium. 

(A.R.) 

ÂLIPEDES* [ala  ,  aile;  pes  ,  pedis  ,  pied). 
mam.  — Nom  des  Chéiroptères  (  V.  ce  mot) 
dans  la  Zoologie  analytique  de  M.  Duméril. 

(C.D’O.) 

ALISMACÉES.  Alümaceœ.  bot.  pii.  — 
Famille  naturelle  de  Plantes  monocotylédo- 
nes,  à  étam.  périgyniques ,  établie  par  L.  C. 
Richard,  pour  les  g.  Alisma,  Damasonium  et 
Sagittana ,  placés  primitivement  par  A.  L. 
de  Jussieu  dans  la  famille  polymorphe  des 
Joncs.  Yoici  les  caract.  qui  la  distinguent: 
Cal.  de  6  sépales,  à  peine  unis  par  leur 
base,  et  dont  3  intér.  minces,  colorés  et  pé- 
taloïdes,  et  3  extér.  verts.  Etam.  G  ou  davan¬ 
tage,  insérées  tout-à-fait  à  la  base  des  sé-* 
pales.  Pistils  en  nombre  très  variable ,  dis¬ 
tincts  et  quelquefois  réunis  en  tête  au  centre 
de  la  fleur.  Ovaire  à  une  seule  loge,  conte¬ 
nant  1  ou  2  ovules  dressés,  attachés  à  une 
suture  interne  ou  pariétale.  Les  fruits  sont 
autant  de  carpelles  distincts,  uniloculaires* 
indéhiscents ,  dont  la  graine  ,  dépourvue 
d’endosperme,  contient  un  embryon  ordi¬ 
nairement  recourbé  en  forme  de  fer-à-che- 
val.  —  Les  Alismacées  sont  des  plantes  her¬ 
bacées,  dépourvues  de  tige,  c.-à-d.  n’ayant 
que  des  hampes  florifères  et  rameuses.  Elles 
croissent  ordinairement  sur  le  bord  des  eaux, 
et  appartiennent  généralement  à  l’Europe; 
quelques  unes  néanmoins  ne  croissent  que 
sous  les  Tropiques. 


AL  K 


280 

Par  leur  port  et  l’aspect  général  de  leurs 
fleurs ,  les  Alismacées  ont  beaucoup  de  res¬ 
semblance  avec  les  Renonculacées ,  qui  ap¬ 
partiennent  à  la  grande  division  des  Dicoty- 
lédons  polypétaïes,  à  insertion  hypogyne. 
Les  Alismacées  se  trouvent  rapprochées  des 
Butomées  par  leur  structure.  Elles  en  diff  è¬ 
rent  par  leur  calice,  dont  3  sépales  seulement 
sont  pétaloïdes,  et  surtout  par  leur  ovaire  ne 
contenant  qu’un  ou  deux  ovules,  tandis  que, 
dans  les  Butomées,  il  en  contient  un  grand 
nombre  attachés  à  la  face  interne  de  l’ovaire. 

Rob.  Brown  ( Prodr .  FL  Nov.-Holl.)  pla¬ 
çait  dans  la  famille  des  Alismacées  le  g. 
Triglochin ,  qui  fait  partie  des  Juncaginées, 
elle  g.  Potamogeton ,  type  des  Naïadées.  F. 
ces  différents  mots. 

Les  g.  suivants  constituent  la  famille  des 
Alismacées  :  Alisma ,  L.;  Sagittaria,  L.;Da- 
masonium,  Juss.;  Echinodorus>  Ri  ch.;  Hydro- 
mystria,  Meyer.  (A.  R.) 

*  ALISMÉES  (  altcrpia  ,  plantain  d’eau). 
bot.  pii. — Ce  nom  a  été  donné  par  Bartling 
à  une  tribu  de  la  famille  des  Alismacées , 
ayant  pour  type  le  g.  Alisma.  (G.  d’O.) 

ALISMOIDES.  Atismoideœ.  bot.  pii.  — 
Ventenat  ( Tabl .  du  Règne  Vêgét .,  iï,  p.  157), 
éclairé  par  les  observations  de  Gærtner,  avait 
séparé  de  la  famille  des  Joncs  de  Jussieu  les 
g.  dépourvus  d’endosperme,  pour  en  former 
une  famille  qu’il  nommait  Alismoïdes;  mais 
ces  g.,  mieux  étudiés  par  L.  G.  Richard ,  ont 
constitué  3  familles  distinctes:  les  Alisma¬ 
cées,  les  Butomées  et  les  Juncaginées.  V.  ces 
mots.  (A.  R.) 

ALISMORCHIS  (aWfxoc ,  plantain  d’eau; 
opxtç,  orchis).  bot.  pii.  —  La  plante  ainsi 
nommée  par  Du  Petit-Thouars  forme  le  type 
de  notre  g.  Centrosia,  dans  la  famille  des  Or¬ 
chidées.  F  Centrosie.  (A.  R.) 

*  ALIX.  bot.  pn.-Commerson  avai  t  appliqué 
ce  nom  à  des  arbrisseaux  de  la  famille  des 
Composées  ,  originaires  des  îles  de  l’Afrique 
australe  et  réunis  aujourd’hui  au  g .Psiadia. 
F.  ce  mot.  (J.  D.) 

ALKALÏ.  ciiim.  —  F.  alcali.  (G.  d’O.) 
*ALKANNA.  —  G.  de  la  famille  des  Bora- 
ginacées,  proposé  par  Tausclier  ( Flor .,  1824), 
et  réuni  comme  synon.  à  la  div.  (a.  baphor- 
hiza ,  Link)  du  g.  Anchusa.  {F.  Endl.  Gen, 
PL).  (G.  L.) 

ALKOOL  (mot  arabe  qui  signifie  subtil). 
ciiim.  F.  alcool.  (G.  d’O.) 


ALL 

*ALKEKE\Gl  (nom  arabe),  bot.  ph.— G. 
établi  par  Tournefort  {Inst.)  et  réuni  au  Phy- 
salis  de  Linné,  qui  en  a  fait  la  dénomination 
spécifique  de  l’espèce  type.  (G.  L.) 

*  A  LL  A  G  O  PA  PPL  S  (à)Jay-J ,  changement; 
waw7roç ,  aigrette),  bot.  pu. — G.  de  la  famille 
des  Composées,  tribu  des  Astéroïdées,  établi 
par  Gassini,  et  réuni  par  JVJ.  De  Candolle  à  son 
g.  Jasione,  où  il  constitue  une  section  que  ca¬ 
ractérisent  ses  capitules  discoïdes,  homoga- 
mes,  ses  fruits  à  angles  velus,  son  aigrette 
dont  la  rangée  intérieure  est  formée  de  5-7 
soies  filiformes ,  scabres  ,  et  l’extérieure  de 
soies  également  peu  nombreuses  et  courtes. 
L’Allagopappus  est  originaire  des  Canaries; 
c’est  un  arbrisseau  à  feuilles  glanduleuses. 

(J.  D.) 

*  ALLAGOPTERA  (  àlAyri ,  différence; 
7tt epov ,  penne),  bot.  pii. — Nees  von  Esenbeck 
a  désigné  sous  ce  nom,  dans  le  voyage  au  Bré¬ 
sil  du  prince  de  Neuwied,  un  g.  de  Palmier 
dont  il  n’a  pas  fait  connaître  les  caractères. 

(Ad.  B.) 

ALLAITEMENT,  mam.  —  Dépendante 
des  organes  qui  caractérisent  principale¬ 
ment  les  Mammifères,  la  fonction  de  l’Allai¬ 
tement  appartient  exclusivement  aux  ani¬ 
maux  de  cette  classe.  Le  lait,  dont  ces  ani¬ 
maux  ont  seuls  le  privilège  de  nourrir  leurs 
petits  pendant  les  premiers  temps  de  leur 
existence,  est  sécrété  par  des  glandes  dési¬ 
gnées  sous  le  nom  de  mamelles,  dont  le  nom¬ 
bre  et  la  position  relative  diffèrent  suivant 
les  espèces  ;  mais  qui ,  envisagées  d’une  ma¬ 
nière  générale ,  présentent  constamment  la 
même  structure  anatomique  {F.  mamelles). 
Les  modifications  que  subissent  ces  organes, 
durant  la  gestation  et  après  l’accouchement, 
constituent  un  phénomène  remarquable. 
Presque  aussitôt  que  le  travail  de  la  concep¬ 
tion  a  commencé  à  s’effectuer  dans  l’utérus, 
une  excitation  sympathique  se  fait  sentir  aux 
glandes  mammaires ,  qui  ne  tardent  pas  à 
devenir  le  centre  d’une  fluxion  évidente. 
Leur  volume  augmente  rapidement;  une 
sensibilité  insolite  se  développe  dans  leur 
parenchyme  ;  le  tissu  cellulaire  qui  les  en¬ 
vironne  et  la  peau  qui  les  recouvre  semblent 
s’œdématier  un  peu  ;  enfin,  ces  glandes ,  sur 
la  fin  de  la  gestation,  sont  devenues  le  siège 
d’une  sécrétion  particulière.  Cependant,  le 
liquide  sécrété  alors  ne  s’écoule,  le  plus  sou¬ 
vent  encore,  que  sous  l’influence  de  près- 


ALL 


ALL 


281 


sions  assez  fortes  ou  de  succions  réitérées. 
Ce  n'est  encore  qu’une  sorte  de  sérosité 
transparente,  incolore  et  dénuée  de  consis¬ 
tance  ;  mais ,  immédiatement  après  le  part , 
cette  sérosité  s’opacifie  rapidement,  s’épais¬ 
sit  un  peu ,  et  se  colore  en  blanc  ou  plutôt 
en  blanc  bleuâtre  {colostrum).  Plus  tard  en¬ 
fin,  ce  nouveau  produit  se  modifie  à  son 
tour,  et  acquiert  définitivement  les  proprié¬ 
tés  nutritives  que  réclame  sa  véritable  des¬ 
tination  {lait).  —  Une  chose  digne  de  remar¬ 
que,  est  l’art  merveilleux  avec  lequel,  dans 
ces  diverses  transformations,  la  nature  se 
subvient  à  elle-même.  Le  premier  liquide  , 
en  effet,  prépare  et  lubrifie  les  voies  d’écou¬ 
lement;  et,  si  le  colostrum  n’est  point  encore 
une  véritable  substance  alimentaire,  la  lé¬ 
gère  action  purgative  dont  il  est  doué  a 
pour  objet  d’expulser  de  l’intestin  du  nou¬ 
veau-né,  le  méconium  ,  dont  le  lait  propre¬ 
ment  dit  ne  l’eût  point  débarrassé.  Ajoutons 
enfin,  que,  pour  s’approprier  aux  besoins 
croissants  et  à  la  puissance  digestive  du  nou¬ 
vel  être  dont  il  fait  l’unique  aliment ,  ce  lait 
lui-même  ,  au  fur  et  à  mesure  qu’on  s’éloi¬ 
gnera  de  l’époque  du  part,  va  devenir  de 
plus  en  plus  nourrissant,  c’est-à-dire  de  plus 
en  plus  riche  en  matière  butyreuse  et  en  ca¬ 
séum. — Ne  pourrait-on  pas  déduire  de  ce  fait 
d’observation  vulgaire  (puisque  nos  paysans 
le  constatent  journellement  sur  le  lait  de 
leurs  chèvres  et  de  leurs  vaches),  que  nous 
faisons  de  véritables  contre-sens  en  hy¬ 
giène,  lorsque  nous  confions  nos  enfants 
nouveaux-nés  à  des  nourrices  qui  souvent 
allaitent  déjà  depuis  un  an  et  plus? 

Très  variable  suivant  les  espèces,  la  durée 
de  l’allaitement  est  ordinairement  en  rap¬ 
port  avec  celle  de  la  gestation ,  de  la  crois¬ 
sance  et  de  la  vie  totale  de  l’individu  ;  mais, 
quel  que  soit  le  temps  qu’elle  se  prolonge, 
cette  fonction  établit  toujours  dans  l’orga¬ 
nisme  une  sorte  de  dérivation ,  qui  neutra¬ 
lise  l’action  physiologique  de  certains  viscè¬ 
res  ,  et  s’oppose  à  l’accomplissement  de  plu¬ 
sieurs  autres  fonctions.  C’est  ainsi  que  le 
phénomène  de  la  menstruation  est  suspendu 
chez  les  femmes  qui  allaitent,  tandis  que  les 
femelles  des  animaux ,  placées  dans  la  même 
conjoncture  ,  échappent  à  la  périodicité  de 
ces  sortes  de  congestions  utérines,  dé¬ 
terminant  chez  elles ,  en  d’autre  temps,  la 
propension  instinctive  au  coït,  qu’on  a  dé¬ 


signée  sous  le  nom  de  rut.  —  Si  pourtant,  en 
raison  de  quelque  circonstance  particulière  . 
une  conception  intempestive  survient  chez 
la  femelle  qui  allaite  ,  ce  nouveau  travail  de 
l’utérus  trouble  celui  des  mamelles,  et  le 
lait,  en  même  temps  qu’il  s’appauvrit  et  s’al¬ 
tère  dans  sa  composition  chimique,  diminue 
rapidement  en  quantité,  si  même  il  ne  cesse 
complètement  de  se  reproduire.  Les  moin¬ 
dres  connaissances  en  physiologie  suffisent 
pour  expliquer  comment ,  dans  l’espèce  hu¬ 
maine,  des  travaux  forcés  ,  une  maladie  ac¬ 
cidentelle  ou  quelque  affection  morale  à  la 
fois  vive  et  prolongée,  sont  susceptibles  de 
donner  lieu  au  même  résultat. 

Suivant  leur  conformation  et  la  position  de 
leurs  mamelles,  les  diverses  esp.  de  mammifè¬ 
res  ont  une  manière  différente  de  procéder  à 
l’allaitement  de  leurs  petits  ;  ainsi ,  les  Sin¬ 
ges  ,  comme  la  femme  ,  se  servent  de  leurs 
membres  antérieurs  pour  élever  leurs  petits 
à  la  hauteur  de  leurs  mamelles,  qui  ont  leur 
siège  à  la  poitrine,  tandis  que  d’autres  ani¬ 
maux  s’accroupissent  simplement  sur  les 
leurs,  pour  leur  donner  à  téter.  Enfin ,  il  est 
d’autres  espèces  (tous  les  g.  de  Ruminants  , 
par  exemple)  chez  lesquelles,  le  petit  naît 
avec  assez  de  forces  pour  se  tenir  tout  d’a¬ 
bord  sur  ses  membres,  et  vient  de  lui-même 
saisir  le  mamelon.  —  On  trouvera  à  l’article 
Marsupiaux  les  particularités  relatives  à 
l’allaitement  des  Animaux  à  bourse.  Quant 
à  l’allaitement  des  Cétacés  qui  fut ,  pendant 
ces  dernières  années  ,  un  des  points  les  plus 
controversés  de  l’histoire  naturelle ,  nous 
nous  abstenons  d’émettre  notre  opinion  dans 
une  question  que  nous  ne  regardons  point 
comme  jugée,  et  qui,  pour  recevoir  une  so¬ 
lution  définitive,  nous  paraît  exiger  de  nou¬ 
velles  observations.  Tout  ce  que  l’on  sait  de 
positif  là-dessus,  c’est  que  ces  animaux 
sont  réellement  pourvus  d’une  glande  mam¬ 
maire  ;  que  cette  glande  est  située  au  devant 
de  l’anus  ;  que,  de  plus,  enfin,  elle  est  mu¬ 
nie  d’un  muscle  particulier  qui ,  en  se  con¬ 
tractant,  aurait  pour  objet  d’en  déterminer 
la  compression,  et  par  suite,  l’écoulement 
du  lait  :  sorte  de  disposition  que  présen¬ 
tent  d’ailleurs  plusieurs  autres  animaux  , 
chez  lesquels  l’absence  de  lèvres  rend  la 
succion  impossible.  V.  Cétacés.  (A.  Teste.) 

ALL  AM  AND  A,  Schreb.,L.;  Orelia,  Aubl. 
(Allamand,  professeur  d’hist.  nat.  à  Leyde). 

18* 


ft 


T.  I. 


282 


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— -  G.  de  la  famille  des  Apocynacées,  sous- 
ordre  des  Carissées,  fondé  par  Linné  ( Man - 
tiss.  214),  et  adopté  par  tous  les  botanistes 
postér.  En  voici  les  caract.  essentiels  ;  Cal. 
5-fide.  Cor.  hypogyne,  infundibuliforme  ,  à 
tube  cylindrique,  à  gorge  pourvue  de  5 
squames  ciliées  ,  à  limbe  campanulé  ,  am¬ 
ple,  dont  les  5  div.  sont  obtuses  et  inégales. 
Étam.  5 ,  incluses ,  insérées  à  la  gorge  de  la 
corolle;  anth.  sagittées,  subsessiles ,  conni- 
ventes.  Ovaire  uniloculaire,  comprimé.  Ovu¬ 
les  nombreux,  enveloppés  par  le  placenta 
marginal,  auquel  ils  sont  appendus  par  des 
funicules  assez  longs.  Capsule  coriace ,  sub¬ 
arrondie  ,  elliptique,  comprimée-lenticu- 
laire,  hérissée  de  pointes,  uniloculaire  et 
longitudinalement  bivalve.  Graines  nom¬ 
breuses  ,  suspendues  aux  bords  valvulaires 
par  un  funicule  qui  part  d’un  ombilic  ven¬ 
tral,  imbriquées  inférieurement,  un  peu 
comprimées  et  ceintes  d’une  large  aile  mem¬ 
braneuse.  Embryon  dressé  dans  un  albumen 
cartilagineux,  peu  abondant,  à  cotyl.  folia¬ 
cés,  ovales-cordés,  à  radicule  linéaire-acu- 
minée,  centrifuge. — Les  Allamanda  sont  des 
arbrisseaux  ou  sous-arbrisseaux  dressés  ou 
grimpants,  appartenant  à  l’Amérique  tropi¬ 
cale;  leurs  feuilles  sont  verticillées  ;  leurs  pé¬ 
doncules  multiflores,  terminaux  et  inter pé- 
tiolaires;  leurs  fleurs  belles,  jaunes.  On  en 
cultive  plusieurs  esp.  dans  les  serres  d’Eu¬ 
rope.  La  plus  commune  et  l’une  des  plus 
remarquables  est  VA.  Linnœi  Don  [A.  ca- 
thartica  L.,  non  A.  cathartica  Aubl.).  (C.  L.) 
*ALLA]\IA,  Benth.  (Allan  Cunningham  , 
botaniste  anglais),  bot.  pij.  —  G.  de  la  fa¬ 
mille  des  Légumineuses,  sous -ordre  des 
Swartziées.  L’auteur  de  ce  genre  en  ex¬ 
pose  ainsi  les  caractères  (  Book.  Joum.  of 
Bol.  2,  page  91;  mars  1840)  :  Cal.  cupu- 
liforme  ,  coriace  ,  valvaire  ,  irrégulière¬ 
ment  4-ou  5-lobé.  Cor.  de  5  pétales  amples, 
irrégulièrement  imbriqués  en  préflorai¬ 
son.  Etamines  très  nombreuses,  confor¬ 
mes,  périgynes  de  même  que  la  corolle. 
Anthères  oblongues-linéaires.  Ovaire  stipité, 
pluri-ovulé.  Style  épaissi  à  la  base,  filifor¬ 
me,  pointu.  Stigmate  petit.  Péricarpe  in¬ 
connu.  L’esp.  sur  laquelle  est  fondé  ce  g. 
est  un  grand  arbre ,  trouvé  récemment  par 
Schomburg,  en  Guyane;  les  feuilles  en  sont 
impari-pennées,  à  pétiole  aptère ,  long  d’un 
1/2  pied  et  plus;  les  folioles  grandes,  co¬ 


riaces  ,  cotonneuses  en  dessous;  les  fleurs 
sont  disposées  en  longues  grappes;  la  corolle 
est  grande,  blanche,  étalée.  (Sp.) 

AÏJ  AMTK  ,  Cerin  d’Hisinger.  min.  — 
Esp.  minérale  dédiée  par  Thompson  au  mi¬ 
néralogiste  anglais  R.  Allan.  Ce  minéral , 
encore  rare  dans  les  collections ,  a  été  dé¬ 
couvert,  parGiesecke,  au  Groenland,  dans 
des  roches  micacées  ;  on  l’a  retrouvé,  depuis, 
dans  une  roche  feldspathique  à  Riddaryt- 
tan,  en  Westermanie.  Il  a  d’abord  été  pris 
pour  une  variété  delà  Gadolinite,  à  laquelle 
il  ressemble  beaucoup  par  son  aspect;  mais 
il  en  diffère  en  ce  que  sa  poussière,  mise 
dans  l’acide  nitrique  légèrement  chauffé, 
conserve  sa  couleur  et  ne  s’y  résout  pas  en 
gelée.  L’Allanite  est  une  substance  noire  et 
vitreuse  qui  fond  difficilement  au  chalu¬ 
meau,  est  assez  dure  pour  rayer  le  verre,  et 
pèse  spécifiquement  3,4.  D’après  l’analyse 
qu’en  a  faite  Thompson,  on  doit  la  considé¬ 
rer  comme  un  Silicate  de  Cérium  ,  de  chaux 
et  de  fer.  L’Orthite  et  le  Pyrorthite  de  Ber- 
zélius  n’en  sont  probablement  que  de  sim¬ 
ples  variétés,  provenant  du  mélange  de  quel¬ 
ques  principes  accidentels.  Beudant  place 
l’Allanite  dans  un  appendice,  à  la  suite  de 
l’esp.  Cérine  (ou  Cérium  silicaté  noir).  Ce 
minéral  est  cristallisé  en  prismes  quadran- 
gulaires ,  dont  la  coupe  transversale  paraît 
être  un  rhombe,  très  peu  différent  du  carré. 

(Del.) 

AUAM'ITES  (allusion  synon.  ààMaç, 
av-roç,  saucisson.  V.  Allantus).  ins.  — 
M.  Newman  [Ent.  Mag.;  Attempt.  Dir.  of 
Brit.  Ins.  bit.  nat.  ord .)  forme  sous  ce  nom 
un  groupe  appelé  par  lui  natural  order ,  et 
renfermant  les  g .lYematus,  Cladius ,  Crœsus, 
Emphytus ,  Dolerus ,  Dosytliœus ,  Fenusa,Se- 
landria,  Aihalia,  qui  appartiennent  à  la  fa¬ 
mille  des  Tenthrédiniens  (Porte-Scie,  Lat.). 
T.  ce  mot.  (Bl.) 

ALL ANTODI A  (  àMaç ,  avroç ,  saucis¬ 
son  ;  îT^oç,  apparence;  allusion  à  la  forme 
des  indusies).  bot.  cr. — R.  Brown  a  établi 
ce  g.  dans  son  Prodrome  de  la  Flore  de  la 
Nouvelle -Hollande.  Il  y  comprenait  alors 
deux  esp.  de  ce  pays  et  X Aspidium  uni - 
brosum.  Ce  g. ,  très  voisin  des  Asplénium  et 
surtout  de  VAthyrium ,  en  diffère ,  suivant 
cet  illustre  botaniste ,  par  son  tégument  re¬ 
courbé  en  forme  de  voûte  (indusium  fomlca- 
tum ) ,  adhérent  d’abord  par  ses  2  bords  à  la 


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283 


nervure,  le  long  de  laquelle  les  capsules  sont 
i  nsérées  en  un  grou  pe  ou  sore  allongé,  et  s’ou¬ 
vrant  ensuite  par  son  bord  intér.  L’esp.  qui 
a  servi  de  type  à  ce  g.,  est  X  A.  australis. 
Kaulfuss  y  a  plus  tard  ajouté  les  Aspidium 
scandicinum  Willd.  et  axillare  Sw.-Kunze  et 
Wallichy  en  ont  encore  ajouté  deux  autres. 
Plus  récemment ,  Presl  a  cru  devoir  suppri¬ 
mer  ce  g.,  en  réunissant  les  esp.  que  R. 
Brown  et  Kaulfuss  y  avaient  placées,  au  g. 
Athyrium ‘  celle  de  Kunze  aux  Diplazium , 
et  plaçant  X Allaniodia  Brunonis  de  Wallich 
dans  son  nouveau  g.  Hemidyclium.  Il  est 
certain  que  les  Allantodia  sont  très  voisins 
des  Athyrium,  tant  par  leurs  caract.  que  par 
leur  port  ;  mais  leur  identité  ne  paraît  pas 
encore  bien  prouvée.  (Ad.  B.) 

ALLANTOÏDE  (à)Aaç ,  avToç ,  boyau  ;  tî- 
Soq,  forme),  mam.  —  Sorte  de  sac  membra¬ 
neux,  faisant  partie  de  l’arrière-faix  des  Mam¬ 
mifères  ,  et  ayant  son  siège  entre  le  Chorion 
et  l’Amnios.  On  croit  généralement  que 
cet  organe,  dont  la  cavité  communique 
avec  la  vessie  du  fœtus,  au  moyen  d’un 
canal  nommé  Ouraque ,  a  pour  objet  de 
recevoir  l’urine  que  sécrètent  les  reins , 
pendant  la  vie  intra-utérine.  Très  évidente 
chez  les  animaux  où  ,  suivant  les  esp.,  elle 
affecte  des  formes  différentes,  l’Allantoïde 
n’existe  chez  l’homme  qu’à  l’état  rudimen¬ 
taire.  Cette  membrane,  en  effet,  est  si  peu 
apparente  dans  l’œuf  humain  ,  que,  malgré 
les  ingénieuses  démonstrations  de  M.  Vel¬ 
peau  et  le  savant  mémoire  présenté  par  ce 
médecin  à  l’Académie  des  sciences  sur  ce 
sujet  (1835),  plusieurs  anatomistes  doutent 
encore  de  son  existence.  Il  n’est  d’ailleurs 
pas  de  physiologiste  qui  n’ait  constaté  l’im¬ 
perforation  de  l’ouraque  sur  des  fœtus  non 
à  terme.  (A.  Teste.) 

ALLANTES  (  àMa ç ,  «vroç ,  saucisson  ; 
forme  de  l’Insecte),  ins.  — G.  de  la  famille 
des  Tenthrédiniens ,  de  l’ordre  des  Hymé¬ 
noptères  ,  établi  par  Jurine  ( JVouv .  Méthode 
de  classer  les  Hym.) ,  qui  le  distingue  des 
Tenthredo,  auxquelles  l’ont  réuni  Latreille 
( R'erjn .  anim .)  et  Lepeletier  de  St-Fargeau 
(Monog.Tenth.),  par  des  antennes  composées 
d’au  moins  9  articles ,  et  par  des  ailes  supér. 
présentant  4  cellules  cubitales.  Ce  g.  ren¬ 
ferme  un  très  grand  nombre  d’esp.  généra¬ 
lement  indigènes,  dont  les  plus  répandues 
en  Europe  sont  les  A.  Scrophulariæ  (Ten¬ 


thredo  Scrophulariœ  Fab.),  lividus  ( Tenth .  li- 
vida  Fab  ) ,  nassatus  (  Tenth.  yiassata  Lin. , 
Fab.).  (Bl.) 

ALLASIA,  Loureir.  (  àDSç ,  saucisson; 
forme  du  fruit),  bot.  ph.  —  G.  incomplète¬ 
ment  connu  ,  et  qui  paraît  appartenir  à  la 
famille  des  Cucurbitacées.  Loureiro  ( Flor . 
cochinch .)  en  donne  les  caract.  suivants  ; 
Fleurs  hermaphrodites.  Cal.  5-fide;  lanières 
pointues  ,  poilues.  Pétales  au  nombre  de  4, 
poilus.  Étam.  4.  Style  subulé.  Baie  grosse , 
charnue,  oblongue,  obtuse,  pendante,  l-lo- 
culaire.  Graines  ovales,  comprimées,  nidu- 
lantes.  —  L’unique  esp.  sur  laquelle  se  fonde 
ce  g.,  est  un  arbre  de  la  côte  de  Mozambique, 
dont  les  feuilles  sont  digitées,  les  pédoncules 
terminaux,  multiflores.  (Sp.) 

ALLECELA.  ins.  —  G.  de  Coléoptères  hé- 
téromères,  famille  des  Hélopiens,  établi  par 
Fabricius  et  adopté  par  Latreille  dans  son 
ouvrage  intitulé  :  Familles  naturelles ,  où  il 
le  place  dans  sa  tribu  des  Cistélides.  Les  ca¬ 
ract.  de  ce  g. ,  suivant  M.  Solier,  sont  :  Pé¬ 
nultième  art.  du  tarse  ayant  en  dessous,  au 
moins  aux  antérieurs,  une  pelote  membra¬ 
neuse  plus  ou  moins  prolongée  sous  le  der¬ 
nier.  Yeux  ne  convergeant  pas  entièrement 
en  dessous.  Dernier  art.  des  palpes  maxil¬ 
laires  notablement  transverse  et  tronqué 
carrément  au  bout.  Premier  art.  des  tarses 
antér.  étroit,  filiforme,  notablement  plus 
long  que  les  2  suivants  réunis  ;  3me  art.  des 
4  tarses  antér.  subtronqué.  M.  Dejean ,  dans 
son  dernier  Catalogue ,  mentionne  35  esp. 
d’Allécules ,  dont  2  seulement  sont  d’Eu¬ 
rope.  Nous  ne  citerons  que  XAllecula  morio 
Fabr.,  qui  a  servi  de  type  au  g. ,  et  qui  est 
de  Suède.  (D.) 

*ALLENDEA.  bot.  ph.  —  G.  delà  famille 
des  Composées,  encore  très  mal  défini.  Il  a 
pour  caract.  :  Des  capitules  multiflores , 
dont  les  fleurs  du  disque  ,  en  petit  nombre, 
sont  hermaphrodites,  tubuleuses  ,  à  5  dents 
révolutées;  celles  du  rayon,  femelles,  fili¬ 
formes,  ligulées,  et  disposées  sur  plusieurs 
rangs;  l’involucre  est  composé  d’écailles  ai¬ 
guës  ,  imbriquées  ;  le  réceptacle  convexe 
porte  des  petites  paillettes  (fimbrilles)  pres¬ 
que  aristées  au  sommet;  fruit...;  aigrette  par 
uniforme,  poilue. — L ’Allendea,  décrit  par 
Lallave  et  Lexarca,  est  une  herbe  du  Mexi¬ 
que,  couverte  d’un  duvet  tomenteux,  soyeux, 
à  rameaux  droits ,  couverts  de  feuilles  op- 


284 


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posées ,  connées ,  largement  lancéolées  ,  tri- 
nervées  en  dessous  ,  et  présentant  1-2  dents 
glanduleuses.  Les  capitules,  disposés  en  co- 
rymbe,  sont  longuement  pédicellés.  (J.  D.) 
*ÂLLIACÉES.  Alliaceœ  [allium,  ail),  bot. 
pu.  —  Tribu  indiquée  par  Link  ( Handb .) 
dans  la  famille  des  Liliacées,  et  qu’on  réunit 
assez  généralement  à  la  tribu  des  Scillées, 
Bartl.  (ou  des  Hyacinthées,  selon  d’autres), 
de  la  même  famille.  Elle  ne  contenait  que 
le  g.  Allium,  divisé  en  5  sous-genres ,  Moly , 
Mœnch.  ;  Opliioscordon,  Wallr.  ;  Codonoprci- 
sum  ,  Reich.  ;  Schenoprasum,  Kunth,  ou  Por- 
rum,  Tourn.  V.  ces  mots  et  allium.  Peut-être 
mériterait-elle  d’être  distinguée.  (G.  L.) 

ALLIAGE.  MIN.  CHIM.  ET  MÉTALL.  —  On 
nomme  ainsi  le  résultat  de  la  combinaison  , 
opérée  par  la  fusion,  de  2  ou  plusieurs  mé¬ 
taux.  Par  exception  cependant,  les  produits 
dont  le  mercure  fait  partie  se  nomment 
Amalgames . 

Les  alliages  ne  sont  souvent  que  de  simples 
mélanges,  pouvant  se  faire  en  toutes  pro¬ 
portions;  mais,  dans  certains  cas,  ce  sont 
des  combinaisons  en  proportions  détermi¬ 
nées,  et  susceptibles  de  cristalliser  autre¬ 
ment  que  ne  le  feraient  leurs  composants. 
Tous  les  alliages  sont  solides,  à  l’exception 
de  ceux  dans  lesquels  le  mercure  prédo¬ 
mine.  Ils  sont  opaques  ,  ont  l’éclat  métalli¬ 
que,  et  une  couleur  qui  leur  est  propre.  Ils 
sont  moins  bons  conducteurs  de  la  chaleur 
et  de  l’électricité,  que  les  métaux  qui  en 
font  partie.  Leur  densité  diffère  en  géné¬ 
ral  ,  tantôt  en  plus  ,  tantôt  en  moins  ,  de  la 
densité  moyenne  des  métaux  qui  les  consti¬ 
tuent.  Ilssont,  la  plupart  du  temps,  plus  durs 
et  moins  ductiles  que  leurs  composants , 
souvent  aussi  plus  oxydables,  généralement 
plus  fusibles. 

Les  métaux  que  l’on  allie  le  plus  fréquem¬ 
ment  sont  :  ï°  le  cuivre  et  le  zinc ,  qui  con¬ 
stituent  le  laiton ,  alliage  dont  on  obtient 
plusieurs  variétés  distinctes  par  la  couleur 
et  la  densité,  suivant  que  l’on  varie  la  pro¬ 
portion  de  ses  éléments;  2°  l’étain  et  le  cui¬ 
vre,  qui  forment  le  bronze,  employé  si  sou¬ 
vent  pour  les  cloches ,  les  statues,  les  mé¬ 
dailles,  et  une  multitude  d’autres  objets; 
3°  le  plomb  et  l’antimoine  (5  parties  du  pre¬ 
mier  et  une  du  second)  avec  lesquels  on  fond 
les  caractères  d’imprimerie.  L’antimoine  sert 
dans  ce  cas  à  donner  au  plomb  assez  de  du- 


ALL 

reté  pour  résister  à  une  forte  pression.  On 
emploie  aussi  dans  les  arts  plusieurs  autres 
alliages,  tels  que  ceux  de  mercure  et  d’é¬ 
tain,  de  mercure  et  d’or,  d’étain  et  de 
plomb ,  d’étain  et  de  cuivre,  de  fer,  de  cui¬ 
vre  et  d’or,  de  plomb  et  d’antimoine ,  et  l’al¬ 
liage  fusible  de  d’Arcet,  composé  de  bis¬ 
muth  ,  de  plomb  et  d’étain.  (G.  d’O.) 

ALLIAIRE.  Alii  aria,  Adans.  [Allium,  ail, 
à  cause  de  l’odeur  de  cette  plante),  bot.  pii. 
—  G.  de  la  famille  des  Crucifères,  tribu 
des  Siliqueuses,  offrant  les  caractères  sui¬ 
vants  [Spach  ,  Suites  à  Buff.,  Plant,  ph.,  6  , 
p.  413)  :  Sépales  4,  très  caducs,  subnavicu- 
laires;  les  2  latéraux  plus  larges.  Pétales 
4,  onguiculés;  glandules  4  (opposées  aux  4 
sépales) ,  inégales  ;  les  2  latérales  plus  grosses, 
en  forme  de  fer-à-cheval ,  entourant  la  base 
des  filets  impairs  ;  les  2  autres  petites ,  den- 
tiformes,.  obtuses,  insérées  une  à  une  der¬ 
rière  chaque  paire  de  filets.  Elam.  6;  filets 
filiformes ,  rectilignes ,  un  peu  divergents  ; 
anth.  sagittiformes-oblongues.  Ovaire  grêle, 
4-gone,  2-loculaire,  multi-ovulé;  style  très 
court,  columnaire;  stigm.  pelté,  orbicu- 
laire.  Silique  columnaire,  apiculée, tétraè¬ 
dre,  2-loculaire,  2-valve,  polysperme;  val¬ 
ves  tantôt  1-nervées,  tantôt  sub-3-nervées  , 
émarginées;  nervures  placentairiennes  sub¬ 
carénées,  très  saillantes.  Graines  suspen¬ 
dues,  1-sériées  dans  chaque  loge,  cylindri¬ 
ques  ,  gibbeuses  antérieurement ,  striées 
longitudinalement,  immarginées  ;  cotylé¬ 
dons  rectilignes  ou  pliés  transversalement 
en  carène  ,  semi-cylindriques  ou  concaves  ; 
radicule  flexueuse  ou  géniculée ,  oblique¬ 
ment  dorsale.  —  Herbe  bisannuelle  ;  pubes¬ 
cence  nulle  ou  simple  ;  feuilles  crénelées  ou 
dentées,  pétiolées;  grappes  terminales,  feuil- 
lées  à  la  base,  nues  supérieurement,  multi- 
fiores,  lâches  après  la  floraison;  pédicelles 
fructifères  horizontaux  ou  divergents,  courts, 
très  gros  ;  fleurs  blanches. 

L’ Erysimum  alliaria  L.  constitue  à  lui 
seul  le  g.;  toutes  les  parties  de  cette  plante 
ont  une  forte  odeur  d’ail  et  des  propriétés 
dépuratives;  les  graines  peuvent  servir  en 
guise  de  moutarde.  (Sp.) 

ALLIGATOR,  bept.— V.  Caïman.  (G.  B.) 

A  LL  10  AIE.  Allionia  (  Ch.  Allioni,  bota¬ 
niste  piémontais).  bot.  pii.  — G.  de  la  fa¬ 
mille  des  Nyctaginées,  fondé  par  Linné  d’a¬ 
près  Lœffiing  et  auquel  on  a  réuni  ,  comme 


AL L 


285 


s.  g.,  le  JVedelia  du  second  de  ces  auteurs. 
Ce  g.  a  été  adopté  ainsi  par  tous  les  botanistes 
postérieurs.  En  voici  les  caract.  :  Invol .  calici¬ 
forme  ,  campanulé,  5-denté  ou  3-phylle,  3- 
flore,  persistant.  Périgone  corolloïde,  infun- 
dibuliforme,  à  tube  court,  dont  la  base  est 
ventrue,  persistante,  à  limbe  4-lobé  ,  fendu 
d’un  côté.  Étarn.4  ,  incluses ,  libres ,  hypo- 
gynes.  Ovaire  uni-loculaire;  ovule  unique  , 
dressé,  à  micropyle  infère.  Style  simple; 
stigm.  capité.  Le  fruit  est  un  akène  libre  , 
entre  les  bases  périgoniales  épaissies,  un  peu 
épineuses  par  derrière,  comme  planes  par 
devant ,  jointes  entre  elles  et  contenues  dans 
l’invol. immuté. Semence  dressée,  à  test  con- 
né  avec  l’endocarpe.  Embryon  condupliqué; 
cotyl.  entourant  un  albumen  amylacé  ;  ra¬ 
dicule  extraire,  infère.  Ce  g.,  particulier  à 
l’Amérique  tropicale ,  ne  renferme  guère 
que  2  esp. ,  séparées  en  2  s. -g.,  dont  l’un, 
V Allionia,  Lœfif.  [A.  violaceaL.),  est  carac¬ 
térisé  par  un  invol.  5-denté ,  campanulé  ; 
l’autre,  Wedelia  ,  Lœffl.  ( A .  incarnata  L.), 
par  un  invol.  triphylle.  (C.  L.) 

ALLIUM  (  Alli  um,  ail,  chez  les  Latins). 
bot.  ph.  —  Synon.  latin  d’ÂiL.  (C.  L.) 

*ALLMAN]\IA,  R.  Br.  (nom  d’homme). 
bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des  Amaranta- 
cées ,  indiqué  par  Wallich  dans  son  Catal. 
des  Plantes  de  l'Herbier  de  l’Inde.  Les  ca¬ 
ract.  n’ont  pas  été  publiés.  (Sp.) 

*ALLOBROGIA,  Tratt.  ( Allobroga ,  habi¬ 
tant  du  Dauphiné,  de  la  Savoie),  bot.  ph.  — 
G.  de  la  famille  des  Liliacées,  synon.  du  g. 
Czaekia,  andrz.  V.  ce  mot.  (C.  L.) 

ALLOCARPUS  (a XXoç  ,  autre.;  xapiroç, 
fruit),  bot.  ph.  —  Ce  nom  a  été  donné  par 
M.  Kunth  à  une  plante  originaire  de  l'Amé¬ 
rique  équinoxiale,  appartenant  à  la  famille 
des  Composées,  tribu  des  Sénécionidées, 
et  dont  les  caract.  sont:  Capitule  multiflore, 
radié  ;  les  fleurs  du  rayon  ,  au  nombre  de  5 
environ,  sont  ligulées  et  femelles;  celles  du 
disque,  hermaphrodites ,  tubuleuses,  5-den- 
tées.  Involucre  hémisphérique,  formé  par 
environ  10  squames  faiblement-imbriquées , 
scarioso-membraneuses  ;  réceptacle  presque 
plan,  couvert  de  paillettes  lancéolées , per¬ 
sistantes  ,  scarieuses  ;  les  rameaux  des  styles 
appartenant  aux  fleurs  hermaphrodites,  dé¬ 
pourvus  d’appendices.  Les  fruits  du  rayon 
sont  cunéiformes,  comprimés,  et  manquent 
d’aigrette,  tandis  que  ceux  qui  appartiennent 


ALL 

aux  fleurs  du  disque  sont  cunéiformes-cylin- 
dracés,  couronnés  d’une  aigrette  1 -sériée,  et 
composés  de  plusieurs  paillettes  subulées , 
de  la  longueur  delà  corolle,  comprimées 
inférieurement,  barbellulées  ou  pectinées  , 
comme  j’ai  pu  m’en  assurer  par  une  analyse 
faite  sur  l’échantillon  décrit  par  M.  Kunth 
et  conservé  dans  l’Herbier  du  Muséum. 

On  connaît  aujourd’hui  3'esp.  d 'Allocar- 
pus ;  ce  sont  des  herbes  rameuses,  à  feuilles 
opposées,  3-7-nervées  ,  entières,  velues  ;  les 
capitules  sont  jaunes,  et  peut-être  blancs, 
d’après  M.  De  Candolle.  (J.  D.j 

*  ALEÛCERUS  (àlXoç,  dissemblable;  A- 
paç ,  corne),  ins.  —  G.  de  Coléoptères  tétra- 
mères,  famille  des  Longicornes ,  établi  par 
M.  Serville ,  qui  le  place  dans  sa  tribu  des 
Prioniens,  et  lui  assigne  pour  principaux 
caract.  :  Ant.  de  12  articles  cylindriques  et 
allongés  dans  les  mâles,  courts  et  en  dent 
de  scie  dans  les  femelles.  Cors,  nautique  ; 
corps  étroit  et  très  allongé.  —  Ce  g.,  adopté 
par  M.  Dejean  dans  son  Catalogue  ,  ne  ren¬ 
ferme  qu’une  esp.,  A.  Spencii,  ou  Prionus, 
id .,  de  Kirby ,  rapporté  du  Brésil  par  M.  La- 
cordaire.  (D.) 

ALLOCHROITE  (à'XXoç,  différent;  Xpoa, 
couleur),  min. — Variété  de  Grenat  compacte, 
d’un  gris  verdâtre,  découverte  par  d’Andra- 
da  dans  une  mine  de  fer,  près  de  Drammen, 
en  Norwège.  Sa  composition  est  à  peu  près 
la  même  que  celle  du  Grenat  mélanite. 

(Del.) 

*ALLODAPE  (àXWaTroç,  77,  étranger,  ère). 
ins.  —  G.  de  la  famille  des  Mellifères ,  de 
l’ordre  des  Hyménoptères,  établi  parMM.Le- 
peletier  de  St.-Fargeau  et  Serville  ( Encyclop . 
rnéth.  )  sur  3  esp.  du  Cap  de  Bonne-Espé¬ 
rance  ,  qui  se  rapprochent  extrêmement  des 
g.  Stelis  et  Ammobates ,  Lat.  L’esp.  citée 
par  les  auteurs  comme  type  de  leur  g.,  est 
VA.  rufogaslra  ,  Lep.  et  Serv.  (Bl.) 

*ALLODAPE  (àllüSa-Koq,  V7,  étranger,  ère). 
bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des  Epacridées  , 
tribu  des  Epacrées,  créé  par  Endlicher  (  Gen . 
pi.) ,  d’après  une  plante  figurée  ( Azalea  bul- 
lata ,  Forst.)  par  Labillardière ,  rapportée 
par  Hooker  au  g.  Prionotes.  L’auteur  en  éta¬ 
blit  ainsi  les  caract.  :  Cal.  5-parti,  bractéolé. 
Cor.  hypogyne,  campanulée;  limbe  5-parti, 
à  segments  un  peu  étalés ,  imberbes.  Étam. 
5,hypogynes,  incluses;  filaments  subcla- 
viformes ,  dilatés  au  sommet  postérieur  des 


286 


ALL 


anthères  adnées.  Disque  hypogyne,  cyathi- 
forme,  5-sinué.  Ovaire  5-loculaire  ,  à  loges 
multi-ovulées.  Style  simple;  stigm.  renflé-co- 
nique.  Capsule  5-loculaire;  placentas  ad- 
nés  à  une  colonne  centrale?  Graines  nom¬ 
breuses. —  C’est  un  petit  arbrisseau  de  l’A- 
mérique-antarctique ,  à  feuilles  éparses, 
sessiles,  ovales-aiguës,  dentées;  à  pédon¬ 
cules  axillaires,  solitaires,  uniflores,  mul- 
libractéolés,  penchés;  à  fleurs  petites. 

(C.  L.) 

*  ALLOEA  (ocMoîbç,  différent),  ins. — Sous- 
g.  de  la  famille  des  Ichneumoniens,  groupe 
des  Braconites,  ordre  des  Hyménoptères,  éta¬ 
bli  par  Haliday  (Ent.  Mag.),  dans  son  ta¬ 
bleau  générique  des  Ichneumones  adsciti.  Il 
lui  donne  pour  caract.  :  Mandibules  écartées, 
avec  leur  dent  intermédiaire  allongée  et  ai¬ 
guë;  3  cellules  cubitales  aux  ailes  antérieu¬ 
res. — Haliday  regarde  comme  le  type  de  son 
g.  YAlysia  contracta  Curt. ,  trouvée  en  An¬ 
gleterre.  (Bl.) 

*ALLOGRAPHE.  Allographa  (aDoç,  étran¬ 
ger,  divers;  ypctyn  ,  écriture ,  caractère),  bot. 
cr.  —  M.  Chevalier,  dans  son  Histoire  des 
Hypoxylons ,  ouvrage  qui  n’a  pas  été  achevé, 
a  réuni,  sous  ce  nom  générique,  toutes  les 
esp.  du  g.  Graphis  à  lirelles  recouvertes 
dans  leur  jeunesse  d’une  croûte  farineuse  , 
souvent  colorée ,  dont  leur  bord  se  dégage  à 
peine ,  même  après  leur  complète  évolution. 
Le  Graphis  Afzelii  est  le  type  de  ce  g.,  dont 
le  nom  n’a  pas  été  adopté. 

Plus  tard,  Persoon  [Bot.  du  Uoy.  de  l’U¬ 
ranie,  publiée  par  M.  Gaudichaud)  a  tenté 
de  ressusciter  ce  g.,  en  lui  imposant  le  nom 
de  Ctesiufn ,  et  M.  Fée  [Suppl.  Ess.  sur  les 
Crypt.  des  écorc.  ojfic.)  a  lui-même  donné  le 
nom  générique  &’ Helminthocarpon,  à  une  esp. 
de  Graphidée  qu’on  peut  encore  y  rappor¬ 
ter;  mais  ces  3  genres  ne  différant  que  fort 
peu  des  vrais  Graphis  tels  que  Fries  les  a 
définis ,  nous  renvoyons  à  ce  dernier  g.,  où 
l’on  en  trouvera  les  caract.  diagnostiques. 

(C.  M.) 

*ALLOI  ATHEROS  (otMoîbç,  différent;  àOop, 
£poç,  épi),  bot.  ph.  —  (  Famille  des  Grami¬ 
nées.)  L ’Andropogon  ambiguus  de  Michaux, 
qui  appartient  au  g.  Gymnopogon  de  Beau- 
vois ,  avait  été  désigné  par  Elliot  sous  le  nom 
d '  Alloiaiheros  ambiguus.  U.  Gymnopogon. 

(A.  R.) 

ALLOISPERMIJM  (&X0Î05,  différent;  • 


ALL 

oTTr/ppa,  semence),  pot.  ph. — Synonyme  d’AL- 

LOCARPUS.  (J.  D.) 

*  ALLOMORPHIA ,  Blume  [ZXk oç,  différent; 
p.opcp/7,  forme),  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille 
des  Mélastomacées  ,  auquel  Blume  (  Bot . 
Zeit.,  1831,  p.  522)  assigne  les  caract.  sui¬ 
vants  :  Cal.  oblong-tubuleux ,  courtement 
4-denté;  pétales  4.  Etam.  8,  toutes  fertiles, 
alternativement  plus  longues  et  plus  courtes; 
anth.  linéaires,  droites ,  pointues,  inappen- 
diculées,  échancrées  à  la  base,  s’ouvrant  par 
un  seul  pore  apicilaire.  Style  filiforme  ; 
stigm.  simple.  Péricarpe  sec ,  ovale-oblong, 
4-loculaire.  —  Arbrisseau  à  feuilles  5-ner- 
vées ,  glabres  ,  très  entières  ;  fleurs  en  pani- 
cules  terminales.  —  Le  g.  n’est  fondé  que 
sur  une  seule  esp.,  indigène  dans  les  îles  du 
détroit  de  Malacca.  (Sp.) 

*  ALLONGÉS.  Elongati.  araciin.  —  Ce 
nom  est  employé  par  M.  Walckenaër  [Hist. 
des  1ns.  aptères  )  pour  désigner  certains  pe¬ 
tits  groupes  de  divers  g.  d’Aranéides.  (H.  L.) 

ALLOPHAME  (aDoç ,  autre  ;  cpouvw,  je  pa¬ 
rais  ;  parce  que  ce  minéral  terreux  ressemble 
souvent  à  un  minerai  de  cuivre),  min. — Nom¬ 
mée  aussi  Biemannite  et  Alumine  hydratée 
silicifère,  et  érigée  en  esp.  par  Stromeyer 
sous  le  nom  d’Allophane ,  cette  substance 
a  été  découverte  par  Riemann  à  Grafenthal, 
près  de  Saalfeld ,  en  Thuringe.  Elle  est  opa¬ 
line  ,  demi-transparente ,  à  cassure  conchoi- 
dale  ,  d’un  éclat  vitreux  passant  à  l’éclat  de 
la  cire  tendre  ,  et  pesant  spécifiquement  de 
1,8  à  1,9;  sa  couleur  est  d’un  bleu  céla¬ 
don  passant  au  vert  et  au  brunâtre.  Cette 
coloration  est  due  à  un  peu  de  carbonate  de 
cuivre  dont  elle  est  accidentellement  mé¬ 
langée.  L’Allophane  est  infusible  ;  elle  donne 
de  l’eau  par  la  calcination,  et  se  dissout  en 
gelée  dans  les  acides.  Elle  est  composée  sur 
100  parties,  de  22  de  silice,  32  d’alumine, 
41  d’eau,  3  de  carbonate  de  cuivre,  et  de 
quelques  traces  de  chaux  et  d’oxyde  de  fer. 
On  la  trouve  en  petites  concrétions  ou  en 
nids  irréguliers,  dans  une  roche  argilo-ferru- 
gineuse  à  Grafenthal,  à  Schneebergen  Saxe, 
à  Tanne,  au  Harz,  à  Friesdorf  près  de  Bonn, 
et  dans  les  houillères  de  Firmi  (Aveyron). 
Ce  minéral  a  de  grands  rapports  avec  celui 
que  l’on  nomme  Collyrite.  H .  ce  mot. 

(Del.) 

ALLOPMYLLE.  Allophyllus ,  L.  (aÀ>oç, 
différent;  «pvD.ov,  feuille),  bot.  ph. — Syn.  du 


ALL 


287 


ALL 

g.  Schmidelia  L.,  de  la  famille  des  Sapinda- 
cées.  (Sp.) 

*ALLOPLECTUS  (aXXaiç,  autrement  ;  nhx- 
toç,  entrelacé),  bot.  ph. —  G.  de  la  famille 
des  Gésuéracées,  tribu  des  Épisciées,  établi 
par  Martius  (JVov.  Gen.  et  Sp.) ,  qui  lui  as¬ 
signe  les  caract.  suivants  :  Cal.  libre,  co¬ 
loré  ,  5-phylle  ,  à  div.  inégales,  imbriquées- 
conniventes.  Cor.  hypogyne,  tubuleuse,  in- 
fundibuliformeouclaviforme,  à  tubegibbeux 
à  la  partie  postérieure  de  la  base ,  souvent 
ventru  supérieurement  à  la  partie  anté¬ 
rieure,  à  limbe  5-denté  ou  courtement  5-fide. 
Étam.  4,  insérées  à  la  base  du  tube,  didy- 
names,  incluses  ;  une  5me  rudimentaire  ;  fi¬ 
laments  embrassants.  Anth.  rapprochées  par 
paires  ,  biloculaires  ,  ovales  -  oblongues. 
Ovaire  libre  ,  uniloculaire  ,  ceint  d’un  dis¬ 
que  annulaire  et  muni  en  arrière  d’une  glan- 
dule  ;  placentas  2  ,  pariétaux,  bilobés.  Ovu¬ 
les  nombreux,  anatropes;  funicules  assez 
allongés.  Style  simple;  stigm.  hémisphéri¬ 
que,  indivisé,  concave  au  milieu.  Caps, 
coriace,  subpulpeuse,  uniloculaire,  bivalve, 
à  valves  placentifères  au  milieu.  Graines 
nombreuses,  oblongues  eu  fusiformes;  em¬ 
bryon  cylindrique,  orthotrape  ,  dans  l’axe 
d’un  albumen  charnu;  cotylédonstrèscourts. 
obtus;  radie,  centrifuge,  dirigée  vers  l’om¬ 
bilic.  —  Le  g.  Alloplecius  comprend  un  pe¬ 
tit  nombre  d’esp.  propres  à  l’Amér.  tropicale 
où  elles  grimpent  sur  les  arbres  ;  ce  sont  des 
arbrisseaux  à  rameaux  subquadrangulaires, 
un  peu  renflés  aux  articulations;  remplis 
d’une  moelle  abondante ,  à  épiderme  bril¬ 
lant,  caduc  ( secedens ),  garnis  de  feuilles 
opposées,  souvent  inégales,  pétiolées,  quel¬ 
quefois  rouges  en  dessous,  subeharnues  , 
coriaces;  à  fleurs  axillaires  ,  jaunes ,  tantôt 
solitaires  et  pédonculées,  tantôt  agrégées  , 
sessiles  ou  en  grappes,  munies  de  bractées 
séparées  ,  cramoisies  ou  couleur  de  sang  , 
ainsi  que  les  calices.  Il  a  pour  synon.  :  Crani- 
zia  ,  Scop.  ;  Dcilbergia  ou  Dalbergaria,  Tuss.; 
Tussacia  ,  Reich.  ;  et  comprend  quelques 
esp.  des  g.  Besleria  et  Orobanchia.  (C.  L.) 

*  ALLOPORE.  Allopora  (ocD oç ,  diffé¬ 
rent;  t ropoç,  pore,  conduit),  zooph.— G.  de 
Polypes  anthozoaires ,  considéré  comme 
douteux  par  M.  Ehrenberg  lui-même,  qui  l’a 
établi  et  pris  pour  type  de  la  famille  des 
Alloporines,  également  douteuse  ;  laquelle 
serait  caractérisée  par  la  structure  du  poly¬ 


pier  rameux,  raide,  fixé,  composé  d’une 
matière  calcaire  sécrétée  à  la  manière  des 
Oculines  et  sans  axe  central;  ce  qui  le  dis¬ 
tingue  des  Gorgones  et  des  Isis,  composant 
la  famille  des  Isidées.  Les  Polypes  desAllo- 
pores  auraient,  suivant  M.  Ehrenberg,  les 
rayons  du  corps  en  nombre  variable,  mais 
peu  nombreux,  d’où  vient  le  nom  de  Phy- 
tocoraux  oligactiniés,  par  lequel  cet  auteur 
désigne  la  tribu  qui  comprend  la  seule  fa¬ 
mille  des  Alloporines.  (Duj.) 

ALLOPTÈRES  (ott«s,  tantôt  d’une  fa¬ 
çon,  tantôt  d’une  autre;  7rr/pov,  nageoire). 
poiss.  —  Nom  donné  par  M.  Duméril  aux 
nageoires  paires  inférieures  des  Poissons, 
pour  exprimer  la  variation  de  leur  position, 
tantôt  jugulaires ,  tantôt  thoraciques ,  tan¬ 
tôt  abdominales  et  quelquefois  manquant 
tout-à-fait.  (Val.) 

ALLOSORUS  (a Woç,  différent;  o-wpoç,  tas). 
bot.  CR.-Bernhardi  avait  séparé  sous  ce  nom 
en  un  g. distinct,  la  plante  européenne  si  com¬ 
mune  dans  les  montagnes  de  l’Europe  et  dé¬ 
signée  sous  le  nom  de  Pleris  crispa  Smith  , 
d ’Osmunda  crispa  L. —  Kaulfuss,  en  le  con¬ 
servant  dans  les  mêmes  limites,  forma  auprès 
de  ce  g.,  sous  le  nomd ’Omjchium,  un  autre 
g.  comprenant  quelques  esp.  très  voisines  de 
celle-ci  par  leur  port.  Depuis  lors,  Presl  a 
considéré  le  g.  AlLosorus  d’une  manière  très 
différente,  et  y  a  réuni  une  infinité  de  plantes 
que  tous  les  auteurs  précédents  avaient  lais¬ 
sées  parmi  les  vrais  Pleris ,  et  en  particulier 
notre  Pleris  aquilina.  Le  caract.  qui  distin¬ 
gue  ces  plantes  des  vrais  Pleris ,  c’est  que 
les  groupes  de  capsules  ou  sores,  au  lieu  de 
former  une  ligne  continue  sous  le  tégument 
marginal,  y  forment,  dans  leur  jeunesse  du 
moins,  des  groupes  arrondis,  distincts,  qui 
deviennent  plus  tard  confluents,  et  sont  re¬ 
couverts  par  le  bord  enroulé  de  la  fronde  et 
par  un  tégument  marginal  scarieux,  continu. 
Presl  divise  les  Allosorus  en  3  sections  fort 
naturelles ,  qui  deviendront  peut-être  au¬ 
tant  de  g.  distincts ,  plus  naturels  encore 
que  ne  l’est  le  g.  tout  entier,  tel  qu’il  est 
maintenant  limité.  La  lre,  ou  les  vrais  Allo¬ 
sorus,  correspond  au  g.  établi  par  Bernhar- 
di,  et  comprend,  en  outre,  YOnychium  de 
Kaulfuss  et  quelques  esp.  de  Cheilanihes. 
La  2me  section  comprend  un  grand  nombre 
d’esp. rapportées  précédemment  aux  Pleris  et 
aux  Cheilanihes,  tels  que  les  Pleris  argentea, 


288 


ALL 


sulfurea ,  hastata ,  cordata,  esp.  à  stipe  dressé, 
corné ,  à  folioles  distinctes  ,  souvent  cordi- 
formes ,  et  qui  diffèrent  beaucoup  par  leur 
aspect  des  vrais  Pteris.  Enfin,  la  3me  section 
comprend  le  Pteris  aquüina  et  les  esp.  voi¬ 
sines ,  assez  nombreuses ,  qui  représentent, 
pour  ainsi  dire  ,  cette  plante  dans  les  autres 
parties  du  monde.  On  voit  que  le  g.  Alloso- 
rus,  ainsi  défini,  est  devenu  très  considérable 
mais  il  sera  probablement  subdivisé  de  nou¬ 
veau.  (Ad.  B.) 

*ALLOTERïlFIOPSIS  et  non  Alloterropsis 
(àXXoTEppoç,  étranger;  oxpiç,  forme),  bot.  ph. — 
G.  delafam.  des  Graminées,  établi  par  Presl 
(Rel.  Haenk.  i ,  344,  t.  47),  pour  une  plante 
originaire  de  la  Californie,  ayant  un  chaume 
simple,  à  nœuds  velus,  portant  à  sa  base 
des  feuilles  linéaires  et  planes,  et  terminé 
par  2  épis  courts.  Ceux-ci  se  composent  de 
4  épillets,  2  hermaphrodites  et  sessiles ,  2 
neutres  et  pédicellés,  enveloppés  par  4  brac¬ 
tées  en  forme  de  glumes.  Ces  bractées  sont 
inégales,  concaves,  distiques  et  imbriquées; 
l’infér.  est  aristée  à  son  sommet  et  trinervée; 
les  intermédiaires  sont  plus  grandes  et  à  5 
nervures.  —  Ce  g. ,  qui  ne  se  compose  que 
d’une  seule  esp.  (  A.  distachya  Presl,  1.  c.  ), 
paraît  avoir  des  rapports  avec  les  g.  Apluda 
et  Anthistiria.  (A.  R.) 

*  ALLGTRIA  (àUorptoç,  disparate),  iins. 
— G.  de  notre  famille  des  Cyniphiens  (Galli- 
coles,  Bat.),  de  l’ordre  des  Hyménoptères, 
section  des  Térébrans,  établi  parWestwood 
(  Synop.of  Brit.  Généra)  ,  qui  le  distingue 
de  ses  congénères  :  1°  par  des  ant.  filifor¬ 
mes,  plus  longues  que  le  corps,  et  com¬ 
posées  de  13  articles  au  moins  dans  les  fe¬ 
melles;  2°  par  un  écusson  déprimé  trans¬ 
versalement  à  la  base;  3°  par  la  2me  cellule 
cubitale  des  ailes  supér.,  oblitérée  ;  4°  par  un 
abd.  presque  sessile.  —  Il  ne  rapporte  à  son 
g.  qu’une  seule  esp. ,  trouvée  en  Angleterre 
et  à  laquelle  il  donne  le  nom  d ’A.  victrix. 

(Bt.) 

*ALLOTRIE.  Allotrius  (àUorptoç,  étranger, 
différent),  ois.  —  G.  récemment  formé  par 
M.Temminck  sur  2  esp.  indiennes  de  l’ordre 
des  passereaux,  et  dont  les  caract.  sont: 
Bec  court,  glabre,  plus  haut  que  large  ,  tri— 
gone  partout;  mandib.  supér.  légèrement 
fléchie,  sans  arête  vive  ;  pointe  faiblement 
carénée;  mandib.  infér.  d’égale  force  à  la 
supér.,  et  faisant  à  peu  près  contre-épreuve. 


ALL 

Narines  basales,  latérales,  nues,  couvertes 
d’une  membrane  percée  vers  son  extrémité 
antér.,  qui  est  totalement  nue.  Pieds  à  tarse 
assez  long;  le  doigt  externe  soudé  jusqu’à  la 
2me  articulation;  l’interne  soudé  à  sa  base; 
doigts  postér.  et  externes  égaux.  Ailes  courtes, 
arrondies;  la  lre  penne  très  courte;  la  2me 
moins  longue  que  les  3  suivantes,  qui  sont 
égales  ;  queue  courte.  —  Ce  sont,  d’après 
M.  Temminck,  des  oiseaux  insectivores,  fai¬ 
sant  à  peu  près  le  passage  des  Pies-grièches, 
proprement  dites ,  aux  Fourmiliers,  et  dont 
le  bec,  court,  large,  ressemble  plus  ou  moins 
à  celui  des  Pardalotes.  Ils  diffèrent  des  Pies- 
grièches  par  leur  bec  déprimé,  peu  crochu 
et  seulement  très  faiblement  échancré;  par 
leurs  narines  ouvertes  et  glabres,  non  ca¬ 
chées  par  des  poils  raides ,  par  leurs  tarses 
longs  et  leur  queue  courte,  arrondie.  Des  2 
esp.  nouvelles  composant  ce  petit  groupe,  et 
envoyées  de  l’Inde  au  Musée  de  Leyde  par  les 
naturalistes  voyageurs  de  cet  établissement, 
l’une  estl’  Allolrie  à  aile  jaune  [A .  flaviscapis 
Tem .Col.,  589),  et  l’autre  YAllotrie  œnobarbe 
(. A .  ænobarbus  id. ,  ibid.  2  )  de  Java  et  de 
Sumatra.  (Lafr.) 

ALLOUCHIER.  bot.  pii. —  Nom  vulgaire 
de  Y  Alisier  commun  (Cratœgus  Aria  L.)  (Sp.) 
*ALLUAUDITE,  Bernhardi.  Mm.-S.-phos- 
phate  de  fer  manganésifère,  qui  accompagne 
l’Hureaulite,  et  qui  a  été  trouvé  par  Alîuaud, 
avec  cette  dernière  esp.,  à  Anglar  et  dans  les 
carrières  du  Hureau,  près  de  Limoges.  Il 
est  fibreux,  de  couleur  verdâtre  et  bleuâtre, 
très  facilement  fusible,  même  à  la  flamme 
d’une  bougie ,  et  se  compose ,  d’après  Vau- 
quelin,  de  28  d’acide  phosphorique,  56  de 
protoxyde  de  fer,  6  d’oxyde  de  manganèse 
et  9  d’eau.  (Del.) 

*  ALLUVIAL  et  ALLUYIEA.  Alluvius  [al- 
luo ,  baigner,  couler  sur),  géol.  —  Expres¬ 
sions  adjectives  désignant  l’action  qui  pro¬ 
duit  les  Alluvions  ou  Y Alluvium.  V.  ces  mots. 
On  dit  une  formation  alluviale  ou  alluvienne, 
pour  indiquer  l’effetmatériel  de  l’action  ainsi 
dénommée,  Formation.  (C.  P.) 

ALLUVIONS.  Alluvies  ,  alluvio  (  alluo  , 
baigner,  couler  sur),  géol.  —  Accumulation 
successive  de  particules  tenues  d’abord  en 
suspension  ou  entraînées  par  les  eaux  des 
rivières  et  des  fleuves,  et  rejetées  par  elles 
sur  les  rivages  ou  à  l’embouchure  de  ces 
cours  d’eau.  Les  Alluvions  sont  les  dépôts 


ALM 


ALN 


289 


meubles  de  vase,  de  sable,  de  graviers  et  de 
blocs  plus  ou  moins  volumineux,  qui,  en 
élevant  peu  à  peu  les  portions  du  sol  inondé 
jusqu’au  niveau  des  eaux  et  même  au-des¬ 
sus,  contribuent  à  augmenter  l’étendue  du 
sol  exondé,  à  changer  la  forme  des  rivages, 
à  modifier  le  cours  des  eaux  et  à  déplacer 
les  embouchures.  On  confond  assez  généra¬ 
lement  les  Alluvions  avec  les  Attérissemenis , 
qui  pourraient  cependant  en  être  distingués 
si  l’on  voulait  indiquer  par  ceux-ci  les  ac¬ 
cumulations  produites  sur  les  rivages  marins 
par  l’action  des  eaux  marines,  tandis  que 
l’on  réserverait  le  nom  d’ Alluvions  aux  effets 
analogues  produits  par  les  eaux  douces  cou¬ 
rantes. 

On  a  long-temps  nommé  les  terrains  ter¬ 
tiaires,  terrains  d’Alluvion  ;  mais  il  s’est  for¬ 
mé  des  Alluvions  à  toutes  les  époques  ;  il  ne 
peut  donc  pas  y  avoir  des  terrains ,  mais  des 
formations  d’Ailuvion.  D.  Formation,  Ter¬ 
rain  ,  ÀTTÉRISSEMENT.  (C.  P.) 

*AIJX'\TUM  ( alluo ,  couler  sur),  géol.  — 
Terme  général  employé,  pour  ainsi  dire, 
comme  personnification  de  l’ensemble  des 
effets  alluviens,  en  opposition  à  celui  de 
Diluvium ,  créé  pour  représenter  les  résultats 
matériels  du  Déluge.  Cette  distinction  entre 
YAlluviurn  et  le  Diluvium  étant  fondée  sur 
une  hypothèse  plutôt  que  sur  les  faits ,  il  est 
impossible  de  donner  des  caract.  différents  à 
chacun  d’eux.  On  a  bien  dit  que  YAlluviurn 
étant  le  résultat  de  causes  lentes  et  successi¬ 
ves,  les  dépôts  formés  par  celles-ci  devaient 
êtrestratifiés,  tandis  que  le  Diluvium  ne  pou¬ 
vait  se  présenter  que  comme  une  accumu¬ 
lation  de  débris  irrégulièrement  disposés; 
mais  il  a  été  bien  difficile  de  faire  l’applica¬ 
tion  de  ces  principes  établis  à  priori.  {V.  Di¬ 
luvium  et  Déluge.)  (C.  P.) 

*ALLUX  (  Allux ,  orteil),  ins.— Nom  donné 
par  Kirbyà  l’avant-dernier  art.  du  tarse  des 
Insectes,  quand  il  offre  quelque  chose  de  re¬ 
marquable.  Ex.  ;  g.  Curculio.  (D.) 

ALMAGRA ou  ALMAGRO.  min.  —  Sorte 
d’argile  ocreuse-rougeâtre ,  que  l’on  réduit 
en  poudre  fine,  et  dont  on  se  sert  dans  l’Inde 
en  guise  de  fard ,  et  en  Espagne  pour  colo¬ 
rer  le  tabac.  On  l’emploie  aussi  sous  le  nom 
de  Rouge  indien  pour  polir  les  glaces  et  net¬ 
toyer  l’argenterie.  (Del.) 

*  ALM  ANDIN,  min.— Les  anciens  ont  donné 
ce  nom  à  une  pierre  rouge,  que  l’on  croit 


être  le  grenat  oriental  ou  le  rubis-spinelle. 
M.  Beudant  s’est  servi  de  la  dénomination 
d’Almandine  pour  désigner  une  des  esp.  du 
g.  Grenat,  savoir  :  celle  qui  est  à  base  d’a¬ 
lumine  et  d’oxyde  de  fer,  et  dont  les  princi¬ 
pales  variétés  sont  d’un  rouge  violet.  (Del.) 

ALM  ANDINE.  MIN.  —  V.  Alabandine. 

(C.  D’O.) 

*  ALMEIDEA.  bot.  pii.  —  G.  appartenant 
aux  Diosmées  d’Amérique,  dédié  parM.  Aug. 
deSt. Hilaire, àDon  J. R. Pereirade Almeida, 
noble  portugais  dont  le  crédit  et  l’amitié  fa¬ 
vorisèrent  ses  recherches  scientifiques  au 
Brésil.  Il  a  les  caract.  suivants:  Cal.  court, 
5  parti-fide  ou  denté.  Pétales  5,  beaucoup 
plus  longs  ,  libres  dans  toute  leur  étendue , 
égaux,  spatulés.  Filets  5,  plus  courts  que  les 
pétales  ,  libres  ,  aplatis,  hérissés  antérieure¬ 
ment,  au-dessus  de  leur  milieu,  d’une  touffe 
de  poils;  portant  chacun  une  anthère  en  forme 
de  cœur  étroit  et  allongé.  Ovaires  5,  entourés 
à  leur  base  d’un  disque  cupuliforme,  soudés 
inférieurement  entre  eux,  glabres;  autant 
de  styles  partant  de  leurs  sommets,  se  rap¬ 
prochant  aussitôt  et  se  soudant  en  un  seul, 
que  termine  un  stigmate  en  tète  à  5  lobes. 
Le  fruit  est  réduit  à  2  coques,  ordinairement 
1  -spermes.  L’embryon  offre  de  grands  coty¬ 
lédons  incombants,  pliés  dans  leur  longueur, 
sans  compter  de  nombreuses  et  profondes 
rides  transversales ,  et  cachant  la  radicule 
qui  naît  d’une  échancrure  de  leur  sommet  et 
se  dirige  obliquement  vers  lepoint  d’attache. 
—  On  connaît  de  ce  g.  5  esp.,  toutes  brési¬ 
liennes.  Ce  sont  des  arbres  ou  des  arbris¬ 
seaux,  à  feuilles  alternes,  quelquefois  op¬ 
posées  vers  lesommet  des  rameaux,  simples, 
très  entières,  portées  sur  un  pétiole  noueux 
supérieurement. Les  inflorescences  terminent 
les  rameaux  quisontsimplesetnusau-dessous 
d’elles,  puisdivisésen  paniculesouen  thyrses 
avec  des  bractées  à  la  naissance  des  pédon¬ 
cules  etdeuxbractéoles  sur  chaque  pédicelle. 
Les  fleurs  sont  blanches,  rouges,  lilas  ou 
bleues.  (Ad.  J.) 

*\ LAITES  (. A  Inus,  nom  latin  de  l’Aune). 
bot.  foss. — M.  Gœpperta  décrit,  sous  le  nom 
d' Aluiles  Kefersteinii ,  un  des  fossiles  les 
plus  intéressants  des  terrains  tertiaires,  par 
la  conservation  des  parties  de  la  fructifica¬ 
tion.  En  effet,  dans  les  ligni tes  bruns  de 
Salzhausen,  près  Nidda  en  Wettéravie  ,  on 
a  trouvé  plusieurs  rameaux,  les  uns  avec  des 

19 


T.  I. 


A  LO 


ALO 


chatons  garnis  d'étamines  avec  leur  pollen 
encore  bien  conservé  ;  d’autres  portant  des 
chatons  femelles  avec  leurs  écailles  et  les 
fruits  qui  sont  entre  ces  écailles.  La  compa¬ 
raison  de  ces  organes  avec  ceux  de  l’Aune 
commun  ,  prouve  évidemment  que  cette 
plante  appartient  au  même  g.,  et  à  une  esp. 
voisine  de  notre  Alnus  glutinosa  ,  quoiqu’il 
soit  impossible  de  décider  si  l’esp.  fossile 
diffère  spécifiquement  des  esp.  vivantes  en 
Europe;  car  on  n’a  pas  trouvé  jusqu’à  ce 
jour,  dans  la  même  localité,  de  feuilles  ana¬ 
logues  à  celles  de  ce  g. ,  surtout  à  celles  de 
Y  Alnus  glutinosa . 

La  forme  des  anthères  et  celle  du  pollen 
quelles  renferment,  est  parfaitement  iden¬ 
tique  avec  celle  de  ces  organes  dans  les  Al¬ 
nus  ;  et  c’est  sans  doute  un  des  faits  les  plus 
curieux  de  la  botanique  fossile,  que  la  par¬ 
faite  conservation  de  parties  aussi  délicates 
que  les  grains  du  pollen.  M.  Gœppert ,  au¬ 
quel  cette  observation  est  due,  l’a  publiée 
en  1837 ,  dans  une  dissertation  spéciale 
sur  les  fleurs  fossiles ,  avec  tous  les  détails 
convenables  et  d’excellentes  figures.  (Nov. 
Ad.  Nat.  Car.).  Cette  plante  confirme  du 
reste  ce  qu’on  savait  déjà  de  la  présence 
fréquente  ,  dans  les  terrains  tertiaires ,  de 
plusieurs  plantes  appartenant  aux  mêmes 
g.  que  nos  arbres  forestiers  actuels  ;  ainsi , 
parmi  les  Amentacées ,  outre  le  g.  Alnus , 
M.  Gœppert  cite  une  esp.  de  Betula,  etnous- 
même  nous  en  avons  décrit  une  des  environs 
de  Narbonne.  La  même  localité  a  présenté 
une  esp.  du  g.  Carpinus.  D’après  les  feuilles, 
les  peupliers  et  les  saules  paraissent  fré¬ 
quents  ;  l’Orme  et  le  Comptonia  y  existent 
certainement ,  et  les  Érables  et  les  Noyers 
sont  les  plus  abondants.  (An.  B.) 

ALNUS  (nom  de  l’aune  chez  les  Latins). 
bot.  pii.  —  Synon.  latin  de  Faune.  (C.  L.) 

*  ALOCASIA  (altération  synonymique  de 
Colocasia.  V.  ce  mot),  bot.  pu.  —  Sous-g. 
ou  div.  du  g.  Colocasia,  Ray,  de  la  fain.  des 
Aroïdées ,  Juss.  (  Aracées  ,  Sch.  ) ,  tribu  des 
Caladiées,  Sch.  (  Meleth  ) ,  s. -tribu  des  Co- 
locasiées,  Sch.,  etaînsi  caractérisée:  Spathe 
eucullée,  repliée  sur  elle-même  ( incurvata ). 
Organes  génitaux  rudimentaires  situés  au- 
dessus  etau-dessous  desétamines.  Appendice 
du  spadice  renflé,  plissé,  veiné,  obtus.  Con¬ 
nectifs  sessiles.  Ovaires  uni-Ioculaires;  ovu¬ 
les  au  nombre  de  ^environ.  —  Cette  division 


comprend  des  plantes  indiennes  ,  à  rhizôme 
caulescent,  garni  de  feuilles  peltées,  simulta¬ 
nées  ,  dont  les  nervures  saillantes  sur  les 
2  faces;  à  pédoncules  courts,  vaginés,  presque 
solitaires;  à  spathe  glaucescente.  Elle  a  pour 
type  Y  Arum  macrohizum  L.,  qui  ,  joint  au 
Caladium  cucullatum  Pers.  sont  les  2  seules 
espèces  qu’elle  renferme  jusqu’ici.  (  C.  L.  ) 
ÂLOES.  Aloë  (à)ovj,  probablement  l’Aloès 
des  modernes  ).  bot.  pu.  —  G.  de  la  famille 
des  Liliacées,  tribu  des  Aloïnées,  fondé  par 
Tournefort  (Inst.  t.  190  )  et  adopté  ensuite 
par  tous  les  botanistes.  En  voici  les  caract. 
essentiels ,  tels  que  nous  croyons  devoir  les 
établir  aujourd’hui  :  Périgone  corollacé, 
régulier,  tubulé,  ou  irrégulier,  bilabié,  droit 
ou  courbé,  charnu,  cylindrique  ou  sub- 
triangulaire,  sexfide,  sécrétant  à  sa  base  in¬ 
terne  une  liqueur  sucrée  très  abondante;  for¬ 
mé  de  6  divisions  dont  3  externes,  charnues, 
soudées  en  tube,  et  3  internes  ténues,  sou¬ 
dées  avec  les  premières  par  le  dos,  dans  près- 
que  toute  leur  longueur;  ou  toutes  entière¬ 
ment  libres,  réunies  en  forme  de  tube,  ou  dis¬ 
tinctes  et  révolutées;  segments  du  limbe  ova¬ 
les,  à  peu  près  égaux ,  imbriqués  ,  alternes  , 
un  peu  réfléchis  en  dehors,  ou  linéaires  ré- 
volutés,  canaüculés  (Haworihia),  ou  arrondis, 
ténus  ( Apicra ).,  Etam.  6,  hypogynes,  oppo- 
sitives  ;  filaments  filiformes  ,  légèrement 
courbes,  libres;  ou  3  seulement  libres  (ceux 
qui  répondent  aux  divisions  corollaires  ex¬ 
ternes)  et  3  enveloppés ,  dans  presque  toute 
leur  longueur,  par  les  bords  enroulés  des  3 
pétales  adhérents  (  Gasteria)  ;  tous  inclus 
ou  exserts;  anth.  biloculaires ,  fixées  par  la 
base  au  moyen  d’une  fossette  où  s’insère  le 
sommet  du  filament.  Ovaire  trigone  ,  trilo- 
culaire,  charnu;  ovules  nombreux,  ovales , 
bisériés ,  anatropes,  presque  horizontaux, 
alternes  ,  insérés  sur  la  paroi  interne.  Style 
obscurément  trigone,  allongé,  courbe,  moins 
long  ou  aussi  long  que  les  étamines.  Stigm. 
peu  apparent,  triparti,  papilleux.  Caps,  tri¬ 
gone,  scarieuse-membranacéc,  triloculaire, 
loculicide  -  bivalve.  Graines  comprimées  , 
planes  ou  anguleuses  ,  à  test  membraneux  , 
lâche,  ailé  sur  les  bords.  Embryon  axile, 
un  peu  plus  court  que  l’endosperme  à  radi¬ 
cule  très  rapprochée  du  hile. 

Les  nombreuses  espèces  qui  forment  ce 
beau  g. ,  appartiennent  presque  exclusive¬ 
ment  à  l’Afrique  et  surtout  à  la  partie  aus- 


A  LO 


ALO 


291 


traie  de  ce  continent.  Les  exceptions  à  cette 
règle,  citées  par  quelques  auteurs  sont  en 
fort  petit  nombre  ;  et  plusieurs  espèces  qu’on 
réunissait  à  ce  g.,  en  ont  été  retirées,  par 
les  botanistes  modernes,  pour  devenir  le 
type  de  g.  nouveaux,  ou  pour  être  réunies  à  des 
g.  voisins.  ( V.Triioma ,  Vellheimia ,  Lorna- 
tophyllum,Aletris ,  Sanseviera,  Kniphofia,  etc. 

Doués  de  formes  à  la  fois  belles  et  étranges , 
les  Aloès  arborescents  se  plaisent  dans  les 
sables  les  plus  chauds  des  déserts ,  et  les 
espèces  naines  recherchent  l’ombre  des 
taillis,  où  elles  croissent  en  touffes.  Les 
Aloès  prospèrent  dans  tous  les  terrains  secs 
et  pierreux.  Ce  sont,  comme  on  le  voit,  des 
Sous-arbrisseaux ,  ou  des  Herbes  caulescen- 
tesou  acaules  persistantes  ,  munies  de  feuil¬ 
les  charnues,  distantes,  sessiles,  amplicau- 
les,  planes  ou  anguleuses ,  ou  disposées  en 
rosace  alterne-imbriquée,  serrée,  ou  en  an¬ 
gles  définis;  souvent  dentées- épineuses  et 
toujours  membranacées  sur  les  bords ,  ou 
souvent  encore  couvertes,  sur  et  sous  les  2 
faces,  de  papilles  verruqueuses,  transparen¬ 
tes,  très  rarement  d’épines;  à  fleurs  sou¬ 
vent  grandes  et  belles,  disposées  en  grappes 
ou  en  épis  ombelloïdes,  terminaux  ou  axil¬ 
laires  ,  simples  ou  rameux.  On  en  cultive  un 
grand  nombre  d’espèces  dans  les  jardins 
où  la  multiplicité  des  variétés  menace  d’en 
efîaeer  les  types.  Le  plus  bel  ouvrage  ico¬ 
nographique  dont  les  Aloès  aient  été  l’ob¬ 
jet,  est  une  monographie  du  g.  en  cours 
de  publication,  et  due  à  M.  le  prince  de 
Salm-Dyck,  qui  depuis  long- temps  s’oc¬ 
cupe  de  cette  matière  avec  succès.  Ce  bo¬ 
taniste  y  réunit  commesous-genres,  les  gen¬ 
res  que  quelques  auteurs  précédents  avaient 
cherché  à  en  distraire  comme  distincts,  et 
dont  quelques  uns,  selon  nous,  mériteraient 
en  effet  d’être  reconnus  comme  tels.  Ces 
g.  sont  :  Apicra  ,  Haw.  ;  Haworlhia ,  Duv.  ; 
Bovciea  ,  Haw.;  Aloë ,  Haw.  (proprement 
dit);  Pachydendron ,  Haw.;  Rhipidodendron , 
Willd.;  et  Gasteria ,  Duv.;  auxquels  nous 
joindrons  le  g.  Lomalopliy  llum  séparé  à  tort, 
selon  nous,  des  vrais  Aloès.  L’auteur  les  sub¬ 
divise  en  29 sections,  basées  sur  V habitua  des 
diverses  plantes  qu’elles  renferment.  Nous 
examinerons  la  caractéristique  de  chacun 
de  ces  s.-g. ,  à  son  ordre  alphabétique. 

Le  suc  gommo-résineux  qu’on  relire  de 
plusieurs  espèces,  a  été  préconisé  en  mé¬ 


decine,  et  ne  sert  guère  plus  aujourd’hui 
que  dans  la  pharmacie  vétérinaire;  maisnous 
devons  signaler  ici  les  vertus  que  possède 
en  particulier  VA.  soccoirina,  vertus  qu’on 
ne  connaissait  peut-être  pas  sous  le  rapport 
que  nous  allons  indiquer,  et  que  nous  avons 
expérimentées  nous-même.  La  pulpe  des 
feuilles  de  cette  espèce  r  appliquée  sur  les 
brûlures  les  plus  graves,  en  neutralise  la  dou¬ 
leur  presque  sur-le-champ  ,  et ,  renouve¬ 
lée  2  ou  3  fois  en  24  h.,  prévient  les  acci¬ 
dents  morbides  qu’elles  entraînent  ordinai¬ 
rement.  Il  est  probable  que  d’autres  esp. 
congénères  doivent  partager  avec  celle-ci 
cette  précieuse  qualité.  (  C.  L.  ) 

ALGEXALOJM  ,  Loureir.  (à>on,  Aloès; 
£v>ov,  bois; parce  que  Loureiro  croyait  que^ 
ce  végétal  fournit  le  ou  agalloche). 

bot.  pu.  —  G.  de  la  famille  des  Légumi¬ 
neuses  ,  sous-ordre  des  Gésalpiniées  ,  tribu 
des  Cassiées ,  DC.  (Césalpiniées  vraies, 
Bartl.).  Loureiro  ( Flor .  Cockin .)  attribue 
à  ce  g.  les  caract.  suivants  :  Cal.  à  4  sépales 
pointus,  caducs  :  le  sépale  infér.  falciforme, 
2  fois  plus  court  que  les  autres  sépales.  Pé¬ 
tales  5,  inégaux.  Étam.  10,  libres.  Style  fili¬ 
forme.  Légume  falciforme  ,  ligneux,  mono¬ 
sperme;  graine  oblongue,  courbée,  arillée. 
— Arbre;  feuilles  simples;  pédoncules  termi¬ 
naux,  multiflores.  Ce  g.  n’est  fondé  que  sur 
une  seule  esp.,  indigène  en  Cochinchine. 

(Sp.) 

A  LOI  DE.  Aloidis  (akç,  aire  ,  disque 
d’un  bouclier;  sT<îoç,  forme;  lisez  Haloide). 
moll.  —  Ce  g.  a  été  institué  par  M.  Megerle 
de  Mühlfeld  ,  pour  une  coquille  bivalve  , 
figurée  depuis  long- temps  dans  Chemnitz 
(  Conch .  cab.  t.  10.  pi.  172.  f.  1670,  1671). 
Nous  comprenons  difficilement  le  motif  qui 
a  pu  porter  M.  Megerle  à  la  création  de  ce 
g.,  puisque  la  coquille  dont  il  s’agit  est 
une  véritable  Corbule,  et  probablement  la 
Corbula  rugosa  Lam.  C’est  dans  le  Magasin 
de  Berlin  pour  l’année  1811,  que  l’on  trouve 
pour  la  lre  fois  le  g.  Aloidis.  (  V '.  corbule.) 

(Desh.) 

*AL0I1VÉES.  Aloineœ  (à) on,  aloès).  bot. 
ph.  — Tribu  établie  par  le  professeur  Link, 
dans  la  famille  des  Asphodélées  (Liliacées), 
et  qui  a  pour  type  le  g.  Aloë.  (A.  B.) 

ALOMATIUM  (à  priv.  ;  )wp.artov  ,  petite 
bordure),  bot.  pii.  —  M.  De  Candolle  donne 
ce  nom  cà  une  section  (artificielle)  de  ses 


29$ 


A  LO 


ALO 


Arabis,  caractérisée  par  des  graines  immar- 
ginées.  Les  esp.,  comprises  dans  cette  sec¬ 
tion  ,  appartiennent  pour  la  plupart  au  g.  ou 
s. -g.  Abasicarpon,  Andrz.  (Sp.) 

ALOMIA  (à  priv.;  }<£p.a,  frange),  bot.  ph. 
—  G.  de  la  famille  des  Synanthérées  ,  éta¬ 
bli  par  M.  Kuntîi  ( Humb .  et  Bonap.  JVov. 
Gen.  iv.)  qui  le  définit  ainsi  :  Capitule  mul- 
tiflore ,  homogame.  Involucre  campanulé, 
à  squames  imbriquées,  étroites,  aiguës.  Ré- 
ceptacle  nu ,  convexe.  Tube  de  la  corolle 
grêle,  glabre,  à  limbe  5-denté.  Anthères  se 
terminant  en  appendices  obtus,  ovales- 
oblongs.  Akènes  glabres,  5-angulaires;  ai¬ 
grette  nulle.  —  Ce  g.  ne  renferme  qu’une 
esp. ,  VA.  ayercitoides  ,  H.  B.  et  K.  (  Æthulia 
*< igeratoides  Spr.  )  trouvée  près  de  Mescala 
au  Mexique.  C’est  une  plante  herbacée,  gla- 
briuscule,  très  rameuse,  à  fleurs  blanches  , 
très  semblable  pour  le  port  aux  Piqueria. 

(C.  L.) 

*  ALOMIEES.  Alomieœ ,  Less.  (  à  priv.  ; 
Awp. a,  frange),  bot.  ph.  —  C’est  une  division 
de  la  sous-tribu  des  Eupatoriées,  famille 
des  Synanthérées,  caractérisée  par  l’absence 
de  l’aigrette ,  et  renfermant  les  g.  Orsinia  , 
Berth.j  Piqueria,  Guy.;  Alomici,  H.  B.  et  K., 
type;  Phalacrœa ,  DC.;  Gymnocoronis ,  DC., 
et  Isocarpha ,  R.  B.;  etc.  —  M.  De  Candolle 
regarde  cette  division  comme  trop  artifi¬ 
cielle,  en  raison  de  la  grande  analogie  des 
g.  qu’elle  renferme  avec  ceux  de  certaines 
autres  tribus.  V.  Eupatoriées.  (C.  L.) 

ALOMYA.  ins. — G.  de  la  famille  des  ich- 
neurnoniens,  de  l’ordre  des  Hyménoptères, 
établi  par  Panzer( Faun.  germ.)  et  adopté  par 
Latreille,  Gravenhorst,  et  tous  les  entomo¬ 
logistes  modernes.  Les  caract.  qu’il  présente 
le  rapprochent  du  g.  Trogus ;  mais  il  en  dif¬ 
fère  notablement  par  une  tête  plus  étroite  et 
globuleuse;  des  ant.  plus  épaisses  ;  des  ailes 
ayant  leur  2me  cellule  cubitale,  triangulaire  ; 
un  abd.  comprimé  et  plus  élargi  vers  son  ex¬ 
trémité.  —  On  ne  connaît  que  quelques  esp. 
indigènes  de  ce  g.,  et  celle  que  l’on  en  con¬ 
sidère  comme  le  type,  est  VAlomya  ovatrix 
Panz.  Grav.  (. Ichneumon  ovator  Fab.,  et  Ich- 
neamon  debellaior  ejusd).  Elle  est  noire  avec 
les  1ers  segments  de  l’abd.  roux.  On  la  trouve 
dans  la  plus  grande  partie  de  l’Europe.  (Bl.) 

ALOIVSOA  ,  R.  et  P.;  Hemimeris,  IÀunth; 
//emûomu<s,Lhérit.(ZanoniAlonso,espagnol). 
rot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des  Scrophula- 


rinées,  tribu  des  Yerbascées,  fondé  par  Ruiz 
et  Pavon  ( Syst .  Fl.  Per.),  et  dont  voici  les 
caract.  distinctifs  :  Cal.  5-parti ,  presque 
égal.  Cor.  hypogyne,  inclinée,  à  tube  très 
court,  à  limbe  subrotacé,  5-fide,  dont  le 
lobe  supér.  plus  grand,  dirigé  en  avant; 
tous  arrondis.  Étam.4,  didynames,  exser- 
tes ,  déclinées,  ascendantes,  insérées  sur 
le  tube  de  la  corolle;  anth.  biloculaires , 
à  logettes  divariquées.  Ovaire  biloculaire, 
à  placentas  multi-ovulés,soudésdes  2  côtés  à 
la  cloison.  Style  simple,  filiforme;  stigm. 
capité.  Caps,  ovale-oblongue ,  aiguë,  bilo- 
culaire  ,  seplicide-bivalve  au  sommet  ;  val¬ 
ves  indivises;  graines  nombreuses,  ridées- 
verruqueuses. — Ce  sont  des  plantes  herba¬ 
cées  ou  frutiqueuses ,  indigènes  au  Chili  et 
dans  les  Andes  péruviennes,  à  feuilles  op¬ 
posées  ou  ternées,  dentées  en  scie,  quelque¬ 
fois  très  entières;  à  fleurs  axillaires,  dispo¬ 
sées  en  une  sorte  d’épis,  d’un  rouge  très 
éclatant ,  et  penchées  en  raison  de  la  torsion 
des  pédicelles.  On  n’en  connaît  qu’un  très 
petit  nombre  d’esp.  (  5  ou  6  )  parmi  les¬ 
quelles  on  cultive  assez  souvent  dans  les 
serres  d’Europe,  les  A.  incisifolia ,  ncutifo- 
lia ,  lineciris ,  etc  (C.  L.) 

*  ALOPÉCIE.  Alopecias  (âiwwvjÇ ,  renard). 
poiss. — -Nom  générique,  selon  MM.  Muller 
et  Henle,  d’un  g.  de  la  famille  des  Squales, 
comprenant  le  Squalus  vulpes  L.  Ce  nom , 
plus  conforme  au  génie  de  la  langue  dont  il 
est  tiré,  a  été  contracté  par  Rafinesque  en 
celui  d’Alopias,  adopté  par  le  prince  Ch.  Bo¬ 
naparte,  pourdésignerle  même  g.  etle  même 
poisson.  Ce  Cartilagineux  ,  commun  sur  nos 
côtes  et  principalement  dans  la  Méditer¬ 
ranée,  est  remarquable  par  le  prolonge¬ 
ment  considérable  du  lobe  supér.  de  la 
caudale  ;  la  forme  de  cette  nageoire  a  sou¬ 
vent  fait  donner  à  ce  poisson  le  nom  de 
Faulx;  dénomination  qui  en  exprime  très 
bien  le  caract.  le  plus  saillant.  Il  est  d’ail¬ 
leurs  voisin  des  Carcharias ,  par  l’absence 
des  évents  ,  la  forme  générale  des  dents ,  et 
la  position  des  nageoires. 

Le  nom  de  Poulpes  ou  de  Vulpecula ,  que 
les  naturalistes  modernes  ont  appliqué  à 
cette  espèce,  vient  de  ce  que  les  auteurs  de 
la  Renaissance,  Rondelet  et  Salviani ,  ont 
cru  y  retrouver  l’àXwTrvjÇ  des  Grecs.  Or,  rien 
n’est  moins  certain  que  ce  rapprochement; 
car  en  comparant  les  différents  passages 


ALO 


ALO 


des  Anciens ,  on  arrive  à  conclure  que 
râiwTTTjÇ  était  un  poisson  voisin  desTaX/oç; 
c’est-à-dire  de  nos  Squales,  et  que,  dans 
un  seul  passage  d’Athénée ,  il  est  dit  que 
rà).w7T£X£aç  est  un  poisson  semblable  à  l’ani¬ 
mal  terrestre  dont  il  a  reçu  le  nom.  Il  faut 
avouer  que  cette  phrase  laisse  encore  bien 
à  désirer ,  pour  établir  une  synonymie  avec 
quelque  certitude.  Toutefois,  comme  il  est 
établi  ailleurs  que  l’ocXwi était  voisin  des 
roJ/oç,  il  est  certain  que  ces  noms  étaient 
donnés  à  un  poisson  de  la  famille  des  Squa¬ 
les.  ^  ^  (Val.) 

*  ALOPÉCïÉES.  Alopeciœ  (âXwrm^,  re¬ 
nard).  poiss. — Nom  donné,  par  MM.  Muller  et 
IIenle,p.  74  ,  à  la  3e  famille  de  la  section  des 
Squales.  (Hist.  nat.  des  Cartilagineux.)  (Val.) 

*  AL0PECU1U)IDES  (ÔcXoW,  vjxoç ,  re¬ 

nard,-  oypx ,  queue;  sTcîoç,  aspect),  bot.  pii. 
—  On  a  donné  ce  nom  à  l’une  des  sect.  du  g. 
Stœbe  ,  tel  qu’il  a  été  circonscrit  par  M.  Les- 
sing.  La  seule  esp.  qui  caractérise  cette  sec¬ 
tion  est  le  Slœbe  ( Seriphiurn )  alopecuroides, 
originaire  du  Cap.  (J.  D.) 

*ALOPECURUS(à5i«TC^,y)x0ç,  renard;  ovpa, 
queue),  bot.  ph.  —  Ce  g.,  de  la  famille  des 
Graminées,  est  souvent  désigné  en  fran¬ 
çais  sous  le  nom  de  Vidpin.  Il  se  compose 
d’un  assez  grand  nombre  d’esp.  (environ  20), 
pour  la  plupart  originaires  des  diverses  con¬ 
trées  de  l’Europe  ou  de  l’Amérique  septen¬ 
trionale.  Les  caract.  de  ce  genre  sont  assez 
tranchés  :  Fleurs  en  épi  dense,  composé 
d’épillets  nombreux ,  sessiles  et  uniflores  ; 
glumes  au  nombre  de  2,  allongées  et  caré¬ 
nées,  mutiques,  égales,  et  un  peu  soudées 
ensemble  par  leur  partie  infér.,  tantôt  plus 
longues,  tantôt  plus  courtes  que  la  fleur 
qu’elles  contiennent.  Paillette  infér.  mem¬ 
braneuse,  comprimée,  carénée,  portant  une 
arête  qui  naît  ordinairement  un  peu  au- 
dessous  de  sa  partie  moyenne.  Paillette  su- 
pér.  manquant.  Etam.  3  ;  styles  quelquefois 
soudés  entre  eux  par  la  base  et  portant  cha¬ 
cun  un  stigm.  très  long,  plumeux  et  velu. 
Écailles  hypogvnes  (glumelles)  nulles.  Fruit 
ordinairement  glabre  et  lenticulaire,  nu  ou 
recouvert  par  les  glumes  endurcies.  —  Les 
esp.  de  ce  g.  sont  assez  insignifiantes;  ce 
sont  des  plantes  annuelles  ou  vivaces,  qui 
croissent  dans  les  champs  ou  dans  les  lieux 
humides:  tels  sont  les  A.  aqrestis ,  genicula- 
tus  ,  bulbosus  ,  pralensis ,  etc.  (A.  Pi.) 


293 

*ALOPIIE.  Alophus  (aàocpoç,  sans  crête). 
ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Coléoptères  té- 
tramères,  famille  des  Curculionites ,  di¬ 
vision  des  Cléonides,  établi  par  Schœn- 
herr,  qui  lui  donne  les  caract.  suivants: 
Ant.  médiocres,  minces;  les  deux  1ers  art. 
du  funicule  peu  longs,  obconiques;  les  au¬ 
tres  plus  courts,  lenticulaires,  s’élargissant 
graduellement  jusqu’au  dernier;  massue  en 
ovale-oblong.  Pvostre  allongé,  s’épaississant 
vers  le  sommet,  canaliculé  en  dessus.  Yeux 
sub-ovales,  déprimés.  Prothorax  presque 
oblong,  tronqué  à  la  base,  s’arrondissant  un 
peu  latéralement  avant  le  milieu,  un  peu 
plus  étroit  postérieurement,  lobé  derrière 
les  yeux.  Écusson  distinct,  arrondi  au  som- 
met.  Elytres  subovales,  convexes  ;  les  épau¬ 
les  arrondies.  —  Ce  g.  figure  dans  le  dernier 
Catal.  de  M.  Dejean,  qui  y  rapporte  3  esp., 
dont  2  de  la  Sibérie,  et  une  qui  se  trouve 
en  Autriche,  en  Illyrie  et  dans  les  environs 
de  Paris.  Nous  ne  citerons  que  cette  der¬ 
nière,  qui  est  le  type  du  g.  :  c’est  le  Curcu- 
lio  trigullatus  Fab.  (D.) 

*  ALOPHÏUM  (à  priv. ;  >o<poç,  crête),  bot. 
ph. — Cassini  a  donné  ce  nom  à  une  plante  que 
M.  De  Candolle  réunit  au  g.  Centaurea,  pour 
en  former  la  31me  sect.,  qu’il  considère  même 
comme  devant  faire  partie  de  celle  qu’il  dé¬ 
signe  sous  le  nom  de  Séridées.  Les  caract. 
de  X Alophium  sont  :  Invol.  composé  de  squa¬ 
mes  ovales,  imbriquées;  les  extér.  terminées 
par  une  pointe  simple  ;  les  moyennes  par  3 
petites  épines;  enfin  les  intér.  oblongues, 
obtuses ,  mutiques  et  scarieuses  au  sommet. 
Les  ovaires  du  disque  glabres,  couronnées 
par  une  aigrette  courte,  à  3  rangées  de  pail¬ 
lettes  dont  les  extér.  oblongues,  les  moyennes 
linéaires,  denticulées,  et  les  intér.  filifor¬ 
mes  et  plus  courtes  que  les  autres.  Les  cor. 
du  rayon,  à  peu  près  de  même  forme  que 
celles  du  disque,  sont  stériles.  (J.  D.) 

*ALOPIIOCHLOA  (aàocpoç,  non'aigretté; 
x)>oyî,  herbe),  bot.  pii. — G.  de  la  famille  des 
Graminées ,  proposé  par  Reichenbach  ( Flor . 
excurs.  12)  et  réuni  comme  synon.  au  genre 
Rœleria ,  Pers.  V.  ce  mot.  (C.  L.) 

*ALOPHORA  (&;,  aire,  enfoncement 
en  forme  de  disque;  cpopoç,  porteur;  il  fau¬ 
drait  écrire  Halophora).  ins.  —  Genre  de 
l’ordre  des  Diptères,  division  des  Bracho- 
cères,  subdivision  des  Dichœtes,  famille 
des  Athéricères,  tribu  des  Muscides,  sec- 


294 


ALO 


ALG 


tion  des  Créophiles,  sous-tribu  des  Pha- 
siennes.  Ce  g.,  établi  par  M.  Robineau-Des- 
voidy  aux  dépens  des  g.  Conops  de  Linné , 
Thereva  de  Fabricius,  Phasia  de  Latreille  et 
de  Meigen,  a  été  adopté  par  M.  Macquart,  et 
offre  les  caractères  suivants:  Corps  large, 
déprimé;  jambes  postérieures  arquées;  pre¬ 
mière  cellule  postérieure  des  ailes  fermée, 
terminée  presque  en  pointe;  pétiole  assez 
long.  —  Parmi  les  espèces  qu’il  renferme  , 
nous  n’en  citerons  que  deux,  qui  se  trouvent 
dans  toute  l’Europe,  savoir  :  les  A.  subco- 
leoplrata  et  hemiptera  Rob.  Desv.,  qui  sont 
des  Thereva  pour  Fabricius.  (D.) 

*ALOPHUS.  ins.  —  Syn.  latin  d’ÀLOPiiE. 

(C.  d’O.) 

ALOPIAS.  poiss.  —  Synon.  d’AcopÉciE. 

(Val.) 

*ALOPOIVOTE.  rept. — V.  Analoponote. 

(G.  B.) 

ALOSE.  Alosa  (  Alosa ,  l’Alose),  poiss. 
—  Poisson  que  Linné  et  Lacépède  ont  classé 
dans  le  genre  des  Clupées,  sous  le  nom 
de  Clupea  Alosa.  L’Alose  véritable  a  la 
bouche  sans  dents  ;  la  tête  large  et  vei¬ 
née,  le  dos  large,  épais  et  arrondi;  le 
ventre  mince  et  tranchant;  une  petite  dor¬ 
sale;  une  assez  longue  anale;  la  caudale 
fourchue;  les  nageoires  paires  petitesses  ven¬ 
trales  sont  abdominales. — C’est  un  excellent 
poisson  qui  remonte  dans  nos  fleuves  pour 
y  frayer  vers  la  tin  d’avril  et  pendant  le 
mois  de  mai  (ce  qui  l’a  fait  nommer  sur 
quelques  points  du  littoral  de  l’Allemagne 
may  fisch  ;  les  Anglais  le  nomment  shad ). 
A  cette  époque  les  poissons  ont  les  lai¬ 
tances  ou  les  ovaires  remplis,  et  le  ventre 
est  tellement  distendu  que  la  hauteur  du 
corps  fait  près  du  quart  de  la  longueur  to¬ 
tale.  Elles  remontent  assez  haut  dans  les 
fleuves;  car,  dans  la  Seine,  on  en  prend 
jusqu’à  Provins.  Elles  entrent  aussi,  mais 
plus  rarement,  dans  les  affluents  de  ces  fleu¬ 
ves.  Quand  elles  ont  frayé,  les  Aloses  devien¬ 
nent  comme  malades;  elles  maigrissent 
considérablement,  et  ont  si  peu  de  force, 
qu’elles  se  laissent  aller  au  fil  de  l’eau  qui 
les  rapporte  vers  la  mer.  Un  petit  nombre 
peuvent  y  arriver,  la  plupart  mourant  en 
route.  Les  petites  Aloses  nées  dans  les  eaux 
douces,  y  croissent  jusqu’à  la  taille  d’un 
décimètre.  Parvenues  à  cette  force,  on  les 
voit  toutes  descendre  le  fleuve  et  gagner  la 


mer,  vers  le  mois  d’août.  Les  petits  y  restent, 
pour  s’y  développer,  jusqu’à  ce  qu’ils  aient 
atteint  la  taille  de  3  décimètres  environ; 
alors  les  Aloses  deviennent  aptes  à  repro¬ 
duire  leur  espèce;  et,  dès  le  printemps  ,  les 
deux  sexes  remontent  les  fleuves. 

L’Alose  se  pêche  au  tramail ,  sorte  de 
grande  nappe  de  filet,  tendue  verticalement 
contre  le  courant  de  l’eau;  une  petite  ficelle 
que  tient  le  pêcheur,  l’avertit  de  la  secousse 
donnée  par  le  poisson  au  filet.  L’Alose  meurt 
aussitôt  qu’on  l’a  tirée  de  l’eau. 

Il  ne  faut  pas  confondre  l’Alose  avec  la 
Finte  ( V .  ce  mot  ) ,  qui  est  moins  délicate  , 
et  qui  se  reconnaît  aux  petites  dents  dont  sa 
bouche  est  garnie.  (Val.) 

ALOSE.  Alosa  [Alosa,  Alose  des  modernes). 
poiss.  —  M.  Cuvier  a  établi,  sous  ce  nom, 
un  genre  de  la  famille  des  Clupéides  ,  dont 
l’Alose  ordinaire  est  l’espèce  autour  de 
laquelle  il  a  groupé  toutes  les  esp.  rangées 
dans  le  g.  Clupea ,  et  qui  ont,  comme  elle, 
une  échancrure  entre  les  deux  branches  de 
la  mâchoire  supérieure  Ce  g.  est  naturel, 
quoiqu’il  repose  sur  un  caractère  qui  en 
apparence  est  peu  important.  On  trouve 
des  esp.  d’ Aloses  dans  les  eaux  de  l’Amé¬ 
rique  septentrionale  [A.  menhaden  ,  œsti- 
valis ,  vernalis ,  e te.  de  Mitchill),  et  dans 
celles  de  l’Inde.  Rupel  en  figure  plusieurs 
esp.  Il  ne  paraît  pas  que  toutes  aient,  comme 
notre  Alose ,  l’habitude  de  remonter  les 
fleuves  pour  frayer.  (Val.) 

ALOUATE.  mam.  —  Synon.  du  g.  Hur¬ 
leur  ,  dans  plusieurs  méthodes.  C’est  aussi 
le  nom  de  l’esp.  type  de  ce  g.  ( Hurleur 
Alouate).  (I.  G.-S.-H.) 

ALOUE.  ois.  —  Nom  vulg.  de  l’Alouette 
des  champs.  (C.  d’O.) 

ALOUETTE.  Alauda.  ois.  —  G.  de  l’ordre 
des  Passereaux,  de  la  famille  des  Dentiros- 
tres  de  Cuvier,  faisant  partie  de  noire  fa¬ 
mille  Alaudidèes  et  de  notre  sous-famille 
Alaudinées.  Quoique,  à  l’article  de  cette 
sous-famille,  nous  ayons  annoncé  que,  des 
différents  g.  et  s.-g.  établis  aujourd’hui  par 
les  auteurs  anglais  aux  dépens  du  g.  Alau¬ 
da,  nous  croyions  ne  devoir  adopter  que  les 
3  qui  répondent  aux  3  div.  établies  par 
MM.  Cuvier,  Vieillot  et  Temminek,  nous  de¬ 
vons  avouer  ici  que  tous  nos  efforts  pour 
trouver  des  caract.  distinctifs  et  de  quelque 
importance  à  ces  trois  groupes ,  basés  uni- 


* 


ALO 


A  LO 


295 


quement  sur  la  forme  du  bec,  ont  été  in¬ 
fructueux,  et  nous  ont  convaincu  que,  dans 
ce  g.  plus  encore  que  dans  tout  autre,  cet 
organe  donnait  lieu  à  des  rapprochements 
d’esp.  dont  l’analogie  entre  elles  disparaissait 
complètement  sous  d’autres  points  de  vue. 
Effectivement,  si  quelques  unes  offrent,  dans 
la  conformité  du  bec,  un  motif  de  réunion, 
la  différence  dans  la  forme  de  leurs  ailes  et 
de  leurs  pattes  porte ,  au  contraire ,  à  les  sé¬ 
parer.  C’est  ainsi  qu’en  prenant  pour  un  des 
types  ou  g.,  l’Alouette  des  champs  {A.  arven- 
sis  L.),  au  bec  cylindrico-conique,  aux  rémi¬ 
ges  primaires  fort  allongées,  avec  les  trois  1 res 
seulement  d’égale  longueur  et  sans  penne 
bâtarde,  l’Alouette  lulu,  l’Alouette  cochevis, 
qui,  d’après  leur  bec,  devraient  lui  être  réu¬ 
nies,  nous  présenteront,  au  contraire,  une 
eoupe  d’ailes  fort  différente,  à  pennes  pri¬ 
maires  de  longueur  moyenne ,  avec  les  4  et 
non  les  trois  lres  égales  et  une  penne  bâtarde; 
tandis  que  la  Calandre,  la  Calandrelle,  dont 
les  ailes  ont  entièrement  la  forme  de  celles 
de  l’Alouette  des  champs ,  en  diffèrent  par 
leur  bec  remarquablement  fort,  arqué  supé¬ 
rieurement  et  comprimé  chez  l’une,  brévi- 
cône  et  obtus  chez  l’autre.  Quant  aux  pattes, 
on  les  verra  également  subir,  chez  des  espè¬ 
ces  conformes  dans  leurs  autres  parties,  de 
fortes  modifications  dans  la  longueur  des 
doigts  et  des  ongles,  tandis  qu’on  les  trou¬ 
vera  semblables  chez  d’autres  qui  différeront 
entre  elles  sous  d’autres  rapports. 

Ces  3  divisions,  adoptées  parles  auteurs 
précités  et  indiquées  par  M.  Swainson,  dans 
sa  dernière  classification,  comme  g.,  sous  les 
noms  d ’Alauda,  Calendula  et  Certhilauda , 
sont,  ainsi  que  leurs  s.-g.,  caractérisées  par 
cet  auteur,  de  telle  sorte  qu’une  partie  de 
nos  esp.  européennes  n’y  peuvent  trouver 
place  ;  ce  sont  les  Alouettes  Calandre,  Calan¬ 
drelle,  Cochevis  et  Lulu. 

Persuadé  depuis  long-temps,  d’après  nos 
propres  observations ,  du  grand  nombre  de 
modifications  qu’éprouve  la  forme  du  bec 
dans  la  plupart  des  g.  un  peu  nombreux  en 
esp.,  et,  par  suite,  du  peu  d’importance  de 
cet  organe  comme  caract.  générique,  et, 
ayant  reconnu  ,  après  une  comparaison  mi¬ 
nutieuse  des  28  esp.  que  nous  possédons, 
que ,  chez  les  Alouettes ,  où  l’on  voit  la  forme 
du  bec  passer  par  gradations  insensibles  de 
la  forme  particulière  aux  Gros-becs  jusqu’à 


celle  des  Ténuirostres ,  les  ailes  étaient  con¬ 
formées  en  général  d’après  deux  types  bien 
prononcés  et  distincts ,  c’est-à-dire  ailes  ai¬ 
guës  ou  sur-aiguës,  à  primaires  allongées, 
sans  penne  bâtarde  dans  l’un  ,  sub-obtuses 
ou  sub-aiguës ,  à  primaires  courtes  ou  mé¬ 
diocres  avec  une  penne  bâtarde  dans  l’autre, 
nous  avons  cru  devoir  renoncer  à  la  division 
en  3  principaux  groupes  d’après  le  bec,  ad¬ 
mise  généralement  par  les  auteurs,  parce 
qu’elle  rapprochait  un  grand  nombre  d’esp. 
différant  totalement  entre  elles  par  les  ailes 
et  les  pattes.  Convaincu  que  les  modifica¬ 
tions  dans  l’appareil  du  vol  sont,  en  géné¬ 
ral  ,  beaucoup  plus  importantes  que  celles 
du  bec ,  comme  divisions  naturelles  chez  les 
esp.  d’un  même  g.,  et  chez  les  Alouettes  en 
particulier  (où  elles  coïncident  d’une  ma¬ 
nière  sensible  avec  des  habitudes  différen¬ 
tes),  nous  avons  cru  qu’il  était  plus  naturel 
de  sectionner  le  g.  Alouette  en  deux  grou¬ 
pes  principaux,  basés  sur  la  forme  des  ailes. 
Un  de  ces  groupes ,  d’ailleurs  ,  est  particu¬ 
lier  à  l’Europe ,  et  son  type  alaire  ne  se  ren¬ 
contre  chez  aucune  esp.  exotique;  c’est  le 
type  aigu  ou  sur-aigu  ;  tandis  que  l’autre, 
qui  ne  se  rencontre  à  son  maximum  que 
sous  les  zones  chaudes  de  l’Afrique  et  de 
l’Asie,  renferme  cependant  quelques  esp. 
européennes ,  à  type  moins  prononcé  et  fai¬ 
sant  transition  entre  les  deux  groupes. 

Nous  allons  indiquer,  dans  le  tableau  sui¬ 
vant,  les  caract.  de  ces  deux  groupes  et  une 
série  d’esp.  qui  se  rapportent  à  chacun  d’eux, 
en  commençant  par  celles  chez  lesquelles  le 
type  aigu  et  sur-aigu  est  à  son  maximum  , 
et  finissant  par  celies  qui  présentent  le  ca¬ 
ract.  opposé. 

Genre  Alouette.  Alauda.  ( V .  pour  les  ca¬ 
ract.  ceux  indiqués  pour  la  sous-famille 

Alaudinées.) 

lre  section. —  «Ailes  aiguës  ou  sur-aiguës, 
sans  penne  bâtarde,  à  rémiges  primaires  lon¬ 
gues  ou  très  longues;  les  trois  lres  pennes 
seulement  à  peu  près  de  la  même  longueur  ; 
la  4mfc  et  les  suivantes  décroissant  brusque¬ 
ment  ;  les  tertiaires  n’atteignant  jamais  l’ex¬ 
trémité  des  primaires;  queue  légèrement 
fourchue  ;  bec  et  pattes  variant  de  forme 
suivant  les  esp. 

Toutes  les  esp.  de  cette  lre  section  sont 
exclusivement  européennes  ;  une  seule  se  re¬ 
trouve  aussi  dans  l’Amérique  du  nord.  Elles 


296 


ALO 


ALO 


se  font  remarquer  par  leur  vol  facile  et  sou¬ 
tenu,  s’élevant  au  plus  haut  des  airs,  et  y 
faisant  entendre  leur  chant  sonore  à  des 
hauteurs  où  l’œil  peut  à  peine  les  distin¬ 
guer.  Elles  ne  se  posent  jamais  qu’à  terre 
dans  les  plaines  et  nichent  à  la  surface  du 
sol  ;  ce  sont: 

Alouettes  grandes  voilières  et  non  percheuses 
(type  européen). 

A.  Bec  très  fort,  élevé,  très  arqué  supé¬ 
rieurement,  comprimé  ;  ailes  sur-aiguës,  at- 
teignant  l’extrémité  de  la  queue;  pieds  grands 
et  robustes  ;  ongle  postérieur  fort ,  plus  long 
que  le  pouce  d’un  tiers  environ ,  et  légère¬ 
ment  arqué  ;  ex.  :  l’A.  calandre,  A.  culan- 
dra  L.,  type  du  g.  Londra ,  Sykes.  ( Proceed . 
1838,  p.  112.) 

B.  Bec  assez  grêle,  cylindrico-conique;  ailes 
aiguës,  n’atteignant  que  les  2/3  de  la  queue; 
doigts  allongés,  mais  moins  robustes  que 
chez  l’espèce  précédente;  l’ongle  postérieur 
moins  gros,  mais  plus  long  et  presque  droit  ; 
ex.  :  l’A.  des  champs,  Al.  arvensis ,  type  du 
g.  Alauda,  Swainson. 

C.  Bec  et  ailes  comme  chez  l’esp.  précé¬ 
dente  ;  pattes  noires  à  doigts  courts ,  avec 
les  angles  antérieur  et  postérieur  allongés , 
conformés  comme  dans  le  g.  Plectrophane  de 
Meyer  (le  Bruant  de  neige  de  Tem.) ,  queue 
carrée  à  son  extrémité;  ex.  :  l’A.  hausse-col 
noir,  A.  alpestris ,  type  dus.-g.  Phileremos, 
Bonap. 

D.  Bec  plus  gros,  plus  court,  plus  obtus 
que  chez  les  deux  esp.  précédentes;  ailes 
semblables  ;  doigts  et  ongles  faibles  et  très 
courts;  ex.:  l’A.  calandrelle,  A.  brachy- 
daclyla. 

2mp  section.  —  «  Ailes  sub-aiguës  ou  sub¬ 
obtuses,  à  penne  bâtarde,  à  rémiges  pri¬ 
maires  courtes  ou  moyennes;  les  4  ou  les  5 
premières  d’égale  longueur  à  peu  près  ;  la 
5me  ou  seulement  la  6me,  décroissant  d’une 
manière  sensible  ;  les  tertiaires  aussi  longues 
ou  presque  aussi  longues  que  les  primaires  ; 
queue  le  plus  souvent  terminée  carrément; 
bec  et  pattes  variant  suivant  les  espèces.  » 

Les  espèces  qui  appartiennent  à  cette  2m* 
section  sont  beaucoup  plus  nombreuses  que 
dans  la  lre,  dont  nous  ne  connaissons  que 
les  4  précitées;  3  ou  4  esp.  européennes  en 
font  partie  ;  mais  la  presque  totalité  appar¬ 
tiennent  à  l’Afrique  ou  aux  Indes.  Elles  s’é¬ 
lèvent  beaucoup  moins  dans  les  airs  que 


celles  de  la  lre  section;  ieur  chant  est  moins 
étendu  et  moins  prolongé,  et  elles  le  font 
souvent  entendre  étant  posées.  Elles  se  per¬ 
chent  souvent  sur  les  tertres  élevés ,  sur  les 
murs ,  les  maisons  des  villages ,  et  même  les 
arbres  et  les  buissons,  et  placent  quelque¬ 
fois  leurs  nids  au  pied  ou  au  centre  de 
ces  buissons. 

Alouettes  petites  voilières  et  percheuses  (type 
indien  ,  africain  et  européen). 

lre  s.-section.  --  «  Point  de  penne  b⬠
tarde  ;  les  4  premières  rémiges  à  peu  près 
égales;  les  tertiaires  aussi  longues  qu’elles  ; 
bec  médiocre,  semblable  à  celui  de  l’A. 
hausse-col  noir;  doigts  et  ongles  courts  et 
faibles  comme  chez  la  Calandrelle.  »  Une 
seule  esp.  africaine,  et  qui  semble,  par  l’ab¬ 
sence  de  penne  bâtarde,  faire  exception  à  tou¬ 
tes  les  esp.  étrangères  à  l’Europe  ,  compose 
cette  s.-section  :  c’est  l’A.  cendrille  de  Buf- 
fon,  ou  petite  Alouette  à  tète  rousse  de  Le- 
vaillant  {pi.  199). 

2me  s. -section. — «  Penne  bâtarde  fort  pe¬ 
tite,  n’ayant  guère  que  le  quart  de  la  lon¬ 
gueur  de  la  penne  suivante.  » 

A .  Bec  et  pattes  semblables  à  ceux  de 
l’A.  des  champs,  mais  plus  faibles  et  plus 
grêles  ;  rémiges  tertiaires  n’atteignant  pas 
l’extrémité  des  primaires  ;  ex.  :  l’A.  lulu,  A. 
arborea. 

B.  Bec  plus  long  et  plus  grêle  que  chez 
l’A.  des  champs;  pattes  semblables,  mais 
l’ongle  du  pouce  n’étant  pas  plus  long  que  ce 
doigt;  tertiaires  n’atteignant  pas  l’extrémité 
des  primaires  ;  ex.  :  l’A.  huppée,  A.  cristata. 

C .  Bec  fort,  dans  le  genre  de  celui  de  la 
Calandre,  mais  plus  allongé  et  moins  haut; 
primaires  courtes ,  les  tertiaires  en  attei¬ 
gnant  presque  la  pointe;  queue  échancrée; 
pattes  robustes,  à  peu  près  semblables  aussi, 
mais  l’ongle  du  pouce  fort ,  allongé  et  pres¬ 
que  droit  ;  ex.  :  l’Alouette  à  gros  bec  Vaill., 
pi.  193,  type  du  g.  Calendula  de  Swainson. 

D.  Bec  gros,  court,  très  arqué  en  dessus, 
approchant  de  celui  des  Fringilles  ;  tertiaires 
atteignant  presque  les  primaires;  doigts  et 
ongles  fort  courts,  comme  chez  la  Calan¬ 
drelle  ;  ex.  :  les  Gros-becs  croisés  et  Oreillon 
blanc  Tem.  (Col.  269).  Type  du  g. ,  Pyrriiu- 
lauda,  Smith.,  ou  Mégalo  iis,  Swain.  de  l’Inde 
et  d’Afrique.  Ces  esp.,  que  tous  les  auteurs, 
excepté  Lichtenstein,  mettent  dans  les  Frin¬ 
gilles  ,  ont  tous  les  caract.  extér.  et  les  habi- 


ALO 


ALO 


207 


tudes  des  vraies  Alouettes.  D’après  Sykes 
( Proceed .,  1832,  p.  94),  elles  se  tiennent  tou¬ 
jours  à  terre  et  ne  se  perchent  jamais.  Elles 
se  rapprochent  de  la  Calandrelle  par  les 
pattes  et  même  par  le  bec. 

3me  s. -section.  — «  Penne  bâtarde,  attei¬ 
gnant  la  moitié  en  plus  du  tiers  de  la  lon¬ 
gueur  de  la  penne  suivante.  » 

E.  Bec  fort,  intermédiaire  à  ceux  de  la 
Calandre  et  de  la  Calandrelle;  ailes  à  pri¬ 
maires  assez  allongées  ,  à  tertiaires  courtes  ; 
doigts  et  ongles  courts,  comme  chez  la  Ca¬ 
landrelle;  ex.  :  l’A.  Isabelline  (Tem. Col.  244- 
2) ,  l’A.  à  dos  roux  (Vaill.,  pl.  197). 

F.  Bec  et  pattes  à  peu  près  semblables, 
mais  ongle  postér.  plus  court  que  le  pouce  ; 
primaires  courtes;  tertiaires  s’étendant  jus¬ 
que  près  de  leur  extrémité;  ex.  :  l’A.  ferru¬ 
gineuse,  A.  ferruginea  de  Lafr.  {in  Mus. 
nosiro ),  Afr.  austr. 

G.  Bec,  pattes  et  huppe  conformés  comme 
chez  l’A.  huppée,  mais  l’ongle  postér.  plus 
arqué  ;  primaires  courtes ,  les  tertiaires  en 
atteignant  l’extrémité;  ex.  :  Mirafra  afri- 
cana  Smith.,  la  Calotte  rousse, Vaill.  (pl.  198). 

H.  Bec  de  la  Calandre,  mais  moins  haut; 
doigts  et  ongles  de  l’A.  des  champs;  penne 
bâtarde  atteignant  la  moitié  de  la  longueur 
delà  suivante;  primaires  courtes,  les  ter¬ 
tiaires  en  atteignant  l’extrémité;  ex.:  l’A.mi- 
rafre  (Terri.  Col.  305-2),  type  du  g.  Mirafra , 
Horsf.  de  l’Inde. 

J.  Bec  médiocre,  un  peu  plus  fort  et  plus 
long  que  chez  l’A.  des  champs  ;  doigts  et  on¬ 
gles  très  courts,  comme  chez  la  Calandrelle  ; 
les  primaires  très  courtes  ;  les  5  premières 
à  peu  près  de  même  longueur,  entièrement 
recouvertes  par  les  tertiaires  ;  ex.  :  l’A.  ba¬ 
teleuse  (Vaill.,  pl.  194),  type  du  g.  Braco- 
nyx ,  Swains. 

4me  s. -section.  —  «  Ailes  conformées 
comme  dans  la  s.-section  précédente;  mais 
bec  grêle,  allongé,  arqué  dans  toute  sa  lon¬ 
gueur  ;  la  mandibule  infér.  recourbée  en 
dessous  parallèlement  à  la  supér.  (g.  Certhi- 
lauda,  Swains.,  ou  Sirly,  Lesson  ,  Traité 
d’ Orn.  ). 

K.  Doigts  assez  allongés  ;  l’ongle  du  pouce 
fort,  allongé,  subulé  et  parfaitement  recti¬ 
ligne;  ex.  :  l’A.  Sirly,  Buff.,  pl.  712;  Vaill., 
pl.  192  (toute  l’Afrique). 

L.  Doigts  courts  et  robustes;  l’ongle  du 
pouce  semblable  à  l’esp.  précédente,  mais 

t.  i. 


légèrement  recourbé  vers  le  haut;  ailes  et 
queue  beaucoup  plus  courtes  que  chez  elle  ; 
ex.  :  le  Sirly  à  queue  barrée  de  blanc,  Les¬ 
son  {Tr.  d’ Orn.)  ,  Cerihilauda  albo-fasciala 
de  Lafr.  [Mag.  Zool.  1836,  pl.  58)  ;  c’est  le 
Certliilauda  garrula  de  Spix  (Afr.  austr.). 

M.  Doigts  semblables  à  ceux  de  l’esp. précé¬ 
dente,  mais  l’ongle  du  pouce  court  et  courbé 
légèrement  dans  le  sens  ordinaire;  primaires 
allongées,  atteignant  les  3/4  de  la  longueur 
delà  queue;  ex.:  l’A.  bifasciée,  A.  bifas- 
ciala  Tem.,  Col.  393  (Égypte ,  Nubie) 

JY.  Doigts  robustes  et  beaucoup  plus  longs 
que  chez  l’esp.  précédente;  l’ongle  du  pouce 
à  peu  près  semblable  au  sien  ;  ailes  à  pri¬ 
maires  moins  longues,  médiocres,  n’attei¬ 
gnant  que  la  moitié  de  la  queue  ;  ex.  :  l’A.  à 
manteau  roux  ,  A.  rufo-palliata  de  Lafr. 
{Mag.  Zool.,  1836,  pl.  59).  (Afr.  austr.). 

O.  Point  de  penne  bâtarde;  doigts  de 
longueur  moyenne ,  mais  faibles  et  minces  ; 
tarses  médiocres  ou  courts  ;  ongle  du  pouce 
court  et  légèrement  arqué  (type  américain)  ; 
ex.  :  l’A.  mineuse  Azara,  n°  148,  Alauda 
cuniculariaS ieill.  {Dict.,\ ol.  i,  p.369);  Cer¬ 
ihilauda  cunicularia  de  Lafr.  et  d’Orb.  (  Sy¬ 
nopsis  ,  p.  71)  ;  le  Sirly  à  bec  grêle  ,  Certh. 
lenuirostris ,  d’Orb.  et  Laf.  ( Syn .  p.  72)  ;  le 
Sirly  maritime, Certh.  maritima,  iid.,  ibid.  p. 
72;  d’Orb.,  Voy.  en  Amér.,  pl.  44,1.  La  lre  est 
du  Paraguay  et  de  la  République  Bolivienne; 
les2suivantessontdecette  dernière  contrée. 

En  indiquant  celte  nombreuse  suite  de 
petites  subdivisions,  nous  sommes  loin  de 
prétendre  les  donner  comme  sections  à  sui¬ 
vre  dans  la  classification.  Notre  but  élait  de 
prouver  ce  que  nous  avons  avancé  d’abord  : 
que ,  chez  les  Alouettes,  la  forme  du  bec  et 
des  pattes  varie,  chez  presque  toutes  les  es¬ 
pèces  ,  à  tel  point ,  qu’il  est  impossible  de 
les  subdiviser  d’après  eux ,  tandis  qu’elles 
peuvent  se  fractionner  naturellement  en 
2  groupes  basés  sur  la  forme  de  leurs  ailes 
autant  que  sur  la  différence  de  leurs  habi¬ 
tudes. 

Le  seul  s. -g.  Sirly  nous  paraît  avoir  quel¬ 
que  importance  d’après  ce  que  nous  a  com¬ 
muniqué,  sur  les  mœurs  des  esp.  africaines 
qui  en  font  partie,  M.  J.  Verreaux,  qui  les 
a  observées  en  Afrique.  Selon  lui,  ces  esp. 
se  tiennent  habituellement  sur  les  ter¬ 
rains  élevés  et  arides,  courent  rapidement 
et  grattent  la  terre  de  leurs  pattes  et  de  leur 

19* 


ALP 


ALP 


bec  à  la  manière  des  Gallinacées.  (Lafr.) 

ALOUETTES  DE  MER.  Pelidna ,  Cuv. 
ois.  —  C’est,  dans  le  Règne  animal  de  Cu¬ 
vier,  une  petite  subdiv.  de  ses  Echassiers 
longirostres ,  répondant  en  partie  au  g.  Bé¬ 
casseau  ou  Tringa  de  Temminck.  F .  Bécas¬ 
seau.  (Lafr.) 

ALOUETTLYE.  ois. — Synon.  vulgaire  du 
PipitFarlouse  dans  quelques  cantons  de  la 
France.  (C.  d’O.) 

*ALOUMÈRES,  ou  jahuquère.  bot.  cr.  — 
On  nomme  ainsi,  dans  les  environs  de  Dax , 
l’Agaric paillet de  Thore  (. A .  albo-rufus Pers.). 
C’est  une  esp.  très  recherchée.  Son  chapeau, 
large  de  trois  pouces  ou  plus,  est  mame¬ 
lonné,  lisse,  d’un  blanc  roux  ;  ses  feuillets 
sont  décurrents,  blancs  dans  le  jeune  âge  et 
roussissent  ensuite;  le  pédicule  est  nu,  grêle, 
blanc  et  cylindrique. — Il  croît  au  printemps 
et  en  automne,  par  groupes  nombreux,  aux 
pieds  des  sureaux.  Son  odeur  est  très  agréa¬ 
ble  et  sa  saveur  douceâtre.  (Lév.) 

ALGYSIA,  Ortega  (  Maria-Louisa,  mère  de 
Ferdinand  VII ,  roi  d’Espagne),  bot.  pii.  — 
G.  de  la  famille  desVerbénacées,  réuni  comme 
synon.  au  g.  Lippia,  dont  il  forme  une  des 
2  divisions.  F.  Lippia.  (C.  L. ) 

ALPAGA,  mam.  —  Espèce  du  g.  Lama. 
F.  ce  mot.  (I.  G. -S.-H.) 

ALPÉE .Alpæus.  ins.  —  G.  de  Coléoptères 
pentamères ,  famille  des  Carabiques ,  établi 
par  Bonelli  et  non  adopté  par  M.  Dejean, 
qui  en  place  les  esp.  dans  le  g.  Nébrie .  (D.) 

ALPES.  Alpes,  géol.  —  Ensemble  des 
hautes  montagnes  del’Eüïope  qui,  des  bords 
de  la  Méditerranée  en  France,  s’étendent  jus¬ 
qu’en  Hongrie,  séparant  l’Italie  des  autres 
contrées.  Les  limites  des  chaînes,  que  l’on 
peut  considérer  comme  des  rameaux  des  Al¬ 
pes  ,  sont  difficiles  à  tracer  d’une  manière 
précise.  Le  radical  alp  ou  alb  paraît  être  d’o¬ 
rigine  celtique,  et  avoir  été  emprunté  par 
les  Latins  au  langage  des  Gaulois,  ou,  selon 
les  lexicographes,  ce  serait  un  mot  sabin 
(. Alpus )  ayant  la  signification  d’ Albus. 

On  désigne  souvent  aussi ,  sous  le  nom 
d’Alpes,  les  chaînes  de  montagnes  de  toutes 
les  parties  du  monde,  qui  sontassez  élevées 
pour  que  leurs  sommets  restent  constam¬ 
ment  couverts  de  neige;  et  quelques  étymo- 
îogistes  font  même  venir  alp  ou  alb  d’albus  , 
blanc. 

Le  point  le  plus  élevé  des  Alpes  d’Europe 


est  le  Mont-Blane.  qui  atteint  4,810  mètres 
au-dessus  du  niveau  de  l’Océan.  F.  Monta¬ 
gnes.  (C.  P.) 

ALPESTRES  [Alpes,  Alpes),  bot.  —  On 
donne  ce  nom  à  toutes  les  esp.  de  plantes 
qui  croissent  sur  les  montagnes  peu  élevées; 
celles  ,  par  exemple ,  sur  lesquelles  la  neige 
ne  séjourne  pas,  comme  les  Cévennes,  les 
montagnes  de  l’Auvergne,  etc.,  etc.  Tan¬ 
dis  qu’on  appelle  Plantes  alpines,  celles  qui 
viennent  à  des  hauteurs  plus  considérables, 
et  qui  appartiennent  à  la  végétation  carac¬ 
téristique  des  hautes  chaînes  de  montagnes. 

(A.  R.) 

*ALPHÆA,  D€.  [oàtpoç,  blanc),  bot.  pii.— 
G.  ou  s.-g.  de  la  famille  des  Malvacées,  dif¬ 
férant  des  Althcca  par  un  involucelle  5-fide 
et  par  des  coques  rugueuses.  Les  2  esp,  qui 
le  constituent  croissent,  l’une  à  Bourbon, 
l’autre  au  Cap  de  B.-E.  (Sp.) 

*ALPHÉE.  Alphœus  (nom  myth.).  crust. 
—  G.  de  l’ordre  des  Décapodes,  famille  des 
Macroures,  établi  par  Fabricius,  et  ainsi 
caractérisé  :  Carapace  s’avançant  au-des¬ 
sus  des  yeux,  et  formant  un  petit  bouclier 
voûté.  Rostre  très  petit,  quelquefois  nul. 
Ant.  supér.  petites,  ayant  leur  1er  art.  court 
et  armé  en  dehors  d’une  lame  ordinairement 
spiniforme,  les  suivants  cylindriques.  Ant. 
intér.  placées  en  dessous  des  précédentes, 
pourvues  d’un  palpe  lamelleux.Mandib.  mu¬ 
nies  d’un  appendice  palpiforme ,  court. 
Pattes-mâchoires  quelquefois  grêles  et  al¬ 
longées,  d’autres  fois  de  longueur  médiocre, 
et  pourvues  d’un  article  élargi  et  presque 
foliacé.  Pattes  des  deux  lres  paires  didacty- 
les;  les  antér.  fortes,  armées  d’une  grosse 
main  renflée;  les  suivantes  monodactyles  et 
de  longueur  médiocre.  Abd.  grand,  pourvu 
de  fausses  pattes  allongées.  —  Ce  g.  ren¬ 
ferme  12  esp.,  dont  quelques  unes  habitent 
la  Méditerranée;  mais  la  plupart  les  mers 
des  Antilles  et  de  l’Océan  Indien.  (H.  L.) 

*ALPHÉE]\S.  Alphœi  (Alphée,  Alphœus, 
nom  myth).  crust.  —  Tribu  de  l’ordre  des 
Décapodes ,  famille  des  Macroures ,  créée  par 
M.  Milne-Edwards ,  et  ainsi  caractérisée: 
Rostre  très  court ,  n’ayant  jamais  la  forme 
d’une  grande  lame  placée  de  champ,  comme 
chez  les  Palémoniens.  Ant.  internes,  placées 
au-dessus  des  externes  ,  ordinairement  très 
courtes.  Une  des  paires  de  pattes  très  grosse , 
et  en  général  terminée  par  une  forte  main 


ALP 


299 


didaclyle.  Les  deux  paires  de  pattes  anlér. 
presque  toujours  didactyles;  celles  de  la  2e 
paire  ne  l’étant  jamais;  enfin  celles  des  3  der¬ 
nières  assez  robustes  et  servant  pour  la  mar¬ 
che  aussi  bien  que  pour  la  natation.  Cette 
tribu  renferme  les  g.  suivants  :  Alphœus , 
Aihanos  ,  Ponlonia  ,  Aulumncea  r  2Vika  , 
Atija ,  Caridina,  Hymenocera.,  (H.  L.) 

ALPHESTES  (àltpy nom  chez  les 
Grecs  d’un  poisson  aujourd’hui  inconnu). 
poiss.  —  Nom  grec  tiré  d’Athénée,  attribué 
tantôt  à  une  esp.  de  labre,  et  tantôt  em¬ 
ployé  par  Bloch,  dans  son  édition  posthume, 
pour  un  g.  qui  n’a  pu  être  conservé,  car  les 
deux  esp.  que  cet  auteur  y  rapportait  sont 
évidemment  des  Serrans.  (Val.) 

*  ALPHITOBUJS  (a)yixov ,  farine  ;  Gi<Z ,  je 
vis),  ins.  —  G.  de  Coléoptères  hétéromères , 
famille  des  Mélasomes,  établi  par  Stephens 
dans  son  Catal.  des  Ins.  d’Angleterre,  mais 
sans  indication  de  caractères.  Il  le  place  dans 
sa  tribu  des  Ténébrionides,  à  côté  du  g.  Pha- 
leria  de  Latreille.  Ce  g.  ne  renferme  qu’une 
seule  esp.  qu’il  nomme  A.  picipes  r  et  qu’il 
rapporte  avec  doute  au  Tenebrio  fagi  de  Pan- 
zer.Westwood  [Syn.  ofGen.)  caractérise  ainsi 
le  g.  dont  il  s’agit  :  Corps  oblong,  ovale; 
ant.  terminées  en  massue  ;  3e  art.  aussi  long 
que  le  4e.  (D.) 

ALPHITOMORPHA  (à>trov,  farine;  goP- 
cp/j,  forme),  bot. cr. — Wallroth  ( Verhand.nœ - 
turf.  BerlASid) ,  désigne  sous  ce  nom  le  g. 
Erysiphe  [C.  ce  mot),  parce  que  les  Cham¬ 
pignons  qui  le  composent  ressemblent  à  de 
la  farine  répandue  sur  des  feuilles. 

(LÉv.) 

*ALPHITOPOLA  (a>  itov  ,  farine;  noh oç^.  I 
a,  blanc,  che).  ins.  —  G.  de  Coléoptères  té- 
tramères ,  famille  des  Longicornes ,  établi 
par  M.  Dejean  {Catal.,  3e  édit.),  et  dont  les 
caract.  n’ont  pas  été  publiés.D’après  la  place 
qu’il  lui  donne,  à  côté  du  g.  Gerania  de 
M.  Serville,  il  appartiendrait  à  la  tribu  des 
Lamiaires  de  ce  dernier.  Il  n’y  rapporte 
qu’une  seule  esp.’nommée  par  lui,  A.  lactea; 
elle  est  du  Sénégal.  (D.) 

*ALPHUS  (àtyoç,  blanc),  ins. — G.  de  Co¬ 
léoptères  tétramères,  famille  des  Longîcor- 
nes,  établi  par  M.  Dejean  [Catal.,  3e  édit.), 
qui  n’en  a  pas  publié  les  caractères.  Il  y 
rapporte  7  esp.  toutes  nommées  par  lui, 
dont  5  du  Brésil  et  2  de  Cayenne.  Ce  g.,  par 
la  place  qu’il  occupe  dans  Je  Catal.,  paraît  ■ 


ALQ 

appartenir  à  la  tribu  des  Lamiaires  deM.  Ser¬ 
ville.  (D.) 

ALPINES  (Plantes),  bot.  —  V.  Alpestres. 

(A.  B.) 

ALPINIA,  L .',Geihyra  et Ethanium,  Salisb.; 
Zerumbet ,  Wendl.,  etc.  (Prosper  Alpin,  an¬ 
cien  botaniste),  bot.  pii.  —  G.  de  la  famille 
des  Amomées  de  Jussieu,  formé  par  Linné 
(  Gen.  Pl.  ) ,  et  dont  les  caract.  sont  ainsi  cir¬ 
conscrits:  Cal.  tubuleux ,  lâche ,  se  déchi¬ 
rant  au  sommet.  Cor.  à  tube  court;  div. 
extér.  du  limbe  égales ,  un  peu  dressées  ;  les 
intér.  latérales,  denticulées  ou  milles;  labelle 
ample,  étalé,  entier  ou  2-3-lobé.  Filament 
linéaire  non  prolongé  au-delà  des  loges  de 
l’anth.,  qui  estmutique  etéchancrée.  Ovaire 
infère,  triloculaire.  Ovules  nombreux,  hori¬ 
zontaux,  anatropes,  fixés  dans  l’angle  cen¬ 
tral  des  loges.  Style  filiforme,  passant  entre 
les  loges  des  anth.  ;  stigm.  capilé-trigone. 
Caps,  bacciforme,  3-loculaire,  indéhiscente. 
Graines  arillées,  très  ou  peu  nombreuses  par 
avortement.  —  Le  g.  Alpinia ,  tel  qu’il  a  été 
limité,  renferme  encore  une  vingtaine  d’es¬ 
pèces  qui,  presque  toutes,  sont  cultivées  pour 
l’ornement  des  serres  chaudes;  ce  sont  de 
magnifiques  herbes  vivaces ,  appartenant 
toutes  à  l’Asie  tropicale.  Les  racines  (  rhi- 
zômes)  en  sont  épaisses,  tubéreuses,  aroma¬ 
tiques,  horizontales;  il  en  sort  plusieurs 
tiges  à  feuilles  bifariées,  lancéolées;  à  gaine 
fendue,  ligulée.  L’inflorescence  en  est  ter¬ 
minale,  paniculée,  ou  en  épi  ou  en  grappe 
lâche.  (G.  L.) 

*ALPINIÉES.  Alpinieœ.  bot.  pii.  —  Troi¬ 
sième  tribu  établie  par  M.  Blume  [Enum. 
Plant.  Javæ )  dans  la  famille  des  Amomées , 
et  qui  comprend  les  g.  Alpinia ,  Hellenia  et 
Cenolophon.  P^.  Amomées.  (A.  B.) 

ALPISTE.  bot.  pii.  —  Nom  vulgaire  du 
g.  Phalaris  ,  de  la  famille  des  Graminées. 
V.  Phalaris.  (A.  B.) 

ALQIJE.  ois. —  Nom  donné  par  Linné  à 
un  g.  renfermant  les  Pingouins  et  les  Maca¬ 
reux,  et  qui  n’a  pas  été  adopté.  M.  Lesson 
a  rétabli  ce  nom  pour  une  petite  famille 
comprenant  les  g.  Cérorhynque ,  Macareux 
et  Pingouin.  (C.  d’O.) 

ALQEIFOEX.  min.  —  Nom  sous  lequel  on 
désigne,  dans  le  commerce  et  dans  plusieurs 
ateliers  ,  la  galène  réduite  en  poudre ,  qu’on 
emploie  pour  la  couverte  de  la  poterie  gros¬ 
sière.  En  Orient,  elle  entre,  avec  le  noir  de 


300 


ALS 


ALS 


fumée,  dans  la  composition  de  la  poudre 
avec  laquelle  les  femmes  se  teignent  les  cils 
et  les  sourcils.  (Del.) 

*AESEIS  (aXo-oç,  £oç,  bois  ).  bot.  ph.— G. 
de  la  famille  des  Rubiacées ,  établi  par 
M.  Schott  (in  Sprengel.  Cur.  Post .,  p.  404), 
et  classé  par  M.  Endlicher  (Gen.  Plant.  1, 
p.  555)  dans  la  tribu  des  Cinchonées ,  entre 
les  g.  Danaïs  et  Exostemma.  Les  auteurs  ci¬ 
tés  lui  assignent  les  caract.  suivants  :  Fleurs 
monoïques  par  avortement.  Tube  calicinal 
obconique,  adhérent  ;  limbe  supère,  5-parti  ; 
lanières  lancéolées.  Corolle  courte ,  subeam- 
panulée,  5-dentée.  Étam.  5,  insérées  à  la 
base  du  tube  de  la  corolle,  saillantes  dans 
les  fleurs  hermaphrodites ,  incluses  dans  les 
femelles;  filets  subulés,  poilus  à  la  base. 
Anth.  ovales,  dressées.  Ovaire  2-loculaire  ; 
placentaires multi-oyulés,  adnésàla  cloison; 
ovules  suspendus ,  imbriqués ,  marginés. 
Style  indivisé,  saillant,  poilu  à  la  base. 
Stigmate  bifide;  lanières  linéaires ,  étalées. 
(Péricarpe  inconnu).-  V A.  floribunda  Schott 
(End\.Atakt.  I.  c.  tab.38),  constitueseul  le  g. 
—  C’est  un  arbrisseau  du  Brésil,  à  feuilles 
opposées,  à  stipules  triangulaires,  très  cour¬ 
tes,  à  épis  terminaux  et  alaires.  Les  fleurs 
sont  petites,  jaunâtres,  très  rapprochées. 

(Sp.) 

*ALSEODAPHNE  (aÀo-oç ,  toç ,  bois  ;  , 

laurier) .  bot.  pu.  —  G.  de  la  famille  des  Lau- 
rinées,  tribu  des  Persées,  Nees,  formé  par 
Nees  von  Esenbeck  (  in  JVall.  Pl.  asiat.  rar. 
11-61),  avec  la  diagnostique  suivante  :  Fleurs 
hermaphrodites.  Périgone  6-fide,  chartacé, 
à  limbe  décidu.  Etam.  12,  quadrisériées , 
dont  9  extér.  fertiles ,  3  intér.  stériles  ;  celles 
du  3e  rang  interne  des  fertiles,  munies  à  la 
base  de  glandules  binées,  stipitées,  compri¬ 
mées;  leurs  filaments  le  plus  souvent  dila¬ 
tés.  Anth.  des  1er  et  2e  rang  introrses  ;  celles 
du  3e  extrorses;  toutes  oblongues,  4-locel- 
lées,  déhiscentes  par  autant  de  valvules  as¬ 
cendantes.  Etam.  stériles,  stipitées,  églan- 
dulées  dorsalement,  à  sommet  introrse, 
sagitté-lancéolé.  Ovaire  uniloculaire,  uni- 
ovulé.  Stigm.  discoïde.  Baie  monosperme, 
placée  sur  la  basepérigoniale,  entière,  orbi- 
culaire  et  étalée.  —  Ce  g.  renferme  quelques 
arbres  de  l’Inde,  à  feuilles  alternes,  penni- 
nervées,  dont  les  nervures  primaires,  costées; 
à  gemmes  compactes  et  couvertes  d’un  pe¬ 
tit  nombre  d’écailles  entrebâillées;  à  fleurs 


disposées  en  panicoles  subcorymbiformes , 
naissant  dans  les  aisselles  d’une  gemme  ter¬ 
minale.  (C.  L.) 

*AL$EUOSMÏA,  Cunningh.  (dUoq,  bois; 
suoep. ta,  bonne  odeur),  bot.  pu.  —  G.  que 
Cunningham  rapporte  avec  doute  à  la  fa¬ 
mille  des  Cornées  ou  à  celle  des  Caprifolia- 
cées,  et  dont  il  expose  ainsi  les  caract.  (. Flor . 
Nov.-Zeelancl.  in  Rook.  Ann.  of  Nat.  Hist., 
ii,  p.  209;  1839):  Tube  calicinal  adhérent; 
limbe  supère ,  4-ou  5-fide  ,  non  persistant, 
à  estivation  valvaire.  Cor.  infundibuliforme  ; 
tube  beaucoup  plus  long  que  le  calice  ;  gorge 
imberbe;  limbe  5-parti,  à  lanières  ovales, 
égales,  pointues,  sinuées-dentées,  valvaires 
en  préfloraison.  Etam.  5,  courtes ,  égales , 
insérées  à  la  gorge  de  la  corolle,  entre  les 
segments  du  limbe;  anth.  saillantes,  dithè- 
ques ,  longitudinalement  déhiscentes.  Dis¬ 
que  épigyne.  Ovaire  2-loculaire ,  adhèrent  ; 
loges  2-5-o u  pluri-ovulées  ;  style  filiforme, 
glabre  ;  stigmate  disciforme,  indivisé.  Baie 
turbinée,  obovée,  infère,  1-loculaire,  po- 
lysperme  ou,  par  avortement,  oligosperme. 
Graines  obovales,  courbées,  obtuses,  con¬ 
vexes  au  dos,  anguleuses  du  côté  antér.,  mé- 
difixes;  test  épais,  réticulé;  embryon  petit, 
rectiligne,  niché  à  l’extrémité  infér.  du  pé- 
risperme;  cotyl.  subfoliacés,  contigus;  ra¬ 
dicule  courte,  obtuse,  éloignée  du  hile. — 
Arbrisseaux  dressés ,  hauts  de  2  à  3  pieds  ; 
feuilles  coriaces,  persistantes,  alternes,  non 
stipulées ,  pétiolées ,  très  entières  ou  lobées  ; 
pétiole  dilaté  à  la  base;  fleurs  latérales  ou 
terminales ,  pédicellées ,  bractéolées ,  très 
odorantes ,  solitaires  ou  fascicuîées  ou  en 
grappe.  —  Ce  g.  est  propre  à  la  ]\fouv.-Zé- 
lande  ;  Cunningham  en  a  décrit  8  esp.  (Sp.) 

*  ALSIDIE.  Alskliurn  (de  a >aoç ,  bois  ,  fo¬ 
rêt;  la  plante  ressemble  à  un  arbre),  bot. 
cr.  (Phycées).  —  Ce  g.  monotype ,  apparte¬ 
nant  à  la  sous-famille  des  Floridées ,  a  été 
établi  par  Agardh  (Icon.  Alg.europ.,  t.  9)  sur 
une  algue  trouvée  dans  l’Adriatique.  Elle  est 
ainsi  caractérisée  :  Fronde  cartilagineuse, 
raide,  cylindrique,  filiforme,  atténuée,  dres¬ 
sée  ^  irrégulièrement  rameuse.  Plusieurs  ti¬ 
ges  naissent  d’une  même  base  crustacée, 
convexe  ,  plate  en  dessous.  C’est  par  là 
qu’elles  se  fixent  aux  rochers  sous-marins. 
Cette  Thalassiophyte  n’est  pas  particulière  à 
l’Adriatique;  M.  de  Notaris  l’a  retrouvée 
dans  la  Méditerranée,  à  file  de  Capraja,  et 


ALS 


301 


ALS 

M.  Roussel  à  Alger.  On  n’en  connaît  pas  la 
fructification.  (G.  M.) 

*ALSÏNACÉES.  Alsinaceœ ,  Lindl.  bot. 
pii. — V.  Alsinées.  (G.  L.) 

*  A  USINE  (àXo-fvvî,  nom  chez  les  Grecs  d’une 
plante  indéterminée).  L.  Wahlenb.,  Koch.; 
Spergularia ,  Pers . ,  Halianthus ,  Mœnch \  Honr.~ 
kenya , Ehrh.;  Lepigonum,  Fries;  AlsineelSa- 
bulina ,  Reichb.  bot.  pii.  —  G.  ou  s.-g.  pris 
pour  type  de  la  famille  des  Alsinées  ;  toute¬ 
fois  il  mérite  à  peine  d’être  séparé  des  Are- 
naria,  dont  il  ne  diffère  absolument  que  par 
une  capsule  3-valve.  Linné  fondait  le  caract. 
distinctif  des  Alsine  sur  le  nombre  des  éta¬ 
mines  ;  caract.  moins  valable  encore  que 
l’autre,  parce  que,  dans  les  Alsine  comme 
dans  les  Arenaria ,  le  nombre  des  étamines 
varie  de  3  à  10.  Dans  les  limites  que  lui  as¬ 
signent  aujourd’hui  la  plupart  des  auteurs, 
le  g.  Alsine  renferme  environ  20  esp. ,  dont 
la  plupart  appartiennent  à  la  flore  euro¬ 
péenne.  L’ Alsine  meclia  L.,  nommé  vulgaire¬ 
ment  Morgeline ,  Mouron  des  oiseaux ,  est 
un  Slellaria .  (8p.) 

ALSINÉES.  Alsineæ.  bot.  pii. — Une  des  2 
grandes  tribus  dans  lesquelles  se  séparent 
naturellement  les  Caryophyllées.  V.  ce  mot. 

(Ad.  J.) 

*ALSINELLA  ,  Benth.  bot.  pii. — G.  de  la 
famille  des  Alsinacées ,  dont  le  nom  est  in¬ 
diqué  dans  le  Catal.  de  Wallich,  et  repro¬ 
duit  depuis  par  Reichenbach  et  Lindley;  les 
caractères  n’en  ont  pas  été  publiés.  (Sp.) 

ALSODÉE.  Alsodeia,  Petit-Thou.  [àAw- 
S-n; ,  qui  aime  l’ombre  des  bois),  bot.  pu.  — 
G.  de  la  famille  des  Yiolariées,  tribu  des  Al- 
sodinées.  Aubert  Du  Petit-Thouars  {Hist.  des 
Vègét.  des  îles  de  VAfr.  auslr .,  ii,  p.  55; 
JVov.  Gen.  madag .,  n°05)  en  donne  les  ca¬ 
ract.  suivants  :  Cal.  de  5  sépales  pointus,  im¬ 
briqués;  3  extér.,  2  intér.  Cor.  régulière,  à  5 
pétales  plus  longs  que  le  calice,  contournés 
en  estivation.  Étam.  5,  monadelphes;  an- 
drop  bore  urcéolaire,  souvent  appendiculé; 
anth.  contiguës,  mais  libres,  sessiles ,  ligu- 
liformes,  barbues  au  sommet.  Style  clavi- 
forrne.  Capsule  subturbinée,  obscurément 
trigone,  oligosperme,  recouverte  par  le  ca¬ 
lice  et  la  corolle.  Cotyl.  orbiculaires.  —  Ar¬ 
bres  ou  arbrisseaux.  Feuilles  en  général 
éparses.  Stipules  petites,  caduques.  Fleurs 
petites,  disposées  en  grappes  axillaires  et 
terminales;  pédicelles  articulés,  bractéolés. 


On  en  connaît  6  esp. ,  dont  5  de  Madagascar 
et  1  de  Timor.  M.  A.  de  Saint-Hilaire  {Hist. 
des  Plantes  rem.  du  Brés.)  réunit  ce  g.  aux 
Conoria.  (Sp.) 

*  ALSODINÉES.  bot.  pii.  —  V.  Viola- 
riées.  (Sp.) 

•ALSOÏMTRA,  Blume  (a)>aoç,  bois;  gl- 
rpa ,  ceinture),  bot.  pu.  —  G.  de  la  famille 
des  Cucurbitacées ,  tribu  des  Nandhirobées, 
Aug.  St-Hil.  Ce  g.  paraît  ne  différer  du  Za- 
nonia  (auquel  M.  De  Candolle  le  réunit)  que 
par  son  ovaire  à  loges  multi-ovulées,  et  par 
son  fruit  hémisphérique,  tronqué  au  som¬ 
met.  Il  est  fondé  sur  une  seule  esp.,  qui  croît 
à  Java.  (Sp.) 

ALSOPHILA,  Brown  (ocÀcroç,  forêt  ;  cpftoç , 
ami),  bot.  ck.  —  R.  Brown  a  donné  ce  nom  à 
un  des  g.  qu’il  a  formés  aux  dépens  des 
Cgathea  de  Smith,  et  qui  comprend,  comme 
les  vrais  Cyalhea  et  les  Uemilelia ,  des  fou¬ 
gères  arborescentes,  la  plupart  américaines 
et  quelques  unes  de  l’ancien  continent.  Une 
seule  esp.  est  herbacée  :  c’est  VA.  pruinata 
du  Chili.  Comme  toutes  les  fougères  de  la 
tribu  des  Cyathéacées,  ces  plantes  présen¬ 
tent  des  groupes  arrondis  de  capsules  sessiles, 
portées  sur  un  tubercule  saillant.  Ce  tuber¬ 
cule,  dans  les  Alsophila,  tels  que  R.  Brown 
les  avait  définis,  correspond  à  la  bifurcation 
des  nervures  secondaires  ,  et  les  groupes  de 
capsules,  au  lieu  d’être  enveloppés  dans  un 
tégument  clos ,  sont  environnés  à  leur  base 
par  des  écailles  lacérées  formant  un  tégu¬ 
ment  incomplet  qui  manque  quelquefois. 

*  Suivant  Presl ,  ce  tégument  incomplet  man¬ 
que  même  généralement,  et  son  absence 
distingue  ces  plantes  des  vrais  Cyalhea,  des 
Hemitelia  et  de  quelques  autres  g.  voisins. 
Il  est  certain ,  du  moins,  qu’il  n’enveloppe 
jamaiscomplètement  les  groupes  décapsulés, 
et  qu’on  doit  plutôt  le  considérer  comme 
formé  par  des  écailles  analogues  à  celles  qui 
naissent  sur  les  nervures  de  la  plupart  de 
ces  plantes,  que  comme  un  vrai  tégument 
membraneux,  continu.  —  Les  g.  Cknoophora 
de  Kaulfuss,  Trichopteris  et  Melaxya  de 
Presl ,  en  diffèrent  à  peine ,  si  ce  n’est  par  la 
transformation  de  ce  tégument  membra¬ 
neux,  scarieux  et  lacinié  en  poils  nombreux, 
plus  ou  moins  allongés,  insérés  à  la  base  du 
tubercule  qui  porte  les  capsules,  et  les 
entourant  de  toutes  parts.  —  Presl  divise  les 
Alsophila  en  2  sections  i  les  unes  ont  les  ner- 


302 


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vures  secondaires  bifurquées,  et  portent  les 
capsules  à  leur  bifurcation;  les  autres  ont 
des  nervures  secondaires  simples  qui  portent 
les  groupes  de  capsules  vers  leur  milieu.  — 
On  connaît  maintenant  près  de  40  esp.  de  ce 
g.,  toutes  arborescentes ,  à  l’exception  d’une 
seule,  et  dont  peu  s’étendent  au-delà  des  ré¬ 
gions  intertropicales.  (a.d.  B.) 

ALSTONIA  (Alston ,  professeur  de  bot. 
à  Edimbourg),  bot.  pii.  —  G.  de  la  fa¬ 
mille  des  Ebénacées  (Symplocées) ,  fondé 
par  Mutis,  et  regardé  comme  synon.  du 
g.  Symplocos ,  L.  F.  ce  mot.  (C.  L.  ). 

"ALSTONIA  (Alston,  professeur  de  bot.  à 
Edimbourg),  bot.  pu.  —  G.  de  la  famille  des 
Apocynacées,  tribu  des  Alstoniées ,  fondé 
par  R.  Brown  (Mem.  Wern.  Soc.  1  ;  Labill., 
JYov.  Cal.,  t.  12),  qui  en  circonscrit  ainsi 
les  caractères:  Cal.  5-fide.  Cor.  hypogyne, 
hypocratérimorphe,  à  gorge  et  à  tube  non 
squameux;  limbe  5-fide;  segments  obli¬ 
ques.  Etam.  5 ,  incluses ,  insérées  au  tube 
médian  de  la  corolle;  anth.  subsessiles,  lan¬ 
céolées,  libres;  ovaires  2;  ovules  nombreux, 
fixés  à  la  suture  ventrale.  Style  unique,  fi¬ 
liforme,  dilaté  au  sommet;  stigm.  subconi¬ 
que.  Squamules  hypogynes  nulles.  Follicu¬ 
les  cylindriques  ,  allongés.  Graines  nom¬ 
breuses  ,  peltées ,  linéaires -comprimées  , 
ciliées  (cils  de  chaque  extrémité  chevelus- 
allongés).  Embryon  non  décrit?  —  Ce  g., 
encore  peu  connu ,  renferme  un  petit  nom¬ 
bre  d’espèces,  dont  quelques  unes  sont  cul¬ 
tivées  dans  nos  serres.  Ce  sont  des  arbres 
ordinairement  élevés ,  lactescents,  à  feuilles  - 
opposées  ou  ver ticillées ,  glabres,  costées  ; 
à  fleurs  le  plus  souvent  blanches ,  disposées 
en  cymes  terminales  paniculées.  On  les  trouve 
dans  l’Asie  tropicale  et  dans  les  îles  de  l’O¬ 
céanie.  *  (C.  L.) 

*  ALSTONIÉES,  Alslonieœ  (/^.ci-dessus). 
bot.  ph.  —  Tribu  de  la  famille  des  Apocyna¬ 
cées  ,  qui  ne  contient  que  le  g.  Alstonia. 

(C.  L.). 

ALSTRQEMERIA  ( Alstrœmer ,  naturaliste 
suédois),  bot.  pu. — Linné  a  donné  ce  nom  à  un 
g.  de  la  famille  des  Amaryllidées,  qui  aujour¬ 
d’hui  se  compose  d’une  cinquantaine  d’esp., 
toutes  originaires  de  l’Amérique  méridio¬ 
nale.  Ce  sont  des  plantes  à  racine  fibreuse  et 
fasciculée,  ayant  leur  tige  tantôt  dressée, 
tantôt  volubile  et  grimpante,  et  des  feuilles 
alternes,  ovales  ou  lancéolées.  Les  fleurs, 


quelquefois  très  grandes ,  sont  souvent  dis¬ 
posées  en  sertule  ou  ombelle  simple.  Leur 
calice,  pétaloide  et  adhérent  par  sa  base  à 
l’ovaire  infère,  est  presque  campanulé ,  à  6 
divisions  inégales  ;  2  intér.  étant  tubuleuses 
et  roulées  à  leur  base.  Les  étam.,  au  nombre 
de  6  ,  insérées  aux  div.  calicinales ,  sont  dé¬ 
clinées.  Le  style ,  triangulaire ,  se  termine 
par  un  stigm.  trifurqué.  Le  fruit  est  une  cap¬ 
sule  triloculaire ,  trivalve ,  à  loges  polysper- 
mes.  —  Plusieurs  des  esp.  de  ce  g.  sont  cul¬ 
tivées  dans  les  jardins.  La  plus  commune  est 
celle  qu’on  désigne  vulgairement  sous  le 
nom  de  Lis  des  Incas.  C’est  VA.  pelegrina 
L.,  originaire  du  Pérou,  et  qu’on  doit  soi¬ 
gneusement  garantir  du  froid  en  l’abritant 
pendant  l’hiver  dans  la  serre  tempérée.  (A. R.) 

*ALSTRÆMÉRIÉES.  Alsirœmeriœ.  bot. 
ph.  —  Nom  d’une  des  tribus  de  la  famille  des 
Amaryllidées.  (A.  R.) 

ALTEINIA.  bot.  ph.  F.  Althenia.  (C.  L.) 

ALTENSTEINIA  (Altenstein ,  nom  pro¬ 
pre).  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des  Orchi¬ 
dées,  tribu  des  Ophrydées,  établi  par  Kunth 
(in  Humb.  JXov.  Gen.,  et  Sp.  1,  p.  322).  Il  se 
compose  de  3  ou  4  esp.,  toutes  originaires  de 
l’Amér.  mérid.,  ayant  pour  caract.  :  Cal.  à  5 
div.  lancéolées  et  réfléchies  ;  les  3  extér.  un 
peu  plus  larges.  Labelle  plus  grand  que  les 
autres,  dressé.  Gynostème  court,  dressé; 
anth.  à  2  loges  écartées,  attachées  sur  les 
côtés  du  gynostème.  Masses  polliniques  au 
nombre  de  2,  portées  sur  un  pédicule  court, 
attaché  à  l’opercule  de  chacune  des  loges. 
Stigm.  opposé  à  l’anthère ,  tourné  du  côté 
du  labelle.  —  Les  esp.  de  ce  g.  ont  la  racine 
formée  de  tubercules  allongés,  la  tige  sim¬ 
ple,  les  fleurs  sessiles,  disposées  en  épis  den¬ 
ses,  et  munies  de  bractées.  (A.  R.) 

*  ALTERNANCE  (loi  d’).  bot.  —  On  a 
donné  ce  nom  à  un  principe  admis  dans  ces 
derniers  temps  par  plusieurs  botanistes  et 
qui  leur  a  servi  de  guide  dans  les  recher¬ 
ches  auxquelles  ils  se  sont  livrés  relative¬ 
ment  à  la  structure  des  fleurs  en  général , 
ou  au  plan  normal  d’après  lequel  les  fleurs 
de  certaines  familles  paraissent  être  dispo¬ 
sées.  Cette  loi ,  sans  avoir  encore  été  for¬ 
mulée  complètement  dans  aucun  ouvrage 
général,  est  néanmoins  fréquemment  invo¬ 
quée  dans  une  foule  de  mémoires  particu¬ 
liers  ;  ce  qui  nous  met  dans  la  nécessité  d’exa¬ 
miner  successivement,  son  origine,  sa  va- 


ALT 


303 


leur  et  l’application  qu’on  peut  en  faire. 

En  vertu  de  la  loi  d’ Alternance ,  on  ad¬ 
met  que  toute  fleur  est  formée  d’un  certain 
nombre  de  verticilles  ou  anneaux,  d’orga¬ 
nes  appendiculaires,  et  que  les  pièces  qui 
composent  chaque  verticille  sont  insérées 
entre  celles  du  verticille  qui  précède  ou 
succède  immédiatement,  et  par  conséquent 
alternent  avec  elles.  On  aurait  mieux  fait 
d’employer  le  mot  interposé;  l’adjectif  al¬ 
terne  ayant  reçu  dans  la  science  une  ac¬ 
ception  un  peu  différente,  lorsqu’on  s’en 
sert  pour  caractériser  un  certain  mode  de 
disposition  des  feuilles  sur  la  tige.  La  posi¬ 
tion  alternative  des  pièces  dans  les  verti¬ 
cilles  qui  se  succèdent  immédiatement  en¬ 
traîne  comme  conséquence  que,  lorsque  2 
verticilles  sont  séparés  par  un  intermé¬ 
diaire,  ils  ont  leurs  parties  superposées; 
dans  ce  cas  on  a  dit  souvent  et  d’une  ma¬ 
nière  abusive  qu’elles  sont  opposées;  ce  qui 
ne  doit  être  dit  que  des  organes  dont  les 
faces  de  même  nom  se  regardent  mutuelle¬ 
ment.  Quoi  qu’il  en  soit ,  il  résulte  de  ces 
conditions  que  tous  les  verticilles  de  même 
nombre  (pairs  ou  impairs)  ont  leurs  parties 
superposées. 

C’est  par  l’observation  et  par  l’analogie 
qu’on  est  arrivé  à  ces  principes.  On  en 
trouve  déjà  des  traces  dans  la  philosophie 
botanique  de  Linné,  lorsqu’il  donne  pour 
caractère  distinctif  à  la  corolle  d’avoir  ses 
pièces  placées  entre  les  étamines ,  tandis 
que  celles  du  calice  sont  placées  au-dessous 
de  celles-ci.  Plus  récemment  M.  De  Candolle 
entrevit  réellement  cette  loi ,  en  énumé¬ 
rant,  dans  sa  Théorie  élémentaire,  les  diverses 
combinaisons  qu’on  peut  trouver  dans  l’ar¬ 
rangement  des  organes  de  la  fleur.  Cet  habile 
botaniste  remarqua  que  la  disposition  la  plus 
fréquente  est  celle  où  les  pièces  de  chaque 
verticille  sont  placées  entre  celles  du  verti¬ 
cille  précédent  ;  mais  il  se  contenta  de  cet 
aperçu,  sans  paraître  avoir  prévu  qu’un  jour 
il  acquerrait  la  valeur  d’une  loi  générale;  ce 
qu’il  eût  été  bien  difficile  en  effet  d’imagi¬ 
ner,  dans  l’état  où  se  trouvait  alors  la  Bota¬ 
nique. 

En  1825  ,  M.  Raspail,  dans  ses  Mémoires 
relatifs  aux  Graminées,  formula  positivement 
la  loi  d’ Alternance,  qu’il  regarda  comme  une 
règle  fixe  pour  toute  cette  famille.  Il  pensa 
même  qu’elle  devait  être  appliquée  à  toutes 


ALT 

les  Monocotylédones.  Cependant  nous  de¬ 
vons*  dire  que ,  par  suite  de  son  opinion  sur 
l’origine  des  verticilles  floraux,  il  n’a  pas 
compris  cette  loi  tout-à-fait  de  la  même  ma¬ 
nière  que  nous.  Peu  après,  M.  Rœper  [Observ. 
sur  la  nat.  des  Fleurs  et  des  Inflor.  ;  Seringe 
Mel.  Bot.,  et  en  latin  dans  le  tom.  1er  du 
Linncea  )  l’affirma  également  pour  les  ver¬ 
ticilles  extérieurs  de  la  fleur,  savoir  :  le  ca¬ 
lice  ,  la  corolle  et  l’androcée.  Environ  3  ans 
plus  tard,  parut  la  thèse  de  M.  Dunal  ( Con - 
sid.  sur  la  JYat.  et  les  Bapp.  de  quelques  orga¬ 
nes  de  la  fleur,  Montpellier  1829).  La  science 
de  Y Anthogénie  avait  fait  de  grands  progrès. 
L’auteur,  après  avoir  démontré  que  l’andro- 
cée  renferme  souvent  ainsi  que  le  nectaire, 
plusieurs  verticilles ,  fit  connaître  le  nom¬ 
bre  et  la  position  relative  des  parties  qui, 
suivant  lui,  doivent  constituer  la  fleur  la 
plus  complète.  Dans  la  description  qu’il 
donne  de  cette  fleur  idéale ,  on  voit  qu’il 
adopte  complètement  le  précepte  de  X Alter¬ 
nance ,  et  peut-être  doit-il  être  considéré 
comme  en  étant  le  véritable  fondateur,  ou 
au  moins  comme  le  premier  qui  lui  ait  don¬ 
né  tout  à  la  fois  une  grande  extension  et 
une  forme  régulière.  Depuis  ce  temps , 
M.  Aug.  de  St-Hilaire  a,  dans  ses  mémoires 
sur  différentes  familles,  constaté  fréquem¬ 
ment  la  rigueur  du  précepte,  en  en  faisant 
de  lumineuses  applications.  Nous  citerons 
principalement  à  cet  égard  son  second  mé¬ 
moire  sur  les  Résédacées  et  son  mémoire  sur 
les  Myrsinées  et  les  Sapotées.  Cependant  on 
rencontre  de  sérieuses  exceptions  toutes  les 
fois  qu’on  essaie  de  vérifier  cette  loi  par 
l’observation  ;  exceptions  qui  peuvent  être 
expliquées,  il  est  vrai,  par  des  considéra¬ 
tions  particulières.  Néanmoins,  il  se  présente 
plusieurs  questions  à  résoudre  préalable¬ 
ment;  car  ces  exceptions  résultent  d’obser¬ 
vations  qui  paraissent  être  en  contradiction 
avec  celles  sur  lesquelles  la  loi  est  basée. 
On  se  demande  si  les  unes  plutôt  que  les  au¬ 
tres  doivent  être  prises  comme  point  de  dé¬ 
part?  si  les  divergences  qu’elles  présentent 
n’indiquent  pas  que  la  loi  générale  est  tout 
autre?  s’il  existe  réellement  une  loi  générale 
ou  des  lois  partielles  ,  de  sorte  que  celle 
qu’on  a  proposée  convienne  seulement  à  un 
certain  nombre  de  végétaux? 

Si ,  pour  répondre  à  ces  questions,  on  s’en 
rapporte  à  l’observation  pure  et  simple,  on 


304 


ALT 


remarquera  que  la  loi  d’ Alternance  s’appli¬ 
que  constamment  au  calice  et  à  la  corolle, 
c’est-à-dire  aux  verticilles  les  plus  extérieurs 
de  la  fleur,  et  dans  lesquels  la  situation  des 
parties  est  le  plus  facile  à  constater;  en  ou¬ 
tre  qu’elle  fournit  la  formule  de  position 
relative  qui  se  réalise  généralement ,  ainsi 
que  l’avait  déjà  remarqué  M.  De  Candolle. 
On  verra,  en  outre  ,  que,  dans  beaucoup  de 
cas ,  l’analogie  réclame  l’existence  de  par¬ 
ties  avortées,  et  qu’en  les  rétablissant  par 
la  pensée,  on  fait  rentrer  dans  la  loi  gé¬ 
nérale  plusieurs  faits  qui  semblaient  la  con¬ 
tredire.  Cependant  de  nombreuses  excep¬ 
tions  existent  encore,  et  l’observation  seule 
ne  peut  jamais  suffire  contre  l’observation. 

Il  y  a  donc  au  fond  de  cela  une  question  plus 
générale  à  débattre  ;  il  s’agit  de  savoir  sur 
quels  fondements  on  s’appuie  pour  considé¬ 
rer  comme  universelle  une  loi  qui  n’est  ad¬ 
missible  qu’en  expliquant ,  par  des  phéno¬ 
mènes  secondaires,  des  épiphénomènes,  si 
l’on  peut  s’exprimer  ainsi ,  toutes  les  contra¬ 
dictions  que  la  nature  présente  à  chaque 
pas. 

Les  fondements  de  celte  loi  sont  les  théo¬ 
rèmes  dont  nous  allons  faire  mention.  Ils 
sont  plus  ou  moins  généralement  admis, 
quoique  quelques  uns  soient  encore  un  ob¬ 
jet  de  contestation  dans  la  science.  Ce  n’est 
pas  ici  le  lieu  d’en  démontrer  l’exactitude; 
nous  croyons  devoir  les  rapporter,  parce  que 
sans  eux  la  loi  d’ Alternance  ne  serait  encore 
long-temps  peut-être  qu’une  hypothèse  un 
peu  arbitraire;  et  cependant  personne,  que 
nous  sachions,  n’a  essayé  de  faire  voir  qu’elle 
n’est  qu’une  conséquence  directe  de  ces 
théorèmes  : 

«  1°  Toute  plante  phanérogame  n’est  for- 
»  mée  que  par  l’addition  d’un  nombre  indé- 
»  fini  d’individus  ayant  tous  la  même  valeur 
»primitive;  mais  elle  peut  se  trouver  modifiée 
»  par  l’époque  relative  du  développement. 

»  2°  Chaque  individu  est  formé  d’un  mé- 
»  ri  thalle  qui  se  prolonge  inférieurement,  et 
»  se  termine  à  son  extrémité  supérieure  par 
»  un  nombre  quelconque  d’appendices  symé- 
»  triques  constituant  un  verticille. 

»  3°  Les  pièces  qui  font  partie  d’un  verti- 
»  cille  sont  placées  entre  celles  du  verticille 
»  précédent,  sur  un  plan  plus  élevé. 

»  4°  Cette  disposition,  qui  est  générale, 
»  résulte  de  la  manière  dont  les  faisceaux  ii- 


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»  gneux  se  combinent  pour  se  rendre  dans 
»  les  appendices. 

»  5°  Sur  la  tige  ou  les  rameaux,  les  indi- 
»  vidus  se  développent  successivement  et  à 
»  l’infini,  jusqu’à  ce  que  des  causes  acciden- 
»  telles  arrêtent  ce  développement,  ils  sont 
»  exposés  à  un  grand  nombre  de  déviations 
«  provenant  de  l’influence  des  agents  exlé- 
»  rieurs  ou  de  celle  qu’exercent  les  uns  sur 
»  les  autres  les  organes  qui  se  développent. 

»  6°  La  fleur,  dont  les  organes  ne  sont 
»  que  des  feuilles  modifiées  d’une  manière 
»  spéciale ,  naît  à  un  moment  donné ,  lors- 
»  que  la  plante  s’y  est  préparée  par  des  dé- 
»  veloppements  antérieurs.  Elle  naît,  déplus, 

»  à  une  place  déterminée  ;  et,  comme  les  par- 
»  ties  qui  la  composent  se  développent  dans 
»  un  espace  de  temps  très  court ,  elles  n’ont 
»  pas  le  temps  d’être  modifiées  diversement 
»  par  les  agents  extérieurs ,  ou  par  le  déve- 
»  loppement  ultérieur  de  la  plante;  i!  en  ré- 
»  suite  que  chaque  fleur,  dans  une  espèce,  est 
»  toujours  formée  du  même  nombre  de  ver- 
»  ticiîles,  que  ces  verticilles  ont  toujours  le 
»  même  nombre  de  parties  et  présentent 
»  toujours  les  mêmes  déviations  du  type  s y- 
»  métrique,  lorsqu’il  en  existe  de  cette  sorte. 

»  7°  Les  déviations  sont  dues  à  des  sou- 
»  dures ,  à  des  avortements ,  à  des  inégalités 
»  de  développements  et  à  des  dédoublements, 
»  qui  peuvent  avoir  lieu  dans  les  deux  sens 
»  de  l’épaisseur  et  de  la  largeur. 

»  8°  L’avortement  n’est  que  Se  non-déve- 
»  loppement  d’un  organe  ;  celui-ci  doit  donc 
»  toujours  exister  virtuellement;  c’est  pour- 
»  quoi  l’avortement  d’un  verticille  est  sans 
»  influence  sur  la  position  de  ceux  qui  vien- 
»  lient  ensuite.  » 

Il  est  donc  évident  que  le  nombre  des 
verticilles  pourra  bien  varier  suivant  les 
familles;  que  le  nombre  des  parties  qui  les 
composent  peut  varier  également,  ainsi  que 
leur  régularité,  mais  que  toujours  les  fleurs 
d’une  même  espèce  sont  construites  sur  le 
même  plan  ;  que  toujours ,  surtout,  la  loi 
d’ Alternance  devra  trouver  son  application; 
et  que,  par  conséquent,  elle  peut  devenir  un 
Critérium  à  l’aide  duquel  nous  remonterons 
de  l’état  habituel  d’une  fleur  à  son  état  nor¬ 
mal.  Elle  pourra  donc  nous  servir  à  déter¬ 
miner  les  rapports  qui  existent  entre  les  vé¬ 
gétaux  au  point  de  vue  du  plan  normal  de 
leurs  fleurs;  elle  nous  apprendra  si  réel- 


ALT 


ALT 


305 


lement  ce  plan  est  constant  dans  chaque  fa¬ 
mille,  et  si  vraiment,  comme  quelques  uns  le 
supposent,  il  est  le  même  pour  toutes  les 
fleurs.  Quoiqu’il  en  soit  à  cet  égard,  le  plan 
se  trouvant  déterminé,  soit  unique  et  gé¬ 
néral,  soit  particulier  pour  chaque  division 
du  règne  végétal  (divisions  qui  prendraient 
rang  très  probablement  entre  les  grandes 
sections  et  les  classes  proprement  dites,  ou 
entre  celles-ci  et  les  familles)  ;  le  précepte 
nous  aidera  encore  à  reconnaître  quelles 
sont  les  modifications  que  le  type  a  subies 
dans  telle  ou  telle  famille ,  ou  dans  tel  groupe 
de  g.  moins  étendu.  Il  a  déjà  conduit  plu¬ 
sieurs  botanistes  à  reconnaître  que,  dans  un 
grand  nombre  déplantés,  le  disque  ou  phy- 
costème  est  formé  par  2  verticilles  d’étamines 
avortées,  et  non  pas  par  un  seul,  comme 
on  l’avait  cru  d’abord  ;  M.  Aug.  de  St-Hilaire 
a  pu  faire  voir  que  l’écaille  irrégulière  des 
Résédacées  représente  les  étamines  ordi¬ 
naires  des  plantes,  tandis  que  leurs  éta¬ 
mines  sont  formées  par  le  développement 
du  phycostème. 

Dans  tous  les  cas,  le  calice,  dans  lequel  la 
position  des  parties  est  facile  à  apprécier, 
peut  servir  de  point  de  départ,  et  l’argumen¬ 
tation  se  réduit  aux  2  formules  suivantes  : 

Les.  pièces  de  tel  verticille  sont  superposées 
aux  divisions  du  calice  ;  donc  elles  en  sont  sé¬ 
parées  par  un  nombre  impair  de  verticilles  ; 
ou  bien,  elles  sont  placées  entre  les  divisions 
du  calice  ;  donc  elles  en  sont  séparées  par  un 
nombre  pair  de  verticilles ,  ou  elles  lui  succèdent 
immédiatement. 

On  doit  bien  se  rappeler  que  les  superfé¬ 
tations  et  l’avortement  complet  d’un  ou  de 
plusieurs  verticilles  ne  modifient  point  la 
position  de  ceux  qui  persistent,  mais  que 
les  organes  de  la  fleur  sont  susceptibles  de  se 
transformer  les  uns  dans  les  autres. 

Il  est  logique  d’admettre  que,  si  parce 
procédé  on  arrive  à  des  résultats  satisfai¬ 
sants,  l’hypothèse  de  la  loi  d’ Alternance,  que 
l’on  doit  à  cette  sorte  de  sagacité  qui  résulte 
de  la  comparaison  d’un  grand  nombre  de 
faits ,  et  à  laquelle  nous  avons  essayé  de 
donner  ci-dessus  un  fondement  plus  rationnel 
se  trouvera  vérifiée  par  l’observation;  car  la 
meilleure  démonstration  d’une  théorie  se 
trouve  dans  les  conséquences  que  l’on  en 
peut  déduire. 

Il  n’est  malheureusement  pas  toujours  fa¬ 


cile  d’opérer  comme  nous  venons  de  l’indi¬ 
quer,  parce  que  tous  les  verticilles  de  la  fleur 
ne  présentent  pas  le  même  nombre  de  par¬ 
ties.  Dans  ce  cas,  la  science  ne  nous  a  fourni 
encore  aucun  précepte  génér/al  qui  puisse 
servir  de  guide;  et  c’est  à  la  sagacité  parti-' 
culière  des  botanistes  de  résoudre  ces  diffi¬ 
cultés,  paraissant  résulter,  le  plus  souvent, 
de  ce  qu’il  existe  des  avortements  ou  des  dé¬ 
doublements  d’organes.  Nousavonsdit  qu’on 
rencontre  dans  les  fleurs  de  fréquentes  ex¬ 
ceptions  à  la  loi  d' Alternance  :  c’est  ici  le 
lieu  de  les  indiquer  succinctement,  en  mon¬ 
trant  comment  elles  peuvent  être  interpré¬ 
tées.  Quelquefois  ces  exceptions  ne  sont  que 
partielles  ;  ainsi,  dans  les  Labiées  à  corolle 
quadrilobée,  la  division  supérieure  de  cet 
organe  est  placée  devant  une  dent  du  ca¬ 
lice,  tandis  que  les  trois  divisions  infé¬ 
rieures  sont  situées  entre  les  quatre  au¬ 
tres  dents  calicinales;  l’analogie  nous  fait 
voir  que  ,  dans  ce  cas ,  la  division  supé¬ 
rieure  de  la  corolle  résulte  de  la  soudure 
de  deux  divisions  primitives; mais,  dans  un 
grand  nombre  de  plantes,  l’exception  est  gé¬ 
nérale.  On  trouve ,  par  exemple ,  qu’il  n’y  a 
pas  de  corolle ,  et  que  les  étamines  sont  su¬ 
perposées  aux  divisions  du  calice  :  il  faut 
admettre  que  la  corolle  est  avortée.  D’autres 
fois,  ce  sont  les  étamines  qui  sont  superpo¬ 
sées  aux  divisions  de  la  corolle  ;  alors  on  peut 
admettre  que,  dans  certaines  plantes,  il  y  a 
une  rangée  d’étamines  avortées.  Des  expli¬ 
cations  différentes  sont  encore  susceptibles 
d’être  présentées  dans  des  cas  particuliers  : 
ainsi,  dans  la  fleur  des  Berberis ,  on  trouve 
six  sépales,  six  pétales  et  six  étamines  ;  tou¬ 
tes  pièces  superposées  les  unes  aux  au¬ 
tres  sur  six  rangées  longitudinales;  mais 
à  l’aide  d’une  observation  attentive,  on  re¬ 
connaît  qu’il  y  a  deux  verticilles  de  sépales, 
deux  verticilles  de  pétales,  et  naturellement 
deux  verticilles  d’étamines.  Ces  fleurs  pré¬ 
sentent  donc  six  rangées  horizontales  de  trois 
pièces  chacune,  pièces  toujours  placées  en¬ 
tre  celles  de  la  rangée  qui  précède  et  celles 
de  la  rangée  qui  suit. 

Dans  ces  deux  genres  d’explication  ,  on, 
suppose  que  toutes  les  pièces  existant  sur 
l’axe  raccourci  de  la  fleur  sont  du  même 
ordre  de  développement,  ainsi  que  les  feuil¬ 
les  qui  se  trouvent  sur  un  scion  non  ra¬ 
mifié;  mais  il  peut  arriver  que,  sur  le 

20 


T.  I. 


306 


ALT 


ALT 


même  scion,  existent  des  branches  latéra¬ 
les  garnies  de  feuilles;  celles-là  naissent 
à  l’aisselle  des  feuilles  même  et  se  déve¬ 
loppent  plus  tard.  De  même,  on  a  vu, 
quoique  très  rarement,  et  seulement  dans 
quelques  monstruosités  ,  un  bourgeon  se 
développer  à  l’aisselle  d’une  partie  de  la 
fleur  ;  cependant  il  arrive  très  souvent  qu’on 
trouve  des  pièces  superposées  aux  par¬ 
ties  d’un  verticille  floral,  sans  qu’il  soit  pos¬ 
sible  de  supposer  un  verticille  avorté,  en¬ 
tre  ees  deux  rangées  d’organes  ;  fait  mani¬ 
feste  chez  les  Grassulées  décandres ,  où  les 
étamines  les  plus  extérieures  sont  précisé¬ 
ment  celles  qui  sont  placées  devant  les  pé¬ 
tales;  et  chez  les  Résédacées,  où  chaque  pé¬ 
tale  porte  un  appendice  sur  sa  face  in¬ 
terne  ,  etc.,  etc. 

Ces  productions  nous  paraissent  être  des 
formations  de  second  ordre  comme  les  bran¬ 
ches  latérales  sur  un  scion ,  de  véritables 
productions  axillaires;  ce  sont  elles  que 
M.  Dunal  semble  avoir  cherché  à  reconnaî¬ 
tre,  peut-être  un  peu  trop  souvent,  sous  le 
nom  de  Lèpales .  Plusieurs  botanistes  ont 
exprimé  à  leur  égard  une  opinion  qui  nous 
paraît  ne  pas  différer  essentiellement  de  la 
nôtre,  en  disant  qu’elles  sont  le  produit  d’un 
dédoublement  dans  le  sens  de  l’épaisseur. 
Lorsqu’elles  arrivent  à  un  développement 
complet,  c’est-à-dire  lorsqu’elles  constituent 
un  organe  aussi  parfait  que  les  productions 
de  premier  ordre  qui  entrent  dans  la  com¬ 
position  de  la  fleur,  il  est  souvent  très  diffi¬ 
cile  d’en  déterminer  l’origine;  cependant 
nous  pensons  que  l’on  peut  y  parvenir  assez 
souvent,  à  l’aide  des  considérations  suivan¬ 
tes  ,  lorsque  ce  sont  des  étamines ,  ce  qui  pa¬ 
raît  être  le  cas  le  plus  fréquent. 

1°  Quoique  superposées  aux  pétales,  elles 
sont  plus  extérieures  que  les  étamines  de  pre¬ 
mier  ordre;  néanmoins,  elles  sont  plus  pe¬ 
tites  dans  le  bouton,  et  l’explosion  de  leurs 
anthères  a  lieu  un  peu  plus  tard. 

2°  Elles  avortent  plus  fréquemment  que 
les  autres,  parla  même  raison  que,  sur  une 
branche,  les  feuilles  du  bourgeon  axillaire  se 
développent  plus  tard  que  les  autres  ou  ja¬ 
mais. 

3°  Lorsque  les  fleurs  viennent  à  se  dou¬ 
bler,  on  trouve  souvent  que  les  étamines  in¬ 
térieures  et  même  les  carpelles  se  changent 
en  pétales,  tandis  que  les  étamines  exté-  ! 


rieures,qui  sont  axillaires, gardent  leur  forme 
primitive.  D’autres  fois  il  y  a  entre  tous  les 
pétales  de  la  fleur  double  des  étamines  si¬ 
tuées  devant  eux  (  sur  leur  côté  intérieur  ). 
Toutes  les  fois  que  ces  faits  se  présentent, 
nous  regardons  comme  extrêmement  proba¬ 
ble  qu’une  portion  des  étamines  de  la  fleur 
normale  est  une  production  axillaire  des 
pétales  ;  et ,  sous  ce  rapport ,  l’étude  des 
fleurs  doublées  n’est  pas  à  négliger  dans 
la  recherche  de  la  structure  primitive  des 
fleurs. 

Ainsi  qu’on  vient  de  le  dire,  les  excep¬ 
tions  à  la  Loi  d’ Alternance  peuvent  être  ex¬ 
pliquées  par  différentes  suppositions. Comme 
celles-ci  ne  présentent  rien  qui  soit  en  con¬ 
tradiction  avec  ce  que  l’on  sait  sur  l’organo¬ 
génie  des  plantes ,  les  faits  sont  loin  de  nous 
conduire  à  abandonner  cette  loi.  Cependant, 
la  facilité  qu’on  trouve  à  les  expliquer,  à 
l’aide  des  suppositions,  doit  mettre  en  garde 
contre  les  résultats;  et,  de  leur  multiplicité, 
il  résulte  que  l’état  habituel  d’une  fleur  peut 
encore  fournir  à  l’imagination  des  interpré¬ 
tations  très  différentes.  Il  faut  donc,  dans  ce 
genre  de  recherches,  tout  en  se  laissant  gui¬ 
der  par  le  précepte  de  l’alternance,  vérifier 
encore  les  résultats  auxquels  on  arrive  par 
l’analogie,  dont  la  valeur  comme  moyen  de 
démonstration  est  généralement  reconnue 
et  repose  sur  deux  hypothèses  fondamentales 
en  histoire  naturelle,  savoir  :  une  parenté 
réellé  entre  les  genres  voisins,  et  l’existence 
de  lois  générales  qui  ne  peuvent  subir  que 
des  exceptions  apparentes.  (Ad.  Steinheil.) 

Le  morceau  posthume  qn’on  vient  de  lire 
devait  servir  d’introduction  à  une  série 
d’articles  (  sur  la  disposition  des  organes  de 
la  fleur),  distincts  à  ce  recueil,  mais  seule¬ 
ment  ébauchés  par  Steinheil.  Celui  qui  pré¬ 
cède,  le  seul  qui  sera  publié  et  qui  ne  l’eût 
peut-être  pas  été  si  son  auteur  eût  vécu,  est 
propre  à  bien  peindre,  à  mettre  en  saillie, 
mieux  que  tout  ce  que  j’essaierais  d’en  dire, 
la  direction  des  études  et  l’importance  atta¬ 
chée  par  notre  ami ,  dans  les  recherches  et 
le  perfectionnement  delà  méthode  naturelle. 
En  lisant  les  divers  mémoires  publiés  par 
Steinheil,  mémoires  si  abondants  en  pen¬ 
sées  ingénieuses  et  enchaînées  par  cet  esprit 
logique  qui  le  caractérisait  si  éminemment, 
on  comprendra  que  la  science  aurait  eu  à 
s’enorgueillir  d’une  vie  qui  lui  était  consa- 


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307 


crée,  mais  qui  malheureusement  a  été 
tranchée  à  son  début.  (J.  D.) 

* ALTERNANCE  ( aliemo ,  poser  l’un  après 
l’autre),  géol.  —  Disposition  que  présentent 
les  dépôts  stratifiés,  lorsqu’ils  sont  composés 
de  plusieurs  sortes  de  roches  qui  se  succè¬ 
dent  plusieurs  fois  entre  elles  sur  une  cer¬ 
taine  épaisseur.  L’Alternance  annonce  des 
causes  périodiques,  successives,  alternes,  ou 
une  cause  continue  ,  interrompue  momen¬ 
tanément  par  des  circonstances  particuliè¬ 
res.  La  composition  des  terrains  houillers 
est  un  exemple  remarquable  de  l’Alternance 
degrés, de  schistes  et  de  charbon,  dont  on  voit 
les  diverses  couches  se  présenter  un  grand 
nombre  de  fois  dans  le  même  ordre.  (C.  P.) 

ALTERN ANTHER A  Forsk  (  alternus ,  al¬ 
terne  ;  anihera ,  anthère,  parce  que  les  fi¬ 
lets  sont  alternativement  anthérifères  et 
ananthères).  bot.  pu.  —  G.  de  la  famille 
des  Amarantacées  ,  tribu  des  Gomphré- 
nées,  Endl.  —  Endlicher  (  Gen.  Plant., 

1  ,  p.  301  )  en  donne  les  caract.  suivants  : 
Fleurs  hermaphrodites  ,  3-bractéolées.  Pé- 
rigone  pentaphylle.  Étamines  5  ;  andro- 
phore  cupuliforme;  filets  filiformes,  alter¬ 
nes;  chacun  avec  un  staminode  dentifor- 
me ,  soit  entier,  soit  trifide  ;  anthères  mono- 
thèques  Ovaire  1-loculaire,  1 -ovulé.  Style 
court;  sligm.  capitellé.  Utricule  évalve,  1- 
sperme  ;  graine  réniforme-lenticulaire  ;  test 
crustacé;  embryon  arqué  ou  annulaire,  pé¬ 
riphérique;  radicule  supère.  —  Herbes  dé- 
combantes  ;  tiges  subgéniculées ,  radicantes ; 
feuilles  opposées  ,  subsessiles  ;  fleurs  en  ca¬ 
pitules  axillaires.  Ce  g.  renferme  environ 
20  esp.,  la  plupart  indigènes  dans  la  zone 
équatoriale.  (Sp.) 

ALTERNARIA  (  Alternus  ,  alterne),  bot. 
cr.  —  Nees  ( Syst .  der  Pilze.  2.  pag.  19. 
tab.  5.  fig.  63  )  a  décrit  sous  ce  nom  un  petit 
g.  de  Champignons,  appartenant  aux  Hypo- 
mycetes ,  et  qui  est  caractérisé  par  des  fila¬ 
ments  (jlocci)  droits,  simples,  qui  présentent 
alternativement  dans  leur  longueur  des  ren¬ 
flements  transparents  en  forme  de  noeuds  et 
des  rétrécissements  opaques  et  filiformes.  On 
ne  connaît  pas  encore  les  organes  de  la  fruc¬ 
tification  des  2  esp.  que  renferme  ce  g.  ;  dont 
l’une,  A,  tennis ,  se  développe  sur  les  tiges 
des  plantes  sèches  et  les  couvre  de  petits 
coussins  noirs,  qui  ressemblent  à  un  léger 
duvet;  l’autre,  A.rudis,  que  M.  Ehrenberg  a 


trouvée  en  Allemagne  sur  l’écorce  des  pins, 
a  les  filaments  plus  courts  et  plus  fermes.  Je 
n’ai  pas  eu  occasion  d’étudier  ce  g.  ;  mais 
j’ai  rencontré  bien  souvent  sur  les  tiges  des 
plantes  sèches,  des  petits  coussins  qui  pré¬ 
sentaient  les  caract.  que  je  viens  d’énoncer.  ' 
En  cherchant  d’où  ils  pouvaient  provenir, 
j’ai  constaté  qu’ils  étaient  formés  par  des 
filaments  de  Botrytis  en  partie  détruits,  et 
dont  les  cellules  sont  alternativement  ren¬ 
flées  et  filiformes.  Je  ne  serais  pas  étonné 
que  le  g.  Alternaria  dût  son  origine  à  ce 
singulier  mode  de  dessiccation.  (Lév.  ) 

ALTERNE.  Alternas [altemo,  je  pose  l’un 
après  l’autre),  bot.  —  Cette  épithète  s’em¬ 
ploie  dans  des  sens  un  peu  différents  ;  ainsi, 
elle  exprime  la  superposition  alternative  des 
mêmes  organes  sur  un  axe  commun.  C’est 
dans  ce  sens  qu’on  dit  des  feuilles  qu’elles 
sont  alternes,  par  opposition  aux  feuilles  op¬ 
posées  ou  verticilles  ;  mais  on  l’emploie  aussi 
pourdésignerla  position  alternante  de  deux 
organes  de  nature  différente,  par  exemple  : 
les  pétales  sont  alternes  aux  sépales,  dans  le 
plus  grand  nombre  des  cas;  les  étamines, 
quand  elles  sont  en  même  nombre  que  les 
pétales  ou  que  les  divisions  de  la  corolle  ga¬ 
mopétale,  alternent  avec  ces  mêmes  pétales, 
c’est-à-dire  qu’elles  correspondent  aux  inter¬ 
valles  qui  les  séparent.  Un  cas  très  rare,  au 
contraire,  est  celui  où  les  étamines  corres¬ 
pondent  exactement  au  milieu  de  chaque 
pétale  ou  de  chaque  division  de  la  corolle 
gamopétale  ,  comme  dans  les  familles  des 
Berbéridées ,  des  Vinifères ,  des  Primula- 
cées.  On  dit  alors  que  les  étamines  sont  op¬ 
posées  au?  pétales,  au  mot  Feuille  ,  la 
théorie  de  l’arrangement  des  feuilles  et  des 
autres  organes  foliacés.  (A.  R.) 

A  LT!  I.E  A,  L.  (àX^ata ,  guimauve),  bot. 
pu.  —  Nom  grec  des  Guimauves.  (C.  L.) 
*ALTHÆASTRE .Allhœastrum,  D.C.  (aug¬ 
mentatif  d' Althœa.  V.  ce  mot),  bot.  ph.  — 
M.  De  Candolle  donne  ce  nom  à  la  lrc  sect. 
de  son  g.  Althœa  :  section  ou  s. -g.  qui  com¬ 
prend  les  véritables  Guimauves  ou  Althœa 
L.  (Sp.) 

*  ALTIIENIA,  F.  P.,  Bellevalia  ,  Delil. 
(B.  Althen,  1er  cultivateur  de  la  Garance  en 
France),  bot.  ph.  — G.  créé  par  F.  Petit 
[Ann.jSc.  obs.  p.  451)  pour  une  petite  plante 
de  la  famille  des  Naiadées ,  que  M.  Delile 
avait  rapportée  au  g.  Z annichellia  ,  L.  sou* 


308 


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le  nom  de  Z.  setacea.  On  la  reconnaît  à 
des  tiges  articulées,  noueuses,  rampantes, 
garnies,  à  chaque  nœud,  de  feuilles  alternes, 
embrassantes  et  réunies  en  gîomérules.  Elle 
croît  dans  les  lacs  salés  du  midi  de  la  France, 
et  principalement  aux  environs  de  Mont¬ 
pellier,  dans  les  étangs  de  G  ram  mont.  En 
voici  les  principaux  caractères  distinctifs  : 
Plante  d’une  grande  ténuité ,  à  fleurs  mo¬ 
noïques,  terminales  dans  l’aisselle  des  feuil¬ 
les.  Les  mâles  rares,  solitaires  au-dessous  des 
feuilles;  cupule  calicinale,  cyathiforme, 
tridentée  ;  anthère  unique,  sessile  ,  unilo¬ 
culaire  ,  longitudinalement  déhiscente.  Les 
femelles  pédicellées-ternées,  chacune  mu¬ 
nie  à  la  base  d’une  bractée  foliacée;  péri- 
gone  nul. Ovaire  subfusiforme,  uniloculaire, 
ovale  unique,  appendu ,  orthotrope.  Style 
filiforme,  continu  avec  l’ovaire;  stigm.  pelté. 
Capsule  comprimée,  ailée  sur  les  bords,  à 
2  valves  inégales,  réunies  par  un  épicarpe 
membranacé;  graine  oblongue,  comprimée, 
à  test  membraneux.  Embryon  exalbumi¬ 
neux,  antitrope,  à  radicule  infère  ,  épaisse. 

(C,  L.) 

*  ALTHERIA Thouars  (allusion  synony- 
mique  à  l’affinité  du  g.  avec  les  IValtheria). 
bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des  Sterculia- 
cées,  tribu  des  Byttnériées,  Endl. — Du  Petit- 
Thouars  (JVcv.  Gen.  Madag.,n°  64)  lui  at¬ 
tribue  les  caract.  suivants  :  Cal.  5 -fide,  ac¬ 
compagné  d’un  involucelle  triphylle.  Pétales 
5.  Étam.  5;  filets  complètement  soudés  en 
androphore  tubuleux  ;  anth.  adnées,  extror- 
ses. Ovaire 5-gone.  Styles  5,  soudés.  Caps,  à  5 
coques  monospermes;  graines  médifixes.  — 
Le  g.  ne  se  fonde  que  sur  une  seule  esp.,  in¬ 
digène  à  Madagascar.  (J  D.) 

ALTICA.  ins.  —  V.  Altise. 

ALTICOPUS (àVnxoç,  sauteur;  ttoùç,  pied; 
il  faudrait  écrire  Hallicopus).  ins.  — G.  de 
Coléoptères  tétramères  ,  famille  des  Curcu- 
lionites,  établi  par  Villa,  et  qui  rentre  dans 
celui  des  Choragus  de  Kirby.  V~.  ce  mot. 
M.  Schœnherr,  qui  l’a  adopté  ( Monog .  des 
CurcuL),  le  place  dans  sa  division  des  An¬ 
th  ri  bide  s  et  lui  assigne  les  caract.  suivants  : 
Ant.  de  11  articles,  posées  sous  les  yeux  ; 
les  deux  1ers  plus  grands,  coniques;  les  6 
suivants ,  minces,  allongés,  subconiques; 
les  3  derniers  plus  épais,  ovales,  un  peu 
aplatis.  Rostre  courbe,  plan,  court,  élargi  au 
sommet,  sublronqué.  Yeux  grands,  laté¬ 


raux,  subovales.  Corselet  convexe,  large, 
beaucoup  plus  étroit  antérieurement,  légè¬ 
rement  sinué  postérieurement.  Écusson  ex¬ 
trêmement  petit.  Élytres  de  la  largeur  du 
corselet  à  leur  base ,  presque  cylindriques  , 
courbées  à  l’extrémité  et  couvrant  presque 
l’anus.  Corps  oblong,  convexe.  Pieds  courts; 
les  postér.  propres  au  saut  ;  cuisses  en  mas¬ 
sue;  tibias  à  peine  courbes  ;  tarses  allongés. 
—Ce  g.  a  pour  type  VA.  Galeazii  Villa ,  qui 
se  trouve  en  Lombardie  et  dans  d’autres 
parties  de  l’Europe.  (D.) 

ALTICUS.  ins.  —  V.  Altique. 

A  LT  IA  G  S  A  (nom  d’homme),  bot.  ph. — 
G.  créé  par  Noronha  ( Balav .  Verh.  V.\.) 
non  adopté  par  les  auteurs,  et  qui  reste  réuni 
au  g.  Liquidambar  de  la  famille  des  Balsa- 
macées.  V.  Liquidambar,  L.  (C.  L.) 

ALTIQUE.  Alticus  (  oAtixoç ,  sauteur). 
poiss.  —  Nom  tiré  des  manuscrits  de  Gom- 
merson  ,  et  que  ce  savant  voyageur  se  pro¬ 
posait  de  donner  à  l’un  des  poissons  que 
M.  Cuvier  a  nommé  Salarias.  (  Val.  ) 

*  ALT I IlOSTI IES .  Altirostres  (  altus  , 
élevé;  rostrum ,  bec),  ois.  —  M.  de  Blain- 
ville  a  donné  ce  nom  à  une  section  de  la 
famille  des  Hétérodactyles,  comprenant  des 
Oiseaux  grimpeurs  à  bec  plus  haut  que 
large.  (C.  d’O.) 

ALTISE.  Allica  (àVrixoç,  sauteur;  il  fau¬ 
drait  écrire  fiallica).  ins.  —  G.  de  Coléop¬ 
tères  tétramères ,  établi  par  Geoffroy  aux  dé¬ 
pens  du  grand  g.  Chrysomèle  de  Linné ,  et 
adopté  par  presque  tous  les  auteurs.  M.  Du- 
méril  le  place  dans  sa  famille  des  Herbivores 
ou  Phytophages,  et  Latreille  dans  celle  des 
Cycliques,  tribu  des  Galérucites.  M.  Dejean, 
après  l’avoir  adopté  dans  ses  deux  1ers  Ca¬ 
talogues  ,  où  il  le  faisait  figurer  parmi 
les  Chrysomélines,  l’a  rayé  du  3me ,  sans 
faire  connaître  dans  quels  autres  g.  il  en  a 
réparti  les  nombreuses  espèces.  Voici  les  ca¬ 
ractères  que  lui  assigne  Latreille  :  Ant.  in¬ 
sérées  entre  les  yeux,  très  rapprochées  â 
leur  base.  Cuisses  postér.  très  renflées,  pro¬ 
pres  au  saut.  Le  renflement  des  cuisses  suf¬ 
fit  pour  les  distinguer  des  Lupères ,  des 
Crioceres  et  des  Galéniques ,  avec  lesquels 
elles  ont  beaucoup  de  rapports.  Leurs  ant. 
sont  filiformes ,  plus  longues  que  le  protho¬ 
rax.  Leur  tête  est  petite.  Les  mandibules 
sont  bi-dentées,  et  les  palpes  maxillaires  ap¬ 
parentes.  La  forme  générale  de  leur  corps 


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309 


ALU 

est  hémisphérique  ou  ovale.  Ces  Insectes 
sont,  en  général,  très  petits.  Les  plus  gran¬ 
des  esp.  d’Europe  n’excèdent  pas  2  lignes  de 
long  ,  et  celles  des  pays  les  plus  chauds  en 
atteignent  à  peine  3.  Leurs  ély très  sont  lisses, 
luisantes,  et  souvent  ornées  de  couleurs  mé¬ 
talliques  très  brillantes.  On  les  rencontre 
plus  communément  au  printemps  dans  les 
lieux  frais  et  humides,  et  répandues  sou¬ 
vent  en  grande  quantité  sur  les  plantes  po¬ 
tagères,  dont  elles  rongent  et  criblent  les 
feuilles.  Leurs  larves,  qui  se  nourrissent  de 
la  même  manière,  et  font  encore  plus  de  dé¬ 
gâts,  ont  beaucoup  d’analogie  avec  celles 
des  Chrysomèles  et  des  Criocères;  quelques 
unes  sécrètent,  du  sommet  de  plusieurs  petits 
tubercules,  placés  sur  leur  dos,  une  liqueur 
odorante  et  acide.  Leurs  nymphes  ressem¬ 
blent  beaucoup  à  celles  des  Coccinelles,  et 
restent  15  à  20  jours  avant  d’arriver  à  l’é¬ 
tat  d’insecte  parfait.  On  désigne  vulgaire¬ 
ment  les  Altises  sous  le  nom  de  Puces  de 
jardin  ou  Sauteurs  de  terre.  On  en  con¬ 
naît  un  grand  nombre;  M.  Dejean  en  men¬ 
tionnait  149  dans  son  Catalogue  de  1821. 
Parmi  ce  grand  nombre,  nous  citerons  seu¬ 
lement  rl’Altise  potagère  ou  bleue  de  Geof¬ 
froy,  A.  oleracea  L.,  qui  sert  de  type  au 
genre;  l’Allise  rubis,  A.  helxines  Fabr.;  et 
l’Altise  à  pattes  fauves ,  A.  fulvipes  Fabr.; 
trois  esp.  très  communes  aux  environs  de 
Paris.  (D.) 

ALTORA.  bot.  pii.  —  Adanson  nomme 
ainsi  le  g.  d’Euphorbiacées,  qui  est  reçu 
sous  le  nom  de  Clutia  ou  mieux  Cluytia.  K. 
ce  mot.  (Ad.  J.) 

*  ALUCITADES.  ins.  — Nom  donné  par 
Leach  à  une  famille  de  Lépidoptères,  ayant 
pour  type  le  g.  Alucite,  Alucita.  V.  ce  mot. 

(D.) 

ALUCITE  .Alucita  ( Allucita  ou  Alucita, 
sorte  de  moucheron),  ins. — C’est  le  nom  que 
Linné  donne  à  la  dernière  div.  de  son  grand 
g.  Phalæna,  div.  qui  comprend  ces  petits 
Lépidoptères  à  ailes  étroites  et  divisées  en 
plusieurs  phalanges,  garnies  de  poils  ou  de 
barbules  des  deux  côtés,  de  manière  à  les 
faire  paraître  comme  un  assemblage  de  plu¬ 
mes  ;  mais  Geoffroy  ayant  appelé  ces  mêmes 
Lépidoptères  Ptérophorçs ,  ce  dernier  nom  a 
prévalu,  et  a  été  adopté  par  tous  les  ento¬ 
mologistes  qui  sont  venus  ensuite;  de  sorte 
que  le  nom  d 'Alucite  de  Linné  serait  resté 


sans  application,  si  Fabricius  ne  l’avait  em¬ 
ployé  d’abord  à  désigner  génériquement  une 
réunion  assez  hétérogène  de  Tinéites,  qu’il 
restreignit  ensuite  aux  seuls  Adèles  de  La- 
treille,  en  formant  avec  les  autres  son  g. 
Ypsolophe.  Latreille,  toutefois,  ayant  la  prio¬ 
rité  dans  cette  occasion ,  conserva  le  nom 
S  Alucite  à  ces  dernières,  auxquelles  il  as¬ 
signe  les  caract  suivants  :  Ailes  supér.  lon¬ 
gues ,  étroites,  très  inclinées,  relevées  en 
queue  de  coq  à  leur  extrémité  postérieure; 
langue  distincte  ;  palpes  inférieurs  ou  labiaux 
avancés,  avec  un  faisceau  d’écailles  allongées 
sur  le  second  article  ;  d’autres  écailles  sur  le 
dessus  de  la  tête,  formant  une  sorte  de  tou¬ 
pet.  —  Nous  avons  adopté  ce  g.  avec  quel¬ 
ques  modifications  dans  notre  Continuation 
de  {'Histoire  naturelle  des  Lépidoptères  de 
Ft  • ance ,  commencée  par  Godart,  et  nous  l’a¬ 
vons  réuni,  comme  Latreille,  dans  son  der¬ 
nier  ouvrage,  à  la  tribu  des  Tinéites.  Nous 
y  comprenons  6  espèces ,  dont  les  plus  re¬ 
marquables  sont  :  1°  VA.  xyloslella  L.  Sa 
chenille  vit  à  la  fois  sur  différents  arbris¬ 
seaux  et  sur  un  grand  nombre  de  plantes  po¬ 
tagères,  parmi  lesquelles  elle  attaque  de 
préférence  les  choux  et  les  navets  ;  2°  l’A.  de 
la  Julienne  (Tin.  porrectellaL.,Ypsolophus 
vittatus  Fabr.),  dont  la  chenille  vit  princi¬ 
palement  sur  la  julienne  ( Hesperis  matrona- 
lis ).  Elle  se  tient  ordinairement  dans  les  feuil¬ 
les  du  centre,  qu’elle  réunit  ensemble  par 
des  fils ,  et  s’y  transforme  en  chrysalide  vers 
la  fin  d’avril ,  après  s’être  fabriqué  une  jolie 
coque  ovoïde  à  claire-voie  ,  dont  les  mailles 
en  losange  sont  aussi  régulières  que  celles 
d’un  filet,  et  à  travers  lesquelles  il  est  aisé 
de  voir  la  chrysalide  se  former.  Ces  2  esp. 
sont  très  communes  dans  les  jardins  pota¬ 
gers. 

L’Alucite  des  grains ,  qui  fit  tant  de  rava¬ 
ges  dans  l’Angoumois  en  1770,  appartient, 
suivant  Latreille  ,  à  son  g.  Æcophore.  V.  ce 
mot.  (D.). 

ALUTNE  ou  ALIWË.  bot.  ph.  —  Vieux 
nom  de  l’Absinthe.  (G.  d’O.) 

*  ALUMINATES  (Alumen ,  inis  ,  alun  ). 
min.  —  G.  minéralogique  composé  des  esp. 
dans  lesquelles  l’Alumine  joue  le  rôle  d’a¬ 
cide  à  l’égard  de  certaines  bases ,  telles  que 
la  Magnésie,  l’Oxydule  de  fer,  et  les  oxydes 
de  plomb.  Ce  g.  ne  comprend  encore  que  4 
esp.,  qui  sont  le  Spinelle,  le  Pléonaste,  Sa 


310 


ALU 


ALU 


Gahnite,  et  le  Plomb-gomme  ( V .  ces  mots). 
Tous  ces  corps  sont  solides.  Leur  caract. 
commun  est  de  n’être  attaquables  par  les 
acides  qu’après  avoir  été  fondus  avec  un 
alcali ,  et  de  donner  alors  une  solution  qui , 
traitée  par  l’ammoniaque,  abandonne  l’A¬ 
lumine  sous  forme  d’un  précipité  gélati¬ 
neux  ,  que  dissoudrait  la  Soude  ou  la  Po¬ 
tasse  caustique.  (Del.) 

ALUMINE.  (  Alumen  ,  inis  ,  Alun  ). 
chim.  —  Cette  substance  signalée  pour 
la  première  fois  en  1754,  par  Margraff, 
comme  un  corps  particulier,  est  un  vérita¬ 
ble  oxyde  métallique  dont  le  radical,  Y  Alu¬ 
minium,  n’a  pu  être  isolé  que  depuis  un  pe¬ 
tit  nombre  d’années.  Son  nom  lui  vient  du 
mot  latin  Alumen  qui  signifie  Alun,  sel  dont 
on  l’extrait  souvent.  L’Alumine  est  blanche, 
légère,  sans  saveur  ou  d’une  odeur  terreuse 
à  peine  sensible,  douce  au  toucher,  happant 
à  la  langue,  mais  insipide,  infusible  au  plus 
violent  feu  de  forge,  sans  action  sur  l’oxy¬ 
gène  et  sur  l’air ,  et  sur  la  plupart  des  corps 
combustibles  ;  elle  est  insoluble  dans  l’eau, 
très  soluble  au  contraire  dans  la  potasse  et 
dans  la  soude  caustiques.  Elle  joue  le  rôle 
de  base  relativement  aux  acides  sulfuri¬ 
que,  nitrique,  hydrochlorique ,  etc. ,  et  le 
rôle  d’acide  avec  certains  oxydes  métalli¬ 
ques,  tels  que  l’oxyde  de  zinc,  l’oxyde  de 
cobalt  et  avec  les  alcalis  eux-mêmes.  Il  a 
été  impossible  jusqu’ici  de  la  combiner  avec 
l’acide  carbonique.  Yerse-t-on  un  carbonate 
alcalin  dans  la  dissolution  d’un  sel  d’alu¬ 
mine,  on  remarque  aussitôt  un  dégagement 
d’acide  carbonique  et  une  précipitation  d’a¬ 
lumine. 

On  prépare  l’alumine  anhydre  en  calci¬ 
nant  au  rouge  l’alun  ammoniacal,  sulfate 
double  d’alumine  et  d’ammoniaque.  L’alu¬ 
mine  pure  reste  dans  le  vase  opératoire 
sous  la  forme  d’une  masse  blanche,  spon¬ 
gieuse,  peu  cohérente.  Pour  l’obtenir  en  ge¬ 
lée  ,  à  l’état  d’hydrate ,  on  la  précipite  d’un 
de  ses  sels  par  un  grand  excès  d’ammonia¬ 
que  caustique.  On  choisit  encore  pour  cela 
l’alun,  qui  est  de  tous  les  sels  d’alumine  ce¬ 
lui  que  la  cristallisation  dépouille  le  plus 
facilement  des  matières  étrangères  qui  peu¬ 
vent  accompagner  cet  oxyde. 

La  plupart  des  chimistes  considèrent  l’a¬ 
lumine  comme  formée  de  2  équivalents  d’A- 
luminium  et  de  3  équivalents  d’oxygène,  ou  en 


poids  de  100  d 'Aluminium  et  de  87,  7  d’oxy¬ 
gène.  L’alumine  est  très  répandue  dans  la 
nature  ;  c’est  la  base  des  argiles.  A  l’état  de 
pureté ,  elle  est  au  contraire  très  rare.  Elle 
constitue  le  saphir  et  le  rubis  ou  corindon 
des  minéralogistes.  La  Gibsite  est  une  com¬ 
binaison  naturelle  d’alumine  et  d’eau. 

L’alumine  pure  n’est  employée  que  dans 
les  laboratoires  des  chimistes  pour  la  pré¬ 
paration  des  sels  alumineux.  Son  mélange 
avec  la  silice ,  tel  que  la  nature  le  présente 
dans  l’argile,  sert  pour  faire  toutes  les  pote¬ 
ries  ,  pour  le  foulage  des  draps ,  pour  la  fa¬ 
brication  de  l’alun  et  des  poteries  Ajoutons 
que  l’alumine  se  rencontre  dans  la  gangue 
de  certains  minerais ,  dans  les  scories  des 
forges ,  etc. ,  et  que  la  plupart  des  terrains 
propres  à  la  culture  contiennent  de  l’alumine 
mêlée  avec  d’autres  matières  et  particuliè¬ 
rement  avec  la  silice ,  l’oxyde  de  fer  et  le 
carbonate  calcaire.  Enfin  le  véritable  Emeri 
a  pour  base  l’alumine  à  l’état  de  corindon. 

(Pel.) 

ALUMINE  (  Alumen ,  inis ,  alun  ).  min.  — 
Oxyde  d’ Aluminium  ,  composé,  d’après  les 
chimistes,  de  2  atômes  de  ce  métal  et  de  3 
atômes  d’oxygène.  Son  nom  est  dérivé  de  ce¬ 
lui  de  l’alun ,  sel  dont  on  extrait  communé¬ 
ment  cet  oxyde.  On  l’appelait  anciennement 
terre  argileuse  ,  parce  qu’il  est  une  des  ba¬ 
ses  des  argiles  et  de  la  plupart  des  terres 
arables.  L’Alumine  préparée  artificielle¬ 
ment  est  en  poudre  blanche  ,  douce  et  onc- 
tueuseau  toucher,  infusible  etinsoluble  dans 
l’eau.  Elle  est  principalement  caractérisée 
par  la  propriété  d’être  éminemment  réfrac¬ 
taire  ,  et  de  former  avec  l’eau  une  pâte 
liante,  qui  sert  de  base  aux  poteries.  Elle 
est  facilement  attaquable  par  la  potasse  et 
par  la  soude  caustiques,  et  donne  par  la 
calcination,  après  avoir  été  humectée  de  ni¬ 
trate  de  cobalt,  une  masse  non  fondue  d’un 
beau  bleu.  L’Alumine  est  isomorphe  avec 
le  peroxyde  de  fer,  l’oxyde  chromique  et  le 
sesquioxyde  de  manganèse. 

L’alumine  joue  différents  rôles  dans  la  na¬ 
ture.  1°  A  l’état  libre  ou  sans  combinai¬ 
son  définie  avec  d’autres  éléments ,  elle  con¬ 
stitue  une  esp.  minérale  très  remarquable 
par  ses  propriétés  physiques,  le  Corindon 
( V .  ce  mot).  2°  A  l’état  d’hydrate  et  mélan¬ 
gée  avec  la  Silice,  elle  forme  les  Argiles  , 
substances  d’un  haut  intérêt  pour  les  arts  , 


ALU 


311 


et  qui  lui  doivent  la  propriété  de  faire  pâte 
avec  l’eau  [F.  Argiles).  3°  Combinée  avec 
certaines  bases  ,  à  l’égard  desquelles  elle  se 
comporte  comme  un  acide ,  elle  constitue 
un  genre  particulier  de  composés  salins, 
auquel  on  donne  le  nom  d’ALUMiNATEs. 
4°  Dans  le  plus  grand  nombre  des  cas,  l’A¬ 
lumine  joue  le  rôle  de  base  relativement  à 
différents  acides  et  à  la  silice;  c’est  ainsi 
qu’elle  se  comporte  à  l’égard  de  l’acide  sul¬ 
furique,  dans  l’alun,  l’alunite,  la  websté- 
rite,  et  par  rapport  à  la  Silice  dans  un  grand 
nombre  de  composés,  tels  que  les  Feldspaths, 
les  Micas  ,  les  Grenats ,  les  Tourmalines,  l’ɬ 
meraude,  la  Topaze,  etc.  {V.  Silicates  alu¬ 
mineux.)  (Del.) 

*ALIJMIIYIDES  (  Alumen ,  inis  ).  min.  — 
Nom  donné  par  M.  Beudant  à  l’une  des  fa¬ 
milles  de  sa  méthode  minéralogique,  celle 
qui  comprend  toutes  les  esp.  formées  d’A- 
lumine ,  soit  seule,  soit  combinée  avec 
différentes  bases,  â  l’égard  desquelles  elle 
joue  le  rôle  d’acide.  Cette  famille  se  subdi¬ 
vise  en  2  g.  :  le  g.  Alumine ,  et  le  g.  Alumi- 
nale.  (Del.) 

AEUMINITE  (  Alumen  ,  inis ,  alun  ).  min. 
— Nom  sous  lequel  on  a  confondu  différents 
minéraux  alumineux,  qui  se  rapportent  aux 
esp.  de  l’Alunite,  de  la  Collyrite ,  et  de  la 
Webstérite  ( V .  ces  mots).  (Del.) 

*  ALUMINIUM  ( Alumen ,  mis,  alun),  chim. 
— L’alumine  n’est  pas  décomposée  par  la  pile 
voltaïque  la  plus  énergique.  Il  est  impossible 
d’extraire  le  métal  qu’elle  renferme  par  le 
procédé  que  Davy  a  appliqué  à  la  préparation 
du  potassium  et  des  autres  métaux  alcalins. 
Il  faut  recourir  à  la  méthode  décrite  par 
Wohler ,  qui  consiste  à  décomposer  le 
Chlorure  d’ Aluminium  par  le  Sodium  ou  par 
le  Potassium. 

Le  chlore  seul  ne  chasse  pas  l’oxygène  de 
l’alumine,  mais  lorsque  celle-ci  est  mêlée 
avec  du  charbon,  elle  est  attaquée  à  une 
température  élevée  et  il  se  produit  du  Calo- 
rure  d' Aluminium  anhydre.  On  introduit  ce 
Chlorure  dans  un  creuset  de  platine  avec  du 
Potassium  divisé  en  petits  fragments  ;  on 
maintient  le  couvercle  à  l’aide  d’un  fil  mé¬ 
tallique  et  on  élève  graduellement  la  tem¬ 
pérature  du  creuset.  La  décomposition  se 
décide  tout-à-coup  avec  dégagement  de 
chaleur  et  de  lumière.  On  lessive  la  masse 
refroidie,  qui  se  compose  de  Chlorure  de 


ALU 

Potassium  soluble  et  A' Aluminium  qui  ne  se 
dissout  pas.  Il  ne  reste  plus  qu’à  faire  des¬ 
sécher  ce  métal  à  une  douce  température. 

C’est  une  poudre  grise  qui  prend  un  as¬ 
pect  métallique  par  la  compression ,  qui 
conduit  mal  l’électricité  et  la  chaleur,  qui 
est  sans  saveur,  sans  odeur,  plus  réfractaire 
que  le  fer,  et  fixe.  C  Aluminium  chauffé  jus¬ 
qu’au  rouge,  s’oxyde  rapidement  au  con¬ 
tact  de  l’air,  et  se  transforme  en  alumine  , 
seul  degré  d’oxydation  de  ce  métal.  Lors¬ 
qu’au  lieu  d’air,  on  chauffe  Y  Aluminium  dans 
l’oxygène,  sa  combustion  développe  une  lu¬ 
mière  telle  que  l’œil  n’en  peut  supporter  l’é¬ 
clat.  L’alumine  qui  en  résulte  entre  en  fu¬ 
sion,  ce  qui  annonce  une  température 
énorme ,  et  elle  devient  aussi  dure  que  le 
corindon. 

V Aluminium  est  sans  action  sur  l’eau 
froide  ;  il  ne  commence  à  la  décomposer 
qu’alors  qu’elle  est  bouillante,  et  encore 
l’action  en  est-elle  très  lente.  Il  en  résulte  un 
dégagement  d’hydrogène  et  un  précipité  d’a¬ 
lumine.  La  potasse  et  la  soude  hydratée  at¬ 
taquent  rapidement  Y  Aluminium.  Il  y  a  dé¬ 
gagement  d’hydrogène  et  formation  d’Alu- 
minate  de  potasse  ou  de  soude.  (Del.) 

*  ALUMO-CALCITE  (  Alumen ,  alun  ; 
calx,cis,  chaux),  min. — Substance  com¬ 
pacte,  d’un  blanc  de  lait,  et  d’un  éclat  vi¬ 
treux  faible ,  ayant  la  cassure  écailleuse , 
happant  à  la  langue;  acquérant,  par  un  sé¬ 
jour  prolongé  dans  l’eau,  un  assez  haut  de¬ 
gré  de  transparence  ,  avec  des  reflets  nuan¬ 
cés  de  bleu  et  de  jaune.  Elle  est  facile  à  bri¬ 
ser,  donne  de  l’eau  quand  on  la  chauffe  dans 
un  tube  de  verre;  et  se  dissout  en  gelée  dans 
l’acide  chlorhydrique  concentré.  Cette  sub¬ 
stance  a  beaucoup  de  rapport  avec  l’Opale , 
dont  elle  ne  diffère  que  par  quelques  cen¬ 
tièmes  de  Chaux  et  d’ Alumine;  c’est  pour 
cette  unique  raison  que  Breithaupt  l’a  sé¬ 
parée  des  Silex  aquifères,  en  lui  donnant  le 
nom  sous  lequel  elle  est  ici  désignée.  L’a¬ 
nalyse  que  Kersten  en  a  faite  a  donné  pour 
résultat  :  silice ,  86,60;  chaux,  6,26  ;  alu¬ 
mine,  2,23;  eau,  4,00;  total  99,08.  Elle 
se  trouve  dans  les  cavités  d’un  filon  ferrugi¬ 
neux  à  Eibenstock,  dans  l’Erzgebirge.  (Del.) 

ALUN.  —  L’Alun,  dans  le  sens  que  l’on 
attribue  le  plus  souvent  à  ce  mot ,  est  un 
sel  double  hydraté,  formé  par  la  combinai¬ 
son  du  sulfate  rj’alumine  avec  le  sulfate 


f 


3 1 2  ALU 

de  potasse  ou  avec  le  sulfate  d’ammoniaque. 
L’alun  à  base  de  potasse  a  pour  formule 
Al2  O3  (So3)3,  Ko  So3  +  24  H20. 

L’Alun  à  base  d’ammoniaque  —  Al2  O3 
(So3)3,  ne  az2  So3,  H2  O  +  24  HO.  Dans  la 
théorie  de  Y  Ammonium,  on  lui  donne  pour 
formule  :  Al2  O3  (So3)3,H3az2OSo3-f-24  H20. 
Ces  deux  espèces  d’Aluns  présententla  même 
forme,  qui  est  l’octaèdre;  la  même  saveur, 
la  même  solubilité  dans  l’eau,  et  un  ensem¬ 
ble  de  propriétés  générales,  pour  ainsi  dire 
identiques.  On  a  fait  l’observation  qu’en 
remplaçant  l’Alumine  par  des  oxydes  iso¬ 
morphes  avec  elle ,  par  le  peroxyde  de  fer, 
le  protoxyde  de  chrome,  le  sesqui-oxyde  de 
manganèse,  on  obtient  des  sels  doubles  qui 
présentent  la  même  forme  cristalline  ,  et 
contiennent  la  même  quantité  d’eau  que  les 
deux  aluns  précédents.  A  son  tour  le  sulfate 
de  Potasse  ou  celui  d’Ammoniaque,  peut 
être  remplacé,  sans  changement  de  forme, 
par  quelques  sulfates,  tels  que  ceux  de  soude 
et  de  magnésie.  On  a  donné  à  tous  ces  sels 
doubles  octaédriques  le  nom  à’ Aluns,  de 
sorte  qu’aujourd’hui  ce  nom  ne  désigne  plus 
une  substance  unique,  mais  une  classe  assez 
nombreuse  de  sels  isomorphes.Yoici  les  for¬ 
mules  de  ces  principaux  Aluns  : 

Alun  de  potasse  ordinaire  =  Al2  O3  (So3)3 
+  Ko  So3  4~  24  H20. 

Alun  d’ammoniaque  ordinaire  =  id.  + 
H8  az2  O  So3  +  24  HaO. 

Alun  de  chrome  et  de  potasse  =  Cr2  O3 
(So3)3,  Ko  So3  +  24  H20. 

Alun  de  fer  et  de  potasse  =  Fe2  O3  (So3)3, 
Ko  So3  -f~  24  H*0. 

Alun  à  base  de  soude=Al2  O3  (So3)3,  No  O 
So3  -|-  24  H20. 

La  formule  générale  d’un  alun  est  donc: 

M2  O3  (So3)3,  m  o  So3,  24  H20, 
dans  laquelle  M  représente  un  métal  iso¬ 
morphe  avec  l’aluminium  ,  et  m  un  métal 
isomorphe  avec  le  potassium. 

Etant  donné  un  petit  cristal  d’un  de  ces 
Aluns  quelconque,  on  peut ,  en  le  portant 
successivement  dans  une  dissolution  de  cha¬ 
cun  des  autres  Aluns,  augmenter  son  volume 
sans  que  sa  forme  change.  C’est  une  obser¬ 
vation  fort  intéressante  que  l’on  doit  à  M.  Gay- 
Lussac.  Nous  ne  parlerons  ici  que  des  Aluns 
du  commerce,  c’est-à-dire  du  sulfate  dou¬ 
ble  d’alumine  et  de  potasse  ou  d’ammonia¬ 
que. 


ALU 

Propriétés  de  F  alun  à  base  de  potasse. 
C’est  un  sel  transparent,  incolore,  inodore, 
d’une  saveur  fortement  astringente,  soluble 
dans  environ  15  fois  son  poids  d’eau  froide, 
et  dans  un  peu  moins  de  son  poids  d’eau 
bouillante,  circonstance  qui  est  cause  qu’une 
dissolution  d’Alun  saturée  à^haud  se  prend 
presque  entièrement  en  masse  par  le  refroi¬ 
dissement. 

Soumis  à  une  douce  chaleur,  il  fond  dans 
son  eau  de  cristallisation  (Alun  de  roche). 
Si  on  élève  graduellement  la  température, 
il  perd  peu  à  peu  cette  eau,  augmente  consi¬ 
dérablement  de  volume,  devient  opaque 
(Alun  calciné).  A  une  température  voisine 
du  rouge,  il  laisse  dégager  de  l’oxygène  et 
de  l’acide  sulfureux  mêlés  d’un  peu  d’acide 
sulfurique  anhydre,  et  laisse  pour  résidu  de 
l’alumine  et  du  sulfate  de  potasse.  Une  cha¬ 
leur  plus  élevée  encore  décompose  ce  der¬ 
nier  sel ,  et  il  reste  finalement ,  comme 
corps  fixe,  de  l’aluminate  de  potasse. 

Calciné  avec  du  charbon  ou  avec  des  ma¬ 
tières  organiques,  telles  que  du  sucre,  de 
l’amidon,  il  donne  naissance  à  un  pyrophore.; 

Propriétés  de  l’Alun  à  base  d'ammoniaque. 
Les  Alcalis  en  dégagent,  soit  à  froid,  soit 
à  chaud,  de  l’ammoniaque,  facile  à  recon¬ 
naître  à  son  odeur  piquante,  à  la  propriété 
qu’elle  possède  de  ramener  au  bleu  le  papier 
de  tournesol ,  et  de  répandre  des  fumées 
blanches,  épaisses,  par  l’approche  d’un  tube 
imprégné  d’acide  muriatique  faible.  Sa  cal¬ 
cination  laisse  pour  résidu  de  l’alumine  par¬ 
faitement  pure.  Au  reste  les  propriétés  prin¬ 
cipales  de  l’alun  ammoniacal,  sa  solubilité, 
ses  usages  dans  l’industrie,  sont  les  mêmes 
que  celles  de  l’alun  potassique.  Ces  deux 
Aluns  se  trouvent  souvent  mêlés  dans  le 
commerce,  non  seulement  dans  des  cristaux 
différents ,  mais  encore  dans  les  mêmes 
échantillons. 

L’Alun  naturel  est  très  rare  :  on  ne  l’a 
rencontré  jusqu’ici  qu’en  dissolution  dans 
quelques  eaux  voisines  de  certains  lignites, 
dans  les  fissures  de  quelques  schistes  alumi¬ 
neux  et  dans  les  produits  des  solfatares. 
Mais  il  existe  dans  la  nature  une  grande 
quantité  de  sous-sulfate  d’alumine  combiné 
avec  du  sulfate  de  potasse.  On  en  rencontre 
au  Mont-d’Or,  en  Auvergne,  et  il  constitue 
des  collines  entières  à  Piombino  et  à  Tolfa. 

Il  est  là  sous  forme  de  roche  ou  de  pierre 


ALU 


ALU 


313 


très  dure ,  rarement  cristallisée ,  presque 
toujours  mêlée  de  silice  et  d’oxyde  de  fer. 
D’après  M.  Cordier,  ce  minéral  a  une  com¬ 
position  telle ,  qu’on  peut  le  considérer 
comme  formé  d’Alun  et  d’alumine  hydratée. 
Une  chaleur  ménagée  détruit  ce  composé, 
en  chasse  l’eau;  l’alumine  anhydre  ne  peut 
plus  rester  unie  à  l’alun,  de  telle  sorte  que  , 
lorsqu’on  vient  à  lessiver  la  masse  calcinée, 
l’eau  laisse  l’alumine  et  dissout  l’alun , 
qu’on  fait  ensuite  facilement  cristalliser. 
Pendant  long-temps  les  marchés  de  l’Eu¬ 
rope  ont  été  presque  exclusivement  appro¬ 
visionnés  avec  cet  Alun,  qui  portait  le  nom 
d 'Alun  de  Rome.  On  le  considérait  comme  le 
plus  pur  et  le  plus  propre  aux  opérations  dé¬ 
licates  de  la  teinture.  Depuis  un  quart  de 
siècle,  on  prépare  en  France  des  Aluns  qui 
ne  laissent  rien  à  désirer,-  et,  loin  de  les  faire 
venir  de  l’Italie,  on  pourrait  en  exporter  au 
besoin  des  masses  considérables. 

C’est  presque  toujours  avec  les  schistes 
alumineux  qu’on  fabrique  l’Alun.  On  les 
expose  à  l’air,  soit  dans  leur  état  naturel, 
soit  après  les  avoir  calcinés.  Le  sulfure  de 
fer,  renfermé  en  grande  quantité  dans  le 
schiste,  sesulfatise;  et,  comme  il  se  produit 
plus  d’acide  sulfurique  que  n’en  peut  pren¬ 
dre  l’oxyde  dç  fer ,  l’alumine,  de  son  côté,  se 
change  en  sulfate.  Quand  le  schiste  est  bien 
effleuri,  on  le  lessive,  on  sépare,  par  des  dif¬ 
férences  desolubilité,  le  sulfate  de  fer  du  sul¬ 
fate  d’alumine  ,  et  l’on  verse  dans  la  disso¬ 
lution  de  ce  dernier  une  lessive  concentrée 
et  chaude  de  sulfate  de  potasse  ou  de  sul¬ 
fate  d’ammoniaque.  Le  nouveau  sel  double 
se  dépose  par  le  refroidissement;  une  se¬ 
conde  cristallisation  le  purge  du  sulfate  de 
fer  qu’il  aurait  pu  conserver.  On  reconnaît 
l’absence  de  ce  dernier,  et  par  conséquent 
la  bonne  qualité  d’un  Alun,  quand,  dissous 
dans  l’eau,  ce  sel  ne  produit  pas  de  teinte 
verdâtre  avec  le  cyanoferrure  de  potassium. 

Les  usages  de  l’Alun  sont  fort  nombreux. 
11  sert  à  fixer  sur  les  tissus  la  plupart  des 
couleurs  solubles  dans  l’eau,  à  rendre  le  suif 
plus  ferme,  à  empêcher  le  papier  de  boire, 
à  passer  les  peaux  et  à  les  préserver  des  vers. 
En  médecine,  on  l’emploie  comme  astrin¬ 
gent  à  l’intérieur,  et  comme  escharotique  à 
l’extérieur  lorsqu’il  a  été  calciné.  (Pelouze). 

ALUi\  (A  lumen ,  Alun),  min.  —  Alumine 
sulfatée  alcaline,  Haüy.  On  donne  ce  nom 

T.  i. 


à  un  sel  double  composé  de  sulfate  d’alu¬ 
mine,  d’eau  et  d’un  sulfate  alcalin  ,  dont  la 
base  peut  être  la  potasse ,  la  soude ,  l’ammo¬ 
niaque  ou  la  magnésie.  Il  existe  donc  au 
moins  4  esp.  d’Alun ,  qui  toutes  peuvent 
être  rapportées  à  la  même  formule  atomi¬ 
que,  et  cristallisent  dans  le  même  système, 
c.  à.d.,le  système  régulier.  L’Alun  à  base  de 
potasse  est  celui  qui  se  forme  le  plus  com¬ 
munément  dans  la  nature.  On  le  trouve  en 
efflorescences  ou  en  petites  masses  fibreu¬ 
ses  à  la  surface  ou  dans  les  fissures  de  cer¬ 
tains  schistes  argileux,  et  principalement 
des  Ampélites  ou  Schistes  alumineux  ,  qui 
en  sont  plus  ou  moins  imprégnés.  Il  se  pro¬ 
duit  aussi  journellement  dans  les  houillè¬ 
res  embrasées,  dans  les  solfatares  et  dans  les 
cratères  d’anciens  volcans  encore  fumants. 
Enfin  on  assure  qu’on  le  rencontre  tout  for¬ 
mé,  et  en  assez  grande  quantité ,  au  mi¬ 
lieu  des  déserts  de  l’Egypte ,  où  il  se  pré¬ 
sente  en  petites  couches  recouvertes  de  sa¬ 
ble.  On  sait  que  la  couleur  de  l’Alun  est 
blanche,  sa  saveur  douce  et  astringente, 
sa  réaction  acide  ,  et  qu’il  est  beau¬ 
coup  plus  soluble  à  chaud  qu’à  froid.  Ses 
usages  sont  nombreux  et  généralement  con¬ 
nus.  Le  principal  est  de  servir  de  mor¬ 
dant  ,  pour  fixer  les  couleurs  sur  les  tis¬ 
sus.  On  ne  peut  obtenir  de  cristaux  d’Alun 
que  par  les  opérations  de  la  chimie.  Les  for¬ 
mes  qu’il  prend  le  plus  habituellement  sont 
l’octaèdre  régulier,  le  cube ,  le  cubo-octaè- 
dre  et  l’octaèdre-émarginé.  Il  est  composé 
d’un  atome  de  sulfate  d’Alumine  (Al  Su5) , 
d’unatômede  sulfate  de  potasse  (K  Su)  et 
de  24  atomes  d’eau  (  24  Aq  )  ;  ou  en  poids  :  de 
33,77  d’acide  sulfurique;  10,502  d’alumine; 
09,94  de  potasse  ;  et  45,47  d’eau. — La  2e  esp. 
d’Alun  naturel  est  Y  Ammonalun ,  ou  Alun 
ammoniacal.  Elle  diffère  de  la  précédente, 
en  ce  que  sa  solution  dégage,  par  l’addition 
d’un  alcali  caustique,  une  odeur  ammonia¬ 
cale.  Elle  ne  s’est  encore  présentée  qu’en 
petites  masses  fibreuses  formant  des  veinu¬ 
les  dans  les  dépôts  de  lignites  de  Tschermig 
en  Bohême.  La  3me  esp.  d’Alun,  est  le  Na- 
tron-alun,  ou  l’Alun  de  soude,  trouvée  comme 
le  précédent,  en  fibres  éclatantes  dans  des 
solfatares  ou  des  terrains  provenant  de 
la  décomposition  des  roches  trachytiques. 
Enfin  la  4me  espèce  d’Alun  est  Y  Alan  de 
magnésie ,  rapportée  de  l’Afrique  méridio- 

20* 


314 


ALU 


ALU 


nale,  en  masses  fibro-soyeuses.  On  a  donné 
le  nom  d 'Alan  de  plume  à  des  substances  sa¬ 
lines  en  fibres  blanches  soyeuses,  trouvées 
dans  î’îîe  de  Milo  ,  et  qui  ne  paraissent  être 
que  des  esp.  d’Aiun  à  bases  de  magnésie  et 
de  protoxyde  de  fer.  On  pourrait  peut-être 
aussi  rapporter  aux  Aluns  à  base  de  fer  et  de 
magnésie,  une  substance  connue  sous  le 
nom  de  Beurre  de  Montagne  ,  et  qui  s’est  of¬ 
ferte  sous  la  forme  de  petites  concrétions 
translucides,  d’un  aspect  gras  ou  résineux, 
parmi  les  roches  alunifères  de  l’île  de  Born¬ 
holm  ,  dans  la  Baltique,  et  près  de  Saalfeld 
en  Allemagne.  (Del.) 

ALUNITE  ( l’Alaunstein  des  Allemands). 
min. — Vulgairement  nommée  pierre  d’ Alun , 
et  pierre  alumineuse  de  la  Tolfa,  cette  espèce 
minérale,  du  g.  des  sous -sulfates  alumi¬ 
neux,  est  composée  d’Acide  sulfurique,  d’A- 
lumine ,  de  Potasse  et  d’eau  ,  dans  des  pro¬ 
portions  qu’on  n’est  point  encore  parvenu  à 
déterminer  d’une  manière  rigoureuse.  C’est 
une  substance  pierreuse  ,  se  présentant  ac¬ 
cidentellement  dans  la  nature ,  en  masses 
cristallines ,  fibreuses  ,  de  couleur  grise  ou 
rougeâtre,  et  le  plus  souvent  en  masses  com¬ 
pactes,  blanches  ou  rosées  ,  dans  les  cavités 
ou  à  la  surface  desquelles  s’observent  quel¬ 
quefois  de  petits  cristaux ,  dont  la  forme  do¬ 
minante  est  un  rhomboèdre  aigu,  de  87°  101. 
Ces  cristaux  se  clivent,  d’une  manière  assez 
distincte,  perpendiculairement  à  leur  axe. 
Par  une  calcination  modérée,  l’Alunite 
donne  d’abord  une  odeur  sulfureuse  ,  et  en¬ 
suite  une  saveur  alumineuse.  Cette  sub¬ 
stance  ,  très  précieuse  pour  la  fabrication 
de  l’Alun  ,  se  trouve  dans  beaucoup  de 
lieux  où  l’action  des  volcans  a  laissé  des 
traces,  et  particulièrement  dans  les  terrains 
trachytiques,  en  Hongrie ,  au  mont  d’Or  en 
France,  à  Montione  en  Toscane,  à  la  Tolfa 
près  de  Civita-Vecchia,  dans  les  Etats -Ro¬ 
mains,  à  la  Solfatare  de  Pouzzole,  à  Vul- 
cano,  etc.  Le  gîte  d’Alunite  le  plus  connu 
est  celui  de  la  Tolfa.  La  pierre  que  l’on  en 
extrait  fournit  un  Alun  très  pur,  connu 
dans  le  commerce  sous  le  nom  d 'Alun  de 
Borne;  il  suffit,  pour  en  obtenir  ce  sel, 
de  calciner  l’Alunite,  puis  de  la  lessiver 
à  chaud,  et  de  faire  évaporer  la  lessive, 
qui  donne  de  l’alun  cristallisé  par  le  refroi¬ 
dissement.  (Del.) 

*ALUNOGÈNE,  Beudant  [Alun;  yév oç,  élé¬ 


ment  ;  c’est-à-dire  qui  peut  servir  à  la  fa¬ 
brication  de  l’alun;  mot  hybride),  min.  — 
Sulfa  te  d’alumine  hydratée,  en  petites  masses 
blanches  ,  fibreuses  ou  écailleuses  ;  soluble, 
mais  non  cristallisable,  d’une  saveur  acerbe. 
On  le  trouve  dans  les  solfatares ,  où  il  pro¬ 
vient  de  l’action  des  vapeurs  sulfureuses 
sur  les  silicates  alumineux.  M.  Boussingault 
en  a  fait  connaître  une  variété ,  observée 
par  lui  dans  les  schistes  argileux  qui  bor¬ 
dent  le  Rio  -  Saldana ,  en  Colombie.  D’a¬ 
près  son  analyse ,  l’Alunogène  serait  formé 
d’un  atome  de  sulfate  d’alumine  et  de  18 
atomes  d’eau;  mais,  suivant  une  autre  ana¬ 
lyse  que  l’on  doit  à  M.  Beudant,  elle  ne 
contiendrait  que  9  atomes  d’eau.  Cette  ma¬ 
tière  serait  très  utile ,  si  elle  se  trouvait  en 
plus  grande  abondance  ,  puisqu’il  n’y  aurait 
qu’à  la  dissoudre  et  à  y  ajouter  du  sulfate 
de  potasse  ,  pour  avoir  de  l’Alun.  (Del.) 

ALURNE.  Alurnus.  ins.  —  G.  de  Coléop¬ 
tères  tétramères ,  établi  par  Fabricius  et 
adopté  par  M.  Duméril,  qui  le  place  dans  sa 
famille  des  Herbivores  ou  Phytophages ,  et 
par  M.  Dejean,  qui  le  met  dans  celle  des 
Chrysomélines.  Latreille,  dans  ses  premiers 
ouvrages,  l’avait  réuni  au  g.  Hispe,  comme 
Olivier;  mais,  dans  ses  familles  naturelles, 
il  l’en  sépare  et  le  range  dans  sa  famille  des 
Cycliques,  tribu  des  Cassidaires,  sans  toute¬ 
fois  en  donner  les  caractères. Voici  ceux  que 
lui  assigne  M.  Duméril  :  Cors,  court,  inégal. 
Elytres  d’un  tiers  plus  longs  que  l’abdomen, 
à  grand  écusson.  Articles  des  tarses  très  dé¬ 
veloppés,  veloutés  en  dessous. — Les  Alurnes 
sont  des  Coléoptères  de  moyenne  taille,  as¬ 
sez  remarquables  par  leur  forme  et  par  leur 
couleur.  Ils  appartiennent  exclusivement  aux 
contrées  inlertropicales  del’ Amérique. M. De¬ 
jean  [Calai.,  3me  édit.)e n  mentionne  7  espè¬ 
ces  ,  dont  2  de  Cayenne,  4  du  Brésil  et  1  du 
Paraguay.  Nous  ne  citerons  que  VA.  grossus 
Fabr.,  décrit  et  figuré  par  Olivier.  (D.) 

ALUTÈRES(oc  Priv.;  h>Ap,  qui  délie), 
poiss.  —  Nom  générique  de  poissonsde  la  fa¬ 
mille  des  Sclérodermes,  de  l’ordre  des 
Plectognathes ,  rangés  autrefois  dans  le  g. 
Baliste.  M.  Cuvier  a  réuni  sous  ce  nom, 
les  esp.  dont  l’os  du  bassin  reste  constam¬ 
ment  sous  la  peau  de  l’abdomen  ,  quoiqu’il 
soit  mobile  sous  cette  peau,  comme  l’os  épi¬ 
neux  des  Bal is tes  ou  des  Monacanthes  l’est  à 
l’extérieur.  C’est  ce  qui  suggéra  à  M.  Cuvier 


AL\ 


ALY 


315 


l’idée  de  les  appeler  Batistes  non  déliés.  Quel¬ 
quefois  la  peau  de  l’abdomen  forme  un  large 
fanon,  en  suivant  le  mouvement  de  l’os  du 
bassin,  quand  il  se  redresse.  Cependant  le 
corps  des  Alutères  est  plus  allongé  que  celui 
des  autres  Balistes.  La  peau  est  couverte  de 
petits  grains  serrés,  la  dorsale  antérieure 
réduite  à  une  seule  esp.  comme  dans  les 
Monacanthes.  Ce  g.  est  un  des  moins  nom¬ 
breux  du  genre  Baliste.  On  en  connaît  à  peine 
10  à  12  esp.  Elles  sont  originaires  des  mers 
équatoriales,  des  deux  continents,  et  aucune 
esp.  n’existe  dans  les  mers  d’Europe.  (Val.) 

*ALVAME.  Alvania.  moll.  —  Dans  son 
Histoire  naturelle  des  productions  de  l Eu¬ 
rope  méridionale ,  M.  Risso  a  proposé  ce  g. 
pour  les  espèces  turbiniformes  du  g.  Ris- 
soa.  L’auteur  n’alléguant,  pour  la  formation 
de  ce  groupe,  aucun  caract.  zoologique,  et 
les  esp.  qu’il  contiendrait  se  liant  d’une  ma¬ 
nière  insensible  aux  Rissoa  proprement  di¬ 
tes,  ce  g.  ne  peut  être  accepté.  [V.  Rissoa.) 

(  Desii.) 

ALVEOLE.  Alveolus  (  alveolus  d ' Alvus  , 
ventre;  par  extension  toute  sorte  de  cavité). 
moll.  —  On  a  souvent  employé  ce  mot  pour 
désigner  les  loges  composant  l’intervalle 
compris  entre  les  cloisons  qui  séparent  l’in¬ 
térieur  des  coquilles  polythalames  ou  mul¬ 
tiloculaires  des  Céphalopodes.  (A.  d’O.) 

ALVÉOLE.  Alveolus  [alveolus ,  cavité). 
On  a  donné  ce  nom  aux  cavités  qui  exis¬ 
tent  sur  les  os  des  mâchoires,  et  dans  les¬ 
quelles  sont  implantées  les  racines  des 
dents.  La  grandeur  et  la  forme  de  ces  al¬ 
véoles  varient  suivant  les  différentes  esp. 
de  dents  qu’ils  doivent  loger.  Ces  cavités 
sont  percées ,  au  fond ,  de  trous  par  les¬ 
quels  passent  les  vaisseaux  et  les  nerfs  den¬ 
taires.  —  On  nomme  aussi  alvéoles  :  1°  les 
petites  cellules  ou  loges  que  les  abeilles  et 
guêpes  se  construisent  pour  y  élever  leurs 
larves  et  déposer  leurs  provisions;  2°  de 
petites  fossettes  ou  cavités  qu’on  observe 
dans  certaines  parties  des  plantes,  etc. 

(C.  D’O.) 

*  ALVÉOLÉ.  Alveolatus  ( alveolus ,  alvéole). 
anat.  descript.  —  Qui  est  creusé  de  petites 
fossettes  ou  loges  placées  symétriquement 
les  unes  à  côté  des  autres,  et  se  rapprochant, 
par  leur  forme,  des  alvéoles  d’abeilles. 

(C.  d’O.) 

*ALVÉ0LI1VE.  Alveolina,  A.  d’Orb.  (  Di- 


min.  d ’ alvus  ,  ventre  ).  foram.  —  G.  de 
l’ordre  des  Hélicostègues,  famille  des  Nauti- 
loïdées ,  établi  par  Bosc  (  Buff.  de  Délerv.  ) 
sous  le  nom  d ’Alerotites ,  auquel  nous  avons 
substitué  celui  d’ Alveolina ,  après  en  avoir 
découvert  des  esp.  vivantes.  Nous  le  ca¬ 
ractérisons  ainsi  :  Coquille  libre,  régulière, 
équilatérale  ,  orbiculaire  ou  oblongue  dans 
le  sens  de  l’axe  spiral,  à  spire  embrassante. 
Loges  nombreuses ,  divisées ,  dans  le  sens  de 
l’enroulement  spiral,  en  une  multitude  de 
cavités  capillaires.  Ouvertures  en  lignes  lon¬ 
gitudinales  à  l’axe.  —  Voisin  des  Orbiculi- 
nes  par  les  divisions  de  ses  loges ,  ce  g.  leur 
est  directement  opposé  par  la  division  des 
loges ,  et  la  direction  de  la  ligne  d’ouver¬ 
ture  ;  les  locules  étant  séparées  longitudina¬ 
lement  dans  les  Orbiculines.  Nous  connais¬ 
sons  aujourd’hui  10  esp.  d’Alvéolines,  dont 
2  vivantes ,  et  les  autres  fossiles.  Celles-ci 
appartiennent  aux  terrains  tertiaires  de  l’Au¬ 
triche  et  du  bassin  de  Paris,  et  a  de  la  forma¬ 
tion  crétacée.  Comme  nous  l’avons  fait 
remarquer  ( Tabl.des  Céph.  1825),  les  g  .Me- 
lonites,  Lamarck;  Melonia,  Blainville;  Clau- 
sulus  et  Borelis,  Montfort;  Oryzaria ,  De- 
france;  ne  sont  que  des  doubles  emplois  des 
Alvéolines.  (A.  d’O.) 

ALVEOLITE  (Dimin.  d’ Alvus.  /  .  Al¬ 
véole  ).  FORAM.  —  V.  Alveoline.  (A.  d’O.) 

ALVÉOLITE.  Alvéolites  (  alveolus  ,  ni¬ 
che).  zoopii.  —  G,  de  Polypiers  pierreux 
établi  par  Lamarck,  qui  le  place  dans  la 
section  des  Polypiers  à  réseau,  et  y  com¬ 
prend,  avec  une  seule  esp.  vivante  [Alvéoli¬ 
tes  incrustons ) ,  plusieurs  esp.  fossiles  dont 
M.  Goldfuss  a  fait  son  g.  Calamopora.  Les 
Polypes  en  sont  inconnus,  et  l’on  peut  seu¬ 
lement  supposer  que,  pour  certaines  esp. 
du  moins,  ils  se  rapprochent  de  ceux  des 
Tubulipores.  Cependant  M.  Ehrenberg  a 
placé  le  g.  Calamopora  [V.  ce  mot)  dans  la 
famille  des  Milléporines ,  parmi  des  Phyto- 
coraux  dodécactiniés  (ou  à  douze  rayons). 
C’est  aussi  dans  la  famille  des  Millépores 
que  M.  de  Blainville  [Man.  d’ A  clin.)  place 
les  Alvéolites  ou  Calamopores  ;  mais  cet  au¬ 
teur  a  composé  tout  différemment  cette  fa¬ 
mille. Toutefois,  à  part  l’esp.  vivante  [A.  in¬ 
crustons),  qui  ne  se  compose  que  d’un  seul 
rang  de  cellules  en  forme  de  tubes  courts, 
prismatiques,  serrés,  enroulant  la  surface 
des  corps  marins,  on  peut  dire  que  toutes 


316 


AL  Y 


AL  Y 


les  Alvéolites  sont  des  masses  pierreuses, 
arrondies  ou  rameuses ,  formées  de  couches 
nombreuses,  concentriques,  superposées;  ces 
couches  étant  composées  d’une  réunion  de 
cellules  courtes,  alvéolaires  ou  prismatiques, 
et  offrant  à  l’extérieur  l’apparence  d’un  ré¬ 
seau.  —  On  doit  citer  comme  type  du  g. 

X Alvéolite  madréporaire ,  fossile  des  terrains 
tertiaires  de  Dax  ;  elle  a  l’aspect  d’un  ma¬ 
drépore  allongé  ,  à  rameaux  courts,  épais, 
arrondis,  composés  de  cellules  tubuleuses  , 
pentagones  et  hexagones  par  couches  super¬ 
posées.  Nous  reviendrons  sur  les  esp.  fossi¬ 
les  du  terrain  de  transition  au  mot  Calarno- 
pore .  (Duj.) 

AL  VIN.  —  Nom  donné  aux  jeunes  pois¬ 
sons  employés  pour  peupler  les  étangs ,  et 
que  l’on  affecte  plus  spécialement  aux  jeunes 
carpes  longues  d’un  à  deux  décimètres.  Les 
petits  étangs  où  on  les  élève  se  nomment  Al- 
viniers.  (Val.) 

AL  VINAGE.  poiss.  —  L’Alvinage  con¬ 
siste  à  se  procurer  et  à  conserver  l’alvin  ou 
les  jeunes  poissons  dont  on  se  sert  pour  peu¬ 
pler  les  étangs.  Cette  opération  a  ses  règles 
et  ses  époques,  dont  en  dépend  la  réussite. 

(C.  d’O.) 

ALYDUS.  ins.  —  G.  de  la  famille  des  Co¬ 
réens ,  groupe  des  Anisoscélites,  de  l’ordre 
des  Hémiptères, section  des  Hétéroptères,  éta¬ 
bli  par  Fabricius  (■ Syst.Rhyng .),  et  restreint 
par  Latreille  aux  esp.  dont  le  corps  est  étroit 
et  linéaire ,  les  antennes  filiformes,  le  pro¬ 
thorax  un  peu  rétréci  en  avant ,  avec  ses  an¬ 
gles  postér.  relevés  en  pointe  aiguë,  et  les 
pattes  à  cuisses  renflées  et  munies  d’épines. 

—  On  connaît  aujourd’hui  vingt  et  quelques 
esp.  de  ce  g. ,  dont  le  plus  grand  nombre 
habite  l’Amérique.  Le  type  est  VA.  calcara- 
tus  Fabr.  (  Cimex  calcaratus  L.  ) ,  que  l’on 
trouve  dans  la  plus  grande  partie  de  l’Eu¬ 
rope.  VA.  Geranii  L.  Duf. ,  se  rencontre 
aussi  dans  les  départements  méridionaux  de 
la  France.  (Bl.) 

*ALYMNIA  (allusion' synon.  kPolymnia. 
V.  ce  mot),  bot.  pu.  —  Necker  a  appliqué  ce 
nom  à  quelques  plantes  de  la  famille  des 
Composées,  réunies  par  M.  De  Candolle  au  g. 
Polymnia ,  dans  lequel  elles  forment  une  pe¬ 
tite  sect.  caractérisée  par  des  ligules  obova- 
les  ou  linéaires,  mais  plus  courtes  que  l’in— 
volucre.  (J.  D.) 

ALYPUN1  (aXviroç,  qui  ne  saurait  nuire),  i 


bot.  ph. — G.  de  la  famille  des  Globularîées, 
mal  défini  par  Tournefort  (Inst.  )  qui  l’avait 
créé  d’après  Matthiole,  et  dont  Linné  a  fait 
le  g.  Globularia ,  aujourd’hui  généralement 
adopté.  V.  ce  mot.  (C.  L.) 

ALYSE.  bot.  fit.—  V.  Alise.  (C.  d’O.) 

ALYSELMINTHE.  Alyselminthus  (aàuo-iç, 
chaîne;  ïlyw ,  ivQoç,  ver;  allusion  à  la  forme 
annulaire  de  cesanimaux).  iielmint. — Zéder 
avait  substitué  ce  nom  à  celui  de  Tamia , 
dans  son  suppl.  à  l’ouvrage  de  Goetze.  M.  de 
Blainville  l’a  adopté,  en  le  restreignant  à 
une  div.  générique  qui  comprend  les  Tœnia 
sans  trompe  ni  couronne  de  crochets,  comme 
le  Tœnia  plicata  Rud.  ( App .  à  la  trad.franç. 
de  Bremser).  Leur  renflement  céphalique  , 
très  distinct,  est  pourvu  de  4  suçoirs  pro¬ 
fonds;  ce  qui  les  distingue  des  Botryocé- 
phales ,  des  Botrydium ,  etc.  (  V .  art.  vers 
du  Dict.  des  Sc.  nat.,  t.  lvii,  p.  606  ;  — 
Toenia,  du  même.  (L.  D.  y.  r.) 

ALYSIA  (  <Uw  <7iov ,  chaînette ,  probable¬ 
ment  parce  que  ces  insectes  ont  paru  établir 
un  passage  entre  2  familles  différentes),  ins 
—  Genre  de  la  famille  des  Ichneumoniens , 
groupe  des  Braconites,  de  l’ordre  des  Hy¬ 
ménoptères  ,  sect.  des  Térébrans ,  établi  par 
Latreille  et  adopté  par  tous  les  autres  en¬ 
tomologistes.  Ce  g.  est  pour  M.  Wesmael 
(Mon.  des  Br.  de  Belg .)  le  principal  de  son 
groupe  des  Exodontes ,  dont  le  caract.  le 
plus  essentiel  est  de  présenter  des  mandib. 
dépourvues  de  dents  au  côté  interne.  Les 
Alysia  ont  un  corps  grêle,  des  ant.  lon¬ 
gues,  composées  d’un  fort  grand  nombre 
d’articles,  des  ailes  pourvues  de  3  cellules 
cubitales,  des  pattes  grêles  dont  les  cuisses 
un  peu  renflées,  et  un  abd.  légèrement  pé- 
diculé ,  avec  son  2me  segment  très  grand 
formant  au  moins  le  tiers  de  sa  longueur. — 
Les  esp.  connues  de  ce  g.  sont  nombreuses  , 
toutes  indigènes  et  de  fort  petite  taille.  Celle 
que  l’on  doit  en  considérer  comme  le  type 
est  VA.  mandiicatrix  (  A.  manducator ,  Latr. 
Gen.  Cr.etlns. — Cryp lus  manducator,  Fab.). 

(Bl.) 

ALYSîCARPE.  Alysicarpus,  Neck.  (aWcç, 
chaîne  ;  xapnoç ,  fruit  :  allusion  à  la  forme  du 
légume).  —  Rallia ,  Jaume  Saint-Hil.  (  non 
Thunb.)  ;  F  abri  ci  a  ,  Scopol.  (non  Gærtn.). 
bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des  Légumineu¬ 
ses,  sous-ordre  des  Papilionacées ,  tribu  des 
Hédysarées ,  s.-tribu  des  Alhagées,  DC. — 


ALY 


ALY 


317 


M.  Desvaux  (Journ.  de  Bot.,  ni,  p.  120)  en  a 
donné  les  caract.  suivants  :  Cal.  campanulé, 
persistant,  5-fide;  lanières  inégales,  poin¬ 
tues.  Cor.  papilionacée.  Etara.  diadelphes 
(  9  et  1  ).  Légume  comprimé  ou  subcylin¬ 
drique,  moniliforme,  se  désunissant  finale¬ 
ment  en  quantité  d’articles  monospermes , 
indéhiscents.  —  Herbes.  Stipules  et  bractées 
scarieuses  ;  feuillessimples,  indivisées  ;  grap¬ 
pes  oppositifoliées  ou  terminales,  lâches; 
fleurs  géminées  ou  solitaires  ;  corolle  blanche 
ou  rougeâtre,  à  peine  plus  longue  que  le  ca¬ 
lice.  —  Ce  g.,  propre  aux  régions  intertropi- 
cales  de  l’ancien  continent ,  renferme  19  es¬ 
pèces.  (Sp.) 

ALYSIDIUM  (àW t<Stov ,  petite  chaîne  ; 
forme  des  filaments),  bot.  cr. — G.  de  Cham¬ 
pignons  créé  par  Kunze  ( Mycol .  Heft.,  1,  p. 
ii,  t.  1,  f.  6) ,  caractérisé  par  des  filaments 
rapprochés,  droits,  simples,  transparents  et 
articulés  ;  les  articles  en  sont  ovales  et  se  sé¬ 
parent  les  uns  des  autres  sous  la  forme  de 
spores.  On  n’en  connaît  encore  que  VA.  ful- 
vum,  trouvé  sur  le  bois  pourri  des  saules  , 
dans  la  Lusace.  Persoon  {. Myc .  Europ.)  réu¬ 
nit  ce  g.  à  XAcrosporium ,  et  M.  Fries  au  g. 
(Jidiubn.  (Lév.) 

*ALYSIE.  Alysium  (a)v<rcov,  petite  chaîne). 
bot.  cr.  —  G.  monotype  de  la  famille  des 
Phycées,  créé  par  Agardh  sur  une  Algue  bré¬ 
silienne  que  Mertens  plaçait  parmi  les  Ul- 
ves.  Comme  on  n’en  a  pas  encore  vu  la  fruc¬ 
tification  ,  sa  véritable  place  est  incertaine 
dans  le  système.  Son  organisation  remar¬ 
quable  nous  fait  penser  qu’elle  pourrait  bien 
se  rapprocher  des  Corallines,et  n’être  qu’une 
esp.  non  encroûtée  de  ce  g.  ou  d’un  g.  voi¬ 
sin.  La  plupart  des  zoologistes  qui  ont  fait 
une  étude  spéciale  des  Polypiers,  sont  main¬ 
tenant  convaincus  que  lesCorallines  sont  de 
vraies  Phycées.  Nous-même,  nous  avons  ob¬ 
servé  chez  une  espèce  de  Cuba,  non  encore 
recouverte  de  calcaire,  que  la  structure  était 
évidemment  cellulaire,  et  se  rapprochait 
beaucoup,  la  forme  des  mailles  du  réseau 
exceptée,  de  celle  qu’Agardh  attribue  au 
genre  dont  il  s’agit. Pour  revenir  au  g.  Aly¬ 
sium ,  en  voici  les  caract.  diagnostiques  es¬ 
sentiels  :  Fronde  articulée  (comme  dans  le 
Cliondria  articulata),  tubuleuse,  dichotome, 
à  articles  ovales,  longs  de2à3  lignes,  séparés 
par  un  rétrécissement  en  forme  de  col.  Les 
rameaux  partent  du  sommet  des  articles.  La 


couleur  de  cette  plante  est  verte  ,  et  sa  con¬ 
sistance  membraneuse.  A  la  loupe,  on  la 
trouve  composée  de  fibres  hyalines  formant 
des  aréoles  pentagones  réunies  par  une  mem¬ 
brane.  Nous  avons  déjà  dit  qu’elle  croît 
sur  les  côtes  du  Brésil.  Nous  ne  pensons  pas 
qu’elle  ait  été  trouvée  ailleurs.  (G.  M.) 

ALYSON.  ins.  —  G.  de  la  famille  des 
Crabroniens,  de  l’ordre  des  Hyménoptères  , 
sect.  des  Porte-aiguillon  ,  établi  par  Jurinc, 
adopté  par  Latreille  et  tous  les  autres  en¬ 
tomologistes,  et  confondu  d’abord  avec  les 
Pompilus  par  Fabricius.  Il  se  distingue  faci¬ 
lement  des  Crabro  et  des  g.  voisins  par  des 
ant.  filiformes;  des  mandib.  tridenlées; 
un  métathorax  muni  d’une  épine  à  son  ex¬ 
trémité  postérieure  ,  et  surtout  par  des  ailes 
pourvues  de  3  cellules  cubitales  (  les  2  pre¬ 
mières  recevant  chacune  une  nervure  récur¬ 
rente)  ,  et  des  pattes  grêles  avec  le  1er  art. 
des  tarses  fort  long ,  et  les  cuisses  postér. 
armées  d’une  pointe  vers  leur  extrémité.  — 
On  ne  connaît  que  quelques  esp.  de  ce  g. 
dont  le  type  est  VA.  lunicornis  Latr.  (  Pom¬ 
pilus  lunicornis  Fab.),  répandu  dans  une 
grande  partie  de  l’Europe.  (Bl.) 

*  ALYSPHÆIIIA  (contraction  d’aWiç , 
chaîne  ;  o-cpaîpa  ,  sphère),  bot.  cr.  —  M.  Tur- 
pin,  dans  un  travail  sur  l’Organographie 
végétale  ( Mém .  du  Muséum,  ÏB27) ,  a  donné 
ce  nom  à  un  groupe  de  plantes  qui  ont  été 
classées  par  la  plupart  des  auteurs,  par¬ 
mi  les  Lichens,  dans  le  g.  Lepra  ou  Lepraria , 
et  que  l’on  peut  regarder  comme  des  états 
primordiaux  de  Lichens  qui  n’ont  pas  encore 
été  trouvés  pourvus  d’apothèces  permettant 
de  savoir  exactement  quelle  place  ils  doivent 
occuper.  Le  g.  Alysphæna  présente  des  glo¬ 
bules  entremêlés  de  fibres  ou  filaments.  Il  a 
été  rapproché  des  Nostocinées  par  M.  Kut- 
zing,  et  M.  Meneghini  le  rapporte,  avec 
doute,  aux  Leptomitées.  Les  globules  de  ces 
végétaux  peuvent ,  d’après  M.  Turpin  ,  être 
considérés  comme  les  apothèces  d’un  thalle 
fibreux,  légèrement  aplati,  ou  coralloïde, 
dont  ils  émanent  directement.  Ce  microgra¬ 
phe  a  figuré  G  esp.  de  ce  g.,  qu’il  désigne 
comme  le  2me  degré  de  l’organisation  végé¬ 
tale  dont  le  g.  Globuline  forme  le  1er. 

(Bréb.) 

ALYSSINÉES.  bot.  pii.  —  Tribu  établie 
par  M.  l)e  Candolle  dans  la  famille  des  Cru¬ 
cifères.  V.  ce  mot.  '  •  (Ad.  J,) 


318 


AL  Y 


ALY 


*ALYS$OIDE.  Alyssoides ,  DG.  (àlvcraov, 
alysson  •  eÎ'^oç,  forme),  bot.  pu. — M.  De  Can- 
dolle  donne  ce  nom  à  un  s.-g.  de  ses  Vesi- 
caria  ;  mais  les  2  esp.  sur  lesquelles  il  le 
fonde  sont  de  vrais  Alysson.  (Sp.) 

ALYSSON.  Alyssum,  L.  {ex  parte).  ;  Ady- 
seton  ,  Scopol.  ;  Meniocus ,  Desv.  ;  Aun- 
nia  et  Odontarrhena ,  G.  A.  Meyer.  ;  Alys¬ 
soides,  D.C.  (sub  Vesicaria).  (a Wo-ov,  nom 
grec  d’une  plante  que  l’on  rapporte  à  la  Passe- 
rage  5  à  priv.;  XvCTo-a,  rage),  bot.  pii.  —  G.  de 
la  famille  des  Crucifères,  tribu  des  Silicu- 
leuses.  Nous  lui  avons  assigné  les  caract. 
suivants  {Suites  à  Buff.  ,  Plant,  phan.  ,  G, 
p.  476)  :  Sépales  ascendants  ou  dressés,  na- 
viculaires ,  égaux.  Pétales  indivisés  ou  bi¬ 
fides  ,  onguiculés.  Glandules  4,  dentiformes 
ou  sétiformes,  opposées  aux  sépales  latéraux. 
Etam.  6  ;  filets  anisomètres,  ascendants ,  ar¬ 
qués ,  appendiculés  (du  moins  les  impairs; 
par  exception  tous  inappendiculés ,  mais 
marginés)  ou  1-dentés  à  leur  base;  anth. 
profondément  cordiformes  à  la  base.  Ovaire 
comprimé,  2-loculaire;  loges  1-2-4-ou  6- 
ovulées.  Style  filiforme  ou  subulé.  Stigm. 
pelté,  subhémisphérique.  Silicule  compri¬ 
mée  ou  aplatie  (parallèlement  au  diaphrag¬ 
me) ,  courte  ,  2-loculaire,  2-valve,  apicu- 
lée  ou  cuspidée;  loges  ï-6-spermes;  valves 
planes  ou  convexes,  écarénées,  immargi- 
nées,  innervées;  nervures  placentairiennes, 
filiformes,  incluses.  Graines  ailées  ou  mar- 
ginées,  lenticulaires,  suspendues,  lisses,  so¬ 
litaires,  ou  collatérales,  ou  bisériées.  Gotyl. 
rectilignes,  presque  planes,  accombants. — 
Herbes  quelquefois  sufTrutescentes,  en  géné¬ 
ral  cotonneuses  (pubescence  étoilée)  ;  feuilles 
très  entières  ou  rarement  sinuées-dentées  ; 
grappes  terminales  (soit  solitaires,  soit  en 
cyme),ou  terminales  et  oppositifoliées,  nues, 
multiflores;  pédicelles  filiformes:  ceux  des 
fleurs  épanouies  en  général  subfastigiés  ; 
fleurs  petites ,  jaunes.  —  Ce  g.  est  propre 
aux  régions  extra-tropicales  du  nord  de 
l’ancien  continent.  Le  nombre  des  esp.  (  en 
excluant  les  doubles  emplois  et  les  esp.  qui 
constituent  le  g.  Koniga,  Adans.)  est  d’envi¬ 
ron  12  ;  plusieurs  se  cultivent  comme  plan¬ 
tes  d’ornement.  (Sp.) 

*ALYTES  {ctXvzriç ,  au  propre,  licteur,  et 
signifiant,  ici,  qui  lie,  qui  attache,  pour  faire 
allusion  à  la  manière  dont  le  male,  chez  la 
seule  esp.  qui  constitue  ce  g.,  dispose  au¬ 


tour  de  ses  cuisses  les  œufs  de  sa  femelle, 
au  fureta  mesure  qu’ils  sortentdu  cloaque). 
rept.— G.  de  Batraciens  anoures  ,  de  la  fa¬ 
mille  des  Raniformes,  dont  la  mâchoire  su¬ 
périeure  est  garnie  de  dents,  et  dont  l’extré¬ 
mité  des  doigts  n’est  point  dilatée  en  disque, 
comme  cela  s’observe  chez  les  Rainettes.  Ses 
caract.  sont  les  suivants  :  Langue  circulaire, 
épaisse,  entière,  adhérente,  creusée  de  quel¬ 
ques  sillons  longitudinaux;  dents  vomé- 
riennes,  formant,  en  arrière  des  narines  in¬ 
ternes,  une  longue  rangée  transversale,  à 
peine  interrompue  au  milieu;  tympan  dis¬ 
tinct;  trompes  d’ Eustachi  très  petites;  4  doigts 
libres;  5  orteils  réunis  en  partie  par  une 
membrane  épaisse  ;  saillie  du  premier  os 
cunéiforme,  peu  développée,  non  tranchante. 
—  C’est  à  Wagler  qu’on  doit  l’établissement 
du  g.  Alytes;  jusqu’à  lui,  l’esp.  qui  en  est 
le  type  avait  été  rangée  avec  les  Crapauds, 
quoiqu’elle  ai  t  des  dents  à  la  mâchoire  supér. 
et  au  palais,  et  que  ceux-ci  en  soient  com¬ 
plètement  dépourvus.  L’A.  accoucheur  {A. 
obstetricans),  car  c’est  ainsi  qu’on  le  nomme, 
se  trouve  assez  communément  en  France, 
en  Suisse,  en  Allemagne.  Sa  voix,  qu’il  fait 
souvent  entendre  dans  les  belles  soirées  d’é¬ 
té,  ressemble  au  son  d’une  clochette  de  verre. 
Les  deux  sexes  se  recherchent  et  s’accouplent 
sur  la  fin  de  mars  et  vers  le  commencement 
d’avril;  la  femelle  pond  50  à  60  œufs  d’un 
jaune  pâle,  gros  comme  des  grains  de  chè- 
nevis;  elle  est  aidée  dans  ce  travail  parle 
mâle  qui ,  à  leur  sortie,  saisit  ces  œufs  dis¬ 
posés  en  chapelet,  et  les  tourne  autour  de  ses 
cuisses;  puis,  ainsi  chargé  ,  il  se  retire  dans 
des  trous  souterrains,  à  deux  ou  trois  pieds 
de  profondeur ,  où  il  demeure  complète¬ 
ment  enfermé  jusqu’à  la  parfaite  maturité 
des  œufs,  qu’il  transporte  alors  dans  l’eau, 
où  s’opère  l’éclosion.  (G.  B.) 

ALYT05P0IUUM  (ocXvtoç,  indissoluble  ; 
<77ropoc,  emence).  bot.  cr. —  G.  de  Champi¬ 
gnons  créé  par  le  professeur  Link  pour  pla¬ 
cer  quelques  esp.  de  Sporotrichum  dont  les 
filaments  sont  colorés.  Il  est  caractérisé  par 
des  filaments  rameux,  cloisonnés,  auxquels 
adhèrent  des  spores  simples,  rondes  ou  ova¬ 
les,  très  petites.  M.  Fries  considère  les  esp. 
qu’il  renferme  comme  le  Mycélium  de  quel¬ 
ques  Champignons.  L’A.  croceum,  Link,  que 
l’on  trouve  sous  un  grand  nombre  de  noms 
dans  les  auteurs,  est  le  Thelephora  sulfurea 


ALZ 


AMA 


319 


Fr.,  et  VA.  roseum  Ehrenb.  ,  est  le  Clado- 
boiryon  varium  Nees.  Ce  g.  doit  être  effacé 
de  la  Mycologie,  quoiqu’il  ait  été  conservé 
dans  la  2me  édition  du  Systema  der  Pilze. 

(Lév.) 

ALYXIA,  Banks  et  Sel.,  Gynopogon, 
Forst.fcHu^ç,  tristesse;  allusion  au  sombre 
feuillage  de  ces  plantes  ).  bot.  ph.  —  G. 
de  la  famille  des  Apocynacées,  tribu  des 
Ophioxylées,  créé  par  Banks  et  Solander 
(  Ex  R.  Bro.  Prod .  )  et  dont  les  caract.  dis¬ 
tinctifs  sont:  Cal.  5-lide.  Cor.  hypogyne , 
hypocratérimorphe ,  à  gorge  nue  ou  barbue, 
à  5  lobes  obliques.  Étam.  5,  incluses,  insé¬ 
rées  à  la  gorge  de  la  corolle;  anth.  ovales, 
subsessiles. Ovaires  2;  ovules  superposés,  peu 
nombreux,  insérés  sur  la  suture  ventrale  in- 
trofléchie.  Styles  presque  coudés;  stigm. 
obtus,  nu  ou  rarement  barbu.  Drupes  2, 
(l’un  avortant  quelquefois),  pédicules, 
simples,  monospermes  ou  composés-lomen- 
tiformes;  cloison  coquillée,semi-bi-loculaire, 
naissant  d’une  suture  un  peu  saillante. 
Graines  biparties,insérées  dans  un  sillon  ven¬ 
tral,  à  la  commissure  de  la  cloison. Embryon 
dressé  ou  courbe  ,  dans  l’axe  solide  d’un 
albumen  corné,  replié-lobulé;cotyl.  oblongs, 
obtus,  à  radicule  infère.  Les  Alyxia  sont 
des  arbrisseaux  glabres ,  lactescents ,  à 
feuilles  verticillées  ou  rarement  opposées, 
coriaces,  toujours  vertes ,  à  fleurs  axillaires 
ou  terminales,  quelquefois  disposées  en  épis, 
blanches,  d’une  odeur  agréable.  Ils  habitent 
les  parties  chaudes  de  l’Australasie  et  de 
l’Asietropicale.  On  en  connaît  une  quinzaine, 
dont  VA.  daphnoides  est  souvent  cultivée 
dans  les  jardins.  (C.  L.  ) 

ALZATEA  (nom  d’homme),  bot.  pu.  — 
G.  de  la  famille  des  Célastrinées,  tribu  des 
Evonymées,  créé  par  Ruiz  et  Pavon  (Fl.  per. 
Prod.)  qui  lui  donnent  pour  caract.  :  Cal.  5- 
fide,  5-gone,  persistant. Pétalesnuls.  Étam.  5, 
hypogynes  ?  Style  1.  Caps,  obeordiforme , 
biloculaire,  loculicide-bivalve.  Graines  nom¬ 
breuses,  superposées,  ceintes  d’une  mem¬ 
brane. -Ceg.,  encore  incomplètement  connu, 
necontientqu’une  esp.,  V A.verticillata;  c’est 
un  arbre  à  feuilles  obovées,  échancrées  ,  à 
fleurs  disposées  en  corymbe ,  et  qui  a  été 
trouvé  dans  les  forêts  du  Pérou ,  près  du 
lieu  appelé  le  Messapata.  Ce  g.  rentrerait 
probablement  dans  le  g.  M ay tenus ,  si  ses 
fleurs  n’étaient  point  apétales.  (G.  L.) 


*  AMACARES  (à  priv.  ;  //.axap,  apoç,  hu¬ 
meur).  ins.  —  G.  de  Coléoptères  tétramères, 
famille  des  Hélopiens,  tribu  des  Cistélides, 
établi  par  M.  Dejean  dans  son  dernier  Cata- 
logue,  où  il  le  place  entre  les  g.  Mycetocha- 
ris  de  Latreille ,  et  Omophlus  de  Mégerle.  Ce 
g.,  dont  il  n’a  pas  publié  les  caract. ,  est 
fondé  sur  une  seule  esp.  du  Brésil  nommée 
par  lui,  A.  strigosus.  (D.) 

AMADEA,  Adans.  bot.  pii.  —  Synon. 
d’Androsace.  V.  ce  mot.  .  (C.L.) 

*AMADÏ]\fA  (apoc,  ensemble;  <WÇ,  tour¬ 
noyant;  lisez  Hamadina).  ois.  —  G.  de  l’or¬ 
dre  des  Passereaux  et  des  Conirostres  de  Cu¬ 
vier,  formé  par  Swainson,  et  faisant  partie 
de  sa  s. -famille  des  Coccoilirausiince,  dans  sa 
famille  des  Fringillidœ.  Les  caract.  en  sont, 
d’après  cet  auteur  (Class.  of  Birds.)  :  Taille 
très  petite;  bec  très  court,  conique;  ailes 
pointues,  à  penne  bâtarde ,  petite;  pattes 
médiocres  ou  petites.  Ce  groupe  répond  à 
celui  des  Bengalis  des  auteurs  français. 

Toutes  les  esp.  de  ce  g.  habitent  les  ré¬ 
gions  tropicales  de  l’ancien  monde.  L’auteur 
les  subdivise  en  5  s.-g.,  qui  sont  : 

1°  Estrelda,  Sw.  :  Bec  petit,  médiocre; 
queue  allongée,  étagée  ou  arrondie;  pieds 
médiocres;  tarse  plus  long  que  le  pouce. — Es¬ 
pèce-type,  Fringilla  Bengalus  L., Vieill.;  Ben¬ 
gali  mariposa  Buff.;  Enl.,  115-1;  Estrelda 
Phœnicotis  Swains.  (Birds  of  West.  Afr., 
i,  192,  pl.  14.). 

2°  Amadina ,  Sw.  :  Taille  plus  forte;  bec 
court,  très  épais  et  large  à  sa  base;  queue 
courte,  arrondie  ou  carrée;  tarse  plus  long 
que  le  pouce.  Esp.-types,  Loxia  fasciaia , 
Fringilla  nitens  (ou  Cambasou). 

3°  Spermestes,  Sw.  :  Bec  court,  épais;  pieds 
à  doigts  très  allongés,  le  médian  surtout;  on¬ 
gles  également  fort  longs  et  grêles ,  l’inter¬ 
médiaire  et  le  postér.  surtout;  queue  courte, 
carrée  ou  étagée  (chez  les  esp.  de  l’Inde,  parti¬ 
culièrement).  Esp.-types  :  Loxia  Malacca ,  ou 
Gros-Bec-Jacobin;Z(ma punctularia, ou  Gros- 
Bec  des  Mol  tiques  ;  Enl.,  139-1. — M.  Swain¬ 
son  leur  réunit  une  esp.  africaine,  son  Sper¬ 
mestes  cucidlala  (West.  Afr.  1,  201),  comme 
esp.  de  transition  entre  les  esp.  à  doigts 
courts  du  groupe  précédent  etles  esp.  à  longs 
doigts  du  groupe  actuel,  lesquelles  appartien¬ 
nent  à  l’Inde. Nous  croyons  reconnaître  cet  oi¬ 
seau  dans  le  Loxia  prasipteron  (Lesson  ,  Re¬ 
vue  zool.,  1839,  p.  104). 


320 


AMA 


AMA 


Cette  petite  div.,  remarquable  par  la  gros¬ 
seur  du  bec,  la  longueur  des  doigts  et  des 
ongles,  nous  paraît  assez  naturelle,  en  ce 
qu’elle  renferme  des  espèces  qui,  d’après 
M.  Swainson ,  se  nourriraient  principale¬ 
ment  des  graines  de  grandes  graminées  ou 
de  certaines  espèces  de  roseaux.  La  force 
de  leur  bec,  ainsi  que  la  longueur  de  leurs 
doigts  et  de  leurs  ongles,  leur  serviraient 
admirablement  pour  concasser  les  graines  et 
se  tenir  cramponnées  sur  les  tiges  glissantes 
de  ces  grandes  plantes  exotiques.  On  retrouve 
ces  mêmes  caract.  joints  aux  mêmes  mœurs 
chez  le  Pinson  de  riz  d’Amérique. 

4°  Erythura,  Sw.  :  Bec  gros,  conique ,  al¬ 
longé;  queue  fort  longue,  étagée  et  finissant 
en  pointe. — Esp.-type,  Fringilla  quadricolor 
Gmel.  (Enl.,  101-2),  ouj Fringilla  sphœnur a, 
Gros-Bec  longicône,  Tem.  [Col.,  96-1,2,3)  ou 
Erythura  viridis  Sw .  (Class.  ofRirds.,  il , 
p.  280.)  Nous  ne  concevons  pas  pourquoi 
M,  Swainson  a  donné  ce  3me  nom  spécifique 
à  un  oiseau  qui  en  avait  déjà  deux.  Il  eût 
été  plus  conséquent  de  lui  rendre  son  nom 
primitif  de  quadricolor  Gmel.,  queTemmink 
avait  déjà  eu  tort  de  changer  en  celui  de 
sphœnura. 

5°  Pytelia,  Sw.  :  Bec  mince,  conique,  al¬ 
longé  ;  ailes  à  rémiges  courtes,  dont  la  lre 
est  rétrécie  ou  échancrée  au  côté  interne  près 
de  la  pointe;  queue  arrondie  ou  étagée; 
pieds  très  petits,  à  doigts  latéraux  ,  égaux  et 
fort  courts. 

Esp.-types  :  Fringilla  elegans  Gmel.,  ou  le 
Beau-Marquet  (Enl.y  203-1);  Pytelia  Phœni- 
copteraSyv.(JFest.  Afr.y  1,  203,  pl.  16);  tou¬ 
tes  deux  du  Sénégal. 

Il  est  facile  de  reconnaître  que,  sous  le 
nom  générique  (YAmadina,  g.  subdivisé 
en  5  s. -g.  ou  petites  sections ,  M.  Swainson 
a  réuni  la  plupart  de  nos  anciens  Sénégalis 
et  Bengalis  (  n’y  ajoutant  toutefois  aucune 
esp.  analogue  du  nouveau  Monde)  qui  dif¬ 
fèrent  de  toutes  celles  de  l’ancien ,  en  ce 
qu’elles  n’ont  jamais  de  penne  bâtarde  courte, 
et  que  leur  lre  penne,  au  contraire,  n’est 
qu’un  peu  moins  longue  quelaseconde.  C’est 
ce  caractère,  tiré  de  la  forme  des  ailes,  et 
établissant  une  distinction  géographique 
entre  tous  ces  petits  Fringilles  de  l’an¬ 
cien  et  du  nouveau  Monde,  qui  nous  a  paru 
donner  le  plus  de  valeur  à  l’établissement 
du  g.  Amadina  de  Swainson ,  et  de  ses 


subdivisions,  que  nous  adoptons.  (Lafr.) 

AMADIS  ou  AMIRAL- AM  ADI  S  (nom 
d’homme),  moll.  —  Nom  d’une  belle  esp.  de 
Cône,  Conus  Amadis  [F.  cône).  (Desh.) 

AMADOU.  Igniarium ,  Pline.  —  Ce  mot, 
qui  appartient  à  la  langue  française,  sert  à 
désigner  une  substance  préparée  pour  pren¬ 
dre  et  conserver  le  feu.  Parmi  les  substan¬ 
ces  qui  jouissent  de  cette  propriété,  on  dis¬ 
tingue  un  grand  nombre  de  végétaux  dont 
les  tiges  et  les  feuilles  sont  couvertes  de  poils 
longs,  épais  et  soyeux,  comme  les  Armoises, 
les  Morines,  etc.  L’Amadou  de  Panama  est 
formé  avec  le  duvet  de  la  face  inter,  des 
feuilles  du  Melastoma  sericea  L.,  des  fleurs 
de  beaucoup  de  composées  :  en  raison  des 
poils  de  l’involucre,  des  aigrettes,  des  grai¬ 
nes  et  des  soies  du  réceptacle ,  dans  le 
Gnaphalium  italicum  W.,  YEchinops  strigo- 
sus  L.  ,  Y  A  trac  ty  lis  gummifera  L.,  YAndro- 
machia  igniaria  Humb.  etc.  A  l'ïle-de-France 
on  en  obtient  une  esp.  particulière  du  liber 
de  l’Afoulh  ou  Ficus  lerebrata  W,  ,  et  dans 
beaucoup  d’endroits,  on  se  sert  de  chiffons  à 
moitié  brûlés. Le  véritable  Amadou  provient 
de  quelques  Champignons  qui  appartien¬ 
nent  au  genre  Polyporus.  Le  Polyporus 
igniarius  et  le  P.  fornentarius  sont  les  deux 
esp.  les  plus  avantageuses  pour  cette  fabri¬ 
cation  ,  à  cause  de  leur  fréquence  et  de  leur 
volume.  On  pourrait  en  retirer  du  Poly¬ 
porus  Ribis  Fries  ,  torulosus  Pers. ,  pinicola 
Fries,  laccatus  Pers.,  etc.,  mais  ils  n’ont  pas 
assez  d’épaisseur.  Pour  préparer  l’Amadou, 
on  enlève  la  partie  supér.  du  chapeau,  qui 
est  dure,  comme  ligneuse,  et  la  couche  de 
pores  qui  garnit  la  face  infér.  ;  on  coupe  le 
tissu  par  tranches  que  l’on  fait  macérer  dans 
l’eau  pour  les  ramollir,  et  on  les  bat  ensuite 
avec  un  marteau  de  bois  sur  un  billot,  pour 
les  étendre.  Cette  opération  renouvelée 
trois  ou  quatre  fois,  on  obtient  de  chaque 
tranche  une  lame  d’Amadou,  qu’il  suffit  de 
tremper  dans  une  solution  de  nitrate  de 
potasse.  Quelques  personnes  se  contentent 
de  le  frotter  avec  de  la  poudre  à  canon  ; 
mais  cette  préparation  le  rend  noir.  C’est 
ainsi  que  nous  le  recevions  autrefois  d’Al¬ 
lemagne,  sous  forme  de  mèches.  Persoon 
(Champ,  com.  p.  92)  dit  que  les  bûche¬ 
rons  des  Vosges  enterrent  le  Bolet  coupé  par 
tranches,  et  l’arrosent  ensuite  avec  de  l’u¬ 
rine.  L’Amadou  préparé  avec  le  maillet  ne 


k 


AMA 


AMA 


321 


diffère  de  l’Agaric  des  chirurgiens  [F.  ce 
mot)  qu’en  ce  qu’il  n’est  pas  salpétré.  On 
en  obtient  quelquefois  des  lames  d’une  très 
grande  étendue  ,  et  qui  ,  molles,  souples, 
t»ès  légères  ,  ressemblent  à  un  feutre.  Gle- 
ditsch  [Méth.  Fung.)  dit  avoir  vu  en  Fran- 
conie  des  paysans  vêtus  d’habits  confec¬ 
tionnés  avec  cette  singulière  étoffe. 

Les  Polypores  ne  sont  pas  les  seuls 
Champignons  avec  lesquels  on  puisse  pré¬ 
parer  de  l’Amadou.  L’Agaric  labyrin  hi~ 
forme  ,  Dædalea  quercinu  Pers.  ,  préparé 
comme  je  viens  de  le  dire,  en  donne  de  très 
bon.  La  base  des  grandes  espèces  de  Lyco- 
perdon  ,  comme  les  L.  cœlatum  Bull.,  gi- 
gnnteum  Batsch,  trempée  dans  une  solution 
de  nitrate  de  potasse,  remplace  très  bien 
l’Amadou  ordinaire. Dans  quelques  contrées 
de  France,  en  Hongrie,  en  31oldavie,  j’ai  vu 
employer  le  bois  pourri  ;  mais,  en  exami¬ 
nant  attentivement,  on  s’aperçoit  facile¬ 
ment  que  la  substance  ligneuse  a  été  dé¬ 
truite  et  remplacée  à  mesure  par  le  mycé¬ 
lium  de  quelques  Champignons.  On  appelle 
Amadou  blanc,  celui  que  l’on  retire  des 
Xylostroma  et  des  Racodium  qui  ont  cette 
couleur.  J’ai  reçu  de  feu  Simonnet  un  mor¬ 
ceau  de  Xylostroma  giganteum  Tode,  qui 
prenait  feu  avec  la  plus  grande  facilité,  et 
qui  dégageait,  en  brûlant,  une  odeur  d’en¬ 
cens  très  agréable.  (Lév.) 

AMADOIJVIER ;  Bolet,  Agaric  amadou- 
vier;  Bolelus  igniarius  L.  ;  Polyporus  ignia- 
rius  Fr.  bot.  cr  —  Espèce  de  Champignons 
d’où  l’on  tire  l’Amadou  (F.  Amadou).  On 
pourrait  donner  ce  nom  à  toutes  les  espèces 
de  Polypores,  tels  que  \esP.  font entarius  Fr., 
Ribis  Fr.  ,  dryadeas  P.  ,  pinicola  Fr.  , 
laccatus  Pers.;  mais  il  désigne  particuliè¬ 
rement  le  P.  igniarius ,  quoiqu’il  four¬ 
nisse  un  Amadou  infér.  en  qualité  à  celui 
qu’on  retire  du  P.  fomentarius.  Pauleta  fait 
le  g.  Pyreium  de  ces  Champignons  et  de 
quelques  autres,  qui,  comme  \esHimantia  et 
les  Xylostroma ,  ont  la  propriété  de  prendre 
feu  facilement.  (Lév.) 

AMÆBA.  inf.  —  F.  Amoeba.  (Duj.) 

AMÆBÉES.  inf.  F.  Amoebées.  (Duj.) 

*  AMAGRIS.  bot.  pii.  —  L ’Arundo  arena- 
ria  de  Linné  a  été  placé  successivement  dans 
un  grand  nombre  de  g. ,  tels  que  Calama - 
grostiSy  Psamma,  Ammophila  et  Amagris. 
Celui  qui  a  prévalu  est  Y  Ammophila  de  Host, 


dont  Y  Amagris  de  Presl  n’est  qu’un  syno¬ 
nyme.  F.  ammopiiila.  (A.  R.) 

AIMAIOU  V  ,  AMAIOA  ou  AMAJOVA  , 
Aubl.;  Hexaclina ,  Willd.  —  Ehrenber- 
gia,  Spr.  (Nom  de  ces  arbres  chez  les  In¬ 
diens).  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des  Ru- 
biacées,  tribu  des  Gardéniées,  fondé  par  Au- 
blet  ( Guyan .  Suppl.  13,  t.  375),  etdont  voici 
les  caract.  :  Cal.  ovale-tubulé,  conné  avec 
l’ovaire,  à  limbe  supère,  cylindrique,  6-denté, 
tardivement  décidu.  Cor.  supère,  hypocraté- 
rimorphe,  à  tube  cylindrique ,  dépassant  le 
limbe  calicinal,  partagée  en  6  lobes  ob- 
longs,  étalés  Anth.  6,  linéaires,  fossiles  en¬ 
tre  la  gorge  de  la  corolle.  Ovaire  infér.,  bi- 
tri-loculaire.  Ovules  nombreux  ,  bf sériés  , 
horizontaux,  anatropes.  Style  simple  ;  stigm. 
indivis,  en  massue.  Baie  obovale-oblongue, 
2-3-loculaire ,  aréolée  au  sommet,  munie 
d’une  écorce.  Graines  déprimées  -  planes  , 
suborbiculaires,  distinctes  des  cloisons  mem- 
branacées  et  horizontales.  Embryon...  — Ce 
g.,  imparfaitement  connu,  renferme  des  ar¬ 
bres  ou  des  arbrisseaux  indigènes  dans  l’A¬ 
mérique  tropicale,  à  feuilles  opposées  ou 
ternées,  courtement  pétiolées,  nervées,  gla¬ 
bres,  munies  de  stipules  oblongues ,  déci- 
dues.  Les  fleurs  sont  subsessiles  et  disposées 
en  corymbes  au  sommet  des  rameaux, 

(C.  L.) 

*AMALACTE.  Amalaclus  (àfjuxAaxroç,  lourd) 
ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Coléoptères  tétra- 
mères,  famille  des  Curculionites ,  div.  des 
Érirhinides,  établi  par  Schœnherr,  qui  lui 
donne  les  caract.  suivants  :  Ant.  médiocres , 
peu  fortes,  insérées  vers  le  sommet  du  ros¬ 
tre;  funicule  de  7  articles;  le  Ier  court,  ob- 
conique,  le  2me  presque  en  massue  ;  les  au  ¬ 
tres  plus  courts,  tronqués  au  sommet,  s’é¬ 
paississant  graduellement;  massue  ovale, 
dont  les  articles  ne  peuvent  être  distingués. 
Rostre  allongé,  robuste,  cylindrique,  grossis¬ 
sant  un  peu  vers  l’extrémité,  à  peine  courbé. 
Yeux  oblongs,  déprimés.  Thorax  presque 
carré,  tronqué  antérieurement,  légèrement 
bi-slnué  à  la  base,  un  peu  convexe  en-des¬ 
sus.  Ecusson  petit,  triangulaire.  Élytres  al¬ 
longées,  presque  linéaires,  non  calleuses  à 
l’extrémité,  avec  les  angles  terminaux  ob¬ 
tus.  —  Ce  g.  figure  dans  le  dernier  Catalo-' 
gue  de  M.  Dejean,  qui  y  rapporte  3  esp  , 
dont  J  de  Cayenne  et  2  du  Sénégal.  Nous 
ne  citerons  que  la  lre,  nommée  par  lui  A . 

21 


T.  1. 


322 


AÏYIA 


AMÀ 


nigritus ,  et  que,  dans  son  précédent  Catalo¬ 
gue,  il  avait  placée  dans  le  g.  Rhynchœnus. 

(D.) 

* AMALE.  Amollis  (  âp.oùoç,  mou),  ins. 
—  G.  de  Coléoptères  tétrarnères,  famille  des 
Curculionites ,  div.  des  Erirhinides,  établi 
par  Schœnherr,  qui  lui  donne  les  caract. 
suivants  :  Ant.  peu  longues,  minces;  funi- 
cule  de  6  articles,  les  trois  1ers  assez  longs , 
coniques;  le  1er  épais,  les  autres  courts, 
noueux;  massue  oblongue ,  ovale.  Rostre 
allongé,  presque  mince,  cylindrique,  dé¬ 
fléchi  ,  arqué.  Yeux  latéraux ,  arrondis ,  peu 
saillants.  Prothorax  légèrement  bi-sinué  à 
sa  base  ,  un  peu  arrondi  sur  les  côtés,  plus 
étroit  antérieurement,  tronqué  au  sommet. 
Écusson  très  petit,  à  peine  visible.  Ély très 
brièvement  subovales,  légèrement  convexes 
en-dessus ,  arrondies  à  l’extrémité ,  plus 
courtes  que  l’abdomen.  Épaules  obtusément 
anguleuses.  Pattes  médiocres ,  entièrement 
mutiques.  Le  corps,  de  grandeur  médiocre, 
est  brièvement  ovale,  sculpté,  ailé,  par¬ 
semé  de  quelques  poils  de  grandeur  médio¬ 
cre.  —  Ce  g. ,  adopté  par  M.  Dejean  (Co¬ 
tai.,  3me  édit.),  ne  renferme  qu’une  seule 
esp.,  qui  se  trouve  en  France  :  c’est  1  eCurcu- 
lio  scoriillum  de  Herbst  (  Col.  vi ,  p.  418  , 
n°  402,  t.  92,  fig.  13).  Cette  esp.  appartenait 
auparavant  au  g.  Falciger  de  Mégerle,  qui  a 
été  supprimé.  (D.) 

AMALGAME  (à>a,  ensemble  ;X,  expl.^a- 
p.5,  je  marie),  min. —  Syn.  de  Mercure  ar¬ 
gentai.  (K.  Mercure.)  (Del.) 

AMALGAMES  (  à>a,  ensemble  ;  \ ,  explé¬ 
tif;  yap-w,  je  marie),  chim.  —  C’est  le  nom 
qu’on  donne  aux  combinaisons  du  mercure 
avec  les  autres  métaux.  Ces  sortes  d’alliages 
sont  en  général  blancs  ,  quelquefois  suscep¬ 
tibles  de  cristalliser,  presque  tous  décom¬ 
posâmes  à  une  température  rouge. 

Les  principaux  amalgames  sont:  1°  celui 
d’Étain ,  qui  sert  à  étamer  les  glaces  et  à 
les  mettre  au  tain-,  2°  celui  de  Bismuth, 
qu’on  emploie  pour  étamer  intérieurement 
les  globes  de  verre  ;  3°  ceux  d’Argent  et  d’Or, 
dont  on  se  sert  pour  argenter  ou  dorer  quel¬ 
ques  métaux  ou  alliages,  particulièrement 
le  cuivre  rouge,  le  laiton  et  le  bronze. 
L’amalgame  des  argenteurs  est  formé  de  : 
mercure,  85 parties,  argent,  15p.;  celui  des 
doreurs  de  :  mercure,  90  et  or,  10. — L’amal¬ 
game  destiné  à  frotter  les  coussins  des  ma¬ 


chines  électriques  est  formé  de  50  p.  de  mer¬ 
cure,  25  p.  d’étain  et  25  p.  de  zinc.  (Pel.) 

* AM  U  LOCESIUS  (à  priv.;  uaWoç,  duvet; 
x/paç ,  corne),  ins.  —  G.  de  Coléoptères  té- 
tramères,  famille  des  Longicornes,  établi 
par  M.  Dejean  ( Catal ,  3me  édit.),  qui  le  place 
immédiatement  avant  le  g.  Lophonocerus  , 
Latr.,  appartenant  à  la  tribu  des  Céramby- 
cins  de  M.  Serville.  Ce  g.,  dont  il  n’a  pas  pu¬ 
blié  les  caract,,  est  fondé  sur  une  seule  esp. 
du  Brésil,  qu’il  nomme  A.  aculeatus.  (D.) 

*AMALLOPODE,  Amallopodus  (à  priv.  ; 
,  duvet  ;  ttov;  ,  7T ocîo;  ,  pied).  INS.  —  G. 
de  Coléoptères  tétrarnères,  famille  des  Lon¬ 
gicornes,  tribu  des  Prioniens,  établi  par 
M.  Lequien,  dans  le  Magasin  zoologique  de 
M.  Guérin,  1833,  3me  année.  Ce  g.,  qui  ne 
figure  pas  dans  le  Catalogue  de  M.  Dejean  , 
appartient  à  la  l,e  subdiv.  des  Prioniens,  et 
vient  se  placer  entre  les  g.  Titanus  et  Cte- 
noscelis  de  M.  Serville,  dont  il  se  distingue 
principalement  par  la  forme  de  son  corselet, 
armé  latéralement  d’une  seule  épine,  par 
ses  tarses  sans  brosses  en-dessous  ,  dont  les 
articles  sont  cylindriques,  et  le  4me  nulle¬ 
ment  bilobé.  Il  est  fondé  sur  une  seule  esp., 
figurée,  dans  l’ouvrage  précité,  sous  le  nom 
d 'A.  scabrosus ,  qui  lui  a  été  donné  par 
M.  Dupont.  (D.) 

AMALOUASSE.  ois.  —  Nom  vulgaire  de 
la  Pie-Grièche.  (C.d’O.) 

AM  A  LOU  ASSE-G  ARE .  ois.  —  Syn.  vul¬ 
gaire  du  Gros-Bec  dans  quelques  cantons  de 
la  France.  (C.  d’O.) 

i  AMALTHÉ.  Amallheus  (àtu aMhtot,  chèvre, 
nourrice  de  Jupiter;par  extension,  ici,  corne 
d’abondance),  moll.  —  G.  de  Céphalopodes 
établi  parMontfort  ( Conchyl .  Syst.  p.  90)  sur 
une  esp.  d’Ammonite  dont  il  place  mal  à 
propos  le  siphon  contre  le  retour  de  la  spire. 

(A.  d’O.) 

AMALTHEE.  Amalthea  (oc|j.ocaQskx,  la  chè¬ 
vre  Amalthée,  nourrice  de  Jupiter),  bot.  pii. 
—  Dénomination  proposée  par  M.  Desvaux 
pour  désigner  une  forme  particulière  de 
fruits  dans  plusieurs  Rosacées ,  dont  le  cal. 
ne  devient  point  charnu  après  la  floraison. 
L’auteur  cite  le  fruit  de  l’Aigremoine 
comme  type  de  cette  esp.  de  fruits ,  dont  la 
distinction  n’a  pas  été  adoptée.  Lindley  le 
confond  avec  l’Étairion  de  M.  Mirbel.  F. 

i 

Etairion.  (C.  L.) 

*  AMALTHOCÈKE.  Amalthocera  (  àua  a- 


AMA 


AMA 


Ô£ta,  chèvre,  nourrice  de  Jupiter;  xq>aç, 
corne),  ins.  —  G.  de  Lépidoptères,  famille 
des  Crépusculaires,  créé  par  M.  Boisdu- 
val,  qui  n’en  a  pas  encore  publié  les  carac¬ 
tères.  Ce  g.,  qu’il  place  dans  sa  tribu  des 
Ægocérides,  est  fondé  sur  une  seule  esp.  (du 
Sénégal) ,  nommée  par  lui  A.  tiphys,  et  re¬ 
présentée  pl.  14,  fig.  8,  de  son  Species  géné¬ 
ral  des  Lépidoptères ,  faisant  suite  au  Buffon 
de  Roret.  (D.) 

AMANDE.  JYucleu »  [yfj.vyS  oHy>  ,  amande). 
bot.  ph.  —  C’est  toute  la  partie  de  la  graine 
mûre  placée  sous  l’épisperme  ou  tégument 
propre. Elle  peut  offrir,  dans  sa  composition, 
deux  modifications  différentes,  tantôt,  en 
effet,  l’amande  est  formée  par  l’embryon 
tout  seul ,  c’est-à-dire  par  la  partie  de  la 
graine  qui ,  à  l’époque  de  la  germination, 
se  développe  en  un  nouveau  végétal,  comme 
dans  le  prunier,  le  haricot,  le  marron¬ 
nier  d’Inde,  etc.;  tantôt,  outre  l'embryon, 
elle  contient  un  autre  corps  de  nature  va¬ 
riée,  qu’on  nomme  endosperme,  et  qui,  à 
l’époque  de  la  germination,  diminue,  se  dé¬ 
truit  insensiblement,  et  finit  même  par  dis¬ 
paraître  presque  complètement  ( V .  graine). 

(A.  R.) 

AMANDE,  bot.  pii.  —  Fruit  de  l’Aman¬ 
dier.  V.  ce  mot.  (A.  R.) 

AMANDE  ( amandala  ,  basse  lat.;  corrup¬ 
tion  d 'amygdala,  à.p.\>y$oi\-n).  moll.  —  Nom 
vulgaire  de  plusieurs  coquilles.  Ce  nom  s’ap¬ 
plique  :  1°  à  la  Venus  peclinata  Lin.  ( Cylhe - 
rea  peclinata  LamÉ.1)  ;  2°  à  l’^rca  barbataon 
à  Y  Area  lacerata  de  Linné  ,  Amande  à  cils; 
3°  à  Y  Area  fuscata  de  Bruguière,  Amande  rô¬ 
tie;  4°  Enfin  Plancus  donne  le  nom  d’A- 
mande  de  mer  à  l’animal  du  Bullœa  aperta. 

(Desh.) 

"AMANDE  amère,  bot.  cr.  —  Nom  sous 
lequel  Paulet  [Traité  des  Champ.,  tom.  ii, 
p.  299,  pl.  cxliii,  fig.  1)  a  décrit  une  esp. 
d’Agaric  dont  la  saveur  et  l’odeur  rappel¬ 
lent  exactement  celles  de  l’Amande  amère. 
Il  croît  en  automne  dans  les  environs  de 
Paris.  Il  ne  paraît  pas  vénéneux,  puisque 
les  expériences  faites  sur  les  animaux  ne  les 
ont  point  incommodés.  (Lév.) 

AMANDIER.  Amygdalus,  Tourn.  (  yjj.uy- 
<5a>?î ,  amandier),  bot.  pii.  —  G.  ou  s. -g.  de 
la  famille  des  Amygdalacées  ou  Drupacées. 
Ce  g.,  tout-à-fait  conventionnel,  ne  diffère 
essentiellement  des  Prunus ,  auxquels  l’avait 


323 

réuni  Linné,  que  par  son  drupe  à  méso¬ 
carpe  non  succulent,  finalement  presque  co¬ 
riace  et  irrégulièrement  bivalve.  La  confor¬ 
mation  du  noyau,  très  variée  suivant  les  es¬ 
pèces  ,  ou  même  variable  dans  plusieurs,  ne. 
peut  offrir  aucun  caractère  générique.  Le 
caract.  distinctif  que  quelques  auteurs  ont 
cru  trouver  dans  la  vernation  des  feuilles 
est  tout-à-fait  imaginaire.  On  en  connaît  5 
ou  6  esp: l’une  croît  au  Mexique;  les  autres 
croissent  dans  les  régions  extra-tropicales  de 
l’ancien  continent.  Tout  le  monde  sait  que 
Y  Amandier  commun  [A.  commuais ,  L.  ),  se 
cultive  comme  arbre  fruitier.  Plusieurs  au¬ 
tres  esp.  se  plantent  dans  les  bosquets  d’or¬ 
nements.  (Sp.) 

AMANITE.  Amanita  (  <xp.oc v/tvjç,  sorte  de 
champignon;  d’ÀVavoç,  montagne  de  la  Ci- 
licie,  sur  laquelle  on  trouvait  beaucoup  de 
ces  Champignons),  bot.  cr.  —  Galien,  Paul 
d'Égine  et  quelques  auteurs  des  l5rae  et  16me 
siècles,  comme  Tragus,  Sterbeeck,  ont  dési¬ 
gné  sous  ce  nom  les  Cèpes  ou  Bolets  propre¬ 
ment  dits,  tandis  que  Dillen  ,  Haller,  Adan- 
son  et  d’autres,  l’ont  donné  aux  Champi¬ 
gnons  garnis  de  lames  dont  Linné  a  fait  le 
g.  Agaricus .  Persoon  et  les  auteurs  moder¬ 
nes  ,  pour  faciliter  l’étude  de  ce  genre  ,  le 
plus  nombreux  de  tous  en  esp. ,  l’ont  divi¬ 
sé  en  plusieurs  s.-genres.  Les  Amanites  , 
qui  composent  le  1er,  peuvent  être  considé¬ 
rées  comme  des  Champignons  dont  l’organi¬ 
sation  est  portée  au  plus  haut  degré.  Ce  sont 
des  Agarics  dont  le  pédicule  est  nu  ou  muni 
d’un  anneau,  et  qui,  dansleur  jeune  âge,  sont 
renfermées  dans  une  volve  ,  ce  qui  les  a  fait 
appeler  Agarics  à  bourse.  M.  Fries,  en  établis¬ 
sant  les  principales  divisions  du  g.  Agaric  , 
sur  la  couleur  des  spores,  s’est  vu  dans  la  né¬ 
cessité  de  former  2  s. -genres  des  Amanites. 
Le  ter,  qui  conserve  le  nom  d’ Amanita,  a  les 
spores  blanches;  le  2me,  qui  les  a  rouges  ou 
rosées,  prend  celui  de  Volvaria.  C’est  avec 
regret  qu’on  voit,  dans  le  Syslema  mycolo- 
gicumel  dans  YEpicrisis  syslematis  mycologici 
du  célèbre  professeur  de  Lund.  un  groupe 
(dont  les  caractères  naturels  sont  parfaite¬ 
ment  distincts)  partagé  en  deux  sections  si 
éloignées  l’une  de  l’autre ,  qu’elles  parais¬ 
sent  n’avoir  aucun  rapport  entre  elles.  Les 
Amanites  renferment  à  la  fois  les  Champi¬ 
gnons  les  plus  recherchés  pour  la  table  et  les 
plus  vénéneux.  V.  Agaric.  (Lév.) 


324 


A  MA 


AMA 


AMAIMOA,  bot.  pu.  —  G.  établi  par 
Aublet  et  ainsi  appelé  du  nom  d’Amanoua 
que  les  indigènes  de  la  Guyane  donnent  à 
l’arbre  qui  lui  a  servi  de  type.  Il  appartient 
à  la  famille  des  Euphorbiacées,  et  présente 
les  caract.  suivants  :  Fleurs  monoïques  ou 
dioïques,  à  cal.  4-5-parti,  avec  les  divi¬ 
sions  duquel  alternent  quelquefois  autant 
d’appendices  pétaloïdes.  Dans  les  mâles  : 
5  étam.  alternant  avec  autant  de  glandes  ou 
avec  les  lobes  d’un  disque  glanduleux,  et  in¬ 
sérées  sous  un  rudiment  de  pistil  simple  ou 
trilobé.  Dans  les  femelles  :  3  stigm.  tout-à- 
fait  oupresquesessiles  et  légèrement  bilobés, 
surmontant  un  ovaire  porté  sur  un  disque 
glanduleux,  et  creusé  de  3  loges  bi-ovulées. 
Le  fruit  est  une  caps,  à  péricarpe  épais, 
s’ouvrant  en  3  loges  bivalves.  Ce  g.,  dans 
lequel  vient  se  confondre  le  Richeria  de 
Yahl,  comprend  3  esp.  originaires  de  la 
Guyane  ou  des  Antilles.  Ce  sont  des  arbres 
ou  des  arbrisseaux  à  feuilles  alternes,  en¬ 
tières,  glabres,  épaisses;  à  fleurs  réunies,  sur 
des  épis  axillaires  et  terminaux,  en  petits 
pelotons  mêlés  de  bractées  écailleuses  ,  et 
dans  lesquels  une  seule  est  femelle,  lorsque 
toutes  ne  sont  pas  mâles.  (Ad.  J.) 

AMANSIE.  Amansia  (nom  d’homme). bot. 
en.  —  Genre  de  la  sous-famille  des  Floridées 
(Phycées),  fondé  par  Lamouroux,  qui  le  dé¬ 
dia  à  son  compatriote  St-Amans,  auteur  de 
la  Flore  agénaise.  Lamouroux  n’envisageait 
q  ne  la  seule  structure  des  espèces  de  ce  genre, 
quand  il  lui  assignait  une  place  parmi  ses 
Diclyotées;  car,  de  son  aveu  même,  il  en 
connaissait  à  peine  la  fructification.  Il  avait 
aussi  complètement  négligé  de  mentionner 
la  couleur;  ce  qui  a  droit  d’étonner  d’autant 
plus,  qu’il  est  l’auteur  d’une  classification  des 
Thalassiophytes,où  ce  caract.  jouele  1er  rôle. 
Au  reste  ,  comme  il  le  dit  encore  lui-même, 
il  n’avait  vu  que  des  échantillon^  desséchés, 
et  ne  pouvait  juger  de  leur  couleur  à  l’état 
de  vie.  Quoi  qu’il  en  soit,  voici  dans  quels 
termes  il  le  définit  :  Mailles  du  réseau  for¬ 
mant  un  hexagone  régulier  et  allongé  ,  avec 
les  sommets  aigus.  Cette  définition  nous 
montre  que  cet  habile  phycologue  savait 
mieux  deviner  les  genres  naturels  que  les 
bien  définir. 

M.  Agardh  ,  qui  admet  ce  g. ,  en  expose 
ainsi  les  caractères  naturels  :  Racine  scuti- 
fovme.  Fronde  plane ,  munie  d’une  côte  qui 


se  prolonge  en  se  ramifiant  quelquefois  en 
dessous  ,  striée  transversalement ,  pinnati- 
fide  ou  prolifère,  à  segments  linéaires,  dont 
les  sommets  sont  souvent  roulés  en  volute. 
Fructification  consistant  en  sporophylles 
agrégés,  dans  lesquels  se  voient  des  sémi- 
nules  réunies  4  par  4  ;  couleur  pourpre  ou 
rose.  Substance  membraneuse.  Structure 
aréolée,  c’est-à-dire  composée  de  mailles 
régulières,  hexagones,  étroites,  parallèle¬ 
ment  et  transversalement  disposées, formant, 
par  leurs  sommets ,  des  lignes  plus  obscures 
que  le  reste  de  la  fronde ,  et ,  par  leur  con¬ 
densation  au  milieu  de  celle-ci,  donnant 
naissance  à  la  côte  qui  la  traverse. 

Récemment,  le  genre  qui  nous  occupe  a 
été  encore  autrement  circonscrit  par  M.  Gré- 
ville,  lequel  y  réunit  des  esp.  qui  ne  nous 
semblent  y  tenir  que  par  un  rapprochement 
forcé.  Selon  ce  phycologue,  le  Rhytiphlœa 
oblusiloba  Ag.,  et  les  Thamnophora  Seaforlhit 
et  triangularis  Ag.,  doivent  rentrer  dans  le  g. 
Amansie ,  qu’il  caractérise  ainsi  :  Fronde 
plane  ou  comprimée,  membraneuse,  obs¬ 
curément  parcourue  par  une  côte  ou  ner¬ 
vure,  et  souvent  enroulée  au  sommet.  Fruc¬ 
tification  :  1°  capsules;  2°  granules  ternés. 
D’un  autre  côté,  et  sans  plus  de  raisons  de 
le  faire,  ou ,  pour  mieux  dire,  contre  toutes 
les  lois  de  l’analogie ,  le  même  savant  a  dis¬ 
trait  du  genre  qui  nous  occupe,  pour  la  por¬ 
ter  dans  les  Délesseries  ,  Y  Amansia  fraxini- 
folia,  que  la  structure  aréolée  de  sa  fronde 
et  sa  fructification  sporophyllaire  auraient 
dû  mettre  à  l’abri  d’une  semblable  réunion. 
Nous  ne  pouvons  donner  ici  les  motifs  qui 
nous  font  avoir  une  opinion  différente  du 
célèbre  eryptogamiste  écossais.  Nous  les 
avons  exposés  dans  notre  travail  sur  les  plan¬ 
tes  cellulaires  de  Cuba,  et  nous  y  revien¬ 
drons  au  mot  thamnophora. Le  genre  Aman¬ 
sia  est  fort  voisin  du  Claudea  ,  si  remarqua¬ 
ble  par  l’élégance  et  par  l’originalité  de  ses 
formes.  Les  Amansies  vivent,  en  général, 
plus  d’une  année. Elles  ne  sont  pas  nombreu¬ 
ses  en  espèces.  On  en  connaît  sept ,  pour  la 
plupart  originaires  des  mers  australes  ou  de 
l’Inde.  Une  seule,  l’ Amansia  jungermannioi- 
des,  a  été  trouvée  dernièrement  dans  la  mer 
Rouge.  Depuis  l’impression  de  cet  article, 
M.  Decaisne  a  séparé  cette  dernière  esp.  de 
ses  congénères,  pour  en  former  le  nouveau 
g.  Leveillea  y  dont  nous  donnerons  en  son 


AMA 


AM  A 


325 


lieu  les  caract.,  en  même  tempsque  les  mo¬ 
tifs  sur  lesquels  se  fonde  notre  savant  ami 
pour  une  telle  séparation.  (C.  M.) 

AMARA  ( àfxâp a ,  sillon),  ins.  —  G.  de  Co¬ 
léoptères  pentamères ,  famille  des  Carabi- 
ques,  tribu  des  Féroniens,  établi  par  Bo- 
nelli  et  adopté  par  tous  les  entomologistes.  ; 
M.  Dejean,  dans  son  Species  général ,  le  ca¬ 
ractérise  ainsi  :  Les  trois  premiers  art.  des 
tarses  antérieurs  dilatés  dans  les  mâles , 
moins  longs  que  larges,  et  fortement  cordi- 
formes.  Dernier  article  des  palpes  allongé , 
légèrement  ovalaire  et  tronqué  à  l’extré¬ 
mité.  Antennes  filiformes  et  peu  allongées. 
Lèvre  supérieure  en  carré  moins  long  que 
large ,  coupée  carrément  ou  légèrement 
échancrée  antérieurement.  Mandibules  peu 
avancées,  plus  ou  moins  arquées  et  peu  ai¬ 
guës.  Une  dent  bifide  au  milieu  de  l’échan¬ 
crure  du  menton.  Corselet  transversal ,  le 
plus  souvent  trapézoïde,  quelquefois  carré 
ou  rétréci  postérieurement  et  presque  cordi- 
forme.  Elytres  légèrement  convexes,  ordi¬ 
nairement  peu  allongées,  presque  parallèles* 
ou  très  légèrement  ovalaires  et  arrondies  à 
l’extrémité. 

Les  Arnara  sont  des  Carabiques  de  taille 
moyenne  pour  la plupart,  presque  tous  ailés, 
de  couleur  métallique  ou  brune,  rarement 
noire,  souvent  très  agiles,  quelquefois  assez 
lourds.  Us  se  tiennent  ordinairement  sous  les 
pierres,  dans  les  champs,  et  de  préférence 
dans  les  endroits  secs  et  arides.  M.  De¬ 
jean  ,  dans  son  dernier  Catalogue  ,  en  men¬ 
tionne  84  espèces ,  dont  80  seulement  n’ap¬ 
partiennent  pas  à  l’Europe  et  sont  de  la 
Sibérie  ou  du  nord  de  l’Amérique.  Nous  ci¬ 
terons  comme  type  du  g.  1  ’Amara  eurynola 
de  Kugellann,  qui  se  trouve  partout  en 
France.  (D.) 

*AMARACARPUS  (àixctpoc,  sillon  ;  xapiroç, 
fruit),  bot.  pr.  —  G.  delà  famille  des  Pui-* 
biacées ,  tribu  des  Cofféacées-Psychotriées, 
formé  par  Blume  ( Bijdr .  954  )  ,  et  ainsi  dé¬ 
fini  :  Cal.  ovale-tubulé,  conné  avec  l’ovaire, 
à  limbe  supère  4-fide  ,  inégal.  Cor.  supère, 
infundibuliforme ,  à  gorge  velue,  à  limbe 
profondément  4-fide.  Etam.  4,  insérées  à  la 
gorge  de  la  corolle?  Ovaire  infère  ...  Style 
simple  ;  stigm.  bilobé.  Drupe  bacciforme, 
bi-nuculé,  couronné  par  le  limbe  du  calice  ; 
nucules  osseux,  monospermes,  sillonnés. 
Graines...  —  Ce  g.  peu  connu  et  incomplète- 


i  ment  établi  ne  renferme  qu’une  espèce.  C’est 
un  arbrisseau  japonnais,  petit,  à  rameaux 
nombreux,  pubescenls,  garnis  de  feuilles  op¬ 
posées  ,  courtement  pétiolées  ,  lancéolées, 
glabres  en  dessus ,  plus  pâles  en  dessous  et 
pubescentes  le  long  des  nervures;  à  stipu¬ 
les  décidues,  bifides  au  sommet,  connées  à 
la  base.  Les  fleurs  en  sont  petites,  sessiles, 
solitaires  dans  l’aisselle  des  feuilles,  rare¬ 
ment  terminales ,  et  bractéées  à  la  base. 

(C.  L.) 

*AMARACUS,  Mœnch  (àpapaxo;,  marjo¬ 
laine).  bot.  ph. — G. de  la  famille  des  Labiées, 
tribu  des  Saturéinées  de  Bentham  ( Labial . , 
p.  333),  qui  lui  assigne  les  caract.  suivants  : 
Cal.  ovale-campanulé,  13-nervé  à  la  base, 
bi-labié;  lèvre  supér.  allongée,  entière,  dres¬ 
sée;  lèvre  infér.  tronquée  ou  presque  nulle, 
ou  très  courtement  bidentée;  gorge  nue. 
Cor.  à  tube  saillant  ;  limbe  bi-labié;  lèvre 
supér.  dressée,  échancrée ,  presque  plane; 
lèvre  infér.  fendue  en  3  lanières  entières , 
presque  égales.  Étam.  4,  dressées,  ascen¬ 
dantes;  les  inférieures  un  peu  plus  lon¬ 
gues;  filets  glabres;  antennes  à  2  bourses 
distinctes ,  divergentes  ou  divariquées. 
Style  terminé  en  2  branches,  dont  la  supér. 
plus  courte;  stigmates  terminaux,  petits. 
F’ruit  inconnu.  —  Sous -arbrisseaux  glabres 
ou  laineux.  Feuilles  très  entières  ;  fleurs 
agrégées  en  épillets  oblongs;  bractées  orbi- 
culaires,  membranacées,  colorées,  lâche¬ 
ment  imbriquées ,  beaucoup  plus  longues 
que  le  calice. 

Bentham  signale  2  esp.  de  ce  g.  L’une  et 
l’autre  croissent  dans  l’île  de  Candie.  (Sp.) 

AMARANTACÉES.  Amaranlacece.  bot. 
ph.  —  Famille  de  plantes  dicotylédones  apé¬ 
tales  ,  à  étamines  hypogynes,  offrant  les 
caract.  suiv.  :  Cal.  scarieux,  persistant,  or¬ 
dinairement  à  5  (  rarement  à  3  )  folioles. 
Etam.  égales  en  nombre,  opposées,  à  filets 
membraneux,  le  plus  souvent  élargis  et  mo¬ 
nade!  phes  ,  tantôt  simples,  tantôt  partagés 
chacun  à  leur  sommet,  en  plusieurs  laniè¬ 
res,  dont  la  moyenne  porte  l’anthère,  et  dont 
les  latérales  se  soudent  quelquefois  avec  cel¬ 
les  du  filet  voisin ,  d’où  résulte  un  tube  à  10 
dents  alternativement  anthérifères  et  stéri¬ 
les  ;  anthères  â  1  ou  à  2  loges  ;  sur  les  cinq  , 
2  manquent  dans  quelques  g.  Ovaire  simple, 
libre,  contenant,  dans  une  loge  unique,  plu¬ 
sieurs  ovules,  ou  plus  souvent  un  seul,  sus- 


326 


AMA 


AMÂ 


pendus  à  autant  de  funicules  qui  se  dres¬ 
sent  du  bas  et  du  milieu  de  la  loge.  Stigm. 
simple  ou  composé ,  tantôt  sessile ,  tantôt 
terminant  un  style.  Le  fruit  est  un  utricule 
membraneux;  les  graines  lenticulaires  ren¬ 
ferment,  sous  un  test  crustacé,  un  embryon 
contourné  autour  d’un  périsperme  farineux 
et  dirigeant  sa  radicule  vers  le  hile.  —  Les 
plantes  de  cette  famille  sont  des  herbes  ou 
des  arbrisseaux  à  feuilles  simples,  opposées 
ou  alternes,  dépourvues  de  stipules;  à  fleurs 
disposées  en  têtes  ou  en  épis,  ordinaire¬ 
ment  hermaphrodites,  quoique  dans  quel¬ 
ques  cas  rares  les  sexes  soient  séparés.  Ces 
fleurs,  vertes  quelquefois,  mais  plus  sou¬ 
vent  colorées,  sont  fréquemment  environ¬ 
nées  et  comme  enveloppées  de  bractées  sca- 
rieuses,  colorées  également,  et  en  général 
accompagnées  à  leur  base  de  2  bractéoles, 
que  M.  Martius  a  considérées  comme  un 
cal.  tandis  que  notre  calice  est  pour  lui  une 
corolle. —  On  doit  à  ce  savant  botaniste  une 
monographie  de  cette  famille ,  qu’il  a  aussi 
illustrée  par  un  beau  travail  inséré  dans  le 
2me  volume  de  ses  Nov.  Gen  Pl.  Brasil.,  et 
c’est  à  lui  que  nous  emprunterons  la  classi¬ 
fication  suivante  des  g.,  ainsi  que  les  consi¬ 
dérations  sur  la  distribution  géographique 
des  Amaraotacées.  Des  esp.  connues,  qui 
sont  au  nombre  de  230  à  peu  près,  les  3/4 
se  tiennent  sous  les  tropiques,  1/4  seulement 
dans  les  climats  tempérés.  L’Amérique  en 
fournit  plus  de  la  moitié,  l’Asie  plus  d’1/3, 
la  Nouvelle-Hollande  y  est  pour  1/8,  l’Afri¬ 
que  pour  ~  ,  et  l’Europe  pour  ~  seulement. 
Quoique  l’économie  domestique  emploie 
quelques  esp.,  à  cause  du  mucilage  abon¬ 
dant  dans  leurs  feuilles,  et  quoique  au  Bré¬ 
sil  des  vertus  extraordinaires  soient  attri¬ 
buées  à  quelques  Gomphrena ,  en  général 
cette  famille  n’offre  pas  de  propriétés  bien 
remarquables. 

GENRES. 

I.  Toute s  les  fleurs  développées. 

A.  Stigmate  composé. 

Digéra,  Forsk.  —  Deeringia  ,  R.  Br.  — 
Chamissoa,  Runth.  —  Charpenliera ,  Gaud. 

—  Allmannia,  R.  Br.  —  Amarantus,  L.  — 
Ærua,  Forsk. — Berzelia,  Mart.  (non  Brongn.) 
— ?Polychroa  ,  Lour.  —  Celnsia,  L.  —  Cla- 
doslachys,  Don.— Lestibudesiu,  Du  Petil-Th. 

—  Oplotheca ,  Nutt.  —  Gomphrena ,  L.  — 


Hebanthe,  Mart.  —  Philoxerus,  R.  Br.  —  Bo- 
sea,  Mart.  —  Iresme,  W.  —  Trommsdorffia , 
Mart. 

B.  Stigmate  indivis. 

Serlunera ,  Mart.  —  Pfaffia,  Mart.  — Mo- 
giphanes,  Mart.  —  Brandesia ,  Mart.  —  Bu- 
cholzia ,  Mart.  (  non  Lhérit.) —  Alternan- 
thera ,  Forsk.  —  Trichiniurn,  R.  Br.  — Psi- 
lothricum ,  Blum.  —  Ptilotus ,  R.  Br.  — 
JSryssanthes,  R.  Br.  — Achyranthes  ,  L. — - 
Leiospermum,  Wall.  —  Centrostachys,  Wall. 

II.  Quelques  fleurs  avortées  dans  chaque 
glomérule. 

Desmochcela ,  D.  C. — ?Polyscalis,  Wall. — * 
Pupalia,  Mart.  —  Cyathula,  Lour.  (paraît  le 
même  que  le  précédent.)  (Ad.  J.) 

AMARANTE  .Amarantus,  L. — Polychroa, 
Loureir.  (àfxapavroç ,  qui  ne  se  flétrit  pas). 
bot.  pii.  —  G.  de  la  famille  des  Amaranta- 
cées,  tribu  des  Achyranthées ,  s. -tribu  des 
Amarantées,  Endl.  Sescaract.  sont  les  sui¬ 
vants  (Martius,  Amar.  —  Endl. Gen.  Plant.)  i 
^Fleurspolygames-monoiques,  tribractéolées. 
Périgone  3-ou  5-phylle.  Étam.  3  ou  5 ,  ou 
rarement  soit  2  ,  soit  4 ,  toutes  fertiles  ;  filets 
libres,  subulés;  anth.  dithèques.  Ovaire  1- 
loculaire  ,  1-ovulé  ;  style  court ,  terminé  en 
2  ou  3  stigm.  filiformes.  Pyxide  membrana- 
cé  ,  monosperme.  Graine  réniforme-orbicu- 
laire,  subverticale;  test  crustacé  ;  hile  nu  ; 
embryon  périphérique,  semi-circulaire  ;  ra¬ 
dicule  infère.  —  Herbes  annuelles  ;  feuilles 
alternes ,  décurrentes  sur  leur  pétiole  ;  fleurs 
petites ,  agrégées  en  épis  ou  en  glomérules. 

Martius  énumère  près  de  50  esp.  de  ce  g., 
la  plupart  indigènes  dans  la  zone  équator.  ; 
plusieurs  se  cultivent  comme  plantes  de  par¬ 
terre.  Les  jeunes  feuilles  peuvent  être  man¬ 
gées  en  guise  d’épinards.  (Sp.) 

*  AMARANTE  DE  MER.  polyp.  —  An¬ 
cien  nom  d’une  esp.  de  Méandrine  ( Madré - 
pora  areolata  L.),  Meandrina  aerolata  Lam. 

(Düj.) 

AMARANTÉES.  Amaranteœ  (  à^apotvroç , 
qui  ne  se  flétrit  pas),  bot.  ph.  —  S. -tribu  de 
la  famille  des  Amarantacées,  indiquée  par 
Endlicher  (Gen.  pl.  303) ,  pour  renfermer 
les  g.  :  Amarantus ,  L.,  et  Chamissoa,  H. B. R, 

(C.  L.) 

AMARANTINE.  Gomphrena  ,  Linn.  ; 
Schultesia,  Schrad.  ;  Bragantia ,  Vandelli 
(non  Lour).  (àp.otpavTtvoç,  d’Amarante  ;  allu- 


AMA 


AMA 


327 


$ion  à  la  ressemblance  de  ces  plantes  avec 
certaines  Amarantes),  bot.  ph.  —  G.  de  la 
famille  des  Amarantacées,  tribu  des  Gom- 
phrénées,  Endl.  —  Martius  lui  assigne  les 
caract.  suivants  (  Wov.  Gen  et  Spec. ,  v. 
2.  —  Monoyr.  Amar.)  :  Périgone  5-phylle. 
Etamines  5  ;  androphore  tubuleux,  cylin- 
dracé  ,  5-fide  au  sommet ,  à  lanières  soit  2- 
ou  3-fîdes ,  soit  2-ou  3-dentées.  Anth.  mo- 
nothèques,  linéaires,  sessiles  entre  les  divi¬ 
sions  des  lanières.  Ovaire  1-loculaire,  1- 
ovulé;  style  court,  indivisé.  Stigm.2,subulés. 
Péricarpe  vésiculeux,  indéhiscent,  1-sperme. 
Graine  réniforme- lenticulaire.  Tégument 
crustacé  ;  embryon  annulaire,  périphérique; 
radicule  supère.  —  Herbes  souvent  velues 
ou  cotonneuses,  rameuses  ;  feuilles  opposées, 
subsessiles;  fleurs  (souvent  laineuses)  her¬ 
maphrodites,  tribractéolées ,  disposées  en 
capitules  axillaires  ou  terminaux  ,  aphylles 
ou  feuillés.  Bractées  et  Galice  jaunes,  ou  rou¬ 
ges,  ou  blanchâtres.  —  On  connaît  environ 
40esp.deceg.,  toutes  indigènes  dansla  zone 
équat.;  plusieurs  se  cultivent  comme  plantes 
de  parterre  ;  quelques  esp.  brésiliennes  sont 
réputées  très  toniques.  (Sp.) 

AMARANTOIDES ,  Vent.  (  àfxapavrov , 
immortelle  ;  d§oq,  forme),  bot.  ph.  —  Synon. 
d’Amarantacées,  Juss.  V.  ce  mot.  (C.  L.) 

AMAREL.  bot.  ph.  —  Nom  vulgaire  du 
Prunus  mahaleb  dans  le  midi  de  la  France. 

(C.  L.) 

*  A  AI  ARÈNE.  Amarenus ,  Presl.  (à  priv.; 
jj.cnpa.lvo) ,  je  me  flétris;  allusion  à  la  persis¬ 
tance  des  pétales)  bot.  ph. — G.  ou  s. -g.  de  la 
famille  des  Légumineuses,  fondé  aux  dépens 
des  Trèfles.  Suivant  Presl  (Symb.  Bol.) ,  il 
offre  les  caract.  suivants  :  Cal.  scarieux  ;  tube 
court,  à  gorge  ouverte;  limbe  à  5  dents, 
dont  2  supér.  plus  courtes  et  3  infér.  subu- 
lées.  Pétales  libres,  persistants,  longitudina¬ 
lement  plissés.  Style  oblique  ,  court ,  courbé 
au  sommet.  Légume  stipité,  obovale,  com¬ 
primé,  monosperme.  —  L’auteur  cité  range 
dans  ce  g.  le  Trifolium  agrarium  L.,  et  autres 
esp.  voisines.  (Sp.) 

^AMARIA,  Mutis  (adapta,  sillon),  bot.  ph. 
—  G.  de  la  famille  des  Légumineuses ,  sous- 
ordre  des  Césalpiniées,  tribu  des  Gassiées 
D.C.  —  Mutis  (  ex  DC.,  Prodr.  2 ,  p.  519)  en 
donne  les  caract.  suivants  :  Cal.  cylindri¬ 
que,  arrondi  à  la  base,  persistant,  5-fide,  la¬ 
téralement  déhiscent;  lobes  linéaires,  cohé¬ 


rents  au  sommet.  Pétales  5,  obovales,  égaux, 
étalés,  carénés  de  la  base  jusqu’au  sommet. 
Etam.  10;  filets  subulés,  dressés,  soudés 
inférieurement  en  androphore  tubuleux. 
Ovaire  oblong,  stipité  ;  stipeadnéau  calice; 
style  filiforme;  stigmate  capitellé.  Légume 
très  long,  stipité,  comprimé,  toruleux , 
l-loculaire,  2-valve,  polysperme.  Graines 
suborbiculaires,  comprimées.  —  Arbrisseau; 
feuilles  simples,  cordiformes.  —  Ce  g.  n’est 
fondé  que  sur  2  esp.,  indigènes  de  la  Nou¬ 
velle-Grenade.  (Sp.) 

*AMARIDES.^mamte(allusion  à  Amara  t 
A^.cemot).  ms. — Sous-tribu  des  Coléoptères 
pentamères,  famille  des  Carabiques,  établie 
parM.  Delaporte  dansla  tribu  des  Féroniens 
de  M.  Dejean,  et  qu’il  compose  des  g.  Ama- 
ra ,  Antarclia  et  Lophidius.  Il  la  caractérise 
ainsi  :  Les  trois  1ers  articles  des  tarses  anté¬ 
rieurs  dilatés  dans  les  mâles;  crochets  des 
tarses  sans  dentelure;  dernier  article  des 
palpes  labiaux  allongé  ,  légèrement  ovalaire 
et  tronqué.  —  Les  Amarides  sont  des  insectes 
de  moyenne  taille,  presque  toujours  ailés, 
de  couleur  brune  ou  métallique.  Ils  vivent 
sous  les  pierres  et  dans  les  endroits  sablon¬ 
neux;  on  en  trouve  aussi  sur  les  bords 
des  eaux.  C’est  peut-être  dans  ce  groupe, 
dit  M.  Delaporte,  qu’on  doit  placer  les  g. 
Cœloslomus ,  Aphidius,  Anaulacus,  Hyphar- 
pax  et  Dioryche  de  Mac-Leay,  qui  sont  in¬ 
connus  en  France.  V.  pour  les  caractères  de 
ce  genre  les  Annulosa  javanica  du  savant 
entomologiste  anglais.  (D.) 

AMARINE  ou  AMARINO.  bot.  pii. — On 
donne  ce  nom,  dans  quelques  parties  du  midi 
delà  France,  au  Saule-osier.  V.  Saule. 

(C.  d’O.) 

*  AMAROIDES.  Amaroidœ  [amara ,  sorte 
d’insecte;  F.  ci-dessus,  sTSoç,  forme),  ms. 
— Tribu  des  Coléoptères  pentamères,  établie 
par  M.  Zimmermann  dans  la  famille  des  Ca¬ 
rabiques  avec  les  esp.  du  g  Amara  de  Bo- 
nelli,  qu’il  subdivise  en  8  g.  sous  les  noms 
de  Percosia ,  Celia  ,  Amara  ,  Bradytus,  Tei¬ 
nts  ,  Leiocnemis  ,  Amalhiies  et  Acrodon 
[V.  ces  différents  noms).  Les  caract.  géné¬ 
raux  des  Amaroïdes  sont  :  Tête  courte,  ar¬ 
rondie  postérieurement ,  non  rétrécie  en 
forme  de  cou  ;  lèvre  presque  carrée,  dont  le 
bord  n’est  jamais  découpé  droit,  mais  tou¬ 
jours  plus  ou  moins  évasé  ;  mandibules  for¬ 
tes  ;  au  milieu  de  l’échancrure  du  menton  , 


3*28 


AIMA 


AM  A 


une  dent  apparente ,  simple  ou  bifide ,  lan¬ 
guette  coriacée  avec  des  paraglosses  mem¬ 
braneux;  palpes  filiformes,  dont  le  dernier 
article  forme  un  ovale  allongé  ;  ély  très  striées, 
sans  pointe,  acuminées  postérieurement  ou 
légèrement  arrondies,  non  tronquées;  ab¬ 
domen  composé  de  six  segments  ;  pattes  plus 
souvent  courtes  que  longues  ;  toutes  les  jam¬ 
bes  armées  de  deux  épines  à  leur  extrémité; 
jambes  antérieures  fortement  échancrées 
entre  ces  deux  épines  ;  crochets  des  tarses 
lisses  ,  sans  épines;  les  trois  premiers  arti¬ 
cles  des  tarses  dilatés  dans  le  mâle;  trian¬ 
gulaires  ou  cordiformes,  revêtus  en  dessous 
d’un  duvet. 

Les  Amaroïdes  sont  des  Coléoptères  de  pe¬ 
tite  taille,  qui  ne  se  trouvent  guère  que 
dans  les  parties  froides  et  tempérées  de  l’hé¬ 
misphère  septentrional.  Si  l’on  en  rencontre 
quelques  uns  à  une  latitude  plus  méridio¬ 
nale  ,  c’est  sur  des  plateaux  très  élevés,  dont 
e  climat  se  rapproche  de  celui  de  la  zône 
tempérée  ,  comme  ,  par  exemple  ,  ceux  du 
Mexique.  Les  larves  de  ces  Insectes  vivent 
dans  la  terre,  et  atteignent  ordinairement, 
avant  leur  métamorphose ,  une  longueur 
double  de  celle  de  l’insecte  parfait.  Toutes 
se  ressemblent  tellement  entre  elles,  qu’il 
est  difficile  d’en  distinguer  les  espèces;  leur 
forme  générale  est  la  même  que  celle  des 
Zabrus  et  des  Pœcilus.  Le  développement 
de  la  plupart  de  ces  larves,  depuis  l’état 
d’œuf  jusqu’à  celui  de  nymphe,  ne  dure 
guère  que  six  à  huit  semaines;  elles  ne 
restent  que  la  moitié  de  ce  temps  à  l’état  de 
nymphe.  L’apparition  des  Amaroïdes,  à  l’é¬ 
tat  parfait,  coïncidant  en  général  avec  le  re¬ 
tour  de  la  belle  saison  ,  a  lieu,  par  consé¬ 
quent,  d’autant  plus  tôt  que  le  climat  est 
plus  tempéré.  Cependant,  Zettersteit  (Faim. 
Lapp .,  i,  pag.  211)  assure  en  avoir  vu  courir 
gaiment  sur  la  neige,  avant  les  chaleurs  de 
l’été.  Ordinairement  ils  se  tiennent  cachés 
pendant  le  jour  sous  terre  ,  sous  la  mousse, 
sous  l’herbe  ou  sous  des  pierres ,  et  ce  n’est 
qu’à  l’entrée  de  la  nuit  qu’ils  quittent  leur 
retraite  pour  chercher  leur  nourriture  et  s’ac¬ 
coupler.  Si  donc  on  en  rencontre  courant  au 
soleil ,  c’est  qu’ils  ont  été  forcés ,  par  une 
circonstance  quelconque,  de  déserter  leur 
retraite.  La  moelle  des  graminées  et  les  ra¬ 
cines  succulentes  forment  leur  principale 
nourriture;  cependant  ils  mangent  aussi  les 


larves  et  les  nymphes  des  autres  Insectes, 
lorsqu’ils  sont  assez  forts  pour  s’en  em¬ 
parer.  Les  espèces  qui  ont  des  ailes  ne  s’en 
servent  pour  voler  que  pendant  le  crépus¬ 
cule  ,  par  un  temps  très  calme.  En  géné¬ 
ral,  ils  sont  très  agiles  et  courent  très  vite. 

(D.) 

*  AMARYGMUS  (<kp.apvyp.oc,  splendeur). 
ins.  —  G.  de  Coléoptères  hétéromères,  fa¬ 
mille  des  Hélopiens,  établi  par  Dalman  et 
adopté  par  M.  Dejean  dans  son  dernier  Ca¬ 
talogue.  Il  y  rapporte  10  esp.,  dont  une  de 
la  Nouv.-Hollande,  2  de  Java  ,  3  des  Indes 
orientales,  2  du  cap  de  Bonne-Espérance, 
1  dont  la  patrie  est  inconnue,  et  enfin  2  des 
Philippines.  Nous  citerons  parmi  ces  der¬ 
nières  VA.  œreus  Daim,  comme  type  du  g. 

(D.) 

*  AMARYLLIDACÉES  (  Amaryllis ,  ci- 

dessous).  bot.  ph,  —  M.  Herbert  appelle 
ainsi  un  groupe  de  végétaux  qui  comprend  , 
avec  les  genres  qui  forment  la  vraie  famille 
des  Amaryllidées ,  plusieurs  g.  appartenant 
à  d’autres  familles  naturelles.  M.  Lindley 
adopte  le  même  nom  pour  la  famille  des 
Amaryllidées  de  Bob.  Brown  (  V.  Amaryl¬ 
lidées  ).  (A.  B.) 

AMARYLLIDÉES.  Amaryllideœ  (Amaryl¬ 
lis,  nom  myth.).  bot.  pu. — Fam.  naturelle  de 
végétaux  monocotylédonés,  à  ovaire  infère  , 
qu’on  peut  caractériser  de  la  manière  sui¬ 
vante  :  La  racine,  fibreuse,  est  ordinairement 
surmontée  d’un  bulbe  à  tuniques  concentri- 
ques.Les  feuilles  sont  radicales, rarement  cau- 
linaires,  de  figure  très  variée.  Les  fleurs,  sou¬ 
vent  très  grandes  et  peintes  de  couleurs  ex¬ 
trêmement  brillantes,  sont  tantôt  solitaires, 
tantôt  diversement  groupées,  mais  le  plus 
souvent  en  sertule  ou  en  ombelle  simple. 
Elles  sont  accompagnées,  à  leur  base,  de  spa- 
thesscarieuses  plus  ou  moins  colorées.  Le  ca¬ 
lice,  formé  de  six  sépales,  dont  trois  un  peu 
plus  intérieurs,  est  soudé  par  sa  base  avec 
l’ovaire  infère;  il  forme,  en  général,  un  tube 
plus  ou  moins  allongé.  Les  étamines,  au 
nombre  de  six,  sont  opposées  aux  sépales, 
tantôt  incluses  dans  le  tube  auquel  elles  sont 
insérées,  tantôt  saillantes.  Dans  un  certain 
nombre  de  genres,  on  voit,  en  dehors  des 
étamines  et  adhérente  à  la  gorge  du  calice , 
une  couronne  pétaloide  formant  quelquefois 
une  sorte  de  godet  à  six  lobes,  que  quelques 
botanistes  considèrent  comme  une  seconde 


AM  A 


AMA 


329 


rangée  d’étamines  transformées,  rapprochant 
par  ce  caractère  les  Amaryllidées  des  genres 
de  Monocotylédonées  polyandres.  Le  style 
est  simple,  terminé  par  un  stigmate  très  pe¬ 
tit  et  à  peine  trilobé.  L’ovaire  infère  esta 
trois  loges  qui  contiennent  chacune  un  nom¬ 
bre  plus  ou  moins  considérable  d’ovules  bi- 
sériés.  Le  fruit  est  une  capsule  à  trois  loges 
polyspermes  ,  s’ouvrant  en  trois  valves  sep- 
tifères  sur  le  milieu  de  leur  face  interne.  Ra¬ 
rement  c’est  une  espèce  de  baie  contenant 
seulement,  et  par  avortement,  une  à  trois 
graines.  Les  graines  sont  tantôt  globuleuses, 
tantôt,  mais  plus  rarement,  minces  et  pla¬ 
nes.  Leur  embryon,  souvent  très  petit ,  est 
cylindrique,  placé  dans  un  endosperme 
charnu. 

Cette  famille,  telle  que  nous  venons  d’en 
tracer  les  caractères,  est  un  démembrement 
des  Narcissées  de  Jussieu.  Elle  comprend  les 
genres  réunis  par  cet  illustre  botaniste  dans 
sa  deuxième  section ,  ceux  à  ovaire  infère. 
R.  Erown  a  partagé  la  famille  des  Narcis¬ 
ses  de  Jussieu  en  deux  familles  distinctes  : 
1°  les  Amaryllidées  et  les  Hypoxydées ,  qui 
ont  l’ovaire  infère  ;  2°  les  Hémérocallidées , 
comprenant  les  genres  à  ovaire  libre  et  su- 
père.  Nous  pensons  que  cette  dernière  fa¬ 
mille  peut  être  réunie  à  celle  des  Liliacées, 
dans  laquelle  elle  forme  une  simple  tribu. 
Le  même  botaniste  a  également  retiré  de  la 
famille  des  Narcissées  le  genre  Hypoxis,  qui, 
avecle  Curculiyo,  constituentun  petitgroupe 
qui  ne  me  paraît  pas  différent  des  vraies 
Narcissées  ou  Amaryllidées.  Enfin,  le  genre 
Pontedera  est  devenu  le  type  d’une  famille 
nouvelle  sous  le  nom  de  Pontédérées.  V. 
ce  mot. 

Le  travail  le  plus  étendu  et  le  plus  récent 
sur  cette  famille  est  celui  de  M.  William  Her¬ 
bert.  Sous  le  nom  d 'Amaryllidacées  ,  il  réu¬ 
nit  un  grand  nombre  de  genres ,  dont  quel¬ 
ques  uns  ne  nous  paraissent  avoir  aucun 
rapport  avec  les  véritables  Amaryllidées  ;  tels 
sont,  par  exemple,  les  genres  Tannes  et 
Dioscorœa,  appartenant  à  la  famille  desDios- 
corées  ou  Asparaginées  à  ovaire  infère.  Il 
divise  cette  grande  classe  en  cinq  familles  ou 
sous-ordres,  sous  les  noms  de  :  1°  Xérophy- 
tées  :  Xerophyta  ,  Barbacenia  ,  V ellozia  ; 
2°  Hypoxydées  :  Curculiyo  ,  Hypoxis  ,  etc.  ; 
3°  Agavées  :  Agave, Fourcroya,  et  les  genres 
Tamus  et  Dioscorea ;  4°  Amaryllidées  :  Cyr- 


tauihus  ,  Gelhyllis  ,  Pancratium  ,  Crinurn  , 
Amaryllis,  etc.;  5°  Narcissées  :  Narcissus  ; 
6°  Galantiiées  :  Galanlhus  et  Leucoium  ; 
7°  Taccacées  :  Tacca  et  Ataccia.  Nous  n’in¬ 
sisterons  pas  sur  cette  classification  très  peu 
naturelle ,  dans  laquelle  se  trouvent  rappro¬ 
chés  des  genres  qui  ont  entre  eux  peu  d’a¬ 
nalogie  ,  comme  V Agave  et  le  Tamus ,  ou 
éloignés,  pour  former  des  familles  distinctes 
des  genres  qu’on  ne  saurait  séparer ,  sans 
rompre  les  rapports  les  plus  naturels  ,  par 
exemple  :  les  genres  Narcissus  et  Leucoium  , 
formant  chacun  le  type  d’une  famille  diffé¬ 
rente  des  vraies  Amaryllidées.  Quant  à  la 
première  des  familles  établies  par  M.  Her¬ 
bert  sous  le  nom  de  Xèrophylées ,  elle  fait 
partie  des  Broméliacées. 

M.  Lindley  nous  paraît,  tout  en  suivant 
en  partie  le  travail  de  son  savant  compa¬ 
triote,  avoir  mieux  limité  la  famille  des 
Amaryllidées,  en  y  disposant  delà  manière 
suivante  les  genres  qu’il  y  rapporte  : 

§  ï.  Hypoxydées  : 

Curculigo,  Gæertn.  ;  Hypoxis,  L.;  Cœlan- 
ihus,  Schlecht.;  Molinantlius,  Herbert;  AL- 
slrœmeria  ,  L.  ;  Collania  ,  Herb.;  Sphœrine , 
Herb.;  Bomarea,  Mirbel. 

§  II.  Agavées  : 

Fourcroya  ,  Vent.;  Agave  L.;  Doryantlies , 
Correa;  Bravoa ,  La  LIave  ;  Ixiolirion,  Fisch.  ; 
Tecophilea,  Pœppig. 

§  III.  Amaryllidées  : 

Cyrianihus ,  Ait.;  Gastronema,  Herb.;  K al- 
lola,  Herb.  ;  Sprekelia ,  Herb.  ;  Hippeasirum  , 
Herb.;  Phycella,  Lind.;  Habranthus ,  Herb.  ; 
Zephyranihes ,  Herb.;  Haylockia,  Herb.;  Coo- 
peria,  Herb.;  Sphœrotcle,  Presl  ;  Pyrolirion, 
Herb.;  Gelhyllis,  L.;  Sternbergia  ,  Waldst. , 
et  Kit.;  Oporanthus,  Herb.;  Lapiedra ,  Lag.  ; 
Corbularia ,  Harv.  ;  Ajax ,  Salisb.  ;  Quel- 
da,  Salisb.;  Narcissus,  L.;  Liriope ,  Herb.; 
Clinanlhus,  Herb. ;  Leperiza,  Herb.;  Ccirpo- 
detus,  Herb.;  Coburgia,  Herb.;  Stenomesson , 
Herb.;  Tapeinanihus ,  Herb.;  Pancratium, 
Herb.;  Rymenocallis,  Herb.;  Ismene,  Herb.; 
Callilhauma,  Herb.;  Calostemma,  R.  Brown  ; 
Eurycles,  Salisb.  ;  Eucrosia ,  Iver.;  GriJJinia, 
Ker.;  Lycoris,  Herb.;  Clivia,  Lindl.;  Hœrnan- 
thus,  L.;  Buphane,  IJerb.;  Ammocliaris,  Herb.; 
Amaryllis,  L.;  Crinurn,  h.-,  Brunsvigia,  Ker.; 
Nerine,  Herb.;  Slrumaria,  Jacq.  ;  Imhojia, 
Herb.;  Hessea  ,  Herb.  ;  Carpoliza  ,  Salisb. 

§  IV.  Galantiiées  : 

2i* 


T.  I. 


330 


AMA 


AMA 


Galamhus  L.  ;  Acis  Salisb.  ;  Leucoium  L. 

Nous  sommes  loin  d’adopter  tous  les  genres 
dont  nous  venons  de  présenter  l’énuméra¬ 
tion.  Plusieurs  sont  établis  sur  des  modifi¬ 
cations  de  trop  peu  d’importance  pour  pou¬ 
voir  être  adoptés  définitivement.  Nous 
examinerons  chacun  de  ces  genres  à  sa  place 
dans  le  courant  de  ce  Dictionnaire.  (A.  R.) 

AMARYLLIS  (Nymphe  chantée  par  les 
anciens),  bot.  ph.  —  G.  formant  le  type  de 
la  famille  des  Amaryllidées,  composé  d’envi¬ 
ron  une  soixantaine  d’espèces,  presque  tou¬ 
tes  originaires  de  l’Amérique  méridionale  , 
quelques  unes  du  Cap  de  B.-Espérance  ou 
de  la  Chine.  Ce  sont,  en  général,  de  belles 
plantes  bulbeuses,  remarquables  par  la  gran¬ 
deur  de  leurs  fleurs  et  l’éclat  des  couleurs 
dont  elles  sont  peintes  ;  aussi  un  grand  nom¬ 
bre  de  ces  esp.  font-elles  l'ornement  de  nos 
serres  et  de  nos  jardins.  Le  g.  Amaryllis 
peut  être  caractérisé  de  la  manière  sui¬ 
vante  : 

Fleurs  renfermées,  avant  leur  épanouisse¬ 
ment,  dans  une  spathe  composée  d’une  ou  de 
2  pièces  et  contenant  un  nombre  variable  de 
fleurs  entremêlées  de  bractées  généralement 
très  petites.  Cal.  adhérent  par  sa  base  à 
l’ovaire  infère,  à  6  divisions,  un  peu  iné¬ 
gales  ,  disposées  sur  2  rangs  et  formant  ainsi 
un  calice  plus  ou  moins  infundibuliforme  et 
irrégulier,  très  rarement  régulier.  Plus  ra¬ 
rement  les  divisions  sont  étalées  et  le  calice 
est  presque  rotacé ,  à  gorge  tantôt  nue, 
tantôt  garnie  d’écailles.  Étam.  6,  attachées 
au  tube  du  calice  ;  filets  libres  et  ordinaire¬ 
ment  déclinés  vers  la  partie  inférieure  de 
la  fleur;  anth.  allongées  et  à  2  loges,  atta¬ 
chées  au  filet  par  leur  partie  postérieure. 
Ovaire  infère,  à  3  loges,  contenant  chacune 
un  grand  nombre  d’ovules  disposés  sur  2 
rangées  longitudinales,  à  l’angle  interne  de 
chaque  loge.  Style  simple,  ordinairement  de 
la  longueur  des  étamines ,  au  milieu  des¬ 
quelles  il  est  placé  ;  il  est  cylindrique  ou 
triangulaire  et  se  termine  par  un  stigmate 
trilobé  ou  à  3  divisions  plus  ou  moins  pro¬ 
fondes.  Capsule  couronnée  par  le  limbe  du 
calice  souvent  persistant,  à  3  angles  obtus, 
à  3  loges  s’ouvrant,  sur  le  milieu  de  leur  face 
interne ,  en  3  valves  septifères.  Les  grai¬ 
nes  sont  excessivement  variables  dans  leur 
forme ,  tantôt  presque  globuleuses  ou 
comprimées ,  planes  et  quelquefois  minces 


et  comme  papyracées.  Dans  quelques  espè¬ 
ces  les  loges  sont  monospermes  par  avorte¬ 
ment  et  les  graines  quelquefois  envelop¬ 
pées  d’une  espèce  de  pulpe  charnue.  Les 
Amaryllis  ont  des  bulbes  simples,  tuniqués, 
quelquefois  très  volumineux;  des  feuilles  ra¬ 
dicales  quelquefois  étroites  et  rubannées , 
d’autres  fois  plus  ou  moins  larges;  une  hampe 
simple,  nue,  naissant  du  milieu  de  l’assem¬ 
blage  des  feuilles.  —  Quoique  ce  g.  soit  as¬ 
sez  naturel  et  que  les  esp.  nombreuses  qui  le 
composent  soient  liées  enlr’elles  par  un  en¬ 
semble  de  caract.  assez  tranchés  ,  quel¬ 
ques  auteurs  ont  profité  des  différences 
qu’elles  offrent,  dans  quelques  uns  de  leurs 
organes ,  pour  en  former  un  très  grand 
nombre  de  g.,  composés  chacun  d’un  certain 
nombre  d’espèces.  Le  travail  le  plus  com¬ 
plet,  sous  ce  rapport,  est  celui  d’Herbert 
[Bot.  mag.  n°  2606  et  Amaryllideœ).  Ce  bo¬ 
taniste  a  disposé  les  esp.  d’ Amaryllis  en  10 
genres,  sous  les  noms  de  Zephyranthes,  Py- 
rolirion  ,  Habranthus ,  Sprekelia,  Hippeas- 
trarn  ,  Leopoldia  ,  Coburgia  ,  ullota ,  Ly co¬ 
ris  ,  et  JYerine;  mais  cette  division  n’a  point 
été  généralement  adoptée,  et  ces  g.  sont  con¬ 
sidérés  comme  de  simples  sections  dans  le 
g.  Amaryllis  [V.  pour  leurs  caract.  chacun 
de  ces  mots).  Le  nombre  des  espèces  d’Ama- 
ryllis  qu’on  cultive  dans  les  jardins  est  très 
considérable,  nous  nous  contenterons  d’en  ci¬ 
ter  ici  quelques  unes  des  plus  remarqua¬ 
bles. 

1°L’^.  lutea  L>,  seule  esp.  qurjsoit  ori¬ 
ginaire  d’Europe;  2°  Y  A.  de  Guernesey, 
(A.  sarniensis  L.);  elle  est  originaire  du 
Japon;  mais  un  bâtiment  qui  en  contenait 
une  grande  quantité,  ayant  fait  naufrage  sur 
les  côtes  sablonneuses  de  l’île  de  Guernesey, 
elle  s’y  est  neutralisée,  au  point  d’y  être  de¬ 
venue  une  plante  presque  indigène;  3 °A.  Lis 
St -.Jacques  [A.  formosissima  L.) ,  très  belle 
esp.  de  l’Amérique  méridionale,  que  l’on 
cultive  très  facilement  et  très  abondamment 
à  Paris ,  remarquable  par  sa  grande  fleur 
étalée,  très  irrégulière  et  d’un  rouge  foncé  ; 
4°  A.  regina  L.,  originaire  du  Mexique,  por¬ 
tant  4  à  5  grandes  fleurs  d’un  rouge  pon¬ 
ceau;  5°  A.  Josephince  Yent. ,  du  cap  de 
Bonne-Espérance.  C’est  l’esp.  la  plus  grande 
et  la  plus  mulliflore  du  genre.  Sa  hampe, 
longue  de  deux  pieds  et  grosse  en  proportion, 
se  termine  par  une  ombelle  simple,  composée 


AMA 


AMA 


331 


souvent  de  60  à  00  fleurs  roses,  de  3  pouces 
de  longueur.  On  peut  encore  citer,  parmi  les 
esp.  les  plus  belles  de  ce  g.,  les  A.  vittaia , 
belladona ,  fulgida ,  moluccana ,  etc.  (À.  R.) 

*  AMARYSSES  (àfxapuc7o,ci),  je  brille),  ins. 

—  G.  de  l’ordre  des  Lépidoptères  diurnes  , 
créé  par  Dalman  et  qui  a  pour  type  le  pa¬ 
pillon  Machaon  (F.  Papillon).  (D.) 

AMAS.  Congeries  (  à/xoco  ,  £,  j’amasse). 

—  Sorte  de  gisement  des  substances  miné¬ 

rales.  On  dit  qu’un  minéral  ou  une  roche 
est  en  amas,  lorsqu’il  constitue  une  masse 
irrégulière  qui  semble  comme  enveloppée 
par  d’autres  substances.  V .  Dépôt  et  Gise¬ 
ment.  (G.  P.) 

*AMASIA  ( amasius ,  a ,  gai  tant,  e).  ins. — G. 
de  Coléoptères  tétramères,  famille  des  Chry- 
somélines,  établi  par  M.  Dejean  ( Catal .,  3me 
édit.) ,  qui  n’en  a  pas  publié  les  caractères. 
Il  y  rapporte  une  seule  esp.  de  Java  ,  nom¬ 
mée  par  lui  spinipes ,  varians  par  de  Haan 
et  voluiina  par  M.  Buquet.  (D.) 

AMASIS  (Nom  propre),  ins.  — G.  de  la 
fam.  des  Tenthrédiniens  (Porte-scie,  Lat.), 
de  l’ordre  des  Hyménoptères ,  section  des 
Térébrans ,  établi  par  Leach  ,  sur  quelques 
esp. confondues  parFabricius,  Latreille,etc., 
avec  le  g.  Cimbex,  et  qui  s’en  distingue, 
surtout ,  par  des  ant.  multi-articulées ,  ren¬ 
flées  en  massue  ,  et  n’ayant  que  leurs  4  1ers 
art.  distincts,  les  autres  étant  réunis  par 
des  mandib.  bidentées  et  par  des  ailes  dont 
les  2  lres  cellules  cubitales  reçoivent  cha¬ 
cune  une  nervure  récurrente.  On  connaît 
une  dizaine  d’esp.  de  ce  g. ,  dont  la  plupart 
sont  indigènes.  Les  plus  répandues  en  Eu¬ 
rope  sont  VA.  Jurinœ  ( Cimbex  Jurinœ  Lep.) 
et  VA.  lœta  ( Cimbex  lœta  Fab.  etc).  (Bl.) 

AMASOIVIA(Th.  Amason  ,  voyageur  en 
Amér.).  bot.  pu.  —  G.  de  la  famille  des  Ver- 
bénacées,  tribu  des  Egiphilées  (Yerbénées, 
Bartl.)  proposé  par  Linné  fils  (Suppl.,  294) 
pour  remplacer  le  g.  Taligalea  d’Aublet. Cette 
substitution  n’est  pas  généralement  adoptée. 
Lindley  ( Introd .)  les  regarde  tous  2  comme 
distincts,  mais  probablement  par  erreur./^. 
Taligalea.  (C.  L.) 

AMASPERME.  Amasperma  (aga,  ensem¬ 
ble;  <jTtépp,<x ,  graine  ).  bot.  cr.  —  G.  de  la  fa¬ 
mille  des  Algues,  formé  par  Rafinesque,  et 
si  incomplètement  décrit  par  cet  auteur,  que 
tous  les  écrivains  systématiques  l’ont  passé 
sous  silence.  (C.  L.  ) 


AMASTOZOAIRES.  Amaslozoaria  (  à 
priv.  ;  fxotCTT oç,  mamelle  ;  Çôïov,  animal),  zool. 
—  Dans  sa  classification  zoologique  ,  M.  de 
Blainville  a  donné  ce  nom  à  un  groupe  du 
règne  animal,  comprenant  les  animaux 
vertébrés  qui  sont  dépourvus  de  mamelles. 

(G.  d’O.) 

AMATA  (nom  myth.)  .  ins. — G.  de  l’ordre 
des  Lépidoptères,  famille  des  Crépusculaires, 
établi  par  Fabricius ,  et  qui  répond  à  celui 
qu’Illiger  avait  nommé  antérieurement  Syn- 
tomis.  ( V .  ce  mot.)  (D.) 

*AMATHIE.  Amathia  (nom  d’une  Né¬ 
réide).  crust. — G.  de  l’ordre  des  Décapodes, 
famille  des  Oxyrhinques,  établi  par  Roux, 
qui  l’a  ainsi  caractérisé  :  Carapace  ayant 
la  forme  d'un  triangle  allongé  et  à  base  ar¬ 
rondie  ;  rostre  terminé  par  deux  grandes 
pointes  en  cornes  divergentes.  Yeux  pe¬ 
tits,  non  rétractiles,  toujours  saillants. 
Épistome  grand ,  presque  aussi  long  que 
large.  Troisième  article  des  pattes  -  m⬠
choires  externes  dilaté  en  dehors  et  tronqué 
à  ses  deux  angles  internes.  Pattes  de  la  pre¬ 
mière  paire  plus  courtes  que  les  suivantes, 
filiformes  chez  les  femelles,  renflées  chez  les 
mâles;  pattes  suivantes  longues  et  filifor¬ 
mes,  avec  leur  article  terminal  long  et 
aigu.  Abdomen  composé  de  sept  segments 
dans  les  deux  sexes.  —  La  seule  esp.  connue 
est  V Amathia  rissoana  Roux ,  qui  se  trouve 
dans  la  rade  de  Toulon.  (H.  L.) 

*AMATHIE.  Amathia  (nom  d’une  Né¬ 
réide).  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Lépidoptè¬ 
res,  famille  des  Nocturnes,  tribu  des  Pha- 
lénites,  établi  par  nous  (Hist.  nat.  Lépidopt. 
de  France ),  aux  dépens  du  g.  Acidalis  de 
Treitschke ,  et  dont  les  caract.  sont  :  Ant. 
simples  dans  les  2  sexes.  Bord  terminal  des 
ailes  simple  ou  entier.  Ailes  supér.  seules , 
traversées  par  un  grand  nombre  de  lignes 
parallèles,  ondulées  ou  séparées  par  bandes. 
Palpes  très  courts.  Trompe  longue.  Ailes 
infér.  des  mâles  ayant  vers  leur  naissance  et 
du  côté  interne,  2  petits  appendices  for¬ 
mant  comme  une  3me  paire  d’ailes.  Chenilles 
lisses,  à  tête  plate,  échancrée  ou  bifide  dans 
sa  partie  supérieure ,  et  avec  deux  pointes 
au-dessus  de  l’anus.  Chrysalide  nue  dans  la 
terre.  —  Ce  g.  ne  renferme  que  4  esp. ,  qui 
se  distinguent  de  toutes  les  autres  Phalénites 
par  les  2  appendices  alaires  dont  nous  avons 
parlé  plus  haut.  Ces  appendices  ne  sont  qu’un 


332 


AMÀ 


AAI A 


prolongement  do  bord  supér.  et  interne  des 
secondes  ailes,  replié  sur  lui-même,  et  qui 
ne  se  développe  que  dans  le  vol.  Il  est  petit, 
de  forme  ovale,  et  bordé  d’une  frange  de 
poils  comme  le  reste  des  ailes  ,  dont  il  fait 
partie.  Nous  citerons  pour  type  de  ce  g.  la 
Phalène  à  6  ailes  de  Degeer  ( tom .  n,  Mém. 
vi,  pag.  419,  pl.  9 ,fig.  6-9).  (D.) 

AMATHIE.  slmathia  (  une  des  60  Néréi¬ 
des).  polyp.  —  Nom  donné  par  Lamouroux 
aux  Polypiers  sertulariens,  dont  Lamarck  a 
fait  son  g.  Sérialaire  [E.  ce  mot).  (Duj.) 

*  AMAT1IIT1S  (àgaQïTu; ,  qui  se  plaît  sur 
le  sable),  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Coléoptè¬ 
res  pentamères  ,  famille  des  Carabiques , 
tribu  des  Amaroïdes ,  établi  par  Zimmer¬ 
mann  aux  dépens  du  g.  Amara  de  Bonelli, 
et  auquel  il  donne  pour  caract.  essentiels  : 
Dent  simple  au  milieu  du  menton  ;  thorax 
en  cœur. — Ce  g.,  non  adopté  par  M.  Dejean, 
est  fondé  sur  une  seule  esp.,  VA.  œgyptia  de 
Klug.  Elle  est  ailée  et  habite  l’Égypte.  (D.) 

*  AMATHUS  (  au.aOoç,  poussière),  ins. — 

G.  de  la  famille  des  Pliryganiens,  établi  par 
Stephens,  pour  quelques  esp.  indigènes, 
voisines  des  Flydropsyche ,  Pictet,  dont  Cur- 
tis  avait  déjà  formé  son  g.  Polycentropus. 
(  V .  ce  mot.  )  (Bl.) 

AMATHUSIE.  Amalhusia  (surnom  de  Vé¬ 
nus).  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Lépidoptères, 
famille  des  Diurnes,  établi  par  Fabricius, 
qui  lui  donne  pour  caract.  :  Deux  palpes 
longs,  velus,  à  3  articles,  le  2me  plus  long 
que  les  autres ,  courbé  ;  le  3me  court  et  com¬ 
primé.  Ant.  filiformes.  Pattes  antér.  en  pa¬ 
latine.  Type  :  Papilio  phidippus  de  Java.  (D.) 

*AMÂTODES.  Amalodes.  ins.  —  G.  de 
l’ordre  des  Coléoptères  hétéromères ,  famille 
des  Mélasomes,  tribu  des  Moîurites,  fondé 
par  M.  Dejean  [Calai.,  3 me  édit.),  et  par  M.  So- 
lier,  qui  le  caractérise  ainsi,  dans  son  Essai 
sur  les  Collaptèrides  :  Menton  très  petit,  for¬ 
tement  évasé  antérieurement  en  trapèze;bord 
antér.  avec  une  échancrure  profonde.  Palpes 
maxillaires  courts,  épais,  terminés  par  un 
article  transverse,  comprimé  et  notablement 
sécuriforme.  Labre  saillant,  transverse,  élar¬ 
gi  et  tronqué  antérieurement.  Ant.  filifor¬ 
mes  ou  grossissant  légèrement  de  la  base  à 
l’extrémité;  3™e  article  presque  aussi  long 
que  les  2  suivants  réunis  ;  les  3  derniers  mo¬ 
lli  li  formes.  Prothorax  transverse,  à  lergum 
subdéprimé,  anguleux  sur  les  côtés,  et  for¬ 


mant  un  hexagone  plus  ou  moins  marqué. 
Base  tronquée  carrément  ou  à  peu  près  ,  et 
s’appliquant  exactement  contre  celle  desély- 
très.  Corps  court,  peu  ou  point  convexe,  et 
couvert  d’un  duvet  serré  ou  d’un  enduit  pul¬ 
vérulent.  —  Ce  g.  a  pour  type  la  Pimelia 
gemmata  de  Fabricius ,  qui  se  trouve  en  Gui¬ 
née  ,  et  à  laquelle  M.  Dejean  réunit  2  autres 
esp.  du  Sénégal,  nommées  par  lui,  l’une 
A.  Petitii  et  l’autre  A.  hirsutula.  (D.) 

*  AMAUHONIA  (àf mvpoç,  obscur),  ins.  — 

G.  de  l’ordre  des  Coléoptères  pentamères, 
famille  des  Serricornes,  tribu  des  Mélyrides  , 
fondé  par  M.  Westwood  sur  une  seule  esp. 
nommée  par  lui  A.  subœnea,  et  trouvée  dans 
Pile  de  Corfou  par  M.  Templeton.  Ce  g.  se 
rapproche  ,  à  plusieurs  égards ,  des  Dasytes 
et  des  Melyris ,  mais  plus  particulièrement 
du  g.  Pelecophora  Dej.  Les  caract.  en  sont 
figurés  et  décrits  dans  le  2me  vol.  des  Trans . 
de  la  Soc.  entom.  de  Londres,  p.  175,pl.  xiv, 
fig.  10.  (D.) 

*  AMAURUS  (  à//.av poç,  sombre),  ins.  — 

G.  de  la  famille  dss  Scutellériens ,  de  l’ordre 
des  Hémiptères ,  section  des  Hétéroptères  ; 
établi  par  le  docteur  Burmeister(/Zand.  der 
Eniom  ).  Ce  g.  s’éloigne  sensiblement  de  ses 
congénères  par  l’aspect  général  et  par  les 
formes  des  parties  des  esp.  qu’il  renferme.  Le 
corps  est  assez  aplati.  La  tête  presque  carrée 
est  divisée  au  milieu  ,  en  2  parties.  Les  Ant. 
ont  4  articles,  dont  les  3  derniers  offrent 
de  chaque  côté  une  expansion  linéaire. 
Le  sternum  est  sans  carène;  l’abd.  est  dé¬ 
pourvu  d’épines  à  la  base,  les  pattes  sont 
courtes  et  robustes.  Nous  ne  connaissons 
qu’une  dizaine  d’esp.  de  ce  g. ,  propres  à  l'A¬ 
frique  et  à  l’Asie  australe;  les  plus  répan¬ 
dues  sontî’-^L  dentalus  Burm.  ( Megymenurn 
dentalum  Guér.)  de  la  Nouvelle-Hollande,  et 
VA.  spinosus  Burm.,  assez  connus  aux  Indes 
Orientales.  (Bl.) 

*AMAUSITE.  min. — Gerhard  a  décrit  sous 
ce  nom  un  minéral  composé  ou  une  roche 
qui  paraît  n’être  qu’une  variété  de  Lepti- 
nite,  et  qui, d’après  Breithaupt,  serait  formée 
par  l’esp.  de  Feldspath  qu’il  nomme  Oli- 
goclase.  On  la  trouve  aux  environs  de  Na- 
miest  en  Moravie ,  dans  l’Erzgebirge  en  Si¬ 
lésie,  çfe.  (Del.) 

AMAZONE,  ois.  — Nom  donné  par  Linné 
à  une  esp.  de  Bruant  [Emberiza  amazona  L.), 
et  parBuffon,  aux  esp.  de  Perroquets  du  nou- 


AMB 


333 


AMB 

veau  continent,  dont  le  fouet  de  l’aile  est  , 
garni  de  plumes  rouges  ou  jaunes.  (C.  d’Ü.) 

AMBAIBA.  Adam.  bot.  pii. —  Synon., 
selon  Marcgraff  et  Pison ,  du  Cecropia  pal- 
mala.  (C.  L.) 

AMBASSE.  Ambassis. —  G.  de  Poissons 
de  la  famille  des  Percoides,  à  2  dorsales  dis¬ 
tinctes,  mais  rapprochées,  avec  une  pointe 
couchée  en  avant  du  1er  rayon  épineux  de  la 
lre  nageoire  du  dos,  des  dents  en  velours  aux 
2  mâchoires  et  au  palais;  le  bord  infér.  du 
préopercule  a  une  double  dentelure ,  le  sous- 
orbitaire  est  dentelé.  —  Commerson  avait 
désigné  sous  ce  nom  un  poisson  de  peu  de 
valeur,  à  cause  de  son  abondance  dans  l’é¬ 
tang  salé  de  Pile  Bourbon,  nommé  Lugol. 
On  y  prépare  ce  poisson  comme  nous  le  fai¬ 
sons  des  Anchois  sur  les  bords  de  la  Médi¬ 
terranée,  et  on  l’y  emploie  aux  mêmes 
usages.  Les  autres  esp.  du  g.  sont  également 
recherchées  sur  les  côtes  de  l’Inde  qu’elles 
habitent.  Ainsi  M.  Leschenault  nous  a  ap¬ 
pris  que  l’on  pêche  avec  profit  l’esp.  que 
nourrit  la  rivière  d’Ariancoupang  qui  se  jette 
dans  la  mer  près  de  Pondichéry.  M.  de  La- 
cépède  a  reproduit  trois  fois  la  lre  esp.,  que 
nous  avons  nommée  Ambassis  Commersoni: 
une  lre  fois  sous  le  nom  de  Centropome  am- 
basse ,  d’après  la  description  de  Commer¬ 
son;  une  2me  fois  d’après  le  dessin  tiré  des 
manuscrits  de  cet  infatigable  observateur , 
sous  le  nom  de  Lutjan  gymnocéphale  ,  et  une 
3me  fois  d’après  Forskal  ;  car  on  ne  peut  pas 
douter  que  le  Sciœna  safglia  du  naturaliste 
danois  ne  soit  encore  le  même.  Hamilton 
Buchanan,  dans  son  histoire  des  Poissons  du 
Gange,  a  réuni  plusieurs  esp.  d’Ambasses 
sous  le  nom  de  Chanda;  mais  comme  il  avait 
joint  sous  cette  dénomination  des  esp.  de 
Scombéroïdes,  et  que  d’ailleurs  il  n’a¬ 
vait  point  désigné  les  véritables  caract. 
du  g.  dont  nous  parlons  ici ,  nous  avons  cru 
devoir,  dans  l 'Histoire  naturelle  des  Poissons 
( t .  11,  p.  176),  établir  ce  g.  sous  le  nom 
d ’Ambasse,  afin  d’éviter  toute  confusion. 

Nous  ne  connaissons  encore  que  il  à  12 
esp.  de  ce  g. ,  toutes  des  Indes ,  et  se  tenant 
dans  les  eaux  saumâtres,  soit  de  l’embou¬ 
chure  des  rivières,  soit  des  étangs  salés.  Ce 
sont  des  petits  Poissons  qui  ne  dépassent  pas 
un  décimètre  de  long,  et  qui  le  plus  sou¬ 
vent  restent  dans  des  dimensions  plus  pe¬ 
tites.  (Val.) 


*  AM  BATE.  Ambciies  (âu.£a  tvjç,  qui  monteL 
ins. — G.  de  l’ordre  des  Coléoptères  tétramè- 
res,  fam.  des  Curculionites,  div.  des  Erirhi- 
nides,  établi  par  M.  Schœnherr,  qui  lui 
donne  les  caract.  suivants  :  Ant.  médiocres, 
minces;  les  4  premiers  articles  du  funiculc 
graduellement  plus  courts,  les  3  suivants  on¬ 
duleux  ;  la  massue  oblongue,  ovale.  Rostre 
allongé,  un  peu  mince,  linéaire,  arqué. 
Prothorax  oblong,  subconique,  beaucoup 
plus  étroit  par  devant,  resserré  au-dessous 
du  sommet,  bi-sinué  à  la  base. Ecusson  large; 
arrondi  au  sommet.  Elytres  subconiques,  se 
rétrécissant  sensiblement  des  épaules  à  l’ex¬ 
trémité,  arrondies  à  la  base,  un  peu  planes 
en  dessus,  calleuses  à  l’extrémité.  Pieds  as¬ 
sez  longs,  surtout  les  antérieurs;  cuisses 
dentées.  M.  Dejean  ( Catal .,  3nie  édit.)  adopte 
ce  g.  et  y  rapporte  12  esp. ,  toutes  des  par¬ 
ties  intertropicales  de  l’Amérique.  Nous  ne 
citerons  que  celle  qu’il  nomme  A.  pic  tus , 
et  qui  appartenait  au  g.  Baris  ,  avant  que 
M.  Schœnherr  eût  établi  celui  dont  il  est 
question  dans  cet  article,  (D.) 

AMBELANIA.  Willughbeia ,  Schreb.  non 
Roxb.  (nom  de  cet  arbre  chez  les  Galibis). 
bot.  pii. — G.  de  la  famille  des  Apocynacées, 
tribu  des  Caîrissées,  fondé  par  Aublet  ( Guy  an . 
1,297,  t.  105),  adopté  par  Jussieu  (Gen.,  Pl., 
148),  et  dont  voici  les  caract.  :  Cal.  5-fide. 
Cor.  hypogyne,  hypocratérimorphe,  à  tube 
cylindrique,  rétréci  supérieurement;  â  gorge 
nue;  à  limbe  5-parti,  dont  les  segments  sont 
obliques  et  ondulés.  Étam.5,  incluses,  insé¬ 
rées  à  la  base  du  tube;  anth.  sagittées,  sub- 
sessiles.  Ovaire  biloculaire.  Ovules  nom¬ 
breux,  fixés  de  chaque  côté  à  la  cloison... 
Style  tétragone,  dont  le  sommet  arrondi 
porte  un  stigm.  ové,  bi-cuspidé  au  sommet. 
Le  fruit  est  une  baie  coriace,  ovoïde,  bilocu¬ 
laire,  renfermant  des  semences  nombreuses, 
élargies-comprimées,  rudes.  —  Ce  g.  ne  se 
compose  que  d’un  très  petit  arbre  (s’élevant 
au  plus  à  2,65)  encore  peu  connu,  trouvé  par 
Aublet  à  la  Guyane.  Les  feuilles  en  sont  op¬ 
posées,  le  plus  souvent  inégales  ;  les  pédon¬ 
cules  axillaires  ou  terminaux,  3-4-flores,  et 
uni-bractées.  (C.  L.) 

AMBERBOA  ( Amberboi  ou  Emberboi , 
nom  persan),  bot.  pii.  —  Isnard  a  donné  ce 
nom  â  un  g.  de  plantes  que  Linné  a 
réuni  aux  Centaurées,  et  qui,  depuis,  a  été 
rétabli  de  nouveau,  en  prenant  pour  caract. 


334 


AM  B 


AMB 


son  aigrette  paléacée.  Ce  g.  porte  en  fran¬ 
çais  le  nom  d’Ambrette,  à  cause  de  la  lé¬ 
gère  odeur  d’ambre  qu’exhalent  ses  fleurs. 
Ses  caract.  sont  :  Invol.  composé  d’écailles 
de  formes  diverses ,  très  rarement  spines- 
centes  ;  cor.  du  rayon  dilatées,  stériles. 
Étam.  à  filets  pubescents  ou  papilleux.  Fruit 
comprimé  ou  turbiné-tétragone,  muni  d’une 
aréole  latérale  ou  basilaire.  Aigrette  formée 
d’écailles  oblongues  ou  obovales  rétrécies  à 
la  base  ,  semblables  entre  elles,  très  rare¬ 
ment  petite  ou  nulle.  —  Le  g.  Amberboa 
dans  le  prodrome  de  M.  De  Candolle,  se  com¬ 
pose  de  17  esp.  qui  se  divisent  en  plusieurs 
sections  de  valeur  égale  à  celles  des  Cen¬ 
taurées.  (J.  D.) 

AMBETTI.  bot.  ph. — Nom  indou  de  di¬ 
verses  plantes  dont  certaines  parties  se  man¬ 
gent  ;  ce  sont  les  :  Bégonia  malabarica,  Lmk., 
Hibiscus  suralensis  L.  ,  Sonnefatia  acidu  L. 

(C.  d’O.) 

AMBIGENE.  Ambigenus  ( ambigenus ,  de 
deux  natures),  bot.  ph.  —  Dénomination 
employée  parM.  Mirbel  pour  caractériser  le 
cal.,  lorsqu’il  tient ,  à  l’extérieur ,  de  sa  pro¬ 
pre  nature  ,  quant  à  la  coloration  ,  et  de 
celle  de  la  cor.  à  l’intérieur.  Ex.  :  les  g.  Gre- 
wia,  Ornithogalum ,  Passijlora ,  etc.  (C.  L.) 

*  AMBIGU.  Ambiguus.  bot.  ph.  —  Épithète 
employée  pour  désigner  les  organes  d’une 
forme  indéterminable,  d’une  insertion  dou¬ 
teuse,  etc.  C’est  ainsi  que  M.  Mirbel  dit  :  les 
cloisons  ambiguës,  quand,  tenant  au  centre 
et  à  la  paroi  d’un  péricarpe  qui  ne  s’ouvre 
pas,  elles  n’ont  point  d’origine  certaine  [Ci- 
trus)  ;  — le  hile  ambigu  ,  quand  cet  organe 
correspond  à  la  fois  aux  deux  bouts  réunis 
d’une  graine  recourbée  ou  repliée.  —  Cas- 
sini  a  dit  :  les  corolles  ambiguës  dans  les  Sy- 
nanthérées,  quand  elles  sont  intermédiaires 
entre  deux  formes  déterminées;  etc.  (C.  L.) 

*  AMBIGUËS.  Ambiguœ.  araciin.  —  Nom 

employé  par  M.  Walckenaer  pour  désigner 
une  petite  division  dans  le  g.  Ctenus.  V.  ce 
mot.  (H.  L.) 

AMBIXUX  [Ambæ ,  deux;  nux  ,  noix). 
bot.  ph.  —  G.  ainsi  nommé  par  Commerson 
à  cause  des  2  gros  noyaux  qui  se  trouvent 
dans  l’intér.  de  son  fruit.  ïl  est  synonyme 
d’ Aleurites.  V.  ce  mot.  (  Ad.  J.) 

AHIBlll.  poïss.  —  Nom  de  l’esp.  de  Pois¬ 
sons,  suivant  Forskal,  qu’il  a  décrite  sous 
le  nom  de  Mullus  aurijlammà ,  qui  est  une 


esp.  du  g.  Upœneus,  de  la  4me  subdiv.  géné¬ 
rique  de  ce  groupe;  celles  dont  les  esp.  ont 
les  mâchoires  armées  de  dents  distinctes  sur 
un  seul  rang  et  le  palais  lisse.  Il  faut  faire 
attention  que  le  Mullus  auriflamma  de  Forskal 
est  d’une  esp.  distincte  du  Mullus  auriflamma 
de  Lacépède.  Nous  signalons  ici  ce  mot,  parce 
qu’il  a  été  appliqué  mal  à  propos  dans  le  dic¬ 
tionnaire  classique  d’histoire  naturelle  au 
Mullus  vittatus.  (Val.) 

*AMBLACHAEÏMÏUM  (àaSAvç,  obtus;  ach- 
œnium,  akène,  d’à  priv.  ;  xai'vw ,  je  m’ou¬ 
vre).  bot.  ph.  —  C’est  le  nom  d’une  section 
du  g.  Acliyrophorus, caractérisée  par  ses  fruits 
obtus  ou  très  brièvement  rostrés.  Les  plan¬ 
tes  qui  composent  cette  sect.  sont  toutes 
originaires  de  l’Amérique ,  à  l’exception 
d’une  esp.  de  la  Dahourie  à  laquelle  le  nom 
d ’  Amblcichœnium  a  été  spécialement  appli¬ 
qué.  (J.  D.) 

AMBLEME.  Amblema  (  plutôt  Emblema , 
d’ep-SA^ma,  greffe;  ouvrage  de  divers  mor¬ 
ceaux).  moll.  —  C’est  ainsi  que  M.  Rafi- 
nesque  nomme  un  nouveau  g.  formé  aux  dé¬ 
pens  des  Unio  de  Bruguière.  Ce  g. ,  dont  les 
caract.  sont  insuffisants,  a  été  inséré  pour  la 
lre  fois  dans  le  Mémoire  publié  par  l’auteur 
dans  les  Annales  des  Sciences  physiques  de 
Bruxelles  (1820).  11  n’a  point  été  adopté.  V .  * 
mulette.  (Desh.) 

AMBLÉMÏDES  [K.  amblema).  moll.  — ■ 
M.  Rafînesque  ( Mèm .  sur  les  Unio ,  Ann. 
Sc.  phys.,  Brux.,  1820)  a  établi  cette  famille 
aux  dépens  du  g.  Unio  de  Bruguière.  Comme 
elle  n’a  pas  de  caract.  suffisants,  elle  rentre 
parfaitement  dans  le  g.  Unio.  [U.  ce  mot.) 

(Desh.) 

*  AMBEESTIS  (fySXwç,  obtus),  ins.  —  G. 
de  Coléoptères  tétramères ,  famille  des  Lon- 
gicornes,  établi  par  M.  Dejean  [Calai.,  3me 
édit.) ,  qui  n’en  a  pas  publié  les  caract.  Ce 
g.  qui,  d’après  la  place  qu’il  occupe,  paraît 
appartenir  à  la  tribu  des  Lamiaires  de  M.  Ser- 
ville,  est  fondé  sur  une  seule  esp.  du  Cap 
de  Bonne-Espérance,  nommée  par  l’auteur 
A.  aluîaeeus.  (D.) 

AMBEÏB10X  (Contraction  pour  Amblyli- 

rion  ;  àp.6Av;  ,  obtUS;  Asfpcov,  Lis).  BOT.  PH.  — 

G.  de  la  famille  des  Liliacées,  tribu  des  Tu- 
li  pacées,  DC .,  proposé  par  Rafînesque  [Journ. 
de  Phys.  89)  ,  non  adopté  et  réuni  en  syno¬ 
nymie  au  g.  Lilium,  L.,  comme  une  de  ses 
divisions,  caractérisée  principalement  par  les 


AMB 


AMB 


335 


folioles  du  périgone,  sessiles,  conniventes, 
par  un  sillon  nectarifère  obsolète.  (G.  L.) 

AMBLODON  (àjxSÀuç,  émoussé;  oêovç , 
dent),  poiss.  —  M.  Rafinesque  a  désigné,  sous 
ce  nom  générique,  un  Poisson  de  l’Ohio  qu’il 
a  malheureusement  fait  connaître  si  impar¬ 
faitement  que  MM.  Cuvier  et  Valenciennes 
n’ont  pu  en  déterminer  l’espèce  dans  leur 
Histoire  naturelle  des  Poissons. 

L’auteur  donne  à  ce  g.  la  caractéristi¬ 
que  suivante  :  «  Corps  elliptique  ,  com- 
»  primé,  écailleux,  ainsi  que  la  tête  et  les 
»  opercules  ;  mâchoires  pourvues  de  petites 
»  dents  en  cardes  ;  gorge  avec  un  os  triangu- 
»  laire  en  bas  (le  pharyngien  infér.)  couvert 
»  de  dents  larges,  arrondies  ,  creuses  et  ob- 
»  tuses  ;  opercule  de  deux  pièces  ;  l’oper- 
»  cule  sans  épines  ni  dentelures  ;  le  préo- 
»  percule  finement  dentelé  à  la  base  ;  mem- 
»  brane  branchiale  à  six  rayons  ;  2  dorsales; 
»  lre  épineuse;  2e  partiellement  épineuse  et 
»  écailleuse  le  long  de  la  base  ;  les  ventrales 
»  reculées.»  —  On  voit  que  le  poisson  qui 
réunit  ces  caract.  est  évidemment  du  g.  des 
Sciènes.  Les  différences  signalées  parM.Ra- 
finesque  prouvent  qu’il  ne  connaissait  pas, 
en  écrivant  son  Mémoire  sur  les  Poissons  de 
l’Ohio ,  les  caract.  de  ce  g.  de  Poissons.  Il 
ne  connaît,  dit-il,  qu’une  seule  esp.  de  ce  g. 
qu’il  nomme  A.  grognant  (A.grunniens).  Il  la 
donne  comme  argentée,  brunâtre  sur  le  dos, 
olivâtre  sur  les  côtés  de  la  tête  ;  à  lèvre  su- 
pér.  plus  longue  ;  à  museau  arrondi  et  écail¬ 
leux  ;  à  ligne  latérale  convexe  à  sa  naissance , 
concave  au  milieu  ,  et  droite  jusqu’à  sa  ter¬ 
minaison  ;  à  caudale  échancrée;  à  9  rayons 
à  la  lrc  dorsale,  et  à  35  à  la  2e;  le  1er  étant 
court  et  épineux.  Ces  nombres,  en  ajoutant 
ceux  des  autres  nageoires  ,  donnent  la  for¬ 
mule  suivante  que  nous  écrivons  de  cette 
manière:  D  9  —  1/34,  A  3/6,  C  22  P  18. 
Ils  montrent  que  la  Sciène  dont  il  sagit  ici 
est  voisine  du  Sciæna  oscula  de  Lesueur, 
que  nous  croyons  toutefois  en  différer;  mais 
les  caract.  indiqués  par  M.  Rafinesque  sont 
encore  trop  incertains  pour  établir,  d’après 
eux,  une  espèce  définitive.  Les  naturalistes 
des  États-Unis  nous  feront  un  jour  mieux 
connaître  ce  poisson  qui  mord  bien  à  l’ha¬ 
meçon  ,  donne  aux  pêcheurs  un  véritable 
plaisir  de  pêche ,  fraie  au  printemps  et  pond 
une  grande  quantité  d’œufs.  M.  Rafinesque 
en  a  indiqué  la  plupart  des  noms  triviaux, 


et  qui  sont  IVhite-  perch  ,  W hite^pearch , 
Buffaloe-perch  ,  Grunning-perch  ,  Bubbling- 
perch ,  Bubbler  et  Musch-eater.  Les  premiers 
noms  rappellent  la  couleur  argentée  du  pois¬ 
son  ,  les  autres  se  rapportent  au  bruit  ou 
sorte  de  grognement  ou  de  bouillonnement 
que  les  Sciénoïdes  font  entendre.  Le  dernier 
prouve  que  cette  Sciène  se  nourrit  de mulet- 
tes  (unio)  dont  elle  peut  briserla  coquille  avec 
ses  dents  pharyngiennes.  Elle  les  trouve  dans 
le  sable  ou  la  vase.  Le  nom  d v  Buffaloe-perch 
(Perche  Bison),  qui  lui  a  été  aussi  donnépour 
rappeler  les  sortes  de  mugissements  qu’elle 
pousse,  l’a  fait  confondre  quelquefois  avec 
les  Catostomes  qui  s’appellent  Buffaloe-fish 
(Poisson  Bison),  erreur  signalée  par  M.  Rafi¬ 
nesque,  et  qui  a  donné  lieu  cependant  à  l’ar¬ 
ticle  très  singulier  que  le  rédacteur  du  Dic¬ 
tionnaire  classique  d’Histoire  naturelle  a 
inséré  dans  cet  ouvrage,  pour  faire  connaître 
aux  lecteurs  le  mol  que  nous  traitons  ici. 

(Val.) 

*AMBLYA(  àrfMç,  obtus).  bot.  cr. — Presl 
désigne  sous  ce  nom,  un  des  nombreux  g. 
qu’il  a  formés  aux  dépens  de-s  Polypodes  de 
Swartz  et  qui  se  distingue  surtout  par  le 
mode  de  distribution  des  nervures.  Dans 
celui-ci,  qui  ne  renferme  que  le  Polypodium 
juglandi folium  Humb.  et  Bonpl. ,  les  nervu¬ 
res  latérales ,  pinnées,  obliques,  s’anasto¬ 
mosent  en  arcs  arrondis  et  sont  accompa¬ 
gnées  d’autres  nervures  qui  s’en  séparent 
latéralement  et  portent  les  groupes  de  cap¬ 
sules,  vers  le  milieu  de  leur  étendue.  —  Ce 
g.  ,  dont  les  caract.  sont  peu  tranchés ,  se 
distingue  cependant  des  autres  g.  séparés 
des  Polypodes  et  qui  ont  leurs  nervures 
anastomosées,  tels  que  les  Campyloneurum 
et  les  Marginaria ,  par  la  disposition  moins 
régulière  des  nervures  et  par  la  position  des 
capsules  sur  le  milieu  et  non  à  l’extrémité 
des  dernières  nervures.  La  seule  esp.  rap¬ 
portée  à  ce  g.  a  la  fronde  pinnée,  à  pinnules 
pétiolées,ovales-lancéolées,  dentelées,  mais 
non  lobées.  Elle  croît  dans  l’Amér.-équato- 
riale.  (Ad.  B.) 

AMBLYCARPUM  (ocaê/uç,  obtUS;  xapTroç, 
fruit),  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des  Synan- 
thérées-Sénécionidées,  div.  des  Relhaniées, 
Less.,  formé  par  Fischer  et  Meyen  ( Ind .  Sem. 
Hort.  Petrop.  m,  1837),  qui  le  caractéri¬ 
sent  ainsi:  Capitule  mulliflore,  hétérogame. 
Fleurs  du  rayon  unisériées,  ligulées,  femel- 


336 


A  MB 


AMB 


les  ;  celles  du  disque  tubuleuses,  hermaphro¬ 
dites.  Inv.  imbriquées;  squames 2-3-sériées; 
les  extér.  foliacées.  Récept.  hémisphérique, 
nu,  ponctué.  Cor.  du  rayon  ligulées;  ligule 
linéaire.  Cor.  du  disque  tubulées,  5-dentées. 
Anth.  caudées  stigm.  Akènes  subfusiformes, 
5-angulaires,  érostrés,  obtus.  Aigrette  nulle. 
—  Ce  g.  ne  renferme  qu’une  esp.  :  c’est  une 
herbe  annuelle  ou  bisannuelle,  glabre,  trou¬ 
vée  sur  les  bords  de  la  mer  Caspienne,  rap¬ 
pelant  le  port  du  Pulicaria  vulgaris.  Les 
feuilles  en  sont  éparses;  les  capitules  soli¬ 
taires  et  terminaux;  les  fleurs  jaunes. 

(C.L.) 

*  AMBLYCEPH  kLE.Arnblycephalus.REVT. 
(àp£Àvç ,  large,  obtus;  xecpxh,  tête).  —  G. 
d’Ophidiens  nommé  ainsi  par  Boié  ,  et  que 
Wagler  a  appelé  P  areas.  V.  ce  mot.  (G.  B.) 

*  AMBLYCEPH  ALUS  (âfxffXwç ,  émoussé  ; 

xecpaXvj ,  tête),  ins.  —  M.  Curtis  ( Entom . 
Magaz.  1.)  applique  cette  dénomination  à 
un  g.  ayant  pour  type  la  Cicada  viridis  L.  , 
qui  est  le  g.  Teltigonia  pour  Latreille,  Ger- 
mar,  et  la  plupart  des  autres  entomologis¬ 
tes.  V.  Tettioonia.  (Bl.) 

*AMBLYCERUS(àf*6Xws,  obtus;  x/paç,  cor¬ 
ne).  ins.  — G.  de  l’ordre  des  Coléoptères  té- 
tramères,  famille  des  Curculionites,  division 
des  Anthribides  ,  établi  par  Thunberg ,  mais 
non  adopté  par  M.  Schœnherr,  qui  en  place 
les  esp.  dans  le  g.  Anthribe.  V.  ce  mot.  (D.) 

*AMBLYCHEILA  (  àg£\v/_tCkriç, ,  qui  a  les 
bords  [lèvres]  obtus),  ins.  —  G.  de  Coléo- 
tères  pentamères  ,  famille  des  Carabiques  ; 
tribu  des  Cicindélètes ,  établi  parM.  Say,  et 
voisin  du  g.  Omus  d’Eschschoitz ,  dont  il  se 
distingue,  1°  par  la  brièveté  des  2  premiers 
art.  du  palpe  labial  et  la  longueur  du  4rae; 
2°  par  la  courbure  antér.  de  la  marge  du 
labre,  qui  est  droit  dans  les  Omus;  3°  par 
les  dentelures  médianes  du  labre  ;  4°  par 
l’acuité  du  lobe  intermédiaire  du  menton  ; 
5°  par  la  plus  grande  longueur  des  pattes  ; 
6°  enfin  par  la  largeur  des  épipleures.  Ce  g. 
a  pour  type  VA.  cylindriformis,  Say.  M.  Pvei- 
che  (. Ann .  Soc.  enl.  de  France  ,  t.  8 ,  p.  560 , 
pl.  19),  en  décrit  et  figure  une  seconde  esp. 
de  la  Nouvelle -Californie,  qu’il  nomme 
d’après  M.  Dupont,  A.  Picolominii.  (D.) 

*  AMBLYCHUS  (àySlvç ,  obtus),  ins.  — 
G.  de  l’ordre  des  Coléoptères  pentamères , 
famille  des  Carabiques,  établi  par  Gillen- 
hai  et  non  adopté  par  M.Dejean,  qui  en  place 


les  esp.  dans  le  g.  Badister.  F.  ce  mot.  (D.) 

*AMBLYGLGTTIS [cxg£\v ç,  obtus;  y\S rra, 
langue),  bot.  pii.  —  Le  g.  d’Orchidées,  ainsi 
nommé  par  Blume  (Bijdr.,  370),  est  le  même 
que  le  Calanthe  de  Rob.  Brown  [in  Pot. 
Reg .,  578).  V.  calanthe.  (A.  R.) 

*  AMBLYGNATHUS  (  àyiï'vç ,  émoussé  ; 
yvaQoç,  mâchoire),  ins.  —  G.  de  Coléoptères 
pentamères,  famille  des  Carabiques,  tribu 
des  Harpaliens,  établi  par  M.  Dejean,  qui 
(Species  général)  lui  assigne  les  caractères 
suivants  :  Les  quatre  1ers  art.  des  4  tarses 
antér.  très  légèrement  dilatés  et  triangu¬ 
laires  ou  cordiformes.  Dernier  art,  des  pal¬ 
pes  assez  allongé,  légèrement  ovalaire,  pres¬ 
que  terminé  en  pointe ,  mais  cependant 
tronqué  à  l’extrémité.  Ant.  filiformes.  Cha¬ 
peron  légèrement  échancré  en  arc  de  cercle. 
Lèvre  supér.  en  carré  moins  long  que  large. 
Mandib.  assez  fortes,  arquées,  obtuses,  et 
presque  entièrement  cachées  par  la  lèvre  su¬ 
pér.  Menton  échancré  en  arc  de  cercle  ;  point 
de  dent  au  milieu  de  son  échancrure.  Corps 
oblong  et  peu  convexe.  Tête  assez  grande, 
arrondie,  coupée  presque  carrément  par 
devant ,  et  rétrécie  postérieurement.  Yeux 
nullement  saillants.  Corselet  plus  ou  moins 
carré  ou  rétréci  postérieurement.  Elytres  lé¬ 
gèrement  ovales  et  presque  parallèles.  —  Les 
insectes,  en  petit  nombre,  qui  composent 
ce  g. ,  sont  tous  de  Cayenne.  Ils  sont  de 
moyenne  taille,  de  couleur  noire  ou  métalli¬ 
que,  et,  par  leur  faciès,  se  rapprochent  beau¬ 
coup  des  Harpales.  Dans  son  dernier  Cata¬ 
logue,  M.  Dejean  en  mentionne  5  esp,, 
toutes  nommées  par  lui ,  et  dont  nous  ne  ci¬ 
terons  que  VA.  cephaloies,  qui  forme  le  type 
du  genre.  (D.) 

AMBLYGOMTE  (àyêlvç,  émoussé;  yw- 
vi'a,  angle),  min.  —  Substance  vitreuse, 
verte  ou  blanc-verdâtre,  transparente,  en 
petites  masses  cristallines  ou  en  petits  cris¬ 
taux  disséminés,  qui  sont  des  prismes 
rhombiques  droits,  de  106°  10',  clivables 
parallèlement  à  leurs  pans.  Sa  dureté  est 
comparable  à  celle  de  l’Orthose;  sa  pesan¬ 
teur  spécifique  est  de  3,04.  Elle  est  fusible 
sur  le  charbon  en  un  verre  clair,  qui  devient 
opaque  par  le  refroidissement.  Elle  donne 
la  réaction  de  la  lithiue,  lorsqu’on  la  traite 
avec  la  soude  sur  la  feuille  de  platine.  D’a¬ 
près  l’analyse  de  Berzélius,  elle  est  compo¬ 
sée  d’acide  phosphorique  (4.  P2  O5),  d’alu- 


AMB 


AMB 


337 


mine  (4.  AL2  O3)  et  de  lithinc  (2.  LO),  avec 
quelques  traces  d’ Acide  fluorique  ;  c’est  par 
conséquent  un  Phosphate  d’Alumine  et  de 
Lithine.  Elle  a  été  trouvée  par  M.  Breit- 
haupt  dans  le  granité  de  Chusdorf,  près  de 
Pessig,  en  Saxe,  où  elle  est  associée  à  la  to¬ 
paze  verte,  à  la  tourmaline,  au  grenat  et  au 
Pyroxène.  On  la  cite  encore  à  Arendal  en 
Norxvége.  (Del.) 

*AMBLYGO]\lJM,  Meisn.  [sub  Polygono ); 
Reichb.,  Lagunea,  Lour.  (<xy.SXvç,  obtus  ;  yw- 
voç,  angle),  bot.  pu.  —  G.  de  la  famille  des  Po- 
lygonées,  fondé  sur  plusieurs  esp. confondues 
par  les  auteurs  avec  les  Polygonum.  Meisner 
(Monogr.  Polygon.)  lui  assigne  les  caract. 
suivants  :  Périgone  coloré,  profondément  5- 
fide.  Etam.  5  à  7.  Style  plus  court  que  les 
étamines,  divisé,  à  partir  du  milieu,  en  2 
branches  divariquées;  stigmates  capîtellés. 
Akène  lenticulaire  ,  comprimé,  obtus  aux 
bords ,  acuminé  ,  recouvert  par  le  périgone. 
Embryon  unilatéral.  Cotyl.  incombants,  li¬ 
néaires.  Périsperme  farineux.  — Herbes  an¬ 
nuelles,-  racine  fibreuse;  feuilles  très  entiè¬ 
res,  munies  de  gaines  stipulaires-foliacées  ; 
épis  linéaires,  cylindriques,  denses;  brac¬ 
tées  turbinées,  foliacées.  (Sp.) 

*  AMBLYLEFIS  (àfiSXÛç ,  obtus;  Wç , 
écaille),  bot.  ph.  —  Ce  g.  a  été  établi  par 
M.  De  Candolle  sur  une  plante  du  Mexique 
appartenant  à  la  famille  des  Composées, 
tribu  des  Sénécionidées.  Elle  a  pour  caract.  : 
Invol.  2— sérié  ;  écailles  extér.  au  nombre  de 
6-7,  ovales  aiguës,  foliacées,  égales  au  dis¬ 
que  ;  celles  du  rang  interne  obovales-ar- 
rondies,  très  obtuses  et  dépourvues  de  ner¬ 
vures.  Capitules  multiflores  radiés;  fleurs 
du  rayon  femelles,  1  -sériées,  ligulées,  tri  - 
fides  au  sommet;  celles  du  disque  herma¬ 
phrodites,  à  tube  court,  à  gorge  large  et  di¬ 
visée  en  5  lobeslancéolés,épaissisetapiculés 
«à  l’extrémité  ;  anth.  terminées  par  de  lar¬ 
ges  appendices  aigus.  Rameaux  des  sty¬ 
les  dépourvus  d’appendices.  Fruits  tur- 
binés  velus;  aigrette  formée  par  5  paillettes 
unisériées  ,  très  obtuses,  sans  nervures  et  de 
même  longueur  que  le  tube  de  la  cor.  — 
La  seule  esp.  d 'Amblylepis  que  l’on  con¬ 
naisse  est  une  plante  annuelle  à  tige  simple, 
couverte  çà  et  là,  ainsi  que  les  feuilles  et  les 
écailles  de  l’involucre,  de  quelques  longs 
poils  déliés;  les  feuilles  sont  alternes,  semi- 
amplexicaules,  non  décurrentes,  ovales- 


lancéolées,  très  entières;  les  capitules  ter¬ 
minaux  solitaires,  à  fleurs  jaunes,  sont 
comparables,  parleur  grandeur  et  leur  as¬ 
pect,  à  ceux  du  Pyrethrum  Myconis.  (J.  D.) 
*AMBLYMERUS  (ocyêlvç,  émoussé  ;  y/ipoç, 
cuisse),  ins.  —  G.  de  la  famille  des  Chalci- 
diens  (Tribu  des  Chalcidites,  Lat.),  de  l’ordre 
des  Hyménoptères,  section  des  Térébrans, 
établi  par  Walker  ( Monog .  Chalc.  in  Eni. 
Mag.)  qui  le  distingue  des  g.  voisins,  prin¬ 
cipalement  par  la  forme  du  corps  large  et 
courte,  par  un  thorax  convexe,  et  par  des  ant. 
composées  de  13  articles,  dont  les  3me,4œe  et, 
5me  extrêmement  petits.  Walker  décrit  27 
espèces  de  ce  g.,  trouvées  en  Angleterre; 
celle  que  l’on  en  considère  comme  le  type 
est  \A.  amœnus  Walk.  (Bl.) 

AMBLYOCARPUM.  bot.  ph.  —  V.  Am- 

BLYCARPUM.  (C.  L.) 

AMBLYOBOY  obtus  ;  oSovç,  dent). 

bot.  cr.  —  Palissot  de  Beauvois  avait  créé  ce 
nom  pour  un  g.  de  Mousses  qui  n’est  autre 
que  le  Meesia  d’Hedxvig ,  avec  la  seule  dif¬ 
férence  que  le  bryologisle  français  y  avait 
fait  entrer  le  g.  Cinclidium  de  Swartz,  de¬ 
venu  tout  récemment  un  Mnium .  V.  Mee¬ 
sia.  (C.  M.) 

AMBLYOLEPIS.  bot.  ph.  V.  Amblyle- 

P1S. 

AMBLYOPE.  Amblyoyus,  Nob.  (  ccufilv  n- 
oç ,  qui  a  la  vue  faible),  poiss.  —  G.  de 
Poissons  de  la  famille  des  Gobioïdes,  à  corps 
allongé,  à  ventrales  jointes  en  une  seule  sous 
la  gorge,  dont  les  3  nageoires  verticales  sont 
réunies.  La  bouche  est  fendue  verticale¬ 
ment,  armée  de  dents  en  crochets  et  décou¬ 
vertes  ;  les  yeux  ne  peuvent  se  voir  que  par 
la  dissection ,  tant  ils  sont  petits  et  re¬ 
couverts  par  la  peau.  Ce,  dernier  caractère 
nous  a  suggéré  le  nom  imposé  à  ce  genre. 
M.  de.  Lacépède  avait  indiqué  un  poisson 
de  ce  g.,  d’après  une  copie  d’une  figure  chi¬ 
noise  gravée  dans  son  ouvrage  (toin.  iv , 
pl,  14,  fig.  1).  La  copie  est  inexacte;  aussi 
les  caract.  de  M.  de  Lacépède  sont-ils  beau¬ 
coup  plus  fautifs  que  l’examen  d’une  bonne 
figure  ne  devrait  en  fournir;  et  ce  qui  est 
fautif  dans  la  rédaction  de  M.  de  Lacépède  , 
c’est  que  pour  la  parer  des  charmes  de  son 
style,  il  paraît  donner  une  description  d’a¬ 
près  nature;  ce  qui  n’est  pas  exact.  Il  s’é¬ 
tait  faituneidée  fausse  du  poisson  en  lecom- 
parant  à  une  Cépole;  aussi  avait-il  fondé  ce 

22 


T.  I. 


:>38 


AMB 


AMB 


genre  d’après  cette  copie  mensongère  et  sur 
des  caractères  inexacts  sous  le  nom  de  Tæ- 
nioide.  Voilà  pourquoi  nous  n’avons  pas  cru 
devoir  le  conserver.  Shaw  et  Bloch  ont  suivi 
les  erreurs  de  Lacépède,  et  donnent  ce  pois¬ 
son  sous  le  nom  de  Gépole  aveugle  (  Cœpola 
cœcula  ,  ou  Cæp.  hermanniana).  Linné  avait 
connu  une  esp.  de  ce  g.,  et  l’avait  placée, 
suivant  ses  affinités  naturelles ,  dans  le  g. 
des  Gobies,  sous  le  nom  de  Gobius  anguü - 
laris.  Nous  ne  connaissons  que  5  espèces  de 
ces  Gobioïdes ,  toutes  originaires  de  l’Inde, 
et  se  tenant  enfermées  dans  la  vase  des 
étangs  salés  ;  on  les  mange  à  Pondichéry. 

.  (Val.) 

*  AMBLYOPHIS  (àf*6Xvç,  obtus  ;  fydç,  ser¬ 
pent).  inf.  —  G.  établi  par  M.  Ehrenberg 
pour  un  infusoire  vert,  très  voisin  de  ses 
Euglena ,  dont  il  ne  se  distingue  que  par 
l’extrémité  postérieure  obtuse  de  son  corps. 
Î1  a  été  placé  par  cet  auteur  dans  la  famide 
des  Astasiées,  comprenant,  suivant  lui,  des 
animaux  polygaslriques  ,  sans  intestin,  nus, 
changeant  incessamment  de  formes,  et  pa¬ 
raissant  tantôt  avec,  tantôt  sans  queue;  enfin, 
pourvus  d’une  seule  ouverture.  L ’Amblyo- 
phis  présente  en  avant,  comme  la  plupart 
des  g.  voisins  ,  un  ou  plusieurs  points  rou¬ 
ges  qu’on  a  pris  mal  à  propos  pour  des  yeux. 
Il  n’a  d’autre  organe  locomoteur,  pour  la  na¬ 
tation,  qu’un  filament  flagelliforme  très  fin, 
partant  d’une  échancrure  antérieure  etfaus- 
sement  nommée  trompe.  On  n’a  pu  obser¬ 
ver  encore  chez  cet  animalcule,  non  plus  que 
chez  les  g.  voisins ,  aucune  intromission  d’a¬ 
liments  ou  de  substances  colorées  dans  l’in¬ 
térieur;  de  sorte  qu’on  n’a  absolument  au¬ 
cun  motif  pour  nommer  estomac  (elle  ou 
telle  partie  de  son  corps.  La  seule  esp.  con¬ 
nue  [A.viridis  Ehr.)  est  longue  de^mill. 
environ.  Elle  vit  isolément  au  fond  des  ma¬ 
rais  ou  dans  les  infusions  d’herbes  aquati¬ 
ques  conservées  long-temps.  (Duj.) 

AMBLYOPOGON,  bot.  pu.  —  r.  Am- 

BLYPOGON.  (C.  L.) 

AMBLYOPES.  ins. — V.  Amblypus.  (D.) 

AA1BLYPOGO.Y  (àuSViîç,  ObtUS;  7r'oycov  , 

arbe).  bot.  pu.  —  Ce  genre,  considéré  par 
M.  De  Candolle  comme  section  de  1  'Am~ 
berboa ,  se  caractérise  par  son  involucre  à 
squames  ovales ,  courtes,  imbriquées  ,  ter¬ 
minées  au  sommet  en  un  appendice  large  , 
scaricux  ,  ovale-lancéolé  ,  cilié-pectiné  sur 


les  bords;  cor.  du  rayon  ne  dépassant  pas 
celles  du  disque.  Anlh.  presque  mutiques  à 
la  base.  Aigrette  simple,  formée  de  paillettes 
élargies  et  denticulées  au  sommet.  —  Cette 
plante,  qui  a  le  port  d’un  Psephellum  ou  d’un 
fleterolophus  ,  est  originaire  de  la  Perse. 

(J.  D.) 

AMBLYPTÈRE.  Amblypterus ,  Ag.  (  àp- 
6Vvç,  émoussé  ;  nrspév  ,  nageoire),  poiss.  — 
G.  de  Poissons  fossiles  de  la  famille  des  Lé- 
pidoïdes,  de  l’ordre  des  Ganoides.  Ils  ont 
par  conséquent  des  dents  en  brosse,  des  écail¬ 
les  plates  et  rhomboïdales,  le  corps  allongé 
et  fusiforme. Les  nageoires  sont  larges  et  com¬ 
posées  de  nombreux  rayons  ;  les  pectorales 
très  grandes  ;  la  dorsale  opposée  à  l’inter¬ 
valle  qui  sépare  les  ventrales  et  l’anale  ;  point 
de  petits  rayons  sur  le  bord  des  nageoires  ; 
le  lobe  supér.  de  la  queue  est  plus  long  que 
l’inférieur ,  et  soutenu  par  des  vertèbres. 
Comme  tous  les  Hétérocerques  de  cette  fa¬ 
mille,  les  Âmblyptéres  n’ont  aucun  repré¬ 
sentant  dans  la  nature  vivante,  et  ils  appar¬ 
tiennent  tous  aux  formations  inférieures  des 
dépôts  jurassiques.  Des  5  esp.  citées  paF 
M.  A  gassiz,  quatre,  les  A.  macropterus ,  eup- 
lerygius,  lateralis ,  tatus,  viennent  des  houil¬ 
les  de  Saarbrük,  de  Lebach  ou  de  Bœrsche- 
weiler.  La  5e  que  M.  Agassiz  a  nommée  A, 
Olfersii,  est  une  esp.  de  Ceara,  au  Brésil,  sur 
laquelle  M.  Agassiz  conserve  encore  quelques 
doutes,  mais  dont  les  écailles  sont  cependant 
plus  étroites  que  dans  celles  d’Europe. 

(Val.) 

AMBLYPTERUS  (àpSAç ,  émoussé,  ar¬ 
rondi;  -JTT Epov,  aile),  ois.  —  G.  formé  par 
M.Gould  (. Proceed .  Zool.  Soc.,  1837, p.  105) 
dans  la  famille  des  Caprimulgidées,  et  ayant 
pour  caract.  :  Bec  faible  et  allongé,  muni  à 
son  ouverture  de  poils  rigides  qui  le  dépas¬ 
sent  en  longueur  ;  narines  élevées  et  arron¬ 
dies.  Ailes  tronquées;  les  six  lres  rémiges 
égales  entre  elles  et  faleiformes;  les  2me, 
3me  et  4me  échancrées  sur  leur  côté  externe  ; 
les7me,  8me  et  9me  allongées  et  rétrécies  vers 
leur  extrémité  ;  la  10me  brusquement  rac¬ 
courcie;  les  secondaires  très  courtes,  arron¬ 
dies  et  recouvertes  par  les  tertiaires,  qui 
sont  très  longues.  Queue  très  courte  et  ter¬ 
minée  carrément.  Pieds  propres  à  la  marche  ; 
tarses  allongés,  grêles,  couverts  devant  et 
derrière  de  rangées  d’écailles  à  peine  dis¬ 
tinctes  ;  doigt  médian  très  long  et  grêle  ;  les 


AMI] 


AM  B 


339 


latéraux  courts  et  égaux;  le  postér.  petit, 
faible  et  libre;  ongles  allongés,  le  médian 
pecliné.  —  L’auteur  décrit,  à  la  suite  ,  sous 
le  nom  d 'A.  anomalus ,  un  individu  de  celle 
espèce,  de  la  collection  du  Musée  britanni¬ 
que,  qu’il  croit  être  unique,  et  qui ,  d’après 
M.  J.-E.  Gray,  serait  originaire  de  Démé- 
rary  ou  du  Brésil. 

M.  Gould  s’occupe,  depuis  quelque  temps, 
d’une  Monographie  des Caprimulgidés. Avant 
son  départ  pour  la  terre  de  Van-Diemen,  ce 
travail  comprenait  déjà  un  grand  nombre 
de  g.,  et  près  de  150  esp.,  parmi  lesquelles 
on  remarque  les  formes  les  plus  hétéroclites. 
Son  voyage  à  Van-Diemen  et  à  la  Nouvelle- 
Hollande  lui -fournira  sans  doute  de  nou¬ 
veaux  matériaux,  et  lui  permettra  de  les  dé¬ 
terminer  plus  sûrement  dans  l’intérêt  de  la 
science.  (Lafr.) 

*  AMBL  APTERYX  (  àgShjq  ,  émoussé; 
wTîpv£,  aile),  ins.  —  M.  Stephens  (  Catal.  ), 
nomme  ainsi  un  g.  de  la  famille  des  Phry- 
geniens,  ordre  des  Névroptères,  établi  pré¬ 
cédemment  par  M.  Curtis,  sous  le  nom  de 
Molanna.  (  V .  ce  mot.)  (Bl.) 

*AMBLYPUS  (àp.S)uç,  obtus;  7r oîîç,  pied). 
ins.  —  G.  de  Coléoptères  tétramères,  famille 
des  Ghrysomélines,  établi  par  M.  Chevrolat, 
aux  dépens  du  g.  Triplax  d’Olivier,  et  adopté 
par  M.  Dejean,  qui  y  rapporte  2 esp.  des  In¬ 
des  orientales,  l’une  qu’il  nomme  A.  cinc- 
tipennis ,  et  l’autre  qui  est  le  Triplax  vit- 
latus  d’Olivier.  Les  caract.  de  ce  g.  n’ont  pas 
été  publiés.  (D.) 

AMBLYRAMPHE.  Amblijramphus  (àpSXvg , 
émoussé;  pippoç,  bec),  ois. — G.  queLeacha 
formé  (. Miscellan .,  t.  i,  p.  82)  sur  un  oiseau 
de  la  famille  des  Troupiales ,  décrit  depuis 
long-temps  par  Azara,  sous  le  nom  de  Trou- 
piale  noir  à  lêle  rouge,  et  en  dernier  lieu 
sous  celui  d 'A.  bicolor  (pl.  36  des  Miscell.) 
par  l’auteur  anglais.  Ce  g.  est-il  ou  non  basé 
sur  des  caract.  assez  importants  pour  être  con¬ 
servé?  Cette  question  ,  ainsi  que  beaucoup 
d’autres  du  même  g.,  ne  pourra  être  résolue 
d’une  manière  satisfaisante  que  lorsqu’on 
aura  obtenu  des  notions  précises  et  détail¬ 
lées  sur  les  mœurs  de  l’esp.  dont  il  est  formé. 
Nous  allons  faire  connaître,  à  ce  sujet,  les 
opinions  de  plusieurs  auteurs,  ainsi  que  la 
nôtre,  basée  sur  quelques  détails  de  mœurs 
puisés  dans  Azara,  et  sur  quelques  par¬ 
ticularités  de  formes  que  nous  avons  re¬ 


marquées.  Vieillot,  croyant,  comme  Leach, 
cette  espèce  nouvelle,  adopta  son  g.  sous  la 
mèmedénominalion  génériqueel  spécifique, 
dans  le  nouv.  Dict.  d’Hist.  nat.  (t.  i,  p.  411). 
Plus  tard,  dans  le  vol.  34,  p.  553,  du  même 
ouvrage,  il  décrit,  sous  le  nom  de  Troupiale 
rouge  ( Agelaius  ruber ,  Oriolus  ruber  Lath. 
et  Sonn.,  V~ oij .  à  la  IV.-Guin.  ,  pl.  68)  un 
oiseau  qui  neparaît autre  quecelui-ci.  Enfin, 
dans  Y Encyclop.  rnéih.,  il  le  décrit  encore  et 
le  place  dans  son  g.  Siurnella  sous  le  nom  de 
S.  rubra  (p.  635).  Cuvier  (Règ.  anim.)  en  fait 
un  Etourneau.  Lichtenstein,  dans  ses  Dou¬ 
bles  du  Mus.  de  Berlin,  suit  la  même  opi¬ 
nion  ,  et  le  décrit  sous  le  nom  de  Slurnus 
pyrrhocephalus.  Wagler  [Syst.  Avium)  adopte 
ce  dernier  nom ,  en  faisant  toutefois  obser¬ 
ver  qu’il  le  regarde  comme  une  espèce  de 
transition  des  Etourneaux  aux  Cassiqucs,  et 
que  ses  pattes,  garnies  en-dessous  de  rugo¬ 
sités  verruqueuses ,  indiquent ,  sans  nul 
doute,  un  g.  de  vie  différent  de  celui  des 
autres  esp.  Swainson,  dans  sa  Classification, 
citant  toutefois  la  pl.  36  des  Zool.  miscel.,  où 
il  porte  le  nom  spécifique  de  bicolor,  le  met 
dans  son  g.  Leisies,  sous  le  nom  nouveau  de 
L.  erylhrocephalus .  Azara ,  le  décrivant  sous 
(e  nom  de  Troupiale  noir  à  tête  rouge,  dit 
que,  malgré  ses  rapports  avec  les  Troupiales, 
il  en  diffère  cependant  par  la  forme  de  son 
bec,  des  plumes  de  sa  tête ,  et  en  ce  qu’au 
lieu  de  vivre  en  troupes,  il  ne  vit  que  par 
paires.  Il  augure  de  la  forme  de  son  bec  et 
de  sa  langue,  qu’il  doit  se  nourrir  non  de 
graines,  mais  d’insectes,  d’œufs  de  pois¬ 
sons  et  de  limaçons;  considérations  qui  l’ont 
engagé  à  le  présenter  comme  une  esp.  par¬ 
ticulière. 

De  ces  divers  senti ments,  et  de  nos  propres 
observations,  nous  avons  cru  pouvoir  infé¬ 
rer:  1°  Que  cet  oiseau  américain,  d’après 
ses  caractères,  ne  peut  être  réuni  aux  Etour¬ 
neaux  qui ,  habitant  l’ancien  monde,  vivent 
en  troupes ,  sont  remarquables  par  des  ailes 
sur-aiguës,  à  longues  rémiges,  par  une  queue 
courte ,  et  par  des  narines  recouvertes  d’une 
membrane  voûtée  ;  2°  qu’il  ne  peut  être  ré¬ 
uni  aux  Slournelles  de  Vieillot,  qui  vivent 
en  troupes  et  ont  les  narines  des  Etourneaux, 
et  dont  il  diffère  encore  par  le  pouce  beau¬ 
coup  plus  court  et  les  ongles  plus  arqués; 
ce  qui  indique  qu’il  est  moins  marcheur; 
3°  enfin,  que  c’est  avec  les  Leisies  de  Swain- 


340 


AMB 


AM  B 


son  (Troupiale  dragon,  le  Guirahuro d’Azara, 
etc.)  que  cet  oiseau  offre  le  plus  de  rapports 
extérieurs,  quoiqu’il  en  diffère  par  ses  ailes 
plus  obtuses,  son  bec  plus  déprimé  et  plus 
arrondi  à  son  extrémité,  et  par  ses  ongles, 
lesquels,  bien  que  longs  et  grêles  comme 
chez  la  plupart  des  Troupiales  graminicoles 
et  vivant  en  troupes,  sont  néanmoins  plus 
arqués,  celui  dupouce  surtout,  comme  chez 
les  Fauvettes  de  roseaux  ,  les  Donacobius  ou 
Merles  de  roseaux. 

En  rapprochant  ce  dernier  caract.  de  ceux 
de  la  plante  des  pieds  verruqueuse,  obser¬ 
vée  par  Wagler,  d’ailes  très  obtuses,  à  ré¬ 
miges  courtes,  du  bec  singulièrement  dé¬ 
primé  et  arrondi  à  la  pointe  (qui  indique 
une  nourriture  molle  et  facile  à  saisir,  pro¬ 
bablement  sur  le  bord  de  l’eau  ou  dans  les 
marécages) ,  nous  serions  porté  à  croire  que 
cet  oiseau,  beaucoup  moins  marcheur  et 
moins  bon  voilier  que  les  Etourneaux,  les 
Stournelles  et  même  les  Leistes,  est  peut- 
être  un  habitant  des  roseaux ,  qu’il  escalade 
à  la  manière  des  Ccilamoherpes  et  des  Do¬ 
nacobius  ,  et  qu’il  se  nourrit  d’insectes  et  de 
larves  aquatiques.  Dans  cette  supposition  , 
nous  pensons  que  le  g.  doit  être  conservé , 
soit  comme  g.  propre ,  soit  comme  s.  -  g.  du 
g.  Leisies ,  et  nous  en  établissons  ainsi  les 
caract.  : 

Bec  parfaitement  droit,  en  cône  allongé ; 
mandib.  supér.  prolongée  à  sa  base  en  forme 
d’angle  aigu  entre  les  plumes  frontales,  dé¬ 
primée,  surtout  vers  la  pointe  qui  est  ar¬ 
rondie  ,  spatuliforme  ;  mandib.  infér.  ter¬ 
minée  de  même.  Ailes  obtuses,  à  rémiges 
fort  courtes,  atteignant  à  peine  le  tiers  de 
la  queue;  la  lre  un  peu  moins  longue  que  la 
2me,  qui  est  presque  égale  à  la  3me ;  celle-ci, 
ainsi  que  la4me  etla5me,  d’égale  longueur  et 
les  plus  longues  del’aile.  Queue  assez  longue, 
arrondie.  Tarses  et  doigts  robustes ,  mais  de 
longueur  médiocre.  Dessous  des  doigts  ver- 
ruqueux;  ongles  longs,  grêles  et  arqués, 
surtout  ceux  du  pouce  et  du  doigt  médian. 
Comme  nous  l’avons  déjà  dit,  la  seule  esp. 
de  ce  g.  est  Y  A.  bicolor  de  Leach  (Loc.  cil. 
cl  Synon.).  (Lafr.) 

*AMBLYRfflYUS  (àySAç,  obtus;  p-fv,  voç, 
nez),  ins.  —  G.  de  Coléoptères  tétramères , 
famille  des  Curculionites,  division  des  Phyl- 
lobides,  établi  par  Schœnherr,  qui  lui  donne 
les  caract.  suivants  :  Ant.  peu  longues,  min¬ 


ces;  scape  atteignant  le  milieu  du  thorax, 
peu  fort,  légèrement  arqué,  s’épaississant 
un  peu  vers  l’extrémité;  1er  art.  du  funi- 
cule  peu  long,  obconique;  les  autres  plus 
courts,  presque  égaux  ,  très  brièvement  ob- 
coniques;  massue  ovale,  petite.  Rostre  très 
court,  plan  en-dessus ,  rétréci  vers  le  som¬ 
met;  fossette  oblongue,  peu  large,  profonde. 
Yeux  latéraux,  ronds,  un  peu  déprimés  , 
assez  grands.  Thorax  presque  transverse, 
profondément  bi-sinué  à  la  buse  ,  droit  sur 
les  côtés,  sensiblement  plus  étroit  dans  sa 
partie  antérieure,  obconique.  Elytres  oblon- 
gues,  presque  ovales,  ayant  leur  base  ar¬ 
rondie  vers  l’écusson  et  les  angles  humé¬ 
raux  obtus ,  réunies  en  pointe  à  leur  extré¬ 
mité,  légèrement  convexes  en  dessus.  Le 
corps  est  oblong,  peu  convexe,  squamuleux, 
de  grandeur  moyenne.  —  Ce  g.,  qui  figure 
dans  le  Catalogue  de  M.  Dejean  (3me  édit.) , 
ne  renferme  que  2  esp. ,  l’une  nommée  par 
lui  A.  brevirostris ,  et  l’autre  par  SchœnherFv 
A.  poricollis;  toutes  deux  des  Indes  orien¬ 
tales.  (D.) 

AMBLYRHYNQUE  (àu.S).uç,  obtUS; 
museau,  groin),  rept.  —  Bell  a  désigné  par 
ce  nom  un  g.  d’Iguaniens  pleurodontes  dont 
voici  les  caract.  :  Des  dents  palatines  ;  celles 
des  mâchoires  trilobées;  gorge  dilatable, 
mais  sans  fanon;  une  rangée  de  pores  sous 
chaque  cuisse  ;  une  crête  dentelée  sur  le  dos 
et  sur  la  queue  :  celle-ci  comprimée  vers 
son  extrémité  et  revêtue  de  grandes  écailles 
disposées  en  verticilles;  museau  court,  ar¬ 
rondi;  tête  couverte  de  tubercules  inégaux, 
à  base  polygonale.  A  ce  g.  se  rapportent  3  esp., 
originaires  de  la  Californie.  (G.  B.) 

*AMBLYS  (àaS'Avç ,  obtus),  ins.  —  G.  de 
l’ordre  des  Coléoptères  pentamères,  famille 
des  Sternoxes ,  tribu  des  Buprestides  ,  établi 
par  Gistl,  et  qui  répond  au  g.  Chrysobothris 
d’Eschscholtz.  F.  ce  mot.  (D.) 

AMBLYS  (a'aS)uç,  émoussé),  ins.  —  G.  de 
la  famille  des  Mellifères,  de  l’ordre  des  Hy¬ 
ménoptères,  établi  par  le  docteur  Klug,  et 
réuni  par  Latreille  au  g.  Osmia  {F.  ce  mot). 

(Bl.) 

AMBLYSPERMA (àp,SXvç. ,  obtus;  aitépy. a, 
graine),  bot.  pii.  —  G.  de  la  famille  des  Sy- 
nanthérées-Labiatiflores,  s.  tribu  des  Muti- 
siées,  Less.,div.  des  Eumutisiées,DC.,  formé 
parBentham  ( Enum .  Pl.Hug .)  sur  une  seule 
plante  trouvée  dans  la  partie  S.-O.  de  la 


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341 


AMB 

Nouvelle-Hollande,  à  feuilles  toutes  radi¬ 
cales,  pétiolées,  oblongues ,  sinuées-den- 
tées,scapigère,  d’environ  50cent.de  haut., 
laineuse  au  sommet,  à  capitule  ample,  uni¬ 
que,  terminal.  Voici  les  caract.  que  lui  assi¬ 
gne  1  auteur:  Capit.  multiflore,  hétérogame. 
Fleurs  du  rayon  femelles;  celles  du  disque 
hermaphrodites.  Invol.  campanulé,  à  squa¬ 
mes  plurisériées,  imbriquées,  lancéolées;  les 
intér.  plus  longues.  Récept.  plan,  subal¬ 
véolé.  Cor.  glabres;  celles  du  disque  tubu¬ 
leuses,  à  limbe  5-fide;  les  2  segments  intér. 
connés  presque  jusqu’au  sommet.  Cor.  du 
disque  ligulées-bilabiées’;  lèvreextér. ample, 
oblongue-linéaire,  courtement  3-fide  au  som¬ 
met;  l’intér.  courte,  subulée,  profondément 
bifide.  Filaments  des  étam.  distincts,  lisses, 
plans;  appendices  des  anth.  glabres;  ailes 
courtes.  Style  pubérule  supérieurement. 
Akènes  turbinés,  papilleux,  très  obtus.  Ai¬ 
grette  multisériée,  paléacée-soyeuse,  un  peu 
scabre,  longue,  presque  égale,  etc.  (C.  L.) 

AMBL1TERUS  (<kfj.S\vTépoç,  comparatif, 
d’ap-SAuç ,  obtus).  INS.  —  G.  de  l’ordre  des 
Coléoptères  pentamères,  famille  des  Lamel¬ 
licornes,  tribu  des  Scarabéides-Phyllopha- 
ges,  établi  par  Mac-Leay  et  adopté  par  M.  De- 
jean  (Calai.,  3e  édit.).  Le  premier  lui  assigne 
les  caract.  suiv.  :  Ant.  de  10  articles;  1er  arti¬ 
cle  garni  de  poils  raides;  les  2me,  3me,  4»>e 
et  5me  globuleux;  les  6me  et  7">e  courts  et 
patériformes.  Labre  coriace,  velu,  saillant. 
Mandib.  cornées ,  courtes ,  fortes,  presque 
tiiangulaires,  planes  en  dessus,  arquées  en 
dehors,  velues,  à  peine  échancrées,  avec  le 
bord  interne  presque  bidenté.  Mâchoires  co¬ 
riaces,  presque  cylindriques,  obtuses  au 
sommet,  poilues  et  garnies  de  dents  extrê¬ 
mement  petites.  Palpes  maxillaires  grêles, 
avec  le  2me  et  le  3me  ar  icles  coniques;  le 
dernier  lancéolé,  plus  long  que  tous  les  au¬ 
tres  réunis,  et  terminé  en  pointe  obtuse. 
Dernier  article  des  palpes  labiaux  épais  et 
ovalaire.  Menton  presque  carré,  fortement 
hérissé  de  poils,  convexe,  avec  sa  partie  mé¬ 
diane  avancée,  déprimée  et  tronquée.  Tête 
presque  carrée,  traversée  par  une  suture; 
chaperon  arrondi  antérieurement,  avec  le 
bord  un  peu  relevé.  Corps  ovale,  non  cou- 
.  verl  postérieurement  par  les  élytres  ;  écus¬ 
son  grand  et  triangulaire.  Sternum  non  pro¬ 
longé.  Pattes  peu  fortes;  tibias  antérieurs 
tridentés  extérieurement.  —  Ce  g.  est  fondé 


sur  une  seule  esp.  de  la  Nouvelle-Hollande, 
nommée  par  Mac-Leay  et  par  M.  Dejean  A. 
geminatus.  (D.) 

AMBLYERES.  Amblyurus,  Ag. 
obtus;  ovpd,  queue),  poiss.  —  G.  de  Pois¬ 
sons  fossiles  de  la  famille  des  Lépidoïdes,  de 
l’ordre  des  Ganoides,  et  qui,  suivantM.  Aga- 
siez  ,  a  pour  diagnose  les  caract.  suivants  : 
Une  longue  dorsale,  commençant  vis-à-vis 
des  ventrales;  une  petite  anale  étroite; 
une  large  caudale  tronquée  ;  corps  large  et 
aplati  ;  gueule  très  fendue  ;  os  maxillaires 
étroits  et  très  allongés;  1er  rayon  branchio- 
stège  large,  plat  et  avancé  horizontalement 
entre  les  deux  branches  de  la  mâchoire  in- 
fér.  ;  les  suivants  courts  et  très  étroits;  os 
du  crâne  et  pièces  operculaires  finement 
striésen  lignes  ondulées  et  sculptés  par  une 
grosse  granulation  ;  rayons  peu  profondé¬ 
ment  fourchus ,  et  articulations  plus  larges 
que  hautes  ;  écailles  assez  grandes  ;  celles  des 
flancs  et  du  ventre  plus  que  celles  des  autres 
parties  du  corps.  —  Les  onglets  et  les  fos¬ 
settes  articulaires  de  ces  écailles  n’ont  pu 
être  vues  par  M.  Agasiez.  Ce  savant  ichthyo- 
logiste  regarde  ce  g.  comme  intermédiaire 
entre  les  Tetragonolepis  et  les  Sémionolées. 

Il  n’en  connaît  qu’une  seule  esp.,  VA.  ma¬ 
cros  i  ornas  ,  qui  provient  des  Lias  du  Lyma 
Regis ,  et  qu’il  a  observée  dans  la  collection 
de  miss  Philpot.  (Val.) 

AMBORA,  Juss.;  Tarnbourissa ,  Sonn.  ; 
Mithridatea ,  Comm.  (nom  d’un  de  ces  arbres 
chez  les  Madécasses).  bot.  ph.  —  G.  de  la  fa¬ 
mille  des  Monimiacées,  Lindl,  tr.  des  Mo- 
nimiées,  R.  B. ,  fondé  par  de  Jussieu  (  Gen., 
pl.  41,  et  Ann.  Mus. ,  xiv) ,  et  dont  voici  la 
diagnostique:  Fleurs  monoïques.  Dans  les 
mâles,  un  périgone  ovale-subglobuleux,  puis 
fendu  et  étalé  en  4  parties.  Étam.  nombreu¬ 
ses  ,  insérées  sur  le  périgone  de  manière 
à  l’en  revêtir  entièrement;  filaments  très 
courts,  nus;  anth.  biloculaires,  ^asifixes,  à 
loges  subopposées,  longitudinalement  déhis¬ 
centes.  Dans  les  femelles ,  un  périgone  tu- 
bulé-  subglobuleux ,  ombiliqué  ouvert  au 
sommet,  à  gorge  nue.  Ovaires  nombreux , 
uniloculaires,  fixés  de  toutes  parts  à  la  pa¬ 
roi  interne  du  périgone.  Ovule  unique,  pen¬ 
dant,  anatrope.  Style  terminal,  court,  fili¬ 
forme;  stigm.  simple.  Drupes  nombreux, 
monospermes,  enveloppés  par  le  périgone 
devenu  bacciforme.  Graine  inverse.  Em- 


342 


AM  13 


AMB 


bryon  droit  dans  l’axe  d’on  albumen  charnu- 
oléagineux.  Cotyl.  plans,  elliptiques,-  radie, 
supère.  —  Les  Ambora  sont  des  arbres  indi¬ 
gènes  dans  les  Iles  de  France  et  de  Madagas¬ 
car  ,  à  feuilles  subopposées ,  très  entières  , 
persistantes,  revêtues  en  dessous  d’une  pu¬ 
bescence  étoilée,  à  inflorescence  en  grappes, 
à  fleurs  rarement  solitaires,  et  naissant  sur 
le  tronc  et  à  la  base  des  branches;  les  fe¬ 
melles  plus  rares  ,  et  entremêlées  avec  les 
mâles.  (C.  L.) 

AMBRARIA,  Crus.;  non  Heist.  (amèar,  ris, 
ambre  gris),  bot.  pu.  —  G.  ou  s  -g.  delà  fa¬ 
mille  des  Rubiacées.  D’après  M.  A.  Richard 
{Mèm.  de  la  Soc.  d’Rist.  nat.  de  Paris  ,  t.  v, 
p.  139),  il  ne  diffère  des  Anthospermum  que 
par  la  conformation  de  la  commissure  des 
méricarpes,  laquelle  est  concave  de  manière 
à  former  une  loge  vide  au  centre  du  fruit. 

(Sp.) 

AMBRE  JAUNE,  min.-  F'.  Succin.  (Del.) 

AMBRE  GRIS  [Ambar  ou  Ambarum  chez 
les  Latins),  zool.  —  Cette  substance ,  qu’on 
trouve  flottante  à  la  surface  de  la  mer,  ou 
rejetée  sur  les  côtes  de  Madagascar,  des  Mo- 
luques,  du  Japon,  etc.,  se  présente  en  masses 
opaques  et  légères,  plus  ou  moins  volumi¬ 
neuses,  irrégulières,  arrondies,  formées  par 
couches  et  entremêlées  quelquefois  (décou¬ 
verte  assez  récente)  de  débris  de  poissons  et 
de  becs  de  Seiche-,  d’un  gris  nuancé  de  noir 
et  de  jaune,  se  ramollissant  facilement  à  la 
chaleur  de  la  main,  se  liquéfiant  dans  l’eau 
bouillante  et  à  l’humidité  prolongée;  d’une 
cassure  écailleuse;  brûlant  avec  une  vive 
clarté,  en  répandant  une  odeur  pénétrante 
qui  rappelle  celle  du  musc. 

Il  est  peu  de  substances  dont  la  nature  et 
l’origine  aient  donné  lieu  à  plus  d’hypothè¬ 
ses  différentes.  On  l’a  considérée  comme  for¬ 
mée  d’excréments  d’oiseaux,  ou  comme  des 
masses  de  résine  végétale,  modifiée  par  l’ac¬ 
tion  combinée  de  l’eau  salée,  de  l’air  et  du 
soleil  ;  puis  on  l’a  regardée  comme  un  pro¬ 
duit  bitumineux  élaboré  au  fond  des  mers. 
Ensuite  on  a  généralement  adopté  l’opinion 
de  Swediaur,  qui  en  faisait  des  excréments 
résultant  d’aliments  mal  digérés  de  l’espèce 
de  Cachalot,  nommée  Phijseler  macrocepha- 
lus.  Plus  tard,  MM.  Pelletier  et  Cavcntou, 
qui  ont  publié  un  travail  intéressant  sur 
l’Ambre  gris,  pensent  qu’il  poürrait  bien 
être  un  produit  de  la  matière  biliaire,  qui  en 


constituerait  des  calculs  chez  certains  céta¬ 
cés.  Enfin,  M  de  Rlainville  considère  au¬ 
jourd’hui  cette  substance  comme  le  résul¬ 
tat  d’une  sécrétion  analogue  au  musc  et  au 
castoréurn. 

L’Ambre  gris  est  fréquemment  employé 
en  parfumerie  comme  cosmétique,  et  très 
rarement  comme  remède;  mais  la  propriété 
excitante  très  prononcée  dont  il  paraît  jouir, 
le  faisait  entrer  autrefois  dans  une  foule  de 
préparations  pharmaceutiques.  (C.  n’O.) 

AMBRÉE  ou  AMPHIBIE  (  ambar,  ris , 
ambre  gris),  moll.  —  Geoffroy,  le  premier, 
dans  son  excellent  petit  Traité  des  Coquilles 
des  environs  de  Paris ,  a  désigné  sous  ce  nom 
un  mollusque  qui  vit  au  bord  de  nos  riviè¬ 
res,  et  qui  est  devenu  pour  Draparnaud  le 
type  de  son  g.  Ambrette  ( Succinea ).  V.  ce 
mot.  (Desh.) 

AMBRETTE.  Succinea  [ambar,  ris  ,  am¬ 
bre  gris),  moll.  —  G.  de  Gastéropodes  pul- 
mobranches,  institué  par  Draparnaud  pour 
un  mollusque  terrestre  signalé  pour  la  pre¬ 
mière  fois  par  Lister  dans  son  Traité  des  Ani¬ 
maux  d’Angleterre.  Gualtieri,  Swammerdam 
et  Geoffroy  ont  également  mentionné  l’ Am¬ 
brette,  avant  que  Linné  l’eût  placée  dans 
son  g.  Hélix.  C’est  principalement  à  Geof¬ 
froy  qu’on  doit  la  connaissance  plus  exacte 
de  l’Ambrette.  Il  en  donne  une  fort  bonne 
description  dans  son  excellent  petit  traité  des 
Coquilles  des  environs  de  Paris.  Linné, 
comme  le  savent  les  naturalistes,  n’a  établi 
aucune  distinction  entre  les  Mollusques  ter¬ 
restres;  il  les  comprenait  tous  dans  son 
grand  g.  Hélice,  dans  lequel  on  trouve  aussi 
des  coquilles  d’eau  douce  et  même  quelques 
coquilles  marines.  Les  auteurs  qui ,  les  pre¬ 
miers,  voulurent  porter  la  réforme  dans  la 
classification  linnéenne  ne  la  firent  pas  com¬ 
plète  ;  mais  ils  eurent  le  mérite  de  la  prépa¬ 
rer.  C’est  ainsi  que  Bruguière  transporta  les 
Ambrettes  des  Hélices  dans  son  g.  Bulime  ; 
g.  qui  n’est  guère  préférable  à  celui  de  Linné; 
mais  qui  a  l’avantage  de  mettre  les  espèces 
dans  d’autres  rapports.  Draparnaud,  natura¬ 
liste  judicieux,  fut  un  des  premiers  qui  senti¬ 
rent  l’importance  des  changements  que  Bru¬ 
guière,  Cuvier  et  Lamarck  proposaient  dans 
la  classification  de  Linné.  Il  s’associa  à  ces 
réformateurs  en  ce  qui  concerne  les  Mollus¬ 
ques  terrestres  et  fluviatiles  de  France, 
et  créa  pour  eux  plusieurs  genres  utiles  , 


AM  B 


AM  B 


parmi  lesquels  nous  comptons  celui  qui  nous 
occupe.  M.  de  Roissy,  dansleBufTon  de  Son- 
nini ,  fut  l’un  des  premiers  qui  adoptèrent 
le  g.  de  Draparnaud.  Lamarck  sentit  aussi 
la  nécessité  de  séparer  les  Ambrettes  des 
Bulimes  ;  et  ayant  vu  une  grande  espèce 
des  Antilles  fort  singulière  par  la  grandeur 
et  la  forme  de  l’ouverture  de  la  coquille  ,  il 
proposa  pour  elle  ,  dans  le  tome  vi  des  An¬ 
nales  du  Muséum,  un  genre  particulier,  au¬ 
quel  il  donna,  jusqu’à  la  publication  de  son 
dernier  ouvrage  ,  le  nom  d’Amphibulime. 
Lamarck  maintint  dans  ses  divers  travaux 
son  g.  Amphibulime;  mais  il  reconnut  en¬ 
fin  qu’il  faisait  un  double  emploi  avec  ce¬ 
lui  de  Draparnaud,  et  finit  par  admettre  le 
g.  Ambrctte  dans  son  histoire  des  Animaux 
sans  vertèbres.  On  trouve  ce  g.  dans  la  fa¬ 
mille  des  Colimacées,  à  la  fin  des  Colima- 
cées  à  4  tubercules.  M.  de  Férussac,  en  cher¬ 
chant  à  rendre  au  g.  Hélice  toute  l’étendue 
que  lui  avait  donnée  Linné,  se  trouva  dans 
l’obligation  de  sous-diviser  le  g.  unique  qu’il 
admettait  pour  les  coquilles  terrestres,  en 
un  grand  nombre  de  s. -g.  auxquels  il  im¬ 
pose  des  noms  particuliers,  ayant  tous  deux 
des  racines  communes.  Pour  lui  le  g.  Am¬ 
bre  ttc  devient  son  sous-genre  Cochlohydre, 
placé  comme  groupe  transitoire  entre  la  sec¬ 
tion  des  Hélico'ides  et  celle  des  Cochloides; 
mais  au  commencement  de  ces  dernières. 
Cet  arrangement  de  M.  de  Férussac  ne  pou¬ 
vait  être  admis  ;  il  entraînait  de  trop  grands 
changements  dans  la  classification;  et  M.  de. 
Blainville,  dans  son  Traité  de  Malacologie, 
aussi  bien  que  M.  Cuvier,  dans  la  2me  édit, 
du  Piègne  animal ,  ont  conservé  le  g.  Am- 
brette  de  Draparnaud. 

M.  de  Férussac  avait  un  motif  assez  légi¬ 
time  en  apparence  pour  justifier  l’adjonc¬ 
tion  des  Ambrettes  aux  Hélices.  L’animal  des 
Ambrettes  a  les  mêmes  caractères  extérieurs 
que  les  Hélices  ;  il  respire  l’air  en  nature; 
il  a  une  coquille  spirale  allongée;  il  porte 
sur  sa  tête  4  tentacules  dont  les  2  plus  grands 
sont  oculés  au  sommet.  Il  fallait  savoir  si ,  à 
l’intérieur,  l’organisation  entière  était  con¬ 
forme  à  celle  des  Hélices  ;  c’était  le  seul 
moyen  de  décider  enfin  si  le  g.  qui  nous 
occupe  devait  être  maintenu  dans  une  bonne 
méthode,  ou  s’il  devait  rentrer,  soit  dans  les 
Hélices,  soit  dans  les  Bulimes.  Pour  arriver 
à  la  solution  de  la  question,  nous  avons  fait 


l’anatomie  de  l’espèce  qui  vit  sur  les  bords 
de  la  Seine,  cl  voici  ce  que  nous  avons  ob¬ 
servé  : 

Les  organes  de  la  digestion  ,  sont  consti¬ 
tués  comme  dans  les  Hélices.  Lorsque  nous 
traiterons  de  ce  dernier  g. ,  nous  donnerons 
des  détails  étendus  sur  sa  structure  organi¬ 
que  ;  ici  nous  voulons  seulement  signaler 
les  différences.  Dans  la  bouche  de  l’Am- 
brette  ,  on  trouve  une  plaque  dentaire  qui 
n’est  point  pectinée  comme  celle  des  Hélices. 
Son  bord  libre,  coupé  en  croissant,  estsimple 
et  tranchant.  Un  œsophage  assez  long  pénè¬ 
tre  dans  un  estomac  fusiforme,  ridé,  ne  se 
terminant  pas  comme  dans  les  Hélices,  en  un 
cul-de-sac  considérable,  mais  se  terminant, 
au  contraire,  d’une  manière  insensible  en  un 
intestin  grêle  dont  les  circonvolutions  peu 
nombreuses  se  développent  dans  le  foie  et 
dans  l’ovaire.  Cet  intestin  remonte  ensuite, 
et  se  dirige  le  long  du  bord  supérieur  de  la 
cavité  respiratrice,  pour  se  terminer  à  droite 
dans  l’angle  supérieur  du  manteau.  Dans  la 
bouche  aboutissent  les  canaux  salivaires.  Les 
glandes  qui  donnent  naissance  à  ces  canaux 
ne  sont  point  aplaties  et,  en  quelque  sorte, 
disséminées  à  la  partie  de  l’estomac ,  comme 
cela  a  lieu  dans  les  Hélices.  Elles  constituent 
chez  l’animal  qui  nous  occupe,  de  petites 
glandes  allongées  et  situées  de  chaque  côté 
de  l’estomac.  Le  foie  est  considérable  ;  il  se 
partage  en  2  lobes  principaux  de  chacun  des¬ 
quels  naît  un  vaisseau  biliaire  principal  qui 
vient  pénétrer  dans  l’estomac  avant  la  nais¬ 
sance  de  l’intestin. — Si  l’on  corqpare  ce  qui 
précède  avec  ce  qui  est  connu  des  Hélices , 
on  verra  que ,  sous  le  rapport  des  orga¬ 
nes  de  la  digestion ,  les  Ambrettes  en  dif¬ 
fèrent  très  peu  ;  il  en  est  de  même  à  l’égard 
des  organes  de  la  circulation  et  de  la  res¬ 
piration.  Il  en  est  de  même  encore  de 
l’appareil  nerveux,  quant  à  sa  distribu¬ 
tion.  Les  principales  différences  entre  les 
Ambrettes  et  les  Hélices  se  manifestent 
principalement  dans  les  organes  de  la  géné¬ 
ration.  On  sait,  depuis  le  travail  de  Cu¬ 
vier,  combien  ces  organes  sont  compliqués 
dans  les  Hélices.  Dans  les  Ambrettes,  ils 
sont  beaucoup  plus  simples;  leurs  diverses 
parties  sontaussi  très  nettement  distinguées, 
de  sorte  que  l’on  reconnaît  facilement  celles 
qui  appartiennent  à  l’un  et  l’autre  sexe.  I  es 
organes  mâles  consistent  en  un  testicule 


344 


AMB 


AMB 


complètement  détaché  de  la  masse  commune. 
Ce  testicule  est  une  glande  oblongue,  du 
sommet  de  laquelle  naît  un  canal  déférent, 
très  grêle,  qui  descend  jusque  vers  la  hase 
delà  gaîne  de  la  verge,  remonte  jusqu’à 
son  sommet ,  pour  pénétrer  dans  cette 
gaine;  il  est  fortement  tortillé  sur  lui-même, 
et  va  directement  aboutir  au  sommet  de  la 
verge  qui  est  courte,  conique,  et  diffère  en¬ 
tièrement  de  ce  long  appendice  que  l’on  ob¬ 
serve  dans  les  Hélices  et  dans  les  Bulimes. 

Les  organes  femelles  consistent  en  un 
ovaire  situé  dans  les  derniers  tours  de  la 
sphère  de  la  coquille.  De  cet  ovaire  part  un 
premier  oviducte  mince  et  fortement  con¬ 
tourné  sur  lui-même.  Cet  oviducte  se  rend 
à  l’extrémité  inférieure  d’une  matrice  irré¬ 
gulièrement  boursouflée,  et  remplie  d’une 
abondante  mucosité.  Cette  matrice  se  ter¬ 
mine  en  un  col  étroit ,  recourbé  sur  lui- 
même  et  qui  vient  s’implanter  sur  la  partie 
latérale  et  supérieure  d’un  canal  auquel  les 
anatomistes  donnent  le  nom  de  vagin.  Ce 
vagin  est  allongé,  cylindrique  ;  ses  parois 
sont  assez  épaisses  et  son  extrémité  posté¬ 
rieure  se  prolonge  en  un  long  col  qui  se  ter¬ 
mine  par  une  petite  vésicule  arrondie.  La 
gaîne  de  la  verge  et  l’extrémité  du  vagin  se 
réunissent  à  leur  extrémité  inférieure,  et  se 
terminent,  au-dessous  du  tentacule  droit,  en 
une  ouverture  divisée  en  deux  par  un  épe¬ 
ron.  Comme  on  le  voit,  les  organes  de  la  gé¬ 
nération  dans  les  Ambrettes  sont  réduits  à 
une  grande  simplicité  qui  permet  une  ex¬ 
plication  facile  de  l’usage  de  chacune  de 
leurs  parties.  Dans  un  Mémoire  que  nous 
avons  publié  en  1831,  dans  les  -Annales  des 
Sc.  Nat. ,  nous  avons  insisté  sur  l’usage 
présumé  de  cette  vésicule  singulière ,  à  la¬ 
quelle  nous  avons  proposé  de  donner  le  nom 
de  vésicule  copulatrice.  Il  est  évident  que 
cette  vésicule  appartient  aux  organes  fe¬ 
melles;  et,  trouvant  la  longueur  de  son  col 
en  proportion  avec  celle  de  la  verge ,  nous 
avons  pensé  qu’elle  avait  pour  usage  de  re¬ 
cevoir  la  liqueur  fécondante ,  et  de  la  con¬ 
server  jusqu’au  moment  où  les  œufs,  passant 
devant  son  entrée,  recevaient  leur  féconda¬ 
tion.  Cette  explication  nous  paraît  aujour¬ 
d’hui  plus  spécieuse  que  juste  ;  car  les  œufs 
des  mollusques,  lorsqu’ils  arrivent  à  ce 
point  de  l’ovaire  où  s’insère  le  col  de  cette 
vésicule ,  sont  revêtus  d’une  enveloppe  tes— 


tacée  ,  quelquefois  très  dure,  et  probable¬ 
ment  imperméable.  Ce  mode  de  fécondation 
ne  pourrait  d’ailleurs  s’appliquera  ceux  des 
Mollusques  terrestres  et  fl u via til es  qui  sont 
vivipares,  et  dans  l’ovaire  desquels  les  pe¬ 
tits  ont  déjà  un  assez  grand  développe  - 
ment.Ils  étaient  donc  fécondés  avant  de  pas¬ 
ser  devant  l’ouverture  de  la  vésicule.  On  ne 
peut  mettre  en  doute,  actuellement,  l’usage 
de  la  glande  à  laquelle  Cuvier  a  donné,  dans 
les  Hélices,  le  nom  de  testicule;  car,  dans  les 
Ambrettes,  le  canal  qui  en  sort,  au  lieu  de  se 
lier  intimement  à  la  matrice,  en  reste  con¬ 
stamment  séparé,  et  va  se  rendre  directe- 
tement  au  sommet  de  la  verge. 

Il  résulte  des  faits  anatomiques  que  nous 
venons  d’exposer,  que  le  g.  Ambretle  se 
distingue  nettement  de  celui  des  Hélices 
par  la  disposition  des  organes  de  la  généra¬ 
tion.  Nous  verrons  plus  tard  qu’il  diffère 
aussi  sous  ce  rapport  des  Bulimes  et  des  Mail¬ 
lots. 

C  est  ainsi  que  se  trouve  justifié,  par  nos 
recherches  anatomiques,  un  genre  créé  de¬ 
puis  long-temps  par  Draparnaud  ,  et  dont 
on  avait  plus  d’une  fois  contesté  la  valeur 
zoologique. 

Caractères  génériques  :  —  Animal  gas- 
téropode  pulmobranche,  ovale  allongé,  pau- 
cispiré,  portant  sur  la  tête  deux  paires  de 
tentacules  ;  les  infér.  très  courts  ;  les  supé¬ 
rieurs  oculés  au  sommet;  pied  large,  à  bords 
minces;  organes  de  la  génération  sans  vési¬ 
cule  multifide,  et  le  canal  déférent  aboutis¬ 
sant  au  sommet  de  la  verge.  Dent  linguale 
simple,  taillée  en  croissant.  (Les  autres  ca¬ 
ractères  organiques  comme  dans  les  Hélices.) 

Coquille  ovale,  oblongue,  très  mince, 
transparente,  à  spire  courte,  ayant  l’ouver¬ 
ture  très  grande  ,  entière  et  ovalaire.  Colu- 
melle  simple,  très  mince,  arquée  dans  sa 
longueur;  bord  droit,  mince  et  tranchant, 
non  réfléchi  en  dehors. 

On  ne  connaît  jusqu’à  présent  qu’un  petit 
nombre  d’espèces  de  ce  genre.  Toutes  vivent 
dans  les  lieux  humides ,  au  bord  des  ruis¬ 
seaux  ou  des  rivières,  sur  les  plantes  aqua¬ 
tiques  dont  elles  se  nourrissent;  elles  ne  peu¬ 
vent,  comme  les  Hélices,  vivre  dans  les  lieux 
secs.  L’animal  ressemble  beaucoup  à  ce¬ 
lui  des  Hélices,  et  il  a  des  mœurs  analogues. 
Comme  on  le  trouve  toujours  au  bord  de 
l’eau, on  a  pensé  qu’il  pouvait  vivre  aussi  dans 


AMB 


l'eau  ,  d’où  le  nom  d’Amphibie ,  sous  lequel 
il  a  d’abord  été  connu.  L’animal  contracté 
remplit  ordinairement  sa  coquille,  mais  il 
ne  peut  s’y  enfoncer  profondément  comme 
le  font  la  plupart  des  Hélices.  Les  espèces  se 
distribuent  aussi  bien  dans  les  climats  chauds 
que  dans  ceux  qui  sont  tempérés.  Parmi 
celles  des  pays  chauds,  on  remarque  parti¬ 
culièrement  la  plus  grande  du  genre,  dont 
la  forme  singulière  a  déterminé  Lamarck 
à  proposer  pour  elle  le  g.  Amphibulime , 
qu’il  a  depuis  abandonné.  M.  de  Férussac, 
dans  son  Histoire  des  Mollusques  terrestres , 
croit  que  notre  esp.,  commune  dans  pres¬ 
que  toute  l’Europe,  se  trouve  de  même  en 
Afrique  et  dans  presque  toutes  les  îles  de  la 
Polynésie  ;  mais  nous  pensons  que  cette  opi¬ 
nion  a  besoin  d’un  nouvel  examen. 

Les  Ambrettes,  connues  aujourd’hui  à 
l’état  fossile ,  ne  se  rencontrent  que  dans  les 
terrains  les  plus  modernes,  connus  des  géo¬ 
logues  sous  le  nom  de  travertins.  On  en  ren¬ 
contre  aussi  dans  les  dépôts  sableux  des 
bords  du  Rhin  ,  auxquels  les  géologues  alle¬ 
mands  ont  donné  le  nom  de  Loës.  Ces  es¬ 
pèces  fossiles  sont  analogues  à  celles  qui  vi¬ 
vent  encore  en  Europe.  (Desii.) 

*  AMBRIN  A,  Spach.;  Roubieva,  Moq.  ( am - 
bar ,  ris,  ambre  gris;  allusion  à  l’odeur  de 
ces  végétaux),  bot.  pii.  — G.  de  la  famille  des 
Chénopodées,  voisin  des  Blitum ,  et  offrant 
les  caract.  suivants  (Spach,  Suites  à  Buffon, 
Plant,  phan.,  t.  v,  p.  295):  Fleurs  poly¬ 
games  -  monoïques ,  non  bractéolées.  Cal. 
5-parti;  segments  carénés,  non  appen- 
diculés  après  la  floraison.  Etam.  5,  in¬ 
sérées  au  réceptacle;  anth.  didymes.  Style 
nul  ou  très  court;  stigmates  3  ou  4.  Péri¬ 
carpe  membranacé,  indéhiscent,  un  peu 
comprimé,  obovale,  recouvert  par  le  calice 
devenu  pentagone  et  crustacé  ;  graine  in¬ 
adhérente,  verticale,  subréniforme ,  péri- 
spermée  ;  test  crustacé  ;  embryon  périphéri¬ 
que,  à  radicule  descendante.  —  Herbes  an¬ 
nuelles  ou  vivaces,  pubescentes ,  parsemées 
de  points  résineux;  feuilles  sessiles  ou  sub- 
sessiles ,  alternes,  pennatifides  ou  sinuées; 
fleurs  glomérulées  ;  glomérules  sessiles  aux 
aisselles  ,  ou  agrégés  en  épis  soit  aphylles, 
soit  feuillés.  —  Ce  g.  est  fondé  sur  le  Ciieno- 
podiurn  ambrosioides  L.  (vulgairement  Thé 
ou  Ambrosie  du  Mexique)  et  quelques  esp. 
voisines ,  toutes  indigènes  d’Amérique.  Ces 


AMB  345 

plantes  sont  aromatiques ,  toniques  et  sti¬ 
mulantes.  (Sp.) 

AMBROSIA  ( àfxSpofftoç ,  immortel;  qui 
donne  l’immortalité),  bot.  ph.  —  Tourne- 
fort  a  appliqué  ce  nom  à  des  plantes  dont 
les  feuilles  répandent,  quand  on  les  froisse, 
une  odeur  forte  et  agréable.  Elles  ont  pour 
caract.  déporter,  sur  le  même  individu,  des 
capitules  femelles  placés  à  la  base  des  épis 
composés  de  fleurs  mâles;  ceux-ci  sont  plu- 
rillores,  à  involucre  formé  d’une  seule  sé¬ 
rie  d’écailles  presque  toutes  réunies  en  une 
sorte  de  cupule;  le  réceptacle  manque  de 
paillettes;  le  tube  de  la  corolle,  qui  est  court, 
porte  des  étamines  qui  ne  lui  adhèrent 
point.  Les  capitules  femelles  sont  1-flores, 
agrégés  ,  entourés  par  un  involucre  commun 
et  munis  de  bractéoles  ;  la  corolle  est  nulle  ; 
les  rameaux  du  style  allongés  dépassent  le 
col  de  l’involucelle.  Le  fruit  ovale  s’accroît 
dans  cet  involucelle  qui  persiste,  s’enroule 
en  dedans  et  se  termine  souvent  par  des 
sortes  de  dents  ou  de  cornes  résistantes.  — 
Les  Ambrosia  ,  herbes  ou  sous-arbrisseaux 
que  l’on  rencontre  dans  les  2  continents  , 
sont  munis  de  feuilles  constamment  oppo¬ 
sées  à  la  base  et  alternes  vers  le  sommet, 
pinnatifides  ,  lobées  ou  entières.  (J.  D.) 

AMBROSIACÉES.  bot.  pu.  —  Petite  fa¬ 
mille,  proposée  par  Richard  père,  pour  ren¬ 
fermer  les  g.  Ambrosia  ,  Xanthium  ,  Fran- 
seria  et  lva,  qu’il  regardait  comme  devant 
être  séparés  des  Synanthérées.Mais  Cassini, 
sous  le  même  nom ,  et  M.  De  Candolle,  sous 
celui  d’Ambrosiées,  en  font  une  tribu  de 
cette  grande  famille,  en  en  séparant  toute¬ 
fois  le  g.  Iva ,  devenu  le  type  d’une  autre 
tribu.  V.  Ivées.  (C.  L.) 

AMBROSIE  BU  MEXIQUE,  bot.  ph.  — 
Nom  vulgaire  de  YAmbrina  ambrosioides  ou 
Chenopodium  ambrosioides.  (Sp.) 

AMBROSIÉES  (  à[xSpo<rcoç ,  immortel). 
bot.  ph.  —  Les  Ambrosiées  sont  des  plantes 
appartenant  à  la  famille  des  Composées  ; 
elles  ont  le  caract.  remarquable ,  pour  la 
classe  à  laquelle  elles  appartiennent,  d’of¬ 
frir  des  fleurs  constamment  uni-sexuées  ;  les 
mâles  ou  les  femelles  portées  sur  des  indivi¬ 
dus  distincts  (dioïques),  ou,  sur  un  même 
pied,  des  capitules  renfermant  des  fleurs  de 
sexes  différents  (Ilétérocéphales),  ou  bien  en¬ 
core  des  capitules  composés  seulement  de 
fleurs  des  2  sexes.  L’aigrette  que  surmonte  le 

22* 


T.  i. 


346 


AMB 


fruit  n’est  jamais  formée  de  soies.  L.  C.  Ri¬ 
chard,  en  établissant  sa  famille  des  Ambro- 
siacées,  y  comprenait  les  g.  Ambrosia ,  Xan- 
t hium,  Fronseria  et  Iva ,  qu’il  avait  cru  de¬ 
voir  séparer  des  Corymbifères  pour  en  for¬ 
mer  une  famille  distincte  ,  réunie  depuis 
par  la  généralité  des  botanistes  et  seulement 
comme  tribu  ,  à  la  famille  d’où  Richard  l’a¬ 
vait  retirée.  (J.  D.) 

AMBROSINIE.  Ambrosinia  ( Ambro sinus , 
frères,  botanistes  bolonais  du  xvnme  siècle). 
bot.  ph.  —  G.  très  singulier  de  la  famille  des 
Aroïdées,  établi  en  1763  par  Rassi ,  direc¬ 
teur  du  jardin  botanique  de  Bologne,  et 
adopté  par  tous  les  autres  botanistes.  Ce  g. 
forme,  avec  le  Cryplocoryne  de  Fischer,  une 
petite  tribu,  celle  des  Ambrosiniées.  En  voici 
les  caract.  :  Fleurs  unisexuées  et  nues,  réu¬ 
nies  dans  une  petite  spathe  roulée,  presque 
close ,  terminée  par  une  longue  pointe  à  son 
sommet.  Cette  spathe  est  comme  partagée  en 
deux  loges  par  le  spadice  ,  qui  est  plane  et 
sous  la  forme  d’une  cloison  membraneuse, 
adhérente  des  deux  côtés  avec  la  face  in¬ 
terne  de  la  spathe.  L’une  de  ces  loges,  plus 
grande,  contient,  à  sa  base,  une  seule  fleur 
femelle ,  qui  est  sessile ,  composée  d’un 
ovaire  globuleux  et  déprimé,  à  une  seule 
loge  contenant  un  très  grand  nombre  d’o¬ 
vules  dressés  ,  appliqués  sur  un  large  tro- 
phosperme  saillant,  occupant  tout  le  fond 
de  la  loge.  Le  style  est  court,  terminé  par 
un  stigmate  discoïde,  épais,  un  peu  dépri¬ 
mé  à  son  centre.  Les  étamines  ou  fleurs  m⬠
les  sont  placées  dans  l’autre  compartiment. 
Elles  sont  au  nombre  de  huit,  disposées  sur 
deux  rangées  longitudinales,  appliquées  sur 
un  renflement  particulier  de  la  cloison.  Cha¬ 
cune  d’elles  se  compose  d’une  anthère  à  deux 
loges  placées  transversalement.  Ces  deux  lo¬ 
ges,  qui  s’ouvrent  par  un  sillon  transversal, 
à  cause  de  la  position  des  anthères,  mais 
réellement  longitudinales ,  sont  un  peu  écar¬ 
tées  à  leur  base,  mais  confluentes  et  con¬ 
fondues  à  leur  sommet.  Le  fruit  est  sec,  et 
contient  un  grand  nombre  de  graines  striées. 

Ce  g.  se  compose  d’une  seule  esp.,  Y  Ambro¬ 
sinia  Bassii,  qui  croît  en  Calabre  et  en  Si¬ 
cile,  où  j’ai  eu  occasion  de  l’observer  vivante. 
C’est  une  petite  plante  vivace,  à  racine  tu¬ 
béreuse  et  charnue,  de  laquelle  s’élèvent 
ordinairement  deux  feuilles  longuement  pé- 
tiolées,  ovales  et  ondulées,  entre  lesquelles 


AME 

naît  la  hampe,  qui  se  termine  par  Jaspa- 
the.  (A.  R.) 

*AMBROSIMÉES.  bot.  ph.  —  L’une  des 
tribus  établies  par  M.  Schott  ( Melethemata , 
19)  dans  la  famille  des  Aroïdées,  et  qui  se 
compose  des  deux  g.  Ambrosinia  et  Cryplo¬ 
coryne.  V.  AROÏDÉES.  (A.  R.) 

*AMBULACRES.  Ambulacra  (  Ambula- 
crum ,  allée  d’arbres,  galerie),  zool.  —  Dé¬ 
nomination  imposée  aux  mamelons  multi- 
sériés,  d’où  sortent,  chez  les  oursins,  les 
tentacules  ou  piquants  qui  leur  servent  d’or¬ 
ganes  préhenseurs  ou  locomoteurs.  V,  Our¬ 
sin.  (C.  d’O.) 

*AMBULAT0RIA  ( Ambulatorius ,  ambu¬ 
latoire).  ins.  —  Nom  donné  par  M.Westwood 
aune  section  de  l’ordre  des  Orthoptères,  en 
considération  des  pattes  qui  sont  toutes 
ambulatoires.  Cette  section  ne  renferme  que 
la  famille  des  Phasmiens  ou  Phasmides  de 
Latrcille.  V.  ce  mot.  (Rl.) 

AMBBLIA.  bot.  ph.  —  G.  formé  par  La¬ 
ma  rck  (. Encyc .  méthod .)  sur  une  plante  aqua¬ 
tique  que  les  Indiens  nomment  Manganari, 
caractérisé  par  l’auteur  seulement  d’après 
un  dessin  et  une  description  incomplète  de 
Rheede  (. Malab .  10,  p.  If,  t.  6).  Ce  g.  qu’il 
plaçait  dans  la  Tétrandrie  monogynie  de 
Linné,  a  été  passé  sous  silence  par  tous  les 
auteurs  systématiques.  (C.  L.) 

*AMÉDÉE.  Amedea  (nom  d’homme),  ins. 
—  G.  de  l’ordre  des  Diptères,  établi  par 
M.  Robineau-Desvoidy  dans  sa  tribu  des 
Entomobies ,  famille  des  Myodaires,  et  qu’il 
caractérise  ainsi  :  2œe  art.  antennaire  pres¬ 
que  delà  longueur  du  3me;  chètetomenteux 
à  la  loupe;  tous  les  caract.  du  g.  Macquar - 
lie ,  mais  épistome  saillant.  — Ce  g.  n’est 
fondé  que  sur  une  seule  esp.  nommée  par 
l’auteur  A.  scutellaris ,  et  trouvée  à  La  Ro¬ 
chelle  par  M.  Amédée  de  St-Fargeau  fils. 

(D.) 

AMEIVA  (Nom  vulg.  brésilien),  rept.  — 
G.  de  la  famille  des  Lézards  lacertiens  ou 
autosaures,  établi  par  Cuvier,  et  auquel 
MM.  Duméril  etBibron  [Erpétologie  ouHist . 
nai.  des  Reptiles )  assignent  les  caractères 
suivants:  Langue  à  base  engainante,  lon¬ 
gue,  divisée  à  son  extrémité  en  deux  filets 
grêles,  lisses;  à  papilles  squamiformes,  rhom- 
boidales ,  imbriquées.  Palais  denté  ou  non 
denté.  Dents  intermaxillaires  petites,  coni¬ 
ques,  simples.  Dents  maxillaires  comprimées; 


AME 


AME 


les  antérieures  pointues  ,  les  suivantes  tri- 
cuspides.  Narines  ovales  ,  obliques  ,  percées 
dans  la  seule  naso-rostrale ,  ou  dans  celte 
plaque  et  la  naso-frénale.  Des  paupières.  Une 
membrane  tympanale  distincte ,  tendue  un 
peu  en  dedans  du  trou  de  l'oreille.  Sous  le 
cou  2  ou  3  plis  transversaux,  non  scutellés 
sur  leurs  bords.  Plaques  ventrales  quadran- 
gulaires,  lisses,  en  quinconce.  Des  pores  fé¬ 
moraux;  de  grandes  plaques  élargies  sous 
les  jambes.  Pattes  terminées  chacune  par 
■i  doigts  légèrement  comprimés,  non  caré¬ 
nés  en  dessus  ;  ceux  de  derrière  ayant  leur 
bord  in  terne  tuberculeux.  Queue  cyclo-tétra- 
gone. — Ces  caractères  distinguent  suffisam¬ 
ment  les  Ameivas  des  Aporomèrcs,  des  Sau- 
ve-gardes,  des  Centropyx,  des  Cnémidopho- 
res,  des  Dicrodontes  et  des  Acrantes.  Comme 
un  assez  grand  nombre  de  Mammifères  et 
d’Oiseaux,  les  Ameivas  présentent,  pendant 
leur  jeune  âge,  une  livrée  consistant  en  un 
nombre  variable  de  raies  ou  de  bandes  lon¬ 
gitudinales  qui  s’oblitèrent  et  disparaissent 
sur  les  individus  adultes.  Les  esp.  de  ce  g. 
de  Reptiles,  au  nombre  de  6,  recherchent 
pour  la  plupart  les  lieux  arides,  de  préfé¬ 
rence  au  voisinage  des  eaux.  Elles  vivent 
de  vers,  d’insectes,  de  petits  mollusques 
terrestres  et  même  d’herbes ,  et  habitent  les 
Antilles  ,  le  Brésil  et  la  Guyane.  (C.  d’O.) 

AMELANCHIER ,  Médik.  ;  Pelromeles  , 
Jacq.  fils,  bot,  pii. — G.  delà  famille  desPo- 
macées,  offrant  les  caract.  suivants  ( Spach , 
Suites  à  Buff.  ,  Plant,  phan. ,  If,  p.  82): 
Tube  calicinal  semi-supère,  turbiné;  limbe 
à  5  lanières  persistantes,  redressées  après  la 
floraison.  Pétales  5,  dressés  ou  étalés,  al¬ 
longés.  Ovaire  adhérent,  cotonneux  au  som¬ 
met,  5-loculaire  ;  loges  2-ovulées  ,  incom¬ 
plètement  2-loculaires  par  le  renflement  de 
la  suture  postérieure;  styles  5,  libres  ou 
plus  ou  moins  soudés  par  la  base.  Piridion 
subquinquéloculaire,  ombiliqué  au  sommet; 
endocarpe  cartilagineux.  —  Arbres  ou  ar¬ 
brisseaux;  feuilles  non  persistantes,  dente¬ 
lées;  fleurs  blanches,  disposées  en  grappes 
simples;  pédicelles  allongés;  bractées  lan- 
céolées-subulées,  scarieuses,  laineuses,  ca¬ 
duques  de  même  que  les  stipules.  —  Ce  g. 
appartient  aux  régions  soit  froides,  soit 
tempérées  de  l’hémisphère  septentrional; 
on  en  connaît  cinq  ou  six  espèces  ;  elles 
se  cultivent  comme  arbrisseaux  d’orne- 


347 

ment,  et  leurs  fruits  sont  mangeables.  (Sp.) 

*  AMELES  (  àp.sl-nq ,  négligent),  ins.  — 

Le  docteur  Burmeistcr  applique  ce  nom  à 
une  div.  du  grand  g.  Manlis  ,  dans  laquelle 
il  comprend  4  esp.  dont  le  prothorax  est 
court,  n’ayant  que  la  longueur  du  mésotho¬ 
rax  et  du  métathorax  réunis.  (Bl.) 

*  AMELETIA,  DC.  ( ocuAtîto-  ,  négligé). 

bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des  Lythracéesou 
Lythrariées,  tribu  des  Salicariées,  DC.,  voi¬ 
sin  des  Peplis  et  des  Arnmannia.  M.  De  Can- 
dolle  (  Prodr . ,  m,  p.  76)  en  expose  ainsi 
les  caractères  :  Cal.  campanulé  -  tubuleux  , 
terminé  en  4  lobes  dressés,  ovales,  poin¬ 
tus,  connivents ,  alternes  ,  chacun  avec  une 
denticule.  Cor.  nulle.  Étam.  4,  insérées 
au  tube  calicinal.  Ovaire  ovoïde  ;  style  fili¬ 
forme;  stigm.  capitellé.  Caps,  finalement  1- 
loculaire,  polysperme ,  2-valve.  —  Herbe  à 
feuilles  opposées,  très  entières;  épis  axil¬ 
laires,  sessiles,  bractéolés;  fleurs  petites, 
3-bractéolées  à  la  base;  l’une  des  bradées 
plus  grande ,  inférieure.  —  Ce  g.  est  fondé 
sur  le  Peplis  indica  Willd.;  on  ne  connaît  que 
cette  seule  espèce.  (Sp.) 

ATI  ELLA  O  U.  bot.  pii.  —  Nom  vulgaire 
d’une  variété  d’Olivier  dans  le  midi  de  la 
France.  (C.  d’O.) 

*  AMELLÉES.  Amellece  {Amellus ,  fleur 

chantée  par  Virgile),  bot.  pii.  —  Division  de 
la  s.-tribu  des  Astérinées,  famille  des  Com¬ 
posées  :  établie  pour  quelques  g.  de  plantes 
appartenant  à  ce  groupe,  et  caractérisée  par 
des  capitules  rayonnés  hétérogames  ou  rare¬ 
ment  dioïques,  dont  le  réceptacle  ed  dé¬ 
pourvu  de  paillettes.  (J.  D.) 

AMELLIÉ.  bot.  pii.  —  Nom  vulgaire  de 
l’Amandier  dans  le  ci-devant  Languedoc. 

(C.  D’O.) 

*  AMELLOIDEES.  Amelloidæ  (  Amellus 

[V.  ce  mot];  eïêoç,  forme),  bot.  pii.  —  Sub¬ 
division  des  Amellées,  établie  par  M.  Lessing 
et  à  laquelle  M.  De  Candolle  a  substitué  le 
nom  de  Euamellées.  (J.  D.) 

AMELLUS  (Nom  employé  par  Virgile 
pour  désigner  une  plante ,  qu’on  croit  ap¬ 
partenir  à  la  famille  des  Composées),  bot. 
pii. — Cassini  a  réservé  ce  nom  pour  des  plan¬ 
tes  de  la  tribu  des  Astérées ,  qui  ont  pour 
caractères  :  Capitules  multillores  ,  souvent 
hétérogames  ;  fleurs  du  rayon  ligulées  , 
uni-sériées  ;  femelles  fertiles  ;  celles  du 
disque  hermaphrodites,  tubuleuses,  5- 


348 


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dentées,  rarement  homogames ,  discoïdes. 
Récept.  subconique,  couvert  de  paillettes 
réunies  entre  les  fleurs.  Invol.  formé  de  plu¬ 
sieurs  rangées  d’écailles  imbriquées,  raides, 
acuminées,  et  dont  les  internes  se  changent 
peu  à  peu  en  paillettes.  Fruits  cunéiformes, 
comprimés;  ceux  du  rayon  subtétragones 
et  scabres,  ceux  du  disque  lisses,  denticulés 
au  sommet;  les  1ers  terminés  par  une  ai¬ 
grette  1-sériée,  à  paillettes  courtes;  les  se¬ 
conds,  par  une  aigrette  double,  dont  la  série 
externe  est  semblable  à  celle  des  fruits  du 
rayon ,  tandis  que  l’interne  se  compose  de 
4  soies  raides.  —  Les  Amellus  sont  des  ar¬ 
brisseaux  ou  des  herbes  originaires  du  Cap. 
Les  feuilles  infér.  sont  opposées ,  les  supér. 
alternes,  oblongues, très  entières  ou  denti- 
culées,  blanchâtres  ou  couvertes  de  petits 
poils  raides.  Les  pédoncules  terminaux,  mu¬ 
nis  de  squamules,  portent  un  seul  capi¬ 
tule  ,  à  rayon  bleu  et  à  disque  jaune.  On 
connaît  aujourd’hui  une  douzaine  d’esp.  de 
ce  g.;  toutes  originaires  de  l’Afrique  aus¬ 
trale.  (J.  D.) 

*AMEÎ\TIE.  Amenia  ( ?amœnus ,  charmant). 
ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Diptères,  établi  par 
M.Robineau-Desvoidy  dans  la  tribu  desMus- 
cides ,  et  auquel  il  donne  pour  caract.  :  Ant. 
distantes,  ne  descendant  pas  jusqu’à  l’épis- 
tome.  Front  et  face  larges,  bombés;  faciaux 
à  peine  ciliés;  épistome  un  peu  saillant; 
trompe  en  grande  partie  solide;  corps  épais, 
subarrondi,  à  teintes  d’un  vert  métallique, 
orné  de  points  argentés;  cellule  ouverte 
avant  le  sommet  de  l’aile  et  ayant  sa  ner¬ 
vure  transverse  droite.  — Ce  g.,  très  voisin 
des  Chrysomyes  du  même  auteur,  ne  ren¬ 
ferme  que  2  esp.  qui  sont,  suivant  lui ,  les 
plus  belles  muscides  connues  :  ce  sont  les 
Musca  leonina  Fab.,  imperialisR.L ).,  toutes 
deux  de  la  Nouvelle-Hollande.  (D.) 

AMENTACÉES.  bot.  ph.  —  Un  grand 
groupe  de  plantes  ligneuses,  à  fleurs  apétales 
et  diclines,  dont  les  mâles  sont  réunies  en 
chatons  [Amenia),  avait  formé  la  famille 
ainsi  nommée  par  Jussieu;  mais,  malgré  leurs 
rapports  évidents,  elles  ne  présentaient  en 
commun  que  les  caract.  précédents,  et,  du 
reste,  beaucoup  de  différences  qu’on  est 
accoutumé  à  considérer  comme  d’une  va¬ 
leur  ordinale.  Une  lre  section  même  s’en 
séparait  par  ses  fleurs  hermaphrodites  et 
non  amentacées;  elle  a  dû  en  être  éloignée 


et  a  formé  la  famille  des  Celtidées  ou 
Ulmacées.  [V.  ce  mot.)  Les  autres  g.  ont 
été  distribués  en  plusieurs  familles  dis¬ 
tinctes  etgénéralementadmises  aujourd’hui, 
d’après  la  considération  de  leur  fruit  libre 
ou  adhérent,  indéhiscent  ou  bivalve,  1-locu- 
laire  ou  multiloculaire,  à  loges  1-spermes 
ou  polyspermes  ;  de  leurs  graines  pendantes 
ou  dressées;  de  leur  embryon  muni  ou  plus 
rarement  dépourvu  de  périsperme ,  horno- 
trope  ou  antitrope.  D’une  autre  part,  on  a 
dû  rapprocher  de  ces  familles  celle  du 
noyer,  dont  l’inflorescence  et  les  autres 
caract.  indiquaient  sa  place  plutôt  là  que 
parmi  les  Térébinthacées,  où  il  avait  été  pri¬ 
mitivement  classé.  V.  Balsamifluées,  Bétu- 
linées,  Cupulifères,  Juglandacées,  Myrica- 
cées  ,  Platanées  ,  Salicinées.  (Ad.  J.) 

*  AMENTALES.  bot.  ph.  —  Groupe  ou 
alliance  créée  par  M.  Lindley  pour  les 
Amentacées  à  pistil  formé  par  la  reunion 
de  2  ou  plusieurs  carpelles.  Il  comprend  les 
familles  des  Cupulifères  ou  Corylacées ,  des 
Bétulacèes  avec  une  nouvelle  qu’il  établit 
sous  le  nom  de  Scépacëes.  (Ad.  J.) 

*AMERHINTUS  (aprç,  faucille;  ph,  voç,  nez  ; 
C.  Amerhis).  ins. — G.  de  Coléoptères  tétra- 
mères,  famille  des  Curculionites ,  div.  des 
Cholides,  établi  par  Sahlberg  et  adopté  par 
Schœnherr,  qui  le  caractérise  ainsi  :  Ant. 
médiocres,  presque  minces;  funicule  de  7 
articles;  les  deux  1ers  presque  obconiques; 
le  1er  plus  long,  les  autres  courts,  tronqués 
au  sommet,  s’élargissant  peu  à  peu  jusqu’au 
dernier,  qui  est  séparé  de  la  massue;  celle-ci 
oblongue,  ovale,  pointue.  Rostre  de  longueur 
moyenne,  infléchi,  robuste,  cylindrique, 
médiocrement  arqué.  Yeux  ovales,  peu  sail¬ 
lants.  Prothorax  transverse,  légèrement  bi- 
sinué  à  la  base,  arrondi  sur  les  côtés,  très 
rétréci  antérieurement,  convexe  en  dessus. 
Ecusson  oblong,  un  peu  saillant.  Elylres  al¬ 
longées  ,  subcylindriques  ,  très  convexes,  un 
peu  étroites  postérieurement,  impression¬ 
nées  transversalement  à  la  base,  avec  leur 
extrémité  obtuse  et  arrondie.  Pattes  fortes; 
cuisses  renflées,  dentées;  jambes  compri¬ 
mées,  un  peu  arquées  ;  tarses  élargis,  spon¬ 
gieux  en  dessous.  —  Ce  g.  a  pour  type  une 
esp.  du  Brésil ,  décrite  et  figurée  par  Kirby 
souslenomde  Rhynchænus Dufresnii  [Trans. 
Soc.  Linn.  de  Londres,  tom.  xii,  p.  433, 
n°  73,  tab.  12,  fig.  10).  Il  répond  à  celui 


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AME 


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d’^mer/u'i  deGerrnar,  adopté  parM.  Dejean 
{Calai.,  3me  édit.) ,  qui  en  mentionne  6  esp., 
toutes  du  Brésil.  (D.) 

AMEIUHS  (ajuLvj ,  faucille  ;  ptv ,  nez;  dans 
ce  g.  le  rostre  a  la  forme  d’une  auci lie).  ins. 
— G.  de  l’ordre  des  Coléoptères  télramères, 
famille  des  Curculioniles ,  établi  par  Ger¬ 
mai-,  dont  le  nom  avait  été  d’abord  adopté 
par  Sehœnherr,  qui,  dans  sa  Monographie 
de  cette  famille,  l’a  remplacé  par  celui  d '  A- 
merhinus  de  Sahlberg,  comme  étant  sans 
doute  plus  ancien.  Cependant  M.  Dejean  n’a 
pas  adopté  ce  changement  (  Calai.,  3me  édit.); 
il  a  conservé  le  nom  d ’Arnerhis,  et  cité  celui 
d ’Arnerhinus  comme  synonyme.  V.  ce  der¬ 
nier  mot.  (D.) 

*  AM  ÉRIC  A  I\ES.  Americanœ.  araciin„ — 
Ce  nom  est  employé  par  M.  Walckenaer  pour 
désigner  plusieurs  petites  divisions  dans  le 
g.  Altm.  V.  ce  mot.  (Fï.  L.) 

AMERIMNUM,  P.  Brown  (  à^sptavoç,  qui 
ne  cause  pas  de  souci;  c’est-à-dire  inno¬ 
cent).  bot.  pn.  —  Genre  de  la  famille  des 
Légumineuses;  sous -ordre  des  Papilio- 
nacées ,  tribu  des  Dalbergiées  ,  Brown. 
M.  Kunth  (  Uumb.  et  Bonpl.  Nov.  Gen.  et 
Spec.,\o\.G,  p.  389)  lui  assigne  les  caract. 
suivants  :  Cal.  campanhlé,  bilabié  ;  lèvre 
supér.  bilobée  ;  lèvre  infér.  trilobée,  à  lobe 
moyen  plus  long  et  concave.  Cor.  papilio- 
nacée.  Etendard  très  étalé.  Étam.  10,  mo- 
nadelphes;  gaine  fendue  en  dessus;  anthè¬ 
res  suborbîculaires,  didymes,  continues  au 
filet. Ovaire stipité,  subquadri-ovulé.  Stigm. 
obtus.  Légume  stipité,  lancéolé,  oblong  , 
comprimé,  acuminé  aux  2  bouts,  uni-locu- 
laire  ,  1-4 -sperme,  bivalve.  Graines  apéris- 
permées  ;  radicule  courbée.  —  Arbrisseaux. 
Feuilles  simples  ;  pétiole  articulé.  Grappes 
solitaires  ou  fasciculées ,  axillaires  ou  laté¬ 
rales.  Pédicelles  uni-bractéolés  à  la  base, 
bi-bractéolés  au  sommet.  Fleurs  blanches, 
uni-latérales/ Ce  g.,  dont  on  connaît  2  esp., 
appartient  à  l’Amérique  équatoriale.  A 
l’exemple  de  Swartz,  plusieurs  auteurs  y 
réunissent  le  g.  Brya.  (Sp.) 

AMERIS.  ins.  V.  Amerris. 

*AMETABOLA  (Sc{j.£t<xGo1oç,  sans  change¬ 
ment;  sans  métamorphose),  ins.  —  Dénomi¬ 
nation  donnée  par  Leach  et  adoptée  par  quel- 
quesentomol.,  entr’autrespar  le  docteur  Bur- 
meistcr,  qui  tous  comprennent  parla  les  In¬ 
sectes  qui  ne  subissent  pas  de  métamorphose 


complète,  mais  seulement  des  changements 
de  peau  successifs;  tels  sont  les  Hémiptères, 
auxquels  Burmeister  réunit  encore  une  par¬ 
tie  des  insectes  parasites;  les  Orthoptères , 
auxquels  le  même  auteur  joint  l’autre  partie 
de  ces  mêmes  Insectes  ;  et,  enfin,  les  Névro- 
plères;  ces  derniers,  ont,  depuis,  reçu  le 
nom  d’HEMIMETABOLA.  (Bl.) 

AMÉTAMORPHOSES  (x  priv.  ;  ye-a- 
y.opcpœcn;,  métamorphose),  an.  art.  —  Plu¬ 
sieurs  zoologistes  comprennent  sous  cette 
dénomination  les  animaux  articulés  qui  ne 
subissent  point  de  métamorphoses,  tels  que 
les  Crustacés,  les  Arachnides,  etc.  (Bl.) 

*AMÉTHYSE.  Amethysa{y.y.iQ varoç,  amé¬ 
thyste  ;  allusion  à  la  couleur  de  l’insecte). 
ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Diptères,  div.  des 
Brachocères,  suhdiv.  des  Dichœtes,  famille 
des  Athéricères,  tribu  des  Muscides,  section 
des  Acalyptères,  sous-tribu  des  Orlalidées, 
établi  par  M.  Macquart  et  ayant  pour  ca¬ 
ract.  :  Face  plane;  épistome  saillant;  3e  ar¬ 
ticle  des  antennes  oblong  ,  peu  allongé  ; 
yeux  arrondis;  lre  cellule  postér.  des  ailes 
un  peu  rétrécie  à  l’extrémité.  Ce  g.  ne  con¬ 
tient  qu’une  seule  esp..,  VA.  fasciata ,  qui  se 
trouve  au  Cap  de  Bonne-Espérance.  (D.) 

AMÉTHYSTE  (^u/Qocttoç.,  qui  n’est  pas 
ivre),  min.  —  Les  anciens  donnaient  ce  nom 
à  certaines  pierres ,  dans  lesquelles  le  rouge 
du  vin  ne  se  montrait  que  faiblement,  étant 
tempéré  par  un  mélange  de  violet.  Dans  le 
langage  vulgaire,  il  désigne  aujourd’hui  la 
variété  violette  de  Quartz  hyalin  ,  quand  il 
est  employé  seul,  et  le  Corindon  violet, 
quand  on  y  joint  l’épithète  d’orientale.  L’A¬ 
méthyste  ordinaire  est  assez  estimée  dans  le 
commerce,  lorsqu’elle  est  d’une  belle  cou¬ 
leur;  mais  il  est  rare  que  la  teinte  violette 
s’étende  uniformément  dans  la  pierre.  Elle 
se  distingue  aisément  de  l’Améthyste  orien¬ 
tale,  qui  est  une  variété  de  Corindon,  par 
sa  dureté  et  sa  densité  qui  sont  beaucoup 
plus  faibles.  (Del.) 

AMÉTHYSTE.  (<W0v<rroç,  améthyste). 
zool.  —  Esp.  du  genre  Oiseau-mouche.  — 
On  a  également  donné  ce  nom  à  un  Serpent 
du  g.  Python.  V~.  ce  mot,  (  C.  n’O.) 

AMETHYSTE  A ,  L.  (  àyJOwroç ,  amé¬ 
thyste;  allusion  à  la  couleur),  bot.  pii. 
—  G.  de  la  famille  des  Labiées,  tribu  des 
Ajugoïdées  de  Bentham. Cet  auteur  (. Monogr . 
Labiat.  p.  657  )  en  donne  les  caract.  suivants  ; 


350 


AMI 


AMI 


Cal.  subglobuleux,  campanulé,  dressé,  à  5 
dents  égales.  Cor.  à  tube  plus  court  que  le 
calice;  limbe  décliné ,  à  4  lobes  supér.  courts, 
presque  égaux,  et  à  un  6me  plus  grand, 
infér.  Étam.  4  :  les  2  supér.  rudimentaires, 
filiformes;  les  2  infér.  ascendantes,  saillant 
tes  entre  les  2  lobes  supér.  de  la  corolle  ; 
anth.  à  2  bourses  presque  confluentes  et  fi¬ 
nalement  divariquées.  Style  divisé  au  som¬ 
met  en  2  courtes  branches  presque  isomè¬ 
tres.  Nucules  réticulées.  —  Herbe  annuelle, 
rameuse,  glabre;  feuilles  pétiolées,  3  -  ou 
5-parties  :  les  florales  plus  petites  ;  les  der¬ 
nières  minimes;  cymes  pédonculées,  l⬠
ches,  paniculées,  garnies  de  bractées  mi¬ 
nimes;  cal.  bleuâtre;  cor.  bleue.  —  VA. 
cœruleu  L.,  est  la  seule  esp.  connue;  cette 
plante,  commune  dans  toute  l’Asie  moyenne* 
se  cultive  dans  les  parterres.  (Sp.) 

*  AMHEKSTIE.  Amherslia  ,  Wall.  (Lord 
Amherst,  ambassadeur  en  Chine).  bot.  pu. 
— G.  de  la  famille  des  Légumineuses,  s.-or¬ 
dre  des  Césalpiniées,  tribu  des  Geoffroyées* 
I)C.  — Wallich  {Plant.  Asiat.  vol.  1,  p.  1) 
expose  ainsi  les  caractères  de  ce  genre  : 
Cal.  dibractéolé,  coloré;  tube  long,  cylin¬ 
drique;  limbe  4-parti,  à  lobes  étalés.  Pé¬ 
tales  5,  inégaux:  les  2  infér.  petits,  subu- 
lés  ;  les  2  latéraux  cunéiformes,  divariqués; 
le  supér.  très  grand ,  redressé ,  obcordi- 
forme,  onguiculé.  Etam.  tO,  toutes  fertiles, 
insérées  à  la  gorge  du  calice  :  l’un  des  filets 
libre;  les  9  autres  soudés  inférieurement  en 
gaine,  alternativement  très  longs  et  très 
courts.  Ovaire  stipité,  falciforme,  4-6-ovu- 
lé;stipeadné  au  tube  calicinal  ;  style  fili¬ 
forme;  stigm.  petit,  convexe.  Légume  sti¬ 
pité,  plan,  oblong,  oligosperme,  acuminé. 
—  L’unique  esp.  de  ce  g.  est  l’une  des  plus 
magnifiques  productions  végétales  que  l’on 
connaisse  ;  c’est  un  arbre  trouvé  par  Wal¬ 
lich  dans  le  pays  des  Birmans.  L’inflores¬ 
cence  forme  des  grappes  axillaires ,  pyrami¬ 
dales,  pendantes,  et  atteignant  jusqu’à  3 
pieds  de  longueur,  sur  1  pied  i/2  de  diamè¬ 
tre  à  la  base.  Chaque  fleur  est  de  la  lon¬ 
gueur  de  la  main,  sur  2  pouces  de  large;  les 
pédoncules,  les  bractées,  les  calices  et  les 
pétales,  sont  colorés  de  l’écarlate  le  plus 
brillant.  Le  nom  birman  de  cet  arbre  est 
Thoka.  (Sp.) 

AMIA.  poiss.  —  V.  Amie. 

AMIANTE  (àpiavToç ,  qui  n’est  pas  altéré 


par  le  feu;  Amiante),  min. — Variété,  en  fila¬ 
ments  flexibles,  des  minéraux  fibreux  qu’on 
désigne  plus  généralement  sous  le  nom  d’As- 
bestes,  et  qui  peut  servir  à  fabriquer  des 
tissus  incombustibles.  V.  Asbeste.  (Del.) 

AMIANTINITE,  Kirwan  (àfjuWoç,  amian¬ 
te).  min.  —  Variété  de  l’Actinote  fibreuse. 
V.  Amphibole.  (Del.) 

AMIANTOIDE  (àfjuavroç,  Amiante),  min. 
—Nommée  aussi  Byssolite,  Asbestoïde.  Sub¬ 
stance  minérale,  en  filaments  déliés,  bruns 
ou  verdâtres,  qui  ne  diffère  de  l’ Asbeste 
flexible  que  par  la  raideur  et  l’élasticité  de 
ses  fibres ,  et  qui  n’est,  d’après  l’analyse 
que  Vauquelin  en  a  faite,  qu’une  variété  ca¬ 
pillaire  d’Actinote  ferro-manganésifère.  On 
la  trouve  au  Mont-Blanc  et  dans  les  Alpes 
du  Dauphiné,  sur  le  Diorite  qui  sert  de 
gangue  àl’Epidote,  à  l’Asbeste,  à  la  Preh- 
nite,etc.  (Del.) 

AMIATITE,  Santi.  min. — Variété  ue  Silex 
résinite  concrétionné,  d’un  blanc  opaque, 
qu’on  trouve  au  mont  Amiata  en  Toscane. 
V.  Quartz.  (Del.) 

AMIBE.  Arniba  (ày.oiSyj ,  permutation). 
inf.  —  G.  établi  par  M.  Bory  de  St-Vincent 
pour  le  Proteus  diffluens  de  Muller  et  pour 
d’autres  esp.  qu’il  ést  fort  difficile  de  carac¬ 
tériser;  car  la  forme,  qui ,  pour  les  autres 
animaux,  fournit  le  caract.  le  plus  essentiel, 
est  ici  d’une  instabilité  qu’exprime  par¬ 
faitement  le  nom  de  Protée;  et  comme  d’ail¬ 
leurs  il  n’est  pas  possible  d’y  distinguer  des 
organes  quelconques  de  nutrition  ou  de  re¬ 
production,  on  est  réduit  à  dire  que  les 
Amibes  sont  des  infusoires,  consistant  en  une 
màsse  de  substance  charnue,  glutineuse,  vi¬ 
vante,  changeant  de  forme  à  chaque  instant 
par  la  protension  et  la  rétraction  d’une  par¬ 
tie  plus  ou  moins  considérable  d’elle-même. 
Les  Amibes  sont  transparentes;  mais  elles 
sont  souvent  colorées  en  rougeâtre  ou  en 
vert  par  des  particules  qu’elles  ont  envelop¬ 
pées  dans  leur  masse,  de  même  qu’elles  en¬ 
veloppent  aussi  des  Navicules  et  des  Bacil¬ 
laires,  sans  qu’on  puisse  dire  que  ces  ob¬ 
jets  aient  été  véritablement  avalés.  Les  pro¬ 
longements  qu’elles  émettent  dans  diverses 
directions  sont  plus  ou  moins  longs,  plus 
ou  moins  effilés  et  souvent  rameux.  Les  unes 
sont  arrondies  et  semblent  glisser  comme 
une  goutte  d’huile  sur  le  porte-objet  du  mi¬ 
croscope;  les  autres  présentent  un  contour 


AMI 


AMI 


351 


irrégulièrement  déchiré,  ou  bien  la  forme 
d’un  globule  hérissé  de  pointes  effilées,  et 
roulent  dans  le  liquide  comme  des  châtai¬ 
gnes.  Losana  de  Turin  ,  se  fondant  sur  ces 
différences  de  forme,  en  a  décrit  un  grand 
nombre  comme  esp.  différentes ,  suivant 
que  leur  contour  se  rapprochait  de  celui 
d’une  fleur,  d’une  étoile,  etc. 

Les  Amibes  se  produisent  dans  les  eaux 
stagnantes,  au  milieu  des  détritus  formant 
une  couche  vaseuse  à  la  surface  des  herbes 
et  des  pierres.  Elles  se  forment  aussi  dans 
les  sédiments  des  vieilles  infusions  végéta¬ 
les,  et  dans  les  pellicules  qui  recouvrent  au 
bout  de  quelques  jours  les  infusions  anima¬ 
les  ou  végétales. 

On  ne  peut  assurément  regarder  toutes 
ces  Amibes  comme  une  seule  esp.;  mais  tant 
qu’on  n’aura  pas  constaté  leur  mode  de  pro¬ 
duction  ,  on  ne  pourra  même  pas  les  distin¬ 
guer  par  leur  habitation  ou  par  la  nature 
des  infusions  où  elles  se  développent.  (Duj.) 

*AMICIE.  Amicia,  Kunth;  Turpinia,  Pers. 
nec  alior.  (Dédié  à  M.  Amici,  célèbre  phy¬ 
sicien  italien),  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille 
des  Légumineuses,  sous-ordre  des  Papilio- 
nacées  ,  tribu  des  Hcdysarées,  DG.  —  Ce  g. 
est  très  voisin  des  Poirelia,  dont  il  paraît 
ne  différer  que  par  un  calice  bilabié.  On  en 
connaît  2  esp. ,  qui  sont  indigènes  dans  l’A¬ 
mérique  équatoriale.  (Sp.) 

*AMICTE.  Amictus  {  apixToç ,  pur  ).  ins. 
—  G.  de  l’ordre  des  Diptères,  div.  des  Bra- 
chocères,  subdiv.  des  Tétrachœtes ,  famille 
des  Tanystomes,  tribu  des  Bombyliers,  éta¬ 
bli  par  Wiedemann  aux  dépens  du  g.  Bom- 
bylius  de  Fabricius  et  adopté  par  Latreille  et 
par  M.  Macquart.  Il  a  pour  caract.  :  Tête  de 
la  largeur  du  thorax  ;  trompe  plus  ou  moins 
allongée  ;  1er  article  des  ant.  long,  cylindri¬ 
que  ;  le  3me  subulé,  à  peine  de  la  longueur 
du  premier.  Abdomen  oblong.  Des  2  esp. 
rapportées  à  ce  g.  par  M.  Macquart,  1  une  , 
A.  oblongus ,  se  trouve  dans  le  nord  de  l’A¬ 
frique;  l’autre,  A.  heteropterus ,  habite  le 
Cap  de  Bonne-Espérance.  (D.) 

AMIDON  (Corrupt.  d’ap.vAov  ,  farine  faite 
sans  meule  ).  bot.  —  V '.  Fécule  amylacée. 

(A.  R.) 

AMIDON,  Amylum  (corruption  d’a^uAov, 
guidon,  farine  naturelle),  chim. —  On  ap¬ 
pelle  Amidon  une  substance  grenue,  blanche 
et  brillante  qu’on  rencontre  dans  un  grand 


nombre  de  végétaux,  par  exemple  dans  les 
tubercules  de  la  pomme  de  terre,  les  graines 
des  céréales,  la  moelle  du  Sagouier  et  les 
tiges  de  diverses  plantes,  etc. 

La  forme  des  grains  d’ Amidon  est  le  plus 
souventarrondie;  elle  est  polyédrique  quand 
ces  grains  sont  très  serrés  dans  leurs  cellu¬ 
les  végétales.  Leur  grosseur  varie  beaucoup  : 
ainsi  les  grains  de  l’amidon  de  la  pomme  de 
terre  dite  de  Rohan  sont  une  fois  et  demie 
plus  considérables  que  ceux  de  la  fève,  et  dix 
fois  plus  que  ceux  du  Chenopodium  quinoa. 
L’amidon,  vu  au  microscope,  paraît  formé 
de  couches  concentriques  d’une  substance 
homogène  dans  sa  composition  et  ses  pro¬ 
priétés;  sauf  de  légères  différences  dans  la 
cohésion.  Tel  qu’on  le  rencontre  dans  le 
commerce,  il  contient  une  proportion  d’eau 
assez  considérable  qu’on  peut  lui  enlever 
par  la  dessiccation.  D’un  autre  côté,  il  est 
susceptible  d’en  absorber  une  quantité  beau¬ 
coup  plus  grande  et  qui  s’élève  jusqu’à  la 
moitié  de  son  poids.  Enfin,  l’amidon  chauf¬ 
fé  dans  l’eau  subit  un  gonflement  si  con¬ 
sidérable  ,  qu’il  prend  l’aspect  d’une  masse 
gélatineuse,  connue  sous  le  nom  d’empois. 
L’amidon  converti  en  empois  occupe  plus 
de  30  fois  son  volume  ordinaire.  M.  Payen 
a  démontré  d’une  manière  très  ingénieuse, 
en  faisant  plonger  dans  de  l’empois  dé¬ 
layé  les  radicelles  d’une  plante  (de  la  ja¬ 
cinthe  par  exemple),  que  ,  dans  ce  cas, l’a¬ 
midon  n’est  pas  en  dissolution,  et  que  l’eau 
est  absorbée  et  l’amidon  se  précipite.  L’ad¬ 
dition  d’une  faible  proportion  de  soude  (0,02 
du  poids  de  la  liqueur  )  produit  le  même 
effet  que  l’augmentation  de  la  température. 
C’est  une  condition  de  succès  dans  la  pré¬ 
paration  de  l’empois  que  l’élévation  brus¬ 
que  de  la  température.  Ainsi  10  grammes 
d’amidon,  chauffés  rapidement  à  100  degrés 
dans  200  gr.  d’eau,  ont  donné  un  empois  iden¬ 
tique  à  celui  que  fournissaient  14  gr.  d’ami¬ 
don  portés  lentement  à  la  même  température 
dans  la  même  quan  tité  d’eau.  Le  froid  produit 
un  effet  inverse  de  celui  de  la  chaleur  ;  ainsi 
l’empois  exposé  à  une  forte  gelée  laisse  dé¬ 
poser,  lors  du  dégel ,  la  plus  grande  partie 
de  l’amidon.  Une  des  propriétés  les  plus  in¬ 
téressantes  de  l’amidon  est  sa  coloration  en 
bleu  par  l’iode.  Ce  caractère  découvert  par 
MM.  Colin  et  Gaultier  de  Claubry  est  encore 
aujourd’hui  le  meilleur  pour  reconnaître  l’a- 


352 


AMI 


mi  don.  Le  produit  bleu  qui  se  forme  dans  ce 
cas  est  connu  sous  le  nom  d’iodure  d’ami¬ 
don.  Cette  couleur  bleue  est  très  fugace  et 
n’est  pas  employée  ;ce  n’est  pas  elle  qui  co¬ 
lore  l’empois  du  commerce:  la  teinte  bleue 
qu’il  présenle  souvent  est  due  à  une  petite 
quantité  d’azur.  L’amidon  ,  lorsqu’il  a  subi 
l’action  d’une  température  convenable,  n’est 
plus  bleui,  mais  rougi  par  une  dissolution 
d’iode.  L’amidon,  dans  ce  cas,  ne  perd  que 
de  l’eau  et  devient  très  facilement  soluble  : 
il  peut  dans  un  très  grand  nombre  de  cas 
remplacer  la  gomme. 

La  réaction  de  l’acide  sulfurique  sur  l’a¬ 
midon  est  des  plus  remarquables.  Elle  a  été 
découverte  par  KirchofT.  Il  résulte  des  ex¬ 
périences  de  ce  chimiste,  que  l’acide  sulfu¬ 
rique  très  étendu  convertit  l’amidon,  d’abord 
enune  matièregommeuse  soluble  dansl’eau, 
et  finalementen  un  sucre  identique,  pour  les 
propriétés  et  la  composition,  avec  le  sucre  de 
raisin.  Celte  propriété  de  l’acide  sulfurique 
paraît,  du  reste,  partagée  par  les  autres 
acides.  Ce  sucre  se  prépare  maintenant  en 
quantité  considérable  (  E.  Sucre). 

L’Orge  germée  possède,  comme  les  autres 
acides ,  la  propriété  de  convertir  la  fécule  en 
matière  gommeuse  et  en  sucre  de  raisin.  La 
matière  gommeuse  qui  se  forme  est  la  dex- 
trine .  Cette  propriété  de  l’orge  germée  est 
due  à  une  substance  blanche,  amorphe,  so¬ 
luble  dans  l’eau,  insoluble  dans  l’alcool, 
isolée  par  MM.  Payen  et  Persoz.  Cette  matière 
contient  d’autant  moins  d’azote,  qu’elle  est 
mieux  purifiée.  Elle  a  reçu  le  nom  de  Dias- 
tase.  La  Diastase  peut  mettre  en  dissolution 
.2,000  fois  son  poids  de  fécule  dans  4  fois  le 
poids  de  celle-ci ,  la  température  étant  main¬ 
tenue  entre  65  et  75°.  M.  Dubrunfaut  em¬ 
ploie  la  liqueur  sucrée  provenant  de  l’action 
de  l’Orge  germée  sur  l’amidon ,  pour  faire 
de  la  bière  économique. 

L’acide  nitrique  concentré,  qu’on  prépare 
en  distillant  500  parties  de  salpêtre  avec  460 
d’acide  sulfurique  concentré,  agit  sur  l’ami¬ 
don  d’une  manière  très  remarquable.  A  la 
température  ordinaire,  il  le  dissout  en  quel¬ 
ques  heures.  La  dissolu  lion  limpide  est  préci¬ 
pitée  par  l’eau  ,  et  le  précipité,  entièrement 
insoluble ,  peut  être  considéré  comme  formé 
des  éléments  de  l’acide  nitrique  unis  à  ceux 
de  l’amidon.  M.  Braconnot ,  qui  a  obtenu 
cette  substance,  l’a  appelée  Xyloïdine ;  c’est 


à  M.  Pelouze  qu’est  due  la  connaissance  de 
ses  propriétés  principales  et  de  sa  compo¬ 
sition.  La  xyloïdine  est  soluble  dans  l’al¬ 
cool ,  incristallisable.  Chauffée  à  l’air,  elle 
prend  feu  à  la  température  de  180°,  et  brûle 
sans  résidu.  Elle  est  soluble  dans  l’acide  ni¬ 
trique  concenlré;  l’eau  peut  la  précipiter  de 
sa  dissolution,  pourvu  toutefois  qu’on  ne 
tarde  pas  trop,  car  elle  cesse  au  bout  d’un 
certain  temps  d’être  précipitable.  En  effet, 
elle  se  décompose  peu  à  peu  ,  et  se  conver¬ 
tit  en  une  substance  acide  incristallisable, 
qui  se  transforme  parla  chaleur  en  un  acide 
noir  susceptible  de  se  régénérer  par  l’acide 
nitrique  ou  l’acide  primitif.  Cet  acide  déli¬ 
quescent,  qu’on  obtient  parla  réaction  de 
l’acide  nitrique  sur  l’amidon,  paraît  être 
identique  avec  l’acide  oxalhydrique  ou  sac- 
charique. 

Le  papier,  le  coton,  le  chanvre  qu’on 
trempe  dans  l’acide  nitrique  concentré  et 
qu’on  lave  en  grande  eau  après  un  contact 
suffisamment  prolongé,  présentent  toutes 
les  propriétés  de  la  xyloïdine.  Le  papier 
sans  colle,  le  plus  faible,  acquiert  la  force 
du  parchemin  et  devient  éminemment  com¬ 
bustible. 

Extraction  de  V amidon. — On  extrait  l’a¬ 
midon  du  blé,  de  la  pomme  de  terre,  etc. 
Pour  cela,  on  égrugele  blé,  on  le  met  dans 
de  grandes  cuves  avec  de  l’eau  à  laquelle 
on  ajoute  une  certaine  quantité  d’eau  sure 
provenant  d’une  opération  précédente;  la 
masse  entre  en  fermentation,  et  le  gluten 
est  en  partie  dissous,  en  partie  décomposé. 
Au  bout  de  12  à  15  jours,  on  décante  la  li¬ 
queur  acide  ;  on  verse  de  l’eau  fraîche  sur 
le  précipité; on  décante  de  nouveau,  dès  que 
la  masse  s’est  déposée;  on  jette  ensuite  celle- 
ci  sur  un  tamis  qui  en  retient  les  parties  les 
plus  grossières.  Lorsque  l’amidon  s’est  de 
nouveau  déposé,  que  l’eau  s’est  écoulée,  le 
son  fin  qui  a  passé  à  travers  le  tamis  reste  à 
la  surface  de  l’amidon  dont  on  le  sépare. 
On  délaie  le  résidu  dans  l’eau ,  on  le  passe 
au  tamis  de  soie  fin,  qui  relient  le  restant 
du  son  et  ne  laisse  passer  que  l’amidon. 
Ordinairement  on  le  moule  quand  il  est  en¬ 
core  humide.  —  Pour  extraire  l’amidon  des 
pommes  de  terre,  on  râpe  les  tubercules , 
on  les  place  sur  un  tamis,  on  verse  de  l’eau 
dessus;  celle-ci  devient  laiteuse  et  laisse 
déposer  de  l'amidon.  On  décante;  on  lave 


AM  I 


AMI 


353 


plusieurs  fois  le  dépôt  et  on  le  sèche.  De 
toutes  les  pommes  deterre,  la  plus  riche  en 
amidon  est  celle  dite  grosse  jaune ,  puis  vient 
le  sehaw  d’écorce. 

En  séchant  l’amidon  encore  humide  à  une 
température  qui  s’élève  à  G0°,  il  forme  avec 
l’eau  qu’il  retient,  une  gelée  demi-transpa¬ 
rente  qui  reste  translucide  lorsqu’on  la  des¬ 
sèche.  C’est  ainsi  qu’on  prépare  le  sagou  , 
avec  l’amidon  qu’on  extrait  de  la  moelle 
d’une  espèce  de  palmier. 

On  pensait  que  les  pommes  deterre  gelées 
contenaient  quelques  centièmes  de  moins  d’a¬ 
midon  qu’avant  leur  altération ,  et  qu’elles 
en  perdaient  les  3/4  par  le  dégel  ;  mais 
M.  Payen  a  reconnu  dans  ces  derniers  temps, 
que  ces  pommes  de  terre  contenaient  tout 
autant  de  fécule  après  le  dégel  qu’avant  la 
gelée  ;  seulement  les  cellules  désagrégées  par 
la  gelée  échappent  à  la  râpe  et  se  séparent 
sans  être  déchirées. 

Les  usages  de  l’amidon  sont  très  nombreux 
et  très  variés;  c’est  une  des  substances  ali¬ 
mentaires  les  plus  importantes;  il  sert  à  la 
préparation  de  l’empois  et  de  la  colle  de  pâte. 

L’amidon  gelé  peut  donner  un  excellent 
papier.  La  dextrine  remplace  la  gomme  dans 
une  foule  d’usages,  et  souvent  lui  est  préfé¬ 
rée  (  V.  ce  mot).  Le  sucre  d’amidon  sert  à 
préparer  des  sirops,  à  faire  la  bière ,  à  cor¬ 
riger  les  vins,  etc.  V.  Sucre.  (Barreswil.) 

AMIE.  Amia  (  Àfju'a,  nom  de  laPélamide 
chez  les  Grecs),  poiss.  —  Le  G.  de  Poissons 
que  les  anciens  ont  désigné  sous  ce  nom  est 
du  petit  nombre  de  ceux  que  les  Ichthyolo- 
gistes  modernes  peuvent  reconnaître,  et  ce¬ 
pendant  Pmndelet  seul  l’a  appliqué  exacte¬ 
ment  àl’esp.  qu’Aristote,  entre  autres,  avait 
caractérisée  par  plusieurs  traits  z.oologiques 
et  anatomiques  tels  qu’on  ne  pouvait  s’y 
tromper.  CetA/jua  est  le  Scomber  Pelamys 
des  auteurs  modernes  ,  ou  Pelamys  sarda  de 
notre  grande  ichthyologie. 

Salviani  a  mal  appliqué  le  nom  d’ Au.  c'a  à 
un  poisson  à  petites  dents  en  velours,  et  bien 
différent,  sous  tous  les  rapports,  de  la  vraie 
Pélamide.  Cependant ,  son  erreur  perpétuée 
a  donné  lieu  à  une  confusion  presque  incon¬ 
cevable  de  synonymie  ,  que  nous  avons  dé¬ 
brouillée  dans  l’Histoire  générale  des  Pois¬ 
sons  (t.  vin,  p.  340  et  fig.). 

11  est  assez  difficile  de  concevoir  par  quelle 
absence  de  recherches  et  de  critiques,  Linné 

T.  i. 


a  ensuite  appliqué  le  nom  d 'Amia  à  un  pois¬ 
son  des  eaux  douces  de  l’Amérique  septen¬ 
trionale,  que  Garden  lui  faisait  connaître. 
Le  g.  une  fois  établi  sous  celte  détermina¬ 
tion  ,  a  dû  conserver  ce  nom.  Il  renferme 
des  Poissons  à  tête  bombée,  couverte  d’os 
durs,  granulés  et  comme  nus;  les  écailles  du 
corps  sont  grandes;  la  bouche  est  peu  fen¬ 
due  ;  les  mâchoires  sont  armées  de  dents  en 
petits  pavés  et  de  quelques  dents  coniques 
et  pointues;  la  dorsale  est  longue  et  com¬ 
mence  entre  l’insertion  des  ventrales  et  des 
pectorales;  l’anale  est  très  courte  ,  la  cau¬ 
dale  arrondie;  la  membrane  branchiostège  a 
douze  rayons;  les  lres  pièces  de  l’hyoïde  for¬ 
ment,  sous  la  gorge,  entre  les  branches  de  la 
mâchoire,  2  grandes  plaques  que  Linné  dé¬ 
signait  sous  le  nom  de  petits  boucliers. 

L’ouverture  de  la  narine  porte  un  petit 
appendice  charnu  et  simulant  une  sorte  de 
barbillon.  L’estomac  est  grand  et  charnu  ; 
l’intestin  large  et  fort,  sans  cæcums  ;  la 
vessie  natatoire  grande  et  celluleuse  comme 
le  poumon  d’un  reptile  ;  disposition  anato¬ 
mique  propre  à  plusieurs  Poissons  de  cette 
famille,  sans  que  son  organisation  donne  la 
moindre  preuve  que  cet  organe  serve  à  sa 
respiration. 

Linné  n’en  connaissait  qu’une  esp.,  des 
eaux  douces  de  la  Caroline,  dontGarden  lui 
envoya  la  description  sous  le  nom  de  Mud* 
fish  (poisson  de  vase  ) ,  nom  qui  est  appliqué, 
dans  les  Etats-Unis,  à  plusieurs  autres  esp.  ^ 
c’est  \’ Amia  calva.  Le  g.  Amia  ,  établi  dans 
la  xne  édition  du  Systema  naiurœ ,  a  été  con¬ 
servé  par  les  auteurs;  seulement  Bloch  ,  en 
l’adoptant,  d’après  Linné,  l’a  gâté  en  y  in¬ 
troduisant  une  2e  esp.  ( A.immaculata ),  prise 
deParra,  et  qui  est  un  poisson  d’un  tout  au¬ 
tre  g.,  voisin  des  Butyrins.  Bloch  aurait  dû 
cependant  éviter  cette  erreur;  car  il  avait 
étudié  V Amia  calva  sur  l’individu  conservé 
dans  le  cabinet  du  roi,  qui  a  servi  d’origi¬ 
nal  à  sa  figure,  ainsi  qu’à  celle  publiée  en 
1788  par  Bonnaterre  dans  y  Encyclopédie. 
M.Lesueura  vul '  Amia  calva  en  grande  abon¬ 
dance  dans  les  affluents  de  l’Ohio,  et  surtout 
à  New-Harmony.  Avec  cette  esp.,  il  en  a 
observé  deux  ou  trois  autres  qu’il  n’a  pas 
décrites,  et  qui  sont  nouvelles  en  ichthyo¬ 
logie. 

M.  Gédéon  Mantell  a  donné,  dans  la  géo¬ 
logie  du  comté  de  Sussex,  un  poisson  fossile 

23 


354 


AMI 


AMI 


de  la  craie,  comme  appartenant  avec  doute 
au  g.  Amia,  et  il  a  nommé  l’esp.  A .  lewi- 
censis.  (  Val.  ) 

AMIMONE.  Amirnonus.  moll.  —  Mont- 
fort  ( Conchyl .  Sijst.  p.  326)  a  placé  sous  ce 
nom,  parmi  les  Céphalopodes,  un  corps  fos¬ 
sile,  copié  dans  Knorr.  ( Supp .  pl.  iv.  f.  2)  et 
dont  il  a  formé  un  g.  Nous  n’avons  pas  la 
certitude  que  ce  soit  un  mollusque.  Cette 
c  oupe  ne  doit  pas  être  conservée.  (A.  d’O.) 

*  AM  IN  A.  ins.  —  G.  de  Diptères ,  famille 

des  Myodaires,  tribu  des  Scatophagines , 
établi  par  M.  Robineau-Desvoidy  pour  y  pla¬ 
cer  une  seule  esp.  trouvée  par  lui  dans  les 
environs  de  Paris,  et  qu’il  nomme  A.  pari- 
siensis.  Ce  g.  ne  diffère  des  Scatophages  que 
par  le  chète  absolument  nu,  le  3me  art.  an- 
tennaire  un  peu  plus  long  et  les  pattes  plus 
allongées.  (D.) 

*  AMIN  TE.  Aminta.  ins.  —  G.  de  l’ordre 
des  Diptères ,  établi  par  M.  Robineau-Des- 
voidy  dans  sa  famille  des  Myodaires,  tribu 
des  Anthomydes,  et  auquel  il  assigne  pour 
caract.  distinctifs  des  Fannies,  dont  il 
se  rapproche  d’ailleurs  :  Le  chète  tom en- 
leu  x  à  la  loupe  ;  son  2me  article  courtdans 
les  mâles  et  plus  long  dans  les  femelles  ; 
les  tibias  intermédiaires  des  mâles  ni  échan¬ 
gés  ni  dilatés;  le  corps  un  peu  moins  al¬ 
longé.  —  Il  y  rapporte  5  esp.,  dont  nous  ne 
citerons  qu’une  seule,  celle  qu’il  nomme 
A.  floralis,  et  qui  n’est  pas  rare  sur  les  fleurs 
des  Ornbellifères.  Les  larves  de  ces  insectes 
vivent  dans  les  débris  des  végétaux.  (D.) 

AMIRAL  (en  arabe ,  Amir  ou  Emir,,  chef.) 
moll.  —  On  donne  vulgairement  ce  nom  à 
une  belle  esp.  du  g.  Cône,  à  laquelle  Linné 
a  consacré  le  nom  de  Conus  ctmiralis.  Cette 
esp. ,  recherchée  par  sa  beauté  et  le  grand 
nombre  de  ses  variétés,  n’est  pas  la  seule  à 
laquelle  les  amateurs  de  coquilles  donnent 
le  nom  d’ Am  irai.  C’est  ainsi  que  le  Conus 
ncuminalus  a  été  nommé  l’Amiral-Rumphius; 
le  Conus  auranliacus,  l’Amiral  d’Orange;  le 
Conus  dux  ,  l’Amiral  de  Hollande;  le  Conus 
genuanus,  l’Amiral  de  Guinée;  le  Conus  gra- 
nulatus,  l’Amiral  d’Angleterre  ;  le  Conus  ma- 
lacanus ,  l’Amiral  portugais;  le  Conus  Mal- 
divus,  l’Amiral  espagnol  ;  le  Conus  miles ,  le 
faux  Amiral;  le  Conus  omaïcus ,  l’Amiral 
d’Oma;  le  Conus  siamensis ,  l’Amiral  chi¬ 
nois.  Le  Cône  cedo-nulli  reçoit  quelque¬ 
fois  des  marchands  le  nom  d’Amiral  de 


Curaçao,  d’ Amiral  de  la  Trinité.  (Desii.) 

AMIROLA,  Fers.  bot.  pii.  —  Syn.  du  g. 
Llagunoa,  R.  et  Pav.,  de  la  famille  des  Sa- 
pindacées  (Cambessèdes,  Monogr.Sapind.). 

(SP.) 

*  AMISALLUS.  ins.  —  G.  de  Coléoptères 

tétramères,  famille  des  Curculionites,  div. 
des  Brachycérides ,  établi  par  Schœnherr, 
qui  lui  donne  les  caract.  suivants  :  Ant.  mé¬ 
diocres,  peu  fortes,  ayant  leur  scapus  très 
épais  au  sommet;  les  deux  1ers  articles  de 
leur  funicule  allongés,  obconiques;  les  au¬ 
tres  courts ,  subturbinés ,  égaux ,  avec  la 
massue  ovale.  Rostre  à  peine  plus  court  que 
le  thorax,  fortement  épaissi  vers  le  sommet, 
arqué  en  dessus,  anguleux.  Yeux  oblongs, 
ovales,  un  peu  déprimés.  Thorax  subtrans¬ 
verse,  largement  échancré  antérieurement* 
lobé  derrière  les  yeux.  Écusson  nul.  Elytres 
en  ovale  allongé,  avec  les  épaules  arrondies, 
convexes  en-dessus  ,  déclivées  postérieure¬ 
ment;  leurs  pointes  réunies  et  obtuses.  — 
Ce  g.  a  pour  type  VA.  tuberosus  de  la  Nou¬ 
velle-Hollande,  communiqué  à  l’auteur  par 
31.  Hope.  (D.) 

AMITES,  ou  mieux  AMMITES  (  du  u. oc  , 
sable),  min.  —  On  a  donné  ce  nom  à  de  pe¬ 
tits  corps  ronds,  de  nature  calcaire,  sembla¬ 
bles  à  des  graines  de  Millet,  et  qui  ne  sont 
probablement  que  des  Oolithes  ou  concré¬ 
tions  globuleuses  à  couches  concentriques. 
V.  Oolitiies.  —  M.  De  France  croit  que  l’on 
a  aussi  confondu  sous  ce  nom  les  Miliolilhes, 
qui  sont  des  corps  organisés  fossiles.  (Del.) 

*  A  AUTRES  (a//.'.T  poç,  sans  bandeau),  ins. 
—  G.  de  Coléoptères  tétramères,  famille  des 
Curculionites,  div.  des  Rrachydérides ,  éta¬ 
bli  par  31.  Schœnherr,  qui  lui  donne  les  ca¬ 
ract.  suivants  :  Ant.  médiocres,  peu  fortes, 
légèrement  poilues  ;  leur  scapus  atteignant 
les  yeux  et  s’épaississant  peu  à  peu  extérieu¬ 
rement;  les  deux  1ers  articles  de  leur  funi¬ 
cule  assez  longs,  obconiques;  les  autres 
courts,  turbinés,  avec  la  massue  ovalaire  et 
terminée  en  pointe.  Tête  large,  convexe  pos¬ 
térieurement.  Rostre  court,  large,  plan  en 
dessus.  Yeux  ronds,  peu  convexes.  Thorax 
tronqué  à  la  base  et  au  sommet,  s’élargis¬ 
sant  en  rond  des  deux  côtés.  Métathorax 
distinct,  nu.  Ecusson  petit,  triangulaire. 
Elytres  en  ovale  allongé  ,  ayant  leurs  poin¬ 
tes  réunies  et  obtuses,  et  leurs  épaules  ar¬ 
rondies.  L’auteur  ne  rapporte  à  ce  g.  qu’une 


AMM 


AMM 

seule  esp.,  VA.  alutaceus  d’Erichson,  qat  est 
du  Pérou.  (D.) 

AMMANNIA,  (J.  L.  Aramann,  auteur  d’un 
Traité  sur  les  Plantes  de  la  Russie),  bot.  ph. 

—  G.  de  la  famille  des  Lythrariées,  tribu 
des  Salicariées.  M.  De  Candolle  (  Prodr .,  v. 
tu,  n.  77)  en  donne  les  caract.  suivants  :  Cal. 
campanulé,  persistant,  4-7-denté;  dents 
dressées,  planes,  alternant  chacune  avec  un 
appendice  corniculé,  étalé.  Pétales  tantôt 
nuis,  tantôt  en  même  nombre  que  les  dents 
calicinales.  Etam.  en  nombre  soit  moindre, 
soit  égal  à  celui  des  dents  calicinales.  Caps, 
ovale-globuleuse,  membranacée ,  4-locu- 
laire  ;  graines  nombreuses ,  attachées  à  Un 
réceptacle  central  4- angulaire.  —  Herbes 
aquatiques,  glabres  ;  tige  souvent  tétragone , 
feuilles  opposées,  très  entières;  fleurs  axil¬ 
laires,  sessiles  ou  courtement  pédicellées, 
petites.  Ce  g.  appartient  à  la  zone  équato¬ 
riale.  On  en  énumère  environ  40  espèces. 

(Sp.) 

CAMMANNIOIDES,  DC.  (J.  Aramann. 
V.  ci-dessus),  bot.  pii.  —  G.  ou  s.-g.  de  la 
famille  des  Lythrariées,  réuni,  par  la  plupart 
des  auteurs,  aux  lythrum,  dont  il  diffère  par 
des  fleurs  4-6-andres,  et  par  un  calice  sem¬ 
blable  à  celui  des  Ammannia.  (Sp.) 

AMMAPTENODYTES.  ois.  — V.  Ammo- 

PTÉNODYTES.  (C.  d’O.  ) 

*  AMIV1ATOCERA  (l’auteur  aurait  dû 
écrire  Hammalocera;  5.yy.x ,  roç,nœud  ;  x(- 
pxç,  corne),  ins.  —  G.  de  Coléoptères  tétra- 
mères,  famille  des  Longicornes ,  établi  par 
M.  Chevrolat,  et  correspondant  au  Platyar- 
îhron  de  M.  Dejean.  V.  ce  mot.  (D.) 

AMMI,  Tourn.  (afXf«,nom  grec  d’une  pian  te 
indéterminée;  peut-être  le  Cumin?),  bot.  pii. 

—  G.  de  la  famille  des  Ombellifères ,  tribu 
des  Amminées,  DC. — Koch  [Umbell.,  p.122) 
lui  assigne  les  caract.  suivants  :  Limbe  cali- 
cinal  inapparent.  Pétales  obovales,  bilobés 
au  sommet  et  terminés  en  appendice  inflé¬ 
chi  ;  lobes  inégaux.  Péricarpe  ovale-oblong, 
comprimé  des  côtés.  Méricarpes  à  5  côtes 
filiformes,  égales  ;  les  latérales  marginales; 
vallécules  à  1  bandelette  ;  carpophore  libre, 
bi-parti  ;  graine  semi-cylindrique;  commis¬ 
sure  plane.  —  Herbes  ayant  le  port  des  Dcui~ 
eus;  racine  fusiforme;  feuilles  pennées  ou 
multi-parties ;  ombelles  composées,  multi- 
radiées  ;  collerettes  polyphylles;  la  collerette 
générale  à  folioles. trifides  ou  pennatifides. 


355 

Fleurs  blanches  :  celles  des  rayons  margi¬ 
naux  souvent  plus  grandes  que  les  autres. 
—  M.  De  Candolle  [Prodr.,  v.  iv,  p.  112) 
énumère  12  esp.  de  ce  g.;  la  plupart  habitent 
la  région  méditerranéenne.  (Sp.) 

*  AMMINÉES  (  <%u ,  nom  chez  les  Grecs 
d’une  plante  aujourd’hui  incertaine),  bot. 
pii.  —  M.  Koch  donne  ce  nom  à  une  tribu 
des  Ombellifères,  à  laquelle  il  assigne  pour 
caract.  :  Péricarpe  comprimé  bi-latérale- 
ment ,  en  général  didyme.  Méricarpes  à  & 
côtes  filiformes ,  égales  :  les  latérales  margi¬ 
nales.  Graine  cylindrique,  ou  plane-con- 
vexe  ;  périsperme  non  involuté.  Inflores¬ 
cence  en  ombelles  composées. — M.Tauschne 
considère  les  Amminées  que  comme  une  sect. 
de  sa  tribu  des  Pteurospermées-  (Sp.) 

AMMITES.  min.  —  V.  Amites. 

AMMOHATE.  Arnmobales  [  ccypoS cfs-e ç  , 
qui  marche  sur  le  sable),  ins.  —  G.  de  la 
famille  des  Mellifères  ,  de  l’ordre  des  Hymé¬ 
noptères,  section  des  Porte-Aiguillon,  éta¬ 
bli  par  Latreille  [Gen.  Crust.  et  Ins.)  qui 
en  a  tiré  les  principaux  caractères  :  1°  de 
l’ensemble  du  corps,  généralement  glabre; 
2°  du  labre,  en  forme  de  triangle  allongé  et 
tronqué  à  l’extrémité;  3°  des  palpes  maxil¬ 
laires ,  composés  de  six  articles;  et  4°  des 
ailes,  ne  présentant  que  deux  cellules  cubi¬ 
tales.  Le  type  de  ce  g.  est  VA.  rufiventris 
Lat. ,  du  midi  de  l’Europe.  (Bl.) 

"AMMOBIIJM  (ap.jj.oç ,  sable;  /3tô> ,  je  vis). 
bot.  ph.  — G.  de  la  famille  des  Composées , 
établi  par  M.R.  Brown;  il  a  pour  caract.:Ca- 
pitules  multiflores,  homogames.Récept.  con¬ 
vexe,  couvert  de  paillettes  oblongues ,  con¬ 
caves,  denticulées  et  acuminées  au  sommet. 
Invol.  hémisphérique,  formé  d’écailles  im¬ 
briquées ,  coriaces,  blanchâtres,  membra¬ 
neuses  sur  les  bords  et  terminées  par  un 
large  appendice  scarieux.  Cor.  tubuleuses, 
5-lobées,  à  tube  charnu.  Anth.  bi-aristées  à  la 
base.  Styles  à  rameaux  arqués  ,  tronqués  et 
velus  à  l’extrémité. Fruits  comprimés,  tétra- 
gones,  terminés  par  4  dents  ,  dont  2  plus 
grandes. — L ’ Ammobium  croît  dans  quelques 
parties  arides  et  sablonneuses  de  la  Nouv.- 
Hollande.  Cette  plante,  qui  a  le  port  de  cer¬ 
taines  Immortelles,  est  vivace  ,  à  tiges  dres¬ 
sées,  tomenteuses  ;  à  feuilles  entières  ;  les 
radicales  lancéolées  -  spatulées  ;  les  cauli- 
naires  décurrentes  sur  la  tige  où  elles  cons¬ 
tituent  des  ailes  très  prononcées  ;  les  fleurs 


356 


AMM 

sont  jaunes  et  entourées  par  les  écailles 
membraneuses  et  blanches  de  Pinvolucre. 
On  ne  connaît  encore  qu’une  seule  esp.  de 
ce  g, ,  Y  A.  alciinm  ,  cultivée  fréquemment 
dans  les  jardins  de  botanique.  (J.  D.) 

*AMMOCHARIS  («fXfjLoç,  sable;  yapiÇ)  or¬ 
nement).  bot.  ph. — Un  des  nombreux  g.  que 
Herbert  a  cru  devoir  séparer  du  g.  Amaryl¬ 
lis  ,  L.  On  le  réunit  généralement,  comme 
s. -genre,  au  g.  Brunsvigia ,  Ker,  de  la  fa¬ 
mille  des  Amaryllidacées.  Les  principaux 
caract.  en  sont ,  suivant  l’auteur  :  Tube  du 
périgone  subinfundibuliforme  ,  subtrigone  ; 
segments  du  limbe  non  ondulés ,  presque 
étalés ,  réfléchis  au  sommet  ;  les  alternes 
plus  petits.  Filaments  déclinés ,  recourbés 
en  dessus  au  sommet.  Style  décliné ,  re¬ 
courbé  comme  les  filaments  ;  stigm.  très 
brièvement  trilobé.  (C.  L.) 

AMMOCHRYSE  (  a  y.  u  o  g  ,  sable;  ypva-og  , 
or),  min. — Nom  donné,  par  quelques  miné¬ 
ralogistes  anciens,  au  Mica  pulvérulent ,  de 
couleur  d’or,  qui  sert  de  poudre  pour  l’écri¬ 
ture.  (Del.) 

ÂMMOCQETE.  Ammocœtes ,  Dum.  (« p.- 
p.oç,  sable;  xorryj,  gîte),  min.  —  Un  des  noms 
que  Gesner  donnait  à  YAmmodytes  iobia- 
nus,  et  qui  a  été  affecté  à  un  g.  de  Pois¬ 
sons  établi  par  M.  Duméril,  dans  le  travail 
qu’il  a  publié  sur  la  famille  des  Gyclostomes 
bu  des  Suceurs ,  et  qui  comprend  nos  Lam¬ 
proies  et  les  g.  voisins.  Celui-ci  diffère  des 
Lamproies  en  ce  que  la  bouche  ,  sans  aucu¬ 
nes  dents,  est  garnie  d’une  lèvre  charnue  qui 
n’est  que  demi-circulaire;  aussi  ne  peuvent- 
ils  se  fixer  comme  les  Lamproies.  La  bouche 
est  entourée  de  petits  barbillons,  et  Peau  ar¬ 
rive  aux  branchies  par  l’œsophage.  Les  2  dor¬ 
sales  sont  réunies  entre  elles  et  à  la  cau¬ 
dale.  Leur  squelette  est  en  tout  temps  plus 
mou  que  celui  des  Lamproies.  Les  yeux  ne 
se  voient  que  par  la  dissection;  ils  semblent 
aveugles. 

On  n’en  connaît  qu’une  esp.,  longue  de  i  à 
2  décim.,  qui  vit  enfoncée  sous  le  sable,  où 
les  pêcheurs  la  prennent  pour  s’en  servir 
comme  d’appât.  On  lui  a  supposé  l’habitude 
de  sucer  les  branchies  des  Poissons ,  parce 
qu’on  l’a  confondue  avec  une  autre  esp.  de 
Lamproie  nommée  le  Pelromyzon  Planeri. 
Le  poisson  que  Lacépède  a  désigné  sous  le 
nom  de  Pelromyzon  rouge  n’est  autre  que 
l’Ammocète  ordinaire.  On  le  nomme  Lam- 


ÀiVLM 

prillon  ,  Lamproyon .  Chatouille ,  et  quelque¬ 
fois  aussi  Civelle  ,  dénomination  qui  est  plus 
souvent  employée  sur  les  bords  de  la  Loire 
pour  désigner  les  jeunes  anguilles.  Je  n’en 
connais  pas  d’esp.  étrangère.  (Val.) 

’AALUODEXDllOX,  Fisch.  (app.oç,  sable; 
c hvfyov  ,  arbre),  bot.  pii.  —  G.  de  la  famille 
des  Légumineuses  ,  sous-ordre  des  Papilîo- 
nacées ,  tribu  des  Sophorées,  DC.  —  Lede- 
bour  (Flor.  Alt.  n  ,  p.  110)  en  donne  les  ca¬ 
ract.  suivants  :  Cal.  5-fide,  subbilabié,  per¬ 
sistant,  finalement  réfléchi.  Cor.  papilio- 
nacée  ,  5-pétale  ;  carène  2-pétale,  aussi  lon¬ 
gue  que  les  ailes.  Etam.  10,  libres  ;  légume 
membranacé,  plane,  marginé,  1-sperme 
par  avortement  ;  graine  réniforme,  compri¬ 
mée.  —  Arbuste.  Péiioles  diphylles ,  persis¬ 
tants,  spinescents;  folioles  spinescentes  au 
sommet;  grappes  muitifiores,  nutantes;  fleurs 
violettes.  —  L’unique  esp.  qui  constitue  ce  g. 
habite  les  steppes  de  la  Sibérie  méridionale. 

(Sp.) 

AMMODRAMUS.  ois.  —  F.  Ammodro- 

MUS. 

*  AMMODROMUS  (app.oç}  sable  ;  £pop.svç, 
coureur;  courant  sur  les  sables),  ois. — G.  de 
l’ordre  des  Passereaux  conirostres,  Cuv.,  for¬ 
mé  par  Swainson  pour  deux  ou  3  esp.  de 
Fringilles  marcheurs  de  l’Amérique  du  nord, 
et  dont  les  caract.  sont  :  Bec  conique,  formant 
à  sa  base  une  petite  arête  anguleuse,  intrante 
dans  les  plumes  du  front ,  à  commissure  si¬ 
nueuse,  àpointe  légèrement  fléchie.  Ailes  ob¬ 
tuses,  à  rémiges  très  courtes,  n’atteignant  que 
le  quart  ou  le  tiers  au  plus  de  la  queue;  les 
cinq  lres  rémiges  à  peu  près  d’égale  longueur. 
Queue  de  longueur  médiocre  ,  grêle  et  éta¬ 
gée,  à  rectrices  étroites,  lancéolées  et  un  peu 
rigides  à  la  pointe.  Pieds  grêles  ;  tarses  longs  ; 
doigts  latéraux  égaux;  le  médian  allongé; 
potice  allongé,  presque  aussi  long,  avec  son 
ongle,  que  le  tarse;  ongles  très  minces  et 
peu  courbés  ;  les  antérieurs  très  courts  et 
très  déliés;  le  poster,  allongé.  —  Quoique 
M.  Swainson  n’ait  fait  des  esp.  de  ce  petit 
groupe  qu’un  s. -g.  de  son  g.  Fringilla,  elles 
devraient ,  selon  nous ,  former  un  g.  dis¬ 
tinct,  d’après  leurs  formes,  et  surtout  d’a¬ 
près  leurs  mœurs  tout-à-fait  anomales  dans 
la  famille  des  Fringillidées.  En  effet,  on 
trouve  chez  elles  un  pouce  allongé,  une 
queue  étagée  ci  pennes  pointues  et  un  peu 
rigides,  comme  chez  la  plupart  de  nos  oi- 


AMM 


aMM 


357 


seaux  arundinicoles  (tels  que  les  Fauvettes 
des  roseaux,  les  Thrioihores ,  Troglodytes , 
Synallaxes ,  etc.) ,  et  en  même  temps  les 
doigts  et  les  ongles  antér.  courts  des  oiseaux 
marcheurs,  comme  dans  nos  Alouettes  et  nos 
Traquets.  Aussi ,  Wilson  ,  en  décrivant  son 
Fringilla  maritima,  type  du  g.,  nous  apprend- 
il  que  ces  oiseau^  se  tiennent  habituellement 
dans  les  îlots  bas  et  couverts  de  roseaux,  qui 
bordent  les  côtes  de  là  mer  Atlantique,  et 
que,  lorsqu’un  ouragan  du  nord-est  les  a 
poussés  au  rivage,  ils  se  tiennent  sur  la 
grève,  courant  avec  la  légèreté  et  la  rapi¬ 
dité  des  petits  Bécasseaux  ou  Chevaliers 
les  plus  ingambes.  Dans  ces  circonstances, 
ils  restent  la  nuit  sur  le  sol  sans  se  percher, 
et  parcourent  la  plage  en  courant,  même 
après  le  crépuscule.  Leur  nourriture  est 
toute  marine;  car  Wilson  assure  qu’après 
en  avoir  ouvert  un  grand  nombre  d’indivi¬ 
dus,  il  n’a  jamais  trouvé  dans  leur  gésier 
que  des  débris  de  chevrettes  ou  thalitres,  de 
petits  mollusques  et  de  petits  crabes  ;  et  que 
leur  chair ,  comme  on  doit  s’y  attendre  ,  a 
un  goût  prononcé  de  poisson  et  de  marécage. 
Au  milieu  de  leurs  retraites  marécageuses, 
habituellement  arrosées  par  les  eaux  de  la 
mer,  ils  choisissent,  dit  cet  auteur,  les  en¬ 
droits  lesplus  fourrés  des  joncs  et  des  plantes 
marines ,  et  grimpent  le  long  de  leurs  tiges 
avec  autant  d’agilité  qu’ils  courent  sur  le 
sol.  Cette  circonstance  est  tout-à-fait  re¬ 
marquable  ;  car  presque  tous  nos  oiseaux 
grimpeurs  ne  marchent  que  peu  ou  assez 
maladroitement. 

Audubon,  qui  a  figuré  cet  oiseau  et  son 
nid  {Ois.  de  l'Am.  du  nord),  nous  apprend 
que  ce  nid  estplacé  si  près  du  sol,  qu’il  sem¬ 
ble  y  être  creusé  ;  que  les  jeunes  s’établissent 
près  des  fossés  et  des  écluses  qui  séparent  les 
marais  d’eau  salée,  où  ils  trouvent  une  nour¬ 
riture  abondante,  en  visitant  les  trous  des 
crabes,  et  en  s’introduisant  dans  les  crevasses 
de  la  vase  sèche,  à  la  manière  des  Troglo¬ 
dytes. — Nous  ne  sommes  entré  dans  êes  dé¬ 
tails  que  pour  prouver  à  quel  point  ces  oi¬ 
seaux  méritaient,  d’après  leur  mode  de 
nourriture  et  leurs  mœurs,  si  étranges  chez 
des  Fringillidées ,  de  constituer  un  g.  dis¬ 
tinct.  Il  est  certain  que  des  Fringilles  coureurs 
et  ingambes  comme  nos  Alouettes  de  mer, 
grimpeurs  comme  nos  Calamoherpes  lesplus 
agiles,  fixés  habituellement  sur  les  rivages 


maritimes,  et,  par  suite,  uniquement  crusta- 
civores  et  molluscivores,  sont  des  oiseaux 
tout-à-fait  anomaux  dans  leur  famille. Swain- 
son,  après  avoir  décrit  et  figuré  le  Fringilla 
maritima  ( Arneric .  Ornil.,pl.  34,  Jig.  2),  donné 
la  description  et  la  figure  d’une  2me  espèce 
(  pl.  34;  fig.  3  )  Sous  le  nom  de  F.  caudacuta 
Lath. ,  qui  habite  les  mêmes  lieux  que 
la  précédente,  s’y  nourrit  de  la  même  ma¬ 
nière,  et  offre  enfin  les  mêmes  caract.  de 
formes  et  de  mœurs.  FJle  n’en  diffère,  selon 
lui,  que  par  une  course  moins  rapide;  nous 
ajouterons:  un  peu  par  les  couleurs  du  plu¬ 
mage,  et  surtout  par  un  bec  plus  allongé 
et  plus  grêle.  —  Audubon  a  figuré,  sous  le 
nom  d Ammoàromus  Henslowi,  une  3e  esp., 
très  voisine,  par  les  couleurs,  del’^.  mariti- 
mus,  mais  plus  petite  et  à  rectrices  plus 
étroites  et  plus  aiguës.  Ces  3  esp.,  les  seules 
du  g.  connues  jusqu’ici,  ont  un  plumage 
assez  sombre,  mais  remarquable  par  une 
bande  longitudinale  plus  claire  sur  la  tète 
et  par  la  couleur  pâle  de  leurs  pattes  et  de 
leurs  ongles.  Nous  les  possédons  toutes  les 
trois.  Vieillot  décrit  les  deux  ires  ( Nouv  Dict. 
d’Hist.  nat.)  sous  les  noms  de  Passerine  ma¬ 
ritime  et  à  queue  pointue.  Ne  faisant  que 
traduire  les  descriptions  de  Wilson ,  il  est 
étonnant  qu’il  ait  omis  tout  ce  que  cet  au¬ 
teur  a  dit  d’intéressant  sur  les  mœurs  de  ces 
deux  espèces.  (Lafr.) 

“AMMODROMUS  (  àu.poç  ,  Sable  ;  Spop.evi; , 
coureur),  ms.  —  G.  de  la  famille  des  Mutil- 
liens  (Hétérogynes,  Lat.),  établi  par  M.  Gué¬ 
rin  ( Voyage  de  la  Coquille) ,  sür  4  esp.  dont 
les  femelles  seules  sont  connues  ,  si  toutefois 
elles  n’appartiennent  pas  à  quelques  mâles 
formant  d’autres  g.  Il  en  a  tiré  leurs  prin¬ 
cipaux  caractères  génériques  :  1°  du  corps 
allongé  et  aptère;  2°  des  mandibules  gran¬ 
des,  arquées  et  terminées  en  pointe  aiguë  ; 
3°  des  antennes  courtes,  contournées  ,  com¬ 
posées  de  12  articles;  4°  des  palpes  maxil¬ 
laires  de  6  articles  et  des  labiaux  de  4  ; 
5°  du  thorax  divisé  en  3  segments  nodifor- 
mes  ;  et  G0  des  pattes  courtes  ,  épaisses  et 
épineuses. — Les  4  esp.  connues  sont  les  A. 
frontalis,  ruficeps ,  scoliccformis,  varius  Guér. 
( Mymecoda  varia  ,  Perty)  ;  toutes  sont  dé 
l’Amér.  méridionale.  (Bl.) 

AMMODYTE  (  àup.o<W/)ç ,  qui  se  tient 
dans  le  sable),  rept. — Nom  spécifique  d’un 
Ophidien  du  g.  Vipère.  V.  ce  mot.  (G.  B.) 


358 


AMM 


AMM 


AMMODYTE.  Ammodytes  (  aajxoç ,  sable  ; 
êvr-nq,  plongeur),  poiss.  —  Nom  que  les  an¬ 
ciens  donnaient  à  un  Ophidien  s’enfonçant 
dans  le  sable  en  Lybie. 

Concolor  exttstis  atque  indiscretus  arenis * 

Ammodyies,  etc.  Lucanüs  ,  lib.  9. 

Gesner  l’employa  pour  désigner  le  poisson 
commun  sur  nos  côtes  sablonneuses,  que  les 
Anglais  nomment  SandLiz,  les  Allemands 
Sandeel ,  expressions  qui  se  rapportent  à  la 
manière  de  vivre  de  cet  apode.  Artedi  en  a 
fait  le  nom  générique  que  tous  les  ichthyo- 
îogistes  postérieurs  ont  adopté.  Son  carac¬ 
tère  consiste  en  ce  que  le  corps  est  allongé, 
cylindrique,  à  nageoire  dorsale  simple  et 
longue,  à  anale  également  assez  étendue; 
la  caudale  est  distincte  et  fourchue  ;  ils  ont 
de  petites  pectorales,  mais  ils  manquent  de 
ventrales. 

Ces  Poissons,  sans  vessie  natatoire,  vivent, 
pendant  l’hiver,  presque  constamment  sous 
le  sable;  mais  quand  la  mer  est  haute,  et  à 
certaines  époques ,  ils  se  tiennent  à  la  mer 
et  y  vivent  en  troupes,  de  manière  qu’on  en 
fait  la  pêche  aux  filets,  et  qu’on  en  prend  en 
assez  grande  abondance  pour  rendre  cette 
pêche  profitable,  à  cause  de  la  délicatesse  du 
poisson.  En  tout  temps,  à  marée  basse,  ils 
se  tiennent  cachés  sous  le  sable  où  les  rive¬ 
rains  vont  les  prendre  en  soulevant  le  sable 
avec  une  sorte  de  bêche  ou  de  hoyau.  Il  faut 
avoir  une  grande  prestesse  pour  retourner  le 
sable  et  saisir  le  poisson  dès  qu’on  l’aperçoit, 
car  il  s’y  enfonce  avec  une  facilité  et  une 
promptitude  vraiment  surprenantes.  Il  me 
paraît  probable,  toutefois,  qu’il  s’y  enfonce 
quand  les  grains  sont  encore  soulevés  et  re¬ 
mués  par  l’eau  de  la  mer,  et  avant  que  le  sa¬ 
ble  ne  soit  foulé  et  tassé  par  le  mouvement 
des  vagues.  J’ai  laissé  souvent  sur  la  plage 
unie  des  Ammodytes  qui  ne  cherchaient  pas 
même  à  se  cacher  ou  à  s’enfoncer  sur  cette  sur¬ 
face  unie  qui  leur  paraissait  vraisemblable¬ 
ment  trop  dure;  mais  dès  qu’on  les  mettait  sur 
du  sable  remué  et  par  conséquent  plus  meu-^ 
ble,  ils  y  pénétraient  presque  avec  la  rapi¬ 
dité  d’un  dard;  aussi  sur  quelques  unes  de 
nos  côtes  on  l’appelait  Lançon .  Le  premier 
mouvement  cache  près  de  la  moitié  du  corps, 
et  le  reste  est  enfoncé  après  2  ou  3  ondula¬ 
tions  de  la  queue.  Je  ne  connais  pas  encore 
bien  le  mécanisme  que  le  poisson  emploie 
pour  cheminer  si  vite  sous  le  sable;  il  s’y 


tient  souvent  enroulé  sur  lui-même,  et  quoi¬ 
qu’on  dise  qu’il  y  cherche  les  vers  dont  il 
fait  sa  nourriture,  je  n’ai  jamais  rien  ob¬ 
servé  qui  justifiât  cette  assertion.  Que  de¬ 
vient  la  respiration  de  ce  poisson,  quelle 
modification  éprouve-t-elle  dans  cette  pé¬ 
riode  régulière,  où,  pendant  3  ou  4  heures 
au  moins,  à  chaque  marée,  les  Ammodytes 
restent  enfoncées  sous  un  sable  souvent  peu 
humide? 

Linné,  qui  avait  observé  un  grand  nom¬ 
bre  de  ces  Poissons  ,  jugea  qu’il  pouvait  en 
exister  2  esp.  sur  nos  côtes;  toutefois  il  n’en 
caractérisa  qu’une  seule,  celle  que  , suivant 
lui  4  les  pêcheurs  des  côtes  septentrionales  de 
l’Europe  nomment  Tobis ,  ou  Tobiœn  selon 
Schonevelde,  nom  que  cet  auteur  avait  la¬ 
tinisé  en  celui  de  Tobianus  ;  voilà  comment 
l’ésp.  a  été  nommée  par  Linné,  Ammodytes 
tobianus.  M.  Le  Sauvage,  médecin  distingué 
de  Caen,  a  désigné  la  2e  espèce  sous  le  nom 
d’Amm.  lancea ,  mais  en  transposant  la  ci¬ 
tation  des  figures  des  auteurs  anciens ,  et 
notamment  celle  de  Ray. 

La  chair  de  ce  poisson  est  très  estimée  ; 
quand  ils  sont  trop  petits ,  les  pêcheurs  s’en 
servent  pour  amorcer  les  lignes,  surtout 
pour  la  pêche  des  maquereaux  qui  en  sont 
très  friands.  (Val.) 

*  AMMODYTES  (a^oç,  sable  ;  «Mtyjç,  qui 

t 

plonge),  bot.  ph. — Epithète  peu  usitée  ,  dé¬ 
signant  les  plantes  qui  croissent  dans  le  sa¬ 
ble.  (C.  L.) 

*AMMOGETON  (a ppog,  sable  ;  yeb rwv,  voi¬ 
sin;  qui  croît  dans  les  sables),  bot.  ph.  — 
G.  de  la  famille  des  Composées ,  tribu 
des  Chicoracées  ,  ayant  pour  caract.  :  Ca¬ 
pitule  multiflore.  Involucre  formé  de  3-4 
séries  d’écailles  imbriquées.  Réceptacle  char¬ 
gé  de  paillettes  linéaires-lancéolées,  acumi- 
nées,  placées  entre  les  fleurs..  Fruits  obcom- 
primés,  glabres,  lisses;  ceux  du  disque,  seu¬ 
lement,  pourvus  d’un  bec  court  et  épais. 
Aigrette  composée  de  plusieurs  rangées  de 
soies  blanches  et  légèrement  scabres.  — 
L ’Ammogelon  scorzonerœfolium  ,  seule  esp. 
du  g. ,  est  une  plante  vivace  de  l’Amér.  bo¬ 
réale;  elle  manque  de  tige  et  porte  des 
feuilles  radicales  ,  linéaires,  lancéolées ,  at¬ 
ténuées  aux  2  extrémités,  très  entières,  par¬ 
courues  par  une  nervure  moyenne,  compri¬ 
mée,  présentant  3  veines  plus  saillantes;  les 
hampes  nues  égalent  les  feuilles  en  lon- 


i 


AMM 


AMM 


359 


gueur;  l’involucre,  couvert  principalement 
à  la  base  d’un  duvet  lanugineux  et  blanc , 
renferme  des  fleurs  jaunes.  (J.  D.) 

AMMOIDES  (  apt-jnt  ,  plante  ombellifère? 
zTSoç ,  forme  ).  bot.  pii.  —  G.  d’Àdanson 
(. Fam .  il.  96.)  ,  rapporté  comme  synon.  ail 
g.  Ptychotis  de  Koch,  delà  famille  des  Om- 
bellifères.  (C.  L.) 

AMMON.  mam.  —  V.  Mouton. 

*  AMMONACÉES.  Ammonaceœ  (  ajmwv  , 

<dvoç,  Jupiter-Ammon;  ici  Ammonite),  moll. 
céph. — Sous  ce  nom  de  famille ,  M.  de  Blain- 
ville  ( Traité  de  Malacologie )  a  placé,  parmi 
les  Céphalopodes  multiloculaires,  les  g.  Dis- 
corbite,  Scaphite,  Ammonite,  Simplegade, 
Ammonie,  Planulite,  Ellipsolite.  Le  1er  de 
ces  g.  est  un  Foraminifère;  les  autres  ap¬ 
partiennent  à  la  famille  des  Ammonées  de 
Lamarck ,  moins  P  Ammonie ,  qui  est  un 
Nautile.  (A.  d’O.) 

*  AMMON  ALUN  ,  Beudant,  min.— Synon. 
d’Alun  ammoniacal.  V.  Alun.  (Del.) 

*  AMMONÉENS  (otfxfioç,  sable),  géol.  — 

Nom  donné  quelquefois  aux  terrains  secon¬ 
daires  ,  et  particulièrement  à  ceux  qui  sont 
compris  entre  la  craie  et  le  lias  inclusive¬ 
ment,  parce  qu’ils  renferment  un  très  grand 
nombre  d’esp.  d' Ammonites.  V.  ce  mot  et 
terrains.  (C.  P.) 

AMMONÉES  et  mieux  AMMONIDÉES , 
A.  d’O.  Ammoneœ,  L.  et  Ammonideœ  (  Ap.ju<ov, 
«voç,  Jupiter-Ammon;  d’a ggoç,  sable;  ici, 
sorte  de  coquille),  moll.  céphp —  Lamarck 
(Ext.  desoncours,  lSll)proposa  ce  nom  (Am¬ 
monées),  pour  une  famille  de  Coquilles  mul¬ 
tiloculaires  ,  à  cloisons  découpées  sur  leurs 
bords,  et  dans  laquelle  il  plaça  les  g.  Ammo¬ 
nite,  Orbulite,  Turrilite ,  Ammonocératite 
et  Baculite.  M.  de  Blainville  place  dans  ses 
Ammonacées  qui  correspondent  aux  Am¬ 
monées  de  Lamarck ,  les  Discorbites  et  les 
sous-genres  de  Montfort ,  dont  quelques 
unes  appartiennent  aux  Nautilidées.  M.  de 
Haan  divise  la  famille  en 2  coupes,  suivant 
que  les  sinuosités  de£  cloisons  sont  ondu¬ 
lées  ou  anguleuses,  et  n’y  réunit  pas  tous 
les  g.  que  Lamarck  y  avait  placés.  Dans  no¬ 
tre  tableau  méthodique  des  Céphalopodes 
(en  1855),  nous  avons  ainsi  caractérisé  la 
famille  :  «  Test  simple,  spiral  ou  droit  ;  cloi¬ 
sons  découpées  ;  cavité  supér.  à  la  dernière 
cloison  ,  grande  et  engainante;  siphon  mar¬ 
ginal  (dorsal  sur  la  carène).»  Nous  y  avons 


placé  les  g.  Baculite  ,  Hamite,  Scaphite, 
Ammonite,  et  Turrilite,  auxquels  on  peut 
ajouter  aujourd’hui  les  Criocératites  et  les 
Goniatites. 

Les  Ammonidées  (dénomination  que  nous 
préférons,  pour  suivre  une  terminaison  iden¬ 
tique  dans  toutes  les  familles  du  Règne  ani¬ 
mal)  ne  se  trouvent  qu’à  l’état  fossile,  et 
leurs  g.  et  leurs  esp.  très  nombreux  peu¬ 
vent  servir  à  caractériser  les  terrains.  Les 
Baculites,  les  Scaphites  et  les  Turrilites  ap¬ 
partiennent  aux  couches  crétacées  ;  les  Ha- 
mites  se  rencontrent  dans  la  formation 
crayeuse  et  dans  les  terrains  oolithiques. 
Les  Ammonites  appartiennent  exclusivement 
auxformations  jurassiques  et  crétacées,  et  les 
Criocératites  se  trouvent  dans  les  étages  in- 
fér.  de  la  craie  et  des  premières  couches  de 
la  formation  jurassique.  Pour  les  Goniatites, 
elles  forment  plutôt  un  groupe  géologique 
que  zoologique  ;  ce  sont  des  Ammonites  à 
cloisons  moins  découpées,  appartenant  tou¬ 
tes  aux  Calcaires  carbonifères.  (A.  d’O.) 

AMMONIA.  moll.  —  V.  Ammonie. 

AMMONIAQUE  (à^omaxov ,  ammonia¬ 
que,  chez  les  Grecs),  çiiim.  —  C’est  un  gaz 
incolore,  d’une  odeur  piquante,  caracté¬ 
ristique,  provoquant  la  mort,  quand  on  le 
respire,  en  amollissant  et  détruisant  la  mu¬ 
queuse  des  poumons;  il  possède  une  réac¬ 
tion  fortement  alcaline  qui  permet  de  le  dis¬ 
tinguer  de  tous  les  autres  fluides  élastiques. 
Les  alcalis  le  chassent  de  toutes  ses  combi¬ 
naisons  ,  de  sorte  qu’il  est  toujours  facile  de 
le  reconnaître.  Ce  gaz  n’est  pas  permanent  ; 
un  froid  de  —  52  °  le  liquéfie,  sous  la  pres¬ 
sion  ordinaire. 

L’eau  absorbe  670  fois  son  volume  ou 
environ  la  moitié  de  son  poids  à  la  tempé¬ 
rature  ordinaire.  Cette  dissolution,  connue 
sous  le  nom  d’Ammoniaque  liquide  ( Alcali 
volatil  fluor),  est  très  employée  en  médecine 
et  dans  les  laboratoires,  soit  comme  réactif, 
soit  pour  la  préparation  d’un  grand  nom¬ 
bre  de  substances.  Le  gaz  ammoniac  est  for¬ 
mé  d’azote  et  d’hydrogène,  dans  le  rapport 
de  1  vol.  du  1er  gaz  à  6  vol.  du  second.  Qua¬ 
tre  vol.  de  ce  gaz  résultent  de  la  combinai¬ 
son  de  2  vol.  d’azote  et  de  6  vol.  d’hydro¬ 
gène.  On  le  démontre  en  y  faisant  passer 
une  longue  suite  d’étincelles  électriques. 
Après  l’expérience  ,  le  gaz  a  doublé  de  vo¬ 
lume  et  on  le  trouve  formé  d’azote  et  d’hy- 


360 


A1VIM 


AMM 


drogène  dans  les  proportions  indiquées.  Sa 
densité  est  de  0,5912,  somme  des  densités 
de  1/2  vol.  d’azote  et  de  un  vol.  et  1/2  d’hy¬ 
drogène. 

Le  fer  et  quelques  autres  métaux  décom¬ 
posent  le  gaz  ammoniac,  à  une  tempéra¬ 
ture  élevée.  Il  en  résulte  des  combinai¬ 
sons  encore  mal  connues  qu’une  température 
blanche  détruit  complètement  ,  en  laissant 
pour  résidu  le  métal  à  l’état  de  pureté,  il 
est  vrai,  mais  modifié  dans  ses  propriétés 
physiques.  Le  gaz  ammoniac,  en  passant  sur 
du  charbon  rouge,  donne  naissance  à  une 
quantité  considérable  d’acide  hydrocyani- 
que.  L’expérience  présente  toutefois  desdif- 
Acuités  qui  tiennent  à  ce  qu’à  une  certaine 
température  l’acide  hydrocyanique  lui- 
même  se  décompose.  Le  chlore  exerce  une 
action  décomposante  très  énergique  sur 
l’ammoniaque,  surtout  quand  on  agit  sur 
des  gaz.  11  y  a  production  d’hydrochlorate 
d’ammoniaque  et  élimination  d’azote. 

L’ammoniaque  liquide  donne  avec  l’iode 
del’hydriodate  d’ammoniaque  qui  se  dissout, 
et  un  précipité  brun  excessivement  fulmi¬ 
nant  d’iodure  d’azote. 

Un  grand  nombre  d’oxydes  métalliques  pos¬ 
sèdent  la  propriété  de  se  dissoudre  dans 
l’ammoniaque  liquide,  et  de  former  avec  elle 
des  combinaisons  qui  ne  sont  pas  toujours 
d’une  nature  semblable. 

Les  oxydes  de  cuivre,  de  zinc  ,  de  nikel , 
paraissent  pouvoir  s’unir  à  l’ammoniaque 
sans  éprouver  de  décomposition.  Ceux  de 
mercure,  d’argent,  d’or,  de  platine,  se  dis¬ 
tinguent  par  la  grande  facilité  avec  laquelle 
ils  se  décomposent  en  fulminant,  par  le  choc, 
le  frottement  ou  la  chaleur. 

Le  gaz  ammoniac  s’unit  aux  deux  chloru¬ 
res  de  phosphore,  au  chlorure  d’argent  et 
à  plusieurs  autres  chlorures  métalloidiques 
ou  métalliques.  Avec  le  protochlorure  de 
platine ,  il  produit  une  combinaison  remar¬ 
quable,  d’un  vert  olive  foncé ,  sur  laquelle 
les  alcalis  sont  sans  action,  ainsi  que  les 
acides,  à  l’exception  de  l’acide  nitrique  qui 
la  convertit  en  une  matière  des  plus  singu¬ 
lières,  en  ce  qu’étant  formée  de  chlore  de 
platine,  d’azote  et  d’hydrogène,  elle  possède 
toutes  les  propriétés  principales  des  alca¬ 
lis  végétaux.  L’ammoniaque  se  produit  dans 
une  multitude  de  circonstances  parmi  les¬ 
quelles  nous  citerons  :  1°  la  calcination  des 


matières  azotées;  2°  l’action  de  l’acide  ni¬ 
trique  sur  beaucoup  de  métaux  et  particu¬ 
lièrement  sur  l’étain;  3°  l’oxydation  du  fer 
à  l’air  libre  ;  4°  la  putréfaction  spontanée  des 
matières  animales;  5°  la  décomposition  de 
toutes  les  matières  azotées,  gazeuses  ou  vo¬ 
latiles  par  l’hydrogène  en  excès,  sous  l’in¬ 
fluence  de  la  mousse  ou  du  noir  de  platine; 
8°  la  décomposition  des  cyanures  alcalins 
par  l’eau;  7°  celle  de  l’acide  hydrocyanique 
et  des  cyanures  par  les  acides  hydratés  etc. 
On  prépare  le  gaz  ammoniac  en  calcinant 
un  mélange  de  chaux  et  d’un  sel  ammonia¬ 
cal  ,  sulfate ,  nitrate  et  surtout  hydrochlo¬ 
rate.  Comme  ce  gaz  est  très  soluble,  il  faut 
le  laver  dans  une  très  petite  quantité  d’eau, 
afin  d’en  perdre  le  moins  possible;  et,  comme 
il  est  absorbé  en  quantité  assez  considéra¬ 
ble  par  le  chlorure  de  calcium ,  au  lieu  de 
ce  sel,  il  faut  employer  la  chaux  pour  le 
dessécher.  Quant  à  sa  dissolution  (  Ammo¬ 
niaque  liquide),  on  l’opère  dans  un  appareil 
de  Wolf,  à  la  manière  ordinaire  des  gaz 
très  solubles  dans  l’eau.  Comme  elle  a  une 
densité  plus  légère  que  celle  de  l’eau  (0,850 
à  + 10°),  il  faut  avoir  soin  de  faire  plonger 
jusqu’au  fond  des  flacons  les  tubes  qui  con¬ 
duisent  le  gaz  dans  l’appareil.  (Pel.) 

AMMONIAQUE  MURIATÉE.  min.  — 
Synon.  de  Salmiac  et  de  Chlorure  ammo¬ 
niac.  V.  Chlorures.  (Del.) 

AMMONIAQUE  SULFATÉE  .min.  — Sy¬ 
non.  de  Mascagnine.  K.  Sulfates.  (Del.) 

•  AMMONIDÉES.  MOLL.  —  V.  AMMOiNÉES. 

AMMONIE.  Ammonia  (A  U.'J.WV  ,  COVOÇ,  Ju— 
piter-Ammon  ;  V.  AmmonéesJ.  moll. — Mont- 
fort  ( Conchyl .  Syst .  p.  74)  a  établi,  sous  ce 
nom,  un  g.  dans  lequel  il  place  comme  type 
le  Nautile  ombiliqué  ;  c’est  un  g.  à  suppri¬ 
mer  (  V .  Nautile  )  ;  car  c’est  à  tort  que 
Montfort  regarde  cette  esp.  comme  l’analo¬ 
gue  vivant  des  Ammonites.  (A.  d’Q.) 

AMMONITE.  Ammonites  (Ayywv  ,  Jupi- 
ter-Ammon  ;  V .  Ammonées).  moll.  cépii.  — 
Bruguière  (  JEncyclop ,  mèth.)  a  formé  sous 
ce  nom  un  g,  de  Coquilles  fossiles  enroulées 
sur  le  même  plan  ,  et  à  cloisons  découpées  , 
que  leur  ressemblance  avec  des  cornes  de 
bélier  faisait  nommer,  par  les  anciens  au¬ 
teurs:  Cornes  d’Ammon  (Cornua  Hammonis) . 

Ce  g.,  bien  circonscrit,  a  été  subdivisé  par 
Montfort  (  Conchyl.  systém.  )  en  plusieurs  au¬ 
tres,  qui  n’ont  pas  été  adoptés.  De  ce  nom- 


AMM 


AMM 


361 


bre  sont  les  Planulites ,  les  Ellipsolites ,  les 
Amalthées,  les  Pélaguses,  les  Simplegades. 
Lamarck  en  a  fait  2  div.  :  les  Ammonites 
et  les  Orbulites ,  suivant  que  les  tours  sont 
ou  non  embrassants;  mais  ces  g.  équivalant 
aux  Planites  et  aux  Globites  de  M.  de  Haan 
(  yJonocjr.Ammon.  etc.),  et,  de  même  que  ceux 
de  Montfort,  n’étant  pas  basés  sur  des  caract. 
zoologiques,  n’ont  pas  été  conservés.  M.  de 
Buch,  après  de  savantes  recherches,  a  pro¬ 
posé  de  distinguer  les  Ammonites  en  grou¬ 
pes,  en  prenant  pour  caract.  les  découpures 
des  loges;  mais  jusqu’à  présent,  il  manque 
un  travail  complet  sur  ces  coquilles  si  nom¬ 
breuses  et  si  importantes  pour  les  recher¬ 
ches  géologiques. 

Les  caract.  des  Ammonites  sont  les  sui¬ 
vants  :  Coquille  enroulée  sur  le  même 
plan,  symétrique  ,  à  tours  contigus  plus  ou 
moins  embrassants;  loges  nombreuses,  dont 
les  cloisons  son  t  lobées  ou  découpées  sur  leurs 
bords;  siphon  dorsal  sur  le  bord.  Dernière 
loge  occupant  le  dernier  tour  de  la  spire. 
Bouche  plus  ou  moins  rétrécie,  bordée  ou 
lobée. — On  a  décrit,  figuré  ou  indiqué  plus 
de  300  esp.  d’Ammonites;  mais  nous  ne 
doutons  pas  qu’on  n’en  puisse  réduire  le 
nombre  aux  2  tiers ,  lorsqu’on  aura  fait  la 
part  des  changements  apportés  par  l’âge , 
dans  les  divers  individus.  En  effet,  certaines 
esp.,  lisses  danslejeune  âge, se  couvrent, dans 
un  âge  plus  avancé,  de  côtes  ou  de  tuber¬ 
cules  qui  disparaissent  dans  la  vieillesse;  de 
là  les  noms  différents  donnés  à  une  même 
esp.  On  trouve  des  Ammonites  dans  les  ter¬ 
rains  oolithiques  et  crétacés.  Elles  abon¬ 
dent  surtout  dans  tous  les  étages  des  pre¬ 
miers,  depuis  le  Lias,  jusqu’aux  couches  les 
plus  supérieures.  Dans  la  formation  créta¬ 
cée  ,  elles  manquent  dans  les  parties  supé¬ 
rieures.  Plusieurs  esp.  peuvent  être  regar¬ 
dées  comme  caractéristiques  des  terrains;  par 
exemple  VA.  TValcotii  Sow.  (  Min .  Con- 
chyl.  pl.  106  )  appartient  aux  couches  infér. 
de  la  formation  oolithique  ,  du  Lias  ;  VA. 
Genioni  Def. ,  appartient  seulement  aux 
couches  crétacées ,  etc.,  etc.  (A.  d’O.) 

AMMONITES.  Ammoniiœ.  bot.  cr.  — 
L’origine  de  ce  mot  paraît  être  une  cor¬ 
ruption  de  celui  d ’  Amanite  ( V .  ce  mot). 
J.-B.  Porta ,  dans  l’ouvrage  qu’il  a  publié 
sous  le  titre  de  Villa ,  s’en  est  servi  pour  dé¬ 
signer  les  Cèpes  ou  Bolets  {V.  ces  mots),  que 


les  habitants  de  Naples  appellent  encore  de 
nos  jours  Ammonili.  (Lév.) 

AMMONIUM  (Abréviation  d’  àjMfJUDVtGCXGV  , 
ammoniaque),  chim.  —  L’ammoniaque  II (i 
N2  ne  peut  s’unir  aux  oxacides  pour  pro¬ 
duire  des  oxy-sels  ammoniacaux,  qu’autant 
qu’on  fait  intervenir  la  présence  d’une  cer¬ 
taine  quantité  d’eau  dont  il  en  entre  con¬ 
stamment  un  atôme  H  2  O  dans  le  sel.  Avec 
les  hy diacides  ,  au  contraire  ,  la  présence  de 
l’eau  est  inutile.  Plusieurs  chimistes  expli¬ 
quent  ces  circonstances,  en  disant  que  l’am¬ 
moniaque  n’est  pas  une  base,  qu’elle  ne  le 
devient  qu’en  décomposant  un  atôme  d’eau, 
de  manière  à  former  l’oxyde  d’un  radical 
composé  =  H  s  N2,  qui  est  aux  métaux  al¬ 
calins  ce  que  le  cyanogène  est  au  chlore  et 
à  l’iode.  Représente-t-on  par  A  un  oxacide , 
et  le  met-on  en  contact  avec  de  l’eau  et  de 
l’ammoniaque,  on  a  la  réaction  :  A  +  H  6 
Na+H  2  O  =  H 8 N 2,  O,  A,  analogue  à 

ammonium 

K  O ,  A ,  avec  cette  seule  différence  que  l’am¬ 
monium  H  8  N 2  est  un  radical  composé  , 
tandis  que  le  potassium  est  un  élément. 

Met-on  un  hydracide,  de  l’acide  hydro- 
chlorique  par  exemple ,  avec  de  l’ammo¬ 
niaque,  l’hydrogène  de  l’hydracide  passe 
sur  l’ammoniaque,  la  change  en  ammonium 
qui  s’unit  avec  le  radical  del’hydracidepour 
former  un  sel ,  le  chlorure  d’ammonium  — 
H  8  N  2,  cl 2,  analogue  au  chlorure  de  potas¬ 
sium  =  K  cl2.  Les  bornes  de  ce  Diction¬ 
naire  ne  nous  permettent  pas  de  dévelop¬ 
per  ce  point  de  vue.  (Pel.) 

AMMONIURES  (Altération  d’àp.pxovîaxov). 
chim. —  V.  Ammoniaque.  (Pel.) 

*AMMONOCÉRATE.  Amrnonocera  (Aj.- 
p.wv ,  Jupiter-Ammon ;  x/pa g,  corne),  moll. 
céph.  —  Nom  que  Lamarck,  dans  son  His¬ 
toire  naturelle  des  animaux  sans  vertèbres,  a 
substitué  à  celui  d 1  Ammonocératite  qu’il  avai  t 
proposé,  dès  1811  (Extrait  du  Cours),  pour 
la  dénomination  générique  de  certaines  co¬ 
quilles  fossiles,  polythalames,de  la  fam.  des 
Ammonées.  On  voit  que,  dans  son  esprit,  les 
2  noms  sont  restés  identiques  ,  car  les  2  esp. 
qu’il  connaissait  sont  nommées  à  la  suite 
de  la  caractéristique  du  g.  Ammonocérate , 
Ammonocèv alite  glossoïde ,  et  Amm.  aplatie. 
I/examen  que  j’ai  fait  de  ces  2  esp.  prouve 
que  ce  g.  de  Lamarck  ne  peut  être  conservé. 

23* 


T.  I. 


AMM 


AMM 


La  lr«  est,  sans  aucun  doute»  Y  Ammonites 
ftmbriatus  :  le  Cabinet  du  Roi  possède  les  3 
fragments  du  même  échantillon  qui  exis- 
tiient  dans  le  cabinet  de  Lamarck,  et  sur 
lesquels  ce  savant  a  établi  le  g.  et  l’espèce.  Il 
dit  qu’on  l’avait  trouvé  dans  les  grandes  In¬ 
des;  et,  en  effet,  il  m’a  souvent  répété  que  ce 
fossile  dont  il  faisait  grand  cas,  avait  été  rap¬ 
porté  par  le  secrétaire  de  la  colonie  de  Pon¬ 
dichéry  qui  l’avait  donné  au  fils  de  M.  le 
comte  de  Buffon ,  de  qui  il  le  tenait.  Je 
ne  sais  pas  pourquoi  Lamarck  a  oublié 
de  citer  cette  petite  anecdote ,  qui  donne 
plus  de  valeur  à  ce  morceau ,  non  pas  à 
cause  de  sa  nature  spécifique,  mais  parce 
qu’elle  prouve  que  le  lias  des  Indes  contient 
la  même  esp.  d’Ammonites  que  celui  de  no¬ 
tre  continent.  Je  suis  d’autant  plus  satisfait 
de  l’identité  fournie  par  l’examen  de  l’Am¬ 
monite  possédée  par  Lamarck,  que,  parmi  les 
Ammonites  rapportées  par  Jacquemont,  il 
s’y  trouve  aussi  un  fragment  de  Y  Ammoni¬ 
tes  fimbriatus.  Quant  à  la  seconde  esp.,  Y  Am- 
monoceralites  compressa  ,  Lamarck  l’a  éta¬ 
blie  d’après  un  échantillon  de  la  collection 
de  M.  De  France,  que  j’ai  sous  les  yeux, 
grâce  à  l’amitié  dont  m’honore  ce  célèbre 
paléontologiste.  Ce  corps  n’offre  pas  de  ca- 
ract.  suffisants  pour  le  classer  avec  certi¬ 
tude,  parce  que  ce  n’est  que  le  remplissage 
du  moule  creux  de  la  coquille  qui  avait  été 
détruite  dans  la  roche.  C’est  un  corps  courbé 
en  croissant,  comprimé,  atténué  et  mousse 
à  une  extrémité,  plus  gros,  mais  rompu  à 
l’autre.  Il  est  arrondi  sur  le  côté  interne 
comme  sur  le  côté  externe  ;  des  côtes  trans¬ 
versales  s’élèvent  du  bord  concave  pour  se 
joindre  à  celles  du  côté  opposé  sur  le  bord 
convexe.  D’ailleurs  on  ne  voit  aucun  indice 
de  cloison ,  et  cela  résulte  nécessairement  de 
ce  que  nous  examinons  au  moule. 

La  courbure  du  corps,  la  nature  des  cô¬ 
tes,  et  même  encore  l’aplatissement,  donnent 
à  ce  fragment  la  plus  grande  ressemblance 
avec  celui  que  l’on  pourrait  tirer  de  Y  Am¬ 
monites  planuliies  \  mais  comme  les  côtes  s’é¬ 
tendent  sur  le  côté  concave,  on  doit  en  con¬ 
clure  que  ce  fragment  n’appartenait  pas  à 
une  coquille  enroulée  sur  elle-même  et  à 
bords  contigus,  comme  dans  les  Ammonites. 
Je  ne  crois  pas  aussi  qu’on  puisse  supposer 
qu’il  provienne  d’un  Crioceras  dont  les  tours 
ne  se  touchent  pas,  parce  qu’il  est  lui-même 


coupé  carrément  à  l’intérieur,  et  que  les 
côtes  ne  s’avancent  pas  jusqu’au  milieu  du 
côté  interne  et  aplati.  Il  est  plus  probable 
que  la  coquille  qui  a  donné  naissance  à  ce 
moule  était  vraisemblablement  une  Hamile 
d’une  esp.  particulière  ,  mais  qui ,  je  le  ré¬ 
pète,  ne  peut  pas  être  suffisamment  caracté¬ 
risée  par  l’examen  du  seul  échantillon  que 
possède  M.  De  France.  Ce  que  l’on  doit  con¬ 
clure  de  cette  discussion,  c’est  que  le  g. 
Ammonocérateou  Ammonocératite,  comme 
on  voudra  le  nommer,  ne  doit  pas^être  con¬ 
servé.  (Val.) 

AMMONOCÉRATITE.  moll.  —  V.  Am- 

MONOCÉKATE. 

*  AMMONÛïDES  (  «^pv ,  ovoç ,  ammo¬ 
nite  \V.  Ammonées];  sîooç,  apparence),  fo- 
ram.  —  Nous  avons  donné  ce  nom  (  Tabl. 
mélh.  des  Céphal.)  à  notre  3me  section  de  la 
famille  des  Hélicostègues,  pour  les  g.  dont 
la  spire  est  apparente  des  2  côtés.  Aujour¬ 
d’hui  nous  supprimons  cette  coupe;  les  esp. 
qui  la  composent  étant  fondues  dans  nos 
familles  des  Turbinidées  et  des  Nautilidées. 
(K.  ces  mots.)  (A.  d’O.) 

AMMOPHILA  (a fj.poç,  sable; cpJoç,  ami). 
ins.  —  G.  de  notre  famille  des  Sphégiens 
ou  de  la  grande  famille  des  Fouisseurs  de 
Latreille,  et  de  sa  tribu  des  Sphégides,  ordre 
des  Hyménoptères ,  établi  par  Kirby  et  adopté 
par  tous  les  entomologistes.  Les  caract. 
essentiels  de  ce  g.  sont  tirés:  delà  forme  li¬ 
néaire  du  corps;  des  mandib.  longues,  ar¬ 
quées  et  tridentées  ;  des  mâchoires  et  de  la 
languette  fort  longues  ;  et  des  ailes  dont  la 
2me  cellule  cubitale  reçoit  les  2  nervures  ré¬ 
currentes. — Du  reste  les  Ammophila  se  rap¬ 
prochent  beaucoup  du  g.  Sphex ;  leurs  esp. 
sont  assez  nombreuses  et  répandues  dans 
les  diverses  parties  du  monde.  Celle  que  l’on 
en  considère  comme  le  type  est  Y  A.  sabulosa 
(Sphex  sabulosa,  L.),  commune  dans  la  plus 
grande  partie  de  l’Europe.  La  femelle  creuse 
dans  le  sable  un  trou  assez  profond  ,  dans 
lequel  elleapporteunechenille  qu’elle  blesse 
au  moyen  de  son  aiguillon;  elle  dépose  en¬ 
suite  un  œuf  dans  le  trou  et  le  ferme  avec  des 
grains  de  sable.  (Bl.) 

*  AMMOPHILA  («fitioç,  sable  ;  ?D.oÇ,  ami). 
bot.  pii.  —  G.  de  la  famille  des  Graminées, 
tribu  des  Arundinacées,  établi  par  Host  et 
adopté  par  un  grand  nombre  d’agrostogra- 
phes.  Voisin  du  g.  Deyeuxia ,  il  offre  les  ca- 


AMM 


AMM 


363 


ract.  suivants  :  Épillets  biflores;  fleur  infér. 
pédicellée, barbue  à  sa  base;  lasupér.  avor¬ 
tée  et  réduite  à  un  pédicelle  plumeux  à  son 
sommet.  Valves  de  la  glume  membraneuses, 
presque  coriaces,  lancéolées,  carénées,  plus 
longues  que  la  fleur;  l’infér.  un  peu  plus 
courte,  présentant  une  seule  nervure,  tan¬ 
dis  quela  supér.  en  offre  trois;  paillettes  éga¬ 
lement  membraneuses  et  un  peu  coriaces  ; 
l’extér.  ovale,  lancéolée,  carénée,  à  5  ner¬ 
vures  ,  bifide  à  son  sommet  qui  offre ,  au- 
dessous  de  sa  bifurcation,  soit  une  simple 
petite  pointe,  soit  une  arête  courte  ;  paillette 
interne  à  peine  plus  courte,  offrant  2  ner¬ 
vures  très  saillantes.  Elam.  3.  Ovaire  gla¬ 
bre,  pyriforme,  surmonté  de  2  stigmates 
terminaux ,  sessiles  et  plumeux.  Paléoles 
lancéolées,  acuminées,  glabres,  plus  lon¬ 
gues  que  l’ovaire.  Caryopse  glabre  et  non  re¬ 
couverte  par  les  écailles.  —  Comme  nous  l’a¬ 
vons  dit  précédemment ,  ce  g.  est  très  voisin 
du  Deyeuxia,  dont  il  diffère  surtout  par  sa 
paillette  infér.  mucronée  au-dessous  de  son 
sommet  bifide,  et  non  aristée  sur  le  milieu 
du  dos.  Il  a  pour  type  YArundo  arenaria  L. , 
sous  le  nom  d  ’A.  arundinaceaUosl[Gram.,  4, 
p.  2i  7,  t.  41  ),esp.  excessivement  commune  sur 
les  dunes  ou  les  bords  sablonneux  de  la  mer, 
où  sesrhizômes  rampants  s’étendent  souvent 
à  une  très  grande  distance.  C’est  sous  ce 
rapport  une  plante  intéressante,  et  qu’on 
sème  avec  avantage  dans  les  terrains  sa¬ 
blonneux  pour  en  fixer  la  mobilité.  Ce  g., 
que  Palissot  de  Beauvois  nommait  Psam- 
ma,  renferme  une  seconde  esp.  peu  diffé¬ 
rente  de  la  première ,  et  qui  croît  sur  les 
bords  de  la  mer  Baltique.  (A.  R.) 

*  AMMOPHORE.  Ammophorus  (aup.oç, 
sable;  cpopoç,  qui  porte),  ins.  —  G.  de  l’ordre 
des  Coléoptères  Hétéromères,  fam.  des  Mé- 
lasomes,  établi  par  M.  Guérin  (. May .  zool. , 
6  vol.,  1834)  et  adopté  par  M.  Solier,  qui  le 
place  dans  sa  tribu  des  Tagénites,  en  lui 
donnant  pour  caract.  distinctifs  :  Dernier 
art.  des  ant.  tronqué  brusquement  et  carré¬ 
ment.  Tibias  antérieurs  notablement  trian¬ 
gulaires.  Prothorax  peu  sensiblement  dilaté 
sur  les  côtés.— M.  Solier  comprend  dans  ce  g. 
4  esp.,  indiquées  comme  étant  toutes  du  Pé¬ 
rou.  Nous  n’en  citerons  qu’une,  Y  A.  peru- 
vianus  ,  ainsi  nommée  par  M.  Guérin  ,  mais 
qui  paraîtrait  avoir  été  appelée  antérieure¬ 
ment  tagenioides  par  M.  Petit.  Elle  serait 


aussi  originaire  du  Chili,  suivant  M.  Dejean 
( Catal .  3me  édii.Hq ui  la  rapporte  au  g. '*$'«- 
lenomrna ,  Sol.)  (D.) 

*  AMMOPTENODYTES.  Ammoptenody- 
les  (au.f/.oçj  sable;  nrYivoç,  qui  vole;  Svr yjç  , 
plongeur),  ois. — Ce  nom ,  qu’on  a  écrit  à 
tort  dans  les  auteurs  Amrnaptenodytes,  a  été 
donné  par  Ritgen  à  une  famille  d’Oiseaux 
comprenant  les  Oiseaux  non  voiliers,  et 
courant  dans  les  sables  comme  l’Autruche. 

(C.  d’O.) 

*AMMOPTILA(a/jip.oç,  sable; -rrTtlov, plume, 
aile),  ois. — G.  établi  par  M.  Swainson  ( Class . 
of  Birds) ,  répondant  au  Pluvianus,  Vieill., 
et  au  Cursor,  Wagl.  L’auteuren  fait  un  s.-g. 
du  g.  Tachydi'omus ,  lui  réunissant  encore 
comme  s.-g.  le  Glareola  et  le  Tachydromus. 
L’esp.  type  et  la  seule  connue,  ce  nous  sem¬ 
ble,  est  le  Pluvian  du  Sénégal,  Pluvianus 
melanocephalus  Vieill.  ( JVouv .  Dict.,  27-130, 
et  Gall. ,  pl.  233),  Charadrius  melanocepha¬ 
lus  Lath.,  Gmel. 

Il  est  singulier  qu’un  ornithologiste  aussi 
distingué  que  M.  Swainson,  tout  en  adop¬ 
tant  un  g.  déjà  formé  par  un  auteur  fran¬ 
çais,  semble  prendre  à  tâche  d’en  changer 
le  nom,  sans  motif  apparent.  C’est  à  nos  yeux 
une  faute  grave,  laquelle  ne  peut  qu’aug¬ 
menter  la  confusion  qui  règne  déjà  dans  la 
nomenclature;  faute  qui,  d’ailleurs ,  se  ren¬ 
contre  trop  souvent  dans  ses  ouvrages,  où 
il  dénature  à  chaque  instant]  les  noms  gé¬ 
nériques  ou  spécifiques  donnés  par  d’autres 
auteurs.  (Lafr.) 

AMMOTHÉE.  Ammothea  (nom  myth.). 
Arachn.— G.  delà  famille  des  Pycnogonides, 
de  l’ordre  des  Trachéennes,  établi  par  Leach 
[Zool.  Miscell.  xix  1,2.),  sur  une  seule  esp. 
de  la  Caroline,  qu’il  a  nommée  A.  caroli- 
nensis.  Ce  g.,  très  voisin  des  Nymphons,  en 
diffère  par  les  antennes-pinces  beaucoup  plus 
courtes  que  la  bouche,  ayant  leur  article 
basilaire  fort  petit,  et  par  les  palpes  compo¬ 
sés  de  9  articles ,  tandis  que  ceux  des  Nym¬ 
phons  n’en  ont  que  cinq.  (Bl.) 

AMMOTHÉE.  Ammothea  (nom  mythol.) 
polyp.  —  G.  de  la  famille  des  Alcyoniens, 
établi  par  M.  Savigny  pour  des  Polypiers 
formés  d’une  masse  commune,  charnue,  di¬ 
visée  en  plusieurs  tiges  courtes,  rameuses  , 
dont  les  derniers  rameaux  ramassés,  ovales, 
conoides  en  forme  de  chatons,  sont  partout 
couverts  de  polypes;  ceux-ci  sont  pourvus 


,364 


AMIN 


AMO 


de  huit  tentacules  pinnés,  comme  ceux  des 
autres  Alcyoniens  et  sont  rétractiles  dans  des 
verrues  inermes.  Ce  dernier  caract,  les  dis¬ 
tingue  des  Nephtées ,  dont  les  verrues  sont 
au  contraire  armées  de  spiculés.  M.  Savigny 
avait  décrit  et  figuré  une  seule  esp.,  de  la 
mer  rouge  (A.  virescens ),  que  M.  Audouin, 
dans  l’explication  des  planches  de  la  Descrip¬ 
tion  de  l’Egypte ,  nomme  JVephlea  Cordierii. 
M.  Ehrenberg  en  a  décrit  une  2,ne  espèce, 
du  même  lieu,  VA.  thyrsoides.  M.  Milne- 
Edwards  rapporte  au  même  g.  les  ALcyonium 
imbricalum  ,  ramosum  ,  et,  avec  doute,  VA. 
amicontm  de  MM.  Quoy  et  Gaimard.  (Duj.) 

AMMI'RSÏNE  (<xp-p.vp<j[vn  ,  qui  a  l’odeur 
de  la  myrrhe),  bot.  pu.  —  G.  de  la  famille 
des  Ericacées,  formé  par  Pursh  (Fl.  bor. 
Am.  i.  301) ,  et  réuni ,  comme  synon.  au  g. 
Leiophyllum  ,  Pers.  (C.  L.) 

AMNÏÜS.  Ammum  (  à'avcov ,  membrane- 
qui  enveloppe  le  foetus  ).  anat. — On  a  donné 
ce  nom  à  une  membrane  particulière,  for¬ 
mant  une  sorte  de  poche  dans  laquelle  sont 
contenus  le  fœtus  et  le  liquide  qu’on  appelle 
Veau  ou  les  eaux  de  l’Amnios.  Tout  récem¬ 
ment  on  a  avancé  que  le  fœtus  ne  se  trouve 
pas  en  contact  immédiat  avec  le  liquide  am¬ 
niotique  ,  mais  bien  dans  une  autre  cavité 
formée  également  par  la  membrane  Amnios 
réfléchie  sur  elle-même  à  la  manière  des 
séreuses  en  général.  Comme  il  est  plus  fa¬ 
cile  de  bien  déterminer  et  de  mieux  faire 
comprendre  la  véritable  disposition,  la  na¬ 
ture,  et  les  rapports  de  l’Amnios  à  l’article 
OEuf,  nous  y  renvoyons  pour  plus  de  détails. 

(M.  S.  A.) 

*AMNIOS  (aavtov ,  membrane  qui  enve¬ 
loppe  le  fœtus),  bot.  ph. — Malpighi  nomma 
ainsi,  par  analogie  ,  la  liqueur  gélatineuse 
ou  émulsive  ,  dans  laquelle  nage  et  se  nour¬ 
rit  l’embryon  ,  et  qui  n’est  visible  qu’après 
la  fécondation.  La  liqueur  ou  lait  de  l’a¬ 
mande  du  cocotier  en  offre  un  exemple  re¬ 
marquable.  Cette  liqueur,  en  se  concrétant, 
donne  naissance  au  périsperme. — On  appelle 
aussi  Amnios,  la  membrane  (la  3e)  interne 
qui  contient  immédiatement  l’ovule;  selon 
d’autres  encore ,  cette  membrane  est  le  sac 
de  l’ Amnios  V.  Ciiorion.  (C.  L.) 

*AM]\ISCUS(dimin.d’à,u.vtç,  petitagneau). 
ins.  — G.  de  Coléoptères  tétramères,  famille 
des  Longicornes,  établi  par  M.  Dejean,  mais 
dent  il  n’a  pas  publié  les  caractères.  D’après 


la  place  qu’il  occupe  dans  son  Catalogue 
(3me  édit.) ,  il  appartiendrait  à  la  tribu  des 
Lamiaires  de  M.  Serville.  Il  y  rapporte  31 
esp.,  toutes  de  l’Amérique,  à  l’exception  de 
3  dont  la  patrie  n’est  pas  connue.  La  plu 
part  de  ces  esp.  ont  été  nommées  par  M.  De¬ 
jean  lui-même.  Nous  n’en  citerons  qu’une, 
comme  type  du  g.,  VA.  perplexus,  de  l’Amé¬ 
rique  septentrionale.  (D.) 

AMNIUM.  anat.  —  V.  Amnios. 

*AMOEBA  (ocyoïSy  ,  changement),  inf.  — 
Dénomination  substituée  parJM.  Ehrenberg 
à  celle  d’ Amibe.  (F.  ce  mot.)  (Duj.) 

*  AMOEBÉES  ou  AMOEBIEIVS.  Amoe- 
bœœ  (àgotê-n,  changement),  infus.  —  Fa¬ 
mille  d’infusoires  établie  par  M.  Ehrenberg 
pour  le  seul  g.  Amibe  ou  Amoeba.  Elle  est 
caractérisée  par  des  prolongements  varia¬ 
bles,  rameux,  et  par  l’absence  d’un  test; 
elle  fait  partie  de  l’ordre  des  Polygastri- 
ques  anentérés.  (Duj.) 

AMOMEES.  Amomeœ  (  au.wp.ov ,  amo- 
mum ,  plante  odoriférante  de  l’Inde,  qu’on 
croit  être  VAmomon  des  modernes),  bot. 
ph.  —  La  famille  de  plantes  monocotylédo- 
nées  à  ovaire  infère ,  qu’on  appelle  ainsi,  a 
porté  beaucoup  d’autres  noms.  On  l’a  nom¬ 
mée  successivement  Cannées ,  Drymyrrhi- 
zèes  ,  Scitaminées ,  Zingibéracées  ,  Alpinia- 
cêes ,  etc.  C’est  un  groupe  excessivement 
anomal  et  dont  nous  allons  donner  une  des¬ 
cription  assez  détaillée  pour  en  faire  bien 
comprendre  la  structure.  Cal.  adhérent  par 
sa  base  avec  l’ovaire  infère,  à  limbe  double; 
l’extér.  plus  court  et  à  3  lobes,  à  div.  égales 
et  régulières,  rarement  fendu  d’un  seul  côté 
et  irrégulier  (Globba);  l’intér.  plus  ou  moins 
tubuleux ,  à  3  divisions  de  forme  variée , 
mais  ordinairement  semblables  entre  elles. 
En  dedans  de  ce  calice  intér.  sont  des  ap¬ 
pendices  pétaloïdes  en  nombre  variable  * 
ordinairement  3 ,  dont  1 ,  plus  souvent  d’une 
forme  irrégulière  assez  semblable  au  labelle 
des  Orchidées ,  simple  ou  plus  ou  moins 
profondément  bi-  ou  tri  -  parti.  Comme 
nous  venons  de  le  dire  ,  le  nombre  de 
ces  appendices  est  variable;  ils  se  sou¬ 
dent  plus  ou  moins  intimement  avec  le  cal. 
intér.  et  forment  un  seul  et  même  tube  avec 
lui.  Une  seule  étamine  ;  filet  attaché  au  tube 
ducal,  intér.,  ordinairement  très  irrégu¬ 
lier;  le  plus  souvent  plus  ou  moins  dilaté 
surtout  vers  sa  partie  super,  qui  est  péta- 


ÀMO 


AMO 


365 


loïde.  Anth.  à  2  loges  quelquefois  séparées 
l’une  de  l’autre  et  comme  appliquées  sur  le 
milieu  de  la  face  interne  du  filet  pétaloide, 
qui  se  prolonge  au-dessus  d’elles,  en  formant 
un  appendice  ordinairement  bifide.  Plus 
rarement,  filet  de  l’étamine  cylindrique  et 
semblable  à  celui  de  toutes  les  autres  plan¬ 
tes.  Anth.  à  2  loges,  non  surmontée  d’un 

h 

appendice  pétaloide  ,  uniloculaire  dans  le 
g.  Canna  ( V .  Balisier  et  Y  Allas  de  ce  Dicl. 
Sub.  Canna  luiea,/ig.  b,2;c>  1).  Ovaire  in¬ 
fère,  à  3  loges  contenant  chacune  un  grand 
nombre  d’ovules  attachés  sur  2  rangs ,  à 
l’angle  interne  de  chaque  loge.  Style  or¬ 
dinairement  grêle  ,  parfaitement  distinct 
des  autres  parties  de  la  fleur,  naissant  du 
sommet  de  l’ovaire  et  d’une  longueur  pro¬ 
portionnée  à  celle  du  tube  calicinal.  A  sa 
partie  supér.  il  passe  en  général  au  devant 
de  l’anthère  et  se  place  souvent  entre  ses  2 
loges,  qui  offrent  presque  toujours  unesorte 
degouttière  dans  laquelle  il  est  reçu.  Il  porte 
à  son  sommet  un  stigmate  dilaté,  concave, 
en  forme  de  coupe  dont  l’intér.  est  glandu¬ 
leux,  et  le  contour  garni  de  poils.  Sur  le 
sommet  de  l’ovaire,  en  avant  du  point  d’in¬ 
sertion  du  style,  on  voit  un  petit  corps  glan¬ 
dulaire,  simple  ou  bilobé  ;  une  sorte  de  dis¬ 
que  épigyne  ,  dont  nous  expliquerons  plus 
tard  l’origine  et  la  nature  physiologique. 
Ce  petit  corps  manque  fréquemment.  Le 
fruit  est  communément  une  capsule  à  3  lo¬ 
ges  polyspermes,  s’ouvrant  à  sa  maturité 
en  3  valves.  Plus  rarement,  le  péricarpe  est 
légèrement  charnu  ou  même  presque  bacci- 
forme,  pouvant,  par  avortement,  ne  plus  être 
qu’à  une  seule  loge  et  contenir  un  très  pe¬ 
tit  nombre  de  graines  ou  même  une  seule. 
Celles-ci  ordinairement  arrondies  et  pres¬ 
que  globuleuses  ;  quelquefois  accompagnées 
à  leur  base  d’un  arille  charnu  et  cupulifor- 
me,  contenant  un  endosperrne  farineux  dans 
le  centre  duquel  est  un  embryon  presque 
cylindrique ,  nu  ou  plus  souvent  contenu 
dans  une  sorte  de  poche  charnue  nommée 
vilellus  par  Gærtner.  Pédicule  tournée  vers 
le  hile  avec  lequel  elle  est  en  contact. 

Nous  nous  sommes  borné  jusqu’à  présent 
à  décrire  la  structure  florale  des  Amomées, 
sans  nous  expliquer  sur  les  nombreuses 
anomalies  qu’elle  présente,  quand  on  la 
compare  à  celles  des  autres  familles  de  plan¬ 
tes  monocotylédonées.  En  effet,  nous  trou¬ 


vons  ici  des  fleurs  qui,  au  premier  abord, 
s’éloignent  beaucoup  du  type  propre  au 
plus  grand  nombre  des  végétaux  pourvus 
d’un  seul  cotylédon. Ainsi,  indépendamment 
du  calice  formé  de  6  sépales  plus  ou  moins 
soudés  ensemble  et  disposés  sur  2  rangs , 
nous  observons  3  ou  4  autres  div.  péta- 
loides  placées  en  dedans  de  la  rangée  la 
plus  intér.  des  sépales,  et  que  quelques 
auteurs  ont  désignées  sous  les  noms  de  co¬ 
rolles  zi  de  nectaires.  De  plus,  au  lieu  de 
trouver  3  ou  6  étamines,  comme  dans  la  plu¬ 
part  des  autres  Monocotylédonées,  nous 
n’en  voyons  qu’une  seule,  rarement  por¬ 
tée  sur  un  filet  cylindrique,  plus  souvent 
appliquée  sur  une  lanière  pétaloide,  qui 
se  prolonge  et  se  bifurque  au  -  dessus  de 
l’anthère.  Il  y  a  donc  évidemment  ici,  dé¬ 
viation  du  type  régulier  des  Monocotylé¬ 
donées  ;  aussi  rien  n’est-il  plus  étrange  et 
plus  disparate  que  les  noms  donnés  aux  di¬ 
verses  parties  de  ces  fleurs  par  les  diffé¬ 
rents  botanistes  qui  en  ont  parlé  ,  et  la  ma¬ 
nière  dont  ils  ont  tracé  les  caract.  des  g.  de 
cette  famille. 

Le  premier  botaniste  qui  ait  cherché  à 
reconnaître  la  nature  physiologique  des  di¬ 
verses  parties  constituantes  de  la  fleur  de 
cette  singulière  famille,  est  M.  Lestiboudois, 
professeur  de  botanique  à  Lille.  Dans  3  mé¬ 
moires  successifs  ayant  pour  objet:  le  1er  le 
Canna  indica;  le  2me  YHedychium  angusli - 
folium ;  et  le  3me  le  Globba  milans ,  cet  ingé¬ 
nieux  botaniste  s’est  efforcé  de  ramener 
l’organisation  des  Amomées  au  type  général 
propre  à  la  plupart  des  familles  des  plantes 
Monocotylédonées.  Pour  lui  tous  les  g.  de 
cette  famille  doivent  être  considérés  comme 
ayant  un  calice  double  à  6  sépales  et  6  éta¬ 
mines.  De  ces  6  étamines  une  seule  est  fer¬ 
tile  et  développée  ,  les  autres  sont  transfor¬ 
mées  en  appendices  pétaloides.  Nous  adop¬ 
tons  complètement  cette  manière  d’envisa¬ 
ger  l’organisation  florale  des  Amomées,  et 
nous  la  croyons  conforme  à  la  nature.  Seu¬ 
lement  nous  nous  éloignons  de  notre  savant 
ami ,  dans  l’explication  qu’il  donne  de  cette 
organisation  et  dans  la  dénomination  des 
parties  constituantes  de  la  fleur;  ainsi  par 
exemple,  dans  le  g.  Canna  [V.  Y  Allas  de  ce 
Dict .),  on  trouve,  en  dedans  ducal,  intér.  : 
1°  3  div.  pétaloides ,  dont  2  dressées  et  sem¬ 
blables ,  et  une  infér.  réfléchie,  disposée  à 


366 


AMO 


AMO 


peu  près  de  la  même  manière  que  le  labelle 
des  Orchidées.  En  dedans  de  ces  3  div.  on 
en  voit  2  autres  ,  l’une ,  portant  sur  l’un  de 
ses  côtés  l’anthère,  dont  le  filet  se  manifeste 
aussi  par  un  certain  épaississement  linéaire 
du  côté  de  l’appendice  auquel  elle  est  atta¬ 
chée  ;  et  une  autre,  confondue  à  sa  base  avec 
la  précédente,  qui  se  termine  latéralement 
par  l’aréole  stigmatique.  Selon  M.  Lestibou- 
dois ,  la  division  anthérifère  doit  compter 
comme  2  étamines,  l’une  fertile,  l’autre 
stérile,  dont  l’anthère  acomplétement  avorté 
et  s’est  prolongée  en  languette  au-dessus  de 
l’étamine  fertile;  la  3me  étamine  est  repré¬ 
sentée  par  la  division  pétaloïde  révolutée;  de 
plus,  l’auteur  admet  encore  3  div.  pétaloïdes 
dressées,  tandis  qu’il  n’en  existe  réellement 
que  2,  ainsi  qu’il  le  montre  dans  sa  fi¬ 
gure  2,  d.d.  Ces  3  divisions  représenteraient 
les  3  autres  étamines.  Ce  n’est  pas  ici  le  lieu 
de  réfuter  ce  que  cette  opinion  a  d’inexact 
sur  ce  point.  Nous  aurons  occasion  d’y 
revenir  en  traitant  successivement  des  dif¬ 
férents  g.  delà  famille,  et  en  particulier  des 
g.  Canna  (  V.  Balisier  ) ,  Hedychium  et 
Globba  ou  Renealmia,  sur  lesquels  M.  Lesti- 
boudois  s’est  particulièrement  appuyé  pour 
établir  son  opinion  sur  la  structure  florale 
des  Amomées.  Pour  le  moment  nous  nous 
bornerons  à  énoncer  ici  en  peu  de  mots  no¬ 
tre  manière  d’envisager  la  structure  primi¬ 
tive  des  Amomées,  et  d’en  expliquer  l’état 
anormal.  ' 

Les  Amomées  ont  :  1°  Un  calice  double,  for¬ 
mé  de  3  divisions  extérieures  plus  courtes  ; 
de  3  div.  intér.  plus  longues  et  soudées 
en  1  tube  ;  2=  6  étam.  dont  2  ordinairement 
à  anthère  uniloculaire ,  développées ,  ferti¬ 
les,  et  soudées  ensemble,  de  manière  à  imi¬ 
ter  une  anthère  biloculaire,  dont  les  loges 
seraient  plus  ou  moins  écartées  l’une  de 
l’autre.  Rarement  une  seule  est  développée 
et  anthérifère  {Canna).  Les  étamines  stériles 
sont,  sous  la  forme  d’appendices  pétaloïdes, 
souvent  confondues  et  soudées  2  ou  3  ensem¬ 
ble,  et  plus  rarement  l’une  d’elles  sous  la 
forme  d’un  petit  mamelon  glanduleux  (  dis¬ 
que  épigyne)  est  placée  sur  le  sommet  de  l’o¬ 
vaire  infère. 

Ce  qui  distingue  notre  manière  d’envisa¬ 
ger  la  structure  florale  des  Amomées ,  de 
celle  des  autres  botanistes,  c’est  déconsidé¬ 
rer  l’étamine  fertile  :  1°  comme  composée 


de  2  étamines  uniloculaires  ;  2°  comme  une 
étamine  avortée  ,  le  petit  mamelon  glan¬ 
duleux  que  ,  dans  un  certain  nombre  de  g., 
on  observe  sur  le  sommet  de  l’ovaire. 

La  nature  même  des  parties  constituantes 
de  la  fleur  nous  paraît  confirmer  pleinement 
notre  opinion;  ainsi,  l’anthère  est  bien  cer¬ 
tainement  uniloculaire  dans  le  g.  Canna , 
quoique  quelques  botanistes  l’aient  à  tort 
décrite  comme  à  2  loges.  Les  2  loges  de  l’an¬ 
thère  des  autres  g.,  sont  plus  ou  moins  écar¬ 
tées  l’une  de  l’autre,  et  l’espace  qu’elles  lais¬ 
sent  entre  elles  forme  une  gouttière  souvent 
très  profonde  dans  laquelle  la  partie  supér. 
du  style  est  reçue.  Il  nous  semble  donc  ra¬ 
tionnel,  l’anthère  étant  bien  réellement  uni¬ 
loculaire  dans  le  g.  Canna ,  de  considérer  les 
2  anthères  uniloculaires  et  plus  ou  moins 
écartées  des  autres  g. ,  comme  représentant 
2  étamines  soudées  en  une  seule;  ce  qui 
nous  paraît  encore  appuyer  cette  opinion , 
c’est  que  l’appendice  pétaloïde  qui  surmonte 
ces  2  anthères  uniloculaires,  est  toujours 
plus  ou  moins  profondément  partagé  en  2 
lobes  à  son  sommet. 

Quant  au  mamelon  surmontant  l’ovaire 
et  que  nous  croyons  représenter  une  des  éta¬ 
mines  avortées,  nous  dirons  qu’il  manque, 
toutes  les  fois  que  les  div.  pétaloïdes  placées 
en  dedans  du  calice,  sont  en  nombre  suffi¬ 
sant  pour  représenter  les  étamines  avor¬ 
tées  et  compléter  ainsi  le  système  staminal 
hexandrique  ;  et  qu’il  existe,  toutes  les  fois 
au  contraire  qu’il  manque  une  div.  péta¬ 
loïde  pour  parfaire  le  nombre  normal  des 
étamines.  Appuyons  ce  fait  de  quelques 
exemples  :  1°  Dans  le  g.  Kæmpferia,  les  div. 
pétaloïdes,  au  nombre  de  4,  sont  soudées  en¬ 
semble  et  forment  un  tube  ;  2  de  ces  div. 
sont  dressées  et  2  sont  réfléchies.  Avec  les  2 
étamines  fertiles  (soudées  en  une  seule)  voilà 
le  nombre  6  complété,  et  il  n’y  a  aucune  trace 
de  mamelon  sur  l’ovaire.  2°  Dans  le  g. 
Hedychium ,  en  dedans  du  calice  intér. ,  on 
n’observe  que  3  div.  pétaloïdes  distinctes; 
et  le  mamelon  glanduleux  ,  qu’on  aperçoit 
sur  le  sommet  de  l’ovaire,  complète  les  4  éta¬ 
mines  stériles.  3°  Dans  le  Globba  nutans , 
qui  doit  être  transporté  dans  le  g.  Alpi- 
nia ,  en  dedans  du  calice  intér.,  on  trouve 
3  div.  pétaloïdes,  dont  2  latérales  excessi¬ 
vement  petites  confondues  en  une  seule; 
ici  encore,  un  mamelon,  s’élevant  de  l’o- 


AMO 

vaire,  porte  à  4  les  étamines  avortées  et  com¬ 
plémentaires. 

Nous  venons  de  décrire  le  groupe  des 
Amomées  ou  Cannées  tel  qu’il  a  été  admis 
par  Jussieu ,  qui  considérait  les  g.  assez  peu 
nombreux  qui  le  forment,  comme  ne  con¬ 
stituant  qu’une  seule  famille.  M.  Robert 
Brown,  le  premier,  a  proposé  de  subdiviser 
ces  g.  en  2  familles:  1°  les  Cannées  ou  Can- 
nacées,  comprenant  les  g.  Canna,  Marania  , 
Thalia,  Phryniurn  et  Myrosma;  2°  les  S  ci¬ 
tant  inées  ,  dans  lesquelles  viennent  se  ran¬ 
ger  les  autres  g.  non  mentionnés  ici.  Cette 
div.  a  été  adoptée  par  la  plupart  des  bota¬ 
nistes.  Seulement  quelques  uns,  M.  Lin- 
dley  entre  autres,  ont  cru  devoir  changer 
le  nom  de  Cannées  en  celui  de  Marantacées. 
Les  caractères  qui  distinguent  essentielle¬ 
ment  le  groupe  des  Marantacées  consis¬ 
tent  :  1°  dans  la  position  de  l’étamine  fer¬ 
tile  toujours  opposée  à  la  div.  pétaloïde  ré- 
volutée;  tandis  que,  dans  les  Amomées  ou 
Scitaminées,  l’étamine  fertile  (qui  pour  nous 
se  compose  de  2  étamines  soudées  en  une 
seule)  correspond  à  une  des  div.  latérales  ; 
2°  et  surtout  dans  l’absence  du  vitellus,  qui 
recouvre  complètement  l’embryon  dans  tous 
les  g.  des  vraies  Amomées. 

Malgré  l’importance  des  caract.  donnés 
pour  séparer  ces  2  groupes,  comme  2  familles 
distinctes,  l’affinité  qui  existe  entre  les  g. 
qui  les  composent,  est  si  grande  que  nous 
avons  cru  pouvoir  les  considérer  seulement 
comme  2  tribus  d’un  même  ordre  naturel. 

M.  Lestiboudois  est  encore  allé  beaucoup 
plus  loin  que  nous,  dans  la  concentration 
des  g.  de  cette  famille,  puisqu’il  pense  qu’on 
devrait  les  réunir  avec  ceux  qui  constituent 
la  famille  desMusacées,  pour  en  former  une 
famille  unique.  Suivant  ce  botaniste,  les  Mu- 
sacées  représentent  le  type  normal  et  régu¬ 
lier  des  Amomées,  dont  la  différence  ne 
provient  que  de  la  transformation  de  5  éta¬ 
mines  en  appendices  pétaloides.  Sans  doute 
il  existe  une  très  grande  affinité  entre  ces 
2  familles,  et  c’est  pour  cela  que  dans  tou¬ 
tes  les  classifications  possibles  on  les  place 
l’une  à  côté  de  l’autre;  mais  les  caract.  qui 
leur  appartiennent  sont  trop  constants  pour 
qu’on  puisse  les  réunir  et  les  confondre;  au¬ 
trement  il  faudrait  presque  ne  faire  qu’une 
seule  famille  de  tous  les  g.  monocotylédo- 
nés  à  ovaire  infère ,  dont  le  type  primitif  est 


AMO  367 

en  effet  à  peu  près  le  même  ;  ce  que  per¬ 
sonne  ne  proposera  sans  doute. 

Voici  les  div.  que  nous  admettons  dans  la 
famille  des  Amomées  avec  l’indication  des 
g.  qui  leur  appartiennent  : 

AMOMÉES. 

I re  tribu.-CANN AGEES  ou  MARANTACÉES. 

Canna,  L.;  Myrosma,  L.  fil.;  Phryniurn, 
Willd.  ;  Thalia,  L.  ;  Marania,  L.;  Calathea  , 
Meyer. 

2me  tribu.  —  ZINGIBÉRACÉES. 

§  I.  KOEMPFERIEES. 

Zingiber,  Gœrtn.;  Curcuma ,  L.  ;  Kœmp- 
feria  ,  L.  ;  tiitchenia,  Wallich. 

§  II.  amomées  ,  Blume. 

Amomum  ,  L.  ;  Eleltaria  ,  Rheede;  Hedy- 
chium  ,  Kœnig. 

§  III.  ALPINIÉES,  Bl. 

Alpinia,  L.  ;  Hellenia  ,  Willd.  ;  Cenolo- 
phon  ,  Bl.;  Gaslrochilus ,  Wallich;  Monolo- 
phus ,  Wallich;  Cassumunar,  Colla;  Galan- 
ga  ,  Roxb.  ;  Monocystis,  Lindl.;  Phœomeria, 
Lindl.  ;  Peperidium ,  L. 

§  IV.  COSTÉES. 

Costus,  L. 

§  V.  GLOBBÉES. 

Le  seul  g.  Globba  L. ,  auquel  on  doit  réu¬ 
nir  comme  synonymes  les  g.  Colebrookia , 
Don.  ;  Ceranihera  ,  Hornem.  ;  Maniisia  , 
Sims.  ;  Renealmia ,  L.  fil.  ;  Catimbium ,  Juss. 

(A.  Richard.) 

*  AMOMOCARPUM  (  ay.wu.ov,  Amomum ; 
xapnog,  fruit),  bot.  foss.  — J’ai  désigné 
sous  ce  nom  (  dans  mon  Prodrome  de  l'Hist. 
des  Végétaux  fossiles),  un  fruit  trouvé  dans 
les  argiles  tertiaires  de  l’ile  de  Sheppey,  et 
qui,  par  sa  forme  générale,  a  beaucoup  d’a¬ 
nalogie  avec  celui  de  quelques  esp.  du  g. 
Amomum.  C’est  en  effet  un  fruit  triangu¬ 
laire,  déprimé,  dont  les  angles  sont  saillants 
et  arrondis,  marqués  de  3  sillons  longitudi- 
nauxqui  indiquent  autant  desutures;  caract. 
qui  se  retrouvent  bien  dans  les  fruits  C Amo¬ 
mum,  mais  qui  se  présentent  dans  un  trop 
grand  nombre  de  plantes  pour  qu’on  puisse 
en  conclure,  avec  certitude,  l’analogie  de  ces 
fossiles  avec  les  Amomum.  Il  faudrait  pour 
cela  connaître  la  structure  intérieure  de  ces 
fruits  fossiles,  et  jusqu’à  présent  elle  nous 
est  inconnue.  Il  me  paraît  cependant  très 


368 


AMO 


AMO 


probable  que  ces  fruits  appartiennent  à  une 
plante  monocotylédone.  (Ad.  B.) 

AMOMUM  (  aawaav  ,  amomum.  V .  Amo- 
mées).  bot.  pu.  —  G.  de  la  famille  des  Amo- 
mées ,  qui  se  compose  d’un  petit  nom¬ 
bre  d’esp. ,  toutes  originaires  des  contrées 
chaudes  de  l’ancien  continent  ,  plus  ra¬ 
rement  d’Amérique,  et  dont  les  caract.  peu¬ 
vent  être  exprimés  de  la  manière  suivante  : 
Cal.  à  6  div.  disposées  sur  2  rangs.  Appen¬ 
dices  pétaloïdes  formant  une  seule  lèvre  bi- 
lobée.  Filament  prolongé  au-delà  des  deux 
anth.  en  un  appendice  ordinairement  sim¬ 
ple,  quelquefois  bifide.  Filet  pétaloïde,  por¬ 
tant  à  sa  base  2  autres  petits  appendices. 
Capsule  quelquefois  légèrement  pulpeuse 
intérieurement,  à  3  loges  s’ouvrant  en  3 
valves,  contenant  chacune  un  grand  nombre 
de  graines  arillées.  —  Les  espèces  de  ce 
genre  sont  vivaces.  Leur  racine  ou  souche 
est  charnue,  rampante;  leurs  feuilles  sont 
distiques,  membraneuses,  à  gaines  fen¬ 
dues.  La  hampe  est  radicale ,  porte  des 
fleurs  disposées  en  épis  et  accompagnées  de 
larges  bractées. 

On  a  retiré  du  g.  Amomum,  tel  qu’il  avait 
été  établi  par  Linné ,  un  certain  nombre 
d’esp.,  telles  que  les  Amomum  zingiber,  ze- 
rumbei,  pour  en  former  un  g.  à  part  sous  le 
nom  de  Zingiber.  Ce  dernier  g.  se  distingue 
surtout  par  l’appendice  surmontant  les  deux 
étamines ,  et  allongé  en  forme  de  corne  re¬ 
courbée  en  avant.  Parmi  les  esp.  d'Amo- 
mum  ,  nous  citerons  les  A.  cardamomum  L. , 
Grana  puradisi,  etc.  (A.  R.) 

AMODIA,  Nestl.  (contraction  d ' Aremonia) 
bot.  pu. — Syn.  du  g.  Aremonia  ,  Neck. ,  de 
la  famille  des  Rosacées.  (Sp.) 

*  AMODIE.  Amonia.  arachn.  —  M.  Koch 
désigne  sous  ce  nom  (  Deutschlands  Crust. 
Myriap.,  etc.)  une  nouvelle  coupe  générique 
à  laquelle  il  n’a  pas  donné  de  caractères. 

(H.  L.) 

*AMOORA.  bot.  ph. — Ce  g.  de  Roxburgh 
est  le  même  que  YAphanamixis  de  Blume, 
et  ses  esp.  ont  encore  reçu  les  noms  d’autres 
g.,  tels  queAglaia,  Ander sonia,  Buchanania , 
Sph  cerosacme.  Il  appartient  à  la  famille  des 
Méliacées  et  offre  les  caract.  suivants  :  Cal. 
à  3  folioles,  accompagnées  de  2  bractées 
tout-à-fait  semblables ,  qui  semblent  com¬ 
poser  un  calice  quinconcié.  Pétales  3,  larges, 
concaves ,  ouverts  ;  6  filets  larges  et  complè¬ 


tement  réunis  en  un  tube  globuleux  ou  plus 
tard  campanulé,  d’abord  soudé  avec  les  pé¬ 
tales  dont  il  se  détache  ensuite,  découpé  à 
son  bord  libre  en  6  lobes  peu  marqués  ,  et 
portant  sur  sa  face  interne  6  anthères 
tout-à-fait  cachées  dans  son  intérieur , 
opposées  à  ses  lobes,  oblongues,  3-gones, 
attachées  par  leur  dos.  Ovaire  déprimé,  sur¬ 
monté  d’un  stigm.  sessile,  en  forme  d’une 
pyramide  à  3  angles  mousses,  à  3  loges  con¬ 
tenant  chacune  2  ovules  pendants  et  super¬ 
posés.  Fruit  capsulaire,  coriace  ,  à  3  loges 
monospermes  ,  se  séparant  en  3  valves  dont 
chacune  emporte  avec  elle  la  cloison  opposée. 
Graines  adnées  à  la  paroi  par  la  plus  grande 
partie  de  leur  face  interne,  enveloppées  plus 
ou  moins  complètement  d’un  arille  charnu  , 
offrant  une  radicule  courte  et  supér. ,  et  2 
gros  cotylédons  collatéraux,  souvent  soudés. 
—  Les  esp.  sont  de  grands  arbres  à  feuilles 
alternes,  composées  d’un  grand  nombre  de 
paires  de  folioles  inéquilatérales  avec  une 
impaire  terminale,  à  fleurs  disposées  en  pa- 
nicules,  ou  plus  souvent  en  longs  épis  axil¬ 
laires.  On  en  compte  5  ,  croissant  dans  les 
Indes  orientales  ou  dans  les  grandes  îles  qui 
font  suite  à  l’Asie,  dans  les  Philippines  ,  à 
Java,  à  Timor.  (Ad.  J.) 

*AMORDICA,  Neck.  (altération  de  Mo- 
mordica  ,  faisant  allusion  à  la  ressemblance 
des  deux  genres),  bot.  ph.  —  Synon.  du  g. 
Momordica,  L.,  de  la  famille  des  Cucurbita- 
cées.  (Sp.) 

*AMORES.  zool.  —  K.  Amours. 

*AMOREUXIA,  Moç.  et  Sess.  Flor.  Mex. 
ined.  ex  DC.  Prodr.  2,  p.  638  (Amoreux, 
botaniste  de  Montpellier  ).  bot.  ph.  —  G. 
incomplètement  connu  ,  que  M.  De  Can- 
dolle  place  à  la  suite  des  Rosacées ,  en  lui 
attribuant  les  caract.  suivants  :  Cal.  5-parti; 
tube  très  court;  segments  oblongs  ,  pointus. 
Pétales  5,  plus  grands  que  le  calice.  Étam. 
environ  2  ,  1-sériées  ,  plus  courtes  que  les 
pétales,  obtuses  ou  échancrées  au  sommet. 
Ovaire  ovoïde,  inadhérent,  3-loculaire, 
multi-ovulé.  Style  filiforme,  pointu.  Caps, 
ovoïde. — Herbe,  semblable  par  le  port  à  une 
Dryadée,  ou  à  un  JYeurada.  Feuilles  lon¬ 
guement  pétiolées,  2-stipulées,  alternes, 
palmatifides;  lobes  dentelés  au  sommet.  Pé¬ 
doncules  solitaires,  oppositifoliés,  subter¬ 
minaux,  dressés,  infléchis  au  sommet,  1- 
flores.  Fleurs  grandes,  rougeâtres.  On  n’a 


AMü 


AMO 

signalé  qu’une  esp. ,  qui  croît  aux  environs 
de  Mexico.  (Sp.) 

*  AMORIA,  Presl  (apopla,  voisinage),  bot. 
pu. — G.  ou  s.-g.  fondé  sur  15  esp.  de  Trèfles, 
et  dont  le  Trifolium  hybridum  L.  peut  être  en¬ 
visagé  comme  le  type.  Ses  caract.  différen¬ 
tiels,  selon  l’auteur  cité  (Symbol,  bol.),  sont 
les  suivants  :  Cal.  campanulé  ;  dents  subu- 
lées.  Cor.  marcescente;  étendard  libre  ;  ailes 
et  carène  adnées  à  l’androphore.  Ovaire 
oblong,  3-ou4-ovulé.  Style  filiforme,  obli¬ 
que.  Légume  saillant,  linéaire  ou  oblong, 
comprimé,  toruleux,  2-ou  3-sperme,  sub¬ 
déhiscent.  (Sp.) 

* AMORPHA  (ajxopcpoç  ,  informe),  ins.  — 
Sous  cette  dénomination ,  M.  Newmann  (E 'n- 
torn.  Magaz. ,  tom.  h,  p.  379)  réunit  les  lar¬ 
ves  d’une  grande  partie  des  Insectes  hexa¬ 
podes  et  tétraptères  ,  qu’il  divise  en  deux 
sections  ,  Adermata  et  Dermata.  La  lre  ren¬ 
ferme  les  larves  des  Lépidoptères  et  d’une 
grande  partie  des  Diptères;  la  2me  celles  du 
reste  des  Diptères.  Chacune  de  ces  sections  se 
subdivise  en  un  grand  nombre  d’ordres  qu’il 
serait  trop  long  de  mentionner  ici.  (D.) 

AMORPHA,  L.  (àp.opcpoç,  difforme,  à  cause 
de  l’irrégularité  de  la  corolle),  bot.  pii.  — 
G.  de  la  famille  des  Légumineuses,  sous-or¬ 
dre  des  Papilionacées,  tribu  des  Galégées, 
Brown.  Les  caract.  en  sont  les  suivants  :  Cal. 
obconique,  5-denté.  Cor.  sans  autre  pétale 
que  l’étendard,  lequel  est  obconique  et  con- 
voluté.  Étam.  10,  monadelphes  par  la  base, 
saillantes.  Légume  comprimé,  tuberculeux, 
subfalciforme ,  très  court ,  1  ou  2-sperme. 
—  Arbrisseaux;  feuilles  multifoliolées;  fo¬ 
lioles  ponctuées,  ordinairement  stipellées. 
Grappes  terminales,  denses,  spiciformes; 
fleurs  d’un  violet  foncé.  —  Ce  g. ,  qui  se 
compose  d’environ  10  esp.,  appartient  à  l’A- 
mér.  sept.  ;  plusieurs  se  cultivent  comme  ar¬ 
bustes  d’ornement.  (Sp.) 

*AMORPHÆ  (ap.opcpoç ,  difforme),  ins.— 
Nom  donné  par  Hubner  à  une  div.  des 
Sphingides,  qui  correspond  au  g.  Smérinthe 
de  Latreille.  V .  ce  mot.  (D.) 

"AMORPHE  (à  priv.;  gopyn,  forme;  c’est- 
à-dire  sans  forme  déterminable),  min.  — 
Nom  spécifique,  par  lequel  on  désigne  les 
minéraux  qui  se  présentent  en  masses  irré¬ 
gulières.  (Del.) 

*  AMORPHOCEPHALES  (txpopcpoç ,  dif¬ 
forme  ;  xe<paH,  tête),  ins.  —  G.  de  Coléop¬ 


tères  tétramères,  famille  des  Curculionites, 
div.  des  Brenthides  ,  établi  par  Schœnherr 
aux  dépens  du  g.  Arrhenodes  de  Latreille  , 
et  auquel  il  assigne  les  caract.  suivants  : 
Ant.  assez  courtes,  moniliformes,  ayant  leur 
dernier  article  presque  pyriforme,  pointu. 
Tête  profondément  rayée  dansles  deuxsexes. 
Rostre  du  mâle  large,  inégal,  avec  les  man- 
dib.  découvertes,  fortes,  arquées;  celui  de 
la  femelle  allongé,  cylindrique,  avec  les 
mandib.  petites.  Thorax  oblong,  également 
arrondi  de  chaque  côté,  convexe  en  dessus, 

r 

entier.  Elytres  allongées,  linéaires,  un  peu 
déprimées  sur  le  dos.  —  Ce  g.  a  pour  type 
l’ancien  Brenius  italicus  des  auteurs,  qui  se 
trouve  à  la  fois  en  Iliyrie,  en  Italie  (Toscane) 
et  en  Nubie.  Cette  esp.  est  figurée  dans  l’i- 
con.  du  Règne  anim.  de  Cuvier,  parM.  Gué¬ 
rin,  iv,  tab.  36,  fig.  7,  a ,  b.  (D.) 

"AMORPHOCERES  (à>op<p oç,  informe; 
x/paç ,  corne),  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Co¬ 
léoptères  tétramères  ,  famille  des  Curculio¬ 
nites,  div.  des  Cossonides,  établi  par  Schœn¬ 
herr,  qui  lui  donne  les  caract.  suivants: 
Ant.  courtes,  épaisses,  insérées  au  milieu 
du  rostre  ;  leur  funicule  de  7  articles  :  le  l€r 
turbiné,  les  autres  perfoliés ,  resserrés 
presque  égaux  ;  le  dernier  pressé  contre  la 
massue;  massue  petite,  brièvement  ovale  , 
bi-articulée ;  le  1er  article  corné,  le  der¬ 
nier  spongieux.  Rostre  peu  long,  peu 
épais,  linéaire,  presque  cylindrique,  légère¬ 
ment  plan,  médiocrement  arqué.  Prothorax 
oblong,  tronqué  à  la  base  et  au  sommet, 
arrondi  sur  les  côtés ,  plus  étroit  antérieu¬ 
rement,  resserré  vers  le  sommet,  un  peu 
convexe  en  dessus.  Elytres  allongées,  linéai¬ 
res,  convexes,  tronquées  à  la  base,  arron¬ 
dies  à  l’extrémité ,  couvrant  l’anus.  Pattes 
courtes,  presque  comprimées;  cuisses  très 
élargies  au  milieu  ;  tibias  minces  à  leur  base, 
beaucoup  plus  larges  vers  leur  sommet,  où 
ils  sont  denticulés  et  armés,  en  outre,  d’un 
grand  crochet  mobile;  pénultième  article 
des  tarses  plus  long ,  bilobé.  —  Ce  g.  ne 
figure  pas  dans  le  Catalogue  de  M.  Dejean 
(3 me  édit.).  Schœnherr  y  rapporte  4  esp.,  dont 
une  du  Cap  de  Bonne-Espérance,  et  les  trois 
autres  de  laCafrerie.  Parmi  ces  dernières,  il 
en  décrit  une,  A.  setosus,  que  M.  Chevrolat 
lui  a  mandé  avoir  prise  vivante  dans  les  en¬ 
virons  de  Paris.  (D.) 

*  AMORPIIOPE.  Arnorphopiis  (a  priv.  ; 

24  t 


T.  I. 


370 


AMO 


AMO 


f/.opcpyj ,  forme  jttouç.  pied:  c’est-à-dire  pat¬ 
tes  informes). ins.  —  G.  de  la  fam.  des  Acri¬ 
diens  (Acridites,  Lat.) ,  de  l’ordre  des  Or¬ 
thoptères,  établi  par  M.  Serville  (. Rist .  des 
ins.  Orth.  Suites  à  Buffon).  Ce  g.  est  très 
voisin  des  Tetrix ,  dont  il  ne  diffère  essen¬ 
tiellement  que  par  les  pattes,  dont  les  cuis¬ 
ses  antér.  et  intermédiaires  sont  grêles  à 
leur  base,  et  ensuite  brusquement  dilatées 
en  forme  de  folioles  denticulées  sur  les 
bords,  et  les  jambes  très  comprimées  et  lé¬ 
gèrement  dilatées.  La  seule  esp.  connue  de 
ce  g.  est  VA.  notabilis  Serv.  (Ins.  Orth.), 
trouvée  à  Cayenne.  (Bl.) 

*  AMORPHOPH  ALLES  (  aP.oP'f  oç  ,  dif¬ 

forme;  cptxUoç ,  ■phallus).  Candarum ,  Reichb. 
Consp.  44.  —  Schott.  Melelh.  —  Pythion , 
Mart.  Flor.  183t.  —  Arum  campanulatum 
Roxb.  Arum  Rhumphii  Gaud.  id.  Freyc.,  etc. 
—  bot.  pu.  —  G.  de  la  famille  des  Aroï- 
dées  ,  tribu  des  Thomsoniées,  établi  par 
M.  Blumc  (  in  Batav.  Diario  ,  1825  ;  De¬ 
çà  isne  in  Pl.  Timor ,  1834,  et  in  Rum- 
phia  ,  p.  138)  qui  en  donne  les  caract.  sui¬ 
vants  :  Spathe  roulée  à  sa  base.  Spadice  nu 
supérieurement,  lisse  ou  verruqueux,  flori¬ 
fère  et  androgyne  à  sa  base  ;  pas  d’organes 
sexuels  rudimentaires.  Anth.  sessiles,  bilo- 
culaires ,  s’ouvrant  par  deux  pores  à  leur 
sommet.  Ovaires  libres  à  2,  rarement  à  3  ou 
à  4  loges.  Ovules  solitaires  et  dressés.  Style 
distinct  ou  nul.  Stigm.  capitulé,  entier, 
émarginé  ou  comme  bilobé.  Baies  distinctes, 
monospermes  ou  oligospermes.  Graines  dé¬ 
pourvues  d’endosperme.  —  Ce  g.  se  compose 
d’environ  9  à  10  esp.,  toutes  originaires  de 
l’Inde,  et  qui  ont  été  parfaitement  illustrées 
par  M.  Blume,  dans  sa  magnifique  Bumphia. 
Ce  sont  des  plantes  vivaces ,  à  racine  tubé¬ 
reuse  et  charnue ,  ayant  les  feuilles  et  les 
spadices  solitaires ,  environnés  inférieure¬ 
ment  d’écailles  imbriquées.  Elles  diffèrent 
des  esp.  du  g  .Arum,  dans  lequel  quelques 
unes  étaient  placées  auparavant,  par  la  struc¬ 
ture  des  anthères,  et  surtout  celle  des  ovai¬ 
res.  V.  ARUM.  (A.  R.) 

*  AMORPÏIOPUS  ( ôcp.opepoç ,  difforme; 

ttovç  ,  pied),  ins.  —  Schœnherr  avait  d’abord 
donné  ce  nom  à  un  g.  de  Coléoptères  de  la 
famille  des  Curculionites,  div.  desBrenthi- 
des ,  qu’il  a  remplacé  par  celui  de  Calodro- 
rrtus ,  imposé  au  même  g.  par  M.  Guérin.  V. 
ce  mot.  (D.) 


’  A  MORPIIOSOME.  Amorphosoma  (  ap.op- 
«poç,  informe;  uwpa,  corps),  ins.  — G.  de 
l’ordre  des  Coléoptères  pentamères,  famille 
des  Sternoxes,  tribu  des  Buprestides,  établi 
par  MM.  Gory  et  Delaporte  aux  dépens  du  g. 
Agrilus  de  Mégerle,  et  auquel  ils  assignent 
les  caract.  suivants:  Palpes  maxillaires  de  3 
articles  visibles  ;  le  1er  plus  long,  un  peu  ar¬ 
qué;  le  2me  conique;  le  3me  ovalaire  ;  pal¬ 
pes  labiaux  de  3  articles  un  peu  allongés; 
les  deux  1ers  en  cône;  le  dernier  en  ovale 
long.  Labre  arrondi  en  avant  ;  menton  assez 
grand,  arrondi  en  avant,  un  peu  sinueux. 
Languette  un  peu  arrondie.  Mâchoires  à 
lobe  externe  grand  et  ovalaire  ;  l’interne 
un  peu  arqué  et  pointu  à  l’extrémité.  Man¬ 
dibules  fortes,  aiguës,  un  peu  échancrées 
au  côté  interne.  Ant.  courtes  de  11  articles  ; 
le  1er  gros;  les  3  suivants  à  peu  près  égaux  ; 
tous  les  autres  dilatés  extérieurement  en 
dents  de  peigne.  Tarses  aux  quatre  1ers  ar¬ 
ticles  à  peu  près  égaux;  le  1er  mutique;  le 
2me  muni  d’une  pelote  à  peine  visible;  les 
2  suivants  portant  des  membranes  assez 
fortes  ;  le  dernier  allongé;  crochets  très  pe¬ 
tits  et  unidentés.  Corps  un  peu  déprimé,  tu¬ 
berculeux.  —  Ce  g.,  qui  ne  figure  pas  dans 
le  dernier  Catalogue  de  M.  Dejean  (3me  édit.), 
a  pour  type  VA.  exasperaturn  ou  Agrilus 
exaspérants  de  Schœnherr,  esp.  du  Cap  de 
Bonne-Espérance.  (D.) 

*AMGRPHOZO  AIRES.  Amorphozoa  (à>op- 
cpoç,  informe  ;  £«ov,  animal),  zoopii.  —  2me 
type  des  Actinozoaires  vrais  de  M.  de  Blain- 
ville.  Ce  groupe,  renfermant  les  Eponges  et 
les  Téthyes,  est  caractérisé  ainsi  par  cet 
auteur  (Man.  d’Actin.,  p.  527)  :  «  Corps  or¬ 
ganisés;  animaux  informes  ou  sans  forme 
déterminée;  percés  d’oscules  et  de  pores 
nombreux,  mais  sans  bouches  ;  ou  animaux 
particuliers,  distincts,  constamment  adhé¬ 
rents  et  composés  d’une  substance  fibroso- 
gélatineuse,  entremêlée  ou  non  d’acicules 
calcaires  ou  siliceux  avec  des  gemmules  in¬ 
térieurs  non  localisés.  (Duj.) 

*  AMOSA,  Neclt.  (  Amosa ,  par  allusion  à 
l’affinité  que  présentent  ces  végétaux  avec  les 
Mimosa ).  bot.  ph.  —  Synon.  du  g.  Riga  , 
Plum.,  de  la  famille  des  Légumineuses-Mi- 
mosées.  (Sp.) 

AMOURETTE,  bot.  pii. —  Nom  vulgaire 
de  diverses  plantes  des  champs  qui  se  font 
remarquer  par  un  port  gracieux.  Ainsi  on 


AMP 


AMP 


o  ^  i 

371 


appelle  Amourette  tremblante,  le  Brizci  me¬ 
dia,  L.  •  grande  Amourette,  le  Briza  maxima, 
!->.  ;  petite  Amourette  ,  le  Poa  Eragrosti ,  L.; 
Amourette  des  prés ,  le  Lichnis  flos  cuculi , 

L.,  etc.,  etc.  (G.  d’O.) 

AMOURIE.  bot.  pu.  —  Nom  vulgaire  que 
les  habitants  de  quelques  cantons  de  la 
France  méridionale  donnent  au  mûrier  et 
aux  ronces  des  haies  qui  portent  les  mûres 
sauvages.  (C.  d’O.) 

AMOUROCRE.  bot.  ph. — Nom  vulgaire, 
dans  quelques  cantons  français,  du  Maruia 
(Anthémis)  couda  Cass.  (G.  L.) 

AMOURS.  Amo  res.  zool.  —  V.  Rut, 
Accouplement  et  Génération.  (C.  d’O.) 

AMPAC.  Ampacus.  bot.  ph.  —  Rumphius 
avait  donné  ce  nom  générique,  tiré  de  la 
langue  malaise,  à  2  arbres  des  Moluques 
qui  doivent  rentrer  dans  le  g.  Zanthoxylon. 
V.  ce  mot.  ,  (Ad.  J.) 

*  AMPEDUS  (  OLU.—'K  tê  tov,  d’àvoc,  SUT  ;  7 rsScov, 
tarse),  ins.  —  G.  de  Coléoptères  pentamè¬ 
res ,  famille  des  Sternoxes,  établi  par  Mé- 
gerle ,  et  correspondant  à  celui  d 'Etaler,  tel 
qu’il  a  été  restreint  par  Eschscholtz ,  dans 
sa  Classif.  des  Elalérides.  V .  le  mot  Tau- 
pin,  synon.  français  du  mot  latin  Elater. 

(D.) 

*  AMPELIDÆ  (Ampelis,  nom  latin  du  g. 

Cotinga).  ois. —  C’est,  dans  Swaînson  (Class. 
of  Birds) ,  le  nom  d’une  famille  de  son  2nie 
ordre  Insessores  et  de  sa  tribu  des  Dentiros- 
tres.  (Lafr.) 

*AMPÉLÏDÉES.  Ampelideœ.  bot.  pii. — 
La  famille  fondée  par  A.  L.  Jussieu,  sous  le 
nom  de  Vignes  (Viles),  nommée  plus  tard 
par  lui  V inif  ères,  et  récemment  par  M.  Lin  d- 
ley  Vitacêes,  avait  aussi  reçu  de  Yente- 
nat  celui  de  Sarmeniacées,  à  cause  de  ses 
tiges,  ordinairement  sarmenteuses,  et,  en¬ 
fin,  de  Kunth  celui  d’Arnpélidées,  emprunté 
au  nom  grec  de  la  vigne  (xfXTreloç),  et  que 
nous  adopterons  ici ,  pour  éviter  la  confusion 
qui  pourrait  résulter  de  la  ressemblance 
des  premiers  avec  les  Yiticées  ou  Gatiliers. 
Elle  appartient  aux  plantes  dicotylédones 
polypétales-hypogynes.  Yoici  ses  caract.  : 
Cal.  petit,  entier  ou  muni  de  4-5  petites 
dents  à  son  bord.  Pétales  en  nombre  égal, 
alternant  avec  ces  dents,  à  préfioraison  val- 
vaire,  et  se  séparant,  soit  de  haut  en  bas, 
soit  de  bas  en  haut,  de  manière  à  rester  unis 
à  leur  sommet.  Autant  d’étain,  opposées  ! 


aux  pétales,  à  filets  libres  ou  monadelphes; 
anth.  biloculaires ,  oscillantes,  avortant 
quelquefois.  Ovaire  libre,  entouré  à  sa  base 
ou  à  une  plus  grande  hauteur,  d’un  disque 
qui  porte  les  pétales  et  les  étamines  insérés 
sur  son  contour;  surmonté  d’un  stigmate 
simple,  tantôt  sessile,  tantôt  porté  sur 
un  style  court;  à  deux  loges,  dont  chacune 
renferme  2  ovules  dressés;  plus  rarement 
ô-l-ovulées.  11  devient  une  baie  dans  la¬ 
quelle  les  graines  se  trouvent  quelquefois 
en  même  nombre  que  les  ovules,  mais  avor¬ 
tant  souvent  en  partie,  de  sorte  qu’on  trouve 
un  fruit  uniloculaire  et  1 -sperme.  Ces  grai¬ 
nes  sont  osseuses  et  présentent,  à  la  base 
d’un  périsperme  dur  et  presque  corné  qui 
forme  presque  toute  leur  masse,  un  petit 
embryon  plus  court  de  moitié,  dont  la  ra¬ 
dicule  cylindrique  se  dirige  en  bas,  c’est-à- 
dire  vers  le  hile.  —  Les  plantes  de  cette 
famille  sont  des  arbrisseaux  sarmenteux  et 
grimpants,  dont  les  feuilles ,  composées  ou 
simples,  mais  alors  ordinairement  lobées , 
accompagnées  de  stipules,  sont  opposées 
entre  elles  dans  le  bas;  dans  le  haut,  aux 
inflorescences,  qui  avortent  souvent,  et  se 
changent  alors  en  vrilles.  Ces  inflores¬ 
cences  sont  connues  vulgairement  sous  le 
nom  de  grappes,  mais  ne  répondent  pas  le 
plus  souvent  à  la  définition  botanique  de  ce 
nom;  ce  sont  des  thyrses,  ou  fréquemment 
des  cymes  chargées  de  fleurs  verdâtres  ou 
plus  rarement  colorées.  Ces  fleurs,  généra¬ 
lement  hermaphrodites,  sont,  dans  un  g.,  po¬ 
lygames  et  accompagnées  d’involucres  folia¬ 
cés,  à  lobes  en  forme  d’ailes.  — Les  esp.  sont 
disséminées  dans  les  régions  tempérées,  et 
surtout  tropicales  des  2  hémisphères  ,  au 
nombre  de  plus  de  120.  Ce  n’est  pas  ici  le 
lieu  de  s’étendre  sur  les  propriétés  du  suc 
de  leur  fruit  ,  qui  donnent  au  g.  Vitis  une 
si  grande  importance.  C’est  en  effet  à, ce  seul 
g.  de  la  famille ,  et  de  plus  dans  une  partie 
fort  limitée  de  notre  zone  tempérée,  que 
paraît  être  réservée  la  culture  avantageuse 
de  la  vigne  et  la  fabrication  de  ses  pro¬ 
duits. 

GENRES. 

lre  Tribu.  Sarmentacées  ou  Viniferes.  Pé¬ 
tales  distincts  à  la  base;  filets  ordinairement 
libres;  ovaire  à  2  loges  bi-ovulées.  Plantes 
grimpantes,  à  pédoncules  souvent  changés 
en  vrilles.  —  Cissus,  L .  (S œlanthus ,  Forsk.); 


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372  AMP 

—  Pterisanthes,  Blum.; — Ampélopsis,  Mich.; 

—  Pilis,  L. 

2me  Tribu.  Aquilicièes  ou  Lèèacèes.  Pé¬ 
tales  soudés  à  la  base.  Tube  staminal  à  5 
lobes  stériles,  alternant  avec  les  5  filets  an- 
thérifères  (qui  sont  opposés  aux  divisions  de 
la  cor.).  Ovaire  à  5  loges  1-ovulécs.  Pas  de 
liges  sarmenleuses  ni  de  vrilles.  — Leea,  L. 

( Aquilicia ,  L.;  (Jtlilis,  Gærtn.). 

On  en  a  rapproché  encore  le  Geruma, 
Forsk.,  mais  avec  beaucoup  de  doute;  car, 
si  beaucoup  de  ses  caractères  indiquent  des 
rapports  avec  les  Ampélidées,  on  ignore  la 
situation  de  ses  étamines  relativement  aux 
pétales,  et  le  fruit  est  une  capsule  à  4  loges 
et  à  4  valves.  Il  est  vrai  qu’une  monstruosité 
curieuse,  observée  par  M.  de  Schlechtendal, 
a  reproduit  précisément  cette  structure  du 
fruit  dans  la  vigne  commune.  (Ad.  J.) 

*  AMPÉLIDÉES  ( Amp  élis ,  nom  d’un  des 
genres  de  cette  sous-famille).  —  C’est  pour 
nous  le  nom  d’une  sous-famille  de  notre  fa¬ 
mille  des  Baccivores  (. Baccivoræ ) ,  dans  nos 
Denlirostres  à  bec  déprimé  ,  et  dont  les  ca- 
ract.  sont:  Bec  court,  déprimé,  large  à  sa 
base,  et  très  fendu  jusqu’au-dessous  des 
yeux;  narines  rapprochées  de  la  pointe  du 
bec,  souvent  à  demi  cachées  par  de  petites 
plumes  serrées.  Ailes  à  rémiges  assez  lon¬ 
gues  ,  dont  quelques  unes  des  tres  sont  sou¬ 
vent  rétrécies ,  ensiformes.  Tarses  et  doigts 
courts;  le  doigt  externe  notablement  plus 
long  que  l’interne ,  et  soudé  assez  loin  avec 
le  médian  ;  ongles  élevés ,  courts  et  très  ar¬ 
qués.  Queue  courte  (carrée  dans  un  seul  cas), 
longue  et  fourchue.  —  Tous  les  g.  qui  ap¬ 
partiennent  à  cette  famille,  sont  essentielle¬ 
ment  percheurs  et  frugivores,  comme  l’indi¬ 
que  la  conformation  de  leurs  pattes  et  de 
leur  bec;  ce  sont  les  g.  Cotinga,  Averano, 
Piauhau  ,  Tersine,  Phibalure  et  Jaseur.  (P. 
ces  mots.)  Ils  sont  tous  des  contrées  tropi¬ 
cales  du  Nouveau  Monde ,  excepté  le  g.  Ja¬ 
seur,  commun  à  l’Amérique  septentrionale 
et  à  l’ancien  continent.  (Lajfr.) 

AMPELIS  (ôcfM«)t'ç,  nom  grec  d’un  oiseau 
indéterminé),  ois.  —  Nom  latin  du  g.  Co- 
linga.  P.  ce  mot.  (Lafr.) 

AMPELÎTE  (ap-T cdoa,  vigne).  MIN.  et  GÉOL. 
—  Les  anciens  donnaient  le  nom  d’Ampélite 
à  un  schiste  argileux,  noir,  qu’ils  croyaient 
propre  à  servir  d’amendement  pour  les  ter¬ 
res  à  vigne,  et  à  détruire  les  Insectes  qui 


rongent  cet  arbuste.  M.  Cordier  a  conservé 
le  nom  spécifique  d’Ampélite  pour  cette 
même  roche  qu’il  classe  dans  la  famille  des 
Roches  anthraciteuses.  C’est  un  mélange 
d’anthracite  et  de  matières  phylladiennes 
schisteuses,  fortement  chargé  de  pyrites 
blanches.  Ces  pyrites,  se  décomposant,  pé¬ 
nètrent  les  masses  de  sulfate  de  fer.  Lors¬ 
qu’il  abonde  et  que  la  présence  de  l’air  fa¬ 
vorise  la  réaction  de  ce  sulfate  de  fer  sur  le 
charbon,  il  en  résulte  souvent  une  combus¬ 
tion  spontanée.  A  Poligny,  près  Rennes,  des 
combustions  de  ce  g.  ont  formé  des  Tripolis 
résultant  de  la  combustion  superficielle  des 
ampelites.  On  a  trouvé  dans  les  Ampélites, 
divers  corps  organisés  marins,  tels  que  des 
Spirifères,  des  Fucus,  etc.  M.  Cordier  forme 
une  espèce  distincte  du  Graphite  (  V .  ce 
mot)  que  M.  Brongniart  a  décrit  comme 
une  simple  variété  d’Ampélite  (Ampélite 
grophique).  (C.  d’O.) 

*AMPELODESMOS  {ÿp.nûoq ,  vigne;  &<ÿ- 
îaoç  ,  lien),  bot.  pii.  —  Le  professeur  Link  a 
nommé  ainsi  un  g.  de  la  famille  des  Grami¬ 
nées,  tribu  des  Arundinacées,  qui  comprend 
2  esp.  primitivement  placées  dans  le  g.  Arun- 
do ,  sous  les  noms  d’A.  tenax  Wahl,  et  d'A . 
bicolor  Desf.  Ce  g.  a  été  adopté  par  le  pro¬ 
fesseur  Kunth,  dans  son  excellente  Agrosto- 
graphie ,  et  peut  être  caractérisé  de  la  ma¬ 
nière  suivante  :  Épillets  contenant  de  2  à  4 
fleurs  disposées  sur  un  axe  articulé  et  tout 
couvert  de  poils.  Valves  de  la  glume  ou  de  la 
lépicène  ovales  ,  lancéolées  ,  subulées ,  en 
gouttière,  membraneuses  et  plus  courtes 
que  les  fleurs.  Paillettes  au  nombre  de  2,  mem¬ 
braneuses;  l’infér.  aiguë  ,  toute  couverte  de 
poils  à  sa  base ,  canalieulée  et  enveloppant 
la  paillette  supér.,  qui  est  un  peu  plus  courte 
et  bicarénée.  Etam.  au  nombre  de  3.  Ovaire 
pyriforme,  velu  au  sommet,  portant  2  styles 
très  courts,  terminés  chacun  par  un  stigm. 
plumeux.  Les  2  paléoles  lancéolées,  plus 
longues  que  l’ovaire  ,  et  ciliées  supérieure¬ 
ment.  Fruit  presque  linéaire,  cylindrique, 
marqué  d’un  sillon  longitudinal  et  non  re¬ 
couvert  par  les  écailles.  —  Les  2  esp.  que 
nous  avons  citées  précédemment  composent 
à  elles  seules  ce  g.  Ce  sont  des  graminées 
très  élevées,  ayant  le  port  des  Arundo ,  et 
croissant  dans  les  régions  méditerranéennes 
de  l'Europe  et  de  l’Afrique.  Le  g.  Ampelodes- 
mos  diffère  surtout  de  V Arundo  par  ses 


AMP 


373 


AMP 

écailles  entières  au  sommet  et  dépourvues 
d’arête.  (A.  R.) 

AMPELOPSIS,  Michx.  (  tXfj.Treîoç  ,  vigne  ; 
orpiç,  ressemblance),  bot.  ni.  —  G.  de  la  fa¬ 
mille  des  Sarmentacées  (Vitacées  ,  Lindl., 
Ampélidées,  DC.),  offrant  les  caract.  suiv.: 
Cal.  non  denté,  subcupuliforme.  Pétales  5  , 
caducs,  libres,  réfléchis.  Étam.  5.  Ovaire 
non  enfoncé  dans  le  disque,  2-4-ovulé;  style 
court;  stigm.  capitellé.  Baie  2-4-sperme. — 
Feuilles  simples  ou  composées;  fleurs  rou¬ 
geâtres  ou  jaunâtres  ou  verdâtres,  pani- 
culées  ou  en  cymes. —  On  connaît  10  esp.  de 
ce  g.  ;  la  plupart  habitent,  la  zone  équato¬ 
riale.  VA.  hederacea,  nommée  vulgairement 
Vigne-vierge ,  se  cultive  comme  arbuste 
d’ornement ,  pour  couvrir  les  murs  et  les 
tonnelles.  (Sp.) 

AMPEREA.  bot.  pu.  —  G.  delà  famille 
des  Euphorbiacées,  dédié  à  l’illustre  et  sa¬ 
vant  Ampère,  et  caractérisé  de  la  manière 
suivante  :  Fleurs  monoïques  ou  dioïques  : 
males  :  Cal.  campanulé,  4-5-fide,  à  préflorai¬ 
son  valvaire.  Etamin.  8,  saillantes,  à  filets 
à  peu  près  libres,  alternativement  4  extér., 
et  plus  courtes  ;  anth.  à  loges  distinctes  et 
ovoïdes,  pendant  des  2  côtés  d’un  connectif 
graniforme,  jaunes  avec  une  ligne  brune 
longitudinale,  suivant  laquelle  elles  s’ou¬ 
vrent.  Femelles  :  Cal.  persistant,  à  5  divi¬ 
sions  profondes  et  rondes.  Ovaire  à  3  loges 
1-ovulées,  surmonté  de  3  stigm.  sessiles, 
bifides.  Cap.  ovoïde,  à  péricarpe  mince,  se 
séparant  en  3  coques  bivalves.  —  Les  esp., 
au  nombre  de  3,  sont  de  petits  arbrisseaux 
de  la  Nouvelle-Hollande  y  d’un  port  parti¬ 
culier  et  comparable  à  celui  de  notre  genêt 
commun.  Leurs  rameaux,  comprimés  et  dres¬ 
sés  ,  sont  chargés  de  petites  feuilles  rares, 
éloignées ,  linéaires  et  aiguës.  Les  fleurs 
axillaires  sont  solitaires  ou  groupées  au 
nombre  de  2  ou  de  plus,  en  petits  fascicu¬ 
les,  qui  réunissent  quelquefois  les  2  sexes, 
accompagnées  de  bractées  raides  et  aiguës. 
On  peut  en  voir  une  esp.  {A.  spartioides ) 
figurée  dans  l’atlas  du  voy.  de  l’Astro¬ 
labe  ( Serlum  Aslrolabii ,  tab.  20),  et  dans 
celui  du  voy.  de  la  Coquille  [Bot.,  pl.  49.) 

(Ah.  J.) 

AMPHACANTIIE.  Amphacanlhus  (oc^.cpf , 
des  2  côtés;  axavüa,  épine),  poiss.  —  G.  de 
Poissons  de  la  famille  des  Teuthies,  très 
voisin  des  Scombéroïdes ,  établi  par  Bloch, 


dans  son  système  posthume,  sous  ce  nom  qui 
exprime  bien  le  caract.  singulier  et  unique, 
que  présentent  ces  poissons  dans  le  groupe 
des  Acanthoptérygiens  et  qui  consiste  en  ce 
que  le  rayon  interne  de  la  ventrale  est  épi¬ 
neux  comme  l’externe.  Cette  nageoire  est 
donc  épineuse  des  2  côtés;  d’ailleurs  les  Am- 
phacanthes  ont  une  seule  dorsale  à  plu¬ 
sieurs  rayons  épineux,  et  une  épine  ho¬ 
rizontale  dont  la  pointe  est  dirigée  en 
avant  au  pied  du  1er  rayon.  L’anale  est  lon¬ 
gue  et  aussi  armée  en  avant  de  7  épines  ; 
tandis  que  ce  nombre  n’est  généralement 
que  de  3  dans  le  plus  grand  nombre  des 
poissons  à  rayons  osseux.  La  bouche  est  très 
peu  fendue;  les  2  mâchoires  forment  un  arc 
demi-circulaire ,  garni  de  petites  dents  ser¬ 
rées  et  échancrées  sur  le  bord. 

Les  ouïes  sont  peu  fendues,  la  membrane 
branchiostège  porte  5  rayons.  Les  écailles 
sont  très  petites,  très  minces,  sans  dentelu¬ 
res  ,  et  comme  perdues  dans  la  peau.  La  li¬ 
gne  latérale  est  tracée  parallèlement  au  dos. 
L’anus  est  caché  entre  les  ventrales.  Il  est 
ainsi  avancé,  parce  que  le  canal  intestinal 
est  roulé  en  spirale  sur  lui-même  et  fait  5  à 
6  tours  dans  la  cavité  abdominale  qui  est 
haute,  mais  peu  étendue  en  arrière.  Le  py¬ 
lore  est  entouré  de  4  ou  6  cæcums ,  selon  les 
espèces.  Le  foie  est  large  et  aplati ,  et  sub¬ 
divisé  en  plusieurs  lobules;  la  vésicule  du 
fiel  est  globuleuse  et  suspendue  à  un  long 
canal  cholédoque. Les  Amphacanthes  ont  une 
vessie  natatoire  assez  grande.  La  particula¬ 
rité  la  plus  notable  de  leur  squelette  consiste 
dans  l’allongement  des  2  os  styloïdes  de  l’é¬ 
paule,  qui  sont  arqués  et  arrondis  ,  vien¬ 
nent  se  toucher  sous  le  ventre,  et  former 
une  sorte  de  bassin  avancé  et  entourant  les 
viscères  abdominaux.  Ils  se  nourrissent  pres¬ 
que  tous  de  matières  végétales. 

La  singularité  des  ventrales  à  double  épine 
a  fait  remarquer  ces  poissons  par  tous  les 
naturalistes;  mais  comme  plusieurs  ont  es¬ 
sayé  de  placer  les  esp.  observées  par  eux  dans 
les  g.  déjà  établis  par  Linné  ou  par  ses  élè¬ 
ves,  il  en  est  résulté  que  leur  synonymie  a 
été  pendant  long-temps  des  plus  confuses. 
Linné  lui-même  en  avait  placé  une  dans 
son  g.  Teuthis,  et  l’autre  dans  ses  Spores. 
Bloch,  qui  a  cependant  établi  le  g.  Ampha- 
canthns ,  en  a  placé  parmi  les  Chœtodons. 
forskal  en  avait  donné  la  description  sous  le 


374 


AMP 


nom  de  S'carus  Siyanus,  et  cependant  on 
voit  qu’il  avait  eu  l’idée  d’en  faire  un  g. 
distinct  sous  le  nom  de  Siganus.  Houttuyn 
avait  créé  pour  eux  le  g.  Cenirogaster ,  au¬ 
quel  M.  Gmelin  a  ajouté  tant  d’esp.  dispa¬ 
rates,  qu’il  a  fallu  laisser  de  côté,  jusqu’au 
nom  du  voyageur  Hollandais. 

Commerson ,  en  les  décrivant  sur  les  mar¬ 
chés  de  File  de  France  et  de  Madagascar,  a 
laissé  pour  eux,  dans  ses  manuscrits,  la  dé¬ 
nomination  générique  de  Buro  qui  a  été 
reprise  et  publiée  par  Lacépède;  ce  qui  n’a 
pas  empêché  cet  excellent  homme  de  repro¬ 
duire  dans  son  Ichthyologie  toutes  les  esp. 
nominales  ,  le  Buro  brun  ,  le  Centrogaster 
brunâtre,  le  Scare  sidjan,  le  Scare  étoilé, 
le  Chétodon  cannelé,  le  Chétodon  tacheté  , 
le  Spare  éperonné,  et  qui  toutes  ou  presque 
toutes  désignent  le  même  poisson. 

Les  esp.  de  ce  g.  abondent  dans  la  Mer- 
Rouge  et  dans  le  grand  Océan  indien.  On 
n’en  connaît  aucune  dans  l’Atlantique  ni 
dans  nos  mers  d’Europe.  Avant  la  monogra¬ 
phie  que  nous  en  avons  donnée,  les  auteurs 
n’en  avaient  indiqué  que  2  ou  3;  nous  en 
avons  décrit  27  dans  l’Histoire  naturelle  des 
poissons.  (Val.) 

*  AMPHANTE.  Amphantium  (  ocp.cpt  ;  au¬ 
tour;  avôoç,  fleur),  bot.  ph.  —  Link  (Handb. 
der  Bot.)  applique  ce  nom  aux  récepta¬ 
cles  dilatés  qui  contiennent  ou  envelop¬ 
pent  les  fleurs.  Ex.  :  Ficus,  Dorstenia ,  etc. 

(C.  L.) 

*  AMPHASIA  (àfwpt,  autour  de  ;  oco-cç ,  eoç, 

limon;  par  extension,  marais),  ins.  —  G.  de 
l’ordre  des  Coléoptères  pentamères ,  famille 
des  Carabiques ,  tribu  des  Féroniens,  établi 
par  M.  Newmann ,  et  qu’il  place  près  du  g. 
Masoreus.  Il  a  pour  type  une  esp.  de  l’Amé¬ 
rique  du  nord,  qu’il  nomme  A.  fulvicollis. 
Ce  g.  ne  figure  pas  dans  le  dernier  Catalogue 
de  M.  Dejean  (3me  édit.).  (D.) 

AMPHEREPHIS  (àmcpt,  autour  de  ;  Ip/cpw, 
je  couronne),  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des 
Composées ,  synon.  du  g.  Centratherum. 

(J.  D.) 

*  AMPHIACHYRIS  (w,  autour,  voi¬ 
sin  de;  a x^pov,  paillette),  bot.  ph.  —  Une 
des  2  sections,  ou  sous-g.,  donnée  par  M.  De 
Candolle,  dans  le  g .Brachyris  deNuttal,  de 
la  famille  des  Synanthérées-Astéroïdées , 
et  qu’il  caractérise  ainsi  :  Akènes  du  rayon 
presque  nus  ou  munis  d’une  couronne  très 


AMP 

courte;  fleurs  du  disque  plus  nombreuses 
que  les  ligules.  (C.  L.) 

*AMPHIBICORISES  ou  mieux  AMPIII- 
BIOCQRISES  (àpcpfëcoç,  qui  vit  dans  deux 
éléments;  xoptç ,  punaise),  ins.  —  Nom 
créé  par  M.  Léon  Dufour  et  adopté  par 
M.  Spinola  [Essai  sur  les  Ins.  Hémipt.),  pour 
désigner  une  tribu  de  la  section  des  Hété- 
roptères,  de  l’ordre  des  Hémiptères,  corres¬ 
pondant  à  la  famille  des  Véliens  de  Brullé, 
ou  Hydrodromici  de  Burmeister.  Les  princi¬ 
paux  caract.  que  présente  cette  tribu  ou 
plutôt  cette  famille,  sont  tirés  :  1°  de  la  con¬ 
formation  des  antennes ,  assez  longues  et 
composées  de  4  articles  cylindriques;  2°  des 
pattes  antér.  grêles,  plus  courtes  que  les  au¬ 
tres  et  dépourvues  d’épines  propres  à  retenir 
leur  proie;  3°  de  l’écusson  presque  entière¬ 
ment  caché;  et  4°  des  tarses  pourvus  de  cro¬ 
chets  situés  en  dehors  et  insérés  dans  une 
échancrure  du  dernier  article. 

Les  Insectes  qui  composent  cette  petite 
famille  vivent  de  proie  vivante  ;  ils  sont  tous 
aquatiques  et  cependant  ils  ne  s’enfoncent 
jamais  dans  l’eau,  à  moins  que  ce  ne  soit  ac¬ 
cidentellement;  mais  ils  courent  à  sa  sur¬ 
face  avec  beaucoup  d’agilité  et  aussi  facile¬ 
ment  que  les  Insectes  vivant  à  terre.  Tout 
le  dessous  de  leur  corps  est  garni  de  petits 
poils  très  courts  et  excessivement  serrés,  qui 
leur  permettent  de  glisser  sur  l’eau  sans  se 
mouiller. 

Cette  famille,  confondue  d’abord  par  La- 
treille  avec  tous  les  Hémiptères  Géocorises , 
renferme  aujourd’hui,  telle  qu’elle  a  été  res¬ 
treinte  par  les  entomologistes  modernes,  les 
6  g.  suivants  :  Felia  ,  Microvelia  ,  Hebrus  , 
Halobates ,  Gerris ,  Hydrometra.  (Bl.) 

AMPHIBIE  (àfj «pc&oç,  qui  vit  dans  deux 
éléments),  moll.  —  Nom  sous  lequel  Geof¬ 
froy  ( Conchyl .  des  environs  de  Paris)  décrit 
le  Mollusque  dont  Draparnaud  a  fait  depuis 
son  g.  Ambrette.  V.  ce  mot.  (Desh.) 

AMPHIBIENS  (  àm-A.oio; ,  qui  vit  dans  2 
éléments),  rept. — C’est  ainsi  queM.de  Blain- 
ville  désigne  les  reptiles  batraciens,  dontll 
fait  la  4me  classe  de  ses  Ostéozoaires ,  pre¬ 
mière  grande  divis.  ou,  comme  il  l’appelle, 
le  type  1  du  Règne  animal.  V.  Batraciens. 

(G.  B.)  _ 

AMPHIBIES.  Amphibia  (àpcpfâtoç,  qui  vit 
dans  2  éléments),  zool. — Les  Allemands  ré¬ 
servent  encore  assez  généralement  ce  nom 


AMP 


AMP 


375 


aux  animaux  vertébrés  de  la  catégorie  des 
reptiles  nus  et  écailleux,  adoptant  ainsi, 
dans  la  signification  que  lui  avait  donnée 
Linné,  le  mot  Amphibia.  Les  différences  qui 
distinguent  les  esp.  à  peau  écailleuse  ou 
scutifère  de  celles  à  peau  nue,  tendent  néan¬ 
moins  à  faire  de  ces  2  sortes  d’animaux,  2 
classes  bien  distinctes.  Aussi,  dans  la  mé¬ 
thode  de  M.  de  Blainville,  les  reptiles  écail¬ 
leux  conservent-ils  seuls  le  nom  de  Reptilia, 
dont  se  servait  aussi  Brisson  [V.  Beptiles)  , 
et  les  Batraciens  ou  Reptiles  nus  prennent-ils 
celui  d 'Amphibia  [V.  Batraciens)  :  ces  der¬ 
niers  étant  en  effet  les  seuls  que  l’on  puisse 
d\re  Amphibies ,  c’est-à-dire  jouissant  suc¬ 
cessivement  de  2  manières  différentes  de  vi¬ 
vre,  puisque,  saufles  Cécilies,  tous  sont  d’a¬ 
bord  brancbifères ,  respirent  l’air  dissous 
dans  l’eau ,  et  n’ont  les  poumons  déve¬ 
loppés  que  dans  un  âge  plus  avancé  et  après 
l’accomplissementde  leur  métamorphose.  On 
sait,  cependant,  que  plusieurs  (  les  Pèrenni- 
branches)  n’arrivent  pas  à  la  respiration  pul¬ 
monaire  ;  mais  si  ces  animaux  sont,  parmi 
les  Vertébrés,  les  seuls  auxquels  l’épithète 
d 'Amphibies  convienne  réellement ,  ils  ne 
sont  pas  les  seuls  que  dansle  langage  vulgaire 
on  appelle  ainsi ,  et  dans  toutes  les  autres 
classes  de  leur  type,  on  signale  des  esp.  am¬ 
phibies;  certaines  de  celles-ci  pouvant  sor¬ 
tir  de  l’eau,  leur  séjour  habituel,  pour  s’ex¬ 
poser  quelques  instants  à  l’air,  et  vice  versâ. 
On  cite  surtout  au  nombre  de  ces  pré¬ 
tendus  Amphibies  :  les  Phoques  et  les  La¬ 
mantins  parmi  les  Mammifères,  parce  que, 
vivant  habituellement  dans  l’eau,  ils  peu¬ 
vent  venir  sur  le  rivage;  ou  bien  encore  les 
Loutres,  le  Cynogale  ou  Potamophile,  le 
Castor,  l’Hippopotame  et  plusieurs  autres 
qui,  terrestres,  dans  quelques  circonstances, 
vont  souvent  à  l’eau  et  s’y  meuvent  même 
avec  plus  de  facilité  que  sur  le  sol.  Les  Cé¬ 
tacés  zoophages,  au  contraire,  sont  regardés 
comme  exclusivement  aquatiques ,  parce 
qu’ils  ne  quittent  jamais  l’eau.  Ces  particu¬ 
larités  bien  remarquables,  sans  aucun  doute, 
ne  sauraientcependant,  comme  celles  qui  ca¬ 
ractérisent  principalement  les  Amphibiens 
proprement  dits ,  être  prises  en  considéra¬ 
tion,  quand  il  s’agit  de  classer  méthodique¬ 
ment  les  êtres  chez  lesquels  on  les  a  constatées 
et,  si  Blumenbachacru  devoir  s’enservirpour 
admettre,  parmi  les  Mammifères,  un  ordre 


réservé  aux  esp.  aquatiques,  c’est  qu’il  avait 
plutôt  en  vue  l’établissement  d’un  système 
que  celui  de  la  véritable  méthode  naturelle. 
Cette  sorte  d’état  amphibie  se  retrouve  en  ef¬ 
fet  dans  des  g.  d’ordres  différents,  et  la  dis¬ 
position  particulière  des  organes  locomoteurs 
qui  le  caractérisent ,  est  une  simple  consé¬ 
quence  ou  plutôt  une  condition  harmoni¬ 
que,  tout-à-fait  dépendante  descirconstances 
au  milieu  desquelles  certaines  esp.,  apparte- 
nantàdes  degrés  divers  de  la  série  animale, 
doivent  fonctionner.  Aussi  Blumenbach  , 
que  nous  citons  plutôt  pour  nous  faire  com¬ 
prendre  que  pour  le  critiquer,  admettait-il 
parmi  les  Mammifères  palmipèdes  ou  aqua¬ 
tiques,  des  Rongeurs,  des  Carnassiers  et  des 
Edentés,  comme  il  en  admettait  dans  son 
groupe  des  Pissipèdes  ou  digités.  L’appré¬ 
ciation  de  la  valeur  réelle  des  caractères  fait 
aujourd’hui  rapporter  au  même  ordre  ou 
degré  de  la  série  ,  des  animaux  aquatiques  , 
terrestres  et  volatiles ,  quand ,  à  part  les  dif¬ 
férences,  nécessitées  par  le  séjour,  la  somme 
de  complication  de  leur  organisme  se  trouve 
être  au  fond  la  même. 

Il  n’est  pas  nécessaire  d’ajouter  que  tous 
les  Mammifères  amphibies  que  nous  citions 
plus  haut,  respirent,  comme  les  autres  g.  de 
leur  classe,  l’air  en  nature,  et,  bien  entendu, 
au  moyen  de  poumons.  Beaucoup  d’entre 
eux  doivent  la  faculté  de  plonger,  à  la  forme 
de  leurs  narines  ,  et  surtout  à  un  dévelop¬ 
pement  spécial  de  certaines  parties  du  sys¬ 
tème  veineux  qui,  retardant  une  portion  du 
sang  dans  des  plexus  considérables,  permet 
une  respiration  moins  fréquente.  Les  Oiseaux 
qui  vivent  dans  l’eau  et  qui  s’y  plongent 
fréquemment,  les  reptiles  écailleux  (Emi- 
des,  Chélonées,  Crocodiles,  etc.)  qui  ont 
les  mêmes  habitudes,  n’ont  pas  non  plus,  et 
à  aucun  âge,  de  branchies;  mais  chez  les 
espèces  de  la  classe  des  Reptiles,  la  circula¬ 
tion  profondément  modifiée  dans  quelques 
uns  de  ses  organes,  rend,  pour  ainsi  dire, 
arbitraire  leur  acte  respiratoire. 

Quelques  poissons,  appelés  pour  cela  même 
Amphibies,  jouissent,  comme  les  Phoques 
et  les  Lamantins ,  de  la  faculté  de  sortir 
de  l’eau  en  quelques  occasions,  mais  rien  dans 
leur  système  respiratoire  et  circulatoire,  ne 
rappelle  ce  qui  a  lieu  dans  les  vertébrés  pul- 
monés;  l’orifice  extérieur  des  branchies  de 
certains  d’entre  eux  (les  anguilles)  ayant  un 


376 


AMP 


AMP 


diamètre  moins  considérable  que  chez  les 
autres  ,  leur  permet  de  conserver  l’eau  dans 
leur  cavité  branchiale,  plus  long-temps  que 
ne  peuvent  le  faire  les  carpes,  par  exemple, 
dont  les  ouïes  sont  si  largement  ouvertes. 
Chez  quelques  groupes,  l’appareil  branchial 
est  lui-même  modifié  à  cette  intention,  et 
G.  Cuvier  a  nommé  Pharyngiens-labyrin- 
thiformes ,  une  famille  d’Acanthoptérygiens 
chez  lesquels  «les  os  pharyngiens  supér.  étant 
divisés  en  petits  feuillets  plus  ou  moins  nom¬ 
breux,  interceptant  des  celiules  où  il  peut  y 
demeurer  de  l’eau  qui  découle  sur  les  bran¬ 
chies  et  les  humecte  pendant  que  le  poisson 
est  à  sec;  ce  qui  permet  à  ces  poissons 
(Anabas,  etc.)  de  se  rendre  à  terre  et  d’y 
ramper  à  une  distance  souvent  assez  grande 
des  ruisseaux  et  des  étangs,  où  ils  font  leur 
séjour  ordinaire.  >• 

Amphibies  s’emploie  donc  dans  2  accep¬ 
tions  physiologiquement  différentes  :  1°  pour 
des  animaux  qui  vivent  d’abord  dans  l’eau 
et  respirent  au  moyen  de  l’air  qu’elle  ren¬ 
ferme,  et  qui  plus  tard  respirent  l’air  en  na¬ 
ture;  2°  pour  des  esp.  à  respiration  aérienne 
ou  aquatique,  et  qui  peuvent  échapper  pen¬ 
dant  un  temps  plus  ou  moins  long  à  leur 
milieu  habituel ,  mais  sans  varier  dans  leur 
mode  de  respiration.  Les  Amphibies  de 
la  lre  catégorie,  lorsqu’ils  ont  quitté  leur 
état  aquatique  pour  la  respiration  à  l’air  li¬ 
bre  ,  peuvent  aussi  être  de  la  seconde ,  et 
vivre  pour  ainsi  dire  à  volonté,  dans  l’air  ou 
dans  l’eau  ,  mais  en  suspendant  leur  respi¬ 
ration  ,  tant  qu’ils  restent  plongés  dans  ce 
dernier  milieu.  Un  fait  curieux  constaté  par 
M.  Milne-Edwards ,  est  celui  de  la  respira¬ 
tion  cutanée  accidentelle,  par  laquelle  quel¬ 
ques  uns  de  ces  derniers  (ex.  :  les  grenouilles 
adultes)  entièrement  séparés  de  l’atmo¬ 
sphère,  peuvent  suppléer  à  son  défaut. 

Chez  les  animaux  invertébrés,  il  y  a  aussi 
des  Amphibies,  les  uns  vrais  ou  de  la  pre¬ 
mière  sorte;  les  autres  apparents ,  c’est-à- 
dire  de  la  seconde.  Certaines  larves  d’insec¬ 
tes  hexapodes  sont  d’abord  branchifères  ; 
elles  vivent  dans  l'eau  ,  et ,  plus  tard,  leur 
respiration  devient  aérienne ,  et  alors  elle 
s’opère  au  moyen  de  trachées.  Ex.  :  beaucoup 
de  Névroptères,  des  Diptères,  des  Coléop¬ 
tères  hydrocanthares  et  palpicornes,  et 
YHydrocampa  stratiotalis  de  l’ordre  des  Lé¬ 
pidoptères.  Les  esp.  de  la  même  classe  et  à 


respiration  aérienne  qui  vivent  dans  l’eau, 
soit  à  l’état  de  larve,  soit  à  l’état  adulte,  sont 
fort  nombreuses  et  de  presque  tous  les  or¬ 
dres;  mais  ce  ne  sont  plus  là  que  des  pseudo¬ 
amphibies.  Quelques  arachnides  aussi  sont 
dans  ce  dernier  cas,  et,  parmi  les  Crustacés, 
plusieurs  ,  bien  que  pourvus  de  branchies  , 
se  tiennent  à  la  surface  du  sol;  et  c’est  au 
moyen  de  l’air  très  humide  qu’ils  respi¬ 
rent. 

Le  type  des  animaux  mollusques,  n’a  pas 
de  véritables  Amphibies;  mais  toute  une  fa¬ 
mille  de  Pulmonés  (lesLimnées,  Planorbes, 
Physes,  etc.)  vit  dans  l’eau  à  la  manière 
des  Insectes  et  des  Arachnides. 

Plus  l’organisation  des  animaux  est  infér. 
et  plus  ceux-ci  sont  nécessairement  aquati¬ 
ques;  aussi  ne  doit-on  pas  s’étonner  de  ne 
trouver  d’espèces  aériennes,  ni  même  am- 
phibiennes  chez  les  véritables  animaux 
rayonnés. 

La  respiration,  cutanée  chez  quelques  for¬ 
mes  extrêmes  (ex.  :  les  Entozoaires)  insépa¬ 
rables  de  la  série  des  animaux  articulés , 
permet  aussi  un  g.  de  vie  qui  pourrait  faire 
considérer  comme  Amphibies,  quoiqued’une 
autre  manière,  certains  des  êtres  qui  la  pré¬ 
sentent,  puisqu’il  en  est  qui  peuvent  égale¬ 
ment  vivre  dans  l’eau  ou  dans  l’intér.  des 
autres  animaux ,  soit  dans  leur  canal  diges¬ 
tif,  soit  dans  divers  autres  points  de  leur 
organisme.  C’est  au  moyen  d’une  respiration 
également  cutanée  que  s’entretient  la  vie 
aquatique  ou  aérienne  dans  les  lieux  humi¬ 
des,  signalée  chez  quelques  esp.  de  Planai¬ 
res,  animaux  fort  voisins  par  leur  organi¬ 
sation  des  précédents,  et  Amphibies  par  pa¬ 
rasitisme.  (P.  G.) 

AMPHIBIOCORISES.  INS.  —  V.  Ampiii- 

BICORISES. 

AMPHIBIOLITHES  (à^Scoç,  amphi¬ 
bie;  KOoç ,  pierre  ).  anim.  foss.  —  Quelques 
auteurs  ont  désigné  sous  ce  nom  des  fossiles 
qu’ils  supposaient  être  les  restes  d’animaux 
amphibies.  (L.rd.) 

*  AMPHIBLESTRIA  (à^Wpov,  filet 
ou  réseau),  bot.  cr.  —  Presl,  dans  sa  Pteri- 
dographia  ,  a  formé,  sous  ce  nom ,  un  g.  du 
Pteris  lati folia  Humb.  et  Bonpl.,  qui  diffère 
des  autres  Pteris  par  ses  nervures  réticu¬ 
lées  ou  plutôt  formant  des  aréoles  à  peu  près 
quadrilatères,  dans  lesquelles  quelques  ra¬ 
meaux  des  petites  nervures  se  terminent  li- 


AMP 


AMP 


brement,  comme  dans  les  vrais  A  sodium 
et  les  Phymatodes.  Les  capsules  forment  une 
ligne  étroite ,  continue  ou  interrompue,  re¬ 
couverte  par  un  tégument  marginal  étroit, 
scarieux,  s’ouvrant  au  dedans. —  La  seule 
esp.  bien  reconnue  est  celle  citée  ci-dessus, 
dont  la  fronde  herbacée  est  trifoliée,  à  folio¬ 
les  profondément  pinnatitides.  Elle  croit  dans 
la  Colombie.  Presl  rapporte  avec  doute  au 
même  g.,  une  plante  du  Chili  qu’il  n’a  vue 
que  dépourvue  de  fructification.  (Ad.  B.) 

*  AMPHIBOLE.  Amphibola  (àpcpcSoH,  en¬ 
veloppe  ,  filet),  moll.  —  M.  Schumacher 
(JYouv.  Sysi.  des  Vers  tesiacés )  propose  sous 
ce  nom  un  g.  particulier  pour  la  JVerita  nux 
avellana  de  Chnitz.  Ce  g.  a  été  reproduit  un 
peu  plus  tard  par  MM.  Quoy  et  Gaimard 
sous  le  nom  d’Ampullacère,  qui  a  été  plus 
généralement  adopté.  V.  ampullacère. 

(Desh.) 

AMPHIBOLE  (  Ky-yioolaç;  ambigu ,  à 
cause  des  analogies  que  les  substances  ainsi 
nommées  ont  avec  d’autres  minéraux  ,  et 
notamment  avec  les  Pyroxènes,  les  Epidotes 
et  les  Tourmalines),  min. — Haüy  a  donné  le 
nom  d’Amphibole  à  une  esp.  qu’il  avait 
établie  en  réunissant  les  minéraux  appelés 
précédemment  Trémolite  ou  Grammatile  , 
Strahlstein  ou  Actinote ,  et  Hornblende.  C’est 
un  fait  fort  remarquable,  que  les  fluctua¬ 
tions  d’opinions  auxquelles  ces  substances  ont 
donné  lieu  parmi  les  minéralogistes.  Rap- 
prochées  d’abord  dans  un  même  groupe  avec 
beaucoup  d’autres  minéraux  ,  sous  le  nom 
commun  de  Schorl,  d’après  quelques  rap¬ 
ports  assez  insignifiants ,  elles  avaient  été 
ensuite  séparées  par  Werner,  sur  la  foi  de  cer¬ 
tains  caract.  extérieurs  et  fort  peu  décisifs. 
L’examen  de  leurs  formes  et  de  leur  struc¬ 
ture  conduisit  Haüy  à  les  identifier  sous  le 
nom  d’Amphibole.  Plus  tard,  la  découverte 
de  l’isomorphisme  est  venue  établir  claire¬ 
ment  la  nécessité  de  considérer  ce  groupe 
non  comme  une  véritable  esp.,  mais  comme 
un  g.  d’esp.  isomorphes,  c’est-à-dire  d’esp. 
analogues  et  très  rapprochées  les  unes  des 
autres,  tant  par  leurs  formes  que  par  leur 
composition  atomique.  On  se  trouvait  ainsi 
ramené,  en  quelque  sorte,  au  point  de  vue 
de  l’École  allemande,  lorsque,  peu  de  temps 
après,  un  cristallographe allemand, G.  Rose, 
essaya  de  nous  reporter  encore  à  une  ma¬ 
nière  de  voir  plus  ancienne,  en  cherchant  à 


O  ^  ** 

o  7  / 

démontrer  l'identité  des  Amphiboles  avec 
les  Schorls  volcaniques  ou  les  Pyroxènes. Au¬ 
jourd’hui  ,  la  plupart  des  minéralogistes 
maintiennent  la  séparation  des  deux  grou¬ 
pes,  en  considérant  leurs  esp.  respectives, 
non  comme  isomorphes,  dans  l’acception 
rigoureuse  du  mot,  mais  simplement  comme 
Plésiomorphes  entre  elles  (  V.  Plésiomor- 
phisme).  Nous  nous  conformerons  à  cette  opi¬ 
nion  ,  en  ayant  soin  de  faire  remarquer 
les  analogies  nombreuses  et  les  rapports  in¬ 
times  qui  existent  entre  toutes  ces  substan¬ 
ces,  et  en  insistant  sur  la  valeur  des  2  seuls 
caract.  qui  militent  encore  en  faveur  de  la 
spécification  généralement  adoptée. 

Nous  allons  indiquer  d’abord  les  caract. 
qui  distinguent  le  groupe  des  Amphiboles , 
considéré  comme  g.  minéralogique;  après 
quoi  nous  ferons  connaître  les  différences  qui 
nécessitent  le  partage  de  ce  groupe  en  plu¬ 
sieurs  espèces.  —  Les  Amphiboles  sont  com¬ 
posés  généralement  d’un  atome  de  trisilicate 
calcaire  (C  a  Si3)  et  de  3  atomes  de  bisilicate 
de  magnésie  (3  M  g  Si a) ,  la  chaux  et  surtout 
la  magnésie  pouvant  être,  en  tout  ou  en  par¬ 
tie,  remplacées,  équivalent  pour  équivalent, 
par  le  protoxyde  de  fer  ou  le  protoxyde  de 
manganèse.  Un  atome  d’Amphibole  est  donc 
formé  de  4  atômes  de  base  monoxyde ,  et 
de  9  atômes  de  silice;  si  l’on  admet  avec 
M.  Dumas,  que  la  silice  soit  composée  d’un 
atome  d’oxygène  et  d’un  atome  de  silicium. 
Nous  adoptons  cette  dernière  supposition , 
qui  nous  paraît  plus  probable  que  celle  qui 
est  généralement  reçue  parmi  les  minéralo¬ 
gistes  ,  nous  réservant  de  donner  les  raisons 
qui  lajustifient,  dans  l’article  où  nous  traite¬ 
rons  des  Silicates  en  général.  Les  Pyroxènes 
sont  composés  des  mêmes  principes  dans  des 
proportions  peu  différentes  :  ils  résultent  de 
la  combinaison  de  4  atômes  de  base  mo¬ 
noxyde  ,  et  de  8  atomes  de  silice ,  au  lieu  de 
9;  d’où  il  suit  que  par  la  perte  d’un  atôme 
de  silice,  une  molécule  d’Amphibole  se  chan¬ 
gerait  en  une  molécule  pyroxénique.  Les 
Amphiboles  fondent  assez  facilement  au 
chalumeau  en  un  émail  diversement  coloré  ; 
si  l’on  expose  une  masse  d’Amphibole  cris¬ 
tallisée  au  feu  des  hauts-fourneaux,  de  ma¬ 
nière  à  la  fondre  complètement,  et  si  on  la 
fait  cristalliser  de  nouveau  par  refroidisse¬ 
ment,  les  cristaux  que  l’on  obtient  ne  res¬ 
semblent  plus  aux  cristaux  primitifs,  mais 

24* 


T.  I. 


AMP 


378  AMP 

ils  offrent  tous  les  caract.  des  cristaux  de  Py¬ 
roxènes. 

Les  Amphiboles ,  comme  les  Pyroxènes  , 
cristallisent  dans  le  système  Klino-rhombi- 
que  :  leur  forme  fondamentale  est  un  prisme 
oblique,  à  base  rhomboïdale ,  inclinée  sur 
l’axe  de  105  à  106°;  mais  les  pans  du  prisme, 
tels  que  le  clivage  les  donne,  font  sur  l’arête 
antérieure  H  un  angle  obtus  d’environ  1 24°  \ 
dans  les  Amphiboles ,  et  un  angle  aigu  de 
87°  à  peu  près  dans  les  Pyroxènes.  En  ad¬ 
mettant  que  la  base  ait  la  même  inclinaison 
dans  les  2  prismes,  si  l’on  cherche  à  faire 
dériver  l’un  de  ces  prismes  de  l’autre,  sa¬ 
voir  le  prisme  de  l’Amphibole  de  celui  du 
Pyroxène,  on  trouve  que  l’angle  du  premier 
s’accorde  à  très  peu  près  avec  celui  que 
donne  le  calcul ,  dans  l’hypothèse  où  le 
prisme  de  l’Amphibole  proviendrait  de  la 
modification  3 H3.  Il  faut,  pour  mettre  les  2 
prismes  en  rapport  de  position,  supposer 
la  coïncidence  des  bases  et  des  sections  dia¬ 
gonales  respectives,  en  sorte  que  l’angle  de 
87°  dans  le  Pyroxène  corresponde  à  l’angle 
de  124°  dans  l’Amphibole.  De  ce  rapproche¬ 
ment,  on  peut  conclure  qu’il  existe  entre 
ces  minéraux,  sinon  une  identité  complète 
de  formes ,  du  moins  une  analogie  très 
grande  et  tout -à- fait  comparable  à  celle 
qui  s’observe  ordinairement  entre  les  sub¬ 
stances  dites  isomorphes. 

La  pesanteur  spécifique  des  Amphiboles 
varie  de  2,9  à  3,5.  Celle  des  Pyroxènes  ne 
descend  pas  tout-à-fait  aussi  bas,  mais  elle 
s’élève  jusqu’à  3,6. 

Les  Amphiboles  fondent  plus  facilement 
que  les  Pyroxènes;  ils  passent  en  conséquence  j 
moins  vite ,  ou  par  un  refroidissement  beau-  ! 
coup  plus  lent,  de  l’état  de  fusion  à  l’état  j 
cristallin.  On  trouve  souvent  la  Hornblende 
et  le  Pyroxène  augite  composant  ensemble 
des  macles  ou  réunions  régulières  de  cris-  ; 
taux,  dans  lesquelles  les  parties  composantes 
d’espèces  différentes  sont  entre  elles  dans 
le  rapport  de  position  indiquée  plus  haut; 
dans  ce  cas,  c’est  toujours  le  Pyroxène  qui 
constitue  le  noyau  ou  le  centre  de  la  macle, 
et  la  Hornblende  lui  forme  comme  une  sorte 
d’enveloppe  extérieure.  De  tels  groupements 
s’observent  non  seulement  dans  les  cristaux 
disséminés  (Diorites  des  monts  Durais),  mais 
aussi  clans  les  cristaux  implantés  (Sahlites 
d’Arendal).  Les  Amphiboles  et  les  Pyroxè¬ 


nes  ne  se  distinguent  pas  seulement  par 
leurs  faces  de  clivage  ;  mais  leurs  formes  ex¬ 
térieures,  quoique  susceptibles  d’être  ra¬ 
menées  les  unes  aux  autres,  sont  le  plus 
souvent  différentes.  Ainsi  l’on  n’a  point  en¬ 
core  observé  les  Pyroxènes  sous  les  formes 
ordinaires  de  l’Amphibole;  mais  il  existe 
dans  les  diorites  de  l’Oural  des  cristaux  d’Am- 
pbibole  qui  se  montrent  sous  l’une  des  for¬ 
mes  les  plus  communes  du  Pyroxène  ;  ce  sont 
ces  cristaux  que  G.  Rose  a  décrits  sous  le 
nom  d’Ouralite;  ils  renferment  souvent  un 
noyau  de  véritable  Pyroxène.  Cette  observa¬ 
tion  semble  indiquer  que  la  différence  des 
formes  extérieures  pourra  disparaître  un 
jour  d’une  manière  plus  complète.  Il  ne  res¬ 
tera  donc  plus  d’autre  caract.  distinctif,  que 
la  diversité  des  clivages,  laquelle  paraît  dé¬ 
pendre  d’une  légère  différence  dans  la  com¬ 
position  chimique,  savoir  d’une  petite  quan¬ 
tité  de  silice  en  excès  dans  les  Amphiboles. 
Si  l’on  regarde,  avec  la  plupart  des  minéra¬ 
logistes,  cet  excès  de  silice  comme  essentiel, 
parla  raison  qu’il  est  toujours  en  proportion 
simple  et  définie  ,  il  y  a  nécessité  de  main¬ 
tenir  la  séparation  des  2  groupes  d’espèces. 
Il  faudrait,  au  contraire,  les  réunir  en  un 
seul  et  même  genre,  si  l’on  considérait,  avec 
G.  Rose,  cette  différence  de  composition 
comme  accidentelle,  et  comme  provenant 
uniquement  de  celle  des  circonstances  qui 
ont  accompagné  la  formation  des  cristaux 
d’Amphibole  et  de  Pyroxène.  Selon  cet  ha¬ 
bile  cristallographe,  les  Pyroxènes  auraient 
cristallisé  par  un  refroidissement  très  ra¬ 
pide  d’une  certaine  masse  en  fusion  ,  et  les 
Amphiboles  par  un  refroidissement  beau¬ 
coup  plus  lent  de  la  même  masse  fondue. 
V.  Pyroxène. 

Nous  rapporterons  toutes  les  variétés 
d’Amphiboles  à  3  esp.,  dont  une,  la  Trémo- 
lite,  comprendra  les  variétés  à  bases  terreu¬ 
ses,  qui  sont  généralement  sans  couleur  ; 
une  autre,  Y  Amphibole  proprement  dit ,  se 
composera  de  toutes  les  variétés  à  bases  ter¬ 
reuses  et  métalliques,  dans  lesquelles  le  pro¬ 
toxyde  de  fer  ou  de  manganèse  entrera  en 
quantité  notable  avec  la  chaux  et  la  mag¬ 
nésie  ,  et  qui  par  suite  présenteront  une  cou¬ 
leur  verte  plus  ou  moins  foncée.  Cette  der¬ 
nière  se  subdivisera  en  2  s. -espèces  :  Y  Acti- 
note  et  la  Hornblende.  La  3me  esp.  compren¬ 
dra  les  variétés  à  bases  de  fer  et  de  magnésie, 


AMP 


3/9 


AMP 

sans  chaux,  que  l’on  désigne  sous  le  nom 
d’ Antliopliyllite. 

lie  Espèce. — TRÉMOLITE.  Synon.  Gram- 
rnatite ;  composée  d’un  atome  de  trisi  1  icate 
de  chaux  (G  Si 3),  et  d’un  atôme  de  bisilicale 
de  magnésie  (Mc/ Si2).  Cristaux  blancs, 
blanc-jaunâtres  ou  gris- cendrés,  ayant  quel¬ 
quefois  une  teinte  verdâtre,  et  souvent  un 
éclat  qni  tire  sur  le  nacré;  clivables  pa¬ 
rallèlement  aux  pans  d’un  prisme  rhomboi- 
dal  oblique,  dont  le  grand  angle  latéral  est 
de  124°,  37* ,  et  dont  la  base  est  inclinée  à 
l’axe  de  103°  environ.  Ces  cristaux  sont  gé¬ 
néralement  vitreux  et  translucides;  ils  fon¬ 
dent  avec  assez  de  facilité  en  un  verre  blanc 
et  bulleux. Densité,  2,9;  Dureté,  5, 6.  Analyse: 
Silice  60,50;  chaux  12,43;  magnésie  27,07. 
—  La  forme  la  plus  ordinaire  des  cristaux 
de  Trémolile  est  le  prisme  fondamental  de 
124°,  dont  la  base  est  remplacée  par  un 
sommet  dièdre  de  148°;  l’arête  du  biseau 
terminal  est  inclinée  à  l’axe,  comme  la  base 
qu’elle  remplace  ,  et  qui  en  serait  la  tron¬ 
cature  tangente.  Quelquefois  cette  tronca¬ 
ture  existe  en  même  temps  que  celle  des 
arêtes  longitudinales  obtuses.  La  Trémolite 
se  rencontre  rarement  en  cristaux  complets; 
elle  est  le  plus  souvent  en  longues  baguettes 
prismatiques,  terminées  irrégulièrement, 
comme  si  elles  avaient  été  fracturées.  Dans 
cette  esp.  de  cassure  transversale,  on  aper¬ 
çoit  souvent  une  ligne  colorée  dans  la  di¬ 
rection  de  la  grande  diagonale;  c’est  ce  ca¬ 
ractère  qui  avait  fait  donner  d’abord  à  l’esp. 
le  nom  de  Grammatite.  Elle  se  présente 
aussi  en  aiguilles  divergentes,  ou  en  masses 
composées  de  fibres  déliées  d’un  aspect 
soyeux.  Parfois  elle  offre  des  teintes  d’un 
blanc  rougeâtre,  d’un  vert  d’asperge,  ou 
d’un  bleu-violet  pâle.  Elle  est  le  plus  ordi¬ 
nairement  disséminée  dans  les  Dolomies  ou 
les  calcaires  saccharoïdes  des  terrains  mi- 
caschisteux,  et  c’est  ainsi  qu’on  la  trouve  à 
Campo-Longo  au  Sainî-Gothard,  à  Pfitsch 
enTyrol,  à  Gullsjo  et  Acker  en  Suède ,  à 
fiognatzka  dans  le  Bannat ,  et  dans  une 
multitude  de  localités  en  Saxe,  en  Bohême, 
en  Ecosse  ,  en  Amérique. 

On  rapporte  à  la  Trémolite  une  partie  de 
ces  substances  filamenteuses,  connues  vul¬ 
gairement  sous  les  noms  d 'Amiante  ou  d '  As- 
heste.  fs.  ces  mots. 

Ume  Espèce.  —  AMPHIBOLE.  Composée 


d’un  atôme  de  trisilicate  de  chaux  (C  Si  3)  , 
et  d’un  atôme  de  bisilicate  de  fer  (F  Si 2 ), 
cette  esp.  est  souvent  mélangée  avec  la  pré¬ 
cédente  ,  surtout  dans  les  variétés  dites  acti- 
notes.  Ses  couleurs  sont  le  vert  tendre ,  le 
vert  plus  ou  moins  foncé,  et  le  noir  brun⬠
tre.  Elle  cristallise  en  longs  prismes,  ou  en 
cristaux  courts  et  bien  terminés,  clivables 
parallèlement  aux  pans  d’un  prisme  klino- 
rhombique  de  124°  30  .  La  base  de  ce  prisme 
est  inclinée  sur  les  pans  de  103°  \  .  Indé¬ 
pendamment  des  2  clivages,  que  nous  ve¬ 
nons  d’indiquer  et  qui  sont  les  plus  nets, 
l’Amphibole  en  offre  d’autres  qui  sont  beau¬ 
coup  moins  sensibles  dans  la  direction  des 
diagonales.  La  fusion  au  chalumeau  donne 
un  verre  brunâtre  ou  noir.  Densité,  3  à  3,4; 
Dureté,  5,5. 

lre  Sous-Espèce.  —  actinote.  Synonyme 
Stmhlstein ;  mélange  de  Trémolite  et  de 
Hornblende.  Cristaux  translucides,  en  longs 
prismes ,  ou  en  longues  aiguilles  rayonnées, 
d’un  vert  clair  ou  d’un  vert  foncé,  dissémi¬ 
nés  dans  des  roches  talqueuses;  formant 
aussi  des  masses  à  structurelamellaire.  Ana¬ 
lyse  de  l’ Actinote  du  Zillerthal  :  Silice  53,1; 
chaux  11,4;  magnésie  7,8;  protoxyde  de  fer 
25,8. — On  peut  rapporter  à  l’actinote  la  sub¬ 
stance  appelée  Kalamite,  de  Brattforsgrufva, 
en  Wermelande;  la  Byssolite  du  Dauphiné. 
On  pourrait  aussi  placer  ici ,  d’après  le  ré¬ 
sultat  de  leurs  analyses  ,  la  plus  grande  par¬ 
tie  des  variétés  d’Amphibole,  dites  Parga- 
sites ;  mais  leurs  caract.  extér.  les  rappro¬ 
chent  davantage  de  la  Hornblende.  On 
trouve  l’Actinote  disséminée  dans  des  ro¬ 
ches  talqueuses,  au  St-Gothard  et  dans  le 
pays  des  Grisons  en  Suisse,  et  à  Greiner 
dans  le  Zillerthal  en  Tyrol.  Elle  se  rencon¬ 
tre  aussi  dans  les  lits  déminerais  ferrugi¬ 
neux  des  terrains  schisteux  cristallins  ,  à 
Ehrenfriedersdorf  en  Saxe ,  à  Arendal  en 
Norwège,  etc. 

2me  Sous-Espèce.  —  hornblende.  Cristaux 
verts,  vert-noirâtre  ou  d’un  noir-brunâtre  , 
ordinairement  courts  et  complets ,  ayant 
souvent  leurs  arêtes  et  leurs  angles  arron¬ 
dis  ,  comme  s’ils  avaient  été  fondus;  présen¬ 
tant  des  clivages  latéraux  très  nets,  et  un 
éclat  vitreux  très  prononcé.  Leur  forme  la 
plus  ordinaire  est  celle  de  la  Var.  Dodécaè¬ 
dre ,  H.,  qui  offre  l’aspect  d’un  prisme  hexaè¬ 
dre  terminé  par  des  sommets  trièdres  à  faces 


380 


AMP 


AMP 


rhombes.  Cette  variété  est  soumise  à  un 
groupement  par  hémitropie,  qui  lui  donne 
souvent  l’apparence  de  ces  cristaux  simples 
à  sommets  différents,  qui  sont  si  fréquents 
dans  le  groupe  des  Tourmalines.  L’axe  de 
révolution  est  horizontal,  et  perpendicu¬ 
laire  au  plan  des  grandes  diagonales.  On 
voit  quelquefois  ,  à  la  jonction  des  2  cris¬ 
taux,  uneesp.  de  sillon  qui  annonce  l’hémi- 
tropie  ;  mais  par  l’extension  que  prennent 
certaines  faces  aux  dépens  de  celles  qui 
composent  l’angle  rentrant,  celui-ci  dispa¬ 
raît  d’ordinaire,  et  l’un  des  sommets  pré¬ 
sente  4  faces ,  tandis  que  l’autre  en  a  2  seu¬ 
lement.  Ce  qui  distingue  ces  cristaux  de  ceux 
des  Tourmalines,  c’est  qu’aucune  des  faces 
qui  existent  sur  un  sommet  ne  se  retrouvent 
sur  l’autre.  Les  Hornblendes  sont  composées 
comme  les  Actinotes,  de  silice,  de  chaux, 
de  magnésie  et  de  protoxyde  de  fer;  mais  les 
variétés  d’un  noir  foncé  renferment  plus  de 
fer;  et  elles  présentent,  en  outre,  des  traces 
d’acide  fluorique,  et  une  quantité  d’alu¬ 
mine,  qui  va  quelquefois  jusqu’à  13  p.  0/0, 
et  dont  la  présence  est  encore  tout-à-fait 
inexplicable. 

La  Hornblende  se  rencontre  en  masses  la¬ 
minaires  ou  lamellaires,  formant  des  ro¬ 
ches  auxquelles  on  donne  le  nom  d ’Amphi- 
bolites.  A  l’état  de  grains  cristallins  ou  de 
lamelles ,  elle  entre  dans  la  composition  de 
beaucoup  de  roches  mélangées  (  Syénite , 
Diorite,  Aphanite,  etc.);  elle  y  est  ordi¬ 
nairement  disséminée,  soit  en  lamelles  ou 
aiguilles  reconnaissables  à  leurs  clivages 
éclatants ,  faisant  entre  eux  un  angle  très 
ouvert,  soit  en  cristaux  nets  et  courts,  d’un 
vert  ou  d’un  noir  foncé.  On  doit  rapporter  à 
cette  esp.  :  la  Pargasite  ,  Amphibole  granu- 
liforme,  disséminée  dans  un  calcaire  lamel¬ 
laire  à  Pargas  ,  en  Finlande;  la  Karinthine , 
du  Sau-Alpe  en  Carinthie;  l’ Arfwedsonile , 
ou  Hornblende  noire  du  Groenland;  Horn¬ 
blende  basaltique  ,  des  terrains  de  basalte  et 
de  laves  de  la  Bohême,  de  l’Auvergne  ,  du 
Vésuve,  de  l’Etna ,  du  cap  de  Gates  en  Es¬ 
pagne,  etc.  Cette  dernière  variété  est  d’un 
noir  foncé  et  à  poussière  brune;  elle  est 
susceptible  d’une  altération  qui  l’a  fait  pas¬ 
ser  à  l’état  terreux ,  et  les  écailles  qu’on  en 
détache,  vues  par  transparence,  paraissent 
souvent  d'un  beau  rouge. 

On  peut  aussi  rapporter  à  la  Hornblende: 


l’ Ouralite  de  G.  Rose ,  variété  d’Amphibole 
qui  se  présente  sous  la  forme  ordinaire  du 
Pyroxène,  et  qui  est  abondamment  répan¬ 
due  dans  les  diorites  de  l’Oural  ;  et  la  S'ma- 
ragdiie  (anciennement  Diallage  verte) ,  qui, 
selon  M.  Heidinger,  est  un  mélange  ou  grou¬ 
pement  régulier  de  lamelles  d’Amphibole 
et  de  Pyroxène,  offrant  des  faces  de  compo¬ 
sition  parallèles  à  la  grande  diagonale  du 
prisme  de  124°.  La  Smaragdite  d’un  vert 
foncé  de  Norwège  n’est  presque  que  de  l’ Am¬ 
phibole  pur.  Elle  fait,  avec  le  Labrador  ou  la 
Sausmrite ,  partie  de  la  roche  nommée  Eu- 
photide. 

IIIme  Espèce.  —  ANTHOPHYLLITE.  Sub- 
sance  lamellaire ,  brunâtre,  d’un  éclat  mé¬ 
talloïde  ,  divisible  en  prismes  rhomboïdaux 
de  124°  3ï\  et  aussi  dans  la  direction  de  la 
petite  diagonale.  Sa  couleur  est  le  gris  jau¬ 
nâtre  et  le  brun  de  girofle,  quelquefois  avec 
des  reflets  bleus.  Son  éclat  est  vitreux,  ou 
perlé ,  et  se  rapproche  un  peu  de  l’éclat  mé¬ 
talloïde. 

Pesant.  spécif.=3,5;  Dur.=5,5.  L’Antho- 
phyllite  est  aux  autres  esp.  d’Amphibole  ce 
que  l’Hypersthène  est  aux  Pyroxènes  ordi¬ 
naires.  Elle  est  composée  d’un  atome  de  tri- 
silicate  de  fer  et  de  3  atomes  de  bisilicate  de 
magnésie;  c’est  donc  une  Trémolite  dont  la 
chaux  a  été  remplacée  entièrementparlefer. 
L’analyse  de  l’A.  de  Kongsberg  par  Vopelius 
a  fourni  :  Silice,  56,74;  magnésie,  24,35,  oxy- 
dule  de  fer,  13,94  ;  oxydule  de  manganèse, 
2,33  ;  eau,  1,67.  Elle  se  trouve  en  couches 
dans  le  Micaschiste,  à  Kongsberg  en  Nor¬ 
wège  ,  à  Helsingfors  en  Finlande  ,  et  à  Iker- 
toak  en  Groenland.  (Del.) 

AMPHIBOLES.  Amphiboli  (àf V,  autour; 
6oU  [SaUo>],  action  de  lancer),  ois.  —  Nom 
donné  par  Goldfuss  et  Illiger  à  une  famille , 
et  par  Savi  à  une  tribu,  de  l’ordre  des  Passe¬ 
reaux,  renfermant  des  oiseaux  munis  de  2 
doigts  en  avant ,  de  2  en  arrière  ,  et  dont  le 
postérieur  interne  est  versatile.  (G.  d’O.) 

*AMPHIBOLINS.  Amphibolini  (apyï,  au¬ 
tour;  SoK  fffaU»] ,  action  de  lancer),  ois.— 
Ce  nom ,  donné  par  C.  Bonaparte  à  une  fa¬ 
mille  d’oiseaux  de  l’ordre  des  Passereaux  , 
est  synonyme  Amphiboles.  (  K.  ce  mot.) 

(G.  d’O.) 

AMPIIIBOLIQEE.  Amp hibo hais  [F.  Am¬ 
phibole).  géol. — Les  géologues  donnent  cette 
épithète  aux  roches  dans  lesquelles  l’Am- 


AMP 


AMP 


381 


phibole  entre  comme  partie  constituante 
essentielle  (ex.:  Amphibolite,  Diorite).  Les 
Roches  amphiboliques  forment  un  groupe 
distinct  dans  les  classifications  de  MM.  Cor- 
dier,  Brongniart  ,  d’Omalius  d’Halloy  et  de 
Bonnard.  (C.  d’O.) 

AMPHÏBOLIQUES  [Roches]  (d 'Amphibole; 
y .  ce  mot),  géol.  —  Les  géologues  donnent 
cette  épithète  aux  roches  dans  lesquelles 
l’Amphibole  entre  comme  partie  consti¬ 
tuante  essentielle.  Les  Roches  amphiboliques 
forment  un  groupe  dans  les  classifications  de 
MM.de  Bonnard,  d’Omalius  et  Brongniart. 
M.  Cordier  en  forme  une  famille  compre¬ 
nant  les  esp.  Amphibolite  Kersanton,  Dio¬ 
rite,  Porphyre  dioritique  et  Grès  dioriti- 
que.  Les  Roches  amphiboliques  sont  généra¬ 
lement  cristallines; les  couleurs  dominantes 
sont  le  noir  et  le  vert  plus  ou  moins  foncé. 
Ces  roches  se  présentent,  soit  en  couches 
subordonnées,  dans  les  terrains  primor¬ 
diaux,  soit  en  filons  ou  en  amas  transver¬ 
saux,  résultant  d’épanchement  dans  les  ter¬ 
rains  anciens.  (C.  d’O.) 

*AMPHIROLIS  oç,  ambigu),  bot. 

cr.  —  Il  faut  rayer  ce  g.  du  catalogue  des 
Thalassiophytes.  Le  type  sur  lequel  il  a 
été  fondé  est  le  Ruppia  antarclica  Labill  , 
qui  est  conséquemment  une  plante  vascu¬ 
laire.  (C.  M.) 

AMPHIBOLITE  (dimin.  A’ Amphibole  ; 
V.  ce  mot),  géol.  —  On.  donne  ce  nom  aux 
roches  composées  essentiellement  et  pres¬ 
que  exclusivement  d’Amphiboleà  l’état  cris¬ 
tallin.  Plusieurs  éléments  accessoires  se 
trouvent  quelquefois  dans  cette  esp.  de  ro¬ 
che  ;  ce  sont,  suivant  M.  Cordier,  du  Feld¬ 
spath  en  petite  quantité  ;  du  Quartz  dissé¬ 
miné  dans  la  masse  en  grains  isolés  ou  en 
veines  qui  y  forment  de  petits  lits;  du  Grenat 
qui  se  présente  en  abondance  sur  certains 
points  isolés  ;  du  Pyroxène  ;  du  Mica;  de  la 
Diallage;  de  l’Épidote  ;  du  Fer  oxydulé  ; 
de  la  Pyrite  ordinaire  et  de  la  Pyrite  cui¬ 
vreuse.  L’Amphibolite  présente  une  tex¬ 
ture  grenue  ou  lamellaire;  elle  a  beaucoup 
de  ténacité  ,  ce  qui  la  rend  difficile  à  casser. 
Sa  couleur  est  le  noir  ou  le  vert  foncé.  Cette 
roche  appartient  aux  terrains  primordiaux  ; 
elle  se  trouve  dans  les  gneiss  en  couches  su¬ 
bordonnées  qui  se  répètent  souvent  dans  le 
même  massif.  La  variété  quarlzilere  appar¬ 
tient  aux  terrains  micacés.  (C.  d’O.) 


*  AMPIIIBOLOCARPÉES.  Amphibolo- 
carpœ  (àpftSolot;,  équivoque  ;  xapnoç ,  fruit). 
bot.  ph. — Dénomination  appliquée  par  Rei- 
chenbach  ( Handb .  naturl.  Pflarib.)  à  l’un  des 
3  groupes  qu’il  forme  dans  la  famille  des 
Fougères ,  dont  il  change  le  nom  en  celui 
de  Ptéroïdées.  (C.  L.) 

"AMPHIBOLONARZON  («acp^oXoç,  dou¬ 
teux  ;  narzon....  ?  ).  ins.  —  Nom  donné  par 
Porro  à  un  g.  de  Coléoptères  tétramères,  fa¬ 
mille  des  Xylophages,  que  Villa  a  nommé, 
de  son  côté  ,  Calyptobium .  V.  ce  dernier 
nom,  qui  a  prévalu.  (D.) 

*  AMPIIIBOLURE.  Amphibolurus  (â,u.<pi£o- 
Xoç,  ambigu;  oùpa,  queue),  rept.  —  Déno¬ 
mination  donnée  par  Wiegmann  à  un  g. 
d’Iguaniens  acrodontes  que  Kaup  avait  déjà 
fait  connaître  sous  un  autre  nom.  V.  Gram- 

MATOPHORE.  (G.  B.) 

"AMPHIBOLES  (àftyfS  oloç,  ambigu),  ins. 
— G.  de  Coléoptères  pentamères ,  famille  des 
Hélophorides,  Mac-Leay ,  établi  par  Water- 
house  et  adopté  par  Westwood  ( Syn .  Gen. 
Ins.  Angl .)  qui  en  formule  ainsi  les  caract.  : 
Palpes  maxillaires  plus  courts  que  le  corse¬ 
let;  dernier  article  court.  Élytres  aussi  lar¬ 
ges  que  l’abdomen.  —  Il  est  fondé  sur  une 
seule  esp.,  nommée  A.  atricapillus  par  Wa- 
terhouse.  (D.) 

AMPIIIBULIME.  Amphibulima  (à,u<pi,  au¬ 
près  de  ;  bulima  ,  sorte  de  coquille  ;  mot 
hybride),  moll. —  Lamarck  [Ann.  du  Mus.) 
a  établi  ce  g.  pour  une  coquille  terrestre  sin¬ 
gulière  qu’il  a  rangée  depuis  dans  le  g.  Am- 
brette  deDraparnaud.  /^.ambrette.  (Desh.) 

AMPHICARPA,  Elliot. —  Amphicarpœa ,  ^ 
DC.  —  Savia,  Rafin. — Falcala ,  Gmel.  Syst. 
(àfupt,  autour  de;  pnog,  fruit),  bot.  ph. — G. 
de  la  famille  des  Légumineuses ,  sous-ordre 
des  Papilionacées ,  tribu  des  Phaséolées , 
Brown.  M.  de  Candolle  (. Prodr .,  v.  n,  p.  583) 
en  donne  les  caract.  suivants  :  Cal.  campa- 
nulé,  4-denté,  ébractéolé  ;  dents  égales,  sub¬ 
obtuses.  Cor.  papilionacée;  pétales  oblongs; 
étendard  large,  incombant ,  à  peine  ongui¬ 
culé.  Étain,  diadelphes.  Style  filiforme; 
stigm.  capitellé.  Ovaire  à  stipe  engainé  par 
un  petit  disque  tubuleux.  Légume  compri¬ 
mé  ,  stipité,  1-4-sperme.  —  Tiges  herbacées, 
volubiles;  feuilles  pennées-trifoliolées;  grap¬ 
pes  axillaires;  fleurs  souvent  apétales  :  les 
caulinaires  stériles  ou  produisant  des  fruits 
non  conformes  aux  fruits  inférieurs  ;  les  ra- 


382 


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AMP 


dicales  le  plus  souvent  fertiles.— Ce  g.,  pro¬ 
pre  à  l’Amér.  septentrionale,  ne  renferme 
que  2  esp.  (Sp.) 

*  AMPHICARPÆA  ,  DC.  (  àp.?l ,  autour 

de;  xaoTcoç,  fruit),  bot.  ph. — Syn.  du  g.  Arn- 
phicarpa ,  Eli.,  delà  famille  des  Légumineu¬ 
ses.  (Sp.) 

*AMPHICARi?UM  (àfxc pi,  autour  de;  xa p- 
ttoç,  fruit),  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des 
Graminées,  établi  par  le  professeur  Kunth 
(  Enum.  plant.  1 ,  p.  57)  pour  une  esp.  de 
Millet  décrite  et  figurée  par  Pursh  (  Fl.  Arn. 
1,  p.  62,  t.  2  ) ,  sous  le  nom  de  Milium  am- 
phicarpum. Voici  lescaract.  de  ce  g.  :  Epillcts 
biflores  comme  ceux  du  g.  Milium;  mais  les 
uns  composés  de  fleurs  mâles,  les  autres  de 
fleurs  femelles  sur  le  même  pied.  Dans  les 
fleurs  mâles:  Lépicène  unipaléacée,  mem¬ 
braneuse,  concave  et  mutique;  écailles  de 
la  glume  à  peu  près  égales,  minces  et  con¬ 
caves  sans  arête.  Étam.  au  nombre  de  3  ,  et 
les  2  paléoles  charnues,  glabres,  tronquées 
et  presque  bilobées.  Dans  les  fleurs  femelles  : 
Lépicène  également  unipaléacée,  membra¬ 
neuse  ,  concave  et  multinervée  ;  écailles  de 
la  glume  coriaces ,  aiguës ,  l’infér.  embras¬ 
sant  la  supér.  Les  2  stigm.  presque  sessiles, 
plumeux.  Fruit  allongé,  cylindrique,  gla¬ 
bre,  nu,  seulement  recouvert  parles  écailles 
de  la  glume.  —  L ’Amphicarpum  Purshii 
Kunth  {Gram.  1,  p.  28;  Enum.  1,  p.  67)  est 
une  plante  originaire  de  l’Amér.  Septent.  ; 
ses  feuilles  sont  planes  et  velues  ;  sa  pani- 
cule  à  rameaux  simples;  ses  épillets  monoï¬ 
ques  et  pédicellés.  Ce  g.  diffère  surtout  du 
.  Milium  par  ses  fleurs  unisexuées  et  monoï¬ 
ques  ;  par  ses  stigm.  simples  et  les  2  paléoles 
de  sa  glpmelle  qui  sont  simples  et  non  bilo¬ 
bées.  (A.  R.) 

*  AMPHIC É \ I AXTI I É ES.  Amphicenian- 

thce  (à  fxept  ,  autour;  x/voç,  V),  vide;  avQoç, 
fleur),  bot.  ph.  —  L.  Reichenbach  ( Handb . 
Nat.  Pflauz.),  partageant  en  3  grandes  di¬ 
visions  la  famille  des  Synanthérées ,  di¬ 
vise  chacune  d’elles  en  divers  groupes,  à 
l’un  desquels  il  applique  cette  dénomina¬ 
tion.  (C.  L.) 

*AMPHICIIORDA  autour  de;  XoPM, 
corde),  bot.  pii. — G.  formé  par  M.  Fries  [Syst. 
Orb.veget.  p  170).  pour  placer  X Is aria  felina 
Chev.  Ce  champignon  croit  dans  les  caves  , 
dans  les  lieux  humides, sur  les  excréments  du 
chat.  11  est  caractérisé  par  des  réceptacles 


allongés,  filiformes,  simples,  rarement  ra- 
meux  et  blancs,  dont  toute  la  surface  est  re¬ 
couverte  de  spores  transparentes,  rondes  , 
d’une  ténuité  extrême.  Le  réceptacle  est 
formé  de  cellules  allongées,  transparentes, 
sans  cloisons,  placées  parallèlement  les  unes 
à  côté  des  autres.  Je  ne  connais  pas  de  Cham¬ 
pignons  qui  renferment  un  plus  grand  nom¬ 
bre  de  spores.  Petiver  paraît  être  le  premier 
auteur  qui  l’ait  observé.  M.  De  Candolle  l’a 
rangé  dans  les  Clavaires,  Persoon  dans  le 
g.  Fibrillaria ,  etM.  Chevalier  [Jour,  de  Phys. 
fév.1822)  le  rapporte  au  g.  Isaria  dans  lequel 
on  aurait  dû  le  maintenir,  car  il  ne  diffère 
pas,  sous  le  rapport  de  l’organisation ,  de 
quelques  esp.  qu’on  rencontre  sur  les  In¬ 
sectes,  les  larves  d’insectes  et  les  Araignées. 

(Lév.) 

AMPHÏCOME.  Amphicoma  (àaept,  autour 
de  ;  xép.n,  chevelure),  ins.  —  G.  de  Coléop¬ 
tères  pentamères,  famille  des  Lamellicornes, 
tribu  des  Scarabéides,  établi  par  Latreille 
aux  dépens  du  g.  Meloloniha ,  Fabr.,  et  au¬ 
quel  il  assigne  les  caract.  suivants  :  Palpes 
filiformes,  terminés  par  un  article  cylindri¬ 
que  ;  languette  bifide,  prolongée  en  avant 
du  menton  ;  extrémité  des  mâchoires  mem¬ 
braneuse,  allongée,  presque  linéaire;  labre 
saillant;  mandib.  coriaces,  sans  dents ,  ar¬ 
rondies  à  leur  extrémité.  —  Indépendam¬ 
ment  des  caract.  ci-dessus ,  les  Amphicomes 
se  distinguent  au  premier  coup  d’œil  des 
Hannetons,  Anoplies,  Hoplies  et  des  autres  g. 
voisins,  d’abord  par  les  poils  plus  ou  moins 
longs  dont  leur  prothorax  et  les  côtés  de 
leur  abdomen  sont  hérissés  (ce  qui  leur  a 
valu  leur  nom  générique)  ;  ensuite  par  l’é¬ 
cartement  de  leurs  élytres,  qui  sont  comme 
béantes  à  l’extrémité  de  la  suture.  Sous  ce 
double  rapport ,  elles  ressemblent  beaucoup 
auxGlaphyres  etaux  Anisonyx;  mais  elles  s’é¬ 
loignent  des  premiers  par  l’absence  de  dents 
à  leurs  mandibules,  et  des  seconds  par  leur 
labre  découvert  et  leur  mandibule  de  consis¬ 
tance  cornée  dans  toute  leur  étendue. — Ces 
Insectes  vivent  sur  les  fleurs  et  sont  propres 
aux  pays  à  la  fois  méridionaux  et  orientaux 
de  l’Europe,  ainsi  qu’à  l’Egypte ,  à  la  Syrie,  à 
la  Perse  occidentale  et  à  la  Barbarie.  On  n’en 
a  pas  encore  trouvé  ni  en  Espagne  ni  dans  le 
midi  de  la  France.  M.  Dejean  [Calai.,  3me 
édit.)  en  mentionne  13  esp.,  parmi  lesquelles 
nous  citerons  VA.  vulpes Fabr.,  VA.  psilotri- 


AMP 


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383 


chius  Parreis,  et  Y  A.  Lasserei  idem. Ces  deux 
dernières  sont  très  communes  en  Morée,  ou 
elles  se  montrent  dès  la  fin  de  mars.  (D.) 

*  AMPHICOME  (àu.<pixoy.oç,  entouré  d’un 
épais  feuillage),  rot.  pii. —  M.  Rob.  Brown, 
dans  les  Illustrations  de  la  botanique  de 
l’Inde  du  D.  Royle,  avait  donné  ce  nom  à 
une  subdivision  du  g.  Incarvillea  ;  mais  il 
avait  expressément  insisté  pour  qu’on  n’en 
constituât  point  un  g.  distinct.  Néanmoins 
la  plante  a  été  figurée  par  le  docteur  Royle 
(Z.  c.  tabl.  72 ,  fig.  1 .) ,  sous  le  nom  d'A.  ar- 
guta ,  et  M.  Lindley,  dans  le  Botanicalregis- 
ter  pour  1838  ( Tab .  19),  en  a  publié  une 
2me  esp.,  considérant  le  g.  Amp  bicorne  , 
comme  suffisamment  établi.  Cette  opinion  a 
été  réfutée  par  M.  R.  Rrown ,  dans  son  Mé¬ 
moire  sur  les  Cyrtandrées,  où  ce  botaniste  a 
prouvé  qu’excepté  quelques  différences  dans 
les  graines  et  le  calice,  il  n’y  a  pas  de  ca¬ 
ractères  qui  puissent  justifier  cette  sépara¬ 
tion.  V.  Incarvillea.  (Gn.) 

*AMPHICONHJM  («ppt,  autour  de  ;  xovtç  , 
poussière),  bot.  cr.  —  M.  Nees  d’Esenbeck 
(Syst.  der  Pilze  p.  69,  en  note),  avait  établi  ce 
g.  dans  la  famille  des  Phycées.  Les  caract.  en 
sont  :  Filaments  simples  ou  rameux,  arti¬ 
culés,  dont  les  extrémités  se  renflent  en  con- 
ceptacles  ou  en  sporidies  qui  se  détachent 
et  sont  susceptibles  de  reproduire  l’espèce. 
C’est  là,  comme  on  voit,  une  reproduction 
tomipare,  analogue  à  celle  du  g.  Oïdium, 
parmi  les  Champignons;  aussi,  l’une  des 
esp.  du  g.  de  M.  Nees  a-t-elle  été  inscrite 
parmi  ce  dernier  genre.  Adopté  par  Spren- 
gel  qui  y  réunissait  deux  autres  plantes  , 
Y Amphiconiurn  ,  dans  l’origine ,  ne  se  com¬ 
posait  que  de  2  esp.  confervoïdes,  dont  l’une 
appartient  au  g.  Chroolepus  et  l’autre  au  g. 
Trenlepohlia,  Ag.  Le  g.  Amphiconiurn  n’ayant 
pas  été  adopté,  ces  2  esp.  ont  été  réunies  , 
avec  plusieurs  autres  plantes  analogues , 
aux  Chroolepus  d’Agardh  ,  par  MM.  Hooker 
et  Harvey  dans  le  t.  v.  p.  i.  p.  380  de  Y  En- 
qlish  Flora  (Lond.  1833).  /^.Chroolepus. 

(C.  M.) 

*AMPHICORE.  Amphicora  (otutpîxopoq,  qui 
semble  tenir  le  milieu).  annél.-G.  établi  par 
M.  Ehrenberg  pour  une  petite  Annélide  très 
voisine  des  Amphitrites,  mais  qui  s’en  distin¬ 
gue  par  la  présence,  aux  2  extrémités,  de  cer¬ 
tains  points  noirs  pris  pour  des  yeux  par  cet 
auteur  qui  en  conclut  une  duplicité  de  tous  les 


organes  essentiels  chez  ces  animaux.  (Duj.) 

*AMPHICRA1\TA  (àptcptxpavoç,  qui  a  deux 
têtes  ;  crâne  bifurqué ,  selon  l’auteur  du  g.). 
ins. —  G.  de  Coléoptères  pentamères,  fa¬ 
mille  des  Lamellicornes,  établi  par  M.  De- 
jean  ,  qui  n’en  a  pas  publié  les  carac¬ 
tères.  D’après  la  place  qu’il  occupe  dans 
son  Catalogue  (3me  édit.) ,  il  appartiendrait 
à  la  tribu  des  Scarabéides-Phyllophages  de 
Latreille.  11  ne  renferme  qu’une  esp. ,  nom¬ 
mée  par  M.  Dejean  A.  bidentaia ,  et  A.  pai- 
palis  par  Eschscholtz;  elle  est  du  Chili.  (D.) 

*AMPHICRANUS(à^cpt'xpavoç ,  qui  a  2  têtes  ; 
tête  bifurquée).  ins.  —  G.  de  Coléoptères  té- 
tramères ,  famille  des  Xylophages  ,  tribu 
des  Scolytites ,  établi  par  Erichson  ,  qui  lui 
donne  les  caract.  suivants  :  Corps  presque 
cylindrique.  Ant.  à  funicule  bi-articulé;  le 
1er  article  assez  épais;  le  2me  petit.  Labre 
triangulaire.  Palpes  maxillaires  ayant  leurs2 
1ers  articles  très  courts;  le  3me  cylindrique  , 
épais;  le  4me  petit,  pointu;  les  palpes  la¬ 
biaux  ayant, leurs  deux  1ers  articles  grands, 
et  le  3me  allongé  et  pointu.  Jambes  étroites, 
peu  denticulées.  Tarses  ayant  leur  1er  arti¬ 
cle  plus  long  que  les  suivants.  Ce  g.,  non 
adopté  par  M.  Dejean,  a  pour  type  l’^f.  thora- 
cicus  Erichs.,  du  Brésil;  il  est  décrit  dans 
les  Archives  de  Wiegmann  (1836,  pag.  64). 

(D.) 

AMPHICTENE  (àp.<pi  ,  des  2  côtés  [dou¬ 
ble];  xTftç,  xtsvoç,  peigne),  annél. — G.  d’Am- 
phitri  tes  ou  de  Sabulaires,  proposé  par  M.  Sa- 
vigny;  il  est  synon.  du  g.  Pectinaria,  Lamk. 
V.  ce  mot.  (P.  G.) 

* AMPHICYON  («/V,  près  de  [voisin]; 
xuwv,  chien),  mam.  foss.  —  Dénomination 
générique  attribuée  par  M.  Lartet  à  un  Car¬ 
nassier  fossile  de  la  taille  du  Lion,  trouvé 
dans  les  terrains  tertiaires  lacustres  du  dé¬ 
partement  du  Gers,  et  dont  le  système  den¬ 
taire  ressemble  beaucoup  à  celui  du  Chien , 
tandis  que  le  reste  de  son  ostéologie  accuse 
une  tendance  manifeste  vers  les  Carnassiers 
plantigrades.  C’est  à  une  esp.  de  ce  g.  que 
doivent  être  rapportées  les  dents  recueillies 
à  Avaray,  près  de  Beaugency,  et  que  Cuvier 
a  décrites  comme  appartenant  à  un  animal 
du  g.  Canis ,  mais  d’une  taille  gigantesque. 
M.  de  Blainville  pense  que  ces  animaux  doi¬ 
vent  être  placés  entre  les  Ours  et  les  Chiens. 

(L.  D.) 

*  AMPIIÏCYRTA  (àfj.cptxuproç,  convexe  des 


384 


AMP 


2  côtés),  ins.  —  G.  de  Coléoptères  tétramè- 
res ,  famille  des  Chrysomélines ,  établi  par 
Eschscholtz  et  adopté  par  M.  Dejean  ,  qui  le 
place  dans  son  Catal.  (3me  édit.),  entre  les  g, 
tielodes  et  Colaspis  de  Fabricius.  Ce  g.,  don,t 
les  caract.  n’ont  pas  été  publiés ,  est  fondé 
sur  une  seule  esp.  de  la  Californie,  nom¬ 
mée  par  Eschscholtz  A.  dentipes.  (D.) 

*  AMPHIDASIS  et  mieux  AMPIIYDA- 
SYS  (au. tptSaurvç,  velu  des  deux  côtés). 
ins.  _  g.  de  l’ordre  des  Lépidoptères,  fa¬ 
mille  des  Nocturnes,  tribu  des  Phalénites, 
établi  par  Treitschke  aux  dépens  du  g.  Geo- 
metra  de  Linné,  ou  du  g.  Phalœna  de  Fabri¬ 
cius  ,  Latreille,  etc.,  et  que  nous  avons 
adopté  ( Contin .  de  l'Hist.  nul.  des  Lépid.  de 
France ,  par  Godart) ,  en  le  fondant  sur  les 
caract.  suivants:  Ant.  pectinées  dans  les  m⬠
les,  simples  dans  les  femelles.  Bord  terminal 
des  ailes  simple  ou  entier.  Cors,  large  et 
laineux.  Ailes  épaisses  et  petites  relative¬ 
ment  au  corps.  Tête  enfoncée  sous  le  corse¬ 
let.  Abd.  gros  et  conique.  Palpes  velus  et 
ne  dépassant  pas  le  chaperon.  Trompe  nulle 
ou  presque  nulle.  Femelles  ailées.  Chenilles 
longues,  cylindriques,  garnies  de  tubercu¬ 
les  en  forme  de  bourgeons,  et  ayant  la  tête 
plate  et  plus  ou  moins  échancrée  dans  sa  par¬ 
tie  supér.  Chrysalide  nue  dans  la  terre.  — 
Ce  g.,  qui  renferme  8  esp.  selon  M.  Treitschke, 
a  été  restreint  par  nous  à  3  ,  qui  sont  les  A. 
betularia  ,  prodromaria  et  hirtaria  ;  et  nous 
avons  réparti  les  autres  dans  deux  nouveaux 
g.  que  nous  avons  créés  sous  les  noms  de 
JYyma  et  de  Phigalia.  Les  3  esp.  précitées 
ont  la  plus  grande  ressemblance  avec  les 
Bombyx  ,  et  se  montrent  à  l’état  parfait  de¬ 
puis  le  commencement  de  mars  jusqu’à  la 
fm  d’avril.  Leurs  chenilles  ne  vivent  que  sur 
les  arbres,  au  pied  desquels  elles  s’enterrent 
pour  se  chrysalider  sans  former  de  coques. 

(D.) 

AMPHIDASYS.  ins.  —  F.  Ampiiidasis. 

*AMPHIDERUHIS ,  R.  Br.  (ô^n,  autour 
de;  Jeppiç,  peau,  cuir),  bot.  ph.  —  Division 
ou  s.-g.  du  g.  Oriles ,  R.  Br.  {Suppl.  32.  — 
Oritina,  id.  inLinn.  Trans.  x,  224. — A.  Rich. 
Sert.  Astrol.  t.  25,  2.),  caractérisée  par  des 
Anthères  enveloppées  entre  les  lamelles  des 
folioles  périgoniales;  par  des  semences  ailées 
des  2  côtés;  par  des  feuilles  cylindriques, 
sillonnées  supérieurement  et  glandulifères 
sur  les  2  faces.  (G.  L.) 


AMP 

AMPHIDEMIIS.  bot.  —  V.  Amphider- 
rhis.  (C.  L.) 

AMPHÎBESMA  (àp?l ,  doublement;  &<r- 
fxoç,  lien),  moll.  —  G.  de  Mollusques  acé¬ 
phales,  de  la  famille  des  Mactracés  de  La- 
marck.  Avant  que  cet  auteur  eût  proposé  ce 
g.  (. Hisl .  JYat.  des  Anim.  sans  vertèbres) ,  le 
petit  nombre  d’esp.  connues  à  cette  époque 
était  compris  dans  les  Tellines  de  Linné.  La 
création  du  g.  Àmphidesma  était  cependant 
nécessaire,  fondé  qu’il  était  sur  des  caract. 
très  différents  de  ceux  des  Tellines  et  des 
Mactres.  Cependant  Cuvier,  dans  la  ire  édit, 
du  Règne  animal,  soit  à  dessein,  soit  par  ou¬ 
bli,  n’a  pas  mentionné  ce  g.,  tandis  queFé- 
russac ,  Latreille ,  et  M.  de  Blainville  le  com¬ 
prennent  dans  leurs  méthodes.  Latreille, 
exagérant  peut-être  la  valeur  des  caract.,  fait 
du  g.  Amphidesma,  le  type  d’une  famille  à 
laquelle  il  donne  le  nom  d’ Amp hides mites. 
M.  de  Blainville  au  contraire  amoindrit  beau¬ 
coup  trop  la  valeur  des  caract.  de  ce  g.  et  le 
réduit  à  une  simple  section  des  Litcines.  Cu¬ 
vier  (2e  édit,  du  Règne  anim.)  parle  des  Am- 
phidesmes  dans  une  note,  d’après  laquelle  il 
semblerait  croire  que  le  g.  n’est  pas  suffi¬ 
samment  connu  pour  être  admis  dans  une 
bonne  méthode.  Nous  pensons  que  Cuvier 
a  été  dans  l’erreur,  et  que  ce  grand  zoolo¬ 
giste,  détourné  par  d’autres  travaux,  n’aura 
pas  minutieusement  examiné  le  g.  de  La- 
marck  et  n’aura  pas  senti  la  valeur  de  ses 
caract.  Depuis  les  ouvrages  que  nous  ve¬ 
nons  de  mentionner,  M.  Sowerby  a  proposé 
sous  le  nom  de  Cumingia  un  petit  g.  qui  ne 
nous  paraît  pas  suffisamment  distingué  des 
Amphidesmes  de  Lamarck.  Nous  proposons, 
en  conséquence,  la  réunion  de  ces  2  g.  Il 
nous  suffira  de  discuter  les  caractères  de  ce 
dernier  pour  en  démontrer  le  peu  d’impor¬ 
tance. 

L’animal  des  Amphidesmes  n’est  point  en¬ 
core  connu  ;  mais  on  a  déjà  rassemblé  un 
assez  grand  nombre  d’esp.  de  coquilles,  d’a¬ 
près  lesquelles  les  caract.  du  g.  peuvent  être 
exposés  de  la  manière  suivante  : 

Coquille  bivalve  régulière ,  équivalve,  le 
plus  souvent  inéquilatérale  ,  aplatie  latéra¬ 
lement,  tantôt  transverse ,  tantôt  obronde, 
ayant  les  crochets  petits,  rapprochés,  et  les 
bords  simples;  le  postérieur  un  peu  baillant. 
Charnière  offrant,  dans  le  milieu,  un  petit 
cuilleron  plus  ou  moins  oblique,  pour  l’in- 


AMP 


AMP 


385 


seriion  du  ligament,  accompagné  d’une  ou 
de  2  dents  cardinales.  Une  dent  latérale  com¬ 
primée  de  chaque  côté  de  la  charnière  ;  im¬ 
pression  palléale  profondément  sinueuse  du 
côté  postérieur. 

Il  est  à  présumer  que  l’animal  des  Am- 
phidesmes  a  une  très  grande  ressemblance 
avec  celui  des  Tellines;  mais,  comme  dans 
un  mollusque,  l’animal  n’est  pas  la  seule 
chose  à  considérer,  la  coquille  doit  entrer 
aussi  pour  quelque  chose  dans  les  caract. 
génériques.  Dans  les  Amphidesmes,  ces  ca¬ 
ract.  sont  faciles  à  reconnaître;  ce  sont  des 
coquilles  généralement  aplaties,  minces, 
arrondies  ou  transverses,  ayant  le  port  des 
Tellines  et  offrant  quelquefois,  dans  un  dé¬ 
veloppement  assez  considérable,  le  pli  pos- 
tér.  que  l’on  a  pendant  long-temps  considéré 
comme  tout-à-fai t.  particulier  aux  Tellines. 
Dans  ce  g.,  le  ligament  est  toujours  intér.  ; 
mais,  dans  quelques  esp.,  surtout  dans  celles 
dont  le  cuilleron  est  le  plus  oblique,  une 
portion  de  ce  ligament  paraît  au  dehors;  ce 
qui  a  fait  croire  à  Lamarck  qu’il  y  a  2  liga¬ 
ments  dans  ces  Amphidesmes  ;  d’où  le  nom 
qu’il  a  donné  à  son  g.  A  côté  de  ce  cuilleron, 
on  remarque,  selon  les  esp.,  une  ou  2  petites 
dents  cardinales  généralement  peu  saillan¬ 
tes,  mais  assez  constantes  dans  certaines  es¬ 
pèces  ;  dans  d’autres ,  elles  ont  une  tendance 
à  avorter  et  à  disparaître.  Dans  ces  esp. ,  le 
cuilleron  est  moins  oblique;  c’est  avec  elles 
que  M.  Sowerby  a  fait  son  genre  Cumingia. 
Nous  pensons  qu’il  y  a  bien  peu  de  valeur 
zoologique  dans  le  caract.  allégué  par  l’au¬ 
teur  anglais,  pour  le  g.  que  nous  venons  de 
mentionner;  mais  pour  le  reste  des  caract.,  il 
présente  une  ressemblance  parfaite.  Outre  le 
cuilleron  et  les  dents  cardinales,  les  Amphi¬ 
desmes  offrentconstamment2dentslatérales, 
également  écartées  du  centre  de  la  char¬ 
nière,  et  assez  semblables,  parleur  position 
et  par  leur  forme  ,  à  celles  des  Tellines.  Ce 
qui  distingue  encore  les  Amphidesmes  des 
autres  g.  voisins  et  surtout  des  Lutines  dont 
M.  de  Blainville  les  a  rapprochées ,  c’est  le 
profond  sinus  postérieur  de  leur  impression 
palléale.  Ce  sinus,  comme  on  le  verra  en  con¬ 
sultant  l’article  Lucine,  n’existe  jamais  dans 
ce  dernier  g.,  tandis  qu’on  le  remarque 
toujours  dans  tous  ceux  des  Mollusques 
acéphales,  terminés  postérieurement  par  des 
siphons  grêles  et  séparés  dans  une  grande 


partie  de  leur  longueur.  Quelques  personnes 
ont  pensé  qu’on  devait  attribuer  aux  Am¬ 
phidesmes  la  Columelle  d’Adanson;  mais  nous 
pensons  que  cette  coquille  ne  peut  pas  être 
très  éloignée  des  Lilrœa  de  Lamarck,  parce 
que  sa  charnière  est  toujours  pourvue  de 
dents  latérales. 

On  connaît  actuellement  un  assez  grand 
nombre  d’esp.  d’Ampbidesmes;  elles  sont 
distribuées  dans  presque  toutes  les  mers  ; 
mais  surtout  dans  celles  des  climats  chauds. 
Nous  n’en  connaissons  jusqu’à  présent  que 
4  esp.  fossiles,  répandues  dans  l’étage  supér. 
des  terrains  tertiaires.  (Desh.) 

*  AMPHIDESMITES  (  à^t',  autour  de; 

'îca -fjLoç,  lien),  moll. — Famille  de  Mollusques 
acéphales ,  proposée  par  Latreille  pour  le  g. 
Amphidesme  de  Lamarck.  Cette  famille  ne 
peut  être  adoptée ,  parce  que  le  g.  qui  la 
constitue  se  lie ,  par  ses  caract.  les  plus  im¬ 
portants,  soit  aux  Mactracés,  soit  aux  Telii- 
nides.  Si  l’on  admet ,  comme  nous  l’avons 
proposé,  des  embranchements  latéraux  dans 
la  classification  des  Mollusques,  le  g.  Am¬ 
phidesme  devra  servir  de  liaison  entre  les  fa¬ 
milles  des  Mactres  et  des  Tellines,  au  moyen 
des  Mésodermes,  des  Crassatelles  et  des  Eri- 
cines.  K.  Amphidesme.  (Desh.) 

*AMPHIDESMIUM  (àppé,  autour  de; 
êe<sg.6ç ,  lien),  bot.  cr. —  G.  fondé  par  Schoil 
pour  le  Polypodium  Parkeri  d’Hooker  et 
Gréville  ( Filic .  i.  232) ,  ne  différant  peut- 
être  pas  suffisamment  du  g.  Meiaxia  de  Presl, 
qui  lui-même  mérite  à  peine  d’être  distin¬ 
gué  du  Trichopteris  du  même  auteur.  La 
plante  sur  laquelle  il  a  été  établi  aurait  be¬ 
soin  d’être  examinée  de  nouveau  pour  fixer 
ses  rapports  avec  les  g.  que  nous  venons  de 
nommer.  (Ad.  B.) 

*  AMPIIIDESMUS  (àfjupc,  autour  de; 

y.ôç ,  lien),  ins.  —  G.  de  Coléoptères  tétramè- 
res,  famille  des  Longicornes  ,  établi  par 
Eschscholtz  et  adopté  par  M.  Dejean,  ainsi 
que  par  M.  Serville,  qui  le  place  dans  sa 
tribu  des  Cérambycins,  et  lui  assigne  les 
caract. suivants  :  Cors. arrondi  latéralement, 
court,  déprimé  et  inégal  en  dessus,  muni  de 
chaque  côté  de  2  tubercules;  le  postér.  plus 
gros  que  l’autre.  Ant.  simples,  glabres,  plus 
longues  que  le  corps  dans  les  mâles,  plus 
courtes  que  lui  dans  les  femelles  ;  de  11  ar¬ 
ticles  cylindriques;  le  2m'  court,  les  3me  et 
4n,e  à  peu  près  égaux  ;  le  terminal  allongé  , 

25 


T.  I. 


386 


AMP 


AMP 


pointu.  Palpes  courts,  presque  égaux.  Man- 
dib.  petites,  courtes.  Tête  courte,  petite. 
Élytres  allongées,  allant  un  peu  en  s’élar¬ 
gissant  vers  l’extrémité;  celle-ci  arrondie; 
angle  terminal  un  peu  saillant.  Ecusson  pe¬ 
tit,  triangulaire,  pointu.  Pattes  de  longueur 
moyenne  ;  cuisses  allongées.  Faciès  d’une 
Callidie.  —  Ce  g.,  d’après  M.  Dejean  ( Calai 
3me  édit.) ,  ne  renferme  que  2  esp. ,  l’une 
nommée  par  lui  A.  Hopfneri;  l’autre  qui  est 
le  Cerambyx  quadridens  de  Fabricius  ,  ou 
analis  d’Olivier.  Celle-ci  est  du  Cap  de 
Bonne-Espérance,  et  la  lre  des  environs  de 
Mexico.  (D.) 

AMPHIDETE.  Amphidetus  (  ocycpiStroq  , 
lié  des  2  côtés),  echinod.  —  G.  établi  par 
M.  Agassiz  aux  dépens  du  g  Spatangue,  dont 
il  comprend  2  esp.  vivantes  [A.  Sebœ  et  A. 
pusillus) ,  et  une  esp.  fossile,  VA.  Goldfussi. 
(  Spatangus  avenarius  Marcel  de  Serres  ).  Il 
correspond  à  la  section  A  des  Spatangues 
de  M.  de  Blainville,  caractérisée  par  des  am- 
bulacres  non  pétaloides,  formant  presque  2 
lignes  simples ,  et  par  un  sillon  antérieur 
assez  profond.  M.  Agassiz  y  ajoute  un  caract. 
fort  remarquable  fourni  par  les  piquants  : 
les  plus  grands  étant  arqués  et  spathulifor- 
mes  à  leur  extrémité,  les  autres  étant  pe¬ 
tits  et  ras.  (Duj.) 

AMPHIDIEM  (  àp<pt<5icv,  lier  autour),  bot. 
<:r.  —  M.  Nees  d’Esenbeck  a  établi  sous  ce 
nom  ( Sturm .  FL  Gerrrt.  Abth.  ii 17)  un 
g.  de  Mousses  auquel  il  attribue  les  caract. 
suivants  :  Fleur  terminale ,  dioique.  Péri- 
stome  double  :  l’extér.  composé  de  huit  dents 
réflexibles  ;  l’intér.  de  huit  cils.  Coiffe  coni¬ 
que  ,  glabre,  fendue  de  côté. 

Le  nom  de  Zygodon  donné  par  M.  Hooker 
au  même  g.,  étant  non  seulement  générale¬ 
ment  adopté,  mais  méritant  encore  la  pré¬ 
férence  à  cause  de  sa  priorité  ,  nous  y  ren¬ 
voyons  le  lecteur.  (C.  M.) 

*  AMPHIDOXAX  (  àpup:',  autour  de  [voi¬ 
sin];  <îova£,  roseau  ;  g.  Donax).  bot.  pii.  — 
G.  de  la  famille  des  Graminées,  tribu  des 
Arundinacées ,  Kunth ,  formé  par  Nees  ab 
Esenbeck  (in  Lindl.  Nat .  Syst.  of  Bot .  ed.  n.) 
pour  une  Graminée  indigène  au  Bengale, 
qui  se  distingue  par  des  feuilles  d’abord 
étroites,  puis  repliées  sur  elles -mêmes  et 
subulées  ;  par  une  panicule  rameuse,  diffuse. 
Endlicher  (Gen.  PL  825)  en  résume  ainsi 
les  caract.  donnés  fort  au  long  par  hauteur 


dans  l’ouvrage  cité:  Épillets  bi-tri-flores,  gé¬ 
minés,  polygame.^  -  monoïques  par  avorte¬ 
ment;  fleurs  subsessiles.  Glumes  2,  caré¬ 
nées,  aiguës;  la  supér.  plus  grande.  Pail¬ 
lettes  2,  velues  à  la  base;  l’infér,  acuminée- 
subulée  ;  la  supér.  obtuse.  Squamuies  2,  bi- 
lobées.  Étam.3.  Ovaire sessile.  Styles  2,  ter¬ 
minaux,  allongés;  stigm.  aspergilliforme. 
Caryopse  libre.  (C.  L.) 

*AMFHÏDOXTA  (&{upt,  autour  de  ;  oS ou; , 
ovtoç  ,  dent),  moll.  —  G.  proposé  par  M.  Fis¬ 
cher  pour  des  coquilles  qui  ne  diffèrent  en 
rien  des  Gryphées  de  Lamarck.  Nous  regar¬ 
dons  ce  g.  comme  un  double  emploi  des  huî¬ 
tres.  Depuis  long-temps  nous  avons  proposé 
de  le  supprimer  de  ia  méthode,  pensant  que 
ses  caractères  ne  peuvent  supporter  un  exa¬ 
men  sérieux.  Nous  nous  proposons,  en  trai¬ 
tant  le  g.  Huître,  d’examiner  la  valeur  des 
différents  g.  qu’on  a  voulu  récemment  en 
séparer.  (Desh.) 

*AMPH1D0IIE.  Amphidoro  (  OLutplêopoç  , 
écorché  tout  autour),  ins. — G.  de  Coléoptères 
Hétéromères,  famille  des  Mélasomes,  établi 
par  Fschscholtz  et  adopté  par  M.  Dejean, 
(■ Catal .  3me  édit.)  ainsi  que  par  M.  Solier  qui 
le  place  dans  sa  tribu  des  Blapsites.  Esch- 
scboltz  le  caractérise  ainsi  :  Ant.  de  11  ar¬ 
ticles;  le  dernier  comprimé  et  plus  grand 
que  les  précédents.  Palpes  sécuriformes. 
Lèvre  petite,  presque  ronde.  Tarses  garnis 
en  dessous  de  poils  très  serrés.  Thorax  étroi¬ 
tement  uni  par  sa  base  aux  élytres.  Ce  g.  est 
fondé  sur  une  seule  esp.,  du  Chili,  nommée 
par  l’auteur  A.  littoralis.  (D.) 

*AMFHSDOXA  (  ày.<jnêo%oç ,  controversé). 
bot.  pii.  — Ce  nom  fait  allusion  aux  affinités 
douteuses  et  multiples  de  ce  g.  avec  quel¬ 
ques  autres  qui  l’entourent  et  auxquels  il 
emprunte  pour  ainsi  dire  ses  caract.  ;  ainsi 
/’ Amphidoxa  a  le  port  d’un  Helichrysum , 
mais  ses  fleurs  femelles  sont  multisériées  et 
dépourvues  d’aigrette;  il  ressemble  à  un 
Gnaphaliurn ,  mais  les  fruits  du  rayon  sont 
nus  ;  enfin  il  présente  également  quelques 
uns  descaract.  des Ifloga,  mais  son  réceptacle 
est  plan  et  dépourvu  de  paillettes.  M.  De 
Candolle  qui  acréé  ce  g.  lui  assigne  pour  ca¬ 
ract.  :  Capitules  multiflores  hétérogames, 
à  fleurs  tubuleuses  ;  celles  du  rayon  femelles, 
plurisériées,  très  ténues  ;  celles  du  disque 
5-dentées ,  hermaphrodites  (peut-être  sté¬ 
riles  par  avortement).  Récept.  plan  ,  nu.  In- 


AMP 


AMP 


387 


vol.  imbriqué,  campanulé,  àsquammesextér. 
roussâtres-hyalines;  les  intér.  terminées  en 
un  appendice  blanc,  ovale,  obtus,  presque 
rayonnant.  Fruits  oblongs;  ceux  du  rayon 
dépourvus  d’aigrette;  tandis  que  ceux  du 
disque  en  possèdent  une,  formée  par  5-6 
soies,  très  caduques,  barbellulées et  renflées 
au  sommet. — L'Amphidoxci ,  originaire  du 
Cap,  appartient  à  la  famille  des  Composées, 
tribu  des  Sénécionidées.  (J.  D.) 

*AMPHIGAMES  (  àu-ep l ,  préposition  de 
doute;  yâfj.oç ,  mariage),  bot.  cr. — Quelques 
auteurs  appliquent  ce  nom  à  la  4me  classe  du 
règne  végétal ,  comprenant  les  Lichens  ,  les 
Champignons  et  les  Phijcées  (Algues).  C’est 
le  synonyme  de  Cellulaires  {V.  ce  mot.). 

(C.  L.) 

*  AMPHIGASTRES.  Amphigaslria  (àp.c pi, 
autour  de;  yoco-Tvjp,  ventre),  bot.  cr.  —  C’est 
ainsi  qu’on  nomme  aujourd’hui  le  3me  rang 
de  feuilles,  qui ,  dans  un  grand  nombre  de 
Jongermanniées ,  recouvre  la  partie  infér. 
ou  1  q  ventre  de  la  tige.  On  leur  donnait  au¬ 
trefois  le  nom  de  stipules  ( slipulœ  ).  Ces 
feuilles ,  ordinairement  plus  petites  que  les 
feuilles  latérales,  ont  aussi  une  tout  autre 
forme.  Quand  elles  sont  les  unes  et  les  au¬ 
tres  divisées,  leur  mode  de  division  n’est 
pas  le  même.  Souvent  les  feuilles  sont  en¬ 
tières  et  les  Amphigastres  bifides.  La  posi¬ 
tion  de  ceux-ci  les  rapproche  davantage  de 
la  tige;  et,  lorsqu’ils  s’en  écartent,  ce  n’est 
jamais  d’une  manière  aussi  marquée.  Leur 
texture  est  aussi  plus  délicate  que  celle  des 
autres  feuilles. 

Les  Amphigastres  sont  entiers  ou  bi-multi- 
fides  à  leur  sommet,  libres  ou  adhérents 
avec  les  2  feuilles  latérales,  immédiatement 
au-dessus  et  au-dessous  d’eux.  Dans  ce  der¬ 
nier  cas,  on  les  dit  connés.  Selon  qu’ils  sont 
placés  à  des  distances  plus  ou  moins  gran¬ 
des  l’un  de  l’autre ,  ils  sont  dits  espacés  , 
rapprochés,  imbriqués,  etc.  Dans  les  esp. 
rampantes,  c’est  quelquefois  de  leur  centre 
que  part  le  faisceau  de  radicelles  qui  sert  à 
fixer  la  plante. 

Enfin  les  Amphigastres,  dont  la  forme  et 
la  position  varient  infiniment  dans  les  di¬ 
verses  esp.  de  Jongermanniées,  fournissent 
d’assez  bons  caract.  diagnostiques  pour  la 
distinction  spécifique  de  ces  plantes. 

(C.  M.) 

AMPHIGÈNE  (àwpc,  de  2  côtés;  y/voç, 


origine;  qui  a  une  double  origine,  à  cause 
de  ses  2  formes  de  clivage),  min.  — Synon. 
Leucite;  Leucolithe;  grenat  blanc.  Silicate 
d’alumine  et  de  potasse,  de  la  formule  Al 
K' Si8,  dans  laquelle  Al,  K,  Si,  représen¬ 
tent  les  atômes  de  l’alumine,  de  la  potasse 
et  de  la  silice ,  et  où  l’on  suppose  cette  der¬ 
nière  composée  d’un  atome  de  silicium  et 
d’un  atome  d’oxygène.  Dans  la  même  hypo¬ 
thèse,  le  feldspath  orthose,  qui  résulte  de 
la  combinaison  des  mêmes  éléments,  aurait 
pourformule  Al"  K.'  Si'\  L’Amphigène  est  une 
substance  vitreuse,  translucide ,  le  plus  sou¬ 
vent  incolore,  qui  cristallise  dans  le  sys¬ 
tème  cubique,  et  presque  uniquement  sous 
la  forme  du  trapézoèdre  ordinaire,  celui  que 
produit  la  troncature  tangente  des  arêtes  du 
rhombododécaèdre,  et  dont  les  angles  sont 
de  131°  49"  et  146°  27'.  Ces  cristaux  sont  sus¬ 
ceptibles  de  se  cliver  parallèlement  aux 
faces  d’un  cube,  et  à  celles  d’un  rhombodo¬ 
décaèdre  ;  mais  ces  modes  de  clivage  ne  sont 
sensibles  qu’à  une  vive  lumière.  Leur  sur¬ 
face  est  rude ,  leur  intérieur  comme  cre¬ 
vassé.  Leur  pesanteur  spécifique  est  de  2,5  ; 
leur  dureté  de  5,5.  Ils  sont  infusibles  et  ne 
donnent  point  d’eau  par  calcination  ;  ce  qui 
les  distingue  des  cristaux  de  Grenat  et  d’A- 
nalcime,  avec  lesquels  on  pourrait  les  con¬ 
fondre.  Les  cristaux  d’Amphigène  se  rédui¬ 
sent  souvent  à  la  forme  de  grains  arrondis  , 
qui  restent  isolés,  ou  se  réunissent  pour 
constituer  de  petites  masses  granulaires.  Ils 
sont  sujets,  tout  en  conservant  leur  forme 
extérieure,  à  une  altération  qui  rappelle 
tout-à-fait  celle  qu’éprouve  le  feldspath  or¬ 
those;  ils  deviennent  blancs  et  friables,  et 
passent  à  une  sorte  de  Kaolin.  Ils  sont  quel¬ 
quefois  colorés  de  teintes  grises,  jaunes,  ou 
rougeâtres.  Sur  100  parties,  ils  contiennent 
56,4  de  silice;  22,5  d’alumine,  et  21,1  de 
potasse. 

L’Amphigène  ne  se  trouve  qu’en  cristaux 
ou  en  grains  disséminés  dans  les  laves  an  ¬ 
ciennes,  savoir  à  la  Somma  et  à  Pompéi 
près  de  Naples ,  dans  presque  tous  les  vol¬ 
cans  éteints  des  États  romains  (  Borghetlo  , 
Albano,  Frascati ,  Tivoli,  Capo  di  Bove , 
Acquapendente,etc.),  et  non  seulement  dans 
les  laves,  mais  aussi  dans  les  pouzzolanes 
et  les  tufs  volcaniques  ;  sur  les  bords  du  Rhin 
àRieten  près  du  lac  de  Laaeh;  dans  lesDolé- 
ri tes  du  Kayserstahl  en  Brisgau  ,  etc.  Dans 


388 


AMP 


AMP 


les  laves  qui  composent  le  cône  actuel  du 
Vésuve ,  et  celles  du  Stromboli  et  de  l’Etna  , 
l’Amphigène  n’existe  pas  ;  il  paraît  avoir  été 
remplacé  par  du  feldspath  à  base  de  soude 
et  de  chaux.  Les  cristaux  de  forme  trapézoï¬ 
dale,  que  l’on  trouve  sur  l’Etna,  appartien¬ 
nent  a  l’Analcime.  (Del.) 

*AMPHIGÉNITE  (dimin.  d ’Amphigène; 
V.  ce  mot),  géol.  —  Ce  nom  a  été  établi 
par  M.  Cordier  pour  désigner  les  Basaltes  et 
Basanites,  dans  lesquels  le  Feldspath  est,  en 
grande  partie,  remplacé  par  de  l’Amphi- 
gène.  L’Amphigénite  se  trouve  principale¬ 
ment  cà  la  Somma.  (C.  d’O.) 

*  AMPHIGLOSSA  (àp.cp^^wo'croç ,  équivo¬ 

que  ).  bot.  ph. —  G.  de  la  famille  des  Com¬ 
posées,  tribu  des  Sénécionidées  ;  il  a  pour 
caractères  :  Capitule  multiflore  3  -  12  ho- 
mo  -  ou  hétérogame  ;  fleurs  ligulées  en 
petit  nombre;  femelles  très  ténues,  ne 
dépassant  pas  souvent  celles  du  disque , 
qui  sont  hermaphrodites,  tubuleuses,  5- 
dentées.  Récept.  nu.  Invol.  cylindrique  , 
imbriqué.  Fruit  glabre,  sans  rostre  ni  pé¬ 
dicule.  Aigrette  du  rayon  et  du  disque 
1  -sériée,  caduque ,  composée  de  soies  qui, 
de  la  base  au  sommet,  deviennent  graduel¬ 
lement  et  longuement  plumeuses,  et  se  trou¬ 
vent  entourées  inférieurement  d’un  rebord 
à  peine  visible. —  Les  Amphiglossa  sont  des 
s. -arbrisseaux  très  rameux,  droits  ou  dé- 
eombants  ,  quelquefois  spinescenls ,  ayant 
l’aspect  des  Seriphium  et  originaires  comme 
eux  du  Cap  de  Bonne-Espér.  Leurs  feuilles 
sont  éparses,  coriaces,  très  glabres  et  lisses 
en  dessus  ;  presque  concaves  et  couvertes 
d’un  duvet  blanc-tomenteux  en  dessous;  les 
capitules  sont  solitaires  et  terminent  les  ra¬ 
meaux  sessiles.  (J.  D.) 

* AMPHÏGLOTTÎS  (àfV,  doublement; 
ylta r-nç,  languette),  bot.  ph.  —  Salisbury  a 
proposé  d’établir  sous  ce  nom  un  g.  pour 
YE'pidendrum  elongatum  Jacq.,  l’une  des 
Orchidées  américaines  les  plus  communes 
dans  nos  serres;  mais  cette  esp.  appartient 
bien  réellement  au  genre  Epidendre.  V.  ce 
mot.  (A.  R.) 

*AMPHIGONIUS  (â/jKft,  des  2  côtés  [double]  ; 
ywvoç,  angle),  m  am. — Synon.  d  ’Amphitherium, 
Blainv. ,  proposé  par  M.  Agassiz,  et  compre¬ 
nant  les  g.  Thylacotherium  ,  Val.  et  Phasco- 
lotherium  ,  Ovven.  (P.  G.) 

*  AMPHIGYNANTHÉES.  Amphigynan- 


thœ  (àfjupi,  autour;  yvA,  femelle;  av0o;, 
fleur),  bot.  ph.  —  Dénomination  appliquée 
parL.  Reichenbach,  à  l’un  des  groupes  qu’il 
a  formés  dans  la  famille  des  Synanthérées. 

(C.L.) 

"AMPHIEASIA  (àfxcpt,  autour  de;  Aoccrsoç, 
velu),  bot.  ph.  —  Section  du  g.  Petalacla  , 
de  la  famille  des  Composées ,  caractérisée 
par  les  squames  extér.  de  l’invol.  élar¬ 
gies  à  la  base,  et  les  soies  de  l’aigrette,  ren¬ 
flées  en  massue  à  l’extrémité  libre.  (J.  D.) 

*AMPHILEPTUS  (àf*pt,  de  2  côtés;  hn- 
t oçv  grêle,  mince),  infus. — G.  d’infusoires  , 
établi  par  M.  Ehrenberg  pour  les  Vibrio  ar.ser 
et  cygnus  de  Millier,  le  Kolpoda  meleagris  du 
même,  et  quelques  autres  esp.  voisines.  Il 
fait  partie  de  la  famille  des  Kolpodées  du 
même  auteur,  renferrriant  les  Infusoires  po- 
lygastriques ,  nus,  pourvus  d’un  intestin, 
avec  2  orifices  distincts  qui  ne  sont  point 
terminaux.  Il  se  distingue  des  autres  g.  de 
cette  famille,  parce  qu’il  n’a  point  d’yeux, 
ni  de  langue  ou  valvule  mobile  à  la  bouche, 
et  que  son  front  se  prolonge  en  manière  de 
trompe,  en  même  temps  que  son  corps  se  ter¬ 
mine  par  une  queue  courte  et  conique.  Nous 
dirons  à  l’article  Kolpodées  ce  qu’il  faut  pen¬ 
ser  de  l’organisation  de  ces  Infusoires;  pour 
le  moment,  nous  nous  bornerons  à  dire  que 
l’esp.  la  plus  commune  d ’  Amphüeplus  (  A. 
amer )  est  quelquefois  si  abondante  dans  l’eau 
des  fossés  et  des  ornières,  qu’elle  en  colore  le 
limon  en  brun.  Sa  longueur  de  1/4  à  1/3  mill. 
permet  de  la  distinguer  à  l’œil  nu,  comme 
un  point  blanc  qui  se  meut  lentement  dans 
l’eau;  sa  forme  en  fuseau  très  allongé  en 
avant,  la  mobilité  de  sa  partie  antér.  qui 
ressemble  à  une  trompe,  sa  contractilité 
extrême  ,  qui  la  fait  continuellement  chan¬ 
ger  de  forme,  et  enfin  la  position  de  sa  bou¬ 
che  à  la  base  du  prolongement  en  forme 
de  trompe,  la  feront  aisément  reconnaître. 

(Duj.) 

*  AMPBILOCHIA ,  Martius  ;  Agardhia  , 
Spreng.  non  Cabr.  (ày.<pt,  des  2  côtés  ;  \o- 
x'ia,  enfantement),  bot.  ph. — G.de  la  famille 
desVochysiacées.  Martius  (TV ov.GenM&pec-.} 
en  donne  les  caract.  suivants  :  Cal.  inadhé¬ 
rent  ,  5-parti  ;  segment  supér.  très  grand, 
courtement  éperonné;  pour  cor.  un  seul  pé¬ 
tale  obcordiforme;  une  seule  étam.  fertile, 
insérée  à  côté  du  pétale.  Étam.  rudimen¬ 
taires  en  général  nulles.  Ovaire  à  loges  pauci- 


AMP 


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ovulées.  Style  indivisé  ;  stigm.  capilellé. 
Capsule  ligneuse,  3-loculaire,  septicide-3- 
valve  ;  loges  1  ou  2-spermes.  —  Arbres; 
feuilles  opposées,  pétiolées,  coriaces  ;  fleurs 
en  épis  terminaux.  Ce  g.,  propre  au  Bré¬ 
sil  ,  ne  renferme  que  2  esp.  (Sp.) 

*  AMPHILOCIIUS  (nom  mythologique). 
ins.  —  G.  de  Coléoptères  tétramères,  famille 
des  Chrysomélines ,  établi  par  M„  Dejean 
[Calai..  3me  édit.) ,  mais  dont  il  n’a  pas  pu¬ 
blié  les  caractères.  Ce  g.  est  fondé  sur  une 
seule  esp.  du  Brésil ,  nommée  par  lui  A. 
Klugii ,  et  A.  laiicollis  par  M.  Chevrolat. 

(D.) 

*  AMPHILOMA  (àp.cpt ,  autour,  et  Awpa  , 
bord),  bot.  ph.  —  C’est  le  nom  qu’Acha- 
rius  avait  imposé ,  dans  sa  Lichenographia 
u  iiversalis,  à  une  section  de  son  g.  Urceola- 
ria,  caractérisée  par  des  apothécies  munies 
d’un  double  bord  ,  l’un  fourni  par  le  thalle 
et  l’autre  parle  disque  ou  la  lame  proligère. 
Il  n’est  fait  nulle  mention  de  cette  div.  dans 
le  Synopsis  Lichenum ,  qu’a  publié  plus  tard 
cet  auteur.  La  plupart  desürcéolaires  elles- 
mêmes  forment  maintenant  une  tribu  du  g. 
Parmélie.  Toutefois,  le  nom  d ’Amphiloma 
a  été,  dès  1825,  employé  par  Fries  pour  dé¬ 
signer  une  section  tout  entière  du  g.  Parmé¬ 
lie,  de  la  famille  des  Lichens.  Dans  sa  Li¬ 
chenographia  europœa ,  il  s’en  sert  pour  ca¬ 
ractériser  la  3me  tribu  de  ce  nombreux  genre. 
Cette  tribu  se  compose  des  esp.  dont  le  thalle 
est  foliacé,  presque  monophylle  par  con¬ 
fluence  et  soudure  ,  arrondi,  formant  le  plus 
souvent,  avec  le  temps,  une  croûte  com¬ 
pacte  vers  le  centre,  appliquée  sur  un  hypo- 
thalle  laineux,  très  épais.  Les  apothécies  sor¬ 
tent  de  l’intér.  du  thalle,  et  sont  accompa-  • 
gnées  d’un  rebord  accessoire  ;  quelquefois 
aussi  ce  rebord  thallodique  manque  tout-à- 
fait.  Le  disque,  de  consistance  de  cire,  est 
assez  épais  et  nu  ,  c’est-à-dire  qu’il  n’est  ja¬ 
mais  recouvert  de  poussière  blanche  ( pruina ) . 

(C.  M.) 

*  AMPHILOPHIUM  (  à^t,  autour  de; 
locpoç ,  crête),  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des 
Bignoniacées,  tribu  des  Eubignoniées ,  Endl., 
formé  par  Kunth  (in  Humb.  et  Bonp.  JYov. 
Gen.  m.  149,  t.  219),  sur  le  Bignonia  pani- 
culaia  de  Linné ,  et  dont  voici  les  caracl.  es¬ 
sentiels  :  Cal.  campanulé,  à  limbe  double  ; 
l’extér.  ample,  membranacé,  ondulé-crispé, 
étalé;  l’intér.  bilabié,  à  lobes  entiers  ou  in¬ 


cisés.  Cor.  hypogyne,  à  tube  court;  à  gorge 
ample,  ventrue;  à  limbe  bilabié;  lèvre  su- 
pér.  plus  grande  ,  galéiforme,  bidentée  ;  l’in- 
fér.  dressée,  tridentée.  Étam.  insérées  au  tube 
de  la  corolle,  incluses ,  4  didynames,  avec  le 
rudiment  d’une  5me;  anthères  biloculaires,  à 
logettes  mu  tiques, divariquées-étalées.Ovaire 
biloeulaire;  ovules  horizontaux  ,  anatropes, 
nombreux,  attachés  aux  2  bords  delà  cloi¬ 
son.  Style  simple;  stigm.  bilamellé.  Caps, 
ovale,  comprimée,  ligneuse,  biloeulaire, 
bivalve;  valves  parallèles  à  la  cloison  sémi- 
nifère  de  chaque  côté  sur  ses  bords.  Graines 
nombreuses,  transverses,  comprimées,  cein¬ 
tes  d’une  aile  membraneuse.  Embryon  exal¬ 
bumineux,  orthotrope;  radicule  centrifuge. 
— Ce  g.  ne  renferme  qu’un  très  petit  nombre 
d’espèces,  grimpantes  au  moyen  de  cirrhes, 
et  propres  à  l’Amérique  tropicale.  On  les  dis¬ 
tingue  à  leurs  feuilles  opposées,  conju¬ 
guées,  à  leurs  panicules,  très  roses,  ou  lé¬ 
gèrement  pourprées.  (C.  L.) 

*  AMPHÎMALL01V  ,  laineux 

des  deux  côtés  ).  ins.  — -  G.  de  Coléoptères 
pentamères,  famille  des  Lamellicornes,  tribu 
des  Scarabéides  phyllophages ,  désigné  par 
Latreille  dans  ses  familles  naturelles,  mais 
sans  indication  de  caract.  D’après  MM.  Ser- 
ville  et  Le  Peletier  de  St-Fargeau  dans  Y  En¬ 
cyclopédie,  ce  g.  ne  diffère  essentiellement 
des  autres  g.  du  même  groupe ,  savoir  :  Po- 
pilia,Euchlora,  Dasyuse t  Plectris,  que  parce 
qu’il  a  les  crochets  de  tous  les  tarses  égaux 
et  unidentés  à  leur  base.  Ces  auteurs  y  rap¬ 
portent  les  Melolontha  solslilialis,  pagana , 
pini  et  utm  Fabr.,  queM.  Dejean  comprend 
dans  le  g.  Bhizothrogus.  Ces  quatre  esp.  se 
trouvent  en  France.  (D.) 

AMPHIIVOME.  Amphinoma  (  à,ucpiv«1uw  , 
j’agite  en  rond),  annél. —  G.  établi  par  Bru¬ 
guière,  et  qui  est  devenu  le  type  de  la  famille 
des  Amphinomes.  M.  Savigny  en  a  d’abord 
séparé  quelques  esp.  sous  le  nom  générique 
de  Chloeia  (  ex.  :  VA.  capillata  Brug.  ),  et  il  a 
donné  aux  esp.  restées  de  vraies  Amphino¬ 
mes,  celui  de  Pleione  adopté  par  Cuvier. 
MM.  Audouin  et  Milne-Edwards,  à  l’exemple 
de  M.  de  Blainville,  lui  préfèrent  celui  d’Am- 
phinorne.  Les  caract.  sont  :  Antennesau  nom¬ 
bre  de  5  ;  une  caroncule  à  l’extrémité  an¬ 
térieure  du  corps;  pieds  biramés,  et  portant 
seulement  2  cirrhes  ;  branchies  en  forme  de 
houppes  touffues  qui  recouvrent  la  base  des 


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AMP 


AMP 


rames  supér.— La  pl  upart  des  Amphinomées 
connues  habitent  les  régions  tropicales,  ou 
les  mers  voisines;  une  seule  VA.  errante , 
Pleione  vagans ,  Sav.,  est  donnée  comme  des 
mers  d’Europe  et  provient  des  côtes  d’An¬ 
gleterre.  (P.  G.) 

AMPHINOMES  (  aucp'vw,uô> ,  j’agite  en 
rond),  annél. — M.  Savigny  appelle  Amphi- 
nomes  (  Amphinomœ ),  M.  de  Blainville  Am¬ 
phinomées  ( Amphinomeœ ),  et  MM.  Audouin 
et  Milne-Edwards  nomment  Amphinomiens, 
la  famille  d’Annélides  seligères  ou  vers  ché- 
topodes,  qui  a  pour  type  le  g.  Amphenoma  ou 
Pleione ,  et  qui  comprend  en  outre  ceux  de 
Chloeia,  Euphrosiney  Arislenia  et  Hipponoa. 
Leurs  caract.  sont  :  Branchies  en  forme  de 
feuilles  très  compliquées,  de  houppes  ou  d’ar- 
buscules  très  rameux,  toujours  grandes  et 
très  apparentes,  existant  ainsi  que  les  cir- 
rhes  supér.,  sans  interruptions  à  tous  les 
pieds  ;  point  d’acicules;  point  de  mâchoires  ; 
point  d’élytres.  (P.  G.) 

*AMP1IIN0MIA  (oc/jupl,  adverbe  de  doute; 
vopoç ,  allusion  à  l’incertitude  de  la  classifi¬ 
cation  du  g.)  bot.  ph.  — G.  que  M.  De  Can- 
dolle  rapporte  avec  doute  à  la  famiile  des 
Légumineuses  ( Inceriœ  sedis ,  Prodrorn.  2, 
p.  522)  et  auquel  il  assigne  les  caract.  sui¬ 
vants  :  Cal.  ovoïde  ,  ventru  ,  persistant,  5- 
fide,  à  lanières  étalées.  Pétales  5,  onguicu¬ 
lés,  spatulés.  Étamines  10  ,  monadelphes. 
Ovaire  ovoïde.  Style  latéral ,  filiforme,  sim¬ 
ple,  obtus.  Légume  subglobuleux,  muriqué, 
1-loculaire,  2-valve,  par  avortement  1-sper- 
me  ;  graine  réniforme-orbiculaire.  —  Herbe  ; 
feuilles  3-foliolées;  pédoncules  axillaires  et 
terminaux ,  3-5-flores.  Ce  g.  ne  se  fonde  que 
sur  une  seule  esp. ,  indigène  du  cap  de  B.- 
Espérance.  (Sp.) 

AMPHIODOIV  (àf V,  autour  de;  bS ovç , 
ovroç,  dent),  poiss.  —  G.  de  poissons  établi 
par  Rafinesque,  sur  une  des  esp.  de  l’Ohio, 
que  les  pêcheurs  américains  y  confondent 
avec  d’autres,  sous  le  nom  de  Shad ,  déno¬ 
mination  anglaise  et  vulgaire  de  l’Alose 
d’Europe;  et  que,  dans  l’origine  de  leurs  éta¬ 
blissements,  les  Anglo-4méricains  ont  trans¬ 
porté  aux  poissons  de  leur  pays  qui  res¬ 
semblent  à  notre  Alose.  M.  Rafinesque  carac¬ 
térise  ce  g.  de  Clupéoïdes  par  la  diagnose 
suivante  :  Corps  lancéolé;  mâchoires  infér. 
plus  longues;  dorsale  commençant  à  l’op¬ 
posé  de  la  base  de  l’anale.  Le  nom  indique 


qu’il  y  a  des  dents  partout  ;  et  il  ajoute  que 
les  mâchoires  ont  de  grandes  dents  coniques 
et  pointues,  semblables  à  celles  de  la  langue. 

Il  n’en  cite  qu’une  esp.  A.  alosoides  ■  pois¬ 
son  long  de  14  à  18  pouces,  dont  la  hauteur 
fait  le  1/4  de  la  longueur,  à  corps  argenté,  à 
dos  bleu;  il  est  bon  à  manger.  (Val.) 

*AMPHIOîY  (  à'fjcptov,  manteau,  et  nom 
mythol.).  crust. — G.  de  l’ordre  des  Stoma- 
podes ,  famille  des  Bicuirassés ,  établi  par 
M.  Milne-Edwards  qui  lui  assigne  pour  ca¬ 
ractère  :  Bouclier  céphalique  très  déve¬ 
loppé ,  entièrement  lamelleux,  s’étendant 
jusqu’à  l’origine  de  l’abdomen  et  cachant 
la  base  des  pattes.  Rostre  nul.  Yeux  gros, 
ayant  la  tige  qui  les  supporte  extrême¬ 
ment  courte.  Antennes  au  nombre  de  4, 
s’insérant  sur  la  même  ligne,  immédiate¬ 
ment  au-dessous  et  en  arrière  des  pédoncu¬ 
les  oculaires.  Premier  article  des  antennes 
externes  peu  distinct ,  donnant  insertion  à 
une  tige  cylindrique,  et  en  dehors  à  un  grand 
appendice  lamelleux,  ovalaire,  et  dépassant 
de  beaucoup  le  niveau  de  la  portion  basi¬ 
laire  des  antennes  internes.  Bouche  très 
éloignée  des  antennes  et  formant  vers  le 
tiers  antér.  du  bouclier  céphalique  ,  un  pe¬ 
tit  tubercule  arrondi ,  de  la  partie  posté¬ 
rieure  de  laquelle  naît  le  thorax.  Thorax 
aplati,  étroit,  complètement  caché  sous  la 
carapace.  Pattes  au  nombre  de  6  paires  , 
grêles,  cylindriques,  présentant  à  l’extré¬ 
mité  de  leur  2me  article  un  appendice  pal- 
piforme,  composé  d’un  article  cylindri¬ 
que,  terminé  par  une  soie  multi-articulée  et 
ciliée.  Pattes  de  la  lie  et  de  la  6me  paire 
beaucoup  plus  courtes  que  les  autres.  Abdo¬ 
men  presque  aussi  long  que  la  portion  cé¬ 
phalique  du  corps,  composé  de  7  segments , 
se  terminant  par  une  nageoire  en  éventail 
dont  la  pièce  médiane  lancéolée  et  les  laté¬ 
rales  ovalaires.  La  seule  esp.  connue  est  VA. 
Reynaudii ,  Milne-Edw.  ,  quia  été  recueillie 
en  haute  mer  dans  l’Océan  indien.  (H.  L.) 

*  AMPHIOIV  (nom  mythologique),  ins. — 
G.  de  Coléopt.  tétramères,  famille  des  Lon- 
gicornes,  tribu  des  Lamiaires,  proposé  par 
M.  Reiche  et  dont  il  a  donné  les  caract.  (t.  8, 
des  Ann.  de  la  Soc.  Entom.  de  France , 
p.  564).  Ce  g.,  fondé  sur  une  seule  esp.  qu’il 
nomme  A .  vittatum,  et  qui  a  pour  patrie 
Santa-Fé  de  Bogota  en  Colombie,  participe 
à  la  fois  des  g.  Hippopsis ,  Serville,  et  Gnoma , 


AMP 


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391 


Fabricius;  il  tient  de  celui-ci  par  la  forme 
des  mandibules  et  les  stries  transversales  du 
corselet;  mais  il  en  diffère  essentiellement 
parla  forme  du  dernier  article  des  palpes, 
la  longueur  relative  du  1er  article  des  an¬ 
tennes,  l’absence  de  protubérance  sternale, 
et  les  pattes  antérieures  du  mâle.  Il  se  rap¬ 
proche  du  leT  par  l’inclinaison  de  la  face 
antér.  de  la  tête,  la  forme  des  palpes  et  des 
antennes,  et  s’en  éloigne  par  les  rides 
transversales  du  corselet,  et  l’extrémité  tron¬ 
quée  et  mu  tique  des  élytres.  L’auteur  pense 
que,  dans  l’ordre  naturel ,  son  g.  Amphion 
doit  être  placé  entre  les  g.  Colobolhea  et 
Hippopûs  de  M.  Serville.  (D.) 

*  AMPHÏONYCHA  (  kpyî ,  des  2  côtés 
[double]  ;  ow£,  ongle),  ins.  —  G.  de 
Coléoptères  tétramères ,  famille  des  Longi- 
cornes,  tribu  des  Lamiaires,  établi  par  M.  De- 
jean  ( Catal .  3mt  édit.)  qui  n’en  a  pas  donné 
les  caract.  ;  on  voit  seulement  par  sa  syno¬ 
nymie  que  ce  g  se  compose  des  g.  Pyrobo- 
lus  et  Dadoychus  de  M.  Chevrolat,  et  Herni- 
lophus  de  M.  Serville.  L’auteur  y  rapporte  4l 
esp.  toutes  exotiques,  dont  26  du  Brésil,  3  du 
Mexique,  5  de  Cayenne,  1  des  environs  de 
Carthagène,  2  de  Cuba,  2  de  St-Domingue  , 
une  dont  la  patrie  est  inconnue,  et  une  de 
l’Amérique  du  Nord.  Nous  citerons  seulement 
ces  2  dernières,  dont  l’une  est  la  Saperda 
murginata  de  Fabr. ,  et  l’autre  la  S.  mela- 
nura  de  Latrei  1  le.  (D.) 

“AMPHIPÉPLÉE.  Amphipeplea  (âp.cpt,  au¬ 
tour;  7T£7rioç ,  manteau),  moll.  —  M.  Van 
Beneden  a  proposé  (Sc.  JYat.)  de  former  sous 
ce  nom  un  g.  particulier  pour  le  Limnœa 
glutinosa.  Il  s’est  attaché  à  démontrer  l’u¬ 
tilité  de  son  g.  en  donnant  sur  l’animal  des 
détails  anatomiques  du  plus  grand  intérêt; 
mais  nous  pensons  qu’avant  de  l’admettre, 
il  serait  utile  de  le  comparer  avec  les  dif¬ 
férentes  esp.  de  Limnées.  (Desh.) 

AMPHIPODES.  Amphipoda  (  àp.c pl ,  des  2 
côtés;  7rovç ,  noêoç ,  pied),  crust.  —  Ordre 
de  la  classe  des  Crustacés.  [V.  ce  mot.) 

(Duj.) 

AMPHIPOGON.  bot.  ph.  —  C’est  un  g. 
de  la  famille  des  Graminées,  tribu  des  Pap- 
pophorées ,  Kunth,  qui  a  été  établi  par  R. 
Brown  ( Prodr .  Nov.  Holl.  1  p.  175)  et  que 
Palissot  de  Beauvois  a  désigné  plus  tard  sous 
le  nom  d’ Ægopogon  ;  mais  le  premier  de  ces 
2  noms  doit  être  préféré  comme  plus  ancien. 


Les  esp.  d'Atnphipogon,  au  nombre  de  5, 
sont  toutes  originaires  de  la  N. -Hollande. 
Ce  sont  des  plantes  ordinairement  vivaces  , 
à  souche  rampante  et  à  tiges  fasciculées , 
ayant  les  fleurs  disposées  en  épis  denses  et 
quelquefois  presque  globuleux.  Les  épillets 
sont  uniflores  ;  la  fleur  estsessileou  pédon- 
culée,  plus  longue  que  la  lépicène.  Celle-ci 
se  compose  de  2  valves  membraneuses,  con¬ 
caves  et  muliques.  Les  2  paillettes  de  la 
glume,  également  membraneuses,  sont  :  l’in- 
fér.  trifide  et  la  supér.  bifide  au  sommet  ; 
chaque  division  étant  lancéolée  et  terminée 
en  arête  à  son  sommet.  Les  paléoles  de  la 
glumelle  sont  entières  et  glabres. — Ce  g.  est 
très  voisin  du  Pappophorum  ,  dont  il  diffère 
surtout  par  ses  épillets  uniflores  et  par  les 
valves  de  la  glume  terminées  seulement  par 
2  ou  3  arêtes.  (A.  R.) 

*AMPHIPORI]VA  fàr/<pt,  des  2  côtés  [dou¬ 
ble];  wopoç ,  ouverture),  iielm.  —  Section  des 
Turbellaria  rhabdocœla  (  Ehrenb.  Syrnb. 
Phys.  Polyp .)  où  les  2  orifices  du  canal  in¬ 
testinal  sont  terminaux.  Ex.  Prosioma,  Gy- 
ratrix,  Amphiporus.  (P.  G.) 

"AMPHIPORGS  (ôcjucpf,  des  2  côtés  [double]; 
nopoç ,  ouverture),  annél. — G.  de  la  famille 
des  Gyratriciens  ,  section  des  Turbellaria 
arnphiporina ,  proposé  par  M.  Ehrenberg 
(  Symb.  phys.)  et  caractérisé  par  la  pré¬ 
sence  ,  sur  la  partie  antér.  ou  frontale  ,  de 
4  bandes  longitudinales  convergentes  d’o¬ 
celles.  Le  corps  est  filiforme  ,  grêle  ,  mo¬ 
lasse  ,  visiblement  annelé ,  sans  cils.  Ex.  : 
A.  albicans  Ehr.  (  Pl.  iv.  f.  2.  )  de  la  Mer 
Rouge,  près  Tor.  (P.  G.) 

AMPHIPRIOIV  (àpupi,  des  2  côtés  [double]; 
irptwv,  scie),  poiss.  —  Nom  générique  de  pois¬ 
sons  imaginé  par  Bloch,  sous  lequel  il  com¬ 
prenait,  dans  sa  méthode  artificielle ,  des 
Percoïdes  et  des  Sciénoïdes  très  différents 
les  uns  des  autres.  M.  Cuvier  a  réduit  le  g. 
Arnphiprion  de  Bloch  ,  en  retirant  les  Holo- 
centrum ,  les  Anabas  ,  les  Polyprions ,  les 
Trachyçhthes ;  et,  après  ces  retranchements, 
il  en  a  formé  un  g.  naturel,  qui  comprend 
de  petites  esp.  à  corps  ovale,  aune  seule 
dorsale,  à  tête  obtuse  ,  à  mâchoires  garnies 
de  dents  sur  une  seule  rangée;  à  palais  lisse 
et  sans  dents  ;  à  5  rayons  aux  viscères ,  ar¬ 
més  de  dentelures  aux  4  pièces  de  l’appareil 
operculaire  ;  et  enfin  à  ligne  latérale  finis¬ 
sant  sous  le  dernier  rayon  de  la  dorsale. 


392 


AMP 


AMP 


Leur  canal  intestinal  est  en  cul-de-sac  ar¬ 
rondi  ,  avec  2  appendices  cœcales  au  pylore. 
Il  ne  fait  ensuite  que  2  replis  avant  de  se 
rendre  à  l’anus.  Il  y  a  une  vessie  natatoire,  à 
parois  minces ,  assez  grande,  et  remplissant 
toute  la  partie  supér.  de  la  cavité  abdomi¬ 
nale.  Les  Amphiprions  se  nourrissent  d’her¬ 
bes  marines.  Ils  viennent  tous  des  Indes  et 
surtout  de  son  Archipel.  Ils  ne  dépassent 
guère  un  décimètre  de  longueur.  Nous  en 
connaissons  aujourd’hui  12  ou  15  espèces. 
M.  Cuvier  les  a  laissées  dans  la  grande  fa¬ 
mille  des  Sciénoides;  mais  je  crois  qu’il 
vaudrait  mieux  en  faire  le  type  d’une  petite 
famille  particulière  dont  il  conviendrait  de 
rapprocher  les  Chromis,qui  ne  sont  pas  des 
Labroïdes,  et  qui  ne  doivent  pas  être  consi¬ 
dérés  comme  des  Sciénoides,  pas  plus  que 
les  Amphiprions  dont  la  tête  ne  présente 
pas  cet  ethmoïde  saillant  et  plus  ou  moins 
caverneux  qui  donne  à  tous  les  Sciénoides 
un  caract.  si  particulier  et  si  facile  à  saisir. 

(Val.,) 

*  AMPHIPYRE.  Amphipyra  (  àacptVvpo;  , 
entouré  de  feu  ;  pour  l’auteur  du  g.  :  au¬ 
tour  du  feu  ).  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Lé¬ 
pidoptères  ,  famille  des  Nocturnes  ,  tribu 
des  Noctuélites ,  établi  par  Ochsenheimer 
aux  dépens  du  g.  Noctua  de  Fabricius  et 
adopté  par  M.  Treitschke,  son  continua¬ 
teur,  qui  le  caractérise  de  la  manière  sui¬ 
vante:  Antennes  longues,  crénelées,  sétacées. 
Corselet  presque  uni.  Abd.  aplati  avec  des 
petites  touffes  de  poils  sur  les  côtes,  chez  le 
mâle  seulement.  Ailes  supérieures  obtuses 
se  croisant  à  moitié  l’une  sur  l’autre  dans 
l’état  de  repos ,  peu  inclinées,  à  reflets  mé¬ 
talliques  sans  taches  bien  distinctes.  Les  che¬ 
nilles  sont  glabres  ou  n’ont  que  quelques 
poils  très  fins;  quelques  unes  ont  une  bosse 
pyramidale  sur  le  I1me  anneau;  elles  se 
transforment  dans  des  coques  de  diverses 
matières  agglutinées.  M.  Treitschke,  dans  son 
supplément,  rapporte  à  ce  g.  18  esp.  qui 
sont  toutes  assez  disparates  entre  elles;  aussi 
M.  Guénée  (  Essai  sur  une  nouv.  class.  des 
Noctuél.  )  réduit-il  ce  même  g.  à  la  seule 
Noclua  speclrurn  de  Fabricius ,  en  répartis- 
sant  les  autres  dans  ses  g.  Syntomopus  et 
Philopyra  dont  il  forme,  avec  ceux  A’ Am¬ 
phipyra  et  de  Mania,  sa  tribu  des  Amphipy- 
rides;  mais  nous  pensons  qu’il  faut  joindre 
à  VA.  spectrum  la  JVoctua  cataphanes  de 


Hubner  qui  n’en  diffère  guère  que  par  sa 
taille  beaucoup  plus  petite.  Ces  2  esp.  ne  se 
trouvent  que  dans  les  parties  méridionales 
de  l’Eurupe;  la  lre  est  très  commune  en  Ita¬ 
lie  et  dans  le  midi  de  la  France;  sa  che¬ 
nille  très  belle,  comme  on  peut  le  voir  dans 
notre  Iconographie  des  Chenilles  ,  vit  sur 
le  genêt  d’Espagne  (Genista  Juncea) ,  et  se 
métamorphose,  entre  les  branches  de  cet 
arbuste,  dans  une  coque  soyeuse  d’un  gris- 
jaunâtre.  L’autre  esp.,  dont  les  premiers 
états  ne  sont  pas  connus,  n’a  encore  été 
trouvée  qu’en  Dalmatie. 

La  réduction  que  M.  Guénée  a  fait  subir 
au  g  .Amphipyra  a  dû  nécessairement  en  mo¬ 
difier  les  caract.  Voici  ceux  qu’il  lui  assi¬ 
gne  :  Chenilles  à  16  pattes,  rases,  cylin¬ 
driques  ,  atténuées  aux  extrémités ,  sans 
éminences,  de  couleurs  vives,  avec  les  lignes 
bien  marquées.  Elles  vivent  complètement 
à  découvert  sur  les  sous-arbrisseaux,  et  se 
tiennent  à  l’extrémité  de  leurs  branches. 
Chrysalides  renfermées  dans  des  coques  de 
soie  ovoïdes,  filées  entre  les  branches  ou 
les  feuilles.  Insecte  parfait  :  Antennes  lon¬ 
gues,  subciliées  dans  les  mâles.  Palpes  dé¬ 
passant  de  beaucoup  la  tète,  très  ascendants, 
recourbés,  comprimés  latéralement;  le  2me 
article  large  et  arrondi;  le  3me  long  et  uni¬ 
forme.  Thorax  velu,  sub-carré,  lisse.  Abdo¬ 
men  atteignant  les  ailes  infér.,  aplati.  Pattes 
et  ergots  très  longs.  Ailes  larges,  luisantes, 
sub-dentées;  les  supér.  épaisses,  nébuleuses, 
ayant  les  lignes  très  distinctes  et  les  2  ta¬ 
ches  supér.  assez  visibles  ;  les  infér.  bien 
développées,  très  velues  à  la  base  et  au 
bord  abdominal.  Depuis  le  travail  de  M.  Gué¬ 
née,  M.  Boisduval  a  fait  paraître  un  ouvrage 
intitulé  :  Généra  et  Ind.  melhod.  Europæorum 
Lepidopterorurn,  dans  lequel  il  nomma  Spin- 
therops  le  g.  Amphipyra  dont  il  est  question 
dans  cet  article,  et  range  sous  cette  dernière 
dénomination  générique  les  Noct.  effusa , 
cinnamornea ,  pyrarnidea  et  perflua  qui  sont 
des  Syntomopus  pour  M.  Guénée.  Nous  ne 
voyons  pas  l’utilité  de  ces  changements  con¬ 
tinuels  dans  sa  nomenclature.  (D.) 

*  AMPHIPYRIDES  (  d’ Amphipyra.  V.  ce 
mot.  ).  ins. — Tribu  de  Lépidoptères  noctur¬ 
nes,  établie  par  M.  Guénée  aux  dépens  de 
celle  des  Noctuélites  de  Latreille,  et  qu’il 
compose  des  g.  Mania ,  Amphipyra ,  Synto¬ 
mopus  et  Philopyra  (  K.  ces  mots).  Les  caract. 


AMP 


AMP 


393 


qu’il  assigne  à  cette  tribu  soht  les  suivants  : 
Chenilles  à  16  pattes,  rases,  charnues,  non 
1  u i santés ,  ayant  souvent  le  1 1 nie  anneau  re¬ 
levé  pyramidalement  comme  les  Notodonta ; 
d’autres  fois,  les  points  trapézoïdaux  ver- 
ruqueux,  ou  une  arête  saillante  sur  le  même 
anneau.  Elles  vivent  sur  les  arbres  ou  les 
plantes  basses ,  tantôt  à  découvert,  tantôt 
abritées  sous  les  feuilles.  Chrysalides  cylin- 
drico-coniques,  presque  toujours  renfermées 
dans  des  coques  filées,  assez  solides,  placées 
entre  les  feuilles  ou  les  mousses,  parfois 
enterrées  comme  celles  du  g.  JXoclua .  Insecte 
parfait.  Ant.  simples  et  subciliées.  Palpes 
bien  développés.  Spiritrompe  de  longueur 
moyenne.  Thorax  convexe,  “velu,  lisse.  Abd. 
plus  ou  moins  déprimé  en  dessus.  Ailes 
ayant  un  reflet  luisant  et  comme  métalli¬ 
que  ;  les  inférieures  assez  développées  ;  au 
repos  les  supér.  couvrent  les  infér.,  s’avan¬ 
cent  même  parfois  l’une  sur  l’autre  et  sont 
disposées  en  toit  écrasé.  Dans  son  ouvrage 
intitulé:  Généra  et  ind.  method.  Europœorum 
Le  pi  do p  ter  or  um  ,  qui  a  paru  récemment; 
M.  Boisduval  adopte  également  la  tribu 
des  Amphipyrides  qu’il  compose  des  g.  Go- 
noplera  ,  Spinlherops ,  Amphipyra  ,  Scoto- 
phila  ,  Mania  et  Rusina.  De  ces  6  g.,  le  1er  et 
le  dernier  ne  nous  paraissent  pas  heureuse¬ 
ment  rattachés  à  cette  tribu  :  il  n’en  est  pas 
de  même  des  quatre  autres;  mais  pourquoi 
M.  Boisduval  a-t-il  substitué  le  nom  de  Sco- 
lophila  à  celui  de  Phüopyra  donné  au  même 
g.  par  M.  Guénée?  Pourquoi  également  ap¬ 
pelle-t-il  Spintherops  le  g.  Amphipyra  du 
même  auteur,  et  transporte-t-il  ce  dernier 
nom  aux  esp.  de  son  g.  Synlomopus  ?  Il  nous 
paraît  difficile  de  justifier  tous  ces  change¬ 
ments  qui  ne  font  qu’embrouiller  la  syno¬ 
nymie.  (D.) 

AMPHIRHAPIS  (à[x<p(,  autour;  ptxntç, 
verge ,  baguette  ;  à  cause  de  son  affinité  avec 
les  verges  d’or  ).  bot.  ph. — Ce  g.,  élabli  par 
M.  De  Candolle,  se  compose  de  quelques 
plantes  de  l’Inde,  qui  ont  une  très  grande 
ressemblance  avec  nos  Solidago  ,  ou  verges 
d’or.  Elles  ont  pour  caractères  :  Capitules 
multiflores,  munis  de  10-20  rayons  étroits, 
les  fleurs  du  disque  tubuleuses,  5-dentées , 
hermaphrodites.  L’involucre  se  compose 
d’un  petit  nombre  d’écailles  dépourvues  d’ap¬ 
pendices  ;  le  réceptacle  est  alvéolé.  Les  an¬ 
thères  et  les  styles  semblables  à  ceux  des  As- 


térées.  Les  fruits  linéaires  oblongs,  légère¬ 
ment  comprimés,  velus  ou  pubescents , 
présentent  souvent,  à  la  base  de  l’aigrette, 
des  poils  qui  simulent  un  calicule  poilu.— 
Les  Amphirhapis ,  originaires  de  l’Inde,  sont 
des  plantes  vivaces,  intermédiaires  entre  les 
g.  Aster  et  Solidago  ;  elles  diffèrent  du  pre¬ 
mier  par  la  couleur  uniforme  des  fleurons 
du  rayon  et  du  disque,  du  second  par  la 
forme  allongée  des  fruits  au  lieu  d’être  com¬ 
primés.  (J.  D.) 

AMPHIROÉ.  Amphiroa  (nymphe  de 
l’Océan),  polyp.  alg. — G.  établi  parLamou- 
roux  dans  l’ordre  des  Corallinées,  qu’il  re¬ 
gardait  comme  des  Polypiers;  mais  aujour¬ 
d’hui  on  est  généralement  d’accord  pour  re¬ 
porter  dans  le  règne  végétal  ces  productions 
marines.  Les  Amphiroés  ne  diffèrent  des 
Corallines  que  par  la  présence  de  petits  dis¬ 
ques  nus,  cornés,  séparant  les  articulations 
encroûtées  de  calcaire,  dont  se  composent 
les  tiges  et  les  rameaux  nombreux,  dichoto- 
mes  ou  verticillés  de  ces  végétaux.  Il  faut 
remarquer  pourtant  que  ce  caract.  n’a  été 
vérifié  que  sur  des  échantillons  desséchés 
provenant  des  mers  intertropicales,  et  que, 
dans  nos  Corallines  mêmes,  dont  la  crois¬ 
sance  est  moins  rapide,  on  aperçoit  souvent 
des  intervalles  également  nus  et  cornés  en¬ 
tre  les  articles.  Lamouroux  a  décrit  13  esp. 
de  ce  genre  encore  imparfaitement  connu. 

(Duj.  ) 

*AMPIHRRHOGE.  Reichb.  Amphirrhox , 
Spreng.  (àa^t pp«£,  wyoç,  crevassé  de  tous 
côtés),  bot.  pu.  *—  Synon.  du  g.  Spalhularia , 
Aug.  Saint-Hil.,  de  la  famille  des  Violacées. 

(Se.) 

AMPHISBEAE.  Amphisbœna  (  àp.cpi'a- 
Æacva,  marchant  dans  les  2  sens;  nom  de  ce 
serpent  chez  les  Grecs),  rept.  —  G.  de  la 
s.-famille  des  Amphisbéniens  pleurodonles, 
ou  à  dents  appliquées  contre  le  bord  interne 
des  mâchoires.  Ces  dents  sont  coniques,  un 
peu  courbées,  simples,  pointues,  inégales  , 
distinctes  les  unes  des  autres,  en  nombre 
impair  dans  l’os  intermaxillaire.  Les  nari¬ 
nes  sont  latérales ,  petites,  percées  chacune 
dans  une  plaque  unique ,  la  naso-rostrale. 
Pas  de  membres  du  tout ,  mais  des  pores  sur 
la  marge  antér.  du  cloaque.  A  ces  caract. 
essentiels  du  g.  Amphisbène  ,  on  peut  ajou¬ 
ter  que  la  tête  est  protégée  par  un  plus  ou 
moins  grand  nombre  de  plaques  de  forme 

26* 


T.  i 


394 


AMP 


variable,  et  que  les  compartiments  de  la  peau 
se  ressemblent  presque  partout.  La  queue, 
ordinairement  arrondie  et  aussi  grosse  que 
la  tète,  prend  quelquefois  une  forme  allon¬ 
gée  et  conique.  Ce  g. ,  établi  par  Linné ,  fai¬ 
sait  partie  des  Amphibii  serpentes  de  cet 
auteur;  nous  y  avons  réuni  les  g.  Blamis , 
Wagl.  et  Anops ,  Bell.,  qu’on  en  avait  sé¬ 
parés,  parce  que  l’un  a  la  queue  conique,  et 
l’autre  la  tête  comprimée.  La  plupart  des 
Amphisbènes  sont  d’Amérique,  car  une  seule 
paraît  propre  à  l’Afrique  et  une  seconde  est 
commune  à  cette  partie  du  monde  et  à  l’Eu¬ 
rope.  Celles  dont  on  connaît  les  mœurs  se 
tiennent  dans  les  nids  de  Termites ,  des  lar¬ 
ves  desquelles  elles  se  nourrissent  presque 
exclusivement.  L’Amphisbène  blanche,  et 
PAmphisbène  enfumée,  toutes  deux  du  Bré¬ 
sil  et  de  Cayenne  ,  sont  les  plus  communes; 
l’Amphisbène  de  King,  fort  remarquable 
par  la  forme  comprimée  et  fortement  ar¬ 
quée  de  la  partie  antér.  de  sa  tête,  se  trouve 
à  Buenos-Ayres  ;  l’Amphisbène  à  queue 
blanche  vient  de  la  côte  de  Guinée,  et  celle 
appelée  cendrée  ,  la  seule  dont  la  queue  soit 
conique,  habite  l’Espagne,  le  Portugal  et  les 
côtes  barbaresques.  (G.  B.) 

*  AMPHISBÉNIENS. rept. — Il  existe  parmi 
les  Reptiles  proprement  dits,  ou  ceux  de  la 
lre  s.-classe,  des  esp.  complètement  dépour¬ 
vues  d’écailles  et  dont  la  peau  est  divisée  à 
sa  surface,  par  petits  compartiments  qua¬ 
drilatères  plus  ou  moins  réguliers  ,  disposés 
en  anneaux  autour  du  corps,  depuis  une  ex¬ 
trémité  jusqu’à  l’autre  :  ces  esp.  sont  les  Am¬ 
phisbènes,  et  quelques  g.  analogues  qu’on 
a  classés,  tantôt  avec  les  Sauriens,  tantôt  avec 
les  Ophidiens,  parce  qu’en  effet  ils  tiennent 
des  uns  et  des  autres  sous  certains  rapports; 
mais  ils  en  diffèrent  tellement  à  plusieurs 
égards  ,  que  nous  croyons  plus  convena¬ 
ble  de  les  isoler  tout-à-fait,  ou  d’en  for¬ 
mer  un  ordre  particulier  que  nous  propo¬ 
sons  d’appeler  Amphisbéniens ,  du  nom  du 
g.  le  plus  connu  de  ceux  qui  en  font  partie. 
Cet  ordre,  réellement  intermédiaire  auï  lé¬ 
zards  et  aux  serpents,  lie  naturellement 
ceux-ci  à  ceux-là,  au  moyen  des  derniers 
Chalcidiens ,  tels  que  les  Ophisaures  et  les 
Pseudopes,  et  des  premiers  Ophidiens;  si 
toutefois  on  doit  considérer  comme  de  vrais 
serpents,  les  Typhlops  dont  la  structure  de 
la  tête  conserve  encore  quelque  chose  de 


celle  des  Sauriens.  Les  Amphisbéniens  ont 
dans  la  nudité  de  leur  peau,  et  les  lignes  en¬ 
foncées  qui  la  divisent  circulairement  par 
petits  carrés  assez  semblables  à  des  tubercu¬ 
les  aplatis  ,  ou  mieux  aux  petites  pièces  qui 
composent  une  mosaïque,  un  caraet.  qui  leur 
est  propre  entre  tous  les  Reptiles  non  Batra¬ 
ciens.  Leur  tête  seule  est  enveloppée  de  pla¬ 
ques  pareilles  à  celles  des  lézards  et  des 
serpents. On  n’y  distingue,  pas  plus  que  chez 
ces  derniers,  de  trous  auditifs  externes.  Leur 
corps  allongé ,  cylindrique,  et  presque  de 
même  diamètre  dans  toute  son  étendue  ,  se 
termine  par  une  queue  très  courte,  obtuse  ou 
conique;  il  est  dépourvu  de  pattes,  excepté 
chez  les  Chirotes,  qui,  au  reste,  n’en  offrent 
qu’une  seule  paire  en  devant.  Leurs  yeux, 
comme  ceux  des  Typhlops,  sont  excessive¬ 
ment  petits,  et  recouverts  par  la  peau,  au 
travers  de  laquelle  on  les  aperçoit  assez  gé¬ 
néralement  comme  de  simples  points  noirs 
autour  desquels  on  ne  distingue  pas  d’iris. 
La  plupart  ont  une  série  de  pnres  en  tra¬ 
vers  du  bord  antérieur  de  la  fente  anale, 
un  sillon  longitudinal  de  chaque  côté  du 
corps,  et  quelquefois  un  troisième  sur  la  li¬ 
gne  médiane  du  dos. 

Leur  squelette  n’a  d’autre  ressemblance  avec 
celui  des  serpents,  que  par  le  grand  nombre 
de  pièces  qui  constituent  la  colonne  verté¬ 
brale;  tandis  qu’il  tient  de  celui  des  lézards 
en  ce  qu’on  y  retrouve  un  sternum  ,  même 
chez  les  esp.  Apodes  ;  en  ce  que  les  os  de  la 
face  sont  solidement  articulés  entre  eux  et 
avec  ceux  de  la  boite  cérébrale  ;  et  aussi  en 
ce  que  les  branches  sous-maxillaires  qui,  en 
arrière,  sont  plus  courtes  que  le  crâne,  se 
trouvent  intimement  soudées  l’une  à  l’au¬ 
tre  en  avant.  Il  résulte  de  là  que  la  bouche 
de  ces  Reptiles  n’est  nullement  dilatable  , 
ce  qui  les  rapproche  des  Sauriens  et  les 
éloigne  au  contraire  des  Ophidiens;  mais, 
de  même  que  ces  derniers,  ils  ont  un  de 
leurs  deux  poumons  excessivement  court, 
tandis  que  l’autre  est  très  étendu  en  lon¬ 
gueur.  La  langue  est  plate,  élargie,  ovalaire, 
échancrée  en  V  en  arrière ,  et  assez  brus¬ 
quement  rétrécie  à  son  extrémité  antér.  en  2 
petits  filets  minces  et  lisses.  Le  reste  de  sa 
surface  est  revêtue  de  papilles  squammifor- 
mes  ,  unies,  imbriquées  et  arrondies  à  leur 
bord  libre,  qui  est  celui  qui  regarde  le  fond 
de  la  gorge.  Cet  organe,  qui  est  médiocre- 


AMP 


AMP 


ment  exsertile  et  entièrement  dépourvu  de 
gaine  à  sa  base,  emplit  presque  toute  la 
concavité  que  laissent  entre  elles  les  2  bran¬ 
ches  de  la  mâchoire  inférieure. 

Les  dents  présentent  2  modes  d’implan¬ 
tation;  ainsi,  ou  elles  sont  fixées  sur  le 
sommet  même  des  os,  auxquels  elles  adhé¬ 
rent  si  fortement  qu’elles  ne  semblent  faire 
qu’un  avec  eux,  ou  bien  elles  sont  appli¬ 
quées  contre  la  face  interne  des  maxillaires 
dans  une  sorte  de  rainure  qui  y  est  prati¬ 
quée.  On  peut,  en  se  fondant  sur  ces  diffé¬ 
rences,  partager  les  Amphisbéniens  en  esp. 
Acrodontes  et  en  esp.  Pleurodontes,  ou  en 
2  familles  qui  comprennent  ensemble  les  g. 
Trogonophide ,  Chirote,  Amphisbène  et  Lé- 
pidosterne.  G.  Cuvier  avait  rangé  les  deux 
derniers  parmi  les  serpents  dont  ils  compo¬ 
saient,  avec  les  Typhlops,  sa  seconde  fa¬ 
mille  ou  celle  des  Double-Marcheurs ,  tan¬ 
dis  qu’il  avait  placé  le  second  à  la  fin  des 
Sauriens,  près  des  Seps  et  des  Chalcides. 
M.  Millier  fait  des  Amphisbéniens  la  lre  fa¬ 
mille  de  l’ordre  des  Ophidiens.  Nous-mème, 
avant  de  les  avoir  isolés  comme  nous  le  fai¬ 
sons  maintenant,  les  rangions  parmi  les 
Sauriens,  à  la  suite  de  la  famille  des  Chal- 
cidiens.  Réunis  aux  Chalcides,  ils  sont  pour 
Wagler  l’ordre  des  Anguesti  pour  le  P.  Ch. 
Bonaparte,  celui  des  Saurophidiens  (G.  B.) 

*AMPHISBÉ]\OIDES  (àacptaôouva,  sorte  de 
serpent;  uSo<;,  forme),  rept. —  Nom  em¬ 
ployé  par  plusieurs  naturalistes,  et  notam¬ 
ment  parM.  Müller,  pour  désigner  le  groupe 
des  Reptiles  que  nous  appelons  Amphisbé¬ 
niens.  (G.  B.) 

*AMPHISCEPS  (  àucpc',  autour  ;  otxet ,  en¬ 
veloppe).  ins.  —  G.  de  la  famille  des  Stri- 
dulaniia ,  Burm.  ou  Cicadaires  ,  Latr.  de 
l’ordre  des  Hémiptères ,  section  des  Homop- 
tères,  indiqué  par  M.  Germar,  dans  son  ta¬ 
bleau  des  g.  de  la  famille  des  Cigales  (  Rev. 
Enl.  de  Silberm.  t.  1,  p.  174),  comme  de¬ 
vant  se  placer  près  du  g.  Issus ,  dont  il  réu¬ 
nit  la  plupart' des  caraet.,  et  dont  il  diffère 
surtout ,  par  les  ély très  non  voûtés,  mais 
infléchis  perpendiculairement.  L’auteur  rap¬ 
porte  à  ce  g.  2  espèces  qu’il  ne  décrit  pas; 
ce  sont  les  A.  nodipennis  et  médina  Germ. 

(Br.) 

*  AMPHISCOPIA  (  àu.cp l ,  autour  ;  <TX07UCt  , 
action  d’observer),  bot.  pu.  —  G.  de  la  fa¬ 
mille  des  Acanthacées ,  tribu  des  Diclipté- 


395 

rées,  Nees,  formé  par  Nees  (in  Wall.  PL 
As.  rar.  iii,  112),  pour  un  petit  arbuste  du 
Brésil,  encore  peu  connu,  se  redressant 
lout-à-coup  dès  la  base,  muni  de  feuilles 
opposées,  oblongues,  acuminées  aux  2  ex¬ 
trémités;  à  fleurs  unilatérales,  bractéées , 
disposées  en  épis  terminaux  composés;  à 
bractées  florales  simples ,  cornées,  avec  un 
pédicelle  très  court;  les  opposées  très  cour¬ 
tes  ,  à  bractéoles  petites.  Voici  les  caract.  que 
donne  l’auteur  à  ce  g.  :  Cal.  5-parti,  égal. 
Cor.  hypogyne,  ringente,  à  lèvre  supér.  bi¬ 
fide;  l’infér.  trifide.  Étam.  2,  insérées  au 
tube  de  la  corolle;  anth.  biloculaires ,  à  lo- 
gettes  mutiques,  et  terminant  les  rameaux 
d’un  connectif  allongé ,  dont  l’un  re¬ 
garde  l’autre  en  dessus.  Ovaire  biloculaire, 
à  loges  bi-ovulées.  Style  simple;  stigm. 
indivis.  Capsule  onguieûlée,  biloculaire, 
tétrasperme...  Graines  sous-tendues  par  des 
rétinacles  larges,  tronqués.  (C.  L.) 

*  AMPHISE.  Amphisa.  ins.  —  G.  de  l’or¬ 
dre  des  Lépidoptères ,  famille  des  Noctur¬ 
nes,  établi  par  Curtis,  et  adopté  par  Stephens 
qui  le  place  dans  sa  tribu  des  Tortricides. 
Il  n’est  fondé  que  sur  une  seule  esp. ,  la 
Pyrala  gerinugana  de  Fabricius  ,  figurée  par 
Hubner  {Tab.  108) ,  sous  le  nom  de 

peclinana.  Cette  esp.,  pour  nous,  fait  partie 
du  g.  Torlrix .  V.  ce  mot.  (D.) 

AMPHÏSILE.  poiss. — G.  de  Poissons  voi¬ 
sins  des  Centrisques,  qui  en  diffèrent  par 
leur  dos  cuirassé  de  larges  pièces  écail¬ 
leuses  et  par  l’épine  antérieure  de  la  dorsale 
qui,  au  lieu  d’être  relevée  sur  la  ligne 
dorsale,  est  couchée  horizontalement,  et 
semble  être  une  continuation  des  boucliers 
dorsaux.  On  n’en  connaît  que  2  esp.  :  l’une 
tellement  cuirassée,  età  épine  dorsale  telle¬ 
ment  grande,  que  la  seconde  dorsale  et  la 
queue  ont  l’air  d’être  rejetées  en  dessous  et 
confondues  avec  l’anale.  C’est  le  Cenlriscus 
scuiatus  de  Linné  (A.  scutatus  Nob.).  L’autre 
esp.  A.  velilaris  ( Cenl .  velitaris  Pall.)  n’a  de 
boucliers  que  sur  la  moitié  du  corps.  M.  Dus- 
sumier  a  vu  une  fois  ,  en  traversant  le  dé¬ 
troit  de  Malacca ,  la  mer  couverte  de  pois¬ 
sons  de  cette  espèce,  morts  et  surnageant  à 
la  surface ,  sur  un  espace  de  plus  d’une  lieue 
de  longueur.”  Quelle  action  sous -marine 
avait  pu  agir  sur  une  masse  aussi  considé¬ 
rable  de  Poissons  de  cette  seule  espèce  ? 

(Val.) 


396  AMP 

AMPHIS011EX.  mam.  —  V.  Musarai- 

GUE . 

*AMPIIISPOïUUM  (âfj.fO)  ,  deux  ;  <X7ropa, 
spores  ).  bot.  cr.  —  G.  de  Champignons  ap¬ 
partenant  à  la  famille  des  Gaslerornyce - 
tes  de  Nees,  et  caractérisé  par  un  spo¬ 
range  globuleux,  déprimé,  renfermant, 
sans  aucun  mélange  de  filaments ,  des  spo¬ 
res  de  2  sortes  dont  les  unes  sont  fusiformes 
et  les  autres  globuleuses.  Ce  g. ,  adopté  par 
des  auteurs  et  rejeté  par  d’autres ,  demande 
à  être  étudié  de  nouveau,  quoique  les  ca¬ 
ractères  énoncés  soient  suffisants  pour  le 
faire  reconnaître.  (Lév.) 

*AMPHISTAURUS  ins.  —  V.  Ampijisto- 
ros. 

*AMPHISTÉGHNIE  ,  Amphistegina ,  d’O. 
(àppi,  autour  de;  oréyvj,  chambre). for am. — 
G.  de  l’ordre  des  Entomostégues ,  famille  des 
Astérigérinidées,  que  nous  avons  établie  en 
1825  ( Tab .  mèlh.  des  Céphal.)  pour  des  co¬ 
quilles  discoidales,  libres,  spirales,  inéqui¬ 
latérales ,  plus  bombées  d’un  côté  que  de 
l’autre;  ayant  la  spire  embrassante,  com¬ 
posée  en  dessus  de  loges  uniques,  formée 
en  dessous,  sur  la  moitié  de  sa  largeur,  par 
la  continuité  des  loges  supér.  et  par  d’au¬ 
tres  loges  constituant  une  rosace.  Leurs  lo¬ 
ges  sont  de  2  sortes  :  les  loges  ordinaires, 
embrassantes ,  supér.  ;  les  loges  infér.,  mé¬ 
dianes,  servant  à  former  une  rosace  centrale; 
les  2  se  succèdent  par  alternance  ,  dans  l'ac¬ 
croissement  de  l’ensemble.  Ouverture  infér. 

Ce  g. ,  distingué  des  Asterigerina ,  par  les 
tours  de  spire  embrassants  de  chaque  côté, 
comprends  esp.  que  nous  avons  rencontrées 
dans  les  sables  des  mers ,  et  dans  les  cou¬ 
ches  terrestres.  Six  sont  vivantes  des  îles  des 
diverses  parties  du  monde,  des  Antilles,  des 
Iles  Sandwich,  de  l’Ile-de-France,  de  Mada¬ 
gascar,  etc.  Les  esp.  fossiles  appartiennent  au 
bassin  tertiaire  de  la  Gironde  ,  et  à  la  craie 
sup.  des  environs  de  Maëstricht.  (A.  d’O.) 

A  A!  EH  ISTEPI  lit.  Al  (  àpcp  t,  des  2  côtés; 
<rr/cpoç,  couronne,  bandelette),  bot.  pu. — 
—  Section  du  g.  Diplostaphium  ,  Cass.  V.  ce 
mot.  (C.  L.) 

*AMPHISTEUEA  (  àtxtp  l ,  de  2  côtés  ;  <jt£- 
p/oç,  a',  solide),  helm.  —  M.  Ehrenberg 
(i Symb .  Phys..  Polyp.)  appelle  ainsi  une  sec¬ 
tion  de  son  ordre  des  Rhabdocola  dont  le 
principal  g.  est  celui  de  Z)cmsfoma,Dugès.Le 
canal  intestinal  de  ces  animaux  est  complet, 


AMP 

mais  ses  ouvertures  ne  sont  terminales  ni 
l’une  ni  l’autre.  (P.  G.) 

AMPHISTOAÏES.  Amphistorna,  Rud .Am- 
phislomum,  des  aut.  (  àijf!crroy.oç ,  qui  a  2 
bouches),  iielm.  —  Rudolphi  fonda  ce  g. 
(  Enlozoorum.  Hist.  JVai.  1809)  pour  les 
Trématodes  à  double  ventouse  terminale. 
La  caractéristique  qu’il  en  donne  est  celle- 
ci  :  Corpus  molle ,  teretiusculum  ;  ponts  an- 
ticus  et  poslicus  terminales  ,  solitarii  (  t.  2 , 
p,  340).  Il  y  comprenait  9  esp.  certaines  et  2 
douteuses,  et  partageait  le  g.  en  2  groupes; 
l’un  pour  les  esp.  dont  le  renflement  cépha- 
loïde  est  séparé  du  reste  du  corps  par  un 
étranglement;  l’autre  pour  celles  où  ces  2 
parties  sont  continues  entre  elles.  Dans  le 
Synopsis  (1819),  le  nombre  total  des  esp.  se 
trouve  porté  à  21.  M.  Nitzch  en  1819  [Ency- 
clop.  de  Ersch  et  Gruber ;  t.  3)  a  proposé  le 
nom  de  Holostomum  ,  pour  la  lre  de  ces  2  dîv. 
et  pour  plusieurs  Dîstomes  caractérisés  , 
parce  que  la  partie  antér.  du  corps,  très 
concave,  sert,  plus  ou  moins  tout  entière,  de 
ventouse.  Celte  div.  est,  en  outre,  partagée 
par  lui  en  2  sous-g.,  Holostomum ,  propre¬ 
ment  dit,  et  Cryptostomum.  Nous  citerons 
comme  appartenant  aux  Holostomum,  en  gé¬ 
néral,  les  A.  rnacrocephalum ,  striatum  ,  cor¬ 
nu  ,  etc.  Kud.  et  les  Distoma  alalum ,  spalha — 
ceum,  etc.,  Rud. 

M.  Diesîng,  en  1835  {Ann.  du  Muséum  de 
Yîenne ,  t.  1,  p.  237)  a  donné  une  belle  mo¬ 
nographie  du  g.  Amphistome  ,  proprement 
dît,  dont  il  a  décrit  et  figuré  14  esp.  nou¬ 
velles.  Il  en  détache,  sous  le  nom  de  Diplo- 
discus,]esA.  subclavaturn  et  ungui cula tumr 
Rud.,  caractérisés  parla  perforation  delà 
ventouse  postér.,  par  le  centre  de  laquelle 
sort  le  pore  génital.  Acetabulum  suctorium  , 
terminale  aut  latérale ,  vaginans  aperturam 
genitalem  disci forment ,  protractilem.  Ce  ca- 
ract.nous  paraît  excellent. 

Jusqu’à  ces  10  dernières  années  l’anatomie 
des  Amphistomes  n’était  pas  connue;  mais 
depuis  le  beau  travail  deM.  humer  (Disquisit. 
anat.  deÀmph.  conico,  Gryphiæ  1830)  et  l’ana¬ 
tomie  de  VA.giganteum,  par  M.  Diesing  ( loc ., 
cil.),  ces  animaux  sont  peut-être  les  mieux 
connus  des  vers  intestinaux.  Nous  entrerons, 
à  leur  égard,  dans  tous  les  détails  nécessaires, 
lors  de  l’étude  générale  que  nous  ferons  de 
tous  les  Fasciol  aires  {V.  ce  mot.). 

M.  Leblond,  que  la  science  a  eu  lemalhem 


AMP 


AMP 


397 


de  perdre  il  y  a  2  ans,  a  décrit,  sous  le  nom 
d 'A.  rhopaloides ,  l’esp.  d’enveloppe  mu¬ 
queuse  dans  laquelle  est  enfermé  un  petit 
Floricep&,  très  commun  chez  les  poissons. 
Les  mouvements  de  cette  enveloppe  qu’il 
avait  observés  le  premier,  l’avaient  con¬ 
duit  à  la  regarder  comme  un  animal  dis¬ 
tinct  de  celui  que  la  compression  en  fait 
sortir,  et  qui,  d’après  sa  manière  de  voir, 
était  un  parasite  du  premier.  Nous  avons 
parfaitement  vu,  après  lui,  les  mouvements 
dont  il  s’agit  ;  mais  ils  nous  ont  conduit  à 
penser  que  l’enveloppe  muqueuse  n’est  que 
la  partie  postérieure  du  corps  de  l’animal  , 
qui  a  la  faculté  d’y  rentrer  tout  entier.  V. 
Floriceps.  (L.D.y.r.) 

*  AMPHISTOROS  et  mieux  AMPHIS- 
TAURUS  (  ocixcpt  ,  des  deux  côtés  ;  cttocv- 
poç, ,  pieu;  fourchu!  selon  les  auteurs  du 
g.),  uns. — G.  de  Coléoptères  pentamères,  fa¬ 
mille  des  Lamellicornes,  tribu  des  Scara- 
béides  mélitophiies,  établi  par  MM.  Perche¬ 
ron  et  Gory,  aux  dépens  du  g.  Cétoine  des 
auteurs  ,  et  auquel  ils  donnent  pour  caract. 
essentiels  :  Sternum  aigu,  avancé;  tête  cu¬ 
néiforme;  mâchoire  terminée  par  un  onglet 
corné.  Palpes  grêles  ;  lèvre  2  fois  plus  haute 
que  large.  Ce  g.,  adopté  par  M.  Dejean  (CaL 
3 e  édit.) ,  ne  renferme  jusqu’à  présent  que  3 
esp. ,  dont  nous  citerons  seulement  celle 
qui  lui  a  servi  de  type,  et  qui  estl’A.  trivit- 
tatum  de  Swederus,  ou  la  Cetonia  elata  de 
Fabricius.  Cette  esp.  est  du  Sénégal.  (D.) 

AMPHITANE  ,  Pline,  min. —  Pierre  que 
les  anciens  disaient  se  trouver  dans  les  mi¬ 
nes  d’or  de  l’Inde,  et  être  de  couleur  jaune 
comme  ce  métal.  Ils  lui  attribuaient  en  ou¬ 
tre  les  propriétés  de  l’aimant,  ce  qui  porte 
à  croire  que  c’était  une  Pyrite  magnétique. 

(Del.) 

*AMPHITHALEA.  Eckl.  et  Zeyh.— Cry- 
phiantha,  id.  —  Ingenhoussia  ,  E.  Meyer.  — 
Priestleyœ  sp.  DC.  (àu<p cÔcJyjc,  qui  fleurit 
tout  autour),  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des 
Légumineuses,  sous -ordre  des  Papiliona- 
cées,  tribu  des  Lotées,  sous-tribu  des  Gé- 
nistées.  Ecklon  et  Zeyher  {Plant.  Cap.l, 
p.  167)  lui  assignent  les  caract.  suiv.  :  Cal. 
5-Iobé,  subbilabié,  rétréci  à  la  base;  éten¬ 
dard  onguiculé,  obovale,  réfléchi  aux  bords, 
profondément  échancré  ;  ailes  subfalcifor- 
mes,  obtuses;  carène  dicéphale  ,  subrectili¬ 
gne.  Étam.  diadelphes (9  et  1).  Style  filiforme; 


stigm.  simple  ou  capitellé.  Légume  ventru, 
obliquement  ovoïde,  1-2-sperme.  —  Arbus- 
cules;  feuilles  simples,  très  entières,  non 
stipulées;  fleurs  nombreuses,  terminales, 
disposées  en  épis  ou  fasciculées,  l-bractéo- 
lées.  — -  Ce  g.,  voisin  des  Priestleya ,  et  dont 
les  auteurs  ont  fait  connaître  10  esp.  (Wal- 
pers ,  Legnm.  Cap.;  Linncea ,  13,  p.  470),  est 
propre  à  l’Afrique  australe.  (Sp.) 

*AMPHITHERIUM  (âu«p t ,  préposition  de 
doute;  Q-nplov ,  animal),  mam. — M.  deBlain- 
ville  (  Comptes  rendus  ,  Acad.  8c. ,  1838, 
2me  série)  nomme  ainsi  le  g.  qui  devra 
renfermer  le  fossile  de  Stonefield,  regardé 
par  quelques  auteurs  comme  une  esp.  de 
didelphe ,  par  quelques  autres,  comme  un 
mammifère  monadelphe,  et  par  plusieurs 
enfin,  comme  un  ovipare  voisin  des  Sauriens 
ou  de  certains  poissons.  Les  opinions  sont 
donc,  comme  on  le  voit,  bien  loin  d’être 
arrêtées  à  l’égard  de  l’esp.  de  ce  fossile,  et 
c’est  ce  que  M.  de  Blainville  a  voulu  indi¬ 
quer  par  le  nom  ci-dessus.  Il  est  probable 
d’ailleurs  que  les  diverses  pièces  étiquetées 
dans  les  collections  comme  Didelphes  du 
calcaire  oolithique,  ne  sont  pas  d’animaux 
de  même  esp.,  et  probablement  pas  davan¬ 
tage  de  même  g.  Le  morceau  le  mieux  ca¬ 
ractérisé  paraît  être  celui  qu’à  décrit  M.Bro- 
derip  ( Didelphis  Bucklandi ),  et,  d’après  M.  de 
Blainville,  il  ne  serait  pas  sans  analogie 
avec  les  Phoques  par  ses  molaires;  quoique 
le  mode  d’implantation  des  dents  qu’on  peut 
considérer  comme  incisives  et  canines,  rap¬ 
pelle  en  même  temps  ce  qui  a  lieu  chez  cer¬ 
taines  esp.  de  la  famille  des  Kerissons.  Le 
Didelphis  Prevostii,  Cuvier,  n’a  plus  les 
mêmes  caract.;  aussi  M.Owen  a-t-il  accepté 
un  g.  pour  chacun  des  animaux  représen¬ 
tés  par  ces  débris.  Il  emploie  les  noms  de 
P hascolotherium  et  Thylacotherium  dont  le 
second  est  de  M.  Valenciennes.  M.  Agassiz, 
dans  la  traduction  allemande  de  la  Géologie 
de  M.  Buckland,  avait  de  son  côté  proposé 
celui  d’Amphigonus  ,  synon.  d’ Amphitheriurn 
ou  K eterotheriurn ,  Blainv.  V.  Didelpiies. 

(P.  G.) 

AMPHITHOE,  Amphithoa  (nom  mythol.). 
crust.  —  G.  de  Crustacés  amphipodes,  éta¬ 
bli  par  Leach  pour  de  petites  esp.  de  cre¬ 
vettes,  différant  seulement  des  crevettes  pro¬ 
prement  dites,  par  les  antennes  supérieures 
dépourvues  de  soies  à  la  base  du  4me'article, 


398  AM  P 

et  par  l’abdomen  sans  faisceau  d’épines  en 
dessous.  (Duj.) 

*AMFHITHOïTES  (àjwpiGoyj ,  nymphe  ma¬ 
rine).  polyp.  bot.  foss.  —  G.  de  Polypiers, 
faussement  établi  sur  un  fossile  des  envi¬ 
rons  de  Paris ,  que  Desmarest  rapprocha  des 
Sertulaires  ;  mais  Léman  a  prouvé  que  c’est 
une  souche  de  Zo*tera  ou  Caulinia.  De  là  les 
noms  de  Zostérites  et  de  Caulinites,  qui  lui 
ont  été  donnés  depuis  lors,  et  dont  le  der¬ 
nier  seul  doit  être  conservé.  (Duj.) 

*AMPIIITRETIA  (à.acptr pyjç,  vjtoç,  percé  des 
2  côtés),  bot.  cr.  —  Hill.  ( liist .  of plants p.  31) 
donne  ce  nom  à  un  g.  de  Champignons  dont 
les  2  surfaces  sont  poreuses,  et  qu’il  aurait 
pu  réunir  à  son  g.  Poria.  (Lév.) 

AMPIÎITRICHUM  (àficpl,  autour  de;  0pt£, 
X°ç,  cheveu  j.  bot.  cr. — G.  de  Champignons 
établi  par  Nees  (JVov.  Act.  Cur.  9,  tab.G, 
fig.  17),  et  qui  appartient  aux  Hypomyceles. 
Il  est  caractérisé  par  des  filaments  couchés , 
rameux  et  cloisonnés,  qui  se  réunissent  en¬ 
suite  pour  former  des  corps  arrondis,  héris¬ 
sés  de  poils  droits,  raides  et  non  cloisonnés. 
Ce  g.,  malgré  les  observations  assez  étendues 
de  l’auteur,  est  encore  mal  connu.  Il  serait 
très  possible  qu’il  ne  fût  que  le  premier  état 
de  quelque  autre  champignon  ;  car  on  n’y  a 
pas  encore  reconnu  d’organes  reproducteurs. 
L ’A.  effusum  Nees,  seule  esp.  que  l’on  ait 
décrite,  se  trouve  sur  le  bois  des  pins  expo¬ 
sés  à  l’air,  et  dont  elle  rend,  d’espace  en 
espace ,  la  surface  noire  comme  du  char¬ 
bon.  (Lév.) 

AMPHITRITE  (  A^trptrvj ,  femme  de 
Neptune),  ann.  —  Lamarck  et  M.  de  Blain- 
ville  conservent  ce  nom  aux  Annélides  tubi- 
colesqueG.  Cuvier  et  M.  Savigny  désignent 
par  celui  de  Sabelles;  le  second  les  carac¬ 
térise  ainsi  :  Corps  en  général  assez  allongé, 
déprimé  et  atténué  en  arrière  ;  tête  peu  dis¬ 
tincte;  thorax  sans  écusson  sternal;  abdo¬ 
men  fort  long  ,  aplati  et  composé  d’un  très 
grand  nombre  de  segments;  bouche  verti¬ 
cale,  entourée  d’un  grand  nombre  de  barbil¬ 
lons;  tentacules  au  nombre  de  2,  fort  courts, 
égaux,  coniques  etobtus;  branchies  très  gran¬ 
des ,  formées  par  un  grand  nombre  de  cir- 
rhes,  pourvues  à  leur  côté  interne  de  2  rangs 
de  barbes,  et  portées  sur  un  pédoncule  lamel- 
leux  ;  tube  vertical  membraneux  ou  gélati¬ 
neux  ,  enduit  d’une  simple  couche  de  limon 
à  sa  surface  externe. 


AMP 

Les  3  s.-genres  admis  par  MM.  Savigny  et 
de  Blainville  sont  : 

A.  Cirrhes  branchiaux  à  un  seul  rang  de 
barbes  :  les  A.  sabellœ ,  sim  p  lices,  Sav.  — A. 
penicillns ,  flabellala,  etc. 

B.  Cirrhes  branchiaux  à  2  rangs  de  bar¬ 
bes  et  dont  la  lame  pédonculaire  se  roule  en 
cornet:  les  S.  astartœ ,  Sav. — A.  indica  et 
magnifica. 

C.  Branchies  inégales,  pectinées  d’un 

seul  côté  et  contournées  en  spirales,  l’une 
enveloppant  l’autre.  —  (  g.  Spirographis  de 
Viviani).  (P.  G.) 

AMPHITRITES.  Amphitritæ  (AVÿffptrvj, 
femme  de  Neptune),  ann.  —  Muller  et  Bru¬ 
guière  l’ont  employé  pour  désigner  un  g.  de 
vers  marins  tubicoles,  et  de  la  classe  des  Ché- 
topodes,  Blainv.  C’est  pour  Cuvier  [Dict.  sc. 
n. ii)  etSavigny  (systèmedes  Annélides  p.^l), 
celui  d’une  famille  dans  laquelle  rentrent , 
outre  les  Amphitrites ,  Blainv.  ou  Sabella  , 
Cuv.,  les  Amphitrites ,  Cuv.  (. Hermella ,  Sav. 
Sabellaria  ,  Lamk.)  ,  les  Pectinaria ,  Lamk. 
( Amphictène ,  Sav.  Chrysodon ,  Oken,  Cis- 
tena,  Leach),  les  Terebella,  Linn.  et  quel¬ 
ques  autres  auxquels  nous  renvoyons  égale¬ 
ment.  Pour  M.  de  Blainville  cette  famille 
prend  le  nom  de  tabulaires.  V.  ce  mot. 
Tous  ces  genres  sont  facilement  recon¬ 
naissables  aux  appendices  de  couleur  bril¬ 
lante  rangés  en  peigne  ou  en  couronne  d’un 
ou  de  plusieurs  rangs  à  la  partie  antér.  de 
leur  tête,  de  manière  à  imiter  en  grand  l’ap¬ 
pareil  tentaculaire  des  polypes.  Les  esp.  en 
sont  très  nombreuses ,  et  de  toutes  les  mers. 

(P.  G.) 

*AMPIIIUME.  Amphiuma.  rept.— G.  type 
de  la  famille  des  Amphiumoïdes ,  caracté¬ 
risé  par  une  langue  triangulaire,  adhérente 
de  toutes  parts;  par  des  dents  aux  2  m⬠
choires  et  une  double  rangée  au  palais; 
par  un  corps  excessivement  allongé,  cylin¬ 
drique  ;  par  4  pattes  très  courtes.  Il  ren¬ 
ferme  2  esp.  nommées  ,  l’une  tridactyle  , 
l’autre  didactyle ,  du  nombre  des  doigts 
qui  terminent  chacun  de  leurs  4  membres. 
Ces  2  esp.  sont  originaires  de  l’Amérique  du 
nord.  (G.  B.) 

*AMPHIUMOIDE.  Amphiumoidæ.  rept. — ■ 
C’est  une  famille  du  groupe  des  Trémato- 
dères,  appartenant  au  sous-ordre  des  Ba¬ 
traciens  modèles.  (GB.) 

*  AMPHODE.  Amphodus  ,  Lindl.  (  àp.cpo— 


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399 


<?ovç,  qui  a  des  dents  de  2  côtés),  bot.  ph. — 
G.  ou  s. -genre  de  la  famille  des  Légumi¬ 
neuses,  s.-ordre  des  Papilionacées,  tribu  des 
Phaséolées,  I)G.  —  Lindley  {Bol.  Beg.  Sub. 
n°  1101  et  1108)  en  donne  les  caract.  sui¬ 
vants  :  Cal.  non  bractéolé  ,  campanulé,  bi- 
labié  ;  lèvre  supér.  bidentée;  lèvre  infér. 
tridentée.  Étendard  réfléchi,  bidenté  à  la 
base  ;  dents  infléchies,  embrassant  la  base 
du  filet  libre.  Ailes  et  carène  linéaires.  Éta¬ 
mines  diadelphes.  Style  filiforme,  glabre. 
Stigm.  capitellé.  Légume  linéaire-oblong  , 
immarginé,  polysperme ,  septulé  intérieu¬ 
rement.  Grainesoblongues,  comprimées;  hile 
linéaire,  petit,  bordé  d’une  strophiole  blan¬ 
che.  —  Arbuste  volubile.  Feuilles  3-folio- 
lées;  folioles  stipellées.  Grappes  axillaires, 
multiflores.  Fleurs  grandes,  d’un  pourpre 
violet.  L’unique  esp.  sur  laquelle  se  fonde 
ce  g.  croît  aux  Antilles.  (Sp.) 

*  AMPHOIVilX  (àfV,  des  2  côtés;  ô'w^, 
ongle),  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Lépidoptè¬ 
res,  famille  des  Crépusculaires,  tribu  des 
Sphingides,  établi  par  M.  Poey  (centurie  de 
Lépidopt.  de  Cuba).  Ce  g.  ne  diffère  du  g. 
Sphinx,  que  par  le  dernier  article  des  Palpes 
plus  long,  nu,  corné,  fortement  implanté 
sur  l’article  précédent,  et  saillant  au  devant 
de  la  tête;  ce  qui  fait  paraître  celle-ci  ar¬ 
mée  d’une  double  corne.  Il  est  fondé  sur  une 
esp.  inédite  que  l’auteur  a  bien  voulu  me 
dédier.  h’ A.  Duponchelii ,  se  trouve  abon¬ 
damment  autour  des  habitations  dont  elle 
ne  craint  pas  de  s’approcher,  notamment 
dans  le  jardin  botanique  de  la  Havane. 
Elle  vole  le  soir  au  coucher  du  soleil,  sur  les 
fleurs  d’une  esp.  de  JYyctane  appelée  dans 
le  pays  Maravilla ,  ainsi  que  sur  celles  de 
YAhonai  des  An  tilles  {Cerbera  ThevetiaWw.). 
Quand  l’insecte  est  vivant,  il  exhale  une 
odeur  de  musc.  Cette  esp.,  très  bien  figurée 
par  l’auteur,  est  voisine  du  Sphinx  Antæus 
de  Druri  2,  25,  1,  qui  est  le  même  que  le 
S.  latrophœ  de  Fabricius.  (D.) 

AMPHORCHIS  (  àfAtpc ,  auprès  de  ;  op% ig  , 
orchis).  bot.  pii. — Dupetit-Thouars  a  décrit 
et  figuré  ,  sous  ce  nom,  une  Orchidée  origi¬ 
naire  de  l’Ile  de  France,  dont  nous  avons 
fait  le  type  de  notre  g.  Arnottia.  V.  ce  mot. 

(A.  R.) 

AMPHRADENIEM  (  avaWoç  [con tract, 
àfjuppoç] ,  sans  mousse;  à^vjv,  /voç,  glande). 
bot.  cr. — M.  Desvaux  a  désigné  parce  nom 


un  g.  séparé  des  Polypodes,  par  M.  Gaudi- 
chaud,  sous  le  nom  d’ADENOPiioRüs.  V.  ce 
mot.  (Ad.  B.) 

*AMPHYMEI\IUM.  Kunth.  (àpcpc,  autour 
de;  vpiviov,  membrane),  bot.  pii.  —  G.  de  la 
famille  des  Légumineuses;  tribu  des  Papi¬ 
lionacées;  section  des  Dalbergiées,  Brown. — 
M.  Kunth  {JSov.  Gen.  et  Spec.  vol.  6,  p.  380) 
en  donne  les  caract,  suiv.  :  Cal.  campanulé  , 
subbilabié ,  à  5  dents  pointues.  Corolle  pa- 
pilionacée  ;  étendard  à  peine  plus  long  que 
les  ailes  et  la  carène.  Étam.  monadel- 
phes;  androphore  fendu.  Ovaire  non  stipité, 
pauci-ovulé.  Stigm.  obtus.  Légume  non  sti¬ 
pité,  orbiculaire,  comprimé,  membranacé, 
bouffi  et  monosperme  au  milieu ,  indéhis¬ 
cent.  Graine  subréniforme ,  apérispermée  ; 
radicule  infléchie  en  forme  de  crochet.  — 
Arbres.  Feuilles  imparipennées  ;  folioles  al¬ 
ternes.  Grappes  axillaires,  solitaires,  sim¬ 
ples  ;  pédicelles  uni-bractéolés  à  la  base,  di- 
bractéolés  au  sommet.  Fleurs  jaunâtres.  Ce 
g.,  confondu  par  beaucoup  d’auteurs  avec 
les  Pierocarpus ,  appartient  à  l’Amérique 
équatoriale.  On  ne  peut  y  rapporter  avec 
certitude  que  3  espèces.  (Sp.) 

*AMPHYSUS  ( cep.  [àvot],  prépos.  qui  mar¬ 
que  l’augment.  ;  cpuo-S  ,  je  gonfle),  ms.  — 
G.  de  Coléoptères  hétéromères,  famille  des 
Mélasomes ,  établi  par  M.  Dejean  {Calai. 
3me  édii.)  qui  le  place  entre  les  g.  JYycte- 
rinus  d’Eschscholtz ,  et  Misolumpus  de  La- 
treille;  de  sorte  qu’il  appartiendrait  à  la 
tribu  des  Blapsides  de  ce  dernier  auteur;  ce 
que  nous  ne  pouvons  dire  avec  une  entière 
certitude,  les  caract.  de  ce  g.  n’ayant  pas 
été  publiés.  M.  Dejean  y  rapporte  2  esp. 
nommées  par  lui ,  l’une  sulcipennis  et  l’au¬ 
tre  perforants  ;  la  lre  du  Brésil  méridional, 
et  la  2me  du  Chili.  (D.) 

*  AMPLECTIF.  Arnpleclivus  (  amplector  , 
j’embrasse),  bot.  —  Se  dit  de  tout  or¬ 
gane  qui  en  embrasse  un  autre  complète¬ 
ment;  mais  particulièrement  de  la  préfolia¬ 
tion.  Dans  les  Iridées ,  par  exemple,  la 
feuille  naissante  est  complètement  renfer¬ 
mée  dans  la  feuillequi  l’a  précédée,  comme 
si  elles  étaient  emboîtées  les  unes  dans  les 
autres  :  Iris,  Marica,  etc.  Dans  les  Aroï- 
dées,  les  Cannacées ,  les  Musacées,  etc.,  la 
feuille  naissante  est  roulée  dans  celle  qui  a 
précédé  immédiatement.  Celte  sorte  de  pré¬ 
foliation  est  dite  Ampleclive,  et  réj  ond  à  peu 


AMP 


400  AMP 

près  à  celle  dite  équitante.  V.  Préfoliation. 

(C.  L.) 

*AMPLEXATILE.  Amplexaiilis  (  amplec - 
tor,  j’embrasse),  bot.  —  Epithète  employée 
par  C.  Richard  pour  qualifier  la  radicule  , 
quand  elle  s’élargit  et  enveloppe  l’embryon. 

(G.  L.) 

AMPLEXE.  Amplexus  (  amplector ,  j’em¬ 
brasse).  polyp.  moll.  foss.  —  G.  établi  par 
Sowerby,  pour  des  fossiles  qu’on  supposait 
devoir  être  très  voisins  des  Orthocères  ;  mais 
qui,  mieux  étudiés ,  s’en  éloignent  au  con¬ 
traire  beaucoup.  Ainsi  Y  Amplexus  coralloi- 
ueus  est  le  Cyathophyllum  flexuosum ,  Goldf., 
un  des  fossiles  caractéristiques  du  terrain 
de  transition  infér.  ;  d’un  autre  côté,  Y  Am¬ 
plexus  flexuosus  de  Sowerby  et  de  Oatullo  , 
paraît  être  une  Hippurite  du  terrain  cré¬ 
tacé.  (Duj.) 

AMPLEXE.  Amplexus  (  amplector ,  j’em¬ 
brasse).  moll.  —  Une  étude  plus  approfon¬ 
die  de  ce  g.  créé  par  M.  Sowerby,  dans  son 
Minéral  conc.hology ,  a  fait  reconnaître  sa 
véritable  place  dans  la  série  des  êtres.  Rap¬ 
porté  d’abord  parmi  les  Mollusques  multi¬ 
loculaires,  il  est  certain  que  ce  g.  est  voisin 
des  Cyathophiles ,  et  doit  entrer  dans  la 
classe  des  Polypiers.  (Desii.) 

AMPLEXICAULE.  Amplexicaulis  [  arn- 
pleclor ,  j’embrasse;  coulis  [xaiAo'ç],  tige),  bot. 

—  Quand  les  pétioles,  les  pédoncules,  les 
feuilles,  les  bractées,  s’élargissant  à  leur 
base,  embrassent  la  tige  sans  l’entourer 
complètement,  on  dit  ces  organes  Amplexi- 
caules.  Ce  cas  est  très  fréquent  ;  on  en  voit 
des  exemples  dans  les  Carduus  marianus, 
Inula  di  s  enter  ica  ,  Papaver  somniferurn ,  etc. 
Quand  ils  l’entourent  complètement,  comme 
d’une  sorte  de  gainé,  on  les  dit  engainants ; 
comme  cela  se  voit  dans  les  Liliacées  :Aloë, 
Crinurn  ,  Agave  ,  etc.  (  V.  Engainant.  ) 

(G.  L.) 

*AMPLEXIFLORE.  Amplexiflorus  (  am¬ 
plector,  j’embrasse;  flos,  oris ,  fleur),  bot. 

—  Epithète  donnée  par  Cassini  aux  squa- 

melles  du  clinanthe  des  Composées,  ou  Sy- 
nanthérées.  (C.  L.) 

*AMPLIATIFLORE.  Ampli atiflor us  ( am- 
pliatus ,  agrandi;  flos,  oris,  fleur),  bot.  — 
Qualification  donnée  par  Cassini  à  la  cou¬ 
ronne  des  Composées  ,  quand  elle  se  com¬ 
pose  de  fleurs  plus  développées  que  celles  du 
disque.  (C.  L.) 


*AMPLIATIFORME.  Amplia  liformis  ( am - 
,  pliants,  agrandi;  forma ,  forme),  bot.— Cas¬ 
sini  donne  cette  épithète  aux  corolles  des 
Composées,  quand  elles  ressemblent  à  cel¬ 
les  qu’il  a  nommées  Ampliatiflores  ou  Am¬ 
plifiées.  V.  ces  mots.  (c.  L.) 

*  AMPLIE.  Ampliatus  (  amplio  ,  j’agran¬ 
dis).  ins.  —  Kirby  appelle  Ampliés  les  Ély- 
tres,  quand  ils  sont  disproportionnelle- 
ment  larges  à  leur  extrémité,  comme,  par 
exemple,  dans  les  Lycus  fusciatus.  (D.) 

*  AMPLIFIÉS.  Amplificatus  (  ampli (ico  , 

j’augmente,  j’agrandis),  bot.  —  Pour  Cas¬ 
sini  ,  quand  les  cprolles  du  rayon  d’un  grand 
nombre  de  Composées  (Centaurées),  sont 
plus  amples  que  celles  du  disque,  ce  sont 
des  corolles  amplifiées.  Ce  mot  est  synon.  de 
celui  d’ Ampli  atiflor  e  ,  qn’il  a  également 
éiabli.  K.  Ampliatiflore.  (C.  L.) 

AMPONDRE  (altération  d’un  nom  malga¬ 
che).  bot. — Ce  nom  est  donné,  par  quelques 
voyageurs,  aux  gaines  des  feuilles  et  aux  spa- 
thes  florales  de  certains  Palmiers  (  Areca  ) 
qui  croissent  dans  ies  îles  de  Madagascar  et 
de  Mascareigne.  M.  Rory  ( Dict .  cl.  1  ,  300) , 
raconte  que  ces  sortes  de  gaînes,  dures  et 
même  ligneuses,  en  forme  de  cuvettes,  gla¬ 
bres,  polies,  munies  de  spinules,  ou  couver¬ 
tes  d’une  sorte  de  bourre  ,  tombent  des  ar¬ 
bres  ,  sur  le  sol  des  forêts,  comme  pour  re¬ 
cevoir  les  eaux  pluviales  qui  s’y  conservent 
pures.  Un  Ampondre,  selon  ce  voyageur, 
peut  contenir  jusqu’à  2  bouteilles  de  celte 
eau  précieuse;  et  il  en  a  trouvé  qui  en  con¬ 
tenaient  jusqu’à  six.  «On  peut,  dit-il ,  faire 
chauffer  cette  eau  dans  l’Ampondre  même, 
au  moyen  de  cailloux  rougis  qu’on  y  éteint. 
Nous  avons  souvent  employé  cet  artifice 
dansnos  voyages;  à  défaut  de  poterie  de  terre, 
nous  faisions  cuire  notre  riz  et  bouillir  le 
café  dans  cette  vaisselle  végétale  dont  on 
peut  façonner  la  plus  fraîche  en  assiettes,  ou 
en  petites  tasses;  il  suffit,  pour  imprimer  à  ces 
ustensiles  rustiques  une  forme  durable,  de 
les  faire  sécher  sur  la  braise,  après  les  avoir 
ployés  et  modifiés.  »  —  On  en  couvre  des 
cases,  dit  encore  cet  auteur,  en  guise  de 
tuiles,  et  lui-même  s’est  servi  de  cet  abri. 
Les  colons  en  transportent  au  bord  de  la 
mer  et  obtiennent  ainsi  du  sel ,  par  l’éva¬ 
poration  de  l’eau  dont  ils  les  remplissent. 

(C.  L.) 

AMPOULAOU.  bot.  pii.  —  Nom,  dans  le 


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midi  de  la  France  ,  d’une  variété  de  l’Oli¬ 
vier.  (C.  L.) 

AMPOULE  ( ampulla ,  sorte  de  vase). 
moll.  —  Nom  vulgaire  d’une  grande  esp. 
de  Bulle,  la  Bulla  ampulla  de  Linné ,  à  la¬ 
quelle  on  donne  aussi  quelquefois  le  nom  de 
Vanneau  ou  de  Muscade.  V.  bulle. 

(Desii.) 

AMPOULES.  Àmpullœ  ( ampulla ,  sor¬ 
te  de  vase),  bot.  cr.  —  C’est  le  nom 
vulgaire  de  certains  renflements  pleins  d’air 
qui  se  voient  sur  plusieurs  espèces  de  Fu- 
cacées.  F.  yésicules  aériennes. 

(C.  M.) 

AMPOULETA.  bot.  pii.  — Nom  lan¬ 
guedocien  de  la  M$che,  V alerianella  olito- 
ria  Mœnch.  (C.  L.) 

AMPULEX  (am,  signifiant  en  composi¬ 
tion  l’affinité;  pulex ,  puceron),  ins.  —  G. 
de  la  famille  des  Fouisseurs  Latr.,  de  l’ordre 
des  Hyménoptères,  sect.  des  Porte-aiguillon, 
établi  par  Jurine  ( N*  méth.  p.  cl.  les  Hymen, 
et  lesDipt.),  principalement  sur  une  esp.  eu¬ 
ropéenne  qu’il  désigne  sous  le  nom  d’A.  fas- 
ciata ,  et  sur  le  Chlorion  compressum  Fab. 
Les  caract.  génériques  qu’il  leur  assigne  sont 
ceux-ci  :  Ailes  présentant  une  seule  cellule 
radicale  allongée  et  quatre  cellules  cubita¬ 
les  :  la  première,  grande,  recevant  la  lre  ner¬ 
vure  récurrente  ;  la  deuxième,  petite  ;  la  troi¬ 
sième,  plus  grande,  recevant  la  2e  nervure 
récurrente  ;  la  quatrième,  atteignant  l’extré¬ 
mité  de  l’aile.  Mandibules  grandes,  bidentées 
dans  les  mâles,  et  unidentées  dans  les  femel¬ 
les.  ^  (Bl.) 

*  AMPULL  ACERE.  Ampullacera  ( am¬ 
pulla  ,  sorte  de  vase  allongé;  xs/ j«s,  corne  , 
mot  hybride,  défectueux),  moll. — Quoique 
nouvellement  établi,  le  g.  Ampullacère  n’est 
cependant  pas  absolument  nouveau  dans  la 
science.  11  a  été  créé  par  M.  Quoy  pour  un 
Mollusque  dont  la  coquille  a  été  figurée  par 
Chemnitz  ( Conchyliol .,  t.  5),  sous  la  dénomi¬ 
nation  de  Nerita  nux  avellana .  Cette  co¬ 
quille  n’est  certainement  point  une  Nérite  ; 
aussi Gmelin  {System.  Nat.,  13e  édit.)  la  mit- 
il  au  nombre  des  Hélices,  suivant  en  cela 
l’exemple  de  Martyns,  qui,  dans  son  magnifi¬ 
que  ouvrage,  a  donné  de  nouveau  une  figure 
de  cette  esp.,  et  l’a  désignée,  dans  sa  table, 
sous  le  nom  N  Hélix  crenata.  Gmelin,  qui 
ajouta  à  l’ouvrage  de  Linné  les  produits 
d’une  compilation  faite  avec  la  légèreté  la 


plus  blâmable  ,  conserva,  comme  deux  esp. 
distinctes,  VHelix  avellana  pour  la  coquille 
de  Chemnitz,  et  une  Hélix  crenata  pour  cel¬ 
le  de  Martyns.  Bruguière  sentit  bien  que 
cette  coquille  n’avait  aucun  caract.  desNérites 
ou  des  Hélices.  Il  la  transporta  dans  son  g. 
Bulime ,  g.  que  l’on  pourrait  considérer 
comme  une  esp.  de  Caput  mortuum  dans 
lequel  l’auteur  dont  nous  venons  de  parler 
plaçait  toutes  les  coquilles  à  ouverture  entiè¬ 
re  dont  il  ne  savait  que  faire  ;  mais  Bruguiè¬ 
re  eut  le  mérite  du  moins  de  rectifier  le  dou¬ 
ble  emploi  de  Gmelin,  et  en  cela  il  fut  imité 
par  Dilwin  et  les  autres  conchyliologistes. 
L’auteur  anglais  dont  nous  venons  de  rappe¬ 
ler  le  nom ,  imitateur  trop  servile  de  Gme- 
lin,  a  inscrit  parmi  ses  Hélices  la  coquille 
qui  nous  occupe.  Enfin  Lamarck,  guidé  par 
ce  coup  d’œil  que  lui  donnaient  une  longue 
pratique  de  la  science ,  un  profond  savoir, 
une  sagacité  peu  commune,  rangea  parmi  les 
Ampullaires  le  Nerita  nux  avellana  de 
Chemnitz.  A  considérer  la  coquille  seule  , 
c’était  dans  ce  g.  qu’elle  devait  se  trouver, 
jusqu’au  moment  où  la  connaissance  de  l’a¬ 
nimal  qui  l’habite  vint  déterminer  définiti¬ 
vement  ses  rapports.  MM.  Quoy  et  Gaimard  , 
pendant  leur  dernier  voyage  de  circumna¬ 
vigation,  eurent  occasion  d’observer  à  la 
Nouvelle-Zélande  l’animal  de  cette  espèce. 
Il  se  trouve  en  très  grande  abondance  dans 
les  eaux  saumâtres,  recouvrant,  de  quelques 
pouces  seulement,  des  plages  formées  d’un 
mélange  de  sable  et  de  vase.  Ce  qui  a  sur¬ 
tout  étonné  les  observateurs  cités  plus 
haut ,  c’est  que  l’animal  ne  porte  point 
de  tentacules  sur  la  tête,  et  qu’il  vient  respirer 
l’air  à  la  manière  des  Planorbes  et  des  Lim- 
nées.  Ainsi  on  trouve  dans  ce  mollusque  très 
curieux  une  combinaison  organique  toute 
nouvelle  et  très  inattendue.  Jusqu’à  présent 
tous  les  Mollusques  pulmonés  aquatiques  a- 
vaient  pour  caractère  de  manquer  constam¬ 
ment  d’un  opercule;  l’animal  dont  nous  par¬ 
lons  en  présente  un  corné,  paucispiré,  et 
assez  semblable  à  celui  des  Natices.  Tous 
les  Pulmonés  aquatiques  connus  jusqu’alors 
étaient  caractérisés  par  une  paire  de  tentacu¬ 
les  oculifères;  ici  il  y  a  absence  complète  de 
ces  appendices ,  et  les  yeux  ne  font  aucune 
saillie  à  la  surface  de  la  tête.  D’après  des  ca¬ 
ractères  d’une  telle  importance ,  il  était  né¬ 
cessaire  ,  comme  on  le  voit ,  d’établir  pour 


T.  I. 


402 


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AMP 


YÀmpullaria  avellana  de Lamarckun  g,  par¬ 
ticulier  ,  auquel  M.  Quoy  a  jugé  convenable 
d’appliquer  le  nom  qui  est  en  tête  de  cet  ar¬ 
ticle.  D’après  ce  que  nous  venons  de  dire ,  il 
nous  paraît  nécessaire  non  seulement  d’ac¬ 
cepter  le  g.  de  MM.  Quoy  et  Gaimard,  mais 
encore  de  créer  pour  lui  une  famille  distinc¬ 
te,  qui  viendra  se  placer,  dans  la  Méthode,  à 
côté  de  celle  des  Pulmonés  aquatiques  sans 
opercule.  Cette  famille  serait  pour  les  Pul¬ 
monés  aquatiques  de  la  même  valeur  que 
celle  des  Pulmonés  operculés  terrestres,  par 
rapport  à  ceux  de  ces  animaux  dépourvus 
d’opercule.  Outre  les  caractères  zoologiques 
que  l’on  doit  à  MM.  Quoy  et  Gaimard ,  ces  na¬ 
turalistes  ont  ajouté  des  détails  anatomiques 
dont  l’exactitude  nous  paraît  incontestable, 
mais  que  nous  n’avohs  pas  eu  jusqu’à  pré¬ 
sent  l’occasion  de  vérifier.  Carnet .  génér.  — 
Ampullacera  ,  Quoy  :  Animal  spiral ,  globu¬ 
leux,  à  pied  court,  quadrilatère,  avec  un  sillon 
marginal  antérieur.  Tête  large,  aplatie,  échan¬ 
gée  en  deux  lobes  arrondis,  portant  2  yeux 
sessiles ,  sans  apparence  de  tentacules.  Cavité 
pulmonaire  assez  grande,  cervicale,  limitée  en 
avant  par  un  collier  ayant  son  ouverture  au 
bord  droit.  Bouche  membraneuse  ;  les  deux 
sexes  réunis.  Coquille  assez  épaisse,  globuleu¬ 
se,  ventrue,  profondément  ombiliquée.  Ou¬ 
verture  ovale,  obronde,  peu  oblique  vers  l’axe 
longitudinal,  ayant  les  bords  réunis  et  fer¬ 
més  par  un  opercule  corné ,  mince ,  flexible, 
paucispiré  ,  et  quelquefois  terminé  par  un 
petit  talon.  —  L’animal ,  d’après  MM.  Quoy 
et  Gaimard,  est  très  timide;  il  rentre  dans  sa 
coquille  au  moindre  attouchement ,  et  n’en 
sort  ensuite  qu’avec  une  extrême  lenteur. 
Pour  compléter  ce  qui  a  rapport  à  un  g. 
aussi  curieux  ,  nous  empruntons  à  l’ouvrage 
de  MM.  Quoy  et  Gaimard  les  détails  anato¬ 
miques  qu’ils  donnent  sur  l’une  des  espèces, 
V Ampullacera  avellana. 

«  Le  pied  est  grand ,  transverse ,  jaunâtre , 
séparé  de  la  tête  par  un  sillon.  Celle  -  ci  a  la 
forme  d’un  chaperon  divisé  en  deux  lobes  ar¬ 
rondis,  dépourvus  de  tentacules  ,  et  portant 
deux  très  petits  yeux  sessiles  sur  un  fond 
d’un  assez  beau  jaune.  En  arrière  est  un  col¬ 
lier  assez  bien  formé  par  le  bord  du  man¬ 
teau,  qui  ne  laisse  au  côté  droit  qu’un  trou 
rond  pour  l’entrée  de  l’air,  et  offre ,  un  peu 
plus  en  dehors ,  l’ouverture  de  l’anus  sur  un 
pédicule  saillant,  bifurqué  comme  dans  TAu- 


ricule  Midas.  Ces  parties,  ainsi  que  celles  que 
cache  la  coquille,  sont  d’un  brun  foncé.  » 

«  La  cavité  pulmonaire  est  grande,  et  por¬ 
te  sur  son  plancher  un  large  organe  dépura- 
teur,  folliculeux,  dont  on  voit  très  bien  l’ou¬ 
verture  sur  un  très  court  pédicule  antérieur. 
Le  cœur  lui  est  accolé  en  arrière ,  et  l’on  dis¬ 
tingue  au  travers  du  pigmentum  noir,  dont 
le  plancher  est  recouvert,  une  grosse  veine 
qui  vient  du  collier,  et  côtoie  le  rectum. 
Après  avoir  enlevé  la.  cloison  qui  sépare  l’ab¬ 
domen  ,  on  trouve  l’œsophage  recouvert  de 
deux  glandes  salivaires  linéaires  et  fixées 
par  leurs  extrémités.  L’estomac  ne  se  distin¬ 
gue  point,  de  sorte  qu’il  donne  dans  un  gésier 
globuleux,  musculeux,  nacré  comme  celui 
d’un  oiseau  ,  et  contenant  dans  son  intérieur 
quatre  petites  dépressions  ou  fossettes.  L’in¬ 
testin  qui  sort  de  ce  gésier,  après  avoir  reçu 
les  canaux  du  foie  qui  l’enveloppe ,  se  termi¬ 
ne  par  le  rectum ,  sans  circonvolutions  appa¬ 
rentes.  » 

«  La  bouche  est  petite  et  membraneuse. 
Plus  en  dehors ,  on  voit  l’organe  excitateur 
s’ouvrant  près  de  l’œil  droit ,  au  lieu  où  se¬ 
rait  le  tentacule  du  même  côté.  11  y  a  en  ar¬ 
rière  un  muscle  protracteur  et  un  long  canal 
tortillé.  Nous  n’avons  pu  nous  assurer,  tant 
ces  parties  sont  délicates ,  si  ce  canal  fait  sui¬ 
te  et  se  continue  avec  un  semblable,  beau¬ 
coup  plus  long,  qui  enveloppe  le  testicule 
placé  près'du  gésier.  A  la  droite  du  pénis,  est 
l’utérus,  très  renflé  en  arrière,  où  il  reçoit  l’o- 
viducte  qui  vient  en  serpentant  de  l’ovaire , 
lequel  coupe  la  partie  postérieure  du  tortil¬ 
lon  ».  —  Les  coquilles  de  ce  g.  sont  globuleu¬ 
ses;  leur  spire  est  courte  et  pointue.  L’ouver¬ 
ture  est  ovale,  oblongue;  elle  est  peu  inclinée 
sur  l’axe  longitudinal.  Lacolumelle  est  percée 
par  un  ombilic  profond,  et  le  bord  est  élargi 
et  aplati  à  la  base.  Dans  l’une  des  esp.,  l’ou¬ 
verture  ressemble  assez ~à  celles  de  certaines 
Paludines.Dans  la  plus  grande,  le  bord  droit 
offre  une  échancrure  large  et  peu  profonde  , 
qui  correspond  à  l’angle  supérieur  des  tours. 
On  ne  connaît  jusqu’à  présent  que  deux  esp. 
dans  ce  g.  :Y  Ampullacera  avellana,  Quoy  et 
Gaim.;  Ampullaria  avellana,  Lamk.;  la  se¬ 
conde  est  Y  Ampullacera  f ragilis,  Quoy;  Am - 
pullaria  fragilis  Lamk.  (Desh.) 

AMPULLAIRE.  Ampullaria  ( ampul - 
la,  sorte  de  vase  allongé),  moll.  —  Le  g. 
Ampullaire  a  été  créé  par  Lamark,  qui  en  a 


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403 


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trouvé  le  type  parmi  les  Hélices  de  Linné. 
Mais  ,  avant  Linné  ,  plusieurs  esp.  de  ce  g. 
avaient  été  très  bien  figurées  :  les  unes,  fos¬ 
siles,  sont  représentées  dans  le  Muséum  me- 
tallicum  d’Aldrovand;  les  autres,  vivantes, 
sont  figurées  dans  les  ouvrages  de  Lister,  de 
Rumphius  ,  de  Gualtieri  et  de  Bargenville. 
Linné  le  premier  comprit  ces  coquilles  dans 
le  g.  Hélix ,  et  rassembla  presque  toutes  cel¬ 
les  qu’il  connut  sous  le  seul  nom  spécifique 
d’ Hélix  ampullaria.  Linné  trouva  dans  ses 
successeurs  des  imitateurs  fidèles  ,  et  ce  fut 
Lamarck  qui,  le  premier ,  dès  ses  premiers 
travaux,  proposa  le  g.  Ampullaire  pour  y 
rassembler  des  esp.  fluviatiles  que  Linné 
confondait  avec  ses  Hélices,  comme  nous 
venons  de  le  voir ,  et  Bruguière  avec  ses  Bu- 
limes.  Peu  d’années  après ,  M.  de  Roissy  a- 
dopta  le  g.  Ampullaire,  lorsqu’il  acheva,  dans 
leBuffon  de  Sonnini,  la  Conchyliologie  com¬ 
mencée  par  Montfort.  M.  de  Roissy  jugea, 
comme  Lamarck,  que  ce  g.  ne  devait  pas  ê- 
tre  éloigné  des  Paludines  et  des  Yalvées. 
C’est  en  effet  près  de  ces  g.  que  Lamarck  , 
avec  sa  perspicacité  habituelle,  avait  placé 
celui  des  Ampullaires.  Lorsqu’en  1809,  notre 
célèbre  zoologiste  essaya  pour  la  première 
fois  d’établir  des  familles  naturelles  dans  le 
règne  animal  ( Philosophie  zoologique),  il 
proposa  une  famille  des  Orbacées,  composée 
de  quatre  g.  :  Cyclostome,  Paludine,  Planor- 
be  et  Ampullaire.  Quelques  années  plus 
tard  ,  Lamarck  modifia  cette  famille  d’une 
manière  fort  convenable,  en  utilisant  les  ob¬ 
servations  anatomiques  faites  par  Cuvier  sur 
les  Pulmonés  aquatiques.  La  famille  des 
Limnées  fut  créée,  et  le  g.  Planorbe  y  fut 
transporté.  La  famille  des  Péristomiens  fut 
également  proposée,  et  elle  ne  renferma 
plus  que  des  Pectinibranches  d’eau  douce  „ 
dont  la  coquille  a  l’ouverture  entière  fermée 
par  un  opercule  corné ,  à  élément  concentri¬ 
que.  Cuvier  ne  comprit  pas  aussi  bien  que 
Lamarck  les  rapports  du  g.  Ampullaire;  il 
l’introduisit  en  effet,  à  titre  de  s.-g.  de  ses 
Conchylies ,  avec  les  Mélanies,  les  Phasia- 
nelles  et  les  Janthines.  Nous  ne  pensons  pas 
qu’il  soit  nécessaire  de  discuter  sérieusement 
les  rapports  des  quatre  g.  que  Cuvier  a  ainsi 
rassemblés.  Il  suffirait ,  pour  réfuter  cette 
opinion  d’une  manière  victorieuse  ,  de  ren¬ 
voyer  le  lecteur  aux  ouvrages  de  Cuvier  lui- 
même  ;  il  verrait ,  par  les  observations  de 


notre  grand  anatomiste,  combien  les  Janthi¬ 
nes  et  les  Phasianelles  diffèrent  entre  elles, 
et  il  suffirait  de  rapprocher  les  coquilles  et 
les  opercules  de  ces  différents  g.,  pour  se  con¬ 
vaincre  qu’ils  n’ont  entre  eux  que  des  rap¬ 
ports  fort  éloignés.  En  publiant  son  dernier 
ouvrage  ,  Lamarck  conserva  sa  famille  des 
Péristomiens,  et  rassembla  dans  le  g.  Am¬ 
pullaire  un  assez  grand  nombre  d’esp.  vi¬ 
vantes  et  fossiles.  Parmi  ces  dernières  espèces, 
il  y  en  a  un  certain  nombre  qui  n’ont  pas 
exactement  les  caractères  des  Ampullaires  vé¬ 
ritables.  Plusieurs  personnes  sentirent  bien 
que  ces  esp.  fossiles  devaient  être  éliminées 
du  g.  Ampullaire.  Lamarck  avait  établi  pour 
elles  un  g.  Ampulline  ,  qui  ne  sortit  point 
des  galeries  du  Muséum.  Il  y  renonça  plus 
tard ,  et  les  coquilles  fossiles  dont  il  s’agit 
restèrent  au  nombre  des  Ampullaires.  M.  de 
Férussac,  à  l’article  Ampullaire  du  Diction¬ 
naire  classique ,  dit ,  avec  raison ,  que  les  co¬ 
quilles  fossiles  rapportées  aux  Ampullaires 
sont  très  probablement  des  Natices.  Des  ob¬ 
servations  plus  nombreuses,  faites  sur  un 
plus  grand  nombre  d’esp. ,  une  appréciation 
plus  rigoureuse  des  caractères  des  Natices  et 
des  Ampullaires  ,  nous  ont  déterminé  ,  dans 
notre  ouvrage  sur  les  Fossiles  des  environs 
de  Paris ,  à  porter  définitivement  parmi  les 
Natices  les  Ampullaires  fossiles  de  Lamarck 
qui  ont  l’ouverture  oblique  à  l’axe  longitu¬ 
dinal  ,  et  dont  l’ombilic  est  simple  ou  circon¬ 
scrit  par  une  callosité  très  plate.  Dans  Parti  • 
cle  cité  de  M.  de  Férussac,  ce  naturaliste 
cherche  en  vain  à  justifier  l’arrangement  de 
Cuvier  :  car,  en  rapportant  ce  qu’il  connais¬ 
sait  de  l’animal  des  Ampullaires,  il  fait  voir 
que  ce  g.  se  rapproche  beaucoup  de  celui 
des  Paludines. 

L’animal  des  Ampullaires  resta  très  long¬ 
temps  inconnu.  Le  père  Feuillée,  dans  ses 
voyages,  avait  eu  occasion  de  voir  en  abon¬ 
dance  une  esp.  de  ce  g.  Il  en  parle  dans  la 
relation  de  son  voyage  ;  mais  ce  qu’il  en  dit 
prouve  qu’il  n’était  guère  versé  dans  l’obser¬ 
vation  des  animaux.  Aussi  l’on  peut  dire  que 
c’est  à  M.  Caillaud  d’abord ,  et  ensuite  à  MM. 
Quoy  etGaimard,  que  l’on  doit  la  connais¬ 
sance  exacte  des  formes  extérieures  de  ces 
animaux.  Pendant  le  premier  voyage  qu’il  fit 
dans  la  Haute -Egypte,  M.  Caillaud  rencon¬ 
tra,  dans  les  eaux  douces  d’un  oasis,  P  Ampul¬ 
laria  ovala .  Il  en  mit  quelques  exemplaires 


404 


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dans  l’alcool  ?  et  les  envoya  à  M.  de  Férus- 
sac  ;  mais  ce  naturaliste  n’utilisa  guère ,  pour 
le  moment,  ces  utiles  matériaux  anatomiques, 
car  il  prétend,  dans  un  article  que  nous 
avons  déjà  cité,  que  les  animaux  des  Arnpul- 
îaires  se  rapprochent  de  ceux  des  Nérites. 
M.  Caillaud ,  ayant  conservé  des  relations  a- 
vec  le  pays  qu’il  avait  si  utilement  parcou¬ 
ru,  pria,  lorsqu’il  fut  définitivement  de  re¬ 
tour  en  France,  qu’on  lui  envoyât  les  divers 
mollusques  d’une  île  :  et  la  personne  qui  se 
chargea  de  ce  soin,  après  une  pêche  assez 
abondante ,  mit  sans  précaution  tous  les  ani¬ 
maux  qu’elle  avait  recueillis  dans  une  caisse 
qui  fut  remplie  de  sciure  de  bois.  Cette  cais¬ 
se,  confiée  à  un  bâtiment  de  commerce,  res¬ 
ta  plus  de  quatre  mois  en  route  ;  et  lorsque 
M.  Caillaud  la  reçut,  il  la  trouva  infectée 
par  la  pourriture  de  la  plupart  des  animaux, 
qu’on  n’avait  pas  eu  la  précaution  de  retirer 
de  leurs  coquilles.  Aussi  M.  Caillaud  s’em¬ 
pressa-t-il  de  jeter  dans  un  baquet  d’eau 
tous  les  objets  que  renfermait  cette 
caisse,  afin  de  pouvoir  les  nettoyer  ;  mais 
il  ne  fut  pas  peu  surpris,  lorsque,  en  examinant 
le  lendemain  matin  le  contenu  du  baquet , 
il  y  vit  presque  toutes  les  Ampullaires  mar¬ 
chant  et  ayant  l’apparence  de  la  force  et  de 
la  santé.  Ce  naturaliste,  plein  de  zèle,  s’em¬ 
pressa  de  nous  apporter  plusieurs  Ampul¬ 
laires  vivantes,  et  nous  pûmes  les  observer 
pendant  long-temps.  Ces  animaux  sont  loin 
de  ressembler  aux  Nérites,  comme  l’a  sup¬ 
posé  M.  de  Férussac  ;  ils  ne  ressemblent  pas 
non  plus  aux  Phasianelles,  comme  l’a  suppo¬ 
sé  Cuvier  ;  ils  ont,  au  contraire,  la  plus  gran¬ 
de  analogie  avec  les  Paludines  ,  et  cepen¬ 
dant  ils  en  diffèrent  d’une  manière  assez 
notable  pour  constituer  avec  elles  un  bon  g. 
dans  la  même  famille.  Ce  que  nous  venons 
de  rapporter  sur  ces  Ampullaires,  qui  ont 
vécu  si  long-temps  hors  de  l’élément  qui 
leur  est  nécessaire,  devait  exciter  l’attention 
des  naturalistes  et  leur  faire  rechercher  l’ex¬ 
plication  naturelle  d’un  phénomène ,  en  ap¬ 
parence  si  extraordinaire.  On  sait  que  tous 
les  Pectinibranches  aquatiques  périssent  très 
vite  lorsqu’ils  sont  hors  de  l’eau,  et  l’excep¬ 
tion  à  cette  règle  générale,  que  présentent 
les  Ampullaires,  devait  faire  supposer  dans 
leur  organisation  quelque  particularité  qui 
n’existe  pas  dans  les  autres  mollusques  du 
même  ordre.  Quelques  personnes  se  hâtèrent 


de  supposer  que  très  probablement  les  Am¬ 
pullaires  avaient  à  la  fois  deux  organes  de  la 
respiration,  l’un  aérien  et  l’autre  aquatique. 
Nous  apprîmes  par  plusieurs  voyageurs  que 
les  Ampullaires  habitent  quelquefois  en  très 
grande  quantité  des  étangs  ou  des  marais , 
produits  chaque  année  par  les  pluies 
abondantes  qui  tombent  en  automne  dans 
les  pays  chauds.  Pendant  l’été ,  ces  marais 
sont  desséchés ,  et  à  peine  y  trouve -t- on 
quelques  traces  d’humidité.  Les  Ampullaires, 
ainsi  que  d’autres  Mollusques  acéphalés, 
s’enfoncent  assez  profondément  dans  la  vase, 
et  passent  ainsi,  sans  périr,  toute  la  saison  de 
la  chaleur.  Il  est  évident  que  la  nature  a 
préparé  ces  animaux  à  vivre  sans  eau  pen¬ 
dant  un  temps  assez  considérable.  Nous  cher¬ 
châmes,  sur  les  individus  mis  en  notre  pos¬ 
session  par  M.  Caillaud ,  s’il  existait  dans  les 
organes  de  la  respiration  une  modification 
quelconque  qui  rendît  compte  du  phénomè¬ 
ne  dont  nous  parlons.  Nos  soins  furent  inuti¬ 
les  à  cet  égard ,  car  nous  trouvâmes  dans  la 
cavité  cervicale  un  peigne  branchial  assez 
considérable ,  la  glande  muqueuse  qui  l’ac¬ 
compagne  ,  et  rien  qui  annonçât,  dans  la  dis¬ 
tribution  des  vaisseaux,  que  les  parois  de  cet¬ 
te  cavité  dussent  remplacer  la  branchie  et  en 
remplir  les  fonctions.  Ainsi  les  Ampullaires 
sont  de  véritables  Pectinibranches,  dont  l’or¬ 
ganisation  ne  diffère  pas  sensiblement ,  à  l’é¬ 
gard  des  organes  de  la  respiration ,  des  Palu¬ 
dines  et  autres  g.  voisins.  Mais,  en  exami¬ 
nant  la  paroi  supérieure  de  la  cavité  bran¬ 
chiale  ,  nous  avons  vu  qu’elle  est  formée  de 
deux  parois  réunies  en  avant ,  et  formant  un 
grand  sac  ouvert  tout  à  fait  en  arrière,  im¬ 
médiatement  au  dessus  de  la  base  de  la  bran¬ 
chie.  Nous  nous  aperçûmes  que  cette  poche 
était  toujours  remplie  d’eau,  lorsque  l’animal 
s’enfermait  dans  sa  coquille  au  moyen  de  son 
opercule;  nous  nous  aperçûmes  également 
que  cet  opercule  ferme  l’ouverture  dans  une 
telle  perfection ,  que  rien  ne  peut  s’échapper 
de  l’intérieur  sans  que  l’animal  le  veuille. 

Toutes  ces  observations  nous  ont  permis 
d’expliquer  d’une  manière  naturelle  cette 
propriété  dont  jouissent  les  Ampullaires  de 
vivre  long-temps  sans  eau.  Il  leur  suffit  en 
effet  de  conserver  pleine  de  liquide  ambiant 
leur  poche  cervicale  pour  en  verser  le  conte¬ 
nu  sur  la  branchie  ,  à  mesure  du  besoin,  et 
l’on  conçoit  que  cette  eau  préserve  aussi  l’a- 


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405 


nimal  du  dessèchement ,  son  évaporation 
étant  empêchée  par  une  coquille  dure  et 
compacte,  et  par  un  opercule  qui  la  ferme 
avec  une  rare  perfection. 

Dans  un  Mémoire  publié  dans  le  tome  3  du 
Zoological  Journal,  M.  Guilding  a  fait  con¬ 
naître  les  animaux  de  deux  espèces  curieu¬ 
ses  d’Ampullaires.  Déjà,  avant  lui,  s’était 
répandu  dans  les  collections  le  Planorbis 
cornu-arietis  des  auteurs ,  mais  pourvu  d’un 
opercule  ;  ce  qui  était  resté  inconnu  aux  an¬ 
ciens  conchyliologistes.  L’examen  de  cet  oper¬ 
cule  nous  donna  la  preuve  irrécusable  que 
cette  esp.  est  une  véritable  Ampullaire,  com¬ 
me  le  prouvent  d’ailleurs  la  description  et 
les  figures  du  savant  Anglais  dont  nous  ve¬ 
nons  de  parler.  Nous  connaissons  actuelle¬ 
ment  les  animaux  de  quatre  esp.  d’Ampul¬ 
laires.  Tous  rampent  sur  un  pied  subqua- 
drangulaire  fort  large  ,  très  aminci  sur  les 
bords,  et  portant  en  arrière  un  opercule 
corné  ou  calcaire ,  presque  entièrement  ca¬ 
ché  par  la  coquille  lorsque  l’animal  mar¬ 
che.  La  tête  est  petite  et  fort  singulière  ;  elle 
est  terminée  antérieurement  par  deux  ten¬ 
tacules  coniques  et  très  pointus,  qui  don¬ 
nent  à  cette  tête  la  forme  d’un  croissant  à 
cornes  très  allongées.  En  arriére  de  ces  ap¬ 
pendices  naissent  les  tentacules  véritables; 
ils  sont  extrêmement  allongés ,  pointus  au 
sommet  et  au  côté  externe  de  la  base.  Ils 
portent  de  très  courts  pédicules  ,  dont  le 
sommet  tronqué  est  occupé  par  l’organe  de 
la  vue.  L’opercule  est  semblable,  pour  sa 
constitution,  à  celui  des  Paludines,  étant 
composé  d’éléments  concentriques,  et  pré¬ 
sentant  au  centre,  du  côté  interne  ,  une  sur¬ 
face  rugueuse  par  laquelle  il  adhère  au  pied 
de  l’animal.  Les  coquilles  du  g.  Ampullaire 
sont  presque  toutes  globuleuses ,  à  spire 
presque  toujours  courte  et  obtuse  au  som¬ 
met.  Cependant,  à  prendre  le  genre  dans  son 
ensemble,  on  voit  les  formes  changer  par 
nuances  insensibles ,  depuis  la  discoïde  du 
cornu-arie tis  jusqu’à  la  forme  acuminée  de 
VAmpullaria  guineica.  Toutes  les  esp.  ont 
le  test  mince,  d’une  structure  compacte  et  so¬ 
lide  ,  toujours  revêtu  d’une  épiderme  verd⬠
tre  ou  brunâtre.  La  coloration  est  peu  va¬ 
riée;  elle  consiste  toujours  en  zônes  trans- 
verses ,  ordinairement  d’un  brun  rougeâtre 
sur  un  fond  d’une  même  nuance  moins  fon¬ 
cée,  ou  sur  un  fond  jaunâtre.  Le  plus  grand 


nombre  des  espèces  est  ombiliqué;  mais 
toutes  sont  caractérisées  par  une  ouverture 
ovale-oblongue,  toujours  plus  haute  que  lar¬ 
ge,  droite,  c’est-à-dire  coïncidant  avec  l’axe 
longitudinal.  Cette  position  de  l’ouverture 
est  très  propre  à  faire  distinguer  les  coquilles 
de  ce  g.  de  celles  des  Natices ,  qui  peuvent 
quelquefois  s’en  rapprocher  beaucoup.  Ca- 
ract.  génér.  —  Animal  discoïde,  globuleuxr 
ayant  un  pied  mince  et  subquadrangulaire  ; 
une  tête  petite  ,  portant  deux  paires  de  tenta¬ 
cules  inégaux,  dont  les  plus  grands  sont  pédi- 
culés  à  la  base ,  et  oculés  au  sommet  de  ces  pé¬ 
dicules.  Cavité  cervicale  très  grande,  ayant  la 
paroi  supérieure  dédoublée  en  forme  de  sac. 
Opercule  corné  ou  calcaire,  non  spiré,  à 
sommet  subcentral  et  formé  d’éléments  con¬ 
centriques.  Coquille  discoïde  ou  globuleuse, 
mince,  à  ouverture  entière,  longitudinale,  et 
ayant  son  plan  parallèle  à  l’axe  longitudinal. 
Surface  extérieure  lisse  ,  toujours  revêtue 
d’un  épiderme  tenace. 

Les  Ampullaires  habitent  les  eaux  douces 
des  pays  chauds.  Olivier,  néanmoins,  dans 
son  voyage  au  Levant,  prétend  en  avoir 
trouvé  une  esp.  vivante  dans  le  lac  Maréotis , 
dont  les  eaux  saumâtres  sont  également  peu¬ 
plées  de  coquilles  marines.  Elles  vivent  à  la 
manière  de  nos  Paludines,  et  paraissent  avoir 
les  mêmes  mœurs.  Il  y  en  a  quelques  unes 
de  fossiles;  mais  presque  toutes  celles  que 
l’on  a  citées  doivent  actuellement  faire  par¬ 
tie  du  g.  Natice.  (Desh.) 

AMPULLIIVE.  Ampullina  (diminut. 
d’ampulla  ,  sorte  de  vase  allongé  ).  moll. 
—  Dans  ses  premiers  travaux  sur  les  Fossi¬ 
les  des  environs  de  Paris,  Lamarck  avait 
pensé  qu’il  serait  utile  de  séparer,  en  un  g. 
particulier,  certaines  coquilles  qui  avoisi¬ 
nent  les  Natices  et  les  Ampullaires.  Il  pro¬ 
posa  pour  elles  le  g.  Ampullina ,  auquel  il 
renonça  plus  tard,  en  mettant  la  plupart  de 
ces  esp.  parmi  les  Ampullaires.  Elles  n’ont 
pas  les  caract.  de  ce  g.,  et  présentent  ceux 
des  Natices  (  F.  ce  mot.  ).  M.  de  Blainville 
[Atlas  du  Dict.  des  Sc.  nat.)  a  repris,  le  nom 
du  g.  de  Lamarck,  pour  l’appliquer  à  un 
démembrement  inutile  des  Hélicines.  L’au¬ 
teur  sentit  lui-même  l’inutilité  de  son  g. 
Ampulline ,  et,  dans  son  Traité  de  Mala¬ 
cologie  ,  il  le  réunit  aux  Hélicines  comme 
sect.  du  g.  F.  héliciive.  (Desh.) 

*  AMP  CSA.  i?«s.  —  F.  empesa.  (Bl.) 


406 


AMU 


ÀMY 


*  AMSIIVKIA  (nom  propre?),  bot.  pii. 
—  G.  de  la  famille  des  Aspérifoliées,  L. 

(  Borraginacées,  Juss.  ),  établi  par  Lehmann 
(Catal.  Sem.  H  or  t.Hamb.  187)1 ),  et  distingué 
principalement  par  ses  4  cotylédons;  mais 
dont  l’auteur  ne  paraît  pas  avoir  encore  pu¬ 
blié  les  caractères.  (C.  L.) 

AMSOIYIA  (  nom  propre  ).  bot.  pii.  — 
G.  de  la  famille  des  Apocynacées ,  s.-ordre 
des  Euapocynées,  tribu  des  Plumiériées,  for¬ 
mé  par  Walther  ( Flor .  Carol.  98),  et  adopté 
par  les  botanistes  modernes.  En  voici  les 
caract.  essentiels  :  Cal.  5-fide.  Cor.  hypo- 
gine,  infundibuliforme ,  à  tube  cylindrique , 
à  gorge  très  barbue  ;  les  5  lobes  du  limbe 
subobliques.  Étam.  5,  incluses,  insérées  sur 
le  milieu  du  tube  de  la  corolle.  Anth.  ova¬ 
les,  obtuses.  Ovaires  2  ;  ovules  nombreux  le 
long  d’une  suture  ventrale.  Style  simple  ; 
stigm.  pelté.  Follicules  cylindriques ,  dres¬ 
sés.  Graines  nombreuses  ,  subcylindriques , 
tronquées  aux  deux  extrémités  ,  à  ombilic 

ventral.  Embryon . —  Ce  g.  ne  contient 

qu’une  esp.  encore  peu  connue,  retirée  par 
l’auteur  du  g.  Tabernœmontana ,  et  indigène 
dans  l’Amérique  boréale  :  c’est  VA.  angusti- 
folia,  plante  herbacée,  vivace,  à  feuilles  op¬ 
posées,  ovales-lancéolées  ou  linéaires,  vei¬ 
nées,  glabres  ou  pubescentes  ;  à  fleurs  dispo¬ 
sées  en  corymbes  terminaux.  Quelques  au¬ 
teurs  rapportent  encore  à  ce  g.  deux  autres 
esp.  :  les  A.  salicifolia  Pursh,  et  latifolia 
Michx.  Ces  trois  plantes  ont  besoin  d’être 
étudiées  de  nouveau.  (C.  L.) 

AMU  SIUM  ( Amusium ,  girouette;  basse 
îat.).  moll.  —  G.  proposé  par  M.  Megerle 
(Mag.  des  Cur.  de  la  Nat.,  Berlin,  1811),  et 
adopté  par  M.  Schumacker  dans  son  Essai 
d'un  système  de  Conchyliologie.  Ce  g.  ne 
peut  être  admis  dans  une  méthode,  où  les 
coupes  sont  fondées  sur  des  caractères  zoo- 
logiques  d’une  égale  valeur.  En  effet,  il  est 
destiné  à  rassembler  ceux  des  Peignes  qui  sont 
lisses  eû  dehors,  comme  les  Pecten  pleuronec 
tes  et  japonicus  ,  etc.  Déjà  des  auteurs  an¬ 
ciens  tels  que  Petiver,  Rumphius  et  Klein, 
avaient  employé  ce  mot  latin  soit  pour  dési¬ 
gner  des  esp. ,  soit  comme  titre  de  groupes , 
pour  réunir  ces  espèces.  Linné  a  rapporté  tout 
cela  à  la  section  de  ses  Ostreœ  acevinœ 
dont  Lamarck  a  fait  depuis  le  g.  Peigne .  V. 
ce  mot.  (Desii.) 

*  AMUSSES.  Amussœ.  araciin.  — 


Nom  employé  par  M.  Walekenaer  pour  dé¬ 
signer  une  petite  division  dans  le  g.  Clichio - 
n«.  ^  (H.  L.) 

*  AMYCTÈRE.  Amyctcrus  (  âflÙXT’tifl  1 

sans  nez;  ici  sans  trompe),  ms.  —  G.  de 
Coléoptères  tétramères,  famille  des  .Curcu- 
lionides,  divis.  des  Cyclomides,  établi  par 
Dalman  ,  et  adopté  par  Schoenherr  qui  lui 
donne  les  caract.  suivants  :  Antennes  mé¬ 
diocres,  minces ,  dont  le  scape ,  sensiblement 
épais,  est  presque  de  la  longueur  du  pro¬ 
thorax.  Les  deux  1ers  articles  du  funicule 
subobeoniques ,  les  4  suivants  courts ,  lenti¬ 
culaires;  le  7e  long,  cyathiforme,  embrassant 
la  massue;  celle-ci  turbinée,  acuminée.  Ros¬ 
tre  très  court,  très  épais,  défléchi,  inégal , 
ayant  l’ouverture  de  la  bouche  très  grande  ; 
mandibules  très  larges ,  fortement  convexes , 
droites  au  bord  interne.  Yeux  placés  sur  les 
côtés ,  ronds  ,  petits,  enfoncés.  Prothorax 
presque  rond ,  tronqué  à  la  base ,  sublobé 
derrière  les  yeux,  largement  échancré  en 
dessous  après  la  bouche.  Ecusson  petit,  tri¬ 
angulaire  ,  enfoncé ,  peu  visible.  Elytres 
grandes,  oblongues,  presque  elliptiques,  lar¬ 
gement  échancrées  à  la  base  et  arrondies  à 
leur  extrémité,  ayant  les  angles  huméraux 
saillants  par  devant ,  et  chacune  d’elles  étant 
surchargée  souvent  d’un  petit  tubercule.  —  Ce 
g.  figure  dans  le  Catal.  de  M.  Dejean(5e  édit.), 
qui  y  rapporte  12  esp.,  toutes  de  la  Nouvelle- 
Hollande.  Nous  ne  citerons  que  celle  qui  lui 
sert  de  type,  le  Curculio  mirabilis  ,  décrit 
et  figuré  par  Kirby  dans  les  Transactions  de 
la  Société  Linnéenne  de  Londres  (Tom.  XIÏ, 
p.  469,  no  21,  t.  23,  fig.  9).  (D.) 

AMYDA  (nom  emprunté  de  Galien). 
rept.  —  C’est  ainsi  que  Schweiger ,  chélo- 
nographe  distingué ,  avait  d’abord-  désigné 
un  genre  de  Tortues  fluviales ,  dans  un  tra¬ 
vail  manuscrit  qu’il  présenta  à  l’Institut,  en 
1809  ;  mais  il  substitua  ensuite  à  cette  dé¬ 
nomination  celle  de  Trionyx ,  proposée  par 
M.  E.  Geoffroy  pour  le  même  genre ,  dont 
celui-ci  fit  paraître  une  monographie  avant 
l’impression  du  Mémoire  de  Schweiger,  inti¬ 
tulé  :  Prodromus  Monographies  Chelonio- 
rum.  V.  triotvyx.  (G.  B.) 

*  AMYBETES.  ms.— G.  de  Coléoptè¬ 
res  pentamères,  famille  des  Sternoxes,  éta¬ 
bli  par  Hoffmansegg,  et  adopté  par  M.Dejean, 
qui  y  rapporte  3  esp.,  toutes  du  Brésil,  dont 
2  nommées  par  lui  A.  pusilla  et  prœitslo ,  et 


AMY 


la  3e,  phimicornis  par  Latreille.  Ce  dernier 
auteur,  dans  ses  familles  naturelles,  place 
le  g.  dont  il  s’agit  dans  la  tribu  des  Lampy- 
rides,  entre  les  Phengodes  et  les  Lampyres. 
V.  ces  mots.  (D.) 

*  AMYGDALAIRE.  Amygdalarius 

(  âfivy cT«>v; ,  amande  ).  géol.  —  Se  dit  de  la 
structure  des  roches  qui  présentent  dans 
leur  intérieur  des  parties  minérales,  en  for¬ 
me  d’amandes  plus  ou  moins  grosses.  Ces 
sortes  d’amandes  se  sont  quelquefois  formées 
postérieurement  à  la  masse,  par  suite  d’infil¬ 
trations  dans  des  cavités.  (C.  d’O.) 

AMYGDALE.  Amygdalum  [amy  g  da¬ 
ta,  amande),  moll.  —  Megerle ,  dans  le 
Magasin  des  Curieux  de  la  nature  (  Ber¬ 
lin  ,  1811),  a  proposé  ce  g.  pour  une  coquille 
curieuse ,  que  Lamarck  range  parmi  ses  Mo- 
dioles.  Comme  le  g.  Modiole  a  été  institué 
long-temps  avant  celui  de  Megerle,  il  en  ré¬ 
sulte  que  le  g.  Amygdalum  est  un  double 
emploi  qui  doit  être  supprimé.  V.  modiole. 

(Desh.) 

*  AMYGDALÉES.  bot.  ph.  — L.  de 

Jussieu,  en  établissant  la  famille  des  Rosa¬ 
cées,  l’avait  subdivisée  en  plusieurs  groupes 
naturels,  dont  l’un ,  contenant  la  plupart  de 
nos  arbres  fruitiers  à  fruit  libre,  simple,  èt  à 
noyau  monosperme ,  avait  reçu  le  nom  d’A- 
mygdalées.  Ces  divers  groupes  ont  été  éle¬ 
vés  au  rang  de  familles  distinctes  par  les  au¬ 
teurs  qui  ont  suivi.  Tout  en  les  admettant 
avec  eux,  nous  exposerons  les  caract.  de  ces 
familles  diverses  à  l’article  général  Rosacées 
(  V.  ce  mot  ),  pour  mieux  faire  comprendre 
leurs  rapports  intimes  ,  et  la  valeur  de  cer¬ 
tains  caract. ,  dont  on  peut  suivre  là  toutes 
les  modifications  graduelles ,  et  en  déterminer 
ainsi  l’importance  pour  la  classification  des 
végétaux.  (Ad.  J.) 

*  AMYGDALIIYE.  Amygdalinus  («- 
[xvyïcih i,  amande),  géol.  —  M.  Brongniart 
donne  cette  épithète  aux  roches  composées 
de  parties  ovoïdes  serrées  les  unes  contre 
les  autres  ,  et  comme  liées  par  un  réseau. 
(Ex.  :  le  marbre  de  Campan.)  (C.  d’O.) 

'  AMYGDALOÏDE.  Amygdaloides  («- 
pvy (Tâ>ïj ,  amande  ;  ,  ressemblance  ). 

géol.  —  Syn.  tfAmygdalaire.  Autrefois  , 
on  donnait  aussi  ce  nom  spécifique  à  certai¬ 
nes  roches  dans  lesquelles  on  Yoit  des 
sortes  de  noyaux  plus  ou  moins  arrondis, 
telle  que  la  Variolite  de  la  Durance,  et  mê- 


AMY  407 

me  à  certains  Poudingues.  F.  ces  mots. 

(C.  D’O.) 

*  AMYGDALOPIIORA,  Neck.  [àfj.xjy- 

cToàov,  amande;  yopoç,  porteur  ).  bot.  ph. 
—  Syn.  du  g.  Amygdalus,  Tourn.,  de  la 
famille  des  Rosacées.  (Sp.) 

*AMY GDALLS,  Tourn.  (dfivyj'xloç,  a- 
mandier).  bot.  ph.  —  Nom  latin  du  g. 
Amandier ,  de  la  famille  des  Rosacées.  (Sp.) 

AMY^MOAE.  Amymona  (nom  myth. 
d’K/rJ/Aoov,  parfait),  crust.  —  V.  cyclope. 

(H.  L.) 

*  AMYATHIA  (  nom  mythologique  ). 
ins.  —  G.  de  Lépidoptères  diurnes ,  tr.  des 
Piérides,  établi  par  M.  Swainson  (  Entomo- 
logical  Illustration, e te.)  pour  y  placer  une 
esp.  nouvelle  de  Coliade ,  nommée  par  M. 
Leach  Swainsonia.  —  Ce  g.  correspond  au 
g.  Rhodocère  de  M.  Boisduval.  F.  ce  mot. 

PO 

*  AM  Y  R  IDA  CEE  S  ou  AM  YRIDEES. 
bot.  ph.  —  Plusieurs  g.,  rapportés  d’abord 
aux  Térébinthacées,  en  ont  été  séparés  plus 
tard,  pour  former  cette  famille ,  qui  semble 
se  rapprocher  plutôt  des  Hespéridées.  M. 
Rob.  Brown  ,  qui  le  premier  en  établit  une 
sous  ce  nom,  lui  assignait  des  limites  assez 
étendues,  puisqu’il  y  confondait  les  groupes 
des  Spondiacées  et  des  Burséracées,  qu’on 
distingue  généralement  aujourd’hui.  M. 
Runth,  à  qui  l’on  doit  cette  distinction  ,  re¬ 
streignit  sa  famille  des  Amyridées  presqu’au 
seul  g.  Amyris,  et  la  caractérisa  de  la  maniè¬ 
re  suivante  :  Cal.  petit, ^régulier,  à  quatre 
divisions,  persistant.  Pétales  à  nombre  égal , 

f 

à  préfloraison  imbriquée.  Etamines  en  nom¬ 
bre  double ,  libres ,  à  insertion  hypogynique. 
Ovaire  libre  ,  porté  sur  un  réceptacle  renflé 
en  disque,  surmonté  d’un  stigmate  sessile  en 
tête,  renfermant,  dans  une  loge  unique,  deux 
ovules  suspendus.  Fruit  charnu,  indéhiscent, 
1-sperme.  Graine  dépourvue  de  périsperme, 
à  tégument  membraneux,  à  cotylédons  épais 
et  charnus,  à  radicule  courte  et  supère.  —  Les 
plantes  de  cette  famille  se  trouvent  dans  l’A¬ 
mérique  inter-tropicale.  Ce  sont  des  arbres 
ou  arbrisseaux,  à  suc  résineux,  à  feuilles  op¬ 
posées,  ternées  ou  pennées  avec  impaire  ,  à 
panicules  axillaires  ou  terminales.  Des  utri- 
cules  gonflés  d’une  huile  aromatique  abon¬ 
dent  dans  le  tissu  du  fruit  et  des  feuilles,  qui 
se  trouvent  ainsi  couvertes  d’une  foule  de 
points  transparents.  Tels  sont  les  caract.  et 


408 


AMY 


la  patrie  des  Amyridées  réduites  au  g.  Amy¬ 
ris  ,  plus  rigoureusement  circonscrit  lui-mê- 
me  qu’il  ne  l’était  dans  le  principe.  Plus  ré¬ 
cemment,  M.  Lindley  a  proposé  d’en  rappro¬ 
cher  plusieurs  g.,  les  uns  encore  avec  doute, 
comme  le  Tapiria  Aubl.,  et  le  Spathelia  L. 
(  qui  semblent  plutôt  devoir  être  mis  à  la 
suite  des  Zanthoxylées)  ;  les  autres,  comme  le 
Myrospermum  Jacq. ,  et  le  Copaïfera  L., 
placés  jusqu’ici  parmi  les  Légumineuses, dont 
ils  ont  le  fruit;  enfin  le  Sabia,  Coolebr., 
qui,  d’après  sa  description ,  ne  s’accorde  pas 
avec  les  caract.  généraux  de  la  famille. 

(Ad.  J.) 

AMYRIS ,  Linn.  («^05,  non  parfumé  ; 
ici,  par  trope ,  non  sans  parfums),  bot. 
dh.  —  G.  considéré  comme  type  de  la 
famille  des  Amyridées.  Linné  et  les  bo¬ 
tanistes  de  son  école  le  caractérisaient 
d’une  manière  très  vague,  et  y  comprenaient 
beaucoup  d’esp.  appartenant  à  d’autres  g. 
Dans  les  limites  que  lui  assigne  M.  Kunth 
(  Tereb .,  p.  21  ) ,  ce  g.  offre  pour  caract. 
distinctifs  :  Fleurs  hermaphrodites.  Cal. 
4-denté,  persistant.  Pétales  4,  hypogynes,  on¬ 
guiculés,  imbriqués  en  préfloraison.  Étam.  8, 
plus  courtes  que  les  pétales.  Ovaire  l-lo- 
culaire  ,  porté  sur  un  disque  plane.  Stigm. 
sessile.  Drupe  à  noyau  chartacé,  1-sperme. 
—  Arbres  ou  arbrisseaux  résinifères.  Feuilles 
imparipennées ,  ponctuées.  Inflorescences 
paniculées.  Fleurs  blanches.  Drupes  abon¬ 
dant  en  huile  essentielle.— Ce  g.  appartient  à 
l’Amérique  inter-tropicale  et  sub-tropicale. 
Suivant  M.  de  Candolle  (  Prodr .  2,  p.  81),  on 
n’y  peut  rapporter  avec  certitude  que  7  esp. 
Au  témoignage  de  MM.  Wight  et  Arnott 
( Prodr .  Flor.  Penins.  Ind .  1,  p.  167),  toutes 
les  esp.  décrites  par  Roxburgh  (  Flor.  Tnd.  ) 
comme  des  Amyris  doivent  être  exclues  de 
la  famille  des  Amyridées.  (Sp.) 

*  AMYTÏS.  Amylis  (nom  mythologique), 
ois.  —  G.  formé  par  Lesson  (7>.  d’Ornith ., 
pi.  455  )  sur  deux  oiseaux  de  la  Nouvelle- 
Hollande  ,  décrits  et  figurés  comme  Mérions, 
dans  le  voyage  de  l’Uranie.  Ses  caract.  sont, 
d’après  cet  auteur  :  Bec  moyen  (  relative¬ 
ment  au  corps  de  l’oiseau),  peu  élevé ,  com¬ 
primé  sur  les  côtés;  à  arête  convexe  peu 
marquée;  à  pointe  de  la  mandibule  supé¬ 
rieure  aiguë ,  recourbée  ,  dépassant  légère¬ 
ment  l’inférieure  ;  commissure  ample  ;  bords 
légèrement  recourbés.  Narines  nues,  per- 


ÀNA 

cées  en  fente  dans  une  membrane  recou¬ 
vrant  les  fosses  nasales,  qui  sont  larges  et 
profondes.  Ailes  courtes.  Queue  très  lon¬ 
gue,  à  pennes  étagées.  Tarses  longs,  robus¬ 
tes,  scutellés.  —  Ce  g.  nous  paraît  avoir  des 
rapports  avec  le  Sphenostoma  de  Gould 
(  Proceed .  1837,  p.  149  ;  et  Synopsis  of 
the  Birds  of  Auslralia ,  part.  4).  L’au¬ 
teur  ajoute  que  ces  oiseaux  représentent 
dans  l’Australie  les  Colious  d’Afrique,  et  que 
leurs  plumes  sont  rigides,  étroites,  barbu- 
lées.  Il  en  décrit  deux  esp.  :  l’Amytis  natté, 
Amylis  textilis  ( Mérion  natté,  Malurus  tex- 
tilis  Quoy  et  Gaim. ,  Zool.  de  V  Uranie  , 
pl.  25,  f.  1,  et  pl.  107),  à  plumage  gris-roux; 
chaque  plume  striée  de  blanc  dans  le  sens 
de  sa  longueur;  de  la  Baie  des  chiens  marins  ; 
et  l’Amytis  bleu  et  blanc,  Arn.  leucopterus 
(  Malurus  leucopterus  Quoy  et  Gaim. , 
Zool.  de  l’Uranie,  pl.  23,  f.  2,  p.  108),  de 
la  même  localité.  (L  ifr.) 

AMYTIS  (  nom  mythol.  ).  annélid.  — 
G.  de  la  famille  des  Néréides,  établi  avec 
doute  par  M.  Savigny  pour  une  annélide  im¬ 
parfaitement  étudiée  par  Fabricius ,  et  qui 
n’a  point  été  observée  depuis.  (Duj.) 

*  ANABÆNA  (àv«6«Zvw,  monter),  bot. 
pii.  —  G.  de  la  famille  des  Euphorbiacées, 
ainsi  nommé  à  cause  de  sa  tige  grimpante. 
Ses  fleurs  ,  monoïques  ,  présentent  dans  les 
deux  sexes  un  calice  quinquéparti  ;  dans  les 
mâles,  dix  filets  accompagnés  à  leur  origine 
par  quatre  écailles,  soudés  entre  eux  infé¬ 
rieurement  ,  portant  chacun  une  anthère 
quadrilobée,  et  entourant  un  filet  central  sté¬ 
rile  ,  qui  se  termine  par  une  petite  tête  hé¬ 
rissée,  et  peut  être  considéré  comme  un  ru¬ 
diment  de  style  et  de  stigmate  ;  dans  les 
femelles ,  un  ovaire  à  trois  loges  5-ovulées, 
surmonté  d’un  style  oblong,  épais,  que  ter¬ 
mine  un  stigmate  à  trois  lobes,  sur  l’exté¬ 
rieur  de  chacun  desquels  est  imprimé  un  pe¬ 
tit  écusson  glanduleux.  Le  fruit  est  composé 
de  trois  coques  unies  entre  elles  par  leurs 
faces  internes,  renfermées  dans  un  sarcocarpe 
mince  qui  se  sépare  à  la  maturité  en  six 
valves ,  contenant  chacune  une  graine  os¬ 
seuse.  —  On  ne  connaît  encore  de  ce  genre 
qu’une  espèce  unique  :  c’est  un  arbrisseau 
du  Brésil,  à  feuilles  alternes  longuement  pé- 
tiolées,  à  grappes  axillaires,  portant  inférieu¬ 
rement  une  seule  fleur  femelle  longuement 
pédonculée  ;  supérieurement,  plusieurs  mâles 


AN  A 


409 


AN  A 

articulées  sur  de  courtspédoncules  qu’accom¬ 
pagnent  autant  de  bractées.  V.  Ad.  Juss., 
Euphorb .,  p.  46  ,  tab.  15,  n°  48.  (Ad.  J.) 

ANABAINE.  Anabaina  (àvaSxt'vw,  je 
monte),  bot.  cr.  — G.  de  la  tribu  des  Nos- 
tocinées,  famille  des  Phycées,  établi  par  M. 
Bory  de  St.-Yincent,  et  dont  nous  croyons 
pouvoir  exprimer  ainsi  les  caract.  :  Fila¬ 
ments  simples  ,  muqueux  ,  moniliformes  , 
formés  d’articles  plus  ou  moins  globuleux, 
dont  quelques  uns  ,  et,  le  plus  souvent,  les 
terminaux,  sont  plus  gros,  oblongs-cylindri- 
ques,  remplis  de  granules  propagateurs  ;  ac¬ 
croissement  par  duplication  des  articles.  Ce 
g.  est  très  voisin  des  Nostocs,  qui  ont  égale¬ 
ment  des  filaments  moniliformes;  mais, 
dans  ceux-ci  on  ne  retrouve  pas  d’articles 
cylindriques.  Ils  sont,  en  outre,  toujours  con¬ 
tournés,  comme  crispés,  et  complètement 
plongés  dans  un  mucus  plus  déterminé.  Les 
filaments  des  Anabaines  sont  droits  ou  sim¬ 
plement  flexueux  ;  quelquefois  ils  sont  libres 
dans  leur  partie  supérieure,  et  seulement 
engagés  par  leur  base  dans  la  masse  mu¬ 
queuse  qui  les  réunit.  Leur  accroissement  est 
conforme  à  celui  de  la  plupart  des  autres 
Nostocinées.  Les  articles  des  filaments  s’al¬ 
longent  d’abord  ;  puis,  s’étranglant  de  plus 
en  plus  vers  leur  milieu ,  ils  finissent  par  for¬ 
mer  deux  globules  distincts.  On  remarque 
çà  et  là,  dans  la  longueur  des  filaments  adul¬ 
tes,  et  principalement  à  leur  sommet,  des 
articles  plus  gros,  allongés,  cylindriques, 
remplis  de  granules  ou  propagules  de  cou¬ 
leur  foncée.  Quand  plusieurs  articles  de  cet¬ 
te  nature  se  suivent,  ils  sont  presque  tou¬ 
jours  séparés  par  un  globule  assez  gros,  et 
plus  diaphane  que  ceux  qui  constituent  les 
articles  ordinaires.  Si  les  articles  cylindri¬ 
ques  et  renflés  sont  au  sommet  des  filaments, 
ils  précèdent  toujours  un  globule  qui  forme 
l’article  terminal.  M.  Bory  de  St.-Yincent, 
considérant  les  filaments  moniliformes  com¬ 
me  renfermés  dans  un  tube  muqueux  conti¬ 
nu,  avait  rapproché  ce  g.  des  Oscillaires. 
Plusieurs  auteurs  ont  partagé  cette  manière 
de  voir;  mais  nous  croyons,  avec  M.  Desma- 
zières,  qui  a  fait  une  étude  toute  particulière 
de  ce  g.,  que  la  couche  de  mucus  qui  entou¬ 
re  les  articles  ou  segments  des  filaments, 
comme  cela  arrive  dans  les  Nostocinées  et 
dans  d’autres  tribus  voisines,  ne  peut  être 
regardée  comme  un  tube.  Jamais ,  dans  un 


cas  de  solution  ,  nous  n’avons  aperçu  d’ex¬ 
trémités  de  tubes  vides,  et  des  portions  de 
filaments  séparées,  même  récemment,  nous 
ont  toujours  présenté ,  à  de  très  forts  gros¬ 
sissements  du  microscope ,  un  mucus  arron¬ 
di  autour  des  segments  terminaux,  et  non 
une  partie  tronquée  et  tubulée  comme  dans 
les  Oscillaires.  On  ne  reconnaît  pas  de  mou¬ 
vement  oscillatoire  dans  les  Anabaines ,  mais 
un  mouvement  de  progression  naturel  à  tous 
ces  végétaux,  et  qui  tend  à  les  faire  rayon¬ 
ner  autour  de  leur  centre  d’agglomération. 

Le  g.  Sphœrozyga  ,  ayant  été  institué 
exactement  pour  les  mêmes  productions  par 
Agardh  ,  postérieurement  au  g.  Anabaina 
de  M.  Bory  de  St.-Yincent,  ne  doit  donc 
point  être  adopté. 

On  connaît  à  peu  près  une  vingtaine 
d’esp.  d’Anabaines,  qui ,  presque  toutes, 
habitent  les  eaux  douces  et  thermales  de 
l’Europe.  Une  esp.,  l’A.  licheniformis  Bory, 
croît  sur  la  terre  humide ,  et  a  l’aspect  d’un 
Nostoc  en  dissolution.  Nous  en  avons  aussi 
découvert  une  autre,  l’A.  marina  Bréb.,  à 
Granville ,  sur  les  sables  marins  un  peu  va¬ 
seux,  qui  ne  restent  à  sec  que  peu  de  temps 
à  chaque  marée.  Les  esp.  qui  croissent  au 
fond  des  eaux  tendent  à  s’élever  à  la  surface 
le  long  des  végétaux  submergés  :  de  là  l’éty¬ 
mologie  («vaëatvw).  Quelques  unes  sont  na¬ 
geantes,  et  forment  des  masses  muqueuses 
ou  gélatineuses  qui  constituent  presque  en¬ 
tièrement  les  substances  prétendues  nouvel¬ 
les,  auxquelles  on  s’est  empressé  de  donner 
les  noms  de  Barégine}  de  Plombiérine,  etc. 

Leur  couleur  est,  en  général ,  d’un  vert 
plus  ou  moins  bleuâtre,  ainsi  que  celle  de 
beaucoup  d’Oscillaires.  (De  Bréb.) 

*  ANABAUVELLA  (dimin.  Anabai¬ 
na;  âvxGxivw,  je  monte),  bot.  cr.  —  G.  de 
la  famille  des  Algues  ou  Phycées,  proposé  par 
M.  Gaillon  pour  remplacer  le  mot  Anabai¬ 
na. ,  afin  de  donner  une  terminaison  unifor¬ 
me  aux  noms  des  genres  de  ce  groupe  d’Al- 
gues.  Ces  changements  n’ont  pas  été  adop¬ 
tés.  (De  Bréb.) 

ANABAS  (àvxSahrü,  je  monte),  poiss. 
—  Nom  imaginé  par  M.  Cuvier  pour  dési¬ 
gner  le  g.  créé  par  lui ,  et  destiné  à  rece¬ 
voir  la  seule  esp.  connue  d’un  poisson  de 
l’Inde  qui,  selon  le  rapport  de  Daldorff, 
monte  aux  arbres  pour  trouver  dans  l’ais¬ 
selle  des  feuilles  l’eau  nécessaire  à  sa  respi- 

26* 


T.  I. 


410 


ANA 


ration  pendant  les  sécheresses,  ou  s’accro¬ 
che  aux  branches  qui  pendent  sur  l’eau, 
pour  éviter  d’être  emporté  lors  des  grandes 
inondations.  Quelque  peu  prouvées,  et  j’a¬ 
jouterai  même ,  quelque  peu  probables  que 
soient  ces  deux  assertions,  le  poisson  au¬ 
quel  on  les  a  rapportées  n’en  constitue  pas 
moins  un  g.  fort  remarquable  ,  et  tout  à 
fait  particulier.  Son  caractère  consiste  dans  la 
forme  courte  et  arrondie  du  corps  à  la  région 
des  pectorales.  Yers  la  queue  il  est  un  peu 
comprimé.  La  tête  est  arrondie ,  et  couver¬ 
te  partout  d’écailles  fortes,  dentelées,  sem¬ 
blables  à  celles  du  corps,  laissant  à  peine 
voir  les  pièces  operculaires.  Le  sous-orbi¬ 
taire  antérieur  est  fortement  dentelé;  les 
bords  de  l’opercule,  du  sous-opercule  et  de 
l’interopercule,  sont  également  dentelés;  mais 
celui  du  préopercule  est  lisse  et  sans  dente¬ 
lures.  Des  dents  en  velours  garnissent  les 
mâchoires,  le  devant  du  chevron  du  vomer , 
et  la  base  de  cet  os  sous  l’arrière  du  crâne. 
C’est  une  disposition  unique  dans  les  pois¬ 
sons.  La  membrane  branchiostège  a  6  rayons. 
La  ligne  latérale  ,  d’abord  voisine  du  dos  , 
s’interrompt  pour  recommencer  sous  le  mi¬ 
lieu  du  tronçon  de  la  queue,  et  venir  se 
terminer  à  la  caudale. 

A  ces  caract.  extérieurs  il  faut  ajouter 
que  les  2e  et  3e  pharyngiens  supérieurs  s’é¬ 
talent  en  une  lame  très  mince,  plus  ou  moins 
contournée  ,  et  forment  ainsi  une  sorte  de 
fraise  cachée  sous  les  os  élargis  du  crâne, 
qui  constitue  de  chaque  côté  de  la  tête, 
un  peu  au  dessus  des  branchies  ordinai¬ 
res,  cet  appareil  appelé  autrefois  branchies 
supplémentaires  ,  que  M.  Cuvier  a  nom¬ 
mé  pharyngines  labyrinthi formes ,  et  qui 
est  devenu  le  caract.  et  la  dénomination 
de  la  famille  dans  laquelle  M.  Cuvier  classe 
ce  poisson,  avec  l’Osphromène,  le  Colisa,  et 
autres  espèces  voisines.  Il  faut  encore  ajou¬ 
ter  que  les  Anabas  ont  une  seule  dorsale  et 
une  longue  anale,  armée  chacune  d’un  très 
grand  nombre  de  rayons  épineux;  les  ven¬ 
trales  petites  et  thoraciques.  Le  foie  est 
petit,  l’estomac  médiocre;  le  nombre  des 
appendices  cœcaux  n’est  pas  considéra¬ 
ble.  La  vessie  natatoire  a  ses  parois  très 
minces;  elle  est  bifurquée  en  arrière,  et 
chaque  corne  pénètre  le  long  des  apophyses 
inférieures  des  vertèbres  caudales,  dans  les 
musclçs  de  la  queue.  Ce  que  ces  poissons 


ANA 

présentent  de  plus  extraordinaire  dans  leur 
organisation  est  leur  appareil  labyrinthifor- 
me.  On  l’a  généralement  regardé  comme 
devant  aider  ou  même  suppléer  l’appareil 
respiratoire  ;  mais  il  me  reste  encore  bien 
des  doutes  sur  les  fonctions  de  cet  organe. 
M.  Cuvier  se  demandait  si  les  vaisseaux  qui 
rampent  sur  la  surface  des  lames  pharyn¬ 
giennes  viennent  d’une  branche  de  l’artère 
branchiale  ou  de  l’artère  dorsale ,  c’est-à-di¬ 
re  de  l’aorte  des  poissons  ;  mais ,  dans  ce 
cas  ,  ces  lames  recevraient  du  sang  artériel 
venant  d’être  hématosé  dans  la  branchie 
ordinaire ,  laquelle  ne  doit  plus  avoir  besoin 
de  respirer  de  nouveau.  Mais  ,  dira-t-on  , 
quand  le  poisson  n’est  plus  dans  l’eau,  sa 
branchie  ne  sert  plus  à  la  respiration.  Cette 
objection  serait  contraire  à  ce  que  nous  sa¬ 
vons  de  la  respiration  des  poissons,  et,  si 
l’eau  est  retenue  entre  les  iames  de  l’ap¬ 
pareil  pharyngien  ,  il  est  impossible  qu’elle 
ne  donne  pas  assez  d’humidité  à  la  branchie 
pour  que  celle-ci  puisse  respirer.  D’ail¬ 
leurs,  combien  de  poissons  restent  des  jours 
entiers  hors  de  l’eau  sans  continuer  de  re¬ 
spirer!  et  l’anguille  de  nos  eaux  douces,  et 
les  doras  d’Amérique ,  qui  vont,  par  terre, 
chercher  une  autre  flaque  d’eau,  quand  cel¬ 
le  où  ils  se  tenaient  vient  à  se  dessécher  ! 

J’ignore  l’usage  de  ces  organes;  mais  je 
crois  qu’ils  ont  une  toute  autre  fonction  que 
celle  qu’on  leur  attribue. 

Les  Anabas  vivent  très  long  -  temps  hors 
de  l’eau;  aussi  les  jongleurs  indiens  ont-ils 
toujours  de  ces  poissons  avec  eux  pour  en 
amuser  le  peuple. 

On  ne  connaît  qu’une  seule  esp.  d’Anabas, 
répandue  dans  toute  l’Inde,  et  dans  les  îles 
de  son  archipel.  C’est  un  petit  poisson,  qui 
ne  dépasse  guère  0m,160.  Sa  couleur  est  ver¬ 
te,  sombre,  quelquefois  rayée ,  en  travers 
par  des  bandes  plus  foncées.  On  le  mange  à 
cause  des  vertus  médicinales  qu’on  lui  at¬ 
tribue,  car  sa  chair  est  fade,  sent  la  vase , 
et  est  remplie  d’arêtes.  Daldorff,  lieutenant  au 
service  de  la  Compagnie  des  Indes,  l’a  publié 
en  1797 ,  et  l’a  nommé  Perça  scandens,  af¬ 
firmant  avoir  pris  un  de  ces  poissons,  en  no¬ 
vembre  1791 ,  dans  la  fente  de  l’écorce  d’un 
palmier  de  l’espèce  du  Borassus  flabellifbr - 
mis ;  que  le  poisson,  déjà  à  lm,70  au  des¬ 
sus  de  l’eau ,  s’efforçait  de  monter  encore, 
en  s’attachant  à  l’écorce  par  les  épines  de 


ANA 


41  i 


Popercule,  et  en  fléchissant  sa  queue  pour  sc 
cramponner  par  les  épines  de  son  anale;  qu’a- 
lors  il  détachait  sa  tête,  allongeait  le  corps  , 
et  parvenait,  par  ces  divers  mouvements,  à 
cheminer  le  long  de  l’arbre.  Le  missionnai¬ 
re  John  Gt  un  récit  semblable  à  Bloch; 
mais  j’ai  tout  lieu  de  penser  que  c’est  la 
même  histoire  racontée  par  deux  auteurs  à 
la  fois.  En  effet,  John  était  Danois  comme 
Daldorff,  tous  deux  à  Trinquebar,  et  s’y  oc¬ 
cupant  des  sciences  naturelles.  Cependant  M. 
Reinwardt,  qui  a  vu  ces  poissons  à  Java,  m’a 
assuré  n’avoir  rien  entendu  dire  qui  puisse 
conGrmer  ce  fait.  Kuhl  et  Yan  Hafelt,  Boié 
et  Mucklot,  n’en  ont  jamais  parlé,  et  M. 
Leschenault,  qui  savait  l’histoire  de  Dal- 
dorff,  nie  cette  habitude  de  l’Anabas  ,  et 
regarde  le  fait  observé  par  le  naturaliste  da¬ 
nois  comme  un  fait  isolé.  M.  Dussumier,  qui 
a  vu  des  myriades  de  ces  poissons  à  Bombay, 
où  tous  les  enfants  vont  les  chercher  dans  les 
mares ,  n’a  rien  observé  ni  rien  entendu  ra¬ 
conter  de  semblable.  Il  serait  bien  étonnant 
qu’une  habitude  aussi  merveilleuse  eût 
échappé  à  tant  d’observateurs  habiles  et  ac¬ 
tifs,  si  elle  était  constante  chez  ce  poisson. 
V.  l’Atlas,  pl.  12  des  Poissons.  (Yal.) 

A  A’ A  BAS!  S  Linn.  IWachylepis,  C.  A. 
Meyer  («vâSocc-tç,  action  de  monter),  bot. 
ph.  —  G.  de  la  famille  des  Chénopodées, 
tribu  des  Salsolées ,  Moq. ,  auquel  M.  Mo- 
quin-Tandon  (. Nouv .  Annales  des  Sc.  nat ., 
t.  IY,  p.  2!0,)  assigne  pour  caract.  :  Fleurs 
hermaphrodites,  2-bractéolées.  Calice  à  5 
sépales  garnis  (après  la  floraison)  d’un  ap¬ 
pendice  dorsal  transverse  (ou  quelquefois 
les  2  sépales  opposés  aux  bractéoles  sont 
dépourvus  d’appendice  ).  Etamines  5  ,  insé¬ 
rées  au  réceptacle  (devant  les  sépales).  An¬ 
thères  mutiques.  Cinq  squamules  hypogynes, 
alternes  avec  les  étamines.  Ovaire  compri¬ 
mé.  Styles  très  courts  ,  divariqués.  Péricar¬ 
pe  succulent  ou  subchartacé ,  recouvert  par 
le  calice  devenu  plus  ou  moins  charnu.  Grai¬ 
ne  apérispermée,  verticale,  suborbiculaire; 
test  membranacé.  Embryon  roulé  en  forme 
d’écuelle.  Radicule  dorsale.  —  Arbrisseaux 
ou  sous-arbrisseaux.  Tiges  et  rameaux  arti¬ 
culés,  aphylles  ou  à  feuilles  squamuliformes, 
connées  par  la  base,  sessiles,  opposées  ou 
ternées.  Squamules  hypogynes,  velues  ou  ci¬ 
liées,  n’adhérant  point  aux  étamines.  Calice 
à  appendices  presque  dressés.  On  en  connaît 


ANA 

5  espèces.  Ces  plantes  habitent  les  steppes 
salines  de  la  Russie  et  de  la  .Sibérie  méridio¬ 
nales.  (Sp.) 

*  A  A  A  B  A  S I T  TA  (d 'Anabates  et  de 
Silla ).  ois.  —  G.  formé  par  M.  d’Orbigny 
et  nous  (  Voy .  en  Am.),  pour2esp.  d’oiseaux 
de  ce  pays,  et  que  nous  avons  changé  en 
Anabazenops,  comme  exprimant  mieux  sa 
double  affinité.  V.  Anabazenops.  (Lafr.) 

*  AA  AB  A  SI  T  T I AE .  Anabazenops 

(  Anabates  ,  Anabate  ;  Zenops,  Sittîne  ). 
ois.  —  G.  que  nous  avons  cru  devoir 
former  pour  un  oiseau  décrit  par  Tem- 
minck  (  Pl.  col.  ) ,  sous  le  nom  de  Sitline 
anabatoïde  ,  quoiqu’il  n’ait  point  les  pieds 
conformés  comme  les  vraies  Sittines,  mais 
plutôt  comme  ceux  des  Sittelles  et  des  Ana¬ 
bates,  n’ayant  des  Sittines  que  le  bec  re¬ 
troussé  en  dessous.  Ce  g.  fait  partie  de  notre 
s.-famille  des  Anabatinées.  Ses  caract.  sont  : 
Bec  droit ,  très  comprimé,  à  mandibule  su¬ 
périeure  presque  rectiligne  en  dessus,  l’infé¬ 
rieure  retroussée  en  dessous.  Ailes  obtuses 
et  surobtuses,  à  rémiges  courtes.  Queue 
longue,  très  étagée ,  à  rectrices  terminées  en 
pointe  obtuse  et  un  peu  rigides.  Pieds  robus¬ 
tes,  à  tarses  courts  ;  doigts  longs  ,  le  médian 
et  le  pouce  surtout,  réunis  seulement  à  leur 
base;  ongles  forts,  allongés;  celui  du  pouce 
aussi  long  que  lui,  comme  dans  les  Sittelles. 
Esp.  types  :  Sittelle  brune,  Sitta  fusca  Yieill. 
(  N.  D. ,  51-551  )  ;  Sittine  anabatoïde  Tem. 
(Col.  150-2 )-,  Anabazenops  fuscus  Nob.; 
Zenops  rufo- super ciliatus  Nob.  ( Mag.de 
Guérin ,  pl.  7);  Anabazenops  supercilialus 
Nob.  Il  est  évident  que  ces  deux  esp.,  à  pattes 
de  Passereaux  grimpeurs  très  prononcées,  et 
à  bec  retroussé  en  dessous,  forment  le  pas¬ 
sage  des  Sittines  aux  Anabates.  Elles  sont  de 
l’Amérique  méridionale  ,  comme  tous  les  g. 
qui  composent  notre  s.-famille  des  Anabati¬ 
nées.  (Lafr.) 

*  AAABATE.  Anabates  («vaCar^ç,  éta¬ 
lon).  ois. —  G.  de  l’ordre  des  Passereaux 
et  des  Ténuirostres  de  Cuvier,  de  notre 
famille  des  Certhïdées ,  et  de  notre  s.-famille 
des  Anabatinées.  Ce  g.,  formé  par  Tem- 
minck  ,  mais  auquel  nous  croyons  devoir 
faire  quelques  modiffeations  ,  offre  les  ca¬ 
ract.  suivants  :  Bec  de  forme  un  peu  varia¬ 
ble,  mais  toujours  assez  allongé ,  entier,  très 
comprimé ,  tantôt  presque  droit  et  fort,  tan¬ 
tôt  un  peu  courbé  et  plus  grêle.  Ailes  obtu- 


4i2 


ÂNA 

ses  ou  sur-obtuses,  à  rémiges  courtes  ou  mé¬ 
diocres,  indiquant  un  vol  plus  ou  moins  fai¬ 
ble.  Queue  ou  médiocre  et  arrondie,  ou  lon¬ 
gue  et  très  étagée,  à  rectrices  larges,  lui 
donnant  une  forme  ample  et  étoffée.  Pieds 
forts;  doigts  robustes,  peu  allongés,  avec  les 
ongles  larges  et  arqués,  ou  allongés  avec  les 
ongles  peu  arqués.  —  En  réunissant  les 
détails  de  mœurs  donnés  par  Azara  à  ceux 
que  nous  a  fournis  M.  d’Orbigny ,  et  compa¬ 
rant  un  très  grand  nombre  d’esp.  que  nous 
sommes  parvenu  à  rassembler  ,  nous  avons 
cru  pouvoir  établir  dans  le  g.  Anabate  les 
sections  ou  s.-g.  suivants  : 

S.-Gre  anabate.  Anabates.  —  Bec  al¬ 
longé  ,  presque  droit  ou  très  peu  arqué. 
Queue  allongée,  à  rectrices  rigides  et  termi¬ 
nées  en  pointes.  Ailes  à  rémiges  de  longueur 
médiocre.  Tarses  et  doigts  peu  allongés  , 
mais  forts  et  robustes  ;  les  latéraux  presque 
égaux.  Ongles  élevés,  très  arqués.  —  Esp. 
types  :  PA.  huppé  (Spix.,  PL  84);  les  Sphœ- 
nura  sulpliurascens ,  super cüiaris,  polyce- 
phalci  (JLicht.  CataL);  les  A.  moucheté  et 
Oreillon  brun  (  Tem. ,  Col.  238,  1  et  2  )  ; 
les  A.  guituratis  ,  unirufus  ,  d’Orb.  et  de 
Lafr.  ( Synops .  May.  de  Guérin).  Toutes  les 
esp.  de  ce  groupe  doivent,  d’après  la  rigidité 
de  leur  queue  et  la  forme  de  leurs  ongles,  se 
tenir  cramponnées  sur  l’écorce  des  arbres; 
néanmoins  elles  se  tiennent  souvent  sur  les 
buissons,  selon  M.  d’Orbigny. 

S.-G.  ANA  B  aceïithie.  Ânabacerthia  , 
Nob.  —  Bec  un  peu  plus  grêle  et  plus  arqué. 
Tarses  plus  longs,  ainsi  que  les  doigts,  soudés, 
qui  sont  plus  allongés  à  leur  base ,  et  les  on¬ 
gles  moins  arqués,  surtout  celui  du  pouce. 
Ailes  à  rémiges  plus  courtes,  et  queue  plus  ri¬ 
gide.  Une  esp.  inédite  de  notre  collection  com¬ 
pose  ce  s.-g.  Un  peu  moins  forte  que  le  Mau- 
vis  ,  elle  est  d’un  brun-roux  un  peu  olivâtre 
en  dessus,  avec  le  dessus  de  la  tête  et  la  queue 
d’un  brun-cannelle ,  le  dessous  et  une  bande 
derrière  l’œil  cendrés;  la  gorge  et  le  haut  du 
cou  blancs,  striés  en  travers,  sur  les  côtés  et 
en  dessous  ,  de  petites  bandes  irrégulières , 
noirâtres.  C’est  notre  Anabacerthie  à  cou 
strié,  A.  striaticollis  Lafr.  Cet  oiseau,  dans 
la  forme  de  ses  pieds  Atarses  assez  élevés ,  à 
doigts  très  longs  et  grêles,  soudés  à  leur  ba¬ 
se,  à  ongle  du  pouce  allongé  et  peu  arqué,  a 
les  plus  grands  rapports  avec  le  g.  Oxypyga 
de  Ménétriés  dans  la  famille  des  Fourmiliers, 


AN  A 

établi  sur  le  Fourmilier  à  long  bec  de  Cuvier# 
Mais,  avant  de  l’y  réunir,  il  faudrait  avoir 
quelques  notions  sur  ses  mœurs.  Il  mène  é- 
gaiement  aux  Dendrocolaptes  et  aux  Grim¬ 
pereaux. 

S.-G.  annumbï.  Annumbius  Nob.  —  Bec 
à  peu  près  de  même  forme  que  celui  de  cer¬ 
tains  Anabates,  médiocre,  légèrement  arqué, 
très  comprimé.  Queue  allongée,  extrême¬ 
ment  étagée ,  à  rectrices  souvent  élargies  et 
très  étoffées  ,  rarement  rigides  et  lancéolées 
à  leurs  pointes.  Pieds  semblables  à  ceux  des 
Anabates ,  mais  à  ongles  moins  arqués.  Ailes 
à  rémiges  très  courtes  ;  plumes  frontales  acu“ 
minées,  rigides.  Esp.  itypes  :  VA.  Azara  (N° 
222) ,  Furnarius  annumbi  Vieillot  ( N .  D .  12- 
117),  VA.  anthoïdes  Nob.  (Synopsis ,  Mag. 
de  Guérin),  l’A.  rouge  Azara  (N°  220),  Fur- 
narius  ruber  Vieill.  (AT.  D.  12-118),  l’A. 
rouge  Nob.  ( Synops .  id.  ibid.) ,  Anabates 
rufifrons  Spix  (  PL  85-1  ),  Sphœnura  fron- 
talis  Lichto,  42;  Malurus  garrulus  Swains. 
f  Zool.  il/.,  pl.  158  ),  où  son  nid  en  fagot  est 
représenté  placé  obliquement  sur  un  arbus¬ 
te;  les  A.  slriaticeps ,  striaticollis  Nob. 
(Synops.  id.  ibid.).  Le  g.  tout  particulier  de 
nidification  propre  à  ces  esp.,  et  qui  consiste 
en  un  énorme  nid  composé  de  rameaux  é~ 
pineux  à  l’extérieur  et  en  forme  de  fagot,  à 
plusieurs  entrées  et  galeries  intérieures  des¬ 
tinées  à  être  parcourues  par  les  jeunes,  avant 
leur  sortie  de  ce  nid,  nous  a  fourni  un  caract» 
de  mœurs  qui,  joint  aux  différences  dans  les 
formes,  nous  a  paru  suffisant  pour  établir  ce 
s.-g.,  que  nous  avons  encore  indiqué  comme 
des  Anabates  fagotteurs,  Anabates  fasci-nidi- 
ficatorii ,  dans  notre  Essai  de  classification. 

S.-G.  FOURNIER.  Furnarius.  —  Bec  grê¬ 
le  ,  allongé,  légèrement  courbé  et  très  com¬ 
primé.  Ailes  à  rémiges  primaires  de  lon¬ 
gueur  médiocre;  les  tertiaires  aussi  longues 
ou  presque  aussi  longues  qu’elles.  Queue 
médiocre ,  simplement  arrondie  à  son  extré¬ 
mité,  à  rectrices  molles  et  rondes  à  la  poin¬ 
te.  Tarses  élevés,  à  doigts  robustes,  à  ongles 
courts  et  peu  arqués.  Esp.  types  :  le  Four¬ 
nier  Azara  (  N°  221  ),  Merops  rufus ,  Gmel.  ; 
le  Fournier  Buff.  (Enl.  739  ;  Vieill.,  Gai., 
pl.  182  ),  le  F.  à  sourcils  ,  Furnarius  super - 
ciliaris  Lesson  (7V.,  p.  507). 

Outre  les  caract.  de  forme  et  surtout  de 
plumage  qui  rapprochent  les  Fourniers  des 
Anabates  en  général,  on  retrouve  dans  leurs 


AIN  A 


ANA 


413 


mœurs,  semblables  à  celles  des  Anabates,  se¬ 
lon  Azara  et  M.  d’Orbigny,  et  dans  la  forme 
de  leur  nid  qui,  quoique  en  terre,  est  énorme, 
avec  une  galerie  circulaire  comme  dans 
le  leur,  une  véritable  analogie  entre  ces  oi¬ 
seaux.  Les  Fourniers  ne  sont  que  des  Anaba¬ 
tes  marcheurs;  or  quelques  Annumbis  ont 
été  décrits  comme  des  Anabates ,  et  ils  sont 
tels  effectivement,  sauf  la  non-rigidité  de  la 
queue.  Les  Annumbis  sont  donc  le  chaînon 
entre  les  Fourniers  et  les  Anabates ,  de 
meme  que  ceux-ci  se  lient  aux  Sittines  par 
nos  Anabasittines,  et  aux  Dendrocolaptes 
par  nos  Anabacerthies.  (Lafr.) 

ANABATES  («va£«t'va>,  je  monte),  bot. 
pr.  —  Sous  ce  nom,  M.  De  Candolle  formait 
une  section  du  g.  Aconile  (  Sgst.  Végétal ., 
t.  ,  p.  177) ,  comprenant  5  esp.  volubiles  ,  à 
fleurs  bleues  ou  blanches,  à  sépale  supérieur 
convexe ,  propres  à  l’hémisphère  boréal.  Il 
n’est  plus  question  de  cette  division  généri¬ 
que  dans  son  Prodrome  ,  dans  lequel  le  g. 
Aconit  a  été  rédigé  par  M.  Seringe.  F.  aco¬ 
nit.  ^  (G.  L.) 

*  ANABATINÉES.  Anabatinœ  ( Âna - 

» 

bâtes ,  un  des  principaux  g.  de  cette  s. -fa¬ 
mille).  ois.  —  S. -famille  de  notre  famille 
des  Certhidées,  de  l’ordre  des  Passereaux  et 
de  la  famille  des  Ténuirostres  de  Cuvier. 

Les  explorations  récentes  du  continent 
américain  ,  et  principalement  celles  de  la 
partie  méridionale,  y  ont  fait  découvrir  une 
infinité  d’espèces  d’oiseaux  à  plumage  ob¬ 
scur  ,  qu’on  avait  négligées  ou  ignorées  jus¬ 
qu’alors.  On  trouve  parmi  elles  une  nom¬ 
breuse  série  tout  à  fait  remarquable  par  la 
conformité  de  leur  plumage,  toujours  roux 
ou  roux-olive,  souvent  parsemé  de  mèches 
noirâtres ,  avec  la  queue  d’un  brun-roux  ou 
brun-cannelle  vif  et  uniforme.  Tous  ces  oi¬ 
seaux,  qui  font  partie  de  notre  famille  des 
Certhidées,  possèdent  plus  ou  moins  la  faculté 
de  grimper  aux  troncs  d’arbres  comme  nos 
Grimpereaux  et  nos  Sittelles  ,  ou  de  s’y 
cramponner  comme  nos  Mésanges ,  ou  d’es¬ 
calader  les  tiges  de  roseaux  comme  nos 
Fauvettes  de  roseaux.  Ce  sont  d’abord  les 
Picucules  de  Buffon,  les  Sittines  d’Illiger, 
les  Queues-aiguës  de  Azara,  nommées  depuis 
Synallaxes  par  Vieillot;  les  Anabates  de 
Temminck,  les  Anumbis  et  les  Fourniers  de 
Azara,  puis  nos  Anabasittines  et  nos  Ana¬ 
bacerthies,  et,  en  dernier  lieu,  les  Limnor- 


nis  et  les  Dendrodromus  de  Gould  ( Beagle’s 
Voyage).  Parmi  tous  ces  genres,  les  Picucu¬ 
les  ,  d’après  la  forme  toute  particulière  de 
leurs  pattes  et  celle  de  leur  queue  épineuse , 
offrent  un  double  caractère  générique  bien 
tranché,  qui  les  place  naturellement  près  du 
g.  Grimpereau,  dans  la  s. -famille  des  Cer- 
thinées ,  tandis  que  les  Sittines  ,  également 
bien  caractérisées  par  des  pieds  syndactyles 
et  un  bec  rectiligne  en  dessus,  retroussé  en 
dessous  ,  et  qui  semble  un  bec  de  Sittelle 
porté  à  son  maximum  de  forme  typique, 
s’éloignent  de  ces  dernières  par  leurs  pattes 
et  leur  coloration  ,  qui  les  rapprochent ,  au 
contraire ,  des  Anabates  ,  avec  lesquels  el¬ 
les  se  lient  évidemment  par  des  espèces  de 
transition.  Telle  est  l’espèce  appelée  par 
Temminck  Sittine  anabatoïde ,  qui  n’a  des 
Sittines  que  le  bec ,  et  qui  n’en  a  nullement 
les  pieds  ;  ce  qui  nous  a  engagé  à  en  former 
un  s. -g.  de  transition  des  Sittines  aux  Ana¬ 
bates,  sous  le  nom  d’Anabasittine.  Sous 
celui  d’Anabacerthie,  et  comme  s.-g.  d’Ana- 
bâte,  nous  avons  désigné  une  esp.  de  notre 
collection,  à  queue  rigide,  à  bec  un  peu  ar¬ 
qué,  et  à  pieds  de  Passereaux-Grimpeurs. 
Notre  s.-famille  renfermera  des  genres  et 
des  s.-genres,  différant  quelquefois  un  peu 
de  forme  et  de  mœurs,  mais  offrant  tou¬ 
jours  le  même  genre  de  coloration,  des  pat¬ 
tes  de  Passereaux  anisodactyîes  grimpeurs  , 
et  se  liant  presque  tous  par  des  espèces  de 
transition.  Ainsi  les  Synnallaxes,  qui,  d’après 
leur  bec  ordinairement  grêle  ,  droit  et  poin¬ 
tu,  et  leurs  habitudes  marécageuses,  avaient 
paru  à  Temminck  comme  à  nous  les  repré¬ 
sentants,  en  Amérique ,  de  nos  fauvettes  de 
roseaux,  se  lient  aux  Anabates  d’une  ma¬ 
nière  incontestable  par  quelques  unes  de 
leurs  espèces,  ayant,  outre  l’entière  confor¬ 
mité  du  plumage,  un  bec  un  peu  plus  épais  , 
comprimé ,  et  légèrement  arqué  en  dessus 
comme  ces  derniers.  De  plus ,  les  uns  et 
les  autres  renferment  des  esp.  marcheuses 
et  buissonnières ,  et  d’autres  grimpeuses- 
arundinicoles  ou  sylvaines.  Si  les  Anabates 
se  lient  aux  Sittines  par  nos  Anabasittines  , 
les  Sittines  se  lient  aux  Picucules  par  une 
esp.  tout  à  fait  anomale  et  mixte,  le  g.  Den¬ 
drodromus  de  Gould  ( Bcagle’s  Voy.),  qui  à 
un  bec  de  Sittine  réunit  une  queue  épineuse 
de  Picucule  et  des  pattes  de  Sittelle.  Les  Ana¬ 
bates  enfin  se  lient  aux  Synnallaxes  de  roseaux 


414 


ANA 


AN  A 


par  les  Limnornis  de  Gould  (  même  Voy.) , 
comme  eux  habitants  exclusifs  des  roseaux. 

Les  caract.  de  cette  s.-famille,  très  diffi¬ 
ciles,  d’après  cela,  à  déterminer  d’une  ma¬ 
nière  précise,  sont  :  Bec  de  forme  très  va¬ 
riable,  mais  toujours  comprimé;  tantôt  de 
longueur  médiocre ,  droit,  pointu  et  grêle, 
tantôt  assez  épais ,  et  légèrement  arqué  en 
dessus,  quelquefois  très  comprimé,  rectili¬ 
gne  en  dessus ,  retroussé  en  dessous,  ou  al¬ 
longé  et  arqué.  Pattes  le  plus  souvent  con¬ 
formées  pour  grimper  ou  se  cramponner  aux 
branches  ou  aux  tiges  des  roseaux  ,  et  plus 
ou  moins  syndactyles  ou  propres  à  la  station 
sur  les  branches,  quelquefois  à  la  marche. 
Ailes  toujours  obtuses  ou  surobtuses  et  à 
rémiges  courtes.  Queue  moyenne  ou  allon¬ 
gée,  ou  très  longue,  plus  ou  moins  étagée,  à 
rectrices  souvent  rétrécies  et  acuminées  à 
l’extrémité ,  quelquefois  rigides  et  même 
épineuses  dans  cette  partie.  Fond  du  plu¬ 
mage  toujours  roussâtre,  plus  ou  moins 
teinté  d’olive ,  souvent  parsemé  de  mèches 
plus  foncées,  et  toujours  d’un  brun-roux  ou 
brun-cannelle  uniforme  sur  la  queue. 

Les  genres  qui  font  partie  de  cette  nom¬ 
breuse  s.-famille  sont:  Geobate  (Sw.), — Sy- 
nallaxe,— Limnornis,—  Anabate ,  avec  ses  s.- 
g.  Fournier  ,— Annumbi  et  Anabacerthie  ,— 
Anabasittine  ,  —  Sittine  èt  Dendrodromus 
(Gould).  Ces  trois  derniers  genres  forment  le 
passage  à  la  famille  des  Sittinées  et  à  celle 
desCerthinées.  V.  ces  différents  noms  de  gen¬ 
res,  qui  comprendront  leurs  divers  s. -genres. 

(Lafr.) 

*  AXABEXOSAURIEXS  (  ecvaSaîvco, 
je  monte  ;  «cu^o's,  lézard  ).  rept.  — •  Ritgen 
désigne  ainsi  les  Sauriens  de  la  famille  des 
Caméléoniens  de  Cuvier.  (G.  B) 

AXA  BIC  E,  Ânabix  (  âvtk-fiiû,  revivre  ). 
bot.  cr.  —  Necker  donnait  ce  nom,  et 
Willdenow  celui  de  Cormus ,  à  la  partie 
épigée  des  cryptogames ,  en  en  exceptant  la 
fructification.  Necker  appliquait  encore  la 
même  dénomination,  dans  son  sens  étymo¬ 
logique,  aux  Cryptogames  privées  d’organes 
reproducteurs  ,  et  se  propageant ,  selon  lui, 
au  moyen  de  parties  qui  se  détacheraient  de 
la  plante-mère,  et  qu’il  nommait  bésimence. 

(C.  L.) 

AXABLEPS  («vtfOitrw,  je  lève  les  yeux), 
roiss.  —  Artedi  a  composé  ce  nom  spé¬ 
cifique  pour  un  poisson  fort  singulier  des 


eaux  de  la  Guyane,  qu’il  rangeait  parmi 
les  Loches  sous  le  nom  de  Cobitis  anableps . 
Bloch  prit  ce  nom  spécifique  pour  faire 
celui  du  genre  distinct  dans  lequel  il  clas¬ 
sait  ce  curieux  poisson  ;  g.  qui  a  été,  de¬ 
puis  lui,  adopté  par  tous  les  Ichthyologistes. 

Ces  Anableps  sont  des  Malacoptérygiens  à 
corps  couvert  d’écailles  solides  ,  dont  le 
tronc  est  cylindrique ,  et  la  queue  peu  com¬ 
primée  ;  la  tête  aplatie  ou  comme  creusée  , 
à  cause  de  la  saillie  des  yeux.  Le  museau  est 
tronqué ,  aminci  ;  la  bouche  est  fendue  en 
travers  et  au  bout  du  museau;  ses  dents 
sont  en  velours.  Les  rayons  de  la  membrane 
branchiostège  sont  au  nombre  de  cinq.  La 
vessie  aérienne  est  très  grande  ;  la  dorsale 
est  petite  et  reculée  sur  le  dos  de  la  queue  , 
beaucoup  au  delà  de  l’anale.  A  tous  ces  ca¬ 
ractères  ichthyologiques  ,  qui  n’offrent  que 
des  particularités  peu  notables ,  ces  poissons 
joignent  une  conformation  d’veux  unique 
parmi  les  vertébrés  ,  et  qui  les  rend  tout  à 
fait  dignes  d’intérêt.  Ces  yeux  sont  très 
saillants ,  et  enchâssés  dans  une  orbite  dont 
la  voûte  osseuse  est  formée  par  le  redresse¬ 
ment  du  frontal.  La  cornée ,  très  bombée, 
est  partagée  en  deux  par  une  bande  trans¬ 
versale  ,  de  façon  que  la  portion  supérieu¬ 
re  de  la  cornée  est  dans  un  plan  différent 
de  celui  de  la  portion  inférieure  ,  et  que 
ces  deux  courbes  n’appartiennent  pas  à  une 
même  portion  d’une  même  sphère.  L’iris  est 
de  même  partagé  en  deux  par  une  bande 
transverse  analogue,  en  sorte  qu’ils  ont  deux 
pupilles  ;  d’où  il  résulte  que  ces  poissons 
ont  deux  chambres  antérieures  de  l’œil , 
quoiqu’ils  n’aient  qu’une  seule  chambre  pos¬ 
térieure,  un  seul  cristallin,  une  seule  vitrée, 
une  seule  rétine.  Il  paraît  donc  que  la  na¬ 
ture  a  organisé  leur  œil  de  manière  à  ce 
qu’ils  puissent  voir  dans  l’air  en  même  temps 
qu’ils  voient  bien  dans  l’eau. 

Ces  poissons  sont  vivipares ,  et  il  y  a  lieu 
de  croire  à  une  sorte  d’accouplement  chez 
eux  :  car  les  organes  de  la  génération  du 
mâle  et  sa  vessie  urinaire  donnent  dans  une 
sorte  de  verge  écailleuse  ,  attachée  le  long 
des  rayons  de  l’anale ,  qui  paraît  n’avoir  que 
trois  rayons  dans  le  mâle  ,  tandis  que  celle 
de  la  femelle  en  a  neuf.  On  ne  connaît  de  ce 
g.  qu’une  seuie  esp. ,  que  Bloch  a  nommée 
Anableps  tetrophthalmus. —  Ces  poissons 
sont  longs  de  0m,20  à  0ni,24.  (Val.) 


ANA 


415 


AAABOLIA  («vaSoM,  action  de  creuser 
et  de  fouiller  la  terre ,  à  cause  des  habitu¬ 
des  delà  larve),  nvs.  —  G.  de  la  famille  des 
Phryganiens  (  Plicipennes  Lat.),  établi  par 
M.  Stephens,  aux  dépens  du  g.  Limnephilus 
de  Lea  ,  en  lui  assignant  comme  caract. 
principaux  ceux  tirés  1°  des  ailes  ,  qui  sont 
allongées,  avec  leur  extrémité  arrondie  ;  2° 
du  corps,  un  peu  déprimé ,  et  5°  du  dernier 
article  des  palpes  maxillaires,  épais  et  subel¬ 
liptique.  L’auteur  donne  comme  type  de 
son  g.  l’A.  nervosa  ( Limnephilus  nervosus 
Lea)  d’Europe.  (Bl.) 

A  A  AC  A  L  Y  P  TA  («vax«)û*Tw ,  je  me 
dévoile  ).  bot.  cr.  —  Rœhling,  ayant  re¬ 
marqué  qu’une  Mousse ,  rapportée  par  Hed- 
wig  au  g.  Eucalypta  (B.  lanceolata ) ,  avait 
sa  coiffe  fendue  sur  le  côté  au  lieu  d’être  en¬ 
tière,  la  sépara,  et  en  fit  le  type  d’un  nouveau 
g.  qu’il  publia  sous  le  nom  en  question,  dans 
son  Histoire  des  Mousses  d’Allemagne.  Ce  g., 
adopté  depuis  et  modifié  légèrement  par  M. 
Bruch  dans  la  Bryoloyia  yermanica  ,  a  été 
formé  aux  dépens  de  plusieurs  autres,  et  se 
compose,  en  conséquence,  d’esp.  de  port  un 
peu  différent,  quoique  toutes  remarquables 
par  un  péristome  identique  ou  semblable  , 
consistant  en  seize  dents  percées  de  trous , 
nées  de  la  couche  interne  de  la  capsule  ,  et 
réunies  à  leur  base  par  une  membrane.  Nous 
ignorons  si  M.  Bruch  persiste  à  conserver  ce 
g.  ;  mais,  dans  tous  les  cas,  le  nom  de  Cosci- 
nodon  (Y.  ce  mot),  qui  lui  a  été  donné  anté¬ 
rieurement  par  Bridel,  devra  être  adopté 
de  préférence.  (G.  M.) 

AA  AC  AMPSE  ROS  Tourn.  (  â'jxxôcp- 
ÿepus ,  Sedum  ).  bot.  pii.  —  Synon.  du  g. 
Sedum  Linn.  (  famille  des  Crassulacées  ). 

(Sp.) 

*  AAACAMPSIS  (d'jccxee/j.iptçy  action  de 
recourber),  ms.  —  G.  de  l’ordre  des  Lépi¬ 
doptères,  famille  des  Nocturnes  ,  établi  par 
Curtis ,  et  placé  par  Stephens  dans  sa  tribu 
des  Yponomeutides.  En  l’adoptant,  nous  l’a¬ 
vons  rangé  dans  notre  tribu  des  Tinéites,  et 
lui  avons  assigné  les  caract.  suivants  :  Pal¬ 
pes  inférieurs  arqués  et  relevés  au  dessus 
delà  tête;  les  2  premiers  articles  velus  et 
aplatis  latéralement;  le  5e,  nu  et  subuliforme. 
Trompe  nulle.  Antennes  longues  et  filifor¬ 
mes  dans  les  deux  sexes.  Tête  courte  et  sessi- 
le.  Corselet  presque  carré.  Abdomen  plat,  ter¬ 
miné  par  un  bouquet  de  poils  dans  les  mâ- 


ANA 

les,  et  en  pointe  dans  les  femelles. Pattes  pos¬ 
térieures  longues  et  velues.  Ailes  supérieures 
étroites,  presque  d’égale  largeur  dans  toute 
leur  longueur,  avec  le  bord  terminal  presque 
droit  ou  légèrement  arrondi ,  et  brièvement 
frangé;  ailes  inférieures  presque  aussi  lon¬ 
gues,  et  largement  frangées.  Chenilles  munies 
d’un  écusson  corné  sur  le  1er  anneau,  vivant 
entre  des  feuilles  roulées  ou  réunies  par  des 
fils  ,  et  s’y  métamorphosant  dans  un  tissu 
soyeux,  à  la  manière  desTordeuses.  Chrysali¬ 
de  allongée  et  cylindrico-conique. — Les  esp. 
que  nous  rapportons  à  ce  g.  ont  été  retran¬ 
chées  par  nous  du  g.  Lita  de  Treitscbke, 
dont  elles  diffèrent  principalement  par  la 
forme  aplatie  de  leur  abdomen,  et  la  briève¬ 
té  des  franges  de  leurs  ailes  supérieures.  A 
l’état  de  repos ,  les  Ànacampsis  portent 
leurs  ailes  en  toit  plat,  et  croisées  l’une  sur 
l’autre,  comme  certaines  Noctuelles.  Elles 
sont  généralement  d’un  gris  brun  qui  se  con¬ 
fond  avec  la  couleur  des  écorces,  dans  les 
fentes  desquelles  elles  se  tiennent  cachées. 
Elles  s’éloignent  peu  de  l’arbre  qui  les  a  vues 
naître ,  et  font  autant  usage  de  leurs  jambes 
que  de  leurs  ailes  pour  échapper  à  leurs  en¬ 
nemis.  Nous  ne  citerons  qu’une  esp. ,  la  Ti - 
nea  populella  Linn.  ,  figurée  par  Hubner 
sous  le  nom  de  Blattariella.  Elle  varie 
beaucoup.  (D.) 

AA  AC  AM  P  T 1  DE .  Anacamptis  (dvx- 
xâ/j.KTu,  je  recourbe),  bot.  ph.  —  G.  de  la 
famille  des  Orchidées,  tr.  des  Ophrydées, 
établi  parle  professeur  L.  C.  Richard,  dans 
son  travail  sur  les  Orchidées  d’Europe,  et 
qui  a  pour  type  VOrchis  pyramidalis  de 
Linné.  Ce  g.,  très  voisin  du  g.  O rchis  ,  en 
diffère  surtout  par  ses  deux  masses  pollini- 
ques  attachées  sur  un  rétinacle  ou  glande 
unique.  Par  ce  dernier  caract. ,  il  se  rappro¬ 
che  du  g.  Aceras  de  R.  Brown,  mais  en  dif¬ 
fère  par  son  labelle  longuement  éperonné. 
L ^  Anacamptis  pyramidalis  Rich.  est  une 
plante  qui  croît  dans  les  pelouses  de  la  forêt 
de  Fontainebleau  et  ailleurs.  M.  Lindley 
place  dans  ce  g.  deux  autres  esp.,  savoir  t. 
VOrchis  quadripunctata  de  Tenore ,  et 
VOrchis  Brancifortii  de  Bivona.  Le  g.  Ana¬ 
camptis  est  donc  composé  de  trois  esp.,  tou¬ 
tes  trois  originaires  d’Europe.  (A.  R.) 

AAACAMPTODOA  (  «vcxxâ/Airrw . ,  je 
courbe;  ocToûs,  dvzoç  ,  dent  ).  bot.  cr.  — > 
Le  caractère  sur  lequel  Bridel  a  établi 


416 


ANA 


ce  g.  de  Mousses  nous  semble  \  d’une  fai¬ 
ble  importance.  Il  consiste  en  effet  dans  la 
courbure  opposée  des  deux  péristomes,  dont 
l’externe  se  réfléchit  en  dehors ,  tandis  que 
les  dents  de  l’interne  se  recourbent  en  de¬ 
dans,  de  manière  à  fermer  presque  complète¬ 
ment  l’orifice  de  la  capsule.  Par  leur  orga¬ 
nisation  ,  leur  forme ,  et  la  place  qu’elles  oc¬ 
cupent,  ces  dents  ne  différant  pas  de  celles 
du  péristome  du  g.  Neckera ,  le  genre  Ana- 
camptodon  peut-il  en  être  séparé  sur  ce  seul 
caract.?M.  Arnott  penche  pour  cette  sépara¬ 
tion,  qu’il  croit  suffisamment  autorisée  parle 
port. 

Nous  devons  toutefois  convenir  que  ce 
port,  très  remarquable,  pourrait  bien  être 
lié  à  des  caract.  inaperçus,  propres  à  justifier 
l’opinion  de  Bridel  et  de  M.  Arnott. 

En  tout,  ce  g.  est  fort  distinct  du  Cryphœa 
de  Bridel  (  Daltonia  Hook .)  par  sa  coiffe  en 
capuchon  ou  fendue  sur  les  côtés  ,  et  c’est  à 
tort  qu’on  les  a  réunis  dans  le  Dictionnaire 
classique.  F.  neckera.  (C.  M.) 

ANACAMPYLA  (  «va,  sur;  xaptaAoç, 
courbe  ;  d'&votx.àp.KTu ,  je  courbe),  bot.  cr. — 
Hedwig  donnait  ce  nom  aux  écailles  étalées  et 
recourbées  au  sommet ,  qui  se  trouvent  sur 
quelques  plantes  agames,  Agaricus  croceus , 
Labaria  squammosa ,  etc.  (C.  L.) 

AN iYCANI )E F .  reft.  — C’est,  sui¬ 
vant  Flacourt ,  le  nom  qu’on  donne  ,  dans 
l’île  de  Madagascar ,  à  un  petit  serpent  qui 
aurait  la  faculté  de  s’introduire  dans  le 
corps  des  animaux  pour  leur  percer  les  en¬ 
trailles.  (G.  B.) 

ANACANTME.  Anacanthus  (  «  priv.  ; 
v  euph.  ;  axavflo?,  épine;  «Jvâxavôbs  ).  poiss. 
—  G.  de  Poissons  de  la  famille  des  Raies , 
et  de  la  tribu  que  le  prince  Charles  Bona¬ 
parte  nomme  Anacanthïni.  Cette  troisième 
sous-famille  comprend  les  Raies  à  tête  en¬ 
tourée  de.  larges  pectorales ,  et  à  queue 
grêle  ,  sans  aiguillons  ni  nageoires  dorsales. 
Les  dents  sont  en  petites  mosaïques,  dispo¬ 
sées  en  quinconce.  M.  Ehrenberg  a  distingué 
dans  cette  famille  le  g.  Anacanthe,  dont  les 
esp.  manquent ,  en  outre ,  de  nageoire  cau¬ 
dale.  Le  prince  Charles  Bonaparte  rapporte 
avec  doute  à  ce  g.  le  Baia  orbicularis  de 
Schneeider.  M.  Ehrenberg  en  a  une  belle 
esp.  nouvelle  de  la  mer  Rouge ,  que  l’on 
trouve  aussi  aux  Séchelles.  (Y al.) 

*  AXACANTMUS  (av«x«v0oç,  sans  é- 


ANA 

pine).  ins.  —  G.  de  Coléoptères  tétramères, 
famille  des  Longicornes,  tribu  des  Prioniens, 
établi  par  M.  Serville,  et  adopté  par  M.  De- 
jean  ( Catal .,  3e  édit.).  Il  ne  renferme  qu’une 
seule  esp. ,  VA.  costatus ,  ainsi  nommée  par 
ce  dernier  auteur  ;  elle  est  du  Brésil.  M.  .Ser¬ 
ville  range  le  g.  dont  il  s’agit  dans  sa  sub- 
div.  des  Prioniens  qui  ont  le  corselet  nauti¬ 
que  latéralement.  Ce  qui  le  distingue  des 
autres  g.  de  la  même  subdiv. ,  c’est  d’avoir 
le  corselet  aussi  long  que  large,  presque  or- 
biculaire,  ou  en  carré  à  angles  très  arrondis. 

(D.) 

ANACARDE  DES  BOUTIQUES. 
—  Nom  vulgaire  du  fruit  du  Semecarpus 
Anacardium.  r  (Sr.) 

*  AN  AC  ARDI ACÉE  S,  anac  armées, 
Anacardiaceœ ,  Anacardieœ.  bot.  ph.  — 
La  famille  des  Térébinthacées  de  Jussieu  a 
été  partagée  en  plusieurs  autres  :  les  unes 
portées  à  une  autre  place  dans  la  série  natu¬ 
relle  ;  les  autres  continuant  à  rester  rappro¬ 
chées  en  un  groupe  qui  a  continué  à  porter 
le  nom  de  Térébinthacées.  C’est  à  ce  mot 
que  ces  diverses  familles  (dont  l’une  a  reçu 
le  nom  d’Anacardiées)  seront  exposées  pour 
mieux  faire  sentir  leurs  rapports  et  leurs  dif¬ 
férences.  (Ad.  J.) 

ANACARDIER,  bot.  pii.  —  Nom 
vulgaire  de  V Anacardium  occidentale  L., 
et  du  Semecarpus  Anacardium  L.  (Sp.) 

ANACHARÏS  («vâ,  en  comp.  marque 
l’augm.  ;  ;/à/5<s,  grâce),  bot.  pii.  —  G.  de  la 
famille  des  Hydrocharidées,  établi  par  L.  C. 
Richard  dans  son  travail  sur  cette  famille 
( Mém .  Institut,  1811),  et  offrant  pour  caract. 
essentiels  des  fleurs  unisexuées  ;  les  mâles  , 
les  seules  qu’on  connaisse  jusqu’à  présent , 
sont  solitaires  dans  une  spathe  sessile,  tu¬ 
buleuse  ,  élargie  et  bifide  à  son  sommet. 
Chaque  spathe  ne  contient  qu’une  fleur  pé- 
donculée,  ayant  un  calice  à  six  divisions  ré¬ 
fléchies  ;  les  extérieures  plus  larges  et  plus 
courtes  que  les  intérieures.  Neuf  étamines 
dont  les  anthères  sont  sessiles ,  oblongues  , 
attachées  à  une  sorte  d’axe  ou  de  columelle 
centrale.  Quoiqu’on  ne  connaisse  ni  les 
fleurs  femelles  ni  le  fruit  de  cette  plante 
(Anacliaris  callitrichoides,  Rich.  I.  c.,  t.2), 
cependant  elle  constitue  ,  par  la  forme  et  la 
disposition  de  ses  étamines ,  un  g.  différent 
de  tous  les  autres  g.  de  la  même  famille. 
L’esp.  unique  qu’il  renferme  a  été  trouvée 


ANA 

par  Commerson  aux  environs  de  Montevi¬ 
deo.  (A.  R.) 

AXACïIAîlIS  (àvâ,  prép.  augni.;  yàp's, 
grâce  ;  très  gracieux),  evs.  —  G.  de  notre 
famille  des  Cyniphiens ou  Gallicoles,  Lat.,  de 
l’ordre  des  Hyménoptères ,  établi  par  Dal- 
man  ( Analect .  entom .),  et  adopté  par  nous 
( Hist .  des  An.  art.,  t.  4).  Les  Anacharis  ont 
de  grands  rapports  avec  les  Cynips,  et  de  plus 
grands  encore  avec  les  Figites;  ils  s’en  dis¬ 
tinguent  principalement  par  leurs  antennes 
amincies  à  l’extrémité  ;  par  la  seconde  cellu¬ 
le  cubitale  des  ailes  antérieures  oblitérée;  et 
par  le  pédicule  de  l’abdomen  plus  long.  On  ne 
connaît  que  cinq  ou  six  esp.  européennes  de 
ce  g.  ;  la  plupart  sont  encore  inédites.  La 
plus  connue,  et  celle  qui  doit  servir  de  type, 
est  VA.  eucharidioides  d’Europe  Daim. 
{An.  eut.,  95)  et  Blanch.  {Hist.  des  An. 
art. ,  t.  4 ,  p.  249  ).  (Bl.) 

*  A\  A€IS.  bot.  ph.  —  Synon.  du  g. 

Chrysostemma .  Y.  ce  mot.  (J.  D.) 

*  AXACOLE.  Anacolus  («va,  sur;  xefoç, 
estropié;  allusion  à  un  des  caractères  du  g.). 
evs.  —  G.  de  Coléoptères  tétramères,  fa¬ 
mille  des  Longiçornes,  établi  par  Latreille, 
et  adopté  par  M.Dejean,  ainsi  queparM.Ser 
ville,  qui  le  place  dans  la  tribu  des  Prio- 
niens,  et  lui  donne  les  principaux  caract. 
suivants  :  Antennes  de  11  articles.  Corselet 
uni-épineux  latéralement.  Dernier  article 
des  antennes  dépourvu  de  dent  latérale.  Ely- 
tres  plus  courtes  que  l’abdomen,  béantes  à 
leur  suture,  et  laissant  une  partie  des  ailes  à 
découvert. 

Ce  g.  a  été  formé  par  Latreille  pour  y  pla¬ 
cer  les  Prioniens  du  Brésil,  à  élytres  triangu¬ 
laires,  rétrécies  en  pointe.  M.  Dejean,  dans 
son  dernier  catalogue  ,  en  mentionne  5  esp., 
toutes  de  cette  partie  de  l’Amérique  et  nom¬ 
mées  par  lui.  Nous  citerons  VA.  niger  com¬ 
me  type  du  genre.  (D). 

A  X  A  CO  Ll  P  PA  (nom  malabare).  bot. 
ph.  —  Rheede  a  figuré  sous  ce  nom  une 
plante  rampante  que  l’on  rapporte  au  Za- 
pania  nodiflora  Lamk.  (  Vcrbena  L.  ). 
Il  raconte  que  le  suc  de  cette  plante  mêlé 
au  poivre  réduit  en  poudre  guérit  l’épilep¬ 
sie,  et  est  le  seul  remède  connu  contre  la 
morsure  d’un  serpent  du  g.  Naja  (  Cobra 
di  capello  des  Portugais).  (C.  L.) 

AXACOXDO  (nom  vernaculaire).REPT. 
—  Nom  par  lequel  plusieurs  erpétologistes 


ANA  417 

ont  désigné  une  espèce  d’ophidien  du  g. 
Eunecte.  V.  ce  mot.  (G.  B.) 

*  AX  ACTII) Ë A  (dimin.  VAnactis.  V. 
ce  mot  ).  bot.  ph.  —  line  des  divisions  du 
g.  Matricaria ,  formée  par  M.  De  Candolle , 
et  qui  ne  renferme  jusqu’ici  que  la  seule  M. 
discoidea.  Elle  est  ainsi  caractérisée  :  Capi¬ 
tules  discoïdes.  Corolles  4- dentées.  Aigrette 
nulle  ou  à  peine  entière,  marginiforme. 

(C.  L.) 

AXACTILÆXA  (  à  priv.  ;  v  euph.  ; 
àxrts,  rayon;  Ivlvx,  enveloppe),  bot.  ph. 
—  Sect.  du  g.  Cdssinia ,  caractérisée  par  un 
involucre  connivent,  formé  de  squammes 
coriaces-scarieuses,etpar  une  aigrette  cadu¬ 
que.  (J.  D.) 

AXACTIS  (  à  priv.  ;  v  euph.  ;  cher tç, 
rayon),  bot.  ph.  —  Cassini  avait  établi 
ce  g.  pour  deux  plantes  faisant  partie  du  g. 
Acarna  ,  auquel  M.  De  Candolle  les  réunit 
de  nouveau  comme  section,  en  conservant  le 
nom  proposé  par  Cassini.  (J.  D.) 

AXACYCLUS  (  à  priv.  ;  v  euph.  ;  xü- 
x)oç,  cercle,  rayon  ;  capitule  bordé  de  plu¬ 
sieurs  rangs  d’ovaires  sans  fleurons  ).  bot. 
pii.  —  Taillant  institua  ce  g.  (  Mém.  Acad. 
«Se., 1719)  sous  lenom dVAnanihocyclus ,  dont 
le  mot  Anacyclus  est  l’abrégé.  Persoon  d’a¬ 
bord,  et  M.  De  Candolle  ensuite,  lui  ont  don¬ 
né  pour  caract.  :  Capitules  multiflores,  hété¬ 
rogamies.  Fleurs  du  rayon  femelles,  stériles, 
ligulées  ou  subligulées,  très  rarement  tubu¬ 
leuses;  celles  du  disque  hermaphrodites,  5- 
dentées.  Récept.  conique  ou  convexe,  paléa- 
cé.  Invol.  campanulé,  plus  court  que  le  dis¬ 
que,  et  formé  par  un  petit  nombre  de  folio¬ 
les.  Cor.  à  tube  obcomprimé ,  bi-ailé,  dé¬ 
pourvu  d’appendices,  ainsi  que  les  rameaux 
des  styles.  Fruit  plano-obcomprimé  ,  bordé 
d’ailes  larges  et  entières,  couronné  au  côté 
interne  par  une  aigrette  courte  ,  irrégulière , 
denticulée,  et  presque  continue  avec  les  ailes 
du  fruit.- — Les  Anacyclus ,  qui  font  partie  de 
la  tribu  des  Sénécionidées,  dans  la  famille 
des  Composées  ,  appartiennent  toutes  à  la 
région  méditerranéenne.  Ce  sont,  pour  la 
plupart,  de  petites  herbes  annuelles ,  à  feuil¬ 
les  pinnatilobées,  à  pédoncules  terminés  en 
général  par  un  seul  capitule  ,  presque  tou¬ 
jours  dépourvu  de  rayons.  (J.  D.) 

*  AXACYSTIS  (  àvsv,  sans;  xvçrs,  ves¬ 
sie,  vésicule.  Il  aurait  fallu  écrire  Aneucys- 
tis  ).  bot.  €R.  —  G.  de  la  tribu  des  Nosto- 

27 


T.  I. 


418 


ANA 


cinées,  famille  des  Phycées.  M.  Meneghini , 
qui  l’a  institué ,  lui  assigne  les  caract.  sui¬ 
vants  :  Fronde  muqueuse  remplie  de  gra¬ 
nules  devenant  libres  plus  tard,  et  consti¬ 
tuant  alors  de  nouvelles  frondes.  —  Ce  g., 
établi  aux  dépens  des  Palrnella  deLyngby  et 
d’Agardh,  se  distingue  du  g.  Microcystis  de 
M.  Kutzing ,  qui  en  est  très  voisin ,  par  l’ab¬ 
sence  de  vésicules  au  milieu  desquelles  nais¬ 
sent  les  granules  reproducteurs.  Le  g.  Ana- 
cystis  renferme  trois  ou  quatre  espèces 
présentant  une  croûte  ordinairement  verte  , 
se  développant  dans  les  lieux  humides  et 
ombragés,  sur  les  pierres,  le  vieux  bois,  et 
même  dans  l’eau.  Le  Falmella  botryoides 
Ag. ,  que  M.  Meneghini  place  au  nombre  de 
ses  Anacystis,  nous  a  semblé  s’en  distinguer 
par  des  caract.  assez  tranchés  pour  nous 
déterminer  à  le  considérer  comme  le  type 
d’un  nouveau  g.,  auquel  nous  avons  donné  le 
nom  de  Botrydina.  F.  ce  mot. 

(De  Bréb.) 

AN  AD  AH  A.  moll.  —  Nom  donné  par 
Adanson  à  une  espèce  d’arche  que  les  au¬ 
teurs  ,  depuis  Linné  ,  rapportent  à  l 'Area 
anliquata .  V,  arche.  (Desh.) 

*  AN  ADÆNU  S  (  àvK'J'aîw,  j’incendie  ). 
ois.— G.  formé  par  M.  Swainson  (Class.  of 
Birds),  dans  sa  famille  des  Cuculidœ ,  et 
répondant  à  celui  de  Boubou ,  établi  anté¬ 
rieurement  par  Lesson  dans  son  Traité.  Y. 
BOUBOU.  (LAER„) 

ANADENIA  (  à  prix.  ;  v  euph.  ;  «cfyv, 
évos,  glande  ).  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille 
des  Protéacées,  tr.  des  Hakéées,  Endl.,  for¬ 
mé  par  R.  Brown  ( Linn .,  Trans.  X,  465; 
Prodr.  )  pour  quelques  plantes  propres  à  la 
Nouv.-Hollande  australe.  En  voici  les  caract. 
essentiels  :  Périgone  tétraphylle ,  à  segments 
subspatulés,  peu  étalés.  Anth.  4,  cachées  au 
sommet  des  segments  concaves  du  périgone. 
Point  de  glandes  hypogynes.  Ovaire  stipité  , 
uniloculaire,  bi-ovulé.  Style  décliné  ;  stigra. 
conique.  Follicule  coriace ,  monosperme  par 
avortement.  Graine  aptère.  Arbrisseaux  gla¬ 
bres  ou  pubescents  vers  leur  partie  moyen¬ 
ne  ,  à  feuilles  pennatifides  ou  lobées  ,  cunéi¬ 
formes  dans  leur  contour,  munies  en  dessous 
de  glandules  cutanées,  à  épis  terminaux  ou 
latéraux ,  garnis  de  fleurs  petites,  géminées- 
1-bractéées  ;  celles  du  sommet  s’épanouissant 
souvent  les  premières. — On  en  connaît  5  ou  6 
esp.,  dont  les  deux  plus  communes,  et  qu’on 


ANA 

cultive  dans  les  serres  d’Europe,  sont  les 
A.  pulchella  et  Manyleni.  (C.  L.) 

ANADYOMÈNE.  Anadyomena  (sur¬ 
nom  de  Vénus;  àvacTüousa,  je  sors  de  l’eau  ). 
polyp.  bot.  —  G.  de  Polypiers  flexibles  , 
établi  par  Lamouroux  dans  l’ordre  des  Gor- 
goniées,  sur  une  algue  qu’il  ne  put  étudier 
que  très  imparfaitement  parmi  les  diverses 
productions  qu’on  trouve  desséchées  dans  les 
pharmacies,  sous  le  nom  de  Mousse  de  Corse. 
Ce  sont  des  expansions  vertes,  flabelliformes, 
sillonnées  de  nervures  symétriques  et  articu¬ 
lées,  semblables  à  une  broderie  élégante  et 
très  régulière.  La  seule  esp.  décrite  ,  VA. 
flabellata,  vit  dans  la  Méditerranée. 

(Du  j.) 

*  ANÆDUS  (àva£cP<;ç,  impudent),  ms. — 

G.  de  Coléoptères  hétéromères,  famille  des 
Ténébrionites ,  établi  par  M.  Dejean  ( Catal ., 
5e  édit.) ,  mais  dont  il  n’a  pas  publié  les  ca¬ 
ractères.  Ce  g.  a  pour  type  VHelops  puncta- 
tissimus  de  son  précédent  catalogue,  esp.  du 
Brésil,  à  laquelle  il  en  réunit  5  nouvelles, 
nommées  par  lui  A.  œquinoctialis  ,  de  Car- 
thagène;  corvinus ,  du  Brésil,  et  minutas, de 
l’Amérique  septentrionale.  (D.) 

*  ANÆMERUS  («4 pepos,  d’un  as¬ 
pect  farouche  ).  ms.  —  Genre  de  l’or¬ 
dre  des  Coléoptères  tétramères ,  famille 
des  Curculionites ,  division  des  Brachy- 
dérides ,  établi  par  Schoenherr  ,  qui  lui 
donne  les  caract.  suivants  :  Antennes  cour¬ 
tes,  assez  robustes,  dont  le  scapus  clavi- 
forme  atteint  à  peine  les  yeux;  1er  article  du 
funicule  un  peu  plus  long  que  les  suivants; 
le  dernier  serré  contre  la  massue  ;  tous  un 
peu  turbinés  ;  massue  en  ovale  oblong,  aeu- 
miné.  Rostre  court,  large,  plat  en  dessus  , 
canaliculé.  Front  assez  large,  avancé  en  for¬ 
me  de  paupière  au  dessus  des  yeux.  Yeux 
presque  oblongs ,  placés  longitudinalement , 
très  proéminents.  Thorax  oblong,  presque 
linéaire,  légèrement  bisinué  à  la  base,  angu¬ 
leux  ,  presque  tronqué  au  sommet ,  déprimé 
en  dessus.  Elytres  allongées,  armées  d’une 
petite  pointe  à  l’extrémité.  Tarses  allongés  , 
étroits,  non  spongieux  en  dessous. — Observ. 
Corps  allongé ,  dur  ,  ailé ,  de  grandeur 
moyenne.  —  M.  Dejean,  qui  a  adopté  ce 
genre  (  Catal.  5e  édit.) ,  y  rapporte  4  esp. 
dont  nous  ne  citerons  que  celle  qui  a  servi 
de  type  à  Schoenherr  pour  l’établir  :  c’est  le 
Curculio  fuscus  d’Olivier  (Eut.  V,  83,  p. 


419 


ANA 

522,  n°  560;  tab.  8,  fig.  95).  Cette  espèce  est 
du  Sénégal.  (D.) 

*  ANÆRETES  {à'JMfAztiÇ, ,  destructeur). 

ins. —  G.  de  Coléoptères  pentamères,  fa¬ 
mille  des  Lamellicornes,  établi  par  M.  De- 
jean  ,  qui  n’en  a  pas  publié  les  caract.  Il  le 
place  dans  son  dernier  catal.  (3e  édit.)  immé¬ 
diatement  avant  le  g.  Macrodactylus  de  La- 
treille  ,  de  sorte  qu’il  appartiendrait  à  la  tri¬ 
bu  des  Scarabéides  phyllophages  de  ce  der¬ 
nier.  Il  n’y  rapporte  que  2  esp.  :  l’une  nom¬ 
mée  par  lui  A.  litiyiosa ,  et  l’autre,  par  Say, 
A.  elongata. Toutes  deux  sont  de  l’Amérique 
septentrionale.  (D.) 

*  ANÆSTHETIS  (àvaij0v;ros ,  hébété). 
kvs. — G.  de  Coléoptères  tétramères,  famille 
des  Longicornes,  établi  par  M.  Dejean  ,  qui 
n’en  a  pas  publié  les  caract.  D’après  la  place 
qu’il  occupe  dans  le  dernier  catal.  de  cet  au¬ 
teur  (5e  édit.),  il  appartiendrait  à  la  tribu  des 
Lamiaires  de  M.  Serville.  Il  n’y  rapporte 
qu’une  seule  espèce,  VA.  testacea  ou  Saper- 
da  id.  Fabr.,  qui  se  trouve  en  France.  (D.) 

*  ANÆTIA  («va tri*,  innocence),  ins. 

—  G.  de  Coléoptères  tétramères,  famille  des 
Longicornes,  établi  par  M.  Dejean,  qui  n’en 
a  pas  publié  les  caract.  Il  lui  donne  pour 
type  la  Saperda  prœusta  Fabr.,  qui  se  trou¬ 
ve  aux  environs  de  Paris,  et  à  laquelle  il 
associe  2  autres  esp.  :  l’une  d’Autriche ,  qu’il 
nomme  A.  Muhlfedü  ;  et  l’autre  de  la  Rus¬ 
sie  méridionale ,  nommée  A.  gilvipes  par 
Steven.  (D.) 

*  ANAGALLIDÉES.  bot.  pii.  --  V. 

PRIMULACEES.  (C.  L.) 

AN  A  G  AL  L I  MA  ST  ROI  (, anagallis , 
idis ,  mouron  des  champs  ;  astrum ,  astre  ; 
plante  qui  s’étale  en  étoile?),  bot.  pii.  — 
Ce  g. ,  de  Micheli,  est  synon.  du  Centuncu- 
lus  de  Linné.  V.  ce  mot.  (C.  L.) 

*  ANAGALLIDIUM  (  dimin,  d’ana 
gallis  ,  idis  ;  avaya»  c's ,  mouron  rouge  ou 
bleu.  V.  ANAGALLIS  ).  BOT.  PH.  —  G.  de 
la  famille  des  Gentianacées  Lindl. ,  tr.  des 
Gentianées,  s.-tr.  des  Chironiées,  formé  par 
Griesebach  (  Observ .  52)  sur  le  Swertia  di- 
chotoma  de  Pallas  {Fl.  Foss.  II,  t.  91). 
L’auteur  en  circonscrit  ainsi  les  caract.  : 
Cal.  4-partite.  Cor.  hypogyne,  rotacée,  4-fide  ; 
anneau  coronal  de  la  gorge  très  ténu ,  fran¬ 
gé  ;  segments  munis  à  la  base  de  fossettes 
géminées-glanduleuses,  couvertes  d’écailles 
non  frangées.  Étam.  4 ,  insérées  à  la  gorge 


ANA 

de  la  corolle;  filaments  inégaux  à  la  base. 
Anthères  immutées.  Ovaire  uniloculaire. 
Ovules  nombreux  le  long  des  sutures.  Style 
terminal,  court;  stigm.  échancré ,  bilobé. 
Capsule  uniloculaire ,  bivalve.  Graines  nom¬ 
breuses,  comprimées,  marginées. — Ce  g.  ne 
renferme  que  l’esp.  précitée,  propre  à  l’Asie 
médiane  ;  c’est  une  herbe  vivace ,  à  tige 
dicbotome,  très  rameuse,  garnie  de  feuilles 
opposées,  ovales,  obtuses;  les  radicales 
longuement  pétiolées,  les  caulinaires  subses- 
siles,  les  pédoncules  uniflores.  (C.  L.) 

AN  AG  AhhlS  {Anagallis,  Pline  ;  «vxyaX- 
>tV,  d’d?vay»âw ,  j’éclate  de  rire.  Les  anciens 
prétendaient  que  cette  plante  excitait  la  gaî¬ 
té  ,  et  l’employaient  contre  les  obstructions 
du  foie.  Les  lexicographes  dérivent  à  tort  ce 
mot  d’«.v«,  prép.,  et  «ya »ts,  nom  d’une 
plante  bulbeuse ,  aujourd’hui  indétermi¬ 
née.  ).  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des 
Primulacées  ,  type  de  la  tribu  des  Anagal- 
lidées ,  Endl.,  formé  par  Linné,  et  adopté 
par  tous  les  botanistes  postérieurs.  En  voici 
les  caract.  essentiels  :  Cal.  5-partite.  Cor.  hy¬ 
pogyne  ,  5-partite ,  subinfundibuliforme  ou 
rotacée.  Étam.  5,  insérées  à  la  base  du  tube 
de  la  corolle,  opposées  aux  segments  de  cel¬ 
le-ci ,  et  exsertes  ou  incluses  ;  filaments  fili¬ 
formes,  velus  ,  libres  ou  connés  à  l’extrême 
base.  Anth.  ovales ,  bilocuiaires,  longitudina¬ 
lement  déhiscentes.  Ovaire  uniloculaire; 
placenta  basilaire  ,  globuleux.  Ovules  nom¬ 
breux,  peltés -amphitropes.  Style  simple; 
stigm.  obtus.  Capsule  globuleuse  ,  unilocu¬ 
laire  ,  s’ouvrant  par  la  valve  supérieure,  en 
forme  d’opercule.  Graines  nombreuses,  pla¬ 
nes  dorsalement,  ombiliquées  à  la  partie 
ventrale  conico-convexe.  Embryon  parallèle 
à  l’ombilic  ,  dressé  dans  l’axe  d’un  albumen 
charnu. — Ce  g.  renferme  une  vingtaine  d’esp. 
environ  ,  indigènes  dans  l’Europe  et  l’Asie 
médianes  ;  quelques  unes  dans  l’Afrique  mé¬ 
diterranéenne.  Ce  sont  des  herbes  vivaces  , 
dressées  ou  étalées,  à  feuilles  opposées ,  très 
entières;  à  pédoncules  axillaires  opposés,  uni- 
flores,  ébractéés  ;  à  corolles  rouges  ou  bleues, 
quelquefois  blanches.  La  plus  commune  est 
VA.  arvensis ,  connue  sous  le  nom  vulgaire 
de  Mouron  des  champs  (  et  non  Mouron 
des  oiseaux ,  plante  fort  différente.  V.  al- 
sine  ).  Elle  croît  partout ,  dans  les  champs , 
les  moissons ,  etc.,  et  varie  sous  le  rapport 
de  la  couleur  des  fleurs ,  qui  sont  tantôt 


ANA 


d’un  rouge-pourpre,  tantôt  d’un  bleu  d’azur. 
Celte  plante  a  été  long-temps  préconisée 
contre  la  rage  ;  malheureusement  l’expérien¬ 
ce  n’a  pas  constaté  cette  propriété.  (C.  L.) 

ANAGÉNITE  (  àvâ,  ici  prépos.  duplica¬ 
trice  ;  yivos,  naissance  ;  c’est-à-dire  régénéra¬ 
tion).  géol.  —  Ce  nom  ,  établi  par  Haüy, 
et  adopté  depuis  par  M.  Brongniart  (  Class . 
des  Roches ),  désigne,  dans  la  classification 
de  M.  Cordier ,  une  espèce  de  la  famille  des 
Roches  talqueuses.  Suivant  ce  dernier  géo¬ 
logue,  l’Anagénite  est  composée  d’une  pâte 
phylladienne ,  avec  fragments  plus  ou  moins 
gros  de  Feldspath,  de  Quartz  et  de  Protogy- 
ne,  réunis  par  un  ciment  mêlé  de  quelques 
parties  de  Feldspath  et  de  Quartz.  Cette 
association  présente  souvent  l’aspect  et  la 
contexture  de  la  Protogyne,  et  il  est  quel¬ 
quefois  difficile  d’en  distinguer  l’Anagé- 
nite.  Les  fragments  sont  ou  anguleux  ou  ar¬ 
rondis;  en  sorte  que  l’Anagénite  est  tantôt  à 
l’état  de  brèche,  tantôt  à  l’état  de  poudingue. 
Les  teintes  les  plus  ordinaires  sont  le  verd⬠
tre  plus  ou  moins  foncé ,  le  rougeâtre  ou  le 
noirâtre.  Elle  est  assez  dure ,  et  générale¬ 
ment  susceptible  d’être  polie;  ce  qui  lui 
donne  le  plus  souvent  un  aspect  bigarré,  ré¬ 
sultant  des  diverses  couleurs  et  du  mélange 
des  fragments.  L’Anagénite  à  gros  fragments 
n’est  schistoïde  qu’en  grand  ,  tandis  que 
celle  à  petits  grains  l’est  en  feuillets  assez 
minces,  comme  les  Phyllades.  Cette  dernière 
variété  est  quelquefois  calcarifère ,  et  alors 
il  peut  arriver  qu’elle  contienne  quelques 
rares  débris  organiques  marins,  tels  que  des 
Spirifères,  des  Térébratules  ,  des  Productus 
et  des  Entroques.  On  trouve  ,  en  outre,  des 
débris  de  végétaux  terrestres  peu  conservés 
dans  une  variété  d’Anagénite  noirâtre,  à  pe¬ 
tits  grains,  et  chargée  de  parties  charbon¬ 
neuses,  qu’on  rencontre  près  des  couches 
d’Anthracite  renfermant  les  Anagénites. 

L’Anagénite  appartient  généralement  aux 
terrains  de  transition  ;  cependant  on  en 
trouve  aussi  dans  certains  terrains  problé¬ 
matiques  des  Alpes,  qu’une  partie  des  géo¬ 
logues  rapportent  soit  aux  terrains  houillers, 
soit  à  l’étage  des  grès  bigarrés,  et  que  d’au¬ 
tres  regardent  comme  étant  contemporains 
de  l’étage  du  Lias.  (C.  d’O.) 

*  AAAGLYP11A  (  <5v«y>u?os ,  littérale¬ 
ment  :  ciselé  en  relief;  ici ,  «v«,  de  nouveau  ; 
yMpw,  je  ciselle,  je  polis;  c’est-à-dire  g.  à 


ANA 

étudier  de  nouveau  ?  ).  bot.  ph.  —  M. 
De  Candolle  a  fondé  ce  genre  sur  un 
sous-arbrisseau  originaire  du  Cap ,  dont 
les  rameaux ,  couverts  surtout  au  som¬ 
met  d’un  duvet  court ,  glanduleux-velouté  , 
portent  des  feuilles  linéaires  ,  striécs-sillon- 
nées  sur  les  deux  faces,  et  rendues  très  âpres 
par  la  présence  des  cijs  raides  qu’elles  por¬ 
tent  sur  leurs  bords  et  vers  l’extrémité  des 
nervures.  Les  capitules  terminaux,  solitaires, 
sont  garnis  de  fleurs  jaunes,  1 -sériées,  ligu- 
lées,  femelles  à  la  circonférence;  celles  du 
disque  tubuleuses,  5-dentées,  hermaphrodi¬ 
tes  ,  légèrement  velues.  Involucrc  2-sérié, 
composé  d’écailles  de  longueur  égale,  un  peu 
plus  longues  que  le  disque  et  très  acumi- 
nées.  Réceptacle  plan,  alvéolé.  Fruit  obové  , 
subpubescent,  dépourvu  d’aigrette.  Les  an¬ 
thères  ainsi  que  les  styles  de  VAnaglypha 
n’étant  pas  connus ,  ce  n’est  que  par  sa  res¬ 
semblance  avec  d’autres  Composées  du  mê¬ 
me  pays  que  M.  De  Candolle  l’aura  classé 
dans  la  tribu  des  Astéroïdées,  de  la  famille 
des  Composées.  (J.  D.) 

*  AIXTÂGLYPTUS  (àvayWro; ,  relevé 
en  bosse),  ms.  —  G.  de  Coléoptèrés  tétra- 
mères,  famille  des  Longicornes,  établi  par 
M.  Mulsant,  dans  son  histoire  naturelle  des 
Coléoptères  de  France,  aux  dépens  du  g.  Cly- 
tus  de  Fabricius,  et  auquel  il  rapporte  deux 
espèces  seulement,  qui  sont  le  C.  gibbosus 
et  le  C.  mysticus  de  cet  auteur.  Les  caract. 
qu’il  assigne  à  ce  g.  sont  les  suivants  :  An¬ 
tennes  subsétacées,  presque  aussi  longues  que 
le  corps  dans  les  mâles.  Palpes  à  dernier  ar¬ 
ticle  en  triangle  renversé.  Yeux  médiocre¬ 
ment  échancrés.  Prothorax  obîong,  un  peu 
plus  étroit  postérieurement.  Élytres  char¬ 
gées  d’une  bosse  à  la  base ,  le  long  de  la  su¬ 
ture,  soit  tronquées  au  sommet,  soit  arron¬ 
dies  à  l’angle  suturai.  Cuisses  postérieures 
rétrécies  à  la  base,  et  renflées  en  massue 
vers  l’extrémité.  Premier  article  des  tarses 
postérieurs  moins  long  ,  ou  à  peine  aussi 
long  que  les  suivants  pris  ensemble.  (D.) 

A  A  AG  IIUS.  ms.  —  G.  de  la  famille  des 
Oxyuriens  (  Oxyuri  Lat. ,  Proctotrupidœ 
Steph.  ),  de  l’ordre  des  Hyménoptères,  éta¬ 
bli  par  M.  Haliday  (Ent.  Mag.).  Il  ne  diffère 
essentiellement  du  g.  Mymar  de  cet  auteur 
que  par  l’abdomen  sessile  et  de  forme  coni¬ 
que  ;  les  antennes  sont  de  même  c  omposées 
de  13  articles  dans  les  mâles,  et  de  9  seule 


AN  À 


ANA 


421 


ment  dans  les  femelles.  —  On  connaît  quel¬ 
ques  esp.  indigènes  de  ce  g.,  toutes  d’une 
taille  des  plus  exiguës  ;  celle  que  l’on  doit 
en  considérer  comme  le  type  est  VA.  alo- 
mus  ( Ichneumon  atomus  L.). 

(Bl.) 

AXAGYR1S  Tourn.,L.  (  âvûyvpoç,  nom, 
chez  les  Grecs  ,  d’une  plante  indéterminée). 
bot.  pii. — G.  de  la  famille  des  Légumineu¬ 
ses,  s.-ordre  des  Papilionacées ,  tribu  des  So- 
phorées.  Ses  caract.  distinctifs  sont  :  Calice 
campanulé,  5-denté,  2-labié.  Carène  à  péta¬ 
les  distincts ,  plus  longs  que  les  ailes  ;  éten¬ 
dard  plus  court  que  les  ailes.  Légume  cour- 
tement  stipité,  comprimé,  bosselé,  irréguliè¬ 
rement  septulé  ,  2-yalve  ,  pléiosperme.  — 
Arbrisseaux  à  feuilles  3-foliolées;  folioles 
très  entières.  Stipules  solitaires ,  oppositifo- 
liées.  Fleurs  en  courtes  grappes  axillaires. 
Corolle  jaunâtre.  Ce  g.  paraît  être  limité  à 
une  seule  esp.  (plusieurs  auteurs  en  ont  éta¬ 
bli  2  autres  sur  des  variétés  de  l’ancienne)  ; 
c’est  VA.'  fœtida  ,  commun  dans  toute  la  ré¬ 
gion  méditerranéenne  ,  et  qui  se  retrouve  à 
TénéritTe.  Cet  arbuste  fleurit  en  février  ou 
dès  la  fin  de  janvier.  Toutes  ses  parties  ont 
une  odeur  désagréable.  Suivant  les  expérien¬ 
ces  du  docteur  Loiseleur-Deslongchamps, 
les  feuilles  sont  purgatives  et  émétiques. 

(Sp.) 

*AXAITE.  Anaitis  (nom  myth.).  ras  — 
G.  de  l’ordre  des  Lépidoptères  ,  famille  des 
Nocturnes  ,  tribu  des  Phalénites  ,  établi  par 
nous  (  Hist.  nat.  des  Lépid.  de  France)  aux 
dépens  des  Larenties  et  des  Aspilates  de  M. 
Treistchke ,  et  auquel  nous  assignons  les  ca¬ 
ract.  suivants  :  Ant.  simples  dans  les  deux 
sexes.  Bord  terminal  des  ailes  simple  et  uni; 
ailes  supérieures  seules,  traversées  par  un 
grand  nombre  de  lignes  parallèles,  anguleu¬ 
ses  ou  ondées  ,  et  séparées  trois  par  trois. 
Chaperon  très  proéminent  et  dépassé  néan¬ 
moins  par  les  palpes.  Trompe  longue.  Che¬ 
nilles  lisses  ,  sans  tubercules,  et  de  forme  un 
peu  aplatie.  Chrysalide  avec  le  fourreau  de 
la  trompe  trèsallongé. —Ce  g. ne  se  compose 
que  de  quatre  esp.,  dont  une,  qui  peut  en 
être  considérée  comme  le  type,  est  très  com¬ 
mune  aux  environs  de  Paris.  C’est  l’Anaïte 
triple  raie,  Plialœna  plagiata  de  Linné,  ou 
duplicata  de  Fabr.,  ou  la  Rayure  à  trois  li¬ 
gnes  de  Geoffroy.  Les  trois  autres,  prœ for¬ 
mata  ,  coarc tata  et  boisduvaliata ,  ne  se 


trouvent  que  dans  les  montagnes  d’une  cer¬ 
taine  élévation.  Toutes  quatre  sont  figurées 
dans  l’ouvrage  précité,  t.  VIII,  pl.  195,  fig . 
1-4,  et  pL  210,  fig.  6.  (D.) 

*  AXAITE  (nom  myth.).  bot.  ph. — M. 

De  Candolle  a  établi  ce  g.  sur  un  sous-arbris¬ 
seau  du  Mexique  à  rameaux  divariqués,  cou¬ 
verts  inférieurement  de  feuilles  opposées , 
oblongues,  entières,  atténuées  à  la  base.  Ces 
rameaux ,  terminés  par  des  sortes  de  pédon¬ 
cules  dépourvus  de  feuilles,  portent  chacun 
un  capitule  multiflore  ,  ligulé  ,  à  ligules  fe¬ 
melles,  multisériées ,  presque  persistantes; 
les  fleurs  du  rayon  hermaphrodites,  tubuleu¬ 
ses.  Invol.  campanulé,  composé  de  2-3  séries 
d’écailles  imbriquées,  obtuses.  Récept.  con¬ 
vexe,  couvert  de  paillettes  caduques,  termi¬ 
nées  par  une  sorte  d’appendice  calleux.  Sty¬ 
les  du  rayon  à  peine  saillants  ;  ceux  du  dis¬ 
que .  Fruits  du  disque  trigones,  glabres, 

couverts  çà  et  là  de  très  petits  tubercules,  et 
dépourvus  d’aigrette  ;  ceux  du  rayon  piano- 
comprimés  ,  presque  ailés,  échancrés  ou  bi- 
dentés  au  sommet.  —  Ce  g.  fait  partie  de  la 
famille  des  Composées,  tribu  des  Sénécioni- 
dées.  (J.-D.) 

*  AXALAMPIS.  ins.  —  Genre  d’in¬ 

sectes  de  l’ordre  des  Coléoptères  pentamè¬ 
res,  famille  des  Sternoxes  ,  établi  par  M. 
Dejean  aux  dépens  du  genre  Elater  Fabr., 
converti  depuis  en  tribu  sous  le  nom  d'Ela- 
tcrides.  Ce  genre  ,  dont  il  n’a  pas  publié  les 
caractères,  ne  renferme  que  trois  espèces, 
toutes  du  Brésil,  et  nommées  par  lui  A.  con- 
color ,  meticulosa  et  inornata.  (D.) 

AXALCIME  (  à.  priv.;  v  euph.  ;  oûxi/ioi, 
fort  ;  corps  sans  vigueur ,  à  cause  de  sa  fai¬ 
ble  vertu  électrique  ).  min.  —  Synon.  :  Cu- 
bicite,  Sarcolithe,  Zéolithe  dure.  Silicate 
d’alumine  et  de  soude  hydraté ,  de  la  formu¬ 
le  AlNa$i8Aq2;  la  silice  étant  représentée 
par  SïO.  On  voit  que  cette  substance  peut 
être  considérée  comme  un  Amphigène  hy¬ 
draté,  dans  lequel  la  potasse  serait  rempla¬ 
cée  par  la  soude  (F  amphigène.).  L’Anal- 
cime  a  les  plus  grands  rapports  avec  l’ Am¬ 
phigène  par  sa  cristallisation,  qui  se  rappor¬ 
te  au  système  cubique.  Comme  ce  dernier 
minéral ,  il  affecte  plus  particulièrement  la 
forme  trapézoïdale;  mais  il  se  clive  en  cube, 
et  se  présente  aussi  sous  cette  dernière  for¬ 
me  avec  de  petites  facettes  sur  les  angles , 
qui  établissent  le  passage  à  l’octaèdre  et  au 


422 


ANA 


trapézoèdre.  De  plus,  il  est  fusible  sans 
boursouflement,  en  un  verre  transparent.  S  a 
pesanteur  spécifique  est  de  2,2  ;  sa  dureté 
5,5.  Il  est  soluble  dans  les  acides  ;  sa  solu¬ 
tion,  traitée  par  le  carbonate  d’ammoniaque 
et  filtrée,  laisse,  après  l’évaporation  et  la  cal¬ 
cination,  un  résidu  alcalin  qui  ne  précipite 
pas  par  l’hydroclilorate  de  platine.  C’est  une 
substance  vitreuse ,  transparente  ,  souvent 
incolore  ,  mais  offrant  quelquefois  des  tein¬ 
tes  de  grisâtre,  de  rosâtre  pâle,  de  blanc 
mat  ou  de  rouge  plus  ou  moins  foncé.  Dans 
ces  derniers  cas  ,  il  devient  tout  à  fait  opa¬ 
que.  L’Analcime  est  composé ,  sur  100  par¬ 
ties  :  de  55,9  de  silice  ;  22,5  d’alumine  ;  14 
de  soude,  et  7,8  d’eau.  —  M.  Brewster  a  ob¬ 
servé  dans  les  cristaux  trapézoïdaux  d’Anal- 
cime  des  propriétés  optiques  fort  curieuses , 
qui  semblent  annoncer  que  ces  cristaux 
peuvent  varier  de  structure  ou  de  composi¬ 
tion  dans  leurs  diverses  parties.  En  effet, 
toutes  les  lignes  contenues  dans  les  trois  sec¬ 
tions  rectangulaires  qui  passent  par  les  axes 
principaux  du  trapézoèdre  sont  dépourvues 
du  pouvoir  bi-réfringent  et  polarisant ,  tan¬ 
dis  que  ce  pouvoir  se  manifeste  avec  plus  ou 
moins  d’intensité  dans  les  directions  qui  ne 
sont  pas  comprises  dans  ces  trois  plans. 

Les  cristaux  d’Analcime  remplissent  les 
fentes  et  les  boursouflures  des  roches  basal¬ 
tiques  et  amygdalaires  dans  un  grand  nom¬ 
bre  de  lieux,  à  l’Etna,  dans  les  îles  Cyclopes, 
au  mont  Somma,  à  Montecchio-Maggiore 
dans  le  Yicentin,  dans  la  vallée  de  Fassa  en 
Tyrol,  à  Dumbarton  en  Ecosse,  à  Aussig 
en  Bohême ,  aux  îles  Hébrides  et  aux  Fe- 
roë.  On  a  cité  aussi  la  même  substance 
dans  les  gîtes  métallifères  de  Laurvig  et 
d’Arendal  en  Norwége.  (Del.) 

*  ANALCÏPUS  (  «va>xc?,  impuissant; 
pied  ).ois.— G.  de  M.  Swainson  (Class. 

of  Birds),  répondant  à  celui  d "’Artamia  d’I¬ 
sidore  Geoff.  S.-Hilaire,  et  démembré  des 
Langrayens(Oau/p?mis)deCuvier.  V.  arta- 
M1E.  (LAFR.) 

*  ANALCIS  (  avc«)/aç,  impotent),  rvs.  — 
G.  de  l’ordre  des  Coléoptères  tétramères,  fa¬ 
mille  des  Curculionites ,  div.  des  Cryptoryn- 
chides ,  établi  par  Schoenherr,  qui  lui  donne 
les  caract.  suivants  :  Ant.  courtes ,  un  peu 
minces;  leur  funicule  composé  de  six  arti¬ 
cles  :  les  deux  premiers  allongés,  obconi- 
ques  ;  les  autres  presque  lenticulaires  ; 


ANA 

massue  ovale ,  acumince.  Rostre  un  peu 
court ,  cylindrique  ,  arqué  ,  épais.  Corselet 
oblong ,  un  peu  plus  étroit  antérieurement , 
présentant  une  saillie  arrondie  au  milieu 
du  sommet ,  légèrement  lobé  derrière 
les  yeux;  canal  inférieur  terminé  distinc¬ 
tement  avant  les  parties  antérieures.  Ély- 
tres  en  ovale  allongé,  convexes,  un  peu  acu- 
minées  à  leur  extrémité.  Tibias  médiocres  , 
presque  droits;  tarses  un  peu  larges.  Ce  g., 
adopté  par  M.  Dejean  (  Cat .,  5e  édit.  ),  a  été 
créé  aux  dépens  du  g.  Bagous  de  Germar. 
Il  renferme  douze  esp.,  toutes  exotiques,  et 
a  pour  type  VA.  œreus  du  premier  de  ces 
deux  auteurs,  esp.  de  l’Amérique  septentri¬ 
onale.  (D.) 

ANALE  (anus,  fondement,  rectum). 
poiss.  —  On  donne  ce  nom  à  la  nageoire 
que  les  poissons  portent  ordinairement  sous 
le  tronçon  de  la  queue ,  immédiatement 
après  l’ouverture  de  l’anus.  Elle  varie  beau¬ 
coup  dans  sa  forme,  dans  le  nombre,  dans 
la  composition  des  rayons  qui  la  soutien¬ 
nent  ;  elle  est  quelquefois  étendue  sous  tout 
le  corps  du  poisson,  et  aussi  longue  que  le 
poisson  lui-même ,  ainsi  que  cela  a  lieu  dans 
les  Turbots,  les  Barbues,  les  Limandes,  les 
Soles ,  et  autres  Pleuronectes.  Quelquefois 
elle  est  réduite  à  un  ou  deux  rayons,  ou  même 
elle  disparaît  tout  à  fait.  On  compte  aussi 
quelquefois  plusieurs  anales  sous  la  queue  du 
poisson.  Il  y  en  a  trois  dans  quelques  Gades. 
En  général ,  elle  est  plus  courte  que  la  dor¬ 
sale;  mais  aussi  le  contraire  a  lieu.  Sa  for¬ 
me  varie  trop  pour  prétendre  ici  en  signa¬ 
ler  les  variations.  Quant  à  la  nature  de  ses 
rayons,  ils  sont  généralement  composés 
d’épines  et  de  rayons  articulés  chez  les 
Acanthoptérygiens ,  et  seulement  de  ces 
derniers  dans  les  Malacoptérygiens.  Il  est  à 
remarquer  que  presque  tous  les  Acantho¬ 
ptérygiens,  je  dirai  plus  de  1,500  espèces, 
n’ont  que  trois  rayons  épineux  à  l’anale;  un 
petit  nombre  n’en  a  qu’un  seul  ;  d’autres  en 
ont  deux,  surtout  parmi  les  Sciénoïdes;  puis 
on  en  connaît  à  quatre,  à  cinq,  à  six,  à 
sept,  et  même  à  quatorze  ou  à  quinze  rayons 
épineux,  et  souvent  dans  ce  cas  le  nombre 
des  épines  dorsales  diminue.  L’étude  de 
cette  nageoire  est  donc  importante  en  ich- 
thyologie ,  sans  que  cependant  elle  four¬ 
nisse  des  caractères  de  haute  valeur. 

(Val.) 


ANA 


ANA 


423 


ANALOGUE  ou  ANALOGUES. 

Analogus,  i  («vâ),oyos ,  analogue),  géol. 
—  Les  géologues  ont  consacré  ce  terme 
pour  désigner  les  corps  organisés  fossiles, 
qui ,  n’étant  point  identiques  aux  êtres  qui 
vivent  actuellement ,  ont  cependant  avec 
eux  plus  ou  moins  de  ressemblance.  On  re¬ 
connaît  plusieurs  sortes  d’analogies  :  des 
analogies  d’espèce ,  des  analogies  de  genre, 
des  analogies  d’ordre  et  des  analogies  de 
classe.  Certaines  espèces  perdues,  qui  ap¬ 
partiennent  à  des  genres  actuellement  exi¬ 
stants,  sont  des  Analogues  d’espèce  :  tel  est 
l’éléphant  fossile.  D’un  autre  côté,  l’Anoplo- 
therium,  qui  vient  se  placer  entre  le  sanglier, 
l’hippopotame  ,  etc. ,  sans  pouvoir  entrer 
dans  aucun  de  ces  genres  ,  est  un  Analogue 
de  genre  dans  l’ordre  des  Pachydermes.  On 
n’a  jusqu’à  présent  trouvé  qu’un  très  petit 
nombre  d’espèces  fossiles  identiques  aux 
êtres  vivants ,  et  le  nombre  des  Analogues 
d’espèce  est  d’autant  moins  grand  que  l’on 
étudie  des  couches  plus  anciennes.  V.  les 
mots  fossiles  et  terrain.  (C.  P.) 

*  ANALOPONOTE.  Analoponotus  (  à 
priv.;  veuph.;«)oiroî,  couvert  d’écailles;  vwro?, 
dos),  rept.  —  Nous  avons  désigné  ainsi,  dans 
notre  Erpétologie  générale,  un  g.  d’Iguaniens 
pleurodontes,  dont  la  peau  du  dessus  du  corps 
est  effectivement  tout  à  fait  dépourvue  d’é- 
cailles;  particularité  encore  unique  dans 
l’ordre  entier  des  Sauriens.  Les  autres  mar¬ 
ques  distinctives  de  ce  g.  sont  d’avoir  le 
palais  denté ,  les  dents  des  mâchoires  trilo¬ 
bées  au  sommet ,  un  double  rang  de  pores 
fémoraux ,  un  petit  fanon  sans  dentelure , 
une  crête  dorsale  et  une  caudale  fort  bas¬ 
ses  ,  la  queue  comprimée  et  entourée  de 
verticilles  de  grandes  écailles  carénées.  La 
tête  est  revêtue  de  très  petites  plaques 
polygones  ,  aplaties  ,  égales  entre  elles  ;  le 
dessous  du  cou  offre  de  petites  écailles  ova¬ 
les,  enchâssées  dans  la  peau,  et  entourées  de 
granules  comme  chez  les  Yarans.  La  face 
supérieure  des  membres  est  protégée  par  de 
grandes  squammes,  enchâssées  aussi,  rhom- 
boïdales  et  carénées ,  tandis  que  leur  face 
inférieure  en  présente  de  lisses  et  un  peu 
imbriquées.  La  squammure  du  ventre  se 
compose  de  petites  pièces  carrées  ,  unies. 
Des  scutelles  hexagones  ,  très  élargies  ,  en- 
tuilées ,  défendent  le  dessus  des  doigts  ;  de 
grandes  squammes  tricarénées  et  dilatées 


transversalement  en  garnissent  la  face  infé¬ 
rieure.  La  paume  des  mains  et  la  plante  des 
pieds  sont  comme  hérissées  d’épines  produi¬ 
tes  par  les  carènes  très  prononcées  des 
squammes  qui  les  garnissent.  —  La  seule  esp. 
qui  appartienne  encore  à  ce  g.  est  l’Analo- 
ponote  de  Ricord ,  grand  Saurien  originaire 
de  Saint-Domingue,  ayant  le  port  et  la  taille 
d’un  Iguane.  Il  est  décrit  et  représenté 
dans  notre  Erpét.  gén.  (t.  4,  p.  19,  pl.  37  ). 

(G.  B.) 

*  ANALOTES  {âvulwi ;•?,  qui  consom¬ 

me).  ins.  —  G.  de  Coléoptères  tétramères  , 
famille  des  Curculionites ,  div.  des  Anthribi- 
des,  établi  par  M.  Schoenherr,  qui  le  carac¬ 
térise  ainsi  :  Ant.  longues ,  grêles  ;  les  deux 
1ers  articles  courts,  épais  au  sommet  >  5-8, 
fort  allongés,  presque  filiformes,  9-11,  à  pei¬ 
ne  plus  épais,  peu  distants,  formant  une 
massue  allongée.  Rostre  peu  long,  peu  large, 
courbé  ,  déprimé  en  dessus ,  légèrement 
échancré  au  sommet.  Prothorax  subconique , 
offrant  de  chaque  côté  ,  bien  avant  la  base  , 
un  sillon  élevé,  subtransverse,  fléchi  par 
devant.  Elytres  presque  linéaires ,  aplaties 
sur  le  milieu  du  dos.  Pygidium  courbe  , 
presque  carré  ,  échancré  des  deux  côtés, 
tronqué  au  sommet.  —  Ce  g.  ,  qui  se 
rapproche  du  g.  Gymnognathus ,  a  pour  ty¬ 
pe  et  unique  espèce  VA.  discoideus  Klug., 
du  Brésil.  (D.) 

ANAMENIA,  Vent,  (nom  arabe  d’une 
espèce  de  renoncule.)  bot.  pii.  —  Syn.  du 
g.  Knowllonia ,  Salisb. ,  famille  des  Renon- 
culacées.  (Sp.) 

*  ANAMIRTA,Colebrooke.BOT.PH. — 
G.  de  la  famille  des  Ménispermacées ,  au¬ 
quel  MM.  YVight  et  Arnott  [Prodr.Flor.Pe- 
nins.  Ind.  I,  p.  446)  assignent  les  caract.  sui¬ 
vants  :  Fleurs  dioïques.  Cal.  6-sépale ,  2  brac- 
téolé  ;  sépales  2-sériés.  Cor.  nulle.  —  Pleurs 
mâles  :  Étamines  soudées  en  colonne  centra¬ 
le  dilatée  au  sommet.  Anthères  nombreuses, 
adnées,  couvrant  tout  le  sommet  globuleux 
de  l’androphore.  —  Fleurs  femelles ,  incon¬ 
nues.  Péricarpe  de  1  à  5  drupes  distincts,  1- 
loculaires,  1-spermes.  Graine  subglobuleuse, 
profondément  échancrée  au  hile.  Périsperme 
charnu,  comme  2-loculaire,  à  cotylédons 
très  minces,  linéaires-oblongs,  distants,  oc¬ 
cupant  chacun  l’une  des  loges  du  périsper¬ 
me.  Arbuste  voiubile,  à  écorce  subéreuse. 
Feuilles  plus  ou  moins  profondément  cordi- 


AN  À 


formes  à  la  base  ;  panicules  raeémiformes  , 
latérales.  Les  auteurs  de  ce  genre  n’y  rap¬ 
portent  que  le  Menispermum  cocculus , 
L.  (Gærtn.  Fruct . ,  îab.  70,  fig.  1  ),  esp.  à 
laquelle  ils  rapportent  comme  syn.  les  Coc¬ 
culus  suberosus,  orbiculatus,  flavescens  et 
lacunosus  DG.  (  Prodr.  )*,  ainsi  que  VAna- 
mirla  paniculala  Colebr.  (  Tram .  of  lhe 
Linn.  Soc.,  XIII,  p.  52  et  66),  le  Menisper¬ 
mum  heteroclitum  et  le  Menispermum  mo- 
nadelphum  Roxb.  ( Flor .  Jnd.).  C’est  de 
cette  plante  que  provient  le  fruit  connu  sous 
le  nom  de  Coque  du  Levant,  et  qui,  comme 
tout  le  monde  le  sait,  exerce  une  action  si  dé¬ 
létère  sur  les  poissons.  D’après  les  expérien¬ 
ces  de  M.  Goupil ,  le  principe  vénéneux  de 
ce  fruit  réside  essentiellement  dans  l’amande 
de  la  graine,  tandis  que  la  partie  charnue  du 
drupe  est  seulement  émétique.  (Sp.) 

*  ANAMORPHOSE.  Anamorphosis 

(à.'JxfJLôp'puïiç,  nouvelle  forme),  bot.  cr.  — 
On  entend  par  ce  mot ,  tout  récemment  in¬ 
troduit  dans  la  science,  la  dégénérescence 
morbide  ou  atypique  qui  fait  qu’un  Lichen 
ou  toute  autre  Agame  devient  méconnaissa¬ 
ble.  Les  changements  qu’il  éprouve  sont  en 
effet  tels ,  que  la  meme  esp.  a  pu  être  et  a  été 
placée  dans  trois  ou  quatre  genres  différents, 
selon  que  le  thalle  et  les  apothécies  ont  subi 
séparément  ou  simultanément  les  altérations 
singulières  qui  en  ont  causé  l’état  anomal. 
Nous  en  parlerons  plus  au  long  au  mot  li¬ 
chen.  V.  ce  mot.  (G.  M.) 

*  ANAMPSÈS  (altération  d’àvâxa^tç , 
courbure  à  rebours  ).  poiss.  —  Genre  de 
Labroïdes,  voisin  des  Girelles,  auxquelles 
ils  ressemblent  par  leur  tête  nue  et  sans 
écailles  ,  leur  ligne  latérale  non  interrom¬ 
pue  ,  mais  qui  s’en  distinguent ,  ainsi  que 
de  tous  les  autres  poissons ,  par  la  sin¬ 
gularité  de  leurs  dents.  Elles  sont  au  nom¬ 
bre  de  quatre,  deux  à  chaque  mâchoire; 
ces  dents  sont  [comprimées  ,  tranchantes  , 
couchées  en  avant,  et  recourbées  comme 
les  cils  qui  bordent  nos  paupières,  de  fa¬ 
çon  que  quand  la  bouche  est  fermée  el¬ 
les  se  touchent  par  le  dos  de  leur  convexi¬ 
té.  Il  est  difficile  de  concevoir  l’usage  que 
des  poissons  peuvent  faire  de  pareils  or¬ 
ganes  ;  d’ailleurs  ,  ils  ont  des  dents  pharyn¬ 
giennes  de  Labroïdes  ordinaires  ,  avec  les¬ 
quelles  ils  peuvent  très  bien  broyer  la  cara- 
cace  dure  des  Crustacés  qu’ils  avaleraient, 


ANA 

et  même  briser  le  test  des  Mollusques  s’ils  les 
attaquaient.  Les  Anampsès  sont  de  fort  jolis 
poissons  de  la  mer  des  Indes  ;  on  n’en  con¬ 
naît  encore  qu’un  petit  nombre  d’espèces.  La 
découverte  en  est  due  àPéron;  mais,  depuis 
lui,  presque  tous  les  navigateurs  ou  collec¬ 
teurs  dans  la  mer  Rouge  et  l’Océan  Indien 
en  ont  rapporté.  (Val.) 

ANANAS.  Ananassa  Lindl. ,  Ananas 
Tourn.  (nom  vernaculaire),  bot.  ph.  —  G. 
de  la  famille  des  Broméliacées,  type  de  la  tr. 
des  Ananassées  (  Nob.  in  msc.  ) ,  formé  par 
Lindley  (  Bot.  Reg.,  1068  t.  1081  ),  et  dont 
les  caract.  sont  ainsi  exposés  (in  Endl.  G  en. 
Pl.)  :  Périgone  supère,  sexpartite.  Segments 
extérieurs  calicinaux,  dressés  ;  les  intérieurs 
pétaloïdes,  dressés,  ligulés,  munis  intérieu¬ 
rement  à  la  base  de  deux  squammes  tubu- 
lées.  Étain.  6,  épigynes,  opposées  aux  divis. 
internes  du  périgone.  Filaments  enserrés 
parmi  les  squammes.  Anth.  linéaires  ,  dres¬ 
sées.  Ovaire  infère,  triloculaire;  ovules  ren¬ 
fermés  dans  un  placenta  palmatifide,  et  pen¬ 
dants  du  sommet  en  saillie  de  1  angle  cen¬ 
tral  de  chaque  loge.  Style  filiforme.  Stigma¬ 
tes  5  ,  un  peu  charnus ,  dressés ,  frangés. 
Baies  soudées  entre  elles  et  avec  les  brac¬ 
tées  en  une  sorte  de  syncarpe  ,  dont  les  lo¬ 
ges  ,  très  rarement  bi-tri-loculaires,  sont  le 
plus  souvent  aspermes  par  avortement. 
Graines  solitaires  dans  les  loges,  au  sommet 
desquelles  elles  sont  appendues,  ovoïdes, 
un  peu  comprimées ,  à  test  membranacé , 
roux,  strié.  Raphé  rubaniforme,  blanc,  réu¬ 
nissant  l’ombilic  basilaire  au  sommet  d’une 
chalaze  tuberculiforme.  Embryon  très  petit, 
dressé  à  la  base  d’un  albumen  farinacé  ,  à  ex¬ 
trémité  radiculaire  supère  ,  atteignant  l’om¬ 
bilic. — Ce  g.,  séparé  avec  raison  par  le  savant 
auteur  anglais  ( loc .  cit .)  du  g.  Bromelia ,  dont 
il  diffère  notamment  par  la  présence  de 
glandes  nectarifères  (squammes)  à  la  base 
des  divisions  du  périgone,  renferme  environ 
5à6  esp.,  dont  la  patrie  originaire  n’est  pas 
connue ,  et  qu’on  présume  généralement 
être  l’Amérique.  Quoi  qu’il  en  soit,  l’espèce 
type  est ,  de  nos  jours ,  répandue  dans  les 
parties  intertropicales  des  deux  continents 
(  Asie  et  Amér.  ),  où  on  la  trouve  soit  cul¬ 
tivée  ,  soit  même  à  l’état  sauvage.  Ce  sont 
toutes  des  herbes  à  feuilles  longues,  rigides, 
linéaires,  dentées -épineuses  en  hameçon 
sur  les  bords,  ou  très  entières,  toutes  radi- 


AN  A 


425 


cales ,  poudrées ,  glauques ,  et  disposées  en 
rosette.  L’inflorescence  consiste  en  un  épi 
dense  ,  puis  charnu ,  conné  ,  et  souvent  ter¬ 
miné  par  une  couronne  de  feuilles.  En  Eu¬ 
rope,  VAnanassa  sativa,  quoique  d’une  cul¬ 
ture  diflicile  et  dispendieuse,  est  l’objet 
d’un  commerce  très  étendu  et  très  produc¬ 
tif,  en  raison  de  l’excellence  de  son  fruit,  à 
tort  ou  à  raison  réputé  le  meilleur  des 
fruits  connus.  Cette  plante ,  grâce  aux  soins 
des  horticulteurs ,  et  sous  les  diverses  in¬ 
fluences  climatériques  ,  a  produit  un  grand 
nombre  de  variétés,  toutes  cultivées  avec 
soin ,  et  dont  les  meilleures  sont  V Ananas 
commun ,  le  Violet  de  la  Jamaïque ,  le 
Cayenne  sans  épines ,  le  Cayenne  épineux , 
le  d’Envile,  la  Providence ,  etc.  Les  fruits 
de  quelques  unes  de  ces  variétés  diffèrent , 
pour  le  poids,  de  \  et  demi  à  2,  et  même  à  5 
kilog. ,  et  valent,  selon  la  qualité  et  le  poids, 
de  6  fr.  à  50  et  au  delà.  Faute  de  graines, 
qu’il  ne  produit  que  très  rarement,  l’Ananas 
se  multiplie  soit  par  les  œilletons  qu’il  pro¬ 
duit  à  sa  base,  soit  par  la  couronne  de 
feuilles  qui  surmonte  son  fruit.  Il  demande 
de  grands  soins,  une  vive  lumière,  une  cha¬ 
leur  très  intense  (25  à  40°  R.  ) ,  surtout  au 
moment  de  la  production  du  fruit,  pour  en 
assurer  la  parfaite  maturation.  On  le  tient , 
à  cet  effet,  dans  des  serres  basses,  où  ses 
longues  feuilles  doivent  être  à  quelques  cen¬ 
timètres  seulement  du  verre.  Là ,  élevé  en 
pleine  terre  et  chauffé  à  l’eau  bouillante,  ou 
mieux  en  pot  plongé  dans  une  tannée  tenue 
constamment  très  chaude ,  un  œilleton  soi¬ 
gné  convenablement  parcourra  toute  sa 
période  de  végétation ,  et  jusqu’à  la  maturi¬ 
té  du  fruit ,  en  2  ou  3  ans  au  plus.  On  dis¬ 
tingue,  outre  VA.  sativa,  type  de  tant  de 
variétés,  les  A.  lucida,  debilis ,  bracleata , 
semiserrala,  Lindl.,  etc.  V.  bromelia. 

(C.  L.) 

ANANAS  DE  MER.  —  Nom  vulgai- 
d’une  sorte  d’Astrée  ,  Astrea  ananas. 

(Duj.) 

ANANAS  DES  BOÏS.  bot.  pm.  — 
Synon.  vulgaire,  dans  les  Antilles  françaises, 
de  diverses  esp.  de  Tillandsia ,  de  Brome¬ 
lia,  etc.  (C.  L.) 

ANANAS  FOSSILE.  —  Nom  donné 
par  Davila  à  un  fossile  très  remarquable  que 
Desmarest  a  supposé  devoir  être  une  tête 
d’Encrine.  (Duj.) 


AN  A 

*  ANANClllTES.Ananchit.es  (  «priv.; 
•j  euph.  ;  écyxoj,  j’étrangle,  je  serre  ). 
echinod.  —  G.  d’Echinodermes  fossiles 
voisin  des  Spatangues  ,  établi  par  Lamarck', 
qui  lui  assigna  les  caract.  suivants  :  Corps 
irrégulier,  ovale  ou  conoïde,  garni  de  tuber¬ 
cules  spinifères.  Ambulacres  partant  d’un 
sommet  simple  ou  double,  et  s’étendant 
sans  interruption,  soit  jusqu’au  bord,  soit  jus¬ 
qu’à  la  bouche,  qui  est  labiée,  subtransverse, 
située  près  du  bord  ,  à  l’opposite  de  l’anus. 
C’est  surtout  cette  continuité  des  ambulacres 
qui  distingue  les  Ananchites  des  Spatangues. 
Mais  ce  g.  a  été  encore  réduit  par  MM.  de 
Blainville,  Desmoulins  et  Agassiz,  qui  en  ont 
séparé  les  Collyrites  ou  Disaster,  et  l’ont 
caractérisé  plus  rigoureusement ,  en  tenant 
compte  de  l’absence  du  sillon  dorsal  qu’on 
observe  chez  les  Spatangues,  et  de  l’égalité 
des  aires.  Les  Ananchites  se  trouvent  pres¬ 
que  exclusivement  fossiles  dans  les  terrains 
crétacés,  et  l’une  d’elles,  Ananchites  ovata, 
est  regardée  avec  raison  comme  tout  à  fait 
caractéristique  de  ces  terrains.  (Duj.) 

*  ANANCYLUS  (  «priv.  ;  âyxvïoç,  cro¬ 

chet  ).  ms. — G.  de  Coléoptères  tétramères, 
famille  des  Longicornes,  établi  par  M.  De- 
jean,  qui  n’en  a  pas  publié  les  caract.  D’après 
la  place  qu’il  occupe  dans  son  Catalogue  (  5e 
édit.) ,  il  appartiendrait  à  la  tribu  des  La- 
miaires  de  M.  Serville.  L’auteur  y  rapporte 
seulement  deux  esp.  de  Java,  nommées,  l’u¬ 
ne  A.  umbrifer  par  M.  Bruguière  ,  et  l’autre 
A.  calceatus  par  M.  de  ïlaan.  (D.) 

*  ANANBRAïRE.  Anandrarius  (  à 
priv.  ;  v  euph.  ;  àTf\p,  0)305,  homme  ;  étam.  en 
bot.  ).  bot.  ph.  —  Dénomination  appliquée 
aux  fleurs  dont  les  étamines  manquent  com¬ 
plètement  ou  se  sont  transformées  en  péta 
les.  Tel  est  le  cas  des  fleurs  dites  vulgaire* 
ment  fleurs  doubles  ou  fleurs  pleines. 

(C.  L.) 

*  AN  ANDRE.  Anandrius.  bot.  pu.  — 

V.  ANANBRAïRE,  (C.  L.) 

ANANDRIA  («  priv.;  v  euph  .;  U'J'np,  «y- 
mâle;  fleur  dépourvue  d’organe  mâle). 
bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des  Composées, 
tr.  des  Mutisiacées.  Ses  caract.  sont  :  Capi¬ 
tules  multiflores,  hétérogames,  presque  con¬ 
stamment  dépourvus  de  rayons.  Involucre 
composé  d’écailles  plurisériées,  allongées,  lan¬ 
céolées,  appliquées  les  unes  contre  les  au¬ 
tres,  couvertes  d’un  duvet  blanc  plus  ou 

TC 


T.  ï. 


ANA 


426  ANA 

moins  fugace ,  colorées  au  sommet ,  et  dé¬ 
passant  souvent  les  fleurs.  Réceptacle  nu ,  lé¬ 
gèrement  concave ,  fovéolé.  Fleurs  du  disque 
hermaphrodites;  ;  celles  du  rayon  femelles , 
sans  indices  d’étamines.  Corolles  glabres , 
bilabiées,  cylindracées,  courtes,  à  lèvre  ex¬ 
térieure  3- et  l’intérieure  2-dentée;  celles 
du  rayon  à  tube  long,  à  lèvre  extér.  en  forme 
de  languette,  l’intér.  bipartite  et  très  petite. 
Anth.  des  fleurs  du  disque  terminées  infé¬ 
rieurement  par  des  appendices  glabres ,  ai¬ 
gus.  Style  bilobé  au  sommet ,  à  rameaux  ob¬ 
tus  et  rapprochés.  Le  fruit,  oblong  ,  atténué 
aux  deux  extrémités ,  se  termine  au  sommet 
en  une  sorte  de  petit  cône  hispide,  qui  sup¬ 
porte  une  aigrette  multisériée ,  à  soies  très 
ténues,  filiformes,  presque  lisses. — VAnan- 
dria  (  Tussilago  Anandria  L.  )  est  une  her¬ 
be  vivace ,  originaire  de  la  Sibérie.  Cette 
plante,  cultivée  depuis  long-temps  au  Mu¬ 
séum  ,  ne  m’a  jamais  offert  de  rayons  com¬ 
me  elle  semble  en  avoir  quelquefois  à  l’état 
sauvage.  (J.  D.) 

*  AWÂNDMNE.  Anandrinus.  bot. 
ï»h.  —  Synon.  d "’Anandraire.  V.  ce  mot. 

(C.  L.) 

*  ANANDRIQUE.  Anandricus.  bot. 

PH.  —  V.  ANANDRAIRE.  (C.  L.) 

ANANTHERIX  (  c*  priv.  ;  v  euph.  ; 
âvdêpil-,  épi  ).  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille 
des  Asclépiadacées,  tribu  des  Euasciépia- 
dées,  formé  par  Nuttal,  et  si  incomplète¬ 
ment  déterminé,  que,  parmi  les  auteurs  sys¬ 
tématiques,  les  uns  le  réunissent  au  Gom- 
phocarpus  de  R.  Brown,  les  autres  au  Po- 
âostigma ,  Eîliot,  etc.  Le  type  de  ce  g. 
était  VAsclepias  viridis  Yult. ,  qui  fait  par¬ 
tie  du  premier  des  g.  cités.  (C.  L.) 

*AXANTHOCYCLUS(  «  priv.;  «vSo? , 
fleur  ;  xüx).os ,  rayon ,  cercle  ;  fleur  dépour¬ 
vue  de  rayon  ).  bot.  ph.  —  Ce  g.,  établi 
par  Vaillant  [Acl.  Acad.  Par.  1719) ,  est  ré¬ 
uni  aujourd’hui  au  g.  Cotulu.  (J.  D.) 

*  A&ANTHOPUS  (à  priV. ;  v  euph.  ; 

avQog,  fleur;  tcoj$,  pied  ).  bot.  ph.  —  G.  de 
la  famille  des  Commélinacées,  formé  par 
Rafinesque  [Fl.  ludo.  21  ),  et  synon.  du  g. 
Commelina  Dillen.  (C.  L.) 

*  AXAPAUSIA  [àvx-nxvdi,  je  repose,  je 
délasse),  bot.  cr.  —  Nom  d’une  sect.  du  g. 
Gymnopleris ,  de  la  famille  des  Fougères,  é- 
tabli  par  Presl,  et  dans  laquelle  il  range 
VAcroslichum  nie oliani folium  et  quelques 


autres  espèces.  V.  gymnopteris.  (Ad.  B.) 

*  A  A  APE  RE.  Anapera  (  âvàx'/ipcç,  mu¬ 

tilé).  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Diptères, 
dîv.  des  Brachocères ,  subdiv.  des  Dichætes, 
famille  des  Pupipares  ,  tr.  des  Coriacés , 
dont  le  nom ,  substitué  par  Meigen  à  celui 
d 'oxïjpterum  employé  par  Leach,  a  été  ad¬ 
opté  par  M.  Macquart,  qui  assigne  à  ce  g.  les 
caract.  suivants  :  Tête  insérée  dans  une 
échancrure  du  thorax,  munie,  de  chaque  côté, 
d’une  touffe  de  poils.  Palpes  velus ,  presque 
cylindriques.  Ant.  valviformes,  ciliées  ;  point 
d’oreilles.  Pieds  velus;  cuisses  antérieures  et 
intermédiaires  fort  épaisses;  ongles  des  tar¬ 
ses  tridentés.  Ailes  assez  étroites  ,  courtes , 
en  pointe  obtuse.  Côte  ciliée.  Nervure  mé- 
diastine  simple,  marginale  et  sous-margina¬ 
le  soudées  ensemble  ;  basilaires  de  longueur 
inégale  ;  anale  distincte.  —  Ce  g.  se  compose 
de  deux  esp. ,  VA.  pallida  et  VA.  kirbyana. 
Ces  Insectes  vivent  sur  les  hirondelles,  aux¬ 
quelles  ils  se  cramponnent  au  moyen  de 
leurs  ongles  tridentés.  Le  nom  générique 
fait  allusion  à  leurs  ailes  ,  qui  sont  pour  ainsi 
dire  mutilées.  (D.) 

AXAPHALÏS  (nom  métonymique  par 
lequel  on  désigne  une  herbe  voisine  des  Gna- 
phalium  ou  Immortelles),  bot.  ph.  —  Les 
Anaphalis  sont  des  herbes  vivaces,  originai¬ 
res  des  montagnes  les  plus  élevées  de  l’Inde  ; 
elles  ont  le  port  des  Antennaria  ou  Lconlc- 
podium  des  Alpes  d’Europe.  Les  tiges  sim¬ 
ples  ne  portent  souvent  qu’un  seul  capitule 
contenant  un  nombre  considérable  de  fleurs 
tubuleuses,  hétérogames.  Celles  du  rayon, 
pluri-  ou  pauci-sériées ,  femelles  et  très  té¬ 
nues  ,  sont  pourvues  d’un  long  style  bifide  ; 
celles  du  disque ,  hermaphrodites  et  stériles , 
portent  des  anthères  qui  dépassent  un  peu  la 
gorge  de  la  corolle.  Le  style  est  indivis  et 
obtus.  L’involucre  est  formé  par  des  écail¬ 
les  lancéolées,  rayonnantes,  blanches,  sca- 
rieuses  ;  les  extérieures  sessiles  ;  les  moyen¬ 
nes  plus  longues,  presque  stipitées  ,  et  mar¬ 
quées  d’un  onglet  brun  à  la  base.  Les  inté¬ 
rieures  ,  étroites,  très  courtes,  paléacées,  re¬ 
posent  sur  un  réceptacle  légèrement  convexe, 
alvéolé.  Les  fruits,  glabres,  comprimés,  ses- 
siies ,  tronqués  au  sommet ,  sont  couronnés 
par  une  aigrette  1-sériée  ,  à  soies  filiformes  , 
scabres  de  la  base  au  sommet.  (J.  D.) 

*  AXAP11ES  [kvxÿUi  impalpable,  d’une 
petitesse  extrême),  ins.  — G.  de  la  famille 


ANA 


AN  A 


427 


desOxyuriens  (Oxyuri  Lat.),  de  l’ordre  des 
Hyménoptères,  établi  par  M.  Haliday  (  Ent. 
Mag.  ).,  qui  le  place  dans  la  sous-famille 
des  Abymarides ,  et  près  de  son  g.  Aby- 
mar ,  dont  il  diffère  surtout  par  l’abdomen 
ovoïde  et  presque  sessile  ;  il  se  distingue 
aussi  du  g.  Anagrus  par  les  antennes , 
n’ayant  que  12  articles  dans  les  mâles.  On 
ne  connaît  que  quelques  esp.  indigènes  de 
ce  g.,  toutes  d’une  extrême  ténuité  :  l’une 
d’elles  est  VA.  fuscipennis  Halid.  (Bl.) 

ANAPHÏA  («priv.  ;  «ç>v],  tact,  à  cause 
de  l’absence  de  palpes;  il  eût  fallu  écrire 
anliaphia  ).  arach.  —  G.  de  la  famille 
des  Pycnogonides ,  Latr. ,  de  l’ordre  des 
Arachnides  trachéennes ,  établi  par  Say 
( Journ .  of  Scienc.  of  Acad,  of  Phil.,  t.  2,  p. 
59),  qui  en  énonce  ainsj  les  caract.  :  Corps 
très  grêle,  composé  de  quatre  segments  ( les 
quatre  segments  thoraciques  )  supportant 
les  pattes,  et  un  petit  prolongement  caudal, 
subovalaire  (  L’abdomen ).  Tête  proéminen¬ 
te,  presque  imperceptible,  formée  par  un 
petit  prolongement  du  premier  segment 
thoracique.  Yeux  au  nombre  de  quatre,  in¬ 
sérés  sur  un  tubercule  commun  à  la  partie 
antérieure  de  la  tête.  Mandibules  robustes, 
didactyles,  insérées  à  l’extrémité  de  la  tête  , 
avancées  ,  parallèles ,  et  composées  de  deux 
articles.  Rostre  avancé,  cylindrique, tronqué 
à  l’extrémité,  et  plus  court  que  le  corps. 
Palpes  nuis.  Pattes  au  nombre  de  huit,  fili¬ 
formes,  longues  et  grêles.  Les  hanches  de 
trois  articles;  les  jambes  de  deux;  les  tarses 
également  de  deux  articles ,  dont  le  premier 
très  court  ;  les  crochets  simples  et  arqués. 
Ce  g.  ressemble  aux  Phoxichilus ,  dont  il  pa¬ 
raît  voisin  par  l’absence  des  palpes  ;  mais  il 
s’en  distingue  par  les  mandibules  didactyles 
et  les  crochets  des  tarses  simples.  11  se  rap¬ 
proche  aussi  des  Nymphon  et  des  Ammo- 
thea ,  dont  il  diffère  essentiellement  par 
l’absence  des  palpes.  Le  type  de  ce  g.  est 
YAnapliiapallida  Say  (Journ.  of  Scienc.  of 
the  Acad,  of  Ph.,  t.  2  ,  pi.  3,  fig.  7) ,  dont 
l’auteur  dit  avoir  trouvé  deux  individus  sur 
les  branches  d’une  Gorgonia  virgulata , 
dans  la  baie  de  Charlestown  (Caroline  du 
Sud).  (Bl.) 

*  ANÂPLECTA  («vsc,  en  arrière; 
nhxToç,  plié  ;  à  cause  d’un  repli  des  ailes  ). 
iins.  —  Genre  de  là  famille  des  Blattiens, 
de  l’ordre  des  Orthoptères,  établi  par  le 


docteur  Burmeister  ( Handb .  der  Entom.) 
sur  quelques  petites  esp.  américaines,  dont 
le  caractère  générique  le  plus  important  est 
la  grande  longueur  des  secondes  ailes,  qui 
dépassent  d’environ  un  tiers  la  longueur  des 
premières,  ou  élytres,et  se  replient  sous 
celles-ci,  dans  le  sens  transversal,  de  manière 
à  être  entièrement  abritées.  Les  Anaplecta 
ont  des  élytres  semblables  à  celles  des  Blat¬ 
tes  proprement  dites ,  des  antennes  un  peu 
plus  courtes  que  le  corps,  et  une  pelote 
entre  les  crochets  des  tarses.  M.  Burmeister 
décrit  quatre  espèces  de  ce  g.  :  ce  sont  les  A. 
minulissima  (Blattaminutissima  de  Geer.) , 
de  Surinam;  laieralis ,  unicolor  ,  de  Colom¬ 
bie,  et  dor salis  de  Porto-Rico.  (  Bl.  ) 

ANAPODOPHYLLUM  (  »v« ,  sur; 
«oïs,  ïroJo’s,  pied;  tpvïlo'j ,  feuille.  Dans  ce  g., 
la  feuille  unique,  d’une  forme  peltée,  est 
portée  par  un  long  pétiole),  bot.  pïi.  — Dé¬ 
nomination  d’un  g.  établi  par  Tournefort , 
que  Linné  a  contractée  en  celle  dePodophyl- 
lum,  généralement  adoptée.  F.  ce  mot. 

(C.  L.) 

*ANAPORÉES.Anapomp(àvâ,  à  tra¬ 
vers  ;  «dp os ,  pore  ;  allusion  au  mode  de  dé¬ 
hiscence  des  anthères),  bot.  ph.  —  Tribu 
formée  par  Schott  (. Meleth .)  dans  sa  famille 
des  Aracées  (Aroïdées ,  Juss.),  et  qu’il  sub¬ 
divise  en  deux  s.-tr.  :  les  Spathicarpées  :  g. 
Spathicarpa  Hook  ,  Dieffcnbachia  Sch. , 
Atherurus  BL  ;  les  Richardiées  :g.  Aglao- 
nema  Sch.,  Homalonema  Sch.,  Richar- 
dia  Kunth.  (  F.  ces  mots.)  Yoici  les  caract. 
que  l’auteur  assigne  à  cette  tr.:  Spadice  libre 
ou  adné  à  la  spathe ,  androgyne ,  ou  organes 
génitaux  rudimentaires  le  plus  souvent  mê¬ 
lés  aux  fleurs  femelles,  rarement  terminés 
par  un  appendice  stérile.  Anth.  libres,  ou  le 
plus  souvent  connées,  cachées  par  un  con¬ 
nectif  épais,  déhiscentes  par  des  pores. 
Ovaires  nombreux ,  libres ,  uni-  ou  pauci- 
loculaires.  Ovules  nombreux  ou  solitaires, 
orthotropes.  Graines  albumineuses.  Em¬ 
bryon  antitrope.  —  Cette  section  renferme 
des  plantes  à  rhizomes  articulés,  acaules 
ou  caulescentes  ;  à  gaînes  pétiolaires  al¬ 
longées,  à  gaînes  stipulâmes  milles. 

(C.  L.) 

*  AN  ARÊTE  (  à  priv.;  v  euph.;  âpsvk  , 
force  ,  vertu?  ).  ms.  —  G.  de  l’ordre  des 
Diptères  ,  div.  des  Némocères ,  famille  des 
Tipulaires,  tr.  des  Tipulaires-Gallicoles,  éta- 


428 


ANA 


bli  par  Haîiday,  et  adopté  par  M.  Macquart , 
qui  lui  assigne  les  caract.  suivants  :  Ant. 
courtes,  de  9  articles;  les  deux  1ers  plus 
grands  que  les  autres.  Yeux  échancrés. 
Trois  ocelles.  Pieds  fort  allongés  chez  le 
mâle;  jambes  sans  pointes.  Ailes  couchées  ; 
une  cellule  marginale  divisée  par  une  ner¬ 
vure  transversale,  quatre  postérieures, 
deuxième  non  pétiolée,  élargie  à  sa  base. — Ce 
g.  est  voisin  des  Lectrémies,  dont  il  ne  diffè¬ 
re  que  par  les  antennes,  et  ne  renferme  jus¬ 
qu’à  présent  qu’une  seule  esp.  qui  vit  sur  les 
pins,  et  n’est  peut-être,  d’après  M.  Macquart, 
que  la  Cecidontyia  Fini  de  Meigen  (  Tipula 
Pini  de  De  Geer.  (D.) 

*  AN  ARGYRUM,  DC.  (  «  priv.;  v  euph.; 
upyvpoç,  argent),  bot.  pu.  —  S. -g.  ainsi 
nommé  par  opposition  à  Panargyrum ,  dont 
il  est  regardé  comme  une  section.  V.  ce  mot. 

(J.  D.) 

*ANARHYNQUE.  Anarhynchus  (  âvsc, 
en  dessus  ;  pùyxoç,  bec),  ois.  —  G.  formé  par 
MM.  Quoy  et  Gaimard,  dans  la  Zoologie  de 
l'Astrolabe ,  vol.  1er,  p.  252,  sur  une  espèce 
de  petit  Échassier,  voisin,  selon  ces  auteurs  , 
des  Sanderlings ,  par  le  port ,  la  longueur 
des  pieds  et  la  couleur,  mais  en  différant 
par  la  forme  retroussée  du  bec  et  la  demi- 
palmure  de  la  base  des  doigts.  Ils  lui  assi¬ 
gnent  pour  caract.  :  Bec  assez  long ,  recou¬ 
vert  de  plumes  à  sa  base  jusque  près  des 
narines ,  qui  sont  petites ,  linéaires ,  et  ou¬ 
vertes  dans  une  gouttière  prolongée  de  cha¬ 
que  côté  jusqu’au  delà  de  la  première  moi¬ 
tié  du  bec.  Mandibules  très  aiguës ,  dirigées 
en  haut ,  déviées  d’un  côté  à  leur  pointe. 
Jambes  et  tarses  médiocres  ;  pouce  nul  ; 
doigts  assez  longs;  les  premières  phalanges 
unies  par  une  membrane  se  prolongeant  en 
forme  de  rebord  jusqu’à  leur  extrémité. 
Ailes  dépassant  la  queue  et  très  aiguës  ;  la 
première  rémige  la  plus  longue  de  toutes. 

Une  seule  esp.  compose  ce  g.  Elle  fut  re¬ 
cueillie  à  la  Nouvelle-Zélande  lors  de  l’ex¬ 
pédition  de  V Astrolabe  ;  elle  y  habite  les 
bords  vaseux  de  la  mer ,  et  vit  en  troupes 
dans  les  canaux  d’eau  salée  qui  entourent  la 
baie  Chouraki.  C’est  VAnarhynque  à  front 
blanc  (Anarhynchus  fronlalis ),  Quoy  et 
Gaim. ,  Astrol. ,  pl.  51 ,  fig.  2.  Plusieurs  in¬ 
dividus  furent  tués  ;  tous  avaient  le  bec  re¬ 
courbé  en  haut  et  dévié  à  droite ,  les  pieds 
noirs,  tout  Je  dessus  d’un  cendré  clair,  avec 


ANA 

une  bande  blanche  sur  le  front  ;  les  rémiges 
primaires  brunes ,  et  le  dessous  d’un  blanc 
assez  pur;  Se  cendré  des  épaules  s’avançant 
un  peu  vers  la  poitrine  ;  ce  qui  semblait  indi¬ 
quer  que  cette  partie  peut  prendre  une  tein¬ 
te  différente ,  selon  l’âge  et  les  saisons.  Leur 
longueur  totale  était  de  6  pouces  2  lignes. 
D’après  la  fig.  de  la  planche  citée,  le  bec  de 
cet  oiseau ,  vu  de  profil ,  ne  forme  'pas ,  en 
se  recourbant,  un  arc  comme  chez  l’Avocet- 
te ,  mais  un  angle  ouvert  à  peu  près  comme 
chez  VÆdicnemm  recurvirostris  (  Cuv.  ) , 
et  ses  pieds ,  plus  robustes  et  moins  grêles 
que  ceux  des  Sanderlings  et  des  Bécasseaux, 
demi- palmés  comme  ceux  des  Avocettes , 
nous  semblent  le  rapprocher  davantage  de 
ces  derniers ,  et  surtout  des  Pluviers. 

(Lafr.) 

ANARNAK.  Anarnacus.  mai.  —  V. 
Dauphin.  (Is.  G.  St-H.) 

ANARRHÏNUM  (âvàppivo'j,  nom,  chez 
les  Grecs,  d’une  plante  aujourd’hui  indéter¬ 
minée.  Ce  mot  fait  opposition  à  celui  d’An- 
tirrhinum).  bot.  pii.  —  G.  de  la  famille  des 
Scrophuîarinées,tr.  des  Antirrbinées,Chav., 
formé  .par  Desfontaines  (Fl.  Atl. ,  11,  51,  t. 
141,  142),  et  dont  les  caract.  sont  ainsi  dé¬ 
terminés  :  Cal.  profondément  5-fide.  Cor. 
hypogyne  ;  tube  un  peu  recourbé ,  uni  à  la 
base  ou  courtement  éperonné;  gorge  ou¬ 
verte  (  principal  caract.  qui  distingue  ce  g. 
de  VAntirrhinum),  libre;  limbe  bilabié;  lo¬ 
bes  de  la  lèvre  supérieure  dressés ,  puis  ré¬ 
fléchis  ;  ceux  de  l’inférieure  étalés;  tous 
presque  égaux,  plus  ou  moins  échancrés. 

f 

Etamines  insérées  sur  le  tube  de  la  corolle , 
incluses,  dont  4  fertiles,  presque  égales; 
une  5e  stérile,  très  courte panth.  rénifor- 
mes,  uniloculaires.  Ovaire  biloculaire;  pla¬ 
centas  adnés  à  la  cloison,  multi-ovulés. 
Style  simple,  renflé  au  sommet;  stigm.  ob¬ 
tus.  Capsule  chartacée,  sphérique-compri- 
mée,  biloculaire  ;  iogettes  égales,  déhiscen¬ 
tes  près  du  sommet  par  un  pore  oblong, 
uni  valvulé.  Graines  nombreuses ,  ovales, 
très  petites ,  à  test  tuberculé  ou  submuriqué. 
— Ce  g.  renferme  5  ou  6  esp.  environ,  appar¬ 
tenant  au  bassin  méditerranéen,  et  qui  sont 
des  herbes  bisannuelles  ou  vivaces,  à  feuil¬ 
les  radicales  souvent  disposées  en  rosace; 
les  caulinaires  opposées,  palmatiparties  ou 
dentées  au  sommet;  les  supérieures  très  en¬ 
tières;  à  fleurs  petites,  notantes,  disposées 


ANA 


429 


en  grappe  spiciforme ,  allongée  et  penchée. 
L’espèce  la  plus  commune  du  g.  est  l’A. 
bellidifolium ,  qui  croît  dans  le  midi  de  la 
France.  Il  a  pour  synonymes  le  Cardiolhe- 
ca ,  Ehrenb. ,  Msc. ,  et  le  Simbuleta  de  Fors- 
kal,  qu’on  lui  rapporte  avec  doute.  (C.  L.) 

AAARRIIIQUE.  Anarrhicas  (  àvxjbpi- 
yu/Axi,  grimper),  poiss. — Ce  nom  fut  imagi¬ 
né  par  Gessner  pour  désigner  un  poisson,  dont 
il  recevait  la  description  de  l’un  de  ses  cor¬ 
respondants  ,  riverain  de  l’Océan  germani¬ 
que,  sous  la  dénomination  de  Klippfisch  , 
ainsi  nommé ,  disait-il ,  soit  parce  que  ce 
poisson  monte  sur  les  rochers,  soit  parce 
qu’il  se  cache  parmi  les  rochers  sous-marins. 
Quoique  cette  habitude  soit  plus  vraisembla¬ 
ble  que  la  première,  dont  aucun  auteur  mo¬ 
derne  ne  parle,  Gessner  a  préféré  la  première 
version,  et  a  composé  dans  cet  esprit  le 
nom  d’Anarrhicas ,  resté  depuis  à  notre 
poisson.  —  Il  est  jusqu’à  présent  unique 
dans  son  genre,  caractérisé  par  un  corps 
long  et  comprimé,  une  tête  grosse,  à  joues 
saillantes,  à  cause  de  l’énormité  des  muscles 
masseters.  La  gueule  est  armée  de  fortes 
dents  coniques  et  pointues  sur  le  devant  des 
mâchoires;  celles  des  côtés,  ainsi  que  celles 
du  palais ,  sont  de  gros  tubercules  hémisphé¬ 
riques  portés  sur  des  espèces  d’épiphyses  os¬ 
seuses,  coniques,  qui  tiennent  aux  os  par  une 
sorte  de  suture.  La  mâchoire  supérieure  a 
une  rangée  de  quatre  grosses  dents  coniques 
avec  de  plus  petites  au  milieu,  et  une  ran¬ 
gée  intérieure  de  douze  petites.  A  la  mâchoi¬ 
re  inférieure,  il  y  en  a  une  rangée  extérieu¬ 
re  de  six  grosses,  puis  une  rangée  intérieu¬ 
re  de  quatre  plus  petites.  Ensuite  viennent 
de  chaque  côté  deux  rangs  de  gros  tubercules 
ronds  portant  des  petites  dents  plates,  au 
nombre  de  cinq  à  six  sur  chaque  rang;  et 
plus  en  arrière ,  trois  ou  quatre  de  ces  tu¬ 
bercules,  mais  sur  un  seul  rang.  A  ces  der¬ 
nières  rangées  de  la  mâchoire  inférieure  ré¬ 
pondent  les  deux  rangées  adhérentes  aux  pa¬ 
latins.  Le  vomer  est  aussi  garni  de  gros  tu¬ 
bercules,  et  les  pharyngiens  portent  aussi 
des  dents  coniques,  mais  beaucoup  plus  pe¬ 
tites.  A  ce  caractère  de  la  dentition  si  forte 
et  si  remarquable  de  l’Anarrhique  il  faut  a- 
jouter  encore  qu’il  n’y  a  pas  de  ventrales  ; 
que  la  dorsale  et  l’anale  sont  très  étendues, 
et  vont  toucher,  sans  se  confondre  avec  elle, 
à  une  petitenageoirecaudale.  Tous  les  rayons 


ANA- 

sont  moux  et  flexibles.  Ce  poisson  manque 
de  vessie  natatoire.  Sa  couleur  est  d’un  brun 
foncé  tirant  plus  ou  moins  à  l'olivâtre,  quel¬ 
quefois  moucheté  de  noir  ou  rayé  en  travers 
de  larges  bandes  noires  plus  ou  moins  nua¬ 
geuses.  L’Anarrhique  habite  l’Océan  du 
Nord  ,  et  se  porte  très  haut  vers  le  pôle,  car 
on  le  trouve  jusque  sur  les  côtes  du  Groen¬ 
land.  Il  est  très  abondant  sur  les  côtes  d’An¬ 
gleterre,  mais  il  devient  rare  sur  nos  côtes 
de  la  Manche,  et  nous  ne  croyons  pas  qu’il 
dépasse  cette  mer  vers  le  sud  ,  car  nous 
n’en  avons  jamais  vu  venir  du  golfe  de  Gas¬ 
cogne.  Il  se  trouve  aussi  sur  les  côtes  d’A¬ 
mérique  ;  nous  en  avons  reçu  qui  avaient 
été  pêchés  sur  le  banc  de  Terre-Neuve.  Il 
nage  avec  lenteur  par  des  mouvements  d’on¬ 
dulation,  et  comme  en  se  traînant  sur  le 
sable.  Il  vit  long-temps  hors  de  l’eau,  mord 
avec  force  les  corps  qu’on  lui  présente  quand 
il  est  sur  le  pont  d’un  navire.  Steller  rappor¬ 
te  qu’il  a  vu  un  de  ces  Anarrhiques  briser 
entre  ses  dents  la  lame  d’un  fort  couteau.  Il 
ne  dépasse  guère  Im  à  lm,35.  On  en  fait 
dans  le  Nord  des  pêches  assez  abondantes 
pour  donner  lieu  à  des  salaisons  de  ce  pois¬ 
son,  estimé  par  les  uns  et  tout  à  fait  méprisé 
par  les  autres.  Les  auteurs  s’accordent  tous  à 
dire  que  sa  chair  est  bonne  quand  elle  a 
été  bouillie.  Dans  le  Nord  on  emploie  sa 
peau  à  divers  usages  ,  soit  pour  en  faire  de 
la  colle-forte ,  soit  pour  en  faire  des  lanières 
assez  solides  ,  soit  enfin  comme  d’une  sorte 
de  chagrin.  (Val.) 

*  AJXARRHIZÉES.  Anarrhizeœ(upr.; 

y  euph.  ;  xp  ,  redoubl.;  yoîÇ«,  racine  ).  bot. 
ph.  —  Dénomination  appliquée  par  L.  C.  Ri» 
chard  aux  plantes  acotylédones  qui,  suivant 
cet  auteur,  étant  privées  de  graines ,  man¬ 
quent  de  radicules,  et,  conséquemment,  de 
racines.  (G.  L.) 

*  AA  ART  A  (nom  d’une  coquille  de  mer 
suivant  Pline),  ins. — G.  de  l’ordre  des  Lépi¬ 
doptères,  famille  des  Nocturnes,  établi  par 
Ochsenheimer  aux  dépens  du  g.  Noctua  de 
Fabricius ,  et  adopté  par  M.  Boisduval ,  qui 
le  place  dans  sa  tribu  des  Héliothides  (  Index 
metliod.,  p.  94).  Treischke,  continuateur  de 
l’ouvrage  d’Ochsenheimer  ,  lui  donne  les 
caract.  suivants  ,  qui  sont  extrêmement  va¬ 
gues  :  Papillons  très  petits,  dont  le  corps  est 
gros  et  laineux  ;  avec  les  antennes  crénelées, 
les  ailes  supérieures  marbrées,  et  les  infé- 


430 


AN  A 


rieures  terminées  par  une  large  bordure  noi¬ 
re.  Il  les  divise  en  trois  petites  familles  : 
Famille  A,  Pap.  ayant  les  ailes  supérieures 
étroites  et  arrondies  ;  famille  B,  Pap.  ayant  les 
ailes  mêlées  de  blanc  et  de  noir,  et  les  supé¬ 
rieures  larges  et  arrondies;  famille  C,  Pap. 
ayant  les  ailes  supérieures  colorées  en  ban¬ 
des,  avec  l’angle  apical  aigu.  Les  chenilles 
de  ces  Lépidoptères  ont  été  très  peu  obser¬ 
vées;  on  ne  connaît  encore  que  celles  de  deux 
espèces.  Elles  sont  chargées  de  petits  points 
verruqueux  sur  un  fond  barriolé;  elles  ont 
16  pattes ,  et  vivent  sur  les  plantes  basses. 
Leur  métamorphose  a  lieu  dans  un  tissu  lé¬ 
ger,  revêtu  des  débris  de  leur  nourriture. — 
Le  g.  Anarla  renferme  9  esp. ,  toutes  d’Eu¬ 
rope.  Ce  sont  des  Noctuélites  de  moyenne 
taille ,  d’un  vol  très  rapide ,  et  qui  a  lieu  en 
plein  jour,  par  un  soleil  ardent,  bien  qu’elles 
appartiennent  à  la  famille  des  Nocturnes. 
Quelques  unes  sont  ornées  de  couleurs  vives 
et  variées.  Nous  citerons  comme  la  plus  re¬ 
marquable  sous  ce  rapport  P  A.  Myrtilli 
Linn.,  qui  paraît  deux  fois,  en  juin  et  en 
août;  elle  est  très  commune  dans  les  clairiè¬ 
res  des  bois  où  abonde  la  bruyère  commune 
( Erica  vulgaris),  sur  laquelle  vit  sa  chenille. 
Toutes  les  Ânarta  connues  sont  figurées 
dans  Hubner  et  dans  notre  Hist.  nat.  des 
Lépid.  de  France.  (D.) 

ANARTIIRM  (àpriv.  ;  veuph.;  üp- 
3-/0OV  ,  articulation  ).  bot.  pii.  —  G.  de  la 
famille  des  Restiacées,  formé  par  R.  Brown 
(  Prodr.  ) ,  qui  lui  assigne  les  caract.  sui¬ 
vants  :  Fleurs  dioïques,  à  périgone  6-gîu- 
mé ,  presque  égal.  Dans  les  mâles  :  5  étam. 
à  filaments  libres,  à  anthères  biîoculaires, 
bifides  aux  deux  extrémités.  Dans  les  fe¬ 
melles  :  Ovaire  triloculaire;  3  styles,  à  stigm. 
simples;  capsule  5-loculaire,  trilobée,  tri- 
sperme. — Les  Anarthria  sont  des  herbes  vi¬ 
vaces,  indigènes  sur  les  côtes  méridionales 
de  la  Nouv.-Hollande.  Leur  chaume  est 
comprimé ,  simple  ou  rarement  ramifié-pro- 
lifère,  inarticulé,  évaginé,  garni  de  feuil¬ 
les  distiques,  verticales,  équitantes,  et  ter¬ 
miné  par  des  épis  composés,  bractéés  (brac¬ 
tée  spathacée,  caduque  )  ou  simples,  à 
fleurs  solitaires.  On  en  connaît  5  ou  6  es¬ 
pèces,  dont  la  capsule,  chez  quelques  unes, 
est  nucamentacée  et  à  peine  déhiscente. 

(C.  L.) 

*  AMARTHROSYME  ,  E.  Meyer  (di- 


ANA 

minutif  d’ava/sôysoç,  inarticulé),  bot.  ph.  — 
G.  de  la  famille  des  Légumineuses,  voisin 
des  Desmodium  ,  dont  il  ne  diffère  que  par 
un  fruit  moniiiforme,  mais  non  septulé  ni 
ruptile.  Meyer  ( Comm . ,  p.  124)  n’en  signale 
qu’une  esp.,  laquelle  croît  au  cap  de  Bonne- 
Espérance.  (Sp.) 

AN  AS.  ois.  —  Syn.  latin  de  Canard. 

(  C.  D’O.  ) 

AN1ASPE.  Anaspis  («priv.  ;v  euph.  ; 
àorirt's,  bouclier;  ici  écusson),  ins.— G.  de  Co¬ 
léoptères  hétéromères,  créé  par  Geoffroy,  et 
adopté  par  MM.  Duméril  et  Latreille,  qui  le 
placent ,  le  premier  dans  la  famille  des  An- 
gustipennes  ouSténoptères,  et  le  second  dans 
celle  desTrachélides,  tribu  des  Mordellones. 
Les  caract.  de  ce  g.,  suivant  Geoffroy,  sont  : 
Ant.  filiformes,  qui  vont  en  grossissant  vers 
le  bout.  Ecusson  imperceptible.  Corselet 
plat,  uni  et  sans  rebords.— Fabricius  et  Oli¬ 
vier  ont  réuni  les  Anaspes  aux  Mordelles , 
parce  qu’ils  n’en  diffèrent,  selon  eux,  que 
par  l’organisation  de  la  bouche;  mais  ils 
s’en  distinguent  encore  par  le  pénultième 
article  de  leurs  quatre  tarses  antérieurs,  qui 
est  bilobé  ;  leurs  ant.  simples,  et  non  en  scie  ; 
et  enfin  par  la  presque  nullité  de  leur  écus¬ 
son,  qui  est  à  peine  visible.  Ce  sont  des  Insec¬ 
tes  très  petits  et  très  agiles,  qu’on  rencontre 
ordinairement  sur  les  fleurs ,  et  quelquefois 
sur  les  arbres.  Ils  glissent  facilement  entre 
les  doigts  de  celui  qui  veut  les  prendre.  M. 
Dejean ,  dans  son  Catal.  (3e  édit.) ,  en  men¬ 
tionne  24  esp.,  dont  5  d’Amérique,  1  du  cap 
de  Bonne-Espérance,  et  les  autres  d’Europe. 
Nous  citerons  parmi  ces  dernières  les  A. 
frontalis ,  flava ,  lateralis ,  thoracica  et  ru- 
ficollis ,  qui  se  trouvent  toutes  aux  environs 
de  Paris.  Ce  sont  des  Mordelles  pour  Fabri¬ 
cius  et  Olivier,  qui  les  ont  décrites  les  pre¬ 
miers.  (D.) 

AMASSER  ou  AMASSERA  (  nom 
vulgaire  à  Timor  ).  bot.  ph.  —  Rumphius 
(  Herb.  Amboin. ,  vol.  7 ,  t.  7  )  a  décrit  et 
figuré  sous  le  nom  (T  Anasser  une  plante 
queM.  R.  Brown  a  reconnue  comme  congé¬ 
nère  du  Pitiosporum.  Ce  dernier  auteur  a , 
en  outre ,  signalé  l’identité  du  g.  Anasser , 
fondé  par  A.  L.  de  Jussieu ,  avec  le  Genio- 
stoma  de  Forster.  Le  nom  d 1  Anasser  ou 
(FAnassera ,  que  Lamarck  a  ainsi  modifié  , 
doit  donc  être  rayé  de  la  botanique.  F.  ge- 

NIOSTOMA  et  PITTOSPORUM.  (G...  N.) 


ANA 


ANA 


431 


ANASTATIC  A,  Linn.  (âvoiaTocTixcSç,  qui 
excite),  bot.  pii.  —  G.  de  la  famille  des 
Crucifères  (Siliculeuses),  offrant  pour  ca- 
ract.  :  Cal.  de  4  sépales  égaux  ,  ascendants  , 
divergents.  Cor.  de  4  pétales  courtement 
onguiculés.  Glandules  4  (opposées  2  à  2  aux 
2  sépales  latéraux),  dentiformes  ,  trigones, 
alternes  avec  les  2  étamines  impaires.  Étain. 
6,  subisomètres.  Filets  filiformes,  trigones, 
ascendants,  arqués.  Anthères  sagittiformes- 
elliptiques,  rétuses.  OŸaire  2-loculaire  ;  loges 
2-ovulées.  Style  filiforme,  accrescent.  Stig¬ 
mate  pelté,  disciforme.  Silicule  rostrée(par 
le  style),  subglobuleuse,  comprimée  en  sens 
contraire  du  diaphragme,  diptère  au  som¬ 
met,  2-loculaire,  2-valve,  2-4-sperme;  val¬ 
ves  cymbiformes ,  innervées,  marginées,  ap- 
pendiculées  postérieurement  au  dessous  du 
sommet;  diaphragme  suborbiculaire,  épais  , 
subcoriace;  nervures  placentairiennes  pla¬ 
nes,  très  larges,  superficielles;  bec  conique- 
subulé,  persistant.  Graines  tantôt  solitaires 
et  suspendues,  tantôt  géminées  et  subhori¬ 
zontales  ,  suborbiculaires  ,  comprimées ,  im- 
marginées.  Cotylédons  rectilignes,  plans, 
tantôt  accombants  ,  tantôt  obliquement  in¬ 
combants.  (Spach,  Hist.  des  Plantes  Plian. 
VI ,  p.  527.)  —  Ce  g. ,  très  caractérisé,  mais 
d’ailleurs  assez  voisin  des  V alla ,  ne  renfer¬ 
me  qu’une  seule  esp.  (  A.  hierochunlica 
L.  ),  plante  connue  sous  le  nom  vulgaire  de 
Rose  de  Jéricho ,  et  qui  habite  les  déserts  de 
l’Egypte,  ainsi  que  ceux  de  l’Arabie  et  de  la 
Syrie.  C’est  une  herbe  annuelle  très  rameu¬ 
se,  couverte  d’une  pubescence  étoilée.  Les 
rameaux  sont  dichotomes;  les  feuilles  spa- 
tulées,  pétiolées,  peu  ou  point  dentées.  Les 
fleurs,  subsessiles,  très  petites  et  de  couleur 
blanche,  forment  des  grappes  dichotoméaires 
et  terminales,  sessiles,  ébractéolées,  pau- 
ciflores.  Lorsque  la  plante  est  morte  sur  pied 
et  desséchée,  ses  branches  et  ses  rameaux 
se  contractent ,  et  forment  une  sorte  de  pe¬ 
lote  presque  globuleuse ,  tandis  qu’elles 
s’écartent  dès  que  ce  squelette  végétal  est 
humecté.  C’est  probablement  à  cette  pro¬ 
priété  hygrométrique ,  qui  paraissait  jadis 
une  merveille,  qu’est  dû  le  nom  vulgaire  de 
YAnastatica.  (Sp.) 

*  ANASTATICÉES.  Anaslaticeœ. 
bot.  ph. — Tribu  établie  par  M.  De  Candolle 
dans  les  Crucifères  (  V.  ce  mot),  et  ayant 
pour  type  le  g,  Anastalica.  (Ad.  J.) 


ANASTOME  (ù'JccGvo/jiOi ,  ouvert.)  ois. 

—  C’est,  dans  la  méthode  de  Vieillot,  le 

synonyme  du  g.  Bec-ouvert  de  Cuvier.  F. 
ce  mot.  (Lafr.) 

*  ANASTOME,  et  non  ANOSTOME. 
Anastoma  (âvàGvofxoü  «va, sur;  bou¬ 
che).  moll.  —  Une  coquille  très  singulière 
a  été  figurée  autrefois  par  Lister  et  plusieurs 
autres  auteurs  ,  et  rapportée  par  Linné  à 
son  g.  Hélix ,  sous  le  nom  A1  Hélix  ringens. 
Cette  coquille  présente  un  caract.  des  plus 
singuliers.  La  spire,  après  s’être  enroulée  de 
la  manière  habituelle  ,  parvenue  au  dernier 
moment  de  son  accroissement,  se  renverse 
subitement  à  la  base,  parcourt  cette  base 
transversalement ,  et  l’ouverture  vient  se 
placer  sur  le  bord  extérieur,  se  dirigeant 
vers  la  spire ,  qui  se  trouve  renversée  dans 
une  position  diamétralement  opposée  à  cel¬ 
le  qui  existe  dans  toutes  les  autres  esp.  d’Hé- 
lices.  C’est  avec  cet  Hélix  ringens  que  La- 
marck  a  fait  son  g.  Anastome.  Depuis  Lin¬ 
né,  une  2e  esp.  plus  petite  et  plus  globuleu¬ 
se  a  été  découverte,  et  Lamarck  les  a  com¬ 
prises  toutes  deux  dans  son  genre.  Si  ce  ca¬ 
ract.  se  trouve  confirmé  plus  tard  par  des  mo¬ 
difications  notables  dans  l’organisation  des 
animaux  ,  il  sera  nécessaire  de  conserver  le 
g.  Anastome  ;  mais  si ,  au  contraire ,  comme 
cela  est  très  probable,  l’animal  ne  diffère  pas 
des  autres  Hélices,  il  suffira  dès  lors,  comme 
l’a  d’ailleurs  proposé  M.  de  Férussac,  de  for¬ 
mer  dans  les  Hélices  un  petit  groupe  à  part 
pour  les  deux  esp.  dont  nous  venons  de  par¬ 
ler.  F.  hélices.  (Desh.) 

ANASTOMOSE.  Anastomoses  (  àvjiOTO- 
fj-ojGiç,  embranchement  des  vaisseaux  [  abou¬ 
chement,  communication  qui  existe  natu¬ 
rellement  entre  deux  vaisseaux  ]  ).  anat. 

—  On  a  donné  ce  nom  aux  communications 
nerveuses,  bien  qu’il  soit  difficile  d’y  consta¬ 
ter  les  conduits  du  fluide  nerveux.  Le  nom¬ 
bre  des  Anastomoses  est  d’autant  plus  grand 
que  les  vaisseaux  sont  plus  petits.  Leur  but 
principal  semble  être  de  multiplier  les  voies 
de  communication,  et  de  suppléer  ainsi  aux 
obstacles  que  les  liquides  peuvent  éprouver 
dans  leur  cours.  En  effet,  si  on  lie  l’artère 
principale  d’un  membre,  la  circulation  se 
rétablit  bientôt  entre  la  partie  supérieure  et 
la  partie  inférieure  de  la  ligature.  Dans  ce 
cas,  les  petits  vaisseaux  de  communication 
se  développent  d’une  manière  extraordinaire, 


432  ANA 

et  prennent  un  volume  en  rapport  avec  leurs 
nouvelles  fonctions. 

L’importance  physiologique  des  Anasto¬ 
moses  est  bien  plus  grande  encore  si  l’on  ob¬ 
serve  ce  qui  se  passe  du  côté  de  la  circula¬ 
tion  du  sang  chez  les  têtards  de  certains 
batraciens  à  métamorphoses.  Chez  ces  êtres 
rémarquables  sous  plusieurs  rapports ,  la  re¬ 
spiration  aquifère  ne  peut  se  changer  en  re¬ 
spiration  aérienne  qu’autant  que  des  Anasto¬ 
moses  vasculaires ,  d’abord  imperceptibles  , 
finissent ,  en  se  développant,  par  détourner 
le  sang  d’un  appareil  respiratoire  au  bénéfice 
de  l’autre. 

La  circulation  du  sang  chez  les  Crocodiles 
se  trouve  également  modifiée  d’une  manière 
toute  particulière  par  une  Anastomose  qui 
fait  communiquer  le  sang  artériel  avec  le 
sang  veineux.  F.,  pour  plus  de  détails ,  l’ar¬ 
ticle  CIRCULATION.  (M.  S.  A.) 

ANASTOMOSE.  Ânastomosis  (  de 
«vacrro>ow ,  je  resserre  ).  bot.  —  Se  dit ,  en 
botanique ,  de  la  réunion  de  diverses  parties 
rameuses  les  unes  avec  les  autres.  (C.  d’O.) 

*  ANASTRAPHIA,  et  mieux  ANA- 
STREPHIA  (<W  Tpècpstç,  aor.  pass.  d’àva- 
<7zpé<p'j> ,  je  recourbe  ;  à  cause  de  la  courbure 
du  limbe  des  fleurons),  bot.  pii. — M.  Don  a 
donné  ce  nom  à  une  plante  de  la  famille  des 
Composées  ,  tr.  des  Mutisiacées.  Ses  caract. 
sont  :  Involucre  ovale,  campanulé,  composé 
d’écailles  lancéolées,  acuminées,  multisé- 
riées  ;  les  extérieures  plus  courtes.  Récepta¬ 
cle  nu.  Fleurs  hermaphrodites.  Cor.  glabres, 
pourpres ,  régul. ,  5-nervées.  Tube  coriace, 
divisé  en  5  lobes  linéaires  ,  révolutés.  Étam. 
à  filets  capillaires  glabres,  dépassant  la  gor¬ 
ge  de  la  corolle.  Anth.  blanchâtres,  longues, 
dures ,  munies  de  deux  soies  à  la  base.  Style 
cylindrique  ,  glabre ,  échancré  au  sommet , 
et  légèrement  papilleux.  Fruit  tronqué,  com¬ 
primé  ,  linéaire ,  couvert  de  poils  soyeux , 
couronné  par  une  aigrette  persistante ,  for¬ 
mée  de  soies  capillaires ,  denticulées ,  pres¬ 
que  égales  entre  elles. — L "’Anastraphia  est 
un  arbrisseau  couvert  de  feuilles  alternes , 
épineuses  en  leurs  bords ,  et  assez  sembla¬ 
bles  ,  par  leurs  formes ,  à  celles  du  chêne 
yeuse.  Il  est  originaire  de  l’île  de  Cuba. 

(J.  D.) 

ANATASE  («v«73 ««s,  élévation),  min. 
—  Espèce  du  g.  titane.  V.  ce  mot. 

(Del.) 


ANA 

ANATÉES.  —  F.  ANA  TIRÉES. 

ANATHÈRE.  Anatherum  («  priv.  ;  v 
euph.;  àO  'np,  époç,  barbe  d’épi),  bot.  pii. — 
Le  g.  ainsi  nommé  par  Palissot  de  Beauvois, 
dans  la  famille  des  Graminées,  pour  quelques 
esp.  YAndropogon ,  a  été  réuni  de  nouveau 
à  ce  dernier  g.  par  le  profeseur  Runth.  F . 
ANDROPOGON.  (A.  R.) 

* AN A TH DOTES  (  âvxOpdiay.ct) ,  je  sau¬ 
te).  INS. — G.  de  l’ordre  des  Coléoptères  pen¬ 
tamères,  famille  des  Sternoxes ,  tr.  des  Éla- 
térides,  établi  par  Stéphens,  qui  lui  donne 
pour  caract.  :  Tarses  dilatés  ;  4e  article  me¬ 
nu.  Ongles  simples. — Ce  g.  correspond  à  ce¬ 
lui  (YAlhous  d’Eschscholtz.  F.  ce  mot.  (D.) 

*  ANATIDËES.  Anatidœ  (du  mot  la¬ 
tin  anas ,  lis,  canard),  ois.  —  Famille  de 
l’ordre  des  Palmipèdes  de  Cuvier,  répondant 
à  celle  des  Lamellirostres  de  cet  auteur. 
Ses  caract.  sont  :  Bec  large,  le  plus  souvent 
déprimé  et  arrondi  à  son  extrémité,  quel¬ 
quefois  conique  et  rétréci  vers  cette  partie , 
revêtu  d’une  peau  molle  plutôt  que  d’une 
véritable  corne,  souvent  renflé  en  dessus  de 
sa  base ,  terminé  par  une  plaque  ou  onglet 
arrondi ,  plus  ou  moins  incliné  et  saillant  ; 
ses  bords  garnis  de  lamelles  transversales  en 
forme  de  petites  dents ,  souvent  apparentes 
sur  les  côtés.  Langue  épaisse ,  charnue , 
dentelée  sur  ses  bords.  Fosses  nasales  am¬ 
ples  et  ovalaires  ;  narines  en  fente  et  média¬ 
nes.  Tarses  en  général  courts ,  robustes , 
comprimés ,  déjetés  en  arrière  chez  la  plu¬ 
part;  bas  de  la  jambe  nu;  doigts  antérieurs 
palmés  ;  pouce  petit ,  souvent  pinné.  Ailes 
en  général  de  longueur  médiocre,  de  forme 
étroite,  et  souvent  munies  d’un  ou  deux  tu¬ 
bercules  osseux  au  poignet.  Queue  courte  , 
souvent  conique  ou  simplement  arrondie. 
Sternum  très  grand ,  prolongé  en  arrière  en 
forme  de  bateau. 

Cette  famille  se  compose  de  toutes  les 
espèces  que  Linné  comprenait  dans  son 
grand  genre  Anas ,  groupe  des  plus  natu¬ 
rels,  et  que  la  seule  inspection  du  bec  fait 
reconnaître  au  premier  abord.  Ce  bec ,  ce¬ 
pendant  ,  présente  dans  sa  structure  plu¬ 
sieurs  modifications  qui,  jointes  à  celles 
d’autres  parties  extérieures ,  ont  fait  diviser 
ces  nombreuses  esp.  en  Cygnes,  Oies ,  Cé~ 
réopsis  et  Canards.  Swainson,  dans  sa  clas¬ 
sification  ,  n’admettant  pour  caract.  génér. 
de  sa  famille  Anatidœ  que  celui  tiré  de  la 


ANA 


ANA 


433 


forme  du  bec ,  y  fait  entrer,  comme  sous- 
famille  ,  sous  le  nom  de  Phœnicoptinœ ,  le 
g.  Phœnicoptère.  Nous  avouons  qu’en  n’ayant 
égard  qu’au  bec  déprimé  et  lamelleux  et 
aux  doigts  palmés  du  Phœnicoptère  ,  ce  se¬ 
rait  effectivement  dans  cette  famille  qu’il 
devrait  être  rangé  ;  mais ,  si  l’on  considère 
l’énorme  longueur  de  ses  pattes  ,  la  brièveté 
de  son  tronc ,  et  ses  habitudes  riveraines  et 
non  nageuses ,  c’est  évidemment  à  l’ordre 
des  Echassiers  qu’il  appartient.  Nous  soup¬ 
çonnons  fortement  aussi  que  la  forme  de 
son  sternum  et  de  tout  son  squelette  l’y 
place  également.  Du  reste ,  il  n’est  pas 
douteux  que  ce  soit  un  oiseau  de  transi- 

r 

tion ,  faisant  le  passage  des  Echassiers  aux 
Nageurs  ou  Palmipèdes ,  comme  il  s’en  ren¬ 
contre  d’intermédiaires  entre  presque  tous 
les  ordres. 

La  tâche  que  nous  nous  sommes  imposée 
de  rechercher  soigneusement  et  de  recon¬ 
naître,  autant  que  possible ,  dans  toutes  les 
familles ,  les  différences  de  mœurs  presque 
toujours  jointes  à  celles  des  formes,  comme 
base  de  nos  divisions ,  nous  a  fait  reconnaî¬ 
tre,  tlans  les  nombreuses  esp.  qui  composent 
celle-ci,  trois  ou  quatre  types  de  forme  bien 
distincte ,  et  en  rapport  avec  diverses  facul¬ 
tés  prédominantes  qui  en  sont  la  consé¬ 
quence.  Telles  sont  la  marche  et  même  la 
course  chez  les  uns ,  la  natation  et  l’immer¬ 
sion  chez  d’autres  ,  un  mélange  de  ces  deux 
facultés  chez  ceux-ci ,  et  enfin  un  vol  plus 
facile ,  joint  à  la  faculté  de  se  percher ,  chez 
ceux-là. 

Parmi  les  esp.  marcheuses  et  même  cou¬ 
reuses  ,  et  peu  nageuses  par  conséquent , 
qui  se  font  remarquer  par  des  jambes  et 
des  tarses  élevés,  placés  sur  le  tronc,  à 
l’équilibre  du  corps,  nous  avons  cru  devoir 
établir  deux  sous-familles.  L’une ,  que  nous 
nommons  Ansérinées  ,  renferme  les  Oies  et 
les  Bernaches ,  reconnaissables  à  leur  bec  co¬ 
nique,  rétréci  vers  la  pointe,  et  qui ,  par  leur 
palmure  entière,  la  forme  allongée  du  tronc 
et  la  forme  étroite^des  ailes,  leur  queue  courte 
et  conique ,  rappellent  entièrement  les  Ca¬ 
nards  proprement  dits;  l’autre,  que  nous 
appellerons  Anaiigrallinées ,  à  cause  de  ses 
rapports  avec  les  Echassiers ,  se  compose 
d’esp.  à  jambes  et  à  tarses  encore  plus  élevés, 
à  palmure  échancrée ,  quelquefois  rudimen¬ 
taire,  dont  les  ailes  plus  développées  en 


largeur ,  et  la  queue  plus  longue  et  tomban¬ 
te  ,  rendent  le  vol  moins  précipité  et  plus 
facile ,  en  laissant  même  à  quelques  unes  la 
faculté  de  se  percher,  et  même  de  nicher  sur 
les  arbres.  Leur  bec  non  conique  ,  large  et 
déprimé  vers  le  bout,  comme  chez  les  Ca¬ 
nards,  les  distingue  encore  des  Anséri- 

• 

nées . 

Nous  nommerons  Cygnidées  la  3e  sous-fa- 
mille,  renfermant  les  Cygnes ,  qui ,  quoique 
les  représentants  des  vrais  Canards  sur  une 
plus  grande  échelle,  par  l’ensemble  de  leurs 
formes  et  par  leurs  habitudes  ,  en  diffèrent 
néanmoins  par  une  taille  beaucoup  plus  for¬ 
te  ,  par  un  cou  fort  allongé ,  et  quelquefois 
par  un  caractère  anatomique  des  plus  sail¬ 
lants  ,  et  qui  consiste  dans  un  repli  de  la 
trachée  -  artère ,  pénétrant  dans  une  cavité 
de  la  quille  du  sternum.  Cette  sous  -  famille 
ne  renfermera  que  le  g.  Cygne. 

Nous  avons  laissé  le  nom  d’Anatinées  à  la 
4e  sous-famille,  renfermant  les  Canards  pro¬ 
prement  dits,  c’est-à-dire  les  esp.  qui,  beau¬ 
coup  moins  élevées  sur  pattes  que  celles  des 
deux  premières  sous-familles ,  moins  mar¬ 
cheuses  par  conséquent ,  et  plus  nageuses , 
font  cependant  quelquefois  usage  de  la  mar¬ 
che  sans  éprouver  de  difficulté  réelle. 

Notre  5e  sous-famille ,  celle  des  Fuliguli- 
nées  ou  Milouins ,  se  compose  pour  nous , 
comme  pour  Cuvier  et  la  plupart  des  au¬ 
teurs,  de  ces  Canards  tout  à  fait  pélagiens, 
nageurs  et  plongeurs  par  excellence,  ne  se 
servant  qu’avec  difficulté  de  leurs  pattes 
pour  la  marche ,  tant  elles  sont  déjetées  en 
arrière,  en  dehors  de  l’équilibre  du  corps,  et 
se  rapprochant  singulièrement  par  là,  com¬ 
me  par  tout  leur  ensemble ,  de  la  famille 
des  Alcadées  ou  Pingouins. 

Enfin,  sous  le  nom  de  Merginées,  nous 
désignerons  la  6e  sous-famille,  se  composant 
des  esp.  du  g.  Harle  ( Mergus ),  remarquable 
par  une  forme  de  bec  toute  particulière  ,  et 
différente  de  celle  des  esp.  des  quatre  sous- 
familles  précédentes.  V.  les  mots  anséri- 
NÉES,  ANATIGRALLINÉES ,  CYGNIDEES, 
ANATINEES  ,  PLLIGULDüÉES  et  MERGI¬ 
NÉES.  (Lafr.) 

ANf  ATIFE.  Anatifa  { anas ,  lis ,  canard  ; 
fero,  je  porte,  je  produis.  Dans  le  nord  de 
l’Europe,  on  croit  que  ces  animaux  donnent 
naissance  aux  canards  sauvages),  cirrii.  — 
On  désigne  sous  ce  nom  une  famille  de  l’or- 

28 


T.  I. 


434  ANA 

dre  des  Cirrhopodes ,  ayant  pour  type  le  g. 
Anatifa. Ce  g.  présente  les  caract.  suivants: 
Coquille  composée  de  5  valves,  deux  de 
chaque  côté  ;  la  cinquième  sur  le  bord  dor¬ 
sal.  Ces  valves ,  rapprochées  en  forme  de 
cône  aplati  par  une  membrane  qui  les  borde 
et  les  maintient ,  sont  soutenues  sur  un  pé¬ 
dicule  tubuleux,  à  parois  musculaires  et 
membraneuses ,  susceptible  de  s’allonger  et 
de  se  contracter.  Le  pédicule  des  Ânatifes 
est  toujours  fixé  sur  des  corps  marins  ,  spé¬ 
cialement  sur  la  cale  des  navires  ;  ce  qui  fait 
présumer  qu’on  peut  rencontrer  dans  toutes 
les  mers  les  diverses  esp.  qui  constituent  le 
g.  Anatife.  Ces  esp.  sont ,  d’après  Lamarck , 
au  nombre  de  5,  dont  voici  les  noms  :  Âncitife 
lisse ,  velue,  dentelée ,  striée  et  vitrée. 

Quant  à  ce  qui  regarde  l’organisation  des 
Anatifes,  et  la  place  que  ces  animaux  doivent 
occuper  dans  les  divisions  zoologiques ,  il  en 
sera  question  à  l’article  cïrrhipèdes. 

(M.  S.-A.) 

ANATÏFÈRE.  Anatiferus  (  anas  ,  ca¬ 
nard;  fero ,  je  porte.  V.  anatife).  girrh. 
—  La  conque  anatifère,  Lepas  analifera  , 
doit  cette  épithète  à  une  croyance  absurde 
de  quelques  habitants  du  nord  de  l’Europe , 
qui  pensent  encore  que  les  Anatifes,  en  gé¬ 
néral,  donnent  naissance  aux  Canards  sauva¬ 
ges  quelques  jours  après  qu’on  les  a  retirés 
de  l’eau.  Leur  crédulité  à  cet  égard  n’est 
point  démentie  par  l’expérience  ;  bien  au 
contraire,  ils  pensent  que,  s’ils  ne  voient  pas 
les  Canards  sortir  de  la  coquille  ,  c’est  que 
ceux-ci  se  sont  envolés  pendant  la  nuit.  La 
preuve  en  est ,  disent-ils  ,  qu’on  ne  retrouve 
plus  l’ Anatife  dans  son  enveloppe.  Le  fait  est 
que  ces  animaux  ,  une  fois  retirés  de  l’eau  , 
se  dessèchent  promptement ,  et  à  tel  point 
qu’il  faut  y  regarder  avec  attention  pour 
découvrir  au  fond  de  la  coquille  les  restes 
de  l’animal  racorni  au  dessus  de  toute  ex¬ 
pression.  ^  (M.  S.-A.) 

*  AAAT1 FÉR1DES.  Anatiferidœ  (  V. 
anatife  ).  girrh.  —  Nom  donné  par  Ci- 
ray  à  une  famille  de  la  classe  des  Cirrhipè- 
des,  qui  a  pour  type  le  g.  Anatife. 

(M.  S.-A.) 

ANATIFES.  Anatifœ  (F.  anatife). 
girrh.  —  Férussac  désigne  sous  ce  nom 
une  famille  de  l’ordre  des  Cirrhipèdes , 
ayant  pour  type  le  g.  Anatife .  (M.  S.-A.) 

*  ANATIGRALLE.  Anatigralla  (a- 


ANA 

nas,  tis,  canard  ;  graïïa ,  échassier),  ois.  — 
G.  de  l’ordre  des  Palmipèdes  ,  de  notre  fa¬ 
mille  des  Anatidées  et  de  notre  s.-famille 
des  Anatigrallinées.  En  août  1854,  nous  pu¬ 
bliâmes  ce  g.  dans  le  Mag.  de  Zool.,  et 
nous  le  formâmes  alors  sur  l’Oie  de  Gambie 
(  Anas  gamhensis  ),  dont  nous  possédions 
une  paire  vivante ,  et  dont  le  port1,  la  dé¬ 
marche  ,  et  les  mœurs  enfin ,  nous  parurent 
différer  entièrement  non  seulement  de  ceux 
des  Cygnes,  avec  lesquels  Cuvier  les  ran¬ 
geait,  mais  aussi  de  ceux  des  Canards  et  des 
Oies.  Ses  caract.  sont  :  Corps  peu  allongé. 
Jambes  et  tarses  robustes  et  élevés ,  placés 
sur  le  tronc ,  à  l’équilibre  du  corps  ;  doigts 
allongés  ,  surtout  le  médian ,  et  dépassant 
les  membranes  interdigitales  ;  le  pouce  assez 
long  ,  grêle ,  lisse  et  sans  pinnule ,  pouvant 
s’appliquer  sur  le  sol  à  son  extrémité  ;  on¬ 
gles  comprimés ,  allongés  ,  pointus ,  légère¬ 
ment  arqués.  Membranes  inter  digitales  plus 
ou  moins  échaiicrées,  quelquefois  seulement 
rudimentaires.  Bec  semblable  à  celui  des 
Canards ,  allongé ,  à  peu  près  d’égale  lar¬ 
geur  dans  son  étendue,  déprimé,  ayant  sa 
base  souvent  tuberculeuse  et  charnue.  Ailes 
amples,  larges,  atteignant  souvent  l’extrémi¬ 
té  de  la  queue;  à  rérniges  tertiaires  pro¬ 
longées  jusqu’à  la  pointe  des  primaires,  ar¬ 
mées  souvent  au  poignet  de  deux  forts  tu¬ 
bercules  ,  ou  même  de  deux  longs  éperons 
osseux.  Queue  assez  longue ,  presque  carrée 
ou  arrondie  et  tombante  ;  ce  qui ,  joint  à 
l’élévation  de  la  partie  antérieure  du  dos , 
donne  à  quelques  esp.  un  port  de  Cigogne. 
D’après  le  développement  de  leurs  ailes  et 
même  de  leur  queue ,  ces  oiseaux  ont  un 
vol  plus  facile ,  plus  léger ,  à  battements 
moins  précipités  que  Je  s  Canards,  et  plu¬ 
sieurs  d’entre  eux  se  perchent  et  nichent 
dans  les  arbres.  La  plupart  ont  dans  leur 
plumage  et  sur  le  miroir  de  l’aile  une  nuan¬ 
ce  d’un  beau  vert  à  reflets.  —  Ce  g.  a  pour 
synonymes  en  partie  les  Canaroies  ( Ansera ~ 
nas)  de  Lesson ,  et  le  g.  Plectropterus  de 
Leach. 

A  notre  Oie  de  Gambie  nous  réunissons , 
comme  type  du  genre ,  le  Canard-pie  semi- 
palmé  de  la  Nouvelle-Hollande ,  Anas  serai- 
palmata ,  type  du  g.  Canaroie  de  Lesson  ; 
—  VAnserjubatus  (Spix)  d’Amérique;  — 
L’Awas  jubata  (  Latham  )  de  la  Nouvelle- 
Hollande  ;  —  L’Oie  bronzée  de  Coroman- 


ANA 


ANA 


435 


rîel  ;  celle  d’Egypte,  et  même  les  Tadornes , 
qui  marchent  et  courent  avec  facilité.  Le 
Canard  musqué ,  malgré  la  brièveté  de  ses 
pattes  ,  nous  paraît  devoir  leur  être  réuni , 
vu  la  conformité  de  toutes  ses  autres  par¬ 
ties  ,  son  vol  facile  et  ses  mœurs  percheuses. 
Nous  le  présentons  seulement  comme  s.-g. 
de  notre  g.  Analigralla  ,  sous  le  nom  de 
Moschatus,  Less.  Nous  agirons  de  même  pour 
le  g.  Dendrocygna  de  Swainson ,  renfer¬ 
mant  les  plus  petites  esp.  de  nos  Anatigral- 
les ,  celles  qui  se  perchent  et  nichent  dans 
les  arbres,  telles  que  les  Anas  àrborea ,  au- 
tumnaUs,viduala,  d’Amérique;  arcnata,de 
l’Inde,  et  autres.  Notre  g.  Analigralla  a  donc 
pour  s.-g.  les  g.  Moschatus  ,Less.;  Dendro¬ 
cygna,  Sw.;  et  Tadorna ,  Leach.  Le  s.-g. 
Moschatus  ,  Less.  ne  diffère  réellement  du 
g.  Anatigralla  que  par  des  tarses  et  des 
jambes  beaucoup  plus  courts.  Ses  pieds,  ses 
ailes  et  son  bec ,  ont  absolument  la  même 
conformation.  La  seule  esp.  qui  le  compose 
est  le  Canard  musqué  d’Amérique  (  Anas 
moschata ) ,  qui  se  perche  et  niche  dans  les 
arbres;  on  pourrait  peut-être  lui  associer 
l’Oie  bronzée  ( Anas  mclanotos ) ,  remarqua¬ 
ble  par  sa  crête  charnue  et  frontale. 

Le  s.-g.  Dendrocygna ,  Sw.  retrace  en 
petit  les  formes  du  g.  Anatigralla  ;  les  ca- 
ract.  tirés  de  la  longueur  des  doigts  et  des 
ongles  y  sont  seulement  plus  développés. 
Quoique  le  nom  de  Dendrocygna  de  M. 
Swainson  ne  convienne  guère  pour  des  esp. 
à  peine  plus  fortes  que  nos  Sarcelles,  nous 
aimons  mieux  l’employer  que  d’augmenter 
encore  la  nombreuse  synonymie  des  noms 
génériques  déjà  existants. 

Le  s.-g.  Tadorna  fait  la  transition  des 
Anatigralles  aux  Canards  proprement  dits. 
Les  esp.  qui  le  composent  tiennent  aux  pre¬ 
miers  par  leurs  pattes  élevées  et  leur  mar¬ 
che  facile;  par  leur  bec  retroussé,  surmonté 
d’un  tubercule  au  front;  ils  s’en  éloignent 
par  leur  palmure  entière  et  leurs  doigts  de 
longueur  médiocre,  comme  chez  les  Ca¬ 
nards.  Les  esp.  qui  le  composent  sont  : 
Y  Anas  Tadorna  ou  Canard  Tadorne;  — 
L’An,  rutila  ou  Canard  Kasarka; — YYAnas 
Radjah ,  Less.  et  Garnot  (Coquille  ,  pl.  49), 
—  et  Y  Anas  tadornoïdes  des  auteurs  an¬ 
glais.  (Lafr.) 

*  AXATIGRALLINÉES.  Anali- 
grallinœ  (anas,  tis ,  canard;  grallina, 


diminutif  de  gralla ,  échassier  ).  ois.  — 
Sous -famille  de  notre  famille  Anatidées , 
ayant  pour  caract.  :  Corps  peu  allongé. 
Jambes  et  tarses  robustes  et  élevés ,  placés 
sur  le  tronc  ,  à  l’équilibre  du  corps  ;  doigts 
allongés ,  surtout  le  médian  et  le  pouce  ;  ce 
dernier  lisse ,  sans  pinnule ,  et  touchant  à 
terre  par  son  extrémité  ;  ongles  comprimés, 
allongés,  arqués  et  pointus.  Membranes  in¬ 
terdigitales  plus  ou  moins  échancrées ,  ou 
même  rudimentaires.  Bec  semblable  à  celui 
des  Canards  proprement  dits ,  c’est-à-dire 
élargi ,  allongé  ,  à  extrémité  de  même  lar¬ 
geur  et  arrondie ,  déprimé  ,  et  parfois  légè¬ 
rement  concave ,  avec  sa  base  souvent  tuber¬ 
culeuse  et  charnue ,  conique  et  rétréci  vers 
sa  pointe  dans  un  seul  cas.  Ailes  amples, 
larges,  atteignant  souvent  l’extrémité  de  la 
queue  ;  les  tertiaires  étant  aussi  longues  ou 
presque  aussi  longues  que  les  primaires  ;  ces 
ailes  souvent  munies  au  poignet  de  deux 
tubercules,  quelquefois  même  de  deux  forts 
éperons  osseux.  Queue  médiocre ,  arrondie 
et  tombante.  De  cette  forme  d’ailes  et  de 
pattes  il  résulte  chez  ces  oiseaux  un  vol  fa¬ 
cile  et  léger,  à  battements  lents ,  et  souvent 
la  faculté  de  se  percher  et  de  nicher  dans 
les  arbres.  La  plupart  des  esp.  se  font  re¬ 
marquer  par  une  belle  nuance  verte  à  reflets 
dans  l’ensemble  de  leur  plumage  et  sur  le 
miroir  de  leurs  ailes.  Leurs  habitudes  sont 
marcheuses  et  marécageuses,  et  la  longueur 
de  leurs  jambes  leur  rend  la  natation  moins 
facile.  Cette  s.-famille  renferme  d’abord  le 
g.  Anatigralle'(Ana%raüla,Nob.),  avec  ses 
s.-g. ,  et  le  g.  Cereopsis  de  Latham.  F.  ces 
deux  mots.  (Lafr.) 

AXATIXE.  Anatina(anatinus  [anas , 
canard],  qui  a  la  forme  du  bec  d’un  canard). 
moll. — On  doit  la  création  du  g.  Anatine  à 
Lamarck.  Il  l’a  proposé  dès  1809  dans  les 
tableaux  de  classification  de  la  philosophie 
zoologique.  C’est  dans  cet  ouvrage ,  remar¬ 
quable  à  plus  d’un  titre,  que  notre  grand 
naturaliste  a  institué  des  familles  naturelles 
dans  le  règne  animal.  Celle  des  Myaires , 
outre  le  g.  Anatine,  contient  encore  les  Myes 
et  les  Panopées.  Reproduits  nominalement  à 
la  même  place  dans  l’extrait  du  cours ,  les 
caract.  du  g.  Anatine  n’ont  été  réellement 
bien  connus  que  du  moment  où  Lamarck 
en  a  démontré  la  composition  dans  son 
Hist.  nat.  des  animaux  sans  vertèbres.  En 


436 


ANA 


mx 


1811,  M.  Megerle  publia,  dans  le  Magasin  de 
Berlin,  une  classification  des  coquilles  bival¬ 
ves,  dans  laquelle  se  trouve  un  g.  Auriscal- 
pium,  qui  correspond  exactement  à  celui 
des  Anatines  de  Lamarck;  mais  ce  genre 
de  l’auteur  allemand,  quoique  adopté  par 
M.  Schmach ,  ne  peut  l’être  cependant , 
puisque  celui  de  Lamarck  est  de  beaucoup 
antérieur.  Cuvier ,  dans  la  première  édition 
du  Régné  animal,  comprit  le  g.  Anatine 
parmi  les  s.-g.  des  Myes ,  et  il  le  place  entre 
les  Myes  proprement  dites  et  les  Glycimères. 
Il  est  évident  que  les  rapports  de  ce  g.  n’ont 
pas  été  suffisamment  compris  par  le  savant 
auteur  du  Règne  animal.  M.  de  Férussac  , 
dans  ses  tableaux  systématiques ,  adopta  la 
famille  des  Myaires  de  Lamarck  en  la  modi¬ 
fiant,  et  plaça  les  Anatines  entre  les  Lutrai- 
res  et  les  Myes  ,  en  introduisant  le  g .  dont 
nous  nous  occupons  dans  sa  famille  des  Py- 
loridées.  M.  de  Blainville  désigna  des  rap¬ 
ports  beaucoup  plus  naturels.  On  le  trouve 
entre  les  Pandores  et  les  Thracies.  Il  nous  a 
semblé  qu’avant  de  décider  de  la  place  que  le 
g.  Anatine  doit  occuper  dans  la  méthode ,  il 
était  convenable  d’en  étudier  toutes  les  esp. ,  et 
de  juger  d’après  l’ensemble  de  leurs  carac¬ 
tères,  et  non  pas  seulement  d’après  ceux  de 
la  charnière,  comme  l’ont  fait  Lamarck ,  et, 
après  lui,  la  plupart  des  conchyliologistes.  Cet 
examen  des  espèces  du  g.  Anatine  de  La¬ 
marck  nous  conduisit  à  plusieurs  découver¬ 
tes.  Nous  observâmes  d’abord  dans  VAnati- 
na  truncata,  sur  l’individu  de  la  propre  col¬ 
lection  de  Lamarck ,  que  la  charnière  était 
consolidée  par  un  osselet  tricuspidé,  entière¬ 
ment  détaché  du  reste  du  test ,  et  fixé 
au  moyen  d’une  portion  du  ligament. 
Bientôt  après ,  nous  reconnûmes  que  d’au¬ 
tres  esp.  avaient  à  la  charnière  un  osse¬ 
let  courbé  en  demi-cercle,  et  nous  nous  aper¬ 
çûmes  en  même  temps  que  ces  esp.  apparte¬ 
naient  à  un  g.  oublié  de  M.  Leach ,  g.  qu 
n’était  connu  que  par  la  correspondance  de 
ce  naturaliste.  Dans  d’autres  esp. ,  la  char¬ 
nière  ,  offrant  sur  chaque  valve  une  rigole 
décurrente ,  contient  dans  l’épaisseur  du  li¬ 
gament  une  plaque  osseuse  quadrangu- 
laire. 

Le  Mya  solenialis  de  Lamarck  et  quel¬ 
ques  unes  de  ses  Anatines  présentent  dans 
leur  charnière  cette  dernière  modification. 
En  continuant  à  examiner  les  esp. ,  nous  en 


trouvâmes  plusieurs  qui  devaient  passer  à 
d’autres  g.  ;  ainsi  le  Tugon  d’Adanson  est 
une  vraie  Myc;  l’ Anatine  rupicole  est  une 
corbule  perforante;  et  l’Anatine  traphoïde 
devient  le  type  du  g.  Périploon  de  M.  Schu¬ 
macher.  Ce  g.  avoisine  les  Anatines  propre¬ 
ment  dites  par  les  cuillerons  de  sa  charnière 
et  l’osselet  cunéiforme  qui  s’y  trouve  atta¬ 
ché.  On  comprendra  facilement  qu’après 
toutes  ces  observations ,  une  réforme  devait 
paraître  nécessaire  dans  le  g.  Anatine  de  La¬ 
marck.  Nous  avons  proposé  de  créer  une 
famille  des  Ostéodermes  (  V.  ce  mot  ) ,  dans 
laquelle  nous  avons  rassemblé  ce  g.  Anatine, 
considérablement  réduit ,  le  g.  Thracie  de 
M.  Leach,  le  g.  nommé  Périploon  par  M. 
Schumacher,  et,  enfin,  un  quatrième  g.  au¬ 
quel  nous  avons  donné  le  nom  d "’Osteoder- 
ma.  Pour  nous,  le  g.  Anatine  dut  se  rédui¬ 
re  aux  trois  premières  esp.  de  Lamarck,  dans 
lesquelles  la  charnière  porte  un  osselet  tçi- 
cuspidé.  Les  animaux  du  g.  ainsi  réduit  ne 
sont  point  connus.  Les  coquilles  sont  exces¬ 
sivement  minces  et  des  plus  fragiles;  leur 
test  est  subnacré.  Ces  coquilles  sont  trans¬ 
verses,  ovalaires ,  bâillantes  aux  deux  extré¬ 
mités,  mais  surtout  à  la  postérieure,  par  la¬ 
quelle  l’animal  peut  faire  sortir  des  siphons 
assez  volumineux,  à  en  juger  par  l'écarte¬ 
ment  des  valves.  La  charnière  est  presque 
centrale  ;  ce  qui  rend  la  coquille  presque 
équilatérale.  Cette  charnière  consiste  sur 
chaque  valve  en  un  cuilleron  qui  s’avance 
horizontalement ,  et  qui  est  soutenu  en  des¬ 
sous  par  un  véritable  arc-boutant  oblique  et 
fort  mince  ,  divisant  en  deux  la  cavité  du 
crochet.  Le  bord  postérieur  de  ce  cuilleron 
est  subtronqué ,  et,  lorsque  lafcharnière  est 
complète ,  on  voit  s’appuyer  sur  cette  tron¬ 
cature  une  branche  horizontale  d’un  osselet 
à  trois  pointes,  fortement  retenu  en  place 
par  une  portion  du  ligament  qui  s’insère  sur 
sa  tige  horizontale.  Les  deux  autres  tiges  de 
cet  osselet  s’enfoncent  dans  la  cavité  des 
crochets ,  et  viennent  s’appuyer  sur  le  test 
lui-même  ;  mais  ,  par  une  singularité  dont 
nous  ne  trouvons  aucun  autre  exemple,  l’in¬ 
sertion  de  ces  extrémités  de  l’osselet  sur  le 
test  occasionne  dans  celui-ci  une  véritable 
solution  de  continuité  et  une  fente  naturel¬ 
le ,  longitudinale ,  fermée  pendant  la  vie 
de  l’animal  au  moyen  d’une  petite  expansion 
épidermique.  Cette  fente  continue  jusqu’au 


AN  A 


437 


bord  cardinal ,  dont  la  solution  est  complè¬ 
te,  de  sorte  que  l’on  peut  faire  jouer  les  deux 
parties  du  test  en  profitant  avec  précau¬ 
tion  de  l’élasticité  de  celui-ci.  Il  est  tou¬ 
jours  difficile ,  dans  des  coquilles  aussi  min¬ 
ces  que  celles  du  g.  Anatine,  d’apercevoir 
les  impressions  intérieures  ;  néanmoins,  dans 
les  individus  un  peu  ternes  ,  et  surtout  en 
faisant  miroiter  la  lumière,  nous  sommes 
parvenu  à  apercevoir  les  deux  impressions 
musculaires  ainsi  que  l’impression  palléale. 
L’impression  musculaire  antérieure  est  très 
allongée;  elle  est  très  voisine  du  bord,  et 
descend  dans  presque  toute  sa  longueur  en 
suivant  son  contour.  L’impression  muscu¬ 
laire  postérieure  ,  vers  l’autre  extrémité  de 
la  coquille,  est  arrondie,  subsémilunaire. 
L’impression  palléale  offre ,  du  côté  posté¬ 
rieur,  une  sinuosité  large  et  assez  profonde , 
dont  l’extrémité  remonte  presque  au  niveau 
de  la  charnière.  Les  Anatines  ne  sont  pas 
parfaitement  équivalves  ;  la  valve  gauche  est 
ordinairement  un  peu  plus  grande  que  la 
droite. 

Caract.  génér.  :  Animal  inconnu.  Co¬ 
quille  transverse ,  subéquivalve ,  subéquila¬ 
térale  ,  bâillante  aux  deux  extrémités.  Liga¬ 
ment  intérieur  inséré  sur  des  caillerons  ho¬ 
rizontaux  ,  et  complétés  par  un  osselet  tri- 
cuspidé  dont  les  deux  branches  supérieures 
s’enferment  dans  la  cavité  du  crochet.  Une 
fente  longitudinale,  divisant  le  test  depuis  les 
sommets  jusque  vers  le  tiers  supérieur  de  la 
longueur  totale.  Les  cuillerons  soutenus  par 
des  arcs-boutants  obliques  et  fort  minces. 

Nous  ne  connaissons  encore  qu’un  très 
petit  nombre  d’esp.  appartenant  aux  vérita¬ 
bles  Anatines  ;  nous  en  avons  vu  dans  les  col¬ 
lections  quatre,  parmi  lesquelles  nous  comp¬ 
tons  le  Solen  anatinus  de  Linné.  Il  y  a 
dans  les  terrains  jurassiques  supérieurs  des 
moules  de  coquilles  qui  ont  tout  à  fait  l’ap¬ 
parence  des  Anatines.  M.  Agassiz ,  dans  son 
ouvrage  intitulé  :  Eludes  critiques  sur  les 
coquilles  fossiles  ,  a  proposé  d’établir  pour 
ces  esp.  un  g.  particulier  sous  le  nom  de 
Sercomia.  Plus  nous  examinons  ces  coquil¬ 
les  ,  et  plus  nous  nous  persuadons  que  le  g. 
de  M.  Agassiz  est  inutile  ;  cependant  nous  ne 
le  rejetons  pas  encore  absolument ,  parce 
que  le  texte  de  l’ouvrage  du  savant  zoolo¬ 
giste  de  Neufchâtel  n’a  pas  encore  paru ,  et 
qu’il  serait  possible  que  les  caract.  d’après 


ANA 

lesquels  il  sépare  son  g.  nous  eussent  échap¬ 
pé  pour  la  plupart.  (Desh). 

*  ANIATINÉES.  Anatinœ  (  de  anas , 

lis,  canard),  ois.— Sous-famille  de  notre  fa¬ 
mille  Anatidées ,  ayant  pour  caract.  :  Jam¬ 
bes  et  tarses  courts,  insérés  en  arrière  hors 
de  Féquilibre  du  corps ,  et ,  par  conséquent, 
peu  propres  à  une  marche  facile  ;  doigts  de 
longueur  médiocre,  garnis  de  membranes 
entières;  le  pouce  petit  et  court,  sans  pin- 
nule  développée  ou  n’ayant  qu’un  rudiment 
de  membrane  peu  apparent  ;  bec  large  et 
allongé ,  déprimé  dans  la  plus  grande  partie 
de  sa  longueur;  corps  allongé  en  bateau; 
ailes  de  médiocre  longueur ,  étroites  et 
pointues;  queue  conique. — Cette  sous  famille 
renferme  toutes  les  espèces  de  Canards  qui 
fréquentent  les  eaux  douces  plutôt  que 
l’Océan,  y  cherchent  leur  nourriture  en 
nageant  au  milieu  des  herbes  et  des  plantes 
aquatiques  des  rivages ,  et  non  en  marchant 
sur  le  sol  et  y  paissant  comme  les  Anséri- 
nées.  Leur  démarche,  vu  la  brièveté  de  leurs 
tarses  reculés  en  arrière,  est  peu  aisée.  Après 
quelque  hésitation ,  nous  nous  sommes  dé¬ 
cidé  à  placer  ici  le  genre  Dendronessa  de 
Swainson,  formé  des  Anas  sponsa  et  gale- 
riculata,  parce  que  ces  petits  Canards, 
quoique  marcheurs,  percheurs  et  nicheurs 
sur  les  arbres,  comme  nos  Anatigrailes,  ont 
les  pieds  courts,  les  membranes  entières, 
comme  les  Canards  proprement  dits  ;  leur 
queue  seule  est  plus  développée.  Nous  ad¬ 
opterons  donc  ce  genre  Dendronessa  comme 
basé  sur  une  particularité  de  mœurs  assez 
remarquable,  mais  seulement  comme  s.-g. 
du  g.  Anas,  et  nos  Anatinées  ne  renfer¬ 
meront  alors  que  le  genre  Canard  (Anas), 
subdivisé  en  plusieurs  sous -genres,  dont  le 
Dendronessa.  V.  Canard.  (  Lafr.  ) 

*  A  NATO  LIC  A  (  àvatoXwos,  oriental). 
ins.-t-  G.  de  Coléoptères  hétéromères,  fa¬ 
mille  des  Mélasomes,  établi  par  Eschscholtz, 
et  adopté  par  M.  Bejean  ainsi  que  par  M. 
Solier,  qui,  dans  son  essai  sur  les  Collapté- 
rides,  le  range  dans  la  tribu  des  Tentyri- 
tes ,  et  le  caractérise  ainsi  :  Menton  initri- 
forme,  à  échancrure  anguleuse  et  très  pro¬ 
fonde.  Palpes  allant  en  grossissant  vers  l’ex¬ 
trémité;  dernier  art.  des  maxillaires  et  des 
labiaux  sécuriforme.  Labre  transverse,  tou¬ 
jours  saillant,  arrondi  sur  les  côtés  et  très 
légèrement  échancré  à  l’extrémité.  Mandi- 


438 


ANA 


ANA 


bules  courtes,  découvertes  latéralement  dans 
l’inaction,  bifides  à  l’extrémité,  et  sans  dents 
h  la  partie  supérieure.  Antennes  grêles ,  fili¬ 
formes,  à  articles  coniques.  Tête  un  peu  dila¬ 
tée  au  dessus  des  antennes;  épistome  for¬ 
mant  une  saillie  largement  tronquée,  sub¬ 
rectangulaire  ou  légèrement  trapéziforme. 
Yeux  transverses,  grands,  bien  ouverts,  un 
peu  convexes.  Prothorax  à  angles  posté¬ 
rieurs  bien  marqués,  subrectangulaire  ou  lé¬ 
gèrement  rétréci  dans  les  mâles.  Écusson 
saillant  entre  les  élytres  en  une  pointe  trian¬ 
gulaire  ,  émoussée  au  bout.  Base  des  élytres 
rarement  marginée  entièrement.  Tibias  an¬ 
térieurs  des  mâles  sinueux  au  côté  interne 
ou  fortement  courbés  ;  les  mêmes ,  dans  les 
femelles,  plus  droits  et  plus  épais;  posté¬ 
rieurs  légèrement  comprimés,  sinueux  et 
allant  en  grossissant  insensiblement  vers  l’ex¬ 
trémité,  ou  courbés  et  brusquement  épais¬ 
sis  au  bout.  Tarses  grêles  et  filiformes.  — 
M.  Dejean  (  CataL,  3e  édit.  )  rapporte  à  ce 
genre  20  esp.,  dont  aucune  n’est  d’Europe; 
elles  appartiennent  toutes,  soit  à  la  Russie 
méridionale-orientale ,  soit  à  la  Sibérie ,  soit 
à  la  Bucharie ,  soit  à  la  Daourie ,  soit  enfin  à 
la  Mongolie.  Les  principaux  caract.  du  g. 
Anatolica  ont  été  représentés  grossis  par  M. 
Solier,  dans  le  4e  vol.  des  Ann.  de  la  Soc. 
eut.  de  France ,  pî.  vin,  fig.  12-20.  (D.) 

AN  ATOME.  Anatomus  (iyaro/rij ,  inci¬ 
sion).  moll.  —  Montfort,  dans  le  premier 
volume  de  sa  Conchyliologie  systématique, 
a  proposé  ce  g.,  que,  dit-il,  il  a  observé 
dans  les  mers  de  l’Inde,  fixé  en  très  grande 
abondance  sur  le  Fucus  natans.  L’un  des 
premiers,  nous  nous  sommes  singulièrement 
défié  des  travaux  très  légers  de  ce  natura¬ 
liste.  Ayant  trouvé  dans  son  ouvrage  des 
preuves  évidentes  de  fréquents  mensonges , 
ce  n’a  été  qu’avec  une  extrême  réserve  que 
nous  avons  parlé  des  travaux  d’un  naturalis¬ 
te  aussi  suspect.  Nous  pensons  que  son  g. 
Anatome  a  été  formé  pour  desSpirorbes  acci¬ 
dentellement  fendues  sur  le  bord  ;  par  consé¬ 
quent,  il  appartient  aux  Annélides  tubicoles. 

V.  SPIRORBES.  (DESII.) 

ANATOMIE.  (  àv'xzcfxy ,  dissection  ; 
d’cSvsc-Ts/Avw ,  je  coupe  à  travers.  )  zool. 

§  1.  —  De  l’Anatomie  en  général. 

L’Anatomie  est  à  la  fois  un  art  et  une 


science.  C’est  l’art  de  séparer  avec  le  scalpel, 
et  de  rendre  évidentes ,  par  ce  moyen  ou 
par  d’autres  procédés,  les  formes  et  les  struc¬ 
tures  intérieures  les  plus  intimes  dont  se 
compose  l’organisme  animal. 

C’est  aussi  la  science  de  l’organisation, 
ayant  pour  tâche  de  réunir  les  notions  par¬ 
ticulières  ou  générales  acquises  sur  toutes 
les  parties  de  cette  organisation,  extérieure 
ou  intérieure,  au  moyen  des  instruments  et 
des  procédés  de  l’art,  de  l’anatomiste. 

L’organisation  étant  la  première  condition 
de  la  vie,  on  concevra  facilement  que  son 
étude ,  objet  de  l’Anatomie  considérée  com¬ 
me  science ,  est  la  clef  de  toutes  celles  qu’il 
est  possible  d’entreprendre  sur  les  êtres 
doués  de  la  vie. 

Dans 'l’état  actuel  des  connaissances  hu¬ 
maines,  cette  partie  des  sciences  naturelles, 
qui  expose  avec  ordre  tous  les  détails  de  for¬ 
me  ,  de  structure  et  de  composition  des  ma¬ 
chines  organiques  ,  doit  comprendre  ,  non 
seulement  les  tissus  plus  ou  moins  solides 
qui  donnent  à  ces  machines  une  forme  dé¬ 
terminée  ;  mais  encore  les  liquides,  et  même 
les  fluides  aériformes ,  contenus  dans  les 
vides  de  ces  solides ,  et  dont  la  présence  est 
plus  ou  moins  essentielle  pour  l’accomplis¬ 
sement  des  diverses  fonctions  de  la  vie. 

L’Anatomie  est-elle  une  science  par  elle- 
même?  Peut-on  étudier  uniquement  dans  le 
simple  ordre  des  rapports  de  connexion ,  de 
forme  ou  de  structure,  indépendamment  de 
leur  emploi  dans  le  grand  phénomène  de  la 
vie,  les  diverses  parties  dont  se  compose 
Forganisme  animal  ?  C’est  ce  que  nous  exa¬ 
minerons  dans  ce  paragraphe  et  dans  les 
suivants. 

L’usage  des  parties  est  le  point  de  vue 
qui  domine  les  descriptions  anatomiques 
dès  la  plus  haute  antiquité.  C’est  ce  point 
de  vue  qui  transforme  en  notions  plus  ou 
moins  générales  ces  simples  impressions  que 
produisent  sur  nos  sens  les  formes  et  les 
structures  des  animaux,  telles  que  nous  les 
découvre  l’art  de  l’anatomiste.  C’est  seule¬ 
ment  en  saisissant  les  rapports  de  ces  formes 
et  de  ces  structures,  si  nombreuses  et  si  va¬ 
riées  ,  avec  les  phénomènes  multiples  de  la 
vie ,  que  l’Anatomie  peut  s’élever  du  simple 
rang  qu’elle  occupe ,  comme  art ,  à  celui 
d’une  science  dont  les  abstractions,  de¬ 
venues  graduellement  et  lentement  de  plus 


ANA 


439 


en  plus  générales,  ont  fini  par  aspirer  à  l’in¬ 
terprétation  des  lois  les  plus  universelles 
touchant  la  composition,  la  formation,  les 
transformations,  et  même  les  déformations 
des  organismes. 

L’Anatomie ,  considérée  sous  le  point  de 
vue  de  l’usage  des  parties ,  et  conséquem¬ 
ment  comme  science,  n’est  donc  qu’une 
section  de  la  physiologie;  c’est  l’étude  de 
l’organisation  en  repos ,  sorte  d’introduction 
nécessaire,  indispensable  pour  comprendre 
l’étude  de  l’organisation  en  action ,  qui  con¬ 
stitue  la  physiologie  ou  la  science  de  la  yie. 

L’exposé  des  faits ,  dans  tous  les  ouvra¬ 
ges  d’Anatomie  concernant  l’homme  ou  les 
animaux,  a  toujours  lieu  dans  un  ordre,  soit 
exclusivement ,  soit  plus  ou  moins  physiolo¬ 
gique.  Les  titres  des  divisions  principales, 
ou  tout  au  moins  des  divisions  secondai¬ 
res  d’un  traité  quelconque  d’Anatomie ,  ex¬ 
priment  généralement  soit  les  propriétés  vi¬ 
tales  ou  les  usages  fonctionnels  qui  caracté¬ 
risent  les  organes  simples  ou  concrets,  soit  les 
systèmes  d’organes  dont  les  descriptions  sont 
comprises  dans  le  cadre  de  ces  divisions. 

§2.  —  De  r Anatomie  descriptive  et 
générale ,  et  particulièrement  de  VA- 
natomie  humaine ,  considérée  sous  le 
point  de  vue  physiologique . 

L’Anatomie ,  ainsi  que  nous  venons  de  le 
dire,  est  premièrement  et  essentiellement 
physiologique.  Considérée  sous  ce  premier 
point  de  vue,  elle  se  compose  dénotions 
particulières,  ou  de  déductions  générales,  qui 
permettent  de  la  sous-diviser  en  descriptive 
et  générale. 

L’Anatomie  physiologique  est  dite  sim¬ 
plement  descriptive  lorsqu’elle  se  borne  à 
donner  la  description  des  parties  de  l’homme 
ou  d’un  animal ,  avec  la  simple  indication 
de  leurs  usages  ou  de  leurs  propriétés  vita¬ 
les,  mais  sans  insister  sur  ces  usages,  et 
sans  établir  de  comparaison  avec  les  parties 
semblables  ou  analogues  entrant  dans  la 
composition  des  autres  animaux. 

Dans  cette  analyse  de  l’organisme  de 
l’homme  ou  d’un  animal ,  on  a  d’abord  étu¬ 
dié  les  organes  concrets  servant  à  telle  ou 
telle  fonction  :  l’œil,  par  exemple,  comme 
organe  delà  vue;  le  poumon, comme  organe 
de  la  respiration;  le  cœur  et  les  vaisseaux 


ANA 

sanguins ,  comme  servant  à  la  circulation 
du  sang  ;  l’estomac  et  les  intestins ,  comme 
chargés  de  cette  élaboration  des  aliments  né¬ 
cessaire  pour  la  composition  du  chyle ,  etc. , 
etc. 

En  comparant  plus  tard  ces  organes  con¬ 
crets  entre  eux,  sous  le  rapport  des  organes 
plus  simples  dont  ils  se  composent ,  on  est 
arrivé  à  des  notions  générales  sur  la  compo¬ 
sition  de  chaque  organisme  ,  et  en  premier 
lieu  sur  celle  de  l’organisme  de  l’homme. 

L’estomac,  ainsi  décomposé  par  le  scalpel 
et  d’autres  procédés ,  a  montré,  dans  son 
agrégation  organique,  une  membrane  exté¬ 
rieure,  qui  a  reçu  le  nom  de  péritonéale , 
recouvrant  une  couche  de  fibres  contractiles 
qui  forment  sa  membrane  musculaire.  On  a 
vu  que  celle-ci  était  intimement  liée  à  la  pré¬ 
cédente  par  une  couche  de  lames  blanches 
interceptant  des  vides,  et  formaht  le  tissu 
cellulaire. 

Une  autre  couche  de  ce  même  tissu  fait 
adhérer,  mais  plus  lâchement,  la  membrane 
musculaire  à  la  membrane  interne  qui  ta¬ 
pisse  les  parois  de  cette  poche  si  merveil¬ 
leuse  dans  sa  fonction  qu’on  appelle  digestion . 

Destinée  à  supporter  le  contact  immé¬ 
diat  des  aliments  et  des  boissons ,  enduite 
de  mucosités,  ayant  dans  sa  structure  des 
cryptes  ou  de  petites  cavités  glanduleuses , 
dont  les  parois  sont  les  organes  sécréteurs 
de  ces  mucosités ,  cette  dernière  membrane 
se  distingue  des  deux  membranes  précéden¬ 
tes  par  des  propriétés  vitales,  organiques  et 
physiques  spéciales. 

Des  vaisseaux  sanguins ,  artériels  et  vei¬ 
neux,  des  vaisseaux  lymphatiques ,  des  nerfs 
enfin ,  dont  l’origine,  les  rapports  et  la  dis¬ 
tribution  dans  l’estomac  ont  des  caractères 
particuliers ,  complètent  et  vivifient  cet  en¬ 
semble  compliqué  dont  nous  venons  d’énu¬ 
mérer  les  différentes  parties. 

Une  membrane  très  analogue  à  celle 
qui  tapisse  l’intérieur  de  l’estomac  se  re¬ 
trouve  ,  avec  de  légères  modifications  ,  dans 
toute  l’étendue  du  canal  intestinal.  Une 
membrane  ayant  des  caractères  semblables 
tapisse  l’intérieur  de  la  vessie  urinaire,  et 
l’urètre  ,  son  canal  excréteur.  On  en  rencon¬ 
tre  encore  une  autre  très  analogue  dans 
l’intérieur  des  narines ,  de  la  cavité  buccale, 
du  conduit  aérien  pour  la  respiration,  ou  de 
la  trachée-artère.  Partout  cette  membrane 


ANA 


440  ANA 

a  des  caractères  communs  :  ceux ,  entre  au¬ 
tres  ,  de  tapisser  des  cavités  qui  ont  une 
issue  à  la  surface  du  corps;  d’être  plus  ou 
moins  enduites  de  mucosités ,  qui  les  préser¬ 
vent  de  l’action  nuisible  des  corps  étrangers 
qui  traversent  ces  cavités,  etc.,  etc.  Ces  ca¬ 
ractères  généraux  lui  ont  fait  donner  la  dé¬ 
nomination  générique  de  membrane  mu¬ 
queuse ,  quel  que  soit  l’organe  concret  où  on 
la  rencontre. 

La  membrane  qui  revêt  l’estomac  exté¬ 
rieurement  se  prolonge  sur  les  intestins 
pour  les  envelopper  d’une  semblable  ma¬ 
nière.  En  l’étudiant  avec  soin  dans  toute  sa 
continuité ,  on  a  remarqué  que  dans  son 
ensemble  elle  forme ,  du  moins  dans  le  sexe, 
masculin ,  un  sac  fermé  de  toutes  parts , 
dont  les  parois  extérieures  adhèrent  à  celles 
de  la  cavité  abdominale ,  et  les  tapissent  ;  se 
replient  de  différents  points  de  ces  parois  sur 
les  viscères  contenus  dans  cette  cavité ,  les 
suspend  à  ses  replis ,  et  les  fixe  ;  dirige  vers 
ces  organes  les  branches  et  les  rameaux 
vasculaires ,  ou  les  protège  à  leur  retour  de 
ces  mêmes  organes  vers  leurs  troncs;  en  fait 
de  même  à  l’égard  des  nerfs  qui  vont  des 
centres  nerveux  aux  viscères.  Cette  mem¬ 
brane,  fine,  blanche,  d’un  tissu  serré,  et 
ayant  sa  surface  libre  très  lisse,  et  con¬ 
stamment  humectée ,  dans  l’état  de  vie , 
d’une  vapeur  séreuse ,  prévient  les  inflam¬ 
mations  qu’auraient  excitées  les  frottements 
des  surfaces  viscérales  entre  elles  ou  contre 
les  parois  mobiles  de  la  cavité  abdominale. 

Une  membrane  entièrement  semblable 
et  par  son  tissu,  et  par  sa  continuité,  for¬ 
mant  un  sac  fermé  de  toutes  parts,  ayant  sa 
surface  interne  libre  et  constamment  hu¬ 
mectée  d’une  humeur  séreuse,  et  sa  surface 
externe  adhérente  aux  parois  de  la  poitrine, 
ou  à  la  surface  des  poumons ,  autour  des¬ 
quels  elle  se  replie  ,  porte  le  nom  spécifique 
de  plèvre ,  de  même  que  la  première  est  ap¬ 
pelée  péritoine . 

Mais  ces  caractères,  communs  dans  la 
structure  intime,  les  dispositions,  et  les  fonc¬ 
tions,  d’exhaler  une  humeur  séreuse ,  qu’on 
retrouve  encore  dans  le  péricarde ,  ce  sac 
membraneux  qui  revêt  le  cœur  ;  dans  l’a- 
rachnoïde ,  membrane  qui  est ,  pour  l’encé¬ 
phale  et  la  moelle  vertébrale,  ce  que  le 
péritoine  est  pour  les  viscères  abdominaux, 
la  plèvre  pour  les  poumons  ;  dans  la  tunique 


vaginale  des  testicules,  ou  pérididymc,  etc. , 
ont  fait  donner  à  ces  membranes  le  nom 
générique  de  séreuses.' 

Une  membrane  ou  couche  musculeuse 
semblable  à  celle  de  l’estomac  se  voit  en¬ 
core  autour  des  intestins ,  de  la  vessie  uri¬ 
naire  ,  dans  la  même  position  relative. 

Des  faisceaux  de  même  nature,  plus  ou 
moins  nombreux,  et  prenant  toutes  sortes 
de  formes  dans  leurs  agrégations  ,  entrent 
dans  la  composition  de  tous  les  muscles  vo¬ 
lontaires,  c’est-à-dire  de  tous  les  organes  ir¬ 
ritables  ou  contractiles  que  la  volonté  fait 
agir  pour  transporter  l’animal  d’un  lieu  dans 
un  autre. 

Dans  tous  ces  organes  concrets,  les  fais¬ 
ceaux  musculeux  les  plus  considérables  sont 
composés  de  faisceaux  plus  petits ,  liés  par 
du  tissu  cellulaire,  et  ceux-ci  de  fibres  mus¬ 
culaires,  cet  organe  élémentaire  essentielle¬ 
ment  contractile.  (F.  l’article  Animal.) 

En  analysant  l’estomac,  en  le  décomposant 
dans  ses  organes  élémentaires  ,  nous  l’avons 
vu  composé  de  vaisseaux  sanguins  artériels 
et  veineux,  et  de  vaisseaux  lymphatiques. 

On  retrouve  les  uns  et  les  autres  dans 
tous  les  organes  concrets  de  l’organisme, 
liés  les  uns  aux  autres,  communiquant  les 
uns  avec  les  autres,  et  formant  un  ensemble 
qu’on  appelle  Système  des  vaisseaux  san¬ 
guins,  Système  des  vaisseaux  lymphati¬ 
ques. 

L’estomac  n’est  pas  le  seul  organe  concret 
pourvu  de  nerfs.  Des  filets  nerveux  ou  des 
faisceaux  de  filets  viennent ,  d’une  manière 
évidente,  animer  de  leur.vie  propre  presque 
toutes  les  parties  de  l’organisme.  Us  forment 
les  nerfs  de  tous  les  organes  qui  vont  abou¬ 
tir,  de  ces  différentes  parties,  soit  au  cordon 
principal  des  nerfs,  lequel  est  renfermé 
dans  le  canal  des  vertèbres,  soit  aux  diffé¬ 
rents  centres  de  l’encéphale ,  que  contient  et 
protège  le  crâne ,  cette  boîte  osseuse  de  la  tête. 

Voilà  donc  encore  un  des  organes  élémen¬ 
taires  de  l’estomac  lié  par  sa  structure  et  sa 
construction,  ainsi  que  par  ses  propriétés 
vitales,  à  des  éléments  organiques  sembla¬ 
bles,  appartenant  à  d’autres  organes  concrets, 
et  formant  un  ensemble,  au  moyen  des  par¬ 
ties  auxquelles  ils  aboutissent.  C’est  le  sys¬ 
tème  nerveux.  (F.  l’article  Animal.  ) 

La  forme  du  corps  humain  est  surtout 
déterminée,  fixée  par  les  parties  osseuses, 


ANA 


441 


dont  l'ensemble  constitue  le  squelette.  Les 
parties  dures,  ouïes  os,  entrent  dans  la  com¬ 
position  de  beaucoup  d’organes  chargés  de 
fonctions  particulières.  Elles  renferment  et 
protègent  essentiellement,  ainsi  que  nous 
venons  de  le  dire ,  les  principaux  centres 
nerveux.  Les  organes  de  la  vision,  de  l’audi¬ 
tion,  de  l’odoration,  de  la  gustation,  sont  plus 
ou  moins  à  l’abri  des  lésions  extérieures, 
sous  des  voûtes ,  ou  dans  des  anfractuosités 
osseuses. 

La  cage  osseuse  de  la  poitrine  renferme  le 
cœur  et  les  poumons  ,  et  conserve  dans  les 
parois  solides  une  certaine  mobilité  pour  le 
mécanisme  de  la  respiration;  mais  c’est  plus 
généralement  pour  la  station  et  la  progres¬ 
sion  sur  deux  pieds,  et  pour  la  préhension,  que 
sont  arrangés  les  leviers  osseux  de  la  colonne 
épinière  et  des  membres,  et  admirablement 
adaptés  les  uns  aux  autres  pour  l’usage  au¬ 
quel  chacun  d’eux  est  particulièrement  des¬ 
tiné.  Toutes  ces  parties  dures,  osseuses , 
dont  l’emploi  est  très  varié  dans  les  diffé¬ 
rentes  parties  de  l’organisme,  ont  cependant 
des  caractères  communs  de  composition 
chimique  ,  de  composition  élémentaire,  de 
tissu,  d’accroissement,  qui  distinguent  cet 
ensemble  qu’on  peut  appeler  Système  os¬ 
seux. 

Le  corps  est  limité  et  protégé  tout  à  la 
fois  par  la  peau  et  les  poils  ou  les  cheveux 
qui  s’élèvent  à  sa  surface,  et  même  par  les 
ongles  qui  terminent  les  extrémités.  Ces  dif¬ 
férentes  parties,  qui  mettent  tout  l’organis¬ 
me  en  rapport  avec  le  milieu  ambiant  ou  les 
agents  physiques,  et  en  général  avec  le  mon¬ 
de  extérieur,  forment  le  système  tégumen- 
taire ,  dont  l’étude  se  lie  à  celle  de  toutes 
les  autres  parties  de  l’organisme. 

Enfin ,  tous  les  organes  concrets,  remplis¬ 
sant  telle  ou  telle  fonction  particulière,  sont 
composés,  dans  une  proportion  plus  ou  moins 
considérable,  de  ce  tissu  cellulaire  que  nous 
avons  dit  lier  la  membrane  musculeuse  de 
l’estomac,  soit  à  sa  membrane  péritonéale, 
soit  à  sa  membrane  muqueuse.  Ce  tissu  cel¬ 
lulaire  est  l’organe  élémentaire  le  plus  géné¬ 
ral  et  le  plus  simple. 

Son  étude  dans  toutes  les  parties  de  l’or¬ 
ganisme,  et  les  modifications  qu’il  y  subit  ; 
celle  de  l’organe  élémentaire  nerveux  et  de 
son  agrégation  en  système;  celle  de  l’or¬ 
gane  élémentaire  musculeux,  et  des  proprié- 


ANA 

tés  de  la  fibre  musculaire  dans  tous  les  orga¬ 
nes  concrets  où  elle  se  rencontre  ;  l’étude  du 
système  osseux,  celle  de  la  peau  et  des  autres 
parties  tégumentaires  ;  l’étude  des  membra¬ 
nes  séreuses,  muqueuses,  etc.,  etc.;  celle  des 
systèmes  vasculaires  sanguins,  lymphatiques, 
considérés  dans  leur  structure  intime ,  dans 
leur  disposition  la  plus  générale,  dans  leurs 
propriétés  chimiques,  physiques,  organiques, 
vitales,  composent  cette  partie  de  la  science 
de  l’organisation  qu’on  appelle,  depuis  Bi¬ 
chat:,  Anatomie  générale. 

§  3.- — De  r Anatomie  comparée. 

C’est  à  la  science  de  l’organisation  des 
animaux  qu’on  a  réservé  le  nom  d* Anato¬ 
mie  comparée ,  parce  que  son  étude  ,  dans 
le  principe  ,  avait  pour  point  de  départ,  pour 
sujet  de  comparaison,  l’organisation  de 
l’homme. 

Sans  doute  l’Anatomie  générale  telle 
que  Bichat  l’a  conçue  est  aussi  une  Ana¬ 
tomie  comparée,  mais  bornée  à  l’étude 
de  l’homme.  Dans  cette  limite  étroite ,  la 
science  est  loin  d’atteindre  l’exactitude , 
la  vérité  et  les  généralités  qu’elle  doit , 
qu’elle  peut  embrasser,  lorsqu’elle  s’étend  h 
l’étude  des  animaux.  Four  n’en  citer  qu’un 
exemple  ,  les  membranes  séreuses  étudiées 
dans  les  animaux  vertébrés  ne  sont  pas , 
sans  exception,  des  sacs  fermés  de  toutes 
parts ,  comme  l’avait  cru  Bichat.  La  cavité 
du  péritoine  s’ouvre  chez  plusieurs  pois¬ 
sons,  soit  immédiatement  au  dehors,  der¬ 
rière  l’anus  (  les  Saumons ,  les  Lamproies  ) , 
soit  dans  le  cloaque  (les  Sélaciens). 

Chez  ces  derniers,  la  cavité  même  du  pé¬ 
ricarde  a  une  sorte  d’embouchure  dans  cel¬ 
le  du  péritoine ,  et  peut  aussi,  par  cet  inter¬ 
médiaire  ,  communiquer  avec  le  milieu  am¬ 
biant. 

Chez  les  Oiseaux,  les  sacs  des  plèvres  èt 
du  péritoine  sont  sous-divisés  en  cellules 
aériennes ,  dans  lesquelles  l’air  de  la  respi¬ 
ration  pénètre  ,  et  dont  les  parois  intérieu¬ 
res  se  continuent  largement  avec  la  mu¬ 
queuse  des  bronches.  On  ne  voit  donc  plus 
dans  toute  cette  classe  cette  séparation  tran¬ 
chée  entre  les  séreuses  et  les  muqueuses 
qui  semble  les  caractériser  lorsqu’on  ne  les 
étudie  que  chez  l’homme.  ïl  est  vrai  que 
leur  communication  chez  la  femme  par  le 

28* 


T.  ï. 


442 


ANA 


pavillon  de  la  trompe  était  déjà  une  excep¬ 
tion  bien  connue  des  anthropotomistes. 

Qui  aurait  imaginé,  avec  les  idées  re¬ 
streintes  que  donne  l’ Anatomie  humaine, 
que  le  péritoine  peut  se  prolonger  en  deux 
canaux  étroits  jusqu’à  l’extrémité  de  la  ver¬ 
ge,  ainsi  que  nous  l’avons  découvert  dans 
les  mâles  des  Tortues,  et  publié  dès  1805 
( Leçons  d’Anat.  comp*,t.  Y,  p.  114  et  115, 
De  édition),  et  que  MM.  Isidore  Geoffroy 
et  Martin  Saint -Ange  l’ont  vu  dans  la  ver¬ 
ge  des  Crocodiles  en  1826. 

L’Anatomie  des  animaux  peut  être  plus 
ou  moins  analytique ,  plus  ou  moins  judi¬ 
cieusement  comparative. 

C’est  en  analysant  successivement  les  or¬ 
ganismes  dont  les  formes  extérieures  se  rap¬ 
prochent,  et  ceux  qui  s’éloignent  les  uns  des 
autres  par  ces  caractères  extérieurs,  qu’elle 
parvient  à  reconnaître  tous  les  rouages  de 
ces  machines  plus  ou  moins  compliquées , 
et  le  rôle  qu’ils  jouent  dans  la  vie. 

C’est  seulement  après  cette  analyse  ,  sou¬ 
vent  répétée ,  multipliée  sur  un  grand  nom¬ 
bre  d’animaux,  que  l’Anatomie  comparée 
parvient  à  déterminer  les  circonstances  or¬ 
ganiques  qui  peuvent  faire  l’objet  de  ses 
comparaisons.  Cette  science  montre  d’ail¬ 
leurs  ,  nous  ne  cesserons  de  le  dire  ,  bien 
des  degrés  de  perfection  dans  ses  analyses  , 
dans  l’étendue  et  la  justesse  de  ses  compa¬ 
raisons,  et  dans  les  jugements  qu’elle  en 
tire. 

Lorsqu’elle  restreint  à  une  seule  classe  , 
comme  l’a  fait  Yicq-d’Azyr,  dans  son  Sy¬ 
stème  anatomique ,  l’étude  des  organes  ap¬ 
partenant  à  une  même  fonction,  elle  est 
loin  de  pouvoir  atteindre  aux  généralités 
scientifiques  qu’elle  doit  embrasser. 

Il  était  réservé  au  génie  de  Cuvier  d’é- 
îever  l’Anatomie  comparée,  en  suivant  les 
traces  d’Aristote ,  au  point  de  vue  élevé  et 
essentiellement  physiologique  des  compa¬ 
raisons  à  la  fois  les  plus  détaillées ,  les  plus 
analytiques  et  les  plus  étendues. 

Dans  son  discours  d’ouverture  du  premier 
cours  d’Anatomie  comparée  qu’il  a  fait  au 
Jardin  des  Plantes,  en  décembre  1795,  M. 
Cuvier  annonce  vouloir  donner  la  préfé¬ 
rence  à  la  méthode  physiologique  sur  la 
méthode  zoologique  ,  qui  étudie  classe  par 
classe  l’organisme  animal.  Il  prévoit  qu’en 
prenant  chaque  organe  séparément ,  qu’en 


ANA 

étudiant  successivement  les  diverses  modi¬ 
fications  que  cet  organe  éprouve  dans  toutes 
les  classes,  il  sera  conduit  à  toutes  les  com¬ 
paraisons  ,  à  toutes  les  inductions  qui  pour¬ 
ront  avancer  la  physiologie,  le  vrai  but , 
ajoute-t-il,  de  la  Zoologie. 

Ce  n’est  pas  que  cette  méthode  physiolo¬ 
gique  soit  exempte  de  difficultés.  Il  faut  à  la 
fois  un  esprit  juste  ,  exercé  et  pénétrant , 
pour  reconnaître  et  déterminer  un  même 
organe  à  travers  toutes  les  différences  de 
structure ,  de  forme ,  de  développement,  de 
position  ,  et  même  de  connexion,  qu’il  peut 
subir  dans  toute  la  série  animale.  Citons-en 
quelques  exemples,  afin  de  rendre  nos  idées 
plus  claires ,  plus  élémentaires. 

Les  anatomistes  ne  sont  pas  unanimes  sur 
la  détermination  des  différentes  parties  de 
l’encéphale  des  poissons ,  ou  sur  leur  ana¬ 
logie  avec  celles  de  l’encéphale  des  trois 
classes  supérieures  des  Yertébrés.  Plusieurs 
nomment  tubercules  optiques  ce  que  les  au¬ 
tres  considèrent  comme  des  lobes  cérébraux, 
etc.  ,  etc.  (  Hist.  natur.  des  Poissons,  par 
MM.  Cuvier  et  Yalencicnnes  ,  t.  I,  p.  420.  ) 

Ils  ont  reconnu  un  équivalent  du  Pan¬ 
créas,  organe  qui  existe  indubitablement 
dans  les  trois  classes  supérieures  des  Yerté¬ 
brés,  dans  de  petits  tubes  aveugles  qu’on 
rencontre  ,  chez  beaucoup  de  poissons  os¬ 
seux,  autour  de  l’origine  du  canal  intesti¬ 
nal  ;  ils  ont  même  compris  qu’en  l’absence 
de  ces  boyaux  pyloriques ,  certaine  modi¬ 
fication  glanduleuse  de  la  muqueuse  intesti¬ 
nale,  telle  qu’on  l’observe  chez  les  Cyprins , 
pouvait  remplacer  les  cæcums  pyloriques. 

Pour  arriver  à  cette  détermination  de 
deux  organes  ainsi  fondus  l’un  dans  l’autre  , 
dans  ce  dernier  exemple,  il  fallait  avoir  ob¬ 
servé  le  pancréas,  l’avoir  comparé  dans  l’Es¬ 
turgeon  ,  où  il  continue  à  se  lier  avec  l’in¬ 
testin,  et  tend  à  se  diviser  en  tubes;  dans  le 
Polyodon,  où  cette  division  est  déjà  plus 
apparente  ;  dans  1  eXiphios  gladius,  chez  le¬ 
quel  elle  est  évidente ,  quoique  encore  très 
compliquée  ,  jusqu’aux  poissons  où  l’on  ne 
compte  plus  que  quelques  cæcums  pylori¬ 
ques ,  qu’un  seul  même  (. Mugii  albuia). 

Meckel  avait  méconnu  l’existence  de  la 
rate  chez  la  plupart  des  Ophidiens,  parce 
qu’elle  y  est  soudée  avec  le  pancréas  et  con¬ 
fondue  en  apparence  en  un  seul  organe.  Un 
examen  attentif,  une  analogie  de  la  structu- 


443 


AN  A 

re  différente  des  deux  organes  ainsi  réunis  5 
ont  conduit  sûrement  à  leur  détermination. 
(  Fragments  d’anatomie  sur  l’organisation 
des  Serpents.— Annales  des  Sciences  natu¬ 
relles,  s.  XXX.  ), 

Les  difficultés  augmentent  si  l’on  étend 
ces  comparaisons  du  type  des  Vertébrés,  si 
évidemment  organisés  d’après  un  même  plan, 
aux  trois  types  inférieurs. 

L’existence  du  foie  dans  ce  type  supérieur 
des  Vertébrés  est  encore  facilement  démon¬ 
trable  ,  ainsi  que  les  modifications  de  forme 
et  de  volume  qu’il  y  subit. 

Une  étude  approfondie ,  plus  générale¬ 
ment  comparée,  de  ses  différentes  formes 
dans  les  Mammifères ,  a  fait  découvrir  une 
forme-type ,  qui  caractérise  le  foie  de  cette 
classe;  elle  a  démontré  que  ce  qu’on  re¬ 
gardait  comme  des  divisions  sont ,  au  con¬ 
traire  ,  des  additions  à  la  partie  constante 
et  conséquemment  principale  de  cet  organe; 
que  chez  certains  Mammifères  le  foie  a 
son  plus  haut  degré  de  composition  ; 
que  chez  d’autres  il  est ,  au  contraire , 
réduit ,  ou  à  peu  près ,  à  la  partie  essen¬ 
tielle  :  tel  est,  entre  autres,  celui  de  l’homme. 
(. Études  sur  le  foie .  —  Annales  des  Scien¬ 
ces  naturelles ,  nov.  1835.  ) 

Dans  le  type  des  Articulés ,  la  détermina¬ 
tion  de  cet  organe,  telle  que  la  donne  la 
science  actuelle,  est  encore  contestable  pour 
un  assez  grand  nombre  de  cas. 

Ainsi ,  si  je  ne  me  trompe ,  on  aurait  pris 
de  grands  sinus  veineux  pour  le  foie  chez 
les  Squilles,  qui  appartiennent  à  la  classe 
des  Crustacés,  (  Mémoire  sur  quelques 
points  d’organisation  des  Squilles.  —  An¬ 
nales  des  Sciences  naturelles ,  juillet  1837.) 

Dans  celle  des  Insectes ,  on  a  bien  déter¬ 
miné  comme  leur  tenant  lieu  de  foie,  et 
probablement  aussi  de  pancréas ,  de  pe¬ 
tits  tubes  aveugles ,  rappelant  les  cæcums 
pyloriques  des  poissons.  Ces  tubes  ont  leur 
embouchure  dans  différents  points  de  l’in¬ 
testin  ,  assez  généralement  cependant  près 
de  l’estomac  duodénal.  Mais  leur  insertion , 
très  rapprochée  de  la  fin  de  cet  intestin  chez 
quelques  uns ,  et  surtout  la  nature  des  sub¬ 
stances  qu’ils  renferment,  composées  d’acide 
urique ,  ont  démontré  qu’on  avait  confon¬ 
du  l’organe  remplaçant  les  reins ,  dans  cette 
classe,  avec  l’organe  biliaire.  ( V .  à  ce  sujet 
l’obseryation  de  M.  Aubé,  rapportée  par 


ANA 

M.  Audonin,  Annales  des  Sciences  natu¬ 
relles j  2e  série,  t.  V,  et  les  Leçons  d’ Anato¬ 
mie  comparée  de  G.  Cuvier,  2e  édit.,  t.  VII, 
p.  616-619.) 

Les  auteurs  qui  ont  nommé  et  déterminé 
les  différentes  parties  du  canal  alimentaire 
dans  cette  même  classe  des  insectes  sont  loin 
de  distinguer  toujours  la  même  partie  par 
une  même  dénomination,  et  de  lui  reconnaî¬ 
tre  la  même  fonction.  (  V.  à  ce  sujet  la 
note  que  nous  avons  imprimée  t.  V,  p.  601, 
de  la  deuxième  édition  des  Laçons  d’ Anato¬ 
mie  comparée.  ) 

Le  type  des  Mollusques  offrait  de  même 
de  grandes  difficultés  pour  la  juste  détermi¬ 
nation  des  organes  semblables  ou  du  moins 
analogues  à  ceux  des  Vertébrés  ou  des  ani¬ 
maux  inférieurs. 

On  doit  dire  qu’à  cet  égard  la  grande  sa¬ 
gacité  de  M.  Cuvier  ne  lui  a  pas  fait  dé¬ 
faut.  Si  quelques  unes  de  ses  déterminations, 
qui  se  trouvent  dans  la  série  des  beaux  mé¬ 
moires  qu’il  a  publiés  sur  les  Mollusques,  ont 
été  contestées,  des  observations  plusjustes  et 
moins  partiales  n’ont  pas  tardé  à  les  confir¬ 
mer. 

Quand  on  descend  au  type  des  Zoophytes , 
où  les  organes  se  simplifient  et  tendent  à  se 
confondre,  ainsi  que  les  fonctions;  où  même 
les  organes  élémentaires  (les  nerfs,  les  mus¬ 
cles)  finissent  par  disparaître  ou  par  se 
fondre  les  uns  dans  les  autres  en  une  sub¬ 
stance  organisée  d’une  singulière  homogé¬ 
néité  ,  comme  dans  les  Hydres ,  les  ressem¬ 
blances  ou  les  analogies  deviennent  encore 
plus  difficiles  à  reconnaître. 

On  s’est  servi,  dans  ces  derniers  temps, 
d’un  procédé  ingénieux  pour  y  parvenir.  Il 
s’agissait  de  l’organe  mâle  de  la  génération  ou 
de  l’organe  sécréteur  du  sperme.  On  a  pu 
s’assurer  de  son  existence  dans  plusieurs  ani¬ 
maux  inférieurs  (les  Actinies,  M.  Wagner; 
les  Ascidies  composées,  M.  Milne-Edwards  ; 
les  Oursins,  M.  Peters),  en  découvrant  des 
Zoospermes  dans  le  produit  de  la  sécrétion 
et  les  réservoirs  de  cet  organe. 

Nous  venons  de  voir  qu’on  avait  suivi  la 
même  marche  pour  reconnaître  dans  les  in¬ 
sectes  l’organe  sécréteur  de  l’urine. 

Malgré  ces  difficultés  ,  l’Anatomie  compa¬ 
rée  ,  telle  que  le  génie  de  Cuvier  l’a  consti¬ 
tuée  ,  dans  laquelle  on  observe ,  compare  et 
juge,  les  différentes  modifications  organi- 


444 


AN  A 


ques  d’un  même  organe  remplissant  une 
fonction  analogue  ou  semblable  dans  la  série 
animale  ;  dans  laquelle  on  parvient  à  démê¬ 
ler  le  plan  fondamental  de  cet  organe  à  tra¬ 
vers  toutes  les  transformations,  les  additions, 
les  extensions ,  qui  le  perfectionnent ,  ou  les 
soustractions  qui  le  dégradent;  différences  or¬ 
ganiques  qui  font  varier  quelquefois  à  l’infini 
les  phénomènes  de  la  vie  ;  cette  Anatomie,  di¬ 
sons-nous  ,  ainsi  comprise ,  est  la  source  à  la 
fois  la  plus  solide  et  la  plus  féconde  ,  nous  en 
sommes  convaincu ,  à  laquelle  la  physiologie 
puise  ses  propositions  les  plus  évidentes. 

L’étude  comparée  des  organes  concrets  de 
tous  les  animaux  conduisait  à  une  description 
générale  des  systèmes  d’organes ,  des  organes 
élémentaires,  et  même  des  éléments  organi¬ 
ques  essentiels  de  l’organisation  animale. 
( V .  l’article  Animal .) 

Aussi  trouvera-t-on  déjà  dans  les  générali¬ 
tés  écrites  par  M.  Cuvier,  et  mises  en  tête  des 
Leçons  <f Anatomie  comparée  (lre édit.), les 
traits  principaux  de  cette  Anatomie  générale, 
dans  laquelle  la  considération  des  fluides  gé¬ 
néraux,  qui  font  essentiellement  partie  de 
l’organisation  animale,  occupe  une  place  pro¬ 
portionnée  à  son  importance  et  à  l’étendue 
de  la  science. 

Nous  ne  pouvons  donc  pas  regarder 
V Anatomie  générale  de  Béelar  comme  le 
premier  essai  fait  en  France  d’une  intro¬ 
duction  à  cette  étude  des  plus  grandes  géné- 
lités  de  l’organisation;  d’autant  moins  que 
les  propositions  concernant  les  animaux  y 
sont  restreintes ,  et  qu’elles  n’y  sont  pas  fon¬ 
dées  sur  les  propres  observations  de  l’auteur. 
Ajoutons  que ,  dans  cet  ouvrage ,  d’ailleurs 
si  recommandable  pour  tout  ce  qui  concer¬ 
ne  l’Anatomie  de  l’homme,  la  description  des 
fluides  organiques  a  été  entièrement  omise. 

■§  4.- — Anatomie  comparée  des  sexes  et  des 

âges ,  ou  élude  des  métamorphoses  que 

subissent  les  organismes  aux  différen¬ 
tes  époques  de  la  vie  ;  Embryotomie. 

La  science  de  l’organisation  ne  s’arrête  pas 
à  l’étude  des  organismes  développés.  Elle  re¬ 
cherche  les  différences  ou  les  ressemblances 
que  les  individus  d’une  même  espèce,  de 
même  sexe  ou  de  sexes  différents,  présentent 
aux  différents  âges ,  aux  différentes  époques 
de  leur  vie  ;  elle  parvient  ainsi  à  saisir  les  re~ 


ANA 

îations  de  ces  changements  physiques  avec 
ceux  observés  dans  les  mœurs  et  dans  toutes 
les  fonctions ,  même  les  plus  spéciales. 

Cette  meme  science  a  étudié  successive¬ 
ment  dans  le  règne  animal ,  comme  elle  l’a¬ 
vait  fait  dans  le  règne  végétal ,  la  première 
apparition  de  l’ovule  et  de  l’œuf,  origine  pri¬ 
mitive  de  tout  corps  organisé;  les  premiers  li¬ 
néaments  du  germe;  les  enveloppes  de  celui- 
ci  ;  leurs  rapports ,  leur  liaison  avec  les  or¬ 
ganes  de  la  mère,  même  avant  l’imprégnation, 
et  surtout  après  le  concours  des  sexes,  quand 
ce  concours  est  nécessaire. 

Elle  suit  les  changements  de  forme  de  tou¬ 
tes  les  parties  extérieures  de  l’embryon  ou  du 
fœtus ,  jusqu’à  l’époque  de  sa  vie  indépen¬ 
dante.  Elle  pénètre  dans  son  intérieur  pour 
étudier  l’apparition  successive  ou  simultanée, 
transitoire  ou  permanente,  de  certains  orga¬ 
nes  ;  afin  de  reconnaître  leur  développement 
proportionnel  ou  inégal  ;  pour  déterminer  les 
métamorphoses  successives  qui  s’opèrent 
dans  la  forme  extérieure,  dans  celle  des  par¬ 
ties  intérieures  et  dans  leur  structure,  en  un 
mot  dans  la  composition  organique  du  fœ¬ 
tus  ,  aux  différents  âges  de  sa  vie. 

Cette  embryotomie ,  qu’on  appelle  embryo¬ 
génie  ,  ou  germination ,  lorsqu’on  l’étudie 
avec  la  pensée  physiologique ,  c’est-à-dire 
avec  la  considération  de  l’organisation  en  ac¬ 
tion  ,  dans  le  but  de  comprendre  la  nutrition 
du  germe  et  son  développement,  est  une  étu¬ 
de  du  plus  haut  intérêt. 

C’est  avec  les  matériaux  fournis  par  cette 
partie  importante  de  l’Anatomie  comparée 
que  l’esprit  méditatif  s’élève  au  point  culmi¬ 
nant  de  l’Anatomie  spéculative,  si  dangereux 
pour  la  certitude  du  raisonnement. 

§  5.  —  Anatomie  des  monstres  ,  ou  des 
déformations  des  organismes ,  ou  Té- 
ratolomie. 

La  base  de  l’Anatomie  spéculative  s’élargit 
encore  lorsque  l’on  étudie  les  formations  a- 
normaîes  des  organismes.  Cette  dernière  étu¬ 
de,  ou  l’Anatomie  des  diverses  monstruosités, 
est  une  des  parties  les  plus  importantes  de 
l’Anatomie  comparée  ;  soit  que  l’on  ait  pour 
but  de  reconnaître  les  organes  ou  les  systè¬ 
mes  d’organes  qui  sont  les  plus  susceptibles 
de  ces  déformations  ;  soit  que  l’on  cherche  à 
déterminer  les  espèces  de  déformations  et 


ANA 


445 


leurs  limites  ;  soit  que  l’on  ait  en  vue  la  via¬ 
bilité  des  organismes  ainsi  déformés ,  et  que 
l’on  veuille  en  tirer  la  conséquence  du  rôle 
que  joue ,  relativement  à  la  durée  de  l’exi¬ 
stence  normale,  tel  ou  tel  rouage  qui  a 
changé  de  rapports ,  qui  est  en  excès ,  ou 
qui  a  disparu  dans  l’organisme  déformé  (1). 

L’ensemble  de  ces  déductions  de  l’ Anato¬ 
mie  des  monstruosités  constitue  cette  partie 
de  la  science  de  l’organisation  qu’on  appelle 
Tératologie  ,  des  mots  grecs  t épxç,  pro¬ 
dige,  monstre,  et  îoyoç,  discours. 

§  6.  —  Anatomie  philosophique , 
transcendante  et  spéculative. 

L’Anatomie  devient  philosophique  ,  ou 
transcendante  et  spéculative ,  lorsqu’elle 
étudie  l’organisation  en  elle-même  pour  en 
expliquer  les  lois  ;  pour  révéler  celles  que 
suivent  les  organismes  dans  leurs  différents 
degrés  de  composition ,  dans  leur  dévelop¬ 
pement  ;  pour  en  tirer  les  conséquences  les 
plus  générales  sur  l’origine ,  la  durée  et  les 
limites  de  la  variabilité  des  espèces;  pour 
apprécier  enfin  les  conditions  de  l’existence. 

On  concevra  facilement  que  cette  partie 
de  la  science  de  l’organisation  aura  des  de¬ 
grés  de  certitude  très  différents  ,  suivant 
qu’elle  revêtira  le  caractère  des  sciences  de 
raisonnement,  qu’elle  conservera  celui  des 
sciences  d’observation,  ou  qu’elle  prendra 
un  caractère  mixte  entre  les  unes  et  les  au¬ 
tres. 

Dans  le  premier  cas ,  elle  aura  le  droit 
d’aspirer  à  la  certitude  mathématique,  et 
elle  en  approchera  beaucoup. 

Dans  le  second  ,  ses  propositions  conser¬ 
veront  le  degré  de  certitude  des  sciences 
d’observation,  lorsqu’elles  seront  logique¬ 
ment  déduites  de  faits  bien  observés,  incon¬ 
testables. 

Dans  le  troisième  ,  elle  pourra  devenir  de 
plus  en  plus  spéculative ,  lorsque ,  s’élan¬ 
çant  dans  l’espace  au  dessus  des  faits  qui  ont 
été  son  point  de  départ ,  elle  ne  les  contem- 

(1)  Yoir  le  t.  II  de  la  Philosophie  anatomique , 
qui  traite  des  monstruosités  humaines,  par  M.  le 
chevalier  Geoffroy  Saint-Hilaire,  Paris,  1822,  pour 
les  principes  de  classification  des  monstruosités  et 
les  limites  des  déformations.  Yoir  encore  le  Trai¬ 
té  de  Tératologie ,  par  M.  Isidore  Geoffroy  Saint- 
Hilaire. 


ANA 

pïera  plus  que  de  loin,  qu’elle  étendra  son 
horizon  au  delà  du  cercle  où  ils  sont  renfer¬ 
més,  qu’elle  les  perdra  même  entièrement 
de  vue ,  et  qu’elle  finira  par  ne  plus  s’ap¬ 
puyer  sur  la  base  solide  de  l’observation. 

L’Anatomie  philosophique  est  une  création 
du  siècle  actuel.  Dès  1800,  Cuvier  en  pu¬ 
bliait  les  bases  dans  ses  Considérations  sur 
l’économie  animale,  qu’il  a  mises  en  tête  de 
l’ouvrage  des  Leçons  (g  I ,  p.  45-60.  Pa¬ 
ris,  an  YIII,  1800).  On  y  trouve  surtout 
(art.  IY)  les  principes  les  plus  incontestables, 
l’exposé  le  plus  clair  de  la  loi  des  conditions 
d’existence ,  qui  domine ,  à  notre  avis ,  et  à 
laquelle  sont  subordonnées  toutes  les  autres 
lois  de  l’économie  animale. 

Nous  croyons  devoir  transcrire  ici  une  gran¬ 
de  partie  de  cet  exposé,  comme  exemple 
propre  à  donner  une  idée  juste  de  l’Anatomie 
philosophique ,  de  cette  science  de  l’organi¬ 
sation  dont  nous  cherchons  à  faire  compren¬ 
dre  la  nature  ou  l’essence  et  toute  la  valeur 
par  l’appréciation  impartiale  de  ses  différents 
degrés  de  certitude. 

Après  avoir  esquissé  les  principales  diffé¬ 
rences  dont  les  organes  affectés  à  chaque 
fonction  animale  sont  susceptibles ,  M.  Cu  - 
vier  fait  sentir  qu’on  pourrait  supposer  cel¬ 
les  d’un  organe  unies  successivement  avec 
celles  de  tous  les  autres ,  et  qu’on  produirait 
ainsi  un  nombre  très  considérable  de  com¬ 
binaisons  organiques  ,  qui  répondraient  à 
autant  de  classes  d’animaux. 

«  Mais,  ajoute  le  fondateur  de  l’Anatomie 
»  comparée,  ces  combinaisons,  qui  paraissent 
»  possibles  lorsqu’on  les  considère  d’une 
»  manière  abstraite ,  n’existent  pas  toutes 
»  dans  la  nature  ,  parce  que  ,  dans  l’état  de 
»  vie,  les  organes  ne  sont  pas  simplement 
»  rapprochés ,  mais  qu’ils  agissent  les  uns 
»  sur  les  autres,  et  concourent  tous  ensem- 
»  ble  à  un  but  commun.  D’après  cela  ,  les 
»  modifications  de  l’un  d’eux  exercent  une 
»  influence  sur  celles  de  tous  les  autres. 
»  Celles  de  ces  modifications  qui  ne  peu- 
»  vent  pas  exister  ensemble  s’excluent  réci- 
»  proquement,  tandis  que  d’autres  s’appel- 

»  lent  pour  ainsi  dire . C’est  sur  cette 

»  dépendance  mutuelle  des  fonctions ,  et  ce 
»  secours  qu’elles  se  prêtent  réciproque- 
»  ment,  que  sont  fondées  les  lois  qui  déter- 
»  minent  les  rapports  de  leurs  organes  ,  et 
»  qui  sont  fl’une  nécessité  égale  à  celles  des 


446  AN  A 

»  lois  métaphysiques  ou  mathématiques  : 
»  car  il  est  évident  que  Vharmonie  conve- 
»  nable  entre  les  organes  qui  agissent  les 
:»  uns  sur  les  autres  est  une  condition  né- 
;>  cessaire  de  l’existence.  » 

Il  y  a  dans  cette  grande  et  première  loi 
des  conditions  d’ existence^  cause  finale  de 
la  durée  de  la  vie,  pendant  un  temps  déter¬ 
miné  ,  pour  chaque  individu,  pour  chaque 
espèce. 

Toutes  les  causes  finales ,  ces  nombreuses 
modifications  organiques  qui  font  varier  à 
Finfini  les  rapports  des  êtres  animés  et  les 
fonctions  particulières  dont  se  compose  leur 
existence,  sont  subordonnées  à  cette  pre¬ 
mière  nécessité. 

L’observation  certaine  montre  qu’entre 
les  limites  assez  étendues  des  conditions 
d’existence  il  y  a  de  grandes  variations  dans 
la  composition  des  organismes. 

«  Tel  organe  est  à  son  plus  haut  degré  de 
«  perfection  dans  une  espèce ,  et  tel  autre 
»  l’est  dans  une  espèce  toute  différente.  » 
(Ibid.) 

D’un  autre  côté,  la  vie  ne  saurait  être  éle¬ 
vée  à  un  certain  degré  dans  un  organe  ou 
dans  un  système  d’organes  ,  qu’elle  ne  soit 
diminuée  dans  les  autres  parties  (1). 

Après  avoir  reconnu  les  limites  assez  éten¬ 
dues  que  la  loi  des  conditions  d’existence  a 
posées  pour  les  différentes  combinaisons  or¬ 
ganiques  ;  après  avoir  établi  que  le  nombre 
de  ces  combinaisons  diminue  avec  l’impor¬ 
tance  des  organes  ou  des  systèmes  d’organes , 
qu’il  augmente  au  contraire  et  se  multiplie  à 
Finfini  dans  toutes  les  parties  accessoires  ; 
après  avoir  signalé  ces  dégradations  succes¬ 
sives  que  suit  un  même  organe  ,  jusqu’à  ce 
qu’il  n’en  existe  plus  qu’un  vestige  (2)  et  com¬ 
me  pour  témoigner  du  plan  général  d’organi¬ 
sation  d’après  lequel  l’organisme  dont  il  fait 
partie  a  été  conçu  ; 

Après  cette  loi  du  balancement  des  forces 
destinée  à  devenir  Fun  des  fondements  les 
plus  solides  de  la  philosophie  médicale  ;  il 
restait  à  reconnaître  et  à  démontrer  la  loi  du 
balancement  des  organes ,  ou  de  l’accrois¬ 
sement  ,  du  développement  inverse  de  cer- 

(1)  Réflexions  sur  les  corps  organisés Magasin 
encyclopédique ,  par  C.  L.  Miliin,  p.  470.  Paris  , 
lor  brum.  an  8  (1799). 

(2)  M.  Cuvier,  ibid.  • 


ANA 

taines  parties  corrélatives,  dans  un  seul  et 
même  organisme.  Celte  loi  achève  de  donner 
l’intelligence  des  modifications  si  nombreu¬ 
ses  d’un  même  plan  de  composition  des  or¬ 
ganismes  appartenant  à  une  seule  classe  ou 
à  un  seul  type  ;  elle  explique  surtout  les  li¬ 
mites  des  déformations  organiques  ,  et  c’est 
particulièrement  l’étude  de  ces  déformations 
et  l’aperçu  profond  de  ces  limites  qui  pa¬ 
raissent  avoir  révélé  cette  loi  à  son  illustre 
auteur,  M.  Geoffroy  Saint-Hilaire  (1). 

L’Anatomie  philosophique  étudie  l’ensem¬ 
ble  des  organismes  ou  leurs  différentes  par¬ 
ties  ,  indépendamment  de  leurs  usages.  Elle 
cherche  à  découvrir  les  similitudes  ou  les 
analogies  que  présentent  ces  organismes 
dans  leur  composition  ;  elle  s’applique  à  dé¬ 
terminer  les  parties  qui  sont  identiques,  mal¬ 
gré  les  différences  de  leur  emploi. 

Son  degré  de  certitude ,  dans  cette  voie  , 
dépend  du  rapport  des  faits  observés  avec 
les  conclusions  qu’elle  en  tire. 

Lorsque  ses  propositions  sont  rigoureuse¬ 
ment  déduites  de  l’exacte  observation,  nous 
ne  cessons  de  la  considérer  comme  vraiment 
philosophique. 

Ainsi  l’unité  de  plan  de  certains  groupes 
du  règne  animal ,  des  Vertébrés  par  exem¬ 
ple,  est  une  vérité  bien  démontrée  ,  formant 
un  des  principes  les  plus  incontestables  de 
l’Anatomie  philosophique.  Mais  cette  partie 
fondamentale  de  l’Anatomie  n’est  plus  que 
spéculative ;  elle  devient  plus  ou  moins 
conjecturale  lorsqu’elle  s’efforce  de  ratta¬ 
cher  les  innombrables  différences  de  l’orga¬ 
nisation  à  une  unité  idéale  de  formation  ou 
même  de  composition. 

Cette  unité  semblerait,  au  premier  aperçu, 
devoir  être  pour  l’anatomiste  ce  qu’est  pour 
le  peintre  ou  le  sculpteur  l’idéal  de  la  beau¬ 
té.  Mais  il  y  a  cependant  cette  grande  diffé¬ 
rence,  que  le  génie  de  l’artiste  peut  réaliser, 
peut  matérialiser  sa  création  sur  la  toile  ou 
le  marbre  ;  tandis  que  l’Anatomie  spéculati¬ 
ve  n’a  pas  la  puissance  d’individualiser  la 
sienne ,  et  qu’elle  est  destinée  à  rester  dans 
le  vague  de  l’idéologie. 

Si  la  détermination  d’un  même  organe  , 
remplissant  une  même  fonction ,  devient 
quelquefois  très  difficile ,  ainsi  que  nous  Fa- 

(1)  Philosophie  anatomique  des  difformités 
humaines,  p.  32  et  240.  Paris,  1822. 


ANA 


vons  démontré  en  parlant  de  l’Anatomie  phy¬ 
siologique,  surtout  quand  on  s’avance  au 
delà  des  Yertébrés,  on  concevra  que  les  dif¬ 
ficultés  doivent  augmenter  lorsqu’il  s’agit  de 
déterminer  l’identité  des  parties  dans  des 
classes  ou  même  dans  des  types  différents  , 
lors  même  qu’il  n’y  a  plus  de  ressemblance 
dans  les  fonctions.  Il  en  résulte  que  les 
aperçus  peuvent  perdre  peu  à  peu  cette 
évidence  de  l’Anatomie  positive,  plus  rap¬ 
prochée  des  faits  ,  et  que  ces  aperçus  doi¬ 
vent  être  plus  ou  moins  contestables. 

On  a  dû  chercher  une  boussole  pour  se 
guider  dans  cette  nouvelle  voie.  On  a  cru 
l’avoir  trouvée  dans  le  principe  des  con¬ 
nexions  ,  c’est-à-dir.e  de  la  dépendance  mu¬ 
tuelle,  nécessaire,  et  par  conséquent  inva¬ 
riable,  des  parties  (1). 

Dans  beaucoup  de  circonstances  ,  ce  prin¬ 
cipe  est  incontestable,  dans  son  application 
comme  en  théorie. 

Ainsi ,  les  organes  des  sens  spéciaux  se  rat¬ 
tachant,  par  les  nerfs  qui  les  constituent,  au 
centre  principal  du  système  nerveux ,  on  ar¬ 
rive,  avec  certitude,  de  l’œil,  par  le  nerf  op¬ 
tique,  à  la  détermination  du  cerveau. 

Mais  ce  principe  des  connexions  ,  remar- 
quons-le  bien ,  ne  donne  que  certaines  posi¬ 
tions  relatives  ,  dont  les  unes  sont  fonction¬ 
nelles  ou- physiologiques,  dont  les  autres 
sont  encore  pour  la  science  absolument  ir¬ 
rationnelles.  Nous  rangerons  parmi  ces  der¬ 
nières  la  situation  du  principal  cordon  des 
nerfs,  qu’il  faudra  chercher,  dans  toute  es¬ 
pèce  d’animal  articulé  ,  à  la  face  abdominale 
du  côrps,  et  sous  le  canal  alimentaire,  et  non 
à  sa  face  dorsale ,  comme  dans  les  animaux 
vertébrés. 

Le  foie ,  au  contraire ,  étant  un  annexe 
physiologique  du  canal  alimentaire,  c’est  au¬ 
tour  de  ce  canal ,  en  union,  en  fusion  même 
avec  ses  parois,  qu’on  devra  tenter  d’en 
constater  la  présence  et  d’en  découvrir  les 
modifications. 

Un  organe  de  respiration  circonscrit,  uni¬ 
que  ou  multiple,  sera  toujours  en  connexion 
physiologique  ,  en  rapport  intime  ,  avec  les 
principaux  troncs  ou  les  principales  bran¬ 
ches  du  système  vasculaire  sanguin ,  et  cel¬ 
les-ci  serviront  à  faire  reconnaître  cet  orga¬ 
ne  de  respiration,  quelle  que  soit  sa  position 

(l)  M.  Geoffroy  Saint-Hilaire,  ibid, ,  p.  32  et  447. 


ANA  447 

si  variable,  soit  à  l’intérieur ,  soit  à  l’exté¬ 
rieur  du  corps. 

Les  Mollusques  ont  très  généralement  la 
dernière  partie  du  canal  intestinal  en  rap¬ 
port  avec  la  cavité  des  organes  de  la  respi¬ 
ration.  J’ai  compris  la  raison  physiologique 
de  cette  connexion ,  utile  dans  ce  type  pour 
la  défécation ,  de  même  que  celle  qui  existe 
entre  cet  intestin  et  certaines  parties  du 
mécanisme  de  la  respiration  (le  diaphragme, 
les  muscles  abdominaux) ,  dans  le  type  des 
Yertébrés. 

Mais  le  principe  des  connexions  abandon¬ 
ne  souvent  l’anatomiste ,  surtout  lorsqu’il 
cherche  à  le  reconnaître  dans  le  dédale  de 
l’organisation  des  animaux  sans  vertèbres. 

Les  Mollusques ,  les  Zoophytes  ,  montrent 
dans  leurs  organes  de  génération  les  con¬ 
nexions  les  plus  variées ,  les  plus  bizarres. 
Chez  plusieurs  Polypes  à  polypiers,  l’ovaire 
devient  même  extérieur,  comme  dans  les 
plantes.  Relativement  à  ces  organes,  le  prin¬ 
cipe  des  connexions  me  paraît  absolument 
insaisissable  chez  les  animaux  inférieurs. 

Le  squelette  des  animaux  vertébrés  présen¬ 
te  ,  dans  l’ensemble  de  sa  composition  ,  une 
unité  de  plan,  et  conséquemment  de  pensée 
créa'trice ,  qui  se  fait  jour  à  travers  les  diffé¬ 
rences  qui  semblaient  devoir  la  voiler  à  no¬ 
tre  intelligence.  C’est  à  l’Anatomie  compa¬ 
rée  ,  à  peine  constituée  comme  science , 
qu’on  doit  cette  importante  découverte,  qui 
date  des  premières  années  du  siècle  actuel. 

Elle  devient  indubitable  ,  même  dans  les 
détails ,  pour  la  composition  de  la  tête  os¬ 
seuse,  lorsqu’on  se  sert  du  principe  des  con¬ 
nexions,  ainsi  que  l’a  fait  M.  Geoffroy 
Saint-Hilaire,  et  qu’on  a  soin  de  compa¬ 
rer  le  jeune  âge  ou  l’état  fêtai  (1)  des  Mam¬ 
mifères  et  des  Oiseaux  avec  celui  des  Repti¬ 
les  ou  des  Poissons,  ou  même  avec  leur  état 
adulte. 

Cependant ,  si  l’on  veut  tenter  de  porter 
plus  loin  ces  aperçus  des  ressemblances  ;  si 
l’on  essaie  la  démonstration  de  l’identité  , 

(1)  Voir ,  pour  l’histoire  de  la  science  sur  ce  su¬ 
jet  important,  l’opinion  de  M.  Cuvier ,  rapportée 
par  M.  Geoffroy  (. Philosophie  anatomique,  t.  II, 
p.  32  et  suiv.) ,  et  les  premières  pages  du  t.  V, 
deuxième  partie,  édit,  in  -4°,  des  Recherches  sur 
les  ossements  fossiles;  enfin  X Histoire  naturelle 
des  Poissons,  par  MM.  Cuvier  et  Valenciennes, 
t.  I,  p.  306  et  suiv. 


448 


ANA 


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ou  seulement  de  l’analogie  de  composition 
de  toutes  les  parties  de  ce  squelette ,  on  est 
forcé  d’admettre  de  simples  conjectures 
pour  des  vérités  ;  et ,  dans  ce  vaste  champ , 
la  manière  de  voir  de  l’Anatomie  spéculati¬ 
ve  varie  presque  autant  que  le  nombre  des 
savants  qui  s’escriment  dans  cette  lice  :  car 
c’estfrici  une  véritable  lutte  d’opinions  con¬ 
tradictoires. 

Pour  n’en  citer  qu’un  exemple ,  rap¬ 
pelons  que  l’opercule  des  Poissons  ,  ou  ses 
différentes  pièces,  a  été  successivement  con¬ 
sidéré  comme  l’analogue  du  cartilage  thyroï-' 
de  divisé,  comme  les  pariétaux  détachés 
du  crâne  ,  comme  î’os  jugal  et  les  pièces  de 
la  mâchoire  inférieure  des  reptiles  ,  qui  s’y 
trouvent  de  plus  que  dans  les  poissons  ; 
comme  les  analogues  des  osselets  de  l’ouïe , 
enfin  comme  n’ayant  pas  d’analogues  dans 
les  autres  classes  des  Vertébrés  (1). 

L’idée  ingénieuse  et  profonde  qu’avait  eue 
M.  Geoffroy  Saint  -  Hilaire ,  pour  compa¬ 
rer  la  composition  osseuse  des  quatre  clas¬ 
ses  des  Vertébrés,  de  prendre  celle  des  Oi¬ 
seaux  et  des  Mammifères  dans  le  jeune  âge  , 
ou  même  dans  leur  fœtus ,  avant  la  soudure 
de  certains  os  ,  et  lorsque  cette  tête  est  en¬ 
core  divisée  en  un  grand  nombre  de  parties  ; 
cette  heureuse  idée  ,  remaniée  par  l’Anato¬ 
mie  spéculative,  est  devenue  la  source  de 
tout  un  système  sur  le  développement  suc¬ 
cessif  et  graduel  des  animaux  supérieurs. 

Sans  doute ,  le  spectacle  surprenant  des 
métamorphoses  que  subissent  les  Reptiles 
batraciens  et  les  Insectes  a  pu  conduire  à 
l’idée  de  ce  système.  On  admet  comme  un 
principe  fondamental  de  l’embryogénie  que 
les  embryons  ou  les  fœtus  des  animaux 
supérieurs  passent  par  tous  les  degrés  in¬ 
férieurs  de  l’organisation ,  à  partir  de  celle 
du  Polype,  avant  d’atteindre  la  perfec¬ 
tion  organique  de  l’Oiseau  ou  du  Mammifère. 
Cette  hypothèse  de  l’Anatomie  spéculative  a 
fait  déterminer  comme  des  branchies  les  fen¬ 
tes  cervicales  découvertes  chez  les  très  jeunes 
fœtus  de  ces  deux  dernières  classes  ,  et  des 
reptiles  non  sujets  aux  métamorphoses. 

On  n’avait  cependant  démontré  que  l’exi¬ 
stence  de  plusieurs  branches  artérielles  pa¬ 
raissant  répondre  à  ces  solutions  de  conti- 

(1)  Voir  à  ce  sujet  la  note  1  de  Sa  page  6  des 
Recherches  sur  les  ossements  fossiles  de  G.  Cu¬ 
vier,  t.  V,  première  partie.  Paris,  1824. 


nuité  de  îa  peau ,  mais  sans  aucun  appareil 
capillaire  pouvant  caractériser  un  organe  de 
respiration. 

J’ai  toujours  considéré  ces  fentes  appa¬ 
rentes  comme  un  développement  inégal  des 
parois  du  pharynx,  etc. 

M.  Serres,  qui  a  publié  une  opinion  analo¬ 
gue,  vient  de  démontrer  surabondamment 
que  ces  fissures  cervicales,  comme  toutes  les 
autres  ouvertures  de  la  surface  du  corps  dans 
les  fœtus,  sont  bouchées  par  la  membrane  ré¬ 
fléchie  de  î’ameios  ,  et  que  i’eau  renfermée 
dans  ce  sac  membraneux  ne  peut  y  péné¬ 
trer,  sinon,  faut-il  ajouter,  par  imbibition  (1). 

On  sait  que  les  premiers  linéaments  des 
embryons  des  Vertébrés  se  composent  de 
l’encéphale  et  de  la  moelle  épinière,  qui  s’y 
montrent  avant  les  autres  systèmes,  et  dans 
un  développement  proportionnel  extraordi¬ 
naire. 

Gomment  concilier  cette  première  appa- 
rition  des  centres  nerveux  ,  cette  composi¬ 
tion  primitive  ,  nerveuse,  incontestable,  de 
l’embryon  d’un  Vertébré,  avec  l’idée  très 
'hypothétique  qui  voudrait  en  faire  un  Poly¬ 
pe,  c’est-à-dire  un  animal  inférieur ,  dans 
lequel  on  n’a  pu  découvrir  jusqu’à  présent 
de  nerfs  distincts?! 

Ces  exemples  suffiront,  j’espère,  pour  fai¬ 
re  comprendre  les  différents  degrés  de  cer¬ 
titude  qui  caractérisent  l’Anatomie  philoso¬ 
phique  et  l’Anatomie  spéculative,  et  combien 
celle-ci  devient  conjecturale  lorsqu’elle 
abandonne  presque  entièrement  la  voie  de 
l’observation  pour  s’élever  dans  l’espace  sans 
bornes  des  idées  de  pur  raisonnement. 

Sans  doute  de  grands  noms  se  rattachent  à 
cette  manière  de  philosopher  sur  l’organisa¬ 
tion  et  la  vie  ;  mais  la  jeunesse ,  à  laquelle  eet 
article  est  destiné,  devait  être  prémunie  con¬ 
tre  l’entraînement  de  ces  exemples  d’une 
aussi  puissante  autorité.  Cet  entraînement 
la  conduirait  presque  toujours  hors  de  la 
ligne  étroite ,  mais  sûre,  de  l’observation  et 
de  l’expérience ,  telle  qu’ Aristote  et  Cu¬ 
vier  Font  tracée  pour  l’histoire  naturelle  ; 
telle  que  Bacon  en  a  posé  les  bornes  in¬ 
franchissables  ,  du  moins  pour  tous  ceux 
qui  auront  à  cœur  de  contribuer  aux 
progrès  réels  des  sciences  d’observation. 

(1)  Comptes  rendus  des  séances  de  l’ Académie 
des  sciences .  1859,  t.  ÏX,  p.  385;  1840,  premier  se¬ 
mestre  ,  p.  273, 


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Après  ces  différentes  manières  d’envisager 
l’Anatomie  ou  la  science  de  l’organisation 
considérée  en  elle-même,  nous  avons  à  l’é¬ 
tudier  dans  deux  de  ses  applications  les  plus 
importantes ,  je  Yeux  dire  dans  ses  rapports 
avec  la  Classification  des  animaux  ,  et  avec 
cette  partie  de  la  Géologie  qu’on  appelle  la 
Palæontologie. 

§7.  —  Anatomie  systématique 
ou  classique. 

L’Anatomie  systématique  est  l’application 
de  la  connaissance  de  l’organisation  à  la 
classification  des  animaux  ;  on  pourrait,  con¬ 
séquemment,  l’appeler  Anatomie  classique. 

Si  la  connaissance  de  l’organisation  est  la 
clef  de  la  Physiologie  ou  de  la  Biologie,  si 
elle  est  éminemment  utile  pour  arriver  à 
l’intelligence  de  la  nature  des  animaux,  on 
concevra  que  cette  étude,  conduisant  à  la 
juste  appréciation  des  différences  ou  des  res¬ 
semblances  organiques  qu’ils  présentent  aux 
yeux  de  l’observateur  qui  les  compare  ,  de¬ 
vient  la  base  solide,  la  base  unique ,  sur  la¬ 
quelle  doit  s’élever  la  méthode  naturelle  de 
leur  classification. 

Cette  méthode  ,  qui  divise  le  règne  ani¬ 
mal  en  un  certain  nombre  de  groupes,  suc¬ 
cessivement  sous-divisés  eux-mêmes  d’après 
des  différences  organiques,  graduellement 
moins  importantes  ;  qui  réunit  dans  un  même 
groupe  les  animaux  qui  ont  entre  eux  le  plus 
grand  nombre  de  ressemblances;  cette  mé¬ 
thode,  disons-nous,  considère  tout  l’ensemble 
de  l’organisation,  toutes  les  différences  ou 
toutes  les  ressemblances  qu’elle  peut  pré¬ 
senter  ,  pour  en  tirer  des  conclusions  sur  la 
distribution  du  règne  animal  en  types  ou  em¬ 
branchements  ,  en  classes,  en  ordres,  en  fa¬ 
milles  ,  en  genres  ou  en  espèces.  (  Voyez 
Méthode  naturelle.  ) 

Ainsi  le  principe  de  la  méthode  naturelle 
de  classification  des  animaux  est  fondé  sur 
certaines  différences  et  sur  certaines  res¬ 
semblances  dans  leur  composition  organi¬ 
que,  que  l’Anatomie  comparée  fait  connaî¬ 
tre.  Nous  verrons ,  au  mot  Composition 
organique,  que  ces  différences  ou  ces  res¬ 
semblances  peuvent  être  très  importantes  , 
fortement  tranchées ,  et  qu’elles  indiquent , 
dans  ce  cas ,  des  plans  d’organisation  très 
distincts,  qui  constituent  les  types  ou  les 


premiers  groupes  de  la  méthode.  Ces  diffé¬ 
rences  sont  une  conséquence  nécessaire  de 
la  loi  des  conditions  d’existence.  Cette  loi, 
que  nous  avons  exposée  dans  le  paragraphe 
précédent,  démontre  qu’il  y  a  certaines  com¬ 
binaisons  organiques  qui  se  repoussent,  par¬ 
ce  qu’elles  seraient  incompatibles  avec  la 
durée  de  l’existence.  Il  en  résulte  nécessai¬ 
rement  des  rapports  ou  des  différences  très 
variés  entre  les  êtres  vivants ,  et  entre  les 
animaux  en  particulier ,  et  l’impossibilité  de 
les  ranger  sur  une  même  ligne  ou  sur  une 
même  échelle  ,  qui  ferait  monter  ou  descen¬ 
dre  de  l’un  à  l’autre  par  des  degrés  très  fai¬ 
bles,  presque  insensibles ,  indiquant  de  sim¬ 
ples  nuances  de  perfection  ou  de  dégradation 
dans  toute  leur  organisation  (1). 

C’est  un  principe  reconnu  par  tous  les 
vrais  naturalistes  classificateurs  ,  établi  déjà 
par  Linné  ,  que  les  caractères  distinctifs  des 
êtres  ,  que  ceux  des  animaux  en  particulier, 
doivent  être  pris  de  leur  conformation  et 
non  de  leurs  mœurs,  ou  de  propriétés  et  de 
phénomènes  qui  ne  se  manifesteraient  pas 
en  tout  temps. 

Mais  la  méthode  naturelle  de  classifica¬ 
tion  ,  appliquée  par  Cuvier  à  tout  le  règne 
animal,  a  donné  singulièrement  d’extension 
à  ce  précepte.  Dans  l’état  actuel  de  la  scien¬ 
ce  ,  tous  les  cadres  de  la  méthode  naturelle 
ont  chacun  leur  étiquette  ,  exprimant  des 
caractères  d’organisation  ou  des  caractères 
anatomiques. 

On  concevra  facilement  d’après  cela  tou¬ 
te  l’importance,  toute  l’utilité  de  l’Anatomie 
comparée  ,  dans  ses  nombreuses  applica¬ 
tions,  dans  ses  applications  journalières  à  la 
méthode  naturelle. 

C’est  une  pierre  de  touche  indispensable 
pour  juger  tous  les  essais  de  classification  , 
faits  avec  la  prétention  d’être  les  plus  con¬ 
formes  à  la  nature. 

§  8.  — Anatomie  géologique 
ou  palœontologique . 

J’appelle  ainsi  l’application  des  connais¬ 
sances  anatomiques  les  plus  détaillées ,  les 
plus  spéciales,  comme  les  plus  générales, 
pour  distinguer  et  rapporter  à  leur  espèce , 

(-1)  Leçons  d* Anatomie  comparée  de  G.  Cuvier, 
t.  I,  p.  41  à  60.  Paris,  1800. 


T.  I. 


29 


450 


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ANA 


à  leur  genre,  à  leur  famille,  à  leur  classe,  les 
débris  des  corps  organisés,  ceux  des  ani¬ 
maux  en  particulier  ,  qui  ont  été  enfouis 
par  les  révolutions  du  globe,  dans  les  diffé¬ 
rentes  couches  de  son  écorce. 

Ces  débris  sont  toutes  les  parties  dures 
qui  ont  pu  résister  aux  agents  physiques,  au 
poids  des  masses  terreuses  qui  les  ont  re¬ 
couvertes.  Ce  sont  des  squelettes  ,  des  por¬ 
tions  de  squelettes ,  des  os,  des  dents,  leurs 
fragments  ,  des  écailles ,  et  d’autres  parties 
dures  tégumentaires  des  animaux  vertébrés. 
Ce  sont  des  coquilles  ou  des  débris  de  co¬ 
quilles  des  Mollusques  ,  ou  des  parties  cal¬ 
caires  ayant  appartenu  à  quelque  portion 
de  leur  canal  alimentaire.  Ce  sont  encore  les 
parties  dures  des  Crustacés  ;  ce  sont  ces  po¬ 
lypiers  calcaire»,  rarement  siliceux ,  dont 
les  nombreux  restes  caractérisent  les  ter¬ 
rains  littoraux. 

Rarement  a-t-on  lieu  d’examiner  des  ani¬ 
maux  entiers ,  comme  les  Insectes  assez 
nombreux  qui  ont  été  enveloppés  par  la 
matière  encore  liquide  de  l’ambre  jaune  ou 
du  succin  ;  ou  comme  le  Rhinocéros  et  l’Elé¬ 
phant  ,  découverts  en  Sibérie ,  non  loin  des 
plages  de  la  mer  Glaciale ,  et  conservés ,  se¬ 
lon  toute  apparence ,  pendant  des  milliers 
d’années  ,  dans  les  glaces  formées  par  un 
refroidissement  subit  de  ces  latitudes  hy- 
perboréennes. 

Les  différents  sujets  d’observation  de  cet¬ 
te  Anatomie,  souvent  plus  ou  moins  mutilés, 
incomplets,  exigent  donc  une  grande  habi¬ 
tude  ,  une  connaissance  approfondie  de  l’or¬ 
ganisation  actuellement  existante  à  la  surface 
du  globe,  pour  établir  des  comparaisons  cer¬ 
taines  avec  cette  organisation  des  temps 
passés. 

Une  étude  raisonnée  de  celle-ci  a  bientôt 
démontré  que  les  mêmes  lois  règlent  l’une 
et  l’autre. 

Leur  exacte  appréciation  et  les  justes  ap¬ 
plications  qu’on  -peut  en  faire  ont  été  pour 
la  première  fois  mises  en  pratique  ,  d’une 
manière  générale,  par  G.  Cuvier,  dans  ses 
nombreuses  et  persévérantes  recherches  sur 
les  ossements  fossiles  (J). 

La  méthode  que  sa  science,  nous  devrions 

(1)  Elles  ont  été  consignées  dans  les  Recherches 
sur  les  ossements  fossiles  ,  vol.  I-Y,  in-4.  Paris, 
1821-1824, 


dire  son  génie,  lui  a  suggérée  pour  parvenir 
à  restituer  les  squelettes  et  les  formes  prin¬ 
cipales  des  Mammifères  ,  des  Oiseaux  ,  des 
Poissons  ou  des  Reptiles  fossiles ,  avec  leurs 
débris  dispersés  çà  et  là  ;  cette  méthode ,  di¬ 
sons-nous,  restera  toujours  comme  un  modè¬ 
le  de  l’application  à  la  Paîæontologie  des  con¬ 
naissances  de  détail  les  plus  minutieuses,  et, 
à  la  fois  ,  les  plus  générales  de  l’organisa¬ 
tion  (2). 

§9.  —  Des  procédés  que  V Anatomie  em¬ 
ploie  pour  me  lire  en  évidence  les  dif¬ 
férents  points  de  l'organisation ,  ou 
de  l’art  de  Vanalomisle. 

Nous  l’avons  dit  en  commençant  cet  arti¬ 
cle  ,  l’Anatomie  n’est  pas  seulement  une 
science ,  c’est  également  un  art ,  au  moyen 
duquel  celui  qui  le  possède  complètement 
peut  mettre  en  évidence  les  parties  les  plus 
cachées,  les  plus  déliées  de  l’organisation. 

Ses  procédés  sont  nombreux  et  variés  ; 
nous  nous  bornerons  à  passer  en  revue  les 
principaux. 

Dissection.  —  Le  premier,  le  plus  fré¬ 
quent,  celui  qui  a  valu  à  l’Anatomie  son 
nom,  consiste  dans  la  dissection,  c’est-à- 
dire  à  séparer  avec  le  scalpel  les  organes 
réunis ,  confondus  ;  à  découvrir  ceux  qui 
sont  cachés  dans  la  profondeur  des  autres  , 
en  coupant  la  substance  de  ceux-ci  ;  à  rom¬ 
pre  les  fils  qui  lient  la  trame ,  ou  ceux  qui 
unissent  la  chaîne  des  tissus  organiques,  afin 
de  rendre  visibles  et  distinctes  les  parties 
élémentaires  qui  entrent  dans  la  composi¬ 
tion  de  ces  tissus. 

Un  procédé  de  dissection  trop  négligé 
peut-être  par  les  anatomistes ,  qui  s’atta¬ 
chent  surtout  au  précédent ,  c’est-à-dire  à 
délier,  à  dégager  les  organes  concrets  ou  les 
organes  élémentaires  du  tissu  cellulaire  qui 
les  enveloppe,  est  celui  de  faire  certaines 
coupes  de  ces  organes  ,  qui  peuvent  donner 
facilement  et  promptement  une  idée  de  leur 
composition ,  et  de  la  position  relative  des 
parties  élémentaires  ou  autres  qui  y  sont 
agrégées. 

(l)  Rapport  historique  sur  les  progrès  des 
sciences  naturelles  de  1788  à  1807 ,  rédigé  par 
G.  Cuvier,  p.  177  et  302.  Paris ,  Yerdière  et  La¬ 
grange  ,  1828, in-8. 


ANA 


ANA 


Dissection  dans  Veau.  —  Lorsque  l’or¬ 
gane  que  l’on  veut  analyser  par  la  dissec¬ 
tion  est  petit ,  le  procédé  qui  consiste  à  le 
placer  dans  une  assiette  ou  dans  un  petit 
bassin  rempli  d’eau  ;  à  le  fixer  avec  des  épin¬ 
gles  sur  un  plateau  de  cire ,  qui  est  lui-mê¬ 
me  adhérent  à  une  lame  de  plomb,  est  ex¬ 
trêmement  utile  pour  distinguer  les  parties 
les  plus  délicates  de  la  structure  des  organes 
ou  les  tissus  qui  ont  peu  de  consistance. 

Le  poids  de  l’eau,  la  moindre  légèreté 
spécifique  de  ces  organes  ou  de  ces  tissus  , 
détermine  dans  ce  liquide ,  sans  efforts,  sans 
déchirure  ,  le  déploiement  des  filaments  les 
plus  déliés  des  membranes  les  plus  minces. 
Les  épingles  et  la  cire  donnent  des  moyens 
faciles  de  les  étaler  à  volonté,  et  de  les 
montrer  sous  l’aspect  le  plus  favorable  aux 
recherches  et  aux  observations.  C’est  par 
l’emploi  de  ce  procédé  que  M.  Cuvier  est 
parvenu  à  faire  ces  belles ,  et  cependant  si 
difficiles  Anatomies  des  mollusques,  et  en¬ 
suite  ces  admirables  dessins  qui  représen¬ 
tent,  avec  tant  de  vérité  et  de  clarté,  l’orga¬ 
nisation  compliquée  de  ces  animaux.  Ce 
procédé  a  été  pour  le  maître  de  la  science 
l’occasion  d’une  grande  partie  de  ses  décou¬ 
vertes  en  Anatomie.  Il  est  devenu,  entre  les 
mains  des  nombreux  anatomistes  que  M. 
Cuvier  a  rendus  témoins  de  sa  grande  utili¬ 
té  ,  un  moyen  de  succès  nombreux  dans  les 
recherches  qu’ils  ont  entreprises  pour  l’a¬ 
vancement  de  la  science  de  l’organisation. 
Ce  simple  procédé  doit  donc  être  mis  au 
rang  des  plus  utiles  qu’emploie  l’art  de  l’a¬ 
natomiste. 

Procédé  des  injections.  —  Les  vaisseaux  , 
les  canaux ,  les  sinus  plus  ou  moins  anfrac¬ 
tueux,  dont  peuvent  se  composer  les  diffé¬ 
rents  organismes ,  les  communications  de 
ces  diverses  capacités  entre  elles  ou  avec 
d’autres  parties  du  même  organisme,  leurs 
directions  différentes,  leur  étendue,  leurs 
diversions ,  leurs  rapports  ,  sont  mis  en  évi¬ 
dence  par  les  divers  procédés  des  injections. 

Ils  consistent,  le  plus  souvent,  à  introduire 
dans  ces  capacités  vasculaires  ou  autres  des 
substances  colorées ,  liquides  au  moment  de 
leur  introduction  ,  mais  susceptibles  de  se 
solidifier ,  et  de  prendre  plus  ou  moins  de 
consistance  par  le  refroidissement. 

C’est  par  ce  moyen  ingénieux  des  injec¬ 
tions  que  l’anatomiste  met  en  évidence  les 


451 

réseaux  vasculaires  les  plus  déliés  à  la  sur¬ 
face  des  organes ,  et  qu’il  parvient  à  les  dé¬ 
couvrir,  avec  le  scalpel ,  dans  leur  profon¬ 
deur.  C’est  par  ce  procédé  des  injections 
colorées  que  Ruisch  avait  acquis  une  répu¬ 
tation  extraordinaire  ;  réputation  qui  était 
relative  à  son  époque,  et  que  ses  prépara¬ 
tions  ne  pourraient  plus  lui  mériter ,  à  en 
juger  du  moins  par  le  petit  nombre  de  celles 
qui  existent  dans  les  collections  de  l’univer¬ 
sité  de  Leide. 

Injections  au  mercure.  —  Le  procédé  des 
injections  consiste  souvent  à  se  servir  du 
mercure  ,  dont  le  poids  ,  mesuré  à  volonté 
par  la  colonne  de  ce  métal  qui  s’élève  dans 
le  tube  ou  siphon  employé  pour  cette  espè¬ 
ce  d’injection  ,  suffit  pour  pénétrer  dans  les 
vaisseaux  les  plus  fins ,  les  plus  capillaires  , 
et  pour  vaincre  la  résistance  de  leurs  parois 
à  sa  pénétration.  C’est  par  ce  procédé  des 
injections  au  mercure  que  le  système  lym¬ 
phatique  a  été  successivement  découvert 
dans  l’homme  et  dans  les  animaux  vertébrés. 

Alimentation  colorée  ou  colorante.  —  Je 
ne  puis  m’empêcher  d’indiquer  ici  le  pro¬ 
cédé  des  injections  naturelles  ,  ou  l’intro¬ 
duction,  dans  l’état  de  vie ,  de  l’eau  colorée 
par  le  carmin  ou  l’indigo  ,  pour  dessiner  et 
rendre  évidentes  les  formes  du  sac  ou  du 
canal  alimentaire  des  animalcules  homogè¬ 
nes.  On  sait  que  M.  Ehrenberg  ,  qui  s’est 
servi  de  ce  procédé  avec  plus  de  succès  que 
ses  prédécesseurs ,  appelle  ces  animaux  po- 
lygastres ,  parce  qu’il  a  rendu  évident  par 
cette  nutrition  colorée  un  grand  nombre  de 
poches  accessoires  ,  en  apparence,  du  sac  ou 
du  canal  alimentaire ,  qui  se  sont  remplies 
de  cette  eau  rouge  ou  bleue,  et  qu’il  regarde 
comme  autant  d’estomacs. 

C’est  encore  le  cas  de  parler  de  la  garance, 
de  cette  substance  colorante ,  qui ,  mêlée 
aux  aliments  des  jeunes  animaux  ,  dans  les 
expériences  animales  de  Duhamel ,  rougit 
leurs  os  en  se  combinant  aux  sels  calcaires 
que  la  nutrition  y  dépose  ,  et  donne  la  mar¬ 
che,  montre  les  traces  de  leur  accroissement 
successif. 

M.  Flourens ,  qui  a  eu  l’heureuse  idée 
de  reprendre  les  expériences  de  Duhamel , 
vient  de  montrer  qu’au  point  de  vue  actuel 
de  l’anatomie  et  de  la  physiologie ,  c’est , 
pour  ainsi  dire,  un  procédé  nouveau,  au 
moyen  duquel  on  peut  espérer  d’importan- 


45  2 


AN  A 


ANA 

tes  découvertes  sur  la  structure  des  os  et  des 
dents,  et  sur  leur  accroissement  (1). 

Procédés  chimiques  soit  pour  augmenter 
la  consistance  des  organes ,  soit  pour  ra¬ 
mollir  et  même  dissoudre  quelques  parties 
élémentaires  des  organes  concrets.  —  L’art 
de  l’anatomiste  met  souvent  en  usage  la 
macération ,  c’est-à-dire  le  séjour  dans  l’eau 
des  parties  organisées ,  afin  de  ramollir ,  de 
fondre,  de  dissoudre  les  filets,  les  lames  du 
tissu  cellulaire,  qui  lient  ,  qui  unissent  cer¬ 
taines  membranes  entre  elles,  et  qu’on  par¬ 
vient  ainsi  à  détacher  ,  à  isoler  les  unes  des 
autres ,  pour  les  observer  et  les  décrire  sé¬ 
parément. 

C’est  un  moyen  d’analyser  les  organes 
concrets,  afin  de  prendre  une  idée  plus  net¬ 
te  de  leur  composition,  en  facilitant  les  pro¬ 
cédés  de  dissection  employés  pour  les  dé¬ 
composer. 

Dans  une  vue  tout  opposée ,  celle  de  don¬ 
ner  plus  de  consistance  aux  organes ,  tou¬ 
jours  afin  de  faciliter  leur  dissection,  on 
peut  faire  macérer  les  substances  animales 
dans  l’alcool,  ce  qui  les  durcit,  rend  les  filets 
nerveux  et  les  fibres  musculaires  plus  ap¬ 
parentes  ,  et  facilite  les  procédés  de  dissec¬ 
tion  au  moyen  desquels  on  cherche  à  iso¬ 
ler  les  nerfs  ou  les  muscles.  Plusieurs  autres 
procédés  chimiques  peuvent  servir  à  durcir, 
à  ramollir ,  ou  même  à  fondre  ,  à  dissou¬ 
dre,  à  enlever  ainsi  certains  éléments  orga¬ 
niques  ,  afin  de  mettre  à  découvert  d’autres 
parties  des  organes  concrets.  Tel  est  celui 
au  moyen  duquel  on  enlève  des  os  ou  des 
dents,  sans  les  déformer,  tous  les  sels  cal¬ 
caires  dont  ils  sont  pénétrés ,  en  plaçant  ces 
organes  dans  un  acide  minéral  plus  ou  moins 
étendu  d’eau. 

Microscope.  —  La  vue  simple  est  loin  de 
pouvoir  nous  révéler  tous  les  détails  de  l’or¬ 
ganisation  ;  tous  les  attributs  physiques  de 
forme  ,  de  couleur ,  de  densité ,  qui  distin¬ 
guent  les  tissus  des  animaux  ;  tous  les  carac¬ 
tères  physiques  et  même  organiques  que 
présentent  leurs  fluides. 

Heureusement  que  la  découverte  du  micro¬ 
scope  amis  les  anatomistes  à  même  de  péné¬ 
trer  plus  avant  dans  l’intimité  de  l’organisa¬ 
tion,  de  distinguer  des  formes  qui  n’ont  qu’un 

(1)  Comptes  rendus  de  l’Académie  des  sciences 
de  1840,  premier  semestre ,  p.  143,  305  et  429. 


millième  de  ligne  de  diamètre  ;  de  voir  dis¬ 
tinctement  celles  qui  ne  s’élèvent  qu’à  un 
centième ,  à  un  deux-centième ,  ou  même  à 
un  trois-centième  de  millimètre. 

Ce  moyen,  qui  n’est  pas  exempt  de  beau¬ 
coup  d’illusions,  avait  merveilleusement  ser¬ 
vi  à  Leuwenhoeck ,  à  la  fin  du  17e  siècle , 
malgré  les  imperfections  de  l’instrument 
dont  il  pouvait  disposer,  à  faire  ses  belles  et 
étonnantes  découvertes  sur  les  animalcules  , 
les  zoospermes,  les  globules  du  sang ,  la  cir¬ 
culation  de  ce  fluide  dans  les  vaisseaux  ca¬ 
pillaires  de  plusieurs  animaux,  etc.,  etc. 

Beaucoup  trop  négligé  par  les  anatomistes 
du  18e  siècle,  il  a  été  repris  par  les  ana¬ 
tomistes  de  l’époque  actuelle  comme  un 
moyen  d’investigation  indispensable,  auquel 
on  peut  avoir  recours  avec  beaucoup  moins 
de  dangers  d’erreurs ,  par  suite  des  perfec¬ 
tionnements  que  la  physique  a  apportés  à 
cet  instrument  précieux ,  et  de  l’expérience 
acquise  de  ses  avantages  et  de  ses  inconvé¬ 
nients  par  l’usage  journalier  qu’en  font  un 
grand  nombre  d’anatomistes.  Le  microsco¬ 
pe  dévoile  à  nos  yeux  l’organisation  intime 
jusque  dans  les  éléments  les  plus  simples  , 
ceux  où  se  passe  le  mystère  de  la  vie. 

Non  pas  que  cette  révélation  soit  toujours 
tellement  concordante  dans  les  observations 
des  micrographes  les  plus  exercés,  qu’on 
puisse ,  qu’on  doive  y  ajouter  une  foi  abso¬ 
lue,  et  sans  la  réserve  de  quelques  doutes. 

Il  suffira ,  pour  en  juger,  de  jeter  un  coup- 
d’œil  sur  l’utile  recueil  d "'Anatomie  micro¬ 
scopique  publié  par  M.  L.  Mandl.  (Paris, 
Baillière,  1858-1859.)  On  y  apprendra,  entre 
autres,  combien  il  y  a  eu  jusqu’à  présent  de 
manières  de  voir  au  sujet  de  la  fibre  mus¬ 
culaire  élémentaire ,  dans  les  descriptions 
écrites  et  figurées  qu’en  ont  données  les  ob¬ 
servateurs  micrographes. 

Dessins  ,  gravures.  —  Les  dessins  et  les 
gravures,  qui  multiplient  l’image  des  formes 
que  l’anatomiste  aurait  souvent  beaucoup  de 
peine  à  faire  connaître  avec  le  simple  lan¬ 
gage  ,  sont  des  moyens  très  utiles  de  donner 
l’intelligence  des  faits  dont  l’Anatomie  se 
compose,  et  d’en  conserver  la  mémoire  ;  ils 
servent  conséquemment  à  répandre  les  con¬ 
naissances  anatomiques.  L’art  du  dessin  et  ce¬ 
lui  de  la  gravure  doivent  donc  être  comptés 
parmi  les  procédés  de  l’art  de  l’anatomiste. 

La  connaissance  des  formes  organiques 


453 


ANA 

étant,  en  définitive,  l’objet  de  l’Anatomie,  U 
est  facile  de  concevoir  l’immense  utilité  du 
dessin  pour  en  conserver  soi-même  le  sou¬ 
venir  ,  pour  en  transmettre  aux  autres  une 
idée  exacte.  Le  jeune  anatomiste  qui  voudra 
faire  de  rapides  progrès  dans  la  connaissan¬ 
ce  de  ces  formes  si  nombreuses  et  si  variées 
devra  dessiner  toutes  les  préparations  qu’il 
aura  l’occasion  d’en  faire.  L’art  du  dessin 
lui  sera  surtout  indispensable  s’il  se  destine  h 
l’enseignement.  M.  Cuvier  n’a  pas  dû  seule¬ 
ment  à  la  grande  lucidité  de  ses  idées  et  de 
son  langage  le  succès  soutenu  de  son  ensei¬ 
gnement  ;  les  figures  qu’il  traçait  à  la  craie 
avec  une  facilité  et  une  justesse  admirables , 
en  donnant  rapidement  un  corps  à  ses  pen¬ 
sées  ,  servaient  merveilleusement  à  les  faire 
comprendre. 

Nous  ne  saurions  donc  trop  recommander 
l’art  du  dessin  à  la  jeunesse  studieuse  qui 
aura  à  cœur  de  se  distinguer  par  des  con¬ 
naissances  solides  en  anatomie  ,  et  qui  aspi¬ 
rera  à  contribuer  aux  progrès  de  cette 
science. 

Nous  lui  citerons  comme  des  modèles  à 
imiter,  autant  que  possible,  pour  la  clarté  et 
la  bonne  exposition  des  objets  ,  les  gravures 
sur  VAnatomie  des  Mollusques  publiées 
dans  le  recueil  des  Mémoires  de  M.  Cuvier 
sur  ces  animaux,  d’après  ses  propres  dessins. 

Les  planches  de  Lyonnet ,  dans  son  ou¬ 
vrage  sur  VAnatomie  de  la  chenille  qui 
ronge  le  bois  de  saule  ;  celles  de  M.  Strauss 
Düreckheim  sur  celle  du  hanneton ,  ont  une 
perfection  qu’il  sera  toujours  bien  difficile 
d’atteindre. 

Celles  annexées  aux  nombreux  mémoi¬ 
res  de  M.  Léon  Dufour  sur  tous  les  or¬ 
dres  de  la  classe  nombreuse  des  insectes ,  et 
qui  ont  été  gravées  d’après  les  beaux  des¬ 
sins  de  cet  Anatomiste  distingué ,  donnent 
un  grand  prix  à  ses  très  utiles  travaux.  Par¬ 
mi  les  anatomistes  actuels  qui  dessinent  avec 
une  grande  perfection  ,  je  dois  encore  citer 
M.  Milne-Edwards ,  et  plus  particulièrement 
ses  beaux  dessins  sur  l’organisation  desZoo- 
phy  tes  et  des  Crustacés,  ou  sur  la  circulation 
des  Annélides,  publiés  dans  la  nouvelle  édi¬ 
tion  du  Règne  animal  de  G.  Cuvier;  feu 
Dugès,  pour  ses  dessins  d’Anatomie  zoologi¬ 
que  ou  physiologique  des  Arachnides ,  insé¬ 
rés  dans  le  même  ouvrage  ;  et  M.  L.  Doyère , 
pour  ceux  concernant  les  Insectes;  M.  Mar- 


ANA 

tin  Saint-Ange,  entre  autres,  pour  son  beau 
Tableau  de  la  circulation  du  sang  dans  le 
fœtus  ,  sujet  d’un  prix  décerné  à  cet  anato¬ 
miste  par  l’Académie  des  sciences  ;  et  M. 
Guérin-Ménéville,  pour  ses  dessins  d’ana¬ 
tomie  zoologique  de  la  bouche  des  Insectes, 
que  ce  savant  entomologiste  a  publiés  dans 
son  Iconographie  du  règne  animal  de  G. 
Cuvier. 

Il  y  a  dans  les  dessins  d’Anatomie  zoologi¬ 
que  ou  physiologique  un  art  particulier  de 
montrer  les  formes  et  les  rapports  les  plus 
caractéristiques,  les  détails  les  plus  essen¬ 
tiels  ,  que  l’anatomiste  seul ,  qui  connaît  la 
valeur  de  ces  détails,  peut  faire  saisir  en  dis¬ 
posant  sa  préparation  dans  le  but  de  les 
mettre  en  évidence.  La  vérité,  l’exactitude  , 
la  clarté  ,  la  manifestation  nette  et  distincte 
des  formes  et  des  rapports,  donneront  beau¬ 
coup  plus  de  valeur,  pour  la  science  ,  à  un 
dessin  d’anatomie  fait  par  un  anatomiste 
qui  sera  cependant  un  dessinateur  médiocre, 
que  les  effets  pittoresques  qu’aurait  cherchés 
en  premier  lieu  un  peintre  distingué  n’ayant 
aucune  intelligence  de  la  science. 

Parmi  les  moyens  que  peut  employer  en¬ 
core  l’art  de  l’anatomiste  pour  conserver  le 
souvenir  des  formes  organiques  ,  on  doit  ci¬ 
ter  les  modèles  en  cire  et  en  carton  -  pierre  , 
ou  même  en  plâtre  (1) ,  dont  les  cabinets 
anatomiques  d’Italie ,  de  France  et  d’autres 
lieux,  possèdent  des  exemplaires  plus  ou 
moins  utiles.  Cette  Anatomie  modelée  vient 
d’être  surpassée  par  un  nouveau  procédé,  in¬ 
venté  par  M.  le  docteur  Félix  Thibert  (2). 
Au  moyen  du  carton-pâte ,  ce  jeune  anato¬ 
miste  parvient  à  représenter  avec  la  plus 
grande  exactitude  les  formes  et  les  tissus  les 
plus  déliés ,  auxquels  son  art ,  comme  pein¬ 
tre,  sert  à  communiquer  les  couleurs  na¬ 
turelles.  L’invention  du  carton-pâte  et  son 
application  à  l’Anatomie  pathologique,  dont 
il  est  souvent  difficile  de  conserver,  dont 
il  est  heureusement  impossible  de  multi¬ 
plier  les  exemples  instructifs ,  feront  épo- 

(1)  Anatomie  humaine  et  comparée,  moulée  en 
plâtre  sur  nature,  êl  peinte  d’ après  les  prépara¬ 
tions,  publiée  par  Aimé  Robert  et  Emile  Küss. 
Strasbourg ,  1840. 

(2)  Nouveau  système  d’anatomie  humaine  et 
comparée,  par  F.  Thibert,  D.,  pour  le  carton* 
pâte.  Paris,  1839. 


454 


ÀNA 


que  dans  Phistoire  de  Part  de  Panatomiste(l). 

Tels  sont  les  différents  points  de  vue  sous 
lesquels  on  peut  envisager  PÀnatomie  de 
l’homme  et  des  animaux  dans  son  état  actuel. 

Cette  science  importante  ,  cette  science 
immense  ,  si  on  l’étend  à  tout  ce  qui  a  vie  , 
cette  science  infinie  comme  la  nature  orga¬ 
nisée  ,  sinon  dans  sa  réalité  actuelle  ,  du 
moins  dans  son  sujet  et  dans  son  but,  a  pris 
place  de  nos  jours  (2)  parmi  les  sciences  natu¬ 
relles  ,  comme  une  apparition  gigantesque  , 
comme  un  nouveau  monde,  offrant  à  l’inves¬ 
tigateur  de  la  nature  un  vaste  champ  sans 

limites  de  découvertes  incessantes. 

(G.  L.  Duvernoy.) 

ANATOMIE  VÉGÉTALE  (d  VKTOyttï!, 
dissection),  bot.  —  L’Anatomie  végétale  a 
pour  objet  la  connaissance  de  la  structure 
intime  des  végétaux.  Cette  dénomination, 
appliquée  au  règne  végétal ,  est  moins  éten¬ 
due  que  quand  elle  a  pour  objet  l’organisa¬ 
tion  des  animaux.  Ainsi,  l’Anatomie  animale 
comprend  non  seulement  la  connaissance  des 
tissus  élémentaires  qui  entrent  dans  la  for¬ 
mation  de  tous  les  organes ,  et  qu’on  désigne 
aussi  sous  le  nom  d 'éléments  anatomiques  , 
comme  le  tissu  cellulaire  ,  le  tissu  nerveux  , 
le  tissu  musculaire,  etc.  ;  mais  elle  a  égale¬ 
ment  pour  objet  la  description  spéciale  de 
chacun  des  organes  constituant  le  corps,  étu¬ 
dié  dans  sa  position ,  sa  structure  ,  sa  com¬ 
position  ,  son  étendue ,  etc.  De  là  la  division 
de  l’Anatomie  animale  en  deux  parties  bien 
distinctes  :  1°  l’Anatomie  générale  ou  des 
tissus;  2°  l’Anatomie  descriptive ,  ou  topo¬ 
graphie  des  organes.  Il  n’en  est  pas  de  même 
en  botanique.  L’Anatomie  végétale  ne  s’oc¬ 
cupe  que  de  l’étude  des  tissus  élémentaires 
qui  composent  les  organes  ;  elle  correspond  , 
par  conséquent ,  à  l’Anatomie  générale  des 
animaux.  Quant  à  l’Anatomie  descriptive  des 
parties  constituantes  ou  des  organes  des  vé¬ 
gétaux  ,  elle  constitue  une  branche  à  part  de 

(1)  Foir  C.  Duméril  :  Essai  sur  les  moyens  de 
perfectionner  et  d’étudier  l’art  de  V Anatomiste. 
Paris ,  1803.  —  Et  le  Nouveau  Manuel  de  l’Ana¬ 
tomiste,  par  E.-À.  Lants,  2e  édit.  Paris,  1836. 

(2)  Nous  faisons  tous  nos  efforts  pour  donner 
une  esquisse  de  ses  progrès  récents  et  de  son 
état  actuel  dans  la  nouvelle  édition  des  Leçons 
d’ Anatomie  comparée  de  G.  Cuvier,  dont  le  t.  YII 
paraît  en  ce  moment.  Paris,  Fortin,  Masson  et 
Compagnie,  1840. 


ANA 

la  botanique,  que  l’on  désigne  sous  le  nom 
d’ or  g  ano  graphie.  (F.  le  mot  Botanique,  où 
nous  donnerons  l’indication  des  diverses  di¬ 
visions  qui  ont  été  établies  dans  cette  scien¬ 
ce.) 

La  structure  des  végétaux  est  générale¬ 
ment  plus  simple  que  celle  des  animaux 
considérés  dans  leur  ensemble,  et  cette 
simplicité  d’organisation  est  en  rapport  a- 
vec  le  nombre  moins  considérable  des  fonc¬ 
tions  dont  leur  vie  se  compose.  Ainsi,  tan¬ 
dis  que  dans  le  règne  animal  la  vie  est  le 
résultat  de  deux  ordres  différents  de  fonc¬ 
tions,  les  fonctions  vitales  ou  végétatives,  qui 
servent  à  entretenir  la  vie  de  l’individu,  et  à 
propager  les  espèces,  et  les  fonctions  de  rela¬ 
tion,  destinées  à  mettre  l’être  en  rapport  avec 
tous  les  corps  qui  l’environnent ,  et  par  les¬ 
quels  il  peut  être  influencé ,  la  vie  des  plan¬ 
tes  se  réduit  aux  seules  fonctions  vitales, 
que ,  pour  cette  raison ,  on  a  également 
désignées  sous  le  nom  de  végétatives ,  tandis 
que  les  autres  sont  appelées  fonctions  ani¬ 
males  ,  parce  qu’en  effet  on  ne  les  observe 
que  dans  les  animaux.  Il  résulte  de  là  néces¬ 
sairement  que  les  plantes  manquent  des  or¬ 
ganes  servant  aux  fonctions  de  relation,  et, 
par  conséquent,  des  éléments  anatomiques 
qui  les  composent.  Aussi,  chez  elles,  n’y  a-t-il 
ni  muscles ,  ni  nerfs ,  c’est-à-dire  ni  organes 
de  la  locomotion ,  ni  organes  de  la  sensibili¬ 
té  ,  qui  sont  les  deux  grandes  fonctions  de 
relation  des  animaux  ;  et,  par  suite  ,  ni  tissu 
musculaire ,  ni  fibre  nerveuse.  Il  n’y  a  donc 
dans  les  plantes  que  des  organes  de  nutrition 
et  des  organes  de  reproduction. 

De  ce  qui  précède  il  résulte  que  l’Anato¬ 
mie  végétale  ne  comprend  que  la  connaissan¬ 
ce  des  tissus  élémentaires  ou  éléments  ana¬ 
tomiques  qui  constituent  les  organes  des  vé¬ 
gétaux.  Quoiqu’au  premier  abord  ces  tissus 
élémentaires  se  montrent  sous  des  formes 
assez  variées ,  et  qu’ils  semblent  souvent  fort 
différents  les  uns  des  autres,  par  exemple 
des  utricules  ou  des  tubes  creux  ou  vais¬ 
seaux  ;  cependant  on  peut  admettre ,  et  l’ob¬ 
servation  confirme  cette  vérité,  qu’il  n’existe 
dans  les  végétaux  qu’un  seul  élément  anato¬ 
mique  primitif,  Vutricule  ou  les  utricules, 
dont  le  groupement  constitue  le  tissu  utri- 
culaire.  Nous  verrons  en  effet  par  la  suite, 
quand  nous  traiterons  spécialement  du  tissu 
utriculaire ,  qu’originairement  il  constitue  à 


ANA 


ANA 


455 


lui  seul  tous  les  organes  du  végétal ,  et  que 
seulement  plus  tard  quelques  unes  de  ses 
parties  se  modifient  et  se  transforment  soit 
en  tubes  courts  ou  utricules  allongées ,  soit 
en  véritables  vaisseaux.  Ainsi  nous  n’admet¬ 
tons  dans  les  plantes  qu’un  seul  tissu  élémen¬ 
taire  ,  qui,  en  se  modifiant,  constitue  tous 
leurs  organes  ;  mais  ce  tissu  élémentaire  peut 
se  présenter  sous  trois  formes  principales  , 
susceptibles  chacune  de  plusieurs  modifica¬ 
tions.  Ce  sont  :  1°  le  tissu  utriculaire  simple 
ou  primitif,  composé  d’utricules  de  forme 
variée ,  rapprochées  et  plus  ou  moins  inti¬ 
mement  soudées  ensemble,  de  manière  à 
former  une  masse  ou  un  tissu  continu.  Ces 
utricules ,  primitivement  globuleuses ,  pren¬ 
nent  ,  en  se  pressant  et  se  soudant  mutuelle¬ 
ment  les  unes  contre  les  autres,  une  forme 
plus  ou  moins  régulièrement  dodécaédrique, 
de  telle  sorte  que  leur  coupe  transversale  of¬ 
fre  une  figure  hexagonale,  dont  les  côtés 
peuvent  être  égaux  ou  inégaux;  2°  le  tissu 
vasculaire,  composé  de  tubes  très  grêles, 
généralement  simples,  cylindriques  ou  an¬ 
guleux  ,  destinés  à  contenir  soit  des  liquides, 
soit  des  gaz ,  et  qui ,  au  premier  abord ,  pa¬ 
raissent  si  différents  des  utricules,  bien 
qu’ils  en  procèdent  constamment  ;  5°  enfin  , 
une  forme  intermédiaire  entre  les  utricules 
et  les  vaisseaux,  c’est-à-dire  participant  à  la 
fois  des  uns  et  des  autres,  et  qu’on  a  dési¬ 
gnée  sous  les  noms  de  tissu  ligneux,  de  tis¬ 
su  fibreux,  de  tissu  fibr o -utriculaire  ,  de 
tissu  cellulaire  allongé,  etc.  C’est,  en  effet, 
ce  tissu  qui  constitue  uniquement  les  fibres 
ligneuses  soit  dans  les  Monocotylédonés,  soit 
dans  les  Dicotylédonés.  Il  se  distingue  des 
utricules  proprement  dites  par  sa  forme  plus 
allongée,  par  ses  deux  extrémités  amincies  en 
pointe  ou  taillées  obliquement  en  bizeau  ;  et, 
enfin,  par  ses  parois  généralement  très  épais¬ 
ses  ,  et  dans  l’épaisseur  desquelles  on  aper¬ 
çoit  souvent  des  couches  distinctes  les  unes 
des  autres.  Par  ces  différents  caractères ,  et 
surtout  par  leur  longueur  moins  considéra¬ 
ble,  ils  se  distinguent  des  vaisseaux. 

La  forme  d’un  dictionnaire  ne  se  prête  pas 
à  ce  que  nous  traitions  ici  avec  détails  de 
toute  l’Anatomie  végétale  ;  un  semblable 
travail  aurait  trop  d’étendue.  Néanmoins  , 
nous  croyons  utile  de  donner  une  idée  gé¬ 
nérale  et  succincte  de  l’Anatomie  des  vé¬ 
gétaux  ,  parce  que,  dans  le  cours  de  cet  ou¬ 


vrage,  nous  aurons  à  faire  connaître  suc¬ 
cessivement  les  particularités  d’organisation 
de  chacun  des  principaux  organes  des  plan¬ 
tes  ,  et  qu’il  est ,  par  conséquent ,  indispen¬ 
sable  d’avoir  une  connaissance  exacte  de  la 
structure  anatomique  des  plantes,  considé¬ 
rée  dans  sa  généralité.  En  effet ,  en  traitant 
spécialement  de  chacun  des  organes,  nous 
ferons  connaître  sa  structure  intime,  et  nous 
passerons  ainsi  successivement  en  revue  tou¬ 
tes  les  modifications  que  le  tissu  élémentaire 
subit  dans  chacune  des  parties  constituantes 
du  végétal.  Ainsi ,  par  exemple ,  aux  mots 
lige,  racine,  feuilles,  etc.,  nous  expose¬ 
rons  avec  détails  l’organisation  anatomique 
de  chacun  de  ces  organes  dans  toutes  leurs 
particularités. 

Nous  croyons  utile  de  donner  ici ,  en  fa¬ 
veur  des  personnes  qui,  sans  en  avoir  encore 
l’habitude,  voudraient  se  livrer  à  des  re¬ 
cherches  d’Anatomie  végétale,  quelques  con¬ 
sidérations  générales  sur  la  manière  de  faire 
des  observations. 

Les  éléments  anatomiques  des  végétaux 
sont  tellement  fins  et  délicats,  que  leur  struc¬ 
ture  échappe  à  notre  vue.  Pour  l’apprécier 
et  la  bien  connaître  ,  nous  avons  besoin  du 
secours  du  microscope  ;  aussi  l’Anatomie  vé¬ 
gétale  est-elle  une  science  toute  moderne,  et 
dont  les  anciens  n’ont  eu  aucune  connais¬ 
sance.  Malpighi  et  Grew,  à  peu  près  à  la  mê¬ 
me  époque ,  c’est-à-dire  vers  la  fin  du  16e 
siècle ,  doivent  être  considérés  comme  les 
pères  de  cette  branche  de  la  botanique.  Tou¬ 
tes  les  observations  faites'  avant  eux  sont  à 
peu  près  milles  pour  la  science,  et  ne  nous 
font  en  aucune  manière  connaître  la  vraie 
structure  des  végétaux.  Mais,  depuis  cette 
époque,  des  travaux  importants  ont  été  faits 
dans  presque  toutes  les  parties  de  l’Europe , 
et  spécialement  en  Allemagne ,  en  France  et 
en  Angleterre.  Une  louable  émulation  s’est 
établie  entre  les  savants  de  ces  pays,  et  a 
donné  naissance  à  des  découvertes  qui  ont 
singulièrement  perfectionné  la  structure 
anatomique  des  végétaux  ;  aussi  aurons-nous 
à  citer  bien  souvent  dans  cet  ouvrage,  parmi 
les  botanistes  allemands ,  les  noms  de  MM. 
Treviranus ,  Link ,  Bernhardi ,  Rudolphi , 
Schultz,  Mohl,  Moldenhaver,  Meyer,  Unger, 
etc.  ;  en  France ,  ceux  de  MM.  de  Mirbel , 
Turpin,  du  Trochet,  Adolphe  Brongniart, 
Decaisne  ;  etc. ,  et  enfin  MM.  Robert  Brown 


456 


ANA 


et  Black  en  Angleterre,  MM.  Yiviani  et  Ami- 
ci  en  Italie,  dont  les  travaux  ont  contribué  à 
amener  l’Anatomie  végétale  au  point  où  elle 
est  parvenue  aujourd’hui. 

Nous  venons  de  dire  tout  à  l’heure  que  le 
microscope  est  indispensable  pour  faire  con¬ 
naître  la  vraie  structure  anatomique  des  vé¬ 
gétaux.  En  effet ,  observé  à  la  vue  seule ,  le 
tissu  des  plantes  représente  une  masse  cellu¬ 
leuse  et  continue,  dans  laquelle,  suivant  la 
partie  ou  le  végétal  que  l’on  observe ,  se 
voient  des  fibres  excessivement  grêles.  Pour 
prendre  une  idée  exacte  et  complète  de  la 
structure  de  ces  tissus  élémentaires ,  il  faut 
les  soumettre  au  microscope.  Nous  n’avons 
pas  à  discuter  ici  les  avantages  de  chacun  de 
ces  instruments,  qui  ont  été  modifiés  ou  per¬ 
fectionnés  dans  ces  derniers  temps.  Celui 
dont  nous  faisons  habituellement  usage ,  et 
qui  nous  a  toujours  suffi  pour  les  recherches 
les  plus  minutieuses  et  les  plus  délicates  de 
l’Anatomie  des  plantes,  est  un  microscope  de 
MM.  Charles  Oberhauser  et  Trécourt.  Lors¬ 
qu’on  veut  avoir  une  idée  générale  de  la 
structure  des  tissus  élémentaires  des  végé¬ 
taux,  il  [faut  enlever  à  la  partie  qu’on  veut 
étudier  des  fragments  aussi  minces  que  pos¬ 
sible  ,  les  uns  enlevés  suivant  la  longueur  de 
l’organe,  les  autres  faits  transversalement. 
Cette  partie  mécanique  de  l’opération  ,  qui 
paraît  bien  simple  au  premier  abord ,  offre 
cependant  quelque  difficulté,  et  exige  non 
seulement  de  l’habitude,  mais  une  certaine 
dextérité  de  la  main.  A  cet  effet ,  il  faut  né¬ 
cessairement  se  servir  d’un  instrument  bien 
tranchant.  Bien  souvent  on  emploie  un  ra¬ 
soir;  mais  il  est  préférable  de  se  servir  d’un 
instrument  dont  la  lame  soit  plus  mince,  et 
que  son  poids  et  son  étendue  moindres 
rendent  plus  facile  à  manier.  Ainsi ,  un  pe¬ 
tit  couteau  à  peu  près  semblable  à  celui 
dont  on  se  sert  pour  l’opération  de  la  cata¬ 
racte  ,  dans  la  méthode  par  extraction  ,  ou 
enfin  un  petit  bistouri  à  lame  étroite  et 
mince ,  seront  substitués  avec  avantage  à  un 
rasoir.  Quand  on  est  parvenu  souvent,  après 
plusieurs  essais  infructueux ,  à  se  procurer 
un  fragment  aussi  mince  que  possible,  il  faut 
le  soumettre  à  l’observation  microscopique. 
Pour  cela  on  le  place  sur  une  plaque  de 
verre  blanc,  et  l’on  a  soin  de  le  recouvrir 
d’une  petite  goutte  d’eau  très  claire.  Cette 
dernière  précaution  est  indispensable  :  en 


ÀNÂ 

effet,  l’eau  donne  une  transparence  presque 
complète  au  fragment ,  surtout  s’il  est  très 
mince.  On  recouvre  alors  la  première  pla¬ 
que  de  verre  d’une  autre  plaque  aussi  min¬ 
ce  que  possible,  surtout  si  les  lentilles  dont 
on  se  sert  sont  très  fortes,  et,  par  consé¬ 
quent,  à  très  court  foyer.  Les  choses  dispo¬ 
sées  de  la  sorte ,  on  place  l’objet  sur  le  por¬ 
te-objet  du  microscope.  Il  faut  d’abord  em¬ 
ployer  des  lentilles  d’un  grossissement 
moyen,  par  exemple  un  grossissement  de 
80  à  100  diamètres.  On  sait  par  expérience 
que ,  moins  la  lentille  est  forte ,  mieux  l’ob¬ 
jet  est  éclairé.  Un  grossissement  tel  que  ce¬ 
lui  que  nous  venons  d’indiquer  permettra  de 
voir  les  objets  assez  distinctement ,  et  com¬ 
me  le  champ  embrassé  par  la  lentille  est 
assez  large,  on  verra  une  portion  plus  gran  ¬ 
de  de  l’objet  soumis  à  l’observation,  et,  par 
conséquent ,  on  prendra  ainsi  une  idée  plus 
complète  des  rapports  de  position  qui  exi¬ 
stent  entre  les  différents  éléments  anatomi¬ 
ques  de  l’organe  que  l’on  étudie.  Mais  on 
devra  employer  des  lentilles  plus  fortes  pour 
bien  apprécier  toutes  les  particularités  de 
l’organisation.  En  général,  avec  une  lentille 
grossissant  environ  200  fois,  on  peut  tout 
voir  en  Anatomie  végétale,  parce  qu’avec  ce 
grossissement ,  si  les  objets  ne  sont  pas  ex¬ 
traordinairement  amplifiés ,  ils  sont  encore 
assez  bien  éclairés  pour  qu’on  puisse  en  bien 
saisir  tous  les  détails.  Aussi,  pour  les  obser¬ 
vations  ordinaires  sur  les  tissus,  n’est-il  guè¬ 
re  nécessaire  de  recourir  à  de  plus  grandes 
amplifications.  Néanmoins ,  il  est  un  certain 
nombre  de  points  encore  obscurs  de  l’Anato¬ 
mie  générale  des  plantes  que  leur  extrême 
petitesse  ne  permet  que  de  voir  difficilement, 
et  qui  exigent  des  grossissements  plus  con¬ 
sidérables,  cinq  ou  six  cents  diamètres,  par 
exemple,  quand  on  peut  les  obtenir  avec 
assez  de  lumière  et  de  netteté.  Telles  sont 
les  ponctuations  ou  pores ,  les  lignes  ou  fen¬ 
tes  du  tissu  utriculaire  et  des  vaisseaux, 
la  nature  de  la  matière  verte  ou  de  la  chlo¬ 
rophylle  des  tissus  herbacés,  et  plusieurs 
autres  points  encore  en  litige  parmi  les  phy- 
totomistes.  Mais,  à  part  ce  petit  nombre 
de  sujets  difficiles ,  il  n’est  jamais  nécessaire 
d’employer  des  lentilles  aussi  fortes.  Il 
ne  faut  pas ,  du  reste  ,  perdre  de  vue  que  le 
plus  souvent ,  en  se  servant  de  verres  très 
grossissants,  on  perd  en  netteté  et  en 


AN  A 


45T 


AN  A 

lumière  ce  que  l’on  gagne  en  amplification. 

II  est  une  substance  dont  l’emploi  est 
bien  avantageux  ,  et  qui  souvent  sert  mer¬ 
veilleusement  pour  bien  distinguer  les  di¬ 
verses  parties  constituantes  des  tissus  végé¬ 
taux  :  c’est  la  teinture  d’iode.  En  effet,  non 
seulement  elle  colore  instantanément  les 
grains  de  fécule  en  une  belle  couleur  bleue 
violacée,  ce  qui,  sur-le-champ  ,  fait  recon¬ 
naître  ceux-ci,  et  les  distingue  des  autres 
corps  que  les  tissus  pourraient  contenir; 
mais,  en  donnant  aux  membranes  végétales 
une  teinte  jaune  ou  brun-clair,  elle  fait  dis¬ 
tinguer  la  disposition  de  parties  que  leur 
extrême  ténuité  et  leur  transparence  ne  per¬ 
mettaient  pas  d’apercevoir. 

II  faut  quelquefois  avoir  recours  à  la  ma¬ 
cération  dans  l’eau  ,  pendant  un  laps  de 
temps  plus  ou  moins  long,  pour  bien  re¬ 
connaître  la  disposition  des  éléments  anato¬ 
miques,  et  spécialement  celle  des  faisceaux 
vasculaires.  En  effet ,  par  ce  moyen ,  on  sé  - 
pare  et  détruit  en  grande  partie  le  tissu 
utriculaire ,  et  les  vaisseaux  plus  résistants 
montrent  plus  clairement  leur  disposition  et 
leurs  anastomoses.  On  obtient  plus  rapide¬ 
ment  le  même  effet  en  faisant  bouillir  pen¬ 
dant  une  minute  ou  deux  dans  de  l’acide 
azotique  pur  ou  légèrement  affaibli  la  partie 
dont  on  veut  reconnaître  la  structure.  L’a¬ 
cide  azotique  jouit  de  la  propriété  de  des¬ 
souder  et  d’isoler  toutes  les  parties  consti¬ 
tuantes  du  tissu  végétal,  que  l’on  peut  alors 
étudier  bien  plus  facilement.  Nous  borne¬ 
rons  là  ces  observations  préliminaires ,  et 
nous  allons  donner,  en  abrégé,  une  idée  gé¬ 
nérale  de  la  structure  anatomique  des  vé¬ 
gétaux. 

Coup  d’œil  général  sur  la  structure  des 
éléments  anatomiques  des  végétaux. 

Ainsi  que  nous  l’avons  dit  précédemment, 
en  commençant  cet  article ,  il  n’existe  qu’un 
seul  élément  anatomique  primitif  dans  les 
végétaux  :  c’est  Vutricule.  Elle  est  pour  le 
règne  végétal  ce  que  la  forme  primitive  est 
pour  les  especes  minérales  ;  toutes  les  autres 
formes  n’en  sont  que  des  modifications,  et , 
par  conséquent ,  peuvent  y  être  rapportées. 
L’utricule  ou  plutôt  les  utricules,  en  se  ré¬ 
unissant  et  se  soudant,  forment  une  masse 
continue  ou  un  tissu  spécial ,  que  l’on  a  dé¬ 


signé  sous  les  noms  de  tissu  utriculaire , 
tissu  cellulaire ,  parenchyme ,  etc.  Le  tissu 
utriculaire  est  donc  l’élément  fondamental 
de  toute  l’organisation  des  végétaux;  mais 
il  se  modifie  de  différentes  manières  ,  et  peut 
prendre  des  formes  extrêmement  diverses ,  à 
tel  point  que  ces  formes  ont  été  regardées 
par  plusieurs  phytotomistes  comme  consti¬ 
tuant  autant  de  tissus  primitifs.  Ainsi,  lors¬ 
qu’on  examine  avec  les  moyens  amplifiants 
convenables  l’organisation  intérieure  d’un 
végétal  phanérogame,  on  voit  qu’il  se  com¬ 
pose  :  4°  de  cellules  à  parois  minces  et  dia¬ 
phanes  d’une  extrême  petitesse,  d’une  for- 
mç  variable,  régulière  ou  irrégulière,  tou¬ 
jours  polyédrique;  2°  de  tubes  courts,  ter¬ 
minés  en  pointe  à  leurs  deux  extrémités ,  à 
parois  épaisses  et  à  diamètre  intérieur  très 
petit,  disposées  bout  à  bout,  de  manière  à 
constituer  des  fibres  souvent  très  résistan¬ 
tes;  5°  enfin  de  vaisseaux  cylindriques  ou 
anguleux,  simples  ou  ramifiés,  isolés  ou 
réunis  en  faisceaux.  Telles  sont  les  trois  for¬ 
mes  principales  sous  lesquelles  se  présentent 
les  parties  élémentaires  qui  entrent  dans  la 
composition  des  végétaux,  et  auxquelles  on 
a  donné  les  noms  de  tissu  utriculaire  ,  de 
tissu  fibreux  ou  ligneux ,  et  de  tissu  vascu¬ 
laire.  Quoique  ces  trois  tissus  ne  soient  que 
des  modifications  d’un  seul  et  même  élé¬ 
ment  anatomique,  l’utricule  végétale,  nous 
traiterons  pourtant  de  chacun  d’eux  en  par¬ 
ticulier  ,  afin  d’en  mieux  faire  connaître  la 
nature. 

§  1 .  Du  tissu  utriculaire . 

Ce  tissu  est  le  principe  de  l’organisation 
végétale  parce  qu’en  effet  il  fait  partie  de 
tous  les  organes  constituants  des  plantes 
qui ,  à  une  certaine  époque  de  leur  dévelop¬ 
pement  ,  en  sont  uniquement  formés.  On  l’a 
encore  désigné  sous  les  noms  de  tissu  cellu -, 
laire,  tissu  vésiculaire ,  et  parenchyme. 

Le  tissu  utriculaire  se  compose  d’utricules 
ou  de  vésicules  d’une  extrême  ténuité,  à  pa¬ 
rois  minces  et  transparentes ,  très  variées 
dans  leur  forme ,  et  soudées  intimement  les 
unes  aux  autres,  de  manière  à  former  un  tis¬ 
su  continu.  C’est  par  suite  de  cette  soudure 
des  utricules  entre  elles  que  pendant  long¬ 
temps  on  a  considéré  le  tissu  cellulaire 
comme  formé  de  cavités  ou  de  cellules  ereu- 

29' 


T. 


45S 


ANA 


AN  A 


y 


sées  dans  une  masse  continue  ,  que  l’an  a 
comparée  tour  à  tour  soit  à  une  épongée , 
soit  à  la  mousse  légère  qui  s’élève  à  la 
surface  de  l’eau  de  savon  agitée  ,  ou  des  li¬ 
queurs  alcooliques  en  fermentation .  Mais 
aujourd’hui  il  est  généralement  reconnu  que 
le  tissu  utriculaire  se  compose  de  petits  corps 
vésiculaires,  qu’on  peut  considérer  comme 
ayant  été  primitivement  distincts,  et  qui  ont 
fini  par  se  souder  entre  eux.  Cette  structure 
avait  déjà  été  parfaitement  indiquée  par 
Malpighi,  dans  son  Anatomie  des  plantes  , 
il  y  a  plus  d’un  siècle  et  demi.  Et,  en  effet, 
ce  grand  anatomiste  se  sert  déjà  du  mot 
utricules  pour  distinguer  les  parties  consti¬ 
tuantes  du  tissu  cellulaire.  Sprengel  en 
1802,  et  MM.  Linck,  du  Trochet,  et  un  grand 
nombre  d’autres  phytotomistes ,  ont  mis  ce 
fait  dans  tout  son  jour.  D’abord  ,  cette  sépa¬ 
ration  des  utricules  se  fait  quelquefois  natu¬ 
rellement  ,  par  exemple  dans  l’intérieur  de 
certaines  tiges  herbacées,  ou  de  pétioles,  ou 
enfin  d’autres  organes  parenchymateux,  dont 
l’accroissement  a  été  très  rapide  ;  mais  on 
peut  l’obtenir  avec  la  plus  grande  facilité  en 
faisant  bouillir  pendant  quelques  instants  un 
fragment  de  tissu  utriculaire  soit  dans  l’aci¬ 
de  azotique ,  soit  dans  l’eau  simple.  On  voit 
alors,  comme  nous  l’avons  déjà  dit,  les  di¬ 
verses  parties  constituantes  du  tissu  végétal 
s’isoler  les  unes  des  autres ,  et  se  montrer 
avec  les  caractères  qui  leur  sont  propres. 

A.  Formes  des  utricules.  (  Consultez  les 
planches  de  l’Atlas  consacrées  à  l’Anatomie 
végétale,  et  l’explication  des  figures.  )  — 
Lorsque,  dans  une  partie  d’un  végétal,  on 
cherche  à  déterminer  la  forme  des  utricules, 
en  soumettant  à  l’examen  microscopique  une 
coupe  transversale  de  ce  tissu  on  reconnaît 
que  celles  qui  îe  composent  présentent  une 
aire  polyédrique  ,  et  le  plus  souvent  hexa¬ 
gonale.  Cependant  cette  forme  de  la  cou¬ 
pe  transversale  des  utricules  n’est  pas  telle¬ 
ment  générale  qu’on  ne  la  trouve  fréquem¬ 
ment  modifiée ,  soit  dans  le  nombre  de  ses 
angles  et  de  ses  faces ,  soit  dans  leur  pro¬ 
portion  et  leur  régularité.  La  forme  vraiment 
primitive  des  utricules,  c’est-à-dire  celle 
qu’on  observe  dans  les  végétaux  ou  les  orga¬ 
nes  végétaux,  à  la  première  période  de  leur 
développement,  approche  plus  ou  moins  de  la 
forme  globuleuse  ;  mais  il  est  rare  qu’elle  se 
conserve  long- temps  dans  cet  état.  Les  utri- 


cules,  par  suite  de  leur  multiplication  et  des 
pressions  diverses  auxquelles  elles  sont  soumi¬ 
ses  ,  se  présentent  sous  des  aspects  extrême¬ 
ment  variés.  Généralement,  elles  deviennent 
polyédriques,  et  leur  forme  estàpeu  près  cel¬ 
le  d’un  dodécaèdre;  de  là  la  forme  hexago¬ 
nale  que  montrent  les  utricules  d’une  masse 
celluleuse  coupée  transversalement.  Mais  ii 
arrive  bien  souvent  aussi  que,  dans  leur  agen¬ 
cement  général,  les  utricules  prennent  la 
forme  de  prismes  anguleux ,  juxtaposés  les 
uns  sur  les  autres,  de  manière  à  ressembler, 
s’il  est  permis  de  faire  une  semblable  com¬ 
paraison  ,  à  des  masses  de  basalte  prismati¬ 
que  :  c’est  ce  que  l’on  observe  fréquemment 
dans  des  coupes  faites  suivant  la  longueur  de 
l’organe ,  dans  le  parenchyme  des  tiges  par 
exemple. 

La  forme  hexagonale  a  quelquefois  une 
régularité  presque  parfaite,  c’est-à-dire  que 
ses  six  côtés  sont  égaux  entre  eux;  mais 
néanmoins  il  arrive  plus  souvent  que  cha¬ 
que  utricule,  bien  que  conservant  encore 
dans  sa  coupe  transversale  une  aire  à  six 
pans,  est  cependant  plus  ou  moins  irrégu¬ 
lière  ,  parce  qu’une  ou  plusieurs  de  ses  faces 
ont  pris  aux  dépens  des  autres  un  dévelop¬ 
pement  plus  considérable.  Il  peut  même  se 
faire  que  les  utricules  perdent  ainsi  une  ou 
même  deux  de  leurs  faces,  et  qu’elles  se 
trouvent  réduites  à  une  forme  pentagonale 
ou  carrée. 

Les  utricules  sont  quelquefois  disposées 
sans  ordre  dans  la  masse  qu’elles  consti¬ 
tuent;  mais,  très  souvent  aussi,  elles  sont  su¬ 
perposées  régulièrement  les  unes  au  dessus 
des  autres ,  de  manière  à  constituer  des  sé¬ 
ries  longitudinales.  Cette  disposition  s’obser¬ 
ve  fréquemment  dans  les  plantes  monocoty- 
îédonées ,  particulièrement  dans  la  masse  do 
la  tige. 

Telles  que  nous  venons  de  les  décrire ,  les 
utricules  sont,  en  quelque  sorte,  à  leur  état 
normal  ;  mais  il  y  en  a  quelquefois  qui  ont 
une  forme  extrêmement  irrégulière  et  telle¬ 
ment  anomale,  qu’il  est  fort  difficile  delà 
comprendre,  à  moins  qu’on  ne  les  considère 
non  plus  comme  des  utricules  simples , 
mais  comme  des  groupes  d’utricules  soudées 
irrégulièrement.  Nous  aurons  occasion  de 
revenir  sur  ces  cellules  irrégulières  et  ano¬ 
males  ,  quand  nous  traiterons  spécialement 
de  la  structure  des  feuilles ,  qui  sont  les  or- 


AN  A 


459 


AN  A 

ganes  où  elles  existent  principalement.  (  Y. 
Feuilles,  ) 

ïi  existe  encore  une  modification  très  re¬ 
marquable  du  tissu  utriculaire  :  c’est  celle 
qui  existe  dans  ces  lignes  divergentes  du 
centre  à  la  circonférence  qui  font  commu¬ 
niquer  le  canal  médullaire  avec  le  parenchy¬ 
me  de  l’écorce  ,  et  qu’on  nomme  les  rayons 
médullaires.  Ici,  en  effet,  le  tissu  utriculai¬ 
re  est  disposé  en  séries  transversales  et  pa¬ 
rallèles  ,  et  se  compose  d’utricules  allongées 
dans  le  sens  transversal.  (  V.  Rayons  mé¬ 
dullaires.  ) 

Lorsque  l’on  examine  avec  soin  une  masse 
celluleuse,  on  voit  fréquemment  que  les 
utricules  ne  se  touchent  pas  exactement  en¬ 
tre  elles  dans  tous  les  points  de  leur  circon¬ 
férence.  De  cette  disposition  résultent' de 
petits  espaces  ordinairement  triangulaires  , 
auxquels  on  a  donné  les  noms  d’espaces  ou 
de  méats  inter  cellulaires.  Pour  bien  se  ren¬ 
dre  compte  de  la  formation  de  ces  méats 
intercellulaires,  il  faut  se  représenter  que 
les  utricules  ont  d’abord  été  à  peu  près  glo¬ 
buleuses.  Dans  cet  état ,  elles  ne  pouvaient 
se  toucher  que  par  un  certain  nombre  de 
points;  mais,  comme  elles  étaient  compres¬ 
sibles,  en  s’appliquant  et  se  pressant  de  plus 
en  plus  les  unes  contre  les  autres ,  ces  points 
sont  devenus  des  surfaces  planes  plus  ou 
moins  étendues.  Mais  les  parties  extérieures 
de  leur  surface  externe,  par  lesquelles  les  vé¬ 
sicules  n’étaient  pas  en  contact,  ont  formé 
des  espaces  libres  et  vides ,  qui  représentent 
autant  de  canaux  très  courts  et  très  irrégu¬ 
liers,  généralement  triangulaires,  commu¬ 
niquant  entre  eux ,  et  formant  ainsi  une 
sorte  de  réseau  qui  doit  nécessairement, 
quand  il  existe,  jouer  un  rôle  important  dans 
les  phénomènes  de  la  nutrition.  On  les  appel¬ 
le  alors  conduits  intracellulaires  ( duc  lus  in- 
Iracellulures).  (V.  ce  mot.)  Les  méats  inter- 
cellulaires  sont  quelquefois  très  àpparents 
et  très  développés,  surtout  dans  les  parties 
qui  ne  sont  pas  soumises  à  une  trop  forte 
pression  de  la  part  de  celles  avec  lesquelles 
elles  sont  en  contact.  (Voyez,  dans  l’atlas  de 
ce  Dictionnaire,  la  planche  lre  de  l’Anatomie 
végétale.) 

B.  Nature  de  la  membrane  qui  forme  les 
utricules.  —  La  membrane  qui  constitue  les 
utricules  est  excessivement  mince ,  parfaite¬ 
ment  incolore  et  transparente  ;  elle  laisse 


facilement  entrevoir  les  parties  contenues 

dans  les  utricules,  qui  font  que  ces  dernières 
paraissent  colorées,  bien  qu’elles  soient  tou¬ 
jours  incolores.  Le  plus  souvent,  les  utricu- 
Ies  semblent  avoir  une  coloration  verte,  ce 
qui  est  dû  à  la  présence  d’une  matière  orga¬ 
nique  spéciale,  contenue  dans  leur  intérieur, 
et  qu’on  a  désignée  sous  le  nom  de  Chloro¬ 
phylle:  Quand  on  examine  une  masse  de  tis¬ 
su  cellulaire  en  employant  des  grossissements 
meme  assez  considérables,  comme  120  à  150 
diamètres ,  par  exemple ,  les  parois  qui  sé¬ 
parent  les  utricules  paraissent  tout  à  fait  sim¬ 
ples.  Pendant  long-temps,  en  effet,  un  grand 
nombre  de  phytotomistes  ont  eu  cette  opi¬ 
nion  sur  la  composition  de  la  membrane 
constituant  les  diverses  parties  du  tissu  cel¬ 
lulaire;  mais  ce  que  nous  avons  dit  dans  le 
paragraphe  précédent  sur  la  composition  du 
tissu  utriculaire  doit  déjà  faire  voir  que  cette 
opinion  n’est  pas  généralement  conforme  à 
la  nature.  En  effet,  la  membrane  qui  sé¬ 
pare  deux  utricules  contiguës,  quelque  min¬ 
ce  qu’elle  paraisse  ,  est  formée  de  deux 
feuillets  intimement  unis,  puisqu’il  est  con¬ 
stant  qu’une  masse  de  tissu  utriculaire  ré¬ 
sulte  en  général  de  l’agglomération  et  do 
la  soudure  de  petits  corps  vésicuieux  qu’on 
peut  considérer  comme  ayant  été  primiti¬ 
vement  distincts  et  séparés  les  uns  des  au¬ 
tres.  Cette  duplicature  de  la  membrane  du 
tissu  cellulaire  peut  néanmoins  être  aper¬ 
çue  dans  certaines  circonstances ,  quand  on 
emnioie  des  lentilles  assez  fortes.  C’est  sur- 

k 

tout  lorsqu’on  examine  des  portions  de  tissu 
utriculaire  dans  lesquelles  les  espaces  inter- 
cellulaires  sont  très  marqués,  qu’on  peut 
suivre  facilement  chacun  des  deux  feuillets, 
qui,  après  avoir  été  distincts  et  écartés  dans 
les  espaces  intercellulaires,  se  rapprochent 
et  se  soudent  pour  former  la  membrane  ,qui 
sépare  les  deux  utricules.  C’est  ce  que  mon¬ 
trent  très  bien  plusieurs  des  figures  de  la 
planche  lrc  de  cet  atlas,  consacrée  à  l’ana¬ 
tomie  végétale,  et,  entre  autres,  la  fig.  5, 
représentant  le  tissu  utriculaire  du  canna 
indien. 

Quelle  que  soit  la  puissance  amplifiante 
des  lentilles  dont  je  me  suis  servi  dans  les 
nombreuses  observations  microscopiques 
auxquelles  j’ai  soumis  les  diverses  parties  du 
tissu  cellulaire ,  j’ai  toujours  trouvé  la  mem¬ 
brane  des  utricules  parfaitement  homogène  > 


460 


AN  A 


AN  A 


et  ressemblant  en  quelque  sorte  ,  pour  l’as¬ 
pect  ,  à  une  lame  excessivement  inince  et 
diaphane  d’un  verre  incolore,  sans  y  pouvoir 
distinguer  la  moindre  trace  d’une  structu¬ 
re  organique  quelconque.  Cependant ,  pour 
quelques  physiologistes ,  cette  membrane 
aurait  une  organisation  plus  ou  moins  com¬ 
pliquée  :  ainsi,  les  uns  la  disent  formée  de 
fibres  intimement  soudées;  les  autres,  de 
molécules  excessivement  petites,  disposées 
en  spirales.  Nous  n’avons  à  examiner  ni 
à  discuter  ces  opinions,  qui  nous  parais¬ 
sent  d’ailleurs  peu  importantes,  et  qui  sont 
fondées  sur  des  faits  vrais,  mais  formant 
plutôt  une  exception.  Ainsi,  pour  nous  ,  la 
membrane  utriculaire  est  mince,  transparen¬ 
te,  parfaitement  incolore  et  sans  organisa¬ 
tion  appréciable. 

Dans  le  plus  grand  nombre  des  cas,  c’est 
en  effet  avec  ces  caractères  que  se  montrent 
les  utricules;  mais,  dans  certains  végétaux, 
leurs  parois  semblent  présenter,  soit  des  ou¬ 
vertures  ponctiformes  ou  pores,  soit  des 
fentes  transversales.  Les  vaisseaux  offrent 
aussi  de  semblables  dispositions.  L’existence 
d’ouvertures  sous  la  forme  de  pores  ou  de 
fentes  dans  les  parois  des  utricules  ou  des 
vaisseaux  est  un  des  points  de  l’Anatomie 
végétale  qui  a  été  le  plus  débattu  parmi  les 
phytotomistes,  surtout  au  commencement 
de  ce  siècle.  M.  de  Mirbcl,  et,  plus  récem¬ 
ment,  M.  Amici,  sont  les  observateurs  qui 
ont  le  plus  fortement  soutenu  l’existence  de 
ces  pores  et  de  ces  fentes  dans  le  tissu  cellu¬ 
laire  et  dans  les  vaisseaux;  cependant  cette 
opinion  ne  paraît  pas  conforme  à  l’observa¬ 
tion  rigoureuse  des  faits.  Il  est  vrai  que,  dans 
un  assez  grand  nombre  de  végétaux ,  et  par¬ 
ticulièrement  parmi  les  Monocotylédohés,  les 
parois  du  tissu  cellulaire  paraissent  percées 
d’ouvertures  ponctiformes,  tantôt  disposées 
symétriquement  par  lignes  parallèles,  tantôt 
dispersées  sans  ordre.  Plusieurs  causes  ont 
pu  souvent  en  imposer  aux  observateurs,  et 
leur  faire  croire  à  l’existence  de  véritables 
perforations  dans  les  parois  des  utricules  là 
où  il  n’en  existe  que  l’apparence.  Ainsi ,  par 
exemple,  les  grains  de  fécule  fins  et  tout  à 
'fait  transparents  qui  sont  fréquemment  at¬ 
tachés  à  leur  face  interne  ont  pu  être  pris 
quelquefois  pour  des  pores.  Et,  en  effet ,  ces 
petits  corps,  à  cause  de  leur  transparence  et 
de  leur  forme  plus  ou  moins  sphérique ,  agis¬ 


sent  à  la  manière  de  lentilles,  et,  concen¬ 
trant  les  rayons  lumineux  dans  leur  centre  , 
y  montrent  un  point  beaucoup  plus  éclairé , 
entouré  d’une  partie  circulaire  un  peu  ob¬ 
scure.  Le  point  lumineux  a  été  pris  pour  un 
trou,  et  la  partie  moins  éclairée  pour  un 
bourrelet  circulaire;  mais  ce  cas  n’est  pas 
celui  où  l’erreur  a  été  le  plus  souvent  com¬ 
mise.  Il  existe ,  comme  nous  Pavons  dit  pré¬ 
cédemment,  des  utricules  dont  les  parois 
offrent  soit  des  points  transparents,  soit  des 
lignes  transversales,  qui  ont  entièrement 
l’apparence  de  pertes  de  substance.  C’est 
dans  ces  cas  que  beaucoup  de  phytotomistes 
croient  à  l’existence  de  pores  ou  de  fentes. 
Mais  M.  Mohl  a  prouvé  dans  ses  différents 
mémoires,  et,  entre  autres,  dans  ses  belles 
anatomies  des  Palmiers  et  des  Fougères  re¬ 
cueillis  au  Brésil  par  MM.  Spix  et  Martius  , 
que  ces  prétendus  pores  et  que  ces  fentes 
étaient  non  pas  de  véritables  ouvertures  fai¬ 
sant  communiquer  ensemble  les  deux  cellu¬ 
les  contiguës  ,  mais  de  simples  amincisse¬ 
ments  d’une  partie  de  l’épaisseur  de  la  paroi 
des  cellules.  Il  en  résulte  que  la  coupe 
transversale  d’un  de  ces  points  se  présente 
sous  l’apparence  d’un  enfoncement  ou  d’une 
sorte  de  petite  niche  ,  dont  le  fond  est  tou¬ 
jours  bouché  par  une  membrane,  qui  empê¬ 
che  qu’elle  ne  soit  complètement  perforée. 

Ce  qui  est  remarquable. ,  c’est  que,  dans 
une  coupe  longitudinale  des  vaisseaux  ou 
des  utricules  où  l’on  observe  ces  pertes  de 
substances  ponctiformes ,  celles  des  deux 
utricules  contiguës  se  correspondent  ordi¬ 
nairement  avec  exactitude  ,  de  manière  à  ce 
qu’on  voie  un  grand  nombre  de  petits  ca¬ 
naux  transversaux,  présentant,  dans  leur 
partie  moyenne ,  c’est-à-dire  dans  le  point 
où  les  deux  utricules  sont  soudées,  une  petite 
membrane  en  forme  de  diaphragme  ,  qui 
empêche  les  deux  utricules  de  communiquer 
ensemble.  Il  est  quelquefois  très  difficile  d’a¬ 
percevoir  la  petite  membrane  dont  nous 
venons  de  parler ,  parce  qu’en  effet  elle 
est  excessivement  mince;  il  arrive  même 
que  dans  certaines  circonstances ,  surtout 
par  les  progrès  de  la  végétation,  elle  ne 
finisse  par  disparaître  complètement.  C’est 
dans  ce  cas  là  seulement  qu’on  peut  admet¬ 
tre  l’existence  de  pores,  c’est-à-dire  de  per¬ 
forations  traversant  complètement  l’épais¬ 
seur  des  parois  des  utricules.  Mais  ces  ou^ 


AN  À 


4Gt 


AN  A 

vertures  sont  purement  accidentelles,  et  le 
résultat  de  la  destruction  d’une  partie  du 
tissu,  et  non  de  l'organisation. 

C.  Matières  contenues  dans  les  utricules. 
—  Les  utricules  contiennent  des  matières 
de  nature  diverse.  Tantôt  ces  matières  sont 
liquides,  tantôt  elles  sont  solides,  tantôt 
enfin  elles  sont  gazeuses. 

1°  Matières  liquides.  —  Une  branche  très 
jeune  ou  tout  autre  organe  végétal  examiné 
dans  la  première  période  de  son  développe¬ 
ment  offre  un  tissu  cellulaire  dont  les  utri- 
eules  ont  non  seulement  les  parois  plus 
épaisses,  mais  encore  la  cavité  remplie  par 
un  liquide  aqueux,  qui  n’est  autre  chose  que 
de  la  sève.  Par  les  progrès  de  la  végéta¬ 
tion,  et  à  mesure  que  les  organes  foliacés  se 
développent,  ces  sucs  aqueux  disparaissent: 
les  parois  des  utricules  s’amincissent ,  se  sè¬ 
chent;  et  souvent  le  tissu  utriculaire  finit 
par  former  une  masse  spongieuse,  sèche  et 
légère,  qui  ne  contient  plus  que  de  l’air 
dans  ses  cavités. 

La  sève  n’est  pas  le  seul  liquide  qu’on 
trouve  dans  les  utricules  du  tissu  cellulaire  ; 
il  peut  y  exister  encore  des  huiles  de  diffé¬ 
rente  nature,  volatiles  ou  grasses.  Ainsi, 
l’huile  grasse  est  abondante  dans  le  paren¬ 
chyme  du  péricarpe  de  l’olivier  ,  dans  l’en- 
dosperme  charnue  des  Euphorbiacées,  dans 
l’embryon  des  Crucifères,  de  beaucoup  de 
Rosacées,  etc. 

2°  Matières  gazeuses.  —  La  présence  de 
l’air  atmosphérique  est  incontestable  dans  le 
tissu  cellulaire  des  végétaux.  L’air,  en  effet, 
est  absorbé  dans  une  foule  de  circonstances, 
et  sert  à  la  nutrition  de  la  plante;  on  y  trou¬ 
ve  de  plus  de  l’acide  carbonique,  quelque¬ 
fois  de  l’azote ,  etc.  Rien  n’est  plus  facile 
que  de  constater  la  présence  des  gaz  dans  le 
tissu  des  végétaux.  Il  suffit  de  recouvrir 
d’eau  et  de  placer  sur  le  porte-objet  du  mi¬ 
croscope  un  fragment  très  mince  du  tissu  à 
examiner  *f  on  voit  alors  un  grand  nombre  de 
petites  bulles  opaques  ,  adhérant  chacune 
aux  utricules  ouvertes.  Ces  petites  bulles 
sont  formées  par  l’air  ou  par  les  autres  gaz 
renfermés  dans  les  cavités,  et  qui  se  voient 
comme  autant  de  points  opaques.  C’est  me¬ 
me  cette  opacité  qui  constate  la  présence  de 
l’air  dans  les  organes  élémentaires  des  vé¬ 
gétaux. 

5°  Matières  solides. — Les  matières  solides 


renfermées  dans  l’intérieur  des  utricules 
sont  1°  la  fécule,  2°  la  matière  colorante  ou 
ehromule,  5°  les  jeunes  utricules,  au  mo¬ 
ment  où  elles  s’organisent  ou  le  cambium 
solidifié,  4°  enfin  les  matières  cristallisées 
ou  les  raphides  et  autres  cristaux. 

A.  La  fécule  ou  amidon.  —  Rien  de  plus 
commun  dans  le  tissu  utriculaire  que  les 
grains  de  fécule ,  qui  quelquefois  en  rem¬ 
plissent  presque  complètement  les  cavités  ; 
d’autres  fois  y  sont  peu  abondants  et  en  quel¬ 
que  sorte  clairsemés.  La  fécule  existe  dans 
le  tissu  cellulaire  de  presque  toutes  les  par¬ 
ties  des  végétaux ,  dans  les  racines ,  les  tiges, 
les  feuilles  ,  le  péricarpe  ,  les  divers  organes 
de  la  graine,  etc.  Elle  se  montre  sous  la  for¬ 
me  de  petits  corps  plus  ou  moins  sphéroï- 
daux ,  mais  souvent  d’une  forme  allongée 
ou  irrégulière,  parfaitement  transparents  et 
incolores  ,  primitivement  adhérents  à  la  pa¬ 
roi  interne  de  l’utricule  ,  mais  qui  en  sont 
souvent  détachés ,  et ,  par  conséquent,  libres 
dans  la  cavité.  On  s’est  particulièrement  occu¬ 
pé,  depuis  un  certain  nombre  d’années,  non 
seulement  des  propriétés  chimiques  de  la 
fécule ,  mais  encore  de  sa  constitution  phy¬ 
sique  ,  ou ,  pour  mieux  dire  ,  de  son  orga¬ 
nisation.  (F.  Amidon  et  Fécule  amüacée.) 

B.  La  ehromule  ou  matière  colorante. — • 
Le  tissu  utriculaire ,  comme  nous  l’avons 
déjà  exposé  précédemment,  est  formé  d’u- 
tricules  à  parois  minces  et  tout  à  fait  incolo¬ 
res.  Cependant ,  quand  on  examine  ce  tissu 
dans  un  grand  nombre  d’organes  ,  dans  les 
feuilles  par  exemple,  ou  S’enveloppe  herba¬ 
cée  des  jeunes  tiges  ,  il  se  montre  sous  l’ap¬ 
parence  d’une  masse  colorée  en  vert.  Cette 
coloration  n’est  pas  propre  au  tissu  lui-mê¬ 
me  ,  mais  provient  d’une  matière  colorée 
qu’il  contient  ;  c’est  cette  matière  qu’on 
désigne  sous  les  noms  de  ehromule ,  de  ma¬ 
tière  colorante  ou  de  chlorophylle.  Mais  le 
nom  de  ehromule  doit  être  préféré,  parce 
qu’il  exprime  que  c’est  .ce  corps  qui  colore, 
sans  indiquer  la  teinte.  En  effet ,  toutes 
les  autres  colorations,  et  souvent  si  bril¬ 
lantes,  que  présentent  les  diverses  parties 
du  végétal,  sont  dues  à  la  présence  d’une 
matière  toujours  la  même  dans  sa  struc¬ 
ture  ,  et  dont  la  teinte  seule  Varie.  Cette 
matière  offre  une  véritable  organisation.  Ce 
sont  encore  des  globules ,  ou  plutôt  des  es^ 
pèces  d’utricuics  contenant  dans  leur  inté^ 


ANA 


4(j% 

rieur  des  corps  plus  petits ,  eux-mêmes  com¬ 
posés;  en  un  mot,  il  y  a ,  pour  plusieurs 
phylotomistes  ,  une  sorte  d’emboîtements 
indéfinis  d’utricules  de  plus  en  plus  petites. 
Nous  ferons  connaître  avec  plus  de  détails, 
au  mot  Chromule,  cette  organisation,  et  sur¬ 
tout  les  observations  curieuses  que  M.  Mohl 
a  récemment  publiées  sur  la  chlorophylle. 
F.  CHROMULE. 

C.  Raphides.  —  Le  tissu  cellulaire  de  la 
tige  et  de  la  racine  d’un  grand  nombre  de 
végétaux  contient,  dans  l'intérieur  même  des 
utricules ,  des  amas  réguliers  de  petits  corps 
aciculaires,  raides  et  pointus  aux  deux  extré¬ 
mités,  que  M.  BeGandolle  a  désignés  sous  le 
nom  de  Raphides.  Les  Raphides  avaient  été 
parfaitement  observées  et  décrites  par  plu¬ 
sieurs  anatomistes.  Ce  sont,  ainsi  que  liieser 
Lavait  reconnu  depuis  long-temps ,  des  cris¬ 
taux  excessivement  grêles  et  allongés,  le  plus 
souvent  d’oxalate,  quelquefois  de  phosphate 
de  chaux.  Ces  raphides  sont  toutes  réu¬ 
nies  parallèlement  entre  elles ,  et  quelque¬ 
fois  remplissent  complètement  Putricule. 
Indépendamment  des  P^aphides  ,  on  y  trou¬ 
ve  encore  quelquefois  d’autres  cristaux  de 
forme  variée  :  ce  sont  tantôt  des  cristaux 
prismatiques  et  diversement  groupés ,  tan¬ 
tôt  des  cristaux  isolés.  Ainsi,  par  exemple  , 
dans  plusieurs  plantes  de  la  famille  des  Arao- 
reées ,  j’ai  observé  des  cristaux  rhomfaoédri- 
ques ,  rappelant  tout  à  fait  la  forme  du  car¬ 
bonate  de  chaux. 

D.  Carnhium.  — Enfin  les  utricules  con¬ 
tiennent  fréquemment  une  matière  qui,  a- 
près  avoir  été  liquide,  se  solidifie  petit  à  pe¬ 
tit,  s’organise,  passe  par  tous  les  états  inter¬ 
médiaires  ,  depuis  la  forme  mamelonnée 
jusqu’à  celle  d’utricules  parfaites  f  et  ser¬ 
vant  ainsi  à  la  multiplication  et  à  l’ac¬ 
croissement  de  toutes  les  parties  de  la  plan¬ 
te.  Cette  matière  est  le  cambium ,  dont  M. 
de  Mirbel  a  si  bien  étudié  dans  ces  derniers 
temps  les  développements  successifs,  avec 
cette  sagacité  ,  cette  persévérance  et  ce  gé¬ 
nie  d’observation  ,  qui  caractérisent  les  tra¬ 
vaux  de  ce  savant  physiologiste.  (F.  Cam¬ 
bium.) 

Lacunes.  — Â  mesure  que  les  organes  de 
la  plante  se  développent  et  s’accroissent,  le 
tissu  utriculaire  qui  entre  dans  leur' compo¬ 
sition  s’étend  et  se  multiplie  ;  mais,  lorsque 
cet  accroissement  est  très  rapide  et  très  con- 


ÀNA 

sidérable  ,  comme  dans  les  végétaux  her¬ 
bacés  ,  le  tissu  utriculaire  se-  déchire  ,  et 
il  se  forme  dans  l’intérieur  des  organes  des 
cavités  accidentelles ,  qu’on  désigne  sous  le 
nom  de  lacunes.  Ces  lacunes  sont  ordinai¬ 
rement  le  résultat  de  la  déchirure  et  de  la 
destruction  partielles  du  tissu  utriculaire. 
Elles  sont  communes  dans  l’intérieur  des 
tiges  et  des  feuilles  d’un  grand  nombre  de 
végétaux  qui  vivent  au  voisinage  des  eaux, 
comme  les  joncs,  les  sagittaires,  etc.  La  ca¬ 
vité  très  grande  qu’on  observe  dans  la  tige 
d’un  grand  nombre  de  Graminées  ,  d’Om- 
bellifères,  et  de  plusieurs  autres  plantes  her¬ 
bacées- dont  la  croissance  a'  été  très  rapide, 
est  une  véritable  lacune.  La  moelle  conte¬ 
nue  dans  l’intérieur  des  branches  du  noyer 
présente  un  grand  nombre  de  cavités  super¬ 
posées  ,  séparées  les  unes  des  autres  par  des 
cloisons  minces,  et  qui  sont  aussi  des  lacu¬ 
nes.  Leur  cavité  n’est  pas  tapissée  par  une 
membrane  propre,  mais  seulement  par  une 
membrane  accidentelle,  résultant  de  la  con¬ 
densation  du  tissu  utriculaire,  aux  dépens 
duquel  elle  a  été  formée.  Leur  forme  est  ex¬ 
trêmement  variable,  le  plus  souvent  elle  est 
très  irrégulière  ;  d’autres  fois ,  au  contraire , 
elles  offrent  une  certaine  régularité.  Les  ré¬ 
servoirs  connus  sous  les  noms  de  vaisseaux 
propres  dans  les  Conifères ,  les  Térébintha- 
céeSj.etc.,  et  qui  sont  remplis  de  térébenthi¬ 
ne  ou  de  sucs  gommo-résineux,  sont  une  for¬ 
me  particulière  de  lacunes. 

Tissu  fibroso-utriculair e .  —  Le  tissu  cel¬ 
lulaire  que  nous  avons  décrit  jusqu’à  pré¬ 
sent  est,  en  quelque  sorte,  cet  élément  anato¬ 
mique  à  son  état  de  pureté  primitive ,  et  c’est 
ainsi,  en  effet,  qu’on  l’observe  dans  le  plus 
grand  nombre  des  cas;  mais  i!  présente  quel¬ 
quefois  une  modification  toute  spéciale,  et 
qui  a  été  très  bien  étudiée  dans  ces  derniers 
temps.  Les  parois  des  utricules,  -au  lieu  d’ê¬ 
tre  simples ,  présentent  une  ligne  spirale  ou 
spiricule  contournée  sur  elle-mêmç ,  et  dont 
la  disposition  varie  beaucoup.  C’est  à  cette 
modification  qu’on  a  donné  les  noms  de  cel¬ 
lules  fibreuse  s,  tissu  fibroso-ulriculaire. 

Le  tissu  fibroso-ulriculaire  existe  dans 
plusieurs  parties  des  végétaux,  les  feuilles, 
les  racines,  la  moelle,  les  anthères,  le  tégu¬ 
ment  des  graines.  Le  premier  auteur  qui  ait 
sérieusement  appelé  l’attention  des  phytoto- 
raistes  sur  ce  point  est  le  docteur  PurMnje  , 


463 


AN  A 

dans  sa  dissertation  sur  ces  cellules  fibreuses 
des  anthères. Depuis  cette  époque,  un  grand 
nombre  d’autres  auteurs  ont  fait  connaître 
ce  tissu  dans  presque  toutes  les  parties  des 
végétaux.  Il  nous  suffira  de  citer  ici  les  noms 
de  MM.  de  Mirbel,  H.  Brown,  Lindley,  Slack, 
Meyen,  Schleiden,  etc. 

Lorsque  les  tours  de  la  spiricule  sont  con¬ 
tigus,  l’existence  d’une  membrane  extérieure 
est  bien  moins  évidente,  et  elle  a  môme  été 
niée  par  quelques  auteurs ,  parce  qu’au  pre¬ 
mier  abord  la  spiricule  se  déroule  sans  appa¬ 
rence  de  déchirure,  comme  nous  l'observe¬ 
rons  bientôt  dans  les  vaisseaux  aériens,  dési¬ 
gnés  sous  le  nom  de  trachées.  Mais  cette 
membrane  n’en  existe  pas  moins,  comme 
nous  le  montrerons  plus  tard,  quand  nous 
parlerons  en  son  lieu  du  mode  de  formation 
de  ces  utricules.  D’autres  fois ,  la  spiricule 
forme  des  tours  plus  ou  moins  écartés,  ou 
bien  elle  est  interrompue  en  certains  en¬ 
droits;  ou  enfin  une  même  utricule  peut 
offrir  deux  spiricules  enroulées  en  sens  con¬ 
traire,  et  formant  une  sorte  de  réseau  à  mail¬ 
les  quelquefois  très  régulières. 

§  II. — Du  tissu  fibreux  ou  ligneux. 

Si  l’on  examine  la  structure  du  bois  dans 
un  chêne,  un  peuplier  ou  tout  autre  arbre 
dicotylédoné,  on  voit  qu’il  se  compose  de 
fibres  immédiatement  juxtaposées  les  unes  à 
côté  des  autres.  Ces  fibres  se  composent  de 
cellules  très  allongées  ou  de  vaisseaux  fort 
courts,  toujours  terminés  en  pointe  à  leurs 
deux  extrémités,  et  présentant  une  épaisseur 
considérable,  eu  égard  à  la  petitesse  de  leur 
diamètre  intérieur.  Le  môme  tissu  s’observe 
dans  les  couches  de  l’écorce,  les  nervures 
des  feuilles ,  aussi  bien  dans  les  végétaux 
monocotylédonés  que  dans  les  végétaux  di¬ 
cotylédones,  soit  herbacés  soit  ligneux.  Ce 
tissu  tient  en  quelque  sorte  le  milieu  entre 
le  tissu  utriculaire  proprement  dit  et  les 
véritables  vaisseaux.  On  l’a  tour  à  tour  dési¬ 
gné  sous  les  noms  de  tissu  allongé ,  prosen- 
chyme ,  lubilles ,  tubes  ou  vaisseaux  fibreux, 
eloslres ,  tissu  ligneux. 

On  peut  distinguer  trois  modifications 
principales  dans  ce  tissu  :  1°  les  utricules  fi¬ 
breuses  ou  cellules  allongées,  qui,  par  leur 
forme  et  leurs  dimensions,  ressemblent  tout 
à  fait  aux  utricules  du  tissu  cellulaire,  dont 


ANA 

elles  diffèrent  par  l’épaisseur  de  leurs  parois, 
et  leurs  extrémités  coupées  obliquement  en 
pointe;  2°  les  clostres  ou  tubes  fusiformes , 
très  distincts  par  leurs  extrémités  amincies 
en  pointe  aux  dépens  de  chacun  de  leurs  cô¬ 
tés,  et  leur  forme  de  fuseau  très  allongé;  5° 
enfin  les  tubes  fibreux  proprement  dits, 
égaux  en  diamètre  dans  toute  leur  longueur, 
et  ayant  leurs  extrémités  coupées  en  pointe 
oblique  et  unilatérale.  Mais  cependant  ces 
trois  formes  ne  sont  pas  si  distinctes  que 
l’on  ne  puisse  trouver  facilement  des  in¬ 
termédiaires  de  l’une  à  l’autre  dans  un  mô¬ 
me  végétal,  et  souvent  dans  un  même  orga¬ 
ne.  Toutes  les  fibres  textiles  extraites  des 
végétaux,  et  qui  servent  à  la  fabrication  des 
cordes  et  des  fils,  et,  en  particulier,  celles 
du  lin  et  du  chanvre,  sont  formées  par  ce  tis¬ 
su  ,  qui  offre  une  force  de  résistance  extrê¬ 
mement  considérable. 

L’organisation  de  ce  tissu  est  très  remar¬ 
quable,  et  le  distingue  des  utricules  et  des 
vaisseaux.  Leurs  parois  sont  transparentes  , 
diaphanes,  mais  d’une  épaisseur  extrême¬ 
ment  considérable  ;  elles  sont  formées  de 
plusieurs  couches  superposées  et  intimement 
soudées  entre  elles.  Les  vaisseaux  fibreux 
paraissent  à  leurs  deux  extrémités  pointues  ; 
cependant  M.  Slack  assure  leur  avoir  vu  pré¬ 
senter  quelquefois  une  très  petite  ouverture 
de  communicatibn. 

i  , 

§  III.  —  Du  tissu  vasculaire. 

Les  vaisseaux  ne  sont  qu’une  modification 
des  utricules  ;  c’est  ce  qu’il  nous  sera  facile 
de  prouver  quand  plus  tard  nous  traiterons 
de  l’organogénie  végétale,  ou  de  l’origine  et 
du  mode  de  formation  primitive  des  élé¬ 
ments  anatomiques  des  plantes.  Ce  sont  des 
tubes  tantôt  cylindriques,  tantôt  anguleux, 
isolés  ou  réunis  en  faisceaux  simples  ou  ra¬ 
mifiés,  et  qui  varient  beaucoup  quant  à  leur 
structure  et  aux  fluides  qu’ils  contiennent. 
Sous  ce  dernier  point  de  vue ,  on  peut  ad- . 
mettre  deux  sortes  principales  de  vaisseaux  : 
i°  les  vaisseaux  séveux ,  destinés  à  contenir 
la  sève;  2°  les  vaisseaux  aériens,  qui  con¬ 
tiennent  de  l’air  ou  tout  autre  gaz.  Sans 
doute  cette  distinction  n’est  pas  à  l’abri  de 
tout  reproche,  en  ce  qu’elle  tranche  une 
question  encore  en  litige  pour  quelques  phy- 
totomistes,  pour  qui  les  trachées  et  leurs 


464 


ANA 


modifications  sont  les  principaux  conduits 
de  la  sève.  En  effet,  dans  quelques  circon 
stances,  les  vaisseaux  pneumatophores  peu¬ 
vent  contenir  les  sucs  séveux  ;  ruais  c’est  par 
exception,  et  leur  principale  fonction  est  de 
servir  à  la  respiration  du  végétal,  comme 
nous  le  démontrerons  plus  tard. 

I.  V aisseaux  séveux. —  La  nature,  la  dis¬ 
position,  la  structure  et  la  position  des vais¬ 
seaux  séveux,  ne  sont  bien  connues  que  de¬ 
puis  un  petit  nombre  d’années.  M.  le  profes¬ 
seur  Schultz  de  Berlin  est  le  premier  qui  les 
ait  décrits  avec  exactitude  ,  et  qui  ait  étudié 
leur  disposition  générale  dans  toute  îa  série 
des  végétaux  qui  les  contiennent.  Il  leur  a 
donné  le  nom  de  vaisseaux  laticifères,  par¬ 
ce  qu’ils  ne  contiennent  que  la  sève  élaborée, 
c’est-à-dire  déjà  propre  à  se  convertir  en 
cambium  ou  matrice  de  l’organisation ,  et 
qu’en  latin  on  désigne  sous  le  nom  de  latex. 

Ce  sont  des  tubes  simples  ou  ramifiés, 
complètement  clos,  à  parois  transparentes, 
sans  apparence  de  ponctuations  ou  de  lignes 
transversales;  cylindriques  quand  ils  sont 
isolés,  prismatiques  et  anguleux  quand  iis 
sont  réunis  en  faisceaux.  Selon  M.  Schultz, 
ils  peuvent  se  présenter  sous  trois  états  dif¬ 
férents,  qui  ne  sont  probablement  dus  qu’à 
des  différences  d’âge  :  1°  en  état  de  contrac¬ 
tion  ;  2°  en  état  d’expansion  ;  5°  en  état  d’ar¬ 
ticulation.  Le  latex  ou  sève  élaborée  est  un 
suc  ordinairement  coloré,  rarement  incolore, 
et  contenant  des  granules  organiques,  qui 
permettent  d’en  suivre  le  mouvement  dans 
les  différentes  parties  des  vaisseaux. 

Les  vaisseaux  du  latex  n’occupent  pas  îa 
même  place  dans  les  végétaux  dicotylédonés 
et  dans  les  végétaux  monocotylédonés  ;  en 
général ,  ils  ne  sont  pas  très  abondants.  Bans 
la  tige  des  premiers  on  ne  les  observe  guère 
que  dans  le  parenchyme  cortical ,  tantôt  iso¬ 
lés,  tantôt  en  faisceaux,  tantôt  enfin  consti¬ 
tuant  une  couche  continue  ou  à  peu  près 
continue.  Dans  la  tige  des  Monocotylédonés , 
ils  font  partie  des  faisceaux  ligneux  épars  au 
milieu  du  parenchyme  qui  constitue  sa  masse. 
On  les  trouve  encore  flans  toutes  les  parties 
herbacées  de  la  plante  accompagnant  les 
vaisseaux  aériens. 

Sous  le  nom  de  vaisseaux  propres,  on  a, 
selon  nous,  confondu  des  organes  fort  diffé¬ 
rents.  Ainsi  on  a  donné  ce  nom  :  i 0  tantôt  aux 
réservoirs  qui,  dans  l’écorce  des  Conifères  et 


a  ANA 

des  Térébinthacées,  contiennent  les  sucs  rési¬ 
neux  ,  et  qui  ne  sont  que  des  lacunes  vasi- 
formes  ;  2°  tantôt  aux  espaces  intercellulai¬ 
res  qui,  à  une  certaine  époque,  se  dilatent 
pour  recevoir  la  sève  ;  3°  tantôt  aux  fibres 
du  liber;  4°  enfin  aux  véritables  vaisseaux 
laticifères.  De  tout  ceci  il  résulte  qu’on  ne 
peut  aujourd’hui  admettre  de  vrais  vais¬ 
seaux  propres ,  tels  qu’on  les  entendait  au¬ 
trefois;  mais  que  les  sucs  propres  peuvent 
être  contenus  soit  dans  des  lacunes  vasifor- 
mes,  soit  dans  un  système  de  vaisseaux  par¬ 
ticuliers,  ramifies  et  anastomosés  entre  eux, 
et  qu’on  nomme  vaisseaux  laticifères , 

II.  Vaisseaux  aériens. — Nous  réunissons 
ici  sous  le  nom  de  vaisseaux  aériens  1°  les 
trachées,  2°  les  fausses  trachées,  o°  les  vais¬ 
seaux  réticulés,  4°  les  vaisseaux  ponctués. 

1°  Des  trachées  ou  vaisseaux  en  spirale. — 
Ce  sont  des  tubes  communément  cylindri¬ 
ques  ,  ayant  une  analogie  frappante  avec  les 
vaisseaux  aériens  des  Insectes,  auxquels  ils  ont 
emprunté  leur  nom.  Ce  qui  distingue  essen¬ 
tiellement  ces  vaisseaux,  c’est  qu’ils  se  com¬ 
posent  d’un  corps  filiforme  ou  d’une  lame 
mince  et  très  étroite,  que  j’ai  désignée  sous 
le  nom  de  spiricule ,  et  qui  est  contournée 
sur  elle-même  en  hélice.  Tantôt  les  tours  de 
la  spiricule  sont  contigus,  et  ne  laissent  au¬ 
cun  intervalle  entre  eux;  tantôt,  au  contrai¬ 
re,  ils  sont  plus  ou  moins  éloignés.  Bans  le 
premier  cas,  il  est  à  peu  près  impossible  de 
constater  l’existence  d’un  tube  extérieur,  à 
l’intérieur  duquel  la  spiricule  est  appliquée; 
mais  ce  tube  est  évident  quand  les  tours  de 
la  spiricule  sont  écartés.  Ce  tube  est  excessi¬ 
vement  mince,  diaphane,  sans  stries  ni  po¬ 
res,  et  son  existence,  incontestable  dans  cette 
dernière  circonstance,  peut  porter  à  l’ad¬ 
mettre,  même  dans  le  cas  où  l’on  ne  peut  la 
constater  directement. 

La  nature  de  la  spiricule  n’est  pas  encore 
bien  déterminée.  Quelques  phytotomistes 
admettent  qu’elle  est  creuse,  c’est-à-dire 
que  c’est  un  tube  cylindrique  ou  comprimé  ; 
d’autres,  au  contraire,  pensent  que  c’est  un 
corps  plein  et  solide.  Nous  reviendrons  plus 
en  détail  sur  ce  sujet  quand  nous  traiterons 
spécialement  des  trachées. 

La  spiricule  offre  ordinairement  une  assez 
grande  régularité  dans  tous  les  points  de  son 
étendue;  et  quand  les  tours  sont  écartés,  ils 
sont  généralement  espacés  d’une  manière  à 


AN  A 


465 


peu  près  égale;  d’autres  fois,  au  contraire  , 
on  remarque  une  certaine  irrégularité  dans 
la  disposition  des  tours.  Une  de  ces  formes 
les  plus  remarquables,  c’est  quand  la  spiri- 
cule,  après  plusieurs  tours  continus,  est  in¬ 
terrompue,  constitue  plusieurs  anneaux  com¬ 
plets,  et  plus  loin  forme  encore  des  spires 
continues.  Nous  avons  observé  cette  modifi¬ 
cation  des  trachées  dans  les  faisceaux  li¬ 
gneux  de  la  canne  de  Provence  ( arundo  do- 
nax  L.),  et  nous  lui  avons  donné  le  nom  de 
vaisseaux  s  piro- annula  ires. 

Les  trachées  ont  une  position  bien  déter¬ 
minée,  et  qui  varie  dans  les  deux  grandes 
classes  de  végétaux  embryonés,  les  seules 
où  elles  existent.  Ainsi,  la  tige  des  Dicoty¬ 
lédones  ne  les  présente  que  dans  la  par¬ 
tie  de  la  couche  ligneuse  la  plus  intérieure 
qui  environne  la  moelle,  en  un  mot  dans  les 
parois  de  l’étui  médullaire;  nulle  part  ail¬ 
leurs  de  la  tige  on  n’observe  ces  vaisseaux. 
Dans  les  tiges  des  Monocotylédonés,  ils  font 
partie  des  faisceaux  vasculaires  et  ligneux 
épars  dans  toute  leur  épaisseur,  et  générale¬ 
ment  ils  occupent  la  partie  centrale  de  ces 
faisceaux.  On  les  y  retrouve  encore  dans  les 
pétioles,  les  nervures  des  feuilles,  et  les  di¬ 
verses  parties  de  la  fleur  qui  ne  sont  que  des 
modifications  des  feuilles.  On  a  cru  pendant 
long-temps  que  les  racines  en  étaient  dé¬ 
pourvues;  mais  nous  en  avons  constaté  l’exi¬ 
stence  dans  les  racines  des  plantes  dicotylé- 
donées  où  il  existe  un  canal  médullaire,  et 
dans  celles  de  plusieurs  Monocotylédonés. 

2°  Des  vaisseaux  réticulés.  —  Ces  vais¬ 
seaux  ne  sont  probablement  qu’une  simple 
modification  des  trachées ,  dans  laquelle  la 
spiricule,  au  lieu  d’être  enroulée  régulière¬ 
ment  et  d’une  manière  continue,  est  irré¬ 
gulièrement  ramifiée  et  anastomosée,  de  ma¬ 
nière  à  former  un  réseau  à  mailles  très  irré¬ 
gulières.  Je  les  ai  souvent  observés  dans  les 
racines;  mais  ils  existent  aussi  dans  la  tige  , 
celle  de  la  Balsamine  par  exemple. 

3°  Vaisseaux  rayés.  —  On  a  nommé  ainsi 
des  vaisseaux  qu’on  trouve  abondamment 
répandus  dans  un  grand  nombre  des  organes 
de  la  plante.  Iis  sont  simples,  cylindriques 
ou  anguleux,  quand  ils  sont  réunis  en  fais¬ 
ceaux,  et  offrent.,  pour  caractères  distincts,  des 
lignes  transversales  qui  n’occupent  qu’une 
portion  de  la  circonférence  des  vaisseaux.  On 
a  émis  sur  la  nature  de  ces  lignes  des  opinions 


ANA 

très  diverses.  Certains  auteurs  les  ont  regar¬ 
dées  comme  des  fentes  entourées  d’un  bour¬ 
relet  :  de  là  la  dénomination  de  vaisseaux 
fendus  ;  d’autres,  comme  de  simples  lignes 
(  vaisseaux  rayés);  quelques  uns,  comme 
des  trachées  incomplètes,  dont  la  spiricule 
est  irrégulière  et  interrompue  (  fausses  tra¬ 
chées  ).  Nous  reviendrons  sur  ces  diver¬ 
ses  opinions  quand  nous  étudierons  avec 
plus  de  détails  la  structure  intime  de  ces 
vaisseaux.  Nous  avons  dit  tout  à  l’heure  que 
les  raies  transversales  qui  caractérisent  cette 
sorte  de  vaisseaux  étaient  quelquefois  irré¬ 
gulières  et  inégales  ;  c’est  ainsi  qu’on  les  ob¬ 
serve  dans  le  plus  grand  nombre  des  cas,  et, 
en  particulier,  dans  les  faisceaux  ligneux  de 
la  tige  des  plantes  monocotvlédonées.  Mais  il 
arrive  aussi  que  parfois  ces  vaisseaux,  sur¬ 
tout  quand  ils  sont  réunis  en  faisceaux,  pré¬ 
sentent  ces  lignes  bien  égales  et  symétrique¬ 
ment  disposées  les  unes  au  dessus  des  autres. 
C’est  à  cette  forme  particulière  qu’on  a  don¬ 
né  le  nom  de  vaisseaux  scalariformes.  On 
les  trouve  très  abondamment  répandus  dans 
les  divers  organes  des  plantes  de  la  famille 
des  Fougères. 

Nous  avons  quelquefois  observé  que  les 
vaisseaux  rayés  ou  scalariformes  se  sépa¬ 
raient  en  lanières  roulées  en  hélices,  à  la 
manière  des  vraies  trachées.  Nous  en  figure¬ 
rons  un  exemple  dans  les  planches  de  cet 
ouvrage  consacrées  à  l’Anatomie  végétale, 
que  nous  avons  dessiné  d’après  une  tige  li¬ 
gneuse  d’une  espèce  de  fougère. 

4o  Vaisseaux  ponctués.— ils  sont  aussi  ex¬ 
trêmement  communs  dans  l’organisation  vé¬ 
gétale,  et,  en  particulier,  épars  au  milieu  du 
tissu  ligneux  de  la  tige  des  plantes  dicotylé- 
donées.  On  leur  a  donné  les  noms  de  vais¬ 
seaux  ponctués  ou  vaisseaux  poreux , 
suivant  l’opinion  qu’on  s’était  formée  de  la 
nature  de  ces  ponctuations.  Ce  sont,  comme 
les  précédents,  des  tubes  ordinairement  cy¬ 
lindriques,  plus  rarement  anguleux,  présen¬ 
tant  des  ponctuations  très  fines,  rangées  sy¬ 
métriquement  en  lignes  transversales.  Ces 
lignes  transversales  sont  souvent  interrom¬ 
pues  par  des  espèces  de  bandes  longitudinales 
qui  ne  présentent  pas  de  ponctuations. 

Telles  sont  les  principales  formes  sous  les¬ 
quelles  se  montre  le  tissu  vasculaire  des  vé¬ 
gétaux.  Quant  à  l’origine  et  au  mode  de  for¬ 
mation  primitive  des  vaisseaux,  nous  en  traî- 

30 


T.  I. 


466 


ANA 


ANÂ 


terons  spécialement  au  mot  Vaisseaux  des 
plantes ,  et  au  mot  Organogénie . 

Nous  résumerons  ici  en  forme  d’aphoris¬ 
mes  les  principaux  points  de  l’organisation 
végétale,  dont  nous  venons  de  donner  une 
idée  succincte. 

Aphorismes  sur  Vorganisation 
des  végétaux . 

L  Les  végétaux  sont  composés  originaire¬ 
ment  d’un  seul  élément  anatomique,  l’utri- 
cule,  vésicule  membraneuse,  dont  la  forme 
et  la  structure,  en  se  modifiant ,  produisent 
trois  sortes  de  tissus  élémentaires  :  1°  le  tis¬ 
su  cellulaire  ou  utriculaire  ;  2°  le  tissu 
fibreux  ou  ligneux  ;  3°  le  tissu  vasculaire  ou 
les  vaisseaux. 

§  ï.  Tissu  utriculaire . 

ïï.  Le  tissu  utriculaire  est  la  base  de  l’or¬ 
ganisation  végétale. 

IIL  II  est  composé  d’utricules  ou  vésicules 
closes  de  toutes  parts ,  primitivement  globu¬ 
leuses,  se  soudant  ensemble,  et  qui,  parla 
pression  égale  qu’elles  exercent  les  unes  sur 
les  autres ,  prennent  communément  une  for¬ 
me  polyédrique ,  le  plus  souvent  dodécaé¬ 
drique. 

IV.  Dans  une  masse  tissulaire,  les  lames 
membraneuses  qui  séparent  les  utricules  les 
unes  des  autres  sont  formées  de  deux  feuil¬ 
lets  appartenant  chacun  à  l’une  des  deux 
utricules  contiguës. 

y.  La  forme  des  utricules  varie  beaucoup  ; 
elles  sont  ou  polyédriques  ou  prismatiques , 
quelquefois  très  irrégulières. 

VL  II  y  a  des  utricules  de  forme  irrégulière 
et  anomale,  et  qui  semblent  résulter  de  plu¬ 
sieurs  utricules  soudées. 

VIL  Les  utricules  soudées  d’une  masse  de 
tissu  cellulaire  laissent,  dans  les  points  où 
elles  ne  se  touchent  pas,  des  espaces  vides, 
ordinairement  triangulaires,  qu’on  nomme 
méats  ou  conduits  intercellulaires. 

VIII.  La  membrane  des  utricules  est  en 
général  diaphane,  et  ne  présente  aucune  ou¬ 
verture  appréciable. 

IX.  Les  prétendus  pores  ou  fentes  qu’on 
observe  quelquefois  ne  sont  que  des  amin¬ 
cissements  ponctiformes  ou  linéaires  des  pa¬ 
rois;  cependant,  par  les  progrès  de  la  végéta¬ 


tion,  ces  amincissements  deviennent  quel¬ 
quefois  de  véritables  ouvertures;  mais  ces 
ouvertures  sont  accidentelles. 

X.  Les  utricules  ne  communiquent  entre 
elles  que  par  des  pores  intermoîéculaires  et 
tout  à  fait  invisibles. 

XL  II  y  a  des  utricules  qui  contiennent  in¬ 
térieurement  une  lame  plane  ou  filiforme , 
roulée  en  spirale  de  différentes  manières. 
Cette  modification  porte  le  nom  de  tissu 
fibroso-utricvlaire  ou  cellules  fibreuses. 

XII.  Les  utricules  contiennent  des  matiè¬ 
res  gazeuses,  liquides  ou  solides. 

а.  Les  matières  gazeuses  sont  principale¬ 
ment  de  l’air,  souvent  plus  ou  moins  altéré. 

б.  Les  liquides  sont  la  sève,  les  huiles 
grasses  ou  volatiles,  etc. 

c.  Les  solides  sont  : 

1°  Le  cambium ,  s’organisant  insensible¬ 
ment,  et  prenant  petit  à  petit  toutes  les  for¬ 
mes  du  tissu  utriculaire; 

2°  La  chromule ,  chlorophylle  ou  globuli¬ 
ne ,  matière  colorante,  de  teinte  très  variée, 
composée  de  petites  vésicules  contenant  des 
granulations  colorées.  C’est  elle  qui  donne 
leur  coloration  spéciale  à  toutes  les  parties 
du  tissu  végétal  ; 

3°  La  fécule  ou  amidon ,  sous  forme  de 
grains  plus  ou  moins  globuleux  ou  cylindri¬ 
ques,  incolores,  d’une  grosseur  variable,  sui¬ 
vant  les  espèces ,  se  colorant  en  bleu  par  la 
teinture  d’iode; 

4°  Les  raphides,  petits  cristaux  sous  for¬ 
me  d’aiguilles,  terminées  en  pyramides  poin¬ 
tues  à  leurs  deux  extrémités,  et  réunies  en 
faisceaux  ; 

5°  Des  cristaux  ou  tables  rhomboédri- 
ques; 

6°  lies  Informes  7  utricules  allongées  eri 
forme  d’hexagone,  ouvertes  à  leurs  deux  ex¬ 
trémités,  contenant  une  seconde  utricule  in¬ 
térieure  plus  étroite,  remplie  de  cristaux 
aciculaires. 

XIII.  Les  lacunes  sont  des  cavités  plus  ou 
moins  grandes  qui  se  forment  au  milieu  du 
tissu  cellulaire  ,  ordinairement  par  suite  de 
la  destruction  d’une  partie  des  utricules  qui 
le  composent. 

XIV.  Le  tissu  utriculaire  peut  se  multi¬ 
plier  de  trois  manières  différentes  : 

1°  Par  addition  de  nouvelles  utricules  à 
l’extérieur  des  anciennes,  accroissement  ex - 
ira-utriculaire  ; 


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467 


ANA 

2°  Par  développement  de  nouvelles  utri- 
cules  entre  les  anciennes,  accroissement 
inter -utriculaire  ; 

5°  Par  formation  de  nouvelles  utricules 
dans  l’intérieur  des  anciennes,  accroissement 
intra-ulriculaire. 

§  ÎI.  Tissu  fibreux. 

XV.  Le  tissu  fibreux  a  reçu  les  noms  de 
tissu  allongé,  tissu  ligneux  3  prosenohyme , 
vaisseaux  fibreux,  lubilles ,  clostres ,  etc. 

XVI.  Il  est  composé  de  cellules  très  allon¬ 
gées  ou  de  tubes  très  courts,  terminés  en 
pointe  à  leurs  deux  extrémités,  toujours 
simples. 

XVII.  En  se  pressant  les  uns  contre  les 
autres,  les  tubes  fibreux  prennent  des  for¬ 
mes  très  variées. 

XVIII.  Leurs  parois  sont  généralement 
très  épaisses,  et  leur  cavité  intérieure  assez 
petite.  Elles  sont  souvent  composées  de  plu¬ 
sieurs  couches  superposées ,  qui  apparaissent 
sur  la  coupe  transversale  comme  autant  de 
zones  concentriques,  emboîtées  les  unes  dans 
les  autres. 

XIX.  Les  tubes  fibreux  peuvent  offrir  des 
enfoncements  ponctiformes  (pores)  ou  linéai¬ 
res  (fentes)  ;  ils  présentent  aussi ,  mais  plus 
rarement ,  un  fil  intérieur  roulé  en  spirale. 

XX.  En  s’ajustant  bout  à  bout,  ils  con¬ 
stituent  les  parties  fibreuses,  non  vasculaires, 
de  la  plante,  et,  en  particulier,  le  tissu  du 
bois  et  celui  du  liber. 

§  III.  Tissu  vasculaire. 

XXL  On  distingue  deux  espèces  principa¬ 
les  de  vaisseaux,  suivant  la  nature  du  fluide 
qu’ils  contiennent  ;  1°  les  vaisseaux  séveux; 
2°  les  vaisseaux  aériens. 

♦ 

1°  Vaisseaux  séveux. 

XXII.  Les  vaisseaux  désignés  sous  le  nom 
de  vaisseaux  moniliformes  ne  sont  que  des 
séries  d’utricules  superposées,  et  dont  la  pa¬ 
roi  horizontale  finit  quelquefois  par  se  dé¬ 
truire. 

XXIII.  Les  vaisseaux  latexifères  ou  lati- 
cifères,  ainsi  appelés  parce  qu’ils  contien¬ 
nent  le  suc  élaboré  ou  latex ,  sont  les  con¬ 
duits  spéciaux  de  la  sève  descendante. 

XXIV.  Ce  sont  des  tubes  complètement 


clos,  à  parois  ordinairement  minces  et  trans¬ 
parentes  ,  quelquefois  d’une  épaisseur  consi¬ 
dérable,  cylindriques  ou  anguleux,  simples 
ou  rameux,  et  fréquemment  anastomosés. 

XXV.  Ces  vaisseaux  existent  au  milieu  des 
faisceaux  vasculaires,  épars  dans  la  masse  de 
la  tige  des  plantes  monocotylédonées. 

XXVI.  Dans  les  plantes  dicotylédonées , 
ils  sont  épars  dans  le  tissu  cortical ,  ou  for¬ 
ment  des  faisceâux  ou  une  enveloppe  con¬ 
tinue  autour  du  corps  ligneux.  On  les  trouve 
aussi  quelquefois  épars  dans  la  moelle. 

XXVII.  Sous  le  nom  de  vaisseaux  pro¬ 
pres  on  a  confondu  :  1°  des  lacunes  ou  cavités 
accidentelles  dans  lesquelles  s’accumulent 
les  sucs  résineux  ;  2°  les  méats  intercellulai¬ 
res;  5°  les  vaisseaux  du  latex.  Il  n’y  a  donc 
pas  de  vaisseaux  spéciaux  qui  puissent  con¬ 
server  le  nom  de  vaisseaux  propres . 

2°  Vaisseaux  aériens. 

XXVIII.  Tous  les  vaisseaux  pourvus  d’u¬ 
ne  spiricule  ou  lame  spirale ,  ou  ceux  qui 
présentent  des  enfoncements  soit  linéaires , 
soit  ponctiformes ,  constituent  les  vaisseaux 
aériens.  Les  trachées,  les  vaisseaux  rayés  , 
ponctués  ou  réticulaires,  en  sont  les  princi¬ 
pales  formes. 

XXIX.  Les  trachées  sont  des  tubes  cylin¬ 
driques  contenant  un  corps  mince  et  filifor¬ 
me  nommé  spiricule ,  roulé  en  hélice  dans 
leur  intérieur. 

XXX.  L’existence  du  tube  n’est  pas  tou¬ 
jours  très  évidente.  Il  est  presque  impossible 
de  la  constater  quand  les  tours  de  la  spiricu¬ 
le  sont  très  rapprochés  et  presque  contigus; 
quand ,  au  contraire ,  ils  sont  écartés ,  son 
existence  ne  saurait  être  niée. 

XXXI.  La  spiricule  est  tantôt  plane,  pré¬ 
sentant  la  figure  d’une  lame  très  étroite,  tan¬ 
tôt  filiforme  et  cylindrique. 

XXXII.  Malgré  les  assertions  contraires 
de  plusieurs  observateurs,  la  spiricule  m’a 
toujours  paru  pleine  et  non  creuse  intérieu¬ 
rement. 

XXXIII.  La  spiricule  peut  être  simple  o 
bifurquée. 

XXXIV.  Assez  souvent,  deux,  trois,  ou 
un  plus  grand  nombre  de  spiricules ,  se  sou¬ 
dent  ensemble,  et  se  déroulent  en  formant 
un  ruban  strié. 

XXXV.  Les  trachées  sont  ordinairement 
simples;  très  rarement  elles  se  ramifient. 


468 


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XXXVL  La  spiricule ,  au  lieu  d’être  con¬ 
tinue  ,  forme  quelquefois  des  anneaux  com¬ 
plets  et  parfaitement  distincts,  placés  au 
milieu  de  tours  en  spirale  interrompus. 
Ces  vaisseaux  pourraient  être  appelés  vais¬ 
seaux  spir  o -annulaires . 

XXXVII.  Les  trachées,  dans  les  tiges 
dicotylédonées,  n’existent  qu’aux  parois  de 
l’étui  médullaire;  on  les  trouve  aussi  dans 
les  pétioles,  les  nervures  des  feuilles,  les 
filets  des  étamines,  les  enveloppes  florales. 

XXXVIII.  Dans  la  tige  des  Monocotylé¬ 
dons,  elles  sont  placées  dans  les  faisceaux  li¬ 
gneux  qui  y  sont  épars. 

XXXIX.  On  trouve  des  trachées  dans  les 
fibres  radicales,  particulièrement  dans  les 
plantes  monocotylédonées. 

XL.  Les  vaisseaux  réticulés  sont  une  mo¬ 
dification  des  trachées  dans  laquelle  la  spiri¬ 
cule  est  irrégulière ,  ramifiée  ,  anastomosée , 
et  non  déroulable. 

XLL  Les  vaisseaux  rayés,  improprement 
appelés  vaisseaux  fendus,  sont  des  tubes  cy¬ 
lindriques  ou  anguleux,  qui  présentent  des 
parties  amincies  sous  la  forme  de  lignes. 

XLII.  Ces  lignes  amincies  peuvent  être 
très  étroites,  ou  avoir  une  certaine  largeur. 
Elles  sont  ordinairement  disposées  régulière¬ 
ment  les  unes  au  dessus  des  autres. 

XLUI.  Les  vaisseaux  scalariformes  ne 
sont  qu’une  modification  des  vaisseaux  rayés, 
dans  laquelle  les  lignes  transversales  ont 
plus  de  longueur  et  de  régularité. 

XLIV.  Les  vaisseaux  ponctués  ou  poreux 
sont  des  tubes  cylindriques  présentant  des 
enfoncements  ponctiformes,  disposés  régu¬ 
lièrement. 

XLV.  Dans  les  vaisseaux  ponctués  et 
rayés,  les  prétendus  pores  et  les  prétendues 
fentes  sont  toujours  bouchés  extérieurement 
par  une  membrane  mince  et  transparente, 
dont  il  est  cependant  facile  de  reconnaître 
l’existence. 

XLVI.  Ces  deux  sortes  de  vaisseaux  se 
trouvent  dans  l’épaisseur  des  couches  li¬ 
gneuses  des  végétaux  dicotylédonés ,  ou  dans 
les  faisceaux  vasculaires  des  Monocotylédons, 
dans  les  racines  ,  les  feuilles,  etc.;  mais  ja¬ 
mais  dans  l’écorce. 

XL VII.  Il  existe  un  passage  insensible  des 
vaisseaux  ponctués  aux  vaisseaux  rayés,  des 
vaisseaux  rayés  aux  vaisseaux  réticulés,  des 
vaisseaux  réticulés  trachées  :  donc  les 


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vaisseaux  ponctués,  rayés  et  réticulés,  ne 
sont  probablement  que  des  modifications  des 
trachées. 

XLV11I.  Les  vaisseaux  n’existent  pas  dans 
la  plante  excessivement  jeune  ou  dans  les 
organes,  dès  le  premier  moment  de  leur  ap¬ 
parition.  A  cette  première  période,  la  plante 
tout  entière  n’est  encore  composée  que  du 
tissu  utriculaire. 

XLIX.  Les  vaisseaux,  de  quelque  nature 
qu’ils  soient,  tirent  leur  origine  du  tiss 
utriculaire.  (A.  Richard.) 

*ANATROPA  [àvxrpoKi,  renversement; 
parce  que  l’ordre  semble  interverti  dans 
quelques  earact.  de  ce  g.),  bot.  pu.  —  M. 
Ehrenberg  a  établi  ce  g.  d’après  une  petite 
plante  herbacée  d’Égypte,  et  il  le  caractéri¬ 
se  ainsi  :  Calice  à  4  dents,  dont  la  préflorai¬ 
son  est  valvaire;  4  pétales  alternes;  4  éta¬ 
mines  hvpogynes  attenant  aux  pétales,  li¬ 
bres  ,  persistantes  ;  un  ovaire  simple  à  4  lo¬ 
bes  obtus  ;  un  style  simple  et  court ,  s’é¬ 
largissant  en  massue  et  se  terminant  en  un 
stigmate  également  simple  ;  une  capsule  à 
péricarpe  un  peu  charnu,  à  4  lobes,  aux¬ 
quels  correspondent  autant  de  loges,  et  qui 
se  séparent,  à  la  maturité,  en  autant  de  val¬ 
ves.  Un  faisceau  placentaire  central  envoie 
dans  chaque  loge  une  branche  horizontale 
épaissie  en  massue,  à  l’extrémité  de  laquelle 
viennent  s’attacher  4-5  graines  menues. 
Feuilles  alternes,  pinnatifides,  munies  de  2 
stipules  en  forme  d’oreillette  à  leur  origine; 
les  premières  sont  cependant  opposées  et 
entières.  — L’auteur  rapporte  ce  g.  à  la  fam. 
des  Zygophyllées ,  desquelles  pourtant  sem¬ 
blent  l’écarter  ses  feuilles  alternes  et  ses 
fleurs  isostémones.  Si,  comme  on  peut  le 
soupçonner,  c’est  le  même  que  le  Tetra- 
dyclis  de  Marsehaîl,  sa  place  serait  en  effet 
fort  différente ,  et  quelques  uns  de  ses  ca¬ 
ractères  devraient  être  modifiés,  en  ajoutant 
ceux  de  l’embryon,  qui  est  dépourvu  de  pé- 
risperme,  et  tout  à  fait  analogue  à  celui  des 
Elatinées.  (Ad.  J.) 

*  ANTATROPE.  Anatropus  (  «vâ,  sur  ; 
r/j&îri]  [de  t/ssjcwJ,  changement  de  direction  ). 
bot.  ph.  —  Dénomination  appliquée  par  M. 
deMirbel  aux  ovules  chez  lesquels  l’exosto- 
me  et  la  chalaze  sont  diamétralement  oppo¬ 
sés  ,  comme  cela  a  lieu  dans  les  Orthotro¬ 
pes  ;  ou  ,  en  d’autres  termes ,  lorsque  la  se- 
condine  et  le  nucelle ,  inclinés  sur  leur  axe  , 


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ANA 


4C9 


se  renversent  complètement  ;  mais  alors  le 
hile  se  trouve  rapproché  de  l’exostome  ,  et 
séparé  de  la  chalaze  par  un  raphé  qui  sc  pro¬ 
longe  sur  Povule.  Tel  est  le  cas  des  Liliacées, 
des  Rosacées ,  des  Gucurbitacées ,  des  Com¬ 
posées,  des  Rutacées,  etc.  (C.  L.) 

AA  Al  LACE.  Ànaulax  (  à.  Jhiv.;  v  eu- 
phon.  ;  sillon  ou  suture),  moll.  — 

M.  de  Roissy  ,  craignant  qu’il  ne  s’introdui¬ 
sît  quelque  confusion  entre  les  g.  Ancyle  de 
Müller  et  Ancyle  de  Lamarck  ,  proposa  de 
substituer  à  ce  dernier  nom  celui  (TAnaula- 
ce;  mais  ce  changement  n’a  pas  été  adopté. 
Voy.  ANCILLAIRE.  (DESII.) 

*ANAIJLACUS  («priv.;  v  euph.;«u>«|, 
sillon),  ms.  —  G.  de  l’ordre  des  Coléoptères 
pentamères ,  famille  des  Carabiques ,  tribu 
des  Harpaliens ,  établi  par  Mac-Leay  dans 
son  ouvrage  intitulé  :  Annulas  a  javanica , 
et  auquel  il  assigne  les  caract.  suivants  :  Ant. 
moniliformes ,  épaisses ,  à  peine  de  la  lon¬ 
gueur  de  la  tête;  les  2e  et  3e  articles  presque 
égaux.  Labre  court,  large ,  carré  transversa¬ 
lement,  à  angles  obtus,  à  peine  échancré  an¬ 
térieurement.  Mandibules  larges,  triangulai¬ 
res  ,  courbées  du  côté  externe.  Dernier  ar¬ 
ticle  des  palpes  maxillaires  court ,  cylindri¬ 
que  ,  à  peine  plus  mince  à  son  extrémité. 
Paraglosses  distinctes,  minces,  cylindriques, 
membraneuses.  Menton  trilobé.  Tête  triangu¬ 
laire,  très  petite,  bi-sillonnée  entre  les  yeux. 
Prothorax  deux  fois  plus  large  que  long, 
échancré  antérieurement ,  à  peine  convexe 
postérieurement ,  très  légèrement  canalicu- 
lé.  Corps  entier,  un  peu  déprimé,  large,  avec 
l’abdomen  sessile.  Ecusson  non  visible.  Ély- 
tres  à  peine  bordées.  Les  quatre  pattes  pos¬ 
térieures  spinuleuses.  —  Ce  g.  est  fondé  sur 
une  seule  esp. ,  nommée  par  l’auteur  A.  se- 
ricipennis  ,  et  figurée  dans  son  ouvrage,  pl. 
5,  fig.  1.  Elle  a  été  rapportée  de  Java  par  le 
docteur  Horsfield.  (D.) 

ANAULAX.  moll.  —  Voyez  anaula- 

CE. 

A  N  A  Y 1 X  GA ,  L  amk .  (nom  d’un  ar¬ 
buste  au  Malabar),  bot.  pu.  —  Syn.  du 
g.  Casearia ,  Jacq.  (famille  des  Samydées). 

(SP.j 

*  ANAX  (nom  mythoî.  d’«va£ ,  roi,  prin¬ 
ce).  ms.  —  G.  de  la  famille  des  Libelluliens, 
de  l’ordre  des  Névroptèrcs,  établi  par  Lcach 
( Edinb .  Encycl .).,  adopté  par  MM.  Curtis, 
Stephens,  Westwood  ,  réuni  au  g.  Æshna 


ou  Æschna  par  M.  Rurmeister  ( Ilandb .  der 
Ent.) ,  et  regardé  de  nouveau  comme  genre 
distinct  par  M.  de  Selys-Longchamps  (Mo- 
nog.  des  Libellai.).  Le  g.  Anax  ne  diffère 
réellement  des  Æshna  que  par  les  ailes 
postérieures ,  dont  le  bord  anal  est  arrondi 
dans  les  deux  sexes  ,  tandis  qu’il  est  angu¬ 
leux  chez  les  mâles  des  Æshna ,  qui  ont  en¬ 
core  ,  de  chaque  côté  du  deuxième  segment 
de  l’abdomen,  un  petit  tubercule  manquant 
chez  les  Anax.  On  connaît  8  à  10  esp.  de 
ce  genre  ou  plutôt  de  cette  division  de  gen¬ 
re  ,  dont  trois  seulement  sont  européennes. 
Le  type  est  VA.  formosa  (Æshna  formosa 
Yand.  Linden.,  —  azurea  Charp.,  et  Anax 
imper alor  Leaeh),  répandue  dans  une  grande 
partie  de  l’Europe.  (Bl.) 

'  *ANAXAGOREA(A»  axagoras ,  philo¬ 
sophe  grec),  bot.  piî.  —  G.  de  la  famille 
des  Anonacées,  établi  par  M.  Aug.  de  Saint- 
Hilaire  (Bull,  de  la  Soc.philom.,  1825,  p.91), 
qui  lui  assigne  les  caract.  suivants  :  Cal.  5- 
parti.  Cor.  de  6  pétales  2 -sériés,  conni- 
vents;  les  3  intérieurs  plus  petits.  Récepta¬ 
cle  convexe,  hypogyne,  tronqué  au  sommet. 
Etam.  très  nombreuses,  claviformes.  Anthè¬ 
res  subsessiles  ,  appendiculées  au  sommet. 
Ovaires  8  à  15  ,  distincts ,  2-ovulés;  ovules 
attachés  au  fond  des  loges,  renversés.  Styles 
très  courts ,  continus.  Stigm.  terminaux , 
soudés  en  disque.  Follicules  coriaces,  stipi- 
tés ,  obovés,  1-loculaires,  subclaviformes,  2- 
spermes ,  s’ouvrant  incomplètement  par  la 
suture  ventrale.  Graines  basifixes,  inarillées, 
collatérales ,  obovées ,  planes  et  1-sulquées 
d’un  côté ,  convexes  de  l’autre.  Test  crusta¬ 
cé  ,  fragile.  Embryon  minime  ;  radicule  infè¬ 
re.  — Arbrisseaux  à  rameaux  subdichotomes. 
Feuilles  éparses ,  très  entières,  ponctuées; 
pétiole  court ,  inarticulé.  Pédoncules  axil¬ 
laires  et  oppositifoliés ,  J -flores  ,  solitaires. 
Fleurs  petites  ,  d’un  blanc  verdâtre.  —  Ce 
g.  appartient  à  l’Amérique  méridionale;  il 
comprend  plusieurs  esp.  autrefois  renfer¬ 
mées  dans  le  g.  Xylopia.  (Sp.) 

ANAXETON,  Cass.  bot.  pjï.  —  G.  ce 
la  famille  des  Composées,  tr.  des  Sénécioni- 
dées.  On  lui  donne  les  caract.  suivants  :  Ca~ 
pit.  pauciflore,  hétérogarne  ;  toutes  les  fleurs 
tubuleuses  ,  5-dentées  ;  l’une  ou  l’autre  fe¬ 
melle,  le  reste  mâle.  Réceptacle  plan,  cou¬ 
vert  d’un  duvet  tomenteux.  Invoî.  formé 
d’écailles  sèches ,  multisériées ,  faiblement 


470 


ANC 


imbriquées  ;  les  intérieures  onguiculées,  spa- 
thulées ,  terminées  par  une  sorte  de  lame 
très  blanche.  Style  des  fleurs  mâles  très 
simple.  Fruits  enveloppés  dans  le  duvet  to- 
menteux  du  réceptacle,  et  couronnés  par  une 
aigrette  à  soies  peu  nombreuses,  capillaires, 
scabres  ou  plumeuses ,  plus  courtes  que  la 
corolle.  —  Ce  sont  des  s. -arbrisseaux  du  Cap  , 
à  feuilles  alternes,  coriaces,  très  entières,  ses- 
siles,mucronulées,  parcourues  par  une  ner¬ 
vure  moyenne ,  creusée  en  forme  de  sillon  à 
Sa  face  supérieure  ;  capitules  cylindracés,  réu¬ 
nis  en  corymbe.  —  Ce  g.  est  voisin  de  VÂn- 
tennarïa  (  Gnaphalium  dioicum  et  marga- 
ritaceum  ).  (J.  B.) 

*AWAXETUM.  bot.— -Schott  a  donné 
ce  nom  à  un  g.  de  Polypodiacées ,  qu’il  a 
fondé  sur  le  Polypodium  crassifolium  L.,  et 
que  Presl  considère  avec  raison  comme  une 
esp.  de  son  g.  Phymatodes.  (Ad.  B.) 

A  AB  LATUM,  bot.  ph.  —  G.  de  la 
famille  des  Orobanchées ,  formé  par  Tour- 
nefort  {Cor.  48),  et  dont  Endlich.  ( G  en .,  PL 
4189) ,  forma  une  division  de  son  g.  Ano- 
planthus,  en  la  caractérisant  ainsi  :  Cor.  à 
tube  court ,  ventru ,  à  limbe  bilabié.  Scape 
engainée  par  des  squammes  assez  grandes  , 
et  se  terminant  en  un  pédoncule  unillore. 
Une  seule  esp.  du  Caucase.  (C.  L.) 

*AACATHÏA  (nom  grec,  appliqué  jadis 
à  quelque  espèce  de  Chardon),  bot.  pis.  — 
M.  De  Candoile  a  fondé  ce  g.  sur  une  plan¬ 
te  des  monts  Altaï  (  Cirsium  igniarium 
Pall.  ) ,  qui  diffère  des  Cirsis  par  les  appen¬ 
dices  de  ses  anthères,  la  cicatrice  latérale  et 
basilaire  de  son  fruit.  Elle  a  pour  caract.  : 
Capitule  homogame  multiflore.  Involucre 
ovale-globuleux,  à  écailles  imbriquées;  les 
extérieures  et  les  moyennes  épineuses;  les 
plus  intérieures  scarieuses,  colorées.  Récep¬ 
tacle  paléacé-fimbrillifère.  Corolles  égales, 
obliquement  5-fides.  Étamines  à  filets  gla¬ 
bres.  Anthères  terminées  inférieurement  par 
des  appendices  velus.  Fruits  très  glabres , 
oblongs,  anguleux,  striés  longitudinalement, 
pourvus  à  la  base  d’une  aréole  latérale  , 
terminés  au  sommet  par  une  sorte  de  mem¬ 
brane  crénelée ,  à  l’intérieur  de  laquelle  se 
trouve  l’aigrette  formée  de  deux  rangées  de 
soies  plumeuses  égales ,  rapprochées  par 
leur  base  de  manière  à  former  une  sorte 
d’anneau.  —  Ce  g.  ne  renferme  qu’une  seule 
espèce.  (J.  D.) 


ANC 

ÂACÉE.  Âncœus  (nom  rnyth.,  un  des 
Argonautes),  crust.  —  G.  de  l’ordre  des 
ïsopodes,  famille  des  Décempèdes,  établi  par 
M.  Risso,  qui  lui  assigne  les  caract.  suivants  : 
Tête  des  mâles  pourvue  de  deux  grandes 
mandibules ,  arquées ,  épaisses  en  dehors  , 
concaves ,  tranchantes  et  dentelées  en  de¬ 
dans.  Beux  yeux  composés.  Ant.  au  nombre 
de  quatre,  médiocrement  longues,  les  exté¬ 
rieures  l’étant  plus  que  les  intérieures  ,  et 
terminées  par  des  articles  déliés  et  en  soies  ; 
les  intérieures  grosses  et  poilues.  Corps  ob- 
îong,  déprimé,  formé  de  cinq  segments,  dont 
les  deux  premiers  sont  très  larges ,  sillonnés 
et  coudés  ensemble.  Dix  pieds  monodacty¬ 
les;  les  six  1ers  assez  courts  et  dirigés  en 
avant ,  et  les  quatre  derniers  plus  longs ,  se 
portant  en  arrière.  Abdomen  formé  de  qua¬ 
tre  segments,  terminé  par  une  lame  natatoi¬ 
re  de  chaque  côté ,  et  une  intermédiaire , 
plus  aiguë  que  celle-ci.  —  Ce  g. ,  vraiment 
singulier,  se  compose  d’une  seule  esp. ,  l’A. 
forficularius  Risso.  On  la  trouve  près  de 
Nice,  dans  les  profondeurs  de  la  mer.  Elle  se 
plaît  au  milieu  de  la  région  des  Coraux ,  où 

elle  se  cache  dans  les  interstices  des  Ma- 

» 

drépores.  Sa  natation  est  vive,  et  lorsqu’on 
cherche  à  la  prendre ,  elle  ne  se  roule  pas 
en  boule.  (H.  L.) 

ÂACEPS.  bot.  —  Voyez  ancipitb. 

*  ANCHIETEA,  Aug. Saint-Hil.  (nom 
d’un  missionnaire  jésuite). —  Noisetlia  Mar- 
tins  et  Zuccar.  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille 
des  Yioîariées,  offrant  pour  caract.  :  Cal.  de 
5  sépales  inégaux,  inappendiculés.  Pétales  5, 
non  persistants  :  les  2  supérieurs  minimes  ; 
les  2  latéraux  moins  petits  ;  l’inférieur  très 

F 

grand,  onguiculé,  éperonné.  Etam.  5;  les 
2  inférieures  appendiculées.  Anthères  sub- 
sessiles.  Style  court ,  claviforme.  Stigmate 
oblique.  Capsule  très  grosse,  vésiculeuse  , 
polysperme ,  déhiscente  long-temps  avant  la 
maturité  des  graines.  Graines  bi-sériées , 
bordées  d’une  large  aile  membraneuse,  é- 
chanerée  vers  le  hile  (  A.  S. -Mil.,  Pl.  us. 
des  Brasil.,  t.  19).  —  Arbrisseaux.  Feuilles 
pétiolées,  penninervées.  Stipules  petites, 
caduques.  Pédoncules  courts  ,  fasciculés. 
Corolle  blanche.  On  n’en  connaît  que  deux 
esp. ,  qui  habitent  le  Brésil.  Les  racines  de 
l’A.  saiuiaris  À.  S. -H.  sont  employées  par 
les  cultivateurs  des  environs  de  Rio  comme 
remède  dépuratif  et  comme  purgatif.  (Sp.) 


ANC 


T 


471 


ANCHOIS,  poiss. — C’est  un  petit  pois¬ 
son  qui  ne  dépasse  guère  10  à  11  cent.,  très  a- 
bondant  dans  toutes  les  mers  des  régions  tem¬ 
pérées  de  l’Europe,  surtout  dans  la  Méditer¬ 
ranée  et  sur  les  côtes  d’Espagne,  où  l’on  en 
fait  des  pêches  nombreuses  et  productives 
pour  le  commerce  d’exportation.  Sa  tête  est 
assez  grosse  ;  son  museau ,  prolongé  par  le 
développement  de  l’ethmoïde,  est  saillant,  et 
dépasse  de  beaucoup  la  mâchoire  inférieure. 
La  gueule  est  très  fendue  ;  les  ouïes  le  sont 
aussi  beaucoup.  Le  dos  est  arrondi  ;  le  ven¬ 
tre  est  comprimé  et  un  peu  tranchant.  La 
couleur  est  verdâtre -clair  sur  le  dos  et  ar¬ 
gentée  sur  le  ventre,  quand  le  poisson  est  vi¬ 
vant;  le  vert  du  dos  passe  au  bleu  aussitôt 
après  sa  mort ,  et  cette  teinte  fonce  de  plus 
en  plus,  jusqu’à  devenir  presque  noire. 

Comme  tous  les  Clupéoïdes  ,  ces  petits 
poissons  vivent  en  troupes  nombreuses.  Les 
Provençaux  les  pêchent  avec  des  filets  nom¬ 
més  rissoles ,  et  qui  ont  au  moins  40  bras¬ 
ses  de  longueur  sur  8  à  10  mètres  de  hau¬ 
teur  ou  de  chute.  Les  mailles  sont  plus  ser¬ 
rées  que  pour  les  Sardines.  La  pêche  se  fait 
ordinairement  avec  quatre  bateaux  dont  un 
porte  la  rissole ,  et  les  autres ,  nommés  [as- 
tiers  ,  portent  des  réchauds  à  feu.  Us  sor¬ 
tent  pendant  les  nuits  obscures,  sans  lune, 
depuis  le  mois  d’avril  jusqu’à  la  fin  de  juil¬ 
let.  A  une  ou  deux  lieues  de  la  côte,  les  fas- 
tiers  allument  des  feux  de  pins  gras  et  très 
secs.  Les  Anchois,  attirés  par  la  lumière,  se 
dirigent  vers  eux.  Quand  le  pêcheur  se 
voit  entouré  d’un  assez  bon  nombre  de  pois¬ 
sons,  il  fait  signe  au  bateau  qui  porte  le 
filet  de  s’approcher ,  et  de  mettre  ses  engins  à 
l’eau.  Ensuite,  sans  trop  serrer  d’abord  les 
bateaux  fastiers ,  ils  jettent  les  filets  à  l’eau  , 
et  les  traînent  de  manière  à  entourer  le  ba¬ 
teau  qui  porte  le  feu.  Us  resserrent  alors 
leur  cercle ,  et ,  quand  ils  voient  tout  bien 
disposé  ,  le  fastier  éteint  le  feu.  Les  Anchois , 
effarouchés,  abandonnent  ce  bateau,  mais 
pour  aller  s’encolleter  ou  se  mailler  dans  le 
filet.  Quand  une  bande  d’ Anchois  veut  s’ap¬ 
procher  du  rivage  pour  frayer ,  on  les  prend 
aussi  avec  de  grandes  seines ,  que  l’on  tire 
sur  les  rives  sablonneuses.  L’Anchois  frais 
se  mange  frit;  mais  c’est  plutôt  pour  le  con¬ 
server  en  salaison  que  l’on  se  livre  à  sa  pê¬ 
che.  Aussitôt  que  les  pêcheurs  ramènent  les 
filets ,  femmes  et  enfants  accourent  sur  la 


plage,  se  hâtent  de  couper  la  tête  et  d’enlever 
avec  elle  les  viscères  de  ces  poissons  :  c’est 
pour  cela  qu’ils  arrivent  toujours  sur  nos  ta¬ 
bles  ainsi  décapités.  Quand  la  tête  est  enle¬ 
vée,  on  lave  le  tronçon  du  corps  et  de  la  queue 
restant,  et,  ensuite,  on  alite  le  poisson ,  c’est- 
à-dire  qu’on  le  place  dans  de  petits  tonneaux 
confectionnés  pour  cet  usage,  en  mettant  un 
lit  de  sel  et  un  lit  de  poissons.  Le  sel  est  é- 
crasé  en  poudre  assez  fine ,  et  rougie  avec 
de  l’ocre.  On  fait  jusqu’à  trois  saumures  a- 
vant  de  pouvoir  livrer  le  poisson  au  com¬ 
merce.  Quand  il  a  été  convenablement  pré¬ 
paré,  il  peut  se  conserver  plus  d’un  an; 
cependant  les  meilleurs  Anchois  à  employer 
pour  la  cuisine  doivent  être  nouveaux,  pe¬ 
tits  ,  blancs  dessus ,  vermeils  en  dedans  ,  et 
avoir  le  dos  rond.  Cette  chair  ,  devenue  pi¬ 
quante  ,  est  un  assaisonnement  agréable 
pour  beaucoup  de  nos  aliments.  Sa  prépara¬ 
tion  est  des  plus  anciennes.  Les  Grecs  et  les 
Romains  faisaient  grand  usage  de  l’Anchois. 
Toutes  sortes  de  proverbes,  de  dictons, 
avaient  lieu  sur  ce  poisson,  ainsi  qu’on  peut 
en  juger  par  la  lecture  des  comédies  d’Aristo¬ 
phane.  Ce  poisson  entrait  dans  leur  g  arum , 
et,  préparé  avec  le  vinaigre,  donnait  leur 
acetogarum . 

Linné  classait  l’Anchois  dans  le  genre  des 
Clupées,  sous  le  nom  de  dupe  a  enchrasi- 
cliolus  ;  mais  ,  depuis  que  les  méthodes  ich- 
thyologiques  se  sont  perfectionnées  par  les 
travaux  de  M.  Cuvier  ,  l’Anchois  est  devenu 
le  type  d’un  g.  de  la  famille  des  Clupéoïdes, 
caractérisé  par  la  saillie  de  son  ethmoïde  ; 
ce  qui  donne  à  sa  physionomie  un  aspect 
facile  à  saisir.  —  Ce  g.  comprend  un  assez 
grand  nombre  d’esp.  soit  des  côtes  d’Amé¬ 
rique  ,  soit  du  Malabar  et  de  Coromandel. 
Elles  sont,  par  conséquent,  assez  répandues 
sur  la  surface  du  globe.  (Val.) 

ANCHOLIE.  bot.  ph. — Voyez  avco- 

LIE.  r  (C.  B’O.) 

*  ÂNCHOMÉNIDES.  Anchomenidæ 
(  àyyôgzvoç,  [  d'àyyu] ,  étranglé  ;  forme  de  la 
tête  ).  ins.  —  S.-tr.  de  Coléoptères  penta¬ 
mères ,  famille  des  Carabiques,  établie  par 
M.  Delaporte  dans  la  tribu  des  Féroniens  de 
M.  Dejean  ,  et  à  laquelle  il  donne  pour  ca- 
ract.  :  Tête  rétrécie  insensiblement  à  sa  ba¬ 
se.  Mandib.  pointues.  Palette  des  tarses  an¬ 
térieurs  étroite ,  allongée  ,  et  formée  de  5 
articles  offrant,  en  dessous,  deux  séries  long!- 


472 


ANC 


tudinales  de  papilles  ou  de  poils  ,  avec  un 
vide  intermédiaire.  Une  dent  simple  au  mi¬ 
lieu  de  l’échancrure  du  menton  ;  labre  en¬ 
tier  ou  sans  échancrure  notable.  Cette  s.-îr. 
se  compose  des  g,  Platynus ,  Âgonum ,  Oli- 
sthopus  et  Anchomenus .  Les  Anchoménides 
sont  de  jolis  petits  insectes  très  agiles.  Quel¬ 
ques  esp.  sont  ornées  de  couleurs  brillantes 
et  métalliques.  (D.) 

ANCIIOMENUS  (  àyxôpsvoç  [d  ’ayx&J ]  , 
étranglé;  forme  de  la  tête  ).  ins.  —  G.  de 
Coléoptères  pentamères  ,  famille  des  Carabi- 
ques,  tr.  des  Féroniens  ,  établi  par  Bonelli , 
et  adopté  depuis  par  presque  tous  les  ento¬ 
mologistes.  M.  Dejean,  dans  son  Species  gé¬ 
nérai  ,  le  caractérise  ainsi  :  Les  trois  1ers  ar¬ 
ticles  des  tarses  antérieurs  dilatés  dans  les 
mâles ,  plus  longs  que  larges,  et  légèrement 
triangulaires  ou  cordiformes  ;  dernier  article 
des  palpes  allongé ,  cylindrique,  légèrement 
ovalaire  et  tronqué  à  l’extrémité.  Antennes 
filiformes  et  assez  allongées.  Lèvre  supérieu¬ 
re  plane ,  en  carré  moins  long  que  large. 
Mandib.  légèrement  arquées  et  assez  aiguës; 
une  dent  simple  au  milieu  de  l’échancrure 
du  menton.  Corselet  plus  ou  moins  cordifor- 
me;  angles  postérieurs  toujours  marqués. 
Élytrés  légèrement  convexes,  en  ovale  plus 
ou  moins  allongé  ;  angles  antérieurs  arron¬ 
dis  ,  mais  toujours  marqués  ;  le  plus  souvent 
des  ailes  propres  au  vol. — Les  Anchomenus 
sont  des  Carabiques  généralement  au  des¬ 
sous  de  la  taille  moyenne,  rarement  parés 
de  couleurs  brillantes  ,  et  presque  toujours 
ailés.  On  trouve  ordinairement  ces  Insectes 
dans  les  lieux  humides,  aux  bords  des  eaux, 
sous  les  pierres  et  les  débris  de  végétaux  ; 
quelques  uns  se  rencontrent  aussi  sous  les 
écorces  et  dans  les  troncs  d’arbres.  M.  De¬ 
jean  ( Catal . ,  5e  édit.)  en  mentionne  58  esp. , 
dont  15  seulement  se  trouvent  en  Europe; 
les  autres  appartiennent  aux  autres  parties 
du  globe,  particulièrement  aux  deux  Amé¬ 
riques.  Nous  citerons  comme  type  du  g. 
VAnch.  pallipes  Fabr.,  très  commun  sur 
les  bords  de  la  Seine.  (D.) 

AMCHOMÉES  {àyyô-jici ,  qui  pend  ,  - 
étrangle),  bot.  pis.  —  M.  De  Candolle  a 
donné  ce  nom  à  l’une  des  tribus  dans  les¬ 
quelles  il  sous-divise  la  famille  des  Crucifè¬ 
res.  (Sp.) 

ANCHONIUM  (  âyyà'jtoç,  qui  étrangle; 
forme  de  la  silique).  bot.  ph.  —  G.  de  la 


ANC 

famille  des  Crucifères  (Lomenteuses),  établi 
par  M.  De  Candolle  (Syst.,  t.  2,  p.  578),  qui 
lui  assigne  pour  caract.  distinctifs  :  Étam. 
majeures  connées  2  à  2.  Silique  2- articulée, 
rostrée  par  un  style  comprimé  ;  articles  2- 
spermes,  indéhiscents,  se  séparant  à  la  ma¬ 
turité.  Graines  suspendues,  oblongues,  col¬ 
latérales  dans  chaque  article.  Cotylédons 
planes,  incombants.  —  Ce  g.  ne  comprend 
qu’une  seule  esp.  qui  croît  au  Liban.  (Sp.) 

*  ANTCHOBÏUS  («y xAlo$,  qui  étrangle  ; 

forme  du  rostre),  ins.  —  G.  de  l’ordre  des 
Coléoptères  tétramères,  famille  des  Curcu- 
lionides,  div.  des  Erirhinides,  établi  par 
Schoenherr,  qui  lui  donne  pour  caract.  : 
Antennes  médiocres,  peu  fortes.  Funicule 
composé  de  huit  articles  :  le  1er  très  court , 
le  2e  long,  obeonique  ;  les  autres  courts,  pres¬ 
que  perfoliés,  successivement  un  peu  plus 
épais  extérieurement.  Massue  brièvement 
ovale.  Rostre  long,  robuste,  cylindrique,  ar¬ 
qué  ,  profondément  attaché.  Yeux  très  écar¬ 
tés,  enfoncés  et  presque  cachés  sous  le  lobe 
inférieur  du  thorax.  Thorax  oblong,  tronqué 
à  la  base,  arrondi  sur  les  côtés,  rétréci  au 
sommet,  lobé  derrière  les  yeux ,  profondé¬ 
ment  échancré  en  dessous.  Elytres  oblon¬ 
gues  ,  subovales ,  convexes.  Le  corps  est  sub¬ 
ovale,  rigide,  scabrc,  aptère,  de  moyenne 
grandeur.  —  Ce  g.,  suivant  M.  Dejean  (Ca¬ 
lai.,  5e  édit.  ),  renferme  dix  esp.,  toutes  de 
l’Amérique.  Nous  ne  citerons  que  celle  qui  a 
servi  de  type  à  Schoenherr,  le  Rhynchœnus 
suillus  de  Fabricius,  figuré  dans  l ^ Iconogra¬ 
phie  du  régne  animal  de  Cuvier  par  M. 
Guérin  Méneviîle,  pl.  59  bis,  fig.  1.  (D.) 

*  ANTCÏIOKELLE.  Ânchorella  (dimin. 
d '’anchora,  ancre),  crust.  — G.  de  la  fa¬ 
mille  des  Lernées ,  proposé  par  G.  Cuvier 
(llegn.  anim.,  2e  édit. ,  III  ,  257)  pour  une 
esp.  qui  «  ne  se  fixe  aux  ouïes  (des  poissons) 
que  par  une  seule  production  qui  part  du 
dessous  du  corps,  et  se  dirige  en  arrière  ». 
C’est  le  Lernœa  adunca  Stroem.  ( Sond - 
moer  ,  pl.  1 ,  fig.  7  et  8  ) ,  commun  sur  plu¬ 
sieurs  Gades.  D’après  M.  Burmeister,  ce  g. 
est  synonyme  de  ceux  de  Clavella  ,  Oken  ; 
adopté  par  Cuvier  ,  et  de  Lernœomyzon  , 
Blainv.;  antérieurement  établis.  (P.  G.) 

*  AWCIIOSCELIS  (Syxos,  étrangle¬ 
ment  ;  xv]).tç,  tache  ;  forme  des  taches  sur  les 
ailes.  Il  faudrait  écrire  Ânchocelis).  ins. — 
G.  de  Lépidoptères,  de  la  famille  des  Noc- 


ANC 


ANC 


turnes  et  de  la  tr.  des  Orthosides,  établi  par 
M.Guénée  (Ann.  de  la  Soc.  eut.  de  France , 
t.  8,  p.  485) ,  aux  dépens  du  g.  Orthosia  de 
Treistchke ,  et  qui  a  pour  type  la  Noct. 
nitida  de  Fabr.  Les  caract.  de  ce  g.  sont 
formulés  par  l’auteur  avec  trop  d’étendue 
pour  trouver  place  ici  ;  d’ailleurs  ils  nous 
ont  paru  ne  reposer  que  sur  des  différences 
extrêmement  légères.  Une  des  plus  apparen¬ 
tes,  c’est  que  la  tache  réniforme  des  ailes 
supérieures  est  toujours  étranglée.  Voy.  le 
mot  ORTIIOS1E.  (D.) 

ANCIiOYO.  Un  des  noms  vulgaires  pro¬ 
vençaux  de  l’Anchois.  (Val.) 

*  AA’CSIUSA  (  ayxôvc  nom  ,  chez  les 

Grecs ,  d’une  plante  que  les  modernes  rap¬ 
portent  à  notre  Orcanette  ).  bot.  psi.  —  G. 
de  la  famille  des  Aspérifoliées,  L.  (Borragi- 
nées,  Juss.  ) ,  type  de  la  tr.  des  Anchusées  , 
formé  par  Linné  ,  et  dont  les  caract.  sont 
ainsi  circonscrits  :  Cal.  5-fîde.  Cor.  hypogy- 
ne,  infundibuliforme  ou  hypocratérimorphe, 
à  gorge  fermée  par  cinq  appendices  voûtés  , 
à  limbe  5-parti.  Étam.  5 ,  incluses ,  insé¬ 
rées  sur  le  tube  de  la  corolle.  Ovaire  quadri- 
lobé.  Style  simple  ;  stigmate  indivis.  Noix  4, 
distinctes ,  rugueuses ,  creusées  à  la  base  , 
ceintes  d’un  bord  renflé ,  insérées  sur  le  ré¬ 
ceptacle.  —  Les  Anchusa  sont  des  plantes 
herbacées  ,  annuelles  ,  bisannuelles  ou  viva¬ 
ces  ,  répandues  sur  toute  la  terre ,  à  fleurs 
axillaires,  solitaires,  ou  en  grappes  bractéées. 
Bien  qu’on  ait  retiré  bon  nombre  d’esp.  de 
ce  g. ,  soit  pour  en  faire  le  type  de  g.  nou¬ 
veaux  ,  soit  pour  les  réunir  à  d’autres ,  elles 
sont  encore  au  nombre  de  40  environ ,  qu’on 
partage  en  4  s.-g.  :  Baphorhiza,  Link.;  An¬ 
chusa,  Tausch  ;  Buglossum,  Gaert.;  Buglos- 
soïdes ,  Tausch  (  Voy.  ces  mots  ).  L’espèce 
la  plus  commune ,  V Anchusa  italien  Retz 
(  Anchusa  paniculata  Ait  )  ou  V Anchusa 
officinalis  Lamk. ,  croît  aux  environs  de  Pa¬ 
ris  ,  partout ,  le  long  des  chemins,  dans  tous 
les  endroits  cultivés ,  et  participe  aux  bon¬ 
nes  qualités  de  la  bourrache ,  c’est-à-dire 
qu’elle  est  mucilagineuse ,  diaphorétique  et 
diurétique.  U  Anchusa  tinctoria  Lamk.  ou 
l’Orcanette  est  le  lithospermum  tincto- 
rium.  Voy.  ce  mot.  (C.  L.) 

*  ANCHYLOMËRE.  crust.  —Voyez 

ANCYLOMÈRE.  (M.  E.) 

*  A  A  C II Y  LOPERA.  ins.  —  Voyez 

ANCYLOPERA.  (D.) 


473 

*  AACnYLOUIIYNCUS.  ins.  — 

Voyez  ANCYLORHYNCUS.  (B.) 

AIVCIL1E.  Ancilia  (ancile ,  bouclier). 
moll.  —  On  trouve  à  la  page  248  du  Mu¬ 
séum  geversianum  cette  dénomination  gé¬ 
nérique  pour  une  espèce  de  Calyptrée  qui 
est  le  Calyptrœa  trochiformis,  dontLamarck 
a  fait  son  Trochus  calyptrœformis  dans  son 
ouvrage  sur  les  Animaux  sans  vertèbres. 
Voy.  CALYPTRÉE.  (DeSIÎ.) 

ANC  IL  LA.  moll.  —  Voy.  ancille. 
ANICILL AIRE.  Ancillaria  ( ancillaria , 
domestique;  étymologie  obscure),  moll. — 
G.  de  Gastéropodes  pectinibranches,  propo¬ 
sé  par  Lamarck  dans  ses  premiers  travaux 
conchyliologiques.  Avant  Lamarck,  quelques 
espèces  de  ce  genre  étaient  connues  des  na¬ 
turalistes;  Martini  et  Chemnitz  en  figurent 
quelques  unes,  qu’ils  confondent  avec  les 
Olives.  Forskal,  dans  son  voyage  en  Egypte, 
laissa  un  dessin  d’une  espèce  assez  commune 
dans  la  mer  Rouge,  et  ce  dessin  représente 
assez  bien  l’animal.  Ce  savant  naturaliste 
mourut  malheureusement  avant  d’avoir  a- 
chevé  son  ouvrage,  et  son  continuateur,  en 
parlant  de  cette  figure,  la  donne  comme 
celle  d’une  espèce  de  Volute.  Gmelip,  Dil- 
win,  ont  suivi  l’opinion  de  Linné  et  de 
Chemnitz.  Lamarck ,  le  premier ,  reconnut 
les  caractères  de  ces  coquilles,  et  il  en  for¬ 
ma  un  genre  auquel  il  appliqua  le  nom  d’An- 
cillaire.  M.  de  Roissy,  dans  le  Bufifon  de 
Sonnini,  adopta  le  genre  de  Lamarck  ;  mais, 
craignant  qu’à  la  faveur  de  deux  noms  aussi 
semblables  qu’Ancyleet  Ancillaire,  il  ne  s’in¬ 
troduisît  de  la  confusion  dans  la  nomencla¬ 
ture,  il  proposa  le  nom  d 'Anaulax  pour  le 
genre  de  Lamarck.  Ce  changement  ne  fut 
point  adopté,  et  presque  tous  les  auteurs 
conservèrent  le  genre  de  Lamarck  et  le 
nom  sous  lequel  il  a  été  premièrement  pro¬ 
posé  par  cet  auteur.  Le  genre  Ancillaire  a 
la  plus  grande  analogie  avec  celui  des  Oli¬ 
ves;  aussi  Lamarck  était-il  sûr  d’être  com¬ 
pris  et  de  voir  son  opinion  généralement  a- 
doptée,  en  comprenant  son  genre  dans  sa  fa¬ 
mille  des  Enroulés,  entre  les  Porcelaines  et 
les  Olives.  Cuvier  ne  mentionna  pas  le  genre 
qui  nous  occupe  dans  la  première  édition 
du  Bègne  animal.  M.  de  Férussac  adopte 
entièrement  l’opinion  de  Lamarck  ;  ce  que 
fait  également  M.  de  Blainville,  dans  son 
Traité  de  Malacologie.  Malgré  cette  unifor- 

50* 


T.  I. 


474 


ANC 


ANC 


mité  dans  l’opinion  des  naturalistes,  Cu¬ 
vier,  dans  la  seconde  édition  du  Règne  ani¬ 
mal ,  mentionne  les  Ancillaires  comme  sous- 
genre  des  Buccins ,  et  il  les  place  entre  les 
Éburnes  elles  Tonnes.  Lorsque,  quelques 
années  après ,  dans  leur  grand  ouvrage ,  MM. 
Quoy  et  Gaimard  eurent  fait  connaître  l’a¬ 
nimal  des  Ancillaires  d’une  manière  beau¬ 
coup  plus  complète  que  Forskal,  on  put 
voir  combien  Lamarck  avait  eu  raison  de 
mettre  son  genre  à  côté  des  Olives. 

M.  Quoy  eut  occasion  d’observer  deux 
espèces  d’Ancillaires.  Les  animaux  de  ce 
genre  sont  véritablement  fort  singuliers  : 
dans  l’un ,  l’animal  développe  un  énorme 
pied  dont  il  enveloppe  la  plus  grande  partie 
de  sa  coquille  ;  une  sorte  de  lobe  conique , 
séparé  du  pied  par  un  sillon  circulaire,  con¬ 
stitue  une  tête  singulière,  ou  plutôt  une 
sorte  de  voile  labial  qui  cache  une  petite 
trompe  et  de  courts  tentacules.  L’extrémité 
extérieure  du  manteau  se  prolonge  en  un  ca¬ 
nal  charnu,  très  allongé,  passant  par  l’échan¬ 
crure  de  Sa  coquille  ;  ce  canal  est  destiné  à 
porter  l’eau  sur  les  branchies.  Dans  l’autre 
espèce,  beaucoup  plus  voisine  des  Olives, 
le  pied  de  l’animal  est  beaucoup  plus  court, 
n’enveloppe  qu’une  petite  portion  de  la  co¬ 
quille  ;  et  le  lobe  céphalique,  plus  petit,  per¬ 
met  à  de  grands  tentacules  cylindriques  de 
se  montrer  au  dehors.  La  tête  est  fort  peti¬ 
te;  elle  se  prolonge  en  avant  en  une  trompe 
grêle,. et  l’on  n’y  trouve  aucune  trace  des 
organes  de  la  vue.  L’œsophage  se  continue 
insensiblement  en  un  estomac  allongé,  cylin¬ 
drique  ,  dont  le  diamètre  difl’ère  à  peine  de 
celui  de  l’intestin  qui  le  suit.  Cet  intestin  , 
très  court  et  fort  grêle,  fait  une  seule  cir¬ 
convolution  dans  le  foie,  et  revient  ensuite 
au  côté  droit  de  la  cavité  branchiale,  où  il 
se  termine  en  avant  par  l’anus.  De  chaque 
côté  de  l’estomac  se  montre  une  petite  glan¬ 
de  salivaire,  dont  le  canal  filiforme  s’intro¬ 
duit  dans  la  partie  latérale  et  postérieure  de 
la  bouche.  Les  organes  de  la  génération  sont 
fort  simples  ,  comme  dans  tous  les  Mollus¬ 
ques  dioïques.On  trouve  dans  la  cavité  bran¬ 
chiale  une  grande  branchie  pectinée ,  à  fila¬ 
ments  détachés  jusqu’à  la  base,  d’après  les 
dessins  de  MM.  Quoy  et  Gaimard.  D’après 
les  mêmes  observateurs,  celle  des  Ancillai¬ 
res  qui  a  le  pied  le  plus  court  porte,  sur  l’ex- 
térmité  de  ce  pied,  un  très  petit  opercule 


court  assez  semblable ,  pour  la  forme  et  les 
caractères  ,  à  celui  des  Buccins.  La  coquil¬ 
le  est  allongée,  ovalaire,  lisse,  brillante, 
et  ayant  constamment  la  suture  des  tours 
recouverte  d’une  callosité  peu  épaisse  et 
comme  vernissée  ;  aussi ,  dans  la  plupart  des 
espèces,  est-i!  fort  difficile  de  distinguer  les 
tours  les  uns  des  autres.  Un  autre  carac¬ 
tère  qui  se  montre  encore  dans  ce  genre, 
c’est  que  toute  la  partie  antérieure  de  la  co¬ 
quille  est  également  enveloppée  d’une  cou¬ 
che  vernissée  plus  ou  moins  large,  de  sorte 
que  du  test  primitif  il  ne  reste  réellement  à 
découvert  que  le  milieu  du  dernier  tour.  L’ou 
verture  est  généralement  étroite,  toujours 
longitudinale,  parallèle  à  l’axe  de  la  columel- 
!e ,  terminée ,  à  son  extrémité  postérieure  , 
par  une  échancrure  fort  étroite  qui  détache 
de  l’avant-dernier  tour  l’extrémité  supérieu¬ 
re  du  bord  droit.  L’extrémité  antérieure  de 
l’ouverture  se  termine  en  une  large  échancrure 
comparable  à  celle  qui  existe  dans  les  Olives. 
Lacolumelle  est  concave  dans  le  milieu /tan¬ 
dis  que,  dans  les  Olives,  elle  est  presque  tou¬ 
jours  droite,  et  son  extrémité  antérieure  por¬ 
te  un  bourrelet  cylindracé  sur  lequel  se 
montrent  quelques  plis  obsolètes  plus  ou 
moins  nombreux  selon  les  espèces.  On  a  cru 
pendant  long-temps  que ,  sans  exception , 
toutes  les  Ancillaires  ont  la  coiumelle  pleine 
et  sans  ombilic;  mais,  en  étudiant  avec  plus 
de  soio  les  espèces  de  ce  genre,  on  s’aper¬ 
çut  qu’il  devait  venir  se  placer  parmi  elles 
une  coquille  fort  commune  dans  les  collec¬ 
tions  et  que  Lamarck  avait  comprise  parmi 
ses  Éburnes.  M.  Sowerby ,  l’un  des  pre¬ 
miers,  indiqua  cette  utile  réforme,  à  la¬ 
quelle  il  fut  conduit  par  la  connaissance  d’un 
grand  nombre  d’espèces  d’Ancillaires  que 
Lamarck  ne  connut  pas.  Parmi  ces  espèces 
nouvelles,  il  y  en  a  trois  ou  quatre  chez  les¬ 
quelles  on  voit  l’ombilic  apparaître  d’abord 
sous  la  forme  d’une  fente  très  étroite ,  et 
prendre  successivement  plus  d’étendue  jus¬ 
qu’à  la  grandeur  de  celui  de  YEburna  gla- 
brata  de  Lamarck,  Dans  le  premier  fascicule 
de  son  Species  Cunchyliorum ,  M.  Sowerby 
décrit  et  figure  huit  espèces  vivantes  dans  le 
genre  Ancillaire;  nous  en  avons  vu  plu¬ 
sieurs  dont  M.  Sowerby  n’eut  point  alors 
connaissance.  Si  à  ces  espèces  vivantes 
nous  joignons  celles  qui  sont  fossiles ,  nous 
en  compterons  au  moins  15  espèces  répao- 


ANC 


ANC 


475 


dues  dans  les  terrains  tert  iaires  de  l’Europe  et 
de  l’Amérique  septentrionale;  ce  qui  porterait 
au  moins  à  40  les  espèces  actuellement  con¬ 
nues. — Caract.  génér.  :  Animal  allongé,  cy- 
ïindracé,  ayant  un  pied  très  grand,  dont  les 
bords  recouvrent  la  coquille  en  partie  ou  en 
totalité.  Un  grand  voile  céphalique  se  conti¬ 
nuant  Su  pied,  et  cachant  quelquefois  une  tè¬ 
te  petite,  prolongée  en  une  trompe  étroite,  et 
portant  une  paire  de  tentacules  sans  yeux  , 
tantôt  cylindracés  et  allongés,  tantôt  courts 
et  coniques.  Coquille  allongée,  lisse,  polie, 
ayant  constamment  les  sutures  cachées  par 
un  dépôt  calleux.  Ouverture  longitudinale 
largement  échancrée  à  la  base  ;  columelle 
concave ,  terminée  par  un  bourrelet  tordu , 
lisse  ou  strié.  (Desii.) 

ANCILLE.  Ancilla  ( ancilla ,  servante). 
moll.  —  C’est  sous  ce  nom  que  Lamarck  a- 
vait  d’abord  proposé  un  g.  auquel ,  quelque 
temps  après,  il  a  donné  celui  d’Anciîlaire, 
qui  a  été  généralement  adopté.  Voy.  ancil¬ 
laire.  (Desh.) 

*  ANCI1VE.  crest.  —  Genre  nouveau 
de  l’ordre  des  Isopodes  et  de  la  famille 
des  Sphéromiens ,  établi  par  M.  Milne- 
Edwards,  et  caractérisé  parla  conformation 
des  pattes  des  deux  lres  paires,  qui  sont 
terminées  par  une  grande  main  subchélifor- 
me,  et  par  l’aplatissement  extrême  du  corps, 
qui  est  presque  foliacé.  Le  Crustacé  qui  a 
servi  à  rétablissement  de  cette  petite  divi¬ 
sion  générique  est  conservé  dans  la  collec¬ 
tion  du  Musée  britannique  de  Londres  sous 
le  nom  de  Nœsea  depressa  Leach,  et  paraît 
être  la  même  esp.  que  celle  décrite  sous  le 
même  nom  par  Say  dans  le  journal  de  l’Aca¬ 
démie  des  .Sciences  de  Philadelphie ,  1. 1,  p. 
483.  {Voy.  Milne-Edwards,  Hisl.  des  Crusl., 
î.  IIÏ,  p.  226,  pl.  32,  fig.  17.)  (M.  E.) 

AACÎPITÉ.  Ânceps  {anceps ,  h  2  côtés, 
à  2  têtes),  bot.  —  Se  dit  de  tout  support 
comprimé ,  dont  les  deux  bords  sont ,  par 
conséquent ,  plus  ou  moins  tranchants;  ain¬ 
si  les  pétioles  ,  les  hampes ,  les  pédoncules  , 
les  tiges,  etc.,  peuvent  être  dits  ancipités. 

(C.  L.) 

ÂNTCïSTRE.  Âncistrum ,  Forst.  (  ayxt- 
c-r pov,  crochet),  bot.  pii. — G.  de  la  famille 
des  Rosacées  ,  voisin  de  VÂcœna  (auquel  le 
réunissent  plusieurs  auteurs),  dont  il  diffè¬ 
re  par  le  calice,  qui,  au  lieu  d’être  hé¬ 
rissé  de  spinelles  à  toute  sa  surface,  se  ter¬ 


mine  soit  par  4  ou  5  dents  spinescentes,  soit 
par  4  ou  5  bosses;  et,  en  outre,  par  une 
corolle  de  4  ou  5  pétales  distincts. — On  en 
connaît  environ  45  esp. ,  la  plupart  indigè¬ 
nes  dans  l’hémisphère  austral,  surtout  en 
Amérique.  (Sp.) 

ANCISTRÛCARPUS,  Kunth.  (  «y«- 
cr^ov,  crochet;  xk^tti 55,  fruit),  bot.  ph  . — 
Syn.  du  g.  Microtea  ,  Swartz.  (Sp.) 

*  ANCISTROCERUS  («y ha¬ 
meçon,  crochet;  y.êfixç,  corne,  antenne  ).  ins. 
—  M.  Wesmael  (  Mono  g.  des  Odyn'eres  de 
la  Bel  g.)  a  établi  sous  ce  nom  une  division 
dans  le  g.  Odynerus  de  Latreilîe ,  et  l’a  ca¬ 
ractérisée  ainsi:  Abdomen  ayant  la  face  dor¬ 
sale  de  son  premier  segment  formée  de  deux 
pièces  réunies  par  une  suture  transversale. 
Antennes  des  mâles  ayant  leurs  deux  der¬ 
niers  articles  en  forme  de  crochet.  La  face 
postérieure  du  métathorax  présentant  de 
chaque  côté  un  angle  saillant.  —  L’esp.  type 
de  cette  division  est  VOdynerus  parielum 
(Vespa  parietum  Lin.) ,  commune  dans  la 
plus  grande  partie  de  l’Europe.  (Rl.) 

'  *  ANCISTRODERUS  (  ayxosrpo'j ,  ha¬ 
meçon;  o'éfA 1,  cou  ).  ins.  —  G.  de  Coléoptè¬ 
res  tétramères ,  famille  des  Longicornes,  é- 
tabli  par  M.  Dejean ,  et  que  nous  ne  men¬ 
tionnons  que  pour  mémoire,  les  caract. 
n’en  ayant  pas  été  publiés.  D’après  la  place 
qu’il  occupe  dans  son  Catalogue  (3e  édit.) , 
il  appartiendrait  à  la  tr.  des  Lamiaires  de 
M.  Serville.  II  est  fondé  sur  une  seule  esp. 
trouvée  dans  les  environs  de  Mexico,  et  que 
l’auteur  nomme  A .  harnaticollis.  (D.j 

*  ANC1STROLOBUS,  Spach (2Ks/.  des 
Plant.  Phàn.,  t.  5,  p.  561).  (  «yxter^ov  ,  cro¬ 
chet;  >0605,  cosse,  fruit),  bot.  pii.  —  G.  de 
la  famille  des  Hypéricacées ,  tr.  des  Desmo- 
stémonées.  Il  offre  les  caract.  suivants  :  Sépa¬ 
les  5,  subcartilagineux,  persistants;  les  5  ex¬ 
térieurs  convexes,  opaques  ;  les  2  intérieurs 
plans ,  semi-diapbanes ,  plus  courts.  Pé¬ 
tales  5,  marcesccnts  ,  spatulés,  inappendi- 
culés.  Étamines  triadelphes ,  persistantes  ; 
andropbores  liguliformes ,  polyandres,  sta- 
minifères  presque  dès  la  base ,  alternes  cha¬ 
cun  avec  une  écaille  obovaîe ,  assez  grande  , 
recourbée  au  sommet  ;  filets  courts,  capil¬ 
laires,  anisomètres  ;  anthères  subréniformes. 
Ovaire  5-loculaire  ,  3-sulqué  ;  loges  5-  ou  6- 
ovulées  ;  ovules  ailés  ,  imbriqués  ,  renversés, 
attachés  vers  la  base  de  l’angle  central.  Styles 


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ANC 


ANC 


o ,  courts,  divergents,  filiformes ,  épaissis  au 
sommet.  Stigmates  subcapitellés,  papilleux. 
Capsule  coriace,  obîongue,  subcylindrique, 
apiculée  par  les  styles,  5-loculaire,  loculicide- 
trivalve ;  loges  oligospermes;  cloisons  sémi- 
nifères  au  bord  antérieur;  axe  central  nul. 
Graines  imbriquées,  à  peine  scrobiculées, 
ailées;  aile  mcmbranacée,  beaucoup  plus 
grande  que  Famande.  Embryon  cyîindracé  ; 
radicule  courte,  infère;  cotylédons  subfolia¬ 
cés  ,  linéaires,  oncinés  au  sommet.  — Arbres 
ou  arbrisseaux  ;  rameaux  cylindriques;  ramil¬ 
les  anguleux  ou  ancipités.  Feuilles  subcoria¬ 
ces,  très  entières,  ponctuées  de  vésicules 
noires.  Pédoncules  axillaires  et  terminaux, 
courts ,  1-5-flores  ;  pédicelles  courts  ,  ordi¬ 
nairement  en  cymules.  Sépales  et  pétales 
striés  de  bandelettes  résineuses,  claviformes. 
Corolle  d’un  jaune  orange.  —  Ce  g.  renferme 
2  ou  5  espèces,  de  l’Asie  équatoriale.  (Sp.) 

*  ANCISTROSOME.  Ancistrosoma 

(ay wzpo'jj  hameçon;  uCo/j. a,  corps),  ins. — G. 
de  Coléoptères  pentamères ,  de  la  famille  des 
Mélolonthides ,  établi  par  J.  Curtis ,  qui  lui 
assigne  pour  caract.  :  Anf.  plus  courtes  que 
la  tète;  chaperon  échancré,  principalement 
chez  les  mâles.  Corselet  hexagone  ,  à  bords 
aigus,  armé  d’une  petite  dent  vers  le  milieu 
de  sa  base.  Pieds  très  longs  et  robustes.  — 
L’auteur  n’y  rapporte  qu’une  esp.,  FA.  Klu- 
(jii,  qui  a  été  trouvée  au  Pérou,  dans  les  en¬ 
virons  de  Lima,  sur  les  fleurs  d’un  Mimosa  , 
et  décrite  et  figurée  par  M.  Curtis  (ier  vol. 
des  Trans.  de  la  Soc.  zool.  de  Londres , 
p;  510,  pi.  40).  Son  nom  générique  fait  allu¬ 
sion  à  la  pointe  recourbée  dont  l’abdomen 
du  mâle  est  armé  à  sa  base.  Ce  genre  cor¬ 
respond  au  genre  Sciuropus ,  Latr.  —  Voy. 
ce  mot.  (B.) 

*  AKfCÏSTROSTIGMA,  Fenzl.  (  àyy.i  - 
c-pov,  crochet;  zziypx,  stigmate),  bot.  ph. 
—  G.  de  la  famille  des  Portulacacées,  voisin 
du  Cypselea;  Fauteur  (  in  Endlicher,  Novar. 
i Slirp.  Decad .,  1,  p.  85)  en  a  exposé  ainsi 
les  caract.  :  Calice  campanule,  5-fide  jusqu’au 
delà  du  milieu;  segments  obtus,  les  2  in¬ 
térieurs  plus  larges,  semi-scarieux,  légère¬ 
ment  concaves.  Corolle  nulle.  Etam.  7  ou  8, 
ou  très  rarement  9,  subisomètres;  5  exter¬ 
nes,  opposées  au  sinus  du  calice,  les  autres 
opposées  aux  segments  calicinaux  intérieurs. 
Ànth.  à  bourses  obîongues,  cohérentes  au 
sommet,  libres  inférieurement.  Ovaire  re¬ 


couvert  par  le  calice ,  inadhérent ,  1-loculai- 
re,  pluri-ovulé;  ovules  attachés  (moyennant 
des  funicules  ascendants)  à  un  placenta  cen¬ 
tral  columnaire.  Style  indivisé  ,  central , 
sigmoïde.  Stigmate  terminal ,  recourbé  en 
forme  de  crochet,  papilleux  au  dos.  Pyxide 
subglobuleux ,  membranacé ,  s’ouvrant  au 
milieu,  5-8-sperme;  graines  réniformes,  lui¬ 
santes,  noires.  —  On  n’en  connaît  qu’une 
seule  esp.  ;  c’est  une  herbe  (  de  la  Nouv.- 
Holiande  extra-tropicale  et  orientale)  viva¬ 
ce,  diffuse,  semblable  ,  par  le  port,  à  un 
Herniaria.  Les  feuilles  sont  petites,  tan¬ 
tôt  alternes ,  tantôt  opposées ,  à  pétiole  en¬ 
gainant  ;  les  fleurs  axillaires ,  solitaires , 
courtemcnt  pédicellées,  minimes.  (Sp.) 

*  ANCISTROTUS  (  âyy.LGT/pwdç ,  garni 
de  crochets),  ins.  —  G.  de  Coléoptères  té- 
tramères,  famille  des  Longicornes,  tr.  des 
Prioniens  ,  établi  par  M.  Serville  ,  et  adopté 
par  M.  Bejean;  il  a  pour  type  l’A.  hamati- 
collis  de  ce  dernier,  rapporté  du  Brésil  par 
M.  Lacordaire.  M.  Serville  le  place  dans  la 
subdivision  des  Prioniens  proprement  dits, 
qui  ont  les  jambes  munies  intérieurement 
de  deux  rangées  d’épines  nombreuses  ;  les 
antennes  de  11  articles  ;  le  corselet  épi¬ 
neux  ou  crénelé  latéralement.  Ce  qui  le  dis¬ 
tingue  des  autres  genres  de  la  même  tribu  et 
de  la  même  subdivision,  c’est  d’avoir  les 
angles  antérieurs  du  corselet  avancés,  sen¬ 
siblement  dilatés  ,  et  armés  chacun  de  deux 
fortes  épines.  (B.) 

ANCÏSTRUM.  bot.  ph.  — Voyez-  an- 
CISTRE.  (C.  L.) 

ANfCOLIE.  Âqailegia,  Linn.  (corrup¬ 
tion  d’ Aquilina ,  anc.  Bot.;  (Vaquila ,  aigle). 
bot.  pii.  —  G.  de  la  famille  des  ïïellébo- 
racées ,  tr.  des  Helléborées ,  sous-tr.  des 
Isopyrinées  ,  Spach.  Ses  caract.  essentiels 
sont  les  suivants  :  Sépales  5,  pétaloïdes,  non 
persistants,  planes,  onguiculés.  Pétales  5, 
alternes  avec  les  sépales,  comme  médifixes  , 
subonguiculés ,  à  lame  presque  plane,  dressée, 
prolongée  postérieurement  en  un  long  épe¬ 
ron  descendant,  tubuleux,  calleux  et  necta- 
rifère  à  l’extrémité.  Etamines  nombreuses  , 
plurisériées  :  les  2  séries  intérieures  stériles; 
filets  anthérifères  filiformes ,  élargis  à  la 
base,  ayant  l’anthère  réfléchie  au  sommet  ; 
filets  stériles,  larges,  scarieux,  ondulés,  con- 
nivents  ,  opprimés.  Anthères  elliptiques  ou 
suborbicuîaires ,  latéralement  déhiscentes. 


ANC 


ANC 


477 


Ovaires  5  (accidentellement  5  ou  4,  ou  jus¬ 
qu’à  9),  multi-ovulés  ;  ovules  alternes  -  bisé- 
riés,  horizontaux,  immédiatement  superpo¬ 
sés.  Styles  longs,  filiformes,  finement  papil- 
leux  au  bord  antérieur.  Péricarpe  composé 
de  5  follicules  verticillés  (quelquefois  moins 
de  5,  ou  jusqu’à  9),  persistants  ,  chartacés  , 
subtrigones,  aristés,  dressés,  cohérents  à  la 
base,  plus  ou  moins  divergents  au  sommet , 
polyspermes,  tantôt  bivalves  ou  subbivalves, 
tantôt  déhiscents  seulement  par  la  suture 
antérieure.  Graines  anatropes,  horizontales, 
bisériées,  ovoïdes,  lisses  ,  unicarénées  par  le 
raphé.  Embryon  minime,  obcordiforme ; 
radicule  centripète.  — Les  Ancolies  sont  des 
herbes  vivaces,  touffues,  à  tiges  fouillées  et 
ordinairement  paniculées.  Les  feuilles  ra¬ 
dicales  sont  longuement  pétiolées ,  tantôt 
trifoîiolées  ,  tantôt  biternées  ;  les  feuilles 
caulinaires  ,  conformes  aux  radicales  (  sur¬ 
tout  les  inférieures),  ou  pédalées  ou  palmati- 
parties.  Les  pédoncules ,  tantôt  uniflores , 
tantôt  pauciflores ,  sont  terminaux  et  solitai¬ 
res,  d’abord  inclinés  au  sommet  de  manière 
à  renverser  la  fleur ,  mais  dressés  après  la 
floraison.  Les  fleurs,  en  général  grandes  et 
légèrement  odorantes,  sont  de  couleur  bleue, 
ou  blanche  ,  ou  rouge,  ou  livide,  ou  pana¬ 
chée. 

Personne  n’ignore  que  les  Ancolies  se  cul¬ 
tivent  communément  comme  plantes  de 
parterre.  Ces  végétaux  sont  un  peu  âcres 
et  narcotiques  ;  cependant ,  leurs  proprié¬ 
tés  vénéneuses  paraissent  avoir  beaucoup 
moins  d’intensité  que  celles  des  Aconits 
et  de  plusieurs  autres  Helléboracées.  L’An- 
colie  commune  (  connue  sous  le  nom  vul¬ 
gaire  de  Gard  de  Notre-Dame)  passait,  dans 
l’ancienne  Thérapeutique  ,  pour  apéritive  , 
diurétique  ,  sudorifique  et  emménagogue. 

Nous  ne  pouvons  reconnaître  dans  ce  g. 
que  trois  esp.,  quoiqu’à  force  de  doubles 
emplois ,  et  en  élevant  des  variations  indivi¬ 
duelles  au  rang  d’esp.,  on  en  ait  porté  le 
nombre  à  près  de  trente. 

Le  nom  NAquilegia ,  déjà  employé  parles 
hotanographes  de  l’antiquité,  dérive,  à  ce 
qu’on  dit,  ( Vaquila ,  et  fait  allusion  à  ce 
que  les  éperons  des  pétales  offrent  quelque 
ressemblance  avec  les  ergots  de  l’aigle. 

(Sr.) 

*  ANfCULOTUS  ( Anculi ,  orum ,  Dieux 
des  domestiques),  moll.  —  M.  Sav,  dans 


sa  Conchyliologie  américaine ,  a  proposé  ce 
genre  pour  quelques  Mélanies  de  l’Amérique 
septentrionale,  qui  ne  diffèrent  pas  assez  des 
autres  espèces  connues  pour  qu’il  y  ait  lieu 
d’en  faire  un  genre  particulier.  Voy.  mé- 
lanie.  (Desh.) 

ANCYLANTHE.  Ancylanthus ,  Des¬ 
font.  (  âyxvloç  ,  crochu  ;  av0o?  ,  fleur  ).  BOT. 
pii.  —  G.  de  la  famille  des  Rubiacées,  tr. 
des  Guettardées,  auquel  son  auteur  (  Mém. 
du  Muséum ,  vol.  4,  p.  S,  tab.  2)  assigne  les 
caract.  suivants  :  Tube  calicinal  adhérent , 
ovoïde;  limbe  5-parti;  segments  lancéo¬ 
lés,  pointus.  Cor.  tubuleuse,  courbée;  tube 
évasé  au  sommet ,  garni  en  dedans ,  vers  sa 
base,  d’un  anneau  de  poils;  gorge  nue;  lim¬ 
be  à  5  lobes  anisomètres,  dressés,  calleux' 
et  subulés  au  sommet;  les  deux  supérieurs 
plus  longs.  Anth.  5,  ovales,  insérées  immé¬ 
diatement  à  la  gorge  de  la  corolle.  Ovaire 
infère,  5-locuIaire;  loges  1-ovulées;  ovules 
attachés  vers  le  milieu  de  l’angle  interne  des 
loges.  Style  indivisé.  Stigmate  gros,  cylin- 
dracé,  tronqué  aux  2  bouts,  obscurément 
5-lobé  au  sommet,  concave  à  la  base.  Péri¬ 
carpe  inconnu.  —  Ce  g.  n’est  fondé  que  sur 
une  seule  esp. ,  indigène  d’Angola.  C’est  un 
arbrisseau  à  feuilles  opposées,  courtement 
pétiolées  ,  réticulées  ;  à  stipules  coriaces, 
pointues  ,  engainantes  par  leur  base.  Les 
fleurs  sont  solitaires  ou  ternées  aux  aisselles 
des  feuilles,  et  courtement  pédiceilées.  (Sp.) 

ARTCYLE.  Ancylus  (  àyxvïoç ,  crochu  ). 
moll.  —  Créé  par  Geoffroy  ,  dans  son  ex¬ 
cellent  Traité  des  Coquilles  des  environs 
de  Paris ,  le  g.  Ancyle  a  été  adopté  par 
Müller,  et  ainsi  justement  tiré  des  Patelles , 
parmi  lesquelles  il  était  confondu  par  Lin¬ 
né  et  ses  imitateurs.  Lister  le  premier,  dans 
ses  Animaux  d’Angleterre ,  a  figuré  une 
esp.  sous  le  nom  de  Patella  fluviatûis.  La 
même  espèce  a  été  également  représentée 
par  Gualticri  et  d’Argenvillc.  La  plupart  des 
zoologistes  ne  suivirent  pas  l’exemple  que 
Müller  leur  avait  donné;  ils  s’attachèrent 
beaucoup  plus  à  l’opinion  de  Linné,  et  l’on 
doit  particulièrement  à  Draparnaud  d’avoir 
définitivement  introduit  ce  g.  dans  les  mé¬ 
thodes  actuellement  en  usage.  Lamarck  , 
pendant  long-temps,  parut  avoir  oublié  ce 
g.  ;  il  ne  le  mentionne  ni  dans  sa  première 
classification,  que  l’on  trouve  dans  les  Mé¬ 
moires  de  la  Société  d’histoire  naturelle ,  ni 


ANC 


478  ANC 

dans  la  seconde,  faisant  partie  de  son  Systè¬ 
me  des  Animaux  sans  vertèbres ,  ni  dans 
tous  ceux  de  ses  ouvrages  qui  précèdent  son 
Histoire  naturelle  des  Animaux  sans  ver¬ 
tèbres .  Moins  oublieux  que  Lamarck,  M.  de 
Roissy  mentionna  le  g.  Ancyle  dans  le  to¬ 
me  5  des  Mollusques,  faisant  suite  au  Bubon 
de  Sonnini.  Se  conformant  un  peu  à  l’opi¬ 
nion  de  Linné,  il  place  le  g.  de  Geoffroy 
entre  les  Patelles  et  les  Fissurelles.  La¬ 
marck,  n’ayant  aucune  bonne  observation 
sur  ce  g.,  le  place  provisoirement  dans  sa 
famille  des  Calyptraciens  ,  reconnaissant 
bien  lui-même  qu’il  n’est  point  dans  les  rap¬ 
ports  naturels.  Cuvier,  dans  la  première  édi¬ 
tion  du  Règne  animal ,  mentionna  ce  g. 
dans  ses  additions  et  le  classa  en  tête  des 
Puîmonés  aquatiques.  Nous  ne  savons  sur 
quoi  se  fonde  le  savant  zoologiste  pour  se 
faire  une  telle  opinion  sur  ce  g.  Quoique 
sans  preuves ,  M.  de  Férussac  préféra  ce¬ 
pendant  l’opinion  de  Cuvier  à  celle  de  M.  de 
Roissy  ;  mais  M.  de  Riainville ,  plus  scrupu¬ 
leux,  s’est  naturellement  demandé  si  l’on 
connaissait  assez  l’organisation  des  Àncyles 
pour  les  placer  soit  à  côté  des  Patelles,  soit 
parmi  les  Scutibranches ,  soit  enfin  parmi  les 
Puîmonés.  Bientôt  M.  de  Blainville  s’aper¬ 
çut  que  les  observations  manquaient  com¬ 
plètement  pour  éclairer  la  question  ;  aussi , 
loin  d’adopter  aucune  des  opinions  de  ses 
devanciers,  il  en  présenta  une  nouvelle  à  la¬ 
quelle  on  n’était  guère  préparé.  On  trouve 
en  effet  dans  le  Traité  de  Malacologie  une 
famille  des  Otidés,  dans  laquelle  se  rencon¬ 
trent  les  g.  Ancyle  et  Haliotide.  M.  de 
Blainville  suppose  que  ,  comme  dans  ce 
dernier  g.,  l’animal  des  Ancyles  a  une  bran- 
ebie  pectinée  placée  dans  une  cavité  parti¬ 
culière  sur  le  côté  gauche.  Malheureusement 
M.  de  Blainville  n’apporte  aucune  preuve  à 
Fappui  de  ce  que  nous  regardons  comme  une 
conjecture  ;  il  n’apporte  en  sa  faveur  aucun 
fait  anatomique ,  aucune  observation  propre 
à  démontrer  que  les  Ancyles  sont  plutôt 
Pectinibrânches  que  Puîmonés.  Ainsi  ce 
nouveau  rapprochement,  fait  par  ce  natura¬ 
liste,  du  g.  qui  nous  occupe  et  des  Ilalio- 
tides ,  n’a  servi  à  rien  en  ce  qui  concerne 
les  rapports  naturels  des  Ancyles.  M.  de  Fé¬ 
russac,  après  avoir  fait  des  observations  sur 
les  mœurs'  des  Ancyles,  prétendit  que  ces 
animaux  sont  Puîmonés  de  la  même  maniè¬ 


re  que  les  Limnées;  mais  nous  n’y  apercevons 
rien  qui  justifie  cette  opinion.  Il  blâme  quel¬ 
ques  naturalistes  de  n’avoir  pas  placé  les 
Ancyles  parmi  les  Puîmonés  ;  et ,  comme 
preuve  de  leurs  torts ,  il  apporte  sa  propre 
classification,  dans  laquelle  on  trouve,  en 
effet,  ce  g.  dans  le  groupe  de  Mollusques.  On 
voit  par  ce  qui  précède  que  chacun  des  na¬ 
turalistes  qui  ont  eu  occasion  de  mentionner 
les  Ancyles  ont  émis  à  leur  sujet  une  opinion 
différente.  Rien  ,  sans  doute ,  ne  paraîtrait 
plus  simple  que  de  donner,  par  de  bonnes 
observations,  la  solution  de  cette  difficulté; 
les  Ancyles  se  trouvant  assez  abondamment 
dans  nos  ruisseaux,  dans  nos  rivières,  dans 
nos  étangs.  La  difficulté  vient  de  ce  que  les 
espèces  actuellement  connues  sont  extrême¬ 
ment  petites  ;  l’animal  est  presque  transpa¬ 
rent,  gélatineux,  et  très  difficile  à  soumettre 
à  une  dissection  propre  à  éclairer  sur  sa 
structure  intime.  A  moins  de  trouver  un 
nouveau  moyen  d’observation  sur  des  ani¬ 
maux  aussi  fugaces,  les  naturalistes  reste¬ 
ront  peut  -  être  encore  long  -  temps  dans  la 
même  incertitude  qu’aujourd’lmi.  On  pou¬ 
vait  espérer  que  l’on  rencontrerait  dans 
les  pays  chauds  des  csp.  plus  grandes  et  sus¬ 
ceptibles  d’être  soumises  au  scalpel  de  l’ana¬ 
tomiste;  mais  jusqu’à  présent  rien  ne  prou¬ 
ve  que  cette  espérance  doive  se  réaliser.  M. 
Guiding  en  a  observé  dans  les  eaux  douces 
de  i’île  Saint-Vincent  quelques  espèces,  qui 
ne  sont  pas  plus  grandes  que  celles  qui  vi¬ 
vent  en  Europe. 

Au  petit  nombre  d’espèces  vivantes  con¬ 
nues  actuellement,  il  en  faut  joindre  quel  ¬ 
ques  unes  fossiles  mentionnées  par  Desma- 
rets,  dans  une  note  qu’il  publia  dans  le 
Bulletin  de  la  Société  ‘philomatique  ;  nous 
en  découvrîmes  une  autre  esp.  dans  les  mar¬ 
nes  blanches  qui  font  partie  des  terrains  à 
lignite  des  environs  d’Epernay. 

L’animal  des  Ancyles  est  ovale,  en  cône 
surbaissé;  il  est  enveloppé  d’un  manteau  qui 
revêt  l’intérieur  de  sa  coquille  et  s’avance 
jusqu’à  son  bord.  Le  pied  est  grand ,  ovalai¬ 
re;  il  occupe  presque  toute  la  base  de  la  co¬ 
quille  lorsque  l’animal  marche.  La  tête  est 
à  peine  séparée  du  pied  ;  elle  est  assez  gros¬ 
se  ,  subquadrilatère,  un  peu  aplatie,  et  por¬ 
te  de  chaque  côté  un  tentacule  court,  sub¬ 
tronqué  au  sommet,  et  ayant  l’organe  de  la 
vision  sur  le  côté  interne  de  sa  base.  M. 


ANC 


ANC 


479 


Guiding,  dans  les  observations  qu’il  a  faites 
sur  ce  g. ,  a  découvert ,  sur  le  côté  droit  de 
l’animal ,  une  petite  ouverture  garnie  d’une 
petite  lèvre  découpée.  Cette  disposition  rap¬ 
pelle  beaucoup  ce  que  MM.  Quoy  et  Gai- 
mard  ont  trouvé  dans  l’animal  des  Siphonai- 
res.  Il  resterait  à  savoir  maintenant  si ,  dans 
les  Ancyles,  il  y  a,  comme  dans  les  Sipho- 
naires,  une  branchie  transverse  au  milieu 
du  dos,  dans  un  canal  transversal  communi¬ 
quant  avec  cette  ouverture  latérale.  Il  est 
déjà  certain  que  chez  les  animaux  qui  nous 
occupent  il  n’y'  a  point  de  branchie  autour 
du  pied,  comme  dans  les  Patelles;  que  la 
branchie  n’est  point  cervicale,  comme  dans 
les  Calyptraciens;  mais  il  reste  à  savoir  si 
l’ouverture  latérale  communique  avec  une 
cavité  aérienne  ou  avec  une  branchie  aqua¬ 
tique.  Toute  la  question  est  là  actuellement, 
et  il  nous  semble  qu’il  ne  faudrait  qu’un  pe¬ 
tit  nombre  d’observations  bien  faites  et  sui¬ 
vies  avec  patience  pour  décider  la  ques¬ 
tion.  Jusqu’au  moment  où  ces  observations 
seront  faites ,  la  place  du  g.  Ancyle  restera 
incertaine  dans  les  méthodes. 

Les  caract.  de  ce  g.  peuvent  être  exprimés 
de  la  manière  suivante  :  Animal  gastéropode, 
conique  ,  marchant  sur  un  pied  très  large , 
profondément  séparé  de  l’enveloppe  paléale. 
Tête  grosse  ,  subquadrangulaire ,  portant  la¬ 
téralement  une  paire  de  tentacules  courts , 
tronqués,  ayant  des  yeux  sessiles  au  côté  in¬ 
terne  de  leur  base,  et ,  sur  le  côté  droit,  une 
ouverture  garnie  d’une  petite  valvule.  Co¬ 
quille  patelloïde,  ayant  le  sommet  incliné 
postérieurement,  ordinairement  à  droite, 
rarement  à  gauche,  et  plus  rarement  encore 
symétrique;  test  très  mince,  dans  lequel  on 
ne  peut  apercevoir  aucune  trace  d’impres¬ 
sion  musculaire. 

Les  coquilles  du  g.  Ancyle  sont  toutes  pa- 
telloïdes;  quelques  unes  sont  coniques,  ont 
le  sommet  subcentral,  et  sont  plus  symé¬ 
triques  que  les  autres.  Dans  d’autres  esp., 
le  sommet  s’incline  fortement  à  droite ,  et 
M.  de  Férussac  en  cite  quelques  esp.  qui 
sont  sénestres.  Ces  coquilles ,  minces  et 
transparentes,  ne  paraissent  recevoir  aucune 
impression  des  muscles  qui  les  attachent  à 
l’animal  ;  aussi ,  quelques  soins  que  nous 
ayons  pris  pour  découvrir  la  forme  et  la 
position  de  ces  impressions  musculaires  , 
nous  n’ayons  pu  y  parvenir.  Dans  un  voya¬ 


ge  qu’il  a  fait  en  Crimée,  M.  Rousseau, 
aide-naturaliste  au  Muséum  d’histoire  na¬ 
turelle,  a  découvert,  dans  les  terrains  ter¬ 
tiaires  des  environs  de  Tasmann  ,  une  gran¬ 
de  coquille  patelloïde ,  de  5  à  6  pouces  de 
longueur ,  et  qui  a  les  plus  grands  rapports 
avec  une  Ancyle  gigantesque.  Cependant 
nous  pensons  que  cette  coquille  devra  con¬ 
stituer  un  genre  particulier,  que  M.  Rous¬ 
seau  établira  probablement  lorsqu’il  donnera 
la  description  de  cette  intéressante  coquille. 

(Desh.) 

*A1VCYLECHA  («y crochet  ;  é'xou , 
j’ai),  ins.  —  G.  de  la  famille  des  Locustiens , 
de  l’ordre  des  Orthoptères ,  établi  par  M.  Ser- 
Yiile  (Ins.  Orth.,  suites  à  Buflon',  qui  le  dis¬ 
tingue  des  Phylloptères  et  des  Phanéro- 
ptères,  avec  lesquels  il  a  la  plus  grande  ana¬ 
logie  par  le  prothorax ,  convexe ,  et  surtout 
par  les  pattes ,  dont  toutes  les  cuisses  sont 
armées  en  dessous  de  crochets  et  de  fortes 
épines  ;  les  jambes  antérieures  dilatées  à 
leur  base,  et  munies,  ainsi  que  les  intermé¬ 
diaires,  d’épines  en  dessus  et  de  crochets  ir¬ 
réguliers  en  dessous,  et  enfin  les  jambes 
postérieures  ayant  leurs  carènes  hérissées  de 
petites  épines  et  de  dilatations  crochues.  M. 
Serville  ne  rapporte  à  son  g.  qu’une  seule 
espèce  de  l’îîe  de  Java,  qu’il  désigne  sous  le 
nom  d’A.  lunuligera ,  et  qui  n’est  vraisem¬ 
blablement  que  la  Locusla  fenestrata  Fab. , 
placée  par  M.  Burmeister  dans  le  g.  Phyl- 
lopterus.  "  (Bl.) 

*ÂNCYLÉS.  Âncylæa  (dyxv ).os ,  crochu). 
moll.  —  M.  Menké,  dans  son  Synopsis  me- 
thodica  Molluscorum,  divise  les  Inférobran- 
ches  de  Cuvier  en  trois  familles  ;  la  troisième, 
sous  le  nom  à1  Ancylæa,  est  consacrée  au 
seul  g.  Âncylus  de  Geoffroy.  Nous  avons  vu, 
dans  la  courte  histoire  de  ce  g.,  combien  il 
est  encore  difficile  à  placer  aujourd’hui;  et 
l’opinion  de  M.  Menké  n’a  pas  plus  de  preu¬ 
ves  en  sa  faveur  que  celle  des  autres  natura¬ 
listes.  Voy .  ancyle.  (Desh.) 

*ANCYLOCEïlA  (« yx.0>os,  crochu;  >é~ 
potç,  corne),  ins.  —  G.  de  Coléoptères  tétra- 
mères ,  famille  des  Longicornes,  établi  par  ?,!. 
Serville,  qui  le  place  dans  la  tribu  des  Cé- 
rambycins,  section  des  Longipennes,  et  lui 
donne  pour  caract.  essentiels  :  Corselet  très 
allongé,  cylindrique.  1er  art.  des  ant.  (  dans 
les  mâles  )  bombé  en  dedans ,  échancré  anté¬ 
rieurement  ;  le  2e  dilaté  intérieurement,  eu 


480 


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forme  de  dent  obtuse;  les  5e  et  4e  dilatés  en 
biseau  à  leur  partie  intérieure;  les  autres  cy- 
ündrico-coniques;  le  terminal  trois  fois  plus 
court  que  le  précédent ,  et  formant  un  petit 
crochet.  2e  art.  des  ant.  (  dans  les  femelles) 
peu  prononcé,  en  dent  de  scie;  le  terminal 
court,  mais  point  crochu.  Élytres  étroites, 
linéaires,  un  peu  déprimées,  tronquées  car¬ 
rément  à  leur  extrémité.  M.  Dejean  (  Catal ., 
3e  édit.  ) ,  qui  a  adopté  ce  genre ,  y  rapporte 
deux  espèces;  l’une  est  le  Gnoma  ruyicollis 
Fabr.,  et  l’autre  le  Cerambyx  cardinalis 
de  Dalman  (A.  sanyuinea  Bej.  )  Celle-ci 
se  trouve  au  Brésil ,  où  elle  se  tient  sur  les 
feuilles,  et  vole  pendant  le  jour,  d’après 
M.  Lacordaire,  qui  ajoute  qu’elle  produit  un 
son  aigu  avec  son  corselet.  IA  A.  ruyicollis  est 
de  l’Amérique  septentrionale;  elle  a  été  décri¬ 
te  et  figurée  par  Olivier  sous  le  nom  de  Sa- 
perda  bicolor  (tom.  4,  p.  52,  n°  41 ,  pl.  3, 
fig.  23).  (D.) 

*  ANCYLOCHEIRA  (*/xüi05,  cro¬ 
chu  ;  ydp ,  os ,  main  ).  ins.  —  G.  de  Coléo¬ 
ptères  pentamères,  famille  des  Sternoxes,  tii- 
hu  des  Buprestides,  établi  par  Eschscholtz , 
et  dont,  suivant  Westwood,  voici  les  caract. 

y 

( Syrt .  ofihe  Gen.  of  bril.  Ins.  )  :  Ecusson 
distinct.  Menton  transverse,  tronqué  anté¬ 
rieurement.  Dernier  article  des  palpes  maxil¬ 
laires  aussi  long  que  les  précédents ,  légère¬ 
ment  dilaté  au  sommet.  Tarses  minces,  ti- 
bias  antérieurs  des  mâles  inclinés  et  courbés. 
—Ce  g.  a  été  adopté  par  M.  Dejean  (Calai.,  3e 
éd.),  qui  y  rapporte  18  esp.,  dont  15  d’Amé¬ 
rique  et  les  autres  d’Europe.  Nous  citerons , 
parmi  ces  dernières,  les  A.  rustica  ,  punc- 
tata  y  octogultata  et  flavo-maculata  ,  qui 
sont  des  Buprestes  pour  Fabricius  ainsi  que 
pour  MM.  Solier  et  Gory-Delaporte,  et  qui 
toutes  se  trouvent  en  France.  (D.) 

*ANICYLOCLABUS(  âyy.ùïoç,  recourbé, 
crochu;  x>«cfoç,  rameau),  bot.  ph.  —  G.  de 
la  famille  des  Apocynacées,  tr.  des  Carissées, 
formé  par  Wallich  (  Pl.  As.  rar. ,  t.  III ,  p. 
43,  t.  272),  et  synonyme  du  g.  Willughbeia 
de  Roxburgh.  Voy.  ce  mot.  (C.  L.) 

AIVCYLODOjX  (âyy.uioç,  crochu;  ocTo-jg, 
oVroç,  dent),  poiss.  —  G.  de  la  famille  des 
Sciénoïdes ,  et  qui  ne  se  distingue  des  Oto- 
lithes  que  par  le  caract.  suivant  :  La  m⬠
choire  inférieure  armée  sur  les  côtés  de 
dents  longues  et  pointues.  Dans  les  Otoli- 
thes,  les  dents  latérales  de  la  mâchoire  sont 


en  cardes  très  fines  ou  en  velours  ,  comme  à 
la  mâchoire  supérieure.  Les  Ancylodons  ont 
d’ailleurs  le  palais  lisse  et  sans  dents  ;  la  tête 
caverneuse  ;  quatre  appendices  au  pylore  ;  et 
une  vessie  aérienne  prolongée  en  deux  cor¬ 
nes.  Bloch  ,  qui  n’avait  fait  attention  qu’à  la 
longueur  de  la  caudale,  en  avait  nommé  une 
esp.  de  Surinam  Lonchurus  ancylodon;  mais 
il  a  associé  à  son  g.  Lonchurus  un  autre 
poisson  à  dents  égales  et  à  deux  barbillons 
sous  le  nom  de  Lonchurus  barbalus.  Ce  g. 
établi  par  Bloch ,  devenait  ainsi  composé  de 
deux  esp.  disparates  ;  voilà  pourquoi  nous 
avons  réformé  dans  notre  Ichthyologie  le 
nom  de  Lonchurus ,  et  créé  le  g.  dont  il  est 
question  dans  cet  article. 

Nous  connaissons  encore  une  seconde  esp. 
de  ce  petit  groupe  ,  originaire  de  Cayenne. 
Ce  sont  jusqu’à  présent  les  deux  seules  réu¬ 
nies  dans  ce  genre.  (Val.) 

*  ANCYLOEA.  moll.  —  V.  ancylés. 

*  ANCYLOGNATHUS  («y*’»o5,  cro¬ 

chu;  yva0o$,  mâchoire),  ins.  —  G.  de  Col. 
hétéromères ,  famille  des  Mélasomes ,  établi 
par  M.  Dejean ,  qui  n’en  a  pas  publié  les  ca¬ 
ractères.  Il  le  place  (  Catal.  ,  5e  édit.  )  im¬ 
médiatement  après  le  g.  Cyrloderes  de  M. 
Solier,  et  n’y  rapporte  qu’une  esp.,  du  cap  de 
Bonne-Espérance,  qu’il  nomme  A.  Dr egei. 
Cette  même  esp.  a  été  décrite  par  M.  Gué¬ 
rin  sous  le  nom  de  Calognatus  Chevrolal-ii 
(May.  zool.  1857,  clas.  9,  p.  172).  Voy.  ce 
mot  pour  les  caract.  du  g.  (D.) 

*  AACYLOMËRE.  Ancylomerus  («y/û- 
>05 ,  crochu  ;  pépcç,  partie  ,  article),  crust. 
—  G.  de  l’ordre  des  Amphipodes  et  de  la 
famille  des  Hypérines ,  établi  par  M.  Milne- 
Edwards ,  et  caractérisé  principalement  par 
la  conformation  des  pattes  de  la  cinquième 
paire  ,  qui  sont  très  courtes  ,  lainelieuses  , 
clypéiformes ,  et  terminées  par  une  grosse 
main  subchéliforme.  (T.  Ann.  des  Sc.  nat., 
t.  XX  ,  et  Hist.  nat.  des  Crust. ,  t.  III ,  p. 
83,  pl.  50,  fig.  4.)  Le  g.  Hieraconyx  de 
M.  Guérin  (May.  zool.)  ne  paraît  pas  diffé¬ 
rer  notablement  des  Ancylomères  ,  et  a  été 
probablement  établi  d’après  un  individu  dont 
la  croissance  n’était  pas  achevée.  (M.  E.) 

*  ANC.YLONOTUS  (âyxù>o?,  crochu; 
vwtos,  dos),  ins. — G.  de  Coléoptères  tétramè- 
res,  famille  des  Longicornes,  établi  parM.  De¬ 
jean,  qui  le  place  (  Catal. ,  5e  édit.  )  non 
loin  du  g.  Megabasis  de  M.  Serville,  de 


ANC 

sorte  qu'il  appartiendrait  à  la  tribu  des  La- 
miaires  de  ce  dernier  auteur.  M.  Delaporte 
( üist .  naturelle  des  Coléopt .,  Buffon- Du- 
ménil)  en  formule  les  caractères  ainsi  qu’il 
suit  :  Corps  assez  allongé  et  convexe.  Tète 
aplatie  et  verticale.  Mandibules  courtes,  ter¬ 
minées  en  pointe  aiguë.  Palpes  dépassant 
un  peu  les  mandibules.  Antennes  grêles  , 
beaucoup  plus  longues  que  le  corps,  très 
rapprochées  à  leur  base.  Corselet  ayant  son 
disque  épineux!  et  ses  côtés  armés  chacun 
d’une  pointe  aiguë.  Ecusson  arrondi  pos¬ 
térieurement  et  armé  également  de  deux 
épines.  Élytres  presque  parallèles,  un  peu 
convexes,  ayant  leurs  angles  huméraux  sail¬ 
lants  et  épineux ,  avec  leur  extrémité  tron¬ 
quée.  Pattes  assez  longues;  cuisses  un  peu 
comprimées.  Jambes  intermédiaires  ayant  en 
dessus,  près  de  l’extrémité,  un  petit  tuber¬ 
cule.  —  Ce  g.  est  fondé  sur  une  seule  esp., 
originaire  du  Sénégal  :  Lamia  tribulus  de 
Fabricius,  Cerambyx  id.  Oliv.  (  Ent .,  t.  IV, 
ins.  67,  p.  65,  n°  83,  pl.  14,  fig.  100.)  (D.) 

*  ANCYLONYCHA  («yx^os ,  crochu  ; 

êvuÇ,  %Gs,  ongle),  ms.  —  G.  de  Coléoptères 
pentamères,  famille  des  Lamellicornes,  éta¬ 
bli  par  M.  Dejean  ,  qui  n’en  a  pas  publié  les 
caractères.  D’après  la  place  qu’il  occupe 
dans  son  Catal.  (3  édit.),  il  appartiendrait  à 
la  tribu  des  Scarabéides  phyllophages  de 
Latreille.  Il  y  rapporte  54  esp.,  toutes  exoti¬ 
ques,  dont  45  de  diverses  contrées  de  l’A¬ 
mérique  ,  4  de  Java ,  1  de  la  Perse  occiden¬ 
tale  ,  1  de  la  Mongolie,  1  de  la  Chine,  1  des 
îles  Philippines,  et  1  dont  la  patrie  est  incon¬ 
nue.  Cette  dernière  est  le  Melolontha  serra- 
ta  Fabr.,  que  nous  citons  comme  type  du 
genre.  (D.) 

* ANC YLOPERA (  ày/.-ià os,  recourbé; 
Triyja,  excessivement  ;  allusion  à  la  forme  du 
sommet  des  ailes,  qui  est  très  recourbé)  .ins. 
—  G.  de  l’ordre  des  Lépidoptères ,  famille 
des  Nocturnes,  établi  par  Stephens  dans  sa 
tr.  des  Tortricides ,  et  dont  nous  avons  ré¬ 
parti  les  esp.  dans  les  g.  Tortrix  et  Phoxo- 
pteryx.  Voy.  ces  deux  mots.  (D.) 

*  ANCYLORHINUS.  ois.  —  Voyez 

AGRILORHINUS.  (LAFR.) 

* ANCYLORHYNCXJS (  âyxtàoç,  re¬ 
courbé  ;  pxf/'Oç, ,  bec  ).  ins.  —  G.  de  l’ordre 
des  Coléoptères  tétramères,  famille  des 
Curculionides,  div.  des  Érirhinides,  établi 
par  Klug  et  adopté  par  SchoenhenJ,  qui  le 


ANC  481 

caractérise  ainsi  :  Antennes  de  longueur 
moyenne,  minces.  Funicule  composé  de 
six  articles  ,  les  trois  icis  assez  longs ,  sub- 
obconiques  ,  les  autres  presque  turbinés  ; 
massue  allongée ,  ovale  ,  acuminée.  Rostre 
long ,  robuste ,  presque  plan ,  élargi  vers  le 
sommet.  Yeux  grands  ,  latéraux,  subovales. 
Prothorax  transverse  ,  beaucoup  plus  étroit 
antérieurement,  avec  les  angles  postérieurs 
subacuminés  ,  légèrement  convexes  en  des¬ 
sus.  Elytres  larges,  subovales,  un  peu 
convexes,  arrondies  à  leur  extrémité,  dé¬ 
bordant  l’abdomen.  Pattes  médiocrement 
longues ,  robustes  ;  cuisses  très  épaisses ,  uni- 
dentées  en  dessous  ;  tibias  un  peu  compri¬ 
més.  — Ce  g.,  adopté  par  M.  Dejean  (Catal., 
3e  édit.) ,  a,  suivant  Schoenherr,  un  peu  le 
faciès  du  g.  Myctère  d’Olivier  ;  il  ne  renferme 
qu’une  seule  esp. ,  VA.  variabilis  de  Klug, 
originaire  du  Brésil.  (D.) 

*  ANCYLOSCELIS  (  àyxtâoç,  crochu  ; 
cxéloç,  jambe),  ins.  —  G.  de  la  famille  des 
Mellifères,  de  l’ordre  des  Hyménoptères,  éta¬ 
bli  par  Latreille  (. Règn .  anim.)  sur  quelques 
esp.  de  l’Amérique  méridionale,  ayant  de 
grands  rapports  avec  les  Ântophora  et  les 
Saropoda ,  mais  qui  s’en  distinguent  surtout 
par  les  mandibules,  munies  de  plusieurs  den¬ 
telures.  Leurs  palpes  maxillaires  n’ont  que 
quatre  articles ,  comme  chez  les  Saropoda. 

(Bl.) 

*  ANfCYLÛSTERNUS  (*/ xuios,  cro¬ 
chu;  azèp'jo'j ,  poitrine,  ins.  —  G.  de  Co¬ 
léoptères  tétramères ,  famille  des  Longicor- 
nes,  tribu  des  Cérambycins  ,  établi  par  M. 
Dupont  dans  sa  monographie  des  Trachy- 
dérides ,  et  adopté  par  M.  Servilie  dans  son 
travail  sur  les  Longicornes,  mais  non  par 
M.  Dejean  dans  son  Catal.  (  3e  édit.  ).  Il  est 
fondé  sur  une  seule  espèce  d’Amérique, 
Trachyderes  scutellaris  de  Schoenherr,  ou 
Cerambyx  scutellaris  d’Olivier  (Entom.,  t. 
4,  capr .,  p.  16,  n°  15  ,  pl.  21,  fig.  160), 
et  a  pour  caract.  :  Présternum  transversale¬ 
ment  et  profondément  échancré,  tubercu¬ 
leux  entre  les  pattes  antérieures.  Mésoster¬ 
num  peu  avancé,  plan,  semi-circulaire  inté¬ 
rieurement.  Tète  grande,  rugueuse,  marquée 
de  deux  impressions  longitudinales  ;  menton 
large,  canaliculé  transversalement.  Antennes 
longues;  ltr  article  robuste,  2e  plus  long 
que  de  coutume.  Corselet  aussi  long  que 
large,  armé  latéralement  d’une  épine  cour- 

31 


T.  I. 


48  2  AND 

te.  Écusson  grand ,  triangulaire.  Élytres 
longues,  s’atténuant  peu  à  peu,  tronquées 
à  l’extrémité,  et  terminées  extérieurement 
par  une  épine  courte.  Pattes  médiocres  ; 
tarses  antérieurs  dilatés  ;  extrémité  des  cuis¬ 
ses  intermédiaires  et  postérieures  munie  d’u¬ 
ne  petite  épine.  (D). 

'  * ANCYLUS  («fyxyàos,  crochet),  ins.  — 
M.  Haliday  a  'employé  cette  dénomination 
pour  désigner  un  g.  d’Hyménoptères  corre¬ 
spondant  à  celui  de  Léiophron  de  Nées  von 
Esenbeck,  tel  qu’il  a  été  adopté  par  M. 
Westwood  (Gen.  Synop .)  et  nous  (Mist.  des 
An.  art.,  t.  IY).  Voy .  ce  mot.  (Bl.) 

ANCYLUS.  moll.  — Voyez  ancyiæ. 

AND  A.  bot.  ph.  —  La  langue  primiti¬ 
ve  des.  Brésiliens  nommait  ainsi  un  arbre 
qui,  dans  le  pays,  reçoit  encore  vulgaire¬ 
ment  le  nom  d’Andaaçu ,  et  qui ,  décrit  d’a¬ 
bord  dans  l’ouvrage  de  Marcgraff  et  de  Pi- 
son  ,  réuni  long-temps  à  VÂleurites ,  a  plus 
tard  paru  devoir  former  dans  la  famille  des 
Euphorbiacées  un  genre  distinct,  auquel  on 
a  dû  conserver  son  premier  nom.  Il  avait  été 
établi  par  Bern.  Gômez  sous  celui  de  Joan- 
nesia  (. Wém .  Acad .  Lisb.  III).  Ses  fleurs , 
monoïques,  présentent,  dans  les  deux  sexes, 
un  calice  campanulé  à  cinq  dents,  et  cinq  pé¬ 
tales  distincts,  plus  longs  que  le  calice, 
avec  les  divisions  duquel  ils  alternent,  et 
alternant  eux-mêmes  avec  autant  de  glandes. 
Dans  les  mâles,  huit  étamines,  dont  trois  in¬ 
térieures  plus  longues,  dont  les  filets  se  sou¬ 
dent  ensemble  inférieurement  en  une  co¬ 
lonne  centrale,  et  dont  les  anthères,  allon¬ 
gées,  sont  vacillantes  ;  dans  les  femelles,  un 
ovaire  à  deux  loges  uni-ovulées,  surmonté  de 
deux  styles  courts,  que  terminent  des  stigma¬ 
tes  déchiquetés  en  plusieurs  lobes  réfléchis. 
Il  devient  en  fruit  sphéroïde  de  la  grosseur 
d’unepetite  pomme,  dont  le  sarcocarpe  char¬ 
nu  se  sépare,  à  la  maturité ,  de  la  base  au 
sommet  en  quatre  valves ,  et  dont  l’endo¬ 
carpe  forme  un  noyau  ligneux  relevé  de 
quatre  angles  longitudinaux  disposés  en 
croix,  percé  de  chaque  côté,  vers  le  haut  de 
deux  des  angles  opposés,  de  deux  ouvertures 
communiquant  chacune  avec  une  loge  inté¬ 
rieure,  dans  laquelle  est  une  graine  ovoïde, 
revêtue  d’un  double  tégument,  couronnée 
d’une  caroncule  dans  sa  jeunesse;  l’extérieur 
crustacé,  et  l’intérieur  membraneux,  épais. — 
L’Anda,  auquel  on  a  donné  le  nom  spécifique 


AND 

de  Gomez  ou  de  Pison,  est  un  grand  arbre 
à  suc  laiteux,  à  feuilles  alternes  et  dépour¬ 
vues  de  stipules ,  qui  portent  à  l’extrémité 
d’un  long  pétiole  deux  glandes,  et  cinq  folio¬ 
les  articulées ,  entières ,  portées  elles-mêmes 
sur  des  pétioles  partiels  plus  courts.  Les 
fleurs  sont  disposées ,  à  l’extrémité  des  ra¬ 
meaux,  en  une  sorte  de  panicule  par  une  di¬ 
chotomie  assez  régulière  et  plusieurs  fois  ré¬ 
pétée,  dans  laquelle  les  femelles  sont  ordi¬ 
nairement  sessiles  dans  la  fourche  des  dicho¬ 
tomies  ,  les  mâles  courtement  pédicelîées  sur 
les  côtés.  {Voy.  Ad.  Juss.  Euph.,  p.  59,  tab. 
12,  n°  57,  et  PI.  usuelles  des  Bras.) —  L’a¬ 
mande  des  graines  offre  les  propriétés  com¬ 
munes  à  la  famille  et  était  employée  autre¬ 
fois  comme  purgatif.  Leur  usage  paraît  aban¬ 
donné  aujourd’hui ,  quoique  l’arbre  ait  con¬ 
tinué  à  être  cultivé  communément  à  cause 
de  sa  beauté.  (Ad.  J.) 

*  ANDAAÇU.  bot.  —  Voyez  anda. 

(Ab.  J.) 

ANDALOUSÏTE  (Andalousie,  provin¬ 
ce  d’Espagne).  Min.  —  Voyez  macle. 

(Dsl.) 

ANDERSONIA  (W.  Anderson,  chi¬ 
rurgien,  compagnon  de  Cook  ).  bot.  ph.  — 
G.  de  la  famille  des  Loganiacées,  formé  par 
Wilîdenow  (. Msc .),  et  synom  du  g.  Gœrtnera 
de  Lamark.  —  G.  de  la  famille  des  Méliacées, 
formé  par  Roxburgh  ,  et  synon.  de  son  g. 
Âmoora .  —  G.  de  la  famille  des  Stylidiées , 
formé  par  Kœnig  (Msc.),  et  synon.  du  g. 
Stylidium  ( Nitrangium ). — Cette  dénomina¬ 
tion  générique  ,  après  bien  des  vicissitudes, 
comme  on  le  voit ,  est  enfin  resté  à  un  g.  de  la 
famille  des  Épacridacées ,  type  de  la  tr.  des 
Épacrées,  établi  par  11.  Brown  (  Prodr. ,  p. 
554  ) ,  qui  lui  assigne  les  caract.  suivants  : 
Cal.  coloré,  5-parti,  accompagné  de  braetéo- 
les  foliacées,  géminées,  ou  en  nombre  double. 
Cor.  hypogyne ,  subcampanulée  ou  hypocra- 
térimorphe,  égalant  le  calice ,  à  limbe  5- 

parti ,  dont  les  segments  étalés  et  barbus  à 
¥ 

la  base.  Etain.  5 ,  hypogynes ,  ne  dépassant 
pas  la  gorge  du  tube  floral  ;  filaments  com¬ 
primés  ,  plans ,  subulés.  Anth.  insérées  par 
le  dos  au  dessous  de  leur  partie  moyenne. 
Squammuîes  hypogynes  5,  distinctes  ou  con 
nées.  Ovaire  quinqué  -  îoculaire  ,  à  loges 
multi-ovulées.  Capsule  5  -  Ioculaire ,  à  pla¬ 
centas  dressés  du  fond' des  loges ,  et  adnés  à 
une  colonne  centrale.  Graines  rares  par  a- 


AND 


AND 


843 


vortement,  dressées.  — Les  Andersonia  sont 
des  sous-arbrisseaux  squarreux ,  indigènes 
de  la  Nouvelle -Hollande  méridionale,  à 
rameaux  marqués  de  cicatrices  par  la  chute 
des  feuilles;  celles-ci  alternes,  à  base  cucul- 
lée  et  semi-engaînantes.  Fleurs  dressées,  ter¬ 
minales.,  solitaires  ou  en  épis.  — Ce  g.  est 
fort  borné  dans  le  nombre  de  ses  esp.  On 
cultive  dans  les  serres  d’Europe  VA.  spren- 
gelioides  II.  B.  (C.  L.) 

AADlRA,Pison,Lamk.; — Voiicicapoua , 
Aubl.  (  Andira  est  le  nom  brésilien  d’une 
esp.  du  genre),  bot.  pu.  — G.  de  la  famille 
des  Légumineuses ,  tr.  des  Césalpiniées,  R. 
Br.,  s.-tr.  des  Géoffroyées ,  De  Cand.  —  M. 
Ivunth  (in  Humb.  et  Bonpl.  Nov.  Gen.  et 
Spec. ,  v.  VI ,  p.  383  )  en  trace  ainsi  les  ca- 
ract.  :  Cal.  urcéolé  ou  turbiné-campanulé  , 
quinquéffenté  ;  dents  presque  égales ,  poin¬ 
tues  ,  dressées.  Cor.  papilionacée  ;  étendard 
arrondi,  échancré,  horizontal ,  plus  long  que 
la  carène.  Etam.  diadelphes  (9  et  1).  Ovaire 
stipité ,  tri-ovulé.  Stigm.  pointu.  Légume 
stipité,  suborbiculaire,  drupacé  ,  uniloculai¬ 
re  ,  monosperme ,  séparable  en  deux  valves. 

—  Arbres  inermes.  Feuilles  imparipennées; 

folioles  opposées ,  stipellées.  Panicules  sim¬ 
ples  ou  rameuses,  terminales  ,  composées  de 
grappes  multiflores.  Fleurs  courtement  pé- 
diceilées ,  pourpres.  —  Ce  g.  appartient  à  la 
zone  équatoriale.  On  en  connaît  6  esp.  (dont 
5  de  l’Amérique  et  1  du  Sénégal).  Ces  végé¬ 
taux  sont  remarquables  par  la  beauté  de 
leur  inflorescence ,  ainsi  que  par  l’extrême 
amertume  de  leur  écorce  et  de  leur  fruit. 
En  Amérique ,  on  leur  attribue  des  proprié¬ 
tés  anthelmintiques  très  efficaces  ;  mais  leur 
emploi  exige  beaucoup  de  circonspection , 
car,  à  trop  forte  dose  ,  il  peut  devenir  mor¬ 
tel.  (Sp.) 

ANDRACHNE  (àviïpâyyv\).  BOT.  Pli. 

—  C’est  le  nom  grec  du  Pourpier ,  que  les 
botanistes  ont  transporté  à  un  g.  entière¬ 
ment  différent ,  mais  qui ,  par  le  port  et  les 
feuilles  épaisses  et  charnues  de  quelques  unes 
de  ses  esp. ,  présentait  avec  lui  quelque  res¬ 
semblance  extérieure.  Ce  g. ,  appartenant  à 
la  famille  des  Euphorbiacées ,  offre  les  ca- 
ract.  suivants  :  Fleurs  monoïques ,  à  calice 
quinquéparti.  Dans  les  mâles  :  5  pétales 
membraneux,  avec  lesquels  alternent  autant 
d’écailles  biparties,  qui  manquent  quelque¬ 
fois  ;  3  étamines  dont  les  filets  se  soudent 


en  une  colonne  soutenant  un  rudiment  de 
pistil.  Dans  les  femelles  :  pas  de  corolle; 
ovaire  entouré  à  sa  base  de  3  écailles  bifi¬ 
des,  alternes  avec  les  divisions  du  calice  ,  et 
qui  manquent, d’autres  fois;  surmonté  de  3 
styles  courts  et  divariqués,  chacun  à  2  bran¬ 
ches  stigmatiques ,  renfermant  5  loges 
bi-ovulées,  et  donnant  une  capsule  à  3  co¬ 
ques  2-spermes  et  bivalves.  —  Gn  ne  connaît 
d’Andrachne  que  2  esp. ,  dont  plusieurs  au¬ 
teurs  ont  fait  deux  g.  distincts  :  l’une  her¬ 
bacée,  répandue  dans  le  midi  de  l’Europe  et 
l’Orient,  qui  est  le  Telephioides  de  Tourne- 
fort,  VEraclissa  et  le  Limeum  de  Forskal 
(c’est  elle  dont  la  fleur  mâle  est  munie  de 
squammules  alternant  avec  les  pétales)  ; 
l’autre  frutescente ,  répandue  dans  le  midi 
de  l’Asie  ,  depuis  l’ïndostan  jusqu’à  Timor', 
et  dans  laquelle  manquent  ces  mômes 
squammules  :  c’est  VArachne  de  Necker. 

(Ad.  J.) 

ÂNDRÆNE.  Andrœna.  ms.  —  G.  de 
l’ordre  des  Hyménoptères ,  famille  des  Mel- 
lifères  ,  tr.  des  Andrénides  ou  Àndrenètes , 
établi  par  Latreiîle  (  G.  Crust.  et  1ns .•), 
et  adopté  par  tous  les  entomologistes.  Les 
Andrænes  ont  le  corps  velu;  le  labre  trigo- 
ne  ;  les  palpes  maxillaires  beaucoup  plus 
longs  que  le  prolongement  de  la  mâchoire  ; 
la  languette  repliée  sur  le  côté  supérieur  de 
la  gaîne,  et  les  ailes  antérieures  pourvues  de 
trois  cellules  cubitales,  avec  le  commence¬ 
ment  d’une  quatrième. 

Ce  genre  renferme  un  assez  grand  nombre 
d’espèces  ;  la  plupart  sont  indigènes.  Leurs 
femelles  creusent  des  trous  ordinairement 
dans  un  sol  exposé  au  midi,  et  enlèvent  la 
terre  à  l’aide  de  leurs  pattes;  elles  déposent 
ensuite  un  œuf  dans  ces  trous ,  et  l’appro¬ 
visionnent  d’une  pâtée  formée  de  pollen  et 
d’un  peu  de  miel.  Les  Andrænes  les  plus  ré¬ 
pandues  dans  notre  pays  sont  les  A.  pilipes 
Fab.,  Nigro-œneci  ejusd.,  etc.  (Bl.) 

*  ANBRASJPIS  (  «v'4/3,  âvJ'pôi,  homme; 
«si? c’?,  bouclier  ;  forme  des  feuilles  ).  bot. 
ph.  —  G.  de  la  famille  des  Primulacées , 
formé  par  Duby  (Bot.  Gall.  1831  ),  et  syn. 
du  g.  Androsace  ,  dont  il  est  une  division  , 
avec  ces  caractères  :  Feuilles  en  rosette  à  la 
base  de  la  scape.  Pédoncules’ ombellés,  invo- 
lucrés.  Ovaire  5-multi-ovulé.  (C.  L.) 

*  ANDRÉ  AGEES.  Andreaceœ.  bot. 
eu.  —  M.  Lindléy,  dans  son  Nixus  planta- 


484 


AND 


AND 


rum,  p.  24,  a  formé  du  g.  Andrcea  un  or¬ 
dre  distinct ,  se  fondant  sur  ce  que ,  par  sa 
structure,  il  n’appartient  pas  plus  aux  Mous¬ 
ses  qu’aux  Hépatiques ,  dans  lesquelles  il  a 
été  tour  à  tour  placé.  S’il  se  rapproche  des 
premières ,  en  effet ,  par  une  coiffe  et  un 
opercule ,  il  s’en  écarte  par  la  division  val- 
vaire  de  sa  capsule  ;  d’un  autre  côté ,  s’il  a 
des  rapports  avec  les  Jongermannes  par  ce 
dernier  caractère  ,  il  s’en  éloigne  beaucoup 
plus  encore  par  la  présence  d’une  columelle 
et  l’absence  d’élatères,  ainsi  que  l’a  fort  bien 
remarqué  M.  Hooker.  M.  Lindley  en  conclut 
qu’il  doit  être  regardé  comme  le  type  d’une 
famille  naturelle  très  distincte.  Le  fait  est 
que  le  g.  Anclrœa ,  si  l’on  ne  prend  le  parti 
de  le  séparer  complètement ,  devient  un  des 
plus  rebelles  à  nos  méthodes  de  classifica¬ 
tion.  (G.  M.) 

*  ANDRÉ  ASBERGOLITHE.  min.  — 
Nom  donné  à  l’Harmotome  d’Andréasberg  , 
au  Hartz.  Voy.  harmotome.  (Del.) 

ANDRENÈTES.  Andrenetœ.  ins.  — 
Tr.  de  la  famille  desMellifères,  de  l’ordre  des 
Hyménoptères,  sect.  des  Porte-aiguillon, 
circonscrite  par  Latreilîe  et  caractérisée  prin¬ 
cipalement  1°  par  la  languette  trifide,  ayant 
son  lobe  intermédiaire  lancéolé  et  plus  court 
que  la  gaine;  2°  par  les  mandibules,  simples 
ou  terminées  en  une  ou  deux  dentelures  ; 
5°  par  les  palpes  labiaux,  de  quatre  articles, 
ayant  la  même  forme  que  les  maxillaires; 
ceux-ci  toujours  composés  de  six  articles. — 
Les  Andrenètes  ne  se  composent  que  de  deux 
sortes  d’individus  ;  il  n’existe  pas  de  neutres 
ou  d’ouvrières  chez  elles ,  comme  parmi  les 
Abeilles,  les  Bourdons,  etc.;  elles  vivent  so¬ 
litaires,  et  les  femelles  creusent  dans  la  ter¬ 
re  des  trous  assez  profonds  où  elles  dépo¬ 
sent  leurs  œufs;  elles  ferment  ensuite  l’ou¬ 
verture  de  ces  trous  avec  des  grains  de  terre 
après  avoir  approvisionné  leurs  œufs  d’une 
pâtée  formée  d’une  certaine  quantité  de 
miel  et  de  pollen  qu’elles  recueillent  sur  les 
étamines  à  l’aide  de  leurs  pattes. 

Cette  tribu  était  confondue  par  Linné 
dans  son  g.  Abeille  (  Apis  )  ;  elle  en  fut  dis¬ 
tinguée  par  Réaumur,  qui  désigna  les  espèces 
qui  la  composent  sous  le  nom  de  Pro- Abeil¬ 
les.  Fabricius  en  forma  le  g,  Andrœna  et  le  g. 
Hylœus ,  auxquels  Latreilîe  adjoignit  les  g. 
Halicîus,  Sphecodes ,  Nomia ,  Dasypodae t 
Colletés.  MM.  Lepelletier  de  St.-Fargeau  et 


Serviîle  ( Encycl .  méth.  )  y  ont  ajouté  le  g. 
Scrapter,  et,  tout  récemment,  M.  Léon  Du¬ 
four  a  repris  pour  une  Andrenète  de  la 
France  méridionale  le  g.  Megilla  de  Fa- 
bricius,  dont  les  espèces  ont  été  disséminées 
dans  d’autres  genres.  Voy. ,  pour  plus  de 
détails  sur  l’organisation ,  l’art,  mrlmfè- 
RES.  (Bl.) 

*ANDRÉNIBES  et  ANDRÉNITES. 
—  Syn.  d’ andrenètes.  (Bl.) 

*  ANDREOEA  (  nom  d’homme  ).  bot. 
cr.  —  Nom  imposé  par  Ehrhardt  et  consa¬ 
cré  par  Hedwig  à  un  genre  de  la  famille  des 
Mousses,  ainsi  caractérisé  par  Bride!  (. Bryo - 
logia  universa ,  t.  If,  p.  725)  :  Point  de  pé- 
ristome.  Capsule  renflée  en  forme  d’apophy¬ 
se  à  la  base,  entière  au  sommet,  où  un 
opercule  adné ,  persistant ,  maintient  réu¬ 
nies  les  quatre  valves ,  dans  lesquelles  elle 
est  fendue  au  milieu.  Calyptre  couvrant 
primitivement  la  capsule,  puis  hémisphéri¬ 
que  et  susceptible  de  se  fendre  latéralement 
après  sa  rupture  irrégulière.  Séminules  nom¬ 
breuses  ,  petites ,  exactement  sphériques , 
lisses  et  brunes.  Ces  Mousses  sont  monoï¬ 
ques  ou  dioïques  ;  les  fleurs  mâles  axillaires 
au  sommet ,  la  fleur  femelle  terminale.  An¬ 
thères  o  à  7,  légèrement  pédicellées,  accom¬ 
pagnées  de  parapbyses  nombreuses,  plus 
longues ,  filiformes  ,  un  peu  plus  grosses  au 
sommet ,  munies  d’articles  à  segments  é- 
gaux.  Pistils  3  à  20 ,  nus ,  dont  un  seul  de¬ 
vient  fécond.-— Les  Andréées  ont  le  port  des 
Jongermannes.  Elles  sont  dressées  ,  rameu¬ 
ses  ,  fragiles ,  et  forment  des  petites  touffes 
d’un  rouge  brun  qui  passe  au  noir.  Leurs 
feuilles  sont  éparses  ,  imbriquées ,  assez  é- 
paisses  en  raison  de  la  petitesse  de  la  planté, 
munies  ou  privées  de  nervure ,  et  ont  leur 
réseau  composé  de  mailles  ou  aréoles  circu¬ 
laires,  disposées  par  lignes  parallèles.  La 
capsule  est  pçtite  ,  droite ,  courtement  pé- 
donculée ,  dépassant  à  peine  le  niveau  des 
feuilles,  et  reposant  sur  une  apophyse  d’une 
consistance  molle,  oblongue  ou  turbinée.  Le 
pédoncule,  un  peu  renflé  à  sa  naissance,  est 
inséré  dans  une  gaine  très  courte.  L’oper¬ 
cule  est  conique  et  petit.  Les  Mousses  qui 
forment  ce  genre  habitent  les  deux  conti¬ 
nents  de  l’hémisphère  boréal.  Elles  choisis¬ 
sent  de  préférence ,  pour  s’y  établir,  les  ro¬ 
chers  et  les  pierres.  Peu  communes  dans 
les  plaines ,  elles  s’élèvent  jusqu’à  la  région 


AND 


AND 


485 


des  neiges  éternelles.  Elles  sont  "vivaces. 

Linné  avait  placé  parmi  les  Jongermannes 
les  deux  seules  esp.  connues  de  son  temps. 
Ehrhardt ,  qui  créa  le  genre ,  le  laissa  aussi 
dans  la  famille  des  Hépatiques.  Iïedwig  et 
tous  les  bryologistes  qui  l’ont  suivi  Font  dé¬ 
finitivement  classé  parmi  les  Mousses.  Il 
faut  convenir  que  ,  par  son  organisation  ,  il 
tient  le  milieu  entre  l’une  et  l’autre  famille. 
MM.  Endlicher  et  Lindley  ont  peut-être  eu 
raison  d’en  former  un  ordre  distinct  des 
Mousses  et  des  Hépatiques,  sous  le  nom 
< V Andréacées .  (  Voy .  ce  mot.)  On  n’en  con¬ 
naît  que  5  esp.  bien  distinctes,  dont  l’une  (J.. 
subulata)  est  originaire  du  Cap  ;  les  4  autres 
appartiennent  à  l’Europe.  Comparé  à  d’au¬ 
tres  Mousses ,  ce  g.  a  quelque  analogie  avec 
les  Sphagnum  par  son  pédoncule  charnu  et 
blanc ,  non  primitivement  renfermé  dans  la 
coitfe,  et  avec  les  Phascum  par  un  opercule 
persistant;  mais  il  diffère  de  l’un  et  de  l’au¬ 
tre  par  le  mode  de  déhiscence  de  sa  capsu¬ 
le.  ^  (C.  M.) 

ANDRÉOLITBE.  min.  —  Même  cho¬ 
se  qu’Andréasbergolitbe.  (Del.) 

*  ANDREOSKIA ,  DC.  (Andrzeioski , 

botaniste  polonais  ).  bot.  pii.  —  Syn.  du  g. 
Dontostemon ,  Andrz.,  de  la  famille  des  Cru¬ 
cifères.  (Sp.) 

*  ANDREUSIA  (nom  d’homme),  bot. 
pu.  — G.  de  la  famille  des  Yacciniées,  établi 
par  M.  Dunal,  et  synon.  du  g.  Sympliysia  de 
Presl.  (in  Lût.  adJacq.  1827).  Voy.  ce  mot. 
—  G.  de  la  famille  des  Myoporacées,  fondé 
par  Yentenat,  non  adopté,  et  qui  reste  réuni 
au  g.  Myoporum.  Voy.  ce  mot.  (C.  L.) 

ANDREWS! A  (nom  d’homme),  bot. 
ph.  —  G.  de  la  famille  des  Gentianacées , 
proposé  par  Sprenge!  ( Linn .  Syst.,  pl.  419), 
et  qui  reste  réuni  au  G.  Centaurella  de 
Michaux.  Voy.  ce  mot.  (C.  L.) 

ANDRIALA  (Linné  [ PMI.  Bot.]  fait 
dériver  ce  nom  de  VAp,  «vfyo's,  homme,  et 
de  air, ,  erreur,  égarement  ;  il  n’est  pas  faci¬ 
le  de  saisir  les  rapports  qu’il  trouve  entre 
ces-inots  et  les  caractères  ou  propriétés  de 
ces  plantes  ).  bot.  pii.  —  Les  plantes  de 
ce  genre  font  partie  des  Sémifîosculeuses 
ou  Chicoracées ,  famille  des  Composées. 
Elles  ont  pour  caract.  :  Capit.  multiflore. 
Invol.  campanulé ,  formé  d’écailles  linéai¬ 
res,  nombreuses ,  unisériées ,  accompagnées 
quelquefois  à  la  base  de  quelques  petites 


folioles  accessoires.  Récept.  couvert  d’alvéo¬ 
les  fimbrillifères  se  décomposant  en  espè¬ 
ces  de  soies ,  ou  quelquefois  paléacées  sur 
leur  contour.  Fruits  obovés-oblongs,  par¬ 
courus  par  10  stries ,  couronnés  par  une  ai¬ 
grette  raide,  scabre,  unisériée  et  caduque. — 
Les  Andriala  habitent  l’Europe  australe. 
Ce  sont  des  herbes  bisannuelles  ou  vivaces, 
couvertes  d’un  duvet  serré,  blanchâtre,  dra¬ 
pé  ,  et  entremêlé  de  poils  glanduleux,  prin¬ 
cipalement  vers  la  partie  supérieure.  Les 
capitules  sont  à  fleurs  jaunes,  et  disposés  en 
corymbe.  (J.  D.) 

ANDRIA  LO!  DES.  Andriala  (Voy.  ce 
mot;  £cc?05,  forme,  aspect;  qui  a  l’aspect 
de  V Andriala).  —  M.  De  Candoile  a  donné 
ce  nom  à  la  première  section  du  g.  Conyza, 
et  la  caractérise  de  la  manière  suivante  : 
Réceptacle  muni  d’alvéoles  à  bords  entiers. 
Aigrette  à  soies  scabres ,  à  peu  près  de  mê¬ 
me  longueur  que  le  fruit.  Cette  section  ne 
renferme  qu’une  seule  esp.,  originaire  des 
montagnes  de  l’Inde.  C’est  une  plante  viva¬ 
ce,  à  feuilles  couvertes  d’un  duvet  blanc,  et 
à  capitules  solitaires  au  sommet  des  ra¬ 
meaux.  (J.  D.) 

*  ANBRIEUXIA  (nom  d’un  voyageur 
qui  a  parcouru  le  Mexique  dans  ces  derniers 
temps  ).  bot.  pm.  —  Ce  g.  appartient  à 
la  famille  des  Composées,  tr.  des  Sénécio- 
nidées.  M.  De  Candoile  le  caractérise  à  peu 
près  de  la  manière  suivante  :  Capitule  mul¬ 
tiflore  hétérogame  ;  fleurs  du  rayon  au  nom¬ 
bre  de  20  environ,  unisériées,  ligulées,  fe¬ 
melles,  stériles;  celles  du  disque  herma¬ 
phrodites,  tubuleuses,  5-dentées.  Invol.  com¬ 
posé  de  deux  rangées  d’écailles  obiongues  , 
foliacées,  étalées  à  leur  partie  supérieure; 
récept.  convexe ,  couvert  de  paillettes  mem¬ 
braneuses,  aiguës,  concaves,  et  embrassant  les 
fleurons.  Les  fleurons  ligulés  sont  coriaces 
et  munis  de  5  étamines  avortées,  réduites  à  de 
petits  filaments;  le  style,  glabre,  se  divise  en 
deux  rameaux  cylindracés.  Les  fleurs  du 
disque,  infundibuliformes ,  sont  pourvues 
d’étamines  linéaires  et  d’un  style  dont  les 
branches  se  terminent  par  un  petit  cône  ve¬ 
lu.  Les  fruits  des  fleurons  sont  stériles,  petits, 
obovales,  comprimés,  trigones  et  velus  au 
sommet  ;  ceux  du  disque  obiongs ,  tri¬ 
gones,  glabres,  dépourvus  d’aigrette. — Le  g. 
Andrieuxia  ne  renferme  qu’une  esp.,  origi¬ 
naire  du  Mexique  ;  c’est  une  herbe  vivace 


480 


AND 


AND 


à  fëuilles  opposées  ,  à  rameaux  parcourus 
dans  leur  longueur  par  des  séries  de  poils 
alternant  avec  les  insertions  des  feuilles. 
Les  fleurs  sont  jaunes.  (  Voy .  Delessert ,  le. 
Select.,  vol.  4.)  (J.  D.) 

*ANDRïOPETALUM  (avfyetos,  mâle; 
icérodov,  pétale;  allusion  à  l’insertion  stamina- 
le).  bot.  pii.  —G.  de  la  famille  des  Protéa- 
cées,  tr.  des  Ilakéées,  formé  par  Schott  (Afsc.), 
adopté  et  décrit  ensuite  par  Pohl  (  PI.  bras. , 
t.  91-92),  et  dont  voici  les  caractères  :  Pé- 
rigone  tétraphylle,  régulier,  à  folioles  révo- 

r 

îutées  au  sommet.  Etam.  4,  insérées  à  la 
base  du  périgone  ;  les  filaments  linéaires- 
plans,  égalant  les  folioles  périgoniaîes.  Glan- 
dules  4,  hypogynes,  connées  entre  elles.  O- 
vaire  uniloculaire ,  bi-ovulé.  Style  filiforme. 
Stigm.  vertical,  en  massue.  Follicule...  — 
Quelques  arbres  (  Rhopalœ  Sp.  Kunth.,  t. 
121  )  indigènes  au  Brésil,  peu  connus,  à 
feuilles  alternes,  très  entières,  à  épis  axil¬ 
laires  en  grappes,  à  fleurs  unibractéées  par 
deux.  ^  (C.  L.) 

^ANDRÜCÉE.  Androcæum  (d'jyp,  â'J- 
opoç ,  par  opposition  au  ywxixetov  des  Grecs  : 
donc  réunion  d’hommes  ;  ici,  réunion  d’éta¬ 
mines).  bot.  ph.  —  On  a  proposé  d’appli¬ 
quer  cette  dénomination  à  l’ensemble  starni- 
nal,  comme  on  applique  celle  de  corolle  à 
l’ensemble  des  pétales  ;  celle'de  calice  à  l’en¬ 
semble  des  sépales  ;  celle  de  pistil  à  l’en¬ 
semble  du  stigmate,  du  style  et  de  l’ovaire. 
Elle  est  peu  connue,  et  son  emploi  pourrait 
cependant  parfois  être  utile  dans  certaines 
descriptions.  (C.  L.) 

ANDROCERA  (àv^,  àvtyds ,  homme , 
étamine  ;  xepûç,  corne;  l’une  des  étam.  est  al¬ 
longée  en  forme  de  corne),  bot.  fis.  —  G. 
de  la  famille  des  Solanacées,  établi  parNut- 
tal  {G en. ,  t.  129)  aux  dépens  du  g.  Sola¬ 
rium,  L.,  et  qui  n’a  pas  été  adopté. 

(C.  L.) 

*  AWBROCTGNE.  Androctonus  (  àv- 
G'po'xà'joç ,  meurtrier  ).  abâcmm.  —  G.  de 
la  famille  des  Scorpions  [Voy.  ce  mot),  dans 
les  Arachnides  pulmonaires ,  établi  par  M. 
Ehrenberg,  et  caractérisé  surtout,  à  l’égard 
des  autres  groupes  de  Scorpions,  par  le 
nombre  de  ses  yeux,  qui  est  de  douze,  dont 
cinq  de  chaque  côté  et  deux  plus  gros  à  la 
partie  médio-antérieure  du  céphalothorax. 
— Ce  g.,  renferme  quelques  espèces  de  l’ancien 
monde  et  principalement  d’Afrique;  mais  il 


n’a  pas  encore  de  représentants  en  Amérique. 
Plusieurs  d’entre  elles  causent  des  blessures 
assez  dangereuses.  «  A  Thèbes,  dit  M.  Eh¬ 
renberg,  et  dans  le  Dongola,  où  les  hom¬ 
mes  redoutent  tellement  les  Scorpions ,  que 
la  vue  de  ces  animaux  leur  fait  horreur ,  et 
où  ils  disent  que  leur  piqûre  est  mortelle, 
nous  avons  surtout  trouvé  les  Androctonus 
quinque  striatus  et  funestus  (  Hemprieh  et 
Ehr.  );  c’est  donc  à  ces  espèces  qu’il  faut 
surtout  attribuer  la  propriété  de  donner  la 
mort,  du  moins  dans  cette  partie  de  l’Afrique 
septentrionale.  Nous  avons  vu  des  bateleurs 
égyptiens  qui  avaient  F  And.  quinque-stria- 
tus  mêlé  à  d’autres  scorpions ,  mais  ils  lui 
avaient  enlevé  le  plus  souvent  son  aiguillon. 
Comme  je  prenais  souvent  des  Scorpions,  cinq 
fois  j’ai  été  piqué  par  ces  animaux.  A  Dongo¬ 
la,  la  piqûre  d  eVAnd.  funestus  m’a  causé  pen¬ 
dant  trois  jours  de  douleurs  très  aiguës,  et 
j’ai  aussi  observé  que  des  femmes  et  des  en¬ 
fants  pouvaient  bien  succomber  à  cette  bles¬ 
sure  ,  mais  qu’elle  est  incapable  de  donner  la 
mort  à  un  homme  robuste.  Aucun  des  hom¬ 
mes  de  tempérament  et  d’âge  -assez  divers  , 
qui,  à  ma  connaissance,  ont  été  piqués,  n’a 
péri.  » 

M.  Ehrenberg  partage  les  Androctonus  en 
deux  sous-genres,  les  liurus  et  les  Prio - 
nurus. 

Les  espèces  de  ce  g.  qu’il  a  étudiées  sont 
surtout  celles  d’Orient  ,  et  il  en  porte  le 
nombre  à  treize.  (P.  G.) 

ANDROCYMBÏUM,  Willd.;  Cymban- 
thes,  Salisb.  («A p ,  àvc ?pd$,  homme,  étamine; 
xv/j.êiov,  petite  barque  :  mode  d’insertion  des 
étamines),  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des 
Mélanthacées,  tribu  des  Yératrées,  établi  par 
Willdenow  {Berl.  Mag.,  SI,  21),  et  dont  les 
caractères  sont  ainsi  limités  :  Périgone  co- 
rollacé ,  hexaphylle  ;  folioles  onguiculées, 
roulées  en  cornet  au  dessus  de  l’onglet,  dé- 

p 

cidues;  cornet  nectarifère.  Etam.  6,  insérées 
sur  le  cornet  des  folioles  ;  anth.  extrorses. 
Ovaire  3-loculaire,  multiovulé.  Styles  3,  co¬ 
niques,  continus  par  les  loges.  Caps.  5-locu- 
laire  ,  3-partible,  déhiscente  intérieurement 
par  le  sommet.  Graines  nombreuses  bisé- 
riées  dans  Fangle  des  loges...  —  Ce  genre  , 
encore  peu  connu,  renferme  un  petit  nom¬ 
bre  de  plantes  du  Cap,  à  racines  bulbeuses, 
à  feuilles  ovales-lancéolées  ou  linéaires,  cu- 
cullées  à  la  base.  L’inflorescence  est  en  épis 


487 


AND 

courts ,  cachés  entre  des  bractées  foliacées. 

(G.  L.) 

*  ANDROGRAPHIS  (  ânp  ,  fofyds, 

homme;  y /sx<piç,  pinceau;  étamines  en  for¬ 
me  de  pinceau  ).  bot.  pu.  —  G.  de  ia  fa¬ 
mille  des  Acanthacées,  type  de  la  tribu  des 
Ândrographidées ,  formé  par  Nees  (in  Wall. 
PL  as.  rar .,  t.  III,  p.  116) ,  qui  lui  assigne  les 
caractères  suivants  :  Cal.  5-parti,  égal,  à  seg¬ 
ments  étroits.  Cor.  hypogyne,  biïabiée,  lèvre 
supérieure  entière  ou  bifide  ;  l’inférieure 
trifide.  Étam.  2;  insérées  au  tube  de  la  co¬ 
rolle.  Anth.  biloculaires ,  à  logettes  parallè¬ 
les,  barbues  à  la  base.  Ovaire  biloculaire,  à 
loges  bi-multi-ovulées.  Style  simple.  Stigm. 
aigu.  Capsule  ovale  ou  lancéolée ,  déprimée, 
biloculaire,  tétra-poly-sperme ,  loculicide- 
bivalve  ;  valves  septifères  au  milieu.  Graines 
ovales,  obtuses,  subcylindriques,  tronquées 
obliquement  à  la  base  ,  alvéoîées-scrobicu- 
îées  ,  retenues  par  des  rétioacles  décidus.  — 
Ce  g.,  formé  aux  dépens  de  quelques  espèces 
de  Justicia ,  renferme  des  plantes  herbacées, 
annuelles ,  vivaces  ou  même  suffrutescentes , 
indigènes  dans  l’Asie  tropicale  ;  à  feuilles 
opposées  ;  à  grappes  axillaires  ,  grêles,  sim¬ 
ples  ou  di-tri-chotomes ,  unilatérales  ,  mu¬ 
nies  de  deux  bractées  opposées,  plus  cour-, 
tes  que  le  calice  ;  bractéoles  milles.  On  en 
cultive  quelques  unes  dans  nos  serres  d’Eu¬ 
rope.  (C.  L.) 

*  ANBROGYN  ou  ANDROGYNIE  , 
ANDROGYNIQTJE.  Androgynies ,  An- 
drogynicus  (<xv fyoyùvoç ,  qui  réunit  les  deux 
sexes),  bot.  pu.  — ■  Cette  épithète  s’emploie 
pour  exprimer  qu’une  plante  réunit  à  la 
fois  des  fleurs  mâles  et  des  Oeurs  femelles  , 
ou  qu’une  fleur  contient  en  même  temps 
des  organes  mâles  et  des  organes  femelles  , 
c’est-à-dire  des  étamines  et  des  pistils. 

(A.  R.) 

*  AMDROGYNAIRES  (fleurs).  An- 
drogynarii  flores  (àvfyjoy üvos,  qui  réunit 
les  deux  sexes),  bot.  pu.  —  Le  prof.  De 
Candolle  a  donné  ce  nom  aux  fleurs  dou¬ 
bles  dont  les  pétales  surnuméraires  sont  dus 
à  la  transformation  des  deux  organes  sexuels 
en  pétales ,  sans  que  les  enveloppes  florales 
aient  éprouvé  aucune  modification. 

(A.  R.) 

ANDROGYNIE.  Androgynies  [àvip,  âv- 
tfpoç ,  homme  ;  yuv/,  femme),  zool.  et  bot. 
—  Ce  terme,  synonyme  d’hermaphrodite , 


AND 

sert,  dans  son  acception  ordinaire,  à  dési¬ 
gner  les  individus  qui  paraissent  réunir  les 
organes  des  deux  sexes;  mais,  en  zoologie,  on 
a  proposé  de  nommer  Androgynes  les  ani¬ 
maux  qui ,  tout  en  possédant  les  deux  sexes , 
ne  peuvent  se  reproduire  qu’en  s’accouplant 
deux  à  deux ,  comme  les  Limaces  ;  et  de 
réserver  le  nom  d hermaphrodites  à  ceux  de 
ces  animaux  qui  semblent  se  féconder  eux- 
mêmes  ,  comme  les  Huîtres  et  les  Moules. 
En  botanique  ,  on  peut  établir  une  division 
analogue,  en  nommant  androgynes  les  plan¬ 
tes  qui  ont  les  deux  sexes  mâle  et  femelle 
dans  des  fleurs  séparées  sur  le  même  indivi¬ 
du  ;  tels  sont  le  Noyer  et  le  Noisetier  ;  et  her¬ 
maphrodites  celles  dont  les  sexes  sont  réu¬ 
nis  dans  une  même  enveloppe  florale.  Telles 
sont  la  plupart  des  plantes.  (C.  b’O.) 

ANBRÛGYNETTE.  bot.  pis.  —  Sy- 
non.  de  Stachygynandrum.  Voy.  ce  mot. 

(C.  L.) 

ANDROGYNIE.  Androgynia 
yy vos,  qui  réunit  les  deux  sexes),  bot.  pis. 
—  On  appelle  ainsi  la  réunion  des  deux  or¬ 
ganes  sexuels  soit  sur  un  même  individu, 
soit  dans  un  même  périanthe.  Dans  le  pre¬ 
mier  cas ,  ce  mot  est  synonyme  de  Monœ- 
cie ;  dans  le  second,  (P Hermaphroditisme. 
Voy.  ces  mots.  (A.  R.) 

*  ANDROGYNIFLORE.  Androgyni- 
florus  ( âvtyoyv vos,  androgyne;  flos ,  fleur; 
mot  hybride  ).  bot.  pii.  —  M.  Henri  de 
Cassini,  dans  ses  Mémoires  sur  les  Synan - 
thérées ,  disait  que  le  capitule  ou  la  cala- 
thide  était  androgyniflore,  quandjil  se  com¬ 
posait  uniquement  de  fleurs  hermaphrodites 
ou  androgynes,  par  opposition  aux  expres¬ 
sions  de  masculiflore  ou  féminiflore  em¬ 
ployées  pour  la  calathide  portant  unique¬ 
ment  des  fleurs  mâles  ou  des  fleurs  femelles. 

(A.  R.) 

ANDROMÂCHIA ,  H.  et.Bonpl.  (  PL 
œquin.,  2,  104,  t.  CXII,  non  Cass.  )  (  Nom 
mythologique.  )  bot.  pm.  —  Ce  g.  fait  par¬ 
tie  des  Composées ,  tr.  des  Vemoniées.  Il  a 
pour  caract.  :  Capit.  radié,  muni  d’une  seu¬ 
le  rangée  de  ligules  femelles  ;  les  fleurs  du 
disque  nombreuses  et  régulières.  Invol.  for¬ 
mé  d’écailles  imbriquées,  sèches,  acuminées*. 
Récept.  couvert  de  courtes  fimbrilles  ou  de 
paillettes.  Cor.  glabres  :  celles  du  disque  5- 
fides ,  à  lobes  acuminés ,  révolutés ,  légère¬ 
ment  plus  courts  que  le  tube;  celles  dm 


488 


AND 


AND 


rayon  ligulées,  à  tube  allongé  et  à  limbe  ob- 
Song.  Les  filaments  des  étamines  lisses.  Sty¬ 
les  à  base  bulbeuse  et  rameaux  semi-cylin- 
(Jracés.  Fruit  cylindracé ,  muni  de  cannelu¬ 
res  dont  les  angles  rentrants  sont  velus,  cou¬ 
ronné  par  une  aigrette  composée  de  deux 
rangées  de  paillettes  dentées;  les  extérieu¬ 
res  beaucoup  plus  courtes  et  légèrement 
plus  larges  que  les  intérieures.  —  Les  An- 
dromackia ,  au  nombre  de  huit  ou  dix  ,  ap¬ 
partiennent  teintes  au  nouveau  Continent. 
Ce  sont  des  herbes  ou  des  sous-arbrisseaux 
munis  de  feuilles  opposées ,  tomenteuses  et 
blanches  en  dessous  ,  et  de  capitules  dispo¬ 
sés  en  corymbes.  (J.  D.) 

*  ANDROMACHIA  Çwr?po[j,ù'/;i\ ,  nom 
mythol.  ).  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des 
Synanthérées,  proposé  par  Cassini  (Bull, 
philom.,  1817),  et  réuni  comme  synonyme 
au  g.  Liabum  d’Adanson.  (C.  L.) 

ANDROMÈDE.  Andromeda  (  nom 
myth.  d’une  constellation  voisine  du  pôle 
arctique  ;  allusion  à  l’habitation  de  la  plu¬ 
part  des  plantes  de  ce  g.  ).  bot.ph.  —  G.  de 
la  famille  des  Ericacées,  type  de  la  tr.  des 
Ândromédées,  établi  par  Linné,  et  dont  voi¬ 
ci  les  caract.  essentiels  :  Cal.  5-fide  ou  5- 
parti.  Cor.  hypogyne,  campanulée  ou  glo¬ 
buleuse,  à  limbe  quïnquéfide,  réfléchi.  Etam. 
10,  hypogvnes,  incluses,  insérées  à  la  base 
de  la  corolle  ;  filaments  subulés  ;  anthères 
obtuses  au  sommet  ou  bicornes ,  à  dos  mu- 
tique  ou  rarement  aristé.  Ovaire  5-loculaire , 
à  loges  multi-ovulées.  Style  simple;  stigmate 
obtus  ,  quelquefois  dilaté.  Capsule  subglobu¬ 
leuse  ,  5-loculaire,  loeulicide-5-valve  ;  valves 
septifères  au  milieu,  indivises  ou  ensuite  bi¬ 
fides  ;  colonne  centrale  placentifère  au  som¬ 
met.  Graines  nombreuses ,  lisses  ou  scrobi- 
culées.  —  Arbres  ou  arbrisseaux  assez  nom¬ 
breux  en  espèces  ,  dont  l’habitation  est  va¬ 
riée.  On  les  trouve  principalement  dans  l’A¬ 
mérique  boréale  ,  dans  l’Asie  tropicale  ,  et 
dans  les  contrées  situées  sous  les  pôles  ou 
qui  les  environnent.  On  en  cultive  quelques 
unes  dans  les  jardins.  Endlicher  (  Gen. ,  PL 
4318  ) ,  à  qui  nous  empruntons  ces  caractè¬ 
res  ,  fait  observer  qu’on  devra,  un  jour,  divi¬ 
ser  ce  g.  en  plusieurs  autres ,  en  raison  de 
divers  caractères  importants ,  dont  on  a  né- 

p 

gligé  l’étude  dans  les  Ericées,  comme  la 
forme  des  anthères,  la  déhiscence  du  fruit, 
la  situation  du  placenta ,  la  nature  des  grai¬ 


nes  qiEil  a  observées  lui-même  dans  quel¬ 
ques  espèces  ;  et  que ,  s’il  laisse  dans  son 
œuvre  le  g.  Andromeda  intact ,  en  y  ajou¬ 
tant  toutefois  les  sections  qu’on  en  a  for¬ 
mées,  c’est  de  peur  d’accumuler  erreurs  sur 
erreurs.  Ces  sections  sont  :  Cassiope  ,  Don.; 
Polifolia,JS uxb.;  Cassandra,  Don.  ;  Zenobia 
Don.  ;  Leucothoë ,  Don.;  Pieris  ,  Don.;  Ago~ 
nista,  Don .(Voy.  ces  divers  mots.).  Quant  au 
dernier,  comme  il  a  été  omis  à  son  ordre  al¬ 
phabétique  ,  nous  en  citerons  ici  les  caract.  : 
Cal.  5-parti.  Cor.  ovale.  Anth.  mutiques  sur 
le  dos ,  tubulées-bicornes  au  sommet.  Style 
cylindrique;  stigm.  capité.  Graines  anguleu¬ 
ses.  —  Arbrisseaux  toujours  verts ,  indigè¬ 
nes  de  l’Amérique  tropicale  et  de  l’île  de 
Bourbon  (imulis  Borbonicis  ?) ,  à  feuilles 
coriaces  ,  souvent  très  entières ,  réticulées- 
veinées ,  à  fleurs  terminales,  en  grappes. 
(  Don.,  Syst.  III,  837;  A.  salicifolia  Com- 
mers;A.  buxifolia  Lamk.,  etc.  )  (C.  L.) 

ANDROMÈDE.  Andromèdes  (nom  my¬ 
thol.).  foramïn.  —  G.  établi  par  Montfort 
(■ Conchyl .  Syst.,  p.  38)  sur  une  figure  copiée 
et  dénaturée  de  Fichtelet  Moll.  (Test.  Mi- 
crosc.,  p.  49,  f.  5,  f.  c.  d.  ).  Nous  croyons 
que  c’est  uneesp.  du  g.  Polystomelle.  (Voy. 
ce  mot.)  Lamarck  en  a  fait  une  Vorticiale. 
Voy.  ce  mot.  __  r  (A.sd’O.) 

*  ÂNDROMÉDÉES.  Andromedeœ 

(Voy.  andromeda).  bot.  ph. — Tribu  de  la 
famille  des  Ericacées ,  dont  le  type  est  le  g. 
Andromeda  ,  formée  par  Endlicher  (  Gen., 
PL  p.  754),  et  caractérisée  par  une  corolle  dé- 
cidue.  (C.  L.) 

*  ANBROPADUS.  ois.  —  S. -g.  établi 

par  Swainson  (Class.  ofBirds),  dans  sa  famil¬ 
le  Merulidœ ,  sur  un  oiseau  d’Afrique  (le 
Merle  importun ,  de  Levaillant) ,  et  synony¬ 
me  de  notre  g.,  Polyodon,  que  nous  avons 
proposé  dès  1832  dans  le  Mag.  de  Zool.,  de 
Guérin.  Voy.  le  g.  Brachypus  ,  dont  le  g. 
Poliodon  est  un  s. -g.  (Lafr.) 

*  ANBROPÉTALAIRE.  Andropeta- 

larius  (ànp,  fyo’ç ,  homme,  étamine  ;  kstxXov, 
pétale  ).  bot.  pu.  —  M.  De  Candolle  appli¬ 
que  cette  dénomination  aux  plantes  à  fleurs 
doubles  ou  pleines  ;  monstruosité  due  à  la 
métamorphose  des  étamines  en  pétales  ,  et 
dans  laquelle  le  pistil  reste  intact ,  comme 
cela  se  voit  journellement  en  horticulture, 
dans  les  Pivoines ,  les  Boses ,  les  Camellias , 
etc.  ...  (C.  L.) 


AND 


489 


ANDROPIIORE.  Androphorum  (àvÿp, 
Ave J/305,  homme;  çxj-jo's,  qui  porte),  bot.  pii. 
—  Quelques  botanistes  ,  et  spécialement  M. 
De  Mirbel,  ont  proposé  d’appeler  ainsi  le 
faisceau  ou  les  faisceaux  formés  par  la  sou¬ 
dure  des  filets  staminaux,  quand  les  étami¬ 
nes  sont  monadelphes ,  diadelphes  ou  polya- 
dclphes ,  ou  meme  chacun  des  filets  des  éta¬ 
mines  en  particulier.  Dans  ce  dernier  cas,  le 
mot  Androphore  est ,  comme  on  voit,  syno¬ 
nyme  de  filet  staminal.  Voy.  étamine. 

(A.  R.) 

ANDROPHYLAX,  Wendl.  «v- 
ctyîoç,  homme;  gardien,  protecteur). 

bot.  pii. —  Syn.  du  g.  Cocculus,  DG.,  de  la 
famille  des  Ménispermacées.  (Sp.) 

ANDROPOGON  (  â'jfpôç,  hom¬ 
me;  îriywv,  barbe),  bot.  piî.  —  L’un  des 
plus  grands  g.  de  la  famille  des  Graminées  , 
type  de  la  tr.  des  Andropogonées  ,  qui  se 
compose  de  plus  de  150  esp.,  la  plupart  exo¬ 
tiques,  quelques  unes  cependant  croissant 
dans  les  contrées  méridionales  de  l’Europe. 
Le  prof.  Kunth  ,  dans  son  Agrostographie , 
a  réuni  à  ce  genre  les  genres  Sorghum, 
Holcus  et  Centrophorum ,  et  lui  assigne  les 
caractères  suivant?  :  Fleurs  disposées  en  é- 
pis  solitaires ,  géminées ,  fasciculées  ou  en 

r 

panicules.  Epillets  géminés  ou  ternés  au 
sommet  :  l’un  complet  et  muni  d’arête; 
l’autre  stérile ,  rudimentaire ,  et  ordinaire¬ 
ment  dépourvu  d’arête.  Le  premier  a  deux 
fleurs  :  l’une  inférieure  ,  neutre  et  unipaléa- 
cée  ;  l’autre  supérieure,  hermaphrodite,  très 
rarement  femelle,  composée  de  deux  écailles 
qui  deviennent  dures  et  coriaces ,  et  sont 
mutiques.  Les  paillettes  de  la  glume  sont 
plus  petites,  minces  et  presque  transparen¬ 
tes;  l’inférieure  est  longuement  aristée.  Les 
étamines  au  nombre  de  trois;  l’ovaire  gla¬ 
bre  ;  les  styles  terminés  par  deux  stigmates 
plumeux;  les  paléoles  tronquées  et  ordinai¬ 
rement  glabres  ;  le  fruit  glabre ,  environné 
par  les  écailles. 

En  rétablissant  le  g.  Andropogon  à  peu 
près  dans  les  limites  qui  lui  avaient  été  as¬ 
signées  par  Linné  ,  M.  Kunth  y  a ,  par  con¬ 
séquent  ,  réuni  plusieurs  des  g,  qui  n’en 
étaient  que  des  démembrements  ,  et ,  entre 
autres  ,  VAnatherum  de  Palissot  de  Beau- 
vois,  VHeteropogon  de  Persoon,  le  Colladoa 
de  Cavanilles ,  etc.  Ainsi  constitué ,  c’est  , 
sans  contredit,  un  des  g.  les  plus  nombreux 


AND 

en  esp.  dans  toute  la  famille  des  Graminées. 
On  en  compte  174  dans  V  E  mimer  atio  plan- 
tarum  de  M.  Kunth  ,  qui  a  paru  il  y  a  déjà 
sept  ans ,  c’est-à-dire  en  1855. 

Quelques  esp.  du  g.  méritent  d’être  citées 
à  cause  de  leurs  propriétés  :  1°  V Andropo¬ 
gon  muricatus  (Retz,  t.  ÏIÏ ,  p.  45  ) ,  ou  A. 
squarrosus  (L. ,  Suppl . ,  p.  455) ,  originaire 
de  l’Inde,  fournit  cette  racine  odorante ,  au¬ 
jourd’hui  si  connue  sous  le  nom  de  vétiver , 
et  qui  sert  à  aromatiser  le  linge  et  les  ha¬ 
bits.  C’est  à  tort  qu’on  a  voulu  en  faire  un 
g.  distinct  sous  le  nom  de  Vetiveria. 

2°  La  racine  de  VAnd.  nardus  L.  est  une 
des  esp.  que  les  anciens  désignaient  sous  le 
nom  de  Nard  indien.  Elle  est  aromatique 
et  excitante;  mais  on  ne  l’emploie  plus  au¬ 
jourd’hui. 

5°  IVAndrop.  schœnanthus  L.  offre  éga¬ 
lement  une  racine,  mais  surtout  une  tige  et 
des  feuilles  très  aromatiques ,  qu’on  emploie 
encore  aujourd’hui  dans  quelques  prépara¬ 
tions  pharmaceutiques  très  compliquées, 
comme  la  Thériaque  et  leBiascordium. 

(A.  R.) 

*  ANDROPOGONÉES.  (Foy.  andro¬ 

pogon.)  bot.  ph. — L’une  des  tribus  établies 
par  le  prof.  Kunth  dans  la  famille  des  Gra¬ 
minées.  Elle  contient  entre  autres  les  g. 
Andropog&n,  Erianthus,  Saccharum ,  etc., 
etc.  Voy.  GRAMINÉES.  (A.  R.) 

ANDROSAC5E  (  nom  d’une  plante 
dans  Dioscoride  ).  polyp.  —  Nom  donné  , 
par  les  anciens  botanistes,  à  l’Acétabulaire  de 
la  Méditerranée.  (Duj.) 

*  ANBROSACE  (âvfyàaoaiy  ,  nom ,  dans 
Dioscoride,  d’une  plante  aujourd’hui  indé¬ 
terminée  ;  d’àv-flyî,  à'pôîi  homme  ,  et  de  <7«xo<, 
bouclier  ;  allusion  à  la  forme  peltée  des  feuil¬ 
les).  bot.  cr.  —  Boccone  ( Museo  di  piante 
rare,  p.  145)  appelle  ainsi  une  petite  espèce 
d’Agaric,  à  cause  de  sa  ressemblance  avec 
la  fleur  qui  porte  ce  nom.  VAgaricus  an - 
drosaceus  Linn.  croît  très  abondamment  en 
automne  sur  les  feuilles  et  les  rameaux  de 
plusieurs  arbres ,  et  particulièrement  du 
chêne.  Son  chapeau  est  mince,  membra¬ 
neux  ,  convexe  ou  légèrement  déprimé  au 
centre ,  plissé,  et  d’un  roux  très  pâle.  Les 
lames  sont  simples,  blanches,  adhérentes  au 
pédicule,  qui  est  filiforme ,  plus  ou  moins 
allongé,  fistuleux,  lisse,  sillonné  suivant  sa 
longueur,  et  d’un  brun  noir  brillant.  Il  ar- 

51* 


T.  I. 


490 


a  m 


rive  souvent  dans  les  temps  secs  que  le  cha¬ 
peau  avorte  ;  s’il  survient  ensuite  de  l’hu¬ 
midité,  il  s’allonge,  se  ramifie,  et  ressemble 
parfaitement  à  des  crins.  Dans  cet  état,  Per- 
soon  et  Acharius  l’ont  décrit  sous  le  nom 
de  Rhizomorpha  setiformis.  Persoon  môme 
(  Mycologia  europ. ,  sect.  ire,  p.  49)  en  a 
fait  le  Ceratonema  hippotrichodes ,  en  raison 
de  son  habitus.  Il  est  probable  que  plusieurs 
petits  Agarics,  qui  ont  beaucoup  d’analogie 
avec  celui-ci,  éprouvent  les  mêmes  modifi¬ 
cations  quand  ils  sont  soumis  aux  memes  cir¬ 
constances.  (LÉv.) 

*ANJ}JiOS  AGÉS. Ândrosacei  (ù-MÎ'pd^x- 
xvi,  nom  d’une  plante  aujourd’hui  indéter¬ 
minée  [F.  androsace]  ;  â'A,pi  âvtfpoç,  hom¬ 
me,  et  ackxoç,  bouclier),  sot.  cr.  —  Pau- 
let  ( Traité  des  Champ.,  1. 1,  p.  559)  a  formé, 
sous  ce  nom,  un  petit  groupe  de  Champi¬ 
gnons  qui  ont  quelque  ressemblance  entre 
eux,  et  qui  comprend  VÂg.  Vaillantii  Fries, 
VA.  androsaceus  Lino.,  VA.  saccharinus 
Batsch  ,  et  VA.  squammula  Batseh. 

(LÉv.) 

*  AMBROSCEPf  A  (àvÿp ,  àviïpds ,  hom¬ 
me  ;  yxv>wv,  canne  ).  bot.  fis.  —  M.  Adol¬ 
phe  Brongniart  ( in  Duperrey  fl.  Roi.,  78)  a 
établi  sous  ce  nom  un  g.  dans  la  famille 
des  Graminées,  tr.  des  Andropogonées,  pour 
une  esp.  déjà  connue  ,  qui  a  été  tour  à  tour 
désignée  sous  les  noms  d yAntisthiria  gigan- 
îea  Cavan.  (  le.  5,  p.  36,  t.  458  ) ,  Apluda 
gigantea  Spreng  (Syst.,  t.  I,  p.  290),  Cala- 
mina  gigantea  Rœraer  et  Schult.  —  Cette 
Graminée  est  originaire  des  Moluques.  Ce  g. 
diffère  surtout  du  g.  Anthistiria  par  ses 
' épillets,  au  nombre  de  cinq  à  sept,  et  non 
de  trois  seulement ,  accompagnés  à  leur  ba¬ 
se  par  quatre  autres  épillets  mâles ,  formant 
une  sorte  d’involucre  à  quatre  valves  ;  par 
ses  épillets  hermaphrodites  et  mâles  bifîores; 
par  la  paillette  inférieure  de  la  fleur  herma¬ 
phrodite  ,  qui  est  membraneuse  ,  nautique  , 
trinervée,  et  non  changée  en  arête  coriace  , 
seulement  comprimée  et  élargie  à  sa  base , 
comme  dans  le  g.  Anthistiria.  Voy.  ce  mot. 

(A.  R.) 

ANBROSÈME.  Androsœmum ,  Allioni; 
Spacb.  (àvv)/5 ,  âviïpdq ,  homme;  xljuoc,  sang; 
allusion  à  la  couleur  du  suc  :  il  aurait  fallu 
écrire  Ândroshœmum).  bot.  pii.  —  G.  de 
la  famille  des  Hypéricacées ,  tr.  des  Hypéri- 
cées.  Ses  caract.  sont  :  Cal.  5-parti;  seg- 


AND 

ments  très  inégaux ,  très  entiers.  Pétales  % 
étalés,  inéquilatéraux,  inonguiculés,  nom 
persistants.  Etam.  pentadelphes,  caduques; 
andropbores  larges,  très  courts,  polyandres, 
insérés  devant  les  pétales.  Anthères  cordi- 
formes-orbicuîaires  ,  couronnés  d’une  glan- 
dule  diaphane.  Ovaire  5-locixlaire  ou  1-locu- 
laire  ,  globuleux  ;  ovules  horizontaux ,  mul- 
tisériés  dans  chaque  loge.  Styles  3,  diver¬ 
gents,  libres  dès  la  base.  Stigmates  petits , 
subeapiteilés.  Capsule  coriace  ou  subeharta- 
cée  (ordinairement  charnue  et  colorée  avant 
la  maturité),  1-loculaire  ou  incomplètement 
3-îoculaire,  septicide-trivalve  (indéhiscente 
dans  VA.  officinale  ) ,  à  3  placentaires  la¬ 
melliformes,  obîongs,  biapiculés  au  sommet, 
séminifères  aux  bords,  attachés  aux  bords 
infléchis  des  valves  ,  libres  après  la  déhiscen¬ 
ce;  valves  cymbiformes,  persistantes,  de  mê¬ 
me  que  les  placentaires.  Graines  petites ,  plu- 
risériées  sur  chaque  placentaire,  ellipsoïdes  , 
apiculées  aux  deux  bouts,  criblées  de  fosset¬ 
tes  ponctiformes.  —  Arbrisseaux  ou  sous-ar¬ 
brisseaux  très  glabres,  exhalant  une  odeur 
forte  et  fétide.  Rameaux  et  ramilles  subté- 
tragones.  Feuilles  sessiles  ou  subsessiîes , 
opposées-croisées ,  très  entières ,  ponctuées 
de  vésicules  transparentes ,  en  générai 
grandes.  'Fleurs  en  cimes  tricbotoœes  ou 
paniculées,  ou  en  ombelles.  Pédoncules  ter¬ 
minaux  ou  subterminaux  courts,  dressés, 
anguleux  ,  articulés  et  2-bractéolés  au  som¬ 
met.  Cor.  jaunes,  en  général  grandes.  —  Ce 
g.  comprend  environ  6  esp.,  dont  la  plupart 
habitent  la  région  méditerranéenne.  Outre 
l’A.  officinale  AU. ,  il  faut  y  rapporter 
VHypericum  hireinum  L.,  -et  plusieurs  au¬ 
tres  esp.  voisines  de  cette  dernière.  (Sp.) 

*  ANDROSTEMMA,  Lindl.  («vvfyj,  âv— 
iïpàç ,  homme;  aré/j./j.h ,  couronne;  allusion  à 
a  disposition  staminale).  bot.  ph.  —  G.  dé 
a  famille  des  iïémodoracées ,  très  voisin  des 
Conostylis.  M.  Lindlêy  (Bot.  Reg.  Âppend ., 
p.  46)  lui  attribue  les  caract.  suivants  :  Pé- 
riantbe  semi-supère  ,  cylindracé  ,  cotonneux 
à  la  surface  externe;  limbe  régulier,  6-fide, 
réfléchi.  Etam.  6  ,  isomètres ,  longuement 
saillantes ,  insérées  à  la  gorge  du  périanthe. 
Anth.  linéaires,  dressées.  Style  subulé,  tri- 
partible  à  la  base.  Stigm.  indivisé.  (Péricar¬ 
de  inconnu.) —  L’unique  esp.  sur  laquelle 
se  fonde  ce  g.  a  été  observée  dans  la  Nou¬ 
velle-Hollande  occidentale  (colonie  du  Swan- 


AND 


ANE 


491 


river  j.  C’est  une  herbe  acaule ,  à  racine  po- 1  aussi  longues  que  le  style  ;  nervures  placen- 
îycéphale  ,  à  feuilles  dressées,  comprimées  ,  tairiennes  convexes;  diaphragme  innervé, 
très  glabres  ;  à  pédoncules  radicaux,  courts,  Graines  au  nombre  d’environ  4  dans  chaque 
uniflores,  dressés,  garnis,  vers  leur  sommet ,  loge,  suspendues,  ovales-oblongues,  immar- 
de  bractées  membranacées;  à  fleurs  gran-  ginées;  funicules  filiformes ,  libres.  Cotylé- 
des,  verdâtres.  (Sp.)  dons  elliptiques ,  plans  ,  contraires  au  dia- 

AMDHOÏOMES.  Androtomœ  {dviq>  ,  phragme ,  accombants.  —  Herbe  annuelle  , 
âvfyâç,  homme,  étamine;  to/A)  coupe,  sec-  glabre;  feuilles  pennatiparties,  alternes;  pé- 
tion).  bot.  pu. — Cassini  proposait  de  don-  tiole  amplexatile,  auriculé  h  la  base;  grap- 
ner  ce  nom  aux  plantes  de  la  famille  des  pes  oppositifoliées  et  terminales;  fleurs  bîan- 
Synanthérées,  parce  que  les  filaments  stami-  ches.  —  Ce  g. ,  voisin  des  Notoceras ,  n’est 
naux  semblent  coupés  vers  le  milieu  en  une  fondé  que  sur  une  esp. ,  indigène  d’Orient  : 
sorte  d’articulation  produite  [soit  par  un  c’est  le  Lepidium  cornutum  Smith ,  et  le 
étranglement ,  soit  par  une  mutation  de  Notoceras  car  domine folium  BC.  (Sp.) 
forme ,  soit  par  une  coloration  différente  ;  AME  ,  ou  mieux  TÊTE  D’ANTE, 
caractère  qui  lui  semblait  préférable  à  celui  poiss.  —  Dénomination  qui  vient  du  nom 
de  la  connexion  des  anthères ,  pour  imposer  vulgaire  que  les  Languedociens,  sous  la  for- 
la  dénomination  qui  exprime  littéralement  me  de  Tête  d’aze ,  donnent  au  Chabot  de 
son  opinion  à  la  vaste  famille  dont  la  pre-  nos  rivières  (  Cottus  gobio  ) ,  et  qui  paraît 
mière  appellation  a  prévalu.  (C.  L.)  tenir  à  la  grosseur  de  cette  partie  du  corps. 

*AMBROTRICHUM  (ànp,  fyo's,  hom-  C’est  ainsi  qu’en  anglais  on  l’appelle  Bull- 
rae;  dpi*,  -zpiyjs,  cheveu  ).  bot.  ph.  —  M.  head  (tête  de  taureau),  en  allemand  Eaul- 
Ad.Brongniart  (Voyage  de  la  Coquille,  part.  kopf(iëte  en  boule),  ou  Eaule  quappe  (îote 
bot.,  p.  176)  a  donné  le  nom  A  Androtri-  en  boule),  en  italien  Capo  grosso,  etc.,  etc. 
ehum  à  une  division  du  g.  Abildgaardia ,  (Val.) 

qu’il  a  reconnue  ensuite  comme  devant  con-  AME.  Âsinus .  moll.  —  Les  marchands 
stituer  un  genre  distinct.  Ce  genre  serait  es-  d’histoire  naturelle  désignent  sous  ce  nom 
sentieîlement  caractérisé  par  l’allongement  vulgaire  plusieurs  esp.  de  coquilles.  Ils  nom- 
considérable  des  filets  des  étamines,  qui,  par  ment  Petit  âne  le  Cyprœa  asellus ,  Peau 
leur  nombre  considérable,  leur  longueur  et  d’âne  le  Cyprœa  caurica.  ( Voy .  porcelai- 
leur  blancheur,  ressemblent  à  des  poils  sor-  ne.  )  L’âne  rayé  ou  le  zèbre  ,  pour  eux ,  est 
tant  des  écailles  des  épillets,  et  accompa-  \VAchatina  zébra  Lamarck.  (Voy.  agatîîi- 
gnent  les  fruits  lorsqu’ils  tombent  à  leur  ne.)  Enfin ,  dans  quelques  cantons ,  les  pê- 
malurité.  UAndrotrichum  polycephalum,  cheurs  donnent  aux  Poulpes  le  nom  A1  Anes 
ou  Abildgaardia  polycepkala  Brongn.,  a  marins.  (  Voy.  poulpe.)  Ces  dénominations 
été  décrit  par  Nees  et  par  Sprengel  sous  les  commencent  à  tomber  en  désuétude, 
noms  de  Cyperus  prolifer  et  trigynus ,  et  (Desïî.) 

par  Link  sous  celui  AEHophorum  monte-  AME.  Âsinus.  mai.  —  Esp.  du  g.  Che- 
vidense.  Cette  plante  a  en  effet  un  port  qui  val.  Voyez  ce  mot.  (C.  b’O.) 

la  fait  ressembler  à  certains  Eriophorum ,  AME  HAYE.  mai.  — -  Syn.  de  Zèbre, 

Elle  croît  à  l’île  Sainte-Catherine  et  sur  le  autre  esp.  du  g.  Cheval.  Voyez  ce  mot. 
littoral  du  Brésil  méridional.  (G... N.)  (C.  d’O.) 

*ANDRZEJOWSKIA,Reichenb.  (An-  *  ANTECIO.  bot.  ph.  —  Synon.  de  §e- 
drzejowski ,  botaniste  polonais  ).  bot.  ph.  j  necio.  (J.  D.) 

—  G.  de  la  famille  des  Crucifères  (Siliqueu-  ANfEILEMÂ,  R.  Br.  déveiop- 

ses),  dont  les  caract.,  suivant  l’auteur  (îco-  pement?).  bot.  pii.  —  Division  du  g.  Corn- 
nogr.  exot.,  I,  tab.  13),  sont  les  suivants  :  melina,  Dill.,  caractérisée  par  un  involucre 
Sepales  4,  presque  dressés  ;  les  2  latéraux  nul ,  une  inflorescence  paniculée  -  divari- 
stjbsacciformes  à  la  base.  Pétales  4,  oblongs,  quée  (R.  B.  Prodr.  270).  Voy.  Commeli- 
obtus.  Étam.  6,  non  dentées,  tétradynames.  na.  (C.  L.) 

Stigm.  obtus.  Silique  indéhiscente,  subté-'  * AMEÏMIA  (âveip^'j ,  nu),  bot.  ch. — 
tragone  ;  valves  carénées  au  dos,  prolongées  Genre  de  Fougères  de  la  tribu  des  Os- 
au  sommet  en  cornes  coniques,  comprimées,  J  mundacées  ,  établi  par  Swartz  (  Synopsis 


492 


ANE 


Filic.,  pag.  155),  sous  le  nom  (Y Anémia, 
dont  l’orthographe  a  été  modifiée  par 
Ilaulfuss  et  Sprengel.  11  est  ainsi  caractéri¬ 
sé  :  Capsules  presque  turbinées ,  disposées 
en  épis  composés  ou  panicules  rameuses , 
sessiles,  nues  (sans  aucun  induse),  terminées 
supérieurement  par  une  calotte  à  stries 
rayonnantes ,  s’ouvrant  par  une  fente  laté¬ 
rale.  Plusieurs  espèces  de  ce  genre  avaient 
été  placées  par  Linné  parmi  les  Osmunda ; 
mais  ce  dernier  genre  diffère  des  Âneimia 
par  ses  capsules  lisses  ou  irrégulièrement  vei¬ 
nées  sur  toutes  les  surfaces ,  au  lieu  d’être 
striées  concentriquement  au  sommet.  Par  ce 
caractère,  les  Âneimia  se  rapprochent  beau¬ 
coup  plus  des  Schizœa ,  auprès  desquels  les 
auteurs  modernes  les  ont  placées.  Les  pani¬ 
cules  sont  plus  ou  moins  rameuses,  fréquem¬ 
ment  géminées  à  la  base  de  la  feuille  ;  quel¬ 
quefois  elles  sont  portées  sur  de  longs  pé¬ 
doncules  qui  partent  des  racines.  C’est  cette 
disposition  des  capsules  sur  de  longs  épis  or¬ 
dinairement  géminés  qui  détermine  le  port 
de  ces  Fougères  et  en  fait  un  genre  facile  à  re¬ 
connaître.  Les  feuilles  ou  frondes  stériles 
sont  ternées ,  pinnées ,  bipinnées  ou  décom¬ 
posées.  Il  est  très  facile  de  voir  sur  ces  Fou¬ 
gères  la  transformation  des  feuiiles  en  fron¬ 
des  fertiles  qui  sont  alors  devenues  plus  lon¬ 
gues  et  plus  divisées ,  portant  les  sores  sur 
leurs  pinnules  latérales. 

Le  nombre  des  Aneimia ,  primitivement  de 
17  ,  s’est  accru  ,  par  les  voyages  de  Raddi  et 
de  Martius  dans  le  Brésil,  de  plusieurs  espè¬ 
ces  très  remarquables.  Ce  sont  des  plantes 
d’un  aspect  élégant,  et  dont  plusieurs  sont 
cultivées  dans  les  serres  des  jardins  d’Europe. 
Elles  croissent  toutes  dans  les  contrées  chau¬ 
des  de  l’Amérique  ,  principalement  de  la 
partie  méridionale. 

Le  g.  Ornithopteris  de  Bernhardi  est  sy¬ 
nonyme  (Y  Aneimia.  (G. ..N.) 

ANELASTES  (  «priv.;  v  euph.; 
rijs,  qui  saute),  ms.  —  G.  de  Coléoptères 
peqtamères ,  famille  des  Sternoxes  de  M. 
Dejcan,  ou  des  Serricornes  de  Latreille  ,  éta¬ 
bli  par  iiirby ,  qui  lui  donne  les  caract.  sui¬ 
vants  :  Labre  couvert,  petit,  arrondi  au  som¬ 
met.  Lèvre  presque  carrée  ,  bifide.  Mandibu¬ 
les  exsertes ,  édentées,  courbes,  aiguës.  Pal¬ 
pes  très  courts ,  filiformes  ;  dernier  article 
des  maxillaires  plus  grand ,  tronqué  oblique¬ 
ment.  Antennes  moniîiformes  ;  dernier  arti- 


ANE 

cîe  presque  en  croissant.  Corps  linéaire,  pres¬ 
que  cylindrique.  Poitrine  inerme.  —  Ce  g.  lie 
la  tribu  des  Cebrionites  à  celle  des  Élatéri- 
des.  Il  diffère  de  tous  les  g.  de  la  première 
par  ses  antennes  moniîiformes ,  par  ses  palpes 
courts,  et  plus  spécialement  encore  par  le  la¬ 
bre  entièrement  caché  sous  le  chaperon.  Il  a 
beaucoup  du  faciès  des  Elater ;  mais,  outre 
qu’il  en  est  séparé  par  les  caractères  préci¬ 
tés  ,  il  en  diffère  encore  par  ses  mandibules 
avancées  et  son  sternum  déprimé.  Il  est 
fondé  sur  une  seule  espèce  ,  Anelast.  Dru- 
rii,  décrite  et  figurée  dans  un  ouvrage  de 
üirby  intitulé  :  Centurie  d’Ins.,  contenant 
plusieurs  genres  nouveaux  décrits  dans  sa 
collection,  p.  10,  pl.  1,  fig.  2. 

D’après  cette  figure,  M.  Dejean  avait  pen¬ 
sé  que  l’insecte  fqu’elle  représente  apparte¬ 
nait  au  même  genre  que  son  Perothops 
cervinus ;  aussi  n’a-t-il  pas  adopté  le  genre 
Anelastes;  mais  M.  Guérin,  ayant  re¬ 
çu  depuis  cet  insecte  en  nature ,  s’est  assuré 
qu’il  est  le  même  que  le  Silenus  brunneus 
de  Latreille  (Ann.  de  la  Soc.  ent.  de  Fran¬ 
ce  ,  tom.  5,  p.  128)  ,  et  que  YAgriotss  tar¬ 
das  Dej.  (  5e  édit,  de  son  Catalogue , 
1857  ).  Ainsi  voilà  un  Coléoptère  qui  a  reçu 
trois  noms  génériques  et  spécifiques  diffé¬ 
rents;  mais  celui  â  Anelastes  Drurii  Rirby 
doit  prévaloir  comme  étant  le  plus  ancien.  Cet 
insecte ,  dont  Rirby  n’avait  pas  indiqué  la 
patrie,  est  de  l’Amérique  du  Nord  et  appar¬ 
tient  à  la  tribu  des  Cébrionites ,  Latr. 

(D.) 

ANÉLOPTÈRE'S.  Aneloptera  (  àvet- 
)i>n  je  déroule  ;  xre/sov ,  aile),  ins.  —  Nom 
donné  par  Ray  aux  Insectes  à  quatre  ailes , 
dont  les  supérieures  n’ont  pas  la  consistance 
d’élytres.  (D.) 

ANEMAGROSTIS  (  &vey.'jç,  vent  ;  «- 
y/jcosTcç,  sorte  de  Graminée  ).  bot.  pm.  — 
M.  Trinius  a  établi  sous  ce  nom  un  g.  de 
Graminées  fondé  sur  les  Âgrostis  Spicaven- 
ti  L.  et  interrupta  L.  Palissot  de  Beauvois 
avait-  distingué  ce  g.  sous  le  nom  (YApera. 
Voy.  AGROSTIDE  et  APERA.  (G. ..N.) 

*  AN  E  MA  R  MIE  NJ  A  (àvc/xos ,  vent;  ckp- 
prtv,  male  ;  étamine  qu’agite  le  vent  ).  bot. 
pu.  —  G.  de  la  famille  des  Liliacées ,  tribp 
des  Anthéricées ,  formé  par  Bunge  ( Enum . 
Pl.  Chin.  bor.  66) ,  qui  en  circonscrit  ainsi 
les  caractères  :  Périgone  corollacé,  6-phylle  ; 
segments  oblongs-linéaires ,  canaliculés  ;  les 


493 


AINE 

intérieurs  un  peu  plus  courts  et  plus  larges. 
Étam.  5  ;  filaments  nuis.  Anthères  fixées  par 
le  milieu  sur  les  folioles  périgoniales  inter¬ 
nes.  Ovaire  3-loculaire .  Style  filiforme. 

Stigmate  simple.  Capsule  hexagone,  5-locu- 
laire,  loculieide-  trivalvc.  Graines  1-2  dans 
chaque  loge ,  oblongues,  subailées,  5-4-què- 
tres  ,  noires...  —  Ce  g.  ne  renferme  qu’une 
plante  encore  peu  connue,  ayant  le  port  d’un 
Asphodèle,  et  trouvée  sur  les  hautes  monta¬ 
gnes  de  la  Chine  boréale.  Le  rhizome  en  est 
horizontal ,  rampant  ;  les  feuilles  radicales 
linéaires  -  lancéolées  ,  très  acuminées  ;  la 
scape  est  munie  à  la  base  de  feuilles  larges  et 
subulées,  et  de  bractées  hyalines.  L’inflores¬ 
cence  est  en  grappe  terminale,  simple,  allon¬ 
gée.  Les  fleurs  sont  aggloraérées-éparses , 
subsessiles,  bractéées ,  petites ,  de  couleur 
lilas.  (C.  L.) 

*  ANEMIA  (  àvzfx'rx,  vent),  ins.  —  G. 
de  Coléoptères  hétéromères,  famille  des  Ta- 
xicornes ,  tribu  des  Diapériales ,  établi  par 
M.  Delaporte  (. Hist .  des  Anim.  articulés , 
Buffon-Duménil,  t.  2,  p.  218).  Les  Insectes 
de  ce  g.  ont  le  corps  épais,  cylindrique,  et  le 
faciès  des  Aphodius.  Ils  ont  la  tête  fortement 
échancrée  en  avant  ,  et  diffèrent  du  g.  Cœlus 
par  les  jambes  antérieures,  élargies ,  compri¬ 
mées,  et  offrant  deux  très  fortes  dents  au  cô¬ 
té  interne.  M.  Delaporte  décrit  comme  type 
une  espèce  du  Sénégal  qu’il  nomme  A.  gra- 
nulata;  elle  est  très  granuleuse,  d’un  brun 
noir’assez  luisant;  elle  a  le  corps  garni  sur 
les  côtés  de  cils  jaunes  ;  la  tête  et  le  corselet 
couverts  d’une  ponctuation  serrée,  mais  éga¬ 
le  ;  celle  des  élytres  plus  forte  et  irrégulière  ; 
les  pattes  et  le  dessus  du  corps  rougeâtres  ; 
les  antennes  et  les  pattes  d’un  brun  rouge- 
clair.  Long.  2  lignes  5?6,  larg.  1  lig. 

(D.) 

ANEMIA,  bot.  cr.  —  Voy.  aneimia. 

(G. ..N.) 

ANÉMONE.  Anemone ,  Tourn.  (ave/ios , 
vent),  bot.  —  G.  de  la  famille  des  Renon- 
culacées ,  tr.  des  Renonculées,  Spach,  s.-tr. 
des  Anémoninées,  Spach.  Ce  g.,  que  beau¬ 
coup  d’auteurs  ont  confondu  fort  mal  à  pro¬ 
pos  avec  les  Pulsatilles  et  avec  l’Anémonel- 
le ,  se  compose  d’environ  50  esp. ,  lesquelles 
se  groupent  en  plusieurs  s.-g.  très  naturels. 
Les  caract.  les  plus  essentiels  du  g.  sont  les 
suivants  :  Sépales  en  nombre  indéfini  (  de 
5  à  20  ,  et  quelquefois  plus  ) ,  bi  ou  pluri  sé- 


AjNE 

riés ,  pétaloïdes  ,  submarcescents.  Pétales 
nuis.  Etamines  en  nombre  indéfini;  filets 
capillaires  ou  filiformes,  épaissis  au  sommet. 
Anthères  elliptiques  ou  suborbiculaires , 
comprimées,  latéralement  déhiscentes  (ja¬ 
mais  extrorses  ) ,  non  arquées  après  l’anthè- 
se.  Ovaires  aplatis  ou  comprimés  bilatérale¬ 
ment  ,  nombreux ,  agrégés ,  contenant  cha¬ 
cun  un  ovule  suspendu  un  peu  au  dessous 
de  l’angle  interne  de  la  loge.  Styles  ascen¬ 
dants  ou  dressés,  subulés  (souvent  oncinés) , 
papillifères  au  bord  antérieur.  Gynophore 
cylindracé,  ou  conique ,  ou  ovoïde,  ou  sub- 
globuîeux,  en  général  très  développé.  Péri¬ 
carpe  composé  d’un  nombre  plus  ou  moins 
considérable  de  nucuies  comprimées  ou  a- 
platies ,  subcoriaces  ,  agrégées  en  capitule , 
apiculées,  ou  rostrées,  ouoncinées  au  som¬ 
met.  Graine  inadbérente. 

Les  Anémones  sont  des  herbes  vivaces  à  ti¬ 
ges  soit  scapiformes  et  très  simples  (  garnies 
seulement  d’un  verticille  de  5  feuilles  ) ,  soit 
dichotomes.  Les  feuilles  sont  ternati-décom- 
posées  ou  digitées  ,  ou  palmati-parties ,  ou 
pédati-parties ,  ou  rarement  indivisées;  les 
inférieures  longuement  pétiolées  ;  les  supé¬ 
rieures  en  général  sessiles  ou  subsessiles. 
Les  fleurs,  le  plus  souvent  grandes  et  élé¬ 
gantes,  sont  terminales  ou  dichotoméaires 
et  terminales  ,  longuement  pédonculées , 
blanches  ou  rouges  ,  ou  jaunes ,  ou  bleues  , 
ou  panachées.  Dans  plusieurs  esp. ,  les  nu¬ 
cuies  du  péricarpe  sont  enveloppées  d’une 
laine  épaisse,  d’abord  entrelacée  et  apprimée, 
ruais  qui  se  déroule  à  l’époque  de  la  maturité. 

Les  s.-g.  suivants  sont  peut-être  à  consi¬ 
dérer  comme  autant  de  genres  :  Sylvia , 
Spach  ;  Oriba ,  Adans.;  Ânemonidium ,  Sp.  ; 
Homalocarpus,  DG.;  Phœandra ,  Sp.  Voy . 
ces  mots. 

La  plupart  des  Anémones  habitent  les 
contrées  extra  -  tropicales  de  l’hémisphère 
septentrional.  Quelques  esp.  ont  été  trouvées 
dans  les  régions  tempérées  de  l’Amérique 
méridionale.  Plusieurs  se  cultivent  comme 
plantes  de  parterre.  (Sp.) 

ANÉMONE  DE  MER  (âv£//.o üvï]  ,  sorte 
de  fleur).  Dénomination  donnée  ancienne¬ 
ment  aux  Actinies,  qui  ressemblent  souvent, 
en  effet,  à  une  fleur  épanouie  sous  les  eaux. 

(Du  j.) 

ANÉMONÉES.  bot.  pis.  —  Tribu  ou 


ANE 


494  ANE 

s. -tribu  de  la  famille  des  Renonculacées. 

(Sp.) 

*  ANÉMONELLE  (dirain.  d 1  Anémone). 

Anemonella  ,  Spach.  bot.  ph. — G.  de  la  fa¬ 
mille  des  Renonculacées,  fondé  sur  V Anémo¬ 
ne  thalictroides  Linn.,  et  très  voisin  tant  des 
Anémones  que  des  Figamons  (  Thalictrum). 
Il  diffère  des  Anémones  par  son  péricarpe 
à  nucules  trièdres  et  submutiques  '  portées 
sur  un  réceptacle  fort  petit ,  non  prolongé 
en  gynophore.  B’un  autre  côté  ,  l’on  ne  sau¬ 
rait  le  confondre  avec  les  Figamons  (  dont  il 
se  rapproche  par  le  port  et  par  la  confor¬ 
mation  des  fruits),  à  cause  de  son  calice  de 
6  à  9  sépales  persistant  plusieurs  jours  après 
Fépanouissement.  (Sp.) 

*  ANEMONIBIUM  Spach  (  àve/^wv-y],  a- 

némone;  eîdVs,  forme). — S.-g.  ou  sect.  des 
Anémones ,  dont  les  caract.  sont  :  Rhizome 
subvertical ,  irrégulier ,  pluricaule.  Tiges 
dichotomes.  Pédoncules  solitaires  ,  dressés. 
Feuilles  palmatifides  :  les  caulinaires  ter- 
nées  ou  opposées,  sessiles.  Anthères  jaunes. 
Gynophore  petit,  subglobuleux.  Nucules  non 
laineuses ,  peu  nombreuses ,  aplaties ,  termi¬ 
nées  en  bec  rectiligne  ,  agrégées  en  capitu¬ 
le  globuleux.  (Sp.) 

ANEMONOSPERMOS,  De  Candolle 
(  dvs//.wvï],  anémone  ;  aKspya. ,  semence  ). 
bot.  ph.  —  Syn.  du  s.-g.  Oriba ,  Adans.; 
de  la  famille  des  Renonculacées.  (Sp.) 

ANENCÉPHALE.  Anencephalus  (  d 
priv.  ;  v  euph.  ;  èyxéç x'Xoç,  cerveau),  térat. 
—  Nom  introduit  dans  la  science  par  Maîa- 
carne  en  Italie,  et  par  Chaussier  en  Fran¬ 
ce  ,  pour  distinguer  les  monstres  privés  de 
cerveau  de  ceux  chez  lesquels  la  tête  man¬ 
que  entièrement.  li  appartient  aujourd’hui 
en  propre  à  un  genre  de  Monstres  unitaires, 
type  de  la  famille  des  Aneecéphaliens.  Voy. 
ce  mot.  ^  (ï.  G.  S.  II.) 

*  ANENCÉPHALIE..  Anencephalia 

(  d  priv.  ;  v  euph.  ;  iyxkyxX os,  cerveau  ).  té- 
rat.  —  M.  Breschet  a  donné  ce  nom  à  un 
g.  de  déviation  organique ,  caractérisé  par 
l’absence  du  cerveau.  (C.  »’0.) 

*  ANENCÉPHALIENS.  Anencspha- 
lœi.  (  Voy.  anengéphale.  )  térat.  — 
Famille  de  Monstres  unitaires ,  appartenant 
à  l’ordre  des  Autosites ,  et  dont  le  carac¬ 
tère  général,  exprimé  par  le  nom  mê¬ 
me  d’Anencéphaliens ,  consiste  dans  l’ab¬ 
sence  de  l’encéphale ,  et  aussi  de  la  totalité 


ou  d’une  portion  de  la  moelle  épinière.  Le 
crâne  est  largement  ouvert  en  dessus,  et 
présente  à  l’extérieur  sa  hase ,  la  voûte 
n’existant  que  rudimentaire  et  seulement 
dans  sa  portion  périphérique.  Le  canal  ver¬ 
tébral,  dans  sa  totalité  si  la  moelle  épinière 
manque  tout  entière ,  ou ,  dans  le  cas  con¬ 
traire,  dans  la  portion  qui  correspond  au 
segment  manquant  de  la  moelle  épinière , 
présente  des  déformations  analogues  du  cr⬠
ne;  elle  est  largement  ouverte  en  arrière, 
et  offre  l’aspect  d’une  gouttière  presque 
plate,  faisant  suite  à  ia  hase  du  crâne.  Cette 
gouttière,  avant  la  naissance,  est  recouverte 
de  membranes  fines  et  transparentes,  sous 
lesquelles  existe  un  amas  plus  ou  moins  con¬ 
sidérable  de  sérosité,  et  qui  d’ordinaire  se  dé¬ 
chirent  pendant  le  travail  de  l’accouchement. 
Elles  laissent  échapper  la  sérosité  ,  et  ne 
se  présentent  plus  ensuite  à  l’observation  que 
sous  la  forme  de  lambeaux  ou  débris  irré¬ 
guliers  que  l’on  aperçoit  des  deux  côtés  de 
la  gouttière  vertébrale.  La  région  dorsale  sè 
trouve  ainsi  déformée  diversement ,  mais 
toujours  d’une  manière  très  remarquable , 
après  comme  avant  la  naissance.  Au  con¬ 
traire,  le  reste  du  tronc  et  les  membres  of¬ 
frent  la  conformation  normale,  à  moins  que 
des  vices  de  conformation  étrangers  à  la 
monstruosité  principale  ne  viennent  s’y  a- 
jouter  et  ia  compliquer  par  .des  anomalies 
accessoires. 

Les  monstruosités  anencéphaliques  sont 
pour  le  moins  extrêmement  rares  chez  les 
animaux  :  nous  ne  saurions  en  citer,  même 
parmi  les  espèces  domestiques  les  plus  ré¬ 
pandues  autour  de  nous,  un  seul'  exemple 
vraiment  authentique.  Chez  l’homme,  au 
contraire,  les  Anencéphaliens,  surtout  ceux 
du  sexe  féminin,  ne  sont  pas  très  rares.  Leur 
naissance  a  généralement  lieu  avant  terme, 
et  même  le  plus  souvent  dans  le  cours  du 
huitième  mois.  Elle  est  constamment  précé¬ 
dée  de  l’écoulement  d’eaux  très  abondantes, 
parce  qu’aux  eaux  de  l’amnios  s’ajoute  ici  la 
sérosité  de  ia  poche  hydrorachique  existant 
dans  la  région  vertébrale.  Au  moment  de 
leur  naissance,  les  Anencéphaliens  ont  un 
embonpoint  remarquable,  et  présentent  tou¬ 
tes  les  apparences  de  la  force  et  de  la  santé. 

Des  Monstres  qui  naissent  avant  terme, 
sans  encéphale  et  sans  crâne,  aveenne  moel¬ 
le  épinière  incomplète  ou  nulle  ,  dont 


ANE 

le  système  nerveux  est ,  en  un  mot ,  com¬ 
parable  à  celui  d’un  *  Insecte  ou  d’un 
Crustacé,  peuvent  sembler  ,  au  premier  as¬ 
pect,  condamnés  à  une  mort  immédiate. 
L’impossibilité  qu’ils  prolongent  leur  vie, 
même  pendant  quelques  instants ,  a  paru 
évidente  à  la  plupart  des  anciens  phy¬ 
siologistes  ;  mais ,  h  leur  grand  étonne¬ 
ment,-  ils  ont  dû  reconnaître  que  les 
Anencéphaliens  peuvent  vivre,  des  minutes , 
des  heures ,  des  jours  même.  Sans  nous  ar¬ 
rêter  à  quelques  autres  exemples  moins 
remarquables,  Fauvel  a  vu  la  vie  se  prolon¬ 
ger  2  heures;  Jean-Jacques  Sue,  7;  Mala- 
crane,  12  ;  Méry,'  21  ;  et  ce  n’est  pas  encore 
le  cas  le  plus  remarquable  :  un  Anencépha- 
lien  né  en  1812  à  l’IIôtel-Dieu  de  Paris ,  et 
auquel  les  soins  les  plus  éclairés  furent  don¬ 
nés  sous  la  direction  de  M.  Serres,  vécut 
trois  jours,  et  fut  nourri  avec  du  lait  et  de 
l’eau  sucrée,  aucune  nourrice  n’ayant  voulu 
lui  donner  le  sein.  Il  est  à  remarquer  que 
ce  dernier  Anencéphalien  appartient  au  gen¬ 
re  qui  offre  au  plus  haut  degré  et  le  plus 
complètement  les  déformations  qui  caracté¬ 
risent  cette  famille  :  la  moelle  épinière  n’é¬ 
tait  pas  seulement  incomplète,  mais  nulle. 
Ce  n’est  pas  ici  le  lieu  d’insister  sur  l’intérêt 
que  ces  faits  peuvent  offrir  pour  la  physiolo¬ 
gie  :  nous  devons  nous  borner  à  les  rapporter  ; 
leurs  conséquences  trouvent  place  ailleurs. 

Les  monstruosités  anencéphaliquessontdu 
très  petit  nombre  de  celles  sur  les  causes 
desquelles,  grâce  aux  travaux  de  M.  Geoffroy 
Saint-Hilaire,  quelque  lumière  commence 
à  se  répandre.  Elles  paraissent  dépendre  , 
au  moins  le  plus  souvent,  de  vives  impres¬ 
sions  morales  éprouvées  par  la  mère  durant 
les  premiers  mois  de  sa  grossesse.  Ainsi  un 
Anencéphalien  dont  l’observation  a  été  re¬ 
cueillie  par  les  docteurs  Arlaud  et  Roux 
était  né  d’une  jeune  femme  à  laquelle  son 
beau-père  avait  causé  plusieurs  fois  de  vives 
frayeurs  en  lançant  à  l’improviste  sur  elle 
ou  sur  son  lit  d’énormes  crapauds ,  afin , 
disait-il,  de  la  guérir  de  l’aversion  et  du  dé¬ 
goût  instinctif  que  lui  inspiraient,  ces  ani¬ 
maux.  La  mère  d’un  autre  Anencéphalien 
plus  anciennement  décrit  par  les  illustres 
Valsalva  et  Morgagni  avait  eu ,  pendant  sa 
grossesse,  des  chagrins  dont  la  cause  n’est 
pas  indiquée,  mais  qui  lui  faisaient  fréquem¬ 
ment  verser  d’abondantes  larmes.  Celle 


àne  495 

d’un  Anencéphalien  né  en  1824  à  la  Mater¬ 
nité  avait  été  effrayée  par  deux  de  ses  com¬ 
pagnes,  qui  s’étaient  précipitées  sur  elle  brus¬ 
quement  et  avec  bruit,  au  moment  où  elle 
passait  sans  lumière  d’une  chambre  dans 
une  autre.  Enfin  un  autre  Anencéphalien  , 
décrit  ainsi  que  le  précédent  par  M.^Geoffroy 
Saint-Hilaire,  était  né  d’une  pauvre  femme 
qui,  devenue  enceinte  par  suite  de  relations 
secrètes  avec  un  juif,  était  sans  cesse  obsé¬ 
dée  de  terreurs  religieuses  ;  des  fantômes  , 
des  démons,  des  êtres  fantastiques  et  hideux, 
s’agitaient  chaque  nuit  devant  elle,  et  la  pri¬ 
vaient  de  tout  repos. 

Les  diverses  remarques  que  nous  venons 
de  présenter  sont  également  applicables  aux 
deux  genres ,  très  intimement  unis,  mais 
très  distincts,  qui  composent  cette  famille. 
Dans  l’état  présent  de  la  science ,  et  selon 
les  vues  de  M.  Geoffroy  Saint-Hilaire,  confir¬ 
mées  et  développées  par  les  travaux  de  di¬ 
vers  auteurs,  ces  deux  genres  sont  nommés 
et  caractérisés  de  la  manière  suivante  : 

1.  — DERENCEPHALE.  Derencephalus , 
Geoff.  S.-H.  (  c hipi  ou  cTe^,  col,  et  èyxê- 

cerveau). — Dans  ce  g.,  le  canal  rachi¬ 
dien  n’est  ouvert  et  la  moelle  épinière  ne 
manque  que  dans  la  région  supérieure ,  par 
exemple  dans  la  région  cervicale  et  le  com¬ 
mencement  de  la  région  dorsale,  ou  bien 
dans  la  région  cervicale  seulement.  C’est  ce 
que  rappelle  le  nom  de  ce  genre,  nom  qui 
doit  être  considéré  comme  une  contraction 
de  Déranencéphale.  Ce  genre  ne  renferme 
qu’un  petit  nombre  de  cas,  dont  les  mieux 
connus  ont  été  recueillis  et  publiés  par  le 
docteur  Vincent  Portai. 

2.  —  ANENCÉPHALE.  Anencephalus, 
Geoff.  S. -H.  (  «  priv.  ;  v  euph.  ;  èyxéfsiloç  , 
cerveau  ).  —  Dans  ce  genre,  ce  n’est  plus 
seulement  en  haut ,  mais  sur  toute  la  lon¬ 
gueur  du  tronc  que  le  canal  vertébral  est 
ouvert  et  que  la  moelle  épinière  manque. 
Les  Anencéphales  offrent  donc  des  conditions 
beaucoup  plus  remarquables  encore  que 
celles  des  Dérencéphales,  et  sont  en  même 
temps  beaucoup  moins  rares  qu’eux.  Par 
cette  double  raison,  ils  ont  été  souvent  le 
sujet  de  travaux  plus  ou  motos  dignes  d’in¬ 
térêt,  au  premier  rang  desquels  se  placent 
ceux  de  M.  Geoffroy  Saint-Hilaire,  qui  a  pu¬ 
blié  plusieurs  mémoires  sur  l’Anencéphalien, 


496 


ANE 


et  en  a  fait  connaître  jusqu’à  neuf  exemples , 
d’après  ses  propres  observations. 

Parmi  ces  derniers  ,  il  en  est  un  trop  re¬ 
marquable  par  les  circonstances  où  il  a  été 
trouvé  pour  que  nous  puissions  nous  dis¬ 
penser  de  nous  arrêter  quelques  instants  sur 
lui.  Parmi  les  précieux  objets  rapportés  d’ɬ 
gypte,  il  Y  a  quelques  années,  parM.  Passalac- 
qua,  se  trouvait  une  petite  momie  venant  des 
Catacombes  d’Hermopolis ,  sépulture  ordi¬ 
naire  des  Singes  et  des  Ibis.  Une  amulette 
de  terre  cuite,  représentation  grossière,  mais 
assez  fidèle  d’un  Singe,  le  Cynocéphale  des 
anciens,  avait  été  trouvée  près  d’elle  ;  et  la  po¬ 
se  de  cette  figure  était  exactement  celle  de  la 
momie.  Soumise  à  l’examen  de  M.Geoff.  St-Hi- 
îaire  CVoy.  Ann .  des  Sc.  nat .,  t.  YIÏ,  p.  557), 
cette  momie  se  trouva  être ,  non  un  Singe  , 
comme  on  devait  s’y  attendre,  mais  un  A- 
nencépbale  humain,  bien  reconnaissable  à  sa 
large  gouttière  vertébrale,  à  sa  face  étendue 
et  oblique,  à  son  crâne  sans  voûte,  que  bor¬ 
daient,  à  son  pourtour  quelques  cheveux 
bien  conservés.  Cette  détérioration,  qui,  pour 
la  Tératologie,  n’est  que  curieuse ,  offre  un 
intérêt  réel  sous  le  point  de  vue  historique. 
Cet  Ânencéphale,  sujet  humain  rejeté  des 
sépultures  humaines ,  et  cependant  embau¬ 
mé  avec  soin  dans  une  attitude  de  singe,  et 
avec  une  figure  de  singe  près  de  lui,  a  été 
évidemment  considéré  par  les  Egyptiens 
comme  un  singe  né  d’une  femme.  Ainsi  se 
trouve  confirmée  par  un  fait  remarquable 
une  opinion  existant  bien  antérieurement 
dans  la  science  sur  ces  prétendus  animaux, 
nés  dans  l’espèce  humaine,  dont  la  crédu¬ 
lité  des  Tite-Live  et  des  Yalère -Maxime  nous 
a  conservé  le  souvenir,  et  dont  l’apparition 
répandait  l’épouvante  parmi  les  populations 
d’une  province,  et  souvent  d’un  État  tout 
entier.  (I.  G.  S.  II.) 

*  ANfENCHELUM  (  âvx,  préposition 
d’affinité  ;  ,  anguille),  poiss.  —  G.  de 

poisson  fossile,  établi  par  M.  Agassiz  dans  la 
famille  des  Scombéroïdes.  Les  espèces  con¬ 
nues  viennent  de  Claris  :  tels  sont  les  Anen- 
chélum  dorsale ,  glarisianum,  heteropleu- 
ron,  isopleuron ,  et  latum.  (Y al.) 

*AAEATÉKîÉS.  Anentera  (  à  pr.;  v  eu- 
phon.;  e ’vzspov ^intestin),  infus.— Dénomina¬ 
tion  donnée  par  M.  Ehrenberg  à  la  lre  légion 
des  Infusoires,  qu’il  nomme  Poly gastriques , 
pour  exprimer  la  multiplicité  des  estomacs 


ANE 

supposés  chez  ces  animaux.  Les  Anentérés 
sont  censés  avoir  les  estomacs  appendus  au¬ 
tour  de  l’ouverture  buccale  ou  du  pharynx  ; 
ils  doivent  donc  avoir  une  bouche ,  mais  ils 
n’ont  point  d’intestins  ni  d’anus,  comme  les 
Entérodélis  du  même  auteur.  (Duj.) 

ANESORHIZA.  bot.  pii.  —  Voyez 
ANNESORHIZA.  (Sp). 

ANETH.  Anelhum ,  Tourn.  (  , 

nom  grec  d’une  plante  que  l’on  croit  être 
notre  fenouil  ).  bot.  psi.  —  G.  de  la  famille 
des  Ombellifères  (  sect.  des  Peucédanées  ). 
Ce  g. ,  dans  les  limites  que  lui  a  assignées  M. 
Koch  ( Umbell.,p .  91),  offre  les  caract.  sui¬ 
vants  :  Limbe  calicinal  5-denticulé ,  minime. 
Pétales  égaux,  très  entiers,  enroulés,  ter¬ 
minés  en  pointe  tronquée.  Disque  presque 
plan,  à  bord  sinuolé.  Styles  courts,  finale¬ 
ment  recourbés.  Péricarpe  ovale  ou  ellipti¬ 
que  ,  solide ,  lenticulaire  (  comprimé  dorsa- 
lement),  marginé;  méricarpes  5-costés;  cô¬ 
tes  filiformes,  carénées  :  les  latérales  moins 
saillantes,  confluentes  avec  le  rebord;  vallé- 
cules  égales,  à  1  seule  bandelette;  commissu¬ 
re  plane.  Carpophore  finalement  libre,  2- 
parti.  Graines  adhérentes,  piano-convexes. 
—  L "’Aneth  graveolens  ,  connu  sous  les 
noms  vulgaires  d’^wet,  Aneth,  ou  Fenouil 
puant  et  auquel  il  faut  rapporter  plusieurs 
variétés  considérées  à  tort  comme  espèces , 
constitue  à  lui  seul  ce  genre.  Cette  plante, 
qui  croît  spontanément  dans  toute  la  région 
méditerranéenne,  se  cultive  fréquemment  en 
raison  de  ses  graines ,  qui  sont  très  aromati¬ 
ques.  (Sp.) 

*  ANEÜGMENUS.  ins.  — Div.  établie 
par  M.  Haliday  dans  le  g.  Emphytus,  de  la  fa¬ 
mille  des  Tenthrédiniens,  de  l’ordre  des  Hy¬ 
ménoptères,  sur  une  seule  espèce  européenne 
( Emphytus  coronatus  Klug.)  remarquable 
par  ses  ailes  postérieures ,  présentant  deux 
cellules  médianes.  .  (Bl.) 

*ANEURA  (xvevfi oç,  sans  nervure),  bot. 
eut.  —  G.  de  la  famille  des  Hépatiques,  éta¬ 
bli  par  M.  Dumortier  dans  son  Comrn.  Bot. , 
p.  115,  et  son  Sylloge  Jungermannidearum 
Europœ,  p.  85,  et  adopté  par  M.  Nees  (  Eu- 
rop.  Leberm. ,  t.  III,  p.  419),  qui  le  carac¬ 
térise  comme  il  suit  :  Fructification  femelle 
marginale  ou  sous -marginale  ascendante. 
Involucre  court ,  lacéré ,  très  mince.  Péri- 
anthe  nul.  Pistils  peu  nombreux  ,  courts , 
épais,  cylindriques.  Calyptre  très  saillante  , 


ANE 


ANG 


497 


cylindrique  ,  charnue ,  puis  papyracée ,  pu- 
bescente  ou  tuberculeuse ,  privée  de  style. 
Capsule  oblongue ,  à  quatre  valves.  Élatères 
la  plupart  dispersés  avec  les  séminules  ; 
quelques  uns  persistant  pourtant  au  sommet 
contracté  des  valves.  Ces  organes ,  atténués 
aux  deui  bouts ,  sont  clos,  monospermes  ou 
composés  d’une  seule  lame  (  fibra  ),  dont  les 
tours  sont  plus  amples  que  le  tube.  Anthè¬ 
res  globuleuses  ,  supportées  par  un  filament 
très  court ,  et  immergées  dans  des  lobules 
marginaux  sur  une  fronde  distincte.  Fron¬ 
des  sans  nervure,  uniformes,  charnues,  com¬ 
posées  de  cellules  petites  et  semblables  en¬ 
tre  elles. 

Les  huit  ou  dix  esp.  connues  de  ce  g.,  qui. 
a  pour  type  le  Jungermannia  pinguis L.,  vi¬ 
vent  sur  la  terre  (  les  racines  sont  à  fleur  de 
terre),  et  les  troncs  pourris  dans  les  lieux 
humides,  près  des  sources,  sur  le  bord  des 
ruisseaux  ,  entre  les  Mousses  ,  etc.  Leurs  ra¬ 
dicules  sont  éparses  dans  toute  l’étendue  de 
la  face  inférieure  de  la  fronde,  et  n’en  occu¬ 
pent  pas  seulement  la  ligne  moyenne.  Elles 
sont  communes  aux  lieux  tempérés  et  chauds 
des  deux  hémisphères  ;  mais  on  les  rencon¬ 
tre  plus  fréquemment  sous  la  zone  tempé¬ 
rée.  (C.  M.) 

*  AIYEUREES  (  üvzvpoç ,  sans  nervure). 
bot.  cr.  —  M.  Nees  (  Europ.  Leberm. ,  t. 
III,  p.  419  )  établit  sous  ce  nom  une  tribu 
qui  se  compose  du  g.  Aneura,  et  d’un  autre 
encore  douteux  qui  a  été  fondé  par  M. 
Corda  sous  celui  de  Trichostylium.  ( Voy .  ce 
mot.)  Les  caract.  en  sont  à  peu  près  les 
mêmes  que  ceux  du  premier  de  ces  g.  Com¬ 
me  le  second  n’a  pas  été  retrouvé  depuis 
qu’il  a  été  publié  par  l’inventeur ,  il  reste 
encore  enveloppé  d’une  grande  obscurité. 
Nous  dirons  pourtant  en  son  lieu  à  quels  si¬ 
gnes  on  peut  le  reconnaître. 

Parmi  les  Jongermanniées  frondiformes  , 
les  Aneurées  se  distinguent  des  Haplolénées 
par  leur  fructification  ventrale,  et  des  Metz- 
gériées  par  l’absence  de  toute  trace  de  ner¬ 
vure.  (C.  M.) 

*  ANEURISCUS,  Presl.  ( Symb .  Bot.  ) 

(âvsvpiaxto,  je  découvre),  bot.  ph.  —  Dou¬ 
ble  emploi  du  g.  Moronobea,  Aubl.,  de  la 
famille  des  Guttifères.  (Sp.) 

*ANEURUS (  ü-jevpoi ,  sans  nervure  ). 
ms.  —  Genre  de  la  famille  des  Ara- 
diens,  de  l’ordre  des  Hémiptères,  sec- 

T.  I. 


tion  des  Hétéroptères ,  établi  par  Cur- 
tis  (  Brit.  Ent.  ),  adopté  par  MM.  Lapor¬ 
te  et  Burmeister  ,  et  confondu  précédem¬ 
ment  par  Fabricius,  Latreille,  etc.,  dans  le 
g.  Aradus.  Les  Aneurus  se  distinguent  sur¬ 
tout  de  ce  dernier  et  du  g.  Brachyrhynchus, 
dont  il  est  beaucoup  plus  voisin,  par  des  ély- 
tres  presque  entièrement  transparentes  et 
n’ayant  pas  de  nervures  distinctes.  La  plu¬ 
part  des  autres  caractères  leur  sont  com¬ 
muns  avec  les  Brachyrhynchus.  Nous  ne 
connaissons  que  deux  espèces  de  ce  g. ,  dont 
une  seule  indigène  :  c’est  VA.  lœvis  Fabr. 
Fall.  (Bl.) 

*  A«SVEURHYNCHUS  (  âvav  ,  sans  ; 
pvyx° Si  bec),  ms.  — Dénomination  employée 
par  M.  Westwood  ( Gêner .  Syn.  ),  et  nous 
(lïist.  desAnim.  art.),  pour  désigner  un  g. 
de  la  famille  des  Oxyuriens  (Oxyuri,  Lat.  ), 
de  l’ordre  des  Hyménoptères,  établi  par  M. 
Haliday  (  Ent.  Mag.)  sous  le  nom  de  My- 
thras.  Ce  g.,  très  voisin  des  Diapria,  en 
diffère  par  la  tête,  munie  d’un  petit  tubercu¬ 
le  ,  et  surtout  par  les  ailes ,  dont  la  nervure 
subcostale  s’éloigne  du  bord  et  forme,  à  l’ex¬ 
trémité,  une  cellule  marginale  allongée  ;  les 
antennes  sont  composées  de  quatorze  arti¬ 
cles.  M.  Westwood  rapporte  six  esp.  euro¬ 
péennes  à  ce  g.,  dont  le  type  est  VA.  gale- 
siformis  Westw.  (Bl.) 

AIXTGE  ou  ANGELOT  (  Angélus ,  an¬ 
ge  ;  «yys/os ,  envoyé  ).  poiss.  —  Dénomina¬ 
tion  vulgaire  du  poisson,  commun  dans  la 
Méditerranée  et  un  peu  moins  dans  la  Man¬ 
che,  qui  sert  de  type  au  g.  Squatine.  Voy. 
ce  mot.  (Val.) 

ANGED.  poiss.  —  Dénomination  vul¬ 
gaire,  selon  Forskal,  du  poisson  de  la  mer 
Rouge  qu’il  a  décrit  sous  le  nom  de  Mugiï 
chanos.  Ce  poisson  se  retrouve  aussi  dans 
les  mers  du  détroit  de  la  Sonde ,  et  aussi  de 
l’île  de  France.  M.  de  Lacépède,  ne  le  con¬ 
naissant  que  d’après  la  description  du  voya¬ 
geur  danois,  en  a  fait  un  g.,  et  a  introduit 
l’espèce  dans  son  Ichthyologie  sous  le  nom 
de  Chanos  arabique.  Croyant  toutefois  que 
le  Chanos  devait  ressembler  à  un  Mugil, 
puisque  Forskal  l’avait  placé  parmi  les  esp. 
de  ce  g.,  il  intercaia  ce  g.  entre  les  Mugiioï- 
des  et  les  Mugilomores.  Kuhl  et  van  Has- 
selt  ont  les  premiers  envoyé  ce  poisson  dans 
les  cabinets  de  l’Europe,  mais  sans  recon¬ 
naître  en  lui  le  poisson  de  Forskal;  ils  le 

32 


498 


ANG 


ANG 


donnèrent  comme  un  poisson  d’un  g.  nou¬ 
veau  sous  le  nom  de  Lutodeira  orientalis. 
M.  Ehrenberg,  ayant  mieux  étudié  qu’aucun 
autre  zoologiste  les  animaux  de  Forskal,  re¬ 
trouva  le  Mugil  chanos  dans  la  mer  Rouge, 
et  le  déposa  sous  ce  nom  dans  le  cabinet  de 
Berlin.  Ce  poisson,  qui  n’a  aucune  affinité 
avec  le  Mugil,  est  un  Malacoptérygien  inter¬ 
médiaire  entre  lesCyprinoïdes  et  les  Clupéoï- 
des.  Nous  en  parlerons  avec  détail  à  l’article 
Chanos.  Voy.  ce  mot.  (Val.) 

*  A  X  GE  LA  (SyysXog,  qui  annonce),  ins. 
— M.  Serville  (Ins.  orth.  ,  Suites  à  Buffon  ) 
applique  ce  nom  à  une  division  qu’il  a  établie 
dans  son  g.  Thespis  (famille  des  Maintiens , 
ordre  des  Orthoptères  )  sur  des  femelles 
qu’il  a  considérées  comme  des  mâles ,  d’a¬ 
près  la  forme  des  appendices  abdominaux , 
qui  diffèrent  réellement  de  ceux  des  vérita¬ 
bles  mâles ,  mais  ne  constituent  qu’une  dif¬ 
férence  sexuelle.  Cette  division ,  que  M.  Ser¬ 
ville  pensait  pouvoir  être  regardée  comme 
un  g.  distinct,  doit  donc  être  supprimée. 

(Bl.) 

*  ANGËLICÉES.  bot.  pu.  —  Tribu 
établie  par  M.  De  Candolle  dans  la  famille 
des  Omfaellifères  (  Voy.  ce  mot  ) ,  et  ayant 
oour  type  le  genre  Angélique.  (Ad.  J.) 

*  ANGÉLICOIBES  ( angelica ,  angéli¬ 

que  ;  sTà'oç ,  forme  ).  bot.  ph.  —  M.  De  Can- 
doile  (  Prodr.,  t.  IV,  p.  181  )  donne  ce  nom 
à  une  section  du  g.  Peucedanum ,  caracté¬ 
risée  par  des  méricarpes  à  large  rebord  et  à 
côtes  équidistantes  ;  des  ombelles  dépour¬ 
vues  de  collerette  générale ,  mais  munies 
d’involucelles  polyphylles;  des  fleurs  d’un 
jaune  verdâtre.  Cette  section  ne  comprend 
que  le  Peucedanum  verticillare  Koch ,  et 
peut-être  est-elle  plus  voisine  des  Imperato- 
ria  que  des  Peucedanum.  (Sp.) 

ANGÉLIQUE.  bot.  ph.  —  Nom  vul¬ 
gaire  de  VArchangelica  officinalis. 

(Sp.) 

ANGELIQUE.  Angelica  Hoffm.  (ange- 
licus,  qui  appartient  aux  anges  [«775)0$,  ange]  ; 
allusion  aux  vertus  médicales  qu’on  prêtait  à 
l’une  des  esp.).  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille 
des  Ombellifères  (tr.  des  Angélicées),  auquel 
M.  Koch  ( Umbell.,99 )  a  assigné  les  caract. 
suivants  :  Limbe  calicinal  inapparent.  Pétales 
lancéolés ,  entiers ,  terminés  en  pointe  soit 
dressée ,  soit  infléchie.  Péricarpe  comprimé 
dorsalement,  2-ptère  de  chaque  côté;  méri¬ 


carpes  ailés  au  bord  ,  à  5  côtes  dorsales  fili¬ 
formes;  vallécules  à  une  seule  bandelette; 
carpophore  finalement  libre ,  2-parti.  Grai¬ 
ne  adhérente,  subsemi-cylindrique.  — Herbes 
vivaces  ou  annuelles.  Feuilles  2-pennatipar- 
ties  ou  surdécomposées.  Ombelles  termina¬ 
les  ,  à  collerette  -  générale  oligophylie  ou 
nulle  ;  collerettes  partielles  polyphylles. 
Fleurs  blanches  ou  verdâtres.  —  M.  De 
Candolle  (Prodr.  IV)  énumère  11  esp.  de  ce 
g.,  dont  5  incomplètement  connues.  La  plu¬ 
part  habitent  l’Europe  et  la  Sibérie.  La 
plante  appelée  vulgairement  Angélique  ou 
Angélique  officinale  constitue  le  g.  Ar- 
changelica .  (Sp.) 

ANGELONIA  ,  Kunth  (  in  Humb.  et 
Bonpl.,  Nov.  Gen.  et  Spec.,  t.  II,  p.  92). — 
Physidium  ,  Schrad,  —  Schelveria ,  Nees  et 
Martius.  (Nom  vernaculaire.)  bot.  ph. — G. 
de  la  famille  des  Scrophularinées  (  tr.  des 
Hémiméridées,Benth.),  offrant  pour  caract.  : 
Cal.  5-ûde  ou  b-parti.  Cor.  à  tube  court ,  à 
gorge  voûtée,  à  limbe  subbilabié,  plan. 
Lèvre  supérieure  très  obtuse,  2-lobée;  lèvre 
inférieure  3-lobée,  à  lobe  moyen  plus  long , 
arrondi ,  sacciforme  à  la  base.  Etamines  au 
nombre  de  4,  incluses,  didynames,  insérées 
au  tube  de  la  corolle.  Anthères  2-thèques  ; 
bourses  divergentes.  Ovaire  2-loculaire  ,  à  2 
placentaires  multi-ovulés,  adnés  à  la  cloison. 
Style  indivisé ,  à  stigmate  capitellé.  Capsule 
subglobuleuse  ,  2-loculaire  ,  loculicide-bival- 
ve  ;  valves  septifères  au  milieu  ,  indivisées , 
non  placentifères  ;  placentaires  soudés.  Grai¬ 
nes  très  nombreuses  ,  à  test  lâche.  —  Herbes 
dressées  ou  procombantes.  Feuilles  oppo¬ 
sées  (  du  moins  les  inférieures  ).  Pédoncules 
1-fiores ,  solitaires  ,  axillaires  ou  en  grappes 
terminales.  —  Ce  g.  appartient  à  l’Améri¬ 
que  ;  on  en  connaît  5  esp.  Ces  végétaux,  re¬ 
marquables  par  des  fleurs  très  élégantes ,  se 
cultivent  comme  plantes  d’ornement  de 
serre.  (Sp.) 

*  ANGERONE.  Angerona  (nom  my- 
thol.).  ins.  —  G.  de  l’ordre  des  Lépidoptè¬ 
res,  famille  des  Nocturnes,  tribu  des  Phalé- 
nites,  que  nous  avons  établi  dans  notre  His¬ 
toire  naturelle  des  Lépidoptères  de  France , 
et  auquel  nous  assignons  les  caractères  sui¬ 
vants  :  Corselet  étroit  et  peu  velu.  Ailes  in¬ 
férieures  seules  légèrement  dentelées ,  avec 
une  échancrure  au  milieu  de  leur  bord  termi¬ 
nal.  Palpes  très  minces  et  n’atteignant  pas  jus- 


V 


ANG 

qu’au  chaperon.  Trompe  longue.  Antennes 
très  pectinées  chez  le  mâle  et  simples  chez  la 
femelle.  Chenille  tuberculée  sur  le  4e  et  le 
8e  anneau,  s’amincissant  sur  la  partie  anté¬ 
rieure,  avec  la  tête  petite  et  dirigée  en  avant  ; 
sa  transformation  a  lieu  dans  un  léger  tissu 
entre  des  feuilles. —  Ce  g.  ne  comprend  qu’u¬ 
ne  seule  espèce,  que  nous  avons  retranchée 
des  Ennomos  de  M.  Treistchke.  Elle  est  dé¬ 
crite  dans  plusieurs  ouvrages,  et  entre  autres 
dans  1  ''Encyclopédie  Méth.  sous  deux  noms 
différents  :  Phal.  prunaria  et  Phal.  cory- 
laria,  parce  qu’elle  offre  une  variété  constante 
et  tranchée ,  à  large  bande  marginale  brune , 
dont  les  auteurs  ont  fait  une  espèce  distinc¬ 
te,  dans  l’ignorance  où  ils  étaient  qu’elle  pro¬ 
venait  de  la  même  chenille ,  qui  donne  l’es¬ 
pèce  ordinaire,  ainsi  qu’on  en  a  eu  la  preuve 
en  élevant  cette  chenille.  VAngérone  du 
prunier  se  trouve  dans  une  grande  partie 
de  l’Europe  ;  elle  est  figurée  avec  sa  variété 
dans  VHist.  nat.  des  Lépid.  de  France , 
t.  VII,  pl.  147,  fig.  1-4.  (D.  ) 

*  ANGIANTHÉES  (âyysTo'j,  petit  vase  ; 

«v0os,  fleur).  —  M.  De  Candolle  a  donné  ce 
nom  à  une  division  de  la  tribu  des  Gnapha- 
liées.  Cette  division  renferme  les  genres  où 
les  capitules,  uni-ou  pauciflores,  sont  réu¬ 
nis  en  un  glomérule  entouré  lui-même  d’un 
involucre  général.  (J.  D.) 

ANGIANTHUS  («y/etov,  sorte  de  vase  ; 
avOoî,  fleur),  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille 
des  Composées,  s.-tr.  des  Gnaphaliées.  Il  a 
pour  caract.  :  Capitules  biflores,  hétéroga- 
mes.  Réceptacle  très  étroit,  tomenteux.  In¬ 
volucre  de  4  écailles  scarieuses,  dorées,  ova¬ 
les,  dont  deux  planes  et  2  convolutées  en¬ 
veloppant  chacune  une  fleur.  Corolles  her¬ 
maphrodites,  tubuleuses,  à  5  dents.  Bran¬ 
ches  du  style  plus  longues  que  la  corolle  et 
velues  à  leur  extrémité.  Fruit  oblong,  gla¬ 
bre,  couronné  d’une  aigrette  bisériée,  à  soies 
membraneuses ,  dilatées  et  denticulées  à  la 
base,  plumeuses  au  sommet.  —  L '’Angian- 
thus  est  une  herbe  originaire  de  l’île  Saint- 
François,  sur  la  côte  australe  de  la  Nouvel¬ 
le-Hollande,  et  munie  de  feuilles  alternes, 
oblongues,  spatuiées,  obtuses,  blanchâtres , 
tomenteuses  ,  ainsi  que  toute  la  plante. 
Les  fleurs  sont  réunies,  à  l’extrémité  des 
rameaux,  en  une  sorte  d’épi  dense,  accom¬ 
pagné  inférieurement  de  4  bractées.  (J.  D.) 

*  AXGIDIUM  ,  Lindl.  (  «yyec'Aov,  petit 


ANG  499 

* 

vase  ,  capsule  ).  bot.  ph.  —  Division  du  g. 
Cymbidium  de  Swartz,  famille  des  Orchida- 
cées.  Voy.  Cymbidium.  (C.  L.) 

*  ANGIOCARPE.  Angiocarpum  (ày- 
ysïov,  petit  vase;  xupi to's,  fruit),  bot.  ph.  — 
C’est  le  fruit  des  Ajvgiocarpieivs.  Voy.  ce 
mot.  (C.  L.) 

ANGIOCARPES.  Angiocarpi  (c iyyzïov, 
sorte  de  vase;  xocpizds,  fruit),  bot.  cr.  — 
Schrader  et  Fries  ont  consacré  ce  nom  pour 
désigner  un  ordre  tout  entier  de  la  famille 
des  Lichens ,  caractérisé  par  des  apothécies 
closes,  renfermant  un  nucléus.  Les  g.  Sphœ- 
rophoron ,  Endocarpon ,  Verrucaria ,  Try-' 
pethelium  et  Limboria ,  sont  les  types  des 
diverses  tribus  qui  composent  cette  grande 
subdivision.  Les  caract.  essentiels  en  sont  : 
Apothécies  closes,  percées  d’un  ostiolc  ,  ou 
s’ouvrant  irrégulièrement  au  sommet ,  ren¬ 
fermant  un  nucléus  ordinairement  globu¬ 
leux  ou  ovoïde,  ascigère.  Fries,  qui,  dans  sa 
Lichenog raphia ,  a  adopté  le  nom  créé  par 
Schrader  ,  avait  d’abord  nommé  ce  groupe 
(  Sust.  Orb.  veget. ,  p.  258  )  Gasterothala- 
mi.  Ce  sont  les  Cœnothalami  phymaloidei 
d’Acharius  (  Lich.  Vniv.  ) ,  et  les  Verruca- 
rinœ  d’Eschweiler  {Lich.  Bras.). 

Plusieurs  Lichens  gymnocarpiens  peuvent 
subir  dans  leurs  apothécies  une  dégénéres¬ 
cence  ou  anamorphose ,  qui  rende  difficile 
leur  diagnose  ,  et  les  fasse  rapporter  à  des 
Lichens  de  la  subdivision  qui  nous  occupe 
ici.  Ainsi ,  l’on  voit  tous  les  jours  des  Par- 
mélies  dans  lesquelles,  l’évolution  normale 
des  apothécies  ayant  été  arrêtée  ,  celles  -  ci 
peuvent  simuler  une  Verrucaire  ou  une 
Pertusaire.  Il  faut  avoir  observé  ces  plantes 
in  loco  natali,  et  en  avoir  acquis  une  grande 
expérience,  pour  ne  pas  s’en  laisser  impo¬ 
ser  quelquefois  par  ces  états  tout  à  fait  aty¬ 
piques.  Meyer  et  Wallroth  sont  les  deux  li- 
chénographes  qui  ont  jeté  fle  plus  grand 
jour  sur  ces  transformations,  dont  on  n’avait 
pas  tenu  assez  de  compte  avant  eux.  (C.  M.) 

'  *  ANGIOCARPI  («yystcv ,  sorte  de  va¬ 
se  ,  de  boîte  ;  xotpnd^  fruit),  bot.  cr.  — 
Persoon  donne  ce  nom  à  tous  les  Champi¬ 
gnons  dont  les  organes  de  la  fructification 
sont  renfermés  dans  une  enveloppe  généra¬ 
le.  Les  Angiocarpes  forment  la  première 
classe  du  Synopsis  Fungorum,  qui  comprend 
les  Sclérocarpes,  les  Sarcocarpes  et  les  Der- 
matocarpes.  Voy.  ces  mots.  (LÉv.) 


500 


ANG 


ANG 

ANGIOCARPIENS.  Angiocarpii  (ày-  j 
ytï ov,  petit  vase;  xx/Ws,  fruit),  bot.  ph.  — ■ 
M.  deMirbel  donne  ce  nom  aux  végétaux  dont 
les  fruits ,  contrairement  à  ceux  des  Gymno- 
carpiens,  sont  couverts  en  tout  ou  en  partie 
d’un  organe  qui  trompe  sur  leur  forme  réel¬ 
le.  Tels  sont  les  fruits  dits  :  Calybion  , 
Strobïle  ,  Sycône  ,  etc.  Voy.  ces  mots. 

(C.  L.) 

*  ANGIORIDIUM  (àyysîov,  sorte  de  va¬ 
se  ;  sîc hs,  forme.  L’auteur  a  probablement 
voulu  écrire  angionidium.  ).  bot.  ch.  — 
Grévilîe,  l’auteur  de  ce  genre,  dans  leScoL 
Crypt.  t.  310,  Flora,  t.  310,  a  pris  pour  ty¬ 
pe  le  Physarum  bivalve  Persoon  ,  à  qui 
il  assigne  les  caractères  suivants  :  Péri- 
dium  sessile,  membraneux,  papyracé  ,  com¬ 
primé  sur  les  côtés  ,  sinueux  ,  et  s’ouvrant 
par  une  rupture  longitudinale  à  son  bord 
supérieur.  Les  spores  sont  renfermées  dans 
les  mailles  d’un  réseau  adhérant  aux  parois 
de  la  cavité.  L’A.  sinuosum  Grév.  croît  sur 
les  mousses,  les  feuilles  et  les  stipules,  etc., 
tombées  à  terre.  Son  péridium  est  d’un 
blanc  gris,  long  de  2  à  3  lignes  et  haut  de  1 
à  2,  comprimé,  ondulé,  légèrement  veiné  sur 
les  côtés.  Le  réseau,  comme  dans  les  autres 
Physarum,  n’est  pas  formé  par  un  capilli- 
tium,  mais  par  une  matière  blanche,  granu¬ 
leuse  et  irrégulière.  Les  spores  sont  noires 
et  globuleuses.  Il  arrive  quelquefois  que  la 
rupture  du  péridium  a  lieu  sur  un  des  cô¬ 
tés,  ce  qui  dépend  de  modifications  pro¬ 
duites  par  les  circonstances  locales  et  atmo¬ 
sphériques.  Comme  ce  Champignon  est  mu- 
cilagineux  dans  son  jeune  âge,  on  explique 
facilement  les  différentes  formes  qu’il  peut 
prendre  sous  l’influence  des  causes  les  plus 
légères.  (LÉv.) 

*ANGÏOSPERMES(àyysîov,  petit  vase; 
vTièptxy- ,  graine),  bot.  ph.  —  Dénomination 
appliquée  aux  graines  couvertes  d’un  péri¬ 
carpe  distinct ,  et  par  opposition  à  celle  de 
Gymnospermes .  Voy.  ce  mot.  (C.  L.) 

ANGIOSPERME  (ctyyeîbv,  petit  vase  ; 
cnépfix ,  graine),  bot.  ph.  —  Linné  donnait 
ce  nom  au  second  ordre  de  sa  quatorzième 
classe  ,  caractérisée  par  4  étam.  didynames, 
et  par  des  graines  renfermées  dans  une  cap¬ 
sule.  Ce  mot  fait  opposition  à  Gymnosper- 
mie ,  nom  du  premier  ordre  de  cette  mô¬ 
me  classe.  Voy.  ce  mot  et  méthode. 

(C.  L.) 


*  ANGIQSPORES.  Ângiospori  (Ayy&ïov, 

vase  ;  vnopà,  semence  ).  bot.  cr.  —  Meyer 
divise  la  famille  des  Lichens  en  deux  parties 
fort  inégales.  La  première,  à  laquelle  il  don¬ 
ne  le  nom  de  Lichens  angiospores ,  com¬ 
prend  tous  les  g.  dans  lesquels  les  sporidies 
sont  contenues  dans  des  thèques;  la  secon¬ 
de  n’en  renferme  qu’un  petit  nombre  ,  et  se 
compose  des  esp.  chez  lesquelles  les  spori¬ 
dies  sont  à  nu  sur  la  lame  proligère.  Mais 
j’ai  démontré  pour  l’un  de  ces  g.,  le  Sphœ- 
rophoron,  que  celles-ci,  primitivement  in¬ 
cluses  dans  des  thèques ,  n’étaient  libres  de 
toute  enveloppe  qu’à  une  époque  avancée  de 
leur  existence.  Comme  il  est  probable  qu’il 
en  est  ainsi  pour  les  deux  autres  ( Coniocy - 
be  et  Calycium),  cette  division  du  lichéno- 
graphe  allemand  reste  donc  sans  fondement 
ou  ne  s’appuie  que  sur  une  base  bien  chan¬ 
celante.  (C.  M.) 

*  ANGIOSTOMES.  Angiostoma  (  an- 

gio ,  corruption  à'ango  [ayxw] ,  je  serre  ; 
S7e//x,  bouche  ).  moll.  —  M.  de  Blainville 
a  donné  ce  nom  à  une  famille  de  l’ordre  de 
ses  Paracéphalophores  siphonobranches  , 
comprenant  ceux  de  ces  mollusques  dont 
la  coquille  a  une  ouverture  généralement 
fort  étroite.  ^  (C.  d’O.) 

*  ANGIOTHÈQUES .  Angiotheci  (  «y- 
yeïov,  sorte  de  vase  ;  S-^,  tout  objet  dans 
lequel  on  en  serre  d’autres  ;  ici ,  thèque  ). 
bot.  cr.  —  Nom  do  la  première  classe  des 
Champignons  de  Persoon  (  Dispos .  Meth. 
Fung.  ),  et  qu’il  remplaça  plus  tard  par  ce¬ 
lui  d’Angiocarpes.  (Voy.  ce  mot.)  (LÉv.) 

*  ANGLARITE  (  Anglar,  nom  de  loca¬ 
lité  ).  mun.  —  Nom  donné  par  Berthier  au 
phosphate  de  fer  hydraté  en  petites  masses 
rayonnantes,  vertes,  qui  se  trouve  à  Anglar , 
près  de  Limoges.  Voy.  phosphates. 

(Del.) 

ANGLE,  angulus  (  corruption  d ’angu- 
lus ,  angle  ).moll.  —  Sous  ce  nom ,  M.  Mé- 
gerle  (nouvelle  classification  des  Coquilles 
bivalves,  publiée  en  1811  dans  le  Magasin 
de  Berlin )  a  proposé  ce  genre  ;  il  le  subdi¬ 
vise  en  plusieurs  groupes  de  Coquilles,  que 
Lamarck  rapporte  plus  naturellement  à  ses 
genres  Tclline  et  Psammobie.  Voy.  ces  mots. 

(Desii.) 

*  ANG.LÉSITE(Angrlesea,  île  de  la  mer 
d’Irlande),  mi  a.  —  Nom  donné  par  Beu¬ 
dant  au  sulfate  de  plomb  naturel ,  dont  les 


ÀNG 


ANG 


501 


mines  d’Anglesea  fournissent  de  beaux 
échantillons.  Voy.  plomb  et  sulfates. 

(Del.) 

*  ANGLEURIA  (  d 'Angleur ,  nom  de 
l’habitation  d’été  de  l’auteur  du  g.),  ins.  — 
G.  de  l’ordre  des  Diptères,  établi  par  M.  A. 
Carlier,  conservateur  du  Cabinet  de  Zoolo¬ 
gie  de  l’université  de  Liège.  Ses  caract.  sont  : 
3e  article  des  antennes  très  comprimé  et 
pointu ,  terminé  par  un  style  bi-articulé ,  un 
peu  plus  long  que  les  antennes.  Yeux  velus; 
face  très  étroite  dans  les  mâles.  Organes  co- 
pulateurs  ayant  leurs  appendices  intérieurs 
terminés  par  un  renflement  en  forme  de 
bouton,  et  les  extérieurs  filiformes. — Ce  g., 
dont  l’auteur  n’a  encore  trouvé  que  deux  in¬ 
dividus  mâles,  diffère  de  tous  ceux  qui 
l’avoisinent  par  la  conformation  des  organes 
copulateurs  et  par  le  style  des  antennes.  Il 
se  rapproche  des  Porphyrops  de  Meigen  (  2e 
div.)  par  la  forme  des  antennes,  dont  le  sty¬ 
le  est  inséré  à  l’extrémité  ,  et  par  les  appen¬ 
dices  extérieurs  des  organes  copulateurs,  fi¬ 
liformes  et  rejetés  en  arrière  ;  des  Raphium 
et  des  Dolichopes  en  général  par  le  devant 
de  la  tête,  dont  la  face  est  très  étroite  dans 
les  mâles;  et  enfin  des  Dolichopes  et  un  peu 
des  Raphium,  par  la  direction  des  nervures 
des  ailes.  L’unique  espèce  sur  laquelle  ce  g. 
est  fondé  est  nommée  par  l’auteur  .4.  anten- 
nata  ;  elle  est  figurée  et  décrite  dans  les  Ann. 
de  la  Soc.  eut.  de  France,  tom.  IV,  p.  659, 
pl.  20,  fig.  c.  (D.) 

ANGOLAM ,  Adans.  (nom  idéal),  bot. 
pu.  —  Syn.  du  g.  Aiangium  (  famille  des 
Alangiées  ).  (Sp.) 

ANGOLAMIA,  Scopol.  (  nom  idéal  ). 
bot.  ph.  —  Syn.  du  g.  Aiangium  (famille 
des  Alangiées  ).  (Sp.) 

ANGOLAIS!,  bot.  ph.  — Nom  français 
du  g.  Aiangium.  (Sp.) 

ANGOPHORA,  Cavan.  («y yos,  sorte  de 
vase;  fâaoç,  porteur),  bot.  ph.  —  G.  de  la 
famille  des  Myrtacées  (  tr.  des  Leptosper- 
mées,  DC.  ) ,  offrant  pour  caract.  :  Cal.  tur¬ 
biné,  5-denté,  5- ou  10-costé.  Dents  persi¬ 
stantes.  Pétales  5 ,  libres.  Étain,  en  nombre 
indéfini.  Anthères  ovales.  Style  filiforme. 
Stigmate  capitellé.  Capsule  adhérente,  co¬ 
riace,  turbinée,  tronquée,  3-Ioculaire,  3-val- 
ve  ,  oligosperme,  ou  par  avortement  1-sper- 
mc.  Graines  aptères,  quelquefois  marginées. 
—Arbres.  Feuilles  grandes,  opposées  (les  su¬ 


périeures  parfois  alternes  ) ,  non  ponctuées. 
Fleurs  en  corymbe.  Cor.  blanche.  —  Ce  g.  , 
propre  à  la  Nouvelle-Hollande  ,  renferme  3 
esp.  L’A.  cordifolia  Cavan.  se  cultive  com¬ 
me  arbrisseau  d’ornement  dans  les  collec¬ 
tions  de  serre.  (Sp.) 

ANGORA,  et  non  Angola,  mam.  —  Va¬ 
riétés  de  Chats ,  de  Lapins  et  de  Chèvres 
(  Voy.  ces  mots.)  originaires  d’Angora,  dans 
l’Anatolie.  (C.  d’O.) 

ANGOSTURA.  bot.  ph.  —  L’arbre 
à  écorce  fébrifuge,  connu  dans  le  commerce 
sous  ce  nom,  emprunté  à  celui  de  la  ville  où 
on  Pavait  connu  pour  la  première  fois  ,  est 
devenu  pour  Rœmer  et  Sch&ltes  le  type  d’un 
g.  qu’ils  ont  appelé  de  même,  mais  qui  ren¬ 
tre  dans  d’autres  plus  anciens ,  notamment 
dans  le  Galipea  d’Aublet.  Voy.  ce  mot. 

(Ad.  J.) 

ANGOURIE.  Anguria  Linn.  (  nec 
Tourn.).  —  Psiguria,  Neck.(c?yyoû/5£ov,  sorte 
de  melon  d’eau),  bot.  ph.— G.  de  la  famille 
des  Cucurbitacées  (tr.  des  Cucurbitées),  au¬ 
quel  on  attribue  pour  caract.  :  Fleurs  monoï¬ 
ques.—  Fleurs  mâles  :  Cal.  campanulé,  5-den¬ 
té.  Cor.  (de  couleur  rouge)  ventrue  ,  5-fide  , 
cohérente  inférieurement  au  calice  ;  limbe 
étalé.  Étam.  2  ,  opposées  ,  libres.  —  Fleurs 
femelles  :  Calice  et  corolle  comme  ceux  des 
fleurs  mâles.  Etam.  2,  stériles.  Style  semi- 
bifide.  Stigmates  2-fides.  Baie  2-4-loculaire, 
subtétragone ,  polysperme.  (Graines  incom¬ 
plètement  connues.) — Herbes  à  racine  char¬ 
nue,  verruqueuse.  Feuilles  anguleuses  ou 
lobées.  Pédoncules  axillaires.  Fleurs  mâles 
en  grappes  ;  fleurs  femelles  solitaires.  Fruit 
mangeable  dans  quelques  esp.  —  Ce  g.  est 
propre  à  l’Amérique  équatoriale.  On  en 
connaît  7  esp.  (la  plupart  très  superficielle¬ 
ment  signalées).  (Sp.) 

ANGREC.  Angrœcum  (  altération  du 
nom  malais  Angurek,  appliqué  aux  plantes 
de  ce  g.),  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des 
Orchidées  et  de  la  tribu  des  Vandées,  établi 
par  Du  Petit-Thouars  ( Orch .  Afr.,  tab.  65), 
et  caractérisé  de  la  manière  suivante  par  M. 
Lindley  :  Périanthe  étalé.  Sépales  et  pétales 
â  peu  près  égaux,  libres.  Labelle  sessile, 
continu  avec  la  base  de  la  colonne,  charnu, 
indivis,  beaucoup  plus  large  que  les  pétales. 
Éperon  droit,  cornu,  souvent  presque  cylin- 
dracé,  beaucoup  plus  long  que  le  périanthe, 
rarement  obeonique.  Colonne  courte  ,  près- 


ANG 


502  ANG 

que  cylindrique ,  rarement  allongée,  semi- 
cylindrique.  Anthère  biloculaire ,  tronquée. 
Masses  polliniques  au  nombre  de  deux ,  bi¬ 
partites,  à  caudicule  courte,  étroite;  à 
glande  triangulaire. — L’esp.  type  du  g.  An- 
grœcum  est  VA.  eburneum  Du  Petit-Th. , 
(  loc.  cit.  ) ,  figuré  par  M.  Bory  de  Saint- 
Vincent  (  Voyage  aux  îles  d’Afrique,  t.  19) 
sous  le  nom  de  Limodorum  eburneum .  Cet¬ 
te  plante  est  assez  commune  dans  les  îles 
de  France  ,  de  Bourbon  et  de  Madagascar. 
Elle  croît  sur  les  arbres ,  est  munie  d’une 
tige  et  de  feuilles  coriaces,  ligulées , striées. 
Les  fleurs  en  sont  grandes ,  verdâtres ,  avec  le 
labelle  d’un  blanc  d’ivoire.  Dans  son  Généra 
and  Species  of  Orchidaceous  Plants ,  M. 
Lindley  a  porté  le  nombre  des  esp.  d’An- 
grœcum  à  19 ,  déjà  signalées  par  Du  Petit- 
Thouars,  et  par  M.  Acb.  Richard  dans  sa 
Monographie  des  Orchidées  des  iles  Mau¬ 
rice.  Il  leur  a  joint  2  autres  esp. ,  l’une  du 
Cap  de  Bonne  -  Espérance ,  l’autre  de  l’île 
d’Haïti;  mais,  plus  tard,  dans  le  Botanical 
Register,  n°  1522,  il  a  proposé  de  séparer 
des  Angrœcum  quelques  espèces  décrites 
par  Du  Petit-Thouars,  et  il  en  a  formé  le  g. 
OEceoclades.  Le  g.  Aerobion  de  Sprengel  a 
été  fondé  sur  V Angrœcum  fragrans,  qui 
ne  doit  pas  être  séparé  du  genre  primitif. 
C’est  cette  plante  dont  les  feuilles  aromati¬ 
ques  sont  connues  et  livrées  dans  le  com¬ 
merce  sous  les  noms  de  Faham  et  de  Thé 
de  Vile  Bourbon.  Enfin  le  g.  Aeranthus  a 
pour  type  V Angrœcum  sesquipedale  Du  Pe- 
tit-Th.  Voy.  Aerantue.  (G....N.) 

ANGUIFORMES.  Anguiformes  (  An- 
guis ,  serpent;  forma,  forme  ).  rept.  — 
Voyez  Batrachophidiens.  (G.  B.) 

ANGUILLARD.  rept.  —  Dénomina¬ 
tion  spécifique  d’un  Batracien  du  g.  Protée. 
Voy.  ce  nom.  (G.  B.) 

ANGUILLARIA  (  anguilla ,  anguille; 
peut-être  en  raison  de  l’ondulation  du  bord 
des  feuilles  ).  bot.  piï.  —  G.  de  la  famille 
des  Myrsinacées,  formé  par  Gaertner,  et  sy- 
non.  du  g.  Ardisia  de  Swartz.  Voy.  ce  mot. 

(C.L.) 

ANGUILLE.  Anguilla  ( anguilla ,  nom 
du  même  poisson  chez  les  Latins),  poiss. 
—  Poisson  connu  de  tout  le  monde,  abon¬ 
dant  presque  à  l’excès  dans  les  rivières ,  les 
lacs  et  les  étangs  de  toute  l’Europe,  quoi¬ 
qu'il  paraisse  moins  commun  vers  le  Nord; 


ce  qui  doit  faire  penser  que  l’Anguille  craint 
le  froid.  Quelques  unes  de  ses  habitudes 
s’expliquent  aussi  par  la  crainte  du  froid. 
Ce  poisson  a  le  corps  allongé,  arrondi  vers 
la  poitrine  et  comprimé  vers  la  queue.  Cet¬ 
te  partie  du  corps  est  entourée  par  les  trois 
nageoires  verticales,  réunies  entre  elles; 
la  dorsale  n’avance  pas  sur  le  dos  jus¬ 
qu’à  la  région  des  pectorales,  qui  sont  les 
seules  nageoires  paires  du  poisson;  car  il 
n’a  pas  de  ventrales.  Les  nageoires  de  la 
poitrine  sont  petites,  et  insérées  au  dessus  de 
la  fente  verticale  des  ouïes.  L’ouverture  des 
branchies  est  réduite  à  leur  simple  fente , 
parce  que  la  membrane  branchiostège ,  sou¬ 
tenue  par  rayons ,  est  attachée  tout  autour 
du  cou.  L’appareil  operculaire  est  composé 
des  quatre  pièces  qui  se  retrouvent  dans  le 
plus  grand  nombre  des  poissons  osseux ,  sa  ¬ 
voir  :  l’opercule  ,  le  sous  -  opercule  ,  le 
préopercule  et  l’interopercule.  Il  y  a  des 
dents  sur  les  mâchoires ,  sur  les  palatins  et 
sur  le  vomer.  La  peau  est  enduite  d’une 
mucosité  abondante  ,  secrétée  par  des  glan¬ 
des  ouvertes  le  long  de  la  ligne  latérale.  Cet¬ 
te  mucosité  recouvre  les  écailles  petites ,  ob- 
longues,  très  nombreuses,  et  très  fortement 
attachées  au  derme.  La  peau  a ,  d’ailleurs , 
une  forte  ténacité  qui  la  fait  employer  dans 
plusieurs  arts.  Elle  est  très  adhérente  aux 
muscles  qui  ont  des  fibres  courtes,  retenues 
par  un  tissu  cellulaire  très  dense ,  et  dont 
les  mailles  sont  remplies  d’une  graisse  hui¬ 
leuse  abondante.  L’estomac  est  un  long  cul- 
de-sac  ,  et  est  suivi  d’un  intestin  qui  n’est 
pas  très  long.  Le  foie  est  épais ,  de  couleur 
fauve  ou  jaunâtre,  et  n’a  qu’un  seul  lobe  si¬ 
tué  en  travers  sous  l’œsophage.  La  vésicule 
du  fiel  est  grande;  la  rate  est  noirâtre.  Il  y 
a  une  grande  vessie  natatoire ,  pourvue  de 
corps  rouges  glanduleux  très  gros  ;  elle  com¬ 
munique  avec  l’intestin.  Les  reins  sont  longs 
et  gras,  et  versent  l’urine  dans  une  vessie  uri¬ 
naire  allongée ,  qui  s’ouvre  derrière  l’anus 
par  un  trou  rond,  facile  à  trouver.  Entre  le 
canal  intestinal  et  la  vessie  aérienne  flottent, 
dans  l’abdomen,  deux  rubans  oblongs,  plis¬ 
sés  comme  une  fraise,  qui  ne  paraissent,  au 
premier  aspect,  être  qu’un  épiploon  très 
gras ,  ce  qui  les  a  fait  souvent  nommer  les 
corps  graisseux.  Ce  sont  les  annexée  des 
organes  génitaux. 

On  trouve  l’albumine  des  œufs  attachée  à 


ANG 


ANG 


ces  membranes;  car  j’ai  fait  bouillir  dans 
l’éther  des  portions  de  ces  corps  graisseux , 
et  j’ai  trouvé  au  fond  du  tube  et  du  verre 
des  globules  durcis,  non  dissous  dans  l’éther  à 
chaud;  ces  globules  n’étaient  donc  pas  formés 
dégraissé  seule,  mais  d’albumine.  D’ailleurs, 
les  organes  représentés  par  Richard  Owen , 
et  indiqués  par  plusieurs  auteurs  comme  les 
organes  génitaux  de  l’anguille ,  ont  encore 
besoin  d’être  étudiés  avec  soin  ,  et  l’on  est 
loin  d’en  avoir  une  connaissance  anatomi¬ 
que  parfaite. 

Le  cœur  lymphatique,  organe  curieux 
dont  on  doit  la  découverte  au  célèbre  pro¬ 
fesseur  Müller  de  Berlin,  a  été  observé  pour 
la  première  fois  sur  l’Anguille  par  M.  Marshall 
Hall,  et  on  en  trouve  une  figure  dans  l’ouvrage 
de  M.  Yarell.  Le  docteur  Marshall  Hall,  en 
poursuivant  ses  recherches  sur  la  circulation 
dans  les  Reptiles  et  les  Poissons ,  a  vu ,  en 
1851 ,  ce  sac  doué  de  pulsations  près  de  la 
queue  de  l’Anguille.  Il  est  situé  à  la  fin  de  la 
veine  caudale  du  poisson.  M.  Müller  n’a  pu  voir 
de  pareils  organes  chez  les  Mammifères  et  les 
Oiseaux ,  et  M.  Richard  Owen  pense  même 
que  les  cœurs  lymphatiques  remplacent,  dans 
les  dernières  classes,  les  valvules  qui  n’exi¬ 
stent  en  grand  nombre  que  dans  les  deux 
premières  classes  de  Vertébrés.  Il  était  donc 
nécessaire  qu’il  y  eût  dans  les  Reptiles  et 
les  Poissons  un  agent  pour  diriger  et  exciter 
le  mouvement  de  la  lymphe  chez  ces  ani¬ 
maux  ,  tandis  que  les  valvules  des  vaisseaux 
lymphatiques  des  Mammifères  et  des  Oiseaux 
impriment  à  la  lymphe  un  courant  inter¬ 
mittent  et  une  direction  bien  déterminée. 

Les  eaux  douces  de  l’Europe  nourrissent 
plusieurs  esp.  d’ Anguilles ,  désignées  depuis 
très  long-temps  sous  leurs  différents  noms 
vulgaires,  soit  dans  Lacépède,  soit  déjà  dans 
Pennant.  J’ai  fait  à  leur  sujet  de  nombreu¬ 
ses  recherches ,  et  les  observations  que  j’ai 
communiquées  à  M.  Cuvier  lui  ont  fourni 
des  matériaux  pour  établir  les  distinctions 
dont  il  a  exprimé  les  caract.  dans  la  secon¬ 
de  édition  du  Règne  animal .  Depuis ,  M. 
Yarell  a  donné,  dans  son  ouvrage  sur  les 
Poissons  d’Angleterre,  d’excellentes  figures 
de  trois  de  nos  espèces.  Cependant  j’ai  lieu 
de  penser  que  quelques  unes  des  différences 
appréciées  entre  les  nombreux  individus 
d’Anguilles  soumis  à  nos  observations ,  et 
que  l’on  a  considérées  comme  des  caract. 


503 

spécifiques,  tiennent  à  la  différence  des  sexes. 
Je  présume,  par  exemple,  que  l’Anguille 
nommée  le  Pimperneau  est  le  mâle  de 
l’Anguille  plat-bec;  toutefois,  je  n’ose  en¬ 
core  l’affirmer.  Ces  diverses  Anguilles  ont 
à  peu  près  les  mêmes  mœurs ,  et,  par  con¬ 
séquent  ,  le  même  genre  de  vie. 

L’Anguille  vit  dans  les  eaux  courantes  ou 
dormantes  indifféremment.  Elle  aime  le 
mouvement  de  la  vanne  d’un  moulin ,  de 
même  qu’elle  croît  dans  l’eau  d’un  fossé. 
C’est  un  poisson  vorace,  qui  se  nourrit 
de  petits  animaux  de  sa  classe ,  et  surtout 
de  Goujons,  dont  il  est  très  friand;  mais 
qui  attaque  aussi  les  petits  quadrupèdes 
et  les  oiseaux  aquatiques ,  les  vers  ,  et  mê¬ 
me  les  débris  des  corps  des  animaux  que 
l’on  jette  à  l’eau.  Il  chasse  particulièrement 
pendant  la  nuit;  le  jour,  il  se  tient  blot¬ 
ti  dans  les  touffes  de  plantes  aquatiques , 
ou  même  se  retire  dans  des  trous  le  long 
des  berges,  et  l’on  en  prend  jusqu’à  trente 
dans  un  même  trou.  On  les  force  à  en  sortir 
en  les  enfumant  comme  on  le  fait  pour  les 
Renards. 

L’Anguille  s’enfonce  aussi  sous  la  vase  des 
étangs,  pendant  le  froid,  mais  c’est  sur¬ 
tout  quand  on  met  ces  amas  d’eau  à  sec 
pour  en  faire  la  pêche  ;  on  est  même  obli¬ 
gé  de  faire  marcher  sur  cette  vase  et 
de  la  piétiner  pour  en  faire  sortir  les  An¬ 
guilles.  Dans  les  chaleurs  de  l’été ,  et 
quand  le  temps  est  orageux,  les  An¬ 
guilles  aiment  aussi  à  sortir  de  l’eau ,  et 
vont  quelquefois  très  loin  au  travers  des 
herbes.  Elles  chassent  à  terre,  mangent  les 
petits  reptiles ,  les  colimaçons ,  et  même , 
quand  elles  sont  dans  les  champs  cultivés , 
certaines  plantes  dont  elles  sont  très  frian¬ 
des,  entre  autres  les  pois.  Si  elles  sont 
surprises  par  le  jour  et  les  chaleurs ,  elles  se 
blottissent  dans  une  touffe  d’herbes ,  et , 
roulées  sur  elles-mêmes,  y  attendent  la  nuit 
suivante.  Il  n’est  pas  très  rare  qu’en  fauchant 
les  prairies  le  fer  des  travailleurs  coupe 
une  Anguille.  J’en  ai  vu  de  très  grosses  qui 
avaient  été  ainsi  blessées. 

Dans  les  eaux  courantes,  elles  nagent  avec 
force  et  rapidité  contre  les  courants  ;  mais 
en  descendant,  elles  se  laissent,  le  plus  sou¬ 
vent,  entraîner  au  fil  de  l’eau  sans  faire  d’ef¬ 
forts  ;  aussi  prend-on  beaucoup  d’Anguilles 
dans  de  grandes  nasses  tendues  en  travers 


504 


ANG 

des  rivières,  et  bordées,  de  chaque  côté,  d’u¬ 
ne  muraille  faite  avec  de  grandes  perches 
entrelacées  de  branchages ,  et  dont  les  trous 
sont  bouchés  avec  de  la  vase.  C’est  ce  que  les 
pêcheurs  appellent  des  gords.  On  en  prend 
surtout  en  grande  quantité  dans  ces  filets,  à 
l’époque  où  l’Anguille  descend  le  courant 
des  rivières  pour  se  rendre  à  la  mer ,  vers 
l’eau  salée  ou  saumâtre,  afin  d’y  frayer. 

II  y  a  lieu  de  s’étonner  que  l’on  ait  per¬ 
pétué  et  que  l’on  perpétue  encore  les  contes 
les  plus  ridicules  sur  la  reproduction  des 
Anguilles  ;  car,  au  milieu  de  toutes  ces  fa¬ 
bles,  on  trouve  consignés,  dans  presque  tous 
les  ouvrages  qui  traitent  de  l’histoire  na¬ 
turelle  de  l’Anguille,  des  faits  vrais ,  et  plus 
ou  moins  déguisés  dans  des  rapports  basés 
sur  les  erreurs  populaires. 

L’observation  que  les  Anguilles  se  ren¬ 
dent  à  la  mer  pour  y  frayer  est,  je  dirai,  aus¬ 
si  ancienne  que  YHistoire  naturelle .  Elle 
est  déjà  consignée  dans  les  Halieutiques 
d’Oppien.  Depuis ,  de  très  bons  observa¬ 
teurs  ont  affirmé  ces  faits ,  et  Spallanzani 
l’a  très  bien  établi  dans  ses  ouvrages,  si  rem¬ 
plis  de  faits  curieux  et  bien  observés. 
Ces  observations  ont  été  reproduites  de  nou¬ 
veau  par  M.  Yarell  dans  son  excellent  ou¬ 
vrage. 

Nos  pêcheurs  de  la  basse  Seine  croient 
que  l’Anguille  est  ovipare.  Suivant  eux, 
elle  fraie  une  première  fois  vers  la  fin  de 
février  ou  le  commencement  de  mars ,  et 
une  seconde  fois  au  mois  de  septembre.  Ce¬ 
pendant  un  fait  avancé  par  M.  de  Joannis 
(  Revue  zoologique ,  1859,  n°  2)  pourrait 
faire  croire  à  la  viviparité,  ou  mieux,  à  l’o- 
vo-viviparité  de  l’Anguille.  Un  paysan  lui  a 
dit  qu’ayant  mis  une  grosse  Anguille  entre 
deux  plats,  et  l’ayant  ensuite  découverte  à 
son  retour  à  la  maison,  après  le  tra¬ 
vail  aux  champs ,  il  la  trouva  entourée  de 
plus  de  deux  cents  petites  Anguilles  lon¬ 
gues  d’un  pouce  et  demi  à  deux  pouces, 
grosses  comme  des  fils  et  presque  blanches. 
M.  de  Joannis  n’a  d’ailleurs  pas  vu  cette 
ponte  ;  il  ne  la  rapporte  que  sur  l’assertion 
d’un  homme  qui  n’était  pas  en  état  de  bien 
observer.  La  longeur,  la  couleur  et  la  gros¬ 
seur  indiquées  pour  les  petits  nouveaux-nés , 
me  portent  à  croire  que  l’Anguille  en  ques¬ 
tion  s’était  débarassée  d’une  grande  quan- 
ité  d’Ascarides  ou  de  filaires,  sortes  d’intes- 


ANG 

tinaux  dont  ces  poissons  nourrissent  quel¬ 
quefois  des  masses  surprenantes.  L’innom¬ 
brable  quantité  de  petits  produite  par  l’An¬ 
guille  me  ferait  croire  au  mode  de  repro¬ 
duction  ovipare.  Elle  fraie  dans  la  vase, 
après  une  sorte  d’accouplement  ;  c’est-à- 
dire  que  le  mâle  se  place  près  de  la  femelle  , 
et,  le  plus  souvent,  les  individus  sont  tête 
bêche.  Ils  exécutent  tous  deux  des  mouve¬ 
ments  qui  font  dire  aux  pêcheurs  qu’ils  se 
frottent  le  ventre  l’un  contre  l’autre  ;  le 
mâle  arrose  de  sa  laitance  les  œufs  que  pond 
la  femelle,  de  sorte  que  l’accouplement  est 
analogue  et  comparable  à  celui  des  grenouil¬ 
les  et  des  crapauds ,  dont  le  mâle  arrose 
les  œufs  de  sa  laitance ,  et  les  féconde  au 
fur  et  à  mesure  que  le  chapelet  qui  les  con¬ 
tient  est  expulsé  par  la  femelle.  Il  paraît 
même  que  quelquefois  plusieurs  Anguilles 
de  sexe  différent  se  tiennent  entrelacées. 
Je  ne  pense  pas  que  les  œufs  de  l’Anguille 
soient  isolés  ;  je  les  crois  réunis  ensemble 
par  une  viscosité  analogue  à  celle  qui  réu¬ 
nit  les  œufs  de  nos  Perches  d’eau  douce. 
Ces  œufs  forment  de  petits  pelotons  en  for¬ 
me  de  boules  arrondies.  Je  ne  sais  pas  si 
chaque  boule  contient  tout  ce  qu’a  pondu 
une  même  Anguille,  ou  si  une  femelle  pro¬ 
duit  plusieurs  de  ces  pelotes.  Les  petits  é- 
closent  bientôt ,  et  restent ,  pendant  les  pre¬ 
miers  jours  de  leur  naissance ,  réunis  dans 
ces  pelotes  ,  que  les  pêcheurs  des  rives  de 
la  Loire,  au  dessous  de  Nantes,  vont  ramasser 
et  jeter  dans  des  étangs  qu’ils  veulent  peu¬ 
pler  d’Anguilles.  Quand  les  petits  ont  atteint 
4  à  5  centim.  de  longueur ,  ils  se  débarras¬ 
sent  des  liens  qui  les  retenaient  ainsi  pelo¬ 
tonnés  ,  et  ils  semblent  alors  adhérer  à  la 
plage  qu’ils  paraissent  encore  sucer.  Ceci 
explique  pourquoi  l’on  dit  que  les  Anguilles 
naissent  du  limon  ou  de  la  vase  de  la  mer. 
Quand  ces  poissons  ont  acquis  quelques  for¬ 
ces,  ils  remontent  tous  en  bandes  serrées 
le  fleuve  principal  ou  ses  affluens  :  ils  re¬ 
çoivent  alors  le  nom  de  Montée.  Ils  se  ré¬ 
pandent  ainsi  dans  toutes  les  eaux  avoisi¬ 
nantes.  La  quantité  de  ces  poissons  est  si 
grande  dans  certaines  rivières ,  qu’on  ne 
saurait  s’en  faire  d’idée  sans  l’avoir  vue.  On 
en  prend  la  charge  de  chevaux  sur  les  bords 
de  la  Loire.  Quand  les  petites  Anguilles  ont 
atteint  10  à  12  centimètres,  elles  sont  gros¬ 
ses  comme  un  tuyau  de  plume,  le  plus 


ANG 


ANG 


505 


souvent  d’un  beau  jaune  soufre,  et  pren¬ 
nent  dans  quelques  localités  le  nom  de  Ci- 
velles  ;  mais,  parvenues  à  cet  âge,  il  y  a  dans 
leur  croissance  ,  dans  leur  manière  de  vivre 
et  dans  leur  mode  de  dispersion  dans  les 
différentes  eaux ,  plusieurs  points  encore 
obscurs,  et,  par  conséquent,  il  y  a  encore 
plusieurs  questions  auxquelles  il  est  difficile 
de  répondre  d’une  manière  très  précise. 

Ceux  qui  étudient  et  observent  les  Poissons 
ont  dû  être  étonnés  que  ce  ne  soit  que  dans 
les  ports  de  mer ,  ou  très  près  d’eux ,  que 
l’on  voit  arriver  sur  les  marchés  de  petites 
Anguilles;  j’entends  des  Anguilles  ayant  déjà 
la  couleur  et  la  forme  des  Anguilles  adultes, 
et  longues  seulement  de-0m,20  àüm,50  envi¬ 
ron.  La  montée  se  cache-t-elle  dans  les  pre¬ 
miers  étangs  voisins  de  la  mer ,  et  les  An¬ 
guilles  y  prennent-elles  leur  seconde  crois¬ 
sance?  Et,  cependant,  les  Civelles  mon¬ 
tent  dans  la  Loire  jusqu’à  Angers ,  et  en 
troupes  très  nombreuses;  mais  j’ignore  ce 
que  deviennent  les  Anguilles  dans  nos  riviè¬ 
res  et  nos  lacs  jusqu’à  ce  qu'elles  aient  at¬ 
teint  la  taille  de  0m,45  à  0m,50,  qui  est  cel¬ 
le  où  l’on  commence  à  les  trouver  dans  nos 
eaux  douces. 

Elles  prennent  ordinairement  une  taille 
d’un  mètre  et  même  davantage.  Le  Cabinet 
du  Roi  en  possède  une  qui  a  lm,70  de  lon¬ 
gueur,  et  dont  la  circonférence  estdeOm52. 
M.  Yarell  en  cite  du  poids  de  vingt-sept 
livres. 

Une  seconde  question,  dont  la  solution  est 
loin  d’être  complète ,  est  celle  de  savoir  com¬ 
ment  les  Anguilles  se  rendent  dans  les  lacs 
intérieurs,  et  les  peuplent,  surtout  quand 
ces  lacs  sont  à  de  grandes  hauteurs  au  des¬ 
sus  du  niveau  de  la  mer.  Sennebier  a  déjà 
fait  remarquer  qu’il  n’y  a  pas  d’ Anguilles 
dans  le  lac  de  Genève ,  parce  que ,  dit-il ,  il 
ne  communique  pas  avec  la  mer,  à  cause 
de  la  perte  du  Rhône;  tandis  que  l’on  trou¬ 
ve  ce  poisson  dans  le  lac  de  Morat;  mais  il 
est  toujours  difficile  de  donner  une  explica¬ 
tion  bien  satisfaisante  de  la  quantité  d’An- 
guilles  qui  se  trouvent  dans  certains  lacs , 
du  développement  qu’elles  y  prennent,  de 
la  convenance  qu’elles  y  trouvent  et  dont 
on  peut  juger,  par  la  grosseur  à  laquelle 
elles  parviennent ,  lorsqu’on  a  la  certitude 
que  la  nature  n’a  pas  mis  les  organes 
génitaux  en  état  de  reproduire  l’espèce. 


On  ne  voit  pas,  du  moins  dans  nos  eaux 
douces,  d’Anguilles  avec  des  laitances  ou 
des  ovaires  pleins.  C’est  à  cette  circonstance 
qu’il  faut  attribuer  l’origine  de  toutes  les  fa¬ 
bles  reproduites  sur  les  générations  des  An¬ 
guilles.  Pourquoi,  si  les  Anguilles  peuvent  en¬ 
trer  dans  ces  lacs,  n’en  sortent-elles  pas  quand 
elles  sont  adultes  et  assez  grandes  pour  frayer? 
L’action  continue  de  l’eau  douce  de  ces 
étangs  empêche  -  t  -  elle  le  développement 
des  organes  génitaux?  produit-elle  une  sor¬ 
te  de  castration  naturelle?  et  alors  n’est- 
ce  pas  à  cette  circonstance  que  tient  la 
quantité  de  graisse  et  d’huile  dont  le  corps 
de  ce  poisson  abonde?  Les  Anguilles  sont , 
dans  certains  pays,  d’un  très  grand  rap¬ 
port.  Le  marché  de  Londres  en  est  four¬ 
ni  par  deux  compagnies  hollandaises,  qui 
ont  chacune  cinq  vaisseaux  disposés  pour 
contenir  une  cargaison  de  15  à  20,000  livres 
d’Anguilles  vivantes.  L’un  est  stationnaire 
près  de  Londres  quand  les  autres  retournent 
en  Hollande  pour  se  fournir  de  nouvelles 
Anguilles.  Chaque  marchand  paie  un  droit 
de  treize  livres  sterling  par  chaque  cargaison 
pour  avoir  la  permission  de  vendre.  Les  la¬ 
gunes  salées  de  Commachio ,  qui  reçoivent 
les  crues  du  Pô ,  du  Reno  et  du  Ronco ,  et 
de  tous  leurs  affluents,  sont  célèbres  aussi 
depuis  longues  années  par  la  quantité  de 
Muges  et  surtout  d’Anguilles  qu’elles  pro¬ 
duisent.  On  estime  que  la  pêche  des  Anguil¬ 
les,  qui  se  fait  de  septembre  à  décembre , 
produit  cent  dix  mille  pesi  d’Anguilles  (  un 
peso  vaut  25  livres  romaines  ou  8k-,49, 
et  dans  le  printemps  on  en  tire  8  à  10,000 
pesi.  Ces  Anguilles ,  préparées  de  diverses 
manières,  sont  envoyées  dans  toute  l’Alle¬ 
magne  ,  et  celles  qu’on  mange  fraîches  sont 
distribuées  dans  les  états  pontificaux ,  le 
royaume  Lombardo- Vénitien ,  le  Piémont, 
les  états  de  Modène ,  de  Parme ,  de  Toscane 
et  de  Naples. 

Après  ces  généralités  sur  les  Anguilles , 
j’ajouterai  que  nous  distinguons  sur  nos  cô¬ 
tes  : 

1  o  V Anguille  au  long  bec  (Anguilla  acu- 
tirostris  Yarell) ,  qui  a  la  tête  étroite ,  le 
museau  pointu,  la  mâchoire  inférieure  plus 
longue,  et  cependant  le  crâne  plus  large,  et 
cent  trente  vertèbres  au  squelette. 

2°  U  Anguille  piniperneau  (  Glut-eels  des 
Anglais),  à  tète  plus  large,  à  cause  de  la 

52* 


T.  I. 


50b 


ANG 


AN  G 

grosseur  des  crotaphytes  ;  à  yeux  plus  grands, 
à  crâne  plus  étroit ,  et  qui  n’a  que  cent 
quinze  vertèbres. 

5<>  j L’Anguille  plat  bec  (ou  Grig-eel  des 
Anglais),  qui  a  l’œil  plus  petit,  le  museau 
plus  aplati ,  le  crâne  encore  plus  étroit. 

M.  Yarell  croit  qu’il  faut  encore  distin¬ 
guer  comme  espèce  le  Snig-eel  des  An¬ 
glais. 

Je  crois  aussi  qu’il  faudrait  encore  en 
distinguer  d’autres  en  Europe.  M.  Savi- 
gny  m’a  entre  autres  donné  une  Anguille 
distincte  par  ses  formes,  et  qu’il  m’a  assuré 
être  tout  à  fait  marine  ;  il  l’a  prise  à  Na¬ 
ples  ;  elle  ne  sortirait ,  selon  lui ,  jamais  de 
l’eau  salée. 

On  voit  d’après  cela  que  l’Anguille  devait 
être  considérée  comme  type  de  genre  dans 
la  famille  des  Anguilliformes  ;  et  c’est  effec¬ 
tivement  ce  qu’a  fait  M.  Cuvier.  Les  An¬ 
guilles  sont  pour  lui  des  Apodes  qui  ont  les 
trois  nageoires  réunies,  les  pectorales  et  les 
ouïes  ouvertes  sous  les  nageoires.  Il  divise  le 
groupe  en  deux  :  celui  des  Anguilles  dont  la 
dorsale  naît  sur  le  dos,  loin  en  arrière  des  pec¬ 
torales  ,  et  celui  des  Congres  [Voy.  ce  mot), 
dont  la  dorsale  naît  presque  sur  la  nuque. 
Celles-ci  sont  marines,  tandis  que  les  Anguil¬ 
les  sont  généralement  d’eau  douce.  Le  g. 
des  Anguilles  est  nombreux  en  espèces  é- 
trangères.  On  en  connaît  des  États-Unis,  des 
eaux  douces  de  l’Inde.  Les  îles  les  plus  iso¬ 
lées  en  nourrissent  aussi  dans  leurs  eaux 
douces.  Nous  en  possédons  des  Canaries , 
de  l’île  de  France,  où  elles  atteignent  une 
taille  aussi  grande  qu’en  Europe. 

Celles  des  Canaries  offrent  une  habitude 
plus  extraordinaire  encore  que  celles  de  l’Eu¬ 
rope  ,  car  elles  vivent  dans  des  torrents  qui 
se  dessèchent,  et  restent  trois  ou  quatre 
mois  à  sec  cachées  sous  les  pierres.  Toutes 
les  espèces  de  ce  g.  étaient  confondues  sous 
le  nom  de  Murœna  anguilla .  (Val.) 

ANGUILLE  DE  HAIE.  REPT.  — 
Nom  vulgaire  de  l’Orvet.  (G.  B.) 

ANGUILLE  DU  VINAIGRE,  DE 
LA  COLLE,  etc.  —  Voyez  anguillele. 

(Duj.) 

*  ANGUILLIFORME.  Anguillifor- 
mis  [anguilla,  anguille;  forma,  forme), 
zoom  —  Se  dit  des  Poissons  et  Reptiles  qui 
ont  la  forme  d’une  Anguille.  (C.  d’O.) 
ANGUILLIFORMES.  Anauillifor-  | 


mis  [anguilla,  anguille;  forma,  forme). 
poiss.  —  Nom  du  quatrième  ordre  des  Ma- 
lacoptérygiens  dans  le  Règne  animal  de  M. 
Cuvier.  11  correspond  au  g.  Murœna  de  Lin¬ 
né ,  et  à  quelques  g.  déjà  établis  par  Bloch 
et  Lacépède.  Il  réunit  tous  les  Poissons 
sans  ventrales,  le  plus  souvent  sans  pecto¬ 
rales  ,  et  quelquefois  sans  aucune  nageoire. 
Leur  forme  est  allongée  ,  leur  peau  visqueu¬ 
se  ,  avec  ou  sans  écailles ,  et  dont  l’anatomie 
varie  assez.  (Val.) 

*ANGUI  LLOIDES  [anguilla,  anguille  ; 
eTo'cç,  forme  :  mot  hybride),  poiss.  —  Nom 
imaginé  par  quelques  auteurs  pour  désigner 
comme  famille  ce  dont  M.  Cuvier  faisait  un 
ordre.  (Val.) 

*  ANGUILLULE.  Anguillula  [anguil¬ 
la,  anguille),  vers.  —  G.  créé  par  M.  Ehren  ¬ 
berg  pour  plusieurs  Vers  nématoïdes,  an¬ 
ciennement  confondus  avec  les  divers  Infu¬ 
soires,  auxquels  on  donnait  le  nom  de  Vi¬ 
brions ,  réservé  aujourd’hui  pour  les  seuls 
Infusoires  filiformes ,  sans  organisation  ap¬ 
préciable  ,  et  sans  organes  locomoteurs  vi¬ 
sibles. 

Les  Anguillules ,  par  leur  structure,  se 
rapprochent  beaucoup  des  Ascaridiens  et 
des  Oxyures.  Comme  ces  Vers,  elles  ont  un 
tégument  résistant ,  élastique  ,  strié  en  tra¬ 
vers  ;  un  long  œsophage  musculeux ,  renflé 
à  sa  base ,  séparé  par  un  étranglement  de 
l’intestin,  qui  est  large,  droit,  et  se  terminant 
par  un  anus  latéral ,  en  avant  de  la  queue. 
Elles  ont  des  sexes  séparés  :  les  femelies 
ont  un  ovaire  contenant  des  œufs  qui ,  chez 
la  plupart,  éclosent  à  l’intérieur  du  corps  de 
la  mère  ;  les  mâles  ont  un  long  vaisseau 
séminal  ou  testicule  aboutissant,  près  de  l’a¬ 
nus,  à  un  pénis  en  forme  de  tige  courbée  en 
arc  et  résistante.  La  bouche  est  armée  à 
à  l’intérieur  de  trois  tiges  courtes ,  articu¬ 
lées  à  l’extrémité  de  l’œsophage. 

Les  Anguillules  les  plus  connues  sont  cel¬ 
les  qui  se  développent  dans  le  vinaigre  et 
dans  la  colle  de  farine.  Elles  ont  été  obser¬ 
vées  par  tous  les  micrographes  depuis  Leeu- 
wenhoek,  et  nommées  parMüller  Vibrio  an¬ 
guillula  aceti  et  Vibrio  anguillula  glutinis ; 
mais  elles  forment  deux  esp.  bien  distinctes 
par  leur  taille.  Une  troisième  esp. ,  non 
moins  célèbre ,  est  celle  qui  se  trouve  dans 
le  blé  niellé ,  et  qui  a  été  étudiée  complète¬ 
ment  par  Bauer  en  Angleterre ,  sous  le  nom 


AN  G 


,  AN  G 

de  Vibrio  trilici.  Cette  esp.  est  surtout  re¬ 
marquable  par  la  propriété  qu’elle  a  de  s< 
dessécher  entièrement  sans  perdre  la  vie,  ei 
de  pouvoir  même,  à  plusieurs  reprises,  pas 
ser  alternativement  de  l’état  de  vie  à  l’état 
de  dessiccation  complète  et  de  mort  appa¬ 
rente.  Des  Anguillules  de  cette  esp.,  sous  la 
forme  de  fibrilles  sèches ,  cassantes ,  jaun⬠
tres  ,  forment  des  amas  considérables  dans 
l’intérieur  des  grains  de  blé  niellé ,  où  elles 
remplacent  la  fécule.  Ces  fibrilles ,  humec¬ 
tées  avec  de  l’eau,  se  gonflent  peu  à  peu,  et 
finissent  par  reprendre  la  vie  au  bout  de 
quelques  heures.  Elles  sont  vivipares,  et  gé¬ 
néralement  plus  grosses  que  celles  du  vinai¬ 
gre  et  de  la  colle. 

D’autres  Anguillules  se  trouvent ,  soit  dans 
les  eaux  stagnantes,  soit  dans  la  terre  humi¬ 
de ,  dans  les  touffes  de  brumiet,  dans  les 
croûtes  vertes  d’oscillaires  qui  se  forment 
à  la  surface  du  sol ,  enfin  dans  l’intérieur 
du  corps  des  Lombrics ,  et  dans  l’intestin 
des  Limaces,  des  Chenilles  et  de  divers  In¬ 
sectes.  Il  est  bien  probable  qu’on  pourra 
distinguer  entre  elles  non  seulement  des 
esp.,  mais  aussi  des  g.  différents.  Plusieurs 
de  ces  Anguillules  ou  Vibrions  terrestres 
sont  susceptibles  de  se  dessécher  sans  périr; 
d’autres  peuvent  offrir  diverses  particulari¬ 
tés  d’organisation  en  se  développant  plus 
complètement.  (Duj.) 

ANGUINAIRE.  Anguinaria  (  anguis , 
serpent),  moll.  — Dans  so n  Essai  d'un  nou¬ 
veau  système  de  Conchyliologie ,  M.  Schu¬ 
macher  propose  de  donner  ce  nom  à  un  g. 
créé  depuis  long-temps  par  Lamareksous  le 
nom  de  Siliquaire.  Ce  changement  proposé 
par  l’auteur  danois  ne  peut  être  adopté. 
Voy.  SILIQUAIRE.  (DeSII.) 

ANGUINE  ( anguis ,  serpent),  bot. 
ph.  —  Nom  français  donné  par  quelques  au¬ 
teurs  au  g.  Trichosanthes ,  de  la  famille  des 
Cucurbitacées.  (Sf.) 

ANGUIS.  itEPT.  —  Nom  d’un  serpent 
chez  les  Latins  :  latet  Anguis  in  lierbâ.  Virg., 
Egl.  III.  C’est  Linné  qui  l’a  introduit  dans 
la  science ,  en  l’appliquant  à  un  genre  de 
Reptiles  composé  de  toutes  les  espèces  é- 
cailleuses,  sans  pieds  ou  à  pieds  très  courts, 
dont  les  écailles  du  dessous  du  tronc  et  de  la 
queue  étaient  semblables  ou  à  peu  près  sem¬ 
blables  à  celles  du  dessus  :  tels  que  les  Eryx, 
les  Ophisaures,  les  Scélotes,  les  Rouleaux. 


5(17 

les  Typhlops  et  les  Orvets.  Aujourd’hui  il 
sert  seulement  à  désigner  ces  derniers.  Voy. 
ORVET.  (G.  B.) 

*  ANGUIVIPÈRES  ( anguis ,  vipera , 

sorte  de  Serpents),  reft.  —  Ce  nom  a  été 
donné  par  Carus  ,  Ficinus  et  Latreillc ,  à 
une  famille  de  Reptiles  comprenant  les  Ser¬ 
pents  venimeux  dont  le  corps  est  aiiguilli- 
forme.  (C.  d’O.) 

*  ANGULEUSES.  Angulosœ  ( angulus , 
angle  ).  arachn.  —  Ce  nom  est  employé 
par  M.  Walckenaer  pour  désigner  une  petite 
division  dans  le  g.  Thomisus.  (II.  L.) 

4  ANGULINERVE.  Angulinervis  {an¬ 
gulus,  angle  ;  nervus,  nerf,  nervure),  bot.— 
M.  De  Candolle  s’est  servi  de  ce  mot  pour 
désigner  les  feuilles  qui  ont  une  nervure 
primaire  centrale  ou  plusieurs  nervures  pri¬ 
maires  divergeant  en  droite  ligne  de  la  base 
du  limbe,  et  dont  les  diverses  subdivi¬ 
sions  partent  aussi  en  droite  ligne  de  ma¬ 
nière  à  fournir  des  angles  à  leur  origine. 
Telles  sont  les  feuilles  de  la  plupart  des 
Monocotyiédones.  Voy.  curviiverves. 

(C.  L.) 

ANGULIROSTRES  ( angulus ,  angle  ; 
rostrum ,  bec),  ois.  —  Nom  donné  par  11- 
liger,  Goldfuss  et  C.  Bonaparte  à  une  fa¬ 
mille  de  l’ordre  des  Passereaux  comprenant 
ceux  de  ces  oiseaux  qui  ont  le  bec  pointu  et 
anguleux.  (C.  d'O.) 

ANGULITIIE.  Angulilhes  («77 os,  sor¬ 
te  de  vase;  >i6og,  pierre),  moll.  —  Mont- 
fort  a ,  dans  sa  Conchyliologie  systémati¬ 
que  ,  formé  un  g.  particulier  d’une  esp.  de 
Nautile  carénée  (  Voy.  nautile  ),  ou  peut- 
être  d’une  Ammonite.  Dans  tous  les  cas , 
c’est  un  g.  à  supprimer.  (A.  d’O.) 

ANGULOA  (  Dédié  à  D.  Fr.  Angulo, 
directeur  des  mines  du  Pérou),  bot.  pii.  — 
Ruiz  et  Pavon  ( Prodrom .  Fl.peruv.,  p.  118, 
tab.  26)  ont.  établi  sous  ce  nom  un  genre 
qui  fait  partie  de  la  famille  des  Orchidées  et 
de  la  tribu  des  Vandées  de  M.  Lindley.  Il 
est  ainsi  caractérisé  :  Périanthe  fermé ,  glo- 
biforme.  Sépales  et  pétales  libres,  concaves, 
presque  égaux.  Labelle  longuement  ongui¬ 
culé,  en  capuchon,  bilobé,  avec  une  petite 
languette  intermédiaire,  réfléchie.  Colonnei 
semi-cylindrique,  en  massue,  bicorne  au 
sommet.  Anthère  rostrée.  Masses  polhniques 
au  nombre  de  deux,  à  caudieule  lancéolée 
(bifide?),  à  petite  glande  ovale. 


508 


ANG 


ANH 


ISÂnguloa  uniflora  H.  et  Pav.  est  une 
plante  herbacée ,  pseudo-bulbeuse  ;  à  feuil¬ 
les  lancéolées  ,  plissées ;  à  fleurs  solitaires, 
très  grandes.  Elle  croît  au  Pérou,  dans  les 
bois.  M.  Kunth  en  a  décrit  et  figuré  dans 
les  Nova  Généra  et  Species  PI.  amer.,  t.  I, 
p.  545,  tab.  95,  une  seconde  esp.  sous  le 
nom  (PÂnguloa  superba ,  qui  est  également 
du  Pérou,  et  que  les  habitants  nomment 
Periqueto ,  à  cause  de  la  ressemblance  de  sa 
fleur  avec  la  tête  d’un  Perroquet.  (G. ..N.) 

ANGULOSÆ.  arachn.  —  Voyez  an¬ 
guleuses.  (H.  L.) 

ANG  I  JRI  A ,  Tourn.  ( nec  Linn.)  (  âyyov- 
ptov,  sorte  de  petit  vase  ).  bot.  ph. — Tour- 
nefort  et  quelques  auteurs  plus  anciens  don¬ 
naient  ce  nom  à  la  Pastèque  ou  Melon  d’eau 
(  Citrullus  ) ,  et  à  quelques  esp.  du  g.  Cucu- 
mis .  Voy.  angourie.  __  (Sp.) 

*  ANGUSTIFOLIÉ.  Angustifoliatus 
(angustus,  étroit  ;  folium,  feuille).  Se  dit  de 
toute  plante  dont  les  feuilles  sont  étroites  et 
plus  ou  moins  linéaires.  Cette  expression  ne 
s’emploie  que  comme  nom  spécifique. 

(C.  L.) 

ANGUSTIPENNES  ou  STÉNO- 
PTÈRES  (  angustus ,  étroit  ;  penna ,  plu¬ 
me,  aile),  ins.  —  Nom  donné  par  M.  Bu- 
méril  à  sa  12e  famille  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères  ,  sous-ordre  des  Hétéromères ,  qu’il 
caractérise  ainsi  :  Elytres  dures,  rétrécies. 
Antennes  en  fil ,  souvent  dentées.  —  Elle  se 
compose  de  6  genres  qu’on  distingue  entre 
eux  par  la  suture  des  élytres  ,  la  forme  des 
antennes  et  la  présence  ou  l’absence  de  l’é¬ 
cusson.  —  Ces  g.  sont  les  Sitarides ,  les 
OEdémères ,  les  Nécydales ,  les  Ripiphores, 
les  Mordelles  et  les  Anaspes.  Voy.  ces  mots. 

(D). 

ANGUSTURA.  bot.  ph.  —  Voyez 

ANGOSTURA.  (C.  L.) 

ANGYSTOME.  Angystoma  (  angy  , 
corruption  d’«y yjtv,  étreindre,  serrer;  q-6- 
nx,  bouche  ).  moll.  Mauvais  g.  proposé 
par  Klein,  dans  son  Tentamen  Methodi  Os- 
îracologiæ ,  pour  rassembler  toutes  les  Co¬ 
quilles  à  ouverture  étroite  qui  ont  cette 
partie  obstruée  par  des  dentelures  plus  ou 
moins  saillantes.  Quoique  ce  caract.  soit  très 
superficiel ,  et  qu’il  réunisse  des  coquilles 
extrêmement  différentes,  on  conçoit  jusqu’à 
un  certain  point  qu’il  ait  pu  être  proposé  ; 
niais  ij  aurait  fallu,  du  moins ,  que  l’auteur 


se  conformât  aux  caract.  que  lui-même  a- 
vait  trouvés  ;  tandis  que,  loin  de  là,  on  trouve 
aussi ,  dans  ce  g.  oublié  de  Klein  ,  des  Co¬ 
quilles  dont  l’ouverture  est  grande  et  sans 
dents.  (Desîi.) 

*  ANGYSTOMES  (les).  Angystomata 
( angy ,  corruption  d’«yxs£v  >  étreindre ,  ser¬ 
rer;  <7 -o>«,  bouche),  moll.  — M.  deBlain- 
ville  a  proposé  cette  famille  dans  son  Trai¬ 
té  de  Malacologie ,  Il  y  rassemble  un  grand 
nombre  de  g.  sous  un  caract.  qui  nous  sem¬ 
ble  de  peu  d’importance,  celui  de  l’étroites¬ 
se  de  l’ouverture.  On  conçoit ,  en  effet ,  que 
des  animaux  très  différents  peuvent  habiter 
des  Coquilles  dont  l’ouverture  longitudinale 
est  proportionnellement  étroite.  C’est  ce 
qu’on  a  reconnu  lorsqu’on  a  examiné  avec 
toute  l’attention  convenable  les  différents  g. 
compris  dans  la  famille  de  M.  de  Blainvilîe. 
On  y  trouve  les  Cônes  à  côté  des  Strombes, 
quoique  les  animaux  de  ces  deux  g.  n’aient 
pas  la  moindre  ressemblance.  L’on  y  remar¬ 
que,  à  côté  des  deux  g.  que  nous  venons  de 
nommer,  tous  ceux  de  la  famille  des  Enrou¬ 
lés  de  Lamarck;  on  y  rencontre  même  les 
Volutes  et  les  Mitres.  Une  personne  qui 
aurait  été  plus  exercée  que  M.  de  Blainvilîe 
à  juger  de  l’importance  des  caract.  des  Co¬ 
quilles  aurait  évité  certainement  la  confusion 
qui  règne  dans  sa  famille  des  Angystomes. 
Les  premières  observations  de  MM.  Quoy  et 
Gaimard,  quelques  unes  de  M.  Lesson,  plu¬ 
sieurs  de  M.  Belle  Chaje,  auraient  pu  guider 
M.  de  Blainvilîe  dans  l’appréciation  des 
caract.  zoologiques  de  plusieurs  de  ces  gen¬ 
res.  Aujourd’hui  qu’ils  sont  parfaitement 
conhus ,  depuis  les  beaux  travaux  de  MM. 
Quoy  et  Gaimard,  il  faut  revenir,  sans  beau¬ 
coup  de  changements  ,  aux  familles  de  La¬ 
marck,  et  abandonner  cette  famille  des  An¬ 
gystomes  de  M.  de  Blainvilîe.  (Desh.) 

*ANIIÂLOMUM.An'ocarpw$,Scheid\v. 
(  à  priv.;  v  euph.;  «Xwvtov,  petite  aire,  aréo¬ 
le).  bot.  pii.  —  G.  de  la  famille  des  Cactées, 
de  notre  tr.  des  Phymatocotylédonées,  que 
nous  avons  établi  (  Cad.  Gen.  nov.  Spec.q. 
nov.  1859.  —  Herb.  de  VAm.  1840  )  en  lui 
assignant  pour  caract.  :  Rhizome  perpendi¬ 
culaire,  bétiforme.  Aréoles  milles.  Mamelons 
prismatico-triangulaires  ,  plans  en  dessus  , 
foliiformes  à  la  base  ,  disposés  en  rosace  spi¬ 
rale.  Aiguillons  nuis.  Aisselles  garnies  d’une 
i  laine  très  abondante  ,  persistante.  Inflores- 


A  N  II 


AN  H 

cence  axillaire.  Fleurs  amples,  à  divisions 
périgoniales  bisériées ,  connées  à  la  base  en 
un  tube  court,  lisse,  charnu.  Etam.  nom¬ 
breuses  ,  inégales ,  incluses ,  insérées  sur  le 
tube  en  séries  spirales ,  à  filaments  très  té¬ 
nus.  Style  égalant  presque  les  divisions ,  di¬ 
laté  au  sommet ,  charnu  ,  infundibuliforme, 
creux  dans  toute  sa  longueur ,  et  peu  à  peu 
atténué  vers  la  base;  rayons  stigmatiques  8, 
grands,  révolutés ,  papilleux,  charnus,  ar¬ 
rondis  en  dessus.  Baie  subanguleuse ,  lisse, 
d’un  blanc-rosé  pâle,  comme  les  fleurs. 
Graines  nidulantes ,  digitaliformes.  Pulpe 
rare.  —  Ce  g.  ne  se  compose  encore  que 
d’une  seule  espèce,  l’A.  prismaticum  IVob., 
plante  rare  et  l’une  des  plus  singulières  de 
cette  singulière  famille.  Elle  rappelle  com¬ 
plètement  par  son  faciès  VAloë  retusa ,  dit 
vulgairement  le  pouce  écrasé.  Elle  a  été  dé¬ 
couverte  au  Mexique,  croissant  dans  les  fis¬ 
sures  d’une  roche  porphyrique ,  près  de  San 
Luis  de  Potosi,  à  2,lllm,454  ou  2,273m,873 
de  hauteur  au  dessus  du  niveau  de  la  mer. 
Le  rhizome  de  cette  plante ,  d’environ  0m,217 
à  0m,271  de  long,  sur  une  grosseur  propor¬ 
tionnée  ,  est  semblable  à  celui  de  notre  bet¬ 
terave  cultivée,  et  rempli,  comme  dans  celle- 
ci,  d’une  pulpe  épaisse  et  violacée ,  très  fibreu¬ 
se  ,  caverneuse ,  laissant  couler,  quand  on  la 
coupe,  un  suc  lactescent  pour  ainsi  dire  in¬ 
tarissable.  Le  caudex  est  formé  de  mame¬ 
lons  prismatiques,  triangulaires,  très  glau¬ 
ques,  obtus  et  membranacés  sur  les  bords 
ainsi  qu’au  sommet,  sur  le  côté  plan  duquel, 
et  à  peu  de  distance  de  son  extrémité,  se 
voit  quelquefois,  dans  la  jeunesse  du  mame¬ 
lon,  un  véritable  nectaire  (  ou  fausse  aréole  ) 
garni  d’un  court  duvet  fauve  et  caduque. 
Dans  les  très  jeunes  individus  (naissants),  les 
mamelons  sont  cylindriques-déprimés ,  et 
portent  au  sommet  un  faisceau  de  soies  cadu¬ 
ques  ,  barbelées ,  qui  rappellent  les  aiguillons 
ordinaires  des  Cactées  ,  et  ne  prennent  que 
peu  à  peu  la  forme  angulaire  des  individus 
adultes.  Toute  la  surface  cuticulaire  des  ma¬ 
melons  est  membraneuse  et  parsemée  de 
petits  points  blancs  (  stomates  ).  Les  fleurs 
naissent  en  grand  nombre  au  sommet  de  la 
plante.  Elles  sont  d’une  excessive  délicates¬ 
se  ,  et  ont  près  de  0m,054  d’ouverture.  Les 
pétales  en  sont  légèrement  frangés  au  som¬ 
met,  et  munis,  en  dehors,  d’une  nervure  mé¬ 
diane  pourprée.  Les  anthères  sont  d’un  beau 


509 

jaune  orangé  ;  le  stigmate  est  blanc.  Les 
graines  sont  noires ,  multiforaminées ,  en 
forme  de  dé  à  coudre.  —  Ce  g.  est  très  voi¬ 
sin  des  Mammillaria ,  en  raison  de  son  in¬ 
florescence  axillaire ,  et  d’autres  caract.  qui 
leur  sont  communs.  Toutefois  son  faciès , 
l’absence  de  véritables  aiguillons ,  le  mode 
d’insertion  des  étamines,  etc. ,  l’en  éloignent 
suffisamment.  Ce  g.  paraît  devoir  être  adop¬ 
té.  Y oy. jAriocàrpus.  (C.  L.) 

ANHALTIA  (  nom  d’homme  ).  bot. 
cr.  —  (  Phycées.  )  M.  Schwabe  (  Linnœa  , 
1834;  Heft.  tome  I,  p.  127,  cumicon.  )  a 
tenté  d’élever  sous  ce  nom ,  au  rang  de  gen¬ 
re  ,  une  esp.  que  tous  ses  caractères  rejet¬ 
tent  dans  le  g.  Chœtospora.  (  Voy .  ce  mot.  ) 
Une  seule  espèce,  que  l’auteur  nomme  A. 
Fridericœ ,  composait  le  g.  Anlialtia ,  qui 
n’a  pas  été  adopté.  (C.  M.) 

*ANIIAMMUS.  ins. — G.  de  Coléoptè¬ 
res  tétram.,  famille  des  Longicornes,  établi 
par  M.  Dupont ,  et  adopté  par  M.  Dejean, 
qui,  dans  son  dernier  Catalogue  ,  le  place  à 
côté  du  g.  Monohammus  de  Megerle,  qui  ap¬ 
partient  à  la  tribu  des  Lamiaires  de  M.  Ser- 
ville.  — Ce  g.,  dont  les  caract.  n’ont  pas  été 
publiés  ,  ne  renferme  qu’une  seule  esp. ,  de 
Java,  nommée  par  M.  Dejean  A.  conspersus. 
D’après  l’examen  que  nous  avons  fait  de  cet¬ 
te  esp. ,  les  caract.  principaux  qui  la  sépa¬ 
rent  du  g.  Monohammus  sont  :  Point  d’é¬ 
pines  latérales  au  corselet.  Présternum  très 
avancé.  Yeux  obi ongs.  Angles  huméraux  très 
aigus.  (D.) 

*AATHEBECARPEA(  à  priv.;  v  euph.; 
duvet  [de  puberté]  ;  fruit  ).  bot. 

ph.  —  Division  du  g.  Felicia,  Cass,  de  la 
famille  des  Synanthérées-Astéroïdées  ,  for¬ 
mée  par  M.  De  Candolle  ( Prodr v.  221),  et 
caractérisée  par  des  akènes  très  glabres. 

(C.  L.) 

*ANH5IVGA.  Plotus  [Anhinga,  nom 
brésilien  de  ces  oiseaux,  selon  Marcgrave; 
Plotus  ou  Plautus ,  en  latin  pied  plat,  em¬ 
ployé  primitivement  par  Klein  pour  une  fa¬ 
mille  de  Palmipèdes,  et  appliqué  par  Linné 
aux  Anhingas).  ois.  —  Ce  g. ,  de  l’ordre  des 
Palmipèdes  de  Cuvier  et  de  sa  famille  des 
Totipalmes,  fait  partie  de  notre  famille  des 
Pélécanidées,  syn.  de  ces  derniers ,  et  de  notre 
s. -famille  des  Plotinées.  Les  caract.  en  sont* 
Bec  plus  long  que  la  tête,  très  droit,  grêle, 
très  fendu  et  très  aigu,  à  bords  rentrants  et 


510 


AN  H 


AN  H 


finement  denticulés  vers  Sa  pointe;  narines 
peu  visibles,  situées,  au  bord  du  Iront,  dans 
une  rainure  linéaire.  Tête  petite  et  grêle, 
cou  extrêmement  long  et  mince.  Tarses  très 
courts,  mais  robustes  ;  doigts  intermédiaires 
et  externes  égaux;  tous,  ainsi  que  le  pouce, 
engagés  dans  une  membrane;  ongles  robus¬ 
tes,  recourbés  et  acérés,  l’intermédiaire  pec- 
tiné  à  son  bord  interne.  Ailes  allongées. 
Queue  très  longue,  arrondie,  formée  de  12 
pennes  singulièrement  raides  ,  les  médianes 
surtout,  qui,  ainsi  que  leurs  tiges,  sont  tra¬ 
versées  de  stries  profondes  en  forme  de  can¬ 
nelures. 

Ces  Oiseaux  sont  piscivores  et  excellents 
nageurs  et  plongeurs,  quoiqu’en  même 
temps  percheurs.  Leur  conformation  particu¬ 
lière  concourt  parfaitement  à  leur  rendre 
plus  faciles  ces  deux  genres  de  locomotion. 
Leurs  tarses  courts,  mais  très  robustes  et  dé¬ 
jetés  en  arrière;  leurs  larges  pieds  totipal- 
més,  et  leur  queue  à  pennes  longues  et  rai¬ 
des  faisant  l’office  de  gouvernail,  leur  ser¬ 
vent  merveilleusement  non  seulement  à 
plonger,  mais  à  nager  et  à  se  diriger  rapide¬ 
ment  sous  l’eau,  lorsqu’ils  y  poursuivent 
leur  proie.  La  longueur  de  leur  cou  semble¬ 
rait  seule  un  obstacle  à  cette  marche  rapide 
et  sous-riveraine  ;  mais ,  dans  cette  circon¬ 
stance,  ils  le  tiennent  raide  et  tendu;  de 
plus,  leur  bec  et  leur  tête  effilée,  qui  le  précè¬ 
dent,  en  font  une  sorte  de  flèche  susceptible 
de  fendre  l’eau  avec  la  plus  grande  facilité. 

Nous  ne  doutons  pas  que  ce  cou  ne  soit 
doué  d’une  grande  énergie  musculaire  et 
que  ses  vertèbres  n’offrent  de  fortes  apophy¬ 
ses  pour  l’attache  des  muscles ,  comme  on 
peut  le  remarquer  chez  les  Plongeons,  les 
Grèbes,  excellents  plongeurs  et  nageurs 
comme  eux,  et  possédant  la  même  faculté 
de  natation  sous-marine  et  sous-riveraine. 

D’après  cette  organisation  particulière , 
les  Anhingas,  naturellement  méfiants,  plon¬ 
gent  dès  qu’ils  éprouvent  la  moindre  frayeur 
et  ne  reparaissent  le  plus  souvent  qu’à  une 
grande  distance  ;  encore  ne  mettent-ils  que 
leur  tête  hors  de  l’eau  pour  respirer  un  in¬ 
stant  et  nagent  souvent  dans  cette  position. 

Quoique  Palmipèdes,  ils  se  perchent,  com¬ 
me  tous  les  Totipalmes ,  sur  les  arbres  qui 
bordent  les  rivages  ,  y  passent  la  nuit  et  y 
nichent.  C’est  sur  les  eaux  douces  et  les  sa¬ 


vanes  noyées  des  régions  les  plus  méridio¬ 
nales  des  deux  mondes  que  les  Anhingas  \i- 
vent  habituellement.  Ils  y  poursuivent  les 
poissons  qui  font  leur  nourriture.  Quand  ils 
en  ont  saisi  quelqu’un ,  ils  l’avalent  tout  en¬ 
tier  s’il  est  petit,  et  sans  sortir  de  l’eau  ; 
mais  s’il  est  trop  gros,  ils  l’emportent  sur 
un  rocher  ou  sur  un  tronc  d’arbre,  où  ils  le 
dépècent  à  l’aide  de  leur  bec  et  de  leurs  on¬ 
gles  crochus.  Jusqu’ici  l’on  n’a  encore  bien 
constaté  que  deux  espèces  d’Anhingas  :  l’u¬ 
ne  africaine,  c’est,  YAnhinga ,  Levaillant  (Pla- 
tus  Levaillantii,  Enl.  107  ;  Terri.  Col.  587), 
noir  depuis  la  poitrine  jusqu’à  la  queue, 
avec  la  tête,  le  cou  et  les  couvertures  alai- 
res,  d’un  roux  doré,  et  une  bande  blancne 
descendant  de  chaque  côté  depuis  l’œil  jus¬ 
qu’à  moitié  du  cou  ;  l’autre  américaine  , 
c’est  YAnhinga  à  ventre  noir  (  Plotus  mela- 
nogaster,  Enl.  959  et  960;  Vieillot,  Gai. , 
pl.  278;  et  Wilson,  pl.  74,  1,  2).  Le  mâle, 
dont  nous  nous  sommes  procuré  un  indivi¬ 
du  adulte  et  en  livrée  de  noces,  est  alors 
tout  noir,  à  reflets  vert-bouteille,  et  porte 
sur  la  tête  une  huppe  de  plumes  effilées  re¬ 
tombant  en  arrière,  et  qui ,  réunies  à  celles 
du  dessus  du  cou ,  également  allongées ,  lui 
forment  une  sorte  de  crinière  très  remarqua¬ 
ble.  Les  variations  assez  nombreuses  qu’é¬ 
prouve  le  plumage  de  ces  oiseaux  suivant 
les  mues  et  la  différence  des  sexes  en  ont 
fait  multiplier  à  tort  le  nombre  des  espèces. 

(  Lafr.  ) 

*  A1V1IISTE.  Anhistus.  (àpriv.;  Iços , 
toile,  tissu),  bot.  cr.  —  Quelques  auteurs 
se  servent  de  cet  adjectif  pour  caractériser 
certains  organes  des  végétaux,  dans  lesquels 
on  n’observe,  au  plus  fort  grossissement  du 
microscope  composé ,  aucune  structure  cel¬ 
lulaire.  De  ce  nombre  sont  les  tubes  exté¬ 
rieurs  des  Conferves ,  et ,  en  général ,  des 
Algues  filamenteuses  articulées.  (G.  M.) 

*  ANHYDRE.  Anhydrus  (avufyos,  qui 
manque  d’eau).  Epithète  donnée  à  tout  corps 
qu’on  soupçonne  d’être  privé  d’eau. 

(C.  D’O.) 

*  ANHYDRÏTE  (avud/sos,  qui  manque 
d’eau),  géol.  —  M.  Cordier  ( Classification 
des  Hoches )  a  donné  ce  nom  à  une  esp.  de  sa 
famille  des  Roches  à  base  de  sulfate  de  chaux. 
—  L’Anhydrite  est  formée  de  chaux  et  d’a¬ 
cide  sulfurique,  et  ne  contient  par  censé- 


ANH 


51  I 


* 


quent  pas  d’eau  de  composition.  Elle  se 
présente  tantôt  à  l’état  grenu ,  tantôt  à 
l’état  compacte ,  et  quelquefois  avec  ces 
deux  sortes  de  contexture.  Elle  est  ordinai¬ 
rement  blanche  ,  bleuâtre ,  ou  même  rou¬ 
geâtre,  et,  dans  ce  dernier  cas,  elle  doit  sa 
couleur  au  protoxyde  de  fer;  quelquefois  el¬ 
le  est  noirâtre  ou  grise  par  suite  de  la  pré¬ 
sence  de  quelques  matières  bitumineuses. 
On  trouve  aussi,  mais  très  rarement ,  le  sou¬ 
fre,  disséminé  en  parties  très  ténues  dans 
l’Anhydrite.  Il  peut  arriver  alors  que  la  ro¬ 
che  prenne  une  teinte  citrine,  et  donne  une 
odeur  sulfureuse  par  la  calcination. 

Indépendamment  des  minéraux  que  nous 
venons  de  citer  comme  se  trouvant  dissémi¬ 
nés  accidentellement  en  parties  impalpables 
dans  cette  roche,  on  peut  y  rencontrer  des 
grains  plus  ou  moins  distincts ,  savoir  : 
1°  de  Carbonate  de  fer,  2°  de  Pyrite  ordi¬ 
naire,  3°  de  Boracite  (borate  de  magnésie) 
toujours  cristallisé,  4°  de  Chlorure  de  so¬ 
dium  (sel  commun) ,  quelquefois  assez  abon¬ 
dant  pour  y  être  exploité ,  par  dissolution , 
comme  à  Bex ,  en  Suisse.  L’Anhydrite ,  con¬ 
sidérée  en  grandes  masses ,  contient  presque 
toujours  quelques  parties  sédimentaires,  mê¬ 
me  celle  des  terrains  les  plus  anciens.  Dans 
les  terrains  primordiaux  ,  elle  ne  renferme 
guère  que  les  minéraux  accessoires  de  la  do¬ 
lomie,  tels  que  le  Mica,  le  Talc,  l’Amphibole 
grammatite,  et  des  cristaux  de  carbonate  de 
chaux  magnésifère.  Dans  les  terrains  subsé¬ 
quents  ,  elle  peut  contenir  du  Quartz  et  du 
Mica. 

Cette  roche,  qu’on  croyait  jadis  restreinte 
à  l’étage  des  grès  bigarrés,  figure,  ainsi  que 
nous  venons  de  le  dire  ,  dans  quelques  ter¬ 
rains  primordiaux,  dans  tous  les  étages  de  la 
période  salino-magnésienne  ,  et  dans  ceux  de 
la  période  crayeuse.  Il  est  probable  que ,  dans 
beaucoup  de  cas,  elle  doit  sa  formation  à  une 
épigénie  qui  s’est  exercée  plus  ou  moins  pro¬ 
fondément  sur  des  masses  calcaires  par  l’ac¬ 
tion  de  vapeurs  sulfureuses ,  qui  ont  trans¬ 
formé  le  carbonate  de  chaux  en  sulfate  anhy¬ 
dre.  Cette  opinion  est  justifiée  par  la  pré¬ 
sence  des  fragments  de  la  roche  originaire 
qu’on  trouve  dans  les  amas  d’Anhydrite  de 
diverses  localités;  dans  les  autres  cas,  elle 
paraît  s’être  formée  de  toutes  pièces  à  la 
manière  des  roches  de  sel  gemme. 

L’Anhydrite  est  susceptible  de  s’hydrater 


ANI 

à  la  longue  ;  alors  elle  se  désagrège,  devient 
spongieuse ,  augmente  de  volume ,  et  finit 
par  se  convertir  en  gypse  proprement  dit. 

(C.  D’O.) 

{ ANIIYDRITE  (uvvfyo;,  sans  eau). 
min.  —  Nom  donné  par  Werner  au  sulfate- 
de  chaux  anhydre  ou  sans  eau  ,  autrement 
dit  Karsténite.  Voy.  sulfates.  (Del.) 

ANI.  Crotophaga  ( ani ,  nom  ver¬ 
naculaire;  //îoVwv ,  tique,  vermine;  ç>«yos, 
mangeur  ).  ois.  —  G.  de  l’ordre  des  Grim¬ 
peurs  de  Cuvier,  et  des  Zygodactyles  de  Vieil¬ 
lot  et  de  Temminck ,  faisant  partie  de  notre 
famille  desCuculidées  et  de  notre  s.-famille 
desCrotophaginées.  Les  caract.  en  sont  :  Bec 
très  élevé  et  très  arqué  supérieurement,  très 
comprimé,  et  formant  une  carène  arquée  et 
très  mince,  souvent  ridée  sur  ses  côtés,  et 
s’avançant  par  derrière  entre  les  plumes  du 
front.  Narines  de  forme  ovalaire  ,  placées 
près  de  la  base  du  bec ,  vers  le  milieu  de  la 
mandibule.  Ailes  faibles,  à  rémiges  courtes , 
sub-obtuses.  Tarses  médiocres,  à  larges  scu- 
telles;  doigts  minces,  terminés  par  des  on¬ 
gles  faibles.  Queue  longue,  étagée. 

Ces  Oiseaux,  particuliers  au  nouveau  mon¬ 
de  ,  sont  d’un  naturel  très  familier  et  émi¬ 
nemment  sociable.  Ils  vivent  en  troupes 
plus  ou  moins  nombreuses  ,  et  se  tiennent 
ordinairement  hors  des  grands  bois  ,  dans 
les  savanes  plantées  de  buissons ,  ou  au  mi¬ 
lieu  des  palétuviers  des  marécages.  Ce  qu’ils 
offrent  de  plus  remarquable  dans  leurs  mœurs 
est  leur  nidification.  Ils  travaillent  en  com¬ 
mun  à  la  construction  d’un  nid  assez  grand 
pour  que  plusieurs  femelles  puissent  y  pon¬ 
dre  et  y  couver  ensemble  ;  à  peine  une  très 
légère  cloison  les  sépare-t-elle  l’une  de  l’au¬ 
tre  ,  et  souvent  les  œufs  se  trouvent  mêlés 
et  couvés  par  une  seule ,  lorsque  les  autres 
sont  à  chercher  leur  nourriture.  Toutes  les 
esp.  ont  la  même  coloration  de  plumage  , 
un  noir  intense  ,  avec  la  plupart  des  plumes 
bordées  de  vert  ou  de  bleu  luisant.  On  n’en 
a  connu  long-temps  que  deux  espèces,  l’Ani 
des  palétuviers  ( Crotophaga  major,  Lin., 
Enl.,  1012-1  ) ,  et  l’Ani  des  savanes  ( Croto¬ 
phaga  Ani  Enl. ,  102-2,  et  Vieillot,  Gai., 
pl.  45).  Depuis ,  M.  Lesson  en  a  publié  une 
troisième  esp.,  dans  son  Traité  et  dans  sa 
Cent,  zool.,  pl.  9,  sous  le  nom  d’Ani  de 
Lascasas  ( Crot .  Casasü ) ,  que  M.  Swainson 
a  prétendu  être  le  même  que  son  Croiopho • 


51  2 


AM 


« 


AM 

ga  sulcirostra ,  publié  antérieurement  dans 
son  Synopsis  ofMexican  Birds.  Ce  dernier 
auteur  en  a  encore  décrit  deux  autres  dans 
la  5e  partie  de  sa  Classification,  sous  le  nom 
de  Crot.  rugirostra  et  de  Crot.  semisulcata, 
•toutes  deux  de  l’Amérique  méridionale. 

Vieillot  a  rangé  parmi  les  Anis ,  sous  le 
nom  d ’im  Guira  cantara  {Crot.  Piririgua, 
Gai.,  pl.  44),  un  Oiseau  du  Paraguay  et  du 
Brésil  qui,  d’après  les  couleurs  de  son  plu¬ 
mage  et  la  forme  de  son  bec ,  semblerait 
mieux  placé  avec  les  Coucous ,  mais  qui  réu¬ 
nit  les  habitudes  toutes  exceptionnelles  de 
nidification  et  d’incubation  en  commun  des 
Anis,  et  qui,  d’après  Azara,  s’associe  môme  à 
eux  pour  nicher  et  couver  sur  le  même  ar¬ 
bre.  M.  Lesson ,  dans  son  Traité ,  a  fait  de 
cet  oiseau  une  division  de  ses  Coucous ,  sous 
le  nom  de  Guira. 

Ces  habitudes  toutes  particulières ,  et  qui 
ne  se  retrouvent  chez  aucune  autre  esp.  de 
Coucou,  nous  engagent  à  adopter  cette  dé¬ 
nomination  de  Guira  donnée  par  M.  Lesson  : 
mais  nous  en  formerons  un  s.-g.  du  g.  4m; 
la  conformité  de  leurs  mœurs  nous  parais¬ 
sant  ,  dans  cette  circonstance ,  assez  déter¬ 
minante  pour  un  tel  rapprochement. 

Ainsi  notre  g.  Ani(Crotophaga )  renferme¬ 
ra  le  s.-g.  Guira  Less.,  formé  d’une  seule  esp., 
le  Guira  piririgua  Nob.  ( Piririgua  Aza¬ 
ra,  Crotophag a  piririgua  Vieill. ,  Gai.  ,  pl. 
44) ,  à  bec  rougeâtre,  ayant  un  plumage  mé¬ 
langé  de  roux  ,  de  flammettes  brunes  sur  un 
fond  blanc ,  une  huppe  de  plumes  étroites , 
pointues,  rousses  au  sommet ,  blanchâtres  à 
la  base;  des  ailes  brunes,  variées  de  brun  et 
de  blanc;  la  queue  blanche  en  dessous ,  tra¬ 
versée  au  milieu  d’une  très  large  barre  noi¬ 
re,  et  les  tarses  jaunes;  du  Brésil  et  du  Para¬ 
guay.  (Lafr.) 

ANIA  (avt'a,  chagrin  ?).  bot.  pu.  — G. 
de  la  famille  des  Orchidacées,  tribu  des  Epi- 
dendrées,  créé  par  Bindley  {Orchid.  129), 
qui  lui  assigne  les  caractères  suivants  :  La- 
cinies  du  périgone  linéaires-lancéolées ,  é- 
gales ,  conniventes  ;  les  extérieures  sembla¬ 
bles.  Labelle  trilobé,  plan,  lamellé  au  milieu, 
conné  avec  la  base  du  gynostème ,  qui  se 
prolonge  quelquefois  en  éperon  ou  en  capu¬ 
chon.  Gynostème  dressé,  allongé,  ailé.  An¬ 
thère  6-8-loculaire.  Pollinies  8,  égales,  ou  les 
alternes  plus  petites.  —  Les  espèces  peu 


nombreuses  de  ce  g.  appartiennent  à  l’Inde  , 
et  sont  épiphytes ,  à  rhizome  rampant  ;  à 
feuilles  plissées  ,  membranacées ,  solitaires  ; 
à  scapes  multiflores.  (C.  L.) 

*  ANIARA  {àvixpôç,  triste),  ms.  —  G. 

de  Coléoptères  hétéromères ,  famille  des 
Taxicornes,  établi  parM.  Dejean,  mais  dont 
il  n’a  pas  publié  les  caract.  D’après  la  place 
qu’il  occupe  dans  son  dernier  Catalogue  ,  il 
appartiendrait  à  la  tribu  des  Diapériales  de 
Latreille.  Il  y  rapporte  7  esp. ,  toutes  exoti¬ 
ques  ,  et  chacune  d’une  contrée  différente. 
Nous  citerons  comme  type  celle  que  M.  Bu- 
quet  a  nommée  A.  dorsalis ,  et  que  nous  a- 
vons  vue  dans  sa  collection.  Elle  se  rappro¬ 
che  beaucoup,  pour  la  forme,  de  VUloma 
culinaris  Fabr.  La  tête  et  le  corselet  sont 
noirs  ;  les  élytres  rougeâtres,  avec  une  gran¬ 
de  tache  noire  elliptique  sur  la  suture  ;  les 
antennes  et  les  pattes  rougeâtres.  Cette  espè¬ 
ce  est  de  Java.  (D.) 

ANIBA.  Cedrota ,  Schreb.  (nom  verna¬ 
culaire  ).  bot.  ph.  —  G.  formé  par  Aublet 
[Guy an.,  t.  126)  sur  un  arbre  de  la  Guyane, 
et  ainsi  incomplètement  caractérisé  :  Cal. 
sex- parti,  à  segments  obtus,  concaves. 
Étam.  8 ,  hypogynes,  à  filaments  courts ,  à 
anth.  ovales.  Un  seul  style.  Ovaire  ceint  d’u¬ 
ne  glandule.  Un  style  court,  à  stigm.  obtus. 
Fruit....  ?  Feuilles  opposées  ou  verticillées. 
Fleurs  petites ,  en  grappes.  Bois  citrin ,  aro¬ 
matique  ,  appelé ,  dans  le  pays ,  bois  de  cè¬ 
dre.  —  Les  botanistes  sont  d’accord  pour  re¬ 
garder  cet  arbre  comme  une  espèce  indéter¬ 
minée  du  g.  Laurus .  Voy.  ce  mot.  (C.  L.) 

*  ANIBE.  Anideus  {à  priv.;  sccToç ,  siJ'sx , 
rJ 'ex,  forme ,  espèce  ).  térat.  —  Genre  de 
Monstres  unitaires,  type  de  la  famille  des 
Anidiens.  Voy.  ce  mot.  (I.  G.  S.  II.) 

*  ANIDIENS.  Anidœi.  {Voy.  anide.) 
térat.  —  Cette  famille,  que  nous  avons 
fious-même  récemment  établie  {Voy.  Hist. 
gén.  des  Anomalies,  t.  II,  528) ,  ne  comprend 
qu’un  seul  g.,  composé  d’un  très  petit  nombre 
de  cas  ;  et  elle  est  jusqu’à  présent  fort  impar¬ 
faitement  connue.  L’excessive  simplicité  de 
l’organisation  des  Anidiens  les  place  tout  à 
fait  au  bas  de  la  série  des  Monstres  unitaires 
omphalosites  ;  c’est  non  seulement  le  der¬ 
nier  terme  connu  parmi  les  Monstres  de  cet 
ordre,  mais  presque  le  dernier  terme  que 
l’on  puisse  concevoir  comme  possible.  Qu’on 
se  figure  un  sac  de  forme  ovoïde  ou  globu- 


ANI 


ANI 


leux,  mais  toujours  mal  symétrique,  tantôt 
nu  et  tantôt  velu ,  ne  renfermant  aucun  vis¬ 
cère  distinct  ,pas  même  de  canal  intestinal, 
mais  seulement  du  tissu  cellulaire,  de  la 
graisse,  quelques  branches  vasculaires,  et 
tout  au  plus  quelques  osselets  informes  :  tel 
est  le  corps  d’un  Anidien ,  réduit  ainsi  à  une 
sorte  de  bourse  cutanée  dont  on  aurait  pei¬ 
ne  à  déterminer  la  nature,  sans  ses  con¬ 
nexions  avec  le  cordon  ombilical ,  à  l’extré- 
jmité  duquel  on  la  trouve  suspendue.  De  là , 
un  caractère  très  remarquable  et  exclusive¬ 
ment  propre  à  ce  groupe ,  au  moins  par  rap¬ 
port  à  tous  ceux  qui  le  précèdent  :  c’est 
l’absence  de  toute  forme  spécifique.  Chez 
tous  les  Monstres  unitaires  autosites  sans 
exception,  chez  tous  les  autres  Omphalosi- 
tes ,  c’est-à-dire  chez  les  Paracéphaliens  et 
les  Acéphaliens,  il  est  toujours  facile  de  déter¬ 
miner  à  quelle  espèce  zoologique  appartient 
l’être  anomal  que  l’on  examine.  Parmi  les 
Anidiens,  cette  détermination  est  impossi¬ 
ble  ,  au  moins  sans  une  analyse  anatomique 
très  délicate,  puisque  le  corps  n’est  plus 
qu’un  sac  ovoïde  ou  globuleux ,  sans  appen¬ 
dices  comme  sans  caractères  spéciaux  de 
forme. 

Le  genre  Anide,  type  de  cette  famille, 
a  été  établi  seulement  en  1832  par  Gurlt 
(  Voyez  Lehrbuth  der  path.  Anat.  der 
Haus-Sœugeth. ,  partie  II ,  page  13  )  sous 
le  nom  inadmissible  d \imorphus;  mais  on 
connaissait  déjà  depuis  long-temps  deux 
exemples  de  la  même  monstruosité.  L’illu¬ 
stre  Ruysch  avait  figuré,  il  y  a  un  siècle, 
dans  ses  Trésors  anatomiques ,  un  Anide  né 
d’une  vache,  et  un  cas  analogue  chez  l’hom¬ 
me  avait  été  décrit  il  y  a  cinquante  ans  en 
Angleterre  par  le  docteur  Bland.  Mais  ce 
type  organique ,  qui  caractérise  le  singulier 
genre  des  Anides,  et  dont  ni  Ruysch  ni 
Bland  n’avaient  saisi  les  conditions ,  avait 
été  laissé  dans  un  oubli  complet ,  et  c’est  à 
Gurlt  que  l’on  doit  d’avoir  reconnu  dans 
les  Anides  de  véritables  monstres,  plus  sim¬ 
ples  seulement  que  les  autres  ,  et  notam¬ 
ment  que  les  Acéphaliens,  dont,  comme 
nous  l’avons  montré,  ils  sont  d’ailleurs  voi¬ 
sins  à  quelques  égards.  Aux  deux  cas  déjà 
connus,  Gurlt  a  eu  en  outre  le  mérite  d’en 
ajouter  deux  autres ,  fournis ,  comme  celui 
de  Ruysch,  par  l’espèce  bovine.  Nous  ne 
doutons  pas  que,  l’attention  se  trouvant 
t.  T. 


513 

ainsi  fixée  sur  ce  groupe  physiologique  si 
remarquable  ,  son  histoire  ne  s’enrichisse 
promptement  de  nouveaux  faits ,  et  que 
bientôt  la  famille  des  Anidiens  ne  com¬ 
prenne  un  plus  grand  nombre  de  cas,  dont 
quelques  uns  pourront  devenir  les  types  de 
nouveaux  genres.  (I.  G.  S.  II.) 

*  AMDIUM,  Neck.  (corruption  et  dimin. 
(Vanisum,  anis).  bot.  pu.  —  Syn.  du  g. 
Bifora ,  Holîm.;  de  la  famille  des  Ombellifè- 
res.  (Sp.) 

*AMDRUM,  DC. Prodr.  est  une  erreur 
typogr.  pour  Anidium.Voyez  ce  mot.  (Sp.) 

ANIGOSANTHXJS,  Labill.;  Anigozia, 
Salisb.  ;  Anœgosanthus ,  Reich.  ;  Schwœ- 
grichenia,  Spr.  (àvor/w,  je  développe;  uvOoç, 
fleur),  bot.  ph.  —  G.  de  la  famille  des  Hé- 
modoracées,  créé  par  Labillardière  ( Voyag ., 
t.  I,  441,  t.  22,  Aon.  IIoll. ,  II,  119)  et  dont 
voici  les  caractères  essentiels  :  Périgone  co- 
rollacé,  laineux  en  dehors  ;  tube  allongé, 
conné  avec  l’ovaire  à  la  base,  puis  décidu. 
Limbe  sexfide.  Lacinies  presque  égales,  uni¬ 
latérales  supérieurement.  Etam.  6 ,  ascen¬ 
dantes  ,  insérées  à  la  gorge  du  périgone.  Fi¬ 
laments  filiformes.  Loges  des  anthères  ad- 
nées  à  un  connectif  en  avant.  Ovaire  3-lo- 
culaire  ;  ovules  nombreux  insérés  sur  des 
placentas  saillants ,  dans  l’angle  central  des 
loges...  Style  filiforme.  Stigmate  simple. 
Caps,  infère,  3-loculaire,  subglobuleuse,  lo- 
culicide-trivalve  au  sommet  ;  graines  nom¬ 
breuses.  —  Ce  genre,  qui  a  besoin  d’être 
encore  étudié,  renferme  cinq  ou  six  espèces, 
presque  toutes  cultivées ,  pour  la  singularité 
de  leur  inflorescence,  dans  les  serres  d’Eu¬ 
rope.  Elles  sont  indigènes  dans  la  partie 
australe  de  la  Nouvelle-Hollande  ;  ce  sont 
des  plantes  herbacées,  vivaces,  persistantes, 
à  racines  fibreuses ,  fasciculées ,  épaisses  ;  à 
tige  simple  ou  ramifiée  au  sommet,  Iaineuse- 
velue,  garnie  de  feuilles  ensiformes,  à  lame 
inverse ,  semi-vaginantes  à  la  base  ;  fleurs 
grandes,  remarquables,  disposées  en  une  sor¬ 
te  de  corymbe  formé  d’épis  courts  et  garnis 
de  bractées  oppositiflores.  Périgone  laineux 
en  dehors.  Poils  colorés,  ramifiés.  —  L’esp. 
la  plus  remarquable  du  g.  est  VA.  coccineus 
de  Paxton.  (C.  L.) 

A  AIL  ou  AMR.  bot.  ph.  —  Synon. , 
dans  les  Antilles,  de  V  Indigo  fer  a  tinctoria  L. 

§.  (C.  L.) 

AM  LOCRE.  Anilocra.  cïujst.  — 

33 


514 


AIS  l 


AN1 


Leach  désigne  sons  ce  nom  un  g.  de  l’ordre 
des  Isopodes ,  famille  des  Cymothoadés, 
dont  les  caractères  peuvent  être  exprimés 
ainsi:  Yeux  granulés,  convexes,  écartés.  Cô¬ 
tés  des  derniers  articles  de  l’abdomen  presque 
involutés  ;  le  dernier  article  plus  étroit  à  son 
extrémité.  Pattes  d’égale  grosseur.  Lames 
;des  appendices  ventraux  postérieurs  inéga¬ 
les,  allongées  ;  les  extérieures  plus  longues 
que  les  internes.—  Ce  g.  renferme  trois  es¬ 
pèces,  dont  une  a  été  dédiée  à  Cuvier,  et  se 
trouve  dans  la  mer  de  l’île  d’Iviça  ;  les  autres 
habitent  la  Méditerranée  et  les  mers  du  cap 
de  Bonne-Espérance.  (H.  L.) 

ANIMAL.  —  Le  mot  animal  exprime , 
dans  la  langue  française  comme  dans  la  lan¬ 
gue  latine ,  un  être  doué  d’un  principe  de 
sentiment  et  de  mouvement,  que  les  Latins 
appelaient  anima ,  du  grec  «ve^os,  qui  si¬ 
gnifie  air,  vent,  souffle  de  l’air.  C’est  que 
respirer ,  pour  les  peuples  qui  ont  créé  le 
moi  animal y  était  le  premier  caractère  de 
la  vie.  Cesser  de  vivre  était  rendre ,  par  la 
dernière  expiration ,  le  principe  de  la  vie , 
animam  efflare.  La  distinction  nominale  la¬ 
tine  et  française  des  animaux  a  donc  été 
prise  d’abord  du  phénomène  de  la  respira¬ 
tion  aérienne;  aussi  l’adjectif  animalis,  dérivé 
d’animal,  voulait-il  dire ,  chez  les  Romains , 
non  seulement  qui  respire ,  mais  encore  qui 
a  vie ,  et ,  ce  qui  était  pour  eux  la  même 
chose,  qui  est  animé. 

Ces  idées  sur  la  vie  étaient  d’ailleurs  con¬ 
formes  à  celles  des  Grecs ,  chez  lesquels  les 
mots  Çwov,  animal,  et  Çwq,  vie,  ne  différaient 
que  par  la  terminaison  et  par  le  genre. 

Ainsi  l’idée  la  plus  simple  qu’on  s’est  faite 
d’abord  d’un  animal  était  celle  d’un  être 
qui  respire.  Plus  tard ,  cette  idée  s’est  com¬ 
plétée  par  celle  d’un  être  ayant  en  lui  un 
principe  d’activité  qui  le  rend  susceptible 
de  recevoir  les  impressions  du  monde  exté¬ 
rieur,  d’en  être  excité  ou  affaibli;  puis  un 
autre  principe  d’activité  qui  lui  donne  la 
faculté  de  se  mouvoir  ou  d’agir  sur  ce  mê¬ 
me  monde.  Enfin  on  s’est  élevé  à  un  princi¬ 
pe  supérieur  d’activité,  auquel  les  deux  au¬ 
tres  sont  subordonnés ,  au  moi ,  qui  a  la  fa¬ 
culté  de  percevoir  ces  impressions ,  auquel 
elles  deviennent  sensibles,  et  qui  produisent 
en  lui  un  sentiment  de  plaisir  ou  de  peine , 
des  désirs  ou  des  aversions;  et,  par  suite,  la 
volonté  d’agir,  dont  il  a  la  puissance  au 


moyen  de  ses  organes  du  mouvement. 

On  a  cru  pouvoir  ajouter  encore  à  ces  ca¬ 
ractères  facultatifs  un  caractère  d’organisa¬ 
tion  et  de  fonction ,  celui  d’être  pourvu  d’u¬ 
ne  poche  intéiieure,  ayant  son  entrée  (la 
bouche  )  à  la  surface  du  corps ,  pour  rece¬ 
voir  du  dehors  les  substances  alimentaires 
et  les  digérer  ;  mais  nous  verrons  bientôt 
que  ce  caractère  n’est  pas  absolu ,  et  qu’il 
manque  à  quelques  uns  des  animaux  les  plus 
simples. 

La  science  n’a  réuni  que  depuis  peu  d’an¬ 
nées  tous  les  êtres  vivants ,  les  végétaux  et 
les  animaux ,  en  un  seul  groupe ,  celui  des 
êtres  organisés ,  pour  les  opposer,  dans  une 
étude  commune,  aux  êtres  privés  de  la  vie , 
aux  êtres  inorganiques. 

Cependant  Linné,  dans  la  lre  édit,  du  Sys- 
tema  Naturce ,  qui  date  de  plus  d’un  siècle 
(  23  juillet  1725  ),  définissait  déjà  les  végé¬ 
taux  des  êtres  naturels  qui  croissent  et  vi¬ 
vent ,  et  il  les  distinguait  des  minéraux  par 
ce  dernier  caractère ,  qu’il  retrouvait  dans 
les  animaux ,  jouissant ,  de  plus  que  les  vé¬ 
gétaux  ,  de  la  sensibilité  :  Lapides  cres- 
cunt.  Yegetabilia  crescunt  et  vivant. 
ànimalia  crescunt,  vivant  et  sentiunt. 

Après  plus  d’un  demi-siècle,  Gmelin,  dans 
une  édition  du  même  ouvrage,  ajoutait  au 
caractère  d’être  vivant,  donné  par  Linné  aux 
végétaux  et  aux  animaux ,  celui  d’être  or¬ 
ganisé  ,  et  à  celui  de  sentir ,  par  lequel  les 
animaux  se  distinguent ,  suivant  Linné ,  des 
végétaux,  celui  de  se  mouvoir  spontané¬ 
ment  :  Lapides,  corpora  congesta.  Vege- 
tabilia  ,  corpora  organisata  et  viva ,  non 
sentientia.  Animalia  ,  corpora  organisata 
et  viva,  sentientia ,  sponteque  se  moventia. 

Mais  il  y  avait  encore ,  dans  ces  trois  divi¬ 
sions  des  êtres  de  la  nature ,  dont  les  princi¬ 
paux  caractères  distinctifs  étaient  sans  dou¬ 
te  bien  indiqués ,  le  défaut  capital ,  à  notre 
avis  du  moins ,  de  ne  pas  les  grouper  d’après 
le  degré  d’importance  de  leurs  principaux 
caractères  différentiels  et  de  ressemblances. 

Il  fallait  opposer  d’abord  tous  les  êtres 
organisés,  ou  doués  de  vie,  aux  êtres  in¬ 
organiques. 

C’est  surtout  au  célèbre  Bonnet  que  l’on 
doit  de  s’être  arrêté  à  cette  importante  con¬ 
sidération  de  l’organisation ,  et  d’avoir  étu  - 
dié  tous  les  êtres  qui  en  jouissent,  du  moins 
sous  le  point  de  vue  de  leur  propagation. 


AM 


AM 


515 


g  1.  —  Caractères  généraux 
de  l’organisation. 

Les  corps  organisés  ont  principalement, 
et  en  premier  lieu,  le  caractère  de  V indivi¬ 
dualité.  Il  résulte  d’une  forme  propre,  bien 
circonscrite,  qui  distingue  l’être  individuel 
de  tout  ce  qui  l’entoure ,  qui  le  limite  dans 
l’espace,  qui  le  sépare  des  autres  êtres  orga¬ 
nisés  et  de  l’être  compliqué  dont  se  compo¬ 
se  le  monde  inorganique.  Elle  suppose  des 
forces  indépendantes  qui  agissent  en  lui,  pour 
lui  conserver  cette  forme  particulière,  ou 
pour  la  modifier,  toujours  d’une  manière  ca¬ 
ractéristique,  aux  différentes  phases  de  son 
existence. 

Cet  être  individuel  est  un  petit  monde , 
qui  ne  se  distingue  pas  seulement  par  sa 
forme  et  par  son  volume  ;  mais  encore  par  sa 
composition  chimique  et  par  sa  composition 
organique ,  c’est-à-dire  par  la  nature  et  par 
les  différents  arrangements  de  ses  molécules 
constituantes.  C’est  un  centre  d’attraction 
et  de  répulsion ,  qui  prend  et  rejette  autour 
de  lui  les  matériaux  qui  doivent  entrer  et 
s’user  dans  la  composition  de  ses  organes. 
C’est  un  tout,  dont  les  parties  sont  d’autant 
plus  dépendantes  de  l’ensemble,  qu’elles 
6ont  plus  nombreuses  et  plus  compliquées. 
C’est  une  machine  (1  ''organisme)  dont  les 
rouages  (les  organes)  sont  admirablement 
arrangés  pour  produire  la  succession  des 
phénomènes  qui  constituent  et  caractérisent 
la  vie  individuelle. 

Tous  ces  caractères  d’individualité  distin¬ 
guent  le  corps  organisé  et  vivant  du  corps 
brut  ou  inorganique,  dont  l’individualité 
est  beaucoup  plus  difficile  à  saisir. 

Pour  les  uns ,  l’individualité  minérale 
existe  dans  la  molécule  intégrante ,  composée 
d’un  groupe  d’atomes  de  même  nature  (  les 
corps  simples)  ou  de  nature  différente  (les 
corps  composés  ),  affectant  une  forme  déter¬ 
minée.  Pour  les  autres,  l’individualité  miné¬ 
rale  ne  se  montre  que  dans  les  agrégats 
réguliers  de  ces  mêmes  molécules  intégran¬ 
tes  dont  se  composent  les  cristaux. 

Le  repos ,  la  permanence  de  la  forme,  de 
l’agrégation  des  atomes,  qui  constituent  la 
molécule  intégrante ,  ou  de  l’agrégation  des 
molécules  intégrantes  qui  constituent  le  cris¬ 
tal  ,  caractérisent,  dans  l’une  et  l’autre  sup¬ 


position,  l’individualité  minérale,  dont  la  du¬ 
rée  est  indéfinie,  une  fois  qu’elle  a  été  con¬ 
stituée;  elle  ne  peut  être  détruite  quo  par 
une  force  extérieure  étrangère .  dont  l’é¬ 
nergie  viendrait  surmonter  celle  qui  main¬ 
tient  réunis,  dans  l’état  de  repos,  les  atomes 
de  la  molécule  intégrante  ou  les  molécules 
intégrantes  du  cristal. 

Les  vicissitudes  successives  de  forme  ,  de 
volume,  de  compositions  chimique  et  orga¬ 
nique,  de  phénomènes,  qui  manifestent  et 
distinguent  le  mouvement  vital  dans  chaque 
individualité  organique  ;  qui  limitent  son 
existence,  comme  elles  la  caractérisent  ;  tous 
ces  changements,  et  leur  succession  régu¬ 
lière  ,  établissent ,  au  contraire ,  de  la  ma¬ 
nière  la  plus  évidente  une  séparation  tran¬ 
chée  entre  le  monde  organique  et  le  monde 
inorganique. 

Nous  n’avons  pas  besoin  de  pousser  plus 
loin  notre  comparaison  pour  en  conclure 
qu’il  n’y  a  pas  de  passage  gradué  et  insensi¬ 
ble  de  l’un  à  l’autre  ;  que  l’échelle  des  êtres 
est  une  hypothèse  insoutenable ,  et  que  les 
êtres  naturels ,  étudiés  sous  ce  premier  et 
grand  point  de  vue ,  se  séparent  et  se  clas¬ 
sent  en  deux  grandes  séries  bien  caractéri¬ 
sées,  celle  des  corps  inorganiques  et  celle 
des  corps  organisés. 

Les  corps  organisés  (  Voy.  ces  mots  ) 
composent  le  règne  organique,  le  règne  de  la 
vie  individuelle,  et  l’autre  le  règne  inorga¬ 
nique,  le  règne  de  la  vie  générale. 

g  2.  —  Les  corps  organisés  se  divisent 
en  végétaux  et  animaux. 

Ce  dernier  peut  se  subdiviser  de  même , 
mais  d’une  manière  beaucoup  moins  tran¬ 
chée  ,  en  deux  autres  séries,  celle  des  végé¬ 
taux  et  celle  des  animaux ,  formant  en¬ 
semble  deux  règnes  subordonnés  au  grand 
règne  organique. 

Nous  venons  de  faire  connaître  les  ani¬ 
maux  par  leurs  caractères  les  plus  généraux, 
ceux  qu’ils  partagent  avec  les  végétaux, 
comme  corps  organisés  et  doués  de  la  vie , 
et  qui  se  distinguent  les  uns  elles  autres  des 
corps  bruts  ou  inorganiques. 

Pour  compléter  l’idée  que  nous  devons 
nous  faire  d’un  animal  quelconque  ,  il  nous 
reste  à  exposer ,  avec  quelques  détails ,  les 
caractères  qui  le  distinguent  plus  ou  moins 


516 


ANI 


ANI 


d’un  individu  végétal.  Ces  caractères  sont 
matériels  et  dynamiques  ou  phénoménîques. 

g  5.  —  Composition  chimique. 

La  composition  chimique  différentielle  en¬ 
tre  l’organisme  végétal  et  l’organisme  ani¬ 
mal  tient  sans  doute  à  la  prédominance  du 
carbone  dans  le  premier,  et  à  la  grande 
proportion  relative  de  l’azote  dans  ce 
dernier. 

Le  tissu  cellulaire  végétal  a  généralement 
une  composition  chimique  isomère  avec  l’a¬ 
midon,  et  le  ligneux  qui  se  dépose  dans  ce 
tissu  et  le  durcit  se  compose  d’un  dixième 
en  sus  de  charbon,  ou  de  0,54,  au  lieu  de 
0,44.  (D’après  M.  Payen.  Voy.  les  comptes- 
rendus  de  l’Académie  des  sciences  pour 
1859,  n°  2,  p.  51.) 

Mais  ce  tissu  n’est  pas  dépourvu  d’azote , 
surtout  dans  les  graines  ( ibid .  p.  60)  ou  dans 
les  organes  naissants.  Le  cambium  même 
en  renfermerait.  {Ibid.  —  Premier  sémestre 
de  1838,  p.  152.) 

Cependant  l’organisme  animal  est  généra¬ 
lement  plus  azoté.  Remarquons  d’ailleurs 
que ,  quand  il  se  durcit ,  c’est  surtout  en  se 
pénétrant  de  matières  salines  (  de  sels  cal¬ 
caires)  étrangères  à  sa  constitution  primi¬ 
tive  ;  tandis  que  le  ligneux  qui  solidifie  le 
tissu  végétal  appartient  essentiellement  à 
son  organisme,  et  le  caractérise  tellement , 
qu’il  semble  que  le  dernier  but  de  la  végé¬ 
tation  est  d’en  surcharger  cet  organisme,  et 
de  lui  donner  la  rigidité  qui  finit  toujours 
par  le  caractériser. 

g  4.  —  Éléments  organiques. 

Les  éléments  organiques  des  végétaux  sont 
les  différents  sucs  celluleux  ou  les  différen¬ 
tes  sèves  qui  se  meuvent  dans  ce  tissu  végé¬ 
tal  ,  pour  leur  propre  élaboration,  ou  pour  la 
nutrition  et  pour  les  sécrétions.  Ces  sucs,  ou 
ces  sèves  en  mouvement,  composent  les  li¬ 
quides  nourriciers  en  usage.  Il  faut  y  com¬ 
prendre  le  cambium,  liquide  ou  demi-fluide 
nourricier  en  mouvement  d’assimilation,  ou 
s’organisant. 

La  fécule  ou  les  grains  d’amidon ,  soit 
purs ,  soit  enveloppés  de  chlorophylle,  si  gé¬ 
néralement  répandus  dans  les  tissus  végé¬ 
taux  ;  la  fécule,  dis-je ,  est  un  élément  orga¬ 


nique  solide,  une  substance  nourricière  en 
réserve ,  que  le  mouvement  vital  dissoudra 
tôt  ou  tard  dans  la  sève ,  pour  donner  à 
celle-ci  les  qualités  nutritives  nécessaires,  j 

Les  animaux  ont  de  même  des  liquides 
nourriciers,  montrant  différents  degrés  d’é¬ 
laboration,  de  dépuration,  d’organisation; 
se  mouvant  dans  l’organisme  animal ,  pour 
y  subir  la  triple  action  dépuratrice ,  organi¬ 
satrice  et  assimilatrice,  de  cet  organisme.  La 
lymphe,  le  chyle,  le  sang  veineux,  le  sang 
artériel,  ce  dernier  comparable  au  suc  vital 
des  végétaux,  composent  dans  les  animaux 
ce  que  j’appelle  le  fluide  nourricier  en  usage. 

Ils  ont,  en  réserve,  les  substances  huileu¬ 
ses  ou  graisseuses  renfermées  dans  les  vési¬ 
cules  du  tissu  cellulaire ,  et  dont  les  prin¬ 
cipaux  réservoirs  sont  dans  la  cavité  viscé¬ 
rale  ou  sous  les  téguments.  La  graisse  est 
donc,  pour  les  animaux,  ce  que  la  fécule  est 
pour  les  végétaux. 

Le  fluide  nourricier  fait  partie  essentielle 
de  l’organisme  en  action  :  sans  lui ,  point 
d’activité  vitale.  Cette  activité ,  suspendue 
dans  la  graisse ,  ne  commence  que  lorsqu’elle 
a  été  mélangée  à  une  certaine  proportion 
de  liquide ,  qui  transforme  la  substance 
nourricière  en  réserve  en  un  fluide  nourri¬ 
cier  en  mouvement,  et ,  par  suite,  en  usage. 

Il  est  bien  remarquable  qu’à  l’origine  du 
végétal  et  de  l’animal,  la  substance  nourriciè¬ 
re  en  réserve ,  qui  doit  s’organiser  dans  le 
germe  pour  son  premier  développement,  est 
à  la  fois  de  nature  huileuse  et  albumineuse 
( Vendosperme  des  graines,  le  vitellus  de 
l’oeuf). 

Je  ne  fais  qu’indiquer  les  différents  sujets 
de  ce  chapitre ,  qui  pourront  être  dévelop¬ 
pés  aux  articles  suc  celluleux  ,  sève  , 

LATEX  ,  FÉCULE  (BOT.)  ,  GRAISSE,  HUILE 
(ZOOL.). 

J’ajouterai  seulement  que  les  liquides 
nourriciers  des  végétaux,  complètement  éla¬ 
borés,  charrient  des  globules  comme  ceux 
des  animaux  supérieurs  ;  et  que  la  chloro¬ 
phylle  me  paraît  avoir  une  certaine  analo¬ 
gie  physiologique  avec  l’hœmatosine ,  cette 
matière  colorante  du  sang  rouge. 

§  5.  —  Organes  élémentaires  et  systèmes 
généraux  qu’ils  composent. 

L’organisme  animal  ne  se  compose ,  dans 


* 


ANI 

les  animaux  inférieurs,  comme  dans  les  vé¬ 
gétaux  ,  que  du  seul  organe  élémentaire  ap¬ 
pelé  celluleux ,  tissu  cellulaire ,  parce  qu’il 
se  montre  souvent  sous  la  forme  de  lames  , 
interceptant  des  cellules  dans  leurs  divers 
entrecroisements.  Dans  d’autres  cas,  il  ne 
se  compose  que  tde  fils  plus  ou  moins  rési¬ 
stants  ;  dans  d’autres  cas  enfin ,  ces  lames 
ou  ces  fils  sont  à  peine  solidifiés,  et  sem¬ 
blent  être  le  cambium  des  animaux. 

C’est  le  tissu  cellulaire  qui  sépare  et  qui 
individualise ,  pour  ainsi  dire ,  dans  les  or¬ 
ganismes  les  plus  compliqués,  les  deux 
autres  organes  élémentaires  dont  nous  par¬ 
lerons  tout  à  l’heure,  l’élément  nerveux  et 
l’élément  musculeux. 

C’est  lui  qui  forme  la  trame  de  tous  les 
organes  composés  ou  concrets  ;  c’est  lui  qui 
les  sépare  et  qui  les  unit. 

Comme  dans  les  végétaux  ,  V élément  cel¬ 
luleux  est  l’organe  générateur  de  toutes  les 
capacités  du  fluide  nourricier.  C’est  donc 
aussi  à  cet  organe  élémentaire,  et  aux  parois 
de  ces  capacités  qui  en  sont  essentiellement 
formées ,  qu’il  faut  rapporter  toutes  les  sé¬ 
crétions,  et ,  en  général ,  la  grande  fonction 
de  nutrition. 

Dans  les  animaux  inférieurs  ,  ces  capacités 
ne  sont  que  des  cellules ,  dont  les  parois 
sont  tellement  molles  et  transparentes ,  qu’à 
peine  les  distingue-t-on,  dans  beaucoup  de 
cas,  du  fluide  qu’elles  renferment.  On  dirait 
même  que  l’une  et  l’autre  ne  forment  qu’une 
seule  substance  homogène,  ressemblant  à 
du  verre  fondu,  laquelle,  dans  ces  derniers 
temps,  a  été  désignée,  par  M.  Dujardin,  sous 
le  nom  de  Sarcode. 

Dans  cet  état  de  simplicité,  l’organisme 
animal  se  distingue  déjà  de  celui  de  la  plan¬ 
te  ,  du  moins  de  la  plante  dont  la  végéta¬ 
tion  est  avancée ,  par  le  caractère  physique 
d’une  moindre  consistance  ,  et  par  le  carac¬ 
tère  phénoménique  de  l’expansibilité,  sans 
nouvelle  addition  d’eau  ou  de  toute  autre 
substance  du  dehors;  en  troisième  lieu,  par 
sa  contractilité. 

Dans  les  animaux  plus  compliqués ,  le  tissu 
cellulaire  est  l’organe  élémentaire  principal, 
et  l’élément  producteur  1°  Des  vaisseaux  de 
toute  espèce  ; 

2°  Des  organes  de  sécrétions,  arrangés  en 
follicules ,  en  capsules ,  en  canaux  de  toute 
forme  et  de  toute  étendue  ; 


ANI  517 

5°  Des  membranes  dermoïdes ,  muqueu 
ses,  séreuses,  fibreuses,  élastiques; 

4°  Des  parties  dures,  de  la  nature  du  car¬ 
tilage  ou  des  os. 

Chacune  de  ces  parties ,  comme  l’organe 
élémentaire  qui  les  forme,  a,  dans  l’écono¬ 
mie  animale,  un  caractère  propre  qui  la  dis¬ 
tingue  de  l’économie  végétale. 

Le  plus  général  est  la  souplesse  pour  cel¬ 
les  qui  ne  doivent  pas  prendre  la  consistan¬ 
ce  osseuse  et  la  contractilité  modérée  ,  ou 
cette  faculté  de  se  resserrer  qui  caractérise 
cette  propriété  vitale  qu’on  appelle  tonicité, 
et  qui  se  manifeste  par  une  plus  grande  ac¬ 
tivité  vitale  de  la  partie  où  elle  se  mani¬ 
feste. 

Les  vaisseaux  des  animaux ,  en  particu¬ 
lier,  ont  un  caractère  qui  les  distingue  net¬ 
tement  de  ceux  des  plantes.  Ils  sont  dispo¬ 
sés  en  arbre,  ayant  une  partie  centrale  com¬ 
posée  d’un  tronc  et  d’une  souche.  Les  ra¬ 
cines  amènent  et  concentrent  dans  celle- 
ci,  des  différentes  parties  de  l’organisme, 
le  fluide  nourricier  dont  elles  sont  rem¬ 
plies.  Il  passe  ainsi  de  la  souche  dans  le 
tronc,  et  se  répand  de  celui-ci  dans  les 
branches  et  les  rameaux. 

Tous  les  vaisseaux  de  cet  arbre  commu¬ 
niquent  donc  les  uns  dans  les  autres ,  et  ces 
communications  sont  d’autant  plus  nombreu¬ 
ses  que  les  divisions  sont  plus  éloignées  du 
tronc.  Il  en  résulte  que  toutes  les  parties 
d’un  même  arbre  vasculaire  sont ,  jusqu’à  un 
certain  point,  dépendantes,  et  qu’elles  unis¬ 
sent  de  même  tous  les  organes  où  elles  se  dis¬ 
tribuent.  C’est  pourquoi  on  donne  le  nom  de 
système  à  l’ensemble  des  vaisseaux  du  fluide 
nourricier,  dans  l’organisme  animal.  Ce  sys¬ 
tème,  lorsqu’il  est  complet ,  se  compose  au 
moins  de  deux  arbres,  arrangés  de  manière 
que  les  derniers  ramuscules  de  l’un  se  con¬ 
tinuent  avec  les  premières  radicules  de  l’au¬ 
tre,  et  réciproquement. 

Les  communications  deviennent  si  fré¬ 
quentes  dans  les  vaisseaux  intermédiaires 
des  deux  arbres,  qu’elles  forment  les  mailles 
nombreuses  d’un  double  réseau  de  vaisseaux 
capillaires ,  origine  et  aboutissant  des  raci¬ 
nes  et  des  ramuscules  de  chaque  arbre  ,  et 
complétant,  dans  les  animaux  supérieurs,  le 
cercle  dans  lequel  le  fluide  nourricier  doit 
circuler. 

D’autres  arbres  vasculaires  peuvent  être 


518  AN1 

annexés  ou  subordonnés  a  ces  deux  arbres 
principaux. 

Je  ne  dois  pas  traiter  ici  des  différences 
que  présente ,  à  cet  égard,  la  série  animale  ; 
il  me  suffit  d’indiquer  en  ce  moment  ce  grand 
caractère  des  vaisseaux  de  l’économie  anima¬ 
le,  de  communiquer  tous  les  uns  dans  les  au¬ 
tres,  et  de  former  un  ensemble  ,  un  organe 
général  excitateur  de  tout  l’organisme ,  par 
le  fluide  nourricier  qu’il  en  reçoit  et  qu’il  lui 
envoie ,  et  qui  lie,  par  là  même,  toutes  les 
parties  de  cet  organisme. 

Il  centralise  et  généralise  tout  à  la  fois 
la  grande  fonction  de  nutrition  à  laquelle  il 
préside,  et  toutes  celles  qui  lui  sont  subor¬ 
données.  Il  en  rend  les  effets  plus  ou  moins 
dépendants  dans  toutes  les  parties  de  l’orga¬ 
nisme.  ( Voy .  notre  Appendice  aux  Leçons 
d’ Anatomie  comparée  de  G.  Cuvier  ,  t.  VI, 
2e  édit.) 

L’autre  organe  général  qui  forme  un  lien 
puissant  entre  toutes  les  parties  de  l’orga¬ 
nisme  animal  est  le  système  nerveux ,  le¬ 
quel  préside  à  toute  espèce  d’activité  vitalê, 
et  plus  spécialement  à  la  sensibilité ,  attri¬ 
but  exclusif  de  l’animalité. 

La  présence  du  système  nerveux  distingue 
essentiellement  de  l’organisme  végétal  l’or¬ 
ganisme  animal  qui  en  est  pourvu.  A  la  vé¬ 
rité  ,  on  n’a  pu  le  reconnaître  jusqu’ici  que 
dans  très  peu  d’animaux  du  type  des  Zoophy - 
tes.  Le  genre  Linguatule ,  parmi  les  Intes¬ 
tinaux  ,  les  Astéries  et  les  Oursins,  parmi 
les  Échinodermes ,  sont  les  seuls  animaux 
de  ce  type  chez  lesquels  on  soit  parvenu 
à  en  découvrir  des  traces  incontestables.  On 
croit ,  à  la  vérité  ,  pouvoir  l’admettre  par  le 
raisonnement,  et  conclure  sa  présence  de  cel¬ 
le  des  yeux  dans  un  grand  nombre  d’animal¬ 
cules  ;  mais  les  points  colorés  que  l’on  sup¬ 
pose  être  les  organes  de  la  vision  en  rem¬ 
plissent-ils  réellement  les  fonctions  ?  C’est 
ce  qu’il  faudrait  démontrer  en  premier 
lieu. 

Au  reste ,  il  est  à  présumer  que,  chez 
beaucoup  de  Zoophytes ,  sa  structure  et  sa 
transparence  l’empêchent  de  se  dessiner  dans 
le  reste  de  la  substance,  en  apparence  homo¬ 
gène,  qui  constitue  leur  corps. 

Tout  système  nerveux  a  ses  parties  ou  sa 
partie  centrale  ;  ses  parties  périphériques  ou 
terminales  ;  et  ses  parties  intermédiaires 
conductrices ,  chargées  de  transmettre  son 


AM 

activité  de  la  périphérie  à  un  centre,  et  ré¬ 
ciproquement. 

Il  se  compose,  en  général ,  de  deux  orga¬ 
nes  élémentaires  distincts  : 

Les  globules,  ayant  une  enveloppe  cellu¬ 
leuse,  renfermant  un  parenchyme  granuleux, 
et  un  noyau,  lequel  montre  toujours  dans  un 
point  de  sa  surface  une  apparence  de  noyau 
plus  petit. 

Ces  globules  paraissent  être  l’organe  pro¬ 
ducteur  de  l’animation  vitale. 

L’autre  organe  élémentaire  nerveux  sert 
de  conducteur  à  cette  même  animation.  Il 
consiste  en  filets  extrêmement  ténus ,  dont 
les  faisceaux  composent  les  nerfs.  Ces  filets 
ont  une  gaîne  celluleuse  contenant  une  pul¬ 
pe  molle,  demi-fluide,  limpide ,  transparen¬ 
te,  non  granuleuse  comme  le  parenchyme 
des  globules.  (Voy.  le  Mémoire  de  M.  Valen¬ 
tin,  sur  la  composition  du  système  nerveux , 
inséré  dans  les  Mémoires  de  V Académie  L. 
C.  des  Curieux  de  la  Nature ,  t.  XVIII.) 

Ces  deux  organes  élémentaires  nerveux  se 
trouvent  inégalement  répartis  et  agrégés 
dans  les  différentes  parties  de  l’organisme , 
pour  en  constituer  le  système  nerveux. 

Dans  sa  partie  périphérique,  ou  terminale 
des  organes,  ce  système  ne  montre  que  des 
filets  élémentaires  ou  restés  réunis  en  fais¬ 
ceaux  peu  nombreux ,  se  détachant  des  uns 
pour  se  rapprocher  des  autres,  et  former  des 
apparences  de  réseaux  irréguliers  ;  mais  ayant 
pour  caractère  de  se  replier  toujours  sur  eux- 
mêmes,  en  figurant  des  anses  plus  ou  moins 
fermées. 

Ce  même  système  montre  un  mélange, 
une  agrégation  de  globules  et  de  filets, 
dans  ses  parties  centrales  (les  ganglions ,  les 
principaux  cordons  nerveux).  Ces  filets  pa¬ 
raissent  repliés  sur  eux-mêmes  à  leur  origi¬ 
ne  centrale,  comme  à  leur  terminaison  pé¬ 
riphérique;  de  manière  que  chaque  filet, 
dans  toute  son  étendue ,  dessine  une  longue 
ellipse.  Dans  sa  partie  la  plus  initiale ,  si  je 
puis  m’exprimer  ainsi ,  ou  la  plus  centrale , 
le  système  nerveux  ne  se  compose  que  d’une 
agglomération  de  globules  producteurs  :  tel¬ 
le  est  la  substance  grise  qui  se  trouve  au 
centre  de  la  moelle  épinière,  et  à  l’extérieur 
du  cerveau  et  du  cervelet,  dans  les  animaux 
vertébrés. 

La  disposition  générale  du  système  nerveux 
est  en  rapport  évident  avec  le  plan  général 


ANI 


ANI 


519 


d’organisation  qui  constitue  chaque  type  du 
règne  animal;  avec  l’arrangement  des  parties 
qui  composent  l’organisme  de  chacun  de  ces 
types  ;  et  surtout  avec  la  forme  générale  qui 
les  caractérise.  Cela  devait  être  :  ce  système  , 
ayant  pour  fonction  de  faire  irradier  de  ses 
centres,  ou  d’un  centre  unique,  sur  chacune 
des  parties  de  l’organisme,  toutes  les  activi¬ 
tés  vitales  résultant  de  l’influx  nerveux  ;  ou  de 
faire  aboutir  à  ces  mêmes  centres  et  d’y  faire 
retentir  toutes  les  impressions  du  dehors  ou 
du  dedans  que  peuvent  recevoir  ces  mêmes 
parties  ;  il  devait  être  arrangé  pour  cette  com¬ 
munication  générale  et  réciproque  d’impul¬ 
sions  motrices ,  ou  d’excitations  sensitives  ou 
non  sensitives  et  de  simple  innervation. 

L’organisme  animal  se  distingue  encore 
de  l’organisme  végétal  par  V organe  élémen¬ 
taire  moteur,  qui  entre  dans  la  composition 
de  tous  les  muscles,  de  tous  les  faisceaux 
musculeux,  de  toutes  les  fibres  de  même 
nature,  qui  jouissent  de  la  contractilité,  que 
j’appellerais  volontiers  nerveuse ,  parce 
qu’elle  agit  généralement  s«us  l’influence 
évidente  de  l’innervation  ;  mais  qui  est  plus 
connue  sous  le  nom  d’ irritabilité . 

La  fibre  musculaire  se  compose  de  filets 
élémentaires  cylindriques,  creux  ou  tubu¬ 
leux,  renfermant  une  série  de  globules  selon 
les  uns,  une  pulpe  homogène  selon  les  au¬ 
tres.  La  gaine  de  ce  tube  paraît  avoir  des 
stries  transversales  ou  obliques,  également 
distinctes,  qui  manquent  dans  certains  mus¬ 
cles  et  dans  certains  animaux.  Cette  gaine 
est  formée  de  l’élément  celluleux.  Plusieurs 
filets  élémentaires  sont  réunis  dans  une 
gaine  commune  de  même  nature,  pour  com¬ 
poser  une  fibre  musculaire.  Des  fibres  mus¬ 
culaires  plus  ou  moins  nombreuses  sont  réu¬ 
nies  de  même  dans  une  gaine  commune, 
pour  former  des  faisceaux  graduellement 
plus  compliqués. 

L’organe  élémentaire  musculeux  est, 
comme  on  voit,  composé  d’un  élément  con¬ 
tractile  qui  le  caractérise  essentiellement  ; 
élément  contenu  dans  la  gaine  celluleuse  du 
filet  ou  du  tube  élémentaire.  Cet  organe  é- 
lementaire  avait  besoin  d’être  complété  dans 
son  organisation  par  les  deux  organes  élé¬ 
mentaires  précédents.  Cela  est  incontesta¬ 
ble  pour  l’élément  celluleux. 

On  peut  le  démontrer  encore  pour  l’élé¬ 
ment  nerveux  chez  les  animaux  qui  ont  des 


nerfs ,  la  communication  libre  des  filets  qui 
se  rendent  aux  muscles  avec  les  parties  cen¬ 
trales  du  système  nerveux  étant  indispensa¬ 
ble  pour  l’exercice  de  l’action  musculaire. 
Doit-on  supposer  que ,  chez  les  animaux  où 
les  muscles  sont  évidents  et  qui  nous  parais¬ 
sent  privés  de  nerfs  (les  Actinies),  cette  pri¬ 
vation  apparente  tienne  plutôt  à  nos  moyens 
imparfaits  d’investigation  qu’à  la  réalité  ? 

Si  les  systèmes  nerveux  et  musculeux  dis¬ 
tinguent  et  séparent  de  tout  le  règne  végé¬ 
tal  la  plupart  des  animaux,  nous  ne  pou¬ 
vons  pas  ajouter  qu’ils  caractérisent  essen¬ 
tiellement  l’organisme  animal. 

Dans  les  organismes  inférieurs,  on  ne 
découvre  plus  de  traces  de  ganglions  médul¬ 
laires  ni  de  nerfs;  on  n’y  trouve  même  plus 
de  fibres  musculaires  bien  évidentes.  Cepen¬ 
dant  les  phénomènes  caractéristiques  de  la 
vie  animale  y  sont  plus  ou  moins  manifestes. 

A  présent  que  nous  connaissons  l’organis¬ 
me  animal ,  comparé  à  l’organisme  végétal , 
dans  sa  composition  élémentaire,  au  delà 
de  laquelle  nos  sens  ne  peuvent  pénétrer, 
étudions -le  dans  l’agrégation  de  ses  élé¬ 
ments,  composant  des  individualités,  dont 
la  forme  générale  est  la  première  circon¬ 
stance  qui  frappe  notre  vue ,  qui  doit  attirer 
notre  attention. 

§  6.  —  De  la  forme  extérieure  générale 
des  organismes. 

Le  caractère  le  plus  général  de  l’organisa¬ 
tion  ou  de  l’arrangement  moléculaire  des 
êtres  vivants ,  est  d’abord  dans  la  forme  ex¬ 
térieure,  dont  l’élément  générateur  est  tou¬ 
jours,  ainsi  que  nous  l’avons  dit,  en  totalité 
ou  en  grande  partie ,  une  ligne  courbe. 

Mais  déjà,  sous  ce  premier  point  de  vue , 
l’organisme  animal  s’éloigne  rapidement  de 
l’organisme  végétal. 

Les  détails  dans  lesquels  nous  allons  en¬ 
trer  à  cet  égard  se  résument  dans  la  pro¬ 
position  générale  suivante,  et  n’en  seront 
qu’un  commentaire  :  Que  la  forme,  dans  les 
êtres  qui  jouissent  de  la  vie ,  est  l'expres¬ 
sion  figurative  de  l'organisme ,  mis  en  rap¬ 
port  avec  le  monde  extérieur.  En  effet ,  si 
nous  comparons  sous  ce  point  de  vue  un 
animal  à  un  végétai ,  nous  aurons  la  certitu¬ 
de  que  ,  dans  les  deux  règnes ,  la  forme 
n’est  que  l’expression  de  ces  rapports. 


520 


ANI 


ÀNl 


Dans  les  animaux ,  au  lieu  d’être  épanouie, 
comme  dans  les  végétaux ,  elle  est  ramas¬ 
sée.  Au  lieu  d’être  amincie  et  étalée,  afin  de 
multiplier  la  surface  que  la  quantité  de  ma¬ 
tière  organisée  attribuée  à  chaque  individu¬ 
alité  végétale  peut  occuper,  cette  surface 
est  le  plus  souvent  restreinte  dans  les  ani¬ 
maux  par  la  forme ,  qui  lui  donne  le  moins 
d’étendue  possible. 

Au  lieu  de  se  diviser  pour  embrasser  le 
plus  d’espace,  comme  le  végétal,  l’animal 
montre  dans  sa  forme  une  tendance  à  l’uni¬ 
té,  à  la  concentration. 

Au  lieu  de  porter  au  dehors ,  comme  la 
plante,  tous  ses  organes  d’alimentation  et 
de  respiration ,  de  fécondation ,  de  fructifi¬ 
cation  ou  de  propagation  par  germe  libre , 
l’animal  les  voile  sous  ses  téguments  pro¬ 
tecteurs  ,  sans  que  ceux-ci  en  suivent  tou¬ 
jours  les  contours,  sans  qu’ils  soient  astreints 
à  en  revêtir  la  forme;  ou  mieux ,  il  les  recè¬ 
le  dans  des  cavités  plus  ou  moins  profondes, 
creusées  en  dedans  de  lui.  Les  substances 
alimentaires  et  le  fluide  respirable  y  sont 
introduits  à  sa  volonté.  Les  germes  y  reçoi¬ 
vent  leur  premier  développement,  et  sou¬ 
vent  leur  développement  subséquent  à  la  fé¬ 
condation  ,  dont  le  principe  d’activité  pénè¬ 
tre  jusque  dans  le  réduit  des  ovaires. 

Ces  caractères  de  la  forme  animale  sont 
essentiellement  en  rapport  avec  les  deux  at¬ 
tributs  de  l’animalité  :  la  locomotilité  et  la 
sensibilité. 

Toute  l’économie  animale  en  est  d’autant 
plus  modifiée  ,  et  sa  forme  en  particulier , 
que  ces  facultés  y  sont  plus  parfaites ,  c’est- 
à-dire  plus  développées,  à  la  fois,  et  plus 
actives. 

La  forme  animale  ne  devait  avoir  rien 
d’embarrassant  pour  le  transport  d’un  lieu 
dans  un  autre  ;  elle  devait ,  au  contraire , 
être  disposée  pour  vaincre  les  résistances  de 
la  pesanteur  et  du  frottement  que  l’animal 
éprouve  nécessairement  et  doit  surmonter 
dans  ses  mouvements  variés  à  la  surface  du 
sol  ou  dans  sa  profondeur ,  dans  les  airs  ou 
dans  les  eaux. 

Cette  forme ,  si  bien  disposée  pour  toute 
espèce  de  progression ,  devait  l’être  encore 
pour  recevoir  les  impressions  du  monde  ex¬ 
térieur.  Elle  devait  montrer  au  dehors  ces 
organes  des  sens  extérieurs,  faits  pour  aver¬ 
tir  l’animal  de  ce  qui  se  passe  autour  de  lui. 


Cette  impressionnabilité ,  cette  excitabi¬ 
lité  extérieure,  peut  être  départie  dans  tous 
les  téguments,  sur  toute  la  surface  de  l’ani¬ 
mal,  dont  elle  ne  modifie  pas  autrement  la 
forme. 

Mais  lorsqu’elle  devient  sensibilité  spécia¬ 
le  pour  la  lumière,  dans  l’appareil  de 
l’œil  ;  pour  les  vibrations  des  corps  sonores , 
dans  l’appareil  de  l’ouïe  ;  pour  les  efllux 
odorants ,  pour  les  corps  sapides ,  dans  ceux 
de  l’odorat  et  du  goût  ;  pour  les  résistances 
des  surfaces  et  leur  température,  dans  l’ap¬ 
pareil  du  toucher  actif  ;  il  en  résulte  des  mo¬ 
difications  de  forme  très  remarquables  par 
la  position  à  la  surface  du  corps,  ou  plus  ou 
moins  rapprochée  de  cette  surface  ,  de  ces 
organes  spéciaux  des  sens  externes.  La  for¬ 
me  même  de  l’organe  du  sens  interne  ,  où 
réside  le  moi ,  où  viennent  retentir  les  im¬ 
pressions  des  sens  externes ,  ou  du  moins 
la  forme  de  la  boîte  osseuse  qui  le  renferme 
dans  les  animaux  les  plus  parfaits,  influe  sur 
cette  forme  générale,  dont  nous  cherchons 
à  apprécier,  à  analyser  les  causes  et  les  rap¬ 
ports  avec  tout  l’organisme. 

Cet  organisme  manifeste  donc,  dans  tou¬ 
tes  les  individualités  animales,  simples  et 
non  agrégées,  qui  jouissent  de  la  locomo¬ 
tilité,  des  caractères  de  forme  qui  le  distin¬ 
guent  d’une  manière  bien  tranchée  de  l’or¬ 
ganisme  végétal. 

Mais  il  existe  des  animaux  composés  ou 
agrégés,  privés  d’organes  des  sens  spéciaux, 
chez  lesquels  on  ne  peut  plus  assigner  de 
place  déterminée  et  circonscrite  à  un  orga¬ 
ne  du  sens  interne;  qui  ne  sont  plus  revê¬ 
tus  d’organes  particuliers  de  locomotion  ; 
mais  dont  tout  le  corps  est  une  substance 
molle ,  impressionnable  et  contractile.  Ici 
la  forme  se  rapproche  de  celle  de  la  plante, 
et  plus  particulièrement  de  cette  partie  de 
la  plante  où  la  vie  se  manifeste  par  des  mou¬ 
vements  ,  par  un  reste  de  motilité  plus  évi¬ 
dent  :  je  veux  parler  de  la  fleur,  et  de  V hy¬ 
dre  d'eau  douce ,  pour  l’animal  que  je  lui 
compare. 

La  forme  de  la  plante  tout  entière,  avec 
•  ses  racines,  sa  tige,  ses  rameaux ,  et  même 
des  apparences  de  fleurs  et  de  fruits  (  les 
feuilles  seules  sont  exceptées),  reparaît  dans 
les  animaux  de  la  même  classe,  les  Polypes 
à  polypier ,  qui  sont  entièrement  privés  du 
mouvement  progressif.  Ils  ont  des  organes 


ANI 


ANI 


55! 


de  fixité,  des  racines ,  mais  qui  ne  parais¬ 
sent  avoir  que  cette  seule  fonction  de  fixer 
l’animal  au  sol  ou  aux  corps  submergés.  La 
tige  est  un  organe  central  qui,  dépouillé 
des  organes  du  mouvement,  ne  s’étend  et 
ne  se  divise,  comme  celle  de  la  plante,  que 
pour  la  nutrition.  Les  parties  de  cette  a- 
grégation,  qui  ressemblent  à  une  fleur  com¬ 
posée  ,  jouissent  seules  d’une  grande  mobi¬ 
lité.  Ce  sont  des  organes  de  préhension,  dis¬ 
posés  en  rayons  autour  d’un  axe,  dans  lequel 
est  l’entrée  de  l’estomac. 

Chez  quelques  lins  même  (  les  polypiers 
flexibles ) ,  les  ovaires  apparaissent  au  dehors, 
comme  les  capsules ,  comme  les  fruits  des  vé¬ 
gétaux.  Cette  tige  bourgeonne ,  pousse  des 
germes  adhérents ,  qui  prennent  la  forme 
de  l’espèce ,  dans  leur  développement  ulté¬ 
rieur. 

On  voit  combien  encore ,  dans  ce  cas  ex¬ 
ceptionnel  de  la  forme  animale ,  les  modifi¬ 
cations  de  la  forme  générale  se  lient  à  tout 
l’organisme,  et  par  suite  à  tout  le  genre  de 
vie  ;  elles  sont  toujours  l’expression  de  cet 
organisme  ,  mis  en  rapport  avec  le  monde 
extérieur. 

Remarquons  que,  pour  les  animaux,  cette 
forme  phytoïde ,  qui  devient  incompatible 
avec  le  mouvement  progressif,  entraîne  la 
nécessité  de  vivre  dans  l’eau  ;  soit  que  l’or¬ 
ganisme  animal ,  privé  de  moyens  de  recher¬ 
cher  sa  nourriture ,  n’en  eût  pas  trouvé  suf¬ 
fisamment  dans  l’air  qui  l’entoure,  et  que 
l’eau,  et  plus  généralement  l’eau  de  la  mer, 
ait  pu  seule  charrier  autour  de  cet  être  im¬ 
mobile  toutes  les  molécules  nutritives  qui 
lui  sont  indispensables;  soit  que  l’air  eût 
promptement  desséché  cette  substance  ani¬ 
male,  si  souple,  si  molle ,  si  aqueuse ,  dans 
laquelle  sont  probablement  fondues  et  mé¬ 
langées  les  parties  essentielles  des  organes 
élémentaires  de  nutrition  ,  de  motilité  et 
d’excitabilité,  sinon  de  sensibilité  (1). 

v 

(l)  Nous  avons  donné,  depuis  plusieurs  an¬ 
nées,  dans  nos  cours,  la  définition  de  la  forme 
des  corps  organisés,  qui  vient  detre  expliquée 
dans  le  présent  paragraphe  ,  et  nous  avons  l’ha¬ 
bitude  de  la  développer  dans  une  ou  plusieurs 
leçons,  afin  d’en  faire  sentir  toute  la  portée, 
principalement  dans  ses  applications  à  l’Histoire 
naturelle  classique. 

L’intérêt  du  sujet  a  frappé  plusieurs  de  nos  au- 


§  7.  —  Des  téguments. 

Après  la  forme,  la  circonstance  matérielle 
qui  nous  frappe  le  plus,  dans  l’observation 
des  organismes  végétaux  ou  animaux ,  ce 
sont  les  parties  qui  les  terminent ,  qui  les 
recouvrent ,  qui  les  enveloppent  et  qui  les 
protègent; je  veux  parler  des  téguments. 

Si  nous  avons  défini  la  forme  Vexpression 
figurative  de  V organisme  mis  en  rapport 
avec  le  monde  extérieur,  nous  pouvons  ap¬ 
pliquer  cette  même  définition  aux  téguments, 
avec  cette  seule  différence,  qu'ils  sont  l’ex¬ 
pression  matérielle  de  ce  même  organisme, 
dans  tous  ses  rapports  avec  ce  qui  est  hors 
de  lui ,  ou  dans  toutes  les  dispositions  qui 
Ven  séparent. 

En  effet ,  les  téguments  sont  les  parties 
superficielles  de  l’organisme ,  qui  limitent 
chaque  corps  organisé  ;  qui  le  séparent  du 
monde  extérieur  ;  qui  l’individualisent  ;  qui 
le  protègent  contre  les  effets  nuisibles  de 
tout  ce  qui  l’entoure ,  et  particulièrement 
du  milieu  dans  lequel  il  est  plongé  ;  mais 
qui  le  mettent  aussi  en  rapport  avec  ce  mi¬ 
lieu,  pour  en  recevoir  l’influence  nécessaire 
à  l’entretien  de  la  vie. 

Ainsi  les  téguments  ont  à  remplir  deux 
fonctions  générales  opposées  dans  leur  but. 
L’une  doit  séparer  l’individu  organisé  de 
tout  ce  qui  l’entoure,  et  le  protéger  particu¬ 
lièrement  contre  l’action  désorganisatrice 
des  agents  physiques. 

L’autre  a  pour  effet  de  le  lier,  de  le  met¬ 
tre  plus  ou  moins  en  rapport  avec  ces 
agents,  ou  avec  les  autres  corps  de  la  nature, 
étrangers  à  l’individualité  organique. 

Ces  deux  buts  fonctionnels ,  communs  à 
tous  les  corps  organisés  ,  sont  subordonnés 
à  des  nécessités  bien  différentes  dans  les  vé¬ 
gétaux  et  dans  les  animaux. 

Les  végétaux  puisent  leur  nourriture,  à 
l’état  moléculaire ,  dans  le  sol,  dans  l’air  ou 

diteurs  les  plus  assidus.  L’un  deux  l’a  choisi ,  d’a¬ 
près  notre  conseil ,  pour  sa  Thèse  de  zoologie , 
soutenue  devant  la  Faculté  des  sciences  de  Paris, 
le  5  juin  1840.  11  y  traRe ,  d’après  un  plan  et  plu¬ 
sieurs  vues  remarquables,  de  la  forme  animale 
considérée  dans  scs  rapports  avec  l’organisme 
intérieur. 


T.  I. 


522 


AM 


ANI 


dans  l’eau,  par  toute  la  surface  de  leur  corps 
ou  par  quelques  parties  de  leurs  téguments, 
suivant  la  simplicité  ou  l’homogénéité,  l’hé¬ 
térogénéité  ou  la  complication  des  types  or¬ 
ganiques  auxquels  ils  appartiennent. 

Ils  respirent  de  même  par  toute  l’étendue 
de  leurs  téguments  plongés  dans  l’air  ou 
dans  Peau,  ou  par  des  organes  particuliers  qui 
sont  dans  l’une  ou  dans  l’autre  de  ces  condi¬ 
tions  physiques,  suivant  les  mêmes  différen¬ 
ces  de  simplicité  ou  de  complication  organi¬ 
que. 

Ils  produisent  au  dehors  leurs  organes  de 
fécondation ,  et  le  plus  souvent  ceux  de 
fructification. 

Cette  double  série  de  rapports  fonc¬ 
tionnels  avec  les  agents  physiques  modifie 
partiellement  ou  universellement  la  partie 
superficielle  de  leur  organisme,  pour  les  deux 
grandes  fonctions  de  la  vie  végétale  ,  la  nu¬ 
trition  et  la  propagation. 

Les  animaux  ,  pour  l’immense  majorité , 
ont  leurs  principaux  organes  d’alimentation 
et  de  propagation,  et  même  souvent  ceux  de 
respiration ,  retirés  dans  des  cavités  inté¬ 
rieures  ;  ce  qui  diminue  chez  eux ,  sans  les 
faire  disparaître  entièrement,  le  nombre  des 
arrangements  superficiels  de  leur  organisme, 
c’est-à-dire  de  leurs  téguments,  pour  les  fonc¬ 
tions  de  nutrition  ou  de  propagation. 

Mais  celles  de  la  sensibilité ,  dont  ils  sont 
exclusivement  doués,  ont  nécessité  de  gran¬ 
des  modifications  dans  la  peau,  qui  en  est  le 
siège  général. 

D’autres  nécessités,  qui  tiennent  à  îaloco- 
motilité  ,  ont  fait  que  leurs  téguments  sont 
pourvus  d’organes  moteurs  (  les  muscles 
sous-cutanés  )  qui  les  doublent  ;  ou  qu’ils 
sont  attachés  à  des  leviers  durs  et  raides  (les 
écailles  abdominales  des  serpents ,  le  test 
des  animaux  articulés)  ;  ou  bien  enfin  qu’ils 
sont  munis  d’armes  offensives  (  les  ongles  , 
les  cornes)  plus  ou  moins  puissantes. 

Mais  cette  peau  sensible  et  mobile ,  qui 
peut  encore  être  en  rapport  d’absorption  et 
de  respiration  avec  le  milieu  dans  lequel 
l’animal  est  plongé ,  est  revêtue  de  parties 
insensibles  qui  modèrent  cette  sensibilité 
{les  couches  d’épiderme ,  les  écailles  épider¬ 
miques  des  Serpents;  les  plaques  cornées  ou 
osseuses  des  Crocodiles ,  des  Tortues ,  des 
Tatous,  etc.  );  ou  bien  elle  est  implantée 
de  poils  (les  Mammifères) ,  on  de  plumes  (les 


Oiseaux) ,  ou  d’écailles  (les  Poissons).  Elle 
peut  être  encore  pénétrée  ou  doublée ,  ou 
bien  enduite  de  substances  muqueuses  , 
huileuses  ou  graisseuses ,  qui  la  protègent 
contre  l’action  dissolvante  ou  desséchante 
des  agents  physiques  ,  et  tout  l’organisme 
contre  l’action  refroidissante  ou  échauffante 
de  ces  mêmes  agents. 

Les  differents  appareils  qui  produisent  ces 
parties  ou  ces  substances  insensibles  qui  en¬ 
trent  dans  la  composition  des  téguments 
sont  enfouis,  pour  ainsi  dire,  dans  le  derme 
ou  dans  le  tissu  cellulaire  sous-jacent,  et 
font  de  la  peau ,  en  général ,  un  organe  très 
important  de  sécrétion ,  dont  l’activité  plus 
ou  moins  forte,  surexcitée  dans  les  moments 
de  la  mue,  ébranle  et  modifie,  à  cette  épo¬ 
que,  celle  de  tout  l’organisme. 

Toutes  ces  considérations  feront  compren¬ 
dre  la  justesse  de  la  définition  que  nous 
avons  donnée  des  téguments. 

Elle  est  applicable,  à  la  lettre,  aux  végétaux 
cellulaires  comme  aux  animaux  les  plus 
simples.  Chez  les  uns  et  les  autres,  les  tégu¬ 
ments  ne  sont  ni  de  l’écorce  proprement 
dite,  ni  de  la  peau,  dans  l’acception  ordinai¬ 
re  de  ce  mot  ;  c’est-à-dire  un  appareil  orga¬ 
nique  plus  ou  moins  compliqué,  qui  serait 
très  distinct  de  l’organisme  intérieur ,  qu’il 
recouvre  et  qu’il  protège ,  et  dont  on  pour¬ 
rait  le  séparer  facilement.  Dans  ce  double 
type  des  organismes  inférieurs  appartenant 
aux  deux  règnes ,  l’organisme  intérieur  pa¬ 
raît  se  continuer,  sans  interruption,  jusqu’à 
la  surface  du  corps ,  et  s’y  montrer  avec  de 
simples  modifications;  celles  qui  étaient  les 
plus  indispensables  pour  terminer  le  corps , 
pour  résister  à  la  fois  aux  agents  physiques 
et  pour  en  recevoir  l’influence  vitale. 

Ici  les  ressemblances,  ou  plutôt  les  analo¬ 
gies  entre  les  végétaux  et  les  animaux,  sont 
dans  la  disposition  la  plus  générale  des  par¬ 
ties  tégumentaires  ;  mais  les  différences  sont 
dans  la  nature  même  de  chaque  organisme, 
qui  se  montre  au  dehors ,  à  peu  près  com¬ 
me  il  est  constitué  dans  toute  sa  profon¬ 
deur. 

Les  Échinodermes  et  les  Intestinaux  ca¬ 
vitaires  ont  presque  seuls,  parmi  les  ani¬ 
maux  de  ce  type ,  une  peau  bien  distincte 
du  reste  de  l’organisme. 

Cependant ,  cette  partie  superficielle  et  ter¬ 
minale  qui  constitue  les  téguments  des  ani- 


ANI 


ANI 


533 


maux  inférieurs  a  sans  doute  plus  de  cohé¬ 
sion  ,  plus  de  consistance ,  que  les  parties 
sous-jacentes.  Elle  se  garnit  d’ailleurs  de 
parties  dures  de  nature  cornée  ou  calcaire. 
Tel  est  le  bouclier  des  animalcules  ou  la 
coquille  polythalame  des  Rhizopodes.  Re¬ 
marquons,  d’ailleurs,  que,  dans  les  éponges, 
toute  la  substance  animale  n’est  qu’une  peau 
très  mince  et  de  la  plus  faible  consistance  ; 
que ,  dans  1  hydre  d’eau  douce ,  ce  n’est  de 
même  qu’une  peau  disposée  en  sac,  et  cou¬ 
pée  en  lanières  sur  les  bords  de  l’ouverture 
de  ce  sac ,  qui  est  la  bouche  de  ce  singulier 
animal. 

Les  Polypes  à  polypier ,  qui  s’agrègent 
de  tant  de  manières,  ont  une  peau  commu¬ 
ne,  sécrétant  de  sa  couche  superficielle,  in¬ 
terne  ou  externe ,  la  matière  cornée  ou  cal¬ 
caire,  qui  forme  l’écorce  (les  sertulaires ),  ou 
l’axe  (  le  corail)  du  polype.  Les  petits  Poly¬ 
pes  sont  comme  des  bouches  entourées  d’ap¬ 
pendices  préhensiles,  conduisant  dans  le  sac 
ou  le  canal  alimentaire  partiel  de  cette  par¬ 
tie  centrale.  Ils  forment  une  extension  tégu- 
inentaire  de  cette  peau  commune ,  laquelle 
reste  molle  par  ses  deux  faces,  et  ne  se  char¬ 
ge  jamais  de  matières  calcaires. 

Dans  les  trois  autres  types  du  règne  ani¬ 
mal,  les  Mollusques,  les  Articulés  et  les  Ver¬ 
tébrés,  les  téguments  forment  toujours  une 
peau  distincte ,  organe  compliqué ,  dont  les 
parties  peuvent  avoir  une  forme,  une  nature 
et  un  développement  très  variés.  Ces  diffé¬ 
rences  sont  cependant,  du  moins  pour  les 
principales ,  en  rapport  avec  le  reste  de  l’or¬ 
ganisme,  et  caractérisent  les  types  et  les 
classes. 

Pour  compléter  l’idée  générale  que  nous 
cherchons  à  donner  de  la  nature  des  ani¬ 
maux  ,  il  nous  reste  à  esquisser  les  trois 
grandes  fonctions  de  la  vie  animale ,  et  les 
caractères  principaux  des  instruments  ou 
des  appareils  d’organes  qui  les  mettent  en 
jeu. 

Voyons  d’abord  comment  les  animaux  se 
nourrissent. 

g  8.  — Fonctions  et  organes  de  nutrition. 

Tous  les  corps  organisés  ont  deux  degrés 
de  nutrition  :  le  premier  est  celui  du  fluide 
nourricier,  qu’on  appelle  plus  particuliè¬ 
rement  alimentation  quand  les  substances 


nutritives  sont  prises  hors  de  l’atmosphère  , 
ou  respiration  quand  elles  sont  puisées  dans 
le  fluide  respirable ,  et  absorbées  par  l’orga¬ 
ne  respirant. 

Le  second  degré  de  nutrition  est  celui  qui 
assimile  les  molécules  du  fluide  nourricier 
aux  parties  solides  de  l’organisme ,  et  qui 
les  organise  de  même  ;  c’est  à  cette  seconde 
opération  qu’on  réserve  plus  particulière¬ 
ment  le  nom  de  nutrition. 

L’alimentation  des  plantes  est  une  simple 
intussusception ,  et  les  voies  capillaires  de 
cette  introduction  des  molécules  alimentai¬ 
res  sont  toujours  quelques  parties  de  leurs 
téguments  ,  ceux  des  radicelles ,  modifiés 
pour  cet  usage  seulement.  Ces  parties  ab¬ 
sorbent  les  molécules  de  toute  nature  mises 
en  contact  avec  leurs  bouches  absorbantes  , 
pourvu  qu’elles  soient  suffisamment  dissou¬ 
tes  dans  l’eau  ;  mais  elles  ne  paraissent  avoir 
aucun  moyen  organique  ou  chimique  d’agir 
sur  ces  substances  alimentaires ,  en  les  atté¬ 
nuant  ou  en  les  dissolvant  par  des  sucs  di¬ 
gestifs  ,  et  d’en  préparer  l’introduction  dans 
l’organisme  végétal.  C’est  le  sol  qui  est 
chargé  de  cette  opération  préliminaire ,  et 
c’est  la  permanence  de  son  contact  avec  les 
racines  qui  le  pénètrent ,  et  qui  y  restent 
fixées ,  qui  permet  l’action  lente,  mais  plus 
ou  moins  continue ,  de  l’absorption  alimen¬ 
taire. 

Dans  les  animaux,  au  contraire,  dont  les 
mouvements  de  progression  d’un  lieu  vers 
un  autre  auraient  été  incompatibles  avec  ce 
mode  de  nutrition  ,  qui  suppose  la  fixité ,  la 
peau  extérieure  se  replie  en  elle-même  pour 
former  une  capacité  intérieure ,  qui  reçoit  et 
tient  en  réserve  une  provision  d’aliments ,  et 
les  parois  de  cette  cavité  exercent  sur  la 
masseralimentaire  des  actions  multiples  de 
décomposition  ;  jusqu’à  ce  qu’étant  suffisam¬ 
ment  préparées,  ces  molécules,  ainsi  désa¬ 
grégées,  puissent  servir  à  composer  le  fluide 
nutritif  réparateur;  opération  dont  est  char¬ 
gée  la  partie  absorbante  de  ces  mêmes  pa¬ 
rois. 

Cette  action  digestive  des  parois  du  sac 
ou  du  canal  alimentaire  est  telltment  ca¬ 
ractéristique  de  l’organisme  animal ,  que  , 
dans  quelques  animaux  inférieurs  qui  n’ont 
ni  sac  ni  canal  alimentaire ,  elle  semble 
s’exercer  par  leur  peau  extérieure  ou  par 
leurs  téguments. 


5  24 


ANi 


ANI 


* 


Les  Rliizostomes  et  les  Eudores ,  parmi 
les  Méduses ;  les  Phy sales,  parmi  les  Âoa- 
lèphes  hydrostatiques ,  n’ont  ni  estomac  ni 
canal  alimentaire.  Ces  animaux  composent 
et  absorbent  leur  fluide  nourricier  répara- 
rateur  par  les  bouches  absorbantes  de  leurs 
téguments  ;  mais  la  surtace  de  leur  corps 
exhale  un  liquide  caustique,  qui  produit  sur 
la  main  qui  le  touche  un  sentiment  de 
brûlure.  On  vient  même  de  constater  que , 
dans  les  Physales,  ce  suc  est  de  nature  acide. 
Analogue  à  celle  des  sucs  digestifs  des  ani¬ 
maux  supérieurs,  cette  composition  chimi¬ 
que  fait  comprendre  comment  çes  ani¬ 
maux  dissolvent  ou  digèrent  une  proie  qu’ils 
ont  embrassée  ou  enveloppée  par  quelques 
parties  de  leurs  téguments.  Ceux-ci  agissent 
sur  cette  proie,  comme  la  peau  de  l’estomac 
ou  celle  du  premier  intestin  des  animaux  supé¬ 
rieurs.  Ainsi  que  nous  l’avons  signalé ,  depuis 
plus  de  dix  années,  dans  nos  Cours  de  la  Fa¬ 
culté  des  sciences  (  Leçons  d’Anat.  compar., 
t.  Y  ,  p.  454  et  456  ) ,  c’est  une  digestion 
extérieure,  démontrant  une  nouvelle  ana¬ 
logie  entre  les  deux  peaux.  On  peut  en  con¬ 
clure  que  la  digestion  est  un  caractère  fonc¬ 
tionnel  plus  général  de  l’animalité  que  l’exi¬ 
stence  d’un  sac  ou  d’un  canal  alimentaire  , 
c’est-à-dire  d’un  organe  destiné  spéciale¬ 
ment  à  l’exercice  de  la  digestion,  ou  de  cette 
fonction  préliminaire  de  la  nutrition  dans 
les  animaux.  ? 

Leur  nutrition  atmosphérique  ou  leur  re¬ 
spiration  est  plutôt  une  dépuration  qu’une 
alimentation.  Il  existe  entre  le  fluide  nourri¬ 
cier  et  le  fluide  respirable  un  tel  échange  de 
principes,  que  ceux  que  l’organisme  animal 
verse  dans  l’atmosphère  ne  le  cèdent  pas  de 
beaucoup  ,  en  poids,  à  ceux  que  l’atmosphère 
lui  abandonne.  L’air  expiré  a  été  Irouvé 
moindre  d’un  quatorzième  au  plus ,  et  d’un 
cent  vingt-deuxième  au  moins,  de  l’air  in¬ 
spiré  ,  dans  les  animaux  des  classes  supérieu¬ 
res  (Mammifères  et  Poissons  ). 

On  ne  pourrait  pas  en  dire  autant  de  la 
respiration  des  végétaux,  dont  la  substance 
prend  généralement  plus  à  l’atmosphère 
qu’elle  rife  lui  rend.  Ici  la  respiration  est 
plus  essentiellement  une  alimentation  (1). 

L’action  moléculaire  de  l’air  sur  le  fluide 

(1)  Voir,  entre  autres,  les  belles  recherches 
de  M.  Boussiugault  ( Comptes  rendus  des  séan 


nourricier,  et  celle  du  fluide  nourricier  sur 
l’air  atmosphérique ,  qui  constitue  la  respi¬ 
ration  ,  doit  agir  à  travers  les  parois  des  ca¬ 
pacités  qui  renferment  ce  fluide ,  et  les  té¬ 
guments  qui  recouvrent  et  protègent  tout 
l’organisme. 

Les  téguments ,  qui  sont  en  contact  immé¬ 
diat  avec  le  fluide  ambiant  respirable ,  sont 
les  organes  de  respiration  les  plus  naturels , 
les  plus  simples.  Quelle  que  soit  la  quantité 
de  sang  qu’ils  reçoivent ,  elle  y  est  soumise 
à  l’action  du  fluide  respirable ,  toutes  les 
fois  que  leur  structure  ne  les  empêche  pas 
de  la  ressentir.  Les  belles  expériences  de 
M.  Edwards  (  Influence  des  agents  physi¬ 
ques  )  l’ont  prouvé. 

Cependant  ce  contact  de  la  peau  avec  le 
Ouide  ambiant  ne  suffit  pas  pour  en  faire  un 
organe  spécial  de  respiration.  Les  téguments 
remplissant  essentiellement  les  fonctions 
d’organes  protecteurs,  devaient  être  compo¬ 
sés  de  parties  dures ,  insensibles ,  qui  dimi¬ 
nuent  leur  aptitude  à  recevoir  Faction  atmo¬ 
sphérique.  II  a  donc  fallu  des  modifications 
organiques  particulières,  qui  font  de  certai¬ 
nes  parties  de  la  peau  des  animaux ,  ou  de 
ses  dépendances  extérieures  ou  intérieures  , 
des  organes  spéciaux  de  respiration. 

Les  plantes  elles-mêmes  respirent  plus 
particulièrement  par  les  cavités  pneumati¬ 
ques  des  feuilles. 

Les  arrangements  spéciaux  des  téguments 
ou  de  leurs  appendices,  pour  la  respiration, 
consistent  essentiellement  dans  l’extrême 
diminution  de  leur  partie  protectrice ,  et 
dans  le  nombre  et  la  grande  division  des 
capacités  qui  dirigent  successivement  une 
portion  plus  ou  moins  considérable  du  flui¬ 
de  nourricier  à  la  rencontre  du  fluide  respi¬ 
rable. 

Toutes  les  fois  que  c’est  à  la  surface  du 
corps  qu’ont  lieu  ces  dispositions,  s’il  n’y  a 
pas  de  couvercle  ni  de  capsule  pour  conte¬ 
nir  les  parties  de  la  peau  ainsi  modifiées ,  afin 
de  les  préserver  contre  l’action  desséchante 
de  l’air  atmosphérique ,  la  respiration  est 
aquatique ,  l’animal  vit  plongé  dans  l’eau. 
C’est  par  la  même  raison  que  les  feuilles  des 
plantes  submergées  n’ont  pas  de  cavités 
pneumatiques,  ainsi  que  l’a  très  bien  obser- 

ces  de  V Académie  des  sciences ,  t.  VI,  p.  102,  123 
et  583), 


AÎNI 


525 


vé  M.  Ad.  Rrongniart.  ( Mémoire  sur  la 
structure  des  feuilles ;  Annales  des  sc. 
natur.,  t.  XX.) 

La  quantité  de  respiration,  et  son  influence 
vivifiante  sur  la  température  des  animaux , 
sur  leur  activité ,  sur  leur  vivacité  de  senti¬ 
ment  ,  se  mesurent  assez  exactement ,  en 
premier  lieu ,  par  les  modifications  organi¬ 
ques  qui  déterminent  une  respiration  aérien¬ 
ne  atmosphérique ,  ou  qui  réduisent  l’ani¬ 
mal  à  ne  respirer  que  la  petite  quantité  d’air 
contenue  dans  l’eau.  Elles  se  calculent  en¬ 
suite  par  celles  qui  amènent ,  dans  un  temps 
donné ,  la  plus  grande  quantité  de  fluide 
nourricier  dans  l’organe  de  respiration,  à  la 
rencontre  du  fluide  respirable  (  les  Mammi¬ 
fères  et  les  Oiseaux);  ou  la  plus  grande 
quantité  de  ce  dernier  fluide  à  la  rencontre 
du  fluide  respirant  (les  Insectes). 

Nous  n’insisterons  pas  ici  sur  les  différen¬ 
ces  que  présentent  les  organes  de  respiration 
dans  la  série  animale.  Comparés  à  ceux  des 
plantes ,  ils  sont  généralement  plus  distincts, 
mieux  séparés,  ainsi  que  leur  fonction,  des 
organes  d’alimentation  proprement  dits. 

Disons  encore  que  les  organes  de  respira¬ 
tion  aquatique  sont  généralement,  et  à  très 
peu  d’exceptions  près,  des  corps  saillants  de 
forme  arborescente ,  tubuleuse  ou  en  la¬ 
mes  ;  tandis  que  ceux  de  respiration  aérien¬ 
ne  sont  des  poches  ou  des  canaux,  prolonge¬ 
ments  intérieurs  des  téguments,  devenus 
tellement  minces  et  déliés,  qu’ils  devaient 
s’enfoncer  dans  des  cavités  spécialement  des¬ 
tinées  à  les  protéger  contre  l’action  nuisible 
des  corps  extérieurs.  Cette  disposition  rap¬ 
pelle  les  cavités  pneumatiques  des  feuilles. 

Relativement  à  la  nutrition  proprement 
dite,  ou  au  fluide  nourricier  que  les  organes 
s’assimilent ,  on  peut  dire  qu’en  général  l’or¬ 
ganisme  reçoit  pour  cela,  dans  ses  intersti¬ 
ces,  certaine  quantité  de  ce  fluide  qui  sort 
de  ses  réservoirs,  comme  on  voit  le  cam¬ 
bium  des  végétaux  supérieurs  se  placer  en¬ 
tre  l’écorce  et  le  bois;  comme  on  voit  de 
même  les  sucs  nutritifs  s’épancher,  chez  les 
animaux,  entre  les  bouts  d’os  fracturés. 
Ceux  qui  transsudent  de  la  surface  d’une 
plaie ,  en  préparent  la  réunion  organique. 
Dans  ces  trois  exemples,  les  parties  organi¬ 
sées,  essentiellement  vasculeuses  ou  celluleu¬ 
ses,  que  le  fluide  touche,  ont  sur  lui  une  ac¬ 
tion  plastique  qui  l’organise  à  leur  manière. 


ANI 

C’est  ainsi  que  l’organisation  ancienne  de¬ 
vient  le  moule  et  la  puissance  d’une  organi¬ 
sation  nouvelle. 

Quant  aux  organes  des  sécrétions,  l’ana¬ 
tomie  ne  découvre,  dans  les  animaux  qui  ont 
des  vaisseaux,  que  des  divisions  particulières 
de  ceux-ci  ;  que  des  enlacements  plus  ouj 
moins  différents,  avec  les  capacités  qui  ren¬ 
ferment  le  fluide  sécrété  et  le  portent  hors 
de  l’organe,  soit  dans  des  réservoirs  parti¬ 
culiers,  soit  dans  les  parties  où  il  est  mis 
immédiatement  en  usage. 

Le  mystère  des  sécrétions  semble  se  pas¬ 
ser  en  partie  dans  la  structure  des  membra¬ 
nes  formant  les  canaux  ou  les  capsules  du 
fluide  sécrété,  et  séparant  leur  capacité  dii 
sang  contenu  dans  les  ramifications  vasculai¬ 
res  qui  enlacent  ces  parois.  Il  y  a  là ,  sans 
doute ,  une  cause  qui  modifie  plus  ou  moins 
les  affinités  chimiques  mises  en  jeu  sous 
l’empire  de  la  vie,  et  qu’afin  d’exprimer  ces 
modifications,  nous  avons  distinguées  sous 
le  nom  d’ affinités  vitales.  (  Réflexions  sur 
les  corps  organisés,  etc. ,  publ.  en  1799, 
Magasin  encyclopédique  de  A.  L.  Millin.  ) 

§  9.  —  Organes  et  fonctions  de  propagation. 

Les  innombrables  individus  qui  compo¬ 
sent  le  Règne  organique  ,  n’ayant  qu’une 
existence  passagère  ,  auraient  bientôt  dispa¬ 
ru  ,  du  moins  pour  la  plupart,  sans  laisser 
aucune  trace  de  cette  existence,  s’ils  n’é¬ 
taient  remplacés  par  d’autres  individus  qui 
leur  succèdent.  C’est  la  fonction  des  corps 
organisés,  produisant  cette  suite  d’individus 
de  la  même  espèce ,  provenant  successive¬ 
ment  les  uns  des  autres,  que  nous  appelon  s 
propagation. 

La  propagation  est  la  condition  essentielle 
de  la  vie  de  l’espèce;  de  même  que  la  nu¬ 
trition  est  la  condition  essentielle  de  la  vie 
des  individus. 

C’est  une  faculté  inhérente  aux  organis¬ 
mes,  qui  paraît  d’autant  plus  étendue  que 
les  individus,  soit  en  germe,  soit  dévelop¬ 
pés,  sont  exposés  à  plus  de  causes  de  de¬ 
struction.  Les  végétaux  la  possèdent  au  plus 
haut  degré,  sans  doute  à  cause  des  condi¬ 
tions  désavantageuses  sous  le  rapport  de  leur 
durée  auxquelles  ils  sont  soumis  par  suite 
de  leur  immobilité. 

Les  animaux  inférieurs ,  qui  vivent  immo- 


526 


AN1 


A  NI 


biles ,  jouissent  de  la  même  compensation  ; 
et,  comme  nous  voyons  encore  cette  puis¬ 
sance  de  propagation  chez  ceux  qui  possèdent 
la  locomotilité,  tels  que  les  Hydres,  etc., 
après  avoir  apprécié  sa  cause  finale  dans  les 
premiers ,  il  faut  en  faire  remonter  la  facul¬ 
té  ,  chez  les  uns  et  les  autres ,  à  la  simplici¬ 
té  de  leur  organisation. 

Plus ,  en  effet ,  l’organisation  est  simple , 
plus  elle  a  de  moyens  de  se  reproduire. 

La  multiplication  des  individus  peut  se 
faire  par  une  division  spontanée  ou  acciden¬ 
telle.  Les  parties  ainsi  mutilées  ont  la  facul¬ 
té  de  se  compléter,  en  reproduisant  celles 
qui  leur  manquent. 

Les  Paramécies ,  les  Vorticelles ,  les  Hy¬ 
dres,  les  Actinies ?  les  Planaires ,  etc., 
etc. ,  parmi  les  Zoophytes;  les  Naïdes,  par¬ 
mi  les  Articulés  ,  pouvant  ainsi  se  reprodui¬ 
re  par  scissure ,  sont  doués  de  cette  propa¬ 
gation  fissipare. 

La  propagation  gemmipare ,  ou  par  ger¬ 
me  adhérent,  consiste  dans  l’apparition, 
sur  quelques  points  de  la  surface  du  parent, 
d’un  bouton,  dont  le  développement  ulté¬ 
rieur  le  fait  paraître  tôt  ou  tard  sous  la  mê¬ 
me  forme,  avec  la  même  organisation  que 
ce  parent. 

Cette  propagation  gemmipare  est  com¬ 
mune  à  tous  les  Zoophytes  ,  susceptibles  , 
comme  beaucoup  de  plantes  ,  de  former 
des  agrégations  d’individus. 

J’appelle  encore  cette  sorte  de  multipli¬ 
cation  propagation  par  germe  adhérent, 
parce  qu’en  effet  le  germe,  qui  porte  le 
nom  de  bourgeon ,  reçoit  son  développe¬ 
ment  durant  sa  continuité  avec  son  pa¬ 
rent,  en  se  nourrissant  par  le  concours  de 
tous  les  moyens  de  nutrition  départis  à  ce¬ 
lui-ci.  Seulement  il  semble  que  ce  germe 
soit  le  centre  d’une  activité  nutritive  parti¬ 
culière,  subordonnée  à  l’activité  générale 
de  cette  grande  fonction. 

Le  troisième  mode  de  propagation  départi 
aux  animaux  comme  aux  végétaux  est  la 
propagation  par  germe  libre  ou  par  œuf. 

J’appelle  ainsi  le  germe  avec  ses  enve¬ 
loppes  protectrices ,  et  les  matériaux  nutri¬ 
tifs  nécessaires  pour  son  développement  ul¬ 
térieur. 

Dans  les  plantes,  ce  germe  libre  porte 
les  noms  de  gongyle ,  de  sporule  et  de 
graine,  suivant  les  classes  auxquelles  il  ap¬ 


partient  ,  et  la  nécessité  du  concours  des 
sexes  pour  le  produire. 

Dans  les  animaux  ,  tout  germe  libre ,  de 
quelque  animal  qu’il  provienne,  sera  pour 
nous  un  œuf. 

L’œuf  d’un  animal  n’atteint  jamais  son 
développement  définitif  ,  qui  complète  son 
individualité ,  et  lui  donne  les  facultés  de 
vivre  indépendant  dans  la  partie  de  son  pa¬ 
rent  où  il  a  reçu  son  premier  développe¬ 
ment  ou  sa  première  organisation  apparente. 

Quelques  animaux ,  parmi  ceux  dont  l’or¬ 
ganisation  est  la  plus  homogène,  n’ont  point 
d’organe  spécial  pour  cette  première  évolu¬ 
tion  des  germes  libres.  Les  Hydres  parais¬ 
sent  être  dans  ce  cas.  Ici ,  la  propagation 
par  germe  libre  est  unisexuelle  et  diffuse. 

Mais ,  le  plus  souvent ,  l’œuf  est  produit 
dans  un  organe  spécial  qu’on  appelle  ovaire. 
Dans  ce  cas,  la  propagation  unisexuelle  par 
germe  libre  est  élective,  c’est-à-dire  qu’il 
y  a  un  lieu  d’élection ,  dans  l’organisme  , 
pour  remplir  cette  fonction. 

Le  mode  de  propagation  par  œuf  a  tou¬ 
jours  ce  dernier  caractère  quand  la  géné¬ 
ration  est  bisexuelle. 

Celle-ci  présente  encore  des  différences 
très  importantes.  Tantôt  le  même  individu 
possède  au  moins  un  organe  femelle  ou  un 
ovaire ,  et  un  organe  .mâle ,  sécréteur  de  la 
liqueur  fécondante  nécessaire  pour  produire 
le  développement  ultérieur  de  l’ovule ,  pré¬ 
paré  dans  l’ovaire. 

C’est  la  génération  bisexuelle  monoïque. 

Tantôt  la  génération  bisexuelle  est  en 
même  temps  dioïque,  c’est-à-dire  que  les 
organes  sexuels  appartiennent  à  des  indivi¬ 
dus  différents. 

L’une  et  l’autre  générations  bisexue  Ile- 
présentent  des  différences  remarquables. 

Dans  la  génération  bisexuelle  monoïque , 
les  individus  ainsi  pourvus  des  organes 
sexuels  des  deux  sexes  peuvent  se  suffire  à 
eux-mêmes ,  et  manquent  des  organes  de  co¬ 
pulation  :  tels  sont,  entre  autres,  les  Acti¬ 
nies,  les  Bivalves ,  les  Cirrliipèdes ,  chez  les¬ 
quels  on  a  récemment  découvert  des  Sper- 
mazoïdes  (1). 

(1)  Nous  désignons  ainsi,  dans  nos  Cours,  les 
prétendus  animalcules  spermatiques  appelés  en¬ 
core  mal  à  propos,  à  notre  avis,  Zoospermes , 
parce  que  nous  les  regardons  comme  des  ma¬ 
chines  mobiles ,  ayant  pour  fonction  de  transpor- 


527 


AINI 

D’autres  fois ,  il  y  a  des  organes  de  copu¬ 
lation  qui  montrent  que  la  fécondation  doit 
être  réciproque.  C’est  le  cas ,  entre  autres , 
de  la  Limace  et  du  Colimaçon. 

La  génération  bisexuelle  dioïque  présen¬ 
te  de  même  de  grandes  différences.  Elle 
suppose  toujours  le  concours  des  sexes  pour 
la  première  apparition  du  germe  dans  l’œuf  ; 
mais  cet  œuf  peut  ne  recevoir  l’influence 
vivifiante  de  la  liqueur  fécondante  du  mâle 
qu’après  la  ponte  et  sans  rapprochement 
préalable  des  sexes.  C’est  le  cas  de  la  plu¬ 
part  des  Poissons,  dont  le  mâle  vient  répan¬ 
dre  sa  laite  sur  les  œufs  de  la  femelle ,  plus 
ou  moins  long-temps  après  qu’elle  les  a  dé¬ 
posés  sur  les  rivages.  D’autres  fois ,  c’est  à 
l’instant  de  la  ponte ,  lorsque  le  mâle  est 
rapproché  de  la  femelle,  que  celui-ci  fé¬ 
conde  les  œufs  ;  ce  qui  a  lieu  pour  les  Cra¬ 
pauds  et  les  Grenouilles. 

Enfin  la  fécondation  peut  s’effectuer  avant 
la  ponte.  C’est  le  cas  de  quelques  Poissons 
vivipares ,  de  la  plupart  des  Reptiles,  de  tous 
les  Oiseaux  et  des  Mammifères.  Ce  paraît 
être  encore  celui  des  Animaux  articulés,  ci 
pieds  articulés,  des  Mollusques  Céphalopo¬ 
des,  et  de  beaucoup  de  Gastéropodes. 

L’œuf  n’acquiert  jamais  que  son  premier 
développement  dans  l’ovaire;  il  y  est  à  l’é¬ 
tat  d’ovule.  C’est  dans  l’utérus  des  Mammi¬ 
fères,  ou  dans  l’oviducte  des  Ovipares  ou  des 
Ovovivipares ,  qu’il  prend  son  second  de¬ 
gré  de  développement ,  qu’il  complète  les 
enveloppes  protectrices  ou  nutritives,  et  les 
substances  alimentaires  qu’elles  doivent  con¬ 
tenir  pour  composer  un  œuf  achevé,  sauf  la 
fécondation  si  elle  n’a  pas  encore  eu  lieu. 

ter  dans  l’ovule  la  part  du  germe  fournie  par  le 
mâle.  Cette  doctrine  est  en  partie,  celle  adoptée 
relativement  aux  filaments-machines  découverts 
parNeedham,  et  dont  l’histoire  vient  d'être  re¬ 
prise  par  MM.  Philippi,  Carus ,  Péters  et  Milne- 
Edwards ,  qui  les  appellent  Spermatophores. 
(Voy.  Annales  des  sciences  natur.,  avril  1840,  p. 
195.) 

L’usage,  qui  parait  indubitable  dans  les  Cépha¬ 
lopodes ,  de  ces  porte-semence,  qui  ne  contien¬ 
nent  cependant  que  des  prétendus  animalcules 
spermatiques,  détrut,  il  me  semble,  de  fond 
en  comble,  le  système  de  Burdach,  qui  en  fait 
des  animalcules  parasites,  existant  accidentelle¬ 
ment  dans  le  sperme.  Les  Spermazoïdes  ordinai¬ 
res  sont  des  Spermatophores  moins  compliqués 
(pie  ceux  des  Mollusques  Céphalopodes. 


ANI 

C’est  une  différence  très  caractéristique 
avec  l’ovule  des  plantes ,  qui  ne  se  dépla¬ 
ce  pas  pour  se  changer  en  graine,  cet  œuf 
complet  des  végétaux. 

Dans  ce  cas,  le  germe  ou  l’embryon  a 
tous  les  moyens  de  prendre  autour  de  lui  la 
nourriture  nécessaire  pour  terminer  sa  vie 
fœtale.  Chez  les  Mammifères  ordinaire  s,  il 
absorbe  cette  nourriture  dans  les  parois  de 
l’utérus;  chez  les  Didelphes ,  après  avoir 
pris  un  premier  développement  dans  l’uté¬ 
rus  intérieur ,  il  achève  cette  première  pé¬ 
riode  de  son  existence,  et  commence,  sans 
transition  précise  et  apparente,  la  vie  mam¬ 
maire  dans  une  sorte  d’utérus  extéiicur. 

Dans  les  plantes  comme  chez  les  animaux, 
l’ovule  préexiste  dans  l’ovaire  avant  la  fé¬ 
condation;  mais  chez  les  uns  et  les  autres, 
du  moins  chez  ceux  à  génération  bisexuelle, 
cet  ovule  ne  paraît  contenir  de  germe 
qu’après  la  fécondation. 

Celle-ci  commence  une  seconde  période 
de  l’existence  de  l’ovule  ;  elle  détermine  chez 
les  animaux  à  la  fois  l’apparition  du  germe, 
et  le  déplacement  de  l’ovule ,  qui  passe  dans 
l’oviducte,  ou  dans  la  matrice.  Là,  il  se 
complète  et  devient  œuf. 

line  troisième  période  est  celle  de  la  vie 
utérine  du  germe ,  de  la  vie  embryonaire 
pour  les  Vivipares,  de  l’incubation  pour  les 
Ovipares,  pendant  laquelle  l’embryon  ac¬ 
quiert  le  développement  nécessaire  pour  vi¬ 
vre  librement  dans  l’air  ou  dans  l’eau,  c’est- 
à-dire  sous  l’influence  directe  d’un  milieu 
respirable. 

La  période  d’incubation  suit  immédiate¬ 
ment  l’époque  de  la  fécondation  dans  les 
Vivipares,  dans  les  Ovovivipares  et  dans 
les  Ovipares  chez  lesquels  la  fécondation 
n’a  lieu  qu’après  la  ponte. 

Mais,  dans  les  Ovipares  ordinaires,  chez 
lesquels  la  fécondation  a  lieu  avant  la  ponte 
(les  Oiseaux),  l’incubation  ou  la  germina¬ 
tion  de  l’œuf,  qui  dépend  de  la  mère  ou  des 
agents  physiques,  peut  n’avoir  lieu  qu’après 
un  intervalle  assez  marqué ,  qui  la  sépare 
du  moment  de  la  fécondation. 

Dans  ce  cas ,  l’activité  vitale  de  l’œuf  est 
suspendue,  comrn'e  dans  la  graine ,  et  elle  a 
besoin  des  agents  physiques,  surtout  d’un 
certain  degré  de  chaleur  et  d’air ,  pour  être 
mise  en  mouvement. 

Il  n’y  a  que  l’humidité,  nécessaire  pour  la 


/ 


528 


ANI 


% 


germination  de  la  graine,  mais  dont  l’œuf 
animal  n’a  pas  besoin ,  parce  qu’il  en  con¬ 
tient  suffisamment ,  qui  établisse  une  diffé¬ 
rence  importante  entre  la  germination  de  la 
plante ,  et  celle  de  l’œuf,  ou  l’incubation. 

Il  résulte  de  tout  ce  que  nous  venons  de 
dire  sur  la  fonction  destinée  à  multiplier  les 
individualités  qu’elle  n’est  qu’une  sorte  de 
nutrition  ou  d’assimilation  qui  reproduit 
les  parties  manquant  à  un  individu  mutilé 
par  la  propagation  fissipare  ;  qui  développe 
par  continuité  des  germes  adhérents  à  la 
surface  du  corps,  dans  la  propagation  gem- 
mipare  ;  qui  détermine  l’évolution  succes¬ 
sive  d’un  germe  libre  dans  l’ovaire  ou  l’o- 
viducte,  ou  dans  l’utérus,  lors  de  la  propa¬ 
gation  sexuelle ,  à  laquelle  nous  réservons 
le  nom  de  génération. 

Dans  tous  ces  cas,  la  propagation  n’est 
qu’une  nutrition  partielle ,  subordonnée  à  la 
nutrition  générale  ;  un  foyer  simple  ou  mul¬ 
tiple  d’assimilation ,  sur  lé  modèle  de  tout 
l’organisme  dans  lequel  est  mise  en  jeu  cette 
activité  vitale,  cette  force  organisatrice  ,  dont 
la  première  impulsion ,  la  direction  premiè¬ 
re,  remonte,  de  génération  en  génération , 
jusqu’à  la  Puissance  créatrice. 

§  10.  —  Fonctions  de  relations  ou  de 
motilité ,  d’excitabilité  et  de  sensibilité. 

Nous  avons  déjà  dit,  en  parlant  des  orga¬ 
nes  élémentaires,  que  l’organisme  animal  se 
distingue,  dans  la  plupart  des  cas ,  de  l’or¬ 
ganisme  végétal,  pal  la  présence  de  la  fibre 
nerveuse  ou  sensible,  et  par  celle  de  la  fibre 
musculaire  ou  motrice. 

Ces  deux  organes  élémentaires  s’agrègent 
de  mille  manières  avec  l’élément  celluleux , 
pour  former  les  instruments  si  variés  de 
l’excitabilité,  de  la  contractilité,  de  la  sensi¬ 
bilité  et  de  la  motilité.  Us  caractérisent  la 
plupart  des  animaux ,  et  distinguent  ceux-ci 
des  végétaux,  d’une  manière  tranchée,  tou¬ 
tes  les  fois  qu’ils  y  sont  évidents;  mais  il  y 
a  des  organismes  inférieurs  où  ces  deux  élé¬ 
ments  sont  confondus ,  avec  l’élément  cellu¬ 
leux,  en  un  tissu  homogène,  dans  lequel  il  est 
impossible  de  les  distinguer  (le  corps  des 
Hydres ,  des  Cristatelles,  etc.,  etcA  II  en 
est  d’autres  chez  lesquels  la  fibre  musculai¬ 
re  se  dessine  très  distinctement  sans  la  fi¬ 
bre  nerveuse ,  ou  meme  sans  la  pulpe  mé- 


ÀM 

dullaire,  qui  en  est  la  partie  essentielle  (les 
Actinies). 

Nous  avons  vu  l’a  faculté  génératrice  se 
manifester  dans  tout  l’organisme  (  V Hydre) 
avant  d’avoir  des  organes  ou  des  instruments 
particuliers  chargés  de  cette  fonction.  Nous 
avons  vu,  de  même,  la  peau  extérieure  ajou¬ 
ter  à  ses  fonctions  multipliées  la  faculté  di¬ 
gestive  (  certaines  Méduses ,  les  Phy sales  ) 
avant  qu’une  peau  intérieure  en  soit  spécia¬ 
lement  chargée. 

Il  en  est  de  même  des  fonctions  de  rela¬ 
tions,  réduites,  à  la  vérité,  dans  les  ani¬ 
maux  inférieurs,  à  l’excitabilité  et  à  la  con¬ 
tractilité,  ou  à  la  faculté  excito-motrice  , 
d’autant  plus  répandue  dans  les  organismes 
animaux,  que  ces  organismes  sont  plus 
simples.  Cette  faculté  distingue  essentielle¬ 
ment  ,  à  notre  avis ,  le  tissu  animal  du  tissu 
végétal,  dont  la  rigidité  et  l’immobilité  con¬ 
trastent  ,  d’une  manière  frappante ,  aveG  la 
mollesse  et  la  mobilité  du  premier. 

A  la  vérité,  beaucoup  de  végétaux  supé¬ 
rieurs  manifestent,  dans  leurs  feuilles  ou 
dans  leurs  fleurs,  des  mouvements  partiels 
très  remarquables ,  qui  ne  peuvent  s’expli¬ 
quer  que  par  une  faculté  excito-motrice 
analogue  à  celle  des  animaux ,  susceptible , 
dans  quelques  cas  (  celui  de  la  Sensitive  ) , 
de  se  montrer  dans  un  point  éloigné  de  la 
partie  immédiatement  sollicitée,  par  la  trans¬ 
mission  de  cette  excitation;  mais  cette  fa¬ 
culté  est  toujours  localisée  ;  elle  n’est  jamais 
répandue  dans  tout  le  végétal  ;  ensuite  elle  y 
montre  des  caractères  particuliers. 

Les  parties  mobiles  de  la  plante  se  rap¬ 
prochent  toujours  de  l’axe  de  leur  mouve¬ 
ment  par  une  simple  inflexion  vers  cet  axe, 
et  s’en  éloignent  par  une  inflexion  sembla¬ 
ble  dans  un  sens  opposé.  Le  tissu  végétal, 
en  un  mot ,  se  courbe  en  arc  dans  ses  mou¬ 
vements,  qui  ne  sont  jamais  que  des  mouve¬ 
ments  de  rétraction ,  ainsi  que  l’a  démontré 
M.  Dutrochet. 

Au  contraire ,  la  fibre  musculaire  animale 
paraît  se  plier  en  zigzags  quand  elle  se  con¬ 
tracte;  et,  en  général,  les  tissus  contractiles 
animaux  peuvent  s’infléchir  dans  tous  les 
sens,  et  produire  des  mouvements  de  ré¬ 
pulsion  ou  de  protraction  tout  aussi  bien 
que  des  mouvements  de  rétraction. 

Le  tissu  animal  contractile  et  la  fibre 
musculaire  changent  à  la  fois  ,  plus  ou 


ANÏ 


529 


ANI 

moins  manifestement  ,  de  forme  et  de  di¬ 
mension  ,  dans  leurs  mouvements  de  con¬ 
traction. 

La  fleur  qui  s’épanouit  ou  qui  se  ferme 
ne  fait  que  changer  sa  forme  en  plissant  ou 
déplissant  ses  pétales  ou  sa  corolle  ,  sans 
changer  de  dimension ,  sans  se  resserrer  sur 
elle-même  dans  toute  l’étendue  de  son  tissu. 

Voilà  pour  les  différences  ou  les  ressem¬ 
blances  organiques  ou  mécaniques  que  nous 
pouvons  apercevoir  dans  les  fonctions  de 
relation  entre  les  végétaux  et  les  animaux. 

Quant  aux  phénomènes  généraux  de  ces 
fonctions  dans  les  animaux  les  plus  simples, 
et  à  cette  faculté  excito-motrice  qui  en  est 
le  principe,  ils  semblent  ne  différer  que  par 
le  degré  d’énergie,  que  du  plus  au  moins  , 
entre  les  animaux  inférieurs  du  type  des 
Zoophytes,  qui  passent  leur  vie  fixés  aux 
rochers  sous-marins,  et  les  végétaux  supé¬ 
rieurs,  chez  lesquels  ils  se  manifestent  par¬ 
tiellement  ,  ainsi  que  nous  venons  de  le  dire. 

Mais,  dès  qu’on  peut  supposer  de  la  spon¬ 
tanéité  dans  les  mouvements  des  animaux , 
ces  mouvements  distinguent  évidemment  l’a¬ 
nimal  de  la  plante. 

Les  actions  spontanées  des  animaux  ont 
pour  principe  la  sensibilité ,  fonction  qui 
leur  est  propre ,  et  dont  la  fibre  nerveuse  ou 
la  pulpe  médullaire,  qu’ils  possèdent  exclusi¬ 
vement,  est  l’organe  spécial. 

Les  animaux  sont  avertis,  par  son  moyen, 
de  certains  changements  qui  se  passent  en 
eux,  ou  autour  d’eux,  à  la  suite  desquels  ils 
éprouvent  un  sentiment  de  plaisir  ou  de  pei¬ 
ne  ,  et  qui  excitent  leur  volonté  à  rechercher 
l’un,  à  repousser  l’autre. 

Cette  faculté  suppose  un  sens  interne,  au¬ 
quel  les  nerfs  transmettent  ces  impressions; 
elle  suppose  un  moi ,  qui  en  a  la  conscience; 
une  volonté  qui  commande  aux  organes  du 
mouvement  pour  réagir  sur  le  monde  exté¬ 
rieur. 

On  voit  que  nous  distinguons  les  mouve¬ 
ments  des  animaux,  produits  par  leur  faculté 
excito-motrice,  des  actions,  qui  supposent  la 
conscience  des  impressions  et  la  spontanéité 
des  mouvements. 

«Quant  à  l’impression  des  objets  extérieurs 
»  sur  le  moi ,  dit  M.  Cuvier,  à  la  production 
»  d’une  sensation,  d’une  image,  c’est  un 
»  mystère  impénétrable  pour  notre  esprit, 

»  et  le  matérialisme  une  hypothèse  d’autant 


»  plus  hasardée ,  que  la  philosophie  ne  peut 
»  donner  aucune  preuve  directe  de  l’existen- 
»  ce  effective  de  la  matière.  »  (  Règne  ani¬ 
mal  ,  t.  ï ,  p.  40.) 

Dans  cette  courte  esquisse  de  l’organisa¬ 
tion  et  de  la  vie  animale  ,  nous  ne  saurions 
avoir  pour  but  d’en  caractériser  tous  les  phé¬ 
nomènes.  Nous  cherchons  simplement  à 
donner  une  idée  générale  des  principaux,  et 
à  montrer  leur  liaison  avec  l’organisation. 

Si  nous  analysons  les  actions  des  animaux 
supérieurs ,  nous  verrons  que  les  unes  sup¬ 
posent  un  certain  raisonnement,  ou  l’intelli¬ 
gence  et  même  la  prévoyance  de  leur  suite 
ou  de  leurs  effets  :  ce  sont  les  actions  intel¬ 
lectuelles ; 

Que  les  autres  ont  pour  principe  1  'instinct, 
cette  faculté  départie  aux  animaux  pour  la 
conservation  des  individus  et  des  espèces  ; 
qui  les  pousse  invinciblement  à  exécuter, 
dans  ce  double  but ,  des  actions  quelquefois 
très  compliquées ,  et  leur  en  donne  l’intelli¬ 
gence  ,  sans  que  l’expérience  puisse  en  être 
la  source,  ou  vienne  la  modifier. 

Cette  analyse  nous  montrera  ,  en  troi¬ 
sième  lieu,  des  actions  involontaires  ,  dont 
l’animal  n’a  pas  la  conscience,  qui  peu¬ 
vent,  du  moins,  se  passer  chez  lui  sans  la 
participation  de  son  moi.  Tels  sont  les 
mouvements  du  cœur,  ceux  des  intestins,-  et 
même  les  mouvements  des  membres ,  qui 
peuvent  avoir  lieu  involontairement,  que 
l’animal  dorme  ou  qu’il  soit  éveillé. 

L’existence  et  l’énergie,  ou  l’étendue,  en 
un  mot,  des  fonctions  intellectuelles ,  les¬ 
quelles  sont  loin  de  se  manifester  toujours 
par  des  actions  produites  au  dehors ,  mais 
par  l’activité  intérieure  du  moi ,  est  dans  un 
rapport  marqué  avec  les  masses  centrales  du 
système  nerveux  ;  particulièrement  des  hé¬ 
misphères  du  cerveau,  qui  en  sont  les  instru¬ 
ments  matériels  nécessaires. 

L’instinct ,  au  contraire,  et  ses  différents 
degrés,  n’ont  aucun  rapport  connu,  évident, 
avec  le  développement  ou  la  forme  des  par¬ 
ties  centrales  du  système  nerveux. 

La  série  animale,  étudiée  sous  ce  point  de 
vue  le  plus  relevé,  nous  offrira  trois  grandes 
catégories. 

La  plupart  des  Zoophytes ,  ceux  qui  n’ont 
pas  de  système  nerveux  démontrable,  pour¬ 
raient  bien  n’avoir,  pour  principe  de  leurs 
mouvements,  que  la  faculté  excito-motrice. 

54 


T.  ï. 


AN! 


530 

Chez  les  autres  animaux  dont  l’organisa¬ 
tion  est  plus  compliquée,  il  y  aurait ,  outre 
ces  mouvements  involontaires ,  des  actions 
instinctives  ou  intellectuelles ,  qui  seraient 
du  domaine  de  la  conscience. 

Mais  les  animaux  les  plus  bas  dans  l’é¬ 
chelle  ,  qu’on  nous  passe  cette  expression, 
n’auraient  que  l’instinct  pour  principe  dé¬ 
terminant  de  leurs  actions  spontanées. 

Quelques  Zoophytes ,  qui  paraissent  avoir 
des  actions  volontaires,  les  types  des  Mol¬ 
lusques  et  des  Articulés ,  les  Poissons  et  les 
Reptiles  parmi  les  Vertébrés ,  seraient  dans 
ce  cas.  Du  moins  les  actions  intellectuelles 
sont-elles  encore  ,  dans  ces  deux  dernières 
classes ,  plus  ou  moins  bornées  et  peu  ma¬ 
nifestes. 

Enfin  les  deux  classes  les  plus  élevées , 
celles  des  Oiseaux  et  des  Mammifères ,  réu¬ 
niraient  à  la  faculté  excito-motrice  des  or¬ 
ganismes  inférieurs  ,  à  l’instinct  des  classes 
qui  ont  une  organisation  plus  compliquée , 
une  partie  de  cette  intelligence  qui  distingue 
si  éminemment  le  Genre  Humain  ;  mais  ils 
ne  la  posséderaient  qu’à  un  degré  plus  ou 
moins  limité. 

L’homme  lui-même  ,  outre  les  mouve¬ 
ments  qui  s’exercent  à  son  insu  dans  son 
organisme ,  outre  les  actions  instincti¬ 
ves  qui  ne  se  manifestent  chez  lui  que 
dans  la  première  enfance ,  se  distingue  du 
reste  de  la  création  terrestre,  non  seule¬ 
ment  par  l’étendue  de  son  intelligence,  mais 
encore  par  ses  actions  libres ,  pour  le  choix 
desquelles  il  peut  se  déterminer  avec  ré¬ 
flexion,  indépendamment  des  impressions 
des  sens. 

Ce  libre  arbitre ,  ce  choix  libre  dans  ses 
déterminations;  cette  prévoyance  possible 
de  leur  suite ,  que  lui  donne  la  faculté  de 
réfléchir  sur  les  impressions  reçues  actuel¬ 
lement  ou  sur  les  souvenirs  ,  sur  les  idées 
abstraites  que  lui  fournit  la  langue  parlée  ou 
écrite ,  sur  la  mémoire  ainsi  conservée  de 
l’expérience  et  des  idées  des  générations  qui 
se  succèdent,  imprime  aux  actions  de  l’hom¬ 
me  un  caractère  de  moralité ,  qui  les  classe 
dans  une  catégorie  supérieure. 

Ce  caractère  s’élève  encore  lorsque  cet 
être  privilégié  médite  sur  l’univers  et  ses 
lois,  transporte  ses  pensées  jusqu’à  la  con¬ 
templation  de  la  Cause  première ,  et  déve- 
oppe  ainsi  en  lui  -  même  le  sentiment  relu 


AN! 

gieux,  qui  lie  son  existence  à  l’idée  de  V In¬ 

fini. 

Nous  terminerons  ici  ces  considérations, 
toutes  positives ,  sur  l’organisation  des  ani¬ 
maux  et  les  facultés  qui  les  distinguent. 

La  longueur  de  cet  article,  et  les  limites 
qui  nous  sont  prescrites,  et  que  nous  crai¬ 
gnons  déjà  d’avoir  dépassées,  nous  forcent  de 
remettre  à  d’autres  plusieurs  considérations 
importantes  qui  pourraient  se  rapporter 
au  mot  animal.  Nous  traiterons,  au  mot 
composition  organique  ,  des  principaux 
plans  qu’elle  présente  dans  le  Règne  ani¬ 
mal  ,*  au  mot  espèce,  des  caract.  indélé¬ 
biles  et  des  caractères  variables  de  l’espèce  ; 

de  la  GÉNÉRATION  SPONTANÉE,  à  CCS 

mots  ; 

Au  mot  GÉOGRAPHIE  ZOOLOGIQUE,  de 
la  distribution  des  animaux  à  la  surface  de 
la  terre  ,  et  de  leur  nombre; 

Au  mot  méthode  ( zool .) ,  de  la  méthode 
naturelle  de  classification  du  Règne  animal. 

Enfin  nous  examinerons ,  au  mot  règne 
intermédiaire,  s’il  existe  des  corps  organi¬ 
sés  qui  n’ont  que  les  caractères  généraux  de 
l’organisation  sans  montrer  les  caractères 
distinctifs  et  particuliers  de  l’animal  ou  de 
la  plante  (1).  (Duvernoy.) 

ANIMALCULES.  Animalculi  (  petits 
animaux).  —  Expression  à  employer  au  sens 
figuré,  dans  le  langage  zoologique,  pour  in¬ 
diquer  des  animaux  très  petits  dont  l’orga¬ 
nisation  et  souvent  même  l’individualité  ne 
sont  pas  bien  distinctes  ,  mais  dont  cepen¬ 
dant  l’animalité  est  aussi  réelle  que  pour  les 
animaux  plus  parfaits.  (Duj.  ) 

ANIMAUX  DOMESTIQUES,  zool. 
—  L’homme  a  réussi  à  dompter  et  à  sou¬ 
mettre  à  sa  volonté  un  certain  nombre  de 
Mammifères,  d’Oiseaux,  etc.,  qui  habitent 
avec  lui,  et  que,  par  cette  raison,  on  ap¬ 
pelle  domestiques. 

(1)  Voir,  sur  le  sujet  de  cet  article  :  lo  la  Com¬ 
paraison  des  Animaux  et  des  Végétaux ,  for¬ 
mant  le  sujet  du  chapitre  Lr  de  Y  Histoire  des 
Animaux,  par  Buffon  ;  2°  les  pages  10-46  du  t.  1er 
du  Règne  animal  de  G.  Cuvier,  Paris,  1829  -,  3°  et 
surtout,  pour  l’histoire  de  la  science,  le  Traité 
complet  de  la  physiologie  de  l’homme,  par  M. 
F.  Tiedemann,  traduit  de  l’allemand  (t.  1,  Pa¬ 
ris  ,  1831  ) ,  comprenant  la  Physiologie  générale 
et  comparée . 


L’Histoire  naturelle  des  Animaux  domes¬ 
tiques  est  intimement  liée  à  celle  de  l’espèce 
humaine;  elle  comprend  plusieurs  questions 
importantes  sur  le  nombre  et  la  détermina¬ 
tion  des  espèces  domestiques;  sur  les  espèces 
sauvages  auxquelles  elles  se  rapportent  ; 
sur  les  différences  dans  la  taille,  les  tégu¬ 
ments,  les  habitudes,  etc.,  etc.,  que  l’in- 
llucnce  de  l’homme  a  produites  sur  les  es¬ 
pèces  sauvages  en  les  rendant  domestiques; 
sur  les  dispositions  instinctives  que  les  pre¬ 
mières  doivent  avoir  pour  devenir  domesti¬ 
ques  ,  ou  comme  condition  essentielle  de 
leur  domestication.  Nous  en  traiterons  à 
ce  dernier  mot.  Voy.  encore  domestici¬ 
té.  (  Duv.  ) 

ANIMAUX  HIBERNANTS.  ZOOL. 

—  On  nomme  ainsi  les  animaux  qui  passent 
l’hiver  engourdis  et  dans  un  sommeil  plus 
ou  moins  profond ,  qui  s’appelle  léthargi¬ 
que  lorsqu’il  est  porté  au  degré  le  plus 
fort.  Tels  sont,  entre  autres,  parmi  les 
Mammifères  ,  les  Ours,  qui  ne  paraissent 
s’engourdir  qu’à  un  faible  degré;  les  Chau¬ 
ves-souris  de  nos  climats,  les  Marmottes, 
les  Loirs,  etc. 

Les  animaux  ainsi  engourdis  durant  la 
saison  froide  présentent ,  dans  leur  circula¬ 
tion,  dans  leur  respiration,  dans  leur  cha¬ 
leur  propre,  etc.,  des  modifications  très 
remarquables,  que  nous  ferons  connaître  à 
l’article  sommeil  d’hiver.  Voy.  ce  mot. 

(Duv.) 

ANIMAUX  A  SANG  BLANC  , 
ANIMAUX  A  SANG  ROUGE,  zool. 

—  M.  Cuvier  s’est  servi  de  ces  deux  déno¬ 
minations  dans  ses  premiers  Mémoires  de 
Classification ,  qui  datent  de  1795,  et  dans 
son  Tableau  élémentaire  de  Vhistoîre  na¬ 
turelle  des  Animaux ,  imprimé  à  Paris  en 
1797.  Elles  répondent  aux  deux  grandes  di¬ 
visions  du  Règne  animal  désignées  plus  tard 
sous  les  noms  (T Animaux  sans  vertèbres  et 
(T Animaux  vertébrés . 

Ces  deux  dernières  dénominations  préva¬ 
lurent,  surtout  après  la  découverte  que  fit 
M.  Cuvier  en  1801 ,  et  qu’il  communiqua 
à  l’Institut  en  décembre  de  cette  même  an¬ 
née  ( Bulletin  des  sciences ,  messidor  an  10 , 
n°  64),  que  le  sang  de  la  plupart  des  Vers 
articulés  a  aussi  la  couleur  rouge. 

Cette  découverte  détermina  M.  Cuvier  à 
faire  une  classe  à  part  des  Vers  à  sang  rou- 


ANI  531 

ge,  et  à  les  séparer  des  Vers  intestins  ou  in¬ 
testinaux. 

Dix  années  plus  tard  ,  Lamarck  désigna 
cette  même  classe  sous  le  nom  ddAnné lides 
(Voy.  ce  mot).  La  faible  coloration  en  rouge, 
ou  même  la  limpidité  séreuse  du  sang  des 
Aphrodites,  la  coloration  en  vert  de  ce  même 
liquide  dans  d’autres  g.  découverts  récem¬ 
ment,  ont  confirmé  la  nécessité  de  cette  ré¬ 
forme  dans  la  nomenclature  de  cette  classe, 
dont  le  groupe  avait  d’ailleurs  été  bien  li¬ 
mité  par  M.  Cuvier.  Les  exceptions  recon¬ 
nues  successivement,  et  qui  ont  fait  réfor¬ 
mer  l’une  après  l’autre  la  dénomination 
(V Animaux  à  sang  rouge  opposée  à  celle 
d’im'maMæ  à  sang  blanc ,  et  celle  beaucoup 
plus  restreinte  de  Vers  à  sang  rouge ,  par 
laquelle  on  distinguait  d’abord  les  Annélides 
des  Vers  à  sang  blanc  ou  des  intestinaux , 
ont  montré  que  la  couleur  du  sang  n’est  pas 
un  caractère  assez  important  pour  servir  à 
distinguer  les  divisions  principales  du  Règne 
animal.  Voy.  aux  mots  sang  et  méthode 
naturelle  (zooh) ,  et  le  vol.  VI  des  Leçons 
d’ Anatomie  comparée  de  G.  Cuvier,  2e  éd., 
Paris ,  1859,  p.  592-396.  (Duv. 

ANIMAUX  A  SANG  CHAUD, 
ANIMAUX  A  SANG  FROID,  zool. 
—  Tous  les  Animaux  peuvent  se  diviser, 
sous  le  rapport  de  leur  température  ,  dans 
les  deux  grandes  catégories  Animaux  à 
sang  chaud,  ou  à  haute  température ,  et 
d’ Animaux  à  sang  froid  ,  ou  à  basse  tem¬ 
pérature. 

Deux  classes  seulement  appartiennent  à 
la  première  :  ce  sont  les  Oiseaux  et  les  Mam¬ 
mifères  ;  le  reste  du  Règne  animal  ne  com¬ 
prend  que  des  êtres  à  basse  température. 

Dans  le  premier  cas  ,  la  chaleur  propre  à 
chaque  animal  se  maintient  généralement  à 
une  élévation  de  30°-40°  centigrades,  quelle 
que  soit  la  température  du  milieu  dans 
lequel  il  vit.  Des  téguments ,  mauvais  con¬ 
ducteurs  du  calorique ,  les  plumes  pour  les 
Oiseaux ,  les  poils  pour  les  Mammifères , 
contribuent  puissamment  à  conserver  ce 
foyer  de  chaleur  intérieure  que  les  Animaux 
à  haute  température  développent  en  eux , 
et  conséquemment  à  entretenir  leur  chaleur 
propre  et  indépendante. 

Les  Animaux  à  sang  froid  n’ont  qu’une 
température  très  peu  différente  du  milieu 
dans  lequel  ils  vivent ,  qu’une  faible  chaleur 


532 


AMI 


AN  1 


propre ,  qui  ne  s’élève  au  plus  que  de  quel¬ 
ques  degrés  au  dessus  de  ce  milieu. 

MM.  Newport,  en  Angleterre;  Berthold , 
en  Allemagne;  Breschet  et  Becquerel,  d’un 
côté,  Dutrochet  de  l’autre,  en  France, 
ont  soumis  beaucoup  d’Animaux  à  haute  ou 
à  basse  température  à  de  nouvelles  et  ré¬ 
centes  expériences,  afin  de  constater  leur 
chaleur  intérieure. 

Les  physiciens  et  les  physiologistes  fran¬ 
çais  que  nous  venons  de  citer  ont  mis  en 
usage ,  dans  ce  but,  un  appareil  thermo-élec¬ 
trique,  comme  moyen  plus  sensible  et  plus 
sûr  que  les  thermomètres  ordinaires.  Nous 
en  parlerons  plus  en  détail  au  mot  cha¬ 
leur  ANIMALE.  (  DUT.  ) 

ANIMAUX  SANS  VERTÈBRES  , 
ANIMAUX  VERTÉBRÉS,  zool.  — 
Buchesne  ,  professeur  d’histoire  naturelle  à 
l’école  centrale  de  Versailles,  vers  la  fin  du 
siècle  dernier,  dans  un  Mémoire  sur  les 
rapports  des  êtres  naturels  ( Magasin  ency- 
clop.  de  A.  L.  Millin,  Paris,  1795),  se  sert 
du  mot  invertébroses  pour  désigner  les 
Animaux  appelés  plus  tard  sans  vertèbres. 
M.  Cuvier,  dans  les  considérations  prélimi¬ 
naires  de  ses  Leçons  d’ Anatomie  comparée 
(t.  I ,  p.  65  ,  Paris ,  1800  ) ,  dit  «  que  le 
Règne  animal  entier  se  divise  d’abord  en 
deux  grandes  familles ,  celle  des  Animaux 
à  vertèbres  et  à  sang  rouge ,  et  celle  des 
Animaux  sans  vertèbres ,  qui.  ont  presque 
tous  le  sang  blanc. 

Les  mots  (T Animaux  vertébrés  et  d'Ani- 
maux  sans  vertèbres  sont  adoptés ,  pour 
ces  deux  grandes  divisions  du  Règne  ani¬ 
mal  ,  dans  le  premier  des  tableaux  de  classi¬ 
fication  de  ce  règne  que  M.  Cuvier  avait 
dressés  conjointement  avec  M.  Duméril ,  et 
qui  ont  paru  à  la  fin  de  ce  premier  volume 
des  Leçons  eT Anatomie  comparée. 

Dès  cette  meme  année  1800,  Lamarck 
s’était  servi  de  ces  deux  dénominations  d’T- 
nimaux  vertébrés  et  <T Animaux  sans  ver¬ 
tèbres  dans  un  discours  qu’il  prononça 
à  l’ouverture  du  cours  qu’il  fit  au  Mu¬ 
séum  d’histoire  naturelle  de  Paris.  Ce  dis¬ 
cours  fut  imprimé  l’année  suivante  en  tête 
de  son  Système  des  animaux  sans  vertè¬ 
bres.  Paris ,  1801. 

Cependant  M.  Cuvier,  déjà  en  1797,  faisait 
connaître,  dans  son  Tableau  élémentaire , 
«  que  les  Animaux  dont  le  sang  est  rouge 


comme  celui  de  l’homme  lui  ressemblent 
tellement  par  toutes  leurs  parties ,  qu’ils 
ne  paraissent  d’abord  être  que  des  dégrada¬ 
tions  d’une  forme  commune.  Ainsi  ils  ont 
toujours  une  tête  osseuse  contenant  le  cer¬ 
veau  et  les  principaux  organes  des  sens, 
placée  à  une  extrémité  d’une  colonne  verté¬ 
brale  ,  qui  contient  le  faisceau  commun  des 
nerfs ,  etc.  » 

Il  me  paraît  indubitable ,  d’après  ce  pas¬ 
sage,  que  M.  Cuvier  a  publié,  avant  La¬ 
marck  ,  ce  grand  rapport  des  Animaux  à 
sang  rouge ,  rapprochés  de  l’homme,  d’avoir 
comme  lui  une  colonne  vertébrale  ;  mais 
la  dénomination  de  vertébrés  a  été  employée 
pour  la  première  fois  par  le  dernier.  M.  Cu¬ 
vier  le  reconnaît  (  Annales  du  Muséum ,  t. 
XIX ,  p.  75  ).  Voy.  à  l’article  méthode 

NATURELLE  (Z00l.).  (DüV.) 

ANIMAUX  FOSSILES,  géol.  — 
Voyez  fossiles.  (C.  d'O.) 

ANIMAUX  PERDUS ,  ou  ANTɬ 
DILUVIENS.  géol.  —  Voyez  fossi¬ 
les.  (C.  d’O.) 

ANIMAUX  RAYONNANTS,  géol. 
—  Voyez  zoophytes  et  rayonnés. 

(C.  D’O.) 

ANIS.  Anisum  (  anisum,  nom  de  l’anis 
dans  Pline;  d ’«vt<rov,  même  chose  chez  les 
Grecs  ).  bot.  pii.  —  Nom  vulgaire  d’une 
esp.  de  Pimpinella  (  famille  des  Ombellifè- 
res  ).  (Sp.) 

ANISACANTHA ,  R.  Br.  («vio-os,  iné¬ 
gal;  xxavdx,  épine),  bot.  ph.  — Genre  de  la 
famille  des  Chénopodées  (tribu  des  Chénopo- 
diées,  C.  A.  Meyer).  M.  R.  Brown  ( Prodr . , 
p.  410)  lui  assigne  pour  caract.  :  Fleurs  her¬ 
maphrodites.  Calice  4-fide;  segments  finale¬ 
ment  garnis  de  spinelles  dorsales  anisomè- 
tres.  Étamines  5  ou  4 ,  insérées  au  fond  du 
calice  (  opposées  aux  segments  calicinaux  ). 
Point  de  squammules  hypogynes.  Ovaire 
comprimé.  Style  biparti.  Péricarpe  mem- 
branacé ,  comprimé,  recouvert  par  le  calice 
durci ,  et  garni  (  au  dessous  du  sommet  )  de 
4  spinelles  anisomètres.  Graine  verticale  , 
comprimée.  Test  membranacé.  Périsperme 
copieux.  Embryon  périphérique,  annulaire  ; 
radicule  supère.  —  Ce  g.  est  fondé  sur  un 
sous-arbrisseau  de  la  Nouvelle-Hollande  mé¬ 
ridionale.  Les  feuilles  sont  alternes ,  subcy- 
lindriques  ;  les  fleurs  axillaires ,  sessiles , 
ébraciéolées.  (Sp.) 


AMI 


533 


AM 

*  ANïISACTIS  (  ,  inégal  ;  ctxris, 

rayon  ).  bot.  pii.  —  Troisième  division  du 
g.  Daucus  (  Ombellifères  ),  proposée  par  JH. 
De  Candolle  ( Prod .  IV,  214),  et  qu’il  carac¬ 
térise  ainsi  :  Carpophore  indivis  ou  à  peine 
échancré-bifide  à  l’extrême  sommet.  Rayons 
de  l’ombelle  très  inégaux.  —  Cette  division 
ou  s.-g.  renferme  4  esp.,  dont  1  de  la  Nou¬ 
velle-Hollande,  et  5  de  l’Amérique  méridio¬ 
nale.  (C.  L.) 

*  ANISANTHUS  («vfffos,  inégal  ;  «v0os, 

fleur),  bot.  pu.  —  Genre  de  la  famille  des 
Caprifoliacées ,  formé  par  Willdenow  ,  et 
synon.  du  g.  Symphoria.  —  Genre  de  la 
famille  des  Iridacées ,  formé  par  Sweet ,  et 
synon.  du  g.  Gladiolus.  (C.  L.) 

*  ANISARTHRIA  (sjÉvteros,  inégal;  «/>- 

0/Sov  ,  article),  ins.  —  Genre  de  Coléoptères 
pentamères  ,  famille  des  Mycétophagides  de 
Westwood,  établi  par  Waterhouse,  et  adop¬ 
té  par  Westxvood ,  qui  le  caractérise  ainsi  : 
Corps  large  ,  subovale ,  subconvexe.  Massue 
des  antennes  composée  de  trois  articles  ;  leur 
dixième  article  mince.  —  Ce  g. ,  qui  com¬ 
prend  9  esp.,  a  pour  type  le  Dermestes  mêlas 
de  Marsham.  (D.) 

*  ANISARTHRON  («vio-oç,  inégal;  ’àp- 
Qpov ,  article),  ms.  —  Genre  de  Coléoptères 
tétramères ,  famille  des  Longicornes,  établi 
par  M.  Dejean  dans  son  dernier  Catalogue, 
mais  dont  il  n’a  pas  publié  les  caract.  —  Ce 
g.,  qui  fait  partie  de  la  tribu  des  Cérambycins 
de  M.  Serville,  est  fondé  sur  une  seule  esp. 
qui  se  trouve  en  Autriche,  et  qui  a  été  nom¬ 
mée  par  Dahl  A.  barbipes.  Elle  appartenait 
auparavant  au  g.  Callidium  de  Fabr.  (D.) 

*  AXISEIA  [uvcrjo 5,  inégal),  bot.  pu.— 
Genre  de  la  famille  des  Convolvulacées , 
tribu  des  Convolvulées,  formé  par  M.  Choisy 
( Mem .  Soc.  Gen.  YI  et  VIII 7  t.  4)  sur  plu¬ 
sieurs  esp.  des  g.  Convolvulas ,  L.,  etlpo- 
mœa,  et  ainsi  caractérisé  :  Calice  5-phylIe  ; 
les  deux  folioles  extér.  insérées  plus  en  ar¬ 
rière  et  subdécurrentes  sur  le  pédoncule. 
Cor.  bypogyne,  campanulée;  limbe  plissé, 
quinquélobé.  Étam.  5,  incluses,  insérées  à  la 
base  du  tube  de  la  corolle.  Ovaire  biloculai- 
re  ;  loges  bi-ovulées.  Style  simple;  stigm.  ca- 
pité-bilobé.  Caps,  biloculaire.  Graines  4, 
dressées.  Embryon  courbe,  mucilagineux- 
albumineux;  cotylédons  ridés;  radicule  in¬ 
fère.  —  Ce  g.  renferme  un  petit  nombre 
d’espèces  suffrutcscentes  ou  herbacées,  pro¬ 


pres  à  l’Asie  et  à  l’Amérique  tropicales  ;  les 
feuilles  en  sont  alternes,  oblongues-linéai- 
res,  entières  à  la  base  ou  sagittées;  les  pé¬ 
doncules  axillaires,  uniflores,  bractéés.  On 
cultive  dans  les  serres  d’Europe  les  4m- 
seia  calycina  et  salicifolia ,  dont  les  fleurs 
sont  blanches.  _  (C.  L.) 

AA \ SOBRIÉES.  bot.  pii.  —  Voyez 

ANISOBRYEES.  ^  (C.  L.) 

*  AXISOBRYÉES.  Ânisobryeœ  (c m- 

coç,  inégal  ;  fyùw,  je  végète  ).  bot.  ph.  — 
Cette  épithète,  ainsi  que  celle  û'Anisody- 
names ,  avait  été  proposée  par  Cassini  pour 
remplacer  la  dénomination  de  Monocotvlé- 
dones.  (C.  L.) 

*  AXISOCERA  («vtiTos,  inégal;  xép«;, 

corne),  ins. — Genre  de  Coléoptères  pentamè¬ 
res,  famille  des  Malacodermes,  établi  par  M. 
Dejean ,  mais  dont  il  n’a  pas  publié  les  ca¬ 
ract.  Il  le  place,  dans  son  dernier  Catalogue, 
dans  le  voisinage  du  g.  Cantharis  de  Linn. 
ou  Telephorus  d’Olivier.  Il  appartiendrait, 
par  conséquent ,  à  la  tribu  des  Lampyrides  de 
Latreille.  Il  est  fondé  sur  une  seule  esp.  du 
cap  de  Bonne-Espérance ,  que  l’auteur  nom¬ 
me  A.  dilaticornis.  (D.) 

*  ANISOCERUS  (a  ^to-oç,  inégal  ;  xs/5«s , 
corne),  ins.  —  Genre  de  Coléoptères  penta¬ 
mères,  famille  des  Nitidulides  de  Mac-Leay, 
établi  par  îïowitt,  et  adopté  par  M.  W estwood , 
qui  en  formule  ainsi  les  caract.  :  Corps  ova¬ 
le,  subconvexe.  Elytres  tronquées.  La  base 
des  deux  premiers  articles  des  antennes  très 
large,  surtout  chez  le  mâle.  Il  ne  renferme 
qu’une  esp. ,  que  l’auteur  nomme  Spireœ . 

(D.) 

*  AAISOCERÜS  (aviffos,  inégal;  xipa?, 
corne),  ins. — Genre  de  Coléoptères  tétramè¬ 
res,  famille  des  Longicornes ,  tribu  des  La- 
miaires,  établi  par  M.  Serville  aux  dépens  du 
g.  Lamia  de  Fabr.,  et  qu’il  caractérise  ainsi  : 
Corps  court,  ramassé  ,  ailé ,  un  peu  convexe 
en  dessus ,  duveteux.  Antennes  glabres,  très 
distantes  h  leur  base ,  sétacées,  de  onze  ar¬ 
ticles  dans  les  mâles,  de  dix  dans  les  femel¬ 
les  :  le  premier  allongé  en  massue;  le  se¬ 
cond  court;  le  troisième  extrêmement  long, 
cylindrique ,  portant  au  bout  une  touffe  de 
poils;  les  suivants  (dans  les  mâles)  ont  aussi 
une  touffe,  mais  beaucoup  plus  petite.  Arti¬ 
cle  terminal  sans  touffe ,  très  court  dans  les 
deux  sexes.  Corselet  unituberculé  latérale¬ 
ment;  son  disque  inégal.  Tête  assez  forte  ; 


534 


AM 


ANI 


face  un  peu  bombée.  Yeux  petits.  Mandibules 
très  courtes ,  point  saillantes  à  l’extérieur 
dans  le  repos.  Palpes  courts;  pénultième 
article  des  maxillaires  en  cône  renversé  ;  le 
dernier  pointu.  Éiytres  courtes,  peu  convexes 
en  dessus ,  arrondies  et  nautiques  à  l’extré- 
mité.  Angles  huméraux  saillants.  Ecusson 
très  petit ,  arrondi  au  bout.  Pattes  fortes , 
égales.  Cuisses  en  massue.  Tarses  antérieurs 
houppeux  dans  les  mâles.  —  Ce  g.,  qui  a 
pour  type  la  Lamia  scopifera  de  Germar , 
esp.  du  Brésil ,  a  été  adopté  par  M.  Dejean 
dans  son  dernier  Catal.  ;  mais  il  en  a  rempla¬ 
cé  le  nom  par  celui  de  Tragomorplms ,  pro¬ 
bablement  à  cause  de  la  trop  grande  res¬ 
semblance  du  mot  Anisocerus  avec  celui 
d’ Anisocera ,  précédemment  employé  par 
lui  pour  désigner  un  autre  g.  dans  la  famille 
des  Malacodermes.  Mais  comme  son  dernier 
Catalogue ,  où  il  emploie  pour  la  première 
fois  le  mot  d’ Anisocera,  n’a  paru  que  trois 
ans  après  la  Monographie  de  M.  Serville  ,  il 
est  clair  que  le  nom  d’ Anisocerus  de  ce  der¬ 
nier  doit  prévaloir  sur  celui  de  Tragomor- 
phus.  (D.) 

*  AN  I SO  C  ÏIE I R  A  (avfuOb,  inégal;  yzlp , 
main),  ins.  —  Genre  de  Coléoptères  hété- 

romères ,  famille  des  Taxicornes ,  établi  par 
M.  Bejean ,  mais  dont  il  n’a  pas  publié  les 
caract.  11  le  place  immédiatement  après  le 
g.  Diapère  de  Fabrieius  dans  son  dernier 
Catalogue,  et  le  fonde  sur  une  seule  esp.  du 
Brésil,  qu’il  nomme  A.  picta.  Cette  esp.  nous 
étant  inconnue,  le  g.  qu’elle  a  servi  à  établir 
ne  figure  ici  que  pour  mémoire.  (B.) 

*  ANISOCIIILUS,  Wallich  («vro-os ,  iné¬ 
gal;  lèvre),  bot.  pu.  —  Genre  delà 

famille  des  Labiées  (tribu  des  Ocymoïdées  , 
s.-tribu  des  Plcctranthées  Bcnth.  ),  dont  M. 
Bentham  ( Labial . ,  p.  59)  expose  les  caract. 
comme  il  suit  :  Cal.  ovoïde,  presque  dressé , 
2-labié ,  fermé  après  la  floraison.  Lèvre  su¬ 
périeure  entière;  lèvre  inférieure  tronquée, 
et  soit  très  entière  ,  soit  très  eourtement  4- 
dentée.  Corolle  à  tube  saillant,  défléchi  ;  gor¬ 
ge  un  peu  renflée  ;  lèvre  supérieure  courte  , 
à  5  ou  4  lobes  obtus  ;  lèvre  inférieure  allon- 
gée ,  concave  ,  entière.  Etam.  4  ,  déclinées  ; 
les  deux  inférieures  plus  longues.  Filets  li¬ 
bres  ,  non  dentés.  Anthères  ovales-rénifor- 
mes,  à  bourses  confluentes.  Stigmates  subu- 
lés ,  isomètres.  Akènes  lisses.  —  Herbes  an¬ 
nuelles  ou  vivaces.  Faux  verticilles  bractéo- 


lés  ,  très  rapprochés  ,  imbriqués  de  manière 
à  former  des  épis  obiongs-cylindracés.  Brac¬ 
tées  imbriquées.  —  Ce  g.  appartient  à  l’Asie 
équatoriale.  M.  Bentham  en  a  énuméré  4 
esp.  ($p.) 

*  AN  ISOCREPIS  (avisos,  inégal;  xjs-q- 
rrtc,  sorte  de  chaussure j.  ins.  — Genre  de  Co¬ 
léoptères  hétéromères ,  famille  des  Taxicor¬ 
nes,  établi  par  M.  Bejean,  mais  dont  il  n’a  pas 
publié  les  caract.  Ï1  le  place  dans  son  der¬ 
nier  Catalogue  près  du  g.  Cnodalon  de  La- 
treille  ,  que  celui-ci  range  dans  sa  tribu  des 
Crassicornes.  îl  est  fondé  sur  une  seule  espè¬ 
ce  dont  la  patrie  est  inconnue  et  que  M.  Be¬ 
jean  nomme  A.  hilaris.  Bans  l’impossibilité 
où  nous  sommes  de  rien  dire  de  plus  satisfai¬ 
sant  sur  ce  g. ,  nous  ne  le  mentionnons  ici 
que  pour  mémoire.  (B.) 

ANISODACTYLES .  Anisodactyli{a»i- 
<soç,  inégal;  cT«xt vïoç,  doigt),  ois.  —  C’est, 
dans  la  méthode  de  Yieillot ,  la  deuxième 
tribu  de  son  ordre  des  Oiseaux  sylvains  ,  et 
dont  le  principal  caractère  est  d’avoir 
trois  doigts  dirigés  en  avant  et  un  par  der¬ 
rière  ,  par  opposition  à  ses  Zygodactyles  ou 
Grimpeurs ,  qui  en  ont  deux  dirigés  en  a- 
vant  et  deux  en  arrière.  C’est  encore ,  dans 
la  méthode  de  Temminck  ,  son  sixième  or¬ 
dre,  répondant  aux  Ténuirostres  de  Cuvier, 
et  composé  d’espèces  à  bec  presque  toujours 
grêle  et  effilé ,  souvent  arqué  ,  quelquefois 
droit ,  et  qui ,  quoique  pourvu  de  trois 
doigts  en  avant  et  d’un  en  arrière  comme 
les  Oiseaux  percheurs  ,  n’en  ont  pas  moins, 
pour  la  plupart,  la  faculté  de  grimper  aux 
arbres  comme  les  espèces  de  l’ordre  des 
Grimpeurs,  ou  de  se  tenir  cramponnés  ver¬ 
ticalement  sur  les  troncs  ,  les  branches  ou 
les  rochers.  Enfin  c’est,  dans  notre  métho¬ 
de  ,  notre  second  sous-ordre  de  l’ordre  des 
Passereaux,  que  nous  subdivisons  en  trois 
sous  -  ordres  :  les  Zygodactyles,  les  Aniso- 
dactyles  et  les  Béodactyies.  Ce  second  sous- 
ordre  comprendra  toutes  les  esp.  qui ,  sans 
avoir  les  doigts  disposés  par  paires  ,  com¬ 
me  celles  que  l’on  a  classées  dans  l’ordre 
des  Grimpeurs,  ont  néanmoins  la  faculté 
de  grimper  le  long  des  troncs  et  des  bran¬ 
ches  d’arbres,  et  sur  les  plans  verticaux 
des  rochers ,  ou  de  se  cramponner  et  de  se 
suspendre  aux  ramuscules  et  aux  tiges  des 
fleurs  pour  en  extraire  le  pollen. 

Si,  d’une  part  ,  on  ne  peut  raisonnable- 


ANI 


ANI 


535 


ment  désigner  par  le  nom  de  Grimpeurs 
une  réunion  de  genres  d’Oiseaux  dont  le 
plus  grand  nombre  ne  grimpent  pas  r  quoi¬ 
qu’ils  aient  tous  la  même  conformation  zy- 
godactyle  ,  il  n’est  pas  moins  indispensable 
de  former,  dans  l’ordre  des  Passereaux,  une 
section  ou  sous-ordre  de  tous  ceux  qui,  sans 
être  Zygodactyles ,  possèdent  au  plus  haut 
degré  cette  faculté  de  grimper,  ou,  au 
moins ,  celle  de  se  cramponner  et  de  se  sus¬ 
pendre  verticalement  aux  branches. 

Nous  avons  cru  devoir  désigner  ces  esp. 
par  le  nom  d ' Anisodactyles ,  comme  l’a 
fait  Temminck,  mais  en  en  formant  un  sous- 
ordre  de  nos  Passereaux.  Les  principaux  ca- 
ract.  en  sont  :  Pieds  robustes,  disposés  trois 
doigts  en  avant  et  un  en  arrière  ,  organisés 
pour  grimper  ou  se  cramponner  au  moyen 
de  doigts  ou  d’ongles  puissants ,  le  pouce 
principalement.  Bec  de  forme  très  variable  , 
mais  toujours  comprimé  ,  et  plus  ou  moins 
allongé  ,  souvent  grêle  et  arqué  ou  droit, 
quelquefois  de  longueur  médiocre  et  assez 
épais  ;  langue  ou  simple  et  membraneuse 
à  la  pointe,  ou  bifide  et  tubuleuse ,  ou  ter¬ 
minée  en  pinceau  fibreux.  Ailes  très  varia¬ 
bles,  depuis  la  forme  arrondie  et  sur-obtuse, 
jusqu’à  la  forme  sur-aiguë  et  très  longue , 
comme  chez  les  Martinets.  Queue  souvent 
de  longueur  médiocre  ou  simple ,  ou  rigide  , 
ou  épineuse. 

Ce  sous-ordre,  tel  que  nous  l’envisageons, 
comprendra  les  familles  suivantes  au  nom¬ 
bre  de  onze  :  Paridée,  Oxyrliynchidée,  Or- 
thonyxidée,  Colidée,  Buphagidée,  Certhi- 
dée,  Melliphagidée ,  Cymiridée ,  Froméro- 
pidée,  Paradisidée  et  Trochilidée.  Notre  fa¬ 
mille  des  Upupidées  ,  que  nous  considérons 
comme  une  transition  de  ce  s. -ordre  à  ce¬ 
lui  des  Déodactyles,  sera  effectivement  pla¬ 
cée  immédiatement  à  la  suite  du  premier  et 
en  tête  du  second.  (Lafr.) 

*  ANISODACTYLUS  (  àvÉcroc;,  inégal  ; 
cTa/riAos,  doigt),  ms. — Genre  de  Coléoptères 
pentamères,  famille  des  Carabiques ,  tribu 
des  Harpaliens ,  établi  par  M.  Dejean  dans 
son  Species  général ,  et  auquel  il  assigne  les 
caractères  suivants  :  Les  2e,  3e  et  4e  articles 
des  quatre  tarses  antérieurs  très  fortement 
dilatés  dans  les  mâles;  les  2e  et  5e  des  tarses 
antérieurs  moins  longs  que  larges  et  très  lé¬ 
gèrement  cordiformes  ;  le  4e  très  fortement 
cordiforme  et  presque  bilobé.  Dernier  arti¬ 


cle  des  palpes  assez  allongé,  très  légèrement 
ovalaire ,  presque  cylindrique  et  tronqué  à 
l’extrémité.  Antennes  filiformes  et  assez  cour¬ 
tes.  Lèvre  supérieure  en  carré  moins  long 
que  large.  Mandibules  peu  avancées ,  assez 
arquées  et  peu  aiguës  ;  point  de  dent  au  mi¬ 
lieu  de  l’échancrure  du  menton.  Corps  o- 
blong,  plus  ou  moins  allongé.  Tête  plus  ou 
moins  arrondie,  un  peu  rétrécie  postérieu¬ 
rement.  Corselet  plus  ou  moins  carré  ou 
trapézoïde.  Élytres  plus  ou  moins  allongées, 
souvent  presque  parallèles  ,  quelquefois  en 
demi-ovale. 

Les  Anisodactylus  sont  des  Carabiques  de 
taille  moyenne  et  au  dessous ,  peu  agiles , 
épigés,  vivant  surtout  dans  le  voisinage,  des 
eaux.  M.  Dejean,  dans  son  dernier  Catalo¬ 
gue,  en  mentionne  24  esp.,  dont  8  d’Euro¬ 
pe,  4  d’Afrique,  1  de  Java  et  41  d’Amérique. 
Parmi  celles  d’Europe ,  4  se  trouvent  aux 
environs  de  Paris  ;  ce  sont  :  VA.  signatus  ïl- 
lig.,  VA.  binotatus  Fabr.,  l’A.  spurcaticor- 
nis  Ziegler,  et  VA.  gilvipes  Dejean.  Nous  ci¬ 
terons  encore  comme  type  du  g.  VA.  lieros 
Fabr. ,  qui  se  trouve  en  Espagne  et  dans  le 
midi  de  la  France.  (D.) 

*  ANISODERA  (kvjo-oç,  inégal;  iïê/w  , 
cou),  rvs. — Genre  de  Coléoptères  tétramères, 
famille  des  Chrysomélines ,  tribu  des  Hispoï- 
des  ,  établi  par  M.  Chevrolat  aux  dépens  du 
g .  Alurnus  de  Fabricius,  et  adopté  par  M. 
Dejean  ( Cat .,  5e  édit .),  qui  y  rapporte  deux 
esp.  de  Java,  savoir  :  VA.  lucidiventris  Bu- 
quet,  et  l’A.  ferruginea ,  qui  est  V Alurnus 
ferrugineus  de  Fabr.  — Les  caract.  de  ce  g., 
d’après  M.  Chevrolat ,  sont  :  Tête  avancée  , 
arrondie,  entaillée  circulairement  sur  la  fa¬ 
ce.  Palpes  assez  développés  ;  le  dernier  arti¬ 
cle  des  maxillaires  long ,  un  peu  renflé  au 
milieu.  Antennes  presque  réunies  par  la 
base  sur  le  front,  épaisses ,  cylindroïdes  ,  de 
11  articles  :  les  cinq  1ers  lisses;  les  5e  et  4e 
du  double  plus  longs  que  le  2e  ;  les  suivants 
presque  égaux ,  un  peu  plus  allongés  ;  le 
dernier  terminé  en  pointe  mousse.  Corselet 
plus  long  que  large ,  inégal ,  coupé  oblique¬ 
ment  en  avant,  droit  à  la  base,  conné  et  a- 

/ 

baissé  sur  les  côtés.  Elytres  modérément 
convexes ,  à  stries  ponctuées ,  arrondies  à 
l’extrémité  et  non  armées.  Pattes  simples, 
trapues  ;  les  2e  et  3e  articles  des  tarses  pro¬ 
fondément  bilobés.  (D.) 

*  ANI  SODE  RIS  (  à  priv.;  v  euph.;  fros. 


536 


ANI 


I 


ANI 


semblable;  JV'i ,  col),  bot.  pk.  — Section 
du  g.  Barkhausia,  comprenant  les  esp.  dont 
les  fruits  de  la  circonférence  du  capitule 
ne  sont  point  ou  sont  très  peu  atténués  au 
sommet,  tandis  que  ceux  du  centre  le  sont, 
au  contraire ,  très  longuement.  (J.  D.) 

*  ANISODONTIUM,  Reichenb.  ( 

inégal;  o'J'oii;,  ov-os,  dent),  bot.  pu. — Genre 
ou  s.-g.  de  la  famille  des  Labiées,  voisin  des 
Marrubium,  dont  la  plupart  des  auteurs  ne 
Font  pas  séparé.  Il  n’en  diffère  en  effet  que 
par  un  calice  à  5  dents  anisomètres,  non 
réfléchies  après  la  floraison.  Son  type  est  le 
Marrubium  creticum  L.  (Sr.) 

*ANISODUS  C«v£aoç,  inégal  ;  oJ&üç,  dent.) 
bot.  pii.  —  Genre  de  la  famille  des  Solana¬ 
cées,  tribu  des  Hyoscyamées,  formé  par  Link 
(Icon.  select. ,77) ,  et  dont  les  caract.  essen¬ 
tiels  sont  :  Cal.  campanulé,  inégalement  5- 
fide.  Cor.  hypogyne  ,  campanulée ,  à  limbe 

plissé,  5-lobé,  dont  les  lobes  obtus,  inégaux. 
/ 

Etam.  5,  incluses,  droites ,  insérées  à  la  base 
du  tube  de  la  corolle.  Àntb.  déhiscentes  lon¬ 
gitudinalement.  Ovaire  biloculaire;  placen¬ 
tas  adnés  à  la  cloison,  multi-ovulés.  Style 
simple  ;  stigmate  capité.  Caps,  biloculaire , 
subglobuleuse,  un  peu  charnue,  coriace, 
enveloppée  par  le  calice  persistant,  renflé, 
costé,  connivent,  s’ouvrant  par  moitié  au 
dessus  de  son  milieu  ;  la  partie  supérieure 
devenant  un  opercule  mucroné,  quadrivalve. 
Graines  nombreuses ,  réniformes.  Embryon 
périphérique,  serai  -  circulaire ,  renfermé 
dans  un  albumen  charnu.  —  Une  seule  esp., 
VA.  luridus ,  Lk.  (  Nicandra  anomala 
ejusd.  ;  Whitleya  stramonifolia  Swt. ,  etc.) 
originaire  du  Népaul,  compose  ce  g.;  elle 
est  cultivée  dans  les  jardins  de  l’Europe.  — 
C’est  une  plante  herbacée ,  vivace  ;  à  racine 
fusiforme,  épaisse  ;  à  feuilles  alternes,  pétio- 
lées,  ovales,  un  peu  réfléchies,  subtomen- 
teuses  en  dessous;  les  florales  géminées;  à 
pédoncules  axillaires,  solitaires,  uniflores, 
nutants ,  portant  des  fleurs  d’un  vert  jaun⬠
tre  passant  au  pourpre.  (C.  L.) 

*  A IX I SO I) YN AMES.  Anisodynamœ 
(avtcoç,  inégal  ;  cTùva/its ,  faculté,  force),  bot. 
PH.  —  Voyez  ANISOBRVÉES.  (C.  L.) 

*A XI SOG OA 1 1  JM  («vtcroç,  inégal;  ywvta, 
angle),  bot.  cr.  —  Presl  ( Tentam .  Pteri- 
dograph.,  p.  115)  a  établi ,  sous  ce  nom,  un  g. 
de  Fougères  delà  tribu  des  Aspléniacées,  et  de 
la  sect.  des  Diplaziées ,  qui  diffère  essentiel¬ 


lement  du  Biplazium  par  ses  veines  inter¬ 
nes,  dont  les  inférieures  sont  opposées  ,  réu¬ 
nies  en  un  arc  aigu,  vénulifère  au  sommet  ; 
les  supérieures  libres  avant  d’atteindre  le 
bord  de  la  fronde,  terminées  obtusément  ou 
rarement  réunies  en  arcs  vénulifères  au 
sommet.  Le  reste  de  l’organisation  rappro¬ 
che  infiniment  les  Anisogonium  des  Bipla¬ 
zium  ;  quoique  M.  Presl  pense  qu’ils  doivent 
en  être  séparés  au  même  titre  que ,  dans  les 
Aspidiacées,  le  Nephrodium  et  le  Cycio- 
dium  l’ont  été  de  VAspidium. 

Environ  10  esp.  indigènes  de  l’Asie  inter¬ 
tropicale  composent  ce  g.  ;  la  plupart  d’en¬ 
tre  elles  ont  été  décrites  par  Swartz,  Rlume, 
Sprengel ,  Kunze,  Raulfuss,  et  par  d’autres 
auteurs ,  sous  les  noms  génériques  de  Bi¬ 
plazium  et  d’ Asplénium.  Ainsi  V Asplénium 
decussatum  Sw.  peut  être  cité  comme  un 
des  types  du  g.  Anisogonium.  (G... N..) 

*ANISOLEMUS(«v£ffos ,  inégal;  îxip.oç, 
cou,  gouleau).  annél.  — Genre  d’Annéli- 
des  ,  de  la  famille  des  Sabulaires,  établi  par 
M.  Templeton  pour  une  espèce  de  File  de 
France  :  An.  lut  eus  Rempl.  (  Trans.  zool. , 
Soc.  Lond.  ,  II  ,  27,  pl.  5  ,  f.  9-14  ).  11  a 
pour  caract.  :  Bouche  entourée  de  huit  ten¬ 
tacules  disposés  par  paires  ,  filiformes  et 
préhensiles;  branchies  simples,  tentaculifor- 
mes,  existant  aux  quatre  segments  anté¬ 
rieurs  du  corps.  Un  tube  cylindrique ,  cal¬ 
caire  ,  enfoncé  par  sa  base  dans  les  pierres  , 
ioge  l’animal.  y  (  P.  G.  } 

ANISOMELES ,  R.  Br.  ( Prodr .,  p„ 
505.)  («v£C7oç,  inégal  ;  yélrh  r,ç}  sorte  de  cou¬ 
pe).  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des  La¬ 
biées,  tribu  desNépétées,  s.-tribu  des  La- 
miées ,  Benth. ,  auquel  son  auteur  assigne 
pour  caract.  :  Calice  ovoïde-allongé,  presque 
dressé,  régulier,  5-denté.  Corolle  à  tube 
aussi  long  que  le  calice,  garni  en  dedans 
d’un  anneau  de  poils  ;  lèvre  supérieure  ob~ 
longue ,  dressée  ;  lèvre  inférieure  plus  gran¬ 
de  ,  3-lobée ,  horizontale  ;  lobes  latéraux  ova¬ 
les  ,  obtus  ;  lobe  moyen,  échancré  ou  2-lobé. 
Étamines  4,  ascendantes,  saillantes  :  les  2 
inférieures  plus  longues.  Filets  non  dentés. 
Anthères  rapprochées  deux  à  deux  :  celles 
des  deux  longues  étamines  1-thèques;  les 
deux  autres  2-thèques,  à  bourses  transver¬ 
ses,  parallèles.  Stigmates  subulés,  subiso¬ 
mètres.  Akènes  secs,  lisses.  —  Herbes  ou  s. - 
arbrisseaux.  Fleurs  en  cymes  ou  en  grappes. 


AMI 


AMI 


557 


Corolle  rougeâtre.  On  connaît  8  esp.  de  ce 
g.  Ces  plantes  habitent  l’Asie  équat.  et  la 
Nouvelle-Hollande.  (Sr.) 

ANISOMÈRE.  Anisomera  (  &vta os,  iné- 
gai;  jj.épcçy  portion,  article),  ins.  — Genre  de 
l’ordre  des  Diptères,  division  des  Némocères, 
famille  des  Tipulaires ,  tribu  des  Tipulaires 
terricoles,  fondé  par  Hoffmansegg,  et  adopté 
par  Meigcn,  qui  y  a  réuni,  depuis,  son  g.  Ne- 
matocera.  M.  Macquart,  en  l’adoptant  de  son 
côté  avec  cette  réunion ,  lui  assigne  les  ca¬ 
ractères  suivants  :  Antennes  sétacées ,  à  peu 
près  de  la  longueur  du  corps  chez  le  mâle  , 
plus  courtes  chez  la  femelle  ;  de  six  articles 
velus ,  dont  le  troisième  est  plus  ou  moins 
long,  et  les  autres  sont  courts.  Jambes  ter¬ 
minées  par  deux  pointes  courtes.  Ailes  cou¬ 
chées;  point  de  cellules  discoïdales,  trois 
postérieures.  —  Ce  g.  renferme  quatre  esp. 
européennes,  dont  l’une  ,  A.  nigra,  est  nom¬ 
mée  par  Latreille,  dans  son  Généra,  Hexato- 
ma  nigra;  le  nom  P  Anisomera  indique  l’iné¬ 
galité  des  articles  des  antennes.  (D.) 

*  A1X1SOMERIA  ,  Don.  —  Pircunia, 

Endl.  (avisos,  inégal  ;  p.ipi s,  section),  bot. 
pii.  —  Sous-genre  ou  section  du  g.  Phyto- 
lacca.  Ses  caract.  différentiels  sont  un  pé¬ 
ricarpe  à  coques  presque  sèches ,  non  cohé¬ 
rentes.  (Sp.) 

*  ANISOMER1S ,  Presl  (emo-o?,  inégal; 
fj.zfÀç, ,  segment),  bot.  ph. — Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Rubiacées  (tribu  incertaine),  auquel 
son  auteur  ( Syrnb .  Iî,  p.  5,  tab.  54)  attribue 
les  caract.  suivants  :  Tube  calicinal  obové, 
adné  à  l’ovaire  ;  limbe  supère,  4-parti,  étalé, 
irrégulier.  Corolle  hypocratériforme  ;  tube 
grêle;  limbe  4-fide,  à  lobes  ovales,  poin¬ 
tus,  valvaires  en  préfloraison.  Anthères  4, 
linéaires,  sessiles,  subsaillantes,  insérées  à 
la  gorge  de  la  corolle.  Ovaire  infère,  2-lo- 
culaire.  Style  filiforme,  saillant;  stigmate  à 
2  lobes  obtus,  étalés.  Drupe  2-loculaire, 
couronné  du  limbe  calicinal;  loges  1-sper- 
mes;  l’une  d’elles  plus  petite,  souvent  a- 
sperme.  —  Arbrisseau  (du  Brésil)  à  rameaux 
opposés,  divariqués;  un  de  chaque  paire 
spinescent,  de  meme  que  les  ramules;  feuil¬ 
les  opposées,  courtement  pétiolées,  coria¬ 
ces;  stipules  interpétiolaires,  entières,  ova¬ 
les.  Fleurs  en  capitules  pédoneulés,  axil¬ 
laires,  solitaires,  accompagnés  d’un  petit 
involucre2-phyile;  corolle  blanche.  (Sp.) 

*  ANISOMORPHA  (  «veroî ,  inégal  ; 


! ,  forme  ).  ins.  —  Genre  de  la  famille 
des  Phasmiens,  de  l’ordre  des  Orthoptères  , 
établi  par  Gray  (Syn.  of  the  sp.  belong.  to 
the  fam.  of  Phasmidœ  ) ,  réuni  au  g.  ïiacte- 
ria  par  Brullé  ( Hist .  des  Ins.),  et  adopté  par 
Burmeister  (  Hand.  der  Ent.  ).  Ce  g.  se 
distingue  des  Bacteria  et  de  quelques  autres 
Phasmiens  privés  d’ailes  1°  par  un  corps 
glabre,  lisse  et  brillant  ;  2°  par  des  antennes 
longues,  filiformes,  ayant  leur  second  article 
aussi  long  que  le  troisième  ;  5°  par  des  tarses 
dont  le  premier  article  est  plus  court  que  les 
deux  suivants.  — On  ne  connaît  encore  que  2 
esp.  (P Anisomorpha ,  provenant  de  l’Amé¬ 
rique  du  nord  :  ce  sont  les  A.  ferruginea 
Gray,  Burm.  ( Phasma  ferruginea  Paî.- 
Beauv.),  et  buprestoides  Gray,  Burm.  ( Spec - 
trum  buprestoides  Stoll,  Say).  (Bl.) 

*  AN  ï  SOMORP  H  A  (avtffûç,  inégal  ;  pop- 
?  i ,  forme),  ins.  —  M.  Newman ,  dans  sa 
classification  des  Insectes  de  l’Angleterre 
d’après  les  larves ,  désigne  ainsi  celles  des 
Névroptères,  qu’il  divise  en  8  ordres  natu¬ 
rels  nommés  par  lui  :  Termites,  Perlites , 
Raphidites ,  Hemerobiites ,  Phryganites , 
Ephémérités,  Libellulites  et  Panorpites. 

(D.  ) 

*  AMSOACni  S  (  à-jtToç ,  inégal;  ow£, 

xdç,  ongle),  ins. — Genre  de  Coléoptères  pen¬ 
tamères,  famille  des  Lamellicornes,  tribu  des 
Scarabéïdes  phyllophages,  établi  par  M.  De- 
jean  sur  une  seule  espèce  de  Barbarie  nom¬ 
mée  par  Fabr.  Melolontha  atriplicis  ;  mais, 
long-temps  auparavant,  M.  Delaporte  avait 
fondé  sur  cette  meme  esp.  son  g.  Oplopus , 
publié  dans  le  Magas.  zool.  de  M.  Guérin  , 
1852,  clas.  9,  pl.  20.  Voy.  ce  mot  pour  les  c.a- 
ract.  du  genre.  (D.) 

*AMSONEMA  (x'jkjoç,  inégal  ;  v^a[fil] , 
filet),  bot.  ph. — Genre  de  la  famille  des  Eu- 
phorbiacées ,  à  fleurs  monoïques.  Dans  les 
mâles,  on  trouve  un  calice  à  4  ou  5  divisions, 
avec  lesquelles  alternent  autant  de  glandes 
qui  manquent  rarement.  Étain.  5 ,  dont  les 
filets,  assez  épais,  et  terminés  chacun  par 
une  anthère  biloculaire  ,  sont  inégaux;  trois 
plus  longs  au  centre  et  soudés  en  partie  en¬ 
tre  eux;  deux  latéraux,  presque  libres.  Dans 
les  femelles  ,  calice  à  4-6  divisions  et  autant 
de  glandes  alternes.  Ovaire  surmonté  de  6- 
10  stigmates  sessiles  et  simples,  creusé  d’au¬ 
tant  de  loges  dont  chacune  contient  deux 
ovules  superposés  ,  quoique  insérés  à  peu 

34* 


T.  I 


538 


ANI 


AM 


près  à  la  même  hauteur.  Le  fruit  est  une 
capsule  déprimée  ,  ombiliquée  au  sommet , 
creusée  extérieurement  d’autant  de  sillons 
qu’il  y  a  de  loges,  et  renfermant  dans  chacun 
deux  graines  anguleuses,  où  les  avortements 
ne  sont  pas  rares.— Les  esp.,  au  nombre  de 
cinq,  sont  répandues  dans  l’Inde  et  dans  les 
îles,  depuis  Java  jusqu’à  Timor.  Ce  sont  des 
arbrisseaux  rameux ,  à  feuilles  alternes ,  en¬ 
tières,  stipulées ,  disposées  comme  les  folio¬ 
les  d’une  feuille  pennée  sur  des  rameaux 
souvent  fasciculés.  Les  fleurs  sont  à  l’aissel¬ 
le  de  ces  petites  feuilles ,  accompagnées  de 
bractées  et  pédonculées;  les  mâles  en  fais¬ 
ceaux  ,  les  femelles  ordinairement  solitaires. 
Ces  plantes  noircissent  souvent  en  se  dessé¬ 
chant.  Voy .  Ad.  Juss.  ( Euph p.  19,  tab.  4, 
n.  11).  _  (Ad.  J.) 

*ANISOXÈME.  Anisonema  (uvtaoç,  iné¬ 
gal  ;  ni*-* ,  filament),  ms.  —  Genre  créé  par 
M.  Dujardin  pour  des  Infusoires  de  la  famille 
des  Thécamonadiens ,  c’est-à-dire  revêtus 
d’une  enveloppe  résistante  non  contractile  , 
et  sans  autres  organes  visibles  que  deux  fila¬ 
ments  partant  du  même  point  à  la  partie 
antérieure,  mais  différant  beaucoup  l’un  de 
l’autre.  En  effet,  l’un  est  flagelliforme,  ana¬ 
logue  à  celui  des  Monades ,  toujours  agité 
d’un  mouvement  ondulatoire  très  vif,  et 
déterminant  la  progression  de  l’animal  en 
avant  ;  l’autre,  plus  épais  et  traînant ,  sert , 
comme  un  gouvernail ,  à  rendre  le  mouve¬ 
ment  plus  uniforme  ;  ou  bien  il  s’agglutine 
çà  et  là  à  quelque  corps  solide  ,  et ,  comme 
un  câble ,  retient  l’animal  qui  s’agite  en  se 
balançant  autour  du  point  d’appui;  ou  enfin, 
en  se  contractant  tout  à  coup ,  il.  retire 
brusquement  l’animal  en  arrière.  D’autres 
Infusoires  sans  tégument,  ou  munis  d’un  té¬ 
gument  contractile,  ont  deux  filaments  corn 
me  les  Anisonèmes  ;  mais  ils  doivent  faire 
partie  de  familles  et  de  g.  différents.  Une 
esp.  d’Anisonème  [A.  acinus)  se  rencontre 
fréquemment  dans  l’eau  des  marais ,  autour 
des  débris  de  végétaux,  et  particulièrement 
dans  la  couche  floconneuse  et  vaseuse  qui 
recouvre  les  feuilles  mortes  de  Typfaa  et  de 
Sparganium ,  à  la  fin  de  l’automne.  Sa  coque 
membraneuse  ,  en  forme  de  pépin  ,  est  lon¬ 
gue  de  0,02  à  0,04  de  millimètre  ,  et  moitié 
moins  large  que  longue  les  filaments  éga¬ 
lent  au  moins  trois  fois  la  longueur  de  la 
coque.  (Duj.) 


AXISONYX  («v'cro?,  inégal;  gvu|  ,  on¬ 
gle).  ins.  —  Genre  de  Coléoptères  pentamè¬ 
res  ,  famille  des  Lamellicornes,  établi  par 
Latreille  aux  dépens  du  g.  Melolontha  de 
Fabricius,  et  placé  par  lui  dans  sa  tribu  des 
Anthobies.  Ses  caractères  sont  :  Palpes  fili¬ 
formes.  Mandibules  très  minces,  en  partie 
membraneuses.  Languette  bifide,  avancée 
au  delà  du  menton.  Mâchoires  terminées  par 
une  pièce  membraneuse  et  allongée.  Le  bec 
recouvert  par  un  chaperon  avancé,  rétréci,  et 
allant  en  pointe  vers  son  extrémité  anté¬ 
rieure.  Crochets  des  quatre  tarses  antérieurs 
bifides,  ceux  des  deux  postérieurs  simples 
ou  terminés  par  une  seule  pointe.  Ce  der¬ 
nier  caractère  suffit  pour  les  distinguer  des 
genres  voisins,  principalement  du  g.  Amphi- 
coma,  avec  lequel  ils  ont  beaucoup  de  rap¬ 
ports.  Ces  Insectes  ont  le  corps  court,  velu, 
et  plus  étroit  en  avant,  avec  les  antennes 
de  dix  articles  ,  dont  les  trois  derniers  for¬ 
ment  une  massue  ovoïde  et  lamellée.  Ils  sont 
tous  propres  au  cap  de  Bonne-Espérance. 
M.  Dejean  ,  dans  son  dernier  Catalogue  ,  en 
mentionne  sept  esp. ,  parmi  lesquelles  nous 
citerons  le  Crinitum  etVUrsus  deFabr.,  qui 
sont  pour  lui  des  hannetons,  ainsi  que  pour 
Olivier  ,  qui  les  a  figures.  (D.) 

*  AXISOPAPPUS  (Svcws,  inégal; 
TTOTrtos,  aigrette;  aigrettes  inégales  ).  bot. 
pii.  —  Genre  de  la  famille  des  Compo¬ 
sées  ,  sur  lequel  on  ne  possède  pas  de 
données  suffisantes.  M.  De  Candolle  croit 
pouvoir  le  rapporter  au  Verbesina  chi- 
nensis  L.  MM.  îïooker  et  Arnott  lui  don¬ 
nent  les  caract.  suivants  :  Capitule  radié  , 
hétérogame.  Fleurs  femelles  1-sériées  ,  ligu- 
lées;  celles  du  disque  tubuleuses.  Involucre 
formé  d’écailles  nombreuses ,  imbriquées , 
linéaires  et  tomenteuses.  Réceptacle  paléaeé. 
Anthères  munies  d’appendices  basilaires. 
.Style  des  fleurs  du  disque  à  rameaux  obtus, 
inappendiculés.  Fruits  de  même  forme  dans 
les  deux  sortes  de  fleurs,  linéaires- tétrago- 
nes  ,  dépourvus  d’ailes  et  de  rostre,  couron¬ 
nés  de  plusieurs  paillettes  courtes,  inégales, 
avec  lesquelles  se  remarquent  4  soies  beau¬ 
coup  plus  longues.  —  La.  seule  espèce  con¬ 
nue  est  une  plante  herbacée  droite,  cou¬ 
verte  de  poils,  munie  de  feuilles  alternes, 
oblongues- linéaires,  obscurément  dentées 
en  leur  contour.  Les  rameaux  florifères , 
terminés  chacun  par  un  capitule,  forment, 


530 


AIS I 

par  lçur  disposition,  des  sortes  de  corym- 
bes.  (J.  D.) 

*  ANISOPE.  Anisopus  (  avisos,  inégal  ; 
,  pied  ).  urust.  —  Nouveau  genre  de 

Tordre  des  Amphipodes  et  de  la  famille  des 
Crevettines  ,  établi  par  M.  Templeton  pour 
un  petit  Crustacé  qui  ressemble  aux  Amphi- 
toés  par  la  conformation  des  antennes  ,  et 
aux  Isœs  par  la  structure  des  pattes,  lesquel¬ 
les  sont  toutes  élargies  vers  le  bout ,  et  plus 
ou  moins  subchéliformes.  (  Voy.  Trans.  of 
the  Entomological  Soc.  of  London,  vol.  I, 
p.  185  pl.20,  fig.  1.)  (M.  E.) 

*  ANISOPE  LM  A  {avisos,  inégal  •  T TSÀ/aX, 
plante  des  pieds ,  tarse),  ins.  — Genre  de  la 
tribu  des  Braconides,  famille  des  Ichneumo- 
niens,  de  Tordre  des  Hyménoptères ,  section 
des  Térébrans,  établi  par  M.  Wesmael 
(  Monogr.  des  Bracon.  de  Belg.  ),  et  adopté 
par  nous  [Hist.  des  anim.  art.,  t.  IV). 

Les  principaux  caract.  que  présente  ce  g. 
sont  tirés  :  1°  des  antennes,  longues  et  filifor¬ 
mes  ;  2°  de  la  tête  ,  aussi  longue  que  large  ; 
o°  des  ailes,  ne  présentant  que  deux  cellules 
cubitales  ;  et  4°  des  tarses  intermédiaires, 
beaucoup  plus  courts  que  les  autres,  et 
composés  d’articles  égaux.  Nous  ne  connais¬ 
sons  que  2  esp.  indigènes  de  ce  g.,  dont  le 
type  est  VA.  belgicum  Wesm.  (  Mon.  des 
Br.  de  Belg.)  et  Blanch.  {Hist.  des  an.  art., 
t.  IV,  p.  545) ,  trouvé  aux  environs  de  Liège. 
Nous  avons  rapporté  {An.  art.)  aux  Aniso- 
pelma,  à  l’exemple  de  M.  Westwood  ,  le  g. 
Hecabolus  de  Curtis.  Voy.  ce  mot.  (Bl.) 

*  ANISOPÉTALE.  Anisopetalus  [avi¬ 
sos,  inégal;  rera/ov,  pétale).  bot.  —  Se  dit 
d’une  corolle  dont  un  ou  plusieurs  pétales 
sont  plus  courts  que  les  autres.  (C.  L.) 

*  AN  I SO  PE  T  ALI  JM,  De  Cand.  ( Prod ., 

sub  Pelargonio  )  [avisos,  inégal;  izisalov , 
petite  feuille,  pétale  ).  bot.  piï.  —  Section 
du  g.  Pélargonium ,  caractérisée  par  la  co¬ 
rolle,  dont  les  2  pétales  supérieurs  sont  no¬ 
tablement  plus  longs  et  plus  larges  que  les 
5  inférieurs.  (Sp.) 

ANISOPETALUS.  bot.  —  Voyez 

ANISOPÉTALE.  (C.  L.) 

*  ANISOPHYLLUM  (  avisos  ,  inégal  ; 
fùïXov,  feuille),  bot.  pïï.  —  L’un  des  nom¬ 
breux  g.  établis  par  Haworth  aux  dépens  de 
l’Euphorbe  {Voy.  ce  mot),  nommé  d’après 
l’inégalité  des  deux  bords  de  la  feuille ,  qui 
se  trouve  ainsi  oblique.  11  est  subdivisé  en 


ANI 

deux  sections ,  dont  la  première,  bien  natu¬ 
relle,  est  composée  des  Eupliorbia  peplis  et 
Chamœsyce.  (Ad.  J.) 

*  ANÏSOPIIYSE.  Anisophysa  [avisos, 
inégal  ;  <pvsis,  sexe),  ins.  — Genre  de  Tordre 
des  Diptères,  division  des Brachocères  ,  sub¬ 
division  des  Dichœtes,  famille  des  Athéricè- 
res,  tribu  desMuscides,  sect.  des  Acalyptè- 
res,  s.-tribu  des  Piophilides,  formé  parM. 
Macquart  aux  dépens  du  g.  Piophila  de  Ital¬ 
ien,  et  nommé  par  lui  Anisophysa ,  en  raison 
des  différences  que  présentent  les  deux  sexes. 
Il  a  pour  caractères  :  Trompe  assez  épaisse. 
Palpes  très  petits,  terminés  par  une  soie. 
Face  carénée.  Épistome  saillant,  à  deux 
soies  courtes.  Antennes  couchées;  troisième 
article  large,  allongé  ;  style  nu.  Front  con¬ 
vexe.  Thorax  mat.  Ecusson  allongé  chez  la 
femelle  et  arrondi  postérieurement.  Abdo¬ 
men  allongé.  Pieds  presque  nus.  Cuisses  an¬ 
térieures  munies ,  chez  le  mâle,  d’une  touiï'e 
de  petites  soies  vers  le  milieu  et  en  dessous. 
Jambes  antérieurement  munies  de  petits 
poils.  Pieds  antérieurs  simples  chez  la  fe¬ 
melle.  Cuisses  intermédiaires  munies  dans 
toute  leur  longueur,  et  chez  les  deux  sexes , 
de  petites  soies  distantes.  Jambes  intermé¬ 
diaires  garnies,  vers  leur  extrémité,  de  quel¬ 
ques  petites  soies.  Tarses  allongés  chez  le  m⬠
le  et  chez  la  femelle.  Ailes  h  cellule  médiasti- 
ne  double,  ne  s’étendant  que  jusqu’au  milieu 
du  bord  extérieur,  et  marginale  n’atteignant 
pas  le  bord  postérieur.  Première  cellule  pos¬ 
térieure  un  peu  rétrécie  à  l’extrémité.  Ner¬ 
vures  transversales  rapprochées.  M  .Macquart 
ne  rapporte  à  ce  g.  que  deux  espèces  commu¬ 
nes  dans  le  nord  de  la  France,  et  se  trouvant 
ordinairement  sur  les  fleurs  des  Daucus ;  ce 
sont  TA.  scutellaris  de  Fallen,  et  TT.  al- 
bipennis  de  l’auteur.  (D.) 

ANISOPLIË.  Anisoplia  [avisos,  inégal, 
oir M,  ongle;  anishoplia).  ins.  —  Genre  de 
Coléoptères  pentamères,  famille  des  Lamelli¬ 
cornes,  tribu  des  Scarabéïdes-phyllephages, 
établi  par  Mégerle  aux  dépens  du  g.  Melo- 
lontha  de  Fabr.,  et  dont  voici  les  caractères 
d’après  1  '‘Encyclopédie  :  Antennes  de  neuf 
articles  :  le  1er,  conique  ;  le  2e,  globuleux  ; 
les  deux  suivants,  ovales-aîlongés  ;  les  5e  et 
6e,  cupulaires  ;  les  trois  derniers  formant 
une  massue  assez  grosse,  ovale,  presque  gla¬ 
bre.  Mandibules  ayant  leur  portion  interne 
moins  solide  que  l’externe.  Mâchoires  multi- 


540  AN! 

dentées  ;  leurs  dents  très  fortes ,  surtout  Sa 
terminale.  Palpes  maxillaires  de  quatre  arti¬ 
cles  :  le  lfir,  très  petit;  le  2%  conique,  assez 
long  ;  le  3e,  court ,  conique  ;  le  dernier  aussi 
long  que  les  deux  précédents  pris  ensemble, 
ovale-allongé  .  Palpes  labiaux  de  trois  arti¬ 
cles  :  le  1er,  peu  distinct  ;  le  2e,  conique  ;  le 
terminal,  ovale ,  aussi  long  que  les  deux  au¬ 
tres  réunis.  Chaperon  souvent  avancé  et  re¬ 
levé1^  dans  ce  cas ,  séparé  de  la  tête  par  une 
ligne  transverse  peu  prononcée.  Corps  ovale, 
un  peu  déprimé  en  dessus.  Corselet  ayant 
ses  angles  antérieurs  saillants,  échancrés  en 
rondeur  à  sa  partie  antérieure.  Ses  côtés  ar¬ 
rondis  antérieurement,  son  bord  postérieur 
sinué  ,  saillant  vis-à-vis  de  l’écusson.  Écus- 
son  large,  arrondi  postérieurement.  Elytres 
déprimées  en  dessous,  élargies  sur  leur  bord 
au  dessous  des  angles  huméraux  en  une 
sorte  de  bourrelet ,  et  laissant  à  découvert 
l’extrémité  de  l’abdomen.  Pattes  assez  for¬ 
tes  ;  jambes  courtes  ,  les  antérieures  biden- 
tées  à  leur  partie  externe.  Tarses  longs,  leur 
dernier  article  presque  aussi  long  que  les 
quatre  précédents  réunis  ;  les  dix  tarses  ter¬ 
minés  par  deux  crochets.  Crochets  antérieurs 
et  intermédiaires  très  inégaux;  le  plus  mince 
entier,  l’autre  bifide  (  l’une  des  divisions  des 
crochets  bifides  plus  large  et  plus  longue 
dans  les  mâles  que  dans  les  femelles).  Cro¬ 
chets  postérieurs  un  peu  inégaux  ,  entiers , 
l’intérieur  guère  plus  petit  que  l’extérieur. 
—  Ce  genre  a  été  adopté  par  Latreille  dans 
ses  Familles  naturelles,  ainsi  que  par  M. 
Dejean  dans  son  dernier  Catalogue  ,  où  il  en 
mentionne  24  espèces ,  dont  13  d’Europe,  1 
de  Syrie ,  1  du  Sénégal ,  1  d’Égypte ,  2  de 
Grèce  ou  d’Orient ,  et  6  de  l’Amérique.  Par¬ 
mi  celles  d’Europe  ,  nous  en  citerons  deux, 
qui  se  trouvent  aux  environs  de  Paris.  Ce 
sont  les  Melolontha  agricola  et  horticola  de 
Fabricius.  Ces  Insectes,  dont  les  larves  doi¬ 
vent  être  conformées  comme  celles  des  han¬ 
netons  et  vivre  de  la  même  manière,  man¬ 
gent  avidement ,  à  l’état  parfait ,  les  feuilles 
des  arbres  et  les  pétales  de  certaines  fleurs. 

(P.) 

ANISOPOGOM  («vtcro?,  inégal;  mAycav, 
barbe),  bot.  fis.  — Genre  de  la  famille  des 
Graminées ,  tribu  des  Avénacées  (Tristégi- 
nées,  selon  Trinius) ,  formé  par  Robert 
Brown ,  et  ainsi  caractérisé  :  Épillets  biflo- 


AM 

res  ;  fleur  inférieure  hermaphrodite  ,  pédû 
cellée  ;  la  supérieure  neutre ,  sétiforme. 
Giumes  2  ,  presque  égales  ,  nautiques ,  plus 
grandes  que  les  fleurs.  Paléoles2  :  l’inférieu¬ 
re  roulée  en  cylindre  ,  bifide  au  sommet ,  à 
lobes  arist.és,  séparés  par  une  troisième  arê¬ 
te  allongée ,  torse  à  la  base;  la  supérieure 
plus  longue ,  bifide  au  sommet ,  sillonnée 
dorsalement.  Squammules  3  :  les  latérales 
cultriformes,  renflées  à  la  base;  la  5e,  con- 
cave,  oblongue.  Etam.  3.  Ovaire  stipité, 
comprimé  ,  velu  au  sommet.  Stigm.  2 ,  plu¬ 
meux,  terminaux.  Caryopse...  —  Ce  g.  ne 
se  compose  encore  que  d’une  esp.  (Dantho- 
nia  anisopogon  Trin.,  Ic.,  t.  LXI) ,  ayant 
le  port  d’une  Avoine ,  et  indigène  dans  la 
Nouvelle -Hollande  orientale.  C’est  une 
Graminée,  haute  de  0m,965  environ,  à  feuilles 
roulées,  à  panicule  diffuse.  (C.  L.) 

*  AMSOPS  («vtaoç,  inégal;  <&<p,  aspect), 

ins,  —  Genre  établi  par  M.  Spinola  { Essai 
sur  les  Hémipt.  hétér.  )  dans  la  famille  des 
Notonectiens  (tribu  des  Hydrocorizes  Spin.) , 
de  l’ordre  des  Hémiptères,  sur  le  Notonecta 
nivea  de  Fabricius,  prenant  en  considération 
la  forme  du  front  dans  les  mâles,  qui  est 
plus  acuminé  que  dans  les  femelles ,  et  ca- 
naliculé  en  dessous ,  tandis  que ,  dans  les 
espèces  que  cet  auteur  conserve  au  genre 
Notonecta ,  le  front  est  conformé  de  la  mê¬ 
me  manière  dans  les  deux  sexes.  Le  g.  4m- 
sops  n’étant  fondé  que  sur  ce  seul  caract. , 
dont  les  femelles  sont  privées,  nous  avons 
cru  devoir  (Hist.  des  anim.  articul.,  IV)  le 
rejeter  ou  au  moins  ne  le  regarder  que  com¬ 
me  une  simple  division  du  g.  Notonecta. 
Voy.  ce  mot.  (Bl.) 

*  A  AT  SO  P  TE  II  A  (avtffoç ,  inégal  ;  «vé* 

/sov,  aile),  ms.  —  Genre  établi  par  Latreille 
(  Regn.  anim.  )  sur  2  esp.  de  la  famille  des 
Locustiens ,  dont  les  élytxes  et  les  ailes  sont 
fort  courtes,  mais  dont  tous  les  autres  ca¬ 
ract.,  étant  analogues  au  moins  pour  une 
esp.  (Locustabraçkypterahm.,  Fabr.,  etc.) 
au  g.  Decticus ,  ont  déterminé  MM.  Serviile 
{Ins.  orth. ,  suites  à  Buffon )  et  Burmeister 
(  Handb.  der  Ent .)  à  la  placer  dans  ce  der¬ 
nier  genre.  Voy ,  decticus.  (Bl.) 

*  ANISOPTERIX  (avisos,  inégal  ;  rcrs- 
aile),  ms.  —  Genre  de  l’ordre  des  Lépi¬ 
doptères  ,  famille  des  Nocturnes,  établi  par 
Stephens  dans  sa  tribu  des  Géométrides,  et 
dont  les  espèces  ont  été  placées  par  nous 


541 


AMI  AM 

dans  le  g.  Hibernie  Latr. ,  tribu  des  Phalé-  i  presque  disposées  sur  deux  rangées ,  ainsi 
nites.  Voy.  ce  mot.  (D.)  que  les  intérieures,  qui  sont  plus  longues. 

*ANISOPUS  (»v£cro5,  inégal;  *ou$,  pied).  Réceptacle  dépourvu  de  paillettes.  Fruits 
uns.  —  Genre  de  Coléoptères  tétramères  ,  oblongs ,  comprimés ,  striés  ;  les  extérieurs 
famille  des  Longicornes ,  établi  par  M.  terminés  par  un  rostre  plus  court  que  ceux 
Serville  [An.  Soc.  ent.  de  Fr.,  1855,  p.  50),  de  l’intérieur  ;  l’aigrette  poilue,  multisériée, 
qui  le  place  dans  sa  tribu  des  Lamiaires  i  de  couleur  jaunâtre.  —  Cette  plante  a  le 
et  lui  assigne  les  caract.  suivants  :  Corps  port  d’un  Hïeracium  ou  d’un  Uippochœris. 
très  déprimé.  Corselet  arrondi  latéralement,  La  tige  ,  presque  nue  ,  porte  au  sommet  en- 
muni ,  sur  ses  côtés  ,  d’une  épine  placée  viron  5  capitules ,  dont  les  folioles  sont  cou- 
près  de  l’angle  postérieur.  Antennes  glabres ,  vertes  de  poils  noirs  et  raides  ;  les  fleurons 
sétacées,  plus  longues  que  le  corps  dans  les  sont  jaunes.  (J.  D.) 

femelles,  le  dépassant  notablement  dans  les  *  ANISOSCELIS  (avnxos,  inégal  ;  cxsàc?  , 
mâles;  distantes  à  leur  base;  de  onze  arti-  jambe),  ns.  — Genre  de  la  famille  des  Co¬ 
des  :  le  premier,  grand,  en  massue  allongée;  réens,  de  l’ordre  des  Hémiptères,  section  des 
le  second,  très  petit,  cyathiforme;  les  sui-  Hétéroptères,  établi  par  Latreille,  confondu 
vants  cylindriques;  le  troisième  à  peine  plus  d’abord  avec  les  Lygœus  par  Fabricius  ,  et 
long  que  le  quatrième.  Pattes  postérieures  adopté  maintenant  avec  de  plus  ou  moins 
très  longues  dans  les  mâles;  cuisses  en  mas-  grandes  modifications  par  tous  les  entomo- 
sue,  les  postérieures  très  allongées,  ainsi  Iogistes.  Tel  que  nous  l’avons  considéré 
que  leurs  jambes  et  leurs  tarses  dans  les  (  Hist.  des  anim.  articul.  ) ,  les  caract.  es- 
mâles  ;  jambes  antérieures  un  peu  arquées  sentiels  de  ce  g.  peuvent  être  résumés  ainsi  : 
dans  ce  sexe;  leurs  cuisses  un  peu  plus  cour-  Corps  élancé.  Antennes  très  longues,  fort 
tes  que  les  intermédiaires.  Tarière  des  fe-  grêles ,  filiformes  dans  toute  leur  étendue  , 
melles  toujours  saillante  et  dépassant  l’abdo-  n’ayant  aucun  article  plus  élargi  que  les  au- 
men.  Palpes  courts.  Mandibules  courtes,  très,  et  le  dernier  plus  long  que  les  précé- 
Tête  ayant  sa  face  antérieure  assez  courte  ;  |  dents  et  terminé  en  pointe.  Prothorax  ayant 
front  peu  aplati.  Elytres  très  déprimées,  al-  ses  angles  postérieurs  aigus.  Pattes  longues, 
lant  en  se  rétrécissant  vers  l’extrémité,  qui  avec  les  jambes  postérieures  ordinairement 
est  tronquée  ;  chaque  angle  de  la  troncature  munies  d’expansions  membraneuses  plus  ou 
uni-épineux.  Ecusson  petit ,  semi-circulaire,  moins  considérables. 

Tarses  glabres ,  les  postérieurs  ayant  leur  Le  Dr  Bunneister  ( Handb .  der  Entom.)  a 
premier  art.  beaucoup  plus  grand  que  les  restreint  le  g.  Anisoscelis  aux  esp.  qui,pré- 
trois  autres  réunis;  les  second  et  troisième  sentant  les  caract.  que  nous  avons  énoncés, 
très  courts.  ont  une  tête  un  peu  triangulaire  et  légère- 

M.  Dejean  a  adopté  ce  g.  dans  son  dernier  ment  avancée  entre  les  antennes ,  tandis 
Catalogue  ;  mais  il  en  a  remplacé  le  nom  par  qu’il  forme  un  g.  Diactor  avec  celles  qui 
celui  de  Leptoscelis ,  sans  en  dire  le  motif,  ont  une  tête  plus  arrondie.  Enfin  M.  Spino- 
Les  espèces  qu’il  y  rapporte  sont  au  nombre  la  (  Essai  sur  les  Hémipt.  hétéropt.  ),  pous- 
de  six,  dont  deux  du  Brésil  et  deux  de  sant  plus  loin  la  restriction,  ne  comprend 
Cayenne.  L’esp.  type,  qui  appartient  au  pre-  parmi  les  Anisoscelis  que  les  esp.  dont  les 
mier  de  ces  pays ,  a  été  décrite  par  M.  Ser-  cuisses  postérieures  sont  renflées,  et  les 
ville  sous  le  nom  d’A.  arachnoïdes.  (D.)  jambes  pourvues  d’une  expansion  foliacée, 
ANISOPUS.  cru. sr.  —  Voyez  an?so-  plane. 
pe.  (M.  E.)  Toutes  les  esp.  (T Anisoscelis  sont  propres 

*  ANISORAMPHUS  («vnxos,  dissem-  aux  pays  chauds,  et,  à  peu  d’exceptions 
blable;  ,  aigrette;  à  aigrette  dissem-  près,  à  l’Amérique  méridionale.  Elles  ont 

blable).  bot.  pu.  —  M.  De  Candolle  a  for-  généralement  une  taille  assez  grande,  et 
mé  ce  g.  pour  une  plante  du  Cap  ,  apparte-  plusieurs  des  couleurs  très  vives.  Leur  nom- 
nant  à  la  famille  des  Composées,  tribu  des  bre  peut  être  porté  maintenant  aune  soixan- 
Chicoracées.  Les  caract.  en  sont  :  Capitule  taine,  en  énumérant  tant  les  espèces  décrites 
multiflore.  Inyolucre  caliculé  ,  à  folioles  iin-  par  les  auteurs  que  celles  qui  n’ont  pas  en- 
briquées  ,  linéaires;  les  extérieures  courtes,  |  core  été  signalées  et  ne  sont  connues  qu 


542 


ANI 

dans  les  collections  ;  mais ,  si  Ton  adopte  ie 
g.  Diactor,  ce  nombre  sera  réduit  de  près 
de  moitié.  Les  esp.  types  pour  tous  les  au¬ 
teurs  sont  les  -4.  phyllopus  Linn.,  A.  gona- 
gra  Fabr. ,  du  Brésil;  A.  membranacea 
Fabr.,  d’Afrique,  etc.  (Bl.) 

*  AMSOSCÉLITES  (  «v£7cS ,  inégal  ; 
C T/.SAOi,  jambe  ).  ins.  —  M.  Laporte  employa 
le  premier  cette  dénomination  ( Essai  d’une 
cl.  syst.  des  Hém .  )  pour  désigner  sa  sep¬ 
tième  famille  des  Hémiptères  hétéroptères , 
ayant  pour  type  le  g.  Ânisoscelis,  et  renfer¬ 
mant  en  outre  douze  autres  g.  M.  Burmei- 
ster  ( Handb .  der  Entom .)  réunit  les  Aniso- 
scélites  avec  les  Coréites  de  M.  Laporte,  et 
n’en  forma  qu’une  seule  sous-famille  sous 
le  nom  de  Coréodes.  Cet  exemple  fut  suivi 
par  M.  Brullé  (  Hist.  des  Ins.  ) ,  qui  modifia 
seulement  la  dénomination  de  Coréodes  en 
celle  de  Coréens ,  que  nous  avons  adoptée 
(  Hist.  des  anim.  art.  ) ,  en  divisant  la  fa¬ 
mille  en  deux  groupes ,  les  Coréites  et  les 
Anisoscélites.  M.  Spinola  (  Essai  sur  les 
Hémipt.  héter.  )  regarde  les  Anisoscélites 
comme  une  famille  distincte,  et  leur  adjoint 
plusieurs  g.  que  la  plupart  des  auteurs  pla¬ 
cent  parmi  les  Coréites.  Voy.  coréens.  ''Bl.) 

*ANISOSCÉLOÏDES  (  avt<jo;,  inégal  ; 
«silos ,  jambe  ;  slJ’os ,  semblable  ).  ins.  — 
M.  Spinola  forme  sous  ce  nom  une  sous- 
famille  comprenant  le  g.  Astemma  et  quel¬ 
ques  autres  g.  de  la  famille  des  Lygéens , 
dont  les  esp.  sont  privées  d’ocelles.  Voy. 
ASTEMMITES  et  LYGÉENS.  (Bl.) 

*  AMSOSCIADIUM,  DC.  (avwos,  iné¬ 
gal  ;  axiocà hov ,  ombelle  ).  bot.  pii.  —  Gen¬ 
re  de  la  famille  des  Ombellifères,  que  son 
auteur  place  entre  YOliveria  et  YEchino- 
phora,  et  auquel  il  assigne  pour  caract.  : 
Calice  des  fleurs  marginales  à  lobes  exté¬ 
rieurs  très  grands ,  ovales ,  foliacés;  calice 
des  fleurs  centrales  à  lobes  extérieurs  rai¬ 
des,  mucroniformes  ;  lobes  intérieurs  (  des 
calices  de  toutes  les  fleurs)  nuis  ou  denti- 
formes.  Corolle  très  irrégulière  ;  les  pétales 
extérieurs  très  grands ,  obeordiformes- bifi¬ 
des;  les  pétales  intérieurs  minimes.  Styles 
coniques,  raides,  presque  dressés,  accres- 
cents.  Fruit  pubérulé  ,  oblong,  cylindracé, 
couronné  du  limbe  calicinal  et  des  styles. 
Mériearpes  serai  -  cylindriques  (  l’un  d’eux 
souvent  abortif) ,  à  5  côtes  très  obtuses  ;  ban¬ 
delettes  (milles  sur  la  commissure)  brunes, 


ANI 

solitaires  dans  chaque  vallécule.  Périsper- 
rae  involuté.  (BC.  Mém.  Y  ,  p.  63 ,  tab.  15.) 
—  Herbe  à  racine  simple;  tiges  diffuses, 
raides,  dichotomes;  feuilles  pétiolées,  pen¬ 
nées  ;  folioles  pennatifides  ;  involucre  4-  ou 
5-phylle  ,  à  folioles  oblongucs ,  anisomètres, 
finalement  subspinescentes  ;  involucelles  de 
4  ou  5  folioles  elliptiques,  persistantes,  ani¬ 
somètres  ;  fleurs  blanches ,  sessiles,  au  nom¬ 
bre  de  7  à  10  par  ombellule.  —  Ce  genre 
est  fondé  sur  une  seule  espèce,  trouvée  par 
Olivier  entre  Bagdad  et  Alep.  (Sp.) 

*  ANfISOSTÉMONES.  Anisostemones 
(âvtffos,  inégal;  cr-^.wv,  fil,  filament),  bot. 
pu.  —  On  applique  cette  épithète  aux  fleurs 
dont  les  étamines  ne  sont  pas  en  nombre 
égal  à  celui  des  pétales  libres  ou  soudés. 
C’est  le  cas  de  beaucoup  de  Dipsacées. 

(C.  L.) 

*  AX I SO  ST  I  CTA  (ecviaos ,  inégal;  tlx- 

t os,  ponctué),  ins. — Genre  de  Coléoptères, 
de  la  section  des  Trimères,  établi  par  M. 
Chevrolat  aux  dépens  du  g.  Coccinella  de 
Fabricius ,  dont  il  diffère  par  un  corps  ova¬ 
le  et  étroit ,  au  lieu  d’être  hémisphérique  ; 
par  le  dernier  article  des  tarses,  plus  long , 
et  par  les  crochets,  qui  sont  simples ,  plus 
grands ,  et  recourbés  en  dessous.  M.  De- 
jean  ,  qui  a  adopté  ce  genre  dans  son 
dernier  Catalogue,  y  rapporte  six  espèces, 
dont  quatre  d’Amérique  et  deux  d’Europe. 
Nous  citerons  parmi  les  premières  la  Cocc. 
10 -maculata  de  Fabr. ,  qu’on  rencontre  dans 
toutes  les  contrées  de  l’Amérique ,  et  parmi 
les  secondes  la  Cocc.  19 -punctata  du  même 
auteur  :  celle-ci  se  trouve  aux  environs  de 
Paris.  (D.) 

*ANISOSTïCTE,  Bartl.  (cm à-os,  inégal, 
rtxT05,  ponctué  ).  bot.  fm.  —  Synon.  (  sui¬ 
vant  M.  Endlicher)  du  g.  Marüa ,  Swart.z, 
de  la  famille  des  Ternstrémiacées.  (St.) 

AMSOSTOME.  bot.  ph.  —  Voyez 
anisotome.  (C.  L.) 

*AMSOTARSUS(  «vf70s,  inégal;  zy-pooç,, 
tarse  ).  ms.  —  Genre  de  Coléoptères  penta¬ 
mères  ,  famille  des  Carabiques ,  établi  par  M. 
le  baron  Maximilien  de  Chaudoir  pour  y  pla¬ 
cer  2  espèces  nouvelles  du  Mexique  qu’il  nom¬ 
me  l’une  A.  brevicollis,  et  l’autre  A.  lœvius- 
culus.  Les  caract.  qu’il  assigne  à  ce  g.  sont 
formulés  trop  longuement  pour  être  rappor¬ 
tés  ici  dans  leur  entier.  (Voy.  son  Mém.  in- 
tit.  :  G.  nouveaux  et  esp.  nouvelles  de  Ca- 


AM 


543 


rabiques,  p.  41.)  En  résumé,  le  g.  dont  il 
s’agit  ne  diffère,  suivant  M.  Chevrolat,  de 

celui  que  M.  Dejean  a  créé  sous  la  dénomi- 

» 

nation  (V  Anisodactylus  que  par  la  dent  de 

l’échancrure  du  menton  ;  et  des  autres  Har- 

1  7 

paliens  par  la  forme  des  tarses ,  qui  le  rap¬ 
proche  de  ce  même  genre.  (D.) 

*  AJVISOTELUS  (avio-oç ,  inégal  ;  t s>oç, 

extrémité),  nxs.  —  Genre  de  Coléoptères 
pentamères ,  famille  des  Malacodermes , 
tribu  des  Lampyrides  ,  établi  par  M.  Ilope 
aux  dépens  du  g.  Téléphore  des  auteurs 
(Coleopterisfs  Alarmai ,  part.  III,  p.  141), 
mais  sans  indication  de  caractères.  Il  lui  don¬ 
ne  pour  type  une  esp.  inédite  du  Népaul , 
qu’il  nomme  A.  lividus.  (D.) 

AA  ISOTOME.  Anisotoma  { aviaoç ,  iné¬ 
gal  ;  r section),  os.  —  Genre  de  Coléo¬ 
ptères  hétéromères,  établi  par  Rnock,  et  ado¬ 
pté  par  Illiger,  Fabricius  et  M.  Duméril. 
Ce  dernier  le  range  dans  sa  famille  des  Fon- 
givores  ou  Mycétobies  et  le  caractérise  ain¬ 
si  :  Corps  aplati  en  dessous,  convexe  et  ova¬ 
le  en  dessus;  masse  des  antennes  de  cinq  ar¬ 
ticles  perfoliés,  qui  peuvent  s’écarter  et  se 
rapprocher.  M.  Dejean ,  qui  l’a  également 
adopté,  y  rapporte ,  dans  son  dernier  Cata¬ 
logue  ,  25  espèces,  dont  21  d’Europe  et  4  de 
l’Amérique  septentrionale.  Nous  citerons 
seulement,  comme  type  du  genre,  V Aniso¬ 
toma  ferrugineum  de  Fabr. ,  qui  se  trouve 
principalement  en  Allemagne.  Gyllenhal 
(Fauna  suecica,  app.  ad  syn .,  511-515)  dé¬ 
crit  21  esp.  d \inisotomes ,  dont  il  faut  dé¬ 
duire  les  esp.  rapportées  aux  Agathidies. 
Sturm  en  décrit  15,  et  en  figure  8,  propres  à 
l’Allemagne. 

Les  Anisotomes  avaient  d’abord  été  con¬ 
fondus  avec  les  Sphéridies,  bien  qu’ils  en 
diffèrent  par  le  nombre  des  articles  des  tar¬ 
ses  ;  par  les  antennes;  par  les  parties  de  la 
bouche  et  par  les  habitudes.  Latreille  est  le 
premier  qui  en  ait  formé  un  genre ,  auquel 
il  a  donné  le  nom  de  Léiodes  ;  mais  celui 
(V Anisotoma  a  prévalu,  quoique  postérieur. 
Voy.  néanmoins  le  mot  léiodes  pour  les 
caract.  génériques  de  Latreille.  (D.) 

*  ANISOTOME.  Anisotomus  ( 

inégal;  t o/to's,  section). bot. — Dénomination 
appliquée  au  périanthe  soit  interne,  soit  ex¬ 
terne  ,  lorsque  les  divisions  en  sont  alterna¬ 
tivement  inégales.  (C.  L.) 

*AAISOTOMÏDES-  Anisotomidæ  («vt- 


AM 

inégal;  tc/a-J,  section),  uns.  —  Nom  d’u¬ 
ne  famille  de  Coléoptères  établie  par  Ste¬ 
phens  ,  dans  laquelle  il  réunit  les  Diapéria- 
les  et  les  Érotylènes  de  Latr  ,  ainsi  que  les 
Sphæridiides  de  Mac-Leay.  Elle  se  compo¬ 
se  des  genres  Tritoma  ,  Phalacrus ,  Ephi- 
stemus,  Leiodes,  Agathidium,  Clambus , 
Clypeaster ,  et  deux  autres  genres  innommés. 

(D.) 

ANISOTOMUS.  bot.  —  Voyez  ani- 
sotome.  (C.  L. 

ANISOTRICHIA  (  avisos  ,  inégal  ; 
0/9ÎÇ,  poil;  poils  inégaux),  bot.  ph.  —  Sec¬ 
tion  du  g.  Albertinia  (  Voy.  ce  mot) ,  carac¬ 
térisée  par  les  fruits,  dont  la  rangée  externe 
de  l’aigrette  est  de  moitié  plus  courte  que 
l’interne.  (J.  D.) 

*  AAISTIOPHORES.  Anistiophori 
(  à  priv.;  iorc'ov,  voile;  fèpta,  je  porte  ).  mam. 

—  Ce  nom  été  donné  par  Spix  et  Gray  à 
une  famille  de  Chauves-souris  qui  ne  pré¬ 
sentent  aucun  appendice  sur  le  nez. 

(C.  D’O.) 

*  ANISUM,  Adans.  (anisum,  nom  de  l’a- 

nis  dans  Pline.  Voy.  anis  ).  bot.  pa.  — 
Double  emploi  du  g.  Pimpinella  L. ,  ou  ,  si 
l’on  veut,  section  de  ce  g.  ,  caractérisée  par 
des  fruits  pubérules.  (Sp.) 

AMSUS  (èmcos,  inégal),  ins.  —  M.  De¬ 
jean  ,  dans  son  avant-dernier  Catalogue ,  a- 
vait  désigné  sous  ce  nom  un  g.  de  Coléo¬ 
ptères  tétramères,  famille  des  Curculionites, 
fondé  sur  une  seule  espèce  du  cap  de  Bon¬ 
ne-Espérance  nommée  par  lui  Auriculalus; 
mais,  dans  son  dernier  Catalogue,  il  place 
cette  espèce  dans  le  g.  Hipporhinus  de 
Schoenherr.  Voy.  ce  mot.  (D.) 

*  AAI XI A  («vofgts ,  ouverture),  bot.  cr. 

—  Ce  genre  appartient  à  la  tribu  des  Cham¬ 
pignons  rhizogonés  de  l’ordre  desPérisporés 
de  Fries.  Il  est  caractérisé  par  un  peridium 
d’abord  charnu  entièrement,  puis  creux  et 
s’ouvrant  au  sommet  ;  sa  substance  intérieu¬ 
re  est  d’une  consistance  molle,  presque  géla¬ 
tineuse  et  parsemée  de  spores  simples.  L’A. 
villosa,  seule  espèce  connue  jusqu’à  ce  jour,  » 
a  été  trouvée,  en  septembre,  sur  la  terre 
recouverte  de  feuilles.  Ses  peridium,  qui  at¬ 
teignent  jusqu’à  un  demi-pouce  de  haut, 
sont  plus  ou  moins  rapprochés  les  uns  des 
autres,  difformes,  oblongs,  sessiles,  ou  pres¬ 
que  pédiculés,  recouverts  d’un  duvet  blanc, 
et  fixés  à  la  terre  par  des  fibrilles  qui  res- 


544 

semblent  à  de  petites  racines.  Le  Sclero- 
tium  radicatum  de  Tode  (  Fung.  Meck. 
Fasc.,  I,  tab.  1,  fig.  8  ),  que  M.  Fries  a 
cru  devoir  rapporter  à  ce  genre,  mais  avec 
doute,  sous  le  nom  d’A.  glabrata,  en  don¬ 
ne  une  idée  assez  juste.  (  LÉv.  ) 

ANKENDA  (  nom  vernaculaire  ) ,  Her¬ 
mann.  bot.  ph.  —  Synon.  du  g,  Acrony- 
chia  ,  Forst.  (  famille  des  Zanthoxylées). 

(Sp.) 

*  ANKEMTE.  min.  —Nom  donné  par 
Haidinger ,  en  l’honneur  du  prof.  Anker  de 
Gratz ,  à  un  minéral  de  Styrie,  nommé  aus¬ 
si  Rohwand ,  et  Fer  spathique  blanc ,  et  qui 
est  un  mélange  cristallisé  de  carbonate  de 
cbaux  et  de  carbonate  de  fer.  Voy.  Car¬ 
bonates.  (Del.) 

ANKYLOSE.  Anhylosis  (àyy.vlwsis  ;  de 
àyy.'jAOi ,  courbé  ).  ainat.  —  On  désigne  , 
par  ce  mot,  l’état  qui  résulte  de  la  diminu¬ 
tion  ou  de  l’impossibilité  absolue  des  mou¬ 
vements  d’une  articulation  naturellement 
mobile.  Cette  maladie  est  ainsi  appelée, 
parce  que  le  membre  qui  en  est  atteint  res¬ 
te  ordinairement  fléchi.  (C.  d’O.) 

ANNEAU  (  annulus ,  anneau  ).  moll. 

—  Nom  vulgaire  d’une  petite  esp.  très  com¬ 

mune  de  Porcelaine,  Cyprœ a  annulus.  Voy. 
PORCELAINE.  (DeSII.) 

ANNEAU.  Annulus.  [bot.  —  Dans  les 
plantes  cryptogames,  ce  mot  sert  à  distin¬ 
guer  trois  organes  très  différents,  suivant 
les  familles  auxquelles  on  l’applique.  Dans 
les  Mousses ,  il  désigne  un  rebord  saillant 
et  quelquefois  crénelé ,  qui  garnit  l’orifice 
de  l’urne.  Dans  les  Fougères ,  on  a  nommé 
ainsi  un  anneau  ou  bourrelet  qui  entoure 
le  plus  souvent  leurs  capsules ,  et  qui , 
jouissant  d’une  grande  élasticité,  facilite 
leur  rupture  et  la  dispersion  des  graines. 
Enfin  ,  dans  les  Champignons  ,  on  nomme 
anneau ,  collier  ou  collet ,  la  collerette 
membraneuse  qui  entoure  le  pédicule  de 
beaucoup  d’Agarics  et  de  certains  Bolets. 

(C.  D’O.) 

ANNEAUX.  Annuli.  anim.  articul. 

—  Cette  dénomination  est  employée  en 
Entomologie  pour  désigner  l’assemblage  de 
plusieurs  pièces  constituant  les  parties  qui 
composent,  par  leur  réunion,  l’enveloppe 
extérieure  des  Animaux  articulés.  Dans 
l’origine ,  ce  nom  s’étendait  aux  pièces  qui 
entrent  dans  la  composition  des  antennes  et 


ANN 

des  pattes  ;  mais,  depuis  ,  le  nom  d 'Articles 
{Voy.  ce  mot)  a  été  adopté  pour  ces  pièces, 
et  celui  d’’ Anneaux  a  été  réservé  pour  les 
parties  du  corps,  parties  non  pas  simples, 
mais  toujours  composées  de  plusieurs  pièces 
constituant  deux  arceaux,  l’un  supérieur, 
l’autre  inférieur ,  entièrement  joints  entre 
eux  ou  quelquefois  même  complètement  sou¬ 
dés  ,  de  manière  à  former  des  cercles  plus 
ou  moins  parfaits.  Ainsi  défini,  l’Anneau  ne 
peut  plus  être  confondu  sous  les  noms  de 
Segments  ,  d"1  Arceaux  ,  d' Articulations  , 
qui  ont  une  acception  différente  et  plus 
restreinte.  Voy.  ces  mots. 

On  peut  étudier  les  Anneaux  dans  leur 
composition,  leur  forme,  leur  consistance. 
Dans  les  Annélides ,  les  Myriapodes ,  tels 
que  les  Jules,  les  Scolopendres,  etc.,  les 
Anneaux  sont  semblables  entre  eux  ou  à  très 
peu  de  chose  près ,  quant  à  la  forme  et  à  la 
consistance,  dans  toute  la  longueur  du  corps, 
et  ils  représentent  alors  des  cercles  plus  par¬ 
faits.  Il  en  est  de  même  dans  lu  plupart  des 
Larves.  Mais,  dans  les  Insectes  parfaits,  les 
Anneaux  sont  nettement  séparés  en  trois 
groupes  constituant  une  tête,  un  thorax  et  un 
abdomen  {Voy.  chacun  de  ces  mots).  Alors 
chez  ceux-ci  le  développement  de  plusieurs 
Anneaux  est  plus  grand  en  raison  du  plus 
grand  nombre  d’appendices  qu’ils  suppor¬ 
tent.  C’est  ainsi  que  le  mésothorax  ou  se¬ 
cond  anneau  du  thorax  ,  qui  supporte  la 
première  paire  d’ailes  et  une  paire  de  pattes, 
offre  une  plus  grande  quantité  de  pièces 
distinctes  et  bien  développées  que  les  An¬ 
neaux  plus  simples ,  où  elles  sont  soudées 
entre  elles,  comme  dans  le  prothorax,  qui 
ne  supporte  pas  d’ailes ,  et  surtout  dans  les 
Anneaux  de  l’abdomen,  qui  ne  supportent 
ni  ailes  ni  pattes.  Dans  les  Crustacés  et  les 
Arachnides,  aucun  Anneau  ne  supportant 
d’ailes ,  il  en  résulte  une  plus  grande  sim¬ 
plicité  que  dans  ceux  du  thorax  des  Insectes 
ailés,  et,  chez  la  plupart,  on  ne  distingue 
que  deux  groupes  d’Anneaux ,  car  la  tête  et 
le  thorax  se  confondent  ensemble.  Les 
points  de  jonction  entre  les  Anneaux  reçoi¬ 
vent  le  nom  d'1  Articulations.  Voy.  ce  mot. 

(Bl.) 

r 

ANNELES.  Annulata  {annulus,  an¬ 
neau).  zool.  —  Mac-Leay  a  donné  ce  nom 
à  une  division  du  Règne  animal ,  compre¬ 
nant  les  Animaux  articulés ,  dont  le  corps 


ANN 

est  composé  d’Anneaux  unis  les  05*1  aux  au¬ 
tres.  ^  (€.  d’O.) 

ANNÉLIDAIRES.  Ânnelidariœ  (An- 
nélides ,  classe  d’animaux),  annél.  —  M.  de 
Blainville  a  quelquefois  nommé  ainsi,  ou 
mieux  Subannélidaires ,  c’est-à-dire  res¬ 
semblant  aux  Annélides,  une  partie  des 
Vers  apodes  comprenant  les  Borlases,  Pla¬ 
naires  ,  Douves  et  Tœnoïdes.  (P.  G.) 

ANNELIDES.  Annulosa,  Annelides 
(annellus,  petit  anneau),  annél.  —  ( Zool .) 
Lamarck,  auquel  on  doit  la  création  du  mot 
dont  il  est  ici  question,  s’exprime  ainsi  sur 
la  classe  d’animaux  auxquels  il  l’applique  : 

«  M.  Cuvier,  nous  ayant  fait  connaître  les 
faits  d’organisation  qui  concernent  la  Sang¬ 
sue,  les  Néréides,  l’animal  des  Serpules, 
etc.,  assigna  à  ces  animaux  le  nom  de  Vers 
à  sang  rouge  ;  mais,  reconnaissant  la  néces¬ 
sité  de  les  écarter  considérablement  des 
Vers ,  et  de  leur  assigner  un  rang  plus  élevé 
qu’aux  Insectes ,  j’en  formai  de  suite  une 
classe  particulière  que  je  présentai  dans  mes 
cours ,  à  laquelle  je  donnai  le  nom  d'1  Anné¬ 
lides  ,  que  je  plaçai  à  la  suite  des  Crustacés, 
et  dont  je  n’eus  occasion  de  consigner  les 
déterminations,  par  l’impression,  que  dans 
YExtrait  de  mon  cours ,  qui  parut  en  1812.  » 

«Pour  les  mettre  en  ligne  dans  la  série, 
nous  avons  trouvé,  dit  encore  Lamarck  dans 
un  autre  passage  de  son  Hist.  des  animaux 
sans  vertèbres,  des  motifs  qui  nous  autori¬ 
sent  à  les  placer  après  les  Crustacés ,  quoi¬ 
qu’ils  interrompent  les  rapports  que  ces  der¬ 
niers  ont  avec  les  cirrhipèdes,  parce  qu’il 
eût  été  très  inconvenable  de  les  ranger  ail¬ 
leurs.  » 

D’après  le  même  naturaliste,  la  classe  des 
Annélides  a  pour  caractères  distinctifs  : 

Animaux  mollasses ,  allongés ,  vermifor- 
mes,  nus  ou  habitant  dans  des  tubes  ;  ayant 
le  corps  muni,  soit  de  segments ,  soit  de  ri¬ 
des  transverses  ;  souvent  sans  tête ,  sans 
yeux  et  sans  antennes  ;  dépourvus  de  pattes 
articulées  ;  mais  la  plupart  ayant ,  à  leur 
place,  des  maemlons  sétifères  rétractiles, 
disposés  par  rangées  latérales.  Bouche  sub¬ 
terminale ,  soit  simple,  orbiculaire  ou  la¬ 
biée  ,  soit  en  trompe  souvent  maxillifère. 
Une  moelle  longitudinale  noueuse  et  des 
nerfs  pour  le  sentiment  et  le  mouvement  ; 
le  sang  rouge ,  circulant  par  des  artères  et 
des  veines.  Respiration  par  des  branchies , 

T,  I. 


ANN  545 

soit  internes,  soit  externes ,  quelquefois  in¬ 
connues. 

Ces  animaux  sont  ainsi  partagés  en  trois 
ordres  :  1°  Annélides  apodes,  les  Hirudinées 
et  les  Échiuridées  ;  2°  Annélides  antennées, 
les Aphrodites,  Néréides,  Eunileset  Amphi- 
nomes  ;  3°  Annélides  sédentaires ,  les  Dor- 
salées  et  Maldanies ,  Amphitritées  et  Serpu- 
lées. 

G.  Cuvier  accepte  ,  dans  son  ouvrage  sur 
le  Règne  animal,  le  nom  d’ Annélides  donné 
par  Lamarck  à  ses  Vers  à  sang  rouge,  et  il 
fait  remarquer  que  c’est  lui  qui,  en  1802,  a 
établi  «  cette  classe,  en  la  distinguant  par  la 
»  couleur  de  son  sang  et  d’autres  attributs.  » 

Pour  Cuvier,  les  Annélides  formant  la 
première  classe  des  animaux  articulés  ,  entre 
eux  et  les  Vers  intestinaux,  qu’on  leur  asso¬ 
ciait  en  tout  ou  en  partie  dans  la  Classifi¬ 
cation  de  Linné ,  de  Bruguière,  etc. ,  sont  : 
les  Crustacés ,  les  Arachnides ,  les  Insectes  et 
les  Echinodermes;  mais  cette  séparation  des 
Annélides  et  des  Vers  inférieurs  n’a  pas  ici 
le  même  inconvénient  que  dans  le  système 
de  Lamarck,  Cuvier  ne  pensant  pas,  comme 
celui-ci,  que  le  règne  animal  puisse  être 
classé  sérialement. 

Plusieurs  naturalistes  ont  adopté  cette  dis¬ 
tinction  tranchée  entre  les  Annélides  et  les 
Vers,  et  parmi  eux  nous  citerons  M.  Savigny 
(Syst.  des  Annélides),  dont  les  beaux  travaux 
n’avancèrent  pas  moins  la  connaissance  des 
organes  extérieurs  des  Annélides  que  ceux 
de  Pallas  et  de  Cuvier  l’appréciation  de  leurs 
organes  intérieurs.  Toutefois  de  nouvelles 
recherches  ont  dû  ramener  les  naturalistes 
aux  idées  bien  des  fois  critiquées  de  Linné 
et  de  Bruguière,  et  elles  leur  ont  d’ailleurs 
donné  la  précision  et  la  régularité  qui  leur 
manquaient  à  cette  époque  de  la  science 
helmintologique.  Quelques  espèces  qu’on 
plaçait  à  tort  parmi  les  Annélides  en  ont  été 
distraites. 

Les  Vers  intestinaux  ou  extérieurs  ont  été 
mieux  connus ,  et  de  nouveaux  liens  sont 
venus  les  unir  aux  Annélides  et  former  des 
uns  et  des  autres  une  véritable  série  par¬ 
tielle  dont  la  place  est  certainement  au  der¬ 
nier  rang  de  la  catégorie  des  Animaux  ar¬ 
ticulés.  Il  nous  serait  donc  impossible ,  en 
parlant  isolément  des  Annélides,  de  faire 
comprendre  leurs  affinités  avec  les  Ento- 
zoaires  et  les  autres  animaux  réunis  par  La  - 

35 


546 


AN  N 


marcfc  et  Cuvier  sous  le  nom  de  Ver  ;  aussi 
n’avons-nous  rapporté  au  sujet  des  Annélides 
qu’un  abrégé  de  ce  qu’en  ont  dit  les  auteurs 
de  cette  classe.  Les  Annélides  ,  qu’on  a  vou¬ 
lu  séparer  des  Vers,  ne  paraissent  en  effet 
que  les  premiers  termes  d’une  série  que  les 
Borlases,  les  Planaires ,  les  Intestinaux,  etc., 
continuent  par  degrés  à  peine  distincts  les 
uns  des  autres,  et  il  paraît  préférable  de 
traiter  de  tous  ces  animaux  en  même  temps. 
Cette  seconde  manière  de  voir  est  celle  à  la¬ 
quelle  M.  de  Blainville  s’était  depuis  long¬ 
temps  arrêté  dans  ses  ouvrages  ;  et ,  comme 
nous  le  verrons  en  détail  à  l’article  vers 
de  ce  Dictionnaire,  plusieurs  naturalistes  qui 
avaient  eu,  comme  les  deux  hommes  célè¬ 
bres  que  nous  avons  cités  antérieurement , 
une  autre  opinion ,  professent  actuellement 
celle-ci,  et  ils  l’ont  même  renforcée  par  de 
nouvelles  preuves  que  nous  aurons  soin  de 
rappeler. 

Alors  on  conserve  assez  souvent  encore  le 
nom  d’ Annélides,  et  la  classe  d’animaux  à  la¬ 
quelle  il  se  trouve  appliqué  reste  avec  la  mê¬ 
me  circonscription  que  pour  Lamarck  et  Cu¬ 
vier  ;  mais  ses  rapports  naturels  sont  appré¬ 
ciés  d’une  manière  plus  convenable.  C’est  ce 
que  fait  M.  Milne-Edwards.  M.  de  Blainville 
donne  au  contraire  au  groupe  des  Annéli¬ 
des  sétigères  la  valeur  classique  :  ce  sont  ses 
Entomozoaires  chétopodes  ;  et  les  Sangsues 
ou  Annélides  apodes  des  auteurs  sont  dans 
la  même  classe  que  les  Vers  intestinaux  sous 
le  nom  d’Apodes  ;  celui  d’Annélides  n’a  pas 
d’emploi  dans  cette  classification. 

(P.  G.) 

*  AXXESLEIA,  Wallich  (Plant,  asiat. 
rar.,  t.  I,p.  5,tab.  5  (lord  G.  Annesly).  bot. 
ph.  — Genre  de  la  famille  des  Ternstrémia- 
cées ,  auquel  son  auteur  assigne  pour  carac¬ 
tères  :  Calice  2-bractéolé ,  à  tube  très  court , 
adhérent  à  la  base  de  l’ovaire  ;  limbe  5-parti, 
à  segments  inégaux,  imbriqués.  Corolle  5- 
fide,  à  lobes  pointus,  imbriqués,  connivents, 
opposés  aux  segments  calicinaux.  Etamines 
très  nombreuses,  2-sériées ,  incluses ,  insé¬ 
rées  sur  un  disque  périgyne;  filets  très 
courts;  anthères  basifixes,  introrses,  innées, 
2-thèques,  linéaires,  cuspidées,  longitudina¬ 
lement  déhiscentes.  Ovaire  semi-infère ,  3-10- 
culaire  ;  ovules  très  nombreux,  campylotro* 
pes,  suspendus  au  sommet  de  l’angle  interne 
des  loges.  Style  indivisé,  terminé  par  3  stig- 


Am 

mates  subuiés.  Baie  presque  sèche ,  subglo¬ 
buleuse,  3-loculaire,  couronnée  du  limbe 
calicinal.  Graines  par  avortement  solitaires 
ou  géminées  dans  chaque  loge,  suspendues , 
ployées  en  forme  de  fer  à  cheval,  apéri- 
spermées ,  recouvertes  d’un  arille  charnu  ; 
test  chartacé ,  luisant.  Embryon  cylindracé, 
courbé  conformément  à  la  graine  ;  radicule 
et  sommet  des  cotylédons  supères.  —  Ce  g. 
n’est  fondé  que  sur  une  seule  esp.  (A.  fra- 
grans,  Wall.,  I.  c,).  C’est  un  arbre  indigène 
du  Martaban;  ses  feuilles  sont  alternes, 
courtement  pétiolées,  lancéolées,  subcoria¬ 
ces  ,  très  entières ,  non  stipulées  ;  les  fleurs 
sont  axillaires,  solitaires,  très  longuement 
pédonculées ,  odorantes,  blanchâtres. 

(Sp.) 

*  AXXESLEIA,  Salisb.  (lord  G.  An¬ 
nesly).  bot.  ph.  —  Syn.  du  g.  Inga,  Plum., 
de  la  famille  des  Légumineuses  (Mimosées). 

(Sp.) 

AXXESLÏA,  Andr.  (lord  G.  Annesly). 
bot.  ph.  —  Syn.  du  g.  Euryale,  Salisb., 
de  la  famille  des  Nymphéacées.  (Sp.) 

*  AXXESORHïZA,Cham.  et  Schlecht. 
( Linnœa ,  1826,  p.  398)  (awvjiyou,  aneth; 
racine),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des 
Ombellifères ,  auquel  ses  auteurs  assignent 
les  caract.  suivants  :  Limbe  calicinal  margi- 
niforme,  5-denté ,  persistant.  Pétales  ellipti¬ 
ques  ,  acuminés ,  à  pointe  infléchie.  Styles 
réfléchis  après  la  floraison.  Péricarpe  prisma- 
tique-5-gone,  couronné  parles  styles  et  par  le 
limbe  calicinal.  Méricarpes  convexes  au  dos, 
dissemblables  :  l’un  3-ptère  (la  côte  caréna- 
le  et  les  côtes  marginales  ailées  ;  les  côtes 
intermédiaires  filiformes  )  ;  l’autre  4-ptère 
(  la  côte  carénale  filiforme  ;  les  4  autres  cô¬ 
tes  ailées  ).  Bandelettes  solitaires  dans  cha¬ 
que  vallécule ,  géminées  sur  la  commissure, 
qui  est  plane.  Carpophore  2-parti.  —  Ce 
g.  ,  voisin  des  OEnanthes ,  n’est  fondé  que 
sur  une  seule  espèce ,  laquelle  croît  au  Cap 
de  Bonne-Espérance.  C’est  une  herbe  à  ra¬ 
cine  fusiforme  (  ayant  une  odeur  d’anis); 
à  tige  dressée ,  garnie  de  feuilles  squammi- 
formes;  à  ombelles  12-15-radiées,  munies 
d’involucre  et  d’involucelles  polyphylles. 

(Sp.) 

AXXUEL ,  LE.  Annuus,  a  (annus , 
année),  bot.  —  Se  dit  des  plantes  qui  par¬ 
courent  toute  leur  période  végétative  dans 
le  cours  d’un  an ,  depuis  leur  germination 


ANO 


ANO 


547 


jusqu’à  leur  fructification,  après  laquelle  elles  I  comme  il  suit  :  Calice  écaliculé,  5-fide.  Pé- 
périssent.  C’est  l’opposé  de  vivace.  (C.  L.)  j  taies  5,  obovales ,  étalés  lors  de  l’épanouisse- 

ANNULAIRE  ( annulas ,  anneau),  ms.  ment;  onglets  adnés  à  la  base  de  l’andropho- 
—  Mouffet  nomme  ainsi  la  chenille  du  Boni-  re.  Androphore  à  partie  inférieure  ventrue , 
byx  neustria,  vulgairement  appelée  livrée,  recouvrant  l’ovaire,  et  à  partie  supérieure 

(D.)  columnaire,  couronnée  **’une  touffe  de  filets 

*  ANNULAIRE.  Ânnularia  [annulas  ,  très  nombreux,  filiformes;  anthères  rénifor- 
anneau).  moll.  — M.  Schumacher,  dans  mes,  bivalves.  Ovaire  non  stipité,  multilo- 
son  Essai  d’une  classification  des  Coquilles ,  culaire.  Ovules  solitaires  dans  chaque  loge , 
confondant  le  Turbo  elatius  de  Linné  avec  appendants,  attachés  à  l’angle  interne.  Styles 
les  Cyclostomes,  fait  pour  le  Cyclostoma  en  même  nombre  que  les  loges,  filiformes  , 
volvutus  et  quelques  autres  espèces  un  g.  soudés  par  la  base,  terminés  chacun  par  un 
Annulaire  que  l’on  ne  saurait  adopter ,  stigmate  capitellé.  Péricarpe  orbiculaire, 
mais  qui  donne  la  preuve  que  l’auteur  dont  déprimé,  composé  d’un  nombre  indéfini  de 
nous  parlons  avait  mal  compris  plusieurs  coques  cohérentes ,  1 -spermes ,  radiantes , 
parties  importantes  de  la  classification  de  mutiques ,  ou  cuspidées  au  sommet ,  irrégu- 
Lamarck.  Voy.  cyclostome.  (Desh.)  fièrement  ruptiles,  sans  se  désunir  entre 

*  AXACLÎAE  (  annulus ,  anneau  ).  elles.  Graines  subréniformes ,  appendantes , 
bot.  cr.  —  Quelques  espèces  de  Con-  à  hile  situé  dans  l’échancrure;  tégument 
ferves  avaient  été  désignées  sous  ce  nom  par  crustacé.  Périsperme  très  mince ,  mucilagi- 


MM.  LinketLéon  Leclerc.  (C.  M.) 

AN  NU  LOS  A.  année.  —  Synon.  latin 

d’ANNÉLIDES.  (C.  D’O.) 

A.W'l'Ll’S  bot.  —  Synon.  latin  d’AN- 
NEAU.  (C.  L.) 

ANNUMBI.  Annumbius.  ois.  —  Nom 


neux  étant  humecté.  Embryon  courbé  con¬ 
formément  à  la  graine  ;  cotylédons  foliacés, 
plissés  ;  radicule  supère.  — Herbes  annuelles 
(indigènes  du  Mexique).  Feuilles  hastiformes- 
trilobées  ou  anguleuses ,  alternes ,  longue¬ 
ment  pétiolées;  stipules  latérales,  géminées. 


donné  par  Azara  à  deux  espèces  d’Oiseaux  Pédoncules  axillaires,  solitaires,  1-flores. 
du  Paraguay,  remarquables  par  la  grandeur  Corolle  jaune,  ou  pourpre,  ou  violette, 
de  leur  nid ,  et  dont  nous  avons  fait  un  L’A.  hastata,  Cavan.,  est  cultivée  comme 
sous-genre  de  notre  genre  Anabate.  Voy.  j  plante  de  parterre.  On  connaît  5  ou  6  autres 
ce  mot. 

ANNUUS 

NUEL. 


A.  BOT. 


(Lafr.)  esp. ,  dont  plusieurs  se  font  aussi  remarquer 
Voyez  an-  par  des  fleurs  élégantes.  (Sp.) 

(C.  L.)  AXO  DESIS  (avw  ,  en  dessus  ;  femç , 

ANOA.  mam.  —  Genre  d’ANTiLOPE.  ligament  ).  ins.  —  Genre  de  Coléoptères 

(C.  d’O.)  |  hétéromères,  famille  des  Mélasomes,  établi 
par  M.  Solier  (  An.  Soc.  eut.  de  Fr.,  1834, 
t.  III,  p.  594  )  aux  dépens  du  g.  Erodius 


'  Voyez  ce  mot. 

ANO  B 11J M  (  «vsu  ,  sans  ;  Çioç ,  vie.  Ces 
Insectes  contrefont  les  morts  quand  on 


les  surprend),  ins.  —  Voyez  Vrillette.  de  Fabr.,  dont  il  se  distingue,  suivant  lui,  par 

(D.)  les  caract.  ci-après  :  Menton  convexe  en  de- 
ANOCARPUM,  De  Cand.  (. Syst . ,  t.  II,  hors  ,  comme  gibbeux ,  et  sans  strie  ni  sil- 
p.  222 ,  sub  Diplotaxi )  (  avw,  en  dessus;  Ion  longitudinal.  Yeux  très  courts,  très 
YxpKôz,  fruit),  bot.  ph.  —  Section  du  g.  larges  et  fortement  transverses ,  filiformes  , 
Diplotaxis,  famille  des  Crucifères.  Suivant  et  point  saillants  ;  ils  se  prolongent  d’une 
M.  De  Candolle,  elle  offre  pour  caract.  difl'é-  manière  très  notable  en  dessous  du  bord  la- 
rentiels  :  Style  conique  ,  comprimé ,  asper-  téral  de  la  tête.  Cuisses  minces,  cylindriques 
me,  ou  1-2-sperme  à  la  base;  stigmate  bi-  à  leur  base,  fortement  renflées  en  massue  à 
lobé.  Silique  (  le  plus  souvent  non-stipitée  )  leur  extrémité  et  non  comprimées  ,  et  sub¬ 
dressée.  (Sp.)  filiformes  comme  dans  les  Erodius  ;  les  cils 

ANODA,  Cavan.  (à  priv.;  v  euph.;  ôcTds,  des  antérieures  sont  plus  courts  et  plus  épb- 
route  ;  sans  suture  apparente  ).  bot.  pii.  neux.  Dessus  du  tergum  du  prothorax  pres- 
—  Genre  de  la  famille  des  Malvacées ,  dont  que  tronqué  à  sa  base;  les  angles  postérieurs 
M.  Runth  (in  Humb.  et  Bonpl. ,  Nov.  Gen.  |  non  prolongés  en  arrière.  Corps  peu  convexe 
et  Spec. ,  t.  Y,  p.  2G5)  a  limité  les  caractères  |  en  dessus,  moins  ovalaire,  presque  filifoî> 


ANO 


543  ANO 

me  ,  brusquement  arrondi  à  l’extrémité  pos¬ 
térieure. 

M.  Dejean  n’a  pas  trouvé  ce  g.  assez  ca¬ 
ractérisé  pour  l’adopter  ,  et  il  en  a  réuni  la 
seule  espèce  sur  laquelle  il  est  fondé  (. Anod . 
Cleryi ,  originaire  du  Sénégal  )  au  g.  Ero- 
dius  de  Fabricius.  Voy.  ce  mot.  (D.) 

*  AX  O I  )OCHE  I  LU  S  (  «priv.;  v  euph.; 
0V01 iç,  dent;  yjûos,  lèvre),  ins.  —  Genre  de 
Coléoptères  pentamères,  famille  des  Hydro- 
canthares ,  tribu  des  Haliplides  ,  établi  par 
M.  Babington ,  d’après  une  esp.  de  Rio-Ja- 
neiro ,  qu’il  nomme  A.  maculatus.  —  Ce 
genre  ne  nous  est  connu  que  par  l’indication 
qu’en  donne  M.  Hope  dans  son  ouvrage  in¬ 
titulé  :  Hope's  ColeopterisVs  Manual,  part. 
ÏI,  p.  132.  (D.) 

ANODON  («voyous,  ovro’s,  édenté),  moll. 
—  Dans  son  Traité  de  Zoologie ,  M.  Oken 
préfère  ce  nom  grec  à  celui  d 'Anodonta 
consacré  depuis  long-temps  au  g.  Anodonte 
de  Bruguière  et  de  Lamarck.  Voy.  ano¬ 
donte  et  mulette.  (Desh.) 

ANODONTE.  Anodonta  (  àvo'cfeuç,  ov- 
to'î  ,  édenté),  moll.  —  Ce  genre  a  été  créé  par 
Bruguière  dans  l’ Encyclopédie  Méthodique 
lorsqu’il  coordonna  les  planches  de  cet  ou¬ 
vrage.  Ce  savant  conchyliologue  étant  mort 
sans  avoir  achevé  le  texte  de  ce  grand  ou¬ 
vrage,  ce  fut  Lamarck  qui ,  le  premier,  dé¬ 
termina  rigoureusement  les  limites  du  g., 
et  le  caractérisa  dans  le  premier  tableau 
systématique  de  conchyliologie  qu’il  publia 
en  1799  dans  les  Mémoires  de  la  Société 
d' Histoire  naturelle  de  Paris.  A  l’époque  où 
le  genre  Anodonte  fut  créé,  il  pouvait  être 
maintenu  sans  difficulté  dans  la  méthode  ; 
mais  depuis  que  de  nombreuses  observa¬ 
tions  sont  venues  successivement  enrichir 
la  science  ;  depuis  que  le  nombre  des  espè¬ 
ces  s’est  accru  dans  ce  g.,  aussi  bien  que 
dans  les  Mulettes ,  de  la  manière  la  plus 
inattendue,  toutes  les  personnes  qui  se  sont 
occupées  de  conchyliologie  se  sont  aperçues 
que  les  Anodontes  et  les  Mulettes  se  liaient 
par  les  nuances  les  plus  insensibles,  et  que, 
par  l’étude  seule  des  coquilles ,  il  était  im¬ 
possible  de  déterminer  d’une  manière  ra¬ 
tionnelle  la  limite  des  deux  genres.  Mais  il 
fut  bien  plus  impossible  encore  de  détermi¬ 
ner  cette  limite  lorsque  l’on  sut  enfin  que 
les  animaux  des  Anodontes  ne  diffèrent  en 
rien  de  ceux  des  Mulettes  ;  et,  dès  lors ,  il 


fallut  convenir  que,  pour  les  deux  g.  que 
nous  venons  de  mentionner ,  les  caractères 
de  la  charnière  ne  sont  de  nulle  valeur.  Les 
espèces  qui  ont  cette  partie  le  plus  forte¬ 
ment  articulée  ne  diffèrent  en  rien,  quant 
à  l’animal,  des  espèces  qui  ont  la  charnière 
simple  et  sans  dents.  On  conçoit,  d’après 
cela,  qu’il  est  nécessaire  de  rassembler  en 
un  seul  genre  les  Anodontes  et  les  Mulet¬ 
tes  ,  et  nous  verrons,  en  traitant  de  ce  der¬ 
nier  ,  qu’il  faudra  y  réunir  aussi  les  Hyris 
et  les  Castallies  de  Lamarck.  Voy.  mulet- 
te  .  (  Desh.  ) 

ANODONTEA,  DC.  (Syst.  Iï,  p.  317, 
sub  Alysso )  («v&>,  en  dessus;  ôiïovs,  ovto'?, 
dent  ).  bot.  ph.  —  Syn.  du  s. -g.  Aurinia , 
C.  -  A.  Meyer ,  de  la  famille  des  Crucifères. 

(Sp.) 

*  ANODONTIDES ,  et  non  ANO- 

DONTIIIDES.  Anodontidia  («vocTous,  ov- 
to's,  édenté;  eîcTos,  apparence),  moi.l.  — 
M.  Rafinesque,  dans  une  monographie  des 
coquilles  de  l’Ohio,  publiée  dans  le  Journal 
général  des  Sciences  naturelles  de  Bruxel¬ 
les  ,  a  divisé  en  un  grand  nombre  de  genres 
et  de  familles  les  Anodontes  et  les  Mulet¬ 
tes.  Il  a  proposé  une  famille  des  Anodon- 
tines  ,  qui,  correspondant  exactement  au  g. 
Anodonte  des  auteurs,  est  aujourd’hui  ab¬ 
solument  inutile ,  lorsque  surtout  le  gen¬ 
re  Anodonte  lui-même  ne  peut  subsister. 

Voy.  ANODONTE  et  MULETTE.  (DESH.) 

ANODONTITE  (dimin.  d’&ctfous,  ov- 
t<3ç,  édenté),  moll. — Nom  sous  lequel  Bru¬ 
guière  a  d’abord  séparé  les  Anodontes.  Ce 
nom  a  été  changé  depuis  contre  celui  qui 
est  encore  en  usage.  (Desh.) 

*  ANODONTIUM  («vod'ous,  ovto's,  éden¬ 
té  ).  bot.  cr.  —  Ce,  genre  acrocarpe  , 
uniquement  fondé  sur  un  caractère  très 
variable  comme  la  présence  ou  l’absen¬ 
ce  de  fleurs  mâles  axillaires ,  a  été  aban¬ 
donné  par  Bridel  lui-même,  qui  l’avait  éta¬ 
bli  aux  dépens  du  g.  Gymnostome,  et  sur 
une  seule  espèce  d’Hedwig,  le  G.  prorepens, 
propre  à  l’Amérique  septentrionale.  Ce  g. 
n’a  point  été  adopté  et  ne  devait  pas  l’être. 

(C.  M.) 

*ANODONTYRA  (âvâfovs,  ovro? ,  sans 
dents  ;  ovpû,  queue  ;  extrémité  abdominale). 
ins.  —  Genre  établi  par  M.  Westwood  ( pro - 
ceedings  oftheZool.  Soc.  of  Lond.),  qui  le 
place  dans  la  famille  des  Scoliens ,  et  lui  as™ 


ANO 


AN  O 


549 


signe  les  caractères  suivants  :  Corps  allongé. 
Antennes  grêles,  de  treize  articles.  Mandibu¬ 
les  armées  d’une  forte  dent  au  côté  interne, 
avant  l’extrémité  ;  palpes  maxillaires ,  longs, 
composés  de  six  articles  ;  les  labiaux  de 
quatre.  Abdomen  oblong  ,  sans  pointes  à 
l’extrémité.  D’après  M.  Westwood,  les  Ano- 
dontyra  sont  voisins  des  Tengyra.  Leurs 
ailes  présentent  la  même  disposition  dans  les 
nervures ,  mais  le  corps  est  plus  court  que 
dans  les  Tengyra  et  les  Myzine  raâles. 
— L’auteur  ne  rapporte  à  son  g.  qu’une  seule 
espèce  du  Chili ,  qu’il  désigne  sous  le  nom 
d’A.  tricolor.  (BL.) 

*ANODUS  (àvocToy;,  édenté). ins. — Genre 
de  Coléoptères  pentamères,  famille  des  Bra- 
chélytres,  tribu  des  Fissilabres ,  établi  par 
M.  Nordmann  ( Symbolæ  ad  monographiam 
Staphylinorum  ),  et  auquel  il  assigne  les 
caract.  suiv.  :  Palpes  courts  ;  les  maxillaires 
comme  dans  les  Staphylins ;  les  labiaux  ayant 
les  deux  premiers  art.  courts,  le  deuxième 
épais ,  tronqué  au  bout.  Mandibules  peu  al¬ 
longées,  non  fortes,  falquées,  minces,  éden¬ 
tées,  légèrement  rétrécies  à  la  base ,  ce  qui 
leur  donne  une  forme  singulière.  Chaperon 
très  court.  Labre  court,  échancré.  Antennes 
allongées,  filiformes  ,  plus  minces  extérieu¬ 
rement  ;  1er  article  plus  long  que  les  autres, 
épais  à  la  base;  le  second  très  court;  le  troi¬ 
sième  une  fois  plus  long.  Les  autres,  cylin¬ 
driques  ,  presque  linéaires  et  graduellement 
plus  courts  ;  le  dernier  échancré  oblique¬ 
ment  au  sommet.  Tête  grande ,  transverse , 
avec  les  yeux  petits  et  non  saillants.  Cou  dis¬ 
tinct.  Corselet  peu  allongé,  carré,  un  peu 
atténué  postérieurement.  Corps  et  pattes 
comme  dans  les  Staphylins.  L’auteur  rap¬ 
porte  à  ce  g.  trois  espèces  d’Europe,  dont 
deux  nouvelles  nommées  par  lui  A.  messor 
et  A.  falcîfer ,  et  la  3e  qui  est  le  Staphyli- 
nus  morio  des  auteurs.  (D.) 

AIVOECTANGIUM.  Anictangium 
(âvotxros ,  ouvert  ;  âyyeïov ,  vase  ,  capsule). 
bot.  cr.  —  Ces  deux  noms  ont  été  indiffé¬ 
remment  employés  pour  désigner  un  gen¬ 
re  de  Mousses ,  mais  il  s’en  faut  bien  que 
chacun  des  bryologistes  qui  s’en  sont  servi 
lui  ait  attribué  les  mêmes  caractères.  On 
trouve,  en  effet,  sous  ce  nom ,  dans  les  au¬ 
teurs,  des  Mousses  acrocarpes  et  pleurocar- 
pes,  munies  ou  dépourvues  de  péristome. 
Un  grand  nombre  de  Gymnostomes,  pres¬ 


que  toutes  les^péces  du  genre  Schistidium 
Brid.,  une  NeiAère  et  un  Macromitrium,  s’y 
trouvaient  réunis ,  sans  rien  avoir  de  com¬ 
mun  que  le  nom. 

Aujourd’hui ,  on  réserve  le  nom  qui  fait 
le  sujet  de  cet  article  à  des  Mousses  pleurocar- 
pes  de  la  tribu  des  Hypnées  et  dont  voici  les 
caract.  :  Péristome  nul.  Calyptre  cucullifor- 
me  ou  en  capuchon.  Capsule  égale ,  sans  an¬ 
neau,  latérale,  munie  d’un  opercule  conique, 
recourbé  en  bec.  Fleurs  dioïques,  latérales. 
Fleurs  mâles  gemmiformes.  Anthères  nom¬ 
breuses,  accompagnées  de  beaucoup  de  pa- 
raphyses  filiformes  ,  articulées.  Pistils  aussi 
très  nombreux,  dont  un  seul  est  fécond.  Ce 
g.,  étant  purement  artificiel  et  se  composant 
de  deux  tribus  distinctes,  offre  peu  de  ca¬ 
ract.  qui  soient  communs  à  toutes  deux.  Dans 
l’une,  à  laquelle  Bridel  conserve  le  nom 
d’Anictange,  les  espèces  sont  dressées  ;  dans 
l’autre,  qu’il  nomme  Erpodium ,  elles  sont 
rampantes.  Les  premières  sont  rapprochées 
des  Hypnées  par  le  port,  les  secondes  des 
Cryphées  par  leur  capsule  presque  sessile  et 
leurs  feuilles  à  réseau  lâche.  Les  cinq  ou  six 
espèces  connues  vivent  entre  les  tropiques, 
soit  sur  les  troncs  d’arbres,  soit  sur  la  terre. 
Le  g.  Hedwigia ,  établi  par  Hooker  (Musc, 
exot .,  t.  46,  et  139),  est  absolument  le  mê¬ 
me  que  celui-ci.  Il  ne  pouvait  être  conservé 
à  cause  d’un  g.  homonyme  de  la  Phanéro- 
gamie,  fondé  par  Swartz  et  universellement 
adopté  ;  aussi  voyons-nous  dans  l’énuméra¬ 
tion  des  g.  de  cette  famille,  jointe  à  l’expo¬ 
sition  qu’en  fait  M.  Lindley  (A  nat.  Syst. 
of  Bot.),  M.  Hooker  lui-même  y  renoncer  et 
adopter  le  g.  Anœctangium.  Anyctangie , 
qu’on  trouve  dans  le  Dict.  class.,  est  un  mot 
que  condamne  l’étymologie.  (C.  M.) 

*  ANOECTOCHILUS.  Chrysobaphus , 
Wall.  ;  Orchipedum ,  Kuhl  et  Hass.  (àvotx- 
ro’s,  ouvert  ;  yeïïos,  lèvre  ).  bot.  ph.  —  Gen¬ 
re  de  la  famille  des  Orchidacées ,  tribu  des 
Néottiées  ,  formé  par  Blume  (  Flor.  Jav., 
Prœf.  YI  ) ,  avec  ces  caract.  :  Périgone  rin- 
gent  ;  segments  extérieurs  plus  larges ,  sup¬ 
posés  au  labelle  ,  et  légèrement  connés  à  la 
base;  le  supérieur  soudé  en  casque,  avec 
les  segments  internes  ,  qui  sont  plus  petits 
et  inégaux.  Labelle  conné  avec  le  gynostè- 
me,  renllé-ventru  à  sa  base,  canaliculé-on- 
guiculé  au  sommet ,  à  limbe  dilaté  ,  semilo- 
bé  ,  étalé.  Gynostème  court,  courbé  en 


550 


ANO 


AIN  O 


dessus ,  atténué-échancré  ,  calleux  des  deux 
côtés ,  bilamellé  en  avant.  Anth.  terminale  , 
biloculaire.  Pollinies  2 ,  subbilobées  ,  à  cau- 
dicules  très  courtes;  glandule  commune, 
oblongue.  ■—  Ce  g.  renferme  quelques  plan¬ 
tes  javanaises  caulescentes ,  radicifères  à  la 
base;  à  feuilles  membranacées ,  nervées  ;  à 
inflorescence  en  épis  bractéés.  (C.  L.) 

ANOEGOSANTIIUS.  bot.  —  Voyez 
ANIGOSANTHUS.  (C.  L.) 

ANOEMA.  mam.  —  Nom  scientifique 
donné  par  Fréd.  Cuvier  au  Gochon  d’Inde. 

VoiJ.  COBAYE.  (C.  D’O.) 

*  ANOEREA  (àvKt^ew,  je  détruis  ;  il 
eût  fallu  écrire  Anœrea  ).  ins.  —  Genre 
de  Coléoptères  tétramères ,  famille  des  Lon- 
gicornes ,  établi  par  M.  Mulsant ,  dans  son 
Eïst.  nat.  des  Coléopt.  de  France,  p.  184, 
aux  dépens  du  g.  Saperda  de  Fabricius, 
pour  y  placer  une  seule  esp.,  la  S.  carcha- 
rias  de  ce  dernier.  Après  avoir  comparé  at¬ 
tentivement  les  caract.  assignés  à  ce  g.  par 
M.  Mulsant  avec  ceux  du  g.  Saperde ,  nous 
n’y  avons  aperçu  d’autre  différence  que  celles 
qui  résultent  de  ce  que  les  élytres  de  la  S. 
carcharias  sont  terminées  par  une  petite 
pointe,  tandis  que  celles  des  autres  Saperdes 
sont  obtuses.  Ce  caract.  nous  paraît  bien 
minime  pour  constituer  un  genre.  Voy.  le 

g.  SAPERDE.  (D.) 

*  AXOGCODES  (  «  priv.  ;  v  euph.;  oy- 

x«dV,  enflé),  ins.  —  Genre  de  Coléoptères 
hétéromères ,  famille  des  Sténélytres ,  établi 
par  M.  Dejean,  dans  son  dernier  Catalogue  , 
aux  dépens  des  g.  OE  déniera  d’Olivier,  et 
Dryops  de  Fabricius.  Il  y  rapporte  11  esp., 
dont  8  d’Europe ,  1  de  Sibérie ,  1  de  Gui¬ 
née  ,  et  1  de  la  Perse  occidentale.  Nous  cite¬ 
rons  seulement  comme  type  du  g.  VAnog. 
melanura ,  ou  QEdem.  id.  d’Olivier,  qui  se 
trouve  en  Allemagne,  et  quelquefois  aux 
environs  de  Paris.  —  Ce  g.,  dont  M.  Dejean 
n’a  pas  publié  les  caract.,  se  distingue  prin¬ 
cipalement  des  OEdémères  par  les  cuisses 
postérieures  non  renflées ,  et  des  Dryops  et 
des  Asclera,  genres  voisins,  par  un  écusson 
arrondi  et  non  triangulaire ,  comme  chez 
ces  derniers.  Du  reste ,  les  Anogcodes  ont 
les  élytres  assez  larges ,  molles  ,  légèrement 
convexes  ,  faiblement  amincies  vers  l’extré¬ 
mité,  avec  trois  côtes  longitudinales  à  peine 
marquées  sur  chacune  d’elles.  (D.) 

*ANOGE  ISSUS ,  Wallich  ,  Cat.  -  Co- 


nacarpi  sect.  Leiocarpus  et  Anogeissus , 
RC.  (  Prodr.  IIT ,  p.  16  ;  Mém.  Soc.  d’hist. 
nat.  Genev.,  IY,  tab.  5)  («vw,  en  haut;  ystu- 
crov  ,  bord  saillant  ).  bot.  ph.  —  Genre  de 
la  famille  des  Combrétacées  (tribu  des  Ter- 
minaliées,  DG.).  M.  Guillemin  ( Flor .  Seneg ., 
t.  I ,  p.  279)  en  a  donné  les  caract.  suivants  : 
Tube  calicinal  à  partie  adhérente  compri¬ 
mée  ,  diptère  ;  partie  inadhérente  prolongée 
beaucoup  au  delà  de  l’ovaire ,  filiforme ,  per¬ 
sistante;  limbe  cyathiforme,  5-denté,  non 
persistant.  Corolle  nulle.  Etamines  10 , 2-sé- 
riées ,  saillantes ,  insérées  au  limbe  calicinal  ; 
filets  subulés  ;  anthères  2-thèques ,  cordifor- 
mes,  longitudinalement  déhiscentes.  Ovaire 
infère,  1-loculaire,  2-ovulé;  ovules  anatro- 
pes ,  suspendus  au  sommet  de  la  loge.  Style 
filiforme  ;  stigmate  pointu.  Fruits  compri¬ 
més  ,  coriaces ,  2-ptères ,  1-spermes ,  mucro- 
nés  (par  la  portion  persistante  du  tube  cali¬ 
cinal),  lâchement  imbriqués.  Graine  ovoïde, 
suspendue.  Embryon  rectiligne  :  cotylédons 
charnus ,  convolutés  en  spirale  ;  radicule  su- 
père.  —  Arbres  à  feuilles  alternes ,  très  entiè¬ 
res,  non  glanduleuses  ;  fleurs  jaunes,  1-brac- 
téolées,  agrégées  en  capitules  pédonculés, 
axillaires.  —  On  en  connaît  4  esp. ,  dont  1  de 
la  Sénégambie  et  5  de  l’Inde.  (Sp.) 

*  ANOGLOCHIS  (  âvw,  en  haut;y>fc>- 

xU,  pointe).  —  Mot  formé  par  l’abbé  Croizet 
pour  désigner  son  s.-g.  de  Cerfs  fossiles  de 
l’Amérique  ,  dont  le  premier  andouiller  est 
éloigné  de  la  couronne.  (L.  D.) 

*ANOGRA,  Spach  ( Nouv .  Ann.  des  Sc. 
nat.,  t.  IY,  p.  359  [Anagramme  d'Onagra]). 
—  Baumannia ,  Spach  (Hist.  des  Plantes 
phan.,  t.  IY,  p.  551 ,  non  DC).  bot.  ph.  — 
Genre  de  la  famille  des  Onagraires  (tribu 

t 

des  Onagrées,  sect.  desEnothérinées  ),  établi 
sur  quelques  esp.  d’Ænothera  des  auteurs. 
Il  diffère  des  vrais  Ænothera  par  des  fleurs 
diurnes,  pendantes  en  préfloraison,  à  co¬ 
rolle  rose;  des  ovules  î  -sériés  dans  chaque 
loge, non  imbriqués;  des  capsules  linéaires- 
tétragones;  des  graines  lisses,  anguleuses. 

(Sp.) 

*  A  N  O  L  E  X  E  S .  Anolena  (  à  priv.;  o/svij, 
bras  ).  térat.  —  Ranzani  a  donné  cette 
épithète  aux  animaux  de  la  classe  des  Acé¬ 
phales  qui  n’ont  pas  de  bras.  (C.  d’O.) 

*ANOLEPTUS  («vw,  en  haut;  >e*ros, 
étroit  ;  sommet  aminci  ).  bot.  piï.  —  Ce 
mot  a  été  appliqué  par  M.  De  Gandolle  à  la 


ANO 


ANO 


551 


première  section  du  g.  Sonckus ,  dans  la¬ 
quelle  il  comprend  deux  plantes  vivaces  , 
originaires  du  Cap  ,  dont  les  capitules  sont 
multiflores,  les  fruits  striés  longitudinale¬ 
ment  et  presque  atténués  au  sommet  en  une 
sorte  de  bec.  (J.  D.) 

ANOLIS.  rept.  —  Genre  de  Reptiles, 
formé  par  Daudin ,  et  que  MM.  Duméril  et 
Bibron  placent  dans  leur  famille  des  Lé¬ 
zards  iguaniens  ou  Sauriens  eunotes.  Coc¬ 
teau  assigne  à  ce  genre  les  caractères  sui¬ 
vants  :  Tête  pyramidale,  allongée.  Corps 
épais ,  légèrement  comprimé  latéralement. 
Queue  longue,  renflée  par  intervalles,  sur¬ 
montée  à  sa  naissance  d’une  crête  plus  ou 
moins  prononcée  ;  les  membres,  et  les  posté¬ 
rieurs  surtout,  très  développés,  grêles,  ainsi 
que  les  doigts,  qui  sont  terminés  par  des 
ongles  forts  et  crochus.  Bouche  grande  ; 
langue  molle,  spongieuse,  entière,  un  peu 
extensible;  dents  nombreuses,  peu  inégales, 
serrées  et  aplaties  de  dehors  en  dedans  :  les 
antérieures  simples  ;  les  postérieures  bicus- 
pides,  ou  tricuspides,  ou  dentelées  en  scie. 
Plusieurs  auteurs  prétendent  que  les  Anolis 
ont  des  dents  simples ,  coniques,  au  palais  ; 
d’autres  disent  qu’ils  n’en  ont  pas  ;  le  fait  est 
que  ces  dents  ne  sont  pas  constantes  chez 
tous  les  Anolis ,  preuve  que  ces  Phanères 
ne  peuvent  pas  avoir,  dans  l’Histoire  des 
Reptiles,  toute  l’importance  caractéristique 
que  l’on  a  voulu  leur  attribuer.  Les  branches 
postérieures  de  l’os  hyoïde  se  prolongent 
chez  ces  animaux ,  fort,  en  arrière ,  sous  le 
thorax ,  et  le  rapprochement  de  leurs  extré¬ 
mités  détermine ,  dans  certaines  circonstan¬ 
ces  physiologiques ,  une  saillie  plus  ou 
moins  considérable  de  la  peau  du  gosier,  é- 
largie  en  une  sorte  de  fanon  que  l’on  a  ap¬ 
pelé  improprement  goitre ,  et  qui  a  fait 
donner  aux  Anolis  les  noms  vulgaires  de 
Goitreux,  de  Papa-Vento ,  etc.  Les  côtes 
se  réunissent  entre  elles  à  la  partie  infé¬ 
rieure  du  thorax,  à  peu  près  comme  chez 
les  Caméléons ,  avec  lesquels  les  Anolis  ont 
encore  d’autres  points  de  ressemblance  ;  les 
yeux  sont  saillants,  munis  de  deux  paupiè¬ 
res  à  peu  près  égales  ;  le  tympan  forme  une 
ouverture  ovalaire-libre.  La  tête  est  couverte 
de  petites  plaques  égales,  polygones,  irré¬ 
gulières  ;  le  corps  est  revêtu  d’écailles  peti¬ 
tes,  égales,  uniformes,  quadrilatères,  lis¬ 
ses,  subYerticillées ,  réunies  sous  le  ventre 


en  forme  de  suture  ;  sur  les  membres  elles 
prennent  une  forme  rhomboïdalc,  et  devien¬ 
nent  carénées  ;  mais  le  caractère  propre  des 
Anolis  est  celui  qui  leur  a  valu  les  noms  de 
Lézards  larges-doigts  ou  Dactyloa  ;  la  der¬ 
nière  phalange  de  tous  les  doigts  est  grêle , 
arrondie,  tandis  que  l’avant-dernière  est 
renflée,  élargie  en  une  plaque  discoïdale 
aux  quatre  doigts  extérieurs  de  chaque  pied, 
garnie  au  dessous  de  petites  lamelles  trans¬ 
versales  qui  aident  ces  Sauriens  dans  l’ac¬ 
tion  de  grimper  :  car  les  Anolis  chassent  or¬ 
dinairement  sur  les  arbres  et  les  buissons , 
et  se  nourrissent  non  seulement  d’insectes, 
mais  encore  de  fruits  et  de  baies  ;  leur  colo¬ 
ration  ,  en  général  verdâtre,  se  perd  facile¬ 
ment  dans  la  teinte  du  feuillage  sous  le¬ 
quel  ils  se  cachent;  cette  couleur  est  aussi , 
comme  celle  du  Caméléon ,  sujette  à  varier 
brusquement ,  selon  les  sensations  de  l’ani¬ 
mal.  Les  Anolis  sont  vifs  et  lestes;  ils  cou¬ 
rent  avec  promptitude ,  et  sautent  avec  légè¬ 
reté  d’une  branche  à  l’autre  ;  ils  mordent 
fortement  et  avec  assez  d’acharnement  la 
main  qui  les  saisit  ;  mais  leur  morsure  est 
innocente.  Ils  s’accouplent  et  se  reprodui¬ 
sent  comme  la  plupart  des  autres  Sauriens. 

MM.  Duméril  et  Bibron  indiquent  25  esp. 
d’Anolis ,  qui  appartiennent  presque  toutes 
à  l’Amérique  et  aux  Antilles.  (C.  d’O.) 

AIYOMA,  Lour.  ( Flor .  Coch.  ed.Willd ., 
p.  541)  (Jx.vofj.oc ,  irrégulier),  bot.  ph.  — - 
Genre  de  la  famille  des  Légumineuses  (s. - 
ordre  des  Césalpiniées,  tribu  des  Cassiées, 
DC.).  Établi  par  Loureiro  sur  des  esp.  très 
hétérogènes ,  ce  g.  a  été  limité  à  une  seule 
esp.,  fort  incomplètement  connue,  et  à  la¬ 
quelle  on  assigne  pour  caract.  génériques  : 
Cal.  de  5  sépales  presque  égaux,  oblongs,  sou¬ 
dés  par  la  base.Pét.  5,  presque  égaux,  oblongs. 
Étamines  10  ,  ascendantes ,  alternativement 
fertiles  et  stériles.  Légume  épais,  oblong,  1- 
loculaire,  2-valve,  polysperme.  —  Arbris-: 
seau  (indigène  de  Cochinchine)  à  feuilles 
opposées,  bipennées;  folioles  subovales,  co¬ 
tonneuses;  fleurs  blanches,  disposées  en  pa- 
nicules.  (Sp.) 

ANOMAL.  Ànomalus  (  àvco^«>o;,  ir¬ 
régulier  ).  —  Cet  adjectif  s’emploie ,  en 
Histoire  naturelle,  pour  désigner  un  être 
qui,  par  son  faciès ,  l’absence  ou  la  présen¬ 
ce  de  certaines  parties ,  s’éloigne  des  êtres 
que  leurs  caractères  généraux  placent  à  cô- 


ANO 


552  ANO 

té  de  lui,  et  auquel  il  doit  être  comparé. 

(C.  D’O.) 

ANOMAL.  Anomalus  (  «vc5u*/oç,  irré¬ 
gulier  ).  bot.  —  Se  dit  de  tout  organe  dont 
la  forme  s’éloigne  de  celle  du  type  général. 
On  dit  en  général  qu’une  fleur  est  anomale 
quand  sa  forme  n’est  pas  celle  des  fleurs 
qu’on  voit  le  plus  ordinairement  :  par  exem¬ 
ple  les  fleurs  des  Linaires ,  des  Ancolies , 
des  Aconits ,  etc.  (C.  L.) 

*  ANOMAL.  Anomalis  (àv<i/*a>oç,  irré¬ 

gulier).  mam.  —  Qui  est  irrégulier  ou  con¬ 
traire  à  l’ordre  naturel.  (C.  d’O.) 

*  ANOMAL  A  («vc Lixoàoç,  irrégulier),  ms. 
—  Genre  de  Coléoptères  pentamères ,  fa¬ 
mille  des  Lamellicornes,  tribu  des  Scarabéi- 
des  phyllophages ,  établi  par  Mégerle  aux 
dépens  du  g.  Melolontha  de  Fabricius ,  et 
adopté  par  presque  tous  les  entomologistes. 
Ses  caract. ,  suivant  Westwood,  le  seul  au¬ 
teur,  à  ma  connaissance,  qui  les  ait  pu¬ 
bliés  (  Synopsis  of  the  généra  of  British 
Insects) ,  sont  :  Antennes  de  9  articles.  On¬ 
gles  inégaux.  Chaperon  non  avancé.  Corselet 
large  postérieurement.  —  Ce  genre  a  pour 
type  le  Melolontha  vitis  de  Fabricius,  au¬ 
quel  sont  venues  se  réunir  une  foule  d’espè¬ 
ces  analogues,  tant  d’Europe  que  des  autres 
parties  du  globe.  M.  Dejean ,  dans  son  der¬ 
nier  Catalogue,  en  mentionne  71.  Ce  sont 
des  Insectes  de  moyenne  taille  pour  la  plu¬ 
part;  d’un  vert  métallique  très  brillant,  qui 
se  change  en  bleu  ou  couleur  de  bronze 
doré  dans  quelques  espèces.  Ils  se  distin¬ 
guent,  à  la  première  vue,  des  Hannetons  par 
leur  forme  presque  ovoïde,  et  par  leurs  pat¬ 
tes,  plus  courtes  et  plus  trapues.  On  en  trou¬ 
ve  une  esp.  aux  environs  de  Paris  :  c’est 
le  Melolontha  Juin  de  Fabricius,  qui  va¬ 
rie  tellement,  suivant  les  contrées  qu’il 
habite  ,  qu’il  a  reçu  neuf  noms  différents. 

(DO 

ANOMALES.  Anomal œ  (  àv&fioàos,  ir¬ 
régulier  ).  bot.  —  Tournefort  donnait  ce 
nom  aux  plantes  de  sa  11e  classe ,  à  corolle 
polypétale ,  irrégulière  :  Balsamines ,  Fu- 
meterres ,  Delphinelles,  etc.  (C.  L.) 

*  ANOMALIE.  Anomalia  (àvw//.o.:/ta ,  ir¬ 
régularité  ).  bot.  —  Dénomination  qui ,  en 
Botanique ,  s’applique  en  général  à  toute 
déviation  des  formes  ordinaires.  (C.  L.) 

*  ANOMALIES  .Anomaliœ  (  avco/xaAta , 
disparité),  zool.,  ter at.— Toutes  les  espè¬ 


ces  ,  principalement  l’homme,  et  les  animaux 
domestiques  répandus  comme  lui  dans  des 
climats  très  divers  et  exposés  à  l’action  d’un 
grand  nombre  de  causes  modificatrices ,  sont 
sujettes  à  une  foule  de  variations  dans  la 
forme ,  le  volume ,  la  structure  ,  et ,  en  gé¬ 
néral  ,  la  disposition  des  organes.  Le  même 
individu  observé  à  deux  âges,  ou  même 
dans  deux  saisons  diverses,  présente  sou¬ 
vent  de  notables  différences.  Cependant ,  au 
milieu  de  toutes  ces  diversités  normales ,  il 
existe  un  ensemble  de  traits  communs  à  la 
majorité  des  individus  qui  composent  une 
grande  espèce;  et  c’est  cet  ensemble  de  traits 
communs  qu’on  nomme  le  type  spécifique. 

Toute  déviation  du  type  spécifique ,  ou , 
en  d’autres  termes,  toute  particularité  or¬ 
ganique  que  présente  un  individu  comparé 
à  la  plupart  des  individus  de  son  espèce , 
constitue  ce  qu’on  appelle  une  Anomalie ,  et 
quelquefois  une  déviation  organique. 

Cette  définition,  avec  laquelle  les  données 
étymologiques  du  mot  Anomalies  sont  par¬ 
faitement  en  rapport ,  peut ,  au  premier  as¬ 
pect  ,  paraître  un  peu  abstraite  ;  mais  elle 
renferme  en  elle  l’expression  très  exacte  de 
la  valeur  du  mot  Anomalies ,  généralement 
si  mal  compris ,  même  par  les  tératologues. 
Elle  met  en  lumière  une  notion  qu’il  impor¬ 
te  d’acquérir  dès  les  premiers  pas  faits  dans 
l’étude  de  la  tératologie,  savoir,  qu’une  ano¬ 
malie  n’est  point  essentiellement  une  con¬ 
formation  irrégulière  et  désordonnée ,  une 
infraction  aux  lois  générales  de  la  nature  , 
mais  simplement  une  conformation  insolite , 
un  état  organique  différent  de  celui  que  nous 
avons  habituellement  sous  les  yeux.  C’est  ce 
que  notre  illustre  Montaigne  avait  parfaite¬ 
ment  compris  et  indiqué  dès  1580 ,  lorsque 
dans  ses  immortels  Essais ,  à  l’occasion  d’un 
monstre  double,  il  s’exprimait  ainsi  •  «  Nous 
appelons  contre  nature  ce  qui  advient  con¬ 
tre  la  coustume  :  rien  n’est  que  selon  elle, 
quel  qu’il  soit.  » 

C’est  parce  qu’il  en  est  ainsi  que  la  térato¬ 
logie  est  une  science ,  et  non  une  vaine  et  sté¬ 
rile  collection  de  faits  auxquels  on  pourrait 
tout  au  plus  prendre  un  intérêt  de  curiosi¬ 
té.  Supposez  que  les  Anomalies  ne  soient , 
comme  on  l’a  dit  jusque  dans  le  siècle  dernier, 
comme  quelques  uns  le  répètent  encore  au¬ 
jourd’hui,  que  de  vains  jeux  de  la  nature,  le 
sentiment  qu’elles  doivent  inspirer  serait 


ANO 


ANO 


553 


celui  qu’exprime  cette  phrase  célèbre  de 
Pline  :  Ludibria  sibi ,  miracula  nobis  inge- 
niosa  fecit  natura.  L’étude  d’un  être  ano¬ 
mal,  son  examen  anatomique  lui-même ,  ne 
saurait  conduire  à  d’autres  résultats  qu’à  la 
constatation  des  formes  plus  ou  moins  bizar¬ 
res,  à  la  mesure  de  la  distance  plus  ou  moins 
grande  qui  les  sépare  des  formes  normales 
et,  par  suite,  à  un  étonnement  stérile  et  irra¬ 
tionnel.  Si ,  au  contraire  ,  les  Anomalies,  se¬ 
lon  la  belle  expression  de  Montaigne  ,  sont 
contre  la  coustume  seulement,  et  non  con¬ 
tre  la  nature  ;  si  elles  ont  leurs  règles  et 
leurs  lois  ;  si  même  ces  règles  et  ces  lois  ne 
diffèrent  pas  essentiellement  des  règles  et  des 
lois  qui  régissent  les  êtres  normaux,  un 
lien  intime  se  trouve  établi ,  non  seulement 
entre  tous  les  faits  de  la  Tératologie  ,  mais 
aussi  entre  les  faits  tératologiques  et  les  faits 
relatifs  aux  êtres  normaux.  La  Tératologie 
devient  dès  lors  une  science,  à  l’étude  de 
laquelle  s’attache  un  double  intérêt  et  une 
double  utilité  ,  puisque  l’observateur  peut 
s’y  proposer  un  double  but  :  la  coordina¬ 
tion  des  faits  tératologiques  considérés  en 
eux-mêmes  ;  puis  l’application  de  ces  faits  et 
des  conséquences  qui  en  résultent  aux  diver¬ 
ses  branches  des  sciences  de  l’organisation. 
Tel  est  le  caractère ,  telle  est  la  portée  de 
la  Tératologie,  telle  que  l’ont  faite  les  travaux 
récents.  Et  comme  la  Tératologie,  dans  les 
mille  et  mille  faits  qui  lui  appartiennent , 
embrasse  toutes  les  conditions  de  l’organi¬ 
sation  chez  tous  les  êtres,  nous  ne  craignons 
pas  d’aller  trop  loin  en  disant  qu’il  n’est  pas 
une  des  lois  de  l’organisation  qui  ne  puisse , 
si  elle  est  vraie,  recevoir  de  cette  branche 
nouvelle  de  la  science  une  utile  confirma¬ 
tion,  et  dont  la  fausseté,  dans  le  cas  contrai¬ 
re,  ne  puisse  être  par  elle  mise  en  lumière. 

Dans  cet  article  placé  presque  au  début 
de  ce  Dictionnaire,  et  alors  que  l’ordre  al¬ 
phabétique  nous  a  permis  à  peine  l’exposi¬ 
tion  de  quelques  faits  particuliers ,  nous  ne 
saurions  suivre  la  Tératologie  ni  dans  ses 
hautes  généralités ,  ni  dans  les  brillantes  ap¬ 
plications  qui  déjà  en  ont  été  faites  ou  peu¬ 
vent  l’être  à  la  Physiologie ,  à  l’Anatomie 
comparée ,  à  la  Zoologie.  Leur  exposition 
trouvera  naturellement  sa  place  dans  un  ar¬ 
ticle  général  sur  la  tératologie  ( Voy .  ce 
mot),  tandis  qu’il  est  indispensable,  même 
pour  l’intelligence  des  articles  spéciaux  qui 


vont  suivre ,  de  placer  ici  quelques  notions 
préliminaires  sur  la  nomenclature  et  la  clas¬ 
sification  tératologiques. 

En  remontant  à  la  définition  que  nous 
avons  donnée  au  commencement  de  cet 
article ,  il  est  évident  que  les  Anomalies, 
bien  qu’elles  soient,  sous  un  point  de  vue 
général ,  intimement  liées  entre  elles ,  doi¬ 
vent  être  infiniment  nombreuses  et  variées. 
Elles  le  sont  en  effet.  Tout  écart  du  type 
spécifique  est  une  Anomalie ,  depuis  la  va¬ 
riété  la  plus  simple  ,  la  moins  apparente  ,  la 
plus  dénuée  d’influence  sur  l’ensemble  des 
fonctions ,  jusqu’à  la  déformation  la  plus  bi¬ 
zarre  et  la  plus  hideuse  de  l’être  tout  entier, 
à  l’altération  qui  entraîne  comme  conséquen¬ 
ce  la  non-viabilité  ou  la  nécessité  de  vivre 
dans  les  conditions  les  plus  exceptionnelles  ; 
depuis,  par  exemple,  la  plus  légère  modifi¬ 
cation  dans  la  couleur,  dans  la  forme  ,  dans 
la  grandeur  du  corps  ou  de  l’une  de  ses  par¬ 
ties  ,  jusqu’à  l’existence  de  deux ,  de  trois 
têtes  pour,  un  seul  corps,  jusqu’à  la  suppres¬ 
sion  simultanée  de  tous  les  organes  réputés 
les  plus  essentiels  à  la  vie. 

Tous  ces  états  de  l’organisation ,  s’ils  ont 
quelque  chose  de  commun ,  en  tant  que  con  ■ 
stituant  des  faits  de  déviation  du  type  spé¬ 
cifique  ,  sont  manifestement  très  différents 
entre  eux  ;  et  la  nécessité  de  leur  division  et 
de  leur  subdivision  en  groupes  de  divers  or¬ 
dres  régulièrement  subordonnés  les  uns  aux 
autres  n’est  pas  moins  évidente  que  le  lien 
par  lequel  les  Anomalies  sont  unies  sous  le 
point  de  Yue  le  plus  général.  Cette  nécessité 
a  cependant  plus  ou  moins  complètement 
échappé  à  un  grand  nombre  d’auteurs ,  et 
tellement,  que  le  mot  Monstruosité  ,  malgré 
ses  données  étymologiques  et  l’acception 
qu’il  tient  de  l’usage,  avait  fini  par  devenir, 
dans  la  nomenclature  tératologique  ,  un  sy¬ 
nonyme  exact  du  mot  Anomalie.  On  trouve, 
en  effet,  jusque  dans  les  ouvrages  les  plus  ré¬ 
cents,  ces  deux  termes  pris  indifféremment 
l’un  pour  l’autre ,  et  appliqués  également 
aux  déviations  les  plus  légères  comme  aux 
plus  graves  et  aux  plus  complexes. 

Frappé  des  inconvénients  d’une  telle  con¬ 
fusion  ,  et  persuadé  que ,  si  les  mots  ne  font 
pas  la  science,  ils  aident  puissamment  à  la 
faire  ,  nous  n’avons  pas  craint  de  consacrer 
des  recherches  assez  longues  à  la  réforme  de 
la  nomenclature  tératologique ,  en  même 


T.  I. 


55* 


ANO 


ANO 


554 

temps  qu’à  l’établissement  d’une  classifica¬ 
tion  régulière  pour  l’ensemble  des  Anoma¬ 
lies. 

Ces  recherches  nous  ont  conduit  à  distin¬ 
guer  les  Anomalies  en  quatre  groupes  prin¬ 
cipaux  ,  qu’à  l’exemple  des  zoologistes  nous 
avons  appelés  embranchements. 

Le  tableau  synoptique  suivant  les  présen¬ 
te  dans  l’ordre  et  avec  les  noms  que  nous 
avons  adoptés ,  et  donne  une  première  idée 
de  leurs  rapports. 

!  simples......  HÉMITÉRIES  (  Variétés  et 

Vices  de  conformation). 

.  , 

r  HETEROTAXIES. 

I  HERMAPHRODISMES, 
complexes.  /  MONSTRUOSITÉS  {Mon- 
J  stres  unitaires  et  M. 
[  composés ). 

Les  HÉMÏTÉRIES ,  qui ,  ainsi  qu’on  le 
voit  par  ce  tableau ,  constituent  le  premier 
embranchement ,  peuvent  être  définies  par 
leur  simplicité  même.  Toute  Anomalie  sim 
pie  ,  c’est-à-dire  portant  sur  un  seul  organe, 
sur  un  seul  système ,  sur  une  seule  condition 
organique ,  est  une  Hémitérie.  Aussi  la  plu¬ 
part  des  Anomalies  de  ce  premier  embran¬ 
chement  ne  mettent-elles  obstacle  à  l’accom¬ 
plissement  d’aucune  des  fonctions  vitales, 
et  constituent-elles  ce  qu’on  nomme  habi¬ 
tuellement  de  simples  variétés.  S’il  en  est 
autrement  de  quelques  autres  généralement 
comprises  sous  le  nom  de  vices  de  confor¬ 
mation  ,  c’est  par  des  obstacles  apportés  en 
quelque  sorte  mécaniquement,  et  sur  un 
point  seulement,  à  l’accomplissement  d’u¬ 
ne  fonction  dont  l’appareil  est  d’ailleurs  bien 
développé.  Entre  ces  dernières  Hémîtéries , 
plus  ou  moins  nuisibles  à  l’individu  qui  les 
présente ,  et  les  simples  variétés ,  il  n’existe 
d’ailleurs  aucune  différence  organique  de 
quelque  importance  ;  les  unes  et  les  autres 
sont  également  simples ,  et  souvent  même 
ce  qui  est  vice  de  conformation  dans  une 
espèce  constitue  seulement  une  variété  dans 
une  autre. 

Les  Hémitéries  sont,  entre  les  quatre  em¬ 
branchements  tératologiques,  le  plus  vaste, 
sans  nulle  comparaison.  Il  n’est  peut-être  pas 
un  seul  sujet,  surtout  parmi  les  csp.  placées 
hors  des  conditions  uniformes  de  la  vie  sau¬ 
vage,  qui,  examiné  attentivement  dans  tou¬ 


tes  ses  parties,  se  trouvât  exempt  de  toute 
Hémitérie.  Cet  embranchement  est  aussi 
celui  de  tous  dont  l’étude  offre  le  plus  d’im¬ 
portance,  soi  t  à  cause  des  nombreuses  applica¬ 
tions  pratiques  auxquelles  elle  peut  condui¬ 
re,  soit  parce  que,  les  autres  Anomalies  pou¬ 
vant  toutes  être  considérées  comme  résultant 
de  l’association  de  deux  ou  de  plusieurs  Hé¬ 
mitéries,  la  connaissance  de  celles-ci  est  en 
quelque  sorte  la  base  sur  laquelle  repose  la 
Tératologie  tout  entière. 

Le  second  embranchement,  celui  desHÉ- 
TÉROTAXIES,  est  aussi  peu  nombreux  et 
aussi  peu  étendu  que  le  précédent  est  vas 
te.  Il  résulte,  en  effet,  de  conditions  dont 
la  coexistence  est  nécessairement  fort  ra¬ 
re  ,  et  pourrait  même ,  au  premier  aspect , 
être  jugée  impossible.  Les  Hétérotaxies  dif¬ 
fèrent  essentiellement  des  Hémitéries  en  ce 
qu’elles  sont  complexes  ;  en  d’autres  termes, 
en  ce  qu’elles  affectent  à  la  fois  un  grand 
nombre  d’organes 5  et  cependant,  comme 
les  variétés  les  plus  simples ,  elles  ne 
mettent  obstacle  à  l’accomplissement  d’au¬ 
cune  fonction.  —  Ce  sont  donc  des  Ano¬ 
malies  fort  remarquables  sous  le  rapport 
anatomique ,  et  dont  cependant  l’influence 
physiologique  est  presque  nulle  ;  ce  qui , 
au  premier  aspect,  semble  contradictoire. 
Le  plus  souvent  même ,  chez  les  animaux , 
et  toujours  chez  l’homme ,  en  raison  de  la  sy¬ 
métrie  de  ses  organes  extérieurs ,  les  Hétéro¬ 
taxies  ne  modifient  pas  d’une  manière  appré¬ 
ciable  la  forme  générale  ;  en  sorte  que,  quel¬ 
que  complexes  que  soient  ces  Anomalies ,  il 
est  parfois  bien  difficile  de  les  découvrir  sans 
l’aide  du  scalpel.  Sans  entrer,  sur  la  nature 
des  Hétérotaxies,  dans  des  détails  qui  auront 
naturellement  leur  place  dans  un  autre  ar¬ 
ticle  (,  Voy.  hétérotaxies  ) ,  il  est  né¬ 
cessaire  d’indiquer  dès  à  présent  par  une 
courte  remarque ,  comment  se  produit  un 
résultat  en  apparence  si  paradoxal.  Les  Hé¬ 
térotaxies  résultent  de  la  coexistence  et  de 
la  coordination  régulière  de  plusieurs  modi¬ 
fications  qui  seraient, chacune  prise  à  part, 
des  causes  de  trouble  ou  même  de  mort, 
mais  qui,  combinées  ensemble,  se  compen¬ 
sent  mutuellement,  annulent  réciproque¬ 
ment  leurs  effets  fâcheux,  et  finissent  par 
reproduire,  sous  une  autre  forme  et  dans 
un  autre  sens,  toutes  les  conditions  de  la  vie 
normale. 


ANO 


ANO 


555 


Les  deux  embranchements  précédents  n’a¬ 
vaient  encore  été  ni  distingués  et  déterminés  , 
ni  dénommés.  Le  troisième,  celui  des  HER¬ 
MAPHRODISMES,  était,  au  contraire,  éta¬ 
bli  à  l’avance  sous  ce  nom  par  les  tératolo¬ 
gues  allemands,  qui  ont  ainsi  beaucoup  éten¬ 
du  et  généralisé  le  sens  du  mot  Hermaphro¬ 
disme.  Un  Hermaphrodite,  dans  l’acception 
usuelle  de  ce  mot ,  est  un  être  possédant  les 
deux  sexes,  et  pouvant,  soit  se  féconder  lui- 
même,  soit  alternativement  féconder  et  être 
fécondé.  Tel  est  le  sens  dans  lequel  le  mot 
Hermaphrodite ,  et,  de  même,  le  mot  Herma¬ 
phrodisme  ou  Hermaphroditisme ,  ont  d’a¬ 
bord  été  employés  en  Tératologie.  Les  an¬ 
ciens  auteurs  réservaient  le  nom  d’Herina- 
phrodite  aux  individus  auxquels  ils  attri¬ 
buaient  la  faculté  de  remplir  tout  à  la  fois 
les  fonctions  dévolues  aux  deux  sexes  dans 
l’acte  delà  reproduction,  ou  du  moins  dans 
lesquels  ils  admettaient  l’existence  simulta¬ 
née  d’organes  mâles  et  d’organes  femelles. 
Mais  le  sens  tératologique  des  mots  Her¬ 
maphrodite  et  Hermaphrodisme  a  pris 
peu  à  peu  plus  d’extension;  et  nous  n’a¬ 
vons  véritablement  fait  que  donner  une 
expression  nouvelle,  plus  nette  et  plus  con¬ 
cise  peut-être,  d’un  système  d’idées  et  de 
nomenclature  déjà  consacré  par  i’usage , 
lorsque  nous  avons  défini  V Hermaphrodis¬ 
me  anormal  la  réunion  chez  le  même  indi¬ 
vidu  des  deux  sexes  ou  de  quelques  uns  de 
leurs  caractères.  Ainsi ,  tandis  que  pour  les 
anciens  auteurs  il  n’existait  et  ne  pouvait 
exister  qu’un  seul  genre  d’Hermaphrodisme, 
l’Hermaphrodisme  absolu,  nos  définitions 
nouvelles  nous  font  concevoir  la  possibilité, 
et  prévoir  l’existence  d’une  multitude  de 
genres  d’Hermaphrodisme.  Entre  les  deux 
termes  extrêmes  des  déviations  qui  existent 
dans  ce  groupe;  entre  la  réunion  de  tou¬ 
tes  les  conditions  normales  d’un  sexe  avec 
un  seul  des  caractères  de  l’autre,  premier 
degré  possible  de  l’Hermaphrodisme,  et  la 
duplicité  complexe  des  sexes,  qui  en  forme 
le  dernier,  il  peut  se  trouver,  et  il  se  trouve, 
en  effet ,  une  longue  série  de  cas  remarqua¬ 
bles  et  variés. 

Le  rang  que  nous  assignons  aux  Herma¬ 
phrodismes,  après  les  Hémitéries  et  les  Hété- 
rotaxies ,  et  avant  les  Monstruosités  ,  n’est 
nullement  arbitraire,  mais  résulte  nécessai¬ 
rement  de  leur  degré  d’influence  sur  l’orga¬ 


nisation  et  les  fonctions  des  êtres  qui  en  sont 
affectés.  Ainsi ,  lors  de  la  naissance,  l’influen¬ 
ce  des  Hermaphrodismes  n’est  pas  sensible, 
et  son  importance  physiologique,  en  parti¬ 
culier,  est  nulle  ou  presque  nulle,  comme 
celle  d’une  Variété  ou  d’une  Hétérotaxie. 
Au  contraire ,  à  partir  de  l’époque  de  la  pu¬ 
berté  ,  les  Hermaphrodismes  deviennent 
causes  de  modifications  très  notables  dans 
l’ensemble  de  l’organisation,  exercent  une 
influence  manifeste  sur  plusieurs  fonctions, 
et  par  là  se  montrent  comparables  aux 
Anomalies  les  plus  graves ,  c’est-à-dire  aur 

MONSTRUOSITÉS. 

Les  Hermaphrodismes  conduisent  ainsi, 
sous  quelques  points  de  vue,  à  ces  dernières, 
essentiellement  caractérisées  par  leur  com¬ 
plication  et  leur  gravité  ;  mot  dans  lequel  se 
résument  tout  à  la  fois  l’importance  des  mo¬ 
difications  subies  par  un  plus  ou  moins 
grand  nombre  d’organes  chez  les  Monstres , 
et  l’influence  exercée  sur  leurs  fonctions; 
influence  qui  est  telle,  que  la  vie  devient,  ou 
impossible  hors  du  sein  maternel,  ou  possi¬ 
ble  seulement  dans  des  circonstances  et  avec 
des  conditions  tout  exceptionnelles.  Telles 
sont,  pour  citer  dès  à  présent  quelques 
exemples,  celles  que  l’on  a  observées  plu¬ 
sieurs  fois,  et  toujours  avec  un  si  vif  intérêt, 
chez  les  êtres  doubles ,  résultant  de  l’asso¬ 
ciation  ,  de  l’union  plus  ou  moins  intime 
de  deux  sujets  (  Voy.  Monstres  doubles 

MONOMPHALIENS,  SYSOMIENS  ,  MONOSO 
MIENS  ,  HÉTÉROTYPIENS ,  IIÉTÉR  A  LIENS , 
etc.).  Telles  sont,  et  plus  remarquables  en¬ 
core  ,  celles  dont  plusieurs  exemples  ont  été 
offerts  par  ces  êtres  imparfaitement  déve¬ 
loppés,  et  parfois  tout  à  fait  informes,  qui, 
inclus  et  cachés  dans  l’abdomen  d’un  frère 
jumeau,  ont  pu  y  traîner,  durant  un  grand 
nombre  d’années,  une  existence  ignorée  de 
tous,  sans  excepter  celui  qui  les  portait 
(  Voy.  Monstres  doubles  endocymikns). 

Telles  sont  les  quatre  divisions  primaires 
ou  embranchements  que  nous  avons  cru  de¬ 
voir  admettre  parmi  les  Anomalies.  Nous  en 
avons  donné  en  peu  de  mots  la  caractéris¬ 
tique,  nous  réservant  de  consacrer  à  cha¬ 
cun  d’eux,  dans  la  suite  de  cet  ouvrage,  un 
article  spécial,  et  de  résumer,  au  mot  té¬ 
ratologie,  les  généralités  qui  sont  appli¬ 
cables  à  l’ensemble  des  Anomalies. 

(Is.  G.  S.  H.) 


556 


ANO 


ANC 


*  ANOMALIFLORE.  Anomaîiflorus 

(  anomalus  [  àvh[ict\Q$  ]  ,  irrégulier  ;  flos , 
fleur  ).  bot.  —  Épithète  appliquée  par  Cas- 
sim  à  la  calathide,  au  disque  et  à  la  couron¬ 
ne  des  Synanthérées ,  quand  les  corolles  de 
leurs  fleurs  sont  anomales.  (C.  L.) 

AAMOMALINE.  Ânomalina  (âvJjjj.odoç, 
irrégulier,  anomal),  foram.  —  Genre  de 
Foraminifères,  de  l’ordre  des  Hélicostègues, 
famille  des  Turbinoïdées ,  que  nous  avons 
créé  en  1825,  et  que  nous  caractérisons  ain¬ 
si  :  Coquille  libre,  déprimée,  rugueuse  ou 
perforée;  spire  non  apparente,  entièrement 
embrassante  du  côté  opposé  à  l’ouverture. 
Loges  bombées ,  allongées  ;  ouverture  en 
fente  située  à  la  région  ombilicale ,  souvent 
continue  d’une  loge  à  l’autre. 

Les  Anomalines  se  distinguent  des  Rosa- 
lines,  dont  elles  ont  l’ouverture,  par  la  spire, 
qui ,  au  lieu  d’être  trochoïde ,  élevée ,  tou¬ 
jours  apparente  en  dessus,  est,  au  contraire, 
embrassante  comme  celle  des  Nautiles. 

Nous  avons  découvert  cinq  espèces  de  ce 
genre ,  dont  trois  vivantes  ,  deux  de  l’Adria¬ 
tique  et  une  de  111e  de  France.  Des  deux 
fossiles  ,  l’une  est  des  terrains  tertiaires  de 
l’étang  de  Tbau  ;  l’autre ,  des  environs  de 
Bordeaux ,  où  elle  est  caractéristique. 

(  A.  d’O.) 

AANOMAL1PES  (àvA^aàoç,  inégal;  ttov?, 
pied),  ins.  —  M.  Guérin,  dans  son  Icono¬ 
graphie  du  règne  animal  de  Cuvier,  pl. 
29,  flg.  7 ,  a  représenté  sous  ce  nom ,  d’a¬ 
près  l’indication  verbale  de  Latreilîe ,  un  g. 
de  Coléoptères  hétéromères,  famille  des 
Méîasomes,  tribu  des  Blapsides,  que  ce  cé¬ 
lèbre  entomologiste  a  nommé  depuis  Hete- 
roscelis.  Voy.  ce  mot  pour  les  caract.  du 
genre.  ^  (D.) 

*  AXOMALÏPÈ DES.  Anomalipedes 

(  anomalus ,  anomal;  pes,  pied  ).  ois.  — 
Nom  donné  par  Schaeffer ,  dans  sa  Méthode 
ornithologique,  à  un  ordre  d’Oiseaux,  carac 
térisés  par  un  doigt  postérieur  et  trois  an¬ 
térieurs  ,  dont  l’intermédiaire  est  uni  à  l’ex¬ 
terne  par  trois  phalanges  ,  et  à  l’interne  par 
une  seule.  (C.  d’O.) 

ANOM  ALOCARDE.  Anomalocardia. 
(<£y'Att«),oç,  irrégulier;  xotpo'tx,  cœur),  moll. 
—  Klein  a  proposé  ce  nom  dans  son  médio¬ 
cre  ouvrage  intitulé  :  Tentamen  Methodi 
Ostracologiæ.  Ce  g.  rassemble  ,  sans  discer¬ 
nement  ,  toutes  les  Coquilles  bivalves  qui 


sont  cordiformes.  On  y  trouve  ries  Arches, 
des  Pétoncles ,  des  Bucardes ,  etc. 

M.  Schumacher,  dans  son  Essai  d'une 
classification  des  Coquilles ,  a  emprunté  à 
Klein  sa  dénomination  générique,  pour  l’ap¬ 
pliquer  h  un  genre  dont  la  Venus  rugosa  est 
pour  lui  le  type.  Cette  Venus  rugosa  ne  peut 
se  séparer  des  autres  espèces  du  même  gen¬ 
re  ;  par  conséquent ,  le  g.  Anomalocardia 
de  M.  Schumacher  ne  peut  être  conservé. 
Voy.  venus.  (Desh.) 

AMOMALOECIE.  Anomalœcia  (âvcà- 
pyéi.oq,  irrégulier;  oh. U,  habitation),  bot. — 
Dénomination  imposée  par  L.-C.  Richard  à 
la  24e  classe  (Polygamie)  du  système  lin- 
néen.  (C.  L.) 

ANOMALOM  (  à-j'hpoàoç, ,  irrégulier?  ).. 
Genre  de  la  famille  des  ïchneumoniens ,  de 
l’ordre  des  Hyménoptères,  établi  par  Jurine 
(. Nouv .  méthode  de  cl.  les  Hym.),  e t  adopté 
par  Gravenhorst  (  Ichneumonol.  )  comme 
une  simple  div.  du  g.  Ophion.  Les  Anoma- 
lon  diffèrent  seulement  des  esp.  de  la  div. 
des  Ophion  proprement  dits  par  la  seconde 
cellule  cubitale  des  ailes  antérieures,  nul¬ 
le;  par  les  tarses  postérieurs,  plus  épais,  et 
par  l’abdomen,  comprimé,  caréné  en  dessus, 
avec  un  pédicule  long  et  grêle.  Cette  divi¬ 
sion  générique  comprend  un  certain  nom¬ 
bre  d’espèces  indigènes,  dont  les  plus  répan¬ 
dues  sont  les  Ophion  (  Anomalon  )  circum- 
flexum  Lin.,  Amictum  Fabr. ,  etc. 

(Rl.) 

*  ANOMALOPÈDES.  Anomalopedes 
( anomalus ,  anomal;  pes,  pied),  mam.  — 
Klein  a  désigné  sous  ce  nom  une  famille 
comprenant  les  Mammifères  qui  ont  les 
cinq  doigts  réunis  par  une  membrane. 

(C.  D’O.) 

*  AM  O  M  A  LOP  TE  RIS  («vw/a*}oç  ,  irré¬ 

gulier;  ir zzpà'j ,  aile),  bot,  pii.  —  Synony¬ 
me  d ' Acridocarpus ,  de  la  famille  des  Mal- 
pighiacées.  (J.  D.) 

*ANOMA LOPTERÎ S  (  àvd> ftxXoç,  ano¬ 
mal;  Trré/juÇ,  aile  ).  bot.  pu.  —  M.  De  Can- 
doîle  avait,  sous  ce  nom,  proposé  dans  le  g. 
lîeteropteris  une  section  qui  lui  paraissait 
pouvoir  être  elle- même  un  jour  élevée  au 
rang  de  genre.  M.  G.  Don  l’a  établi  plus  tard 
en  lui  conservant  le  nom  proposé  ;  mais  il 
l’était  déjà  dans  la  Flore  de  Sénégambie  sous 
celui  d’,4 cridocarpus.  Voy.  ce  mot. 

(Ad.  Juss.) 


AN  O 


557 


ANO 

ANOMALUS.  bot.  —  Voyez  ano¬ 
mal.  (G.  L.) 

ANOMATHECA.  bot.  —  Voyez  Ano- 

MOTHECA.  (G.  L.) 

ANOMAUX.  Anomala  («  priv.;  v  euph.; 
b  fi  égal),  crust.  —  Section  de  la  gran¬ 

de  famille  des  Décapodes  macroures  établie 
par  Latreille  et  comprenant  les  Hippides  et 
les  Paguriens,  c’est-à-dire  les  Macroures , 
dont  les  deux  ou  les  quatre  derniers  pieds 
sont  beaucoup  plus  petits  que  les  précédents, 
dont  l’abdomen  n’offre  jamais  en  dessous 
plus  de  quatre  paires  de  fausses  pattes  ;  et 
dont  les  pièces  latérales  de  la  nageoire  cau¬ 
dale  sont  rejetées  de  côté  et  ne  forment 
pas  avec  le  dernier  segment  une  nageoire 
en  éventail.  ( Voy .  Règne  animal  de  Cuvier  , 
t.  IY,  p.  73.)  (M.  E.) 

ANOMAZ A ,  Laws.  (?  üvonoç ,  irrégu¬ 
lier;  «Ça,  couleur  de  brûlé),  bot.  pu.  — 
Genre  de  la  famille  des  Iridacées,  synon.  du 
g.  ANOMATHECA.  (C.  L.) 

ANOMIDES  (uvo/ioç,  oc,  singulier,  ère  ; 
ccTsat,  forme),  ins.  —  M.  Duméril  (  Consid. 
génér.  sur  les  Ins.  )  emploie  cette  dénomi¬ 
nation  comme  nom  de  famille  pour  désigner 
les  Mantes  et  les  Phasmes  ou  Spectres.  Voy. 

MANTîENS  et  PHASMIENS.  (Bl.) 

ANOMIE.  Anomia  (contraction  d’àvw- 
fj.oe.yix ,  irrégularité),  moll. —  Le  genre  Ano¬ 
mie  a  été  créé  par  Linné  dans  la  10e  édi¬ 
tion  du  Systema  Naturœ  :  il  y  rapporta  non 
seulement  les  Coquilles  qui  conservent  en¬ 
core  ce  nom,  mais  aussi  des  Térébratules  et 
une  espèce  du  g.  Hyale  appartenant  aux 
Ptéropodes.  Cette  conclusion  se  maintint 
dans  la  douzième  édition  du  même  ouvra¬ 
ge,  et  fut  conservée  par  tous  les  imitateurs 
de  Linné.  Müller  nous  semble  être  le  pre¬ 
mier  qui,  dans  son  Prodromus  Zoologiœ  da- 
nicæ ,  détacha  des  Anomies  le  g.  Térébratu- 
le  ,  que  Bruguière  adopta  plus  tard  dans 
V Encyclopédie,  et  que  presque  tous  les  his¬ 
toriens  lui  attribuent.  Ce  g.  n’était  pas  le 
seul  qui  méritât  d’être  séparé.  Chemnitz, 
dans  son  grand  ouvrage  de  Conchyliologie  , 
avait  indiqué  nettement  un  g.  fort  naturel, 
auquel  Bruguière  imposa  le  nom  deCrania 
pour  conserver  le  souvenir  de  V Anomia 
craniolaris  de  Linné,  présentée  comme  type 
de  ce  nouveau  g.  Forskal,  dans  sa  F auna 
arabica,  avait,  par  de  très  bonnes  observa¬ 
tions  ,  préparé  les  moyens  de  détacher  en¬ 


core  des  Anomies  de  Linné  V Anomia  tri - 
dentata,  qui  est  devenue  pour  Lamarck  le 
type  de  son  g.  Hyale.  Ces  démembrements 
successifs  réduisirent  sans  doute  de  beau¬ 
coup  le  g.  Linnéen  ;  mais  ils  eurent  l’avan¬ 
tage  de  le  rendre  parfaitement  naturel,  en  le 
laissant  en  contact  avec  des  espèces  qui  ont 
entre  elles  la  plus  grande  analogie.  Vivant 
en  abondance  sur  nos  côtes  et  dans  la  Médi¬ 
terranée,  les  animaux  ne  furent  cependant 
connus  que  depuis  le  grand  ouvrage  de  Poli 
sur  les  Testacés  des  Deux-Siciles.  Malgré 
les  soins  que  prit  cet  habile  anatomiste ,  il 
lui  échappa  plusieurs  faits  intéressants  sur 
l’organisation  du  genre  Anomie.  Cuvier,  en¬ 
tre  autres,  découvrit  un  pied  rudimentaire 
qui  avait  échappé  aux  investigations  du  na¬ 
turaliste  napolitain  ;  mais  il  restait  encore 
plusieurs  découvertes  à  faire  dans  l’organi¬ 
sation  de  ce  genre  ,  et  nous-raême  y  avons 
ajouté  plusieurs  observations  tendant  à  en 
assurer  les  rapports  d’une  manière  défini¬ 
tive. 

Tous  les  auteurs  systématiques,  sans  ex¬ 
ception,  ont  rangé  les  Anomies  dans  la  fa¬ 
mille  des  Ostracées  ;  cependant,  si  l’on  eût 
fait  attention  à  ce  caractère  si  singulier  du 
nombre  des  muscles  dans  les  Anomies ,  on 
aurait  peut-être  balancé  à  les  comprendre 
dans  la  famille  des  Huîtres.  En  effet,  les 
Huîtres  sont  monomyaires ,  tandis  qu’on 
trouve  constamment  trois  muscles  dans  les 
Anomies.  Si  l’on  eût  également  comparé 
avec  soin  l’organisation  des  animaux  telle 
qu’elle  a  été  donnée  par  Poli ,  on  se  serait 
bientôt  aperçu  que  les  deux  g.  dont  nous 
parlons  sont  extrêmement  différents  ;  aussi 
Poli  a-t-il  eu  le  soin  de  ne  pas  les  réunir. 
L’animal  des  Anomies  est  irrégulier ,  enve¬ 
loppé  dans  les  lobes  inégaux  d’un  manteau 
très  mince,  dont  les  bords ,  entièrement  sé¬ 
parés,  sont  garnis,  dans  tout  leur  pourtour, 
d’une  branche  tentaculaire  ;  la  bouche,  pla¬ 
cée  à  la  partie  supérieure  et  vers  le  bord 
dorsal,  est  dégarnie  de  palpes  labiales  ;  au 
dessus  d’elle  se  trouve  un  pied  rudimentai¬ 
re,  et  la  masse  viscérale,  assez  considérable, 
est  principalement  formée  des  organes  de  la 
digestion,  enveloppés  dans  un  foie  assez  con¬ 
sidérable  et  pénétrant  dans  une  petite  éten¬ 
due  d’un  ovaire  peu  volumineux;  sur  les  par¬ 
ties  latérales  et  inférieures  de  cette  masse 
viscérale ,  sont  attachés  les  feuillets  bran- 


558 


ANO 


ANO 


chiaux  inégaux,  qui ,  par  leur  organisation, 
ont  quelque  ressemblance  avec  les  bras 
ciliés  des  Mollusques  brachiopodes.  —  Le 
manteau,  dans  ce  genre ,  offre  une  particu¬ 
larité  assez  remarquable  qui  ne  se  présente 
dans  aucun  autre  Mollusque  lamellibr an¬ 
che  :  c’est  que  l’ovaire  se  décharge  entre 
les  deux  membranes  dont  le  manteau  est 
formé ,  et  les  œufs  finissent  par  s’y  accu¬ 
muler  en  quantité  considérable  avant  d’ê¬ 
tre  rejetés  au  dehors.  Cette  disposition  de 
l’ovaire  ressemble  beaucoup  à  ce  que  l’on 
observe  dans  les  Térébratules.  On  trouve 
constamment  trois  muscles  dans  les  Ano¬ 
mies  ;  deux  de  ces  muscles  viennent  s’insé¬ 
rer  sur  l’osselet  qui  sert  de  point  d’appui  à 
l’animal  et  qui  passe  à  travers  la  valve  perfo 
rée  ;  l’autre  représente  le  muscle  adducteur 
central  des  Mollusques  monomyaires.  Les 
coquilles  du  g.  Anomie  sont  fort  irréguliè¬ 
res  ;  elles  sont  très  inéquivalves ,  presque 
toujours  orbiculaires  et  aplaties.  Se  fixant 
aux  corps  sous-marins ,  elles  en  prennent , 
pour  ainsi  dire ,  l’empreinte  et  en  conser¬ 
vent  la  forme  et  les  accidents.  La  valve  in¬ 
férieure  ,  qui  est  en  contact  immédiat  avec 
les  corps  servant  de  point  d’appui ,  est 
presque  toujours  la  plus  petite  ;  elle  est 
toujours  concave  en  dehors ,  et  convexe 
en  dedans  ;  son  sommet  est  toujours  percé, 
et  son  bord  supérieur  se  détache  au  dessus 
de  la  perforation  sous  la  forme  d’une  apo¬ 
physe  plus  ou  moins  grosse,  à  sommet  tron¬ 
qué,  et  sur  laquelle  le  ligament  vient  s’in¬ 
sérer.  La  valve  supérieure  est  convexe  ;  son 
bord  supérieur  est  presque  toujours  rentré 
en  dedans,  de  manière  à  dominer  la  cavité 
du  crochet;  c’est  immédiatement  au  des¬ 
sous  de  ce  bord  que  se  remarque  une  cavi¬ 
té  transverse  peu  profonde  à  laquelle  cor¬ 
respond  l’apophyse  articulaire  de  la  valve 
opposée,  et  qui  est  destinée  à  recevoir  le 
ligament.  Si  l’on  examine  l’intérieur  de 
cette  valve,  on  aperçoit  au  centre  un  espace 
ovalaire  circonscrit  par  une  légère  impres¬ 
sion.  C’est  sur  cette  portion  centrale  que 
l’on  distingue  très  nettement  trois  impres¬ 
sions  musculaires  inégales ,  et  dont  la  po¬ 
sition  varie  selon  les  espèces.  Si  l’on  exami¬ 
ne  le  même  espace  dans  la  valve  opposée  , 
on  y  trouve  la  perforation  dont  nous  avons 
parlé  ,  et,  au  dessous  d’elle,  une  seule  im¬ 
pression  musculaire.  Enfin  ,  si  l’on  examine 


l’animal  encore  attaché  au  corps  sur  lequel 
il  a  vécu,  on  voit  qu’il  a  fixé  sur  ce  corps 
un  osselet  fort  saillant,  qui  passe  au  travers 
de  l’ouverture  de  la  valve  inférieure ,  pénètre 
dans  l’épaisseur  de  l’animal ,  et  donne  in¬ 
sertion  aux  fibres  de  deux  muscles,  qui  vien¬ 
nent  l’embrasser  dans  toutes  ses  parties. 
Jusqu’à  présent  ce  mode  d’adhérence  est 
sans  autre  exemple  chez  les  Mollusques. 
D’après  ce  que  nous  venons  de  dire,  les  ca- 
ract.  génériques  du  g.  Anomie  doivent  être 
exposés  de  la  manière  suivante  :  Animal  a- 
plati,  orbiculaire,  irrégulier;  les  lobes  du 
manteau  frangés  et  désunis  dans  toute  leur 
circonférence.  Une  paire  de  feuillets  bran¬ 
chiaux  de  chaque  côté  ;  une  bouche  dégar¬ 
nie  de  palpes  latéraux.  Un  pied  rudimen¬ 
taire.  Trois  muscles,  dont  un  adducteur,  les 
deux  autres  s’insérant  sur  un  osselet  suspen- 
seur.  L’ovaire  se  déchargeant  entre  les  feuil¬ 
lets  du  lobe  droit  du  manteau.  Coquille  ir¬ 
régulière,  inéquivalve,  orbiculaire,  ayant  la 
petite  Yalve  percée  au  sommet.  Charnière 
simple  ;  ligament  placé  dans  une  cavité  de 
la  valve  supérieure  à  laquelle  correspond 
une  apophyse  de  la  valve  opposée. 

Si  nous  prenons  maintenant  chacun  des 
caractères  essentiels  des  Anomies  pour  les 
comparer  avec  ceux  des  genres  qui  parais¬ 
sent  les  plus  voisins,  nous  verrons  que  :  l°les 
Huîtres  n’ont  aucune  trace  de  pied  ;  les  A- 
nomies  en  ont  un  rudiment  ;  2°  dans  les 
Huîtres,  la  bouche  est  toujours  garnie  de 
quatre  palpes  labiaux  ;  dans  les  Anomies, 
ces  appendices  n’existent  jamais  ;  5°  il  est 
sans  exemple  jusqu’à  présent,  dans  les  La¬ 
mellibranches,  que  l’ovaire  se  décharge  dans 
l’épaisseur  du  manteau  ;  dans  les  Anomies, 
au  contraire,  les  œufs  s’accumulent  en  quan¬ 
tité  innombrable  entre  les  parois  de  cet  or¬ 
gane. 

Enfin ,  nous  ajouterons  que  les  bran¬ 
chies  des  Anomies  n’ont  pas  une  organisa¬ 
tion  semblable  à  celles  des  autres  Lamelli¬ 
branches.  Cette  comparaison,  plus  complète 
qu’on  ne  l’avait  faite  jusqu’à  présent  entre 
les  Anomies  et  les  g.  circonvoisins,  nous  fait 
sentir  la  nécessité  de  séparer  ce  g.  de  la  fa¬ 
mille  des  Ostracées  pour  le  rapprocher  du 
groupe  des  Brachiopodes.  On  verra,  en  effet, 
à  l’article  qui  concerne  ces  animaux,  que 
leur  organisation  a  beaucoup  de  rapport  a- 
vec  celle  des  Anomies ,  et  que  le  g.  dont 


ANO 


AN  O 


nous  traitons  ici  est  réellement  intermé¬ 
diaire  entre  les  Lamellibranches  et  lesBra- 
chiopodes.  Une  analogie  à  laquelle  on  n’a 
pas  fait  assez  attention,  c’est  que,  selon  nous, 
la  petite  valve  des  Anomies  représente  la 
valve  perforée  des  Térébratules,  et  que  l’os¬ 
selet  qui  passe  à  travers  représente  le  liga¬ 
ment  suspenseur  de  ceux  des  Brachiopodes 
qui  en  ont  un. 

On  connaît  actuellement  un  assez  grand 
nombre  d’espèces  dans  le  genre  Anomie, et 
il  est  à  présumer  que ,  dans  la  nature ,  il  y 
en  a  bien  davantage  ;  ce  g.  offrant  générale¬ 
ment  peu  d’intérêt  aux  voyageurs,  qui  pen¬ 
sent  retrouver  partout  les  espèces  qu’ils 
voient  sur  nos  côtes.  M.  Sowerby,  dans  son 
Généra  of  shells ,  a  établi  sous  le  nom  de 
Placunanomia  un  g.  très  voisin  de  celui-ci, 
et  qui  démontre  les  rapports  qui  existent 
entre  les  Anomies  et  les  Placunes.  On  a 
rapporté  aux  Placunes  fossiles  une  grande 
Coquille  qui  ne  s’est  rencontrée  jusqu’à  pré- 
sent  qu’en  Egypte.  Cette  Coquille,  pour  la 
forme  extérieure ,  a  en  effet  les  plus  grands 
rapports  avec  les  Placunes  ;  mais  elle  a  la 
charnière  des  Anomies  ;  elle  appartient  au 
g.  Placunanomia  de  M.  Sowerby.  On  con¬ 
naît  un  assez  grand  nombre  d’espèces  fossi¬ 
les  appartenant  au  g.  Anomie  ;  presque  tou¬ 
tes  se  distribuent  dans  les  terrains  tertiaires  ; 
on  en  rencontre  cependant  quelques  unes 
dans  les  terrains  crétacés  inférieurs  ,  et  nous 
en  avons  trouvé  une  très  intéressante  dans 
le  Corail -Rag  des  environs  de  Commer- 
cv.  (Desïi.) 

ANOMIOPSIS  («vo>otoç,  dissemblable  ; 
S<piç,  figure),  ins.  —  Genre  de  Coléoptères 
pentamères,  famille  des  Lamellicornes ,  tri¬ 
bu  des  Coprophages ,  établi  par  M.  West- 
wood  ,  qui  lui  donne  pour  caract.  :  Pattes 
longues;  tibias  intermédiaires  courbés  et  ar¬ 
mes  de  deux  éperons  mobiles  :  l’interne  long 
et  aigu ,  l’externe  court  et  spatuliforme. 
Tarses  des  pattes  antérieures  obsolètes  ;  ceux 
des  quatre  autres  déprimés ,  poilus  et  dé¬ 
pourvus  d’ongles.  Palpes  maxillaires  filifor¬ 
mes;  leurs  trois  derniers  articles  presque 
d’égale  longueur.  Palpes  labiaux  difformes; 
leur  second  article  très  grand ,  transverse , 
ovale  ;  le  dernier  très  petit ,  inséré  oblique¬ 
ment  sur  le  précédent ,  du  côté  interne.  Ce 
g.  est  voisin  des  Pachysoma ,  et  vient  après 
les  Scéliagjs.  M.  Westwood  y  rapporte  deux 


5&9 

espèces  nommées  par  lui,  l’une  A.  diosccri- 
des  ,  et  l’autre  A.  sterquilinus  ,  sans  indica¬ 
tion  de  patrie  ,  et  comme  faisant  partie  du 
cabinet  de  M.  Walker.  Toutes  deux  sont 
décrites  dans  le  2e  vol.  des  Transactions  de 
la  Société  zoologigue  de  Londres,  p.  159- 
162 ,  et  la  seconde  y  est  figurée  pl.  29,  fig.  5. 

(D.) 

ANOMITES  (augmentât.  < VAnomia , 
contraction  d’av^aita,  irrégularité),  moll. 
—  On  donnait  autrefois  le  nom  d’Anomites 
aux  esp.  fossiles  du  g.  Anomie ,  et  ce  nom 
s’appliquait  particulièrement  aux  Térébratu¬ 
les.  Les  zoologistes,  qui  séparaient  presque 
toujours  leurs  travaux  de  ceux  des  orycto- 
graphes  ,  avaient  laissé  introduire  dans  la 
nomenclature  la  terminaison  en  ite  pour  les 
esp,  fossiles  de  genres  connus  vivants.  Cette 
habitude  est  tombée  en  désuétude,  et  on  a 
presque  oublié  ces  g.  Anomite ,  Bucardite , 
etc.,  qui  surchargeaient  inutilement  les  clas¬ 
sifications.  Voy.  anomie.  (Besii.) 

*  AAOMMATÜS  (  àvo/Ayaaros ,  privé 

d’yeux),  ins.  —  Genre  de  Coléoptères  pen¬ 
tamères,  famille  des  Engides  de  Mac-Leay, 
établi  par  Wesmael  et  adopté  par  West¬ 
wood  (  Synops.  of  the  gen.  of  British  In- 
sects  ) ,  qui  lui  assigne  pour  seuls  caract.  : 
Côtés  du  corselet  quelque  peu  dilatés.  Yeux 
entièrement  oblitérés.  —  Ce  g.  ne  renferme 
qu’une  esp.,  le  Ly  dus  ob  sole  tus  de  Spence, 
ou  An.  terricola  de  Wesmael,  qui  se  trou¬ 
ve  en  Angleterre.  (D.) 

*  ANOMOCÉPHALE.  Ânomocepha - 

lus  (xvo/j.cç ,  sans  loi,  sans  règle  ;  , 

tête),  térat.  —  M.  Geoffroy-Saint-Hilaire 
désigne  sous  ce  nom  générique  tous  les 
Animaux  dont  la  tête  offre  accidentellement 
quelque  difformité.  (C.  d’O.) 

ANOMODON  («vo/aoç,  contraire  aux  rè¬ 
gles,  anomal;  ooVjj,  dent).  (  Mousses.)  bot. 
cr.  — MM.  Hooker  et  Taylor  ont  établi  ce  g. 
( 'Muscol .  Prit.,  lre  éd.  1818)  sur  deux  esp. 
qu’ils  ont  retirées  des  Neckères  ,  parmi  les¬ 
quelles  elles  étaient  confondues.  Bridel , 
ayant  cru  remarquer  que  l’une  de  ces  Mous¬ 
ses  n’offrait  pas  le  caractère  essentiel  sur  le¬ 
quel  les  bryologistes  anglais  avaient  fondé 
leur  nouveau  genre ,  en  changea  le  nom  par 
ce  seul  motif,  et  imposa  à  l’espèce  unique 
qui  restait  alors ,  celui  Antitri  chia  curti- 
pendula;  mais,  s’il  était  permis  de  changer 
ainsi  à  volonté  la  nomenclature  sur  d’aussi 


560 


ANO 


légères  considérations ,  on  ne  pourrait  ja¬ 
mais  compter  sur  rien  de  stable.  Le  nom 
donné  à  ce  genre  par  MM.  Hooker  et  Tay¬ 
lor,  ayant  la  priorité,  doit  être  conservé. 
Voici  les  caractères  qui  lui  sont  assignés  : 
Péristome  double  :  l’extérieur  composé  de 
16  dents  linéaires ,  lancéolées  ;  l’intérieur 
d’autant  de  cils  fugaces,  nés  au  côté  interne 
et  à  la  base  des  dents.  Ces  deux  péristomes, 
naissant  de  la  même  membrane,  sont  sur  le 
même  plan  et  ont  bien  plus  d’analogie  avec 
le  péristome  interne  des  Hypnées.  Coiffe  cu- 
culliforme  ou  en  capuchon.  Capsule  droite , 
égale  ,  sans  anneau. 

Les  deux  esp.  qui  composaient  d’abord  ce 
g.  se  sont  successivement  accrues  de  plu¬ 
sieurs  autres  ,  prises  parmi  les  Neckera  ou 
les  Pterigynandrum.  MM.  Balsamo  et  De  No- 
taris  (  Prodr.  Bryol.  mediol.,  p.  52)  y  ont 
réuni  le  Neckera  cladorrhizans  Hedw.,  et 
M.  Hübener  (  Musc,  germ.,  p.  557-559  )  les 
Pterigynandrum  repens  Brid.,  et  striatum 
Savi.  Nous  voyons  que  M.  Hooker  y  ratta¬ 
che  encore  des  esp.  dUsothecium  Brid. 

Toutes  ces  Mousses  font  partie  de  la  tribu 
des  Hypnées ,  et  ont  conséquemment  le  pé¬ 
doncule  latéral.  Quelques  espèces  sont  pro¬ 
pres  à  nos  climats  ;  plusieurs  communes  à 
l’Europe  et  à  l’Amérique  septentrionale. 
Elles  vivent  sur  les  arbres  et  les  rochers. 

(C.  M.) 

*  AXOMOEUS  (àv$>o£os,  dissemblable).  | 
ins.  —  Genre  de  Coléoptères  pentamères  , 
famille  des  Carabiques ,  tribu  des  Troncati- 
pennes ,  établi  par  M.  Fischer  de  Waldheim 
( Entomographie  de  la  Russie,  vol.  I,  p.  127, 
128  ) ,  et  qui  tient  le  milieu,  suivant  lui,  entre 
les  genres  Cymindis  et  Zuphium  de  Latr. 
Voici  les  caract.  qu’il  lui  assigne  :  Lèvre  su¬ 
périeure  prolongée ,  subcarrée  ,  ciliée ,  sépa¬ 
rée  du  chaperon  par  un  sillon.  Mandibules 
arquées ,  très  aiguës ,  tridentées  à  la  base. 
Mâchoires  à  crochet  pointu,  ciliées  intérieu¬ 
rement  ;  tous  les  articles  des  palpes  libres. 
Lèvre  inférieure  débordant  les  lobes  laté¬ 
raux  du  menton  ,  soutenant  le  premier  arti¬ 
cle  des  palpes  dans  toute  sa  longueur.  Men¬ 
ton  très  échancré,  à  dent  intermédiaire  cour¬ 
te,  et  lobes  latéraux  arrondis.  M.  Fischer 
rapporte  à  ce  g.  trois  espèces  que  M.  Bejean 
place  dans  le  g.  Cymindis  :  ce  sont  les  A. 
cruciatus ,  lateralis  et  dorsalis ,  toutes  trois 
de  la  Russie  méridionale.  Les  deux  premiè- 


ANO 

res  sont  figurées  dans  l’ouvrage  précité  (  pl. 
12,  fig.  1  et  2  ).  (D.) 

*  AXOMQÏ  A  (  àvo>o«os,  dissemblable  ). 
ins.  —  Genre  de  Coléoptères  tétramères , 
famille  des  Chrysomélines,  établi  par  M.  Che- 
vrolat,  qui  l’a  nommé  ainsi  à  cause  de  la 
dissemblance  que  présentent  les  deux  sexes. 
Non  seulement  ils  diffèrent  par  la  couleur , 
qui  est  ordinairement  d’un  jaune  pâle  dans 
les  mâles ,  tandis  qu’elle  est  noire  ou  rou¬ 
geâtre  dans  les  femelles  ;  mais  encore  par 
les  pattes  antérieures ,  beaucoup  plus  lon¬ 
gues  chez  les  premiers  que  chez  les  secon¬ 
des.  Du  reste ,  les  caractères  de  ce  g.  sont  : 
Chaperon  à  5  échancrures  anguleuses  (c’est 
le  plus  saillant).  Tête  rugueuse ,  à  front  lis¬ 
se  et  convexe.  Palpes  maxillaires ,  modéré¬ 
ment  allongés  et  épais;  dernier  article 
aminci  et  pointu.  Antennes  de  12  articles , 
2-5  noduleux ,  4-10  fortement  dentés  et  an¬ 
guleux  du  côté  externe;  le  dernier  excessi¬ 
vement  petit.  Tarses  longs;  leurs  5  articles 
étroitement  bilobés.  M.  Dejean ,  qui  a  adop¬ 
té  le  genre  Anomoia  dans  son  dernier  Ca¬ 
talogue,  y  rapporte  trois  esp.,  dont  une  de 
l’Amérique  du  nord,  une  du  Mexique,  et  la 
troisième  de  la  Colombie.  —  Nous  citerons 
pour  type  la  Clythra  obsita  de  Fabricius , 
Ephippium,  Germ.  (D.) 

*  AXOMOSTEPHIUM  (âvo/xos ,  irrégu¬ 
lier  ;  gtîçpo?  ,  couronne),  bot.  pii.  —  Genre 
de  la  famille  des  Composées-Sénécionidées  , 
division  des  Rudbeckiées ,  formé  par  M.  De 
Candolle  (  Prod.,  t.  V,  p.  560  ) ,  et  ainsi  ca¬ 
ractérisé  :  Capitule  multiflore ,  hétérogame  ; 
fleurs  du  rayon  uni-sériées,  ligulées,  neu¬ 
tres  ;  celles  du  disque  tubuleuses ,  herma¬ 
phrodites.  Squammes  extérieures  de  l’involu- 
cre  campanulé,  ovales,  foliacées;  les  inté¬ 
rieures  oblongues,  membraneuses,  plus  é- 
troites ,  égales.  Réceptacle  plan  ,  à  paléoles 
membranacées  ,  arrondies ,  enveloppant  les 
akènes.  Tube  des  corolles  radiaires  grêle , 
allongé,  à  ligule  ovale;  tube  de  celles  du 
disque  à  gorge  étroite  ,  longue  et  campanu- 
lée.  Anthères  exsertes  ;  stigmates  pubérulés, 
obtus  au  rayon  ,  surmontés  d’un  cône  très 
aigu  au  disque.  Akènes  du  rayon  subtétra- 
gones-allongés ,  glabres  ;  ceux  du  disque 
courtement  bicornes ,  couverts  de  poils 
couchés,  et  couronnés  d’une  aigrette  irré¬ 
gulière.  —  Les  Anomostephium  sont  des 
lierbes  brésiliennes  et  caraïbes,  suffruti- 


ANO 


AN  O 


5G1 


queuses  à  la  base  ;  à  tiges  presque  simples, 
dressées ,  hispides  ;  à  feuilles  opposées  ,  ses- 
siles,  couvertes  de  poils  rudes;  à  inflores¬ 
cence  en  capitules  terminaux,  dont  les  co¬ 
rolles  sont  jaunes  et  les  anthères  noirâtres. 

(C.  L.) 

*ANOMOTIIECA.  Anomaza,  Lows. 
(  wjofjiQ ; ,  irrégulier  ;  ,  boîte ,  capsule  ). 

dot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des  ïrida- 
cées ,  formé  par  Ker  ( Gen .  Irid.  in  Ann. 
of  Bot.,  t.  1,  p.  217),  et  ainsi  caractérisé  : 
Périgone  corollacé  supère,  hypocratérifor- 
me;  tube  filiforme,  triquètre,  resserré  à  la 
gorge;  lacinies  du  limbe  sexpartites ,  oblon- 
gues,  cunéiformes,  étalées;  les  5  postérieu¬ 
res  rapprochées.  Etam.  o,  insérées  à  la  gor¬ 
ge  du  périgone  et  presque  unilatérales;  fila¬ 
ments  courts,  filiformes;  anth.  oblongues, 
basifixes.  Ovaire  infère,  ovale-subglobuleux, 
o-loculaire.  Ovules  nombreux,  horizontaux, 
anatropes ,  bisériés  dans  l’angle  central  des 
loges.  Style  filiforme  ;  stigm.  5 ,  étroitement 
linéaires,  bifides,  repliés.  Capsule  ovale- 
subglobuleuse,  hérissée  de  papilles,  trilocu- 
laire,  loculicide-trivalve  au  sommet.  Grai¬ 
nes  nombreuses,  subglobuleuses..... — Ce 
genre,  dont  le  Gladiolus  junceus  est  le  type, 
renferme  quelques  plantes  herbacées  du 
Cap ,  à  rhizome  bulbeux-tubéreux  ;  à  feuilles 
iéniformes,  bifariées  ;  à  scape  cylindrique, 
subjunciforme,  portant  des  fleurs  nombreu¬ 
ses,  disposées  en  un  épi  paniculé,  subunila¬ 
téral,  garni  d’une  spathe  herbacée,  courte, 
diphylle.  (C.  L.) 

*ANOMOUR£S  («V0//.0S,  irrégulier;  oü/5«, 
queue),  crust.  —  S. -ordre  de  Crustacés 
décapodes,  proposé  par  Milne-Edwards,  et 
intermédiaire  entre  la  section  desBrachyures 
et  celle  des  Macroures.  Ce  groupe  nouveau 
n’est  pas  aussi  naturel  que  ceux  des  Bra- 
chyures  et  des  Macroures  ;  mais  son  établis¬ 
sement  permet  de  retirer  de  ces  derniers  les 
espèces  hétérogènes  qui  jusque  alors  y  étaient 
rangées,  et  rend  de  la  sorte  ces  deux  gran¬ 
des  divisions  parfaitement  naturelles.  De 
môme  que  cela  arrive  dans  tous  les  points 
de  transition  par  lesquels  la  nature  passe 
d’un  type  principal  à  un  autre ,  on  remarque 
dans  l’organisation  des  Décapodes  ,  réunis 
sous  le  nom  d’Anomoures,  des  anomalies 
nombreuses  et  importantes  ;  les  uns  se  rap¬ 
prochent  beaucoup  des  véritables  Brachyu- 
res,  tandis  que  d’autres  ne  diffèrent  que  peu 


des  Macroures  proprement  dits  ;  et  tous  les 
caractères  les  plus  importants  qui  les  distin¬ 
guent  des  uns  et  des  autres  peuvent  man¬ 
quer  tour  à  tour  ;  mais  néanmoins  l’ensemble 
des  particularités  de  structure  qui  s’y  re¬ 
marque  toujours  ne  peut  laisser  de  doute 
sur  les  limites  de  cette  division. 

La  portion  céphalo-thoracique  du  corps  des 
Anomoures  est  toujours  beaucoup  plus  déve¬ 
loppée  que  la  portion  abdominale,  et  celle-ci 
n’est  jamais  conformée  de  manière  à  rem¬ 
plir  ,  dans  la  locomotion ,  le  rôle  important 
qui  lui  est  dévolu  chez  les  Macroures.  La  for¬ 
me  générale  de  la  carapace  se  rapproche  pres¬ 
que  toujours  de  la  forme  propre  auxBrachyu- 
res,  mais  quelquefois  cette  partie  s’allonge 
davantage.  Le  front  ne  donne  que  rarement 
naissance  à  un  prolongement  dont  l’union 
avec  la  portion  inférieure  de  l’anneau  anten- 
nulaire  masque  l’anneau  ophthalmique  com¬ 
me  chez  les  Brachyures ,  et  il  n’existe  pres¬ 
que  jamais  de  fossettes  antennaires  et  d’or¬ 
bites  distinctes ,  mode  d’organisation  qui  se 
retrouve  dans  toutes  les  divisions  des  Ma¬ 
croures.  En  général,  les  antennes  internes 
sont  grandes  et  ne  peuvent  se  reployer  sous 
le  front  ;  les  pattes-mâchoires  externes  sont 
ordinairement  allongées  et  subpédiformes. 
La  disposition  du  thorax  mérite  aussi  d’être 
signalée  ;  en  général,  le  dernier  segment  de 
cette  portion  du  corps  ne  se  soude  pas  aux 
segments  précédents  et  en  est  séparé  par 
une  membrane  articulaire  ;  quelquefois  mê¬ 
me  il  n’est  pas  recouvert  par  la  carapace,  et 
constitue  un  anneau  complet.  Quant  au 
plastron  sternal,  sa  conformation  varie  beau¬ 
coup  :  tantôt  il  est  linéaire  dans  toute  sa  lon¬ 
gueur,  comme  chez  la  plupart  des  Macrou¬ 
res;  tantôt  linéaire  entre  les  pattes  des  trois 
dernières  paires  ou  entre  celles  de  la  pre¬ 
mière  paire,  et  élargi  dans  le  reste  de  son 
étendue  ;  tantôt  enfin  élargi  dans  toute  sa 
longueur,  comme  chez  les  Brachyures  ;  mais 
alors  on  n’y  voit  pas  de  suture  longitudi¬ 
nale  indiquant  la  présence  d’un  apodème 
médian;  et,  en  effet,  cette  lame  verticale 
manque  alors  complètement,  tandis  que  chez 
les  Brachyures  elle  existe  toujours.  Les  pat¬ 
tes  des  trois  ou  quatre  premières  paires  sont 
grandes  et  conformées  d’ordinaire  à  peu  près 
comme  chez  les  Brachyures  ;  mais  presque 
toujours  celles  de  la  cinquième  paire  ou  mê¬ 
me  celles  des  deux  dernières  paires  ne  ser- 


T.  I. 


5G2 


À  NO 


vent  plus  à  la  locomotion,  et  sont  rudimen¬ 
taires  et  transformées  en  organes  de  préhen¬ 
sion,  ou  du  moins  se  trouvent  refoulées,  en 
quelque  sorte,  au  dessus  des  précédentes.  La 
disposition  de  l’abdomen  varie  aussi  ;  pres¬ 
que  toujours  il  est  mince  et  lamelleux,  à  peu 
près  comme  chez  les  Brachvures,  et  il  ne 
porte  jamais  au  dessous  une  double  série  de 
fausses  pattes  réellement  natatoires  ;  mais 
ordinairement  on  trouve  fixée  à  son  pénultiè¬ 
me  segment  une  paire  d’appendices  plus  ou 
moins  développés.  Quelquefois  ces  appendi¬ 
ces  disparaissent  presque  complètement  par 
les  progrès  de  Page,  et  d’autres  fois  ils 
forment  avec  le  septième  segment  une  es¬ 
pèce  de  nageoire  caudale  ;  mais  il  est  bien 
rare  que  cette  nageoire  soit  disposée  en  éven¬ 
tail  comme  chez  les  Macroures.  Enfin,  chez 
plusieurs  Ànomoures,  l’abdomen  reste  tou¬ 
jours  membraneux  dans  une  grande  partie 
de  son  étendue. 

A  ces  caractères,  tirés  de  la  conformation 
extérieure  des  Anomoures,  se  joignent  d’au¬ 
tres  particularités  de  structure  encore  plus 
importantes,  qui  nous  sont  offertes  par  la  plu¬ 
part  des  grands  appareils  de  l’économie. 

Ainsi  chez  ces  Crustacés  l’appareil  femelle 
manque  de  la  poche  copulatrice  qui  existe 
chez  tous  les  Brachyures,  et  les  vulves,  au 
lieu  d’occuper  le  plastron  sternal,  sont 
percées  dans  l’article  basilaire  des  pattes 
de  la  troisième  paire.  Les  branchies  sont 
toujours  lamelleuses  comme  chez  les  Bra¬ 
chyures;  mais  en  général  ces  organes  sont 
plus  nombreux  et  se  fixent  sur  le  pénultiè¬ 
me  anneau  thoracique,  aussi  bien  que  sur  les 
segments  précédents ,  dispositions  qui  ne  se 
rencontrent  pas  chez  les  Brachyures;  il  est 
aussi  à  noter  que  souvent  ils  sont  fixés  sur 
plusieurs  rangs  et  par  faisceaux,  comme  chez 
les  Macroures.  Enfin  la  disposition  du  sys¬ 
tème  nerveux  paraît  tenir,  en  quelque  sorte, 
le  milieu  entre  ce  qui  se  voit  chez  les  Bra¬ 
chyures  et  les  Macroures. 

Cette  section  de  l’ordre  des  Décapodes  se 
divise  naturellement  en  deux  familles ,  sa¬ 
voir  : 

1°  Les  Âplérures,  Edw.,  comprenant  les 
Droiniens,  les  Homoliens,  les  Raniniens  et 
les  Pactoles  ; 

2°  Les  Ptérygures ,  comprenant  les  Por- 
cellaniens ,  les  Hippiens  et  les  Paguriens. 

(M.  E.) 


AA  O 

ANÛN.  M4vf.  —  Petit  de  l’Ane.  Voy.  ce 
mot.  _  (C.d’O.) 

ANOXACÉES,  ouANONÉES,  Ano- 
nes ,  Anonaceœ ,  Anoneæ.  bot.  ph.  —  Fa¬ 
mille  de  plantes  dicotylédones,  polypétales, 
à  insertion  hypogynique.  Les  caractères  en 
sont  :  Calice  à  quatre  ou  plus  souvent  trois 
parties,  ordinairement  soudées  ensemble  ;  six 
pétales  sur  deux  rangs ,  coriaces ,  à  préfio- 
raison  valvaire  ,  très  rarement  soudés  entre 
eux.  Étamines  en  nombre  indéfini  ,  à  peu 
d’exceptions  près,  insérées  sur  un  large  dis¬ 
que  hypogynique,  serrées  les  unes  contre  les 
autres,  mais  libres ,  terminées  par  un  grand 
connectif  quadrangulaire ,  qui  porte  en  de¬ 
hors  les  deux  loges  de  l’anthère  adnée. 
Ovaires  nombreux,  en  nombre  défini  ou  le 
plus  ordinairement  indéfini ,  soudés  entre 
eux  ou  libres  et  serrés,  chacun  avec  un  sty¬ 
le  court  et  un  stigmate  simple ,  et  renfer¬ 
mant  des  ovules  solitaires  ou  en  très  petit 
nombre,  dressés  ou  ascendants.  Le  fruit  est 
composé  d’autant  de  carpelles  charnus  ou 
secs,  sessiles  ou  pédonculés,  libres  ou  sou¬ 
dés,  contenant  une  graine  unique  ou  plu¬ 
sieurs  sur  un  ou  deux  rangs.  Ces  graines , 
quelquefois  munies  d’un  arille ,  sont  remar¬ 
quables  par  leur  périsperme  dur,  charnu  et 
runciné,  revêtu  d’un  test  lisse,  et  contenant 
un  très  petit  embryon  dans  une  petite  cavité 
correspondant  au  point  d’attache. 

Les  Anonacées  sont  des  arbres  ou  arbris¬ 
seaux  des  parties  tropicales  de  l’ancien  et 
du  nouveau  monde ,  et  qui  ne  s’en  éloi¬ 
gnent  que  peu  et  rarement.  Leurs  feuilles 
sont  alternes,  simples,  presque  toujours 
entières  ,  dépourvues  de  stipules.  Leurs 
fleurs,  de  couleur  ordinairement  verte  ou 
brunâtre,  sont  solitaires  ou  groupées  en  très 
petit  nombre  à  l’aisselle  des  feuilles  plus 
longues  qu’elles  ;  quelques  unes  avortent 
quelquefois,  et  leurs  pédoncules  s’endur¬ 
cissent,  s’agrandissent  et  se  courbent.  En 
général ,  toutes  les  parties  sont  fortement 
aromatiques  au  goût  et  à  l’odorat. 

Genres  :  Anona,  L.  —  Rollinia ,  Saint- 
IIilaire.  —  Lobocarpus ,  Wight  et  Arn.  — 
Monodora,  Dunal.  —  Uvaria,  L.  —  Mitra- 
phora,  Blum. —  Unona,  L.  —  Artabotrys, 
B.  Br.  —  Habzelia,  Alph.  DC.  —  Cœlo - 
cime,  Alph.  DC.  —  Xylopia,  L.  — Anaxa- 
gorea,  St.-Hil.  —  Hexalobus,  Alph.  DC. — 
Miliusa ,  Alph.  DC.  —  Orophea ,  Blum.  — 


AINO 


Bocagea,  St.-Hil.  —  Trigynœa,  Schlecht. 
—  Polyalthia ,  Blum.  —  Duguetia ,  St.- 
ïïil.  —  Guatteria ,  Ruiz  Pav.  —  Hentsche- 
lia,  Presl.  — Hyalostemma,  Wall. 

Outre  ces  g. ,  M.  R.  Brown  en  a  fait  con¬ 
naître  un  anomal ,  originaire  de  la  Nouvel¬ 
le-Hollande  ,  et  qu’il  a  nommé  Eupomatia. 
Scs  ovaires  adhérents  et  ses  étamines  péri- 
gynes  semblent  l’exclure  de  la  classe ,  quoi¬ 
qu’il  se  rapporte  à  la  famille.  (Ad.  J.) 

A  KONE  ou  COROSOL.  Anona,  L. , 
Àdans.  (nom  vernaculaire),  bot.  pii. — Genre 
type  de  la  famille  des  Anonacées  ,  et  dont  les 
caract.  distinctifs  sont  :  Calice  5-parti  ou  5- 
lobé,  non  persistant.  Pétales  6,  coriaces,  dis¬ 
tincts  :  les  externes  plus  grands  que  les  in- 
/ 

ternes.  Etamines  nombreuses,  linéaires-cla- 
viformes,  à  appendice-apicilaire  large ,  tron¬ 
qué,  anguleux.  Gynophore  conique.  Ovaires 
nombreux,  soudés,  renfermant  chacun  un 
ovule  solitaire,  renversé,  attaché  au  fond 
de  la  loge.  Styles  (quelquefois  nuis)  distincts 
ou  soudés.  Stigmates  (  quelquefois  sessiles  ) 
capitellés  ou  continus  avec  les  styles.  Syn- 
carpe  écailleux,  ou  muriqué,  ou  tubercu¬ 
leux,  ou  lisse,  subcoriace  à  la  surface  ,  pul¬ 
peux  en  dedans ,  pluriloculaire  ,  polysperme. 
Graines  ovoïdes  ou  elliptiques;  radicule  in¬ 
fère.  —  Arbres ,  ou  arbrisseaux ,  ou  sous- 
arbrisseaux.  Pubescence  simple  ou  étoilée  , 
en  général  roussâtre  ou  ferrugineuse.  Pé¬ 
doncules  axillaires,  ou  extra-axillaires,  ou 
oppositifoliés,  1-  ou  pauci-flores,  ordinaire¬ 
ment  solitaires,  en  général  bractéolés  à  la  base. 
— Ce  g.,  propre  à  la  zone  équatoriale,  com¬ 
prend  environ  40  esp.,  dont  plusieurs  sont  re¬ 
nommées  pour  la  bonté  de  leurs  fruits,  et,  par 
cette  raison ,  fréquemment  cultivées  dans  les 
climats  intertropicaux  ou  subtropicaux.  De 
ce  nombre  sont  notamment  :  VA.  squamosa  L. 

(  vulgairement  Cœur  de  bœuf,  Pommier  de 
cannelle,  Attier  ou  Atocire ),  VA.  Cheri- 
molia  Lamk.  (vulgairement  Chérimolier) , 
l’A.  reticulata  L.,  connue  sous  le  nom  vul¬ 
gaire  de  Cachiman ;  enfin  VA.  mûrie  ata  h., 
ou  Cachiman  épineux.  C’est  le  fruit  de 
cette  espèce  qui  est  le  plus  estimé  parmi 
ceux  du  genre.  (Sp.) 

AIYOIYÉES.  bot.  —  Voyez  anon.i- 
cêes.  (C.  L.) 

AXOMCA.  moll.  —  Ignorant  sans 
doute  l’existence  du  g.  Avicule  de  Lamarck, 
M.  Oken  l’a  de  nouveau  créé  sous  le  nom 


AN O  503 

d’Anonlca.  — Ce  g.  du  zoologiste  allemand, 
étant  évidemment  un  double  emploi  de 
celui  de  Lamarck,  a  été  depuis  long-temps 
abandonné.  Voy.  avicule.  ”  (Desh.) 

ANON  YMOS  (  à  priv.  ;  v  euph.  ;  ôvofxx  , 
nom  ;  sans  nom),  bot.  pii.— Walter  avait  dé¬ 
signé  sous  ce  nom  des  plantes  de  la  Caroline , 
qui  font  aujourd’hui  partie  des  Liatris.  La 
plupart  d’entre  elles  appartiennent  à  la  se¬ 
conde  section  établie  dans  ce  g.  par  M.  De 
Candolle  sous  le  nom  de  Suprago.  Ce  sont 
des  herbes  vivaces,  à  racines  tubéreuses,  à 
tiges  simples  ,  et  dont  les  capitules  sont  dis¬ 
posés  en  épis  ou  en  grappes.  L’aigrette  qui 
surmonte  les  fruits  est  formée  de  1-3  séries 
de  soies  munies  de  barbellules  courtes  et 
serrées.  (J.  D.) 

ANOPHÈLE.  Anopheles.  (  âvc 
inutile,  nuisible),  ins.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Diptères,  div.  des  Némocères,  famille  des 
Culicides,  établi  par  Meigen,  et  adopté  par 
Latreille,  ainsi  que  par  M.  Macquart,  qui  lui 
assigne  pour  tous  caract.  d’avoir  les  palpes 
de  la  longueur  de  la  trompe  dans  les  deux 
sexes.  Son  nom  générique  signifie  ,  dit-on  , 
importun ,  mais  plus  exactement  inutile.  Ce 
g.  renferme  trois  esp. ,  dont  une  du  Séné¬ 
gal,  An.  minuta  Macquart,  et  deux  d’Euro¬ 
pe,  l’An,  maculipennis  d’Hoffmansegg  ,  et 
l’An,  bifurcatus  de  Meigen.  La  larve  de  cette 
dernière  a  été  particulièrement  observée  par 
Meigen.  Elle  est  transparente;  elle  a  quel¬ 
ques  poils  à  la  bouche  ;  deux  tumeurs  gri¬ 
ses,  ovales,  derrière  la  tête,  et  deux  autres 
plus  minces  avant  la  queue.  Sous  la  queue,  se. 
trouvent  un  grand  nombre  de  longs  poils 
qui  servent  probablement  à  la  natation.  Elle 
se  métamorphose  en  nymphe  contournée, 
dont  la  partie  antérieure  est  plus  épaisse  que 
la  postérieure,  et  dont  la  tête  est  munie  de 
deux  cornes.  (Meig.,  Suppl.  24 2.  )  (D.) 

*  ANOPilYTA  (âv'Jjpvrog ,  né  en  haut). 
bot.  cr.  —  C’est  ainsi  que  M.  Endlicher 
( Gener .  Plant.,  p.  42)  nomme  la  première 
cohorte  de  ses  Acrobrya  [Voy.  ce  mot).  Elle 
comprend  deux  familles ,  les  Mousses  et  les 
Hépatiques.  Pour  les  caract.  généraux,  Voy. 
MUSCEYÉES.  (C.  M.) 

*ANOPLANTHUS  (  üvonloç,  sans  armes; 
avôoç,  fleur),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Orobanchées,  formé  par  Endli¬ 
cher  [Gen.  PL,  t.  IV,  p.  189),  et  ainsi  carac¬ 
térisé  :  Fleurs  hermaphrodites ,  ébractéo- 


564 


ANO 


ANO 


îées.  Cal.  subcampanulé,  quinquéfide.  Cor. 
hypogyne  ,  tubuleuse ,  à  tube  courtr,  ventru 
ou  allongé,  subcourbé  à  la  base,  à  limbe  sub- 
bilabié,  également  quinquéfide.  Étamines  4, 
incluses ,  didynames  ,  insérées  au  tube  de  la 
corolle  ;  anlh.  biloculaires ,  mucronées ,  à 
loges  libres  à  la  base.  Ovaire  uniloculaire,  à 
4  placentas  pariétaux ,  distants.  Ovules  nom¬ 
breux,  anatropes.  Style  simple;  stigm.  ca- 
pité  ,  obscurément  trilobé.  Capsule  unilocu¬ 
laire  ,  bivalve  ;  valves  placentifères  de  cha¬ 
que  côté,  en  dedans  du  bord;  placentas 
convergents.  Graines  nombreuses ,  très  pe¬ 
tites . Plantes  herbacées,  parasites,  obser¬ 

vées  dans  l’Amérique  boréale  et  la  région 
Taurico-caucasique ,  à  scape  uniflore,  nue 
au  sommet ,  munie  à  la  base  de  squammes 
vaginantes.— Ce  g.,  qui  paraît  ne  renfermer 
que  deux  espèces ,  est  divisé  en  deux  sec¬ 
tions  :  Euanoplon  (  Orobanche  uniflora  )  ; 
Anblatum  ( Phelippœa  foliata,  Lamb.). 

(C.  L.) 

AAOPLE.  Anoplus  (avoir), os,  sans  ar¬ 
mes),  ms. —  Genre  del’ord.  des  Coléoptères 
tétramères  ,  famille  des  Curculionides  ,  div. 
des  Érirhinides, établi  par  Schuppel,  et  adopté 
par  Schoenherr,  qui  lui  donne  les  caract.  sui¬ 
vants  :  Antennes  médiocres ,  minces  ;  leur 
funicule  de  sept  articles  :  le  premier  médio¬ 
crement  long,  peu  épais,  sub-obconique  ;  les 
autres  courts,  presque  perfoliés,  serrés,  s’é¬ 
paississant  successivement  un  peu  du  côté 
externe  ;  massue  ovale.  Rostre  assez  long , 
robuste,  cylindrique,  un  peu  arqué.  Yeux 
presque  latéraux ,  arrondis  ,  peu  convexes. 
Thorax  presque  transverse ,  bi-sinué  à  la 
base ,  légèrement  arrondi  sur  les  côtés ,  très 
étroit  antérieurement ,  tronqué  au  sommet, 
convexe  en  dessus.  Élytres  ovales ,  avec  les 
angles  huméraux  obtus,  convexes  en  dessus. 
Tarses  mutiques,  entièrement  dépourvus 
d’ongles. 

Observ.  —  Corps  petit ,  brièvement  ovale, 
convexe ,  ailé.  Schoenherr  a  fondé  ce  g.  sur 
une  seule  esp. ,  le  Rhynchœnus  Plantaris 
de  Gyiîenhal ,  qui  habite  le  nord  et  le  cen¬ 
tre  de  l’Europe  ;  mais  M.  Chevrolat  en  pos¬ 
sède  une  seconde  ,  qui  n’a  pas  encore  été 
décrite.  M.  Dejean  ,  qui ,  dans  son  dernier 
Catalogue,  a  adopté  le  g.  Anoplus,  n’y  rap¬ 
porte  également  que  l’esp.  précitée  de  Gyl- 
lenhal.  (D.) 

*  ANOPLIS  («  priv.;  v  euph.;  brà',} ,  on¬ 


gle).  ins.  —  Sous-genre  de  Coléoptères  pen¬ 
tamères,  famille  des  Sternoxes,  tribu  des 
Buprestides ,  établi  par  Rirby  ,  sans  indica¬ 
tion  de  caract.  ( Fauna  borealis  americana, 
p.  151),  et  auquel  il  donne  pour  type  une  esp. 
qu’il  appelle  An.  rusticorum.  Il  y  comprend 
deux  Buprestes  de  Fabricius  (  B.  lineata  et 
fasciata )  qui  appartiennent  au  g.  Ancylo- 
cheira  d’Eschscholtz ,  suivant  le  dernier  Ca¬ 
talogue  deM.  Dejean.  (D.) 

* AXOPU  STE .  Anoplistes  (avsu,  non; 
<3ir),£ffr^5 ,  qui  arme  ;  ici,  par  extension  ,  ar¬ 
mé).  ins. —  Genre  de  Coléoptères  tétramè¬ 
res  ,  famille  des  Longieornes  ,  tribu  des  Cé- 
rambycins ,  établi  par  M.  Serville  dans  sa 
Monographie  de  cette  famille,  et  adopté  par 
M.  Dejean  dans  son  dernier  Catalogue.  Les 
esp.  de  ce  g.  se  distinguent  principalement 
de  celui  des  Purpuricenus  (Foy.  ce  mot)  par 
leur  corselet ,  qui  est  mutique  et  plus  long 
que  la  tête.  — 11  renferme  4  esp.,  dont  nous 
ne  citerons  qu’une  seule,  le  Cerambyx 
ephippium  de  Schoenherr  ,  figuré  par  Oli¬ 
vier  ,  t.  IY,  Capr.,  pl.  19,  fig.  141.  Il  ha¬ 
bite  la  Russie  méridionale.  (D.) 

*ANOP  L  OCII E I  LU  S  (âvoKÀoç,  non  ar¬ 
mé  ;  xeü.oç ,  lèvre),  ins.  —  S. -genre  de  Co¬ 
léoptères  pentamères ,  famille  des  Lamelli¬ 
cornes,  tribu  des  Mélitophiles  de  Latreille  , 
établi  par  Mac-Leay  (  Illustrations  of  the 
Zoology  of  south  Africa,  etc.,  1838,  p.  21  ) 
dans  son  g.  Macrominus ,  pour  y  placer  2 
nouvelles  esp.  de  Cétoine,  de  1’intérieuîr  du 
sud  de  l’Afriqiie,  qu’il  nomme  l’une  A.  spi- 
nitarsis ,  et  l’autre  A.  setosus.  La  première  est 
figurée  pl.  5  dudit  ouvrage.  Il  rapporte  à  ce 
même  s.-g. ,  mais  avec  doute ,  la  Cetonia 
tomentosa  de  l’Iconographie  de  MM.  Gory 
et  Percheron ,  pl.  51,  fig.  5.  Voy.  le  g.  ma¬ 
crominus.  (D.) 

AXOPLOCIIEYLUS.  ins.  —  Voyez 

ANOPLOCHEILUS.  (D.) 

*  ANOPLODERA  (  «vo*3to« ,  non  ar¬ 
mé  ;  tty/îvj ,  cou  ).  ins.  —  Genre  de  Coléop¬ 
tères  tétramères ,  famille  des  Longieornes, 
établi  par  M.  Mulsant,  aux  dépens  du  genre 
Leptura  de  Fabricius ,  dont  il  ne  diffère  es¬ 
sentiellement  que  par  ce  que  les  élytres ,  au 
lieu  d’être  rétrécies  de  la  base  à  l’extrémité, 
comme  dans  ce  dernier,  sont  sub-parallèles , 
rétrécies  dans  leur  partie  moyenne,  ou  pres¬ 
que  aussi  larges  à  l’extrémité  qu’à  la  base. 
L’auteur  y  rapporte  les  Lept.  Q-guttata , 


ANO 


ANO 


565 


rufipes  ellurida,  de  Fabricius.  Toutes  trois 
sont  figurées  dans  Olivier,  et  se  trouvent  en 
France.  (D.) 

*AXOPLODERME.  Anoploderma  (  « 
priv.;  v  euph.  ;  Sjt^ov  ,  arme  ;  â'ép/x» ,  peau  ). 
ins.  —  Genre  de  Coléoptères  de  la  famille 
des  Longicornes,  tribu  des  Prioniens,  établi 
par  M.  Guérin  Méneville  ( Revue  zoologi¬ 
que),  et  ayant  pour  caractères  essentiels  : 
Corps  cylindrique  ;  mandibules  aussi  longues 
que  la  tète,  arquées,  simples.  Palpes  inégaux, 
longs,  composés  d’articles  allongés,  avec  le 
dernier  ovoïde  -oblong.  Corselet  de  la  lar¬ 
geur  des  élytres  ,  arrondi.  Élytres  parallèles, 
arrondies.  Pattes  fortes,  à  tarses  simples  et 
assez  allongés.  La  seule  espèce  connue  est 
PA  bicolor,  Guér.  M. ,  long  de  20  mill., 
noir,  chagriné,  avec  les  côtés  du  corselet  et 
les  élytres  d’un  rouge  ferrugineux.  Elle  ha- 
hite  les  Andes  du  Pérou.  (D.) 

*AXOPLODERMIEXS.A  noplodermii 
(«  priv.;  v  euph.;oir>ov,  arme;  $èpp.x,  peau). 
ins.  —  M.  Guérin-Méneville  a  établi  sous  ce 
nom  (Rev.  zool.  par  la  Soc.  Cuv .,  1840,  p. 
276)  une  s.-tribu  des  Prioniens,  voisine  de 
celle  que  M.  Serville  a  fondée  sous  le  nom 
de  Spondyliens  (An.  Soc.  Ent.),  mais  qui 
s’en  distingue  parce  que  les  Insectes  qui  la 
composent  ont  les  antennes  allongées ,  serri- 
formes,  et  les  tarses  simples  et  non  élargis. 
Cette  division  comprend  deux  g.  :  le  pre¬ 
mier  (Anoplodermus)  est  distingué  par  des 
antennes  dont  le  troisième  article  est  plus 
long  que  le  premier  et  les  suivants  ;  le  se¬ 
cond  (Sipylus)  a  ce  même  article  beaucoup 
plus  petit  que  le  premier  et  les  suivants. 
L’esp.  qui  lui  sert  de  type  est  le  S.  Orbi- 
gnyi ,  de  Patagonie.  (D.) 

ANOPLOGXATHE.  Anoplognatlms. 

( «voir/05 ,  sans  armes;  yv«0os,  mâchoire). 
ins.  —  Genre  de  Coléoptères  pentamères  , 
famille  des  Lamellicornes ,  tribu  des  Scara- 
béides  ,  établi  par  Leach  et  adopté  par  Mac- 
Leay  et  Kirby  (Horœ  Ent.,  p.  76,  ed.  leg.). 
Voici  les  caractères  que  ce  dernier  lui 
assigne  :  Labre  transverse ,  aigu  antérieu¬ 
rement  au  milieu.  Lèvre  carrée ,  pointue 
au  milieu ,  palpigère  presque  à  son  ex¬ 
trémité.  Mandibules  courtes  ,  très  fortes , 
cornées ,  édentées  au  sommet ,  très  entiè¬ 
res  ,  extérieurement  arrondies  ,  intérieure¬ 
ment  aiguës ,  courbées  en  dedans.  Mâchoi¬ 
res  mandibuliformes  ,  arquées  ,  courtes  , 


fortes ,  cornées ,  avec  un  lobe  voûté  et  sans 
dent  ,  sub-éehancré  à  l’extrémité.  Palpes 
presque  en  massue.  Ant.  de  dix  articles  ; 
massue  trifoliée,  semi-ovale,  garnie  de  poils. 
Prosternum  se  prolongeant  en  pointe  coni¬ 
que  vers  la  tête.  Tous  les  ongles  simples. 

Ce  g.  figure  dans  le  dernier  Catalogue  de 
M.  Dejcan  ,  qui  y  rapporte  huit  esp.,  toutes 
de  la  Nouvelle-Hollande.  Nous  n’en  citerons 
qu’une,  YAnop.  Latreillei  ( rutela )  de 
Schoenherr  (App.  ad  syn .) ,  figurée  par 
Donovan  sous  le  nom  de  Viridi  œneus.  (D.) 

ANOPLOGXATHIDES.  Anoplogna- 
Ihidœ  (  «vôtres,  sans  armes  ;  yvckQoî,  m⬠
choire  ).  ins.  —  Nom  d’une  division  établie 
par  Mac-Leay  dans  la  grande  tribu  des  Sca- 
rabéides ,  famille  des  Coléoptères  lamelli¬ 
cornes  de  Latreille ,  ou  pétalocères  de  Du- 
méril.  Elle  se  compose  des  g.  Amblyterus , 
Anoplognatlms  et  Leucothyreus.  Les  ca- 
ract.  des  Anoplognathides  sont  d’avoir  le 
chaperon  divisé  transversalement  par  une 
suture  ;  les  mâchoires  cornées ,  tantôt  den¬ 
tées  ,  tantôt  inermes  ;  et  le  labre  triangulai¬ 
re.  Cette  division  ne  renferme  que  des  In¬ 
sectes  exotiques  dont  les  mœurs  ne  sont  pas 
connues.  D’après  l’organisation  de  leur  bou¬ 
che  ,  on  les  présume  Phyllophages.  Tous 
sont  revêtus  de  couleurs  brillantes  et  mé¬ 
talliques  ,  et  les  plus  remarquables  sous  ce 
rapport  viennent  de  la  Nouvelle  Hollande. 
M.  Delaporte  (Hist.  nat.  des  animaux  ar¬ 
ticulés  ,  Buffon-Duménil ,  Coléopt. ,  t.  II , 
p.  123)  désigne  sous  le  nom  d '’Anoplognati- 
tes  une  sous-tribu ,  à  laquelle  il  donne  pour 
caract.  :  Mâchoires  ayant  au  plus  deux 
dents  à  l’extrémité.  Mandibules  entièrement 
cornées.  Elle  se  compose  des  g.  Anoplo- 
gnathus  ,  Bracliysternus ,  Dasygnatus , 
Areoda,  Amblyterus  et  Pachycerus.  Voy. 
ces  différents  mots.  (D.) 

ANOPLOGNATHUS.  ins.  -  Voyez 

ANOPLOGNATHE.  (D.) 

*  AXOPLOMERUS  (  üvokîoç,  sans  ar¬ 
mes  ;  /avisos,  cuisse),  ins.  — Genre  de  Coléop¬ 
tères  tétramères ,  famille  des  Longicornes , 
établi  par  M.  Bejean ,  mais  dont  il  n’a  pas 
publié  les  caract.  Il  le  place ,  dans  son  der¬ 
nier  Catalogue ,  entre  les  g.  Eburia  et  Ce- 
rasphores  de  M.  Serville ,  et ,  par  consé¬ 
quent  ,  dans  la  tribu  des  Cérambycins  de  ce 
dernier  auteur.  M.  Dejean  n’y  rapporte  que 
deux  esp.  nommées  par  lui  A.  rotundicol- 


AIN  O 


566  ANO 

lis  et  A.  Jacquier i ,  l’une  du  Brésil,  et  l’au¬ 
tre  de  Cayenne.  (B.) 

*AJ\OPLON  («  vokïoç,  sans  armes),  bot. 
ph.  —  Section  du  g.  Orobanche ,  formée 
par  Wallroth,  et  synonyme  du  g.  Anoplan- 
tkus.  Voy.  ce  mot.  (C.  L.) 

*ANOPLONYGHIA.bot.  ph.— Genre 
ou  sous-genre  de  la  famille  des  Paronychiées, 
tribu  des  Illécébrées  ,  sous-tribu  des  Eupa- 
ronychiées,  Fenzl ,  établi  par  M.  Fenzl  com¬ 
me  sous-division  du  g.  Paronychia ,  et  ca¬ 
ractérisé  comme  il  suit  (in  Endl.  gen.  PI. , 
p.  958)  :  Segments  calicinaux  ovales-oblongs 
ou  lancéolés,  herbacés ,  à  peine  scarieux  aux 
bords,  pointus,  concaves,  mutiques ,  pu- 
bescents.  Pétales  5  ;  style  très  court ,  2-fide. 
Fruit  indéhiscent  à  la  base ,  recouvert  par  le 
calice.  —  Herbes  (la  plupart  habitant  les  con¬ 
trées  voisines  de  la  Méditerranée)  touffues , 
quelquefois  suffrutescentes.  Fleurs  agrégées 
en  glomérales  très  denses ,  et  enveloppées 
de  grandes  bractées  scarieuses.  M.  Fenzl 
fonde  ce  groupe  sur  le  Paronychia  capi¬ 
tata  et  quelques  autres  esp.  voisines.  (Sp.) 

ANOPLOPIIORE.  Anoplophora  (  à 
priv.  v  euph.  ;  biùoyôpa  ,  qui  porte  des  ar¬ 
mes  ).  ins.  —  Genre  de  Coléoptères  tétra- 
mères,  de  la  famille  des  Longicornes ,  tribu 
des  Lamiaires ,  établi  par  Hope  (  Trans. 
Lin.  Soc.,  vol.  18,  p.  459,  pl.  50,  fig.  1) 
d’après  un  admirable  insecte  récemment 
découvert  dans  l’Assame,  aux  Indes  orien¬ 
tales.  Yoici  les  caract.  de  ce  g.  :  Tête  de 
forme  carrée.  Antennes  deux  fois  plus  lon¬ 
gues  que  le  corps ,  avec  le  dernier  article 
très  allongé.  Elytres  aussi  larges  en  arrière 
qu’en  avant ,  arrondies  au  bout.  Corps  é- 
cailleux  en  dessous ,  avec  la  poitrine  iner- 
me.  Pieds  difformes  et  robustes.  La  seule 
esp.  connue  est  V Anoplophorus  Stanleya- 
nus  Hope.  Il  est  long  de  20  lignes,  d’un 
beau  vert  foncé,  luisant,  tournant  au  noir , 
avec  la  tête ,  le  corselet  et  les  élytres  cou¬ 
verts  de  grandes  taches  d’un  beau  vert  p⬠
le.  Les  antennes  sont  noires,  avec  la  base 
des  articles  bleue.  Les  pattes  sont  couvertes 
d’écailles  d’un  beau  bleu  verdâtre.  (B.) 

*  ANOPLOSTERNUS  (  à  priv.  ;  v  eu- 
phon.  ;  SrtAov,  arme;  c népvov ,  poitrine).  ins. 
—  Genre  de  Coléoptères  pentamères,  famille 
des  Lamellicornes ,  tribu  des  Scarabéides , 
établi  par  M.  Guérin -Méneville  (  Mag.  de 
Zool.  1858,  ins. ,  Voyage  de  la  Favorite). 


Ce  g.,  voisin  des  Anoplognathes  de  Leach 
en  diffère  surtout  par  le  sternum  du  méso¬ 
thorax,  parfaitement  inerme  entre  les  pattes 
intermédiaires ,  et  par  sa  lèvre  inférieure  , 
garnie  en  dessous  de  soies  courtes  et  serrées 
en  forme  de  brosse,  comme  dans  ies  Genia - 
tes.  L’auteur  n’y  rapporte  qu’une  seule  es¬ 
pèce  trouvée  près  de  la  rivière  des  Cygnes , 
dans  la  Nouvelle-Hollande ,  et  qu’il  nomme 
An.  opalinus.  (B.) 

*  AIVOPLOSTHÆTA  (  üvotùqç  ,  sans 
armes;  uTïjOoç ,  poitrine  ).  ms.  —  Genre  de 
Coléoptères  tétramères,  famille  des  Longi¬ 
cornes  ,  établi  par  M.  Bejean ,  qui  n’en  ya 
pas  publié  les  caract. ,  mais  qui  l’a  nommé 
ainsi,  sans  doute  à  cause  des  épines  du  cor¬ 
selet  qui  sont  courtes  et  obtuses.  B’après  la 
place  qu’il  occupe  dans  son  dernier  Catalo¬ 
gue,  il  appartiendrait  à  la  tribu  des  La¬ 
miaires  de  M.  Serville ,  et  a  pour  type  le 
Lamia  lactator  de  Fabricius  (  radiata  Go- 
ry)  ;  esp.  de  Guinée  et  du  Sénégal.  (B.) 

ANOPLOTHERIUM  (  avoir}**,  sans 
armes  ;  Or.piov,  animal  ).  mam.  foss.  — Gen¬ 
re  de  l’ordre  des  Pachydermes  ayant  quel¬ 
ques  rapports  avec  les  Chameaux  ,  décou¬ 
vert  par  Cuvier  dans  les  plâtres  des  environs 
de  Paris.  Ces  animaux ,  dont  la  race  est  é- 
teinte ,  avaient  quarante-quatre  dents  en  sé¬ 
ries  continues  ainsi  que  l’homme  ,  savoir  : 
6  incisives,  deux  canines  et  quatorze  molaires 
à  chaque  mâchoire.  Les  canines  étaient  peu 
différentesd  es  incisives  et  ne  saillissaient  pas 
plus  qu’elles ,  ce  qui  a  donné  lieu  au  nom 
d’animal  sans  armes  ou  sans  défenses.  Les 
trois  molaires  postérieures,  de  chaque  côté , 
carrées  et  à  deux  collines  transYerses  en 
haut ,  à  double  et  à  triple  croissant  en  bas , 
dont  l’antérieure  terminée  par  une  pointe  , 
séparée  par  un  sillon  ,  étaient  fort  sembla¬ 
bles  à  celles  des  Rhinocéros ,  des  Bamans 
et  des  Palæotherium  ;  les  trois  molaires  an¬ 
térieures  étaient  comprimées.  La  quatrième 
molaire  ressemble  en  haut  à  la  moitié  pos¬ 
térieure  d’une  des  dents  carrées,  et,  en  bas, 
aux  molaires  antérieures.  Les  pieds ,  termi¬ 
nés  par  deux  grands  doigts ,  ne  différaient 
de  ceux  des  Ruminants  que  par  la  séparation 
des  os  du  métacarpe  et  du  métatarse ,  qui 
ne  se  soudaient  point  en  canon.  Leur  tarse 
était  composé  comme  celui  du  Chameau  ; 

leur  carpe ,  à  peu  près  comme  celui  du 
Cochon. 


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567 


Les  Anoplotherium  ,  d’après  ces  caractè¬ 
res,  établissaient  un  point  de  contact  entre 
les  Pachydermes  et  les  Ruminants,  de  la 
même  manière  que  les  Damans  en  établis¬ 
sent  un  entre  ces  mêmes  Pachydermes  et  les 
Rongeurs. 

Cuvier  en  a  reconnu  six  esp.  dont  il  a  for¬ 
mé  trois  s. -genres. 

I.  —  Les  Anoplotherium,  proprement 
dits,  qui  comprennent  deux  espèces  : 

L'Amp,  commune,  animal  delà  gran¬ 
deur  d’un  petit  âne,  mais  plus  bas  sur  jam¬ 
bes;  à  queue  très  forte  et  de  la  longueur 
du  corps;  à  pieds  de  devant  munis,  du  côté 
interne,  d’un  rudiment  de  doigt.  Cet  animal 
était  herbivore  et  probablement  nageur 
comme  la  loutre,  dont,  il  avait  l’allure.  Il  se 
nourrissait  sans  doute  des  tiges  et  des  raci¬ 
nes  des  plantes  aquatiques ,  et  avait,  selon 
toute  apparence ,  le  poil  lisse  et  les  oreilles 
petites  comme  l’IIippopotame. 

L'Anop.  secundarium ,  semblable  au  pré¬ 
cédent,  mais  de  la  taille  du  Cochon. 

II.  —  Les  Xipliodontes,  de  épée, 
et  d’ocTovg,  dent;  dénomination  tirée  de  la 
forme  tranchante  d’une  partie  des  dents  de 
la  seule  espèce  de  ce  s.-g.,  savoir  : 

L'Amp,  gracile,  animal  de  la  grandeur  et 
de  la  forme  élégante  d’une  Gazelle,  à  mem¬ 
bres  allongés  ;  sans  doigts  accessoires  aux 
pieds  de  devant,  et  probablement  sans  lon¬ 
gue  queue  ;  à  dents  antérieures  tranchantes 
comme  celles  des  Chevrotains. 

III.  —  Les  Dichobunes ,  de  iïiy* , divisés , 
et  de  y Souvsç,  colline  ,  à  cause  des  collines 
disposées  par  paires  sur  ses  quatre  derniè¬ 
res  molaires  delà  mâchoire  inférieure;  s.-g. 
qui  comprend  trois  espèces  : 

L'Amp,  leporinum ,  de  la  taille  du  Liè¬ 
vre  ,  à  pieds  tétradactyles ,  mais  dont  les 
doigts  latéraux  ne  touchaient  pas  à  terre; 

L'Anopl.  murinum,  de  la  taille  du  Co¬ 
chon  d’Inde; 

L'Anopl.  obliquum ,  même  taille  que  le 
précédent;  à  branche  montante  de  la  m⬠
choire  inférieure  oblique. 

Ces  deux  dernières  espèces  ne  sont  encore 
connues  que  par  des  mâchoires. 

Les  plâtres  des  environs  de  Paris  qui  font 
partie  de  l’étage  inférieur  des  terrains  ter¬ 
tiaires  (dits  de  la  période  Eocène)  ont  seuls 
fourni  jusqu’à  ce  jour  des  os  complets  et  des 
parties  de  squelettes  d’AnopIotherium.  On 


en  a  trouvé  quelques  dents  détachées  en  Ba¬ 
vière,  dans  nie  de  Sheppey,  dans  les  sables 
des  environs  d’Eppelshcim,  et  dans  ceux  des 
environs  d’Orléans ,  mêlés  avec  des  os  de 
Mastodontes,  de  Rhinocéros  et  de  Dinothé¬ 
rium,  dans  l’étage  moyen  de  ces  mêmes  ter¬ 
rains  (dits  de  la  période  Miocène),  et  qui 
proviennent  vraisemblablement  de  remanie¬ 
ments  des  terrains  delà  période  précédente. 
C’est  par  les  Anoplotherium  que  Cuvier  a 
commencé  à  démontrer,  pour  ainsi  dire  ma¬ 
thématiquement  ,  que  parmi  les  ossements 
fossiles  il  y  avait  des  débris  de  races  d’ani¬ 
maux  inconnues  aujourd’hui  dans  la  nature 
vivante  ,  qui  attestent  les  variations  que  ces 
races  ont  éprouvées  ;  variations  amenées , 
selon  ce  grand  naturaliste ,  par  les  révolu¬ 
tions  du  globe,  qui  détruisaient  les  races 
existantes,  au  moment  et  dans  le  lieu  de  ces 
révolutions.  Aussi  pensait-il  que  ces  débris 
des  êtres  organiques  doivent  être  étudiés 
avec  soin ,  comme  nous  fournissant  l’un  des 
plus  puissants  moyens  de  parvenir  à  la  con¬ 
naissance  de  l’histoire  ancienne  du  globe , 
et  comme  pouvant  même  servir  au  perfec¬ 
tionnement  de  la  science  de  l’organisation. 

(Laukillard.) 

*  ANOPLURES.  Anoplurœ  (  à  priv.  ;  v 

euph.  ;  cniov ,  arme;  oïpà,  queue).  ms. — 
Nom  donné  par  Leach  à  un  ordre  de  la  clas¬ 
se  des  Insectes,  sans  métamorphoses,  com¬ 
prenant  ceux  qui  ont  la  queue  dépourvue 
de  filaments.  (D.) 

*  AAOPLURIFORMES.  Anopluri- 

formes  (  anopluriformis  ,  qui  ressemble 
aux  Anoplures  ).  ms.  —  Mac-Leay  et  Kir- 
by  donnent  cette  épithète  aux  larves  de 
Coléoptères  qui  sont  carnivores,  antennifè- 
res,  à  corps  oblong  et  déprimé.  Ex.  :  Cocci- 
nella.  (D.) 

ANOPLUS.  ms.  —  Voyez  anople. 

(D.) 

* AAOPS  (aveu ,  sans  ;  o  l> ,  œil),  ms.  — 
Genre  de  l’ordre  des  Lépidoptères ,  famille 
des  Diurnes,  sect.  des  Hexapodes,  tribu  des 
Lycénides,  créé  par  M.  Boisduval,  mais  dont 
il  n’a  pas  publié  les  caract.  Il  a  pour  type  le 
Polyom.  Phœdrus  de  l’Encyclopédie  ,  Pap. 
id.  de  Cramer.  Une  autre  esp.  décrite  par 
Horsfîeld  sous  le  nom  de  A.  terrestris  appar¬ 
tient  aussi  à  ce  g.  ;  toutes  deux  sont  des  In¬ 
des  orientales.  (D.) 

A  AO  PT  ER  ES,  Labill.  (avw,  en  dessus; 


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568 

nrepôv,  aile),  bot.  pu.— Genre  de  la  famille 
des  Escalloniées ,  offrant  pour  caract.:  Calice 
à  tube  turbiné,  adné  par  sa  base  à  l’ovaire; 
limbe  à 6  lobes  courts,  pointus,  persistants. 
Pétales  6 ,  insérés  au  calice ,  alternes  avec  les 
lobes  de  celui-ci.  Étamines  6 ,  ayant  même 
insertion  que  les  pétales ,  opposées  aux  lobes 
calicinaux.  Style  court.  Stigmate  2-fide.  Cap¬ 
sule  oblongue,  1-loculaire,  polysperme,  2- 
valve  de  haut  en  bas;  placentaires  margi¬ 
naux.  Graines  ovales ,  comprimées ,  ailées 
au  sommet.  —  Ce  genre  est  fondé  sur  un  ar¬ 
brisseau  habitant  la  terre  de  Van  Diémen; 
les  feuilles  sont  alternes  ou  subopposées, 
subsessiles ,  coriaces ,  à  dents  calleuses  ;  les 
fleurs  naissent  en  grappes  simples,  termina¬ 
les,  subfasciculées.  (Sp.) 

*  AXORGAXIQUE.  Anorganique  (  d 
priv.;  o/jyavov ,  organe;  qui  n’a  pas  d’orga¬ 
ne). — Synonyme  peu  usité  d Unorgarnique. 

(C.  -d’O.) 

*  AXORGAXOGXOSIE.  Anorgano- 

gnosia  {  d  priv.;  opyxvov  gane  ;  yvwo-ts , 
connaissance).  Gravenhorst  et  J.  Reisinger 
se  sont  servis  de  cette  épithète  comme  syno¬ 
nyme  de  Minéralogie.  (C.  d’O). 

*  AXORGAXOGRAPHIE.  Anorga- 
nograpliia  (  d  priv.;  o^yavov,  organe  ;  ypdyu, 
j’écris).  —  Description  des  corps  inorganisés. 

(C.  d’O.) 

*  A  X  O  R  G  A  X  O  L  O  G I E .  Anorganolo- 

gia  (  d  priv.  ;  dpyx-jov  ,  organe  ;  loy os ,  dis¬ 
cours).  —  Discours  sur  les  corps  inorgani¬ 
ques.  (C.  d’O.) 

*  AXOR1ÎYXQUES.  Anorhyncha  (  d 

priv.  ;  p'rr/oç,,  bec  ;  appendice  de  la  tête  ). 
helm.  —  Nom  de  la  troisième  famille  des 
Vers  Bothrocéphalés  dans  M.  de  Blainville 
(  Dict.  des  Sc.  nat. ,  t.  LVII ,  p.  606  ).  Le 
renflement  céphalique  n’a  ni  tentacule  nj 
mamelons  proboscidiformes  garnis  de  cro¬ 
chets.  Ex.  :  Massette ,  Tétrabotlirie ,  Bo- 
thriocéphale ,  etc.  (P.  G.) 

*  AXORMAL  (  d  priv.  ;  norma  ,  règle  ; 

c’est-à-dire  irrégulier,  exception  à  la  règle). 
bot.  — Se  dit  en  Bot.  des  parties  de  plan¬ 
tes  ou  des  organes  présentant  des  altérations 
produites  par  des  maladies  ,  des  dégénéres¬ 
cences  ,  etc.  (C.  d’O.) 

*  AXOROPS  (  à  priv  .;  vdpo'p,  brillant). 
ins.  —  Genre  de  Coléoptères  hétéromères , 
famille  des  Hélopiens,  établi  parM.  Dejean, 
aux  dépens  du  genre  Ilelops  de  Fabricius  , 


dans  son  dernier  Catalogue.  Il  le  met  avant 
les  Stenochia  de  R  h hy  ;  mais  sa  place  na¬ 
turelle  serait  près  des  Eustrophus  d’Illiger, 
qui  appartiennent  à  la  tribu  des  Ténébrio- 
nites.  Les  caract.  en  sont  :  Tête  moyenne , 
aplatie  ;  palpes  maxillaires  grands  ;  2e  et  5e 
articles  coniques  ;  4e  ovoïde.  Antennes  velues 
de  12  articles  ;  2e  noduleux  ,  petit  ;  3e  aussi 
long  que  les  trois  suivants  réunis  ;  le  dernier 
turbiné.  Yeux  latéraux ,  rétrécis  sur  le  mi¬ 
lieu  antérieur ,  plus  larges  en  dessous  qu’en 
dessus.  Corselet  arrondi  latéralement,  cintré 
antérieurement,  tri-sinué  à  la  base,  avec 
deux  fortes  impressions  longitudinales. 
Écusson  grand ,  arrondi  postérieurement. 
Élytres  plus  larges  que  le  corselet ,  arron¬ 
dies  conjointement  à  l’extrémité,  à  nom¬ 
breuses  stries  ponctuées  ,  et  dont  les  points 
sont  carrés.  Corps  ovalaire ,  aplati.  M.  De¬ 
jean  rapporte  à  ce  g.  3  esp.,  dont  1  d^  Ja¬ 
va  ,  et  les  2  autres  de  l’Amérique  septen¬ 
trionale.  Nous  citerons  parmi  ces  dernières 
VHelops  obliquatus  Fabr.  comme  type  du 
genre.  (D. ) 

AAXORTHITE  (d  priv.;  v  euph.;  opOos, 
droit  ;  qui  n’est  pas  rectangle  ).  min.  —  Nom 
donné  par  G.  Rose  à  un  minéral  appelé  Chris- 
tianite  par  Monticelli,  et  qui,  par  sa  compo¬ 
sition  et  sa  forme  cristalline ,  a  de  grands 
rapports  avec  les  esp.  du  groupe  des  Felds- 
paths.  On  le  trouve  en  petites  masses  à  struc¬ 
ture  grenue  dans  les  blocs  de  dolomie  du 
mont  Somma,  au  Vésuve.  Voy.  feldspath. 

(Del.) 

*  AXOSMÏA ,  Bernh.  (  d  priv.  ;  v  euph.; 
ocr/r/] ,  odeur  ).  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Ombellifères  (tribu  des  Smyrnées, 
Koch.),  fondé  sur  le  Smyrnium  apii  folium, 
Willd.  Son  auteur  ( Linnœa ,  t.  VII,  p.  608) 
lui  assigne  pour  caract.  :  Limbe  calicinal  on¬ 
dulé  ,  non  denté.  Pétales  subradiants ,  obcor- 
diformes,  surmontés  d’une  pointe  infléchie. 
Fruit  subdidyme,  contracté  bilatéralement  ; 
méricarpes  ovoïdes,  5-costés  ;  côtes  équidi¬ 
stantes,  1-nervées  au  milieu;  vallécules  dé¬ 
primées,  munies  d’une  seule  bandelette; 
carpophore  finalement  2-parti.  Périsperme  in- 
voluté  (de  manière  à  former  une  demi-lune 
sur  une  coupe  transversale).  — Herbe  (indi¬ 
gène  de  Candie)  bisannuelle,  dressée,  glabre; 
feuilles  pétiolées  ;  les  inférieures  surdécom¬ 
posées  ;  les  supérieures  pennées  ;  pétiole 
commun  membranacé  ;  ombelles  oppositifo-' 


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liées  et  terminales ,  sans  involucre  ;  invo- 
lucelles  oligophylles;  fleurs  blanches,  herma¬ 
phrodites.  (Sp.) 

ANOSPORUM  (  «vw  ,  en  haut  ;  sflro/îà  , 
semence),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Cypéracées,  tribu  desFuirénées,  Fenzl , 
formé  par  Nees  von  Esenbeck  aux  dépens  du 
genre  Monocephalus  de  Roxburgh.  Il  est 
principalement  caractérisé  par  un  ovaire 
surmonté  d’un  style  simple ,  décidu ,  très 
entier  au  sommet ,  devenant  une  caryopse 
cartilagineuse ,  stipitée  au  moyen  d’un  dis¬ 
que  spongieux  ;  inde  nomen.  L’unique  esp. 
qui  constitue  ce  genre  est  une  herbe  indien¬ 
ne  ,  à  chaume  triquètre,  folié  à  la  base,  et 
dont  les  épillets,  ovales,  courbes,  sont  dis¬ 
posés  en  épis  imbriqués-bractéés ,  formant 
une  sorte  de  capitule.  (C.  L.) 

*  AIYOSTÉOPHORE  (Ævoareos  [dépour¬ 
vu  d’os],  polype;  <?opôç  t  porteur),  moll.— 
M.  Gray,  dans  sa  nouvelle  classification  des 
Mollusques,  divise  en  3  ordres  la  classe  des 
Céphalopodes,  et  il  donne  le  nom  d'Ânostéo- 
phore  à  celui  qui  comprend  le  seul  g.  Poul¬ 
pe.  Voy.  ce  mot,  et  céphalopode. 

(Desh.) 

*  ANOSTÉOZOAIRES.  Anosteozoa- 
ria  («priv. ;  ourèov,  os,  Çwov,  animal). 
zool  — M.  de  Blainville  donne  ce  nom  à  un 
type  du  Règne  animal ,  comprenant  les  Ani¬ 
maux  dépourvus  d’os  proprement  dits. 

(C.  D’O.) 

A1VOSTOME.  moll.  —  Voyez  ana- 
stome.  (Desii.) 

*  ANOSTOSTOMA  (avonros,  qui  n’est 
pas  agréable;  or o>*,  bouche),  ins.  —  Genre 
de  la  famille  des  Locustiens ,  de  l’ordre  des 
Orthoptères ,  établi  par  M.  Gray  (  Lond. 
mag.)  et  adopté  par  M.  Serville  (1ns.  or- 
thopt. ,  suites  à  Buffori).  Ce  genre  est  l’un 
des  plus  extraordinaires  que  l’on  connaisse , 
par  une  tête  d’une  grosseur  disproportion¬ 
née  avec  le  corps ,  ayant  ses  bords  latéraux 
notablement  dilatés;  une  bouche  fort  large, 
très  avancée,  avec  le  chaperon  prolongé  en 
museau  ;  des  mandibules  très  robustes,  den¬ 
telées  et  dilatées  à  l’extrémité  ;  des  palpes 
grêles  et  cylindriques  d’une  extrême  lon¬ 
gueur,  surtout  les  maxillaires,  trois  fois  aussi 
longs  que  les  labiaux ,  et  à  peu  près  de  la 
longueur  de  la  tête ,  et  un  thorax  plus  étroit 
que  la  tête,  en  forme  de  selle  arrondie  avec 
le  prostetnum  ,  muni  de  deux  épines  rappro- 


569 

chées  à  la  base. — Le  type  du  g.  est  l’A.  Au- 
stralasiœ ,  espèce  de  la  Nouvelle-Hollande, 
et  connue  seulement  sans  ailes  ,  n’ayant  pas 
très  probablement  atteint  son  état  parfait.  M. 
Gray  rapporte  encore  à  ce  genre  l’A.  Locusta 
monstrosa  ,  Herbst.  (Nat.  Fr.  Berlin,  t. 
IV),  également  aptère ,  et  indiquée  comme 
de  Surinam.  Enfin  M.  Serville  croit  devoir 
encore  y  rapporter  le  Gryllus  vorax ,  Stoll. 
(Sau.  pl.  4,  fig.  19  et  20) ,  que  nous  con¬ 
naissons  seulement  par  cette  figure ,  qui  le 
représente  pourvu  d’ailes ,  et  ayant  une  tête 
qui ,  bien  que  très  forte ,  est  moins  grosse 
que  celle  de  l’A.  Australasie p.  (Bl.) 

*AAOTEA,  DC.  ( Prod .  I,  p.  445)  (*vw, 
en  dessus),  bot.  ph.  —  Section  du  genre 
Pavonia ,  Cavan.  (  famille  des  Malvacées  ) , 
caractérisée  comme  il  suit  :  Corolle  comme 
tubuleuse  par  la  convoîution  des  pétales.  Or¬ 
ganes  sexuels  longuement  saillants.  Péricar¬ 
pe  à  coques  mutiques.  (Sp.) 

*ANOTIA.  ins. — Genre  de  la  famille  des 
Fulgoriens,  de  l’ordre  des  Hémiptères,  sect. 
des  Homoptères  ,  établi  par  Kirby  (Trans. 
of  the  Lin.  Soc. ,  t.  XIII),  et  adopté  par  La- 
treille  et  tous  les  autres  entomologistes.  Ce 
genre  est  principalement  caractérisé:!0  par 
les  antennes ,  insérées  en  arrière  des  yeux , 
ayant  leur  premier  article  fort  court,  ne  for¬ 
mant  guère  que  la  sixième  partie  du  suivant  ; 
celui-ci  comprimé ,  élargi  et  tronqué  à  l’ex¬ 
trémité  ,  avec  une  soie  terminale  implantée 
dans  une  échancrure  ;  2°  par  l’absence  d’o- 
cejles  ;  par  les  pattes  grêles,  avec  les  jambes 
mutiques.  La  seule  espèce  encore  connue 
de  ce  genre  est  l’A.  Bonnetii ,  Kirby,  Burm., 
Bl. ,  de  l’Amérique  du  Nord.  (Bl.) 

A1VOTIDE.  Anotis,  DC.  (à  priv.  ;  v  eu- 
phon.;  càT£s,  oreillette),  bot.  ph.  —  Genre 
de  la  famille  des  Rubiacées  (tribu  des  Hédyo- 
tées,  DC).  Ce  genre ,  que  MM.  Wight  et  Ar- 
nott  ne  considèrent  que  comme  s.- genre  des 
Uedyotis ,  est  caractérisé  par  M.  De  Can- 
dolle  (Prodr.,  t.  IV,  p.  431)  comme  il  suit  : 
Tube  calicinal  obové ,  à  4  dents  pointues,  per¬ 
sistantes,  séparées  par  des  sinus  pointus.  Co¬ 
rolle  hypocratériforme  ;  limbe  4-lobé,  pres¬ 
que  aussi  long  que  le  tube  ;  gorge  presque 
glabre.  Anthères  incluses  ou  peu  saillantes. 
Stigmate  subbilobé.  Capsule  ovoïde ,  2-locu- 
laire,  couronnée  du  limbe  calicinal,  loculi- 
cide-2-valve  au  sommet  ;  loges  4-8-spermes. 
Graines  ovoïdes,  légèrement  anguleuses.  — 

36* 


T.  I. 


t 


570  AN  O 

Herbes  ou  sous- arbrisseaux;  feuilles  oppo¬ 
sées  ;  stipules  très  entières  ou  dentées  ;  fleurs 
solitaires  ou  en  corymbe  »  terminales.  M.  De 
Candolle  rapporte  à  ce  g.  14  esp.  (toutes  indi¬ 
gènes  de  l’Amérique  équatoriale ,  et  la  plu¬ 
part  énumérées  comme  des  Hédyotes  par 
d’autres  auteurs),  qu’il  groupe  sous  5  s.-g. 
ou  sect.,  savoir  :  Ereicotis ,  DG.,  Amphio- 
tis,  DC.,  et  Panetos,  Rafin.  ( Voy .  ces  mots.) 

(Sp.) 

*ANOURELLE.  Anourella  («  priv.; 
o'j/sa,  queue),  systol. — Genre  établi  par  M. 
Bory  aux  dépens  des  Brachions  de  Müller 
pour  les  esp.  sans  appendice  postérieur  ou 
sans  queue ,  mais  pourvues  ,  comme  les 
vrais  Brachions,  d’une  enveloppe  membra¬ 
neuse  ou  d’un  têt,  et  portant  en  avant  des 
organes  ciliés)  rotatoires.  M.  Bory  place  ce 
g.  avec  les  Plœsconies,  qui  sont  de  vrais  In¬ 
fusoires  ,  dans  sa  famille  des  Citharoïdes. 
M.  Ehrenberg ,  le  premier,  a  distingué  con¬ 
venablement  des  Infusoires  les  Systoîides , 
qu’il  nomme  Botatoria  ;  il  nomme  Anurcea 
le  g.  Anourelle ,  et  le  place  dans  la  famille 
des  Brachions ,  en  le  caractérisant  par  l’ab¬ 
sence  de  l’appendice  postérieur,  et  par  la  pré¬ 
sence  d’un  point  rouge  supérieur  qu’il  nom¬ 
me  un  œil.  Müller  a  décrit  cinq  espèces  qui 
doivent  appartenir  à  ce  genre  ;  ce  sont  les 
Brachionus  squamula,  B.  striatus,  B.  bi- 
paliuvni  B.  pala  et  B.  qaadratus.  Ce  der¬ 
nier  a  été  placé  par  M.  Bory  dans  son  g. 
Kératelle ,  et  M.  Ehrenberg  range  le  B.  pa¬ 
la  parmi  les  Brachions  ;  mais  ce  même  qu- 
teur  a  fait  connaître  plusieurs  autres  es¬ 
pèces  d’Anourelles,  les  unes  tout  à  fait  nou¬ 
velles,  les  autres  déjà  reconnues  ou  décrites 
par  divers  naturalistes.  Les  Anourelles  se 
trouvent  presque  toutes  dans  les  eaux  dou¬ 
ces  marécageuses  ;  cependant  VA,  striata 
vit  également  dans  les  eaux  de  la  mer  Bal¬ 
tique,  et  VA,  biremis  a  été  trouvée  exclusi¬ 
vement  dans  cette  mer.  Leur  grandeur  va¬ 
rie  entre  0,05  et  0,22  de  mill.  (Dui.) 

ANOURES  (  «  priv.  ;  v  euph.  ;  ovpx , 
queue;  sans  queue).  Ecaudati.  rept. — Nom 
donné  par  Duméril  et  plusieurs  autres  au¬ 
teurs  à  une  famille  de  la  classe  des  Reptiles, 
comprenant  les  Batraciens,  qui ,  aquatiques 
dans  leur  jeunesse,  perdent  leur  queue  à  l’é¬ 
poque  où  ils  deviennent  terrestres.  Ils  se  dis¬ 
tinguent  des  Batraciens  à  queue  permanente 
par  la  brièveté  des  pattes  antérieures  et  le 


ANS 

développement  extraordinaire  des  extrémi¬ 
tés  abdominales ,  ce  qui  les  rend  impropres 
à  la  marche  ordinaire,  et  ne  leur  permet 
d’autre  mode  de  progression  que  la  natation 
et  le  saut.  Les  Batraciens  Anoures  sont  les 
Crapauds ,  les  Grenouilles,  les  Rainettes  et 
les  Pipas.  (G.  d’O.) 

ANOXIE.  ins.  —Voyez  anoxya.  (D.) 

*ANOXYA  (  à  priv,;  v  euph.;  o£J s,  poin¬ 
tu).  ins.— Genre  de  Coléoptères  pentamères , 
famille  des  Lamellicornes ,  établi  par  M. 
Delaporte  aux  dépens  du  g.  Melolontha  des 
auteurs ,  dont  il  diffère  par  les  caract.  sui¬ 
vants  :  Massue  des  antennes  composée  seu¬ 
lement  de  5  feuillets  dans  les  mâles  et  de 
4  dans  les  femelles  ;  le  2e  article  très  court  ; 
le  5e  très  allongé  ;  le  corselet  plus  long  , 
quoique  sa  dimension  en  ce  sens  n’égale  pas 
celle  de  sa  largeur.  Les  articles  des  tarses 
plus  renflés ,  et  garnis  d’épines  plus  fortes  à 
leur  extrémité  ;  crochets  du  dernier  article 
armés  en  dessous  d’une  forte  dent.  Jambes 
antérieures  simples,  ou  à  peine  tuberculées. 
Segment  anal  plus  grand,  échancré  à  son 
extrémité ,  non  prolongé  en  pointe. 

Ce  g.  est  le  même  que  celui  auquel  M. 
Dejean  donne  le  nom  de  CatalaHis  dans  son 
dernier  Catalogue.  Il  renferme  5  esp.,  dont 
le  Melolontha  villosa  de  Fabricius  peut 
être  considéré  comme  le  type.  Il  se  trouve 
aux  environs  de  Paris.  (D.) 

ANREDERA,  Juss.  bot.  pii.  —  Gen¬ 
re  de  la  famille  des  Chénopodées  (  tribu 
des  Chénopodiées),  offrant  pour  caractères  : 
Périanthe  membranaeé ,  5-parti  :  les  2  seg¬ 
ments  extérieurs  carénés,  munis  d’une  aile 
dorsale  longitudinale;  les  5  intérieurs  un 

r 

peu  plus  courts,  concaves.  Etam.  5,  antépo¬ 
sées  ,  insérées  au  fond  du  périanthe  ;  filets 
subulés  ;  anthères  sagittiformes  -  oblongues. 
Point  de  squamules  hypogynes.  Ovaire  ovoï¬ 
de,  1-loculaire,  1-ovulé,  5-style.  Stigmates 
simples.  Péricarpe  coriace,  indéhiscent,  1- 
sperme ,  recouvert  par  le  périanthe ,  qui  est 
sec  et  diptère.  Graine  verticale ,  àtestmem- 
branacé.  Embryon  annulaire ,  périphérique  : 
radicule  infère.  —  Herbe  grimpante  ;  feuilles 
alternes  ;  fleurs  hermaphrodites  ,  2-bractéo- 
lées  (bractéoles  petites,  concaves),  disposées 
en  épis  axillaires.  On  n’en  connaît  qu’une 
seule  esp. ,  qui  croît  aux  Antilles.  (Sp.) 

ANSER.  ois.  —  Synon.  latin  d’oiE. 
Voyez  ce  mot.  (C.  d’O.) 


ANS 


ANT 


571 


*ANSERANAS  (anser, Oie;  anas,  Ca¬ 
nard  ).  ois.  —  Section  formée  par  M.  Les- 
son  (Tr.  d’Orn.)  dans  son  genre  Anas ,  pour 
recevoir  le  Canard  à  pieds  demi  -  palmés 
( Anas  melanoleuca  Lat.),  que  nous  plaçons 
dans  notre  g.  anatigralle.  Voy.  ce  mot. 

(Lafr.) 

ANSERES  (  anser.  Oie  ).  ois.  — 
C’est,  dans  la  méthode  de  Linné,  le  nom  par 
lequel  il  désigne  l’ordre  des  Palmipèdes  de 
Cuvier  ou  des  Nageurs  de  Vieillot.  (Lafr.) 

ANSERINE.  bot.  pii.  —  Voyez  che- 
NOPOD1UM.  (C.  D’O.) 

*anserinees.  Anserinœ  anserinus, 
qui  concerne  les  Oies),  ois. — Sous-famille  de 
l’ordre  des  Palmipèdes  de  Cuvier  et  de  notre 
fam.  des  Ànatidées,  ayant  pour  car.  :  Eec 
de  longueur  médiocre  ou  court,  conique, 
élevé  à  sa  base,  où  il  est  plus  haut  que  lar^e, 
rétréci  en  avant ,  garni  latéralement  de  la¬ 
melles  en  forme  de  dents  souvent  apparentes 
sur  ses  bords.  Pattes  assez  élevées,  et  placées, 
6ur  le  tronc ,  presqu’à  l’équilibre  du  corps  ; 
doigts  de  longueur  médiocre,  terminés  par 
des  ongles  courts  et  assez  obtus ,  réunis  par 
une  membrane  entière  ou  presque  entière. 
Habitudes  marcheuses  et  paissantes. 

Malgré  les  grands  rapports  de  forme  qui 
existent  entre  les  Oies  et  les  Canards  pro¬ 
prement  dits,  ou  Anatinées ,  nous  avons  cru 
indispensable  d’en  former  une  sous-famille 
particulière  :  car,  outre  une  plus  grande  élé¬ 
vation  des  tarses  placés  plus  en  avant,  et  une 
forme  de  bec  moins  déprimée  et  plus  conique 
que  chez  les  Canards ,  nous  leur  avons  re¬ 
connu  des  habitudes  bien  différentes  et  dé¬ 
pendantes  de  ces  deux  causes.  Ainsi  elles  sont 
beaucoup  plus  marcheuses  et  plus  nageu¬ 
ses  ;  et,  tandis  que  le  bec  déprimé  et  spa- 
tuliforme  des  premiers  leur  sert  à  recueillir 
sur  l’eau  une  nourriture  moitié  animale  et 
moitié  végétale,  le  leur,  de  forme  conique, 
plus  court,  et,  par  conséquent,  plus  fort, 
indique  un  autre  genre  d’alimentation ,  qui 
consiste  effectivement  à  arracher  ou  à  paître 
l’herbe ,  qui  fait  le  fond  de  leur  nourritu¬ 
re.  Cette  différence  bien  marquée  dans  l’ali¬ 
mentation  se  reconnaît  dès  que  les  petits 
sont  éclos.  Les  jeunes  Canards  sauvages,  au 
sortir  de  l’œuf,  se  jettent  à  l’eau  ;  et,  loin  de 
chercher  à  en  gagner  les  bords,  ils  y  restent 
constamment  avec  leurs  mères  pour  y  cher¬ 
cher  leur  nourriture ,  consistant  en  insectes 


et  moucherons  de  toute  esp.  qui  voltigent  à 
sa  surface,  et  qu’ils  poursuivent  et  attrapent 
en  nageant  avec  une  promptitude  incroya¬ 
ble.  Ils  y  joignent  encore  les  insectes  aquati¬ 
ques  et  tout  ce  qu’ils  peuvent  saisir  en  barbot- 
tant  sur  les  rives.  Les  jeunes  Oies  sauvages, 
au  contraire,  à  peine  écloses,  s’acheminent 
avec  leur  mère  vers  des  terrains  herbus,  et 
leur  première  nourriture  se  compose  des 
pointes  des  feuilles  de  graminées ,  que  leur 
mère  arrache  et  dépose  devant  elles  tout  en 
parcourant  le  sol  ;  mais  bientôt  elles  s’exer¬ 
cent  et  parviennent  elles-mêmes  à  arracher 
ces  pointes  d’herbes ,  qu’elles  paissent  réelle¬ 
ment  et  qui  leur  suffisent.  Cette  nourriture  est 
donc  toute  végétale,  tandis  que  celle  des  jeu¬ 
nes  Canards  est  presque  exclusivement  ani¬ 
male. 

D’après  les  caractères  de  forme  que  nous 
avons  assignés  à  nos  Ansérinées,  les  Rem⬠
ches,  à  bec  plus  court  et  plus  conique ,  à  tar¬ 
ses  plus  élevés,  à  corps  plus  court,  doivent 
être  considérées  comme  les  espèces-types  de 
cette  sous-famille  ;  elles  ont  aussi  la  marche 
beaucoup  plus  facile  et  plus  rapide  que  les 
Oies  proprement  dites. 

Notre  sous-famille  des  Ansérinées  com¬ 
prendra  donc  le  seul  genre  oie,  Anser,  et  les 
deux  sous  -  genres  Bernache  et  Oie,  Voy . 
oie.  (Lafr.) 

*  ANT  AC  ANT  HUS,  L.  C.  Rich.,  Mss. 

(ùvzi,  à  l’opposé  ;  axavflx,  épine).  BOT.  PH. 
—  Synon.  du  g.  Scolosanthus ,  Vahl,  de  la 
famille  des  Rubiacées.  (Sp.) 

ANT  ALE.  mole.  —  (Un  des  synonymes 
de  Dentale,)  Nom  d’une  famille  d’animaux 
mollusques  que,  jusqu’aux  recherches  de 
MM.  Deshayes  et  de  Blainville,  on  classait 
parmi  les  Annélides.  (P.  G.) 

*  ANT  AUC  TI  A  (  àvTxpxTtxdçj  antarcti¬ 
que  ,  austral  ).  ins.  —  Genre  de  Coléoptères 
pentamères,  famille  des  Carabiques,  tribu  des 
Féroniens ,  établi  par  M.  Dejean  dans  son 
Species  général ,  et  auquel  il  assigne  les 
car.  suivants  :  Les  trois  premiers  articles  des 
tarses  antérieurs  dilatés  dans  les  mâles,  aus¬ 
si  longs  que  larges ,  et  fortement  cordifor- 
rnes;  dernier  article  des  palpes  allongé,  pres¬ 
que  cylindrique ,  et  tronqué  à  l’extrémité. 
Antennes  filiformes  et  assez  allongées.  Lè¬ 
vre  supérieure  en  carré  moins  long  que  lar¬ 
ge  ,  légèrement  échancrée  antérieurement. 
Mandibules  peu  avancées,  assez  fortement 


572 


ANT 


ANT 


arquées  et  assez  aiguës  ;  point  de  dent  au 
milieu  de  l’échancrure  du  menton.  Corselet 
presque  carré  ou  légèrement  cordiforme. 
Élytres  assez  allongées ,  presque  parallèles 
et  légèrement  sinuées  à  l’extrémité.  M.  De- 
jean  a  établi  ce  nouveau  genre  sur  plusieurs 
esp.  de  l’extrémité  de  l’Amérique  méridio¬ 
nale,  et  c’est  pour  désigner  le  pays  qu’elles 
paraissent  habiter  exclusivement  qu’il  leur  a 
donné  le  nom  générique  d 'Antarctia. 

Ces  Carabiques  sont  de  moyenne  taille, 
toujours  ailés,  de  couleur  métallique,  et  ont 
les  plus  grands  rapports  de  forme  avec  quel¬ 
ques  Amara  et  quelques  Harpales. 

M.  Dejean  ,  dans  son  dernier  Catalogue , 
en  mentionne  13  esp.,  dont  6  du  Chili,  1  des 
îles  Malouines ,  et  6  de  Buénos-Ayres.  Nous 
citerons  parmi  ces  dernières  YAnt.  carnifex 
Fabr.  comme  type  du  genre.  (D.) 

ANTÉDILUVIEN  (  Ante  ,  avant  ;  di¬ 
luvium  ,  déluge),  géol.  —  Cette  dénomina¬ 
tion  ,  introduite  en  France  par  les  géologues 
anglais,  s’applique  aux  formations  alluviales 
qu’on  suppose  avoir  précédé  la  grande  cata¬ 
strophe  dont  parie  la  Genèse.  On  reconnaît 
aujourd’hui  que  l’on  a  abusé  de  ce  mot  en 
confondant  sous  un  môme  nom  des  dépôts 
terrestres  d’époques  différentes  ;  et  M.  Bron- 
gniart  en  a  restreint  l’emploi  à  la  désignation 
des  terrains  de  trass  et  d’alluvion  qui  ont 
précédé  la  période  animale. 

On  donne  le  nom  d  ''Antédiluviens  aux 
Animaux  qui  se  trouvent  dans  les  terrains  de 
transport  appelés  Diluviens  :  tels  sont  les 
Mastodontes,  les  Éléphants  ,  les  Tapirs,  etc., 
quelques  uns  appartenant  à  des  genres  per¬ 
dus  ,  d’autres  ayant  disparu  du  continent 
européen.  Ce  terme  s’emploie  en  général 
pour  désigner  tout  ce  qui  paraît  remonter 
à  une  haute  antiquité.  (C.  d’O.) 

ANTENNAI  UE.  Antennarius,  Com- 
merson.  poiss. — L’habile  naturaliste,  com¬ 
pagnon  de  Bougainville ,  que  je  cite  ici , 
Commerson,  avait  eu  l’idée  d’établir  sous 
cette  dénomination  le  g.  de  Poissons  dont 
M.  Cuvier  a  donné  la  monographie  dans  les 
Mémoires  du  Muséum,  sous  le  nom  de  Chi- 
ronectes.  (  Voy.  ce  mot.  )  M.  de  Lacépède 
et  M.  Cuvier,  en  se  servant  des  manuscrits 
de  Commerson ,  ont  cité  la  dénomination  de 
ce  voyageur  dans  leur  Synonymie.  (Y al.) 

4  ANTENNAIRES.  Antennaria  (an- 
tenna ,  antennek  ins.  —  M.  Kobineau-Des- 


voidy  nomme  ainsi  deux  petites  pièces  sou¬ 
dées  ensemble  qu’on  remarque  sur  la  tête 
des  Diptères  de  la  famille  des  Muscides  ou 
Myodaires,  et  sur  lesquelles  sont  implantées 
les  antennes.  Ces  deux  pièces  sont  quelque¬ 
fois  susceptibles  de  mobilité,  et  font  saillir, 
au  côté  interne  du  premier  article,  deux 
petites  crêtes  ou  squamules  qui  portent  le 
nom  de  pièces  inter-antennaires  (  inter-an - 
tennaria ).  (D.) 

ANTENNARIA,  Link  (Août;.  Journ.  de 
Bot.  de  Schrader,  t.  III)  ( antenna ,  antenne). 
bot.  cr. — Genre  de  Champignons  apparte¬ 
nant  aux  Hypomycetes  de  Link  et  aux  Pé- 
risporiacées  de  Fries,  caractérisé  par  des 
filaments  en  forme  de  thallus ,  couchés ,  ra- 
meux,  articulés,  entrelacés,  et  supportant, 
principalement  vers  leur  base,  des  sporan¬ 
ges  globuleux  remplis  de  matière  gélatineuse 
et  de  spores  moniliformes.  Pendant  long¬ 
temps  on  a  ignoré  la  fructification  de  ce  g., 
dont  on  ne  connaissait  qu’une  espèce ,  le 
T  ovula  fuliginosa,  de  Persoon,  qui  croît 
sur  les  pins ,  et  en  recouvre  les  rameaux  et 
les  feuilles  d’une  couche  filamenteuse,  noire, 
souvent  très  épaisse.  Comme  l’auteur  du 
Synops.  fungorum  ne  l’avait  jamais  observé 
qu’à  l’état  stérile ,  il  l’avait  placé  dans  le  g. 
Torula ,  dont  les  filaments  présentent  les 
mêmes  caracl.;  mais  le  professeur  Link  ayant 
observé  les  organes  delà  fructification  surl’A. 
ericophila,  qui  croît  en  Portugal  sur  VEri- 
ca  arborea ,  les  caractères  génériques  ont  dû 
être  modifiés.  Dans  la  France  méridionale, 
on  en  rencontre  une  troisième  espèce  sur 
les  Cistes  ligneux.  M.  Fries  a  cru  devoir  ré¬ 
unir  à  ce  genre  le  Racodium  cellare  de 
Persoon,  espèce  de  feutre  noir  composé  de 
filaments  extrêmement  ténus  que  l’on  trou¬ 
ve  sur  les  tonneaux,  dans  les  caves;  les  fila¬ 
ments  sont  bien  rameux ,  articulés  ou  cloi¬ 
sonnés,  et  les  petits  globules  noirs  que  Ton 
observe  ne  sont  pas  des  sporanges,  mais 
bien  des  excréments  d’insectes,  ainsi  que 
je  l’ai  constaté  un  grand  nombre  de  fois. 

(LÉv.) 

ANTENNARIA  ( Antenna ,  antenne). 
bot.  pu.  —  Les  Antennaria  sont  des  her¬ 
bes  vivaces ,  quelquefois  sous-frutescentes , 
garnies  de  feuilles  entières,  blanchâtres  et 
tomenteuses  à  leur  face  inférieure,  portant 
des  capitules  disposés  en  corymbe ,  et  dont 
|  les  folioles  de  l’involucre  sont  blanches  ou 


AIN  T 


AN  T 


573 


lavées  de  rose  ou  de  brun  ,  mais  jamais  jau¬ 
nes  comme  celles  de  la  plupart  des  Gna- 
phaliées.  Les  plantes  de  ce  genre,  employées 
en  médecine,  sont  connues  sous  le  nom  de 
Pied-de-cliat.  M.  R.  Brown ,  qui  les  a ,  le 
premier,  nettement  circonscrites ,  leur  assi¬ 
gne  les  caractères  botaniques  suivants  :  In- 
volucre  imbriqué,  scarieux  ,  coloré.  Récep¬ 
tacle  dépourvu  de  paillettes,  scrobiculé. 
Fleurs  dioïques  :  les  mâles  à  anthères  gar¬ 
nies  d’appendices  basilaires.  Stigmates  tron¬ 
qués  ;  poils  de  l’aigrette  en  forme  de  pin¬ 
ceaux,  ou  épaissis  au  sommet;  les  femelles 
à  limbe  court ,  dépourvues  d’étamines  ru¬ 
dimentaires,  et  munies  d’une  aigrette  à 
soies  capillaires.  (J.  D.) 

AlYTENNARIÉES  (  antenna ,  anten¬ 
ne  ).  bot.  ph.  —  Une  des  divisions  de  la 
sous-tribu  des  Gnaphaliées ,  qui  renferme 
les  genres  dont  les  capitules  sont  indépen¬ 
dants  les  uns  des  autres,  multiflores,  dioï¬ 
ques,  subdioïques  ou  monoïques;  les  fleurs 
mâles  pourvues  d’un  style  très  simple ,  eu 
forme  de  massue ,  et  tronqué  au  sommet  ; 
le  réceptacle  dépourvu  de  paillettes ,  ou  en 
ayant  seulement  vers  sa  circonférence. 

(J.  D.) 

ANTEIYIVARIIJS.  poiss.  —  Voyez 

ANTENNAIRE.  (VAL.) 

ANTENNES.  Antennœ.  zool.  —  On 
nomme  ainsi  des  organes  appendiculaires, 
mobiles,  composés  d’un  plus  ou  moins  grand 
nombre  d’articles,  de  formes  très  variées, 
plus  ou  moins  développés,  et  situés  sur  la  tête 
de  la  plupart  des  animaux  articulés ,  à  sa¬ 
voir  :  au  nombre  de  deux,  de  quatre  et 
quelquefois  de  cinq ,  dont  un  impair,  chez 
les  Néréides ,  dans  la  classe  des  Annélides; 
de  deux  et  le  plus  souvent  de  quatre  chez 
les  Crustacés ,  à  l’exception  des  Limules , 
qui  en  sont  privés  (  à  moins  qu’on  ne  prenne 
pour  des  antennes  les  deux  corps  articulés 
qu’ils  présentent  à  leur  partie  antérieure ,  et 
que  Savigny  assimile,  avec  plus  de  raison,  à 
la  seconde  paire  de  pieds -mâchoires  des 
Crustacés,  ou  aux  mandibules  des  Arachni¬ 
des);  et  enfin  de  deux  seulement  chez  les 
Myriapodes  et  les  Hexapodes  ou  les  Insectes 
proprement  dits,  c’est-à-dire  non  compris 
les  Arachnides,  qui  sont  également  dépour¬ 
vues  de  ces  organes,  comme  les  Limules. 

Considérées  anatomiquement,  les  Anten¬ 
nes  se  composent  d’une  quantité  variable  de 


petits  articles  cornés  ou  coriaces  à  l’exté¬ 
rieur,  tubulaires  et  perforés  dans  toute  la 
longueur  de  leur  axe,  et  renfermant  une 
substance  molle  et  membraneuse,  qui  reçoit 
les  derniers  rameaux  des  nerfs  et  des  trachées 
de  l’extrémité  antérieure  du  corps. 

Savigny  a  le  premier  constaté  l’existence 
des  antennes  dans  les  Néréides.  Avant  lui , 
ces  parties  étaient  considérées  comme  des 
Tentacules  ou  des  Cirrhes.  Elles  sont  peu 
rétractiles,  de  forme  variable,  en  nombre 
pair  ou  impair,  courtes,  et  de  deux  ar¬ 
ticles  seulement  dans  le  premier  cas , 
comme  dans  les  g.  Ly coris,  Nephtys,  Aride , 
Glycère ,  Opliélie,  Hésione ,  Myriane,  Phyl- 
lodocéÿ  longues  et  composées  de  beaucoup 
d’articles,  dans  le  second»cas,  comme  dans 
le  g.  Syllis. 

La  plupart  des  Crustacés  ont  4  antennes. 
Chez  les  Décapodes,  elles  sont  tantôt  petites 
et  tantôt  très  longues  ;  dans  le  premier  cas , 
les  intermédiaires  sont  ordinairement  ca¬ 
chées  dans  un  creux,  où  elles  sont  repliées, 
et,  dans  le  second,  elles  sont  à  découvert,  et 
presque  aussi  longues  que  les  latérales.  Dans 
l’ordre  des  Stomapodes ,  les  antennes  in¬ 
ternes  se  terminent  par  trois  filets,  tandis 
que  les  externes  n’en  offrent  qu’un  seul  ;  la 
base  de  celles-ci  est  composée  d’un  grand 
nombre  d’articles  groupés  entre  eux  et  pla¬ 
cés  sur  des  plans  différents.  D’autres  Crus¬ 
tacés  offrent  une  disposition  semblable  ;  et , 
sous  ce  rapport,  leur  base  diffère  beaucoup 
de  celle  des  mêmes  parties  dans  les  autres 
animaux  articulés.  Dans  l’ordre  des  Amphi- 
podes ,  les  antennes  sont  presque  toujours  en 
forme  de  soies,  et  placées  par  paire,  les  unes 
au  dessus  des  autres,  sur  une  tête  dis¬ 
tincte;  dans  celui  des  Isopodes ,  elles  ont 
une  disposition  à  peu  près  semblable  :  les 
latérales  sont  toujours  sétiformes  et  compo¬ 
sées  de  8  articles;  les  intermédiaires  sont 
quelquefois  si  petites,  qu’on  les  aperçoit  à 
peine.  —  Dans  le  dernier  ordre,  celui  des 
Branchiopodes ,  les  antennes  sont  au  nombre 
de  4  ou  de  2  seulement,  et  de  formes  très 
variées.  Elles  sont  ou  simples ,  ou  velues,  ou 
en  pinceaux,  dans  le  g.  Lyncée ;  rameuses 
dans  le  g.  Daphnis  ;  en  pinceaux  dans  le  g. 
Cypris  ;  velues  dans  le  g.  Cythérée  ;  capillai¬ 
res  dans  le  g.  Branchipe;  celles  du  g.  Cy~ 
dope  sont  divisées  en  trois  articles,  et  plus 
grosses  et  plus  courtes  chez  le  mâle  que  chez 


574 


ANT 


AN  T 

la  femelle;  les  antérieures  sont  petites  et 
composées  de  3  articles ,  et  les  postérieures 
plus  longues  et  composées  de  4  articles  dans 
le  g.  Argule  ;  enfin  dans  le  g.  Zoé ,  les  qua¬ 
tre  antennes  sont  placées  à  peu  près  sur  la 
même  ligne  ;  les  internes  sont  assez  grosses, 
à  articles  peu  distincts,  avec  un  petit  appen¬ 
dice  cylindrique  près  de  leur  extrémité,  et 
au  devant  est  un  article  conique ,  garni  de 
poils  du  côté  intérieur;  les  externes  sont 
très  courtes ,  grêles  et  styliformes. 

Les  Myriapodes  n’ont  que  deux  antennes , 
comme  les  Hexapodes  ;  elles  sont  courtes , 
un  peu  plus  grosses  vers  le  bout  ou  filiformes, 
et  composées  de  7  articles  dans  les  Chilo- 
gnathes  ;  longues,  sétacées  et  composées  d’un 
grand  nombre  d’articles  dans  les  Chilopo- 
des. 

De  tous  les  animaux  articulés  munis 
d’antennes,  les  Insectes  ou  Hexapodes  sont 
ceux  chez  qui  ces  organes  offrent  la  plus 
grande  variété  de  formes.  Chez  eux  ,  l’ar¬ 
ticulation  des  antennes  avec  la  tête  ren¬ 
tre  dans  celles  que  M.  Strauss  nomme  co- 
tyloïdiennes.  La  base  du  premier  article 
se  renfle ,  surtout  chez  les  Coléoptères  et  les 
Hyménoptères,  et  est  reçue  dans  une  ca¬ 
vité  de  la  tête  ( torulus  ,  Hirby),  ordinaire¬ 
ment  arrondie ,  très  lisse  également ,  et  ta¬ 
pissée  ,  excepté  à  la  partie  centrale  ,  d’une 
membrane  épaisse.  Le  bulbe  est  percé  à  son 
extrémité  pour  donner  passage  aux  muscles 
et  aux  nerfs  que  contient  l’antenne;  les 
bords  de  l’ouverture  ont  de  chaque  côté  une 
légère  échancrure,  et  sont  garnis  d’un  li¬ 
gament  membraneux  qui  s’unit  à  la  mem¬ 
brane  de  la  cavité,  au  centre  de  celle-ci. 
Cette  sorte  d’articulation  imprime  à  l’anten¬ 
ne  un  mouvement  de  rotation  dans  tous  les 
sens.  Dans  les  deux  ordres  que  nous  venons 
de  nommer,  la  rotule  est  quelquefois  très 
grande,  comme  séparée  du  reste  de  l’article 
par  un  étranglement  bien  marqué,  et  fait 
une  saillie  hors  du  torulus.  On  pourrait 
alors  la  prendre  pour  un  article  distinct; 
mais  en  l’examinant  avec  attention ,  on  aper¬ 
çoit  promptement  qu’elle  n’a  pas  de  mouve¬ 
ment  propre ,  et  qu’elle  n’est  qu’un  simple 
renflement  du  premier  article.  Le  torulus, 
de  son  côté,  pourrait  également  quelquefois 
donner  lieu  à  une  semblable  méprise,  lors¬ 
que  ses  bords  sont  relevés  et  qu’ils  prennent 
la  forme  d’un  tubercule  plus  ou  moins  sail¬ 


lant,  évasé  et  à  bords  inégaux;  mais  son 
union  intime  avec  la  tête  ne  peut  laisser  au¬ 
cun  doute  a  cet  égard. 

La  partie  de  la  tête  où  cette  articulation 
a  lieu ,  en  d’autres  termes ,  l’insertion  des 
antennes,  présente  d’assez  nombreuses  varia¬ 
tions,  dont  les  principales  s’expriment  par 
les  termes  suivants,  d’un  usage  fréquent 
dans  l’entomologie  descriptive. 

Les  antennes  sont  dites  :  Préoculaires (prœ- 
oculares ),  lorsqu’elles  sont  insérées  devant 
les  yeux;  ex.  :  Chrysis ,  Carabus ,  etc.; 

Interoculaires  ( interoculares ) ,  quand  el¬ 
les  sont  placées  sur  un  point  quelconque 
entre  les  yeux;  ex.  :  Leptura,  Haliplus, 
Reduvius ,  etc.  ; 

Inoculaires  ( inoculares ),  si  elles  sont  insé  ¬ 
rées  dans  une  échancrure  des  yeux,  qui 
sont  alors  plus  ou  moins  réniformes  et  les 
entourent  partiellement  à  leur  base  ;  ex.  : 
un  grand  nombre  de  Longicornes ; 

Suboculaires  ( suboculares ) ,  lorsqu’elles 
sont  placées  au  dessous  des  yeux  ;  ex.  :  Fui ~ 
gora,  Nepa; 

Rostrales  ( rostrales ) ,  si  elles  sont  portées 
sur  un  prolongement  de  la  tête  ou  bec  : 
c’est  le  cas  où  leur  éloignement  des  yeux  est 
le  plus  considérable  ;  ces  derniers  restant 
toujours  à  la  base  du  bec  ;  ex.  :  la  majeure 
partie  des  Curculionites  ; 

Supérieures  (superiores  ),  quand  elles 
sont  situées  sur  le  vertex  ;  ex.  :  quelques 
Longicornes  ; 

Inférieures  (  inferiores  ) ,  lorsqu’elles  sont 
insérées  sous  la  tête;  ce  qui  a  lieu  quand 
l’épistome  et  les  joues  sont  dilatées  et  re¬ 
couvrent  les  parties  de  la  bouche  et  celles 
qui  sont  adjacentes.  Les  antennes  sont  alors 
situées  à  l’angle  intérieur  de  la  jonction  des 
joues  et  de  î’épistome  sur  le  front;  ex.  :  Co¬ 
pris,  Ateuchus. 

Quant  à  leur  situation  relative ,  c’est-à- 
dire  la  distance  qui  les  sépare  l’une  de 
l’autre,  les  antennes  sont  dites  :  Écartées 
( distantes ,  remotœ  ),  lorsqu’elles  sont  éloi¬ 
gnées  l’une  de  l’autre  à  leur  base  ;  ex.  :  Bu- 
prestis  rustica,  et  la  majeure  partie  des 
Coléoptères  ; 

Rapprochées  ( approximatœ ) ,  quand  elles 
sont  séparées  à  leur  base  par  une  distance 
peu  considérable  ;  ex.  :  Donacia,  Galeruca; 

Contiguës  ( contiguœ ) ,  si  elles  se  touchent 
presqu’à  leur  base;  ex.  :  Imatidium ; 


ANT 


ANT 


575 


Connées  ( connatæ ,  coadunatœ ,  cohœrcn - 
tes  ,  lorsqu’elles  sont  réunies  à  leur  base; 
ex.  :  Conops,  Ceria. 

De  leur  proportion.  —  Pour  exprimer  les 
différences  de  longueur  des  antennes .  on 
les  compare,  sous  ce  rapport,  aux  autres 
parties  du  corps.  On  dit  qu’elles  sont  très 
courtes  ( brevissimœ ),  lorsqu’elles  sont  plus 
courtes  que  la  tète;  ex.  : Coccinella; 

Courtes  (brèves),  quand  leur  longueur  é- 
gale  celle  de  la  tête  ;  ex.  :  Hister ; 

Médiocres  ( médiocres ),  si  elles  sont  aussi 
longues  que  le  corps  ;  ex.  :  Callidium  vio- 
lac  eum  ; 

Longues  ( longœ ),  quand  elles  dépassent  le 
corps  en  longueur,  mais  de  peu  ;  ex.  :  Mo- 
nohammus  sutor ; 

Très  longues  (  longissimœ),  lorsqu’elles 
sont  considérablement  plus  longues  que  le 
corps  ;  ex.  :  un  grand  nombre  de  Longicor- 
nes  parmi  les  Coléoptères,  et  le  genre  Ad'ele 
dans  les  Lépidoptères. 

De  leur  structure.  —  Les  Antennes  sont 
composées  d’un  plus  ou  moins  grand  nom¬ 
bre  d’articles,  qui,  en  général,  ont  chacun 
leur  mouvement  propre ,  ce  qui  permet  à 
l’animal  de  les  fléchir  dans  tous  les  sens. 
Chaque  article  se  joint  au  précédent,  tantôt 
par  articulation  cotyloïdienne,  tantôt  au 
moyen  d’un  ligament ,  sans  qu’il  y  ait  en¬ 
châssement  d’un  condyle  dans  une  cavité. 
En  général ,  ces  articles  sont  placés  bout  à 
bout  ;  mais ,  dans  beaucoup  de  cas ,  leur 
disposition  est  telle ,  que  le  premier ,  qu’on 
nomme  basilaire  ou  scapus ,  forme  un  an¬ 
gle  plus  ou  moins  aigu  avec  le  reste  de 
l’antenne  ;  ce  qui  a  fait  appeler  coudées , 
brisées  ou  géniculées  ( geniculatœ ) ,  les  an¬ 
tennes  ainsi  conformées.  Telles  sont  celles 
des  Lamellicornes,  des  Curculionites-Go- 
natocères ,  et  d’un  grand  nombre  de  femel¬ 
les  et  de  neutres  chez  les  Hyménoptères. 
Hans  les  antennes  coudées ,  le  scapus  for¬ 
me  à  lui  seul  la  moitié  de  leur  longueur  ; 
dans  celles  qui  sont  droites  ( rectœ ) ,  cet  ar¬ 
ticle  se  distingue  toujours  des  autres ,  soit 
parce  qu’il  est  plus  gros  ou  plus  long ,  soit 
parce  qu’il  affecte  une  forme  particulière. 
Quant  au  reste  de  l’antenne ,  on  le  divise 
en  tige  ( caulis ) ,  et  en  massue  ( clava )  lors¬ 
qu’elle  s’épaissit  vers  son  extrémité  :  c’est 
ce  qu’on  remarque  dans  toutes  les  anten¬ 
nes  coudées ,  et  dans  beaucoup  de  celles 


qui  sont  droites ,  telles  que  celles  des  Co¬ 
léoptères  clavicornes  et  des  Lépidoptères 
diurnes  ou  Rhopalocères.  Le  second  article 
des  antennes ,  qui  forme  le  premier  de  la 
tige  (pedicellus ,  Rirby  ) ,  ne  mérite  pas 
moins  d’attention  que  le  scapus  sur  lequel 
il  s’insère.  Tantôt  il  est  très  grand  et  forme 
à  lui  seul  le  tiers  ou  la  moitié  de  la  lon¬ 
gueur  de  l’antenne ,  comme  dans  les  Méla- 
somes ,  et  tantôt  il  est  à  peine  visible  et 
soudé  avec  le  troisième,  comme  dans  les 
Longicornes.  Quant  aux  autres  articles , 
leur  dimension  varie  autant  que  leur  forme, 
ainsi  que  nous  le  verrons  plus  bas. 

Maintenant ,  si  nous  considérons  les  an¬ 
tennes  sous  le  rapport  du  nombre  des  arti¬ 
cles  dont  elles  se  composent ,  nous  verrons 
que  ce  nombre  est  extrêmement  variable , 
et  que ,  si  la  nature  a  suivi  un  plan  à  cet 
égard ,  il  est  encore  à  deviner.  Cependant , 
comme  on  a  remarqué  que  les  antennes 
des  Coléoptères  sont  presque  toujours  com¬ 
posées  de  onze  articles ,  on  s’est  accordé  à  re¬ 
garder  ce  nombre  de  onze  comme  la  règle 
dans  cet  ordre  d’insectes,  et  tout  ce  qui 
s’en  écarte  comme  une  exception.  On  a 
d’ailleurs  supposé  que ,  si  l’on  ne  les  aper¬ 
çoit  pas  tous  dans  certains  genres ,  ceux  qui 
paraissent  manquer  n’en  existent  pas  moins, 
et  seraient  visibles  comme  les  autres ,  s’ils 
n’étaient  soudés  entre  eux  ou  avec  ceux  qui 
les  avoisinent.  Aussi  il  en  serait  des  anten¬ 
nes  comme  des  tarses ,  qu’on  prétend  être 
toujours  composés  de  cinq  articles,  bien 
que  ,  dans  plusieurs  familles ,  il  soit  impos¬ 
sible  d’en  distinguer  plus  de  quatre ,  trois 
ou  même  deux  ,  avec  la  loupe  la  plus  for¬ 
te.  Quoi  qu’il  en  soit  de  cette  théorie,  qui 
repose  sur  une  idée  philosophique  (  l’unité 
de  composition),  toujours  est-il  qu’au  delà 
de  onze ,  le  nombre  des  articles  des  anten¬ 
nes  ne  paraît  plus  assujetti  à  aucune  règle. 
Ainsi  on  en  compte  douze  chez  le  Cebrio 
gigas  et  certaines  Chrysomèles  et  Saperdes  ; 
vingt  chez  le  mâle  du  Prionus  ivnbrioornis , 
dont  la  femelle  n’en  a  que  neuf;  trente- 
deux  chez  la  Rhipicera  marginata ,  et  jus¬ 
qu’à  trente-huit  chez  d’autres  esp.  du  même 
g.  Les  Orthoptères  offrent  surtout  les  plus 
grandes  anomalies  sous  ce  rapport.  Quelques 
Sauterelles  ont  quatorze  articles,  d’autres 
seize  ,  et  quelques  unes  vingt-cinq.  Ils  sont 
au  delà  de  trente  chez  les  Mantes ;  mais 


576 


ANT 


nulle  part ,  dans  cet  ordre  ,  ils  ne  sont  plus 
nombreux  que  chez  les  Blattes ,  chez  qui 
l’on  en  compte  jusqu’à  près  de  cent  cin¬ 
quante.  On  a  remarqué,  en  outre,  que,  chez 
ces  Insectes ,  le  nombre  des  articles  varie 
non  seulement  d’une  espèce  à  l’autre ,  mais 
dans  une  même  esp.  Dans  les  Hémiptères  , 
ils  suivent  la  même  progression  que  chez  les 
Coléoptères,  c’est-à-dire  qu’on  en  compte 
depuis  deux  (  g.  Flata  )  jusqu’à  onze  (  g. 
Coccus ). 

Tous  les  Lépidoptères ,  à  l’exception 
du  genre  Hépiale,  ont  les  antennes  com¬ 
posées  d’un  nombre  considérable  d’articles, 
souvent  si  minces  et  si  peu  distincts ,  qu’il 
est  presque  impossible  de  les  compter  mê¬ 
me  avec  l’aide  d’une  forte  loupe.  Il  en  est 
de  même  de  la  tribu  des  Ichneumonides 
parmi  les  Hyménoptères  ;  mais  d’autres 
tribus  du  même  ordre  se  rapprochent  à  cet 
égard  de  la  loi  générale.  Ainsi ,  les  esp. 
pourvues  d’un  aiguillon  ne  possèdent  que 
douze  articles  chez  les  femelles ,  et  treize 
chez  les  mâles.  Les  Tenthrédines  et  le  reste 
de  l’ordre  présentent  sous  ce  rapport  des 
variations  si  nombreuses ,  qu’il  serait  impos¬ 
sible  de  les  énumérer  brièvement.  Enfin, 
chez  les  Diptères ,  il  paraît  y  avoir  deux 
types  généraux  :  l’un  composé  des  anten¬ 
nes  des  Tipulaires ,  qui  ont  de  quatorze 
à  seize  articles ,  et  le  second  qui  embrasse 
tout  le  reste  de  l’ordre,  où  elles  ne  dépas¬ 
sent  jamais  trois  articles  ;  mais  il  est  à  ob¬ 
server  que  le  premier,  qui  a  reçu  dans  cet 
ordre  le  nom  de  palette ,  paraît  assez  sou¬ 
vent  formé  de  plusieurs  articles  soudés  en¬ 
semble. 

Les  antennes  qui  ont  beaucoup  d’articles 
se  disent  multi  -  articulatœ  ;  celles  qui  en 
ont  peu ,  pauci  -  articulatœ.  Lorsque  le 
nombre  de  leurs  articles  est  susceptible  d’ê¬ 
tre  compté  ,  on  les  appelle  bi- articulés ,  tri- 
articulés  ,  quadri-articulés. 

Les  articles  dont  se  composent  les  anten¬ 
nes  offrent  dans  leur  forme  d’innombrables 
modifications,  qui  influent  sur  celle  de  l’an¬ 
tenne  en  général.  Toutefois ,  ces  modifica¬ 
tions  peuvent  être  ramenées  à  un  certain 
nombre  de  types ,  dont  nous  allons  faire 
connaître  les  principaux,  en  divisant  les  An¬ 
tennes  en  Régulières  et  en  Irrégulières. 

Parmi  les  premières ,  on  nomme  : 

Sétacées  (  setaceœ  ),  celles  qui  diminuent 


ANT 

de  grosseur  de  la  base  au  sommet  ;  ex.  :  les 
Sauterelles  j  etc.; 

Sétiformes  (  setiforrnes  ) ,  celles  qui  sont 
courtes  et  rigides ,  et  vont  en  diminuant  de 
la  base  au  sommet ,  où  elles  se  terminent 
en  pointe  allongée  et  très  aiguë;  ex  :  les 
Libellules ; 

Filiformes  ( filiformes ) ,  celles  qui  gardent 
le  même  diamètre  dans  toute  leur  longueur; 
ex.  :  les  Carabes  ; 

Fusiformes  (fusiformes,  ,  celles  qui  sont 
renflées  dans  le  milieu,  en  forme  de  fuseau; 
ex.  :  les  Zy gènes,  les  Sésies; 

Prismatiques  (prismaticœ) ,  celles  qui  of¬ 
frent  trois  côtés  presque  égaux  ;  ex.  :  les 
Sphynx ; 

Ensiformes  ( ensiformes ) ,  celles  qui  sont 
en  forme  de  lame  d’épée  ;  ex.  :  les  Truxa- 
les  ; 

Moniliformes  (  moniliformes  ) ,  celles  qui 
sont  composées  d’articles  globuleux  ,  arron¬ 
dis  et  disposés  comme  les  grains  d’un  cha¬ 
pelet  ;  ex.  :  les  Ténébrions ; 

Perfoiiées  (perfoliatœ) ,  celles  dont  les  ar¬ 
ticles  sont  discoïdaux  ,  et  portés  par  un  pé¬ 
doncule  qui  semble  les  traverser  ;  ex.  :  les 
Lagries  ; 

Imbriquées  (imbricatœ),  lorsque  les  arti¬ 
cles  sont  concaves  d  un  côté ,  convexes  de 
l’autre,  et  s’emboîtent  l’un  dans  l’autre  ;  ex.  : 
les  Diapères; 

Feuilletées  (foliatœ)  ou  lamellées  (lamel- 
iatœ ) ,  celles  dont  les  articles  terminaux  se 
dilatent  en  lames  plus  ou  moins  minces  et 
larges ,  lesquelles  s’épanouissent  ou  se  fer¬ 
ment  à  la  manière  des  branches  d’un  éven¬ 
tail  ou  des  feuillets  d’un  livre;  ex.  :  le 
Hanneton  foulon ; 

Epaissies  (incrassatœ).  Ce  mot ,  employé 
seul ,  indique  un  grossissement  dans  une 
partie  quelconque  de  l’antenne.  Si  ce  gros¬ 
sissement  est  subit ,  on  dit  que  les  antennes 
sont  subitement  épaissies  ( subito  incrassa¬ 
tœ )  ;  s’il  a  lieu  graduellement  de  la  base  au 
sommet ,  elles  sont  dites  sensim  incrassa¬ 
tœ  ; 

Noueuses  (nodosœ),  celles  qui  ont  un  ou 
plusieurs  articles  disproportionnément  plus 
gros  que  ceux  qui  les  avoisinent  ;  ex.  :  Me- 
loë  ; 

Atténuées  (attenuatœ),  celles  qui  sont 
disproportionnément  grêles  dans  une  partie 
quelconque  de  leur  longueur  ;  comme  pour 


ANT 


les  antennes  épaissies,  on  dit  qu’elles  sont 
subitement  ou  graduellement  atténuées  ( su¬ 
bito  vel  sensim  attenuatœ) ; 

En  scie  (serratœ),  celles  dont  chaque  ar¬ 
ticle  se  prolonge  du  côté  interne  en  une  dent 
de  scie  ;  -ex.  :  les  Buprestes ; 

Pectinées  ( pectinatœ ),  celles  dont  la  tige 
est  munie  de  chaque  côté  d’une  rangée  de 
petites  branches  parallèles  imitant  les  dents 
d’un  peigne  ;  ex.  :  un  grand  nombre  de  Bom¬ 
byx; 

Plumeuses  ou  penniformes  (; penniformes ) , 
celles  qui  ressemblent  aux  grandes  plumes 
des  Oiseaux;  ex.  :  mâles  d’un  grand  nombre 
de  Plialenides  ; 

Rameuses  ( ramosœ ) ,  celles  qui  sont  gar¬ 
nies  d’un  côté  de  deux  ou  trois  longues  bran¬ 
ches  irrégulières  ;  ex.  :  le  g.  Phengodes  ; 

Flabellées  (flabellatœ) ,  celles  dont  les 
articles ,  excepté  ceux  de  la  base ,  envoient 
intérieurement  de  longs  rameaux  flexibles  et 
aplatis;  ex.  :  Tetralobus  flabellicornis : 

Palmées  (  palmatæ  ),  celles  qui  sont  très 
courtes ,  et  qui  envoient  extérieurement 
quelques  longues  branches  ressemblant  à 
des  doigts  ;  ce  qui  leur  donne  quelque  rap¬ 
port  avec  une  main  ; 

Subulées  (  subulatœ  ) ,  celles  qui  sont  cy- 
lindracées  inférieurement ,  et  se  terminent 
en  une  pointe  roide  et  aiguë  comme  une 
alêne  ; 

Capillacées  ( capillaceœ ) ,  celles  qui  se  ter¬ 
minent  par  un  filet  capillaire,  articulé  ; 

Mucronées  ( mucronatœ ),  celles  qui  se  ter¬ 
minent  par  une  pointe  courte  et  mousse  ; 
ex.  :  le  g.  Scotobius ; 

A  aigrettes  ( aristatœ ),  celles  qui  se  termi¬ 
nent  par  un  article  en  forme  de  palette  ,  et 
portant  une  soie  latérale  nue  ou  garnie  de 
poils  ;  ex  :  les  Muscides  ; 

En  massue  (  clavatœ  ) ,  celles  dont  les  ar¬ 
ticles  terminaux  deviennent  graduellement 
plus  gros; 

Capitées  ( capitatœ ),  celles  dont  les  articles 
se  renflent  subitement  pour  former  la  mas¬ 
sue.  Cette  dernière  offre  dans  sa  composition 
des  différences  très  remarquables. 

Elle  est  fissile  ( fissilis ),  lorsque  les  articles 
ont  la  forme  de  feuillets ,  et  peuvent  s’ou¬ 
vrir  et  se  fermer  comme  ceux  d’un  livre; 
ex.  :  le  g.  Melolontha ; 

Tuniquée  ou  enveloppante  (  tunicata  ) , 
lorsque  l’un  des  articles  de  sa  base  est  creu- 


ANT  577 

sé  en  entonnoir  ,  et  recouvre  plus  ou  moins 
les  suivants  ;  ex.  :  le  g.  Lethrus  ; 

Solide  ( solida ) ,  lorsqu’elle  ne  consiste 
qu’en  un  seul  article,  ou  que,  s’il  y  en  a 
plusieurs  ,  ils  sont  à  peine  distincts,  et  com¬ 
me  soudés  ensemble;  ex.  :  les  g.  Rhina, 
Tlister  ; 

Renflée  (  inflata  ) ,  lorsqu’elle  est  d’une 
grosseur  disproportionnée  avec  le  reste  de 
l’antenne  ,  et  paraît  comme  gonflée. 

Quant  aux  antennes  irrégulières ,  elles  af¬ 
fectent  ,  en  général ,  des  formes  si  bizarres, 
qu’il  n’existe  pas  de  terme  de  comparaison 
pour  les  exprimer.  Du  reste,  elles  rentrent 
plus  ou  moins  dans  l’un  des  types  que  nous 
venons  de  désigner ,  et  ne  se  rencontrent 
que  dans  un  petit  nombre  d’espèces,  parmi 
lesquelles  nous  citerons  pour  exemple  les 
mâles  du  g.  Cerocoma,  et  le  g.  Paussus. 

Les  antennes  sont  rarement  glabres;  le 
scapus ,  la  tige ,  la  massue ,  ou  tous  les  trois  à 
la  fois ,  sont  plus  ou  moins  tomenteux  ou  ve¬ 
lus.  Souvent  aussi,  comme  dans  les  Prioniens, 
elles  sont  rugueuses  ou  hérissées  de  tubercu¬ 
les,  de  piquants,  d’épines,  etc.  On  leur  ap¬ 
plique  alors  les  termes  que  nous  avons  indi¬ 
qués  plus  haut  en  parlant  de  ces  excroissan¬ 
ces. 

Après  avoir  fait  connaître  les  formes  extrê¬ 
mement  variées  des  antennes,  il  nous  reste  h 
parler  de  leur  position  lorsque  les  Insectes 
sont  en  repos  ou  en  mouvement.  Dans  le  pre¬ 
mier  cas ,  la  plupart  se  contentent  de  les  ra¬ 
mener  sur  le  dos  en  les  y  appliquant  plus  ou 
moins  exactement  (Longicornes),  ou  sur  les 
bords  latéraux  de  la  tête  du  thorax  et  du 
corps  (Carabiques,  Mélasomes,  Noctuélites, 
etc.);  mais  d’autres  sont  pourvus  de  cavités 
spéciales  dans  lesquelles  elles  sont  reçues  to¬ 
talement  ou  en  partie.  Tantôt  ces  cavités  sont 
creusées  sur  les  côtés  inférieurs  du  prothorax, 
comme  dans  quelques  Elatérides(P£erofarsw$ 
Galba),  les  Anthrènes,  les  Gribouris ,  les 
Chlamys,  etc.;  tantôt  sur  les  parties  latérales 
de  la  tête,  comme  dans  les  Gurculionites ; 
mais,  dans  ce  dernier  cas,  le  scapus  seul  est 
reçu  dans  cette  rainure.  Chez  les  Gyrins  et 
es  Pâmes,  qui  font  partie  du  même  ordre , 
la  cavité  antennaire  est  également  située  dans 
la  tête  ;  mais,  ces  Insectes  étant  aquatiques,  la 
nature,  pour  protéger  leurs  antennes  contre 
l’action  de  l’eau,  les  a  pourvues  à  leur  base 

d’un  appendice  en  forme  d’oreillette,  qui  les 

►>* 

3 1 


T.  I 


578 


ANT 


ANT 


recouvre  complètement  lorsqu’elles  sont  ain¬ 
si  cachées.  Chez  les  Nèpes,  principalement 
celles  du  g.  Belostoma,  on  observe  également 
entre  les  yeux  et  les  pièces  inférieures  de  la 
tête  une  rainure  profonde  et  réniforme 
dans  laquelle  les  antennes  se  replient  de  ma¬ 
nière  à  ce  que  les  premiers  articles  soient 
visibles  et  protègent  les  autres.  Les  Cryp- 
tocères  (g.  remarquable  de  Fourmi)  portent 
sur  la  tête  une  sorte  de  pièce  carrée  dont  les 
bords  forment  une  profonde  cavité  longitu¬ 
dinale  ,  dans  laquelle  les  antennes  sont  com¬ 
plètement  cachées  au  repos.  Enfin,  chez  un 
grand  nombre  de  Muscides,  elles  sont  reçues 
dans  une  fossette  verticale  du  front ,  qu’elles 
remplissent  entièrement.  Avant  de  se  replier 
pour  entrer  en  repos ,  les  antennes ,  flabellées. 
et  feuilletées,  ferment  leurs  feuillets  ou  leurs 
branches,  et  les  appliquent  exactement  l’une 
contre  l’autre.  Celles  qui  sont  coudées  plient 
leur  tige ,  et  l’appliquent  contre  le  scapus. 
Lorsque  les  Insectes  qui  sont  pourvus  de  ces 
deux  sortes  d’antennes  se  mettent  en  mouve¬ 
ment  ,  on  les  voit  écarter  les  lames  qui  com¬ 
posent  la  massue,  comme  pour  percevoir  les 
impressions  relatives  au  sens  dont  elles  sont 
le  siégé,  ou,  si  elles  sont  brisées,  séparer  la 
tige  du  scapus ,  et  la  porter  en  avant.  En  gé¬ 
néral  ,  tous  agitent  plus  ou  moins  ces  organes 
pendant  le  mouvement ,  les  uns  alternative¬ 
ment  ,  avec  lenteur  et  une  sorte  de  régula¬ 
rité  ;  d’autres  dans  tous  les  sens,  et  quelques 
uns,  tels  que  les  Ichneumonides  chez  les 
Hyménoptères,  leur  impriment  un  mouve¬ 
ment  de  vibration  très  rapide  et  continuel  ; 
pendant  le  vol,  elles  sont  dirigées  en  avant 
ou  perpendiculairement  à  l’axe  du  corps, 
ou  enfin  ramenées  sur  le  dos. 

De  Vusage  des  antennes.  —  Les  natura¬ 
listes  sont  loin  d’être  d’accord  sur  ce  point. 
Les  uns ,  et  c’est  le  plus  grand  nombre , 
ont  vu  dans  ces  appendices  l’organe  prin¬ 
cipal  du  toucher;  d’autres  celui  de  l’o¬ 
dorat  ;  quelques  uns  celui  de  l’ouïe  ;  il  en 
est  enfin  qui  en  ont  fait  le  siège  d’un  sixiè¬ 
me  sens  ,  destiné  à  apprécier  l’état  de  l’at¬ 
mosphère.  Cette  diversité  d’opinions  n’éton¬ 
nera  pas  si  l’on  considère  que  les  antennes , 
indépendamment  de  leur  fonction  princi¬ 
pale  ,  qui  est  nécessairement  la  même  dans 
tous  les  animaux  qui  en  sont  pourvus ,  ser¬ 
vent  en  même  temps  à  des  usages  secondai¬ 
res,  qui  varient  avec  leur  forme,  ainsi  que 


nous  le  verrons  plus  bas.  De  là  deux  ordres 
de  faits  bien  distincts ,  que  les  expérimenta¬ 
teurs  auront  confondus  dans  leurs  observa¬ 
tions.  Mais  quelle  est  cette  fonction  princi¬ 
pale  ?  Des  expériences  plus  judicieusement 
faites  que  celles  qu’on  a  recueillies  jusqu’à 
présent  pourront  seules  décider  la  question. 
En  attendant ,  l’opinion  qui  nous  paraît  la 
plus  vraisemblable  est  que  les  antennes  ont 
pour  fonctions  essentielles  celles  du  tact.  En 
effet,  la  majeure  partie  des  animaux  qui  en 
sont  pourvus  sont  couverts  d’un  tégument 
calcaire  ou  corné,  qui  les  rend  peu  sensibles 
au  contact  des  corps  environnants.  Des  or¬ 
ganes  spéciaux  devaient  donc  suppléer  chez 
eux  à  ce  défaut  de  sensibilité.  On  peut  ob¬ 
jecter,  il  est  vrai,  qu’une  famille  nombreuse 
d’Articulés,  les  Arachnides,  parmi  lesquels 
on  remarque  plusieurs  g.  à  gaîne  tégumen- 
taire  solide,  sont  privés  des  appendices  an- 
tennaires  ;  mais ,  chez  les  Aranéides  (  Arai¬ 
gnées  proprement  dites)  et  chez  les  Phalan- 
giens  (Faucheurs),  les  pattes  semblent  dispo¬ 
sées  pour  exercer  les  fonctions  tactiles  ;  chez 
les  Pédipalpes  (Scorpions,  etc.),  les  pinces 
sont  destinées  à  remplir  les  mêmes  fonctions  ; 
enfin ,  chez  les  Acariens ,  la  bouche  ,  con¬ 
formée  en  suçoir,  est  armée  de  palpes ,  de 
pinces  et  de  soies  douées  d’une  grande  sen¬ 
sibilité.  L’opinion  qui  place  le  siège  du  tou¬ 
cher  dans  les  antennes ,  chez  les  Articulés , 
nous  semble  confirmée  par  l’observation 
de  dispositions  analogues  chez  un  grand 
nombre  d’autres  animaux  de  classes  toutes 
différentes ,  et  qui  présentent  à  la  tête  et 
aux  environs  des  organes  masticatoires ,  des 
appareils  tactiles  très  développés  :  tels  sont 
les  bras  des  Mollusques  céphalopodes  ;  les 
tentacules  et  les  yeux  pédonculés  des  Gasté¬ 
ropodes;  les  barbillons  de  certains  Poissons  ; 
le  bec  revêtu  d’une  membrane  riche  en 
filets  nerveux  chez  quelques  Oiseaux;  les 
moustaches  des  Chats ,  et  surtout  des 
Phoques  ;  enfin  le  museau  de  la  Taupe  ,  de 
la  Musaraigne  ;  le  boutoir  du  Cochon,  du 
Tapir,  et,  par  dessus  tout ,  la  trompe  de 
l’ Éléphant. 

C’est  ici  le  lieu  de  discuter  si  les  antennes 
sont  réellement  le  siège  d’un  toucher  tout 
particulier  qui  constituerait  comme  un  si¬ 
xième  sens.  Cette  opinion  nous  paraît  lo¬ 
giquement  inadmissible ,  quelque  exquise 
qu’on  suppose  la  sensibilité  des  appendices 


AINT 


qui  nous  occupent ,  puisque  nous  ne  pou¬ 
vons  nous  rendre  compte  que  des  sensations 
que  nous  éprouvons  nous  -  mêmes.  Nous 
voyons  en  effet  tous  les  jours  chez  les  aveu¬ 
gles  la  surface  tégumentaire  devenir  tel¬ 
lement  sensible,  qu’elle  perçoit  le  moindre 
ébranlement  atmosphérique  ,  et  certes  per¬ 
sonne  n’a  jamais  songé  à  admettre  chez  eux 
le  développement  d’un  nouveau  sens.  Le 
toucher  est  tellement  parfait  dans  les  ailes 
membraneuses  des  Chéiroptères ,  que  ces 
animaux ,  au  milieu  d’une  obscurité  com¬ 
plète  et  dans  de  profondes  cavernes ,  se  di¬ 
rigent  avec  la  plus  grande  précision  sans  le 
secours  de  la  vue,  et  par  conséquent  par  la 
seule  impression  de  l’air  sur  leurs  ailes.  Ce 
fait  est  constaté  par  de  nombreuses  obser¬ 
vations. 

Il  est  donc  raisonnable  d’admettre  que 
les  antennes  des  Articulés  sont  le  siège 
d’un  toucher  analogue  à  celui  qui  réside 
dans  les  ailes  des  Chéiroptères.  Cette  opi¬ 
nion  acquerra  un  nouveau  poids  si  l’on 
considère  que  ce  sont  les  antennes  des  In¬ 
sectes  crépusculaires  et  nocturnes  qui  of¬ 
frent  la  plus  grande  surface  (  antennes 
feuilletées  des  Scarabées  ,  pectinées  des  Lu¬ 
canes  ,  plumeuses  du  Bombyx ,  des  Phalè¬ 
nes,  etc.),  et,  de  plus,  que  dans  certaines  fa¬ 
milles  ,  dans  certains  genres  où  les  femelles 
sont  sédentaires,  celles-ci  ont  les  antennes 
à  peines  ciliées  et  même  filiformes ,  tandis 
que  chez  les  mâles ,  qui  voltigent  sans  ces¬ 
se,  ces  appendices  sont  très  développées. 

Les  antennes,  organes  du  tact,  semblent, 
chez  certains  Hyménoptères  qui  vivent  en 
société,  devenir  organes  de  relation.  Le  der 
nier  article  des  antennes  chez  ces  Insectes, 
dit  M.  Robineau-Desvoidy,  est  à  lui  seul  un 
organe  à  part ,  essentiellement  pulpeux  ;  il 
recèle  des  facultés  bien  supérieures  à  celles 
du  tact,  comme  on  peut  l’observer  chez  les 
Fourmis  et  les  Abeilles,  qui  ont  l’air  de  se 
comprendre  et  de  se  communiquer  leurs 
idées  en  se  touchant  réciproquement  avec 
la  massue  de  leurs  antennes.  Devenus  or¬ 
ganes  de  relation ,  ces  appendices  seraient 
alors  comparables  aux  membres  thoraciques 
de  l’homme ,  membres  qui ,  siège  du  tou¬ 
cher  par  excellence ,  sont  également  orga¬ 
nes  d’expression. 

Quant  à  l’opinion  de  ceux  qui  placent 
dans  les  antennes  le  siège  de  l’odorat ,  voi- 


ANT  579 

ci  6ur  quoi  ils  la  fondent.  Si  l’on  regarde , 
disent-ils  ,  comme  identiques  les  nerfs  qui , 
dans  le  cerveau  des  Vertébrés  et  dans  la 
masse  ganglionnaire  analogue  des  Inverté¬ 
brés ,  naissent  en  avant  des  nerfs  optiques, 
on  sera  amené  à  regarder  les  nerfs  des  an¬ 
tennes  comme  ceux  de  l’olfaction  :  tel  est, 
en  effet,  le  raisonnement  de  MM.  de  Blain- 
ville  et  Robineau  -  Desvoidy.  Réaumur  et 
Roesel,  avant  ces  deux  savants,  avaient 
déjà  pensé  que  l’odorat  des  Articulés  rési¬ 
dait  dans  les  antennes.  Le  dernier  avait 
appuyé  son  opinion  sur  les  dispositions  ana¬ 
tomiques  qu’il  avait  reconnues  chez  l 'Écre¬ 
visse  et  chez  les  Mouches  ;  et,  de  nos  jours, 
l’anatomiste  allemand  Carus  avoue  que, 
dans  l’embarras  où  sont  les  naturalistes 
d’assigner  avec  quelque  certitude  le  siège 
du  sens  olfactif  chez  les  Articulés,  l’opinion 
de  Réaumur,  combinée  avec  celle  de  Roe¬ 
sel,  lui  paraît  réunir  toutes  les  probabilités, 
tant  à  cause  de  la  forme  de  lames  ou  de 
branchies  qu’affectent  souvent  les  antennes 
qu’en  raison  de  leur  voisinage  du  ganglion 
cérébral.  Dugès  admet  aussi  que  les  anten¬ 
nes  sont  le  siège  de  l’odorat  ;  il  a  fait  à  ce 
sujet  une  série  d’expériences  sur  des  Gril¬ 
lons,  des  Bombyx ,  des  Mouches  (  Vomito - 
ria  et  Carnaria ) ,  et  il  a  cru  remarquer  que 
la  perception  des  odeurs  était  abolie  par 
l’amputation  des  antennes.  M.  Alex.  Lefeb¬ 
vre  a  fait  la  même  opération  sur  une  Guêpe , 
et  il  a  obtenu  un  semblable  résultat  (  Ann. 
de  la  Soc.  ent.  de  France ,  t.  VII,  1858, 
p.  398  ).  En  comparant  ces  faits  avec  ce  qui 
s’observe  chez  les  animaux  d’un  ordre  su¬ 
périeur,  tels  que  l’Éléphant  et  le  Cochon, 
chez  lesquels  la  trompe  et  le  grouin  tou¬ 
chent  et  flairent ,  l’analogie  nous  conduirait 
également  à  admettre  que  le  sens  de  redo¬ 
rât  chez  les  Articulés  peut  se  trouver  dans 
le  voisinage  de  celui  du  toucher. 

Les  inductions  qui  ont  été  tirées  de  la  dis¬ 
tribution  des  nerfs,  et  qui  ont  porté  à  pla¬ 
cer  l’organe  olfactif  dans  les  antennes,  don¬ 
neraient  les  mêmes  résultats  pour  le  sens  de 
l’ouïe.  Chez  les  Crustacés,  ou  du  moins  chez 
les  Crustacés  macroures,  l’antenne  externe 
(grande  antenne  ou  antenne  postérieure)  pré 
sente  à  sa  base  une  petite  saillie  cylindrique, 
percée  d’un  trou  arrondi  et  fermé  par  une 
membrane;  cette  membrane  est  elle-même 
perforée  d’une  fente  ou  ouverture  oblongue 


580 


ANT 


ANT 

à  laquelle  fait  suite  un  cul-de-sac.  M.  Du- 
gès,  auquel  nous  empruntons  ces  détails 
anatomiques  ,  admet  que  ce  cul-de-sac  re¬ 
çoit  un  nerf  dont  le  tronc  représente  à  la 
fois  les  deux  parties  de  la  septième  paire 
chez  les  vertébrés  (nerf  auditif  et  nerf  fa¬ 
cial).  Une  portion  de  ce  nerf  est  destinée  à 
l’organe  auditif, et  l’autre  vase  distribuer  à 
l’antenne  meme.  La  cavité  dont  nous  ve¬ 
nons  de  parler  serait  donc  un  sac  vestibu- 
laire,  avec  sa  fenêtre  ovale  ;  sac  qu’on  pour¬ 
rait  comparer  aux  vestibules  des  Poissons 
cartilagineux;  et  les  antennes ,  qui,  par  leur 
vibration,  faciliteraient  la  perception  des 
sons,  offriraient  ainsi  une  sorte  de  ressem¬ 
blance  avec  le  pavillon  de  l’oreille ,  sou¬ 
vent  si  développé  chez  quelques  Mammifè¬ 
res.  Si  la  disposition  observée  par  M.  Dugès 
était  démontrée ,  il  faudrait  signaler  chez 
les  Crustacés  la  similitude  qui  existe  entre 
les  appareils  de  l’audition  et  de  l’olfaction , 
qui  tous  deux  ont  la  forme  d’antennes  dont 
la  base  renferme  l’organe  sensitif,  tandis 
que  le  prolongement  ne  sert  qu’à  des  fonc¬ 
tions  tactiles.  Le  siège  de  l’audition  n’est  pas 
aussi  visible  dans  les  antennes  des  Insectes. 
Carus  prétend  que  la  membrane  qui  unit  ces 
appendices  à  la  tête  est  peut-être  chargée 
de  percevoir  les  sons;  mais  rien  ne  le  prouve. 
Treviranus  croit  que  la  massue  antennaire 
des  Papillons  diurnes  renferme  un  appareil 
auditif.  M.  Strauss  place  le  siège  de  l’ouïe 
dans  les  antennes  feuilletées  des  Hannetons; 
enfin  M.  Lacordaire ,  qui ,  dans  son  intro¬ 
duction  à  l’entomologie ,  adopte  l’opinion 
des  auteurs  qui  font  des  antennes  le  siège 
de  l’audition  ,  développe  cette  opinion  avec 
beaucoup  de  clarté ,  et  l’appuie  de  raisons 
spécieuses ,  qu’il  serait  trop  long  de  rappor¬ 
ter  ici.  Au  reste  ,  si  l’on  ne  consultait  que  l’a¬ 
nalogie,  on  ne  pourrait  se  dispenser  d’admet¬ 
tre  que  les  antennes  sont  effectivement  le 
siège  de  l’ouïe  chez  les  Articulés ,  car  elles 
occupent  chez  eux  la  même  place  que  les 
oreilles  chez  les  Yertébrés,  et  l’on  voit  cer¬ 
tains  Insectes  les  dresser  ou  les  baisser  au 
moindre  bruit  ;  mais  cette  analogie  peut  être 
trompeuse. 

Nous  terminerons  cet  exposé  sur  l’usage 
présumé  des  antennes  en  rapportant  quel¬ 
ques  faits  qui  ne  permettent  pas  de  douter 
que  ces  appendices  ne  servent  à  des  emplois 
secondaires,  indépendamment  de  leurs  fonc¬ 


tions  principales,  comme  nous  l’avons  dit 
plus  haut.  Dans  certaines  familles  de  Coléo¬ 
ptères  dont  le  corps  est  très  allongé ,  et  chez 
lesquels  l’attache  des  ailes  est  placée  très 
haut ,  à  cause  de  la  brièveté  du  corselet ,  les 
antennes,  par  leur  longueur  et  leur  gros¬ 
seur,  servent  évidemment  à  faire  équilibre 
avec  le  corps ,  et  à  le  maintenir  pendant  le 
vol  dans  une  position  horizontale ,  ainsi 
qu’on  le  voit  dans  un  grand  nombre  de 
Longicornes.  Dans  les  Lépidoptères  à  vol 
puissant  et  rapide  tels  que  les  Sphyngides, 
les  Vanesses ,  les  Nymphales ,  les  antennes 
sont  en  rapport  avec  le  corselet,  qui  est 
très  robuste  ;  elles  sont  longues ,  raides , 
épaisses ,  filiformes,  ou  se  prolongent  insen¬ 
siblement  en  massue;  tandis  qu’elles  sont 
courtes ,  à  tige  grêle  ,  et  terminées  par  un 
bouton  court  et  piriforme ,  chez  les  Lépi¬ 
doptères,  dont  le  vol  est  faible  et  sautillant, 
comme  dans  la  plupart  des  Piéries  et  des 
Satyres.  Dans  les  g.  Lyncée,  Daphné  et  Cy- 
pris,  parmi  les  Crustacés,  les  antennes  servi¬ 
raient  secondairement  à  la  natation  ,  tandis 
que,  dans  le  g.  Cyclope,  suivant  les  obser¬ 
vations  de  M.  Jurine  fils,  elles  serviraient  à 
maintenir  l’animal  en  équilibre  au  milieu  du 
liquide  ambiant,  et  que ,  de  plus ,  celles  du 
mâle  seraient  des  organes  d’excitation  et 
de  préhension  dans  l’accouplement.  Les  an¬ 
tennes  sembleraient  être  également  des  or¬ 
ganes  excitateurs  chez  certains  Lépidoptè¬ 
res  ;  l’un  des  auteurs  de  cet  article  a  vu  un 
mâle  du  Satyre  Megera  préluder  à  l’accou¬ 
plement  en  frappant  de  coups  répétés  avec 
le  bouton  terminal  de  ses  antennes  la  tête 
et  le  corselet  de  sa  femelle,  jusqu’à  ce  qu’el¬ 
le  se  fût  rendue  à  ses  désirs,  et  ce  manège  a 
duré  plusieurs  minutes.  Enfin  M.  Audouin 
(Annal,  de  la  Soc.  entom.  de  France ,  1. 1 , 
p.  5)  assure  avoir  observé  que  c’est  par 
les  antennes  que  les  Hydrophiles  se  pro¬ 
curent  l’air  nécessaire  à  leur  respiration,  en 
remontant  à  cet  effet  à  la  surface  de  l’eau. 
Ainsi,  soit  que  les  antennes  aient  pour  fonc¬ 
tions  principales  le  toucher ,  l’odorat  ou 
l’ouïe,  elles  serviraient  en  même  temps,  dans 
certains  cas ,  d’organes  locomoteurs  ,  respi¬ 
ratoires  et  excitateurs. 

De  Vemploi  des  antennes  dans  la  classi¬ 
fication.  —  Cet  emploi  n’est  pas  aussi  im¬ 
portant  qu’on  pourrait  le  croire  au  premier 
abord.  Leurs  formes  éminemment  variables , 


AM 


58 1 


qui  s’accordent  rarement  avec  celles  d’or¬ 
ganes  plus  essentiels,  ne  les  rendent  propres 
qu’à  fournir  des  caractères  tout  au  plus  du 
troisième  ordre  dans  les  coupes  génériques; 
mais  il  n’en  est  pas  de  même  pour  les  gran¬ 
des  divisions.  Ainsi  M.  Duméril ,  dans  sa 
Zoologie  analytique ,  s’en  est  servi  pour 
diviser  l’ordre  des  Lépidoptères  en  quatre 
familles,  qu’il  nomme  Rhopalocères  ouGlo- 
bulicornes,  Clostérocères  ou  Fusicornes, 
Nématocères  ou  Filicornes ,  Chétoc'eres  ou 
Séticornes.  M.  Boisduval  s’en  est  également 
servi ,  mais  seulement  pour  établir  deux 
grandes  divisions  dans  ce  même  ordre,  à 
savoir  :  les  Rhopalocères  et  les  Hétérocères. 
Dans  les  Coléoptères ,  on  compte  quatre 
familles ,  qui  tirent  leurs  noms  de  la  forme 
des  antennes,  à  savoir  :les  Clavicornes ,  les 
Lamellicornes ,  les  Taxicornes  et  les  Longi- 
cornes.  Au  reste,  si  les  antennes  ne  peuvent 
fournir  de  bons  caractères  génériques,  elles 
sont  très  utiles  pour  servir  à  distinguer  un 
sexe  de  l’autre.  C’est  une  règle  constante 
que  celles  des  mâles  sont  toujours  plus  dé¬ 
veloppées  que  celles  des  femelles,  et  souvent 
très  différentes  non  seulement  pour  la  for¬ 
me,  mais  pour  le  nombre  des  articles.  Nous 
citerons  ici  quelques  exemples  des  plus  sail¬ 
lants  à  l’appui  de  cette  assertion.  Dans  cer¬ 
tains  Longicornes  ( Lamia,Astynomus ,  Acan- 
thocinus) ,  et  quelques  Curculionites  (An- 
thribides ) ,  celles  des  mâles  sont  deux  et 
trois  fois  plus  longues  que  celles  des  femel¬ 
les.  Le  mâle  de  la  Rhipicera  marginata  a 
52  articles  aux  siennes,  tandis  que  la  fe¬ 
melle  n’en  a  que  11.  Chez  le  Hanneton  Fou¬ 
lon  ,  la  massue  feuilletée  des  antennes  a  dix 
fois  plus  d’étendue  dans  le  mâle  que  dans 
l’autre  sexe.  Mais  c’est  surtout  sous  le  rap¬ 
port  de  la  forme  que  ces  organes  offrent  les 
différences  les  plus  frappantes  entre  les 
deux  sexes.  Dans  les  Bombyx ,  les  Rhipicè - 
res,  les  Lampyres,  certaines  Tenthrédines , 
certaines  Tipules,  on  reconnaît  au  premier 
coup  d’œil  les  mâles  aux  rameaux  plus  ou 
moins  nombreux  dont  est  garnie  la  tige  des 
antennes ,  tandis  que  cette  tige  est  simple¬ 
ment  en  scie ,  ciliée  ,  sétacée  ou  monilifor- 
me,  dans  les  femelles.  11  en  est  de  même  du 
g.  Cérocome,  dont  les  antennes,  presque 
filiformes  dans  les  femelles,  sont  très  épais¬ 
ses  et  d’une  forme  très  compliquée  dans  les 
mâles. 


AN  T 

Telles  sont  les  considérations  les  plus  es 
sentielles  auxquelles  donne  lieu  l’examen 
des  antennes  dans  ceux  des  animaux  arti¬ 
culés  qui  en  sont  pourvus. 

(D.  et  A.  Duponciiel.) 

ANTENNES.  Antennœ.  poiss.  —  Dé¬ 
nomination  très  peu  usitée  en  Ichthyologie 
pour  désigner  les  appendices  filiformes  que 
portent  certaines  Scorpènes,  la  plupart  des 
Blennies,  et  les  espèces  démembrées  de  ces 
g.  L’expression  la  plus  employée  pour  nom¬ 
mer  ces  organes  est  celle  de  tentacules. 

(Val.) 

ANTENNULAÏRE.  Antennularia 
(  antenna,  antenne  ).  folyp.  —  Le  genre 
Antennulaire  de  Lamarck  ou  Nemertesie  de 
Lamouroux  se  compose  de  Polypiers  flexi¬ 
bles  de  la  famille  des  Sertulariens,  dont  la 
tige  est  articulée ,  et  garnie  tout  autour  de 
branches  courtes  et  grêles ,  sur  lesquelles 
sont  placées  sur  un  seul  rang  de  petites  cel¬ 
lules  sessiles  et  campanuliformes.  (M.  E.) 

ANTENNULAÏRE.  Antennularius 
{antenna,  antenne),  crust.  —  Anneau  an¬ 
tennulaire  ou  second  segment  céphalique 
du  squelette  tégumentaire  des  Crustacés. 

(M.  E.) 

ANTENNULES.  Antennulœ  (dimin. 
d 'antenna,  antenne),  ins.  —  Synon.  de  pal¬ 
pes  chez  les  anciens  entomologistes,  princi¬ 
palement  pour  désigner  les  palpes  maxillai¬ 
res,  qui,  dans  beaucoup  d’insectes,  ressem¬ 
blent  à  de  petites  antennes  ;  mais  cette  ex¬ 
pression  vicieuse  n’est  plus  employée  depuis 
long-temps.  Voy.  palpes.  (D.) 

ANTENOR.  Antenor  (  nom  mythol.  ) 
for amin.  —  Genre  établi  par  Montfort 
(■ Conchyl .  syst. ,  p.  70  )  pour  une  des  nom¬ 
breuses  variétés  de  la  Robulina  calcar.  Voy . 

ROBTJLINE.  (A.  d’O.) 

ANTENORON  (  ?  ,  nom  pro¬ 

pre  ).  bot.  pii.  —  Genre  de  la  famille  des 
Polygonacées  ,  tribu  des  Polygonées  vraies, 
formé  par  Rafinesque  ( Flor.Ludov .  t.  VIII), 
et  rapporté  en  synonymie  au  g.  Persicaria , 
Tourn.,  qui  n’est  lui-même  qu’une  section 
du  grand  genre  Polygonum.  Voy.  ces 
mots.  __  (G.  L.) 

ANTÉON.  ins.  —  Genre  de  la  famille 
des  Oxyuriens ,  de  l’ordre  des  Hyménoptè¬ 
res,  section  des  Térébrans,  établi  par  Ju- 
rine  {N ouv.  Méth.  de  cl.  les  Hym.),  adopté 
{par  Latreillc,  Nées  von  Esenbeck ,  etc., 


582 


ANT 


ANT 


et  réuni  au  g.  Dryinus  par  Walker  (  Ent . 
mag.)  et  par  nous  (  Hist.  des  Ânim.  art.  , 
t.  IV  ).  Les  Antéons  diffèrent  des  Dryinus 
proprement  dits,  d’après  Latreille,  parle 
thorax ,  continu  ,  ne  formant  pas  de  nœuds, 
et  par  les  tarses,  terminés  par  des  crochets 
simples  et  droits.  Le  type  de  ce  g.,  dont  on 
ne  connaît  que  quelques  espèces  indigènes  , 
est  VA.  Jurineanum ,  Latr.  Voy .  dryinus. 

(Bl.) 

ANTHACTINI A ,  Bory.  —  Granadil- 
la ,  DG. ,  sub  Passiflora  (  av0ï]  ,  fleur  ; 
àxTc'ç,  t 'vos,  rayon),  bot.  ph.  —  Sous-genre 
ou  section  du  g.  Passiflora.  Ses  caract.  es- 
tiels  sont  :  Inyolucre  de  5  bractées  très  en¬ 
tières  ou  dentées  ,  non  découpées ,  distinc¬ 
tes.  Segments  du  périanthe  au  nombre  de 
10.  Etamines  au  nombre  de  5.  Pédoncules 
1-flores,  accompagnés  d’une  vrille.  (Sp.) 

ANTHALMUM  (  «v0os ,  fleur ,  et  c?- 
dxXpdç ,  œil  ).  bot.  pu.  —  Ce  genre  est 
synonyme  de  Pallenis ,  Cast.  (J.  D.) 

* ANTHAXIA(«v0os,  fleur;  à|c'a,  méri¬ 
te).  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptè¬ 
res  pentamères,  famille  des  Sternoxes,  tribu 
des  Buprestides ,  établi  par  Eschscholtz ,  et 
adopté  par  la  plupart  des  autres  entomolo¬ 
gistes.  Voici  les  caract.  assignés  à  ce  g.  par 
MM.  Delaporte  et  Gory,  dans  leur  belle  ico¬ 
nographie  de  cette  tribu  :  Palpes  maxillai¬ 
res  à  5  articles  visibles  :  le  1er  long ,  un 
peu  arqué  ;  le  2e  conique ,  le  5e  ovalaire. 
Palpes  labiaux  de  3  articles  serrés  ,  courts  ; 
le  dernier  un  peu  pointu.  Labre  un  peu 
transversal,  bilobé  en  avant.  Menton  en 
pentagone  régulier.  Languette  transversale  , 
velue  en  avant.  Mâchoires  à  lobe  externe , 
grand ,  arrondi  ;  l’interne  petit,  aigu,  arqué. 
Mandibules  fortes,  arquées,  offrant  une 
forte  dent  interne.  Antennes  de  11  articles  : 
le  1er  grand  ;  le  2e  petit ,  globuleux  ;  le  3e 
presque  de  la  grandeur  du  1er,  conique; 
tous  les  autres  courts ,  égaux ,  transversaux, 
formant  une  forte  dent  au  côté  externe. 
Tarses  à  deux  Ie”  articles  coniques,  les 
deux  suivants  cordiformes,  le  dernier  allon¬ 
gé  ;  crochets  moyens. 

MM.  Delaporte  et  Gory  décrivent  et  figu¬ 
rent  38  esp.  (VAnthaxia  dans  leur  ouvrage 
précité.  M.  Dejean  en  désigne  44  dans  son 
dernier  Catalogue  ,  dont  25  d’Europe,  9  du 
Cap  de  Bonne-Espérance,  1  du  Sénégal,  et 
8  de  l’Amérique.  La  plupart  de  ces  esp.  sont 


de  petite  taille ,  de  forme  assez  large  et  a 
platie  ,  et  de  couleurs  métalliques  très  bril¬ 
lantes.  Elles  se  tiennent  ordinairement  sur 
le  tronc  des  arbres  exposés  au  soleil ,  et 
s’envolent  facilement  lorsqu’on  veut  les  sai¬ 
sir.  Nous  n’en  citerons  que  quelques  unes  : 
l°VA.  manca ,  Buprestis  id.  Fabricius,  qui 
peut  être  considérée  comme  le  type  du  g., 
c’est  le  Richard  rubis  de  Geoffroy.  Il  est 
commun  aux  environs  de  Paris ,  où  on  le 
trouve ,  en  mai ,  sur  le  tronc  des  ormeaux  , 
réuni  quelquefois  en  assez  grand  nombre  ; 
2°  VA.  salicis ,  Buprest.  id.  Fabricius,  qui 
se  trouve  également  en  mai  sur  le  saule  ; 
mais  plus  rarement;  et  5°  VA.  umbellata- 
rum ,  Buprest.  id.  Fabricius ,  qui  est  très 
commun  sur  les  Ombellifères,  dans  le  midi 
de  la  France.  (D.) 

ANTHÈLE.  Anthela  (  âvOfttov ,  petite 
fleur),  bot.  —  Dénomination  imposée  par 
Meyer ,  dans  son  travail  monographique  du 
g.  Juncus ,  à  l’inflorescence  spéciale  de  ces 
sortes  de  plantes.  (C.  L.) 

*  ANTHÉLÉPHILE.  Anthelephila 

,  sorte  de  fleur  ;  ami),  ins.  — 
Genre  de  Coléoptères  hétéromères ,  famille 
des  Trachélides,  établi  par  M.  Hope,  sans  in¬ 
dication  de  caract.,  dans  la  tribu  des  Anthi- 
cides ,  et  auquel  il  rapporte  deux  esp.  qui 
vivent  dans  le  sable ,  sur  les  bords  du  fleu¬ 
ve  Hoogly,  dans  les  Indes  orientales,  et  qu’il 
nomme,  l’une  A.  ruficollis ,  et  l’autre  A. 
mutillaria.  Ces  deux  esp.,  figurées  dans  les 
Transactions  de  la  Soc.  entom.  de  Londres, 
Ier  vol. ,  1834 ,  pî.  7,  fig.  8  et  9,  ressemblent 
à  des  Mutilles.  (D.) 

AATHÉLIE  (àv0q>tov,  petite  fleur). 
pol yp.  —  Genre  établi  par  M.  Savigny,  et  se 
composant  de  Polypes  dont  la  structure  in¬ 
dividuelle  ne  diffère  guère  de  celle  des  Lo¬ 
bulaires  ou  Alcyons  proprement  dits ,  mais 
dont  le  tissu  tégumentaire  commun ,  au  lieu 
de  s’élever  en  une  masse  arrondie  ou  lobée , 
s’étend  en  plaque  mince.  L’espèce  qui  a  ser¬ 
vi  de  type  pour  l’établissement  de  ce  genre 
est  figurée  dans  le  grand  ouvrage  sur  l’ɬ 
gypte  (  Hist.  nat.,  t.  2,  Polypes,  pl.  1 , 
ûg.  7  ).  (M.  E.) 

*  ANTHELMINTIÏIQUE  («v«,  con¬ 

tre;  iïfxivç,  0os,  ver  ).  —  Syn.  de  yermifu- 
ge.  Voyez  ce  mot.  (C.d’O.) 

AIYTHEMA,  Medicus  ( Malv p.  42).— 
|  Mœnch.  ( Meth .,  p.  612).  —  Lavaterœ  sect. 


ANT 


ÀNT 


583 


Anthema ,  DG.  ( Prodr .  I,  p.  439)  (&v0v),u«, 
fleur),  bot.  ph.  —  Genre  ou  sous-genre  de 
la  famille  des  Malvacées ,  fondé  sur  le  Lava- 
tera  arborea,  Linn. ,  et  quelques  autres  esp. 
de  Lavatères.  Toutefois,  il  est  beaucoup 
moins  voisin  des  Lavatera  que  des  Malva  , 
car  il  ne  diffère  absolument  de  ces  dernières 
qu’en  ce  que  les  3  bractées  caliculaires,  au 
lieu  d’être  parfaitement  libres,  sont  soudées 
par  la  base.  (Sp.1 

ANTHEMIDÈES  (rfvfc^'s,  fleur'). 
bot.  ph.  —  Tribu  du  groupe  des  Compo- 
sées-Sénécionidées ,  portant  des  capitules 
presque  constamment  hétérogames,  et  mu¬ 
nis  de  fleurons  femelles  ou  neutres  ;  les  an¬ 
thères  dépourvues  d’appendices  basilaires  ; 
les  rameaux  des  styles  tronqués,  "barbus,  fort 
rarement  terminés  par  un  cône  ;  les  fruits , 
cylindriques,  anguleux  ou  comprimés  dans 
les  fleurs  du  rayon,  sont  ordinairement  ter¬ 
minés  par  une  aigrette  en  forme  de  couron¬ 
ne  ou  plus  rarement  formée  de  squammelles 
capillaires.  (J.  D.) 

AIVTHEMIOPSIS  (  âvdEfxiç ,  Anthé¬ 
mis;  o’è,  aspect;  qui  ressemble  à  l’Anthemis). 
bot.  ph.  —  Nom  donné  par  M.  Bojer  à  une 
plante  qui  fait  partie  du  g.  Wollastonia. 

(J.  D.) 

ANTHEMIS  (  âvde/xiç ,  petite  fleur  ; 
fleuron  ).  bot.  pii.  —  Ce  genre  fait  partie 
de  la  tribu  des  Sénécionidées  parmi  les 
Composées.  Il  a  pour  caractère  des  capitu¬ 
les  multiflores  hétérogames;  les  fleurs  du 
rayon  ligulées,  femelles;  celles  du  disque 
tubuleuses  ,  5-dentées  ,  hermaphrodites  ;  le 
réceptacle,  convexe  ,  conique  ou  oblong ,  est 
couvert  de  paillettes  membraneuses,  placées 
entre  les  fleurons.  L’involucre  est  composé 
d’écailles  peu  nombreuses ,  imbriquées.  Les 
rameaux  des  styles  sônt  dépourvus  d’ap¬ 
pendices.  Les  fruits,  cylindracés  ou  obscuré¬ 
ment  tétragones  ,  striés  ou  lisses  ,  sont ,  en 
général,  terminés  par  une  aigrette  membra¬ 
neuse,  très  courte,  entière  ou  dimidiée , 
munie  parfois  d’une  oreillette  au  côté  inter¬ 
ne.  —  Les  Anthémis  ,  connues  sous  le  nom 
de  Camomilles,  sont  des  plantes  herbacées, 
originaires  en  grande  partie  de  la  région 
méditerranéenne  ;  leurs  feuilles  sont  très 
finement  découpées;  les  capitules,  ordinai¬ 
rement  pourvus  de  rayons  blancs,  les  ont 
cependant  d’une  belle  couleur  jaune  dans 
une  seule  esp.,  VA.  tinctoria.  En  médecine, 


on  emploie  les  capitules  de  plusieurs  esp.  de 
ce  g.  ;  tout  le  monde  connaît  la  Camomille 
romaine,  dont  la  plupart  des  fleurons  du 
centre  se  sont  convertis,  par  la  culture,  en 
demi-fleurons  de  couleur  blanche.  (J.  D.) 

ANTHEMOIDES  («v0e/*tç,  petite  fleur; 
Eiiïoç,  apparence),  bot.  ph.  —  Nom  donné 
par  M.  Lessing  à  une  division  du  g.  Sphéno- 
gyne.  (J.  D.) 

ANTHENANTHIA,  P.  de  B.  bot. 
pii.  —  Genre  de  la  famille  des  Graminées , 
syn.  du  g.  Tricholœna  de  Schrader. 

(C.  L.) 

ANTHEPHORA  (  «v0jj ,  fleur  ;  tpopds , 
porteur  ).  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Graminées ,  tribu  des  Panicées ,  formé 
par  Schuber  [Gram.,  t.  34),  et  caractérisé 
ainsi  :  Épillets  biflores  (  dont  la  fleur  infé¬ 
rieure  neutre ,  les  supérieures  hermaphro¬ 
dites),  quaternés  -  connés  à  la  base.  Glu- 
naes  2 ,  inégales.  Paléole  unique  de  la  fleur 
neutre  unissant  la  fleur  hermaphrodite  ; 
dans  celle-ci ,  2  paléoles  chartacées ,  conca- 

f 

ves  ;  squammules  nulles.  Etamines  3  ;  styles 
2.  Ovaire  sessile.  Caryopse  elliptique.  —  Ce 
g.  ne  se  compose  que  d’une  esp.  ,  qui  est 
annuelle ,  le  Tripsacum  hermaphroditum 
L.,  indigène  dans  l’Amérique  tropicale.  Le 
chaume  en  est  rameux,  les  feuilles  planes; 
l’épi  floral  est  simple ,  terminal.  Il  a  pour 
synon.  le  Colladoa  de  Persoon.  (C.  L.) 

ANTHÈRE.  Anthera  [âvdrtp6s,  « ,  fleu¬ 
ri  ).  bot.  ph.  —  Voyez  étami:\e  et  sys¬ 
tème  STAMINAL.  (C.  L.) 

ANTHÈRES.  Antherœ  («v0ïj pdç,  à,  fleu¬ 
ri  ).  bot.  cr.  —  Dans  l’ordre  des  Mus- 
cinées,  qui,  comme  nous  l’avons  dit  au 
mot  Anophyta,  comprend  les  Mousses  et 
les  Hépatiques,  on  donne  généralement  le 
nom  d1  Anthère  à  l’organe  que  l’on  suppose 
remplir  dans  ces  plantes  la  fonction  de  fé¬ 
conder  les  pistils  ou  archégones.  M.  Bi- 
schoflf,  considérant  que  sa  structure,  si  diffe¬ 
rente  de  celle  du  même  organe  dans  les 
plantes  supérieures  ,  l’assimile  davantage  à 
un  grain  de  pollen,  a  proposé,  pour  l’en  dis¬ 
tinguer,  de  le  désigner  sous  le  nom  d  1Anthé~ 
ridie.  Ce  nom  serait  sans  doute  fort  bon  ;  et 
peut-être  faudrait  il  l’adopter  si  nous  n’avions 
h  redouter  de  voir  se  multiplier,  sans  utilité 
réelle  pour  la  science,  les  noms  des  or¬ 
ganes  qui  servent  à  une  fonction  identique, 
pour  peu  qu’une  organisation  quelque  peu 


584 


ANT 


ANT 


diverse  vînt  favoriser  le  déplorable  néolo¬ 
gisme  qui  menace  de  nous  envahir  de  tou¬ 
tes  parts.  Quel  que  soit  le  terme  qu’on  em¬ 
ploie  pour  le  désigner,  l’organe  en  question, 
réduit  à  sa  forme  la  plus  simple,  consiste  en 
une  petite  bourse  sphérique  ou  ellipsoïde, 
courtement  pédicellée  ,  composée  d’une 
membrane  celluleuse  fort  mince,  transpa¬ 
rente,  et  renfermant  dans  sa  cavité  un  flui¬ 
de  mucilagineux  plus  ou  moins  coloré,  sou 
vent  lactescent ,  assimilable  à  la  foville  du 
pollen.  La  couleur  de  ces  corps,  qui  dé¬ 
pend  de  celle  du  fluide  contenu,  varie  du 
blanc  nuancé  de  vert  au  jaune  pur.  Ils  sont 
portés  par  un  pédicelle  plus  ou  moins  long, 
formé  d’une  ou  plusieurs  rangées  de  cellu¬ 
les  cloisonnées.  A  une  certaine  époque ,  la 
bourse  s’ouvre  ou  se  déchire  au  sommet,  et 
le  fluide  qui  s’en  échappe,  et  qui  contient 
des  animalcules  spermatiques ,  va,  sans  que 
l’on  puisse  dire  par  quelle  voie,  dans  les  es¬ 
pèces  dioïques  surtout ,  féconder  le  pistil  ou 
l’organe  femelle.  Aux  articles  généraux 
mousses  et  hépatiques,  nous  entrerons 
dans  plus  de  détails  touchant  la  place 
qu’occupent  ces  organes  dans  les  différents 
genres,  et  les  fonctions  qu’ils  sont  appelés 
à  remplir.  (G.  M.) 

AATOERIC.  Anthericum  (  âvdépixoç , 
nom  grec  d’une  plante  que  l’on  croit  être 
l’Asphodèle  ).  bot.  pii.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Liliacées ,  type  de  la  tribu  des 
Anthéricées ,  fornié  par  Linné ,  et  ainsi  ca¬ 
ractérisé  :  Périgone  corollacé ,  hexaphylle  ; 
à  folioles  égales ,  étalées  ou  campanulées- 
conniventes.  Etam.  6,  hypogynes  ;  filaments 
filiformes,  glabres  ou  barbus.  Ovaire  tri- 
loculaire  ;  ovules  nombreux ,  bisériés ,  am- 
phitropes.  Style  filiforme ,  décliné ,  ascen¬ 
dant;  stigmate  capité,  obtus.  Capsule  mem- 
branacée,  subglobuleuse ,  loculicide  -  trival- 
ve.  Graines  peu  nombreuses ,  anguleuses  , 
convexes  dorsalement ,  à  test  crustacé,  noir, 
ponctué-rugueux.  Embryon  axile,  presque 
courbe  ,  aussi  long  que  l’albumen  ;  à  extré¬ 
mité  radiculaire  infère ,  renflée.  —  Ce  g. 
renferme  un  assez  grand  nombre  d’espèces 
herbacées  ou  à  peine  suffrutescentes  ,  indi¬ 
gènes  dans  les  parties  chaudes  d’Europe  , 
d’Asie ,  de  la  Nouvelle-Hollande  et  du  Cap  ; 
à  racines  fasciculées- fibreuses;  à  feuilles 
radicales ,  plus  rarement  caulinaires ,  fili¬ 
formes  ou  linéaires-lancéolées ,  souvent  char¬ 


nues  ou  velues;  à  fleurs  disposées  en  grap¬ 
pes  ou  en  panicules  sur  une  scape  radicale  , 
et  à  pé'dicelles  articulés.  On  en  compte  plus 
de  60 ,  dont  la  plupart  sont  cultivées  dans 
les  serres  d’Europe.  On  subdivise  le  g.  An¬ 
thericum  en  3  sous-genres  :  Euanthericum , 
Schult.,  Czackia  ,  Andr, ,  et  Bulbine ,  que 
nous  examinerons  chacun  à  leur  ordre  al¬ 
phabétique.  (C.  L.) 

ANTHERICLIS.  Apularia  ,  Nutt. 
(  ?  «vôe/ja,  anthère  [üvdep,  o'?,  fleuri]  ;  xWÇw, 
je  baigne),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Orchidacées ,  formé  par  Eafinesque  ,  et 
ainsi  caractérisé  :  Périgone  étalé  ;  folioles 
externes  ,  obovées  ;  les  internes  conformes  , 
moins  grandes.  Labelle  libre,  petit,  trilobé, 
pourvu  d’nn  long  éperon.  Gynostème  dres¬ 
sé,  marginé,  delà  longueur  du  labelle.  Pol¬ 
linies  2  ,  biparties ,  à  caudicule  linéaire  ; 
glandule  petite,  transverse.  —  Ce  g.  ne 
renferme  qu’une  espèce  (  Orchis  discolor 
Pursh  ) ,  indigène  dans  l’Amérique  septen¬ 
trionale.  C’est  une  esp.  terrestre ,  dont  les 
pseudobulbes ,  formant  gazons  ,  sont  mono- 
phylles  ;  la  feuille  en  est  plissée  ;  les  fleurs 
verdâtres- pourprées ,  et  disposées  en  grap¬ 
pes.  ,  (C.  L.) 

ANTHÉRIDIE.  Antkeridium 
« ,  fleuri,  e  [d’où  anthère]  ;  elcToç,  forme). 
bot.  cr.  —  ( Anthera .)  M.  Agardh  dési¬ 
gne  sous  ce  nom  des  organes  propres  aux 
Thalassiophytes  articulées,  et  qui  consistent 
en  de  petits  corps  ovalaires ,  celluleux,  an- 
thériformes ,  portés  par  un  long  pédicelle 
articulé,  et  placés,  souvent  en  grand  nom¬ 
bre,  à  l’extrémité  des  rameaux  de  plusieurs 
esp.  du  g.  Polysiphonia.  On  les  observe 
surtout  dans  les  P.  amentacea  et  fibrillosa. 
Lyngbye  a  figuré  les  Anthéridies  de  cette 
dernière  espèce  à  la  t.  35,  f  a,  de  son  Hy- 
drophytologia  danica. 

Ainsi  que  nous  l’avons  déjà  dit  au  mot 
anthères,  le  même  mot  a  été  employé  par 
M.  Bischoff  pour  indiquer  l’organe  mâle  des 
Mousses  et  des  Hépatiques. 

Enfin  M.  Corda  ( Icon .  Fung.,  t.  III,  p. 
40)  nomme  encore  Anthéridies  des  orga¬ 
nes  propres  aux  Champignons ,  mais  qu’on 
ne  rencontre  que  dans  la  famille  des  Hy- 
ménomycètes,  et  surtout  dans  les  Agarici- 
nées.  Ces  organes,  que  M.  Corda  considère 
comme  remplissant  les  fonctions  d’Anthè- 
rcs,  notre  sa/ant  confrère  et  collaborateur 


r- 


ANT 


ANT 


585 


ML  Léveillé  leur  donne  le  nom  de  cysti- 
dks.  Voy.  ce  mot.  (C.  M.) 

ANTHERILIUM.  bot.  —  * Voyez 
ANTHERYLIUM.  (C.  L.) 

ANTHÉROGÈNE  (  toOipos  ,  fleuri; 
yivoftcu ,  j’engendre),  bot.  —  M.  de  Can- 
dolle  a  donné  le  nom  de  fleurs  anthérogè- 
nes  à  celles  dont  les  anthères  sont  trans¬ 
formées  en  pétales  roulés  en  cornet.  On  les 
appelle  aussi  fleurs  corniculées.  Nous  cite¬ 
rons  comme  un  exemple  de  cette  transfor¬ 
mation  VAquilegia  vulgaris  corniculata. 

(C.  D’O.) 

ANTHÉROPHAGE.  Antherophagus 

âvOripos, fleuri;  <pà 705,  mangeur  ).  ms.  — 
Genre  de  Coléoptères  pentamères ,  famille 
es  Clavicornes,  étab  li  par  Rnoch ,  et  ad¬ 
opté  par  M.  Dejean ,  qui ,  dans  son  dernier 
Catalogue,  le  place  entre  le  g.  Cryptopha- 
gus  de  Herbst  et  le  g.  Engis  de  Fabricius , 
ou  Dacne  de  Latreille.  Il  appartient,  par 
conséquent,  à  la  tribu  des  Peltoïdes  de 
ce  dernier.  Ce  genre  diffère  des  Cryptopha- 
gm  par  ses  antennes ,  proportionnellement 
plus  grosses  ;  par  leurs  articles,  plus  transver¬ 
saux,  presque  égaux  depuis  le  2e  jusqu’au  8e, 
et  par  la  massue,  formée  presque  insensible¬ 
ment.  —  M.  Dejean  y  rapporte  2  esp.  seule¬ 
ment  ,  qui  sont  le  Mycetopliagus  nigricor- 
nis  de  Fabr. ,  et  le  Tenebrio  pallens  du 
même  auteur.  Toutes  deux  se  trouvent  en 
France  ,  et  la  première  même  aux  environs 
de  Paris.  Elles  vivent  sur  les  fleurs.  (D.) 

AIVTHERURA  ,  Loureiro ,  Flor.  Co- 
chinch. ,  ed.  Willd. ,  t.  I,  p.  144  (  àvdypà 
[d’«v0ï]/so's ,  fleuri  ]  ,  anthère  ;  ovpx  ,  queue). 
bot.  ph.  —  Genre  ou  sous-genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Rubiacées  (tribu  des  Cofféacées 
DC.).  D’après  la  description  de  Loureiro , 
il  diffère  des  Psychotria  par  une  corolle  ro- 
tacée  ,  5-partie  ;  par  des  anthères  sagittifor- 
mes ,  surmontées  d’un  long  appendice  ré¬ 
fléchi  ;  par  un  style  subulé ,  plus  long  que 
la  corolle ,  à  stigmate  simple.  —  On  n’en 
connaît  qu’une  seule  esp. ,  rapportée  aux 
Psychotria  par  plusieurs  auteurs.  (Sp.) 

ANTHERYLIUM,  Rohr,  Act.  Soc. 
Hist.  nat.  Hafn. ,  t.  II,  part.  1,  p.  211. 
(  ccvOypà  [  d '’âvdypoç ,  fleuri  ]  anthère  ;  'àvoç , 
cavité,  fond  ).  bot.  pu.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Lythraeées  ou  Lythrariées,  tribu 
des  Salicariées  de  M.  de  Candolle,  qui  lui 
assigne  ( Prodr .  III ,  p.  91)  pour  caract.:  Ga¬ 


lice  4-parti ,  régulier,  à  sinus  inappendicu- 
lés.  Pétales  4,  interposés,  à  peine  plus  longs 
que  les  segments  calicinaux.  Étamines  12  à 
16,  insérées  au  fond  du  calice.  Ovaire  (peut- 
être  3-  ou  4-loculaire  )  ovoïde  ,  non  stipité. 
Style  filiforme  ;  stigmate  tronqué.  Capsule 
ovoïde ,  3-  ou  4  -  gone  ,3-  ou  4  -  valve  ;  pla¬ 
centaire  épais ,  3-  ou  4-gone  ,  polysperme. 

—  On  ne  connaît  qu’une  seule  espèce  :  c’est 

un  arbre  indigène  des  Antilles  ,  très  glabre, 
à  feuilles  opposées  ou  alternes ,  ovales,  très 
entières,  accompagnées  chacune  de  2  épines 
basilaires  ;  pédoncules  axillaires ,  1-flores , 
fasciculés.  (Sp.) 

ANTHÈSE  (àvS/ja-fe,  floraison),  bot. 

—  On  désigne  sous  ce  nom  l’ensemble  des 
phénomènes  qui  accompagnent  l’épanouisse¬ 
ment  des  fleurs;  c’est  l’époque  à  laquelle 
leurs  organes  sont  arrivés  à  leur  état  com¬ 
plet  de  perfection.  On  peut  regarder  l’An- 
thèse  comme  le  moment  de  la  puberté  des 
plantes.  Elles  se  parent  alors  de  leurs  cou¬ 
leurs  les  plus  belles  et  exhalent  les  parfums 
les  plus  suaves  pour  procéder  au  grand  acte 
de  la  reproduction. 

Ce  phénomène  est  dû  à  la  chaleur,  à  la 
lumière  et  aux  influences  météoriques  am¬ 
biantes;  ce  qui  fait  qu’il  est  modifié  de. 
mille  sortes ,  suivant  la  diversité  des  mi¬ 
lieux  où  se  trouve  le  végétal.  Ainsi ,  nous 
voyons  des  plantes  dont  l’Anthèse  a  lieu 
à  époque  fixe ,  et  dure  quelques  instants  ; 
chez  d’autres  ,  les  fleqrs  s’ouvrent  cha¬ 
que  jour  pendant  un  petit  nombre  d’heu¬ 
res  et  se  ferment  dès  qu’est  passé  l’instant, 
favorable  à  leur  épanouissement.  Quelques 
unes  sont  diurnes  ;  d’autres  nocturnes.  Cer¬ 
taines  fleurs ,  inodores  pendant  le  jour  , 
répandent  une  odeur  fort  agréable  à  l’en¬ 
trée  de  la  nuit.  C’est  sur  le  phénomène  de 
l’Anthèse  que  Linné  a  établi  son  horloge 
de  Flore.  (C.  d’O.) 

ANTHIA.  ms.  —  Voy.  ANTHIE. 

ANTHIAS  («v0t'a5).  poiss.  — Nom  grec 
d’un  poisson  de  l’Archipel,  et,  par  consé¬ 
quent,  de  la  Méditerranée,  que  Rondelet 
a  appliqué  à  un  petit  poisson  abondant  sur 
nos  côtes ,  et  habitant  les  profondeurs  ro¬ 
cailleuses.  Les  naturalistes  de  la  fin  du  dix- 
huitième  siècle  ou  du  commencement  de 
celui-ci  ont  adopté  sans  examen  les  idées  du 
savant  ichthyologiste  de  Montpellier,  et  ont 
attribué  au  poisson  de  Rondelet,  que  nous 

57* 


T.  I. 


586 


ANT 


ANT 


désignons  aussi  sous  le  nom  de  Barbier ,  les 
faits  racontés  par  les  anciens  de  leur  Anthias, 
et  ont  fait  croire  que  le  poisson  ainsi  nom¬ 
mé  par  les  Grecs  est  aussi  connu  que  le 
sont  aujourd’hui  ceux  qu’ils  appelaient 
Narke  ou  Trygon. 

Il  s’en  faut  de  beaucoup  cependant  qu’il 
en  soit  ainsi ,  et  M.  Cuvier  l’a  suffisamment 
prouvé  en  écrivant  l’histoire  de  ce  poisson 
(Cuv.  et  Val. ,  Poiss.,  t.  II ,  p.  255  et  suiv.). 

L’Anthias  des  anciens  est  un  poisson  vivant 
en  troupes,  sacré  pour  les  pêcheurs  d’épon¬ 
ges,  qui  ne  trouvaient  jamais  de  poissons 
voraces  dans  les  lieux  fréquentés  par  l’An- 
thias.  Ils  plongeaient  alors  en  sûreté.  Toute¬ 
fois,  Pline  attribuait  ce  nom  de  Poisson  sa¬ 
cré  à  d’autres  espèces ,  et  surtout  aux  pois¬ 
sons  plats;  mais  cet  élégant  écrivain  rap¬ 
porte  d’autres  traits  de  l’Anthias.  Suivant 
lui,  les  pêcheurs  des  îles  Chélidonies  se 
donnaient  beaucoup  de  peine  pour  appri¬ 
voiser  un  Anthias;  et,  quand  il  prenait  le 
pain  avec  confiance  et  presque  à  la  main , 
ils  cachaient  un  hameçon  dans  un  mor¬ 
ceau  ,  et  sitôt  qu’ils  réussissaient  à  prendre 
l’Anthias  sans  défiance ,  on  faisait  une  pê¬ 
che  abondante,  parce  que  tous  les  autres 
Anthias  accouraient  pour  délivrer  le  pois¬ 
son  accroché  à  la  ligne.  A  ces  traits  peu 
caractéristiques ,  tirés  en  partie  des  Halieu¬ 
tiques  d’Ovide,  on  en  peut  ajouter  d’autres 
qui  précisent  un  peu  mieux  ce  que  devait 
être  l’Anthias  des  anciens. 

Elien  en  fait  un  poisson  de  haute  mer , 
très  gros  ,  puisqu’il  lui  donne  l’épithète  de 
xvircicJV,  que  l’on  perce  de  traits  quand  il 
veut  s’élancer  hors  du  filet.  S’il  ne  surpas¬ 
se  pas  le  Thon  pour  la  taille,  il  est  cepen¬ 
dant  plus  robuste  que  lui.  Il  dit  que  l’An- 
thias  a  de  fortes  mâchoires ,  un  œil  grand  , 
le  dos  bleu ,  et  le  ventre  blanc.  Une  ligne 
dorée  s’étend  ,  le  long  des  flancs ,  de  la  tête 
à  la  queue. 

Oppien  ne  lui  attribue  pas  de  dents ,  mais 
il  en  fait  un  très  grand  poisson ,  dont  il  re¬ 
connaît  quatre  espèces  ou  variétés  :  l’Ellope 
ou  l’Aulope ,  dont  l’œil  est  entouré  de  noir, 
est  une  de  ces  variétés  ;  les  autres ,  distin¬ 
guées  par  les  couleurs  ,  sont  jaunes ,  blan¬ 
ches,  ou.  d’un  rouge  rembruni.  Ce  qui  prou¬ 
ve  la  force  et  la  grandeur  du  poisson ,  c’est 
qu’il  lui  donne  un  Labrax  ( Labrax  lupus 
INob.  )  pour  appât.  On  emploie  aussi  des 


Perches  et  des  Corbs  ,  toujours  des  poissons 
assez  forts  pour  donner  une  idée  de  la  gran¬ 
de  taille  de  l’Anthias.  Enfin  il  ajoute  que , 
comme  pour  le  Callichthe,  l’Orcine,  et  les 
autres  grands  poissons  qu’il  appelle  Cétacés, 
le  pêcheur  est  obligé  de  livrer  un  combat 
à  l’Anthias,  quand  il  a  réussi  à  l’attirer  dans 
son  bateau.  Comment  a-t-on  pu  appliquer 
tous  ces  passages  à  notre  Barbier ,  qui  ne 
dépasse  jamais  20  à  24  centimètres? 

Mais  si  l’on  peut,  par  exclusion,  dire  que 
l’Anthias  des  anciens  n’est  pas  le  petit  pois¬ 
son  de  la  Méditerranée  auquel  Rondelet  a 
appliqué  cette  dénomination ,  il  est  presque 
impossible  de  déterminer  à  laquelle  des  es¬ 
pèces  désignées  dans  nos  Catalogues  zoo¬ 
logiques  nous  devons  rapporter  l’Anthias. 
M.  Cuvier  a  émis  l’idée  que  ce  pouvait  être 
le  Germon ,  grande  espèce  de  Thons  ou  de 
Scombéroïdes ,  VAla  longa  des  pêcheurs  de 
Sardaigne;  mais  les  couleurs  attribuées  par 
Oppien  à  l’Anthias  ne  se  voient  pas  sur  le 
corps  du  Germon.  Aussi  M.  Cuvier  chercha- 
t-il  de  suite  un  autre  poisson  tel  que  le  Mé¬ 
rou  (  Serranus  gigas  ) ,  qui  est  noir;  le  Cer- 
nier  (  Polyprion  cernium  ),  également  noi¬ 
râtre,  ou  ,  dit-il,  tel  autre  grand  Açantho- 
ptérygien.  C’est  presque  toujours  à  un  résul¬ 
tat  aussi  incertain  que  conduit  une  saine 
critique  de  la  synonymie  des  anciens. 

On  ne  peut  pas  même  s’aider  par  les  dé¬ 
nominations  des  Grecs  modernes,  car,  selon 
Selon,  l’ Anthias  serait  un  Gymnètre,  pois¬ 
son  qui  n’a  jamais  pu  avaler  un  Labrax  ou 
un  Corb,  et  avec  lesquels  les  pêcheurs  n’ont 
aucun  combat  à  livrer ,  puisque  ces  pois¬ 
sons,  longs  de  deux  à  trois  mètres,  et  min¬ 
ces  comme  des  rubans,  sont  si  faibles, 
qu’ils  se  rompent  d’eux-mêmes  dès  qu’ils 
sont  hors  de  l’eau. 

Cependant  la  confiance  avec  laquelle  l’o¬ 
pinion  de  Rondelet  a  été  adoptée  a  intro¬ 
duit  la  dénomination  d’Anthias  dans  nos 
nomenclatures  zoologiques,  en  l’appliquant 
tantôt  comme  nom  spécifique,  tantôt  comme 
nom  générique,  à  des  poissons  aujourd’hui 
bien  connus. 

Dans  la  première  acception,  le  mot  An¬ 
thias  est  appliqué  à  une  espèce  de  Serran 
( Serranus  anthias ),  un  des  petits  poissons 
les  plus  communs  de  la  Méditerranée.  Il 
est  remarquable  par  son  corps  ramassé, 
couvert  partout  de  petites  écailles  âpres  ; 


ANT 


ANT 


587 


par  le  prolongement  en  filet  du  second  ou 
*  du  troisième  rayon  de  la  dorsale,  et  des  lo¬ 
bes  de  la  caudale  ;  par  celui  des  trois  pre¬ 
miers  rayons  branchus  de  la  ventrale,  qui 
lui  donne  une  forme  particulière  que  Ton 
ne  rencontre  que  dans  deux  ou  trois  autres 
espèces  très  étrangères,  voisines  de  celle-ci. 
Sa  couleur  ,  d’un  beau  rose  avec  trois  raies 
lilas  sur  les  joues,  en  fait  un  des  plus  beaux 
poissons.  Cette  espèce  s’avance  dans  l’Atlan¬ 
tique  jusqu’aux  Canaries,  et  peut-être  tra¬ 
verse-t-elle  cette  grande  mer  ;  du  moins  il 
y  en  a  une  espèce  très  voisine  sur  les  cô¬ 
tes  du  Brésil  ( Serranus  tonsor ,  Nob.). 

On  trouve  plusieurs  autres  esp.  de  Serran 
qui  ont,  comme  celle  que  je  viens  de  signa¬ 
ler,  le  maxillaire  supérieur  et  les  branches 
de  la  mâchoire  inférieure  écailleux  ,  ce  qui 
a  permis  d’en  faire  un  petit  groupe,  dans 
ce  genre  si  nombreux,  sous  le  nom  de  Bar¬ 
biers.  Ces  espèces  viennent  de  la  mer  des 
Antilles  ou  de  la  côte  de  l’Amérique  équi¬ 
noxiale  ;  on  en  connaît  aussi  des  mers  de 
l’Inde  ;  mais ,  comme  l’un  de  ces  Barbiers 
a  des  intermaxillaires  et  une  mâchoire 
inférieure  sans  écailles,  avec  le  maxillaire 
seul  écailleux,  on  voit  que  cette  espèce  de¬ 
vrait,  en  se  servant  de  caractères  aussi  fu¬ 
gaces,  former  une  nouvelle  coupe  distincte, 
ou  bien,  comme  nous  l’avons  adopté,  il  faut 
réunir  les  petits  Serrans  à  mâchoires  entière¬ 
ment  nues  avec  ceux  qui  ont  le  tout  ou  une 
partie  de  la  mâchoire  garni  d’écailîes  plus 
ou  moins  petites. 

Bloch  avait  aussi  formé,  sous  la  dénomi¬ 
nation  d 'Anthias,  un  g.  d’Acanthoptéry- 
giens  voisin  des  Serrans,  et  caractérisé  par 
la  présence  de  petites  écailles  sur  le  maxil¬ 
laire  ;  mais  les  raisons  que  nous  venons  de 
donner  ont  dû  faire  supprimer  cette  coupe 
comme  les  coupes  établies  dans  ce  grand  g., 
dont  Bloch  n’avait  eu  aucun  sentiment. 

(Val.) 

*  ANTHICIDES.  Antliicides  ( anthi - 
eus  [ Voy .  ce  mot]  ;  sZcToç,  forme),  ms.  —  Nom 
donné  par  Latr.,  dans  ses  familles  naturelles, 
à  une  tribu  de  Coléoptères  hétéromères,  fa¬ 
mille  des  Trachélides  ,  qu’il  caractérise  ain¬ 
si  :  Pénultième  art.  des  tarses  bilobé.  Corps 
oblong.  Corselet  en  forme  de  cœur  ou  divisé 
en  deux  nœuds.  Dernier  art.  des  palpes 
maxillaires  plus  grand  que  les  précédents, 
en  forme  de  hache.  Antennes  simples  ou 


un  peu  en  scie,  filiformes,  ou  grossissant  in¬ 
sensiblement  vers  le  bout.  Cette  tribu  se 
compose  des  genres  Steropcs ,  Notoxus  et 
Xylophilus  (Voy .  ces  mots).  M.  le  comte  de 
Castelnau ,  dans  son  Hist.  nat.  des  Coléo¬ 
ptères  faisant  suite  au  BufTon-Duménil ,  dé¬ 
signe  sous  le  nom  d’ Anthicites  un  groupe 
de  Coléopt.  de  la  tribu  des  Trachélides  ,  qui 
renferme  les  g.  Anthicus  ( Notoxus  Latr.), 
Psammœcius ,  Scraptia  et  Steropes.  Ses  ca- 
ract.  sont  :  Antennes  simples,  ayant  la  plu¬ 
part  des  art.  coniques.  Palpes  maxillaires  à 
dernier  article  sécuriforme.  Yeux  peu  ou  à 
peine  échancrés.  Les  Anthicides  ou  les  An¬ 
thicites  sont  de  petits  Insectes  que  l’on  trou¬ 
ve  à  terre  ,  sur  les  plantes  basses.  (D.) 

ANTHICUS  («vfoxo’s,  qui  concerne  les 
fleurs),  ms.  —  Paykull,  dans  sa  Faune  sué¬ 
doise,  a  donné  ce  nom  à  des  Insectes  appe¬ 
lés  Notoxes  par  Geoffroy ,  et  qui  sont  des  Mé- 
loèse t  des  Attélabes  pour  Linné.  Fabricius , 
en  adoptant  le  nom  et  le  g.  de  Paykull,  y  a 
réuni  les  Psélaphes  d’IIerbst ,  tout  en  con¬ 
servant  cependant  le  g.  Notoxe  de  Geoffroy. 
D’après  cet  emploi  très  différent  du  même 
nom  ,  Latreille  avait  cru  devoir  le  rayer  du 
Vocabulaire  entomologique  ;  mais  M.  De- 
jean,  dans  son  dernier  Catalogue,  l  a  conser¬ 
vé;  et,  sous  la  dénomination  générique  (V An¬ 
thicus ,  il  mentionne  60  espèces,  parmi 
lesquelles  5  seulement  appartiennent  au  g. 
de  Fabricius.  Il  y  a  lieu  de  croire  d’après 
cela  que  le  g.  Anthicus  de  M.  Dejean  n’a 
que  le  nom  de  commun  avec  celui  de  l’en¬ 
tomologiste  danois.  Voici,  au  reste,  les  ca¬ 
ractères  que  lui  attribue  M  le  comte  de 
Castelnau ,  dans  son  Histoire  naturelle  des 
Coléoptères  faisant  suite  au  Buflbn-Dumé- 
nil  :  Antennes  filiformes  de  11  art.  presque 
coniques  ,  le  dernier  ovale.  Palpes  maxillai¬ 
res  longs ,  de  4  art.  ;  le  dernier  grand ,  sé¬ 
curiforme  ;  labiaux  de  3 ,  le  terminal  épais 
et  tronqué.»  Labre  carré  et  membraneux. 
Mandibules  fortes,  arrondies  ,  pointues.  M⬠
choires  velues,  bilobées  :  le  lobe  externe 
grand  ,  obtus  ;  l’interne  petit ,  aigu.  Lèvre 
allongée  en  carré,  à  angles  un  peu  arrondis. 
Menton  petit.  Corps  oblong,  ovalaire.  Tête 
assez  grande,  arrondie,  dégagée.  Corselet 
globuleux ,  élargi  en  avant,  quelquefois  pro¬ 
longé  en  corne  au  dessus  de  la  tête.  Écusson 
très  petit.  Elytres  allongées,  presque  cylin¬ 
driques;  pattes  longues.  M.  le  comte  de 


588 


AN  T 


ANT 


Castelnau  partage  ensuite  les  espèces  qu’il 
rapporte  à  ce  genre  en  deux  divisions.  La 
première  comprend  celles  dont  le  corselet 
se  prolonge  en  forme  de  cornes  au  dessus 
de  la  tète,  ex.  :  Anthicus  monoceros  Fabr. 
Cette  division  répond  au  g.  Monocerus  de 
Mégerle.  La  seconde  division  se  compose  de 
celles  qui  ne  présentent  pas  ce  prolonge¬ 
ment  ;  ex.  :  Anthicus  antherinus  Fabr.  Ces 
deux  espèces  se  trouvent  dans  les  environs 
de  Paris.  (D.) 

ANTHIDIUM.  ms.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Mellifères,  de  l’ordre  des  Hyméno¬ 
ptères,  sect.  des  Porte-Aiguillon,  établi  par 
Fabricius,  et  adopté  par  Latreille  et  tous  les 
autres  entomologistes.  Ce  genre  se  distingue 
facilement  de  ses  congénères,  et  surtout 
des  Osmia ,  avec  lesquels  il  a  de  grands  rap¬ 
ports,  par  le  corps  plus  large,  les  antennes 
filiformes  moins  épaisses ,  les  palpes  maxil¬ 
laires  d’un  seul  article,  l’abdomen  plus  large 
et  voûté ,  denté  dans  les  mâles  et  arrondi 
dans  les  femelles. — Les  esp.  connues  de  ce 
genre  sont  indigènes  et  peu  nombreuses.  Le 
type  est  VA.  manicaturn ,  Fab.  [Apis  mani- 
c ata,  Lin.).  Les  femelles  creusent  leur  nid 
dans  la  terre ,  et  le  tapissent  de  duvet , 
qu*elles  arrachent  à  diverses  plantes. 

(Bl.) 

*  ANTHÏDULEES  (. Anthidulœ  ).  ms. 
— Nom  donné  par  M.  Robineau-Desvoidy  à 
une  tribu  de  sa  famille  des  Myodaires  mi - 
cromydes.  (D.) 

ANTHIE.  Anthia.  ms.  —  Genre  de  Co¬ 
léoptères  pentamères ,  famille  des  Carabi- 
ques,  tr.  des  Troncatipennes ,  établi  par  We¬ 
ber  ,  et  adopté  par  tous  les  entomologistes. 
M.  Dejean ,  dans  son  Spec.  gén. ,  le  caracté¬ 
rise  ainsi  :  Premier  article  des  palpes  pres¬ 
que  cylindrique ,  ou  grossissant  un  peu  vers 
l’extrémité.  Antennes  filiformes.  Lèvre  su¬ 
périeure  arrondie,  avancée  et  recouvrant 
presque  entièrement  les  mandibules.  Point 
de  dent  au  milieu  de  l’échancrure  du  men¬ 
ton.  Tarses  antérieurs  légèrement  dilatés 
dans  les  mâles.  Corps  épais  et'  plus  ou  moins 
allongé.  Corselet  plus  ou  moins  cordiforme. 
Élytres  convexes ,  en  ovale  plus  ou  moins 
allongé ,  sinuées ,  ou  même  presque  arron¬ 
dies  à  l’extrémité. 

Les  Anthies  sont  de  grands  Carabiques 
noirs,  ornés  pour  la  plupart  de  taches  blan¬ 
ches  formées  par  une  espèce  de  duvet.  Ces 


Coléoptères ,  à  l’exception  d’une  seule  espè¬ 
ce  (  A.  6-guttata  )qui  se  trouve  au  Benga¬ 
le  ,  paraissent  exclusivement  propres  aux 
contrées  sablonneuses  de  l’Afrique  et  de  l’A¬ 
rabie. 

Leurs  mœurs  sont  peu  connues  ;  on  les 
trouve  dans  le  sable,  ordinairement  non  loin 
des  étangs  salés  ou  des  rivières,  près  des  mo¬ 
numents  en  ruine,  sous  les  pierres.  Quand 
on  les  inquiète ,  ils  répandent  par  l’anus  , 
d’après  l’observation  de  Leschenault  de  la 
Tour ,  une  liqueur  caustique  ;  ils  ont,  d’ail¬ 
leurs,  cela  de  commun  avec  plusieurs  autres 
Carabiques.  M.  Guérin ,  dans  sa  monogra¬ 
phie  du  g.  Anthia ,  donne  la  description  et 
la  figure  de  la  larve  de  VA.  6-guttata  en¬ 
voyée  du  Bengale  à  Latreille  par  Lesche¬ 
nault.  Cette  larve  est  très  grosse  relative¬ 
ment  à  l’insecte  parfait.  Elle  est  d’un  brun 
noir  luisant,  avec  les  segments  bordés  de 
rouge  inférieurement,  et  munie  de  deux  for¬ 
tes  mandibules.  Elle  diffère  beaucoup ,  sui¬ 
vant  M.  Guérin,  de  celle  des  Cicindelles,  dé¬ 
couverte  par  M.  Desmarest  ;  ce  qui  doit  fai¬ 
re  présumer  que  ses  mœurs  sont  différentes, 
et  qu’elle  ne  s’enfonce  pas  comme  celle  -  ci 
dans  la  terre.  M.  Dejean  ,  dans  son  dernier 
Catalogue ,  en  mentionne  19  espèces ,  dont 
12  du  cap  de  Bonne-Espérance ,  1  de  la  Nu¬ 
bie  ,  1  de  l’Arabie ,  1  des  Indes  orientales , 
2  du  Sénégal  et  2  de  Barbarie.  Nous  ne  ci¬ 
terons  que  ces  deux  dernières  comme  ayant 
été  connues  les  premières  :  A.  Venator  de 
Fabr. ,  et  A.  Q-maculata  du  même  au¬ 
teur.  Toutes  deux  de  Barbarie.  (D.) 

*ANTHIIVA  (âvfltvos,  bigarré  de  fleurs). 
bot.  cr.  —  M.  Fries  [Syst.  myc .,  t.  III, 
p.  281)  a  réuni  dans  ce  genre,  qui  appartient 
aux  Hypomycètes,  plusieurs  petits  Champi¬ 
gnons  byssoïdes  que  les  auteurs  avaient  ran¬ 
gés  dans  les  genres  Ceratomema ,  Claveria, 
Isaria ,  Imanlia ,  etc.  Il  est  caractérisé  par 
un  pédicule  mince,  plus  ou  moins  allongé, 
terminé  à  sa  partie  supérieure  par  un  récep¬ 
tacle  dilaté ,  comprimé ,  plumeux ,  composé 
de  fibres  parallèles  faiblement  unies  entre 
elles,  et  parsemées  d’un  petit  nombre  de  spo¬ 
res  globuleuses.  —  Toutes  les  espèces  crois¬ 
sent  dans  les  lieux  humides ,  sur  les  feuilles 
et  sur  les  bois;  elles  sont  remarquables  par 
leur  élégance  et  la  vivacité  de  leurs  couleurs. 
Quoique  ce  genre  paraisse  établi  sur  de  bons 
caractères ,  on  peut  le  considérer,  ainsi  que 


ANT 


ANT 


589 


plusieurs  espèces  d ''Himantia  et  d 'Oxonium, 
etc. ,  comme  une  des  nombreuses  modifica¬ 
tions  que  les  circonstances  locales  font  é- 
prouver  au  mycetium  des  Champignons. 

(LÉv.) 

*  AIVTHIP1VA  (  «v0oç  ,  fleur  ;  yirvtÔ , 
je  dors),  ins.  — Genre  de  Coléoptères  pen¬ 
tamères  ,  famille  des  Lamellicornes ,  établi 
par  Eschscholtz  aux  dépens  du  genre  4m- 
phicoma  de  Latreille,  dont  il  s’éloigne  par 
la  massue  de  ses  antennes,  à  feuillets  libres  ; 
le  chaperon,  non  rebordé  antérieurement,  et 
les  quatre  premiers  articles  des  tarses,  lobés 
dans  les  mâles.  Ce  genre  a  pour  type  le 
Melolontha  abdominalis  de  Fabricius  ,  fi¬ 
guré  dans  Y  Iconographie  du  Règne  animal 
de  Cuvier ,  par  M.  Guérin.  Une  seconde  es¬ 
pèce  a  été  trouvée  par  l’auteur  de  cet  arti¬ 
cle,  en  1822,  près  du  lac  d’Albano,  dans  les 
environs  de  Rome,  et  retrouvée,  depuis,  près 
de  Tivoli  par  feu  Carcel ,  à  qui  M.  Delaporte 
l’a  dédiée,  en  la  décrivant  le  premier  dans 
les  Annales  de  la  Société  entomologique 
de  France,  sous  le  nom  Anthipna  Carce- 
lii.  Néanmoins  M.  Dejean,  dans  son  Cata¬ 
logue,  5e  éd.,  lui  a  conservé  le  nom  de  Ro- 
mana ,  sous  lequel  je  la  lui  avais  offerte  à 
mon  retour  d’Italie.  Elle  est  figurée  et  dé¬ 
crite  dans  le  t.  II  des  Annales  précitées,  p. 
251,  pl.  9,  B,  fig.  1-5. 

Les  Anthipna  se  tiennent  comme  endor¬ 
mies  dans  la  corolle  des  fleurs ,  ainsi  que 
l’indique  leur  nom  générique.  (D.) 

ANITHISTIRIA,  L.;  Thomeda,  Forsk. 

(  üvdti ,  fleur  ;  szeïpx  ,  carène  ).  bot.  pii.  — 
Genre  de  la  famille  des  Graminées ,  tribu 
des  Andropogonées,  formé  par  Linné  ( Gen ., 
1359) ,  et  dont  les  caract.  sont  ainsi  déter¬ 
minés  par  les  agrostographes  plus  moder¬ 
nes  :  Epillets  septénés  ;  les  quatre  inférieurs 
verticillés,  le  plus  souvent  sessiles,  neu¬ 
tres  et  enveloppant  les  autres  ;  trois  cen¬ 
traux  ,  dont  les  deux  latéraux  pédicellés , 
mâles  ou  neutres  ;  l’intermédiaire  ordinai¬ 
rement  sessile ,  biflore  ;  la  fleur  inférieure 
neutre  ,  unipaléacée  ;  la  supérieure  herma¬ 
phrodite.  Glumes  2,  mutiques,  persistantes  ; 
l’inférieure  enveloppant  la  supérieure.  Pa- 
léoles  2,  plus  courtes  que  les  glumes;  l’in¬ 
férieure  prolongée,  chez  la  fleur  hermaphro¬ 
dite  ,  en  arête  très  allongée  et  tortue. 
Squammules  2 ,  érodées ,  tronquées ,  gla¬ 
bres.  Etamines  5.  Ovaire  sessile ,  glabre. 


Styles  2,  terminaux;  stigmates  plumeux. 
Caryopse  libre.  —  Le  g.  Anthistiria  renfer¬ 
me  environ  une  douzaine  d’espèces  crois¬ 
sant  dans  les  parties  tropicales  et  subtropi¬ 
cales  du  globe ,  surtout  en  Asie ,  et  sur  les 
plages  de  la  Nouvelle-Hollande.  Les  feuilles 
en  sont  planes,  les  supérieures  en  forme 
de  spathe.  L’inflorescence  en  est  en  panicu- 
le  très  ramifiée.  (C.  L.) 

*  ANfTHOBIES.  Anthobii  («v0o$,  fleur; 
£ioç,  vie),  os.  —  Latreille,  dans  son  ou¬ 
vrage  intitulé  :  Familles  naturelles,  donne 
ce  nom  à  une  tribu  de  Coléoptères  penta¬ 
mères,  famille  des  Lamellicornes,  qu’il  ca¬ 
ractérise  ainsi  :  Languette  saillante  au  delà 
du  menton  (  bilobée);  mandibules  cornées. 
Mâchoires  terminées  par  un  lobe  membra¬ 
neux  et  soyeux.  Corps  souvent  allongé,  avec 
le  chaperon  avancé,  le  corselet  oblong  ou 
presque  orbiculaire  ;  les  élytres  écartées  ou 
béantes  à  leur  extrémité  postérieure  interne 
ou  suturale.  Antennes  de  9  à  10  articles, 
dont  les  trois  derniers  forment  la  massue. 

Cette  tribu  se  divise  en  deux  sections  :  un 
seul  crochet  aux  tarses  postérieurs  :  Pacliy- 
cnemus,  Anisonyx  ;  deux  crochets  aux  tar¬ 
ses  postérieurs:  Amphicoma,  Anthipna, 
Glaphyrus  ,  Chasmatopterus ,  et  Chasme. 
Voy.  ces  différents  mots. 

Les  Anthobies  vivent  sur  les  fleurs,  ainsi 
que  l’indique  leur  nom ,  et  sont  parées  de 
couleurs  brillantes.  (D.) 

*  ANTHOBIUM  (  Svflos,  fleur;  €ios  , 
vie),  ins.  —  Genre  de  Coléoptères  pentamè¬ 
res  ,  famille  des  Brachélytres ,  établi  par 
Leach ,  et  adopté  par  M.  Dejean  dans  son 
dernier  Catalogue,  ainsi  que  par  plusieurs 
entomologistes.  M.  Lacordaire  ( Faune  en¬ 
tomologique  des  environs  de  Paris,  vol.  I , 
p.  468)  place  ce  g.  dans  la  tribu  des  Oxyté- 
lides ,  tandis  que  M.  de  Mannerheim  (  Mém. 
de  l 'Acad.  imp.  de  Saint-Pétersbourg ,  t.  I, 
p.  451  )  et  M.  Delaporte  (  Hist.  nat.  des 
Coléopt.  faisant  suite  au  Ruffon-Duménil , 
t.  I,  p.  191)  le  mettent  dans  celle  des  Oma- 
lides.  Ses  caract.  distinctifs  des  autres  g., 
d’après  M.  de  Mannerheim ,  sont  :  Tarses 
simples;  leur  dernier  article  aussi  long  que 
les  autres  réunis.  Palpes  maxillaires,  à  der¬ 
nier  article  conique.  Antennes  plus  épaisses 
antérieurement.  Abdomen  ordinairement 
plus  long  que  les  élytres. 

Les  Anthobies  sont  de  très  petits  Braché- 


590 


AIN  T 


ANT 


lytres ,  dont  le  plus  grand  nombre  vit  sur 
les  fleurs,  ainsi  que  l’indique  leur  nom  gé¬ 
nérique.  Cependant  plusieurs  espèces  vivent 
en  même  temps  dans  les  bolets  et  les  plaies 
des  arbres,  et  quelques  unes  se  tiennent  sous 
les  écorces.  M.  Dejean  en  mentionne  20  esp., 
dont  une  du  cap  de  Bonne-Espérance;  tou¬ 
tes  les  autres  sont  d’Europe.  Nous  citerons 
parmi  ces  dernières  VAnth.  Viburni,  deGra- 
venhorst ,  qui  se  trouve  communément  sur 
les  fleurs  de  la  Viorne.  (D.  et  Ch.) 

*  ANTHOBIUS  (  «V0O5,  fleur;  6io;  , 
vie),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléo¬ 
ptères,  section  des  Tétramères,  famille  des 
Curculionides ,  tribu  des  Erirhinides ,  établi 
par  Schoenherr  aux  dépens  du  g.  Rynchœ- 
nus  de  Fabricius,  et  qu’il  caractérise  ainsi  : 
Antennes  médiocres,  grêles;  leur  funicule 
composé  de  sept  articles  :  les  deux  premiers 
un  peu  longs,  obconiques;,le  basilaire  plus 
épais;  les  autres  plus  courts,  presque  per- 
foliés,  serrés,  s’élargissant  successivement; 
massue  ovale.  Rostre  long ,  un  peu  mince , 
cylindrique,  très  arqué.  Tête  allongée  pos¬ 
térieurement.  Yeux  ronds,  très  saillants. 
Prothorax  oblong,  bisinué  à  sa  base  ,  avec 
un  rebord  arrondi  sur  les  côtés,  plus  étroit 
antérieurement. Élytres en  ovale  long,  avec 
les  angles  huméraux  obtus. 

Ce  genre ,  qui  ne  figure  pas  dans  le  der¬ 
nier  Catalogue  de  M.  Dejean,  a  pour  type 
et  unique  espèce  le  Rynchœnus  testaceus 
de  Fabricius,  espèce  de  l’Amérique  méri¬ 
dionale.  (D.) 

ANTHOBOLÉÉES.  Anîhoboleœ  (  «*- 
Ôos,  fleur;  Solo? ,  action  de  jeter,  chute). 
bot.  ph.  —  Famille  de  plantes  dicotylédo¬ 
nes  ,  formée  par  Martins  (  Consp.  ) ,  et  rap¬ 
portée  en  synonymie  à  celle  des  Thyméla- 
cées,  dont  elle  est  une  des  divisions. 

(C.  L.) 

ANTHOBOLUS  («v0O5,  fleur;  6<aos, 
action  de  jeter ,  chute),  bot.  pii.  —  Genre 
de  la  famille  des  Thymélacées ,  type  de  la 
tribu  des  Anthoboléées ,  formé  par  R. 
Brown  ( Prod .  557),  et  dont  voici  les  caract.  : 
Fleurs  dioïques.  Dans  les  mâles,  périgone 

t 

triphylle.  Etamines  3,  insérées  à  la  base  des 
iacinies  du  périgone;  filaments  très  courts. 
Anthères  biloculaires.  Rudiment  d’ovaire 
nul.  Dans  les  femelles,  périgone  semblable  , 
décidu  ( und'e  nomen).  Ovaire  libre,  unilocu¬ 
laire  ;  ovules  inconnus.  Stigmate  trilobé , 


sessile.  Drupe  monosperme.  Graine  inverse. 
Embryon  cylindrique  ,  orthotrope  ,  dans 
l’axe  d’un  albumen  charnu.  —  Arbrisseaux 
indigènes  dans  la  partie  tropicale  de  la  Nou¬ 
velle  -  Hollande ,  ayant  le  port  d’un  Genêt. 
Ils  sont  glabres  ,  très  rameux  ;  rameaux  ar¬ 
ticulés  ;  feuilles  éparses ,  exstipulées  ,  sessi- 
les  ,  étroites  ;  pédoncules  axillaires  ;  les  m⬠
les  3-4  flores,  ombellés  ;  les  femelles,  1-3- 
flores;  fleurs  petites,  jaunâtres.  (C.  L.) 

A  A  I  I IOB  RANCH E .  Anthobranchia 
(  àv0os,  fleur  ;  Saûyxix ,  branchie  ).  moll.  — 
Ce  nom  d’Anthobranche  à  été  proposé  par 
M.  Goldfuss  pour  réparer  le  double  em¬ 
ploi  fait  par  M.  de  Blainville  ;  en  effet,  ce 
savant  anatomiste  ,  dans  le  Bulletin  des 
Sciences  de  1816 ,  avait  établi ,  sous  le  nom 
de  Cyclobranches ,  un  ordre  de  Mollus¬ 
ques  nus  ;  et  déjà  ,  antérieurement  ,  M. 
Cuvier  avait  lui-même  proposé,  sous  le  même 
nom  de  Cyclobranches,  un  ordre  de  Mollus¬ 
ques  également  nus ,  mais  appartenant  à 
d’autres  genres  que  ceux  de  M.  de  Blain¬ 
ville.  M.  Goldfuss  proposa  le  nom  d’An¬ 
thobranche  pour  les  Cyclobranches  de  M.  de 
Blainville.  M.  de  Férussac ,  dans  ses  Ta¬ 
bleaux  systématiques,  a  adopté  les  Antho- 
branches  de  M.  Goldfuss  pour  les  g.  Doris 
et  Polyc'eres.  (Desh.) 

*  AA  T  S 1  OC  É  1*11  ALE.  Anthocephalus 
(  avdog ,  fleur;  xs<pxh i,  tête),  melm.  —  M. 
Drummond ,  dans  ses  notes  helinintholo- 
giques  insérées  dans  le  Magazine  of  nat. 
hist. ,  réserve  encore  ce  nom  comme  géné¬ 
rique,  et  en  l’appliquant  à  quelques  ani¬ 
maux  de  la  famille  des  Tétrarhynques , 
parmi  lesquels  il  décrit  VA.  rudicornis,  esp. 
nouvelle.  Ce  groupe,  dénommé  ainsi  par 
Rudolphi ,  répond  à  celui  de  Floriceps , 
Cuv.,  auquel  nous  renvoyons.  (P.  G.) 

ANTHOCEPHALUS,  A.  Richard 
(  avfloî ,  fleur;  xscpxh \ ,  tête  ).  bot.  pii.  — 
Genre  de  la  famille  des  Rubiacées  (tribu  des 
Isertiées,  Rich.),  fondé  sur  le  Cephalanthus 
chinensis  Lamk.  Son  auteur  (  Mém.  de  la 
Soc.  d’hist.  nat.  de  Paris,  t.  V,  p.  237)  en 
donne  les  caract.  suivants  :  Tube  calicinal 
adhérent  ;  limbe  supère,  persistant,  5-parti. 
Corolle  longuement  tubuleuse,  à  limbe  5- 
parti.  Etamines  5,  incluses.  Ovaire  4-locu- 
laire.  Style  longuement  saillant.  Fruit  cou¬ 
ronné  du  limbe  calicinal  ;  à  4  coques  ovoïdes, 
coriaces,  un  peu  charnues,  tronquées  à  la 


ANT 


ANT 


591 


base,  indéhiscentes,  4- ou  5-spermes. —  Ar¬ 
brisseau  à  feuilles  opposées  ;  stipules  interpé- 
tiolaires ,  solitaires  ;  fleurs  subpédicellées  , 
agrégées  (sur  un  réceptacle  globuleux)  en  ca¬ 
pitules  très  denses,  terminaux.  (Si*.) 

ANTIIOCERC1S,  Labill.  (av0oç,  fleur; 
xe/sxîs ,  pilon  ;  forme  des  segments  de  la  co¬ 
rolle).  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des 
Scrophularinées ,  tribu  des  Salpiglossidées 
Benth.,  offrantpour  caract.  :  Cal.  campanulé, 

5- flde.  Cor.  subcampanulée,  5-fide  (parfois 

6- 8-fide),  rétrécie  vers  la  base  ;  segments 

égaux,  acuminés,  arqués  en  dehors.  Étam.  4, 
insérées  au  fond  de  la  corolle  ,  incluses ,  di- 
dynames,  accompagnées  du  rudiment  d’une 
cinquième  étamine  ;  filets  élargis  vers  leur 
base  ;  anthères  ovales ,  2-thèques.  Ovaire  2- 
loculaire  ;  placentaires  multi-ovulés,  adnés 
à  la  cloison.  Ovules  anatropes.  Style  indi- 
visé  ,  terminé  par  un  stigmate  capitellé  , 
échancré.  Capsule  oblongue  ,  2-loculaire , 
septifrage-bivalve  ;  valves  indivisées  ;  colon¬ 
ne  placentifère  -  libre  après  la  déhiscence. 
Graines  très  nombreuses  ,  réticulées,  à  base 
courbée  en  dedans.  Embryon  axile  dans  un 
périsperme  charnu;  cotylédons  très  courts, 
obtus  ;  radicule  cylindracée ,  courbée  con¬ 
formément  à  la  graine.  —  Arbrisseaux  (  ha¬ 
bitant  la  Nouvelle-Hollande  extra-tropica¬ 
le)  à  feuilles  alternes,  épaisses,  coriaces, 
très  entières ,  eourtement  pétiolées ,  quel¬ 
quefois  ponctuées;  pétiole  articulé  par  sa 
base  ;  pédoncules  axillaires  ,  subsolitaires  , 
1-flores  ;  corolle  jaune  ou  blanche  ,  grande. 
On  en  connaît  5  esp.  L’A.  liltorea  et  l’A. 
viscosa  se  cultivent  pour  l’ornement  des 
serres.  (Sp.) 

*  AIYTHOCÈRE.  Anthoceros  («vQos, 
fleur;  xépxç,  corne;  fleur  cornue),  bot. 
cr.  —  Genre  de  la  famille  des  Hépatiques, 
établi  par  Micheli  (Nov.  PI.  Gen.,  p.  10),  et 
adopté  par  Linné  et  par  tous  les  botanistes 
modernes.  La  structure  de  ce  g.  est  si  re¬ 
marquable,  qu’il  a  dû  former  à  lui  seul  une 
tribu  dont  nous  allons  donner  les  caract., 
d’après  notre  illustre  ami  M.  Nees  d’Esen- 
beck.  Ces  caract.  étant  communs  au  g.  et  à 
la  tribu  que  celui-ci  représente  ,  nous  n’y 
reviendrons  pas  dans  l’article  suivant. 

Les  Anthocères  ont  une  capsule  étroite, 
linéaire,  subulée,  ou  en  forme  de  siîiquc, 
s’ouvrant  en  deux  valves,  à  partir  du  som¬ 
met  jusque  vers  son  milieu,  et  naissant  de 


la  face  supérieure  ou  du  dos  de  la  fronde. 
Cette  capsule  est  entourée  à  sa  base  par  un 
involucre  tubuleux,  tronqué  ou  lobé  en  son 
bord,  et  formé  par  une  élévation  ou  une 
sorte  de  dédoublement  de  la  fronde.  Il  n’y 
a  point  de  périanthe.  Le  réceptacle  des 
séminules,  linéaire,  sétiforme ,  occupe  le 
centre  de  la  capsule.  On  lui  donne  aussi  le 
nom  de  columelle ,  à  cause  de  son  analogie 
avec  un  organe  semblable  observé  dans  la 
capsule  des  Mousses.  A  la  place  des  élatè- 
res  qui  manquent  dans  ce  g.,  on  trouve  des 
funicules  fixés  à  la  columelle,  articulés,  gé- 
niculés,  tubuleux,  tortillés  par  affaissement, 
simples  ou  rameux,  et  variables  quant  à  leur 
forme.  Des  séminules  globuleuses  ou  pres¬ 
que  tétraèdres,  très  finement  muriquées,  sont 
attachées  aux  funicules.  Dans  sa  jeunesse , 
la  capsule  est  renfermée  dans  une  coiffe  ou 
calyptre  conique ,  surmontée  d’un  style 
sessile,  laquelle  se  rompt  à  la  base  et  tombe 
de  bonne  heure.  Les  anthères,  monoïques, 
sessiles,  sont  entourées  d’un  involucre  cya- 
thiforme,  denté,  formé,  comme  celui  de  la 
capsule,  par  un  léger  rehaussement  de  la 
fronde.  Outre  les  organes  de  la  reproduc¬ 
tion  dont  nous  venons  de  parler,  il  existe 
encore,  dans  une  espèce,  des  propagules 
naissant  probablement  des  radicelles  de  la 
plante.  Les  Anthocères  ont  une  fronde  tan¬ 
tôt  orbiculaire  et  lobée ,  tantôt  dichotome 
ou  multifide,  privée  d’épiderme  véritable,  et 
dont  la  texture  ,  molle  et  vésiculeuse,  est 
surtout  remarquable  par  la  laxité  des  cel¬ 
lules  de  la  couche  dorsale  et  l’absence  com¬ 
plète  des  pores. 

Ces  plantes  cosmopolites  croissent  sur  la 
terre  humide,  dans  les  champs  cultivés  et 
les  bois.  Sur  dix  esp.  aujourd’hui  connues, 
deux,  les  plus  anciennes,  sont  communes  à 
l’ancien  et  au  nouveau  monde  ;  deux  sont 
particulières  à  la  Nouvelle-Hollande ,  une 
à  la  Nouvelle-Zélande ,  une  autre  à  l’île  de 
Java  ,  et  une  enfin,  l’A.  dichotomus ,  n’a 
encore ,  que  nous  sachions ,  été  trouvée 
qu’en  Europe.  Les  autres  espèces  sont  ex¬ 
clusivement  intertropicales.  (C.  M.) 

*  ANTlf  OCÉROTÉES.  bot.  cr.  — 
Troisième  tribu  de  la  famille  des  Hépati¬ 
ques,  établie  par  M.  Nees  ( Europ .  Leberm. 
4,  p.  519),  et  qui  se  compose  du  seul  genre 
Anthocères ,  dont  nous  avons  donné  plus 
haut  les  caract.  Voy.  anthocères.  (C.  M.) 


592 


ANT 


ANT 


*ANTHOCHÆRA  (&v0o«,  fleur; 
je  me  plais  ).  ois.—Genre  formé  par  Yigors  et 
Horsfield  sur  la  Pie  à  pendeloques  de  Dau- 
din  ( Merops  carunculatus  Lath.),  et  adopté 
par  tous  les  auteurs  anglais  modernes.  Ce 
genre  étant  synonyme  de  celui  de  Créadion , 
de  Vieillot ,  qui  lui  est  antérieur,  nous  adop¬ 
tons  de  préférence  ce  dernier,  comme  l’a 
fait  M.  Lesson  dans  son  Tr.  d’ornith.  ;  et , 
comme  lui  aussi ,  nous  en  retirons  les  esp. 
désignées  depuis  par  le  nom  générique  de 
Tropidorhynque ,  et  celle  dont  M.  Is.  Geoff. 
a  fait  le  g.  Philestourne.  Voy.  créadion. 

(Lafr.) 

*AJVTHOCHARIS  («v0os, fleur;  yàpLh 
ornement  ).  ins.  — Genre  de  Lépidoptères, 
famille  des  Diurnes,  tribu  des  Piérides, éta¬ 
bli  par  M.  Boisduval  aux  dépens  du  g.  Pie- 
ris  de  Latreille,  et  que  j’ai  adopté  dans 
mon  Supplément  à  l’Histoire  naturelle  des 
Lépidoptères  de  France.  Les  Ânthocharis 
se  distinguent  des  Pieris  1°  par  leurs  anten¬ 
nes,  beaucoup  plus  courtes  et  terminées  par 
un  bouton  presque  globuleux;  2°  par  leurs 
palpes,  beaucoup  plus  velus,  et  dont  les 
poils  se  confondent  avec  ceux  du  chaperon  ; 
3°  par  leurs  ailes,  plus  arrondies ,  plus  min¬ 
ces  et  plus  délicates;  4°  enfin  par  leurs 
chrysalides ,  courbées  en  forme  de  nacelle , 
pointues  aux  deux  bouts,  et  inflexibles  dans 
toutes  leurs  parties.  Leurs  chenilles  ressem¬ 
blent  à  celles  des  Piérides. 

Le  g.  Anthocharis  renferme  un  grand 
nombre  d’espèces,  dont  nous  ne  citerons 
que  les  plus  connues  :  VAnth.  aurore  (Anth. 
Cardamines) ,  qui  se  trouve  dans  toute  l’Eu¬ 
rope;  VAnth.  eupheno ,  ou  V Aurore  de  Pro¬ 
vence ,  qui  habite  principalement  le  littoral 
de  la  Méditerranée  ;  les  Anth.  helia  et  au- 
zonia ,  qu’on  rencontre  dans  les  endroits  ari¬ 
des  du  centre  comme  du  midi  de  la  France; 
et  enfin  les  Anth.  glauce  et  belemia,  qui  ha¬ 
bitent  l’Espagne,  le  Portugal ,  l’Algérie  et 
l’Egypte.  Presque  toutes  ces  espèces  parais¬ 
sent  au  commencement  du  printemps.  Elles 
sont  figurées  dans  une  foule  d’ouvrages,  dont 
le  plus  récent  est  VHistoire  naturelle  des 
Lépidoptères  de  France,  avec  son  supplé¬ 
ment.  (D.) 

*  ANTHOC  S I L  AM  Y  S.  Anthochlamys, 
Fenzl.  («v0os,  fleur;  x>«/xùs,  sorte  de  tuni¬ 
que).  rot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des 
Chénopodées,  voisin  des  Corispermum.  M. 


Fenzl  {in  Endlicher ,  Gen.  Plant.,  1,  pag. 
500  )  en  donne  les  caractères  suivants  : 
Fleurs  hermaphrodites.  Périgone  quinqué- 
fide  ,  campanulé,  coloré,  subdiaphane  ;  seg¬ 
ments  biiobés  au  sommet ,  un  peu  dentelés. 
Etamines  au  nombre  de  4  à  6,  hypogynes, 
opposées  aux  segments  du  périgone.  Filets 
subulés,  légèrement  monadelphes  par  la  ba¬ 
se.  Anthères  dithèques,  oblongues-linéaires , 
bifides  aux  deux  bouts.  Ovaire  lenticulaire, 
uni-loculaire,  uni-ovulé.  Style  biparti  :  cha¬ 
que  branche  terminée  en  stigmate  filiforme. 
Caryopse  comprimé,  monosperme,  bordé 
d’une  aile  étroite.— Herbe  annuelle,  diffuse, 
glabre.  Feuilles  uni-nervées,  mucronulées  : 
les  florales  raccourcies,  rapprochées  en  épi 
dense.  Fleurs  petites,  axillaires  ,  roses,  non 
bractéolées.  L’unique  espèce  sur  laquelle  se 
fonde  ce  g.  (  Corispermum  polygaloides  , 
Fischer  et  C.  A.  Meyer)  a  été  récemment 
découverte  en  Perse.  (Sp.) 

AATHOCHLOA  (Sv0oç,  fleur; 
herbe),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Graminées  ,  tribu  des  Festucacées  ,  s.- 
tribu  des  Broméées ,  formé  par  Nees  von 
Esenbeck  et  Meyen  (  In  litt.  ad  Lindl.,  cit. 
Introd.  Edit.  II),  et  ainsi  caractérisé  :  Epil- 
lets  3-4-flores  ;  florales  inférieures  herma¬ 
phrodites  ,  celles  du  sommet  abortives. 
Glumes  2 ,  mutiques  ;  l’inférieure  un  peu 
plus  petite.  Paléoles  2  ;  l’inférieure  très 
grande,  subarrondie;  la  supérieure  plus 
petite  ,  bifide ,  à  lacinies  biparties.  Squam- 
mules  2  ,  aiguës.  Styles  2 ,  terminaux  ;  stig¬ 
mates  très  grands  ,  plumeux.  Etamines , 
ovaire  et  caryopse,  inconnus.  Une  seule  es¬ 
pèce  (A.  lepidula  N.  et  M.)  compose  ce  g. , 
incomplètement  connu.  C’est  une  Grami¬ 
née  trouvée  dans  les  Andes  du  Pérou,  à 
4872m,585  de  hauteur  ;  à  inflorescence  en 
grappe  paniculée,  dont  les  divisions  sont 
fasciculées ,  pauciflores.  (C.  L.) 

AATHOCHORTUS  («v0o5,  fleur;  Xota- 
to’s,  enceinte),  bot.  pii.  —  Genre  de  la 
famille  des  Restiacées,  formé  par  Nees  von 
Esenbeck  {In  litt.  ad  Lind.,  cit.  in  Introd. 
Edit.  II) ,  et  dont  voici  les  caract.  sommai¬ 
res  :  Fleurs  dioïques.  Dans  les  mâles  (  fe¬ 
melles  inconnues  )  ,  périgone  infundibuli- 
forme ,  sexparti  ;  à  lacinies  égales  ,  dont  les 
extérieures  plus  étroites.  Etamines  3.  An¬ 
thères  uniloculaires  ,  peltées.  —  Ce  g.  pa¬ 
raît  ne  renfermer  encore  qu’une  esp.  {A 


ANT 


ANT 


593 


Ecklonii).  C’est  une  plante  du  Cap,  à  chau¬ 
mes  aphylles ,  filiformes  ;  à  rameaux  fasci- 
culés ,  portant  des  fleurs  mâles  disposées  en 
forme  de  grappes.  (C.  L.) 

*  ANTHOCLEISTA,  Afzel.med.  exK. 
Br. ,  in  Tuck.  Congo ,  p.  449  (  «v0os ,  fleur  ; 
xïeurrdç  ,  fermé),  bot.  pu.  —  Genre  indi¬ 
qué  par  M.  R.  Brown  comme  voisin  des 
Logania,  dont  il  différerait  notamment  par 
un  fruit  4-loculaire.  —  Ce  genre ,  dont  les 
caract.  n’ont  pas  été  exposés  avec  plus  de 
détails ,  est  fondé  sur  un  arbre  indigène  de 
Guinée.  (Sp.) 

*ANTÏIOCONüM  (*v0os ,  fleur  ;  xuivos , 
cône  ).  bot.  cr.  —  Palissot  de  Beauvois 
avait  créé  ce  nom  pour  un  démembrement, 
déjà  fait  avant  lui ,  du  genre  Marchantia. 
C’est  le  Marchantia  conica  L.,  qui  servait 
de  type  à  ce  genre  établi  par  Raddi  sous  le 
nom  de  Fegatella  ( Voy .  ce  mot),  et  a- 
dopté  parM.  Nees.  (C.  M.) 

*ANTHOCOPA  («v0os,  fleur  ;  xoiz-ùj  ,  je 
coupe),  ms.  —  Genre  de  la  famille  des 
Mellifères ,  Lat. ,  de  l’ordre  des  Hyméno¬ 
ptères,  sect.  des  Porte-Aiguillon,  établi  par 
MM.  Lepelletier-Saint-Fargeau  et  Serville 
(  Encycl .  méth.),  aux  dépens  du  g.  Osmia 
de  Latreille ,  sur  plusieurs  espèces  dont 
les  mandibules  sont  pourvues  de  trois  dents, 
et  dont  les  femelles  coupent  les  pétales  des 
fleurs  pour  en  construire  leurs  cellules,  tan¬ 
dis  que  les  vrais  Osmia  n’ont  que  deux  dents 
aux  mandibules,  et  construisent  leurs  nids 
avec  une  sorte  de  mortier  qu’elles  prépa¬ 
rent  avec  de  la  terre  et  d’autres  substances. 
Voy.  osmia.  (Bl.) 

*ANTHOCORIS(«v0o5,  fleur;  xopiç,  pu¬ 
naise).  ms.  —  Genre  de  la  famille  des  Ly- 
géens,  de  l’ordre  des  Hémiptères,  section 
des  Hétéroptères,  établi  par  Fallen  [He- 
mipt.  suecica ),  et  adopté  par  Burmeister 
( Handb .  der  ent .)  et  nous  ( Hist .  des  Anim. 
art.).  Ce  g.  se  distingue  surtout  des  autres 
Lygéens  par  une  tête  étroite,  très  avancée 
en  museau ,  de  la  longueur  du  premier  ar¬ 
ticle  des  antennes ,  un  thorax  conique  et  des 
élytres  presque  transparentes  dans  toute 
leur  étendue.  Les  Anthocoris  étaient  con¬ 
fondus  par  Fabricius  dans  les  g.  Lygœus  et 
Salda.  Ce  sont  des  insectes  de  très  petite 
taille,  de  forme  élégante,  et  parés  de  cou¬ 
leurs  assez  vives  ;  on  en  connaît  une  dou¬ 
zaine  d’espèces  européennes  dont  le  type  est 


PA.  nemorum >  Burm.,  Blanch.  ( Cimex  ne - 
morum ,  Lin.),  qui  offre  un  grand  nombre 
de  variétés  de  couleurs ,  que  Fabricius  a 
considérées  comme  des  espèces  distinctes. 

(Bl.) 

ANTHODENDRON  («v9oç,  fleur;  cTév- 
fyov,  arbre),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa- 
mille  des  Ericacées ,  tribu  des  Rhododen- 
drées,  formé  par  Reichenbach  {Flor.  Germ.  ), 
et  réuni ,  comme  synonyme ,  au  g.  Rhodo- 
dendrum,  dont  on  en  fait  une  des  divi¬ 
sions.  (C.  L.) 

ANTHODÎSCUS,  Meyer  (  Flor.  Esse- 
queb.)  ( «vflos,  fleur  ;  dY<yxos,  disque),  bot. 
ph. — Genre  incomplètement  connu,  rappor¬ 
té  à  la  famille  des  Rhizobolées ,  et  dont  l’au¬ 
teur  (l.  c.,  p.  195)  donne  pour  caract.  :  Ca¬ 
lice  plan  ,  légèrement  5-lobé.  Pétales  5  , 
hypogynes,  oblongs  ,  concaves.  Étamines 
très  nombreuses,  insérées  sur  un  disque 
annulaire  qui  engaîne  la  base  de  l’o¬ 
vaire.  Filets  capillaires,  tortueux,  libres. 
Anthères  petites,  dressées,  didymes.  Ovaire 
petit,  inadhérent,  déprimé,  strié.  Styles  au 
nombre  de  14  à  20,  subulés,  courbés  en  de¬ 
dans  au  sommet.  Stigmates  pointus.  Baie 
cortiquée,  disciforme,  suborbiculaire,  dé¬ 
primée  ,  ombiliquée  ,  marquée  de  stries 
rayonnantes.  —  L’esp.  sur  laquelle  est  fon¬ 
dé  ce  g.  est  un  arbre  de  la  Guyane,  à  ramu- 
les  cylindriques,  glabres  ;  à  feuilles  éparses, 
5-foliolées,  pétiolées  ;  à  folioles  oblongues, 
acuminées,  subsessiles,  crénelées,  veineuses  ; 
les  fleurs  sont  disposées  en  grappe  termina¬ 
le,  à  pédicelles  2-bractéolés.  (Sp.) 

*  ANTHODISCUS,  Martius,  in  Schult. 
Mant. ,  t.  I,  p.  255  (av0o5,  fleur;  cJYo-xoç, 
disque  ).  bot.  ph.  —  Syn.  du  g.  Anthodon , 
R.  et  Pav. ,  de  la  famille  des  Hippocratéa- 
cées.  (Sp.) 

ANTHODON,  Ruiz  et  Pavon  {Flor. 
Peruv .,  t.  I,  p.  45.) — Anthodus  et  Antho- 
discus ,  Martius.  —  Tonsella ,  Spreng.  (  av- 
005,  fleur  ;  ocTo'vs,  dent),  bot.  ph.  —  Genre 
de  la  famille  des  Hippocratéacées ,  auquel 
on  assigne  pour  caract.  :  Calice  à  5  lobes  ar¬ 
rondis.  Pétales  5,  inéquilatéraux,  dentés. 
Étam.  5  ,  insérées  entre  le  disque  et  l’ovai¬ 
re;  filets  élargis  vers  leur  base.  Anthères 
1-thèques ,  déhiscentes  au  sommet  par  une 
fente  transversale.  Ovaire  5-loculaire  ;  loges 
pluri-ovulées  ;  ovules  attachés  à  l’angle  in¬ 
terne  des  loges.  Style  très  court.  Baie  sub- 

38 


T.  I. 


594 


ANT 

globuleuse ,  2  ou  3-loculaire;  loges  1-sper- 
mes  par  avortement.  Graines  ovoïdes,  à  té¬ 
gument  muqueux.  —  Ce  genre  est  propre  à 
l’Amérique  équatoriale.  On  en  connaît  en¬ 
viron  12  espèces.  (Sp.) 

*  ANT II OBUS,  Martius,  (m  Schult. 
Mant. ,  t.  I,  p.  253  )  (  a v0os,  fleur  ;  ocPou?  , 
dent  ).  bot.  ph.  —  Syn.  du  g.  Anthodon ,  R. 
et  P.,  de  la  famille  des Hippocratéacées. 

'  (Sp.) 

*  ÂATHOECÏA  (5v0o«,  fleur;  oF/os,  ha¬ 

bitation).  ins. —  Genre  de  Lépidoptères,  fa¬ 
mille  des  Nocturnes ,  tribu  des  Héliothides,  é- 
tabli  par  M.  Boisduval  ( Généra  et  Index  rne- 
thodicus  europœorum  Lepidopterorum )  aux 
dépens  du  g.  Heliothis  d’Ochsenheimer ,  et 
auquel  il  assigne  les  caract.  suivants  :  Che- 
milles  allongées ,  ponctuées ,  avec  la  tête  pe¬ 
tite  ,  globuleuse  ;  se  nourrissant  des  fleurs 
et  des  graines  des  plantes  de  la  Syngénésie , 
et  se  métamorphosant  dans  leurs  calices . 
Insecte  parfait  :  Antennes  simples.  Palpes 
courts  ;  dernier  article  avorté.  Taille  petite, 
robuste.  Corselet  arrondi,  abdomen  coni¬ 
que  ,  annelé ,  terminé ,  dans  les  femelles , 
par  un  oviducte  pointu. — L’auteur  n’y  rap¬ 
porte  que  deux  esp.,  la  Noctua  cognata  de 
Hubner,  et  la  Noet.  Cardui  d’Esper.  La  pre¬ 
mière  se  trouve  en  Hongrie ,  et  la  seconde 
en  Autriche.  (D.) 

ANTHOGONIUM  (  Sv0o? ,  fleur  ;  ?  y*i- 
vlx,  angle),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Orchidacées  ,  dont  Lindley  (  In- 
trod.  Edit.  II,  p.  3-41  )  attribue  la  formation 
à  Wallich,  et  qu’il  place  à  côté  du  g.  Limo- 
dorum ,  dans  sa  tribu  des  Aréthusées  ;  tou¬ 
tefois,  les  caract.  ne  paraissent  pas  en  avoir 
encore  été  publiés.  (C.  L.) 

AATHOLISE  ou  ANTIIOLIZE. 
BOT.  —  Voyez  ANTHOLYZE.  (C.  L.) 

ANTHOLOMA,  Labill.  (av0o?,  fleur; 
,  frange  ).  bot.  pii.  —  Genre  de  la 
famille  des  Marcgraviacées,  et  auquel  son  au¬ 
teur  (Nov.  Holl.,  t.  II,  p.  121  ;  Voyage,  tab. 
41)  assigne  pour  caract.  :  Calice  2-  ou  4-sépa- 
le ,  ovoïde ,  caduc.  Corolle  ovale-cylindracée , 
crénelée.  Etamines  très  nombreuses,  insérées 
sur  un  disque  fongueux  ,  alvéolé  ;  filets 
très  courts;  anthères  oblongues,  introrses, 
déhiscentes  au  sommet.  Ovaire  obscurément 
4-gone ,  4-loculaire.  Style  long ,  terminé  par 
un  stigmate  pointu.  —  Arbre  à  feuilles  pétio- 
!ées  ,  coriaces  ,  elliptiques-oblongues,  agré- 


ANT 

gées  vers  l’extrémité  des  ramules  ;  grappes 
axillaires,  réfléchies;  pédoncules  nus.  L’u¬ 
nique  esp.  sur  laquelle  est  fondé  ce  genre 
croît  dans  la  Nouvelle-Calédonie.  (Sp.) 

AATHOLYZE.  Antholyza  (  av0o?  , 
fleur  ;  Sucrera,  rage.  Linné  ,  comparant  à  des 
gueules  entr’ouvertes  les  fleurs  de  ces  plan¬ 
tes ,  a ,  par  métaphore  ,  appliqué  à  tout  le 
genre  ce  nom  ,  qu’il  aurait  dû  écrire  Antho- 
lyssa).  bot.  pu.  —  Genre  de  la  famille  des 
Iridacées  ,  formé  par  Linné. 

Ce  genre  ayant  été  tour  à  tour  annulé  ou 
adopté  par  les  auteurs  systématiques  ,  et  de¬ 
mandant  des  recherches  ultérieures  pour 
le  faire  bien  connaître ,  nous  nous  en  occu¬ 
perons  de  nouveau  spécialement  au  mot 
GLADIOLUS.  (C.  L.) 

*  ANTIIOMETRA  (  2v0o«,  fleur;  fù- 

Tpo'j ,  mesure  ).  iss.  —  Genre  de  Lépido¬ 
ptères,  famille  des  Nocturnes,  tribu  des 
Phalénides,  établi  par  M.  Rambur,  et  ado¬ 
pté  par  M.  Boisduval  ( Généra  et  Index 
europœorum  Lepidopterorum  ) ,  qui  lui 
assigne  les  caractères  suivants  :  Métamor¬ 
phoses  inconnues.  Antennes  du  mâle  cour¬ 
tes  ,  plumeuses  ou  largement  pectinées. 
Spiritrompe  courte.  Ailes  très  entières,  rous¬ 
ses,  sans  taches  ;  taille  très  petite.  Vol  du 
mâle  en  plein  soleil.  —  Ce  genre  est  fondé 
sur  une  seule  espèce,  trouvée  en  Andalousie 
par  M.  le  docteur  Rambur  et  nommée  par 
lui  A.  plumaria.  (D.) 

*  A ATHOMYIDES.  Anthomyidœ  («v- 
0o?,  fleur;  p-viot. ,  mouche  [  Anthomyia  ]  ; 
de To? ,  forme  ).  ins.  —  Nom  d’une  tribu  de 
l’ordre  des  Diptères  établie  par  M.  Robi- 
neau-Desvoidy  dans  sa  famille  des  Myodai- 
res,  et  qu’il  caractérise  ainsi  :  Antennes  des¬ 
cendant  ordinairement  jusqu’à  l’épistome  ; 
le  premier  article  toujours  très  court  ;  le  se¬ 
cond  quelquefois  aussi  long  que  le  troisième , 
qui  est  prismatique  ou  cylindrique;  chète 
quelquefois  plumeux ,  souvent  villeux ,  plus 
souvent  tomenteux ,  et  presque  nu ,  à  pre¬ 
miers  articles  indistincts.  Front  nul  chez  les 
mâles,  tout  à  fait  carré  ou  allongé  chez  les 
femelles  ,  avec  les  frontaux  ordinairement 
rougeâtres  à  leur  base  ;  face  verticale ,  trian¬ 
gulaire  chez  les  mâles  et  carrée  chez  les  femel¬ 
les  ;  péristome  souvent  en  carré  long ,  plus 
souvent  carré,  avec  l’épistome  quelquefois 
saillant.  Abdomen  cylindriforme  ,  souvent 
atténué  chez  les  mâles;  anus  des  mâles  re- 


595 


AN  T 

plié  en  dessous  et  souvent  muni  en  dessus 
de  2 appendices  latéraux;  cuillerons  beaucoup 
plus  petits  que  dans  les  tribus  précédentes. 
Ailes  moins  triangulaires,  déjà  plus  allon¬ 
gées,  et  à  cellule  sans  nervure  transverse; 
taille  moyenne  et  ordinairement  petite. 
Teintes  noirâtres  brunes ,  d’un  brun  gris , 
d’un  brun  cendré. 

Cette  tribu  renferme  15  genres,  dont  ce¬ 
lui  des  Anthomyes  forme  le  type.  Les  lar¬ 
ves  connues  vivent  dans  les  excréments , 
dans  les  débris  des  animaux  et  végétaux  en 
décomposition.  Les  insectes  parfaits  se  ren¬ 
contrent  en  toute  saison  dans  les  bois,  par¬ 
mi  les  herbes  des  champs,  sur  les  excré¬ 
ments  ,  sur  l’écorce  des  arbres ,  sur  les  fleurs , 
et  même  sur  la  terre.  Les  mâles  de  plusieurs 
espèces  forment  des  danses  dans  l’air.  (D.) 

ANTHOMYIE.  Antkomyia  (  «v0o$ , 
fleur  ;  pZtot,  mouche  ).  ms.  —  Genre  de  l’or¬ 
dre  des  Diptères  ,  division  des  Brachocères, 
subdivision  des  Dichœtes ,  tribu  des  Musci- 
des,  section  des  Anthomyzides ,  dont  il  est 
le  type  et  le  groupe  le  plus  considérable.  Ce 
genre,  détaché  par  Meigen  du  g.  Musca 
de  Linné,  Fabricius,  Latreille  et  Fallen, 
comprend  plus  de  quarante  espèces ,  se  trou¬ 
vant  toutes  en  France  et  en  Allemagne ,  et 
pullulant  à  l’infini  sur  les  fleurs ,  et  particu¬ 
lièrement  sur  les  Synanthérées  et  les  Om- 
bellifères.  On  les  voit  souvent  réunies  dans 
les  airs  en  troupes  nombreuses ,  comme  les 
Tipulaires.  Les  caract.  du  g.  Anthomyia , 
d’après  M.  Macquart ,  sont  les  suivants  :  An¬ 
tennes  n’atteignant  pas  l’épistome  ;  style  or¬ 
dinairement  tomenteux  ,  quelquefois  nu  ; 
abdomen  étroit ,  atténué  à  l’extrémité  ;  cuil¬ 
lerons  petits  ;  valve  inférieure  ne  dépassant 
pas  ordinairement  la  supérieure.  Ailes  sans 
pointe  au  bord  antérieur.  M.  Robineau-Des- 
voidy  a  formé  de  ce  genre  une  section  sous 
le  nom  d 'Anthomydœ  chorellœ ,  et  l’a  divi¬ 
sée  en  six  genres  ainsi  désignés  :  Antho¬ 
myia,  Fannia,  Philinla,  Amenta,  Délia, 
Eglé. 

Les  femelles  des  Anthomyies  déposent  leurs 
œufs  dans  la  terre ,  où  leurs  larves  se  déve¬ 
loppent  rapidement.  Celles-ci ,  du  moins 
dans  les  A.  municata  et  scalaria ,  se  fixent 
à  un  corps  pour  subir  leur  métamorphose, 
et  leurs  nymphes  demeurent  suspendues 
comme  les  chrysalides  de  quelques  Lépi¬ 
doptères  ,  suivant  la  remarque  de  M.  Robi- 


ANT 

nean-Desvoidy.  La  Musca  pluvialis  de  Lin¬ 
né  et  de  Fabricius  peut  être  considérée 
comme  le  type  du  g.  Anthomyia.  (D.) 

*  ANTÏIOMYZA  (avOos,  fleur  ;  //uÇw, 

je  suce  ).  ms.  —  Genre  de  Lépidoptères 
établi  par  M.  Swainson  (  Zoological  illu¬ 
stration,  etc. ,  pl.  124  ),  qui  le  place  dans 
la  tribu  des  Sphingides,et  lui  donne  des  ca¬ 
ractères  tellement  vagues,  que  nous  croyons 
devoir  les  passer  sous  silence.  Ce  g.  a  pour 
type  le  Pap.  Tiresias  de  Cramer  ,  qui  ap¬ 
partient  au  g.  Hazis  de  M.  Boisduval.  Voy. 
ce  mot.  (D.) 

*ANTHOMYZA  («v0os,  fleur;  je 
suce),  ois.  — C’est,  dans  la  classification  de 
Swainson,  un  g.  de  sa  famille  des  Melliphagi- 
dœ,  que  M.  G.  R.  Gray  vient  de  changer  en 
Anthornis ,  le  premier  mot  étant  employé 
en  Entomologie.  Voy.  anthqrivis. 

(Lafr.) 

*ANTHOMYZES  («vôo?,  fleur; 
je  suce),  ois.  —  G’est,  dans  la  méthode  de 
Vieillot,  la  22e  famille  de  son  ordre  des 
Oiseaux  sylvains,  composée  des  g.  Guit- 
%uit ,  Souimanga ,  Colibri  et  Héorotaire. 

(Lafr.) 

*  ANTHOMYZIDES.  Anthomyzidœ 
(divdog ,  fleur  ;  y.uÇw,  je  suce),  ms.  —  Sec¬ 
tion  de  la  tribu  des  Muscides  (  Diptères  ). 
Ces  insectes ,  outre  les  caractères  généraux 
des  Muscides,  présentent  les  caract.  parti¬ 
culiers  suivants  :  Antennes  couchées,  troi¬ 
sième  article  allongé.  Style  de  deux  articles 
distincts.  Yeux  ordinairement  contigus  chez 
le  mâle.  Pelotes  des  tarses  allongées  dans  ce 
même  sexe.  Cuillerons  médiocres  ou  petits. 
Ailes  à  première  cellule  postérieure  ou¬ 
verte.  Cette  section,  ne  formant  d’abord 
que  le  genre  Anthomyia ,  détaché  du  genre 
Musca  de  Linné,  par  Meigen ,  s’est  trouvée 
si  nombreuse,  que  Latreille,  en  lui  donnant 
le  nom  d  '‘Anthomyzides,  l’a  subdivisée  en 
plusieurs  genres  ;  elle  en  renferme  mainte¬ 
nant  14.  M.  Robineau-Desvoidy  a  adopté  la 
dénomination  de  Mesomydœ  pour  désigner 
ces  Diptères,  et  de  la  plupart  des  genres  il  a 
formé  des  sections,  subdivisées  elles-mêmes 
en  nouveaux  genres.  Voici  les  noms  de  ces 
s. -tribus  :  Aricinœ  terrestres ,  correspondant 
au  g.  Aricia,  Macq.;  Aricinœ  littorales,  g. 
Hydrophoria,  Macq.;  Uelemydœ ,  g.  11e- 
lemyia,  Macq.;  Anthomydœ  herbicolœ ,  g. 
Chortophyla  ,  Macq.;  Azelidœ  ,  g.  Atomo- 


596 


ÀNT 


ANT 


gaster,  Macq.;  Anthomydœ  chorellœ,  g.  An- 
thomyia ,  Macq.;  Limosellœ  ,  g.  Cœnosia , 
Macq.;  Pegomydœ,  g.  Pegomyia,  Macq. 

Les  Anthomyzides  ont,  par  leur  organisa¬ 
tion  et  par  leurs  mœurs,  une  grande  analo¬ 
gie  avec  les  Muscies  ;  elles  en  diffèrent  ce¬ 
pendant  par  un  vol  moins  rapide  et  moins 
soutenu ,  par  moins  de  véhémence  dans 
leurs  appétits.  Presque  toujours  cachées  sous 
les  feuilles,  elles  ne  se  montrent  sur  les 
fleurs  que  lorsque  l’atmosphère  est  échauf¬ 
fée  par  le  soleil.  On  conçoit,  du  reste,  que 
leurs  habitudes  varient  selon  les  genres. 

Les  Hylémies  habitent  particulièrement 
les  bois  ;  les  Leucophores  préfèrent  les  prai¬ 
ries  ;  les  Hydrotées,  les  Aricies,  les  Limno- 
phores,  vivent  exclusivement  dans  les  lieux 
aquatiques  ;  les  Anthomyies  se  trouvent 
partout.  Outre  les  sucs  des  fleurs,  qui  sont 
leur  nourriture  ordinaire,  quelques  unes, 
telles  que  ies  Hylémies,  recherchent  les 
matières  stercorales  ;  les  femelles  des  Hy- 
drophories  et  de  quelques  Aricies  se  jettent 
sur  les  bestiaux  ;  et,  quoique  leur  trompe  ne 
puisse  pas  pénétrer  jusqu’aux  vaisseaux  san¬ 
guins,  et  ne  leur  permette  que  de  humer  les 
fluides  répandus  sur  la  surface  des  corps,  elles 
les  harcellent  et  les  tourmentent  cependant 
par  leur  poursuite  opiniâtre.  Les  larves  du 
plus  grand  nombre  se  développent  dans  les 
débris  des  plantes,  soit  terrestres,  soit  aqua¬ 
tiques.  Les  Cœnosies  paraissent  vivre  dans 
les  racines.  M.  Robineau  a  observé  une  fe¬ 
melle  de  Lispe  qui  déposait  une  grande 
quantité  d’œufs  sur  les  pétales  d’un  Nym- 
phœa .  Les  Hylémyies  naissent  souvent  dans 
les  bouses  ;  les  Pégomyies  rongent  le  paren¬ 
chyme  des  feuilles,  et  vivent  entre  les  deux 
surfaces,  solitaires  ou  en  sociétés  nombreu¬ 
ses  ;  ce  sont  les  larves  mineuses  de  la  Jus- 
quiame ,  de  l’Oseille  ,  des  Chardons,  si  bien 
observées  par  Réaumur  et  de  Géer.  Dans  le 
premier  âge,  les  Anthomyzides  ont,  comme 
les  Muscies ,  la  bouche  munie  de  deux  cro¬ 
chets  écailleux  qui  leur  servent  à  prendre 
leur  nourriture  et  à  se  traîner  en  avant 
Cependant,  dans  les  larves  mineuses,  ces 
crochets  se  convertissent  en  un  instrument 
corné  en  forme  d’S,  qui  se  meut  autour 
d’une  petite  tige  fixe  et  qui  ronge  ainsi  le 
parenchyme  des  feuilles.  Les  nymphes  ne 
paraissent  pas  différer  de  celles  des  Muscies. 
Peu  de  jours  leur  suffisent  pour  passer  à 


l’état  adulte.  Dans  quelques  espèces,  on 
observe  plusieurs  générations  dans  la  même 
année  ;  ce  qui  augmente  encore  la  grande 
fécondité  de  ces  Diptères.  (D.) 

AATHONOMUS (  fleur  ;  vo/ao'î  , 
qui  paît),  ins.  —  Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  tétramères ,  famille  des  Curcu- 
culionites,  établi  par  Germar  aux  dépens  du 
g.  Rhynchœnus  de  Fabricius,  et  adopté  par 
Latreille,  ainsi  que  par  tous  les  autres  entomo¬ 
logistes  qui  sont  venus  depuis.  Schoenherr 
le  place  dans  sa  division  des  Érirhinides  et 
lui  donne  les  caract.  suivants  :  Antennes 
longues ,  grêles  ;  leur  funicule  de  7  articles  : 
les  deux  premiers  allongés ,  presque  obconi- 
ques;  les  autres  courts,  lenticulaires,  pres¬ 
que  égaux.  Massue  allongée ,  ovale.  Rostre 
long,  mince  ,  filiforme,  un  peu  arqué.  Yeux 
ronds ,  convexes.  Corselet  presque  conique  , 
bisinué  à  la  base,  légèrement  arrondi  sur 
les  côtés,  très  étroit  antérieurement ,  tron¬ 
qué  au  sommet.  Éeusson  allongé ,  distinct. 
Élytres  en  ovale  allongé,  convexes,  souvent 
amples  ;  angles  huméraux  obtus.  Pattes  de 
longueur  moyenne  ;  les  antérieures  plus  lon¬ 
gues  ;  cuisses  épaisses ,  dentées. 

Observ.  —  Corps  presque  ovale ,  convexe, 
pubescent ,  ailé  ;  de  taille  petite  ou  moyenne. 

Le  dernier  Catalogue  de  M.  Dejean  dési¬ 
gne  ,  comme  se  rapportant  à  ce  genre ,  43 
espèces,  parmi  lesquelles  on  en  compte  19 
d’Europe  ;  les  autres  appartiennent  à  l’Amé¬ 
rique  et  à  la  Nouvelle-Hollande.  Nous  ne 
citerons  que  celle  qui  a  servi  de  type  à  Ger¬ 
mar,  le  Rhynchœnus  druparum,  Fabricius, 
qui  se  trouve  aux  environs  de  Paris.  (D.) 

ANTHONOTA ,  Beauv.  («v0os,  fleur; 
vwroç,  dos ,  surface),  bot.  ph.  —  Genre  de 
la  famille  des  Légumineuses  (s. -ordre  des 
Césalpiniées ,  tribu  des  Cassiées),  auquel  son 
auteur  {Flore  d'Oware ,  t.  I,  p.  70,  tab.  42) 
attribue  les  caract.  suivants  :  Calice  pétaloï- 
de  ,  4-fide  ;  3  des  segments  lancéolés ,  poin¬ 
tus;  le  4e  plus  large,  échancré.  Corolle  ré¬ 
duite  à  un  seul  pétale ,  à  onglet  très  long ,  et 
à  limbe  cochléariforme ,  échancré.  Étamines 
10,  libres,  anisomètres  :  3  très  longues  ;  les 
7  autres  plus  courtes  que  le  calice.  Ovaire 
comprimé ,  ovale ,  non  stipité.  Style  fili¬ 
forme  ,  terminé  par  un  stigmate  2-fide.  Lé¬ 
gume  aplati ,  subréticulé ,  presque  indéhis¬ 
cent,  1-loculaire,  polysperme.  Graines  or- 
biculaires,  planes.  —  Ce  genre  est  fondé  sur 


ANT 


ANT 


597 


un  arbrisseau  du  pays  d’Oware;  ses  feuilles 
sont  pari-pennées ,  2-  ou  3-juguées ,  non  sti¬ 
pulées  ;  à  pétiole  cylindrique  ;  à  folioles  co¬ 
riaces;  les  fleurs  sont  disposées  en  grappes 
axillaires  très  courtes.  (Sp.) 

ANTHOPHAGE.  Anthophagus  (av- 
0os,  fleur;  < pâyoç,  mangeur  ).  ms. — Nom  sous 
lequel  Gravenhorst  désigne  un  g.  de  Coléo¬ 
ptères  pentamères ,  famille  des  Brachélytres, 
établi  antérieurement  par  Latreille  sous  le 
nom  de  Lesteva.  Depuis,  M.  Erichson  ,  dans 
un  nouvel  ouvrage  intitulé  :  Généra  et  spe- 
cies  Staphylinorum  ( pars  prior,  p.  31),  di¬ 
vise  le  g.  dont  il  s’agit  en  deux  ;  il  applique 
à  l’une  le  nom  d’ Anthophagus ,  et  à  l’autre 
celui  de  Lesteva;  mais,  au  moment  où  nous 
écrivons  ceci ,  nous  n’avons  pu  encore  nons 
procurer  la  seconde  partie  de  son  ouvrage 
où  se  trouvent  exposés  les  caract.  qui  distin¬ 
guent  ces  deux  g. ,  avec  la  description  des 
espèces  qui  se  rapportent  à  chacun  d’eux. 
Dans  cet  état  de  choses ,  le  nom  d* Antho¬ 
phagus  est  pour  nous  synonyme  de  celui  de 
Lesteva ,  auquel  nous  renvoyons  pour  les 
caractères  génériques.  (D.) 

*  ANTHOPHÏLE.  Anthophila  (  a.v- 
Oos,  fleur;  gjc'ioç,  ami),  ins.  —  Genre  de  Lé¬ 
pidoptères,  famille  des  Nocturnes,  tribu  des 
Noctuo-Phalénides,  établi  par  Ochsenheimer, 
et  adopté  par  M.  Treistchke ,  son  continua¬ 
teur,  qui  lui  attribue  les  caract.  suivants  : 
Tête  lisse.  Corps  étroit.  Pattes  de  derrière 
très  longues.  Ailes  supérieures  presque  trian¬ 
gulaires,  manquant  des  taches  ordinaires  , 
et  ayant  l’angle  apical  très  aigu  ;  ailes  infé¬ 
rieures  garnies  de  larges  franges.  Antennes 
légèrement  crénelées ,  presque  filiformes. 

Ces  Lépidoptères,  dont  les  chenilles  ne 
sont  pas  encore  connues ,  sont  propres  aux 
contrées  méridionales  de  l’Europe ,  à  l’ex¬ 
ception  d’une  seule  esp.,  VAnt.  œnea ,  qui 
se  trouve  au  nord  comme  au  midi  de  la 
France.  Toutes  volent  sur  les  fleurs  à  l’ar¬ 
deur  du  soleil ,  et  leur  apparition  a  lieu  de¬ 
puis  la  fin  de  mai  jusqu’en  août ,  selon  les 
espèces.  Nous  citerons  comme  une  des  plus 
intéressantes  du  genre  Y  Anthophila  pur- 
purina  { Noct .,  id.  Fabr.),  qui  n’est  pas  très 
rare  dans  le  Languedoc.  Elle  est  figurée 
dans  YHist.  natur.  des  Lépid.  de  France , 
t.  4 ,  des  Noct.,  pl.  123  ,  fïg.  7.  (D.) 

ANTHOPHÏLES.  Anthophilœ  (« v0os, 
fleur;  fûoî,  ami  ).  ms.  (Diptères).  —  M. 


Robineau-Desvoidÿ  nomme  ainsi  la  2e  sec¬ 
tion  de  sa  tribu  des  Entomobies.  Elle  se 
compose  des  g.  Lynnœmya ,  Bonnelia  , 
et  Marshamia ,  et  répond  au  g.  Micro- 
palpus  de  M.  Macquart.  Les  Anthophiles 
diffèrent  essentiellement  des  Macromy- 
des  par  la  proportion  des  derniers  articles 
antennaires  et  par  la  forme  toujours  prisma¬ 
tique  du  dernier.  Leur  corps,  cylindriforme, 
plus  allongé ,  plus  gris  et  moins  noir,  les  fait 
distinguer  à  la  première  vue.  On  ignore  les 
habitudes  de  leurs  larves  ;  mais  les  insectes 
parfaits  se  trouvent  plus  particulièrement  en 
automne  sur  les  Ombellifères.  Leur  vol  n’est 
pas  bourdonnant.  (D.) 

ANTHOPHORA  («v0os,  fleur;  fpopoç, 
qui  a  du  goût  pour),  ms.  — .Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Mellifères,  de  l’ordre  des  Hymé¬ 
noptères  ,  établi  par  Latreille ,  adopté  par 
tous  les  entomologistes  modernes,  et  con¬ 
fondu  par  Fabricius  dans  les  g.  Megilla  et 
Centris.  Les  Anthophora  présentent  des 
caractères  qui  les  séparent  très  nettement  des 
g.  voisins.  On  peut  les  résumer  ainsi  :  An¬ 
tennes  courtes  et  filiformes.  Mandibules  uni- 
dentées  au  côté  interne.  Palpes  maxillaires 
composés  de  six  articles ,  et  les  labiaux  de 
quatre;  ailes  ayant  trois  cellules  cubitales 
complètes.  Ce  genre  renferme  une  quinzai¬ 
ne  d’esp.  européennes  dont  les  plus  répan¬ 
dues  sont  les  A.  pilipes ',  Latr.,  etc.  {Me¬ 
gilla  pilip  es ,  Fabr.),  Refusa  {Apis  refusa, 
Lin.),  Acervorum  et  Parietina  {Megilla 
id.,  Fabr.).  Les  habitudes  de  cette  dernière 
ont  été  pour  Latreille  l’objet  d’un  mémoire 
plein  d’intérêt ,  inséré  dans  le  tome  III  des 
Annales  du  Muséum.  D’après  lui,  la  femelle 
construit  son  nid  dans  les  murs ,  et  élève  à 
l’entrée  un  tuyau  perpendiculaire  légère¬ 
ment  courbé,  composé  de  grains  de  terre; 
après  sa  ponte ,  elle  le  détruit  ou  peut-être 
l’emploie  pour  fermer  l’entrée  du  nid. 

(Bl.) 

*  ANTHOPHORIDES.  ms.  —  Nom 

d’une  des  sous-familles  de  M.  Westwood 
pour  la  famille  des  Mellifères ,  correspon¬ 
dant  à  notre  groupe  des  Anthophorites.  Voy. 
ce  mot.  (Bl.) 

*  ANTHOPHORITES  (Svflos,  fleur;  ?o- 
pàs ,  qui  a  une  tendance  vers),  ins.  —  Nous 
avons  employé  cette  dénomination  {Hist. 
des  Anim.  art. ,  t.  IV)  pour  désigner  un 
groupe  de  la  famille  des  Mellifères  ou  Mel- 


598 


ANT 


ANT 


lîficiens ,  répondant  à  la  division  des  Sco- 
pulipèdes  de  Latreille.  Il  est  caractérisé  par 
les  tarses  postérieurs ,  dont  le  premier  arti¬ 
cle  est  dilaté  inférieurement  au  côté  externe, 
et  couvert,  ainsi  que  le  côté  externe  des 
jambes,  de  poils  épais  et  serrés,  formant  une 
sorte  de  houppe  ou  de  brosse.  Ce  groupe  a 
pour  type  le  g.  Anthophora,  et  renferme 
en  outre  les  g.  Euglossa  (placé  ici  avec 
doute.  Voy.  ce  mot.  ),  Acanthopus,  Epi- 
char  is ,  Centris ,  Ancyloscelis  ,  Saropoda  , 
Melliturga ,  Eucera,  Macrocera,  Melis- 
sodes ,  et  quelques  autres  qui  se  rattachent 
à  ceux-ci  comme  synonymes.  Les  Anthopho- 
rites  ne  se  composent  que  de  deux  sortes 
d’individus  :  des  mâles  et  des  femelles ,  chez 
lesquels  il  existe  des  différences  notables , 
non  seulement  dans  la  couleur,  mais  aussi 
dans  la  structure  des  antennes  et  des  pattes. 
Les  femelles  construisent  leurs  nids  dans  les 
crevasses  des  vieux  murs  ou  dans  les  ter¬ 
rains  ordinairement  exposés  au  soleil  ;  leurs 
cellules  sont  formées  de  terre  et  très  unies 
intérieurement.  (Voy. ,  pour  de  plus  longs 
détails,  MELL1FÈRES.  )  (Bl.) 

♦ANTHOPI1YLLE.  Anthophyllum  (âv- 
005,  fleur;  feuille). polyp.  — Genre 

de  Polypiers  fossiles  ,  établi  par  M.  Goldfuss 
aux  dépens  des  Caryophyllies  ,  et  renfermant 
surtout  les  espèces  dont  les  étoiles  termina¬ 
les  sont  plus  élargies  et  comme  pédicellées. 
Le  plus  grand  nombre  des  Ànthophylles 
appartient  aux  terrains  anciens.  (Duj.) 

ANTHOPHYLLITE.  (  Anthophyl¬ 
lum  ,  clou  de  girofle  ;  à  cause  de  sa  couleur 
brune  ).  min. — Nom  donné  par  Schumacher 
et  Werner  à  un  minéral  brun  rayonné  ,  dé¬ 
couvert  pour  la  première  fois  à  Kongsberg, 
en  Norwège  ,  et  retrouvé  depuis  au  Groën- 
iand.  Werner  y  avait  réuni  la  Bronzite,  sous 
le  nom  d "‘Anthoph.  lamelleux.  La  Bronzite 
n’est  qu’une  variété  de  la  Diallage  (  Voy.  ce 
mot  )  ;  et  l’Anthophyllite  aciculaire,  dont 
Haüy  avait  fait  une  esp.  à  part ,  n’est  lui- 
même  qu’une  variété  d 'Amphibole  actinote. 
Voy.  Amphibole.  (Del.) 

ANTHOPHYSE.  Anthophysa  (  avÆos , 
fleur;  'p.'j'nç,  production  ).infus.-— Genre  de 
la  famille  des  Monadiens,  créé  par  M.  Bory 
pour  le  Volvox  vegetans  de  Müller,  que  M. 
Ehrenberg  a  rangé  parmi  ses  Yorticellines 
dans  son  g.  Epistylis.  Les  Anthophyses  sont 
bien  des  Monadiens,  c’est-à-dire  des  Infu¬ 


soires  nus ,  formés  d'une  substance  gluti- 
neuse,  en  apparence  homogène,  susceptibles 
de  s’agglutiner  et  de  s’étirer  plus  ou  moins, 
et  pourvus  d’un  seul  filament  flagelliforme 
sans  cesse  agité;  mais  ils  se  distinguent  de 
tous  les  autres  Monadiens  en  ce  qu’ils  vivent 
agrégés  en  masses  globuleuses,  à  l’extrémité 
des  rameaux  d’une  sorte  de  petit  Polypier 
rameux ,  sécrété  par  eux-mêmes.  Ces  petits 
rameaux,  d’abord  diaphanes  et  comme  gé¬ 
latineux,  se  colorent  peu  à  peu  et  devien¬ 
nent  solides  et  cornés.  Les  groupes  d’An- 
thophyses,  venant  à  se  détacher  de  leur  sup¬ 
port,  se  meuvent  en  tournoyant  dans  le  li¬ 
quide,  et  ne  pourraient  alors  être  distingués 
des  Uvelles,  qui  sont  des  Monadiens  agré¬ 
gés,  mais  toujours  libres.  Enfin ,  quand, 
spontanément  ou  par  accident,  les  Antho¬ 
physes  sont  désagrégées,  elles  ressemblent 
entièrement  à  des  Monades  proprement  di¬ 
tes.  L’espèce  décrite  par  Müller  ( A .  vege¬ 
tans)  se  trouve  abondamment  dans  l’eau 
de  la  Seine,  à  la  fin  de  l’été;  il  suffit  de  met¬ 
tre  dans  un  flacon,  avec  de  l’eau,  des  herbes 
recueillies  au  fond  du  fleuve,  ou  des  cail¬ 
loux  couverts  de  petites  Conferves,  pour 
voir,  au  bout  de  quelques  jours,  les  Antho¬ 
physes  fixées  aux  parois.  La  longueur  des 
Animacules  isolés  est  d’un  centième  de  mil- 
lim.,  et  le  diamètre  des  groupes  est  de  0,024 
à  0,052  millimètres.  A  (Duj.) 

a:\jiiopogox  (  ’dvQos, ,  fleur  ;  îcciycov, 

barbe  ).  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Graminées,  tribu  des  Chloridées ,  formé 
par  Nuttal  (  Gen .,  t.  I,  p.  82),  et  synonyme 
du  g.  Gymnopogon  de  Palissot  de  Beauvois. 

(C.  L.) 

ANTHOPORA.  zooph.  foss  .—Voyez 
ANTHOPORITA.  (M.  E.) 

ANTIIOPORÏTA  (fivflos,  fleur;  TCO/50S, 
filament),  zoopii.  foss. — Nom  employé  par 
Hofer  pour  désigner  VEncrinites  liliiformis 
(Acta  Helv.,  t.  IV,  p.  204).  (M.  E.) 

AXTHORA,  DC.  (Syst.  I ,  p.  564)  (  «v- 
005 ,  fleur;  0/Î05,  butte;  forme  du  sépale  su¬ 
périeur).  bot.  ph.  —  Section  du  genre 
Aconit,  constituée  par l’A.  Anthora, L.,  et 
offrant  pour  caract.  distinctifs  :  Calice  per¬ 
sistant;  le  sépale  supérieur  (ou  casque)  plus 
ou  moins  rétréci  vers  la  base,  à  embouchure 
arquée  ou  tronquée  (soit  verticalement ,  soit 
très  obliquement),  plus  ou  moins  longue¬ 
ment  rostrée.  Pétales  à  capuchon  très  court 


A1NT 


ANT 


599 


et  terminé  en  labelle  obcordiforme  ou  sub- 
orbiculaire,  longuement  stipité;  onglet  brus¬ 
quement  géniculé  au  sommet.  Graines  ailées 
à  l’un  ou  deux  des  angles,  tantôt  très  lisses, 
tantôt  très  légèrement  rugueuses.  —  Feuilles 
pédatiparties,  peu  ou  point  luisantes.  Fleurs 
d’un  jaune  pâle ,  ou  d’un  bleu  livide ,  ou  pa¬ 
nachées  de  bleu  et  de  jaune.  Racine  tubé¬ 
reuse.  (Spach,IZîsï.  des  Plant,  phan.,  t.  YIÏ, 
p.  580.)  (Sp.) 

*AATHORAIS  (av0o$,  fleur;  opvLç, ,  oi¬ 
seau).  ois. — C’est,  dans  la  liste  ofthe  Généra 
ofBirds  de  Robert  Gray  (1840),  un  g.  de 
sa  famille  des  Melliphagidœ  ouPhilédons,  s.- 
famille  des  Melliphaginœ,  substitué,  par  cet 
auteur,  à  celui  (TAnthomyza  de  Swainson, 
ce  dernier  étant  employé  en  Entomologie ,  et 
dont  les  caractères  sont  :  Bec  assez  court  ; 

langue . ?  Ailes  très  arrondies  ;  toutes  les 

pennes  plus  ou  moins  terminées  en  pointe. 
Queue  échancrée  ;  doigts  latéraux  égaux. 

—  L’esp.  type  citée  par  ces  deux  auteurs  est 
VA.melanura  (Sparr.  Mus.  Caris.,  t.  I ,  pl. 
5,  et  Gray),  A.  cœruleocephala  Swainson. 

(Lafr.) 

AATHOSOME.  Anthosoma  (  av0o$, 
fleur  ;  aw/i»,  corps),  crust.  — Genre  de  l’or¬ 
dre  des  Siphonostomes ,  famille  des  Caligi- 
tes,  tribu  des  Hyménopodes ,  établi  par 
Leacb,  qui  le  caractérise  ainsi  :  Test  arron¬ 
di  en  avant  et  en  arrière.  Antennes  formées 
de  six  articles.  Abdomen  beaucoup  plus  étroit 
que  ce  test  ,  muni  de  deux  lames  folia¬ 
cées  sur  le  dos,  et  de  six  autres  sous  le  ven¬ 
tre  ;  celles-ci  tenant  lieu  des  trois  dernières 
paires  de  pattes.  Pattes  de  la  paire  antérieure 
étendues  en  avant  ;  leur  ongle  étant  crochu, 
et  rencontrant  une  petite  dent  située  vers 
le  sommet  de  l’article  qui  précède.  Pattes 
de  la  seconde  paire  ayant  l’ongle  comprimé. 
Le  dernier  article  de  la  troisième  paire  très 
épais,  denté  antérieurement,  terminé  par 
un  ongle  très  fort  ou  inséré  derrière  les  pat¬ 
tes  de  devant,  et  muni ,  à  son  extrémité,  de 
deux  appendices  droits  et  cornés.  —  L’es¬ 
pèce-type  de  ce  genre  Anthosoma  Smithii, 
Leach,  a  été  trouvée  fixée  à  un  Squale  ( Squa - 
lus  cornubiensis )  sur  la  côte  duDevonshire. 

(H.  L.) 

AATHOSPERME.  Anthospermum , 
Linn.  — •  Tournefortia ,  Pontedera  ,  non  L. 

—  Ambraria ,  Ileist. ,  non  Crus,  (av0oç, 

fleur  ;  arcspfjLx ,  graine  ).  bot.  ph.  —  Genre 


de  la  famille  des  Rubiacées  (  tribu  des  An- 
thospermées,  Cham.  et  Schl.).  11  offre  pour 
caract.  :  Fleurs  dioïques ,  ou  polygames ,  ou 
hermaphrodites.  Tube  calicinal  obové,  adhé¬ 
rent;  limbe 4- ou 3-den té,  minime,  non  per¬ 
sistant.  Corolle  des  fleurs  mâles  ou  herma¬ 
phrodites  rotacée  ,  profondément  3-  à  5-fide  ; 
à  lobes  ovales-oblongs ,  révolutés  lors  de 
l’anthèse.  Corolle  des  fleurs  femelles  mini¬ 
me,  subcampanulée ,  courtement  4-fide ,  à 
lobes  dressés.  Etamines  3  à  5,  saillantes ,  in¬ 
sérées  à  la  base  du  tube  de  la  corolle  ;  filets 
filiformes;  anthères  oblongues,  dressées. 
Ovaire  infère,  2-loculaire,  couronné  d’un 
disque  mince;  loges  1-ovulées;  ovules ana- 
tropes,  renversés,  attachés  au  fond  des  lo¬ 
ges.  Style  très  court ,  terminé  en  2  stigmates 
filiformes,  plumeux.  Péricarpe  ovoïde,  den- 
ticulé  au  sommet,  crustacé,  2-coque,  2-lo- 
culaire  ;  coques  indéhiscentes ,  i-spermes  , 
convexes  au  dos,  planes  antérieurement. 
Embryon  rectiligne ,  subdorsal  dans  un  péri- 
sperme  cartilagineux  ;  cotylédons  foliacés  ; 
radicule  allongée,  infère  (Endlicher,  Gen. 
Plant. ,  p.  524).  —  Herbes  ou  sous-arbris¬ 
seaux  habitant  l’Afrique  australe;  tiges  ra¬ 
meuses;  feuilles  opposées  ou  verticillées , 
connées  par  la  base  (moyennant  une  stipule 
interposée,  prolongée  en  forme  de  dent  au 
delà  du  plan  de  soudure).  Fleurs  axillaires  , 
sessiles ,  opposées  ,  ou  verticillées ,  ou  rare¬ 
ment  paniculées  ;  ovaire  2-  ou  3-bractéolé  à  la 
base.  Ce  g.  comprend  environ  14  esp.  (Sp.) 

*  AATHOSPERMÉES.  bot.  ph.  - 
Tribu  de  la  famille  des  Rubiacées ,  ayant 
pour  type  le  g.  Anthospermum.  (Ad.  J.) 

*  ANTHOSPERMUM.  bot.  ph.  — 

Voyez  ANTHOSPERME. 

*  A  AT  IIOSTEM  A .  bot.  ph.  —  Nom 
donné  à  un  g.  d’Euphorbiacées ,  dont  cha¬ 
que  fleur  («v0os)  mâle  est  réduite  à  une  éta¬ 
mine  [artifioi).  Les  fleurs  des  deux  sexes  sont 
réunies  dans  un  involucre  commun  ,  formé 
par  le  rapprochement  de  deux  lobes  ou 
bractées,  à  chacune  desquelles  est  opposée 
intérieurement  une  petite  glande.  Les  mâles 
sont  nombreuses ,  et  réunies  dans  un  invo¬ 
lucre  particulier  découpé  en  lobes  moins 
profonds,  inégaux,  au  nombre  de  8  environ  ; 
elles  consistent  chacune  en  un  filet  terminé 
à  son  sommet  par  une  anthère  biloculaire , 
entourée  à  sa  base  par  un  petit  calice  5-4-fide 
et  articulé  au  dessous  de  lui  avec  un  pédi- 


600 


AWT 


ANT 


celle  plus  long  que  lui  ;  des  écailles  ou  brac¬ 
tées,  plus  larges,  sont  entremêlées  à  ces  pédi- 
celles.  La  fleur  femelle  est  unique ,  située 
sur  le  côté  de  i’involucre  qui  porte  les  m⬠
les,  portée  sur  un  pédoncule  épais  et  non  ar¬ 
ticulé  ,  et  présente,  dans  un  calice  campa- 
nulé,  à  5-4  dents,  un  ovaire  aminci  supérieu¬ 
rement  en  un  style  court ,  divisé  supérieu¬ 
rement  en  trois  branches  stigmatiques  légè¬ 
rement  bilobées,  creusé  à  l’intérieur  de  trois 
loges  1-ovulées ,  et  qui  devient  une  capsule 
à  3  coques ,  à  sarcocarpe  un  peu  charnu.  — 
La  seule  esp.  connue  est  un  arbre  de  la  Séné- 
gambie  et  du  Congo ,  dont  les  diverses  par¬ 
ties  sont  gonflées  d’un  suc  blanc  et  laiteux 
comme  celui  des  Euphorbes  ,  dont  les  feuil¬ 
les  alternes,  entières  et  glabres,  portent  à  leur 
aisselle,  sur  des  pédoncules  rameux  et  articu¬ 
lés  à  leurs  divisions ,  plusieurs  de  ces  amas 
de  fleurs  que  nous  avons  décrits.  M.  Robert 
Brown  avait  éclairci  la  structure  du  g.  Eu¬ 
phorbe  par  la  comparaison  d’un  autre  g. 
inédit  qu’il  n’avait  pas  nommé  (  Voy .  Gen. 
Remarks ,  p.  24) ,  et  qui  n’est  autre  que  no¬ 
tre  Ànthostema.  Voy .  Ad.  Juss.,  Euphorb ., 
p.  56,  tab.  18 ,  n.  60.  (Ad.  J.) 

AIVTHOSTOMES.  Anthostoma  («vôos, 
fleur  ;  oj/jLx ,  bouche),  helm.  —  Latreille  , 
dans  sa  Famille  naturelle  du  règne  ani¬ 
mal  ,  p.  520 ,  nomme  ainsi  une  famille  de 
Vers  intestinaux  comprenant  les  Tétrarhyn- 
ques ,  les  Floriceps  ou  Anthocéphales ,  etc. 

(P.  G.) 

*ANTHOTHELGES(«v0os,  fleur;  àQel- 
yo»,  je  suce),  ins. — M.  Laporte  ( Essai  d’une 
class .  syst.  des  Hémipt .)  a  employé  cette  dé¬ 
nomination  pour  une  des  deux  grandes  cou¬ 
pes  qu’il  a  établies  dans  les  Hémiptères  hé- 
téroptères  ,  et  désignées  comme  tribus, 
ïl  caractérise  ainsi  celle  des  Anthothelges  , 
en  l’opposant  à  l’autre,  nommée  Hæmathel- 
ges  :  «  Insectes  ne  vivant  pas  de  rapine ,  se 
nourrissant  ordinairement  de  liquides  végé¬ 
taux.  Pattes  antérieures  non  ravisseuses. 
Rostre  souvent  long.  »  Ces  deux  tribus  n’ont 
été  adoptées  par  aucun  entomologiste  ,  non 
seulement  parce  que  les  caractères  présen¬ 
tés  par  M.  Laporte  n’ont  pas  d’importance 
réelle,  mais  encore  parce  que  dans  sa  tribu 
des  Anthothelges  (  suceurs  de  fleurs  )  on 
trouve  les  Hydrometra,  Velia,  Gerris ,  etc., 
insectes  aquatiques ,  essentiellement  carnas¬ 
siers,  et  même  la  Punaise  des  lits.  (Bl.) 


ANTHOTIUM ,  R.  Br.  (  avôoç  ,  fleur  ; 
ùzio'j ,  oreillette  ).  sot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Goodéniacées ,  auquel  son  auteur 
( Prodr .,  p.  582)  assigne  pour  caract.  :  Lim¬ 
be  caîicinal  supère ,  5-parti ,  presque  régu¬ 
lier.  Corolle  2- labiée  ,5-partible,  fendue  an¬ 
térieurement;  onglets  infléchis  aux  bords; 
segments  aptères ,  valvaires  en  préfloraison  : 
les  deux  supérieurs  auriculés  au  bord  inté¬ 
rieur.  Etam.  5,  épigynes  ;  filets  libres  ;  anthè¬ 
res  cohérentes  pendant  l’anthèse.  Ovaire 
2-loculaire.  Style  indivisé;  stigmate  à  en¬ 
veloppe  verticalement  2-labiée  ,  imberbe. 
Fruit  inconnu.  — Herbe  basse,  acauie,  gla¬ 
bre;  feuilles  subcylindriques,  un  peu  dila-* 
tées  vers  la  base  ;  hampes  nombreuses,  dif- 
I fuses,  simples;  fleurs  fasciculées,  accom¬ 
pagnées  de  bractées  foliacées;  corolle  vio¬ 
lette;  pollen  simple.  —  L’A,  humile ,  R. 
Br.  (  Lechenaultia  humilis ,  Spreng.  )  con¬ 
stitue  à  lui  seul  ce  genre.  Cette  plante  ha¬ 
bite  la  Nouvelle-Hollande.  (Sf.)„ 

*  AATHOTHOCHE ,  Endl.  (  Mos, 
fleur  ;t/3oxo’s,  roue),  bot.  pu. — Genre  de  la 
famille  des  Scrophularinées,  tribu  des  Salpi- 
glossidées,  Benth.,  établi  très  récemment 
par  M.  Endlicher  ( Novar .  Stirp.  Decad ., 
fasc,  1,  p.  6  ),  qui  lui  assigne  les  caract. 
suivants  :  Calice  5-fide.  Corolle  infundibu- 
liforme,  à  tube  évasé  vers  le  sommet; 
limbe  rotacé,  5-lobé.  Étamines  5 ,  toutes 
fertiles,  saillantes,  insérées  à  la  gorge  de  la 
corolle.  Filets  subulés ,  flexueux.  Anthères 
à  deux  bourses  confluentes,  s’ouvrant  par 
une  seule  fente  transversale.  Ovaire  2-locu¬ 
laire.  Placentaires  multi-ovulés ,  adnés  à  la 
base  de  la  cloison.  Ovules  ascendants,  ana- 
tropes.  Style  indivisé;  stigmate  capitellé, 
échancré.  Capsule  globuleuse,  2-loculaire, 
4-valve  ;  cloison  membranacée  ,  septifère  à 
la  base,  finalement  libre.  Graines  très  nom¬ 
breuses,  ascendantes,  réticulées,  incom¬ 
bées  à  la  base.  Périsperme  charnu.  Em¬ 
bryon  axile.  Cotylédons  très  courts,  obtus. 
Radicule  cylindrique,  infère.  —  Ce  g.,  que 
son  auteur  classe  entre  les  Anthocercis  et 
les  Browallia,  n’est  fondé  que  sur  une  seule 
esp.  C’est  un  arbrisseau  indigène  de  la 
Nouvelle-Hollande  austro- occidentale,  lai¬ 
neux  sur  toutes  ses  parties  ;  à  feuilles  alter¬ 
nes  ;  à  fleurs  axillaires,  solitaires,  subsessiles, 
petites,  violettes.  (Sp.) 

ANTIIOXANTHUM  l  Moi .  fleur  ; 


ANT 


ANT 


COI 


£*v0o'î,  jaune  ).  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Graminées  ,  tribu  des  Phalaridées, 
formé  par  Linné ,  et  ainsi  caractérisé  : 
Epiliets  triflores  ;  les  deux  fleurs  inférieures 
neutres  ;  la  supérieure  hermaphrodite.  Glu- 
ines  2 ,  carénées  ;  l’inférieure  plus  courte , 
uninerve;  la  supérieure  trinerve.  Dans  les 
fleurs  neutres ,  une  paléole  canaliculée , 
échancrée  au  sommet ,  aristée  dorsalement. 
Dans  la  fleur  hermaphrodite ,  2  paléoles  na- 
viculaires  ,  nautiques  ;  la  supérieure  uniner¬ 
ve  ,  enveloppée  par  l’inférieure.  Squammu- 

r 

les  nulles.  Etamines  2.  Ovaire  sessile.  Styles 
2;  stigmates  distiques- plumeux.  Cariopse 
subcylindrique,  libre  entre  les  paléoles,  étroi¬ 
tement  fermées.  — Les  espèces  de  ce  genre  , 
au  nombre  de  douze  environ ,  sont  peran- 
nuelles ,  aromatiques  ;  elles  croissent  dans 
toute  l’Europe ,  à  l’exception  du  nord ,  et 
paraissent  avoir  été  transportées  dans  l’A¬ 
mérique  boréale  ;  les  feuilles  en  sont  planes, 
en  ligule  allongée  ;  l’inflorescence  est  en  pa- 
nicule  spiciforme,  simple,  sinuée.  On  en  cul¬ 
tive  quelques  espèces  dans  les  jardins. 

(  C.  L.) 

*ANTHOZOA  (av0os,  fleur;  Ç£>ov,  ani¬ 
mal  ).  polyp.  —  Nom  employé  par  M. 
Ehrenberg  pour  désigner  la  grande  division 
des  Polypes  à  une  seule  ouverture  digesti¬ 
ve  ;  groupe  que  M.  Milne-Edwards  a  proposé 
d’appeler  sous-classe  des  Polypes  paren¬ 
chymateux.  (M.  E.) 

*  ANTHRACIAS  (  dvdpxxi aS  ,  noir 

comme  du  charbon  ).  ins. —  Genre  de  Co¬ 
léoptères  hétéromères,  famille  des  Ténébrio- 
nites ,  établi  par  Steven ,  et  adopté  par  M. 
Dejean,  qui,  dans  son  dernier  Catalogue  ,  le 
place  immédiatement  avant  le  g.  Toxicum 
de  Latreille.  Il  a  pour  type  VAnth.  bicornis 
de  Steven,  le  meme  insecte  que  VUloma 
cornuta  de  Fischer,  ou  le  Tenebrio  fusca  de 
Frivaldsyky.  (D.) 

*  ANTHRACIDES  charbon  ; 

eTJ'cç,  aspect),  min. —Nom  que  porte,  dans 
la  méthode  de  Beudant ,  une  famille  de  mi¬ 
néraux  dont  le  Carbone  constitue  le  type 
fondamental.  L’auteur  l’a  changé  ,  depuis , 
en  celui  de  Carbonedes.  (Del.) 

ANTHRACIENS.  Anthracn  (  ü^pi- 
y.ioç,  noir  comme  du  charbon),  ins.  —  Tri¬ 
bu  de  l’ordre  des  Diptères ,  division  des 
Brachocères,  subdivision  des  Tétrachoètes, 
famille  des  Tanystomes.  Elle  présente  les 


caract.  suiv.  :  Tête  ordinairement  arrondie 
antérieurement  ;  trompe  courte  et  dirigée 
en  avant  ;  lèvres  terminales  distinctes  ;  pal¬ 
pes  insérés  sur  la  base  de  la  trompe,  le 
plus  souvent  d’un  seul  article  distinct  ;  an¬ 
tennes  presque  toujours  distantes  ;  yeux  sépa¬ 
rés  dans  les  deux  sexes.  Thorax  plan;  pieds 
menus  ;  pelotes  des  tarses  très  petites,  quel¬ 
quefois  nulles.  Ailes  grandes,  écartées,  ayant 
ordinairement  quatre  cellules  postérieures. 
Les  Anthraciens,  compris  dans  le  g.  Mou¬ 
che  de  Linné ,  en  furent  détachés  par  Sco- 
poli,  qui  en  fit  le  g.  Anthrax.  Plus  tard, 
Latreille  et  Fallen  en  firent  une  tribu  que 
Meigen,  Wildemann,  et  M.  Macquart,  à  leur 
exemple,  réunirent  depuis  à  la  tribu  des 
Bombyliens  ;  cependant  ce  dernier  les  en  a 
de  nouveau  séparés.  Ils  diffèrent,  en  effet, 
des  précédents  par  leur  tête  presque  sphé¬ 
rique ,  placée  à  la  hauteur  du  thorax;  par 
leur  trompe ,  courte  et  cachée  dans  la  bou¬ 
che;  par  leur  corps,  moins  velu;  par  leurs 
grandes  ailes ,  dont  la  livrée  de  deuil  est  re¬ 
marquable.  Ces  caractères  extérieurs  donnen 
aux  Anthraciens  une  physionomie  toute  par¬ 
ticulière,  et  ils  présentent,  en  outre,  dans 
la  plupart  de  leurs  organes ,  d’autres  diffé¬ 
rences  qui  établissent  une  ligne  de  démarca¬ 
tion  bien  tranchée  entre  eux  et  les  tribus 
voisines.  Cette  tribu,  telle  qu’elle  existe 
maintenant,  renferme  sept  g.,  dont  voici  les 
noms  :  Mulion,  Corsomyze  ,  Enice,  An¬ 
thrax ,  Tomomyze ,  Lomatie  et  Hirmo- 
nèvre  (  Voy.  ces  différents  noms  ).  Dans 
cette  nomenclature  on  ne  voit  pas  figurer  le 
g.  Némestrine  de  Latreille,  qu’il  compre¬ 
nait  dans  cette  même  tribu;  mais,  d’après 
la  méthode  de  M.  Macquart ,  que  nous  sui¬ 
vons  ici  comme  la  plus  récente  et  la  plus 
complète,  il  fait  partie  de  la  tribu  des  Né- 
mestrinides. 

Les  Anthraciens  se  trouvent  partout, 
mais  bien  plus  fréquemment  dans  les  con¬ 
trées  méridionales.  Leurs  larves  ne  sont  pas 
encore  connues.  Suivant  Latreille,  leurs 
nymphes  sont  nues,  incomplètes,  avec  les 
segments  du  corps  munis  de  petites  poin¬ 
tes.  (D.) 

ANTHRACITE  (  àvdpxxizrn ,  qui  res¬ 
semble  à  du  charbon  ).  min.  et  géol.  — 
Glanzkohle,  W.  ;  vulgairement  Houille  écla¬ 
tante  ,  Houille  et  Charbon  incombustible. 
Substance  minérale  de  la  classe  des  Combus- 

58* 


T.  I. 


60*2 


AM 


AM 


iibles  non  métallique» ,  opaque ,  d’un  noir 
métalloïde ,  composée  de  carbone  presque 
pur,  sans  bitume,  avec  3  ou  4  p.  100  de  matiè¬ 
re  terreuse ,  et  quelques  traces  d’hydrogène. 
On  l’a  regardée  comme  une  variété  de  la 
Houille,  en  la  distinguant  cependant  des 
Houilles  communes  par  les  épithètes  de  sè¬ 
che,  d’éclatante  et  d’incombustible.  Elle 
diffère  de  la  véritable  Houille  par  sa  compo¬ 
sition  ,  et  par  les  caract.  suivants ,  qui  en 
sont  la  conséquence  :  Elle  brûle  difficile¬ 
ment  ,  avec  une  flamme  très  courte ,  sans 
aucune  fumée  ni  odeur ,  s’éteignant  à  l’in¬ 
stant  même  où  on  ia  retire  du  foyer ,  et  se 
couvrant  alors  d’un  enduit  de  cendres  blan¬ 
ches.  L’Anthracite  peut  être  employé  com¬ 
me  combustible  ;  mais  on  ne  l’enflamme 
que  difficilement  lorsqu’il  est  en  petite 
quantité  ;  il  faut ,  pour  y  parvenir  ,  le  mê¬ 
ler  avec  du  bois  ou  de  la  Houille,  et  dispo¬ 
ser  surtout  les  fourneaux  de  manière  à  ce 
qu’il  y  ait  un  fort  tirage  ;  mais,  une  fois  qu’il 
est  embrasé ,  la  combustion  se  continue 
d’elle-même ,  en  produisant  une  chaleur 
intense.  On  ne  peut  en  faire  usage  ni  dans 
les  foyers  d’appartement ,  ni  dans  la  forge 
du  maréchal  ;  mais  on  l’emploie  avec  avan¬ 
tage  dans  une  multitude  d’usines  où  l’on  a 
besoin  d’une  haute  température.  On  s’en 
sert  principalement  pour  la  cuisson  de  la 
chaux ,  des  briques ,  des  poteries ,  pour  le 
chauffage  des  fours  de  verrerie ,  et  des 
chaudières  de  machines  à  vapeur.  Ce  com¬ 
bustible  a  été  beaucoup  trop  négligé  en 
France  et  dans  d’autres  pays  d’Europe , 
quoiqu’il  y  soit  assez  abondant  ;  mais ,  de¬ 
puis  un  certain  nombre  d’années ,  il  joue  un 
très  grand  rôle  aux  États-Unis  d'Amérique, 
où  il  est  répandu  avec  une  profusion  ex¬ 
traordinaire.  La  Pensylvanie  ,  le  Connecti¬ 
cut  et  la  Virginie ,  lui  doivent  une  grande 
partie  de  leur  prospérité. 

Le  principal  gisement  de  l’Anthracite  est 
dans  les  terrains  de  transition  ,  au  dessous 
du  terrain  houiller  ;  on  le  trouve  là  en  cou¬ 
ches  ou  en  amas  ,  au  milieu  de  dépôts  aré- 
nacés  ,  et  dans  le  voisinage  des  roches  por- 
phyriques  et  amygdalaires ,  auxquelles  on 
attribue  généralement  une  origine  ignée  ; 
il  est  accompagné  quelquefois  d’empreintes 
végétales.  Cette  analogie  dans  les  caractères 
géologiques  de  l’Anthracite  et  de  la  Houille 
donne  à  penser  que  l’Anthracite  n’est  que 


de  la  Houille  calcinée ,  une  sorte  de  Coke 
naturel ,  qui  s’est  formé  dans  le  sein  de  la 
terre ,  à  l’époque  des  grandes  éruptions  de 
Porphyres.  On  voit ,  en  effet ,  dans  les  dé¬ 
pôts  de  Houille  proprement  dite,  des  por¬ 
tions  de  ce  combustible  qui  sont  changées 
en  véritable  Anthracite  dans  les  points  où 
elles  touchent  les  filons  de  Porphyre  ou  de 
Basalte  qui  souvent  les  traversent.  L’xànthra- 
cite  ne  se  trouve  pas  seulement  au  dessous 
de  la  Houille  et  au  milieu  d’elle  ;  on  le  ren¬ 
contre  encore  dans  les  terrains  beaucoup 
plus  élevés ,  au  milieu  du  Lias  des  Alpes , 
et  c’est  à  cette  position  que  l’on  rapporte  les 
dépôts  anthraciteux  du  Dauphiné,  de  la  Ta- 
rentaise ,  du  Faucigny  ,  du  Valais ,  etc.  Les 
principaux  gîtes  de  ce  combustible  en  Fran¬ 
ce  sont  dans  les  départements  de  l’Isère , 
des  Hautes-Alpes ,  de  la  Mayenne  et  de  la 
Sarthe. 

Dans  la  classification  de  M.  Brongniart  et 
dans  celle  de  M.  Cordier ,  l’Anthracite  for¬ 
me  une  esp.  de  Roche.  (Del.) 

ANTII R ACOLITHE  (  &vOP* | ,  , 

charbon  ;  pierre),  min.  —  Nom  donné 
par  de  Born  à  une  variété  d’Anthracite 
trouvée  à  Schemnitz,  en  Hongrie.  (Del.) 

*  ANTHRACOTHERIUM  («v^C 
xos,  charbon  ;  dypîov,  animal  ).  mam.  foss. 
—  Nom  donné  par  Cuvier  à  un  genre  de 
Mammifères  fossiles  de  l’ordre  des  Pachy¬ 
dermes  ,  qui  tient  des  Anoplotheriums  et  des 
Chéropotames,  et  dont  les  premiers  débris 
ont  été  trouvés  dans  les  lignites  ou  charbons 
de  Cadibona.  Ces  animaux  paraissent  avoir 
eu  quatorze  molaires  en  haut ,  et  en  bas 
deux  canines,  et,  du  moins  la  grande  espèce, 
quatre  incisives  en  bas.  Le  nombre  de  celles 
de  la  mâchoire  supérieure  n’est  point  en¬ 
core  connu.  Les  trois  arrière  -  molaires  su¬ 
périeures  des  Anthracotheriums  sont  à  cou¬ 
ronne  carrée ,  composée  de  quatre  grandes 
pyramides ,  presque  quadrangulaires.  L’an¬ 
gle  interne  de  ces  pyramides  étant  mousse  , 
ces  dents  sont  plus  ou  moins  convexes  du 
côté  du  palais.  En  outre,  une  pyramide 
moyenne ,  triangulaire ,  est  située  entre 
l’interne  et  l’externe  de  devant  ;  et,  de  plus, 
le  bord  externe  de  la  base  de  la  dent  se 
relève  et  forme  trois  pointes  obtuses ,  une 
plus  grande  à  l’angle  antérieur ,  une  moyen¬ 
ne  au  milieu ,  et  une  plus  petite  à  l’angle 
postérieur.  A  demi  usées  ces  dents  ont  une 


AÏNT 


ANT 


603 


grande  ressemblance  avec  celles  des  Ano- 
plotheriums ,  et  n’en  différent  guère  que 
par  la  face  externe  ,  qui  est  creusée  de  sil¬ 
lons  pour  former  les  pointes  dont  nous  ve¬ 
nons  de  parler.  La  quatrième  molaire  est  à 
deux  pyramides ,  avec  un  bourrelet  circu¬ 
laire  relevé  en  pointe  aux  deux  angles  de  la 
face  externe  ;  les  trois  premières  sont  com¬ 
posées  d’une  pyramide ,  et  d’un  bourrelet 
qui  forme  une  pointe  basse  et  mousse  à  la 
partie  interne ,  et  qui  se  relève  aux  angles 
en  une  crête  qui  va  se  réunir  à  la  pointe. 

Les  arrière-molaires  inférieures  ,  plus 
étroites  ,  sont  également  formées  de  quatre 
pointes ,  à  l’exception  de  la  dernière ,  qui 
en  a  cinq ,  avec  de  légères  collines  de  réu¬ 
nion  ;  les  antérieures  sont  à  une  et  à  deux 
pointes  comprimées  latéralement.  Les  cani¬ 
nes  sont  épaisses,  et  les  incisives  inférieu¬ 
res  sont  projetées  en  avant  comme  dans  les 
Cochons. 

Cuvier  en  a  décrit  cinq  esp.  :  une  grande 
de  Cadibona  ( Anthr .  magnum )  ;  une  petite 
du  même  lieu ,  de  moitié  moins  grande 
(Anthr.  minus  )  ;  une  encore  plus  petite  des 
environs  d’Agen  (Anthr.  minimum );  une 
du  Puy,  en  Velay  (Anthr.  velonum)  ;  et 
enfin  une  découverte  en  Alsace  (Anthr.  al- 
saticum ). 

La  grande  esp.  parait  avoir  eu  deux  races 
de  taille  un  peu  différente ,  et  qui ,  sous  ce 
point  de  vue ,  si  les  variations  de  grandeur 
ne  tiennent  pas  aux  sexes  des  individus, 
sont  dans  les  mêmes  rapports  que  les  deux 
races  de  Rhinocéros  bicorne ,  aujourd’hui 
vivantes  à  côté  l’une  de  l’autre  à  Sumatra. 
L’abbé  Croizet  en  a  découvert,  dans  les  ter¬ 
rains  lacustres  de  l’Auvergne ,  plusieurs  es¬ 
pèces  qui  n’ont  point  encore  été  confrontées 
avec  celles  de  Cuvier,  mais  qui  donnent  aus¬ 
si,  pour  la  plus  grande,  deux  races  de  taille 
différente.  M.  de  Saint-Léger  a  trouvé  dans 
les  environs  de  Digoin ,  sur  les  bords  de  la 
Loire  ,  des  dents  d’Anthracotherium  non  en¬ 
core  décrites,  qui  paraissent  être  semblables 
à  celles  de  la  grande  esp.  de  Cadibona,  et  qui 
indiquent  aussi  deux  races,  l’une  un  peu 
plus  grande  que  l’autre.  Une  mâchoire  in¬ 
férieure  de  la  grande  esp.  trouvée  par  M. 
l’abbé  Croizet  a  montré  que  le  bord  infé¬ 
rieur  de  cette  mâchoire  est  pourvu  d’une 
forte  saillie  apophysaire  qui  se  projette  en 
dehors  vis-à-vis  des  troisième  et  quatrième 


môlaires.  Cette  proéminence  donnait  sans 
doute  attache  à  un  fort  muscle  digastrique , 
et  portait  peut-être,  en  outre,  un  tubercule 
analogue  à  celui  que  le  Sanglier  à  masque 
offre  à  sa  mâchoire  supérieure.  (L.  D.) 

*ANTHRAKONITE  (Svfy *Ç,  ,  char¬ 

bon).  me*.  —  Simple  variété  de  calcaire  , 
mélangée  de  charbon.  Voy.  madhépokite. 

(Del.) 

*  ANTHRASOMUS  (  4vfy«g, 
noir;  <?£/*«,  corps),  ixs.  —  Genre  de  l’ordre 
des  Coléoptères  hétéromères,  famille  des 
Mélasomes,  tribu  des  Blapsides,  fondé  par 
M.  Guérin  sur  une  espèce  unique  rappor¬ 
tée  du  Chili  par  M.  Gaudichaud,  et  à  la¬ 
quelle  il  a  donné  le  nom  spécifique  de  Che- 
vrolaiii.  Ce  g. ,  que  M.  Guérin  regarde 
comme  voisin  du  g.  Platynotus  de  Fabri- 
cius,  est  ainsi  caractérisé: Chaperon  échan- 
cré;  labre  très  saillant,  de  la  largeur  du 
bord  antérieur  du  chaperon,  un  peu  moins- 
long  que  large,  échancré  au  bord  antérieur. 
Lèvre  inférieure  beaucoup  moins  large  que 
le  dessous  de  la  tête  ,avec  une  languette  sail¬ 
lante  échancrée;  palpes  maxillaires  allon¬ 
gées,  avec  le  dernier  article  plus  long  que 
large,  coupé  obliquement  au  bout;  corps 
ovalaire,  assez  bombé;  pattes  robustes, 
courtes,  avec  les  jambes  antérieures  un  peu. 
plus  larges  et  un  peu  aplaties.  Corselet  plus 
large  que  les  élytres  dans  le  mâle. 

M.  Dejean  comprend  V Anthr.  Chevrota - 
tii  de  M.  Guérin  dans  le  g.  Praocis  d’Esch- 
scholtz.  Suivant  M.  Blanchard,  cette  espèce 
est  répandue  dans  les  collections  de  Paris, 
sous  le  nom  de  Pr.  sylphoïdes.  (D.) 

ANTHRAX  (àvdpptÇ,  charbon;  couleur 
des  insectes  ).  uvs.  — Genre  de  l’ordre  des 
Diptères,  division  des  Brachocères,  subdi¬ 
vision  des  Tétrachoètes ,  famille  des  Tanyi- 
stomes,  tribu  des  Anthraciens,  dont  il  est  le 
type.  Ce  g.,  créé  par  Scopoli  aux  dépens  des 
Mouches  de  Linné  et  de  Geofl'roy,  a  été  adop¬ 
té  par  Fabricius,  Duméril ,  etc. ,  et  divisé 
ensuite  en  trois  g.  par  Latreille,  savoir: 
Les  Némestrines ,  les  Mutions  et  les  An¬ 
thrax  proprement  dits.  C’est  de  ce  dernier 
g. ,  ainsi  réduit ,  qu’il  est  ici  question.  Voi¬ 
ci  les  caract.  que  lui  assigne  M.  Macquart  : 
Face  ordinairement  unie.  Troisième  article 
des  antennes  court,  ordinairement  à  base 
sphérique.  Yeux  réniformes ,  séparés  dans 
les  deux  sexes.  Quatre,  trois  ou  deux  ceüu- 


ANT 


604 

les  sous-marginales  aux  ailes.  M.  Macquart 
décrit  35  espèces  d 'Anthrax,  qu’il  divise  en 
quatre  sections  d’après  la  couleur  des  ailes , 
le  nombre  de  leurs  cellules  sous-marginales, 
et  la  forme  de  l’épistome ,  plus  ou  moins 
avancé.  Sur  ce  nombre ,  7  sont  exotiques  ; 
les  autres  appartiennent  à  l’Europe,  et  la 
plupart  à  sa  partie  méridionale.  Ces  Diptè¬ 
res  ,  dont  le  vol  est  rapide ,  se  font  remar¬ 
quer  par  leur  corps  velouté ,  quelquefois  orné 
de  bandes  d’argent,  et  par  leurs  ailes  larges, 
moitié  opaques  et  moitié  transparentes.  La 
partie  opaque  est  souvent  noire ,  et ,  dans 
tous  les  cas ,  de  la  couleur  du  corps.  Nous 
ne  citerons  que  trois  espèces  :  IM.  entouré , 
Anthrax  circumdata  de  Hoffmansegg,  ou 
hottentota  de  Fabricius,  qui  peut  être  consi¬ 
dérée  comme  le  type  du  g.  ;  IM.  agréable, 
venusta,  deMeigen,  qui  se  trouve  aux  envi¬ 
rons  de  Paris  ;  et  IM.  sinuata  de  Fallen  ou 
Morio  de  Fabricius,  commun  dans  toute 
l’Europe.  (D.) 

♦  ANTHRAXIFÈRE  (  âvfyaÇ,  char¬ 
bon  ;  pi/? w,  je  porte  ).  géol.—  Nom  donné 
par  quelques  géologues  à  une  famille  de  Ro¬ 
ches  souvent  colorées  par  l’Anthracite.  M. 
Cordier  se  sert  aussi  du  mot  Anthraxiferes 
pour  désigner  un  groupe  de  terrains  carac¬ 
térisés  par  la  présence  de  l’Anthracite. 

(C.  ü’O.) 

ANTHRÈXE.  Ânthrenus(àvdprvri,  guê¬ 
pe  ,  frelon.  On  ne  conçoit  pas  pourquoi 
Geoffroy  a  donné  ce  nom  h  un  g.  de  Coléo¬ 
ptères  qui  n’a  rien  de  commun  avec  les  Guê¬ 
pes).  ins. — Genre  de  Coléoptères  pentamères 
établi  par  Geoffroy  et  adopté  par  tous  les 
entomologistes.  M.  Ruméril  le  range  dans  sa 
famille  des  Solidicornes  ou  Stéréocères ,  et  le 
caractérise  ainsi  :  Elytres  couvertes  de  poils 
ou  d’écailles  colorées.  Tête  engagée  dans 
le  corselet.  Antennes  très  courtes ,  en  masse 
solide.  Latreille  le  place  dans  sa  famille  des 
Clavicornes ,  et  lui  assigne  pour  caractères  : 
Pattes  contractiles,  dont  les  jambes  se  re¬ 
plient  sur  le  côté  postérieur  des  cuisses,  aux¬ 
quelles  elles  sont  annexées ,  et  dont  les  tar¬ 
ses  sont  libres.  Antennes  en  masse  solide , 
se  logeant  dans  une  cavité  pratiquée  aux  an¬ 
gles  antérieurs  du  corselet.  Mandibules  pe¬ 
tites  ou  point  saillantes.  Avant-sternum  di¬ 
laté  à  son  extrémité  antérieure  pour  recevoir 
la  bouche.  Corps  ovoïde. 

LesAnthrènes  sont  de  très  petits Coîéopt., 


à  corps  ovale  et  presque  globuleux,  et  dont 
les  élytres  et  le  corselet  sont  agréablement 
colorés  par  une  poussière  écailleuse  analo¬ 
gue  à  celle  qui  couvre  les  ailes  des  Lépido¬ 
ptères  ;  aussi  suffit-il  du  moindre  frottement 
pour  enlever  cette  poussière ,  et  alors  l’in¬ 
secte  paraît  lisse  et  tout  noir.  On  rencontre 
souvent  les  Anthrènes  en  quantité  sur  les 
fleurs,  dont  elles  sucent  la  liqueur  mielleuse. 
Quelques  espèces  se  tiennent  de  préférence 
dans  l’intérieur  de  nos  habitations.  Si  ces 
Insectes  sont  très  innocents  à  l’état  parfait , 
il  n’en  est  pas  de  même  de  leurs  larves ,  qui 
ne  sont  que  trop  connues  par  les  ravages 
qu’elles  causent  dans  les  collections  d’ani¬ 
maux  desséchés,  aux  dépens  desquelles  elles 
vivent.  Ces  larves  ont  une  tête  écailleuse , 
arrondie,  garnie  de  deux  espèces  d’antennes 
coniques,  très  courtes,  et  munie  de  deux 
mandibules  très  fortes,  à  l’aide  desquelles 
elles  détruisent  promptement  tout  ce  qu’elles 
attaquent.  Leur  corps  est  composé  de  12  ou 
13  anneaux ,  dont  les  trois  premiers  sont  sup¬ 
portés  chacun  par  une  paire  de  pattes  écail¬ 
leuses  terminées  par  un  crochet  recourbé. 
Tous  ces  anneaux  sont  couverts  de  poils  dis¬ 
posés  en  faisceaux  ou  en  aigrettes,  principa¬ 
lement  sur  les  côtés  et  à  la  partie  postérieure 
du  corps.  Ces  poils,  qui  sont  érectiles,  sont 
habituellement  couchés  en  arrière;  mais  la 
larve  les  redresse  dès  l’instant  qu’elle  se  sent 
toucher,  comme  fait  le  Porc-épic  avec  ses 
piquants  lorsqu’on  l’irrite  ou  qu’on  s’en 
approche.  Ces  houppes  de  poils  érectiles  suf¬ 
fisent  pour  distinguer  les  larves  des  Anthrè¬ 
nes  de  celles  des  Dermestes ,  avec  lesquelles 
elles  ont  d’ailleurs  beaucoup  de  rapports. 
Ces  larves  changent  plusieurs  fois  de  peau , 
et  mettent  près  d’un  an  à  parvenir  à  toute 
leur  taille  avant  de  passer  à  l’état  de  nymphe. 
Cette  métamorphose  présente  cela  de  singu¬ 
lier  qu’elle  s'opère  sans  que  la  larve  se  dé¬ 
pouille  de  sa  dernière  peau,  qui  se  fend 
seulement  le  long  du  dos,  et  sert  de  coque 
à  la  chrysalide.  L’insecte  parfait  écîot  au 
printemps  suivant. 

On  rencontre  des  larves  d’ Anthrènes  dans 
presque  toutes  les  saisons  ;  mais  c’est  princi¬ 
palement  à  la  fin  de  l’été,  lorsqu’elles  ont 
acquis  presque  toute  leur  grosseur,  qu’elles 
font  le  plus  de  dégâts.  Le  moyen  le  plus  effi¬ 
cace  pour  en  débarrasser  les  collections  qui 
en  sont  attaquées,  c’est  de  recourir  au  Né- 


ANT 


ANT 


G  05 


crentome  ( Voy .  ce  mot).  Quant  aux  préser¬ 
vatifs  ,  nous  n’en  connaissons  pas  de  plus 
sûrs  que  beaucoup  de  soin ,  de  propreté,  et 
surtout  l’attention  de  tenir  hermétiquement 
fermés  les  armoires ,  cadres ,  tiroirs ,  etc. , 
qui  contiennent  les  collections ,  afin  d’em¬ 
pêcher  les  Anthrènes  d’y  pénétrer  pour  y 
déposer  leurs  œufs. 

M.  Dejean,  dans  son  dernier  Catalogue , 
mentionne  24  espèces  de  ces  petits  Coléoptè¬ 
res,  dont  15  exotiques  et  9  d’Europe.  Nous 
n’en  citerons  qu’une,  VAnthrenus  museo- 
rum  Fabr. ,  qui  est  le  plus  grand  fléau  des 
collections.  Elle  est  figurée  dans  Olivier,  t. 
II ,  n.  14  ,  pl.  1 ,  fig.  1.  (D.) 

*  ANTIIREPTES  (&v0o«,  fleur  •  pèicta  , 
j’ai  du  penchant  pour  ).  ois.  —  Genre  éta¬ 
bli  par  Swainson,  faisant  partie,  dans  sa  clas¬ 
sification,  de  sa  famille  Cinnyridœ  (les  Soui- 
mangas),  et  ayant  pour  caract.  :  Bec  médio¬ 
cre  ,  assez  fort ,  légèrement  courbé ,  s’élar¬ 
gissant  vers  la  base,  où  il  est  beaucoup  plus 
large  que  haut.  Base  de  la  mandibule  infé¬ 
rieure  épaisse  et  non  couverte  en  partie  par 
la  supérieure.  Ailes,  queue  et  pattes,  com¬ 
me  dans  le  g.  Cinnyris  (  Souimanga  ).  — 
L’esp.  type  est  VÂnt.  javanica  (ZooL  ill., 
t.  I,  pl.  121).  (Lafr.) 

ANTHRIBE.  Anthribus  (JkvQoç,  fleur  ; 
T^rSoü,  je  broie),  rvs. —  Genre  de  l’ordre  des 
Coléoptères  tétramères ,  famille  des  Curcu- 
lionides,  fondé  par  Geoffroy  ,  et  adopté  par 
la  plupart  des  entomologistes  qui  sont  venus 
ensuite,  mais  avec  de  grandes  modifications  : 
car,  des  7  esp.  que  l’auteur  y  rapporte ,  les 
trois  premières  seules  sont  des  Anthribes 
pour  Fabricius,  ainsi  que  pour  Latreille, 
qui  range  la  quatrième  dans  les  Nitidules , 
et  les  trois  dernières  parmi  les  Phalacres  de 
Paykull  ;  tandis  qu’Olivier  forme  son  g.  Ma- 
croeépkale  avec  les  trois  premières ,  et  con¬ 
serve  aux  autres  le  nom  générique  Anthri¬ 
bes  ,  bien  ,  comme  le  fait  observer  Latreille, 
que  ce  soient  des  insectes  très  différents  de 
ceux  que  Geoffroy  avait  particulièrement  en 
vue  en  créant  son  g.  Anthribe.  En  définitive, 
le  g.  dont  il  s’agit,  tel  qu’il  est  consacré  au¬ 
jourd’hui  par  l’ouvrage  de  Schœnherrsur  la 
famille  des  Curculionides,  et  par  le  dernier 
Catalogue  de  M.  Dejean ,  n’a  plus  de  rap¬ 
ports  que  nominativement  avec  celui  de 
Geoffroy  :  car  aucune  des  esp.  qu’il  renferme 
maintenant  n’a  été  connue  de  cet  auteur. 


Ces  espèces  sont  au  nombre  de  10,  dont  9 
exotiques,  et  1  d’Europe.  Cette  dernière  est 
V Anthribus  albinus  de  Fabricius,  et  le  Ma- 
crocephalus  albinus  d’Olivier,  t.  IY,  n.  80, 
pl.  1  ,  fig.  4. 

Dans  sa  famille  des  Curculionides,  Schoen- 
herr  comprend  le  g.  Anthribe  dans  l’ordre 
des  Orthocères  et  la  division  des  Anthribi- 
des ,  et  lui  donne  les  caractères  suivants  : 
Antennes  assez  minces ,  insérées  dans  une 
cavité  profonde  au  dessous  des  yeux  ;  celles 
du  mâle  souvent  plus  longues  que  le  corps , 
avec  la  massue  étroite  ou  peu  épaisse ,  le 
dernier  article  allongé,  aigu  ;  celles  de  la  fe¬ 
melle  plus  courtes ,  avec  la  massue  très 
épaisse ,  le  dernier  article  très  court ,  aigu  ; 
dans  quelques  unes  ,  la  massue  s’élargit  un 
peu  ;  elle  est  comprimée  avec  les  articles,  peu 
serrés.  Rostre  court,  large,  réfléchi,  pro¬ 
fondément  échancré  au  sommet.  Mandibules 
arquées ,  aiguës  à  l’extrémité ,  munies  en 
dedans  d’une  seule  dent  obtuse.  Yeux  laté¬ 
raux,  proéminents,  échancrés  antérieure¬ 
ment.  Corselet  plus  étroit  dans  sa  partie 
antérieure,  un  peu  tronqué  postérieurement, 
à  angles  très  aigus,  convexe  en  dessus,  avec 
un  rebord  latéral  avant  la  base.  Élytres  ob- 
longues  ,  subcylindriques,  très  convexes  en 
dessus. 

De  Géer  a  établi  sous  le  nom  d"1  Anthribe 
un  g.  d’insectes  ayant  pour  type  le  Sylpha 
rustica  de  Linné  et  de  Fabricius  ;  ce  g.  n’a 
rien  de  commun  avec  celui  dont  il  est  ques¬ 
tion  dans  cet  article.  (D.) 

*ANTHRIBIDES  («v0o5,  fleur  ;  rpifa , 
je  détruis  ;  etc ?oç,  forme  ;  c’est-à-dire  forme 
des  Anthribes ).  nvs.  —  Nom  donné  par  La¬ 
treille  à  une  tribu  de  sa  famille  des  Rhyncho-r 
phores ,  et  par  Schoenherr  à  la  seconde  di¬ 
vision  de  l’ordre  des  Orthocères  dans  sa  fa¬ 
mille  des  Curculionides.  Ses  caractères  sont  : 
Rostre  ordinairement  large ,  recourbé ,  ra¬ 
rement  allongé,  peu  avancé.  Antennes  droi¬ 
tes  ,  très  souvent  en  massue ,  composées  de 

r 

11  articles.  Elytres  ne  couvrant  pas  l’anus. 
Tarses  dont  les  4  articles  sont  peu  distincts  , 
le  deuxième  absorbant  presque  toujours  le 
troisième.  Cette  division  se  compose  de  57 
g.,  dont  les  noms  suivent  :  Sintor ,  Topho- 
deres,  Ptychoderes,  Phloepemon,  Dendro- 
pemon ,  Ecelonerus,  Brachytarsus ,  Eu- 
corynus,  Eugonus ,  Phloeotragpxs ,  Meco- 
cerus ,  Litocerus,  Mecolarsusy  Lagopezus, 


606 


ANT 


ANT 


Jschnocerus  ,  Acorynus  ,  Phloeophilus  , 
Stenocerus,  Analotes,  Gymnognathus,  Ute- 
rosomus ,  Tropideres ,  Enedreytes ,  Crato- 
paris ,  Platyrhinus ,  Xylinades ,  Xenoce- 
rus,  Anthribus,  Blaberus,  Piezocorynus , 
Parablops,  Corrhecerus ,  Phœnithon ,  Po- 
lycorynus ,  Caranistes ,  Arœcerus  et  Alti- 
copus .  La  plupart  de  ces  nouveaux  g.  ont 
été  formés  aux  dépens  de  l’ancien  g.  An¬ 
thribus  ,  devenu  insuffisant  pour  y  rappor¬ 
ter  le  grand  nombre  d’esp.  découvertes  de¬ 
puis  sa  fondation.  La  majeure  partie  des 
Anthribides  sont  exotiques.  Parmi  celles 
d’Europe ,  les  unes  se  tiennent  sur  le  tronc 
carié  des  arbres  ou  sous  les  écorces  ;  les 
autres  vivent  sur  les  fleurs.  Leurs  larves 
n’ont  pas  encore  été  observées.  (D.) 

ANTHRISCUS,  Hoffm.  (kv0/j£(txos,  esp. 
d’Ombellifère  ?  ).  —  Cere folium ,  Hall.  bot. 
ph.  —  Genre  de  la  famille  des  Ombellifères, 
tribu  des  Scandicinées  DG.,  offrant  les  caract. 
suivants  :  Limbe  calicinal  inapparent.  Péta¬ 
les  tronqués  ou  échancrés  ,  inégaux ,  termi¬ 
nés  en  languette  infléchie.  Disque  (stylo- 
pode  )  conique.  Styles  courts  ,  dressés.  Pé¬ 
ricarpe  linéaire  ,  comprimé  bilatéralement , 
courtement  rostré  ,  privé  de  côtes  ;  bec  8- 
sulqué  ;  méricarpes  lisses  ou  tuberculeux  , 
contractés  aux  bords,  canaliculés  antérieu¬ 
rement.  Carpophore  foliiforme ,  après  la  dé¬ 
hiscence,  libre, '2-fide  au  sommet.  Graine 
adhérente ,  semi-lunée  sur  la  coupe  trans¬ 
versale.  —  Herbes  annuelles ,  ou  bisannuel¬ 
les,  ou  vivaces;  feuilles  décomposées;  folio¬ 
les  ou  lanières  souvent  très  étroites  ;  ombel¬ 
les  oppositifoliées  ou  terminales,  dépourvues 
d’involucre  ;  involucelles  polyphylles  ou  oli- 
gophylles  et  incomplets  ;  fleurs  blanches.  — 
Ce  genre ,  dans  les  limites  que  lui  assigne 
M.  Koch,  comprend  environ  8  esp.  (  Chœro- 
phyllum,  Scandix ,  et  Myrrhis,  des  auteurs  ' 
plus  anciens  ) ,  la  plupart  indigènes  d’Eu¬ 
rope.  La  plus  notable  est  VA.  cerefolium , 
Hoffm.  {Scandix  cerefolium,  L.),  plante  po¬ 
tagère  connue  sous  le  nom  vulgaire  de  Cer¬ 
feuil.  (Sp.) 

ANTHRQCERA  (  ü'jO/)x%,  charbon 
[noir];  y.èp as>  corne  ).  ins. — Genre  de  l’ordre 
des  Lépidoptères ,  famille  des  Crépusculai¬ 
res,  établi  par  Scopoli,  et  adopté  par  Sté¬ 
phens  ,  qui  le  place  dans  sa  tribu  des  Zygé- 
nides.  Ce  g.  est  le  même  que  celui  des  Zy- 
genes  de  Fabricius.  Voy.  ce  mot.  (D.) 


*  ANTHRODACTYLA  (  àvdP *?  , 
charbon  [noir]  ;  rTâxtiAos ,  doigt  ).  ins. — 
Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  hétéro- 
mères,  famille  des  Mélasomes,  tribu  des 
Ténébrionites,  établi  par  M.  Klug  d’après 
deux  espèces  rapportées  de  Madagascar  par 
M.  Goudot.  Ce  g.  est  voisin  des  Calcar  ;  mais 
il  en  diffère  par  les  articles  des  tarses,  qui 
sont  très  courts ,  larges  et  aplatis ,  profondé¬ 
ment  incisés ,  serrés ,  se  recouvrant  l’un 
l’autre ,  et  garnis  en  dessous  d’un  épais  du¬ 
vet.  Du  reste ,  le  corps  est  allongé ,  presque 
filiforme ,  aplati  ;  la  tête  est  rétrécie  posté¬ 
rieurement  ,  visiblement  distincte  du  corse¬ 
let;  le  chaperon  visiblement  échancré;  la 
lèvre  librement  proéminente ,  presque  car¬ 
rée  ,  ayant  le  bord  antérieur  droit  ;  les  arti¬ 
cles  des  palpes  labiaux  égaux  entre  eux  en 
longueur,  cylindriquement  arrondis,  un  peu 
resserrés  à  la  base  ;  les  deux  articles  basilai¬ 
res  plus  courts  que  les  autres  ;  les  quatre 
derniers ,  au  contraire ,  un  peu  plus  larges 
et  plus  longs,  non  pas  lisses  et  luisants  com¬ 
me  les  autres,  mais  ponctués  et  pubescents; 
le  dernier  se  terminant  en  pointe. 

Les  deux  esp.  rapportées  à  ce  g.  sont  appe¬ 
lées  par  M.  Klug,  l’une  A.  elongata,  et  l’au¬ 
tre  A.  aiternata,  et  toutes  deux  sont  de  Ma¬ 
dagascar  ,  comme  nous  l’avons  dit  plus 
haut.  (D.) 

ANTHROLOMUS.  ins.  —  Genre  de 
Coléoptères  tétramères,  famille  des  Curcu- 
lionites,  cité  par  M.  Dejean,  dans  son  der¬ 
nier  Catalogue ,  comme  ayant  été  créé  par 
M.  Hope ,  mais  dont  nous  n’avons  pu  trou¬ 
ver  de  trace  dans  aucun  auteur.  M.  Dejean 
place  l’espèce  sur  laquelle  il  est  fondé  {À. 
Guüdinii  Hope  )  dans  le  g.  Trypetes  de 
Schoenherr.  Voy.  ce  mot.  (D.) 

ANTHROPOÏDE.  Anthropoides  (av 
dpuiKcç ,  homme  ;  elcPo? ,  imitation  ).  ois.  — 
Genre  formé  par  Vieillot  de  celui  de  Grue. 
Nous  croyons  devoir  en  retirer ,  comme  l’a 
fait  M.  Lesson,  la  Grue  couronnée  ou  Oi¬ 
seau  royal  (  Ardea  pavonina  ) ,  type  du 
genre  Baléarique  ( Balearica ,  Brisson),  que 
nous  adoptons  également.  Les  caractères 
sont  alors  :  Bec  un  peu  plus  long  que  la 
tête,  conique,  un  peu  renflé,  comprimé  sur 
les  côtés,  épais,  entier;  narines  basales. 
Tête  et  cou  complètement  emplumés;  deux 
touffes  de  longues  plumes  sur  la  région  au¬ 
riculaire.  Couvertures  des  ailes  excessive- 


ANT 


ANT 


607 


ment  allongées;  ailes  longues,  pointues; 
les  première ,  deuxième ,  troisième  et  qua¬ 
trième  rémiges,  les  plus  longues;  de  longues 
plumes  étroites  sur  le  bas  du  cou. 

Deux  espèces  font  partie  de  ce  genre  • 
1°  VAnt.  demoiselle  de  Numidie  {Ant.  vir- 
go;  Ardea  virgo ,  L.,  Enl.  245;  Vieillot, 
Cal,  planche  sans  numéro),  d’un  joli  gris 
bleuâtre,  avec  la  tête  et  le  haut  du  cou 
noirs,  et  derrière  chaque  œil  un  faisceau 
de  plumes  blanches,  longues,  flexibles,  et 
pendantes  en  arrière;  un  troisième  faisceau 
noir  au  bas  du  cou,  avec  les  tertiaires  très 
prolongées ,  et  formant  des  touffes  flexibles 
et  pendantes.  —  Cette  esp.  a  été  remarquée 
de  tout  temps  à  cause  de  sa  démarche  ca¬ 
dencée,  de  ses  mouvements  mimiques  et  de 
ses  sauts  ,  par  lesquels  elle  semble  vouloir 
fixer  l’attention ,  et  qui  lui  avaient  fait  don¬ 
ner  par  les  anciens  le  nom  de  Comédien . 
Elle  offre  dans  son  anatomie  une  particula¬ 
rité  remarquable,  et  qui  ne  s’est,  retrouvée 
jusqu’ici  que  chez  quelques  espèces  de  Cy¬ 
gnes.  Sa  trachée  -  artère  vient  s’engager  par 
une  double  circonvolution  dans  la  crête  du 
sternum ,  creusée  à  cet  effet  (  Tr.  d'Anat. 
comp.,  parCarus,  atlas,  pl.  16,  f.  11  ).  Vieil¬ 
lot  pensait  qu’il  ne  serait  pas  impossible  de 
naturaliser  ces  oiseaux  en  France ,  puisque 
ceux  de  la  ménagerie  royale  y  avaient  pro¬ 
duit,  et  que  celle  qui  y  avait  vécu  24  ans  y 
était  née.  Elle  se  rencontre  dans  les  parties 
de  l’Asie  voisines  de  l’Europe ,  et  en  Afrique, 
dans  la  Guinée  et  la  Numidie. 

La  seconde  esp.  est  VAnt.  de  paradis  {Ant. 
paradisea );  Grus paradisea,  Bechst.  ( Trad . 
de  l'Ind.  de  Lath.  ) ;  Tem.  {PL  col.,  texte); 
Ant.  stanleganus,  Vig.  {Zool.  Journ.,  t.  II, 
p.  234 ,  pl.  8) ,  de  l’Afrique  méridionale ,  et 
aussi  de  l’Inde.  (Lafr.) 

*  ANTHROPOLITIIES  (  d'jdpojrcoç  , 
homme;  M8os,  pierre),  géol.  etPALÆOM1. — 
Nom  donné  aux  pétrifications  d’os  humains, 
c’est-à-dire  aux  ossements  fossiles  que  l’on  a 
cru  être  des  ossements  humains  ou  des  por¬ 
tions  du  corps  de  l’homme.  Nous  disons  que 
l’on  a  cru ,  parce  que  la  plupart  des  prétendus 
Anthropolithes  ont  été  reconnus ,  après  un 
examen  sérieux  des  géologues  et  des  anato¬ 
mistes  ,  pour  des  restes  de  Mammifères  ou 
de  Reptiles  ;  et  l’on  peut  affirmer  que  jusqu’à 
présent  on  n’a  point  trouvé  d’ossements  hu¬ 
mains  dans  les  terrains  anciens,  ni  même  dans 


les  terrains  tertiaires  de  tous  les  étages. 

Il  a  été  annoncé  par  Lamanon  et  confirmé 
par  Cuvier  que  les  soi-disant  têtes  humaines 
tirées  des  plàtrières  des  environs  d’Aix  de¬ 
vaient  être  regardées  comme  des  carapaces 
de  Tortues  terrestres.  Cuvier  a  démontré  éga¬ 
lement  que  le  fameux  homo  diluvii  testis  de 
Scheuchzer,  trouvé  dans  les  schistes  calcaires 
d’OEningen,  était  un  Reptile  batracien,  voi¬ 
sin  des  Salamandres  aquatiques  ,  et  que  les 
os  considérés  de  tout  temps  comme  des 
os  de  géants,  ne  pouvaient  être,  d’après  les 
descriptions  qui  en  ont  été  données,  que 
des  os  d’Éléphants  ou  de  quelques  autres 
grands  Mammifères. 

C’est  ainsi  que  la  croyance  générale  à 
l’existence  de  races  des  géants  repose  sur 
un  fait  positif,  sur  la  découverte  d’osse¬ 
ments  fossiles  de  grands  animaux  ,  que  le 
vulgaire  et  même  les  anatomistes  ont  pris 
pour  des  os  humains  d’une  très  grande  tail¬ 
le.  C’est  ainsi  que  s’expliquent  ce  prétendu 
corps  d’Orion  ou  d’Otus ,  de  quarante-six 
coudées  de  long  ,  trouvé,  selon  Pline,  dans 
une  montagne  de  Crète ,  après  un  tremble¬ 
ment  de  terre  ;  celui  d’Oreste  ,  qui  avait 
sept  coudées  ,  exhumé  par  ordre  d’un  ora¬ 
cle  ,  et  tous  ces  récits  qui ,  jusqu’à  nos 
jours ,  ont  amusé  les  gens  crédules. 

Les  véritables  ossements  humains  n’ont 
été  découverts  que  dans  des  roches  de  for¬ 
mation  récente ,  comme  celles  que  l’on  re¬ 
marque  sur  plusieurs  points  de  la  côte  des 
Antilles  et  plus  particulièrement  de  la  Gua¬ 
deloupe  ,  ou  bien  dans  ces  brèches  osseuses 
qui  remplissent  les  fentes  ou  failles  des  ro¬ 
chers,  en  plusieurs  lieux  des  côtes  de  la  Mé¬ 
diterranée  et  des  îles  de  l’Archipel ,  comme 
à  Gibraltar,  à  Cette,  à  Nice,  à  Pise,  en 
Dalmatie,  dans  les  îles  de  Corfou,  de  Céri- 
go ,  de  Candie ,  etc.  Les  cavernes  renferment 
aussi  quelquefois  (par  exemple  la  caverne  de 
Bize ,  département  de  l’Aude)  des  os  humains 
recouverts  de  stalactites;  mais  comme  ils 
sont  séparés  des  ossements  d’animaux,  lors¬ 
qu’elles  en  renferment ,  par  une  couche  plus 
ou  moins  épaisse  de  dépôts  calcaires,  et  que 
l’on  trouve  parmi  eux  de  petits  ouvrages  fa¬ 
briqués  probablement  avec  les  os  de  la  ca¬ 
verne,  on  doit  croire  que  ce  sont  les  restes 
des  premiers  habitants  de  ces  contrées,  de 
ceux  qui  ne  s’étaient  point  encore  con¬ 
struit  de  demeures;  ou  ceux  d’individus 


ANT 


ANT 


608 

qui  ont  fui  dans  ces  grottes,  soit  pour  se 
soustraire  à  l’action  de  la  justice,  soit 
pour  éviter  les  persécutions  ;  ou  bien  en¬ 
fin  que  ce  sont  des  squelettes  d’hommes 
tués  dans  une  bataille  et  inhumés  dans  ces 
lieux,  comme  la  tradition  le  rapporte  de 
ceux  de  la  caverne  de  Durfort ,  départ,  du 
Gard.  Les  brèches  osseuses,  géologiquement 
parlant,  sont  d’une  origine  assez  récente; 
mais  il  est  probable  qu’elles  datent  histori¬ 
quement  de  la  même  époque  que  le  diluvium. 
Ainsi  les  os  humains  qu’elles  renferment 
viennent  vraisemblablement  d’hommes  qui 
ont  vécu  avant  le  déluge  et  qui  ont  été  té¬ 
moins  et  victimes  de  la  dernière  révolution 
du  globe,  que  tout  annonce  avoir  été  une 
grande  inondation.  A  ce  titre,  ils  méritent 
d’être  examinés  avec  soin  et  d’être  confron¬ 
tés  avec  les  squelettes  des  races  actuelles. 
Spallanzani ,  qui  avait  visité  les  brèches  de 
l’île  de  Cérigo,  annonce  que  la  plupart  des  os 
qu’elles  renferment  sont  des  os  humains; 
mais  cette  assertion  d’un  voyageur  qui  n’était 
point  anatomiste  parut ,  avec  raison ,  insuffi¬ 
sante  à  Cuvier  pour  admettre  ce  fait  comme 
prouvé ,  quoiqu’il  eût  lui-même ,  en  parlant 
des  brèches  osseuses  de  Nice ,  annoncé  qu’il 
avait  reconnu  parmi  elles  un  maxillaire  supé¬ 
rieur  d’homme,  en  faisant  remarquer  toute¬ 
fois  que  cet  os  n’était  enduit  que  d’une  légère 
couche  de  stalactite. 

On  voit  aujourd’hui,  au  cabinet  de  géolo¬ 
gie  du  Muséum  d’histoire  naturelle  de  Paris, 
une  portion  de  squelette  humain,  de  taille  au 
dessous  de  la  moyenne ,  mêlé  avec  des  co¬ 
quilles  marines,  trouvé  en  1837  dans  les  brè¬ 
ches  osseuses  de  l’île  de  Candie,  au  milieu 
de  la  partie  concrétionnée  de  cette  espèce  de 
roche  :  ainsi  c’est  un  fait  acquis  maintenant 
à  la  science  que  les  brèches  osseuses  du 
littoral  de  la  Méditerranée  renferment  un 
certain  nombre  d’ossements  humains.  Il 
reste  à  savoir  quelle  position  ils  y  occupent 
et  quels  caractères  ils  présentent;  deux 
points  qui  ne  peuvent  être  décidés  que  par 
un  grand  nombre  d’observations. 

On  voit  dans  les  mêmes  galeries  une  por¬ 
tion  de  squelette  d’homme ,  que  Cuvier  a 
décrite  à  la  fin  de  son  Discours  sur  les  révo¬ 
lutions  du  globe,  incrustée  dans  la  Roche  de 
formation  récente  de  la  Guadeloupe,  Roche 
composée ,  comme  l’on  sait ,  de  petits  grains 
de  Calcaire  compacte  et  de  débris  de  Coquil¬ 


les,  de  Madrépores  et  autres  Zoophytes,  ré¬ 
unis  par  un  ciment  calcaire.  Les  os  d’un 
autre  squelette  du  même  lieu ,  que  l’on  voit 
à  Londres,  ayant  été  analysés  parDavy,  ont 
donné  tout  le  Phosphate  calcaire  et  presque 
toute  la  gélatine  qu’ils  devaient  contenir,  en 
sorte  que  l’on  peut  conclure  que  ces  osse¬ 
ments  ne  sont  pas  fossiles ,  dans  l’accep¬ 
tion  actuelle  de  ce  mot ,  mais  que  ce  sont 
des  portions  de  squelettes  de  naufragés, 
enveloppées  par  l’espèce  de  Travertin  qui  se 
forme  journellement  dans  les  lieux  où  on 
les  trouve.  (L.  D.) 

*  ANTHROPOMORPHES.  Fungus 
anthropomorphos  (dvôpûnoç,  homme;  pop- 

forme  ).  bot.  cit.  —  Léger  a  décrit  et 
figuré  ,  sous  ce  nom  ,  dans  les  Miscellanea 
curiosa  (  Decur.  I ,  ann.  vi,  ohs.  55  ) ,  un 
champignon  monstrueux  qu’il  avait  trou¬ 
vé  dans  la  forêt  d’Altdorf.  L’imagination  de 
Fautera'  a  créé  des  têtes ,  des  bras  et  des 
pieds,  dans  un  groupe  de  Champignons 
qui  avaient  été  gênés  dans  leur  développe¬ 
ment.  Tous  les  jours  on  rencontre  de  sem¬ 
blables  monstruosités  ;  mais  ,  l’amour  du 
merveilleux  étant  passé ,  on  n’y  fait  plus 
attention.  (LÉv.) 

*  ANTHROPOMORPHES.  Anthro- 

pomorphas  (dvd punos,  homme  ;  p.op<?r j,  qui  a 
la  forme  d’un  homme  ).  mam.  —  Nom  don¬ 
né  par  Linné ,  dans  ses  premiers  essais  de 
classification ,  à  un  ordre  de  la  classe  des 
Mammifères.  (C.  d’O.) 

*  ANTHROPOLOGIE  (dvdp^oç,  hom¬ 
me  ;  >0705,  discours),  zool.— Ensemble  des 
connaissances  relatives  à  l’homme  considéré 
sous  ses  rapports  physiques  et  moraux. 

(C.  D’O.) 

ANTHERE.  Ânthura  (  dvdoç ,  fleur  ; 
ovpà,  queue  ).  crust.  —  C’est  un  genre  de 
l’ordre  des  Isopodes ,  famille  des  Sphéromi- 
des ,  qui  a  été  créé  par  Leach ,  et  dont  les 
caractères  peuvent  être  ainsi  exprimés  :  An¬ 
tennes  courtes  ;  les  intermédiaires  étant  un 
peu  plus  longues  que  les  latérales.  Pieds 
antérieurs  pourvus  d’un  ongle  mobile  ou 
d’un  pouce.  Corps  linéaire.  Lames  latérales 
de  la  queue  foliacées.  L’esp.  type  de  ce  g. 
est  V Anthura  gracilis  Leach  ,  dont  la  pa¬ 
trie  nous  est  inconnue.  (H.  L.) 

ANTHURIUM  (  dvdoc, ,  fleur;  oï>pd, 
queue  ).  bot.  ph.  —  Genre  fort  remarqua¬ 
ble  de  la  famille  des  Aracées  (  Aroïdées  )  , 


ANT 


ANT 


G09 


tribu  des  Orontiacées-  Pothoïnées ,  formé 
par  Sehott  (In  Wien.  Zeitschr.,  1829,  et 
Meleth. ,  22  ),  qui  le  caractérise  ainsi  :  Spa- 
the  assez  courte,  réfléchie  et  persistante. 
Spadice  cylindrique,  subsessile,  garni  de 
fleurs  hermaphrodites.  Périgone  tétraphylle. 
Étamines  4,  opposées  aux  folioles  périgonia- 
les  ;  filaments  linéaires,  plans.  Anthères  bi- 
loculaires.  Ovules  géminés  dans  les  loges , 
collatéraux ,  anatropes ,  pendants  du  som¬ 
met  de  l’axe.  Stigmate  sessile ,  oblong.  Baie 
biloculaire,  2-4-sperme.  Graines  inverses, 
exalbumineuses.  Embryon  orthotrope,  dans 
un  albumen  à  peine  charnu  ;  extrémité  de 
la  radicule  supère.  —  Ce  g. ,  créé  aux  dé¬ 
pens  de  toutes  les  esp.  du  g.  Pothos  de  Lin¬ 
né,  à  l’exception  d’une  seule  (P.  scandens ) , 
renferme  (  ex  nost.  investig.  )  des  plantes 
américaines  tropicales  ,  perannuelles,  suba- 
caules  ,  dressées ,  très  rarement  grimpantes 
ou  subligneuses,  coriaces,  glabres;  à  feuil¬ 
les  palmées,  digitées,  ou  simples  et  entières, 
alors  très  amples,  fortement  nervées  ;  à  pé- 
*  tioles  renflés  au  sommet ,  et  comme  articu¬ 
lés  avec  la  feuille  ;  pourvus  à  la  base  d’une 
écaille  vaginante  ou  stipule.  —  Ces  plantes 
sont  épiphytes  plutôt  que  terrestres.  Elles 
croissent  dans  les  enfourchures  des  grosses 
branches  des  arbres ,  qu’elles  enlacent  de 
leurs  longues  racines  fibreuses.  On  en  connaît 
un  assez  grand  nombre  d’esp.,  dont  on  cultive 
au  delà  de  20  dans  nos  serres  chaudes  d’Eu¬ 
rope  ,  où  elles  se  font  remarquer  par  leur 
bel  et  ample  feuillage  et  la  singularité  de 
leur  inflorescence.  Une  des  plus  remarqua¬ 
bles  est  VA.  glaucescens,  dont  les  feuilles 
ont  plus  d’un  mètre  de  longueur  sur  une 
largeur  proportionnée  (  ex  specïm.  in  cal¬ 
daria  nostro  ).  (C.  L.) 

ANTHUS.  ois.  —  Nom  latin  du  g.  Pipi. 
Voyez  ce  dernier  mot.  (Lafr.) 

*  A  AT  fil  IJ  S!  A  É  PS  (Anthus,  Pipi),  ois. 
— S. -famille  de  notre  famille  des  Alaudidées. 
Les  caract.  en  sont  :  Bec  grêle,  droit,  poin¬ 
tu,  et  légèrement  échancré;  tarses  allongés 
et  pieds  propres  à  la  marche ,  le  pouce  et 
surtout  son  ongle  allongés  ;  ce  dernier  quel¬ 
quefois  fort  long,  très  grêle,  et  presque  droit 
ou  peu  courbé  ;  rémiges  tertiaires  obtuses 
et  prolongées  ;  queue  plus  ou  moins  déve¬ 
loppée  en  longueur ,  les  rectrices  latérales 
toujours  bordées  de  blanc  ou  de  roussâtre , 
pâle  comme  chez  les  Alouettes.  Mœurs  mar¬ 


cheuses,  et  chant  souvent  en  volant,  comme 
chez  ces  dernières.  Nidification  sur  le  sol  ou 
entre  les  pierres  des  carrières,  et  œufs  à  co¬ 
loration  à  peu  près  semblable  à  ceux  des 
Alouettes. 

Si  les  Pipis  ou  Alouettes  de  pré  ont  avec 
les  vraies  Alouettes  des  rapports  de  formes 
et  de  mœurs  tels,  qu’il  nous  a  paru  indispen¬ 
sable  de  les  réunir  dans  une  même  famille  , 
les  Bergeronnettes  en  offrent  avec  les  pre¬ 
mières  de  non  moins  frappants  dans  la  for¬ 
me  des  pattes ,  des  ailes  et  du  bec  ,  et  dans 
leurs  mœurs  marcheuses.  Les  Énicures  de 
Temminck  ne  peuvent  non  plus  être  séparés 
de  celles-ci,  et  les  Gralîines  de  Vieillot ,  qui 
paraissent  être  les  représentants  de  ceux-ci 
à  la  Nouvelle-Hollande ,  nous  semblent  éga¬ 
lement  devoir  être  groupées  ici. 

Cette  sous -famille  renfermera  donc  le 
g.  Pipi,  avec  ses  sous -genres  Agrodroma, 
Macronyx  et  Lessonia;  celui  de  Bergeron¬ 
nette  avec  son  sous-genre  Lavandière ,  et 
ceux  ÜÈnicure  et  de  Gralline .  Voy.  ces  di¬ 
vers  noms  génériques.  (Lafr.) 

ANTHYLLÏDE.  Anthyllis,  L.  («v0u>- 
)>ù,  nom  grec  d’une  plante  aujourd’hui  in¬ 
déterminée).  —  Barba  Jovis ,  Erinacea  et 
Vulneraria ,  Adans.  bot.  ph.  —  Genre  de 
la  famille  des  Légumineuses ,  sous-ordre  des 
Papilionacées ,  tribu  des  Lotées,  sous-tribu 
des  Génistées ,  DC.,  offrant  pour  caract.  es¬ 
sentiels  :  Calice  persistant ,  5-denté ,  plus 
ou  moins  bouffi.  Carène ,  ailes  et  étendard 

r 

subisomètres.  Etamines  monadelphes;  gaine 
entière.  Légume  en  général  ovoïde  et  1-  ou 
2-sperme  (chez  quelques  espèces  allongé, 
polysperme),  recouvert  par  le  calice.  —  Ar¬ 
brisseaux,  ou  sous -arbrisseaux,  ou  herbes. 
Feuilles  1-foliolées,  ou  3-foliolées ,  ou  impa- 
ripennées.  Fleurs  solitaires  en  capitules, 
jaunes  ou  rougeâtres ,  ou  rarement  bleu¬ 
âtres. 

Ce  genre  renferme  une  vingtaine  d’esp. , 
indigènes  la  plupart  dans  les  régions  voisines 
de  la  Méditerranée  ;  les  plus  notables  sont  • 
VA.  vulneraria  L.  (  vulgairement  Vulné¬ 
raire,  nom  dû  à  ses  prétendues  propriétés 
vulnéraires),  excellente  plante  fourragère, 
commune  dans  les  prés  secs;  IM.  barba  Jo¬ 
vis,  L.,  et  VA.  erinacea,  L. ,  cultivées 
comme  arbustes  d’ornement. 

M.  de  Candolle  établit  dans  ce  genre  5  sec¬ 
tions  ou  sous-genres ,  savoir  :  Borycnoides , 

39 


T.  I. 


r 


ANT 


CIO  ANT 

Aspalathoides ,  Erinacea,  Vulneraria,  et 
Cornicina.  (Sp.) 

VANTHYLLIS ,  Adans.  ( nec  aliorum ) 
(«vfluMts,  nom  grec  de  cette  plante  ).  bot. 
ph. — Synon.  du  genre  Polycarpon,  Læfll., 
de  la  famille  des  Paronychiées.  (  Sp). 

*  ANTHYPNA.  ins.  —  Voyez  an- 

THIPNA.  (D.) 

ANTIARIS  (  Antjar  ou  Antsjiar ,  chez 
les  Japonais  ).  —  Genre  de  la  famille  des 
Urticées,  tribu  des  Chlorophorées,  formé 
parLeschenault  (Ann.  Mus.  hist.  nat.  XVI, 
t.  22) ,  et  ainsi  caractérisé  :  Fleurs  monoï¬ 
ques.  Dans  les  mâles  :  Cœnanthe  (récepta¬ 
cle  ou  involucre  des  auteurs)  discoïde ,  mul- 
tiflore ,  écailleux  en  dessus.  Périanthe  4- 
rarement  3-phylle ,  à  préfloraison  imbri¬ 
quée.  Anthères  4  ,  rarement  3 ,  subsessiles. 
Dans  les  femelles  :  Cœnanthe  turbiné ,  uni- 
flore  ,  couvert  d’écailles ,  et  croissant  avec 
le  fruit.  Point  de  périanthe.  Ovaire  attaché 
au  cœnanthe  ;  ovule  anatrope,  inverse.  Style 
biparti.  Drupe  charnu ,  monosperme.  Em¬ 
bryon  exalbumineux ,  inverse.  —  Ce  genre 
renferme  quelques  arbres  laiteux  de  l’Inde, 
à  feuilles  alternes,  courtement  pétiolées , 
stipulées  ,  subcordiformes  ,  sinueuses  ou 
dentées ,  à  nervures  saillantes.  Le  plus  gé¬ 
néralement  connu  est  un  grand  arbre  de 
l’Inde ,  décrit  sous  le  nom  d 'Antiaris  toxi- 
caria  par  Fauteur  cité.  Le  poison  qu’il  four¬ 
nit,  et  qui  porte  dans  son  pays  natal  le  nom 
d Tpas  antiar,  est  une  gomme-résine  qui 
découle  du  tronc  et  des  branches,  au  moyen 
d’entailles  qu’on  y  pratique.  «  La  prépara¬ 
tion  de  ce  poison ,  dit  Leschenault ,  se  fait 
à  froid,  dans  un  vase  de  terre  ;  on  mêle  à 
la  gomme-résine  les  graines  du  Capsicum 
fruticosum ,  du  poivre ,  de  l’ail ,  les  racines 
du  Kempferia  galanga ,  du  Maranta  ma- 
laccensis  ( Bauglé  en  malais),  du  Costus  ara¬ 
bicas;  on  mélange  lentement  chacune  de 
ces  substances  écrasées ,  à  l’exception  des 
graines  du  Capsicum  fruticosum,  que  l’on 
enfonce  précipitamment  une  à  une  au  fond 
du  vase  au  moyen  d’une  petite  broche  de 
bois.  Chaque  graine  occasionne  une  légère 
fermentation  et  remonte  à  la  surface ,  d’où 
on  la  retire  pour  en  mettre  une  autre ,  jus¬ 
qu’au  nombre  de  8  à  10;  alors  la  prépara¬ 
tion  est  terminée.  »  VUpas  antiar  introduit 
dans  l’économie  animale  agit  comme  vomi¬ 
tif  et  comme  purgatif.  «  Son  action ,  dit  M. 


Delille,  se  porte  ensuite  sur  le  cerveau  ,  en 
trouble  les  fonctions  et  cause  la  mort  avec 
des  convulsions  tétaniques.  »  C’est  dans  ce 
poison  ,  qui  ressemble  à  une  mélasse  épaisse 
et  très  brune,  que  les  Javanais  et  les  ha¬ 
bitants  de  Bornéo  trempent  leurs  flèches. 
Les  premiers  le  conservent  dans  de  petits 
tuyaux  de  Bambou  ;  et  il  paraît  que  son  ac¬ 
tion  délétère  a  bien  moins  de  puissance 
quand  on  l’emploie  à  l’état  liquide  que  lors¬ 
qu’il  a  séché  sur  l’instrument.  Il  existe  en¬ 
core  une  autre  sorte  d'Upas.  Voy.  ce  mot. 

(C.  L.) 

ANTI-BARILLET,  moll.  —  Geof¬ 
froy  donne  ce  nom  à  une  petite  coquille 
qu’on  trouve  aux  environs  de  Paris ,  et 
qui  appartient  au  genre  Pupa  de  Drapar- 
naud  ;  c’est  son  Pupa  quadridens.  Voy. 
maillot.  (Desh.) 

*  ANTICHARIS,  Endl.  (dvzl,  à  l’oppo¬ 
sé;  ornement),  bot.  pîï.  — Genre 

de  la  famille  des  Scrophularinées  (  tribu  des 
Gratiolées  Benth.),  auquel  M.  Endlicher 
(  Gen.  PL,  p.  682  ;  Novar.  Stirp.  decas 
II,  p.  23;  Iconogr.,  tab.  93)  assigne  pour 
caract.  :  Calice  ébractéolé ,  régulier,  5-par- 
ti.  Corolle  subbilabiée,  5-lobée;  lobes  pres¬ 
que  égaux ,  obtus.  Étamines  2  ,  incluses , 
insérées  à  la  partie  antérieure  du  tube  de  la 
corolle  ;  filets  très  courts  ;  anthères  2-thè- 
ques  :  bourses  divariquées,  finalement  con¬ 
fluentes.  Ovaire  2-loculaire  ;  placentaires 
multi-ovulés ,  adnés  à  la  cloison.  Style  in- 
divisé;  stigmate  obtus,  échancré.  Capsule 
pyramidale  ,  2~loculaire ,  loculicide ,  2-val- 
ve  ;  valves  finalement  2-fides ,  septicides  ; 
placentaires  restant  soudés  l’un  à  l’autre , 
mais  séparés  de  la  cloison  après  la  déhiscen¬ 
ce.  —  Herbe  presque  simple,  parsemée  d’u¬ 
ne  pubescence  glandulifère.  Feuilles  alter¬ 
nes ,  pétiolées,  très  entières;  pédoncules 
axillaires,  solitaires,  1-flores,  courts,  1- 
bractéolés  au  dessous  du  milieu.  L’esp.  sur 
laquelle  est  fondé  ce  genre  habite  l’Égypte. 

(Sp.) 

ANTICHEIRA  (àvzL^ztp ,  pouce),  ins. 
—  Genre  de  Coléoptères  pentamères ,  fa¬ 
mille  des  Lamellicornes ,  tribu  des  Xylophi- 
les ,  sous-tribu  des  Rutélites,  établi  par 
Eschscholtz  (  Mém.  de  VAcad.  imp.  de 
Saint-Pétersbourg ,  t.  VI,  p.  451,  an.  1818), 
et  auquel  il  assigne  pour  caract.  :  Mâchoires 
cornées ,  tridentées  ;  lre  dent  entière ,  2e  bi- 


ANT 


ANT 


Cil 


fide  ,  5e  trifide.  Labre  corné  ,  tridenté ,  ca¬ 
ché  par  le  chaperon.  Antennes  en  massue 
feuilletée.  D’après  les  espèces  rapportées  à 
ce  genre  par  l’auteur,  il  serait  le  même  que 
le  g.  fondé  depuis  (  Horœ  Entomol.,  pars 
2e  ,  1828)  par  Macleay  sous  le  nom  de  Jla- 
craspis  ;  et  cependant  ce  dernier  nom  seu 
est  connu  dans  les  collections.  Nous  cite¬ 
rons  comme  type  du  genre  d’Eschscholtz 
VA.  tetradactyla  ( Cetoina  id.  Fabr.  )  (D.) 

ANTICHORUS  ,  Linn.  fils.  —  Caric- 
teria ,  Scopol. — Jussiœa,  Forsk.,  non  Linn. 
(contraction  d’àvrt ,  à  l’opposé ,  et  de  Cor- 
chorus.  Voy.  ce  mot  ).  bot.  pii.  —  Genre 
de  la  famille  des  Tiliacées,  et  très  voisin  des 
Corchorus.  Les  caractères  qui  l’ont  fait  sé¬ 
parer  de  ces  derniers  sont  les  suivants  :  Ca¬ 
lice  4-sépale  ;  corolle  4-pétale  ;  étamines 
en  nombre  défini  (8);  capsule  subulée ,  4-Io- 
culaire. — On  n’en  connaît  qu’un  seule  esp., 
qui  habite  l’Arabie.  (Sp.) 

*ANTICYRA  (  a vTv/.ùpx,  Anticyre,  nom 
de  ville),  ins.  —  Genre  de  la  famille  des 
Polygoniens ,  de  l’ordre  des  Névroptères  , 
établi  par  Curtis  (  Descript.  of  some  non 
desc.  Br.  sp.  of  May-flies  of  Angl.  ) ,  et 
adopté  par  M.  Westwood  (Generic  synopsis ). 
D’après  les  auteurs ,  les  caractères  de  ce 
genre  sont  tirés  :  1°  des  antennes ,  dont  le 
premier  article  est  grêle  ;  2°  des  ailes,  lon¬ 
gues  et  étroites ,  sans  cellule  discoïdale  ,  et 
5°  des  jambes  antérieures,  bi-mucronées.  Ce 
genre  ne  nous  paraît  pas  devoir  être  séparé 
des  Rhyacophila  de  M.  Pictet ,  dont  il  ne 
diffère  que  par  de  très  légères  modifications 
dans  la  forme  des  ailes,  etc.  M.  Curtis  y 
rapporte  deux  espèces  d’Angleterre,  VA. 
gracilipese t  latipes  Curt.,  etM.  Westwood 
en  signale  deux  autres.  (Bl.) 

*ANTIDAPHNE,Pæpp.  ( Nov .  Gen.  et 
Spec. ,  t.  II ,  p.  70  ,  tab.  199  )  (  àvrt ,  contre 
[sur]  ;  cTàpvn],  laurier;  cette  plante  croît  en 
général  sur  les  Laurinées  ).  bot.  pu.  — 
Genre  de  la  famille  des  Loranthacées ,  au- 

t 

quel  son  auteur  assigne  pour  caract.  :  Epis 
strobiliformes ,  monoïques ,  à  bractées  im¬ 
briquées,  caduques;  les  épis  mâles  géminés  ; 
les  épis  femelles  ternés.  —  Fleurs  males  : 

Périanthe  simple,  à  tube  filiforme,  etàlim- 
/ 

be  court ,  3-lobé.  Etamines  5 ,  insérées  à  la 
gorge  du  périanthe,  alternes  avec  les  lobes; 
filets  pétaloïdes,  linéaires,  un  peu  dilatés  au 
sommet.  Anthères  2-thèques;  bourses  ad- 


nées  ,  pointues ,  disjointes  â  la  base  ,  longi¬ 
tudinalement  déhiscentes.  —  Fleurs  femel¬ 
les  :  Périanthe  simple,  urcéolé  ,  adhérent , 
à  limbe  marginiforme ,  très  entier.  Ovaire 
1-loculaire,  1-ovulé  ;  ovule  suspendu.  Stig¬ 
mate  subsessile ,  capitellé,  concave.  Baie  1- 
sperme ,  à  endocarpe  plissé.  —  On  ne  con¬ 
naît  qu’une  esp.  de  ce  g.  :  c’est  un  arbuste 
parasite ,  indigène  du  Pérou.  Les  feuilles 
sont  alternes ,  obovales ,  très  entières  ;  les 
épis  axillaires,  courts,  agrégés.  (Sp.) 

ANTIDESMA  (  àvri ,  en  guise  de; 
cTicr/xoc,  lien  ;  l’écorce  de  ces  arbres  pouvant 
servir  à  lier),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Antidesmées  de  Sweet,  fondé 
par  Linné  (  Gen.  pl.,  1110  ),  et  dont  les  ca¬ 
ract.  sont: Fleurs  dioïques.  Dans  les  mâles: 
un  périgone  3-5-partite.  Étamines  2,5,5, 
insérées  sur  un  disque  annulaire;  filaments 
filiformes.  Anthères  biioculaires ,  à  loges 
divariquées  -  étalées.  Ovaire  rudimentaire. 
Dans  les  femelles  :  Périgone  identique. 
Ovaire  ceint  à  la  base  d’un  disque  annulai¬ 
re  ,  puis  ovale  ,  libre ,  1-loculaire  ;  ovules  2, 
appendus  au  sommet  de  la  loge,  collaté¬ 
raux  ,  anatropes.  Stigmate  sessile ,  3-5-ra- 
dié.  Drupe  monosperme  ,  couronnée  par  le 
stigmate.  Endocarpe  {putamen)  subépineux 
intérieurement;  albumen  épais,  scrobiculé 
par  les  pointes  saillantes  de  l’endocarpe. 
Embryon  orthotrope,  axile;  cotylédons 
amples,  foliacés  ;  radicule  courte,  supère.— 
Ce  g.  renferme  un  petit  nombre  d’esp.  Ce 
sont  des  arbres  ou  des  arbrisseaux  des  Indes 
et  de  Madagascar,  non  laiteux  ;  à  feuilles  al¬ 
ternes  ,  presque  sessiles  ,  coriaces ,  très  en¬ 
tières  ou  dentées  -  anguleuses  ;  à  stipules 
caduques  ;  à  inflorescence  axillaire ,  à  cha¬ 
tons  spiculés.  On  réunit  à  VAntidesma  le 
g.  Stilago,  L.,  dont  on  en  fait  une  division. 
Plusieurs  esp.  sont  cultivées  dans  les  serres: 
ce  sont  principalement  les  A.  zeylanica  et 
A.  pubescens.  (C.  L.) 

ANTIDESMÉES  (  «vt{,  contre  ;  JW/aoc, 
ien  ;  qui  ne  se  lie  à  rien  ;  pour  faire  allu¬ 
sion  aux  affinités  multipliées  de  cette  plante). 
bot.  ph.  —  Les  Antidesmées  ont  encore 
reçu  le  nom  de  Stilaginées ,  et  plusieurs  au¬ 
teurs  ont  cru  pouvoir  la  constituer  unique¬ 
ment  sur  deux  genres  assez  mal  connus  eux- 
mêmes.  Ces  genres  sont  :  VAntidesma  et 
Stilago  ,  que  A.  L.  de  Jussieu  laissait  dans 
es  incertœ  sedis.  Depuis,  M.  Keichenbach 


612 


ANT 

les  a  rapprochées  des  Euphorbiacées  ;  M. 
Sweet  des  Empêtrées  et  des  Urticées;  rap¬ 
prochement  également  admis  par  M.  Lin- 
dley  ,  qui ,  dans  son  groupe  des  Urticales  , 
les  classe  entre  lesUlmacées  et  les  Myricées, 
en  faisant  observer,  toutefois ,  qu’elles  en 
diffèrent  par  la  présence  d’un  disque  annu¬ 
laire  et  des  anthères  supportées  par  des  fi¬ 
lets  élastiques.  Caractères  semblables ,  sui¬ 
vant  M.  Lindley,  à  ceux  des  Hensloviacées , 
qui  cependant  me  paraissent  se  rapprocher 
davantage  du  groupe  des  Saxifragées  par 
ses  fruits  bicarpellés  et  polyspermes.  En¬ 
fin,  A.  L.  de  Jussieu  leur  trouvait  de 
l’affinité  avec  certains  genres  voisins  des 
Rosacées ,  tels  que  les  Grangeria  et  Hirtel- 
la.  Quoi  qu’il  en  soit ,  les  Antidesmées  ont 
pour  caractères  :  Fleurs  unisexuées.  Calice 
5-5-parti.  Corolle  0  :  étamines  2  ou  plus , 
insérées  sur  un  disque  renflé  adhérent  au 
calice  ;  les  filets  ,  filiformes ,  supportent  des 
anthères  à  deux  loges  réunies  par  un  con¬ 
nectif  charnu.  Un  ovaire  libre,  terminé  par 
un  stigmate  sessile  ,  5-4  lobes.  Pour  fruit  , 
une  sorte  de  petite  drupe,  à  endocarpe  ru¬ 
gueux  ,  1-loculaire ,  à  une  seule  graine  pen¬ 
dante  ,  contenant  un  embryon  vert ,  à  coty¬ 
lédon  foliacé ,  entouré  par  un  pcrisperme 
charnu,  assez  épais. —  Les  Antidesmées  ap¬ 
partiennent  à  l’ancien  continent  ;  ce  sont  des 
arbrisseaux  à  feuilles  alternes ,  simples ,  mu¬ 
nies  de  stipules  caduques.  (A».  Juss.) 

*  ANTIGONE.  Antigona(i'jrrjco^y  nom 
myth.).  moll.  —  M.  Schumacher,  dans  son 
Essai  d'une  classification  des  Coquilles, 
propose  ce  g.,  qui  nous  paraît  complètement 
inutile,  pour  la  Venus  cancellata  de  Linné. 
L’auteur  en  trouve  les  caractères  dans  les 
dents  cardinales  ,  légèrement  courbées  sur 
leur  longueur.  Cette  coquille ,  d’après  ses 
caractères,  appartient  au  g.  Cythérée  de 
Lamarck.  Il  est  évident  que  le  g.  Anti¬ 
gone  est  un  double  emploi  qu’il  faut  sup¬ 
primer  de  la  méthode.  Voy.  cythérée. 

(Desh.) 

*  ANT  J  GON  ON,  Endl.  (allusion  à  Po- 
lygonum).  bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille 
des  Polygonées ,  tribu  des  Polygonées-spu- 
riéesEndl.  ;  son  auteur  (Gen.  PL,  p.  510)  le 
place  à  côté  du  Brunnichia ,  et  lui  assigne 
pour  caract.  :  Périanthe  coloré,  accrescent, 
à  5  segments  inégaux ,  dont  2  extérieurs , 
larges,  cordiformes,  1  demi-intérieur,  obli- 


ANT 

que,  et  2  intérieurs ,  oblongs.  Étamines  5  ; 
filets  subulés,  isomètres  ,  soudés  par  la  base 
en  forme  de  cupule  ;  anthères  oblongues , 
versatiles.  Ovaire  1-loculaire ,  trièdre  ;  ovu¬ 
le  d’abord  renversé  ,  puis  redressé,  attaché 
à  un  funicule  libre ,  inséré  au  fond  de  la  lo¬ 
ge.  Styles  5,  libres,  recourbés,  terminés 
chacun  par  un  stigmate  subréniforme.  Akè¬ 
ne  ovoïde ,  5-èdre  ,  recouvert  par  le  périan-  . 
the.  Graine  basilaire ,  dressée  ,  pyramidale  ; 
embryon  probablement  axile  dans  un  péri- 
sperme  charnu  ;  radicule  supère.  —  Arbris¬ 
seau  grimpant ,  indigène  du  Mexique  ;  ra¬ 
meaux  anguleux;  feuilles  alternes,  cordi¬ 
formes  ,  perminervées ,  à  pétiole  semi-am- 
plexatiie,  et  à  gaine  stipulaire  rudimentaire . 
squammiforme ,  opposée ,  adnée  au  rameau 
par  toute  sa  surface  intérieure;  fleurs  en  grap¬ 
pes  cirrhifères  au  sommet  ;  pédicelles  fasci- 
culés  à  l’aisselle  des  bractées.  M.  Endlicher 
ne  signale  qu’une  seule  espèce.  (Sp.) 

*  ANTIGRAMMA  (  dvu  ,  à  l’opposé  ; 
ypxfx^i,  ligne  ).  bot.  cr.  —  Genre  de  Fou¬ 
gères,  établi  par  Presl  ( Tentam .  Pterido- 
graph. ,  p.  120),  qui  ne  diffère  du  Scolopen- 
drium  que  par  le  réseau  de  ses  veinules,  qui 
sont  parallèles ,  s’étendant  du  milieu  vers  le 
bord  de  la  fronde,  et  formant,  par  leurs 
anastomoses,  des  t  aches  hexagonales,  du  bord 
externe  desquelles  partent  des  veinules  très 
courtes  et  libres. 

Par  la  même  raison  qu’il  a  formé  le  genre 
Wemidyctium  aux  dépens  de  l’ Asplénium, 
M.  Presl  a  cru  devoir  séparer  du  Scolopen- 
drium  les  Antigramma,  qui  offrent  la  même 
différence.  On  en  connaît  5  espèces ,  toutes 
du  Brésil  intertropical,  parmi  lesquelles  on 
remarque  Y  Antigramma  repanda  ( Scolo - 
pendrium  ambiguum ,  Raddi).  (G . N.) 

*  ANTILAMBANES.  Antilambani 
(ùvtùx/xSôc'jm,  saisir),  ois.  —  Ranzani  a  don¬ 
né  ce  nom  à  une  famille  de  l’ordre  des 
Grimpeurs ,  comprenant  des  oiseaux  qui  se 
servent  de  leurs  doigts  pour  saisir  leur 
nourriture  et  la  porter  à  leur  bec.  (G.  d’O.) 

ANTILOPE,  zool.  —  Genre  de  Mam¬ 
mifères  de  l’ordre  des  Ruminants,  caracté¬ 
risé  par  des  cornes  creuses ,  généralement 
rondes,  marquées  au  moins  à  leur  base  d’an¬ 
neaux  saillants  ou  d’arêtes  longitudinales , 
dont  le  noyau  osseux  est  totalement  ou  à 
peu  près  solide,  c’est-à-dire  sans  pores  ni  si¬ 
nus.  Ces  caract.  assez  fugitifs ,  et  qui  ne  se 


ANT 


ANT 


rencontrent  pas  tous  dans  chaque  espèce , 
sont  cependant  les  seuls  que  l’on  ait  pu  trou¬ 
ver  jusqu’à  présent  pour  distinguer  ce  gen¬ 
re  :  car  l’ordre  des  Ruminants  ,  l’un  des 
mieux  déterminés  et  des  plus  naturels  de  la 
classe  des  Mammifères,  est  en  même  temps 
l’un  des  plus  difficiles  a  diviser  générique¬ 
ment ,  tant  ces  animaux,  à  l’exception  des 
Chameaux  proprement  dits,  ont  l’air  d’être 
formés  sur  le  même  modèle.  C’est  donc 
plutôt  par  intuition  ou  par  sentiment ,  plutôt 
par  des  caractères  négatifs  que  par  des  ca¬ 
ractères  positifs,  que  l’on  reconnaît  le  genre 
d’un  animal  de  cet  ordre.  Les  Antilopes 
sont,  en  général,  des  animaux  faits  pour 
la  course.  A  taille  élancée  et  légère ,  elles 
ont  le  plus  souvent  des  larmiers  comme 
les  Cerfs,  des  brosses  ou  touffes  de  poils 
plus  longs  aux  genoux,  des  pores  ingui¬ 
naux  ou  digitaux  ,  c’est-à-dire  des  enfonce¬ 
ments  de  la  peau  aux  aines  et  entre  les 
doigts  ;  la  queue  courte ,  garnie  de  longs 
poils;  les  oreilles  droites  et  assez  longues; 
mais  ces  circonstances  manquent  quelque¬ 
fois,  et  si  le  plus  grand  nombre  ont  la  lé¬ 
gèreté  des  Cerfs,  quelques  unes  ont  l’al¬ 
lure  grave  des  Chèvres,  et  d’autres,  pres¬ 
que  la  démarche  pesante  des  Bœufs.  Les 
unes  ont  le  museau  effilé  ,  mais  d’autres 
ont  un  mufle  assez  proéminent.  Les  Anti¬ 
lopes  appartiennent  presque  toutes  à  l’an¬ 
cien  monde  ;  la  plupart  des  espèces  vivent 
en  troupes,  mais  quelques  unes  sont  solitai¬ 
res  et  monogames.  Elles  sont  confinées , 
comme ,  au  reste  ,  presque  toutes  les  espè¬ 
ces  d’animaux  ,  dans  certaines  limites  plus 
ou  moins  étendues ,  qu’elles  franchissent 
rarement.  Quelques  unes  habitent  les  plai¬ 
nes  arides ,  sablonneuses  et  rocailleuses ,  et 
ne  se  nourrissent  que  de  plantes  aromati¬ 
ques  ou  salées  ;  d’autres  se  tiennent  de  pré¬ 
férence  sur  les  bords  des  fleuves ,  et  ne  vi¬ 
vent  que  d’herbes  douces.  Ce  sont,  en  gé¬ 
néral,  des  animaux  doux  et  sociables,  qui 
ont  les  yeux  grands  et  vifs ,  l’ouïe  très  fine, 
et  qui  sont  doués  d’une  grande  légèreté. 
Malgré  sa  tournure  grecque,  le  nom  d’Anti- 
lope  n’a  pas  été  employé  par  les  anciens  ; 
c’est  une  corruption  du  mot  Antholops  , 
employé  par.  Eustathius ,  qui  vivait  sous 
Constantin,  pour  désigner  un  animal  à  lon¬ 
gues  cornes  dentelées  en  scie  ;  et  c’est  Pal- 
las  qui,  séparant  ce  genre  de  celui  des 


613 

Chèvres,  lui  appliqua  le  nom  d’ Antilope , 
connu  depuis  long-temps  dans  l’art  héraldi¬ 
que  ,  et  employé  par  Ray  pour  désigner  l’esp. 
connue  sous  le  nom  d 'Antilope  des  Indes. 
Ce  mot  Antholops  vient  lui-même,  selon 
Bochart,  du  copte  Panthalops,  qui  signifie 
Licorne . 

Les  espèces  de  ce  genre  étant  en  fort 
grand  nombre,  et  leurs  formes  étant  très 
variées,  plusieurs  naturalistes  ont  tenté  de 
les  séparer  en  groupes  particuliers  ou  en 
sous -genres. 

En  1804,  Cuvier,  dans  le  Dictionnaire 
des  Sciences  naturelles ,  en  annonçant  que 
Daubenton  a  cherché  à  les  diviser  en  plu¬ 
sieurs  genres ,  en  fit  six  groupes ,  à  l’exem¬ 
ple  de  Pennant  et  d’Erxleben,  d’après  la 
forme  de  leurs  cornes.  M.  Lichtenstein , 
en  1812,  dans  le  Magazin  der  gesellschaft 
naturforschender  freunde ,  6e  année,  les 
divisa  en  quatre  tribus,  qu’il  nomma  Buba- 
lides,  Connnchœtes ,  Antilopœ  et  Gazelles. 

M.  de  Blainville ,  en  1816,  dans  le  Nou¬ 
veau  bulletin  de  la  Société  philomathi¬ 
que  ,  réunit  tous  les  Ruminants  à  cornes 
creuses  en  un  seul  genre  ,  sous  le  nom  de 
Cérophore ,  et  le  partagea  en  douze  sous- 
genres  ,  dont  huit  se  rapportent  au  g.  Anti¬ 
lope  :  ce  sont  les  s.-g.  Antilope,  Gazella , 
Cervicapra  ,  Alcelaphus ,  Tragelaphus , 
Boselaphus ,  Oryx ,  et  Rupicapra. 

Dans  la  lre  édition  du  Règne  animal,  Cu¬ 
vier  en  forma  sept  groupes. 

M.  Desinarest ,  en  1820,  dans  sa  Mamma- 
logie ,  ajouta  deux  sous -genres  à  ceux  de 
M.  de  Blainville ,  les  Oreas  et  les  Ègocères 
et  adopta  celui  d 'Antilocapra  de  M.  Ord. 

En  1822 ,  Antoine  Desmoulins ,  dans  le 
Dict.  class.  dhist.  nat. ,  les  subdivisa  en 
Gazelles  ,  Bubales ,  Oryx  ,  Acuticornes , 
Tseiran ,  Strepsicères ,  Léiocères  et  Rami- 
c'eres. 

Hamilton  Smith ,  dans  sa  traduction  de 
la  lre  édition  du  Règne  animal  de  Cuvier, 
divisa  les  Antilopes  en  trois  genres  et  vingt- 
deux  groupes  :  le  g.  Antilope ,  comprenant 
dix-sept  groupes ,  à  savoir  :  Dicranocerus , 
Aigocerus ,  Oryx,  Gazella,  Antilope,  Re- 
dunca,  Oreotragus,  Tragulus,  Raphicerus, 
Tetracerus,  Cephalophus,  Neolragus,  Tra¬ 
gelaphus  ,  Nœmorhedus ,  Rupicapra  , 
Aplocerus,  Anoa  ;  le  g.  Damalis,  compre¬ 
nant  quatre  groupes ,  à  savoir  :  Acronotus , 


614 


ANT 


ANT 


Roselaphus ,  Strepsiceros  et  Portax  ,•  enfin 
le  g.  Catoblepas,  qui  ne  comprend  qu’un 
seul  groupe. 

Dans  la  2e  édition  du  Règne  animal,  Cu¬ 
vier  ,  ne  trouvant  sans  doute  pas  que  ces 
tentatives  pour  établir  des  divisions  natu¬ 
relles  dans  ce  trop  grand  genre  eussent 
complètement  réussi ,  continua  à  les  réunir 
en  un  certain  nombre  de  groupes,  d’après 
la  forme  des  cornes.  Ces  groupes ,  auxquels 
il  n’imposa  pas  de  noms ,  sont  au  nombre 
de  onze.  Depuis ,  M.  Ogilby  a  divisé  les 
Ruminants  en  cinq  familles,  et  les  Antilopes 
se  trouvent  réparties  dans  deux  de  ces  famil¬ 
les,  celles  des  Capridées  et  des  Bovidæ,  et 
forment  douze  genres,  à  savoir  :  Mazama, 
Madoqna ,  Antilope ,  Gazella,  Tragulus, 
Sylvicapra,  Tragelaphus ,  Calliope ,  Ke- 
mas ,  Capricornis ,  Rubalus  et  Oryx ,  dont 
les  types  sont,  en  suivant  le  même  ordre: 
Ant.  mazama ,  Ant.  saltiana ,  Ant.  cervi- 
capra  ,  Ant.  dorcas ,  Ant.  pymmœa ,  Ant. 
mer  gens ,  Ant.  picta ,  Ant.  strepsiceros , 
Ant.  goral,  Ant.  Thar,  Ant.  bubalus,  Ant. 
oryx. 

Tout  en  prétendant  que  la  forme  des 
cornes,  adoptée  par  Cuvier  pour  caractériser 
ses  groupes ,  est  un  moyen  artificiel ,  c’est 
cependant  sur  cette  forme  que  la  plupart 
des  auteurs  dont  nous  venons  de  parler  fon¬ 
dent  principalement  leurs  divisions.  Et ,  en 
elîet ,  quoique  l’on  ignore  les  rapports  qui 
existent  entre  les  cornes  et  le  reste  de  l’or¬ 
ganisation  ,  il  n’en  est  pas  moins  certain 
qu’elles  donnent  une  physionomie  particu¬ 
lière  à  la  tête ,  et  que ,  la  tête  fournissant 
les  caractères  les  plus  essentiels ,  ceux  que 
l’on  tire  de  sa  forme  sont  peut-être  les  plus 
sûrs  qu’on  puisse  employer  pour  subdivi¬ 
ser  les  familles  à  esp.  nombreuses  comme 
celle-ci. 

Il  est  également  vrai  de  dire  que ,  malgré 
la  variété  de  formes  des  diverses  espèces 
d’Antilopes ,  il  y  a  entre  elles  un  air  de  fa¬ 
mille  qui  les  fait  distinguer  par  tout  le  mon¬ 
de  ,  et  qui  a  déterminé  Pallas  à  les  réunir 
en  un  seul  g.,  quoique  quelques  unes  se  rap¬ 
prochent  évidemment  ou  des  Chevrotains 
ou  des  Chèvres ,  ou  des  Bœufs  ,  ou  enfin 
des  Cerfs.  Acceptant  donc  cet  air  de  fa¬ 
mille  des  Antilopes  comme  un  fait,  et  trou¬ 
vant  également  nécessaire  d’établir  des  cou¬ 
pes  dans  ce  genre,  mais  moins  multipliées 


qu’on  ne  l’a  fait  dans  ces  derniers  temps  , 
nous  proposerons  dans  cet  article  de  le  sub¬ 
diviser  en  huit  sous-genres ,  d’après  la  for¬ 
me  et  la  position  relative  des  cornes,  en 
avertissant  toutefois  le  lecteur  qu’ici  ,  com¬ 
me  dans  tout  le  règne  animal ,  faute  de  ca¬ 
ractères  absolus ,  les  esp.  qui  se  trouvent 
sur  la  limite  d’un  sous-genre  sont  fort  voi¬ 
sines  de  celles  d’un  second  ou  même  de 
plusieurs  autres. 

Cette  absence  de  caractères  absolus  nous 
a  engagé  à  n’employer  pour  nos  sous-gen¬ 
res  que  des  noms  sans  signification,  comme 
se  prêtant  davantage  aux  modifications  de 
chaque  type  que  ceux  qui  signifient  une 
chose  ou  une  propriété  que  ne  possède  pas 
l’être  que  l’on  est  cependant  forcé  d’y  com¬ 
prendre  par  un  ensemble  d’autres  caractè¬ 
res. 

Quelques  uns  de  ces  noms,  tels  que  ceux 
d’Oryx  et  de  Bubale ,  ont  été  employés  par 
tout  le  monde ,  mais  pas  toujours  dans  le 
même  sens  et  avec  les  mêmes  limites.  Ou¬ 
tre  les  ouvrages  que  nous  citons ,  nous 
avons  consulté  avec  fruit  les  procès-ver¬ 
baux  de  la  Société  zoologique  de  Londres , 
dans  lesquels  on  trouve  des  descriptions  de 
plusieurs  Antilopes,  faites  principalement 
par  M.  Bennett.  Nous  avons  aussi  mis  à 
profit  des  notes  qui  nous  ont  été  fournies 
par  M.  Jules  Terreaux,  qui  a  résidé  plu¬ 
sieurs  années  au  Cap. 

1°  Le  sous  -  genre  DORCAS.  —  Cornes  à 
double  courbure ,  soit  de  face ,  soit  de  pro¬ 
fil  ,  plus  ou  moins  lyrées ,  presque  tou¬ 
jours  de  la  longueur  de  la  tête,  implantées 
au  dessus  des  orbites  ou  au  moins  à  leur 
angle  postérieur,  à  tête  et  flancs  presque 
toujours  marqués  de  bandes  longitudinales 
de  couleurs  foncées.  Deux  mamelles.  Com¬ 
prenant  le  premier  et  le  second  groupe  de 
Cuvier ,  les  Gazelles  et  les  Antilopes  de 
Blainville ,  de  Hamilton  Smith  et  d’Ogilby. 

La  GAZELLE ,  Antilope  dorcas  (Bufl'. , 
t.  XII ,  p.  25).  —  Animal  de  la  grandeur , 
de  l’élégance  et  de  la  légèreté  du  Chevreuil. 
Ses  cornes  sont  noirâtres ,  assez  grosses ,  et 
marquées  de  12  à  14  anneaux  saillants.  Le 
cou,  le  dos  et  la  face  externe  des  membres, 
sont  de  couleur  fauve-clair  ;  la  face  interne 
de  ces  derniers  ,  le  ventre  et  les  fesses,  sont 
d’un  beau  blanc.  Une  bande  brune  règne  le 
long  de  chaque  flanc.  La  tête  est  fauve  ,  à 


ANT 


ANT 


615 


l’eiception  du  sommet ,  qui  est  gris-clair  , 
et  d’une  bande  blanchâtre  de  chaque  côté  , 
qui  embrasse  le  tour  de  l’œil  ;  quelques  in¬ 
dividus  ont  la  tête  marquée  de  trois  bandes 
brunes ,  séparées  par  deux  blanches.  Cette 
espèce  porte  des  larmiers ,  des  brosses  aux 
genoux ,  ét  ,  à  chaque  aine ,  une  poche 
profonde ,  remplie  d’une  matière  fétide.  Sa 
chair  est  d’un  goût  fort  semblable  à  celle 
du  Chevreuil.  Les  Gazelles  vivent  dans  tout 
le  nord  de  l’Afrique  en  troupes  nombreu¬ 
ses.  Quoique  timides ,  elles  forment  un 
cercle  quand  on  les  attaque ,  et  présentent 
à  l’ennemi  leurs  cornes  de  tous  côtés;  ce¬ 
pendant,  elles  ne  peuvent  résister  aux  Lions 
et  aux  Panthères,  qui  en  font  leur  proie  or¬ 
dinaire.  On  les  chasse  avec  le  Chien,  l’Once 
ou  le  Faucon;  on  en  prend  aussi  en  lâchant 
des  individus  apprivoisés ,  dont  les  cornes 
sont  garnies  de  nœuds  coulants ,  auxquels 
les  Gazelles  sauvages  viennent  se  prendre. 
La  chasse  au  Faucon  est  le  principal  amu¬ 
sement  des  riches  en  Syrie.  L’oiseau  saisit 
la  Gazelle  à  la  gorge ,  et  la  lui  déchire 
avec  son  bec  et  ses  ongles.  La  beauté  de 
leurs  yeux ,  la  douceur  de  leurs  regards  , 
l’élégance  de  leur  taille ,  la  grâce  de  leurs 
mouvements  ,  leur  légèreté  ,  ont  fourni  de 
tout  temps  des  comparaisons  et  des  images 
à  la  poésie  arabe.  Les  beaux  yeux  se  nom¬ 
ment  en  Orient  des  yeux  de  Gazelle.  Élien 
a  fort  bien  décrit  ces  animaux  sous  le  nom 
de  Dorcas,  donné  antérieurement  au  Che¬ 
vreuil.  Leur  nom  de  Gazelle  est  arabe. 

La  CORINNE,  A.  Corinna,  Gm.  (Buff., 
t.  XII,  pl.  27)  ;  le  K.EVEL,  A.'Kevella,  Gm. 
(Buff.,  t.  XII,  pl.  27);  VAnt.  arabica, 
Hemp.  et  Ehremberg  ( Syrnb .  physic.,  sect. 
I,  pl.  5) ,  ne  diffèrent  de  la  Gazelle  que  par 
des  cornes  plus  grêles  dans  la  première , 
plus  comprimées  à  leur  base  et  à  anneaux 
plus  nombreux  dans  la  seconde,  et  par  une 
taille  un  peu  plus  forte  et  des  teintes  un 
peu  plus  foncées  dans  la  troisième. 

Le  KEYEL  GRIS,  Fréd.  Cuv.  (  Mam.  ) , 
s’il  n’est  pas  une  variété  de  la  Gazelle  ,  est 
une  esp.  très  voisine.  Enfin ,  VAnt.  subgut - 
turosa  (  Schreb. ,  170  B.  )  paraît  également 
en  être  ou  une  variété  ou  une  esp.  encore 
très  rapprochée. 

Le  DSEREN ,  ou  Ant.  goitreuse  ;  Chèvre 
jaune  des  Chinois  (Ant.  gutturosa,  Pall.  ; 
Schreb. ,  275  ),  offre  à  peu  près  les  mêmes 


cornes  et  la  même  distribution  de  couleurs 
que  la  Gazelle  ;  mais  il  est  plus  trapu,  et  de 
la  taille  du  Daim.  Le  larynx  du  mâle ,  très 
volumineux ,  fait  une  saillie  en  dehors ,  qui 
a  valu  à  cette  esp.  le  nom  qu’elle  porte.  Les 
larmiers  sont  petits,  les  brosses  courtes, 
et  les  poches  inguinales  grandes.  Le  mâle 
porte  en  outre  ,  sous  le  ventre  ,  un  sac  ,  au 
même  endroit  que  le  Musc,  et  dont  le  céru¬ 
men  a  l’odeur  du  Bouc  ;  la  femelle  ne  por¬ 
te  point  de  cornes.  Cette  esp.  habite  les 
déserts  de  la  Mongolie  ,  entre  la  Chine  et  le 
Thibet,  et  dans  quelques  contrées  de  la  Si¬ 
bérie  orientale  ;  elle  est  surtout  abondante 
dans  le  désert  sablonneux  de  Cobi.  Elle  évite 
les  forêts  et  le  voisinage  de  l’eau ,  et  préfè¬ 
re  les  lieux  découverts  et  arides.  Sa  nour¬ 
riture  se  compose  de  végétaux  doux.  Des 
troupes  nombreuses  de  Dseren  s'approchent 
quelquefois  en  hiver  des  habitations ,  et  se 
mêlent  avec  le  bétail  domestique.  Lorsque 
ces  animaux  sont  poursuivis,  ils  font,  dit- 
on  ,  des  sauts  énormes.  Leur  horreur  pour 
les  bois  est  telle ,  qu’ils  se  heurtent  la  tête 
contre  les  arbres  plutôt  que  d’y  pénétrer. 
Ils  ne  craignent  pas  moins  l’eau ,  et  se  lais¬ 
sent  prendre  ou  tuer  sur  place  plutôt  que 
de  se  résoudre  à  s’y  jeter  ;  cependant ,  ils 
nagent  très  bien  s’ils  viennent  à  y  être  pré¬ 
cipités  par  hasard.  Les  femelles  mettent  bas 
à  la  mi-juin ,  et  les  petits  s’apprivoisent 
parfaitement. 

L’ANTILOPE  À  BOURSE ,  Ant.  eucho- 
re ,  un  peu  plus  trapue ,  et  d’un  tiers  plus 
grande  que  la  Gazelle.  Ses  cornes  sont  aus¬ 
si  un  peu  plus  lyrées ,  et  celles  des  mâles 
plus  grosses  ;  mais  elle  présente  presque  la 
même  distribution  de  couleurs.  Elle  s’en  dis¬ 
tingue  par  une  raie  blanche  à  la  partie  pos¬ 
térieure  du  dos ,  dont  les  longs  poils  s’é¬ 
cartent  quand  elle  saute ,  et  qui  sont  logés 
dans  un  repli  de  la  peau  ,  que  le  panicule 
charnu  développe  en  se  contractant  par 
l’effort  du  saut.  La  queue,  plus  grande  que 
dans  la  Gazelle,  est  blanche,  et  terminée 
par  un  flocon  noir;  la  tête  est  presque  toute 
blanche  ,  avec  une  ligne  latérale  noire.  Elle 
a  des  larmiers ,  et  point  de  brosses  aux  ge¬ 
noux.  Cette  belle  espèce  vit  par  troupes 
nombreuses  dans  les  environs  du  Cap.  Au 
temps  de  la  sécheresse ,  ces  animaux  voya¬ 
gent  ,  et ,  les  premiers  rangs  ayant  tout 
brouté ,  les  derniers  sont  obligés  d’arracher 


ANT 


616  ANT 

les  racines  pour  vivre.  Ces  immenses  trou¬ 
peaux  sont  escortés  de  Lions ,  de  Panthères 
et  de  Hyènes ,  qui  en  dévorent  un  grand 
nombre ,  quoiqu’elles  se  défendent  en  fai¬ 
sant  cercle ,  et  en  présentant  les  cornes.  On 
assure  qu’elles  présagent  les  mauvais  temps 
par  des  sauts  et  des  bonds  plus  fréquents. 
Elles  s’apprivoisent  aisément  en  captivité. 

Le  SAÏGA,  Antilope  saïga  (Pall.  ;  Schr., 
276) ,  a  les  cornes  comme  la  Gazelle ,  mais 
jaunâtres  et  transparentes.  Il  est  grand 
comme  un  Daim.  Sa  couleur,  pendant  l’été, 
est  fauve  sur  le  dos  et  les  flancs,  et  blanche 
sous  le  ventre  ;  pendant  l’hiver  ,  il  est  gris- 
blanchâtre.  Son  museau  cartilagineux  est 
tellement  saillant,  que  l’animal  ne  peut  paî¬ 
tre  qu’en  reculant  ou  en  saisissant  l’herbe 
par  le  côté.  Il  habite  les  landes  de  la  Polo¬ 
gne  et  de  ia  Russie  jusqu’à  l’Irtich ,  et  les 
monts  Altaï  en  Sibérie ,  et  se  nourrit  d’Ab- 
sinthes,  d’Armoises  ,  d’Arroclies  ,  et  autres 
plantes  âcres  qui  abondent  dans  ce  pays  sa¬ 
blonneux  et  salé.  Les  Saïgas  ont  la  vue  cour¬ 
te  :  mais  leur  odorat  est  si  fin ,  qu’ils  éven¬ 
tent  l’ennemi  de  très  loin.  Ils  se  rassemblent 
pour  voyager  en  troupeaux  de  plusieurs 
milliers.  Pendant  que  la  troupe  dort,  quel¬ 
ques  uns  des  mâles  font  la  garde  ;  ce  sont 
aussi  les  mâles  qui  défendent  leurs  petits 
contre  les  attaques  des  Loups  et  des  Re¬ 
nards.  Les  femelles  mettent  bas  un  seul  pe¬ 
tit  au  printemps.  Dans  la  saison  du  rat ,  au 
mois  de  novembre ,  les  mâles  sentent  forte¬ 
ment  le  musc.  La  chair  du  Saïga  se  mange 
en  hiver;  mais  elle  est  rejetée  en  été  ,  par¬ 
ce  qu’alors  on  trouve  sous  ia  peau  de  cet 
animal  une  quantité  considérable  de  larves 
d’une  esp.  d’Oëstres.  Pour  boire ,  le  Saïga 
plonge  entièrement  son  museau  dans  l’eau , 
et  c’est  par  les  narines  qu’il  aspire  la  plus 
grande  partie  du  liquide ,  comme  l’a  dit 
Strabon,  mais  sans  pouvoir  y  en  garder, 
comme  l’a  crû  cet  auteur.  On  élève  assez 
aisément  les  Saïgas  en  domesticité  lorsqu’on 
les  prend  jeunes.  Ceux  qui  ont  été  ainsi  ap¬ 
privoisés  courent  librement  au  dehors  sans 
se  joindre  aux  sauvages ,  et  viennent  à  la 
voix  de  leur  maître,  auquel  iis  ne  man¬ 
quent  pas  de  faire  quelques  caresses.  Les 
anciens  ont  connu  le  Saïga  sous  le  nom  de 
Coins. 

Le  NANGUER,  Ant.  dama ,  Pall.  (Acad, 
de  Berlin ,  1824 ,  pl.  3  et  4)  ;  Ehrenb.  (  Symb. 


phys. ,  t.  I ,  pl.  6  ).  —  Cornes  dans  les  deux 
sexes ,  à  cinq  ou  six  anneaux  peu  marqués  à 
la  base ,  dont  la  pointe  se  courbe  fortement 
en  avant.  Cette  belle  esp.  ,  de  la  grandeur 
et  de  la  légèreté  du  Daim ,  est  d’un  brun- 
fauve  en  dessus.  Sa  face  est  blanche ,  avec 
trois  bandes  grises  ;  les  fesses ,  la  queue  ,  le 
ventre  et  les  membres,  sont  blancs;  dans 
le  jeune  âge ,  la  face  externe  de  ces  derniers 
est  fauve.  Une  tache  blanche  se  remarque 
à  la  région  moyenne  du  cou.  On  trouve  cet 
animal ,  qui  est  d’un  caract.  doux  ,  et  dont 
la  chair  est  très  bonne  à  manger,  en  Nubie 
et  au  Sénégal. 

Les  jeunes  Nanguers  n’ayant  encore  que 
la  partie  supérieure  de  leurs  cornes ,  celle 
qui  est  simplement  courbée  en  avant ,  Buf- 
fon ,  qui  n’en  avait  connu  que  de  tels,  ap¬ 
pliqua  à  cette  esp.  le  nom  de  Dama  de 
Pline,  qui  ne  convient  pas  aux  individus 
adultes. 

Ant.  ruficollis  Ham.  Smith  ,  et  VAnt. 
mohrr  Bennet  (  Trans.  de  la  Soc.  zool.  de 
Londres ,  t .  I ,  pl.  1  ) ,  ne  sont ,  selon  nous , 
que  des  variétés  du  Nanguer. 

M.  Bennet  croit  que  VAnt.  addra  est 
également  une  variété  de  ce  même  Nan¬ 
guer,  qui  n’en  diffère  pas  plus  que  le  Kevel 
ou  la  Corinne  ne  diffèrent  de  la  Gazelle. 

L’ANT.  DE  SOEMMERING ,  Ant.  Soem- 
meringii ,  Cretzschmar  (  Atl.  de  Rupp .,  pl. 
pl.  19).  —  Cornes  noires,  à  pointes  forte¬ 
ment  courbées  en  dedans ,  de  la  grandeur 
du  Nanguer.  La  tête ,  le  dos  et  la  partie 
extér.  des  extrémités,  de  couleur  isabelle, 
avec  de  nombreuses  taches  plus  foncées  ;  la 
poitrine ,  le  ventre ,  la  croupe  et  la  partie 
intér.  des  extrémités ,  blancs.  La  tête  mar¬ 
quée  de  trois  bandes  noires ,  dont  celle  du 
milieu  très  large.  De  l’Abyssinie. 

L’ANT.  A  PIEDS  NOIRS,  ou  PALL  AH, 
Ant.  melampus,  Licht.  (Schr.,  274)  ;  Licht. 

(  Mag.  de  Berlin  ,  v.  167  ).  —  Animal  pres¬ 
que  de  la  grandeur  du  Cerf.  Cornes  rondes, 
longues  dans  le  mâle  seulement.  Pelage 
brun-fauve  en  dessus ,  blanc  à  la  croupe  et 
en  dessous  ;  une  ligne  noire  longitudinale 
sur  le  dos,  traversée  par  une  bande  de  mê¬ 
me  couleur ,  qui  sépare  le  blanc  du  fauve 
sur  la  croupe.  En  arrière  des  pieds  de  der¬ 
rière  ,  au  dessus  des  ongles ,  une  touffe  de 
poils  plus  longs ,  formant  tache  noire.  Cet 
élégant  et  vigoureux  animal  habite  la  Ca- 


ANT 


ANT 


617 


frerie ,  où  oq  le  rencontre  par  petites  trou¬ 
pes  de  six  à  huit  individus.  Il  se  laisse  faci¬ 
lement  apprivoiser. 

L’ANTILOPE  POURPRE ,  Ant.  pijgar- 
ga  (Schr. ,  275).  —  Très  bel  animal  de  la 
taille  d’un  très  grand  Cerf  commun,  à  cor¬ 
nes  lyrées,  portant  douze  demi -anneaux 
saillants  dans  le  mâle  seulement.  Le  col  et 
la  tête  d’un  beau  bai-brun ,  presque  couleur 
de  sang;  le  dos  brun-bai,  glacé  de  blanch⬠
tre.  Une  large  bande  brune  sur  chaque 
flanc.  Fesses,  ventre  et  face  intér.  des  cuis¬ 
ses,  d’un  beau  blanc.  Une  large  bande  blan¬ 
che  sur  le  chanfrein ,  qui  se  rétrécit  entre 
les  cornes.  Brosses  et  larmiers  nuis.  Des  en¬ 
virons  du  Cap  de  Bonne  -  Espérance. 

L’ANT.  A  NEZ  TACHÉ  ,  Ant.  naso  ma- 
culata  ,  Bl.  ;  Ant.  mytilopes ,  Ham.  Sm.  ; 
ayant  la  même  distribution  de  couleurs  et 
les  mêmes  cornes  que  P  Ant.  pourpre,  et  ne 
s’en  distinguant  que  par  une  taille  moindre 
d’un  quart  environ.  Il  nous  paraît  que  celle- 
ci  doit  être  considérée  comme  une  variété 
de  celle-là. 

L’ANTILOPE  DE  BENNETT,  Ant.  lien- 
netii,  Sykes.  — Queue  noire  des  Mahrattes. 
Cornes  lyrées ,  marquées  de  8  à  9  anneaux. 
Face  marquée  de  bandes  noires.  Corps 
brun  -  rougeâtre  en  dessus ,  blanc  en  des¬ 
sous. 

Le  RQB,  Ant.  Kob.  (Buff.,  t.  XII,  pl.  52,- 
fig.  1).  —  Cornes  peu  lyrées  ,  à  première 
courbure  peu  marquée ,  formant  par  de¬ 
vant  une  figure  elliptique  ,  marquée  ,  dans 
leur  premier  tiers  ,  de  7  à  8  anneaux. 

De  la  taille  du  Daim. 

Le  ROBA  ,  Ant.  Senegalensis ,  Penn. 
(BufTon ,  t.  XII ,  pl.  52,  fig.  2),  à  cornes 
longues,  un  peu  aplaties,  latéralement  ly¬ 
rées  ,  marquées  de  15  à  17  anneaux.  De  la 
taille  du  Cerf. 

Ces  deux  espèces ,  imparfaitement  con¬ 
nues  ,  paraissent  devoir  entrer  dans  ce  sous- 
genre. 

Le  TCIIIRU  ,  Ant.  üodgsonii ,  Abel  ; 
Ant.  kemas  d’Elien  ,  selon  Ham.  Smith.— 
Cornes  deux  fois  de  la  longueur  de  la 
tête ,  comprimées  en  bas ,  arrondies  en 
haut ,  à  vingt  anneaux  ;  première  courbure 
en  arrière  peu  sensible;  seconde  en  avant 
assez  forte.  Presque  de  la  grandeur  du 

r 

Cerf,  gris-bleu.  Epaules  de  couleurs  plus 
claires;  les  canons  marqués  d’une  ligne  noi-  | 


re  en  avant.  Front  noir,  un  mufle,  une 
touffe  de  poils  sur  le  nez.  De  chaque  côté 
du  museau,  près  de  la  marge  externe  des 
narines ,  une  tumeur  de  la  grandeur  d’une 
moitié  d’œuf  de  Poule;  la  bouche  et  le  nez 
entourés  de  nombreux  poils  raides.  Vit  par 
troupes  de  plusieurs  centaines  dans  les  plai¬ 
nes  élevées  du  Thibet,  sans  jamais  appro¬ 
cher  des  montagnes.  Au  moment  du  repos, 
des  sentinelles  sont  placées  dans  toutes  les 
directions  ;  et  si  l’une  d’elles  vient  donner 
l’alarme  au  camp  ,  toute  la  troupe  fuit  avec 
la  plus  extrême  vitesse.  Est  très  sauvage  ; 
et,  comme  tous  les  animaux  de  cette  con¬ 
trée  ,  il  a  deux  sortes  de  poils. 

2°  Le  s. -genre  ORYX.  —  Cornes  plus  ou 
moins  arquées  en  arrière  comme  celles  des 
Chèvres,  ordinairement  très  longues,  im¬ 
plantées  à  l’angle  postérieur  des  orbites ,  à 
tête  presque  toujours  marquée  de  bandes 
de  couleur  foncée. 

Le  PASAN  DE  BUFFON.  Ant.  Oryx , 
Palh  (Bulïôn,  Suppl.,  t.  VI,  pl.  17). — Cor¬ 
nes  rondes ,  de  deux  fois  la  longueur  de  la 
tête ,  plus  petite  dans  les  femelles ,  pres¬ 
que  droites ,  annelées  au  tiers  inférieur. 
Queue  moyenne ,  couverte  de  longs  poils. 
Plus  grand  que  le  Cerf.  Pelage  gris-bleu⬠
tre  en  dessus,  et  blanc  en  dessous;  une 
ligne  brune  sur  les  flancs;  sur  l’épine  ,  une 
bande  noire  formée  de  poils  dirigés  vers  la 
nuque.  Tête  blanche  ,  avec  une  ligne  d’un 
brun  noir  allant  de  chaque  côté  de  la  corne 
à  la  bouche  et  passant  sur  l’œil.  Le  haut  du 
front  et  une  bande  traversant  le  chanfrein. 

On  trouve  cette  Antilope  au  nord  du  Cap 
et  dans  l’intérieur  de  l’Afrique  ,  où  elle  vit 
par  paires.  Ses  longs  sabots  lui  permettent 
de  grimper  sur  les  rochers  ;  aussi  on  assure 
qu’elle  fréquente  de  préférence  les  contrées 
montagneuses.  Elle  est  très  courageuse  et 
combat  souvent  avec  succès  contre  les  Car¬ 
nassiers  qui  l’attaquent.  Ses  cornes,  très  du¬ 
res  ,  servent  d’armes  aux  habitants  des  con¬ 
trées  qu’elle  habite.  Comme  nourriture , 
elle  passe  pour  la  meilleure  des  xlntilopes. 

Cet  animal,  comme  on  voit,  se  rapproche 
du  Tchiru  et  pourrait  être  placé  presque  aus¬ 
si  bien  dans  le  sous-genre  précédent  que 
dans  celui-ci  ;  ses  cornes,  quoique  dites  droi¬ 
tes  ,  ayant  une  très  légère  double  inflexion. 

L’ANTILOPE  BEISA,  Ruppel  (Faune  de 
V Abyssinie,  Mamm. ,  p\.  5),  semblable, 

59” 


T,  I. 


618 


A  NT 


par  la  taille  et  par  les  cornes ,  à  l’Oryx.  Le 
col  et  la  partie  supérieure  du  corps  de 
couleur  isabelle.  Le  front  et  le  chanfrein 
marqués  d’une  bande  brun-roux  ,  plus  étroi¬ 
te  entre  les  yeux.  De  chaque  côté  de  la  tête, 
deux  bandes  de  la  même  couleur  :  l’une 
sur  l’œil  et  la  joue,  l’autre  formant  collier 
à  la  naissance  du  col.  Une  bande  sur  les 
flancs  ,  des  bracelets  au  dessus  des  genoux; 
une  ligne  brun-foncé  sur  les  canons  anté¬ 
rieurs,  le  bout  de  la  queue  de  même  cou¬ 
leur.  De  la  province  de  Dongola. 

L’ALGAZEL ,  Ant.  leucoryx ,  Licht. 
(Acad,  de  Berlin,  182-4,  pl.  1  ).  —  Cornes 
grêles ,  annelées  dans  leur  moitié  inférieu¬ 
re  ,  légèrement  courbées  en  arc  de  cercle , 
de  deux  fois  la  longueur  de  la  tête.  De  la 
taille  d’un  petit  Ane.  Pelage  blanchâtre, 
teinté  de  fauve  clair  sur  le  dos  et  les  flancs. 
Le  col  et  le  poitrail  fauve  plus  foncé.  Des 
taches  sur  la  tête  ,  distribuées  comme  dans 
l’Oryx,  mais  de  couleur  moins  intense. 
Point  de  mufle.  De  petits  larmiers  ;  des  po¬ 
ches  aux  aines  ;  des  brosses  aux  genoux. 
Deux  mamelles.  De  l’Afrique  septentrio¬ 
nale,  depuis  la  Nubie  jusqu’au  Sénégal.  D’a¬ 
près  M.  Lichtenstein  ,  cette  esp.  est  proba¬ 
blement  l’Oryx  des  anciens  :  car  celui  -  ci, 
ne  vivant  que  dans  le  midi  de  l’Afrique , 
n’a  vraisemblablement  pas  été  connu  dans 
l’antiquité.  Quoi  qu’il  en  soit ,  comme  TA1- 
gazel  est  souvent  représenté  sur  les  monu¬ 
ments  d’Éygpte,  de  profil  et  avec  une  seule 
corne ,  la  seconde  étant  comprise  dans  le 
même  plan,  on  pense  que  ce  sont  ces  figu¬ 
res  mal  interprétées  qui  ont  donné  lieu  à 
la  fable  de  la  Licorne. 

L’ANTILOPE  BLEUE,  Ant.  leucophœa, 
Gm.  ;  vulgairement  Chèvre  bleue  (  Buff., 
Suppl.  VI,  pl.  20,  sous  le  nom  de  Tseïran ), 
de  la  taille  d’un  grand  Cerf,  à  cornes  gros¬ 
ses  ,  recourbées  uniformément ,  portant  une 
trentaine  d’anneaux  qui  vont  en  grossissant, 
et  en  s’écartant  davantage  de  la  base  au 
sommet,  d’une  fois  et  demie  la  longueur  de 
la  tête.  Pelage  d’un  gris  cendré ,  bleuâtre , 
excepté  le  ventre,  la  face  interne  des  mem¬ 
bres  et  le  bout  de  la  queue,  qui  sont  blancs. 
Une  mèche  de  poils  blancs  plus  longs  que 
les  autres  en  avant  de  l’œil ,  à  la  place  des 
larmiers.  Le  devant  des  canons  presque 
noir.  Poils  de  la  ligne  dorsale  récurrents. 
Du  Cap ,  où  elle  vit  par  paires  ou  par  pe- 


ANT 

tites  troupes  de  cinq  à  six  individus ,  au 
pied  des  montagnes.  La  femelle  a  les  cornes 
plus  petites ,  et  en  manque  même  quelque¬ 
fois  (1). 

L’ANTILOPE  CHEVALINE  ou  OS  ANNE, 
Ant.  equina,  Geoff.  and  Smith  (  Jllustr .  oj 
tlie  zool.  of  south  Africa ,  pl.  27  ),  de  la 
grandeur  d’un  petit  Cheval.  Cornes  arquées 
en  arrière,  ridées  à  leur  base,  marquées  de 
vingt-cinq  à  trente  anneaux ,  d’une  fois  et 
demie  la  longueur  de  la  tête.  Une  crinière 
sur  le  cou  ;  poils  plus  longs  sous  le  cou. 
Pelage  gris-blanchâtre.  Les  épaules  ,  le  dos, 
la  croupe  et  la  face  extérieure  des  membres , 
nuagés  d’orange.  Tête  brune,  avec  le  chan¬ 
frein  blanchâtre.  Une  mèche  de  grands  poils 
blancs  au  devant  de  chaque  œil.  De  l’Afri¬ 
que  méridionale ,  et  peut-être  même  du 
Sénégal. 

L’ANTILOPE  NOIRE  ,  Aigocerus  niger , 
Harris  (Trans.  de  la  Soc.  zool.  de  Londres , 
t.  II,  pl.  59).  —  Cornes  de  deux  fois  la  lon¬ 
gueur  de  la  tête,  annelées  dans  les  deux 
tiers  inférieurs.  Animal  de  la  grandeur  du 
Cerf.  Une  crinière  depuis  la  tête  jusqu’à  la 
croupe ,  récurrente  sur  le  col  ;  une  autre 
sous  le  cou.  Couleur  générale  d’un  beau 
noir.  Une  bande  blanche  s’étendant  depuis 
les  sourcils  jusqu’aux  naseaux.  Le  dessous 
de  la  mâchoire  inférieure  ,  le  ventre  et  l’in¬ 
férieur  des  cuisses  ,  blancs  ;  l’intérieur  des 
jambes  brun -fauve.  Des  hautes  montagnes 
de  l’intérieur  du  Cap.  Vit  par  petites  trou¬ 
pes.  Les  cornes  de  la  femelle  plus  grêles 
que  celles  du  mâle. 

Nous  pensons  que  cet  animal  pourrait  bien 
être  l’Antilope  chevaline  en  pelage  d’été. 

Le  CAMBING  OUTANG  ou  CA  >1  BT  A  N , 
Ant.  Sumatrensis,  Desm.  (Fr.  Cuv.,  Mam., 
et  Marsden,  2e  éd.,  pl.  10),  de  la  taille  d’u¬ 
ne  grande  Chèvre.  Cornes  moins  longues 
que  la  tête ,  annelées  dans  les  deux  tiers  de 
leur  longueur.  Pelage  noir.  Une  crinière 
blanche,  couchée  sur  le  col  et  le  garrot. 
Oreilles  et  queue  de  longueur  moyenne. 

(1)  A  cette  occasion  ,  nous  remarquerons  qu'il 
est  impossible  de  prendre  pour  caractères  de 
sous-genres  la  présence  ou  l'absence  des  cornes 
dans  les  femelles;  quelques  unes  en  étant  privées 
dans  les  espèces  où  celles-ci  en  portent ,  et  d’au¬ 
tres  en  étant  pourvues  dans  les  espèces  où  elles 
n’en  ont  point. 


AJNT 


619 


ANT 


Des  larmiers ,  un  mufle.  —  Cette  esp. ,  qui 
a  les  allures  des  Chèvres ,  habite  les  monta 
gnes  boisées  de  Sumatra.  Marsden  assure 
qu’elle  est  d’un  caractère  sauvage ,  extrê¬ 
mement  agile  ;  qu’elle  a  le  pied  d’une  gran¬ 
de  sûreté,  et  que  ses  habitudes  ressemblent 
tout  à  fait  à  celles  du  Bouquetin. 

Le  GORAL ,  Ant.  goral ,  Hardwick 
(  Trans.  Lin. ,  t.  XIV ,  pl.  110  ) ,  et  Fréd 
Cuv.,  sous  le  nom  de  Bouquetin  du  Né- 
paul.  —  Cornes  courtes ,  noires ,  annelées 
à  leur  tiers  inférieur.  De  la  taille  de  la  Co¬ 
rinne.  Brun  -  marron  ,  teinté  de  noir  sur  le 
chanfrein  ,  sur  le  col  et  sur  le  dos  ,  jusqu’à 
l’extrémité  de  la  queue ,  et  en  avant  de  l’é 
paule.  Le  ventre  et  la  face  interne  des  mem¬ 
bres  fauve -clair  ;  le  dessous  de  la  mâchoi¬ 
re  inférieure  ,  la  gorge  et  l’intérieur  des 
oreilles ,  sont  blancs. 

L’ANT.  THAR ,  Hodgs.  —  Espèce  inter¬ 
médiaire  entre  le  Cambtan  et  le  Goral ,  et 
qui  vient  aussi  du  Népaul.  Est  un  peu  plus 
grande. 

Nous  plaçons  à  la  fin  de  ce  sous-genre  un 
animal  qui  pourrait,  aussi  bien  que  le  Tchi 
ru,  entrer  dans  le  sous -genre  précédent, 
ou  même  faire  un  sous  -  genre  à  part ,  les 
cornes  étant  implantées  tout  à  fait  sur 
l’orbite ,  et  la  distribution  des  couleurs 
étant  à  peu  près  celle  des  Gazelles  ;  c’est  : 

Le  CHAMOIS  ou  ISARD,  Ant.  rnpica- 
pra  (BulTon,  t.  XII,  pl.  16;Schr.,  269; 
Fréd.  Cuv.,  Mamm.,  in-fol.,  t.  IV),  à  cor¬ 
nes  de  12  à  13  centimètres  de  long  ,  et  de 
2  à  3  d’épaisseur  à  leur  base ,  marquées  de 
stries  longitudinales  et  d’anneaux  transver¬ 
saux  peu  apparents ,  dirigées  d’abord  verti¬ 
calement  ,  puis  subitement  recourbées  en 
arrière  en  forme  de  crochets  ;  à  pelage  fau¬ 
ve  dans  la  belle  saison  et  d’un  brun  vineux 
en  hiver,  est  le  seul  animal  de  l’Europe  oc¬ 
cidentale  qu’offre  le  genre  Antilope  ;  enco¬ 
re,  par  l’absence  des  larmiers,  par  des  jam 
bes  plus  courtes ,  et  par  un  corps  plus  gros 
que  dans  les  vraies  Gazelles ,  se  rapproche- 
t-il  tellement  des  Chèvres  et  des  Bouque¬ 
tins  ,  que  Buffon  n’a  considéré  ces  trois 
espèces  que  comme  des  variétés  constan¬ 
tes.  Son  poil  est  plus  court  en  été  qu’en 
hiver,  et ,  dans  cette  dernière  saison  ,  sous 
les  longs  poils  ordinaires  se  trouve  un  poil 
laineux  très  abondant  ;  en  tout  temps  une 
bande  brune  ou  noire  naît  de  chaque  | 


côté  au  coin  de  la  bouche ,  et  vient  finir 
en  embrassant  l’œil  à  la  base  des  cornes. 
La  queue  est  noire ,  le  tour  de  l’anus , 
les  fesses  et  l’intérieur  des  oreilles  sont 
blancs.  Derrière  chaque  oreille  existe  une 
petite  poche  contournée  en  spirale  ,  que  l’on 
trouve  toujours  vide,  circonstance  qui ,  mal 
indiquée ,  paraît  avoir  fait  croire  aux  an¬ 
ciens  que  les  Chèvres  respirent  par  les  oreil¬ 
les.  Cet  animal  est  d’une  grande  agilité  et 
se  tient  en  petites  troupes  dans  les  régions 
moyennes  des  montagnes.  On  le  voit  fran¬ 
chir  les  précipices ,  bondir  de  rocher  en 
rocher  et  s’arrêter  tout  court  sur  la  pointe 
d’un  roc  offrant  à  peine  l’espace  suffisant 
pour  y  placer  ses  pieds  rapprochés  les 
uns  des  autres.  Ses  sens  sont  très  déli¬ 
cats  ;  il  entend  et  voit  de  très  loin.  Sa  voix 
ordinaire  est  un  bêlement  sourd  ;  mais  lors¬ 
qu’il  est  effrayé  par  quelque  danger,  surtout 
lorsqu’il  est  averti  par  son  odorat  ou  par 
son  ouïe  de  la  présence  d’un  homme  qu’il  ne 
voit  point,  il  fait  retentir  les  montagnes  d’un 
sifflement  aigu  rendu  par  les  narines.  Il 
se  nourrit  de  fleurs ,  de  bourgeons  tendres  et 
des  herbes  les  plus  aromatiques ,  ce  qui  sans 
doute  a  fait  croire  à  la  vertu  curative  cfe  son 
sang  dans  quelques  maladies,  et  surtout  dans 
la  pleurésie.  Il  s’accouple  en  automne;  le 
temps  de  la  gestation  est  de  six  mois ,  et  les 
petits  naissent  couverts  de  poils  et  les  yeux 
ouverts.  La  chasse  du  Chamois  est  l’une  des 
plus  pénibles  et  des  plus  dangereuses ,  le 
chasseur  étant  obligé  de  le  suivre  sur  les 
bords  des  précipices ,  au  risque  d’y  tomber, 
comme  il  arrive  quelquefois ,  lorsque ,  ne 
trouvant  plus  de  moyen  d’échapper,  cet  ani¬ 
mal  se  jette  sur  lui  avec  violence.  Sa  chair 
est  bonne  à  manger,  et  son  suif  est  d’une 
qualité  supérieure  à  celui  de  la  Chèvre;  sa 
peau  est  ferme  et  souple ,  et  on  l’employait 
)eaucoup  autrefois  pour  les  vêtements.  Le 
Chamois  se  trouve  dans  les  Pyrénées ,  les 
Alpes,  les  montagnes  de  la  Grèce  et  les  îles 
de  l’Archipel  ;  mais  partout  il  devient  de 
plus  en  plus  rare. 

3°  Le  sous-genre  ADDAX.  —  Cornes  con¬ 
tournées  en  spirale,  implantées  à  l’angle 
30stérieur  ou  même  tout  à  fait  en  arrière 
de  l’orbite. 

Ce  sous-genre  doit  suivre  immédiatement 
e  précédent,  et  pourrait  même  lui  être  ré¬ 
uni,  les  cornes  des  Chèvres  ayant  une  ten- 


I 


620  ANT 

dance  manifeste  à  prendre  une  courbure 
pareille  dans  quelques  espèces. 

Le  COUDOUS ,  Ant.  strepsiceros  ,  Fait. 

( Condoma  de  Buff.  ,  Suppl .  ,  t.  ÏY,  pl.  15; 
Schreb. ,  267).  —  Cornes  de  deux  fois  la 
longueur  de  la  tête,  demi-transparentes,  à 
triple  courbure  spirale  ,  avec  une  arête  lon¬ 
gitudinale  ;  lisses  à  leur  moitié  supérieure , 
portant  environ  vingt  demi- anneaux  peu 
saillants  à  leur  moitié  inférieure.  Une  cri¬ 
nière  brune  sur  et  sous  le  cou.  Un  mufle. 
Les  oreilles  larges  et  pendantes.  De  la  taille 
du  Cerf  commun.  Gris-brun,  avec  plusieurs 
raies  transversales  blanches  sur  le  corps. 
Une  raie  blanche  allant  de  l’un  à  l’autre 
œil,  en  décrivant  une  courbe,  dont  le  som¬ 
met  est  presque  au  milieu  du  chanfrein. 
Vit  par  familles  de  cinq  ou  six  individus 
dans  les  parties  boisées  de  la  Cafrerie  et  sur 
les  bords  des  rivières,  qu’il  traverse  à  la 
nage  lorsqu’il  est  poursuivi.  On  ne  le  trou¬ 
ve  jamais  dans  les  plaines  découvertes  ni 
dans  les  montagnes.  ïl  est  extrêmement 
rapide  à  la  course ,  et  saute  avec  tant  d’a¬ 
gilité  ,  qu’on  l’a  vu  franchir  un  obstacle  de 
5  mètres  de  hauteur.  Les  mâles  montrent 
beaucoup  de  courage  lorsqu’ils  sont  poussés 
à  bout.  Pris  jeunes  ,  ils  s’apprivoisent  aisé¬ 
ment  ,  et  ne  cherchent  jamais  à  recouvrer 
leur  liberté. 

L’ADDAX,  Licht.  ( Sangeth .,  pl.  2)  ;  Ehr. 
(Symb.  phys.,  t.  I,  pl.  4);  Cretzsch.  ( Atlas 
de  Ilupp. ,  pl.  7);  Fr.  Cuvier  (  Mamm.  )  ; 
Ant.  suturosci,  Otto.  —  Cornes  noires  dans 
les  deux  sexes,  plus  petites  que  celles  du 
Coudous,  aplaties ,  sans  arête  sensible,  à 
anneaux  complets  jusqu’aux  trois  quarts  de 
leur  longueur ,  à  triple  courbure  spirale. 
De  la  taille  du  Daim.  Tête  et  cou  brun- 
clair  ;  dos  jaunâtre  ;  le  reste  blanc.  Le  front 
brun-chocolat  ou  noir ,  entouré  de  blanc , 
qui  descend  sur  la  joue,  au  devant  de  l’œil. 
Une  petite  crinière  sur  et  sous  le  cou,  de 
couleur  brunâtre.  Le  bout  de  la  queue  brun. 
En  hiver,  le  dos  et  le  cou  sont  de  couleur 
plus  foncée.  La  peau  du  cou  ,  surtout  dans 
le  mâle ,  formant  une  sorte  de  fanon.  Des 
déserts  de  la  Nubie. 

L’ANTILOPE  EURYCERUS  ,  Ogilby.  — 
Cornes  à  double  spirale ,  avec  une  arête 
saillante  à  leur  face  postérieure  ;  à  extrémi¬ 
tés  couleur  d’ivoire. 

De  la  grandeur  du  Coudous. 


ANT 

Le  CANNA  ou  ÎMPOO&O  ,  Ant.  oreas  , 
Pall.  ( Élan  du  Cap  des  Hollandais ,  BuST., 
Supp.,  t.  VI ,  pi.  12  ;  Schr.,  pl.  256).— Cor¬ 
nes  longues  ,  coniques ,  dirigées  en  arrière , 
divergentes  dans  leurs  deux  tiers  inférieurs, 
et  parallèles  dans  leur  tiers  supérieur ,  ayant 
une  forte  arête  spirale  vers  leur  base.  Point 
de  larmiers.  Un  garrot  saillant.  Une  crinière 
depuis  le  chanfrein  jusqu’au  sommet  de  la 
tête.  Un  fanon  garni  de  longs  poils,  sem¬ 
blable  à  celui  du  bœuf.  Une  loupe  sous  la 
gorge.  Queue  médiocre,  terminée  par  un 
flocon  de  crins  noirs.  Couleur  générale  fau¬ 
ve-grisâtre  ,  avec  une  raie  noire  sur  le  dos. 
Habite  ,  en  troupes  assez  nombreuses ,  une 
grande  partie  du  centre  de  la  colonie  du 
Cap.  Il  fréquente  de  préférence  les  plaines 
où  croissent  des  mimosas.  Les  habitants  en 
estiment  la  graisse.  C’est  la  plus  grande 
esp.  d’ Antilope ,  quoiqu’elle  soit  basse  sur 
jambes.  Elle  atteint  à  la  hauteur  des  plus 
forts  Chevaux. 

L’ANTILOPE  DES  INDES ,  Ant.  cervi- 
capra ,  Pall.  (Buff.,  t.  XII,  pl.  55  et  56; 
Schr.,  268).  —  Cornes  noires,  à  triples 
courbures,  tordues  en  spirale,  à  anneaux 
nombreux.  Dessus  du  corps  brun -fauve, 
dessous  blanchâtre.  Nez ,  lèvres ,  tour  des 
yeux  et  dessous  de  la  queue  ,  blancs.  Mu¬ 
seau  un  peu  renflé.  De  grands  larmiers  ;  des 
brosses  aux  genoux.  De  la  taille  d’un  pe¬ 
tit  Daim.  La  femelle  ne  porte  point  de  cor¬ 
nes  ,  et  acquiert ,  à  l’âge  de  six  ans ,  une 
bande  blanche  de  chaque  côté  de  l’épine  ; 
elle  porte  neuf  mois ,  et  ne  fait  qu’un  pe¬ 
tit.  Les  Fakirs  indiens  font  avec  leurs  cor¬ 
nes,  en  les  joignant  par  leurs  bases,  une 
arme  qu’ils  portent  à  leur  ceinture  en  guise 
d’épée  ou  de  poignard. 

Ces  animaux  sont  si  rapides  à  la  course  , 
que  les  Chiens  ne  peuvent  les  atteindre ,  à 
moins  qu’ils  ne  soient  surpris  dans  une  em¬ 
buscade.  On  assure  qu’ils  peuvent  sauter  à 
la  hauteur  de  4  mèt. ,  et  qu’ils  franchissent 
d’un  bond  un  espace  de  12.  Ils  habitent  les 
plaines  ouvertes  de  l’Inde ,  évitant  les  fo¬ 
rêts  ,  et  se  tenant  toujours  dans  les  lieux 
d’où  l’on  peut  voir  au  loin  dans  toutes  les 
directions.  Ils  vivent  en  familles  composées 
de  dix  jusqu’à  soixante  femelles  pour  un 
mâle  adulte.  Lorsqu’ils  paissent  ou  qu’ils 
ruminent,  ils  détachent  de  tous  côtés  les 
j  jeunes  mâles  à  une  distance  de  2  à  506  mè- 


AN  T 


AN  T 


très,  et  les  chargent  de  veiller  à  la  sûreté 
commune.  Ceux-ci  examinent  attentive¬ 
ment  les  buissons  et  les  touffes  d’herbes 
qui  leur  paraissent  suspects ,  et ,  à  la  pre¬ 
mière  alarme ,  tout  le  troupeau  prend  la 
fuite  ,  en  suivant  pas  à  pas  le  vieux  mâle. 

Le  GUIB,  Ant.  scripta  (Buff.,  t.  XII,  pi. 
40).  —  Cornes  triangulaires ,  contournées 
par  des  arêtes  spirales ,  dans  le  mâle  seule¬ 
ment.  Pelage  fauve  -  marron ,  marqué  de  li¬ 
gnes  sur  les  flancs ,  et ,  sur  les  cuisses  ,  de 
taches  de  couleur  blanche.  Le  front  et  le 
chanfrein  noirâtres.  Faces  antérieure  de  la 
cuisse  et  interne  des  canons  blanches.  Un 
petit  mufle.  Point  de  larmiers.  —  Cette 
belle  espèce  vit  par  troupes  dans  les  plaines 
et  les  bois  de  la  côte  ouest  de  l’Afrique  ;  el¬ 
le  a  été  rapportée  pour  la  première  fois  du 
Sénégal  en  Europe  par  Adanson. 

Le  B08H-B0CK  ,  Ant.  sylvatica  ,  Spar- 
mann  et  Gm.  (  Buff.,  Suppl.,  t.  VI,  pl.  25  ; 
Schr. ,  pl.  257  B),  qui  se  trouve  au  cap  de 
Bonne  -  Espérance  ,  pourrait  bien  n’être 
qu’une  variété  du  Guib,  à  couleur  plus  fon¬ 
cée,  et  à  taches  et  raies  blanches  moins 
nombreuses ,  la  distribution  des  couleurs  et 
la  forme  des  cornes  étant  les  mêmes  dans 
les  deux  esp.  Quoi  qu’il  en  soit ,  le  Bosh- 
Bock  habite  les  forêts ,  dont  il  ne  sort  que 
pendant  les  beaux  clairs  de  lune  et  le  matin 
pour  paître  sur  ses  bords,  ou  pour  faire 
quelques  incursions  dans  les  jardins  ou  les 
champs  cultivés  du  voisinage.  Sa  voix  res¬ 
semble  tellement  à  celle  du  Chien ,  que , 
trompés  par  elle ,  les  voyageurs  s’enfoncent 
quelquefois  dans  les  endroits  les  plus  recu¬ 
lés,  croyant  toujours,  en  suivant  cette  voix, 
arriver  à  quelque  habitation. 

L’ANTILOPE  OGILBY,  Waterh.,  n’est 
probablement  aussi  qu’un  Bosh-Bock. 

Le  Canna ,  que  nous  avons  placé  dans 
ce  sous-genre  ,  à  l’exemple  de  Cuvier ,  se 
rapproche  beaucoup  des  Bubales  par  son 
port ,  et  presque  par  l’implantation  de  ses 
cornes,  et  l’Antilope  des  Indes  est  si  voisine 
des  Gazelles  ,  que  plusieurs  naturalistes  ont 
fait  un  sous-genre  de  cette  espèce,  et  de 
quelques  unes  de  celles  de  notre  sous-genre 
Dorcas. 

4°  Le  sous-genre  NAGOR.  —  Cornes  di¬ 
vergentes  ,  plus  ou  moins  recourbées  en 
avant,  implantées  à  l’angle  postérieur  des 
orbites. 


621 

Le  NAGOR,  Ant.  redunca  (Buff.,  t.  XI  ü, 
pl.  46;  Schr. ,  pl.  265).  —  Cornes  du  mâle 
rondes ,  de  la  longueur  de  la  tête  ,  courbées 
en  arc ,  la  pointe  en  avant.  Oreilles  lon¬ 
gues.  Pelage  gris-brun  ,  plus  clair  en  des¬ 
sous.  Intérieur  des  canons  brun.  Bout  du 
nez  noir.  Queue  moyenne ,  touffue.  De  la 
grandeur  du  Daim. 

Le  RITBOCR,  Ant.  eleotragus  (Schreb., 
Tab.  266).  —  Cornes  du  mâle  assez  peti¬ 
tes,  noires,  légèrement  courbées  en  avant, 
avec  dix  anneaux  obliques  sur  leur  premiè¬ 
re  moitié.  Dessus  du  corps  gris-cendré  ; 
gorge,  ventre  et  fesses,  blancs.  Oreilles 
très  longues.  Des  pores  inguinaux.  Quatre 
mamelles.  De  la  taille  du  Daim.  De  la  Ca- 
frerie ,  à  une  assez  grande  distance  du  Cap. 
Us  se  tiennent  en  petites  troupes  parmi  les 
roseaux  et  les  joncs  au  bord  des  fontaines, 
et  dans  les  bois  voisins  des  rivières. 

L’ANT.  LALANDII ,  Desm.  —  Cornes  de 
la  moitié  de  la  longueur  de  la  tête,  annelées 
à  leur  base  ,  et  fortement  striées  en  long  , 
peu  divergentes.  Oreilles  plus  longues  que 
les  cornes.  Poils  récurrents  depuis  le  milieu 
du  dos.  Dessus  du  corps  gris-verdâtre;  tête 
jaunâtre  ;  dessous  de  la  mâchoire  ,  du  ven¬ 
tre  ,  et  intérieur  des  cuisses  blanc  -  roussâ- 
tre  ;  bout  de  la  queue  blanc.  De  la  grandeur 
du  Chevreuil.  Des  environs  du  Cap  ,  où  elle 
vit  par  paires  dans  les  grands  buissons  et  sur 
les  flancs  des  montagnes.  Elle  est  difficile  à 
atteindre ,  étant  d’un  caract.  très  farouche. 

L’ANT.  DE  FASSA ,  Rüppel  ( Faune  de 
l'Abyssinie ,  pl.  5).  — Cornes  un  peu  plus 
longues  que  la  tête ,  penchées  d’abord  en 
arrière  dans  la  direction  du  front,  et  recour¬ 
bées  en  avant  vers  le  tiers  supérieur.  Dessus 
du  corps  brun  -  rouge  pâle ,  plus  foncé  sur 
le  chanfrein  ,  le  front ,  le  dessus  du  col  et 
du  dos.  Noirâtre  sous  le  ventre.  Les  quatre 
membres  brun -noir.  Le  bout  du  museau 
blanc,  et  une  tache  de  même  couleur  sur 
et  autour  de  l’œil  ;  l’intérieur  des  oreilles  , 
un  collier  qui  naît  de  la  base  des  oreilles,  les 
fesses,  une  tache  aux  onglons ,  et  une  bor¬ 
dure  au  dessus  des  sabots,  également  blancs. 
La  queue  descend  presque  jusqu’au  jarret , 
et  se  termine  par  une  touffe  de  poils  noirs. 
De  la  grandeur  du  Cerf.  Vit  dans  les  pâtu¬ 
rages  gras  de  l’ouest  de  l’Abyssinie. 

L’ANT.  ELLIPSIPRYMNUS,  Ogilby  et 
j  Smith  (  Illustr .  of  the  zool.  of  south  A  fri- 


622 


AM 


AM 


ca,  pl.  28  et  29  ).  —  Cornes  une  fois  et  de¬ 
mie  de  la  longueur  de  la  tête ,  à  vingt  an¬ 
neaux  environ  ,  courbées  en  arc  ,  la  pointe 
en  avant;  les  pointes  se  rapprochant  un 
peu  par  les  extrémités.  Tête  courte.  Poils 
longs ,  raides,  séparés  en  mèches  :  ceux  du 
dos  dirigés  en  avant  ;  ceux  du  cou  plus 
longs  et  plus  hérissés.  Couleur  générale 
gris-brun  ;  ce  dernier  prédominant  sur  le 
dos  ,  la  croupe  et  les  canons.  Dessus  de 
la  tête  brune.  Bout  du  museau  blanc ,  sauf 
l’extrémité  du  nez,  qui  est  noire.  Une  tache 
blanche  sur  chaque  œil.  Vers  le  milieu  des 
fesses ,  une  bande  blanche,  qui  va  se  rejoin¬ 
dre  sur  la  croupe  à  celle  du  côté  opposé, 
de  manière  à  décrire  une  ellipse  régulière  , 
dont  la  racine  de  la  queue  occupe  l’un  des 
foyers ,  circonstance  qui  lui  a  valu  le  nom 
(VE  Uipsiprymnus. 

De  l’Afrique  méridionale ,  à  vingt  -  cinq 
journées,  au  nord ,  de  la  rivière  Orange. 

L'ANTILOPE  UNCTUOSA,  Nob.— Il  exi¬ 
ste  aujourd’hui  à  la  ménagerie  du  Muséum 
d’histoire  naturelle  de  Paris  une  Antilope 
rapportée  du  Sénégal  par  M.  Malassis  ,  qui 
ressemble  fort  à  l’espèce  précédente  ;  seule¬ 
ment  ,  ses  cornes  sont  presque  droites , 
très  légèrement  infléchies  en  avant.  Du  res¬ 
te ,  la  tête  est  également  courte,  le  poil 
long,  de  couleur  brun-jaunâtre  ;  le  bout  du 
museau  blanc,  et  les  narines  noires.  Une 
tache  blanche  sous  la  gorge  ;  point  de  bande 
blanche  aux  fesses.  Pendant  l’hiver ,  cet 
animal  suinte  une  humeur  grasse  d’une 
odeur  très  désagréable ,  qui  tombe  en 
gouttelettes  de  chacun  de  ses  poils.  Il  se 
roule  alors  par  terre ,  et,  cette  huile  s’épais¬ 
sissant ,  son  poil  s’agglomère  en  mèches, 
qui  prennent  toutes  les  directions. 

Il  existe  aussi  au  Cabinet  d’anatomie  com¬ 
parée  le  squelette  d’une  Antilope  envoyée  du 
Sénégal,  en  1828,  par  M.  le  général  Jubelin, 
sous  le  nom  de  Mbill ,  qui  est  de  la  gran¬ 
deur  de  la  Gazelle  ,  dont  les  cornes  ,  épais¬ 
ses  à  la  base ,  sont  d’abord  dirigées  en  ar¬ 
rière,  dans  la  direction  du  front,  puis  re¬ 
courbées  fortement  en  avant  et  en  dedans  , 
de  manière  à  ne  laisser  qu’un  intervalle  de 
quatre  centimètres  entre  leurs  pointes.  El¬ 
les  ont  huit  anneaux  à  leurs  deux  tiers  infé¬ 
rieurs,  et  sont  fortement  striées  longitudi¬ 
nalement.  La  structure  du  crâne  montre 
que  celle  espèce  est  pourvue  de  larmiers.  | 


5°  Le  sous -genre  OUREBIA. — Cornes 
courtes ,  parallèles ,  droites  ou  légèrement 
courbées  en  avant ,  implantées  à  l’angle 
postérieur  des  orbites.  Quatre  mamelles. 

Le  SAUTEUR  DES  ROCHERS,  Klip 
springer  des  Hollandais  ,  Ant.  oreotragus , 
Forst. — Cornes  du  mâle  minces,  coniques, 
presque  droites ,  écartées  l’une  de  l’autre. 
Pelage  formé  de  poils  raides ,  cassants ,  de 
couleur  gris  -  verdâtre.  Queue  très’courte. 
Tour  des  yeux  noirâtre.  Cet  animal  vit  par 
petites  troupes  de  quatre  à  cinq  individus  ; 
il  habite  les  hautes  montagnes  voisines  du 
Cap ,  et  saute ,  comme  notre  Chamois  ,  de 
rochers  en  rochers,  avec  une  vigueur  et  une 
précision  remarquables.  Sa  pose  sur  les 
rochers,  suivant  M.  Jules  Verreaux,  est 
des  plus  curieuses  :  ses  quatre  pieds  ,  rap¬ 
prochés  les  uns  des  autres,  ne  portent  que 
sur  l’extrémité  des  sabots.  Il  court  mal  en 
plaine.  Sa  chair  est  très  délicate  ,  et  sa  peau 
estimée  par  les  colons  pour  en  faire  des 
garnitures  de  selles.  Sa  hauteur  à  l’épaule 
est  de  34  à  35  centimètres.  La  femelle  est 
sans  cornes. 

ANTILOPE  DE  SALT ,  Ant.  saltiana , 
Blainv.  (Ehr.,  Symb.  pkys.,  t.  I,  pl.  7).  — 
Cornes  triangulaires  ,  couchées  dans  la  di¬ 
rection  du  front,  portant  des  anneaux  sail¬ 
lants  sur  leur  moitié  inférieure.  Les  poils 
du  front  redressés ,  formant  toupet.  Tête 
rousse.  Cou  ,  flancs  et  cuisses ,  gris -bleu⬠
tre,  résultant  de  poils  annelés  de  blanc- 
jaunâtre  et  de  gris-ardoisé.  Dos  brunâtre. 
Ventre ,  fesses  et  intérieur  des  cuisses  , 
blanc» roussâtre.  Des  larmiers.  Queue  cour¬ 
te. 

Très  petite  esp.  de  l’Abyssinie  ,  où  on  la 
nomme  Madoka. 

Le  STEEN-BOCÜ ,  Ant.  tragulus ,  Lichst. 
—  Cornes  du  mâle  de  la  longueur  des  deux 
tiers  de  la  tête  ,  écartées  légèrement ,  cour¬ 
bées  en  avant ,  annelées  à  leur  base.  Ani¬ 
mal  léger ,  haut  sur  jambes.  Corps  roux  , 
brun  en  dessus ,  blanc  en  dessous.  De  gran¬ 
des  oreilles  grises ,  bordées  de  noir.  Sour¬ 
cils  blancs.  Du  noir  au  museau  ,  aux  aissel¬ 
les  et  aux  aines.  De  petits  larmiers.  Point 
de  brosses.  Taille  d’une  petite  Chèvre.  Cette 
espèce  fréquente  les  plaines  garnies  de 
buissons  élevés,  et  vit  presque  toujours 
seule.  Pendant  la  chaleur  du  jour ,  elle  se 
cache  derrière  un  buisson  isolé  sur  une 


ANT 


ANT 


G23 


hauteur ,  afin  de  pouvoir  observer  de  loin. 
Lorsqu’on  la  chasse,  elle  part  h  une  grande 
distance.  Elle  aime  beaucoup  les  jeunes 
pousses  d’herbes,  qu’elle  va  brouter  le  soir 
et  le  matin. 

Le  GRIS-BOCK  ,  Ant.  melanotis.  —  Cor¬ 
nes  du  mâle  noires,  rondes,  courbées  lé¬ 
gèrement  en  avant.  Pelage  roux  ,  entremêlé 
de  longs  poils  blancs  sur  le  dos  et  les  cuis¬ 
ses.  Ventre  jaunâtre.  Queue  presque  nulle. 
Oreilles  presque  de  la  longueur  de  la  tête , 
grises ,  bordées  de  noir.  De  petits  larmiers. 
Point  de  brosses.  Taille  d’une  petite  Chè¬ 
vre.  Est  peut-être  la  plus  répandue  des 
Antilopes  dans  toutes  les  directions  de  la 
colonie  du  Cap.  Vit  isolée  sur  le  penchant 
et  dans  les  gorges  des  montagnes.  Elle  aime 
les  lieux  humides.  Lorsqu’elle  a  adopté  une 
place,  elle  y  revient  toujours,  de  sorte  que, 
pour  l’atteindre  plus  sûrement ,  il  faut  se 
poster  h  l’endroit  d’où  elle  est  partie.  Sa 
chair  est  assez  délicate  ;  aussi  les  Panthères 
en  font-elles  leur  principale  nourriture. 

L’OUREBI  ,  Ant.  scoparia  (  Shreb.,  pl. 
261  ).  — Cornes  du  mâle  à  5  ou  6  anneaux  ; 
espèce  plus  grande  que  les  deux  précé¬ 
dentes.  La  tête  et  le  dessus  du  corps  jaune 
d’ocre  tirant  sur  le  fauve.  Ventre  et  inté¬ 
rieur  des  cuisses  blancs.  Oreilles  grises ,  bor¬ 
dées  de  brun  en  dehors,  blanches  en  de¬ 
dans.  Du  blanc  aux  sourcils  ,  au  museau  et 
sous  la  gorge.  Queue  très  courte  ,  brune  ; 
des  larmiers,  des  brosses.  Vit  dans  les  plai¬ 
nes  couvertes  de  quelques  petits  buissons. 
Quoique  ne  vivant  pas  en  familles ,  on  en 
voit  assez  souvent  plusieurs  à  peu  de  dis¬ 
tance  les  uns  des  autres. 

L’ANTILOPE  MONTANA  que  Riippel  a 
trouvée  en  Abyssinie  est  très  voisine  de  la 
précédente ,  si  elle  en  diffère.  Une  particu¬ 
larité  que  l’on  rencontrera  peut-être  dans 
d’autres  espèces  de  cette  division  est  que  le 
jeune  mâle  porte  des  canines  à  sa  mâchoire 
supérieure ,  comme  plusieurs  Cerfs  et  les 
Muscs. 

L’ANTILOPE  LAINEUSE,  Ant,  lana- 
ta ,  Desm.;  Ant.  capreolus,  Lichst.  —  Cor¬ 
nes  du  mâle  rondes ,  minces,  de  la  longueur 
de  la  tête,  légèrement  courbées  en  avant, 
annelées  à  leur  moitié  inférieure.Poil  laineux, 
frisé,  gris -roussâtre  en  dessus,  blanc  en 
dessous.  Bout  des  lèvres  blanc.  Du  non- 
après  le  blanc  à  la  mâchoire  inférieure  et 


au  bout  du  nez.  Queue  moyenne  ,  velue , 
grise  en  dessus ,  blanche  en  dessous.  Point 
de  larmiers  ni  de  brosses.  De  la  grandeur 
du  Daim.  Du  Cap. 

6°  Le  sous  -  genre  GRIMMIA,  Cephalo - 
phus  de  Iiam.  Smith. — Petites  cornes  droi¬ 
tes  ou  peu  courbées,  naissant  loin  des  orbi¬ 
tes  au  milieu  du  front. 

Lg  GRIMME  ,  Ant.  grimmia  ,  Pall.  ( Spec . 
zool.,  fas.  I,  pl.  5);  Fréd.  Cuv.  ( Mamm .). 
Cornes  très  courtes ,  coniques  ,  droites,  à  an¬ 
neaux  gris-fauve.  Chanfrein  et  ligne  dorsale 
noirâtres.  Queue  noire  au  bout.  Membres 
gris.  Un  mufle  assez  grand  ;  une  tache  noi¬ 
re,  sans  q)oils,  entre  les  yeux  et  le  mufle, 
sécrétant  une  humeur  inodore.  Petite  espè¬ 
ce  de  la  côte  de  Guinée  ,  dont  le  train  de 
devant  a  environ  43  centimètres  de  hauteur. 
Les  poils  du  front  au  devant  des  eornes  se 
relevant  en  toupet.  Quatre  mamelles. 

Le  GUE V El ,  Ant.  pigmœa ,  Pall.  (  Sch 
pl.  260,  B).  —  Cornes  petites,  coniques, 
dirigées  en  arrière.  Brun-clair  cendré  en 
dessus,  blanchâtre  en  dessous  ;  une  ligne 
pâle  de  chaque  côté  du  front ,  qui  est  noi¬ 
râtre.  Queue  blanche  en  dessous.  Une  ligne 
muqueuse  sous-orbitaire.  Poils  du  front  en 
toupet.  Cette  espèce  n’a  que  26  à  27  centi¬ 
mètres  de  hauteur  au  train  de  devant.  On 
la  trouve  dans  les  environs  du  Cap.  Malgré 
sa  petite  taille,  on  assure  qu’elle  peut  faiie 
des  sauts  de  4  mètres  de  haut. 

L’ANTILOPE  DE  FRÉDÉRIC,  Ant.  Fre- 
derici ,  Nob.  (Fréd.  Cuv. ,  Mamm.,  sous  le 
nom  de  Guevei.  —  Animal  de  la  grandeur 
du  précédent ,  à  cornes  d’un  tiers  de  la 
longueur  de  la  tête ,  grosses  en  bas ,  coni¬ 
ques  ,  recourbées  en  avant.  Une  ligne  mu¬ 
queuse  sous-orbitaire.  Couleur  générale 
brun-fauve  ;  à  la  partie  supérieure  de  la  tête 
et  le  long  du  museau ,  la  teinte  est  brun 
foncé ,  et  elle  est  séparée  des  côtés  de  la  tê¬ 
te  par  une  ligne  blanche  qui  en  suit  les  con¬ 
tours.  La  face  interne  des  oreilles  est  blan¬ 
che.  Quatre  mamelles.  Du  Sénégal. 

Une  jeune  femelle  de  ce  joli  petit  animal 
a  été  décrite  et  figurée  par  M.  Fréd.  Cuvier, 
dans  son  ouvrage  sur  les  Mammifères,  sous 
le  nom  de  Guevei ,  en  observant  qu’elle  dif¬ 
férait  notablement  du  Guevei  du  Cap.  Deux 
individus  adultes ,  mâle  et  femelle,  envoyés 
depuis  au  Muséum ,  ont  montré  qu’en  effet 
c’était  une  espèce  autre  que  le  Guevei. 


624 


ANT 


F 


Nous  lui  donnons  le  prénom  de  M.  Frédéric 
Cuvier,  afin  que  Ton  sache  bien  que  c’est  à 
lui ,  et  non  à  son  frère ,  que  cette  espèce 
est  dédiée. 

L’ANTILOPE  DES  BUISSONS,  Ant. 
sylvicultrix ,  Afzel.  (  Ham.  Schtn.,  Reg. 
anim .,  t.  IV,  p.  258  ,  avec  figurés  ).  —  Cor¬ 
nes  courtes  ,  petites ,  couchées  dans  la  di¬ 
rection  du  front,  striées  en  travers  près  de 
la  base.  Deux  mamelles.  Un  peu  plus  gran¬ 
de  que  le  Chevreuil  ;  de  couleur  brun  fon¬ 
cé  ;  plus  pâle  sur  le  cou  et  les  flancs  ;  gris⬠
tre  sur  la  croupe  et  les  cuisses  ;  jaunâtre  à 
la  gorge.  Une  ligne  isabeîle  le  long  de  l’é¬ 
pine  ,  s’élargissant  sur  les  reins ,  où  les 
poils  sont  plus  longs.  Habite  les  penchants 
couverts  de  buissons  des  montagnes  de 
Sierra-Leone.  Sa  chair  est  estimée. 

L’ANTILOPE  PLONGEANTE ,  Duiker- 
Bock  dos  Hollandais  (  Ant.  mergens  ,  Al.). 
—  Cornes  de  moitié  de  la  longueur  de  la 
tête  ,  assez  grosses ,  annelées  à  leur  base 
dans  le  mâle  seulement.  Brun-fauve  clair. 
Une  ligne  noire  à  la  face  antérieure  des 
membres.  Un  petit  mufle.  Un  sillon  sous- 
orbitaire  sans  poils  ,  sécrétant  une  humeur 
visqueuse  qui  noircit  en  se  durcissant.  Cette 
espèce  habite  presque  tous  les  cantons  de 
la  colonie  du  Cap  ,  et  fréquente  les  plaines 
couvertes  de  buissons.  Il  n’est  pas  rare  de 
rencontrer  des  femelles  avec  des  cornes  ; 
celles-ci  sont  plus  minces  que  dans  le  m⬠
le.  Son  nom  lui  vient  de  la  manière  dont 
elle  se  précipite  dans  les  buissons  quand 
on  la  poursuit.  De  la  taille  d’une  petite 
Chèvre. 

Nous  mettons  à  la  fin  de  ce  sous-genre  une 
espèce  qui  a  deux  paires  de  cornes  placées 
au  devant  l’une  de  l’autre ,  les  postérieures 
étant  situées ,  presque  comme  dans  les 
espèces  précédentes ,  vers  le  milieu  du 
front. 

Le  TCHICARRA  ,  Ant.  quadricornis  , 
Blainv.;  Ant.  chicarra ,  îiardw.  (  Trans- 
act.  de  Linn. ,  t.  XIV,  pl.  25  ),  et  Fréd. 
Cuvier  (  Mamm.  ).  —  Animal  de  la  taille 
d’une  petite  Chèvre.  Les  cornes  postérieures, 
plus  longues  que  les  antérieures ,  sont  an¬ 
nelées  à  leur  base  ,  légèrement  courbées  en 
avant.  Les  antérieures,  plus  rapprochées  l’une 
de  l’autre  ,  naissent  entre  les  yeux  ,  et  n’ont 
pas  au  delà  de  2  centimètres  de  hauteur. 
Les  oreilles  sont  grandes,  les  larmiers  mé-  | 


VNT 

diocres ,  la  queue  courte.  Le  pelage  ,  for¬ 
mé  de  poils  assez  épais  et  assez  longs ,  est 
entièrement  d’un  fauve  uniforme.  Du  Né- 
paul. 

7°  Le  sous-genre  BUBALUS.  —  Cornes 
grandes ,  implantées  loin  des  yeux  ,  vers  le 
milieu  du  front ,  comme  chez  les  Buffles. 

Le  BUBALE ,  Ant.  bubalis ,  Linn. ,  vul¬ 
gairement  Vache  de  Barbarie  (  Buffon  , 
Snpp.,  t.  VI,  pl.  14;  Schr.,  277,  B). —Cor¬ 
nes  grosses,  dont  la  racine  est  dans  le  pro¬ 
longement  du  front ,  se  touchant  presque  à 
la  base,  s’écartant  plus  haut  latéralement, 
puis  se  rapprochant  pour  se  courber  ensuite 
de  manière  à  porter  la  pointe  en  arrière. 
De  la  taille  d’un  petit  bœuf.  Tête  longue  et 
étroite ,  terminée  par  un  demi-mufle.  Pela¬ 
ge  fauve ,  excepté  le  bout  de  la  queue ,  qui 
est  terminé  par  un  flocon  noir.  Cet  animal, 
bien  connu  des  anciens  ,  est  représenté  sur 
les  monuments  égyptiens.  Il  vit  par  troupes 
nombreuses  dans  tout  le  nord  de  l’Afrique, 
entre  les  terres  cultivées  et  les  déserts ,  et 
combat  à  la  manière  du  Taureau  ,  en  bais¬ 
sant  la  tête.  Shaw  assure  que ,  fréquem¬ 
ment,  les  jeunes  Bubales  se  mêlent  aux 
troupeaux  domestiques ,  et  ne  les  abandon¬ 
nent  plus  ;  ce  qui  prouve  que  cette  espèce 
d’Antilope,  comme  plusieurs  autres,  pour¬ 
rait  être  rendue  domestique. 

Le  CAAMA  ,  Ant.  caama,  Cuv.,  vulgai¬ 
rement  Cerf  du  Cap  (Buffon  ,  Supp.,  t.  VI, 
pl.  15  ;  Schr.,  277).  —  Semblable  à  l’espèce 
précédente  ;  mais  à  courbures  des  cornes 
plus  anguleuses.  Pelage  fauve-brun,  plus 
foncé  sur  le  dos  ;  le  tour  de  la  base  des  cor¬ 
nes  ,  une  bande  sur  le  chanfrein,  sur  le  col 
et  sur  la  face  antérieure  des  jambes ,  noirs 
ou  bruns.  Bout  de  la  queue  noir.  Fesse 
blanchâtre  ;  le  ventre  et  la  face  interne  des 
quatre  membres  blancs.  Vit  en  grandes 
troupes  au  Cap ,  et  court  avec  une  si  grande 
rapidité ,  qu’un  Cheval  ne  peut  l’atteindre. 
Son  cri  est  une  sorte  d’éternument.  Sa 
chair  est  très  bonne  à  manger. 

L’ANTILOPE  A  CORNES  APLATIES, 
Ant.  depressicornis,  Quoy  et  Gaimard  [An. 
des  sc.y  n°  XVII,  pl.  20  ;  Astrol.  zool.,  1. 1, 
pl.  26)  ;  Anoa  depressicornis ,  Ham.  Smith 
( loc .  cit.,  pl.  24).  —  Animal  de  la  grandeur 
d’une  Chèvre ,  à  port  lourd  ,  à  cornes  droi¬ 
tes,  un  peu  plus  longues  que  la  tête,  peu 
divergentes,  dirigées  tout  à  fait  en  arrière 


ANT 


ANT 


625 


dans  la  direction  du  front,  aplaties  intérieu¬ 
rement  à  leurs  deux  tiers  inférieurs  ,  de  ma¬ 
nière  à  former  un  bord  interne,  comme 
chez  les  Buffles  ;  la  partie  aplatie  annelée  ir¬ 
régulièrement  ;  le  reste  de  la  corne  rond  et 
lisse.  Dessus  du  corps  brun-cannelle  ;  le  des¬ 
sous  plus  clair.  De  l’île  Célèbes ,  où  elle  est 
appelée  Vache  des  bois. 

Le  GNOU,  Ant.  gnu,  Gm.  (Buff.,  Supp., 
t.  VI ,  pl.  8  et  9  )  ;  Schr.,  280  ;  Fréd.  Cuv. 
(Vf amm.).  — A  cornes  élargies  et  rapprochées 
à  leur  base  comme  celles  du  Buffle  du  Cap , 
descendant  d’abord  obliquement  en  devant 
et  se  redressant  ensuite  brusquement  ;  à 
mufle  large  ,  aplati ,  entouré  d’un  cercle  de 
poils.  Sur  le  chanfrein ,  une  touffe  de  poils 
longs,  raides,  dirigés  vers  le  front.  Une 
crinière  redressée  sur  le  cou  ,  blanche  à  sa 
base,  et  non  au  bout.  Une  barbe,  un  fanon, 
avec  crinière  ;  le  reste  du  corps  semblable  à 
celui  d’un  petit  cheval  à  jambes  fines.  La 
queue  garnie  de  longs  poils  blancs.  Pelage 
brun.  Les  deux  sexes  ont  des  cornes.  Les 
Gnous  vivent  dans  les  montagnes  ,  au  nord 
du  Cap ,  en  troupes  nombreuses.  Ils  sont 
sauvages,  et  se  laissent  difficilement  appro¬ 
cher.  Lorsqu’ils  sont  blessés  ,  ils  se  retour¬ 
nent  contre  le  chasseur ,  et  le  poursuivent 
tant  qu’il  leur  reste  assez  de  force  pour  se 
soutenir.  Au  commencement  de  leur  frayeur, 
ils  frappent  du  pied  comme  un  Cheval  ré¬ 
tif,  et  vont  heurter  leur  tête  contre  les 
taupinières  ou  autres  petites  saillies  du  ter¬ 
rain  ;  mais,  bientôt  après,  ils  prennent  la 
fuite  avec  une  si  grande  vitesse ,  qu’en  un 
instant  ils  sont  hors  de  danger.  Us  ne 
courent  pas  confusément  comme  les  Mou¬ 
tons  ou  les  Bœufs ,  mais  sur  une  seule  file  , 
en  suivant  un  conducteur.  C’est  un  beau 
spectacle  que  d’en  voir  ainsi  un  grand  nom¬ 
bre  voler,  pour  ainsi  dire,  à  la  suite  l’un  de 
l’autre  à  travers  les  plaines.  On  dit  qu’à 
certaines  saisons  de  l’année ,  ils  sont  sujets 
à  une  éruption  cutanée ,  qui  est  toujours 
mortelle. 

Le  Gnou  paraît  avoir  été  connu  des  an¬ 
ciens  .  qui  le  nommaient  Catoblepas ,  ani¬ 
mal  ,  dit  Pline ,  qui  tient  toujours  sa  tête 
penchée  vers  la  terre  ,  afin  de  ne  point  dé¬ 
truire  la  race  humaine ,  car  tous  ceux  qui 
voient  ses  yeux  expirent  aussitôt.  Le  fait 
de  la  tête  penchée  vers  la  terre  est  vrai 
jusqu’à  un  certain  point  :  car  le  Gnou, 


comme  tous  les  ruminants  dont  les  cornes 
sont  dirigées  en  arrière ,  met ,  pour  combat¬ 
tre,  la  tête  entre  les  jambes,  afin  de  pré¬ 
senter  à  l’ennemi  la  pointe  de  ses  cornes. 

LeGORGON,  Ant.  gorgon,  Ham.  Smith. 
—  Cornes  semblables ,  par  la  courbure ,  à 
celles  du  Gnou,  mais  dirigées  latéralement, 
en  sorte  que  les  pointes  se  rapprochent 
l’une  de  l’autre,  presque  comme  dans  le 
Buffle  du  Cap.  Un  large  mufle.  De  longs 
poils  sur  le  nez ,  non  redressés.  Une  barbe 
noire ,  qui  s’étend  jusqu’au  milieu  du  cou. 
Une  crinière  de  la  même  couleur  jusqu’au 
milieu  du  dos.  Queue  longue ,  descendant 
jusqu’aux  onglons;  garnie,  à  sa  moitié  in¬ 
férieure  ,  de  longs  poils  qui  l’entourent 
complètement,  et ,  à  sa  moitié  supérieure  , 
de  chaque  côté  seulement.  De  couleur  gris- 
brun  ,  avec  des  taches  transversales  noires , 
dans  le  genre  de  celles  du  Zèbre,  mais 
moins  régulières.  Un  peu  plus  grand  que  le 
Gnou. 

Le  KOKOON  ,  Ant.  taurina,  Burchell , 
est  une  esp.  fort  voisine  de  la  précédente  , 
et  peut  être  l’une  n’est -elle  qu’une  variété 
de  l’autre. 

De  la  grandeur  du  Gnou ,  et  du  même 
pays. 

Après  ce  sous  -  genre ,  qui  se  rapproche 
des  Bœufs ,  nous  terminons  par  un  autre , 
qui  a ,  par  ses  cornes  bifurquées,  beaucoup 
d’analogie  avec  les  Cerfs,  et  auquel  nous 
appliquons  le  nom  que  notre  première  es¬ 
pèce  porte  dans  la  langue  sanscrite ,  selon 
M.  Hamilton  Smith.  Outre  ses  cornes  ,  qui 
font  évidemment  passage  aux  cornes  bifur¬ 
quées  ,  cette  même  espèce  a  tellement  le 
port  d’un  Cerf ,  que  le  mâle  vivant  aujour¬ 
d’hui  à  la  Ménagerie  est  pris  par  tout  le 
monde  pour  un  grand  Cerf  dont  les  cornes 
commencent  à  pousser.  C’est  : 

8°  Le  sous-genre  RISIA.  —  Cornes  plus 
ou  moins  bifurquées ,  implantées  à  l’angle 
postérieur  des  orbites. 

Le  NYLGAU ,  Ant.  picta  et  Trago-ca- 
melus,  Gm.  (Buffon,  Supp.,  t.  VI,  pl.  10 
et  11  ;  Schr.  262  ).  —  Cornes  du  mâle  très 
courtes  ,  un  peu  recourbées  en  avant ,  ayant 
un  prolongement  triangulaire  et  tubercu¬ 
leux  à  leur  base ,  que  l’on  peut  considérer 
comme  un  rudiment  d’andouiller.  De  la 
taille  du  Cerf.  Des  larmiers.  Quatre  mamel¬ 
les.  Un  flocon  de  poils  sous  le  milieu  du 

40 


T.  I. 


ANT 


ANT 


026 

cou.  Une  crinière  sur  le  cou  et  le  milieu 
du  dos.  Le  pelage  gris-cendré  dans  le  mâle; 
gris-fauve  dans  la  femelle.  De  doubles  an¬ 
neaux  noirs  et  blancs  aux  pieds ,  au  dessus 
des  sabots.  Bords  de  la  lèvre  supérieure , 
mâchoire  inférieure  ,  gorge ,  bas  -  ventre  , 
fesses  et  dessous  de  la  queue,  blancs.  Queue 
longue,  terminée  par  de  grands  poils.  Le 
Nylgau  habite  le  bassin  de  l’Indus  et  les 
montagnes  du  Cachemire ,  et  se  tient  dans 
les  forêts  les  plus  épaisses  ,  d’où  il  fait  des 
excursions  le  matin ,  et  même  pendant  la 
nuit,  sur  les  champs  du  voisinage.  C’est 
un  animal  d’un  caractère  indomptable  et 
d’un  grand  courage.  Lorsqu’il  veut  atta¬ 
quer  son  ennemi ,  il  se  jette  sur  ses  genoux, 
et  s’avance ,  dans  cette  position ,  jusqu’à 
une  certaine  distance  ;  puis ,  se  redressant , 
il  s’élance  en  avant  avec  la  rapidité  d’une 
flèche ,  et  avec  une  force  irrésistible  pour 
l’homme  et  pour  les  animaux  qui  cherchent 
à  en  faire  leur  proie. 

L’ANTILOPE  A  FOURCHE ,  Ant.  fur - 
cifer  et  bifurcata ,  Ham.  Smith  (  t.  IV , 
pi.  1  des  Ânt.  ).  —  Cornes  de  la  longueur 
de  la  tête  ,  rugueuses ,  recourbées  en  arriè¬ 
re  comme  celles  du  Chamois ,  mais  por¬ 
tant,  au  commencement  de  cette  courbure, 
un  andouiller  comprimé  ,  projeté  en  avant. 
Animal  de  l’aspect  du  Chamois ,  quoiqu’un 
peu  plus  grand  et  plus  élégant.  Oreilles 
moyennes.  Pelage  brun-rouge  en  dessus , 
plus  pâle  sur  les  flancs ,  les  lèvres ,  le  men¬ 
ton.  Deux  taches  sous  la  gorge  ;  une  sur  le 
sommet  de  la  tête  et  une  au  bas  de  chaque 
oreille.  La  poitrine  et  le  ventre  blanc-jau¬ 
nâtre  ;  la  croupe  et  la  queue  d’un  blanc 
pur.  Une  touffe  de  poils  rougeâtres  au  chi¬ 
gnon.  Cette  esp.  habite  les  plaines  des  bords 
du  Missouri  ,  aux  Etats-Unis. 

L’ANTILOPE  PALMÉE ,  Ant.  palmata , 
Ham.  Smith  (  t.  IV).  —  Cornes  de  la  lon¬ 
gueur  de  la  tête ,  à  pointes  recourbées  en 
arrière,  et  portant  tout  auprès  de  la  base 
un  andouiller  plat ,  triangulaire ,  dirigé  en 
dedans.  Cette  espèce ,  que  l’on  ne  connaît 
que  par  les  cornes ,  habite  le  Mexique. 

On  a  voulu  considérer,  mais  à  tort,  ces 
animaux  comme  les  Mazames  d’Hernandez. 

(Laurillard.) 

ANTILOPE,  mamm.  foss.  —  Les 
brèches  osseuses  ont  offert  à  Cuvier ,  les 
Aluns  de  la  Touraine  à  M.  Desnoyers,  et 


les  cavernes  du  département  de  l’Aude  à 
M.  Marcel  de  Serres,  des  ossements  de  Ru¬ 
minants  qui  peuvent  avoir  appartenu  à 
quelques  esp.  d’ Antilopes.  M.  l’abbé  Croi- 
zet ,  dans  les  terrains  tertiaires  de  l’Auver¬ 
gne,  et  M.  Lartet,  dans  ceux  du  départe¬ 
ment  du  Gers  ,  en  ont  signalé  chacun  deux 
espèces.  Tout  nouvellement ,  M.  Lund  an¬ 
nonce  en  avoir  trouvé  une  dans  les  caver¬ 
nes  du  Brésil.  Mais ,  jusqu’ici,  tous  ces  os¬ 
sements  n’ont  point  été  décrits  avec  assez 
de  détails  pour  qu’il  soit  possible  de  les  rap¬ 
porter  d’une  manière  certaine  au  g.  Anti¬ 
lope  ,  et  moins  encore  pour  que  l’on  puisse 
les  rapprocher  ou  les  éloigner  des  espèces 
vivantes.  On  peut  en  dire  autant  du  Siva- 
therium  giganteum  ( Voy .  ce  mot) ,  décou¬ 
vert  dans  la  chaîne  basse  de  l’Himalaya 
par  M.  Hugh  Falconer  et  le  capitaine  Caut- 
ley ,  animal  d’une  taille  voisine  de  celle  de 
l’Eléphant ,  qui  portait  quatre  cornes  com¬ 
me  l’Antilope  quadricornis ,  et  que  M.  de 
Blainville  regarde  comme  une  Antilope, 
tandis  que  M.  Geoffroy  Saint-Hilaire  le  con¬ 
sidère  comme  une  esp.  de  Girafe. 

Nous  terminons  ici  ce  que  nous  avions  à 
dire  sur  les  Antilopes  vivantes  et  fossiles, 
non  pas  que  nous  ayions  enregistré  toutes 
les  espèces  des  premières  mentionnées  dans 
les  auteurs.  Il  nous  aurait  fallu  pour  cela 
un  temps  plus  long  que  celui  qui  nous  a 
été  accordé  ;  d’ailleurs ,  la  plupart  de  celles 
que  nous  avons  négligées  ne  nous  parais¬ 
sent  point  encore  assez  caractérisées. 

(Laurillard.) 

’ANTIMAQLE.i ntima c hus  (n o m  d ’ un 
poëte  grec),  ins.  —  Genre  de  Coléoptères  hé- 
téromères,  de  la  famille  des  Mélasomes,  tri¬ 
bu  des  Ténébrionites ,  établi  par  M.  Gistl 
(Isis,  1829,  cah.  10,  p.  1055).  Ce  g.,  suivant 
l’auteur ,  est  voisin  des  Upis ,  et  a  pour  ca- 
ract.  :  Tête  oblongue  ,  arrondie;  front  sur¬ 
monté  d’une  corne  droite  ,  un  peu  recour¬ 
bée  vers  le  bout.  Antennes  presque  filifor¬ 
mes  à  art.  coniques  :  le  1er  le  plus  long ,  le 
dernier  ovale.  Corselet  transverse ,  sinué  et 
échancré  antérieurement,  avec  deux  épines 
de  chaque  côté.  Elytres  allongées,  courbées 
à  l’extrémité. — L’auteur  n’y  rapporte  qu’une 
seule  espèce ,  recueillie  au  Brésil ,  et  qu’il 
nomme  A.  furcifer.  Elle  est  figurée  dans  le 
journal  précité.  (D.) 

ANTIMOINE  (contraire  aux  moines. 


AM 


AM 


parce  que  les  premiers  essais  de  l’Antimoi¬ 
ne,  comme  médicament,  eurent  lieu  sui¬ 
des  moines,  qu’ils  firent  périr),  min.  — Ce 
métal  s’oflïe  dans  la  nature  sous  divers 
états  :  1°  à  l’état  libre  (Antimoine  natif); 
2°  à  l’état  de  mélange  avec  l’arsenic ,  un 
de  ses  isomorphes  (  Antimoine  arsénifère  )  ; 
3°  à  l’état  d’Antimoine  métallique  (Antimo- 
niures  d’argent,  de  Nickel);  4°  à  l’état  de 
sulfure  simple  ou  multiple  (Stibine,  Feder- 
erz ,  Zinkénite,  Plagionite,  Jamesonite, 
Berthiérite,  Bournonite,  Fahlerz,  Argyry- 
throse,  Psathurose,  Miargyrite,  Polybasite, 
Schilfglaserz,  etc.)  ;  5°  à  l’état  d’oxyde  (acide 
antimonieux,  oxyde  antimonique)  ;  6°  à  l’é¬ 
tat  d’oxysulfure  (Kermès).  Nous  renvoyons 
au  mot  sulfure  la  description  des  nombreu¬ 
ses  combinaisons  sulfurées  dont  nous  ve¬ 
nons  de  faire  l’énumération,  nous  contentant 
de  parler  ici  des  trois  genres  Antimoine, 
Antimoniure  et  Antimonoxide,  auxquels  on 
restreint  d’ordinaire  le  groupe  des  Antimo- 
nides,  dans  les  méthodes  minéralogiques  les 
plus  récentes. 

Premier  genre.  Antimoine.  —  Il  com¬ 
prend  deux  espèces  :  l’Antimoine  natif  et 
l’Antimoine  arsénical. 

L’Antimoine  natif  est  facile  à  reconnaître 
à  son  blanc  d’étain,  à  sa  grande  fragilité  et 
sa  faible  dureté ,  à  son  tissu  éminemment 
lamelleux,  aux  vapeurs  blanches  qu’il  répand 
lorsqu’on  le  brûle,  et  au  dépôt  blanchâtre 
qu’il  produit  lorsqu’on  le  dissout  dans  l’aci¬ 
de  nitrique.  Sa  forme  cristalline,  telle  que 
le  donne  le  clivage ,  n’est  pas  l’octaèdre  ré¬ 
gulier,  comme  on  le  croit  communément, 
mais  bien  un  rhomboèdre  obtus ,  tronqué  sur 
ses  sommets,  et  passant  par  là  à  une  forme 
octaédrique,  dont  les  angles  diffèrent  de 
ceux  de  l’octaèdre  régulier.  Il  a  cela  de  com¬ 
mun  avec  l’arsenic,  dont  il  est  un  des  iso¬ 
morphes.  L’angle  de  deux  faces  culminantes 
du  rhomboèdre  de  clivage  est  de  117°, 13’. 
Cette  espèce  est  rare  dans  la  nature  :  on  ne 
l’a  encore  rencontrée  qu’en  petites  masses 
lamellaires  dans  les  filons,  notamment  à 
Allemont,  en  Dauphiné. 

L’Antimoine  arsenical  n’est  qu’un  Anti¬ 
moine  arsénifère ,  c’est-à-dire  mêlé  d’arsenic 
dans  des  proportions  variables.  On  le  trouve 
aussi  à  Allemont,  sous  la  forme  de  croûtes 
ou  de  petites  masses  testacées,  accompa¬ 
gnées  souvent  d’arsenic  natif. 


6Î7 

Deuxième  genre.  Antimoniure.  —  Il  com¬ 
prend  trois  espèces  :1a  Discrase,  l’Antimon- 
nickel  de  Hausmann  et  l’Antimonnickel  de 
Beudant. 

La  Discrase  est  un  Antimoniure  d’argent  : 
on  le  nomme  aussi  Argent  antimonial.  C’est 
un  minéral  cassant,  d’un  blanc  d’argent, 
qui  se  trouve  assez  rarement  dans  quelques 
filons  argentifères ,  et  qui ,  par  la  quantité 
d’argent  qu’il  renferme ,  peut  être  considéré 
comme  minerai  de  ce  métal.  Nous  renver¬ 
rons  pour  cette  raison  ce  que  nous  avons  à 
en  dire  au  mot  argent. 

L’Antimonnickel  de  Hausmann  et  de  Stro- 
meyer  est  un  Antimoniure  de  Nickel ,  sans 
arsenic,  mêlé  de  quelques  centièmes  de  sul¬ 
fure  de  plomb.  Il  paraît  appartenir  au  systè¬ 
me  di-hexaédrique ,  et  cristallise  en  petites 
tables  hexagonales,  d’un  rouge  de  cuivre 
clair,  avec  une  nuance  de  violet.  Il  est  com¬ 
posé,  d’après  l’analyse  de  Stromeyer,  de 
68,79  d’Antimoine ,  et  de  31,21  de  Nickel, 
ce  que  l’on  peut  exprimer  par  la  formule  : 
SbNi.  On  le  trouve  à  Andreasberg,  dans  le 
Hartz ,  où  il  est  accompagné  de  calcaire,  de 
galène  et  de  cobalt  arsenical. 

L’Antimonnickel  de  Beudant  (Nickel  anti- 
monglanz)  est  un  sulfo-antimoniure  de  Nic¬ 
kel  ,  à  éclat  métallique ,  d’un  gris  de  plomb 
ou  d’acier  passant  au  noir  de  fer,  et  cristal¬ 
lisant  dans  le  système  hexa-diédrique ,  c’est- 
à-dire  dans  le  système  dont  les  formes  déri¬ 
vent  d’un  dodécaèdre  pentagonal.  Dureté  5  ; 
pes.  spéc.  6,5.  Il  fond  au  chalumeau,  en  dé¬ 
gageant  des  vapeurs  abondantes  d’Antimoi¬ 
ne  ;  il  est  attaquable  par  l’acide  nitrique,  en 
donnant  un  précipité  immédiat.  Sa  solution 
verdâtre  devient  violette  par  un  excès  d’am¬ 
moniaque  ,  et  précipite  en  vert  par  les  alca¬ 
lis  fixes.  — *  Formule  de  comp.  :  NiSbSo, 
ou  en  poids  :  Antimoine,  55,76;  Soufre, 
15,98;  Nickel,  27,36.  —  Cette  substance  est 
isomorphe  avec  la  disomose  (Nickelglanz), 
qui  est  un  sulfo-arseniure  de  Nickel.  Les 
deux  espèces  sont  susceptibles  de  se  mélan¬ 
ger,  et  le  Nickelspiessglanzerz  d’Ullmann  ne 
paraît  être  qu’une  variété  mixte  de  ce  genre. 
On  trouve  l’Antimonnickel  en  petites  mas¬ 
ses  à  structure  lamellaire ,  rarement  en  cris¬ 
taux,  dans  quelques  filons  cobaltifères  du 
pays  de  Siegen,  et  à  Ebersdorf,  dans  la 
principauté  de  Reuss. 

Troisième  genre.  Antimonoxyde.  —  Ge 


628 


A1NT 


genre  renferme  deux  espèces  :  l’Exitèle  ou 
Oxyde  antimonique,  et  la  Stibiconise  ou  l’A¬ 
cide  antimonieux.  Ces  substances,  non  métal¬ 
loïdes,  sont  attaquables  par  l’acide  chlorhy¬ 
drique  ;  la  solution  précipite  en  blanc  par 
l’eau ,  en  jaune  par  les  hydrosulfates. 

L’Exitèle,  ainsi  nommée  parce  qu’elle  est 
complètement  volatile ,  est  un  oxyde  formé 
de  2  atomes  d’antim.  et  de  3  atomes  d’oxy¬ 
gène  ;  on  ne  l’a  encore  trouvée  qu’en  petites 
lames  rectangulaires  et  groupées,  ou  en  ai¬ 
guilles  rhomboïdales  divergentes.  C’est  une 
substance  blanche,  nacrée,  cristallisant  dans 
le  système  rhombique,  et  isomorphe  avec 
l’arsenic  blanc  ou  acide  arsénieux.  L’angle 
obtus  du  prisme  de  l’Exitèle  (  Weissantimo- 
nerz  des  AU.  )  est  de  136°, 58’.  Cette  sub¬ 
stance  est  excessivement  tendre ,  et  fond  à 
la  simple  flamme  d’une  bougie.  Elle  contient 
84  parties  sur  100  d’ Antimoine.  On  la  trouve 
en  petite,  quantité  dans  quelques  dépôts 
d’argent  arsénifère  (aux  Chalanches  en  Dau¬ 
phiné,  à  Braunsdorf  en  Saxe  ,  etc.) 

La  Stibiconise  est  une  substance  terreuse, 
d’un  blanc  ou  gris  jaunâtre ,  très  tendre , 
et  qu’on  trouve  en  petites  couches  à  la  sur¬ 
face  de  la  Stibine  ou  Sulfure  d’antimoine, 
dont  elle  est  une  épigénie.  Il  arrive  souvent 
qu’elle  conserve  la  forme  des  cristaux  de  ce 
Sulfure.  (Del. 

*ANTIMONIURE.  min.  —  Petit  genre 
minéralogique  ,  composé  des  esp.  dans  les¬ 
quelles  l’Antimoine  fait  fonction  d’élément 
électro-négatif.  Voy.  antimoine.  (Del.) 

ANTÏMONNICKEL,  min.  -  Voyez 
ANTIMOINE.  (Del.) 

ANTIMONOXYDE.  min.  -  Voyez 

ANTIMOINE.  (Del.) 

ANTI-NOMPAREILLE.  moll.  - 
Nom  donné  par  Geoffroy,  dans  son  Traité 
des  Coquilles  des  environs  de  Paris,  à  une 
coquille  qui  appartient  au  g.  Maillot  de  Dra- 
parnaud,  et  qui  est  son  Pupa  cirenea.  Voy. 
maillot.  (Desh.) 

*ANTINORON ,  Rafin.  bot.  pii.  — 
Synon.  du  g.  Atraphaxis  ,  L. ,  famille  des 
Polygonées.  (Sp.) 

*  ANTIOCHALINS.  Anthiochalina 
(«vr  tos,  en  face  ;  ,  dents),  rept.  — 

Muller  a  donné  ce  nom  à  une  famille  de 
Reptiles  ophidiens  comprenant  ceux  qui 
ont  les  dents  antérieures  venimeuses. 

(C.  L>’0.) 


ANT 

ANTIPATE,  polyp.  —  Voyez  anti- 
PATHE.  (M.  E.) 

ANTIPATHE  (  dvTtizxdi^,  contraire  ). 
polyp.  —  Genre  très  voisin  des  Gorgones , 
mais  dont  l’axe  solide  ou  tige  se  dépouille  . 
par  la  dessiccation,  de  la  partie  corticale 
formée  par  le  tissu  tégumentaire  commun 
et  par  le  corps  des  Polypes.  D’après  les  ob¬ 
servations  de  M.  Gray,  il  paraîtrait  que  ces 
animaux  auraient  la  même  conformation 
que  les  Polypes  des  g.  Gorgone,  Corail,  Al¬ 
cyon,  etc.,  si  ce  n’est  que  leurs  tentacules 
ne  seraient  qu’au  nombre  de  six.  M.  Ehren¬ 
berg  place  ce  g.  dans  sa  division  des  Bryo¬ 
zoaires,  mais  à  tort,  car  il  doit  évidemment 
prendre  place  dans  l’ordre  des  Polypes  pa¬ 
renchymateux  ,  à  côté  des  Gorgones. 

\M.  E.) 

ANTIPE.  Antipus  (  «vrt ,  en  avant; 
frov; ,  pied  ).  ins.  —  Genre  de  Coléopt.  té- 
tramères,  établi  par  de  Géer  {Mem.,  t.  TU,  p. 
659-661)  sur  un  insecte  rapporté  du  cap  de 
Bonne-Espérance ,  et  figuré  par  lui,  pi.  49, 
fig.  10  et  il.  Cette  espèce,  qu’il  nomme 
Antipe  roux ,  doit ,  suivant  Olivier,  former 
un  genre  distinct ,  voisin  de  celui  des  Gri- 
bouris  ( Cryptocephalus ).  M.  Duméril  la 
rapporte  au  g.  Clytre ,  probablement  d’après 
la  description  qu’en  donne  l’auteur  :  car  la 
figure ,  d’ailleurs  très  grossière  ,  n’a  nulle¬ 
ment  le  faciès  d’un  Clytre.  Voici ,  au  reste  , 
les  caract.  génériques  indiqués  par  de  Géer  : 
Antennes  de  il  articles  :  le  premier  cylin¬ 
drique  ;  les  deux  suivants  grenus  ;  les  au¬ 
tres  triangulaires  et  en  dents  de  scie.  Tête 
forte ,  aplatie  ,  avec  des  mâchoires  (mandi¬ 
bules)  grandes  et  avancées.  Corselet  large  et 
peu  convexe ,  avec  un  petit  rebord.  Corps 
allongé ,  presque  cylindrique.  Pattes  anté¬ 
rieures  plus  longues  que  les  autres.  4  arti¬ 
cles  à  pelotes  à  tous  les  tarses.  Fabricius  et 
Latreille  ne  paraissent  pas  avoir  connu  cet 
insecte.  (D.) 

*ANTIPHYLLA,  Haw.  ( Saxifr .,  p.  43) 
(«vTt,  contre;  pùMov,  feuille;  parce  que  les 
feuilles  sont  opposées  ).  bot.  pii.  —  Synon. 
du  genre  ou  sous-genre  Porphyrion  , 
Tausch4.  (  de  la  famille  des  Saxifragées  ). 

(Sp.) 

ANTIPHYLLUM  («vt<,  contre;  piAXov, 
feuille),  bot.  ph.  —Quelques  auteurs  écri¬ 
vent  Antiphylla.  Genre  de  la  famille  des 
Saxifragacées  formé  par  Haworth  {Saxifr.) , 


ANT 


629 


ANT 

non  adopté ,  et  réuni  au  g.  Saxifraga. 

(G.  L.) 

ANTIRHOEA  ,  Gommers.  ( ex  Juss. 
Gen.,  p.  204).  —  Genre  de  la  famille  des 
Rubiacées  (tribu  des  Guettardées,  Kunth), 
auquel  M.  Endlicher  (Gen.  Plant. ,  p.  541  ) 
attribue  les  caract.  suivants  :  Tube  calieinal 
ovoïde  ou  oblong,  adhérent;  limbe  supère, 
court,  persistant,  campanulé,  4-denté.  Co¬ 
rolle  subinfundibuliforme;  tube  cylindracé; 
gorge  nue  ;  limbe  4-fide  ,  à  lobes  pointus , 
plus  courts  que  le  tube.  Étamines  incluses, 
insérées  à  la  gorge  de  la  corolle  ;  anthères 
cordiformes- oblongues ,  subsessiles.  Ovai¬ 
re  infère,  2-loculaire;  loges  1-ovulées; 
ovules  appendants ,  anatropes ,  attachés  au 
sommet  des  loges.  Style  indivisé  ,  ter¬ 
miné  par  un  stigmate  2-fide.  Drupe  ovoïde 
ou  oblong,  charnu,  couronné,  à  noyau  2- 
loculaire.  Graines  oblongues- cylindracées , 
solitaires  dans  chaque  loge.  —  Arbrisseaux. 
Feuilles  opposées  ou  verticillées-ternées , 
pétiolées ,  souvent  glandulifères  aux  aissel¬ 
les  des  veines  ;  stipules  interpétiolaires , 
pointues,  caduques.  Pédoncules  axillaires, 
bifurqués  ,  plus  courts  que  les  feuilles  ; 
fleurs  petites,  blanchâtres,  quelquefois  dioï- 
ques  par  avortement ,  disposées  en  épis  uni¬ 
latéraux.  Ce  genre ,  que  M.  A.  Richard  réu¬ 
nit  au  Malanea,  Aubl.,  appartient  aux  îles 
de  France  et  de  Bourbon.  On  en  connaît  3 
esp.,  dont  la  plus  notable  est  l’A.  verticil- 
lata,  DC.  (Malanea  verticillata ,  Lamk.), 
connue  à  Bourbon  sous  le  nom  de  Bois  de 
Losteau.  (Sp.) 

*  ANTIRRHINASTRUM  (  allusion  à 

ANTIRRHINUM  ).  BOT.  PH.  —  M.  Cha- 

vannes  ,  dans  sa  Monographie  des  Antir- 
rhinées ,  donne  ce  nom  à  l’une  des  2  sec¬ 
tions  qu’il  établit  dans  son  g.  Antirrhinum; 
cette  section  correspond  exactement  au  g. 
Antirrhinum  de  Tournefort ,  et  ses  caract. 
distinctifs ,  relativement  à  VAsarina  (  que 
M.  Chavannes  réunit  aussi  aux  Antirrhinum ) 
sont  fondés  sur  la  structure  de  la  capsule  ; 
toutefois  ,  ces  caract.  nous  semblent  assez 
tranchés  pour  motiver  la  distinction  géné¬ 
rique  de  ce  dernier  genre.  Voy.  ANTIRRHI¬ 
NUM  et  ASARINE.  (Sp.) 

*  AATIRRHINÉES.  bot.  pu.  -  La 
famille  établie  par  Jussieu  sous  le  nom  de 
Scrophulaires ,  changé  plus  tard  en  celui  de 
Scrophularinées ,  a  aussi  reçu  de  quelques 


auteurs  ,  dans  son  ensemble  ,  le  nom  d’An- 
tirrhinées ;  mais ,  pour  d’autres,  ce  nom  sert 
à  désigner  seulement  une  tribu  de  cette  fa¬ 
mille  ayant  pour  type  le  g.  Antin'hinum 
ou  Muflier  ;  c’est  dans  ces  limites  que  l’a 
particulièrement  adopté  M.  Chavannes,  à 
qui  l’on  en  doit  une  bonne  monographie. 
Voy.  SCROPHULARINÉES.  (Aü.  J.) 

AIVTIRRHI1VUM,  Tournef.  —  Oron- 
tium  ,  Pers.  —  Antirrhinastrum ,  Chavan¬ 
nes  ( sub  Antirrhino )  (  âvrijbpivo'j ,  nom  grec 
du  Muflier),  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Scrophularinées ,  tribu  des  Antir- 
rhinées  Bartl.,  offrant  les  caract.  suivants  : 
Calice  oblique  ,  5-parti  ;  segments  inégaux  : 
le  supérieur  plus  grand,  presque  dressé  ;  les 
autres  subhorizontanx.  Corolle  personée  ; 
tube  large  ,  évasé  ,  un  peu  comprimé  ,  caré¬ 
né  au  dos ,  convexe  en  dessous  et  muni  à  la 
base  d’une  bosse  plus  ou  moins  saillante 
(placée  entre  les  deux  sépales  inférieurs  )  ; 
lèvres  conniventes  :  la  supérieure  plus  lon¬ 
gue  ,  redressée  ,  voûtée  vers  la  base  ,  à  deux 
lobes  réfléchis,  arrondis;  l’inférieure  hori¬ 
zontale  ,  inégalement  trilobée  (à  lobe  moyen 
redressé ,  concave ,  beaucoup  plus  petit  que 
les  lobes  latéraux  )  ,  fortement  bouffie  vers 
sa  base  (de  manière  à  former  une  bosse  très 
saillante  en  dessus,  appliquée  contre  la 
voûte  de  la  lèvre  supérieure  et  fermant  la 
gorge)  ;  2-dentée  au  sommet ,  creusée  en 
dessus  d’un  profond  sillon  longitudinal ,  le¬ 
quel  est  bordé  de  2  barbes  qui  se  prolon¬ 
gent  sur  la  partie  correspondante  de  la  sur¬ 
face  interne  du  tube.  Étamines  4  (  parfois 
accompagnées  du  rudiment  d’une  5e) ,  didy- 
names  ,  insérées  à  la  base  du  tube  de  la 
corolle,  plus  longues  que  celui-ci,  mais  re¬ 
couvertes  par  la  bosse  de  la  lèvre  inférieu¬ 
re  ;  filets  charnus ,  comprimés ,  linéaires , 
ascendants ,  élargis  et  fortement  géniculés  à 
la  base  ;  anthères  cordiformes-orbiculaires , 
échancrées  ,  supra-médifixes ,  2-thèques  , 
obliquement  horizontales,  conniventes  2  à  2  ; 
bourses  inégalement  2  -  valves ,  disjointes 
jusqu’au  delà  du  milieu ,  divariquées  après 
la  floraison.  Ovaire  2-loculaire,  ovoïde  ;  pla¬ 
centaires  gros  ,  multi-ovulés  ,  adnés  à  la 
cloison.  Style  filiforme,  érigé,  élargi  à  la 
base,  infléchi  au  sommet;  stigmate  petit, 
arrondi ,  inégalement  2-lobé.  Capsule  crus  - 
tacée,  fragile,  très  inéquilatérale,  obovoï 
de ,  2-loculaire  ,  déhiscente  nu  sommet  par 


630 


ANT 


5  trous  3-angulaires  ;  loges  polyspermes , 
inégales  :  la  postérieure  beaucoup  plus  pe¬ 
tite,  s’ouvrant  par  un  seul  trou  qui  est 
à  quatre  valvules  ;  l’antérieure  s’ouvrant 
par  deux  trous  collatéraux  ,  dont  chacun 
est  bivalvulé  ;  valvules  dentiformes-triangu- 
laires,  caduques.  Graines  petites  ,  irréguliè¬ 
rement  anguleuses ,  profondément  fovéolées 
et  rugueuses.  —  Herbes  ou  sous-arbrisseaux. 
Feuilles  très  entières  :  les  inférieures  opposées 
ou  verticillées-ternées  ;  les  supérieures  épar¬ 
ses.  Fleurs  solitaires  aux  aisselles  des  feuil¬ 
les  ,  ou  disposées  en  grappes  bractéolées  ter¬ 
minales.  —  Dans  ses  limites  actuelles,  ce 
genre  ne  renferme  que  6  espèces  bien  re¬ 
connues  ;  la  plupart  des  Antirrhinum  de 
Linné  et  de  beaucoup  d’autres  auteurs  ap¬ 
partiennent  au  genre  Linaire  (  Linaria  , 
Tourn.  )  ;  suivant  notre  manière  de  voir, 
VÂsarina ,  Tourn. ,  que  l’on  réunit  en 
général  aux  Antirrhinum ,  mérite  égale¬ 
ment  d’être  séparé  de  ce  genre  (  Voy.  asa- 
kre). 

La  plupart  des  Antirrhinum  se  font  re¬ 
marquer  par  l’élégance  de  leurs  fleurs  ;  de 
ce  nombre  est  surtout  VA.  majus  L.  plante 
de  parterre  connue  de  tout  le  monde  sous 
le  nom  de  Muflier ,  Mufle  de  veau,  ou 
Gueule  de  loup.  Cette  espèce  est  indigène 
de  l’Europe  méridionale.  VA.  angustifo- 
lium ,  Poir. ,  se  cultive  comme  arbuste 
d’orangerie.  L’A.  Orontium  L.,  ou  Muflier 
des  champs ,  passe ,  à  tort  ou  à  raison ,  pour 
être  vénéneux.  (Sp.) 

*  AATITHESIA  (à-jzidsuis,  contraste). 
ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Lépidoptères  , 
famille  des  Nocturnes,  établi  par  Stéphens 
dans  sa  tribu  des  Tortricides ,  et  qui  cor¬ 
respond  en  partie  au  genre  Penthina  de 
Treistchke,  que  nous  avons  adopté,  et  qui 
fait  partie  de  notre  tribu  des  Platyomides. 
Voy.  ces  deux  mots.  (D.) 

AATITRAGUS  («VT£,  comme  ;  rpà.yàç, , 
sorte  de  Graminées  chez  les  Grecs),  bot. 
pii.  —  Genre  de  la  famille  des  Graminées  , 
formé  par  Gaertner,  et  synonyme  du  genre 
Crypsis ,  dont  il  constitue  une  division , 
avec  ces  caract.  :  Fleur  très  courtement  pé- 
dicellée  dans  la  glume.  Paléole  supérieure 
uninerve.  Etam.  2.  (C.  L.) 

AATITRICHÏA  («vri,  vis-à-vis;  6pi%, 
X?'s,poil,  cil).  BOT.  PH.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Mousses,  créé  par  Bridel,  et  qui 


'  A  NT 

a  pour  synonyme  anomodon.  Voy.  ce  mot. 

(C.  M.) 

*AATITRIXIA  (àvT«,  contre;  Atrixia, 
près  de  V Atrixia).  bot.  ph.  —  M.  de  Can- 
dolle  a  donné  ce  nom  à  un  genre  de  Com¬ 
posées  très  voisin  de  V Atrixia  par  la  forme 
de  son  aigrette ,  mais  dont  il  diffère  par  ses 
feuilles  opposées.  Ses  capitules  sont  multi- 
flores,  radiés;  les  ligules  femelles.  Involu- 
cre  composé  d’écailles  linéaires-oblongues, 
scarieuses  et  obtuses  au  sommet.  Réceptacle 
dépourvu  de  paillettes.  Corolles  du  disque  tu¬ 
buleuses  ,  5-dentées.  Anthères  munies  d’ap¬ 
pendices  basilaires  ;  rameaux  des  styles  tron¬ 
qués.  Fruits  cylindracés,  rétrécis  au  som¬ 
met,  glabres,  portés  sur  un  stipe  court, 
calleux  et  pubescent  ;  aigrette  formée  d’une 
seule  rangée  de  soies  raides ,  scabres  ,  très 
nombreuses,  et  légèrement  soudées  entre 
elles  à  la  base.  —  La  seule  espèce  du  genre 
est  un  sous-arbrisseau  originaire  du  Cap, 
muni  de  feuilles  opposées ,  tomenteuses  à  la 
face  supérieure ,  et  de  capitules  solitaires  à 
rayons  jaunes.  (J.  D.) 

*  AATLIARHIAIDES.  Antliarliini- 
des  (  Antliarhis  [  Voy.  ce  mot]  ;  tâfoç, ,  for¬ 
me).  ins.  —  Nom  donné  par  Schoenherr  à 
une  division  ou  tribu  de  sa  famille  des  Cur- 
culionides ,  ordre  des  Gonatocères  ,  et  qu’il 
caractérise  ainsi  :  Rostre  avancé.  Antennes 
presque  droites,  de  12 articles;  scapus  assez 
long ,  claviforme  ;  massue  étroite  ,  composée 
de  4  articles.  Ecusson  distinct.  Corps  aplati, 
ailé.  —  Cette  division  ne  se  compose  que  de 
2  g.  :  Antliarhinus  et  Platymerus.  Voy. 
ces  deux  mots.  (D.) 

*AXTLI  ARHI AUS  (cSvrAèx,  sentine  [ca¬ 
nal];  /stç,  nez),  ins.  —  Genre  de  Coléoptè¬ 
res  tétramères ,  famille  des  Curculionides , 
division  des  Antliarhinides  ,  établi  par 
Schoenherr  aux  dépens  du  g.  Rhynchœnus 
de  Fabricius,  et  auquel  il  assigne  les  caract. 
suivants  :  Antennes  médiocres ,  un  peu  grê¬ 
les,  presque  droites.  Scapus  assez  long,  cla¬ 
viforme;  funicule  de  sept  articles,  tous 
presque  subconiques  ;  massue  allongée,  acu- 
minée ,  composée  de  quatre  articles.  Rostre 
avancé,  court,  droit,  large  à  la  base ,  s’atté¬ 
nuant  peu  à  peu  vers  le  sommet  chez  le 
mâle  ;  très  long  et  presque  capillaire  dans  la 
femelle.  Yeux  latéraux,  ronds,  très  proémi¬ 
nents.  Corselet  presque  orbiculaire ,  arrondi 
en  s’élargissant  sur  les  côtés ,  aplati  en  des- 


ANT 


631 


ANT 

sous ,  avee  un  bord  élevé  à  la  base.  Élytres 
oblongues  ,  presque  linéaires ,  avec  les  épau¬ 
les  rectangulaires;  elles  sont  aplaties  en  des¬ 
sus,  et  chacune  d’elles  est  arrondie  à  son 
extrémité.  Pattes  médiocres ,  robustes ,  très 
rapprochés  à  leur  origine;  cuisses  compri¬ 
mées,  très  dilatées  en  dessous,  et  dont  le 
milieu  forme  un  angle.  —  M.  Dejean,  qui  a 
adopté  ce  g.  dans  son  dernier  Catalogue, 
n’y  rapporte  qu’une  seule  esp.,  VA.  Zamiœ 
de  Thunberg,  originaire  du  cap  de  Bonne- 
Espérance;  mais  Schoenherr  en  décrit  deux 
autres  de  la  Cafrerie,  d’après  Schuppel, 
qui  nomme  l’une  A.  rectirostris  ,  et  l’autre 
A.  signatus.  (D.) 

* ANTLIARHIS  canal;  piç,  nez), 
ms.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères 
tétramères ,  famille  des  Curculionides ,  éta¬ 
bli  par  Billberg ,  le  même  que  le  genre 
Antliarhinus  de  Schoenherr.  Voy.  ce  mot. 

(D.) 

ANTLIATES.  Antliata  (kvtMu,  ca¬ 
nal  ).  ins.  —  Onzième  ordre  de  V Entomo¬ 
logie  systématique  de  Fabricius,  qui  ré¬ 
pond  en  grande  partie  à  celui  des  Diptères 
des  autres  auteurs,  et  qui  comprend,  de 
plus,  celui  des  Parasites  et  la  tribu  des 
Acarides  de  Latreille.  Voy.  ces  mots.  (D.) 

*  ANTLIE.  Antlia  (àvTÏia. ,  canal  ).  ins. 

—  Kirby  donne  ce  nom  à  la  spiritrompe  des 
Lépidoptères.  (D.) 

*  ANTLIO-BRAlYCH!OPHORES. 

Antlio-branchiophora  (  «vr>tov  ,  biberon  ; 
ÇpocyKicx.,  branchie;  po/jo's,  porteur),  moll. — 
En  proposant  un  nom  aussi  long  que  celui- 
ci  pour  remplacer  celui  de  Céphalopode,  uni¬ 
versellement  admis,  M.  Gray  devait  s’atten¬ 
dre  à  ce  qu’il  ne  serait  point  accepté;  et  c’est, 
en  effet,  ce  qui  est  arrivé.  C’est  dans  sa  clas¬ 
sification  générale  des  Mollusques ,  publiée 
en  1821 ,  que  se  trouve  cette  classe  des  Mol¬ 
lusques  antlio-branchiophores ,  divisés  en  5 
ordres  :  les  Anasteophora ,  les  Sepiaiphora 
et  les  N autilophora.  (Voy.  ces  mots,  ainsi 
que  céphalopode.)  (Desii.) 

ANTODON  (  à  priv.  ;  oV  oüç  ovtos,  dent; 
sans  dents),  bot.  ph.  —  Syn„  de  Leonto- 
don.  Voy.  ce  mot.  (J.  D.) 

AIVTOIRIA.  bot.  cr.  —  Genre  de  la 
tribu  des  Jongermanniées ,  de  la  famille 
des  Hépatiques ,  établi  par  Raddi  ( Junger - 
mannia  gr.  Etr .),  et  qui  avait  pour  type  le 
Jungormannia  platyphylla  L.  Le  nom  de 


Raddi  n’a  pu  être  conservé,  paree  que  sur  le 
même  type  il  avait  formé  deux  genres.  M. 
Nees  lui  a  substitué  celui  de  Madatheca , 
que  nous  avons  adopté.  (C.  M.) 

*  ANTOMARCIIIA.  bot.  ph.  —  Ce 
genre,  dédié  au  docteur  Antomarchi  par  M. 
Colla,  est  synonyme  de  Correa.  Voy.  ce 
mot.  (Ad.  J.) 

*A]\TO]VIA,  R.  Br.  Mus.  (nom  d’hom¬ 
me).  bot.  ph.  —  Synon.  du  g.  Loxotis,  R. 
Br.,  de  la  famille  des  Gesnériées.  (Sp.) 

*ANTO]YIA  (nom  d’homme),  Pohl , 
Plant.  Bras.,  II,  p.  14,  tab.  109;  Hook,  le., 
tab.  64.  bot.  ph.  — Genre  de  la  famille  des 
Loganiacées,  auquel  son  auteur  attribue 
pour  caract.  :  Calice  5-sépale,  recouvert 
d’un  grand  nombre  de  squammules  plurisé- 
riées ,  imbriquées  ,  conformes.  Corolle  in- 
fundibuliforme  ;  gorge  poilue  ;  limbe  5-fide, 
à  lobes  révolutés ,  valvaires  en  préfloraison. 
Etamines  5 ,  saillantes  ,  insérées  à  la  gorge 
de  la  corolle.  Ovaire  2-loculaire  ;  loges  1- 
ovulées  ;  ovules  peltés ,  amphitropes ,  insé¬ 
rés  chacun  au  milieu  d’un  placentaire  basi¬ 
laire  ,  stipité ,  pelté  ,  orbiculaire ,  libre. 
Style  filiforme  ,  saillant  ;  stigmate  très  cour- 
tement  2-lobé.  Capsule  coriace ,  oblongue  , 
2-loculaire,  septicide-2-partible.  Graines  so¬ 
litaires  dans  chaque  loge,  peltées,  oblon¬ 
gues  ,  aplaties  ,  ailées  aux  deux  bouts  ;  ailes 
membraneuses.  Embryon  rectiligne,  axile 
dans  un  périsperme  charnu;  cotylédons 
suborbiculaires ,  foliacés;  radicule  cylindri¬ 
que  ,  infère.  —  Arbrisseaux  à  feuilles  oppo¬ 
sées,  très  entières,  subsessiles;  pétioles  di¬ 
latés  à  la  base,  cohérents  moyennant  une 
courte  membrane  stipulaire;  fleurs  blanch⬠
tres,  disposées  en  cymes  trichotomes,  ter¬ 
minales.  Ce  genre  appartient  à  l’Amérique 
méridionale;  on  n’en  connaît  que  2  esp. 

(Sp.) 

AATOIVIANA  (nom  propre),  bot. 
ph.  (  famille  des  Rubiacées  ).  —  Tussac , 
dans  sa  Flore  des  Antilles ,  a  établi  ce  gen¬ 
re  aux  dépens  du  g.  Coffœa.  Suivant  ce  bo¬ 
taniste  ,  il  s’en  distingue  par  le  nombre 
quaternaire  de  ses  parties  florales ,  et  par 
ses  étamines ,  qui  ne  dépassent  pas  la  co¬ 
rolle.  ^  (C.  d’O.) 

*  ANTOIVIÉES.  bot.  ph.  —  Tribu  ou 
section  de  la  famille  des  Loganiaciées,  pro¬ 
posée  par  M.  Endlicher  (  Gen.  PL,  p.  573  ) , 
qui  lui  assigne  pour  caract.  distinctifs  :  Cap- 


632  ANT 

sole  2-loculaire ,  2-partie  ,  2-sperme  .  Grai¬ 
nes  peltées ,  ailées.  (Sp.) 

ANTRIABES  (àvr/îtàs»  «d'os,  qui  se 
plaît  dans  les  cavernes  ).  ois.  —  C’est,  dans 
la  méthode  de  Vieillot,  la  26e  famille  de  son 
ordre  des  Oiseaux  sylvains ,  ne  renfermant 
que  le  g.  Rupicole  ou  Coq  de  Roche.  Voy. 
RUPICOLE  et  PIPRADÉES.  (LAFR.) 

*  ANTROCARPUM  (  «vt^ov  ,  antre; 
xxpnô 5 ,  fruit  ).  bot.  cr.  —  Genre  de  la 
famille  des  Lichens  et  de  la  tribu  desEndo- 
carpées ,  établi  par  M.  Meger  ( Entwikl .  der 
Flecht.  ) ,  et  adopté  par  Sprengel  (  Sysl. 
veget. ,  t.  IV,  p.  240).  Ce  genre ,  formé  sur 
le  Thelotrema  lepadinum,  Ach. ,  n’a  pas 
remplacé  définitivement  celui  de  Thelo¬ 
trema ,  auquel  nous  renvoyons  le  lecteur. 

(C.s-M.) 

*ANTROCEPHALUS  -àvr pov,  antre; 
xsya/vj,  tête),  bot.  cr.  —Genre  de  la  famille 
des  Hépatiques,  tribu  des  Marchandées,  ré¬ 
cemment  créé  par  M.  Lehmann  (  Act.  Nat. 
Curios.,  t.  XVIII,  p.  2),  et  qui  est  très  voisin 
du  g.  Plagiochasma.  Les  caract.  essentiels 
en  sont  :  Capitule  fructifère  privé  de  ra¬ 
chis.  Involucre  simple,  sphérique,  s’ouvrant 
horizontalement  ou  transversalement  en 
deux  valves,  et  contenant  un  seul  fruit. 
Sporange  ou  capsule  sessile,  tournée  en  de¬ 
hors,  et  s’ouvrant  au  sommet  en  lanières 
inégales.  Coiffe  ou  calyptre*  persistante ,  se 
rompant  inégalement  et  environnant  le  fond 
de  la  capsule.  Disque  des  anthères  à  moitié 
immergé  à  la  superficie  de  la  fronde.  —  Une 
seule  espèce,  originaire  de  l’Inde,  compose 
ce  g.,  qu’il  est  fort  difficile  de  distinguer 
de  certaines  variétés  monocarpes  du  genre 
Plagiochasma.  La  plante  unique  dont  nous 
avons  dit  que  se  composait  le  g.  en  ques¬ 
tion  est  formée  de  frondes  linéaires,  d’en¬ 
viron  un  pouce  de  long,  simples  ou  bifides, 
planes  ou  légèrement  concaves  par  le  relè¬ 
vement  des  bords  et  du  sillon  moyen  des¬ 
quels  s’élèvent  les  pédoncules  qui  portent 
les  réceptacles.  Elle  habite  l’Inde. 

(C.  M.) 

*ANTROPIIYUM  («vt pov  ,  antre;  pùw, 
je  nais),  bot.  cr.  —  Kaulfuss  ( Enum .  filic., 
p.  197)  a  établi  sous  ce  nom  un  genre  de 
Fougères  aux  dépens  de  diverses  espèces  pla¬ 
cées  dans  le  g.  Hemionitis  par  les  auteurs. 
Il  l’a  caractérisé  par  ses  sores  linéaires,  conti¬ 
nus,  immergés  dans  les  veines  réticulées  de 


AND 

la  fronde  ;  par  un  induse  géminé ,  déhiscent 
par  le  milieu.  M.  Blurae,  qui  a  adopté  ce 
genre,  et  qui  l’a  enrichi  de  plusieurs  espèces 
(. Flor .  Javœ,  t.  I) ,  a  nié  l’existence  de  l’in- 
duse.  Il  a  formé  deux  sections  dans  ce  genre  : 
l’une  composée  des  vrais  Antrophyum ,  par¬ 
mi  lesquels  figure  Y  Antrophyum  plantagi- 
neum ;  l’autre,  sous  le  nom  de  Loxogramme, 
dans  laquelle  entre  le  Grammitis  lanceolata 
de  Swartz.  M.  Presl  n’a  pas  admis  le  genre 
Antrophyum,  et  l’a  réduitaurang  de  simple 
section  des  Hemionitis.  Quoi  qu’il  en  soit , 
ce  groupe  se  compose  d’environ  15  esp.  qui 
croissent  pour  la  plupart  dans  les  îles  de  l’In¬ 
de  orientale  et  dans  celles  de  France  et  de 
Bourbon.  On  en  a  également  trouvé  à  Cayen¬ 
ne.  (G . TV.) 

ANTURA.  bot.  ph.  —  Genre  de  la 
famille  des  Apocynacères ,  tribu  des  Caris- 
sées,  formé  par  Forskal  ( Descript .,  63) ,  et 
svnonyme  du  genre  Carissa  de  Linné. 

(C.  L) 

A IV Tll SE.  Antusa.  bot.  pii.  —  Genre 
de  la  famille  des  Légumineuses ,  établi  par 
Smith.  Il  ne  diffère  du  Pultenea  que  par 
son  calice,  simple  et  sans  appendice. 

'  (C.  D’O.) 

*  ANUREE.  Anurœa  (  àvovpx  ,  sans 
queue  ).  systol.  —  Nom  donné  par  M. 
Ehrenberg  au  g.  aaoirelle.  Voy.  ce  mot. 

(Duj.) 

ANURIA.  bot.  pu.  —  Synonyme  bré¬ 
silien  de  Laurus  sassafras  Linn.  Voyez 
LAURIER.  (C,  D’O). 

ANURUS ,  Presl.  —  Nissolia,  Tourn.  ; 
Mœnch. ,  wonL.  (âvovpâ,  sans  queue),  bot. 
pii.  —  Genre  ou  sous  -  genre  fondé  sur  les 
Lathyrus  Nissolia,  L.  (  famille  des  Légu¬ 
mineuses  ).  Ses  caract.  distinctifs  ne  consis¬ 
tent  qu’en  ce  que  les  feuilles  sont  simples 
(ou,  si  l’on  préfère,  remplacées  par  des 
phyllodes  dépourvus  de  folioles  ) ,  et  dé¬ 
pourvues  de  vrilles.  On  peut  considérer 
comme  caract.  accessoires  que  la  dent  cali- 
cinale  inférieure  est  notablement  plus  lon¬ 
gue  que  les  autres  dents ,  et  que  le  style 
est  exactement  linéaire.  (Sp.) 

ANUS.  zool.  —  Mot  latin  conservé  dans 
notre  langue  pour  désigner  chez  l’homme  et 
chez  les  animaux  l’ouverture  naturelle  de 
l’intestin  par  laquelle  sortent  les  excré  - 
ments.  Cet  orifice  extensible  se  trouve  ordi¬ 
nairement  placé  à  la  région  postérieure  ou 


ANY 


ANY 


inférieure  du  tronc.  Son  pourtour,  appelé 
marge  de  l’anus,  présente  le  plus  souvent 
des  plis  ou  rides  formés  par  la  contraction 
d’un  muscle  circulaire  noftimé  sphincter  de 
l’anus,  qui  fronce  l’orifice  anal,  et  le  ferme 
de  manière  à  empêcher  la  sortie  des  matiè¬ 
res  contenues  dans  l’intestin.  Entre  les  plis 
radiés  dont  il  vient  d’être  question ,  il  se 
forme  quelquefois  de  petites  ulcérations  al¬ 
longées  et  superficielles  qui,  chez  l’homme, 
constituent  la  fissure  à  l’anus ,  différente  de 
la  fistule,  ulcère  en  forme  de  canal  étroit, 
profond ,  plus  ou  moins  sinueux ,  et  ouvert 
communément  à  la  marge  de  l’anus. 

L’anus  est  dit  contre  nature  lorsqu’au  lieu 
de  se  trouver  à  l’endroit  où  il  est  ordinaire¬ 
ment  ,  il  s’ouvre  dans  une  toute  autre  région, 
à  l’ombilic  par  exemple ,  dans  la  vessie  ,  le 
vagin,  etc.,  ou  enfin  dans  le  canal  de  l’urètre, 
ainsi  que  j’ai  pu  le  constater  une  fois  chez  un 
jeune  enfant  de  quinze  jours ,  qui  succomba 
à  une  affection  de  poitrine.  Ij  anus  artifi¬ 
ciel  est  celui  que  les  chirurgiens  établissent, 
dans  certains  cas ,  sur  diverses  régions  du 
tronc ,  pour  permettre  la  sortie  des  excré¬ 
ments.  Enfin  on  nomme  anus  accidentel 
celui  qui  se  forme  quelquefois  à  la  suite  des 
plaies  pénétrantes  de  l’abdomen  ,  lorsque  , 
l’intestin  ayant  été  percé,  son  bout  supérieur 
a  contracté  adhérence  avec  les  lèvres  de  la 
plaie  des  parois  abdominales.  (M.  S.  A.) 

*  AN  VILLE  A.  bot.  ru.  —II.  de  Can- 
dolle  ,  qui  a  dédié  ce  genre  à  la  mémoire  du 
célèbre  voyageur  J. -B.  Bourguignon  d’An- 
ville ,  lui  donne  les  caractères  suivants  : 
Capit.  multiflore  ,  homogame  ,  composé  de 
fleurons  tubuleux  ,  hermaphrodites ,  à  5 
dents.  Le  réceptacle  porte  des  paillettes  dont 
les  extérieures  se  terminent  au  sommet  en 
une  pointe ,  et  les  intérieures  en  une  soie 
assez  longue.  L’involucre  ,  de  forme  campa- 
nulée ,  est  formé  d’écailles  ou  de  bractées 
foliacées  ;  les  extérieures  sont  étalées  et  spa- 
tulées  ;  les  intérieures,  disposées  sur  deux 
rangs ,  sont  imbriquées.  Le  fruit ,  tétragone , 
dur,  est  terminé  par  une  aigrette  courte,  en¬ 
tière  ,  en  forme  de  couronne.  —  Ce  genre , 
qui  fait  partie  des  Composées ,  est  très  voisin 
des  Cerruana  et  Buphthalmum  ;  on  n’en 
connaît  encore  qu’une  espèce,  VA.  Garcini, 
rapportée  de  l’Asie-Mineure  et  de  la  Perse 
par  Olivier.  (J.  D.) 

ANYCÏIIA,  Rieh.  [in  Mich.  Flor. 


633 

Bor.  Amer. ,  1. 1 ,  p.  113  ).  —  Juss.  (  Mém. 
du  Mus.,  t.  II ,  p.  389  ).  bot.  pu.  —  Genre 
ou  sous-g.  de  la  famille  des  Paronychiées 
(famille  des  Caryophyllées ,  sous-ordre  des 
Paronychiées,  tribu  des  Illécébrées,  section 
des  Euparonychiées  ,  Fenzl).  M.  Fenzl  (  in 
Endl.Gen.pl.,  p.  957)  ne  l’admet  que  com¬ 
me  sous-division  du  g.  Paronychia,  Juss. , 
et  lui  assigne  pour  caractères  distinctifs  : 
Segments  calicinaux  elliptiques- obîongs , 
herbacés,  à  peine  scarieux  aux  bords,  subeu- 
culliformes  au  sommet,  légèrement  mucro- 
rmlés.  Corolle  nulle.  Étamines  3,  ou  moins 
souvent 5.  Fruit  indéhiscent,  aussi  long  ou 
plus  long  que  le  calice. — Herbes  (de  l’Amé¬ 
rique  septentrionale)  annuelles,  dichotomes, 
très  rameuses,  ayant  le  port  du  Linum  ca- 
tharticum.  Feuilles  elliptiques  ou  lancéo¬ 
lées,  minces,  opposées.  Fleurs  solitaires  ou 
fasciculées,  dichotoméaires  et  terminales, 
accompagnées  de  bractées  subulées.  —  Le 
type  de  ce  g.  est  le  Queria  canadensis ,  L. 
[A.  dichotoma ,  Michx.)  ;  on  ne  connaît 
jusque  aujourd’hui  qu’une  seule  autre  esp. 
congénère.  (Sp,) 

ANYCTANGIE.  bot.  cr.  —  Voyez 
ANOECTANGIUM.  (C.  M.) 

*  A  N  Y  P  i  I ÆN  ES.  Anyphœnœ.  arachx 

—  Ce  nom  est  employé  par  M.  Walckenaër 
pour  désigner  un  petit  groupe  du  g.  Clu- 
biona.  (H.  L.) 

*ANYPOTACTUS  (  àvuïre'Taxros  ,  con¬ 
fus,  troublé),  ins.  —  Genre  de  Coléoptères 
tétramères,  famille  des  Curculionides  ,  divi¬ 
sion  des  Brachydérides  ,  établi  par  Schoen- 
herr,  qui  le  caractérise  ainsi  :  Ant.  peu  lon¬ 
gues  ,  minces  ;  les  deux  premiers  articles  du 
funicule  assez  longs  et  coniques ,  les  autres 
plus  courts  ,  arrondis  au  sommet,  séparés  ; 
massue  ovale.  Rostre  court ,  épais ,  ayant 
une  impression  angulaire  à  la  base,  profon¬ 
dément  échancré  en  rond  au  sommet,  élevé 
sur  les  bords.  Yeux  petits,  arrondis,  peu 
convexes.  Corselet  oblong,  presque  cylin¬ 
drique.  Élytres  en  ovale  oblong ,  légèrement 
convexes ,  avec  les  angles  huméraux  obtus. 
Pattes  assez  faibles  ;  cuisses  dentées  en  des¬ 
sous.  —  Ce  g.  est  voisin ,  suivant  l’auteur, 
de  celui  qu’il  nomme  Pandeleteius.  Il  a 
pour  type  une  espèce  de  la  Colombie,  nom¬ 
mée  A.  exilis  par  Klug ,  qui  la  met  dans  le 
genre  Polydacrus.  Voy.  ce  mot.  (D.) 

*  ANYSTIS.  ARACii.  —  Genre  de  la 

49* 


T.  I. 


€34 


AOD 


AON 


famille  des  Acariens  trombidiés  ,  proposé  par 
M,  Ileyden  (  Isis,  1826 ,  p.  609  )  et  dont  le 
type  est  le  Trombidium  cornigerum  Her¬ 
mann.  Voy.  TROMBIDIE.  (P.  G.) 

AODON  (  «  priv.  ;  ocPoùç,  ovroç ,  dent  ). 
poiss.  —  Forskal  avait  laissé  dans  ses  manu¬ 
scrits  l’indication  de  deux  Squales ,  dont  il 
avait  fait  mention  par  une  diagnose  latine 
de  quelques  mots  écrits  à  la  suite  du  nom 
arabe  sous  lequel  des  pêcheurs  du  marché 
de  Djedda  ou  de  Lohaje  les  lui  donnèrent. 
L’éditeur  de  ses  manuscrits,  en  imprimant 
ces  notes ,  a  donc  cité  un  Squalus  Massasa 
(  à  Djedda  ),  —  Mafreka  (  à  Lohaje  ) ,  dont 
Forskal  disait:  —  Dentibus  nullis,  primis 
pectoralibus *  longis  a  carcharia  diversus; 
et  un  autre  Squalus  Eurnal,  dont  Forskal 
disait  aussi  :  Dentibus  nullis ,  pinnis  pec¬ 
toralibus ,  brevibus  cirrhis  oris  quatuor. 

On  voit  que  rien  n’est  plus  vague  que 
ces  deux  indications ,  qui  n’ont  pas  manqué 
cependant  d’entrer  dans  la  compilation  de 
Gmelin ,  comme  une  subdivision  des  Squa¬ 
les.  M.  de  Lacépède ,  en  les  y  retrouvant ,  a 
cru  devoir  en  rapprocher  une  indication  as¬ 
sez  singulière  que  lui  fournissait  Brunnich 
dans  son  Squalus  edentulus . 

ïl  a  formé  alors  à  la  suite  des  Squales  , 
sous  le  nom  d "’Aodon  ,  un  genre  de  Cartila¬ 
gineux  à  mâchoires  dépourvues  de  dents. 
Ce  genre  n’a  pas  dû  être  conservé  par  les 
raisons  suivantes  :  Les  indications  de  Fors¬ 
kal  ne  peuvent  aider  à  reconnaître  les  êtres 
qu’il  a  vus.  Müller  place  la  première  dans 
les  synonymies  douteuses  desCarcharias,  la 
seconde  dans  ceux  de  toute  la  famille  des 
Squales ,  où  il  aurait  dû ,  selon  moi,  y  lais¬ 
ser  la  première ,  car  je  ne  vois  pas  pourquoi 
cet  illustre  savant  rapproche  des  Requins  un 
Squale  sans  dents.  M.  Müller  sait  d’ailleurs 
que  je  professe  pour  lui  et  ses  travaux  une  si 
haute  estime,  qu’il  ne  prendra  pas  cette  lé¬ 
gère  observation  pour  une  critique.  Quant 
à  la  troisième  espèce ,  que  Lacépède  a  nom¬ 
mée  Aodon  cornu ,  la  lecture  tant  soit  peu 
attentive  de  l’article  de  Brunnich  y  fait 
bientôt  reconnaître  la  description  de  la  tête 
d’un  Céphaloptère  {Raja  giorna,  Lacép.). 
Ainsi,  non  seulement  le  genre  ,  mais  encore 
les  espèces  que  l’auteur  y  rapporte ,  ne  peu¬ 
vent  être  conservés,  et  prendre  rang  dans  le 
catalogue  raisonné  des  êtres  de  la  nature. 

(Val.) 


*AODORHYNCHUS  (  d  prtv.  ;  oMs , 
dent  ;  pvyx°s,  bec).  ois. — C’est,  d’après  Wa- 
gler ,  dans  sa  Monographie  des  Perroquets  , 
le  nom  genériqüe  donné  par  Spix  à  Y  Ara 
hyacynlhe  de  Vieillot.  Voy.  ara. 

(Lafr.) 

*AOME.  Aomus  {  à  priv.  ;  û/*c,s.  épaule  ; 
il  eût  fallu  écrire  :  Anomus  ).  ms.  —  Genre 
de  l’ordre  des  Coléoptères  tétramères,  fa¬ 
mille  des  Curculionides,  division  desCyclo- 
mides  ,  établi  par  Schoenherr,  qui  lui  donne 
les  caractères  suivants  :  Antennes  longues  , 
un  peu  grêles,  dont  le  scapus,  en  forme  de 
massue ,  est  de  la  longueur  du  corselet  ;  les 
deux  premiers  articles  du  funicuie  un  peu 
longs,  obconiques;  les  autres  plus  courts, 
turbinés  ;  massue  oblongue  ,  ovale  ;  rostre 
à  peine  de  la  longueur  de  la  tête  et  plus 
étroit  qu’elle ,  linéaire ,  un  peu  enfoncé  à  la 
base ,  légèrement  et  trianguîairement  échan- 
cré  au  sommet  ;  fosse  oblongue,  assez  large, 
un  peu  courbe.  Yeux  ronds,  faiblement  con¬ 
vexes.  Corselet  tronqué  à  la  base  et  au  som¬ 
met,  arrondi  latéralement,  un  peu  plus  étroit 
antérieurement.  Écusson  triangulaire. 

Ce  genre,  qui  ne  figure  pas  dans  le  der¬ 
nier  Catalogue  de  M.  Dejean ,  a  pour  type 
et  unique  esp.  VAom.  pubescens  de  Schuppel , 
originaire  de  la  Perse.  (D.) 

AONIE.  Aonia  (  Aon  ,  ou  Aonius  ,  fils 
de  Neptune  ).  annél.  —  M.  Savigny  a  établi 
sous  ce  nom  un  genre  comprenant  le  Nereis 
cæca  d’Othon  Fabricius,  et  M.  de  Blainville, 
qui  le  conserve  provisoirement  ( Dict .  sc.  n.} 
t.  LV  ,  p.  479) ,  le  rapporte  à  ses  Néréides 
microcères,  avec  la  caractéristique  suivante  : 
Corps  linéaire ,  épais  ,  robuste ,  atténué  aux 
deux  extrémités  et  subpolyméré  ;  tête  petite 
et  triangulaire  en  avant ,  sans  traces  d’yeux  ; 
bouche  pourvue  d’une  trompe  subglobuleu¬ 
se  avec  un  cercle  de  barbillons  et  un  grand 
nombre  de  papilles  à  son  orifice;  un  seul 
tentacule ,  court  et  mou  ,  à  chaque  angle  de 
la  tête  ;  pieds  biramés ,  celui  du  premier  an¬ 
neau  beaucoup  plus  court  que  les  autres  ;  un 
cirrhe  inférieur  fort  court  ;  point  de  cirrhe 
supérieur  ;  des  cirrhes  caudaux  ou  styles 
fort  longs. 

MM.  Audouin  et  Milne  Edwards  placent 
dans  ce  genre  un  animal  de  nos  côtes  appelé 
par  eux  Aonia  foliosa  ( Littor .  de  la  Fran¬ 
ce,  Iï ,  p.  263),  et  provenant  de  La  Rochelle. 
Voici  comment  ils  résument  les  caractères 


AOR 


AOR 


635 


des  Aonies ,  qu’ils  modifient  d’ailleurs  en 
quelques  points  :  Tête  très  petite  ,  mais  dis¬ 
tincte  ,  antennes  rudimentaires;  pieds  simi¬ 
laires ,  pourvus  d’un  seul  cirrhe,  et  divisés 
en  deux  rames  garnies  chacune  d’un  lobe 
lamelleux  ;  point  de  branchies. 

Pour  MM.  Audouin  et  Edwards,  les 
Aonies  appartiennent  à  une  famille  diffé¬ 
rente  de  celle  des  Néréides  ,  celle  qu’ils  ont 
distinguée  sous  le  nom  d 'Anciens. 

(P.  G.) 

*AOPLA  (aoir^os,  sans  armes),  bot.  ph. 
—  Genre  de  la  famille  des  Orchidacées , 
tribu  des  Ophrydées,  fondé  par  Lindley 
[Bol.  îleg.,  1701),  qui  lui  attribue  pour  ca- 
ract.  :  Périgone  bilabié  ;  segments  exté¬ 
rieurs  latéraux ,  défléchis  ;  le  supérieur 
dressé,  et  formant  casque  avec  les  infé¬ 
rieurs,  agglutinés.  Labelle  linéaire,  sans  épe¬ 
ron.  Anthère  dressée,  à  lobes  courts,  as¬ 
cendants.  Une  sorte  de  bec  courbé ,  allon¬ 
gé.  Glandule  nue.  —  Une  seule  esp.  de 
l’Inde  :  c’est  une  herbe  à  racines  testiculées. 
Une  seule  feuille  radicale ,  de  laquelle  sort 
un  épi  lâche ,  unilatéral ,  à  fleurs  verdâtres. 

(G.  L.) 

*  AORE.  Aorus  (a w/jos  ,  sans  ornement), 
nvs.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères  té- 
tramères,  famille  des  Curculionides,  divi¬ 
sion  des  Erirhinides,  établi  par  Schoenherr, 
qui  lui  donne  pour  caractères  :  Antennes 
médiocres ,  assez  grêles  ;  leur  funicule  com¬ 
posé  de  sept  articles  :  le  premier  court ,  ob- 
conique;  le  second  allongé,  presque  en 
massue;  les  autres  courts,  tronqués  au 
sommet ,  un  peu  serrés ,  et  s’élargissant 
graduellement  du  côté  extérieur  ;  massue 
ovale,  dont  les  articles  ne  sont  pas  distincts. 
Rostre  long,  assez  robuste,  cylindrique, 
arqué.  Yeux  oblongs,  déprimés.  Corselet 
oblong ,  tronqué  à  la  base  et  au  sommet , 
également  arrondi  et  élargi  sur  les  côtés, 
convexes  en  dessus  ;  écusson  médiocre , 
triangulaire.  Élytres  allongées ,  cylindriques, 
légèrement  échancrées  à  la  base ,  avec  les  an¬ 
gles  huméraux  obtus.  Tibias  un  peu  flexueux, 
muriqués  et  armés  d’un  crochet  robuste  du 
côté  interne. 

Ce  genre ,  qui  ne  figure  pas  dans  le  der¬ 
nier  Catalogue  de  M.  Dejean ,  ne  renferme 
qu’une  seule  espèce,  qui  se  trouve  dans  le 
Galam,  en  Afrique  :  VAor.  spadiceus  de 
Schuppel.  (DA 


AORTE.  Aorta ,  arleria  magna  [àopz\y 
aorte),  zool. — On  donne  ce  nom  à  la  princi¬ 
pale  artère  du  corps  des  animaux  qui  ont  un 
véritable  cœur  [Voy.  ce  mot),  et  l’on  désigne 
plus  particulièrement  sous  le  nom  de  vais¬ 
seau  dorsal  l’Aorte,  irrégulièrement  renflée, 
des  animaux  dépourvus  de  cœur.  Voyez 

VAISSEAU  DORSAL. 

L’Aorte  naît  le  plus  souvent  du  cœur, 
parcourt  les  régions  thoracique  et  abdomi¬ 
nale  ,  fournit  de  nombreuses  branches  aux 
organes,  et  présente  de  très  remarquables 
modifications  qui  sont  relatives  h  l’âge  et 
surtout  aux  diverses  classes  d’animaux  chez 
lesquels  on  l’étudie.  Dans  la  plupart  des 
vertébrés,  l’Aorte  se  recourbe  peu  après 
son  origine  du  cœur,  et  c’est  à  cette  por¬ 
tion,  plus  ou  moins  courbée  en  forme  de 
crosse,  que  les  anatomistes  ont  donné  le 
nom  de  Crosse  aortique  ou  de  Crosse  de 
P  Aorte.  Celle-ci  varie  de  disposition ,  de 
volume,  d’étendue ,  de  rapports,  de  nombre, 
et  même  d’usages ,  suivant  qu’on  l’étudie 
comparativement  chez  l’Homme ,  les  Mam¬ 
mifères  ,  les  Oiseaux ,  les  Reptiles ,  les 
Poissons  et  les  Invertébrés ,  aux  différents 
âges.  Dans  l’Homme  et  quelques  Mammi¬ 
fères,  la  crosse  naît  du  ventricule  gauche 
du  cœur,  se  recourbe  bientôt  et  se  dirige 
ordinairement  de  droite  à  gauche  pour  aller 
gagner  le  rachis.  Elle  fournit  :l°les  artères 
cardiaques,  qui  vivifient  le  cœur  ;  2°  l’artère 
brachio -céphalique  ou  innommée;  5°  la 
carotide  primitive  gauche  ;  4°  outre  ces 
deux  troncs,  chez  le  fœtus,  l’artère  thymi¬ 
que  ,  qui  quelquefois  naît  du  tronc  brachio¬ 
céphalique  ;  5°  enfin  la  sous-clavière  gau¬ 
che ,  qui  conduit  le  sang  à  la  tête,  au 
cou,  et  dans  les  membres  supérieurs.  Après 
cela,  l’Aorte  se  continue  le  long  des  vertè¬ 
bres,  et  donne,  dans  la  poitrine,  plusieurs 
petites  branches  q\ii  vont  se  rendre,  les 
antérieures  aux  bronches,  à  l’œsophage  et 
dans  le  médiastin  postérieur;  les  latérales 
ou  inter-costales ,  qui  fournissent  aux  mus¬ 
cles,  aux  cartilages  et  aux  os  du  thorax. 
Arrivée  dans  l’abdomen ,  l’Aorte  donne  suc¬ 
cessivement  les  artères  diaphragmatiques , 
le  tronc  cœliaque,  qui  envoie  une  branche 
à  l’estomac,  une  au  foie  et  la  troisième  à  la 
rate  ;  la  mésentérique  supérieure  et  la  mé¬ 
sentérique  inférieure ,  qui  se  distribuent 
aux  intestins  et  au  pancréas  ;  les  capsulaires 


636 


AOL1 


AGI 


et  les  rénales  ;  les  spermatiques  ;  les  lom¬ 
baires,  et  enfin  l'artère  sacrée  ,  moyenne  ou 
caudale,  elles  iliaques,  qui  envoient  des 
branches  dans  tous  les  organes  du  bassin  et 
aux  membres  inférieurs.  —  Chez  le  fœtus , 
les  iliaques  donnent  deux  artères  importan¬ 
tes  :  ce  sont  les  ombilicales.  Voy.  circula¬ 
tion  DU  SANG  CHEZ  LE  FOETUS. 

Dans  les  Oiseaux ,  la  crosse  de  l’Aorte  naît 
aussi  du  ventricule  gauche ,  et  est  plutôt  di¬ 
rigée  de  gauche  à  droite  que  de  droite  à 
gauche ,  comme  cela  a  lieu  pour  les  Mammi¬ 
fères.  Elle  se  continue  avec  l’Aorte  thoraci¬ 
que  et  ventrale ,  fournit  des  branches  aux 
organes  de  ces  deux  grandes  régions  du 
corps,  et  ne  présente  de  différence  réelle 
avec  l’xiorte  des  Mammifères  que  par  la  sub¬ 
division  plus  ou  moins  grande  ou  le  manque 
de  quelques  unes  des  branches. 

Dans  les  Reptiles ,  au  contraire ,  chaque 
ordre ,  chaque  groupe ,  pour  ainsi  dire  ,  pré¬ 
sente  une  remarquable  différence,  sous  le 
rapport  surtout  de  l’origine  et  de  la  distribu¬ 
tion  de  l’Aorte.  C’est  ainsi  que  chez  le  Cro¬ 
codile  on  trouve  deux  crosses;  mais  elles  ne 
proviennent  point  de  la  même  cavité  du 
cœur,  comme  on  le  croyait  avant  nos  re¬ 
cherches  sur  la  circulation  du  sang  chez  les 
vertébrés  :  la  gauche  naît  du  ventricule  droit  ; 
la  droite,  du  ventricule  gauche.  Ces  deux 
crosses  se  réunissent,  après  un  trajet  assez 
long,  pour  former  un  seul  tronc,  qui  est 
l’Aorte  proprement  dite.  Il  résulte  de  cette 
double  origine  des  crosses ,  de  leur  anasto¬ 
mose  et  de  l’existence  de  deux  ventricules 
bien  séparés  pour  le  cœur  des  Crocodiles , 
un  fait  physiologique  important  que  nous 
ferons  connaître  à  l’article  circulation. 

Les  Serpents  ont  aussi  deux  crosses  qui  se 
réunissent  pour  constituer  l’Aorte  ;  mais  ici 
l’une  et  l’autre  proviennent  d’une  source 
commune  :  c’est  parce  que  les  deux  ventri¬ 
cules  du  cœur,  chez  ces  animaux ,  commu¬ 
niquent  ensemble  au  moyen  de  plusieurs 
petits  trous  pratiqués  dans  l’épaisseur  de  la 
cloison  qui  les  sépare ,  et  par  une  large  ou¬ 
verture  inter- ventriculaire.  Toutefois,  des 
valvules  situées  à  l’orifice  de  celle-ci  peuvent 
modifier  le  cours  du  sang,  d’après  les  savan¬ 
tes  recherches  de  M.  le  professeur  Retzius. 

Dans  les  Tortues,  la  crosse  gauche  naît 
immédiatement  d’un  ventricule  unique  du 
cœur;  la  droite,  d’un  tronc  commun,  avec 


la  branche  qui  porte  le  sang  à  la  tête.  Ce 
tronc  lui-même  provient  du  ventricule  com¬ 
mun  ;  les  deux  crosses  ne  se  réunissent  pas 
par  leurs  troncs ,  mais  seulement  par  une 
grosse  branche  qui  se  détache  de  l’une 
d’elles. 

Chez  les  Lézards ,  la  structure  intérieure 
du  cœur  ressemble  à  celle  du  cœur  des  Tor¬ 
tues;  mais  la  disposition  des  crosses  est  dif¬ 
férente.  Deux  troncs  s’élèvent  du  ventricule 
commun  et  se  bifurquent  en  quatre  bran¬ 
ches  ,  qui  se  réunissent  deux  à  deux  bientôt 
après  leur  divis.,  de  sorte  que  chaque  tronc 
résultant  de  cette  union  se  trouve  être  for¬ 
mé  d’une  branche  de  chaque  tronc  primitif. 

Après  cette  singulière  disposition ,  les  deux 
crosses  se  réunissent  sur  la  ligne  médiane , 
et  constituent  l’Aorte  descendante. 

Dans  les  Poissons ,  ainsi  que  chez  les  Rep¬ 
tiles,  au  moment  de  leur  métamorphose,  le 
tronc  artériel  qui  s’élève  du  ventricule  uni¬ 
que  du  cœur  va  se  distribuer  aux  branchies, 
et  ne  se  continue  pas  d’une  manière  immé¬ 
diate  avec  l’Aorte  proprement  dite,  qui,  dans 
ce  cas ,  se  trouve  être  la  résultante  des  divers 
troncs  provenant  des  branchies. 

Dans  les  Mollusques  gastéropodes ,  au 
contraire ,  le  vaisseau  qui  s’élève  du  cœur 
distribue  le  sang  dans  tout  le  corps. 

Ce  sont  là  les  principales  variétés  qu’on 
observe  relativement  à  l’origine ,  à  la  dispo¬ 
sition  et  aux  rapports  de  l’Aorte.  —  Le  ré¬ 
sultat  de  ces  différences  anatomiques  sera 
mieux  apprécié  à  l’article  circulation. 

(M.  S.  A.) 

AO  MJ  S.  ins.  —  Voyez  aore. 

*  AOTUS  (  à  priv.  ;  ou?,  güto’s  ,  oreille  ). 
maim.  —  M.  de  Humboldt ,  dans  son  tra¬ 
vail  sur  les  Primates  américains ,  donnait 
ce  nom  à  un  petit  genre  de  la  famille  des 
Sapajous,  dont  l’esp.  type,  A.  trivirgatus 
(  Douroucouli  de  F.  Cuvier),  était  supposée 
privée  d’oreilles  externes ,  ou  n’en  avoir 
que  de  fort  petites.  De  nouvelles  observa¬ 
tions  ont  fait  voir  à  F.  Cuvier  et  Spix  que 
l’Aotus  avait  les  oreilles  aussi  distinctes  que 
les  autres  Sapajous.  Le  premier  a  dès  lors 
donné  aux  Aotus  le  nom  de  Nocthora ,  et 
le  second ,  celui  de  JSyctipithecus.  Le  Dou¬ 
roucouli  est ,  en  effet ,  un  animal  nocturne 
ou  crépusculaire.  Ses  dents  sont  au  nombre 
de  36 ,  comme  celles  des  Sapajous  ;  sa 
queue  est  entièrement  velue  et  non  prenan- 


APÀ 


APA 


637 


te  ;  son  crâne  a  quelques  rapports  avec  ce-  1  ms.  —  M.  Serville  avait  d’abord  employé 
lui  des  Saïmiris,  et  son  squelette,  figuré  ce  nom  dans  sa  Revue  méthodique ;  il  l’a 
par  M.  de  Blainville  dans  son  Ostéographie,  changé  en  Apachyia  dans  VHist.  des  Or- 
est  remarquable,  parce  que  les  vertèbres  thopt.  (suites  à  Buflon).  (Bl.) 


lombair.es  sont  plus  nombreuses  que  chez 
les  Sapajous  (huit  au  lieu  de  cinq).  (P.  G.) 

AOTUS,  Smith  {Ann.  ofBot.,  t.  I,  p. 
450  ;  Trans.  Linn.  Soc.,  vol.  IX  ,  p.  249  ) 
(  à  priv.  ;  ou; ,  coro; ,  oreille  ).  —  BOT.  PH. 

—  Genre  de  la  famille  des  Légumineuses , 
s. -ordre  des  Papilionacées,  tribu  des  Sopho- 
rées,  auquel  M.  R.  Brown  (in  Hort.  Keiv., 
2f  éd.,  vol.  III,  p.  14)  a  assigné  les  caract.  sui¬ 
vants  :  Calice  5-fide ,  2-labié ,  ébractéolé. 
Pétales  et  étamines  caducs.  Ailes  plus  cour¬ 
tes  que  la  carène.  Style  filiforme.  Légume 
2-valve ,  2-sperme.  Graines  non  strophiolées. 
Arbustes  (de  la  Nouvelle-Hollande  )  à  feuil¬ 
les  simples ,  linéaires ,  subulées ,  révolutées 
aux  bords,  éparses,  ou  subopposées,  ou  ver- 
ticillées-ternées.  Fleurs  jaunes ,  axillaires , 
solitaires.  On  connaît  5  ou  6  esp.:  VA.  vil- 
losa  Smith  (Bot.  Mag. ,  tab.  949).  —  Pul- 
tenœa  villosa  Andr.  (  Bot.  Rep.,  tab.  509  ). 

—  Pultenœa  ericoides  (Vent.  Malm. ,  tab. 
557  )  est  un  arbuste  très  élégant ,  qu’on  cul¬ 
tive  dans  les  collections  de  serre.  (Sp.) 

AOURADE  ou  AURADE.  poiss.  — 
Nom  de  la  Daurade  (  Chrysophrys  aurata , 
Cuv.,  Val.)  sur  presque  tout  le  littoral  de  la 
Méditerranée.  Voy.  daurade.  (Val.) 

*APACHYA  («  priv.;  rca/û; ,  épais),  ms. 

—  Genre  de  la  famille  des  Forficuliens ,  de 
l’ordre  des  Orthoptères  ,  établi  par  M.  Ser¬ 
ville  (Revue  méth.  de  V ordre  des  Orthopt.), 
et  regardé  par  tous  les  autres  entomologis¬ 
tes  comme  une  simple  division  du  g.  Forfi- 
cula.  Les  Apachya  sont  caractérisées  par 
un  corps  d’une  minceur  extrême ,  et  sur¬ 
tout  par  l’abdomen,  dont  le  dernier  segment 
est  très  grand  et  distinctement  échancré  de 
chaque  côté ,  et  l’arceau  supérieur  de  l’a¬ 
vant-dernier  prolongé  en  manière  de  fer 
de  lance.  La  seule  esp.  connue  est  VA.  de - 
pressa  (ForHcula  depressaV&ïï.  deBeauv.), 
du  royaume  d’Oware  en  Afrique.  (Bl.) 

*APACHYS  (  «  priv.  ;  épais),  ins. 

—  M.  Burmeister  (Handb.  der  Entom.),\ 
ayant  adopté  le  g.  Apachyus  de  M.  Serville 
comme  une  division  du  g.  Forficula,  en  a , 
avec  raison ,  ainsi  rectifié  l’orthographe. 

(Bl.) 

*APACHYUS  (  à.  priv.  ;  ircocü;,  épais).  I 


APACTIS  (?  à  priv.  ';  iraxro's  [icîixtoç]  8- 
justé  ,  fixé  ;  genre  incertain  ).  bot.  pii.  — 
Genre  formé  par  Thunberg ,  qui  lui  attri¬ 
buait  un  calice  corollacé ,  formé  de  4  sépa¬ 
les  obronds  ,  crénelés  ;  les  opposés  plus  lar¬ 
ges.  16  à  20  étamines.  XJn  ovaire  libre , 
surmonté  d’un  style  simple.  —Ce  genre  est 
trop  incomplètement  décrit  pour  pouvoir 
être  rapporté  à  une  des  familles  naturelles , 
et  entre  naturellement  dans  la  Dodécandrie 
(ou  Icosandrie)  monogynie  de  Linné.  L’au¬ 
teur  y  rapportait  un  arbre  du  Japon  ,  au¬ 
jourd’hui  indéterminé.  (C.  L.) 

*APAGYNE  (âir a£,  une  fois;  yuv/j,  fem¬ 
me).  bot.  —  Nom  proposé  par  M.  Desvaux 
pour  remplacer  celui  de  Monocarpique  , 
et  désigner  les  plantes  qui  ne  fructifient 
qu’une  seule  fois  ;  le  nom  de  Monocarpique 
ou  de  Monocarpien ,  ambigu  dans  ce  sens , 
devant  être  donné  seulement  à  celles  qui 
ne  portent  qu’un  seul  fruit.  (C.  d’O.) 

APALACHIIVE  (monts  Apalaches). 
bot.  ph.  —  Synonyme  vulgaire  de  Vîlex 
vomitoria  L.  (C.  L.) 

APALAT ,  APALATOU  (  noms 
caraïbes  ).  bot.  ph.  —  Noms  vulgaires  de 
quelques  espèces  du  genre  Crudia.  (Sp.) 

APALATOA,  Aubl.  Guian.  (nom  caraï¬ 
be).  bot.  ph.  —  Synon.  du  genre  Crudia, 
de  la  famille  des  Légumineuses.  (Sp.) 

*  APALOCHLAMYS  (ebroc>os,  mince; 
xXxp.ùç ,  tunique  ).  bot.  ph.  —  Ce  genre , 
qui  fait  partie  des  Composées ,  correspond  à 
la  troisième  section  des  Cassinia  de  M. 
Brown.  Il  a  pour  caract.  ;  Capitules  multi- 
flores  (10-16)  homogames;  fleurons  tubu¬ 
leux,  hermaphrodites.  Réceptacle  étroit, 
paléolé.  InYolucre  oblong,  formé  d’écailles 
épaissies  à  la  base,  scarieuses,  diaphanes, 
membranacées ,  conniventes  au  sommet. 
Anthères  dépourvues  d’appendices  basilai¬ 
res.  Fruit  obové,  court,  couronné  par  une 
aigrette  caduque,  uni-sériée,  à  soies  filifor¬ 
mes,  finement  barbellulées  de  la  base  au 
sommet.  — Ce  genre,  intermédiaire  entre 
les  Cassinia  et  VHumea,  se  compose  de  trois 
espèces  particulières  à  la  Nouvelle-Hollande. 
Les  feuilles,  décurrentes ,  couvertes  d’un 
duvet  blanc,  exhalent  une  odeur  particule 


638 


AP  A 


APA 


re  assez  forte  ;  les  fleurs ,  disposées  en  pani- 
eules  rameuses  à  minuscules  pendants,  par¬ 
tent  de  nombreux  capitules,  petits,  jaun⬠
tres  ou  fauves.  On  cultive  dans  les  jardins 
de  Botanique  IM.  Kerrii ,  Cassinia  spec- 
tabilis  lier.  (J.  D.) 

*  A  PA  LODË  RM  A  (&n  «>05,  mou,  molle; 
fêp/jiot,  peau  ).  ois.  —  Sous-genre  établi  par 
Swainson  dans  sa  famille  des  Trogonidæ  ou 
Couroucous  sur  le  Couroucou  narina  de 
Levaillant ,  et  que  nous  n’admettons ,  ainsi 
que  cet  auteur,  que  comme  sous-genre  du 
genre  couroucou.  Voy.  ce  mot.  (Lafr.) 

*APALXJS  (  outcdos,  mou),  iss.  —  Gen¬ 
re  de  Coléoptères  hétéromères,  famille  des 
Cantharidées  de  Latreiile ,  qui  répond  à 
celle  des  Yésicants  de  MM.  Duméril  et  De- 
jean.  Ce  genre ,  établi  par  Fabricius  et  ad¬ 
opté  par  tous  ies  entomologistes,  est  carac¬ 
térisé  ainsi  par  cet  auteur  :  Palpes  filifor¬ 
mes,  égaux;  mâchoires  cornées,  uniden- 
tées;  languette  membraneuse,  tronquée  et 
entière.  Il  a  pour  type  une  espèce  fort  rare 
de  la  Suède ,  le  Meloë  bimaculé  de  Linné 
(  Apalus  bimaculatus  Fabr. ,  Pyrochroa 
bimaculata  Degéer),  auquel  sont  venues  se 
réunir  depuis  d’autres  espèces  que  Fabri¬ 
cius  11’a  pas  connues.  M.  Dejean  en  men¬ 
tionne  cinq  dans  son  dernier  Catalogue,  y 
compris  celle  que  nous  venons  de  nommer. 
Nous  n’en  citerons  qu’une ,  qu’il  nomme 
A.  dimidiatus  ,  et  qui  est  du  Sénégal. 
Quant  à  VA.  A-maculatus  de  Fabricius  ,  il 
appartient  au  g.  Tetraonyx  Latr.  Voy.  ce 
mot.  (D.) 

*  APALUS  (cbroJos,  mince,  grêle),  rot. 

pii.  —  Syn.  de  Blennosperma,  Less.  Voy. 
ce  mot.  (J.  D.) 

APALYTRES  ou  MOLLIPEXAES 
(  à ir«), os  y  mou  ;  vzpov  ,  élytre  ).  INS.  — 
Nom  donné  par  M.  Duméril  à  la  dixième 
famille  des  Coléoptères  pentamères ,  qu’il 
caractérise  ainsi  :  Elytres  molles  ;  corselet 
aplati  ;  antennes  en  fil  variable.  Cette  fa¬ 
mille  ,  qui  correspond  à  celle  des  Malaco- 
dermes  de  Latreiile,  se  compose,  suivant 
M.  Duméril ,  des  g.  Drilus ,  Lycus,  Lampy- 
ris,  Malachus,  Téléphorus ,  Omalisus,  Me- 
lyris  et  Cyphon.  Voy.  ces  mots.  (D.) 

*  AP  AME  A  (  nom  d’une  ancienne  ville 
de  Syrie  ).  ins.  —  Genre  de  L’ordre  des 
Lépidoptères  ,  famille  des  Nocturnes ,  tribu 
des  Noctuélites,  établi  par  Ochsenheimer  et 


Treistchke ,  et  adopté,  avec  quelques  modi¬ 
fications  ,  par  M.  Boisduval ,  dans  son  Index 
methodicm  Lepidopt.  Europ. ,  et  par  M. 
Guénée  dans  son  Essai  sur  une  nouvelle 
classification  de  Noctuélites.  Voici  les  ca- 
ract.  que  ce  dernier  lui  assigne  :  Chenilles 
lisses  ,  cylindriques  ,  rases ,  à  tête  assez 
grosse ,  un  peu  rétractile.  Elles  vivent  de 
plantes  basses  ou  de  graminées ,  et  se  reti¬ 
rent  parfois  dans  leurs  tiges.  Chrysalides 
cylindrico-coniques ,  luisantes,  à  peau  min¬ 
ce  ,  renfermées  dans  des  coques  légères  à  la 
surface  de  la  terre  ou  entre  les  mousses  et 
les  feuilles  sèches. —  Insectes  parfaits  :  An¬ 
tennes  filiformes  ou  subcrénelées  dans  les 
mâles. 'Palpes  dépassant  peu  la  tête,  droits 
ou  peu  remontants  ;  leur  dernier  article  as¬ 
sez  court ,  nu.  Thorax  velu ,  peu  carré , 
ayant  une  petite  crête  bifide  derrière  le 
collier,  et  une  autre  à  sa  jonction  avec 
l’abdomen  ;  celui-ci  dépassant  les  ailes  in¬ 
férieures  ,  souvent  crêté ,  même  dans  les 
mâles.  Ailes  supérieures  arrondies  au  bord 
terminal ,  subdentées ,  n’ayant  des  taches 
ordinaires  que  la  réniforme  de  bien  distinc¬ 
te  ;  les  lignes  assez  bien  marquées  ,  surtout 
l’anté-terminale ,  qui  circonscrit ,  entre  elle 
et  la  frange ,  un  espace  toujours  plus  fon 
cé  que  la  couleur  du  fond. 

Ce  genre  renferme  15  esp.  suivant  Treist¬ 
chke  ,  et  13  seulement  suivant  M.  Gué- 
née,  qui  les  divise  en  trois  groupes ,  de  cha¬ 
cun  desquels  nous  en  citerons  une ,  savoir  : 
PA.  nictitans  Linn.,  1M.  latruncula  Var., 
strigilis  Linn.,  et  PA.  didywa  Borlthau- 
sen.  —  Cette  dernière  est  une  des  plus 
communes  et  offre  plusieurs  variétés  telle¬ 
ment  tranchées ,  que  Hubner  en  a  fait  au¬ 
tant  d’espèces  différentes.  Consultez  cet  au¬ 
teur,  ainsi  que  VHist.  natur.  des  Lepidopt. 
de  France,  ou  toutes  les  Apamea  connues 
sont  figurées.  (R.) 

APARGIA  (ànotpyix,  nom  grec  d’une 
plante  qui  nous  est  inconnue),  bot.  ph.  -r- 
Genre  des  Composées,  tribu  des  Chicoracées, 
qui  a  pour  caract.  :  Capitules  multiflores. 
Involucre  composé  d’écailles  1-sériées ,  à  la 
base  desquelles  on  en  remarque  d’accessoi¬ 
res  beaucoup  plus  courtes.  Réceptacle  nu. 
Fruits  semblables  entre  eux  ,  cylindracés  et 
légèrement  atténués  au  sommet  ;  l’aigrette  , 
bisériée ,  très  blanche,  se  compose  de  soies 
plumeuses ,  toutes  de  même  nature.  —  Le 


AP  A 


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639 


genre  Apargici ,  autrefois  fort  nombreux  on 
espèces,  se  trouve  réduit  aujourd’hui  au 
seul  A.  Taraxaci,  qui  croît  dans  les  prai¬ 
ries  des  plus  hautes  Alpes  du  Dauphiné  et 
de  l’Autriche.  (J.  D.) 

APARÏÏVE,  Tourn.  —  Mœnch.  —  Neck. 
(âicxpûy ,  caille-lait),  bot.  pu.  —  Double 
emploi  du  genre  Galium,  de  la  famille  des 
ttubiacées.  M.  Reichenbach  et  M.  de 
Candolle  groupent  sous  ce  nom  tous  les  Ga- 
lium  annuels.  _  (Sp.) 

*  APARINÉES.  Aparineœ ,  Link.  — 
bot.  ph.  —  Syn.  de  la  tribu  des  Stellatœ , 
de  la  famille  des  Rubiacées.  (Sp.) 

*APARISTHMIUM  («  priv.;  icxpLad/jux, 
glandes),  bot.  pii.  —  L 'Herbier  de  Ri¬ 
chard  rapprochait ,  sous  le  nom  de  Conce- 
veibum ,  le  Conceveïba  d’Aublet ,  connu 
seulement  par  ses  fleurs  femelles ,  et  une 
autre  Euphorbiacée  voisine ,  dont  les  femel¬ 
les  différaient  cependant  par  leur  calice  dé¬ 
pourvu  de  glandes ,  et  dont  les  mâles  pré¬ 
sentes  permettaient  de  compléter  le  caract. 
générique.  Nous  avions  donc  cru  devoir  les 
réunir  provisoirement  en  un  seul  genre , 
tout  en  exprimant  des  doutes  qui  ont  paru 
suffisants  à  M.  Endlicher  pour  distinguer 
du  Conceveiba  Aubl.  notre  Conceveibum 
sous  le  nouveau  nom  dAparisthmium.  Ses 
caract.  sont  :  Des  fleurs  dioïques  ;  dans  les 
mâles,  un  calice  triparti ,  hors  duquel  font 
saillie  3-4  étamines  soudées  inférieurement 
par  leurs  filets ,  à  anthères  introrses  et  ad-- 
nées  ;  dans  les  femelles  ,  un  calice  dépourvu 
de  glandes,  quinquéfide  ;  un  ovaire  surmon¬ 
té  de  trois  styles,  dont  la  face  interne  est 
toute  hérissée  de  papilles  stigmatiques,  et 
comme  plumeuse ,  à  trois  loges  chacune  1- 
ovulée,  et  devenant ,  à  la  maturité  ,  une  cap¬ 
sule  à  trois  coques.  La  seule  espèce  connue 
est  un  arbre  de  la  Guyane ,  à  feuilles  alter¬ 
nes,  simples,  dentées,  portées  sur  un  long 
pétiole  qu’accompagnent  à  sa  base  deux  sti¬ 
pules  ;  à  fleurs ,  les  mâles  pelotonnées  ,  les 
femelles  situées  une  à  une  sur  des  épis  axil¬ 
laires  ou  terminaux ,  solitaires  ou  fascicu- 
lés.  Voy.  Ad.  Jussieu,  Euphorb. ,  p.  42, 
tab.  14,  fig.  42  A.  (Ad.  Juss.) 

*APARTIUM,  Neck.  bot.  pii.  — Syn. 
du  g.  Spartium ,  de  la  famille  des  Légumi¬ 
neuses.  (Sp.) 

*  APATANTIIUS  (dit a-ràu>,  je  trompe  ; 
xv0o{,  fleur;  fleur  qui  induit  en  erreur). 


bot.  pii.  —  Go  genre  a  été  décrit  par  Yi- 
viani  dans  sa  Fl.  Libyca,  mais  d’une  ma¬ 
nière  tellement  incomplète ,  que  Cassini  et 
M.  de  Candolle  l’ont  laissé  dans  les  gen¬ 
res  non  classés ,  tout  en  croyant  cependant 
pouvoir  le  considérer  comme  une  espèce 
c VHieracium .  Cette  plante  ,  qui  a  le  port  de 
VII.  pilosella ,  est  originaire  des  montagnes 
de  la  Cyrénaïque.  (J.  D.) 

APATE  (à*«Tï) ,  ruse ,  fraude  ).  ins.  — 
Nom  donné  par  Fabricius  à  un  genre  de  Co¬ 
léoptères  tétramères  ,  famille  des  Xylopha¬ 
ges  ,  que  Geoffroy  avait  créé  avant  lui  sous 
la  dénomination  de  Boslriche.  Bien  que  ce 
dernier  nom  eût  dû  prévaloir  à  raison  de 
son  antériorité  ,  cependant  tous  les  entomo¬ 
logistes  ,  à  l’exception  d’Olivier  et  do  La- 
trcille ,  ont  adopté  celui  dApcite ,  en  trans¬ 
portant  ,  comme  Fabricius ,  le  nom  de  Bos - 
triche  à  des  Insectes  d’un  autre  genre. 
Geoffroy  caractérise  ainsi  le  genre  dont  il 
s’agit  :  Antennes  en  masse  composées  de 
trois  articles  ;  rostre  nul  ;  corselet  cubique, 
dans  lequel  la  tête  est  cachée,  tarses  nuis  et 
épineux.  Latreille  le  place  dans  sa  tribu  des 
Bostrichins  et  lui  assigne  pour  caract.  di¬ 
stinctifs  :  Palpes  filiformes  ;  mâchoires  à 
deux  lobes  ;  massue  des  antennes  perfoliée 
ou  en  scie ,  quelquefois  pectinée  ;  corps  al¬ 
longé  ,  convexe  ;  corselet  élevé ,  globuleux 
ou  cubique. 

Ce  genre  diffère  des  Scolytes  par  les 
antennes  et  les  tarses ,  et  des  Psoas  par  la 
forme  du  corps  et  le  nombre  des  lobes  des 
mâchoires. 

Les  larves  des  Apates  ont  le  corps  mou  , 
un  peu  renflé ,  courbé  en  arc  ;  il  est  muni 
de  six  pattes  et  d’une  tête  écailleuse  ;  celle- 
ci  est  année  de  deux  mâchoires  ,  très  solides 
et  tranchantes.  Ces  larves ,  comme  celles 
des  Vrillettes  ,  vivent  dans  le  bois  mort,  où 
elles  tracent  des  chemins  tortueux  ,  qu'elles 
remplissent  de  leurs  excréments ,  qui  res¬ 
semblent  à  de  la  sciure  de  bois.  Ce  n’est 
qu’après  avoir  vécu  ainsi  deux  ans  environ  , 
que,  parvenues  â  toute  leur  taille,  elles  se 
changent  en  nymphe  dans  une  coque  com¬ 
posée  de  poussière  de  bois  et  d’un  peu  de 
matière  soyeuse ,  d’où  l’insecte  parfait  sort 
au  printemps  suivant. 

Les  Apates  ne  se  trouvent  jamais  sur  les 
fleurs  ni  sur  les  arbres  sains  ;  mais  on  les 
rencontre  souvent  sur  les  bois  morts ,  sur 


640 


APA 


les  écorces  à  demi  pourries  et  sur  les  bois 
anciennement  coupés. 

Ce  genre  est  aujourd’hui  très  nombreux 
en  espèces;  M.  Dejean,  dans  son  dernier. Ca¬ 
talogue  ,  en  mentionne  62  ,  dont  45  sont 
exotiques.  Parmi  celles  d’Europe  ,  nous  ci¬ 
terons  VA.  capucina  Fabr.,  Bostrich.  ca¬ 
pucine  Oliv.,  ou  Dermestes  id.  de  Linné, 
qui  peut  être  considéré  comme  type  du  g. 
Cette  espèce  est  très  commune  aux  environs 
de  Paris,  et  a  été  figurée  par  Geoffroy  et 
Schœffer.  __  (D.) 

*  APATÈLE.  Apatela  ,  trom¬ 

peur).  ins.— G.  de  l’ordre  des  Lépidoptères, 
famille  des  Nocturnes ,  établi  par  Stéphens 
aux  dépens  du  g.  Acronycta  d’Ochsenhei- 
mer,  et  qu’il  place  dans  sa  tribu  des  Noc- 
tuides.  Ce  g.,  qu’il  n’a  fait  qu’indiquer  dans 
son  Catalogue  des  insectes  de  l’Angleterre  , 
ne  comprend  que  5  esp.,  les  A.  leporina, 
bradyporina  et  aceris.  Voy.  le  g.  Acro¬ 
nycta.  (P.) 

*APATELIA,  de  Cand.  (  Prodr.,  t.  I, 
p.  526  )  (cmtoctïi Mç ,  trompeur  ).  bot.  pii.  — 
Synon.  (suivant  M.  Cambessèdes ,  Mém.  sur 
T ernstrémiacées  )  du  g.  Saurauja ,  Willd. 

(Sp.) 

*  APATEUM  (  cwrarâoü ,  je  trompe  ).  ins. 
—  G.  de  Coléoptères  pentamères ,  famille  des 
Sternoxes,  tribu  des  Buprestides,  établi  par 
M.  Maximilien  Spinola ,  qui  lui  donne  pour 
caract.  (Ann.  de  la  soc.  ent.,  t.  VI ,  p.  120)  : 
Prosternum  sans  dépression  ;  bord  antérieur 
fortement  échancré ,  comme  dans  les  Poly- 
bothris  ;  appendice  présternal  rebordé  dans 
toute  sa  longueur  ,  légèrement  atténué  près 
de  son  extrémité  ;  extrémité  arrondie ,  re¬ 
couvrant  le  milieu  du  mésosternum  et  at¬ 
teignant  le  métasternum  ;  celui-ci  largement 
évasé  pour  recevoir  l’extrémité  du  proster¬ 
num.  Épimères  sinueux ,  notamment  élar¬ 
gis  après  l’insertion  des  hanches  postérieu¬ 
res  ,  un  peu  échancrés  au  dessus  d’elles. 
L’auteur  a  donné  h  ce  genre  le  nom  d \ipa- 
teum ,  parce  que  l’espèce  unique  sur  lequel 
il  le  fonde  simule  l’habitus  d’un  Psiloptère. 

: 

Cette  esp.  est  le  Buprestis  calceata  (Klug, 
Ins.  mad.,  n°  47 ,  tab.  11,  fig.  5).  (D.) 

APATHIQUES  (Animaux),  zogl.  — 
Lamarck  a  donné  ce  nom  aux  Zoophythes 
ou  Animaux  rayonnés  de  Cuvier ,  qu’il  con¬ 
sidérait  comme  dépourvus  d’organes  de  sen¬ 
sation  ,  et  n’ayant  même  pas  le  sentiment  | 


APA 

de  leur  existence.  Ce  nom  n’a  pas  été  ad¬ 
opté.  (C.  d’O.) 

*  APATHUS  (&ta0vjs ,  qui  ne  se  donne 

aucune  peine),  ins.  —  Genre  de  la  famille 
des  Mellifères ,  groupe  des  Bombites ,  de 
l’ordre  des  Hyménoptères ,  établi  par  M. 
Newmann,  et  adopté  par  M.  Westwood 
(Gener.  synops.  of  ail  the  Brit.  gen.)  pour 
quelques  esp.  indigènes,  très  voisines  des 
Bourdons  proprement  dits  ( Bombus ) ,  dont 
elles  ne  diffèrent  essentiellement  que  par 
les  jambes  postérieures ,  privées  d’organes 
propres  à  la  récolte  du  pollen.  Le  type  de 
ce  genre ,  qui  correspond  à  celui  de  Psy- 
thirus  Lep.  S.-Farg.  (Voy.  ce  mot),  est  VA. 
rupestris  (Apis  rupestris  Fab.  ),  espèce 
commune  en  Europe.  (Bl.) 

APATSTE  (  cbr-arcbü,  je  trompe  ;  à  cau¬ 
se  des  erreurs  nombreuses  auxquelles  cette 
substance  a  donné  lieu),  min.  — Nom  don¬ 
né  par  Werner  à  une  partie  des  variétés  de 
la  Phosphorite  ou  du  Phosphate  de  chaux 
naturel ,  et  que  M.  Beudant  a  étendu  à  toute 
l’espèce.  Voy.  phosphates  et  piiospho- 
rite.  (Del.) 

*APATITI  A,  Hamilt.  (Prod.  Flor.  Ind. 
occid.  42  )  (  àicscrv) ,  tromperie  ).  bot.  ph. 
—  Sous-genre  de  la  famille  des  Mélastoma- 
cées,  fondé  sur  le  Blakea  quinquenervis 
Aubl.  Il  ne  paraît  différer  essentiellement 
des  autres  Blakea  qu’en  ce  que  les  fleurs 
sont  à  8  ou  9  pétales.  (Sp.) 

*  APATOMYZE.  Apatomyza  (  «ir àzy  , 

ruse  ;  mouche),  ins.  —  Genre  de  l’or¬ 
dre  des  Diptères ,  division  des  Brachocères, 
subdivision  des  Tétrachœtes,  famille  de  Ta- 
nystomes ,  tribu  des  Bombyliens  ,  établi  par 
Wiedmann  et  adopté  par  Latreille  (  Fam. 
natur.  ) ,  ainsi  que  par  M.  Macquart ,  qui 
lui  assigne  les  caract.  suivants  :  Trompe 
une  fois  plus  longue  que  la  tête  ;  palpes 
saillants  de  deux  articles  distincts  ;  premier 
article  des  antennes  allongé  ;  troisième  su- 
bulé ,  comprimé  ;  style  peu  distinct  ;  abdo¬ 
men  allongé,  cylindracé;  pieds  longs,  ailes 
couchées.  Deux  espèces  exotiques ,  l’une  du 
Cap ,  et  l’autre  de  l’Amérique  du  Nord 
(Géorgie) ,  composent  ce  genre  ,  dont  le 
nom  (  Apatomiza ,  mouche  trompeuse  ) 
indique  la  ressemblance  apparente  de  ces 
diptères  avec  les  Therèves ,  genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Brachystomes.  (D.) 

*APATUHA  («ico,  sans;  ow/>«,  queue). 


APA 


APE 


ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Coléoptères 
pentamères,  famille  des  Sternoxes,  tribu 
des  Buprestides,  établi  par  MM.  Delaporte  et 
Gory,  qui  lui  donnent  les  caract.  suivants  : 
Palpes  maxillaires  de  trois  articles  visibles  : 
le  premier  allongé,  presque  cylindrique, 
conique  ;  le  deuxième  un  peu  arqué  ;  le 
troisième  en  ovale  allongé.  Palpes  labiaux 
de  deux  articles  visibles  :  le  premier  cylin¬ 
drique  ;  le  deuxième  ovalaire ,  un  peu  ren¬ 
flé.  Labre  en  demi-cercle,  un  peu  cilié  en  a- 
vant.  Menton  large ,  transversal.  Lèvre  poin¬ 
tue  en  avant ,  un  peu  ciliée.  Mâchoires  à  lobe 
externe  allongé,  ovalaire,  droit;  l’interne 
petit  et  pointu.  Antennes  à  premier  article 
gros ,  renflé  ;  le  deuxième  court  ;  le  suivant 
allongé ,  conique  ;  les  autres  triangulaires. 
Tarses  antérieurs  un  peu  élargis  ,  à  3  pre¬ 
miers  articles  égaux  ,  triangulaires  ;  le  pé¬ 
nultième  très  court ,  prolongé  de  chaque 
côté  en  une  pointe  aiguë  ;  les  postérieurs 
semblables,  mais  plus  allongés;  le  premier 
article  très  long. 

Ce  genre  a  pour  type  VApat.  appendicu- 
lata,  Fabr. ,  que  M.  Dejean  rapporte  au 
genre  Phœnops  ,  Mégerle  ,  dans  son  dernier 
Catalogue.  Voy.  ce  mot. 

JS ota.  Si  le  genre  dont  il  est  ici  question 
est  conservé ,  il  faudra  en  changer  le  nom  : 
car  celui  d ''Apatura,  que  les  auteurs  lui  ont 
donné,  a  été  appliqué  depuis  long-temps 
par  Fabricius  à  un  genre  de  Lépidoptè¬ 
res  diurnes ,  et  forme  d’ailleurs  contresens 
avec  le  nom  de  l’espèce  qui  lui  sert  de  type. 

(D.  et  Ch.) 

A  PATUIIA  (  dicd ,  sans;  ov/où,  queue). 
ins.  —  Genre  de  l’ordre  des  Lépidoptères  , 
famille  des  Diurnes ,  tribu  des  Nymphali- 
des ,  créé  par  Fabricius,  et  réuni  au  genre 
Nymphale  par  Latreille  ,  mais  qui  nous  pa¬ 
raît  devoir  en  être  séparé,  et  auquel  nous 
assignons  les  caractères  suivants ,  dans  no¬ 
tre  Catalogue  méthodique  des  Lépidoptères 
d’Europe  :  Antennes  de  la  longueur  du  corps, 
se  formant  insensiblement  en  une  massue 
fusiforme  ,  plus  renflée  que  dans  les  g.  Li- 
menitis  et  Nymphale.  Palpes  plus  longs  que 
la  tête,  connivents  vers  leur  extrémité,  avec 
leur  dernier  article  nu  et  très  aigu  ;  les  deux 
premiers  articles  plutôt  squammeux  que 
velus.  Tête  un  peu  plus  étroite  que  le  cor¬ 
selet.  Corselet  robuste ,  et  presque  aussi 
long  que  l’abdomen.  Ailes  sinuées  et  denti- 


641 

culées  ;  les  inférieures  dépourvues  de  queue. 
Chenilles  limaciformes ,  ayant  la  tête  sur¬ 
montée  de  deux  cornes  divergentes ,  et  deux 
petites  pointes  anales  conniventes.  Chrysa¬ 
lides  comprimées  latéralement ,  avec  le  dos 
renflé ,  caréné ,  et  la  tête  bifide.  Ce  genre 
ne  renferme  en  Europe  que  deux  espèces 
vulgairement  connues  sous  le  nom  de  grand 
et  de  petit  Mars,  Apat.  iris  et  Apat.  ilia, 
Fabr.  Ce  sont  deux  de  nos  plus  beaux  Pa¬ 
pillons  ,  dont  le  fond  de  la  couleur  en  des¬ 
sus  ,  chez  les  mâles ,  paraît  ou  d’un  noir 
brun  ou  d’un  bleu  très  vif,  suivant  l’aspect 
de  la  lumière ,  avec  des  taches  blanches  qui 
sont  souvent  lavées  d’orangé  dans  la  se-^ 
conde  espèce.  L'Ap.  iris  n’habite  que  les 
grands  bois  un  peu  humides  ;  YAp.  ilia  se 
trouve  à  la  fois  dans  les  bois  et  les  prairies 
bordées  de  saules.  (D.) 

*  APATURIA  (àrtâ-wyî ,  opoç, ,  bâtard). 
bot.  ph.  —  Genre  de  la  famille  des  Or- 
chidacées ,  tribu  des  Epidendrées ,  formé 
par  Lindley  [Orchid.  130) ,  et  ainsi  caracté¬ 
risé  :  Divisions  externes  du  périgone  pu- 
bescentes,  étalées;  les  latérales  quelquefois 
plus  grandes  ,  obliques  à  la  base  ;  les  inter¬ 
nes  plus  étroites.  Labelle  onguiculé  ,  articu¬ 
lé  avec  la  base  plus  ou  moins  allongée  du 
gynostème ,  ventru  à  son  point  d’insertion , 
charnu ,  trilobé  au  sommet,  relevé  de  crêtes 
au  disque.  Gynostème  cylindrique ,  clavi- 
forme,  arqué,  à  clinandre  ailé.  Anthère  4- 
8-loculaire.  Pollinies.  —  Les  Apaturia  sont 
des  plantes  herbacées  de  l’Inde ,  épigées , 
aphylles,  à  scapes  embrassées  par  des  squam- 
mes  scarieuses,  filamenteuses;  à  bractées 
membranacées ,  à  inflorescence  en  grappes 
penchées,  pubescentes.  (C.  L.) 

APEIBA,  Aubl.  ( Guian .,  t.  I ,  p.  538, 
tab*  213-216  )  (  nom  caraïbe  ).  —  Oxytan- 
drwm,  Neck.  —  Sloanea,  Loeffl.  —  Auhle- 
tia ,  Schreb.  bot.  ph.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Tiliacées.  M.  Kunth  {in  Humb.  et 
Bonpl.,  Nov.  Gen.  et  Spec.  V,  p.  347  )  lui 
assigne  pour  caract.  :  Calice  de  4  ou  5  sé¬ 
pales  lancéolés,  colorés.  Pétales  4  ou  5 , 
obovales,  ou  lancéolés ,  aussi  longs  que  le 
calice  ,  ou  plus  longs ,  convolutés  en  pré¬ 
floraison.  Étamines  très  nombreuses  ;  filets 
filiformes,  libres;  anthères  lancéolées-té- 
tragones ,  basifixes ,  2-thèques  ,  longitudi¬ 
nalement  déhiscentes ,  surmontées  d’un  ap¬ 
pendice  membraneux.  Ovaire  8-ou  pluri-lo* 

41 


« 


T.  I. 


(m 


APE 


salaire ,  non  stipité  ;  loges  multï-ovulées. 
Ovules  anatropes ,  multi-sériés ,  subhorizon¬ 
taux  ,  attachés  à  l’angle  interne  des  loges. 
Style  indivisé,  épaissi  Yers  le  sommet,  ter¬ 
miné  en  stigmate  infondibuliforme,  denticu- 
lé.  Caps,  tuberculeuse  ou  spinelleuse,  coria¬ 
ce,  orbiculaire,  déprimée,  ombiliquée,  8-  ou 
pluri-loculaire;  loges  polyspermes  ,  remplies 
d’une  substance  pulpeuse.  Graines  nidulan- 
tes,  petites,  ovoïdes;  test  crustacé;  raphé 
inapparent  ;  chalaze  épaisse,  terminale.  Em¬ 
bryon  rectiligne,  axile  dans  un  périsperme 
charnu.  Cotylédons  plans,  foliacés;  radi¬ 
cule  cylindracée,  centripète.  —  Arbres  ou 
arbrisseaux  (  habitant  l’Amérique  équato¬ 
riale)  ;  feuilles  très  entières  ou  dentelées , 
alternes ,  courtement  pétiolées ,  discolores , 
couvertes  d’une  pubescence  étoilée  ;  stipu¬ 
les  latérales  ,  géminées  ,  caduques  ;  pédon¬ 
cules  terminaux  et  oppositifoliés ,  dichoto- 
mes  ou  trichotomes ,  multiflores ,  bractéo- 
lés  ;  fleurs  jaunes  ou  verdâtres.  On  en  con¬ 
naît  9  espèces.  (8p.) 

*APENIULA  (Legonzia,  Dur.,  fl.  Bury). 
bot.  pii.  —  Genre  de  la  famille  des  Cam- 
panulacées- campanulées ,  formé  par  Nec- 
ker,  et  réuni  en  synonymie  et  comme  sous- 
genre  au  g.  Specularia  de  Heister,  avec  ces 
caract.  distinctifs  :  Tube  calicinal  allongé , 
prismatique ,  anguleux.  Capsule  déhiscen¬ 
te  près  du  sommet,  vers  le  limbe  du  calice. 
Graines  ovoïdes.  —  Quelques  esp.  propres 
à  l’ancien  Continent.  (C.  L.) 

APE  R.  mam.  —  Nom  latin  du  san¬ 
glier.  Voy.  ce  mot.  (C.  d’O.) 

APERA  (  à.  priv.;  v:\pu  ,  sac),  bot.  ph. 
—  Genre  de  la  famille  des  Graminées,  for¬ 
mé  par  Palissot  de  Beauvois,  et  réuni,  com¬ 
me  synonyme,  au  genre  Agrostis  de  Linné. 

(C.  L.) 

A  PERE  A.  mam.  —  Nom  donné  au  Co¬ 
chon  d’Inde.  Voy.  cobaye.  (C.  d’O.) 

A  PÉRI  A  N  T  II ACÉE  S  (  à  priv.;  *  spii 
autour  ;  «y 005,  fleur),  bot.— M.  deMirbel  a 
donné  ce  nom  à  la  famille  des  Cycadées , 
formée  des  Cycas  et  des  Zamia,  parce  que 
les  fleurs  des  plantes  qui  la  composent  sont 
dépourvues  d’enveloppes  florales  ou  de  pé- 
rianthe.  (G.  d’O.) 

APËRISPERMÉ  (a  priv.;  «tpi,  au¬ 
tour  ;  cKépyx,  graine  ;  dépourvu  de  périsper¬ 
me  ).  bot.  —  Se  dit  d’une  graine  ou  d’un 
embryon  qui  manque  de  périsperme  ,  com- 


APH 

me  cela  se  voit  dans  la  Salsola  tragus. 

(C.  D’O.) 

*  A  PE  R I  ST  O  AI  É  ES  (  «  priv.;  «épia tg- 
yoç ,  péristome  ).  bot.  cr.  —  On  donne 
cette  épithète  aux  Mousses  dont  la  capsule 
a  son  orifice  nu  ou  privé  de  péristome. 

(C.  M.) 

APÉTALES  (  «priv.;  nérxïov ,  pétale). 
bot.  —  Tournefort  a  désigné  sous  ce  nom 
la  dix-huitième  classe  de  sa  méthode ,  qui 
renferme  les  arbres  dont  les  fleurs  sont  dé¬ 
pourvues  de  corolle.  M.  de  Jussieu  en  a  fait 
une  des  trois  grandes  sections  des  Dicotylé¬ 
dones.  (C.  d’O.) 

*  APÉTALIE  («  priv.  ;  firsroàov,  pétale). 

bot.  —  Nom  d’une  des  grandes  divisions 
de  la  Méthode  botanique  de  M.  de  Jussieu  , 
qui  comprend  toutes  les  plantes  dicotylédo¬ 
nes  apétales.  (C.  d’O.) 

*  APÉTALÏFLORES  ( apetalus ,  apé¬ 
tale  ;  flos ,  fleur  ).  bot.  —  Épithète  donnée 
par  M.  H.  Cassini  à  la  calathide  et  à  la  cou¬ 
ronne  des  plantes  de  la  classe  des  Synanthé- 
rées  quand  elles  sont  composées  de  fleurs 
apétales.  Ex.  :  les  calathides  féminiflores  de^ 
Xanthiwn ,  la  couronne  des  Gymnostyles . 

(C.  D’O.) 

APHACA,  Tourn.  (  d<pa.xi j ,  sorte  de 
gesse;  en  latin  aphaca j  nom  employé  par 
les  Botanographes  anciens  pour  désigner 
certaines  Légumineuses),  bot.  ph.  —  Sec¬ 
tion  du  g.  Lathyrus ,  L.,  de  la  famille  des 
Légumineuses,  constituée  par  le  Lathyrus 
Aphaca,  L.,  et  caractérisée  par  des  feuilles 
réduites  la  plupart  à  des  vrilles  filiformes  , 
mais  accompagnées  de  grandes  stipules  fo¬ 
liacées  ,  hastiformes-ovales.  (Sp.) 

APHÆNA  (  d  priv.  ;  fxhû ,  je  brille  ). 
ins.  —  Syn.  d ''Aphana.  M.  Guérin  avait  é- 
tabli  ce  g.  sous  le  nom  d 'Aphæna ,  et  c’est 
d’après  la  rectification  grammaticale  faite 
par  M.  Burmeister  qu’il  a  été  changé  en  ce¬ 
lui  d'1  Aphana.  M.  Spinola  (  Essai  sur  les 
Fulqorelles  )  a  adopté  l’orthographe  de  M. 
Guérin.  (Bl.) 

*  APIIÆXÆ  GEMÏNÆ.  ins.  —  Le 
savant  M.  Spinola  (  Essai  sur  les  Fulg.  ) 
emploie  cette  dénomination  pour  désigner 
une  petite  division  établie  dans  le  g.  Apha¬ 
na  ou  Aphæna  ,  sur  les  espèces  qui  n’ont 
point  du  tout  de  protubérance  céphalique. 

(Bl.) 

APIIANA  (  âyy.'A}ç ,  sombre  ,  obscur  ). 


APH 


AP  H 


643 


ins.  —  Genre  de  la  famille  des  Fulgo- 
riens ,  de  l’ordre  des  Hémiptères ,  sec¬ 
tion  des  Hétéroptères ,  établi  par  M.  Guérin 
(  \royage  aux  Indes  orient,  de  Bellanger), 
et  adopté  maintenant  par  tous  les  ento¬ 
mologistes.  Ce  genre  est  principalement  ca¬ 
ractérisé  1°  par  une  tête  sans  protubéran¬ 
ce  ou  n’en  ayant  qu’une  très  peu  sensible , 
formée  par  la  face  frontale;  2°  par  le  front, 
plus  long  que  large  ,  presque  carré  ,  et  for¬ 
tement  échancré  à  sa  base  ;  et ,  3°  ,  par  les 
antennes,  de  quatre  articles,  dont  le  pre¬ 
mier  très  petit ,  le  second  fort  grand ,  ova¬ 
laire  ;  le  troisième  petit ,  rentrant  dans  la 
cavité  située  à  l’extrémité  du  précédent ,  et 
le  dernier  sétiforme.  Les  ailes  et  les  pattes 
sont  analogues  à  celles  des  Fulgora. 

On  connaît  une  dizaine  d’esp.  exotiques 
de  ce  genre ,  presque  toutes  propres  aux 
Indes  orientales.  Les  plus  répandues  sont 
les  A.  farinosa  ( Lystra  farinosa  Fab.  ), 
varïegata  Guér.,  etc.  (Bl.) 

*  APIIANAMIXIS.  bot.  p h.— Voyez 

AMOORA.  (Ad.  J.) 

*  APHANANTHE,  Link.  («?*v« ,  obs¬ 

cur  ;  avdoç ,  fleur  ).  bot.  pii.  —  Syn.  du 
genre  Microtea ,  Swartz  ,  de  la  famille  des 
Phytolaccacées.  (Sp.) 

*APIIAN  ANTIIEMUM,  Spach  (Hist. 
des  Plant,  phan .,  t.  VI,  p.  17,  sub  Helian - 
themo)  (âfx vvjs,  peu  apparent;  foOepov, 
fleur),  bot.  pii.  —  S.-genre  ou  section  du 
g.  Hélianthème ,  constitué  par  le  Ilelian- 
themum  ledifolium  et  quelques  esp.  voisi¬ 
nes.  Ses  caract.  distinctifs  sont  les  suivants: 
Style  court,  rectiligne,  épaissi  au  sommet. 
Etamines  7  à  13,  1 -sériées,  insérées  au  bord 
du  disque  ;  anthères  obréniformes.  Her¬ 
bes  annuelles.  Grappes  terminales  ,  très  l⬠
ches,  souvent  feuillées,  et  distiques  ou  sub¬ 
distiques.  Pétales  petits ,  étroits  ,  souvent 
abortifs.  Ovaire  quelquefois  parfaitement  1- 
loculaire.  (Sp.) 

*  APHANASIUM  (  àfxvU,  obscur  ). 
ins.  —  Genre  de  Coléoptères  tétramères , 
famille  des  Longicornes ,  établi  par  M.  De- 
jean  ,  mais  dont  il  n’a  pas  publié  les  carac¬ 
tères.  11  est  fondé  sur  une  seule  espèce  de 
la  Nouvelle-Hollande  ,  nommée  par  lui 
Australe ,  et  qu’il  avait  mise  dans  son  pré¬ 
cédent  Catalogue  parmi  les  Callidies.  N’ayant 
pu  nous  procurer  la  vue  de  cette  espèce , 
qui  n’a  pas  encore  été  décrite ,  nous  men¬ 


tionnons  ici  seulement  pour  mémoire  le 
nouveau  g.  auquel  M.  Dejean  la  rapporte. (D.) 

APIIAXE.  ins.  —  Voyez  aphanus. 

(Bl.) 

APIIANE.  Aphanes  ,  L.  (  Apa v<s,  obs¬ 
cur  ).  bot.  ph.  —  Genre  ou  sous-genre  de 
la  famille  des  Rosacées  (  tribu  des  Sangui- 
sorbées,  DC.).  Beaucoup  d’auteurs  le  ré¬ 
unissent  au  genre  Alchimilla ,  dont  il  ne 
diffère  que  par  des  fleurs  1-  ou  2-andres,  à  ca¬ 
lice  4-  ou  5-  lobé,  chaque  lobe  alternant  avec 
une  très  petite  dent.  L’A.  arvensis ,  L. , 
plante  annuelle,  commune  dans  les  champs , 
est  la  seule  esp.  qu’on  puisse  rapporter  avec 
certitude  à  ce  genre.  (Sp.) 

APHANIA,  Blum.  (  Bijdr . ,  p.  256) 
(âfûveict,  incertitude),  bot.  ph.  —  Genre 
incomplètement  connu,  qu’on  rapporte  â  la 
famille  des  Sapindacées.  Son  auteur  en  don¬ 
ne  les  caract.  suivants  :  Calice  inégalement 
4-parti.  Pétales  4,  ciliés,  2-squammellés  à 
leur  base.  Disque  hypogyne,  engainant  les 

p 

organes  sexuels.  Etamines  5,  apprimées  au 
pistil.  Ovaire  ovale ,  comprimé  ,  2-locuiai- 
re;  loges  1-ovulées.  Stigmate  subsessile, 
échancré.  (Fruit  inconnu.)  — Arbre  à  feuil¬ 
les  pari-pennées  ;  folioles  subopposées  ; 
grappes  terminales,  rameuses.  L’A.  mon- 
tana  ,  Bl. ,  indigène  de  Java,  est  la  seule 
espèce  connue.  (Sp.) 

*  APHANIPTÈRES  (  à  priv.  ;  (poâv(x> , 
je  parais  ;  nzêpov,  aile  ).  ins.  —  Dénomina¬ 
tion  employée  par  M.  Kirby ,  synonyme  de 
celle  de  Siphonapteres ,  Lat.  Voy.  ce  mot. 

(Bl.) 

APHANISTÏCUS  (  ,  je  dispa¬ 

rais  ).  ins.  —  Genre  de  Coléoptères  penta¬ 
mères  ,  famille  des  Sternoxes  ou  des  Serri- 
cornes ,  tribu  des  Buprestides ,  établi  par 
Latreille  et  adopté  par  tous  les  entomolo¬ 
gistes.  Yoici  comment  il  est  caractérisé  par 
M.  Lacordaire  ,  dans  la  Faune  entom.  des 
environs  de  Paris  :  Bouche  située  entière¬ 
ment  au  dessous  de  la  tête  et  n’offrant  d’au¬ 
tres  parties  distinctes  que  le  labre ,  qui  est 
presque  carré  et  entier  à  sa  partie  antérieu¬ 
re  ;  yeux  grands ,  oblongs  ,  rapprochés  à 
leur  partie  inférieure  ;  antennes  très  rap¬ 
prochées  ,  et  reçues,  chacune  à  leur  base  et 
leur  partie  moyenne ,  dans  une  rainure  pa¬ 
rallèle  aux  yeux ,  et  à  leur  extrémité  dans 
une  échancrure  des  flancs  du  prothorax  ; 
beaucoup  plus  courtes  que  ce  dernier  ;  leur 


644 


APH 


APIî 


premier  article  renflé  en  massue  ;  le  deuxiè¬ 
me  gros  ,  ovalaire  ;  les  5  suivants  courts , 
presque  grenus  ;  les  4  derniers  dilatés ,  for¬ 
mant  une  massue  en  scie.  Tête  très  grosse , 
subcylindrique ,  canaliculée  sur  le  vertex , 
avec  le  front  très  étroit ,  réduit  à  un  mince 
filet  entre  les  yeux  ,  et  l’épistome  légèrement 
échancré.  Prothorax  presque  carré ,  légère¬ 
ment  rétréci  et  bilobé  à  sa  base  en  dessus , 
échancré  antérieurement  sur  les  côtés  pour 
recevoir  les  antennes  ;  prosternum  large , 
légèrement  convexe ,  spatuliforme  à  son 
extrémité  postérieure  ;  élytres  sinués  latéra¬ 
lement  ;  pattes  grêles  ,  courtes  et  contracti¬ 
les  ,  les  intermédiaires  très  écartées  à  leur 
naissance  ;  cuisses  larges  ,  comprimées  et 
tranchantes  à  leur  côté  interne  ;  articles  des 
tarses  très  courts  ;  les  4  premiers  munis  de 
pelotes  en  dessous  ;  crochets  des  tarses  uni- 
dentés  à  leur  base;  corps  allongé,  très 
étroit ,  presque  linéaire. 

Les  Aphanistiques  se  tiennent  sur  les 
plantes  basses,  où  ils  échappent  à  la  vue 
par  leur  petitesse ,  ainsi  que  l’indique  leur 
nom  générique.  M.  Dejean  en  mentionne 
dans  son  dernier  Catalogue  5  espèces  ,  dont 
une  de  Madagascar,  et  deux  qui  se  trouvent 
en  France  ,  et  même  aux  environs  de  Paris, 
savoir  :  VEmarginatus  Fabr.,  qui  forme  le 
type  du  g.,  et  le  Pusillus  d’Olivier.  (D.) 

APHA1VITE  («pav^ç,  qui  disparaît; 
par  allusion  à  l’état  imperceptible  des  élé¬ 
ments  minéralogiques  composants  ).  géol. 
—  Ce  nom  ,  proposé  par  M.  Haüy ,  employé 
par  MM.  Léonhard  et  Brongniart,  a  été 
adopté  par  M.  Cordier  pour  désigner  l’une 
des  espèces  de  sa  famille  des  Roches  py- 
roxéniques. 

L’Aphanite  ,  que  Dolomieu  appelait  Cor- 
nêenne ,  était  autrefois  rangée  parmi  les 
anciennes  Roches  trappéennes.  Suivant  M. 
Cordier,  elle  ne  diffère  del’Ophitone  (  Voy . 
ce  mot)  que  par  l’extrême  ténuité  des  par¬ 
ties  pyroxéniques  et  feldspathiques  qui  la 
composent.  C’est  l’Ophitone  à  l’état  com¬ 
pacte  ,  et  offrant  une  apparence  parfaite¬ 
ment  homogène. 

Malgré  le  résultat  déjà  ancien  des  recher¬ 
ches  de  M.  Cordier,  on  a  pris  pendant  long¬ 
temps  ,  et  quelques  géologues  prennent 
encore  la  matière  pyroxénique  de  l’Apha- 
«ite  pour  de  l’Amphibole  ;  mais  c’est  à  tort  : 
car  cette  roche  fond  en  émail  verdâtre,  tan¬ 


dis  que  l’Amphibole  communique  une  tein¬ 
te  d’un  brun  -  noirâtre  aux  roches  compac¬ 
tes  qui  en  contiennent  lorsqu’on  la  vitrifie. 
Les  autres  caract.  fournis  par  l’analyse  mé¬ 
canique  ,  aidée  du  microscope  ,  ne  laissent 
d’ailleurs  aucun  doute. 

Les  variétés  de  cette  espèce  offrent  des 
teintes  verdâtres  plus  ou  moins  foncées  ;  elles 
sont  quelquefois  cellulaires,  ou  plutôt  a- 
mygdalaires  ;  ce  qui ,  joint  à  son  état  com¬ 
pacte  ,  indique  qu’elles  se  sont  consolidées 
avec  plus  de  rapidité  que  l’Ophitone.  On  y 
trouve  assez  fréquemment  de  la  Pyrite 
ordinaire ,  ainsi  que  des  veines  ou  taches 
d’Epidote  d’un  vert  pistache. 

L’Aphanite  est  une  Roche  d’épanche¬ 
ment,  et  peut-être  aussi,  dans  quelques 
cas,  une  Roche  d’éruption.  Son  gisement 
est  dans  les  terrains  secondaires  très  an¬ 
ciens  ,  tels  que  ceux  de  la  période  phylla- 
dienne.  On  la  trouve  dans  les  Vosges ,  en 
Corse,  et  dans  la  presqu’île  du  Sinaï. 

Cette  Roche  est  rare.  La  matière  qui  la 
compose  fait ,  d’ailleurs ,  la  base  de  l’esp. 
de  Porphyre  pyroxénique  qui  est  si  con¬ 
nue  sous  le  nom  d ’Ophite  antique. 

(C.  D’O.) 

*APHANIUS-  poiss.  —  Genre  de  Pois¬ 
sons  abdominaux  ,  placé  par  M.  Nardo  ,  au¬ 
teur  du  genre ,  entre  les  Saumons  et  les 
Cyprins.  Il  le  caractérise  ainsi  :  Corps  cou¬ 
vert  d’écailles  très  fortes,  une  très  grande 
arrondie  sur  la  nuque.  La  tête  comprimée 
entre  les  yeux  ;  le  museau  obtus  ;  l’ouver¬ 
ture  de  la  bouche  oblique  ,  presque  verti¬ 
cale  ;  les  mâchoires  pourvues  de  petites 
dents  égales  ;  les  lèvres  minces  ;  la  mâchoi¬ 
re  inférieure  plus  longue  que  la  supérieure, 
et  dirigée  vers  le  haut.  Point  de  ligne  la¬ 
térale.  Quatre  ou  cinq  rayons  à  la  membra¬ 
ne  branchiostège.  Les  nageoires  simples  ; 
les  ventrales  sous  l’abdomen  ;  la  dorsale 
reculée  sous  les  courbes,  opposée  à  l’anale. 
M.  Nardo  fait  observer  que  les  os  sont  re¬ 
marquablement  durs ,  en  comparaison  de 
la  petite  taille  du  poisson.  Il  en  cite  deux 
esp.  abondantes  dans  les  lagunes  de  Venise, 
d’un  goût  amer,  et  qui  ne  se  mangent 
point.  —  Ce  g.  me  paraît  être  celui  déjà 
établi  sous  celui  de  Fundellus ,  et  l’une 
des  espèces  être  le  Pœcilia  calaritana 
de  Bonelli.  (Val.) 

*APHAIVÏZOMÈNE.  Aphanizomenon 


APH 


APH 


645 


(  à?av£Ço>3«,je  disparais)  (Phycées).  bot.  ph. 
—  M.  Ch.  Morren  a  imposé  ce  nom  à  un  nou¬ 
veau  genre  delà  tribu  des  Confervées,  qu’il 
a  observé  le  premier,  et  qu’il  a  caractérisé 
de  la  manière  suivante  :  Filaments  simples, 
cylindriques,  flexueux,  membraneux  ,  hya¬ 
lins  ,  formant ,  par  leur  réunion ,  à  certaine 
époque  de  leur  existence  éphémère  ,  des  es¬ 
pèces  de  lamelles  planes  ,  semi-lunaires  ou 
fusiformes ,  lacérées  ou  comme  déchique¬ 
tées  à  leurs  extrémités  opposées.  Chacun  de 
ces  filaments  est  composé  d’articles  droits , 
cylindriques  ou  renflés  çà  et  là  ,  contenant 
de  la  matière  verte  ,  jouissant  d’un  mouve¬ 
ment  de  reptation  remarquable,  et  se  sépa¬ 
rant  enfin  spontanément  les  uns  des  autres. 
Une  espèce  unique  constitue  ce  genre.  On 
la  trouve  de  mai  à  juillet  dans  les  fossés  et 
les  étangs  de  la  Flandre. 

Voici ,  d’après  l’auteur,  les  rapports  de 
ce  singulier  végétal,  sur  lequel  il  a  publié  un 
mémoire  fort  intéressant.  «  Les  Aphanizo- 
mènes  lient  les  Conjuguées  vraies  aux  Zygné- 
mées  par  un  accouplement  bien  prononcé 
chez  ces  dernières,  accouplement  qui  devient 
une  simple  soudure  dans  les  premiers.  Ce 
genre  met  en  rapport  les  Conjuguées  avec 
les  Laminaires  des  eaux  marines,  par  la  for¬ 
me  de  la  lamelle  qui  résulte  de  la  soudure 
des  filets.  Il  établit  une  analogie  entre  les 
Oscillariées  et  les  Confervées ,  en  démon¬ 
trant  qu’un  mouvement  de  reptation,  de 
natation  ,  d’oscillation ,  peut  appartenir  aus¬ 
si  bien  à  l’organisation  des  Conferves  qu’à 
celle  desOscillaires,  dans  lesquelles  on  croit 
reconnaître  les  caractères  de  l’animalité. 
Les  vésicules  renflées  ramènent  VAphanizo- 
mène  à  la  Conferva  vesicata,  Ag.  ;  et  les 
articles,  comme  l’organisation  des  filets  elle- 
même,  lui  conservent  avec  les  Confervées 
vraies  des  rapports  si  clairs,  qu’il  serait  hors 
de  propos  de  placer  ailleurs  que  parmi  elles 
ce  genre  nouveau.  (C.  M.) 

*APHAIYOBIUS  (àç>avv]ç,  obscur  ;  yStoç, 
vie),  rvs.  —  Genre  de  Coléoptères  penta¬ 
mères,  famille  des  Sternoxes,  tribu  des 
Elatérides ,  établi  par  Escholtz ,  qui  lui 
donne  pour  caract.  :  Tarses  dépourvus  de 
pelote;  ongles  simples.  Front  défléchi,  et, 
le  plus  souvent,  plan  ou  concave.  Bouche 
avancée  ou  infléchie.  Carène  du  front  très 
fine.  Lames  de  la  poitrine  subitement  dila¬ 
tées  intérieurement.  Quatrième  article  du 


tarse  entier  ;  écusson  ovale  ;  dessous  des 
tarses  garni  d’un  duvet  épais.  M.  Dejean  , 
qui  a  adopté  ce  g.  dans  son  dernier  Catalo¬ 
gue  ,  y  rapporte  9  esp. ,  dont  7  de  l’Améri¬ 
que,  1  de  l’île  Bourbon,  et  1  de  Java.  Nous 
ne  citerons  que  cette  dernière ,  nommée 
Aph.  flabellatus  Dejean.  (D.) 

*  APHAAOCHILUS  ,  Benth.  (  $ , 

obscur  ;  xehos ,  lèvre  ).  bot.  ph.  —  Genre 
ou  sous-genre  de  la  famille  des  Labiées,  que 
M.  Bentham  [In  Wallich,  Plant.  As.  rar .) 
avait  d’abord  considéré  comme  un  g.  dis¬ 
tinct,  mais  qu’il  a  réuni  depuis  [Labiat.,  p. 
161)  au  g.  Escholtzia ,  Willd. ,  dans  le¬ 
quel  il  figure  comme  section  caractérisée 
par  des  anthères  à  bourses  divariquées  ou 
divergentes,  confluentes  après  l’anthèse. 

(Sp.) 

*  APHANOPE  [Aplmnopiis ,  Lowe). 

poiss.  —  Genre  de  Poissons  de  la  famille 
des  Scombéroïdes ,  de  la  forme  du  Lépido- 
pe  ,  à  corps  allongé,  comprimé  comme  une 
lame  d’épée ,  avec  une  courte  carène  de 
chaque  côté  de  la  queue.  Le  museau  et  les 
dents  sont  semblables  à  ceux  du  Lépidope  ; 
mais  le  palais  n’a  point  d’armure.  On  voit 
deux  dorsales  presque  égales.  Il  n’y  a  pas 
de  traces  de  ventrales.  M.  Lowe,  auteur 
de  ce  genre,  n’en  cite  qu’une  seule  espèce, 
qu’il  nomme  Aphanopus  carbo ,  poisson 
fort  rare  à  Madère,  où  il  est  appelé  Espada 
prete.  Il  est  d’une  couleur  café  foncée , 
presque  noire.  M.  Lowe  n’en  a  vu  qu’un 
seul  individu.  (Val.) 

*  A  P 1 1 A  A  O  PE  TA  L  OS ,  Endl.  (d?*^, 
obscur  ;  iriroJov,  pétale),  bot.  ph.  —  Genre 
de  la  famille  des  Cunoniacées.  Son  auteur 
Annal.  Wien.  Mus. ,  t.  II  ;  Gen.  Plant. , 
p.  818;  Nov.  Stirp.  decas ,  t.  Y,  p.  54; 
Iconogr . ,  tab.  96)  lui  assigne  pour  caract.  : 
Calice  inadhérent ,  4-parti,  à  segments  éta¬ 
lés  ,  membranacés ,  veineux ,  un  peu  iné¬ 
gaux.  Pétales  4  (  souvent  nuis  ) ,  linéaires  - 
ancéolés,  minimes.  Etam.  8,  insérées  au 
’ond  du  calice  ;  filets  subulés.  Anthères  2- 
dièques ,  basifixes,  subsagittiformes,  privées 
d’appendices  basilaires.  Ovaire  inadhérent , 
4-loculaire;  ovules  solitaires  dans  chaque 
oge ,  suspendus  au  sommet  de  l’angle  in¬ 
terne.  Styles  4,  cohérents.  Stigmates  4, 
courts,  pointus,  terminaux  ,  étalés  en  forme 
d’étoile.  Fruit  inconnu.  —  Arbres  habitant 
la  côte  orientale  de  la  Nouvelle -Hollande; 


646 


AP  I  I 


APH 


ramules  ponctués  ;  feuilles  opposées  ,  cour- 
tement  pétiolées ,  simples ,  coriaces  ,  dente¬ 
lées,  glabres;  stipules  interpétiolaires ,  ca¬ 
duques  ;  panicules  axillaires  et  latérales  ; 
pédicelles  2-braetéolés  au  milieu;  bractéo- 
les  sétacées.  On  ne  connaît  qu’une  espèce. 

(Sp.) 

*  APIIAKOSTEMMA  ,  Aug.  S.-Hil. 

(  àçjotvy is,  peu  apparent;  azt^.u. ,  étamine  ). 
bot.  pii.  — Genre  de  la  famille  des  Renon- 
cuiacées  (tribu  des  Anémonées  DG.).  Son  au¬ 
teur  ( Flor .  Brasil.  merid. ,  t.  1 ,  p.  9)  lui 
assigne  les  caract.  suivants  :  Calice  pétaloï- 
de,  5-sépale ,  non  persistant.  Pétales  5, 
glanduliformes ,  suborbiculaires ,  minimes, 
munis  d’une  fovéole  nectarifère  2-labiée. 
Étamines  en  nombre  indéfini,  à  anthères 
introrses.  Ovaires  très  nombreux,  libres, 
1-OYulés.  Ovule  suspendu  au  sommet  de  la 
loge.  Stigmates  sessiles.  Akènes  disposés  en 
épi  ;  réceptacle  conique.  Graines  à  radicule 
supère.  Le  Ranunculus  cipiifolius ,  L. , 
constitue  à  lui  seul  ce  genre  ;  cette  plante 
croît  dans  l’Amérique  méridionale.  (Sp.) 

*  APHANOSTEPHUS  (  invi¬ 

sible  ;  Gzecpàvy] ,  couronne  ;  couronne  invi¬ 
sible  ).  bot.  ph.  —  M.  de  Candolle  a  fon¬ 
dé  ce  genre  sur  une  plante  originaire  du 
Mexique  ,  laquelle  fait  partie  des  Composées, 
tribu  des  Astéroïdées.  Elle  a  pour  caract.  : 
Capitules  multiflores,  hétérogames;  fleurs 
du  rayon ligulées,  1-sériées,  femelles;  celles 
du  disque  hermaphrodites,  S-dentées.  Ré¬ 
ceptacle  très  convexe  ,  nu.  învolucre  com¬ 
posé  de  deux  rangées  d’écailles  acuminées , 
membraneuses  sur  les  bords.  Fruit  cylindri¬ 
que,  parcouru  de  légères  stries,  et  terminé 
par  une  membrane  entière ,  courte ,  en  for¬ 
me  de  couronne.  —  La  seule  espèce  connue 
habite  le  Mexique  ;  c’est  une  herbe  dressée, 
rameuse ,  pubescente ,  à  feuilles  sessiles , 
alternes,  incisées  ou  légèrement  lobées;  les 
rameaux,  dépourvus  de  feuilles  au  sommet , 
portent  un  capitule  à  ligules  blanches  plus 
longues  que  l’involucre.  (J.  D.) 

*  APHAAXS  (  ,  obscur  ).  ms. 

—  M.  de  Laporte  (  Essai  d'une  classifie, 
syst.  de  Vord.  des  Ilémipt.)  a  appliqué  cet¬ 
te  dénomination  à  un  g.  de  la  famille  des 
Lygéens ,  de  l’ordre  des  Hémiptères  ,  déjà 
désigné  par  MM.  Lepelletier  de  Saint-Far- 
geau  et  Scrville  (  Encycl.  méth.,  t.  X)  sous 
le  nom  do  Pachajmerus.  Ce  dernier  nom , 


étant  le  plus  ancien ,  doit  être  conservé 
de  préférence  à  l’autre.  Quoi  qu’il  en  soit, 
ce  g.  est  adopté  dans  plusieurs  ouvrages 
d’entomologie  sous  le  nom  dAphanus  ou 
Aphana.  Voy.  pachymerus.  (Bl.) 

*  APHARTÈRES.  Apharterœ  (âfàp- 
ispoç ,  agile),  arachn.  —  M.  Walckenaër 
désigne  sous  ce  nom  une  petite  division  d’A- 
ranéides  appartenant  au  genre  Selenops. 

(H.  L.) 

*  APIIÉBROBÈRE  (  Aphedroderus , 

Lesueur  )  (  &<ps iïp&v ,  cloaque  ;  ê'èpri  ,  cou  ). 
poiss.  —  Genre  de  Poissons  établi ,  par 
l’auteur  que  nous  citons ,  pour  un  petit 
poisson  des  eaux  douces  de  l’Amérique 
septentrionale.  C’est  unPercoïde  à  six  rayons 
branchiostèges  et  à  dents  en  velours,  à  dor¬ 
sale  reculée ,  à  ventrales  avancées ,  n’ayant 
aucune  épine  au  côté  de  leurs  sept  rayons 
articulés.  L’anus  est  avancé  sous  la  gor¬ 
ge,  presque  entre  l’isthme  de  la  mâchoire 
inférieure.  Ce  Poisson  a  les  deux  bords  du 
sous-orbitaire  dentelés,  des  épines  sur  leurs 
crêtes  mitoyennes,  des  dentelures  au  bord 
du  préopercule,  et  une  épine  à  l’angle  de 
l’opercule.  M.  Lesueur  a  observé  la  seule 
espèce  encore  connue  de  ce  genre  dans  le 
lac  de  Pontchartrain ,  où  il  se  tient  sur  un 
fond  vaseux ,  et  près  des  rives  ombragées.  On 
l’y  appelle  Têtard  de  Saint-Domingue.  Le 
docteur  Gillians  a  fait  le  premier  mention 
de  ce  Poisson,  trouvé  près  d’Harrowgate,  lieu 
de  plaisance  peu  éloigné  de  Philadelphie,  où 
l’on  va  prendre  des  bains.  Cet  auteur  avait 
nommé  l’espèce  Scolopsis  sayanus,  genre 
des  Sciénoïdes,  avec  lequel  notre  Poisson  n’a 
aucun  rapport.  (Y al.) 

APHELANDRA,  R.  B.;  Sinandra , 
Schred.  ;  Hemitome  ,  Nees  (£??>£%,  simple  ; 
â'd  p  ,  âvctyos,  homme,  étamine),  bot.  pii. 
—  Genre  de  la  famille  des  Acanthacées , 
tribu  des  Aphélandrées  ,  Nees ,  formé  par 
R.  Brown  ( Prod .,  475  ,  etc.),  et  ainsi  carac¬ 
térisé  :  Calice  5-partite  ,  inégal.  Corolle  hy- 
pogyne ,  ringente.  Lèvre  supér.  comme 
voûtée  ,  bidentée  ;  lacinies  latérales  de  l’in- 
fér.  beaucoup  plus  courtes.  Etamines  4  ,  in¬ 
sérées  au  tube  de  la  corolle,  incluses  ,  didy- 
names.  Anthères  mutiques,  uniloculaires. 
Ovaire  biloculaire  ;  loges  biovulées.  Style 
simple  ;  stigmate  bifide.  Capsule  subcylin¬ 
drique,  biloculaire,  tétrasperme,  Joculicide , 
bivalve.  Yalves  septifères  au  milieu.  Graines 


APH 


APH 


04  7 


comprimées ,  sous-tendues  par  des  rétina- 
cles.  —  Ce  g.  comprend  plusieurs  espèces 
retirées  du  g.  Justicia  de  Linné.  Ce  sont 
des  sous  -  arbrisseaux  propres  à  l’Amérique 
tropicale  ,  à  feuilles  opposées ,  à  inflores¬ 
cence  en  épis  axillaires  et  terminaux  ,  tétra- 
goneS  ;  garnis  de  bractées  opposées ,  sub- 
membranacées  ;  de  bractéoles  étroites.  — 
Fleurs  belles ,  rougeâtres.  (C.  L.) 

*  APHELEXIS  simple,  sans 

ornements),  bot.  ph.  —  Ce  genre  a  été  éta¬ 
bli  par  M.  Bojer  aux  dépens  de  certains  Ile- 
lichrysum  de  Madagascar.  Ses  caractères 
sont  les  suivants  :  Réceptacle  à  peine  alvéolé. 
Involucre  composé  d’écailles  plus  longues 
que  les  fleurs  du  disque ,  verdâtres  ou  bru¬ 
nes  à  leur  base,  et  terminées  en  un  appen¬ 
dice  linéaire ,  lancéolé.  Les  soies  de  l’ai¬ 
grette,  filiformes  à  la  base,  présentent  au 
sommet  quelques  barbellules.  Toutes  les 
fleurs  sont  hermaphrodites  ;  ce  qui  distingue 
ces  plantes*des  genres  voisins.  (J.  D.) 

APHELIA  (  ù'pôÂiot. ,  simplicité  ).  bot. 
ph.  —  Genre  de  la  famille  des  Centrolépi- 
dées ,  formé  par  R.  Brown  (  Prod. ,  251  ) , 
adopté  par  Desvaux  (  Centrol.  in  Aimai, 
scienc.  nat.,  t.  XIII,  p.  56  ),  et  ainsi  carac¬ 
térisé  :  Epillets  distincts  ,  uniflores.  Glume 
antérieure  mucronée  ,  enserrant  la  posté¬ 
rieure  et  une  paléole  mutique.  Etamine  uni¬ 
que  ,  placée  en  avant.  Ovaire  unique  ,  ses- 
sile.  Style  filiforme;  stigmate  simple.  Utri- 
cule  déhiscent  longitudinalement  d’un  cô¬ 
té.  Graine  comprimée.  —  Ce  g.  ne  contient 
qu’une  plante  herbacée  {A.  cyperoïdes)  de 
la  Nouvelle -Hollande  australe.  Elle  forme 
une  touffe  composée  de  feuilles  radicales , 
filiformes,  vaginantes  à  la  base;  à  scapes 
nues ,  indivises  ;  à  épis  terminaux  ,  dont  les 
glumes  sont  hispides,  acuminées  ;  les  infé¬ 
rieures  souvent  stériles  ,  plus  longues. 

(C.  L.) 

*API3ÉLIE  (ânb,  loin;  soleil),  ins. 
—  Genre  de  l’ordre  des  Lépidoptères ,  fa¬ 
mille  des  Nocturnes ,  établi  par  Stéphens , 
et  placé  par  lui  dans  sa  tribu  des  Tortrici- 
des.  Il  y  comprend  5  esp.  dont  aucune  ne 
nous  est  connue ,  de  sorte  que  nous  igno¬ 
rons  à  quel  genre  des  autres  Auteurs  celui- 
ci  correspond.  (D.) 

*APIIELIXUS  («?£/•<$,  simple),  os. — 
Genre  de  la  famille  des  Chalcïdiens ,  de 
l’ordre  des  Hyménoptères,  section  des  Té- 


rébrans,  établi  par  Dalman  (  Acta  Ilolm.  ) , 
et  adopté  par  M.  Walker  (Enù  May.),  qui 
y  rapporte  un  certain  nombre  d’esp.  indi¬ 
gènes.  —  Ce  genre  est  principalement  ca¬ 
ractérisé  1°  par  les  antennes,  ne  présentant 
que  six  articles  distincts,  dont  le  sixième 
fusiforme  et  allongé  ;  et  2°  par  les  tarses, 
de  cinq  articles.  Le  type  du  g.  est  VA.  ba- 
salis,  Walk.  ( Agonionenrus  id. ,  Westw.). 
M.  Westwood  a  donné  à  ce  même  genre  le 
nom  cVAgonioneurus ,  ne  croyant  pas  sans 
doute  assez  reconnaître  son  identité  avec  le 
g.  Aphelinus  de  Dalman  ,  et  il  a  créé  en 
outre  les  g.  Pteropterix ,  Coccophagus  et 
Trichogramma ,  que  M.  Walker  regarde 
comme  de  simples  divisions  du  g.  Apheli¬ 
nus.  Voy.  chacun  de  ces  mots.  (Bl.) 

*APHEJLOCHEIRUS  simple  ; 

/££>,  main ,  tarse),  os.  —  Genre  de  la  fa¬ 
mille  des  Leptopodiens ,  Brui.  (  Riparii  , 
Burm.),  de  l’ordre  des  Hémiptères,  sect. 
des  Hétéroptères ,  établi  par  M.  Westwood 
{Int.  mod.  class.  of  Ins.),  qui  se  distingue 
des  Salda  de  Fab.,  ou  Acanthia  Lat.  par 
les  antennes ,  très  épaisses ,  et  les  jambes 
postérieures ,  propres  à  la  natation.  La  seu¬ 
le  esp.  que  l’auteur  rapporte  à  son  g.  est 
VA.  œstivalis  ( Naucoris  œstivalis  Fab.). 

(Bl.) 

* APHELOPUS  (  «feiijs,  simple;  ndï s, 
pied),  os. — Genre  de  la  famille  desOxyu- 
riens ,  de  l’ordre  des  Hyménoptères,  section 
des  Térébrans  ,  établi  par  Dalman  ( Ana - 
lecta  entom.) ,  et  adopté  par  la  plupart  des 
entomologistes.  —  Ce  g. ,  très  voisin  des 
Dryinus  et  Gonatopus ,  s’en  distingue  par 
plusieurs  caract.  importants  :  1°  par  un 
corps  assez  large  ;  2°  un  thorax  fort  large 
en  avant ,  et  rétréci  considérablement  en 
arrière  ;  3°  des  pattes  grêles  et  simples  , 
sans  dilatation  et  sans  renflement ,  avec  les 
crochets  des  tarses  très  petits,  et  4°  par  un  ab¬ 
domen  ovalaire  comprimé,  beaucoup  plus 
court  et  plus  étroit  que  le  thorax.  Le  type 
de  ce  g. ,  dont  on  ne  connaît  que  quelques 
esp.  indigènes,  est  VA.  melaleucus  Daim. , 
etc.,  répandu  dans  le  nord  de  l’Europe. 

(Bl.) 

*APIÏÈNE.  —  Voyez  aphana.  (Bl.) 

* APHERESE  (àÿ>at/j£<T£ç,  soustraction). 
min.  —  Nom  donné  par  M.  Beudant  à  une 
nouvelle  esp.  appelée Libéthénite  par  les  mi¬ 
néralogistes  allemands ,  et  formée  aux  dé- 


648 


AP  H 


APH 


pens  de  l’ancienne  espèce  Cuivre  phosphaté 
d'Haüy.  Elle  se  compose  des  variétés  de 
phosphate  de  cuivre  hydraté,  que  l’on  trou¬ 
ve  principalement  dans  les  mines  de  Libe- 
then  en  Hongrie.  Voy.  phosphates. 

(Del.) 

*  APIIIDÏADÆ.  ms. —  MM.  Stéphens 

et  Haliday  ont  appliqué  ce  nom  à  un  petit 
groupe  de  la  tribu  des  Braconides,  de  la 
famille  des  Ichneumoniens ,  ayant  pour  ty¬ 
pe  générique  le  g.  Aphîdius,  et  renfermant 
en  outre  quelques  autres  petits  genres  voi¬ 
sins  de  celui-ci.  M.  Westwood  emploie  le 
nom  de  Flexiliventres ,  et  M.  Wesmael 
celui  de  Polymorphi,  pour  désigner  le  mê¬ 
me  groupe.  Voy.  ces  mots.  (Bl.) 

APHIDIENS.  Aphidii  (  apliis ,  puce¬ 
ron).  ms. —  Famille  de  l’ordre  des  Hémi¬ 
ptères  ,  section  des  Homoptères,  établie  par 
Latreille ,  et  adoptée  par  les  entomologistes 
modernes,  avec  de  grandes  restrictions. 
Telle  qu’on  la  considère  maintenant,  elle  se 
distingue  des  familles  voisines  par  les  ca¬ 
ract.  suivants  :  Corps  ovalaire.  Tête  large. 
Antennes  sétacées ,  et  composées  de  cinq  à 
sept  articles.  Rostre  infléchi  ou  presque 
perpendiculaire,  ayant  trois  articles  dis¬ 
tincts.  Yeux  très  saillants,  généralement 
globuleux.  Ailes  infléchies.  Pattes  longues , 
avec  le  dernier  article  des  tarses  muni  de  deux 
crochets.  Cette  famille  a  pour  type  généri¬ 
que  le  g.  Puceron  (  aphis ),  et  renferme  en 
outre,  d’après  les  caract.  que  nous  avons 
énoncés  ,  les  g.  Chermes ,  Auct.  ;  Lachnus, 
Illig.  ;  Rhizobius ,  Burm.  Latreille  y  com¬ 
prenait  aussi  les  g.  Psylla  et  Livia ,  qui 
constituent  maintenant  une  autre  famille , 
ainsi  que  les  Thrips ,  avec  les  g.  qui  en  ont 
été  détachés  ,  et  encore  les  Aleyrodes ,  que 
l’on  place  généralement  aujourd’hui  près 
des  Cochenilles.  Voy.  l’art,  puceron  pour 
les  détails  sur  les  moeurs  et  l’organisation. 

(Bl.) 

*  APHIDIJVA.  ms.  —  Dénomination 
employée  par  le  Dr  Burmeister,  exactement 
synonyme  de  apüiidiens  ,  Aphidii.  (Bl.) 

APHIDIPHAGES.  Aplxidiphagi  (  o- 
pliis,  puceron;  <piy&ü,  je  mange),  ins.  —  La¬ 
treille  désigne  ainsi  la  lre  famille  des  Coléo¬ 
ptères  trimères ,  laquelle  se  compose  des  g. 
Coccinelle ,  Scymne  et  Cacicule.  Ses  caract. 
sont  :  Antennes  plus  courtes  que  le  corse¬ 
let,  et  terminées  en  une  massue  compri¬ 


mée  ,  ayant  la  forme  d’un  triangle  renver¬ 
sé;  dernier  article  des  palpes  maxillaires 
très  grand ,  en  forme  de  hache.  Corps  hé¬ 
misphérique  ,  avec  le  corselet  très  court , 
presque  lunulé.  Les  Insectes  de  cette  famil¬ 
le  ,  principalement  à  l’état  de  larves,  sont 
de  grands  destructeurs  de  Pucerons.  -(D.) 

*  APHIDIUS  (diminut.  de  aphis ,  puce¬ 
ron).  ins.  — Genre  de  la  famille  des  Ichneu¬ 
moniens,  tribu  des  Braconides,  de  l’ordre 
des  Hyménoptères,  établi  par  M.  Nees  von 
Esenbeck  (Berl.  Mag.),  et  adopté  par  M. 
Westwood  (  Generic.  synopsis  )  et  nous 
(  Histoire  des  anim.  artic. ,  t.  IY  ).  —  Ce 
g.  est  principalement  caractérisé  1°  par  des 
antennes  composées  d’environ  24  articles , 
2°  des  palpes  courts,  3°  des  mandibules 
faiblement  bidentées  à  leur  extrémité ,  et 
4°  des  ailes  pourvues  d’une  cellule  radiale 
incomplète,  et  de  deux  cubitales,  dont  la 
seconde  complète,  et  la  première  confon¬ 
due  avec  la  cellule  discoïdale  «externe.  — 
Ce  g.  se  compose  d’un  assez  grand  nombre 
de  très  petites  espèces  indigènes.  Les  fe¬ 
melles  déposent  leurs  œufs  dans  le  corps 
des  Pucerons ,  et  leurs  petites  larves  vivent 
parasites  de  ces  Insectes  jusqu'au  moment 
de  leur  métamorphose  en  nymphes.  Le  type 
du  g.  est  l’A.  aphidum  (  Ichneumon  aphi- 
dum  Lin.  ) ,  espèce  à  peine  longue  d’une 
ligne ,  répandue  dans  une  grande  partie 
de  l’Europe ,  vivant  parasite  à  l’état  de  lar¬ 
ve  du  Puceron  du  rosier  ( Aphis  rosœ ). 

(Bl.) 

APIIÎDIVORES  {Aphis,  puceron; 
voro ,  je  dévore),  ins.  —  Nom  donné  dans 
le  Dictionnaire  de  Déterville  aux  larves  de 
plusieurs  Insectes  de  genres  et  d’ordres 
différents  qui  dévorent  les  Pucerons.  Elles 
appartiennent  soit  à  des  Coccinelles,  soit 
à  des  Jlémérobes  ,et  quelquefois  à  des  Syr- 
plies.  Voy.  aphidiphages.  (D.) 

APHIE.  poiss.  —  Voyez  aphte. 

*APIIIES.  ins.  — Genre  de  Coléoptères 
tétramères,  famille  des  Longicornes ,  établi 
par  M.  Dejean,  mais  dont  il  n’a  pas  publié  les 
caract.  D’après  la  place  qu’il  occupe  dans  son 
dernier  Catalogue ,  il  appartiendrait  à  la  fa¬ 
mille  des  Lamiaires  de  M.  Serville.  Il  y  rap¬ 
porte  5  esp.,  nommées  par  lui  Erythrodera , 
Lebasii  et  Peruviana ,  les  deux  premières 
de  Carthagène,  et  la  troisième  du  Pérou.  Ce 
genre  se  rapproche  du  genre  Ærenica  par 


AP  H 


APH 


649 


son  corselet  cylindrique ,  et  en  diffère  par 
des  yeux  plus  saillants  et  presque  globu¬ 
leux.  Nous  citerons,  comme  type,  VA. 
erythrodera ,  Dej.,  dont  les  antennes  et 
les  pattes  sont  noires,  la  tête  et  le  corselet 
d’un  rouge-brun  ;  les  élytres  noires  et  lé¬ 
gèrement  pubescentes  ,  et  l’abdomen  avec 
un  reflet  soyeux.  Longueur,  5  lignes  ;  lar¬ 
geur,  1  ligne  1/5.  (D.  et  C.) 

A  PHI  S.  ms.  —  Voyez  puceron. 

(Bl.) 

* APIILOIA,  DG  ( Prodr .,  t.  I,  p.  261. 
—  Lightfootia ,  Swartz,  non  L’Hérit.)  (  «- 
<P àciios,  dénué  d’écorce  ).  bot.  pm.  —  Sous- 
genre  de  la  famille  des  Bixacées,  fondé  sur 
les  Prockia  serrata ,  integrifolia,  et  theœ- 
formis  Willd.  Son  caractère  différentiel 
consiste  en  ce  que  le  stigmate  est  sessile  ou 
subsessile ,  large  ,  suborbiculaire  ,  presque 
plan.  (Sp.) 

*APIILOMIDÉES  («  priv.;  <pfopiç,Ver- 


bascum).  bot.  cr. — Gaillon  séparait  en  deux 
familles  les  Algues  filamenteuses  cloison¬ 
nées.  Dans  la  première,  à  laquelle  il  donnait 
le  nom  de  Phlomidées ,  étaient  rangés  les 
genres  dont  les  filaments  ,  composés  de  cel¬ 
lules  uni-ou  multisériées,  sont  revêtus  d’une 
sorte  d’épiderme  formé  soit  par  un  tube 
anhiste ,  homogène,  transparent,  continu, 
soit  par  une  réunion  de  cellules  très  petites, 
plus  ou  moins  serrées  et  rapprochées  entre 
elles.  Par  opposition,  sa  seconde  famille,  ou 
les  Aplilomidées ,  était  constituée  par  des 
Algues  dont  les  filaments ,  cloisonnés  aussi, 
sont  dépourvus  de  cette  seconde  enveloppe. 
Le  nom  est,  du  reste,  mal  choisi  :  car 
Phlomis  signifie  Bouillon  blanc 

(' Verbascum ).  En  suivant  l’étymologie  pré¬ 
sumée  de  Gaillon ,  il  eût  fallu  nommer  ces 
deux  familles  Phlœodées  et  Aphlœodées , 
ou  ,  ce  qui  eût  été  encore  plus  convenable , 
Chlamydées  et  Achlamydées.  (C.  M.) 


FIN  DU  PREMIER  TOME. 


ERRATA  DU  PREMIER  TOME. 


Page  35,  lre  col.,  ligne  4  (Mantis  fuscifolia )  Oviv.),  lisez  Mantis  fuscifolia ,  Oliv.). 
Page  37  ,  2e  col. ,  ligne  34 ,  Scutellaires  ,  lisez  Scutelléfiens. 

Page  96,  2e  col.,  ligne  16,  pl.  6,  lisez  pl.  4. 

Page  119,  2e  col.,  ligne  34,  cellule  radicale ,  lisez  cellule  radiale. 

Page  189,  lre  col.,  ligne  44,  cellule  cubitale,  lisez  cellule  radiale. 

Page  189,  lre  col.,  ligne  45,  cellules  radiales,  lisez  cellules  cubitales. 

Page  200,  lre  col.,  ligne  55,  Aflavo-linealum ,  lisez  A.  flavo-lineatum. 

Page  353,  lre  col.,  ligne  4,  sehaw  d’Écorce,  lisez  Shaw  d’Écosse. 

Page  401,  lre  col.,  ligne  18,  AMPULEX,  supprimez  l’étymologie  de  ce  mot. 

Page  401 ,  lre  col. ,  ligne  28 ,  radicale ,  lisez  radiale. 

Page  427  ,  lre  col.,  ligne  4,  Ahymarides  ,  lisez  Amymarides. 

—  —  —  Abymar ,  lisez  Amymar. 

Page  442,  2e  col.,  dernière  ligne,  analogie,  lisez  analyse. 

Page  451,  lre  col.,  ligne  44,  diversions,  lisez  divisions. 

Page  451,  2e  col.,  ligne  43,  animales,  lisez  anciennes. 

Page  453,  lre  col.,  ligne  54,  Düreckheim,  lisez  Dürckheim. 

Page  454,  note  1 ,  ligne  4,  Lants,  lisez  Lanth. 

Page  571,  lse  col.,  ligne  38,  plus  marcheuses  et  plus  nageuses ,  lisez  plus  marcheuses 

et  moins  nageuses. 

Page  588  ,  2e  col.,  ligne  36  (avives,  bigarré  de  fleurs),  lisez  (a.vdoç ,  fleur;  tv,  ivo$, 

fibre). 

Page  588  ,  2e  col. ,  ligne  39 ,  Hypomycètes  ,  lisez  Hyménomycètes. 

Page  588 ,  2e  col. ,  ligne  41 ,  Claveria  ,  lisez  Clavaria. 

Page  588,  2e  col.,  ligne  42 ,  Imanlia ,  lisez  Himantia . 

Page  589,  lre  col.,  ligne  4,  mycetium,  lisez  mycélium. 

Page  608,  2e  col.,  ligne  16,  Léger,  lisez  Séger. 

Page  626,  lre  col,,  ligne  53,  aluns,  lisez  Faluns, 


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